Sacré Cœur - Le Vampire de la Tour Eiffel © Amélie Sarn - Laurent Audouin / Le Petit Lézard 2012 Tous droits réservés Édité par Stéphane Duval Couverture et logotypes Noky Ouvrage publié avec le concours de la Région Poitou-Charentes Le Petit Lézard c/o Le Lézard Noir, BP 294, F-86007 Poitiers cedex lezardnoir@lezardnoir.org - www.petitlezard.org
Sacré-Cœur est un garçon bricoleur de onze ans qui adore le mystère. Il faut dire que son papa est ingénieur aux ponts et chaussées et sa maman médium. Ils l’ont envoyé passer quelques temps à Paris, chez sa tante, Madame Finelouche, pour qu’il connaisse un peu la capitale car c’est là qu’ils ont tous deux passé leur enfance. Tante Finelouche est couturière et habite au 28, rue du Chemin Vert. Elle est la grande sœur du père de SacréCœur. Elle est très bonne cuisinière et adore préparer ses plats préférés à Sacré-Cœur. Elle ne sait pas ce qu’il fabrique exactement dans la cave mais elle se rappelle que quand il était petit, le papa de Sacré-Cœur était lui aussi toujours en train de bricoler. Mademoiselle Mulot habite au cinquième étage de l’immeuble du 28, rue du Chemin Vert. Jeune femme très romantique, elle passe beaucoup de temps à lire des romans à l’eau de rose et aimerait rencontrer le grand amour.
Abigail est une petite fantôme qui a quitté l’Ecosse parce qu’elle ne voulait pas faire peur aux enfants. Elle est devenue amie avec Sacré Cœur et elle se sert de ses pouvoirs de fantômes pour l’aider à résoudre les mystères surnaturels de Paris. Mimi est une petite chauve-souris assez peureuse mais elle sait se montrer très courageuse pour aider ses amis, Sacré-Cœur et Abigail.
Prologue Une silhouette se découpa dans la lueur pâle de la lune ronde. Effrayante. Immense. Mais qu’était-ce donc ? Un oiseau ? Non, aucune plume n’ornait son corps. Une chauve-souris peut-être ? Oui… peut-être mais jamais on n’avait vu de chauve-souris aussi grande. La créature volait au-dessus des toits, frôlait les cheminées, rasait les ardoises. Elle s’engouffrait dans les ruelles étroites pour mieux s’élever à nouveau. Sous elle, défilait le long ruban de la Seine, la coupole dorée des Invalides, le musée d’Orsay, la cour du Louvre et enfin…
Enfin, l’immeuble du 28, rue du Chemin Vert se dressa devant elle. Dans un froissement de sa cape noire doublée de rouge, la créature se posa délicatement sur le balcon en fer forgé du cinquième étage. Comme elle s’y attendait, la fenêtre était entrouverte. Un sourire dévoila ses canines luisantes et acérées ; sa langue écarlate passa sur ses lèvres violettes. Puis, la créature se glissa dans l’appartement et se dirigea vers le lit où une jeune femme était profondément endormie.
1. Une nouvelle machine La petite fantôme regarda autour d’elle et prit la manivelle que lui demandait son ami Sacré-Cœur. Il avait, quant à lui, la tête plongée dans une nouvelle machine si bien qu’on ne voyait que ses jambes et ses pieds qui s’agitaient. – Qu’est-ce que tu fais ? demanda Lison qui descendait parfois jouer dans la cave. – Je modifie la lanterne, répondit le garçon. J’ai besoin d’un tout autre genre de lumière pour cette nouvelle mission. Quelques jours plus tôt, Tante Finelouche – à qui rien n’échappait jamais – lui avait raconté que Mademoiselle Mulot, la jeune femme du cinquième, avait un comportement étrange. Elle ne souriait plus, ne disait plus bonjour, ne chantonnait plus dans la cage d’escalier… Et aussi, elle s’était mise à porter un foulard noué autour du cou. Tante Finelouche avait remarqué une tache de sang sur le foulard. Il n’en avait pas fallu plus pour que Sacré-Cœur commence une nouvelle machine. Cling Clang Blong Bling Abigail l’observait attentivement mais ne comprenait rien à ce qu’il faisait. Elle avait hâte de voir le résultat final. Autour d’elle, voletait une petite chauve-souris qui avait l’habitude de venir dans la cave. Abigail l’avait baptisée Mimi. – Tada ! s’écria soudain Sacré-Cœur en se redressant. Je crois que j’ai fini ! Il ne reste plus qu’à vérifier si ça marche. Abigail et Lison écarquillèrent les yeux. Mimi en fit autant. Sacré-Coeur avait assemblé un guidon de vélo et une chaise de balançoire puis il y avait ajouté des grandes pattes articulées. Ça ressemblait un peu à une araignée mécanique géante. La machine était également munie de la lanterne que Sacré-Cœur avait utilisée lors de sa dernière mission. Abigail demanda : – Tu crois toujours que… Sacré-Cœur opina.