NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2016
VOTRE VIE, VOS AFFAIRES
LA FORCE DES VALEURS
Inde Au pays de la vache sacrée Avoine Les nouvelles variétés Kara et Akina
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Merci mille fois
(ou plutôt 6,75 millions de fois!) Grâce à la générosité de nos partenaires, des bénévoles communautaires et de toutes les personnes qui ont contribué au succès de la 13e édition de FAC en campagne contre la faim, nous avons pu apporter une aide importante aux Canadiens en amassant un nombre record de 6 751 800 repas. Nous vous remercions tous du fond du cœur. PLATINE
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SOMMAIRE ÉDITION NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2016
VOTRE VIE VIE COOPÉRATIVE 5 6 8 10
VOS AFFAIRES AFFAIRES AGRICOLES
ENTRE NOUS Ghislain Gervais* MA COOP PAUSE PENSÉE Colette Lebel* Olymel investit massivement dans la filière porcine
12 Séminaire des CUMA 2016 : assurer la pérennité
14 Marilyn Côté,
24 La ferme laitière Valinoise optimise ses avoirs 28 Élevage des veaux : une question de ventilation à la Ferme Saindon
32 Kara et Akina, des avoines sans limite ! 35 Production bovine : trois façons d’y démarrer 38 L’Inde, au pays de la vache sacrée 44 Journées acéricoles 2017, rendez-vous incontournable des acériculteurs
administratrice de Nutrinor
AFFAIRES ÉCONOMIQUES
16 Hugo Girard et BMR : la force des valeurs
46 Production laitière : simuler des
changements pour tester ses stratégies
VIE AGRICOLE 20 Redécorer une salle de bain avec style 22 L’Affluenza,
50 ZOOM VOS AFFAIRES
la maladie du « toujours plus »
Site Web : www.cooperateur.coop Version virtuelle : www.cooperateur.coop/fr/magazine
* For English version, please visit our website at www.cooperateur.coop/en
Marylin Côté
ADMINISTRATRICE
de nutrinor
L’affluenza LA MALADIE DU
« toujours plus »
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PRODUCTION BOVINE
TROIS FAÇONS D’Y DÉMARRER
FERME
VALINOISE OPTIMISE SES AVOIRS
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L’INDE,
AU PAYS DE LA VACHE SACRÉE
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RICHESSE DES SOLS LA POTASSE ET SES EFFETS LIMITANTS SUR LE RENDEMENT
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VOLUME 45, NO 9 | NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2016
Adjointe à l’édition Marie-Hélène Gaudin 514 384-6450, poste 3513 marie-helene.gaudin@lacoop.coop Révision Georges O’Shaughnessy enr. Ont collaboré à ce numéro Lyne Beaumont, Catherine Brodeur, Hélène Cossette, Ghislain Gervais, Étienne Gosselin, Colette Lebel, Nicolas Mesly, Martin Pidoux, André Roy
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Photographies et illustrations Normand Blouin, Pierre Cadoret, Martine Doyon, Caroline Fournier, Étienne Gosselin, Nicolas Mesly, Pigment B Page couverture Normand Blouin Impression Interweb Inc. Les photos, illustrations et textes publiés dans le Coopérateur et sur le site Internet de La Coop fédérée ne peuvent être réutilisés sans autorisation.
Coopérateur C.P. 500 Station Youville, Montréal (Québec) H2P 2W2 Tél. : 514 384-6450 | Téléc. : 514 858-2025 Courriel : cooperateur@lacoop.coop Site web : www.cooperateur.coop
Poste-publications, convention n° 40628621 Dépôt légal : Bibliothèque nationale du Québec
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PHOTO : MARTINE DOYON
Rédacteur en chef adjoint Patrick Dupuis, agronome 514 858-2044 (ligne directe) patrick.dupuis@lacoop.coop
Webmestre Ricardo Silva
Correspondance Retourner toute correspondance ne pouvant être livrée au Canada à :
POTASSE, 123RF.COM
Directrice et rédactrice en chef Guylaine Gagnon 514 858-2146 (ligne directe) guylaine.gagnon@lacoop.coop
Graphistes Simon Fortin, Suzanne Turcot
Publicité Pierre Grinsell | 450 661-8200 info@relationsmedia.ca
PHOTOS : PATRICK DUPUIS
Éditeur Jean-François Harel
Conception graphique Service de la création, La Coop fédérée
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Le Coopérateur est publié neuf fois l’an par La Coop fédérée. Il est l’outil d’information de la coopération agricole québécoise.
ENTRE NOUS
LA VOIE ENSOLEILLÉE DE LA COOPÉRATION GHISLAIN GERVAIS, PRÉSIDENT DE LA COOP FÉDÉRÉE, GHISLAIN.GERVAIS@LACOOP.COOP
PHOTO : MARTINE DOYON
PHOTOS : PATRICK DUPUIS
POTASSE, 123RF.COM
C’EST PEUT-ÊTRE cette journée pluvieuse, qui me tient loin des travaux des champs, qui m’incite à emprunter l’expression « la voie ensoleillée » à notre premier ministre Justin Trudeau, qui l’avait lui-même empruntée au premier ministre Wilfrid Laurier, qui l’avait quant à lui tirée d’une fable d’un philosophe grec de l’Antiquité. Mais c’est essentiellement le message que nous ont livré plusieurs des grands conférenciers invités au dernier Sommet international des coopératives, qui s’est tenu à Québec du 11 au 13 octobre. Bien ancrées dans l’efficience de l’économie de marché, mais portant en elles les valeurs et les aspirations des collectivités dans lesquelles elles sont implantées, les coopératives doivent jouer un plus grand rôle pour relever les défis de notre société. Si nous voulons véritablement servir de modèle de rechange dans un monde dominé par le paradigme capitaliste et financier, nous nous devons de nous donner les moyens de nos ambitions et d’être à l’avant-garde pour ce qui est de l’efficacité de nos activités. C’est par la croissance de nos activités et l’amélioration continue des avantages tangibles pour nos membres que nous pourrons participer pleinement à l’émergence d’une société plus juste et plus équitable. Nous assistons depuis quelques années à une vague de concentration sans précédent des grandes entreprises du secteur agroalimentaire, tant en amont qu’en aval de la ferme. La récente acquisition de Monsanto par Bayer n’en est que l’exemple le plus frappant. Au Canada, Agrium et PotashCorp constituent maintenant un quasi-monopole qui contrôle plus de 60 % du marché nord-américain de la potasse. De même, la fusion de Dow et de DuPont et l’acquisition de Syngenta par ChemChina font que le secteur des approvisionnements en semences et produits de protection des cultures doit maintenant faire face à une situation de quasi-monopoles. Sans penser rattraper ces géants financiers, nos grandes coopératives doivent se positionner à l’échelle nationale et internationale pour que le modèle d’affaires coopératif, contrôlé par et pour les producteurs agricoles, demeure une solution de rechange crédible et pertinente partout sur la planète. Notre modèle est résilient, mais pour atteindre son plein potentiel, il doit s’ouvrir davantage au
sixième principe coopératif : plus de collaboration et d’intercoopération, pour relever le défi de la compétitivité et de la mondialisation. Étant donné que l’accès au capital demeure une préoccupation pour l’ensemble des coopératives, notre capacité à relever les enjeux de demain – que ce soit ceux liés à l’innovation et au développement, à l’environnement ou à l’accès aux marchés en développement – se pose de façon pressante. La consolidation des coopératives, l’intercoopération et les partenariats offrent des réponses intéressantes à ces enjeux. La vieille sagesse agricole veut que les entrepreneurs agricoles ne mettent pas tous leurs œufs dans le même panier. On dit aussi que la grande force de la coopération agricole, c’est son capital patient et sa capacité de développement à long terme. Pour que prenne tout son sens le vieil adage « Seul on va plus vite, ensemble on va plus loin », il nous faut réinventer la coopération à l’ère du numérique et de la mondialisation. La Coop fédérée y contribue à sa mesure par la mise en place de différents partenariats avec d’autres grandes coopératives, que ce soit pour la fabrication d’engrais, la mise au point d’outils numériques, la recherche et développement, l’approvisionnement en produits de la ferme ou leur commercialisation. Elle doit aussi poursuivre son développement pancanadien, afin de s’assurer d’avoir la masse critique nécessaire pour être un intervenant incontournable face aux multinationales financières et être à l’affût des occasions qui lui permettraient d’étendre sa chaîne de valeur au profit de ses coopératives membres et des entrepreneurs agricoles du Québec. Nous sommes tous aux prises avec cet arbitrage constant entre notre désir de répondre aux attentes de rendement de nos propriétaires et la nécessité de poursuivre le développement et le positionnement à long terme du mouvement coopératif agricole. Mais c’est ça, la voie ensoleillée de la coopération !
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OLYMEL INVESTIT 11 MILLIONS $ À SAINT-HENRI DE LÉVIS
Olymel a annoncé, le 22 septembre, un investissement de 11 millions $ pour agrandir et moderniser son établissement de surtransformation de viande de porc, situé à Saint-Henri de Lévis. Cet investissement vise à doter l’usine de nouveaux équipements, pour en accroître l’efficacité et le volume de production; ce dernier passera de 40 à près de 60 millions de kilos annuellement. Les travaux permettront d’ajouter 280 m2 (3000 pi2) au bâtiment existant, pour en porter la superficie totale à 16 000 m2. Une fois agrandie, cette usine d’Olymel, qui compte actuellement 530 travailleurs, devrait en employer une trentaine de plus.
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ACQUISITION D’UNE NOUVELLE SUCCURSALE NEW HOLLAND
Machinerie CH (enseigne qui fait partie du Groupe Terapro, en partenariat avec Inotrac et Longus) a acquis la succursale New Holland F. Campeau & Fils à Dalhousie Station (SaintTélesphore), dans l’ouest du 6
Québec. Cela porte à 7 le nombre de succursales de Machinerie CH et, par le fait même, à 13 le nombre de succursales du Groupe Terapro. Par cette acquisition, Machinerie CH vise à maximiser et à consolider son offre de services aux producteurs agricoles, sur un plus grand territoire, tout en maintenant ses valeurs de proximité avec la clientèle. Machinerie CH, une division de Vivaco groupe coopératif, emploie plus de 120 personnes. C’est le plus important détaillant de moissonneuses-batteuses de marque New Holland de l’est du Canada.
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JOURNÉE FEMMES ET COOPÉRATION DANS BELLECHASSE Le comité des coopératrices de Québec–ChaudièreAppalaches a choisi la région de Bellechasse pour la tenue de sa sixième journée Femmes et coopération, le 7 septembre. Quelque 80 agricultrices membres des coopératives Seigneurie, Rivière-du-Sud et Unicoop y ont pris part. Le programme proposait entre autres deux visites professionnelles, soit chez Cassis et Mélisse, entreprise
laitière caprine biologique de Saint-Damien, et à la Microbrasserie de Bellechasse, coopérative brassicole située à Buckland. Le groupe s’est arrêté pour un dînerconférence avec Geneviève Everell, chef propriétaire de Sushi à la maison. Cette jeune femme a raconté comment, après une enfance difficile où se côtoyaient violence, pauvreté, alcool et drogue, elle a pris son destin en main.
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LA RELÈVE INVITÉE À SAINT-TITE
Le 15 septembre dernier, plus de 250 jeunes de la relève agricole, actifs dans des productions variées et venant de sept territoires différents (Covilac, Univert, Parisville, Comax, Seigneurie, Agrivert et Unicoop), ont été conviés au festival de Saint-Tite ! Avec comme toile de fond le saut de taureau (bull jumping) ou toute autre épreuve digne d’un vrai rodéo, cette activité sociale a permis aux jeunes de se côtoyer dans un contexte de plaisir, et aux coopératives organisatrices de mieux connaître les membres de cette relève, qui sont les coopérateurs de demain.
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UNICOOP CONTRIBUE À FAC EN CAMPAGNE CONTRE LA FAIM Le 13 octobre, FAC en campagne contre la faim était en Beauce et s’est arrêté à La Coop Unicoop. Cette campagne est une collecte d’aliments, mise en place par Financement agricole Canada, qui consiste à parcourir des collectivités au volant d’un tracteur muni d’une remorque pour recueillir des dons d’aliments ou d’argent pour les banques alimentaires au pays. Unicoop a contribué à la cause par le prêt d’un tracteur New Holland pour la cueillette des denrées dans la région, ainsi qu’un don en argent de 500 $ remis à Moisson Beauce. La campagne contre la faim, qui se tenait du 9 mai au 14 octobre partout au pays, a recueilli l’équivalent de 6,75 millions de repas. Tous les dons iront à des banques alimentaires du Canada. www.facencampagne contrelafaim.ca Photo : Unicoop. Denis Williams, directeur régional, FAC; Marc-André Rioux, directeur principal des relations d’affaires, agroentreprise et agroalimentaire, FAC; Gaétan Roger, chef de la direction de La Coop Unicoop; Manon Carrier, agente de liaison communautaire, Moisson Beauce; Louis Turcotte, directeur agroentreprise et agroalimentaire, FAC; Richard Dion, président de La Coop Unicoop, et Vincent Giard, viceprésident Opérations – Québec, FAC.
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PAUSE-PENSÉE
ON RESSERRE LES LIENS !
LA PREMIÈRE édition des agoras de la coopé-
La Coop fédérée est certes une grande entreprise commerciale, mais elle ne délaisse pas pour autant l’association de personnes qui forme sa base.
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ration agricole sera lancée ce mois-ci, à l’intention de tous les élus du réseau La Coop. Notez que le choix de l’appellation « agora » n’est pas innocent. Bien au contraire. L’agora, pendant l’Antiquité, c’était le lieu de rassemblement, la place principale de la cité. C’était là que le peuple se rassemblait et exerçait la démocratie. Or, c’est précisément l’idée de créer, dans chacun des territoires du réseau La Coop, un espace de dialogue, de partage et de compréhension mutuelle qui est à la base de cette nouvelle proposition de rencontre. Depuis plusieurs années, La Coop fédérée est en reconfiguration. Sa prodigieuse croissance (résultant d’acquisitions et de partenariats), la transformation de son modèle d’affaires, les remaniements sur le plan de sa gouvernance, les changements de garde : tout a contribué à modifier profondément le visage de l’entreprise. Ce qui ne change pas, cependant, c’est que La Coop fédérée est encore une coopérative. Ce qui ne change pas non plus, c’est qu’une coopérative repose toujours sur l’engagement de ses membres. Mais qu’en est-il donc de l’engagement des membres en 2016 ? Tout a tellement évolué… Dans les petites paroisses du Québec rural de l’ancien temps, on fondait une coopérative pour sécuriser son approvisionnement, apporter un peu plus de transparence dans le marché et réaliser des économies d’échelle. On était peu nombreux et on se connaissait bien. L’information circulait, de la petite meunerie jusqu’au perron de l’église. L’engagement réciproque était clair : on encourageait la coopérative, en échange de quoi on était assuré d’obtenir, dans le village, de bons services et de bons produits, à un coût avantageux. Mais entre la petite coopérative d’Adamsville, en 1903, et La Coop fédérée d’aujourd’hui, il y a tout un monde. Nous avons investi une filière agroalimentaire qui s’est profondément complexifiée, notre territoire dépasse largement la province de Québec, et nos activités touchent bien davantage de personnes que les seuls agriculteurs. Comment désormais
nourrir le sentiment d’appartenance et susciter l’engagement de la base ? Comment rester près, et à l’écoute, les uns des autres ? On dit qu’il y a trois conditions essentielles à l’engagement personnel : le savoir, le pouvoir et le vouloir. Le savoir, c’est l’information pertinente, qui permet d’agir de façon utile et pertinente. Or, c’est précisément l’un des objectifs de nos agoras. On veut informer, avec tous les détails requis pour une bonne compréhension du portrait d’ensemble. Le pouvoir, c’est la capacité d’inf luencer les choses. Il en sera question aussi pendant les agoras. Comment le membre agriculteur, élu au conseil d’administration de sa coopérative, peut-il faire valoir son point de vue dans les grandes orientations de La Coop fédérée ? Et puis il y a le vouloir. L’élu de coopérative, en région, a-t-il vraiment envie de s’engager pour le succès du grand réseau ? Voilà certes des questions qui peuvent meubler quelques heures de discussion. La première édition des agoras sera donc l’occasion de resserrer les liens entre les élus et leurs pairs, mais aussi entre les élus et leur fédération. Et ce n’est qu’un début. On songe déjà, pour les éditions suivantes, à y inviter des membres non élus. Car en somme, le réseau La Coop, c’est l’affaire de tous les membres. Siéger au sein d’un conseil d’administration n’est pas un prérequis absolu pour avoir un point de vue intéressant sur l’avenir de nos outils collectifs. Fidèle à son appartenance au monde coopératif, La Coop fédérée réaffirme une fois de plus sa double nature : elle est certes une grande entreprise commerciale, mais elle ne délaisse pas pour autant l’association de personnes qui forme sa base. Avec les agoras, elle va à la rencontre de ses membres. Elle ouvre un dialogue qui se veut rassembleur et porteur d’avenir. Comme le rappelait Henry Ford avec grande pertinence : « Se réunir est un début; rester ensemble est un progrès; travailler ensemble est la réussite. » Voilà, en résumé, toute la visée des agoras de la coopération agricole.
PHOTO : MARTINE DOYON
COLETTE LEBEL, AGRONOME ET DIRECTRICE DES AFFAIRES COOPÉRATIVES, LA COOP FÉDÉRÉE COLETTE.LEBEL@LACOOP.COOP
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date/modif.
rédaction
relecture
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D.A.2016-10-24 épreuve à1:50 PM
| VIE COOPÉRATIVE
Denis Trahan, vice-président d’ATRAHAN, Réjean Nadeau, président-directeur général d’Olymel et Claude Robitaille, président du Groupe Robitaille.
Olymel
investit massivement dans la filière porcine
C’est à l’abattoir ATRAHAN, division d’Olymel, à Yamachiche, que les deux partenaires ont annoncé ce projet d’investissement dans le cadre du partenariat 50-50 dans l’entreprise Lucyporc, annoncé en novembre 2015. Lucyporc se spécialise dans l’abattage, la découpe et la transformation de viande de porc ainsi que dans la fabrication de produits de niche. L’investissement de 80 millions $ s’inscrit également dans une réorganisation des activités d’Olymel dans le secteur du porc frais dans l’est du Canada. Ce projet prévoit l’agrandissement de l’usine d’abattage et de découpe ATRAHAN, division d’Olymel, qui avait également fait l’objet d’un partenariat en février 2015. Il permettra de doubler les capacités de production, et un deuxième quart de travail sera mis sur pied. Les travaux comprendront le réaménagement de l’aire de réception des porcs ainsi que l’agrandissement de la zone d’abattage, des salles frigorifiques, de la salle de découpe, des zones d’entreposage, d’expédition et de services de même que des installations de traitement des eaux. Le projet, dont l’objectif principal est de rendre possible la fabrication de produits à valeur ajoutée, devrait être achevé d’ici trois ans. L’établissement sera alors doté d’équipements de dernière génération qui permettront, grâce à l’expertise des deux entreprises, de répondre aux exigences élevées de la clientèle, notamment au Japon. On y valorisera entre autres les produits de niche de qualité supérieure, tels que
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le porc Mugifuji et le porc Nagano, de Lucyporc, ainsi que des produits réfrigérés (chilled pork). Aux 360 emplois de la division d’Olymel à Yamachiche et aux 430 emplois de Lucyporc, également à Yamachiche, s’ajouteront 350 nouveaux postes. Ce projet fera de cet établissement le plus important employeur de la région de Maskinongé. En 2015 et 2016, Olymel a injecté plus de 250 millions $ dans l’est du pays. Ces investissements, accompagnés d’une réorganisation importante de ses activités, feront d’Olymel une entreprise encore plus efficace, innovante et concurrentielle. Soulignons que ce projet permettra également de répondre à une demande croissante pour les produits de niche, notamment sur les marchés canadien et asiatique, ce qui se traduira par le renforcement de la filière porcine au Québec. Filiale de La Coop fédérée, Olymel est chef de file en matière de production, de transformation et de distribution des viandes de porc et de volaille au Canada. Elle emploie 11 500 personnes, dont plus de 8000 au Québec. Outre dans cette province, elle possède des installations en Ontario, en Alberta, au Nouveau-Brunswick et en Saskatchewan. Olymel exporte près du tiers de ses ventes totales – qui se montent à 3 milliards $ – dans 65 pays, notamment aux États-Unis, au Japon, en Chine et en Australie. Les Aliments Lucyporc ont été fondés en 1998 par le Groupe Robitaille, aussi actif en production avicole et porcine de même que dans les secteurs de la meunerie et de la transformation agroalimentaire. Source : Olymel
PHOTO : GRACIEUSETÉ D’OLYMEL
Olymel et Groupe Robitaille ont annoncé, le 9 août dernier, dans le cadre de leur partenariat, un projet d’investissement de 80 millions $ à Yamachiche et la création de 350 emplois.
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Investir pour
mieux nourrir
Plus de 250 M$ investis au Québec depuis deux ans et ce n’est pas fini ! Olymel investit dans ses établissements et dans des partenariats pour renforcer les filières porcine et avicole, pour se donner les moyens d’être plus compétitif, pour accroître sa capacité à produire de la valeur ajoutée et pour conquérir de nouveaux marchés afin de faire rayonner les produits du Québec partout dans le monde.
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Parution : Coop Agricole
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| VIE COOPÉRATIVE
TEXTE ET PHOTO D’ÉTIENNE GOSSELIN, AGRONOME, M. SC.
Cette année, la formule des coopératives d’utilisation de matériel agricole (CUMA) fête ses 25 ans d’implantation au Québec. La Coop fédérée a vu bon de souligner ce quart de siècle lors d’un séminaire tenu à Saint-Jean-Port-Joli. Résumé des échanges. Comment vont nos CUMA ? Comment élargir leur membrariat ? Quelles sont les meilleures pratiques de gestion ? En juillet dernier, La Coop a rassemblé les principaux intervenants de ce modèle de partage de matériel, qui fait économiser gros à ses membres utilisateurs. Une quarantaine de producteurs, souvent gestionnaires de leur CUMA, et de participants divers étaient présents pour témoigner de l’état de santé de leur coopérative. Un de ceux-là : Normand Brunette. Cet agriculteur franco-ontarien de Saint-Eugène avait un exemple de ce que la CUMA Franco-Agri lui permet d’économiser chaque année. Impliqué dans 21 branches d’activité sur les 29 de la CUMA, l’homme a accès à des actifs valant plus de 760 000 $. Les frais de location de 18 000 $ qui lui sont demandés une fois l’an – cela inclut l’entretien et les assurances – n’ont pas de commune mesure avec ce qu’il aurait à débourser pour acquérir le même parc de machinerie. En effet, son conseiller en gestion a calculé qu’il lui faudrait payer annuellement sur 15 ans plus de 62 000 $ en capital, intérêts, entretien et assurances !
PREMIER TOUR DE TABLE Contrer l’individualisme. Se responsabiliser collectivement. Mieux assurer l’intérim des secrétaires. Rajeunir la base. Cultiver des relations harmonieuses. En début de séminaire, les participants ont été appelés à trouver des mots pour nommer les défis qui interpellent leur CUMA. Tout au long de la journée, des réponses ont émergé. Comment augmenter le nombre de membres dans un contexte où le nombre d’entreprises va en diminuant ? Pour certains participants, ce n’est pas tant le nombre de membres d’une CUMA qui témoigne de son dynamisme que son nombre de branches d’activité (machinerie partagée). Pour sortir du cadre strictement agricole, certaines CUMA envisagent par exemple de se doter d’équipements intéressants pour les personnes non agricoles : fendeuses, nacelles, laveuses à pression, etc. « Nos marges rétrécissent, dit Serge Boivin, producteur laitier actif dans la CUMA de la région de Coaticook. Il nous faut démystifier le modèle des CUMA. Encore aujourd’hui, des producteurs n’en comprennent pas le fonctionnement. » Pour renverser la vapeur, certaines
Spécialiste en gestion des ressources humaines et des organisations agricoles, Suzanne Dion a enseigné la méthode de communication empathique : en gros, n’exprimer que des faits, ne pas juger et ne pas pousser quelqu’un à se défendre.
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CUMA invitent des agriculteurs non membres aux assemblées, journées de champ et pique-niques. Même après 25 ans d’existence, le modèle CUMA demeure avant-gardiste, juge Colette Lebel, agronome et directrice des affaires coopératives de La Coop fédérée. Pour faire connaître encore plus ses avantages, certains participants ont souhaité la création d’un portail Web cuma.coop afin de réunir l’information sur les CUMA et d’en faire une promotion générique. « Pour l’instant, une page Facebook regroupe les membres des CUMA et constitue une plateforme d’échanges efficace », dit Andréa Renaud, conseillère aux affaires coopératives de La Coop fédérée. Réjean Brillant, fier membre de la CUMA de Saint-Fabien (Bas-Saint-Laurent), a souligné que sa coopérative se renouvelle facilement grâce à la participation des jeunes de la région, qui aiment mettre la main sur des équipements plus performants pour améliorer leur qualité de vie – un avantage de taille, selon lui. Dans ce patelin, plus de 90 % des agriculteurs sont membres de la CUMA (la première d’Amérique du Nord, lancée en 1991 par Camille Morneau, conseiller en aménagement et développement rural du MAPAQ).
DES MYTHES TENACES « La participation à une CUMA met inévitablement la ferme en retard dans les travaux à réaliser. » Voilà l’un des principaux mythes qui bloquent un plus grand nombre d’adhésions. Or, si les utilisateurs communiquent bien leurs besoins aux autres membres et au responsable de la branche, et s’ils s’échangent chaque année la priorité, les difficultés tombent, tout comme les frustrations. « La CUMA, c’est un pis-aller en attendant de pouvoir te payer mieux. » Celle-là, René Roy, agroéconomiste chez Valacta et trésorier de la CUMA Kamouraska-Ouest, l’entend souvent. « On ne valorise pas suffisamment les CUMA dans le milieu agricole, dit-il. Notre modèle reste marginal. Nos dirigeants ont un petit côté missionnaire ou sectaire quand ils en parlent. Pourtant, les CUMA n’offrent pas que des relations financières ou logistiques à leurs membres : elles possèdent un côté relationnel agréable permettant des échanges d’information qui dépassent leur cadre. » Avec une utilisation tarifée à l’hectare, à la tonne, au kilomètre ou à l’heure, les producteurs ne paient que pour ce qu’ils décident d’utiliser, selon leurs besoins réels. Un argument de taille pour Ghislain Gervais, président de La Coop fédérée, invité à venir prononcer une allocution. Selon lui, les CUMA sont un levier économique important, une composante fiable qui maximise la portée des investissements des agriculteurs, cela dans une économie toujours changeante.
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| VIE COOPÉRATIVE
Marylin Côté
administratrice de Nutrinor TEXTE D’HÉLÈNE COSSETTE
Il s’agit cependant d’une intolérance qui disparaît généralement lorsque l’enfant vieillit, se console-t-elle. À preuve, son fils aîné, Eyden, deux ans, a recommencé à consommer des produits laitiers à l’âge de 18 mois. En congé de maternité pour un an, l’agricultrice continue de s’occuper de la comptabilité et de la gestion du troupeau de la Ferme des Papinas, dont elle est copropriétaire à 50 % depuis l’âge de 19 ans. Située à Saint-Gédéon, au Lac-Saint-Jean, cette exploitation laitière et céréalière compte quelque 120 ha (300 acres) en culture et 125 têtes, dont 74 vaches en lactation. « Après une dizaine d’années de croissance, notre ferme a atteint son rythme de croisière, assez pour faire vivre deux familles », se réjouit la lauréate du titre de Jeune agricultrice de l’année 2015. Également gagnante du prix Transfert de ferme La Coop en 2012, Marilyn avait prévu prendre la relève de ses parents l’an prochain, mais la naissance de ses enfants et l’intégration récente de son conjoint comme employé de la ferme ont changé ses priorités, explique-t-elle. Au terme de son congé, elle pense plutôt retourner à l’étable à temps partiel, puis à temps plein lorsque les petits entreront à l’école. Ce sera alors son père qui pourra diminuer la cadence, espère-t-elle.
AGRICULTRICE ENGAGÉE Marilyn a toujours vu ses parents s’impliquer dans la collectivité, notamment au sein de Nutrinor, où son père a siégé comme administrateur. « J’ai grandi avec la conviction que si on veut que les choses s’améliorent, il faut s’impliquer », fait valoir la jeune femme de 29 ans. Peu après avoir été diplômée du collège d’Alma en gestion et exploitation d’entreprise agricole, en 2007, Marilyn s’est engagée au sein du groupe de relève agricole de sa région. Elle en a été présidente, pour ensuite devenir représentante régionale. Elle a aussi été active auprès de
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l’UPA de son secteur, du Groupe conseil agricole du Lac-Saint-Jean, du Syndicat régional des agricultrices et du Réseau agriconseil. Ayant souvent assisté aux assemblées de Nutrinor avec ses parents, elle songeait à se présenter comme administratrice depuis un bon moment. Lorsqu’Yvan Morin, représentant de son secteur et excellent président, a tiré sa révérence en 2015, Marilyn a donc saisi l’occasion. Après avoir temporairement cessé toute activité bénévole en raison d’une opération à cœur ouvert, suivie d’une première grossesse, elle se sentait d’attaque pour reprendre du service. L’administratrice estime apporter un point de vue différent au conseil, à la fois comme femme et comme représentante de la relève. « J’ai passé beaucoup de temps à apprendre à mieux connaitre ma coopérative », confie la dirigeante, qui siège également au comité d’audit et au comité agroalimentaire. « C’est très différent de mes autres expériences d’implication. » Sa réunion mensuelle chez Nutrinor est un peu comme une journée de vacances lui permettant de décrocher de la famille et de la ferme, confie-t-elle. « J’adore ça ! D’autant plus qu’on a eu quelques gros dossiers, comme l’acquisition de la Fromagerie Perron. C’est super motivant, car je trouve qu’on apporte des choses très positives à la région et aux producteurs. »
PHOTO : ÉTIENNE GOSSELIN
Interviewée peu après la naissance de son deuxième enfant, Marilyn Côté sort enfin d’une période difficile avec son poupon. Car, comble de malheur pour une productrice laitière, les pleurs incessants de son petit Jason étaient dus à une intolérance au lait de vache !
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Félicitations aux gagnants nationaux des régions du Centre-du-Québec, de l’Estrie et de la Mauricie! Or
ArgEnt
BrOnzE
Médaille d’or
Première médaille d’argent
Première médaille de bronze
FErME rHÉtAISE InC. Bovin laitier Nicolet Thérèse Gras, Jean et Paul Rousseau
FErME SCHMUCKY InC. Bovin laitier Victoriaville Micheline Gagnon et Andreas, Margrit, Michael et Otto Schmucki
FErME PrOVEtAz InC. Bovin laitier Compton Véronique Guay et Thierry Jaton
Deuxième rang national
Deuxième rang national
Deuxième rang national
LES EntrEPrISES gM BEnOIt InC. Bovin laitier Sainte-Brigitte-des-Saults Martin Benoit et Guylaine Boisvert
PInArD Et FrÈrE JArDInIEr InC. Horticulture ornementale Sainte-Monique Catherine Alarie, Cynthia Gagné, Isabelle Mercier et Benoit, Gabriel, Julien, Monique et Simon Pinard
troisième rang national PAUL VILLEnEUVE Et AnDrÉE DUgAL (FErME LA VILLAnDrOISE) Bovin de boucherie Cookshire-Eaton Andrée Dugal et Paul Villeneuve
troisième rang national FErME BOIS MOU 2001 InC. Bovin laitier Saint-Félix-de-Kingsey Denise Joyal et Mario Lefebvre
FErME MErVEILLE InC. Bovin laitier Compton Mélanie Girard et Alexandre Veilleux
troisième rang national 9212-6762 QUÉBEC InC. (L’ABrI VÉgÉtAL) Légumes divers Compton Frédéric Jobin-Lawler et Annie Lévesque
MEntIOn DU MInIStrE Et PrIx DES PArtEnAIrES MEntIOn SPÉCIALE DE L’AgrOtOUrISME Décernée par le ministre de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation VErgEr LE grOS PIErrE InC. Pomiculture Compton Gaétan Gilbert et Mélanie Éliane Marcoux
PHOTO : ÉTIENNE GOSSELIN
Pour découvrir tous les gagnants du concours, visitez : onma.gouv.qc.ca.
Partenaires :
MÉrItE PrOMUtUEL ASSUrAnCE DE LA PrÉVEntIOn LES EntrEPrISES gM BEnOIt InC. Bovin laitier Sainte-Brigitte-des-Saults Martin Benoit et Guylaine Boisvert
PrIx LA COOP FÉDÉrÉE à L’AgrOEnVIrOnnEMEnt FErME BOIS MOU 2001 InC. Bovin laitier Saint-Félix-de-Kingsey Denise Joyal et Mario Lefebvre
Collaborateurs et associés :
Une réalisation de :
Saputo La Terre de chez nous Salon de l’agriculture L’Union des producteurs agricoles
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La force des valeurs PROPOS RECUEILLIS PAR PATRICK DUPUIS, AGRONOME, ET GUYLAINE GAGNON
PHOTOS : NORMAND BLOUIN
Porte-parole du Groupe BMR depuis 2010, Hugo Girard est une figure emblématique au Québec. Homme fort, entrepreneur, conférencier, animateur, il a conquis la faveur du public par ses prouesses, mais aussi grâce à son charisme, à sa facilité d’approche et à sa générosité.
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VIE AGRICOLE |
Ses valeurs de partage, de persévérance et d’ouverture vers l’autre s’harmonisent avec celles du réseau La Coop. Malgré ses exploits, qui l’ont mené partout sur la planète, Hugo Girard s’intéresse à tous et à toutes, sans égard à leur titre ou à l’épaisseur de leur portefeuille. Coopérateur : Pourquoi avez-vous accepté d’être un des ambassadeurs de BMR ? Hugo Girard : Lors d’un salon commercial, j’ai rencontré les dirigeants de BMR. En discutant, j’ai réalisé que l’entreprise et ses valeurs me ressemblaient : le travail manuel, la proximité avec les gens – sans parler de la rénovation et de la quincaillerie, qui me passionnent. BMR, c’est le type de quincaillerie où des liens se tissent. On ne parle pas ici de mégasurfaces. BMR s’adresse à tous et, moi, je m’identifie à Monsieur et Madame Tout-le-monde. Nos valeurs et nos principes nous définissent. S’ils ressemblent à ceux de l’entreprise, t’as un match parfait. C’est le cas entre BMR et moi.
PHOTOS : NORMAND BLOUIN
Que vous apporte votre association avec BMR ? Elle m’apporte bien sûr de la visibilité, mais aussi l’occasion de transmettre des valeurs et une certaine hygiène de vie. Les gens viennent davantage rencontrer Hugo Girard qu’un porte-parole. Il y a une relation qui s’établit, pas seulement une transaction. Cette relation fonctionne dans les deux sens. C’est enrichissant et formateur. Ce qui rejoint les gens, c’est l’expérience d’achat plaisante qu’ils vivent chez BMR et le sentiment d’appartenance qu’ils développent avec la marque. Le rôle d’ambassadeur, c’est de donner une image humaine. Tout employé d’une entreprise en devient aussi son ambassadeur. Quel lien avez-vous avec l’agriculture ? Étant natif de Portneuf-sur-Mer, j’ai été proche de la terre, du bois et de la mer. J’ai créé des liens avec les producteurs agricoles. Le travail manuel, la force physique, autrefois valorisés, sont des activités dans lesquelles ils se retrouvent encore et qu’ils savent apprécier. Plusieurs des épreuves de force tirent leur origine du milieu agricole. Le soulevé de la pierre d’Atlas représente la grosse pierre au milieu de ton champ. Si tu le peux, tu vas la lever, la mettre dans
le chariot et la sortir de là. La marche du fermier, qui consiste à porter de lourdes charges dans chaque main sur une certaine distance, rappelle le producteur qui, après la traite, transportait ses bidons de lait. Dans quel type de famille avez-vous grandi ? Mes parents étaient ouvriers. Ils se sont séparés quand j’étais jeune. J’ai vécu avec mes grands-parents. L’entraînement m’a aidé à me valoriser et à fonctionner. À 5 ans, je levais déjà des poids. Dès 12 ans, je m’entrainais six jours sur sept et j’ai décidé que je serais un jour l’homme le plus fort du monde. C’était mon rêve. Je me suis confectionné des équipements pour m’entraîner, et mes parents m’en ont acheté en échange de bonnes notes à l’école. Je suis devenu premier de classe ! Il ne faut pas attendre d’avoir des conditions optimales ni focaliser sur ses faiblesses ou sur ce qu’on n’a pas. Il s’agit de mettre l’accent sur les choses que l’on contrôle et de donner le meilleur de soimême. Cette recette m’a permis d’avoir du succès et de m’accomplir comme individu. Chose certaine, si j’ai été capable de le faire, d’autres en sont capables aussi. Jeune, avez-vous vécu de l’intimidation ou du rejet ? De l’intimidation, non. Du rejet, un peu. La différence dérange, surtout lorsqu’on est jeune. J’étais vraiment différent. À 15 ans, je pesais 265 lb. À 18 ans, 300 lb. Les jeunes sont directs et crus. Après, c’est plus subtil. Parfois, dans la manière de vous présenter les choses, on vous fait sentir « gros bras pas d’tête ». Je me dis alors que mes exploits sont ma meilleure carte de visite. Il faut respecter les gens et ce qu’ils font. Et se rappeler ses origines. J’ai déjà été éboueur dans ma jeunesse, j’ai fait toutes sortes de métiers. Tu réalises que tu n’es pas meilleur qu’un autre. J’ai eu du succès dans ma discipline. Avoir du succès, selon nos valeurs et notre éducation, peut se réaliser à de multiples niveaux, comme parent, employé, entrepreneur ou producteur agricole. Vous êtes présent auprès des jeunes. Quelles valeurs cherchez-vous à leur transmettre ? Essentiellement, je dis aux jeunes de faire ce qui les passionne, peu importe ce qu’en pense leur entourage. Je leur dis de croire en eux, de faire de bons choix, de bien
« Avoir du succès, selon nos valeurs et notre éducation, peut se réaliser à de multiples niveaux, comme parent, employé, entrepreneur ou producteur agricole. »
LES PROJETS D’HUGO Porte-parole n BMR Conférences n La force du dépassement Télé n Deck possible n Les rénos d’Hugo n À vos risques et périls n BBQ NON-STOP Pour en savoir plus sur Hugo et ses records et pour comparer vos mensurations aux siennes… www.hugogirard.com
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« Mon plus fort outil, c’est la détermination. »
s’entourer et, surtout, de ne pas abandonner. L’échec fait partie de la vie et de l’apprentissage. Il te remet en question pour te permettre d’avancer. Parfois, tu grandis davantage dans l’échec que dans le succès. Qui ont été vos mentors, vos coachs ? À 14 ans, j’ai lu la biographie de Mohamed Ali. Ça m’a énormément inspiré. Pas parce qu’il a été champion du monde, mais en raison de ses valeurs. C’était un être intègre. Il a refusé de s’enrôler au Vietnam pour servir la propagande américaine. En représailles, on lui a retiré sa licence de boxe, ses titres de champion, son gagne-pain. C’est ça, pour moi, la véritable force. Celle de rester fidèle à soi-même face à n’importe quelle situation. Il n’y aura jamais un défi plus grand. De prime abord, ça ne tourne pas toujours à ton avantage, mais au final, t’es toujours gagnant.
Lorsqu’il est présent à son centre d’entraînement,Hugo Girard partage généreusement ses conseils.
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Quels sont vos projets d’avenir ? J’en ai plusieurs. En plus de BMR, il y a les émissions de télé, en rénovation notamment. J’aimerais un jour ouvrir des centres d’entraînement physique dans les régions, pour que les gens améliorent leur condition physique à l’aide d’équipements adéquats, ce à quoi je n’avais pas accès quand j’étais jeune. Bref, donner au suivant. Vous savez, on peut accomplir des choses à tout âge... Il faut provoquer les occasions ou en tirer avantage et ne pas se laisser bercer par les évènements.
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Parlez-nous de l’entreprise que vous avez bâtie. Et quels conseils donneriez-vous à un entrepreneur en devenir ? Mon entreprise regroupe mes principales activités : conférences, représentation et animation à la télé. J’ai aussi un centre d’entraînement physique et je commercialise des suppléments pour athlètes. Être entrepreneur n’a rien de facile. Le premier conseil que je donne : ne pas calculer son temps. Les gens qui réussissent ont le même pédigrée. Ils travaillent avec passion et acharnement. Ils ont un plan structuré et une méthode de travail. De la rigueur. Beaucoup passent près de la faillite et vivent des échecs. Mais ils continuent. Ç’a m’a pris 20 ans, avec des hauts et plusieurs bas, pour devenir champion du monde.
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1 TEXTE D’HÉLÈNE COSSETTE
Ayant longtemps joué un rôle strictement sanitaire, la salle de bain se transforme aujourd’hui en véritable zone de détente. « Les gens exigent du confort, de l’espace et du panache. Ils veulent de grandes baignoires, des bains à remous ou à air pulsé », constate Claudine Leblond, l’une des deux conseillères en décoration de la quincaillerie BMR de La Coop Seigneurie, à Saint-Agapit. « Nos clients rêvent aussi des douches spacieuses avec colonne multijet pour pouvoir s’offrir des séances de massothérapie maison », renchérit sa collègue Mélanie Daudelin.
STYLE NORVÉGIEN
STYLE RÉTRO Loin des céramiques et sanitaires rose bonbon, turquoise ou jaune moutarde des années 1950, le style rétro revient aussi en force, mais de manière plus subtile. Il est simplement évoqué par la forme octogonale des carreaux au sol et par des plaques de céramique lustrées aux couleurs vives disposées en chevron sur les murs, explique Mélanie. Selon elle, les nouvelles baignoires autoportantes à surface externe colorée conviennent particulièrement bien à ce style et peuvent même devenir l’attrait central de la pièce. « On agence le tout pour obtenir un look vivant et coloré », résume-t-elle. « C’est un style assumé qui demande un peu d’audace, commente sa collègue, mais il donne vraiment un rendu
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2 1. Style théâtral
2. Style rétro
3 3. Style norvégien
original. » Pour ceux qui hésiteraient à l’adopter de façon permanente, Mélanie suggère d’opter pour de la céramique aux teintes plus neutres disposée en chevron et de réserver les couleurs vives pour la peinture des murs.
STYLE THÉÂTRAL Dans un tout autre registre, Claudine croit que le style théâtral ou dramatique sera lui aussi très présent pour l’année à venir. « Ce style qui mise sur les couleurs sombres peut être très élégant », fait-elle valoir. Sur les murs, on retrouve des tons de mauve foncé ou de marine. Le noir a aussi sa place sur les meubles-lavabos, la céramique et parfois même les murs. Pour enrichir le décor, les accessoires − miroirs, tringles, textiles et robinetterie − se parent de teintes dorées. « Après le bling-bling du cristal et du métal argenté, c’est le nouveau côté chic en décoration, souligne la décoratrice. Ce style a un aspect haut de gamme qui a l’avantage de pouvoir être créé avec des matériaux abordables. » Au-delà des tendances, le style de la salle de bain devra cependant s’harmoniser à celui de la maison, rappellent les deux collègues. Pour trouver celui qui répondra à toutes vos attentes, tant du point de vue du confort que du style, n’hésitez pas à consulter la conseillère ou le conseiller en décoration de la quincaillerie BMR ou Unimat de votre région.
PHOTOS : GRACIEUSETÉ DE LA QUINCAILLERIE BMR
En ce qui concerne les matériaux, Mélanie remarque que les murs de douche en acrylique sont de plus en plus délaissés au profit de matières plus nobles, comme la céramique, la pierre naturelle et même le bois. Les deux décoratrices constatent d’ailleurs que le style norvégien est très tendance actuellement dans les magazines spécialisés. Largement inspiré des spas scandinaves, ce style met justement l’accent sur les murs de bois de couleur caramel, qui sont imperméabilisés avec de l’huile de teck. Ce style très épuré se caractérise également par des planchers en pierre naturelle, des teintes pâles, ainsi que par la sobriété des sanitaires et la forme simple et carrée des meubles-lavabos. « Pour le côté nature, on ajoute des plantes, sans toutefois transformer la pièce en jardin botanique », recommande Claudine.
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SUIVEZ-NOUS SALON DE L’AGRICULTURE
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L’affluenza
la maladie du
« toujours plus » TEXTE DE GUYLAINE GAGNON
L’affluenza est une douloureuse maladie contagieuse transmise par la société, selon les auteurs d’un livre sur ce sujet lancé en 2005. Clive Hamilton et Richard Denniss précisent dans leur ouvrage que cette affection s’exprime par « un sentiment de remplissage, le doute, l’anxiété et le dégoût qui résulte de l’idéologie du “toujours plus” ». Pierrette Desrosiers, psychologue du travail et coach d’affaires, nous en parle.
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familiales, le dépassement de soi, le développement des connaissances, la morale et l’éthique, entre autres. Ce sont les deux antipodes. « Cela dit, ajoute-t-elle, si nous privilégions les valeurs intrinsèques, ça ne veut pas dire que nous n’apprécions pas la reconnaissance et le succès financier. Mais ce n’est pas notre leitmotiv. D’autres valeurs nous y ont conduits. »
QUELLES SONT LES CONSÉQUENCES ? Cette obsession du « toujours plus » a des impacts sur les plans personnel, familial et financier, mais aussi sur les plans collectif et planétaire. Elle peut entraîner un endettement incroyable, donc des heures supplémentaires pour payer ses dettes, du stress, de la détresse, et même l’épuisement professionnel et la dépression.
PHOTO : ISTOCK
Affluenza est formé de la contraction des mots anglais affluence (richesse, abondance) et influenza (grippe). C’est un sentiment d’insatisfaction chronique qui pousse l’individu à poursuivre la compétition avec ses contemporains pour être « à la mode, au goût du jour ». C’est en quelque sorte le syndrome du voisin gonflable ! L’affluenza est présente dans toutes les sphères d’activité, même en agriculture. « Les personnes les plus affectées par ce mal sont celles dont les valeurs sont extrinsèques, c’est-à-dire celles qui valorisent majoritairement la réussite sociale, la reconnaissance, le prestige, le pouvoir, la beauté, etc. », précise Pierrette Desrosiers. En comparaison, poursuit la psychologue, celles qui valorisent les valeurs intrinsèques placent en priorité les relations COOPERATEUR.COOP – NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2016
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Sous cette emprise du « toujours plus », les gens en viennent à se définir par ce qu’ils possèdent et non par ce qu’ils sont. Le jour où ils vivent des problèmes et doivent se départir de leur entreprise, de leur grande maison ou de leur gros tracteur, ces personnes ont l’impression qu’elles ne sont plus rien. Ce n’est pas mal de posséder beaucoup de biens, tient à préciser Pierrette Desrosiers. Mais quand le besoin d’en avoir toujours davantage met en péril la santé physique et psychologique, cela devient problématique. Puis, au niveau planétaire, toute cette consommation et toute cette production de biens ont évidemment un impact sur la qualité de l’environnement.
DEPUIS QUAND CE MAL EXISTE-T-IL ? Plusieurs éléments ont conduit à l’affluenza. Dans les années 1960, il était généralement bien défini à quelle classe de la société chacun appartenait : pauvre, moyenne, riche ou très riche. « La possibilité de sortir de son rang était difficile », précise Pierrette Desrosiers. L’arrivée du crédit a toutefois permis de décloisonner les classes. Tout le monde pouvait désormais se payer un certain luxe, même s’il n’en avait pas les moyens. Autre élément : la religion, qui avait une plus grande emprise sur la population au cours des années 1950 et 1960, prônait la bonté et la générosité envers son prochain. Que l’on soit d’accord ou non avec ce discours de l’Église, il avait une influence sur les gens. La psychologue se désole de constater qu’aujourd’hui la valeur est accordée au succès financier : il n’y a pas de limites, dit-on. Mais à quel coût ? En effet, la documentation sur l’affluenza montre que si le PNB (produit national brut) a doublé de 1980 à 2005, le niveau de bonheur et de santé mentale, lui, est allé en diminuant.
PHOTO : ISTOCK
PEUT-ON GUÉRIR ? Il faut d’abord être conscient de ce mal pour s’en prémunir. Car il est insidieux. C’est comme un virus qui entre lentement dans le système, et ce, depuis qu’on est petit. « Et ça se comprend, dit la psychologue, car aujourd’hui, avec la publicité et le marketing, nous sommes tellement sollicités et exposés à ces “microbes” qu’il est difficile pour le système immunitaire de résister. On souffre tous de ce virus, mais certaines personnes en souffrent plus. »
Voici quelques pistes de réf lexion offertes par la psychologue pour se protéger contre ce mal : 1. Prendre sa température Il est d’abord important de prendre conscience de l’affluenza, de savoir jusqu’à quel point on en est atteint. Comme cette maladie est insidieuse, on ne réalise pas toujours la pression qu’exercent sur nous les valeurs malsaines fortement véhiculées. 2. Faire un bilan de ce que nous coûte le besoin du « toujours plus » On croit que répondre à ce besoin nous rendra plus heureux. Mais au contraire, cela occasionne des infortunes, telles que l’endettement, le stress, les tensions familiales, etc.
Pierrette Desrosiers, psychologue du travail et coach spécialisée en milieu agricole
3. Pourquoi ai-je tant besoin de ça ? Posez-vous ces questions : ai-je un grand besoin d’être reconnu ? Ai-je peur de l’échec ? Est-ce mon cerveau ou mon égo qui prend la décision d’en « avoir plus » ? Il est clair qu’on possède beaucoup plus que ce dont on a besoin, et on confond souvent ses désirs et ses besoins. 4. En cédant à l’affluenza, qu’est-ce que je laisse tomber ? Quand je dis oui à un plus gros tracteur, à plus de quota, à l’achat de nouvelles terres, à plus d’endettement, à quoi est-ce que je dis non ? À la paix de l’esprit ? À une vie familiale agréable et chaleureuse ? Il faut aussi se demander : comment est-ce que je définis l’autre si je me définis par ce que je possède ? Comment est-ce que je choisis ceux que je veux fréquenter ? Est-ce que je me prive de connaître des gens, parce que je considère que l’entreprise de l’un n’est pas suffisamment grosse, qu’un autre n’occupe pas un poste assez prestigieux pour faire partie de mon cercle de connaissances, par exemple ? Est-ce que trop n’est jamais assez pour vous ? Efforcez-vous plutôt de trouver l’équilibre, c’est-à-dire la zone qui vous permettra de répondre à certaines ambitions, mais aussi de demeurer zen et heureux !
Ce n’est pas mal de posséder beaucoup de biens. Mais quand le besoin d’en avoir toujours davantage met en péril la santé physique et psychologique, cela devient problématique. — Pierrette Desrosiers
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| AFFAIRES AGRICOLES
À l’arrière-plan : Bertrand, Lisette, Karine et Gervais. Au premier plan : les trois enfants de Karine et Gervais : Magalie, 8 ans; Jimmy, 10 ans; et Nicolas, 9 ans. Sont absents de la photo les deux premiers enfants de Karine : Christopher, 17 ans; et Steeve, 16 ans.
TEXTE ET PHOTOS DE GUYLAINE GAGNON
LES PROPRIÉTAIRES DE LA FERME VALINOISE, SITUÉE À SAINT-HONORÉ (SAGUENAY–LAC-SAINT-JEAN), VISENT À TIRER LE MAXIMUM DE LEUR ENTREPRISE LAITIÈRE ET DE GRANDES CULTURES EN FONCTION DU CLIMAT FROID DE LA RÉGION. Les propriétaires de la Ferme Valinoise, située à Saint-Honoré (Saguenay– Lac-Saint-Jean), visent à tirer le maximum de leur entreprise laitière et de grandes cultures en fonction du climat froid de la région. Gervais Robitaille et Karine Servais, ainsi que les parents de Gervais, Bertrand Robitaille et Lisette Tremblay (encore associés de la Ferme Valinoise), ont eu de la chance dans leur malchance. La malchance est que leur étable a été rasée par les flammes à deux reprises en moins de 15 ans : une première fois en 2000 et une deuxième en 2012.
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Leur chance ? L’incendie de 2012 leur a donné la possibilité, en 2014, de construire à neuf une étable à stabulation libre dotée des plus récentes technologies. Ces équipements aident à produire le plus de lait possible tout en offrant un confort maximal aux vaches. Karine, responsable du troupeau laitier, vise la meilleure qualité de lait en contrôlant bien la quantité de cellules somatiques. Elle mise aussi sur le développement d’une génétique de haut potentiel et sélectionne les meilleurs sujets. « De plus, elle travaille toujours à augmenter la production de lait
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LA PETITE HISTOIRE FAMILIALE
par vache », précise Richard Blackburn, agronome, coordonnateur de l’équipe Ruminants à Nutrinor et conseiller de la Ferme Valinoise.
de circuler entre les aires de traite, de repos et d’alimentation.
PLUS DE LAIT ET MAXIMUM DE CONFORT DES ÉQUIPEMENTS QUI PERMETTENT UN MEILLEUR RENDEMENT Le nouveau bâtiment mesure 21 m sur 58 (70 pi sur 190). Les propriétaires y ont investi 1,5 million $. Il est doté notamment d’un système de ventilation tunnel; la ventilation naturelle n’était pas une option dans cette région, où la température atteint facilement les – 35 °C. Ils ont aussi installé un système de gestion de bâtiment Maximus, pour ses possibilités d’utilisation à distance. Karine et Gervais ont choisi un robot de marque DeLaval pour plusieurs raisons, entre autres le nettoyage efficace et doux visant à préparer les trayons. Une barrière de sélection accompagne le robot. C’est une technologie dont ils sont fiers, parce qu’ils sont les premiers à la posséder dans leur région. À quoi sert la barrière de sélection ? « Quand une vache s’engage dans l’aire du robot, mais qu’elle n’est pas “due” pour se faire traire, elle est dirigée vers l’aire de repos », répond Gervais. De cette façon, les vaches non sélectionnées n’engorgent pas l’aire d’attente pour la traite. La barrière ne permet pas de revenir en arrière. Ainsi, les vaches acquièrent rapidement l’habitude
Le troupeau de la Ferme Valinoise compte en moyenne 55 vaches en lactation. Avant l’incendie de 2012, l’entreprise en dénombrait entre 70 et 75. Mais avec près de 20 vaches en moins, le couple produit autant de lait qu’avant. Comment cela se fait-il ? « Avec le robot de traite, les vaches sont plus performantes, moins malades, ont moins de problèmes au vêlage et engraissent moins », a constaté Karine. Le nombre de traites par vache par jour est passé de 2 à une moyenne de 3,2, ajoute la jeune femme. « Les vaches venant de vêler passent parfois jusqu’à six fois par jour au robot, tandis que les vaches à 300 jours en lait passent une fois ou deux, précise-t-elle. Ce qui donne cette moyenne. » Sur le plan de l’alimentation, le robot permet d’offrir une ration plus précise et mieux adaptée à chaque vache. Une recette sert de base à tout le troupeau, et le robot complète la ration en fonction des données sur la productivité de la vache. Ainsi, souligne Karine, celle qui a le potentiel de produire beaucoup de lait n’est pas limitée par une alimentation insuffisante en concentré. La productrice moyenne, pour sa part, ne risque pas d’engraisser en raison d’une suralimentation.
Bertrand Robitaille n’a pas grandi dans une ferme, mais a toujours rêvé d’être producteur agricole. Sa mère estimait à l’époque qu’en agriculture « tu crèves ». Bertrand n’avait pas la même opinion et a suivi une formation à l’école d’agriculture de Chicoutimi. Il a d’abord travaillé chez Alcan, mais n’a pas laissé tomber son rêve. Son père lui a recommandé d’acheter une terre près de l’entreprise pour s’assurer d’un revenu. Il a donc acquis 12 ha à Saint-Honoré. Il a ensuite acheté plusieurs lopins de terre et a fini par posséder 400 ha. Bertrand et sa conjointe, Lisette Tremblay, ont eu six enfants. Deux de leurs filles travaillent avec eux dans une entreprise qui combine hébergement et centre équestre. Une autre fille est décédée il y a quelques années. Leurs fils Sylvain et Éric ne sont pas dans le domaine agricole, mais habitent près de la ferme. En fait, Sylvain a déjà été copropriétaire de celle-ci avec Gervais et Bertrand. Il s’est retiré après le dernier incendie. Karine est la deuxième femme de Gervais, la première étant décédée en 2004. Karine avait déjà deux enfants d’une autre union et elle en a eu trois avec Gervais. Elle est en voie de devenir copropriétaire de l’entreprise. Bien que les enfants les plus vieux ne soient pas désireux de prendre la relève, le couple espère que les plus jeunes démontreront un intérêt.
Avis aux producteurs sur l’utilisation responsable des caractères Monsanto Company est membre du groupe Excellence Through StewardshipMD (ETS). Les produits de Monsanto sont commercialisés conformément aux normes de mise en marché responsable de l’ETS et à la politique de Monsanto pour la commercialisation des produits végétaux issus de la biotechnologie dans les cultures de base. L’importation de ces produits a été approuvée dans les principaux marchés d’exportation dotés de systèmes de réglementation compétents. Toute récolte ou matière obtenue à partir de ces produits ne peut être exportée, utilisée, transformée ou vendue que dans les pays où toutes les approbations réglementaires nécessaires ont été accordées. Il est illégal, en vertu des lois nationales et internationales, d’exporter des produits contenant des caractères issus de la biotechnologie dans un pays où l’importation de telles marchandises n’est pas permise. Les producteurs devraient communiquer avec leur négociant en grains ou acheteur de produit pour confirmer la politique de ces derniers relativement à l’achat de ces produits. Excellence Through StewardshipMD est une marque déposée de Excellence Through Stewardship. VEUILLEZ TOUJOURS LIRE ET SUIVRE LES DIRECTIVES DES ÉTIQUETTES DES PESTICIDES. La technologie Roundup ReadyMD comporte des gènes qui procurent une tolérance au glyphosate, un ingrédient actif des herbicides pour usage agricole de marque RoundupMD. Les variétés de soya Roundup Ready 2 XtendMC possèdent des gènes qui procurent une tolérance au glyphosate et au dicamba. Les herbicides pour usage agricole qui contiennent du glyphosate détruiront les cultures qui ne tolèrent pas le glyphosate et ceux qui contiennent du dicamba détruiront les cultures qui ne tolèrent pas le dicamba. Contactez votre détaillant Monsanto ou appelez le support technique de Monsanto au 1-800-667-4944 pour connaître les programmes de désherbage recommandés avec le système de production Roundup Ready MD Xtend. Solutions appliquées aux semences AcceleronMD pour le canola contient les matières actives difénoconazole, métalaxyl (isomères M et S), fludioxonil et thiaméthoxam. Solutions appliquées aux semences AcceleronMD pour le canola plus VibranceMD est une combinaison de deux produits distincts homologués individuellement qui, ensemble, contiennent les matières actives difénoconazole, métalaxyl (isomères M et S), fludioxonil, thiaméthoxam et sedaxane. Solutions appliquées aux semences AcceleronMD pour le maïs (fongicides et insecticide) est une combinaison de quatre produits distincts homologués individuellement qui, ensemble, contiennent les matières actives métalaxyl, trifloxystrobine, ipconazole et clothianidine. Solutions appliquées aux semences AcceleronMD pour le maïs (fongicides seulement) est une combinaison de trois produits distincts homologués individuellement qui, ensemble, contiennent les matières actives métalaxyl, trifloxystrobine et ipconazole. Solutions appliquées aux semences AcceleronMD pour le maïs avec PonchoMD/VoTivoMC (fongicides, insecticide et nématicide) est une combinaison de cinq produits distincts homologués individuellement qui, ensemble, contiennent les matières actives métalaxyl, trifloxystrobine, ipconazole, clothianidine et la souche Bacillus firmus I-1582. Solutions appliquées aux semences AcceleronMD pour le soya (fongicides et insecticide) est une combinaison de quatre produits distincts homologués individuellement qui, ensemble, contiennent les matières actives fluxapyroxad, pyraclostrobine, métalaxyl et imidaclopride. Solutions appliquées aux semences AcceleronMD pour le soya (fongicides seulement) est une combinaison de trois produits distincts homologués individuellement qui, ensemble, contiennent les matières actives fluxapyroxad, pyraclostrobine et métalaxyl. AcceleronMD, Cell-TechMC, DEKALB et le logoMD, DEKALBMD, Genuity et le logoMD, Genuity MD, JumpStartMD, OptimizeMD, Refuge Intégral MD, Roundup Ready 2 Technologie et le logoMC, Roundup Ready 2 XtendMC, Roundup Ready 2 RendementMC, Roundup Ready MD, Roundup TransorbMD, Roundup WeatherMAX MD, RoundupMD, SmartStax MD, TagTeamMD, TransorbMD, VaporGripMD, VT Double PROMD, VT Triple PROMD et XtendiMax MD sont des marques de commerce de Monsanto Technology LLC. Utilisation sous licence. FortenzaMD et VibranceMD sont des marques déposées d’une société du groupe Syngenta. LibertyLink MD et le logo de la goutte d’eau sont des marques de commerce de Bayer. Utilisation sous licence. Herculex MD est une marque déposée de Dow AgroSciences LLC. Utilisation sous licence. PonchoMD/VotivoMC sont des marques de commerce de Bayer. Utilisation sous licence. ©2016 Monsanto Canada Inc.
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| AFFAIRES AGRICOLES
1 ALIMENTATION DU TROUPEAU
2 3 4
PAR RICHARD BLACKBURN, AGRONOME n
5 vaches de race 5 Ayrshire en lactation
n
Moyenne de lait : 8329 kg/an
n
MCR : 232-247-235
n
Gras :4,35 %
n
Protéine : 3,64 %
n
400 ha en culture
n
Fourrages : 240 ha
n
Canola : 40 ha
n
Sarrasin : 40 ha
n
Orge : 80 ha
1. et 3. : Bertrand Robitaille et Lisette Tremblay, les parents de Gervais, sont encore actifs dans une entreprise qui combine hébergement et centre équestre. 2. « Avec le robot de traite, les vaches sont plus performantes, moins malades, ont moins de problèmes au vêlage et engraissent moins », a constaté Karine.
GÉNISSES 0-4 MOIS n
Lactoremplaceur Goliath 27-16 : 10-12 litres/jour (150 g/litre)
n
liment Goliath 21 A en cubes : à volonté
GÉNISSES DE 5-22 MOIS n
Goliath 40 : 300-800 g/jour
n
Minéral Goliath 16-5 : 100-200 g/jour
TARISSEMENT n
inéral Transilac 0-3 en M cubes : 350 g/jour
PRÉPARATION AU VÊLAGE n
Transimil LP : 4 kg/jour
VACHES EN LACTATION n
Moulée Synchro Robocoop 14-1
n
upplément Synchro S Robocoop 31
n
Minéral Synchro 18-5T
n
Bovisole-B
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4. Les espaces mangeoires sont recouverts de plastique. L’aliment reste bon et frais, ce qui encourage les vaches à manger.
L’espace mangeoire a été pensé pour qu’il soit plus étroit que d’habitude. Selon Bertrand, le père de Gervais, c’était afin d’éviter d’acheter un robot coûteux pour rapprocher les aliments de la vache. « Et de cette façon, il n’y a pas de pertes. » Par ailleurs, ces espaces mangeoires sont tous recouverts de plastique. « Sur le ciment, c’est poreux, l’aliment est plus humide et ça entraîne le développement de bactéries, précise Karine. En étant sur plastique, l’aliment reste bon et frais, ce qui encourage les vaches à manger plus. » Le troupeau est élevé sur une litière de sable. Un élément que Karine considérait comme essentiel pour le confort et le bien-être des vaches. Le sable est moins glissant, selon les propriétaires. Ainsi, les bêtes ne risquent pas de tomber, ne se blessent presque pas et demeurent plus propres. « On trouve moins de matières organiques dans la litière de sable que
dans d’autres types de litière, dit Gervais. Il y a donc moins de bactéries qui se développent. » Ce qui contribue à diminuer, notamment, les risques de mammites.
CULTURES BIOS POUR UNE PLUS-VALUE « Dans cette région toujours plus froide, il est impossible pour ces producteurs de cultiver du maïs-ensilage, du soya ou d’autres cultures qui exigent un climat plus chaud », raconte Richard Blackburn. C’est pourquoi, il y a deux ans, la Ferme Valinoise a entrepris un virage bio pour aller chercher une plus-value de sa grande superficie de terres. « Nous cultiverons du sarrasin, de l’avoine, de l’orge et peut-être du blé », précise Gervais Robitaille. Il est heureux de faire savoir que 153 ha sont aujourd’hui précertifiés bios et seront officiellement certifiés l’an prochain. À terme, Gervais vise à avoir entre 250 et 300 ha en culture biologique.
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| AFFAIRES AGRICOLES
HISTOIRE D’UNE POUPONNIÈRE FERMÉE QUI FONCTIONNE TEXTE ET PHOTOS D’ANDRÉ ROY, AGRONOME, M.SC.
« JE ME SUIS FAIT DIRE QUE LES POUPONNIÈRES FERMÉES, ÇA NE FONCTIONNE PAS! » C’EST TROP SOUVENT VRAI, ET VOICI POURQUOI.
1 2
1. Système à extraction basse. La pouponnière comprend une grande section de litière, une fenêtre et le type de barrière utilisée. 2. Une belle perspective de la pouponnière, du plafond diffuseur et des fenêtres.
Pour combien de veaux avait-on prévu cette pouponnière au départ, et combien en a-t-on aujourd’hui ? Si une pouponnière d’une capacité de 15 veaux en reçoit 20, avec des pics à 22 ou 23, cela représente un taux d’occupation qui peut atteindre 146 %. La litière s’accumule alors plus rapidement. L’air se charge d’humidité et d’ammoniac, que l’on doit éliminer, ce qui signifie plus d’extraction d’air. Les entrées d’air et le système de chauffage peuvent-ils répondre à la demande ? Ou le chauffage a-t-il été fermé, parce que trop coûteux en énergie en raison des ventilateurs qui tournent plus rapidement pour éliminer l’ammoniac ? Bref, une spirale dans la mauvaise direction… Pas étonnant que les résultats ne soient pas au rendez-vous.
FAIRE DES CHOIX L’auteur André Roy, agronome, M.SC. Nutritionniste en production laitière La Coop fédérée andre.roy@lacoop.coop
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Des choix de gestion doivent se faire lorsqu’on pense à une nouvelle construction ou à un agrandissement. Voici les trois principaux : élevage en groupe ou individuel; pouponnière chaude ou froide; ventilation naturelle ou forcée.
Il faut respecter des normes et des principes de base pour chacun de ces choix. Même si on entend plus souvent parler d’élevage en groupe avec alimentation automatisée et ventilation à pression positive, il demeure possible d’élever des génisses saines en pouponnière fermée chaude, en groupe ou individuellement. L’exemple que nous vous présentons est celui d’un élevage en groupe avec alimentation automatisée, dans un environnement fermé et avec une ventilation mixte. À l’été 2015, Sébastien et Clément Saindon, de la Ferme Saindon, réaménageaient leur étable pour y installer un robot de traite. Ils savaient qu’ils devaient modifier l’environnement des veaux, qui étaient logés tout au bout de l’étable à vaches en stabulation entravée. On comprend rapidement qu’en hiver les veaux respiraient l’air vicié par les vaches, ce qui entraînait des problèmes de santé. Sébastien sait bien que des veaux en bonne santé deviendront de meilleures vaches. La décision a été prise de construire une pouponnière.
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D’une superficie de 10,4 m sur 10,7 (34 pi sur 35), la pouponnière peut accueillir jusqu’à 24 veaux en deux groupes alimentés automatiquement, après qu’ils ont passé jusqu’à 10 jours dans des parcs individuels de 1,4 m sur 1,5. La litière accumulée se compose de mousse de tourbe, avec une couche de paille en hiver. Une portion sans litière permet aux veaux d’aller boire et manger, tout en éliminant la majorité de leurs déjections quotidiennement au moyen d’un nettoyeur de dalot hydraulique.
LES SOLUTIONS DE VENTILATION ADOPTÉES À la ferme Saindon, les solutions sont multiples et permettent de combler les besoins d’une ventilation constante en hiver, avec un minimum de quatre changements d’air par heure, et d’une ventilation forcée en été, qui fait circuler l’air sans créer de courants d’air (voir le schéma, page 30). À cet effet, une entreprise spécialisée en ventilation a calculé les dimensions des ouvertures d’aération et des ventilateurs nécessaires pour assurer une bonne circulation. Même si le plafond diffuseur est utilisé toute l’année pour assurer la circulation de l’air partout dans la pouponnière, il est particulièrement utile de l’automne au printemps. De l’air frais passe par le local du compresseur du refroidisseur de lait et des panneaux électriques. L’air sèche et se réchauffe avant qu’un ventilateur le pousse dans la pouponnière, créant ainsi une pression positive constante. Un système de chauffage électrique commandé à l’aide d’un thermostat supplée le tout lorsque la chaleur du compresseur ne suffit pas. En raison de la traite robotisée, le compresseur fonctionne presque constamment. La vitesse du ventilateur du local du compresseur se commande manuellement; il peut ainsi servir à déplacer l’air dans la pouponnière, particulièrement à l’automne et au printemps. Un système d’extraction basse dissimulé dans le mur permet de retirer l’ammoniac à longueur d’année. La boîte de commande assure une ventilation minimale, même lorsque la consigne de température est atteinte. Par la suite, un ventilateur (de 16 po) à vitesse variable réagira à la température intérieure selon le réglage du différentiel, qui lui permet de s’ajuster graduellement. Du printemps
à l’automne, deux ventilateurs de 25 po répondent aux besoins accrus de gestion de la température et d’élimination de l’air vicié. En hiver, ces ventilateurs sont isolés pour éviter l’entrée d’air froid. Comme l’air du plafond diffuseur provient du local du compresseur – c’est donc de l’air chaud –, une seconde entrée d’air à commande automatique permet un apport d’air en provenance de l’étable à vaches adjacente, ce qui assurera la ventilation de la pouponnière lors de la saison chaude. Même si c’est de l’air « vicié » en provenance de l’étable qui entre dans la pouponnière, les entrées d’air de l’étable étant ouvertes à cette période de l’année, il se produit plus de quatre changements d’air « frais » à l’heure.
UNE COMBINAISON DE PLUSIEURS PRINCIPES L’intérêt du système de ventilation de la pouponnière des Saindon ne consiste pas en l’utilisation de nouvelles technologies, mais en la mise en commun de plusieurs principes
FERME SAINDON n
lément et Sébastien Saindon, C St-Alexandre de Kamouraska
n
108 vaches en lactation
n
roduction moyenne : 38,5 litres/ P jour au réservoir, 1,45 kg gras livré/vache.
n
oyenne de 2,8 traites, 2 robots M pour vaches en stabulation entravée en opération depuis février 2016
L’ALIMENTATION DES VEAUX Hubert Bélanger, T.P., expert-conseil ruminant-végétal, Centre de services du Littoral n
litres de colostrum dans 3 les premières heures de vie. Rappel 6-8 heures plus tard
n
L actoremplaceur Goliath 27-16 (servi avec DAL)
n
liment Goliath VO-21 Deccox A à volonté
n
Foin de graminée à libre choix
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| AFFAIRES AGRICOLES
▲
Extraction basse multiple intégrée dans le mur
En orange, le faux mur qui intègre l’extraction basse. La « boîte » de 12 po x 4 pi, et les tuyaux de 6 pouces y sont intégrés.
Dalot avec piston
Entrée d’air automatisée d’été
▲
porte de 8 pi pour nettoyer
▲
Plafond diffuseur d’air
(extraction basse, plafond diffuseur, pression positive, chauffage et ventilation forcée) pour offrir une complémentarité selon les saisons. Trop souvent, l’extraction basse ne consiste qu’en l’ajout d’une boîte en bois pour recouvrir un des petits ventilateurs. Le problème vient du fait que cette boîte est trop mince et pas assez large, ce qui restreint la capacité réelle du ventilateur. À la Ferme Saindon, une boîte de 30 cm (12 po) de profondeur et de 1,2 m de hauteur extrait l’air provenant d’une vingtaine de tuyaux de 15 cm, qui montent dans le mur et se connectent à la boîte d’extraction reliée au ventilateur central (voir le schéma). Quant au plafond diffuseur, il fonctionne bien en hiver, mais sera insuffisant en été. Le calcul du nombre et de la grandeur des trous s’effectue plus facilement lorsqu’on veut combler les besoins d’une saison plutôt que de quatre. Le principe de pression positive avec de l’air frais est respecté, avec l’avantage supplémentaire qu’il amène de l’air sec et réchauffé.
30
Physiquement, il faut intégrer ces systèmes et aménager la pouponnière près du local du compresseur. Ce n’est pas toujours possible. Et il est parfois difficile de profiter du fonctionnement du compresseur presque à longueur de journée. Dans le cas d’un système à deux traites, un chauffage d’appoint doit faire partie de la solution, comme dans ce cas-ci. En résumé, la conception d’une pouponnière doit répondre à plusieurs critères – espace par veau, règles de changement d’air selon la saison, disposition permettant facilement un nettoyage partiel ou complet –, le tout selon les besoins en sujets de remplacement de la ferme. Après 10 mois d’utilisation de la nouvelle pouponnière, Sébastien Saindon remarque non seulement une facilité de travail, mais également une santé accrue : « Une seule petite pneumonie, au lieu de génisses qui toussaient quasi régulièrement de l’automne au printemps. » Il récoltera les bénéfices d’une ventilation adéquate dès la première lactation de ses futures vaches.
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TEXTE ET PHOTO LYNE BEAUMONT, AGRONOME
ISSUES DU PROGRAMME DE SÉLECTION DE LA COOP FÉDÉRÉE, ELLES FONT TOURNER LES TÊTES.
Avec leur tenue hors du commun, leur excellente résistance aux maladies et leur rendement supérieur dans toutes les zones, les variétés Kara et Akina permettent d’augmenter la rentabilité de la culture de l’avoine.
figure parmi les avoines privilégiées par la société Quaker Oats. La variété Kara, sélectionnée pour une tenue exceptionnelle, peut être implantée dans un champ ayant un historique de verse. Dans les essais du RGCQ, il peut y avoir jusqu’à 29 % d’écart de rendement entre les différentes variétés d’avoines. Un choix judicieux s’impose donc. La nouvelle avoine Akina arrive en tête de liste dans les essais du RGCQ de 2013 à 2015, et ce, dans toutes les zones. C’est une première de classe, suivie de près par la variété Kara, troisième rendement dans chaque zone et meilleure tenue dans tous les essais. Toutes les deux présentent une excellente tolérance à la rouille couronnée, principale maladie foliaire de l’avoine. Bien choisir ses variétés permet d’augmenter la rentabilité de la culture (tableau 1, p. 34). Akina l’a accrue de 86,58 $/ha, pour un coût de semence semblable.
2. FERTILISATION AUGMENTER LA RENTABILITÉ EN TROIS POINTS Lorsque la valeur de la récolte tombe sous la normale, on sera tenté d’en abandonner la culture ou d’y investir le moins possible. Comment éviter de faire fausse route et réussir sa production ? Trois points sont à considérer : le choix de la variété, la fertilisation et la protection du rendement.
1. CHOIX DE LA VARIÉTÉ Le choix de la variété doit se faire en fonction du marché visé, des caractéristiques recherchées et – facteur principal pour la rentabilité – du rendement. Pour le marché de l’alimentation humaine, la variété Akina
32
L’azote : Selon le Guide de référence en fertilisation du CRAAQ, les recommandations en azote pour l’avoine sont de 40 à 60 kg/ha, selon les risques de verse. Malheureusement, peu de champs d’avoine sont fertilisés à hauteur de ces recommandations. Les essais réalisés à la Ferme de recherche en productions végétales de La Coop fédérée démontrent que l’apport d’azote a un impact majeur sur le rendement de l’avoine. Les cultivars Kara et Akina présentent une résistance à la verse supérieure, qui permet d’appliquer une fertilisation azotée optimale sans compromettre la tenue (tableau 2, p. 34). Le phosphore : Appliquer l’engrais phosphaté avec la semence s’avère plus efficace
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| AFFAIRES AGRICOLES
que de le faire à la volée. Comme le phosphore voyage peu dans le sol, un apport près des racines est avantageux (tableau 3). Grâce à une fertilisation adaptée, on peut obtenir une augmentation de rentabilité de 18 $/ha pour ce qui est de l’azote et de 50 $/ha pour le placement du phosphore.
Les maladies foliaires, qui affectent le rendement et le remplissage du grain, surviennent souvent tard en saison, lorsque le champ démontre un potentiel élevé. Dans les essais de la Ferme de recherche, l’utilisation d’un fongicide à l’épiaison, combinée à la fertilisation azotée, a permis d’augmenter les rendements de façon rentable (tableau 4). Akina et Kara sont d’excellents choix pour vous aider à réaliser vos objectifs.
3. PROTECTION DU RENDEMENT Même dans l’avoine, il peut être avantageux de protéger la culture avec un fongicide.
Tableau 1 RENDEMENT RELATIF DE L’AVOINE EN ZONE 3, ESSAIS DU RGCQ, COMPARAISON AVEC LES TÉMOINS CULTIVARS
RENDEMENT RELATIF EN ZONE 3
RENDEMENT (KG/HA)
REVENU* ($/HA)
AKINA
112
6223
808,99
TÉMOINS
100
5557
722,41
*En se basant sur un prix de l’avoine de 130 $/t (Source : RGCQ)
Tableau 2 ESSAIS DE RÉGIE INTENSIVE DANS L’AVOINE (3 ANS, 4 CULTIVARS), SAINT-AUGUSTIN-DE-DESMAURES ET LA POCATIÈRE
Les maladies foliaires, qui affectent le rendement et le remplissage du grain, surviennent souvent tard en saison, lorsque le champ démontre un potentiel élevé.
TRAITEMENT
RENDEMENT (KG/HA)
REVENU BRUT* ($/HA)
COÛT DU TRAITEMENT ($/HA)
REVENU NET ($/HA)
STANDARD 15-30 N
3097b
402,61
0
402,61
STANDARD 45-60 N
3536
459,68
39
420,68
a
* En se basant sur un prix de l’avoine de 130 $/t et un prix de l’azote de 1,30 $/kg Les données suivies d’une même lettre ne sont pas statistiquement différentes. (Source : La Coop fédérée)
Tableau 3 ESSAIS DE DÉMARREURS DANS L’AVOINE, SAINT-AUGUSTIN-DE-DESMAURES ET LA POCATIÈRE (2011) TRAITEMENT
RENDEMENT (KG/HA)
REVENU* ($/HA)
40 P EN PRÉSEMIS INCORPORÉ
3553a
461,89
40 P COMBINÉ AVEC SEMENCE
3944
512,72
b
PHOTOS : 1 PIERRE CADORET, 2 CAROLINE FOURNIER, 3 PIGMENT B
* En se basant sur un prix de l’avoine de 130 $/t Les données suivies d’une même lettre ne sont pas statistiquement différentes. (Source : La Coop fédérée)
Tableau 4 ESSAIS DE RÉGIE INTENSIVE DANS L’AVOINE (3 ANS, 4 CULTIVARS), SAINT-AUGUSTIN-DE-DESMAURES ET LA POCATIÈRE TRAITEMENT
RENDEMENT (KG/HA)
REVENU BRUT* ($/HA)
COÛT DU TRAITEMENT ($/HA)
REVENU NET ($/HA)
STANDARD 45 N
3536
459,68
0
459,68
INTENSIVE 45 N + CARAMBA
4137
537,81
72
465,81
L’auteure Lyne Beaumont, agronome Conseillère spécialisée en céréales et canola La Coop fédérée lyne.beaumont@lacoop.coop
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*En se basant sur un prix de l’avoine de 130 $/t; prix du Caramba et de l’application : 72 $/ha (Source : La Coop fédérée)
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VIANDE BOVINE TROIS FAÇONS TEXTE D’ÉTIENNE GOSSELIN, AGRONOME, M. SC.
LES JEUNES NE MANQUENT PAS D’AUDACE ET D’IMAGINATION QUAND VIENT LE TEMPS DE DÉMARRER DANS UN SECTEUR AUX DÉFIS EMBALLANTS TEL QUE LA PRODUCTION BOVINE. TABLE RONDE AVEC TROIS JEUNES QUI L’ONT FAIT!
PHOTOS : 1 PIERRE CADORET, 2 CAROLINE FOURNIER, 3 PIGMENT B
1. COMMENT TROUVER DE BONS ANIMAUX ? Charles Gagnon : Il faut visiter plusieurs bons éleveurs. J’ai acheté mon troupeau en deux fois : 50 femelles, puis 30. Je compte acheter 30 autres taures l’été prochain. Julie Naud : Notre troupeau s’améliore constamment grâce à la sélection de nos meilleurs sujets. Nous gardons une quinzaine de taures de notre élevage chaque année afin de remplacer certaines vaches, pour avoir un troupeau jeune et performant. Francis Rodrigue : J’ai fait affaire avec un conseiller technique de l’équipe Bovi-Expert, dont les services ont été défrayés principalement par le réseau Agriconseils. C’est lui qui m’a mis sur la piste d’une ferme du Lac-Saint-Jean où j’ai acheté 50 taures – après être allé voir les animaux trois fois ! J’ai payé un prix élevé, mais la génétique a une valeur. De plus, les taures étaient toutes uniformes, avec un bon état de chair et en pleine santé.
2. COMMENT FINANCER SON ÉTABLISSEMENT ? C.G. : Après mon cours en gestion et technologie d’entreprise agricole, à l’ITA de Saint-Hyacinthe, j’ai pu décrocher ma prime à l’établissement de La
1. « Mon frère Alain et moi nous complétons bien, dit Julie Naud. Je suis bonne en comptabilité et lui en mécanique agricole. Nous formons une bonne équipe pour ce qui touche à la gestion du troupeau, aux travaux des champs… et même à la construction ! » 2. « Ça vaut la peine de se faire aider par des spécialistes et de poser beaucoup de questions, pense Francis Rodrigue. On croit tout connaître, mais rien n’est plus faux ! » 3. « Mon passage à l’ITA m’a donné de l’ambition et de la confiance en moi pour gérer une entreprise, soutient Charles Gagnon. On a besoin d’un bon cours pour devenir un bon gestionnaire… et un bon producteur ! »
Financière, en plus d’une aide financière du centre local de développement. J’ai aussi profité d’un projet de recyclage de résidus de pommes de terre, ce qui m’a permis d’aller chercher une subvention du programme Prime-Vert ayant facilité la construction d’un bâtiment pour la transformation de ces rebuts. J.N. : Nos parents nous ont offert de bons arrangements financiers pour la poursuite des activités. Ils se sont assurés de bâtir une entreprise peu endettée, un choix judicieux compte tenu des cycles de prix en production bovine. La ferme est donc performante et rentable grâce aux nombreuses heures de travail et à la persévérance de nos parents. COOPERATEUR.COOP – NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2016
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CHARLES GAGNON S’EXILER POUR S’ÉTABLIR L’homme de 24 ans a démarré son entreprise, la Ferme Boviga, à Bégin, au nord de la rivière Saguenay. En moins de deux ans, il a tout monté : un chemin de ferme, un bâtiment multifonction de 18 m sur 27 avec appentis pour les veaux sevrés, un parc d’hivernement avec brise-vent et un troupeau de 80 vaches F1 et croisées Angus-Simmental, qu’il laisse aux bons soins de taureaux Charolais. Tout monté seul ? Non. Originaire de la Mauricie – ses parents possèdent La Bisonnière, ferme agrotouristique d’élevage de bison –, Charles Gagnon a fait un exil volontaire pour monter son entreprise et vivre éveillé son rêve bovin. Il a trouvé sur place un mentor en la personne de Kévin Rivard, de Productions Rivard, qui produit des pommes de terre à Saint-Ambroise. Son projet d’établissement est d’ailleurs fortement lié à ces tubercules, car les rejets du centre d’emballage de Kévin sont valorisés dans l’alimentation des bovins de Charles (à raison de 15 kg par vache par jour), qui, sinon, achète l’ensemble de ses fourrages. F.R. : Mon conseiller en gestion m’a aidé à monter mon plan d’affaires. J’ai obtenu ma subvention au démarrage de La Financière. Je suis actuellement inscrit à une attestation d’études collégiales au cégep Beauce-Appalaches. Cela dit, je crois que j’avais fait mes preuves comme gestionnaire au sein de notre entreprise forestière, ce qui a plu à notre institution financière, Desjardins Entreprises. J’ai aussi obtenu le soutien financier de mes parents, pour démarrer avec de bons actifs.
3. QUELS SONT LES ÉQUIPEMENTS ET LES INSTALLATIONS ESSENTIELS ? C.G. : J’ai un bon bâtiment, qui abrite mon corral et ma cage de contention. Je possède aussi un wagon distributeur d’ensilage, qui permet de distribuer efficacement et rapidement les pommes de terre broyées, pour que les veaux sevrés puissent manger en même temps, sans compétition. J.N. : Nous avons des bâtiments en stabulation libre. L’hiver, nous utilisons aussi un parc aménagé près des bâtisses. Nous possédons tout l’équipement pour faire nos fourrages secs ou humides. Mais chose importante : nous n’avons rien de luxueux, ni même de neuf. Comme mon père et mon frère sont habiles en mécanique, nous achetons de la machinerie d’occasion qui convient à nos besoins après nous être posé la question primordiale : en a-t-on vraiment besoin ? Cette saine prudence guide toutes nos décisions.
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F.R. : Sans contredit, mon corral portatif est essentiel ! J’apporte le corral à la vache, pas le contraire. J’appelle les bêtes avec du foin ou du grain, et elles viennent au corral pour les traitements. Ça demande toutefois un peu plus de patience, et il ne faut pas être brusque. Par ailleurs, j’utilise une cage à veau fabriquée maison pour attraper les veaux au pâturage et les identifier, les vacciner et les castrer. La mère garde donc toujours un contact visuel avec son petit.
4. QUELS SONT LES PLUS GRANDS DÉFIS ? C.G. : Garder le maximum de veaux vivants de la naissance au sevrage. Cette année, j’ai 3,75 % de mortalité. Je fais vêler en mai et juin sur de grandes parcelles pour éviter la contamination des veaux par les diarrhées et les parasites. Je n’hésite pas à donner aux veaux faibles du colostrum acheté à ma coopérative. Autre défi : les pâturages. Je change de parcelle tous les quatre jours et j’ai 10 parcelles, pour une rotation complète tous les 35-40 jours. J’aimerais beaucoup étendre la saison jusqu’à la fin octobre. J’ai implanté dans mes pâturages du trèfle blanc, du mil et du brome, un bon mélange qui résiste au piétinement et fixe l’azote atmosphérique. L’automne, je laisse une bonne repousse pour favoriser la survie hivernale. J.N. : Il faut bien gérer. D’abord les finances, pour éviter de nous endetter inutilement; ensuite notre temps, car c’est important d’optimiser nos journées pour nous permettre d’avoir des loisirs et de ne pas nous sentir dépassés par le travail.
ALAIN ET JULIE NAUD EN VIVRE POUR DE VRAI En 1983, François Naud, électricien de métier, et Lise Richer ont installé 20 taures achetées dans l’Ouest canadien sur des terres jadis abandonnées. La production bovine est restée un à-côté pour François jusqu’en 2005, année où il a quitté son emploi en usine. Puis, il y a deux ans, une personne s’est informée de la possibilité de reprendre les actifs de la ferme. Pour la fille du couple, Julie, ce fut le déclic. j’ai réalisé qu’il était possible de vivre de la production bovine ! » Quelques mois plus tard, la femme de 37 ans quittait son emploi chez Revenu Québec. L’attrait de la nature et des animaux, des chevaux notamment – car Julie a étudié en techniques équines –, l’emportait sur les bureaux à cloisons. « Depuis, je suis associée en affaires avec mon frère Alain, dit Julie, de la Ferme Les Semailles, à Hérouxville. Nous cultivons 250 ha. Nos 110 vaches sont de races Hereford, Angus rouge et Angus noir. On a tout ce qu’il faut pour réussir ! »
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F.R. : Le principal défi est de faire un bon budget et s’y tenir. Sinon, c’est de garder en vie les veaux. Comme j’avais beaucoup de taures, j’ai dû, soir et matin, immobiliser quelques primipares dans la cage de contention pour vérifier qu’elles avaient du lait et pour y faire boire les veaux.
5. QUELLES SONT LES PLUS GRANDES DIFFICULTÉS ? C.G. : Respecter mon budget et dépenser selon mes moyens. Et c’est sans parler des imprévus, comme les pannes mécaniques, qui entraînent des frais non budgétés. J.N. : Hormis les aléas climatiques, je dirais que la plus grande difficulté est la fluctuation des prix des veaux d’embouche. Il faut rester réaliste les bonnes années, car le contexte peut être très différent l’année suivante. F.R. : Il est difficile de concilier mes autres occupations avec le travail à la ferme. Je dois encore travailler à l’extérieur pour injecter de l’argent dans l’entreprise chaque mois. Mes semaines sont donc longues, mais je garde l’objectif de vivre de mon entreprise avec mon nombre d’animaux.
FRANCIS RODRIGUE CENT VACHES, CE NOMBRE MAGIQUE ! Francis avait-il d’autre choix que de fonder Les Fermes Rodrigue et de s’établir sur les terres de son patelin de Beauceville ? Ce n’est tout de même pas le poids de plus de 400 ans d’occupation territoriale qui a fait pencher Francis – 11e génération de Rodrigue – vers la production bovine, lui qui a travaillé dans une épicerie et une imprimerie. Il faut dire qu’il avait toujours conservé des activités au grand air, travaillant pour une société de travaux agricoles à forfait et pour l’entreprise forestière familiale, Bois Rodrigue. Ainsi, même si son père, Claude, a fini de liquider le troupeau laitier en 2001 et le troupeau de boucherie en 2012, Francis a repeuplé de 110 vaches Angus-Simmental l’étable chaude à stabulation entravée, une nouvelle étable froide à stabulation libre et un nouveau parc d’hivernement. Que de travail accompli depuis octobre 2015 ! Mais pas sans le soutien de ses parents, de ses beaux-parents et de sa douce, Isabelle Bolduc, compréhensive et coopérative quand il faut aider aux vêlages ou tester les gestations.
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DE LA VACHE SACRÉE TEXTE ET PHOTOS DE NICOLAS MESLY
L’INDE A RÉUSSI SA PREMIÈRE « RÉVOLUTION BLANCHE » – SOIT DEVENIR AUTOSUFFISANTE EN LAIT – EN MISANT SUR LE SYSTÈME COOPÉRATIF. LE PLUS GROS PRODUCTEUR LAITIER DE LA PLANÈTE ENTEND MAINTENANT DOUBLER SA PRODUCTION ET MODERNISER SON INDUSTRIE D’ICI 2020. LA GÉNÉTIQUE ET L’EXPERTISE CANADIENNES ONT-ELLES LEUR PLACE DANS CE PLAN? CITADELLE, PAR EXEMPLE, RÉUSSIRA-T-ELLE À SUCRER LA DENT DU TIGRE INDIEN, OU ENCORE OLYMEL À LUI VENDRE SON BACON ? À la fin des années 1940, un petit groupe de producteurs décident de former une coopérative laitière dans la ville d’Anand, dans l’État du Gujarat. Le but est de mettre fin aux pratiques commerciales douteuses d’intermédiaires ainsi que d’une société privée qui alimente le marché de Bombay, située à 460 km. Dans cette capitale financière de l’Inde coloniale, les hommes d’affaires anglais boivent leur thé avec un nuage de lait. Les producteurs de la coopérative d’Anand engagent un chef des opérations qui changera le cours de l’histoire laitière de l’Inde : Verghese Kurien, « le père de la révolution blanche ». Cet ingénieur en mécanique, formé aux
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États-Unis, va propulser le modèle coopératif dans l’État du Gujarat. Il dote les coopératives d’un bras commercial pour faire connaître leurs produits et gagner le cœur des consommateurs. C’est ainsi qu’est née, en 1954, l’Anand Milk Producers’ Union Limited, ou Amul (nom dérivé d’amulya, qui veut dire « précieux » en sanscrit). Après que la nouvelle Inde indépendante s’est affranchie du joug anglais, en 1947, son premier ministre charge Verghese Kurien de répliquer le modèle Amul dans le reste du pays. L’objectif : que le pays devienne autosuffisant en lait, pour ne plus dépendre des importations et des sorties de précieuses devises étrangères des coffres
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3 1. L’Inde possède le plus gros troupeau de buffles au monde. Le lait contient de 9 % à 14 % de matière grasse.
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2. Les vaches en Inde sont sacrées ! En ville, les citoyens payent pour que les vaches soient nourries de bons fourrages chaque jour, un geste qui porte chance. 3. Le beurre Amul produit dans l’usine d’Anand est son produit phare. Ces petits contenants se retrouvent à bord de compagnies aériennes.
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4. Le directeur général du National Dairy Development Board, Shri T. Nanda Kumar, entend moderniser et doubler la production laitière de l’Inde d’ici 2020-21. 5. Du bacon d’Olymel chez les Indiens ? Dans un pays où la consommation de viande est interdite pour 20 % de la population, qui est musulmane, l’ancien président de Canada Porc International, Jacques Pomerleau, estime qu’à mesure que les revenus augmentent, les Indiens veulent manger de la viande de qualité, y compris les Musulmans. 6. Les femmes comme Mme Patel, membre de la coopérative Sandesar, vont être au cœur de la modernisation de l’élevage laitier de l’Inde.
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L’INDE LAITIÈRE n
lus important producteur de lait P au monde, l’Inde produit près de 13 % du lait de la planète.
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L e pays veut doubler sa production d’ici 2020 pour atteindre de 200 à 210 millions de tonnes de lait.
n
ombre de vaches : 199,1 millions; N nombre de buffles : 105 millions. Total de 304 millions de bovins.
n
L ’Inde abrite un cinquième de la population bovine de la planète.
n
uelque 75 % des familles Q possèdent entre deux et quatre buffles ou vaches.
n
L a production annuelle moyenne par vache en Inde est de 1000 kg, contre 2038 kg dans le reste du monde.
n
L e secteur laitier fournit le tiers des revenus ruraux.
n
nviron 150 millions de personnes E dépendent du revenu de la vente de lait.
n
oins du tiers de la production M de lait en Inde intègre le circuit officiel de la transformation. La majeure partie du lait est consommé sur place, à la maison, ou vendu dans les villages.
(Sources : FAO, BM, Amul, NDDB)
L’INDE, UNE SUPERPUISSANCE AGRICOLE n
L ’Inde a presque trois fois la taille du Québec.
n
Avec 1,3 milliard d’habitants, la population de l’Inde dépassera celle de la Chine en 2050.
n
I l y a en Inde presque autant de terres cultivées qu’aux États-Unis.
n
uelque 75 % des producteurs Q indiens possèdent moins d’un hectare de terre.
de l’État. Kurien crée le National Dairy Development Board (NDDB) en 1964. Parmi ses coups de génie, celui-ci finance la création d’un réseau national de coopératives en vendant la poudre de lait provenant de l’aide internationale aux consommateurs des grandes villes. La production locale se substitue aux importations. C’est ce que l’on appellera Operation Flood (l’opération abondance), menée de 1971 à 1996. Ce programme de développement rural, le plus ambitieux au monde, catapulte l’Inde au rang de plus gros producteur laitier de la planète et lui assure son autosuffisance. Quelque 10 millions de petits producteurs ont adhéré à 73 000 coopératives pour approvisionner leurs concitoyens en cette boisson essentielle, de qualité supérieure, à un prix abordable.
LA RÉVOLUTION BLANCHE 2.0 L’homme sur qui repose la modernisation du secteur laitier de l’Inde, Shri T. Nanda Kumar, directeur général du NDDB, explique avoir trois priorités : 1) accroître la productivité à la ferme par l’entremise d’un programme d’amélioration génétique; 2) instaurer un programme national d’alimentation animale; et 3) renforcer les institutions et moderniser le réseau des infrastructures de production, y compris une chaîne de réfrigération permettant de mieux approvisionner les marchés.
Son plan d’action 2010-2019, appelé NDDB phase 1, est financé par la Banque mondiale à raison de 350 millions $ US. Dans le cadre de ce plan, Shri T. Nanda Kumar a l’intention de presque doubler la production annuelle indienne, pour la faire passer à plus de 210 millions de litres de lait d’ici 2020-2021. Cela dans un pays où 85 % des producteurs traient deux ou trois vaches et possèdent 75 % des bovins. Pour atteindre son premier objectif, Nanda Kumar vise à améliorer la génétique de cinq races de vaches laitières et de cinq races de buffles (l’Inde est le plus gros producteur de lait de bufflonne de la planète). Et pour doubler la production laitière par vache à plus de 2000 kg par an, il compte sur l’importation d’embryons et de semence, un programme de sélection génétique des taureaux et un autre ciblant l’évaluation de la progéniture de ces taureaux. Le but est de produire 100 millions de doses de semence avec un groupe de 2500 taureaux. Le Canada s’inscrit-il dans ce plan ? « Comparé au Danemark ou à l’Allemagne, le Canada n’est pas compétitif en matière de prix de la semence Holstein. Par contre, nous avons le Canada dans notre radar pour ce qui est de notre approvisionnement en race Jersey », répond Nanda Kumar. Toutefois, dans une entrevue séparée, le représentant de Semex Canada en Inde, Vimal Datta, indique décrocher
n L’Inde est le plus gros producteur
de lait, de lentilles et d’épices au monde. n
L ’Inde est le deuxième exportateur de viande bovine (bœuf et buffle confondus), après le Brésil et avant les États-Unis.
n
L e secteur agricole contribue à hauteur de 17,4 % au PNB du pays.
(Sources : FAS/USDA, Banque mondiale)
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2 régulièrement des contrats avec le NDDB, dont le dernier était d’une valeur de 2 millions $ US. Et le NDDB fait affaire avec un vétérinaire canadien, le Dr Gabriel Couto, pour réaliser ses transferts d’embryons. Outre la génétique, Nanda Kumar mise sur une ration équilibrée pour augmenter la production par bête. Le NDDB met au point une carte d’alimentation nationale « pour chaque animal », en valorisant les sources d’approvisionnement locales et en utilisant une plateforme numérique. L’idée est de diminuer les frais d’alimentation, qui représentent 60 % du coût de production à la ferme. Grâce à l’insémination artificielle et à une ration appropriée, on espère réduire les intervalles de vêlage et écarter du système les vaches non productives. De 20 à 30 % des vaches n’ont pas de veaux, « mais elles mangent quand même », souligne Nanda Kumar. Ce dernier fait une courte parenthèse au cours de l’entrevue pour indiquer que le NDDB met aussi l’accent sur la santé animale par l’entremise d’un réseau de 200 vétérinaires qui dessert tout le pays. Indian Immunologicals Limited, filiale du NDDB, est le plus gros fabricant de vaccins contre la fièvre aphteuse au monde; ceux-ci sont vendus à la moitié du prix international. Les services vétérinaires offerts aux producteurs sont gratuits.
Le directeur général indique que la deuxième révolution blanche en Inde passe aussi par le renforcement des institutions et l’éducation des producteurs. Plus de 100 000 d’entre eux suivent des formations annuelles ponctuelles sur la santé et l’alimentation animales ainsi que sur la gestion d’entreprise. Il précise également que l’avenir de cette deuxième révolution blanche repose entre les mains des femmes. Car au fur et à mesure que les hommes quittent les villages pour fournir de la main-d’œuvre aux secteurs manufacturier et des services, « l’agriculture se féminise ». Le tiers des 16 millions de membres des 200 coopératives laitières indiennes sont des femmes. « On vise 50 % », conclut-il.
1. Les vaches ne broutent pas toujours dans les meilleurs pâturages 2. La famille Patel est membre de la coopérative laitière Sandesar. Père et fils traient cinq vaches. Ketan, le fils, n’a pas l’intention de prendre la relève, mais veut aller étudier aux États-Unis.
AMUL, REINE INCONTESTÉE DE LA PLANÈTE LAITIÈRE INDIENNE Rencontré à Anand, capitale laitière de l’Inde, le directeur général d’Amul, R.S. Sodhi, n’a pas changé d’opinion depuis son allocution-choc au Sommet international des coopératives ayant eu lieu à Québec à l’automne 2014. Pas question pour l’Inde d’ouvrir son marché par des accords de libre-échange, que ce soit avec la Nouvelle-Zélande, l’Australie, les États-Unis ou l’Union européenne. « Tous ces pays ont des marchés saturés et ne souhaitent que venir écouler leurs surplus en Inde, à un prix COOPERATEUR.COOP – NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2016
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Le directeur général d’Amul, R. S. Sodhi avec en arrière-plan son père spirituel Verghese Kurien, le père de la révolution blanche indienne.
INVESTISSEMENTS ÉTRANGERS LAITIERS EN INDE ... n
n 2011, le fonds d’investissement E américain Carlyle Group a acheté 20 % des actions de la société laitière indienne Tirumala. Celle-ci transforme 1,2 million de litres de lait par jour dans trois États : l’Andhra Pradesh, le Tamil Nadu et le Karnataka.
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n 2012, Danone a aussi annoncé E un investissement dans Tirumala.
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abobank, une coopérative R financière d’envergure mondiale, établie aux Pays-Bas, a pour sa part investi, en 2012, une somme de 18,5 millions $ US dans l’entreprise Prabhat Dairy, située dans l’État du Maharashtra, par l’entremise de son fonds d’investissement Agribusiness Fund.
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abobank a injecté une autre R somme de 12 millions $ US dans Prabhat Dairy, et Proparco, société d’investissement française, a quant à elle investi 9 millions dans cette même entreprise en 2013.
(Sources : GRAIN « Defending people’s milk win India », janvier 2014)
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international qui a chuté de 5000 à 1600 $ la tonne de poudre de lait », affirme-t-il. Pour le directeur général d’Amul – entreprise qui produit presque autant de lait par année qu’Agropur, mais avec 3,4 millions de membres contre 3467 pour la coopérative québécoise, soit mille fois moins –, tout l’enjeu est là. L’Inde est autosuffisante en lait grâce à 150 millions de petits producteurs marginaux, qui traient deux à quatre vaches ou bufflonnes par jour. Ces derniers génèrent une production dont la valeur annuelle, de 100 milliards $ CA, est plus importante que celle du blé, du riz et des oléagineux réunis. Pas un gouvernement, même celui de l’actuel premier ministre néolibéral indien, Narendra Modi, ne se risquerait à jouer sa tête en abaissant les lignes tarifaires du secteur laitier pour provoquer un tsunami blanc dans la campagne indienne. Mais Amul ne joue-t-elle pas double jeu ? La coopérative-vedette indienne exporte de la poudre de lait et divers ingrédients laitiers au Moyen-Orient, aux États-Unis et même en Nouvelle-Zélande. « Nous n’exportons que 1 % de notre production, répond R.S. Sodhi. Notre marché, c’est l’Inde, le plus gros marché du monde, qui croît à un rythme de plus de 4,5 % par année ! » Qu’en est-il de l’investissement qu’Amul a effectué en 2014 aux États-Unis afin d’exploiter une usine laitière au New Jersey ? « Ce n’est pas un gros investissement, réplique son directeur général. Il s’agit pour nous d’offrir des produits laitiers aux quelque trois millions d’Indiens qui habitent les États-Unis. » Ce choix stratégique de produire aux États-Unis permet de mettre un terme aux tracasseries administratives des douanes américaines à l’égard des produits laitiers en provenance de l’Inde, renchérit-il. Mais pourquoi ne pas avoir investi au Canada, avec Agropur, plutôt que chez l’Oncle Sam ? « Le marché canadien est saturé », explique R.S. Sodhi, en ajoutant qu’il voue une grande admiration à la coopérative québécoise.
BIENVENUE AUX INVESTISSEURS ÉTRANGERS Si New Delhi n’entend pas jouer la carte du libre-échange, il accueille à bras ouverts les investisseurs étrangers. Et ceux-ci répondent présent. Danone, Fonterra, Cargill, Nestlé (la multinationale est active en Inde depuis des décennies) investissent dans le pays
pour approvisionner un marché en pleine explosion. Le taux de croissance du PNB du tigre indien atteint cette année 7,4 %, selon la Banque mondiale. Une nouvelle classe moyenne de 350 millions de personnes crée une demande comblée en partie par les chaînes de restauration rapide : McDonald’s, Pizza Hut, Kentucky Fried Chicken. « Ces investisseurs étrangers sont les bienvenus, dit R.S. Sodhi. Il y a de la place pour tout le monde et c’est bon pour les producteurs ! » Cette ouverture aux investissements internationaux, instaurée en 2010-2011, a incité Amul à sortir de son fief, le Gujarat, pour construire des usines de transformation dans d’autres États, dont celui de l’Uttar Pradesh, le plus important producteur de lait en Inde. Une part croissante de l’approvisionnement en lait provient de l’extérieur du Gujarat. Si R.S. Sodhi dit ne pas craindre la concurrence, c’est grâce à la formule coopérative et à la force de la marque de commerce Amul. « Jamais les sociétaires d’Amul ne vont trafiquer le lait, comme ça s’est vu en Chine avec le scandale de la mélamine », déclare-t-il. Ce serait en effet tuer la poule aux œufs d’or : Amul verse au producteur 0,80 roupie pour chaque roupie dépensée par le consommateur. La marque Amul est inscrite dans l’ADN des Indiens. Discret sur son budget de recherche et de marketing, R.S. Sodhi indique que la coopérative met en marché une centaine de produits de première qualité, s’adaptant au goût et aux tendances des consommateurs : lait au chocolat, lait sans lactose, fromages, crème glacée ou yogourt aux mille parfums, etc. « Ici, le lait aux amandes, c’est du vrai lait auquel on ajoute une saveur d’amandes », dit-il, sourire aux lèvres. La coopérative distribue en partie ses produits par l’intermédiaire d’un réseau de 8500 kiosques parsemés dans tous les coins du pays.
SUCRE D’ÉRABLE ET VIANDE DE PORC POUR LE TIGRE INDIEN « Imaginez si chaque gulab jamun baignait dans du sirop d’érable », dit Antoine Pfister, chargé depuis trois ans de développer le marché indien au nom des 2000 producteurs de sirop d’érable propriétaires de Citadelle. Le gulab jamun est un petit beignet frit, fait de mie de pain et de lait, qui baigne dans du sucre de canne et dont les Indiens raffolent.
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« L’Inde, c’est le Japon d’il y a 30 ans ou la Chine d’il y a 15 ans », renchérit Philippe Leblanc, directeur du développement des affaires chez Citadelle. Les deux hommes occupent un des 21 kiosques du pavillon du Canada à la foire alimentaire Aahar, le plus gros évènement du genre en Asie, qui se déroule en plein cœur de la capitale indienne, New Delhi. Sur les 872 exposants, certains sont venus de 22 pays pour titiller les papilles du tigre indien, ce qui s’explique en partie par l’essoufflement du dragon chinois. Tout en croquant des canneberges, les deux représentants de Citadelle disent viser le marché haut de gamme de grandes villes comme Delhi, Bombay ou Bangalore. Le boum économique de l’Inde favorise le développement d’une classe moyenne jeune, qui voyage et qui est plus consciente de l’importance des aliments santé : un bassin évalué à 350 millions de consommateurs, la taille des États-Unis ! Outre les vertus naturelles du sirop d’érable, les deux chargés d’affaires ont bien l’intention de faire la promotion des atocas (Citadelle a acquis en 2011 la Maison Bergevin, qui produit des canneberges). Citadelle est la seule entreprise québécoise à avoir une représentation en chair et en os à Aahar. Au pavillon du Canada, quatre entreprises ont laissé de la documentation. Toutefois, cela risque d’être un coup d’épée dans l’eau. Selon Parthi Muthukumarasamy, attaché commercial spécialisé en agriculture
au Haut-commissariat du Canada, les Indiens attachent beaucoup d’importance à la relation personnelle, d’où l’importance d’avoir un représentant sur place ou de visiter régulièrement ses contacts en Inde. Au dire de cet expert, des sociétés québécoises comme Biscuits Leclerc, qui offrent un produit de qualité que l’on ne retrouve pas en Inde, auraient d’excellentes chances de se tailler une part du tigre indien. Les exportateurs de haricots rouges et de soya biologique trouveraient aussi leur compte dans ce pays. Joint au téléphone, l’ancien président de Canada Porc International, Jacques Pomerleau, indique fourbir sa stratégie en dehors d’Aahar. Il dit avoir travaillé sans relâche pour permettre au porc canadien de franchir, en 2016, les barrières tarifaires et non tarifaires du tigre indien. Dans un pays où sa consommation est interdite pour 20 % de la population, qui est musulmane, et où la majorité hindoue est fortement végétarienne, vendre de la viande de porc relève-t-il de la folie ? « Les Indiens ne sont pas tous végétariens par choix », dit Jacques Pomerleau, qui a visité l’Inde à deux reprises. « À mesure que leurs revenus augmentent, ils veulent manger de la viande de qualité, y compris les musulmans. » Il estime à 60 millions de personnes la tranche de population susceptible de manger du bacon d’Olymel. C’est plus que la population du Canada !
INVESTISSEMENTS ÉTRANGERS LAITIERS EN INDE [SUITE] n
es investissements sont réalisés C dans la foulée de la venue en Inde des chaînes de restauration rapide. Présente dans ce pays depuis la fin des années 1990, McDonald’s s’est associée avec l’américaine Schreiber Foods et avec la famille indienne Goenka pour former Schreiber Dynamix. Cette société approvisionne Danone, Nestlé, Yum et KFC.
n
L a plus grande société laitière du monde, la coopérative néozélandaise Fonterra, a créé une coentreprise avec Indian Farmers Fertiliser Co-operative Limited (IFFCO) et Global Dairy Health (GDH) pour exploiter une ferme de 13 000 vaches dans la zone économique spéciale de Nellore, dans l’Andhra Pradesh. (Selon une source sûre, le projet a avorté parce que les vaches ne pouvaient être éliminées après leur vie active. La vache demeure un animal sacré en Inde.)
n
Le goliath agroalimentaire Cargill investit en Inde par l’entremise de son fonds Black River Asset Management. En 2012, celui-ci a injecté 15 millions $ US dans l’entreprise Dodla Dairy, aussi située dans la zone économique de Nellore.
(Source : Grain)
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| AFFAIRES AGRICOLES
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SAMEDI 14 JANVIER
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SAMEDI 21 JANVIER
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Aline Vigneault 819 583-0780, poste 4383 aline.vigneault@mapaq.gouv.qc.ca www.mapaq.gouv.qc.ca/estrie (calendrier des événements)
SAMEDI 28 JANVIER
Montmagny École secondaire LouisJacques-Casault 141, boulevard Taché Est
Direction régionale de la Chaudière-Appalaches 418 386-8116, poste 1500 drca@mapaq.gouv.qc.ca www.mapaq.gouv.qc.ca/chaudiereappalaches (calendrier des événements)
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Diane Drolet 418 862-6341, poste 4130 diane.drolet@mapaq.gouv.qc.ca www.mapaq.gouv.qc.ca/bassaintlaurent (calendrier des événements)
n Les équipements acéricoles
et la norme californienne : que faire ? Yves Bois, agronome, directeur général Centre ACER
n Les outils sylvicoles
pour l’aménagement des érablières Stéphane Tremblay et François Guillemette, ingénieurs forestiers, chercheurs scientifiques Ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs
n L’état de la recherche sur
les agents antimoussants Yves Bois, agronome, directeur général Centre ACER
n Investir en acériculture :
oui, mais à quel prix ? Martin Boutin, agronome Centre multi-conseils agricoles
n Cultiver ses passions :
de la foresterie à l’acériculture Jeannot Beaulieu, acériculteur Aménagement forestier BeauFor
n La production acéricole
biologique : principes et normes Nicolas Savard, formateur et inspecteur en production acéricole, Ecocert Canada
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LES CONFÉRENCES
MARDI 10 JANVIER
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| AFFAIRES ÉCONOMIQUES
PRODUCTION LAITIÈRE SIMULER DES CHANGEMENTS POUR TESTER SES STRATÉGIES TEXTE DE MARTIN PIDOUX EN COLLABORATION AVEC CATHERINE BRODEUR
UNE ÉTUDE MONTRE LES IMPACTS QU’UN CHANGEMENT LIÉ AU PRIX DU LAIT, AU PRIX DU QUOTA OU MÊME AU SYSTÈME DE GESTION DE L’OFFRE POURRAIT AVOIR SUR DES EXPLOITATIONS TYPES DU QUÉBEC. VOICI LES RÉSULTATS POUR DEUX TYPES D’EXPLOITATION : TRADITIONNELLE ET EN FORTE CROISSANCE.
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ont participé à l’étude. Celles-ci ont accepté d’ouvrir leurs livres (comptabilité détaillée et résultats techniques 2013, 2014 et 2015) et de partager, dans le cadre d’une visite à la ferme, leur vision du secteur et leurs stratégies pour les 10 prochaines années. Cet article présente le cas de deux d’entre elles, qui correspondent chacune à un profil d’entreprise type ciblé par le projet. 1. Exploitation traditionnelle : de taille moyenne, en rythme de croisière, sans grand projet d’investissement récent ou prévu. 2. Exploitation en forte croissance : de grande taille, investissant continuellement pour accroître la production. Des scénarios de changement dans les conditions économiques ont été modélisés à partir des données des entreprises. Ces scénarios font varier le prix du lait, le prix du quota et les contraintes sur les volumes de production (quota). De nombreuses hypothèses sur l’évolution des
ILLUSTRATION : ISTOCK
La méthode de recherche employée ici, soit des études de cas, permet d’étudier à fond des cas particuliers. Cette approche a l’avantage de générer beaucoup d’information et d’aller en profondeur dans l’analyse. En contrepartie, les conclusions ne peuvent pas être généralisées à d’autres entreprises ni à l’ensemble d’un secteur.
Dans le contexte de la réforme de sa politique agricole, la Suisse a vécu des changements majeurs, notamment dans le secteur laitier, où le contingentement a progressivement été aboli. Pour accompagner les entreprises agricoles dans les indispensables choix stratégiques à opérer afin de traverser ces changements, la Haute école des sciences agronomiques, forestières et alimentaires (HAFL) a mis au point un outil de simulation permettant de représenter l’impact d’un changement de politiques – ou tout autre impact – sur la situation financière détaillée des entreprises laitières. Martin Pidoux, professeur à la HAFL, est venu au Québec pour adapter cet outil à la réalité québécoise. La Coop fédérée a soutenu son projet, qui a été réalisé durant l’été 2016. Quels seraient les impacts sur votre exploitation si le prix du lait, le prix du quota ou même le système de gestion de l’offre venait à changer de manière importante ? Seriez-vous prêt à y faire face ? Changeriezvous quelque chose à vos stratégies futures ? Ce sont quelques-unes des questions qui ont été soumises aux quatre entreprises qui
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AFFAIRES ÉCONOMIQUES |
différents coûts et revenus de l’entreprise ont également été posées. Ces scénarios ne tiennent pas compte de l’entente de principe de la Stratégie nationale sur les ingrédients. Nous en présenterons trois (voir scénarios, ci-contre).
EXPLOITATON TRADITIONNELLE SITUATION INITIALE DE L’ENTREPRISE (2015) Cette exploitation a atteint son rythme de croisière. Les investissements importants sont derrière elle (agrandissement de l’étable, automatisation du système d’alimentation et achat de quota). Les infrastructures sont utilisées de manière optimale. Elle ne pourrait donc augmenter la production de manière considérable sans recourir à de gros investissements. L’entreprise ne génère pas un revenu agricole net important (6000 $), mais possède une bonne situation financière : avoir propre de 60 %, liquidités suffisantes et bonne marge de sécurité (8 %).
ILLUSTRATION : ISTOCK
PERSPECTIVES D’AVENIR (STRATÉGIE PRÉVUE PAR L’ENTREPRISE D’ICI 2024) La stratégie pour les prochaines années est axée sur l’amélioration de la qualité de vie par le contrôle de la charge de travail et la gestion des risques associés aux ressources humaines. L’exploitant n’envisage aucune croissance de la production au-delà de la croissance associée aux gains de productivité. Il prévoit d’investir dans l’installation d’un système de séparation du fumier pour faire sa propre litière et améliorer le bienêtre des vaches. Il prévoit également des investissements en continu pour assurer le maintien des infrastructures et équipements actuels. Ces investissements sont toutefois assez élevés en raison de l’importance du parc de machinerie. La stratégie de l’entreprise ne permet pas d’augmenter le revenu agricole, mais permet de maîtriser l’endettement et de ne pas accroître la charge de travail. Elle maintient la structure de l’exploitation pour l’avenir. En 2024, les infrastructures auront atteint la fin de leur durée de vie utile. La transférabilité de cette entreprise pourrait s’avérer difficile à la fin de la période. À moyen terme, l’exploitant devra prendre une décision stratégique importante : investir et rénover les infrastructures en vue de poursuivre la production laitière, ou démanteler l’exploitation. Cette décision
dépendra du désir de la relève, encore jeune, de reprendre l’exploitation ou pas.
ANALYSE DES SCÉNARIOS (HORIZON 2024) Dans le scénario 1, la diminution du prix du lait de 4 $/hl entraîne une diminution du revenu agricole net, qui devient négatif. La bonne situation financière de l’exploitation et les fonds propres élevés ne mettent toutefois pas sa viabilité en danger. Elle a suffisamment de ressources pour vivre sur ses réserves en adaptant ses amortissements. Elle rencontre toutefois des problèmes de liquidités, ce qui l’oblige à augmenter légèrement sa dette et, conséquemment, ses annuités. Le scénario 2 n’influence pas le résultat de l’exploitation, qui ne cherche pas à acheter du quota dans les années à venir. Il pourrait toutefois influencer les choix stratégiques qu’elle aura à faire lorsque les enfants seront en âge de prendre la relève, puisque la valeur de démantèlement de l’entreprise sera augmentée, ce qui haussera l’écart entre le prix de transfert de l’exploitation et sa valeur marchande de démantèlement. Dans le scénario 3, l’exploitation se retrouve avec un revenu agricole fortement négatif et un solde résiduel négatif. Pour cette entreprise, la poursuite de la production ne pourrait donc se faire qu’au prix de la diminution de ses fonds propres. Si le « rachat » du quota laitier offre à l’exploitation un apport important de liquidités à court terme, celles-ci redeviennent négatives dès 2022. Ainsi, à moyen terme, l’exploitation serait inévitablement contrainte d’abandonner la production de lait.
Scénario 1 :
ONTARIO Baisse du prix du lait découlant d’un changement dans le système des classes de lait. Cette baisse a été fixée arbitrairement à 4 $/hl aux fins de l’exercice. Scénario 2 :
LIBÉRALISATION DU MARCHÉ DU QUOTA Levée du prix plafond du quota et accès illimité au quota pour les producteurs. Le prix du quota est établi à 30 840 $/kg m.g./jour par hypothèse, soit le plus haut prix moyen annuel atteint au Québec (2006). Il correspond approximativement au prix en vigueur au Manitoba et en Saskatchewan, où il n’y a pas de prix plafond. Scénario 3 : PRIX AMÉRICAIN Alignement du prix du lait sur le prix américain. Les quotas sont présumés être « rachetés » à leur valeur comptable.
EXPLOITATON EN FORTE CROISSANCE SITUATION INITIALE DE L’ENTREPRISE (2015) Cette grande exploitation obtient, avec des économies de taille et un bon taux d’autofinancement, des résultats très positifs. La charge de travail de l’exploitant est toutefois titanesque, et l’entreprise est aux prises avec des difficultés de recrutement et de rétention de main-d’œuvre. La stratégie passée de l’entreprise a toujours été axée sur une croissance maximale de la production et une modernisation au moindre coût, en limitant au minimum requis les équipements, la machinerie, les bâtiments et les infrastructures d’entreposage.
Les auteurs Martin Pidoux, professeur Haute école des sciences agronomiques, forestières et alimentaires (Suisse) Catherine Brodeur, agr., vice-présidente Études économiques, Groupe AGÉCO
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PERSPECTIVES D’AVENIR (2024)
ANALYSE DES SCÉNARIOS (2024)
L’entreprise envisage de réaliser des investissements ciblés vers une augmentation de la production et de la productivité : agrandissement de l’étable, ajout d’un quatrième robot, achat de quota. Elle doit également ajouter des capacités d’entreposage des fourrages. On notera que cette stratégie consistant à accroître la production (Stratégie prévue en 2024) ne permet pas d’augmenter le revenu agricole net (ou la marge brute) par rapport à une stratégie de continuité (Statu quo en 2024). Elle entraîne un surplus de travail, dans un contexte où la charge de travail est déjà jugée très élevée et le recrutement de main-d’œuvre additionnelle très difficile. Elle permet cependant à l’exploitation de poursuivre sa croissance et de se moderniser, ce qui, pour l’exploitant, constitue une manière d’assurer sa pérennité.
La situation initiale de cette exploitation la place dans une situation confortable, avec une forte résilience aux chocs. Dans le scénario 1, la diminution du prix du lait de 4 $/hl entraîne une diminution du revenu agricole, qui demeure cependant très élevé. Le déplafonnement du prix du quota (scénario 2) n’influence pas de manière importante le résultat d’exploitation. Si le marché du quota devait se libéraliser, cette exploitation aurait la capacité d’acheter rapidement beaucoup de quota à un prix élevé et de croître plus vite, ce qui rentabiliserait plus tôt le « saut » associé à l’ajout d’un robot. Dans le scénario 3, l’exploitation se retrouve avec un revenu agricole légèrement négatif. Sa viabilité n’est pas mise en cause à court terme. La situation au chapitre des liquidités reste bonne, et l’exploitation est
RÉSULTATS DE L’EXPLOITATION TRADITIONNELLE Ces résultats sont ceux d’une seule entreprise, qui possède certaines caractéristiques et un historique. Ils ne peuvent donc pas être généralisés. EXPLOITATION TRADITIONNELLE 800 000 $ 700 000 $ 600 000 $ 500 000 $
EXPLOITATION TRADITIONNELLE
400 000 $ 300 000 $ 800 000 200 000 $ 700 000 100 000 $ 600 000 500 000 0 -100 000 $ 400 000 -200 000 $ 300 000 200 000
2015
100 000
Stratégie prévue
Scénario 1
Scénario 2
Quota : 66 kg m.g./jour Superficie : 83 ha Vaches : 70 Lactoduc, RTM automatisée Exploitant + 1 empl. temps plein Stratégie : pas d’achat de quota ni d’investissements importants 66 kg m.g/jour Quota :d’ici 2024; attendre que la : 83 Superficie relève seha précise Vaches : 70 variables Lactoduc,Charges RTM automatisée
Exploitant + 1 emol. temps plein Charges fixes Stratégie : pas d’achat de quota ni d’investissements Intérêts desimportants dettes d’ici 2024 attendre que la Coûts de la mainrelève se précise d’œuvre salariée Scénario 3 Charges variables Amortissements Charges fixesagricole Revenu
2024
0
Intérêts des dettes
-100 000 -200 000
2015
Stratégie prévue
Marge brute de l’entreprise
Scénario 1
2015
Scénario 2
2024 2024
Scénario 3
Scénario 1
182 271 $ 191 043 $ 146 685 $ EXPLOITATION EN FPRTE CROISSANCE
Coûts de la maind’œuvre salariée Amortissements Scénario 2 Revenu agricole
191 043 $
Scénario 3 12 043 $
Quota : 154 kg m.g./joir Superficie : 231 ha Capacité remboursement 203 271 $ 197 043 $ 158 685 $ 197 043 $ 17 043 $ : 135 Vaches 2 000de 000 Robots (3), RTM automatisée 1 800 000 Couple exploitant + 1 employé Annuités 154 000 $ 84 000 $ 112 000 $ 84 000 $ 80 000 $ temps plein + 2 stagiaires 1 600 000 Stratégie : agrandissement de 1 400 000 : 154 kgajout m.g./jour d’un robot, EXPLOITATION EN FORTE CROISSANCE 46 685 $ Quotal’étable, Solde résiduel* 49 271 $ 113 043 $ 113 043 $ (62 957 $) 231 ha chaque année Superficie achat :de quota 1 200 000 Vaches : 135 : 205 kg m.g./jour) (objectif 2 000 000 $ *Correspond la différence entre la capacité de remboursement et les annuités 1 000à000 Robots (3), RTM automatisée 1 800 000 $ Couple exploitant + 1 employé 800 000 temps plein + 2 stagiaires 1 600 000 $ 600 000 Stratégie : agrandissement de 1 400 000 $ l’étable, ajout d’un robot, 48 COOPERATEUR.COOP – NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2016 400 000 achat de quota chaque année 1 200 000 $ 200 000 (objectif : 205 kg m.g./jour) 1 000 000 $ 0 800 000 $ -200 000 Charges variables 110028_Cooperateur_NOVEMBRE16 STt.indd 48 16-10-31 10:55 600 000 $
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Ces résultats sont ceux d’une seule entreprise, qui possède certaines caractéristiques et un historique. Ils ne peuvent donc pas être généralisés.
capable de vivre sur les amortissements fonction des objectifs – recherche de crois: 66 kg m.g./jour EXPLOITATION plusieurs années. Elle n’est plus rentable, TRADITIONNELLE sance, amélioration deQuota la qualité de vie, staSuperficie : 83 ha 000 $ Vaches : 70 mais800 demeure viable. bilisation de la situation financière – et de ses Lactoduc, RTM automatisée 000 $ que, pour cette entreprise, À700 noter contraintes. Néanmoins, tous les exploitants Exploitant + 1 empl. temps plein 600 000 $ mise en place conduit à une Stratégie : pasde d’achat de quota partagent une vision commune l’environla stratégie 500 000 $ ni d’investissements importants nement d’affaires futur du secteur : ils ont augmentation des recettes et des coûts, 66 kg m.g/jour Quota :d’ici 2024; attendre que la EXPLOITATION TRADITIONNELLE 400 000 $ : 83 Superficie relève se précise mais pas du revenu agricole net. Le chef indiqué ne pas s’attendre àha des hausses de 300 000 $ 800 000 : 70 d’exploitation estime qu’il est capable de prix comme on aVaches connu dans les 10 ou 15 variables Lactoduc,Charges RTM automatisée 200 000 $ 700 000 + 1 emol. temps plein produire du lait de manière durable à un dernières années,Exploitant mais Charges n’entrevoient pas de fixes 100 000 $ 600 000 Stratégie : pas d’achat de quota prix situé entre 55 et 58 $/hl. Les projections diminution du prix du lait ni de changement 500 000 0 ni d’investissements Intérêts desimportants dettes d’iciconditions 2024 attendre économiques que la présentées important dans les -100 000 $ci-dessus le confirment. 400 000 relève se Coûts précisede la mainde la production. Quoi qu’il ensalariée soit, les résul-200 000 $ d’œuvre 300 000 2015 Stratégie Scénario 1 Scénario 2 scénarios Scénario 3 ont Charges variables la grande EN200 CONCLUSION tats des fait ressortir Amortissements 000 prévue Cette étude a porté sur plusieurs exploitadisparité dans la capacité des entreprises à Charges fixes 100 000 Revenu agricole 2024 0 profils très contrastés, comportant tions aux faire face aux chocs, petits ou grands, qui Intérêts des dettes -100 000 son lot de défis : manque de mainchacune pourraient affecter la production. Coûts de la main-200 000difficulté d’augmenter la production d’œuvre salariée d’œuvre, Stratégie Scénario 1 Scénario 2 Scénario 3 2015 Amortissements au rythme souhaité, endettement très élevé, prévue Revenu agricole gestion de la croissance, etc. Chacune pos- 2024 sède ses propres stratégies,EXPLOITATION qui diffèrent en Quota : 154 kg m.g./joir EN FPRTE CROISSANCE Superficie : 231 ha Vaches : 135 Robots (3), RTM automatisée Couple exploitant + 1 employé temps plein + 2 stagiaires Stratégie : agrandissement de : 154 kgajout m.g./jour Quotal’étable, d’un robot, 231 ha chaque année Superficie achat :de quota Vaches : 135 : 205 kg m.g./jour) (objectif Robots (3), RTM automatisée Couple exploitant + 1 employé temps plein + 2 stagiaires Stratégie : agrandissement de l’étable, ajout d’un robot, achat de quota chaque année (objectif : 205 kg m.g./jour)
2 000 000
1 800 000 RÉSULTATS DE L’EXPLOITATION EN FORTE CROISSANCE 1 600 000 1 400 000
EXPLOITATION EN FORTE CROISSANCE
1 200 000 2 000 000 $ 1 000 000 1 800 000 $ 800 000 1 600 000 $ 600 000 1 400 000 $ 400 000 1 200 000 $ 200 000 1 000 000 $ 0 800 000 $ -200 000 600 000 $
Charges variables Charges fixes
400 000 $
Intérêts des dettes
200 000 $
Coûts de la maind’œuvre salariée
0 -200 000 $ 2015
Statu quo Stratégie Scénario 1 Scénario 2 Scénario 3 prévue
2015
Statu quo en 2024
Stratégie prévue en 2024
Scénario 1
Amortissements Revenu agricole
Scénario 2
Scénario 3
Marge brute de l’entreprise
614 898 $
700 444 $
703 686 $
596 384 $
701 686 $
235 560 $
Capacité de remboursement
628 773 $
662 319 $
677 561 $
574 259 $
677 651 $
209 435 $
Annuités
321 000 $
169 000 $
181 000 $
194 000 $
188 000 $
181 000 $
Solde résiduel*
307 773 $
493 319 $
496 561 $
380 259 $
489 561 $
28 435 $
*Correspond à la différence entre la capacité de remboursement et les annuités
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Suivez les producteurs de grandes cultures Alain Brisson, de la Ferme A.R. Brisson, et Jacques Côté, de la Ferme MJC, qui ont accepté d’être les vedettes d’une websérie sur l’agriculture de précision. La Coop a suivi ces deux agriculteurs pendant 16 mois afin de produire sept capsules, diffusées par l’entremise du Flash Coopérateur toutes les deux semaines depuis le 28 septembre dernier. Pour les regarder, rendez-vous au cooperateur.coop/webserie. Si vous ne recevez pas le Flash Coopérateur mais ne voulez rien manquer de cette série, abonnez-vous au cooperateur.coop/fr/infolettre.
SECTEUR LAITIER : DES RETOMBÉES ÉCONOMIQUES EN CROISSANCE Malgré la baisse du nombre de fermes laitières, on observe des gains de productivité. Les retombées économiques du secteur laitier sont en augmentation depuis 2013, tant en ce qui concerne la création ou le maintien des emplois, la contribution au PIB et les recettes fiscales. Telle est la conclusion de la plus récente étude d’Écoressources rendue publique, le 30 septembre dernier, par les Producteurs de lait du Canada. 50
CHINE-CANADA : OCCASIONS D’AFFAIRES EN AGRICULTURE Alors que la Chine déploie graduellement un plan d’action de réforme de son industrie agricole, une série d’initiatives fortes visant à augmenter les échanges commerciaux avec le Canada ont été annoncées. Dans le secteur agricole, les mesures suivantes ont été convenues par les deux pays : signature du Plan d’action pour la coopération agricole entre Agriculture et de Agroalimentaire Canada et le ministère de l’Agriculture de la Chine (2016-2020); signature du Protocole d’entente sur la coopération entre l’Administration publique des grains de la Chine et la Commission canadienne des grains. En outre, on a signé un protocole d’entente pour le commerce du canola entre le Canada et la Chine. Les deux pays ont aussi convenu d’élargir l’accès au marché du bœuf canadien non désossé et de faire progresser diverses initiatives clés favorisant le commerce du bœuf et du porc canadiens, du matériel génétique bovin et des produits céréaliers. Ces ententes présentent des occasions d’affaires d’envergure pour les agriculteurs canadiens. Elles démontrent aussi une ferme volonté des dirigeants des deux pays de renforcer leur relation économique. Rappelons que les échanges commerciaux entre le Canada et la Chine sont en pleine croissance. En 2015, avec une valeur de 85,4 milliards $, ils ont connu une augmentation de plus de 10 % comparativement à 2014.
LA FILIÈRE AVICOLE VEUT RÉDUIRE L’USAGE DES ANTIBIOTIQUES Le 14 septembre, le gouvernement fédéral a annoncé un investissement de 690 000 $ afin d’aider l’industrie québécoise de la volaille à réduire l’utilisation des antibiotiques. Le réseau La Coop participera aux essais à titre de couvoirier, de fournisseur d’aliments ainsi que de producteur, en mettant certaines de ses infrastructures d’élevage à la disposition du projet. En fait, tous les partenaires de la filière y mettront du leur : les couvoiriers, les meuniers, l’Association québécoise des industries de nutrition animale et céréalière (AQINAC), La Coop fédérée, Les Éleveurs de volailles du Québec et la Chaire en recherche avicole de la Faculté de médecine vétérinaire de l’Université de Montréal. Pour lire le texte complet : bit.ly/2eoMw1a Photo : Michel Carrier, doyen de la faculté de médecine vétérinaire, Martine Boulianne, vétérinaire et chercheure principale du projet, Pierre Breton, député fédéral, Shefford, Pierre-Luc Leblanc, président des Éleveurs de volailles du Québec.
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