Gordon Matta-Clark Office Baroque by Manuel Leon Fanjul

Gordon Matta-Clark, Décomposition d’une oeuvre Office Baroque

“Il faut ruiner un palais pour en faire un objet d’intérêt.”

Image couverture:MuHKA documentation_22 View from the Scheldekaaien on Office Baroque with the billboards of the firm of Marcel Peeters Omega nv Citation:DIDEROT, Denis. Oeuvres de Denis Diderot. Desrey & Deterville, 1798.

Manuel LEON FANJUL Travail de fin d’études Sous la direction de Patrice Neirinck Faculté d’architecture La Cambre - Horta Année académique 2015-2016

Ă Nolwenn...

Remerciements

Je remercie ici Mr. Patrice Neirinck, Promoteur et professeur à la Faculté d’Architecture La Cambre - Horta, pour m’avoir suivi et aidé tout au long de l’élaboration de ce travail. Je tiens également à remercier mes parents José et Krissoula pour leur soutien tout au long de mes études. Mes soeurs Athéna et Laura pour leurs conseils au long de ma vie d’étudiant. Enfin, je remercie les professeurs et élèves de la Faculté d’architecture, ceux qui m’ont aiguillé et soutenu tout au long de ces années.

Sommaire

Avant propos

Gordon Matta-Clark 13 Engagement artistique

Les building cuts 21 -Splitting -Day’s end -Conical Intersect

Le Triptyque 25 -Jacob’s Ladder -Descending Steps for Batan

Office Baroque 31 -Génèse du projet -Situation Urbaine -Propositione initiale - La Sphère -Proposition finale -Origine du nom Office Baroque -Réception de l’oeuvre -Visites et ouverture du projet -Tentative de sauvetage -Démolition de l’oeuvre

Archive chez Matta-Clark 45 Office Baroque, complexité et compréhension

Décomposition de l’oeuvre 53 Conclusion

139

Bibliographie

140

(Fig.1)

En parlant de Jacob’s Ladder ensuite Descending Steps for Batan et le troisième Office Baroque. DISERENS, Corinne. Gordon Matta-Clark. First Edition edition. London ; New York, NY: Phaidon Press, 2006, p.113. 2 Extrait d’une interview avec Gordon Matta-Clark. 7. 3 Thomas Crow dans DISERENS, Corinne. Gordon Matta-Clark. First Edition edition. London ; New York, NY: Phaidon Press, 2006, p.113. 1

Avant-propos

La figure de l’artiste Gordon Matta-Clark est un sujet qui me suit à travers mon parcours d’étudiant en architecture depuis de nombreuses années. Rencontré par hasard au détour d’un cours d’introduction à l’art contemporain, sa vision de la ville, ses interventions et ses réalisations ne m’ont jamais vraiment quitté. J’avais déjà depuis longtemps l’idée de réaliser mon mémoire sur Matta-Clark. Restait de savoir de quelle manière l’aborder. Après quelques discussions, mon enseignant de projet de l’époque,Patrice Neirinck me proposa alors une étude de cas du projet Office Baroque. Avant d’aborder cet ambitieux projet, je présenterais l’artiste et le cadre dans lequel il évolua, le chemin qu’il traversa pour aboutir à Office Baroque. Il me paraît également nécessaire de présenter d’autres oeuvres, prémisses d’Office Baroque, afin de comprendre cet aboutissement. Office Baroque est vu comme l’intervention la plus ambitieuse et manifeste sur un building réalisée par Matta-Clark. Il s’agit aussi de son avant dernier building cuts. Cette oeuvre, est vue comme la pièce finale d’un ambitieux triptyque.1 Cette œuvre a été réalisée à Anvers, en Belgique. Cette proximité rendra une partie de mes recherches plus aisées. De plus, j’ai eu la chance, grâce à mon promoteur, d’avoir accès aux connaissances de deux acteurs clés du projet ; Florent Bex à l’époque directeur de l’ICC et Cherica Convents réalisatrice qui l’accompagna durant toutes les étapes de la création d’Office Baroque. Ce mémoire se construit comme une enquête, une recherche d’indices à travers différents médias (ouvrages de référence, catalogues d’expositions, plans d’archives, photographies, vidéos) afin de pouvoir tenter de recréer une vision global de ce projet démolit durant l’été 1980. Le choix de l’Office Baroque est très intéressant par sa volumétrie et la perception que l’on pouvait s’en faire. Selon les mots de l’auteur “Office Baroque est différents des projets antérieurs parce qu’il résiste à ce que j’appelle l’intervention photographique, comme une carte postale qui donne une vision d’ensemble en un coup d’oeil” et que “ la seule manière de se faire une vision de l’édifice est de le parcourir de bas en haut ”.2

(Fig.b)

Selon l’historien d’art Thomas Crow “l’expérience du visiteur y est compliqué, malgré les simples permutations on ne peut l’aborder en entier (…) plus que jamais, cet ensemble d’incisions dans le building pousse vers une limite qui a besoin d’être complétée par d’autres médias”3 Avec ce mémoire, j’espère pouvoir présenter un outils de compréhension appuyé par la décomposition de cette œuvre ainsi qu’une multitude de médias développant les diverses démarches de Gordon Matta-Clark .

(Fig.3)

DISERENS, Corinne. Gordon Matta-Clark. First Edition edition. London ; New York, NY: Phaidon Press, 2006, p.16. ATTLEE, James, et LE FEUVRE Lisa. Gordon Matta-Clark: The Space Between. First Edition edition. Tucson, AZ: Nazraeli Pr, 2003,p.11. 3 DISERENS, Corinne. op.cit, p.16. 4 Site de la galerie Thomas Schulte,http://www.galeriethomasschulte.de/en/artists/gordon-matta-clark/ , dernière consultation le 07 juin 2016. 5 MUKHA Ensemble “Gordon Matta-Clark in 700 words.”, in enesembles.mhka.be, dernière consultation le 02 Juillet 2016. 6 ATTLEE, James, and LE FEUVRE Lisa. op.cit, p.11. 7 ID., Gordon Matta-Clark. Edited by Lorenzo Fusi and Marco Pierini. Rep Blg edition. Cinisello Balsamo, Milano: Silvana Editoriale, 2014. 8 MACKENSIE, Beatriz Eugenia. Gordon Matta-Clark : Proyectos Anarquitectonicos. Museo Tamayo, 2004, p.9. 9 MATTA-CLARK, Gordon, SMITHSON Robert, et KOOLHAAS Rem. Shrinking Cities: Volume 2: Interventions. Edited by Robert Fishman. Ostfildern-Ruit Germany : New York: Hatje Cantz Publishers, 2006, p.86. 2

DISERENS, Corinne. op.cit, p.126.

Gordon Matta-Clark Gordon Matta-Clark et son frère jumeau Sebastian (dit Batan) naissent en 1943 à NewYork de Roberto Matta, peintre surréaliste chilien1, et d’Anne Clark elle aussi artiste. Roberto Matta partira alors que ses enfants avaient à peine 4 mois. C’est Anne Clark qui les élèvera dans le milieu bohème new-yorkais des années 40.2,3 Les deux frères passeront leurs vacances en alternant entre les résidences de leur père à Paris et en Italie .4 En 1962, Matta-Clark entre à la prestigieuse école d’architecture Cornell à Ithaca, New York.5 Au cours, de l’année 1963 il voyagera à Paris. Il y apprendra la littérature française à la Sorbonne pendant un an.On peut supposer aussi que pendant ses études il ait été influencé pour un de ces professeurs, le théoricien Colin Rowe. Celui-ci prônait une grande attention à la fabrique historique de la ville 6 Après des débuts difficiles en tant qu’étudiant en architecture, il deviendra l’un des meilleurs étudiant de sa promotion en 1968.8 Cinq ans plus tard, il fondera avec des artistes new-yorkais le groupe Anarchitecture. Groupe formé comme dispositif critique à la réalité culturelle, sociale ou encore économique de la société post-industrielle, en utilisant des moyens architecturaux alternatifs9 C’est aussi à cette époque que les artistes quittent la ville pour réaliser des œuvres néo-primitives dans la nature comme Robert Smithson avec la naissance du land art. Matta-Clark lui, choisira la ville comme terrain d’expérimentation artistique. 10 Tout au long de sa carrière son travail prolifique évoluera en utilisant de nombreux moyens d’expressions. Il s’éteindra le 28 août 1978 à l’age de 35 ans.

(Fig.4)

Gordon Matta-Clark, interviewé par Donal Wall, Gordon Matta-Clark’s Building Dissections, Arts Magazine 50, n°9, mai 1976, p.76. DISERENS, Corinne. Gordon Matta-Clark. First Edition edition. London ; New York, NY: Phaidon Press, 2006.p.6. 3 BOIS Yve-Alain in DISERENS, Corine. Gordon Matta-Clark. First Edition edition. London ; New York, NY: Phaidon Press, 2006,p.16. 4 KOSTELANETZ, Richard. A Dictionary of the Avant-Gardes. Routledge, 2013.p.400. 5 Gordon Matta-Clark:. First Edition edition. Valencia: Generalitat Valenciana, Conselleria de Cultura, Educacio i Ciencia, 1993.p.57 6 KOSTELANETZ, Richard. op.cit. p.400. 7 ATTLEE, James, and Lisa Le Feuvre. Gordon Matta-Clark: The Space Between. First Edition edition. Tucson, AZ: Nazraeli Pr, 2003.p.86 8 ID., “Towards Anarchitecture: Gordon Matta-Clark and Le Corbusier” Spring 2007,in tate.org.uk. Tate Papers no.7. 9 MACKENSIE, Beatriz Eugenia. Gordon Matta-Clark : Proyectos Anarquitectonicos. Museo Tamayo, 2004.p.10 2

Engagement artistique “J’ai ouvert un état à la fermeture qui lui avait été pré-conditionné pas seulement par des moyens physique mais aussi par l’industrie qui prolifère dans les “suburbs” et boites urbaines dans un contexte s’assurant la passivité du consommateur isolé.”1

Gordon Matt-Clark fascine par l’abondance de sa production et les nombreux moyens d’élaboration de son oeuvre. Depuis le début,son travail depuis le début questionne les espaces que nous occupons, que nous traversons, que nous voyons, que nous oublions, et cela au travers de différents processus d’occupations,de mise en évidence, de soustraction, de libération visant à nous questionner sur l’urbain qui nous entoure. Il voit l’espace et l’architecture comme des matières premières manipulables, dont l’utilisation et le maniement conduisent à leur compréhension. Il cherche à altérer les espaces en proposant des alternatives au cloisonnement afin de changer la perception que nous pourrions en avoir.2

Implication et critique sociale “(..)la séduction induite par “la beauté inhérente” des espaces développé par les perforations de Matta-Clark, ne devraient pas faire oublier la dimension critique du projet.” 3

Stratification informative Les building cuts (terme employé pour désigner l’ensemble des projets où l’artiste pratique des découpes dans des bâtiments) étaient vu par Matta-Clark comme une révélation des stratification des sols et des plafonds dans les immeubles qui nous entourent4. Ces soustractions et découpes révèlent des couches d’informations5. Il voyait ces pratiques comme des sondes des repères qui visaient à établir, à poser une critique sociale6 et à dévoiler une information cachée de la surface.7 Contre le Modernisme “A primary architectural failing a stystematized consistant approach to a world of total ‘wonderful’ chaos”8

Sa posture est aussi basée sur un rejet profond de l’architecture moderniste. Ses œuvres se confrontent d’ailleurs avec la convention architecturale bien connue form follow function et conduisent à un état supprimant la signification utilitaire de l’immeuble9. 17

(Fig.5)

(Fig.6) 10

ATTLEE James. “Towards Anarchitecture: Gordon Matta-Clark and Le Corbusier” Spring 2007,in tate.org.uk. Tate Papers no.7. MACKENSIE, Beatriz Eugenia. op. cit.. Museo Tamayo, 2004.p.9. 12 « Harlem’s Dreams Have Died in Last Decade, Leaders Say », New York Times, 1er mars 1978, p. A1 13 Citation de l’architecte Auguste Perret 14 Lieven De Cauter. Tickle Your Catastrophe!. Edited by Nele Wynants, by Dominiek Hoens, Robrecht Vanderbeeken Frederik Le Roy. UGhent, Press, 2011, p.47. 15 BARIDON Laurent. L’architecture ou la loi des ruines , Cycle de conférence “Penser la destruction”, EHESS,2007. 16 MACKENSIE, Beatriz Eugenia. op. cit.. Museo Tamayo, 2004.p.45. 17 Gordon Matta-Clark. First Edition edition. Valencia: Generalitat Valenciana, Conselleria de Cultura, Educacio i Ciencia, 1993.p.57. 18 Diserens, Corinne. op.cit. .p.6. 11

Mackensie, Beatriz Eugenia. op.cit.. Museo Tamayo, 2004.p.10

Le rejet sucité par l’architecture et l’urbanisme moderne est aussi lié au contexte de SoHo, quartier où a évolué l’artiste. Dans les années 60-70,ce quartier de Manhattan foisonnait de loft .Ce mode de vie prônait la créativité et l’autodépendance. Il expérimentait également la liberté de nouvelle manière d’habiter. Dans ce sens, le courant Moderniste était vu comme un programme de contrôle. Alors que la manière de vivre des gens à SoHo avait évoluée et rendait les structure rigides de l’architecture moderniste obsolète.10 La spéculation immobilière Dans son travail critique, Matta-Clark s’attaque aussi à la spéculation immobilière et les projets de rurbanisation dirigés par les classes dominantes.Celles-ci laisse à l’abandon des quartiers entiers 11. Dans le but de leur faire perdre de la valeur et de pouvoir effectuer des transactions extrêmement rentable. Cette aversion contre ces pratiques est certainement issu de sa vie passée dans le New-York des années 60-70. New York qui à cette époque subit une chute brutale du taux de population à Harlem par exemple.12 La ruine volontaire « L’architecture, c’est ce qui fait de belles ruines »13 D’une certaine manière, ses manipulations pratiquées sur les édifices leurs donnent un sens tout en créant une ruine opposé et critique face à la vision idéaliste et cartésienne du Modernisme14. La ruine, ainsi suggérée comme la mort de l’architecture et de ses valeurs humaines, est une idée sans cesse ressaisie pour disqualifier les propositions modernes en les apparentant à un processus destructif. 15 L’expérience spatiale “(...)a walk through a panoramic arabesque.”16 A côté de ces revendications, le travail de Matta-Clark explore aussi notre perception et joue avec nos sens. Il décrit certain de ses projets, Conical Intersect, Office Baroque et Circus-The Caribbean Orange, comme étant des “volumes dynamiques”. Ce sont de simples dessin linéaire coupé dans mur,sol et plafond d’un bâtiment.17 Pour Matta-Clark les espaces étaient à appréhender par le mouvement des yeux et du corps de l’observateur.18 Le volume dynamique est aussi un entremêlement généré par des découpes géomètriques qui animent un entrmêlement continu de ligne à plan, de plan à volume offrant perspective et organisation spatiale.19 19

Iconographie (fig. 1) Gordon Matta-Clark (1943-1975), Window Blowout [Fenêtre éclaté]. 1976, photographie sur une planche: 40,6 x 55,9cm. (Estate of Gordon Matta-Clark, GMCT3025 © ARS, NY and DACS, London, 2007). (fig. 2) Gordon Matta-Clark (1943-1975), Walls Paper [Murs Papier]. 1972, photographie. Reproduction extraite de: Gordon Matta-Clark. First Edition edition. Valencia: Generalitat Valenciana, Conselleria de Cultura, Educacio i Ciencia, 1993, p.120. (fig. 3) http://ensembles.mhka.be/actors/gordon-matta-clark?locale=en (fig. 4) http://www.tate.org.uk/research/publications/tate-papers/07/towards-anarchitecture-gordon-matta-clark-and-le-corbusier Photograph from Anarchitecture 1974,Estate of Gordon Matta-Clark (fig. 5 ) Nick Goyvaert,photographie de la démolition de l’Office Baroque de Gordon Matta-Clark. http://ensembles.mhka.be/items/demolition-office-baroque-photos?locale=en (fig. 6) Gordon Matta-Clark (1943-1975), Office Baroque. 1976, deux photographies couleur. Feuille (a): (51.3 x 101 cm); (50 x 101 cm). Solomon R. Guggenheim Museum. https://www.guggenheim.org/artwork/5209

(Fig.1)

(Fig.2)

HECHT,Manfred interviewé par SIMON, Joan & JACOB, Mary Jane dans, Gordon Matta-Clark A Retrospective.Chicago: Museum of Contemporary Art, 1985.p.73. 2 DISERENS, Corinne. Gordon Matta-Clark. First Edition edition. London ; New York, NY: Phaidon Press, 2006,p.77. 3 Muhka, Introduction to Anarchitecture (Gordon Matta-Clark and Office Baroque).PDF File. 02 Juillet 2016,p.2. 4 SIMON Joan & JACOB Mary Jane. op.cit.,p.68. 5

Citation de Gordon Matta-Clark, 1971. MACKENSIE, Beatriz Eugenia. Gordon Matta-Clark : Proyectos Anarquitectonicos. Museo Tamayo, 2004,p.38. 7 Diserens, Corinne. op.cit.,p.8. 8 MACKENSIE, Beatriz Eugenia. op.cit., Museo Tamayo, 2004,p.38 9 Loc. cit. 10 SIMON Joan et JACOB Mary Jane. op.cit.,p.67. 6

Les building cuts Durant toute sa carrière Matta-Clark a utilisé différents media afin d’exprimer son art (peinture, collage, photographie,...). La technique qui nous interessera sera celle de la découpe de bâtiment. Au long de sa carrière il a pu expérimenter différentes manières, matières et formes pour réaliser ses découpes. Nous tenterons ici de décrire ici de manière trois de ces principaux projets les plus remarquables réalisés sur des édifices. En effet, il me semble indispensable d’aborder la technique dans les building cuts afin de comprendre par la suite le projet Office Baroque.

Splitting: Four Corners, 1974 “(...) il y avait quelque chose de primitif dans ce projet comme le fait de pousser un rocher.”1

L’intervention Splitting est considérée comme le premier building cuts, elle est réalisée dans une maison américaine typique située dans un quartier à prédominance afro-américaine qui fut raser pour permettre un nouveau projet urbain qui ne vit jamais le jour. La maison, après avoir été soigneusement vidée des traces restantes de ces précédents locataires fut simplement coupée en deux sur toute sa hauteur. Ensuite, en rabaissant les fondations d’un des deux côtés il l’ouvrit d’une faille de 5°2 permettant ainsi à la lumière de remplir l’ensemble de l’ouvrage.3 Il coupa ensuite les quatre coins supérieurs de la toiture qu’il préserva comme fragments (Four Corners). La maison sera démolie deux mois plus tard4

Day’s end (aussi appelé Day’s Passing et Pier 52),1975 “Light admitted into space or beyond surfaces that are cut. Breaking and entering. Approaching structural collapse, separating the parts at the point of collapse.”5 Day’s end est le second building cuts réalisé par Matta-Clark. Pour cela, il choisit un hangar en tôle ondulé datant du XIXème. Pratiquement intact, très peu éclairé et dont les proportions lui font penser à celle d’une basilique. Il voudra transformé ce hangar industriel en temple du soleil et de l’eau .6Ce dernier est situé le long du fleuve Hudson à New-York dans un quartier délaissé de la population. Après quelques repérages il commence son travail accompagné de trois assistants.7 23

(Fig.3)

(Fig.4)

SIMON, Joan & JACOB, Mary Jane, Gordon Matta-Clark A Retrospective.Chicago: Museum of Contemporary Art, 1985, p.83. Gordon Matta-Clark. First Edition edition. Valencia: Generalitat Valenciana, Conselleria de Cultura, Educacio i Ciencia, 1993.p.56 3 SIMON, Joan & JACOB, Mary Jane, op.cit., p.83. 4 MACKENSIE, Beatriz Eugenia. Gordon Matta-Clark : Proyectos Anarquitectonicos. Museo Tamayo, 2004, pp.40-41. 5 DISERENS, Corinne. Gordon Matta-Clark. First Edition edition. London ; New York, NY: Phaidon Press, 2006,p.95. 6 MACKENSIE, Beatriz Eugenia. op.cit. Museo Tamayo, 2004, pp.40-41. 1 2

SIMON, Joan & JACOB, Mary Jane, op. cit.,Chicago: Museum of Contemporary Art, 1985, p.83.

Il s’agit là d’une ambitieuse série de découpes dans un bâtiment et le commencement des recherches de Matta-Clark pour les tracés circulaires.8 Lui et ses assistants commenceront par l’ouverture et le creusement d’une tranchée dans le sol pour y faire entrer l’eau du fleuve.Ensuite, ils effectuent une incision en forme d’œil de chat sur la façade principale telle la rosace d’une église. Enfin un quart d’arc de cercle coupe un morceau partant du sol dans le coin sud-ouest. Le jour de l’ouverture au publique, la police a été avertie et interdit la fête. Elle poursuit Matta-Clark pour dommage au bien d’autrui. Le bâtiment sera détruit deux ans plus tard.10

Conical Intersect (aussi appelé Etant d’art pour locataire, Quel Con, Quel Can, and Cal Can),1975 Encore une fois Matta-Clark travaille sur un lieu emblématique voué à disparaître. Cette oeuvre est executée suite à une invitation reçue dans le cadre de la Biennale de Paris. Avec ce projet Matta-Clark continuera l’exploration du tracé de formes circulaires dans l’espace.1 Le lieu d’intervention est le quartier des Halles, qui a l’époque était entrain de subir un nettoyage massif en vue de la modernisation de la ville. Elle est située à côté de ce qui sera le futur Centre G. Pompidou2. L’espace qui lui est accordé est un ensemble de deux maisons datant du XVIIème vouée à être détruites deux semaines plus tard3, pour y construire des logements de luxes.4 La découpe pratiquée prit la forme d’un grand cône, certainement inspiré du film de Anthony McCall: Line Describing a Cone. Conscient de la courte durée de vie du projet, il demander à son amis Gerry Hovagimyan, de l’aide . Toute la durée du processus fût filmée afin d’en cosnerver des traces documentaires 5 Il commence par un petit percement dans la façade nord qui est sans fenêtre6 . Le trou s’agrandit au fur et à mesure de la progression jusqu’à quatre mètres de diamètre, en suivant un axe de plus ou moins 45° par rapport à la rue en contre bas afin de permettre au passant de voir le Centre Pompidou au travers de son percement. Transformant ainsi les piétons en acteurs de son projet.7

(Fig.5)

Le triptyque Il m’a semblé inconcevable d’aborder l’oeuvre Office Baroque sans parler de la résonnance que les oeuvres Jacob’s Ladder et Desending Steps for Batan ont eu pour Matta-Clark..En effet, ces trois oeuvres sont perçues par les critiques d’art comme symbolysant une oeuvre liée, un triptyque. En effet, c’est en 1976 qu’un événement tragique se produit. Sebastian (Batan) le jumeau de Gordon se suicide en sautant de la fenêtre du studio de Gordon à New York. L’artiste sera énormément marqué par la perte de son frère. Ce drame pourra se ressentir sur toute la suite de son travail.

Jacob’s Ladder, 1977 “Et il (Jacob) rêva qu’il y avait une échelle reposant sur la terre et dont l’autre extrémité atteignait le ciel ; et il aperçut les anges de Dieu qui la montaient et la descendaient!” 1

En 1977, la DOCUMENTA de Kassel demande la participation de Matta-Clark afin de réaliser une intervention. Gordon y voit une occasion d’aller se ressourcer en Europe. 2 Inspiré par la prédominance des cheminées d’industries de la ville, il décide de disposer sa pièce à proximité de ces totems. Il envisage l’utilisation de multiples cheminées et de filets attachés à leurs extrémités qui s’ entrecroisent et définissent entre entre les cheminées une structure semblable à la silhouette d’une maison flottante. Suite à la difficulté d’obtenir un accès aux cheminées, sa proposition finale implique seulement une seule cheminée ainsi que l’élaboration d’une sorte de cage d’escalier faite de filets et de tendeurs qui s’étirent du sol jusqu’à une hauteur de 7,5mètres. Comme dans la réalisation des œuvres précédentes, l’ouvrage est dangereux pour la réalisation mais aussi pour l’utilisation.3

(Fig.6)

Bible, Livre de la Génèse,(28:11-19). DISERENS, Corinne. Gordon Matta-Clark. First Edition edition. London ; New York, NY: Phaidon Press, 2006,p.105. 3 JACOB, Mary Jane, et SIMON Joan. Gordon Matta-Clark A Retrospective. Chicago: Chicago: Museum of Contemporary Art, 1985,p.98. 4 LEE, Pamela M., Object to Be Destroyed: The Work of Gordon Matta-Clark. MIT Press, 2001. 5 DISERENS, Corinne. op. cit. ,p.106. 2

Descending Steps for Batan, 1977 Défini comme un mémorial pour son frère décédé, Gordon crée une performance rituelle. Durant toute la durée de l’exposition il creusera sous la Galerie Yvon Lambert à Paris. Les visiteurs pourront le voir au travail dans ce puit carré. Cette performance peut être perçue comme une sorte d’enterrement. 4 Les deux interventions sont précisément opposées mais partagent la même signification. Alors que la performance Descending Steps for Batan à pour principe de creuser un trou sans fin (c’est d’ailleurs la fin de l’exposition qui arrêtera arbitrairement cette performance) ; l’œuvre Jacob’s Ladder tend à s’élever vers le ciel. Elle symbolise une échelle vers le paradis.5

Iconographie (fig. 1) Gordon Matta-Clark (1943-1975), Splitting [Division]. 1974, photographie couleur. Reproduction extraite de: MOURE, Gloria. Gordon Matta-Clark: Works and Collected Writings. First English Language Edition edition. Barcelona; New York: Poligrafa, 2006, p.148. (fig. 2) Gordon Matta-Clark (1943-1975), Day’s End-Pier 52. 1975, photographie couleur. Reproduction extraite de: MOURE, Gloria. Gordon Matta-Clark: Works and Collected Writings. First English Language Edition edition. Barcelona; New York: Poligrafa, 2006, p.207. (fig. 3) Gordon Matta-Clark (1943-1975), Conical Intersect. 1975, photographie noir et blanc. Reproduction extraite de: DISERENS, Corinne. Gordon Matta-Clark. First Edition edition. London ; New York, NY: Phaidon Press, 2006.p.94. (fig. 4) Gordon Matta-Clark (1943-1975), Conical Intersect. 1975, schéma au crayon et à l’encre sur papier. 20,4x28cm . Reproduction extraite de: MOURE, Gloria. Gordon Matta-Clark: Works and Collected Writings. First English Language Edition edition. Barcelona; New York: Poligrafa, 2006, p.183. (fig. 5) Gordon Matta-Clark (1943-1975), Jacob’s Ladder [L’Echelle de Jacob]. 1977, photographie couleur. Reproduction extraite de: Gordon Matta-Clark. First Edition edition. Valencia: Generalitat Valenciana, Conselleria de Cultura, Educacio i Ciencia, 1993, p.280. (fig. 6) Gordon Matta-Clark (1943-1975), Descending Steps for Batan [Rendez-vous, Sous-sol. 1977, photographie couleur. Reproduction extraite de: MOURE, Gloria. Gordon Matta-Clark: Works and Collected Writings. First English Language Edition edition. Barcelona; New York: Poligrafa, 2006, p.301.

(Fig.1)

SCART,Case study rapport: Office Baroque (1977, Cherica Convents en Roger Steylaerts),www.scart.be, PDF, consulté le 12 juillet 2016. BAILLY, Bérénice. Sylvio Perlstein, ami des artistes et grand collectionneur. Le Monde.fr, December 13, 2006, sec. Culture. http://www.lemonde.fr/ culture/article/2006/12/13/sylvio-perlstein-ami-des-artistes-et-grand-collectionneur_845150_3246.html, consulté le 12 juillet 2016. 3 MACKENSIE, Beatriz Eugenia. Gordon Matta-Clark : Proyectos Anarquitectonicos. Museo Tamayo, 2004,p.45. 4 DISERENS, Corinne. Gordon Matta-Clark. First Edition edition. London ; New York, NY: Phaidon Press, 2006,p.105. 5MACKENSIE, Beatriz Eugenia. op. cit., p.45. 6 MOURE, Gloria. Gordon Matta-Clark: Works and Collected Writings. First English Language Edition edition. Barcelona; New York: Poligrafa, 2006,Lettre du 28 juillet 1976,p.226 7 MOURE, Gloria. ibid., Lettre du 30 mars 1977,p.227 2

MACKENSIO, Beatriz Eugenia. op.cit. ,p.45. Loc. cit. 10 Gordon Matta-Clark. First Edition edition. Valencia: Generalitat Valenciana, Conselleria de Cultura, Educacio i Ciencia, 1993,p.56. 11 DISERENS, Corinne. Gordon Matta-Clark. First Edition edition. London ; New York, NY: Phaidon Press, 2006,p.110. 12 MUIR, Dr Peter. Gordon Matta-Clark’s Conical Intersect: Sculpture, Space, and the Cultural Value of Urban Imagery. Ashgate Publishing, Ltd., 2014,p.76. 9

Office Baroque Après s’être intéressé de manière non-exhaustive à ses oeuvres issues de découpes de bâtiments. Après avoir suivi l’évolution de son travail suite au décès de son frère Sebastian. Nous allons maintenant nous consacrer à l’une de ses oeuvres les plus magistrales: Office Baroque

Génèse du projet Sous les conseils du collectionneur d’art anversois, Silvio (ou Sylvain) Perlstein 1,2, Flor Bex alors directeur de l’ICC (International Cultural Center d’Anvers)3 propose à Matta-Clark de visiter la ville en vue de la réalisation d’une exposition4. Matta-Clark et Bex s’étaient déjà rencontré à la DOCUMENTA 6 de Kassel où il avait réalisé plus tôt dans l’année Jacob’s Ladder. Ils entretenaient depuis une correspondance épistolaire.5 A l’époque, l’ICC était considéré comme l’un des principaux lieux pour l’art contemporain d’Europe. Quelques mois avant la réalisation de l’œuvre d’Anvers, Matta-Clark fait part à Flor Bex de ses termes pour la réalisation de son ouvrage: Recherche d’un site abandonné ou d’un lieu en revitalisation urbaine ainsi que du matériel nécessaire, de l’aide et du temps dont il aura besoin. 6,7

Situation Urbaine Le lieu trouvé par les anversois pour la réalisation de Gordon est situé le long de la promenade longeant l’Escaut dans un ancien petit immeuble de bureau. Cet immeuble de cinq étages 8, d’une autre époque, est voué à la destruction et se situe face à l’une des attractions les plus touristiques de la ville d’Anvers, Het Steen. Cet édifice est une ancienne forteresse datant du XIIIème siècle9 qui faisait à l’époque office de musée maritime 10. Le choix de ce bâtiment et la relation qui pouvait se tisser avec Het Steen a directement enthousiasmé l’artiste. L’intervention devait créér un lien avec son entourage immédiat et diffuser ainsi une grande valeur symbolique, à l’instar de Conical Intersect avec le Centre G. Pompidou 11 . Encore une fois, l’oeuvre est réalisée dans un espace abandonné de la ville, en attendant l’intervention de projets de rénovation urbaine.12 33

(Fig.2)

Proposition initial - La Sphère Le projet initial prenait la forme d’une sphère évidant l’angle du bâtiment en partant du trottoir jusqu’au toit. Au travers de ce creusement l’auteur voulait faire de ce quart de cercle évidé une scène de théâtre. Les spectateurs étant les piétons et les touristes 1. On peut certainement mettre en lien cette idée avec le projet de Paris où les passant de la rue devenaient spectateurs. Les autorités de la ville d’Anvers apprenant l’idée de l’artiste décident directement et sans discussion d’interdir la réalisation de l’oeuvre par mesure de sécurité2. Par chance, le propriétaire de l’édifice, Marcel Peeters, autorise Gordon Matta-Clark a continuer son projet de découpes. La condition étant que celles-ci soient réalisées à l’intérieur du bâtiment, cachées à la vue de tous3.

Diserens, Corinne. Gordon Matta-Clark. First Edition edition. London ; New York, NY: Phaidon Press, 2006,p.111. Mackensie, Beatriz Eugenia. Gordon Matta-Clark : Proyectos Anarquitectonicos. Museo Tamayo, 2004,p.45.

2 3

Diserens, Corinne. Gordon Matta-Clark. First Edition edition. London ; New York, NY: Phaidon Press, 2006,p.111.

“The rings accidentally left behind on a drawing by a teacup, gave me the idea to organize the whole around two semi-circles of slightly different diameters. This began at ground level and formed the constant motif that would cut through the floors and through the roof. Where the circles crossed each other, a strange, rowboat-like form was created, and this mutated according to the supporting beams and the available floor space. In this project that got the title – Office Baroque - the ordering of the space (large, open office-space downstairs, smaller adjoining rooms on upper floors) determined how the formal elements changed from continuous round discs to shrapnel-like pieces and chunks of the original form where these ‘collided’ against walls and partitions.”

DISERENS, Corinne. Gordon Matta-Clark. First Edition edition. London ; New York, NY: Phaidon Press, 2006,p.111. Muhka, Introduction to Anarchitecture (Gordon Matta-Clark and Office Baroque).PDF File. 02 Juillet 2016, p.3. 3 DISERENS, Corinne .op. cit., p.111. 4 MACKENSIE, Beatriz Eugenia. Gordon Matta-Clark : Proyectos Anarquitectonicos. Museo Tamayo, 2004,p.45. 5 Muhka, Processus (Gordon Matta-Clark and Office Baroque).PDF File. 02 Juillet 2016, p.3. 6 Gordon Matta-Clark in Florent Bex, ed., Gordon Matta-Clark, catalogue d’exposition (Antwerp : ICC) 7 JACOB, Mary Jane, et SIMON Joan. Gordon Matta-Clark A Retrospective. Chicago: Chicago: Museum of Contemporary Art, 1985,p.,p.101. 8 DISERENS, Corinne. op. cit. ,p.111. 2

(Fig.3)

Proposition finale Cette « opportunité forcée » poussa Matta-Clark dans sa reflexion, une trace tasse de thé (ou de café) posée sur une serviette lui donna l’idée, tracer deux cercles de diamètre légèrement différent. Il pourra ainsi expérimenter des formes et des intersections résultantes qui n’auraient pas été possible de pratiquer sur une intervention en extérieur 1. Cela lui donna la chance de travailler sur un ensemble de formes complexes, une sorte de cocon ouvert/fermé dans le bâtiment. Cet heureux hasard lui offre alors de nouvelles opportunités de développer des idées à propos de rythmes et de complexité spatiale.2 Comme pour Day’s End, le plan de base consiste en des configurations dérivées de cercles se chevauchant 3. Pour cette oeuvre-ci, il s’agit de deux cercles de diamètres différents qui se croisent et décrivent des tracés évidés qui se transforment, mutent sur chaque plateau en fonction des poutres, des murs et des sols qu’ils croisent au cours de leur ascension4. De cette manière, on crée des espaces, des vides qui transforment l’architecture en sculpture. 5 A l’intersection principale des deux cercles se dessinent la forme évidée considérée par Matta-Clark comme ressemblant à une proue de bateau6. Ce tracé change de forme et évolue au fur et a mesure des étages jusqu’à devenir un cercle en toiture 7. Cette partition évidée et la configuration qui en résulte est pratiquement impossible à appréhender dans sa globalité. C’est en un mouvement d’étage en étage et en regardant de haut en bas au travers des découpes, que chaque aspect présente de nouvelles configurations8.

(Fig.4)

(Fig.5)

DISERENS, Corinne. Gordon Matta-Clark. First Edition edition. London ; New York, NY: Phaidon Press, 2006, p.111. MUHKA Ensemble, http://ensembles.mhka.be/ensembles/office-baroque?locale=fr. Dernière consultation le 11 juillet 2016. 3 DISERENS, Corinne. op. cit., p.111. 4 MUIR, Dr Peter. Gordon Matta-Clark’s Conical Intersect: Sculpture, Space, and the Cultural Value of Urban Imagery. Ashgate Publishing, Ltd., 2014,p.132. 6 MACKENSIE, Beatriz Eugenia. Gordon Matta-Clark : Proyectos Anarquitectonicos. Museo Tamayo, 2004,p.45. 7 MUIR, Dr Peter. op. cit. ,p.132. 5 DISERENS, Corinne. op. cit. , p.113. 2

Origine du nom de l’oeuvre Cette oeuvre réalisée en 1977, sera baptisée Office Baroque. L’ année 1977 est l’année de la célébration du 400ème anniversaire de la naissance du maître de la peinture baroque, Peter Paul Rubens1.On peut imaginer que Matta-Clark y fait référence dans le choix de son œuvre. On connait également l’amour de Matta-Clark pour les jeux de mots. En anglais américain, le mot “baroque” est prononcé d’une manière qui sonne un peu comme le mot “broke” traduit par “cassé” 2. Aussi, la tension créée par l’oxymore formée du mot office éveile en nous des espaces génériques neutre. Celui-ci confronté au mot baroque et à son opulence est du plus bel effet.

Réception de l’œuvre Office Baroque est l’ouvrage réalisé dans le troisième temps commencé par Jacob’s Ladder et Descending Steps For Batan. Il s’agit pour certain de l’œuvre de Matta-Clark la plus ambitieuse et complexe de tous les building cuts, c’est celle qui arrive le plus à développer la vision de Matta-Clark de l’architecture comme occupation d’une zone fragile suspendue au milieu de l’air et de la terre3. Office Baroque sera décrit par Jane Crawford son épouse comme “The most beautiful fugue of light, air, weather and sculpture” 4.

Visites et ouverture du projet En septembre 1977, soit un mois avant l’inauguration, Flor Bex organise une exposition du porjet à l’ICC de photographie. Une découpe du projet sera également présentée afin de donner l’échelle ainsi qu’une “relique” témoin de la réalité du lieu sacrifié 5. Le 7 octobre 1977, après trois mois de travail l’Office Baroque est inauguré. Gordon Matta-Clark servira de guide pour les visiteurs 6. Seulement un petit nombre de personne eut la chance d’avoir accès à l’ouvrage et de le parcourir dans son entièreté. Les autorités ayant cadenassé assez vite le bâtiment certainement encore par soucis de sécurité. 7

(Fig.6)

(Fig.7)

Gordon Matta-Clark. First Edition edition. Valencia: Generalitat Valenciana, Conselleria de Cultura, Educacio i Ciencia, 1993,p.292. Gordon Matta-Clark. op. cit. ,p.291. 3 MUIR, Dr Peter. Gordon Matta-Clarkâ&#x20AC;&#x2122;s Conical Intersect: Sculpture, Space, and the Cultural Value of Urban Imagery. Ashgate Publishing, Ltd., 2014,p.133 4 Gordon Matta-Clark. op. cit. ,p.292. 5 Loc. cit. 6 JACOB, Mary Jane, et SIMON Joan. Gordon Matta-Clark A Retrospective. Chicago: Chicago: Museum of Contemporary Art, 1985,p.,p.101. 7 MUIR, Dr Peter. op. cit. p.133 8 Gordon Matta-Clark. op. cit. ,p.293. 9 Loc. cit. 10 Gordon Matta-Clark. op. cit. ,p.292. 1 2

Tentative de sauvetage

Raison de la préservation Gordon Matta-Clark meurt d’un cancer de nombreux mois après la réalisation de l’oeuvre, à la fin de l’année 1978. Flor Bex apprit que le bâtiment allait être détruit pour ériger des appartements1. Des négociations commencèrent afin de pouvoir conserver l’édifice découpé par l’artiste. Flor Bex et Jane Crawford (la femme de Matta-Clark) entreprirent alors une croisade, en tentant de rassembler de nombreux artistes pour soutenir le projet.La première idée futde réaliser une vente aux enchères avec les œuvres reçues afin de pouvoir récolter des fonds et acheter l’immeuble. 2

En effet, à ce moment là, Office Baroque était le dernier building cut encore debout3.

Aide des artistes Jane Crawford reçu l’accord, à une ou deux exceptions près, d’au moins 35 artistes prêts à donner une œuvre pour sauver l’édifice. Ces œuvres seraient données à la Belgique si la réalisation de Matta-Clark pouvait être sauvée4. Au final les promesses d’œuvres d’art en don ont atteint la valeur d’un million de dollars venant de près de 20 artistes de plus de 17 pays 5,6. Cette grande quantité a conduit à l’idée de réalisation d’un musée d’art contemporain à Anvers. Musée qui serait orienté autour de Office Baroque. Cela nécessitait aussi d’acquérir le bâtiment adjacent afin de libérer de la place pour la future institution et pour y loger la collection d’art 7.

Tournée explicative Une fondation fut créée. De janvier à mai 1979, Jane Crawford fit de nombreux aller-retour à Anvers pour entretenir le contact avec Flor Bex.8 Durant 1979 et 1980, les membres de la Fondation Gordon Matta-Clark discutèrent avec le gouvernement belge de la nécessité d’un nouveau musée et de l’occasion unique qui se présentait à eux.9 Une petite exposition documentaire fut organisée au Palais des Beaux-Arts de Bruxelles. Cet événement avait pour but d’expliquer le projet de la fondation10

(Fig.8)

(Fig.9)

(Fig.10)

Gordon Matta-Clark. First Edition edition. Valencia: Generalitat Valenciana, Conselleria de Cultura, Educacio i Ciencia, 1993, p.293. Loc.cit. 3 ATTLEE, James, et LE FEUVRE Lisa. Gordon Matta-Clark: The Space Between. First Edition edition. Tucson, AZ: Nazraeli Pr, 2003,p.76. 4 MUIR, Dr Peter. Gordon Matta-Clark’s Conical Intersect: Sculpture, Space, and the Cultural Value of Urban Imagery. Ashgate Publishing, Ltd., 2014,p.133 5 Gordon Matta-Clark. op. cit. ,p.293. 6 MUHKA Ensemble, http://ensembles.mhka.be/ensembles/foundation?locale=fr. Dernière consultation le 25 juillet 2016. 1 2

Démolition de l’oeuvre Une fois que la fondation récolta les fonds nécessaire pour l’achat de l’édifice, le propriétaire se rétracta, demandant un montant plus élevé. Un an après, Flor offra la nouvelle somme exigée. Celle-ci fut de nouveau refusée par le propriétaire. 1 Deux semaines plus tard, le propriétaire démolit l’édifice sans avertissement, ni consultation.Flore Bex n’était pas à Anvers à ce moment. Lorsqu’il revint, il vit que l’Office Baroque avait été démolit 2. L’ironie du sort est que la société du propriétaire de l’édifice a fait faillite peu de temps après 3. La démolition imprévue de l’œuvre ruina tous les projets de réalisation d’un musée d’art contemporain pour la ville d’ Anvers à cet endroit 4.Malgré cette destruction, beaucoup d’artistes décidèrent quand même de donner leurs œuvres pour un nouveau musée d’art contemporain à Anvers5. La ville d’Anvers attendra de nombreuses année pour que son musée d’art contemporain voit le jour. Bien que, la collection de la Fondation Gordon Matta-Clark était l’un des arguments pour l’établissement future du MuHKA en 19856.

Iconographie (fig. 1) Inconnu, Office Baroque. 1977, photographie. Reproduction extraite de: Gordon Matta-Clark - one for all, all for one: Städtische Kunsthalle Düsseldorf, 5. Mai bis 4. Juni 1979. Städtische Kunsthalle, 1979, p.2. (fig. 2) Gordon Matta-Clark (1943-1975), Office Baroque. 1977, Stylo bille et crayon blanc sur papier photographique. (30,2 x 23,8 cm) Solomon R. Guggenheim Museum. https://www.guggenheim.org/artwork/5209MEDIUM

(fig. 3) Gordon Matta-Clark (1943-1975),Study for Office Baroque. 1977, photographie couleur. Reproduction extraite de: MOURE, Gloria. Gordon Matta-Clark: Works and Collected Writings. First English Language Edition edition. Barcelona; New York: Poligrafa, 2006, p.228 (fig. 4) Gordon Matta-Clark (1943-1975),Office Baroque. 1977, Colalge Cibachrome couleur. Reproduction extraite de: MOURE, Gloria. Gordon Matta-Clark: Works and Collected Writings. First English Language Edition edition. Barcelona; New York: Poligrafa, 2006, p.235. (fig. 5) Peter Paul Rubens (1577-1640), Prométhée Enchainée. 1618, huile sur toile. 242,6 × 209,6 cm (Philadelphie, Philadelphia Museum of Art). (fig. 6) Florent Bex , Office Baroque: photographic documentation.photographie noir et blanc, ICC, actuellement MuHKA, 1977. http://ensembles.mhka.be/items/4270?asset=7904 (fig. 7) Gordon Matta-Clark (1943-1975), Office Baroque. 1977, Cibachrome. (76,2 x 101,6 cm) Collection Jane Crawford, New York. (fig. 8) Gordon Matta-Clark (1943-1975), Office Baroque. 1977, Cibachrome. (76,2 x 101,6 cm) Collection Jane Crawford, New York. (fig. 9) Inconnu , Office Baroque: démolition de l’oeuvre.photographie noir et blanc, ICC Archive. June 2, 1980. http://ensembles.mhka.be/items/demolition-office-baroque-photos?asset=7856 (fig. 9) Nick Goyvaerts , Office Baroque: documentation photographie.photographie noir et blanc. June 2, 1980.http://ensembles.mhka.be/items/demolition-office-baroque-photos?asset=7787 (fig. 9) Nick Goyvaerts , Office Baroque: documentation photographie.photographie noir et blanc. June 2, 1980. http://ensembles.mhka.be/items/demolition-office-baroque-photos?asset=7810

(Fig.1)

L’archive chez Matta-Clark “Cela ne vaut pas la peine d’être documenté si ce n’est pas difficile à obtenir.”1

Gordon Matta-Clark, était conscient du caractère éphémère de ces œuvres. C’est certainement pour cela qu’il produira une grande quantité de documentations certainement avec l’intention de garder une trace de ces œuvres, de ces évènements, longtemps après leur destruction. C’est grâce à cette accumulation qu’aujourd’hui encore nous pouvons tenter d’apprécier et de nous plonger dans son oeuvre à partir des traces du passé qu’il nous a laissé. L’oeuvre d’art n’existe pas sans son histoire. Cette quantité d’information m’a permit de réaliser ce travail de fin d’étude qui fouille dans le passé pour en extraire un certain point de vue.

La documentation comme conservation Matta-Clark documentait ses interventions et expérimentation de nombreuses manières ; en plus des dessins et texte, il utilisait principalement des medias tel que film, vidéo et photographies 2. Dans ce processus de production de documentations on peut constater des choix inhérent à la bonne conservation des documents. Par exemple, le choix du tirage en Cibachrome, avec lequel une très grande quantité de ces photos et collages ont été développées. Il s’agit d’un tirage où les couleurs sont conservées dans le temps 3. Cette documentation prendra un caractère paradoxal, en fonction de l’auteur, de ces amis artistes et des critiques d’art. Pour certains, cet archivage est perçu comme des documents techniques, des brouillons, croquis préparatoire (le bâtiment étant la seule œuvre). Alors que pour d’autres, elle sera perçue comme véritable expression artistique de l’auteur. Au commencement même de son travail sur l’œuvre, la photographie entre en jeu. Comme nous le dit sa femme, Jane Crawford : “Il était toujours entrain de courir partout avec un appareil photo dans sa main. Il aimait explorer Harlem et le Bronx” 4. C’est de cette manière qu’il trouvait comme ça les buildings sur lesquels il allait intervenir 5.

(Fig.2)

DISERENS, Corinne. Gordon Matta-Clark. First Edition edition. London ; New York, NY: Phaidon Press, 2006,p.146. MUKHA Ensemble “Gordon Matta-Clark in 700 words.”, in ensembles.mhka.be, dernière consultation le 02 Juillet 2016. 3 https://www.letemps.ch/culture/2016/04/12/rideau-cibachrome-souriez-petit-oiseau-va-se-coucher 4 Traduit de l’interview de Jürgen Harten avec Jane Crawford, dans Gordon Matta-Clark : One for All-All for One (Düsseldorf:Städtische Kunsthalle,1979), non-paginé. 5 DISERENS, Corinne. op.cit. , p.134. 6 DISERENS, Corinne. op. cit. ,p.113. 7 Jane Crawford en discussion avec Richard Armstrong, dans DISERENS, Corinne. op.cit. ,p.404. 8 Les Levine in conversation avec Joan Simon,dans DISERENS, Corinne. op.cit.,p.134. 9 Richard Nonas, « Gordon’s Now, Now, »p.400 10 DESY, Louise et OWENS Gwendolyn, The Gordon Matta-Clark Archive at the Canadian Centre for Architecture, dans “Gordon Matta-Clark, A cura di Lorenzo Fusi e Marco Pierini”, SMS Contemporanea, Ed. Silvana, 2008. 11 DISERENS, Corinne. op.cit. , p.134. 12 Loc. cit 13 DISERENS, Corinne. op. cit. ,p.146. 14 DISERENS, Corinne. op.cit. ,p.134. 2

La documentation comme œuvre d’art “(...)c’est compliqué car les photographies sont bonnes,(...). Il a documenté les lieux de travail comme beaucoups d’autres artistes l’avaient fait, mais en même temps il utilisait un appareil photo comme il utilisait une scie circulaire.” 6

Pour certains, ces documents d’archives ont une valeur artistique en soit, même si en fonction des personnes ou des interviews leurs statuts changent. Pour Jane Crawford le bâtiment était l’œuvre d’art pour Gordon, la documentation n’était pas importante 7 alors que Les Levine, ami de l’artiste et artiste lui même, nous dit que Gordon Matta-Clark pensait que ces photos devaient être belle pour survivre comme œuvre d’art8. Richard Nonas un autre amis de Matta-Clark nous dit que tout était de l’art pour Gordon, même la documentation 9. Les photographies, photo-collages, dessins et films de Matta-Clark survivent et ont une très grande importance, pas seulement car ce sont des enregistrements de projets dans les bâtiments, mais aussi car ce sont de véritables œuvres d’art en soi 10.

La documentation comme outils de compréhension “Les vidéos et les photos valent la peine et sont connectées à son projet. Elles tentent de montrer la situation, l’expérience, comme elle pouvait être vécue”11.

Cette abondance de documents et de médias a certainement été aussi réalisée pour tenter de pouvoir transmettre le processus de réalisation de l’œuvre et la performance de la promenade bien après la réalisation et la démolition de l’ouvrage. Ces recollections des expériences en plein action par Matta-Clark ainsi que son travail filmique et photographique, remplissent le vide laissé par la perte du « vrai » travail. Bien sûr, les archives ne permettent quand même pas une vraie expérience de l’œuvre, car ses interventions architecturales ont lieu avec la structure et l’histoire du lieu que le visiteur perçoit physiquement. La situation elle même ne peut simplement pas être enregistrée12.Matta-Clark souligne que l’expérience est basée sur le mouvement et la mémoire13. Dans un dernier film pour l’Office Baroque (1977), réalisé par Cherica Convents, mettant en scène Matta-Clark, l’artiste nous parle du problème de la documentation, de la situation spatial et de la perception physique de ces découpes dans les bâtiments14.

(Fig.3)

Gordon Matta-Clark, Interview with Gordon Matta-Clark in, Gordon Matta-Clark (cat. 8.10.1977 to .11.1977, ICC) CONVENTS,Cherica, Office Baroque, a project by Gordon Matta-Clark, [film]with Gordon Matta-Clark in, Gordon Matta-Clark (cat. 8.10.1977 to .11.1977, ICC)

Office Baroque, complexité & compréhension

«Office Baroque differs from previous projects in that it gets away from what I call the snapshot interpretation. By that I mean a single characteristic snap that you find on a picture postcard or in art documentation.’1

Le projet Office Baroque est considéré comme l’une des œuvres de Matta-Clark les plus difficiles à appréhender dans sa globalité selon de nombreux critiques d’art mais aussi par l’auteur lui-même. La volonté qui a guidé ce mémoire a été de comprendre ce projet afin de partager les connaissance, découvertes et hypothèses avec des lecteurs. Office Baroque est le premier cutting dans lequel la désorientation de l’espace est extrêmement présente. Et cela par son étendue et sa complexité sur les différents plateaux. Les découpes sont pratiquées sur 4 plateaux et évoluent tant à l’horizontal qu’à la vertical. Les points de vues et déambulations possibles sont inombrables. Le travail réalisé sur l’immeuble n’était pas seulement « obscur » et littéralement inaccessible, mais aussi difficile à appréhender . “Je suppose que le toit avec ces vues variées pourrait vous donner une idée de la profondeur et de la complexité du tout, et cette ouvrage est presque indocumentable. Et c’est ce que j’aime dans le processus général de documentation.” 2

http://ensembles.mhka.be/items/285?locale=fr Impermancence de son travail Aware of the impermanence of his work, Matta-Clark did everything in his power to document his performances and interventions in abandoned buildings as extensively as possible. Office Baroque # 669, from 1977, is a collage of three Cibachrome prints stuck onto hardboard with black tape, which Matta-Clark donated to Florent Bex for his future Museum of Contemporary Art. In his collages, MattaClark tried to evoke the spatial experience of his architectural interventions by cutting photos, enlarging them and putting them together again in all directions.

Iconographie (fig. 1) Gordon Matta-Clark (1943-1975), Sans-titre. 1974, DĂŠcoupes dans papier. Collection Colelction priver, Photo: Arne Schultz. (fig. 2) Gordon Matta-Clark (1943-1975), Office Baroque. 1977, Cibachrome. 108 x 58 cm. Collection Mark et Jacqueline Le Jeune, Kapellenbos, Belgique. (fig. 3) Gordon Matta-Clark (1943-1975), Office Baroque # 669 . 1977, Cibachrome. 175x105cm. Collection MuHKA, Anvers. http://ensembles.mhka.be/items/285?locale=fr

(Fig.1)

Décomposition de l’oeuvre

(Fig.2)

Etat des lieux

Après la mise en contexte élaborée tout au long des pages précédentes, nous arrivons maintenant au coeur du sujet de ce mémoire: la décomposition et l’utilisation d’un ensemble de connaissances existantes et restantes d’un immeuble, d’une oeuvre d’art détruite depuis 40ans et la tentative de résurrection et de compréhension de celle-ci à aprtir d’une base de document majoritairement graphiques.

Base de travail La base de travail dont nous disposions pour ce mémoire a en grande partie comblée nos attentes. Le sujet Gordon Matta-Clark est un sujet duquel ressort encore un grand nombre de questions et de suppositions. Les éléments qui nous ont accompagné tout au long de ce voyage allaient de la monographie bien fournie en documents graphiques et en explication théorique, aux catalogues d’expositions, des articles de presse et enfin un livre de retranscription des interviews données par Matta-Clark. Il faut aussi parler des archives de la ville d’Anvers (FelixArchief). Celle-ci sont extrêmement bien organisées et complètes. Elles m’ont donné accès aux documents techniques liés au bâtiment lui même avant la réalisation de l’oeuvre de Matta-Clark, tel que des plans, coupes et élévations. outils par execellence de compréhension pour l’étudiant en architecture que je suis. Mise en relation Ces documents seront mis en relation afin de pouvoir raconter leur histoire et dévoiler les informations invisibles au premier regards, de photographies avec du texte, des schémas avec de la vidéo, dans toutes les combinaisons possibles pour poser des fondations solides à l’exercice de compréhension approfondie de l’oeuvre d’art. Nous procéderons à un descriptif étage par étage avec à chaque fois la même structuration ainsi que des sous-chapitres en fonctions des particulatités inhérentes à chacun des étages. Déterminer la fiabilité des documents en fonction des photographies qui seront la base la plus fiable mais qui devra être mise en parallèle avec des données de mesurages plus ou moins précis.

(Fig.3)

Investigation

Classification La première étape en vue de la compréhension du projet a été de se procurer toutes les photos disponibles d’Office Baroque que ce soit dans les ouvrages de référence ou sur internet et de les classer par étages. Les images seront disposée sur un mur en fonction de l’étage où elles sont prises et non de l’étage qu’elles montrent. Cela afin de pouvoir en les regardant prendre la place d’un visiteur explorant les lieux et de pouvoir aisément tisser les lieux et les vues entre les étages. Le classement des nombreuses prises de vue aux différents étages a été réalisé en fonction des indications mis en relation afin de pouvoir connaitre avec exactitude leur emplacement : forme de la découpe, mobiliers présents, portes, escaliers, matériaux des sols, fenêtres et baies vitrées couleurs des murs,... Avec ce mur remplit, plus le temps passait et plus je pouvais découvrir des liens et des détails qui étaient invisibles le jour d’avant. Ces révélations se faisaient aussi grâce à l’aide et aux discussions que nous avions avec d’autres étudiants. De nouvelles hypothèses plus ou moins justes naissaient tout au long de la réalisation du travail.

(Fig.4)

(Fig.5)

Connaissance de base Du projet, nous savions qu’il s’agissait de deux arcs de cercles qui s’intersectaient et évidaient différentes formes en fonction de leur ascencion à travers les étages et les éléments structurelles qui croisaient leur chemin. Avec comme forme issue de l’intersection une mandorle ,une forme d’amande issues de l’intersection de deux cercles dont les centres sont situés aux extremité des rayons. Documents techniques Afin de pouvoir commencer la recherche sur des fondations solides il nous incombait de réaliser un outils de travail relativement précis. C’est donc à Anvers que nous nous sommes rendu afin d’aller aux archives de la ville dans le but de récupérer un maximum de documents concernant le bâtiment sur lequel avait été réalisé les découpes. Heureusement pour nous, nous avons pu récupérer des plans, des coupes et des élévations. Après les avoir fait scanner par leur service, nous avons ainsi pu disposer des documents qui ont été redessinés étage par étage en tenant compte des mesures découvertes. Une fois cette tâche terminée, le travail de mise en corrélation et de comparaison entre les documents a débuté pour pouvoir situer le plus précisément possible le dessin des arcs de découpe. Pour cela nous allons donc avoir besoin des centres de ces cercles, leurs diamètres et leur épaisseurs. Pour ce faire, nous nous sommes d’abord basé sur un schéma de Gordon Matta-Clark dans lequel nous pouvions trouver l’emplacement des centres des cercles ainsi que leur diamètre. Deux arcs de cercle sont dessinés en partant chacun d’une travée structurelle. Le premier, le plus grand que nous appelerons (A) à un rayon de 3,5m et une largeur de 45cm. Le second plus petit à un rayon de 2,5m de diamètre et une largeur de 30cm. Les valeurs des rayons sont prises à l’extérieur des cercles, les largeurs de 30 et 45 cm sont décalées vers l’intérieur des arcs. En replaçant ces données dans les plans retracés, nous nous sommes retrouvés face à un grand nombre d’incohérence en les mettant en relation avec les photos dont nous disposions. C’est en regardant plus longuement ce schéma que nous avons remarqué qu’il était déssiné sur la partie gauche un cercle en pointillé avec l’annotation « Nor at but part of original project » ce qui peut signifier que ce croquis avait été fait avant la réalisation des découpes.Il ne correspondait donc pas a l’oeuvre final et ne pouvait donc pas être jugé comme un document fiable. 61

(Fig.6)

(A)

(B)

Remise en question Nous en avons discuté avec mon promoteur qui m’éclaira en m’expliquant que seul les photographies disaient la vérité, alors que de mon point de vue les plans étaient les documents les plus fiables. Suite à quoi et il me fit part de photographies d’époque accompagnées de mesures d’Office Baroque que lui avait transmis Flor Bex. Ces photographies et leurs mesures avaient été prises une fois la réalisation de l’oeuvre d’art achevées et pouvaient donc être considérées comme des documents fiables. Ces photographies avec les mesures des découpes annotées nous ont appris que les deux cercles faisaient 3,50 m et 2,50m de rayons, que les épaisseurs de 45cm et de 30 cm étaient à prendre à l’extérieur des arcs et que les centres n’étaient pas alignés sur une ligne droite parallèle a l’axe de la façade. En effet le centre du plus petit est situé plus ou moins 90cm de l’emplacement dessiné sur les croquis de Matta-Clark. Dans les jours qui ont suivit nous nous sommes retrouvé face à une phrase de Matta-Clark nous expliquant que “... la chose qui dicte l’ensemble du travail est le tracé de deux cercles, un grand qui est central, vraiment situé au centre du bâtiment, et l’autre qui est décentré.”. Cette nouvelle donnée mise en relation à une photographie annotée de Flor Bex nous conforta dans cette hypotèse. En réintroduisant ces nouveaux paramètres dans le dessin, tous les points et intersections était situés de manière relativement correct en regardant à la fois le plan retracé et les photographie d’archive. Nous disposions donc enfin d’une base solide et valable pour procéder à la décomposition du projet.

Iconographie (fig. 1) Gordon Matta-Clark (1943-1975), Office Baroque. 1977, Cibachrome. 101,6 x 76,2 cm. Collection Jane Crawford. New York. (fig.2) www.viaa.be (fig.3) Manuel Leon Fanjul, Photographie montage Office Baroque,2016. (fig.4) Harold Berg interviewé concernant “Portfoli Office Baroque. Gordon Matta-Clark a la Collecció MACBA”. http://www.macba.cat/en/video-gordon-matta-clark-harold-berg (fig. 5) Gordon Matta-Clark (1943-1975), Schéma de Office Baroque. 1977. Reproduction extraite de:Gordon Matta-Clark:. First Edition edition. Valencia: Generalitat Valenciana, Conselleria de Cultura, Educacio i Ciencia, 1993,p.291. (fig. 6) Gordon Matta-Clark (1943-1975), Office Baroque . 1977, Photographie noir et blanc avec anotation de Flor Bex. Collection MuHKA, Anvers.

Quatrième Etage

(Fig.4)

Troisième Etage

(Fig.3)

Deuxième Etage

(Fig.2)

Premier Etage

(Fig.1)

Description générale du bâtiment et des découpes

Le bâtiment est situé le long de l’Escaut à Anvers au numéro 1 du quai Ernest Van Dijckkaai, il s’agit d’un immeuble de quatre étage et d’une cave datant de la première moitiée du XXème siècle sans grand interêt architectural. Il était originellement utilisé comme immeuble de bureau par une société de commerce fluvial. Les trois premier étages sont relativement similaires, sols en linoléum, peinture verte pâle aux murs pour le premier et deuxième étages, le troisième est peint en blanc cassé. Le quatrième étage diffère des autre étages, sa façade est rectiligne et il dispose d’un balcon. Le sol est en parquet, en motif à bâton rompus et les murs sont partiellement recouvert de boiseries. Gordon Matta-Clark pratiquera son intervention artistique du premier étage jusqu’au toit. Au fur et à mesure des étages, les formes tracées muteront en fonction des éléments qu’elles rencontrent. Des découpes seront aussi pratiquées dans les éléments verticaux comme les murs, les cloisons mais aussi sur le mobilier. Á partir du troisième étage jusqu’à la toiture, une autre forme à base circulaire elle aussi se dévéloppera sur les plateaux en passant d’un quart de cercle jusqu’ à un cercle entier.

(Fig.5)

Premier Etage

(Fig.6)

Descriptif général L’oeuvre de Matta-Clark commence au premier étage, équivalent au rez de chaussée de la rue Kuipers straat adjacente. Le choix de commencer à l’étage a peut-être été décidé pour que le visiteur en entrant voie une découpe dans le plafond et de donnant une faille lumineuse, plutôt que de voir une fosse creusée vers les caves sombres. De plus, malgré le peu de photographie qu’il nous a été possible de trouver (fig.6) on peut supposer que le plancher du rez-de-chaussée était certainement en carrelage sur béton, ce qui rendait donc toute découpe compliquée. En partant de la droite du premier étage on peut voir un escalier monter du rez de chaussé et se terminer à cet étage sans repartir sur les étages suivant. Nous nous retrouvons dans le hall des bureaux avec petite annexe servant de cabine pour les téléphonistes, une cloison de bois avec fenêtre translucide s’élève sur toute la hauteur de l’étage (c’est à dire 4,30m) et nous sépare de l’espace central. La pièce principale est dénué de cloison exceptée une de verre et de bois de seulement 2,20mètres de haut, parallèle à la façade du bâtiment. Deux autres pièces de bureau se trouvent dans les travées suivantes et sont plus petites mais n’ont pas subies d’interventions de l’artiste. Le sol semble être recouvert de plaque de linoléum fixée sur un plancher de bois. L’hypothèse du linoléum comme revêtement du sol est déduite des compositions des matériaux des fragments découpés aux étages supérieurs.

(Fig.7)

(B) (A)

72 (Fig.8)

Découpes horizontales Les cuts pratiqués au sol suivent les tracés dessinés par les arcs. Le plus grand arc (A) s’étend de ses 3,5m de rayon dans la pièce principale. Sa giration s’arrête sur la droite à la rencontre d’une poutre du côté gauche. Cette même poutre arrête la course de l’arc sur le côté droit, mais la dissection continue encore un peu plus loin en retirant quelques plaques de lino et de plancher. Le second arc (B), plus petit, se développe de la découpe déja marquée par l’arc (A) dans la salle principale, traverse la cloison de verre sans l’abimer, passe par la porte et vient s’arrêter à la rencontre de la trémie de l’escalier du petit hall d’entrée. Les découpes du premier étage semble ne pas traverser entièrement l’épaisseur du plancher. Cela est certainement dû au fait que le rez-de-chaussée devait être condamné et donc empêcher la lumière d’y entrer. Permettant ainsi de correctement apprécier la profondeur de cette découpe.

(Fig.9)

(Fig.10)

(Fig.11)

Découpes verticales Dans la salle principale l’arc (A) coupe gentillement une cloison verticale qui se trouvait presque à sa tangente. Les valeurs de cette découpe nous sont données d’une part par l’une des photographies annotés de Flor Bex. Nous apprenons ainsi que la découpe dans la paroi est de 2,3m. et d’autre part par un petit détail de cette paroi dépliée dans les documents récupérés aux Felix Archief de la ville d’Anvers. Lorsque que l’on inspecte cette découpe on peut aussi constater que celle-ci effectue un redent à la jonction avec le chassis du rectangle de verre sûrement pour ne pas couper dans les vitres.

2,30m 0,85m

7,50m

Développement des panneaux de verre

Axonométrie plafonnante

-Découpes-

-Solives-

-Lisses d’assise-Poutres-

Structures Nous verrons tout au long de la décomposition de ce projet, que Matta-Clark l’artiste à toujours ses connaissances aquises durant ses études d’architectures. Notamment celles de structures. Les découpes pratiquées dans les planchers sont savamment réfléchies et les éléments porteurs principaux sont bien sûr épargnés afin que l’oeuvre ne s’éffondre pas! C’est ainsi que nous avons tenté de réaliser le plus précisément possible les plans des structures en fonction des indices qui nous étaient donnés dans les photographies d’époques. Les deux photographie ci-dessous nous offre une partie des informations nécessaires à la composition approximative des planchers, gîtes et solives. Ci-contre nous pouvons observer une axonométrie plafonante éclatée décrivant chacune des parties plus ou moins correctement.

(Fig.12)

(Fig.13)

Iconographie Figure a: (fig. 1) Florent Bex , Office Baroque: photographic documentation.photographie noir et blanc, ICC, actuellement MuHKA, 1977. (fig. 2) Gordon Matta-Clark (1943-1975),Vue de Office Baroque. 1977, photographie couleur. Reproduction extraite de: DISERENS, Corinne. Gordon Matta-Clark. First Edition edition. London ; New York, NY: Phaidon Press, 2006, p.113. , p.228. (fig. 3) Florent Bex , Office Baroque: photographic documentation.photographie noir et blanc, ICC, actuellement MuHKA, 1977. (fig. 4) Florent Bex , Office Baroque: photographic documentation.photographie noir et blanc, ICC, actuellement MuHKA, 1977. (fig. 5) Gordon Matta-Clark (1943-1975),Office Baroque intérieur. 1977, photographie. Reproduction extraite de: Gordon Matta-Clark - one for all, all for one: Städtische Kunsthalle Düsseldorf, 5. Mai bis 4. Juni 1979. Städtische Kunsthalle, 1979. (fig. 6) Gordon Matta-Clark (1943-1975), Office Baroque . 1977, Photographie couleur. Collection MuHKA, Anvers.http://ensembles.mhka.be/items/3453 (fig. 7) Gordon Matta-Clark (1943-1975), Office Baroque . 1977, Photographie couleur. http://www.davidzwirner.com/ (fig. 9) Gordon Matta-Clark (1943-1975), Office Baroque . 1977, Cibachrome (rogné). http://www.davidzwirner.com/ (fig. 10) Gordon Matta-Clark (1943-1975), Office Baroque . 1977, Photographie couleur. Collection MuHKA, Anvers.http://ensembles.mhka.be/items (fig. 11) Gordon Matta-Clark (1943-1975), Office Baroque . 1977, Photographie couleur. Collection MuHKA, Anvers.http://ensembles.mhka.be/items/

(fig. 12) Gordon Matta-Clark (1943-1975),Office Baroque.1977, Cibachrome.38,1x101,6cm. Reproduction extraite de: Jacob, Mary Jane, Gordon Matta-Clark, Robert Pincus-Witten, and Joan Simon. Gordon Matta-Clark A Retrospective. Chicago: Chicago: Museum of Contemporary Art, 1985. (fig. 13) Florent Bex , Office Baroque: photographic documentation.photographie noir et blanc, ICC, actuellement MuHKA, 1977.

(Fig.1)

Deuxième Etage

(Fig.2)

Descriptif général Le deuxième étage est relativement similaire au premier. Il existe toujours une cloison entre la salle principale et la pièce secondaire de droite. Celle-ci n’est plus entièrement vitrée et du mobilier est accolé aux parois de verre. Il s’agit du premier étage ou les arc (A) et (B) s’intersectent pour définir un évidement, ici il prend la forme d’ une amande tronquée à son extrémité. L’arc (A) ne change pas de diamètre et commence toujours à gauche à fleur d’une poutre. Par contre sur la droite, il s’arrêtera plus tôt. Mais nous reviendrons la dessus par après. Il évidera aussi un ensemble d’éléments verticaux comme une paroi vitrée et le meuble en dessous. L’arc (B) lui aussi est raccourci. Il s’étendra seulement jusque la paroi située entre la salle principale et la secondaire. De cette paroi, il découpera une tranche verticale ainsi que le meuble qui se trouve devant. A son autre extrémité il s’arrête à la rencontre de la même poutre que (A).

(Fig.3)

Découpes horizontales Ici l’arc (A) s’arrête abruptement sur son extrêmité. On peut voir aligné avec ce tracé ce qui s’emble être une barre de métal, ici mis en évidence en blanc sur la (fig.3). En regardant sur d’autres photographies de l’oeuvre, on voit ces barres réapparaître. Et pas n’importe où. En effet ces barres se retrouvent chaque fois contre un mur porteur, une poutre ou la fin d’un découpe. On peut donc émettre l’hypothèse qu’il s’agit de repère aidant Matta-Clark à connaître l’emplacement exact des éléments porteurs de son bâtiment. Et par chance Flor Bex a photographié à l’époque l’un de ces repères. Donnant la mesure approximative entre les éléments porteurs, ou les portés acceptables. Une fois cette nouvelle connaissance en tête on ne pourra le cacher, ces repères se trouvent dans pratiquement une photographie sur deux.

(Fig.4)

Découpes verticales Les cuts verticales peuvent aussi être perçus comme des volumes faisant tout disparaître sur leur passage. Sur l’image ci-dessous, cette vision est exagérée par des traces verticales visant à mettre en exergue le lien volumétrique existant entre les découpes issues des arcs étages par étages. Ci-contre, on peut voir qu’avec l’arc (B) Matta-Clark a découpé un pan verticale de la cloison en coupant le verre ici. Cette fois-ci on peut de plus voir au travers de ce vide que la découpe de l’étage supérieur est déjà réalisée. On peut supposer que les découpes ont alors été pratiquées étage par étage en descendant du moins dans la partie secondaire.

(Fig.5)

(Fig.6)

Structures Le tracé des structures du deuxième étage est fait à l’aide de photographies comme pour l’étage inférieur. Il est également réalisé à l’aide d’images prises durant la démolition de l’édifice. Ces images de la ruine révèlent un très grand nombre d’information sur la construction du bâtiment et donc aussi sur les choix des incisions de l’artiste. Un peu à la manière un enfant cassant un jouet pour en comprendre les rouages et le fonctionnement.

(Fig.7)

Axonométrie plafonnante

-Découpes-

-Solives-

-Lisses d’assise-Poutres89

(Fig.8)

(Fig.9)

Fragment Les fragments extraits de Office Baroque sont considérés comme de véritables oeuvre d’art. Celui extrait du premier étage appartient au Musée Abteiberg de Mönchengladbach depuis 1979. Les mesures qui lui sont associées varient en fonction des ouvrages que j’ai consulté. C’est pourquoi j’ai décidé de les représenter toutes les trois afin que nous puissions juger par nousmême.

(Fig.10)

- 250 x 150 x 23,5 cm Source: SIMON, Joan & JACOB, Mary Jane Gordon Matta-Clark A Retrospective.Chicago: Museum of Contemporary Art, 1985.

- 250 x 138 x 28,5 cm Source: Gordon Matta-Clark - one for all, all for one Städtische Kunsthalle Düsseldorf, 5. Mai bis 4. Juni 1979. Städtische Kunsthalle, 1979.

- 255 x 140 x 31 cmC

Source: Hannelore. Kersting, conservatrice du MuseumAbteiberg, Mönchengladbach, 2016.

(Fig.11)

(Fig.12)

Iconographie (fig. 1) Gordon Matta-Clark (1943-1975),Office Baroque intérieur. 1977, photographie. Reproduction extraite de: Gordon Matta-Clark - one for all, all for one: Städtische Kunsthalle Düsseldorf, 5. Mai bis 4. Juni 1979. Städtische Kunsthalle, 1979. (fig. 2) Florent Bex , Office Baroque: photographic documentation.photographie noir et blanc avec annotation, ICC, actuellement MuHKA, 197 (fig. 3) Florent Bex , Office Baroque: photographic documentation.photographie noir et blanc avec annotation, ICC, actuellement MuHKA, 197 (fig. 4) Florent Bex , Office Baroque: photographic documentation.photographie noir et blanc avec annotation, ICC, actuellement MuHKA, 197 (fig. 5) Florent Bex , Office Baroque: photographic documentation.photographie noir et blanc, ICC, actuellement MuHKA, 1977. (fig. 6) Florent Bex , Office Baroque: photographic documentation.photographie noir et blanc, ICC, actuellement MuHKA, 1977. (fig. 7) Florent Bex , Office Baroque: photographic documentation.photographie noir et blanc, ICC, actuellement MuHKA, 1977. (fig. 8) Nick Goyvaerts , Office Baroque: documentation photographie.photographie noir et blanc. June 2, 1980. http://ensembles.mhka.be/items/4233/assets/7812 (fig. 9) Nick Goyvaerts , Office Baroque: documentation photographie.photographie noir et blanc. June 2, 1980. http://ensembles.mhka.be/items/4233/assets/7813 (fig. 10) Photographie de Uwe Riedel, Abteiber Museum, Mönchengladbach,2014. http://www.museum-abteiberg.de/index.php?id=295&L=1&id=295 (fig. 11) Florent Bex , Office Baroque: photographic documentation.photographie noir et blanc, ICC, actuellement MuHKA, 1977. (fig. 12) Gordon Matta-Clark (1943-1975),Office Baroque. 1977. Fragments du bâtiments et 5 photographies en couleur: Fragment 250x150x23,5cm; deux photographie de chacune 37x100 cm; deux photographies, chacune 75x49cm; une photographie 100x75cm. Collection du Städtisches Museum Abteiberg, Mönchengladbach 97

(Fig.1)

TroisiĂ¨me Etage

(Fig.2)

100

Descriptif général Cet étage est relativement plus fermé que les deux précédents. Des cloisons non-porteuse en maçonnerie, divise les espaces selon les travées structurelles. Les pièces sont fermées les unes aux autres et la circulation se fait par un couloir de distribution en longueur. Les découpes pratiquées au sol seront toujours les deux arc initiaux (A) et (B). Á leur intersection Matta-Clark développera une nouvelle forme jouant avec les structures. A ces tracés initiaux il ajoutera une nouvelle découpe guidée par des tracés circulaires. Aux deux cloisons en dures qui séparent les espaces, l’artistes pratiquera des ouvertures verticales. Elles aussi sont induites par des formes arrondies.

101

(Fig.3)

102

Découpes horizontales Les tracés suivent la même logique que précédemment. Le grand arc de cercle (A) dans l’espace principal tandis que l’arc de cercle (B) se trouve dans l’espace plus petit. On peut voir les repères posés au sol avec une extrêmité contre un mur sous lequel se trouve une poutre porteuse. Et l’autre extrêmité au niveau d’une solive non tranchée. Grâce à une photographie de Flor Bex où des mesures sont notées nous pouvons connaitre la longueur de ces repères (1m56). Ceci nous aidera grandement dans les dessins tant des découpes que des structures. Le dessin issu du croisement des deux arc de cercle (A) et (B) forme une silhouette de proue coupée en son milieu. Ce rattelier fait de solive et plancher repose sur la poutre située en dessous.

(Fig.4)

103

(Fig.5)

(Fig.6)

104

Découpes circulaires Á cet étage apparaît une nouvelle découpe au sol représentant ce qui semble être un quart de cercle. Ce tracé prend son centre sur le même centre que l’arc (B) et possède un rayon de 90cm. Sa taille générale est certainement issue d’une précaution structurelle à la découpe des planchers.Une partie de son tracé semble induite par la poutre structurelle située en dessous l’autre par le mur existant.

105

(Fig.7)

(Fig.8)

106

Découpes verticales Cette découpe verticale peut être retrouvée dans les schémas de recherches (fig.8) pour la réalisation de Office Baroque. Cette composition est basée sur un triangle et un arc de cercle qui en s’ interesectant forme ce tracé. Il est rabatu en élévation afin de découper le mur (fig.7). Cette découpe (fig.9) suggère un volume sphérique. En reliant les contours des tracé nous avons un quart de cercle devenu cercle en plan et un demi-cercle en élévation devenu cercle. en assemblant les deux, une sphère peut être imaginée (fig.10).

(Fig.9)

(Fig.10)

107

En assemblant le tracé du cercle (B) en horizontal et de celui découpé dans le mur en vertical, on s’apperçoit qu’ils ont tout les deux le même diamètre de 5m. Malgré le fait que les deux silhouettes n’est pas leurs surfaces qui s’interesectent perpendculairement, on peut créer une sphère sorte de silhouette fantomatique du projet initiale. Ce stratagème complexe est justifié par le grand intérêt qu’avait Matta-Clark pour les Cubistes et la décompositions des dimensions.

108

(Fig.11)

(Fig.12)

109

Axonométrie plafonnante

-Découpes-

-Solives-

-Lisses d’assise-Poutres110

Structures Nous avons pu reconstituer les structures des planchers en relation avec les découpes pratiquées. Et ceci encore une fois à l’aidedes photographies de la démolition d’Office Baroque et des structures de l’étage inférieur. On peut aussi voir que la poutre passant par le milieu du fragment est aligné et définit l’orientation du rayon de la découpe en quart de cercle.

(Fig.13)

111

(Fig.14)

112

Fragment Ce fragment a appartenu au collectionneur d’art anversois Silvio (ou Sylvain)Perlstein. On sait que ce collectionneur a beaucoups aidé dans la réalisation d’Office Baroque. Il a hébergé Gordon Matta-Clark chez lui et l’a conseillé pendant la durée de la création. Il a été difficile de trouver d’autres informations sur cette oeuvre autre que celle donnée dans le catalogue de l’exposition retrospective de l’artiste à Chicago datant de 1985. Par chance, au cours de mes recherches j’ai découvert que celle-ci avait changé de propriétaire et appartenait maintenant au collectionneur suisso-allemand Friedrich Christian Flick. Le fragment ainsi q’une partie de la collection de Mr Flick avaient été exposé à la Hamburger Bahnhof – Museum für Gegenwart de Berlin. Malheureusement, ce fragment subit un dommage lorsqu’un visiteur décida de lui donner volontairement un coup afin de critiquer l’héritage de Mr F.C. Flick. En effet, le grand-père de Friedrich C. Flick avait fait fortune dans l’industrie allemande en exploitant des travailleurs forcés durant la deuxième guerre mondiale. Par chance cette oeuvre a pu être restaurée selon ce que nous dit le conservateur du musée(fig.14) .

(Fig.15)

113

Iconographie

(fig. 1) Gordon Matta-Clark (1943-1975),Office Baroque intérieur. 1977, photographie, 37x100cm. Reproduction extraite de: Gordon Matta-Clark - one for all, all for one: Städtische Kunsthalle Düsseldorf, 5. Mai bis 4. Juni 1979. Städtische Kunsthalle, 1979. (fig. 2) Gordon Matta-Clark (1943-1975),Office Baroque intérieur. 1977, photographie, Reproduction extraite du catalogue d’exposition: Gordon Matta-Clark- ICC,Antwerpe.p.11 (fig. 3) Gordon Matta-Clark (1943-1975),Office Baroque intérieur. 1977, photographie, 75x100cm. Reproduction extraite de: Gordon Matta-Clark - one for all, all for one: Städtische Kunsthalle Düsseldorf, 5. Mai bis 4. Juni 1979. Städtische Kunsthalle, 1979. (fig. 4) Gordon Matta-Clark (1943-1975),Office Baroque intérieur. 1977, photographie, 75x50cm. Reproduction extraite de: Gordon Matta-Clark - one for all, all for one: Städtische Kunsthalle Düsseldorf, 5. Mai bis 4. Juni 1979. Städtische Kunsthalle, 1979. (fig. 5) Gordon Matta-Clark (1943-1975),Office Baroque vue intérieur. 1977, photographie couleur, Reproduction extraite de: Jacob, Mary Jane, Robert Pincus-Witten, and Joan Simon. Gordon Matta-Clark A Retrospective. Chicago. Chicago: Museum of Contemporary Art, 1985 (fig. 6) Gordon Matta-Clark (1943-1975),Office Baroque. 1977, photographie couleur, Dimensions: 76,2 x 101,6. Collection privée,Zurich. (fig. 7) Florent Bex , Office Baroque: photographic documentation.photographie noir et blanc avec annotation, ICC, actuellement MuHKA, 1977. (fig. 8) Gordon Matta-Clark (1943-1975), Schéma rechercheOffice Baroque. 1977. Plans, Crayon et encre sur papier 40x59cm, Holly Solomon Gallery, New York (fig. 9) Florent Bex , Office Baroque: photographic documentation.photographie noir et blanc avec annotation, ICC, actuellement MuHKA, 1977.

114

(fig. 10) Florent Bex , Office Baroque: photographic documentation.photographie noir et blanc avec annotation, ICC, actuellement MuHKA, 1977. (fig. 11) Gordon Matta-Clark (1943-1975),Office Baroque intérieur. 1977, photographie(rognée). Reproduction extraite de: Moure, Gloria. Gordon Matta-Clark: Works and Collected Writings. First English Language Edition edition. Barcelona; New York: Poligrafa, 2006,p.236. (fig. 11) Gordon Matta-Clark (1943-1975),Office Baroque intérieur. 1977, photographie(rognée). Reproduction extraite de: Jacob, Mary Jane, Gordon Matta-Clark, Robert Pincus-Witten, and Joan Simon. Gordon Matta-Clark A Retrospective. Chicago Chicago: Museum of Contemporary Art, 1985. (fig. 12) Nick Goyvaerts , Office Baroque: documentation photographie.photographie noir et blanc. June 2, 1980. http://ensembles.mhka.be/items/4233/assets/7802. (fig. 13) Sur la photographie:Otto Hubacek directeur du département conservation du Hamburger Bahnhof – Museum für Gegenwart – Berlin. www. dagbladet.no (fig. 13) Gordon Matta-Clark (1943-1975),Office Baroque intérieur. 1977, fragment du building. Collection Friedrich Christian Flick 2011. http://www.fcflick-collection.com/artists-works?artistid=146

115

116

QuatriĂ¨me Etage

(Fig.1)

117

(Fig.2)

118

Descriptif général Le quatrième et dernier étage de l’édifice est différents des autres tant par sa forme que par ses revêtements. Tout comme au troisième étage, un couloir distribue chacun des espaces. Mais ici des portes lient aussi les espaces entre eux. Les murs sont peint de blanc avec des boiseries sur leurs parties inferieures. Dans la aprtie secondaire, le sol est un appareillage de parquet à bâton rompus.De grandes baies vitrées remplissent l’espace de lumière sur toute la longueur. Les arcs (A) et (B) dessinent relativement le même dessin qu’aux étages inferieurs. Ici à leur intersection, une en forme de goutte. Une découpe verticale remarquable et des secondaires peu intéressantes.

119

(Fig.3)

(Fig.4)

120

Découpes horizontales L’arc (A) est semblabe à celui du troisième étage tout comme le (B), l’intersection. Ici dessine une forme de goutte. Une poutre passe en dessous de cet évidemment. Mais ici Matta-Clark ne joue pas avec comme il l’a fait pour celui du bas .

121

(Fig.5)

(Fig.6)

122

Découpes circulaires Le cercle esquissé au troisième étage ici commence à s’assumer. Il s’agit d’un cercle casi complet qui se biseaute dans la partie proche du coin du mur. Il semblerait qu’il s’agissse d’un angle de 45° par rapport à la poutre. Les poutres et solives passent aux travers et se superposent sans réellement sembler influer sur son tracé générale. Dans cette image, on peut voir le cercle complet qui se dessine en découpe en toiture.

(Fig.7)

123

(Fig.7)

124

Découpes verticales On peut supposer ici que la découpe signifie la présence d’une sphère mais par manque d’information nous ne pouvons le démontrer Je ferai ici une rapide entorse à la règle de ne parler que de ces projets passés tantt l’exemple montre une future dans son futur et dernier building cuts “Circus-The Caribbean Orange” réalisé en 1978. Celui-ci est une succession de découpes dessinant des espaces sphériques dans un bâtiment.

125

Axonométrie plafonnante

-Découpes-

-Solives-

-Lisses d’assise-Poutres126

Structures Grâce aux cibachromes et montages photographiques réalisé par l’artiste et à la faramineuse collection de photographies que nous avons créé, Matta-Clark a heureusement effectué des captures des plafonds de ses espaces, ces images nous offrent encore une grande quantité de connaissance au niveau structurelle.

(Fig.8)

(Fig.9)

127

128

Fragment Ce fragment est sectionné en deux parties. Contrairement à celui de l’étage inférieur, il est toujours présenté et considéré en une seule partie. La division de ce fragment est certainement dû à une raison pratique. Il était peut-être difficile de sortir cette pièce en une seule partie à travers le trou qu’elle venait de faire. Cette pièce se trouve actuellement au MOCA de Los Angeles et pour elle aussi ses dimensions diffèrent en fonction des sources.

(Fig.9)

129

Iconographie (fig. 1) Gordon Matta-Clark (1943-1975),Office Baroque. 1977, photographie. 50x100cm. Reproduction extraite de: Gordon Matta-Clark - one for all, all for one: Städtische Kunsthalle Düsseldorf, 5. Mai bis 4. Juni 1979. Städtische Kunsthalle, 1979. (fig. 2) Gordon Matta-Clark (1943-1975),Office Baroque intérieur. 1977, Cibachrome: 76,2 x 50,8cm 50x100cm. Collection:Holly Solomon, New York. (fig. 3) Gordon Matta-Clark (1943-1975),Office Baroque. 1977, photographie. 75x49,5cm. Reproduction extraite de: Gordon Matta-Clark - one for all, all for one: Städtische Kunsthalle Düsseldorf, 5. Mai bis 4. Juni 1979. Städtische Kunsthalle, 1979. (fig. 4) Gordon Matta-Clark (1943-1975),Office Baroque. 1977, photographie. 75x49,5cm. Reproduction extraite de: DISERENS, Corinne. Gordon Matta-Clark. First Edition edition. London ; New York, NY: Phaidon Press, 2006, p.113. (fig. 5) Gordon Matta-Clark (1943-1975),Office Baroque. 1977, photographie. 65,5x100cm . Reproduction extraite de: Gordon Matta-Clark - one for all, all for one: Städtische Kunsthalle Düsseldorf, 5. Mai bis 4. Juni 1979. Städtische Kunsthalle, 1979. (fig. 6) Gordon Matta-Clark (1943-1975),Office Baroque. 1977, photographie. 75x49,5cm. Reproduction extraite de: DISERENS, Corinne. Gordon Matta-Clark. First Edition edition. London ; New York, NY: Phaidon Press, 2006. (fig. 7) Florent Bex , Office Baroque: photographic documentation.photographie noir et blanc, ICC, actuellement MuHKA, 1977. http://ensembles.mhka.be (fig. 8) Florent Bex , Office Baroque: photographic documentation.photographie noir et blanc, ICC, actuellement MuHKA, 1977. http://ensembles.mhka.be (fig. 9) Gordon Matta-Clark (1943-1975),Office Baroque. 1977, photographie 51,3 x 101 cm. Colelction du Musée Solomon R. Guggenheim. New York.

130

(fig. 10) Gordon Matta-Clark (1943-1975),Office Baroque. 1977, photographie. 75x49,5cm. Reproduction extraite de: Reproduction extraite de: Moure, Gloria. Gordon Matta-Clark: Works and Collected Writings. First English Language Edition edition. Barcelona; New York: Poligrafa, 2006. (fig. 11) Gordon Matta-Clark (1943-1975),Office Baroque. 1977, Cibachrome. 76,2 x 50,8cm, Fragment: 40x150x230 cm. Reproduction extraite de:Gordon Matta-Clark. First Edition edition. Valencia: Generalitat Valenciana, Conselleria de Cultura, Educacio i Ciencia, 1993.Collection:Holly Solomon, New York.

131

132

Toiture

(Fig.1)

133

(Fig.2)

134

Descriptif général Un cercle est la mutation finale du développement de l’intersection au fur et a mesure de l’ascencion des plateaux. Un autre cercle est aussi découpé en toiture après l’évolution plus prévisible du quart de cercle en cercle raboté du troisième et quatrième étage. Leur diamètre est presque similaire. La toiture est le plateau du bâtiment de laquelle nous possédons le moins d’information et donc ne pourrons pas pousser très loin ce développement. Malheureusement trop peu de documents ont été trouvé afin de pouvoir réaliser un descriptif aussi détaillé que pour les étages suivant, et nous devons donc nous contenter des photographies réalisées à l’époque.

135

(Fig.5)

(Fig.4)

136

(Fig.3)

137

(Fig.5)

(Fig.6)

138

Iconographie (fig. 1) Gordon Matta-Clark (1943-1975),Office Baroque. 1977, photographie. Reproduction extraite de: DISERENS, Corinne. Gordon Matta-Clark. First Edition edition. London ; New York, NY: Phaidon Press, 2006, p.113. (fig. 2) Gordon Matta-Clark (1943-1975),Office Baroque. 1977, photographie. 100x75cm. Reproduction extraite de: Gordon Matta-Clark - one for all, all for one: Städtische Kunsthalle Düsseldorf, 5. Mai bis 4. Juni 1979. Städtische Kunsthalle, 1979. (fig. 3) Florent Bex , Office Baroque: photographic documentation.photographie noir et blanc, ICC, actuellement MuHKA, 1977. http://ensembles.mhka.be (fig. 4) Florent Bex , Office Baroque: photographic documentation.photographie noir et blanc, ICC, actuellement MuHKA, 1977. http://ensembles.mhka.be (fig. 5) Florent Bex , Office Baroque: photographic documentation.photographie noir et blanc, ICC, actuellement MuHKA, 1977. http://ensembles.mhka.be (fig. 6) Florent Bex , Office Baroque: photographic documentation.photographie noir et blanc, ICC, actuellement MuHKA, 1977. http://ensembles.mhka.be (fig. 6) Florent Bex , Office Baroque: photographic documentation.photographie noir et blanc avec annotation, ICC, actuellement MuHKA, 1977.

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Conclusion Nous arrivons enfin au terme de cette aventure. Dans ce travail, j’ai cherché à analyser l’ambitieuse oeuvre qu’est Office Baroque. Ceci m’a permis de découvrir le travail d’un artiste – architecte, qui encore aujourd’hui est utilisé comme référence dans le monde de l’architecture. Pour cela, il a été important de découvrir son histoire et le contexte dans lequel il a évolué.La nécessité d’analyser d’autres oeuvres de Matta Clarck s’est présenté à moi comme une évidence. En effet, comment aborder Office Baroque de front sans prendre la peine de découvrir son travail dans sa globalité? La technique utilisée pour les building cuts, son engagement artistique mais également le caractère éphèmère de la plupart de ses oeuvres... Il me semblait impossible de ne pas en parler. L’archivage de ses oeuvres a également eut une incidence primordiale sur mon travail. Documentations dénuées de sens? Oeuvre d’art en tant que tel? Bien que les avis divergent, à mes yeux, la qualité de cet archivage et les techniques utilisées pour une meilleur conservation ne me semble pas anodine. Pourquoi prendre la peine de recenser la totalité de ses oeuvres détruites quasi systématiquement? si ce n’est pour garder une trace, un point de vue artistique. Tout au long de mon investigation, j’ai découvert que l’analyse d’Office Baroque était bien plus complexe que prévue. Ce concept de découpes dans des building peut paraître simple . Il résulte enfait d’un long travail de recherche et de questionnement pour Matta-Clark. Le but de ce mémoire n’étant pas de prouver quoi que ce soit mais bien d’apporter un outils de compréhension pour cette oeuvre emblématique, je pense avoir réussi une analyse assez complète d’Office Baroque. J’ai tenté de comprendre et de transmettre la logique de ces découpes et de les visualiser dans leur ensemble. Contrairement à la vision éparse que l’on a habituellement de ce projet dans les monographies ou les expositions. Pour conclure, selon mon interprétation, le refus de la proposition initial (la sphère) a conduit Matta-Clark à réaliser un pied de nez à ses détracteurs. Disposant ça et là des traces nous suggérant l’existence de sphères éclatées ou non-entièrement définies dans Office Baroque. Nous ne le saurons jamais et les questions et hypothèses restent ouvertes à la reflexion pour les curieux que nous sommes.

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Bibliographie

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