Revelation

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Sophie Cavaliero


RÉVÉLATIONS

SOPHIE CAVALIERO © Sophie Cavaliero/Le Lézard Noir 2013 Edité par Stéphane Duval Ecrit par Sophie Cavaliero en collaboration avec Valérie Douniaux, Michela Scotti et Thierry Decoster Assistance artistique et technique par Anna De Ponbriant Veira Traduit de l’anglais par Valérie Douniaux / Sophie Cavaliero Couverture : Noky — nokydesign@gmail.com Maquette : Amandine Audras Le Lézard Noir, BP 294, 86007 Poitiers cedex lezardnoir@lezardnoir.com — www.lezardnoir.com Photographie de couverture : © Takafumi Goto (Channel 67) Ouvrage publié avec le soutien de la Fondation Franco-Japonaise Sasakawa


Sophie Cavaliero


REMERCIEMENTS

REMERCIEMENTS / ACKNOWLEDGMENTS A mon mari, Jérôme et mes garçons, Antoine et Jérémy, mes parents et ma famille, à Anne ma compagne de voyage, à mes amis photographes Céline, Ronan, Marc, Anna, Takuji et les autres... et à Isabelle. A tous les photographes cités dans le livre, aux galeries et autres représentants des photographes : Yuko Nagase, Tomoko Omori et Tomio Koyama de la Tomio Koyama Gallery, Eriko Kusaka, Sueo Mizuma et Antoine Perrin de la Mizuma Art gallery, Mizuho Takahashi et Katsuya Ishida de la MEM Gallery, Nao Amino de Rinko Kawauchi Office, Sawako Fukai et Oko Goto de G/P gallery et g3/ GALLERY, Shigeo Goto, Rasa Tsuda de Azito, Tomoka Aya de la galerie The Third Gallery Aya, Elisa Uematsu, Takayuki Mashiyama et Taka Ishii de Taka Ishii Gallery, Sakura Terai de Gallery Nomart, Maho Watanabe et Ayako Matsumoto de nap gallery, Yoko Sawada de Osiris, Atsuko Koyanagi de Gallery Koyanagi, Yukari Atami de GALLERY TERRA TOKYO, Hattori Kazue du bureau de Masashi Asada, Yuiko Hosoya du bureau Izima Kaoru Studio, Harumichi Mikami, Motoi Kato des Editions Little More à Tôkyô, et Kana Sunayama. A Charlène Veillon et à Sayoko Nakahara pour leurs contributions. A Stéphane Duval et Amandine Audras des Éditions Le Lézard Noir. A Eric Mollet et Jennifer Courcier de la Fondation. Un merci «clin d’oeil» à Channel 67, à Hideaki Hamada, et Takafumi Goto pour la photographie de la couverture. Un coucou à Philippa-Jane Neil et Jérémie Souteyrat. Un très grand merci à Michiko Kasahara, la directrice du Tokyo Metropolitan Museum of Photography pour son accueil et ses conseils, à Koko Okano, la directrice du Izu Photo Museum pour sa disponibilté et sa visite, à Koji Nagahara, Emiko Yoshioka et Fuji Akimoto du 21st Century Museum de Kanazawa. Un remerciement particulier à Ami Fukuda et Mark Pearson, Tasha Green et Jean Pigozzi. A mon équipe, à Valérie, Michela, Anna, Takuji et Thierry et tous les souvenirs que l’on gardera de cette aventure.


SOMMAIRE

INTRODUCTION UNE PHOTOGRAPHIE, COMME UN BATTEMENT DE COEUR

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INTRODUCTION PHOTOGRAPHY, AS A HEARTBEAT

CHAPITRE I INTERVIEW 1E PARTIE

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CHAPTER I INTERVIEW 1ST ROUND

CHAPITRE II LA SOCIÉTÉ JAPONAISE

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CHAPTER II JAPANESE SOCIETY

CHAPITRE III p112 CHAPTER III LA NATURE EN PÉRIL NATURE IN DANGER CHAPITRE IV p146 CHAPTER IV ÉLOGE DE LA LUMIÈRE IN PRAISE OF LIGHT CHAPITRE V p176 CHAPTER V JOURNAL INTIME DAILY DIARY CHAPITRE VI p208 CHAPTER VI D’EROS À FUKUSHIMA FROM EROS TO FUKUSHIMA CHAPITRE VII p242 CHAPTER VII INTERVIEW 2E PARTIE INTERVIEW 2ND ROUND KIMIKO YOSHIDA p292 KIMIKO YOSHIDA BY CHARLENE VEILLON BY CHARLENE VEILLON POSTFACE p300 AFTERWORD PAR SAYAKO NAKAHARA BY SAYAKO NAKAHARA ANNEXES p304 APPENDICE



V LE JOURNAL INTIME DAILY DIARY AKIHIRO FURUTA HIDEAKI HAMADA MIYOKO IHARA HIROMI KAKIMOTO MAYUMI KIMURA TAKAHIRO KOHIYAMA HIROHISA KOIKE EIKI MORI KAZUYOSHI USUI TAKAHIRO YAMASHITA


LE JOURNAL INTIME A TOUJOURS TENU UNE place importante dans la culture japonaise, depuis les journaux des dames de la cour de Heian (IX-XIIe siècles) jusqu’aux cahiers religieusement remplis chaque jour par des millions de Japonais. Ce goût se retrouve dans la photographie, utilisée comme un outil permettant de relater les moindres moments de la vie de l’artiste. Les photographes japonais font ainsi de leur existence une œuvre, deviennent les personnages d’une histoire, réelle ou fictionnelle. Le procédé est fréquent chez les artistes féminines, telles Mariko Mori, poupée voyageuse se promenant dans des univers de science-fiction, ou encore Tomoko Sawada, laquelle reproduit inlassablement sa moue boudeuse dans des autoportraits à l’humour grinçant. Cette sorte de mise en scène personnelle est poussée à l’extrême par Yasumasa Morimura, qui a fait sa renommée en personnifiant de manière très convaincante des figures fictives ou historiques célèbres. Et si Nobuyoshi Araki est probablement le photographe japonais le plus connu à l’étranger, c’est non seulement en raison de la beauté plastique de ses images, de l’acuité de son regard et de ses sujets parfois sulfureux, mais en partie aussi pour la silhouette caractéristique, immédiatement reconnaissable, qu’il s’est façonnée. Araki s’est notamment fait connaître avec Sentimental Journey, le témoignage de son voyage de noces. Il a laissé aussi d’émouvants hommages à la vie des quartiers populaires de Tôkyô, la shitamachi, dont il est originaire et dont des pans entiers disparaissent inexorablement au fil du temps. Araki se fait flâneur, de même que Daidô Moriyama, Asako Narahashi ou encore Rinko Kawauchi ; ces artistes baladent au long des chemins un regard toujours en alerte, débusquent des lieux ou des scènes qui témoignent du fil de leur propre existence mais aussi du monde qui les entoure. Un mode créatif qui sied parfaitement aux Japonais, plus intuitifs que réflexifs, comme le confirment la plupart des entrevues que nous avons menées. Araki définit la photographie comme «l’obscénité

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DIARIES HAVE ALWAYS HELD AN IMPORTANT ROLE in Japanese culture, from those written by the ladies of the Heian court (9th-12th centuries) to the notebooks religiously filled day after day by millions of Japanese. This habit can also be found in photography, which is used as a tool allowing a precise account of the artist’s life. Japanese photographers make a work of their life, become characters in a story, real or fictional. The process is common among female artists, such as Mariko Mori, a doll-traveler walking in sci-fi universes or Tomoko Sawada, tirelessly showing her pout in selfportraits that are imbued with a dark sense of humor. This kind of personal staging is pushed to the extreme by Yasumasa Morimura, who became famous by very convincingly impersonating famous historical or fictional figures. And if Nobuyoshi Araki is probably the most famous Japanese photographer abroad, it is not only because of the plastic beauty of his images, of the sharpness of his eye or of his sometimes provoking subjects, but partly also because of the characteristic silhouette, immediately recognizable, that he has created for himself. Araki has particularly gained recognition with Sentimental Journey, an account of his honeymoon. He also produced moving tributes to the life of the shitamachi, the popular neighborhoods of Tôkyô, where he comes from and whose entire parts are inexorably being destroyed. As well as Daidô Moriyama, Asako Narahashi or Rinko Kawauchi, Araki is a flâneur, a wanderer whose eyes are always on the alert, in order to ferret out a place or scene that reflects not only the course of his own life but also the world around him. A creative mode that is perfectly suited to the Japanese, more intuitive than reflexive, as confirmed by most of the interviews we led. Araki defines photography as “the ultimate obscenity, an act of furtive love, a story, a novel in the first person”. Deeply affected by the early death of his wife, who died of cancer at the age of forty-two years old, he particularly endorses the themes of sex, life and


Hideaki HAMADA

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par excellence, un acte d’amour furtif, une histoire, un roman à la première personne». Profondément marqué par le décès prématuré de sa femme, morte d’un cancer à l’âge de quarante-deux ans, il fait particulièrement siens les thèmes du sexe, de la vie et de la mort. Les sujets peuvent être extrêmement directs, ou au contraire plus allusifs, exprimés symboliquement, par des fleurs par exemple. On retrouve également le procédé chez Hirohisa Koike. Le jeune artiste capture le cours de ses histoires amoureuses par le biais de la photographie, les mêle inextricablement à leur représentation imagée, et n’hésite pas à suggérer le déclin d’une relation par la simple vision d’une plante solitaire posée sur un rebord de fenêtre. De même, Mayumi Kimura soulève nombre d’interrogations sur la condition féminine à travers la seule représentation d’une jeune femme chaussée d’un côté d’une sandalette d’enfant, de l’autre d’un escarpin, ou en coiffant d’une fraise une miniature de gâteau de mariage. Toutes ces images nous touchent par leur vitalité et par leur universalité, bien qu’elles soient fondées sur une expérience individuelle. Une grande tendresse pour les sujets est partout perceptible, surtout lorsqu’il s’agit pour les artistes de représenter leurs proches, comme lorsque Hideaki Hamada photographie ses enfants, ou comme Miyoko Ihara porte un regard extrêmement touchant sur sa grand-mère et son compagnon le chat blanc. Afin d’évoquer sans brutalité des thèmes parfois graves, les photographes font donc appel à la fantaisie et la drôlerie, n’hésitant pas à rejouer la parabole de l’arroseur arrosé. Akihiro Furuta en particulier nous surprend à chaque image, se photographiant à travers un miroir tandis que son épouse lui coupe les cheveux, ou laissant son fils prendre sa place derrière l’objectif. A chaque fois, ses images nous disent son amour pour sa famille, son recul par rapport à son rôle de photographe ; et elles expriment de manière très claire les relations nouées entre les êtres par le biais de la prise de vue. Le mirroir est lui-même un sujet récurrent, qui autorise l’artiste à intégrer l’acte de la prise de vue dans l’image, à établir un lien entre l’instant de l’appui sur le déclencheur, ancré dans le réel, et le temps figé de la photographie, passé à jamais présent. Pour Eiki Mori, les jeux de miroirs et de lumière sont aussi un outil permettant de parler à la fois avec pudeur et sensualité, non seulement de ses propres relations amoureuses, mais plus généralement de l’homosexualité et de son intégration

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death. His images can be extremely direct, or more allusive, expressed through symbols such as flowers. We can find the same process in Hirohisa Koike’s work. The young artist captures the course of his love stories through photography, inextricably mixing them with their pictorial representation, and does not hesitate to suggest the decline of a relationship by the simple vision of a solitary plant placed on a windowsill. Similarly, Mayumi Kimura brings out a number of questions about the status of women through the simple representation of a young woman wearing a child’s sandal on one foot and a stiletto on the other, or by covering wedding cake’s miniatures with a strawberry. All these images affect us by their vitality and their universality, although they are based on personal experiences. A great tenderness for the subjects is perceptible, especially when it comes to artists representing their loved ones, like Hideaki Hamada, who takes numerous pictures of his children, or Miyoko Ihara who offers an extremely touching portrait of her grandmother and her companion the white cat. In order to address sometimes difficult issues without too much roughness, photographers appeal to fantasy and humour, not hesitating to replay the parable of the “Sprinkle sprinkled”. Akihiro Furuta constantly surprises us, photographing himself through a mirror while his wife is cutting his hair, or letting his son take his place behind the lens. Each time, his pictures tell us his love for his family, his relationship with his status as a photographer; they also express very clearly the bonds formed between people through the process of shooting. The mirror is itself a recurring theme, which allows the artist to incorporate the act of shooting into the image, to establish a link between the moment when the artist presses the shutter button, anchored in reality, and the frozen time of photography, a past that is forever present. But for Eiki Mori, the use of a mirror or the games of light are also tools that allow the photographer to talk both with reserve and sensuality, not only of his own love stories, but also more generally of homosexuality and of its integration in Japanese society. The staging of the scenes, which may contradict the notions of immediacy and diary, nevertheless fully inscribes the photographer as a subject. It sometimes uses biases that serve as recurring gimmicks, such as Takahiro Kohiyama’s decision of asking his models to


Takahiro KOHIYAMA

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dans la société japonaise. La mise en scène, qui peut contredire les notions d’instantanéité et de journal, inscrit cependant pleinement le photographe en tant que sujet. Elle relève parfois de partis-pris qui serviront de fil conducteur aux séries photographiques, telle la décision de Takahiro Kohiyama de demander à ses modèles de fermer les yeux, quelle que soit leur pose ou leur activité. De ces choix naît une sensation de magie, de brutale irruption de l’étrange et de la poésie dans le quotidien. Natsumi Hayashi prend son envol par-dessus les lieux et les foules anonymes. Kazuyoshi Usui promène sa silhouette dégingandée et lunaire, comme une sorte de M. Hulot japonais, dans des lieux d’une grande banalité, où sa présence se révèle totalement incongrue. A l’instar de Yutaka Takanashi, qui nous dévoilait la vision intime d’une femme donnant le biberon à son enfant dans une voiture, Takahiro Kohiyama sublime l’acte apparemment trivial d’avaler à la va-vite un bol de nouilles dans une automobile sur un coin de parking, à la nuit tombée. On se croit alors dans un film, l’envie nous vient de connaître l’avant et l’après de cette scène, mystérieuse dans sa banalité. Les images de Takahiro Yamashita semblent également extrêmement simples au premier abord. Mais notre lecture change dès lors que l’on apprend que le jeune homme a grandi dans une ville où se situe une centrale nucléaire. Inlassablement, selon un modèle de composition défini une fois pour toutes, le jeune homme a pendant plusieurs années témoigné de son quotidien dans ce lieu, souhaitant prouver qu’il est sûr de vivre près d’une structure nucléaire. Mais toutes ses certitudes ont volé en éclat le 11 mars 2011. Il s’est rendu compte alors des risques pris depuis des années, du drame qui aurait pu frapper pareillement sa ville. Cette prise de conscience l’a décidé à aller sur le champ à Fukushima, pour y prendre des images très directes des zones détruites. Et, sur la route du retour, la diffusion d’une manifestation à la télévision l’a de même motivé à photographier les grandes démonstrations publiques anti-nucléaires qui allaient désormais se multiplier. Ainsi, en quelques heures à peine, une histoire intime est-elle devenue universelle, a rejoint le grand courant de l’Histoire, faisant dans le même temps basculer brutalement les convictions d’un jeune homme. Ce passage entre le personnel et l’universel se manifeste aussi lorsque les artistes quittent le monde réel pour explorer les profondeurs de leur imaginaire. Le carnet intime peut alors prendre la forme d’un récit,

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close their eyes, regardless of their pose or activity. These choices bring out a sense of magic, the brutal irruption of strangeness and poetry in everyday life. Natsumi Hayashi flies over places and anonymous crowds. Kazuyoshi Usui takes his lanky figure, as a kind of Japanese M. Hulot, to common places, where his presence appears as completely incongruous. Like Yutaka Takanashi, who unveiled the intimate view of a woman bottle-feeding her child in a car, Takahiro Kohiyama sublimates the seemingly trivial act of swallowing a bowl of noodles in a car parked on a dark corner. One believes to be in front of a movie, and just wants to know the before and after of this scene, mysterious in its banality. Takahiro Yamashita’s photographs also seem very simple at first glance. But one’s reading of these images changes when one learns that the young man grew up in a city close to a nuclear plant. Tirelessly, following a predefined structure, Yamashita has for several years related his daily life in this place, wishing to prove the safeness of living near a nuclear structure. But all his beliefs were brutally shattered on March 11, 2011. He then realized the risks taken, the drama that could have similarly hit his city. This awareness decided him to go to Fukushima, to take very direct pictures of the destroyed areas. On his way back, a news broadcast on television motivated him to photograph the antinuclear demonstrations that would now multiply. Thus, in a few hours, an intimate story had become universal, joined the mainstream of history, provoking an abrupt switch in the beliefs of a young man. This passage between the personal and the universal also occurs when the artists leave the real world to explore the depths of their imagination. The diary can then take the form of a narrative, a story, where references to the life of the photographer mingle with the collective unconscious. Hiromi Kakimoto once dreamt of a tribe, about which she has undertaken researches to finally realize that this tribe did not exist. Fascinated by the entire world she had given birth to in a dream, the artist decided to revive it with the help of photography, to visually narrate the lives of these people who live solely in her head. And it is also through the bias of dream that the young woman chose to represent her sister, once again harmoniously uniting reality and imagination. Through their journals, Japanese photographers once more masterly demonstrate their ability to delicately express sometimes poignant issues, to appreciate the


Eiki MORI

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d’un conte, où les références à la vie du photographe se mêlent à l’inconscient collectif. Hiromi Kakimoto a un jour rêvé d’une tribu, à propos de laquelle elle a entrepris des recherches, pour finalement se rendre compte que cette peuplade n’existait pas. Fascinée par ce monde complet qu’elle avait créé en songe, l’artiste a alors décidé de la faire revivre en images, de relater visuellement le quotidien de ces gens qui ne vivent que dans sa tête. Et c’est également par le biais du rêve que la jeune femme a choisi de représenter sa sœur, mariant là encore de façon harmonieuse la réalité et l’imaginaire. Par le procédé de la photographie-journal, les photographes japonais font donc une fois de plus la démonstration magistrale de leur capacité à exprimer avec sensibilité des sujets parfois poignants, à apprécier la beauté infime du quotidien, fragile et fugitive comme la flamme d’un briquet (Rinko Kawauchi), et que l’on oublie de voir tant elle nous est proche.

Par Valérie Douniaux

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beauty of everyday life, fragile and fleeting as the flame of a lighter (Rinko Kawauchi), and that we forget to see as it is too close to us.

By Valérie Douniaux


Akihiro FURUTA

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Akihiro FURUTA

LÉGENDES/CAPTIONS: Pour les double pages, haut en bas et de gauche à droite For spreads, from up to down and from left to right Page 176 Future photographer, 2009 Medium Inkjet-print (Digital C-print) © Akihiro FURUTA Courtesy of the artist Pages 179 I Saw The Light (2009) Pentax 6x7, 105mm F2.4, KODAK PORTRA 400NC © Hideaki HAMADA Courtesy of the artist Page 181 instant couple, 2006 Lambda print © Takahiro KOHIYAMA Courtesy of the artist Page 183 INTIMACY, 2012 C-Print © Eiki MORI Courtesy of the artist Page 185 Selfportrait takes haircut (2012) Medium Inkjet-print (Digital C-print)

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© Akihiro FURUTA Courtesy of the artis Page 187 Happy birthday of dog, 2009 Medium Inkjet-print (Digital C-print) © Akihiro FURUTA Courtesy of the artist Pages 188 > 189 It’s a Musical, 2010 Pentax 6x7, 105mm F2.4, FUJICOLOR PRO 400 Celebration Day (2010) Pentax 6x7, 105mm F2.4, KODAK PORTRA 400NC Mr. Children (2010) Pentax 6x7, 105mm F2.4, KODAK PORTRA 400NC © Hideaki HAMADA Courtesy of the artist Pages 190 > 191 Misao et Fukumaru © Miyoko IHARA Courtesy of the artist & Little More

Pages 192 > 193 playerprayer, 2006 Type-C print © Takahiro KOHIYAMA Courtesy of the artist Pages 194 > 195 Country Sign, 2008 / 2011 C-Print © Takahiro YAMASHITA Courtesy of the artist Pages 196 > 197 from series Retardance, 2009-2011 Durst Lambda Print © Hirohisa KOIKE Courtesy of the artist Pages 198 > 199 Mondo Trasho © Kazuyoshi USUI Courtesy of the artist Pages 200 > 201 From the series « Returning Memory », 1999 Gelatin silver print

«The Signs / The Omens», 2010 Light Jet-Print © Hiromi KAKIMOTO Courtesy of The Third Gallery Aya Pages 202 > 203 ‘90%’ from the series called «i-mania», 2006 C-Print mounted with plexi-glass iD–Her identity as irresistible desire, iD#031: Little Red «Fresh» Riding Hood, 2001 C-Print mounted with plexi-glass © Mayumi KIMURA Courtesy of the artist Pages 204 > 207 TOKYO BOY ALONE, 2006 - 2011 C-Print © Eiki MORI Courtesy of the artist


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Hideaki HAMADA

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