Le Coopérateur agricole | Septembre 2013

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SEPTEMBRE 2013

La technologie façonne une nouvelle planète agricole

Énergies Sonic et Gaz Métro

Un partenariat pour des stations multiénergie

Lait

Les bienfaits d’un état de chair adéquat

La Chine

D’exportatrice à importatrice


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* Pour être admissible à cette offre, le producteur doit accumuler une remise totalisant au moins 150 $.


SEPTEMBRE 2013

En couverture 46 Dossier technologie

Elle façonne une nouvelle planète agricole

Éditorial – Billets

Méthanisation, économie d’eau et compostage 26

sommaire

5 En t r e nous* Denis Richard

10 Pause-pensée*

SEPTEMBRE 2013

Colette Lebel

12 Faits et gestes*

Reportages

Vincent Cloutier

24 Sur le plancher

L a Coop fédér ée

des vaches* Sylvain Boyer

14 Station multiénergie

Énergies Sonic et Gaz Métro Solutions Transport s’associent pour offrir un nouveau service.

* For English version, please visit our website at www.lacoop. coop/cooperateur

Chroniques 4 Quoi de neuf ? 6 Mél i-mél o 64 Hort icult ur e 65 Décor at ion 66 Da ns nos coops

Femme eng agée

16

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CU M A La CUMA de la région de Coaticook s’adapte à ses membres depuis 17 ans.

Coopér at ion

20 Nutrinor et Laura Secord

Un partenariat pour commercialiser du lait au chocolat

l ait

L ait

26 Méthanisation, économie d’eau et compostage

32 Condition de chair

Un coup de pouce pour l’environnement

Un état de chair adéquat pour optimiser santé et performances

Porc

38 Filière porcine coopérative

Porc

36 Sogeporc

P roduct ions v égéta l es

Résiliente et reconnaissante

18 CUMARC

Articles techniques

Une génétique pour une productivité exceptionnelle

16 Diane Jacques

18

46

Portrait de Nicole Dion, généticienne à Sogeporc

Vol a il l e

42 Œufs de consommation

Gérald Gosselin gère de façon efficace son troupeau de 14 000 pondeuses.

39 Ensilage

R éfl e x ion

Pour réussir un ensilage de haute qualité

54 Rajiv Khosla

Selon ce scientifique, l’agriculture de précision peut aider à résoudre les problèmes de faim dans le monde.

M a rchés

56 Chine

Soubresauts sur les marchés mondiaux

Acér icult ur e

60 Citadelle

Les résultats de l’année 2012-2013

Jeunesse rur a l e

63 Reconnaissance Version Web : www.lacoop.coop/cooperateur Version virtuelle : www.lacoop.coop/ cooperateurvirtuel

20

60

Une motion à l’Assemblée nationale souligne le travail des jeunes ruraux.


QUOI DE Quoi de neuf?

Agropur acquiert Coast Mountain Dairy

Volume 42, no 7, septembre 2013

Depuis le 1er août dernier, Agropur coopérative est propriétaire de Coast Mountain Dairy, un important fabricant de crème glacée situé à Chilliwack, en Colombie-Britannique. Coast Mountain Dairy produit de la crème glacée depuis 1997 sous les marques Sara’s Old Fashioned (à l’ancienne) et Mountain Pride, dans la catégorie haut de gamme, ainsi qu’Arctic Star, incluant des desserts glacés, dans la catégorie économique. « Coast Mountain Dairy est bien connue à Chilliwack, déclare Robert Coallier, chef de la direction chez Agropur. Cette acquisition nous permet d’ajouter des produits glacés de qualité à la gamme offerte par Island Farms de la Colombie-Britannique, et d’accroître l’offre d’Agropur dans ce secteur d’activité en Colombie-Britannique. » Fondée en 1938, Agropur coopérative est un chef de file de l’industrie laitière nord-américaine ayant un chiffre d’affaires de près de 3,8 milliards $. Elle dénombre 3400 producteurs membres et quelque 6000 employés. Agropur transforme plus de 3,3 milliards de litres de lait par année dans ses 28 usines réparties en Amérique du Nord; elle propose une importante gamme de produits, comprenant les marques telles que Natrel, Québon, Oka, Farmers, Central Dairies, Sealtest, Island Farms, Olympic, Agropur Grand Cheddar et iögo. (www.agropur.com)

Le Coopérateur agricole est publié neuf fois l’an par La Coop fédérée. Il est l’organe d’information de la coopération agricole québécoise.

En juillet dernier, La Coop des deux rives et ses partenaires ont officiellement ouvert les portes du P’tit marché du Nord afin de promouvoir l’agriculture locale et les produits du terroir. Situé dans l’ancien Gaz-Bar de la rue Saint-Cyrille, en plein cœur de Normandin, ce marché est ouvert de juillet à septembre 2013, avec une possibilité d’allonger la saison. Issu d’un partenariat entre La Coop des deux rives, la Bergerie du Nord et Champignons Nordiques, le P’tit marché du Nord deviendra ainsi le premier lieu à commercialiser les champignons forestiers frais du secteur, tout en offrant des produits du potager variés ainsi que des produits du terroir issus de la transformation agroalimentaire. Selon le directeur général de La Coop des deux rives, Dominique Tremblay : « Après la fermeture du Gaz-Bar l’an dernier, je tenais à trouver une nouvelle vocation à cet espace immortalisé par Dédé Fortin. Il aurait été trop triste de raser la bâtisse pour en faire un stationnement. L’idée m’est donc venue de nous inscrire dans ce mouvement où la saine alimentation et l’agriculture locale sont valorisées par la population. » Le P’tit marché du Nord a ouvert ses portes le 18 juillet dernier et sera en activité du mercredi au dimanche, et ce, jusqu’à la fin des récoltes en septembre. Pour prendre contact avec le commerce, il est possible de le faire par Facebook ou en téléphonant au 418 515-3283.

Erratum Une erreur s’est malencontreusement glissée dans l’édition de juillet-août 2013 du Coopérateur agricole. Pour lire le texte manquant au début de la deuxième colonne de la page 32, dans l’article sur la biosécurité dans la volaille, consultez les versions Web (http://www.lacoop.coop/cooperateur/articles/2013/07/p30.asp) ou virtuelle (http://www.lacoop.coop/cooperateurvirtuel) de votre magazine. Toutes nos excuses.

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Le Coopérateur agricole | SEPTEMBRE 2013

Rédacteur et Patrick Dupuis, agr. adjoint à l’édition 514 858-2044 (ligne directe) patrick.dupuis@lacoop.coop Responsable André Léger de la publicité 514 858-2036 (ligne directe) andre.leger@lacoop.coop Responsable Nadine Kadé des abonnements 514 384-6450 poste 3710 nadine.kade@lacoop.coop

Ont collaboré à ce numéro Rédaction Jean Audet, Mario Boivin, Jessy Blanchette, Sylvain Boyer, Donato Cerone, Vincent Cloutier, Hélène Cossette, Nicole Dion, Jean-Sébastien Laflamme, Brigitte Lapierre, Colette Lebel, Nancy Malenfant, Nicolas Mesly, Céline Normandin, Sylvain Pagé, Denis Richard Révision de texte : Georges O’Shaughnessy, agr. Photographies et illustrations Pierre Cadoret, Le Royal + St-Arnaud, Bernard Diamant, Nancy Malenfant, Studios Drakkar, Jacques Turcot Conception et graphisme

Alain Boyer, Michaël Guimond, Suzanne Turcot

Webmestre

Samar Gharib, Ricardo Silva

Photogravure et impression Interweb Inc. Photomontage de la page couverture Michaël Guimond Les photos, illustrations et textes publiés dans Le Coopérateur agricole et sur le site Internet de La Coop fédérée ne peuvent être réutilisés sans autorisation.

Service des abonnements Abonnement (taxes incluses)

1 an : 23,22 $ 2 ans : 36,84 $ À l’étranger - 1 an : 85 $

3 ans : 50,72 $

Correspondance

Retourner toute correspondance ne pouvant être livrée au Canada à :

Le Coopérateur agricole

C.P. 500 Station Youville Téléphone : 514 384-6450 Montréal (Québec) H2P 2W2 Télécopieur : 514 858-2025 Courriel : coopagri@lacoop.coop Adresses Web : www.lacoop.coop/cooperateur www.lacoop.coop/cooperateurvirtuel Poste-publications, convention n° 40628621 Dépôt légal : Bibliothèque nationale du Québec

107090-08-13

Le P’tit marché du Nord voit le jour sur la rue Saint-Cyrille

Directrice et Guylaine Gagnon rédactrice en chef 514 858-2146 (ligne directe) guylaine.gagnon@lacoop.coop


Entre nous

L’intercoopération

L

Photo : martine doyon

For English version, please visit our website at www.lacoop.coop/ cooperateur

e verre est-il à moitié plein ou à moitié vide? À mon avis, c’est une question de point de vue qui traduit généralement l’état d’esprit de celui qui l’évalue. Ainsi, les sons de cloches que j’ai eus cet été indiquent que malgré un été particulièrement pluvieux et froid, les producteurs ont généralement réussi à faire leurs coupes de foin. La récolte des grains qui s’annonce ne semble pas être un désastre. Le prix du maïs est à la baisse, mais honnêtement, même si mon verre est à moitié vide, au moins celui des producteurs de porcs est à moitié plein, et Dieu sait qu’ils en avaient bien besoin. Vous me direz que c’est là faire preuve d’un bel esprit coopératif? Pas nécessairement. C’est qu’il faut faire une nuance entre l’empathie ou la sympathie, et la solidarité et la coopération. Dans le premier cas, bien que l’on soit capable de se mettre dans la peau de l’autre (empathie) ou même d’en ressentir une émotion bienveillante (sympathie), cela ne se traduit pas nécessairement par des actions et demeure dans le champ des émotions et des vœux. À l’opposé, la solidarité présuppose un engagement d’agir réciproque entre des individus, et la coopération constitue la forme la plus avancée d’organisation à vocation sociale ou économique qui traduit en actions cette solidarité. Quel est l’intérêt de cette distinction hautement philosophique? C’est de réaliser que la coopération sans solidarité est possible, mais qu’elle perd son sens et conduit inévitablement à une façon de faire qui se distingue peu des entreprises à capital-actions. Cet engagement d’agir de façon réciproque entre les individus d’une même coopérative doit aussi être présent entre coopératives si l’on croit à l’adage que « seul on va plus vite, mais ensemble on va plus loin ». C’est d’ailleurs pour cette raison que les pionniers de Rochdale, qui ont conçu les coopératives telles qu’on les connaît aujourd’hui, ont établi l’intercoopération comme l’un des sept principes coopératifs.

Mais pour toutes sortes de raisons qui font que le monde est monde, l’intercoopération est probablement l’un des principes les plus difficiles à mettre en pratique. Heureusement, à cet égard, nous ne sommes pas en reste. Depuis 2008, le réseau des coopératives agricoles s’est résolument engagé dans la voie de l’intercoopération, d’abord avec le projet Chrysalide en productions animales, et maintenant dans plusieurs autres sphères d’activité. Il faudra bien poursuivre sur cette voie, car l’approche Chrysalide et le déploiement du logiciel Fidelio constituent les bases de la compétitivité de notre réseau pour les prochaines années. Si nous ne sommes pas en reste, nous ne sommes pas seuls non plus. Que ce soit au niveau international avec l’adoption d’un plan d’action pour une décennie coopérative, par l’Alliance coopérative internationale, ou la tenue d’un deuxième sommet international des coopératives en 2014 à Québec, l’intercoopération est maintenant le thème central des stratégies coopératives. L’exemple le plus éloquent à cet égard nous vient du Canada où, le 29 juin dernier, les délégués du Conseil canadien de la coopération et de la mutualité et ceux du Canadian Cooperative Association ont convenu d’unir leurs forces dans une nouvelle organisation pancanadienne. On connaît tous la dualité canadienne, que l’on appelle aussi « les deux solitudes », qui fait que la représentation des coopératives canadiennes a toujours été séparée en deux réseaux distincts depuis la naissance du mouvement coopératif canadien au 19e siècle. Il faut croire que la volonté de coopérer est maintenant plus grande que la force d’inertie liée au passé puisque, désormais, tous les coopérateurs – francophones, anglophones ou allophones – travailleront de concert pour valoriser leur héritage commun et ne parler que d’une seule voix pour bâtir l’avenir du mouvement coopératif au Canada. C’est une excellente nouvelle pour le mouvement coopératif qui devrait en inspirer plus d’un. Sur ce, je retourne à mes champs et vous souhaite une bonne période de récoltes!

Denis Richard Président, La Coop fédérée denis.richard@lacoop.coop

SEPTEMBRE 2013 | Le Coopérateur agricole

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Méli-mélo

Une organisation coopérative nationale bilingue Les délégués des deux organisations coopératives nationales ont voté très massivement en faveur du projet de création d’une nouvelle organisation bilingue unique pour représenter toutes les coopératives, caisses populaires et mutuelles du Canada. Il s’agit d’un geste historique, puisque les coopérateurs francophones et anglophones avaient toujours été séparés en deux réseaux différents depuis la naissance du mouvement coopératif au Canada, au 19e siècle. Lorsque la nouvelle organisation – qui serait nommée Coopératives et mutuelles du Canada – commencera ses activités, au début de 2014, elle reprendra les mandats du Conseil canadien de la coopération et de la mutualité (CCCM) ainsi que de l’Association des coopératives du Canada (ACC). Par ailleurs, l’ACC continuera ses activités, mais seulement en matière de développement international. Le nouveau président élu du CCCM, Denis Richard, a commenté le vote en disant : « Je suis fier de voir tous les coopérateurs canadiens s’unir pour former enfin une seule et même voix. Désormais, tous les coopérateurs, francophones, anglophones et des autres cultures, travailleront de concert pour valoriser notre héritage commun et pour bâtir l’avenir du mouvement coopératif au Canada. » « Il ne s’agit pas d’une fusion, mais de la création d’une toute nouvelle organisation pour représenter les entreprises coopératives de tout le Canada, a dit Bill Dobson, président de l’ACC. Elle renforcera de façon importante le mouvement coopératif. Elle permettra à toutes les coopératives, caisses populaires et mutuelles de parler d’une seule voix, et ce, dans les deux langues officielles. » Les 9 000 coopératives du Canada comptent plus de 18 millions de membres et de 155 000 employés, et elles génèrent un chiffre d’affaires annuel de 50 milliards de dollars, avec 370 milliards d’actifs. (Sommet international des coopératives)

Nouvelle édition du guide Le cheval Le Comité cheval du Centre de référence en agriculture et agroalimentaire du Québec (CRAAQ) et la Filière cheval du Québec (FCQ) ont annoncé la parution de la deuxième édition du guide Le cheval. Fruit du travail d’une trentaine de collaborateurs – parmi lesquels des conseillers, des médecins vétérinaires, des professeurs, des éleveurs et des intervenants du secteur –, ce nouveau guide est sans aucun doute l’ouvrage de référence québécois le plus complet qui soit dans le domaine équin. Actuellement offert en version papier et prochainement en version PDF, il s’ajoute aux quelque 250 autres ouvrages et 250 documents des Références économiques qui figurent au catalogue des publications du CRAAQ. Pour en savoir plus : www.craaq.qc.ca ou 1 888 535-2537. (CRAAQ)

Améliorer les plantes en leur proposant des associations Elle est dotée d’une surface de miroirs équivalant à 3000 terrains de football. Sous l’effet de la chaleur du soleil concentrée par ces miroirs, les sels fondus qui circulent dans des tubes sont portés à 360 °C. Au contact d’un circuit qui transporte de l’eau, on produit de la vapeur, laquelle actionne des turbines fabriquant de l’électricité, sans aucune pollution. La centrale alimente ainsi près d’un million de foyers marocains. (Science & Vie Junior)

Des chevaux pour les cols bleus L’idée d’utiliser des chevaux pour des tâches municipales, proposée par l’organisme Québec à cheval et reprise par le parti Projet Montréal, peut sembler farfelue à première vue. Elle l’est beaucoup moins lorsqu’on sait qu’une soixantaine de municipalités françaises ont fait l’essai du cheval avec succès. Direction Hazebrouck, dans le nord de la France. Depuis deux ans, cette ville de 2000 habitants utilise trois chevaux de trait pour ramasser les ordures ménagères. « Au départ, il n’y avait qu’un cheval et c’était surtout un coup de marketing vert, mais on s’est rendu compte que c’était rentable », dit Jean-Louis Cannelle, président du Centre européen de ressources et de recherches en traction animale (CERRTA). En repensant la façon de ramasser les ordures, le rythme de collecte est passé de 3,5 à 6 km/h. Fini les arrêts incessants du camion, l’attelage est désormais continuellement en mouvement, et les deux éboueurs lancent les sacs (qui ont remplacé les bacs roulants) dans la benne de 14 m3 conçue spécialement par l’un des leaders français du ramassage des ordures. Une fois la benne pleine, on verse son contenu dans un camion, qui file vers le dépotoir. L’entreprise indique qu’en plus de réduire le bruit et la pollution et de contribuer à la sauvegarde de certaines races de chevaux de trait, les économies de diésel se chiffrent à 13 000 litres par an (24 000 $). Dans la ville de Saint-Pierre-sur-Dives, les chevaux servent à amener les enfants à l’école. L’association Québec à cheval et le parti Projet Montréal soutiennent l’utilisation du cheval à des fins autres que touristiques. Ils s’entendent notamment sur la création d’une écurie centrale gérée par un organisme, mais supervisée par la municipalité. Une telle organisation permettrait un bien meilleur traitement des chevaux, pourrait servir comme lieu d’interprétation pour les enfants et contribuerait à la réinsertion sociale. Soulignons en revanche que la SPCA et l’Anti-Calèche Defense Coalition sont fermement opposées à l’utilisation de chevaux en ville. (Le journal Métro)

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Prowler® 700 HDXMD Limited

Le Prowler 700 HDX Limited d’Arctic Cat® est conçu pour abattre le travail le plus ardu. Avec son moteur de 695 cc à injection électronique de carburant, sa boîte de chargement arrière basculante d’une capacité de 454 kg (1 000 lb) et ses amortisseurs arrière réglables FOX FLOAT,® il est fin prêt pour le boulot. Il est même équipé d’une banquette à trois places et d’une servodirection électronique. Conduisez une machine d’une société vouée à la performance hors route. Arctic Cat. Bien bâtis. Bâtis ici. Pour en savoir davantage, visitez arcticcat.com.

Les VR hors route peuvent être dangereux à conduire. Une utilisation inappropriée peut entraîner des blessures sérieuses, voire la mort. Tous les occupants du véhicule doivent porter une ceinture de sécurité, un casque homologué, des lunettes de sécurité et des vêtements de protection. Ils doivent utiliser les poignées/le volant et demeurer entièrement à l’intérieur du véhicule. Ils doivent pouvoir s’asseoir dans le véhicule, le dos bien appuyé contre le dossier, les deux pieds à plat sur le plancher et les mains sur les poignées/le volant. Ils doivent lire et comprendre le manuel de l’utilisateur avant de conduire. Suivez toutes les instructions et tenez compte des avertissements. Évitez les déplacements soudains, les accélérations brusques dans les virages, la conduite à flanc de pente et les surfaces pavées. Ralentissez avant de prendre un virage. Ne conduisez pas sur les voies publiques à moins qu’elles soient designées à titre de voie d’accès pour VR hors route; des collisions avec une automobile ou un camion peuvent se produire. Ne tentez jamais de faire des cascades. Ne consommez jamais d’alcool ou de drogue avant de conduire ou en conduisant. Ne faites jamais d’excès de vitesse et soyez particulièrement prudent en terrain accidenté. Tous les conducteurs de VR hors route doivent être titulaires d’un permis de conduire valide et être agés d’au moins 16 ans. Ne transportez jamais de passager dans la boîte de chargement; ne transportez jamais plus de passagers que le nombre de sièges du véhicule. Évitez de tirer à partir de votre VR hors route, ou d’y appuyer des armes à feu ou des arcs. Arctic Cat recommande à tous les conducteurs de suivre un cours de formation. Pour de l’information sur la sécurité et les cours, appelez le Conseil canadien de la sécurité au 1 613 739-1535 ou voyez votre concessionnaire. À l’instar des défenseurs de l’environnement, Arctic Cat vous recommande vivement de conduire lentement sur les terres privées ou publiques. Conduisez uniquement sur les sentiers ou dans les zones désignés à cet effet. Préservez vos futures occasions de conduite en démontrant votre respect pour l’environnement, les lois locales et les droits d’autrui. FOX FLOAT® est une marque déposée de FOX Racing Shox. Arctic Cat,® HDX,MD Partagez notre passion,MD Prowler® et Share Our PassionMD sont des marques de commerce ou des marques déposées d’Arctic Cat Inc. ©2013 Arctic Cat Sales Inc., Thief River Falls, MN 56701, É.-U. Les VTT et côte à côte (VR hors route) d’Arctic Cat sont des produits de classe mondiale d’Arctic Cat Inc.


Partenariat mondial en action au Forum aviaire Merial Le laboratoire Merial a confirmé son partenariat avec l’aviculture mondiale lors de son récent Forum aviaire, à Istanbul. Cinq cents invités de 73 pays ont participé à cette rencontre axée sur les « Défis futurs de la filière avicole ». Merial a exprimé son nouveau concept « Merial Gear Partnership », lancé au cours du forum, et s’est concentré sur « la base immunitaire et la protection précoce des volailles », « l’optimisation du potentiel génétique » ainsi que « l’amélioration de la productivité et la sécurité alimentaire ». Merial offre une gamme de produits élargie permettant de relever les futurs défis des marchés mondiaux, mais les produits seuls ne suffisent pas. C’est pourquoi il s’engage à fournir un service alliant l’expertise technique et la mise en place d’équipement de vaccination.

L’ONU invite particuliers et coopératives à participer à MY World 2015 L’Organisation des Nations unies (ONU) a mis en place deux initiatives à l’intention des particuliers et des coopératives, soit la campagne MY World 2015 et la plateforme interactive « 2015 : le monde que nous voulons ». L’ONU et ses partenaires ont lancé une enquête mondiale, MY World, pour permettre aux personnes du monde entier d’échanger avec les Nations unies sur les questions de développement qui ont le plus de répercussions sur leur vie et qui peuvent contribuer à bâtir un monde meilleur. Les gens sont donc invités à voter pour les six priorités qu’ils jugent les plus importantes pour eux et leur famille. Ils peuvent également suggérer d’autres priorités. Quant à la plateforme interactive, elle est la porte d’entrée par laquelle les particuliers et les coopératives peuvent faire entendre leur voix dans le cadre des consultations mondiales sur le processus de développement de l’après-2015. Les votes sont actuellement acceptés partout dans le monde. De plus, l’ONU encourage les coopérateurs du monde entier à ajouter « Promotion des coopératives » comme objectif supplémentaire. Les résultats seront intégrés au rapport du Groupe de haut niveau du secrétaire général. Pour participer à l’enquête mondiale pour un monde meilleur : www.myworld2015.org/index.html?lang=fr.

Les profits des négociants de matières premières dépassent ceux des banques Les 20 plus importants négociants de matières premières au monde ont empoché près de 191 milliards d’euros (250 milliards de dollars) au cours de la dernière décennie, devant les géants des secteurs automobile (179 milliards d’euros sur la même période, de 2003 à 2012, pour Toyota, Volkswagen, BMW, Renault et Ford) et bancaire (171 milliards d’euros pour J.P. Morgan, Goldman Sachs et Morgan Stanley). Les négociants, pierre angulaire des échanges mondiaux de matières premières, font traditionnellement le lien entre producteurs et consommateurs. Pourtant, leurs noms – Glencore, Vitol, Trafigura, Gunvor, Cargill, Archer Daniels Midland, Louis Dreyfus, Wilmar, Noble, Mitsubishi, Mitsui – ne sont pas encore connus du grand public. Les chiffres d’affaires des 10 plus gros négociants en 2012 tournent autour de 916 milliards d’euros, soit l’équivalent du PIB de la Corée du Sud. Toutes ces données, compilées par le Financial Times, dessinent un paysage impressionnant et jusqu’ici méconnu, puisque rares sont les négociants cotés en Bourse et contraints à un minimum de transparence financière – ces entreprises étant peu ou pas régulées, comme la plupart des grandes multinationales présentes dans les pays en développement. (Le Monde)

La centrale thermosolaire d’Ain Bni Mathar, au Maroc Elle est dotée d’une surface de miroirs équivalant à 3000 terrains de football. Sous l’effet de la chaleur du soleil concentrée par ces miroirs, les sels fondus qui circulent dans des tubes sont portés à 360 °C. Au contact d’un circuit qui transporte de l’eau, on produit de la vapeur, laquelle actionne des turbines fabriquant de l’électricité, sans aucune pollution. La centrale alimente ainsi près d’un million de foyers marocains. (Science & Vie Junior)

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Des technologies vertes pour relancer l’économie locale Il y a 20 ans, le maire de Güssing, petite ville d’Autriche minée par le chômage, entreprit un virage radical. Il eut l’idée, pour relancer l’économie et créer de l’emploi, de recourir à des technologies qui rendraient la ville autosuffisante en énergie. Il mit tous les moyens d’alors à contribution : éolien, solaire, méthanisation. On le traita de fou et on tenta plus d’une fois de le décourager. Mais le maire, qui avait la tête dure, poursuivit son entreprise envers et contre tous. Aujourd’hui, non seulement la ville est autosuffisante en énergie, mais elle est une référence en la matière dans le monde entier. Mission accomplie! eee-info.net/cms/EN

Tchad : moins d’eau, moins de nourriture Dans un des pays les plus arides du Sahel, le Tchad, le désert prend toujours plus d’expansion et les pluies se font de plus en plus rares. Le lac Tchad, l’un des plus grands d’Afrique, est en train de disparaître de la carte. Il a perdu 95 % de sa superficie depuis les années 1960, en partie à cause des changements climatiques. La région qui jouxte ce lac a déjà été le grenier du pays. Mais les superficies en culture ont chuté de 40 à 60 % depuis la fin des années 1990. (The Globe and Mail)

CALENDRIER des évènements Journée phytoprotection CÉROM, Saint-Mathieu-de-Beloeil, 18 juillet 2013 Commission de phytoprotection Congrès Bœuf 2013 Comment mieux décider? Colisée Desjardins, Victoriaville, 12 octobre 2013 Comité bovins de boucherie Forum sur la recherche et l’innovation en serriculture 2013 Bio et bien plus! Université Laval, Québec, 17 octobre 2013 Comité cultures en serre 37e Symposium sur les bovins laitiers Visez la durabilité! Best Western Plus Hôtel Universel, Drummondville, 30 octobre 2013 Comité bovins laitiers en partenariat avec la Fédération des producteurs de lait du Québec Colloque Gestion Gérer, c’est d’abord optimiser ses ressources! Best Western Plus Hôtel Universel, Drummondville, 7 novembre 2013 Comité gestion de l’entreprise agricole

Colloque en agroenvironnement L’agroenvironnement au service de tous Best Western Plus Hôtel Universel, Drummondville, 14 novembre 2013 En partenariat avec l’IRDA Colloque sur la pomme de terre La pomme de terre : mieux produire pour durer Centre de congrès et d’expositions de Lévis, 22 novembre 2013 Comité pomme de terre Colloque sur les plantes fourragères Une alliée indispensable Best Western Plus Hôtel Universel, Drummondville, 27 novembre 2013 Comité plantes fourragères Journée d’information scientifique Grandes cultures Ensemble pour la diffusion de la recherche agronomique 20 février 2014 Comité céréales et Comité maïs et oléoprotéagineux Perspectives 2014 Avril 2014 Comité économie et perspectives agroalimentaires

craaq.qc.ca � 1 888 535-2537 CENTRE DE RÉFÉRENCE EN AGRICULTURE ET AGROALIMENTAIRE DU QUÉBEC

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Pau s e - p e n s é e

Quand les coopératives inspirent les écoles

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Photo : martine doyon

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es Pionniers de Rochdale avaient vu juste. Au moment de la création de leur coopérative, au milieu du 19e siècle, la révolution industrielle battait son plein, laissant tout un pan de la population anglaise sombrer dans une grande pauvreté. Visionnaires, ils avaient inscrit l’éducation au nombre des principes essentiels au bon fonctionnement des coopératives. Pour eux, l’éducation coopérative était une clé pour l’épanouissement des collectivités. Ils étaient convaincus qu’en éduquant les gens à la coopération, on développerait d’autant leur capacité à transformer eux-mêmes leur milieu de vie, selon leurs propres aspirations. Dans l’effervescence du mouvement coopératif naissant, de nombreuses écoles coopératives furent fondées. Puis au 20e siècle, étant universellement reconnue comme un droit pour tous, l’éducation devenait une responsabilité de l’État. Les écoles coopératives ont alors disparu du paysage anglais. La suite de l’histoire est en train de s’écrire. À bien y penser, notre période est-elle si différente de celle de la révolution industrielle? L’accroissement des inégalités, l’appauvrissement de l’éthique dans les organisations, la profonde mutation du travail sont autant de points de convergence entre les deux époques. Pas étonnant que la coopération et l’éducation à la coopération reviennent en force dans l’Angleterre du 21e siècle. En première ligne, on note le rôle d’éclaireur qu’a joué The Co-op Group, cette grande coopérative regroupant plusieurs secteurs d’activité sous la signature « The Co-operative ». En 2004, The Co-op Group a lancé une stratégie d’éducation coopérative dans les écoles. À l’instar du mouvement coopératif qué­ bécois, The Co-op Group a fait produire du matériel pédago­gique à l’intention des enseignants désireux d’initier leurs élèves aux valeurs coopératives.

Le Coopérateur agricole | SEPTEMBRE 2013

Pendant ce temps, dans la mouvance néolibérale, le rôle de l’État britannique se voyait réduit comme peau de chagrin et le secteur privé faisait son entrée dans les écoles. En 2006, coup de théâtre! Une loi des plus controversées était adoptée, permettant aux écoles publiques de se convertir en institutions privées gérées par des trusts à qui l’État allait céder la propriété des actifs, bâtiments et terrains. Le milieu de l’éducation s’en est trouvé bouleversé. Qu’à cela ne tienne! Des trusts coopératifs se sont mis en place, regroupant parents, professeurs, élèves et partenaires locaux. Devant l’urgence de protéger les écoles des intérêts purement financiers des grandes entreprises, des collectivités se sont organisées en coopératives. Ce seraient les gens du quartier, et non le marché, qui allaient être aux commandes de leur école! Mais ce n’est pas tout. La renaissance des écoles coopératives anglaises s’accompagne maintenant d’une double revendication. On coopère dans la gouvernance de l’institution, mais on coopère aussi dans les classes! En effet, de plus en plus d’enseignants pratiquent avec succès la pédagogie coopérative, une approche qui préconise que l’élève soit actif dans son apprentissage grâce à des travaux lui permettant de développer ses compétences coopératives : l’écoute et le dialogue, l’entraide et la coconstruction. On veut préparer des citoyens autonomes et responsables. Et cela fonctionne merveilleusement bien, tant sur le plan de la persistance que de la réussite scolaires. On ne s’en étonne pas. On évoque le cas de la Finlande, pays mondialement reconnu pour l’excellence de son système scolaire. D’après Pasi Sahlberg, spécialiste de l’éducation et auteur du livre Finnish Lessons, la stratégie pédagogique la plus largement utilisée en Finlande est… la pédagogie coopérative! Or, je me permets de le rap­ peler, la Finlande est aussi reconnue pour avoir un mouvement coopératif très développé. On aurait tort de sous-estimer le rôle des coopératives dans les écoles. Plus que jamais, la coopération deviendra une compétence nécessaire chez nos jeunes, car les grands défis de l’heure sont mondialisés et ne pourront être relevés qu’avec une approche collaborative. Comme mouvement coopératif, il nous appartient de faire valoir l’importance de pratiquer la coopération dès le plus jeune âge. Parce qu’on ne naît pas coopérateur, on le devient.

Colette Lebel, agronome Directrice des affaires coopératives La Coop fédérée Courriel : colette.lebel@lacoop.coop Télécopieur : 514 850-2567


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Fa i t s e t g e s t e s

Par Vincent Cloutier, agronome, MBA

Directeur affaires agricoles et économiste principal La Coop fédérée

« Ça se passe en ville à soir »

vincent.cloutier@lacoop.coop

Les démographes sont formels : la Terre accueillera deux milliards d’humains supplémentaires d’ici 2050. C’est leur concentration dans les villes qui amplifiera leur impact sur la demande alimentaire mondiale. Devant cette dynamique, le concept de sécurité alimentaire pourrait bien prendre un autre sens.

D

e tout temps, la population mondiale s’est retrouvée majoritairement en zones rurales. Si l’on se fie aux chiffres de la FAO, la proportion a toutefois basculé en 2008, lorsque la population grandissante des villes a rejoint celle des campagnes, stagnante. Tout porte à croire que cette tendance perdurera (voir le graphique). C’est principalement la dynamique démographique des pays d’Asie du Sud-Est qui explique cette nouvelle réalité, le nombre de grandes villes ne cessant d’y augmenter. En Chine seulement, on comptera en 2015 quelque 90 villes de plus d’un million d’habitants.

« Pour des centaines de millions de personnes, la sécurité alimentaire rimera dorénavant avec la facilitation des échanges à l’échelle planétaire. » Dans les économies émergentes, la migration vers la vie urbaine est associée à l’augmentation du revenu personnel disponible et, conséquemment, à l’augmentation de la consommation d’énergie et de calories alimentaires, le plus souvent transformées. Ainsi, l’explosion de la

Milliards de personnes

Personnes vivant en milieu urbain et en milieu rural dans le monde 7 6 5 4 3 2 1 0 1950

1970 Population urbaine

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Le Coopérateur agricole | SEPTEMBRE 2013

2011

2030 Population rurale

2050

population urbaine n’est pas étrangère au retour en force du charbon, qui pourrait bien détrôner une nouvelle fois le pétrole en tant que principale énergie fossile consommée à l’échelle planétaire, essentiellement pour la production d’électricité. L’urbanisation s’accompagne aussi de changements dans l’alimentation : viandes, fruits et légumes, produits laitiers transformés voient leur consommation augmenter rapidement. Dans certaines régions, telles l’Asie du Sud-Est et l’Afrique, la capacité de production agroalimentaire ne suffit pas à la demande et l’augmentation de productivité ne permettra pas de combler le fossé. La dépendance de ces régions du monde envers les importations de produits agricoles va donc s’accentuer dans l’avenir. Dans de nombreuses régions, les habitants des campagnes vivent d’une agriculture de subsistance et n’ont donc qu’un impact limité sur les marchés. À l’opposé, les habitants des villes sont le plus souvent dépendants des marchés pour se nourrir. Sans vouloir dénigrer l’agriculture urbaine et l’agriculture de proximité, elles ne parviendront pas à nourrir les centaines de millions d’habitants des mégapoles du monde. Les grands pôles de production – le Canada en fait partie pour les grains et les viandes rouges – seront de plus en plus sollicités, et les denrées devront circuler pour atteindre les grandes populations urbaines. Ainsi, pour des centaines de millions de personnes, la sécurité alimentaire rimera dorénavant avec la facilitation des échanges à l’échelle planétaire. Il s’agit d’une tendance lourde, qui s’opèrera par la force des choses, qu’on le veuille ou non. Il y a tout lieu d’espérer que cet accroissement des échanges se fasse de façon ordonnée.


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Photo : La Coop fédérée

La Coop fédérée

Partenariat

La Coop fédérée et Gaz Métro Solutions Transport

En juillet dernier, La Coop fédérée et Gaz Métro Solutions Transport (GMST) annonçaient leur association visant à implanter des stations-services multiénergies. Ce sera une première dans l’est du Canada pour ce qui est de l’offre d’énergies de substitution en stationservice. Entrevue avec François Dupont, directeur général du secteur Énergies Sonic, de La Coop fédérée. Sur la photo, de gauche à droite : François Dupont, directeur général, secteur Énergies Sonic à La Coop fédérée; Claude Lafleur, chef de la direction à La Coop fédérée; Sophie Brochu, présidente et chef de la direction de Gaz Métro et Luc Génier, président de Gaz Métro Solutions Transport

Propos recueillis par Guylaine Gagnon Le Coopérateur agricole D’abord, qu’est-ce qu’une station-service multiénergie? François Dupont C’est une station où l’automobiliste et le camionneur trouveront tous les produits et services liés à l’énergie qui sont offerts sur le marché. Ils pourront notamment s’approvisionner en carburants de substitution, dont la demande est en croissance, soit le gaz naturel liquéfié (GNL) ou compressé (GNC), le propane pour automobile et camion, l’éthanol à 85 % (E85) pour véhicules polycarburants (Flexfuel), et on disposera de bornes électriques lorsqu’il y aura de la restauration rapide sur les lieux. Ils trouveront également à certains endroits un dépanneur et un salon pour les camionneurs. CA D’où vient l’idée de ce nouveau concept? FD Il est basé sur la prise de conscience du consommateur quant au fait qu’il existe des solutions de rechange aux carburants traditionnels, soit des produits qui sont plus en harmonie avec l’environnement. Cette approche permettra à Sonic, qui dénombre déjà 185 stations-services et 23 Sonicartes [des lieux pour camionneurs] au Québec, de se positionner davantage comme fournisseur d’énergie responsable et de se distinguer par rapport à ses concurrents. CA Comment vous êtes-vous mutuellement choisi comme partenaire? FD

C’est la rencontre parfaite de deux stratégies complémentaires! GMST, une filiale de Gaz Métro, visait à mettre en place une Route bleue pour le transport par camion lourd, de Rivière-du-Loup à London, en Ontario. Le but était de rendre le gaz naturel plus accessible, parce qu’il réduit l’empreinte environnementale, qu’il est moins coûteux et que ce segment de marché est une source de croissance intéressante. Du côté de Sonic, nous cherchions une façon d’être plus visibles sur les grands axes routiers, là où la demande est croissante tant de la part de l’automobiliste que du camionneur. En plus, nous souhaitions développer le marché ontarien! Mais ces installations sont très coûteuses et le risque d’investissement devient vite très élevé. Avec un partenaire comme GMST, nous partageons ce risque.

CA N’y a-t-il pas une forme de concurrence entre Énergies Sonic et GMST dans l’offre au camionneur? FD

Il faut comprendre que dans le segment des grands parcs de camions de transport lourd, Sonic est très peu présente, car il est contrôlé par les grandes marques nationales, comme Irving, Esso, Shell, etc. L’offre de GNL par GMST visera précisément ce segment. En plus, selon les technologies utilisées par les camions qui fonctionnent au GNL, beaucoup consommeront environ 5 % en diésel. Ce sera là une belle occasion pour Sonic, car sur le même îlot de service, le camionneur pourra s’approvisionner simultanément en GNL et en diésel!

CA Quand prévoyez-vous implanter la première station multiénergie? FD La construction de la première station publique est prévue pour le printemps 2014, à Lévis, près de Saint-Nicolas. Nous prévoyons que la Route bleue comptera six stations publiques, soit à Rivière-du-Loup, à Lévis, au sud de Montréal, à Cornwall, à Toronto et à London. Ces investissements se feront progressivement de 2013 à 2015.

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Vous pensez

proximité…

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Nous aussi! Rendre accesssible les services de proximité dont vous avez besoin sur un même site, et ce, tout près de chez vous; voilà ce que Sonic et les quincailleries Unimat ont fait en développant le concept de dépanneur, station d’essence et quincaillerie (DEQ).

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Fe m m e e n g ag é e

Par Hélène Cossette

Diane Jacques, résiliente et reconnaissante Un malheur n’arrive jamais seul, dit le proverbe, mais force est d’admettre que Diane Jacques a connu plus que son lot d’épreuves! À la crise porcine et aux multiples catastrophes qui ont frappé sa ferme et sa famille au cours des dernières années, sont venues s’ajouter les maladies graves qui ont emporté son mari, Claude Turmel, en 2010, à l’âge de 51 ans, puis son fils Jean-Michel, en 2012, à l’âge de 18 ans. Photo : Nicole Jacques

M

algré tous ces malheurs, la productrice garde le cap, raconte-t-elle dans un long courriel rédigé en lieu et place d’une entrevue traditionnelle. Cette mère de famille nombreuse – cinq gars, cinq filles, tous grands aujourd’hui – continue d’exploiter, avec son fils Dominic, la ferme porcine de Saints-Anges de Beauce qu’elle a bâtie de toutes pièces avec son mari depuis 1981. Se qualifiant elle-même de « ministre des Finances », elle s’occupe du volet administratif de la ferme, tandis que Dominic gère tous les aspects techniques de la maternité, de la gestation et de l’engraissement des porcs. Sous la supervision de son fils, elle veille également au bien-être des

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150 truies du troupeau, qu’elle surnomme affectueusement ses « toutounes ». « Depuis l’automne dernier, le contexte du marché porcin nous oblige à réfléchir sur de nouvelles stratégies, écrit-elle. Notre plan d’action est établi, mais nous sommes en attente de réponses des autorités fédérales et provinciales pour pouvoir amorcer notre nouvelle orientation. » Ayant fait des études de commis comptable, Diane Jacques travaille par ailleurs pour la municipalité de Saints-Anges à titre d’administratrice adjointe depuis 2009. Elle siège également au conseil d’administration d’Unicoop, l’une des plus importantes coopératives du réseau. Elle y est entrée en 2011, à l’invitation du président. Ce dernier lui proposait de prendre la place de son défunt mari, qui avait été, pendant sept ans, un dirigeant très apprécié. Elle a d’abord refusé, mais elle s’est finalement laissé convaincre par le président. « Je n’avais pas l’expérience de mon mari, qui était aussi conseiller municipal et commissaire à la commission scolaire, mais je me suis dit que je gérais déjà une ferme et une grande famille. » Ayant aussi travaillé à l’extérieur, notamment comme administratrice adjointe à mi-temps pour une entreprise de transformation d’acier inoxydable de Sainte-Marie et pour sa municipalité, elle savait de plus parfaitement jongler avec la conciliation ferme-travail-famille. Siégeant aujourd’hui aux comités vie associative, audit et femmes de la coopérative, la dirigeante se sent appréciée et respectée par ses collègues du C.A. Non pas comme remplaçante de son conjoint, remarque-t-elle, mais pour elle-même. « Les administrateurs me disent que ça fait du bien d’avoir une femme au C.A., car je leur fais penser au côté humain des choses. Nous formons une superbe de belle équipe, ajoute-t-elle. Chacun a droit à ses idées et à ses différences. On discute et on en vient à une décision d’équipe... comme dans une famille! » Diane Jacques y trouve aussi un soutien moral qui l’aide à surmonter ses difficultés, confiet-elle. « Lors de la dernière réunion du comité des femmes d’Unicoop, mes collègues m’ont dit qu’elles voulaient venir souffler ensemble les nuages qui planent au-dessus de ma maison pour que le beau temps revienne. Je les remercie de leur compréhension, de leur complicité et de leur amitié sincère. Avoir du bon monde sur ma route m’aide énormément! »


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kawas aki.ca/f r/14mule4010t r ans4x4se ©2013 Les Moteurs Kawasaki Canadiens Inc. Portez toujours un casque, une protection oculaire et des vêtements de protection, lorsque vous pilotez. Ne pilotez jamais sous l’influence de l’alcool ou de stupéfiants. Veuillez respecter le programme d’entretien de votre manuel du propriétaire. Pilotes professionels dans des conditions contrôlées.


Cuma

La CUMARC se démarque

Texte et photos de Nancy Malenfant

Les cinq administrateurs de la CUMARC et sa secrétaire-trésorière. De gauche à droite : Serge Boivin et sa conjointe, Annie Lévesque; Mario Doyon; l’actuel président, Ghislain Bernier; Bernard Hébert; et Charles Masson.

En 17 ans d’existence, la CUMA de la région de Coaticook a su adapter la formule de la coopérative d’utilisation de matériel agricole aux besoins, aux pratiques et à l’esprit de ses membres.

A

utour d’une table sont rassemblés les cinq administrateurs et la secrétaire de la Coopérative d’utilisation de matériel agricole de la région de Coaticook (CUMARC). Il règne une ambiance conviviale et tous discutent avec enthousiasme. Un esprit fraternel qui reflète le désir de ces producteurs laitiers de travailler ensemble afin que chacun puisse mieux réussir. La CUMARC est née en 1996 de la volonté de plusieurs producteurs laitiers d’acheter en commun un ensacheur d’ensilage. « Nous avons évalué diverses formes d’associations possibles afin de nous donner un cadre légal, et c’est celle de la CUMA qui s’y prêtait mieux », raconte Mario Doyon, l’un des sept membres fondateurs.

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Pendant une dizaine d’années, la CUMARC demeure un cercle quasi fermé. Quelques autres membres se joignent au noyau d’origine, mais le véritable déclic se produit en 2010, lorsque la coopérative acquiert un semoir à plantes fourragères Brillion. L’engouement est tel et les demandes d’adhésion affluent tant et si bien que la CUMARC achète trois semoirs supplémentaires et forme une nouvelle branche, regroupant 22 agriculteurs. Parmi les nouveaux membres entrés dans la CUMA avec la branche des semoirs, plusieurs apprennent à connaître la formule et en viennent à l’apprécier, jusqu’à décider de partager d’autres machines. Une dizaine de nouvelles branches ont ainsi été créées dans les trois dernières années. Aujourd’hui, la CUMARC compte 33 membres, répartis dans 15 branches.


Un contexte et des règles favorables Une des machines partagées par les membres de la CUMARC : une remorque autochargeuse.

Bon coup Bon coup L’achat d’un semoir à plantes fourragères Brillion a suscité une vague d’intérêt pour la CUMA, et plusieurs producteurs ont voulu y adhérer. On les a donc intégrés en achetant des machines supplémentaires, pour former une branche de 22 producteurs comptant quatre semoirs. Cette branche a été divisée en quatre territoires, ayant chacun un responsable de la répartition des travaux entre les membres. Lorsque tout le travail a été achevé dans un secteur, on peut déplacer un semoir dans un autre territoire pour prêter main-forte aux membres qui n’ont pas terminé leurs semis.

Mauvais coup Avec 22 producteurs utilisant quatre semoirs, la CUMA a vite perdu la maîtrise des pannes de machinerie. Sans mesure de suivi, il devenait difficile de distinguer les pannes d’utilisation des pannes d’usure. C’est pourquoi des procédures d’inspection ont été mises en place. Chaque membre doit dorénavant inspecter la machine à l’arrivée chez lui et au départ, en noter l’état dans un document prévu à cette fin et le signer.

mauvais coup

Le contexte agricole régional est favorable à la formule de partage de machinerie, croit l’administrateur et cofondateur Serge Boivin. « Nous sommes avant tout des producteurs laitiers, explique-t-il. Nous cultivons de petites surfaces, et c’est surtout pour nourrir nos animaux. Mais nous voulons quand même avoir accès à de la machinerie performante. » Bernard Hébert, lui aussi administrateur, renchérit : « Un semoir Brillion est hors de prix pour un seul producteur, mais en se regroupant, on peut tous en profiter. » Mario Doyon, administrateur de la CUMARC présent depuis sa création, pense que l’assouplissement des règles au cours des années a aussi pu inciter de nouveaux membres à y adhérer. « Nous étions trop rigides sur certains points, comme la durée des emprunts. » À l’origine, il avait été décidé de financer toutes les machines sur cinq ans, indépendamment de leur durée de vie. Maintenant, la durée d’un emprunt peut parfois s’échelonner sur huit ans, ce qui diminue les paiements et rend l’option de la CUMA plus attrayante. Avec le temps, les branches ont aussi décidé d’accepter de nouveaux membres en cours de route quand la capacité de l’équipement le permet. « Au commencement, nous nous disions que ce n’était pas juste pour ceux qui avaient démarré la branche en donnant la mise de fonds de départ, explique la secrétaire-trésorière, Annie Lévesque. Mais en y réfléchissant bien, nous avons conclu qu’ils en profiteraient quand même, puisque les frais d’utilisation diminueraient pour tout le monde. » Cependant, par souci d’équité, ceux qui intègrent la branche plus tard participent quand même à l’investissement de départ. Jusqu’à maintenant, chaque fois qu’il a fallu renouveler de la machinerie, on a dissous la branche et revendu ses machines. Puisque la CUMARC a décidé de rembourser la mise de fonds initiale proportionnellement aux années d’amortissement du matériel, tous les membres récupèrent alors leur investissement si la branche a duré plus longtemps que le nombre d’années de financement. S’il y a lieu, le reste du gain provenant de la revente est redistribué sous forme de crédit au prorata des heures d’utilisation que chaque producteur a déclarées depuis le début. Cette pratique, ont constaté les administrateurs de la CUMARC, diminue les possibilités de conflit, puisque chacun reçoit une part liée à l’utilisation réelle qu’il a faite de l’équipement. De plus, elle permet d’intégrer de façon plus juste de nouveaux membres lors du renouvellement.

La formation des branches Bien que les branches de deux membres ne soient pas préconisées dans la formule CUMA classique, la CUMARC n’est pas fermée à cette option. Dans les faits, il existe quelques branches de deux membres dans la coopérative, et ce sont probablement celles qui fonctionnent le mieux sur le plan de la bonne entente et de l’efficacité de partage, selon Mario Doyon. « Souvent, ce sont deux voisins qui vont se mettre ensemble », explique-t-il. Ils se connaissent, communiquent directement, et l’équipement n’est jamais loin lorsqu’ils en ont besoin. u Suite en page

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C o o p é r at i o n

Par Hélène Cossette Jean Leclerc, président et propriétaire de Laura Secord et Yvan Morin, président de Nutrinor

Le lait de Nutrinor et le chocolat Laura Secord Photos : Le Royal + St-Arnaud

Conformément à sa priorité de donner une valeur ajoutée à la production laitière de ses membres, Nutrinor lançait tout récemment deux nouveaux laits au chocolat en comarquage avec Laura Secord. Cette stratégie de commercialisation commune constitue une première pour la coopérative du Saguenay–Lac-Saint-Jean, qui entend percer hors de son marché primaire.

«L’

idée de base est que la surtransforma­ tion rapporte plus de bénéfices à la coopé­­­rative, donc plus de ristournes aux membres », fait valoir son directeur général, Yves Girard. Or, à l’heure actuelle, sur les 150 millions de litres de lait produits annuellement par ses fermes membres, Nutrinor en

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transforme seulement 25. Le reste est vendu à d’autres entreprises du Saguenay–Lac-Saint-Jean (40 millions de litres) ou de l’extérieur de la région. Mais comme ce volume transformé lui permet déjà d’accaparer 70 % du marché local des produits laitiers, Nutrinor doit nécessairement trouver de nouveaux débouchés pour croître dans ce secteur, poursuit le gestionnaire. « N’ayant pas les moyens des grands transformateurs pour commercialiser le lait de base à grande échelle, nous voulons plutôt aller sur les grands marchés avec des produits différenciés », confie-t-il.

Partenariat Nutrinor-Laura Secord Au nombre des produits de niche figurant dans le pipeline de projets de la coopérative, la mise en marché d’un lait au chocolat noir semblait la plus prometteuse. « Nous voulions qu’il soit haut de gamme et différent des boissons de la concurrence. Nous voulions aussi le vendre


dans un contenant plus attirant que des cartons de un ou deux litres. » Or, pendant que Nutrinor élaborait son concept, Nutriart – entreprise québécoise propriétaire de la marque et des 120 boutiques Laura Secord depuis 2010 – songeait elle aussi à produire un lait au chocolat pour diversifier son offre. Le partenariat entre Nutrinor et Laura Secord est né de cet heureux concours de circonstances, résume le gestionnaire. « Les négociations ont été fructueuses et nous avons décidé de lancer deux laits au chocolat sous nos deux noms, dont un au chocolat noir. » Dans les faits, ce partenariat est une entente de commercialisation sous licence. « Nous versons une redevance pour utiliser le nom Laura Secord, que nous considérons comme une marque forte et un gage de qualité, explique M. Girard. Mais c’est nous qui avons créé le produit et qui en assurons entièrement la commercialisation. » Produits à 100 % québécois, le lait au chocolat et le lait au chocolat noir Laura Secord, de Nutrinor, sont fabriqués par la coopérative à son usine d’Alma. Ils contiennent du vrai chocolat Laura Secord, transformé par Nutriart à sa nouvelle chocolaterie de Québec. « Le chocolat est fondu à notre usine, ce qui confère à notre produit une onctuosité qui n’existe pas dans les boissons concurrentes, généralement faites avec du cacao en poudre », affirme M. Girard. Les boissons chocolatées sont offertes en format de 450 et de 200 ml, dans des bouteilles en plastique ergonomiques, qui tiennent bien dans la main et dans le porte-gobelet des voitures,

souligne le directeur général. Distribuées librement au Saguenay– Lac-Saint-Jean, dans le reste du Québec elles sont vendues dans les dépanneurs Couche-Tard et les épiceries Metro. Nutrinor est également en négociation avec une grande chaîne d’alimentation de l’Ontario, où la marque Laura Secord a été créée il y a 100 ans. « Dès le départ, il était clair que nous irions en Ontario avec ce produit. La marque est encore plus forte là-bas, car Laura Secord est une héroïne ontarienne », rappelle M. Girard.

Lancement montréalais Pour mieux toucher la clientèle cible du nouveau produit, son lancement provincial s’est déroulé à Montréal, le 5 juin dernier, en présence de sa porte-parole officielle, Alexandra Diaz. Selon Yves Girard, la populaire animatrice incarne parfaitement l’image que la coopérative souhaite projeter. « Le lait au chocolat est probablement la boisson la plus régénérante et énergisante qui soit après une activité physique, soutient-il. C’est pourquoi nous voulions une porte-parole non seulement connue dans tout le Québec, mais aussi reconnue comme une personne active qui prend soin de sa santé. C’était le cas d’Alexandra Diaz, une jeune mère de famille qui court des marathons et qui anime la populaire émission culinaire Cuisine futée, parents pressés. » u

« L’idée de ces laits au chocolat est que la surtransforma­tion rapporte plus de bénéfices à la coopé­­­rative, donc plus de ristournes aux membres. » Yves Girard, directeur général, Nutrinor

Colloque d’automne des coopératrices

Vision 2020 Soyez des nôtres ! 13 et 14 novembre 2013 Lac Delage

Avec la participation de : Caroline Girard, MBA

Pour une décennie des coopératives

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www.lacoop.coop/colloque

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Nouvelle acquisition pour Nutrinor Au moment d’écrire ce texte, Le Coopérateur apprenait que Nutrinor acquiert 75 % des actions de Charcuterie L. Fortin, entreprise située à Alma qui se spécialise dans la transformation des viandes : jambon et autres dérivés du porc. Cette transaction permet à cette coopérative du réseau La Coop, qui est déjà propriétaire à 40 % de Boucherie Charcuterie Perron, de poursuivre sa croissance, car « les produits de Charcuterie L. Fortin sont distribués partout au Québec et même à l’extérieur du pays », dit Yvan Morin, le président. Fondée en 1969, Charcu­terie L. Fortin emploie plus de 80 employés, et son chiffre d’affaires atteignait 13 millions $ à la fin de son dernier exercice financier.

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Terroir et traçabilité Par ailleurs, la coopérative entend miser sur l’intérêt accru des consommateurs pour les produits du terroir et la traçabilité des aliments afin de valoriser la production laitière de ses membres. « Tout le lait qui est transformé à notre usine d’Alma provient exclusivement du terroir du Saguenay–Lac-Saint-Jean. Nous sommes la seule laiterie coopérative au Québec qui peut se vanter de cet avantage-là », lance Yves Girard. Pour développer ce créneau, Nutrinor compte notamment sur son réseau de laitiers indépendants de la métropole, où elle écoule déjà deux millions de litres de lait. « Dans la région de Montréal en particulier, les gens recherchent l’authenticité. Ils cherchent aussi à se rapprocher le plus possible de la ferme », remarque-t-il. Or, selon lui, le lait Nutrinor a une saveur caractéristique, qui s’explique par le climat nordique de la région et par l’alimentation des vaches, nourries au pâturage et au grain d’orge plutôt qu’au maïs, comme ailleurs au Québec. Ce goût familier est particulièrement prisé par les Jeannois et les Saguenéens qui vivent loin de leur région natale, ajoute-t-il.

Les avantages de ce partenariat à deux, par le moyen d’une CUMA, sont nombreux : les producteurs laissent les aspects administratifs aux soins de la coopérative, l’acquisition de la machinerie par la CUMA allège leur propre bilan financier, et les économies sont au rendez-vous. « Nous sommes vite passés par-dessus le principe qu’il faut être trois ou plus pour créer une branche, car c’est déjà deux fois moins cher que tout seul », dit Annie Lévesque, énonçant ainsi l’évidence. Malgré plusieurs associations entre voisins immédiats, les membres de la CUMARC ne se laissent pas non plus impressionner par la distance. La zone d’action de la CUMA s’étend de Magog à Saint-Malo, ce qui représente environ 70 km entre les deux extrémités du territoire. La ferme d’un des membres les plus actifs de la CUMA se situe d’ailleurs à Magog. Étant isolé et éloigné, ce producteur peinait à obtenir des services à forfait. Il s’est donc joint à la CUMARC et a même proposé de s’équiper pour transporter les machines. « Comme il est plus loin, il fait plus de concessions », explique Annie Lévesque. La distance s’avère même être un avantage dans ce cas précis. Puisque les unités thermiques sont plus élevées à Magog, les travaux y sont terminés plus

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De plus, Nutrinor est la première et la seule laiterie québécoise à offrir des produits laitiers traçables de la ferme à la table. « Le consom­ mateur n’a qu’à entrer le code du produit sur le site laitnutrinor.com pour savoir de quelle ferme il provient », précise le directeur général. Cette traçabilité n’est actuellement offerte que pour un nombre limité de produits. C’est le cas pour le lait biologique Nutrinor 1 %, 2 % et 3,8 % ainsi que pour la crème biologique. C’est vrai également pour Le Complait et pour le tout nouveau lait Le Complait sans lactose, officiel­ lement lancé sur le marché régional le 21 juin dernier. Lauréat d’un prix Distinction régionale, du MAPAQ, ce dernier produit a aussi été finaliste au concours Tendances et Innovations, au SIAL 2012, tenu à Montréal. Rappelons que Nutrinor est présente dans quatre secteurs d’activité : agriculture, agroalimentaire, énergie et quincaillerie. Elle est la propriété de 885 membres producteurs agricoles de la région du Saguenay–Lac-Saint-Jean et emploie plus de 400 personnes. À la fin de son exercice terminé le 26 octobre 2012, son actif s’élevait à près de 83 millions $ et son chiffre d’affaires à 341 millions $. Son rapport annuel et son rapport de développement durable sont accessibles sur le site www.nutrinor.com.

tôt. Le producteur peut ainsi rendre la machinerie disponible au bon moment pour ses partenaires situés à Coaticook. Pour faciliter la formation de nouvelles branches par jumelage des besoins, la secrétairetrésorière, Annie Lévesque, a créé il y a deux ans une liste d’intérêts. Lors de chaque AGA, elle invite les membres à y inscrire leur nom ainsi que leur intérêt à partager de l’équipement. « Jusqu’à maintenant, je n’ai formé qu’une seule branche grâce à cette liste », confie-t-elle. Sauf que cette initiative incite les producteurs à se parler davantage entre eux et à se regrouper de leur propre chef lorsqu’ils constatent qu’ils ont les mêmes besoins. « Nous favorisons plutôt la création spontanée de branches par affinités entre les producteurs plutôt que d’essayer de créer un match avec les besoins », dit Mario Doyon. Il précise que l’association naturelle s’avère plus propice à la bonne entente entre les membres. Est-ce qu’il y a parfois des conflits? « Il n’y en a pas souvent, mais il y en a déjà eu », avoue Annie Lévesque. Les règlements de la CUMA encadrent le partage de la machinerie, et s’il survient un conflit qu’une branche n’arrive pas à régler, le conseil d’administration intervient.


Contient :

Contient :

Maïs.

Maïs, 66 500 entreprises, 475 000 emplois, au moins 10 % des emplois dans 14 des 17 régions du Québec, une relève dynamique, un produit intérieur brut de 21,8 milliards de dollars, 70 % de la production de l’agriculture et de la pêche du Québec transformée chez nous, de hauts standards de production et de transformation, des procédés de fabrication novateurs, 3 % des investissements faits au Québec, une norme phosphore parmi les plus exigeantes au monde, une demande alimentaire de 33,5 milliards de dollars, 10 % des exportations internationales du Québec, 84 % des terres exploitées possédées par des producteurs agricoles du Québec, des aliments de qualité, à juste prix et bons pour la santé, une excellente source de fierté !

Inimitables. Les produits du Ouébec. Pour en savoir plus sur la Politique de souveraineté alimentaire : inimitables.gouv.qc.ca


Sur le plancher d e s va c h e s

Par Sylvain Boyer, T. P. Premier directeur Service des ruminants La Coop fédérée sylvain.boyer@lacoop.coop

2 œufs, bacon

Comme vous le savez, pour commencer la journée du bon pied, un petit-déjeuner nutritif est de mise. Et comme tout va très vite, ce repas représente aussi, pour la majorité d’entre nous, le moment idéal pour planifier notre journée. Il en va de même dans votre entreprise. La base de l’alimentation de votre troupeau doit être solide, et il est nécessaire de prendre un temps d’arrêt pour planifier l’année, avec les aliments disponibles, et faire en sorte d’atteindre vos objectifs.

Photo : Martine Doyon

For English version, please visit our website at www.lacoop.coop/ cooperateur

L

es fourrages représentent plus de la moitié de l’alimentation du troupeau. Il est primordial de servir des ensilages et des foins de qualité pour espérer une production à la hauteur du potentiel de vos vaches. Il n’y a rien de nouveau là-dedans, me direz-vous! Pourtant, il faut le répéter tous les ans. Encore une fois cette année, malgré les conditions météorologiques difficiles en juin, nous constatons que certains producteurs s’en tirent très bien. Évidemment, quand on dit que les fourrages constituent la base, ça veut aussi dire que ce n’est pas tout. Peu importe que les fourrages soient excellents ou simplement bons, ils ne garantissent pas les résultats finaux. La gestion générale, le confort et la façon de compléter les fourrages sont tout aussi importants.

La qualité La période de récolte de la première coupe représente un moment de stress plus intense pour tous les producteurs de lait. Heureusement, la deuxième et la troisième coupe peuvent aussi « réchapper » l’année. Mais ça, c’est pour la partie de l’analyse nutritionnelle uniquement. La conservation de ces fourrages est encore plus importante à mes yeux. Malheureusement, les mêmes histoires se répètent souvent. Avec du foin sec qui a chauffé ou un ensilage qui dégage une odeur d’acide butyrique, il est difficile de maximiser la consommation des fourrages. Que

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ce soit en silo-tour ou en cellule d’entreposage (bunker), les ensilages mal fermentés repré­sentent un problème majeur ayant un impact sur la production des vaches, mais également sur leurs performances reproductives et leurs troubles métaboliques.

La quantité Avez-vous des fourrages en quantité suffisante pour toute l’année? Il arrive trop fréquemment de voir des entreprises où les quantités sont limitées. Dans ces conditions, il est important d’envisager des solutions de rechange. Peut-on réduire le nombre de têtes gardées et atteindre ses objectifs de production? Réduire le nombre de vaches ou de génisses représente une importante économie de fourrages. L’expression « faire mieux avec moins » prend tout son sens ici. L’achat de foin est aussi une solution à envisager, à condition de bien analyser vos besoins et de ne pas vous fier qu’au prix du foin convoité. Le plus important est de trouver un fourrage qui complète ce que vous avez en stock.

Facteurs limitatifs Savez-vous quels sont les facteurs les plus limitatifs dans votre entreprise? Votre expertconseil est doté d’outils lui permettant de vous aider à bien cerner les éléments prioritaires à améliorer. Tout débute par les fourrages. Ensuite, notre travail consiste à vous conseiller à partir de ce que vous avez entre les mains et à vous aider à atteindre et même dépasser vos objectifs de productivité et de rentabilité. Un bon café pour finir?


Maïs

Rendements potentiels supérieurs grâce à l’engrais K-Mag ®

K-Mag est la source idéale de potassium (K) lorsque votre sol nécessite aussi un apport de magnésium (Mg) et de soufre (S). K-Mag comble trois éléments majeurs sans influencer le pH du sol.


Lait

Méthanisation, économie d’eau et compostage Voir la vidéo : www.lacoop.coop/cooperateur/videos/methanisation-sept2013.html Texte et photos de Patrick Dupuis, agronome

Pour accroître leurs revenus et donner un coup de pouce à l’environnement tout en misant sur l’avenir de l’agriculture, des producteurs planchent sur la méthanisation, le compostage et la récupération d’eau. Rencontre avec trois passionnés débordant d’énergie et de savoir-faire.

Terryland Farms

Fumiers électrisants

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n 2006, Linda et George Heinzle installent dans leur ferme de Saint-Eugène, dans l’est de l’Ontario, un biodigesteur d’une capacité de 1000 m3. Cinq ans plus tard, ils couvrent de panneaux solaires le toit de trois bâtiments. Leurs buts : produire de l’électricité pour alimenter le réseau électrique de la province, réduire la production de gaz à effet de serre de leur exploitation et tirer profit d’une diversification de ses activités. Chaque jour, les 16 tonnes de fumier produites par les 280 têtes Holstein de Terryland Farms sont traitées dans le biodigesteur pour produire du méthane (voir l’encadré). Ce gaz sert de combustible à deux puissantes génératrices

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de 180 kilowatts (kW) qui fournissent près de 800 kilowattheures (kWh) par jour. L’exploitation reçoit également, chaque semaine – notamment de l’abattoir Olymel de Cornwall et de l’usine Kraft de Montréal –, 100 tonnes de boues issues de divers rejets de transformation alimentaire. De ces matières à haut potentiel énergétique, on peut tirer, une fois passées au biodigesteur, suffisamment de méthane pour produire 6000 kWh par jour. Toute l’électricité ainsi produite par Terryland Farms, soit quelque 6800 kWh par jour, est vendue 19 ¢ le kilowattheure à Hydro One et alimente le réseau de distribution d’électricité de la province (voir l’encadré). Aucun kilowattheure produit à la ferme ne sert à sa propre consommation (elle paie son électricité à Hydro One 12 ¢ le kilowattheure). Le revenu qu’elle en tire se monte à 450 000 $ par année. « Le biodigesteur est un système très fiable, assure George. Il permet de


George Heinzle et son fils Terry, devant les deux génératrices de 180 kWh qui produisent de l’électricité vendue 19 cents le kWh sur le réseau Hydro One, en Ontario.

fournir de l’électricité au réseau 365 jours sur 365, ce qui a un effet stabilisateur sur ce dernier. » Le biodigesteur est doté d’un outil de gestion informatisée qui tient les propriétaires au courant d’une foule de paramètres. Au moyen de messages expédiés à un téléphone intelligent, le système les informe de toute interruption ou panne. Une base de données conserve l’historique de la production d’électricité. Le biodigesteur, les génératrices et le système informatique ont coûté 1,2 million $.

Efficacité énergétique Puisque l’efficacité des génératrices est d’environ 40 %, des échangeurs thermiques récupèrent la chaleur du moteur et de l’échappement, soit environ un million de BTU par heure. Cela permet de chauffer la maison, l’atelier, le salon de traite, la piscine intérieure et de fournir l’eau chaude nécessaire à la maison et à l’étable. La chaleur récupérée permet aussi de chauffer le biodigesteur (pour favoriser le développement des bactéries) et, avant qu’elles n’y soient introduites, les boues d’abattoir qui doivent d’abord être pasteurisées.

La biodiGesTion, commenT ça marcHe ? « Le fumier est composé en bonne partie d’aliments non digérés auxquels sont ajoutées de la litière et de l’eau. Son contenu en énergie est donc élevé et peut être récupéré à l’aide d’un biodigesteur anaérobie. » Une fois dans le biodigesteur, le fumier est chauffé à 40 °C. La chaleur stimule l’activité et le développement des bactéries qui y sont naturellement présentes. Sous l’effet de la chaleur et des conditions anaérobies (sans oxygène), les bactéries dégradent la matière organique du fumier pour produire du gaz méthane. Une fois traité dans le biodigesteur, le fumier expédié à la lagune se retrouve à 90 % sans odeur (ce qu’apprécie le voisinage lors des épandages !) et à plus de 98 % sans bactéries pathogènes. Mentionnons qu’une partie de ce fumier est acheminée à un séparateur. La fibre extraite a l’allure d’un terreau et sert de litière dans les stalles des vaches en stabulation libre. La portion liquide sortie du séparateur retourne à la lagune. « La portion liquide, chargée d’éléments nutritifs, est excellente pour les cultures, indique George, ce que confirment des études du collège d’Alfred, qui indiquent que les nutriments sous cette forme sont rapidement assimilables par les plantes, comme le sont les engrais minéraux. » Le méthane a un potentiel de réchauffement climatique 25 fois plus élevé que le gaz carbonique. Sa combustion dans les génératrices, qui produit en retour du gaz carbonique, permet d’en réduire sensiblement l’impact sur l’environnement. Les crédits de carbone ainsi amassés sont cédés à l’Office de l’électricité de l’Ontario. Selon Jennifer Green, de la Biogas Association (organisation dont le siège se trouve à Ottawa), « il y a actuellement 30 biodigesteurs en activité dans des fermes de la province. Plusieurs municipalités les utilisent aussi pour traiter les boues d’épuration. Une cinquantaine de projets d’installation de biodigesteurs, dans le cadre du programme de tarifs de rachat, sont actuellement à l’étude. » Le tarif offert pour l’électricité produite (19 ¢ le kilowattheure) est une mesure fort incitative. L’Association estime également qu’il y aurait en Ontario suffisamment de résidus agricoles, alimentaires et municipaux pour alimenter entre 400 et 500 biodigesteurs. se débarrasser du cHarbon Pour se sortir de l’emprise de la production d’électricité à partir de centrales thermiques au charbon, un modèle hautement producteur de gaz à effet de serre, le gouvernement de l’Ontario, sous l’égide du ministère de l’Énergie, a mis en place plusieurs mesures incitatives de production d’électricité à l’aide d’énergies renouvelables. Son Plan énergétique à long terme vise à fournir aux Ontariens une électricité produite de façon de plus en plus durable, à accroître l’efficacité énergétique de la province, à éliminer progressivement l’utilisation du charbon et à augmenter l’usage des énergies renouvelables. Parmi celles-ci, on compte les énergies solaire photovoltaïque, éolienne, hydroélectrique et tirée de la biomasse. C’est entre autres en vertu du programme de tarifs de rachat, géré par l’Office de l’électricité de l’Ontario, que cette vision prendra forme. Particuliers et entreprises sont encouragés à présenter des projets de production d’électricité (payée à prix fixe et garantie par contrat) à partir d’énergies renouvelables. Le secteur de l’énergie en ontario powerauthority.on.ca/ontarios-energy-sector

Coup de soleil et projets Depuis 2011, des panneaux solaires sont installés sur trois des bâtiments de Terryland Farms. Un investissement de 750 000 $ qui, en retour, rapporte chaque année 100 000 $ à ses propriétaires. L’électricité produite est vendue 72 ¢ le kilowattheure à Hydro One. George souhaiterait un jour, à l’aide d’un compresseur, stocker dans un réservoir une partie du méthane produit et l’utiliser pour faire fonctionner sa camionnette et le séchoir à grains. u

Le programme de tarifs de rachat fit.powerauthority.on.ca TerryLand Farms inc., finaliste au Prix de développement durable en production laitière Ce prix, que décerne Les Producteurs laitiers du Canada (PLC), « rend hommage aux fermes ayant des pratiques de gestion innovatrices qui vont au delà des normes de l’industrie et répondent à plusieurs objectifs de développement durable comme améliorer l’impact social, environnemental et économique de la production laitière au Canada. » http://www.producteurslaitiers.ca/que-faisons-nous/programmes/environnement/ prix-du-developpement-durable-en-production-laitiere

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Voir la vidéo : www.lacoop.coop/cooperateur/videos/recuperation-sept2013.html

Ferme Isabelle

Récupérer l’eau, ça coule de source Alexandre et Marc-André Isabelle, coactionnaires de la Ferme Isabelle, à Coteau-du-Lac. Marc-André, diplômé en génie des bioressources, est la tête pensante derrière le projet de récupération d’eau.

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Le système de récupération d’eau qu’a imaginé Marc-André Isabelle, diplômé en génie des bioressources de l’Université McGill, permet d’économiser quelque 2700 m3 d’eau par année (2000 gallons par jour), l’équivalent d’une fosse de 30,5 m (100 pi) de diamètre et de 3,6 m (12 pi) de profond. La Ferme Isabelle évite ainsi la dépense liée à une fosse plus volumineuse et réduit les besoins d’épandage, auxquels sont associés coûts de carburant et compaction des sols. Située à Coteau-du-Lac, la Ferme Isabelle est la propriété de Luc Isabelle, de Céline Delhas et de leurs fils Marc-André et Alexandre. Jusqu’à l’été 2010, l’exploitation compte 48 vaches en lactation et un engraissement porcin de 1200 places. La crise du secteur du porc contraint alors les membres de la famille à transformer la structure de la ferme. « Hors crise, l’entreprise aurait pu tous nous faire vivre adéquatement, explique Marc-André. Mais dans le contexte, elle ne le permettait plus. On avait alors deux choix : se serrer la ceinture et essayer de passer au travers, ou élaborer un projet. On a choisi la deuxième option. On s’est départis de la production porcine et on a augmenté le troupeau laitier. »

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Le bâtiment d’élevage porcin de 1200 places est alors entièrement transformé. On y aménage la laiterie, un bureau, un atelier, le salon de traite double-8 (swing) et un système de récupération d’eau. Contiguë à ce bâtiment, une stabulation libre est construite. On y produit 75 kg de quota avec une moyenne annuelle de 60 vaches Holstein en lactation de préfixe Riverouge. Le but est un jour d’accroître le quota à 105 kg, en mettant à profit une génétique de production. Dans la foulée des rénovations, on conserve la fosse, ce qui permet d’importantes économies. Mais sa capacité s’avère insuffisante pour les besoins de l’élevage laitier. « Les vaches sont entrées en septembre 2010, et la fosse était vide. En janvier 2011, elle était pleine aux deux tiers », dit Marc-André. Pour résoudre ce problème, il met en place un système de récupération d’eau en trois points à la fois simple et ingénieux. « Les deux premiers sont assez communs », indique Marc-André, qui les a mis en place pendant la construction. Le premier système récupère l’eau de lavage du pipeline et du réservoir à lait. Sur les quatre cycles de lavage, le premier (le rinçage), qui contient les résidus de lait, est expédié à la fosse. Les trois autres – l’équivalent de 200 gallons d’eau


Le salon de traite double 8 ( swing )

par jour – sont accumulés dans un réservoir et servent au lavage quotidien du salon de traite pendant la traite. C’est autant d’eau qu’on évite d’être expédiée directement à la fosse. Le deuxième système récupère dans un autre réservoir les quelque 800 gallons d’eau utilisés quotidiennement dans le refroidisseur à plaques. Cette eau tempérée permet d’abreuver, à l’aide de quatre grandes auges, les vaches dans la stabulation libre. C’est le troisième système de récupération d’eau, sorti tout droit du cerveau de Marc-André, qui est l’élément réellement innovateur. Il permet de récupérer 1000 gallons d’eau par jour, utilisés pour le lavage de l’aire d’attente du salon de traite. À l’aide d’un petit véhicule Bobcat, le fumier de la stabulation libre est gratté et poussé dans le dalot. Ces déjections et l’eau servant à nettoyer cette portion de l’étable se déversent dans la préfosse, qu’un piston évacue vers la fosse extérieure. Tout ce liquide accumulé dans la préfosse éveille une idée chez Marc-André : « Comment en récupérer une partie pour l’utiliser comme eau de lavage dans l’aire d’attente de la salle de traite ? » Laver avec une eau chargée de fumier ? Dans son entourage, plusieurs se permettent d’en douter ! Le jeune ingénieur poursuit sa réflexion. En remplissant un seau avec le contenu de la préfosse, il constate que la portion solide du fumier se dépose assez rapidement au fond, et que la portion liquide, exempte d’une bonne partie des solides, demeure en surface. Il n’en fallait pas plus pour le convaincre qu’il avait vu juste. Il reproduit le principe à grande échelle. À l’aide d’une pompe submersible, une partie du liquide de la préfosse est acheminée vers deux réservoirs, reliés entre eux, de 1000 gallons chacun. Le premier des deux réservoirs permet à la portion solide du fumier de se déposer. Lorsque le réservoir est rempli de liquide, le trop-plein, qui est constitué d’eau contenant une faible teneur de fumier, est déversé dans le deuxième réservoir. C’est cette eau qui, à l’aide d’un système à haute pression, permet de laver l’aire d’attente du salon de traite. Elle retourne ensuite au dalot, puis à la préfosse. « Le coût d’installation du troisième système de récupération est de 6000 $, pour les réservoirs, la pompe submersible, la pompe haute pression, la tuyauterie ainsi que le boyau et l’enrouleur pour le lavage », indique Marc-André.

Toute cette eau récupérée permet en outre d’éviter les chutes de pression qui pourraient survenir en raison d’une demande trop forte, et, lorsque nécessaire, d’effectuer des travaux de plomberie sans priver d’eau les animaux. Il a tout de même fallu une bonne dose de réflexion à Marc-André pour que le concept prenne réellement forme. « On fonctionne comme ça, à la ferme, dit-il. On réfléchit à la manière d’intégrer un système. On fait des plans. On planifie pour l’avenir. Ça fait partie d’un processus d’amélioration continue. » Il en a été de même pour l’aménagement de la ferme et des bâtiments d’élevage. Tout a été pensé pour que l’entreprise puisse prendre de l’expansion. Déjà, on a accru la production de près de 2000 kg par vache (de 9500 à 11 500) en changeant de bâtiment et de façon de gérer le troupeau. u

À l’aide d’une pompe submersible, une partie du liquide de la préfosse est acheminée vers deux réservoirs, reliés entre eux, de 1000 gallons chacun. Après décantation de la partie solide du fumier, l’eau sert au lavage de l’aire d’attente du salon de traite. Les deux réservoirs sont vidangés et nettoyés tous les deux mois. Le contenu est expédié au dalot. Le filtre de l’entrée d’eau de la pompe à haute pression est nettoyé chaque jour.

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Le composteur rotatif à haute vitesse

Gilles Gauthier en compagnie de son fils Dany et de la conjointe de celui-ci, Marie-Claude, parents d’Annabelle, l’une de leurs quatre enfants.

Voir la vidéo : www.lacoop.coop/cooperateur/videos/compostage-sept2013.html

Ferme Aston

Compostage à haute vitesse

À la sortie du composteur : du fumier exempt d’odeur et d’agents pathogènes que l’on peut utiliser comme litière.

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Ils sont nombreux à ne pas le croire, mais la Ferme Aston utilise du fumier comme litière sous les vaches de son troupeau. L’astuce, c’est qu’elle le composte d’abord pour en faire une matière à peu près inodore et totalement exempte de bactéries pathogènes. À preuve, depuis que les propriétaires de la ferme l’utilisent, le comptage leucocytaire a baissé sensiblement. C’est lors d’un voyage en ColombieBritannique, en 2011, chez un producteur qui élève 3000 vaches laitières, que Gilles Gauthier, copropriétaire de la Ferme Aston, voit l’installation qui allait résoudre le problème qui le fatiguait depuis un bon moment : comment réduire les coûts de la litière de copeaux de bois, qui s’élèvent, dans son entreprise, à près de 70 000 $ par année. L’exploitation de Saint-Léonard-d’Aston, avec ses 1400 têtes, dont 600 vaches, possède le deuxième troupeau en importance au Québec. L’installation « miracle » est un biocompos­ teur cylindrique et rotatif de 9,75 m de long (32 pi), appelé Bedding Master, qu’a mis au point l’entreprise DaryTech, de l’État de Washington.

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Cet appareil fonctionne en continu et permet de composter le fumier en seulement 24 à 48 heures. Il en sort un compost de haute qualité, à 70 % de matière sèche, à peu près inodore et totalement exempt de bactéries pathogènes. « Le compostage est une excellente façon de valoriser le fumier produit à la ferme », assure Gilles Gauthier. Outre celui-ci, sa conjointe, Nicole, leurs enfants Nancy et Dany, ainsi que Marie-Claude, la partenaire de vie de Dany, sont également copropriétaires de la ferme, qui embauche près d’une quinzaine de personnes.


1. Le compost, qui a l’allure d’un terreau, est épandu directement sous les vaches à l’aide d’un petit véhicule motorisé. 2. La litière est une matière spongieuse et confortable. Les vaches l’apprécient et s’y étendent allègrement, sans que cela leur cause de problèmes aux genoux. 1

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3. Un séparateur permet d’extraire du fumier la portion solide, expédiée au composteur, de la portion liquide, retournée à la fosse. 4. L’entreprise de Saint-Léonardd’Aston est équipée d’un salon de traite double 18 et de deux réservoirs à lait de 6000 gallons chacun. Le salon de traite est l’outil qu’ont privilégié les propriétaires, Gilles et Dany Gauthier, car il offre, disent-ils, plus de flexibilité quand viendra le temps d’agrandir le troupeau.

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Compost et confort Environ 80 % du fumier produit à la ferme est composté, ce qui représente les déjections des 600 vaches du troupeau. On en tire la litière nécessaire pour ces mêmes 600 vaches et presque toute leur relève. C’est une matière spongieuse et confortable, qui a l’allure d’un terreau. Les vaches l’apprécient et s’y étendent allègrement, sans que cela leur cause de problèmes aux genoux. Cela fait un peu plus d’un an que la Ferme Aston a installé ce système de compostage. Selon l’expérience des propriétaires, entièrement satisfaits du procédé, il faut compter environ trois mois pour bien régler le fonctionnement de l’appareil et obtenir une litière de texture et d’humidité adéquates. Une fois ce délai passé, tout baigne ! L’investissement total se monte à 325 000 $. Cela comprend le séparateur, le biocomposteur, le système informatique et le bâtiment, qui a d’ailleurs été conçu de façon à ce qu’on puisse y installer un deuxième biocomposteur. Un autre projet est actuellement à l’étude : la récupération de l’eau. « Ça va réduire les besoins en épandage, la compaction et les coûts en carburant », dit Dany. On n’écarte pas non plus la possibilité de récupérer la chaleur dégagée par le composteur. Marie-Claude voit son conjoint et son beaupère comme de véritables joueurs d’échecs professionnels. « Ils planifient toujours plusieurs coups d’avance. » « On a toujours construit, mais jamais déconstruit », ajoute Dany.

Le compostage à haute vitesse, comment ça marche ? Tout le fumier de la vaste étable sur lattes où sont logées les vaches est expédié à la préfosse, où un agitateur en assure l’uniformité. Une pompe submersible le puise et l’achemine à un séparateur. Le séparateur est une sorte de pressoir qui sépare la portion solide du fumier, acheminée au composteur, de la portion liquide, expédiée à la fosse. Il est doté de deux tuyaux : l’un sert à l’approvisionner, l’autre à récupérer le refoulement si l’apport de fumier en dépasse la capacité de traitement. « Bien entendu, le fumier composté se retrouvant sous les vaches finit par retourner dans les fosses. Il n’y a donc aucune perte de matière organique », précise Amélie Poliquin-Bouvette, agronome et experte-conseil à La Coop Covilac. On ne composte que du fumier frais. « On ne peut pas le récupérer de la fosse, parce qu’après un certain temps, il n’y a plus assez de bactéries, explique Dany Gauthier. Plus le fumier est vieux, moins il contient de bactéries. » Le système de compostage fonctionne à 66 °C (150 °F). La chaleur dans la cuve thermique du composteur favorise le développement et l’activation des bactéries naturellement présentes dans le fumier et détruit les bactéries pathogènes. De plus, la rotation de la cuve active le processus de digestion. La température est contrôlée par l’entrée d’air et de fumier. Un système informatique règle l’ensemble du processus, de l’entrée du fumier dans le séparateur jusqu’à sa sortie du composteur. Un convoyeur l’achemine ensuite vers un entrepôt.

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Lait

Mario Boivin, agronome, M. Sc.

Nutritionniste en production laitière La Coop fédérée mario.boivin@lacoop.coop

Miroir, miroir, dis-moi qui...

Une condition de chair idéale, le premier pas vers une transition réussie

Illustration : Vachon Illustration

Si je vous demandais quelle période du cycle de production de vos vaches vous préoccupe le plus, vous répondriez probablement comme la plupart « la période entourant le vêlage » – et avec raison! Il est normal que cette période vous stresse, puisque c’est durant celle-ci que la fréquence de désordres métaboliques est à son maximum. Vous n’avez qu’à consulter les rapports de suivi de santé de votre troupeau pour vous en convaincre.

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ourtant, beaucoup d’efforts et d’argent sont consacrés en recherche depuis bien des années afin d’en réduire l’incidence. Devrait-on considérer cela comme un échec? Je vous comprends : chaque déplacement de caillette ou acétonémie est de trop et entraîne une perte de revenu. D’un autre côté, sachant que la production moyenne de lait ne cesse d’augmenter, n’est-ce pas plutôt une réussite que d’avoir à peu près maintenu la fréquence de ces désordres? Bien sûr, il est périlleux de généraliser, car il faudrait comparer la production de lait et les désordres des mêmes troupeaux et dépister ces désordres avec la même méthodologie (voir les figures 1 et 2 à la page 33).

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Parlez-en aux vaches! Comme vous, leur niveau de stress s’élève durant la période périvêlage, selon les résultats de plusieurs travaux de recherches réalisés par notre réseau Cooperative Research Farms ainsi que par plusieurs universités. La vache devra faire face à plusieurs types de stress à la fois. D’abord, celui du vêlage. Quel évènement peut être plus stressant pour une vache que de mettre bas d’un veau de 45 kg? Comme si ce n’était pas assez, la vache subira d’importants changements physiologiques qui lui imposeront un grand stress métabolique. En effet, l’initiation de la production lactée requiert des changements hormonaux, le développement rapide de la glande


Figure 1 Évolution du taux de déplacement de caillette et de fièvre vitulaire dans la banque de données de DSAHR (Décembre 1993 à juin 2012)

Taux (cas par/vêlage)

6%

Fièvre vitulaire

5% 4% 3% 2%

Déplacement de caillette

1%

2013

2011

2009

2007

2005

2003

2001

1999

1997

1995

1993

0%

Source : CARRIER, J. et coll., Bulletin DSAHR-AMVPQ , « La surveillance des maladies dans nos troupeaux laitiers », vol. 1, nº 2, janvier 2013

7%

Année de la banque de données de DSAHR

Figure 2 Progrès de la productivité dans les troupeaux Holstein du Québec (1976 à 2012) 16 000 14 000

Meilleure

12 000 10 000 8 000

Moyenne

6 000 4 000 1976

1981

1986

1991

1996

2001

2006

2011

Source : Valacta

Production (kg/vache)

18 000

Années

mammaire et une adaptation du système digestif afin de pouvoir prélever le plus efficacement possible les nutriments nécessaires. Tous ces changements, ainsi que l’augmentation fulgurante de la synthèse du lait, auront comme conséquence de faire ni plus ni moins exploser les besoins en énergie, protéine et minéraux, comparativement à la période de tarissement. C’est pour cette raison que la ration d’après-vêlage n’a rien à voir avec celle du tarissement (voir figure 3 à la page 34). À lui seul, le changement de régime alimentaire constitue une autre situation avec laquelle la vache doit composer. Et on pourrait en plus ajouter l’environnement dans lequel elle se trouve. Il n’est donc pas surprenant d’observer une concentration plus élevée de cortisol chez la vache durant la période entourant le vêlage, puisque, comme l’adrénaline, le cortisol est une hormone liée au stress. Le bon côté, c’est que ce glucocorticoïde agirait à la fois comme un antiinflammatoire, aurait des propriétés analgésiques et favoriserait en plus le maintien de la glycémie (ce qui est positif). Mais si le cortisol contribue à une utilisation excessive des réserves corporelles, il pourrait alors faire subir un stress additionnel à la vache : le stress oxydatif. En effet, ce processus produira des radicaux libres qui ont le potentiel d’endommager les cellules de l’organisme (voir l’encadré à la page 35). De plus, le cortisol entraînera une immunosuppression, c’est-à-dire une

baisse de l’immunité au moment où le risque d’infection de la glande mammaire et de l’utérus est très élevé. Le niveau de chacun de ces types de stress dépendra de plusieurs facteurs. Pour certains de ces stress, nous n’avons malheureusement que peu ou pas de maîtrise; pour d’autres, nous en avons une certaine. C’est sur ces derniers qu’il faudra travailler pour faire en sorte que la réduction de la fréquence des désordres métaboliques ne soit pas que le fruit du hasard!

L’état de chair Un état de chair adéquat permettra non seulement de réduire la charge de stress, mais aussi d’optimiser à la fois la santé et les performances laitière et reproductive. Voici comment. D’abord, il existe une relation entre la condition de chair un mois avant le vêlage et l’utilisation des réserves corporelles. C’est-à-dire que plus une vache a une condition de chair élevée 30 jours avant le vêlage, plus elle a de chance de subir un amaigrissement plus prononcé par la suite (voir la figure 4 à la page 34). Dans certains cas, les vaches grasses commenceront même à mobiliser leurs graisses avant de vêler. C’est comme si la vache était programmée pour avoir une condition de chair cible. Il n’est donc pas étonnant que ces vaches aient une concentration plus élevée en acides gras libres (AGL) dans le sang. Une partie de

SEPTEMBRE 2013 | Le Coopérateur agricole

33


Source : Ingvartsen et al., 2003.

3,0

Indice des désordres et maladies combinés (cas/100 vaches)

L’accélération de la production de lait des vaches immédiatement après le vêlage est étonnante, particulièrement pour les vaches en troisième lactation, comme le montre cette étude réalisée au Danemark et qui tient compte des statistiques de 93 347 taures à leur première lactation et de 58 459 vaches à leur troisième lactation. Parallèlement à la production, la fréquence du total des désordres et maladies est aussi plus élevée en moyenne chez le même groupe de vaches.

Accélération de la production de lait (kg/jour)

Figure 3 Accélération de la production de lait et incidence des désordres et maladies après le vêlage 2,5 2,0 1,5 1,0 0,5 0,0 -0,5 -50

0

50

100

150

200

250

300

Jours depuis le vêlage

L’alimentation Un bon régime alimentaire devrait apporter à la vache les nutriments propres à ses besoins. Par exemple, il est important que la ration de Figure 4 Évolution de la condition de chair (C.C.) en transition 4,5

Condition de chair

4,0 3,5 3,0 2,5 2,0 1,5 1,0 -30

-25

-20

-15

-10

-5

0

Jours depuis le vêlage

Source : Bernabucci et al., 2006.

34

Le Coopérateur agricole | SEPTEMBRE 2013

5

10

9 8

Première lactation Troisième lactation

7 6 5 4 3 2 1 0 -10

0

10

20

30

40

50

Jours depuis le vêlage

ces AGL seront prélevés par la glande mammaire et transférés dans le lait : c’est une des raisons qui font qu’on observe souvent un ratio gras : protéine plus élevé chez ces vaches. En même temps, une bonne partie des AGL arriveront au foie afin d’y être oxydés pour fournir de l’énergie à la vache. Cependant, on remarque aussi une production plus élevée de β-hydroxybutyrate (BHB) causée par leur oxydation incomplète. Cette réaction en chaîne peut conduire à l’acétonémie de type 2. Et si les choses ne se replacent pas rapidement, cela peut entraîner l’infiltration graisseuse du foie et altérer son fonctionnement. Vous imaginez quel sera l’appétit d’une vache prise dans ce tourbillon relié à l’amaigrissement trop rapide! Comble de malheur, des chercheurs canadiens ont établi, à partir d’évaluations de troupeaux canadiens et américains, un lien entre certains désordres métaboliques et un taux élevé d’AGL et de BHB. En effet, les vaches ayant une concentration trop élevée d’AGL avant le vêlage étaient 1,8 fois plus à risque de rétention placentaire et de métrite. De plus, le risque de déplacement de caillette peut être jusqu’à huit fois plus élevé lorsque le BHB dépasse le seuil de 1200 µmol/L dans la semaine suivant le vêlage. Plusieurs méthodes existent maintenant pour mesurer la concentration d’AGL et de BHB; parlez-en à votre vétérinaire.

-35

10

15

20

25

30

35

40

< 2,5 (maigre) 2,6 à 3,5 (moyenne) > 3,5 (surconditionnée)

tarissement ne soit pas trop dense en énergie, sinon elle pourrait accentuer l’utilisation des graisses corporelles après le vêlage. En période de transition, les aliments devront être à la fois savoureux et apporter plus d’énergie et de protéine métabolisable. La gamme d’aliments Transilac a spécialement été formulée à cet effet et constitue en plus une excellente source d’antioxydants qui contribueront à atténuer le stress oxydatif. Qui plus est, l’addition de facteurs qui protègent le foie dans cette gamme d’aliments contribue à le prémunir contre une infiltration graisseuse. Des fourrages qui permettront de limiter l’apport en potassium et d’obtenir un équilibre alimentaire adéquat cations-anions (BACA) réduiront, dans la majorité des cas, l’incidence de fièvre du lait. Pour mieux correspondre aux besoins, la ration servie immédiatement après le vêlage devrait quant à elle être encore plus dense en énergie et en protéine métabolisable, mais contenir aussi suffisamment de fibre. La concentration en énergie dépendra de celle servie avant le vêlage afin de favoriser une transition à la fois performante et sécuritaire. Évidemment, l’emploi d’un stabilisateur de pH ruminal efficace est fortement suggéré. L’utili­ sation d’aliments et de fourrages très digestibles est un atout. Mais, encore une fois, ceux-ci doivent être savoureux pour assurer une progression rapide de consommation de matière sèche. Moins le bilan énergétique négatif sera sérieux et de longue durée, moins la vache utilisera ses réserves corporelles et meilleures seront les chances que la vache soit gestante rapidement (voir la figure 5 à la page 35). Même avec une ration appropriée, un environnement à faire rêver, une régie irréprochable et une condition de chair désirée, il arrivera encore, malheureusement, que certaines vaches « tombent au combat ». Imaginez combien elles sont plus à risque lorsqu’on « les a échappées », comme on dit souvent. Cela ne veut pas dire qu’il n’y a aucun succès possible avec les vaches surconditionnées. Mais vous conviendrez que le passage en lactation risque d’être plus facile et rentable avec un état de chair adéquat.


Figure 5 Le déficit énergétique et la perte de condition de chair (C.C.) en début de lactation retardent la première ovulation et les retours en gestation.

Plusieurs travaux indiquent qu’un état de chair d’environ 3 serait souhaité au tarissement. Il devient parfois difficile pour vous qui voyez vos vaches tous les jours d’y voir clair dans l’évolution de l’état de chair. Votre expert-conseil vous aidera à bien évaluer l’état de chair de vos vaches et apportera les modifications à l’alimentation et à la régie du troupeau au besoin. Alors, même s’il était parfois tentant de prolonger le séjour d’une vache dans un groupe où la performance est plus élevée, il serait sage de penser à l’avenir… avant de succomber à la tentation. Mieux vaut choisir son combat afin de ne pas perdre le plus important et, souvent, le plus payant!

90 %

Proportion de vaches qui ovulent

Source : Frajblat et Butler, 2003

100 %

Perte C.C. < 0,5

80 %

Jusqu’à 2x moins de vaches ovulent à 50 jours

70 % 60 %

Le stress oxydatif

Perte C.C. > 0,5

50 % 40 % 30 % 20 % 10 % 0 0

10

20

30

40

50

60

70

80

90

Jours en lactation 90 %

Proportion de vaches gestantes

La première ovulation est souvent retardée lorsque la balance énergétique négative conduit à une perte de condition de chair de plus de 0,5 durant les 30 premiers jours de lactation. Parmi les vaches ayant ovulé après 50 jours de lactation, le taux de gestation est beaucoup plus faible, augmentant ainsi le nombre de jours ouverts et, probablement, le taux de réforme.

80 %

1re ovulation avant 50 jours

70 %

Différence de 35 % !

60 % 50 %

1re ovulation après 50 jours

40 % 30 % 20 % 10 % 0 0

50

100

150

200

250

300

350

Jours en lactation

400

100

110

Plusieurs réactions chimiques sont nécessaires dans l’organisme de tout être vivant afin d’assurer son bon fonctionnement. Certaines de ces réactions produiront des radicaux libres qui ont le potentiel d’endommager les cellules. Par contre, l’organisme produit des enzymes qui les neutraliseront afin de protéger l’organisme. Le stress oxydatif s’accentue lorsqu’il y a un déséquilibre entre la quantité de radicaux libres produits et la capacité de l’organisme de les neutraliser.

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2013-08-08 AM SEPTEMBRE 2013 | Le Coopérateur agricole11:59


Porc

Sogeporc travaille Sylvain Pagé, agronome, M. Sc.

Directeur ventes et marketing Sogeporc La Coop fédérée sylvain.page@lacoop.coop et

Nicole Dion, agronome, Ph. D.

Généticienne Sogeporc La Coop fédérée

Photo : Jean-Marc Raymond et Nuance photographie

nicole.dion@lacoop.coop

36

À

la lecture de l’article paru dans le numéro précédent (juillet-août, pages 26 à 28) et un bref coup d’œil sur le tableau 1, on constate que les truies commerciales (hybrides ou F1) Sogeporc atteignent des niveaux de productivité exceptionnels. Fait intéressant à souligner, c’est par une augmentation constante de leur productivité depuis plus de 10 ans, que les truies de génétique Sogeporc se positionnent maintenant parmi les meilleures. Cette amélioration est due au progrès des connaissances des producteurs dans différents domaines, comme la nutrition, la conduite des troupeaux et la génétique. Dans les troupeaux de sélection, cette augmentation est apparue plusieurs années auparavant et se maintient, pour le plus grand bénéfice des producteurs utilisateurs. Considérant que les troupeaux de sélection ont une avance génétique de cinq ans, soit l’intervalle nécessaire pour produire une génération d’animaux de race pure, suivie d’une génération de F1, puis de la mise en production de ces dernières, il est évident que l’amélioration de la productivité se poursuivra pendant plusieurs années dans les troupeaux commerciaux. N’oublions pas également que les porcelets issus de truies F1 et de verrats Duroc présentent 100 % d’hétérosis et, donc, une meilleure capacité de survie que leurs congénères de race pure. Certains producteurs s’inquiètent toutefois qu’une plus grande productivité ne nuise à la longévité de la truie. Cette inquiétude est non fondée. On observe en effet un plus grand nombre

Le Coopérateur agricole | SEPTEMBRE 2013

de portées par truie réformée dans les troupeaux commerciaux utilisant la génétique Sogeporc, et que le pourcentage de réforme n’est pas lié à la productivité (figure 1). Cette observation est très intéressante. En plus de miser sur une génétique très performante, le producteur pourra en bénéficier plus longtemps dans son troupeau. C’est vraiment la meilleure des situations. Dans les troupeaux de sélection Sogeporc, tous les porcelets sont pesés à la naissance et au sevrage. Ces mesures permettent de mettre au point des outils de sélection encore plus pointus au chapitre des qualités maternelles des truies (capacité utérine, production laitière, comportement). Depuis plusieurs années, l’augmentation de la production laitière des hybrides Sogeporc confirme que ce travail est efficace (figure 2). Les performances réalisées en pouponnière et en engraissement (tableaux 2 et 3) confirment que les sujets issus de la génétique Sogeporc ont un excellent potentiel de croissance et une efficacité alimentaire dignes de mention. Encore ici, la génétique Sogeporc représente le meilleur des mondes. En effet, en plus de travailler sur des caractères qui entraînent une meilleure profitabilité pour le producteur, Sogeporc travaille aussi de pair avec Olymel afin de mettre en marché un produit de qualité, que ce soit en matière de rendement des coupes ou de la qualité de la viande. Les travaux de sélection et d’amélioration génétique sont orientés de façon à assurer la rentabilité de la Filière porcine coopérative. C’est le défi quotidien, auquel Sogeporc souscrit sans réserve.


pour vous! Figure 1

Inventaire moyen

1077

1369

560

803

601

Sevrés / truie productive (par année)

31,7

30,3

30,3

30,1

29,1

93,6

95,8

89,6

89,1

92,9

Intervalle entre mise bas (jours)

147,2

141,5

140,9

149,6

150,2

Nés totaux / portée

15,0

14,3

13,8

14,1

14,4

Nés vivants / portée

14,2

13,5

13,0

13,4

13,6

Sevrés / portée

12,8

11,8

11,7

12,3

12,0

Mortalité naissance-sevrage (%)

10,2

12,5

10,1

8,5

11,9

Âge au sevrage (jours)

20,9

18,4

18,7

21,6

19,5

13 12,5 12 11,5 11 10,5 10 2012 2011 2010 2009 2008 2007 2006 2005 2004 2003 2002 2001 2000 1999 1998 1997 1996 1995 1994 1993 1992 1991 1990

Fertilité (%)

48 47 46 45 44 43 42 41 40 39 38

% renouvellement

Nés Vifs

Année

Source : AGREPP 2012

Figure 2

Tableau 2 Résultats techniques en pouponnière 6,6

6,5

6,6

5,4

6,1

Poids sortie (kg)

32,2

32,1

28,2

29,3

32,0

GMQ standardisé (6-25 kg)

461

451

458

440

473

C.A. standardisée (6-25 kg)

1,31

1,40

1,40

1,40

1,40

Pourcentage de pertes

1,7

1,0

1,5

1,3

2,2

Source : AGREPP 2012 | GMQ = Gain moyen quotidien | C.A. = Conversion alimentaire

+ 8% 2,7

GMQ de portée (kg/j)

Poids entrée (kg)

Évolution de la production laitière des truies Sogeporc

2,65 2,6

Poids entrée (kg)

28,7

28,7

28,8

29,6

28,9

Poids sortie (kg)

131,7

131,5

129,9

131,4

130,2

GMQ standardisé (25-120 kg)

945

942

943

924

924

C.A. (25-120 kg)

2,41

2,40

2,41

2,41

2,45

Pourcentage de pertes

1,7

2,1

2,2

3,4

2,6

(21 j de lactation)

2,5 2,45 2,4 2,35

Tableau 3 Résultats techniques en engraissement

+ 16 litres de lait

2,55

2002

2012

Année

Source : AGREPP 2012 | GMQ = Gain moyen quotidien | C.A. = Conversion alimentaire

SEPTEMBRE 2013 | Le Coopérateur agricole

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Nés Vifs

Tableau 1 Résultats techniques en maternité

% renouvellement

Comparaison des nés vifs et du taux de renouvellement


F i l i è r e p o r c i n e c o o p é r at i v e

Jessy Blanchette, M. Adm. Conseillère en communications La Coop fédérée jessy.blanchette@lacoop.coop

Profession : généticienne Sogeporc Comment produire un porc plus performant, qui a la qualité de viande recherchée par les consommateurs et qui répond aux besoins des producteurs et des abattoirs?

Nicole Dion, agronome, Ph. D.

Photo : JACQUES TURCOT

Généticienne Sogeporc La Coop fédérée

C’est grâce aux programmes de sélection mis en place par notre généticienne que La Coop peut y arriver! Nicole Dion, agronome et docteure en génétique animale pour La Coop fédérée, sélectionne les animaux de race pure qui appartiennent au troupeau Sogeporc. Ceux-ci permettent de produire un porc qui possède les attributs recherchés en fonction d’objectifs bien précis. Nicole est titulaire d’un baccalauréat en agronomie, d’une maîtrise en sciences animales et d’un doctorat en génétique animale de l’Université Laval. Bien que sa thèse de doctorat porte sur le Programme d’évaluation génétique (PEG) du porc au Québec, elle a commencé sa carrière en réalisant des contrats en génétique aviaire (poule et dindon) pour l’Agence canadienne de développement international et le MAPAQ. En 1993, elle est « revenue à ses cochons » en devenant responsable du PEG au Centre de développement du porc du Québec (CDPQ), avant de se joindre à l’équipe de La Coop fédérée, en 1998.

Jamais sans mon ordinateur! Pour Nicole, l’utilisation de bases de données fait partie intégrante du quotidien. Elle doit suivre méticuleusement toutes les généalogies d’animaux (parents-enfants) et analyser de nombreux éléments en même temps, par exemple la prolificité (taille de la portée), le gain journalier en phase de croissance, l’épaisseur de gras dorsal et la conversion alimentaire. L’importance des sauvegardes informatiques prend tout son sens dans un travail comme celui de Nicole : sans les bases de données, c’est toute la sélection de Sogeporc qui tombe à zéro!

Être en avant de son temps! Vous aurez sans doute remarqué que le porc du Québec a bien changé au cours des 10 dernières années, passant de gras à plus maigre. Le porc actuellement recherché doit notamment contenir

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Le Coopérateur agricole | SEPTEMBRE 2013

un minimum de gras intramusculaire. Toutefois, ce n’est pas en criant « ciseaux » que l’on peut changer les caractéristiques du porc qui donnera la viande qu’on retrouve dans notre assiette. Nicole doit d’abord apporter les changements chez les animaux de race pure, puis chez les femelles hybrides et les verrats qui engendrent les porcelets à destination commerciale. On parle d’une durée de deux à cinq ans pour parvenir à l’obtention des nouvelles caractéristiques sur toute la chaîne. Pour Nicole, il faut travailler fort aujourd’hui sans attendre de voir un résultat immédiat. Elle doit constamment se projeter 10 ans en avant pour être en mesure de créer dès maintenant ce qui sera recherché dans l’avenir. En concertation avec la Filière porcine coopérative, elle doit être à l’écoute des besoins pour cibler les bons objectifs de sélection.

Encourager la relève Dans le domaine de la génétique, il y a les généticiens quantitatifs, qui travaillent avec les statistiques et les bases de données, comme Nicole, et les généticiens moléculaires, qui travaillent directement avec l’ADN. À ce jour, la relève des généticiens quantitatifs est trop peu nombreuse. « Dans mon métier, on vit constamment dans l’incertitude, affirme Nicole : les probabilités que les parents ne transmettent pas les attributs biologiques recherchés aux descendants, les risques de consanguinité, qui causent le ralentissement des progrès de la sélection, et le manque de ressources pour l’obtention du matériel technologique qui facilite les tests. Une chose est certaine, on a besoin d’une relève forte, qui sera capable de composer avec cette incertitude et de voir plus loin afin de faire avancer la sélection en génétique animale! » Nous remercions Nicole Dion pour le temps qu’elle nous a consacré et lui souhaitons encore de nombreuses années au sein du réseau La Coop!


P r o d u c t i o n s v é g é ta l e s

Par Brigitte Lapierre, agronome

Conseillère spécialisée Plantes fourragères et conservateur d’ensilage La Coop fédérée Brigitte.lapierre@lacoop.coop

Bien conserver la qualité de son ensilage Le temps de l’ensilage de maïs arrive à grands pas, de même que celui des dernières coupes de luzerne. Il est donc opportun de se rappeler les grands principes pour réussir un ensilage de haute qualité et, surtout, pour bien le conserver!

Photos : La Coop fédérée Photo : a preciser

U

ne brève définition de l’ensilage pourrait être : méthode de conservation acide d’un aliment. Cette acidité est produite par des bactéries anaérobies et obtenue à partir de la fermentation lactique des sucres contenus dans la plante. La valeur alimentaire des ensilages dépend de façon importante de la valeur du fourrage à la récolte, du taux de matière sèche (MS) et de la qualité de la conservation, qui dépendra des conditions de réalisation du silo.

Pour une bonne conservation Il faut atteindre une anaérobiose rapide de la masse de fourrage, et cela est obtenu par : • Le hachage fin du fourrage • Le remplissage rapide du silo • Le tassement efficace Il est nécessaire d’obtenir une baisse rapide du pH. Le pH de stabilité (de 4 à 4,5, selon la MS) devra être atteint dans les sept jours. On l’obtient par une fermentation lactique importante qui, par ailleurs, stoppe la dégradation des protéines et inhibe les fermentations acétiques et butyriques qui se produisent à un pH plus élevé. L’acide lactique et, dans une moindre mesure, l’acide acétique sont de bons produits de fermentation. Les bactéries lactiques sont les espèces les plus tolérantes au pH acide. L’ensilage sera stable tant que l’état d’anaérobiose ne sera pas rompu.

Pourquoi doit-on obtenir rapidement un état d’anaérobiose? Parce que, sinon, les micro­ organismes aérobies (levures, moisissures) vont proliférer dans l’ensilage tant qu’il y aura un peu d’oxygène : une quantité aussi petite que 0,5 % est suffisante. Les microorganismes aérobies sont peu ou pas sensibles au pH. Une fois l’air disparu de l’ensilage, la fermentation démarre réellement. Beaucoup de micro­ organismes anaérobies peuvent proliférer dans l’ensilage. Les microorganismes anaérobies nuisibles, par exemple les entérobactéries, Clostridium et Listeria, sont tenus en échec par le pH plus ou moins acide en fonction de la MS. La protéolyse (la décomposition de la protéine en plusieurs morceaux) est aussi réduite par une baisse du pH et de l’humidité. Il y a donc, à ce point de vue, un avantage à avoir un ensilage moins humide. Par contre, un ensilage sec sera difficile à compacter et il peut contenir de l’air. De façon générale, un ensilage doit être assez humide pour assurer une bonne compaction et l’exclusion de l’air. En fait, il est nettement préférable d’avoir un ensilage plus humide que trop sec. La conservation des fourrages sous forme d’ensilage entraîne inévitablement des pertes. Par exemple, une partie de la protéine vraie est transformée (protéolyse) en protéine soluble, ce qui constitue une perte de qualité. De plus, une

SEPTEMBRE 2013 | Le Coopérateur agricole

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Ensilage non traité

partie des sucres fermentescibles est transformée en acides organiques, qui n’ont pas la même utilité pour les bactéries du rumen. Les additifs doivent permettre de minimiser les pertes qualitatives et quantitatives de l’ensilage.

Effets escomptés d’un bon additif d’ensilage • • •

Améliorer le recouvrement de matière sèche et d’énergie Améliorer la valeur alimentaire et la performance animale Assurer la rentabilité (rendement du capital investi) Un mythe persiste, à savoir que les additifs seraient utiles seulement lorsque les conditions sont mauvaises. C’est faux, car l’additif améliore les phénomènes naturels. Meilleure sera la régie, meilleur sera le résultat.

Qu’est-ce qu’un inoculant?

Photos : La Coop fédérée

Ensilage traité

40

Un inoculant est une ou des souches de bactéries qui ont été sélectionnées en vertu d’un ou plusieurs objectifs précis. À bien des égards, les lignées sélectionnées doivent être de beaucoup supérieures aux lignées d’occurrence naturelle. Les inoculants seront efficaces à condition de dominer la flore naturelle. On doit apporter plus de 100 000 unités formatrices de colonies par gramme (ufc/g) d’ensilage. Chaque lignée possède ses caractéristiques, ce qui distingue les produits. Pour que les lignées de bactéries présentes dans les inoculants soient efficaces dans l’ensilage, on doit combler leurs exigences. Celles-ci ne sont pas différentes de celles des bactéries d’occurrence naturelle. Il doit y avoir assez de sucres disponibles et un milieu sans air. D’ailleurs, ce n’est pas l’inoculant qui préserve l’ensilage, mais les produits de fermentation des bactéries. L’activité aérobie, lorsque l’ensilage n’est pas bien compacté, peut aller d’un peu de moisi à la caramélisation et même jusqu’à l’incendie! Il n’y a pas de défense contre l’air dans l’ensilage. La plupart des inoculants sont constitués de bactéries homofermentaires qui produisent uniquement de l’acide lactique (BAL). Une fermentation plus efficace, améliorant la récupération de MS et la performance animale, constitue le principal avantage des inoculants BAL. Les inoculants contenant des souches hétérofermentaires de Lactobacillus buchneri produisent de l’acide lactique et de l’acide acétique, qui réduisent la croissance des levures. La stabilité aérobie s’en trouve ainsi améliorée.

Le Coopérateur agricole | SEPTEMBRE 2013

On doit envisager l’utilisation des inoculants L. buchneri dans les cas où la stabilité aérobie est réelle ou appréhendée. Bien que les inoculants L. buchneri puissent fonctionner de la même façon avec les ensilages de luzerne et de graminées, la stabilité aérobie est plus problématique pour les ensilages contenant de grandes quantités d’amidon, comme ceux de céréales et de maïs. Coop-Sile II (pour l’ensilage d’herbes) contient des souches sélectionnées de Lactobacillus plantarum et de Pediococcus sp. (homofermentaires). Le Pediococcus dominera la fermentation dans les premières heures. Il est bien adapté aux pH élevés et aux températures fraîches. Il dominera rapidement les bactéries acétiques de l’ensilage. En peu de temps, le Lactobacillus prendra la relève et achèvera la fermentation. Ces souches osmotolérantes ont aussi une grande adaptabilité aux substrats et se développent bien, même dans les ensilages à teneur élevée en MS. Enersile5 (pour l’ensilage de maïs) contient deux souches sélectionnées de Lactobacillus plantarum aptes à concurrencer la flore naturelle pour améliorer la fermentation. L’utilisation d’Enersile5 permet d’obtenir une meilleure digestibilité de l’ensilage de maïs et une plus grande récupération de la MS. EnersileB (pour l’ensilage de maïs) est composé d’une souche de Lactobacillus buchneri (hétérofermentaire) spécifique et enregistré par La Coop fédérée. Ce produit est une culture de départ et doit être activé à la ferme avant l’utilisation.

Avantages d’un inoculant actif sur le plan métabolique : • Apport élevé de bactéries au moment de l’application • Bactéries en croissance, actives sur le plan métabolique Pour obtenir le meilleur résultat avec l’inoculant, il importe de le mélanger uniformément avec la récolte. Plusieurs types d’applicateurs sont sur le marché (application directement sur la fourragère ou à la mise en silo). Assurezvous d’acheter des produits enregistrés et bien documentés. Les inoculants doivent être utilisés correctement (produits viables, applicateur propre et bien étalonné, application uniforme). Et surtout, lisez les étiquettes des différents produits afin d’être certain qu’ils correspondent à vos besoins!


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Au moment de l’entrevue, en juillet, deux lignées de poules étaient en élevage à la ferme. La Shaver White, dont le cycle se caractérise par une productivité élevée en début de ponte, suit davantage la courbe de la charte avec l’âge. La Bovan White, elle, moins spectaculaire en début de ponte, montre par ailleurs une persistance plus soutenue. La conversion alimentaire tout particulièrement basse des oiseaux de la Ferme G. L. Gosselin est un des éléments clés de son succès.

Du calme, du calme et encore du calme. Gérald est très tendre avec ses oiseaux, qu’il manipule avec soin et doigté. En retour, ils produisent bien au-delà des moyennes. Les troupeaux de la Ferme G. L. Gosselin pondent systématiquement entre 20 et 24 œufs de plus que la charte année après année. Sur un simple calendrier, Gérald note quotidiennement, de multiples informations : températures, consommation d’eau, consommation de moulée.


Simplicité volontaire pas ordinaire Texte et photos de Patrick Dupuis, agronome

Gérald Gosselin n’est pas un réel adepte de cette philosophie qui propose un mode de vie plus sobre. Dans son cas, il s’agit plutôt de faire valoir qu’il s’appuie sur un système simple et efficace pour gérer son troupeau de 14 000 pondeuses d’œufs de consommation. Ses résultats d’élevage, hors du commun, en témoignent.

É

tonnamment, Gérald ne tient pas de registres à proprement parler. Il note tout, quotidiennement, sur de bons vieux calendriers : température ambiante, températures maximales et minimales – à l’extérieur comme à l’intérieur du bâtiment –, consommation d’eau, consommation de moulée. Tout est rigoureusement compilé. Ses archives d’élevage remontent à 1991, année au cours de laquelle il a repris en main la ferme de ses parents. Il ne lui faudrait que quelques minutes pour vous dire, par exemple, quelle température il faisait à l’extérieur de son bâtiment le 23 juillet 1994. De même que la consommation d’eau ou tout autre information dont il prend note. Guy Massé, expert-conseil avicole à La Coop des Bois-Francs, enregistre, à l’aide de l’application Pro-ponte, les courbes de consommation et de production des troupeaux de l’éleveur de Plessisville. Les données qu’il recueille en disent long : 324 œufs par poule entrée, à 70 semaines d’âge. La charte de production, elle, indique 304. « Ses troupeaux pondent systématiquement entre 20 et 24 œufs de plus que la charte année après année », dit Guy Massé, qui conseille l’éleveur depuis 13 ans. Côté consommation de moulée, même constat. Les poules ingurgitent chacune entre trois et cinq grammes de moins de moulée

par jour que les valeurs dictées par la charte. « À trois grammes par jour, cela fait quelque 15 tonnes d’aliments en moins par année », précise Guy. Bref, les poules de la Ferme G. L. Gosselin, propriété de Gérald et de son épouse, Louise, produisent plus et consomment moins. Eugene Fridman, représentant de l’entreprise ISA Hendrix Genetics, qui approvisionne en pondeuses l’élevage de Gérald par l’entremise du réseau La Coop, est lui-même subjugué – et ravi. « Gérald et Louise sont allés chercher le maximum de ce que la poule peut donner », dit-il. Guy Massé tient à jour d’autres données tout aussi pertinentes pour la réussite de l’élevage. « La pesée régulière des œufs permet d’assurer que leur grosseur est adéquate, un élément de première importance pour la santé des poules et la qualité de la coquille, indique-t-il. Les œufs extra gros ne sont pas plus avantageux que les gros, car ils ne sont pas payés plus cher, alors qu’ils nécessitent une consommation de moulée plus importante. Sans compter que la coquille de ces œufs est plus mince et plus fragile. » La pesée des poules est, de même, absolument essentielle à la bonne marche de l’exploitation. Cinq cages, contenant chacune six poules, sont pesées à intervalles réguliers. « Au début de

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la ponte, on les pèse toutes les deux semaines, indique Gérald, pour faire les ajustements nécessaires dans la consommation d’aliments. Puis, on espace les pesées à mesure que le troupeau vieillit. » Très flexible, le programme alimentaire s’adapte aux conditions et besoins particuliers du troupeau. Selon l’éleveur, les conseils de Guy lui font jeter un regard neuf sur son élevage. « Il voit des choses que je ne vois pas, dit-il. Ça permet de prévenir les problèmes et d’apporter les correctifs nécessaires. » « Gérald ne se gêne pas pour m’appeler, fait savoir Guy. On échange beaucoup. Il est toujours prêt à expérimenter de nouvelles façons de faire pour améliorer la performance de son élevage. On a entre autres introduit des enzymes dans la moulée, il y a quelques années, ce qui a permis de diminuer la consommation tout en haussant la production. Gérald vise le maximum de rende­ ment avec un minimum d’investissement. »

De 5000 à 14 000 poules C’est en 1965 que le poulailler de Ferme G. L. Gosselin a été construit. Le père de Gérald y élevait alors 5000 poules en parquet, sur deux étages. C’était tout ce que le bâtiment pouvait contenir. Vingt-six ans plus tard, quand Gérald en devient propriétaire, il y élève toujours 5000 oiseaux, cette fois logés dans des cages au sol. En 1993, il installe une première série de rangées de cages superposées, puis, en 1998, tout le bâtiment en est équipé. En plus de Louise, qui a la délicate et importante responsabilité de ramasser quotidiennement les œufs, son frère Denis, mécanicien de formation, et sa fille, Amélie, lui prêtent aujourd’hui main-forte. Une suspension des transactions de quota dans la production d’œufs de consommation empêche pour le moment tout projet de vente ou d’expansion de troupeau. « Un comité a été mis en place pour réévaluer la portée du système centralisé de gestion des quotas, explique Denis Frenette, directeur de la production et de la recherche à la Fédération des producteurs d’œufs de consommation du Québec. Les producteurs d’œufs auront sous peu à décider d’une nouvelle façon de faire pour assurer que le quota se négocie à prix raisonnable et qu’il est accessible à tous. » À 60 ans, Gérald – qui représente la quatrième génération de sa famille à s’établir à la ferme – et Louise songent sérieusement à la relève. Leur fille, encore jeune et aux études, réfléchit à son avenir. Leurs deux garçons ont opté pour une carrière hors du secteur agricole. « Même s’il nous reste encore, à Louise et à moi, plusieurs bonnes années de production, il faut nous pencher sur cette étape importante de l’entreprise. »

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Qui n’avance pas régresse Ce n’est évidemment pas le cas de Gérald. Son entreprise, bien que d’apparence modeste, cache de nombreuses petites innovations qui améliorent son quotidien et la productivité de son troupeau. Son attitude y est aussi pour beaucoup. La nécessité n’est-elle pas la mère de l’invention? S’il manque de moulée dans les silos, la vis tourne dans le vide et, du coup, fait allumer une lumière qui en avise Gérald. Des lumières s’allument également lorsque survient un manque d’eau. (1-2)

1

2

Si quelqu’un pénètre dans le bâtiment lorsque Gérald est occupé dans la section d’élevage, des lumières s’allument pour l’alerter. Une mesure de biosécurité toute simple. (3) Des balances installées sur les silos de moulée permettent de mesurer avec précision la consommation du troupeau.

3

Le bâtiment comporte plus de capacité de ventilation que celle dictée par les normes. Résultat : en période de canicule, les poules continuent de s’alimenter et de pondre dans le plus grand confort. La largeur inhabituelle entre les rangées de cages – un peu plus de 2 mètres (7 pieds) – assure une bonne circulation de l’air.

4

Deux outils de sa conception : des supports adaptés à la pesée des œufs et des poules. Amélie, la fille de Gérald et Louise, participe activement aux travaux de la ferme. (4-5) Un ruban adhésif réfléchissant, installé sur le collecteur d’œufs des rangées du haut, permet à Gérald de voir aisément s’il y a eu ponte ou non. (6)

5

Un solide marchepied a été installé au bas des cages pour faciliter l’accès aux rangées supérieures. (7) 6 Afin de ne pas effrayer les poules lorsqu’il effectue des travaux qui demandent des mouvements brusques et répétés – balayer l’allée, par exemple –, Gérald éteint les lumières et allume quelques ampoules de teinte bleutée. (8) Pour se débarrasser d’un problème de tensions parasites qui gênait sérieusement l’abreuvement des poules, l’éleveur a installé un fil de cuivre, rattaché à une mise à la terre, dans toutes les conduites d’eau. Un compteur est installé à la sortie du système de traitement de l’eau du bâtiment, avant qu’elle ne soit acheminée à la fosse. Cela permet de réagir rapidement à toute panne du système.

7

8

Guy Massé suit de près tous les paramètres de production et de santé du troupeau.


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Dossier Technologie agricole

La technologie façonne u L’arrivée du GPS est une des plus grandes révolutions technologiques en agriculture depuis que les tracteurs ont remplacé les chevaux, au début des années 1920. En réduisant le nombre de passages des tracteurs, semoirs, épandeurs, pulvérisateurs sur des millions d’hectares, cette invention peut avoir un effet sur le portefeuille des agriculteurs grâce à des économies d’engrais, de pesticides et de carburant. Et elle est un fabuleux toast à la santé des rivières et de l’environnement!

À

Texte et photos de Nicolas Mesly

l’aide des systèmes de dosage automa­­tique, le GPS transforme aussi les semoirs ou les pulvérisateurs en engins d’agriculture de précision : « La bonne dose, au bon endroit, au bon moment. » Installés sur les moissonneuses-batteuses, les capteurs de rende­ ment permettent de dresser des cartes sur les zones les plus ou les moins productives des champs. D’autres capteurs de mesure de la chlorophylle des plantes ou de la matière organique contenue dans le sol renchérissent l’information. Au moyen de cette quincaillerie sophistiquée, céréaliers et maraîchers peuvent dorénavant gérer les zones d’un champ, un peu comme un producteur laitier gère chacune de ses vaches. Ce dernier nourrit ses bêtes en fonction du volume de production, du taux de protéines du lait, détecte une maladie en se basant sur le compte de cellules somatiques, etc. Son robot de traite lui fournit assez d’information pour tapisser tous les murs de l’étable. Fabricants d’équipement agricole, sociétés de consultants, institutions financières, ils sont nombreux à tenter de mettre au point des logiciels

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capables d’interpréter ces milliards d’octets pour faciliter une meilleure gestion de la ferme. Très bientôt, un producteur pourra entièrement gérer son entreprise à partir de son téléphone intelligent. Déjà, il peut prendre et transmettre une photo d’un insecte ou d’une plante malade dans son champ de céréales ou de pommes de terre. Et dans les minutes qui suivent, recevoir une prescription de son conseiller assis dans un bureau à des kilomètres de la ferme. Tout comme la télémédecine, la téléagronomie est née! L’évolution foudroyante des technologies, y compris celle de la communication sans fil, va redéfinir le métier d’agriculteur comme celui d’agronome1. Mais plusieurs freins bloquent l’adoption massive de l’agriculture de précision, dont le coût des systèmes GPS et les connaissances agronomiques. Malgré cela, les astres semblent alignés pour qu’on franchisse ce passage. Assistera-t-on à la naissance d’une nouvelle planète agricole? 1

La ferme de l’avenir ressemblerait à cette vidéo produite par John Deere : www.youtube.com/watch?v=jEh5-zZ9jUg. À bien des égards, la technologie présentée est déjà utilisée sur le terrain.


Les cartes de rendement permettent aux producteurs d’affiner leur gestion des champs en choisissant des cultivars en fonction du potentiel de la terre et en appliquant des intrants à taux variable. Très bientôt, ils pourront gérer toute leur entreprise à partir d’une tablette ou d’un téléphone intelligent.

Isabelle Brouillette et Pierre-Luc Brouillette

une nouvelle planète agricole Isabelle Brouillette : dans l’œil d’un satellite « Les cartes par zones de gestion de mes terres me permettent de prioriser les travaux aux champs et de mieux administrer la ferme », dit Isabelle Brouillette. Depuis trois ans, la Ferme Jam-Mi-Li, à Joliette, est dans l’œil d’un satellite. Deux fois par été, l’engin photographie le développement des cultures des champs de soya, de maïs et de blé. Aucun des 283 hectares de l’entreprise n’échappe à cet espion situé dans l’espace : zones trouées, uniformes, mal semées. En un coup d’œil, la productrice peut déterminer les zones les plus ou les moins productives de ses champs par la couleur des cartes. « Rouge, c’est un signal d’alarme! » dit-elle. Attablée au bureau de la ferme, un ancien parc d’engraissement de 2000 bœufs, Isabelle Brouillette examine les cartes de ses champs en compagnie de Pierre-Luc Brouillette (aucun lien de parenté), conseiller en agriculture durable à La Coop Profid’Or. « Ces cartes donnent une vue d’ensemble de la santé des champs. Et elles permettent de détecter les zones problématiques que l’on ne soupçonnerait pas au sol », dit-il. Une fois les zones rouges détectées, l’enquête sur le terrain commence. Les causes de baisse de rendement des cultures peuvent être nombreuses. Mais les cartes provenant du ciel aident à cibler les bobos. Est-ce

un problème de maladie? Est-ce un problème de structure du sol? De compaction? De drains bouchés? Ou de fertilité? Les problèmes peuvent varier d’un champ à l’autre et même d’une zone de champ à l’autre. Cette carte va faciliter l’échantillonnage des analyses de sol, l’analyse du nivellement, le drainage ou encore l’application de semis ou de fertilisation à taux variable. Mais pour mieux comprendre « les zones rouges », il faut que le satellite-espion travaille à long terme, dit Pierre-Luc Brouillette. « L’année dernière, on a eu un printemps et un été secs. Cette année, les champs sont noyés. C’est impor­ tant de voir comment la terre se comporte dans des conditions météorologiques opposées. L’historique des champs nous permet d’affiner les diagnostics et de voir si un problème est récurrent », dit-il. Les cartes de zones de gestion permettent aussi d’élaborer des cartes de rendement économique. Celles-ci incorporent les coûts de production et le prix de vente des grains. « Je vois immédiatement où sont les zones les plus ou les moins rentables », dit Isabelle Brouillette, une femme d’affaires aguerrie. Celle-ci cogérait une entreprise de construction avec son père, décédé tragiquement il y a sept ans. L’entrepreneur s’était lancé dans l’élevage de bœufs de boucherie « pour

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Technologie agricole

Caractéristiques des différents systèmes GPS GPS

DGPS

WASS

RTK

3m

1m

1m

2 cm

Satellites

Satellites Garde côtière

Satellites Base au sol

Satellites Antenne RTK radio Réseau antenne cellulaire

15 à 20 cm entre chacun des passages +- 1 m répétable

15 à 20 cm entre chacun des passages

2 cm entre chacun des passages

+- 1 m répétable

2 cm répétable d’année en année

Échantillonnage de sol Contours de champ Guidage Autoguidage Semis Fertilisation

Échantillonnage de sol Contours de champ Guidage Autoguidage Microtopographie Nivellement Semis Fertilisation

Les systèmes GPS seront plus ou moins précis en fonction des besoins. Leur prix oscille entre 1000 et 45 000 $.

Omnistar 7 à 12 cm entre chacun des passages +-20 cm répétable

(Source : Alain Brassard, La Coop fédérée)

Échantillonnage de sol

Échantillonnage de sol Contours de champ Guidage Autoguidage Semis Fertilisation

réaliser un rêve ». Sa fille gère aujourd’hui les deux entreprises, sans compter sa famille, deux garçons âgés de 6 et 10 ans. Cet accès aux cartes de rendement et les services-conseils de La Coop Profid’Or « sont un moyen économique de faire de l’agriculture de précision », juge Isabelle Brouillette. L’entrepreneure a abandonné l’élevage de bœufs, une décision d’affaires, pour se consacrer uniquement à la culture. Et pour ne pas avoir à investir dans de la coûteuse machinerie, elle fait faire ses pulvérisations et ses battages à forfait. Lancé en 2011, ce service clés en main de « cartes de rendement – services-conseils » permet de « démocratiser la technologie », estime Alain Brassard, conseiller spécialisé en agriculture de précision à La Coop fédérée. Tous les producteurs ou entrepreneurs à forfait ne possèdent pas une moissonneuse-batteuse équipée de capteurs de rendement géoréférencés. Ces capteurs peuvent facilement coûter 20 000 $ et la rapidité du progrès technologique les rend désuets en quelques années, selon lui. « Dans plusieurs champs, les cartes de rendement élaborées grâce aux photos satellite ont été comparées avec celles produites à partir d’une

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moissonneuse-batteuse équipée d’un capteur de rendement géoréférencé. Le résultat s’est avéré très similaire », dit-il. De plus, croit Alain Brassard, la grande majorité des producteurs ne calibrent pas adéquatement leur capteur de rendement. Et surtout, ils n’utilisent pas à leur plein potentiel l’information fournie par ce capteur. Le coût annuel du service offert par le réseau La Coop varie entre 900 et 1200 $ selon la superficie de la ferme. En tout, plus de 100 000 hectares situés dans la plaine du SaintLaurent, de la frontière ontarienne jusqu’à Rivièredu-Loup, sont scrutés à la loupe. Mais à partir de cette année, ce service est offert dans toute la province. À la Ferme Jam-Mi-Li, le travail d’espionnage du satellite commence à porter ses fruits. Isabelle Brouillette et Pierre-Luc Brouillette sont en train d’examiner avec attention les cartes de zones de gestion lorsque Sylvain Rocheleau, le gérant de la ferme, fait irruption dans le bureau. Et il prédit : « Le champ Lafortune, que l’on a nivelé l’année dernière, eh bien je m’attends à pratiquement le double de rendement à la prochaine récolte de maïs. » Quelque part, il faut remercier le ciel.


Danny Messier à bord de sa pulvérisatrice automotrice. Bientôt, au lieu d’avoir plusieurs écrans d’ordinateur pour commander différentes machines dans une cabine, il n’y aura qu’un seul écran GPS, permutable d’un tracteur à l’autre. Il n’est pas exclu que ce soit une tablette iPad ou même un téléphone intelligent.

Danny Messier :

le patenteux de système GPS Le Québec agricole a été fortement arrosé de la mi-mai à la fin juin 2013, une saison parmi les plus exécrables. Dans de telles conditions, il faut jouer contre la montre pour réaliser des travaux aux champs. « Le système GPS nous a permis d’appliquer de l’azote avec précision, de jour comme de nuit. En 48 heures, avec deux tracteurs, on en a appliqué 50 000 gallons sur 607 hectares de maïs. Il y a 10 ans, ça nous aurait pris plus d’une semaine », raconte Danny Messier. Ce producteur de Saint-Pie de Bagot cultive 809 hectares de terres familiales, réalise des semis et de l’épandage d’azote à forfait sur 1456 hectares, sans compter des activités de pulvérisation sur 3642 hectares. Rapidité d’exécution, précision, meilleure gestion des intrants, Danny Messier ne jure plus que par le GPS. « Le GPS, c’est débile! Si tu l’utilises bien. » Son initiation remonte à 1998, à l’achat d’une moissonneuse-batteuse équipée d’un capteur de rendement géoréférencé. Les cartes de ses champs qu’il obtient grâce à cette technologie naissante lui donnent une bonne idée des zones les plus et les moins productives. Et il entreprend les correctifs de nivellement et de drainage des terres. L’année suivante, il équipe un tracteur d’un système GPS avec guidage manuel pour la

pulvérisation. Et en 2007, il équipe un tracteur d’un système de guidage automatique. Fini les rangs de maïs semés en zigzag et les chevauchements. Aujourd’hui, les six tracteurs de son entreprise sont tous équipés d’un système GPS avec guidage automatique, « ce qui enlève un formidable stress sur les épaules du conducteur. Quand il n’y a pas de bogues ou de pannes! » dit-il. Il achète tous ses tracteurs d’occasion, âgés de deux à quatre ans, avec 800 à 2500 heures sous le capot, et il prolonge leur vie utile à plus de 10 000 heures. « Je préfère investir dans la technologie à taux variable que dans la machinerie neuve. Ce n’est pas long que tu mets 50 000 $ sur un semoir », dit-il. Ce diplômé en grandes cultures de l’ITA de Saint-Hyacinthe (1994) est devenu un patenteux de haute technologie. Comment? En suivant des cours d’anglais, pour mieux éplucher les manuels d’instructions des appareils vendus sur le marché. Il a ainsi équipé son semoir usagé de commandes GPS d’engrais liquides. Il s’agit de petites boîtes noires remplies de fils électriques qui agissent comme un système nerveux. Celui-ci règle avec précision la dose d’engrais azotée déposée près de la semence de maïs et la dose de démarreur liquide déposée sous le grain. Prochaine étape : doter le semoir d’une commande de pression

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Danny Messier dit ne pas utiliser moins d’intrants sur ses terres. Mais il bichonne celles qui sont plus productives et réduit ses applications dans les champs qui le sont moins. En cette journée venteuse, le producteur ajoute un produit pour alourdir les gouttelettes lors de l’application de Roundup, afin de ne pas arroser le champ de soya voisin. Avec la venue de l’agriculture de précision, Danny Messier croit que le Québec devrait s’inspirer des États-Unis pour redéfinir sa politique agroenvironnementale. « Le Québec a une approche punitive. Alors que les États-Unis récompensent financièrement les producteurs qui ont de bonnes pratiques de conservation », croit-il.

pneumatique pour semer les grains à la profondeur désirée selon la texture du sol. Ces commandes sont toutes liées à l’écran GPS, un ordinateur situé dans la cabine du tracteur qui tient lieu de cerveau. Et chaque machine – semoir ou pulvérisateur, par exemple – équivaut à un disque dur logé dans cet ordinateur. « C’est un peu plus compliqué que de programmer la machine vidéo du salon », dit Danny Messier, sourire en coin. Son tout dernier bricolage : la conversion d’un vieil épandeur d’engrais, âgé d’une

Jean-François Messier conduit le vieil épandeur d’engrais converti en applicateur moderne et à taux variable de potasse ou de ray-grass.

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trentaine d’années, en un applicateur moderne et à taux variable de potasse ou de ray-grass. L’engin est calibré pour épandre 28 kg/ha (62 lb/ha) de ray-grass et entre 84 kg/ha et 875 kg/ha de potasse. Danny Messier insiste : une machine mal calibrée sème de l’argent aux quatre vents. Le patenteux estime le coût de son épandeur maison à 7500 $. Neuf, selon lui, il vaudrait près de 60 000 $. « La technologie, oui, mais pas à n’importe quel prix », conclut-il.


Les tracteurs cultiveront-ils seuls les champs d’ici 15 à 25 ans? Dans une vidéo diffusée sur YouTube1, on voit un tracteur tirer un semoir à maïs. Mais la cabine est vide! Le producteur, lui, est confortablement assis sur une chaise au bout de son champ. Bouteille d’eau en main, il regarde sa machi­­nerie robotisée effectuer toute seule un virage juste en face de lui. En tournant, le tracteur a soulevé le semoir, avant de lui faire toucher terre à nouveau pour reprendre le semis. Les fabricants mettent rapidement au point l’autopilotage par GPS du parc de machinerie agricole. Pour pallier un manque criant de maind’œuvre, d’une part. Et pour enlever du stress au conducteur, de l’autre. Conduire un tracteur ou une moissonneuse-batteuse de 10 à 12 heures par jour n’est pas de tout repos. Mais le jour où l’agriculture se fera sans humain n’est pas pour demain. Pour des raisons de sécurité, entre autres : si la machine devient folle, comment l’arrête-t-on? Et pour des raisons juridiques. « En cas d’accident, qui serait tenu responsable? Le producteur? Le concessionnaire? Le fabricant? » demande Josué Hétu, consultant chez Lagüe/John Deere. Chose certaine, les fabricants planchent sur l’autonomie et une meilleure communication entre les machines. Par exemple, à partir de sa moissonneuse-batteuse, un producteur pourra prendre la commande d’un tracteur et de son chariot à grains pour y transborder du maïs ou du soya sans crainte de collision, et ce, sans s’arrêter ni ralentir. La précision des systèmes GPS, au centimètre près, fait que l’opération se fera en respectant les distances sécuritaires entre les machines. Cette technologie de commande totale d’équipement sera offerte au Québec dès cet automne. À l’avenir, à partir d’un tracteur ou d’une moissonneuse « maître », un producteur pourra faire fonctionner plusieurs engins. Sous la pression réglementaire, les fabricants ont mis les bouchées doubles pour concevoir des moteurs diésels ultrapropres. Ces mêmes

fabricants mettent au point des moteurs fonctionnant avec des carburants de rechange au coûteux et polluant pétrole. CASE mise sur le biodiésel fabriqué avec du soya. La société compte aussi substituer à l’huile actuelle un produit à base de soya pour actionner les systèmes hydrauliques. « Nous mettons au point un tracteur muni d’un moteur à hydrogène destiné au marché européen », indique pour sa part Abe Hughes, représentant de New Holland. D’ici 10 ou 15 ans, il n’est pas impossible de voir carburer des tracteurs à l’électricité! Tous les fabricants s’entendent pour sonner le glas du gigantisme des tracteurs, des semoirs et des moissonneuses-batteuses. Ceux-ci ont atteint leurs limites, en raison des problèmes de compaction du sol. Les futures machines seront plus légères et plus rapides. Le but : effectuer un maximum de travail dans un laps de temps très court sur de plus grandes superficies. Cette contrainte du temps est exacerbée par les changements climatiques, car les périodes de beau temps pour semer, arroser ou récolter sont irrégulières et imprévisibles. Toutes ces opérations sont déjà une course contre la montre, avec comme enjeu la rentabilité de l’entreprise. Les fabricants promettent aussi que le futur parc de machinerie agricole sera offert à un prix abordable. Peu importe la couleur de l’équipement, il reste fabriqué par l’homme. Combien coûtera la pièce sophistiquée défectueuse? Combien de temps prendra la réparation, vu qu’une panne survient toujours au mauvais moment? C’est là qu’intervient la révolution du transfert de données sans fil. Certains fabricants offrent déjà, par l’entremise de leurs concessionnaires, un service d’entretien préventif du parc de machinerie de leurs clients. En ayant accès à l’ordinateur de l’engin, le technicien peut récupérer les dossiers de diagnostics et repérer les anomalies, ce qui permet d’éviter de coûteuses réparations. À suivre. u

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www.youtube.com/watch?v=zU4liQvrcm4

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Technologie agricole

Selon le Pr Viacheslav Adamchuk, le prix de la technologie GPS va diminuer pour qu’elle soit davantage accessible aux plus petites fermes. Il importe pour les agriculteurs, dit-il, de bien choisir les systèmes GPS en fonction de leurs besoins et de bien calibrer leur machinerie. Mal calibrée, un pulvérisateur nécessite deux fois plus d’eau.

Le Québec est-il en retard en matière d’agriculture de précision? Diplômé en ingénierie de l’École nationale d’agronomie d’Ukraine et titulaire d’une maîtrise et d’un doctorat de l’Université Purdue, en Indiana, aux États-Unis, le professeur Viacheslav Adamchuk a enseigné pendant 10 ans l’agriculture de précision dans les grandes cultures à l’Université du Nebraska, où il faisait également partie du service d’extension en la matière auprès des agriculteurs. En 2010, il s’est joint au Département de génie agricole du Campus Macdonald (Université McGill). Le Coopérateur l’a rencontré. Le Coopérateur agricole Où se situe le Québec dans l’adoption de techniques d’agriculture de précision? Viacheslav Adamchuk Un des premiers éléments de l’agriculture de précision est le drainage des terres. Le Québec est un des premiers endroits en Amérique du Nord à avoir soulevé ce problème. Heureusement, car il a été pas mal arrosé en 2013! CA Y a-t-il un retard par rapport aux États-Unis? VA Oui, sur le plan des pratiques de conservation du sol, c’est-à-dire la culture sans labour. Au Nebraska, 80 % des producteurs cultivent sans labour, dont 30 % en semis direct. Au Québec, selon un sondage de 2007, 38 % des producteurs pratiquent une forme de travail réduit du sol. C’est dire que 62 % des producteurs québécois labourent leurs champs, une pratique désuète reconnue pour causer de l’érosion et de la pollution. CA Y a-t-il des raisons à cela? VA Oui. Les fermes québécoises produisent en majorité des animaux, sans grand volume de céréales. Par contre, les céréaliers et maraîchers québécois adoptent l’agriculture de précision. En ce sens, le Québec se compare plus aux États du Vermont et de New York. CA L’agriculture de précision va-t-elle changer le métier d’agriculteur? VA Oui. Elle va faire de l’agriculteur un chef d’entreprise, au même titre qu’un propriétaire de magasin à grande surface, surtout sur le plan de la traçabilité des produits. Ce dernier gère avec précision l’origine de ses produits, ses stocks et ses expéditions par rayon, ses employés, son parc de camions, etc.

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Le Coopérateur agricole | SEPTEMBRE 2013


La technologie défie les connaissances agronomiques

Les freins à l’agriculture de précision

« Il y a un fossé entre la quincaillerie technologique et les connaissances agronomiques », dit Nicolas Tremblay, président de la Commission de la chimie et de la fertilité des sols et responsable du Guide de référence en fertilisation, du CRAAQ.

Selon une étude publiée en 20101, le taux d’adoption des technologies d’agriculture de précision est de 70,2 % dans les plus grandes fermes du Québec. Parmi les freins à son développement :

Au premier chef, le spécialiste en régie et en nutrition des cultures d’Agriculture et Agroalimentaire Canada remet en question les connaissances actuelles sur l’application de l’azote, engrais vital pour faire pousser la nourriture sur le globe. « On a toujours cru que plus il y avait de matière organique dans un sol, plus il y avait d’azote disponible pour les plantes. Or il y a des situations où c’est complètement l’inverse », dit le chercheur.

• le coût de l’équipement GPS et de ses composantes pour les agriculteurs;

« On dispose aujourd’hui de technologies précises, mais si les recommandations ne sont pas adéquates pour ce niveau de précision, on peut manquer le train! » dit Athyna Cambouris, présidente de la Commission sur la géomatique et l’agriculture de précision (CGAP) et chercheuse en agriculture de précision et fertilisation des agrosystèmes à Agriculture et Agroalimentaire Canada. Outre la texture du sol, le climat influence la disponibilité de l’azote selon que l’année est pluvieuse ou sèche. « Il faut savoir dans quelles conditions climatiques notre champ baigne pour mieux comprendre la vie du sol et les besoins des plantes ». Les deux chercheurs planchent sur de nouvelles grilles de fertilisation du CRAAQ de concert avec le MAPAQ. Avec l’introduction de l’agriculture de précision, au lieu de se fonder sur une moyenne d’application hétérogène, les recommandations vont plutôt tendre au « cas par cas ». La présidente de la CGAP1 organise la tenue d’un colloque sur l’agriculture de précision le 25 novembre 2014 à Victoriaville. Il réunira des experts en géomatique (mariage des sciences de la terre et de l’informatique), en chimie des sols et en agrométéorologie ainsi que des agriculteurs. ________________________ 1 Athyna Cambouris travaille également à un projet de formation continue en agriculture de précision de concert avec l’Ordre des agronomes du Québec.

• le fossé entre la quincaillerie technologique et les connaissances agronomiques; • l’énorme quantité d’information à traiter de façon intelligible pour l’agriculteur; • le manque de formation en agriculture de précision dans les établissements québécois d’enseignement (universités, cégeps et ITA) pour les agronomes et les techniciens; et • le manque de soutien de l’État pour réaliser une transition vers l’agriculture de précision. ________________________ 1 « Les facteurs qui influencent l’adoption des technologies d’agriculture de précision des agriculteurs au Québec », mémoire de maîtrise, Jonatan Grimaudo, HEC Montréal, janvier 2010

Liste de sites Web en agriculture de précision Precision Ag : precisionag.com AgTalk : newagtalk.com Precision Pays : precisionpays.com ACES Precision Ag : alabamaprecisionagonline.com

Avis aux producteurs sur l’utilisation responsable des caractères Monsanto Company est membre du groupe Excellence Through StewardshipMD (ETS). Les produits de Monsanto sont commercialisés conformément aux normes de mise en marché responsable de l’ETS et à la politique de Monsanto pour la commercialisation des produits végétaux issus de la biotechnologie dans les cultures de base. L’importation de ce produit a été approuvée dans les principaux marchés d’exportation dotés de systèmes de réglementation compétents. Toute récolte ou matière obtenue à partir de ce produit ne peut être exportée, utilisée, transformée ou vendue que dans les pays où toutes les approbations réglementaires nécessaires ont été accordées. Il est illégal, en vertu des lois nationales et internationales, d’exporter des produits contenant des caractères issus de la biotechnologie dans un pays où l’importation de telles marchandises n’est pas permise. Les producteurs devraient communiquer avec leur négociant en grains ou acheteur de produit pour confirmer la politique de ces derniers relativement à l’achat de ce produit. Excellence Through StewardshipMD est une marque déposée de Excellence Through Stewardship. VEUILLEZ TOUJOURS LIRE ET SUIVRE LES DIRECTIVES DES ÉTIQUETTES DES PESTICIDES. Les cultures Roundup ReadyMD possèdent des gènes qui leur confèrent une tolérance au glyphosate, l’ingrédient actif des herbicides RoundupMD pour usage agricole. Les herbicides Roundup pour usage agricole détruiront les cultures qui ne tolèrent pas le glyphosate. La technologie du traitement de semences AcceleronMD pour le maïs est une combinaison de quatre produits distincts homologués individuellement qui, ensemble, contiennent les matières actives métalaxyl, trifloxystrobine, ipconazole et clothianidine. La technologie du traitement de semences AcceleronMD pour le canola est une combinaison de deux produits distincts homologués individuellement qui, ensemble, contiennent les matières actives difénoconazole, métalaxyl (isomères M et S), fludioxonil, thiaméthoxam et Bacillus subtilis. Acceleron et le logoMD, AcceleronMD, DEKALB et le logoMD, DEKALBMD, Genuity et le logoMD, les symboles Genuity, GenuityMD, Refuge Intégral et le logoMD, Refuge IntégralMD, Roundup Ready 2 Technologie et le logoMC, Roundup Ready 2 RendementMC, Roundup ReadyMD, Roundup TransorbMD, Roundup WeatherMAXMD, RoundupMD, SmartStax et le logoMD, SmartStaxMD, TransorbMD, VT Double PROMD, YieldGard VT Chrysomèle/RR2MC, YieldGard Pyrale et le logo et YieldGard VT TripleMD sont des marques de commerce de Monsanto Technology LLC. Utilisation sous licence. LibertyLinkMD et le logo de la goutte d’eau sont des marques de commerce de Bayer. Utilisation sous licence. HerculexMD est une marque déposée de Dow AgroSciences LLC. Utilisation sous licence. Respectez Les Refuges et le logo est une marque déposée de l’Association canadienne du commerce des semences. Utilisation sous licence. ©2013 Monsanto Canada Inc. Avant d'ouvrir un sac de semence, vous devez lire, comprendre et

RESPECTEZ REFUGES

LES

Semer des refuges. Préserver la technologie.

MD

Urban & Co. Inc.

905-403-0055

Date: June 27/2013

Production Artist: Sheri

App: Indd CS5

accepter les pratiques d'utilisation responsable, incluant les règles applicables aux refuges pour la gestion de la résistance des insectes, des caractères biotechnologiques exprimés dans la semence, tel que stipulé dans l'Entente de gestion responsable des technologies de Monsanto que vous signez. En ouvrant le sac et en utilisant la semence qu'il contient, vous acceptez de vous conformer aux principes d'utilisation responsable en vigueur.

SEPTEMBRE 2013 | Le Coopérateur agricole

Due Date: ?

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Réflexion

Les excès d’azote épandus dans le monde proviennent principalement des cultures de blé, de riz et de maïs dans les exploitations de Chine, d’Inde et des États-Unis.

Agriculture de précision et sécurité alimentaire Préoccupations mondiales, solutions globales Photo : Université d’État du Colorado

Chaque année, 105 millions de tonnes d’azote sont épandues sur les sols agricoles dans le monde. Pourtant, 65 millions ne sont pas utilisées par les plantes. Par Patrick Dupuis, agronome

R Rajiv Khosla est professeur d’agriculture de précision à l’Université d’État du Colorado

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ajiv Khosla est professeur d’agriculture de précision à l’Université d’État du Colorado, boursier du prestigieux Jefferson Science Fellowship Program – qui l’a amené à travailler au Département d’État sur la politique alimentaire internationale des États-Unis – et ex-président de la Société internationale d’agriculture de précision. Ce scientifique de réputation mondiale est convaincu que l’agriculture de précision peut grandement contribuer à accroître les rendements et la rentabilité des cultures partout sur la planète, et aider, par le fait même, à résoudre les problèmes de faim dans le monde tout en préservant l’environnement. La sécurité alimentaire, la dégradation de l’environnement, les changements climatiques de même que la conservation de l’eau et de l’énergie

Le Coopérateur agricole | SEPTEMBRE 2013

sont au cœur des préoccupations de toutes les économies du globe. Comment feront-elles face à ces enjeux? L’agriculture de précision fera partie de l’arsenal qu’il sera nécessaire de déployer, croit le Pr Khosla. Pour lui, l’agriculture de précision s’exprime sous le vocable des cinq R (right input, right time, right amount, right place, right manner), que l’on peut traduire librement par « le bon produit, appliqué au bon moment, en bonne quantité, au bon endroit et de la bonne façon ». Bref, une agriculture écologiquement intensive. La technique des cinq R permet, dit-il, de produire plus avec moins en faisant un usage plus efficace des ressources (éléments nutritifs, eau, semences, pesticides, main-d’œuvre, investissement, machinerie, technologie, information).


L’azote Pas juste pour les riches « L’agriculture de précision ne s’applique pas qu’à l’agriculture intensive et à grande échelle, et elle n’est pas nécessairement coûteuse et complexe », enseigne celui qui travaille à rendre cette façon de faire accessible au plus grand nombre. « Elle peut se pratiquer en mode high tech avec GPS ou encore low tech, c’est-à-dire à la main et à l’aide d’équipement simple, en utilisant des marqueurs par exemple, tels que des drapeaux de diverses couleurs, pour indiquer les endroits où l’application d’un intrant doit varier. La technologie diffère, mais le principe des cinq R demeure le même. Ce qui importe, c’est de définir quel est le facteur limitant dans le sol. » « On peut donc mettre en place cette forme d’agriculture dans des exploitations ne faisant qu’un hectare ou même moins », poursuit-il, en précisant du même souffle que plus de 50 % des terres arables de la planète sont cultivées à petite échelle. « Il faut donc coupler le potentiel humain avec l’équipement, et non pas se concentrer uniquement sur la technologie. Ce qui importe, c’est d’abord d’accroître la production, l’efficacité et la rentabilité des entreprises, car le niveau de sécurité alimentaire est étroitement lié à la pauvreté. » Les exemples qui viennent étayer ses dires sont multiples. Au Zimbabwe, au Mozambique, en Afrique du Sud, au Mali, au Burkina Faso et au Niger, des essais de microdosage de fertilisants,

appliqués à la main ou à l’aide d’un équipement modeste, ont littéralement fait bondir les rendements de sols autrefois improductifs et la qualité des cultures qu’on en a tirées. Au Zimbabwe, dans certaines régions, le simple fait de semer au moment approprié a permis d’accroître considérablement la production de maïs (de 0,3 t/ha à 1,6 t/ha). Dans la plaine indo-gangétique – une région s’étendant dans le nord et l’est de l’Inde, sur une partie du Pakistan et sur tout le Bangladesh –, on a accru les rendements de blé de plus de 16 %, et ce, avec 50 % moins d’irrigation que dans les pratiques d’agriculture traditionnelles, grâce au nivelage des sols effectué à l’aide de techniques d’agriculture de précision et de cultures sur billons. Soulignons que La Coop fédérée poursuit les mêmes objectifs avec son programme d’agriculture de précision et qu’elle a élaboré au fil des ans des services, comme l’imagerie satellite, qui donnent un accès économiquement rentable à cette façon de faire à tous les producteurs. « Pour que les nouvelles technologies agricoles, telles que l’agriculture de précision, se répandent à l’échelle du globe, l’agriculture a besoin du même type de révolution qui a touché les téléphones cellulaires et qui en a fait des outils aujourd’hui toujours plus accessibles », croit le Pr Khosla.

Près de la moitié de la population de la planète n’existerait pas s’il ce n’eût été de l’abondante quantité de nourriture produite grâce à la fertilisation azotée. Ses avantages n’ont pourtant pas encore profité à tous. Dans les pays subsahariens, où 239 millions de personnes souffrent de la faim chaque année, les cultures pâtissent dans des sols dépourvus d’éléments nutritifs, et les producteurs agricoles n’ont pas les moyens de se payer des engrais. Ailleurs, leur sur-utilisation pollue les cours d’eau et émet des gaz à effet de serre. Source : National Geographic http://ngm.nationalgeographic. com/2013/05/fertilized-world/ nitrogen-flow-graphic Pour en savoir plus : http://soilcrop.colostate.edu/ khosla/index.html

Illustration : http://maplecroft.com/about/news/food-security.html

Indice de risque pour la sécurité alimentaire, 2010

TCHAD SOUDAN

Cet indicateur évalue les risques d’approvisionnement en aliments de base dans 163 pays. Une douzaine de critères, élaborés en collaboration avec le Programme alimentaire mondial, sont pris en compte pour évaluer le classement, notamment l’état de santé et nutritionnel des populations, la production et l’importation de céréales, le produit intérieur brut par habitant, les désastres naturels, les conflits et l’efficacité des gouvernements.

AFGHANISTAN

ÉTHIOPIE Érythrée

LIBERIA

Légende

R D CONGO

BURUNDI

ANGOLA

Risque extrême Risque élevé

Source : Maplecroft http://maplecroft.com/about/ news/food-security.html

ZIMBABWE

Risque moyen Risque faible Aucune donnée

SEPTEMBRE 2013 | Le Coopérateur agricole

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Marchés

Jean-Sébastien Laflamme, agronome, M. Sc. Conseiller aux affaires agricoles La Coop fédérée

Photo : pierre cadoret

jean-sebastien.laflamme@ lacoop.coop

La Chine

D’exportateur à importateur Pour un nombre croissant de denrées agricoles, on prévoit que la Chine passera du statut d’exportateur à importateur, non sans de sérieux soubresauts sur les marchés mondiaux.

L

a Chine est un acteur majeur en agriculture. C’est le pays numéro un pour la production de porcs et d’œufs. Un cochon sur deux dans le monde y est élevé. C’est aussi le deuxième producteur mondial de volailles et de maïs. Avec une récolte de maïs qui s’élève à 200 millions de tonnes (le Canada en a récolté 14 millions en 2012), la production chinoise est supérieure à celle combinée de l’Amérique du Sud et de la région de la mer Noire. Mais depuis quelques années, la cadence de la production nationale est insuffisante pour combler la demande. Une cassure s’est opérée dans le maïs et dans le porc. Pour ces deux denrées, la Chine est récemment passée du statut d’exportateur net à celui d’importateur net (voir figure 1). Une tendance qui devrait s’accentuer à l’avenir. Le département de l’Agriculture des États-Unis (USDA) prévoit ainsi que la Chine sera à l’origine de près de la moitié de la croissance future des importations mondiales de maïs. Cette tendance n’est pas sans rappeler ce qui s’est passé dans le soya. Depuis le milieu des années 1990, la Chine doit se tourner vers

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Le Coopérateur agricole | SEPTEMBRE 2013

les importations pour combler ses besoins en soya. Devenue une véritable plaque tournante du commerce du soya, elle compte maintenant pour les deux tiers des importations internationales. Et son rôle ne va que s’accroître. La Chine devrait être à l’origine de la quasi-totalité de la croissance des importations de soya au cours des 10 prochaines années, selon le USDA. C’est déjà le cas depuis une dizaine d’années (voir figure 2).

La production intérieure ne suffit plus Le gouvernement de Chine préconise depuis longtemps l’autosuffisance alimentaire. C’est un enjeu politique crucial dans ce pays. Beaucoup de personnes ont encore en mémoire la grande famine du tournant des années 1960, qui avait causé la mort de dizaines de millions de gens. Mais malgré les intentions du gouvernement, il semble que la capacité de production chinoise atteigne des limites. Les terres arables sont utilisées à plein rendement. Les superficies des principales céréales ont connu une certaine croissance ces dernières


années, avec les bons prix des cultures (voir figure 3 à la page 57). Mais cette expansion n’est pas infinie. Les terres arables sont l’objet de pressions de toute part, causées surtout par l’urbanisation et l’industrialisation galopantes. Le long des régions côtières, où se situent les mégapoles, les sols sont déjà surexploités et occupés par les industries. Le coût de la terre augmente rapidement, ce qui incite les investisseurs à se tourner vers des activités moins extensives que l’agriculture.

Hausse de la consommation : des chiffres qui défient l’imagination

Photo : ingimage.com

Malgré les superficies arables limitées, les besoins augmentent rapidement. Depuis une décennie, la consommation de viandes, d’huiles végétales, de grains et même de produits laitiers augmente à des rythmes qui dépassent parfois plus de 10 % par année. En raison de la force du nombre, ces pourcentages prennent des proportions astronomiques en ce qui a trait au volume (voir tableau à la page 59).

Exportations-importations nettes de maïs en Chine

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Chine

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Dans le maïs : la Chine est passée du statut d’exportateur à celui d’importateur.

Chine

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nettes de maïs en Chine

Importations mondiales de soya

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Source : FAS, compilation La Coop fédérée

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20 000 15 000 10 000 Exportations-importations 5 000 0 20 000 - 5 000 - 15 10 000 000 10 000 5 000 0 - 5 000 - 10 000 20

Exportations nettes Exportations (milliers de nettes tonnes) (milliers de tonnes)

Figure 1

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Source : USDA

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La croissance future des importations de soya : tout est pour la Chine

Superficies céréalières en Chine (blé, maïs, riz)

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0

Deux principaux phénomènes expliquent cette forte croissance : le changement de régime alimentaire des Chinois et l’industrialisation de la production animale.

Un nouveau consommateur La croissance économique chinoise, qui roule à fond de train depuis des années, a permis à des millions de personnes d’augmenter leur revenu et de se hisser dans la classe moyenne. Avec plus d’argent en poche, les consommateurs changent leur alimentation. Ils mangent plus et différemment. La consommation moyenne par habitant de viandes, de produits laitiers et d’huiles végétales augmente chaque année. Les modes de consommation changent aussi. On mange plus souvent au restaurant et les menus s’occidentalisent. La restauration rapide est en pleine ébullition (voir encadré de la page 58). On achète des produits transformés plutôt que des produits en vrac. Par exemple, en seulement quelques années, la vente de farine de blé pour usage à la maison est passée de 60 % du volume commercialisé à moins de 40 %. Une tendance qui va se poursuivre. En guise de comparaison, la vente de farine pour usage à la maison en Europe représente seulement 12 % du marché.

Industrialisation de la production animale L’industrialisation de la production animale a des répercussions considérables sur la demande en grains et oléagineux. De façon générale, l’élevage d’animaux en basse-cour fait appel à diverses sources d’alimentation, comme les restes de table, selon ce qui est disponible. En opposition, les complexes agroindustriels ont recours à de grandes quantités d’aliments ayant des caractéristiques nutritionnelles homogènes, afin d’assurer une forte productivité et l’uniformité des carcasses. L’élevage en Chine a longtemps été réalisé dans de petites fermes diversifiées, où l’on retrouvait quelques cochons et poules qui se promenaient dans la basse-cour. C’était vrai en bonne partie jusqu’au début des années 2000. Mais la situation change radicalement (voir figure 4 à la page 58). Ces dernières années, de nombreuses petites fermes paysannes ont cessé leurs activités à cause des pertes associées au marché difficile, des occasions qui s’offrent dans les autres secteurs ainsi que des épidémies qui ont frappé le cheptel. En effet, les mesures sanitaires de ces petites

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nettes de maïs en Chine

20 00 -2 00 020 1 010 20 101 20 -2 02 00 2 02 20 02 02 -2 -2 00 00 3 2 03 20 03 03 -2 -2 00 00 4 2 04 20 04 04 20 -2 05 00 2 05 20 05 05 -2 -2 0 00 06 6 20 20 06 06 -2 -2 00 020 7 20 070 07 720 -2 00 08 2 08 20 08 08 2 -2 00 00 9 2 09 20 09 09 -2 -2 01 01 0 2 00 20 10 10 -2 -2 01 01 1 1 20 20 11 11 -2 -2 01 01 2 2 02 20 12 12 -2 -2 01 01 3 3

Exportations (milliers de to Exportations nettesnettes (milliers de tonnes)

Exportations-importations 20 000 15 000 20000 000 10 15 000 5 000 10 000 0 000 - 55000 - 10 0000 - 5 000 - 10 000

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19

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Figure 3

Le regain des dernières années en ce qui a trait aux superficies céréalières sera freiné par la pression sur les terres arables.

Figure 4 (%) (%) 100

Volume de porcs commercialisés selon le type de ferme Volume de porcs commercialisés selon le type de ferme

100 90 90 80 80 70 Photos : ingimage.com

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Le nombre de petites fermes porcines en Chine décline rapidement.

20 10 10 0 0

2001

Nombre de2001 porcs en stock Nombre de porcs en stock Source : Rabobank

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2011-2012 2011-2012

2009-2010 2009-2010

2007-2008 2007-2008

2005-2006 2005-2006

2003-2004 2003-2004

2001-2002 2001-2002

1999-2000 1999-2000

1997-1998 1997-1998

1995-1996 1995-1996

1993-1994 1993-1994

1991-1992 1991-1992

1989-1990 1989-1990

Source : FAS, compilation La Coop fédérée

1987-1988 1987-1988

1985-1986 1985-1986

1983-1984 1983-1984

1981-1982 1981-1982

1979-1980 1979-1980

1977-1978 1977-1978

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Superficies céréalières en Chine Superficies céréalières (blé, maïs, riz) en Chine (blé, maïs, riz)

1990-1976 1990-1976

Le cas de la restauration rapide illustre bien le changement de régime alimentaire en Chine. Chaque jour, plus de deux nouveaux restaurants PFK ou Pizza Hut y ouvrent leurs portes. Ces filiales, propriété de la société Yum Brands, y sont en pleine expansion, avec des taux de croissance annuelle dans les deux chiffres. Et le potentiel de croissance future est immense. Aux États-Unis, un marché saturé, on trouve une soixantaine de PFK ou Pizza Hut pour chaque million d’habitants. En Chine, seulement trois par million d’habitants.

Millions d’hectares Millions d’hectares

Croissance du fast-food en Chine

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Millions de tonnes Millions de tonnes

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00

-2

fermes sont souvent déficientes. C’est ainsi qu’en seulement 10 ans le volume de porcs et de poules produits par ces petites fermes est passé de 75 % à 35 %. Au profit des fermes commerciales, Importations mondialesquide soya sont en plein essor Importations (voir encadré laReste pagedu59). Chine demondiales monde de soya 140 Le déplacement de la production vers des Chine Reste du monde 140 fermes commerciales implique donc une incorpo120 ration dans 120 l’alimentation de concentrations plus 100 élevées de grains et oléagineux, surtout le maïs 100 80 et le tourteau de soya. L’impact est majeur. Pour répondre6080aux besoins de son industrie animale, la Chine 40est 60 devenue le numéro un mondial de la trituration du soya depuis 2009, dépassant les 40 20 États-Unis. 20 0 L’industrialisation est aussi accélérée par les besoins0 des consommateurs. La salubrité des aliments est la plus importante préoccupation de la grande majorité d’entre eux. Les scandales

2005 2005

2007

2010

2015P

2007 Plus de 3 000

Entre 50 2010 et 3 000

Moins2015P de 50

Plus de 3 000

Entre 50 et 3 000

Moins de 50


alimentaires survenus ces dernières années, comme l’ajout de mélamine dans les produits laitiers en 2008, ont suscité leur méfiance. Ils sont de plus en plus disposés à payer davantage pour des aliments dont la qualité est garantie. C’est la raison pour laquelle un nombre grandissant de transformateurs mettent en place des filières intégrées. Cela leur permet de maîtriser l’ensemble de la chaîne, de la production à la distribution, et d’assurer la traçabilité de leurs produits. C’est notamment dans cet esprit que Shangui International, une grande société de transformation porcine en Chine, vise à mettre la main sur le géant américain Smithfield. Au moment de mettre sous presse, la transaction n’avait pas encore franchi toutes les étapes légales.

Pour l’avenir, se tourner vers l’extérieur Pour sécuriser à long terme ses besoins grandissants en produits agricoles, le gouvernement chinois n’a d’autre choix que de se tourner vers l’extérieur. C’est ainsi qu’on recense de nombreuses transactions de sociétés d’État chinoises Tableau

Denrée agricole

Hausse de la consommation en Chine 2002-2012 (en millions de tonnes)

La hausse de la consommation en Chine atteint des niveaux astronomiques.

Maïs

120 à 209 (7 %/an)

Soya

35 à 77 (12 %/an)

Porcs

41 à 52 (2,5 %/an)

Volailles

9,6 à 13,5 (4 %/an)

Produits laitiers

14 à 34 (14 %/an)

qui achètent des terres dans d’autres pays : plus d’un million d’hectares en 10 ans, dont les deux tiers en Asie. Mais dans certaines régions où l’acquisition de grandes superficies de terres par des sociétés étrangères est controversée, comme en Amérique du Sud, les investissements prennent une autre forme. Ainsi, au Brésil et en Argentine, qui sont les principaux fournisseurs de soya de la Chine, la stratégie diffère. Les investissements visent plutôt la mise en place de filières de production. Le projet de Hopefull Grain & Oil Group Co. représente un bel exemple. Il s’agit d’un investissement annoncé de 7,5 milliards $ US dans la production, l’entreposage et le transport de soya au Brésil. Ce projet permettra de sécuriser un approvisionnement de 6 millions de tonnes de soya par année, une production supérieure à l’ensemble de la production canadienne! Au-delà de la garantie d’approvisionnements réguliers, cette stratégie procurera d’autres avantages. Elle réduira la dépendance de la Chine envers les grandes sociétés de commercialisation des grains (comme les ABCD 1). Ce partenariat permettra aussi d’améliorer son expertise dans les grains et éventuellement de répliquer les modèles de production dans sa propre agriculture. Bien qu’aucun des projets annoncés l’année dernière (plus de 10 milliards $ US en 2012) en Amérique du Sud ne se soit encore matérialisé sur le terrain, cela illustre bien le défi que la Chine doit relever. Un défi qui ne sera pas sans conséquence sur la dynamique mondiale des marchés agricoles. 1

ADM, Bunge, Cargill, Dreyfus

Source : FAS, World Dairy Situation, Institut de la statistique du Québec, Statistique Canada

Industrialisation de la production animale : l’implication des multinationales De grandes entreprises souhaitant renforcer leur présence en Chine contribuent aussi à l’industrialisation de l’agriculture chinoise. À titre d’exemple, Cargill a annoncé cet hiver un investissement de 250 millions $ pour réaliser un projet de production intégrée de poulets à griller. Ce projet comprend toute la filière, de la meunerie à l’abattoir. Les installations devaient entrer en activité en juillet dernier. À ce moment, elles produiront 65 millions de poulets à griller par année, soit environ 40 % de la production du Québec. Cargill mettra l’accent sur la qualité et la salubrité de ses produits, une préoccupation majeure des consommateurs chinois.

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A c é r i c u lt u r e

Toujours plus loin

Le SmartSak, un sachet opaque doté d’un bec verseur antigoutte refermable pour le sirop d’érable, a décroché la Feuille d’érable d’or, remise par l’Institut international du sirop d’érable, et le prix Innove 2012, décerné par le gouvernement du Nouveau-Brunswick.

La salle de conférences était bondée, le 12 juin dernier : plus de 200 personnes, membres et invités de la coopérative Citadelle, s’étaient déplacées pour assister à leur assemblée annuelle, qui avait lieu à Québec. Les nouvelles étaient bonnes – chiffre d’affaires historique, en hausse de 15 % –, mais les défis restent tout aussi présents dans une industrie soumise à une forte concurrence ainsi qu’aux aléas de Mère Nature. Par Céline Normandin

Photos : STUDIOS DRAKKAR

L

es deux dernières années sont de bons exemples de l’influence de Mère Nature : alors que 2012 a été plus qu’ordinaire, 2013 risque de passer aux annales sur le plan de la quantité de sirop produit. En effet, la production de sirop d’érable a atteint un nouveau sommet, à 120 millions de livres au printemps 2013, tandis qu’elle s’était établie à 96 millions de livres en 2012. Lors de l’assemblée, un membre a d’ailleurs raconté

60

Le Coopérateur agricole | SEPTEMBRE 2013

qu’il attendait toujours qu’on vienne collecter ses barils. Le directeur général, Martin Plante, a admis que la coopérative devait encore en récupérer près de 15 000. La production de sirop chez Citadelle s’est élevée à 21 millions de livres au printemps 2013, une hausse de 2 millions par rapport à l’année dernière.


Une année en montagnes russes Le chiffre d’affaires a atteint un sommet de 87,1 millions $, contre 75,9 millions l’an dernier, une hausse de 15 %. L’excédent net a plus que doublé, passant de 1,1 à 2,7 millions pour 2012. La hausse s’explique par une augmentation du volume de sirop d’érable transformé, qui a bondi de plus de 15 % pour une quatrième année consécutive. Le directeur général a cependant avancé qu’il serait irréaliste de pouvoir répéter de nouveau cet exploit, en raison des pressions exercées par les marchés. « Nous avons prévu dans le prochain budget une hausse de 5 % du volume transformé. Ce sera difficile à atteindre, mais si nous y arrivons, nous pourrons dire “mission accomplie” », a ajouté le directeur. D’un point de vue acéricole, l’année 2012 a été qualifiée de normale sur le plan du volume, mais de difficile en ce qui a trait à la qualité. Pour répondre à sa clientèle, Citadelle a dû acquérir une quantité importante de sirop d’érable provenant de la réserve de la Fédération des producteurs acéricoles du Québec. Cet achat a eu pour effet d’augmenter ses coûts moyens et, par conséquent, de la rendre moins compétitive sur les marchés. L’intégration des activités de la Maison Bergevin, qui a terminé un exercice financier complet,

Interrogé sur les défis à venir, le nouveau directeur général, Martin Plante, répond : l’innovation, l’excellence sur le plan opérationnel et l’identité coopérative. « Ce sont les trois pivots de notre stratégie. L’innovation nous permet de nous faire connaître sur les marchés internationaux, alors que la qualité des produits et des procédés, ainsi que notre identité coopérative nous distinguent de nos concurrents. »

Faits saillants de l’année 2012-2013 Tableau

2012-2013

2011-2012

Chiffre d’affaires

87 120 513 $

75 864 430 $

Excédent net

2 657 001 $

1 142 867 $

Avoir

26 986 523 $

24 477 282 $

Réserve générale

9 079 789 $

8 941 611 $

Ristourne

2 087 415 $

900 300 $

1924

1900

1863

1842

Apiculteurs

56

58

Producteurs de canneberges

5

---

300

300

Membres producteurs Acériculteurs

Employés

s’est aussi reflétée sur les coûts : ils sont passés de 62,8 à 71,3 millions $ en 2013. L’année 2012 soulignait également les 10 ans d’existence des bistros-boutiques. Les quatre bistros remplissent la tâche d’éduquer et de faire découvrir les produits de Citadelle, en plus d’agir comme banc d’essai pour les nouveaux produits. Malgré un déménagement forcé à l’aéroport de Dorval et le réaménagement en deux locaux, les ventes n’ont pas trop souffert. Les conditions climatiques de l’année 2012 auront permis aux producteurs d’avoir une récolte record. Malgré les nombreux défis de ce secteur d’activité, Martin Plante s’est montré confiant. L’intégration de la Maison Bergevin s’est poursuivie avec succès, et les objectifs de croissance sur cinq ans, qui étaient de passer de 8 à 25 millions de livres de canneberges transformées, sont toujours dans la mire. « La réussite de cette croissance repose sur une garantie d’approvisionnement », explique M. Plante, qui n’a aucune crainte, car les besoins de Citadelle sont déjà comblés, et plusieurs producteurs se trouvent sur une liste d’attente pour adhérer à la coopérative. Du côté du miel, on a enregistré une hausse de 14 % de la production pour atteindre 340 000 lb. Si l’offre n’est pas un problème, le défi demeure entier pour la demande en raison de la féroce concurrence internationale. De plus, un nouveau concurrent pourrait apparaître sous peu: un miel synthétique contenant 5 % de vrai miel. Citadelle s’est engagée à vendre le maximum de miel du Québec fourni par les membres. Si les industriels boudent son produit, la coopérative a trouvé un marché du côté des coopératives québécoises de transformation. Elle a aussi élaboré des recettes de miel à cuisson et de produits faits à 100 % de miel québécois. Le symposium Apimondia qui a eu lieu à Québec, en novembre 2012, a également permis de se pencher sur l’état des abeilles, qui s’avère toujours inquiétant.

Une nouvelle image, mais la même passion Citadelle a profité de l’assemblée pour rendre publique une plateforme graphique reflétant sa nouvelle réalité depuis l’intégration des producteurs de miel et de canneberges. Le cœur devient ainsi son nouveau symbole, et ce dernier se déclinera sous différentes formes et couleurs pour représenter chacune des trois productions de la coopérative.

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Tout en gardant son logo traditionnel, Citadelle voulait une image qui la distingue de ses concurrents. « Au lieu de miser sur le produit, comme nos concurrents, nous avons choisi de refléter qui nous sommes et qui sont nos membres. Ce sont des gens de cœur et qui ont le cœur à l’ouvrage », a expliqué Martin Plante. Selon lui, la campagne réussit à mettre l’accent sur l’aspect pur des produits de Citadelle ainsi que sur l’esprit novateur qui anime les membres. Citadelle continue d’ailleurs d’accumuler les prix pour ses initiatives. Au SIAL Canada 2012, tenu au Palais des congrès de Montréal, elle a remporté le premier prix dans la catégorie Tendances et innovations pour ses Perles à l’érable. Aussi, son sachet opaque doté d’un bec verseur antigoutte refermable, appelé SmartSak a décroché la Feuille d’érable d’or, remise par l’Institut international du sirop d’érable, et le prix Innove 2012, décerné par le gouvernement du Nouveau-Brunswick. Martin Plante s’est dit satisfait de la dernière année. « Nous avons connu une hausse, tant en volume qu’en dollars ». Il s’agissait d’un premier tour de piste pour le directeur général, qui a succédé à Luc Lussier, en poste pendant 19 ans. Le directeur a d’ailleurs tenu à souligner l’excellent travail des employés et des membres. Interrogé en entrevue sur les défis à venir, M. Plante désigne le rapport annuel. « Tout est vraiment là : innovation, excellence sur le plan opérationnel et identité coopérative. Ce sont les trois pivots de notre stratégie. L’innovation nous permet de nous faire connaître sur les marchés internationaux, alors que la qualité des produits et des procédés nous distingue de nos concurrents. Tous nos produits sont purs à 100 %. C’est notre marque de commerce et il faut la garder. » Pour lui, l’intégration de la canneberge et du miel au sirop d’érable est un mariage naturel dont tout le monde profite.

Départ et nouveaux venus Après le départ de Luc Lussier, l’an dernier, directeur général pendant 19 ans, c’était au tour d’un autre bâtisseur de la coopérative d’annoncer son départ. Raynald Baril songeait depuis trois ans à laisser sa place « à la relève ». Administrateur depuis 2001, il siégeait comme président depuis 2006. Sous sa présidence, Citadelle a acquis la Maison Bergevin, fêté son 85e anniversaire, fusionné avec la Société coopérative agricole des apiculteurs du Québec, changé ses statuts pour y intégrer les producteurs de

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canneberges et de miel, en plus d’avoir redéfini les valeurs et la vision de l’entreprise. M. Baril désire maintenant penser un peu à lui et voir davantage ses petits-enfants. Et que souhaitet-il pour l’avenir de Citadelle? « Je voudrais que la coopérative continue d’évoluer et d’offrir aux membres les services dont ils ont besoin », indique l’ex-président. Les administrateurs ont choisi Michel Labbé, représentant de la région DorchesterBellechasse, pour le remplacer au poste de président, et Cécile B. Pichette a été reconduite à son poste de vice-présidente. À l’équipe se joignent deux nouveaux administrateurs, Laurent Cloutier, représentant la région laissée vacante par M. Baril, et Pierre Fortier, représentant le secteur des canneberges. Les statuts de Citadelle ont été modifiés en 2012 pour ouvrir l’adhésion aux

Un hommage a été rendu à Raynald Baril (à droite), qui quittait la présidence après six ans à occuper ces fonctions. Michel Labbé, le nouveau président élu, lui a remis le Bronze Citadelle.

producteurs de canneberges, alors que les apiculteurs sont devenus des membres à part entière. Cinq producteurs de canneberges ont d’ailleurs adhéré au cours de l’année. Le nouveau président, Michel Labbé, a dit souhaiter poursuivre dans la même voie que son prédécesseur. « Il y a beaucoup de défis et de projets en marche », a-t-il précisé en faisant allusion à la construction d’un troisième entrepôt de barils de sirop d’érable ainsi qu’à l’augmentation constante de la production de sirop aux États-Unis. Un autre État américain s’est d’ailleurs joint à l’association internationale, qui compte maintenant 13 États et quatre provinces canadiennes. « On va continuer de viser tous les segments de marché, que ce soit de spécialité ou de masse, et faire en sorte que Citadelle conserve son aspect unique », a-t-il commenté fièrement.


Je u n e s s e r u r a l e

Le ministre François Gendron signe la déclaration de reconnaissance du mouvement de la jeunesse rurale en compagnie de Denis Richard, président de La Coop fédérée. Debout à l’arrière : Mathieu Rouleau, président de Quebec 4-H; Marie-Pier Vincent, présidente de l’Association des Jeunes Ruraux du Québec et David Cyr, président de l’Association des jeunes agriculteurs de la Beauce.

Ont signé la motion à ce jour :

Denis Richard, La Coop fédérée

Photo : AJRQ

D

Le 9 mai dernier, François Gendron, vice-premier ministre et ministre de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec, conviait les trois associations de jeunesse rurale à l’Assemblée nationale pour proposer une motion visant à souligner le rôle primordial de ces organisations, qui célèbrent leur centenaire cette année.

Par Guylaine Gagnon

es représentants des trois organisations, accompagnés de Mathieu Couture, président de la Table de concertation de la jeunesse rurale et administrateur à La Coop fédérée, et de Denis Richard, président de La Coop fédérée, sont arrivés à l’heure de la période de questions qui précédait l’énoncé de la motion. La veille, le Parti québécois avait annoncé la tenue d’une commission d’enquête sur les manifestations du printemps érable. Ce qui a provoqué une foule d’attaques de la part du Parti libéral, qui était au pouvoir au moment des événe« “Émouvant” et “solennel” sont les mots ments. « C’était impressionnant qui me viennent en tête pour qualifier pour nous qui n’avions jamais ce moment de reconnaissance du travail des assisté à un débat à l’Assemblée jeunes. L’Assemblée nationale est un lieu nationale », ont dit Marie-Pier prestigieux. Que les jeunes y aient été invités pour recevoir un tel hommage, j’en retire Vincent et Simon Laflamme, une grande fierté pour eux. » respectivement présidente de – Mathieu Couture, président de la l’Association des Jeunes Ruraux Table de concertation de la jeunesse rurale du Québec (AJRQ) et représen et administrateur à La Coop fédérée tant du conseil de la Fédération de la relève agricole du Québec (FRAQ) à l’Association des jeunes agriculteurs de la Beauce. Après ces discussions, François Gendron s’est levé pour prononcer la motion : « Nous reconnaissons le travail essentiel joué par le mouvement de la jeunesse rurale du Québec dans la promotion d’une agriculture moderne. » Le ministre s’est engagé à

Monique Leroux , Mouvement Desjardins Christian Paradis, Agriculture et Agroalimentaire Canada Jean-Claude Dufour, Université Laval Mario Hébert, CIAQ Jean-Pierre Picard, Shur-Gain

La jeunesse rurale à l’Assemblée nationale

demeurer à l’écoute des besoins des jeunes et à les épauler dans la réalisation de leur mission. Inutile de dire que les jeunes étaient fiers de voir tous les députés se lever pour applaudir leur action dans les collectivités rurales québécoises. « C’est une belle initiative et c’est toujours agréable de voir notre travail reconnu officiellement », tient à préciser Alain Audet, président de la FRAQ. « Pour nous, ce moment est important, car il nous apporte de la visibilité », déclare Mathieu Rouleau, de Quebec 4-H. Un repas dans la salle à manger du parlement, auquel était présent François Gendron, a suivi l’événement protocolaire. Totalement à l’aise, ce ministre d’expérience a invité les jeunes à poser toutes les questions qui leur venaient à l’esprit. Après le repas, le ministre a procédé à la signature de la déclaration de reconnaissance du mouvement de la jeunesse rurale, en présence de ses invités. Outre les représentants de chaque organisation, étaient présents Lorelei Muller, directrice générale de Quebec 4-H; Tiffany Nelson, vice-présidente de Quebec 4-H; Alain Audet, président de la FRAQ; David Cyr, président de l’Association des jeunes agriculteurs de la Beauce; Annie Chabot, directrice générale de l’AJRQ; et Justine Pouliot, du conseil de direction de l’AJRQ.

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Par Donato Cerone

H o r t i c u lt u r e

Directeur du développement horticole, La Coop fédérée donato.cerone@lacoop.coop

Camérisiers De culture facile, les camérisiers produisent des fruits bleu foncé en forme de petite poire d’environ 2 cm. Deux variétés doivent être plantées, car ils ne sont pas autofertiles.

Fraises Les fraisiers sont des plantes vivaces à racines superficielles qui exigent un sol bien drainé et très fertile. La fraise d’été (ou fraise des bois) produira une seule récolte par année en juin, tandis que les variétés à jours neutres (ou remontantes) produiront tout l’été, de juin à septembre ou octobre.

Les petits

fruits

Appréciés de tous pour leur bon goût et leurs propriétés antioxydantes, les petits fruits se cultivent très bien dans un potager domestique ou même en pot. Alors, pourquoi s’en priver? En sélectionnant différentes espèces et variétés selon leurs périodes de maturité, vous pourrez en déguster à partir du mois de mai jusqu’aux premières gelées! Parmi les plus connus, on retrouve les bleuets, canneberges, cassis, fraises, framboises, gadelles, groseilles, mûres et raisins. Mais il y a aussi les asperges, les baies d’amélanchier et de camérisier, le houblon, les kiwis, la rhubarbe et le thé des bois. En effet, par opposition aux fruits des pommiers, cerisiers, poiriers et autres arbres fruitiers, l’appellation « petits fruits » englobe ceux de tous les arbustes et plants fruitiers. Pour vous aider à faire des choix éclairés, voici les principales caractéristiques des espèces les plus populaires. Photo : Étienne gosselin

Asperges L’asperge est en fait une jeune pousse, appelée turion. Chaque plant, qu’on nomme griffe, peut en produire pendant 15 à 20 ans. Comme elle tolère mal la compétition, on la plantera à l’écart des autres légumes du potager. On limitera la récolte l’année qui suit la plantation pour lui permettre de s’établir. On pourra ensuite l’augmenter un peu plus chaque année. On cessera la cueillette à la fin du printemps pour permettre à la plante de se faire des réserves.

Bleuets Les bleuets préfèrent un sol acide, bien drainé et riche en matière organique. Au moment de la plantation, un ajout de mousse de tourbe acide bien humide dans le trou favorisera la reprise des plants.

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Le Coopérateur agricole | SEPTEMBRE 2013

Framboises Les framboisiers préfèrent les sols profonds, bien drainés et riches en matière organique. Les variétés remontantes peuvent être rasées au sol chaque automne sans compromettre la récolte de l’année suivante. Parce qu’ils ne produisent que sur le bois de l’année précédente, les framboisiers conventionnels nécessiteront pour leur part une taille de nettoyage au printemps.

Groseilles, gadelles et cassis La culture de ces arbustes n’est pas exigeante. On les plante à l’automne ou au début du printemps dans un sol frais, riche en matière organique, humide et bien drainé. Ils tolèrent une situation mi-ombragée, mais produiront davantage en plein soleil. Il faut prévoir un espace d’environ 1,5 m entre les plants, et 1,8 m entre les rangées.

Mûres Le mûrier est une plante grimpante à tige épineuse ou lisse, selon la variété. Il se plaît au soleil ou à la mi-ombre dans un sol sablonneux enrichi de compost. Il faut le palisser et tailler les tiges ayant fructifié après la récolte qui survient en fin d’été.

Vignes La vigne aime les sols bien drainés, mais pauvres, chauds et même caillouteux. Il faut la tuteurer ou la faire grimper sur un treillis. Le froid hivernal et la longueur de la période sans gel de votre région conditionneront le choix de la variété. Il en existe trois grands types : les variétés américaines (qui résistent jusqu’à – 35 °C), les hybrides franco-américains (jusqu’à – 20 à – 30 °C) et les variétés européennes (jusqu’à – 20 °C).


D é c o r at i o n Par Hélène Cossette

Mur-vedette

Cinéma maison

Photo : Centre de rénovation Unimat (Matériaux BGB)

Tout confort et branché « Après une rude journée de travail, bien des gens ressentent le besoin de rester confortablement à la maison pour une soirée cinéma », constate Marie-Jeanne Leblanc. Avec la prolifération des téléviseurs à écran plat de grand format et un accès facile aux films, qui sont maintenant à portée de doigts, remarque-t-elle, il n’y a plus aucune raison de s’en priver! Designer d’intérieur à la Boutique Inov du centre de rénovation Unimat (Matériaux BGB) de Rimouski, elle dévoile quelques astuces pour aménager un coin cinéma à la fois confortable et hyperbranché.

Marie-Jeanne Leblanc, du Centre de rénovation Unimat (Matériaux BGB) de Rimouski

Pour Marie-Jeanne Leblanc, le choix d’un bon canapé est primordial. « Les divans modulaires, agrémentés de coussins et d’un jeté en fourrure véritable ou synthétique, sont très tendance, mais il faut tenir compte de l’espace disponible », rappelle-t-elle. La taille du téléviseur est également très importante. « Si les dimensions de la pièce sont restreintes, il faut éviter les très grands écrans, car le résultat serait décevant, prévient-elle. La distance idéale entre le canapé et le téléviseur doit correspondre à environ trois fois la diagonale de l’écran. »

Côté décoration, la tendance de l’heure consiste à créer un mur-vedette au centre duquel l’écran sera placé, note la designer. « On peut habiller le mur avec de la brique, de la pierre naturelle, de la fausse pierre, des carreaux de céramique de grand format, des planches de grange ou des lattes de similibois posées à l’horizontale, ou encore avec des panneaux décoratifs en MDF. Pour une version plus économique, on utilisera du papier peint, que l’on choisira texturé, à gros motifs floraux ou en version imitation de cuir. » Le mur peut être entièrement recouvert du revêtement choisi, mais on peut aussi l’appliquer uniquement sur une section centrale, suggère-t-elle. Dans le cas d’un revêtement de couleur foncée, elle conseille de peindre le reste du mur d’une teinte plus pâle. « Par contre, si la pierre, la céramique ou le papier peint est de couleur pâle, on peindra le mur avec une teinte de la même tonalité ou d’un ton légèrement plus foncé, puisque le revêtement donne déjà du relief à l’ensemble. »

Couvre-sol, éclairage et accessoires En ce qui a trait au couvre-sol, Mme Leblanc privilégie les teintes chaudes, qu’il s’agisse de bois franc, de bois d’ingénierie sur le béton, de parquet flottant, de vinyle flottant (prélart) ou de céramique. « Si l’on peut se le permettre, un plancher chauffant sera particulièrement apprécié dans un sous-sol. Autrement, on optera pour une grande carpette moelleuse d’une couleur d’accent », ajoute-t-elle. Il faut aussi soigner l’éclairage, estime la designer, notamment pour mettre son murvedette en valeur. « Chez Unimat, nous offrons maintenant un choix beaucoup plus diversifié de luminaires », fait-elle remarquer. Enfin, une section bar, avec des luminaires intégrés, sera du plus bel effet. « Si l’espace ou le budget est limité, on peut tout aussi bien utiliser une console pour ranger les spiritueux et le vin ou encore une desserte sur roulettes qu’on déplacera selon les besoins. » En matière de style, la designer se fera un plaisir de vous guider dans votre projet. « En ce moment, on associe beaucoup le moderne et le contemporain aux matériaux nobles et aux fibres naturelles, cite-t-elle comme exemple. On assiste également à une montée du rustique combiné au moderne, mais à petite dose pour ne pas déséquilibrer l’ensemble. Par ailleurs, le classique demeure toujours de mise, tout comme le champêtre version shabby chic, qui communique à coup sûr chaleur et réconfort! »

SEPTEMBRE 2013 | Le Coopérateur agricole

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Coupon d’abonnement

Da n s n o s c o o p s

"

Semoir intercalaire à louer

Depuis le printemps dernier, La Coop des Frontières offre un nouveau service à tous ses clients : la location d’un semoir intercalaire, qui a été fabriqué à partir d’un semoir de modèle Delimbe T15 d’une capacité de 200 litres. Ce semoir a été modifié grâce aux plans élaborés par Richard Gervais, directeur de production à cette coopérative. Possédant une rampe de près de 7 mètres (22,5 pieds) de long, avec 9 sorties tous les 76 cm, ce semoir peut être utilisé autant pour les semis intercalaires que les semis à la volée. Ce semoir peut être adapté à tous les types de tracteur, car il fonctionne avec une prise de 12 volts et se raccorde à tous les véhicules par trois points d’attache. De plus, moyennant une calibration minimale de la cannelure, il est facile d’utilisation pour différents types de grains : trèfle, mil, luzerne, fétuque, avoine, etc. Enfin, il est facile à transporter dans une boîte de camionnette ou dans une remorque. Pour en connaître davantage sur le rendement qu’offre l’implantation d’une plante secondaire pendant la culture principale, consultez l’article sur les plantes de couverture en semis intercalaire écrit par Pascal Larose et publié dans Le Coopérateur agricole, édition mai-juin 2013, à l’adresse : http://www.lacoop. coop/cooperateur/articles/2013/05/p41.asp. Pour obtenir plus de données techniques sur le semoir Delimbe T15 : http:// www.delimbe.fr/nosproduits/semoirs/semoirt15.htm

Photo : La Coop La Patrie

La Coop La Patrie : inauguration de l’épicerie Bonichoix

Frédéric Thibault, directeur général par intérim; Édith Dubreuil, vice-présidente; Gilles Roy, gérant de l’épicerie; Pierre Labbé, caisse Desjardins des Hauts-Boisés; Claude Morin, président; Michel Audet, administrateur; Martha Lévesque, représentante du député Ghislain Bolduc; Luc Labbé, administrateur; Daniel Cloutier, administrateur; et Fernand Prévost, administrateur.

Au début du mois de juillet, les administrateurs et les employés de La Coop La Patrie accueillaient la population pour inaugurer l’épicerie Bonichoix, qui a été entièrement rénovée. Près de 245 000 $ y ont été investis grâce à la collaboration de la caisse Desjardins des HautsBoisés et de Bonichoix. Les différents services, dont le prêt-à-manger, la boulangerie, les viandes, ont été réaménagés, et la gamme de produits offerts a été améliorée. L’intérieur et l’extérieur du commerce ont aussi été « revampés ». Mentionnons que la superficie de l’épicerie compte près de 745 m2 (8000 pi2). Le directeur général par intérim, Frédéric Thibault, a tenu à remercier tous les partenaires qui ont permis la réalisation de ce projet, soit la municipalité de La Patrie, Bonichoix (Sobey’s), la caisse Desjardins des Hauts-Boisés, les Constructions Atelier Virage ainsi que tous les employés.

m 1 an : 23,22 $

m 2 ans : 36,84 $

m 1 an à l’étranger : 85,00 $

m 3 ans : 50,72 $

Les taxes sont comprises dans le coût.

o Reçu disponible sur demande TPS : R101143279 • TVQ : 1000044306TP9145MA

Le Coopérateur agricole

C.P. 500 Station Youville Montréal (Québec) H2P 2W2 Tél. : 514 384-6450 - Téléc. : 514 858-2025 Courriel : coopagri@lacoop.coop Êtes-vous relié au domaine agricole?

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À venir dans votre magazine Dossier

La santé, une valeur inestimable

Lait

Les robots de traite s’implantent

Pétrole

Que nous réserve l’avenir?

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Le Coopérateur agricole | SEPTEMBRE 2013


Vous pensez

performance…

des producteurs de l’est du Canada ayant une MCR moyenne supérieure à 300 sont clients du réseau La Coop*. * Source : Évolution de la production laitière québécoise 2012, (Valacta), données du DHI 2012.

Nous aussi! Les producteurs du Club des 300 La Coop font confiance aux produits et programmes de la gamme SynchroMC.

107377-08-13

Intégrant les avancées technologiques issues de CRF, la gamme Synchro vise à optimiser la production de lait des vaches par son principe de synchronisation ruminale.

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Conçu pour vous aider à améliorer vos récoltes et vos résultats. En tant que fermier, vous connaissez l’importance des éléments nutritifs du sol. Mais en tant qu’homme d’affaires, vous devez justifier vos dépenses. Voilà de quoi parle notre nouveau site Web eKonomics. Vous y trouverez des outils de rendement des investissements, des données géographiques, en plus de vidéos et résumés simplifiés des dernières recherches sur les nutriments culturaux. Ce site vous procurera l’information dont vous avez besoin pour atteindre les niveaux de nutriments requis pour améliorer vos récoltes et vos profits.

eKonomics TOUS LES ASPECTS RELATIFS AUX NUTRIMENTS CULTURAUX

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