SPÉCIAL NOUVEAU-NÉS
L'hôpital de Chambéry à la pointe pour les prématurés "Le Le journal qui prend soin de vous vous"
PÉDIATRIE
Thonon : une chirurgienne prend en charge les tout-petits
DOULEUR
© BillionPhotos.com
A Annecy, un centre pour étudier cette maladie qui ne se voit pas
VIEILLISSEMENT
Le Biopark d'Archamps, pour vivre mieux et plus longtemps
Votre bien-être commence ici... Meubles ◆ Salons ◆ Literie ◆ Dressings
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Votre hebdo prend soin de vous
N°1
"Le "L journal qui prend soin de vou vous"
Au sommaire Une chirurgienne spécialisée en pédiatrie à Thonon
Sortir en montagne, ça ne s’improvise pas
arce que la santé en générale, la vôtre et celle de vos proches en particulier, est une
P
de vos préoccupations principales, nous vous proposons aujourd’hui un nouveau
rendez-vous intitulé « Ma santé en Pays de Savoie ».
Pollens, insectes : les galères de l’été
Zoom sur la maladie de Lyme, transmise par la tique
Deux fois par an, au printemps et à l’automne, vous trouverez dans ce cahier spécial Chambéry à la pointe pour les nouveau-nés prématurés
des conseils de saison, bien sûr, mais aussi la présentation de lieux, d’hommes et de femmes, qui font la fierté de notre territoire de par leur savoir-faire, leur technique, voire par l’originalité de leur méthode. Bonne lecture !
La maternité rénovée de l’hôpital de Saint-Julien
Le centre antidouleur d’Annecy
Samuel Thomas Rédacteur en chef
Les coupeurs de feu et le milieu hospitalier
Le vieillissement étudié au Biopark d’Archamps
Les précautions à prendre en cas de canicule
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Thonon accueille une chirurgienne spécialisée en pédiatrie Encore récemment réservés aux CHU, les chirurgiens spécialisés en pédiatrie font leur entrée dans les hôpitaux de taille plus modeste. C’est le cas à Thonon, depuis le début de l’année.
Opérer les bébés dès leur plus
jeune âge : voilà la spécialité de Caroline Szwarc, installée à l’hôpital de Thonon depuis 4 mois. Jusqu’à présent, les enfants qui devaient subir une opération étaient, soit opérés par un “chirurgien pour adulte “ de Thonon (dans le cas d’une appendicite par exemple) ; soit, dans le cas d’une intervention particulière, opérés au CHU de Lyon ou de Grenoble. Opérés et donc suivis, avant et après l’opération. Ce qui impliquait de très nombreux allers-retours pour les parents à environ deux heures de route de chez eux. Taux de natalité plus élevé que la moyenne nationale Ainsi, pour « éviter certains déplacements inutiles et chers dans une région où le taux de natalité est plus élevé que la moyenne nationale et où se déplacer est compliqué », il a été décidé de doter le nord du département d’une chirurgienne pédiatrique. « On a mis presque deux ans à monter ce projet », glisse Caroline Szwarc, titulaire de ce nouveau poste.
Caroline Szwarc exerçait auparavant au CHU de Tours. Elle connaissait néanmoins déjà la région, ayant travaillé à Lyon et Lausanne.
Thonon (une journée toutes les deux semaines) sauf pour les enfants de moins d’un an où elles continuent à se réaliser à Lyon ou Grenoble. Mais là aussi, c’est CaIRM d’un bébé de deux mois roline Szwarc qui pratique l’opéSi la praticienne est basée à ration puisqu’elle aura suivi l’enThonon, elle donne aussi des fant depuis le début. Elle va par consultations une fois tous les exemple prochainement faire pasquinze jours à l’hôpital d’Anne- ser un IRM à un bébé de deux masse et, selon les besoins, à celui mois. « Avant, cette IRM aurait dû de Sallanches. Concernant les être faite à Lyon ou Grenoble », souopérations, elles sont pratiquées à ligne-t-elle.
Bilan au bout d’un an
férentes, si j’ai soulagé les CHU… »
Dès son arrivée, Caroline Szwarc a rencontré les médecins du Chablais. Elle compte aussi sur le bouche-à-oreille pour se faire connaître et ainsi éviter à des familles de se rendre inutilement à deux heures de route de chez elle, et ce, à plusieurs reprises. Un bilan sera effectué au bout d’un an d’activité. « On se demandera alors si j’ai détecté des choses dif-
Développement de l’activité Caroline Szwarc est plutôt confiante et songe déjà au développement de l’activité. « Pour que ça puisse tenir la route, il faudrait être au moins deux voire trois car toute seule, c’est impossible d’être d’astreinte. Je pense que cela pourrait être fait d’ici 3 ou 4 ans. »
DES PATHOLOGIES PROPRES À L’ENFANT Peu de gens le savent (y compris dans le milieu médical d’ailleurs) mais la chirurgie pédiatrique est une spécialité à part entière. « Moi je ne sais pas opérer un adulte, confie Caroline Szwarc. Et les chirurgiens pour adultes sont moins habitués aux pathologies spécifiques à l’enfant. Il y en a même certaines qu’ils ne connaissent pas. » Les pathologies spécifiques à l’enfant sont généralement des pathologies congénitales, détectées avant même la naissance : hernie ombilicale, hernie inguinale (aine), pathologies rénales…
AMÉLIE LÉCOYER
Une sortie en montagne, ça ne s’improvise pas Avec les beaux jours, l’envie ne d’une journée un sac entre 10 et 15 manque pas de programmer une litres me semble suffisant. » randonnée en montagne pour se distraire en famille. Voici quelques Comment s’alimenter ? conseils pour que celle-ci se passe L’alimentation va être imporen toute sécurité. tante à partir de la veille d’une sortie. « Le soir précédant la randonComment s’habiller ? Il ne faut pas oublier de prendre née il faut manger des sucres lents et une casquette et des lunettes pour le lendemain prendre un bon petit-dése protéger du soleil. « Parfois il y a jeuner », affirme Jean-Pierre Berdes zones d’ombre, il faut prévoir des nard. Des aliments sucrés, des coupevêtements de rechange si on a transpifaim et des fruits secs sont à ré, un bonnet et une polaire pour le prendre pendant la randonnée. La froid », rappelle Jean-Pierre Berboisson aussi a son importance : nard, guide de montagne. « Le mieux est de prévoir une gourde « Il est préférable de porter un panadaptée à sa consommation. » talon en toile pour éviter les piqûres de taon et de se blesser », insiste enQue mettre dans la trousse core le guide. Il faut également de soin ? pouvoir se protéger du vent et de la pluie avec un petit imper« Pour les petites randonnées il méable léger. faut emporter des bandes de contenCôté chaussures, le mieux est tions, des pansements ainsi que du de prendre des semi-montantes désinfectant », conseille le guide, pour éviter les entorses. « Il faut qui rappelle en outre de ne pas ou- Que l’on parte seul ou en famille, un certain nombre de précautions sont nécessaires en montagne. Il est nécessaire de penser à un secours, puisqu’il est nécessaire, en une bonne semelle crantée pour ne blier la crème solaire. Il peut arri- mettre une protection. » tas de petites choses avant de par- cas de problème, de ne pas s’affoler », pas glisser », précise Jean-Pierre ver de se faire piquer : « Pour les pitir. « Il faut charger son téléphone et explique Jean-Pierre Bernard. Bernard. Le sac ne doit pas non qûres de guêpes et de taons il ne faut Quelles sont les précautions plus être négligé : « Pour une balade pas gratter, il faut désinfecter et prendre une carte, pour prévenir les à prendre ? Quel que soit le réseau téléphoME0123.
LA SÉCURITÉ DES ENFANTS Avant de partir avec des enfants, il est impératif de bien se renseigner sur la difficulté, la durée... Pour une randonnée en famille, il faut être vigilant, un accident est vite arrivé. « Je conseille de sécuriser les enfants avec une corde, notamment lors des passages difficiles», insiste le guide.
nique, en France ou à l’étranger, le numéro pour joindre les secours reste le 112. « Quand on appelle, on peut avoir un médecin en cas de problème de santé, et un guide de montagne pour un problème d’itinéraire. » Si l’on part seul, la sécurité impose d’indiquer le parking où l’on s’est garé et l’itinéraire que l’on va prendre. Attention, si l’on change d’avis, il faut prévenir de nouveau quelqu’un. « Le fait de prévenir est très important, cela va faciliter les recherches de la gendarmerie en cas de disparition. » JESSICA ROBIN
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Pollens, insectes : les galères de l’été Eté rime souvent avec allergies liées à la nature. En la matière, les Pays de Savoie n’échappent pas à la règle. Explications et conseils du docteur Anne Andrier Schmitt, allergologue. Le pollen, du printemps à l’été La principale allergie, la plus connue, reste celle au pollen. Il existe trois grandes saisons de pollen : celle des arbres (marsavril), celle du pollen de graminées (mai-juin), puis la saison des herbacées (juillet-août). Les principaux symptômes sont les yeux et le nez qui grattent, de la toux et des éruptions cutanées. Attention toutefois, quand des gênes respiratoires se font sentir, l’allergie est grave. « Parfois quand le pollen est abondant, on peut sentir une gêne mais on n’est pas forcément allergique, il faut faire un diagnostic », prévient le docteur. Lors d’une allergie au pollen on peut également faire une réaction en mangeant des fruits notamment entre avril et juin. Pour vivre au mieux avec cette allergie, il existe quelques conseils. Il faut par exemple éviter de faire sécher le linge dehors. « Préférez aérer tôt le matin et tard le soir et se doucher après une journée passée à l’extérieur », propose le docteur. Lors de la tonte de pelouse, il faut éviter le contact avec l’herbe. Les enfants, eux, ne doivent pas
Le docteur Anne Andrier Schmitt, allergologue à Thonon-les-Bains, livre quelques conseils, notamment pour éviter les piqûres de puces de canard (à droite).
sortir lors des moissons, car le pollen se transporte alors facilement. « Les particules allergisantes sont petites et ne se voient pas », avertit l’allergologue. En outre, il est important de ne surtout pas se gratter les yeux, même lorsque ceux-ci démangent. « Il faut rincer les yeux et les protéger à l’aide de compresses humides, ou mettre des gouttes de collyres pour calmer la douleur », prescrit Anne Andrier Schmitt. Enfin, pour détecter au mieux une allergie, il est recommandé de faire des tests avant l’arrivée des pollens. « Chez un enfant il est pos-
sible d’attaquer un traitement tôt, les le docteur. En cas d’autre piqûre d’origine tests se font même chez les petits », méconnue, il est recommandé de affirme le médecin spécialiste. faire un bilan médical pour apprécier le risque sur la santé. Petites bêtes bien embêtantes Côté prévention, avoir à portée Les piqûres de moustiques, très classiques, vont souvent provo- une trousse de secours contenant quer une grosse réaction due à un antihistaminique, de la cortiune hyperactivité de la peau. En sone ainsi que de l’adrénaline est revanche, rien de grave dans la obligatoire si l’on est allergique. plupart des cas. Les piqûres de « Une piqûre de ce genre peut être guêpes et d’abeilles, elles, peuvent mortelle », affirme Anne Andrier se révéler beaucoup plus dange- Schmitt. Ensuite, la personne alreuses. « Si le gonflement dépasse lergique devra réaliser, sur pludeux articulations ou si de l’urticaire sieurs années, des séances de dése manifeste à un autre endroit que la sensibilisation au venin. Pour éviter au maximum d’attipiqûre, c’est une allergie », explique
rer les insectes, « les produits parfu- l’herbe, notamment à la fin de l’été més et les couleurs vives sont à évi- quand les abeilles sont moins viter », conseille le docteur. Il ne faut vaces à cause de l’arrivée du froid. pas marcher pieds nus dans JESSICA ROBIN
LES PUCES DE CANARD DANS LES LACS ALPINS Les baigneurs qui profitent des grands lacs des Pays de Savoie doivent se méfier d’une autre petite bête bien dérangeante : les puces de canard. Ce sont des parasites qui se glissent sous la peau. Particulièrement présentes lors des grandes chaleurs, elles affectionnent les faibles profondeurs d’eau, là où jouent les enfants. « Je recommande de bien s’essuyer en sortant de l’eau pour les éliminer au maximum », insiste le docteur. Une douche n’est pas non plus superflue. En cas de piqûres, parfois cela peut faire d’impressionnantes réactions mais il n’y a rien d’allergique. Généralement des boutons rouges, qui démangent, apparaissent sur le corps.
Maladie de Lyme : “La grande imitatrice” est encore trop souvent sous-évaluée Borrelia burgdorferi... Cette dénomination latine mérite bien sa tournure barbare. Bactérie pernicieuse, elle est responsable de la maladie de Lyme, un mal qui, pour des raisons que les scientifiques n’expliquent pas encore clairement, est en pleine expansion dans l’hémisphère nord. C’est essentiellement dans les forêts et les grandes herbes que l’on trouve sa pourvoyeuse : la tique. La maladie de Lyme est régulièrement appelée “La grande imitatrice” car elle singe à merveille les symptômes de nombreuses maladies graves. D’où la difficulté de la diagnostiquer. Vincent, jeune sportif d’Albertville, a été affecté par ce mal en 2014. En juin de cette année-là, il est hospitalisé d’urgence après que son genou ait doublé de volume. Il subit une ponction, des prises de sang, et c’est le docteur Place qui rend le verdict : « C’est elle qui a songé à cette maladie et préconisé les tests adéquats, livre Karine, sa maman. On ignore quand Vincent a été piqué, la borréliose est une bactérie sous-marine qui peut se réveiller une semaine, un mois ou plusieurs années après sont introduction dans l’organisme. » Pour le hockeyeur, les conséquences sont loin d’être anodines, il reste une semaine à l’hôpital, en supporte trois autres de sur-
« UNE VÉRITABLE PANDÉMIE »
Après une balade en forêt ou en terrain herbeux, une minutieuse inspection est recommandée pour vérifier que l’on a pas été piqué par une tique.
veillance et se voit interdit de toute activité pendant un mois. Il suit un traitement aussi... « Un remède de cheval, il a ramassé avec ses injections de Rocéphine », relate sa maman. Administré par intraveineuse, le médicament génère d’importants maux de ventre.
Après de nouvelles radios, on lui découvre un calcul rénal. Vincent est de nouveau opéré, on lui retire cette fois la vésicule biliaire. Depuis, la maladie ne s’est pas matérialisée sous une autre forme, « mais on évite les promenades en forêt et au retour de montagne, on
systématise les inspections à la recherche d’éventuelles tiques ». Un geste salvateur que préconisent médecins et pharmaciens : « Et si le moindre doute se manifeste, il ne faut pas hésiter à venir consulter un professionnel. Car la maladie qu’elle cause est sous-évaluée, il faut accen-
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tuer la prévention », explique la responsable d’une officine albertvilloise. Et ne pas minimiser la piqûre de tique : détectée, la fameuse bestiole doit être extraite avec soin, si possible avec un matériel adéquat comme le tire-tique. JOHAN FABIN
Le vendredi 3 juin, de 19 h 30 à 21 h 30, le docteur Nord, en collaboration avec Alpin’essences, donnera une conférence à l’hôtel Le Roma (salle Calgary) à Albertville, sur le thème de la maladie de Lyme. Si l’objectif de cette rencontre est d’informer le public sur les moyens de prévention, de détection et de prise en charge immédiate, il est aussi d’alerter la population sur ce que la responsable du laboratoire Alpin’essences estime être, « une véritable pandémie, plus grave que l’affaire du sang contaminé ou que le Sida ». « Nous pouvons tous être touchés, précise-t-elle. L’ensemble des territoires du pays est concerné.» Pour elle, la maladie de Lyme est une bombe à retardement, une pathologie lourde qui entraîne les patients sur des errances diagnostiques et thérapeutiques : « Nous devons susciter une prise de conscience ». Le samedi et le dimanche, même endroit, c’est une conférence inter-praticiens qui se déroulera avec une approche plus scientifique, mais toujours le même but : capter l’attention des pouvoirs publics sur ce qui pourrait devenir un drame sanitaire.
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A Chambéry, un service à la pointe pour les nouveau-nés prématurés UN “COCON DOUCEUR”
Depuis 2006, la maternité du centre hospitalier Métropole Savoie fait figure de référence. Comprenant un service de néonatologie et réanimation néonatale, elle prend en charge les bébés prématurés ou présentant une pathologie à la naissance.
Parmi les quatre unités du service de néonatologie, celle dite “Kangourou” est la plus récente. Créée en 2013, elle accueille les nouveau-nés nécessitant une surveillance et des soins spécialisés, du fait de leur prématurité, de leur faible poids ou d’une pathologie peu sévère. Son originalité ? Elle est composée de 6 chambres mère-enfant. « En évitant la séparation, la maman est davantage impliquée dans les soins de son enfant, souligne Martine Berchotteau, pédiatre dans le service. Cette proximité a aussi l’avantage de favoriser l’allaitement maternel. » En 2015, 280 couples mère-enfant ont pu bénéficier de cette unité. Par ailleurs, le service comporte une unité de réanimation permettant d’accueillir les grands prématurés (nés avant 32 semaines d’aménorrhée), une unité de soins intensifs et une dernière de néona-
C’est une invention d’une des infirmières puéricultrices du service, Agnès Pelletier. « On ne reproduira jamais l’utérus de la maman mais avec ce cocon, le bébé prématuré peut retrouver une position plus physiologique : s’enrouler tout en restant maintenu », résume-t-elle.Concrètement, ce nid douillet est formé d’une couverture polaire resserrée par des cordons. L’objectif est de permettre au nouveau-né de bouger comme il le souhaite dans un cadre extrêmement sécurisant.
réapproprier cette première partie de vie.
Une puéricultrice prend soin d’un bébé dans une couveuse.
tologie, pour des enfants plus stables et avant le retour à leur domicile. L’équipe soignante, composée de plus de 80 personnes dont 8 pédiatres, cherche à aller un peu plus loin que la simple prise en
Le tout dans des conditions d’accueil qui se veulent chaleureuses. Lien parents-enfants Un “Salon des familles” permet en effet aux parents de présenter Favoriser le lien enfant-parents, aux proches leur bébé en toute insoutenir ces derniers dans leur parentalité et leur apprendre à faire timité. « Cette pièce remet un peu des soins sont autant d’objectifs. d’humanité dans l’hospitalisation de
charge médicale.
Les puéricultrices accompagnent aussi les mamans qui souhaitent allaiter leur bébé : « Cet allaitement est parfois difficile à mettre en place à cause du stress psyGilles Verneret chologique, du manque de préparal’enfant, en sortant du contexte de la tion dû à la grossesse écourtée et de l’immaturité de l’enfant », explique maladie et de la prématurité », préCécile Desbruyères, pédiatre. En cise une puéricultrice du service. 2015, le service a accueilli au total Dans cette optique, un carnet 868 nouveau-nés, dont 32 % de bord, illustré de photos de l’en- étaient de grands prématurés. fant et des faits marquants de son FLORENT GUÉRIN séjour, permet aux parents de se
Hôpital de Saint-Julien : une maternité rénovée et une chambre de naissance unique en son genre Qui n’a pas rêvé d’une maternité C’EST QUOI colorée, bien équipée et innoUNE CHAMBRE vante ? C’est aujourd’hui en tout DE NAISSANCE ? point ce dont peut se targuer celle de Saint-Julien-en-Genevois, siEn rénovant sa maternité et tuée au nord de la Haute-Savoie, à son secteur naissance au cours de l’année 2015, l’hôpital de la frontière avec la Suisse. Grâce à Saint-Julien a souhaité offrir aux un important programme d’invesfutures mamans la possibilité tissements et une fusion avec l’hôd’accoucher autrement. C’est pital d’Annecy, le site a entièreainsi qu’a été imaginée et créée ment revu son secteur maternité une chambre de naissance inet en fait désormais un véritable édite. L’idée étant de bénéficier atout. d’un accouchement plus naturel, En juin 2015, le service entièremoins médicalisé, dans un esment rénové était inauguré et à pace accueillant et innovant. l’automne dernier, c’est un nouOn y trouve ainsi une “birthing pool”, une baignoire de dilataveau bloc obstétrical et une tion qui permet de se mobiliser chambre de naissance inédite que dans l’eau voire d’y accoucher. découvraient les patientes. « Dans Les mamans disposent aussi ce domaine, Saint-Julien a retrouvé d’un divan d’accouchement et de une couverture médicale digne de ce lianes de suspension. Cette nom », soulignait alors Nicolas chambre est accessible aux Best, le directeur du Centre hospifemmes qui en font la demande talier Annecy-Genevois (Change). à leur entrée à la maternité, si L’établissement a en effet regagné elle est disponible (elle ne peut en attractivité pour les jeunes papas être réservée) et s’il n’y a rents, nombreux dans le Genevois, pas bien sûr de contre-indications médicales. mais aussi pour les jeunes médecins. Sarah Sonnerat et sa petite Agathe, née le 13 janvier dernier, sont les premières à avoir pu bénéficier de la chambre de naissance de Saint-Julien. niveau 1, bénéficie enfin d’une A droite : la baignoire, dite “birthing pool”, mise à disposition des futures mamans dans cette chambre. © Change collaboration étroite avec le site Un service moderne pose aux mamans une autre façon d’Annecy, de niveau 2B pour les de trois chambres “parents-en- plômées en acupuncture tandis ment. Sur le plan médical, le bloc obs- d’accoucher avec une chambre de accouchements plus délicats et à Oubliez les anciens locaux lar- fants” où le papa bénéficie d’un que d’autres proposent hypnose, vrai lit et peut rester auprès de sa aromathérapie et yoga. La prise en tétrical a fait peau neuve. Deux es- naissance originale et une bai- risques. En 2015, les deux établisgement vétustes et ses chambres “tristounes”, la nouvelle materni- compagne et de son bébé. La nur- charge se veut la plus complète : paces réservés à la réanimation gnoire unique en son genre (lire sements ont enregistré près de 3 700 naissances. té s’est habillée de couleurs. Elle- serie a également été revue. Trois de la préparation à la naissance des nouveaux-nés ont aussi été encadré ci-contre). JULIA CHIVET La maternité de Saint-Julien, de dispose actuellement de 23 lits et sages-femmes sont par ailleurs di- jusqu’au suivi post-accouche- créés. Et, autre nouveauté, on proME0126.
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A Annecy, il existe un centre où l’on étudie et traite la douleur Au centre hospitalier AnnecyGenevois, 2 500 patients sont accueillis chaque année au sein du centre d’étude et de traitement de la douleur. Un centre unique dans le département, qui veut apporter des réponses concrètes à une maladie qui ne se voit pas, mais qui peut générer un réel impact dans la vie quotidienne. Qu’est-ce qu’un centre d’étude et de traitement de la douleur (CEDT) ? Il existe en France des structures de prise en charge de la douleur qui sont définies au sein des hôpitaux ou des cliniques. Ce sont les autorités de la santé (dont l’Agence régionale de santé, l’ARS), qui donnent ces labellisations. Il y a des unités, plus petites, et des structures dites centres. Les secondes disposent de personnel médical plus conséquent et de lits d’hospitalisation. Dans les CETD, les médecins font également de l’enseignement, de la recherche clinique mais aussi contribuent à des publications. Un centre unique en Haute-Savoie. Annecy est le seul CEDT de Haute-Savoie. Mais il existe dans ce même département des unités sur les autres hôpitaux dits de voisinage (au centre hospitalier Alpes Léman à Contamine-sur-Arve,
QUI PEUT ÊTRE PRIS EN CHARGE ? Le CEDT accueille 2 500 patients extérieurs à l’hôpital (il peut prendre en charge les personnes déjà hospitalisées au Change). C’est le médecin traitant qui conseille à son patient le centre de douleur. Patient, qui après avoir pris rendez-vous au téléphone, doit remplir un questionnaire envoyé par l’hôpital. C’est un élément essentiel pour une prise en charge optimale. Les délais d’attente sont de 3 à 6 mois, sauf urgence.
l’hypnose », explique-t-on au CEDT. Guérir de sa douleur, c’est possible ? La difficulté de la douleur, c’est que c’est une maladie, – car elle est considérée comme telle –, qui ne se voit pas. Au CETD, les Une partie de l’équipe du CEDT : Nathalie Roussin-Moynier et Elodie Lescure, secrétaires médicales, Tony Wathiez, infirmier douleur, MarieHélène Piriou, psychologue, Dr Sylvie Chauvet, algologue, Dr Pierric Giraud, médecin responsable du CETD et neurologue et Dr Dominique Chirpatients ont accès à un espace où paz-Cerbat, algologue. ils peuvent prendre le temps d’en aux Hôpitaux du Léman à Tho- et migraines. Les centres, dont les appel à d’autres structures spécia- touré de plusieurs strates : sociales, parler, avec des médecins qui anxieuses, dépressives, familiales, comprennent leur douleur et à lanon-les-Bains…), n’ayant pas le missions sont définies par les lisées en France. Comment soulager les dou- professionnelles… On est donc obligé quelle ils croient. même cahier des charges. Les pa- ARS, ont souvent des spécialités. Tous ne sont pas guéris, mais tients habitant à proximité AAnnecy, ce sont les céphalées et leurs ? Après avoir pris rendez- de peler l’oignon pour trouver, au peuvent donc y être pris en migraines. Même si le personnel vous et rencontré le médecin (lire centre, la douleur. On parle avec le un certain nombre va mieux. Ils médical peut intervenir dans encadré), le travail du personnel patient et on trouve parfois des choses arrivent à supporter la douleur, en charge. A Annecy, au Change, l’objectif d’autres domaines. Et si le Change médical est de trouver l’origine de bien plus compliquées que la douleur acceptant qu’elle fasse partie est d’avoir une expertise un peu ne peut y répondre, comme par la douleur avant de prescrire un elle-même. Et il est alors possible de d’eux, à coexister avec elle. exemple sur des douleurs thora- traitement adapté. « La douleur proposer des traitements alternatifs décalée. LEILA LAMNAOUER Spécialisé dans les céphalées ciques ou cancéreuses, il peut faire chronique est comme un oignon, en- comme la sophrologie, la psychiatrie,
Coupeurs de feu et milieux hospitaliers : une collaboration inattendue En pays de Savoie, le phénomène des « coupeurs de feu », appelés aussi « barreurs de feu », est particulièrement répandu. Si répandu que certains médecins et centres hospitaliers de la région feraient appel à ces guérisseurs. Dans le Chablais, nombreux sont ceux qui ont déjà eu recours à un coupeur de feu. Capable de guérir plusieurs types de brûlures, et cela même à distance, le guérisseur pratique une certaine incantation pour soulager les malades de leurs blessures. Il y a quelques années, des services des urgences de Haute-Savoie, à l’image de celui de Thonon-les-Bains, avaient déclaré posséder une liste de coupeurs de feu. Des guérisseurs à contacter lorsque la brûlure du patient se faisait trop forte et que les soins médicaux ne faisaient guère d’effet.
UN COUPEUR DE FEU EXPLIQUE François coupe le feu depuis une vingtaine d’années. Capable de soigner des brûlures classiques au zona, il traite à distance comme en face-à-face : « Il existe deux possibilités. La première, c’est quand la personne se trouve en face de moi. Je prononce l’incantation à voix basse et je pose ma main au niveau de la brûlure. La seconde, c’est lorsque je suis au téléphone avec le brûlé ou alors avec un intermédiaire. Je sors une feuille de papier. Je demande le prénom, nom et date de naissance ainsi que l’endroit de la brûlure. Je fais un petit croquis sur lequel je note ces informations et je dessine la personne avant de cibler et d’entourer la blessure. Je positionne ma main au dessus puis je récite l’incantation, qu’il faut connaître par cœur. En principe, la douleur part au bout de 20-25 minutes. »
« Pas incompatible avec la médecine » Dans le cadre de sa thèse soutenue en 2009*, le docteur Nicolas Perret s’était penché sur les rapports qu’entretenaient les urgences d’Annemasse, Annecy et Thonon avec ces fameux guérisseurs. Sur 134 soignants interrogés, il avait relevé que 61 % d’entre eux étaient favorables à cette collaboration et que 20 % la jugeaient même indispensable.
Enfin 63 % estimaient avoir une opinion positive sur leur efficacité contre la douleur des brûlures. Responsable des urgences de l’hôpital Georges Pianta à
l’époque, le docteur Danielle Tavernier déclarait même dans nos colonnes que cette pratique « n’est pas incompatible avec la médecine », avant de poursuivre : « Je traite les
brûlures comme on m’a appris à le faire, mais quand les gens ont mal, je fais appel à un barreur de feu. » Aujourd’hui le sujet est devenu quelque peu tabou. Contacté, le
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docteur Péribois, actuel médecin responsable des urgences à Thonon, expliquait que « les coupeurs de feu ne font pas partie du protocole de prise en charge ». Mais l’on peut
naturellement supposer que les liens entretenus entre les urgences et les guérisseurs ne sont pas totalement rompus. BENOÎT SOURD
« La Place des coupeurs de feu dans la prise en charge ambulatoire et hospitalière des brûlures en Haute-Savoie en 2007 », de Nicolas Perret, Université de Grenoble 2009.
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Le vieillissement au cœur des recherches du Biopark Orientée dès sa création vers les recherches sur le vieillissement, la plate-forme Biopark, située en Haute-Savoie à Archamps, aborde la question en s’appuyant sur une approche transversale. De la biologie à la médecine en passant par la domotique, toutes les disciplines sont utilisées.
Selon les projections de l’Insee, en 2050, un français sur trois aura au moins 60 ans contre un sur cinq actuellement. Si l’augmentation de l’espérance de vie ne peut-être qu’une bonne nouvelle, le vieillissement de la population s’accompagne aussi de nouvelles problématiques. « Pour nous, travailler sur le vieillissement c’est réfléchir à tous les problèmes qui accompagnent la personne lorsqu’elle prend de l’âge. Cela concerne des problèmes physiques mais aussi les questions posées par l’isolement, par exemple. Il faut envisager le vieillissement au sens large : à partir du moment où l’on naît, on ne fait que vieillir », souligne Philippe Bulet, directeur de recherche du Biopark. Dans les premières années qui suivent son ouverture en 2008, le laboratoire du Biopark oriente d’abord son travail vers la recherche autour de la maladie d’Alzheimer. Seulement, une vive polémique autour de l’expérimentation animale contraint les chercheurs d’Archamps a se réorienter. « Nous avons infléchi notre travail en ouvrant plus largement la question du vieillissement. L’idée, c’était d’aller plus loin . » Exemple avec le lien créé entre le travail des biologistes et des microtechni-
Dans le laboratoire du Biopark, les chercheurs travaille selon une approche multidisciplinaire autour du directeur Philippe Bulet (en bas, à droite).
ciens : « Associer ces deux disciplines permet d’imaginer des outils nouveaux. Par exemple des mécanismes d’appel. Des possibilités sont aussi ouvertes àtravers l’utilisation des tissus intelligents, capables de mesurer la tension, le rythme cardiaque, etc. » Autant de pistes de nature à favoriser le maintien à domicile. « C’est
de l’accompagnement pour bien vieillir. Par l’association entre disciplines, nous allons vers une médecine de plus en plus personnalisée en mettant en place un suivi précis et personnalisé des personnes », explique Philippe Bulet. Plus indirectement, la plateforme Biopark travaille sur le
vieillissement à travers d’autres thèmes de recherches. Ainsi, les travaux entrepris sur les virus des cultures participent quelque part de la même démarche : « Il faut bien vieillir et pour bien vieillir, il faut savoir ce que l’on mange », note Philippe Bulet. JULIEN BERRIER
LE BIOPARK C’EST QUOI ? Créée en 2008 au sein d’Archamps technopole, la plate-forme Biopark est spécialisée dans les sens du vivant. Autour d’un laboratoire de pointe s’articulent une pépinière d’entreprises dédiée aux start-up des sciences du vivant, six formations scientifiques de haut niveau et un accompagnement aux entreprises innovantes. Le Biopark travaille en étroite collaboration avec les entreprises grâce à un groupement d’intérêt économique, mais aussi avec les universités (Grenoble, Lyon) et les hôpitaux.
Plan canicule : les précautions à prendre Régulièrement, les Pays de Savoie sont touchés par des épisodes de fortes chaleurs voire de canicule. Pour que tout se passe au mieux, il est nécessaire d’anticiper, notamment pour les populations fragiles : les seniors et les enfants en bas âge. Quand est-on en danger ? La santé est en danger quand trois conditions sont réunies : il fait très chaud, la nuit la température ne descend pas ou très peu et enfin cette situation dure depuis plusieurs jours. Les personnes à risques Le risque est plus élevé pour les nourrissons et les enfants surtout ceux qui ont moins de 4 ans mais aussi pour les personnes ayant plus de 65 ans. Les travailleurs exerçant à l’extérieur ainsi que les personnes pratiquant un sport en plein air doivent également être vigilants. En outre, les malades chroniques ou souffrant de pathologies aiguës, ainsi que les personnes isolées, en situation de précarité et sans abri sont considérées
65 ans et plus, les personnes âgées de plus de 60 ans reconnues inaptes au travail et les personnes adultes handicapées. Ce plan concerne uniquement les personnes résidant à domicile, et non dans des foyers. Une fois inscrite, la personne est contactée par la commune qui prend de ses nouvelles lors des fortes chaleurs. Les recommandations Pour les personnes âgées il faut éviter de sortir aux heures les plus chaudes notamment l’après-midi. Il est conseillé de passer du temps dans un endroit frais ou climatisé ainsi que de maintenir sa maison à l’abri de la chaleur. Il faut manger normalement et boire environ 1,5 litre d’eau par jour et ne pas consommer d’alcool. Donner des nouvelles à son entourage est essentiel. En ce qui concerne les enfants et adultes, il ne faut pas faire d’efforts physiques intenses et ne pas Les personnes de plus de 65 ans peuvent être inscrites en mairie. On prendra alors de leurs nouvelles en cas de fortes chaleurs. comme à risque. Mieux vaut prévenir que guérir. former les habitants de l’existence faut faire une demande d’inscrip- rester en plein soleil. Il faut mainAussi, l’important est de s’organi- d’un registre de recensement tion (par la personne concernée ou tenir sa maison au frais en fermant ser avant un épisode de canicule. avant le début des premières cha- un tiers). Les personnes concer- les volets dès le matin. Prévenir les soucis JESSICA ROBIN Les mairies ont l’obligation d’in- leurs. Le principe est simple, il nées sont les personnes âgées de ME0129.
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