DPC Diabète 1/3

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Le PHaRMaCIeN DEFRANCE

DPC à la page

page 2 ADOPTONS L’ALIMENTATION DU DIABÉTIQUE page 6 Régime alimentaire et diabète page 3 Actualités scientifiques page 7 « Ma glycémie est instable » pageS 4/5 ANALYSE D’ORDONNANCES page 8 TEST DE LECTURE

« Les édulcorants, c’est bien ? »

« Je voudrais faire le ramadan »

« Je voudrais un sirop sans sucre… » « C’est indispensable, le régime ? »

« C’est quoi une alimentation équilibrée ? »

« Ma glycémie fait le yoyo »

« Le régime, c’est dur »

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« Le sucre est-il interdit ? »

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L’alimentation du diabétique Utip Innovations : Code 10391400002

Form’ Utip : Code 12401400002


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DEFRANCE

THÉRAPEUTIQUE l PHARMACOLOGIE

Adoptons l’alimentation du diabétique ! Il est finalement simple de résumer l’alimentation du diabétique, quel qu’en soit le type : c’est celle que « monsieur tout le monde » devrait avoir pour se maintenir en bonne santé.

L

L’index glycémique L’index glycémique, ou IG, mesure la capacité d’un glucide donné ou d’un aliment à élever la glycémie après le repas par rapport à un standard de référence qui est le glucose pur (IG = 100). L’IG d’un aliment varie selon le mode de cuisson : manger une assiette de pâtes cuites au-delà de la cuisson al dente revient à manger une assiette de confiture !

e but de l’équilibre alimentaire diffère entre les diabétiques de type 1 et de type 2. En effet dans le premier cas, le patient doit, à chaque repas, savoir évaluer de façon précise ses apports glucidiques afin d’adapter sa dose d’insuline rapide. Pour le diabétique de type 2, généralement en surpoids, il s’agit d’une véritable rééducation alimentaire en vue de maigrir. Une perte de poids de 5 à 15 % peut permettre de rétablir à elle seule les normes glycémiques ! En pratique, le pharmacien a peu d’impact sur le matières grasses, généralement plus sucrés. diabétique de type 1. L’éducation diététique se fait • 15 % de protides : l’apport protéique quotidien à l’hôpital. Concentrons-nous donc sur le diabétique doit être de 0,8 à 1 g/kg de poids corporel. La variéde type 2. Il est fondamental d’insister sur le rôle té des sources protéiques est importante (végétale incontournable des règles hygiéno-diététiques dans et animale). le traitement du diabète. La première étape de la prise en charge Une perte de poids Pour une bonne régulation glycédu diabète de type 2 est le rééquimique au quotidien, la notion d’inlibrage alimentaire, pendant six de 5 à 15 % peut dex glycémique ou IG est mois. Si cela est insuffisant, un permettre de importante à connaître. Des tables traitement antidiabétique est alors rétablir les normes d’IG sont disponibles par le biais instauré. Les mesures hygiénode nombreux sites internet et diététiques restent indissociables glycémiques. livres. de ce dernier. Pour simplifier, un aliment dont La règle est d’avoir une alimentation normale, l’IG est compris entre 50 et 100 a un effet « sucre équilibrée, non restrictive, répartie sur trois repas rapide », entre 0 et 50 il a un effet « sucre lent ». par jour à heures régulières avec une à deux col- La consommation glucidique du diabétique de lations. La quantité de glucides apportés doit rester type 2 doit tendre vers la fourchette basse. Un raisonnable et peu varier d’un jour à l’autre. Les aliment dont l’IG est supérieur à 50 ne doit jamais quantités caloriques (voir « Repères », p. 3) à appor- être consommé seul mais associé à un aliment à ter sur une journée sont : IG bas pour compenser (par exemple les fruits • 50 à 55 % de glucides : les glucides complexes seront préférentiellement mangés en fin de repas). l ou sucres lents (pâtes, riz…) doivent être présents à chaque repas et associés à des légumes verts À savoir pour une meilleure régulation glycémique. Les ❚ Quand un diabétique de type 2, avec « petits » écarts, à base de sucres rapides ou simples, ou sans traitement, a une alimentation doivent être limités car ils impliquent des pics de déséquilibrée, sa glycémie postprandiale reste sécrétion d’insuline épuisant progressivement les plus longtemps supérieure à la normale. capacités du pancréas. ❚ Les édulcorants sont à éviter car le but éducatif • 30 % de lipides : les matières grasses visibles est vraiment de déshabituer le patient du goût doivent être réduites à l’équivalent d’une cuillère à sucré. La stevia a par exemple un pouvoir sucrant soupe d’huile et de beurre par jour. Attention aux 300 fois supérieur à celui du sucre de table. matières grasses cachées (viande, charcuterie…) : Difficile d’éduquer dans ces conditions ! un produit contenant plus de 10 g de lipides pour ❚ Enfin, l’alcool est déconseillé car il expose 100 g est « gras » et doit être évité. Les produits à un risque d’hypoglycémie sévère. Dans tous écrémés et demi-écrémés constituent une bonne les cas, ne jamais en boire à jeun ou sans alternative. Vigilance sur les produits allégés en manger et privilégier le vin aux alcools forts.

2 I DPC Le diabète autrement n 1 I Mai 2014 o


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repères

Un repas équilibré contenant 45 à 75 g de glucides ressemble à ceci :

Un bout de pouce équivaut à 5 ml (1 c. à café), soit 1 portion d’huile végétale ou de margarine. Une paume de main équivaut à 90 g, soit environ 1 p o r t i o n d e v i a n d e, volaille, poisson ou tofu. Un poing équivaut à 250 ml (1 tasse), soit 2 portions de féculents, 2 portions de fruits en morceaux ou 2 portions de légumes.

actualités scientifiques

Aspartame : vraiment si inoffensif ?

Causes du diabète ? Le microbiote aussi…

Longtemps accusé de tous les maux, l’aspartame a pourtant montré patte blanche dans de nombreuses études.

L’étude menée par le consortium MetaHIT (METAgenomics of the Human Intestinal Tract) et publiée dans Nature fin août 2013 montre qu’il existe un lien étroit entre la pauvreté en certaines bactéries de la flore intestinale (microbiote) et le risque majoré de développer des complications liées à l’obésité, telles que le diabète de type 2, problèmes lipidiques, hépatiques… Les auteurs de l’étude indiquent que « cette découverte pourrait conduire au développement de nouveaux probiotiques permettant de lutter contre la prise de poids ». La modification de la composition du microbiote a également été montrée chez la souris obèse, chez qui on note une diminution de la biodiversité de la flore intestinale et une augmentation des bactéries utilisatrices d’hydrates de carbone et de graisses. Une autre étude, réalisée par le consortium français MicroObes (Microbiome intestinal humain dans l’obésité et la transition nutritionnelle) et publiée également dans Nature fin août 2013, a mis en avant la possibilité d’améliorer la composition de ce microbiote grâce à un régime alimentaire spécifique. Après six semaines d’un régime riche en protéines et en fibres et pauvre en calories, suivi par 49 adultes français (38 obèses et 11 en surpoids, non diagnostiqués diabétiques), une « augmentation de la richesse des communautés bactériennes intestinales initialement pauvres » a pu être observée. Ceci vient renforcer l’utilité des recommandations nutritionnelles pour le patient diabétique en surpoids ou obèse.

Le 10 décembre dernier, l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) a réaffirmé l’absence de dangerosité de l’aspartame (E951), suite à la réévaluation complète demandée par la Commission européenne. Après une consultation publique et l’analyse de la littérature scientifique, le verdict est tombé : à la dose journalière acceptable (DJA) de 40 mg/kg/jr (généralement seuls 5 % de cette DJA sont consommés par les Français), « l’aspartame et ses produits de dégradation sont sûrs pour la population (nourrissons, femmes enceintes et enfants compris) », excepté pour les personnes souffrant de phénylcétonurie, une affection rare. Exit les risques cancérigènes, tératogènes ou les dommages sur le système nerveux. Ces conclusions doivent être désormais évaluées par la Commission européenne qui a d’ores et déjà levé un lièvre : quid de l’« aspartame comme créateur d’envie » ? Quatre études parues ces deux dernières années ont en effet mis en évidence les liens existants entre aspartame et augmentation de l’incidence du diabète de type 2, hyperglycémie, intolérance accrue à l’insuline chez les animaux. Dans son rapport, l’EFSA suggère que cette « hypothèse […] mériterait une enquête plus approfondie » et conclut qu’« une évaluation bénéfice/risque des aspects nutritionnels de l’aspartame est en dehors du champ d’application » de l’évaluation lancée en 2013.

L’influence de la flore intestinale sur le diabète intéresse les chercheurs.

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CAS

DEFRANCE

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ANALYSE

Attention aux excipients ! Dr Line Insu 12, bd des Maraîchers 83260 La Crau

Le 10/04/14 Madame Y, 62 ans

Metformine dispersible 850 mg : 1cp 3 fois/jour dans un verre d’eau QSP 6 mois Madame Y pr fois. Elle re end ce traitement po vi depuis qu ent vous voir car el ur la première elques jour le s et se dem a une toux grasse prendre le sirop « ca ande si el rbocistéin le dans son e 5 % » re peut placard. trouvé

La metformine est un biguanide, un antidiabétique oral de première intention indiqué dans le diabète de type 2 quand les règles hygiénodiététiques ne suffisent pas à diminuer le taux d’hémoglobine glyquée, qui reste supérieur à 7 %. Son effet antihyperglycémiant ne passe pas par une sécrétion d’insuline. La metformine réduit la production hépatique de glucose, augmente la sensibilité à l’insuline en favorisant la captation et l’utilisation du glucose au niveau musculaire, et retarde l’absorption intestinale de glucose. Seule, elle ne provoque jamais d’hypoglycémie.

commentaire Sachez éviter les pièges des excipients à effets notoires chez les personnes diabétiques. Lors de la délivrance de médicaments destinés à la voie orale ou parentérale, soyez vigilant à la présence de fructose, galactose, lactose, saccharose, sucre inverti et glucose. Une dose isolée ou cumulée d’un ou de ces sucres supérieure à 5 g par unité de prise – soit un morceau de sucre – a des conséquences sur la régulation glycémique quotidienne du diabétique. Le glucose résultant de l’hydrolyse de la maltodextrine, un des excipients de la metformine dispersible, est en quantité négligeable et sans impact sur la glycémie. Pour les pastilles, liquides oraux et comprimés à croquer, seule la durée de traitement importe : le fructose, glucose, sucre inverti et saccharose, quelle que soit leur concentration, seront considérés à risque si le produit est pris pendant deux semaines ou plus. Madame Y peut donc théoriquement prendre son sirop sur quelques jours, qu’il soit avec ou sans sucre. La forme sans sucre est à privilégier afin de limiter au maximum les variations glycémiques inutiles. L’aspartame, le sirop de glucose hydrogéné (ou maltitol liquide), le lactitol, le maltitol, l’isomaltitol et le sorbitol sont des excipients n’ayant pas d’impact immédiat sur la glycémie. Toutefois, les effets de l’aspartame sont encore mal cernés (voir Actualités p. 3), cet excipient doit donc être évité si possible (dans le choix du générique par exemple). l

4 I DPC Le diabète autrement n 1 I Mai 2014 o

À savoir ❚ L’homéopathie

n’a de conséquence qu’à très forte dose, car : – 5 granules apportent 0,21 g de saccharose (1/40 de morceau de sucre) ; – 1 dose globule renferme 0,85 g de saccharose (2/10 de morceau de sucre).

À ÉVITER

Les sirops et pastilles « avec sucre » : ❚ 1 cuillère à soupe (c.à s.) de Bronchokod (carbocistéine) contient 6 g de saccharose (1,2 morceau de sucre) ; ❚ 1 c.à s. de Stodal apporte 11,25 g de saccharose (2,25 sucres) ; ❚ 1 dose de Toplexil (oxomémazine) de 10 ml renferme 7,3 g de saccharose (1,5 sucre) ; ❚ 1 pastille Drill libère 2,5 g de sucres (glucose et saccharose).


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CAS

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ANALYSE

Hypertension et complication rénale 1) Le lisinopril est un antihypertenseur, inhibiteur de l’enzyme de conversion de l’angiotensine (IEC), doté de propriétés vasodilatatrices. Il inhibe la sécrétion surrénalienne d’aldostérone, évitant une rétention hydrosodée et une hausse de la volémie. Il permet de plus une diminution de la filtration glomérulaire du rein, mise à profit pour protéger la fonction rénale et réduire la protéinurie. 2) Diamicron (gliclazide) est un sulfamide hypoglycémiant, stimulant la sécrétion d’insuline par les cellules bêta des îlots de Langerhans pancréatiques. De plus, en inhibant partiellement l’agrégation plaquettaire

Monsieur X est dia bé hypertendu. Il pré tique de type 2, se une néphropathie nte également débutante.

Dr Line Insu 12, bd des Maraîchers 83260 La Crau

Le 10/04/14 Monsieur X, 54 ans

1) Lisinopril 10 mg 1/jr 2) Diamicron 60 LM 1/jr QSP 3 mois

et en stimulant la fibrinolyse au niveau de l’endothélium vasculaire, il diminue le processus de microthrombose à l’origine de complications du diabète.

commentaire À SAVOIR ❚ 2,5 g de sel équivaut

Outre les conseils alimentaires classiques, il faudra conseiller à M. X d’éviter les apports en potassium. 1) L’alimentation a un rôle relativement mineur dans le traitement de l’hypertension artérielle, définie chez le diabétique comme au-delà de 140/85 mmHg. La recommandation principale est de consommer moins de 2 g de sodium par jour, soit 5 g de sel, chez le diabétique hypertendu. 2) Il est préférable pour M. X, souffrant d’une néphropathie, de restreindre sa ration protidique quotidienne afin de protéger la fonction rénale et de ralentir l’évolution vers le stade d’insuffisance rénale terminale. Une ration quotidienne comprise entre 0,6 et 0,8 g/kg (au lieu de 1 g/kg pour un adulte non dénutri) est efficace et raisonnable. 3) L’insuffisance rénale peut entraîner une hyperkaliémie, potentialisée ici par le lisinopril, hyperkaliémiant. Il est préconisé à M. X de limiter les aliments riches en potassium (banane, abricots, figues, fruits secs, noix, avocat, artichaut, betterave, céleri, choux, lentilles, moules, chocolat…). Diamicron, par son mécanisme d’action, est susceptible d’induire des hypoglycémies sur toute sa durée d’action (24 heures). Il est primordial que M. X mange à horaires réguliers dans la journée et ne saute pas de repas. l

à 1 g de sodium.

❚ 5 g de sel par jour

équivaut à 1 cuillère à café. ❚ Il est important de prendre le comprimé de Diamicron au moment du petit déjeuner pour qu’il agisse tout au long de la journée. En outre, il convient de se montrer particulièrement vigilant au quotidien sur le risque d’hypoglycémie, en cas de surdosage médicamenteux, d’activité physique intense ou d’apport alimentaire insuffisant, par exemple.

À ÉVITER ❚ La prise de boissons

alcoolisées et de médicaments contenant de l’alcool, qui potentialisent la réaction hypoglycémique, pouvant mener jusqu’au coma hypoglycémique.

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FOCUS SUR

Régime amaigrissant, jeûne et diabète : que faire ? Voici quelques cas particuliers qui pourraient se présenter à votre comptoir.

L

a première étape d’un régime amaigrissant pour un diabétique est de bien respecter son plan nutritionnel et de l’associer à une activité physique régulière. La deuxième peut consister en une augmentation de son activité physique tout en maintenant les mêmes apports caloriques et/ou en une réduction de la taille des portions en veillant à toujours respecter les proportions entre glucides, protides et lipides (voir p. 2). Attention aux régimes hyperprotéinés que l’on pourrait être tenté de conseiller mais qui sont à proscrire : ces programmes, basés sur une suppression complète des glucides, sont totalement inadaptés aux diabétiques qui doivent manger équilibré, varié et régulièrement. De plus, ils peuvent être dangereux pour la fonction rénale.

Un diabétique souhaitant pratiquer le jeûne (ramadan, par exemple) doit consulter son médecin au minimum un mois avant la date prévue afin d’effectuer un bilan de santé complet. Le patient effectuera une surveillance étroite de sa glycémie, idéalement 5 fois/jour, et ne modifiera en aucun cas son traitement sans avis médical durant le jeûne. Un phénomène appelé médiatiquement la « diaboulimie » sévit de façon inquiétante, en particulier chez les diabétiques de type 1 de moins de 30 ans. Le principe : sauter ou baisser volontairement sa dose d’insuline afin de ne pas grossir. L’insuline entraîne effectivement une prise de poids, surtout en début de traitement. De plus le sucre non assimilé sera éliminé dans les urines au lieu d’être stocké sous forme de graisses. Perte de poids assurée. Mais les complications ne se font pas attendre, surtout au niveau rétinien, artériel et rénal. Vigilance donc concernant les jeunes diabétiques présentant une perte de poids et une fatigue importantes. l

À RETENIR L’alimentation d’un diabétique est celle que tout le monde devrait avoir. L’apport

glucidique doit être contrôlé et réparti dans la journée.

dangereux pour la fonction rénale et déséquilibrent les apports nutritionnels recommandés. La consommation d’alcool

Les glucides, simples et complexes, doivent représenter la moitié de la ration calorique quotidienne.

puisqu’elle est source d’hypoglycémie, surtout s’il est pris seul et/ou à jeun.

Les lipides ne doivent

L’index glycémique, ou IG,

est vivement déconseillée

constituer que 30 % des

d’un aliment est un élément

calories totales de la

important à connaître.

journée. Les graisses visibles

Les aliments à IG élevé (effet « sucre rapide ») doivent être évités et, dans tous les cas, associés à des aliments à IG bas (effet « sucre lent ») pour contrecarrer une élévation glycémique trop brutale.

doivent être limitées. Les étiquettes des produits doivent être analysées afin d’identifier la quantité de graisses cachées. En l’absence de néphropathie diabétique, l’apport protéique est de 0,8 à 1 g/kg/jour.

Attention aux fructose,

Les régimes hyperprotéinés

galactose, lactose,

sont proscrits chez les

saccharose, sucre inverti et

diabétiques. Ils sont

glucose servant d’excipients.

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Isolément ou de façon cumulative, une dose par voie orale ou parentérale supérieure à 5 g par unité de prise a des conséquences sur la régulation glycémique quotidienne. Fructose, glucose, sucre inverti et saccharose présents dans les pastilles, liquides oraux et comprimés à croquer ne représentent un risque que si les produits concernés sont consommés pendant deux semaines ou plus. Privilégier les médicaments sans sucre s’ils existent afin d’éviter toute

variation glycémique inutile. Les causes de variations glycémiques sont nombreuses et il convient de toutes les écarter avant de modifier le traitement ou le régime alimentaire.


DPC à la page

Fiche Conseil

« Ma glycémie est instable » Aborder avec le patient les différentes causes possibles ALIMENTAIRE

x Avez-vous

modifié récemment votre régime alimentaire ? x Avez-vous consommé plus d’alcool ? x Avez-vous sauté des repas ? si OUI à un item

NON

x Reprendre

les conseils alimentaires au comptoir x Insister sur l’importance de la régularité des apports x Revoir si besoin la diététicienne

MODE DE VIE

PATHOLOGIE

x Avez-vous eu

un changement important dans votre mode de vie ? x Avez-vous récemment subi un stress important, un choc émotif ? x Avez-vous modifié votre activité physique ? si OUI à un item

TRAITEMENT/ IATROGÉNIE

x Avez-vous

eu récemment une fièvre, une infection ?

OUI

NON

x Les variations glycémiques sont normales : reprise du régime et du traitement habituels

NON

x Avez-vous remis votre insuline entamée au réfrigérateur ? x Pensez-vous avoir oublié de remettre en suspension votre insuline si elle le nécessite ? x Avez-vous introduit récemment un nouveau traitement (automédication ou prescription) ? si OUI à un item

x Si changement

ponctuel : reprise du régime alimentaire et du traitement habituels x Si changement durable : consultation pour réadapter le traitement et/ ou le régime

NON

AUTOSURVEILLANCE ADMINISTRATION

x Avez-vous

modifié vos sites d’injection d’insuline ? x Les résultats confirmés par la solution de contrôle sont-ils anormaux ? x La démonstration de mesure de glycémie au comptoir par votre patient est-elle mal faite ?

si OUI à un item

NON

x Recourir à un x L’insuline

entamée doit être conservée à température ambiante x Voir ci-dessous la « liste des insulines à remettre en suspension » x Voir ci-dessous la « liste des médicaments hyper et hypo glycémiants »

même lieu d’injection d’insuline pour un horaire donné (cuisse, abdomen, bras…) x Fournir un lecteur neuf et envoyer le lecteur défaillant au laboratoire x Réexplications d’une bonne prise de glycémie

x Mesures correctives si nécessaire x Supprimer si possible tout médicament faisant varier la glycémie ; sinon ajustement du traitement antidiabétique et du régime ➩

Rechercher une autre cause possible

Si aucune cause plausible : CONSULTATION

Liste des insulines devant être mises en suspension avant injection :

lH umalogMix 25 Kwikpen, HumalogMix 50 Kwikpen lN ovomix 30 Flexpen, Novomix 30 Penfill lN ovomix 50 Flexpen, Novomix 70 Flexpen lM ixtard 30 flacon multidoses l I nsulatard flacon multidoses, Insulatard Penfill,

Insulatard Flexpen, Insulatard Innolet

lU muline Profil 30 cartouche, Umuline Profil flacon

et Umuline Profil 30 Kwikpen

lU muline NPH cartouche, Umuline NPH flacon

et Umuline NPH Kwikpen ➩ Faire rouler la cartouche ou le stylo dix fois entre les paumes des mains et le retourner dix fois à 180°. La suspension est alors trouble et laiteuse : injecter immédiatement.

PRINCIPAUX MéDICAMENTS HYPERGLYCéMIANTS iurétiques thiazidiques (hydrochlorothiazide, indapamide, altizide…). lD ntirétroviraux en association. lA lucocorticoïdes (bétaméthasone, budésonide, hydrocortisone, lG prednisone…). l I mmunosuppresseurs (ciclosporine, tacrolimus, sirolimus, évérolimus).

euroleptiques atypiques (rispéridone, olanzapine). lN osuvastatine. lR

PRINCIPAUX MéDICAMENTS HYPOGLYCéMIANTS (hors ANTIDIABéTIQUES) acteur de croissance : filgrastim. lF l I nterferon ß-1b. ntipaludéen : quinine. lA ttention aux antifongiques azolés (fluconazole, lA miconazole, itraconazole…) qui sont des inhibiteurs enzymatiques et qui majorent le risque d’hypoglycémie des sulfamides hypoglycémiants. ttention aux excipients ! lA (voir cas pratique 1, p. 4).

Mai 2014 I DPC Le diabète autrement no 1 I 7 Mai 2014 I DPC Le diabète autrement no 1 I 7


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TEST DE LECTURE

Qu’avez-vous retenu ? (cochez les réponses exactes et validez en ligne sur www.formutip.fr ou www.utipinnovations.fr)

1

L’apport alimentaire quotidien d’un diabétique doit contenir : a ❑ 50 % des calories en glucides b ❑ 50 % des calories en lipides c ❑ L’absence totale de glucides simples à absorption rapide d ❑ Une ration protéique de l’ordre de 1 g/kg e ❑ Des fibres en quantité suffisante à chaque repas

2

Les recommandations générales pour un diabétique sont : a ❑ Celles que toute personne devrait adopter b ❑ De manger régulièrement dans la journée : 3 repas, plus 1 à 2 collations c ❑ De ne manger que lorsque la faim est ressentie d ❑ D’être vigilant uniquement sur ses apports en sucres e ❑ Les mesures hygiéno-diététiques font partie intégrante du traitement antidiabétique

3

L’assiette alimentaire pour un repas est visuellement : a ❑ Remplie pour la moitié de légumes b ❑ Remplie pour un tiers de viande et autres protéines c ❑ Remplie pour un quart de féculents et autres glucides complexes d ❑ Associée à un produit laitier et à un fruit e ❑ Dépourvue de toute matière grasse

4

Quels sont les conseils alimentaires que vous donneriez à un patient diabétique de type 2 ? a ❑ D’associer des légumes verts à des féculents pour une meilleure régulation glycémique b ❑ De manger les fruits en fin de repas c ❑ De consommer l’alcool seul car les biscuits apéritifs et autres petits fours sont gras d ❑ De prendre des collations avec des produits très sucrés pour faire remonter rapidement la glycémie en cas de « petit creux » e ❑ De consommer des produits avec édulcorants, sans modération

5

a ❑ b ❑ c ❑ d ❑ e ❑

Les excipients qui nécessitent une vigilance pour un diabétique sont : Le saccharose Le lactose Le sorbitol Le fructose Le maltitol

6

Parmi ces facteurs, quels sont ceux pouvant modifier la glycémie ? a ❑ Un stress important b ❑ Une infection récente c ❑ Une conservation du stylo d’insuline entamé à température ambiante d ❑ L’ajout récent d’un corticoïde e ❑ La prise régulière de 5 granules homéopathiques matin et soir

7

Un patient diabétique en surpoids sous metformine voudrait accélérer sa perte de poids. Que lui proposez-vous ? a ❑ De supprimer tous les sucres de son alimentation b ❑ De suivre un régime hyperprotéiné c ❑ De vérifier tout d’abord avec lui si le régime fixé est bien respecté d ❑ De maintenir la même alimentation mais d’augmenter un peu son activité physique e ❑ De diminuer la taille des portions alimentaires en respectant les règles nutritionnelles

8

Un patient diabétique se présente à l’officine pour une toux grasse aiguë. Que faites-vous ? a ❑ Je lui demande de surveiller sa température b ❑ Je lui explique qu’une infection est sans conséquence sur la glycémie c ❑ Je lui conseille de la carbocistéine sans sucre, 1 cuillère à soupe 3 fois/jour d ❑ Je préfère lui conseiller de l’homéopathie et lui propose le sirop Stodal : 1 c.à.s. 3 à 5 fois/jour e ❑ Je préfère ne rien lui donner

9

a ❑ b ❑ c ❑ d ❑ e ❑

Parmi ces insulines, lesquelles nécessitent une remise en suspension avant injection ? Lantus solostar Novomix 30 flexpen Umuline NPH cartouche Novorapid HumalogMix 25 Kwikpen

10

Un de vos patients diabétiques souhaite faire le ramadan. Que lui dites-vous ? a ❑ « Vous ne pouvez pas faire de jeûne » b ❑ « Vous devez consulter votre médecin au moins 1 mois avant le début de cette période » c ❑ « Vous devrez adapter vous-même votre traitement au jour le jour » d ❑ « Vous devrez renforcer votre surveillance glycémique, idéalement 5 fois/jour » e ❑ « Votre traitement va être adapté, ensuite vous referez le point avec le médecin »

sources : www.msss.gouv.qc.ca : « Coup d’œil sur l’alimentation de la personne diabétique » I www.afd.asso.fr : « Diabète et alimentation : le rôle de l’alimentation dans le traitement du diabète » I www.amelis o p h i a . f r : « D i a b è te e t a li m e n ta t i o n : le s fo n d a m e n ta ux » I w w w. a l fe d i a m .o rg : re co m m a n d a t i o n s « N u t r i t i o n e t d i a b è te » , d e r n i è re m i s e à j o u r le 1 1 /0 3 /2 0 0 8 I Kit d’information à l’attention des diabétiques de type 2 « Ce qu’il faut savoir sur le jeûne du ramadan », laboratoire MSD I www.pharmapar.com (régimes hyperprotéinés) I www.hegp.fr/diabeto I www.medqual.fr : médicaments hypo et hyperglycémiants I www.efsa.europa.eu I www.medscape.fr I Vidal Recos : « Traitement du diabète de type 2 » I Support Utip Innovations : « Diabètes 1 et 2, prise en charge et éducation thérapeutique du patient diabétique » I Support Form’Utip : « Le diabète », Catherine Segria et Véronique DeracheI « Diététique et pathologies », Françoise Amouroux.

DPC à la page

En partenariat avec :

DPC à la page I Supplément au Pharmacien de France no 1260 I Directeur de la publication : Éric Garnier I Directrice de la rédaction : Jocelyne Wittevrongel I Rédacteur en chef : Laurent Simon I Rédactrice : Élise Brunet I Secrétaire de rédaction : Joséphine Volat I Comité scientifique : Françoise Brion (pharmacienne hospitalière, ER) // Catherine Derache et Véronique Segria, nutritionnistes (ES) // Hugo Meas, Françoise Amouroux, Alexandra Gaertner, Valérie Garnier, pharmaciens (EO). ER : Expert référent / ES : Expert scientifique / EO : Expert officinal I Création et réalisation : Rampazzo & Associés I Impression : Lescure Théol 27120 Douains


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