Table des matières Ultimate Frisbee : le mot du coach
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Le Cheerleading
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Mot de l’équipe de flag-foot féminin
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Entdeckung: Découverte
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Brébœuf Solidaire, premier comité pour le droit des animaux de Brébeuf
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Rotaract: une communauté tournée vers le futur
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À une année inoubliable
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RAPPORT DE STAGE
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Le comité MSF
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MedLife, c’est la vie
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Perception sur Perceptum
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Prix littéraire de collégiens
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Mot du Club d’Entrepreneuriat de Brébeuf
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Dans les coulisses du Comité féministe avec Elisa Enza Argento et Fanny Cair
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Smells like team spirit
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La voix des débats oratoires
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La fin d’une aventure
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La Famille du Graf 2019-2020
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Chers lectrices et lecteurs, Pendant que vous tournez les premières pages de la dernière édition de cette année qui est aussi notre dernière en tant que Conseil exécutif du Graffiti, nous souhaitons commencer par vous remercier pour votre lecture soutenue, malgré les nombreuses embûches qui se sont matérialisées. Justement, votre assiduité envers le journal étudiant en cette période de relations interpersonnelles virtuelles souligne votre dévouement envers le journal et ce qu’il représente. De plus, nous sommes particulièrement reconnaissants. e. s envers nos journalistes qui ont dédié leur plume et leur temps à notre périodique. D’autre part, la nervosité qui encadrait la préparation de ces éditions ainsi que les responsabilités associées à l’organisation d’un journal étudiant incendiait la gratitude que nous ressentions lorsqu’on appuyait enfin sur la touche « publier ». Ce fut deux sessions formatrices desquels nous raconterons les aventures pour de nombreuses années à venir. Enfin, Le Graffiti a toujours été fier d’encourager les réflexions des étudiant.e.s du Collège. Nous espérons que cette période inusitée vous a laissé du temps et de l’espace pour explorer les confins de vos pensées et d’en émerger grandi.e. Prenez soin de vous,
Crédits : Sophie Poirier : Rédactrice en chef Philippe Brault : Directeur financier Charlotte Benoit : Directrice des communications Isabel Perezmontemayor Cruz : Correctrice en chef Nikola Kukolj : Mise en page Margaret Zhou: Dessin de la première et de la quatrième de couverture Merci à M. Perrault et tous nos journalistes !
Ultimate Frisbee : le mot du coach Étienne Lamarche Coach 2018-2020 L’Ultimate Frisbee est un sport unique qui va bientôt faire sa place aux Olympiques. Le sport se joue sur un terrain de football avec deux zones de but similaire au football américain. L’objectif est d’attraper le disque dans la zone de but adverse. On avance sur le terrain en se faisant des passes. Lorsqu’on a le disque dans les mains, on ne peut plus se déplacer et il faut le lancer en moins de dix secondes. C’est aussi l’un des seuls sports réellement mixtes où les hommes et les femmes ont l’opportunité de compétitionner sur un même terrain. De plus, c’est un sport axé sur l’esprit du jeu: les adversaires se donnent la main et se respectent puisque c’est un sport auto-arbitré. Ce sport est unique tout comme le programme de Frisbee de Brébeuf. En effet, au collégial, le Frisbee n’est pas sous la bannière du RSEQ (Réseau du Sport Étudiant du Québec), ce qui cause beaucoup de défis organisationnels. Aux niveaux secondaire et universitaire, ce sport est reconnu par le RSEQ et officiellement reconnu comme une discipline, alors ces niveaux bénéficient d’un encadrement conforme aux régulations en place (entraîneurs, accès aux terrains, physio, etc.). Sur la scène collégiale, le Frisbee est plus considéré comme un sport de dilettante par la majorité des établissements. C’est à chaque collège de décider du budget et de la place du sport dans son programme. À Brébeuf, le programme existe seulement depuis quatre ans et est officiellement endossé depuis trois ans. Monsieur Louis-Philippe Précourt, professeur de biologie, est le responsable du programme de Frisbee. Depuis le début, il met de la pression pour que le collège finance et encadre le programme. À ce jour, notre programme n’a toujours pas de coach officiel. Ainsi, nous avons dû trouver des alternatives. Nous avons eu la chance d’avoir eu dans notre programme des joueurs et joueuses de l’équipe provinciale et de l’équipe nationale. Ces derniers ont pris la charge de coacher pendant leur passage au collège, ce qui a permis aux équipes de Brébeuf de devenir l’une des meilleures équipes de la ligue. Ayant été coach, je peux affirmer que c’est une tâche lourde et délicate parce que nous sommes tous des joueurs et joueuses égaux. C’est souvent difficile de dire à un ou une camarade qu’il est coupé ou exclu du jeu sans cette étiquette de coach derrière nous. Mais c’est la résilience, la persévérance, la collaboration et l’engagement de tous les membres de notre programme qui nous permettent de performer et d’assurer la pérennité de notre sport. Nous avons eu un parcours louvoyant comme programme, mais nous travaillons en étroite collaboration avec Stéphanie Côté, la nouvelle responsable des sports collégiaux, afin de tracer un futur pour notre sport au collège Jean-de-Brébeuf. L’Ultimate Frisbee, c’est plus que juste se lancer un morceau de plastique à son chien dans sa cour arrière, c’est un sport qui requiert des capacités athlétiques incroyables et une endurance de marathon. En ces temps de quarantaine, je vous invite à visionner cette vidéo de faits saillants d’Ultimate Frisbee de la ligue professionnelle AUDL pour vous divertir : https://www.youtube.com/watch?v=kDoBPnHLREM. Peut-être que vous vous découvrirez une passion pour ce sport! Prenez soin de vous, ça va bien aller!
Le Cheerleading Caroline Hunziker La charge considérable des études rejoint tous les étudiants du Collège et peut déstabiliser un équilibre de vie sain. Amalgamer le travail et le plaisir paraît impossible, mais est toutefois moteur d’une santé optimale. Ce mode de vie est envisageable, sans appréhension! Je suis essoufflée après avoir grimpé les quatre étages menant à la palestre, ce local méconnu de l’école. Le malaise règne et la gêne parle d’elle-même : c’est à mon tour de me présenter, dans le cadre de notre première pratique de 2018. « Caroline, Sciences de la santé ». Je ne me doute pas alors que les athlètes autour de moi, le rouge aux joues lorsque la parole circulaire freine devant eux, deviendraient des connaissances précieuses. Ce sport de contact est un vecteur de confiance unissant les athlètes, qui soulèvent leur voltige dans les airs. Quoique sous-estimé, le cheerleading est une activité multidisciplinaire visant la perfection. Les sauts, la danse, les projections, la gymnastique, l’encouragement et les stunts sont les facettes dans lesquelles un étudiant peut se découvrir, en honorant deux pratiques par semaine, avec ses amis. Le cheerleading au Collège Jean-de-Brébeuf m’a permis de construire une base sociale solide. C’est à travers des pratiques et des compétitions difficiles (et nos blessures hebdomadaires) que j’ai découvert mes bons amis, des athlètes qui supportent autant leur voltige que les membres du groupe, sur le plan émotionnel (et physique : merci à tous ceux qui m’ont fourni des pansements et à ceux qui m’ont accompagnée pour mon sternum déplacé lors des régionaux, au beau milieu de Trois-Rivières). Après deux années rocambolesques, ces athlètes m’ont permis de rire et de m’amuser. C’est de loin les plus beaux souvenirs de mon parcours collégial! La saison 2019-2020 ne s’est toutefois pas tenue au Collège, étant donné l’absence de coachs. Nous nous sommes soutenus et battus pour qu’elle revive au sein de la communauté étudiante, sans succès. Néanmoins, nos amitiés sont restées inchangées! J’espère que la nouvelle cohorte pourra bénéficier de cette activité exceptionnelle!
Mot de l’équipe de flag-foot féminin Émilie et Florentine L’équipe de flag, c’est une équipe remplie de filles dévouées, unies et rassemblées par la même passion du sport. Pour une deuxième année consécutive, nous avons connu une saison mémorable, avec de nombreuses victoires et une présence en séries éliminatoires. C’est beau de voir le groupe de petits schtroumpfs bleus qui devaient crier, chanter et déflaguer dans les corridors en septembre devenir la relève de cette équipe incroyable. La saison d’automne est passée si vite, dommage que la situation actuelle nous ait empêché de continuer avec nos tournois d’hiver, mais on en garde les meilleurs souvenirs. Nous avons d’ailleurs quelques remerciements pour cette année : S/o à la physio, sans qui nos cuisses claquées et enrobées de tape n’auraient pu intimider les équipes adverses... Brébeuf, pour nous barrer l’accès aux casiers après nos pratiques de 6 à 8 JP pour nos séances de cardio et de suicides tant attendues et appréciées Les gars de lacrosse pour leurs généreux dons de balles dans notre moitié du terrain Nous ne sommes pas certaines si les gars de rugby vont s’ennuyer de notre haut-parleur pendant les tours de terrain en début de pratique, mais ça va certainement nous manquer… Vous n’aurez plus à endurer Saint-Tropez, Fake ID ou Tik Tok de Kesha (tous des classiques intemporels, en passant). Non mais sérieusement, savoir qu’il n’y a pas de flag football au niveau universitaire nous rend non seulement reconnaissantes de ce qu’on a vécu, mais aussi nostalgiques. Nous étions et sommes une équipe non seulement sur le terrain, mais aussi à l’extérieur du terrain, une gang avec qui rire, chanter dans le bus avant les parties et sortir ensemble s’arriment avec la persévérance, les victoires, les défaites, les encouragements, les doigts déchirés, les jointures disloquées (une chance que l’hôpital n’est pas trop loin du terrain…) Aux 18 filles incroyables de l’équipe de flag et à nos trois coachs dévoués : MERCI pour cette saison remplie de rires, de touchés et de fierté. La bannière est à vous l’an prochain girlies, xoxo
Entdeckung: Découverte Thoven Pierre Si vous le voulez bien, commençons par la fin. Le 23 avril 2020, on m’a annoncé que j’ai été admis à l’Université d’Ottawa. Comment? Das tut mir leid: pardon, j’oublie les bonnes manières! Guten Tag! Je m’appelle Thoven. Pierre Thoven, je ne suis pas allemand. “Sak pasé ?” Je vous laisse deviner. Installez-vous. Voulez-vous un verre? Bien, servez-vous! “Mi casa es tu casa!” Écoutez-moi attentivement. L’année 2019-2020 a été une année décisive: ma dernière année au collège. L’année de l’angoisse. Marcher sur des oeufs, la moindre erreur: “scheitern”. J’ai de grands projets, de bonnes notes sont essentielles, mon père me soutient totalement: “solidaridät”. J’ai cassé quelques oeufs! Mais encore? C’est un prix à payer pour réussir. N’est-ce pas vrai qu’il faut casser des oeufs pour réussir une bonne omelette? Il se pourrait, parfois, que les erreurs nous amènent à découvrir de nouveaux horizons. Prendre le mauvais train pour découvrir de nouveaux endroits, renverser notre café sur une personne inconnue pour vous marier quelque temps après, envoyer un “je t’aime” , par erreur, par message texte à votre pire ennemi(e) pour devenir des meilleurs(es) amis(es) plus tard, cocher le mauvais programme à l’Université plutôt que médecine ou droit pour découvrir une passion pour la mécanique, que sais-je. März. Pour la semaine de relâche, ma famille et moi sommes allés en République dominicaine. Un de nos proches se mariait là-bas. De plus, j’ai revu mes cousins que je n’ai pas vus depuis que de l’eau a coulé sous les ponts: plus de huit ans. Nous étions émus. J’ai passé la meilleure semaine de relâche avec eux, bien évidemment. “Glücklich”. J’étais très content. Nous avons parlé, mangé, rigolé, débattu sur des sujets sociétaux et étatiques, voyagé, et quoi d’autres. Quel rapport avec mon année scolaire? “Transparenz”. Après ce voyage, j’ai eu l’une de mes plus grandes révélations: devenir psychiatre! Écouter, conseiller, chercher, soutenir, faire des schémas psychiques, comprendre, analyser les autres est un talent que j’ai découvert. Bizarre, non? Moi qui n’avais pas voulu faire ce voyage. “Heilung”. C’est ce voyage qu’il me fallait pour être guéri de cette incertitude: que vais-je faire plus tard, réellement? J’ai la réponse que voici: écouter, soutenir, aider ou encore, devenir psychiatre pour traiter les troubles mentaux. Pour tout vous dire, ce simple voyage m’a transformé. Ipso facto, mon année scolaire 2019-2020 a été décisive autant que mon choix de programme: la médecine, spécialité psychiatrie. Je marquerai l’Histoire comme Sigmund Freud, Hans Asperger, qui sait!
Brébœuf Solidaire, premier comité pour le droit des animaux de Brébeuf Pour la plupart d’entre nous, l’exploitation des animaux n’est pas une activité à laquelle nous pensons prendre part. Et pourtant, derrière une panoplie de produits qui peuple notre quotidien (vêtements, “aliments”, médicaments, maquillage, produit d’entretien, etc...) se dresse l’ombre malheureuse des animaux que nous exploitons. D’après le site web Occupy for Animals, il y aurait 5 chevaux, 22 chiens, 400 veaux et vaches, 700 moutons, 930 dindes, 1 700 cochons, 3 000 canards et plus de 60 000 poules qui sont abattus chaque minute dans le monde pour satisfaire la consommation humaine. Et ce ne sont pas les seuls. Force est de constater, Victor Hugo avait raison quand il déclara que « l’enfer n’existe pas pour les animaux, [puisqu’] ils y sont déjà. » Heureusement, les temps changent. Le mouvement pour la cause animale devient de plus en plus grand. Le comité Brébœuf Solidaire, créé au début de la session d’automne 2019, s’inscrit fièrement dans ce mouvement pour la cause animale. Le but du comité Brébœuf Solidaire est, tout premièrement, de sensibiliser les Brébovins aux enjeux qui entourent les diverses formes que prend l’exploitation des animaux grâce au visionnement de documentaires, de reportages, à la visite de conférenciers et par le biais d’investigations de tout type, etc. Ensuite, notre but est d’agir pour mettre fin à cette exploitation avec la mise en place de solutions concrètes (pétitions, rédactions de lettre et/ou d’articles, ramassage de fonds, etc.). Le 20 novembre 2019, Brébœuf Solidaire a eu la chance d’accueillir Martin Gibert, chercheur en éthique à l’Université de Montréal et auteur du livre Voir son steak comme un animal mort, pour une conférence dont la question centrale était : faut-il diminuer sa consommation de viande ou l’arrêter ? À cette question, Martin Gibert nous a présenté une à une les réponses de l’éthique climatique, de l’éthique environnementale et de l’éthique animale. Brébœuf Solidaire a déjà organisé deux levées de fonds pour le Sanctuaire pour animaux de ferme de l’Estrie (aka SAFE), en faisant une vente de bonbons et une vente de cupcakes (tous deux végétaliens). Avant le confinement, le comité avait commencé à faire des VoxPop dans lesquels il interrogeait les Brébovins au sujet de formes précises d’exploitation animale (viande, fourrure, labo, etc.). Un premier VoxPop est disponible sur la page Facebook du comité. Désormais, les cours à distance empêchent la réalisation de ce type d’activité. Cependant, le comité demeure actif dans les réseaux sociaux où il publie régulièrement du contenu sur la cause animale ainsi que sur les liens que celle-ci entretient avec plusieurs autres enjeux (coronavirus, féminisme, écologie, etc.).
Facebook : https://www.facebook.com/breboeufsolidaire/ Instagram : https://www.instagram.com/breboeufsolidaire/ Courriel : breboeufsolidaire@gmail.com
Rotaract: une communauté tournée vers le futur Nicolas Delisle, Wang-Lyne Tchotanin et Cyril Gagnon Le collège Jean-de-Brébeuf est un endroit d’apprentissage qui, depuis ses débuts, se veut humaniste et encourage ses étudiants à redonner au suivant. Un comité suivant de telles valeurs a vu le jour au collégial de Brébeuf il y a une dizaine d’années sous le nom de Rotaract, qui est un jeu de mots entre l’organisme mondial Rotary International et agir en anglais (act). Au fil des années, ce comité fut abandonné, à la grande déception de deux nouveaux collégiens voulant s’y impliquer. Ces deux étudiants, joints par un brébovin, ont donc décidé, à la rentrée 2019, de relancer cet ancien comité qui avait jadis fait rayonner Brébeuf, en se donnant les objectifs d’intégrer et de promouvoir le soutien des nouveaux arrivants à Montréal. Bien que le comité ait monté de nombreux projets cette année (match de basketball au profit de l’organisme Promis (300$), collecte de vêtements pour l’organisme Le Support - reporté à cause de la COVID-19 - et bénévolat), l’un de ces projets se démarque particulièrement et mérite d’être souligné : le programme de tutorat. En pleine pandémie, le comité a su se restructurer afin de poursuivre sa mission à distance, tout en réévaluant les besoins de la communauté. Ainsi, c’est en partenariat avec Promis que Rotaract a lancé sa campagne de recrutement de tuteurs bénévoles. Ces derniers aident aujourd’hui des élèves de sept écoles montréalaises afin de limiter les impacts des disparités socioéconomiques sur l’éducation à distance. Désireux de rallier le plus grand nombre de gens possible, le comité a sollicité la participation des autres clubs Rotary, dont le Rotary Club de Marianopolis, qui s’est embarqué avec ferveur dans le projet. En tout, ce sont 54 tuteurs et tutrices bénévoles qui se sont joints aux rangs et assureront l’encadrement des élèves pendant les prochains mois. Preuve que même dans l’adversité, il y a moyen de faire une différence positive au sein de sa communauté. C’est donc sur cet élan de succès et d’optimisme que se conclut l’année 2019-2020 du comité – espérons que cela saura motiver les générations futures! Au plaisir de vous voir parmi nous l’an prochain.
À une année inoubliable Olivier Renaud-Charest Cette année a été bien spéciale pour moi au sein de Polychrome, le comité LGBTQIA2+ du Collège pour ceux qui ne le savent pas. Après avoir hésité tout au long de ma première année de cégep à joindre le comité, j’ai enfin décidé de m’impliquer sérieusement cette année. Comme vous pouvez l’imaginer, je ne le regrette pas. Évidemment, l’année se termine de façon abrupte et c’est bien dommage parce qu’on avait encore plein d’idées d’activités pour les mois qui restaient. On comptait inviter une personne trans pour qu’elle puisse venir vous parler de sa vie, et également participer à nouveau au défilé de la Fierté cet été (on y avait participé l’an passé). Je me console en me disant que cela pourra toujours être fait dans le futur. Il faut quand même voir le positif : on a organisé beaucoup d’activités de septembre à mars. Pour commencer, on a achevé la nouvelle banderole, entamée l’année dernière, qui est désormais affichée dans la Grande Salle, et on l’a fait signer par les membres de la communauté étudiante. C’est un beau projet à mes yeux parce que cette banderole se veut inclusive et positive dans son message : « Brébeuf pour la diversité romantique, sexuelle et de genre ». Ensuite, il y a eu l’activité du Kahoot à la Saint-Valentin qui a permis de sensibiliser les étudiants à des sujets qui touchent notre communauté comme les lois sur le mariage et l’adoption pour deux personnes du même sexe. Enfin, il faut savoir qu’entre nous, nous avons aussi organisé plusieurs dîners et soirées, et très honnêtement, c’est surtout de cela que je vais me souvenir… et m’ennuyer. Au bout du compte, Polychrome va avoir réussi à nouveau cette année à remplir sa fonction de « safe space » en permettant à des gens avec des histoires et des personnalités toutes assez différentes de se regrouper et de discuter des enjeux qui touchent la communauté LGBTQIA2+. Je pense que c’est important parce que malheureusement, en 2020, même au Canada, l’homophobie et l’intolérance sont encore très présentes et cela a des conséquences graves. Je tiens aussi à dire qu’en m’impliquant au sein de ce comité, j’ai été surpris de réaliser à quel point j’en connaissais peu sur ce qui peut être important pour d’autres membres de la communauté. Comme quoi, l’ouverture d’esprit c’est toujours gagnant. Maintenant est venu le temps de passer le flambeau. Merci à tous ceux et à toutes celles qui ont rendu cette année si spéciale. Sérieusement, vous allez me manquer, mais je n’ai aucun doute que Polychrome demeurera un comité tout aussi actif l’année prochaine. P.S. Vous pouvez vous abonner à notre compte Instagram @comitepolychrome, nos stories sont malades!
RAPPORT DE STAGE Huynh Quynh Cette histoire commence en secondaire 5, où j’étais une étudiante au PEI. Ce programme d’étude exige l’élaboration d’un projet personnel, et j’ai écrit un essai intitulé « L’évolution vers un monde idéal en déclin ». Ce dernier tente de répondre à la question « En quoi le monde de la dystopie émerge-t-il de la science-fiction? », et je suis arrivée à la conclusion que nous vivons dans un monde tendanciellement dystopique. Dans le but d’obtenir une rétroaction constructive sur mon travail, je l’ai ensuite envoyé à plusieurs experts, notamment des professeurs en sociologie qui enseignent dans des cégeps et des universités. C’est là que j’ai pris contact avec Mme Annick Davignon, la personne avec qui j’ai entrepris les échanges les plus significatifs : après avoir lu mon essai, elle m’a encouragée à visiter le site web de Québec Sans Frontières si je m’intéresse au monde dans lequel je vis. Plus tôt que je pensais, je me suis retrouvée à l’aéroport de Montréal, en route vers le pays de la Téranga, le Sénégal. La décision du départ n’était pas facile : les séparations, la déconnection du monde des appareils technologiques, la découverte de l’inconnu, mais surtout un dilemme éthique accentué par les opinions des autres, notamment de ceux qui sont ignorants des valeurs de Mer et Monde. Certes, au fur et à mesure que je participais aux activités des fins de semaine de formation et que je comprenais de plus en plus la nature du stage, je réalisais que c’était le voyage pour moi. Atterri à l’aéroport de Dakar vers 1h30 du matin, notre groupe, la Njaboot (« famille » en wolof, on s’était décidé sur ce nom avant de savoir que nous allions rester dans un village sérère), a été chaleureusement accueilli par Raphaël, notre accompagnateur terrain. À ce moment, je ressentais déjà la chaleur humaine de ce pays : des affiches « Bienvenue au pays de la Téranga » ou des personnes à côté de nous qui nous saluaient ou initiaient même des conversations. Dans le bus, nous ressentions l’air humide des tropiques ainsi que la fraîcheur du vent nocturne, et essayions de démystifier le paysage imperceptible à cause du noir. Une fois arrivés à la maison Mer et Monde, pour la première fois sous des moustiquaires, nous nous sommes rapidement endormis, en sachant que le lendemain allait être rempli de belles surprises. Nous n’avions pas tort : de beaux bougainvilliers en fuschia, du fameux chocopain avec du café instantané et du lait en poudre, du sable jaune partout, des bruits d’oiseaux, notre premier thiéboudienne. Et, est arrivé le jour-J : le jour du départ de la maison Mer et Monde pour Diassap. Nerveuse et inquiète, je me posais toutes sortes de questions : « Combien de sœurs et de frères aurai-je? », « Est-ce que je vais rapidement m’intégrer dans la famille? », « Est-ce qu’ils vont m’aimer? ». Pour être honnête, même si une part de moi était remplie d’excitation, je dois avouer de j’avais la peur au ventre tellement j’appréhendais mon arrivée au village. Je me demande si ma famille le savait, mais elle m’a plus que soulagée! J’ai rencontré ma mère pour la première fois à la place du village. Même avant de me saluer, elle a soulevé ma valise de 23 kilos d’un coup pour la transporter sur sa tête à la maison. Elle m’a ensuite dit : « Je viens d’accoucher il y a une semaine. Il s’appelle Roger Moris Mbaye. » Mon cœur explosait : j’ai un frère nouveau-né! Après quelques minutes de la marche, je suis restée muette devant une
maison avec des bougainvilliers si charmants, celle-ci me rendait nostalgique de ma maison au Vietnam que j’ai quittée il y a seulement 3 ans. Je ne m’attendais pas à voir quelque chose de si familier dans un territoire qui, pour moi, était synonyme d’inconnu. Soudainement, j’ai entendu : « On est là. » Je me rappellerai toujours mon premier dîner avec ma famille. D’ailleurs, cette dernière est nombreuse : en plus de ma grand-mère (chicha), de mes parents et de mes frères et sœurs, je vivais aussi avec des familles de deux frères de mon père. J’ai présenté mon nom, Quynh, à tous les membres de la famille Mbaye. Après quelques tentatives de le prononcer correctement accentuées de rires de tout le monde, mon père m’a donné le nom Binta, Binta Mbaye. Ensuite, nous nous sommes attaqués au repas : le thiéboudienne, le riz au poisson avec toutes sortes de légumes (aubergine, aubergine amère, chou, carotte, manioc…). Après avoir dégusté ce délice, j’ai imité ceux qui en avaient assez et déposé ma cuillère dans le bol d’eau; c’était exactement à ce moment que tout le monde, en harmonie, m’a dit : « Mngama! » Ma mère m’a alors donné une autre cuillère. D’abord perplexe, j’ai ensuite répondu que je n’avais plus faim, avec un ton réjoui par l’hospitalité généreuse des habitants de ce pays. Les jours ont passé rapidement, et il m’a fallu un rien de temps pour apprendre à vivre à la « sénégalaise » et pour adapter ma routine à Montréal aux particularités locales. Je levais tous les jours vers 8h30, aux cris et aux rires des petits enfants. Tous les matins, mon frère Albert, quatre ans, attendait impatiemment mon réveil, avec un grand sourire, à côté de la table de nuit. Puis, après avoir salué les membres de ma famille, mes sœurs, Brigitte et Dorothée, et moi nous promenions vers la boutique pour acheter le déjeuner : du pain à la mayonnaise, aux boulettes de poisson, au thon, aux lentilles, au fromage, aux patates ou aux spaghettis. À 9h00, notre groupe se réunissait sous l’arbre au centre du village et se dirigeait vers la garderie. Notre projet était de rénover, de peindre et de décorer la garderie Sainte-Thérèse de Diassap, que fréquente Albert, mon petit frère, qui voulait absolument que je dessine un cheval rouge sur un des murs. Vers 11h00, chacun retournait chez soi. Dès mon retour, j’avais l’habitude d’aller directement à la cuisine pour aider à la préparation du déjeuner (thiéboudienne, mafé, yassa…). Après le repas, toute la famille se posait dans la cour, sous l’arbre, tandis qu’un de mes cousins, René (21 ans) ou Christian (18 ans), préparait le thé pour tout le monde. Parfois, on discutait de tout et de n’importe quoi, de ce qu’on a fait, de ce qui se passait dans le village. D’autres fois, on demeurait silencieux, tout en appréciant le calme provenant de la compagnie des autres. Vers 15h, je retournais au travail sous le soleil brûlant. Je rentrais vers moi vers 19h, à la tombée du soleil. Le soir, en attendant le souper, j’aidais mes sœurs à faire leurs devoirs, je jouais avec mes cousins et mes frères. Durant le souper, nous racontions nos journées, c’était un de mes moments préférés de la journée. Ensuite, nous nous réunissions devant la télé. Pendant ce temps, ma mère emballait les glaces au bissap et au bui, je brossais les cheveux de ma sœur alors que mon autre sœur brossait les miens et que mon frère Albert regardait attentivement la télévision en tenant ma main et en accotant sa tête sur mon épaule. Vers 22h30, nous nous préparions pour aller au lit. J’essayais d’écrire quelques mots dans mon journal avant de m’endormir, heureuse, en sachant qu’une belle journée m’attendait au lever du soleil. Bref, tout cela pour dire qu’au fur et à mesure, je me sentais comme à la maison au Sénégal. Je commençais
graduellement à avoir des inside jokes avec Albert, que je n’oublierai jamais. En voici un exemple : en sortant de la maison pour aller à la garderie, je disais « je vais » et mon frère répondait « au trrrravail » en roulant le plus longtemps le r possible, et je répondais « au trrravail » tout en avançant vers l’école, et mon frère criait encore « au trrravail » depuis la maison, et cela continuait jusqu’à quand j’arrivais à ma destination. (La garderie était de 100m de chez moi.) De plus, j’ai appris à connaître chacun des membres de la famille et noué des liens précieux avec eux. Malgré les barrières de la langue, j’arrivais à communiquer avec des adultes et même à saisir leur humour (grâce à mes références culturelles vietnamiennes). Je pouvais passer des heures à jouer à des jeux de mains, tels que « un éléphant » ou « Catalina Maria », avec les petits enfants ou à des jeux de cartes ou bien à Yam’s avec les plus grands. J’étais émerveillée de voir à quel point les enfants ici sont capables de se divertir en jouant avec n’importe quoi qu’ils trouvent à terre : du sable, des cailloux, des bâtons. Ma « tradition » avec mes cousins est de jouer à « 4 Images 1 Mot » sur le téléphone de Marie-Odile (21 ans), ma cousine, ou encore ma meilleure amie sénégalaise. Je l’ai rencontrée pour la première fois dans la cuisine, à mon retour à la maison du travail. Je lui avais demandé si elle avait besoin d’aide, et elle m’a répondu « oui » avec le plus beau des sourires. Pendant que j’épluchais des légumes et qu’elle faisait frire le poisson, on parlait de notre parcours académique : on a alors appris qu’on étudie toutes les deux en gestion des entreprises! C’était à partir de là qu’on commençait à identifier nos repères communs et nos points convergents. Depuis ce jour, je n’ai pas passé une journée sans passer du temps avec elle. D’ailleurs, c’est MarieOdile qui a choisi le tissu et le style de mon boubou rouge (image à côté). Bref, je dois avouer que tout le voyage n’était pour moi qu’une lune de miel dont la fin est arrivée trop vite. Je ne pouvais retenir mes larmes quand ma mère me tenait dans les bras, juste avant mon départ, en disant : « Massa, ne pleure pas. Si tu pleures, ça veut dire que tu ne retourneras pas, mais tu retourneras, alors, ne pleure pas. » Et oui, je retournerai un jour. Maintenant,de retour à Montréal,je suis triste de ne plus pouvoir côtoyer ma famille sénégalaise quotidiennement, mais contente d’avoir une partie de moi dans le continent africain, émerveillée par la beauté du Sénégal, et déterminée de devenir une militante pour changer la perception du développement et l’illusion de l’histoire unique. Effectivement, les indices avec lesquels on mesure le niveau de développement d’un pays reposent sur sa richesse économique, ce qui ne s’avère bénéfique que pour les pays industrialisés. Pour moi, le Sénégal est plus riche que les pays occidentaux. Or, cette richesse est immatérielle, elle repose sur la chaleur humaine et des valeurs humaines. Bref, je suis encore dans le processus de canaliser cette expérience d’intériorité, de dépassement de soi et d’échange interculturel, tout en essayant d’entreprendre d es actions pour un monde plus solidaire. En effet, dès mon arrivée à Montréal, je cherchais sans cesse des projets au sein desquels je pouvais m’impliquer, et une des activités auxquelles je participe maintenant est la Démarche jeunesse du vivre ensemble de l’Institut du Nouveau Monde.
Le comité MSF Syme Kharbotly Présidente du comité MSF 12h20. Enfin. La cloche sonne. Les cours prennent fin et le midi débute. Tu te diriges vers la grande salle, essayant de te faufiler parmi tous les étudiants marchant dans les étroits corridors du secteur E. C’est alors que tu arrives près de la radio étudiante. Tu aperçois une foule d’étudiants se jeter sur une table. Tu te rapproches pour tenter de voir ce qui est si attrayant. Tu reconnais l’odeur sucrée qui se propage petit à petit à travers la grande salle. Ça ne peut qu’être celle des fameux Krispy Kreme. Immédiatement, une envie irrésistible te frappe. Tu dois absolument en commander un. Après tout, tu te dis qu’une petite dépense de 1,50$ ne peut pas faire trop de dommage à ton compte bancaire (ou celui de papa). Tu prends ta première bouchée. Cette feuille de glaçage impeccable qui crépite sur le dessus, la pâtisserie encore chaude, légère et moelleuse qui se dissout presque instantanément dans ta bouche au moment où elle touche ta langue. Tout cela annihile tes craintes, tu oublies même ton intra qui t’attend à la prochaine heure. Déçu d’en être déjà à ta dernière bouchée, tu remarques un deal assez tentant: une boîte d’une douzaine de beignes pour 10$. Alors que l’idée de te procurer une douzaine complète à toi seul était impensable, tu te retrouves alors à en payer une, essayant de te convaincre que tu en partageras avec tes amis, ou encore, que ça permettra de supporter une bonne cause, celle de Médecins Sans Frontières.
Le comité de Médecins Sans Frontières est sans doute l’un des comités de Brébeuf les plus populaires, attirant chaque année près d’une centaine d’étudiants. Comme son nom l’indique, ce comité vise à soutenir l’association à but non lucratif de MSF, qui offre une assistance médicale d’urgence lors de crises comme des conflits armés, des catastrophes naturelles, des épidémies et des famines. Pour ce faire, nous organisons des levées de fonds au cours de l’année, notamment nos fameuses ventes de Krispy Kreme, qui sont de véritables succès. La vente de billets de matchs de l’équipe de basketball constitue également un autre moyen d’amasser des fonds au sein même de l’école. Cette année, nous avons tenté d’élargir les levées de fonds en sortant du milieu scolaire, plus précisément en faisant de l’emballage dans les épiceries. Nous avons également invité un médecin sans frontières à présenter la mission de cette organisation. Malheureusement, en raison des circonstances actuelles, ces deux dernières activités prévues à notre calendrier n’ont pu avoir lieu. Espérons le meilleur pour l’année prochaine!
MedLife, c’est la vie Anna Ni Présidente MedLife 2019-2020 « Non, tu n’es pas obligé de vouloir être médecin pour faire MedLife. » « Oui, tu peux être en sciences humaines et faire MedLife. » Concrètement, MedLife est un organisme à but non lucratif qui organise des cliniques mobiles et qui s’associe à des communautés défavorisées en Amérique latine et en Afrique pour améliorer leur accès aux soins de santé, à l’éducation et aux projets de développement communautaire. Mais MedLife est beaucoup plus que cela. Faire partie du voyage de MedLife, c’est faire partie d’un mouvement international. C’est faire partie d’une expérience exceptionnelle où tu as la chance de te submerger dans une réalité complètement différente et de faire des rencontres que tu n’oublieras jamais. Cette année, on a eu la chance de participer à un « Service Learning Trip » en Équateur. Un défi que je voyais de partir dans un pays étranger avec un groupe de 32 personnes était de m’assurer qu’on ne perde personne en chemin. Donc, le conseil exécutif et moi avons donné un numéro à chaque personne pour éviter de prendre les présences. Demander à des étudiants de 17-18 ans de se rappeler d’un chiffre pour deux semaines est beaucoup plus difficile qu’on le croit. Mais au final, tout le monde est rentré sain et sauf, avec peut-être quelques cas de diarrhée : « Bois pas l’eau de l’aéroport de Quito! » Arrivée dans la ville de Riobamba, une ville chaleureuse et remplie de vie, nous avons dû suivre notre guide et marcher quelques minutes avec nos valises avant d’arriver à l’auberge, car les rues n’étaient pas assez grosses pour notre bus. Donc, tout ce que les locaux voyaient était une bande de « Blancos! Chinos! Chocolate y Caramelo! », des touristes en fait, ou comme les locaux diraient : « los Gringos », qui marchaient sous le soleil de l’Équateur vers l’auberge. Durant les jours de cliniques, on a eu la chance d’assister des médecins et d’interagir avec des enfants des communautés les plus pauvres de Riobamba. Pour moi, la meilleure partie était vers la fin d’une journée de clinique, quand il restait quelques enfants. On jouait souvent avec eux. Les petits s’attachaient beaucoup à nous et les grands riaient de nous, soit pour notre pauvre maîtrise de l’espagnol ou tout simplement parce qu’on était des étrangers. Ils nous montraient le peu d’anglais qu’ils savaient en espérant qu’on allait comprendre. On est partis d’un groupe d’inconnus qui jouait à « Pow-nom » à la première rencontre pour se connaître, à un groupe qui s’entraidait et qui s’amusait ensemble, que ce soit pendant une crise comme la fuite de gaz à l’auberge (oups) ou pendant une escale de 10h. Un petit mot de notre guide: « One of the best organized and productive groups. Working and helping was their number one priority. At the end of the day, the big smiles and stories about the clinics and the project were the cherry of the pie. Can’t wait to see them all again together » -Paul À travers ces deux semaines, sans doute, chacun d’entre nous a pu en tirer des souvenirs et des leçons mémorables.
Perception sur Perceptum Maya Mikutra-Cencora Cette année, le journal Perceptum a continué à agir au nom de sa mission dans la communauté brébeuvienne: promouvoir les domaines scientifiques, la curiosité intellectuelle et la recherche par l’entremise de publication d’articles scientifiques et de propositions d’activités ludiques. Nous avons eu beaucoup de plaisir à voir nos rédacteurs plonger dans la recherche documentaire scientifique pour écrire des articles passionnants sur une variété de sujets scientifiques, publiés dans les deux éditions annuelles de Perceptum, après avoir été corrigés rigoureusement par nos professeurs assidus et toujours brillants! Nos éditions sont disponibles en tout temps en ligne sur notre site web: https://journalperceptum. wordpress.com/publications/ Cette année, nous sommes fiers d’avoir collaboré avec le concours Philosopher, en publiant un des articles gagnants de ce concours provincial, dont la question était: « Comment vivre avec l’intelligence artificielle? ». Ce sujet d’actualité nous a permis d’examiner les fondements des avancées technologiques récentes, pour encourager la remise en question et la réflexion philosophique dans la communauté de Brébeuf. D’ailleurs, nous avons joué un rôle actif en tant que porte-parole du monde scientifique en publiant de courtes anecdotes scientifiques de façon hebdomadaire, et ce, en collaborant avec plusieurs étudiants enthousiastes et passionnés par la science. Tous ces courts textes sont disponibles sur notre page Facebook: www.facebook. com/perceptumbrebeuf/. Les sujets de ces courtes anecdotes étant variés, vous retrouverez certainement plusieurs qui pourraient vous passionner. L’année 2020 a également était porteuse d’un nouveau projet du journal: le concours Flash Science. Notre comité a travaillé fort pour l’organisation de ce concours de vidéos de vulgarisation scientifique. Et les résultats ont été au-delà de nos attentes! Merci à tous les participants, et félicitations aux gagnants! Toutes les vidéos gagnantes seront publiées sur notre page Facebook: www.facebook.com/perceptumbrebeuf/ Nous vous encourageons de visionner ces courtes vidéos pour découvrir des sujets scientifiques stimulants! Finalement, cette année a marqué une étape charnière pour le journal Perceptum: notre 5e anniversaire. À cette occasion importante, le comité a pris l’initiative de faire assigner au journal un ISSN: Perceptum est donc maintenant répertorié et archivé avec Bibliothèques et Archives Canada! Le prochain défi serait maintenant que nos articles commencent à être cités, afin que l’on obtienne un facteur d’impact dans la communauté scientifique. Ce n’est donc que le début d’une aventure de découvertes et de questionnements qui a déjà permis d’élargir les horizons scientifiques de la communauté étudiante de Brébeuf!
Prix littéraire de collégiens François Provencher Membre du jury Quand on discute d’œuvres d’art, l’unanimité fait toujours plaisir. Les rencontres du Prix littéraire des collégiens où tout le monde a vanté – ou nié – les mérites d’un roman d’une même voix sont toutes mémorables. Celles que j’apprécie encore plus, par contre, sont celles où le comité est parfaitement divisé, où la passion des uns est rencontrée par l’indifférence des autres. Cette année, les confidences intimes d’Alexie Morin, publiées sous la forme du roman Ouvrir son cœur, ont sans contredit suscité la plus grande polémique, et ont aussi mené à la rencontre la plus explosive de l’année. Des discours ont été proclamés, des alliances créées et rompues, des larmes (de rire) versées, et tout ça autour de quelques centaines de pages de souvenirs d’enfance. Que l’on aime ou pas le roman de Morin, on peut certainement la féliciter d’avoir suscité chez ses lecteurs cette passion démesurée qui fait le charme du Prix des collégiens.
Mot du Club d’Entrepreneuriat de Brébeuf L’équipe du Club d’Entrepreneuriat de Brébeuf Dès la première réunion du Club d’Entrepreneuriat de Brébeuf, il était clair pour tous nos membres que l’entrepreneuriat durable allait être au coeur des projets de l’année 2019-2020. Nous ne voulions pas faire de l’entrepreneuriat uniquement basé sur l’atteinte de profit à tout prix, mais plutôt promouvoir un type d’entrepreneuriat qui a un réel impact positif à la fois dans nos communautés et sur l’environnement. Au fil des réunions, nous en sommes venus à imaginer le Rendez-Vous Responsable, l’événement entrepreneurial qui allait rassembler des entrepreneurs qui œuvrent dans divers domaines sociaux ou écologiques et qui, grâce à leurs initiatives, rendent notre monde meilleur et plus viable pour les futures générations. Du marketing à la logistique, des relations publiques à la finance, l’implication constante des membres dans chacun des départements de la gestion ainsi que l’organisation solide de l’équipe ont mené à la réalisation de l’événement du 19 février dernier, qui a connu un franc succès. Non seulement ce fut une expérience très enrichissante pour l’équipe du CEB, ce fut également l’opportunité pour plus de 150 personnes, 10 entreprises sociales ou écoresponsables, trois conférenciers et une invitée d’honneur de se rassembler autour d’un thème qui est de plus en plus important de nos jours, soit le développement durable. Nous souhaitons d’ailleurs remercier tous ceux qui se sont joints à nous lors de cette soirée mémorable et qui ont rendu le Rendez-Vous Responsable possible. Nous sommes fiers de ce que nous avons pu accomplir en cette année écourtée par la crise mondiale actuelle. Le Rendez-Vous Responsable fut le premier événement d’envergure du Club et certainement pas le dernier. En espérant revenir en force l’an prochain! À bientôt!
Dans les coulisses du Comité féministe avec Elisa Enza Argento et Fanny Caire Alicia Assayag Je suis certaine que vous avez senti la présence d’un nouveau comité. Ces multiples activités ont ouvert les yeux de beaucoup d’étudiants au sujet du féminisme. Pour en savoir plus derrière ce nouveau comité, j’ai interrogé les co-fondatrices, Elisa Enza Argento et Fanny Cair. Comment avez-vous fondé le Comité féministe ? Fanny : J’avais remarqué qu’il n’y avait pas de comité féministe lors de ma première année au Collège, ça m’avait sauté aux yeux. J’ai donc voulu le créer. Puisqu’une des promesses électorales de l’AGEB de cette année était de fonder un comité féministe, tout est bien tombé. On m’a donc mis en charge de le démarrer et je suis allée voir Elisa, qui était tout aussi intéressée. Aussi, Brébeuf offre beaucoup de soutien pour créer de nouveaux comités : Lysianne Boucher, adjointe à la vie étudiante, a aidé à remplir les documents expliquant le but du comité. Nous devions aussi faire des demandes de subventions. Tout s’est fait peu à peu : les gens se sont rajoutés au fur et à mesure. Elisa : D’ailleurs, les demandes de subventions étaient la partie difficile de la création du comité. Nous avons eu des subventions de l’AGEB à chaque session. Nous voulions vraiment souligner le mois de la femme et faire des conférences et l’argent donné par l’AGEB était largement suffisant pour couvrir toutes nos activités. Pensez-vous que les étudiants de Brébeuf avaient besoin du Comité féministe ? Elisa : Oui, je pense qu’il y avait un manque à Brébeuf en ce qui concerne le féminisme. À travers les réponses de notre Vox pop au début de l’année, nous avons remarqué qu’il y avait une base, mais qu’elle devait se développer. Brébeuf n’a longtemps été une école que pour les garçons : les filles sont arrivées au secondaire il n’y a que six ans. Il est donc difficile de promouvoir un mouvement très axé sur les femmes dans un tel environnement. Tout de même, nous pensons que ça a très bien été reçu par les étudiants et que nous avons réussi à combler ce manque. Le comité féministe était là pour partir la conversation : nous voulions que les gens comprennent ce qu’était le féminisme, la vie d’une fille et comment nous pouvons inclure le féminisme dans notre vie quotidienne. Fanny : J’étais dans une école plus conservatrice que celle d’Elisa, donc j’ai moins vu un manque crucial. Toutefois, j’ai pris conscience de l’importance du comité quand nous avions présenté dans la Grande salle les réponses des filles décrivant les comportements qui les rendent inconfortables. Un garçon m’avait dit qu’il appréciait beaucoup notre initiative, car généralement, les gars ne réalisent pas les effets de leurs comportements et la nécessité de les changer. Le comité a permis aux gens de découvrir certains enjeux féministes. Quel était le message que vous vouliez transmettre aux étudiants de Brébeuf ? Fanny : C’était vraiment important pour moi de lever le tabou de la nature du féminisme et de montrer que ce mouvement est encore important et pertinent. Même si beaucoup pensent que nous avons atteint l’égalité au Canada, il y a encore des enjeux propres à notre culture qui prouvent que la lutte pour l’égalité hommes-
femmes est encore nécessaire. Nous voulions aussi démystifier les différentes pensées du féminisme, car il y a beaucoup d’opinions au sein du mouvement. Elisa : Beaucoup de gens pensent au féminisme radical en pensant au mouvement, donc nous voulions vraiment normaliser ses différentes formes. Le comité cherchait à mettre de l’avant les enjeux dont peu étaient au courant et partir la conversation. Fanny : Le comité souhaitait aussi encourager les gens à réfléchir à propos de leurs comportements et à la manière dont ils peuvent les changer pour contrer certains enjeux comme la culture du viol. Le comité faisait donc aussi appel à l’introspection. Quels genres d’activités avez-vous faites et laquelle était votre préférée ? Elisa : J’ai adoré les Post-it décrivant les comportements inconfortables dans la salle de bain des filles et les cercles des femmes, une idée de la trésorière de l’AGEB, Anne-Sarah Dickman. C’était un espace de confiance ouvert à toutes les personnes s’identifiant comme femme. Il y avait aussi le mois de la femme durant lequel nous avions installé une carte du monde dans la Grande salle. Il fallait identifier les femmes à travers le monde selon le thème du jour (politique, art, science, sport, ...). J’ai adoré l’activité de la carte du monde. Une autre activité réussie était organisée par Erika Holst-Roy pour le mois de l’histoire des Noirs. Fanny : Les deux activités qui m’ont le plus marquée sont la commémoration du 6 décembre pour l’attentat antiféministe de Polytechnique et notre première conférence Je suis féministe. C’était la première fois que l’attentat a vraiment été souligné : nous avons mis les photos et les biographies des victimes dans la Grande salle. La conférence donnée par Mélissa Blais était incroyable : elle a bien expliqué ce qu’est le féminisme en présentant ses différents courants. Considérez-vous que le Comité féministe a généré beaucoup d’intérêt ? Elisa : Oui, beaucoup d’étudiants ont apprécié nos activités et nos publications sur Instagram, autant chez les filles et que les garçons. Nous avions peur qu’un écart se crée, mais nous avons été agréablement surprises. Aussi, chaque jeudi, nous nous réunissions avec au moins une quinzaine de personnes pour organiser nos activités, écouter les propositions des membres, ce qu’ils aimaient, souhaitaient changer... Fanny : C’est durant la deuxième session que nous avons vu le plus d’intérêt, surtout que nous avons restructuré le Comité. Beaucoup plus de personnes se sont ajoutées et cherchaient à aider, s’impliquer, organiser des activités, etc. Les gens ont aussi beaucoup participé à nos activités interactives. Avez-vous des conseils pour les prochains nouveaux clubs ? Fanny : Si tu es passionné.e et souhaites changer quelque chose à Brébeuf, n’hésite pas. C’est une très belle expérience de fonder ton comité, le voir se développer et remarquer l’intérêt grandissant. C’est correct de faire des erreurs et il faut aussi apprendre à déléguer les tâches et à faire des suivis. Il faut accepter qu’il y a certains moments difficiles et que pas tous les projets imaginés ne peuvent se réaliser. Parfois, les circonstances changent les attentes. Aussi, ne pas hésiter à demander de l’aide, à aller voir la Vie étudiante et à poser des questions : il y a beaucoup de soutien à Brébeuf. Les ressources sont là. Elisa : La passion est importante. Il faut être motivé parce que beaucoup d’heures y sont consacrées. Aussi,
c’est bien de s’assurer que les personnes avec qui tu crées le Comité soient aussi passionnées et motivées que toi. C’est beaucoup de travail et le soutien est apprécié. Le plaisir est aussi important. Je trouve aussi qu’il ne faut pas avoir peur de poser des questions à ses membres. Aimez-vous nos activités et comment on gère les affaires ? Avez-vous des propositions ? C’est important d’être ouvert.e aux critiques, d’apprendre de tes erreurs et de les appliquer pour améliorer ton comité. Et surtout, c’est très utile de savoir comment remplir les formulaires de subvention! Les co-fondatrices remercient tous ceux et toutes celles qui ont participé et les membres du comité qui proposaient de nouvelles idées et activités. Le comité n’aurait pas pu être ce qu’il est aujourd’hui sans vous. Elles ont apprécié l’enthousiasme et les commentaires. Elles ont été motivées par vous et elles en sont reconnaissantes.
Smells like team spirit Dorian Culot S’inscrire à NMUN, c’est plonge tête première dans un monde complètement nouveau. Tout fonctionne à une autre allure. Personne ne pense aux vacances, mais aux National Model United Nations à New York. Réclamer un «point d’orgue» devient soudain la plus grosse insulte à faire à une chair*, et il faut interagir avec beaucoup, beaucoup d’Américains. Une bande d’ados en sueur dans une pièce, un peu trop idéalistes par moments et très argumentatifs, c’est la recette parfaite pour une fin de semaine réussie. À NMUN, on n’attend que les fins de semaine de simulation. C’est le temps de revêtir une nouvelle identité, et de faire jouer l’acteur en nous. Est-ce que j’étais vraiment offensé de la manière dont le Lesotho a critiqué la politique énergétique du Maroc ? Non, mais je n’ai pas voté pour leur résolution. Mais comment fonctionne NMUN ? En gros, on a des entraînements toutes les semaines pour faire ces simulations des Nations unies durant l’année. On est dans différents comités, que ce soit l’assemblée générale, l’UNESCO ou l’OMS. Notre but est d’écrire une résolution sur un sujet spécifique (projet de loi pour les Nations unies). La résolution est approuvée par le reste du comité et doit favoriser notre pays. Nous nous faisons attribuer des pays différents, seuls ou en équipe. La seule exception, c’est New York, où on serait tous arrivés en bus, un petit drapeau de la République Démocratique du Congo sur nos vestons. En tout cas, nous sommes tous fiers de notre parcours cette année au sein de l’équipe. L’équipe NMUN de Brébeuf a une bonne et une mauvaise réputation. Bonne parce qu’on a les meilleurs coachs du monde. Quant à notre mauvaise réputation, disons que Dawson et Marianopolis partagent une page de «memes» qui s’appelle «Brebeuf snakes» (un «snake» étant un délégué porté par les coups bas). Je ne sais vraiment pas pourquoi nous avons gagné cette réputation. En fait, je ne savais pas jusqu’à ce que j’apprenne qu’un/une des membres de l’équipe a gagné le « superlative» de «biggest snake». Un «superlative», c’est le prix de consolation que t’as après une simulation particulièrement intense. La simulation n’a pas été ta tasse de thé? Pas grave, tu peux toujours gagner le prix des meilleurs cheveux, ou bien encore celui du futur dictateur, si tu as été assez sauvage. En tant que l’Inde, j’ai gagné le superlatif du «plus informé» après avoir oublié durant un discours l’origine de l’ebola. Je ne sais toujours pas si c’était du premier ou du deuxième degré, et ça me hante. On est peut-être des «snakes» (et on l’assume), mais à NMUN, il faut faire attention aux «sharks», qui sont au sommet de la chaîne alimentaire. Ces universitaires sont prêts à tout pour gagner le petit trophée du meilleur délégué (représentant de son pays). Jusqu’où ces «sharks» sont-ils prêts à aller ? Petite anecdote : un/une membre de notre équipe travaillait avec le délégué de l’Afrique du Sud sur une résolution (projet de loi des Nations unies). Le/la délégué(e) de Brébeuf a demandé à l’Afrique du Sud d’enlever sa proposition dans la résolution, car elle n’était pas nécessaire. L’Afrique du Sud a refusé, et a voulu présenter la résolution inchangée au moment des présentations. Le reste des rédacteurs de la résolution a demandé à l’Afrique du Sud de laisser le délégué(e) de Brébeuf sur scène à sa place, car il/elle avait travaillé plus (être sur scène est un honneur). Au moment des questions, l’Afrique du Sud a posé une question sur… sa propre partie ratée, qui était toujours dans la résolution. Tout le monde sur scène a été pris au piège, car l’idée n’était pas défendable. La cerise sur le gâteau? L’Afrique du Sud est retourné en Alabama avec un trophée. Je ne sais pas ce que vous en pensez, mais je vois déjà un candidat pour futur dictateur. Dès qu’un/une délégué(e) brave la tempête et gagne un prix à la sueur de son front, c’est une victoire pour toute l’équipe. On s’entraide pour atteindre l’excellence en tant que groupe. Rien ne peut surpasser le moment où nous avons gagné le Prix de la diplomatie canadienne à la Montreal United Nations Conference cette année.
Évidemment, cela n’aurait pas pu surpasser la NMUN à NY, qui a été annulée à cause du coronavirus (on vient d’aborder l’éléphant dans la pièce). Cependant, je pense que nous sommes tous satisfaits de notre parcours cette année. On est devenus des êtres plus informés, confiants et curieux. On a trouvé des amis, et des «fashion icons». À tout le monde qui lit cet article, NMUN a besoin de vous ! L’année prochaine, c’est le moment d’agrandir notre petite famille. * C’est en quelque sorte souligner le fait que l’organisateur(trice) du comité (appelé le/la chair) a fait une erreur.
La voix des débats oratoires
Cette année en fut une de plusieurs premières et exploits pour le Club de débats oratoires de Brébeuf. D’abord, notre collège fut en février 2020, pour la première fois, hôte d’un tournoi de débat de la Ligue de débats universitaire et collégiale (LiDUC) en lançant la première édition de la Coupe Bourassa. En outre, le Club fit bonne figure dans tous les tournois de la LiDUC cette année, non-seulement de par la taille remarquable des délégations que nous avons envoyées, mais aussi de par nos performances. En effet, lors des cinq tournois universitaires ayant eu lieu cette année, nous eûmes à tout coup au moins une équipe en demi-finale; et, à trois reprises, une équipe en finale. Nul ne saurait maintenant disputer que notre club cégépien est devenu essentiel et redoutable au sein de la LiDUC. De surcroît, notons la continuité de notre présence au sein de la ligue de débat anglophone (la CUSID) pour une troisième année consécutive! Plusieurs débatteurs francophones ont d’ailleurs fait, cette année, leur début dans cette ligue. Cette participation soutenue et continue au sein, simultanément, de la LiDUC et de la CUSID fait de Brébeuf l’une des rares institutions présentes régulièrement dans les deux ligues canadiennes. Nous comptions, justement, participer, en mars, à un important tournoi de débat nord-américain à l’Université de Carleton, mais ce dut être annulé en raison du présent contexte. Nous avons tout de même participé aux deux tournois anglophones organisés par le club de débat de McGill, où nos débatteurs ont été introduits aux particularités des deux formes de débat de la ligue anglophone. Nonobstant cela, le Club sut en bonne partie s’adapter aux circonstances actuelles, notre tournoi interne s’étant poursuivi via appels conférences. Débattre ainsi à distance constitue, d’ailleurs, une autre première réussie pour notre club! En somme, l’année 2019-2020 fut certainement occupée, mais hautement accomplie pour le Club de débats oratoires de Brébeuf.
La fin d’une aventure C’est fini. 7 ans plus tard, il est maintenant venu le temps de passer à une prochaine étape dans nos vies. Si l’on fait le calcul, 7 ans, c’est environ 1250 jours d’école. 1250 jours passés dans la même école, à emprunter le même chemin matin et soir pour s’y rendre, à circuler dans les mêmes couloirs et à côtoyer, très souvent, les mêmes personnes. Si on nous avait dit à la rentrée, en première secondaire, que ces 1250 jours s’envoleraient aussi vite, je doute que quiconque y aurait cru. Chacun d’entre nous a eu un parcours unique à Brébeuf ; gars/filles, concentration latin/sports/ IB, anglais 1 à 4, volley, hockey, escrime, basket, théâtre, musique, amnistie internationale, comité écolo… et la liste pourrait continuer ainsi indéfiniment. Il demeure que peu importe notre parcours, nous aurons tous été marqués par Brébeuf. Brébeuf nous a appris l’excellence, la persévérance face à l’adversité et la valeur de l’amitié. Nous quittons cette école avec la conviction que nous pouvons accomplir tout ce que l’on veut dans la vie. Bien sûr, il y aura des obstacles et des défis, mais nous avons appris à y faire face et nous sommes prêts à les affronter. Malheureusement, tout cela finit de façon abrupte et inattendue. Certains ont peut-être le sentiment d’avoir été volé. Après tous ces efforts, nous avions droit, nous aussi, à notre cérémonie de conventum. De plus, en tant que première cohorte avec gars et filles, il y avait beaucoup à célébrer et à souligner. En effet, ce n’est pas seulement Brébeuf qui nous a changés : nous aussi, nous avons changé Brébeuf. Le conventum 2020 marque un tournant dans l’histoire du Collège et les femmes de notre cohorte joueront très certainement un rôle marquant dans la société de demain. Je pense qu’il est aussi nécessaire de souligner le départ de l’un des nôtres, bien qu’il eût choisi de ne pas continuer son cégep avec nous. La mort injuste de Simon-Olivier Bendwell nous a tous affectés et il aurait été juste de lui rendre un dernier hommage lors de notre cérémonie de fin de conventum. La vie est imprévisible et il faut profiter de chaque instant. À vous, conventums 2020, je vous souhaite donc de vivre pleinement votre vie et de vous épanouir dans le domaine d’études de votre choix. À bientôt, -Olivier Au Conventum Féminin En plus de remercier Olivier, qui a accepté de me partager ce texte, je tenais à saluer le fait que la première cohorte de filles est devenue le premier conventum féminin. Je suis très, très, fière d’avoir partagé ces sept dernières années avec vous et j’aimerais vous partager mes anecdotes préférées. En première secondaire, je pense à notre premier carnaval et, surtout, à une performance iconique de Wannabe de Spice Girls. Je pense à Mme. Lalonde qui nous chantait : Born freeeeee to follow my heart. Je pense à Mme. Bourrassa et la vidéo du Cup Song. En deuxième secondaire, la classe IB a fait un sleepover, supervisé par Mme. Miquelon et Mme. Couture, pour écouter un match de hockey. En deuxième secondaire, Mme Miquelon a dédié un de ses cours à discuter avec nous et écouter les témoignages du sexisme que nous avions vécu en entrant dans une école qui était réservée aux garçons. Je vous épargne les témoignages, mais je tiens à souligner que, du sexisme, on en a vécu trop. De la part des gars, de la part des enseignants et de la part de la direction. Laiba s’est fortement prononcée là-dessus et je salue son célèbre article (qui a polarisé notre microsociété de Brébovins
et Brébovines.) Les voyages que nous avons faits ensemble m’ont profondément marquée. En troisième secondaire, en Grèce, j’ai adoré apprendre à connaître les filles du Jerrified squad (je crois que le nom vient d’un crush collectif sur Jerry), j’ai ri lorsque Jia Qi s’est essayée pour négocier avec des marchands grecs. J’ai été surprise lorsque Rosemarie, d’habitude si posée, a crié après des marchands grecs pour défendre ses amies. J’attends encore qu’Évelyne, qui a pris toutes les photos de groupe, nous partage les photos (et shoutout à Margie, my insomnia buddy.) Le voyage en Italie a été épique, il fallait y être pour apprécier Nello dans toute sa gloire. Bon, j’ai quand même partagé les chambres d’hôtel avec Momo et Claire (que j’ai côtoyées sans qu’elles aient pris leurs médicaments…. Ouais, mais c’était quand même amusant.) Il y a aussi eu des sessions de gossip très intéressantes avec Maggie. En cinquième secondaire j’ai eu le privilège de travailler avec Charlotte et Jessie dans le conseil étudiant. Ce sont deux femmes fortes, intelligentes et incroyablement intègres. Je suis sûre qu’elles vont réussir dans le champ de leur choix. Parlant de réussite, je crois qu’il est nécessaire de souligner Maya (mais pas par l’excellence de son dossier académique cette fois-ci.) Maya a toujours été posée, à l’écoute de ses pairs, gentille, engagée et, surtout, elle utilise ses capacités pour aides les autres. Et on s’en fout si elle refusait avec dédain le mot « enjeu », parce qu’elle est avant tout notre amie. Que ce soit un cours de philo avec Maggie et Katharine, un projet d’IPMSH avec Phédo et Dany (*avec une des meilleures affiches*), croiser Flavie qui se dirige au local de l’AGEB, danser dans un club avec Claire et Lili, aller à la maisonnée avec Sandrine, Sol, Evelyne, Caro et y croiser Mia et Ophé (conventum honoraire), j’ai tout adoré. Ce fût un honneur que de faire partie de la première cohorte de conventum féminin, mais ça a aussi été une joie que de grandir auprès de vous toutes. J’ai hâte de voir où nous mèneront nos chemins respectifs et je vous souhaite bon succès! Bises, Isabel Perezmontemayor Cruz
La Famille du Graf 2019-2020 La première rencontre de l’exécutif du Graffiti pour l’année 2019-2020 s’est faite en fin Août 2019. C’était une rencontre entre amis qui avaient passé l’été séparés. C’est sûr qu’on s’est textés pendant l’été, mais cette rencontre avant la rentrée était notre première vrai rencontre. Cette rencontre a été très particulière, parce qu’on a passé environ quatre heures à plier les pamphlets intitulés “Guide de survie” (vous savez, le papier qu’on vous a remis avec votre agenda… celui qui a probablement fini au recyclage moins de 24 heures après). Une réunion qui se voulait brève a inaugurée une tradition. Au Graf, c’est des réunions d’équipe, mais c’est aussi des réunions de famille. On a eu des moments malaisants. Je pense à la fois où Rachel Bendayan s’est pointée lors des portes ouvertes et est entrée dans le local du Graf pour prendre une photo. Elle a vu l’affiche originelle du premier party de session (soit la face de Trudeau avec le slogan “élite de la société”), les pins de weed avec le logo des libéraux et l’édition “Express élection” du Graf (je vous rappelle que la page couverture consistait en Trudeau avec un blackface). L’un de mes souvenirs préférés reste la fois où Philippe et moi (avec l’aide de master chef Caro) avons cuisiné deux-cents cupcakes pour distribuer avec notre pamphlet de la St-Valentin. C’est cette journée-là qu’on a passé tout le midi à jouer de la musique d’ABBA et des hymnes sexy (du genre It’s Raining Men) tout en vous distribuant des pamphlets, des cupcakes et des condoms. C’est Louis-Charles qui nous a tendu un bol de condoms et nous a demandé de les distribuer, ce que nous avons fait joyeusement. Je me souviendrais toujours du meurtre de la pasthèque que nous avait apporté Charlotte en cadeau. Alors que je me suis arrêtée au Graf avec Étienne (une des mascottes du Graf) et Guillaume (un guest star) pour y passer une pause, ces deux génies ont décidé de couper une parthèque avec des cisceaux et leurs mains (blâmons leur égo mâle). Certes, du jus de Pasthèque a coulé et a séché sur le sol, créant une flaque collante sous l’un des bureaux. Certes, Étienne et Guillaume ont eu les mains pleines de pasthèque, mais on a ri aux larmes. Ça me fait penser à toutes les fois qu’on a laissé de la nourriture dans le Graf (grave erreur de jugement que l’on a commise plus de fois que ce que j’aimerais admettre). Je vous épargne les anecdotes des salades abandonnées, mais je tiens à saluer le trailmix (de Beaulac je crois?) dans un sac plastique qui a passé plus d’un mois dans le Graf. Plusieurs personnes ont fait le commentaire qu’on a le meilleur local et c’est vrai. Non seulement les fenêtres baignent le local en lumière naturelle, mais c’est l’endroit parfait pour travailler (comme l’a fait Sophie tant de fois), pour chiller (je pense à Charlotte et co.) même pour make out… (comme l’a constaté Philippe à son insu alors qu’il tentait d’étudier avec son amie qui est très heureusement en couple). Je pense à toutes les personnes qui ont rendu le Graf le meilleur local et je vois les mini-citrouilles creepy et les cactus dans des verres en plastique rouge que Lili nous a apportés. J’entends toute la musique que Ludo a blast dans le local. Je vois Étienne, qui vient voir sa famille Graf même après avoir fini son parcours à Brébeuf. J’entends Philippe blast break up with your girlfriend, I’m bored. Je pense à Anne-Sarah qui a utilisé le micro-ondes presque à chaque midi. Je revois Syme et Shan Luu s’arrêter en chemin au gym. Je vois Philippe et Charles étudier pour leurs examens IB. Je revois Sophie et son squad des filles de la villa passer un midi ensemble. Je pense aux fois où Charlotte a dû passer dans le local tard en soirée après un match d’impro ou une pratique pour la comédie musicale. Je pense à la journée avant la quarantaine, on avait commandé des sandwichs du caravane café et on a réconforté l’un des nôtres après un break-up difficile (shoutout à Sandrine, qui donne des bons conseils en
matière d’amour) juste avant d’aller voir la pièce 15 million credits. Quand je pense au Graf, je nous revois vivre une année scolaire dans ce petit local où nous sommes devenus une petite famille. Je ne peux pas parler du journal sans parler de nos journalistes. J’ai adoré vous rencontrer et travailler avec vous. Je pense aux fois où certains journalistes m’ont surprise par leur sensibilité (je pense à Fauve), leur prouesse à l’écrit (je pense à Caroline) ou juste par le fait d’être magnifique (je pense à un certain Henri Cant). Je pense à notre relève et je ne peux pas m’empêcher d’être fière. Oui, Alicia s’est démarquée par son écriture et son implication dans le journal, mais je pense aussi que Sheila est une journaliste douée et je lui demande officiellement de continuer à écrire pour le journal. En quelque sorte, on s’en fout il y a qui dans l’exécutif. Le Graffiti dépend des journalistes, de ses mascottes (comme Charles, Beaulac, Étienne, Lili, Ludo, AndrEW), des mésaventures vécues dans le local, des ramens consommés lors des rencontres, de Nikola qui a accepté de faire la mise en page du journal seul pendant une année au complet, de M. Perrault qui nous a encouragés et défendus auprès de la direction. Le Graf dépend aussi de vous qui lisez le journal. J’aimerais conclure en remerciant l’opportunité de travailler avec Sophie, Charlotte et Philippe. Je vous aime fort. Bises, Isabel Perezmontemayor Cruz Ps. Évitez de laisser de la bouffe dans le Graf. Pps. Il fait super froid dans le Graf pendant l’hiver donc gardez un pull ou une couverte dans le local. Ppps. C’est un super bon local pour prendre des siestes. Pppps. Bref, prenez soin de notre Graf.