Decolletage & industrie N°248

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No 248 - Mars-Avril 2016 - 5 euros

Médical : les nouveaux défis du marché ...........................................5 à 24

Dossier Dispositifs médicaux : un secteur toujours en croissance .....................6 à 10 ●

Vers des matériaux encore plus techniques

.....................................................13

Les tendances du marché ........................14 et 15 Dans les coulisses d’une innovation technologique .......16 et 17 Vers des exigences plus élevées ..................................19 Echos de la vallée de l’Arve Décolletage : le baromètre est au beau fixe .............................26 

Retour sur le Simodec 27 Le partage des salariés, ça marche ...........................32


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Alain BODART

Inscription à la Commission Paritaire des publications et Agences de Presse n° 0217T82916 Dépôt légal 469 ISSN : 0751-6193 Rédacteur en chef :

Samuel Thomas Rédacteur :

Jérôme Meyrand Tél. 04 50 07 31 96 redaction@ledecolletage.com

Dossier médical 5 à 24

.................................................................... 15 Dans les coulisses d’une innovation : la prothèse articulaire du pouce ................................... 16 et 17 Des PMI s’unissent pour attirer de grands donneurs d’ordres ........................................................ 18 Interview de Stéphane Regnault, président du Snitem ..................................................... 19 La FAO Open Mind chez Jossi Orthopedics pour un usinage performant........................... 20 et 21 Un bras robotisé qui prolonge le main du chirurgien

Publicité :

Serge Malavasi 22, av. du Général-de-Gaulle 74200 Thonon-les-Bains Tél. 04 50 45 73 83 Le Décolletage

est un magazine bimestriel 56, impasse du Veudey F-74130 Bonneville Fax : 04 50 97 79 24

.................................................................... 22 Pourquoi Coulot Décolletage a choisi les machines Pero .............................................................. 24

Administration :

Le Messager 22, avenue du Général-de-Gaulle 74200 Thonon-les-Bains

Echos de la vallée de l’Arve

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Le numéro : 5 euros Abonnement annuel (6 numéros) : 25 euros Tarif étranger : 30 euros

Anthogyr signe un partenariat avec Straumann

Imprimerie :

Dispositifs médicaux : un secteur toujours en croissance .................................................... 6 En France, un marché évalué à 6 milliards d’euros

S.A. Presse Flamande Rue du Milieu - B.P. 139 59523 Hazebrouck Cedex Les manuscrits non insérés ne peuvent être rendus Imprimé en France

Zoom sur les marchés suisse, allemand, américain et japonais ............................................ 10 à 12 Vers des matériaux encore plus techniques ........ 13 Etat des lieux et tendances futures du marché

............................................................... 8 et 9

........................................................... 14 et 15

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Le baromètre de l’activité du décolletage est au beau fixe ................................................... 26 Notre page photos spécial Simodec ................... 27 Au Simodec Hestika aligne les nouveautés ........ 28 Imas lance un nouveau filtre pour l’épuration de l’air .......................................................... 29 Bucci Industries France met le cap sur l’industrie du futur ........................................................ 30 Somfy atteint le milliard d’euros ....................... 31 Alpege partage ses salariés avec les entreprises du territoire ................................................... 32

Environnement Qu‘est-ce que le Relamping ............................. 33


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DOSSIER

Un secteur confronté à une réglementation plus stricte

ecteur en forte croissance et dans lequel la France occupe le top 5, les dispositifs médicaux sont produits dans un cadre réglementaire de plus en plus strict. La perspective d’une refonte de la marque CE devrait avoir des conséquences importantes pour les fabricants comme leurs sous-traitants, s’inquiète Stéphane Regnault, président du Syndicat national de l’industrie des technologies médicales, qui craint l’apparition de nouvelles exigences.

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En Haute-Savoie, le pôle de compétitivité Mont-Blanc Industries a bien compris qu’il fallait désormais chasser en meute face à des donneurs d’ordres plus puissants, en leur proposant un gui-

chet unique grâce au regroupement d’entreprises, avec des savoir-faire complémentaires. Dans le berceau du décolletage, où un grand nombre d’entreprises maîtrise l’usinage de toutes petites pièces, Lapé Médical manufacture a réussi la prouesse technologique de produire une prothèse du pouce, copie miniature de celle de la hanche à double mobilité. Découvrez les coulisses de cette innovation. Enfin, de nouveaux matériaux font leur apparition, qu’ils soient biorésorbables ou nanotechniques, alors que l’on observe que les plastiques sont en train de remplacer les métaux pour certaines applications.

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ANALYSE

Dispositifs médicaux : un secteur toujours en croissance Cette branche des technologies médicales, qui pesait en 2008 plus de 167 milliards d’euros, n’a cessé de se développer depuis 2001. elon des données Eucomed, le marché des dispositifs médicaux (DM) représentait un peu plus de 167 milliards d’euros en 2008, soit deux fois plus qu’en 2001 c’est-à-dire une croissance de 6 % par an. Le marché des technologies et dispositifs médicaux avoisinerait les 220 milliards d’euros, (soit un tiers du marché pharmaceutique, dont 80 % se situant dans les Amériques et en Europe.

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Par ailleurs, dix pays se partagent 80 % du marché. En particulier, la France se place en quatrième position avec une part de marché d’environ 4 % (8 625 millions de dollars, c’est-à-dire environ 6 milliards d’euros) derrière les Etats-Unis (41 %), le Japon (10 %) et l’Allemagne (8 %). Une façon d’analyser le marché des dispositifs médicaux est de le décomposer en cinq grandes catégories (consommables, imagerie

Le top 10 des pays selon leur part de marché en 2009. The world medical markets fact book, Espicom business intelligence, traitement par l’OMS

de diagnostic, produits dentaires, produits orthopédiques et autres). Bien que cette décomposition ne permette pas de segmenter la filière de façon suffisamment précise pour prendre des décisions, on remarque clairement le poids des consommables dans le marché des DM. Cela s’explique, entre autres, par les normes de sûreté sévères poussant à une non-réutilisation d’un grand nombre de dispositifs médicaux. La taille du marché de l’imagerie de diagnos-

tic s’explique par le prix des équipements concernés. On retiendra enfin l’importance du marché des produits orthopédiques. Si l’on étudie les trente plus grandes entreprises de DM au monde, les deux tiers ont leur maison mère aux Etats-Unis (aucune en France) et, regroupées, elles se partagent environ 89 % du marché. Les autres 30 000 pure players qui composent la filière et emploient près d’un million de personnes, sont principalement

des PME et se partagent les 11 % qui restent. Par ailleurs, alors que les DM high-tech sont produits dans les pays développés, les produits low-tech sont de plus en plus sous-traités dans les pays en voie de développement pour un total de 10 % du marché (la Chine, le Brésil, le Mexique, l’Inde et la Turquie sont les pays privilégiés, accueillant deux tiers de ces délocalisations). Selon le cabinet Frost & Sullivan, 80 % des dispositifs médicaux utilisés en Europe sont produits sur le sol européen.

Qu’est-ce qu’un dispositif médical ?

Les dispositifs médicaux (DM) sont des outils importants dans le soin des personnes. Il est difficile de caractériser précisément ce que sont les dispositifs médicaux à cause de leur diversité. En effet, selon les estimations de l’Organisation mondiale de la santé, on compte aujourd’hui environ 10 000 catégories de dispositifs médicaux, c’est-à-dire entre 90 000 et 1,5 million de types de produits. De plus, nombreux sont aujourd’hui les produits qui se situent à la frontière entre le médicament et le DM, une seringue préremplie d’un

médicament est un médicament alors que la seringue prise vide est un dispositif médical. Les échanges commerciaux liés aux technologies médicales devenant de plus en plus globaux, et afin de faciliter la création d’une réglementation uniforme entre les pays, un groupement d’expert a été formé en 1992 pour définir la notion de DM. En 2005, une définition fut adoptée au niveau international puis traduite dans le droit français : « On entend par dispositif médical tout instrument, appareil, équipement, matière, produit,

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à l’exception des produits d’origine humaine, ou autre article utilisé seul ou en association, y compris les accessoires et logiciels nécessaires au bon fonctionnement de celui-ci, destiné par le fabricant à être utilisé chez l’homme à des fins médicales et dont l’action principale voulue n’est pas obtenue par des moyens pharmacologiques ou immunologiques ni par métabolisme, mais dont la fonction peut être assistée par de tels moyens. Constitue également un dispositif médical le logiciel destiné par le fabricant à être utilisé spécifiquement à des fins diagnostiques ou thérapeutiques. »


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Le nouveau leader du marché avec un axe B linéaire,1 tourelle et 3 axes Y.

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ANALYSE

En France, un marché évalué à 6 milliards d’euros Le marché des dispositifs médicaux pesait en 2009 6 milliards d’euros, en recul de 2,7 % par rapport à 2008, après quatre années de croissance à près de 6 %. elon Oséo (devenue depuis Bpifrance), le marché des dispositifs médicaux en France était évalué en 2009 à 6 milliards d’euros, en recul de 2,7 % par rapport à 2008, après quatre années de croissance à 5-6 %. En particulier, les secteurs nécessitant des investissements lourds sont les plus touchés (-18 % de commandes entre 2008 et 2009 pour le secteur de l’imagerie) à cause de la difficulté de trouver des fonds (aux Etats-Unis, le financement des hôpitaux est très dépendant des marchés financiers), de taux de change défavorables et de l’attentisme des industries de santé dans le cadre de la réforme du système américain. Il est cependant difficile d’évaluer la taille réelle du marché des dispositifs médicaux (DM). Par exemple, une étude des codes d’activités 2660Z (fabrication d’équipements d’irradiation médicale, d’équipement électromédicaux et électrothérapeutiques) et 3250A (fabrication de matériel médicochirurgical et dentaire) permettrait d’estimer à 6,7 milliards d’euros le secteur des dispositifs médicaux. Il faudrait également prendre en compte les entreprises ayant un code d’activité relatif au commerce de gros de produits pharmaceutiques, ceux ayant une activité liée à la chimie, etc., puis retirer les revenus provenant d’activités connexes… Le problème se complique encore si l’on souhaite analyser le réseau de sous-traitance du secteur. En effet, alors qu’il est possible de cumuler directement les chiffres d’affaires des pure players afin d’estimer la

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En France, ce sont 1 000 entreprises pure players et 50 000 emplois qui composent le secteur français des technologies médicales.

taille du secteur (par exemple, en Suisse, en moyenne 84 % du chiffre d’affaires de ces acteurs provient réellement des dispositifs médicaux), cela n’est pas le cas pour les sous-traitants (en moyenne 39 % de leur CA provient de ce secteur). De façon globale, on peut retenir l’estimation d’Oséo qui semble être une mesure juste de la taille du marché dans son ensemble de part la fiabilité de la source. Néanmoins, seule une étude détaillée pour chaque type de dispositifs médicaux permettra de dégager les chiffres d’affaires de ces soussecteurs.

Décomposition par type de DM Afin d’analyser le marché, il est possible de différentier deux grandes catégories de DM : d’un côté les instruments et fournitures à usage médical et dentaire (qui représentent deux tiers des facturations), de l’autre les appareils

d’irradiation médicale, les appareils électromédicaux et électrothérapeutiques. En particulier, les différents consommables basiques, les matériels usuels ainsi que les appareils et instruments thérapeutiques représentaient 28,4 % des facturations de DM en 2008, les matériels d’orthopédie et de prothèses comptaient quant à eux pour 20 %. Enfin, le mobilier occupait 6,2 % du marché et le matériel. dentaire 4,1 %. Une autre approche de segmentation du marché est celle du SNITEM (Syndicat national de l’industrie des technologies médicales) qui distingue les DM de haute technologie (DMHT) qui comptaient pour 54 % des ventes sur le marché français des dispositifs médicaux en 2008 et les DM à usage unique (DMUU) ou de technologie medium. Parmi les DMHT, on trouve les DM à usage individuel (DMUI) et les équipements de haute technologie : DMUI cardiovasculaires (défibril-

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lateurs cardiaques externes, prothèses vasculaires, stents dont implants endovasculaires et ballons, stimulateurs cardiaques et sondes, valves cardiaques, endoprothèses aorthiques, etc.), DMUI orthopédiques (prothèses de hanches, de genoux et d’autres articulations dont rachis et coudes, orthèses) et autres (implants de réfection de paroi, anneaux gastriques, prothèses ophtalmiques, implants dentaires, etc.). Mais aussi les équipements d’imagerie médicale (IRM, échographes, scanners, films, etc.), équipements d’anesthésie-réanimation (AR) et de bloc opératoire (équipements d’électrochirurgie, systèmes de monitorage et de ventilation assistée, etc.) et autres (circulation extracorporelle, dialyse, endoscopie digestive, radiothérapie, etc.). Ces décompositions permettent ainsi de se rendre compte qu’il existe différentes façons de segmenter le marché au niveau industriel (par degré de technolo-


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gie, par activité, etc.). Une entreprise désireuse de se positionner sur le marché des technologies et dispositifs médicaux devra ainsi, dans un premier temps, clairement identifier le marché qu’elle cible.

Ce que dit l’assurance maladie Depuis le codage obligatoire des produits et prestations, l’assurance maladie dispose d’informations détaillées sur la nature des DM. En effet, ils sont aujourd’hui décrits finement à l’aide de plus de 3 000 codes. A partir de cette nomenclature spécifique, il est possible de procéder à des regroupements par groupe anatomique ou fonctionnel qui permettent d’analyser les dépenses de façon plus synthétique. On constate ainsi que les dépenses de la Liste des produits et prestations (LPP) sont relativement concentrées : sur un total de 3,4 milliards d’euros pour le régime général hors sections locales mutualistes en 2007, quatre groupes représentent plus de la moitié des dépenses. Parmi les premières classes ce sont les produits et prestations permettant l’autonomie des patients qui regroupent une grande part des dépenses. Ainsi les appareils d’assistance respiratoire constituent le premier poste de dépense de la LPP, suivi des dispositifs pour diabétiques (métabolisme). Les lits, matelas et matériels de perfusion (maintien à domicile) occupent la quatrième position, suivis par la classe incluant les pansements (dermatologie) et de celle incluant les nutriments (appareil digestif). Les acteurs L’appareillage externe représente néanmoins 13 % des dépenses avec plus de 420 millions d’euros de dépenses en 2007 et se classe en troisième position. La CNAMTS (Caisse nationale de l’assurance maladie des travailleurs salariés) fait aussi remarquer que la croissance des dépenses est liée principalement à trois classes : le respiratoire (traitement de l’apnée du sommeil et oxygénothérapie), le métabolisme (diabète) et le maintien à domicile (lits, matelas et matériels de perfusion). D’après des données Oséo, ce sont 1 000 entreprises pure players et 50 000 emplois qui composent le secteur français des

Suite du classement des entreprises en France en 2009. Base de données Diane, rapports d’activités des entreprises, études Xerfi et Direccte Languedoc-Roussillon, traitement par Mathieu Cynober strategy consultant. Pour les sociétés diversifiées dans d’autres métiers hors médical (matériel électronique, etc.), les chiffres d’affaires ont été retraités en tenant compte du pourcentage mondial de chiffre d’affaires généré par l’activité médicale.

technologies médicales. La profession est largement dominée par les grands groupes industriels américains qui sont soit des spécialistes du dispositif médical (Medtronic, Boston Scientific, Stryker, etc.) soit des industriels de santé ou des groupes issus de l’industrie électronique-électrique (GE, Covidien, etc.). Outre les Américains, les groupes allemands (Siemens, Paul Hartmann, Fresenius) sont également nombreux en France. Sur les 38 entreprises constituant la filière des DM au sens large (DM, DMDIV, DMIA, etc.) et réalisant en France plus de 100 millions d’euros de chiffre d’affaires dans le médical, 40 % sont américaines contre seulement 25 % de Françaises. Alors que dans certains cas, la présence des opérateurs étrangers sur le sol français (parfois au travers d’entreprises françaises rachetées) peut se limiter à une offre commerciale, l’implantation est en fait le plus souvent industrielle (Johnson & Johnson avec Ethicon, Depuy ou Cordis et Boston Scientific avec Guidant). Les principales régions Si l’on étudie la filière selon les effectifs, on constate que près de la moitié des employés (des entreprises de plus de 20 salariés), sont

concentrés en Rhône-Alpes (26 %) où se situe le pôle de compétitivité LyonBiopôle ainsi que le pôle des technologies médicales et en Île-de- France (22,9 % des effectifs en 2007) avec Medicen (Meditech Paris Santé). Les autres régions importantes sont le Nord-Pas-deCalais (7,8 %) avec le parc Eurasanté, l’Aquitaine (6,2 %) et la région PACA (5 %). Néanmoins, cela n’est pas significatif de la structuration géographique complète de la filière car ces chiffres ne prennent en compte que les fabricants de DM et non leurs chaînes de sous-traitants. Afin d’optimiser leurs démarches commerciales, leurs recherches de partenaires, etc. les entreprises pourront donc se concentrer sur ces régions. Balance commerciale Malgré un ralentissement en 2009 des exportations vers les EtatsUnis (664,6 millions d’euros soit 9,8 % du total des exportations en 2009, contre 11,3 % en 2008), ce pays constitue le seul véritable partenaire privilégié des entreprises françaises hors de l’Europe. En effet, près de trois quarts des débouchés extérieurs de l’industrie française du matériel médical (y compris intergroupe) se font en Europe (4 597,8 millions d’euros).

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Premier marché européen des technologies médicales, l’Allemagne est le deuxième client des industriels implantés en France (avec 12,9 % du total des exportations), derrière les Pays-Bas (17,8 %), véritable plate-forme logistique de réexportation à destination de l’Amérique, de l’Asie et de l’Afrique. Pour ce qui est des importations, il est intéressant de noter qu’en dehors de la Suisse qui en représente 20,5 % (entrent en jeu les flux transitant en provenance des Etats-Unis), c’est l’Allemagne qui reste le principal partenaire européen (11 % des importations c’est-à-dire 862,5 millions d’euros) largement derrière les Etats-Unis (21 % des importations ou 1645,2 millions d’euros). De plus, dans les relations commerciales entre la France et les USA, on voit clairement que les importations de dispositifs médicaux dépassent les exportations (2,5 fois plus) alors qu’avec l’Europe (si l’on enlève les Pays-Bas), la France tourne autour de l’équilibre commercial. De façon globale, la balance commerciale du secteur était estimée à -1042,4 millions d’euros en 2009. Néanmoins, la France se plaçait au 7e rang des exportateurs mondiaux de DM en 2007 derrière les Etats-Unis, l’Allemagne, l’Irlande, les Pays-Bas, le Japon et la Suisse.


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Zoom sur les marchés suisse, allemand, américain et japonais Tour d’horizon sur les quatre principaux pays, dont le niveau de croissance est particulièrement signifiant dans le secteur des dispositifs médicaux. arché américain. De part certains facteurs nationaux qui facilitent l’innovation (nombre de chercheurs, qualité des centres de recherche, transfert de technologie, investisseurs, etc.), des taux de change qui favorisent les exportations (qui représentent 40 à 50 % des revenus des grandes entreprises américaines), et d’autres facteurs, les Etats-Unis sont aujourd’hui leader du secteur. Dans le système de classification nordaméricaine des industries (NAICS), la fabrication des dispositifs médicaux (DM) est décrite de façon précise permettant une décomposition simple du marché : DM de diagnostic in-vitro (DMDIV) et connexe- DM chirurgicaux et fournitures, DM électromédicaux et électro-thérapeutiques, équipements dentaires et connexe DM d’irradiation, produits d’ophtalmologie, instrumentation chirurgicale et médicale laboratoires dentaires.

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Réforme du système de santé Comme décrit précédemment, la majorité des grands acteurs du marché des DM sont américains. Localement, ils se partageant une enveloppe de près de 91 milliards de dollars en 2009. Selon le Département du commerce des EtatsUnis, le secteur regroupe environ 8 000 entreprises dont la majorité a moins de 50 employés. Le secteur était bien positionné pour af-

La Suisse peut être considérée comme un seul grand cluster dans le domaine des technologies médicales.

fronter les rigueurs de la récession économique. Par exemple, selon une étude BayBio, les entreprises californiennes ont engagé 280 000 personnes et mis sur le marché 1 754 dispositifs médicaux en 2009. Par ailleurs, bien qu’une réforme du système de santé américain ait été signée en mars 201026, des incertitudes existent aujourd’hui sur le financement de celleci. Ainsi, une nouvelle loi pourrait voir le jour en 2013. Il est donc difficile d’effectuer des projections fiables sur le marché américain des DM. Celui-ci reste cependant le principal marché mondial et premier client de l’hexagone. On notera en particulier le développement des technologies de l’information pour la santé via le American recovery and reinvest-

ment act, dédiant environ 19 milliards de dollars à ce secteur en 2009. Pour exporter vers les EtatsUnis, les entreprises devront se positionner sur des marchés de niche afin de pouvoir pénétrer le marché. Marché allemand. Selon l’office national des statistiques allemand et des estimations du cabinet de conseil Monitor, l’industrie allemande des dispositifs médicaux représenterait un chiffre d’affaires de 20 milliards d’euros en 2010 dont 65 % réalisés à l’export (contre 53 % en 2003), plaçant le pays à la deuxième place des pays exportateurs derrière les EtatsUnis. Par ailleurs, l’Industrie allemande est hautement fragmentée employant 170 000 personnes avec environ 95 % des entreprises ayant moins de 250 salariés. Par-

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mi les grandes entreprises allemandes de DM, trois grands acteurs se dégagent (Siemens Healthcare, Fresenius Medical et B. Braun Melsungen). Selon un sondage BVMed auprès de 139 entreprises allemandes, la croissance de ce secteur outre-rhin devrait atteindre 5,5 % en 2010 et neuf entreprises sur dix chercheraient à attirer des ingénieurs car l’offre nationale ne suffit plus à satisfaire les besoins des entreprises (environ 15 % des emplois du secteur concernent des fonctions de recherche et développement). Enfin, on peut constater que le pays maintient sa position de troisième acteur mondial grâce à l’innovation. En effet, les entreprises allemandes ont déposé 16 700 brevets en 2008 et environ un tiers des revenus sont


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12 réalisés avec des produits ayant moins de trois ans. Les acteurs désireux de pénétrer ce marché pourraient profiter de la réforme du système de santé qui devrait favoriser l’innovation et accroître le marché national. Marché suisse. La Suisse peut être considérée comme un seul grand cluster dans le domaine des technologies médicales avec des concentrations d’emploi et de revenu dans ce secteur les plus élevées au monde. Par ailleurs, les technologies médicales constituent 5 % des exports du pays (tout secteur confondu) contre 2,8 % pour les Etats-Unis et 1,7 % pour l’Allemagne. En effet, bien que trois quarts des entreprises aient moins de 50 employés, le pays héberge tout de même des acteurs non seulement nationaux (Synthes, Roche Diagnostics, Sonova, Ypsomed et Straumann) mais aussi des entreprises étrangères (Johnson & Johnson, Zimmer, Medtronic, B. Braun et Stryker). Il est également intéressant de noter que l’export est un catalyseur de croissance pour les fabri-

cants de DM suisses. En effet, une étude menée auprès de 114 entreprises suisses révèle que les fabricants exportant plus de 81 % de leur chiffre d’affaires déclarent des taux de croissance attendus plus élevés que ceux n’exportant que peu. Ce n’est cependant pas le cas pour les sous-traitants qui profitent de la croissance nationale : ceux exportant moins de 44 % de leur chiffre d’affaires prévoient en effet une croissance plus soutenue. Enfin, il est important de noter que la Suisse a trouvé sa place dans l’industrie des dispositifs médicaux par l’innovation, basée sur des collaborations entre les centres de recherche, les hôpitaux ainsi que des fabricants et sous-traitants spécialisés. Sans pour autant se concentrer dans un domaine, le pays s’est basé sur ses savoir-faire de précision et de qualité pour faire reconnaître la marque Medtech Switzerland et diffuser-exporter ses produits via une plateforme du même nom. Des interactions renforcées avec les institutions suisses (medical cluster, Swiss medtech,

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CCMT, etc.) pourraient permettre aux entreprises désireuses de se développer dans le secteur médical d’acquérir une expérience et de trouver des marchés à l’export. En particulier, les pure players pourraient chercher à se rapprocher de donneurs d’ordres suisses (centres de recherches, hôpitaux et grands groupes) afin de développer des produits innovants. Les sous-traitants possédant des savoir-faire de précision et de qualité pourraient quant à eux chercher à intégrer les réseaux des donneurs d’ordres industriels implantés en Suisse. Marché japonais. La production locale en équipement médical représentait 14,3 milliards de dollars en 2007 et un peu plus de 50 % du marché local. Grâce à l’industrie automobile qui a historiquement rendu admissible dans la culture japonaise les délocalisations, beaucoup de firmes japonaises ont fait le choix de déplacer leur production vers des pays à faible coût et d’exporter plus largement que par le passé. Ces firmes sont spécialisées dans le matériel de pointe, coûteux et de grande qualité (imagerie, matériel

thérapeutique et chirurgical, systèmes de monitoring i.e. mesure et de contrôle des fonctions vitales, matériel thérapeutique à domicile, dialyseurs et endoscopes). Selon le MHLW, 1 543 entreprises (japonaises et étrangères, sociétés affiliées) ont obtenu en 2005 l’autorisation de fabriquer ou de commercialiser des dispositifs médicaux au Japon. Environ 60 % des entreprises sont relativement petites, avec moins de 49 employés, les grandes entreprises, avec plus de 300 employés, ne représentant que 1,9 % du total. De part la réglementation nipponne, les partenariats industriels ou de distribution sont nécessaires pour les entreprises désireuses de se développer sur ce marché Par ailleurs, d’après les statistiques du ministère de la Santé japonais, la moitié des dépenses de santé devraient être consacrées aux plus de 65 ans dès 2011. Afin de pénétrer ce marché, les solutions médicales d’accompagnement de la personne âgée semblent donc être l’une des voies à privilégier.

Les autres marchés porteurs Le marché auquel on ne pense pas. L’Australie est considéré comme un marché porteur pour les entreprises françaises, car une amélioration des infrastructures de santé est en cours. Seuls les biens de faible technologie sont produits localement (par exemple, 90 % des appareils de diagnostics sont importés) et l’espérance de vie y est de 80 ans. Les pays en voie de développement. On estime que le marché des pays en voie de développement représente un grand potentiel pour les dispositifs médicaux (DM) au vu de leur population (4,9 milliards au total) et du PIB cumulé (comparable à celui des pays développés). Par ailleurs, plusieurs multinationales possèdent déjà des sites de production dans ces pays leur permettant d’y accéder relativement facilement. On pourra citer en particulier la Chine, dont le marché du médical (médicaments, DM, etc.) est estimé à 14 milliards de dollars. Avec une croissance estimée à environ 15 % par an jusqu’en 2015, il pourrait valoir 42,8 milliards de dollars d’ici 2019. On pourra citer comme catalyseur de cette croissance, le fait que le gouvernement chinois a annoncé en 2009 un plan de réforme de 125 milliards de dollars de son système de santé, afin de fournir à la population (plus de 1,3 milliard de personnes) des soins

sûrs, efficaces, pratiques et low-cost. Selon des estimations, le marché global de la santé chinois (médicaments, DM, hôpitaux, etc.) pourrait dépasser les 600 milliards de dollars d‘ici dix ans. Ces facteurs sont de plus accompagnés par un essor économique du pays, une meilleure espérance de vie poussant les habitants à la consommation de biens et services de santé, ainsi qu’une faible offre locale, rendant le pays attrayant pour les donneurs d’ordres étrangers. Il est aussi nécessaire de parler de l’Inde où l’amélioration du niveau de vie d’une partie de la population pousse le développement des soins privés. Standard & Poor’s prévoit ainsi une croissance de 23 % par an jusqu’en 2015, c’est-à-dire un marché de 10,7 milliards de dollars d’ici 2019. C’est aussi un pays qui a vu l’essor du tourisme médical, alors que le marché local est plutôt tourné vers les équipements de base. De même, l’amélioration des infrastructures au Brésil et une forte demande en chirurgie esthétique pourraient soutenir ce marché porteur (2,6 milliards d’euros en 2007). Selon Ubifrance, il pourrait également être intéressant de se tourner vers la Corée du Sud où la demande est en progression annuelle de 10 à

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15 %, alors que la France ne s’y situe qu’en dixième position avec 2,2 % de part de marché. C’est également le cas de l’Europe de l’Est, dont le marché devrait croître à un rythme d’environ 10 % ces prochaines années. Enfin, le Maghreb pourrait devenir un marché intéressant pour les années à venir. Enfin, la Malaisie ambitionne de devenir un centre d’excellence régional dans le domaine des soins médicaux, et se donne les moyens par des mesures publiques et des initiatives du secteur privé. En particulier, les services de la mission économique auraient été sollicités par plusieurs sociétés malaisiennes désireuses de distribuer localement le savoirfaire français. De façon générale, il est possible de distinguer trois types de structures de soin : les hôpitaux privés qui sont équipés des dernières technologies et ciblent les populations aisées et les expatriés, les centres spécialisés qui possèdent des équipements, mais rarement de dernière génération et les hôpitaux publics, sous-équipés de façon chronique. Les entreprises désireuses de se lancer sur un marché en voie de développement se devront donc de définir clairement leur secteur afin de développer une stratégie.


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ANALYSE

Vers des matériaux encore plus techniques L’avenir passera par les matériaux biorésorbables et nanotechniques. fin de développer des dispositifs médicaux répondant aux nouveaux besoins de santé (miniaturisation, biocompatibilité, etc.), tout en respectant la réglementation et les fortes contraintes économiques inhérentes à l’industrie, les fabricants du secteur doivent désormais faire appel à des connaissances de pointe dans le domaine des matériaux, et se tourner vers les nanotechnologies. D’un côté, les matériaux techniques sont aujourd’hui couramment utilisés. On peut citer comme exemple les alliages comme le Nitinol (combinaison de titane et nickel, présentant la particularité d’avoir une mémoire de formes) ou le cobalt-chrome, les céramiques (alumines et zircone) et les plastiques innovants. Plus que cela, on constate l’apparition de nouveaux matériaux propres au secteur, comme les matériaux biorésorbables. D’un autre, afin de rendre possible la miniaturisation des dispositifs médicaux (DM) courants, réduire la taille des unités fonctionnelles (capteurs) pour approcher celle des organismes vivants et faire apparaître de nouvelles fonctionnalités, grâce à l’utilisation de matériaux à l’échelle du nanomètre, les fabricants se tournent aujourd’hui vers les nanotechniques (nanotechnologies, microfluidique, etc.). Les plastiques remplacent aujourd’hui les métaux dans certaines applications, car ils sont plus simples à transformer et sont comme les céramiques, isolants. On citera comme exemple de plastiques utilisés dans le médical le Polyetherimide (PEI), le Poly-

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Le Polyether ether ketone, que l’appelle aussi Peek.

Les traitements de surfaces sont principalement utilisés afin d’augmenter la biocompatibilité, les propriétés mécanique et élec-

triques, la résistance chimique et la résistance aux moisissures ou encore pour améliorer l’aspect d’un produit fini. Bien qu’ils soient d’ores et déjà utilisés de façon courante dans le domaine des dispositifs médicaux, on constate aujourd’hui l’arrivée d’une nouvelle génération de ces procédés. En pratique, cela se traduit par la généralisation de procédés tels que le dépôt physique par phase vapeur (PVD) ou le dépôt chimique en phase vapeur (CVD) aux côtés des procédés usuels de projection ou de trempe des produits. Par ailleurs, les nanotechnologies sont de plus en plus utilisées dans le secteur des prothèses, donnant accès à des couches minces plus performantes en termes de dureté, de résistance à l’oxydation ou de biocompatibilité, et pouvant favoriser la reconstruction osseuse.

AUTEUR DE CETTE ANALYSE Les articles de la page 6 à 13 sont tirés d’une étude réalisée par Mathieu Cynober, du cabinet Tech2Market. Cette analyse, publiée en avril 2011, a été financée par l’Union européenne dans le cadre du Feder, de l’Etat français, via la Direccte, le Pôle des microtechniques et la chambre de commerce et d’industrie de région Franche-Comté.

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ether ether ketone (Peek) et les Liquid-crystal polymers (LCP). Des polymères biodégradables sont également utilisés dans le domaine médical, pour la fabrication de visserie implantable, par exemple. D’autres plastiques sont enfin utilisés pour remplacer le Polyvinyl chloride (PVC) dans la fabrication de dispositifs à usage unique sous le poids de contraintes environnementales et de risques possible pour la santé. Ce matériau reste néanmoins largement utilisé (30 % des polymères du secteur), bien que cela soit dans la fabrication de DM de faible ou moyenne technologie (95 % du PVC médical est utilisé dans la production de tubes, gants et autres DMUU).


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OBSERVATOIRE STRATÉGIQUE DE LA SOUS-TRAITANCE (OSST)

Etat des lieux et tendances futures du marché Selon l’organisme de prestations de veille informationnelle, les évolutions technologiques poussent aujourd’hui certains sous-traitants vers une hyperspécialisation des produits. elon les dernières données d’Evaluate Medtech, le marché des technologies médicales représentait 375,2 milliards de dollars en 2014 et devrait croître à un taux de croissance annuel moyen (TCAM) de 4,1 % entre 2014 et 2020 pour atteindre 477,5 milliards de dollars en 2020. L’ensemble des études disponibles sur le sujet tablent sur une croissance du marché et de chacun de ses segments. Ce constat peut être vérifié à travers un indicateur simple mais robuste, les séries longues des dépenses de santé par tête nationale (World Bank) : on observe que chaque pays enregistre des taux de croissance annuelle moyenne positifs (taux très élevés dans les pays émergents [+13,1 % de TCAM2000-2013 pour la Chine] – taux plus faible dans les grandes économies mondiales [+4,1 % de TCAM2000-2013 pour la France]) sur 2000-2013.

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Vieillissement des populations Le vieillissement des populations, l’essor d’une classe moyenne conséquente dans les pays émergents et le développement de l’offre de soins expliquent cette croissance. Néanmoins, on observe, principalement dans les pays développés, un ralentisse-

Evolution des principales branches du marché des technologies médicales.

ment des taux de croissance (voire des taux négatifs) lié à la contraction des budgets de santé nationale (politique de réduction des coûts). Ce phénomène représente une menace pour les industriels. En effet, le secteur reste marqué par de fortes pressions sur les prix qui se traduisent par de fortes pressions sur les coûts de production (répercussion sur l’ensemble de la chaîne de valeur). Les hôpitaux, principaux clients des technologies médicales, entrent donc progressivement en confrontation directe avec les producteurs et le prix du produit tend à devenir un critère de choix primordial. Le jeu des grands acteurs du marché mondial (proposition d’innovation faiblement incrémentale pour justifier une hausse des prix) ne semble donc plus accepté dans un secteur où les avancées technologiques conditionnent fortement les opportunités de croissance. Selon le rapport 2015 de WIPO (World intellectual property organization), les technologies médicales représentaient 4,3 % du total des brevets déposés en 2013

(93 357 brevets – 4 e poste – TCAM1995-2013 de 7 %). Selon EPO (European patent office) 12 474 brevets ont été déposés en 2015 sur les technologies médicales (+11 % par rapport à 2014), soit 7,8 % du total de l’année. Cadre réglementaire plus strict De plus, on observe des évolutions sur les relations de pouvoir au sein de la filière de production. En effet, les évolutions technologiques (nouveaux matériaux, miniaturisation des dispositifs, nouveaux processus de fabrication) poussent certains sous-traitants vers une hyperspécialisation des

Source : Evaluate MedTech

produits qui leurs confèrent des compétences tacites hautement valorisables. Ainsi, dans une stratégie de réduction des coûts de production, le donneur d’ordres a tout intérêt à s’appuyer sur l’expertise de son fournisseur et l’intégrer de manière plus étroite dans le processus de conception (à l’image des équipementiers automobiles avec les grands constructeurs). A cela s’ajoute un cadre réglementaire de plus en plus strict qui impose une collaboration étroite entre les acteurs afin d’assurer la certification du produit et garantir une mise sur le marché rapide (rentabilité du processus de R&D). La certification concentre donc une grande partie des risques du secteur.

OBSERVATOIRE STRATÉGIQUE DE LA SOUS-TRAITANCE L’OSST est une association qui réalise des prestations de veille informationnelle (collectives et individuelles) destinées aux entreprises de la sous-traitance dans l’optique d’une meilleure compréhension et maîtrise de l’environnement économique. Notre objectif est, à travers nos publications collectives (plus de 150 par an : notes de veille marché, revues de presse, études/cadrages sectoriels [à l’exemple de notre Médic Scan, un dossier annuel d’analyse très complet sur le secteur du médical, avec des focus acteurs, des focus thématiques, marché global, segments de marché, commerce international, innovation/brevet], et indicateurs statistiques) et nos études personnalisées (réponse directe à une demande adhérent), de vous appuyer dans votre processus de décision stratégique. Notre expertise (20 ans) se positionne sur quatre marchés : l’automobile, la connectique, le médical et l’aéronautique. Pour plus d’informations : Osst.com ou 04 50 98 10 76.

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Plus généralement, l’actualité passée et présente permet de déduire des grandes tendances d’évolution du marché des technologies médicales pour 2016, tendances que l’on peut classer en deux catégories : structure de l’industrie et technologie. Méga fusion-acquisition : l’année 2015 a été marquée par une vague importante de consolidation. L’exemple de l’acquisition de l’Irlandais Covidien par l’américain Medtronic illustre cette tendance (49,9 milliards de dollars, plus grande opération de F/A de l’histoire du secteur). L’objectif stratégique de ces opérations peut se résumer ainsi : obtenir une taille de marché conséquente pour assurer une rentabilité constante (satisfaction des marchés financiers, capacité d’innovation et pouvoir de marque) en contrôlant une offre diversifiée mais surtout dominante, tout en assurant une certaine flexibilité pour intégrer les évolutions futures du secteur (partenariats, joint-venture). Face à une structuration essentiellement constituée de PME, le tissu industriel reste

concentré autour d’acteurs internationaux majeurs (les 10 premières entreprises du secteur concentrent 35,7 % du marché des technologies médicales en 2014), dont les principaux sont : Johnson & Johnson, Medtronic, Siemens, Smith & Nephew, General Electric, Stryker, Zimmer, Straumann. Expansion de l’impression 3D : le marché est évalué à 2,13 milliards de dollars en 2020 (TCAM 2015-2020 de 25,3 %). L’impression 3D ouvre de nombreuses opportunités de marché notamment pour les implants et impactera la structure historique du secteur (implant à la demande). Un travail de R&D important reste à mener pour parvenir à utiliser des matériaux spécifiques au secteur. Médecine connectée Médecine connectée : selon une étude de PwC, le marché global de la médecine connectée (notamment à travers l’usage du smartphone) est évalué à 285 milliards de dollars en 2020. Le principal avantage sera une médecine plus rapide (principalement sur les maladies chroniques et cou-

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rantes). Cette tendance implique : une évolution du travail médical (médecine 2.0) ; la mise en place d’une stratégie long terme (et non court termiste) d’investissements pour l’installation du réseau d’échange des données et son implémentation ; une lourde réorganisation du processus de production des dispositifs médicaux ; une évolution des capacités des dispositifs pour intégrer ces nouvelles fonctionnalités. Cyber-sécurité : le secteur du médical est, comme de nombreux secteurs industriels, impacté par la révolution big data. Compte tenu du caractère fortement privé des données de santé, la protection des informations est un axe de développement hautement stratégique pour assurer le développement de dispositifs médicaux connectés (relation de confiance entre le produit et l’utilisateur). Cette tendance implique : une opportunité de différenciation pour les acteurs historiques et les nouveaux entrants ; un besoin d’évolution des cadres réglementaires ; la mise en place d’un sys-

tème sécurisé de partage informationnel. Robotique chirurgicale Développement de la robotique chirurgicale : évalué à 3,3 milliards de dollars en 2014, le marché de l’assistance robotique pour les opérations chirurgicales devrait enregistrer un TCAM de 10,2 % entre 2014 et 2020 pour atteindre 6,4 milliards de dollars. En 2013, 1 300 robots médicaux ont été vendus dans le monde (45 % des robots de services). Le marché reste dominé par des acteurs de référence : Intuitive Surgical Inc., Blue Belt Technologies Ltd. (Stryker), Think Surgical Inc., Hansen Medical, Inc., Mako Surgical Corp. (Smith & Nephew), Renishaw plc., Stanmore Implants Worldwide, Ltd., Mazor Robotics Ltd., ou encore Titan Medical. Le marché est fortement attractif comme en témoigne le partenariat entre J&J et Google (mars 2015). Sources : Evaluate MedTech, PWC, Med Device Online, MD+DI, Fierce Medical Device, communiqué de presse, WIPO, EPO, World Bank.

Le fabricant d’implants dentaires Anthogyr signe un partenariat avec le Suisse Straumann

Anthogyr, fabricant français d’implants dentaires, et Straumann, leader mondial des solutions de remplacement dentaire, ont annoncé la signature d’un accord de partenariat, qui permet au groupe suisse d’investir au capital de la société sallancharde, et un élargissement de sa présence sur le marché dentaire chinois en forte croissance. Présents dans l’Empire du Milieu, les systèmes d’implants dentaires d’Anthogyr offrent « une option associant un positionnement de haute qualité à un prix attractif », souligne un communiqué de l’entreprise de l’avenue André-Lasquin.

D’ici le milieu d’année, l’activité d’implantologie d’Anthogyr située en Chine sera transférée à Straumann, lui donnant ainsi l’accès au segment de marché “value” en forte croissance dans ce pays. « L’alliance des compétences commerciales des deux sociétés devrait créer la masse critique permettant de faire face à la concurrence et de croître avec succès sur ce segment » , poursuit le communiqué. Déjà leader du segment “premium” sur le marché chinois, Straumann a récemment mis en place en Chine une nouvelle

organisation ainsi qu’un réseau de distributeurs couvrant toutes les provinces. L’entreprise familiale issue du savoir-faire en mécanique de précision de la vallée de l’Arve indique que Straumann devrait prendre une participation de 30 % au capital d’Anthogyr, et ainsi offrir au spécialiste hautsavoyard d’instruments dentaires des opportunités d’affaires sur d’autres marchés au sein de la plateforme d’activité Instradent, que Straumann développe afin de couvrir le segment “value” au niveau mondial avec différentes marques.

Avec un chiffre d’affaires consolidé proche de 45 millions d’euros, le groupe Anthogyr emploie 400 personnes dans le monde.

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« Ce partenariat avec le leader mondial est une formidable opportunité de développement pour Anthogyr, dans la continuité de notre forte croissance au niveau international. Nous allons ainsi consolider notre position de leader dans notre segment de marché, notamment à travers des synergies technologiques et commerciales », a précisé Eric Genève, président-directeur général d’Anthogyr. JÉRÔME MEYRAND


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A Marignier, le décolleteur Lapré Médical a lancé sur le marché la première prothèse trapézo-métacarpienne à double mobilité, version miniature de la fameuse prothèse de hanche, mais de la taille d’un trombone. Une véritable prouesse technologique qui a déjà séduit plusieurs dizaines de chirurgiens.

’est un petit bijou technologique. La prothèse que l’entreprise Lapé Médical manufacture a développée est unique au monde, selon son p-dg Thomas Gradel, 40 ans, dont l’usine se trouve rue des Métaux à Marignier. Car il s’agirait de la première prothèse trapézo-métacarpienne à double mobilité, dont la conception permet de limiter très fortement le risque de luxation. Si dans le domaine de la chirurgie de la hanche, les prothèses totales avec cotyle* double mobilité sont aujourd’hui largement répandues, celles du pouce, utilisant cette même spécificité,

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étaient encore inconnues sur le marché, jusqu’à ce que le décolleteur de Marignier ne s’y intéresse. Implantée pour la première fois en 2014 par un chirurgien monégasque, cette microprothèse de 25 mm, guère plus longue qu’un trombone, et baptisée Touch par Thomas Gradel, a demandé deux ans et demi de recherche et développement. « Nous avons été les premiers au monde à concevoir une telle prothèse », glisse le dirigeant, spécialiste de l’implant orthopédique depuis 18 ans. Ne mesurant pas plus de 30 mm de long, avec son cotyle de 9 mm de diamètre, la prothèse tra-

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pézo-métacarpienne à double mobilité est employée dans le cadre de la chirurgie réglée, pour les arthroses et autres usures des os.

Col modulaire Aujourd’hui, une quarantaine de centres hospitaliers et cliniques en France ont adopté la prothèse haut-savoyarde. Comme pour les prothèses de hanche, Lapé Médical fournit également la trousse d’instruments permettant la pose de la prothèse. Celle-ci est constituée de deux plateaux d’ancillaires, composée d’instruments de chirurgie générale et d’autres spécifiques à l’implant.

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Comment a été conçue puis fabriquée une telle prothèse ? Ce sont d’abord les hommes du service recherche et développement qui l’ont dessinée sur un logiciel de CAO. Comme pour la hanche, cette prothèse totale du pouce est constituée d’une tige en titane TA6V, d’un col modulaire (emboîté dans la tige) et d’une cupule en inox M30NW, et d’un insert en polyéthylène haute densité. Le fichier 3D est ensuite converti en FAO pour être intégré sur la commande numérique du centre de tournage-fraisage Tsugami HS20M 5 axes. Après usinage, la tige et cupule obtiendront, chez

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un fournisseur, un revêtement d’hydroxyapatite (HAP), appliqué de façon à améliorer la qualité de l’interface os-prothèse après l’opération chirurgicale. Trois mois de stock Toutes les pièces produites sont contrôlées 100 % : dimension, sphéricité et état de surface. Puis, chaque composant de la prothèse subit un marquage laser pour des questions de traçabilité. La prothèse est ensuite nettoyée dans un bain à ultrason. En salle grise, les composants sont nettoyés à l’alcool avec un contrôle visuel systématique, puis

ils sont assemblés sur une machine automatisée, avant le transfert en salle blanche pour le packaging. Les lots de prothèses seront ensuite stérilisés par une société extérieure. Afin de vérifier que chaque emballage a bien subi la stérilisation, des pastilles de contrôle de stérilisation changent de couleur dès lors que le procédé a bien été effectué. Enfin, Lapé Médical constitue systématiquement trois mois de stock d’implants, qui correspond à la durée du processus de fabrication d’une prothèse totale de hanche ou du pouce. Spécialisé à la fois dans l’implantologie de la

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colonne vertébrale, de la hanche et du genou, ainsi que la traumatologie, Lapé Médical, qui emploie à Marignier quinze personnes, et réalise un chiffre d’affaires de près de 4 millions d’euros, s’est positionnée depuis trois ans sur le segment des petits os et articulations aux extrémités du corps humain, comprenant en plus des mains et pieds, les épaules, coudes, poignets et chevilles. « Notre avenir est sans doute dans ce segment-là », affirme Thomas Gradel. JÉRÔME MEYRAND *Cupule est un synonyme


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MONT-BLANC MEDICAL INDUSTRIES

Des PMI s’unissent pour attirer les grands donneurs d’ordres Une dizaine de soustraitants se sont regroupés pour offrir des services complémentaires et proposer un interlocuteur unique à chaque client. es entreprises expertes réunies pour une offre globale dédiée aux fabricants de dispositifs médicaux ». Voici comment se définit Mont-Blanc medical industries, le groupement né sous l’égide du pôle de compétitivité Mont-Blanc industries. Regroupant des experts d’activités industrielles de l’usinage complexe et de la mécanique de précision, Mont-Blanc medical industries couvre l’ensemble des technologies les plus actuelles du domaine. Implanté en Haute-Savoie, entre Chamonix et Genève et plus particulièrement au cœur de la vallée de l’Arve, ce cluster est un guichet unique pour une offre globale, “partenaire” des fabricants de dispositifs médicaux, dans le cadre d’appels d’offres. Cette structure dit vouloir proposer « un service complet, innovant, à forte valeur ajoutée pour les services achat du donneur d’ordre ».

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Des solutions complètes Cette nouvelle entité, qui comprend une dizaine d’entreprises, promet pour ses clients un gain de temps, des démarches sécurisées et simplifiées, pour une prise en charge totale des opérations nécessaires à la fabrication des composants. « Mont-Blanc medical industries mobilise ses ressources pluridisciplinaires pour des solutions techniques dans de nombreux domaines thérapeutiques et apporte le plus grand soin à la fiabilité de ses dispositifs médicaux et à la simplification de l’acte chirurgical », précise-t-on au sein du groupement, lancé fin 2013. Doté

Le groupement Mont-Blanc medical industries a été créé en 2013 à Cluses.

d’une capacité de production importante, Mont-Blanc medical industries assure être en mesure d’apporter de manière collective des solutions de hautes technologies. Pour cela, il s’appuie sur « une concentration exceptionnelle de savoir-faire sur la totalité de la filière ». En effet, ce groupement d’entreprises a été créé au sein de la vallée de l’Arve, référence mondiale dans le domaine de l’usinage de haute précision, où le savoir-faire industriel allie les technologies de la mécanique, de l’électronique et de l’informatique. En mettant en commun plusieurs compétences, moyens de production et métiers, MontBlanc medical industries parvient

à offrir des solutions complètes à la fois dans la conception, l’industrialisation, la fabrication et le conditionnement de dispositifs médicaux implantables et non implantables. Qu’il s’agisse de chirurgies générales et spécifiques, le groupement haut-savoyard est spécialisé dans l’orthopédique (extrémités, rachis, hanche, genou), le dentaire, le cardiovasculaire, l’urologique, la gastroentérologie, la chimiothérapeutique et la neurologique. A cela s’ajoutent les dispositifs propres au non implantable, comme l’instrumentation (équipement de tests, spectroscopie, outillage, connecteur IRM, fibre optique, laser), la robotique, l’imagerie, le diagnostic in vitro, les équipements hospitaliers et

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© Dominique Cappronnier

chirurgicaux, appareillages médicaux (distributeur oxygène, appareillage dentaire), etc. Mont-Blanc medical industries répond aux normes européennes de fabrication, de traçabilité, de sécurité, d’étiquetage et de conditionnement, avec les certifications Iso 9001 et 13 485. Elle dit aussi bénéficier de l’appui d’un centre technique, le Cetim-CTDEC, accrédité Cofrac pour les essais matériaux, spécialisé dans les activités industrielles de l’usinage complexe et de la mécanique de précision, d’un centre de ressources technologiques et scientifiques, spécialiste de la mécanique et des matériaux, reconnu pour son expertise dans le domaine du médical. JÉRÔME MEYRAND


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STÉPHANE REGNAULT, PRÉSIDENT DU SNITEM

« Nous allons vers des niveaux d’exigences plus élevés » Entretien avec le patron du Syndicat national de l’industrie des technologies médicales réé en 1987, le SNITEM est la première organisation professionnelle représentant la majeure partie de l’industrie du secteur des dispositifs médicaux et des technologies de l’information et de la communication en santé (TICS). Il fédère 375 entreprises, dont de nombreuses PME. Ses bureaux sont implantés à Courbevoie (Hauts-de-Seine). Sur le plan national, il est l’interlocuteur privilégié et référent du domaine auprès des cabinets ministériels, de l’administration et du Parlement. Quelles sont les nouvelles exigences qui pèsent sur les entreprises de fabrication ou de soustraitance de dispositifs médicaux ? Le niveau d’exigences global, de l’ANSM (Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé, Ndlr) ou des organismes notifiés en France, a très sensiblement augmenté ces dernières années, notamment en raison de la loi Bertrand ou de l’affaire du PIP. Il y a des exigences environnementales aussi qui deviennent de plus en plus fortes, comme la norme Reach, le recyclage et l’élimination des produits usagers. Puis, dans le domaine du DM, on se prépare à une sorte de bigbang, la refonte de la marque CE qui se discute au niveau européen, depuis longtemps maintenant, et qui, semble-t-il serait dans sa phase finale. Ce recast (refonte de la norme, Ndlr) ira vers des exigences plus élevées, et en particulier, une reclassification d’un certain nombre de produits, lesquels augmenteraient de classe.

Que pensez-vous du plan d’Emmanuel Macron Médecine du futur ? Envisager la médecine du futur, autour de l’organisation du système de soin, semble être une excellente démarche. Et c’est particulièrement important pour les dispositifs médicaux, car il y a beaucoup d’innovation sur ce segment-là. Or, ces dispositifs ont souvent un impact sur l’organisation même du système de soin.

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Quand vous amenez une innovation, elle peut, parce qu’elle change les pratiques, parce que ce n’est pas les mêmes praticiens qui sont amenés à faire telle ou telle intervention, cela peut avoir un effet assez structurant sur le système de soin. Dans notre domaine, on ne peut que développer des produits qu’en collaboration avec les médecins.

Selon Stéphane Regnault, la refonte de la marque CE, qui se discute au niveau européen, serait dans sa phase finale. Quelles conséquences pour les fabricants de dispositifs médicaux ?

Il y aurait même peut-être la création d’une classe, dans laquelle les exigences seraient encore plus élevées, et pouvant à la limite se rapprocher de ce que l’on connaît sur le médicament, c’està-dire de faire beaucoup d’études prémarchés. Ce qui, de fait, ne correspond pas très bien à ce que l’on est capable de faire ou ce que l’on fait sur les dispositifs médicaux, sur lesquels souvent l’innovation est plus incrémentale. C’est devenu un réel gros problème, un réel gros poste d’investissement, et cela a extraordinaire-

ment ralenti les processus d’innovation. Pour les fournisseurs de composants, cela aura des implications, c’est-à-dire que leurs clients vont leur demander beaucoup plus d’informations sur leurs produits, leurs process. Travailler pour le médical va devenir objectivement de plus en plus compliqué. Et pour quelle échéance ? Cela fait trois ans que l’on me dit que c’est pour le prochain trimestre. Peut-être fin du second semestre 2016.

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Ce sont les praticiens qui ont le droit de se servir des DM, qui ont le savoir, qui ont toute cette connaissance de leur utilisation. Donc, tous nos développements se font main dans la main avec les soignants. Or, les conséquences, notamment de la loi Bertrand, c’est mettre un maximum d’obstacles entre les soignants et les industriels. Et donc nous avons beaucoup de mal à faire des sucess stories françaises, à aller vendre à l’étranger, non seulement un dispositif, mais une expérience médicale réussie. Comment peut-on tirer parti de la fabrication additive pour la production d’implants ? Cela existe déjà dans le dentaire, et en orthopédie sur les ancillaires adaptés au patient. Seulement, il faudra améliorer cette technologie, car les états de surface ne sont pas bons. Mais pour que cela explose dans le médical, il y a encore des progrès à faire. PROPOS RECUEILLIS PAR JÉRÔME MEYRAND


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OPEN MIND

La FAO chez Jossi Orthopedics : un usinage performant L’entreprise Jossi Orthopedics, située à Islikon, en Suisse, est un fabricant reconnu dans le domaine des implants orthopédiques. Les pièces qu’elle produit, dont la qualité est le résultat d’une interaction entre toutes les étapes de fabrication, du développement à la fabrication en série, sont sollicitées dans le monde entier. Elle mise sur le logiciel HyperMill de l’entreprise Open Mind technologies pour la création des programmes de FAO. n cas de douleurs, lorsqu’un accident ou d’autres facteurs détruisent des articulations complètes, un recours à des implants orthopédiques devient nécessaire. Dans la mesure du possible, ces produits de haute technologie font disparaître les douleurs et rendent aux patients leurs capacités de mouvement. Ce n’est pas un luxe : les fabricants de ces pièces et systèmes œuvrent directement en faveur des patients. Ils doivent manier des géométries complexes et des matériaux très exigeants, tels que des alliages de titane, des alliages de chrome-cobalt ou des aciers fortement alliés. Jossi Orthopedics, située à Islikon, en Suisse, est l’une des entreprises qui maîtrise ces matériaux et tous les processus nécessaires à leur usinage. Elle est issue de la création de l’entreprise Hans Jossi Präzisions-

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La société suisse Jossi Orthopedics utilise la FAO HyperMill d’Open Mind. « Je suis entièrement satisfait du produit. Je peux vous assurer que je ne souhaite plus utiliser aucun autre système de FAO », résume M. Dedovic, responsable de la fabrication multiaxiale.

mechanik, en 1957. A l’époque, Hans Jossi fabriquait des pièces et des mécanismes divers. Il s’est rapidement fait connaître dans l’industrie, car il était capable de travailler avec des géométries complexes et des matériaux exigeants. M. Jossi a, entre autres, construit des presses particulièrement solides et résistantes, si bien que, dans les années 1970, on lui a demandé s’il pouvait également transformer le titane. « A l’époque, le titane était considéré comme un métal inadapté à la transformation. Hans Jossi et son équipe ont cependant réussi à développer un procédé d’emboutissage du titane », raconte le Dr Martin Schmidt, responsable du département des marchés internationaux chez Jossi Orthopedics. Ce procédé permet de réduire considérablement les coûts par rapport à un usinage complet en plusieurs étapes. Ainsi, chez Jossi, 70 % des coûts sont plus faibles que lors d’un pur usinage par enlèvement de copeaux (coûts en

matériaux et coûts d’usinage). L’entreprise s’est démarquée de la concurrence et s’est notamment tournée vers la fabrication d’implants. Aujourd’hui, le groupe Jossi, qui compte environ 200 employés, se compose de trois entreprises : Jossi Orthopedics, Jossi et Jossi Systems. Jossi Orthopedics produit des composants d’implants orthopédiques et les instruments chirurgicaux correspondants. « Nous nous définissons comme de purs sous-traitants. Le nom de nos clients, des entreprises renommées dans le domaine de l’orthopédie, figure toujours sur les produits », déclare le Dr Martin Schmidt. Les spécialistes suisses travaillent selon les spécifications de leurs clients, mais ils proposent aussi continuellement de nouvelles solutions et technologies de fabrication. « Notre savoir-faire est étendu, nous maîtrisons les procédés et nous avons recours aux outils les

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plus récents. Nous réussissons toujours à battre la concurrence en termes de temps de fabrication de pièces jusqu’au facteur trois », souligne M. Schmitz, non sans fierté. Dans le domaine de la FAO, l’entreprise emploie le logiciel HyperMill, développé par l’entreprise Open Mind technologies, située à Wessling, en Haute Bavière.

Utilisation simple Ce logiciel permet de programmer tous les types d’usinage (fraisage 2 axes, 3 axes, HSC, 5 axes, ainsi que fraisage-tournage) sur une même interface. Il existe peu de pièces nécessitant un seul type d’usinage. Grâce aux masques de commande, l’utilisateur ne dispose que des options dont il a besoin pour le travail qu’il souhaite accomplir, et non pas de toutes les variantes possibles. Cela permet sans aucun doute de progresser rapidement. Autre particularité d’Hyper-


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Mill, l’usinage avec des axes indexés. L’usinage 5 axes n’est pas une suite de mouvements aléatoires. Il se définit plutôt comme un fraisage rentable. L’objectif est atteint si le travail est réalisé avec un minimum de mouvements. Le logiciel HyperMill indexe automatiquement les axes inutiles. L’exécution est simultanée uniquement là où un usinage performant est impossible. Cette méthode préserve également la machine. La technologie des features et des macros, qui permet de standardiser et d’automatiser la programmation des géométries, est également remarquable. La version actuelle du logiciel de FAO intègre de nettes améliorations.

Large éventail de stratégies d’usinage En plus des centres de tournagefraisage de Mori Seiki, Jossi Orthopedics fait appel à un grand nombre de centres d’usinage de Hurco et Hermle, afin de procéder à l’usinage des implants et des outils. Pour trouver le système de FAO qui permet la meilleure programmation possible, un processus de sélection a été mené. Au terme de celui-ci, deux autres systèmes de FAO se sont démarqués. « En fin de compte, HyperMill a gagné, car il est très facile à utiliser et efficace lorsqu’il s’agit de programmer un usinage 5 axes », déclare Midhat Dedovic, responsable de la fabrication multiaxiale chez Jossi Orthopedics. A l’heure actuelle, trois postes de travail sont équipés d’HyperMill, deux dans le département de la production, et un dans le département de la formation des apprentis. « Sur les deux postes de travail de la production, nous utilisons tout ce que le système a à nous offrir, sauf les applications spéciales » , explique M. Dedovic. Ainsi, à chaque type de pièce correspond une solution qui permet d’utiliser les machines de manière optimale, et d’ainsi atteindre la rapidité de fabrication déjà mentionnée. La base de données outils contenue dans le logiciel de FAO est très régulièrement utilisée par Jossi. Elle permet d’importer des outils complets, de les définir de manière individuelle et d’assem-

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bler soi-même des outils complets avec rallonge. Pour chaque outil créé dans la base de données, l’utilisateur peut créer différents profils, s’ajoutant aux données de coupe spécifiques au matériau. Ainsi, diverses applications peuvent être prédéfinies puis sélectionnées dans les opérations pour les matériaux d’usinage et de coupe identiques. Afin de procéder à la simulation du programme de FAO, M. Dedovic et ses collègues ont enregistré la totalité des machines CN dans le système FAO. Cela permet de vérifier le programme CN établi, en tenant compte des commandes numériques uniquement, ou de la surveillance complète de l’espace de travail et des machines. « Nous alternons entre les deux », glisse M. Dedovic. « Pour les programmes d’usinage 5 axes, des contrôles des collisions sont effectués dès la programmation. Pour les stratégies 2 axes, la vérification a lieu à la fin, dans le cadre de la simulation complète. » Les spécialistes de la FAO profitent de la simplification et de la rapidité que permet le logiciel, notamment en copiant des opérations ou des gammes d’usinage complètes. Par exemple, il existe cinq tailles de composantes pour une articulation du genou. Du point de vue de l’opération, la taille 4 est identique à la taille 5. La copie de la gamme d’usinage aide ainsi l’usineur à procéder plus rapidement. « Grâce à la détection automatique des features, nous travaillons plus rapidement » , explique M. Dedovic. Elle permet de détecter des géométries à partir de solides et de modèles de surface, notamment des perçages, des perçages par niveau avec et sans filetage et des poches ouvertes et fermées. Les paramètres nécessaires à la programmation des stratégies d’usinage et à la sélection de l’outil sont automatiquement générés. Jossi Orthopedics profite par exemple de cet avantage, lors du perçage de surfaces aux formes libres, qui peuvent être positionnées dans l’espace de diverses façons. La détection automatique des features permet d’atteindre l’objectif nettement plus rapidement.

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DEXTÉRITÉ SURGICAL

Un bras robotisé qui prolonge la main du chirurgien Avec son bras robotisé, la société Dextérité Surgical équipe déjà 21 établissements de santé en Europe. vec le tourisme, l’industrie du sport et celle de l’image, la mécatronique fait partie des quatre filières d’excellence sur laquelle repose l’économie du bassin annécien. La société Dexterité Surgical est une des composantes de ce tissu industriel depuis 2008, année de sa création. Dans le domaine de la robotique chirurgicale, précisément. « Pendant vingt-cinq ans, j’ai travaillé auprès de 250 chirurgiens dans 17 pays, explique Pascal Barrier, président et co-fondateur (avec Jérémy Ollagnier et Rémi Rosset) de l’entreprise basée à Annecy. Tous me disaient qu’ils voulaient de la mobilité intracorporelle pour la chirurgie mini-invasive précise, sûre et reproductible ».

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Précision, confort, mobilité Ingénieur biomédical de formation, Pascal Barrier se lance alors dans la création de sa « première start-up ». La structure experte en mécatronique, Thésame, l’oriente vers le laboratoire SYMME, implanté à Annecy-le-Vieux, près de l’IUT. Les compétences à la fois scientifique et technique de Rémi et Jérémy vont aboutir à cette innovation technologique : un bras robotisé. Celui-ci est fabriqué en Haute-Savoie, notamment par EFOP et Anthogyr. Ce bras articulé, avec porte-aiguille et, depuis six mois, ciseaux, permet d’opérer dans des espaces contraints tout en conservant la précision du geste et une position

Les responsables de l’entreprise annécienne, spécialisée dans la robotique chirurgicale, planche sur la quatrième génération de leur bras articulé.

de travail confortable pour le praticien. Une utilisation nécessaire pour des interventions dans le domaine de l’urologie, la gynécologie, la chirurgie du rectum ou encore celle thoracique. S’il n’est pas le seul sur le marché (le robot américain Da Vinci), DEX, le nom du robot annécien, mise sur son extrémité mobile et motorisé. De plus, l’appareil coûte 50 000 € (ajoutez à cela 350 € par opération).

tamment dans le cadre du traitement du cancer de la prostate. Avec un chiffre d’affaires de 410 000 euros en 2015 (plus d’un million sur trois ans), Dextérité Surgical ne manque pas de projets comme le lancement de la 4e génération du bras robotique vers

600 patients opérés avec le bras robotisé D’ailleurs, aujourd’hui, 21 établissements de santé (hôpitaux et cliniques) en Europe se sont dotés de cet équipement. Dont le Centre Hospitalier Annecy-Genevois dans lequel travaille le Dr Skowron, chef du service urologie. Et au total, près de 600 patients ont été opérés de cette manière. No-

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2018. D’où le lancement récent d’une campagne de crowdfunding. « On veut développer notre force commerciale en France, notre réseau de distribution en Europe et une filiale aux États-Unis », annonce Pascal Barrier. FLORIAN POTTIEZ


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NETTOYAGE SOUS VIDE

Pourquoi Coulot Décolletage a choisi les machines Pero Les machines de nettoyage sous vide Pero déclinent un concept très abouti pour une propreté technique plus affinée et plus productive. ’introduction d’une machine de nettoyage sous vide Pero R1 chez Coulot Décolletage a augmenté la chaîne de valeur de ses produits dédiés au médical. Créée en 1985 à Châtellerault, dans la Vienne, l’entreprise produit des implants, prothèses et instrumentations en sous-traitance médicale pour le compte de grands distributeurs internationaux. Son approche méthodique pour valoriser sa qualité en production participe au succès de son développement tout secteur d’activité confondu. Afin de maîtriser la qualité des usinages, il est procédé à une phase de nettoyage entre chaque opération de fabrication. L’augmentation d’activité a mis en évidence la nécessité de faire évoluer le processus de nettoyage des pièces en cours d’usinage, à la fois onéreux et peu rapide. La technologie lessivielle utilisée imposait un temps de cycle d’environ 40 minutes et une durée moyenne d’immobilisation encore plus importante des encours. L’approvisionnement en flux tendu de certaines machines n’était plus garanti.

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Des contraintes de coût et productivité Pour sortir du risque de goulot d’étranglement sans impacter les prix de revient, le dirigeant, Bruno Coulot et les responsables de production se sont intéressés aux solutions alternatives existantes. L’atelier d’usinage couvre un large panel de références de produits issus de matériaux variés :

L’entreprise de décolletage produit des implants, prothèses et instrumentations en sous-traitance médicale.

titane, Peek, inox, chrome cobalt, etc. En décolletage, les lots n’excèdent pas 20 000 unités. Pour une production en petite et moyenne séries, le nettoyage de plusieurs familles de pièces en simultané est une donnée permettant une meilleure flexibilité et réactivité au service de l’organisation de production et du personnel.

Un temps de cycle divisé par quatre Il était important de dresser un cahier des charges techniques et ceci avec un cadrage financier très contraint. Parmi les entreprises contactées, et à la suite des essais réalisés, le procédé de nettoyage sous vide, par de l’alcool modifié fonctionnant en circuit fermé, proposé par Pero s’est avéré le plus performant. La tension de surface obtenue marque une amélioration sensible de la qualité du lavage par rapport au mode lessiviel. Le nettoyage sous vide est très économe en énergie. Il a la faculté de porter plus rapidement et plus facilement à température la solution de nettoyage, donnant au process sa plus grande efficacité de nettoyage. Par sa capacité à éliminer aussi bien les impuretés po-

laires et les salissures organiques ou non polaires, l’alcool modifié de type 3-butoxy-2-propanol est particulièrement adapté pour ce type production. Les opérateurs et le personnel d’encadrement apprécient tout particulièrement que les pièces soient restituées parfaitement sèches et sans pollution d’atmosphère ni odeur. La machine R1 est l’héritière d’une politique d’innovation qui caractérise la marque Pero sur le plan international. « Sa productivité impressionnante se vérifie puisque nous avons pu diviser par quatre les temps de cycle de nettoyage », assure Philippe Moreau, le responsable de production. Elle peut ainsi assurer un approvisionnement en continu des machines au plus fort de leur charge avec une marge de disponibilité suffisante pour les années futures. Autonomie et productivité à coûts réduits Cette unité de nettoyage sous vide traite actuellement une cinquantaine de paniers par jour. Un cycle de distillation assure périodiquement une régénération totale des bains quasiment sans perte de produit. Les déchets, huiles et particules, sont évacués

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pour être traités. Au contraire du système lessiviel utilisé qui nécessite régulièrement un arrêt de maintenance pour nettoyage et vidange, la machine se gère de façon autonome et en temps masqué pour rester productive. C’est une opération de maintenance supprimée pour la grande satisfaction du personnel. Sur le plan économique, outre les frais de main-d’œuvre, il n’y a plus lieu de pourvoir à l’élimination des eaux usées et saturées ni d’approvisionner des détergents. Parfaitement adaptée pour fonctionner au cœur d’un atelier de production, la cellule de nettoyage R1 va dans le sens recherché par Coulot Décolletage et son dirigeant : productivité, fiabilité et montée en compétences sur toute la chaîne de valeur de son offre de produits dédiés au médical. Ainsi la baisse significative des coûts de nettoyage a été un élément décisif pour la conquête de nouveaux marchés. La qualité à coût maîtrisé de cet équipement, fait pour durer, sera un argument supplémentaire pour satisfaire un marché attentif à la qualité et à la sécurité de produits sous haute surveillance.


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SIMODEC À LA ROCHE-SUR-FORON

Le baromètre de l’activité du décolletage est au beau fixe La forte affluence rencontrée pour cette édition du Salon international de la machine-outil de décolletage est un signe que le secteur va bien. econnu comme un baromètre de l’activité industrielle de la vallée de l’Arve, le Salon international de la machine-outil de décolletage (Simodec) a fermé ses portes vendredi 11 mars, et le moral des exposants, 321 pour cette édition contre 265 en 2014, était au beau fixe, selon les organisateurs. « Les premiers retours des exposants sont positifs », note Mathieu Herrou, directeur général de la société Rochexpo, qui organise la biennale. Depuis mardi 8 mars, date de l’ouverture du salon, qui se tenait au parc des expositions de La Roche-sur-Foron, les visiteurs n’ont cessé d’affluer, portant le chiffre à 11 453, soit une augmentation de 20,6 % par rapport à il y a deux ans. Mathieu Herrou ne cache pas sa satisfaction, alors qu’il s’agit pour le jeune directeur, arrivé en janvier 2015 au sein de Rochexpo, de son premier Simodec. « Ce salon a été à la hauteur de nos attentes, car déjà nous avions un nombre record d’exposants, sans doute depuis 2008, et avec plus de cent nouveaux exposants. » Comme à son habitude, la nocturne, qui a lieu le jeudi lors de chaque édition, a tenu toutes ses promesses, puisque cette longue journée d’exposition, qui se termine vers 22 heures, aura capté plus de 50 % du nombre de visiteurs sur ces quatre jours de salon. Quant aux prises de commandes réalisées sur les stands, les organi-

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Laurent Wauquiez (2e à droite), président de la nouvelle région Auvergne-Rhône-Alpes avait inauguré mardi 8 mars le Salon international de la machine-outil de décolletage.

sateurs ont eu de très bons échos. Si certains exposants ont signé de nouveaux contrats, d’autres ont accueilli des décolleteurs avec des projets concrets et des demandes bien précises, désireux d’investir. Les lauréats des Trophées de l’innovation Aussi, le salon a décerné ses Trophées de l’innovation, auxquels participaient pour cette 3e édition 23 exposants. Ainsi, le prix de la catégorie services à l’industrie 4.0 et logiciels est revenu à Savoie Transmission, de Chavanod, pour son un système de maintenance prédictive connectée Mataki. Dans la catégorie mesure et contrôle, la société Mitutoyo, dont l’agence est basée à Scionzier, s’est distinguée pour son logiciel de programmation automatique pour machines de mesure tridimensionnelle Micat Planner. Schunk (Marne-les-Vallée) remportait la catégorie automatisation et périphériques pour le dé-

veloppement de son outil de conception 3D eGrip pour la création sur mesure de doigts pour pinces de préhension. L’entreprise Iscar France (Guyancourt) recevait le prix outils coupants et outillages, pour sa gamme de broches hydrauliques haute vitesse Spinjet, tandis que le trophée machines-outils était décerné à Aquarese Industries, implantée à Billy Berclau (Pas-deCalais) pour ses machines d’ébavurage à jet d’eau. Le coup de cœur la presse, dont celui du magazine Le Décolletage & Indus-

trie, est revenu à Horn France, située à Scionzier, pour ses systèmes d’outils modulaires avec refroidissement intérieur. Et le Simodec d’or a été décerné à Stäubli, de Faverges, pour sa nouvelle gamme de robots TX2. Enfin, pour la première fois les internautes avaient la possibilité de décerner un prix aux dix nominés, qui est revenu à Qualisco, pour ses sondes par courants de Foucault pour vérifier de manière non destructive la qualité des traitements thermiques. JÉRÔME MEYRAND

LES CHIFFRES La fréquentation totale du salon a été de près de 18 000 personnes. Pendant les quatre jours, ce ne sont pas moins de 11 453 visiteurs, soit une augmentation de 20,56 % par rapport à 2014, qui ont franchi les portes du Simodec, au parc des expositions de La Roche-sur-Foron, où il y avait 321 exposants. A ces visiteurs, il faut également ajouter les 2 300 collégiens et étudiants ayant visité le Smile, salon des métiers industriels et de l’entreprise. Le Simodec a accueilli 90 % de visiteurs français et 10 % d’étrangers. Voici le top 10 des pays internationaux, chez les visiteurs : 1. Suisse. 2. Italie. 3. Espagne. 4. Allemagne. 5. Portugal. 6. Royaume-Uni. 7. Belgique. 8. Pologne. 9. Tunisie. 10. Etats-Unis.

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Située en Haute-Savoie depuis 1983, Outimat, spécialiste des outils coupants en carbure et de la matière première, présentait notamment un nouveau produit Nine9, le NC Helix Drill, un outil unique aux multiples fonctions, permettant la réduction de la consommation de puissance de la broche. A signaler également, la nouvelle génération de têtes axiales Evoline de Fette, dotée d’un nouveau système de réarmement “closing device” permettant dorénavant de réenclencher la tête après le roulage, sans système mécanique.

Avec plus de 20 ans d’expérience dans le domaine de l’évacuation et du traitement des copeaux métalliques, la gestion du liquide de coupe, la société Novaxess Technology exposait notamment le nouveau dispositif Convaflex Combi-HP, un ensemble compacte combinant plusieurs fonctions périphériques et indispensables aux machines-outils de décolletage modernes : gestion de l’évacuation des copeaux, gestion de l’arrosage par haute pression, régulation de température d’huile de coupe.

Le distributeur de machines-outils Mactech présentait plusieurs modèles : tour et centre d’usinage Emco, tour CMZ avec cellules robotisées, tour à poupée mobile Hanwha, centres d’usinage Akira Seiki et Mectron, tour bibroche robotisé Shimada et tour vertical quatre broches robotisé Kitako.

DT Technologies, fabricant et distributeur de systèmes de serrage, et importateur exclusif Schaublin France, présentait également les produits Walter Dunner, Heimatec et DC Swiss. Il coexposait avec MMC Metal France, filiale du groupe Mitsubishi Materials, qui proposait notamment son miniforet MVS et sa fraise carbure à embout interchangeable IMX.

Index France exposait notamment pour la première fois en France le tour multibroche Index MS16C Plus, à six broches pour l’usinage de pièces avec un diamètre allant jusqu’à 22 mm. L’objectif étant de remplacer les tours à cames, certes rapides, mais difficiles à régler qui dominent toujours le marché de l’usinage des pièces à complexité restreinte et moyenne.

Detector France exposait son nouveau détecteur de bris d’outils électrique, pouvant contrôler deux outils en même temps, grâce à son mouvement alterné, et cela à partir d’un diamètre de 0,2 mm seulement. Il est capable de détecter une boule de coupeau sur la tête d’un foret. Une fonction microforet, avec vitesse d’approche lente, permet de ne pas abîmer l’outil. Par ailleurs, il se voit équiper d’une interface à écran tactile. Disponible dès le second semestre de l’année.

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LA ROCHE-SUR-FORON

Au Simodec, la société Hestika aligne les nouveautés Le célèbre importateur français des machines du groupe Miyano-Citizen exposait, lors de la biennale haut-savoyarde, pas moins de douze modèles. as moins de douze machines-outils étaient exposées par la société Hestika France, distributeur des tours Miyano-Citizen depuis 1996, sur le Simodec, qui se tenait à La Roche-sur-Foron du 8 au 11 mars. Neuf modèles occupaient le stand, alors deux autres se trouvaient sur les espaces des partenaires Sumatic et Bechem. Enfin, une troisième machine était présentée au jeune public du Salon des métiers industriels et de l’entreprise (Smile), qui était organisé en même temps que le Simodec. Parmi les tours exposés, plusieurs ont attiré notre attention.

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Présentée pour la première fois en France, le centre de tournage Myano BNJ 51 SY6. Le successeur du SY5 se voit doter sur sa tourelle papillon de deux postes d’outils supplémentaires, passant ainsi de 6 à 8, dont 4 avec outils rotatifs. Les visiteurs du Simodec ont également remarqué le nouveau tour Cincom L32, déclinée en trois types (VIII, X et XII), qui succède au A32-VII. Polyvalent et flexible, recevant une large gamme d’outils modulaires, il voit sa contrebroche équipée d’outils de perçage, en plus du peigne et du colde-cygne. Dotée d’une conception modulaire, la nouvelle L32 permet d’optimiser la fabrication en sélectionnant les fonctions nécessaires à l’obtention de la configuration de machine idéale. Ainsi, les modules de fonctions peuvent

être combinés « sans restrictions », assure Citizen. Dans le poste de travail, le porte-outil multiple comprend une unité avec axe B et outils rotatifs, et une autre pouvant accueillir jusqu’à quatre outils rotatifs, avec un angle de position réglable manuellement de 0 à 90o. Le porte-outil opposé reçoit le module à quatre outils fixes ou un second à trois outils rotatifs. Enfin, le porte-outil arrière peut être composé de l’unité à cinq outils fixes, celle de quatre rotatifs et un outil fixe, et une autre comprenant l’axe Y2 pouvant recevoir quatre outils fixes ou rotatifs dans la rangée supérieure et cinq outils fixes dans la rangée inférieure. Les visiteurs du Simodec ont remarqué le nouveau tour Cincom L32, déclinée en trois types (VIII, X et XII).

Tour de reprise CN Toujours dans l’esprit d’une conception modulaire, Citizen offre désormais la possibilité de travailler avec ou sans canon de guidage. « Le changement peut être effectué par l’opérateur en trente minutes environ », assure le fabricant, qui propose en option la prise en charge de barre de 38 mm. Tour de reprise à commande numérique de haute précision, le GN-3200 d’Ocean Cincom est particulièrement compact, puisque sa largeur est de 700 mm pour un encombrement de seulement 1,04 m2, permettant de raccourcir les lignes de production et d’améliorer ainsi l’espace d’usinage. Automatisé grâce à l‘intégration d’un portique de chargement à grande vitesse, il s’intègre facilement dans d’autres processus. Avec sa conception à glissières, aux excellentes propriétés d’amortissement, combinée à un débit d’huile de lubrification contrôlé, le GN-3200 exécute de très petits mouvements d’axe, ce

qui réduit au strict minimum les déplacements inutiles, tout en offrant une répétabilité, que le Japonais décrit comme « exceptionnelle ». Il faut dire que la broche, dépourvue de courroie, disposant d’un arrosage sous pression et de capteurs procurant une rotation régulière, génère de faibles vibrations. A noter, qu’il existe une version à deux broches. L’alimentation de ce tour de reprise peut se faire par bande transporteuse, plateau ascenseur ou bol vibrant. L’importateur de Saint-Mandé (Val-de-Marne) propose également les centres de tournage-fraisage Mupem, dont le modèle Win 4200 était présent sur le stand. Digne remplaçant des tours automatiques à cames, il dispose de huit axes pilotés par une commande numérique Fagor (langage ISO) ou Mupem (conversationnel). Montée sur des roulements à contact angulaire et lubrifiés à vie,

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la broche principale est équilibrée dynamiquement pour assurer une concentricité très précise. Avec pour conséquence, une qualité de surface des usinages améliorée. Les chariots, portant une règle optique linéaire, sont au nombre de quatre, une paire horizontale et verticale. Quant à la tourelle à huit stations, il s’agit d’une nouvelle génération à indexage électrique très rapide, grâce à la commande numérique qui, en fonction des différentes longueurs des outils, décide de la position optimale pour réaliser l’indexage. En option, la tourelle peut recevoir quatre outils tournant jusqu’à 6 000 tr/mn et une puissance de 2,9 kW. Ce qui laisse alors la possibilité de réaliser des opérations de filetage par système différentiel, perçages rapides, perçages et taraudages excentriques, et fraisages divers. JÉRÔME MEYRAND


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SAINT-PIERRE-EN-FAUCIGNY

Imas lance un nouveau filtre pour l’épuration d’air La société italienne Imas Aeromeccanica, fabricant de systèmes d’aspiration de l’air et de filtration de brouillard d’huiles, est représentée dans la vallée de l’Arve par Euro Scies. epuis plus de 40 ans, Imas Aeromeccanica est une société italienne leader dans la conception et réalisation d’installations d’aspiration de l’air et d’installations de filtration de brouillard d’huiles, fumées, et poussières pour l’usinage du métal, du plastique, ainsi que pour le recyclage des matériaux et biomasses. Imas Aeromeccanica conçoit et réalise aussi des épurateurs pour brouillards, vapeurs et fumées d’huile dérivés des usinages mécaniques des machines-outils, des filtres séparateurs, des ventilateurs et des épurateurs pour l’usinage mécanique lubri-réfrigéré de l’aluminium. De plus, l’entreprise réalise des installations pour le traitement des déchets produit par les usinages dans les domaines d’application les plus divers, mais également des cabines de peinture, des filtres dépoussiéreurs mobiles, groupes ensacheurs et une gamme entière d’accessoires, qui placent ses installations parmi les plus complètes, modernes et fiables existantes sur le marché. Installée depuis 25 ans dans la vallée de l’Arve, à Saint-Pierre-enFaucigny, Euro Scies est spécialisée dans la conception, la fabrication et l’affûtage de lames et d’outils coupants. Euro Scies-MSB Industrie installe, entretien et assure le SAV des installations d’aspiration et traitement de l’air. L’entreprise a fondé un partenariat avec

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Imas Aeromeccanica conçoit et réalise des épurateurs pour brouillards, vapeurs et fumées d’huile dérivés des usinages mécaniques des machines-outils.

la société Imas Aeromeccanica, afin d’élargir son offre pour répondre aux contraintes sanitaires et environnementales les plus exigeantes de toutes les filières industrielles. L’entreprise a profité du Simodec pour le lancement en France une innovation déjà largement éprouvée dans d’autres pays d’Europe : le filtre à coalescence au cœur des épurateurs d’air. Ce filtre est le centre d’un système à quatre niveaux de traitement. Le premier est basé sur une décantation de l’air vicié. Le deuxième est un filtre métallique nettoyable. Le troisième est le filtre à coalescence sans entretien et le quatrième est un filtre de classe H13 pour le rejet d’un air pur dans l’atelier. Le concept de la Coalescence auto-drainante se compose d’une série de cylindres métalliques percés, à l’intérieur desquels se trouvent de la fibre de verre comprimé, disposées avec un intervalle variable de 6 à 12 microns.

La filtration, basée sur le principe de la diffusion Brownienne des particules de dimension inférieure au micron, garantie une efficience supérieure à 96-98 %, et tout cela sans qu’aucune opération d’entretien ou de remplacement ne soit nécessaire.

2016 sera donc une année riche pour Imas Aeromeccanica et Euro Scies qui se démarquent de leurs concurrents grâce à cette technologie innovante. Ce partenariat est fondé pour améliorer la qualité de vie dans les entreprises et en dehors.

L’entreprise a profité du Simodec pour le lancement en France d’une innovation, le filtre à coalescence.

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CLUSES

Bucci Industries France met le cap sur l’industrie du futur L’événement Industrie Paris, qui se tiendra du 4 au 8 avril à Villepinte, sera l’occasion pour Bucci Industries France de fêter ses 20 ans. La filiale française du groupe italien, qui se prépare activement à l’industrie du futur, présentera une sélection de solutions en périphériques machines, automatisation et process et contrôle. nnée après année, crise après crise, la société Bucci Industries France a su se construire, bâtir une équipe (48 personnes), diversifier ses activités, accumuler des compétences et devenir un interlocuteur de premier plan pour ses clients, résolument tourné vers le futur. Lors du salon Industrie Paris, c’est dans une ambiance conviviale et festive que Didier Bouvet et son équipe accueilleront leurs clients et partenaires jeudi 7 avril à partir de 18 heures pour fêter les 20 ans de l’entreprise.

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Ces dernières années ont été particulièrement riches en événements pour Bucci Industries France. En plus de la commercialisation des produits et solutions du groupe -leader mondial de l’embarreur avec Iemca, la filiale française a fait le choix de commercialiser des marques complémentaires de haute qualité telles Kitagawa (systèmes de serrage et positionnement sur tours et centres d’usinage), Algra (porteoutils tournants) et Visicontrol (contrôle visuel de conformité des pièces produits). En 2006, l’entreprise crée un département R&D

pour le développement et la réalisation d’applications spécifiques en environnement machine afin de répondre aux besoins des clients du groupe, au niveau mondial. Début 2016, elle annonce sa collaboration avec le Cetim-CTdec concernant les problématiques de rectitude des barres. Basée dans la vallée de l’Arve, à Cluses, l’entreprise disposera, dans quelques mois, d’un nouveau bâtiment de 1 200 m 2, qui viendra s’ajouter à l’existant. Conscient des enjeux de demain, Didier Bouvet prépare activement son entreprise. Impliquant l’ensemble de ses collaborateurs, il travaille à mettre en place une nouvelle organisation, de nouvelles méthodes de travail et une autre façon de communiquer.

Une application produits Iphone Après diverses actions menées en 2014 et 2015, dans le cadre du Plan PME Rhône-Alpes, et en créant son propre plan innovation Buccinove, Bucci Industries France s’engage dans le label excellence de Mont-Blanc Industries. Ce dernier va lui permettre de se projeter sur les deux ans à venir, en se donnant de nouveaux challenges. L’entreprise va de l’avant et met le cap vers l’industrie du futur. « Le numérique est un outil qui doit être intégré dans la démarche, un fil rouge dans tous les domaines de l’entreprise. Mais avant, il faut faire évoluer la culture de l’entreprise. Peut-on faire plus vite, être plus efficace et partager davantage ? Avec le numérique, nous gagnons en productivité : amélioration de la gestion des stocks, historique des interventions, bases de données communes, plannings partagés, mise en place de la télémaintenance, réduction des déplacements avec la généralisation de la vidéo conférence, etc. », explique Didier Bouvet.

Didier Bouvet, directeur général de Bucci Industries France.

L’entreprise a même lancé une application produits Iphone (APP). « Dans le cadre du lancement de l’activité Algra, commente Didier Bouvet, nous avions besoin de prendre des parts de marché immédiatement et d’un outil permettant à nos partenaires une prise de décision rapide. Grâce à un jeune alternant, une application Iphone a été développée. Cela a été très positif en termes d’image, une entreprise à la pointe de la technologie. » Spécialisé dans les périphériques pour machines-outils et l’automatisation, Didier Bouvet ajoute : « Je cherche à faire monter en compétence certains collaborateurs sur tout ce qui est lié aux automatismes et aux interfaces. De plus en

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plus de machines vont devenir intelligentes. Elles doivent être capables de recevoir de l’information, de l’interpréter afin de modifier leur comportement de façon autonome. La génération actuelle baigne dans l’informatique mais le numérique est une somme d’outils, une culture au service de ce qui reste des machines, celles-ci étant amenées à évoluer. Même dans la fabrication additive, la base, c’est de la mécanique. C’est pourquoi l’électromécanique est une compétence également essentielle. Pour rendre une machine intelligente, il faut maîtriser les phénomènes mécaniques -telles que les vibrations, par exemple. L’ère industrielle qui s’ouvre offre des perspectives exceptionnelles pour la mécanique, la machine-outil et la robotique. »


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CLUSES

Somfy atteint le milliard d’euros

u siège social du groupe Somfy, à Cluses, Jean Guillaume Despature donnait lundi 14 mars sa première conférence de presse en tant que président du directoire, dont il est membre depuis janvier 2015, succédant à Jean-Philippe Demaël, qui, à 49 ans, quitte la firme clusienne, leader mondial de l’automatisation des ouvertures et fermetures de la maison et du bâtiment, huit ans après son arrivée.

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« Je suis très honoré de la mission

que le conseil de surveillance vient de me confier, a déclaré M. Despature, dont la famille, fondatrice des textiles Damart, est propriétaire de la marque de motorisation pour stores et volets roulants depuis 1984. Avec l’impact des objets connectés, notre industrie est en pleine mutation et Somfy a tous les atouts pour y jouer un rôle déterminant. Je mettrai toute mon énergie et mes compétences pour mettre en œuvre les nécessaires adaptations de Somfy à ces nouveaux défis. Pour entamer cette nouvelle phase du développement je sais pouvoir m’appuyer sur l’esprit d’initiative et de performance de toutes les équipes de l’entreprise. » En commentant les résultats du groupe de son exercice 2015, le nouveau directeur général, âgé de 38 ans, a tenu à rendre à César ce qui est à César, le groupe de 7 800 personnes ayant franchi

pour la première fois le milliard d’euros de ventes.

Maison connectée Ainsi, c’est sous l’impulsion de Jean-Philippe Demaël, que Somfy « a accéléré son expansion à l’international, mis sur le marché des solutions innovantes, renforcé sa présence dans la maison connectée et consolidé sa position de leader de l’automatisation des ouvertures et fermetures de la maison, affirme la direction du groupe. Au cours des dernières années, Somfy a connu une croissance significative, supérieure à la moyenne des entreprises travaillant dans le secteur du bâtiment et de la construction. Les résultats de l’exercice 2015 reflètent le travail accompli depuis tout ce temps. » Avec un chiffre d’affaires de 1,061 milliard d’euros, en

hausse de 8,1 % par rapport à 2014, le groupe Somfy a vu ses ventes progresser dans toutes les zones géographiques.

Egalement en progression, le résultat opérationnel courant s’est élevé à 165,6 millions d’euros, en hausse de 10,6 %, représentant désormais 15,6 % du chiffre d’affaires, contre 15,3 % un an plus tôt. Quant au résultat net, il s’est élevé à 164,8 millions d’euros. « Il a été majoré des profits de sortie du capital de CIAT et Faac (respectivement 5,9 et 33,9 millions d’euros) et amputé de provisions pour dépréciation des intérêts financiers dans Garen Automação et Giga (6,7 millions d’euros au total) », soulignait le groupe dans son communiqué. JÉRÔME MEYRAND

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Le spécialiste des moteurs pour stores et volets roulants boucle son exercice 2015 sur un chiffre d’affaires d’un milliard d’euros.

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LES ÉCHOS DE LA VALLÉE DE L’ARVE

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LE DECOLLETAGE & industrie No 248

CLUSES

Alpege partage ses salariés avec les entreprises du territoire Depuis trois ans, l’association clusienne Alpege a mis en place un système de mutualisation de main-d’œuvre. Soit un seul salarié en CDI partagé entre plusieurs entreprises du territoire. Explications. ’est un faisceau d’éléments qui nous ont conduits à mettre en place ce dispositif. Après la crise de 2008, les entreprises avaient peu de visibilité et ont donc mis leurs recrutements en attente. Beaucoup ont supprimé des emplois en particulier dans les fonctions complémentaires à la production : informatique, maintenance, etc. Par le travail que nous effectuons depuis 20 ans sur le territoire, nous connaissons bien les entreprises et nous nous sommes aperçus qu’il y avait nécessité de pérenniser certaines fonctions dans ce contexte difficile », note Jean-Marc Reydet, directeur d’Alpege. Et d’ajouter : « Pour une entreprise de moins de 50 salariés, ce n’est pas forcément facile d’avoir un responsable qualité à temps plein, par exemple. D’autres dans l’entreprise font office mais ce n’est pas l’idéal. » Pour répondre à ce besoin du marché, Alpege a donc créé un système de mutualisation des compétences baptisé Alpege Zenith. « Treize entreprises ont participé à la fondation et aujourd’hui nous en comptons 43 et 18 salariés en CDI. » « Nous démarchons les entreprises mais elles aussi peuvent nous solliciter. A partir de là, on définit les besoins, les profils nécessaires à l’entreprise », explique Aurélie Le Navenan, chargée de mission ressources humaines au sein d’Alpege. Le recrutement débute alors : « Nous pouvons proposer un de nos salariés ou alors lancer un recrutement à l’extérieur. » Une fois

C

Alpege propose de mutualiser les compétences entre les entreprises locales, en particulier dans le secteur industriel. (photo archives)

repéré, le salarié passe un entretien face à ces futurs employeurs : « L’entreprise qui nous a sollicités peut avoir un besoin sur quelques heures dans la semaine. Je dois donc trouver d’autres entreprises qui ont un besoin de recrutement similaire.

On peut arriver à assembler quatre entreprises pour trouver un temps plein. Le salarié est recruté par un jury de représentants des quatre entreprises qui agissent en accord. » A noter que chaque année, les entreprises peuvent choisir de se retirer du

SALARIÉ OU PATRON, TOUS RAVIS PAR LA MUTUALISATION Responsable qualité système, Didier Frappet compte au nombre des dixhuit salariés d’Alpege ; il partage sa semaine entre quatre entreprises du territoire et, à 55 ans, c’est un choix. « J’ai quitté mon emploi dans une entreprise de décolletage de la vallée. C’est moi qui ai pris contact avec Alpege car mon rêve était d’enseigner le savoir que j’avais acquis tout au long de ma carrière. » Et, même s’il avoue «y perdre financièrement », pas question de regretter l’époque où il n’avait qu’un seul et unique site où poser sa sacoche. « J’interviens sur les quatre sites et cela me convient. J’aimai mon ancien poste et l’entreprise où je travaillais mais, au bout d’un moment, vous avez tout mis en place, tout roule, vous êtes dans une routine et vous n’apprenez plus rien. Et cela aussi, ça compte. » De son côté, Philippe Monceyron, PDG d’Alpes Deis, a eu recours au service d’Alpege et à ceux de Didier Frappet en particulier : « Du fait de sa taille (30 salariés), Alpes Deis s’est trouvé face à un dilemme pour faire progresser son système qualité. En mai 2015, la solution de temps partagé proposée par Alpege Zénith s’est très vite imposée comme étant LA meilleure solution pour mettre sur les rails l’amélioration de notre organisation qualité. J’ai nettement préféré le statut de quasi salarié de notre ingénieur qualité à temps partiel plutôt que l’intervenant extérieur. Après neuf mois d’expérience, je suis ravi de cette démarche. La compréhension des besoins de mon entreprise et l’investissement humain qui a été fait ensuite et qui continue encore à ce jour me donnent raison. Je formule le vœu d’obtenir l’ISO 9001 après une année de travail sur notre organisation qualité. Nous aurons fait alors un grand pas. Place ensuite à l’amélioration continue ! »

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système : « C’est un outil de flexibilité », note Jean-Marc Reydet. Si le salarié peut partager son temps plein entre quatre entreprises, il est embauché en CDI directement par Alpege et bénéficie des avantages d’un emploi stable. « Cela permet aussi à des gens qui travaillent à temps partiel de trouver un complément d’activité. Je pense également aux autoentrepreneurs », souligne Jean-Marc Reydet. Et de confier : « Il y a la question des compétences mais il faut aussi des personnalités capables de s’adapter à quatre entreprises, quatre patrons, etc. » Parmi les 18 salariés que compte aujourd’hui Alpege, on trouve : des responsables qualité, des responsables ressources humaines, un agent d’entretien, une secrétaire polyvalente, un commercial trilingue et même une infirmière. « Pour l’instant, nous travaillons plutôt avec le secteur industriel mais nous envisageons de nous ouvrir à d’autres secteurs. » Chaque année, « 90 % des contrats avec les entreprises sont renouvelés. » JULIEN BERRIER


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ENVIRONNEMENT

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EVOLUGREEN

Qu’est-ce que le Relamping ?

70 %* d’économies réelles sur votre budget éclairage dès aujourd’hui.

volugreen, le spécialiste de l’éclairage led depuis 2011, propose de mesurer, gratuitement et en quelques clics, les économies d’énergie que les entreprises peuvent réaliser dès à présent sur leur facture d’éclairage. Quel impact a réellement le Relamping sur mon entreprise ? Comment évaluer précisément le gain réalisé grâce à un changement vers la technologie LED ? Comment savoir sur le long terme ce que le Relamping m’apporte ? Le Relamping LED étant l’action d’efficacité énergétique qui consiste à remplacer tous vos éclairages existants par leurs équivalents en technologie LED

E

Evolugreen met à disposition sur son site internet un simulateur : Evolugreen.com/simulateur. « Faites une estimation personnalisée et rapide. Évaluez les économies réalisées, au luminaire près, sur votre facture énergétique. Semaines d’activités, jours ouvrés, temps actif d’éclairage, tous les critères d’utilisation ont été pris en compte pour créer un outil qui correspond à tous types d’entreprises », assure l’entreprise. Electricité économisée, coûts de maintenance réduits, gain envi-

ronnemental et prime CEE, une synthèse détaillée et personnalisée donnera les chiffres clés pour mieux mesurer les effets du Relamping sur une entreprise. Simple, ergonomique, le simulateur accompagne les chefs d’entreprise dans leurs premières estimations. « Vous pouvez ensuite faire appel à un conseiller spécialisé pour envisager une étude complète de votre Relamping », poursuit Evolugreen. Mais pourquoi s’arrêter là ? C’est la question qu’Evolugreen se pose tous les jours et y répond grâce à l’association d’un éclairage intelligent à une toute nouvelle box de contrôle by Evolugreen. Accédez à une solution de monitoring pour analyser en temps réel votre consommation énergétique, ciblez les économies réalisables et optimisez votre gestion de l’éclairage en conséquence, propose la société. Evolugreen mène également une levée de fond avec Lendopolis.com pour continuer d’innover et s’agrandir. *Minimum garanti, certains produits permettent jusqu’à 90 % d’économies

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Evolugreen promet une consommation d’énergie réduite à 70 %, une durée de vie accrue des équipements (jusqu’à 25 fois supérieur aux équipements classiques), des luminaires garantis 5 ans, l’éligibilité aux certificats d’économie d’énergie (CEE), des sources lumineuses LED s’adaptant à aux supports actuels et hautement résistantes aux chocs et variations de températures…

Evolugreen est le spécialiste de l’éclairage led depuis 2011.


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ENTREPRISES ET ANNONCEURS CITES AKIRA SEIKI .......................................................................... 27 ALGRA .................................................................................. 30 ALPEGE ................................................................................. 32 ANTHOGYR ........................................................................... 15 APPLITEC .............................................................................. 25 AQUARESE ............................................................................ 26 AXITE CBRE ...................... TROISIEME DE COUVERTURE BECHEM ................................................................................ 28 BLASER SWISSLUBE ............................................................... 11 BUCCI INDUSTRIES FRANCE .................................................. 30 CCI FRANCHE-COMTE .......................................................... 13 CETIM-CTDEC ....................................................................... 30 CITIZEN ................................................................................ 28 CMZ ...................................................................................... 27 CORPORATE GAMES .............................................................. 23 COULOT DECOLLETAGE ....................................................... 26 DC SWISS ............................................................................... 27 DELTA MACHINES ............................................................. UNE DETECTOR FRANCE .............................................................. 27 DEXTERITE SURGICAL ........................................................... 22 DT TECHNOLOGIES ............................................................... 27 EMCO .................................................................................... 27 EPHJ-EPMT-SMT ............. QUATRIEME DE COUVERTURE EUROMAC ........................ DEUXIEME DE COUVERTURE EURO SCIES ........................................................................... 29 EVOLUGREEN ....................................................................... 33 GRETA ARVE FAUCIGNY .......................................................... 5 HEIMATEC ............................................................................ 27 HESTIKA FRANCE .............................................................. 7-28 HORN FRANCE ...................................................................... 26 HUDRY .................................................................................. 25 IEMCA ................................................................................... 30 IMAS AEROMECCANICA ....................................................... 29 INDEX FRANCE ..................................................................... 27

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ISCAR FRANCE ................................................................... 4-26 JOSSI ORTHOPEDICS ........................................................ 20-21 KITAGAWA ............................................................................ 30 KITAKO ................................................................................. 27 LANNER FRANCE ............................................................. 11-27 LAPE MEDICAL MANUFACTURE ...................................... 16-17 MACTECH ............................................................................. 27 MECTRON ............................................................................. 27 MITUTOYO ............................................................................ 26 MITSUBISHI MATERIALS ........................................................ 27 MIYANO ................................................................................ 28 MONT-BLANC MEDICAL INDUSTRIES ................................... 18 MUPEM ................................................................................. 28 NOVAXESS TECHNOLOGY ............................................... 27-31 OPEN MIND ..................................................................... 20-21 OSST ................................................................................ 14-15 OUTIMAT ......................................................................... 13-28 PERO ..................................................................................... 26 POLE DES MICROTECHNIQUES ............................................. 13 POLE MONT-BLANC INDUSTRIES .......................................... 30 QUALISCO ............................................................................. 26 ROCHEXPO ........................................................................... 27 SAVOIE TRANSMISSION ......................................................... 26 SCHUNK ............................................................................... 26 SHIMADA .............................................................................. 27 SIAMS .................................................................................... 21 SNITEM ................................................................................. 19 SOMFY .................................................................................. 31 STAUBLI ................................................................................ 26 STRAUMANN ........................................................................ 15 SUMATIC ............................................................................... 28 TECH2MARKET ..................................................................... 13 TREFILERIE PERILLAT ............................................................ 25 VISICONTROL ........................................................................ 30 WALTER DUNNER ................................................................. 27

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