No 250 - Juillet-Août 2016 - 5 euros
Aéronautique : les tendances du marché ...........................................4 à 21
Dossier Prévisions et montées en cadence dans l’aéronautique ●
.................................................6 à 8
NTN-SNR en lice pour les moteurs de demain
...........................................11 et 12
Amphenol-Socapex : des connecteurs de pointe
.....................................................13
Air Mont-Blanc, une entreprise de 60 000 m2
.....................................................19
Echos de la vallée de l’Arve Expertise Vision accélère son développement ..............22
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Machines-outils La flexibilité au cœur de l’innovation technologique ................25
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Alain BODART
Inscription à la Commission Paritaire des publications et Agences de Presse n° 0217T82916 Dépôt légal 469 ISSN : 0751-6193 Rédacteur en chef :
Samuel Thomas Rédacteur :
Jérôme Meyrand Tél. 04 50 07 31 96 redaction@ledecolletage.com Publicité :
Serge Malavasi 22, av. du Général-de-Gaulle 74200 Thonon-les-Bains Tél. 04 50 45 73 83 Le Décolletage
Dossier aéronautique 4 à 21 Analyse du marché avec l’OSST
................................................................ 6 à 8 AD Software édite des logiciels de gestion de flottes aériennes
.................................................................... 10 NTN-SNR en lice pour équiper les moteurs de demain
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est un magazine bimestriel 56, impasse du Veudey F-74130 Bonneville Fax : 04 50 97 79 24
Des roulements à bord du nouveau Boeing 737 Max
Administration :
.................................................................... 13
Le Messager 22, avenue du Général-de-Gaulle 74200 Thonon-les-Bains Promotion - Ventes :
Tél . 04 50 71 81 92 Fax : 04 50 71 82 60 Tarifs :
Le numéro : 5 euros Abonnement annuel (6 numéros) : 25 euros Tarif étranger : 30 euros
.................................................................... 12 Connecteurs : des contacts de plus en plus techniques Des aubes de turbines usinées par Jousseau
.................................................................... 14 Mécaprec usine des pièces pour toute la famille Airbus
.................................................................... 16 Un nouveau challenge technologique pour Figeac Aéro
.................................................................... 18 Air Mont-Blanc : une entreprise de 60 000 m2
.................................................................... 19
.................................................................... 22 Du décolletage à l’embouchure de trompette
.................................................................... 23 Zimmerli machine tools ouvre son premier centre technique
.................................................................... 24
Machines-outils La flexibilité au coeur de l’innovation technologique
........................................................... 25 et 26 Simplifier les usinages complexes
.................................................................... 27
Outils coupants La rigidité du serrage à deux vis au prix du serrage à une vis
.................................................................... 28
Environnement 750 heures machines gagnées sur une série de pièces
.................................................................... 30
Informatique Mastercam Swiss fête ses 5 ans
Imprimerie :
Programme de fraisage DS de Horn
S.A. Presse Flamande Rue du Milieu - B.P. 139 59523 Hazebrouck Cedex Les manuscrits non insérés ne peuvent être rendus Imprimé en France
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.................................................................... 32
Komet développe sa gamme de plaquettes ISO
Au calendrier
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Echos de la vallée de l’Arve Expertise Vision accélère son développement
Entretien avec Michèle Blondeau, directeur général du salon Micronora
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DOSSIER
De nouveaux challenges pour les sous-traitants ’aéronautique, un marché placé sous le signe de la croissance pour les décolleteurs français. Dans ce dossier, nous consacrons nos colonnes à trois acteurs haut-savoyards qui affichent de bonnes performances sur leur segment. A Thyez, Amphenol-Socapex, un spécialiste américain des connecteurs, s’est tourné vers des produits de haute technologie en misant sur le haut débit et les signaux de puissance. A quelques kilomètres de l’usine du connecticien, une société informatique, AD Software, s’est installée à Cluses pour y développer des logiciels de gestion des flottes aériennes. A Annecy, si le géant du roulement à billes NTN-SNR équipe
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déjà les moteurs de nouvelle génération, le groupe franco-japonais est entré dans le programme européen Cleansky en développant des roulements de pieds de pales pour le moteur démonstrateur Open rotor du français Snecma. Côté machines-outils, un reportage chez un usineur qui refait des pièces pour des moteurs d’avions de la Seconde Guerre mondiale, met en avant les spécificités du centre Haas VF-5XT. Quant au fabricant d’outils coupants Mitsubishi, il démontre comment Mécaprec et Figeac Aéro ont amélioré leurs performances dans la production de pièces de précision jusqu’aux longerons en titane.
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OBSERVATOIRE STRATÉGIQUE DE LA SOUS-TRAITANCE
Prévisions et montées en cadence dans l’aéronautique L’association spécialisée dans la veille informationnelle implantée à Cluses voit une croissance de la flotte mondiale de 103 %, qui nécessitera de travailler sur une meilleure efficience productive de la chaîne d’approvisionnement. Quelles conséquences pour les sous-traitants ? ême si l’on observe une baisse des commandes enregistrées lors des derniers grands événements du secteur (à l’image du 51e salon du Bourget l’année dernière) validant l’idée de début de la phase finale d’un cycle d’expansion, l’industrie aéronautique reste associée à des carnets de commandes gonflés, à des taux de capacités de production élevés, à une R&D intensive (matériaux, impression 3D, motorisation, design…) et à une croissance de l’emploi (selon le Gifas, 10 000 recrutements sont prévus pour 2016).
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Selon les dernières prévisions d’Airbus, 32 585 nouveaux avions (70,4 % de monocouloirs, 24,9 % bicouloirs et 4,7 % de gros-porteurs) seront livrés dans les 20 prochaines années, soit une croissance de la flotte mondiale de 103 %, entre 2015 et 2034. Le lancement de nouveaux programmes (A320Neo ou 777X) et le nombre de commandes cumulées induisent l’émergence de nombreux défis industriels pour les grands avionneurs mondiaux. L’objectif est de respecter les engagements de livraison à travers une meilleure efficience productive de la chaîne d’approvisionnement
Le lancement de nouveaux programmes et le nombre de commandes cumulées touche l’ensemble de la chaîne de sous-traitance, du fait du caractère collectif du challenge industriel. © Dassault Aviation
(modernisation, réduction des coûts, synergies, innovation). La stratégie des deux groupes se concentre autour de deux axes majeurs : la concrétisation des montées en cadence annoncées et la poursuite des innovations incrémentales apportées à l’ensemble des programmes existants et futurs. Ces modifications se répercutent en premier lieu sur les grands équipementiers. Les difficultés rencontrées par Zodiac Ae-
rospace (retards de livraison de l’activité sièges) illustrent l’ampleur du challenge industriel, même si l’entreprise a fait état de lourds problèmes de gestion interne (lors d’une récente conférence de presse, le groupe a tenté de rassurer ses investisseurs en présentant un retour à une marge opérationnelle de 10 % sur l’exercice 2017-2018). Néanmoins, les équipementiers internationaux ont cherché à prouver leurs réactivités en com-
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muniquant fortement sur leurs projets de croissance. Par exemple, le suédois SKF investit massivement dans son capital productif et tend à spécialiser ses sites de production : l’usine française de Rouvignies (Nord) se concentrera autour de deux domaines, le traitement thermique et la production de rouleaux, tandis que l’usine italienne de Villar Perosa récupère l’activité de cages de roulements à billes. Cette réorganisation géogra-
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8 phique et productive vise la performance industrielle à travers une meilleure adaptabilité technologique (notamment avec l’arrivée du moteur Leap de CFM International) et une efficience productive (objectif de croissance annuelle de 4 % sur les huit prochaines années). Autre exemple, le motoriste CFM International prévoit la livraison de 100 moteurs Leap en 2016, 500 en 2017, 1 200 en 2018, 1 800 en 2019 et plus de 2 000 en 2020. Conscient du défi industriel, Olivier Andriès, p-dg de Safran aircraft engines, qualifie cette montée en cadence de « sportive » et précise que trente années ont été nécessaires pour atteindre un même niveau de production pour le moteur CFM56.
pour une mise en réparation plus rapide et donc un temps d’immobilisation de l’appareil plus faible).
Quel défi pour les sous-traitants ? Le principal défi des sous-traitants repose sur l’absorption des différences de cycle de production entre les donneurs d’ordres (les grands avionneurs et systémiers) et les sous-traitants (décalage temporel). Ces derniers sont actuellement positionnés sur une phase d’industrialisation, qui comprend la modernisation des outils productifs, l’évolution des compétences et les stratégies RH, avec une activité stagnante, en raison de l’attente du lancement
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des nouveaux programmes. Ce décalage induit de lourds risques financiers, notamment dans le contexte économique actuel, pour des entreprises dont l’activité est principalement tournée vers l’aéronautique. A cela s’ajoute une pression de plus en plus soutenue sur les prix, à l’image d’Airbus qui demande une réduction de 10 % du prix des pièces et ensembles à ses fournisseurs intégrés sur le programme A320Neo, d’ici à 2019. Pour répondre à ces défis, certains sous-traitants fusionnent afin d’atteindre une taille critique et proposer une offre compétitive, comme la fusion en février du Lyonnais Hephaistos et du Gersois Cousso, à travers le nouvel ensemble industriel Mécapole,
spécialisé dans la chaudronnerie et l’usinage de métaux durs, qui souhaite jouer sur les synergies entre leurs activités. Il semble clair que ces investissements et ces fusions-acquisitions auront un effet direct sur les résultats de l’exercice en cours. Ces adaptations restent néanmoins nécessaires au vu de la tendance du secteur et des décisions des donneurs d’ordres. Plus généralement, cette recherche de plus d’efficience industrielle trouve aussi des clés de lecture dans l’émergence de nouveaux concurrents (le Russe Irkut et MC-21, le Chinois Comac et son C919, et le Japonais Mitsubishi aircraft corporation et son MJR) qui souhaitent mettre fin au duopole historique du secteur.
Challenge industriel En second lieu, l’ensemble de la chaîne de sous-traitance est aussi impacté du fait du caractère collectif du challenge industriel. Le pilotage de la supply chain devient donc un enjeu hautement stratégique pour les donneurs d’ordres (structuration des filières à travers l’organisation des programmes pour éviter la hausse des délais de livraison). Ce pilotage ne peut être dissocié des évolutions technologiques inhérentes au concept d’industrie du futur, à l’image de l’impression 3D qui, par une baisse des coûts de production, permettra, selon Fabrice Brégier, p-dg d’Airbus, de rapatrier des productions délocalisées. La digitalisation des activités de la filière permettra aussi un plus grand partage d’informations pour un pilotage plus fin des réparations-remplacements de pièces d’avions, comme en témoigne le développement de la maintenance prédictive (anticipation des pannes éventuelles
Selon les dernières prévisions d’Airbus, 32 585 nouveaux avions seront livrés dans les 20 prochaines années.© Airbus
Une veille collective et personnalisée Face à une concurrence locale, nationale ou internationale en forte augmentation, les entreprises sont constamment en recherche de compétitivité. L’information étant au centre de toute décision stratégique, l’activité de veille informationnelle (veille concurrentielle, commerciale, technologique…) est un vecteur essentiel pour la prise de décision dans un environnement fluctuant. Dans ce contexte, l’Ob-
servatoire stratégique de la sous-traitance (OSST), association Loi 1901, réalise des missions de veille collective et personnalisée auprès de ses adhérents (industriels, représentants d’intérêt, agences de développement) sur quatre grands marchés : l’automobile, le médical, l’aéronautique et la connectique. L’objectif est de comprendre les mutations de l’environnement économique pour ajuster
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au mieux un plan stratégique (maîtrise des variations de l’activité). Ainsi, s’appuyant sur une expérience avérée, l’association a fêté son 20e anniversaire le 2 juin, l’OSST réalise une série de publications et d’études pour répondre aux besoins informationnels de ses adhérents. Site internet : www.osst.com. Tél. : 04 50 98 10 76.
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AD SOFTWARE
Nichée sous les ailes des compagnies aériennes « Pour vivre heureux, vivons cachés. » La ligne du créateur d’AD Software Frédéric Ulrich ne dévie pas depuis la création de l’entreprise de logiciels de gestion de flottes aériennes en 1998. Positionnement malin, modeste, ancrage clusien affiché. Ce qui n’empêche pas la société d’être présente du Brésil, en Afrique du Sud ou en Thaïlande. L’équipe d’AD Software, place De Gaulle à Cluses, non loin du siège de l’entreprise.
our amorcer le décollage, il aura fallu quelques années de système D, accepter de «passer sous les radars pendant six ans». Frédéric Ulrich n’est pas homme à mettre en avant le clinquant, de toute façon. Avec ses partenaires Sébastien Dunoyer et Julien Pellet, AD Software a beau viser un marché de niche dans l’hyper exigence aéronautique, ils visent malin. Plutôt que d’aller au frontal contre EADS ou s’échiner à aller chercher des marchés irréalistes d’em-
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blée comme Air France et autres monstres, l’entreprise s’est positionnée au plus près du tarmac, à portée de bouche-à-oreille, sous les ailes des gros.
A l’origine, Marnaz et la Polynésie Au vrai, sa création en 1998 est un concours de circonstances. « Savoie Hélicoptères, à Marnaz, utilisait un logiciel pour facturer ses vols qui ne fonctionnait pas. Je bossais à Grenoble au centre d’études nucléaires, j’ai réparé le logiciel et c’est parti
comme ça. » La société compte quinze salariés en France, un bureau à Toulouse, un bureau et des actifs en Asie, en Thaïlande, un total de 53 clients et un chiffre d’affaires France de plus d’un million d’euros. Le produit a commencé à se vendre en Polynésie. Six mois à habiter là-bas, à ne pas se laisser déborder par l’anxiogène: le 11 septembre 2001, les banques qui vous ignorent… Puis Ad Software signe un transporteur en hélicoptères à la Réunion, Air Aus-
tral et trois à quatre premiers clients à partir de 2006. AD Software consolide aujourd’hui ses places sur le marché dans une aéronautique en crise, en fait à deux vitesses: les gros qui tournent à coup d’A380 et de 787 et les petites qui souffrent. « Il faut faire le pari d’une remontée d’activité sur les compagnies de taille moyenne. De ce point de vue, l’Afrique est émergente au possible », projette Frédéric Ulrich. DAVID GOSSART
Une société clusienne internationale
Frédéric Ulrich ne déroge pas à la signature clusienne de l’entreprise, dont le produit phare a été développé « dans une baignoire pendant un an à Magland », image le fondateur. Encore maintenant, la société est logée sous les arcades face à la mairie, à côté d’Intersport. Pourtant, il n’y va guère de compagnies aériennes implantées dans le quartier. Et, pour accrocher l’attention, il aura parfois fallu faire croire que l’entreprise était plus grosse qu’elle n’est. « Quand vos concurrents sont EADS, il y a un
souci de crédibilité à expliquer qu’on maintient un système à trois mecs dans la montagne ! » Le patron assume la question: pourquoi Cluses? « Parce que je suis de Samoëns, que l’entreprise est née ici. Les gens sont venus bosser ici donc c’est resté le centre névralgique. On peut piloter la Polynésie à distance et puis il fait bon vivre ici! J’ai habité dans plein d’endroits dans le monde et il n’y a pas à rougir ! » D’où la volonté de mettre en place au sein de l’entreprise une méthode de management appelée Agile. La méthode donne la voix aux
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salariés qui font les logiciels, c’est « là où vous êtes performants, quand on s’intéresse au bien-être au travail. Les employés sont replacés au centre des préoccupations ». Dans les faits il y a par exemple sport le mardi et le vendredi. Une méthode importée depuis un an et qui donne ses fruits, au plus grand plaisir de son fondateur, ingénieur de formation et qui a aussi travaillé au commissariat de l’énergie de Grenoble. D. G.
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NTN-SNR
L’équipementier en lice pour équiper les moteurs de demain Du démonstrateur futuriste aux moteurs de prochaine génération. Les roulements aéronautiques de NTN-SNR distingués par l’Union européenne. e projet NTN-SNR de roulements destinés au démonstrateur du moteur Open rotor de Snecma faisait partie des 10 projets du programme de recherche européen Cleansky sélectionnés en short list pour obtenir un des trois prix de l’innovation décernés à Bruxelles, le 4 avril.
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Cette nomination vient consacrer la capacité d’innovation de NTN-SNR dans le domaine aéronautique. Ses roulements sont présents dans tous les moteurs de nouvelle génération, qui équipent les grands programmes de l’aviation civile : LEAP de CFMI (Snecma et GE), GTF de Pratt & Whitney et Trent XWB de Rolls Royce. Au-delà de la démonstration technologique, les roulements développés pour l’Open rotor pourraient servir de base à des développements dans des moteurs de nouvelle génération dans un avenir proche. NTN-SNR se positionne ainsi fortement sur les moteurs de la prochaine génération et confirme son rôle d’acteur majeur sur le marché des roulements aéronautiques.
Les roulements fabriqués par NTN-SNR sont présents dans tous les moteurs de nouvelle génération, qui équipent les grands programmes de l’aviation civile. © Pedro Studio Photo
Des innovations de pointe pour les moteurs du futur Dans le cadre du programme européen Cleansky, NTN-SNR a développé des roulements à billes de pieds de pales pour le moteur démonstrateur Open rotor de Snecma. Ce moteur propose deux rangées de pales non carénées contrarotatives. Les roulements de pieds de pales permettent la variation de l’angle d’incidence des pales au cours de leur rotation jusqu’à plusieurs dizaines de degrés. NTN-SNR a répondu aux nombreuses contraintes techniques imposées par cette architecture. Le groupe a ainsi développé un système d’étanchéité et
une solution tribologique complexe spécifiques pour faire face aux conditions de lubrification particulières liées à un environnement qui combine haute température et effort centrifuge élevé. Il fallait également répondre à des contraintes de couple maximum pour actionner aisément le système de commande d’incidence des pales et leur permettre de revenir en position neutre sans difficulté.
Un projet futuriste aux retombées d’avenir proche Ce projet de développement de 1,5 million d’euros, financé à 50 % par l’Union européenne a mobilisé les équipes de NTN-SNR du-
rant 34 mois. On peut envisager une application pour le marché du démonstrateur Open rotor de Snecma à l’horizon 2030. Cependant, le développement de ces roulements par NTN-SNR pourrait avoir des retombées dans un avenir plus proche pour des évolutions de moteurs déjà existants. Les nouvelles générations de moteurs en cours d’élaboration prévoient, pour certaines, un pilotage de l’orientation des pales (à l’intérieur du module fan cette fois-ci) pour augmenter leur performance. La technologie développée par NTN-SNR dans le cadre de l’Open rotor lui permet de se positionner d’ores et déjà sur ces projets prometteurs.
Plus de 4 000 salariés et neuf sites de production NTN-SNR roulements, dont le siège est à Annecy, appartient au groupe japonais NTN corporation, un des leaders mondiaux du roulement. Le Haut-Savoyard assure le management et le développement de toutes les activi-
tés NTN pour la région EMEA (Europe middle east and Africa), et le Brésil. Acteur majeur en tant que concepteur, développeur et fabricant de roulements et sous-ensembles pour l’automobile, l’industrie et l’aéronautique, NTN-
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SNR développe également des services et des solutions de maintenance. Le roulementier emploie 4 225 personnes et compte neuf sites de production, dont six en France, ainsi que 18 représentations commerciales.
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NTN-SNR
Des roulements à bord du nouveau Boeing 737 Max Le groupe franco-japonais équipe les moteurs des avions de nouvelles générations que ce soit pour le constructeur américain ou européen. remiers vols et livraisons en séries pour NTN-SNR. Le groupe est aujourd’hui présent dans tous les moteurs de nouvelles générations qui équipent les nouveaux programmes de l’aviation civile. L’entreprise d’Annecy était ainsi présente le 29 janvier dans le premier vol du Boeing 737 Max, équipé du moteur LEAP de CFMI. Pour celui-ci, elle a développé des usinages de bagues de roulement particulièrement complexes. NTN-SNR a également effectué ses premières livraisons en série pour le moteur GTF de Pratt & Whitney qui a déjà volé avec l’Airbus A320 Neo. Parmi ces roulements livrés, il faut noter les roulements à rouleaux coniques spécialement développés pour la très haute vitesse. Le roulementier est aussi présente dans le moteur Trent XWB, de Rolls Royce. Les axes de recherche pour répondre aux enjeux. Le travail de la R&D pour augmenter les performances des moteurs porte tout naturellement sur la réduction des émissions de CO2 par la réduction du couple et du poids. NTN-SNR a développé des revêtements de surface innovants et a réalisé des optimisations de géométrie interne pour répondre aux exigences drastiques de fonctionnement en coupure de lubrification. Un autre axe de recherche concerne le développement de corps roulants en céramique et de nouveaux matériaux pour les bagues. Le développement de roulements à rouleaux coniques
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L’unité de production d’Argonay (Haute-Savoie) dédiée aux roulements aéronautiques.
haute vitesse de deuxième génération est également une priorité. Un nouvel axe exploré par NTN-SNR est celui de la mécatronique pour améliorer la maintenance sur les roulements d’hélicoptères et de turboréacteurs. Les technologies de monitoring mises en œuvre par le groupe franco-ja-
ponais dans l’industrie éolienne offrent des perspectives intéressantes pour être adaptées à ces besoins. La nouvelle unité de production d’Argonay bientôt opérationnelle. C’est dans ce contexte de croissance que le programme Take off a été présenté l’année
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dernière. Ce programme d’investissement de 27 millions d’euros a pour objectif l’extension de 4 000 m2 de l’unité de production d’Argonay (Haute-Savoie) dédiée aux roulements aéronautiques. Cette nouvelle unité, en cours d’achèvement, devrait produire ses premières pièces dès le troisième trimestre de cette année.
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AMPHENOL-SOCAPEX
Connecteurs : des contacts de plus en plus techniques Le connecticien de Thyez concentre ses efforts sur des produits de haute performance, travaillant sur le haut débit et les signaux. n développant des connecteurs haute performance dans le secteur de l’aéronautique comme du militaire, Amphenol-Socapex accompagne la stratégie du groupe américain, fondé il y a 84 ans, et leader mondial dans le marché militaire et aéronautique. Et c’est à Thyez, en plein cœur de la vallée de l’Arve, que des connecteurs, et leurs contacts qui les composent, sont fabriqués.
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Cela fait plusieurs années que la filiale haut-savoyarde, faisant partie des cent business units du spécialiste mondial des systèmes d’interconnection, travaillent sur deux axes de développement centrés sur les contacts : le haut débit et les signaux. « Le marché demande plus de technicité et de performance aux connecteurs. Il exige donc d’encore mieux maîtriser le cœur du produit qu’est le contact » , souligne Grégory Devineau, directeur de la division aéronautique d’Amphenol-Socapex. « Nous prévoyons une augmentation du volume de 30 à 40 % par an, en incrémental » , enchaîne Laurent Lagrange, responsable de projets avancés. Désireux de maîtriser davantage le couple connecteurcontacts sur ses gammes de produits haute performance, le connecticien, référencé par plusieurs avionneurs dans le monde, va intégrer de plus en plus de décolletage en interne. Ce qui ne veut pas dire qu’il s’éloignera de ses fournisseurs historiques de la
Laurent Lagrange, responsable de projets avancés (à gauche) et Grégory Devineau, directeur de la division aéronautique d’Amphenol-Socapex, à Thyez.
vallée de l’Arve, car « notre usine n’a pas vocation à produire de gros volumes et a besoin du savoir-faire de nos fournisseurs », rassure Grégory Devineau. Une chose est sûre : Amphenol-Socapex concentre ses efforts vers des produits d’excellence, là où les concurrents sont moins nombreux, excellence tant en termes de conception que de service. En automatisant toutes les opérations secondaires de son process, le connecticien de Thyez, qui emploie un peu plus de 250 per-
sonnes, a su faire évoluer son outil industriel. N’oublions pas qu’Amphenol-Socapex a depuis longtemps intégré les traitements de surface (argent, nickel et or) et thermique (recuit). Aussi, les
postes de contrôles (en cours de production), d’assemblage, d’emballage et d’étiquetage sont automatisés et regroupés dans une seule salle. JÉRÔME MEYRAND
L’ENTREPRISE Avec 557 employés sur deux sites de production, à Thyez et à Pune, la septième plus grande métropole d’Inde, Amphenol-Socapex a réalisé un chiffre d’affaires de 52 millions d’euros en 2015, contre 45,8 en 2014. 84 % de ses activités concernent le domaine militaire et aéronautique, comme les systèmes de communication sur les champs de bataille, les aéronefs, véhicules terrestres, navires et missiles embarqués et l’aviation civile. Enfin, 16 % de ses revenus proviennent de l’industrie.
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JOUSSEAU
Des aubes de turbines usinées par la PME de Saône-et-Loire La FAO d’Open Mind, un atout de premier ordre pour le développement du groupe dans l’aéronautique et l’énergie. e groupe familial et indépendant Jousseau est spécialisé dans l’usinage de pièces mécaniques de précision. Motivée par une dynamique technique et productive, totalement orientée vers la qualité, l’entreprise développe une expertise étendue, à forte valeur ajoutée, reconnue par les plus grands donneurs d’ordres. Pour ses usinages du 2 aux 5 axes, elle utilise la FAO hyperMill d’Open Mind Technologies. Avec un effectif de 200 personnes, le groupe réalise un chiffre d’affaires de 20 millions d’euros.
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Il y a environ 7 ans, dans le cadre d’un projet d’usinage d’aubes de turbines, l’entreprise s’équipe d’un nouveau centre d’usinage 5 axes. Une solution FAO s’avère nécessaire pour programmer les parcours d’usinage en amont afin d’optimiser les déplacements sur la machine. Dominique Jousseau et René Guillemin, responsable production, réalisent des tests avec différents logiciels du marché, se renseignent auprès du Cetim et de l’Ensam Cluny. Au final, le choix se porte sur la FAO hyperMill. Un logiciel performant et un
Pour usiner des aubes de turbines, l’entreprise Jousseau s’appuie sur le logiciel de FAO hyperMill d’Open Mind. Une solution qui s’avère nécessaire pour programmer les parcours d’usinage en amont.
très bon relationnel avec l’équipe Open Mind. « En plus des performances techniques de la solution FAO hyperMill, explique René Guillemin. Nous avons particulièrement apprécié la démarche commerciale et technique des équipes d’Open Mind. Elles nous ont accompagnés dans le cadre d’un appui technique, notamment pour la programmation des deux ou trois premières pièces à réaliser, ce qui a grandement facilité la mise en œuvre. Aujourd’hui encore, au niveau du service après-vente, l’équipe est
toujours disponible. » La programmation FAO sur hyperMill est réalisée à Viré (Saôneet-Loire) et alimente tous les sites de production du groupe, pour les usinages du 2 aux 5 axes. Les pièces sont usinées dans tous types de matériaux (acier au carbone, acier allié, inox, fonte GL, fonte GS, aluminium, bronze, titane.). Le groupe Jousseau garantit un niveau de précision jusqu’à la qualité 6 pour tout type d’usinage.
Parmi les points forts du logiciel, Dominique Jousseau mentionne hyperView pour le contrôle de collision pendant la programmation CN. Il s’agit d’une simulation du comportement machine et d’enlèvement de matière faisant partie intégrante du logiciel hyperMILL. « Avec hyperView, on peut visualiser ce qui a été programmé et avec hyperMill près de la machine, les éventuelles modifications sont réalisées immédiatement et sauvegardées », précise-t-il.
HyperMill : « Une FAO pour tous les usinages » Avec la solution de fabrication assistée par ordinateur hyperMill d’Open Mind, « nous pouvons lancer de nouvelles pièces dans un délai plus court, explique René Guillemin, responsable production, au groupe familial Jousseau, spé-
cialisé dans l’usinage de pièces mécaniques de précision. Avec la programmation FAO en amont, nous gagnons en délai. HyperMILL est utilisé pour nos usinages du 2,5 aux 5 axes positionnés, en passant par le 3 et le 4 axes. Les fonctions d’optimisa-
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tion des trajectoires d’outils sont performantes, de même que le regroupement de zones et la reconnaissance des formes à usiner. HyperMill est également personnalisé, adapté à nos besoins, par le biais de combinaisons de procédés d’usinage. »
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MÉCAPREC
Des pièces usinées pour toute la famille Airbus Quasiment toutes les pièces fabriquées par l’entreprise se retrouvent sur des bestsellers comme l’A320, l’A350 et même sur l’A400M ou sur des avions d’ATR. endre vers l’excellence. Ce pourrait être la devise de Mécaprec, une PME spécialisée dans l’usinage de précision. C’est en tout cas son objectif, affiché en toutes lettres sur le panneau visible dans l’atelier. Là, des badges aimantés représentant des smileys en couleur sont positionnés face aux indicateurs de type ““livraison à l’heure” ou “taux de non-conformité”. Ils rendent compte de la performance de l’usine durant la semaine et le mois qui viennent de s’écouler mais aussi des tendances.
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« Avec les smileys, chacun sait en un seul coup d’œil où on en est , explique Jean-Marc Gomez, le président de Mécaprec. Et c’est plus simple que des courbes. » Face à l’indicateur “retour client”, tous les badges sont au vert, avec le sourire. « On n’envoie au client que ce qui est parfaitement conforme à ses attentes », souligne le dirigeant. Car pour répondre aux exigences de l’aéronautique – qui représente 98 % de son chiffre d’affaires, Jean-Marc Gomez n’hésite pas à se remettre en question, à agrandir ses locaux, à revoir l’aménagement de l’atelier ou à investir dans l’automatisation. Un robot polyarticulé équipé de 21 palettes complètement intégré à la GPAO sera rejoint en juillet par un autre capable de charger 58 palettes. Et dix mois plus tard, une troisième machine de ce type fera son
Jean-Marc Gomez, président de Mécaprec, Paul Bermes, responsable technique, Christian Gil, chef d’atelier, Laurent Le Meteil, responsable régional MMC Metal France (de droite à gauche).
entrée dans l’usine. « A l’avenir on aura un îlot autonome avec les robots », se réjouit ce fan de rugby. Lorsqu’en 2008, Jean-Marc Gomez reprend l’entreprise installée à Lavelanet, une commune ariégeoise autrefois réputée pour son industrie textile – dont il est originaire – Mécaprec ne comptait que douze personnes pour un chiffre d’affaires de près de 800 000 euros. Sept ans plus tard, les effectifs sont montés à cinquante et le chiffre d’affaires a été multiplié par six et demi. Et ce, malgré un début difficile alors que la crise qui a frappé l’ensemble de l’économie mondiale a commencé à sévir seulement trois mois après le rachat. « Heureusement la société Aubert et Duval nous a fait confiance, se souvient le dirigeant. Cela nous a permis de lancer l’entreprise. » En treize mois, Mecaprec est certifié EN 9100, une norme spécifique à l’aéronautique. Et depuis, quasiment toutes les pièces qui passent par-là se retrouvent sur des best-sellers comme l’A320, l’A350 et même sur l’A400M ou
sur des avions d’ATR. Alors quand ils s’aperçoivent fin 2014 qu’il faut huit heures pour usiner une pièce en Inconel 718 pour l’A320 Neo, Jean-Marc Gomez et son équipe s’inquiètent. « Cela voulait dire une semaine pour réaliser une série de quatre ou cinq pièces, on n’était pas dans les clous »,
LES ATOUTS DE LA FRAISE VFX Avec une arête de coupe convexe et une face de fixation en forme de V, la fraise à plaquettes VFX de Mitsubishi permet un usinage précis de grande qualité. En outre, la disposition verticale des plaquettes absorbe la force de coupe principale dans l’épaisseur de la plaquette et permet d’obtenir une rigidité élevée. Enfin, les copeaux parfaitement roulés sont évacués aisément par le lubrifiant. En effet, la buse de liquide de coupe est dirigée légèrement au-dessus de l’arête de façon à viser directement le copeau. Ainsi, l’éjection forcée des copeaux les empêche de se souder à l’arête de coupe et permet ainsi d’avoir un rendement d’usinage plus élevé.
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raconte le dirigeant. « En plus il fallait tout le temps vérifier les plaquettes, dont la durée de vie n’était que deux heures sur une arête », poursuit Jean-Marc Gomez, qui décide alors de se tourner vers d’autres outils. « Au départ on était sceptique sur la fraise hérisson pour usiner de l’Inconel » , avoue Paul Bermes, un jeune ingénieur diplômé de l’Incam de Toulouse, entré à Mécaprec il y a un an et demi. C’est pourtant bien vers la fraise hérisson de la série VFX de Mitsubishi Materials que l’équipe se tourne, dont la curiosité avait été attisée par la présentation que leur en avait fait quelques mois plus tôt Laurent Le Méteil, le responsable régional de MMC Metal France, filiale française du groupe Mitsubishi Materials, division outils de coupe. En outre, les conseils fournis, les échanges réactifs et fréquents qu’il a su entretenir avec Mécaprec depuis qu’il a repris la supervision de la région Sud-Ouest en mai 2014, ont largement été appréciés.
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FIGEAC AERO
Un nouveau challenge technologique pour le groupe L’équipementier usine désormais des longerons en titane, un nouveau défi quand il s’agit d’enlever près de 1 000 kg de matière. cteur majeur de la soustraitance aéronautique sur les quatre continents, Figeac Aéro fait preuve d’un savoir-faire recherché dans le secteur très stratégique de l’usinage des métaux réfractaires appliqué aux pièces de grande dimension. Une technologie incontournable pour réduire la consommation énergétique des avions de nouvelles générations.
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C’est ce que confirme le client de Figeac Aéro en retenant sa solution industrielle destinée à contribuer à la réduction de consommation de carburant en équipant sa nouvelle version de jets de spars en titane (longerons, poutres à l’intérieur des ailes). Ce best-seller dans sa catégorie permet de valoriser ce contrat signé pour une valeur à 200 millions de dollars pour la durée du programme.
Fabien Calmejane, responsable outils et coupe business unit métaux durs, Thomas Lesbre, régleur-metteur au point, et Freddy Couderc, technicien outils coupants, business unit métaux durs (première ligne). Fabien Viguier, responsable unité de production métaux durs grande dimension, Raphaël Morelle, opérateur CN, Cyril Sabrazat, responsable business unit métaux durs, Jérôme Rouchet, programmeur business unit métaux durs, Laurent Le Méteil, responsable régional MMC Metal France (seconde ligne).
Dans ce challenge mondial de haute technologie, toute la créativité et compétitivité du personnel de Figeac Aéro est associée à la réussite de contrats emblématiques tels que celui-ci. Comme on peut l’imaginer, le succès se construit en amont et sur des bases solides. « La qualité et la performance sont deux principes sur lesquels il n’est pas permis de déroger », rappelle Cyril Sabrazat, le responsable business unit métaux durs, qui dirige cette activité en forte
croissance. Son service en charge de la production a collaboré à l’élaboration et au chiffrage du projet. Il lui faut désormais assurer son exécution avec une organisation fiable qui garantisse la qualité des produits livrés dans le planning souhaité avec une parfaite maîtrise des process utilisés. Du technicien spécialisé en passant par l’expert en programmation et stratégies d’usinage, le personnel d’atelier, et le fournisseur d’outils coupants Mitsubishi Materials, tous forment une équipe
soudée, animée par le responsable business unit métaux durs… Le zéro défaut dès la première pièce ne s’improvise pas quand il s’agit d’enlever près de 1 000 kg de titane. A l’annonce de la commande, les feux sont au vert pour que le premier spar en titane soit usiné et que l’on procède au contrôle FAI (First article inspection), tant il est attendu pour la certification conjointe du client et des services brésiliens de l’aviation civile.
Un partenariat engagé avec Mitsubishi Materials Aujourd’hui, Cyril Sabrazat, responsable business unit métaux durs chez Figeac Aéro, se félicite du partenariat engagé avec, Mitsubishi Materials.« Laurent Le Méteil s’est montré très disponible au moment de notre étude de projet. Sa motivation et son engagement sur ce dossier ont permis de nous orienter sur un modèle de fraises et des conditions d’applications plus poussées que nous l’envisagions. Même si notre confiance ne date pas d’hier, nous apprécions à sa juste valeur la fiabilité des résultats obtenus dans la phase industrialisation. Dans cette nouvelle étape de déploiement, notre partenariat est précieux, notamment ses conseils
pour affiner les paramétrages de coupe. Nous avons besoin de l’expérience, du savoir et du support des équipes de MMC Metal France, groupe Mitsubishi Materials pour nous améliorer sur nos projets en cours et gagner de nouveaux marchés. »
supplémentaires. De même l’activité business unit métaux durs s’étoffera de six autres centres d‘usinage d’ici 2017. Dans cette montée en puissance du programme, Figeac Aéro pourra compter sur MMC Metal France.
Cette dynamique d’amélioration de performance prend toute son importance dans le cadre de la montée en charge du programme de fabrication des spars. Celui-ci va bénéficier de l’extension de l’atelier d’usinage de grande dimension avec l’arrivée prochaine de quatre machines neuves 5 axes grande dimension
Le partenariat assuré par Laurent Le Méteil sera renforcé avec l’installation en région de Grégory Lafon, technicien d’applications. Celui-ci a pour vocation d’assurer un support de proximité aux clients pour mieux les accompagner dans leurs projets, de l’élaboration à l’optimisation des solutions de production.
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AIR MONT-BLANC
« Une entreprise de 60 000 m2 » Marie Barbot, présidente de l’association fondée en 2010 regroupant huit entreprises haut-savoyardes. Objectif : améliorer leurs chances d’accéder aux demandes des donneurs d’ordres. la tête depuis trois ans d’Air Mont-Blanc, association créée en 2010 afin de grouper des entreprises travaillant pour le secteur de l’aéronautique, Marie Barbot, gérante associée de Zylia Tech à Cluses, passera le flambeau ce mois de juillet, lors de l’assemblée générale. Entretien. Que représente aujourd’hui Air Mont-Blanc sur le marché de l’aéronautique ? Actuellement, l’association comprend huit entreprises adhérentes, qui sont Zylia Tech, Arcom Industrie, Alpes Usinage, Baud Industries, SIS, Thermocompact, Mopi et Grana tribofinition. Deux ou trois nouveaux membres devraient nous rejoindre sur des métiers connexes. Depuis 2010, nous avons agrandi notre palette de savoir-faire. Du tout usinage, nous avons élargi au bureau d’études, la conception, jusqu’à l’assemblage, en passant par l’injection plastique. Aujourd’hui, Air MontBlanc représente une entreprise de plus de 60 000 m2 de surface, plus de mille machines, environ 125 millions d’euros de chiffre d’affaires et à peu près 750 salariés. Pourquoi fallait-il créer une telle structure ? Fondée à l’initiative du pôle de compétitivité Mont-Blanc Industries, l’association a été le premier groupement marché voulu par le pôle, car l’une de ses stratégies était de pouvoir fédérer des entreprises autour de groupements marché. Et sur celui de l’aéronau-
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Marie Barbot, gérante associée de Zylia Tech à Cluses.
tique, il fallait donner une visibilité du territoire de la vallée de l’Arve et de la Haute-Savoie, lequel est principalement connu pour sa production de pièces pour le secteur automobile. Dans la feuille de route d’Air MontBlanc, il est également question d’en faire une pépinière d’entreprises. D’ailleurs, un premier GIE (groupement d’intérêt économique, Ndlr) a été créé depuis, qui s’appelle Mont-Blanc aeronautic. Cette émanation d’Air Mont-Blanc comprend quatre PME, MGB, Pezet, Lathuile-Hudry et Supermetal. Car l’objectif d’Air Mont-Blanc est bien de décrocher des commandes… En effet, le but pour un adhérent n’est pas de rester au sein de l’association. Elle existe pour fédérer les entreprises, attirer toutes celles qui travaillent pour l’aéronautique, et communiquer sur ce groupement, à travers un site Internet, les réseaux sociaux, des vidéos et en participant à des salons, comme celui du Bourget, à Paris. L’idée étant de mettre en commun un client ou un prospect, puis de regarder en priorité les adhérents qui seraient en capacité de traiter le dossier, pour garder
le travail dans le département, notamment. Avant de passer par la case GIE, comment votre association gère une demande ? A l’origine d’Air Mont-Blanc, nous avions écrit une charte éthique, qui, depuis a été complétée par une charte business, mise en place en 2015. Aujourd’hui, un sous-traitant qui ne serait pas capable de répondre, par exemple, à un ensemble des plans envoyé par un donneur d’ordre, et s’il veut avoir une chance de remporter le marché, car les acheteurs ne veulent plus avoir plusieurs interlocuteurs sur ce qu’ils considèrent comme un dossier, l’adhérent ira consulter ses collègues d’Air Mont-Blanc, au lieu de décliner la demande. Puis, une entreprise sera désignée comme tête de pont. En général, ce sera celle qui aura le plus grand nombre de pièces à traiter sur le dossier. Ce cas s’est-il déjà produit ? Pour l’instant, nous sommes restés au stade des consultations, mais nous cherchons un commercial pour accélérer nos prospections.
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PROPOS RECUEILLIS PAR JÉRÔME MEYRAND
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HORN
Le programme DS s’étend aux microfraises Déjà bien implanté dans le secteur aéronautique, le fabricant d’outils a pour objectif de développer cette activité. Il dispose de différentes gammes. Focus sur le programme DS aluminium et les microfraises DS, disponibles depuis peu. e système DS développé par Horn intègre toutes les fraises carbure monobloc, dont les caractéristiques sont leur géométrie et arête de coupe polie optimisés. De par la conception de très haute technologie de son arête, la gamme phare DS FRA, dédiée aux ébauches, offre un débit copeaux de 50 à 60 % supérieur aux produits existants sur le marché, à condition de coupe égale, selon le carburier de Tübingen, ville allemande située dans le land de Bade-Wurtemberg. « Le travail s’effectue en toute sécurité, sur des machines performantes, avec une profondeur de 8 mm et non de 5 mm, comparée aux autres produits du marché. Cette gamme est parfaitement adaptée aux pièces de voilure, de structure et à certains composants de circuits hydrauliques », précise le spécialiste des outils de précision. Pour toutes les opérations de finition aluminium alliant haute précision et états de surface de haute qualité, Horn propose la gamme de fraises toriques DS RA. Grâce à son acuité d’arête et à un revêtement spécifique, l’aspect cosmétique des pièces est du plus haut niveau. Enfin, pour gagner encore davantage en productivité, la gamme DS diamant bénéficie de tous les acquis de la gamme DS
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Microfraises hémisphériques, toriques ou à arête vive, de Horn.
RA et d’une durée de vie plus importante. « L’industrie aéronautique, secteur de très haute technologie en permanente évolution, nécessite des partenaires à la fois réactifs, compétents et expérimentés. Au-delà de notre gamme d’outils de haute qualité, nous mettons notre expérience et notre savoir-faire au service de nos clients, notamment pour leur permettre de gagner en productivité, affirme Didier Ortega, directeur commercial de Horn France, à Lieusaint (Seineet-Marne). Nous venons, par exemple, d’aider un de nos clients à réduire les temps de production d’une pièce complexe, destinée à un moteur récent sur le marché aéronautique, et en pleine augmentation de production. En optimisant les processus d’usinage au niveau FAO et avec l’utilisation de la gamme d’outils Horn DS alu, les opérations d’usinage sont passées de trois heures à seulement trente-cinq minutes. » Le système DS pour l’usinage des aciers non trempés s’est considérablement étoffé. La nouvelle gamme de fraises propose une
géométrie optimisée ainsi qu’une finition extrêmement précise, résultant de la combinaison d’un nouveau revêtement nommé TS3K et de la nuance carbure. Toute la gamme répond aux besoins des clients aéronautiques pour les produits orientés connectique fibre et électrique, tels les faisceaux et raccords.
Nouveauté : le système microfraise DS Les microfraises hémisphériques, toriques ou à arête vive sont disponibles avec des diamètres de 0,1 à 3 mm et des longueurs utiles de 3 à 7 fois le diamètre. Les fraises hémisphériques et fraises rayonnées ou à arête vive sont proposées avec des diamètres de 4 à 20 mm et avec des longueurs utiles de 3 à 7 fois le diamètre. Quant aux fraises d’ébauche revêtues avec des profils ripper dites « fraises ravageuses » et aux fraises à haute avance avec des équilibrages de précision et arrosage interne, elles sont proposées pour les diamètres de 6 à 20 mm. Enfin,
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les fraises à une dent sont également appropriées au perçage et disponibles dans les diamètres 0,3 à 12 mm. Au-delà des fraises hémisphériques et toriques, la gamme comprend des microfraises à quatre lèvres, à arête de coupe tranchante et à rayon angulaire. Ces exécutions sont optimisées pour le fraisage de finition et par copiage. Et sont disponibles avec un angle de coupe tranchant de 0,2 mm à 3 mm de diamètre. Tous les outils sont proposés avec une profondeur d’usinage de 3, 5 et 7 fois le diamètre nominal. Bien entendu, d’autres gammes développées par Horn sont utilisées par les constructeurs et équipementiers aéronautiques, telle la gamme fraisage titane pour les usinages de pièces liées aux trains d’atterrissage, réacteurs ou autres pièces moteur du même matériau, ou encore les gammes orientées matériaux base nickel (inconels, etc.) pour les pièces moteur, par exemple.
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Le carburier développe sa gamme de plaquettes ISO
Komet poursuit le développement de sa branche de produits dédiée à l’industrie aéronautique avec le lancement d’une gamme complète de plaquettes ISO haute performance.
a demande d’outils diamant n’a jamais été aussi élevée qu’actuellement. Komet group réalise une extension significative de sa gamme de plaquettes ISO PCD, pour rester au plus près de la croissance annoncée de ce marché. A l’automne, la gamme de plaquettes ISO sera étendue à plus de 900 références. En complément des produits PCD, des plaquettes disposant d’inserts en diamant CVD couche épaisse seront également disponibles. Tous les produits profitent des dernières technologies de fabrication, telles que la découpe au laser ou le brasage sous vide, qui
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garantissent des arêtes de coupe de très haute qualité et de formes géométriques optimales permettant des performances et des durées de vie accrues.
Lors de l’EMO 2015, Komet présentait une gamme complète de plaquettes ISO PCD et CVD-D, disponibles dans une gamme variété de géométries. La gamme proposera alors plus de 900 plaquettes, grâce aux différentes versions, avec insert partiel ou fullface, wiper, brise-copeaux 3D d’ébauche ou de finition, etc. La grande nouveauté de la gamme concerne les versions équipées du très innovateur diamant couche épaisse CVD-D qui, contrairement au PCD, ne contient pas de phase liante et est caractérisé par l’extrême dureté atteinte. Des résultats de très haut rang peuvent être atteints dans l’usinage des matières fortement abrasives, telles que les composites à fibres de carbone ou de verre ou le graphite. L’utilisation dans l’usinage des aluminiums permet d’atteindre des durées de
vie plusieurs fois plus élevées par rapport au PCD. La précision dimensionnelle profite également de la découpe laser. Cela est le plus évident au niveau de la transition entre l’arête et le rayon et au niveau du rayon lui-même. Sur les plaquettes rectifiées, il y a souvent une légère discontinuité au niveau de cette transition et les rayons sont difficilement réalisables de façon parfaite. Un autre avantage de la technologie laser est la possibilité de réaliser des formes 3D complexes. La rectification est limitée par la forme même de la meule qui ne permet de réaliser que des contours
En utilisant la technologie laser, Komet a augmenté la performance de ses inserts ISO PCD et a élargi sa gamme désormais composée de 900 plaquettes grâce aux différentes versions.
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simples et ouverts, comme des brise-copeaux sur les plaquettes PCD. Le laser permet de réaliser des formes fermées comme des calottes qui peuvent être gravées, permettant un meilleur contrôle du copeau. Les nouvelles plaquettes ne sont pas seulement impressionnantes grâce à la technologie laser, mais également par le fait que Komet a amélioré toutes les étapes de la fabrication : au lieu de braser les inserts PCD sur la base en carbure par induction, cette opération est maintenant réalisée sous vide, avec une brasure plus résistante, améliorant encore les durées de vie. Cela crée des produits de très haut de gamme.
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THYEZ
Expertise Vision accélère son développement Elle est la première entreprise à bénéficier du partenariat entre le pôle Mont-Blanc Industries et Savoie Mont-Blanc Angels. a société Expertise Vision réalise une levée de fonds de 500 000 euros. Ce financement se fait en partie dans le cadre de la nouvelle convention signée entre le pôle de compétitivité Mont-Blanc Industries et l’association Savoie Mont-Blanc Angels. Expertise Vision sera la première entreprise à bénéficier de ce partenariat.
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Les acteurs. Expertise Vision est une société spécialisée dans le contrôle et la mesure par vision industrielle. Dès sa création en 2009, l’entreprise située à Thyez adhère au pôle de compétitivité Mont-Blanc Industries et s’engage dans le label d’excellence. MontBlanc Industries (MBI) est un pôle de compétitivité pour les PME qui agit au cœur de l’écosystème dynamique de la vallée de l’Arve en fédérant les compétences du territoire pour accompagner et accélérer la croissance des entreprises. Le pôle aide ses adhérents, notamment en ce qui concerne l’investissement, l’innovation et la recherche. Savoie Mont-Blanc Angels (SAMBA) est une association d’investisseurs de proximité basée au Bourget-du-Lac, qui a pour objectif de favoriser le développement d’entreprises innovantes et la création d’emploi en apportant un soutien financier direct. Le projet. Expertise Vision a lancé fin 2014 une machine de tri très innovante pour laquelle elle a développé un système de dévracage inédit. Ce système a fait l’ob-
Expertise Vision est une société spécialisée dans le contrôle et la mesure par vision industrielle.
jet du dépôt de 2 brevets en 2014 et 2015. Baptisé PVR, ce système représente une vraie rupture technologique en termes d’ergonomie, de polyvalence et de rapidité dans les changements de séries. Fort de ses premiers succès avec ce produit, Expertise Vision a eu l’idée de proposer le concept en tant que solution indépendante d’alimentation et de dévracage de pièces micro-mécaniques pour un coût inférieur à celui des solutions plus classiques telles que les bols vibrants. Pour concrétiser ce nouveau projet, elle a besoin d’investissements importants pour assurer l’industrialisation de sa R&D, ainsi que le déploiement commercial
de cette offre. Parallèlement, MBI et SAMBA signent en février 2016 une convention de partenariat. MBI et SAMBA ont une complémentarité flagrante non seulement en termes d’ancrage local (les deux Savoies), mais également sur le niveau des financements proposés. En effet, MBI propose de lever des fonds dans des fourchettes allant de 0,5 à 3 millions d’euros, là où SAMBA soutient des projets qui nécessitent généralement un capital moindre. Mais la cohérence vient surtout de la complémentarité des compétences. Ainsi, MBI apporte son expertise technologique pour juger de la qualité des projets pré-
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sentés et chaque entité apporte un regard pertinent sur les acteurs qui composent son territoire. La concrétisation. C’est ainsi que SAMBA, à travers ses membres, a confirmé son intention d’investir 100 000 euros sur une levée de fonds globale de 500 000 euros. Expertise Vision, qui a déjà obtenu le label Mont-Blanc Excellence Industrie en 2013 et en 2015, devient donc la première entreprise à bénéficier du rapprochement des deux structures. Cette levée de fonds va permettre d’accélérer le développement d’Expertise Vision qui prévoie de multiplier son chiffre d’affaires par dix d’ici à cinq ans.
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MONT-SAXONNEX
Du décolletage à l’embouchure de trompette Dimitri, Benjamin et Frédéric Donat-Magnin sont tous trois décolleteurs. Mais aussi musiciens. Le trio vient ainsi de se lancer dans la création d’une nouvelle gamme d’embouchures de trompettes. Dont des artistes internationaux ont déjà adopté leur pièce. Une production made in Mont-Saxonnex. e leur parlez surtout pas de chiffres sur leur production. Ils ne lâcheront pas un mot sur le sujet. Discrets. C’est ce qui pourrait qualifier ces trois frères. Pourtant avec le succès qui est en train de se créer autour de leur produit, ils ne pourront certainement pas encore le rester très longtemps. Dans leur bâtiment au Mont-Saxonnex, c’est une ambiance familiale qui règne (voir encadré). Et c’est, inévitablement, ensemble que Dimitri, Benjamin et Frédéric Donat-Magnin portent ce projet depuis plus d’un an.
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« On vend du rêve » Trompette et jazzman pour l’aîné, trompette pour le deuxième et trombone classique pour le dernier de la fratrie. Les trois frères allient travail et passion. Le trio, dont l’entreprise est spécialisée dans le décolletage et l’usinage en commandes numériques, s’est ainsi lancé l’an dernier dans la production d’embouchures d’instrument à vent et notamment de trompettes. Une nouvelle gamme face au mastodonte Bach. Rien que cela. « On vend du rêve », pro-
Les trois frères originaires du Mont-Saxonnex, Benjamin, Frédéric et Dimitri Donat-Magnin, se sont lancés dans une aventure qui trouve déjà son succès.
met avec grand sourire Frédéric. « Aucune forme déjà existante n’a été copiée », rajoute-t-il. Des pièces que les frères confectionnent dans leur atelier dumont. Et qui se vendent ensuite en Haute-Savoie. Mais aussi à l’étranger.
De par leur présence dans le milieu musical, leur carnet d’adresses se remplit très rapidement. Erik Truffaz, Ambroise Akinmusire, Nicolas Pardo mais également Ibrahim Maaloouf leur ont apporté de précieux conseils. En concert à Sallanches en janvier
dernier, ce dernier a joué avec une de leurs embouchures. Le trompettiste franco-libanais n’a depuis plus quitté le modèle. Une belle reconnaissance pour les frères Donat-Magnin qui n’en demeurent pas moins toujours très discrets. GUILLAUME RAYMOND
Ibrahim Maalouf conquis
UNE AFFAIRE DE FAMILLE DEPUIS 80 ANS
Des magasins de musique, dont l’adresse se trouve à Genève, New-York ou encore au Japon, commercialisent leurs embouchures. Les trois frangins, modestes, se montrent heureux de ce succès. Mais ils n’oublient pas pour autant l’essentiel : améliorer sans cesse le concept et répondre au mieux aux attentes des artistes.
L’histoire de la société Donat-Magnin débute en 1936. René, le grandpère des actuels dirigeants, décide d’installer son entreprise au MontSaxonnex où il fabrique des écrous et des rondelles. Vingt ans plus tard, en 1956, son fils Daniel rejoint Donat-Magnin Décolletage tout en poursuivant sa formation à l’école d’horlogerie de Cluses. En 1967, ce dernier porte le projet de construction du bâtiment actuel avant d’être agrandi à deux reprises. Officiellement cogérants depuis quelques semaines, les trois frères sont toujours entourés de leur père ainsi que de Loulou. Quatre-vingts ans après sa création, l’entreprise familiale n’a eu de cesse d’évoluer en se lançant notamment dans la réalisation de nouveaux concepts.
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MARNAZ
Zimmerli machine tools ouvre son premier centre technique Le distributeur suisse des machines de lavage Pero dispose désormais d’un espace de 200 m2 pour abriter des modèles de la série V et R, ainsi que des pièces détachées. résente depuis une trentaine d’année, le spécialiste suisse de la commercialisation et des services dans la machine-outil Zimmerli machine tools n’avait toujours pas d’enseigne dans la vallée de l’Arve. Après avoir installé la première machine Pero dans les locaux de LC Maître à Saint-Pierre-en-Faucigny, un stock minimal était organisé chez les techniciens de Zimmerli machine tools, puis un local important a été installé à Usiplus, à Vougy, l’entreprise familiale de Cortaillod, dans le canton de Neuchâtel, a ouvert jeudi 12 mai son premier centre technique à Marnaz, dans la nouvelle zone économique Ecotec. Ce nouvel espace de près de 200 m 2, où travaille en permanence le technicien de maintenance Marc Mathieu, bientôt épaulé d’une seconde personne, se destine à accueillir les nouveautés des marques Pero, célèbres machines de lavage créées en 1953 par l’Allemand Peter Erbel, et MKR Metzger, constructeur de systèmes de filtrations des huiles de coupe. « Nos clients ont aussi la possibilité de venir réaliser des tests de processus de nos produits » , indique Marc-Alain Zimmerli, CEO. Installée dès l’ouverture de l’enseigne Zimmerli machine tools à Marnaz, la machine de lavage Pero V0, à disposition des décolleteurs de la vallée pour me-
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Marc Mathieu, technicien de maintenance, Dieter Amstutz, chef des ventes chez Zimmerli machine tools et Marc-Alain Zimmerli, CEO, à Marnaz, le 12 mai (de gauche à droite).
ner de premiers essais de pièce, sera bientôt rejointe par le modèle R1. Disposant d’un stock de pièces de rechange, les industriels de la vallée de l’Arve accèdent ainsi « à un service de proximité privilégié », comme le souligne la famille Zimmerli. Succédant aux séries V, les machines de lavage Pero R0 à R5 affichent des temps de cycles, particulièrement rapides, jusqu’ à 50%
que certains modèles concurrents, assure M. Zimmerli. « Elles lavent vite et propre, grâce à son système de dégraissage performant dû à la production de vapeur, et avec des bains qui sont complètement régénérés plusieurs fois par heures. C’est en quelque sorte une super distilleuse », glisse-til. Côté maintenance, les machines Pero se nettoient automatiquement, et évacuent systémati-
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quement les huiles d’usinage dans un fût. Un mode de télémaintenance permet au fabricant d’intervenir sur le software. Enfin, il n’est pas rare qu’une charge de solvant tienne jusqu’à une année. « Pero est l’inventeur de la chambre centralisée et détenteur du système PUS », rappelle Conrad Zimmerli, qui représente la marque depuis 1972. JÉRÔME MEYRAND
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DOSSIER
La flexibilité au cœur de l’innovation technologique Apporter de la valeur ajoutée dans la production. Un enjeu auquel chaque constructeur de machines-outils se frotte. utomatisations intégrées, polyvalence augmentée, nouvelles solutions logicielles visant à simplifier la réalisation d’usinage complexe : petit tour d’horizon des dernières nouveautés dans le secteur de la machine-outil.
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NODIER EMAG. Le centre de tournage vertical VLC 800 est un système de production pour pièces à usiner pouvant atteindre 800 mm, qui, grâce aux technologies d’automatisation intégrées, offre de nombreux avantages dans une seule et même machine. C’est une machine qui peut être configurée pour une grande variété d’applications. Pour des procédés d’usinage rapide, la broche principale stable assure une puissance absorbée pouvant atteindre 74 kW et un couple pouvant atteindre 4 400 Nm à des vitesses jusqu’à 500 tr/mn. La base de la machine en béton minéral Mineralit assure un amortissement optimal. Le VLC 800 reste fidèle au système de ramassage type Emag, composé du stockage de pièces intégré et de la broche de ramassage. Les pièces brutes sont placées manuellement ou par des composants d’automatisation supplémentaires sur le convoyeur intégré, qui assure le déplacement des pièces dans et hors de la machine. La broche prend la pièce sur le convoyeur et l’amène ensuite aux postes d’usinage dans la zone de travail. Le
Centre de tournage vertical VLC 800. La broche de travail avec la pièce se déplace sur les axes principaux X et Z, et facultativement sur l’axe Y. Les porte-outils peuvent être utilisés en mode pendulaire en série ou en parallèle. Pour cela, il existe une autre option d’axe X.
trajet court du convoyeur à l’usinage et le retour minimisent le temps copeau-à-copeau et assure une utilisation optimale. Avec le VLC 800, Nodier Emag propose un centre de tournage vertical pour les grandes pièces, qui, grâce à sa grande flexibilité en termes d’équipements, est adapté à une grande variété d’applications. Les grandes pièces
peuvent être entièrement usinées sur le VLC 800 en un seul serrage. L’intégration de différentes méthodes et technologies permet de réduire de façon significative les chaînes de processus et ainsi d’optimiser les processus de production. Ainsi, le VLC 800 fait partie des systèmes de fabrication les plus flexibles et les plus productifs du marché pour les
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grandes pièces et offre aux planificateurs de commande une grande diversité de possibilités d’utilisation. DMG MORI. Le groupe présente sur les centres d’usinage Turn & MIll en 5 axes à 31 cycles technologiques, des solutions logicielles visant à simplifier la réalisation d’usinage complexe. Grâce à la paramétrisation de me-
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nus contextuels, la programmation d’usinages complexes pourra s’effectuer jusqu’à 60 % plus rapidement, et ce directement sur la machine. De grandes connaissances en programmation ne sont pas nécessaires pour les masques de saisie prédéfinis, d’apprentissage facile, et les programmations DIN complexes deviennent même superflues. Les cycles technologiques DMG Mori représentent ainsi la voie optimale vers une production intelligente et la programmation au niveau atelier (Shop Floor) spécifique à l’application. HAAS. Dans le monde, il existe peu de centres de formation technique Haas (CFTH) aussi bien construits et équipés et disposant de personnel aussi compétent que celui du collège technique de La Joliverie à Nantes. Tous les CFTH ont été créés selon les normes strictes énumérées dans le programme Haas, mais même ainsi, la plupart sont de modestes additions à une école ou un collège, peut-être possédant une ou deux machines Haas et éventuellement une salle informatique, pour quelques fauteuils Cadcam. À La Joliverie, il y a dix machines Haas, fournies par le Haas Factory Outlet (HFO) Realmeca, y compris un centre d’usinage horizontal EC400 et un centre de tournage ST-30Y avec axe Y et outils motorisés. Il y a aussi deux robots Fanuc, plusieurs machines de mesure de coordonnées, quelques pré-régleurs d’outils et deux multipostes, des salles IT climatisées dédiées respectivement au Cadcam et à l’IAO. Une belle sélection de projets d’étudiants est également exposée : go-karts, voiliers et autres moyens de transport sur roues, y compris la voiture hyperkilométrique de renommée mondiale. « Nous menons deux programmes d’enseignement : un baccalauréat professionnel de technicien d’usinage, et un BTS, à savoir une qualification post-baccalauréat dans l’industrialisation de produits mécaniques. Il est donc crucial pour nos étudiants de travailler avec la CNC, explique Thierry Journaud, directeur assistant du département de formation professionnelle et technique de
Le centre de formation technique Haas (CFTH) du collège technique de La Joliverie, à Nantes (Loire-Atlantique).
l’école. Nous avons des machines Haas depuis environ dix ans maintenant. Nous avons choisi Haas car les machines sont conviviales et largement utilisées dans le secteur industriel de la région de Nantes. Cela signifie qu’après avoir étudié ici, les étudiants trouvent de l’emploi dans des entreprises de la région, notamment des sociétés de grands groupes comme Airbus, ou des sous-traitants travaillant pour Airbus, ainsi que dans de petites entreprises locales. » JUNKER. La machine Junker lean selection speed permet la réalisation de plusieurs opérations de rectification sur ébauches d’outils, en un seul serrage. Sur la poupée porte-meule pivotante (axe B) peuvent être montées une ou deux broches porte-meule à
haute performance qui travaillent selon la méthode de rectification Quickpoint. Un système de chargement intégré assure des temps de chargement courts. ZEMA. Numerika GH 1000 est une rectifieuse cylindrique, avec un axe X et un axe Z hydrostatiques, et avec une broche portemeule à guidage hydrostatique. Elle convient également pour une vaste gamme de pièces dans le secteur automobile, parmi lesquelles les arbres de transmission, de rotor ou à cames. L’élément de commande de la GH 1000 est par ailleurs très facile à manipuler. STAR. SR-38-B est le dernier le dernier né de la famille Star. Il s’agit d’un tour à poupée mobile
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CNC de 38 mm, avec axe C standard sur broche principale et broche de reprise. Il est doté d’un axe additionnel X3 pour les usinages simultanés, d’un axe B numérique attribuable à la broche principale ou à la contre-broche, et d’un poste de reprise complètement indépendant à 8 postes. TSUGAMI. Le constructeur japonais lance la série M0, une nouvelle gamme de machines à poupée fixe en passage 51 mm (M06) et 65 mm (M08). Grâce aux différentes variantes proposées, le fabricant est capable de répondre à toutes les attentes d’une machine monotourelle. Autre nouveau : le HS20M-5AX, à la fois un centre d’usinage vertical et un tour de décolletage en passage 20 mm.
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MACHINES-OUTILS
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MORI-SAY
Simplifier les usinages complexes Comment le multibroche Mori-Say TMZ a réussi à dépasser les limites des machines à cames. e multibroche Mori-Say TMZ à contrôle numérique a été conçu avec l’objectif de dépasser les limites des machines à cames et de permettre l’usinage d’un plus grand nombre de formes possibles, en faisant tomber ces contraintes cinématiques, qui, jusqu’à aujourd’hui, ont limité le champ d’application de ce type de machines. La structure de la machine est basée pour garantir puissance, stabilité et précision. L’utilisation de vrais axes Y avec des courses amples permet de réaliser des géométries jusqu’à aujourd’hui impensables. Le contrôle numérique Siemens soutenu par le système de programmation TMis, garantit une flexibilité maximale et en même temps une grande simplicité d’utilisation pour l’opérateur. Pour pouvoir être compétitifs sur les marchés de l’automobile, l’aéronautique et du biomédical, « il est primordial de faire évoluer en même temps la machine et notre façon de concevoir la programmation et la production sur multibroche » , souligne la société Tajmac France, à Vougy.
L
Attachements VDI La machine disposera d’ici peu des attachements VDI 20 (positions XYZ), VDI 30 (positions XZ et frontales) et préréglable hors machine. Une seule clé BTR de 6 mm est suffisante pour le changement de tous les porte-outils de la machine. Pour les clients qui désirent une gestion des outils avancée, sera intégré le système Balluff pour le préréglage et l’usure ou-
Les broches seront équipées de codeurs coaxiaux qui fonctionnent en harmonie avec le nouveau système de précharge transmission.
tils. Les broches seront équipées de codeurs coaxiaux qui fonctionnent en harmonie avec le nouveau système de précharge transmission et garantiront à l’axe C un positionnement équivalent à celui des électrobroches. Tous les entraînements bénéficieront d’un important travail de re paramétrage et d’optimisation pour garantir la performance optimale de fraisage. Le client pourra disposer d’une cinématique à 4 axes interpolés avec prestations compétitives. La programmation des pièces compliquées sera gérée entièrement par le CAD-CAM Esprit, spécialement développé pour
permettre la gestion complète du multibroche avec la simulation des usinages, le contrôle des collisions et la gestion des croisements de coulisses. « La pièce présentée au dernier Simodec était notre premier pas dans ces secteurs et représente le point de départ de notre évolution. Le choix est de présenter une pièce finie sur le tournage et ébauche sur la partie fraisage », précise Tajmac France. Et qui ajoute : « Nous sommes partis sur l’usinage effectué sur 3 axes (XYZ) avec broche positionnée, en sculptant les ailettes avec une fraise boule afin de garantir l’uniformité maximale de surépaisseur de 0,5 mm pour la phase de finition en respectant une tolérance de 0,03 mm. »
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OUTILS COUPANTS
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APPLITEC
La rigidité du serrage à deux vis au prix du serrage à une vis Pro-Line est la nouvelle gamme d’outils de décolletage série 600 by Applitec. ro-Line est le fruit d’un développement breveté par Applitec, conçu pour l’utilisateur qui a besoin d’un outil rigide et performant au meilleur prix. Basé sur le concept Applitec Top-Line, avec son système de serrage deux vis à denture décalée 100 % rigide et inégalé depuis plus de 15 ans, la nouvelle gamme de porte-outils et plaquettes ProLine possède les avantages du serrage à deux vis avec denture, et la plaquette est autocentrée par une nervure centrale.
P
Le concept Pro-Line garantit positionnement, précision et haute productivité par sa rigidité et sa qualité. La solution pour les utilisateurs ayant l’aspect économique comme critère principal. Applitec présente également un nouveau porte-outil Cut-Line HF Series. Les nouveaux porteoutils HF/HF-Jet Series viennent renforcer la gamme Cut-Line déjà bien connue avec ses porte-outils H/HX et HZ Series. Ce nouveau porte-outil de tronçonnage a été pensé pour les metteurs en train et les opérateurs avec une accessibilité aisée une fois monté sur la machine. Les principaux avantages : ser-
Serrage à deux vis avec denture, autocentré par une nervure centrale.
rage à l’avant sans démonter le porte-outil, utilisation aisée avec ouverture de la bride par ressort, faible encombrement de la bride de serrage, haute précision et forte rigidité. Autre nouveauté, une géométrie ZU8o sur le brise-copeaux. Cette nouvelle plaquette de tronçonnage 761ZU8-2.0-8o-R10 avec
un revêtement TIALN a été développée sur le concept de la technologie des brise-copeaux TopLine ZX, ZXB et ZXT. Enfin, désormais un support de base Modu-Line ML12 est disponible pour les décolleteuses CNC Métafil D10 / D13. Il présente de multiples avantages. Il s’agit d’un système de fixation robuste et ri-
gide, modulaire avec montage de plusieurs supports de base ML12 -3T sur la machine, un gain de 50 % d’outils par support de base ML12-3T, une rigidité et stabilité augmentée avec carré porte-outils supérieur (12x12), et la possibilité de préréglage et de réglage de la longueur des outils, pour un changement d’outil simple et rapide.
Applitec, d’abord une entreprise familiale
Applitec Moutier SA a été fondée en 1987 par Marcel Schaller, à Moutier, en Suisse. En début d’année 1988, son fils Vincent Schaller le rejoint et tous les deux, ils commencent à produire des outils spéciaux et une nouvelle gamme d’outils de tournage de plaquettes en métal dur. Il s’agira de leur premier développement propre.
Le succès d’Applitec fut immédiat et un nouvel atelier de 600 m2 fut construit en 1989. Applitec emploie douze personnes à la fin de l’année 1989. En 1995, 900 m 2 supplémentaires sont construits à côté du premier bâtiment. L’entreprise s’agrandit, elle emploie aujourd’hui 25 personnes. En 1998, Vincent
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Schaller succède à son père et devient président directeur-général de la société. En 2001, un atelier séparé pour le domaine mécanique est construit. En 2007, le département mécanique déménage pour un bâtiment plus grand. Une nouvelle usine pour machines CNC (production de microfraises et plaquettes principalement) est fondée en 2005.
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OUTILS COUPANTS
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ENVIRONNEMENT
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DECAYEUX STI
750 heures machines gagnées sur une série de pièces Fort de 520 salariés en 2015 contre 240 en 2000, le groupe Decayeux STI (5 sites de production dont trois en France) démontre sa faculté d’innovation et d’adaptation. Dans le cas de la fabrication de pièces en aluminium matricées et usinées pour un constructeur de véhicules lourds, c’est un véritable défi qu’elle a relevé. Saucourt, dans l’atelier sous-traitance rempli de centres d’usinage, deux unités ont été engagées sur une première série de 225 000 pièces. Rapidement, il s’est avéré que l’atelier ne pouvait satisfaire les objectifs économiques attendus lors du chiffrage de la pièce. L’investissement d’une machine spéciale devait être envisagé, une dépense importante. Il faut donc au préalable explorer de nouvelles voies d’optimisation de process. Expert usinage et industrialisation, Sébastien Gelé est chargé d’améliorer les temps d’usinage, notamment les opérations de perçage et taraudage. Les difficultés rencontrées, notamment la casse répétée d’outils, ont constitué le point de réflexion entre Hubert Smagghe, conseiller Blaser Swisslube, et Sébastien Gelé. Les objectifs de fiabilité, productivité, rentabilité et qualité d’usinage sont impératifs dans ce contexte de grandes séries répétitives. Fort d’une expérience personnelle, Hubert Smagghe dispose aussi d’une importante base documentaire et de bilans d’essais
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L’huile soluble Blaser Swisslube a permis un gain de 84 500 euros sur une série de 225 000 pièces en aluminium matricé.
réalisés chez de nombreux utilisateurs de produits Blaser. Il a su guider son client sur une solution de lubrification soluble base végétale parfaitement adaptée. Les phénomènes d’arrachement de matière et d’échauffement sur l’arête de coupe qui provoquent les bris d’outils ont orienté le diagnostic proposé par Blaser Swisslube : il faut veiller à conserver un film d’huile constant sur l’arête de coupe ce que permet l’ester végétal, et sa « molécule polaire ». Par nature, le lubrifiant impacte sur 95% des paramètres du coût de la pièce et s’impose comme un véritable outil liquide capable d’augmenter les conditions de coupe pour une meilleure productivité, rentabilité et qualité d’usinage. La préconisation de Vasco 5000 et les échanges qui ont suivi ont confirmé ce choix de lubrifiant réfrigérant. Ce fluide soluble à base d’ester végétal réunit les qualités de résistance du film d’huile au niveau de l’arête de
l’outil et de polarité qui élimine la cause du collage des copeaux. Sur machine, le changement de lubrifiant a démontré un changement radical des comportements outils et matières dans le process. Immédiatement, la qualité d’usinage, le rendu de surface, la longévité des outils se sont améliorés.
Longévité des tarauds Il restait à progresser sur les objectifs de productivité et de rentabilité globale. D’évidence, les conditions de coupe autorisaient l’augmentation des avances et vitesses d’usinage. Une nouvelle étape d’essais par paliers pouvait commencer dans l’objectif de réduire les temps de production unitaire. Sébastien Gelé a suivi au plus près l’évolution des paramètres outils et vitesses de coupe. Concernant l’opération délicate de taraudage, les vitesses ont progressé de 1 300 à 1 700 tr/mn, soit un gain de 30%. A cette vitesse, la
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longévité des tarauds est fiabilisée sur un lot de 50 000 pièces et le nombre d’outils divisé par 5. L’objectif de gains outils annoncé par Hubert Smagghe s’est confirmé à hauteur de 7 607 euros pour un lot de 225 000 pièces. En utilisant des centres d’usinage classiques, Sébastien Gelé a réussi à se rapprocher des temps de cycle estimés pour cette pièce. L’entreprise a économisé près de 750 heures machines, soit une baisse du coût machine valorisée à 77 000 euros. Ces bons résultats intéressent la direction qui programme son investissement dans les meilleures conditions de R.O.I. Le lubrifiant « vert » à base d’ester végétal a séduit : les opérateurs apprécient l’odeur et le confort de travail, les machines sont plus propres, les changements de filtres plus espacés. Les gains sur temps de cycles machines et la longévité des outils donnent lieu à un réétalonnage des référentiels de productivité dans l’atelier.
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INFORMATIQUE
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MASTERCAM
L’éditeur fête les 5 ans de sa filiale à Porrentruy
L’équipe de CNC Software Europe à Porrentruy, en Suisse.
Le fondateur du logiciel pour tours de décolletage SylvieXpert célèbre les cinq années passées sous pavillon américain. inq bougies sur le gâteau. C’est en effet en avril 2011 que Mastercam, le numéro un mondial de la FAO, a fondé sa filiale CNC Software Europe SA à Porrentruy, en Suisse, dans le but de posséder son centre de compétences et de développement en décolletage. Une année auparavant, la société CNC Software a repris le logiciel SylvieXpert, conçu à la base par la start-up Jurasoft, à Porrentruy, en 2003. Ce logiciel, révolutionnaire à l’époque, permet à l’opérateur de programmer toutes ses décolleteuses devant son ordinateur, tout en 3D, comme s’il se trouve devant sa machine.
C
En 2010, le président de la so-
ciété CNC Software, Mark Summers déclarait : « Cette application complète la vaste gamme de solutions Mastercam CAO-FAO que nous proposons. Notre objectif est de continuer à développer, commercialiser et assurer son support. » Dès lors, le logiciel a été rebaptisé Mastercam Swiss. CNC Software est l’éditeur de Mastercam, leader mondial des logiciels de FAO pour le fraisage de 2 à 5 axes, le tournage et l’électroérosion à fil, la conception 2D-3D surfacique et volumique, artistique et gravure. Mastercam Swiss ajoute à sa gamme une solution dédiée au décolletage. C’est une société privée et familiale, fondée en 1983 ayant son siège à Tolland (Connecticut) aux Etats-Unis. Elle est composée de 160 collaborateurs mais ne possède pas de département de vente directe. Elle laisse cette mission à 868 revendeurs et partenaires qui assurent un service de proximité avec l’utilisateur. Plus de 215 000
licences ont été vendues dans 75 pays et en quinze langues. Mastercam Swiss est commercialisée en Suisse par Jinfo, société bruntrutaine bien connue et créée en 1982. Mastercam Swiss a été développé pour piloter les décolleteuses, qui sont des machines-outils à commandes numériques très particulières avec de nombreux usinages en parallèle. Ces machines possèdent souvent plus de dix axes et permettent des opérations d’usinages spécifiques avec des outils spéciaux. Aujourd’hui, les décolleteuses de nouvelles générations per-
mettent l’usinage de pièces avec des géométries de plus en plus complexes et des opérations d’usinages en 3, 4 ou 5 axes simultanés. Dans ces cas, la programmation manuelle n’est plus possible et l’utilisation d’un logiciel comme Mastercam Swiss devient indispensable pour le décolleteur. Un gain de productivité est également assuré en ayant la possibilité de transférer rapidement la programmation d’une pièce d’une machine à l’autre, qu’elle soit pilotée en code ISO, TB-Deco, Tisis ou dans un autre langage, tout en tenant compte de la cinématique et des outils de la machine.
TORNOS CHOISIT MASTERCAM SWISS Mastercam Swiss for Tornos est une version particulière développée pour les nouvelles décolleteuses Tornos. Le constructeur suisse de machines-outils a choisi le produit Mastercam pour offrir des fonctionnalités avancées de génération de code ISO aux utilisateurs du logiciel Tisis proposé avec leurs nouvelles machines. Cette version de Mastercam, adaptée aux besoins spécifiques de la gamme de machines Tornos, offrira une interface bidirectionnelle spécialement conçue pour Tisis.
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ENTREPRISES ET ANNONCEURS CITES
AD SOFTWARE ...................................................................... 10 AIR MONT-BLANC ................................................................. 19 ALPES USINAGE .................................................................... 19 AMPHENOL-SOCAPEX ............................................................ 8 APPLITEC ........................................................................... 4-28 ARCOM INDUSTRIE ............................................................... 19 BAUD INDUSTRIES ................................................................ 19 BLASER SWISSLUBE ..................................................... UNE-22 BUCCI INDUSTRIES ................................................................ 17 CNC SOFTWARE EUROPE ...................................................... 32 CREDIT AGRICOLE DES SAVOIE ............................................... 9 DELTA MACHINES ................................................................... 7 DMG-MORI ............................................................................ 25 DONAT-MAGNIN .................................................................. 23 ESVE .............................. QUATRIEME DE COUVERTURE EUROMAC ............................................................................. 31 EXPERTISE VISION ................................................................. 22 FIGEAC AERO ........................................................................ 18 GRANA TRIBOFINITION ........................................................ 19 HAAS ............................................................................... 13-28 HORN .................................................................................... 20 HUDRY .................................................................................... 4 ISCAR ................................ DEUXIEME DE COUVERTURE JOUSSEAU ............................................................................. 14 JUNKER ................................................................................. 26 KOMET ............................................................................ 17-21 KORLOY ................................................................................ 27 LATHUILE-HUDRY ................................................................. 19 LC MAITRE ............................................................................ 24 MASTERCAM ......................................................................... 32 MECAPREC ............................................................................ 16
MGB ...................................................................................... 19 MICRONORA .................... TROISIEME DE COUVERTURE MITSUBISHI MATERIALS .................................................. 16-18 MKR METZGER ...................................................................... 24 MONT-BLANC INDUSTRIES ................................................... 22 MOPI ..................................................................................... 19 MORI-SAY .............................................................................. 27 MULLER HYDRAULIK ............................................................ 31 NODIER EMAG ...................................................................... 25 NTN-SNR .......................................................................... 11-12 OBSERVATOIRE STRATEGIQUE DE LA SOUS-TRAITANCE ......... 6 OPEN MIND .......................................................................... 14 OUTIMAT .............................................................................. 19 PERO ..................................................................................... 24 PETER ERBEL ......................................................................... 24 PEZET .................................................................................... 19 RETRO TRACK AND AIR ........................................................ 13 SAVOIE HELICOPTERES ......................................................... 10 SIS ......................................................................................... 19 STAR MACHINE TOOL ............................................................. 5 SU-MATIC .............................................................................. 29 SUPERMETAL ........................................................................ 19 TAJMAC FRANCE .................................................................. 29 THERMOCOMPACT ............................................................... 19 TORNOS ................................................................................ 32 TSUGAMI .............................................................................. 26 TUNGALOY ...................................................................... 15-21 USIPLUS ................................................................................ 26 ZEMA .................................................................................... 24 ZIMMERLI MACHINE TOOLS ................................................. 24 ZYLIA TECH .......................................................................... 19
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AU CALENDRIER
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MICRONORA, DU 27 AU 30 SEPTEMBRE, À BESANÇON (DOUBS)
« Une offre technologique innovante et polyvalente » sont de plus en plus miniaturisés, rares sont les domaines industriels qui peuvent se passer de microtechnologies. Les visiteurs venus des quatre coins du monde trouvent toujours chez nos exposants, dont le nombre s’accroît d’une édition à l’autre, des solutions polyvalentes. En effet, le salon fonctionne selon le principe de « vases communicants » : les solutions techniques dédiées à un domaine peuvent trouver une application ailleurs. Notre salon, lieu privilégié pour croiser les technologies, est donc un « agitateur d’idées » et une mine inépuisable d’innovations polyvalentes.
Entretien avec Michèle Blondeau, directeur général du salon Micronora, dédié aux microtechniques et à la précision. icronora, salon international des microtechniques et de la précision, se tiendra à Besançon du 27 au 30 septembre. Michèle Blondeau, directeur général du salon, met en exergue les points forts de ce rendez-vous incontournable pour trouver une solution aux casse-têtes de la miniaturisation et de la sophistication technologique qu’affrontent de nombreux domaines industriels.
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Vous préparez activement l’édition 2016 de Micronora. Comment se présente-t-elle ? Les exposants, y compris les nouveaux, s’inscrivent de plus en plus tôt, attirés par les succès et la forte notoriété de ce salon, le plus important dans son domaine en Europe. Sans doute savent-ils que Micronora est régulièrement complet sept mois avant son ouverture. Le rayonnement international du salon s’accroît également à chaque édition, avec un nombre d’exposants et de visiteurs étrangers toujours plus important. Pourquoi un tel engouement pour les microtechnologies ? Confrontées à des projets de plus en plus complexes, les grandes entreprises mais aussi les PME, sont friandes de ces technologies et en quête de solutions innovantes. Elles plébiscitent le concept du salon : Micronora est avant tout un salon d’innovations et d’avancées techniques remarquables dédiées aux différents marchés. Bien sûr, dès sa création le salon s’est inscrit comme un sa-
Quels seront les points forts de la prochaine édition ? L’innovation, sera toujours et encore en haut de l’affiche. Dans nos domaines d’activité, à forte coloration technologique, que ce soit au niveau de la conception, de la fabrication, jusqu’à la production, le transfert de technologie est le mécanisme principal « Micronora est avant tout un salon d’innovations et d’avancées techdans le développement de l’innoniques remarquables dédiées aux différents marchés. » vation. Dès sa création, Micronora Signe de son succès auprès des a accordé une place importante à lon de technologies de précision. Néanmoins, au fil des éditions et industriels, le salon a fait des la recherche et à son impact dans en fonction des évolutions tech- émules à l’étranger. Comment se le secteur de l’économie. C’est niques, le salon a renforcé sa spé- démarque Micronora ? pourquoi le Zoom 2016 sera dédié cificité dans les domaines de la au transfert de technologie et à Effectivement, certaines manihaute précision, mais aussi de la l’ingénierie de l’innovation. Les festations microtechniques ont vu miniaturisation et de l’intégration le jour. Il s’agit cependant d’expo- opportunités de collaborations de fonctions complexes pour des sitions dédiées à certains do- pour innover, se développer et gaproduits de plus en plus intelli- maines et dans lesquels l’offre gner des marchés seront aussi fagents. Signe des temps, il est de- technologique est donc très limi- vorisées grâce à l’organisation des venu aussi une référence dans les tée. Or, comme je viens de vous le 10èmes rencontres technolonanotechnologies. D’ailleurs, préciser, Micronora est au giques européennes, qui se déroutoutes les évolutions majeures, contraire, un des seuls salons ca- leront les 29 et 30 septembre dans aussi bien dans le domaine de la pable de couvrir une multitude de le cadre de Micronora. Un proconception que dans celui de la technologies concernant tous les gramme de conférences se dérouproduction, sont présentes à secteurs. De l’aéronautique à l’au- lera également en parallèle du sachaque édition. Un exemple : la tomobile en passant par le médi- lon. Enfin, le concours des Mifabrication additive, une solution cal, l’énergie, l’électronique, le crons et Nano d’Or, viendra réqui ouvre de nouvelles perspec- luxe, la joaillerie, l’horlogerie… compenser les innovations les dans un monde où les produits plus emblématiques. tives pour les industriels.
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