Spécial sexe

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Table des matières 19 ans et bisexuelle

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CHEMSEX LOVE

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Mot du graf

Je te laisserai des mots

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Le consentement au Canada et à travers le monde

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Chers lecteurs.es,

Et si demain?

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RÉSULTATS DU SONDAGE

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Être vierge est un signe astrologique, ok?

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Enfant, des fleurs

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Nous espérons que vous et vos proches êtes en santé. Est-ce que vous vous ennuyez ? Cherchez-vous des nouvelles activités que lire les statistiques sur Coronavirus ? Plus besoin de chercher ! Voici la nouvelle édition du Graffiti : le Spécial Sexe. L’édition préférée des bréboviens. Bien que le Graffiti ne remplace pas la vie étudiante du Collège, cette édition nous rappelle avec nostalgie la belle époque avant la pandémie.

Enfin

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Le contact humain en quarantaine

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Pourrais-tu payer mes dettes ?

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Le sommeil, négligé par tous

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Lettre ouverte au premier ministre du Québec, M. François Legault

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Comment allons-nous devenir un collège vert?

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J’ai besoin de ton aide

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Soutien psychosocial pour mieux gérer la distanciation sociale et la formation en ligne

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Bonne lecture !

Crédits : Sophie Poirier : Rédactrice en chef Philippe Brault : Directeur financier Charlotte Benoit : Directrice des communications Isabel Perezmontemayor Cruz : Correctrice en chef Nikola Kukolj : Mise en page Merci à M. Perrault, Mme Samson et tous nos journalistes !


19 ans et bisexuelle Caroline Homet

Références Voici quelques suggestions sexologiques : de Claudine Samson, Sexologue, intervenante en matière de violence à caractère sexuel Lecture Corps accord: Guide de sexualité positive par Nesrine Bessaih: Livre sexo 101 pour les personnes qui veulent s’informer sur les enjeux sexologiques actuels. Je vous le conseille aussi si la sexologie est un domaine qui vous intéresse pour vos futures études, c’est une excellente introduction. Instagram @clubsexu: Média spécialisé en sexualité positive créé par des sexologues, pour joindre l’utile à l’agréable. Blogue https://myriamdaguzanbernier.com: Mine d’informations, de suggestions, d’actualités sexologiques à consommer hebdomadairement par son infolettre #SamediSexo. Youtube Pop Culture Detective: Analyses intéressantes du contenu médiatique et artistique en lien avec des problématiques sexologiques comme la masculinité, les relations amoureuses et les agressions sexuelles par exemple. Ressources 24h/24, 7j/7, si tu as besoin de parler de ce que tu vis à des professionnels: Tel-jeunes 1 800 263-2266 (texto 514 600-1002, www.teljeunes.com pour clavardage et courriel ou informations, 20 ans et moins) Jeunesse J’écoute 1 800 668-6868 Ligne d’écoute en agressions sexuelles 1 800 933-9007(pour victimes, témoins et proches) SOS Violence conjugale 1 800 363-9010 Interligne 1 888 505-1010 (texto et clavardage également): Pour discuter de diversité sexuelle, adresser tes questionnements sur ton identité de genre ou ton orientation romantique ou sexuelle.

Pour la représentation de la communauté bisexuelle, le coming out de Rosa Diaz dans l’émission Brooklyn Nine-Nine est un moment charnière. Quand j’ai vu l’épisode, ça m’a fait chaud au cœur de voir comment ses amis ont réagi avec curiosité, mais surtout comme si c’était no big deal. La seule chose qui m’a fait sourciller de la mise en scène était quand Rosa a dit que le moment qui lui a fait réaliser qu’elle était bi, c’était en écoutant Saved by the Bell parce qu’elle trouvait Lisa Turtle aussi chaude que Zack Morris. Personnellement, découvrir que je n’étais pas hétérosexuelle a été un long cheminement. Ça n’a pas été une révélation qui m’est tombée du ciel. En rétrospective, mon innocence et ma naïveté me font sourire. Plutôt que le coup de foudre de Rosa, mon épiphanie a ressemblé pas mal plus à celle de Cher quand elle a réalisé qu’elle était amoureuse de Josh dans Clueless. Les sourcils froncés en repassant tous les événements dans sa tête et puis les yeux qui ouvrent tout grand et la fontaine qui s’allume en arrière-plan quand la conclusion devient limpide. Peu à peu les indices se sont accumulés jusqu’à ce que je me sois mise à penser « c’est probablement juste de la curiosité », puis « ah, peut-être » et finalement « oh shit, je pense que suis vraiment bisexuelle ». Au début, je ne considérais même pas la possibilité d’être autre qu’hétérosexuelle. Pas parce que je ne savais pas que ça existait, la bisexualité, mais parce qu’il n’en était juste jamais question quand avec mes amies on spottait les gens cute dans nos classes du secondaire. Tous nos crush étaient des gars. Aujourd’hui, je réalise que mon admiration pour la beauté féminine était un tantinet perverse au secondaire. Je lorgnais plus ou moins discrètement les filles dans des jupes plissées trop courtes. Je pense même que je les parcourais des yeux de haut en bas. Oui, exactement comme les gars qui me font chier quand c’est moi qu’ils examinent quand je les croise dans la rue. Arghh! Je me fais grimacer de honte en écrivant ça, mais je me le suis promise : pas de censure. De l’autre côté, je me fais sourire aussi. En racontant mon comportement envers les filles du secondaire, je sais que ça a l’air vraiment évident que je suis attirée par les femmes, mais à l’époque je pensais que c’était juste normal d’admirer subjectivement des corps objectivement beaux. Ça n’avait pas cliqué en moi que les gens qui admirent des corps de manière purement esthétique et sans aucun désir peuvent s’empêcher de les fixer. Mon premier souvenir d’avoir considéré la possibilité d’être bisexuelle moi-même, c’est en lisant un roman. Un roman pas mal geek, donc je vais omettre le titre par amour-propre. On prend l’acceptation de soi par petites étapes, ok? Bref, il y avait un personnage (vraiment chaud si je peux me permettre l’éditorial) qui se disait un « freewheeling bisexual ». Je me souviens d’avoir pensé que ça devait tellement être une chance d’être bisexuel. le. À l’instant, bisexualité était synonyme dans ma tête de free love. Je me souviens de m’être dit : ça doit être tellement cool d’entrer dans une pièce et d’avoir la possibilité biologique de tomber amoureux de toutes les personnes présentes. D’avoir la possibilité d’être turned on par l’entièreté de la population humaine. Que le nombre d’amoureux.ses potentiel.le.s était doublé. Cinq ans et un seul et unique chum plus tard, je sais que c’est loin d’être la vérité. Vraiment très loin. Confession : je n’ai jamais encore vraiment cruisé une fille. C’est quand même ironique de penser que je suis allée à mon bal des finissant.e.s avec une amie qui elle aussi est bi, mais seulement comme amies. C’est justement ça que je trouve difficile avec ma sexualité, que jusqu’à plutôt récemment, les filles, c’étaient juste mes amies. Au secondaire, je faisais de la danse à tous les jours, donc on était souvent en sous-vêtements les unes devant les autres. Je me suis habituée à ne rien en penser. Ou plutôt de ne rien penser du fait que j’en pensais. Maintenant, quand je trouve une fille belle, une femme formidable, une amie qui pourrait être plus, je ne sais pas comment agir. Quelle ironie qu’en secondaire 3 j’aie perdu mon meilleur ami parce qu’il est tombé amoureux de moi et que je ne savais pas comment gérer ses sentiments qui n’étaient pas réciproques. Peut-être que ça n’a rien à voir avec les filles dans le fond, mais avec l’amitié et les standards de société hétéronormatifs. 5


Mais peu importe la raison derrière, je n’ai jamais, jusqu’à présent, embrassé une fille. Sauf si on compte spin the bottle en sixième année. En y pensant, j’étais probablement pas mal plus partante pour jouer dans un party uniquement de filles que plusieurs de mes autres amies. J’étais tellement innocente, ça me fait rire. Je m’égare. Mon point est que je pense que c’est à cause de ce détail que j’ai pris si longtemps à me rendre compte de ma sexualité, ce détail de ne jamais avoir eu de blonde, ni même d’avoir embrassé une fille. Je me disais : « Est-ce que je peux vraiment en être certaine si je n’ai jamais essayé? » À un moment donné, je pensais la même chose à propos des gars. Je me disais : « Shit, et si je pense juste que je suis attirée envers les gars parce que c’est ce que la société hétéronormative m’a appris depuis que je suis enfant? » Mais l’été dernier, quand mon crush m’a embrassée pour la première fois, j’ai constaté que oui, les gars sont vraiment très chauds. (Je sais, seulement l’été dernier. Oui, mon premier vrai baiser à 18 ans, il n’y a rien de mal à être un.e late bloomer.) Ce moment-là, il m’a aussi aidé à réaliser, voire à accepter, que je suis réellement bisexuelle et que les filles aussi, elles sont vraiment très chaudes. C’est en explorant ma sexualité avec mon ex que j’ai réalisé que j’étais attirée envers lui parce que c’était lui, pas juste que c’était un corps d’homme. Certains penseront peut-être que cette affirmation, d’être attiré.e envers les personnes pour qui il.elle.s sont plutôt que pour leurs corps, colle mieux à la pansexualité qu’à la bisexualité, mais pour moi, ça, c’est juste des étiquettes. Ça aide à se retrouver et à s’accepter quand on apprend que d’autres s’identifient à la même étiquette, mais dans le fond, ce n’est pas important quelle étiquette que je colle à ma sexualité. Si je l’aime, je l’aime. Si l’été dernier a été un éveil pour moi, les gens que j’ai rencontrés au cégep m’ont aussi permis de m’épanouir dans mon affirmation de mon identité. La première fois que j’ai dit tout haut que « je pensais que j’étais bisexuelle », c’était avec mes deux meilleures amies du secondaire. C’était quelques semaines après notre bal des finissantes. On était dans l’autobus et après que j’ai glissé dans la conversation ma déclaration, il y a eu un bon moment de malaise. J’avais l’impression que tout le monde de l’autobus me regardait, ce qui était absolument faux bien sûr. Le monde s’en fout royalement de qui tu trouves chaud.e. Mes amies étaient vraiment acceptantes par la suite, mais le moment de silence m’est resté dans la tête tout l’été. J’avais peur que si j’en parlais avec d’autres personnes, il y aurait ce même moment pendant lequel ils me verraient différemment. C’est blessant parce que pour moi, je suis exactement la même personne que j’étais avant d’avoir réalisé que je suis bisexuelle qu’après. Ma bisexualité ne change absolument rien à qui je suis.

qu’elle se sente aimée. » Et mon père qui, après le souper, a trouvé approprié de dire que zut, il avait moins de chance d’avoir des petits-enfants si je me mariais avec une femme. Il ne l’a pas dit par méchanceté ni par véritable désarroi, il faut connaître mon père pour comprendre ses commentaires des fois. Ça m’avait presque fait rire en fait parce que dans ma tête je me disais : « homme ou femme, c’est loin d’être certain que je me marie avec quelqu’un point final. » Il y avait juste mon frère en fait qui ne s’est senti aucunement concerné par ma déclaration. Autre anecdote pas mal drôle après coup : quand on admirait la longueur de la liste Wikipédia des héritiers des monarchies européennes encore célibataires, une liste qui était naturellement constituée principalement de princes grâce à la culture du patriarcat occidental, ma mère m’a dit en rigolant : « Voilà, tu n’as pas besoin de décider quelle sera ta carrière, il reste plein de princes à marier! » Et puis elle a rajouté à la hâte : « Ou des princesses! » Aujourd’hui, quand je parle d’être bisexuelle dans des conversations légères et que les gens me disent « Hein?! T’es bi? Je savais pas…», ça ne me fait pas grand-chose. Ça ne me fait pas grand-chose parce que je suis toujours entourée de personnes qui m’aiment déjà pour qui je suis, qui n’en pensent plus rien du fait que je suis attirée par les filles. Petit à petit, je me suis ouverte à de plus en plus de personnes et petit à petit, je me sens plus comme la meilleure version de moi-même. La version la plus vraie. Peut-être que ça aurait été plus rapide d’avoir une meilleure estime de moi si j’avais fait un coming out plus typique, plus public. Probablement que ça aide certains de cette manière, mais pour moi, il en était hors de question. Je ne sentais pas que les autres étaient justifiés à s’attendre qu’il soit normal d’annoncer aux autres que je suis attirée par les filles plutôt que les gars. Je trouve que ça renforce l’hétéronormativité. Pourquoi est-ce qu’on devrait tenir pour acquis que je suis hétérosexuelle à moins que j’annonce au monde que je ne le suis pas? Pourquoi avons-nous un mode défaut de sexualité quand l’orientation sexuelle? Ça ne change absolument rien à une personne.

La première fois que j’ai avoué « penser être bisexuelle » à quelqu’un après cet après-midi dans l’autobus, c’était dans un party d’initiation au cégep. Une fille m’a demandé de but en blanc si j’étais LGBTQ. Ça m’a tellement prise par surprise que j’ai balbutié que je pensais être bisexuelle, mais que je n’avais jamais rien essayé avant, que je n’étais pas certaine. Elle a dû reconnaître ma gêne parce qu’elle m’a répondu : « C’est ça que je pensais, mon gay-dar a toujours raison. Mais inquiète-toi pas, c’est correct. Moi aussi. » Ça peut sembler un peu niaiseux, mais son « c’est correct » m’a vraiment fait du bien. Il m’a fait vivre un déclic. En réagissant exactement comme j’aurais pu souhaiter que quelqu’un réagisse à ma confession, en disant « c’est correct », puis en continuant de danser comme si rien n’avait changé, j’ai vraiment accepté que c’est correct, que ça ne change rien. Et de savoir que quelqu’un si près de moi à cet instant était dans le même bateau que moi, ça m’a fait réaliser que c’est vraiment normal aussi. Quelques semaines après le party, quand mes nouvelles amies du cégep parlaient de sexualité un midi, je leur ai dit que j’étais bisexuelle aussi. Ça tombait bien aussi, on était trois. Encore une fois je n’étais pas seule. Encore une fois elles m’ont écouté comme si de rien n’était, et rien n’a changé dans la manière qu’elles me voyaient par la suite non plus. Quelques mois plus tard, quand ma mère parlait au souper de la pression que ressentent certains homosexuels de réprimer leur sexualité (je sais, on a des conversations intéressantes des fois à la maison), j’ai eu le courage de leur mentionner comme si de rien n’était que je m’identifiais comme bisexuelle. Je tremblais un peu et ça a été un tantinet malaisant par certains moments dans les semaines suivantes, mais j’avais développé assez de confiance pour ne pas être démolie par leur malaise comme je l’avais été dans l’autobus l’été précédent. Je me souviens encore du regard de ma mère quand elle fixait son assiette. Il disait : « Oh zut, alerte, bombe vient d’être lancée. Arghhh, ok, tu es une mère compréhensive, tu sais comment la soutenir, tu sais comment faire 6

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CHEMSEX LOVE Philippe Brault et Sacha Desrosiers Dans les dernières années, le chemsex est devenu de plus en plus populaire et a affecté un nombre inquiétant de personnes. La pratique, également appelée Party and Play, ou PnP, consiste en des séances de rapports sexuels sous l’influence de drogues entre plusieurs individus pour plusieurs heures, voire plusieurs jours. Différentes drogues sont utilisées pour pratiquer le chemsex, mais la favorite reste de loin la méthamphétamine, ainsi que la classe générale des amphétamines. Ces stimulants habituellement prescrits afin de soulager les effets des troubles du déficit de l’attention provoquent l’euphorie en augmentant les taux de dopamine (neurotransmetteur affectant le comportement de l’être humain: provoque un sentiment de plaisir qui encourage le corps à répéter l’action permettant la libération de dopamine) de l’individu à des niveaux exorbitants. De plus, il en vient aussi une augmentation de la libido, du plaisir sexuel et d’un sentiment d’invulnérabilité qui se traduit par une baisse significative de l’inhibition. Associé aux effets insomniaques et énergisants de l’amphétamine, la prise de speed lors de l’activité sexuelle peut amener certains individus à pratiquer des conduites plus risquées et extrêmes qui peuvent durer plusieurs heures, voire plusieurs jours. Le GHB et le GBL sont aussi fréquemment consommés dans des scénarios de chemsex. Ces drogues sont similaires à l’alcool dans le sens qu’elles agissent en augmentant les taux de GABA (neurotransmetteur diminuant l’activité nerveuse) dans le cerveau. À fortes doses, elles engendrent aussi une augmentation des niveaux de dopamine dans le cerveau, ce qui peut provoquer un sentiment d’exaltation chez l’utilisateur, ainsi qu’une augmentation de l’appétit et du plaisir sexuel. Les consommateurs récréatifs de GHB et de GBL ressentent souvent une sensation similaire à l’ivresse, mais avec un aspect plus euphorique. Une problématique souvent rapportée avec le GHB et le GBL est que ces drogues inhibent souvent les facultés nécessaires au consentement éclairé, mais l’état d’intoxication empêche souvent l’individu d’aller à l’encontre des avances proposées. Ces faits combinés mènent souvent à des cas d’agressions sexuelles, d’où l’autre nom du GHB : la drogue du viol.

effet de donner une impression de contrôle de soi à ses consommateurs, et d’anéantir tout sentiment de peur durant l’effet. Cependant, le sentiment de peur est un réflexe bien utile à l’homme, et il peut être dangereux de l’inhiber durant une relation sexuelle. De plus, le chemsex affecte disproportionnellement la communauté gay à cause d’applications de rencontres pour la communauté LGBTQ+ telles que Grindr. Bien que ces applications sont souvent appelées “applications de rencontres”, il est généralement reconnu que Grindr est principalement utilisé pour se trouver des hookups rapidement. En effet, l’application est souvent critiquée pour donner l’impression aux utilisateurs qu’il est normal d’avoir des relations sexuelles aussi rapidement, rendant ainsi plusieurs membres de la communauté LGBTQ+ accros à la plateforme. Puis, Grindr est l’un des plus grands catalyseurs du chemsex; quelques minutes après avoir ouvert l’application, plusieurs utilisateurs affirment se faire inviter à des “sex parties” de plusieurs heures, voire quelques jours, alimentés par différentes substances illicites. Plusieurs drogues utilisées lors de séances de chemsex ont comme effet d’anéantir toute habileté de jugement. Divers utilisateurs décident donc régulièrement de ne pas utiliser de protection lors de relations sexuelles sous influence. Cela a un impact largement ressenti, et particulièrement dans la communauté LGBTQ+: les communautés homosexuelle et bisexuelle sont déjà grandement affectées par des maladies transmises sexuellement (telles que le sida) pour différentes raisons; premièrement, les membres de la communauté ont généralement eu plus de partenaires sexuels. Deuxièmement, le sexe anal, largement pratiqué chez les hommes homosexuels, facilite la propagation du sida vu qu’il y a plus de risques de saignement et donc d’échanges sanguins durant le rapport sexuel. Troisièmement, de moins en moins d’hommes homosexuels utilisent le condom dans leurs relations sexuelles; bien que la majorité d’entre eux aient testé négatif pour le sida ou autres ITSS, les tests de dépistage ne sont généralement pas effectués assez fréquemment pour être certain de ne pas être affecté. La pratique du chemsex devenant de plus en plus répandue et ayant des effets négatifs pour le bien-être mental et physique des partisans, il est important de faire répandre le savoir sur ce phénomène d’actualité. Il serait notamment pertinent d’inclure des cours de sensibilisation aux problèmes reliés au PnP dans les cours d’éducation sexuelle.

L’autre catégorie de drogues qui se retrouvent souvent dans les sessions de chemsex est la famille des cathinones (souvent distinguées avec le nom de bath salts). Ces drogues de synthèse (drogues créées grâce à des substances chimiques et non des ingrédients naturels) sont extrêmement similaires aux amphétamines et agissent en inhibant la recapture de dopamine et de sérotonine (neurotransmetteur régulièrement associé à la sensation de bonheur) dans le cerveau, provoquant les effets d’euphorie et de bien-être recherchés par les utilisateurs; les cathinones permettent en effet à ces neurotransmetteurs fournissant une sensation de plaisir et de bien-être émotionnel de s’accumuler. Similairement aux amphétamines, elles provoquent également une augmentation de la libido et une perte significative de la fatigue. Ces drogues sont relativement nouvelles et difficiles à légiférer puisqu’il est facile de synthétiser plusieurs molécules soeurs similaires lorsqu’une des drogues est criminalisée. À cause de ce fait, il est souvent possible de se procurer des cathinones de manière légale, ce qui peut être très intéressant pour ses utilisateurs, cependant, il est important de noter que la légalité du produit ne se traduit pas du tout par une baisse du niveau de risque. Le chemsex et la communauté LGBTQ+ Bien que l’activité puisse être pratiquée par n’importe qui, il semble que le chemsex ait disproportionnellement affecté les communautés gay et bisexuelle. Plusieurs individus pratiquent le chemsex afin de se distraire. Que ce soit relié à une vie professionnelle occupée et mouvementée, à une insécurité accrue sur le plan de son corps ou de sa performance sexuelle ou à un passé difficile relié à son orientation sexuelle, nombreux sont ceux qui ont des relations sexuelles sous l’effet de drogues afin de se distraire des facteurs d’anxiété de leur vie. En effet, ces drogues ont comme 8

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Je te laisserai des mots Marie-Laurence Brunet C’est sûr que penser à toi en écoutant du Patrick Watson, c’est pas mon move le plus brillant. J’ai une boule dans la gorge Pis une compétition de formule 1 sur les joues, si tu remplaces les autos par des gouttes d’eau salée J’me demande si ça t’es déjà arrivé, à toi D’avoir un trop-plein d’émotions Tellement intense que la seule façon de s’en débarrasser c’est d’écouter du Patrick Watson ou du Tame Impala en boucle Jusqu’à ce qu’elle fonde, ta boule. Ça prend pas de temps pour qu’elle revienne par contre. Un vidéo de 15 secondes, une image de 10 Une station de métro ou la ligne orange au complet Un quartier, un marché Un pays

500 autres options. Tu me noies. J’aimerais ça que tu me follow ailleurs que sur Instagram. Sur la ligne verte mettons. J’me suis toujours dit qu’un gars qui me suivrait jusqu’à Radisson, ce serait le bon. À date c’est juste arrivé une fois C’est vrai que c’t’un trou perdu. Peut-être que j’avais trop d’attentes pour toi. J’ai mis ta toune pref dans ma story. Tu t’es déconnecté juste après. C’est vrai qu’il est deux heures du matin. Peut-être qu’il y a un décalage horaire de cinq minutes entre Ahunstic et Rivière-des-Prairies. Je texte quatre gars dont je connais pas les noms en regardant ta face. La convo est plate en sacrament. Au moins eux ils me textent disent mes amies. J’me demande combien ça va en prendre avant que t’apparaisses plus dans mes pensées. Je te laisserai des mots recommence pis je t’aime plus fort à chaque fois que les premières notes se font entendre.

Je pense pas que ça te soit déjà arrivé. Ou sinon t’as oublié. Je pense que t’as oublié mon nom. Je te l’ai jamais dit en fait Tu m’as jamais dit le tien non plus. Mais on le connaissait. Ça arrive, d’avoir l’impression de connaître quelqu’un même si tu l’as jamais rencontré. On a commencé à marcher. T’avais un hoodie gris pis tu parlais vite en maudit. La première chose que tu m’as dit ça ressemblait à: « Inquiète-toi pas, je prends pas de crack pour vrai. » Je pense que t’aurais pu dire l’inverse pis ça aurait rien changé. J’ai ri. Je me demande si quelqu’un est déjà tombé en amour avec quelqu’un qui lui a dit ça. On serait deux t’sais. Ce qu’il me reste de toi Je te l’ai volé C’est tes yeux quand tu ne me regardais pas Ton sourire quand tu ne penses pas à moi Ta musique edgy que tu postes dans tes stories T’as même réussi à infecter mon Spotify. Je l’écoute en boucle En écrivant des poèmes Des poèmes sur un gars qui n’existe pas (Ça j’aurais dû y penser, avant de ask out un gémeaux) Ce qui me reste de toi, C’est tes posts Instagram Je lis tous les commentaires Je clique sur chaque profil Je cherche dans leurs yeux ce qu’il n’avait pas dans les miens. Je trouve pas. Des fois, je double-clique Je vois mon nom se noyer dans celui de 500 autres. 10

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Le consentement au Canada et à travers le monde Elie Fadel

Et si demain? Thoven Pierre

Le consentement sexuel est l’accord volontaire issu d’une décision éclairée qu’une personne donne à son partenaire au sujet d’une activité sexuelle. Cette définition du consentement est globalement acceptée à travers le monde. Le consentement ne doit pas nécessairement être verbal, et peut tout simplement être exprimé par le comportement d’un individu. Un consentement des deux individus est absolument nécessaire au précédent d’une activité sexuelle : son absence peut résulter en agression et en viol si l’activité sexuelle se fait tout de même. À travers le monde, il existe des âges minimaux, établis par chaque pays, à partir desquels une personne a légalement le droit de donner son consentement. L’âge de consentement (nom donné à l’âge minimal décrit) est aussi parfois confondu avec la « majorité sexuelle », ces deux groupes nominaux ayant une signification très similaire. D’après le Gouvernement du Canada, « les dispositions sur l’âge de consentement s’appliquent à toutes les formes d’activités sexuelles, qu’il s’agisse de baisers, de caresses ou de relations sexuelles ». Un consentement donné à un âge inférieur au palier établi par chaque pays est illégal : une activité sexuelle effectuée avec une personne de cet âge n’est pas autorisée, et résulte en une infraction criminelle. Au Canada, l’âge de consentement est de 16 ans. Cependant, il existe des exceptions à l’âge de consentement établi légalement au Canada. Ces exceptions se présentent pour deux tranches d’âge : les personnes âgées de 14-15 ans, mais aussi, curieusement, les individus de 12-13 ans. Le consentement est possible pour une personne de 14-15 ans si le partenaire aîné impliqué n’a pas un écart d’âge de 5 ans ou plus. Les jeunes adolescents ont, eux, le droit de consentir à une activité sexuelle si le partenaire est l’aîné de moins de 2 ans. Parlons, plus globalement maintenant, du consentement à travers le monde. Aux États-Unis, l’âge de consentement est établi à 16-18 ans dépendamment des États. Cependant, la majorité des États américains, soit 32 États, optent pour un âge de consentement de 16 ans. Étonnamment, en France, il n’existe pas de réel âge de consentement établi par le gouvernement (mais certaines mesures autour de l’agression de mineurs existent)! En 2018, le gouvernement avait envisagé d’établir l’âge de consentement à 15 ans, mais après de nombreux débats sans résultats concrets, la discussion a été enterrée. Cependant, ces débats ont repris leur élan en 2020, à la suite de la parution du livre Le Consentement, dans lequel l’éditrice Vanessa Springora parle d’une relation sous emprise qu’elle a eue avec l’écrivain Gabriel Matzneff à l’âge de 14 ans: on parle de l’Affaire Matzneff.

Demain, vous vous réveillerez dans une tout autre époque. Ladite époque dont vous avez toujours entendu parler, mais là, vous la vivez: l’industrialisation du sexe. Vous vous trouverez à Néom, au nord-ouest de l’Arabie saoudite (clin d’oeil à Sophia, le premier robot anthropomorphique à avoir reçu la citoyenneté, elle est saoudienne), sans que vous ne sachiez la raison (Capital, 2020). Il vous semblera que vous soyez nés à cette époque-ci. Vous serez dans une société saturée de publicités à caractère sexuel. Les lobbyistes y seront pour beaucoup, ils travailleront très fort pour favoriser une société dans laquelle les citoyens ne chercheront que le plaisir, qu’à satisfaire leurs désirs sexuels (l’ère du pansexualisme) tout en semblant ignorer que cette quête est illusoire puisque cette société correspondra à leur besoin de répression, autrement dit un désir formulé qui deviendra justement irréalisable parce que la formulation (en pensées ou en paroles) même l’éloignera de son objet étant donné qu’ils auront forgé eux-mêmes cette société basée sur le plaisir qui est ineffable. L’industrialisation du sexe les enfermera donc dans un cercle vicieux qui consistera à exciter leur désir sans jamais le satisfaire et à les propulser constamment au delà d’eux-mêmes pour qu’ils accumulent un capital de plus en plus grand de frustration et d’angoisse. Leur frustration et leur angoisse les inciteront à chercher de plus en plus de plaisir, jusqu’à ce qu’ils s’enferment eux-mêmes dans un cercle infernal (Jean-Claude D., 1968). De grandes entreprises seront chargées d’offrir davantage de produits aux citoyens qui en demanderont davantage (Bade R., Parkin M., Barrette M., 2017). Le marché sera fructueux. Les travailleurs du sexe seront engagés pour un temps, mais pour que le marché puisse continuer à fleurir, ces travailleurs seront de plus en plus disqualifiés sur le marché. L’Histoire se répétera, tout comme à l’ère de l’industrialisation: d’un revers de la main, l’humain sera remplacé par des robots. Pour se donner bonne conscience, quelques prétendus marxistes-capitalistes (les gens de la classe dominante, donc un faux semblant d’oxymore) par-ci et par-là parleront en défaveur de l’exploitation ouvrière (Jean-Herman G., 2019): exploitation sexuelle avec un faux semblant de parallélisme avec l’objectification sexuelle, on ne saurait pas être plus hypocrite! Argument principal pour justifier l’émergence du marketing (fruit des travaux des lobbyistes) des robots sexuels qui seraient des alternatives pour résoudre le problème (manque de profits, avidité économique) de la prostitution, etc. (Katharine Qin, 2020). Tout ce cirque tournera en faveur de ces grandes entreprises, bien évidemment. Leurs chiffres d’affaires continueront de grimper étant donné que les robots sexuels seront plus performants (comme dans nombreux domaines) et deviendront de plus en plus accessibles. On ne peut plus perturbant quant aux effets du fantasme sexuel qui amèneront les citoyens à l’objectification sexuelle ou à objectiver le sexe, donc à réduire leur compatriote à des objets sexuels.

Dans les continents tels que l’Asie ou l’Afrique, les politiques liées à l’âge de consentement sont plus compliquées. Si des lois existent au sujet de l’âge de consentement dans de nombreux pays, l’âge fixé peut être très bas : par exemple, au Nigéria, celui-ci est de 11 ans. Bibliographie Educaloi. Le consentement sexuel. Repéré à https://www.educaloi.qc.ca/capsules/le-consentement-sexuel Gouvernement du Canada. (2017). L’âge de consentement aux activités sexuelles. Repéré à https://www.justice.gc.ca/fra/pr-rp/autreother/clp/faq.html Mathilde Goupil. (2020). Affaire Matzneff : le débat sur l’âge minimal de consentement sexuel relancé. Repéré à https://www.lexpress. fr/actualite/societe/comment-l-affaire-matzneff-relance-le-debat-autour-de-l-age-minimal-de-consentement-sexuel_2113231.html Donald Duguay. (2019). L’ GE DE CONSENTEMENT, LA LOI EN FRANCE, AUX ÉTATS-UNIS ET AU QUÉBEC. Repéré à https:// www.7millionsdemousquetaires.ca/post/lage-de-consentement-la-loi-en-france-aux-etats-unis-et-au-quebec Age of Consent.net. Age of Consent in Nigeria. Repéré à https://www.ageofconsent.net/world/nigeria

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Cette société, qui désormais sera semblable à Sodome et Gomorrhe (dépravation bestiale), cultivera des citoyens, qui seront insensibles à toutes valeurs éthiques et morales, qui préfèreront la compagnie des robots sexuels qu’à celle de leur semblable. Des habitants qui se verraient moins capables de cultiver des relations sociales et d’interagir avec des personnes non fictives, non virtuelles parce que les fonctions dites purement instrumentales [des] robot[s] sexuel[s] anthropomorphique[s] (Katharine Qin, 2020) les obsèderont de façon malsaine. Et vous vous demanderez: “par quel miracle les bébés continuent de naître?” Eh bien... Ces bébés seront les résultats de quelques procédés de laboratoire, proviendront des mères porteuses qui travailleront pour des banques de sperme. De grands centres de recherche paieront pour avoir du sperme, modifieront ce sperme pour créer des humains selon leurs standards (Yuval Noah H., 2017). Vous en aurez horreur... Vous imaginerez quelle sera la vie de ces enfants devenus grands... Vous vous demanderez comment nous sommes arrivés là... Ipso facto, des questions éthiques se bousculeront dans votre tête. Vous n’aurez pas vu le temps passer, car il vous semblera que hier était encore aujourd’hui. Soudainement...

RÉSULTATS DU SONDAGE Comité exécutif du Grafitti Nous avons demandé à la communauté des étudiants de Brébeuf de remplir un soudage portant sur la sexualité. Après avoir compilé les 106 réponses obtenues, il est maintenant temps de vous dévoiler les résultats!

Quelle option représente le mieux votre orientation sexuelle?

Vous vous arrêtez... Vous vous demanderez: “Suis-je, moi aussi...” Vous vous réveillez de ce cauchemar. Vous vous essuyez le visage en sueur. Vous allez voir vos parents. Ils sont dans la cuisine, parlant de la pluie et du beau temps. Vous les prenez dans vos bras, très fort. Vous leur dites, tout doucement et avec soin: “Maman, Papa, merci infiniment.”

Quel est votre statut amoureux en ce moment?

Combien de fois par semaine pratiquez-vous la masturbation? Bibliographie Bade R., Parkin M., Barrette M. (2017). Initiation à l’économie. Montréal, Québec. Édition ERPI. Capital. (2020). Repéré à https://www.capital.fr/economie-politique/nuages-artificiels-et-reseau-de-capsules-supersoniquesbienvenue-a-neom-la-future-megalopole-de-larabie-saoudite-1362043 Jean-Claude D. (1968). Pour une civilisation du plaisir. Ottawa, Canada. Éditions du jour. Jean-Herman G., Ph.D. (2019). Perspective monde: Marxisme. Repéré à http://perspective.usherbrooke.ca/bilan/servlet/ BMDictionnaire?iddictionnaire=1509 Katharine Qin. (2020). L’Homme de Vitruve ou Le transhumanisme. Collège Jean-de-Brébeuf, Montréal, Québec. Yuval Noah H. (2017). Homo deus: une brève histoire du future. Canada. Éditions Albin Michel.

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À quelle fréquence faites-vous un test de dépistage (Pour des ITSS)?

Avez-vous déjà contracté une ITSS, si oui laquelle ou lesquelles? Cochez toutes les réponses appropriées.

Avez-vous déjà eu des relations sexuelles non protégées? C’est beaucoup de relations non protégées non? Surtout quand on repense à toute l’éducation à la santé sexuelle que l’on reçoit, aux risques courus par les différents partis prenant part à ces relations sans protection et à la facilité avec laquelle on peut se procurer les moyens d’avoir des relations sexuelles de façon responsable.

Saviez-vous que…? Parmi les multiples identités de genre existantes, 60.4% de nos répondants se sont identifié.es comme des femmes, 37.7% comme des hommes, 0.9% non binaires et 0.9% queer. 59.4% des élèves ayant répondu au sondage affirment ne jamais avoir trompé leur partenaire mais seulement 50.9% disent la même chose de leur douce moitié! En comparaison, 2.8% disent avoir été infidèles (2.8% de plus prétendent l’avoir fait « un petit peu ») et 8.5% répondent que leur partenaire l’a été (juste « un petit peu » pour 5.7% additionnel). Sinon, 34.9% de la population sondée répond ne jamais avoir eu de partenaire. 57.5% des répondants n’ont jamais fait de trip à trois et n’en ressentent pas l’envie. 39.6% ne l’ont pas fait non plus, mais aimeraient essayer! 2.8% ont déjà fait un trip à trois, ce qui représente trois personnes sur nos 106 participants. Coïncidence? 13.2% pensent que la responsabilité de faire le premier pas pour amorcer une relation revient au genre masculin, 0,9% au genre féminin et 2.8% disent que des amis qui les ship ensemble devraient avoir ce rôle. On ose seulement deviner que ces personnes se vantent d’avoir déjà créé un couple et se promènent dans les rues avec un étiquette « Matchmaker » collé sur le front!

À quel âge avez-vous perdu votre virginité?

Parmi les 41.5% des sondés ayant utilisé des applications de rencontre, 10.4% disent l’avoir fait en recherchant quelque chose de sérieux et 18.9% y ont eu recours en ne cherchant rien de sérieux. 12.3% disent les employer pour d’autres raisons…

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TOP 3

Quelques mythes concernant le sexe entendus par les répondant.es

Les lieux les plus érotiques du collège :

« Sans utiliser de protection, il y a 100% de chances de tomber enceinte! » Sans réduire l’importance des pratiques sexuelles responsables, de tels dires exagérés sont fréquemment entendus, mais demeurent des mythes. Parfois répandus par des parents soucieux afin de conscientiser leurs enfants découvrant leur sexualité, de fausses croyances du genre en inquiètent plus d’un. Dans notre sondage sur le thème de la sexualité distribué aux élèves de Brébeuf, nous leur avons demandé de nous partager les faussetés, opinions ou exagérations qui les ont accompagnés dans leur parcours. Pour commencer, adressons le mythe orthographique selon lequel « sex » et « sexe » sont deux orthographes valables dans la langue française. Non. Ça s’écrit « sexe ».

1. La Palestre 2. La Mezzanine 3. Le sofa du local de psycho La caractéristique physique la plus importante

Bon nombre des commentaires reçus concernent la définition même d’une relation sexuelle. Selon certains, sans pénétration d’un organe sexuel masculin dans un organe sexuel féminin, l’acte n’est pas considéré comme une relation sexuelle. Dans le magazine « Ça sexprime » produit par le ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec, l’article « la relation sexuelle : revue et recadrée ! » écrit par Anne-Marie Bérard en 2008 explique qu’une relation sexuelle c’est autant l’expression génitale et on génitale de la sexualité. Les zones érogènes autres que les organes génitaux sont donc aussi concernés. Pour ce qui est de la distinction entre les organes sexuels féminins et masculins, elle note aussi que le type de pénétration ne comporte pas un caractère discriminatoire dans la vaste définition d’une relation sexuelle. D’autres ont longtemps cru que les relations sexuelles n’étaient obligatoirement que physiques. Elle peut cependant s’accompagner de réflexions et de partage de pensées, de sentiments entre les partenaires. En effet, il n’est pas juste d’affirmer que l’amour sans relations sexuelles et les relations sexuelles sans amour sont impossibles.

1. Sourire 2. Yeux 3. Taille Les meilleurs turn-ons 1. Sens de l’humour 2. Intelligence

Nous avons reçu des précisions quant aux attentes à avoir envers les relations sexuelles. Il n’est pas nécessairement vrai qu’elles se déroulent comme dans la pornographie, qu’elles occasionnent des dépendances ou qu’elles soient toujours douloureuses. Des idées nous sont parvenues selon lesquelles elles font vivre plus longtemps ou même que la masturbation rendrait sourd!

3. La beauté corporelle et du visage Les pires turn-offs

La communauté LGBTQ+ est aussi concernée par bon nombre des témoignages que nous avons reçus. Apparemment, dans une relation homosexuelle, un.e des partenaires « joue le rôle » du sexe opposé. C’est un mythe! Il se peut qu’il s’agisse d’un désir des parties impliquées, mais cette assomption est fausse. D’autres ont un préjugé que les homosexuels auraient tous le SIDA! Il s’agit d’une croyance d’une autre époque qui perdure toujours aujourd’hui, mais qui évidemment est fausse.

1. Propos misogynes ou racistes 2. Mauvaise hygiène corporelle 3. Égoïsme

Parmi les croyances populaires les plus communes, nous en avons trouvé plusieurs concernant le corps féminin. Certains pensent que le fait de mettre un tampon fait perdre sa virginité, que les relations sexuelles provoquent l’ovulation ou qu’une fille peut tomber enceinte lors de ses menstruations. D’autres ont entendu que lors d’une première relation, une fille éprouve nécessairement de la douleur, que son hymen se brise à ce moment, qu’elle saigne et ne l’apprécie pas. Tout ceci dépend grandement de l’individu et n’est pas une règle d’or. Le plaisir sexuel féminin a occasionné beaucoup de réflexions. Certains se sont fait dire que les femmes ne peuvent atteindre l’orgasme, qu’elles n’apprécient pas les relations sexuelles, ce qui dépend, encore une fois, de chaque personne. Nous avons aussi reçu des réponses plus surprenantes. Apparemment, souffler dans le vagin d’une fille pourrait causer sa mort! Au cas où soit réellement indispensable de le préciser : ceci est faux.

La matière la plus érotique 1. Canot camping 2. Psychologie 3. Biologie La saison la plus romantique 1. Été

Enfin, un.e élève a partagé que son grand-père (brièvement médecin dans l’armée) lui avait raconté l’histoire cocasse d’un couple de nouveaux mariés. Lors d’un examen de la femme d’un soldat, il a découvert plusieurs bleus. Comme il était inquiet, il l’avait questionnée jusqu’à ce qu’elle lui explique que son mari et elle étaient tous les deux vierges et ne savaient pas vraiment comment faire l’amour. Alors, le jeune homme se mettait debout sur le bout du lit et se laissait tomber sur sa femme, d’où les nombreux bleus. Son grand-père l’a informée par la suite qu’il y avait des manières plus agréables de procéder. Apparemment, la dame n’a plus eu de bleus après, donc tout est bien qui finit bien!

2. Automne 3. Printemps

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Être vierge est un signe astrologique, ok?

Enfant, des fleurs

Claudine Samson, sexologue et intervenante en matière de violences à caractère sexuel

Roxanne Michaud

Selon le sondage réalisé par ce journal, 40,6% d’entre vous n’avez pas encore vécu vos premières relations sexuelles. Première des choses, cette donnée est tout à fait comparable aux études scientifiques qui indiquent qu’à l’âge de 17 ans, environ la moitié des gens ont vécu leur première relation sexuelle (Blais, Raymond, Manseau et Otis, 2009). Puis, parmi tous les mythes que vous avez entendus à propos de la sexualité, la virginité et les premières fois sont abordées dans près du tiers des énoncés partagés à la fin du sondage.

J’ai été enfant plus longtemps qu’il ne devrait l’être permis. J’ai profité de bonheur, qu’on prend pour acquis; de l’insouciance d’une liberté où responsabilité est un mot étranger; de cet égoïsme de celui pour qui le monde est pour soi, non par arrogance, mais par naïveté. C’est l’ignorance de l’enfant qui protège d’un monde adulte, mais aussi de cet entre-deux, de ce qui reste en suspens en attendant le passage du bercail à la porte; ce corridor grouillant de souffrances et d’incertitudes.

Je suis persuadée que plusieurs d’entre vous se sont questionnés sur le sens du mot virginité à la question suivante du sondage: À quel âge avez-vous perdu votre virginité? Être vierge, ça veut dire quoi? L’opinion la plus répandue est d’associer la virginité au fait de ne jamais avoir fait ou reçu de pénétration vaginale. Cette notion est assez hétérocentriste, non? De plus, ne croyez-vous pas qu’elle laisse peu de place à l’érotisme? Ce que je veux dire, c’est que j’aimerais qu’on parle de premières relations sexuelles ou premières expériences sexuelles plutôt que de tenter de se définir par le concept de virginité. Une relation intime comportant des caresses, des baisers et des touchers génitaux pourrait très bien être considérée comme une relation sexuelle. Des comportements sexuels entre deux femmes pourraient évidemment être considérés comme une relation sexuelle aussi. Cessons d’avoir une vision réductrice de la relation sexuelle!

Mais, c’est fini.

Il arrive aussi souvent qu’on parle de l’hymen lorsqu’il est question de virginité, comme si le caractère vierge de la femme pouvait être mesurable... ou contrôlable. Plusieurs considèrent qu’une femme est vierge lorsqu’elle a conservé son hymen. Qu’en est-il des femmes qui perdent leur hymen à l’enfance en faisant du sport? Qu’en est-il de l’utilisation des tampons, des coupes menstruelles avant la première pénétration sexuelle? Qu’en estil des personnes qui ont des relations orales et/ou anales dans le but de préserver l’hymen féminin intact? Il y a trop de situations différentes pour définir la virginité qu’à la simple présence de l’hymen. Et encore là, on ne parle que de la virginité de la femme, ce qui m’amène au prochain et dernier point.

Je suis mûr, et comme un fruit trop lourd, la chute m’a arraché à la branche, je tombe. Je tombe et mon crâne se s’ouvre. Comme une fleur, il laisse s’échapper des odeurs. Celle de mon bonheur facile, insouciant est emportée par une bourrasque; et je sens sur ma peau, le tégument qui enferme ma rage, ma douleur, mon dégoût se percer, s’éventrer. La fleur n’est plus à la peau, elle s’enfonce et recherche l’obscurité, la chaleur humaine d’un cœur battant, sanglant. Ses racines respirent les soleils de mes yeux pour mieux nourrir ses pousses vertes qui s’enlisent toujours plus profond, vers les viscères. Elle cherche les tripes d’un membre et caresse le cœur de ses feuilles. La tête, on laisse tranquille, car elle sait se tenir. La tige bourgeonne de jolis boutons pourpres et violacés et orangés qui s’accrochent aux artères, aux veines pulsantes en rythme. Une à une fleurissent pétunia, ancolie, hélénie, anémone et souci. L’odeur de leurs pétales, sur le cœur, pèse comme un poids d’épaule voûtée, de tête ployée. C’est ça grandir?

Le concept de virginité amène des pressions sexuelles et une vision sexiste des relations sexuelles. La virginité, particulièrement celle de la femme, est vue comme quelque chose de précieux, qu’une fois enlevée, fait perdre de la valeur à la femme. On observe souvent une perception négative de la femme qui a perdu sa virginité; elle est vue comme salie, impure, usée. J’aimerais qu’on répande une vision plus positive des premières relations sexuelles en partageant l’idée qu’elles nous permettent d’apprendre, de prendre plaisir, d’acquérir de l’expérience, plutôt que de perdre quelque chose. Qu’en dites-vous? Les hommes sont aussi victimes de cette vision négative de ‘’perdre sa virginité’’ en leur amenant une vision opposée. C’est plutôt l’homme ‘’encore vierge’’ qui est cible d’une perception négative de lui-même. Le stéréotype de l’homme toujours prêt à avoir des relations sexuelles, très actif et entreprenant dans sa sexualité est encore très fort, quoique complètement faux. Tout cela ne fait que créer des pressions aux personnes à ne pas être totalement authentique dans leur expression de la sexualité, ni à l’écoute de ses réels besoins, désirs ou de son propre rythme. Maintenant que vous avez lu ce texte, est-ce que votre réponse changerait à la question: À quel âge avez-vous perdu votre virginité? Claudine Samson, Sexologue et intervenante en matière de violences à caractère sexuel Je suis disponible par MIO pour échanger avec vous si vous avez des questionnements ou si vous avez besoin d’aide en lien avec les relations, l’amour et la sexualité. Référence Martin Blais, Sarah Raymond, Hélène Manseau et Joanne Otis. 2009. La sexualité des jeunes Québécois et Canadiens. Regard critique sur le concept d’«hypersexualisation», Revue Globe, Volume 12, Numéro 2, 2009, p. 23–46.

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Enfin Alina Petrescu

Tu es prêt à faire ce préliminaire Pour aller à une place familière Tu ressens le besoin au plus profond de toi Finement, tu l’apprivoises avec tes doigts Tu la prends par le bout, au début, lentement Soutenue par ta main, tu fais des mouvements De va-et-vient de plus en plus rapidement Ajouter la langue peut être pertinent Essayer de t’aider par des coups de tête Ne semble pas être une idée bête Attention à ne pas la pousser trop profond Le bon n’est ressenti que par une région Attention à ne pas abuser de la pression Ce qui rime en -an peut être délicat En y mettant suffisamment de ta passion Il se pourrait qu’excellents soient les résultats Très souvent, le produit final est blanchâtre Certains l’avalent, mais la plupart le crachent Très peu sont les personnes qui l’idolâtrent Ou se pourrait-il que quelques-uns le cachent ? Si tu en possèdes des longs, attache-les Il arrive que quelquefois ce soit tachant Tu peux enfin la retirer de ton palais Tu as enfin fini avec cet instrument

Tellement fou comment le mental joue des tours Sexualiser tout ce qui nous entoure T’inquiètes, tu distingueras avec le temps Une fellation et le brossage des dents

Enfin… J’espère.

Le contact humain en quarantaine L’ANAGRAMME – Équipe candidate à l’élection pour l’exécutif du Graffiti 2020-2021 Vous passez la quarantaine seul.e, loin de votre chum / blonde? Vous vous ennuyez de vos beaux moments passés ensemble? Vous êtes affamés d’affection physique et de contact humain? Pour cette édition sur le sexe, nous allons prendre un point de vue particulier; puisque nous sommes tous en quarantaine, nous allons plutôt vous parler du manque de sexe. Tout d’abord, on veut vous rassurer, le manque de sexe n’a pas de conséquences sur la santé en tant que telle. Évidemment, le sexe a ses bienfaits : il permet de diminuer la pression artérielle et le stress, tout en renforçant le système immunitaire. Cependant, la masturbation a aussi des effets similaires. Donc, si l’on assume que la masturbation est un sous-produit de l’abstinence, le manque de sexe comporte des bénéfices! Une étude, datant de 2017 et provenant du Département de la Santé et des Services Sociaux des États-Unis, a analysé le comportement sexuel d’un échantillon de 18 000 américains. Environ 15,2% des hommes et 26,7% des femmes sujets à cette étude ont affirmé ne pas avoir eu de relations sexuelles depuis un an! Ils n’étaient pas moins heureux que les répondants plus actifs pour autant. Vous n’êtes pas encore convaincus? Une étude de l’université de Toronto, publiée en 2015, a observé une corrélation positive entre l’augmentation de l’activité sexuelle et le bien-être - et ce, seulement si les partenaires étaient en couple. En effet, la fréquence des activité sexuelles d’un couple est l’un des facteurs influant le plus sur son intimité. Plus un couple est intime, plus sa communication risque d’être bonne, et plus le couple est heureux. Attention! On est pas en train d’encourager l’abstinence, loin de là! Mais en période de quarantaine, on est tous forcés d’adopter ce mode de vie (qui est inconvénient pour beaucoup). Si on arrive à accepter le fait qu’on n’aura plus de sexe pendant un certain temps, on pourrait nous concentrer sur les interactions humaines qui améliorent notre bien-être. Votre libido peut paraître incontrôlable en ce moment, et c’est normal! Vous allez peut-être réussir à maintenir votre santé mentale en vous concentrant sur le contact humain. Mais comment faire? On sait qu’il faut se concentrer sur l’intimité, ce qui nous manque lorsqu’on n’a pas de relations sexuelles. Notre premier réflexe va probablement être d’aller sur des réseaux sociaux pour chercher des interactions humaines. Cependant, une étude de 2017 du American Journal of Preventive Medicine a découvert que les jeunes utilisant souvent les réseaux sociaux sont plus à risques de se sentir seuls. Ainsi, au lieu de passer une heure sur Insta, appellez vos amis ou vos partenaires, et ayez une longue conversation avec eux. Parlons de nos émotions avec nos proches, et, avec un peu de chance, nous allons tous ressortir de cette quarantaine en bonne santé, et prêts à faire la fête! Bibliographie US Department of Health and Human Services. Sociodemographic Correlates of Sexlessness Among American Adults and Associations with Self-Reported Happiness Levels: Evidence from the U.S. General Social Survey. Jean H. Kim, Wilson S. Tam, Peter Muennig. (2017) https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC5889124/ American Journal of Preventive Medicine. Social Media Use and Perceived Social Isolation Among Young Adults in the U.S. 2017 Brian A. Primack, Ariel Shensa, Jaime E. Sidani, Erin O. Whaite, Liu yi Lin, Daniel Rosen, Jason B. Colditz, Ana Radovic, Elizabeth Miller https://www.ajpmonline.org/article/S0749-3797(17)30016-8/abstract Medical news today. “How does celibacy affect your health?” https://www.medicalnewstoday.com/articles/326518 Medical news today. “How can we overcome loneliness?” https://www.medicalnewstoday.com/articles/320534

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Pourrais-tu payer mes dettes ? Noir sur Blanc – Équipe élue pour remplir les postes du comité exécutif du Graf. année 2020-2021

Le sommeil, négligé par tous Eric Joung, Yujie Chen, Chen Rui Xie, David Lanyi

Vous utilisez peut-être le terme sugar daddy à la rigolade lorsqu’un de vos amis vous paye un spécial déjeuner au Cactus. Cette réalité peut vous sembler éloignée. Laissez-nous donc vous faire part d’un nombre: 250 000. En 2018, c’est le total d’étudiants universitaires canadiens (majoritairement des femmes) inscrits sur SeekingArrangement, un des multiples sites de rencontre pour trouver un sugar daddy. Le recours à cette méthode étant de plus en plus courante, des doutes face à sa légitimité se font entendre. Qu’est-ce qui pousse les gens à s’inscrire sur ce genre de site et peut-on qualifier la relation d’un papa-gâteau et sa sugar baby de prostitution? La dette universitaire moyenne au Canada est de 26 819$. Il n’est alors pas étonnant que les universités canadiennes de renom comme McGill ou celles de Toronto comptent respectivement 611 et 808 sugar babies. Les sugars daddies sont souvent des hommes beaucoup plus vieux. En effet, ce sont principalement des hommes d’un certain âge qui engagent des femmes à faire ce qu’ils veulent. La nature de ces services peut varier selon la situation. Les demandes peuvent être de caractère sexuel ou simplement vouloir une relation platonique. Pour organiser les rencontres, il existe de nombreux sites comme RichMeetBeautiful ou bien SeekingArrangement. Ces activités et services sont d’ailleurs très controversés. D’un côté, cet “arrangement” permet à certains individus de survivre face à leur situation financière précaire. En effet, ce n’est pas forcément pour s’acheter des produits luxueux ou mener une vie de luxe que certaines jeunes femmes décident de rendre ce genre de services. Plusieurs étudiantes disent que grâce à cette activité, elles n’ont pas besoin de travailler plusieurs dizaines d’heure par semaine pour combler leurs dépenses ou bien élever leurs enfants. Plusieurs vont jusqu’à dire que cela leur permet de mieux se concentrer sur leurs études. D’autres expliquent que leur relation, avec le temps, est devenue plus sérieuse et significative pour chacun d’entre eux émotionnellement.

Nous voulons tous profiter des joies de la vie, et pour ce faire, le sommeil est généralement ce que nous sacrifions en premier. Des partys jusqu’aux premières heures du matin, des nuits blanches devant l’écran pour rattraper notre série télévisée préférée, ou même de l’étude à la dernière minute la veille d’un examen sont tous des mauvaises habitudes qui affligent notre bien-être. Le sommeil est primordial pour notre santé, mais son importance est souvent mal comprise, ce qui mène à sa négligence dans les horaires de plusieurs. Dans ce contexte, nous allons essayer de démontrer l’importance du sommeil en développant sur ses effets sur les fonctions cognitives et sur le fonctionnement du corps. Les fonctions cognitives

De l’autre côté de la médaille, puisque cette situation de plus en plus commune peut facilement être perçue de manière négative, certains pays ont décidé de prendre action pour contrer son progrès dans la société. En 2017, la justice belge a condamné un certain investisseur nommé Sigurd Vedal à 24 000 euros d’amende. Il avait parti une campagne de marketing qui encourageait des étudiants universitaires à s’inscrire pour devenir sugar babies. Leurs annonces utilisaient des images relativement érotiques, laissant sous-entendre qu’il y avait bel et bien un caractère sexuel qui était à vendre. Il ne faut pas oublier que ce sont souvent des hommes beaucoup plus vieux qui vont profiter de jeunes femmes dans des situations vulnérables. Ce n’est pas un secret que la majorité des ces hommes recherchent ce qui est beau et jeune. Il s’agit d’une occupation assez sombre qui bien évidemment partage certaines frontières avec celle de la prostitution. Toutes les deux nées d’un besoin financier, émotionnel ou physique et sur les bases de l’offre et la demande, c’est la manière dont ces activités sont exécutées qui diffère. Il reste à savoir si cela justifie si l’une est plus éthique que l’autre. C’est clair, pourtant, que les sugar babies et daddies ont atteint un certain degré d’acceptabilité sociale, est-ce parce que les femmes en tirent un gain significatif et préservent un certain pouvoir? En tout cas, si votre ami.e vous achète un spécial déj au Cactus dans l’espoir que vous deveniez son sugar baby, sentez-vous libre de lui dire de ne pas être cheap.

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Tout d’abord, le sommeil influence grandement nos fonctions cognitives. Les fonctions cognitives sont “les capacités de notre cerveau qui nous permettent notamment de communiquer, de percevoir notre environnement, de nous concentrer, de nous souvenir d’un événement ou d’accumuler des connaissances.” 1Mais à quel point sont-elles affectées par le sommeil ? En 1999, deux professeurs de l’université de Loughborough voulaient savoir comment le sommeil affectait la capacité de notre cerveau à réagir à un changement d’environnement. Ils ont donc créé un jeu de commercialisation qui nécessitait de rapides ajustements pour faire des profits. Dix étudiants ont été séparés en deux groupes : ceux qui pouvaient dormir autant qu’ils voulaient et ceux qui étaient forcés à rester éveiller pour des périodes de temps qui pouvaient durer jusqu’à 36 heures. Le premier groupe avait réussi 25


à s’adapter aux différents changements de l’économie pour faire des profits, alors que le deuxième groupe n’était pas capable de changer son approche et devait déclarer faillite. Les professeurs avaient donc conclu que, sans le sommeil, les cerveaux des étudiants avaient de la difficulté à trouver des solutions diverses à leurs problèmes2. La partie de notre cerveau responsable de notre créativité est le cortex préfrontal, mais il est aussi responsable de plusieurs autres fonctions comme l’expression de la personnalité, la communication, la mémorisation et la prise de décisions3. Dans ce contexte, le cortex préfrontal est laborieux puisqu’il se repose seulement lorsque nous sommes endormis. Le sommeil est donc le seul moment pendant lequel le cerveau peut efficacement se débarrasser des déchets qui vient avec son utilisation de glucose.

La ghréline est une hormone digestive qui stimule l’appétit. Lors d’une diminution de sommeil, son taux va augmenter, ce qui résulte souvent en une faim plus importante et plus fréquente. Une étude a démontré qu’une mauvaise nuit de sommeil peut faire augmenter le taux de ghréline de 15%. Cette augmentation peut aussi entraîner une hausse de poids puisque la personne a faim plus souvent.

Notre créativité est donc sévèrement endommagée par le manque de sommeil, mais qu’en est-il de la mémorisation ?

La mélatonine, quant à elle, est principalement responsable du sommeil. Ainsi, un mauvais taux de mélatonine peut avoir des conséquences négatives sur notre corps et vice-versa. Cette hormone possède aussi des propriétés d’anti-âge et d’anti-cancer qui sont cruciales pour une bonne santé. La personne qui a un mauvais cycle de sommeil peut alors avoir des rides tôt dans sa vie et peut être plus à risque de développer un cancer. De plus, la mélatonine participe à la perte de poids en augmentant le nombre de tissus adipeux bruns qui accroissent notre métabolisme et brûlent les tissus adipeux blancs de notre corps. Pour ceux qui cherchent à perdre du poids, penser à régler son cycle de sommeil est un bon point de départ8.

C’est dans le sommeil, plus spécifiquement durant les cycles du sommeil à ondes lentes (slow wave sleep) et du sommeil paradoxal (REM), que le cerveau consolide l’information vu durant la journée en mémoire à long terme. Sans ces cycles du sommeil, le cerveau est beaucoup moins efficace à consolider la mémoire. Des expériences faites sur les rats ont démontré que l’apprentissage de tâches complexes étaient amoindri par la privation de sommeil, surtout des cycles de sommeil paradoxal.

Finalement, le cortisol, aussi appelé l’hormone du stress, peut causer la détérioration des muscles pour l’énergie par un processus, la gluconéogenèse. Ainsi, pour les amateurs de la salle d’entraînements, un gain de muscle est possible seulement avec la combinaison d’exercices physiques et d’un bon sommeil. Un sommeil inadéquat peut aussi augmenter le niveau de cortisol, qui augmente à son tour le pire type de gras, la graisse viscérale, qui entoure tous les organes. Bien sûr, le sommeil affecte d’autres hormones telles que l’hormone de croissance humaine, qui est responsable de la reproduction et de la régénération des cellules, et la leptine, qui contrôle notre satiété. Ces conséquences peuvent ensuite être reliées aux problèmes cognitifs et plus tard, à des problèmes émotionnels. En bref, un manque de sommeil peut être très nocif à nos vies de jour en jour. La privation du sommeil agit sur notre capacité à penser et à résoudre des problèmes complexes, elle limite notre capacité à bien organiser nos pensées pour l’apprentissage et ils ont des conséquences sur nos hormones corporelles. Des pertes de sommeils sont mauvaises pour tous les groupes d’âges, mais surtout les étudiants. Ils ont besoin d’être capables de bien organiser leurs pensées et de résoudre des problèmes complexes à chaque jour dans un contexte d’apprentissage, mais puisque leurs cerveaux ne sont pas encore complètement développés, ils sont plus à risque de subir les effets néfastes d’un manque de sommeil récurrent à long terme. Il est donc important de dormir et de se réveiller à la même heure pour pouvoir se rendormir plus facilement le soir. Pour les adolescents en santé, il est recommandé d’avoir 8 à 10 heures de sommeil par nuit.

Les effets sur les hormones et les cellules de notre corps

Profitez de la quarantaine pour vous reposer, considérant que lorsqu’elle sera finie, vous aurez sûrement mieux à faire de vos nuits.

En plus d’être capable de ralentir nos fonctions cognitives, le sommeil peut également affecter les hormones (substance sécrétée par une glande endocrine, libérée dans la circulation sanguine et destinée à agir de manière spécifique sur un ou plusieurs organes cibles afin d’en modifier le fonctionnement)7, qui à son tour a des effets néfastes sur les cellules à l’intérieur de notre corps. Parmi les milliers d’hormones dans notre système, la ghréline, la mélatonine et le cortisol sont celles qui sont le plus affectées. 26

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Volet environnement

Lettre ouverte au premier ministre du Québec, M. François Legault Azure Dumas Pilon La Terre fleurit sans moi, sans nous, maintenant que nous observons, effrayés, la mort en direct. Quand la menace est présente, quand la menace est au pas de la porte, qu’elle ne cogne même pas avant d’entrer, avant que nous ayons eu le temps de nous enfermer entre quatre murs, là, nous agissons. Nous nous protégeons face à ce fantôme, face aux risques d’écroulement de notre système de santé, de notre économie, face aux décès des êtres chéris. Nous fermons les centres sportifs, les lieux de rassemblements, les bibliothèques, les cafés, mais surtout, nous fermons les écoles. C’est évident, c’est crucial. Et c’est normal, nous sommes en état de crise. Une crise, c’est une crise. Mais celle qui me fait perdre la tête, qui ardre en moi, c’est la crise climatique. Et avec cette crise, mon sommeil m’a quittée, peut-être en même temps que mon espoir de m’en sortir, parti dans la brume, porté par l’autan. Pour vous protéger de la vôtre, chaque jour, j’attends. J’attends que le temps passe, alors que j’aimerais tout vivre, j’attends que le monde change, mais pas juste pour un temps. J’attends que le jour se termine pour ensuite attendre que mes paupières s’alourdissent, peut-être, que le sommeil vienne, peut-être, qu’un rêve d’un autre nous me porte espoir, si seulement je n’avais pas si peur. Parce que moi aussi, j’ai peur. Moi aussi j’ai peur de mourir ou que ceux que j’aime meurent, et ce virus n’est qu’une générale avant le grand spectacle que nous réserve l’avenir si nous n’agissons pas. Et donc, j’attends. Je reste chez moi. J’agis pour vous. Je suis encore au matin de ma vie, vous savez ces instants que plusieurs d’entre vous se rappellent avec nostalgie, la jeunesse. « Ah, la belle époque! Profites-en pendant que tu le peux encore. » On me la répète sans cesse, cette phrase. Mais dans ma tête, je ne vous entends pas, il n’y a plus de bruit, il n’y a que moi et le silence d’une nuit sans fin. Penser au futur, à la fin de cette « belle époque » qui pour moi est celle d’une planète viable et en santé, m’est trop difficile. Et voilà donc ce qui me tracasse, qui m’obsède, qui me gruge et qui m’épuise : pourquoi n’agissons-nous pas avec la même urgence pour protéger ma vie, celle des jeunes, que pour protéger celle des adultes, des aînés, des autres? « Ah, la belle époque! Profites-en pendant que tu le peux encore. » Cette phrase signifie aussi que je serai sur cette planète encore bien longtemps. Assez longtemps pour sentir les effets amplifiés par le temps de catastrophes climatiques, assez longtemps pour qu’ils affectent ma santé, celle de mes enfants et des leurs. Assez longtemps pour que notre économie basée sur la rareté s’effondre à nouveau, assez longtemps pour souffrir de nouveaux virus, anciennement emprisonnés dans les glaciers maintenant fondus. Pour voir l’eau monter, les espèces disparaître et, probablement, bien pire encore. Malgré mes efforts, malgré ceux de ceux qui m’entourent, c’est inévitable, car ils ne sont pas suffisants. Alors, oui, j’attends et j’espère. J’espère, mon premier ministre, que quand l’on pourra ouvrir nos portes, sortir de nos quatre murs et étreindre ceux qu’on aime, quand notre système de santé sera revenu à la normale de même que notre économie, quand l’on pourra fréquenter les centres sportifs, les lieux de rassemblement, les bibliothèques, les cafés, mais surtout, les écoles et quand nous aurons répondu à votre appel et triomphé de la COVID-19, j’espère, mon premier ministre, que vous vous rappellerez que je ne peux toujours pas dormir. Que mon sommeil est parti dans la brume, porté par l’autan, car ma crise à moi, elle persiste. Que vous vous rappellerez que je ne suis pas la seule, que nous sommes des milliers. J’espère, mon premier ministre, qu’alors vous vous occuperez de la crise climatique, ma crise à moi, la crise des jeunes, avec autant de diligence, d’énergie et de force que celles que vous déployez aujourd’hui. Pour sauver nos vies, celles de nos enfants et de nos petits-enfants, j’espère vous voir en conférence de presse interpeller les citoyens et citoyennes du Québec, nous donner des consignes et nous expliquer pourquoi les suivre en nous donnant les résultats de nos efforts. Parce que c’est évident, c’est crucial. Et c’est normal, nous sommes en état de crise.

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Comment allons-nous devenir un collège vert? Nicolas Kamran, conseiller environnemental Constitutionnellement, je reconnais que mon poste de conseiller environnemental m’engage dans le devoir de promouvoir, représenter, protéger et développer les intérêts des membres de l’association générale des étudiants de Brébeuf. Dans cet article, je veux parler de ces intérêts, et de mon engagement à les promouvoir, à les représenter, à les protéger, et à les développer. Le mercredi 11 mars, le conseil exécutif de l’AGEB a proposé une motion afin d’adopter le mandat d’écoresponsabilité. Les circonstances qui ont mené à la rédaction de celui-ci sont plusieurs et ne se résument pas facilement. Toutefois, en voici une synthèse : ❏ L’empreinte écologique du Collège Jean-de-Brébeuf, à date d’aujourd’hui, demeure inconnue. Bien que le Collège ait effectué des études sur l’efficacité énergétique globale de l’établissement, une analyse holistique de notre situation environnementale n’existe pas encore. Si nous avons véritablement l’intention de nous fixer des objectifs dans le domaine environnemental, une étude est de mise. ❏ La politique environnementale du Collège a été rédigée et officiellement mise en pratique en 2006. Ce document ne comporte pas les impératifs nécessaires à un virage écologique et n’est pas suffisamment contraignant. La nécessité de renouveler cette politique et de la rendre publique est une évidence. ❏ Présentement, la vente de plastique à usage unique dans le Collège est une réalité omniprésente. La raison principale qui explique ce phénomène est le fait que notre contrat avec la compagnie qui se charge de nous fournir la nourriture dans l’établissement nous engage à vendre une certaine quantité de biens provenant des cafétérias scolaires. ❏ Les options végétariennes présentes au Collège sont malheureusement insuffisantes. Bien que nous reconnaissions le travail soutenu des employés alimentaires présents au Collège, il s’avère une nécessité de leur allouer une plus grande marge de manœuvre quant à la confection et la distribution de biens végétariens. ❏ Il y a présentement un projet de ventilation et de climatisation qui s’opère dans le Collège. Bien que le Collège ait fait des avancées très importantes en matière d’efficacité énergétique de l’établissement, on ne peut ignorer qu’un projet de climatisation contribue au cercle vicieux des changements climatiques. Dans ce temps d’urgence climatique, contribuer à ce cycle n’est pas souhaitable. ❏ La quantité d’individus qui utilisent leurs automobiles comme moyen de transport principal pour se déplacer au Collège est trop grande. Il est très compréhensible de se déplacer en automobile, c’est une nécessité pour un nombre très élevé d’individus qui se déplacent de très loin pour aller au travail ou pour étudier. L’accès au transport en commun n’est pas réparti également entre les personnes qui se rendent au Collège, il faut être conscient que ce n’est pas une option réaliste pour plusieurs. Tout de même, je suis plus que certain qu’il y a un nombre considérable d’individus qui pourraient se rendre davantage à notre établissement par le transport en commun. L’emplacement de notre école se trouve entre deux stations de métro de la ligne bleue, et très proche de plusieurs arrêts de bus. Le stationnement du Collège n’est pas censé être aussi rempli. Dans l’adoption du mandat d’écoresponsabilité, le conseil exécutif de l’AGEB reconnait officiellement la nécessité d’un virage écologique et social et demande la collaboration de la direction pour aller de l’avant dans la transition écologique. Le mandat d’écoresponsabilité Brébeuf donne l’occasion au Collège de renouveler son prestige en s’affichant comme figure de proue de l’innovation dans le domaine environnemental, mais surtout d’assumer notre responsabilité face à l’urgence climatique. Un changement institutionnel, systémique et individuel à l’échelle du Collège est nécessaire. Il est donc impératif que l’effort vienne de toutes les sphères de 32

notre société sur le plan idéologique et pratique. Les individus qui détiennent une position d’autorité doivent véhiculer et encourager cette transition. Le sujet de l’urgence climatique et environnementale nécessite un discours honnête et un renversement des politiques qui sont incohérentes avec cet état d’urgence. Le conseil exécutif de l’AGEB a proposé une liste non exhaustive d’occasions de développement sur le plan écologique, le tout a été adopté en assemblée générale. La voici : 1. Dire la vérité à propos de la situation climatique et écologique tout de suite. 2. Effectuer une évaluation holistique de l’empreinte écologique actuelle du Collège au plus vite. 3. Allouer un budget considérable à la création de projets environnementaux au Collège dès le prochain budget. 4. Instaurer une politique environnementale adaptée à l’urgence climatique qui sera renouvelée régulièrement. 5. Encourager la population étudiante à se mobiliser en soutien de la lutte contre les changements climatiques. 6. Poursuivre ses efforts en efficacité énergétique. 7. Devenir un Collège zéro-déchet avant 2030. 8. Devenir un Collège carboneutre avant 2050. Il demeure simplement trop facile de poser un regard pessimiste sur la cause environnementale. Croire la bataille perdue d’avance est quasiment inévitable dans plusieurs circonstances. J’ai un réel amour pour mon Collège. Mon amour est tel que je m’engage à participer dans la lutte contre les changements climatiques. Mon amour est tel que je veux prendre soin de l’avenir de mon Collège. Je me sens véritablement obligé de lancer un appel à l’action : se croire impuissant dans la cause environnementale est équivalent à masquer sa responsabilité face à l’enjeu primordial de notre temps. Écoutons la science. Elle nous montre que nous sommes dans un moment crucial dans la lutte contre les changements climatiques et que notre avenir collectif repose sur les projets que nous choisissons d’entreprendre. Choix et conscience sont une seule et même chose, soyez donc conscients de ce que l’avenir pourrait nous apporter si nous refusons d’agir dès maintenant. Le choix qui est devant nous reste clair. Ce n’est pas une fausse dichotomie : nous pouvons devenir un Collège vert, ou nous pouvons contribuer à l’extinction de notre espèce. L’association générale des étudiants de Brébeuf a adopté la proposition d’un mandat d’écoresponsabilité. Toutefois, elle ne peut être mise en place que par le conseil d’administration du Collège. Bien que notre président nous représente sur ce conseil, il demeure réaliste que le reste du groupe ne se place aucunement en faveur de ce mandat. Si nous voulons nous faire entendre, il faut agir. Parlez à vos amis. Parlez à vos professeurs. Envoyez-leur ce texte. Faites entendre votre volonté.

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J’ai besoin de ton aide Louis-Charles Girard, président de l’AGEB Vois-tu, la situation écologique à Brébeuf est déplorable. Considère que : le compostage est un mythe, l’école est chauffée au gaz naturel, l’administration refuse d’étudier notre empreinte écologique, le Cactus est obligé de vendre un minimum de plastique, on est en train d’installer l’air climatisé, les stationnements sont bondés, les options végétariennes sont désolantes, des membres de la direction confondent empreinte écologique et consommation d’énergie, et bien d’autres éléments que Nicolas Kamran décrit exhaustivement dans son article. La crise climatique est bien réelle et est à notre porte. C’est bien de recycler, mais il faut faire plus… Ah, j’avais oublié, on ne recycle pas vraiment non plus. Vois-tu, si les personnes qui ont le levier pour agir restent inertes, rien ne change. Ces personnes qui peuvent passer aux actes ont plusieurs formes. À petite échelle, c’est la personne qui sort les poubelles chez toi et qui décide de rajouter un bac de compostage ou l’individu qui prend du tempeh (saveur tex-mex) à la place d’un jarret d’agneau à l’épicerie. À grande échelle, c’est les premiers ministres et autres politicien.ne.s[1]. Par contre, la lutte ne se limite pas à ces extrêmes. Entre les deux résident les personnes qui dirigent des entreprises, des fonds monétaires et des écoles. Vois-tu, si l’administration de Brébeuf était vraiment en faveur de la transition écologique, la liste du premier paragraphe serait moins longue et des projets comme l’installation de l’air climatisé ne seraient pas approuvés un 4 décembre 2019 au soir. Afin de véhiculer notre propension au changement, l’Association étudiante (AGEB) a entériné en Assemblée générale le Mandat d’écoresponsabilité qui recense 8 points nécessaires à la transition écologique[2]. J’ai déposé ce document au Conseil d’administration de Brébeuf (la grande table décisionnelle à Brébeuf) et un vote sur son entérinement aura lieu en début juin. Je fais donc appel à toi, jeune étudiant.e qui lis ce texte, pour te demander d’écrire des courriels aux personnes qui vont voter et aux personnes qu’elles représentent. Ce sont les enseignant.e.s, la direction, le personnel non enseignant et bien d’autres. En fait, pour trouver la liste des gens qui siègent, il suffit d’écrire « conseil d’administration de Brébeuf » dans Google et c’est le deuxième lien (pour vérifier si c’est la bonne, je suis dans la liste)[3]. Ces messages feront monter la pression et démontreront notre volonté d’avoir un avenir viable. Imagine un directeur qui ouvre sa boîte de réception pour y trouver une tonne de courriels d’étudiant.e.s lui demandant d’encourager le Mandat d’écoresponsabilité. Il lui serait plus difficile d’être contre même si, pour l’instant, peu sont enclins à voter en faveur puisque la transition sera incommodante. Le Mandat comporte le nécessaire pour enclencher la transition, mais son adoption est très loin d’être gagnée. Cette méthode de pression et ce document sont nos moyens d’exiger la transition écologique au Collège Jean-de-Brébeuf, puisqu’on a tous et toutes notre part à faire dans cette crise.

[1] Remarque que je n’ai pas écrit « premier ministre » à l’inclusif, parce que malheureusement on est encore bien loin d’avoir une première ministre. #BoysClub [2] Tu peux trouver le document sur les médias sociaux de l’AGEB, mais ils vont de « Dire la vérité à propos de la situation climatique et écologique tout de suite » à « Devenir un Collège carboneutre avant 2050 ». [3] La méthode pour les courriels est « prénom.nom@brebeuf.qc.ca »

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SOUTIEN PSYCHOSOCIAL POUR MIEUX GÉRER LA DISTANCIATION SOCIALE ET LA FORMATION EN LIGNE.

Ces questionnements et inquiétudes sont tout à fait normaux dans le contexte actuel. Nous nous retrouvons tous dans une situation inhabituelle où nous avons aucun contrôle ni de réponses. Notre niveau de stress et d’anxiété peut être plus élevé qu’à la normale.

Rôle et mandat de l’intervenante psychosociale Offrir du soutien psychosocial aux étudiants du secondaire et collégial. Mon rôle est d’accueillir, évaluer, accompagner et référer, au besoin, les étudiants vivant des difficultés d’ordre personnel, social et familial (anxiété, gestion des émotions, solutions pour améliorer ses relations interpersonnelles, trouver un sens à sa vie, etc.).

La distanciation sociale actuelle te fait paniquer ?

Tu te demandes ce qu’il va se passer ?

TU ANTICIPES LES COURS À DISTANCE ET LA FIN DE LA SESSION ?

Tu vis du stress, de l’anxiété ou de l’angoisse ?

Services offerts durant la crise Le suivi peut se faire par Mio ou Teams audio au besoin et le contenu est confidentiel. Les rencontres servent à démystifier le vécu des jeunes, à mettre des mots sur leur détresse et à trouver des solutions en utilisant leurs ressources personnelles. Parler de ce que l’on vit fait souvent tellement de bien, c’est comme déposer le lourd poids que nous avons sur les épaules. On peut trouver ensemble des solutions, des stratégies ou des ressources qui t’aideront. Ne le vis pas seul(e), contacte-moi, je vais t’accompagner. Dans la situation actuelle, je vais te répondre dans les 2448 heures. Je peux te répondre en tout temps, mais je ne suis disponible que du lundi au vendredi de 8 h 30 à 16 h 30. Il est impossible pour moi de gérer une situation d’urgence à distance. Au besoin, je peux te diriger vers la bonne ressource d’aide. 35

Tu aimerais avoir des stratégies pour mieux gérer, contacte-moi !

MÉLANIE MERCIERDUQUETTE Tu peux m’envoyer un Mio ou courriel : Melanie.mercierduquette@brebeuf.qc.ca Je suis disponible du lundi au vendredi de 8 h 30 à 16 h 30.



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