Pharmacien de France n° 1284 + CR Congrès 2016

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L’INTERVIEW

« Les URPS ne sont pas des petits rois » François Martial, Conférence des URPS

RMaCIeN DEFRANCE

Le PHaRMaCIeN

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Vaccins, c’est l’alu !

Les biberons en pleine croissance

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L’Éditorial

Le PHaRMaCIeN DEFRANCE

L’instant décisif

Philippe Gaertner

© MIGUEL MEDINA

Président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France

No 1284 I 57e année I 7/11/16 ISSN 0031-6938 I CPPAP : 0217 T 81323 www.lepharmaciendefrance.fr LE PHARMACIEN DE FRANCE 13, rue Ballu, 75311 Paris Cedex 09 Tél. : 01 42 81 15 96 Télécopie : 01 42 81 96 61 DIRECTEUR DE LA PUBLICATION : Éric Garnier DIRECTEUR DE LA RÉDACTION : David Pérard RÉDACTEUR EN CHEF : Laurent Simon (lsimon@lepharmaciendefrance.fr) RÉDACTRICE EN CHEF ADJOINTE : Anne-Laure Mercier (almercier@lepharmaciendefrance.fr) RÉDACTRICE : Claire Frangi (cfrangi@lepharmaciendefrance.fr) SECRÉTAIRE DE RÉDACTION : Joséphine Volat (jvolat@lepharmaciendefrance.fr) ONT COLLABORÉ À CE NUMÉRO : Alexandra Chopard I Anaïs Jeanne I Claire Grevot I Caroline Guignot I Raphaëlle Maruchitch CRÉATION ET RÉALISATION : Rampazzo & Associés www.rampazzo.com - blog.rampazzo.com CORRECTION : Francys Gramet IMPRESSION : Lescure Théol 27120 Douains ILLUSTRATIONS : Photos : Miguel Medina Dessins : Martin Vidberg Infographie Conseil : Pascal Marseaud DIRECTEUR COMMERCIAL ET RESPONSABLE DE LA PUBLICITÉ : Christophe Bentz (cbentz@lepharmaciendefrance.fr) Tél. : 01 42 81 56 85 Fax : 01 42 81 96 61

J’

écris cet éditorial Je le répète : nous sommes prêts à assumer notre a u r e t o u r d u part de l’effort dans le redressement des comptes C o n g r è s d e s sociaux mais nous ne paierons désormais plus pharmaciens de la part des autres. Je ne vous promets évidemNantes, porté par ment pas la disparition des baisses de prix – person succès, avec une pensée à l’esprit : il est sonne ne le pourrait – mais je m’engage à des moments où, dans la vie politique, profes- demander pour la pharmacie une rupture avec sionnelle ou personnelle, les astres sont alignés. notre dépendance au prix et au volume des Ils sont plutôt rares, convenons-en. Mais quand médicaments lors des prochaines négociations ils surviennent, tout doit être entrepris pour avec l’Assurance maladie. Son directeur général, obtenir le meilleur résultat. C’est un de ces Nicolas Revel, avec qui la discussion a été franche moments que nous pourrions bientôt vivre en et sincère jusqu’à présent, nous a donné des tant que pharmaciens d’officine. assurances sur ce point. Mon souhait est que Les trois conditions du changement sont réunies : cette qualité de dialogue perdure tout au long la profession a la volonté de se réformer, ses de la négociation de la convention pharmaceureprésentants unis ont la capacité de porter cette tique prévue au premier trimestre 2017. volonté et le ministère Il y aurait évidemment de la Santé s’est engagé d’autres sujets que j’au« Il est des moments lors de ce congrès à rais aimé traiter : la vacoù les astres sont nous donner les moyens cination à l’officine ou la de le faire, dans le cadre substitution des biosimialignés. C’est un d’un partenariat plurianlaires, deux mesures de ces moments que nuel avec l’Assurance phare actuellement en maladie. Une conjoncdiscussion à l’Assemblée nous vivons. » tion nécessaire pour nationale. Mais la place ­porter les honoraires ou la rémunération à la m’est comptée. Alors je me contenterai de me performance vers une nouvelle étape. Par la satisfaire de la forte participation au congrès persuasion et avec le soutien de la profession, de Nantes et de la qualité des échanges qui s’y nos dirigeants ont compris que les officines ne sont tenus, à la fois entre pharmaciens et avec pouvaient plus être indéfiniment les victimes les acteurs de la politique de santé. Souhaitons collatérales des baisses de prix, qui nous empoi- que ces éléments fassent de 2017 une année sonnent la vie depuis trop longtemps. meilleure que 2016.

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Novembre 2016 I No 1284 I 1


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Le PHaRMaCIeN DEFRANCE

Actualité

novembre 2016 Sommaire Santé

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4 L’INTERVIEW François Martial : « Les URPS ne sont pas des petits rois »

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ENQUÊTE Vaccins, c’est l’alu !

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PANORAMA

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L’ACTU EN BREF LE KIOSQUE

18 ENJEUX La santé cherche son héros 22 POLÉMIQUE Les Trod repartent pour un tour 24 DOSSIERS DE LA FÉDÉ

DÉCRYPTAGE

Officine

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40 CONSEIL Pièges en Perfadom 41 FICHE CONSEIL La Perfadom en pratique Le set pour pose de perfusion 44 ANALYSE Le diabète en mode tout automatique 46 INTERNATIONAL Le palmarès 2016 des Ig Nobel

• •

48 INVESTISSEMENT Mon beau cadeau… 50 OFFICINE EN BREF 55 MARCHÉ Les laits infantiles font de la résistance 56 PRODUITS 62 BANC D’ESSAI Des biberons en pleine croissance 64

APERÇU

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CULTURE JEUX DE MOTS

Patients cherchent diagnostic Ils sont les vagabonds du système de santé, des patients qui errent parfois pendant des années sans prise en charge adaptée. Ce phénomène, appelé « errance thérapeutique », touche en particulier des patients chroniques,

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au tableau clinique peu spécifique. Derrière ces maux, des maladies génétiques ultrarares, des affections encore peu connues, comme la maladie de Lyme, ou carrément non répertoriées, comme l’électrosensibilité. Voici leurs histoires.

ABONNEZ-VOUS maintenant au Pharmacien de France. Rendez-vous sur www.lepharmaciendefrance.fr Ce numéro comporte un encart de 8 pages « DPC Questions d’ados » et un encart broché de 20 pages « Congrès des pharmaciens ». Novembre 2016 I No 1284 I 3


L’INTERVIEW

Le PHaRMaCIeN DEFRANCE

Après le syndicalisme au niveau national, c’est dans la défense de « son » Union régionale de professionnels de santé (URPS) Nouvelle-Aquitaine, ainsi que de toutes les URPS de France, que s’est lancé François Martial.

Propos recueillis par Laurent Simon Photos Miguel Medina

François Martial

« Les URPS ne sont pas des petits rois » BIOEXPRESS Girondin, François Martial s’est occupé pendant près d’une dizaine d’années des rapports avec les complémentaires à la tête de la commission Protection sociale de la FSPF. Il occupe depuis mars et pour au moins quelques mois encore la présidence de la toute nouvelle Conférence nationale des URPS pharmaciens libéraux, censée rassembler sous une bannière neutre et asyndicale les initiatives en régions. y Depuis 2016 : président de la Conférence nationale des URPS de pharmaciens libéraux et président de l’URPS Pharmaciens libéraux Nouvelle-Aquitaine. y 2007-2016 : président de la commission Protection sociale de la FSPF. y Depuis 2007 : second vice-président de la chambre syndicale des pharmaciens de la Gironde et coprésident de la chambre syndicale des pharmaciens d’Aquitaine.

4 I No 1284 I Novembre 2016

Au départ, les URPS, créées en 2010, étaient censées servir de terreau à des expérimentations locales, amenées à être ensuite nationalisées. Or force est de constater que cela n’a pas été le cas jusqu’à p ­ résent. Pourquoi ?

d’autres n’ont pas bougé. Il faut donc trouver un équilibre. En créant des « super régions », comme la NouvelleAquitaine ou le Grand Est, la réforme a-t-elle déstructuré les URPS ?

Je ne vais pas vous contredire. Les URPS ont été créées pour les professions conventionnées, leur but est de De Bayonne à Châtellerault – et encore, c’est un axe fixer l’organisation des soins au niveau ­régional. Elles facile d’accès –, ma région fait 500 kilomètres de long ! participent au projet régional, aux CRSA [conférences D’où l’importance de s’appuyer sur des représentants régionales de santé et de l’autonomie, NDLR], aux Sros locaux, élus ou non. Dans les départements où il n’y [schémas régionaux d’organisation a pas de représentants des URPS, des soins, NDLR], mais aussi à faut s’appuyer sur les forces « Les URPS aideront ilsyndicales l’organisation de la permanence locales pour s’assurer de soins. Elles doivent également­ les pouvoirs publics du suivi de ces expériences et de mettre en place des expérimenta- à comprendre leurs retombées. Un syndicat tions, notamment sur la qualité ou national ne peut pas être en l’éducation thérapeutique, et elles que notre job n’est contact avec tout le monde en participent à la communication à pas que de vendre. » même temps, en Creuse, dans les la fois entre professionnels de Deux-Sèvres ou au fin fond des santé de même secteur et entre les secteurs ambula- Landes. Même dans la région dont je m’occupe, entre toires ou hospitaliers. Cela a pris de nombreuses le Béarn et le Pays basque, les cultures sont différentes formes, comme les messageries ­sécurisées. et pourtant les gens ont fini par s’entendre. Ce sont des applications locales qui doivent être mises en Cette volonté de régionaliser les soins n’a-t-elle pas avant, même si la région représente – comme c’est le au contraire morcelé leur gouvernance ? cas de la mienne – près du cinquième de la France. Vous soulignez là le gros danger des URPS : être des petits rois à la place du « roi national ». À mon sens, La volonté de la conférence dont vous êtes le présien tant que président de la conférence des URPS, il dent est de rassembler au-delà des divergences est évident qu’il ne faut pas oublier de rappeler aux syndicales : avez-vous réussi ? présidents d’URPS qui les a faits rois. Pas pour qu’ils Au niveau de ma région, par exemple, sur quinze témoignent d’une allégeance quelconque mais pour élus, il y en a huit FSPF, six Uspo et un UNPF. Mon que les résultats des expériences qu’ils mènent servent but était de devenir président d’une union. Après les aux syndicats dans le cadre de la convention nationale élections, je leur ai demandé d’enlever leur casquette afin de les pérenniser. Le danger sinon aurait été syndicale pour ne plus porter qu’une casquette « croix d’affaiblir les syndicats. D’ailleurs, au départ, un cer- verte Nouvelle-Aquitaine ». Le même langage a été tain nombre de présidents d’URPS se sont comportés tenu au niveau du bureau de la Conférence nationale. comme des « super chefs » régionaux. A contrario, Sur dix-sept URPS, la FSPF en a douze, c’est un fait.


Le PHaRMaCIeN DEFRANCE

L’INTERVIEW Mais doit-on se couper des expériences mises en place dans des « super métropoles » comme l’Île-de-France, les Hauts-de-France ou même Lyon ? Ma réponse est non. Mutualisons nos travaux de façon à conférer plus de poids à nos syndicats quand ils demanderont la prise en compte de nouvelles missions. Si une action porte ses fruits dans trois ou quatre régions de présidence FSPF et deux ou trois Uspo, cela veut dire que les deux syndicats nationaux vont dans la même direction. C’est bien ça le but des URPS. L’Ordre existe depuis plusieurs dizaines d’années, même chose pour les syndicats ; nous, nous n’avons que six ans. Les pharmaciens ne se rendent pas encore compte de ce qui est fait parce qu’ils n’en ont pas perçu les retombées réelles. La Conférence parviendra-t-elle à terme à rassembler d’autres URPS que celles de la FSPF sous sa bannière ?

Pour l’instant, nous avons travaillé avec au moins deux des cinq autres URPS [dirigées par l’Uspo, NDLR] mais les discussions sont encore en cours. Quant aux autres, les tensions humaines qui ont pu avoir lieu devront s’effacer tôt ou tard au profit d’une relation institutionnelle. Nous souhaitons qu’il y ait au moins un échange d’informations. Que l’on soit à la FSPF ou à l’Uspo, il faut faire passer l’intérêt de la profession avant les intérêts personnels. Les URPS semblent encore souffrir d’un certain déficit de notoriété auprès des pharmaciens. Qu’en pensez-vous ?

C’est vrai. Un des buts de cette mandature est de rendre indispensables les expériences faites par les URPS. Dans les liens ville-hôpital ou en interprofessionnalité, je n’ai qu’un seul slogan : les URPS doivent rendre la croix verte incontournable. Pouvez-vous nous citer un exemple récent dans lequel une URPS est intervenue pour « placer » les pharmaciens ?

Le directeur de l’agence régionale de santé NouvelleAquitaine nous a prévenu au mois de mars que la ministre allait lancer une grande opération antitabac [Le mois sans tabac, qui a été lancé le 1er octobre ­dernier, NDLR]. Je lui ai répondu de nous donner les moyens de faire autre chose que d’apposer des affiches sur nos vitrines pour inciter les patients à ne plus fumer. Quelle a été la réponse du directeur de l’ARS ?

En gros : « Vous allez pouvoir vendre des patchs antitabac, de quoi vous plaignez-vous ? » J’ai répliqué que je n’étais pas un dispensateur de patchs et que je réclamais autre chose de leur part. Suite à cet échange, j’ai eu des échos dans les réseaux d’addictologie, en particulier dans celui de Limoges, qui est présidé­ III Novembre 2016 I No 1284 I 5


L’INTERVIEW

par un pharmacien : il a obtenu qu’en Haute-Vienne – dans un seul département, certes –, les pharmaciens soient incités à conduire de véritables entretiens antitabac pour aider les patients à arrêter de fumer. Ils auront un feuillet à faire remplir au patient toutes les quatre ou cinq semaines, et chaque entretien sera payé 15 euros. Pas loin de 50 % pharmaciens sont venus se « Les pharmaciens sont des former lors d’une réunion à la corvéables à souhait, faculté de Limoges. Tous mais aujourd’hui ils n’en auront la possibilité de le faire, même si cela prend du temps peuvent plus. » et qu’au final, seule une partie d’entre eux fera la démarche. Si cette expérimentation est valable, nous la présenterons aux pouvoirs publics ; nous saurons alors s’ils préfèrent continuer à rembourser­le cancer plutôt que de participer à sa prévention. L’opportunité s’est présentée en Nouvelle-Aquitaine mais cela aurait pu être en Bretagne ou ailleurs. III

Pourquoi ces expérimentations ne se pérennisentelles pas, même au niveau local ?

C’est pour contrer cela que la Conférence va ­récupérer ces actions et les amplifier au niveau national. Nous allons aussi lancer dans quelques régions (NouvelleAquitaine, Centre, mais aussi dans la région lyonnaise…) un apprentissage sur la tenue du carnet vaccinal, en partenariat avec Mesvaccins.net. Le but est d’expliquer aux patients comment gérer leurs vaccins et le risque infectieux de toute la famille avec 6 I No 1284 I Novembre 2016

Le PHaRMaCIeN DEFRANCE

leur smartphone. Si je vous demande où sont les carnets de vaccination de toute la famille, vous serez bien embêtés ; c’est le rôle du pharmacien que d’aider les patients à gérer la vaccination et d’augmenter la couverture vaccinale. Mesvaccins.net est de plus un outil indépendant des laboratoires ou des prestataires de logiciels et est accessible à tous. Pour l’instant, cette intervention n’est pas rétribuée mais, à terme, nous demanderons aux pouvoirs publics une rémunération pour ce service. Je tiens à préciser que nous ne sommes pas du tout concurrents du DP vaccination, mis en place par l’Ordre des pharmaciens. Il y a de nombreux services que les pharmaciens rendent sans être rémunérés, n’en sera-t-il pas de même pour la tenue du carnet vaccinal ?

Pour quelle raison nous a-t-on ignorés ? La croix verte brille toujours, nos commerces sont bien tenus, nos personnels portent des blouses blanches… Les pharmaciens sont corvéables à souhait, mais aujourd’hui ils n’en peuvent plus : ils ne peuvent plus payer du personnel ni préparer des piluliers ou livrer leurs patients sans être rémunérés. L’officinal ne peut pas tout faire. Il faut que les pouvoirs publics se rendent compte que nous sommes les seuls docteurs en santé publique directement accessibles sur tout le territoire ; il est donc normal de nous rémunérer comme tels. Notre job ne consiste pas seulement à vendre, notre job est d’être des conseillers en santé publique. Les URPS aideront les pouvoirs publics à comprendre cela. ❙


Le modèle coopératif :

plus forts ensemble !

6 700 pharmaciens sociétaires l’ont choisi Une coopérative a pour seul objectif de servir au mieux les intérêts de ses sociétaires. Ce sont la contribution des idées et la mutualisation des outils qui créent sa richesse. Ce collectif intelligent offre aux pharmaciens sociétaires les meilleurs services pour la pérennité de leur officine. Choisir le modèle coopératif Astera, c’est maintenir la santé de son officine et développer son rôle d’acteur majeur de Santé Publique.


Actualité En bref

Le PHaRMaCIeN DEFRANCE

« Il y a en revanche une solution qui ne coûte rien et qui est très efficace c’est la régulation à l’installation. »

François Nicod, pharmacien membre du conseil régional de l’Ordre des pharmaciens de Franche-Comté, à propos de la vaccination à l’officine. (Source : France Bleu)

Xavier Nicolas, maire de Senonches (Eure-et-Loir), citant en exemple les infirmiers et les pharmaciens, à propos des moyens de lutte contre les déserts médicaux. (Source : Egora)

INTERPRO ❙❙Les sages-femmes iront-elles vers une réduction de leur numerus clausus ? C’est en tout cas ce que propose de faire, progressivement, sur cinq ans, leur Ordre et ce, à partir de la rentrée 2017. L’instance ordinale invoque des « difficultés d’accès à l’emploi d’ores et déjà rencontrées par les jeunes diplômé(e)s ». ❙❙Est entré en vigueur courant octobre un décret créant un statut pour les étudiants en maïeutique en formation à compter du deuxième cycle de leurs études. À l’instar des étudiants en médecine, odontologie et pharmacie, ils participent en effet à l’activité hospitalière. ❙❙Donnant-donnant. En contrepartie d’une baisse transitoire de leurs tarifs, les syndicats de biologistes médicaux et l’Assurance maladie se sont engagés à prolonger sur 2017-2019 le protocole d’accord triennal de maîtrise des dépenses d’assurance maladie signé fin 2013. ❙❙Les dentistes s’inquiètent d’une concurrence européenne. L’Ordre national des chirurgiensdentistes (ONCD) est en effet préoccupé par le niveau de formation clinique des nouveaux diplômés en Europe. Inquiétude renforcée par le projet de reconnaissance des qualifications entre États membres. ❙❙Deux décrets sont venus revaloriser les carrières des 204 médecins et 98 pharmaciens de sapeurs pompiers professionnels qui exercent dans les services départementaux d’incendie et de secours (SDIS).

8 I No 1284 I Novembre 2016

« Les professionnels pourront se mettre d’accord par exemple sur les conditions de renouvellement d’ordonnances par les pharmaciens. » Martial Olivier-Koehret, président de l’association Soins coordonnés. (Source : Le Concours médical).

DR

« Ce n’est même pas nous qui [la] demandons. C’est carrément les patients [qui la réclament, NDLR] »

DR

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ILS L’ONT DIT

vaccination

Les députés tentent le coup L’expérimentation à l’officine de la vaccination antigrippale a été votée… tout comme la constitution de stocks par les médecins.

L

Ordre des pharmaciens va-t-il obtenir gain de cause ? Lors de l’examen à l’Assemblée nationale du projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) pour 2017, les députés ont adopté un amendement du

rapporteur du PLFSS Michèle Delaunay, qui permet d’« autoriser, à titre expérimental et pour une durée de trois ans, le financement de l’administration par les pharmaciens du vaccin contre la grippe saisonnière aux personnes adultes ». Et ce, afin d’éviter les cas des « personnes âgées, qui bien souvent oublient le vaccin dans leur frigo ». Mais a aussi été adopté un autre amendement, porté par Marisol Touraine, qu’elle a présenté comme « symétrique

à celui des pharmaciens ». Il autorise les médecins à ­détenir un stock de vaccins contre la grippe, destinés à être administrés à leurs patients adultes. Vaccins que le médecin « aura préalablement ­acheté chez le pharmacien. Il ne s’agit pas d’instaurer un circuit ­parallèle d’achat », a précisé la ministre de la Santé. Des décrets viendront définir ces deux mesures, qu’il appartient désormais au Sénat de valider, ou non, mi-novembre. x

internet

tabagisme

Il était temps que la Principauté rattrape son retard sur les pharmaciens français. C’est seulement depuis juillet que la vente en ligne d’OTC y a été autorisée. Comme en France, les sites de vente par correspondance devront être adossés à une officine physique déjà autorisée dans la Principauté et il leur faudra également l’accord de la direction de l’action sanitaire monégasque. Monaco a également prévu un texte de bonnes pratiques qui sera « proche de celui de la France », assure le conseil de l’Ordre local : « En vertu de la convention franco-monégasque de 1962, nos textes sont similaires mais adaptés à notre environnement. » x

Lancée à grand renfort d’affiches et de spots télévisés par le ministère de la Santé, la campagne « Un mois sans tabac » propose notamment aux patients de retirer au comptoir des kits antitabac. Pour peu qu’ils y soient bien arrivés… Car sur les 183 points de livraison des grossistes sur le territoire, Santé Publique France, l’agence en charge de la logistique, reconnaissait fin octobre que 23 n’avaient pu être livrés. « Ils vont [l’]être […] très prochainement », indique-t-elle. En outre, ils font un tel tabac que certaines officines n’ont pu se réapprovisionner ; 25 000 nouveaux kits (en plus des 400 000 déjà livrés) ont dû être prévus. Espérons qu’ils arrivent à temps ! x

Monaco se met à l’OTC à distance

Petits couacs avec les kits


En bref Actualité

Le PHaRMaCIeN DEFRANCE

REPÈRES

28

officines de moins ont été recensées sur le territoire en septembre 2016, soit 1 officine en moins par jour. Du jamais-vu, car la moyenne jusque-là était de 14 par mois. (Source : FSPF)

40,6

millions d’euros C’est le montant de l’amende infligée par l’Autorité de la concurrence à Sanofi pour avoir dénigré les génériques du Plavix. Elle a été confirmée par la Cour de cassation le 18 octobre dernier. (Source : APM)

– 27 % 1 C’est la baisse constatée sur les défaillances (ouvertures de redressements judiciaires et de liquidations judiciaires directes) des pharmacies à la fin juin 2016, soit 79 officines contre 108 en juin 2015. (Source :

Pôle études économiques d’Ellisphere)

officine sur 2 engagée dans une démarche de qualité comporte 4 à 7 salariés. Contrairement à une idée reçue, la démarche qualité n’est donc pas réservée aux grosses officines. (Source : Pharma Système Qualité)

L’IMAGE DUMOIS

Bachelot des origines

© FRANCE 3

Vous la connaissiez animatrice de télévision et aussi ministre de la Santé. Mais Roselyne Bachelot a aussi été pharmacienne dans une vie antérieure. Elle a fait sa première télévision – pas la dernière, donc – en 1985, sur FR 3, vitupérant déjà contre la vitamine C « à 800 mg » en grandes surfaces. Souvenirs, souvenirs…

LAQUESTIONDUMOIS

Les programmes santé vont-ils influencer votre vote à la présidentielle 2017 ? L’élection présidentielle, c’est en mai 2017. Et pourtant le scrutin est déjà dans toutes les têtes. En attendant de connaître tous les prétendants à la magistrature suprême, nous avons voulu savoir si vous seriez influencés par leurs propositions en matière de santé. La réponse est très majoritairement oui, puisque plus de 85 % des répondants sont sûrs ou plutôt sûrs d’avoir cette donnée en tête au moment

de glisser leur bulletin dans l’urne. Seuls 13 % pensent l’inverse et font passer d’autres considérations avant. Reste maintenant aux partis politiques à jouer à visage découvert concernant leur programme (voir également « La santé cherche son héros », p. 18). Monopole (OTC), répartition démogéographique ou exercice unipersonnel, il y a certaines choses avec lesquelles les pharmaciens ne transigent pas.

2,2 %

1,1 %

Je ne sais pas/ je ne me prononce pas

Non, sous aucun prétexte

11,1 %

Non, je ne pense pas

53,3 %

32,2 %

Bien sûr que oui

Oui, certainement

Source : sondage effectué en ligne entre le 20/10/16 et le 24/10/16 sur 90 répondants.

Novembre 2016 I No 1284 I 9


Actualité En bref

Le PHaRMaCIeN DEFRANCE

CE QU’ILS ILS L’ONT DIT ONT DIT

médecins

Bis repetita sur l’installation L’Assemblée nationale a adopté le 19 octobre un amendement au projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) 2017 prévoyant qu’un médecin ne pourrait être conventionné en zones « surdenses ». La suite, vous la connaissez : tollé immédiat chez les médecins et, six jours après, Marisol Touraine, ministre de la Santé, annonce son opposition à la mesure. Une prochaine fois, peut-être ? x

dastri

Nouvel agrément en vue L’agrément de l’association Dastri, qui lui permet d’enlever et traiter les déchets d’activités de soins à risques infectieux (Dasri) perforants, arrive à son terme le 31 décembre prochain. Comme le prévoit le délai imparti par la réglementation, Dastri a déposé sa demande de renouvellement d’agrément le 30 septembre. Si d’autres organismes peuvent tenter leur chance, ce n’est « à ce jour » pas le cas, indiquait le ministère de l’Écologie à la date du 19 octobre. Car il est encore possible de déposer un dossier même si, passé le 1er octobre, ils « peuvent ne pas conduire à la délivrance d’un agrément ». Veolia, dont le nom circulait un temps, assure en tout cas ne pas être intéressé. x 10 I No 1284 I Novembre 2016

DR

Pascal Charbonnel, médecin généraliste, vice-président du Collège de la médecine générale. (Source : Twitter)

« Cette saison ne sera pas Plus belle la vie, la déception est au bout de la télécommande. »

« La Sécurité sociale n’est pas une série télé et elle appelle à plus de sérieux que cela. »

Francis Vercamer, député Union des démocrates et indépendants (UDI) du Nord, sur le projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) présenté par Marisol Touraine en commission des Affaires sociales. (Source : Le Quotidien du médecin)

© MIGUEL MEDINA

« Pourquoi plus au pharmacien qu’au boucher ? Quelle compétence [a le] pharmacien pour faire une injection ? »

Marisol Touraine, défendant le projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) en commission des Affaires sociales. (Source : Le Quotidien du médecin)

retraite

La bride au cou des caisses Un projet de décret circule qui restreindrait les possibilités de placements des caisses de retraite des libéraux.

I

l fait certainement suite au rapport de l’Inspection générale des affaires sociales (Igas) rendu fin 2013. Un projet de décret a été soumis aux caisses de retraites des libéraux, dont la Caisse autonome de retraite des médecins de France (CARMF) et la Caisse d’assurance

vieillesse des pharmaciens (CAVP), qui révise leurs règles d’investissements. Il impose un représentant de l’État aux commissions de placements et contraint les possibilités de placement, en termes de produits comme en termes géographiques. La CARMF « rejette fermement » ce texte et la CAVP estime qu’il n’est « pas en adéquation avec [sa] capacité de placement ». Cette dernière « a fait remonter son avis à la tutelle » et indique que le décret « pourrait, a priori, être en réécriture mais nous n’avons pas de réponse officielle ». Les pharmaciens doiventils s’inquiéter ? x

RUPTURES

Combien pèse l’export des grossistes ? Pour diminuer les ruptures de stock, le gouvernement revient à la charge sur l’obligation des grossistes de déclarer les produits exportés. C’était une promesse de la loi Bertrand qui semblait tombée aux oubliettes. Mais voilà que l’obligation des grossistesrépartiteurs de déclarer les quantités de médicaments exportés réapparaît dans un projet de loi adopté en conseil des ministres le 5 octobre. Le gouvernement précise que la précédente « disposition s’avère inapplicable. En effet, la conven-

tion tripartite qui aurait dû permettre [son] application n’a jamais pu être conclue. L’Autorité de la concurrence a d’ailleurs indiqué […] qu’il convenait d’anonymiser les données fournies par les grossistes ». Le nouveau texte propose justement d’effectuer la déclaration

auprès d’« un organisme agissant en tiers de confiance qui pourrait être la Caisse des dépôts et consignations ou encore la Chambre de commerce et d’industrie de Paris ». Il s’agirait d’une expérimentation de trois ans que la Chambre syndicale de la répartition pharmaceutique (CSRP) n’a bien sûr pas vue d’un bon œil. Elle a demandé, dans un courrier au ministère de la Santé le 20 octobre, de surseoir à l’examen législatif de cette mesure « afin d’engager un dialogue plus que nécessaire ».


NOTRE SAVOIR-FAIRE TIENT ÉGALEMENT DANS NOTRE FAIRE SAVOIR.

Pour un meilleur accès à l’information, Teva met à disposition de ses clients la newsletter mensuelle* « actualités produits Teva », regroupant l’ensemble des informations concernant les nouveautés, les disponibilités produits et les changements.

* Disponible à partir de septembre 2016.

Teva Santé – Cœur Défense 100-110, Esplanade du Général-de-Gaulle – 92931 La Défense Cedex (France) Teva Laboratoires – RCS Nanterre 440 313 104 INST-2016-07-207


Actualité En bref

Le PHaRMaCIeN DEFRANCE

REPÈRES

1

77 %

2 602

9,3

est chaque année perdu sur le marché mondial par le secteur pharmaceutique en France en raison de la contrefaçon de médicaments, selon une étude de l’Office européen des brevets (OEB).

pensent que la mention « Non substituable » (NS) est trop utilisée. 40 % seulement des médecins généralistes partagent cet avis. (Source : ministère

d’accompagnement des patients asthmatiques ont été réalisés entre le 1er janvier et fin septembre. S’agissant des antivitamines K (AVK), les entretiens recensés sont au nombre de 15 867.

devront être versés aux pharmacies catalanes en guise d’intérêts sur les retards de paiement accumulés depuis trois ans par l’organisme qui fait office de sécurité sociale au sein de la région. La crise financière espagnole frappe durement le pays. (Source : JIM)

milliard d’euros

entretiens

des pharmaciens

de la Santé)

millions d’euros

(Source : Assurance maladie)

(Source : APM)

capital

génériques

Cela fait tout drôle : le 6 octobre, dans le cadre du contrôle des concentrations entre entreprises, l’Autorité de la concurrence a donné son aval au rachat du réseau Lafayette – il s’agit bien du groupement et non des officines qui le composent – par le fonds d’investissement Five Arrows Managers (FAPI), entité de Rotschild & Co. Le réseau low cost avait annoncé il y a quelques mois son souhait de développer d’ici à fin 2016 une activité spécialisée dans le maintien à domicile et les produits de bien-être. À suivre. x

Si le passage du plafond de remises autorisées sur les génériques de 17 à 40 % « semble avoir assaini les relations commerciales entre les officines et leurs fournisseurs […], la transparence n’est pas encore totale et les taux de remise par molécule restent très flous, laissant supposer la persistance de contournements [de cette] disposition ». Cette conclusion d’une nouvelle enquête de la direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) rendue début octobre se base sur des constations de « montages comptables opaques » ou de « remises croisées ». La surveillance restera donc « soutenue ». x

Lafayette passe sous pavillon Rothschild

Des remises à l’envi

MACRO / ÉCO

L’énorme marché des anti-VHC 160

AAD (en millions d’euros)

Anciens traitements (en millions d’euros)

7

150 140

6

130 120 5

110 100

4

90 80 70

3

60 50

2

40 30 1

20 10 0

Siméprevir

Daclatasvir

Sofosbuvir / Lédipasvir

Anciens traitements Champ : délivrances mensuelles de janvier 2014 à décembre 2015, tous régimes – France métropolitaine

Source : CNAMTS(Sniiram)

12 I No 1284 I Novembre 2016

Déc. 2015

Oct. 2015

Nov. 2015

Sept. 2015

Juill. 2015

Dasabuvir

Août 2015

Mai 2015

Juin 2015

Avr. 2015

Fév. 2015

Mars 2015

Janv. 2015

Déc. 2014

Nov. 2014

Oct. 2014

Août 2014

Sept. 2014

Juill. 2014

Mai 2014

Juin 2014

Avr. 2014

Fév. 2014

Sofosbuvir

Mars 2014

Janv. 2014

0

Ombitasvir / Paritaprévir / Ritonavir

Et si les antirétroviraux d’action directe (AAD), comme Solvadi mais aussi Olysio ou Harvoni, étaient aussi délivrés en ville ? C’est en tout cas la recommandation du rapport Dhumeaux­, publié mi-octobre. Si c’est bien le cas à terme, il s’agit d’un marché très conséquent. Un coup d’œil au graphique ci-contre suffit à s’en convaincre : les dépenses en AAD se montent entre 90 et 100 millions d’euros par mois en 2015 ! Soit 915 millions en année pleine. Une manne pour l’officine. Parallèlement – et fort logiquement –, les dépenses liées aux anciens traitements chutent.


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Teva investit 1,4 milliard de dollars en R&D et dispose de 26 centres de Recherche et Développement dont 14 situés en Europe.**

* Recherche dans le domaine des médicaments génériques et des médicaments de spécialité. ** Données internes.

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Actualité En bref

LABORATOIRES ❙❙Plan social en vue pour la filiale France de BMS. Elle prévoit de supprimer « un peu plus de 200 emplois », ce qui conduirait à environ « 150 licenciements potentiels ». Ces suppressions toucheront les activités administratives et de visite médicale relatives à la virologie ainsi qu’à la cardiologie. Une certitude toutefois : Upsa ne sera pas concerné. ❙❙Autre laboratoire touché par un plan de réduction des coûts : Novo Nordisk. Le groupe danois compte supprimer environ 1 000 emplois dans le monde (dont la moitié au Danemark) afin de faire face à « un environnement concurrentiel stimulant » en 2017. Ces réductions de postes toucheront ses unités de R&D, son siège, ainsi que son organisation commerciale.

Le PHaRMaCIeN DEFRANCE

NOMINATIONS x L’Écossais Alan Main a été nommé à la tête de la nouvelle entité grand public de Sanofi, baptisée Consumer Health Care (CHC). Cet ancien de Roche et Bayer « possède plus de 30 ans d’expérience du marketing et de la gestion dans les domaines de la santé grand public et du dispositif médical », indique le laboratoire. x Rose-Marie Tunier, directrice associée chez Havas, a pris la tête de la direction de la communication de l’Agence du médicament (ANSM).

x Xavier Morge, directeur général de Bertin Pharma, spécialiste des services et de la fourniture de produits pour la R&D pharmaceutique, a été élu correspondant national de l’Académie nationale de pharmacie. x L’Assemblée nationale et le Sénat ont approuvé la proposition de François Hollande de nommer Isabelle de Silva à la présidence de l’Autorité de la concurrence. Cette nomination doit à présent être officialisée par décret. Isabelle de Silva succède à Bruno Lasserre, qui réintègre le Conseil d’État.

x Maurice Ronat a été élu pour trois ans président de l’Union nationale des organismes complémentaires d’assurance maladie (Unocam). Il était président de l’union mutualiste Aesio. Il succède à Fabrice Henry, qui présidait l’organisme depuis 2009 et avait été réélu en 2013. x Jean-Yves Grall quitte la direction générale de l’agence régionale de santé (ARS) des Hauts-de-France pour celle de l’ARS Auvergne-Rhône-Alpes à compter du 1er novembre. Il succède à Véronique Wallon.

À votre santé ! par Martin Vidberg

Épanchements en ligne Suivre les effets indésirables des médicaments sur les réseaux sociaux, c’est possible… même si cela réserve quelques surprises.

❙❙Le groupe Urgo ambitionne de devenir plus pointu dans le traitement du pied diabétique. Il va investir 47 millions d’euros en France pour le développement d’Akeome, un produit pour la cicatrisation de l’ulcère du pied diabétique. ❙❙Mylan paie les pots cassés. Pour compenser les remises non versées concernant son stylo auto-injecteur d’adrénaline EpiPen, le laboratoire va verser 465 millions de dollars au département de la justice des États-Unis, et à plusieurs agences gouvernementales. Il a été mis en cause pour avoir fait passer le prix d’une boîte de deux stylos de 100 dollars en 2007 à plus de 600 dollars aujourd’hui. ❙❙Le brevet de l’insuline Lantus aurait-il été outrepassé ? C’est en tout cas ce que soupçonne Sanofi, qui a engagé une action aux États-Unis contre Merck&Co pour violation de brevets. Un biosimilaire de Lantus, développé par Merck&Co et Samsung Bioepis a en effet obtenu en août une autorisation de mise sur le marché de la Food and Drug Administration (FDA). ❙❙Erratum : dans Le Pharmacien de France n° 1283, dans la rubrique Laboratoires p. 18, il fallait lire « Et la palme revient à… Merck Sharp & Dohme (MSD) : le groupe américain est le laboratoire qui a la meilleure réputation en France ».

14 I No 1284 I Novembre 2016

Retrouvez toute l’information sur www.lepharmaciendefrance.fr


À QUOI SERVENT LES TRAITEMENTS SI LE PATIENT NE PENSE PAS À LES PRENDRE ?

Teva a lancé le programme Marguerite* pour sensibiliser les patients âgés poly-médiqués à l’observance de leurs traitements.

* Mis en place en 2013, ce programme a été conçu et structuré en partant du quotidien de la personne âgée vivant à domicile afin d’analyser son parcours de soin et d’identifier les principaux facteurs favorisant la non observance.

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Le Kiosque

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Les médias parlent de vous, on vous en parle… par Claire Frangi NORD-ÉCLAIR (19 septembre)

Les grandes absentes Pour savoir si les villageois du Nord-Pas-deCalais vivent « vraiment loin de tout », le quotidien régional a recensé les services de proximité « les plus nécessaires » de chaque village. Le webdocumentaire qui regroupe les résultats de cette enquête confirme que, oui, « dans la plupart des petites communes […] il n’y a ni généraliste, ni pharmacien, ni supermarché, ni boulangerie ». Dans le détail, ce sont très exactement 93 % des villages du Pas-de-Calais qui sont dépourvus d’officine et 81 % de ceux du Nord. Et le quotidien d’en tirer cette conclusion : si la « répartition [selon la règle des 2 500 habitants] se veut équitable », dans les faits, « elle ne l’est pas totalement. Le nombre de pharmacies par habitant est beaucoup moins élevé en campagne qu’en ville ». ❙ LA DÉPÊCHE (27 septembre)

La folie des grandeurs Quinze cabinets médicaux, une pharmacie, 2 600 mètres carrés : c’est un véritable « Monoprix de la ­santé » qui doit voir le jour en plein centre-ville de Castres en février ou mars prochain. « Une pharmacie gigantesque, la plus grande de Castres, voire du département, sera la locomotive de ce centre », décrit le quotidien régional de Midi-Pyrénées. Les patients y trouveront « des conférences, des démonstrations, des animations autour de la santé », explique le promoteur du projet, Jérôme Escogido, pharmacien de la région de Montpellier et créateur du réseau Médiprix qui regroupe une quarantaine d’officines. ❙

SCIENCE & VIE (octobre)

LE MONDE.FR (5 octobre)

Quand gagne le désert Ploubazlanec (Côtes-d’Armor), sa baie, naguère surnommée « Sorbonne-Plage », ses 3 200 habitants, ses deux écoles et sa pharmacie… Pas encore déserté, le village côtier « craint » pourtant « le syndrome qui gangrène ces communes “mortes” de Centre-Bretagne », depuis que son second et dernier médecin a mis fin à son activité. « Car quand un médecin s’en va, c’est tout le village qui tousse », relate joliment l’envoyée spéciale du quotidien national. Depuis, « des pancartes “Cherche médecin” ont fleuri devant l’unique pharmacie » à l’initiative de la titulaire, la première qui a agi. Sa fille a même posté sur les réseaux sociaux des photos de la pancarte. Sans succès. Et le spectre de Loguivy-de-la-Mer, petit hameau au nord du bourg, dont la pharmacie avait dû fermer il y a une dizaine d’années faute de médecin sur la commune, hante les esprits.

SUD-OUEST (23 septembre)

LIBÉRATION (29 septembre)

Soupçons de fraude Du porno en vitrine Une pharmacienne de Lyon a été interpellée par la police car elle est soupçonnée d’avoir escroqué l’assurance maladie de 2,2 millions d’euros en falsifiant des ordonnances. La police a d’ores et déjà saisi 1,3 million d’euros sur les comptes de l’officinale. Son ex-mari, lui aussi interpellé car suspecté « d’avoir bénéficié de fausses facturations de médicaments », a finalement été relâché. ❙ MARITIMA.INFO (27 septembre)

Pollution de voisinage « François Hollande laisse votre pharmacie en danger de mort » : voici les mots que l’on peut lire sur les pancartes affichées par un pharmacien de Châteauneuf-les-Martigues (Bouches-du-Rhône) que des blocages administratifs empêchent de déménager. Pourtant, la justice a reconnu que l’implantation de la raffinerie de La Mède, en face de l’officine, constituait « bien un trouble de voisinage anormal », indique le site d’actualités du pourtour de l’étang de Berre. ❙

Qu’elle n’a pas été la stupeur de la titulaire de l’officine du quartier « branché » de Sendlinger Tor, au cœur de Munich (Autriche) lorsqu’elle a été réveillée en pleine nuit pour venir débrancher ses écrans sur lesquels, au lieu des clips publicitaires, défilait du porno. C’est un groupe de badauds devant la vitrine qui a attiré l’attention de la police bavaroise. L’officine a été « victime d’un hacker, sévissant dans la ville, piratant les systèmes informatiques des pharmacies ». ❙ PUREACTU.COM (13 octobre)

Égalité des taxes Au nom de la parité, une pharmacie new-yorkaise du quartier de Soho a décidé d’ajouter une taxe de 7 % aux produits masculins. Elle a souhaité réagir aux résultats d’une étude selon laquelle les produits féminins coûtent 7 % plus chers que ceux des hommes. La titulaire a cherché à « sensibiliser et heurter les esprits des passants avant tout », indique le site francophone d’infodivertissement. ❙

Bons derniers Partant du constat – qui n’a rien de neuf – que l’automédication est moins courante en France qu’ailleurs en Europe, le mensuel scientifique revient sur les raisons qui expliquent que « se rendre à l’officine pour acheter un traitement en vente libre et le payer “de sa poche” n’est […] pas encore rentré dans les mœurs ». La journaliste évoque les freins des médecins et l’idée selon laquelle sont déremboursés les médicaments au service médical rendu insuffisant, « autrement dit inefficaces ». Surtout, « il y a sans doute une peur [des pouvoirs publics, NDLR] de dire aux Français que pour préserver notre système de santé […] il va falloir que l’État se désinvestisse des maux bénins », estime Daphnée Lecomte-Somaggio, déléguée générale de l’Association française de l’industrie pharmaceutique pour une automédication responsable. ❙ TRIBUNE DE GENÈVE (1er octobre)

Cannabis à succès Unique en son genre « dans le pays », la pharmacie Bahnhof, à Langnau (Suisse), vend ses propres préparations magistrales à base de cannabis. Le surnom donné à son titulaire, Manfred Kankhauser, « pionnier » en la matière ? « HanfApotheker », autrement dit « Pharmacien du chanvre ». L’activité représente 20 % de son chiffre d’affaires et bénéficie à près de 600 patients, chaque année toujours un peu plus nombreux. Depuis 2011, la loi autorise la préparation et la vente de cannabis thérapeutique aux personnes atteintes de pathologies sévères, mais « le système actuel est trop contraignant », regrette l’officinal. ❙ Novembre 2016 I No 1284 I 17


Actualité Enjeux

Le PHaRMaCIeN DEFRANCE

Les candidatures se pressent mais les programmes se font attendre : l’élection présidentielle de 2017 est déjà dans toutes les têtes. La santé et la pharmacie font-elles pour autant partie des priorités de nos politiques ? par Laurent Simon

LA SANTÉ CHERCHE SON HÉROS Le début de cette campagne élyséenne ressemble fort à celui de 2012, au moins en ce qui concerne la santé : beaucoup de déclarations, peu de propositions. Pourtant les

Français ne semblent pas manquer d’intérêt pour ce thème, puisque 90 % d’entre eux le considèrent comme « important » – juste derrière l’emploi et l’éducation – comme le précisait un sondage Harris Interactive présenté lors de la dernière journée de rentrée organisée par le Centre national des professions libérales de santé (CNPS) le 7 octobre dernier. Pour éviter d’être cantonnés à des mesures techniques ou généralistes, les pharmaciens ont été « Les prescriptions contraints d’agir : avant l’été, la profession – Ordre, syndicats, groupeà la pilule et non à ments, étudiants… – s’est la boîte permettraient exceptionnellement unie pour porter sa voix auprès du gouvernement et a 1,5 milliard d’euros lancé une Grande Consultation, dont d’économies. » les résultats ont été dévoilés le 23 octobre dernier (voir « Les dossiers Bruno Le Maire, Les Républicains de la Fédé », p. 24-25, et le compte rendu du congrès, p. 6). Mobilisation de circonstance L’union est également la voie choisie par le Collectif Santé 2017. Ses douze participants (industriels, pharmaciens, médecins, patients…) ont fait le pari de la mobilisation autour de sept engagements destinés aux futurs candidats à l’élection présidentielle, dont « Mettre la santé au cœur de la campagne électorale » ou « Repenser le financement du système de santé ». Des revendications nécessairement larges pour rassembler au-delà des clivages naturels entre médecins et patients (dépassements d’honoraires), médecins et pharmaciens 18 I No 1284 I Novembre 2016

(vaccination à l’officine), industrie et patients (prix de l’innovation)… Toutefois, ces manifestations d’union n’empêchent pas les divergences au sein même du monde de la santé. Mesures éparpillées Pour autant, les politiques ont-ils tenu compte du poids de la santé dans l’esprit des Français ? Si le suspense est encore entier côté Parti socialiste (PS), qui a récemment interdit toute présence de ses représentants aux tribunes politiques, sur le mode « pas de candidat, pas de programme » – comme en témoigne leur absence à la journée du CNPS début octobre –, les choses se dessinent sur le reste de l’échiquier politique. Le calendrier de la primaire de la droite et du centre a en effet forcé les candidats déclarés à se positionner avant l’été sur quelques propositions de santé. Le projet des Républicains (LR), publié le 6 juillet dernier, comporte ainsi un grand plan « Médecine libérale 2020 » qui fait, comme son nom l’indique, la part belle aux médecins mais cite tout de même les pharmaciens au détour d’une proposition : « Les délégations d’actes aux pharmaciens et paramédicaux, jusqu’à certaines prescriptions, peuvent constituer une réponse pour améliorer l’offre de soins dans certains secteurs ruraux. » Si cette plate-forme ne lie pas le futur candidat, elle livre néanmoins quelques indices : lors des journées du CNPS, Philippe Juvin, rédacteur des projets santé de l’Union pour un mouvement populaire (UMP, devenue LR) pour les campagnes 2007 et 2012, et soutien de Nicolas Sarkozy pour 2017, s’est ainsi déclaré « favorable à ce que les pharmaciens ou les infirmiers puissent faire des vaccinations simples ». Cette proposition est d’ailleurs transpartisane, puisqu’à la même occasion David


Le PHaRMaCIeN DEFRANCE

Cormand, secrétaire national d’Europe Écologie-Les Verts (EELV), s’est également déclaré favorable à l’extension de « certaines vaccinations » par les pharmaciens. Portion congrue Les propositions individuelles existent néanmoins chez les candidats LR : ainsi le 31 mai dernier, Bruno Le Maire se positionnait pour un plan d’économies en santé de 14 à 15 milliards d’euros, principalement axé sur l’hôpital mais comprenant tout de même 1,3 milliard dû au « développement des génériques » et – plus irréaliste – 1,5 milliard au « développement des prescriptions à la pilule et non à la boîte ». Une fois l’annonce de sa candidature à la primaire faite, Nicolas Sarkozy a détaillé sa vision de la santé dans son livre Tout pour la France publié fin août dernier. Très axée sur les médecins, elle comprenait de plus une mesure choc, martelée à de nombreuses reprises par l’ex-président de la République depuis mars dernier : « Nous devrons diminuer le taux [moyen] de prise en charge des dépenses de santé de 76 % à 73 %, ce qui représentera pas moins de 5 milliards d’euros d’économies chaque année. » Lors du débat opposant les sept candidats à la primaire de la droite et du centre le 13 octobre dernier, la part de la III

Enjeux Actualité

Bras de fer sur l’innovation Un débat plus souterrain agite le monde de la santé : celui du financement de l’innovation. Un terme technique que l’on pourrait résumer par la question suivante : les économies sur les petites pathologies doivent-elles financer les anticancéreux ? Le LIR – l’association des Laboratoires internationaux de recherche, un think tank représentant l’industrie pharmaceutique – n’y est pas allé par quatre chemins en mars dernier dans ses « Pistes de réforme de ­santé » en proposant de « ne plus rembourser les produits de prescription médicale facultative », prenant exemple sur l’Allemagne, les Pays-Bas et les États-Unis. Sans aller jusqu’à cette extrémité, le G5 Santé, autre think tank industriel, voit bien les Français prendre en charge tout le « petit mal » en s’adressant directement au pharmacien, sans passer par la case médecin : « Il s’agit de développer un parcours de soins pharmaceutiques, sécurisé par le conseil du pharmacien […]. Il n’est donc pas nécessaire de dérembourser les produits concernés », lit-on parmi ses Vingt propositions pour 2017, parues le 10 octobre dernier. Pour l’instant, les pouvoirs publics ont fait un autre choix, comme le prouve la lecture de la lettre de mission du président du Comité économique des produits de santé (CEPS) du 17 août dernier : « L’arrivée d’innovations qui sont amenées à se substituer, au moins en partie, à d’autres médicaments doit être l’occasion de réviser le prix de ces derniers. » Les baisses de prix vont rester longtemps d’actualité.

Novembre 2016 I No 1284 I 19


Actualité Enjeux [La santé cherche son héros]

Le PHaRMaCIeN DEFRANCE

santé fut néanmoins réduite à la portion médicale obligatoire […], développer la médicacongrue – ­excepté une allusion à la suppression tion officinale. » Ces propositions n’engagent pas de l’aide médicale de l’État –, laissant l’impression la candidate officielle Marine Le Pen, qui n’a pas que la séquence médiatique était déjà passée. encore révélé son programme. De son côté, sans Très discrets jusqu’alors, les centristes de l’Union distiller de mesures précises, l’ex-ministre de des démocrates et indépendants (UDI) se sont l’Économie Emmanuel Macron a échangé autour également positionnés lors des journées du de la santé, lors d’un discours à la Convention CNPS, par la voix de leur secrétaire nationale on Health Analysis and Management (CHAM) Marie-Christine Favrot, pour un programme qui s’est déroulée à Chamonix les 30 septembre plutôt drastique comprenant un « panier de soins et 1er octobre derniers : la santé serait, selon lui, minimal gratuit et remboursé pour tous par l’État, un « sujet fondamental pour nos concitoyens dans sur la base de référentiels de soins partagés », le leur vie quotidienne, beaucoup plus que nombre « déremboursement du SMR [service médical de sujets dont on débat plus longuement ». rendu, NDLR] faible ou des soins de confort […] et la gratuité des vaccins » mais aussi – et cela Quinquennat déjà joué fera certainement plaisir aux pharmaciens – Le paradoxe de tout cela est que les cinq pro« l’accélération du regroupement des 14 régimes chaines années des professionnels de ­santé ont d’assurance maladie de fortes chances de obligatoire ». Le Rasne pas se jouer dans semblement Bleu « La santé est un sujet les urnes. En effet, les Marine – émanation du fondamental pour nos conventions des denFront national, qui a et des masseursconcitoyens […], beaucoup tistes créé en mai 2016 un kinésithérapeutes collectif baptisé « Usa- plus que d’autres dont on seront renégociées gers de la santé » – a débat plus longuement. » avant la fin du mandat également émis des de François Hollande, propositions plutôt pré- Emmanuel Macron, mouvement En marche ! celle des pharmaciens cises concernant la le sera à partir de mipharmacie fin août dernier. Jugez plutôt : « Ouvrir janvier et la convention médicale l’a d’ores et des missions de prévention et de dépistage aux déjà été. Ces derniers ont obtenu près de 1 milpharmaciens […], élargir le droit de substitution liard d’euros de revalorisations en année pleine des médicaments biosimilaires […], délister cer- de Nicolas Revel, directeur général de l’Assutaines molécules actuellement sur prescription rance maladie, auquel il faut ajouter 400 millions de la poche des complémentaires, suite à des négociations pied à pied conclues le 25 août dernier. Ce qui rend nécessairement optimiste sur l’ouverture d’une enveloppe budgétaire pour l’officine dans les mois à venir, d’autant que Si personne n’oserait remettre en cause le développement du dossier médical Marisol Touraine, ministre de la Santé, s’est partagé ou de la télémédecine, il existe tout de même quelques marqueurs poliengagée fin octobre au Congrès des pharmaciens tiques forts autour de la santé : ceux de la suppression de l’aide médicale de l’État à « un accompagnement financier pluriannuel » (AME) ou de la responsabilisation des patients (franchises, reste à charge…), prôpour la prochaine convention. La rémunération nés à droite, ne sont pas récents. Ces derniers temps, un petit nouveau est venu s’y sur le remboursable devrait donc se développer, ajouter : la remise en cause du tiers payant généralisé, voulu et mis en place par la même s’il faudra attendre la fin des négociations ministre de la Santé Marisol Touraine en avril 2017 pour en savoir plus. Soit un mois pour améliorer l’accès aux soins. avant que les Français – et les pharmaciens ! – Comme le déclarait sans ambages prennent le chemin des urnes. x III

Haro sur le tiers payant !

Jean Leonetti, soutien d’Alain Juppé (LR), le 7 octobre dernier : « Il y aura au moins le tiers payant qui va sauter […] je pense. [C’]est une folie, [une] mesure dogmatique qui laisse penser que les médecins sont des brutes. » Voilà­au moins une mesure qui fait l’unanimité… contre elle.

20 I No 1284 I Novembre 2016

NOTABENE Il existe peu de sondages spécifique aux pharmaciens, mais une étude commanditée par Fiducial sur 1 002 dirigeants de TPE publiée en septembre place Alain Juppé en tête. Une enquête du JIM parvient à la même conclusion chez les pharmaciens avec 44 % d’intentions de vote pour Alain Juppé. Le JIM évoque également un intérêt de la profession pour la candidature de Nathalie Kosciusko-Morizet.


NOUVEAU

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Actualité Polémique

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Les Trod repartent pour un tour L’hostilité des biologistes à l’encontre des tests rapides d’orientation diagnostique à l’officine ne faiblit pas. Mais les pharmaciens ont le soutien de leur ministère.

est le énième volet d’un feuilleton dont on se demande s’il prendra fin un jour : les tests rapides d’orientation diagnostique (Trod) en pharmacie sont de nouveau attaqués. Depuis cet été, pourtant, grâce à un ­arrêté du 1er août, paru au Journal officiel le 5 août, les officinaux pouvaient à nouveau les pratiquer. Mais ce texte, qui venait remédier à un vice de forme (voir encadré ci-contre), ne semble pas avoir suffi, ni au Syndicat des biologistes (SDB) ni au Syndicat national des médecins biologistes (SNMB), qui reviennent à la charge en s’attaquant au fond. Dans tous leurs états Ils reprochent à l’arrêté du 1er août de ne pas tenir compte de l’avis « unanime » – mais uniquement consultatif – rendu par la Commission nationale de biologie, qui recommandait de « limiter la réalisation de tests par les pharmaciens au seul dépistage du diabète »… et ce, uniquement en l’absence de laboratoire de ­biologie médicale à proximité. Les deux syndicats de biologistes ont donc déposé un « recours gracieux » auprès de Marisol Touraine le 5 octobre dernier. Détail qui a son importance, leur recours n’est pas suspensif et n’empêche pas les pharmaciens qui le souhaitent de se (re)lancer dans les Trod. « Si la réponse de la ministre de la Santé est négative ou

22 I No 1284 I Novembre 2016

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C

si nous n’obtenons pas de réponse [ce qui vaut rejet de la demande, NDLR], nous irons devant le Conseil d’État », affirme Claude Cohen, président du SNMB. « On ne peut pas vendre des médicaments et faire de la biologie sur un coin de table alors qu’on demande une accréditation pointue et des contrôles drastiques aux laboratoires de biologie », tempête-t-il. « Il ne s’agit pas pour nous de réaliser des dosages », rétorque Fabrice Camaioni, président de la commission Exercice professionnel à la FSPF, qui ne comprend pas pourquoi les biologistes « bloquent cette possibilité d’évolution de la prise en charge du patient. Le pharmacien pratique des tests qui orienteraient éventuellement, en cas de suspicion, vers un médecin. J’ai remarqué du dépit chez mes confrères au moment de la première suspension. J’imagine leur état si on leur en annonce une seconde ! »

On prend les mêmes… Les biologistes n’en sont pas à leur coup d’essai. En avril 2015, le Conseil d’État annulait l’arrêté du 11 juin 2013 qui sortait du monopole des biologistes médicaux les tests rapides d’orientation diagnostique (Trod) angine, grippe et glycémie capillaire. Une décision qui faisait suite… à une saisine du Syndicat national des médecins biologistes (SNMB), outré de voir ces examens – ainsi que d’autres réalisés par les infirmiers, les médecins non biologistes et les sages-femmes – sortir de leur giron. Motif invoqué ? Le ministère de la Santé aurait dû se soumettre à l’avis d’une commission de biologie avant de sortir les Trod du monopole des biologistes… Qu’à cela ne tienne, la commission est finalement créée en mars 2016, ce qui lui permet de rendre l’avis manquant. Dans la foulée, un nouvel arrêté, pris le 1er août, autorise à nouveau les professionnels de santé précités à réaliser les Trod. Un ­rattrapage qui n’a, a priori, pas satisfait les biologistes.

De la place pour tous En pratique, les Trod angine et grippe sont encore peu développés. « Les pharmaciens sont certainement plus nombreux à être impliqués dans ceux de la glycémie, qui se réalisent par exemple lors de la délivrance d’un lecteur », indique Fabrice Camaioni. Mais n’est-il pas un peu hasardeux de s’y investir ? « La réalisation de ces tests par les pharmaciens d’officine leur permet de savoir s’il convient ou non d’orienter les patients vers un ­médecin et de ne pas surcharger [ces derniers] », rassure le ministère, qui entend rappeler aux biologistes que les Trod ne sont décidément pas des examens de biologie médicale. ❙ Claire Frangi


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La Cnam alertée sur les tracasseries Une fois n’est pas coutume, Nicolas Revel a assisté aux questions diverses – d’ordinaire le dernier point de l’ordre du jour – lors de la dernière commission paritaire nationale qui a réuni les syndicats de pharmaciens et les représentants de l’Assurance maladie le 6 octobre dernier. Le directeur général (DG) a en effet été invité à entendre le ras-le-bol des pharmaciens concernant les « tracasseries administratives » qu’ils subissent depuis quelque temps et qui ont notamment été dénoncées par le Syndicat des pharmaciens de l’Hérault courant septembre. Et, de fait, le DG de l’Assurance maladie confirme que les contrôles ont été durcis, avec près de 500 000 factures, tous professionnels de santé confondus, passées au peigne fin cette année. « Lors des commissions paritaires locales [qui réunissent syndicats locaux et représentants de l’Assurance maladie dans chaque caisse primaire, NDLR], cela ne se passe pas toujours très bien », commente Christophe Koperski, président de la commission Exercice professionnel à la FSPF, surtout que certains directeurs de CPAM outrepassent les directives de la Caisse nationale. Une situation qui, pour ne pas être récente, crée néanmoins des crispations chez les pharmaciens contrôlés. « Nicolas Revel a été à l’écoute, assure Christophe Koperski, et a mis en avant les nécessités de contrôle. » Reste à rappeler ses caisses à l’ordre. x

24 I No 1284 I Novembre 2016

La Grande Consultation passée au crible C’est acté depuis le 30 septembre dernier : les pharmaciens ont donné leur avis et proposé leur(s) réforme(s) dans le cadre de la Grande Consultation de la pharmacie d’officine (GCPO). Voici les résultats.

P

our l’analyse des 1 500 réponses des pharmaciens à la Grande Consultation de la pharmacie d’officine (GCPO) ont été sélectionnées les propositions les plus souvent citées pour chacun des thèmes suivants (voir également le graphique, p. 25).

tion des prix des médicaments et des volumes », tout en sécurisant pour « 5 ans la rémunération du réseau ». En un mot, il faut passer à l’acte ! L’encadrement plus strict des prix sur la liste des produits et prestations (LPP) ou l’automédication revient également à différentes reprises.

CONVENTION : transparence ÉTUDES : refonte et rémunération et valorisation Parmi les 318 propositions récoltées sur ce La première année commune aux études de thème, certaines reviennent très fréquemment. santé (Paces) est passée par là et a fait du mal Il s’agit notamment d’une rémunération à l’acte, en formant de futurs pharmaciens « par dépit » ! que vous verriez bien codifiée sous forme d’une Sa suppression en faveur du retour à une prelettre-clé P – comme les médecins –, mais mière année de pharmacie remporte beaucoup aussi de la rémunération de la « non-délivrance » de suffrages. Mais les années suivantes ne sont pour marquer positivement l’intervention du pas oubliées, avec une volonté massive de pharmacien sur une refondre les études de pharmacie ordonnance. Enfin et sur- Paiement à l’acte, et de « développer la formation tout, beaucoup se posien management ou le maintien à tionnent pour la création rémunération domicile et les intégrer aux d’une carte de mutuelle de la PDA… études » mais aussi de prévoir unique ainsi qu’une har« plus de stages mieux répartis les pharmaciens monisation des sigles ou pendant le cursus ». Volonté des taux de couverture ont parlé. accompagnée du passage à 8 ans pour chaque complémendu diplôme de pharmacien « pour taire, avec une mise à jour en temps réel des des formations plus adaptées aux nouvelles droits de l’assuré. Un maquis dont se plaignent missions ». Les préparateurs suivraient cette nombre de pharmaciens. « montée en gamme » officinale, puisque beaucoup proposent un passage à un « vrai bac + 2 » ÉCONOMIE : honoraires ou un passage en licence professionnelle à et sécurisation bac + 3, avec une validation des acquis de Les propositions les plus marquantes dans l’expérience pour ceux ayant plus de vingt ans cette section sont parfois communes avec celles d’expérience. émises au chapitre convention. Et pour cause : l’une contient les autres. En particulier la créa- MISSIONS : PDA et entretiens tion de lettre-clés, « d’honoraires de suivi ou Première surprise qui n’en est pas vraiment d’observance, la rémunération des interventions une : la vaccination n’est pas la mission la plus pharmaceutiques… » mais aussi la rémunéra- citée par les professionnels qui se sont exprition des livraisons, un service que les pharma- més lors de la GCPO. En revanche, si une ciens accomplissent aujourd’hui gratuitement. nouvelle mission remporte tous les suffrages, Avec un leitmotiv : « déconnecter la rémunéra- il s’agit bien de la préparation des doses à


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administrer (PDA), pour laquelle les consultés réclament une rémunération à l’ordonnance, en particulier pour les personnes de plus de 70 ans. Tout comme dans le volet économie, la rémunération à l’acte revient avec la proposition que les entretiens pharmaceutiques soient revalorisés, payés par une lettre-clé, étendus aux patients chroniques et surtout simplifiés. Certains évoquent même la rémunération sur « des actes de conseil OTC ou des soins de premier recours ». ORGANISATION : indépendance et solidarité Que ce soit sur le réseau ou sur l’interpro, les pharmaciens ont des idées arrêtées. Sur le premier point, les regroupements « doivent être favorisés dans les communes limitrophes » et accompagnés d’une limitation de « l’influence des agences régionales de santé », d’outils fiscaux, ainsi que du « gel des licences fusionnées ». Des propositions polémiques trouvent également leurs soutiens, comme la création « d’officines mère-fille » ou, carrément, celle de posséder « plus d’officines sans limite de nombre ». L’idée d’instaurer d’un fonds de solidarité pour les retraites – d’un montant de 100 000 euros – est également soulevée. LA RÉPARTITION DES PROPOSITIONS À LA GCPO ÉTUDES 10,3 %

ORGANISATION 13,2 %

TECHNOLOGIE 7,5 %

MISSIONS 27,5 %

ÉCONOMIE 23,1 %

CONVENTION 18,4 %

Sur les 1 511 propositions recueillies au 30 septembre 2016, 1 374 ont pu être exploitées. Source : FSPF

TECHNOLOGIES : monopole et dématérialisation Cet item est le moins fourni en propositions mais les idées ne manquent pas. Une en particulier : les pharmacies devraient proposer un « local HPST  » – du nom de la loi Hôpital, patients, santé et territoires – adapté pour la télémédecine et les pharmaciens devraient être rémunérés « pour les actes de prise en charge ». Côté dématérialisation, vous vous déclarez prêts à recevoir les codes Datamatrix sur les ordonnances, voire des ordonnances directement sur la carte Vitale. Le développement des messageries sécurisées est également ardemment souhaité. Quant aux fameux objets connectés, les pharmaciens adoptent une démarche vertueuse en souhaitant leur « labellisation » par la Haute Autorité de santé, voire leur intégration dans le monopole, notamment en ce qui concerne les maladies chroniques. x Source : compilation et analyse des propositions de la GCPO par la commission URPS de la FSPF.

Novembre 2016 I No 1284 I 25


Publi rédactionnel

Gestion du tiers payant

L’engagement d’une coopérative de pharmaciens La Société des pharmaciens du Centre propose de réaliser, pour l’officine, toute la gestion du tiers payant. La condition : adhérer à cette coopérative créée par et pour les pharmaciens. La Société des pharmaciens du Centre (SPC) a été créée en 1978, sous la forme d’une coopérative, dans l’objectif alors de défendre le travail des pharmaciens d’officine indépendants : en offrant à la population le service du tiers payant, les pharmaciens ont pu éviter la création d’une pharmacie mutualiste à Orléans. Regroupant à l’origine des officinaux de la seule région Centre, la coopérative a décidé, en 2001, de s’ouvrir à tous les pharmaciens de France. Aujourd’hui, elle compte plus de 800 adhérents issus de toutes les régions et représente une vraie force engagée dans la défense de la profession et le soutien des confrères dans leur pratique quotidienne.

Gain de temPs, Paiements Garantis

Jean-Marc Franchi, président de la spC.

Depuis sa création, en collaboration avec Résopharma qui assure le transport des flux, la SPC propose à ses adhérents de réaliser, à leur place, la gestion des opérations de tiers payant : pointage des bordereaux de paiement, traitement des rejets, recyclage des factures, relance auprès des organismes payeurs, rapprochement bancaire, etc. Pour le pharmacien d’officine, il s’agit d’un travail particulièrement chronophage lorsqu’il est réalisé en interne, avec le risque de laisser passer des erreurs ou d’oublier de traiter un dossier. « Le service que nous avons mis en place permet au titulaire de libérer du temps et d’être plus disponible au comptoir. Il peut ainsi se recentrer sur son cœur de métier. De plus, nous l’aidons à diminuer le nombre de rejets et donc les impayés », indique Jean-Marc Franchi, président de la SPC. Comment la société coopérative organiset-elle cette gestion ? Avec rapidité et efficacité grâce à une méthodologie de travail rigoureuse, une banque de données exhaustive et des contacts privilégiés avec les caisses et mutuelles. « Nous ne rentrons jamais dans le système informatique du

pharmacien », tient à préciser Jean-Marc Franchi. La coopérative reverse aux pharmaciens, par virement, les sommes correspondant aux factures adressées aux régimes obligatoire (RO) et complémentaire (RC). Pour les règlements et les coûts, elle propose plusieurs options. Le pharmacien a ainsi le choix parmi quatre délais moyens de paiement : x 5 jours, soit 8 virements mensuels (option A) ; x 7 jours, soit 8 virements mensuels (option B) ; x 9 jours, soit 5 virements mensuels (option C) ; x 13 jours, soit 5 virements mensuels (option D). Ceci pour un engagement d’une télétransmission journalière (RO+RC). Un relevé des sommes versées est envoyé tous les quinze jours, composé d’une ligne par journée de télétransmission. « Au jour choisi pour le virement, le pharmacien sait que l’argent est sur son compte. À charge pour nous de récupérer les sommes dues auprès des caisses. C’est, pour le profes-

sionnel, un vrai avantage qui fait la différence entre nous et les autres sociétés de gestion du tiers payant. Celles-ci en effet gèrent le flux financier sans s’occuper si l’argent rentre sur le compte du titulaire », souligne Jean-Marc Franchi. Par ailleurs, confier la gestion de son tiers payant à la coopérative confère un autre avantage : celui d’avoir des mois de facturation gratuite du service quand la trésorerie de la société le permet. Autant d’arguments convaincants pour adhérer à la SPC et s’unir dans l’intérêt de tous. x

Le coût mensuel du service Il varie selon l’option de règlement et le nombre de factures. Pour 100 factures par jour, il est de : x 412,50 € pour l’option A ; x 343,75 € pour l’option B ; x 275,00 € pour l’option C ; x 206,25 € pour l’option D.



DÉCRYPTAGE

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Maladie rare, mutation génétique inconnue, tableau clinique complexe… Les « errants » sont autant de personnes qui se heurtent à la ­complexité du parcours de soins, dans l’espoir d’arriver – enfin – à mettre un mot sur leur souffrance. Par Raphaëlle Maruchitch

Photos Miguel Medina

Patients recherchent diagnostic

V

oilà presque treize ans que Claire*, la maman de Valentine *, attend de savoir de quoi sa fille est atteinte. Treize ans, c’est l’âge qu’a Valentine aujourd’hui. Claire raconte d’une voix posée toutes les étapes que sa famille a traversées. Née par césarienne, la fillette séjourne en néonatalité. À sa sortie, on lui détecte une cardiopathie congénitale. Elle subit une première intervention. Le pédiatre qui la suit alerte immédiatement ses parents. « Elle n’arrivait pas à grandir, se rappelle Claire. C’est lui qui nous a dit de sur« Après le diagnostic, veiller. » La famille passe de médecin en médecin, tandis une nouvelle vie s’ouvre que Valentine va de nouveaux pour les patients. » ­symptômes en nouveaux symptômes. C’est à ses 10 ans que Dr Philippe Bottero, Chronimed ses parents atteignent les limites du système de soins : « Les médecins nous ont dit que, pour eux, il n’y avait plus de recherches génétiques [de dépistages, NDLR] à entreprendre, que les problèmes de Valentine étaient entièrement psychologiques. Et qu’ils n’avaient plus rien à lui proposer. » Cette histoire n’est pas un cas isolé. C’est au contraire un parcours typique : celui de l’errance diagnostique. Des maux, des symptômes, mais aucun nom qui puisse être posé sur la pathologie. 28 I No 1284 I Novembre 2016

C’est pour venir en aide à ces familles que l’Association sans diagnostic et unique (ASDU) s’est créée en mars 2016. Magali Padre, âgée de 37 ans, en est l’une des fondatrices. Mère de quatre enfants, elle a aussi connu cette errance à travers la maladie de l’une de ses filles, aujourd’hui âgée de 4 ans et demi, et a souhaité aider les autres. « À partir du moment où il s’agit d’une maladie génétique ultrarare, il y a forcément une errance. Que les personnes sans diagnostic continuent à être laissées sur le bord de la route n’était pas envisageable pour moi », dit-elle. Lorsque la petite dernière est arrivée, elle s’est rapidement aperçu que « quelque chose n’allait pas ». Ont alors commencé les hospitalisations et les batteries d’examens. « La médecine d’aujourd’hui cherche par étapes », constate Magali. Tout indiquait que son enfant allait bien alors « qu’elle ne se retournait pas, ne tenait pas sa tête et était hypotonique ». Les médecins ne gèrent rien mieux que l’urgence ou les tableaux cliniques classiques. Comme l’illustre Jérôme Cattiaux, président du Syndicat des pharmaciens du Nord : « Au mois de septembre 2016, nous avons eu deux cas de personnes venant au comptoir sans prescription car leur médecin n’avait pas le temps. Nous les avons interrogées et orientées soit [vers les] urgences du centre hospitalier, soit [vers] leur


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généraliste. Dans ces deux cas, les médecins ont diagnostiqué des phlébites. Nous avons donc sûrement […] empêché deux hospitalisations, voire deux embolies. » Un constat que dressait déjà le géographe de la santé Emmanuel Vigneron en 2012 auprès de Rue89.com : « Vous arrivez éclaté en huit morceaux par hélico sur le toit du CHU [Centre hospitalier universitaire, NDLR] et vous descendez successivement les étages, les salles d’opération, la neurologie, l’orthopédie et, pour finir, vous sortez réparé. » Mais ce qui est vrai pour l’aigu ne vaut pas pour les pathologies chroniques ou rares. Pourtant, les outils existent : le test génétique du séquençage à haut débit de l’exome, les centres de référence spécialisés qui maillent le territoire (voir encadrés p. 30 et 31)… Manque de reconnaissance Anne Colin, atteinte de la maladie de Lyme, a attendu quatre ans avant qu’un nom soit posé sur son affection. Les premiers symptômes apparaissent en septembre 2007. Elle est opérée trois fois entre 2007 et 2010, puis enchaîne un parcours du combattant : « je voyais un à deux spécialistes par mois », se souvient-elle. Sortie de cette errance, elle a depuis créé l’association Lympact. Pour Simone Ruellan, atteinte du syndrome des jambes sans repos (SJSR) ou maladie

de Willis-Ekbom, les premières gênes sont apparues très tôt. À 20-25 ans, elles ont commencé à évoluer. Toutefois, elle n’en parlera que vers l’âge de 40 ans, épuisée par une maladie qui la contraignait à se lever dix à douze fois par nuit. « C’était ressenti comme quelque chose de honteux, sur lequel on ne communiquait pas », se remémore-t-elle, trente ans après. Elle est aujourd’hui vice-présidente de l’Association France Ekbom (AFE). C’est Violaine Denys, une neurologue libérale, qui l’a soignée. Au quotidien, cette spécialiste croise de nombreux « errants ». « On rencontre ce type de situations chez les gens qui ont des douleurs chroniques. » L’histoire de Paul * en est un autre exemple. Ce Breton d’une cinquantaine d’années, dont la profession le contraignait à passer de nombreuses heures sur son téléphone portable, est tombé malade en 2012. Fatigue, acouphènes, douleurs musculaires… Il a passé un an sans sortir de chez lui. Au bout de deux ans de calvaire, il a commencé à se renseigner et a fini par comprendre qu’il était devenu électrosensible. « À chaque fois que j’évoquais ce diagnostic, on me discréditait, se souvient-il. Je ne dormais plus, je prenais tout le temps des cachets. » Aux côtés des malades, l’entourage ne sait bien souvent pas comment réagir. « Il y a eu une période pendant laquelle je me suis fâchée III Novembre 2016 I No 1284 I 29


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Le séquençage de l’exome, trop peu accessible Lorsqu’est suspectée une maladie due à une mutation génétique extrêmement rare, le meilleur moyen de l’identifier est un séquençage h a u t d é b i t d e l’exome, la partie codante des gènes. Le but est de rechercher les variations responsables de la maladie. Souvent, l’analyse des génomes des parents et de la fratrie est aussi requise. Une fois le séquençage réalisé, les résultats doivent être interprétés ; l’identification de la variation respon-

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sable n’est pas garantie, du fait de la limite des connaissances actuelles. Encore faut-il avoir les moyens de s’offrir ce test. Stéphanie Emmenecker, maman d’une petite Zoé, a ainsi dû faire appel aux dons par le biais d’une association. La France, consciente de son retard, en a fait l’un des axes de son plan France Médecine génomique 2025. Celui-ci a été remis au gouvernement en juin 2016 par Yves Lévy, président de l’Alliance nationale pour les sciences de la vie et

de la santé (Aviesan). Il prévoit notamment, d’ici à 2020, la création de douze plates-formes pouvant prendre en charge 235 000 séquençages de génomes par an : les quelque 20 000 patients atteints de maladies rares et leurs familles, soit ­environ 60 000 séquençages, ainsi que les 50 000 patients atteints de cancers métastatiques ou qui sont réfractaires aux traitements et leurs familles, soit près de 175 000 séquençages supplémentaires.

avec une grande partie de ma famille, car il y avait de l’incompréhension de leur part », se souvient Simone R ­ uellan. Philippe Bottero, médecin généraliste spécialisé dans les maladies chroniques vectorielles à tiques, confirme que « les conflits sont fréquents dans la famille et l’entourage. Les rapports amoureux sont eux aussi très perturbés ». « Mon père était très crispé à l’évocation de la maladie », se remémore Anne Colin. Même constat pour Paul, électrosensible : « Les proches voient bien que vous êtes dans une situation de souffrance. [Mais] mon épouse me disait qu’il allait falloir que je me secoue… » Simone Ruellan poursuit : « On se trouve dans une position de grand désespoir, qui coupe des autres. Pour beaucoup, y compris les médecins, cela relève alors du psychologique. » III

L’impasse médicale Les parents d’enfants atteints de maladie génétique se voient, eux, bien souvent obligés de cesser leur activité professionnelle, absorbés par le quotidien des soins et accaparés par le temps consacré à la recherche d’un diagnostic. Car en parallèle des liens sociaux qui se com-


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DÉCRYPTAGE Patients xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx recherchent diagnostic

Des mois de délais pour un dépistage Ils sont reconnus comme l’un des succès du premier Plan national maladies rares : 131 centres de référence, complétés par 502 centres de compétences, ont pour mission de prendre en charge les maladies rares (moins de 1 personne sur 2 000) et de participer aux activités de recherche. Ils constituent un maillage dont l’expertise est reconnue au-delà de nos frontières. Pourtant, leur accessibilité est encore loin d’être évidente pour certains patients, comme en témoigne Magali Padre de l’Association sans diagnostic et unique (ASDU). Alors que les médecins ne savaient plus comment trouver ce dont souffrait sa fille, c’est elle qui découvre l’existence de centres de référence « anomalies du développement et syndromes malformatifs ». Elle contacte l’un d’entre eux, on lui annonce alors qu’il y a quinze mois d’attente pour obtenir un rendez-vous. « J’appelais toutes les semaines au cas où il y aurait un désistement », détaille-t-elle. Sa stratégie finit par payer et elle décroche un rendez-vous. Cela fait deux ans et demi que la fille de Magali, âgée de 4 ans et demi, est suivie dans ce centre. Elle vient d’avoir accès au séquençage haut débit. « La généticienne du centre de référence nous a indiqué que notre fille souffrait certainement d’un accident génétique, qui allait relever de l’ultrarare », rapporte-t-elle. Elle possède dorénavant un diagnostic officieux – il s’agit d’une nouvelle mutation génétique – dans l’attente du compte rendu officiel.

pliquent, les patients font également face à des professionnels de santé parfois démunis. Un médecin a ainsi avoué à Magali Padre, à propos de la maladie de sa fille, « qu’ils ne savaient plus où chercher ». Des mots douloureux pour des parents. « Nous avions besoin de savoir, d’être déculpabilisés », raconte-t-elle. Patients et familles n’en voient plus le bout. « C’est difficile au niveau psychologique, dit Anne Colin. Au quotidien, on se demande comment on va s’en sortir ; on ne comprend pas ce qui se passe. » Une fois obtenu le test qui confirmait le diagnostic de sa maladie de Lyme, son médecin l’a dirigée chez un infectiologue. La visite ne s’est pas bien passée. « Il n’était pas d’accord avec l’interprétation des tests, rapporte-t-elle. Il n’a pas du tout voulu me soigner. » De son côté, Paul, l’électrosensible, était « à chaque fois renvoyé vers le surmenage ou la déprime. J’en avais assez de ne pas être pris au sérieux », soupire-t-il. Simone Ruellan se rappelle que lorsqu’elle a commencé à parler de ses symptômes « les généralistes ne savaient absolument pas quoi faire. J’ai, par exemple, eu affaire à deux médecins qui, ne sachant pas quoi me

donner, m’ont prescrit des antidépresseurs. Ma situation s’est alors aggravée. On erre de médecin en médecin, on s’en va voir des acupuncteurs, des guérisseurs… » Les patients sont parfois prêts à tout tenter pour être soulagés. C’est d’ailleurs pour enrayer le problème de l’errance dans le cas des maladies à tiques que le Dr Philippe Bottero a créé en 2003 le groupe informel de médecins Chronimed. Le soulagement du diagnostic Une fois le diagnostic posé, le soulagement est intense pour les patients et leurs familles. « Ces ­personnes trouvent alors une reconnaissance et se sentent mieux », résume Violaine Denys. « Au niveau « Les médecins social, c’est primordial, nous ont dit que les observe Anne Colin. D’ailleurs, dès que j’ai eu mon problèmes de Valentine diagnostic, j’ai trouvé une étaient entièrement véritable entraide auprès des psychologiques. » autres patients. » Après qu’on lui a parlé du séquençage à Claire, maman de Valentine haut débit en décembre 2014 et que le test génétique a été réalisé seize mois plus tard, Stéphanie Emmenecker a ­obtenu les résultats pour sa fille Zoé, au mois de juillet. Âgée de trois ans, elle porte une mutation du chromosome 16, sur le gène USP 7, qui a ­entraîné une déficience motrice et mentale III Novembre 2016 I No 1284 I 31


DÉCRYPTAGE

avec des troubles autistiques. Dans l’attente de son prochain rendez-vous, Stéphanie ne reste pas les bras croisés. Elle a ainsi trouvé une famille américaine dont la fillette âgée de 7 ans est atteinte de la même mutation que Zoé, avec qui elle échange assidûment. « Il y a quand même une nou« Que les personnes sans velle vie qui commence pour les patients, rassurés que l’on diagnostic continuent trouve une cause organique à à être laissées sur le bord leur mal », affirme le Dr Philippe Bottero. « Nous savons de la route n’était pas qu’il ne va pas y avoir de projet envisageable. » de recherche sur cette nouvelle Magali Padre, mutation génétique. Mais nous Association sans diagnostic et unique (ASDU) avons tourné une page pour ouvrir une autre histoire », dit Magali Padre, qui a ­obtenu un diagnostic – en attente de confirmation – pour sa fille après un séquençage d’exome (lire encadré « Des mois de délais pour un dépistage », p. 31). À côté des situations dramatiques, petit à petit des avancées se font tout de même sentir. « Il y a dix ans, beaucoup étaient laissés sans diagnostic ou sans possibilité d’aller en trouver un, témoigne Violaine Denys à propos du SJSR. Aujourd’hui, davantage de médecins généralistes sont inforIII

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més. Je vois moins de patients ayant gardé pour eux leurs symptômes pendant des années, pensant que la médecine ne pouvait pas leur offrir de solutions », poursuit la neurologue. Pour la maladie de Lyme, sa récente médiatisation a permis de la faire connaître aussi bien auprès des patients que des soignants. « Depuis quelque temps, on sent une évolution », constate également le Dr Bottero. Patients et professionnels de santé qui sont ou ont été confrontés à l’errance diagnostique poursuivent leur combat. Magali Padre a ainsi écrit au cabinet de la ministre de la Santé au nom de l’ASDU, pour demander que la prise en charge de ces maladies soit équitable et que le séquençage haut débit entre dans le parcours de soins. Elle sait que le plan France Médecine génomique 2025 est en train – bien que « très lentement » – de faire avancer les choses. Quant à Claire et sa famille, ils sont en attente des résultats du séquençage réalisé en juin 2016, qui pourrait fournir un diagnostic à Valentine. « Nous fondons beaucoup d’espoir dessus, admet Claire. Et pour Valentine aussi, c’est très important, qu’un nom soit mis sur la maladie. » ❙ * Les prénoms ont été changés.


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La TOUX GRASSE est le plus souvent symptomatique d’une affection bronchique. L’irritation et l’inflammation des bronches peuvent en effet entrainer une production importante d’un mucus épais et collant plus difficile à expulser. La toux grasse, si elle n’est pas agréable, est utile : elle permet l’évacuation des sécrétions et le ‘nettoyage’ des voies respiratoires. Elle doit être respectée. Cette évacuation peut être facilitée par la prise d’un expectorant comme Surbronc® expectorant.

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Santé Enquête

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Le Haut Conseil de la santé publique s’est penché sur l’aluminium dans les vaccins en 2013 et a conclu que « les données scientifiques disponibles à ce jour ne permettent pas de remettre en cause [leur] sécurité ».

Vaccins, c’est l’alu ! L’intérêt des vaccins est indiscutable mais leur innocuité subit des vagues de critiques. L’une d’entre elles perdure : l’utilisation d’aluminium.

L

es vaccins ne vont pas bien. Une étude Ipsos publiée le 24 octobre par le Leem (Les Entreprises du médicament) indique que seuls 69 % des Français ont confiance en eux – contre 84 % dans les médicaments en général –, soit le niveau le plus bas enregistré depuis 2012. Un mois plus tôt, une enquête réalisée dans 67 pays classait la France championne de la méfiance à leur égard (lire « Une suspicion bien tricolore », p. 35). Un nouveau French Paradox ?

NOTABENE Tandis que les pharmaciens attendent leur tour dans les couloirs de l’Assemblée nationale (lire p. 8 « Les députés OK pour un test »), la liste des vaccinations que les sagesfemmes sont autorisées à pratiquer a été élargie cet été et inclut par exemple celle contre l’hépatite B chez le nouveau-né.

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Ultime cible La vaccination aura eu beau éradiquer ou contenir nombre d’infections, l’inconscient collectif semble n’en retenir que les inconvénients. Comme la polémique sur le vaccin contre l’hépatite B et le développement de la sclérose en plaques, alors qu’aucun lien n’a pu être prouvé. Et tandis que sont récla-

més des vaccins contre l’infection à VIH, Ebola ou Zika, les attaques contre la vaccination se concentrent sur la même cible depuis une quinzaine d’années : les adjuvants aluminiques. Des « groupes de pression très actifs », soulignait l’Académie de pharmacie dans un rapport publié en mars dernier, les « rendent responsables d’une symptomatologie complexe regroupée sous le nom de myofasciite à macrophages ». Parmi eux, l’association d’entraide aux malades de la myofasciite à macrophages (E3M), qui a mené du 15 au 22 octobre une campagne sur les dangers des adjuvants aluminiques. Tous les jours était diffusée sur son site une vidéo « pour comprendre les conséquences de l’utilisation de l’aluminium dans les vaccins ». E3M a même financé un documentaire sur le sujet, faisant intervenir la députée européenne Michèle Rivasi, diffusé dans quatre villes françaises et suivi d’un débat

L’aluminium a été le premier adjuvant breveté dans les années 1920 et reste l’adjuvant majoritairement utilisé dans le monde. public. Alors que rien n’a encore prouvé le danger de l’aluminium et, surtout, que rien n’inverse la balance bénéfique/risque de la vaccination. Dans son rapport, l’Académie de pharmacie « réaffirme [même] avec force qu’[il] est très en faveur de l’utilisation des adjuvants aluminiques », après avoir étudié les « données cliniques et expérimentales les plus récentes publiées sur ce sujet, ainsi que [l]es données de pharmacovigilance et de pharmacoépidémiologie obtenues en France depuis la notification des premiers cas de myofasciite à macrophages ». Ainsi, « aucun lien de causalité n’a pu être établi à ce jour » entre certaines manifesta-


Enquête Santé

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La polémique française a pour origine les travaux d’une seule équipe… française, qui publie sur ce sujet depuis 1998, alors que l’aluminium est utilisé dans la plupart des vaccins inactivés ou sousunitaires du monde depuis plus de quatre-vingts ans.

© MIGUEL

MEDINA

tions cliniques, certes sévères, et ces adjuvants, « d’autant que ces manifestations paraissent limitées dans le temps et dans l’espace » : « Les cas de myofasciite à macrophages n’ont été décrits qu’une soixantaine d’années après les débuts de l’utilisation de l’aluminium comme adjuvant […], ils sembl[e]nt en extinction depuis 2012 » et « la France a cumulé la quasi-totalité des cas décrits dans le monde », à savoir « plus de 95 % des observations mondiales ». « Modérément optimiste » Quoi qu’il en soit, l’Académie rappelle que « la quantité d’aluminium apportée par une dose de vaccin est négligeable au regard des apports alimentaires, cosmétiques, professionnels », que « l’utilisation d’un adjuvant est indispensable à l’efficacité d’un grand nombre de vaccins » et « qu’il n’existe pas d’alternative à court terme ». Un bémol toutefois : elle appelle à « des travaux expérimentaux rigoureux […] puisque, à ce jour, aucune étude épidémiologique n’a pu être conduite sans biais ». En attendant,

le Pr Alain Fischer, pédiatre et immunologiste qui préside le ­comité d’orientation gouvernemental chargé de « restaurer la confiance des Français envers la vaccination », a également fait entendre sa voix, affirmant lors d’un colloque au Sénat, en octobre, que les critiques sur les adjuvants vaccinaux n’étaient « pas fondées sur des éléments de preuve acceptables ». Ce comité pilote la concertation citoyenne sur la vaccination, lancée par la ministre de la Santé Marisol Touraine, qui a recueilli plus de 10 500 contributions actuellement en cours d’analyse, dont seront issues les recommandations qu’Alain Fischer rendra publiques d’ici à début décembre. Ce dernier se dit « modérément optimiste » quant à un retour de la confiance envers les vaccins. Et, selon une source de l’Agence de presse médicale, la sécurité des vaccins en général et celle des adjuvants en particulier sont au menu des recommandations, qui pourraient préconiser des alternatives à l’aluminium et le financement public de la recherche sur le sujet. x

Une suspicion bien tricolore Deux enquêtes, publiées à sept semaines d’intervalle, montrent une défiance grandissante à l’égard des vaccins dans l’Hexagone. Selon la première, conduite auprès de 66 000 personnes dans 67 pays, les Français sont les plus soupçonneux au monde (41 % des personnes interrogées). La London School of Hygiene & Tropical Medicine et l’université de ­Singapour l’imputent aux controverses sur les vaccins contre l’hépatite B ou les papillomavirus, à la polémique sur la vaccination massive contre la grippe pandémique et au fait qu’une partie des généralistes eux-mêmes sont sceptiques sur l’utilité de certains vaccins. La seconde étude est celle menée chaque année par Ipsos pour le compte du Leem (Les Entreprises du médicament) : « Seul un Français sur deux considère aujourd’hui que la vaccination présente plus de bénéfices que de risques. » Les industriels envisagent les mêmes raisons que les chercheurs ci-dessus, y ajoutant les changements réguliers du calendrier vaccinal. Calendrier qui pourrait encore être modifié : le comité d’orientation ministériel chargé de « restaurer la confiance des Français envers la vaccination » évoque déjà une coexistence de vaccins obligatoires et recommandés qui n’est « plus justifiée ». Sont également (très) attendues ses recommandations sur l’information et la communication.

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Santé Panorama

ÀSAVOIR ❙❙Attention aux prescriptions hors AMM pour les pubertés précoces de l’enfant ou de l’adolescent ! L’Agence de sécurité du médicament signale des prescriptions comportant de l’anastrazole (Arimidex et génériques), du létrozole (Femara) mais aussi des analogues de la GnRH (triptoréline et leuproréline). Leur utilisation concomitante pour retarder la puberté – les analogues de la GnRH sont bien indiqués seuls chez l’enfant dans les pubertés précoces – n’est pas recommandée et les risques sont inconnus, souligne l’agence. ❙❙Existe-t-il un lien entre vasectomie et cancer de la prostate ? Il semble que non. Une étude portant sur plus de 360 000 patients et parue dans le Journal of Clinical Oncology fin septembre n’a montré aucun surrisque, ni en termes d’incidence ni en termes de mortalité. La vasectomie comme méthode de contraception est beaucoup plus répandue aux États-Unis qu’en France. ❙❙Voilà une association plutôt originale pour le traitement des verrues : la digoxine et le furosémide. Un essai clinique mené par Cutanea Life et présenté fin septembre au congrès de l’European Academy of Dermatology and Venereology (EADV) a montré qu’un gel associant l’antiarythmique et le diurétique permettrait de réduire la taille des lésions. L’association agirait en diminuant le taux de potassium intracellulaire, un paramètre essentiel pour la réplication virale. Qui l’eût cru ? ❙❙C’est plus une confirmation qu’une surprise : les prescriptions inappropriées pour les seniors sont fréquentes en ville. Ce serait même le cas de 80 % d’entre elles, selon une étude financée par Teva et menée par le service Icar de l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière, à Paris. L’analyse de 905 ordonnances récoltées dans 81 officines a montré qu’elles contenaient en moyenne sept médicaments et que 27,4 % des patients étaient exposés à au moins une interaction médicamenteuse majeure ! Par ailleurs, 84 % recevaient au moins deux médicaments qui auraient justifié une adaptation posologique selon leur fonction rénale. Inquiétant.

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INFO OU INTOX

La camomille combat la migraine La grande camomille est-elle efficace contre les maux de tête ? Revue de la littérature.

C’

est sûr, les migraines sont un fléau pour les patients qui en souffrent et qui, outre les trai­ tements classiques, n’hésitent pas à recourir à des solutions alternatives. La grande camo­ mille, ou Tanacetum parthenium – à ne pas confondre avec ses cousines la petite camomille (Matricaria recutita) et la camo­ mille romaine (Chamaemelum nobile) – est l’une d’entre elles. Essai concluant En effet, l’engouement pour cette plante ne se dément pas. Il existe de fait quelques preuves d’efficacité, même si « les études étaient globalement hétérogènes et leurs résultats

Tanacetum parthenium.

contradictoires », notait la Colla­ boration Cochrane en 2015, au moment de la réactualisation de son avis sur le sujet. Sa pré­ cédente revue de la littérature « n’avait mis en évidence aucun avantage clair de la grande camomille par rapport au placebo », notait-elle. Mais, en 2015, un nouvel essai cli­ nique portant sur 218 patients

a tout de même montré une diminution de 0,6 migraine par mois par rapport au placebo. Un résultat positif qu’il faut accueillir prudemment dans la mesure où « ces preuves sont de faible qualité et doivent donc être confirmées [par] des essais rigoureux à grande échelle », conclut-elle. Ils ne résultent en effet que d’une étude de taille moyenne. Point positif, toute­ fois, le profil de sécurité de la grande camomille est bon, à l’exception de très hypothé­ tiques effets plaquettaires constatés – seulement in vitro – chez des patients sous traite­ ment anticoagulant. Pour ceux qui voudraient essayer, orien­ tez-les vers des spécialités per­ mettant d’atteindre la dose recommandée de 125 à 250 mg par jour de feuilles, en gélules normalisées par exemple. x intox !

addictologie

neurologie

Vous l’ignoriez peut-être, mais le disulfirame (Espéral), utilisé pour son effet antabuse dans le sevrage alcoolique – il démultiplie les gueules de bois – aurait aussi une utilité dans le sevrage à la cocaïne. C’est ce que relève l’Agence natio­ nale de sécurité du médicament (ANSM) au détour d’un compte rendu du groupe de travail Interaction médicamenteuse de juin dernier. Attention cependant : l’association disulfiramecocaïne majorerait le risque de torsades de pointes. Les concentrations en alcaloïdes seraient augmentées à cause de la diminution de son métabolisme par le disulfirame. Boire ou sniffer, il faut choisir. x

La bétahistine est une molécule prescrite dans l’indication de syndrome de Ménière (vertiges, trouble de l’audition…) mais sans preuves d’efficacité. Après une revue systématique de la littérature par la Collaboration Cochrane en 2011, c’est la revue belge Minerva qui produit une analyse d’un récent essai clinique, mené sur 221 patients et publié dans le British Medical Journal en début d’année. Résultat identique : la bonne qualité méthodologique de l’essai confirme qu’« après neuf mois, l’efficacité d’une dose élevée ou faible de bétahistine ne diffère pas de celle d’un placebo sur le nombre et la gravité des crises de vertiges ». C’est dit. x

Espéral et coke interagissent

La bétahistine toujours inefficace




Panorama Santé

Le PHaRMaCIeN DEFRANCE

L’IMAGE DUMOIS

Le fentanyl continue son hécatombe

À gauche, une dose létale d’héroïne (30 mg) ; à droite, une dose létale de fentanyl, dix fois moindre (3 mg).

Si la prescription et la délivrance de fentanyl sont très régulées en France, il en va tout autrement aux États-Unis. Le chanteur Prince est la victime la plus connue d’overdose à cet opioïde de synthèse, comme l’a révélé un rapport médical paru en juin dernier, mais il est loin d’être la seule. Rien que dans l’Ohio, la molécule a en effet provoqué 514 overdoses en 2014, un chiffre en augmentation de 500 % par rapport à 2013.

Source : New Hampshire State Police Forensic Lab.

missions

vaccination

Cœur de métier

Une étude canadienne s’est penchée sur l’efficacité d’une prise en charge officinale des malades cardiaques. Résultats probants à la clé.

C

Délivrance de luxe Les 370 sujets élus avaient droit à trois entretiens – un par mois pendant trois mois –, tandis que 353 autres ne recevaient que la dispensation classique. Quelle différence entre les deux bras

L’étude Cojointvac, présentée début octobre, met en lumière les raisons d’accepter ou de refuser les vaccins à travers un panel de 775 étudiants. Un risque avéré d’effets secondaires graves multiplie les refus par cinq et par vingt quand il est accompagné d’une controverse. Le contexte épidémique multiplie par quatre les chances d’accepter, contrairement à l’argument de la couverture vaccinale, totalement inefficace. x

tabacologie DR

e serait une première : RxEACH est un essai clinique randomisé et multicentrique visant à tester l’efficacité de la prise en charge officinale dans les maladies cardiovasculaires, publiée cet été dans le Journal of the American College of Cardiology. Pour ce faire, 56 pharmacies « de ville » canadiennes devaient recruter des patients afin de leur p ­ roposer une prise en charge spécifique, comprenant une revue de leur traitement, de l’éducation thérapeutique, etc. Le pharmacien pouvait in fine modifier le traitement et prescrire des examens.

La peur toujours mauvaise conseillère

de l’étude ? Les résultats parlent d’euxmêmes : 0,2 mmol/l de moins de LDL cholestérol dans le groupe des « élus », 20 % de plus d’arrêt tabagique mais aussi 9,37 mmHg de moins pour la pression artérielle systolique. Au final, le risque cardio-vasculaire est diminué de 21 % par rapport au groupe témoin. Des résultats encourageants pour les pharmaciens, y compris en France. x

La e-cigarette fait ses preuves Mi-septembre, à vingt-quatre heures d’intervalle, deux études de premier plan – l’une dans le British Medical Journal, l’autre est une réactualisation de la revue Cochrane initialement publiée en 2014 – sont parues. La seconde conclut à l’efficacité du vapotage dans le sevrage tabagique, tandis que celle du BMJ contredit l’hypothèse parfois avancée d’un effet ­négatif de la vape sur les tentatives d’arrêt de la clope. x Novembre 2016 I No 1284 I 39


Santé Conseil

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Pièges en perfadom L’application des nouveaux tarifs de la perfusion à domicile est en cours. Mais certaines subtilités méritent attention.

D

Prescription encadrée La prescription de la perfusion à domicile (perfadom) a également évolué. En l’absence de formulaire, le médecin peut tout à fait prescrire sur une ordonnance habituelle, sous réserve que les mentions obligatoires soient bien présentes. Pour chaque cure de produit à perfuser, doivent ainsi être précisés : x le mode d’administration (gravité, diffuseur ou système actif) ; x la voie concernée (veineuse, sous-cutanée ou péri-nerveuse). Ainsi que les éléments permettant de déduire le forfait de suivi de la perfusion à domicile pris en charge chaque semaine et, si nécessaire, l’entretien intercure de la voie centrale : x le nombre et la fréquence par jour (ou par semaine) de la perfusion ; x la durée de la cure et les périodes sur lesquelles se déroulent les séances si elles sont espacées.

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intervenants auprès du patient, infirmier en tête, n’ont, eux, aucune obligation de le remplir. Ces infirmiers sont en revanche concernés par une modification des habilitations : les prescriptions de matériel de perfusion qu’ils effectuaient auparavant n’ouvrent plus droit à remboursement.

epuis l’instauration de la nomenclature de la perfusion à domicile (perfadom) revisitée au Nouvelles règles de prescription printemps dernier, la majorité Quant aux médecins, ils se sont vu conseildes équipes officinales ont eu l’occasion ler l’utilisation d’un formulaire de presde se frotter à la tarification forfaitisée. cription *. Sur le terrain, force est de Dans un premier temps, priorité a été constater qu’ils sont très peu à en avoir donnée à la maîtrise technique de la déli- connaissance. Ce formulaire n’est en outre vrance et de la facturation : compréhension pas opposable puisqu’il ne s’agit pas d’un Cerfa et les ordonnances des forfaits, nouvelles classiques sont accepprocédures informatiques, gestion des stocks Même optimisés, tables… sous réserve qu’elles portent les mende consommables… la facturation tions nécessaires à une Puisque la plupart des perfusions délivrées à des kits reste bonne tarification (voir encadré ci-contre). Autant l’officine utilisent la tech- forfaitaire. d’informations dont il nique par gravité, le forimporte d’avertir les soifait F6 est rapidement devenu la base de la facturation. Or une gnants à proximité de chaque officine afin lecture détaillée des textes indique que ce d’éviter les couacs de dernière minute. forfait implique certaines démarches, par- Enfin, l’optimisation de la composition des sets reste possible, malgré la forfaitisation. fois ignorées des pharmaciens. L’objectif demeure de proposer du matériel de qualité, en quantité adaptée et permetDocument de suivi imposé Ainsi ce forfait installation-suivi comprend tant des soins sécurisés (paires de gants un déplacement au domicile du patient en nombre suffisant, champ stérile…). (livraison du pied à sérum et des sets En échangeant avec les infirmiers sur la encombrants, par exemple) et la remise singularité de certains protocoles, il est d’un bon de livraison détaillant les acces- possible d’affiner la proposition au compsoires fournis. Il impose également la toir. Les textes officiels appellent en effet remise d’un document permettant le suivi le pharmacien d’officine (ou le prestataire) de la cure. Sauf que les textes n’apportent à fournir « tout ou partie » des matériels aucune précision sur le contenu de listés dans la composition des kits de ­celui-ci… À chaque officine, donc, de pro- consommables. Selon les cas, il est donc duire son fichier papier personnalisé. possible d’éliminer les éléments inutiles Prévoyants, les fabricants de sets ont tout et coûteux des kits. Une possibilité toute de même élaboré différents supports : théorique mais qui n’influe pas sur la facHartmann propose ainsi un livret permet- turation, laquelle reste forfaitaire. tant notamment de noter les interventions À l’heure actuelle, une certaine souplesse de l’infirmier, les constantes, les références semble de mise côté remboursement. Nul et les dates de pose des dispositifs. Oxy- ne sait quand la période d’adaptation toupharm, lui, a misé sur un feuillet synthé- chera à sa fin… ouvrant la voie à des tique qui pourra servir de base au compte contrôles sur ces nouvelles pratiques. x Alexandra Chopard rendu que le pharmacien se doit de remettre au médecin prescripteur en fin de cure. Sachez tout de même que les * https://goo.gl/C2WsJ3


Fiche Conseil

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Maîtrisez-vous la nouvelle nomenclature de la perfusion à domicile, mise en place le 1er mai dernier ? Pour vous y aider, entraînez-vous à partir de ces quelques cas de comptoir.

La perfadom en pratique Pour réaliser ces cas pratiques, munissez-vous du tableau récapitulatif des nouveaux forfaits perfadom*. Dans chacune de ces situations, vous ne facturez (le jour de la présentation de l‘ordonnance) que les médicaments et les poches de sérum, pas les consommables pour la perfusion. Ces derniers doivent bien être délivrés mais, correspondant aux forfaits de consommables, ils ne peuvent être facturés qu’à un rythme hebdomadaire, à terme échu. CAS NO 1 M. Simplissime a besoin d’une perfusion par gravité d’un médicament + sérum chaque jour pendant 10 jours. x À J1, vous facturez le forfait F6 d’installation-suivi de perfusion par gravité. Le forfait F6 n’est facturable qu’une seule fois. x À J7, vous facturez un forfait hebdomadaire F18 (correspondant à « 1 perfusion par jour pendant 1 semaine »). x À J14, vous facturez 3 forfaits « perfusion isolée » F17 (correspondant à « moins de 15 perfusions sur une période continue de 28 jours dans la limite de moins de 7 perfusions par semaine »).

CAS No 3 Mme Conciliante doit pouvoir bénéficier de 3 perfusions par jour d’antibiotiques, par diffuseur, durant 20 jours. x À J1, vous facturez donc le forfait d’installation F4. x À J7, vous facturez un forfait F8 (hebdomadaire) de suivi de perfusion par diffuseur et un forfait F15 (« forfait hebdomadaire de consommables et d’accessoires pour 3 perfusions par jour »). x À J14, vous refacturez un forfait de suivi hebdomadaire F8 ainsi qu’un un forfait F15. x À J21, il vous reste 6 jours à facturer, soit 18 perfusions. Vous facturez donc à nouveau un forfait de suivi hebdomadaire F8 avec, cette fois, un forfait F14 (« forfait hebdomadaire de consommables et d’accessoires pour 2 perfusions par jour »), correspondant à 14 perfusions, et un forfait F12 (« forfait hebdomadaire de consommables et d’accessoires pour 4 à 6 perfusions par semaine ») pour arriver au total de 18 perfusions.

CAS No 2 M. Sanzembuche s’est vu prescrire une perfusion par gravité d’un médicament + sérum 3 fois par jour, durant 10 jours. x À J1, vous facturez donc un forfait F6 d’installation-suivi de perfusion par gravité. x À J7, vous facturez un forfait hebdomadaire F20 (correspondant à « plus de 2 perfusions par jour durant 1 semaine »). x À J14, il vous reste 3 jours à facturer, soit 9 perfusions. L’option à retenir : facturer un forfait F18 (« 1 perfusion par jour pendant 1 semaine ») + 2 F17. S’il est prescrit plus de 2 perfusions par jour – selon les pathologies, il est possible que des patients aient besoin de 3 perfusions (ou plus) par jour (mucoviscidose, soins palliatifs…) –, facturer un forfait F20 (« forfait hebdomadaire de consommables et d’accessoires pour plus de 2 perfusions par jour »). Attention, il n’est pas possible de le majorer. Concrètement, même si vous délivrez des quantités de consommables adaptées aux besoins réels du patient (pour 3 à 10 interventions quotidiennes dans certains cas !), vous ne facturez qu’un forfait F20, le seul correspondant à 3 perfusions (ou plus) par jour. Dans certaines pathologies lourdes, le médecin peut aussi prescrire plusieurs modes d’administration : gravité, diffuseur et/ou système actif (SA). Le cumul de forfaits de consommables est alors possible pour parvenir à la prise en charge du nombre total de perfusions exécutées dans la semaine, dans la limite de : x 5 perfusions par jour en cas de perfusion par SA/diffuseur et par gravité ; x 4 perfusions par jour en cas de perfusion par SA ou diffuseur ; x 3 perfusions par jour en cas de perfusion par gravité. En revanche, lorsque différentes perfusions sont prescrites, les forfaits d’installation ne sont pas cumulables jusqu’à J4 inclus. Seul le forfait le plus onéreux est facturable. Si un premier forfait, moins cher, a déjà été facturé, vous pouvez demander à l’Assurance maladie d’annuler cette première facturation. À partir de J5, il n’y a plus aucun souci pour facturer un second forfait d’installation. De même, les forfaits de suivi pour différentes perfusions ne sont pas cumulables et ce, quel que soit le délai de facturation ; seul le plus onéreux est facturable. Devant un cas particulier, ne pas hésiter à interroger le pharmacien-conseil.

* www.goo.gl/BlYGR6 (Source : Ameli.fr)

CAS No 4 Mme Pic porte une chambre implantable, qui nécessite un rinçage pour entretien. C’est un forfait spécifique qui est utilisable ici, appelé « forfait d’entretien de la voie veineuse centrale ». Dans ce cas, vous facturez un forfait F21, hors PICC Line (cathéter central inséré par voie périphérique). En revanche, si le patient portait un PICC Line, vous factureriez le forfait F22. Un remboursement du set n’est possible que si la voie n’a pas été mobilisée depuis 7 jours au moins. Logiquement, on ne pourra pas facturer ce forfait plus de 3 fois par mois. Les forfaits F21 et F22 ne sont pas cumulables avec des forfaits de consommables et d’accessoires, quel que soit le mode d’administration de la perfusion.

EN CAS D’INTERRUPTION x En cas de décès du patient, la totalité des perfusions prescrites pour la semaine entamée sont facturables. x En cas d’hospitalisation du patient, la facturation est suspendue. Elle ne peut reprendre qu’au retour du patient à son domicile, si son traitement est poursuivi. Si le traitement n’est plus d’actualité, les perfusions exécutées avant l’hospitalisation pourront alors être facturées. Source : Assurance maladie. Avec l’aimable participation de Didier Brodziak, directeur du développement perfusion-nutrition-diabète chez Oxypharm, et Marie-Christine Vanbersel, chef du marché perfusion-nutrition chez Hartmann.

Alexandra Chopard Novembre 2016 I No 1284 I 41


Fiche Conseil

Le PHaRMaCIeN DEFRANCE DEFRANCE

Si le contenu d’un kit de perfusion varie selon son fabricant et la voie déterminée par le prescripteur, il importe de connaître l’essentiel du matériel délivré.

Le set pour pose de perfusion 1 champ de soins

1 masque de haute filtration

1 prolongateur monté avec un robinet 3 voies

1 ampoule de 20 ml NaCl 0,9 %

1 plateau de soins rigide

1 seringue de 10 ml

Des compresses non tissées

1 cathéter souple 22 G

Des bandelettes d’adhésif microporeux 1 charlotte 1 aiguille épicrânienne 24 G Des essuie-mains

1 pansement adhésif transparent imperméable

1 sac à déchets

1 paire de gants en nitrile

Les kits de pose de perfusion permettent des conditions d’asepsie optimales au domicile du patient : le matériel est stérile et à usage unique.

Sources : Labodial, Hartmann.

42 I No 1284 I Novembre 2016

Rédaction Anne-Laure Mercier Illustration Pascal Marseaud


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Santé Analyse

Le PHaRMaCIeN DEFRANCE

L’insuline en mode automatique Le premier pancréas artificiel vient d’être autorisé aux États-Unis ; il devrait être mis sur le marché en 2017. L’Europe n’est pas en reste.

A

vec l’autorisation de mise sur le marché accordée par la Federal Drug Administration (FDA) américaine au Minimed 760G (Medtronic), une nouvelle ère de la prise en charge du diabète est en train de s’ouvrir. Qu’est-ce qu’un pancréas artificiel ? Si l’imaginaire collectif le voit comme un organe hémisynthétique conçu pour la greffe, il n’en est rien. Il s’agit en fait d’un dispositif externe, composé d’un capteur de mesure de glycémie – sous forme de patch –, d’une pompe à insuline et d’un logiciel pilotant le tout. Ce logiciel reçoit tout au long de la journée les mesures glycémiques effectuées par le capteur et les intègre en tenant compte des informations apportées par le patient (prises alimentaires, activité physique plus intense qu’à l’habitude…). La France suit de près Plusieurs projets de ce type sont sur les rangs dans l’Hexagone mais Diabeloop semble le plus avancé : déjà testé avec

Le MiniMed 760G ressemble à un smartphone.

succès dans une dizaine de centres hospitaliers universitaires hexagonaux (Caen, Nancy, Strasbourg…), il vise un remboursement d’ici à 2019. Son innovation majeure vient du fonctionnement en « boucle fermée » : la quantité d’insuline injectée par la pompe est fixée par un algorithme, sans intervention directe du patient. Le diabétique est donc libéré de l’estimation des volumes d’insuline à s’injecter qui jalonnent habituellement sa journée. « C’est une grande prouesse technique que nous

Et la greffe dans tout ça ? Rétablir une fonction pancréatique par la greffe, c’est l’objectif de nombreuses équipes et l’espoir de beaucoup de patients. L’immense majorité des greffes réalisées ces dernières années concernent à la fois pancréas et rein, la survie du greffon de pancréas étant meilleure si la greffe rénale est effectuée simultanément. Des protocoles de recherche testent une greffe d’îlots de Langerhans : seules les cellules capables de sécréter de l’insuline seraient alors injectées au malade. Cette technique

44 I No 1284 I Novembre 2016

nécessite plusieurs injections successives, avec des îlots provenant de plusieurs donneurs. Elle est réservée à des diabétiques de type I qui ne sont pas encore parvenus au stade de l’insuffisance rénale. Si des greffes sont déjà réalisées avec succès, le risque de rechute au-delà de 5 ans vient tempérer l’optimisme des spécialistes. Selon Diabeloop, pour la Sécurité sociale, le coût total de prise en charge d’un pancréas artificiel est environ dix fois moins élevé que celui d’une opération de greffe.

accueillons avec enthousiasme, explique Gérard Raymond, président de l’Association française des diabétiques (AFD). Même si l’heure n’est pas encore à l’insouciance, ce type d’innovation permet d’entrevoir un quotidien moins contraignant pour les diabétiques insulinodépendants. » De fait, le progrès est en marche. Et si le pancréas artificiel est encore en test, les diabétiques insulinodépendants peuvent d’ores et déjà accéder, moyennant finance, à une partie de sa technologie. Il s’agit du capteur de glycémie, qui estime le taux de glucose présent dans le liquide interstitiel sous la peau, grâce à une électrode. Pour Diabeloop, son fabricant s’est associé à la marque Dexcom, mais c’est FreeStyle d’Abbott (voir « Nota bene »), qui est le plus connu des diabétiques actuellement. Cette capsule blanche, qui coûte 59,90 euros et doit être changée toutes les deux semaines, se colle à l’arrière du bras, alors que le Dexcom se positionne sur le ventre. La lecture de l’information se fait par scan via un lecteur spécifique ou un smartphone utilisant l’application développée à cet effet. En supprimant les prélèvements au bout du doigt, cette technique améliore le confort des patients et permet de multiplier les glycémies. Le comptoir abandonné ? Adieu lancettes, bandelettes, lecteurs… et officine ? La question se pose puisqu’Abbott a, pour le moment, choisi de distribuer ses capteurs de glycémie hors des pharmacies. À l’instar des pompes à insuline, il se pourrait que le suivi des diabétiques équipés en pancréas artificiels shunte les comptoirs. À moins que vos équipes proposent un accompagnement de qualité pour ces patients en voie d’autonomisation. ❙

Alexandra Chopard

NOTABENE Selon l’AFD, Roche et LifeScan seraient en train de développer des capteurs de mesure de glycémie en continu, concurrents de FreeStyle Libre.


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Santé International

Le PHaRMaCIeN DEFRANCE

Le palmarès 2016 des Ig Nob La 26e cérémonie de la remise des prix Ig Nobel 2016 a animé, comme chaque année, la rentrée scientifique. Les lauréats sont repartis avec leur billet de 10 billions de dollars… zimbabwéens. par Anne-Laure Mercier

PAYS-BAS Prix de psychologie Mentir, rien de plus banal. Mais à quel âge y excelle-t-on ? Une équipe internationale a scruté les capacités en la matière d’un groupe de 1 005 personnes âgées de 6 à 77 ans, ce qui lui a valu de remporter le prix Ig Nobel de psychologie. Elle a en effet demandé à chacun de ses cobayes à quel rythme ils mentaient et évalué en direct la crédibilité de leurs bobards ! Résultat : si durant l’enfance, le talent en matière de supercherie se peaufine, c’est chez les jeunes adultes qu’il atteint la perfection. Par la suite, il se perd… Tout comme décroît la fréquence des mensonges. La vérité sortirait donc de la bouche des vieillards ?

CANADA Prix de la paix

© ADRIAN MICHAEL

Et le prix Ig Nobel de la paix est remis à… des chercheurs nordaméricains qui se sont intéressés aux bêtises – bullshit en VO – que certains profèrent sur un ton pseudo-profond, rendant leurs propos impressionnants alors qu’ils ne sont que vacuité. Quinze pages, tout de même, dans la revue Judgment and Decision Making, qui se lisent avec gourmandise. Ou comment ces bullshiters organisent savamment leur sémantique pour la truffer de termes vagues ou incompréhensibles et pourquoi certains y sont plus réceptifs que d’autres. Un manuel de l’élection présidentielle, en somme.

46 I No 1284 I Novembre 2016


International Santé

Le PHaRMaCIeN DEFRANCE

bel ALLEMAGNE Prix de chimie Le prix Ig Nobel de chimie a été décerné à… Volkswagen. Clin d’œil, bien sûr, au scandale qui a éclaboussé le constructeur automobile allemand parce qu’il trichait aux tests de pollution de ses moteurs. Mais à toute chose malheur est bon, dit-on. Cette affaire est ainsi l’occasion pour lui d’être récompensé pour avoir « résolu le problème des émissions polluantes excessives des automobiles en produisant automatiquement moins d’émissions à chaque fois que leurs voitures étaient testées ». Rire, c’est bon pour la santé.

Prix de médecine

ÉGYPTE Prix de reproduction Ahmed Shafik l’a mérité son prix Ig Nobel de reproduction, lui qui a signé deux publications sur les amours entre textiles et organes sexuels. Dans la première, le chercheur s’est penché sur l’activité sexuelle du rat selon qu’il a l’habitude de porter un pantalon en polyester, en coton, en laine ou en polycoton. Il a ainsi découvert que le polyester rend les rats moins actifs sexuellement, tandis que la laine ou le coton dopent la libido ! Comme une obsession, le polyester fut à nouveau le sujet de sa seconde étude. Porté par des hommes, cette fois, à même le scrotum. Résultat : une azoospermie, résultant de l’électricité statique et d’une thermorégulation perturbée. La méthode étant réversible, sans danger et bon marché, elle a tout de la contraception idéale selon l’auteur.

Un prix Ig Nobel de médecine ne suffira jamais à remercier l’équipe de chercheurs en neurologie qui a découvert qu’en cas de démangeaison sur le bras ou la jambe gauche du corps, il suffit de se regarder dans un miroir et de gratter le membre opposé pour soulager l’irritation. Et vice versa. Le tout est de créer l’illusion visuelle ! Ce qui permet d’éviter de toucher à la lésion. L’expérimentation a si bien fonctionné qu’en conclusion de leur publication dans Plos One, ils suggèrent l’utilisation du miroir dans les maladies dermatologiques au prurit difficilement supportable. Gratter la droite pour apaiser sa gauche… ça fonctionne aussi aux primaires ?

Novembre 2016 I No 1284 I 47


Officine Investissement

Le PHaRMaCIeN DEFRANCE

Mon beau cadeau… À l’approche des fêtes de fin d’année, il existe un moyen relativement simple de faire plaisir à ses clients tout en travaillant ses relations commerciales.

L

es cadeaux remis aux clients durant la période de Noël sont de ces traditions qui perdurent. Et l’officine n’échappe pas à ce qui est quasiment devenu une règle établie. « Nos calendriers sont attendus et réclamés dès la mi-décembre », indique Marie-Hélène Lalande, titulaire à Petit-Couronne (Seine-Maritime), pour qui ces présents sont une occasion « de bonne humeur, un petit moment de gentillesse et un souvenir qui restera pendant une année sur le mur de certains ». Moins de 10 euros En règle générale, « les pharmaciens qui gratifient leurs clients de ce geste sont attachés à son côté relationnel et festif », spécifie Christine Caminade, qui a créé un organisme de conseil et formation destiné aux équipes officinales. Au-delà de l’envie de faire plaisir, condition sine qua non, ces cadeaux sont surtout un moyen « de fidéliser les clients, car il est plus facile de conserver un client que d’en capter de nouveaux », estime la consultante, pour qui « la pérennité des relations génère une prospérité économique dont les officines ont besoin, bien que le retour sur investissement soit difficilement quantifiable. La fin d’année est appropriée pour remercier de la fidélité ». Et si certains doutent de la légalité du geste, il est pourtant bien permis, selon l’Ordre des pharmaciens. En revanche, au titulaire « d’apprécier que cela ne constitue pas une forme de sollicitation de clientèle, pratique interdite par l’article R4235-22 du code de déontologie. Il doit également respecter l’article R5125-28 du Code de santé publique qui interdit l’octroi à la clientèle

48 I No 1284 I Novembre 2016

d’avantages matériels directs ou indirects, à moins qu’ils soient de valeur négligeable », précise-t-on à l’Ordre. Reste à savoir comment interpréter la « valeur négligeable ». Tout au plus l’administration fiscale a-t-elle défini un maximum de 10 euros par unité. Mais ce seuil est purement indicatif ; il n’est en aucun cas opposable. Une fois ce cadre réglementaire en tête, le titulaire devra s’interroger sur deux points : « Que proposent mes confrères ? » et « Qui sont mes clients ? ». Car « pour se démarquer, le cadeau doit être pratique, utile et adapté aux clients selon leur âge et leur typologie. Plus le cadeau est personnalisé, plus la clientèle est fidélisée », affirme Émilie Vollard, directrice marketing chez Promoplast. Ainsi, une veilleuse ou un bavoir conviendront à une future ou jeune maman, un calendrier ou un bloc-notes à une personne

Des idées à la pelle ❙❙ Les tendances : c’est au calendrier

que semble revenir la palme du cadeau le plus apprécié. « Quand on ne le propose pas, les gens le demandent », note Christine Caminade. Pour le revisiter, optez pour le calendrier parfumé. Autres cadeaux originaux : les porte-clés multifonctions (lampe, par exemple) aux couleurs acidulées, les stylos-stylets pour écrans tactiles, les clés USB incluant un diffuseur d’huiles essentielles ou les bougies de massage. Sans oublier les kits de voyage, qui permettent de « sortir du médical, de faire découvrir de la dermo-cosméto et

peuvent être l’occasion d’un retour commercial », propose Christine Caminade. ❙❙Les bien-aimés : eaux de cologne, bougies d’ambiance, blocs-notes recyclables, tasses, plantes médicinales, parapluies, agendas, sacs réutilisables logotés aux couleurs de la pharmacie, porte-carte Vitale, garde-ordonnances et piluliers… sont autant de classiques qui fonctionnent. ❙❙Les « à éviter » : les stylos et savons basiques ou l’alimentaire (chocolats) en raison des régimes de certains patients. Le miel, connu pour ses vertus thérapeutiques, peut toutefois être envisagé.


Le PHaRMaCIeN DEFRANCE

Investissement Officine

L’effet domino Offrez un cadeau, vous en recevrez un… sous forme fiscale : lorsque son montant unitaire n’excède pas 69 euros TTC, le pharmacien peut en effet déduire la TVA, indique Carole Barocas, expert-comptable pour le cabinet L&A. Si, en plus, il s’agit d’un cadeau publicitaire (logoté­), le pharmacien est dispensé de le déclarer, et ce quel que soit le montant cumulé de ces cadeaux sur l’année. En revanche, si le montant total des cadeaux non publicitaires excède 3 000 euros par an – peu importe leur coût unitaire –, le titulaire doit déclarer cette somme en cumul, sur la liste des frais généraux qui figure sur la liasse fiscale. Ceci permettra notamment à l’administration de vérifier qu’il n’y a pas de disproportion par rapport au chiffre d’affaires de l’officine. En moyenne, en pharmacie, les sommes investies en fin d’année restent modiques et s’étalent de 0,80 à 4-5 euros par cadeau.

âgée. Pour varier la palette des plaisirs (voir encadré « Des idées à la pelle », page de gauche) et sortir des sentiers battus, rien de mieux que d’en parler avec l’équipe officinale, voire de tester ses idées auprès des clients les plus fidèles. Inconvénient de cette tradition du faireplaisir, en cette période un tant soit peu tendue économiquement, il peut être difficile de faire machine arrière une fois les habitudes prises. En témoigne Jérôme Roustan, installé à Alfortville (Val-deMarne) : il tente « de réduire le budget dévolu aux cadeaux et aimerait ne plus faire qu’un calendrier », mais il se heurte « aux manifestations hostiles de la clientèle, qui estime qu’elle a des droits. Je suis prisonnier », remarque-t-il. Emmanuel

Legrand, installé à L’Épine (Vendée), a, lui, choisi de ne pas offrir du tout de cadeaux parce qu’ensuite « les clients viennent les demander toujours à la même date comme si c’était un dû ». Gare aux profiteurs En tout état de cause, les titulaires qui décideront de se lancer devront, en fonction du volume de clients et du prix unitaire, définir quelle stratégie adopter : si certains s’adressent uniquement aux habitués, d’autres estiment délicat d’opérer une sélection. Pour sortir de cette impasse, il est possible d’opter pour un cadeau de très faible valeur, du type petit calendrier de poche offert par un laboratoire, comme le fait Philippe Bourgade à

Sancoins (Cher). Ou alors de prévoir carrément deux cadeaux de valeurs différentes. N’oubliez pas non plus l’appétit de certains resquilleurs, qui chercheront à vous dévaliser par tous les moyens. Pour y parer, une solution peut consister à noter sur la fiche de chaque client qu’un cadeau lui a été remis. Surtout, « comme la tradition des cadeaux revient tous les ans, il importe de prendre du temps pour se creuser les neurones, trouver un bon prix, et anticiper les délais de livraison », préconise Christine Caminade. Mais si votre commande prenait du retard, pas de panique : un cadeau de fin d’année se transforme aisément en cadeau de bonne année en janvier. x Claire Frangi Novembre 2016 I No 1284 I 49


Officine En bref

y L’Institut français d’opinion publique (Ifop) et la société de services Fiducial ont interrogé les dirigeants de quelque 1 000 très petites entreprises sur leur rapport à la fiscalité française : 79 % « considèrent la note trop élevée », en particulier les charges patronales sur les bas salaires et l’impôt sur les sociétés, auxquels s’ajoutent « une réglementation fiscale incompréhensible » et « une complexité administrative des déclarations ». Les « petits patrons » sont ainsi 86 % à « revendiquer une réduction de l’impôt sur les entreprises » et 92 % des charges sociales. Candidats à la présidentielle, si vous nous lisez… y La proposition de loi voulant imposer aux établissements recevant du public (ERP) la mise à disposition d’un défibrillateur automatisé externe a été adoptée le 13 octobre à l’Assemblée nationale. Si elle doit encore être publiée au Journal officiel, elle doit surtout faire l’objet d’un décret qui fixera « les types et catégories » d’ERP tenus de s’équiper, ainsi que « les modalités d’application de cette obligation ». Bref… rien n’est encore fait. y Le projet de loi de finances (PLF) pour 2017, sur lequel planchent les commissions de l’Assemblée nationale jusqu’au 4 novembre, prévoit une nouvelle taxe qui serait calquée sur la contribution foncière des entreprises (CFE) : baptisée pour l’instant « taxe spéciale d’équipement régional », elle serait reversée aux régions afin qu’elles puissent soutenir financièrement… les très petites, petites et moyennes entreprises ! Ce PLF annonce également une baisse de l’impôt sur les sociétés à 28 % (contre 33,3 % aujourd’hui) « sur les bénéfices de toutes les entreprises » d’ici à 2020, à commencer par celles comptabilisant jusqu’à 75 000 euros de bénéfices, dès 2017.

50 I No 1284 I Novembre 2016

DEFRANCE

fiscalité

Et Bercy délégua ses contrôles Les comptables et organismes agréés sont désormais tenus de procéder à un « examen de sincérité fiscale » pour le compte de l’administration !

I

l y a ceux qui s’en réjouissent et ceux qui s’en offusquent. La loi de finances rectificative pour 2015, entrée en vigueur cette année, a étendu les missions des experts-comptables et des centres de gestion agréés (CGA). Ces professionnels se doivent désormais de procéder à un « examen périodique de sincérité » [sic] de leurs adhérents ou clients, qu’un décret paru le 13 octobre vient de préciser. Il s’agit donc « de vérifier que les déclarations fiscales sont correctement établies » sur un échantillon fixé selon une méthode qu’un arrêté doit encore définir. Cet examen aura lieu au moins tous les trois ans si le titulaire d’officine est assisté d’un expertcomptable ou d’un CGA, tous les six ans dans le cas où, assisté d’un CGA, ses « comptes sont tenus ou présentés annuellement » par un expertcomptable. L’examen s’appuiera sur « un document fournissant une vision exhaustive des opérations comptables de l’entreprise », document qui sera « détruit une fois l’examen réalisé » et

qui « n’est en aucun cas fourni à l’administration fiscale ». Mais cette dernière attend un « compte rendu de mission ». Une réforme « inacceptable » pour l’Union nationale des professions libérales (UNAPL) parce qu’elle « transforme » des partenaires « en véritables organismes de contrôle ». En revanche, Fiducial, dont c’est l’une des activités, y voit un « renforcement des missions » des organismes agréés. L’UNAPL assure qu’elle « agira pour [y] faire obstacle »… y

impôts

financement

Seuls les salariés ou les indépendants relevant du régime de la micro-entreprise bénéficiaient jusqu’à présent d’une exonération d’impôt sur le revenu pour les indemnités journalières (IJ) qu’ils percevaient en cas d’affection de longue durée (ALD). Les travailleurs indépendants qui relèvent du régime réel d’imposition n’auront également bientôt plus à les prendre en compte pour la détermination de leur revenu imposable. Une mesure permise par la loi de finances pour 2016, via un amendement adopté dans la dernière ligne droite, qui n’a donc pas seulement impliqué de nouvelles contraintes pour les chefs d’entreprise. Elle s’applique aux bénéfices industriels et commerciaux des périodes d’imposition ouvertes à compter du 1er janvier 2017. y

Parce que l’Observatoire du financement des entreprises avait constaté que les très petites entreprises (TPE) « ne se finançaient pas toujours avec les produits qui convenaient le mieux à leurs besoins, au meilleur coût », le ministère des Finances lui a demandé un rapport sur la lisibilité des tarifs de ces produits financiers (découvert, facilité de caisse, crédits de court terme…). Rapport rendu cet été, assorti de six recommandations. Le ministère promet d’en concrétiser deux « d’ici à début 2017 » : l’harmonisation et la simplification des terminologies utilisées par les banques ainsi que l’instauration d’un rendezvous annuel entre la banque et le dirigeant, « sur la base de l’information récapitulant les frais […] annuellement facturés ». y

© TRACY STARR

ÀSAVOIR

Le PHaRMaCIeN

Exonération élargie Vers une meilleure des IJ pour ALD lisibilité des tarifs


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Florence Busquet Pharmacien Responsable Pfizer PFE France Pour accéder aux mentions légales du médicament, suivez ce lien http://base-donnees-publique.medicaments.gouv.fr/ ou flashez ce code * Brevet EP 934 061 détenu par la société de droit américain WARNER-LAMBERT COMPANY LLC (filiale de la société de droit américain PFIZER INC) 1. Mentions Légales Lyrica®. Lyrica® est également indiqué dans le traitement du Trouble Anxieux Généralisé (TAG indication non remboursable et non agréé aux collectivités au 1er septembre 2016). 2. HAS Avis de la Commission de Transparence 16 mars 2005.

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En bref Officine

Le PHaRMaCIeN DEFRANCE

Éco&Vous

REMBOURSABLE ÉVOLUTION DU CA MOIS PAR MOIS

+ 4,7 %

+ 5,1 % ❙❙En cumul mobile annuel, le CA moyen par pharmacie s’élève à près de 1,5 million d’euros. ❙❙Pour le seul mois d’août, le CA moyen par pharmacie s’élève à 113 722 euros.

– 0,6 %

août 2016

PHARMACIE MOYENNE

Le baromètre du médicament

OTC

❙❙En août dernier, le CA total des pharmacies dépassait les 2,5 milliards d’euros, un chiffre en hausse de 5,1 % par rapport au mois d’août 2015.

+ 1,7 % – 0,6 % DM (LPPR)

CA TOTAL EN CUMUL MOBILE ANNUEL VENTILATION PRODUITS (pharmacie moyenne)

❙❙Remboursable : 75,4 %. ❙❙OTC : 6,7 %. ❙❙Dispositifs médicaux LPPR : 7,9 %. ❙❙Parapharmacie : 10 %.

+ 0,2 %

+ 4,1 %

❙❙Entre septembre 2015 et août 2016, le CA total du réseau officinal (remboursables, OTC, dispositifs médicaux et cosmétiques) s’élève à plus de 33 milliards d’euros, en hausse de 0,2 % par rapport au cumul mobile annuel septembre 2014-août 2015.

oxygénothérapie

PARAPHARMACIE

+ 9,5 % + 4,5 % évolution mensuelle

évolution annuelle

(Source : FSPF-Pharmastat, sur un échantillon de 14 000 officines extrapolé aux 22 212 officines françaises)

prud’hommes

Les nouvelles pratiques Entrées en vigueur cet été, les nouvelles bonnes pratiques de dispensation d’oxygène à domicile réservaient quelques nouveautés. À appliquer absolument !

L

es pharmaciens responsables d’un site de rattachement d’une structure dispensatrice d’oxygène médical à domicile avaient un an pour se mettre en conformité avec les nouvelles bonnes pratiques en la matière, édictées en juillet 2015 * et venues abroger leur précédente version, qui datait de 2000. Depuis cet été, donc, ces pharmaciens, s’ils sont aussi titulaires, doivent avoir informé de cette activité le directeur général de leur agence régionale de santé (ARS) ainsi que l’Ordre. Ils doivent également « se faire remplacer dans [leur] officine lorsqu’il[s] exerce[nt] dans la structure dispensatrice ». L’ARS peut refuser qu’un titulaire occupe cette autre fonction « s’il estime que les conditions de double exercice ne sont pas réunies ». D’ailleurs, le temps minimal de présence hebdo-

+ 7,4 %

L’UNAPL obtient un siège Depuis le 17 septembre, l’Union nationale des professions libérales (UNAPL) fait partie des représentants des employeurs au Conseil supérieur de la prud’homie, rejoignant ainsi le Mouvement des entreprises de France (Medef) ou la Confédération générale des petites et moyennes entreprises (CGPME). Voilà qui « répare une injustice faite aux employeurs des entreprises libérales », selon l’UNAPL. y

taxe madaire sur le site passe à 0,25 équivalent temps plein pour une fourchette de 0 à 50 patients approvisionnés, puis augmente d’autant par tranche de 200 patients. S’y ajoute un rayon maximal de trois heures de route dans la limite de trois régions limitrophes si le pharmacien est responsable de plusieurs sites de rattachement. y * Téléchargeables à partir de l’adresse https://goo.gl/nad8AN

La CFE est à solder pour le 15 décembre Pour rappel, le solde de la cotisation foncière des entreprises (CFE) doit être réglé au plus tard le 15 décembre, déduction faite de l’éventuel acompte versé le 15 juin. Par ailleurs, ceux qui se sont ­installés dans le courant de l’année (création, cession d’entreprise ou changement d’exploitant) doivent déposer leur « déclaration initiale pour la CFE » (https://frama. link/OBtJAriX) avant le 31 décembre. y Novembre 2016 I No 1284 I 53


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Toute formation relative à l’exercice professionnel Attention, la liste ci-dessous est non exhaustive

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et Internet (hormis les formations sur site et pro-logiciels) • Le pharmacien face aux risques ATTENTION ! Sont éligibles les formations d’une durée minimale de 6 h sur une journée ou cycle de 6 h par module successif de 2 h minimum. Sont également éligibles les formations d’une durée minimale de 4 h correspondant à une prise en charge d’une demi-journée.

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Rappel : Aucun organisme de formation ne peut être agréé ou sélectionné par le FIF-PL ; seuls des thèmes de formations peuvent être présentés.

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Marché Officine

Le PHaRMaCIeN DEFRANCE

Les laits infantiles font de la résistance Le secteur des laits infantiles se porte bien à l’officine malgré l’engouement croissant pour l’allaitement maternel et la concurrence des grandes surfaces.

L

e marché des laits infantiles a aujourd’hui atteint une vitesse de croisière. Depuis deux ans, il gravite autour de 9 millions de boîtes vendues à l’officine (– 0,54 % de juillet 2015 à juillet 2016 et – 0,15 % sur les douze mois précédents), soit une moyenne cette année de plus de 400 boîtes par pharmacie et d’un chiffre d’affaires de 133,2 millions d’euros (près de 6 000 euros par pharmacie). Un tendance satisfaisante au vu de la baisse de la natalité, – 2,3 % depuis 2014. Deux laboratoires se partagent près de la moitié du marché : d’abord Blédina, marque centenaire détentrice des gammes Gallia et Blédilait, qui représente près de 30 % des laits vendus en pharmacie, puis Menarini, dont les produits Novalac représentent près d’une vente sur quatre. Ces deux fabricants se partagent

également le top 5 des produits les plus vendus, dominé par Gallia Calisma 1 Pronutra+, suivi de Novalac AR Digest 1er âge, Novalac 3, Gallia Croissance et Novalac 2. Pour autant, si le chiffre d’affaires de Menarini s’est tassé de 1,82 % par rapport à 2015, celui de Blédina­ a subi une diminution de 17 % en 2016, après une baisse déjà significative l’année précédente. Dans le détail, Blédilait bénéficie en réalité d’une belle croissance depuis son entrée à l’officine mais Gallia voit ses ventes régresser, en particulier Calisma Relais (1 er âge et 2e âge, 900 g) et Bébé expert AR (1er âge et 2e âge, 900 g). Sur le reste du rayon laits infantiles figurent tout de même en bonne place Lactalis Nutrition Santé, dont la gamme Picot représente globalement 17,8 % de parts de marché en valeur, puis Guigoz, qui pèse 12,7 %. À lui seul, Picot AR 1er âge jouit

Le bio, marché porteur ? Parmi toutes les nouveautés du marché, le bio est, comme ailleurs, une valeur montante. L’historique Babybio, qui existe depuis 1996, n’est cependant pas le leader : parmi les marques qui l’ont rejoint plus récemment, Physiolac se taille la part du lion avec 3,3 des 4,5 millions d’euros de chiffres d’affaires annuel pour ce segment. Oui, le bio reste un marché de niche, aujourd’hui occupé par cinq marques (Babybio, Milumel, Modilac, Physiolac et Picot), mais il affiche une croissance en valeur de 19,5 % en 2015 et de 29 % l’an dernier, sans doute destinée à perdurer. Il faut donc maintenant compter avec lui.

LES LEADERS DU MARCHÉ AUTRES 3,4% (– 33,0 %)

GILBERT 4,1 % (– 1,0 %) SODILAC 8,3 % (+ 16,7 %)

BLÉDINA SA 22,7 % (– 17 %)

MEAD JOHNSON NUTRITION 8,7 % (+ 10,5 %)

GUIGOZ 12,7 % (+ 21,1 %)

MENARINI 22,4 % (– 1,8%)

LACTALIS NUTRITION SANTÉ 17,8 % (+ 10,8 %)

xx % Parts de marché en chiffre d’affaires (CA) en 2016 (cumul mobile annuel entre août 2015 et juillet 2016). – xx % + xx % Évolution des CA entre août 2014-juillet 2015 et août 2015-juillet 2016 (cumul mobile annuel).

Source : FSPF-Pharmastat

d’une bonne dynamique : avec près de 38 % de croissance et un chiffre d’affaires de 4,2 millions d’euros l’an dernier, le produit s’est même hissé à la 8e place des ventes deux ans après son lancement. Pleine croissance Le marché a pour spécificité d’être très diversifié, comptant près de 200 formulations, réparties entre alimentation standard ou spécifique, problèmes de régurgitations, de constipation, de risque allergique… C’est encore plus vrai parmi les laits 1er âge, qui représentent près de la moitié du volume (47 %) et plus de la moitié du chiffre d’affaires (53 %) du marché global. C’est cependant le segment le moins porteur des laits infantiles, avec un profil atone.

C’est plutôt du côté des laits de croissance (ou 3e âge) qu’il faut chercher le potentiel le plus fort : installé plus récemment à l’officine, ce segment a bénéficié ces douze derniers mois, dans la lignée des années précédentes, d’une augmentation de 9,3 % de ses ventes. Et ce n’est peut-être pas fini : en juin dernier, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation (Anses) insistait sur l’importance des formulations infantiles, notamment celle des laits de croissance, par rapport au lait de vache et ce, jusqu’à l’âge de 3 ans. Il faudra scruter les chiffres des douze ­prochains mois afin d’évaluer dans quelle mesure cette recommandation aura renforcé la dynamique actuelle. x

Caroline Guignot Novembre 2016 I No 1284 I 55


Officine Produits

Le PHaRMaCIeN DEFRANCE

Quoi de neuf en prescription ? par Alexandra Chopard AUTRESPRODUITS ENBREF ❙❙APAISAC ❙❙Baume lèvres nourrissant Biorga sécheresse Intense. Tube de 15 ml / EAN : 3660398501274 / Prix conseillé : 3,90 €.

❙❙LA ROCHE POSAY ❙❙Respectissime Multi-Dimensions mascara. Tube avec applicateur de 8,4 ml / EAN : 3337875515955 /  Prix conseillé : 19,90 € ❙❙MUSTELA STELATOPIA ❙❙Huile de bain. Flacon capsule service 200 ml / EAN : 3504105019036 / Prix conseillé : 10,95 €. ❙❙Crème lavante visage et corps. Flacon-pompe de 500 ml / EAN : 3504105019029 / Prix conseillé : 14,50 €. Flacon pompe de 200 ml / EAN : 3504105019012 / Prix conseillé : 9,95 €. ❙❙Crème émolliente. Tube de 200 ml / EAN : 3504105008992 / Prix conseillé : 13,90 €. Flacon-pompe de 300 ml / EAN : 3504105019753 / Prix conseillé : 17,90 €. ❙❙Baume émollient. Tube de 200 ml / EAN : 3504105028978 / Prix conseillé : 16,90 €. Flacon-pompe de 300 ml / EAN : 3504105029746 / Prix conseillé : 17,90 €. ❙❙PEDIAKID ❙❙Gommes multivitaminées. Pilulier de 60 oursons / EAN : 3700225602283 / Prix conseillé : 8,50 €. ❙❙ROGER ET GALLET ❙❙Eau de parfum gingembre rouge intense. Vaporisateur de 50 ml / EAN : 3337875522069 / Prix conseillé : 52 € ❙❙SOLGAR ❙❙Vitamine D3 1000 UI, parfum fraise-banane. Boîte de 100 comprimés / UPC : 54956 / Prix conseillé : 20,20 €. ❙❙WELEDA ❙❙Eau naturelle parfumée « Jardin de Vie », fragrance Onagre. Flacon de 50 ml /EAN : 4001638095204 / Prix conseillé : 24 €.

SMR LE SERVICE MÉDICAL RENDU

PAR UN MÉDICAMENT correspond à son intérêt en fonction notamment de ses performances cliniques et de la gravité de la maladie. Il peut être important, modéré, faible ou insuffisant. SA LE SERVICE ATTENDU D’UN DISPOSITIF MÉDICAL mesure son rapport bénéfice/risque et sa place dans

la stratégie thérapeutique. Source : HAS

S! Liste II

56 I No 1284 I Novembre 2016

%

SMR Important ASMR 3 (modéré) XALKORI 200 MG, boîte de 60 gélules / CIP : 3400926762568 / PA : 5 541,19 €. XALKORI 250 MG, boîte de 60 gélules / CIP : 3400926762797 / PA : 5 541,19 €. Laboratoire PFIZER LTD.

❙❙ARKOPHARMA ❙❙Arkovital Pur’Energie Multivitamines. Boîte de 30 comprimés / EAN : 3401560170542 / Prix conseillé : 15 €.

Liste I

XALKORI (CRIZOTINIB) 100 H Spé

Délivrance Stupéfiant

Agent néoplasique, inhibiteur sélectif du récepteur à activité tyrosine kinase ALK et de ses variants oncogéniques ainsi que des variants de fusion ROS1. Il est à présent indiqué dans le traitement du cancer du poumon non à petites cellules (CPNPC) localement avancé ou métastatique ROS1 positifs (représentant 1 à 3 % des patients atteints de CPNPC), chez des patients en situation d’impasse thérapeutique. Il l’était déjà chez les patients ALK-positifs (3,5 % des patients).

LE CONSEIL DU PHARMACIEN ❙❙Posologie : 250 mg deux fois

par jour en continu, pris pendant ou en dehors des repas. Avaler les gélules avec de l’eau sans les ouvrir. Éviter le pamplemousse et le millepertuis. ❙❙En cas d’oubli d’une dose, le patient doit la prendre dès qu’il s’en aperçoit, sauf si la dose suivante doit être prise moins de 6 heures après. Dans ce cas, ne pas prendre la dose oubliée. ❙❙Lorsqu’une diminution de la posologie est nécessaire, la dose doit être réduite à 200 mg

par voie orale, à raison de deux fois par jour. Si une nouvelle diminution de dose est nécessaire, elle doit alors être réduite à 250 mg en 1 prise unique par jour par voie orale. ❙❙Une méthode de contraception adéquate doit être utilisée au cours du traitement et poursuivie au moins 90 jours après l’arrêt du traitement ❙❙Effets indésirables : troubles de la vision, troubles digestifs, œdèmes, augmentation des transaminases, fatigue, diminution de l’appétit, étourdissement et neuropathie.

ZERBAXA (CEFTOLOZANE ET TAZOBACTAM) NR EEN H SMR Important ASMR niveau 5 (inexistante) ZERBAXA 1 g/0,5 g, poudre pour solution à diluer pour perfusion /  CIP : 3400930036235 /PA inconnu. Laboratoire MSD FRANCE.

Première association céphalosporine/inhibiteur de bêta-lactamase, indiquée dans le traitement des infections urinaires compliquées (y compris pyélonéphrite) et des infections intra-abdominales compliquées à bacilles à Gram négatif résistants. Le ceftolozane appartient à la classe des céphalosporines, il exerce une activité bactéricide en se liant aux protéines de liaison aux pénicillines (PLP). Le tazobactam est, lui, une bêta-lactamine apparentée aux pénicillines. LE CONSEIL DU PHARMACIEN

❙❙Prudence

chez les patients ayant des antécédents de réaction d’hypersensibilité aux cépha-

E! Médicament d’exception

H Prescription hospitalière

losporines, aux pénicillines ou à d’autres bêta-lactamines. ❙❙Pas d’adaptation posologique chez les patients présentant une insuffisance hépatique ou en fonction de l’âge. En revanche, ajustement de la dose selon la fonction rénale nécessaire, ce médicament l’altérant. ❙❙Utilisation possible pendant la grossesse si le bénéfice attendu est supérieur aux risques possibles pour la femme enceinte et le fœtus (idem pour l’allaitement). ❙❙Après reconstitution, conservation possible entre 2 et 8 °C durant 24 heures maximum, à l’abri de la lumière.

Spé Prescription initiale hospitalière

Prescription spécialiste

Surveillance particulière

Sortie de la réserve hospitalière

Nouvelle molécule



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Produits Officine

Le PHaRMaCIeN DEFRANCE

Quoi de neuf en prescription ?

FLUENZ TETRA

ENBREF

(VACCIN GRIPPAL VIVANT ATTÉNUÉ)

Fycompa

NR SMR important ASMR niveau 5 (inexistante) FLUENZ TETRA, boîte de 1 pulvérisateur / CIP : 3400930011171 / Prix conseillé : 34 €. LABORATOIRE ASTRAZENECA.

Prévention de la grippe chez les enfants et adolescents âgés de 24 mois révolus à moins de 18 ans, administré par voie nasale. Il contient des virus atténués de type A(H1N1), A(H3N2) et des deux lignages B (Victoria et Yamagata). LE CONSEIL DU PHARMACIEN

❙❙Les

enfants non vaccinés antérieurement contre la grippe doivent recevoir une seconde dose, au moins 4 semaines plus tard. ❙❙Lors de l’administration du vaccin, inutile d’inhaler profondément. ❙❙Fluenz Tetra ne doit pas être administré aux

enfants et adolescents présentant un asthme sévère ou une respiration sifflante au moment de l’administration. ❙❙Ne pas utiliser les salicylés chez les enfants et les adolescents dans les 4 semaines suivant la vaccination (risque de syndrome de Reye). ❙❙Ce vaccin contient des traces de gentamicine et d’ovalbumine. ❙❙Le vaccin peut être sorti du réfrigérateur maximum 12 heures avant utilisation, à une température ne dépassant pas 25 °C. ❙❙Conservation : 18 semaines au réfrigérateur (entre 2 et 8 °C).

❙❙Nouvelle indication. Médicament antiépileptique à prise quotidienne unique, désormais indiqué pour le traitement des crises tonico-cloniques généralisées primaires chez l’adulte et l’adolescent de plus de 12 ans souffrant d’épilepsie généralisée idiopathique. FYCOMPA, boîte de 28 comprimés / Liste 1 / CIP : 3400926776527 / PA : 84,15 € / Remboursé à 65 %. Laboratoire EISAI LIMITED.

Abilify

❙❙Nouvelle présentation. Abilify solution buvable est notamment indiqué dans le traitement des épisodes maniaques dans les troubles bipolaires de type I chez l’adolescent de 13 ans ou plus. ABILIFY, solution buvable à 1 mg/ml. Flacon de 150 ml avec système doseur gradué et bouchon doseur gradué à 2 ml / CIP : 3400937329798 / PA : 48,26 € / Remboursé à 65 %. Laboratoire OTSUKA.

Casenlax

❙❙Nouveau laxatif osmotique (macrogol 4000), indiqué dans le traitement symptomatique de la constipation chez l’adulte et chez l’enfant à partir de 8 ans.

XULTOPHY (LIRAGLUTIDE + INSULINE DÉGLUDEC) Spé

21

%

65

CASENLAX 10 g solution buvable en sachet, 20 sachets de 20 ml / CIP : 3400930055816 / PA : 5,16 €. Laboratoire BOUCHARA RECORDATI.

jours

SMR Important ASMR : niveau 5 (inexistante)

Eludril Care

XULTOPHY 100 unités/ml + 3,6 mg/ml, solution injectable, boîte de 5 stylos préremplis de 3 ml / CIP : 3400930018514 / PA : 192,40 €. Laboratoire NOVO NORDISK.

Association de liraglutide, analogue du GLP-1 et d’insuline dégludec à action ­prolongée. Indiqué dans le traitement du diabète de type 2 de l’adulte, en association avec des antidiabétiques oraux lorsque ceux-ci, seuls ou associés à un agoniste des récepteurs du GLP-1 ou à une insuline basale, ne permettent pas d’obtenir un contrôle glycémique adéquat. Xultophy est remboursé chez %

Médicament orphelin

Remboursement

les patients dont le traitement par metformine + insuline basale + liraglutide sous forme d’association libre a été ajusté au mieux. LE CONSEIL DU PHARMACIEN ❙❙Administration 1 fois par jour

en injection sous-cutanée, de préférence au même moment chaque jour. ❙❙Un intervalle minimum de

NR Non remboursable

8 heures doit être respecté entre deux injections. ❙❙Injection dans la cuisse, dans le haut du bras ou l’abdomen, en alternant les sites pour diminuer le risque de lipodystrophie. ❙❙Avant la première ouverture, à conserver au réfrigérateur (entre 2 et 8 °C). ❙❙Après la première ouverture, le produit peut être conservé pendant 21 jours à une température ne dépassant pas 30 °C.

❙❙Bain de bouche antiplaque, associant chlorhexidine et chlorure de cétylpyridinium, sans alcool, dès 6 ans. ELUDRIL CARE, flacon de 500 ml / ACL : 3401360147706 /  Prix conseillé : 7,15 € les 500 ml. Laboratoire PIERRE FABRE ORAL CARE.

Les prix des médicaments ­remboursables intégrés dans cette rubrique n’incluent pas les honoraires de dispensation. PA : prix d’acquisition

ASMR L’AMÉLIORATION DU

SERVICE MÉDICAL RENDU correspond au progrès thérapeutique apporté par un médicament. ASA L’AMÉLIORATION DU SERVICE ATTENDU correspond au progrès fourni par un dispositif médical comparé au produit de référence. Source : HAS

3

EEN Présence d’excipient à effet notoire

ans

Précautions sur la route

Contre-indiqué durant la grossesse

Contre-indiqué durant l’allaitement

À conserver au réfrigérateur

Durée de conservation après ouverture

Novembre 2016 I No 1284 I 59


Officine Produits

Le PHaRMaCIeN DEFRANCE

Quoi de neuf en prescription ? par Alexandra Chopard ENBREF

DARZALEX (DARATUMUMAB)

Olioseptil

❙❙Nouveaux complexes d’huiles essentielles. Ces gélules à avaler et ces capsules pour inhalation permettent de traiter différentes indications. CAPSULES HUILES ESSENTIELLES À RESPIRER, étui de 15 capsules  EAN : 3700225603402 / Prix conseillé : 7,90 €. GÉLULES SOMMEIL DÉTENTE, étui de 30 gélules / EAN : 3700225603396 /  Prix conseillé : 13,20 €. GÉLULES DIGESTION TRANSIT, étui de 30 gélules / EAN : 3700225603389 /  Prix conseillé : 13,20 €. GÉLULES DÉFENSES NATURELLES, étui de 30 gélules / EAN : 3700225603372 /  Prix conseillé : 13,20 €. Laboratoire INELDEA.

Dexyane MeD

❙❙Nouveau dispositif médical indiqué dans l’eczéma atopique, de contact et chronique des mains. Cette crème réparatrice apaisante permet de traiter et limiter la réapparition des lésions d’eczéma. DEXYANE MED, tube de 30 ml / EAN : 3282770073348 / Prix conseillé : 9,40 € DEXYANE MED, tube de 100 ml / EAN : 3401060014797 / Prix conseillé : 14,40 €. Laboratoire DUCRAY.

M7 Intelli IT

❙❙Nouveau tensiomètre au bras. Dispositif équipé d’un brassard préformé portant un capteur entourant entièrement le haut du bras. L’appareil se connecte en Bluetooth à une application, Omron connect. M7 INTELLI IT, EAN : 4015672110397 /  Prix conseillé : 99 €. Laboratoire OMRON.

Thuasne Orthocare

❙❙Orthèse de poignet pour immobilisation modérée et évolutive. Indiquée dans les cas d’arthrose débutante, de traumatologie ou d’inflammation du poignet. MANUACTION, modèle droit ou gauche, disponible en 6 tailles. EAN : 3401060108175 (pour l’orthèse droite, taille 3) /  Prix conseillé : 57 €.

❙❙Chaussettes homme, classes 2 et 3. Disponibles en 4 tailles et 2 hauteurs, 3 coloris. Venoflex Fast’Air limite les sensations d’échauffement en assurant une aération accrue et l’évacuation de la transpiration tout en restant souple. VENOFLEX FAST’AIR, EAN : 3401528530661 (pour classe 2, coloris noir, taille 3 normale) / Prix conseillé : 30 €. Laboratoire THUASNE.

60 I No 1284 I Novembre 2016

Spé EEN SMR en cours ASMR en cours DARZALEX, 1 flacon en verre de 5 ml / CIP : 3400955021803 / PA inconnu. DARZALEX, 1 flacon en verre de 20 ml / CIP : 3400955021810 / PA inconnu. Laboratoire JANSSEN CILAG.

Anticorps monoclonal humain de type IgG1, qui se lie à la protéine CD38 exprimée à la surface des cellules tumorales du myélome multiple. Indiqué chez les adultes en rechute et réfractaires, pour lesquels les traitements antérieurs incluaient un inhibiteur du protéasome ainsi qu’un agent immunomodulateur et dont la ma­ladie a progressé lors du dernier traitement. Les patients ayant des antécédents de troubles pulmonaires obstructifs peuvent

bénéficier de médicaments postperfusion, comprenant des bronchodilatateurs à courte et longue durée d’action et des corticoïdes inhalés. LE CONSEIL DU PHARMACIEN ❙❙Une

injection intraveineuse hebdomadaire pendant 8 semaines, puis toutes les 2 semaines pendant 16 semaines, et ensuite toutes les 4 semaines. ❙❙Le risque de réactions liées

à la perfusion (RLP) est très fréquent. Une prémédication est donc administrée 1 heure avant chaque séance (corticoïdes, antipyrétique et antihistaminique). ❙❙Le premier et le deuxième jour suivant chaque perfusion, un corticoïde doit être administré en prévention des réactions à retardement. ❙❙La solution diluée peut être conservée jusqu’à 24 heures au réfrigérateur (2 à 8 °C), à l’abri de la lumière.

GAMME MY TEST NR MYTEST Cholestérol, 1 kit / ACL : 3401060204297 / PA : 9 €. MYTEST Tétanos, 1 kit / ACL : 3401060204198 / PA : 9 €. MYTEST Ménopause, 1 kit /  ACL : 3401060204310 / PA : 9 €. MYTEST Fer, 1 kit / ACL : 3401060204242 / PA : 9 €. MYTEST Albumine, 1 kit / ACL : 3401060204303 / PA : 9 €. MYTEST Infection urinaire, 3 kits / ACL : 3401060204211 / PA : 9 €. MYTEST Allergie, 1 kit / ACL : 3401060204266 / PA : 9 €. MYTEST Lyme, 1 kit / ACL : 3401060204259 / PA : 9 €. MYTEST Colorectal, 1 kit / ACL : 340106020424 / PA : 9 €. MYTEST H. Pylori Ulcère, 1 kit / ACL : 3401060204280 / PA : 9 €. MYTEST Prostate, 1 kit /  ACL : 3401060204273 / PA : 9 €. MYTEST Thyroïde, 1 kit / ACL : 3401060204228 / PA : 9 €. Laboratoire MYLAN.

Gamme de douze autotests, préconisés dans les objectifs suivants : ❙❙mesure du niveau de cholestérol sanguin total (adulte) ; ❙❙détection des anticorps antitoxine tétanique (adulte) pour vérifier la couverture antitétanique ; ❙❙mesure du niveau de FSH dans un échantillon d’urine, chez la femme de plus de 45 ans, pour évaluer la ménopause ; ❙❙évaluation de la ferritinémie (enfant, adolescent, adulte, dont femme enceinte) pour détecter les carences en fer ; ❙❙détection d’anomalies de la fonction rénale par l’albuminurie (adulte) ; ❙❙dépistage d’infection urinaire sur échantillon urinaire (enfant, adolescent, adulte) ; ❙❙mesure du taux d’IgE (enfant, adolescent, adulte) pour détecter les réactions allergiques ; ❙❙détection d’IgM, à réaliser dans les 2 à 4 semaines après la piqûre de tique pour ­détecter

une maladie de Lyme (enfant, adolescent, adulte) ; ❙❙détection de sang dans les selles (adulte) pour dépister des pathologies digestives (ulcères…) ; ❙❙détection d’anticorps anti-Helicobacter pylori dans le sang (chez l’adulte) pour détecter une infection (ulcères…) ; ❙❙mesure du PSA dans le sang (homme adulte) pour dépister les pathologies de la prostate ; ❙❙détection de taux élevé de TSH dans le sang (adulte) pour dépister une hypothyroïdie. LE CONSEIL DU PHARMACIEN ❙❙L’objectif

de ces autotests est de toucher une population qui consulte peu et de faciliter l’accès au dépistage. ❙❙Les patients doivent être conseillés sur la conduite à tenir en fonction des résultats ; le cas échéant, le pharmacien devra orienter le patient vers un professionnel de santé approprié.



Officine Banc d’essai

Le PHaRMaCIeN DEFRANCE

Des biberons en pleine croissance Certes, le nombre de naissances baisse, mais les ventes de biberons poursuivent leur croissance, y compris en pharmacie. Car l’officine se démarque des grandes surfaces grâce à la pertinence de ses conseils et à la technicité de ses produits. par Anaïs Jeanne

L

e marché des biberons, comme celui des accessoires de puériculture, n’est pas une cause perdue pour l’officine. Bien au contraire ! Les ventes de biberons en pharmacie ne cessent de progresser (+ 2,6 % entre 2014 et 2015), tout comme leur chiffre d’affaires qui a dépassé les 12 millions d’euros en 2015. Ce succès s’explique en partie par le gage de sécurité que représente le réseau pharmaceutique français pour les consommateurs. La qualité du conseil délivré aux parents par les équipes officinales contribue également au développement des ventes. Et les laboratoires ont étendu leur offre ces dernières années, développant des produits plus techniques. La démocratisation des biberons à col large – pour une préparation simplifiée – et les innovations tels que les systèmes anti-colique ont ainsi entraîné la dynamisation du marché. Aujourd’hui, les marques se différencient sur la facilitation de l’usage quotidien du produit ou sur son aspect visuel. Le plastique plébiscité Les trois principaux acteurs du marché – Mam France, Dodie et Avent – ont, eux, privilégié la plus-value technique pour se singulariser. Le socle dévissable qui caractérise les biberons Mam remporte d’ailleurs un tel succès que la marque est devenue incontournable dans toute officine désireuse de développer son rayon puériculture. Dodie a mis l’accent sur l’ergonomie de ses biberons en proposant une forme triangulaire, tandis qu’Avent a travaillé sur la technicité de ses tétines, qui se rapprochent le plus du sein. Ces trois marques proposent également des biberons en verre afin de répondre aux demandes… anecdotiques de certains parents. En effet, les biberons en plastique – du polypropylène le plus souvent – représentent neuf ventes sur dix : la certification « Sans bisphénol A » a permis de regagner la confiance des consommateurs. Des marques au design affirmé viennent tout de même compléter l’offre : les biberons Luc et Léa, aux motifs colorés, ou les biberons Nuk ornés de personnages de dessins animés se font une place sur le marché en déclenchant des achats d’impulsion. Pour toutes ces raisons, les biberons ont de l’avenir en pharmacie. Leurs ventes constituent autant d’opportunités pour élargir le conseil à des produits associés, à commencer par les tétines. Les laboratoires ont par ailleurs bien compris l’enjeu et proposent de nombreux accessoires de puériculture sous le même nom de marque. Du pain béni pour l’officine ! ❙

62 I No 1284 I Novembre 2016

MAM EASY START ANTICOLIQUE (Mam France) Contenance : 260 ml / EAN : 9001616381669 / PMC : 6,70 € ON AIME Le socle dévissable qui facilite le nettoyage, la fonction autostérilisante et le packaging, redoutablement efficace : il assure à la fois une bonne visibilité du produit et une information dense et claire pour le consommateur. ON REGRETTE La prise en main moyenne du biberon et l’échelle graduée, qui gagnerait en lisibilité si la taille des chiffres était augmentée.

DODIE INITIATION+ ANTI-COLIQUE (Polivé) Contenance : 330 ml / EAN : 3700763500379 / PMC : 6,90 € ON AIME Sa forme triangulaire qui assure une bonne prise en main, la grande lisibilité de l’échelle graduée, l’efficacité de l’emballage qui montre le produit sans sacrifier la quantité d’informations utiles pour le consommateur et la fabrication française. ON REGRETTE Le manque de souplesse du capuchon, difficile à ouvrir d’une main en dépit de sa forme ergonomique.


Le PHaRMaCIeN DEFRANCE

Banc d’essai Officine

LUC ET LÉA BIBERON À COL LARGE COLLECTION « J’AIME » (Gilbert) Contenance : 330 ml / EAN : 3511016055184 / PMC : 6,90 € ON AIME La bonne lisibilité de l’échelle graduée, la recherche et le soin apportés au graphisme, ainsi que l’emballage qui épouse la forme du produit. ON REGRETTE La prise en main du biberon qui est à revoir et le capuchon, de forme originale, qui n’est pas pratique à l’usage : le plastique trop lisse et l’absence d’encoche compliquent l’ouverture.

NUK HELLO KITTY (Allègre Puériculture) Contenance : 300 ml /  EAN : 3159921203018 / PMC : 8,50 € ON AIME L’ergonomie du biberon et du capuchon, les picots sur la bague pour faciliter son serrage et la bonne visibilité du produit dans l’emballage.

AVENT NATURAL (Gilbert) Contenance : 330 ml / EAN : 8710103591061 / PMC : 9,90 € ON AIME La bonne prise en main, la facilité de lecture des graduations et la singularité de la tétine qui se rapproche le plus de la forme du sein. ON REGRETTE Le capuchon peu commode à ouvrir d’une seule main malgré la présence d’une encoche, l’emballage totalement opaque, l’absence de la mention du système anti-colique sur la face principale du packaging et le prix du produit.

PHOTOS MIGUEL MEDINA

ON REGRETTE Le manque d’étanchéité du biberon si l’on oublie de placer la pastille jointe avec la bague de serrage et l’échelle graduée qui ne met pas en avant les graduations multiples de 30 ml (une mesurette de lait en poudre se reconstitue toujours dans 30 ml d’eau) !

NOTABENE PMC = prix moyen constaté Les produits présentés ici sont les plus vendus sur ce marché, selon le panel FSPF-Pharmastat. Tous sont dotés d’un système anti-colique. Novembre 2016 I No 1284 I 63


Officine Aperçu

Le PHaRMaCIeN DEFRANCE

Des livres, des sites Internet… par Claire Frangi

Les classiques sur tablette Les étudiants en première année commune aux études de santé (Paces) ne vont plus perdre une minute. Avec Doc Paces, ils peuvent désormais s’entraîner aux épreuves du concours quels que soient l’heure et le lieu. L’application, lancée par le réseau social Hey Doctor, regroupe les annales des plus grandes f­ acultés de médecine, ainsi que 9 000 questionnaires à choix multiples présentés de façon aléatoire. Disponible sur Google Play et App Store pour 19,90 euros pour un mois, 39,90 euros pour six ou 69 euros pour un an. ❙

Dans la peau d’une femme Sous des dehors légers, ce pétulant dictionnaire aborde les aspects gynécologiques de la vie des femmes. Hormis la grossesse et l’accouchement, tout y est, de la puberté à la ménopause : le premier rendezvous chez le gynéco, la « première fois », les différents modes de contraception ou encore les diverses pathologies gynécologiques. L’auteur, gynécologue-obstétricienne, répond sans fard aux interrogations les plus intimes et dédramatise avec humour les angoisses observées chez sa patientèle – et ses cinq filles – en trente années d’exercice. À lire en piochant selon ses besoins, au gré des situations. ❙ Dico des nanas, Odile Bagot, alias Mam Gynéco, illustré par Louison, Hachette Santé, 288 p., 19,95 €.

Le cancer en pratique

D

evant « l’explosion de nouvelles thérapeutiques » en oncologie, la nécessité d’un volet complémentaire, mais autonome, à l’ouvrage Pharmacie clinique et thérapeutique – qui compte déjà quatre éditions – se faisait sentir. Ce guide est un outil exhaustif pour tout pharmacien qui accompagne des patients atteints de cancer. Au-delà des ­généralités théoriques (épidémiologie, facteurs de risque, stratégies thérapeutiques, diagnostics, traitements), le pharmacien trouvera dans chaque chapitre, par type de pathologie cancé-

reuse, des conseils pratiques à dispenser au comptoir, qu’il s’agisse des effets indésirables, de la prévention des effets iatrogènes, de messages à transmettre ou encore d’éducation thérapeutique. À l’issue de chaque chapitre, un encadré résume l’essentiel à retenir. Et pour ceux dont la curiosité resterait inassouvie, des compléments d’information sont accessibles sur le site de la maison d’édition. ❙ Pharmacie clinique pratique en oncologie, Gilles Aulagner, Jean-Louis Cazin, François Lemare et Samuel Limat (dir.), Elsevier Masson, 320 p., 49 €.

L’asthme dans toutes ses étapes Pour aider l’officinal à cibler spécifiquement les patients souffrant d’asthme non contrôlé, Novartis lance www.asthmoff.fr, en partenariat avec l’Utip. Sur cette plate-forme, accessible gratuitement, le titulaire trouvera des questionnaires d’évaluation, des fiches pratiques pour répondre aux questions au comptoir et des quiz de formation pour l’équipe. Détail appréciable, il n’y est pas fait de promotion particulière des produits du laboratoire. ❙ 64 I No 1284 I Novembre 2016

Quand vient le crépuscule Partant du constat qu’« on continue à mal mourir en France en ce début de xxie siècle », Bernard Devalois, anesthésiste-réanimateur à la tête d’un service de médecine palliative, a décidé de rédiger ce court précis de vocabulaire. En cherchant à clarifier les mots d’un sujet sensible pour « éclairer » et « apaiser » la réflexion, il s’attelle à une tâche complexe. Ni « pro-choice » ni « pro-life », il prévient d’emblée qu’il ne « prétend [pas] à l’objectivité » et se pose en défenseur de la loi Leonetti de 2005, que la loi de 2016 est venue « compléter et améliorer ». ❙ Les Mots de la fin de vie, Bernard Devalois, Presses universitaires du Midi, 128 p., 9 €.


Il est temps de marquer ! NOUVELLE application web et mobile

Lecteur de glycémie OneTouch Verio Flex™ Application web et mobile OneTouch Reveal® OneTouch Verio Flex™ possède un code couleur* qui positionne chaque résultat en fonction des objectifs glycémiques de vos patients. L’application mobile OneTouch Reveal® met en évidence les tendances glycémiques avec des visuels simples et en couleur, pour aider vos patients à maintenir leur équilibre glycémique à tout moment, dans leur vie de tous les jours.

* Les seuils d’objectif Hypo/Hyper définis s’appliquent à tous les résultats glycémiques. Ils ne tiennent pas compte du moment de la journée où sont réalisés les tests (avant ou après repas), de la prise de médicaments et/ou d’insuline et des activités qui peuvent affecter la glycémie. Communiquez à vos patients les seuils Hypo/Hyper qui correspondent à leurs propres besoins afin qu’ils configurent leur lecteur de glycémie.

Document réservé aux professionnels de santé. 08/2015 – OneTouch Verio FlexTM : Les lecteurs et les bandelettes sont des dispositifs d’AutoSurveillance Glycémique (ASG) destinés aux personnes atteintes de diabète. DM-DIV Liste B. Organisme notifié : DEKRA (CE0344). Lire attentivement la notice. L’ASG ne doit pas être une mesure automatiquement généralisée à l’ensemble des personnes atteintes de diabète ; ni une mesure passive, n’entraînant pas de conséquence thérapeutique immédiate. Ne pas utiliser chez les patients ayant fait un test d’absorption au D-xylose dans les 24 heures précédentes, et/ou en présence établie ou présumée de PAM (Pralidoxime). Ces dispositifs sont remboursés au titre de la LPP dans les limites suivantes : - Lecteur (Adulte : 1 par 4 ans. Enfant : 2 par 4 ans) - Autopiqueur (Adulte : 1 par an. Enfant : 2 par an) - Bandelettes (200 par an pour DT2 non insulinodépendant). L’application Web OneTouch Reveal® - interface médecin – disponible en option, est conçue pour recueillir et analyser les données, des patients atteints de diabète, générées par les lecteurs de glycémie et les pompes à insuline LifeScan. L’application Web OneTouch Reveal® - interface médecin - est un DM-DIV marqué CE. L’application Web et Mobile OneTouch Reveal® - interface patient - disponible en option, est destinée aux patients atteints de diabète, et est conçue pour recueillir et présenter les résultats des lecteurs de glycémie et des pompes à insuline LifeScan. OneTouch Reveal® - interface patient - n’est pas un dispositif médical et ne se substitue pas aux conseils des professionnels de santé. Lire attentivement la notice. Pour connaître la liste des produits compatibles avec OneTouch Reveal®, contactez OneTouch® Services au 0800 459 459. LifeScan Europe, division de Cilag GmbH International (Zug - Suisse). © LifeScan, Division of Cilag GmbH International 2015 – CO/DMV/0715/0206 - LFS150810HP. LifeScan – 1 Rue Camille Desmoulins – 92130 Issy Les Moulineaux - S.A.S. au capital de 1 112 064€ - RCS de Nanterre B330202334.


CULTURE

Le PHaRMaCIeN DEFRANCE

AGENDA MUSIQUE

DES LIVRES

Un auteur sans failles Le premier roman de Gaël Faye, Petit pays, a mis tout le monde d’accord lors de cette rentrée littéraire. Maintenant, à vous de juger.

L’

année scolaire a bien commencé pour Gaël Faye, qui a gagné le Prix du roman Fnac fin août pour son premier effort littéraire, paru chez Grasset. Coup d’essai, coup de maître ? Petit pays se classait quatrième au classement des meilleures ventes Edistat le 7 octobre dernier. Et non content de susciter l’engouement populaire avec ce récit librement inspiré de sa jeunesse au Burundi, il se pourrait bien que le rappeur réussisse la passe de deux en emportant également les suffrages des « professionnels de la profession », à savoir les jurés des prix littéraires. Car, fait suffisamment rare pour être souligné, son œuvre a atteint la troisième et dernière sélection du Goncourt 2016 mais était aussi parmi les choix des

66 I No 1284 I Novembre 2016

jurés du Femina, du Renaudot, du Médicis, de l’Interallié et, last but not least, du Grand Prix du roman de l’Académie française. Rien que ça. Ce qui fait de lui l’auteur le plus sélectionné dans la course effrénée aux prix d’automne. Ce Stromae made in France récolte donc tous les suffrages. Simple et classe Allons au fond des choses : faitil bon se promener dans ce Petit pays, qu’on a pu comparer à Anguille sous roche d’Ali Zamir ? Les points communs ne sont pourtant pas légion, à part l’origine africaine de l’auteur, sa francophonie et le fait qu’il s’agisse dans les deux cas d’un premier roman. Mais voilà : celui d’Ali Zamir serait « littéraire », contrairement à Petit pays de Gaël Faye, et aurait

donc mérité des honneurs qu’il n’a pas reçus de la part du PLF, le paysage littéraire français. À l’ouverture de Petit pays, on est immédiatement saisi par la simplicité de la plume de Gaël Faye. L’écriture est droite, humble mais soutenue et le style est entretenu comme un jardin colonial, du genre de ceux où a grandi le héros. On y rejoint un monde exotique et familier, à mi-chemin entre les deux cultures de Gabriel – père français, mère tutsie –, avec pour décor un monde presque éteint, celui de la Françafrique, des « bwanas » condescendants, des domestiques noirs… Avant que l’orage génocidaire éclate, en 1994, le récit de Gaël Faye baigne dans une lumière rose poussière, celle de l’enfance et des aubes heureuses, loin des Récits des marais rwandais de Serge Hatzfeld­mais avec la même toile de fond : lancés comme des insultes de grands qui se disputent, des termes comme « FPR » (Front patriotique rwandais) ou « accords d’Arusha », la dernière tentative de résolution politique du conflit qui opposait les deux ethnies hutu et tutsi. Tout basculera ensuite mais cela, vous le savez sans doute déjà. ❙ Petit pays, Gaël Faye, Grasset, 224 p., 18 €.

❙❙ Marianne James. Miss Carpenter. En tournée : le 19 novembre au Mans, le 12 janvier 2017 à Vélizy-Villacoublay, le 20 à Lyon, le 27 à Roche-la-Molière, le 8 février à Joué-lès-Tours… ❙❙ Thomas Dutronc. En tournée : le 19 novembre à Courbevoie, le 25 à Fougères, le 26 à Conflans-SainteHonorine, le 1er décembre à Roubaix… ❙❙ Blønd and Blønd and Blønd. En tournée : le 19 novembre à Calais, le 3 décembre à Ferrals-les-Corbières, le 13 à Bron, le 6 janvier à Fleury-lesAubrais, le 13 à Jouy-le-Moutier… ❙❙ Lynda Lemay. En tournée : le 24 novembre à La Flèche, le 25 à Saint-Loubès, le 26 à Bourges, le 29 à Toulouse, le 26 janvier 2017 à Mézidon-Canon… ❙❙ Anggun. Du 1er au 3 décembre à Paris (Café de la danse). ❙❙ Best of Floyd. Le 6 janvier 2017 à Paris (Grand Rex). ❙❙ Les Enfoirés 2017. Du 18 au 23 janvier 2017 à Toulouse.

SPECTACLES

❙❙ Les parents viennent de Mars, les enfants du McDo ! Du 12 au 26 novembre à Lille (Spotlight). ❙❙ Process Comedy. Jusqu’au 6 décembre à Annecy (salle Pierre-Lamy). ❙❙ Milady en sous-sol. Jusqu’au 24 décembre à Lyon (Le Boui-Boui). ❙❙ L’Art (délicat) de la manipulation. Jusqu’au 28 décembre à Paris (Comédie Saint-Michel). ❙❙ Venise sous la neige. Jusqu’au 25 janvier 2017 à Bordeaux (Théâtre Le Victoire). ❙❙ Mots pour maux. Jusqu’au 28 janvier 2017 à Nice (Théâtre Athéna). ❙❙ Le Fil rouge. Jusqu’au 29 janvier 2017 à Paris (Le Théâtre du Temps).

EXPOS

❙❙ Frédéric Bazille (1841-1870). La jeunesse de l’impressionnisme. Du 15 novembre au 5 mars 2017 au Musée d’Orsay (Paris). ❙❙ De la caricature à l’affiche, 1850-1918. Jusqu’au 8 janvier 2017 au palais Lumière (Évian). ❙❙ Décalage immédiat. Jusqu’au 8 janvier 2017 à la galerie Sakura (Paris). ❙❙ Winterhalter. Portraits de cour entre faste et élégance. Jusqu’au 15 janvier 2017 au palais de Compiègne. ❙❙ Kandinsky, Marc & der Blaue Reiter. Jusqu’au 22 janvier 2017 à la Fondation Beyeler (Bâle). ❙❙ Ascètes, sultans et maharadjahs. Pages indiennes du musée Guimet. Jusqu’au 13 février 2017 au musée Guimet (Paris). ❙❙ Mutations urbaines. Jusqu’au 5 mars 2017 à la Cité des sciences et de l’industrie (Paris).


CULTURE

Le PHaRMaCIeN DEFRANCE

SUPERFLU ! CONTRE CULTURE

DR

La quête du matin frais

Brasero olympique

D

avid Nutt est un drôle de bonhomme. Célèbre outre-Manche pour avoir notamment déclaré que l’ecstasy n’était « pas plus dangereuse que monter à cheval », alors qu’il était à la tête d’un observatoire public sur les drogues dont il s’est d’ailleurs fait virer, ce chercheur en neuropsychopharmacologie et professeur à l’Imperial College London s’est depuis illustré dans la recherche de la cuite parfaite. Oui : de la cuite parfaite ! Selon The Independent, le bonhomme a déposé pas moins de 90 brevets, avec la même idée : avoir l’ivresse sans ses effets indésirables. Cocktail médiatique Il est entendu que par « effets indésirables », l’éminent pro-

fesseur ne pense pas uniquement aux maux de tête ou à la bouche sèche qui vous attendent au réveil après une nuit au comptoir mais aussi aux effets cardiaques ou hépatiques. Le mystère plane sur la composition exacte de son Alcosynth, mais un documentaire de la BBC de 2011 décrivait une substance dérivée des benzodiazépines. Ce ne serait apparemment pas le cas des versions de dernière génération, dont la formule exacte est évidemment secrète. David Nutt, apparemment très bon client des médias, prédit que l’Alcosynth remplacera « l’alcool traditionnel d’ici à 2050 ». Si toutefois une des deux molé-

cules qu’il prétend actuellement tester à grande échelle arrive un jour sur le marché. Il faudra faire vite, car la concurrence est rude : en janvier dernier, dans le très officiel Pyongyang Times, la Corée du Nord a annoncé avoir inventé également la boisson parfaite, garantie sans gueule de bois, à base de ginseng. Il est des causes qui dépassent toutes les divergences. ❙ Laurent Simon

DR

Les frimas arrivant, rien ne vaut une bonne flambée pour réchauffer le cœur et les mains. Alors, quitte à investir, autant y associer un symbole fort. Cette boule découpée de la forme des cinq continents – la réplique de celle qui ornait le village olympique à Vancouver en 2010 – est l’investissement idéal. Oui, c’est cher mais c’est beau. Mais c’est cher (1 700 dollars sur Hammacher.com). Mais c’est beau.

La cuite sans le mal aux cheveux ? Si vous en rêvez, ne vous réveillez pas et laissez la recherche avancer encore quelques années.

Table à flammes Après le granit effet flammé, voici le granit avec de vraies flammes ! Originaire du Shanxi, en Chine, la pierre qui compose le tablier de ce superbe (hum…) meuble permet d’accueillir en son centre un feu de joie. Joie, bien sûr, d’avoir fait un bon investissement (3 000 dollars tout de même sur Hammacher. com) et joie de pouvoir rassembler ses amis et discuter tout en préparant des grillades.

NOTRE SÉLECTION DVD Captain America: Civil War D’Anthony et Joe Russo. Avec Chris Evans, Robert Downey Jr., Scarlett Johansson.

On peut être un héros et ne jamais ranger sa chambre. Ainsi vont les Avengers, une équipe très sympa mais qui laisse souvent derrière elle un carnage apocalyptique. Le gouvernement décide justement de la placer sous son contrôle. Scindant le groupe en deux : ceux qui refusent toute ingérence et ceux qui s’y plieront. Vous la voyez, la civil war ?

Le Cœur régulier De Vanja D’Alcantara. Avec Isabelle Carré, Jun Kunimura, Niels Schneider.

Il existe au Japon un village dont les hautes falaises sont célèbres pour y accueillir de nombreux suicides. Un policier à la retraite veille toutefois, tentant de réconforter les âmes endolories. C’est de ce lieu dont s’est inspirée la réalisatrice pour raconter la quête d’Alice, dont le frère a séjourné ici. De la difficulté d’exister naît un film fort et délicat à la fois.

et aussi… Elle

De Paul Verhoeven. Avec Isabelle Huppert, Laurent Lafitte, Anne Consigny.

L’Outsider

De Christophe Barratier. Avec Arthur Dupont, François-Xavier Demaison, Sabrina Ouazani.

La Chambre d’en face

De Michael Noer. Avec Ghita Norby, Sven Wollter, Trine Pallesen.

Le Voyage de Fanny

De Lola Doillon. Avec Léonie Souchaud, Fantine Harduin, Juliane Lepoureau.

Sur le toit du monde Documentaire.

Merci patron De et avec François Ruffin. Documentaire.

Que vous soyez marxiste ou capitaliste, ne loupez pas ce coup de maître du fondateur du journal Fakir. François Ruffin réussit en effet à faire plier le groupe LVMH devant un couple au chômage après la fermeture de son usine, dans le Nord. Si le fond du propos donne bien sûr le vertige, le documentaire ne moralise jamais, tout en faisant (beaucoup) rire. Et redonne à l’action ses lettres de noblesse.

Novembre 2016 I No 1284 I 67


AUTO-MOTO JEUX DE MOTS

Le PHaRMaCIeN DEFRANCE

par Christophe Bentz À la croisée des mots par l’association Pour recevoir d’autres jeux et grilles : contact@alacroiseedesmots.com Donne de la bile

Avance pas à pas

Solide poteau

Médicament dangereux

Soignent les cloques

Bi bis ?

Au chômage en été

Régit la propriété

De rigueur à l’officine

Cercle de tennismen

Bon pour la santé

A un érythème

Honnête proposition

Vent arrière

Trois vaccins pour le prix d’un

Pleines d’esprit

Fait d’hiver

Insultes

Centre de Berlin

Ah ! les bons virus

Trou de nez

Elle se fait pincer

Serre-tête

Peut finir en apnée

Saint de Bigorre

Lit creux

Grugent

Un truc à la noix

S’adresse au patron

Parfois meurtrier

À bandes dessinées

Pratique les bains de boue

Il ne sait même pas ce qu’il dit

&&&

Diminue en cas de rhume

Réfractaire au labo Effectuait un retrait Sujet de rencontre

Ne fait pas un rond

Reconnue par ses pairs

Densimètre

Ont un trou dans la tête

Méthode Coué

Placer les lettres manquantes (_) pour trouver le mot répondant à la définition. C

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C

O

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C

O U

_

E

Balancé, y’a pas.

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E

Stupeur et tremblements.

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E

Elle prend facilement la tasse.

C

_

O

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_

_

_

E

Ancre la sympathie.

C

O

_

_

U

_

E

Taillé pour être enfilé ou pour déprécier.

C

_

O

U

_

E

_

Pointer et c’est du boulot.

C

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_

U

_

E

Garde la cafetière au chaud.

O

O

U

Ce recueil de jeux, « de/avec/sur les mots », comme le présente Yves Cunow, l’un de ses auteurs, permettra aux passionnés de « varier les plaisirs » avec quinze catégories de jeux : anagrammes, lettres apposées, lettres apostées… Un livret de poche à la maquette qui plus est fort agréable. ❙ Anagram-mania, À la croisée des mots, Larousse, 66 p., 4,99 €.

Solutions disponibles sur www.lepharmaciendefrance.fr le 14 novembre.

68 I No 1284 I Novembre 2016

PHARMA1284_68 68

28/10/2016 14:41


MERCI aux pharmaciens

venus très nombreux participer au 69e congrès ainsi qu’à nos partenaires pour leurs contributions à cette manifestation

LABORATOIRES ABBVIE AVENE BOEHRINGER INGELHEIM BOIRON DUCRAY EXPANSCIENCE GIBAUD HARTMANN HRA PHARMA KLORANE LAB. ASTRA ZENECA LAB. DEMAPHARM LAB. IMMUBIO LAB. NUTRISANTE LEEM LERECA LIFESCAN MERCK MEDICATION FAMILIALE NATURACTIVE NOVARTIS NUTRIBEN – ALTER NUTRICIA NUT. CLINIQUE OENOBIOL ORTHOSTEDA SANOFI PASTEUR – MSD

SABOUNIA THERABEL VEMEDIA LAB. GÉNÉRIQUES ARROW GENERIQUES BIOGARAN EG LABO KRKA MYLAN TEVA ZENTIVA SERVICES AGENCE NATIONALE DU DPC ABM PHARMAREVA ALCURA ALERE ANEPF APICEM ARTSANA ATOUT MEDICAL CABINET MANQUILLET-PSP CAP PHARMAX CHICCO

COLBERT ASSURANCES CONSEILS ASSOCIES C.P.O. DASTRI FFAAIR FIF PL FORM’UTIP IMPETO MEDICAL INGENICO KAPELSE KPMG MACSF ASSURANCES OFFISANTE PASTELLI PHAREXCEL PHARMACOM OUEST PHARMA DEVELOPPEMENT PHARMETUDES PHARMINFO.FR SONALTO SPC STYL PACK-PCL TEAM OFFICINE UTIP ASSOCIATION UTIP INNOVATIONS VIDAL

#2b7b54 RVB : 43 - 123 - 84 CMJN : 81% - 28% - 75% 14%

#95c11e RVB : 149 - 193 - 30 CMJN : 50% - 0% - 100% - 0%

RÉPARTITION ALLIANCE HEALTHCARE ASTERA OCP PHOENIX PHARMA GROUPEMENTS ALPHEGA DIRECT LABO GROUPE PHR PHARMAVIE UNIPHARM-PDL-APSARA INFORMATIQUE ASCA ETIQUETTES CADUCIEL PHARMAGEST POSONET SMART – RX VINDILIS WINPHARMA AGENCEMENT ROBOTIQUE/PDA ARCHIB O OUEST BD ROWA DAMSI

HD MEDI JBCC MOBIL’M MEDISSIMO MEKAPHARM OREUS PILULIER PRATICIMA ROBOTIK TECHNOLOGY MÉDIAS ACTUALITES PHARMACEUTIQUES LA REVUE PHARMA L’ENTREPRISE OFFICINALE LE MONDE PHARMACEUTIQUE LE MONITEUR DES PHARMACIES LE PHARMACIEN DE FRANCE LE QUOTIDIEN DU PHARMACIEN PHARMACIE CLINIQUE PHARMACIE RURALE PHARMA SANTE MAG PROFESSION PHARMACIEN


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novembre 2016 su ppl é m e n t dé tac h a bl e du m e nsu e l n o 128 4

e

© fotolia/Anatoly Maslennikov

Spécial 69 Congrès


Spécial Congrès

Xxxxxxxx

EN ROUTE VERS LES 100%.

PO5134.1 - 04/16

Chez Biogaran, nous mettons tout en œuvre pour assurer la haute disponibilité de nos produits. Forts d’un taux de disponibilité de plus de 99% sur l’ensemble des officines livrées en septembre(2), nous travaillons chaque jour pour améliorer cette performance.

CHAQUE JOUR, AGIR POUR LA SANTÉ. II I Supplément au no 1274 I Novembre 2015

(1) Source interne – Taux moyen sur l’année 2015. (2) Données internes – Taux de service client Biogaran de l’OCP septembre 2016.


Spécial Congrès

Et maintenant e le 70  !

Alain Boetsch

A

Président du Congrès national des pharmaciens

vez vous fait partie des quelque par de très bons modérateurs. Nos partenaires 2 300 congressistes présents à – de plus en plus nombreux à nous être fidèles – Nantes les 22 et 23 octobre der- ont pu avoir des échanges très instructifs avec niers ? Si oui, vous aurez participé les pharmaciens titulaires au cours de ces deux à un événement de grande qualité. Les confé- jours. La qualité de la prestation du traiteur n’a rences et ateliers ont connu une forte partici- pas été étrangère à cette bonne ambiance… pation et répondu aux interrogations des ainsi que celles des artistes qui se sont produits officinaux. Les congreslors des deux soirées. sistes repartent plus riches grand merci à tous les « 2 300 congressistes Un de savoir, grâce à la sesparticipants, aux trois sion Utip validante pour le sont venus assister au structures organisatrices développement profession- congrès de Nantes ! » pour le travail f­ourni tout nel continu (DPC), mais au long de l’année et au aussi mieux informés sur cours de ces deux jours, l’avenir de notre métier. Je tiens à remercier les et aux équipes locales sans lesquelles rien ne intervenants des conférences et ateliers pour serait possible. Plus que jamais les absents ont leur participation. Les présidents de la FSPF, de eu tort mais ils peuvent d’ores et déjà bloquer l’APR et de l’Utip ont su s’entourer des per- les 21 et 22 octobre 2017 pour la 70e édition du sonnes décisionnaires dans ces débats animés Congrès des pharmaciens à Montpellier. I

Sommaire P. 2

P ortfolio

Le 69e Congrès en images !

P. 4

Les conférences

P. 15

> De bonnes bases pour la nouvelle convention > Dessine-moi une réforme des études > Grande consultation : les missions d’abord ! > Gauche et droite s’affrontent sur l’officine

P. 10

P. 12

Dans le rétro Tout le congrès en un clin d’œil

Les ateliers > La pharmacie rurale vaut la peine > Faire face aux douleurs neuropathiques

P. 16

P. 18

P. 19

P. 20

> La qualité sans les contraintes > Anticiper les médicaments de demain

Prix de thèse 25 thèses, 4 jurés, 2 gagnantes

Les partenaires > Échanger pour mieux suivre le patient apnéique > Dépister les femmes ménopausées

Session Utip Mission : conciliation !

Clôture L’officine en route vers 2017

Ils l’ont fait

Les photographies de ce supplément sont de Miguel Medina, sauf mention contraire. Novembre 2016 I Supplément au no 1284 I 1


Spécial Congrès

Portfolio

© SEBASTIAN SCHEFFEL

Samedi

Ci-dessus, de gauche à droite : Jean-Jacques Le Bian, président de la Fédération Ouest, a ouvert ce congrès, auquel a participé Katia Julienne, adjointe à la directrice générale de l’offre de soins (DGOS). Julie L’Haridon et Marion Bigeard posent fièrement avec leur prix de thèse respectif, remis par l’Association nationale des étudiants en pharmacie de France (Anepf) et Le Pharmacien de France. Enfin, c’est un Nicolas Revel ouvert avec lequel le président de la FSPF Philippe Gaertner a pu échanger. Le directeur général de l’Assurance maladie l’a prouvé lors du débat qui a suivi. Parrainée par la Mutuelle d’assurance des pharmaciens (MADP), la soirée fut animée par le violoniste Didier Riey.

2 I Supplément au no 1284 I Novembre 2016


Portfolio

Spécial Congrès

PHOTOS DE LA SOIRÉE © XAVIER ROINARD

© SEBASTIAN SCHEFFEL

Dimanche

La journée du dimanche a vu Muriel Dahan, directrice des recommandations et du médicament à l’Institut national du cancer, intervenir sur la session de formation Utip, Michel Chassang, président de l’Union nationale des professions libérales (UNAPL), faire le point sur les enjeux des entreprises que sont aussi les officines, Claude Greff et Catherine Lemorton esquisser les programmes santé de leurs familles politiques respectives, à savoir Les Républicains et le Parti socialiste, avant qu’Alain Guilleminot, Philippe Gaertner et Albin Dumas, les présidents de l’Utip, de la FSPF et de l’Association de pharmacie rurale, clôturent ce congrès. Une 69e édition célébrée sur l’Île de Nantes, où ont pu être admirés les Anneaux de Buren avant de danser au son de la fête parrainée par Urgo.

Novembre 2016 I Supplément au no 1284 I 3


Spécial Congrès

Conférences

De bonnes bases pour la nouvelle convention Les pouvoirs publics ont reconnu la dégradation de l’économie officinale et ouvrent la porte à de nouvelles pistes pour diversifier la rémunération.

G

arantir la rémunération de l’officine dans un contexte où le médicament ne cesse de subir des baisses de prix, telle est la difficile équation que va devoir résoudre la nouvelle convention pharmaceutique, dont les négociations s’ouvriront « dans la seconde quinzaine de janvier », a indiqué Nicolas Revel, directeur général de la Caisse nationale de l’assurance maladie des travailleurs salariés (CNAMTS). D’emblée, le haut fonctionnaire a tenu à faire part de sa compréhension des préoccupations de la profession : il a reconnu que « l’économie officinale a objectivement, depuis quelques années, été mise à l’épreuve ». Une entrée en matière qui a été particulièrement applaudie par l’auditoire, certains participants qualifiant même de « belle honnêteté » le franc-parler du représentant de l’Assurance maladie. Plus qu’une reconduction Le premier enjeu de cette convention sera donc, pour Nicolas Revel, « de désensibiliser l’économie officinale des effets secondaires des baisses de prix, car il n’y a pas de raison que ce secteur soit une victime collatérale de décisions qui ne le concernent pas directement », afin de « restabiliser et d’assurer l’attractivité et même le sens du métier de pharmacien ». S’il s’agira bien, pour l’Assurance maladie, de poursuivre sa quête d’économies – une tendance de fond observable dans tous les pays d’Europe –, il sera nécessaire d’axer davantage sur les volumes via « la justesse du soin et de la prescription, l’efficience des parcours et l’observance », plutôt que sur les baisses de prix. En somme, le directeur général de la CNAMTS devra trouver un équilibre entre action sur les prix et action sur les volumes. Pour autant, il n’est pas question, 4 I Supplément au no 1284 I Novembre 2016

« Il n’y a pas de raison que la pharmacie soit la victime collatérale de décisions qui ne la concernent pas. » Nicolas Revel, directeur général de la CNAMTS

a-t-il prévenu, de renouer avec l’époque où le chiffre d’affaires officinal progressait de 4 à 5 % par an. Il ne s’agira pas non plus de se limiter à « prolonger les traits » de ce qui a déjà été mis en place : ainsi, les honoraires seront amenés à « évoluer, y compris dans leur mécanisme, qui ne sera probablement pas lié à la boîte », a affirmé le directeur général. « Heureusement qu’il y a eu cet avenant [sur les honoraires, NDLR] ; il a contribué à faire que les choses se passent moins mal », a-t-il ajouté. Parmi les autres « pistes d’avenir » possibles, il a également évoqué l’accompagnement des patients via les entretiens – à assouplir – ou encore des « idées » autour des patients en affection de longue durée (ALD). Assurance tous risques S’exprimant à son tour sur les enjeux des négociations à venir, Philippe Besset, vice-président de la FSPF, a rappelé que l’Objectif national de dépenses d’assurance maladie (Ondam) pour les médicaments de ville était « le seul poste en négatif », fixé à « – 0,5 % depuis deux ans ». Aussi, l’une des principales requêtes du syndicat lors des négociations conventionnelles sera-t-elle d’obtenir la garantie « sur cinq ans d’un taux d’évolution [de

l’Ondam, NDLR] positif ». Cette demande sera-t-elle satisfaite ? Rien n’est moins sûr : s’engager sur une rémunération qui évoluerait avec certitude en fonction d’un pourcentage fixe tous les ans s’apparenterait à du « salariat », a en effet immédiatement rétorqué Nicolas Revel. Autre demande qui sera aussi portée par les représentants de la profession : la création d’honoraires par ordonnance à deux étages, avec un socle de base (pour les missions générales de tenue du dossier du patient) et des majorations pour les dossiers complexes, quand le patient est atteint d’une maladie chronique, est âgé, dans le cas de traitements difficiles à dispenser ou de certaines prescriptions hospitalières. Pour Philippe Besset, les intentions de la FPSF se résument ainsi : « Après la convention de 2012, qui a été une convention de transformation de la rémunération du pharmacien pour l’entraîner d’une activité de commerce à une activité de prestations de services, nous voulons une convention d’investissement dans l’avenir des soins de ville. » Autrement dit, un texte que l’Assurance maladie devra accompagner d’un financement pour la profession. Rendez-vous en janvier. ❙

Claire Frangi


Conférences

Spécial Congrès

Dessine-moi une réforme des études Alors que la direction générale de l’offre de soins a fixé un délai au 15 novembre, la réforme des études de pharmacie trouve petit à petit un consensus.

L

a réflexion sur la réforme des études de pharmacie est lancée depuis le début de l’année, et, au vu des échanges qui ont animé la conférence du samedi 22 octobre au 69e Congrès des pharmaciens, un compromis pourrait se dessiner. Une bonne nouvelle lorsque l’on apprend que le temps commence à manquer. En effet, le doyen de la faculté de pharmacie de Nantes, Virginie Ferré, a ­révélé que Dominique Porquet, ancien président de la Conférence des doyens de facultés de pharmacie et aujourd’hui responsable de sa communication, avait reçu la semaine précédente une lettre de mission de la directrice générale de l’offre de soins (DGOS) et de la direction générale de l’enseignement supérieur et de l’insertion professionnelle (DGESIP) lui demandant « d’aller vite ». « Le délai a été fixé au 15 novembre », a commenté dimanche 23 octobre Philippe Gaertner, président de la FSPF, lors d’une conférence de presse. Un DES pour tous Il va donc falloir mettre d’accord les parties prenantes, à savoir la FSPF, les doyens, mais aussi l’Association nationale des étudiants en pharmacie de France (Anepf) et l’Utip. Les deux premiers s’entendent sur un internat pour tous, soit un diplôme d’études spécialisées (DES). Si l’Anepf ne se montre « pas opposée à un allongement des études », il lui manque des réponses, a souligné Anthony Mascle, son président. Par exemple, sur l’idée d’intégrer des diplômes universitaires (DU) « qui durent quelques semaines et ne feront pas deux ans d’allongement en les cumulant » ou sur celle de former aux nouvelles missions et aux nouveaux médicaments. Aux yeux de la FSPF, ce sont pourtant trois DU qui

paraissent être complémentaires à la for- Philippe Denry rappelle, « en France, mation initiale actuelle du pharmacien : l’importance à la fois du diplôme et du la cancérologie, le maintien à domicile et niveau d’études universitaires. Car ce sont l’orthopédie. Auxquels pourraient encore ces deux critères qui détermineront ce que s’ajouter le diplôme d’éducation théra- la profession pourra obtenir, tant en termes peutique du patient de missions que de ainsi que du contenu « Un DES permettra reconnaissance, de la sur l’interprofessionpart des tutelles ». En de faire davantage nalité. Philippe Denry, revanche, Virginie président de la com- de terrain. » Ferré « ne veut absomission Formation Virginie Ferré, doyen de la faculté lument pas d’épreuves professionnelle de la de pharmacie de Nantes classantes nationales FSPF, pense en outre (ECN) », comme celles à intégrer les nouvelles missions, les qui parachèvent le second cycle des études sciences humaines et tout ce qui a trait de médecine ; ce « serait destructeur ». De à l’environnement professionnel. Pour son côté, le président de l’Utip Alain Guil­Virginie Ferré, « un DES permettra de faire leminot se dit toujours « très favorable à davantage de terrain », ce qui semble être des études en huit ans », car, selon lui, « si un besoin criant. la filière officine ne veut pas être dévalorisée, il ne faut pas louper le train ». Ne pas louper le coche Également invité à ce débat, Éric Henry, Quoi qu’il en soit, Anthony Mascle ne président du Syndicat des médecins libévoudrait pas « une réforme [opérée] dans raux (SML), a commenté : « Rallonger les la précipitation, comme ce fut le cas de la études… Il y a un moment où pour aller au première année commune aux études de boulot il faut se jeter à l’eau. » Il va aussi santé (Paces) » et il ajoute : « Les années falloir se jeter à l’eau pour trouver un d’études, ça compte mais ça ne fait pas consensus. « Nous devons faire les bons tout. » Certes, et peu importe aujourd’hui choix, tous ensemble, étudiants et profespour la FSPF le nombre exact d’années sion », appelle de ses vœux Virginie ­Ferré. ❙ que contiendront ces futures études, mais Anne-Laure Mercier

Tous les représentants de la profession étaient réunis pour débattre de la réforme des études, entourés de l’économiste Olivier Babeau et du président du Syndicat des médecins libéraux Éric Henry. Novembre 2016 I Supplément au no 1284 I 5


Spécial Congrès

Conférences

Grande Consultation : les missions d’abord Après la consultation, la prescription ! Les 1 512 propositions recueillies dans le cadre de la Grande Consultation de la pharmacie d’officine ont été détaillées lors du 69e Congrès de Nantes.

D

es pharmaciens soucieux de leur avenir professionnel : c’est l’un des grands enseignements que l’on peut tirer des résultats de la Grande Consultation de la pharmacie d’officine, sondage en « vie réelle » de la pharmacie d’officine lancé cet été et qui s’est clos le 30 septembre dernier. Parmi les six thèmes sur lesquels les pharmaciens pouvaient émettre des propositions, c’est en effet celui se rapportant aux missions du pharmacien et à leur devenir qui a recueilli le plus de réponses (28 %), suivi de près par l’économie de l’officine (23 %) – qui traduit l’inquiétude des pharmaciens sur ce sujet –, la convention (18 %), l’organisation du réseau (13 %), les études et la formation de l’équipe officinale (10 %), et, enfin, les nouvelles technologies (8 %). Solidarité Philippe Gaertner, président de la FSPF, en a profité pour faire le point sur les desiderata que la profession souhaitait présenter au travers des résultats de cette Grande Consultation. Premier fait rassurant : sur les grandes problématiques, comme les honoraires pharmaceutiques, la rémunération de nouvelles missions (préparation des doses à administrer en ambulatoire, portage à domicile…), l’organisation du réseau officinal ou encore la poursuite – en les réformant ! – des entretiens pharmaceutiques, les vœux de la profession et de leurs représentants syndicaux semblent alignés. D’autres propositions se sont également fait jour. Certains pharmaciens voudraient notamment voir la première année commune aux études de santé (Paces) supprimée, créer des officines mère-fille dans des zones de sous-densité ou même que 6 I Supplément au no 1284 I Novembre 2016

Philippe Gaertner, président de la FSPF, commente les résultats de la Grande Consultation.

les départs à la retraite soient indemnisés une harmonisation des cartes de en cas de difficulté pour revendre. Une mutuelles ou encore la consultation et proposition qui prendrait la forme d’un l’actualisation instantanée des droits des fonds de solidarité permettant à tout titu- assurés. « Il y a un vrai sujet autour de laire en difficulté de toucher 100 000 euros cela, commente Philippe Gaertner. Une pour la cession de sa licence. « Cette mise à jour en temps réel doit être possible indemnisation permettrait de fermer l’offi- facilement mais sans se connecter à chaque cine, pas de se mettre la fois, sinon ça ne foncsomme dans la poche Les officinaux tionnera pas. » Tout pour partir au soleil ; ce comme la demande des veulent de sont des réalités que soupharmaciens d’un corlignent les pharma- nouvelles ridor de prix sur l’autociens », avance Philippe missions et des médication pour les Gaertner, pas opposé à contrôler : « Le médical’idée. Toujours sur le assurances sur ment est un produit parthème du réseau, la pro- leur rémunération. ticulier qui doit être position de voir appaaccessible à tous dans raître des officines mère-fille ne rencontre un cadre régulé ; c’est un sujet qui se disen revanche pas ses faveurs : « Nous cute et relève de la décision publique », restons très prudents à la Fédération car assume Philippe ­Gaertner en interpellant nous préconisons un exercice personnel, les personnalités politiques présentes qu’il est difficile de faire à deux endroits dans la salle, notamment les représentants en même temps. » du Parti socialiste et des Républicains (voir « Gauche et droite s’affrontent sur Simplification l’officine », p. 9). Reste à savoir si l’avenir Les pharmaciens ont également formulé – et les négociations qui s’ouvrent avec des demandes précises concernant les l’Assurance maladie début 2017 – vous relations avec l’Assurance maladie et les donnera satisfaction ! ❙ complémentaires santé, en particulier Laurent Simon


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Conférences

Spécial Congrès

Gauche et droite s’affrontent sur l’officine Dans le contexte des élections à venir, les représentantes du ­Parti socialiste et des Républicains ont exposé leur vision du rôle du pharmacien. Et la FSPF, la sienne.

L

es prétendants à l’élection présidentielle reconnaîtront-ils le rôle fondamental du pharmacien ? Invitées à participer au 69e Congrès des pharmaciens à Nantes, Catherine Lemorton, présidente de la commission des Affaires sociales à l’Assemblée nationale, et Claude Greff, déléguée générale aux affaires sociales pour Les Républicains, ont confronté la vision du système de santé de leurs familles politiques respectives. Visiblement moins connaisseuse des pharmaciens que son opposante à la tribune, Claude Greff a insisté sur l’importance que « les professionnels de santé soient réunis et non pas opposés, et que chacun définisse la place qu’il veut avoir dans le système de santé ». Dans ce cadre, « les six thèmes de la Grande Consultation seront à prendre en compte », a-t-elle précisé. Il n’est pas question « de tout changer, mais de remettre à plat » et d’établir « une

concertation » plutôt que de laisser le ministère de la Santé décider seul. La représentante des Républicains a également indiqué qu’« il ne s’agit pas de revenir sur la loi de répartition mais de donner plus de liberté au cadre actuel ». La continuité, c’est maintenant De son côté, Catherine Lemorton, dont l’intervention, plus précise, a suscité à plusieurs reprises les applaudissements du public, a situé l’action du Parti socialiste dans « une vision amorcée par la loi Hôpital, Patients, Santé et Territoires (HPST) prolongée par la loi de modernisation de notre système de santé ». Elle a estimé que « beaucoup de compétences peuvent être transférées sur le pharmacien et les autres professionnels de santé ». Sur le sujet de la vaccination, la représentante du Parti socialiste a déclaré que, puisque « l’officine est un lieu de confiance comme chez le médecin, alors mettons [le vaccin] à

Alors que les participants ont unanimement applaudi Catherine Lemorton (à gauche), ils ont manifesté leur mécontentement à l’égard de certains propos de Claude Greff (à droite).

l­’officine. C’est une offre en plus, mais cela n’empêchera pas les gens de continuer à aller chez le médecin ». Par l’intermédiaire respectivement d’une lettre et d’un message audio, François Fillon et Alain Juppé, tous deux candidats à la primaire des Républicains, se sont également adressés aux congressistes. François Fillon a abordé la nécessité de rémunérer par des honoraires les nouvelles missions comme le conseil, l’éducation thérapeutique ou la vaccination antigrippale. Il a ensuite évoqué le rôle que pourrait jouer le pharmacien si des cabines de télémédecine étaient installées au sein des officines. Alain Juppé, quant à lui, a précisé qu’il souhaitait accélérer « sensiblement » le recours aux génériques et « conserver et conforter le monopole pharmaceutique ». Les candidats en action Claude Greff, soutien de Nicolas Sarkozy, et Catherine Lemorton, soutien de la candidature d’Arnaud Montebourg à la primaire du Parti socialiste, ont aussi esquissé les programmes santé de leurs candidats. La première a ainsi rappelé que Nicolas Sarkozy souhaite notamment mettre en place un plan « Médecine libérale 2020 », qui entend mieux prendre en compte les professionnels de santé (dont les pharmaciens), « mis à mal par toutes les dispositions qui ont été prises par ce dernier gouvernement ». La seconde a fait part de la volonté d’Arnaud Montebourg d’accélérer le processus de licence-master-doctorat (LMD) pour les formations paramédicales, d’augmenter le numerus clausus ainsi que la part du régime obligatoire pour tous ceux qui n’ont pas accès aux complémentaires, ce qui permettrait « un meilleur accès à vos pharmacies ». En guise de conclusion, Philippe Gaertner, président de la FSPF, a partagé les engagements « clairs » qu’il souhaiterait entendre de la part des candidats à la présidentielle sur le monopole de dispensation, la répartition territoriale et le capital. ❙

Claire Frangi Novembre 2016 I Supplément au no 1284

I9


UN PROJET D’ORDONNANCE SUR L’ORGANISATION DU RÉSEAU « sera soumis à concertation dès le mois prochain, a annoncé la représentante du ministère de la Santé, Katia Julienne. Il permettra notamment aux agences régionales de santé d’identifier les zones fragiles ou en voie de fragilisation, pour soutenir ou faciliter les transferts ».

octobre

samedi

22

Spécial Congrès

p

PLUTÔT MÉTAL OU CLASSIQUE ? Dans son chaleureux discours de bienvenue, Denis Millet, président de la commission Économie de la FSPF mais aussi coprésident du Syndicat des pharmaciens de Loire-Atlantique, s’est laissé aller à la confidence après avoir présenté les beaux atours du département : « Je dois vous avouer que je fais partie des deux engeances, à la fois la Folle journée de Nantes et le Hellfest de Clisson. »

de

de is on Ma nt e m[…] so ur. » l ut e ! t, ce mo t o n T m « s ai l fau d’a éside u ’i es pr on e no e qu euv as, ciati rural c pr Dum sso cie s in l’A a de Alb de harm

Cette année, ce sont Julie L’Haridon et Marion Bigeard qui ont remporté le prix de thèse Anepf/Le Pharmacien de France.

live-tweets

274 SMS

nd a qu sier que À « dos euti le ac oire » rm igat s ? a ph obl tou ur o p

formés par l’Utip

  290 pharmaciens

et exposants

  120 partenaires

d’exposition

  3 300 m²

  147

congressistes

  2 324

Dans le rétro


23 deux jours

repas 2 600 servis en

sur ces mots que le président de l’Utip Alain Guilleminot a clôturé cette 69e édition, enjoignant les pharmaciens à « assumer ce nouvel exercice ».

« À quoi bon protocoliser ces nouvelles missions si la profession ne s’en empare pas ? » Ce sont

le Pays nantais

70ontaccompagnants parcouru

« Le message de Nicolas Revel peut être pris positivement par nos confrères. » Philippe Gaertner a ainsi confirmé, lors de la traditionnelle conférence de presse de la FSPF, l’impression qui s’était dégagée la veille des propos tenus par le directeur général de l’Assurance maladie. Ce dernier a notamment reconnu les difficultés subies par l’économie officinale et a soutenu la nécessité d’une rémunération décorrélée du prix du médicament.

POINT PRESSE

octobre

dimanche

FLOP

En cinq ans, la ministre en question, Marisol Touraine, ne se sera pas déplacée une seule fois sur le Congrès national des pharmaciens…

Katia Julienne, adjointe à la directrice générale de l’offre de soins, a promis, au nom de la ministre de la Santé, « un accompagnement financier pluriannuel » de la convention.

TOP

« M Be d’ . Re lle e v h un spr el ! onn e n it, s Et êt éq é oc be et ui go le l ét é lib cia p a ré ti ou t e. on r »


Spécial Congrès

Ateliers

La pharmacie rurale en vaut la peine Parce que la pharmacie rurale est déconsidérée, l’APR a tenu un atelier vantant ses opportunités économiques.

L

a pharmacie rurale a été beaucoup trop dénigrée dans sa potentialité ces dernières années, conduisant des officines viables à ne pas trouver repreneur », déclare Albin Dumas, président de l’Association de pharmacie rurale (APR). C’est donc pour casser cette mauvaise réputation qu’il a animé, ­samedi 22 octobre, dans le cadre du 69e Congrès national des pharmaciens, un atelier sur l’opportunité de carrière que représentent ces officines rurales. « Loyer peu élevé, concurrence plus éloignée, clientèle plus captive et rôle social rehaussé » font une

« qualité d’exercice » à apprécier selon Yves Poirier, directeur de L’Auxiliaire pharmaceutique, société spécialisée dans la transaction d’officines et filiale du financeur Interfimo. Il indique d’ailleurs que les pharmacies qui « animent le marché » ne sont pas celles que l’on croit puisque les officines de moins de 1,3 million d’euros de chiffre d’affaires représentent 55 % des cessions aujourd’hui. Elles « permettent à des jeunes qui n’ont pas beaucoup de capitaux de s’installer », souligne-t-il. Du talent plus que des capitaux La revente sera-t-elle ensuite aussi simple ? « Ne pas réussir à revendre est un cas extrêmement rare, j’insiste. » Toujours selon Yves Poirier, « toute pharmacie a une valeur pérenne à condition d’un juste dimensionnement en personnel, d’une visibilité du

Yves Poirier, directeur de L’Auxiliaire pharmaceutique.

résultat brut d’exploitation en valeur absolue, d’un taux de marge brute non décoté et d’un loyer raisonnable ». Un profil alors « apprécié par les banques ». Il tenait ainsi à rassurer ces « pharmaciens pleins de talent qui pensent qu’il y a des barrières financières ; c’est une hérésie ». Et d’ajouter : « Ce ne sont pas forcément ceux qui ont le plus de capitaux qui ont le plus de talent. » ❙

Anne-Laure Mercier

Faire face aux douleurs neuropathiques Continues, marquées par des ­f ulgurances, spontanées ou ­provoquées, les douleurs neuropathiques demandent un accompagnement structuré.

C

onnaissez-vous les douleurs neuropathiques ? Leurs origines, leurs différentes caractéristiques, leurs traitements ou même l’intérêt des thérapies complémentaires ? L’atelier proposé samedi 22 octobre fut l’occasion de définir ces douleurs ainsi que leur prise en charge parce que « le premier rôle du pharmacien est d’aider le patient à comprendre sa maladie, de lui expliquer ses symptômes, d’évaluer ses connaissances, de l’informer sur son traitement et promouvoir son bon usage », a 12 I Supplément au no 1284 I Novembre 2016

(SFETD), la FSPF et le laboratoire Pfizer, « tout comme l’étude Tempo, menée avec des pharmaciens formés, qui a permis de montrer que l’information apportée au comptoir, lorsqu’elle est structurée, peut avoir une répercussion favorable sur la prise en charge du patient », a souligné Fabrice Camaioni.

Francine Hirszowski, membre de la Société française d’étude de traitement de la douleur (SFETD).

r­ appelé Fabrice Camaioni, président de la commission Exercice professionnel à la FSPF. Pour l’accompagner, une formation en ligne de quatre modules a été récemment développée et présentée à l’occasion du 69e Congrès des pharmaciens. Elle est issue d’un partenariat entre la Société française d’étude et de traitement de la douleur

Outil diagnostique Le rôle du pharmacien s’inscrit également dans le repérage, grâce à l’outil DN4. Élaboré par des chercheurs français, il s’agit d’« un outil diagnostique validé, très simple et rapide, sous forme d’interrogatoire en sept questions. Utilisé au comptoir, il permet au pharmacien d’orienter le médecin », a indiqué Francine Hirszowski, médecin et membre de la SFETD. Et, justement, la formation inclut le DN4. Alors, à vos tablettes ! ❙

Claire Grevot


Spécial Congrès

La qualité sans les contraintes La prochaine publication des bonnes pratiques de dispensation est l’occasion pour le pharmacien de développer avec son équipe une démarche de prévention du risque.

L

a procédure qualité à l’officine ? « C’est écrire ce que l’on fait, faire ce que l’on a écrit et comme on l’a écrit, et contrôler la conformité entre les actions réalisées et les écrits », a résumé Thierry Barthelmé, praticien officinal et formateur qualité, au cours d’un atelier organisé dimanche 23 octobre. Il a ajouté que, dans quelques semaines, seront publiées les bonnes pratiques officinales de dispensation des médicaments qui s’imposeront à tous les pharmaciens. Elles définissent l’acte pharmaceutique comme « l’analyse de ce que doit faire le pharmacien et la mise à disposition intel-

Thierry Barthelmé, formateur qualité.

lectuelle des informations et conseils nécessaires au bon usage des médicaments ». Elles soulignent aussi qu’en termes de qualité, le professionnel est incité à avoir une démarche de prévention du risque et à travailler différemment, en organisant des réunions avec l’équipe, en analysant les erreurs de dispensation pour éviter qu’elles ne se reproduisent. Se poser les bonnes questions Comme l’a rapporté l’ancien président de l’Utip, une bonne démarche qualité, c’est « se poser les bonnes questions : Que faire avec ce que je sais et comment puis-je faire

mieux ? Que faire des erreurs et des incidents ? Que veut me dire le patient ? Mon équipe a-t-elle les mêmes connaissances que moi et que fait-elle avec ce qu’elle sait ? » Bonne volonté, mise en place d’un journal d’amélioration de la qualité, réunions d’équipe figurent parmi les outils incontournables pour permettre de progresser. « Chacun des collaborateurs a une part de la réponse concernant la qualité. La bonne procédure est celle qui est faite dans chacune des officines », a conclu Thierry Barthelmé. ❙

Claire Grevot

Anticiper les médicaments de demain L’arrivée en ville de nouvelles thérapies, complexes ou ciblées, pourrait effrayer le pharmacien mais ne s’agit-il pas d’une formidable opportunité ?

nous sommes en train de diabétiser le ­cancer ». Valérie Durocher, responsable Action officine chez Roche, voit l’innovation thérapeutique comme un moyen pour le pharmacien « d’être définitivement reconnu comme un professionnel de santé ».

Q

ue vont changer « les médicaments de demain », comme les thérapies ciblées, à l’exercice officinal ? L’atelier animé dimanche 23 octobre par Sophie Sergent, présidente de la commission URPS de la FSPF, a tenté d’y répondre. Pour Éric Baseilhac, directeur des affaires économiques du Leem (Les Entreprises du médicament), le défi est à la fois celui « de la collégialité : ces nouvelles thérapies associeront plusieurs traitements et nécessiteront que les acteurs de santé se parlent » et celui

Éric Baseilhac, directeur des affaires économiques du Leem.

de « la chronicisation : nous sommes en train de transformer les maladies mortelles en maladies chroniques. Autrement dit,

Les patients vieilliront en ville En effet, « l’innovation conduisant à une médecine personnalisée, à l’association de plusieurs médicaments, et beaucoup de molécules arrivant directement en ville […], l’accompagnement des patients sera majeur ; ils vivront longtemps en ambulatoire, pas en hospitalisation ». « Il va falloir du temps et de la compétence », précise Éric Baseilhac. Surtout, « on ne doit pas avoir peur, exhorte Sophie Sergent, mais saisir cette opportunité ». ❙

Anne-Laure Mercier Novembre 2016 I Supplément au no 1284 I 13



Prix de thèse

24 thèses, 4 jurés, 2 gagnantes Le 3e prix de thèse Anepf-Le Pharmacien de France a distingué deux visions optimistes de l’avenir de l’officine.

L

e jury, composé à parts égales de deux membres de l’Association nationale des étudiants en pharmacie de France (Anepf) – son ex-président Nassim Mekkedem et son ex-vice-président Hadrien Philippe – et de deux représentants du Pharmacien de France – David Pérard et Éric Garnier, respectivement directeurs de la rédaction et de la publication –, a choisi. Il aura fallu pour cela départager 24 thèses, un nombre encore en augmentation pour cette troisième édition du prix Anepf/Le Pharmacien de France. Et cette année, les deux travaux universitaires qui ont eu les honneurs du prix spécial ainsi que du Grand Prix de thèse partagent de nombreux points communs, dont une vision ouverte de l’avenir de la profession.

Marion Bigeard, tout d’abord, auteure d’une thèse intitulée « L’attractivité de l’officine ». Issue de la faculté de Poitiers, cette jeune pharmacienne a tenté de résumer elle-même son travail à la tribune du Congrès en reprenant une citation d’une désigneuse d’officine : « Rentrer dans une officine quand on est malade, c’est comme écouter une chanson triste quand on vient de se faire larguer. » Séduisante officine En d’autres termes, pour se faire désirer, l’officine doit aussi se rendre plus attrayante : « Effectivement, pour la majorité de la population française, les pharmacies ne sont plus au goût du jour […] ». Marion Bigeard considère qu’« en se servant des outils du marketing [et] du

Spécial Congrès merchandising, le pharmacien va […] devoir réinventer son magasin pour séduire sa clientèle ». C’est cette vision de son métier qui lui a fait remporter le prix spécial du jury 2016. Quant au Grand Prix, c’est la Nantaise Julie L’Haridon, avec un travail intitulé « Pharmacien, un métier d’avenir », qui l’a reçu des mains du doyen de la faculté de pharmacie de Nantes, Virginie Ferré. Un titre de thèse qui est exactement – et c’est un hasard – le slogan du Congrès des pharmaciens de Cannes-Mandelieu. Cette étudiante méritante, puisqu’elle a également reçu le prix du meilleur stage dans sa faculté, a été récompensée pour un travail dont l’objectif était de traiter « les divers remaniements mis en place par l’État afin de faire face à cette demande accrue de soins en France puis, dans un second temps, de se recentrer sur le métier d’officinal en mettant en exergue les évolutions phares de ces dernières années ». Elle y insiste notamment pour positionner le pharmacien dans la coopération interprofessionnelle, tout en regrettant qu’elle ne soit « toujours pas ancrée dans les mœurs des professionnels ». Tout un programme dont on ne doute pas qu’elle le mettra en œuvre dans les prochaines années. ❙ Laurent Simon

C’est Julie L’Haridon, pour sa thèse intitulée « Pharmacien, un métier d’avenir », qui a remporté le Grand Prix de thèse Anepf/Le Pharmacien de France cette année remis notamment par Éric Garnier, directeur de la publication du Pharmacien de France.

Novembre 2016 I Supplément au no 1284 I 15


Spécial Congrès

Partenaires

Échanger pour mieux suivre le patient apnéique Grâce à sa plate-forme d’échanges, le projet collaboratif Pharm@pnée entend améliorer le suivi des patients apnéiques.

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e syndrome d’apnée du sommeil est fréquent : 700 000 personnes sont équipées d’un appareil à pression positive continue (PPC). « C’est le principal poste de dépenses de la liste des produits et prestations remboursables et celui qui croît le plus vite », a rapporté Yves Grillet, vice-président de la Fédération française de pneumologie (FFP). Et le pneumologue a besoin de s’appuyer sur un professionnel de santé comme le pharmacien, « qui joue un rôle dans le suivi et l’accompagnement mais aussi dans le repérage des apnéiques ». D’où la parti-

respiratoires (FFAIR) pour une mise en relation avec les patients et à proposer un système exclusif d’échanges de données », a expliqué Lara Goiran, directrice du développement respiratoire chez Oxypharm.

Yves Grillet, pneumologue et vice-président de la Fédération française de pneumologie (FFP).

cipation de la FFP au programme de formation Pharm@pnée, éligible au développement professionnel continu, qui associe patient, prestataire, pharmacien et pneumologue, et vise à « établir une reconnaissance des officines par la Fédération française des associations et amicales de malades insuffisants ou handicapés

Créer du lien En effet, Pharm@pnée s’articule autour d’une plate-forme d’échanges de données : Adel Santé. Via le site Adelsante. fr, le pharmacien peut renseigner les interactions médicamenteuses ainsi que toute information sur le traitement. « Simple à utiliser et totalement gratuit, cet outil crée du lien entre le pharmacien, son prescripteur et le patient, le prestataire étant à la fois la passerelle entre les différents acteurs et le point de coordination », a conclu Lara Goiran. ❙

Claire Grevot

Délivrer une information adaptée aux femmes ménopausées fait également partie des missions du pharmacien.

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hyoestrogénie entraîne des troubles climatériques et génito-urinaires pour lesquels les femmes viennent fréquemment demander conseils et traitements à l’officine et au cabinet », a indiqué Brigitte Letombe, gynécologue au Centre hospitalier régional universitaire (CHRU) de Lille, au cours d’une session d’information soutenue par le laboratoire Pfizer. Il peut s’agir d’insomnie, de douleurs, de bouffées vasomotrices, de sueurs nocturnes ou de cystites et vulvovaginites à répétition. Observés chez des femmes de 50-55 ans, ces signes 16 I Supplément au no 1284 I Novembre 2016

évoquent l’installation de la ménopause. « Ils donnent l’occasion au pharmacien de poser la question : peut-être s’agit-il de la ménopause, avez-vous pensé à consulter ? », a souligné la gynécologue. D’autant que ces femmes présentent aussi des facteurs de risque comme l’ostéoporose, les maladies cardio-vasculaires (athérosclérose) et les troubles cognitifs (maladie d’Alzheimer). Des risques qu’il importe de ­dépister et prendre en charge via une consultation spécifique. Les hormones, avec parcimonie Quid du traitement hormonal ? Il est l’indication majeure pour pallier les symptômes d’hypoestrogénie et améliorer la qualité de vie. Mais il a également un effet positif à long terme. « La prescription de ce traitement a été quasiment arrêtée dans les

© SEBASTIAN SCHEFFEL

Dépister les femmes ménopausées Brigitte Letombe, gynécologue au CHRU de Lille.

années 2000 en raison d’études démontrant des risques cardio-vasculaires accrus. Mais les essais menés plus récemment montrent, au contraire, que lorsqu’il est instauré en début de ménopause, il présente une balance bénéfice/risque favorable », a rapporté Brigitte Letombe. La Haute Autorité de santé (HAS) recommande toutefois une prescription individualisée, avec un dosage et une durée les plus faibles possibles, en fonction de la symptomatologie et de l’objectif poursuivi. ❙

Claire Grevot



Spécial Congrès

Session Utip

Mission : conciliation ! Actuellement pratiquée à l’hôpital, la conciliation médicamenteuse taires de Genève depuis mars 2016. « Ce fait l’objet d’expérimentations en ville. Une autre mission qui s’im- projet de vérification systématique de la médication à l’admission a pour principales posera dans les années à venir. sources de renseignement les entretiens patients et les pharmacies de ville. Les premiers résultats montrent une meilleure anamnèse chez plus des trois quarts des patients admis », a signalé Gaëlle DessardChoupay, pharmacienne et chef du projet au sein du service Qualité des soins des Hôpitaux universitaires de Genève.

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© SEBASTIAN SCHEFFEL

objectif de la conciliation médicamenteuse ? Prévenir ou corriger les erreurs médicamenteuses qui peuvent survenir lors des transitions du parcours de soins : admission et sortie hospitalières, transfert, changement de médecin… Parce qu’elle permet d’éviter 75 % des erreurs médicamenteuses, la conciliation médicamenteuse fut donc l’objet de la session de formation Utip du dimanche 23 octobre. Pratiquée à l’hôpital depuis 2010, elle intègre progressivement l’exercice en ville, comme le montrent des expérimentations en cours. Avec elle, le pharmacien d’offi-

Édith Dufay, chef du service pharmacie au Centre hospitalier de Lunéville, travaille sur le projet villehôpital Medisis.

18 I Supplément au no 1284 I Novembre 2016

cine se place au cœur de la continuité des traitements médicamenteux entre ville et hôpital. Pour Jean-Claude Maupetit, pharmacien praticien hospitalier et coordonnateur de l’observatoire des médicaments, des dispositifs médicaux et des innovations thérapeutiques (Omedit) Pays de la Loire « Les premiers Des outils à créer ainsi que du ResomePour Bertrice Lourésultats montrent dit, structure qui lière, pharmacienne représente les Omedit une meilleure et coordonnatrice au niveau national, anamnèse chez plus pour l’Omedit Aqui« la jonction ville-hôpitaine, « la conciliation tal est de plus en plus des trois quarts des a également une nécessaire ». La ques- patients admis. » grande utilité en ville, tion étant de savoir, Gaëlle Dessard-Choupay, pour […] optimiser les comme l’a indiqué Hôpitaux universitaires de Genève traitements ». En praAlain Guilleminot, tique, le pharmacien président de l’Utip et de l’Union régionale doit « réaliser la juste liste des traitements des professionnels de santé (URPS) phar- et le juste plan de posologie, des informamaciens des Pays de la Loire, « comment tions essentielles lors d’une hospitalisation rendre fluide cette conciliation dans l’exer- programmée ou aux urgences ». Avec quels cice officinal de tous les jours ». outils ? Selon Jean-Baptiste Chemille, officinal à Thiviers (Dordogne) et acteur Travail collaboratif d’une expérimentation auprès des patients « La conciliation médicamenteuse nécessite en perte d’autonomie, le pharmacien peut d’organiser la continuité du traitement lors s’appuyer « sur le dossier pharmaceutique, de l’admission, en prenant en compte le les logiciels officinaux [et] la documentation. traitement personnel du patient [et] en éta- Mais d’autres outils sont à créer comme blissant une coordination efficace avec les l’opinion pharmaceutique ou l’audit médiprofessionnels de ville », a rapporté Armelle cament au domicile ». Également très Develay, pharmacien et praticien hospita- impliquée dans cette démarche, Catherine lier au Centre hospitalo-universitaire de Leyrissoux, pharmacienne d’officine à Nîmes, l’une des pionnières de la mise en Lanester (Morbihan), a souligné l’imporplace de la conciliation médicamenteuse tance de l’implication et de l’éducation à l’hôpital. Autre pionnière, Édith Dufay, des patients et de leur entourage : « En chef du service pharmacie au Centre hos- s’aidant du guide d’entretien du patient à pitalier de Lunéville, a exposé le projet l’admission en établissement de santé élaMedisis, qui inclut le pharmacien d’officine. boré par la Haute Autorité de santé, on peut Financé par l’agence régionale de santé obtenir un bilan médicamenteux optimisé. » et destiné au Grand Est, ce programme Reste à « faire connaître la démarche aux vise à démontrer que « travailler ensemble professionnels de santé libéraux, développer et accompagner le patient pendant trente des outils simples, pratiques et rapides, et jours à sa sortie permet d’améliorer la vie enfin dégager du temps », a résumé Julien et la qualité des soins de la population ». Gravoulet, officinal à Leyr (Meurthe-et« Progress ! La sécurité de la médication Moselle) et secrétaire général de l’URPS aux interfaces » est le nom d’un autre pro- pharmaciens Grand Est. ❙ gramme, suivi par les Hôpitaux universi- Claire Grevot


Clôture

Spécial Congrès

De gauche à droite, Alain Guilleminot (Utip), Philippe Gaertner (FSPF) et Albin Dumas (APR).

L’officine en route vers 2017 En conclusion du 69e Congrès national des pharmaciens, les trois présidents de la FSPF, de l’APR et de l’Utip ont dressé un bilan de 2016 et esquissé leurs visions pour 2017.

A

lain Guilleminot, président de l’Utip, a été le premier à s’exprimer pour clôturer la partie politique du 69e Congrès, martelant son credo quant aux nouvelles missions du pharmacien : « si nous n’assumons pas ce nouvel exercice, d’autres le feront à notre place », a-t-il souligné dimanche 23 octobre à la tribune, rappelant l’importance de « s’emparer » de ces tâches, sinon « à quoi bon les protoco­ liser ? ». Et, puisque le temps presse, il a garanti que « l’Utip […] proposera des formations adaptées [pour assurer la vaccination à l’officine, NDLR] dans les mois qui viennent ». Cela a ensuite été au tour des ruraux de s’exprimer : en parodiant la fameuse citation du poète Pierre Reverdy, « il n’y a pas d’amour, il n’y a que des preuves d’amour », le président de l’Association de pharmacie rurale (APR) Albin Dumas a bien résumé l’esprit du temps vis-à-vis de la pharmacie. La confiance des patients et des pouvoirs publics serait acquise, reste à la traduire en actes… et en investissement. Et d’embrayer sur

n’avait pas, et avec beaucoup de courage, porté seule l’évolution du mode de rémunération de l’officine ». Une preuve qu’il faut selon lui accentuer la « trajectoire de mutation de notre profession » en introduiune « demande d’élargissement des hono- sant des « honoraires à l’ordonnance » dans raires pour toutes les fonctions que nous la prochaine convention pharmaceutique. réalisons bénévolement », ainsi que sur un Il a également ­insisté sur l’importance du plaidoyer pro domo pour les officines en rôle des pharmaciens notamment dans le zones rurales, parfois boudées par les développement des biosimilaires, fonction pharmaciens. En écho à l’atelier tenu qu’il a résumée en trois axes : « Même rôle quelques heures auparavant, le président pour les pharmaciens hospitaliers et les de l’APR a réaffirmé : pharmaciens d’officine « Oui, les petites et dans leurs pratiques quomoyennes officines « Les trois piliers de tidiennes, autorisation à ont un avenir ; les l’officine sont avant substituer en initiation de ­s pécialistes de la traitement [et] égalité de ­transaction le disent. » tout dans l’intérêt rémunération entre biosimilaires et princeps, des patients. » Honoraires, soit RB = RP ». Il a logiPhilippe Gaertner, FSPF biosimilaires… quement conclu sur Troisième et dernier l’élection présidentielle représentant des instances organisatrices à venir en rappelant que « les trois piliers du Congrès, le président de la FSPF a de l’officine [monopole de dispensation, délivré un discours axé sur la prospective répartition démogéographique et exercice du métier en rappelant un constat déjà unipersonnel, NDLR] sont conçus dans dans toutes les têtes : « la pression exercée l’intérêt des patients ». Histoire, bien sûr, sur la filière du médicament est devenue qu’aucun des candidats à la présidence insupportable, a noté en préambule Phi- de la République ne l’oublie dans son lippe Gaertner. Je n’ose même pas imaginer programme pour 2017. ❙ l’état du réseau officinal si la Fédération Laurent Simon Novembre 2016 I Supplément au no 1284 I 19


Spécial Congrès

Exposants

Ils l’ont fait

Ils sont 120 exposants à avoir accueilli, sur un espace de 3 300 m² baigné de lumière, les quelque 2 300 pharmaciens venus assister à cette édition nantaise. Petite visite en images.

NOTRE TOP 3

© PHOTOS XAVIER ROINARD

Au palmarès des plus beaux stands, force est de reconnaître la créativité et l’harmonie de ceux proposés par Merck, Abbvie et Sanofi.

20 I Supplément au no 1284 I Novembre 2016


Le congrès de Nantes a été une réussite grâce à la présence de nombreux pharmaciens mais aussi grâce au soutien de nos partenaires de plus en plus nombreux à participer à l’événement Merci à tous Rendez-vous à Montpellier e pour le 70 Congrès national des pharmaciens !

LABORATOIRES ABBVIE AVENE BOEHRINGER INGELHEIM BOIRON DUCRAY EXPANSCIENCE GIBAUD HARTMANN HRA PHARMA KLORANE LAB. ASTRA ZENECA LAB. DEMAPHARM LAB. IMMUBIO LAB. NUTRISANTE LEEM LERECA LIFESCAN MERCK MEDICATION FAMILIALE NATURACTIVE NOVARTIS NUTRIBEN – ALTER NUTRICIA NUT. CLINIQUE OENOBIOL ORTHOSTEDA SANOFI PASTEUR – MSD

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MÉDIAS ACTUALITES PHARMACEUTIQUES LA REVUE PHARMA INFORMATIQUE L’ENTREPRISE OFFICINALE ASCA ETIQUETTES LE MONDE CADUCIEL PHARMACEUTIQUE PHARMAGEST LE MONITEUR POSONET DES PHARMACIES SMART – RX LE PHARMACIEN VINDILIS DE FRANCE WINPHARMA LE QUOTIDIEN DU PHARMACIEN AGENCEMENT PHARMACIE CLINIQUE ROBOTIQUE/PDA PHARMACIE RURALE ARCHIB O OUEST PHARMA SANTE MAG BD ROWA Novembre 2015 I PROFESSION Supplément au no 1274 I III DAMSI PHARMACIEN


ASSOCIATION

2017

Votre Congrès national

21 & 22 octobre 2017

Montpellier


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