Richard ANDRE
2 UNE VÉRITÉ JOURNALISTIQUE SOUS INFLUENCES L’ESPRIT JOURNALISTIQUE LIBERATEUR DE LA CIVILISATION A VENIR
Les Editions électronique Richard ANDRE – 2014
L’ESPRIT JOURNALISTIQUE LIBERATEUR DE LA CIVILISATION A VENIR1
2 UNE VÉRITÉ JOURNALISTIQUE SOUS INFLUENCES Suite de : 1 UNE LIBERTÉ DE LA PRESSE… UNILATÉRALE.
http://leera.toile-libre.org/alivresraeditelect_edito.htm Email
rich-andre@orange.fr et andreleera@gmail.com
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Cet article est le début d’un ouvrage plus important sur l’esprit journalistique : L’ESPRIT JOURNALISTIQUE LIBERATEUR DE LA CIVILISATION À VENIR. (à paraître). Il comporte les parties suivantes : 1 l’esprit journalistique est libre / 2 l’esprit journalistique est vrai / 3 l’esprit journalistique est responsable / 4 l’esprit journalistique cultive le beau / 5 l’esprit journalistique est pédagogique et réformateur / 6 l’esprit journalistique regarde vers l’avant / Sortie de la désinformation & non-violence. Précédent article de Richard ANDRE : 1 UNE LIBERTÉ DE LA PRESSE… UNILATÉRALE. (copier coller le lien dans un moteur de recherche :) https://fr.scribd.com/doc/239405691/UNE-LIBERTE-DE-LA-PRESSE-UNILATERALE-pdf ou
http://issuu.com/leera/docs/une_libert___de_la_presse___unilate [ Analyse de la liberté de la presse et de la liberté des lecteurs. La liberté de la presse est le thème incontournable lorsqu’il est question d’information. Nous essayerons de comprendre en quoi une liberté de la presse est actuellement unilatérale et de ce fait incomplète et conditionnante. Mais avant, il convient de situer cette liberté par rapport à ce qui la transcende : l’Esprit journalistique. ]
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2 UNE VÉRITÉ JOURNALISTIQUE SOUS INFLUENCES Contenu LES « AVIS ET OPINIONS », LES DEMONSTRATIONS ETAYEES ET « LA » VERITE SEULE ET UNIQUE. CETTE VERITE A LAQUELLE TEND L’ESPRIT JOURNALISTIQUE PEUT ETRE APPROCHEE EN VOYANT QUELQUES UNES DE SES CARACTERISTIQUES. LA VERITE JOURNALISTIQUE EST DEGAGEE DES CONDITIONNEMENTS CULTURELS. L’APPROCHE DE LA VERITE A SES LIMITES. L’illusion de l’information complète ! A QUOI SERT L’INFORMATION VRAIE ? La vérité journalistique édifie l’espoir raisonné de la Civilisation à venir.
« Les instruments nécessaires à la recherche de la vérité sont aussi simples que complexes. L’arrogant pourra les trouver parfaitement impraticables ; comme l’enfant innocent parfaitement praticables » Gandhi 2
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es journalistes modernes sont très attentifs à délivrer une information « vraie et vérifiée ». Mais cela veut-il dire qu’elle reflète la Vérité ? N’envisageons pas ici la propagande ou la « désinformation » qui mentent sciemment au nom de quelque idéologie, mais l’information telle que nous la connaissons dans les pays civilisés. Envisager le sujet de LA vérité nécessite de dépasser les acceptions habituelles de la vérité : celle que cherchent la police, la justice, le journalisme… pour s’élever à une conception plus scientifique et métaphysique. C’est-àdire exempte d’illusion intellectuelle et émotionnelle. Il y a là un immense défi pour que la vérité journalistique puisse se libérer des influences professionnelles, culturelles et civilisationnelle ! Mais n’avons-nous pas vu dans le précèdent chapitre que le journalisme cherchait à tout prix à être libre !… La recherche de la vérité participe donc à cette liberté journalistique propre à l’Esprit journalistique3. Le chapitre 1 montrait l’importance de sortir des émotions négatives, de la peur. Ce 2e chapitre va s’attacher à la maîtrise de la pensée par l’exercice difficile de la Vérité. Interrogeons-nous sur : Ce qu’est la vérité journalistique ? Le sens profond de la Vérité ? 2
Gandhi, qui fut journaliste : Autobiographie ou mes expériences de vérité,PUF 1950 p4. Rappel de l’article précédent : La liberté de la presse unilatérale. L’Esprit journalistique libérateur de la Civilisation à venir . Plus qu’un sujet culturel, l’esprit journalistique libérateur, tel qu’il est analysé dans ces pages, aura un rôle à jouer sur la Civilisation future. « L’Esprit » journalistique est ce souffle qui inspire la pensée de ceux dont l’activité est de rendre compte du monde dans lequel nous existons. Cet Esprit est une dimension métaphysique qui dépasse de loin ce qu’on entend en disant de quelqu‘un qu’il a de l’esprit, qu’il est un esprit brillant etc… L’Esprit journalistique n’est donc pas un mode de pensée, mais précède celui-ci, en lui donnant un éclat qu’une simple cogitation n’aura jamais. L’Esprit journalistique dépasse la description des simples phénomènes temporels pour dégager les causes conditionnantes cachées des évènements et nous montrer le sens transcendant vers lequel ils nous mènent malgré nous. La quête de « sens » actuelle qui fait recette, en particulier chez les politiques, n’a rien à voir si elle n’est que matérialiste. Lorsque ce sens conduit à nous décentrer de nous-même en servant la collectivité, alors il commence un petit peu à avoir une signification… 3
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Comment peut-elle s’exercer « librement » hors de toute influence pernicieuse ? Quelles sont ses limites ? LES « AVIS ET OPINIONS », LES DEMONSTRATIONS ETAYEES ET « LA » VERITE SEULE ET UNIQUE. LA vérité n’est pas encore du domaine du possible pour le journalisme conventionnel, de même que pour les masses, disons-le tout net ! Mais il y a moyen de sortir des multiples influences qui la distordent pour tendre vers elle. Essayons de comprendre ce que n’est PAS cette vérité journalistique et ce qui tend vers elle. • Un journalisme d’avis et d’opinions : des influences pernicieuses ! « Si l’on vous oblige à écouter des arguments, gardez le silence. » « La discussion ne fait que troubler l'esprit. » « L'intellect n'est qu'un instrument débile, et ne peut nous donner que la connaissance limitée par les sens. » Vivekananda4
L’Esprit journalistique évite un journalisme d’avis ou un journalisme d’opinion. Chacun peut avoir son avis sans que ces avis ne reflètent la vérité. L’avis est par essence émotionnel (éymologiquement du latin “mihi est” visum « il m'a semblé bon ») : le bon n’est pas toujours le vrai ! L’avis est une réaction d’adhésion ou de rejet affectifs à une situation ou un propos. Rapporter un sondage n’est pas plus l’expression de la vérité. C’est simplement relater un mouvement de l’opinion. Cela peut juste avoir une signification ponctuelle et momentanée. L’Esprit journalistique tend au contraire à détacher l’information de sa gangue d’illusion émotionnelle, réactionnelle, cristallisé par l’accumulation de petits faits — pouvant être exacts en eux-mêmes — qui ne permettent pas de comprendre la vérité essentielle de tout événement... Plus les informations retransmettent les avis, les « vécus » émotionnels des témoins, plus on s’éloigne de la vérité initiale d’un fait5. De plus, le temps étant limité, il ne reste qu’une peau de chagrin pour expliciter le sens profond. Lorsqu’un public non éclairé en aura assez de se regarder le nombril avec apitoiement sur soi et commencera à penser avec un sens critique, ce journalisme d’avis et d’opinion se tarira de lui-même ! En attendant, ce journalisme-là, en ne cessant de demander « votre impression », « votre sentiment »…, maintient les peuples dans l’illusion et les tirent vers le bas. Quelle responsabilité historique !… • Les démonstrations étayées. Il existe cependant des « avis éclairés », qui sont plus de l’ordre de la démonstration compétente étayée. On se rapproche alors de l’exactitude scientifique des faits et de leur explication. Mais nous restons encore dans le domaine superficiel des phénomènes concrets. Ce genre d’exercice prend du temps, de la patience et nécessite une habileté intellectuelle que le « journalisme de consommation » n’a pas. Remarquons avec quelle violence le journalisme moderne coupe la parole aux experts, remet à une autre émission — qui n’aura jamais lieu — tel ou tel aspect qui ne correspond pas à leur sujet tout tracé et borné par la recherche du sensationnel. • LA Vérité seule. Qu’est-ce que la Vérité pour l’Esprit journalistique ? Chacun n’a donc pas sa « vérité » mais sa compréhension momentanée et utile pour lui dans sa quête de la Vérité, qu’il sait devoir être recherchée. L’homme a en lui cette prescience plus ou moins consciente qu’il existe quelque chose d’abstrait qui le transcende. Même le plus matérialiste d’entre eux. Il est intéressant de lire Autobiographie ou mes expériences de vérité de Gandhi pour comprendre comment elle se fait jour. CETTE VERITE A LAQUELLE TEND L’ESPRIT JOURNALISTIQUE PEUT ETRE APPROCHEE EN VOYANT QUELQUES UNES DE SES CARACTERISTIQUES.
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Les aphorismes de Patanjali, les yoga pratiques, éditions Albin-Michel Paris MCMLIII , page 515 Internet n’est-il pas l’espace pour ces avis et opinion, déchargeant les journalistes pour une véritable analyse du monde ?
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- La vérité journalistique est reconnue par le bon sens. La vérité n’a pas besoin de discours contradictoires. Elle n’est jamais imposée avec violence. Elle est reconnue d’elle-même par le bon sens. Ce bon sens qui discerne entre l'activité égoïste et les actes désintéressés. Ce bon sens qui permet d'orienter nos propres choix dans le sens d'une plus grande moralité. Il est accessible à toutes les bonnes volontés, aussi humbles soit-elles. Et si l’autre en a besoin, l’exigence de vérité lui laisse le temps d’assimiler par lui-même, dans le silence du mental, ces propos de bon sens émis par l’interlocuteur. La Vérité « inspirée d’en haut » n’a pas besoin de preuve pour celui qui ne cogite pas sans arrêt mais accepte en toute simplicité une idée. Il lui suffit de la contrôler par son expérience personnelle. - La vérité journalistique est souple. Elle est le contraire d’un « dogme » répété sans arrêt pour que l’individu ne puisse y réfléchir. On en entend de caricaturaux à notre époque comme ce martelage journalistique d’un « état islamique » que quelques politiques parfois rectifient en faisant valoir qu’il n’y a pas « d’état » au sens propre, qu’au plus on pourrait parler de « pseudo état islamique ». Mais les journalistes persistent à imposer avec violence ce terme, sans doute pour rendre plus dramatique la menace : mais où est leur sens de la Vérité !… - La vérité journalistique passe par des mots simples. Et comme dit un proverbe : ce qui se conçoit bien s’exprime clairement — ou disons : simplement. Elle évite donc les jargons dont le journalisme moderne nous rebat les oreilles : « expertise » au lieu de savoir faire6 : « at » au lieu du bon français arobace ; « tarmac » : pourquoi pas simplement l’aéroport sans plus de précision superflue ; « tacler » au lieu de contrer son interlocuteur ; « [achetag] » au lieu de mot précédé par le signe dièse 7 ; etc. … Pourquoi le journalisme généraliste éprouve-t-il ce besoin de paraître « savant » ?… Au détriment de la compréhension par le plus grand nombre. Car tous ces mots peu usités il n’y a pas si longtemps ne sont pas compris par bien des gens. - La vérité journalistique passe par des mots justes. Bien des mots sont employés par le journalisme dans un sens inexact : publiciste8 pour publicitaire.… Bien des mots sont employés par le journalisme dans leur sens le plus dégradé par les peuples. -Par exemple : « psychose ». Ce terme du vocabulaire psychiatrique est mis a toutes les sauces pour le moindre événement inquiétant, sans qu’il n’y ait une véritable panique de la foule. Il illustre ce besoin de paraître « savant » et d’utiliser un mot qui fait peur ! Un journaliste l’employant un jour face à un médecin, celui-ci le reprit en lui expliquant pourquoi le mot était inadapté. Mais le journaliste, faisant la sourde oreille continua à marteler ce mot, incapable d’entendre et de se remettre en question !… -Autres exemples : « Rutilant » (étymologie : rutilus « d’un rouge ardent ») qui est dégénéré dans un sens de brillant d'un vif éclat, sans que le rouge n’y soit associé. -« Apocalyptique » : l’étymologie de « révélation » a été dégradée par les gens en « fin du monde », « terribles catastrophes ». Voici des exemples où le journalisme est « complice » d’une accélération de la dégradation « naturelle » 9 de la langue par les peuples!… Car eux sont censés savoir. -La vérité journalistique s’abstient « d’AGON ». "La polémique ne sert à rien" … alors que le débat fécond permet de changer d'avis Michel Serres10
Agon — pour employer un mot de jargon — c’est ce jeu perpétuel d’ant-agon-isme, de combats, de bagarres, où se complaisent les humains depuis des siècles. Le journalisme de cette sorte est particulièrement symbolisé dans les récits des sports violents, le football en particulier. Mais si l’on y prète attention, n’est-il pas omniprésent dans TOUT le journalisme11 !… Le paysage audiovisuel est sursatué de sports conflictuels12, et de polémiques quasi-permanentes. Pourquoi faut-il en sortir ? Il y a deux raisons à cela. 6
La compétence d’un expert, son « expertise » au sens de son savoir faire, est d’origine anglaise. Notons que sur le plan juridique, on utilise savoir faire et non expertise. Le mot expertise, jusqu’à récemment était essentiellement utilisé pour un rapport. 7 Même « mot-dièse » officialisée par le Journal officiel est ambigu, puisque dièse ne suit pas mais précède le mot ! 8 Spécialiste de droit publique. 9 Selon le linguiste Ferdinand de Saussure 10 France Inter, 30/12_2011 11 On se souvient de cette « émission télévisée entre deux opposants politique, où le journaliste leur tendit à chacun un gant de boxe ! Il fut sévèrement sanctionné par la chaîne. 12 Même si la chaîne catholique française RCF a décidé de supprimer toute relation aux sports (et au centrage sur les « peoples », fond de commerce de la presse populaire à sensation) elle ne peut s’empêcher de relater les guerres et les conflits mondiaux (conformes au principe de souffrance du christianisme !).
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Une Raison pratique. Si la dialectique subtile aiguise l’intellect, la pensée antagoniste permanente érode la réflexion. L’individu polarisé sur la “menace” ne cherche plus qu’une réponse immédiate et superficielle pour la détruire. La pensée inspirée est balayée, comme fétu de paille ! Quelle place reste-t-il alors pour une information libre ?… Une Raison ethique et civilisationnelle. La Civilisation à venir doit être métaphysique dit-on 13. Comment peut-on prétendre concilier la non violence intrinsèque à ce niveau de conscience et la violence des informations perpétuellement antagonistes ? L’agon est propre à cette civilisation émotionnelle bi-millénaire qui se désagrège14 ; il n’aura plus sa place dans la Civilisation à venir ! - La vérité journalistique « discrimine » c’est-à-dire sépare le vrai du faux. Elle exige un dépassement de soi pour le bien universel, et ne se contente pas de ce qui est commode de « bien » penser pour une situation donnée. Elle ne laisse plus aucune place à l'idéologie de masse, mais exprime un sens individuel de l'Éthique. Nous reviendrons plus loin sur le sens de discriminer. La Vérité journalistique n’a donc souvent rien à voir avec ces informations « vrais et vérifiés » du journalisme moderne qui sont délivrées sans réelle conscience des causes profondes et des effets sur le public, même si elles sont superficiellement exactes en elles-mêmes. -La vérité journalistique est au-delà des croyances. La Vérité est une inspiration ; la croyance est une émotion « égocentrante », égoïste. -La vérité journalistique se tait devant les arguties et les ratiocinations. Les arguties et les ratiocinations sont l’expression d’une volonté de domination mensongère et ne peuvent pas servir à la vérité. La meilleure parade est le SILENCE. -La vérité journalistique tait le « mal », l’erreur, la critique. La vérité journalistique n’est pas morale —le bien et le mal —, mais éthique — par-delà le bien et le mal. Parler du « mal », de l’erreur, de la critique, c’est les renforcer et s’en faire complice. Elle n’en reste pas moins lucide. Cette lucidité silencieuse est elle-même salvatrice, thérapeutique. -La vérité journalistique a un sens subtil de l’humour. Elle n’est jamais aride et dénuée de sensibilité humaine. L’humour est de cette sorte qui ne se moque jamais des autres. -La vérité journalistique est courtoise. Combien d’informations contemporaines sont outrancières, violentes, blessantes ! Alors que la même information aurait bien plus porté avec le concours d’une attitude courtoise15. -La vérité journalistique est non-violente. La Vérité étant l’expression du Soi16, elle n’exprime pas la peur et ne peut donc être violente par définition. Lorsque la culture aura intégré que la violence est le résultat du couple infernal avidité-peur, elle sera sur la voie de la Paix. Cela ne devrait-il pas être le cas de cette « religion des informations vraies et vérifiées » qui perd de vue le sens de l’autre ! * On comprend bien que les poisons de la vérité sont essentiellement : l’esprit de clivage et d’opposition dont la polémique, la critique sont des modalités tenaces ; la marée de sujets “egocentrants” qui rabaissent la conscience vers le matérialisme et la peur. Notons au passage que les œuvres littéraires, théâtrales, cinématographiques utilisent l’émotion mais, à la différence de l’information, débouchent sur une solution à la fin, plus ou moins heureuse, mais une solution. L’information déverse au contraire sur la conscience collective drame après drame, des problèmes sans jamais apporter vraiment de solution ! 13
Lire par le même auteur : La Civilisation sans peur à venir. yudu.com/Library/LA CIVILISATION SANSPEUR A VENIR https://fr.scribd.com/doc/34261661/LA-CIVILISATION-SANS-PEUR-A-VENIR-Richard-ANDRE-Presentation (NB en cas de difficulté » copier/coller ce lien) 14
La Bagava gîta donnant la solution aux conflits émotionnels de l’être humain, symbolisés par les batailles qui parsèment ce récit sacré, en est une illustration majeure. 15 On a en tête la qualité des interviews de Jacques CHANCEL par exemple… 16 Pas le petit soi de la psychologie académique, mais le Soi de la métaphysique : l’âme.
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Toutes information prétendue « vraie » s’écartant de ces quelques caractéristiques simples n’est donc pas ce que recherche la Vérité journalistique.
LA VERITE JOURNALISTIQUE EST DEGAGEE DES CONDITIONNEMENTS CULTURELS. D’un point de vue métaphysique, il apparaît que les civilisations vivent dans un nuage de conditionnements. Il y a des conditions incontournables qui ne concernent que les Sages17 ; et des conditionnements culturels tenaces mais dont on peut se dégager. Parfois on les appelle les idéologies dominantes, les langues de bois, les idées toutes faites, les idées diffuses et rampantes, etc. … Par exemple, lorsque l’on parle aujourd’hui de discrimination, le sens premier métaphysique18 est écarté et la pensée glisse sur le sens qui prévaut depuis les années 50 de « discrimination à sens racial », héritière du nazisme. Par exemple, en France, lorsqu’il est question de laïcité, on comprend très souvent athéisme, matérialisme. Alors que ce n’est que la séparation des pouvoirs temporels de l’Eglise et de l’Etat. Le matérialisme de la culture morbide de la fin de notre Civilisation imprègne inconsciemment ou non, toutes les paroles des journalistes, comme s’ils avaient peur ou honte de leurs pensées spirituelles ! Par exemple, la suppression de la peine de mort va de pair avec la remise en question de toutes les anciennes guerres historiques, de l’utilisation de la bombe atomique etc. … alors que ces conflits ont servi à « purger » par le feu de vieux contentieux ou « karmas ». Qu’il faille évoluer vers la paix est une chose, mais nier le passé sans en examiner les causes cachées s’éloigne de la vérité. On a affaire dans tous ces cas à des conditionnements culturels mensongers. Quelles sont brièvement quelques-unes des principales idéologies sociales, religieuses, économiques modernes qui maintiennent la « véracité » journalistique sous influence ? - L’anticommunisme, peut-être moins virulent depuis l’éclatement de l’URSS et la mondialisation économique. Il entretient le sentiment orgueilleux d’un monde capitalisme « meilleur ». La vérité fait rechercher, comme le fit remarquer un jour le Dalahi lama à un journaliste, ce qu’il peut y avoir de bon dans le communisme. - L’anticapitalisme, réaction à l’hyper capitalisme. Il crée l’illusion d’un monde utopique. La vérité se situe dans un juste milieu, pour un juste bien être économique des populations. - L’anticléricalisme, toujours bien tenace. Il déteint en un matérialisme de toutes les pensées, dont la laïcisation en est une forme engluante. La vérité conduit à transcender l’esprit religieux de chapelles, y compris l’athéisme, vers une fraternité spirituelle universelle.19 - La confusion entretenue entre réincarnations, Résurrection et métempsychose20. Elle détourne les masses de la vraie spiritualité en créant un sentiment de séparativité, entre l’église (adversaire acharné de la réincarnation), et « les autres ». La vérité s’attache à comprendre la réalité scientifique de ces enseignements métaphysiques sur les causalités. - Lutte pour et contre la peine de mort. Elle ne règle pas les contentieux des victimes et de leurs proches d’une part, et alimente une fausse tolérance d’autre part. La vérité réfléchit à l’utilité libératrice de la Mort. - Lutte pour et contre l’avortement. Elle masque le sens de la Vie et de l’incarnation. La vérité s’interroge sur le moment ésotérique précis où l’âme prend possession du nouveau né, et ne confond pas l’existence végétative d’un fœtus avec la Vie. - Révisionnismes historiques condamnés par la loi et le journalisme ; et remises en causes historiques illusoires : repentance, procès d’Hiroshima,… soutenus par le journalisme. Ils entretiennent l’un comme l’autre une vision sentimentale infantile de l’Histoire. La vérité historique nécessite une grande capacité à s’abstenir de projections psychologiques21.
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Elles sont de l’ordre de la Sagesse métaphysique et ne concernent pas ce texte. La discrimination au niveau de la pensée, viveka en indou, est un pilier du jnana yoga. Il est surprenant de constater en France en particulier où environ deux tiers de la population, d’après les statistiques, est « croyante » selon des modalités très diverses, et un tiers se dit athée, la pensée spirituelle à été progressivement « gommée » de l’information. Bien des journalistes, au lieu d’être en empathie (comme sait le faire Bernard Pivot et d’autres par exemple) avec les gens exprimant une pensée religieuse, de toute confession, s’éloignent d’eux comme s’il s’agissait de pestiférés. Soit en marquant leur scepticisme aux propos tenus, soit en faisant valoir que c’est leur opinion (et sous entendu pas la leur) et en renvoyant ces propos dans un ghetto de la pensée où l’on ne doit pas aller. D’autre part, les confessions sont majoritairement : catholique et très secondairement (quelque % ) protestante, bouddhiste, musulmanes, juive,… Les protestants et les bouddhistes font très peu parler d’eux ; les juifs et les musulmans sont continuellement mis au devant de la scène par les média. Il convient de s’interroger pourquoi ? et qui les mettent en exergue d’une nation ?… 20 Lire par exemple l’article : REINCARNATION ET RESURRECTION, Définitions pour démêler les fils… https://fr.scribd.com/doc/15587279/REINCARNATION-ET-RESURRECTION (copier/coller l’adresse si nécessaire) 21 Et à comprendre et enseigner cette notion de projection psychologique : soit rejet, soit identificatrice. 18 19
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- Mythe de la toute puissance de l’argent. Dont les informations boursières asphyxient les consciences. Il insiste sur le plus grand matérialisme de la planète, au lieu de ramener l’argent à sa juste place de simple moyen au service des humains. La vérité n’est-elle pas encore loin de poindre sur ce grand mystère ?… - Tout voir au travers de la « judiciarisation22 ». Elle ramène l’homme à un rouage déshumanisé et le projette dans un univers artificiel kafkaïen. La vérité pourrait-elle ramener les rapports humains à la simplicité et au bon sens de la Justice de Saint Louis ? Dont les conciliateurs sont les héritiers. - Tolérances des mœurs entraînant des clivages sociaux : homosexualité, prostitution… Elle abaisse la société en lui faisant miroiter des fausses valeurs de pseudo-tolérence, et de pseudo-liberté. La vérité est exigeante et ne permet pas les faux semblants. - Les clivages à toutes les sauces. Ils entretiennent la violence psychologique et sociale en jouant sur les peurs et les obscurantismes. La vérité recherche toujours l’Unité. - La toute puissance du travail mercantile. Il fait perdre de vue l’éternel travail divin. La vérité considère le travail comme un service à son prochain, et que - seulement alors - tout travail mérite un juste salaire qui ne soit pas le symbole d’un grossissement de la personnalité. - L’attachement affectif à l’entreprise, peu différent dans les pays communistes et les pays « libéraux », fortement écorné par les excès de toutes natures. Il enchaîne la liberté individuelle par mécanisme de projection (identification ou rejet) ; il s’oppose au sens spirituel du Groupe. La vérité est que le groupe de travail est un « creuset pour le règlement des karma » selon une expression ésotérique ! - Les conceptions erronées sur le chômeur23 . Elles entretiennent un état de souffrance individuel et collectif. La vérité est que le chômeur est un artisan de la Civilisation qui s’ignore. Il serait bon de lui dire !… - Le principe de précaution. Il paralyse les initiatives et la société. La vérité enjoint de se débarrasser des lois et règlements qui cadenassent le libre-arbitre par la volonté totalitaire d’une pensée administrative de type nazi. - L’exception culturelle. Elle oppose la France des Lumières à la volonté hégémonique des Etats Unis d’Amérique. La vérité est qu’elle n’est pas toujours si innocente de visées politiques et économiques. - La remise en cause de toutes les autorités. Elle est symptomatique d’un rejet de l’image du père par l’opinion immature. La vérité est qu’elle participe à un changement salutaire des rapports humains, malgré de graves maladresses. - Désacralisation et personnalisation. Elles rabaissent toutes les valeurs élevées vers le matérialisme. La vérité montre toujours le Ciel et se détourne de l’enfer… ! - La sexualité-hygiène, alibi de la sexualité-plaisir. Elle oblitère la vraie nature de la sexualité.24 La vérité permet de se dégager des conditionnements sexuels de l’occident, particulièrement cristallisés par les œuvres de fiction. - La sursaturation d’informations sur le sport. Elle participe à la matérialisation d’une existence sans Transcendance. La vérité est que nous avons sombré dans la décadence de la civilisation, comme il y a 2000 ans lors de la décadence des Romains. - La sursaturation d’info sur les sujets « people ». Elle centre égoïstement les individus sur eux-mêmes, et non sur les valeurs élevantes. La vérité rejoint le point précédent. - L’insistance quasi exclusive sur les guerres, le terrorisme, les drames, les injustices, les difficultés. Elle augmente le pessimisme permanent ; émousse la conscience ; occulte les solutions. La vérité est que l’individu à une tendance morbide à se complaire dans un apitoiement sur lui-même. - Principe judiciarisé de responsabilité. Il reprend le vieux démon du bouc émissaire. La vérité est que nous sommes tous solidaires de l’évolution de la civilisation. - La recherche systématique de « coupables » par la vindicte populaire. Elle génère un sentiment hérité de la terreur sous la Révolution ! La vérité est que la chasse aux sorcières, rabaisse la conscience à l’état groupal. Nous reverrons ce point plus loin. - Etc. … Tous ces thèmes en particulier donnent lieu non à des débats d’idées élevés mais à des polémiques, et créent une sujétion permanente de la pensée en l’imprégnant de ces conflits culturels. Pouvons-nous imaginer un instant une société où ces thèmes seraient dépassés et en majeure partie absents des échanges humains ?… Quel Silence !… où la pensée inspirée pourrait s’épanouir ! Remarquons qu’il ne s’agit pas de s’abstenir totalement de parler ou d’écrire. Il y a une manière DÉSAGRÉGEANTE ou UNIFIANTE de présenter ces sujets selon qu’on les présente conformément ou non aux caractéristiques de la Vérité journalistique cités précédemment ou non.
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Ou « juridicisation » Lire du même auteur:CHÔMEUR POURQUOI ? des Artisans de la Civilisation qui s’ignorent. Ouvrage libre de 600 pages à l’adresse : http://leera.toilelibre.org/alivresraeditelect_catalogue.htm#artdesidees ou à l’adresse : https://fr.scribd.com/doc/44104625/CHOMEURS-POURQUOI-Richard-Andre-10 24 Lire par exemple : IDÉES SIMPLES SUR LA SEXUALITÉ, Pierre Le MASCHERE http://issuu.com/lemaschere/docs/idees-simples-sur-sexualite 23
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Il n’est pas utile de développer les aspects journalistiques du conditionnement créé par chacun de ces thèmes ; il suffit d’écouter sans préjugés ce qui est dit ou écrit pour reconnaître facilement leurs influences mensongères sur les pensées contemporaines. Cette prise de conscience a un effet libérateur. Même un simple mot peut induire un sens illusoire, conditionné par la culture et faire déraper la réflexion. (Ex. : discrimination, vu plus haut). Le journaliste, selon son degré de connaissance de soi, son expérience, son objectivité est toujours plus ou moins conditionné par ces thèmes. Certains l’expriment maladroitement dans tous leurs propos ; d’autres ont pris l’habitude de les « gommer » de leurs paroles mais pas de leur attitude mentale. Seul le journaliste dont la pensée est «libre» peut en être en partie indemne.
L’APPROCHE DE LA VERITE A SES LIMITES. Toute vérité n’est pas bonne à dire L’approche de la vérité a pourtant bien des limites. - Des limites pratiques : Les sources cachées, inconnues, partielles, les législations censurantes, les dissimulations et mensonges des auteurs, l’éloignement spacio-temporel, etc. - Des limites culturelles : Auto-limites pouvant être résumées par l’expression “politiquement correct”. Une des illustrations culturelles à la fois contemporaine et éternelle est la transgression des limites culturelles comme l’information sur les lynchages médiatiques en toute impunité. La recherche de boucs émissaires masque les véritables responsables ! Mais quels sont ces véritables responsables ? Les responsables sont les commanditaires d’une part et ceux qui leur permettent d’avoir un pouvoir de destruction, c’est à dire le public avide et les média, non moins avides. L’histoire est remplie à profusion de ces criminels ou pseudo-criminels qui ont été traqués sans qu’on s’interroge sur la co-responsabilité des peuples ! - Des limites politiques : Il est des « vérités » qui sont dangereuses. En particulier en temps de guerre25. Ou comme ce martelage récent par les journalistes d’un concept erroné « d’état islamique ». Le journalisme se rend complice de la volonté destructrice des terroristes qui brandissant le spectre d’un « état » mondial de nature totalitaire comme le nazisme. Quelques politiques responsables tentent bien de parler de « pseudo état islamique » ou de relever qu’il n’y a pas d’état au sens strict du terme ; certains même sont plus autoritaires dans un sens responsable et disent qu’il faudrait INTERDIRE tout information sur les exactions des terroristes. Mais le journalisme persiste dans ce mensonge volontaire ! On ne doit jamais montrer la laideur Francis Mazière
- Des limites morales… très souvent transgressées ! Il est des faits véridiques qui sont malsains et inutiles. Tous ces faits horribles, sadiques, ces images insoutenables, qui ne servent à rien sinon à faire vendre des informations-spectacle grand-guignolesques en développant les plus mauvais penchants instinctifs de l’être humain. Comme si le journalisme voulait concurrencer , à l’instar du cinéma et des feuilletons, la “chambre des horreur” du musée de cirre ! Comment transcender ces limites ?… Par la retenue qui ne blesse pas. Ces limites à la vérité ne sont pas celle de l’autocensure que l’on s’impose à cause d’une peur ou d’un intérêt personnel. Elles sont égoïstes. La RETENUE au contraire résulte d’un sens du bien de l’autre. Elle est éthique. Dans la RETENU l’individu est LIBRE ; dans l’autocensure le journaliste n’est pas libre ! On rejoint les propos du premier chapitre26. Enfin, il y a un paradoxe entre information complète et information non nuisible. À force d’être à la recherche d’exclusivités sensationnelles (« scoop ») , à force de jouer sur la corde sensible pour de mauvaises raisons « économiques », de « droit à l’information », de « liberté de l’information », 25
On se souvient de ce journaliste qui n’avait trouvé rien de mieux que de mettre en lumière les doutes et états d’âme d’un militaire français lors de la guerre d’Irak, sans penser à l’impact sur le morale de l’armée. Il se fit immédiatement sanctionné et l’affaire fut étouffée… sans semble-t-il servir d’enseignement. L’histoire nous apprend que le censure militaire du cinéma fut instituée lors de la première guerre mondiale. 26 Cf La liberté journalistique unilatérale. (Scribd) déjà cité.
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l’information n’applique pas le précepte médical : PRIMUM NON NOCERE. D’abord ne pas nuire. Chaque fois que nous nous exprimons, nous prenons le risque de blesser l’autre. D’ou le proverbe : tournons sept fois notre langue dans la bouche avant de parler ! L’information complète n’est pas souhaitable dans bien des cas et doit être préférée à la retenue qui ne blesse pas. Ce principe de non violence est essentiel à la libération des contentieux psychologiques que nos mots pourraient créer chez l’autre (du “karma”, pour utiliser une expression plus sujette à rejet, dans la culture occidentale). L’illusion de l’information complète ! « Tout ce qui mène à l'Unité est vérité. » 27 Vivekananda
La vérité journalistique ne passe pas par une information pléthorique, qui ne pourra jamais être « complète ». Alors pourquoi les journalistes en parlent-ils ? Cette quête de l’information aussi complète que possible masquet-elle une frustration de ne pas savoir le véritable pourquoi des évènements ? Ou une défense contre le fait d’être jugés trop rapides et superficiels ? Ou quelques autres complexes de la profession… “Dites en moins et prenons le temps d’en discuter” disait un jour le Président Chirac à un journaliste qui le pressait de répondre rapidement à ses question en se défendant de devoir respecter le programme ! On comprend que la qualité de l’information, le fond, entre en conflit avec la quantité, la forme, à délivrer en un temps toujours limité par les moyens même de l’information moderne. Mais n’est-il pas des zones d’ombre que l’information n’éclaire jamais, ou très mal ? Il est intéressant de noter que depuis quelque temps la profession cherche par tous les moyens à intéresser l’interlocuteur en lui promettant de lui décrypter les évènements, de lui dire le sens de l’info, le Pourquoi des choses, etc.… Mais on est forcé de reconnaître que celà nous laisse toujours sur notre faim ! Est-ce seulement parce que les dossiers ne sont pas traitées à fond par manque de temps ? Ou parce que les évènements ne permettent pas de nous éclairer sur nous-même ? Et d’en trouver une application pratique ? Par exemple, les nouvelles de la météo nous permettent d’anticiper nos mouvements, nos plantations, etc.… Mais à quoi peuvent servir les nouvelles sur les conflits au moyen orient si nous ne pouvons remonter aux causes historiques initiales et successives et de comprendre le rôle que nous avons éventuellement (?) pu jouer dans ces époques reculées ! Il est évident que ce Sens ésotérique ne nous est pas accessible. Parfois cependant des auteurs inspirés peuvent tenter de leve un coin du voile28. Mais par la connaissance des mécanismes de projections psychologique, ne pourrions-nous en tirer des leçons néanmoins utiles pour notre existence personnelle ? La Vérité journalistique aurait alors pleinement rempli son rôle. Au lieu de l’éparpillement des informations sans signification, un Sens profond unifiant peut en résulter par un effort de vérité. * Dans la Civilisation à venir, on comprendra de plus en plus que l’information complète, sensée, n’est pas dans la multiplicité mais dans l’Unité. Car Tout ce qui mène à l'Unité est vérité.
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« pour pouvoir utiliser ce que nous appelons viveka (discrimination), pour savoir discriminer à chaque instant de notre vie, dans chacune de nos actions, entre le bien et le mal, entre le vrai et le faux, il nous faut connaître le critérium de la vérité, qui est la Pureté, l'Unité. Tout ce qui mène à l'Unité est vérité. l'amour est vérité, la haine est fausseté, parce que la haine conduite à la multiplicité. C'est la haine qui sépare les hommes les uns des autres, par conséquent elle est mauvaises et fausses. C'est une puissance de dissociation qui sépare et détruit. … Par conséquent, dans toutes nos actions, nous devons rechercher si nous allons vers la diversité ou vers l'unité. Si nous allons à la diversité, il nous faut renoncer, mais si nous allons vers l'Unité, nous sommes sûrs d'être sur la bonne voie. Il en est de même de nos pensées ; nous devons décider si elles conduisent à la dissociation, à la multiplicité, ou bien à l'Unité, à la réunion de l'âme à l’âme et à l'unification de l'influence. Si c'est là qu'elles nous conduisent , nous les accepteront ; sinon nous les rejetterons comme criminelles. (Vivekananda, jnana-yoga, Albin-Michel , Paris, 1972, Page 299.)
On peut penser à H.G. Welles dans son Esquisse de l’Histoire universelle, ou Jacques Benoist-Méchin (1901-1983) dans : Le Rêve le plus long de l'Histoire, en 7 volumes.
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A QUOI SERT L’INFORMATION VRAIE ?
« Quand la vérité à l'égard de tous les êtres a atteint son point de perfection, l'efficacité de ses paroles et de ses actes devient manifeste. » 29 Patanjali
L’information vraie qui est tout en retenue comme nous l’avons compris, n’est pas contraire à l’information des journalistes. Elle évite le piège de l’info « trompe-la-mort » qui est déversée sur les peuples en cette fin de civilisation, pour les empêcher de penser à cette mort d’un monde qui n’est déjà plus. Cette information « trompe-la-mort », pour prendre une image, est comme ces canards auxquels on a coupé le cou et qui continuent à marcher !… La désinformation de facto résultant des conditionnements socioculturels vus ci-dessus peut être remplacée avantageusement par : l'enthousiasme, l'analyse constructive, la hauteur de débat, la reconnaissance de juste relation, etc... Les pensées conservatrices tendent alors à des pensees évolutives pour le bien. L’INFORMATION VRAIE a une efficacité qui est une application pratique de la non-violence ; Elle guérit de la violence que les politiques ne savent plus par quel bout prendre. Là est une contribution majeure de l’esprit journalistique. La vérité journalistique édifie l’ESPOIR raisonné de la Civilisation à venir. L’espoir est une valeur éternelle, particulièrement attisée par les moments de désespoir des peuples 30. La Civilisation à venir étant une « abstraction » difficile à percevoir, bien des œuvres artistiques : spectacles, littérature, peinture… font naître cependant l’espoir, comme un nuage de papillons, en dépeignant un idéal ; elles ont une vertu « modélisante » qui tente d’élever la pensée au-dessus de l’apitoiement sur soi. Cependant la vérité journalistique édifie l’espoir de manière rationnelle, événement après événement, en faisant éclater la gangue obscure des faits bruts, pour mettre en lumière le cœur du Sens métaphysique31. Dans ce dessein, la notion de la loi de cause à effet (karma) l’aide à gommer les sentiments d’injustice, d’incompréhension, de révolte, qui sont autant de violences refoulées dans un monde en guerre. Guerre financière essentiellement s’entend32. Elle transcende les injustices des tribunaux, trop à cheval sur la lettre ou influencée par les pensées dominantes d’une époque. Elle rassérène les peuples qui sont obligés de ravaler les violences de toutes natures, non seulement physiques mais morales, intellectuelles que les média déversent sans plus écouter les désirs subtils des gens !… Elle fait comprendre qu’un bienfait ou une vilenie ne reste jamais sans suite, au-delà du temps et de l’espace. Elle permet donc de se désidentifier — sans être indifférent — de ces véracités journalistiques « à tout prix », y compris des points de vue conditionnés énumérés ci-dessus, y compris des mensonges volontaires ou par omissions33. 29
sutra 36. « Quand la vérité à l'égard de tous les êtres a atteint son point de perfection, l'efficacité de ses paroles et de ses actes devient manifeste ». La lumière de l'âme, sa science et ses effets, les yoga sutras de Patanjali, Alice A. Bailey.
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Pratiquement voici ce que le Raja yoga donne comme méthode : “le développement de cette aptitude [de vérité] vient par l'exercice d'un effort constant en vue de remplir les conditions suivantes : 1. Une stricte attention apportée à chaque parole qu'il formule. 2. Le sage emploi du silence, en tant qu'élément de service. 3. L'étude constante des causes sous-jacentes à chaque acte, en vue de comprendre la raison de l'efficacité ou de l'inefficacité de l'action. 4. Un effort continu pour voir, en toute forme, la réalité ; ce qui, au sens propre, implique l'étude de la loi de cause à effets, ou karma ; la loi karmique ayant pour objectif d'amener la matière, le pôle opposé à l'Esprit, à se conformer strictement aux exigences de l'esprit, afin que la matière et la forme puissent exprimer, dans toute sa perfection, la nature de l'esprit. p. 197
Il est des exemples de journaux qui — malgré leurs obédiences politiques, réactionnaires ou conservatrices subjectives— illustrent ce phénomène dans les périodes sombres de l’histoire comme : l’Espoir, le journal des hommes libres, fondé en 1941 ; l’Espoir français (1934-1944), un hebdomadaire de la droite nationale ; ou de livres comme L'Espoir écrit par André Malraux en 1937 ; etc. … 31 Il est intéressant de noter que la recherche de sens des journalistes — qui actuellement n’a pas bien de sens — est peut-être une prémisse de ce besoin métaphysique éternel des hommes. 32 Cf. LA CIVILISATION SANS PEUR ... A VENIR, même auteur : https://fr.scribd.com/doc/37870452/LA-CIVILISATION-SANS-PEUR-A-VENIR-Les-7piliers-de-la-Civilisation-Richard-ANDRE (NB si le lien ne fonctionne pas directement, le copier et le coller dans le navigateur). Ou : http://leera.toile-libre.org/alivresraeditelect_civilisationdetails.htm 33 Une minuscule anecdote caricaturale récente en 2014 illustre ce point de la véracité de rumeurs non vérifiés : le tigre échappé… qui n’était en fait qu’un lynx… puis un gros chat ! Pendant plusieurs jours les bulletins d’info alarmaient — pour mieux vendre leurs bulletins — les citoyens au sujet d’un tigre qui s’était soi-disant échappé. Puis, quelques jours après, l’info s’est dégonflée comme une baudruche : le tigre n’était, de l’avis des experts, qu’un chat non dangereux. Un silence circonspect aurait été de mise sur ce sujet.
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La Vérité découle d’une idée inspirée. La psychologie ésotérique dit que les pensées découlant de cette idée se dégradent vite en idéologie empreinte de sentimentalité, puis finit par se cristalliser en doctrine dogmatique, imposée aux foules. L’idée inspirée est plutôt le fait du penseur libre ; l’idéologie plutôt de l’intellectuel et du philosophe universitaire ; la doctrine plutôt du politique et du religieux. Le journalisme a donc toute sa place à prendre en cultivant la Vérité journalistique, sans faire ombrage aux idéologies et aux dogmes qui ont aussi leur utilité dans l’évolution des civilisations. L’idéologie formule en termes plus compréhensibles et colorés l’idée abstraite ; le dogme est nécessaire à ceux qui ne pensent par euxmêmes et ont besoin de tuteurs. Pour prendre une image dans le domaine de la musique : la première pourrait être à la raison ce que le chant grégorien est à l’âme ; l’idéologie, la musique classique sensible ; le dogme, les musiques populaires, des plus émotionnelles aux plus cacophoniques. La vérité journalistique qui permet quant à elle de traduire des faits concrets en donnant le Sens , épuré de toute émotion, élève la conscience de la culture. Elle correspond au compositeur qui maîtrise les harmoniques. La vérité journalistique n’est pas un discours théorique. Elle doit se met à la portée des différents auditoires d’un pays : - Les masses intéressées uniquement par le concret matériel. En leur relatant juste ce qu’il faut. - Les masses émotionnelles. En apaisant la corde sensible. - Ceux qui pensent rationellement. En prenant le temps d’être plus pédagogique. - Ceux qui élèvent leurs pensées vers l’abstrait. En dépeignant les Idéaux de la Civilisation à venir. La vérité journalistique doit s’adresser à ceux pour qui seules les choses concrère, matérielles ont un intérêt. Une caricature de cette information est celle correspondant au football (ou d’autres sports de même nature dans d’autres civilisation). Elle peut être sublimée par exemple par les activités physiques plus créatives comme l’intérêt pour les jardins qui tranforme la violence par l’harmonie florale … La vérité journalistique doit s’adresser à ceux qui vibrent aux sons des sirènes. Une caricature de cette information à la limite de l’information-spectacle est celle correspondant aux émissions de téléréalité ou aux procès-spectacles retentissants par exemple. Elle peur être sublimé par l’Art sous ses différentes formes qui décentre l’égoïsme par la beauté… La vérité journalistique doit s’adresser à ceux qui ne sont intéressés que par des pensées froides. Une caricature de cette information est celle correspondant aux cours de la bourse. Elle peut être sublimé par exemple par la philosophie, la psychologie qui réintégre ces pensées stériles dans leur dimension humaine … L’information politique et sociale, selon la façon dont elle est présentée, se répartie dans ces trois grands groupes. Notons que la “coloration” économique déteint dans presque tous les cas ! La vérité journalistique peut donc aider ces groupes à s’élever en les sortant des formes de la désinformation, et à batir la conscience collective de la Civilisation à venir, comme le font ceux qui ont une discipline pour élèver leurs pensées vers l’abstrait. * *** Dans le chapitre 3 nous envisagerons la responsabilité de l’esprit journalistique. Elle ne s’applique pas seulement vis à vis de la liberté d’expression et de la véracité des informations. Cette responsabilité est réformatrice… 15-01-15 15-02-19
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