Une vie avec les Moomin

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Tove et Lars JanssoN une vie avec les



Tove et Lars JanssoN une vie avec les

Juhani tolvanen illustrations

tove et lars jansson


Textes © Juhani Tolvanen & WSOY Illustrations Tove & Lars Jansson © Moomin Characters Ltd., Finlande Titre original "Muumisisarukset". Première édition par WSOY en 2000, Helsinki, Finlande © Le Lézard Noir - Le Petit Lézard pour l'édition française Tous droits réservés Édité par Stéphane Duval Traduit du finnois par Kirsi Kinnunen avec la collaboration de Stéphanie Dubois La nouvelle Le Dessinateur de bandes dessinées a été traduite du suédois par Stéphanie Dubois avec la collaboration de Kirsi Kinnunen Traduction des strips anglais par Emmanuelle Lavoix Couverture : Pierre T. Maquette : Charlotte Boutreux Ouvrage publié avec le concours du FILI (Finnish Literature Exchange) Le Petit Lézard c/o Le Lézard Noir, BP 294, F-86007 Poitiers cedex lezardnoir@wanadoo.fr - www.petitlezard.org


« Une nature morte peut receler une vie entière. Pourquoi pas aussi une bande dessinée ? » Erik Kruskopf

Remerciements Dans les années 1950, Tove et Lars Jansson

Mais il me serait impossible de commencer

ont fait la conquête de la bande dessinée d’une

cet ouvrage sans des remerciements.

façon unique qui les a fait entrer non seulement dans l’histoire du neuvième art – la bande

Je les adresse tout d’abord aux « frère et soeur

dessinée – mais aussi dans celle de la culture

Moomin », Tove et Lars, car pour un livre, il

finlandaise.

serait difficile de trouver sujet plus adorable.

Pendant 21 ans, ils dessinèrent la bande

Je remercie également pour leur aide extra-

dessinée Moomin, qui allait devenir la série la

ordinaire : Vivica Bandler, Maynie Englund,

plus populaire de l’histoire de la Finlande et la

Robert Farnon, Paul Gravett, Henrik Helenius,

bande dessinée finlandaise la plus couronnée de

Sophia Jansson, Ilkka Kalliomäki, Mirja Kivi,

succès à l’étranger.

Erik Kruskopf, Rolf Lindby, Pentti Nuortimo, Tuulikki Pietilä et Anita Salmivuori.

Cet ouvrage se propose de retracer son historique.

Ce livre n’est que pure bande dessinée.

La préface de ce livre a été écrite à l’origine par Margery Allingham pour l’album The Moomin, paru en Angleterre en 1957, et qui réunissait les trois premières aventures des Moomins.

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Table des matières Remerciements.............................................5 Moomin le Troll...........................................8 Un inconnu à chapeau melon descend......... à l’Hötel Kämp.............................................10

À la conquête du monde...............................76

Et Tove créa l’image....................................11

L’histoire de la cravate Moomin..................78

« Enfant, je dessinais tout le temps »...........12

L’histoire de la chanson des Moomins........79

Le coureur Lunkentus ouvre la voie de la....

Vite vite vite !...............................................82

bande dessinée à Tove Jansson.....................13

Lars Jansson vient à l’aide...........................83

Une histoire d’amour de chenilles...............14

Le divorce entre Tove .................................

La naissance de Moomin le Troll.................25

et la bande dessinée des Moomins...............87

La naissance de la bande dessinée des.........

L’ère de Lars commence..............................

Moomins......................................................26

le 2 janvier 1960...........................................91

Les six versions de la comète !....................49

Des boutons et des mariages........................

Atos Wirtanen – Snufkin..............................50

ou l’anatomie d’une bande dessinée.............92

Les joyeux fêtards Tofslan och Vifslan –......

Fin – Finis....................................................95

Zotte et Zette................................................52

La mappemonde des Moomins....................96

Les Moomins en route pour l’Angleterre.....53

L’anglais fut la langue des Moomins...........97

Par amour et pour l’argent...........................

Les Moomins doivent leur popularité..........

ou « Juste six strips par semaine »...............56

en Finlande à la bande dessinée...................98

À la recherche des bonnes histoires.............64

La géniale invention de Tove et Lars...........99

Il nous faut plus d’action, s’il vous plaît !...67

La bande dessinée de presse conduit............

20 septembre 1954 – c’est parti !.................70

les romans des Moomins à la maturité.........101

Les joies du travail.......................................71

Le retour dans la vallée des Moomins.........104

La mère et la grand-mère des Moomins.......

Rien au monde ne surpassera.......................

partent pour la Côte d’Azur.........................72

la magie des Moomins.................................105

Concours des lecteurs, visites chez .............

Le Dessinateur de bandes dessinées. ..............109

l’auteur, courrier des admirateurs.................74

Annexes........................................................122

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Moomin le Troll Quiconque ayant jamais tenu entre ses mains

que ces dessins exquis qui expriment la moindre

un vieil exemplaire usé de la première édition

subtilité de leur message aussi purement et

d’un classique se demanderait-il vraiment, en

simplement que le timbre clair d’un carillon.

son for intérieur, si un exemplaire tout neuf,

Mais quant aux Moomins eux-mêmes,

jamais ouvert, à l’encre encore fraîche de la

j’éprouve une réticence à m’exprimer qui m’est

presse, ferait naître en lui la même excitation ?

atypique. Car leur attrait est tellement personnel

J’avais toujours pensé que ma réponse à cette

et tellement complexe que parler d’eux librement

question serait « bien sûr que non ». Mais

serait comme potiner sur ses propres amis.

aujourd’hui je n’en suis plus si sûre.

Pour moi, Mademoiselle Snork avec sa fémi-

La saga de la famille Moomin, tant attendue

nité superbe, son innocence divine, ses courbes

par nous autres qui en avons suivi la parution en

gracieuses comme celles de Marilyn Monroe –

strips dans l’Evening News, représente pour moi

quoi que différemment réparties – est l’une des

en tout cas, une excitation en soi. Et je ne peux

plus adorables héroïnes que j’aie jamais connues.

l’expliquer qu’en affirmant qu’il s’agit là d’une

Par ailleurs, Moomin lui-même, toujours prêt à

question élémentaire de qualité.

prendre son courage à deux mains pour incarner

Car cette série, ne fait-elle pas partie de ces

le rôle de l’éternel chevalier errant, porte en lui

créations rarissimes dans lesquelles l’on recon-

toute l’honnêteté touchante des personnages des

naît immédiatement une œuvre d’art ?

premiers romans de Wells.

Pour en être sûr, il suffit de considérer un

Et Maman Moomin, qui jamais ne se sépare

seul de ses dessins. Les experts en art s’éver-

de son sac à main ni de son tablier discret, est

tuent à nous donner des leçons sur la pureté de la

très certainement l’un des personnages fictifs

ligne et sur l’économie du trait et il peut arriver

les plus remarquables de notre époque. Ses

soudain que quelque chose amène le profane à

vertus et ses faiblesses sont toujours actuelles.

découvrir le sens exact de leur phraséologie. Ici,

Si elle fait de son mieux pour échapper à

nous avons une ligne et une économie du trait

l’ignoble impulsion de rester au niveau des

parfaites que rien ne perturbe. Même l’œuvre

Fillyjonks, ou si elle s’occupe des caprices

du maître originel du genre, Caran d’Ache, est

psychotiques d’une servante de notre époque,

un peu plus excessive, un point plus maniérée

elle n’en exsude pas moins une sorte de courage

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Margery Allingham (1904-1966) fut l’un des

à la fois affable et obstiné que l’on peut rencontrer aujourd’hui quasiment partout dans le

plus grands noms de l’âge d’or de la littérature

monde, sauf dans la presse et l’édition.

policière anglaise. Virtuose du style, elle est surtout

Or, ce sont là des choses dont on ne discute

connue pour son héros détective Albert Campion

pas. Il est d’une étrange vérité que quand les

qui « donnait l’impression d’un monsieur de

fans des Moomins se retrouvent, ils ne se

bonne famille et quelque peu distrait ». Pendant la

mettent pas immédiatement à faire des éloges

préparation de cet ouvrage, il s’est avéré que Tove

du genre « Tu te souviens quand… ? » ou « Qui

Jansson était une admiratrice d’Allingham mais

Stinky te rappelle-t-il ? » mais ils s’abandon-

qu’à l’époque, elle n’avait pas su que son éditeur

nent plutôt à une discussion plaisante sur des

anglais avait demandé précisément à Allingham

sujets de moindre importance, chacun ayant la

d’écrire la préface de l’album de la bande dessinée

certitude intime que l’autre n’est pas seulement

Moomin.

quelqu’un d’un goût et d’une intelligence indéniables, beau et urbain mais aussi, ce qui est le plus extraordinaire, quelqu’un d’absolument et foncièrement intègre.

Margery Allingham

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Un inconnu à chapeau melon descend à l’Hôtel Kämp « Les journées estivales précédant cette fin

port de Turku que l’autobus express rouge de la

avril nous promettaient une fête du 1 mai belle

compagnie Pohjolan Liikenne quittait aussitôt

et tiède. Mais il en fut autrement. Le vent glacial

pour Helsinki où il arrivait à 12 h 40.

er

fit de son mieux pour refroidir l’élan printanier

Le gentleman à la moustache grise qui

et limiter les réjouissances déjà si rares chez

descendit de l’autobus était Charles Sutton,

les Finlandais. » C’est en ces termes que le

directeur de l’agence de distribution de l’éditeur

journal du soir finlandais Ilta-Sanomat évoqua

de presse Associated Newspapers. Il s’installa à

le 1 mai 1952.

l’Hôtel Kämp, qui était à l’époque le meilleur

er

C’est précisément au milieu de cette grande

hôtel de la ville.

fête du printemps finlandais que débarqua

Un rendez-vous avec Tove Jansson expli-

un gentleman anglais de petite taille arbo-

quait la venue de Charles Sutton à Helsinki…

rant un chapeau melon. On était le mercredi

Il voulait discuter avec elle de l’adaptation en

30 avril 1952.

bande dessinée de presse d’un personnage que

Huit jours plus tôt, il s’était embarqué pour

l’artiste avait créé : Moomin le Troll. Depuis le

Göteborg d’où il avait poursuivi son voyage pour

mois de janvier précédant son voyage, Sutton

arriver à Stockholm le 25 avril. Le 29 avril, il

avait entretenu une étroite correspondance sur

était monté à bord d’un bateau à vapeur, peut-

ce sujet avec Tove Jansson. Maintenant, son

être le Bore I, ou l’Oihonna, ou encore un autre

objectif était d’arriver rapidement à la conclu-

des quatre bateaux à vapeur qui assuraient alors

sion de l’affaire.

la liaison entre la capitale suédoise et Turku. Le

« Charles Sutton m’avait proposé d’arriver en

lendemain matin à 8 h 30, le navire entrait au

Finlande à la veille du 1er mai, aussi avions-nous

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Jocke, Nicke och Majken de Per Lindroth

prévu un déjeuner d’affaires à Kämp ce même jour », se rappellera Tove Jansson à propos de leur première rencontre. « Habituellement, je ne sortais pas de chez moi pendant la journée, donc je n’avais pas pris en compte le caractère spécial de ce jour. Mon Dieu, cette ambiance qui régnait à Kämp ! Des enfants, des chiens, des ballons de baudruche… De jolies petites filles grimpaient sur les genoux de Sutton pour jouer avec sa moustache grise. » Mais le lendemain de la fête, au petit-déjeuner dans ce même restaurant, Monsieur Sutton allait découvrir le revers de la médaille… Cette veille du 1er mai 1952 donna définitivement à Tove Jansson le signal du départ vers une renommée et une popularité internationales. Mais ce succès nécessiterait encore plusieurs années de travail.

Et Tove créa l’image Dès leur plus tendre enfance, les deux auteurs de la bande dessinée Moomin, Tove Jansson,

Dans un salon de thé, on lui proposa une pâtisserie, mais il se contenta d’un hochement de tête négatif. Pauvre enfant ! Le soir, Jocke refusa de manger sa soupe. – Il va mal, cet enfant, dit sa mère. – Je vais lui administrer encore une cuillerée d’huile de ricin. Jocke dut l’avaler, suivie d’une deuxième cuillerée. Là, il trouva que sa journée était gâchée.

née en 1914, et son frère Lars Jansson, né en 1926, ont baigné dans les bandes dessinées qu’ils lisaient dans des magazines suédois. Leur bande dessinée favorite était Jocke, Nicke

och Majken (Jocke, Nicke et Majken) du dessinateur Petter Lindroth. Elle paraissait dans

l’équivalent est la série Junnu, créée en 1929

l’hebdomaire le plus populaire de Suède Allt

par Veli Giovanni et Alexander Tawitz pour le

för Alla (Tout pour tous). Au début des années

magazine Suomen Kuvalehti.

1920, le tirage de ce magazine fondé en 1912

« Il est possible que la bande dessinée

atteignait le chiffre impressionant de 170 000

Moomin ait été influencée par Jocke, Nicke och

exemplaires. Pour la jeunesse, le journal

Majken », admettra plus tard Tove Jansson.

proposait des contes, des pages de jeux et des

Tove aimait également la série anarchiste sans

bandes dessinées.

nom établi créée par Oscar Andersson qui

Per Lindroth, de son vrai nom Petter Lindroth

s’appelait tantôt Den elake herrn (le Méchant

(1878-1933), avait créé sa série en 1921. En

monsieur) tantôt Mannen som gör vad som faller

Suède, Jocke, Nicke och Majken reste le reflet

honom in (L’homme qui fait ce qui lui passe par

de toute une époque – pour les Finlandais,

la tête). « Le héros était un type un peu sadique

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Depuis leur plus tendre enfance, Tove aussi bien que Lars Jansson furent entourés par l’art et le dessin. La mère de Tove et de Lars, Signe Hammarsten alias Ham (1882-1970), était dessinatrice, illustratrice et créatrice de timbres-poste. Elle a également publié des dessins politiques et des caricatures dans le journal satirique Garm dès sa fondation en 1923. Le père de la famille, Viktor « Faffan » Jansson, était sculpteur. Le troisième enfant de la famille, Per Olov Jansson, né en 1920, devint photographe.

L’artiste suédois Oskar Andersson fut l’un des surréalistes les plus ingénieux de l’histoire de la bande dessinée.

À 13 ans, Tove Jansson avait déjà créé ses propres journaux, et en février 1928, elle avait

et bizarre qui faisait ce qui lui passait par la tête.

même proposé à un éditeur le scénario d’un

Sans doute, sa lecture nous permettait-elle de

roman dont les illustrations étaient accompa-

nous libérer des contraintes de l’obéissance. »

gnées de vers de poésie. Mais ce scénario ne fut jamais publié.

Lars Jansson racontera que leur grand-mère qui habitait à Pitäjänmäki dans la banlieue de

Il en fut autrement pour le scénario d’un

Helsinki avait des quantités prodigieuses du

roman qui vit le jour en 1933 sous le titre Sara

magazine suédois Allers dans sa véranda « que je

och Pelle och Näckens bläckfiskar (Sara et Pelle

dévorais chaque fois que je lui rendais visite ».

et les pieuvres du génie des eaux). Écrit sous

Ainsi, dans les années 1920 et 1930, les frère et

le pseudonyme de Vera Haij à l’âge de 14 ans,

sœur Jansson furent nourris de bandes dessinées

Tove dut patienter cinq ans avant de voir la paru-

tout autant que les enfants des années 1990 et

tion de son ouvrage. Le premier roman de Lars Jansson, en

2000.

revanche, fut publié quand celui-ci avait 15 ans en 1941. Il s’agissait de Skatten på Tortuga

« Enfant, je dessinais tout le temps »

(Le Trésor de Tortuga). Maman Signe en signa

Tove Jansson racontera à Pentti Nuortimo ses

la couverture. Lars Jansson commence son récit

débuts de dessinatrice en ces termes :

d’une façon captivante : « Dans la pénombre d’une petite chambre d’un

« Enfant, je dessinais tout le temps. Je crois que

château situé au milieu des landes écossaises, un

tout a commencé quand… vous savez, on met l’enfant

homme solitaire était assis devant un secrétaire

sur le pot et voilà ! Pour que j’y reste tranquille, on

en chêne. Le mobilier de la chambre dont les

posait une sorte de tabouret devant moi, puis j’y dessi-

murs étaient couverts de lambris en chêne, était

nais, dessinais, dessinais. Je suis persuadée que sans

d’un style gothique ancien et simple, et elle avait

cette enfance heureuse, je n’aurais même pas essayé

une fenêtre en forme d’ogive assez petite. »

d’esquisser un dessin ou raconter une histoire. Mon

L’homme solitaire se révèle bientôt être un

enfance fut un mélange d’aventure et de sentiment de

pirate dont plusieurs siècles plus tard, deux

sécurité. Un sacré mélange ! »

garçons de 13 ans originaires de Göteborg

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découvrent la carte au trésor. Ainsi commence

plus intéressant ici est le numéro 10 du 31 août

leur aventure.

1929 : Tove Jansson y fit ses débuts en tant

Le texte de la quatrième de couverture

qu’auteur de bande dessinée.

présente Lars Jansson en 1941 en ces mots :

Quinze ans plus tard, Tove Jansson commen-

« Dans cette première œuvre, ce jeune écrivain

tera ainsi sa première bande dessinée : « Le

fait preuve d’un talent de conteur remarquable. »

premier travail dont je me souviens vraiment

À l’âge de 19 ans, Lars Jansson écrivit son

fut une longue histoire de deux chenilles. Mais

deuxième roman Härskaren (Souverain) qui était

la rédactrice a fini par me dire d’arrêter de

une aventure se déroulant à l’âge de pierre.

dessiner des chenilles, et je les ai vite trans-

Per Olov Jansson publia également un

formées en papillons. Mes chenilles avaient

roman en 1945 qui s’appelait Ung man vandrar

eu des bébés chenilles, erreur qui agaça mon

allena (Les pérégrinations solitaires d’un jeune

professeur de biologie. “ Ça ne va pas du tout ”,

homme). Leur mère avait publié l’unique roman

me dit-il. »

de sa vie en 1923 : Prinsessan som inte kunde

Tove Jansson se souvenait d’Ester Åkesson

skratta (La princesse qui ne riait jamais).

comme d’une « vieille dame » gentille, ce qui devait paraître vrai aux yeux d’une enfant bien qu’Ester Åkesson n’eut à l’époque que 35 ans.

Le coureur Lunkentus ouvre la voie de la bande dessinée à Tove Jansson

publieraient mes bandes dessinées, ce qui

La première bande dessinée de Tove Jansson

m’inspira profondément, car cela me permit

fut une série en sept épisodes Prickinas och

d’utiliser la couleur dans mes dessins », racon-

Fabians Äventyr (Les aventures de Prickina et

tera Tove Jansson.

« Au journal Lunkentus, ils m’ont dit qu’ils

Fabian) publiée dans le Lunkentus, un journal finlandais pour la jeunesse d’expression suédoise. Ce journal fut fondé en 1928 par Ester Åkesson, journaliste et critique de théâtre, et édité par l’imprimerie Frenckell. Son nom

Lunkentus avait pour origine une histoire populaire suédoise parue en 1785 dans laquelle le coureur Lunkentus faisait des pas longs de 100 lieues. Dans le Lunkentus, la bande dessinée avait, depuis le début, sa place aux côtés des contes et des jeux, ce qui montre à quel point le contenu des journaux pour la jeunesse demeura quasiment inchangé pendant tout le

xxe

siècle. Le

Lunkentus parut un samedi sur deux en période scolaire tout au long de l’année 1929 avant de disparaître au milieu de l’année 1930. Le

Signe Hammarsten-Jansson alias Ham au travail.

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