UNE LIBERTÉ DE LA PRESSE… UNILATÉRALE. Richard ANDRE
2014 màj jeudi 11 septembre 2014 (corrections)
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UNE LIBERTÉ DE LA PRESSE… UNILATÉRALE. Richard ANDRE
La liberté de la presse est LE thème incontournable lorsqu’il est question d’information. Nous essayerons de comprendre en quoi une liberté de la presse est actuellement unilatérale et de ce fait incomplète et conditionnante. Mais avant, il convient de situer cette liberté par rapport à ce qui la transcende : l’Esprit journalistique. L’Esprit journalistique libérateur de la Civilisation à venir 1 Plus qu’un sujet culturel, l’esprit journalistique libérateur, tel qu’il est analysé dans ces pages, aura un rôle à jouer sur la Civilisation future. Essayons de cerner quelque peu les contours de ce sujet extraordinairement vaste, pour la Civilisation à venir, et non pour le monde contemporain. « L’Esprit » journalistique est ce souffle qui inspire la pensée de ceux dont l’activité est de rendre compte du monde dans lequel nous existons. Cet Esprit est une dimension métaphysique qui dépasse de loin ce qu’on entend en disant de quelqu‘un qu’il a de l’esprit, qu’il est un esprit brillant etc… L’Esprit journalistique n’est donc pas un mode de pensée, mais précède celui-ci, en lui donnant un éclat qu’une simple cogitation n’aura jamais. L’Esprit journalistique dépasse la description des simples phénomènes temporels pour dégager les causes conditionnantes cachées des évènements et nous montrer le sens transcendant vers lequel ils nous mènent malgré nous. La quête de « sens » actuelle qui fait recette, en particulier chez les politiques, n’a rien à voir si elle n’est que matérialiste. Lorsque ce sens conduit à nous décentrer de nous-même en servant la collectivité, alors il commence un petit peu à avoir une signification… Cet esprit journalistique sera porté par une large palette d’artisans ; par des témoins et rapporteurs du quotidien.
Cet article est le début d’un ouvrage plus important sur l’esprit journalistique : L’ESPRIT JOURNALISTIQUE LIBERATEUR DE LA CIVILISATION À VENIR. (à paraître). 1
Il comporte les parties suivantes : 1 l’esprit journalistique est libre / 2 l’esprit journalistique est vrai / 3 l’esprit journalistique est responsable / 4 l’esprit journalistique cultive le beau / 5 l’esprit journalistique est pédagogique et réformateur / 6 l’esprit journalistique regarde vers l’avant / Sortie de la désinformation & non-violence.
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Tous ceux qui rendent compte des évènements de l’existence des gens : drames, culture, politique, joies… ; des phénomènes minéraux, végétaux, animaux, biologiques, chimiques, physiques etc… ; dans leur immédiateté, mais aussi dans le temps, sont concernés par cet Esprit journalistique.
L’avenir plus ou moins lointain sera le champ d’expansion de cet Esprit journalistique. Le journalisme est une activité relativement récente qui se cherche. En essayant d’imaginer ce dont la Civilisation à venir aura besoin, nous pourrons en déduire ce que pourra être cet Esprit journalistique dans les siècles à venir, et non seulement les décennies. Néanmoins, ce futur prend ses racines ici et maintenant… Et ce qui pourra nous sembler utopique ou irréalisable en fonction de notre mode de pensée actuel peut déjà toucher certains pionniers de cette activité de témoin et de rapporteur du quotidien de nos existences et de nos vies. L’existence étant l‘aspect physique visible ; la vie, l’Essence qui sous-tend ces existences. Essayer de voir loin, c’est sortir de l’incompréhensible des évènements qui s’enchaînent sans toujours avoir une raison. C’est cultiver l’espoir, dans un monde anxieux et désabusé. C’est s’élever au-dessus de la simple condition humaine pour recueillir notre Héritage métaphysique forgé au cours des millénaires. C’est faire taire le matérialisme outrancier qui ronge la vieille civilisation moribonde. Essayons d’imaginer cet Esprit journalistique dans un avenir possible, d’ici quelques siècles… Les détails ne peuvent être visualisés, pas plus que Leonard de Vinci ne vit ses machines avec la forme du 20e siècle, mais les concepts étaient exacts… Comment cet esprit journalistique peut-il éclore ? Afin de développer cet Esprit journalistique il sera nécessaire de dépasser la seule utilisation brillante de nos pensées. Les pensées tuent le réel, dit la tradition ! Pour que ces pensées soient de fidèles serviteurs de l’enseignement lumineux que porte en soi tout événement physique, elles doivent être disciplinées, orientées vers le sens profond des choses. C’est dans le Silence que ce sens s’imprime sur notre mental comme sur une plaque photographique nous dit également la tradition philosophique. Ceux qui seront les artisans de cet Esprit journalistique seront donc des HUMANISTES, au sens éternel, complet et supérieur du terme. Ils auront comme intérêt le bien matériel ET spirituel de l’être humain. Tous les moyens matériels qu’une culture invente pour le bien-être de l’Humanité seront ramenés à sa juste place de moyen et non de fin. Nous verrons cela plus en détail. Pourquoi cet Esprit journalistique devra être libérateur ? Pour faire éclore une Civilisation métaphysique de Paix. Sinon les pensées et les paroles des journalistes ne seraient qu’une cacophonie stérile, inutile au monde à venir. Il permettra aux hommes de mieux assumer la responsabilité qui est la leur de construire ce monde nouveau, en les éclairant sur les tenants et aboutissants de chaque acte. La vision synthétique de ces Humanistes facilitera l’appréhension simplifiée d’un monde qui se complexifie chaque jour un peu plus. Voici une définition de cet esprit journalistique qui est bien loin de ce que nous pouvons constater de nos jours, même si des prémices apparaissent parfois !… Au-delà d’une critique de l’ancien journalisme. Le propos n’est pas d’alimenter les études, aussi pertinentes soient-elles, sur le journalisme des 19e au début du 21e siècle. Ni d’entrer dans les critiques et contre critiques sur cette activité incontournable de l’ère moderne. Mais de situer la réflexion au-delà des pensées « matérielles » et matérialistes afin de tenter l’expérience de percevoir une autre dimension métaphysique et de saisir le sens des évènements que tous nous vivons. Notons que ce point de vue n’est pas familier au cerveau occidental ! …
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*** « On ne met pas de vin nouveau dans de vielles outres. »
Réflexion sur la déontologie du journalisme. Dès le début du XXe siècle, la profession journalistique a été attentive à sa déontologie. Une première rédaction en 1918, remaniée au cours du siècle2, aboutit à celle renommée « charte d’éthique ». Ce souci semble s’expliquer comme le dit Alain GIRARD (Premier secrétaire général du SNJ) : “Le constat est en effet général d’une dégradation de la situation et d’une défiance de l’opinion publique vis-à-vis des médias d’information générale, qui prend des proportions particulièrement alarmantes. Le SNJ est convaincu que la profession doit témoigner auprès des citoyens de notre pays d’une réelle volonté collective d’améliorer la qualité de l’information, ce qui passe, en premier lieu, par le respect des règles fondamentales de la déontologie.” Le lecteur qui voudrait passer quelque temps sur les dégradations de la presse peut trouver une typologie des dérives journalistiques dans diverses sources 3. Mais cet aspect est bien peu important car il ne représente qu’un court moment au regard de l’Histoire. C’est l’aspect destructeur d’une fin de civilisation, précédant une nouvelle Civilisation « apocalyptique » au sens étymologique du terme (de révélation, et non du sens décadent et récent, datant de 1863, de « fin du monde »). Tentons de voir comment l’Esprit journalistique permet d’aller bien plus loin que cette déontologie. Mais avant, distinguons la morale de l’éthique. Car il y a une confusion dans l’énoncé même de : « charte d’éthique ». Pour la plupart des gens, ces termes se confondent dans un grand flou. Jusqu’aux dictionnaires, même les plus spécifiques4 qui ne permettent pas de voir bien clair !… La sagesse ésotérique permet de se sortir de cette confusion. De manière synthétique, la différence est « simple » : l’individu éthique est autodiscipliné et n’obéi qu’aux valeurs supérieures du bien, du vrai, du beau. La personne morale se soumet aux lois et cherche à être bon. Écoutons ce que André KARQUEL dans sa sagesse dit : « Le renouvellement de notre esprit ! Voilà ce que par l’éthique, et non pas par la Morale, l’homme peut postuler. La Morale impose une règle, l’éthique découvre le chemin intérieur où, librement, elle ouvre les voies de la connaissance. Comme sont confondues Croyance et Foi, sont confondues, non moins aisément, Éthique et Morale. Cependant, avec un peu d’esprit, il est facile de remarquer que la différence relevée entre 1’Ethique et la Morale est d’une importance capitale. Toute confusion entretenue entre ces deux termes détermine un trouble dans le comportement de l’individu. La Morale est un code de règles abstraites intellectuellement ordonnées pour aider les hommes à se tolérer dans les rapports qu’ils ont entre eux ; pour régler les relations sociales, pour faire que la vie en commun d’un groupe déterminé d’individus soit possible »…
2 Différentes moutures : — Charte des devoirs professionnels des journalistes français (1918/1938) — Déclaration des devoirs et des droits des journalistes (Munich, (...) (même adresse) — Charte d’éthique professionnelle des journalistes (SNJ, 1918/38/2011) 3 Par exemple : Eric Rhode, l’éthique du journalisme ; PUF, Paris, 2010, pp.42 et suiv., consultable sur : http://www.cairn.info/feuilleter.php?ID_ARTICLE=PUF_ROHDE_2010_01_0001 — Jean-Marie Charon, rapport à Mme la ministre de la culture et de la communication. Réflexions et propositions sur la déontologie de l'information, : 1999 disponible sur : http://www.ladocumentationfrancaise.fr/var/storage/rapports-publics/994001381/0000.pdf 4 Par exemple : Vocabulaire de la philosophie A.Lalande PUF Paris, 1962.
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« L’Ethique ne relève pas de l’intellect mais de l’esprit. L’Ethique est la faculté spirituelle qui engage l’homme à vivre dans un état intérieur d’harmonie. L’Ethique se nourrit de lumière intérieure, de la lumière incréée que les sens physiques ignorent, que l’intellect ne peut en aucune façon définir. L’Ethique est reliée à la chambre secrète où la vie hautement spirituelle de l’homme a son siège. Entre l’Éthique et la Morale, il y a une différence capitale. Les sources de l’Ethique filtrent des profondeurs de la conscience de l’homme de la terre reliée à l’Homme du ciel. Il n’y a point de règles formulées, mais une impulsion donnée par l’esprit qui sert la loi souveraine de l’évolution. » 5 Les principaux thèmes abordés dans cette charte du journalisme font état : de droit du public ; d’une information complète, libre, indépendante et pluraliste — la LIBERTE revient plusieurs fois comme un leitmotiv— ; de responsabilité ; de vérité et de vérification des sources ; de notion d’urgence qui ne subordonne pas tout — ce qui est particulièrement pertinent alors que tout va de plus en plus vite — ; de respecte, de dignité des personnes ; de présomption d’innocence ; d’esprit critique, d’exactitude, d’intégrité, d’équité, d’impartialité ; d’interdiction de l’autocensure — ce qui est paradoxale avec le devoir de ne pas nuire — ; … Cette déontologie est essentiellement du domaine moral, cependant une phrase peut entrouvrir une petite porte sur l’éthique : « Le journaliste ne peut être contraint à accomplir un acte ou exprimer une opinion contraire à sa conviction ou sa conscience professionnelle »… Voir en note l’adresse de la dernière rédaction en 2011 de la « charte d’éthique » 6 …Nous allons essayer de comprendre en quoi l’Esprit journalistique permet d’aller bien plus loin que ces codes professionnels. Il rejoint les quatre libertés fondamentales présentées par le Président des États-Unis Franklin Roosevelt en 1941 7, et dont selon lui les êtres humains devraient pouvoir jouir partout dans le monde : la liberté d’expression ; la liberté de religion ; la liberté de vivre à l’abri du besoin ; la liberté de vivre à l’abri de la peur. Commençons par la liberté de la presse. Et sa relation avec cette quatrième liberté de vivre à l’abri de la peur. *
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André KARQUEL EVEIL DE L’HOMME NOUVEAU p.104 105 eLivre gratuit téléchargeable sur : http://fr.scribd.com/doc/37875919/L-EVEIL-DE-L-HOMME-NOUVEAU-Andre-KARQUEL 6 Charte d'éthique professionnelle des journalistes (Syndicat National des Journalistes , 1918/38/2011) Le droit du public à une information de qualité, complète, libre, indépendante et pluraliste, rappelé dans la Déclaration des droits de l'homme et la Constitution française, guide le journaliste dans l'exercice de sa mission. Etc… Syndicat National des Journalistes 33 rue du Louvre 75002, www.snj.fr, e.mail : snj@snj.fr, Tél 01 42 36 84 23, Fax 01 45 08 80 33 7
http://www.snj.fr/spip.php?article1032 discours sur l'état de l'Union, 6 janvier 1941.
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L’ESPRIT JOURNALISTIQUE EST LIBRE. « Vous chérissez la liberté, vous la possédez maintenant ; montrez-vous digne de la posséder. »8
UNE LIBERTE DE LA PRESSE : BANCALE ! Pour qu’une Civilisation de Paix, libre, puisse voir le jour, il faut d’abord continuer sans cesse l’effort entrepris à l’issue du conflit mondial du XXe siècle d’instauration de justes relations humaines 9. Les guerres qui subsistent au XXI siècle ne sont-elles pas comme ces tisons disséminés après un gigantesque incendie ? Ils finiront par s’éteindre. Comme le « feu médiatique » autour des conflits !… Le déséquilibre entre les désirs insatiables des uns et les besoins justes des autres – entravant l’établissement de ces justes relations — s’est porté dans le domaine des idées. Là une autre guerre — financière plus qu’économique10 — continue, que les peuples ont bien du mal à vaincre (ce sujet est traité dans un autre écrit). Mais l’opinion publique s’est réveillée pour la combattre. L’information y a été pour beaucoup en mettant en lumière les attitudes désormais inacceptables de « pensées fossiles » de l’ancienne civilisation ! Les journalistes se sont battus pour acquérir cette liberté d’information indispensable à une démocratie (qui n’est encore qu’embryonnaire à l’aube du XXIe siècle). Ils ont énoncé les principes de l’information journalistique libre qu’ils opposent à tous ceux qui veulent étouffer la vérité. Nous reviendrons sur cet aspect de la vérité un peu plus loin. Le respect par tous les pouvoirs de cette règle de la liberté de la presse est-il suffisant pour que la puissance journalistique joue à plein ?… En fait, cette liberté de la presse ne peut pas jouer à plein car elle est « bancale » !… Qu’entend-on par là ?… En effet, comment peut-on se battre pour la liberté de l’information d’un côté, tout en ne respectant pas de l’autre celle des destinataires de cette information ? … ! Tout à leur combat pour la liberté de la presse, les journalistes en oublièrent la liberté des lecteurs (auditeurs). L’une et l’autre ne se confrontant pas aux mêmes obstacles. La liberté de la presse est en butte au pouvoir politique ; la liberté des lecteurs, au pouvoir journalistique. D’ailleurs, les journalistes ne parlent que du « droit de savoir » des lecteurs (auditeurs) ! Nous y reviendrons plus loin. Se battre pour la liberté de l’information n’est-il pas indissociable du combat pour le respect de celle des destinataires de cette information ? …
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Pancarte dressée aux fêtes du Champ de Mars, en 1790. Cité par André KARQUEL ; France, II avril-mai 1946. Ce thème est plus récent qu’on peut le croire. Il date des années 20-30 ; ce sont de vastes mouvements ésotériques et sociaux s’appuyant sur la Bonne Volonté. On en trouve des aspects grand public comme dans le film Horizons perdus , ou le mouvement de Bonne volonté des Nations Unies (voir par exemple :http://www.undp.org/content/undp/fr/home/ourwork/goodwillambassadors/ ) 10 Lire à ce propos de la guerre financière l’article : La troisième guerre mondiale… financière, disponible sur : http://fr.scribd.com/doc/34107768/LA-TROISI%C3%88ME-GUERRE-MONDIALE-%E2%80%A6-FINANCI%C3%88RE Voici quelques courts extraits : … « La troisième guerre mondial n’est pas une simple crise financière. Pour détacher notre pensée du présent angoissant que nous vivons, il faudrait que nous soyons capable de reconnaître qu’une troisième guerre mondiale — financière — fait rage depuis quelques décennies ; et qu’elle se déroule entre des acteurs différents de ceux d’une « simple » CRISE financière . Mais personne n’y croit… ou n’ose y croire. » 9
… « La troisième guerre mondiale est bien autre chose10 !… Une pensée financière de type totalitaire. …À propos de cette pensée obscure on ne doit pas parler de « complot » car cela se rattacherait à un mythe destiné à amuser et tromper les peuples. De plus le complot suppose une concertation entre des individus d’une clique. C’est bien plus pernicieux qu’une entente concertée. C’est véritablement un registre de penser pervers identique à celui qui a inspiré les pires horreurs au milieu du XXe siècle en particulier. Ces individus n’ont pas besoin de se connaître pour entrer en résonance avec cette pensée financière de type totalitaire. » (Extrait de l’essai : LA CIVILISATION SANS PEUR …À VENIR.)
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Car, pour qu’une information « vraie, vérifiée, complète » soit bien perçue, il ne faut pas qu’elle soit parasitée par des éléments qui ne respecteront pas le LIBRE ARBITRE DES LECTEURSAUDITEURS… Il y a là une longue réflexion attentive à mener ! L’insoutenable paradoxe de la liberté de la presse bancale et les mécanismes de la peur Voyons en effet ce qui se produit dans les faits à propos de cette liberté de l’information paradoxale. La vieille civilisation baigne depuis des millénaires dans une culture de la peur. Cette peur est imposée ou distillée par tous ceux qui désirent avoir une influence sur les autres. L’église, en manipulant la peur de l’enfer, de la culpabilité. Les dictateurs en faisant régner la peur par la force policière et militaire. Les nazis d’autrefois et leurs semblables contemporains, en portant cette perversité à son paroxysme, jointe à une propagande mensongère. Les mauvais parents en menaçant du loup ou du martinet. Les politiciens en évoquant le chaos… etc. Il n’est donc pas étonnant que le journalisme ait été contaminé comme d’une lèpre par cette culture de la peur. De plus, la peur de perdre des lecteurs, résultant d’une économie mal comprise, s’est surajoutée jusqu’à pousser les écoles de journalisme à enseigner le « marketing de la peur ». Pour capter l’attention… croient-ils. C’est devenu une seconde nature ! Il n’est pas une minuscule information qui n’en soit imprégnée11. Et tout un discours savant s’est développé pour « justifier » cette utilisation de la dramatisation de l’information, en reportant la « faute » sur les boucs émissaires que sont les lecteurs-auditeurs ; parce que, sinon, ils seraient inattentifs ! N’y a-t-il pas là une attitude profondément irresponsable et puérile ?… En pratique cet emploi de la peur résulte, dans la forme, d’une volonté systématique du journalisme de l’utiliser, comme on les à conditionné ! Dans le fond elle est inhérente à la mise systématique sur le devant de la scène les drames porteur d’anxiété : faits divers (virus ebola par exemple), injustices jamais ou mal réparées par la “justice”, conflits dramatisés, —comme des films—, manifestations sportives antagonistes, sport de combat et de confrontations... ayant oublié l’éthique chavaleresque. L’accumulation des informations dramatiques négatives finit par créer un sentiment d’insécurité individuel dont découle la violence. Et il semble que personne n’arrive à enrayer cet embalement quasi “démoniaque” de la culture déliquescente de cette fin de civilisation. Il y a également tendance à créer une « information barbe à papa” c’est-à-dire que des bribes tout justes bonnes à reléguer sous la rubrique des « chiens écrasés », inconsistantes, sont gonflées en une illusion d’information. C’est 99% des faits relatés actuellement si l’on veut bien se donner la peine d’une analyse rationnelle. Effets pervers de l’utilisation de la peur : impact de la peur sur la libre réflexion. Chacun sait que la peur conduit le psychisme à se défendre de trois manières possibles: soit fuir la menace en fermant son mental, soit la nier par un réflexe destructeur, soit l’esquiver par une pirouette intellectuelle. Dans ces trois troubles affectif, la pensée ne peut trouver un calme suffisant pour analyser sereinement l’information entendue ou lue. Malgré cette connaissance psychologique élémentaire, l’humanité, et le journalisme en particulier, répète à l’infini son errance !12 Ces méthodes de « désinformation » sont constamment utilisées contrairement à ce que croit le bon peuple qui s’imagine « bien » informé. Elles résultent toutes de la peur. Elles disparaîtront avec sa maîtrise. Il n’est donc pas besoin ici de les détailler.13 11
Par exemple, même au niveau d’un bref bulletin météo. Il n’est pas pareil d’annoncer : « très forts orages en altitude ; beau temps partout ailleurs » (sic) . Et : le beau temps régnera partout à l’exception de quelques orages sur les montagnes. Qui vit sur les montages pour justifier de privilégier en premier cette information accrocheuse qui alarme ?!… 12 Comme ils répètent à l’infini des termes erronés ; par exemple le mot psychose qui est un terme psychiatrique très limité dans son emploi, mis à toutes les sauces pour amplifier n’importe quelle situation un peu dramatique ! 13 Comme exemples de désinformation s’appuyant sur la peur citons : l’utilisation, sous la pression de temps toujours trop court, de demivérités n’éclairant que le coté sombre, l’attribution de motifs faux, l’exhumation d’anciens griefs fondés sur la peur, le pronostique continu
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L’éducation de l’opinion au cours des siècles à venir aura raison de ces déviations car elle supporte de moins en moins les comportements autoritaires et veut utiliser librement sa réflexion. Faire peur aux autres est une forme abjecte de l’autorité ! Qu’on se souvienne sans cesse de la pensée perverse des nazis menaçants… La psychologie ésotérique est très claire sur ce sujet :“C’est par la faille de la peur que passe l’égoïsme, la cupidité des peuples qui s’opposent à la bonne volonté, à la coopération, à l’état de justes relations... Les émotions négatives accumulées par l’opinion publique, retarde le progrès de la compréhension dans la nouvelle civilisation”. Il ne suffit pas de dire : « n’ayez pas peur » 14 comme prêchait un Pape, pour que plus de 2000 ans de menaces conditionnantes s’évanouissent. Il faut comprendre la peur. Comprendre qu’elle est indissociable de l’avidité, du désir. On ne peut traiter l’un sans l’autre. Et une société de consommation — dont celle de l’information — n’est pas favorable à cette objectivité tant qu’elle ne commence pas à s’abstenir d’incontinence émotionnelle et de logorrhée verbale journalistique...
Ne pas confondre licence et liberté. La liberté des uns s’arrêtent là où celle des autres commence.
La licence est octroyée par une autorité supérieure : charte professionnelle, loi, constitution, etc. C’est un cadre que tout être humain est tenté de transgresser ; et c’est un fait constatable que les transgressions sont fréquentes en matière journalistique… au grand dam impuissant d’une partie de l’opinion. La licence est un domaine empreint de sentimentalité qui nécessite des guides pour discerner la conduite à tenir. C’est à la base un rapport de forces subtile alimenté par un complexe infantile vis-à-vis de toute autorité. Mais la psychologie élémentaire ne suffit pas pour s’en libérer. La vraie liberté n’existe que pour une pensée libre. Être libre de dire n’importe quoi c’est avant tout être libre de s’abstenir si l’on doit heurter l’autre. Sinon la liberté dégénère en mauvaise licence, en désordre, en anarchie. Il n’y a aucun « droit de savoir » qui se justifie en l’occurrence. La frontière entre ce qui peut être dit et doit être retenu dans un silence prudent est ténue. Mais le bien d’autrui inspire toujours cette pensée libre. Pourquoi le journalisme abuse-t-il a outrance de la peur ? « Il n’y a pas d’information sans mauvaises nouvelles »… ! Ces mauvaises nouvelles menacent la tranquillité de l’opinion. Ce slogan professionnel, maintes fois entendu, n’est-il pas le symbole de tous les conditionnements à l’œuvre ? Le journalisme est un peu comme l’arroseur arrosé. Il est conditionné par la structure psychologique initiale de notre planète. Un premier conditionnement — quasi magique — qui se perd dans la nuit des temps, créé pour emprisonner l’âme, dont l’Inquisition peut être un symbole relativement récent… ; jusqu’aux mauvaises habitudes publicitaires utilisant la peur pour faire acheter ; un enseignement pervers du « marketing de la peur » des écoles de journalisme15… ; une tendance humaine sadodes difficultés imminentes et des désastres (« aller dans le mur ») ; le rappel trop fréquent des antagonismes religieux et nationaux sur lesquels le psychisme se projette inconsciemment comme au cinéma ; la répétition des raisonnements tout faits, des évènements historiques tronqués et incompris (Hiroshima), de l’amalgame des psychologies propres à chaque nation… etc. 14 Notons la forme négative contre-productive : elle insiste sur un défaut et donc le renforce. Une forme plus positive serait par exemple soyez libre ou ayez confiance. 15 Voici ce qu’en écrit le docteur JD à propos de La mauvaise science des marchands de peur.: « Le plus étonnant dans ce « marketing de la peur » c’est de voir des universitaires se faire une place au soleil sans que personne, leurs pairs y compris cherchent à savoir si leurs dires et leurs assertions reposent sur de la science ou juste sur des affirmations. Quand on développe une hypothèse dans le monde médical et scientifique, on mène des études afin de démontrer ou d’infirmer cette hypothèse. Cette règle, communément pratiquée dans le monde entier, est la norme pour faire de la bonne science.… …Mais certains universitaires ont trouvé mieux que ce procédé long et exigeant. Pour faire valoir leurs travaux, ou leurs hypothèses, voire leur idéologie, ils publient dans la presse grand public ! Ils utilisent les journalistes pour avaliser leurs théories, s’économisant ainsi beaucoup de travail et, en court-circuitant les processus usuels, ils peuvent affirmer tout et n’importe quoi en ne risquant pas de se faire démentir, puisqu’il n’y a aucune trace écrite scientifique de ce qu’ils pourraient avoir fait.
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masochiste non maîtrisée… ; un mépris égoïste du public craint !… ; une peur de sortir d’une logique journalistique dans laquelle des générations se sont enchaînées… ; et bien sûr la peur économique des XXe et XXIe siècles ressassée par l’information, qui lui revient en boomerang !… Tous les enseignements spirituels et ésotériques décrivent longuement cet héritage humain dont la civilisation cherche peu à peu à se libérer. Voici quelques exemples de conditionnements étrangers à l’Esprit journalistique véritablement libre, altruiste, généreux. * Du droit de savoir alibi … au Devoir de connaissance. « Le journaliste digne de ce nom n’use pas de la liberté de la presse dans une intention intéressée » Gandhi, Autobiographie
À la liberté de la presse, la profession associe le plus souvent le droit de savoir du public. Ce droit n’est-il pas brandi un peu comme un glaive symbolique ! Le « droit de savoir » n’est-il pas un alibi pour contrer ceux qui veulent imposer le silence aux journalistes, plus qu’une volonté d’établir de justes relations entre informateur et informé ?… Cette analyse serait-elle trop sévère ! Le « droit de savoir » n’est-il pas l’expression d’un point de vue journalistique plus que la véritable demande d’information de la part de l’opinion ? Les peuples n’ont-ils pas plus un DEVOIR DE CONNAISSANCE qu’un « droit de savoir ». Ce « droit » n’est-il pas une autre déviation de la culture de « judiciarisation » ? Faire appel à ce « droit », n’est-il pas dresser les masses à une revendication violente contre des censeurs, quels qu’ils soient, qui ne leur reconnaîtraient pas ? Le public étant co-responsable des informations dont il est abreuvé, exerce de plus en plus son libre-arbitre et son « sens critique » vis-à-vis du journalisme. Actuellement il s’agit plus de critiques destructives que constructives, par manque de connaissance, et tout d’abord de connaissance de soi. Un des devoirs des journalistes n’est-il pas alors d’aider l’opinion à évoluer « vers le haut » et non « vers le bas », c’est-à-dire de se noyer dans le pathos et l’émotionnel… ? Le « droit de savoir » conditionne des masses passives encore dans l’enfance ; le devoir de connaissance en fait des individus libres. * Bénéfices d’une éthique au-delà de la peur. Nous sentons bien que l’indispensable liberté journalistique ne sera acquise que lorsqu’elle respectera l’AUTRE, en ne le manipulant plus sur le plan affectif ! Devenir responsable c’est ne plus être un complice de ce conditionnement culturel multimillénaire, par peur et manque de connaissance de soi. Mais il y aura encore du chemin à faire pour que les professionnels comprennent — car ils n’ont pas encore compris —, s’en persuadent et aient la volonté courageuse de changer d’attitude. Nous pouvons essayer un instant d’imaginer une information exempte de menace et de peur. À l’instar de l’information des vrais scientifiques, de l’information d’un philosophe comme Aristote, d’un métaphysicien regardant sans sentimentalité le monde nouveau qui naît… On peut parler des choses quotidiennes très concrètement sans être « obligé » d’y mettre une miette de peur. Et grâce au comportement grégaire d’une partie de la presse, il suffit d’avoir été une fois dans un quotidien, une radio ou une télévision pour s’assurer ensuite une « tournée » des médias où ces « experts médiatiques » pourront vendre leur produit à l’envi. » http://www.docteurjd.com/2009/01/07/la-mauvaise-science-des-marchands-de-peur/
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Une fois libre de la peur, tout le reste découlera de ce premier principe fondamental de l’Esprit journalistique : la vérité de l’information ; la responsabilité de ce que nous émettons vers autrui ; la beauté qui imprègne une culture nouvelle comme d’un beau jardin construit dans un présent nonviolent, pacifié et une éradication des mauvais réflexes destructeurs; une utilité pédagogique qui transcende la Civilisation à venir ; la compréhension du sens du passé, du présent et de l’avenir. Cette information n’est JAMAIS COMPLICE, CONCIENTE OU NON, des petitesses des individus. ** L'esprit journalistique libéré de la peur est d’emblée clarifiant. A chacun de le cultiver. Lorsque le monde journalistique prendra conscience de cette nécessité civilisationnelle de s’abstraire de la peur, une formidable mutation apocalyptique au sens premier de révélation, aura lieu, dont ni eux ni l’opinion n’ont encore conscience !… ***
( À suivre…)
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AUTRES OUVRAGES de Richard ANDRE Téléchargeables gratuitement sur : Les Éditions électroniques Richard André http://leera.toile-libre.org/
; et sur Scribd, Calameo…
Adresse alternative en cas de rupture de lien : http://alivresraeditelect.voila.net/
LA CIVILISATION SANS PEUR …À VENIR Essai. 320 pages. L’auteur décrit une méthode scientifique pour imaginer l’essence du fantastique édifice virtuel formé par les 7 piliers de LA Civilisation à venir. Il convie le lecteur à y voyager en pensée. C’est un bouleversement de toutes nos conceptions : une Civilisation métaphysique, sans peur, libérée des soucis matériels !
LE LIVRE ELECTRONIQUE AU SERVICE DE L'ART DES IDEES Essai. Réflexions prospectives sur le livre électronique.
QUELQUES ARTICLES par Richard ANDRÉ Parus sur Scribd, Calameo, …
CHOMEUR : POURQUOI ? Des Artisans de la Civilisation qui s'ignorent. Essai. 400 pages ; illustré. Approche du chômage de l'intérieur, pour guérir la douleur des chômeurs et des non-chômeurs. Le propos, résolument constructif et lucide, offre une vision révolutionnaire du chômage et décrit comment les chômeurs oeuvrent véritablement pour une nouvelle Civilisation. Ce livre est un véritable bain de jouvence !
• MECANISMES DE DECONDITIONNEMENT Schéma des étapes du déconditionnement, permettant une visualisation globale du processus de sortie des comportements socio-sanitaires à risque et des habitudes gênantes. 4 pages. • TYPOLOGIE DE LA PENSEE Cette TYPOLOGIE DE LA PENSÉE, présente une analyse spectrale du mental, pour un autodiagnostic de sa pensée et un diagnostic de celle des orateurs. Ce travail expérimental s’appuie sur les connaissances de la Sagesse antique. 7 pages.
LA FEMME IDÉALE, L'HOMME IDÉAL, Comment communiquent-ils ? Essai. 160 pages ; nombreuses illustrations. Revenant à la grande Tradition de la Connaissance de Soi comme clé de nos maux, les jeux d'images d’hommes et de femmes caractéristiques proposent une forme originale d'approche de l'inconscient par les facettes de la féminité (anima) et de la masculinité (animus) développées par C.G. Jung.
•André KARQUEL Et l'Union Pour La Méditerranée POURQUOI LE CHOMAGE NE PEUT BAISSER -2010 …/…
L'Ami de la Liberté — Biographie d’André KARQUEL. 118 pages A4 ; photos. Philosophe, auteur de théâtre, écrivain, conférencier, du milieu du XXe siècle. Ouvrages d’André KARQUEL Tous ses ouvrages sont réédités ici en livres électroniques gratuits, dont un inédit : L’Islam et la Chrétienté.
* andreleera@gmail.com *
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