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« Bercy ne s’occupe que d’économies » Brigitte Dormont, Paris-Dauphine
Le PHaRMaCIeN
L’hôpital, cheval de Troie
Pas touche aux combos !
Les sprays auriculaires
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DEFRANCE
No 1263 SEPTEMBRE-OCTOBRE 2014
l’électro
CHOC La loi Macron mettra-t-elle à terre
tous les piliers de l’officine ? ENJEUX P. 18
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L’INTERVIEW
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L’Éditorial
Le PHaRMaCIeN DEFRANCE
Mobilisation générale
Philippe Gaertner
© Miguel Medina
Président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France
No 1263 I 55e année I 26/09/14 ISSN 0031-6938 I CPPAP : 0217 T 81323 www.lepharmaciendefrance.fr LE PHARMACIEN DE FRANCE 13, rue Ballu, 75311 Paris Cedex 09 Tél. : 01 42 81 15 96 Télécopie : 01 42 81 96 61 DIRECTEUR de la publication : Éric Garnier DIRECTRICE DE LA RÉDACTION : Jocelyne Wittevrongel RÉDACTEUR EN CHEF : Laurent Simon (lsimon@lepharmaciendefrance.fr) RÉDACTRICE EN CHEF ADJOINTE : Anne-Laure Mercier (almercier@lepharmaciendefrance.fr) RÉDACTeurs : Élise Brunet (ebrunet@lepharmaciendefrance.fr) I Giulia Gandolfi (ggandolfi@lepharmaciendefrance.fr) secrétaire de rédaction : Joséphine Volat (jvolat@lepharmaciendefrance.fr) Ont collaboré à ce numéro : Anaïs Bellan I Claire Grevot I Cédric Ménard I Claire-Marie Aubé créatioN et réalisation : Rampazzo & Associés www.rampazzo.com - blog.rampazzo.com correction : Francys Gramet IMPRESSION : Lescure Théol 27120 Douains ILLUSTRATIONS : Photos : Miguel Medina Dessins : Martin Vidberg Infographie Conseil : Pascal Marseaud DIRECTEUR commercial ET RESPONSABLE DE LA PUBLICITÉ : Christophe Bentz (cbentz@lepharmaciendefrance.fr) Tél. : 01 42 81 56 85 Fax : 01 42 81 96 61
A
nnée après année, des officines dérégulée, des villes où seront créés rapport après de trop nombreux points de vente et des zones rapport, la pro- rurales où les déserts pharmaceutiques s’ajoutefession s’était ront aux déserts médicaux. Imaginez, enfin, du habituée à devoir paracétamol en grande surface à prix coûtant, répondre aux attaques inces- « délivré » par des docteurs en pharmacie tenus santes des financiers de la santé. J’entends par de faire du chiffre sur ce qui ne sera plus que des là les chantres toujours bien intentionnés de la produits parmi d’autres. L’imaginez-vous ? Moi, concurrence, les théoriciens du capital libre, les je m’y refuse. Les pharmaciens, une profession zélateurs de la dérégulation. Ceux dont les écrits réglementée et fière de l’être, ne cèderont pas au parsèment ces dernières décennies, depuis le dogme du libéralisme à tout prix. rapport Rueff-Armand, en passant par la com- Dans le domaine de la santé – où le prix et la mission Attali ou, aujourd’hui, l’Inspection géné- valeur des choses sont distincts, où l’effort et la rale des finances. Je ne reviendrai pas sur la dépense sont collectifs –, le pouvoir d’achat médiocrité des données chiffrées qui nous sont n’apporte rien. Vouloir mettre en péril un réseau opposées par les services de Bercy, ni même sur de 22 600 pharmacies pour un hypothétique ses propositions, si peu originales qu’elles ont gain de moins de 1 euro par Français et par mois presque soixante ans. Je ne voudrais parler ici sur de l’OTC ne tient pas économiquement. Et que des choix de société qu’elles supposeraient c’est un non-sens sanitaire. Les très nombreuses si elles étaient mises en actions que vous avez application. déjà menées en régions « Les pharmaciens La liberté des uns s’arou sur les réseaux ne cèderont pas au rête où commence celle sociaux – en attendant le des autres, dit l’adage. mouvement du 30 sepdogme du libéralisme La mondialisation nous tembre – sont le témoià tout prix. » a appris qu’il n’en va pas gnage qu’au-delà de nos de même avec les capidifférences tous les phartaux, dont la mobilité ne connaît pas les frontières. maciens se retrouvent sur l’essentiel. Et l’essenImaginez un instant, une fois le capital des offi- tiel se résume en quelques mots : nos patients cines ouvert au profit de certains opportunistes, ont besoin de la protection que leur offre la des chaînes de pharmacies tenues par des fonds profession grâce aux trois piliers que sont le d’investissement dont les dividendes s’évapore- monopole, la loi de répartition et le capital ront à l’étranger. En totale contradiction avec la réservé aux pharmaciens d’officine, garantie de volonté de croissance nationale voulue par le l’indépendance des professionnels de santé que gouvernement. Imaginez, une fois l’installation nous sommes. Tout le reste est superflu.
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L’INTERVIEW Brigitte Dormont : « Bercy ne s’occupe que d’économies »
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Santé
L’ACTU EN BREF LE KIOSQUE ENJEUX L’électrochoc
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ENQUÊTE Pas touche aux combos !
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PANORAMA CONSEIL L’allaitement à la peine FICHE CONSEIL
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•L’allaitement douloureux •Choisir sa position
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INVESTISSEMENT Le « premier prix », pas à tout prix OFFICINE EN BREF NOUVELLES TECHNOLOGIES Veiller sur sa e-réputation PRODUITS SUBSTITUONS ! Tamsulosine
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BANC D’ESSAI L’hygiène auriculaire
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APERÇU
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CULTURE AUTO-MOTO
L’hôpital, cheval de Troie Si l’État est en passe de réussir à contrôler les dépenses de médicaments prescrits en ville, il lui reste un fauve à dompter : l’hôpital. Une tâche ardue, face aux habiles stratégies de contournement mises en place par les laboratoires qui
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INTERNATIONAL Exploits à gogo
ANALYSE Les affres de la libéralisation TRIBUNE DOSSIERS DE LA FÉDÉ
DÉCRYPTAGE
Officine
32 ont bien compris comment tirer parti de cet animal difficilement maîtrisable. Médicaments à prix cassés, génériques facturés au prix du princeps, voire vente à perte, découvrez les coulisses de la politique du médicament dans les hôpitaux français.
ABONNEZ-VOUS maintenant au Pharmacien de France. Rendez-vous sur www.lepharmacien.fr Ce numéro comporte un encart jeté de 8 pages « DPC Nouvelles missions à la une », un encart jeté de 8 pages « Congrès des pharmaciens », un encart jeté « Abonnement » et un bulletin d’adhésion à l’Utip. Septembre-Octobre 2014 I No 1263 I 3
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L’interview
Le PHaRMaCIeN DEFRANCE
Tiraillées entre les ministères de l’Économie et de la Santé, les dépenses de soins souffrent de schizophrénie. Telle est la théorie de cette économiste, qui plaide notamment pour un renforcement du rôle du second. Bercy versus Ségur, qui l’emportera ? Propos recueillis par Laurent Simon
Photos Miguel Medina
Brigitte Dormont
« Bercy ne s’occupe que d’économies » bioexpress Responsable de la chaire Économie de la santé de l’université Paris-Dauphine, Brigitte Dormont détonne en proposant notamment de développer les dépenses de santé ou d’abolir la séparation entre régimes obligatoires et complémentaires, source de grandes inégalités. Elle fait également partie du conseil d’orientation du think tank Terra Nova, la banque d’idées du Parti socialiste. I Depuis 2012 : membre du Conseil d’analyse économique (placé auprès du Premier ministre) ; directrice du Laboratoire d’économie et gestion des organisations de santé (Legos). I Depuis 2009 : titulaire de la chaire Santé Dauphine ; codirectrice du programme Économie publique et redistribution au Cepremap. I 2002-2009 : professeur invité à l’université de Lausanne. I 2005 : nomination à l’université Paris-Dauphine. I 1990 : agrégation de l’enseignement supérieur.
volumes de soins hospitaliers et de ville, et la consommation de médicament par habitant reste en France supérieure de 22 % à celle observée dans les pays Les dépenses de santé ne sont pas vraiment limitées. voisins. Les prix des médicaments sont en diminution C’est leur progression qui est ralentie. Cela fait main- à cause des baisses de prix ciblées et du développetenant quatre ans, depuis 2010, qu’elles progressent ment des génériques, moins chers que les princeps. à un rythme à peine supérieur à 2 %. Pourtant, les La diminution des prix peut sembler spectaculaire dernières lois de financement mais elle est en partie due au calcul de l’indice des prix par de la sécurité sociale étaient assez généreuses, puisqu’elles les comptables nationaux : il « Les dépenses admettaient l’hypothèse que s’agit d’un indice « à qualité les dépenses de santé pro- sont contenues grâce constante » dont l’évolution ne gressent plus rapidement que au médicament. » retrace pas les innovations, le produit intérieur brut (PIB). lesquelles sont prises en Mais, a posteriori, on constate compte dans les volumes. Ce qu’elles ont augmenté à un rythme suffisamment qui est nouveau, c’est l’essor des génériques, qui modéré pour que la part des dépenses de santé dans sont repartis à la hausse avec la générication en 2012 le PIB – c’est-à-dire la proportion de notre revenu de médicaments très consommés et la mise en œuvre consacrée aux dépenses de santé – reste assez stable. de la convention pharmaceutique nationale, qui offre aux pharmaciens une prime, ou rémunération sur À quel poste doit-on la modération des dépenses objectifs de santé publique (ROSP), pour favoriser et la tenue de l’Objectif national de dépenses d’as- la délivrance de génériques. Au bout de quinze ans de loi de financement de la sécurité sociale, les gouvernements successifs sontils enfin parvenus à limiter les dépenses de santé ?
surance maladie (Ondam) ces dernières années ?
Au médicament, dont la consommation recule depuis 2012. Les trois plus gros postes des dépenses de santé sont l’hôpital, les soins de ville et le médicament, lequel en représente 18 %. Les soins hospitaliers et de ville ont fortement ralenti leur croissance. Depuis deux ans, la dépense de médicaments diminue, comme le montrent les derniers chiffres de la commission des comptes de la santé qui s’est tenue hier [l’interview s’est déroulée le 9 septembre dernier, NDLR]. Pour 2013, cette diminution résulte de deux évolutions contraires : une augmentation de 3,3 % des volumes consommés et une diminution du prix moyen de 4,4 %. De fait, la consommation de médicaments en volume croît plus rapidement que les
Va-t-on en arriver à des raisonnements semblables à ceux des Anglais où des médicaments se voient refuser le remboursement pour cause de prix trop élevés, comme cela a été le cas récemment avec le Kadcyla (Roche) ?
Une telle décision n’est pas dans la mentalité française, c’est clair. Le système de santé britannique est différent du nôtre : ils n’ont pas d’assurance maladie mais un service public de la santé, qui est très efficace car il donne de bons résultats pour une dépense très inférieure à la nôtre. Sans vouloir adopter leur système, je pense que les Anglais ont des leçons à nous donner en matière de transparence des décisions. En France, l’évaluation médico-économique a pris beau-
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L’interview coup de retard : il a fallu attendre un décret paru en octobre 2012 pour que son utilisation par la Haute Autorité de santé (HAS) soit reconnue pour la primoinscription des médicaments. Comment les Anglais calculent-ils l’intérêt de rembourser un médicament… ou pas ?
Le critère utilisé est celui du coût par QALY [quality adjusted life year, NDLR], où le QALY désigne une année de vie en parfaite santé. Le calcul consiste à pondérer chaque année de vie par un coefficient compris entre 0 et 1, le coefficient 1 exprimant l’état de parfaite santé et toutes les gradations de mal-être croissant jusqu’à la mort, correspondant au 0. Pour caricaturer le raisonnement, si l’on doit choisir entre deux traitements d’un coût identique, dont l’un sauvera 10 000 vies et l’autre 15 000 vies, on prendra le second. Ce type de raisonnement utilitariste est dénoncé par certains comme une monstruosité éthique mais il faut comprendre qu’il permet de définir un critère objectif et transparent d’inclusion des soins dans le panier de traitements remboursés. N’est-ce pas une manière trop brutale de rendre des arbitrages ?
Dans tous les cas des arbitrages sont rendus, y compris en France. Si aucun critère transparent n’est défini, c’est la porte ouverte à tous les lobbys auprès des décideurs… et le plus influent finit par l’emporter. Je pense que la protestation éthique a été exploitée avec succès par les industriels des produits de santé pour entretenir en France un rejet durable de toute approche reposant sur des critères de choix généraux et explicites en matière de santé. L’approche médico-économique doit être utilisée parce que le budget dévolu aux dépenses couvertes par l’Assurance maladie est limité. Nous ne pouvons pas dépenser à fonds perdus. Compte tenu de ce budget contraint, il est optimal de donner la priorité aux soins et aux médicaments qui apportent le plus pour une dépense donnée. Le gouvernement a annoncé 10 milliards d’euros d’économies sur les réformes de santé, insérées dans un plan de 50 milliards. Les génériques et la chirurgie ambulatoire seront-ils suffisants ?
Ce que je remarque avant tout – et cela dépasse le monde de la santé –, c’est l’absence de réforme permettant de changer de logique pour gagner en efficacité, réformes dites « structurelles » dans les débats européens. Il y a sans doute des économies non négligeables à réaliser encore par l’extension des génériques ou l’alignement du prix des médicaments par des tarifs forfaitaires de responsabilité (TFR). Aujourd’hui, les groupes sous TFR ne représentent que 16 % du marché généricable, alors qu’ils III Septembre-Octobre 2014 I No 1263 I 5
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L’interview
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« La ministre de la Santé s’occupe de santé publique, sans rapport avec l’économie du secteur. » III
devraient en couvrir 100 %. Mais ces gisements d’économies vont s’épuiser. L’idée de développer l’hospitalisation de jour est bonne, mais cela n’est possible que pour certaines pathologies et il faut accompagner le malade en amont et aval de l’hospitalisation, ce qui implique une réorganisation des parcours de soins. Même si cette rationalisation est souhaitable, il est très difficile de chiffrer les économies qui peuvent en être attendues. Quel est en réalité le but de la stratégie nationale de santé (SNS) ?
Améliorer les parcours de soins entre l’hôpital, la ville et le médico-social pour gagner en efficience et en performances en termes de santé publique et d’inégalités sociales. Mais, quand je regarde ce qui est fait, j’hésite entre la fascination et la désespérance. C’est-à-dire ?
Les dépenses sont contenues et sans augmentation du reste à charge pour les patients. En revanche, le pays souffre d’une séparation politique des décisions en santé : les sphères médicales et économiques sont séparées. Bercy ne se préoccupe que d’économies ; le ministère de la Santé organise l’offre de soins et négocie avec les professionnels de santé, mais il s’abstient de toute intervention sur l’organisation de l’Assurance maladie et fait rarement appel aux mécanismes économiques pour promouvoir des changements. J’ai été particulièrement choquée, en 2012, que l’extension des complémentaires à tous les salariés du privé ait servi de monnaie d’échange pour obtenir un accord sur la signature de l’accord national interprofessionnel (ANI) et ce, sans réflexion sur l’effet perturbateur de cette décision sur notre système d’assurance. La ministre de la Santé s’occupe de santé publique mais sans rapport avec l’économie du secteur. Qui s’en occupe alors dans ce cas ? Le ministère de l’Économie ?
Oui, mais très peu en réalité. Or, à moins d’une grande réforme structurelle, on ne voit pas très bien où trouver
les 10 milliards d’euros d’économies demandées d’ici à 2017 à la santé. Que pensez-vous de ces accusations de rentes portéespar l’inspection générale des finances (IGF) à l’encontre des pharmaciens ? Qu’est-ce qu’une rente, d’ailleurs ?
C’est un terme technique en économie qui n’a, pour des économistes, ni la charge émotionnelle, ni le parfum d’Ancien Régime qui sont perçus violemment par les médecins, les chauffeurs de taxi ou les pharmaciens. Il s’agit d’un profit excessif qui est possible dans des situations de rareté naturelle – on parle par exemple de rente pétrolière – ou de rareté créée par un monopole. Une profession réglementée comme les chauffeurs de taxi s’organise pour limiter le nombre de taxis afin de réduire la concurrence : le résultat est que le service rendu (et les emplois créés) est limité et le prix plus élevé qu’en cas de concurrence. Les plus gros revenus pointés par le rapport de l’IGF sont les greffiers des tribunaux de commerce, qui touchent actuellement 30 000 euros net mensuels. En principe, supprimer le monopole doit permettre d’augmenter les emplois et de diminuer le prix du service, ce qui améliore le pouvoir d’achat des consommateurs. Pour les médecins, il y a une rareté organisée par le numerus clausus et des travaux ont bien montré que les générations de médecins concernés par un numerus clausus plus faible ont des revenus beaucoup plus importants que les autres. En même temps, dans le cadre d’une médecine libérale rémunérée par le paiement à l’acte, il est important de contrôler le nombre de médecins. En ce qui concerne les pharmaciens, il me semble que le raisonnement est pertinent pour les produits et les médicaments non remboursables, à moins qu’ils fassent la preuve d’un service rendu particulier en matière de conseil d’utilisation sur ces produits. Est-ce que ce débat sur les professions réglementées illustre cette séparation des pouvoirs entre Bercy et le ministère de la Santé que vous dénoncez ?
Absolument. Dans ce cas, Bercy pose une bonne question en se demandant pourquoi les prix des médicaments non remboursables ont augmenté plus que le coût de la vie depuis quinze ans. Il est fort probable qu’il y a un défaut de concurrence lié au réseau des pharmacies, qui joue au détriment du consommateur. Quels pouvoirs voudriez-vous voir revenir au ministère de la Santé ?
Actuellement, le ministère de la Santé est majoritairement chargé des relations avec les professionnels de santé et, surtout, avec les médecins, qui sont très
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L’INTERVIEW
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puissants en France, comme dans d’autres pays. Il y a un manque de culture économique au ministère de la Santé. Ses acteurs sont avant tout des planificateurs : ils pensent que tout se règle par des organisations administratives et coercitives. Or la réalité est qu’un décideur central n’a pas toujours les bonnes informations et que les acteurs ont une grande liberté sur le terrain, donc la réglementation ne marche pas. La négociation autour des dépassements d’honoraires l’a bien montré : une approche purement disciplinaire et réglementaire n’est pas efficace. Il y a une réelle difficulté à encadrer les prix et les services, alors que des mécanismes concurrentiels peuvent agir pour révéler le bon prix. Le ministère de la Santé aurait donc dû porter les réformes des professions qui le concernaient ?
Si je reprends l’exemple des dépassements d’honoraires, les discussions ont conduit à un avenant difficile à appliquer et qui a finalement mécontenté tout le monde. Pourtant, sans approche punitive, on aurait pu avoir recours à deux mécanismes. Tout d’abord, arrêter de solvabiliser la demande par des complémentaires santé de groupe qui sont trop généreuses, en partie parce qu’elles sont subventionnées par des exonérations sociales. En effet, si le patient est parfaitement couvert, il n’y a plus de limite aux dépassements d’honoraires. L’autre mécanisme viserait à
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améliorer l’information sur la qualité des soins. Un médecin plus cher est-il un meilleur médecin ? Payer un dépassement permet-il d’obtenir un rendezvous plus rapidement ou des soins de meilleure qualité ? Personne ne le sait. Améliorer l’information des patients sur la qualité des soins leur permettrait de choisir et d’exercer une juste pression sur les médecins. Voilà comment des mécanismes économiques peuvent compléter ou se substituer à l’approche réglementaire. François Hollande s’était engagé en 2012 sur deux points concernant la santé et en particulier la prévention. Ont-ils été respectés ?
Il y a un commencement d’évaluation des dépenses de prévention depuis septembre 2012 dans les comptes nationaux de la santé, mais on revient de loin. De fait, le paiement à l’acte ne favorise pas la médecine préventive. Seuls des paiements plus forfaitaires peuvent améliorer les choses ou des actions ciblées comme la ROSP mise en œuvre par la Caisse nationale d’assurance maladie. La ligne directrice, qui est de lutter contre les inégalités de santé, est partiellement remplie par la généralisation du tiers payant, qui constitue à mon sens un embryon de réforme structurelle qui ne dit pas son nom mais va contribuer à l’unification du système entre Assurance maladie et complémentaires, que j’appelle de mes vœux. ❙
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Actualité En bref
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ils l’ont dit
INTERPRO ❙❙L’Ordre infirmier, ainsi que des syndicats et associations de la profession, se sont élevés contre les agressions subies par les infirmières libérales lors de visites à domicile à l’occasion du meurtre de Mireille Schmitt, tuée fin juillet de deux coups de fusil par un de ses patients. Une marche blanche a été organisée en sa mémoire à Strasbourg, à laquelle une centaine de personnes ont participé. ❙❙La Confédération nationale des syndicats dentaires (CNSD) dénonce la baisse des sommes consacrées aux actions de prévention buccodentaire en milieu scolaire comme, par exemple, le programme « M’T Dents » qui prévoit la gratuité des examens pour les adolescents et les enfants. Le syndicat relève que le financement des actions locales est passé de 3,3 millions d’euros à 1 million. De son côté, l’Assurance maladie affirme avoir simplement alloué plus de moyens aux « écoles situées en zones défavorisées (ZEP) ». ❙❙Dans le cadre d’une évaluation en cours au sein de l’Union européenne, le directeur général de l’offre des soins (DGOS), Jean Debeaupuis, a promis qu’il défendra le maintien du caractère réglementé de la profession de masseurkinésithérapeute, en dépit des recommandations de l’Inspection générale des finances (IGF). ❙❙Même si l’Union fédérale des ostéopathes de France (Ufof) et le Syndicat français des ostéopathes (SFDO) se revendiquent, chacun à son tour, comme étant majoritaires, sept autres syndicats d’ostéopathes pourront désormais siéger à la table des négociations.
« Cette expérimentation est quasi irréalisable, voire irréaliste. »
Dominique Maraninchi, ex-directeur général de l’ANSM, évoque la lutte contre les conflits d’intérêts, dans un entretien accordé à Libération, peu avant son départ.
Céleste Lett, député-maire de Sarreguemines (Moselle), à propos de l’expérimentation de la dispensation à l’unité.
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Bertrand Crozatier, cardiologue, dans une tribune intitulée « Générique = même médicament : une tromperie ». (Source : Le Monde)
« Il fallait frapper fort. Le passé était trop lourd. »
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« Je souhaite tordre le cou à cette fausse autoproclamation en montrant que le générique n’est pas identique au [princeps]. »
expérimentation
L’unité revient en grâce Réticents à la dispensation à l’unité, la profession devra pourtant s’y impliquer si les tests sont couronnés de succès.
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cepticisme ou opposition franche, la dispensation à l’unité ne soulève pas les foules. Mais, depuis février, date à laquelle ni les territoires cibles, ni les molécules choisies – des antibiotiques critiques – n’étaient
connus alors que l’expérimentation était censée commencer le 1er avril suivant, de l’eau a coulé sous les ponts. Loin d’avoir abandonné l’idée, la ministre de la Santé, qui porte la réforme depuis le départ et prône à terme sa généralisation à d’autres classes médicamenteuses, a passé la vitesse supérieure. Mi-septembre, deux décrets ont été publiés au Journal officiel, rendant plausible un début des expérimentations sur 75 « officines-test », rému-
nérées de 900 à 1 500 euros par an, et 25 « témoins », à partir du 1er octobre. La démarche ne serait pas un marché de dupe pour la profession, à condition de négocier une rémunération forfaitaire pour cet acte si les expérimentations devaient être couronnées de succès. Cela permettrait également de trouver un cadre économique à l’épineux dossier de la préparation de doses à administrer (PDA). D’une pierre, deux coups. ❙
missions
internet
Plus d’un an après la mise en place des entretiens antivitamines K (AVK) et en attendant l’avènement des entretiens asthme – dont la date de lancement est toujours inconnue –, l’Assurance maladie a décidé secrètement d’enquêter. La société AplusA a ainsi été engagée pour questionner des patients reçus par les pharmaciens. Un bilan de la iatrogénie était bien prévu dès la signature en 2012 mais rien sur des audits unilatéraux auprès des malades, au grand dam des partenaires conventionnels. En outre, les pharmaciens n’ont toujours pas été payés pour les entretiens AVK menés en 2013, avec déjà six mois de retard. ❙
Acheter des médicaments de prescription médicale facultative sur Doctipharma.fr, ce devait être possible dès cet été (voir Le Pharmacien de France, no 1262)… mais il faudra encore patienter. En effet, la pharmacie 2M de Sainte-Florine (Haute-Loire) attend toujours le feu vert de l’agence régionale de santé d’Auvergne pour lancer son site de vente d’OTC. Site qui serait ensuite référencé sur le portail Doctipharma, développé par la société Lagardère interactive (Doctissimo…). L’administration a dorénavant « jusqu’à mi-octobre », selon le titulaire de la pharmacie auvergnate, pour répondre aux intéressés, certainement impatients. ❙
Les entretiens AVK audités
Doctipharma attend toujours
10 I No 1263 I Septembre-Octobre 2014
PHARMA 1263-010 10
19/09/14 15:33
En bref Actualité
Le PHaRMaCIeN DEFRANCE
REPÈRES
18,1 % 427,7
8,8 % 2 194
C’est la part des génériques en 2013, en France, dans les ventes de médicaments remboursables. Elle a augmenté de 4,8 % par rapport à 2011, même si elle « demeure inférieure à celle observée dans plusieurs pays européens ».
C’est la part des dépenses de santé à la charge des ménages en 2013. Elle a baissé de 0,2 % par rapport à 2012. Le gouvernement l’explique par l’absence de déremboursements et la maîtrise des dépassements d’honoraires. (Source : Comptes
(Source : Drees)
millions d’euros
C’est le montant de l’amende infligée par la Commission européenne à Servier et à des génériqueurs, dont Biogaran, pour avoir empêché l’accès au marché à des génériques du Coversyl (périndopril).
pharmacies
envoyaient encore leurs factures sous format papier mi-juin dernier et non de façon dématérialisée comme déjà 13 426 officines, ni même sous forme de CD comme les 7 080 pharmacies restantes. (Source : Assurance maladie)
nationaux de la santé)
L’IMAGE DUMOIS
Touraine, sans sa Vitale… © MINISTÈRE AS/DICOM/JACQUES WITT/SIPA PRESS
… mais avec la ferme intention de généraliser l’expérimentation de la dispensation à l’unité, s’est présentée le 12 septembre dernier à la pharmacie Adenot (Paris, 18e). Un déplacement pour marquer son soutien aux officinaux en plein débat sur les professions réglementées mais aussi pour relancer une réforme qui n’est pas vue d’un bon œil par les potards.
LAQUESTIONDUMOIS
Participerez-vous aux actions prévues par l’UNAPL en septembre ? 21 % Décidée à ne pas se laisser faire, l’Union nationale des professions libérales (UNAPL) a annoncé une « journée sans professions libérales » le 30 septembre prochain, contre le projet de réforme des professions réglementées. Puis c’est l’intégralité des représentants de la pharmacie d’officine qui a décidé de s’associer à cette mobilisation, en appelant les titulaires à fermer ce jour-là. Un appel qui devrait être largement soutenu : d’après
notre sondage, réalisé quelques jours plus tôt, 47 % des officinaux se déclaraient prêts à baisser le rideau, devant la menace du passage de l’OTC en grandes surfaces ou même de l’ouverture du capital à des nonpharmaciens. Gageons qu’ils seront encore plus nombreux en constatant qu’à la fois l’Ordre, la FSPF, l’Uspo, l’UNPF, les groupements, les doyens et les étudiants ont décidé de défendre, ensemble, les trois piliers de la profession.
47 %
Oui, je suis prêt à manifester
Oui, je suis prêt à baisser le rideau
18 %
Oui, je suis prêt à signer une pétition
12 %
Oui, je suis prêt à faire du lobbying auprès de mes élus Questionnaire administré en ligne entre le 12/09/14 et le 16/09/14 sur 1 269 répondants.
1%
Ne sait pas/ Ne se prononce pas
1%
Non, rien de tout ça
1%
Non, je protesterai autrement Septembre-Octobre 2014 I No 1263 I 11
PHARMA 1263-011 11
19/09/14 15:33
Actualité En bref
Le PHaRMaCIeN DEFRANCE
ce qu’ils ils l’ont dit ont dit « Touraine est inoxydable […]. Son avant-projet de loi, s’il va à son terme, c’est la fin de la médecine libérale. »
« La loi Touraine, nos cadres l’ont déjà intitulée loi “Tour Haine”, parce que c’est ça, c’est la haine du libéral. »
europe
La santé confiée à l’industrie Il n’a pas encore pris les rênes de la Commission européenne que plusieurs organisations le critiquent : Jean-Claude Juncker projette de transférer la réglementation des médicaments et des dispositifs médicaux du commissaire à la Santé à celui en charge de l’Industrie. « M. Juncker, le médicament n’est pas une marchandise… », lui ont écrit les revues Prescrire et The Britisth Medical Journal. ❙
ehpad
La PDA reportée sine die Ce qui, à l’époque de l’ex-ministre déléguée aux Personnes âgées Michèle Delaunay, devait être un plan Médicament au sein de la loi relative à l’adaptation de la société au vieillissement n’est plus aujourd’hui qu’une annexe au projet de loi désormais porté par Marisol Touraine. Certes inspirée du rapport Verger (lire Le Pharmacien de France, no 1256), cette annexe indique seulement qu’« un plan d’action volontariste sera engagé pour favoriser le bon usage du médicament chez les patients âgés », sans évoquer la préparation des doses à administrer (PDA). Les décrets sur ce sujet avaient d’ailleurs été annoncés pour le mois de juillet, mais la ministre de la Santé a d’autres chats à fouetter. ❙
Dr Roger Rua, président du Syndicat des médecins libéraux (SML).
Frédéric Bizard, économiste de la santé, propose « 40 propositions pour réformer » sur Egora.fr
DR
DR
DR
Dr Jean-Paul Hamon, patron de la Fédération des médecins de France (FMF), dans Le Quotidien du médecin.
« Seuls les médicaments […] bénéficient d’une gestion dynamique du panier de soins. Il faudrait pouvoir le faire sur l’ensemble des prestations de santé. »
génériques
Les comptes n’y sont pas Un coût élevé, des résultats modestes : la Cour des comptes décrie la politique du générique.
D
ans son dernier rapport sur le financement de la Sécurité sociale, la Cour des comptes condamne le modèle français de promotion des génériques « fondé presque exclusivement sur des incitations financières envers les pharmaciens ». Un modèle qui serait, selon son premier président Didier Migaud, « non seulement à bout de souffle mais aussi extrêmement coûteux ».
En ligne de mire : le dispositif d’équivalence en euros entre la marge du princeps et celle du générique mais aussi la rémunération sur objectifs de santé publique (ROSP) octroyée aux pharmaciens depuis 2012. Des incitations qui ont coûté à la collectivité près de 6 milliards d’euros en cinq ans. La Cour préconise donc d’augmenter la part de médicaments substituables et de supprimer le Répertoire. Elle propose également de réviser à la baisse les incitations pour aller « vers une rémunération davantage forfaitaire et moins dépendante du volume des ventes ». Ces recommandations pourraient dégager jusqu’à 2 milliards d’euros d’économies, selon la Cour. ❙
VACCINATION
Les médecins veulent garder la main L’éventualité d’un élargissement de la vaccination aux pharmaciens fait tousser les médecins. L’idée fait pourtant partie des propositions du ministère de la Santé dans la prochaine loi de santé. « Même si le métier de pharmacien a considérablement évolué, je n’y suis pas favorable. Je préfère que cet acte reste dans le cadre de la prescription médicale », affirme le président de la Confédération des syndicats médicaux français (CSMF) Jean-Paul Ortiz qui qualifie la mesure de « préma-
turée ». Président du syndicat MG France, Claude Leicher supporte mal que d’autres professionnels de santé viennent marcher sur les plates-bandes des médecins de famille : « vacciner, ce n’est pas le boulot des pharmaciens. S’ils commencent à ronger le
AP OPUS
pain des généralistes on va faire la même chose et ça va déboucher sur une guerre interprofessionnelle ». Mais surtout, souligne-t-il, « un vaccin n’est pas seulement une piqûre. C’est un acte médical qui tient compte du profil du patient ». Si le premier redoute notamment un manque de « traçabilité », pour le second « l’éclatement du dossier vaccination » entre différents professionnels de santé pourrait paradoxalement entraîner « une diminution de la couverture vaccinale contre la grippe ».
12 I No 1263 I Septembre-Octobre 2014
PHARMA 1263-012 12
19/09/14 11:20
Actualité
Le PHaRMaCIeN DEFRANCE
REPÈRES
15 539 509 ¤ pharmaciens
se sont inscrits à un programme de formation agréé DPC en 2013, pour un total de 20 634 inscriptions. Quelques milliers d’entre vous ont donc souscrit à plus d’un programme.
La consommation française par habitant en médicaments a baissé de 9 euros par rapport à 2012, même si elle reste « nettement supérieure à la moyenne européenne ». (Source : Comptes nationaux de la santé)
3e
99 %
Avec 1,06 pharmacien pour 100 000 habitants, la France se place à la troisième place européenne parmi les pays de l’OCDE, en termes de densité de pharmaciens, derrière l’Islande (1,12) et la Finlande (1,11). (Source :
des statines délivrées en Allemagne et en Norvège sont des génériques. En France, ce taux est de 70 % pour celles inscrites au Répertoire.
(Source : OGDPC)
Comptes nationaux de la santé)
internet
réforme
Un nom de domaine sécurisé
Où se reclasseront les pharmaciens miniers ?
A
lors que l’Ordre des pharmaciens envisageait de mettre gratuitement à disposition des pharmaciens qui se lancent sur le Web les noms de domaine qu’il a achetés, la Fédération internationale pharmaceutique (FIP) annonce le lancement du nom de domaine « .pharmacy » pour la fin de l’année. Loin d’être gratuit – il peut coûter plus de 2 000 euros annuels –, cet outil se veut la garantie, pour le patient, de visiter un site répondant aux obligations réglementaires nationales. La FIP a en effet constaté que les logos officiels apposés ici et là ne suffisent plus. « Avec “.pharmacy”, la garantie de qualité est inscrite à même l’adresse URL », a déclaré Luc Besançon, secrétaire général de la FIP. Les États-Unis dégaineront les premiers et une campagne grand public est prévue. Chez nous, le projet de l’Ordre est toujours dans les cartons, juste à côté de la « charte de nommage » initialement annoncée pour le mois d’octobre. L’actualité faisant, ces projets sont pour l’instant suspendus, indique l’Ordre. ❙ AP OPUS Nlle Interface_230x100_avril2014_Mise en page 1 23/04/14 09:05 Page1
Facturation
Historique
(Source : Comptes nationaux de la santé)
Transmission
C’
est au milieu de l’été qu’a été signée la nouvelle convention d’objectifs et de gestion (COG) du régime minier, qui vient, selon le ministère de la Santé, « honorer l’engagement de François Hollande de [le] maintenir jusqu’au dernier affilié ». De fait, la fusion du régime minier et du régime général est repoussée à mi-2015. La COG prévoit « un plan » pour fermer les pharmacies minières déficitaires mais aussi en ouvrir, dans certains cas, aux « assurés de tous les régimes sous réserve qu’ils présentent une prescription délivrée par une structure […] du régime minier ». Les officines maintenues devraient à terme développer le portage à domicile et la vente de matériel médical pour aider à reclasser le personnel mais ce n’est pas tout : « Un accord-cadre sera mis en œuvre avec les pharmaciens libéraux sur des solutions de reclassement. » Alors, prêts à recueillir dans votre officine un pharmacien ex-minier ? Après des années de bisbille, le symbole serait fort. ❙
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PHARMA 1263-013 13
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Septembre-Octobre 2014 I No 1263 I 13
19/09/14 11:20
Actualité En bref
laboratoires ❙❙AstraZeneca prévoit de lancer Fluenz Tetra en 2015. Ce médicament, qui a obtenu son autorisation de mise sur le marché (AMM) européenne fin 2013, est le premier vaccin antigrippal par pulvérisation nasale tétravalent homologué en Europe. Il sera disponible en officine, à l’inverse de Fluenz qui a été commercialisé en France uniquement dans les hôpitaux. ❙❙GSK veut démarrer des essais cliniques pour un vaccin contre Ebola. Un financement de 3,5 millions d’euros devrait permettre à une équipe de chercheurs du Royaume-Uni la mise en place accélérée des premiers essais cliniques. Le laboratoire britannique envisage de constituer un stock de 10 000 doses de vaccin.
Le PHaRMaCIeN DEFRANCE
nominations x Dominique Martin a été nommé directeur général de l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM), où il remplace le Pr Dominique Maraninchi. Médecin, il a dirigé l’Office national d’indemnisation des accidents médicaux (Oniam) de 2002 à 2011, avant d’occuper le poste de directeur des risques professionnels à la Caisse d’assurance maladie (Cnam). x Marie-Sophie Desaulle, directrice générale de l’agence régionale de santé (ARS) Pays de la Loire depuis 2010, prendra sa retraite au 1er octobre
prochain. Elle quittera, parallèlement, la présidence du collège des directeurs généraux d’ARS qu’elle occupait depuis un an.
à la Lutte contre l’exclusion, qui dépend du ministère de la Santé. Elle succède à Daniel Zielinski.
x Alexis Kohler, ancien directeur adjoint du cabinet de Pierre Moscovici, a été nommé directeur de cabinet du nouveau ministre de l’Économie Emmanuel Macron.
x Yves Bur travaillera désormais pour le cabinet de conseil spécialisé dans la santé Nextep. L’ancien député UMP du Bas-Rhin a présidé le groupe d’études sur le médicament et les produits de santé à l’Assemblée.
x Laurence Lefèvre a été nommée directrice de cabinet de Ségolène Neuville, secrétaire d’État aux Personnes handicapées et
x Nelly David a été nommée directrice générale de l’Association nationale de prévention en alcoologie et addictologie (Anpaa).
À votre santé ! par Martin Vidberg
Protection maximale En cas de pandémie, tous les moyens sont bons pour empêcher la contagion… mais de quelle pandémie parle-t-on ?
❙❙Roche développe son volet pneumologie. Le groupe suisse va ainsi débourser 6,4 milliards d’euros pour le rachat de la société InterMune. « Cette acquisition va permettre à Roche d’élargir et de renforcer son portefeuille de traitements contre les maladies respiratoires », a déclaré son directeur général, Severin Schwan. InterMune commercialise notamment le traitement de la fibrose pulmonaire idiopathique Esbriet (pirfénidone). ❙❙Novo Nordisk se recentre sur le diabète et l’obésité. Le laboratoire danois a décidé de mettre fin à ses activités dans les maladies inflammatoires. Un choix qui fait suite à l’arrêt prochain des essais cliniques sur un traitement de la polyarthrite rhumatoïde. Cela repousse sa possible entrée sur le marché des traitements anti-inflammatoires à 2020. Une nouvelle orientation qui devrait également entraîner la suppression de 400 postes. ❙❙Hospira et Danone suspendent les négociations. Les discussions entre Danone et Hospira, en vue de la cession de la division nutrition médicale du groupe français pour environ 3,8 milliards d’euros, sont au point mort. Les autorités américaines ne verraient pas d’un bon œil le fait que l’opération pourrait permettre au laboratoire américain d’établir sa résidence fiscale en Europe.
Retrouvez toute l’information sur www.lepharmacien.fr
14 I No 1263 I Septembre-Octobre 2014
PHARMA 1263-014 14
16/09/14 18:06
BAS DE COMPRESSION MÉDICALE
DIAPHANE
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LA SCIENCE ET LES SENS
Diaphane est un dispositif médical de classe de risque 1 (directive 93/42 CE), fabriqué par SIGVARIS. Il est destiné au traitement des maladies veineuses chroniques et aigues. Pour le bon usage, il convient d’enfiler les bas dès le réveil et au lever sur une peau propre et sèche. Contre-indications : artériopathie oblitérante, insuffisance cardiaque décompensée, dermatose suintante ou eczématisée, intolérance aux matières utilisées. Remboursement : inscrit sur la base LPPR prévue par l’article L.165-1 du Code de la Sécurité Sociale. Ce dispositif est un produit de santé réglementé qui porte, au titre de cette réglementation, le marquage CE (directive 93/42 CE). Lisez attentivement la notice d’utilisation. Septembre 2014. © = Copyright by SIGVARIS, St-Just St-Rambert. SIGVARIS and Diaphane are registered trademarks of SIGVARIS, St Gallen/Switzerland, in many countries worldwide.
PHARMA 1263-015 15
18/09/14 18:24
performance
expertise
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29/07/2014 10:41 18/09/14 18:25
Le Kiosque
Le PHaRMaCIeN DEFRANCE
Les médias parlent de vous, on vous en parle... par Giulia Gandolfi OUEST FRANCE (14 août)
Halte au regroupement Le regroupement de professionnels de santé a le vent en poupe… sauf en Bretagne ! C’est ce qu’on pourrait croire en apprenant que l’agence régionale de santé (ARS) a retoqué le projet de regroupement de deux officines des Côtes-d’Armor, en allant à l’encontre des préconisations de l’Union nationale des pharmacies de France (UNPF) et de l’Ordre. Pour le conseil régional, en effet, le projet aurait permis « un meilleur service à la population », mais les mairies, la préfecture et le syndicat départemental y étaient opposés. « Nos arguments ont été écoutés, a fait savoir le maire d’une des deux communes concernées. On ne peut pas abandonner la clientèle du centre-bourg d’Erquy, ni placer ce regroupement dans une zone qui n’a pas – et n’aura pas – vocation à accueillir des habitations ». ❙ LE COURRIER PICARD (30 août)
Rachat groupé d’une officine Les pharmacies de Beauvais (Oise) sont en surnombre. L’agence régionale de santé (ARS) en recense 17 pour 50 000 habitants alors qu’il ne devrait y en avoir que 12. Illustration du phénomène : la pharmacie du Renard, située en centre-ville, a baissé le rideau. Craignant d’autres fermetures, dans un contexte de forte concurrence, les autres officines ont décidé de racheter la licence de leur confrère. Mais ce rachat groupé devrait surtout éviter, au moins pour l’instant, qu’une pharmacie positionnée sur le créneau du discount ne vienne s’implanter au 41 de la place Jeanne-Hachette. ❙
ALTERNATIVE SANTÉ (août 2014)
La blacklist des médicaments « Les médicaments tuent deux fois plus que les accidents de la route », alerte Alternative Santé, dans un hors-série de huit pages à l’argumentaire iconoclaste et au titre racoleur : « La liste noire de l’allopathie ». On vous ment, résume, en bref, le magazine consacré à la médecine alternative, qui accuse l’industrie pharmaceutique de dissimulation et les professionnels de santé d’omerta quant au risque iatrogénique potentiel de certaines molécules. Après un focus sur le Distilbène, suit une liste détaillée des effets secondaires des médicaments disponibles sur le marché qui « regroupe ce qu’il y a de pire dans la production pharmaceutique ». Antihistaminiques, antalgiques, antihypertenseurs… aucune classe thérapeutique n’est épargnée. En l’absence d’autre solution, Alternative Santé préconise notamment d’« éviter l’automédication » et de « ne jamais doubler la posologie d’un médicament ».
LA VOIX DU NORD (29 août)
Une amende pas si lourde Accusée du détournement du dispositif Cyclamed ainsi que d’avoir mis en vente des médicaments non autorisés, voire de trafic international, une titulaire de Marles-lesMines (Pas-de-Calais) a échappé de peu à une lourde condamnation. Seul le trafic de compresses corrompues a, au final, été retenu contre elle par le tribunal correctionnel de Béthune qui lui a imposé une simple amende de 5 000 euros. Une somme qui s’ajoute tout de même aux 1 800 euros et aux 2 000 euros respectivement dus à la Caisse primaire d’assurance maladie (CPAM) et à l’Ordre des pharmaciens, parties civiles dans l’affaire. ❙ LE PROGRÈS (30 août)
Lafayette gagne du terrain Après l’ouverture d’un drive à Vals-près-Le Puy, c’est au tour du réseau Lafayette d’ouvrir une officine dans cette ville de Haute-Loire. « Nous sommes un modèle anticrise pour les clients et les pharmaciens », assure son directeur
général, qui affiche un objectif de 200 officines à l’horizon 2018. Parviendra-t-il à ses fins ? Pas si sûr, estime un représentant syndical, qui ne voit pas l’essor du réseau low cost d’un très bon œil… ❙ 20 MINUTES (4 et 8 septembre)
Machines à soigner Les distributeurs automatiques se multiplient à vue d’œil. Trois ont été mis en service en un an à Rennes. Un autre a vu le jour à Toulouse. Avant d’investir dans sa machine, un des pharmaciens rennais avait d’abord hésité à ouvrir une pharmacie ouverte 24 heures sur 24. Dans la ville rose, l’apothicaire a investi 6 000 euros par an sur cinq ans pour ce nouveau service. Dentifrice et désinfectant, tests de grossesse et préservatifs, produits de parapharmacie et de premier soin s’exposent en vitrine jour et nuit. Pas encore les médicaments. Simple question de temps ? ❙ LE PARISIEN (8 septembre)
Il jette l’éponge Victime de plusieurs braquages, le pharmacien de la place du Damier, à
Grigny (Essonne), a baissé le rideau. « Il n’en pouvait plus, lui comme nous tous », témoigne un confrère. Cibles des jeunes du quartier, les pharmaciens, tout comme les autres professionnels de santé, sont inquiets. SOS Médecins refuse désormais d’intervenir dans certains quartiers sensibles de la ville. Tout un symbole. ❙ NORD-ÉCLAIR (8 août)
Des recos contre Ebola Devant la progression de l’épidémie d’Ebola en Afrique de l’Ouest, les pharmaciens ont reçu des recommandations de la part de la direction générale de la santé (DGS). Des mesures de précaution qui ne semblent pas pour autant perturber les officinaux. « Ce n’est pas une grosse alerte, c’est juste pour nous expliquer la conduite à tenir devant un cas suspect », tempère l’un d’entre eux. À tort ou à raison ? En tout cas, selon la DGS, « le lancement de ce type d’alerte est relativement fréquent ». ❙ LA NOUVELLE RÉPUBLIQUE (27 août)
Surfacturée Une lectrice a alerté le quotidien local, surprise d’avoir dû acquitter une surfacturation de 5 euros lorsqu’elle s’est rendue, avec son ordonnance, dans une pharmacie de garde à Tours. Le responsable syndical du département rappelle à cette occasion que ces honoraires d’astreinte existent depuis plusieurs années et ont même été revalorisés il y a trois ans : 5 euros le dimanche, 8 euros la nuit. Les pharmaciens ne sont pas, pour autant, les seuls à pratiquer des majorations. C’est le cas d’autres professionnels de santé, comme les médecins. ❙ Septembre-Octobre 2014 I No 1263 I 17
PHARMA 1263-017 17
16/09/14 18:05
Actualité Enjeux
Le PHaRMaCIeN DEFRANCE
En quelques semaines, les pharmaciens sont passés du statut de professionnel de santé à celui de profession protégée sur fond de crise gouvernementale. Le capital des officines n’a jamais été aussi proche de l’ouverture. Récit de crise. par Laurent Simon
L’ÉLECTROCHOC Cela commençait pourtant bien : la grande loi Montebourg sur les professions réglementées, censée redonner 6 milliards d’euros de pouvoir d’achat aux Français, ne devait pas concerner les pharmaciens.
Après le discours du 10 juillet au ministère de l’Économie devant un parterre déchaîné, où l’officine n’avait pas été citée pendant que d’autres libéraux – huissiers, mandataires… – voyaient leurs tarifs étrillés, les déclarations se multipliaient pour rassurer les potards. « Il y a des professions réglementées qui rendent un service réel à la population, les pharmaciens par exemple. En revanche, il y a d’autres professions – les huissiers et les notaires – pour lesquelles des questions se posent », avait ainsi déclaré Thierry Mandon, secrétaire d’État char« Il y a des professions gé de la Réforme de l’État et de réglementées qui rendent la Simplification auprès du Premier ministre, dès mi-juillet. des services, comme Arnaud Montebourg lui-même avait également assuré à les pharmaciens. » l’Union professionnelle des Thierry Mandon, secrétaire d’État artisans (UPA) qu’il ne toucherait pas aux « dispositions existantes concernant les professions du commerce de proximité relatives à la santé ». Et la « démission » surprise du ministre trublion en août dernier avait même laissé espérer l’abandon d’un projet de loi concocté en petit comité et dans le plus grand secret sur la base du très décrié rapport de l’Inspection générale des finances (IGF, voir L’Hebdo du Pharmacien, no 163). Malgré une interview de François Hollande accordée au Monde le 20 août, quelques jours avant le remaniement, dans laquelle le chef de l’État assurait que ce projet de loi pour la crois-
sance verrait bien le jour, la profession pensait l’avoir échappé belle… Raté. Fin août, Les Échos laissaient fuiter un avant-projet de loi concocté par les services de Bercy et qui circulait déjà quelques mois plus tôt, dans lequel les pharmaciens étaient cités. Et pas qu’un peu : le texte préconisait ainsi le passage des médicaments de prescription médicale facultative, l’OTC, en grandes surfaces, mais aussi l’ouverture du capital et la déréglementation de l’installation des officines. Du jamais-vu, même si ces propositions sont finalement proches de celles du rapport Armand-Rueff, qui voulait déjà en 1959 « distraire » du monopole « certains médicaments courants sans danger » mais aussi « envisager la possibilité pour des non-pharmaciens de posséder tout ou partie [d’une pharmacie] ». À noter qu’à l’époque, les « sages » du comité n’avaient pas pris position sur le numerus clausus faute d’une « enquête approfondie ». Un voyage dans le temps qui ramène les pharmaciens cinquantecinq ans en arrière. La répartition par-dessus tout Pour les potards, survoltés depuis la fin de l’été, (voir encadré page de droite, « Une profession en ébullition »), l’OTC est un symbole qui pèse lourd. Une guerre de tranchées oppose en effet MichelÉdouard Leclerc et la profession depuis une trentaine d’années, mais son passage en grandes et moyennes surfaces (GMS) aurait des effets a priori limités sur l’économie officinale. En Italie, où l’OTC a été libéralisée en 2006, la grande distribution ne s’est appropriée que 7 à 8 % du marché. Rapporté au marché français qui pesait 2,1 milliards d’euros en 2013, Leclerc et consorts ne retireraient alors que 170 millions d’euros de chiffre d’affaires (CA) aux pharmaciens (voir « 3
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Le PHaRMaCIeN
© mamanamsai / fotolia.com
DEFRANCE
questions à… » Annarosa Rocca, p. 22). Or les services de Bercy sont particulièrement mobilisés autour de la concurrence sur les prix de l’OTC et de la vente sur Internet des médicaments. Comme en témoigne le programme de réforme paru en mai dernier, la sortie du monopole des produits-frontières se tient pour eux dans la droite ligne de l’autorisation de la vente en ligne des médicaments de prescription médicale facultative, effective depuis fin 2012 et étendue à toute l’OTC depuis une décision du Conseil d’état. Mais c’est le sujet sur lequel les pharmaciens ont obtenu le plus d’assurances de la part du gouvernement. Marisol Touraine l’a garanti à plusieurs reprises dans les médias : selon elle, l’OTC doit rester en officine. Fidèle à la ligne protectrice qu’elle a adoptée depuis le début de son mandat, la ministre de la Santé s’est rapidement positionnée contre la sortie du monopole officinal de certaines spécialités convoitées par la grande distribution. Reste la liberté d’installation et le capital. Sur le premier point, les pharmaciens ont quelques atouts à faire valoir. Leur réseau de près de 23 000 officines équitablement réparties fait beaucoup pour les patients mais aussi III
Une profession en ébullition Cela faisait une quinzaine d’années que les pharmaciens n’avaient pas connu cela : une mobilisation nationale dont le climax a lieu le 30 septembre à l’appel de l’UNAPL (voir « La question du mois », p. 11), qui sera précédé d’une campagne d’affichage nationale. La profession multiplie ainsi les initiatives depuis fin août. La soirée verte a réuni les manifestants autour de sacs de fluoréscéine dispersés dans des fontaines et rivières. Le collectif « Ma pharmacie ne fermera pas » a de plus lancé une action appelée « Code jaune » pour inciter les pharmaciens à ne plus ramasser les médicaments non utilisés (MNU) ou les déchets d’activités de soins à risque infectieux (Dasri). Certains syndicats départementaux se sont lancés dans des actions plus discrètes : la sensibilisation des élus locaux (maires, députés, grands électeurs) à travers des courriers ou des rencontres informelles, mais aussi des arrêts de travail de durée limitée comme dans le Haut-Rhin, où le syndicat a appelé les officines à fermer de 14 h à 16 h le 14 septembre. Les Bouches-du-Rhône ont opté pour des grèves « perlées » – en fonction des localités. Le mouvement a aussi pu prendre la forme d’une suspension des gardes et urgences, comme les pharmaciens franciliens appelaient à le faire dès mi-septembre. Enfin, citons pour l’originalité les tee-shirts « médicaments = pharmacie » imprimés par la dynamique Fédération pharmaceutique méditerranéenne (Fedmed).
Septembre-Octobre 2014 I No 1263 I 19
PHARMA 1263-019 19
19/09/14 15:31
Sandoz_A
Actualité Enjeux [L’électrochoc]
Le PHaRMaCIeN DEFRANCE
pour les politiques, sensibles à cet argument d’aménagement du territoire. Les députés en particulier, élus locaux par excellence, défendront certainement bec et ongles cette disposition si elle est attaquée dans le projet de loi qui arrivera à l’Assemblée (voir « Nota bene », p. 22) : « Rendre l’installation libre, c’est de la folie : les pharmaciens vont se concentrer à certains endroits, en particulier en zone urbaine, et on va perdre le maillage », témoigne Gérard Bapt, député PS de Haute-Garonne. Ce rapport presque viscéral entre élu local et officine de proximité est bien résumé par la supplique qu’a rédigée et adressée à Arnaud Montebourg « Si la croix verte venait le 29 juillet dernier Guy Malà s’éteindre, l’enseigne des herbe, ancien député UMP et maire d’Épinay-sur-Orge, autres commerces […] proche de la profession pour en avoir porté certains amendes’éteindrait aussitôt. » ments : « La santé publique Guy Malherbe, maire d’Épinay-sur-Orge n’était pas une préoccupation des maires il y a encore quelques années. Ce n’est plus le cas aujourd’hui. […] La croix verte de la pharmacie fait partie intégrante, avec l’enseigne du boulanger, du cafetier et de l’épicier, du paysage de nos rues commerçantes et de nos centres-villes. […] Si [elle] venait à s’éteindre, il ne fait aucun doute que l’enseigne des autres commerces […] s’éteindrait aussitôt. III
Vos cousins notaires Monopole sur certains actes, implantation contrôlée par l’État en fonction des besoins de la population, exercice libéral… les notaires partagent quelques ressemblances avec les pharmaciens, jusqu’à leur mise en cause par le rapport de l’Inspection générale des finances sur les professions réglementées. Ils se sont rassemblés le 17 septembre dernier place de la République à Paris pour protester : une manifestation à la mobilisation impressionnante, puisque quelque 12 000 représentants de la profession étaient présents dans la capitale. Soit 30 % des effectifs ! Un peu comme si les potards avaient réussi à rassembler 35 000 personnes.
Le pharmacien est le seul libéral à assurer un service de garde à tout instant de la journée et de l’année. » Autre soutien de poids, cette fois-ci dans la majorité, Catherine Lemorton, députée PS de Haute-Garonne et présidente de l’influente commission des Affaires sociales. La titulaire toulousaine s’est exprimée par communiqué de presse quelques heures seulement après l’opposition de Marisol Touraine à la libéralisation de l’OTC. Elle a également été reçue à Matignon puis par Emmanuel Macron le 15 septembre dernier. « J’exige un débat parlementaire, fulminet-elle, et pas le recours aux ordonnances », un processus qui court-circuite en grande partie le débat parlementaire mais qui a été écarté depuis par le nouveau ministre de l’Économie lors d’une séance de questions à l’Assemblée nationale. Un bon point pour les pharmaciens, qui peuvent donc compter sur l’appui des députés et sur un examen à la loupe de la future loi Macron par les parlementaires. De plus, le sujet semble dépasser les clivages politiques, puisque cette ligne protectrice vis-à-vis de la profession est partagée par le vice-président de la même commission des Affaires sociales, le député UMP Jean-Pierre Door, qui s’oppose en bloc aux trois libéralisations proposées par le rapport de l’IGF : « La discussion n’a pas encore eu lieu au sein de notre commission, mais quand on parle de maîtrise de la consommation médicamenteuse, là on va directement vers l’inverse. Quant à déréguler l’installation des officines, il ne faut pas ajouter des déserts pharmaceutiques à des déserts médicaux. » Le capital aux quatre vents Si, à mi-septembre, l’OTC et l’installation des pharmaciens semblaient ainsi verrouillés par les arguments respectifs de la santé publique et de la proximité, il en allait tout autrement du capital. En cas d’ouverture à des non-pharmaciens ou, plus encore, de suppression pure et simple du numerus clausus à l’installation, c’est un maelström économique qui soufflerait sur les titulaires. Dans ce dernier cas, la valeur des fonds, indexée sur le CA et donc indirectement sur la patientèle de chaque officine, diminuerait de 40 à 50 % selon des estimations syndicales. Une chute vertigineuse. Cette ouverture du capital est malheureusement devenue plausible depuis que les laboratoires d’analyses de biologie médicale (LABM) y ont eu droit à hauteur de 25 % en 2009. Rapporté à la pharmacie, cela entraînerait certainement une vague de fusions, de rachats et de concentrations comme le marché officinal n’en a jamais connue. Les LABM ont montré le chemin, III
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Actualité Enjeux [L’électrochoc]
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III passant de 4 000 laboratoires en 2010 à 800 structures « multisites », autrement dit des chaînes, à fin 2013. Labco, une entité détenue par le fonds d’investissement 3i et qui possède ou participe au capital de 550 laboratoires en Europe, prépare aujourd’hui son entrée en Bourse. Les capitaux des sociétés d’exercice libéral (SEL) constituent un sujet typiquement entrepreneurial sur lequel le gouvernement a été tenté de légiférer en bloc, pour toutes les professions réglementées. La crainte des libéraux est simple : que les SEL de pharmaciens se retrouvent à terme dans un grand pot commun où un même investisseur pourrait, par exemple, posséder simultanément 49 % des parts dans une SEL de médecins et dans une officine, voire dans un centre de santé. Impensable du point de vue déontologique, et certainement délétère pour les comptes sociaux au moment où le gouvernement cherche 10 milliards d’euros d’économies en trois ans sur les dépenses de santé. « Je ne pense pas que cela soit le genre de croissance que le gouvernement attend », commente ironiquement Philippe Gaertner, quelques jours après avoir été reçu pour la première fois à Matignon en tant que vice-
président de l’Union nationale des professions libérales (Unapl), par Gilles Gateau, directeur adjoint de cabinet et conseiller social auprès du Premier ministre. Quelques jours après, Manuel Valls a ainsi tenté de rassurer dans son discours de politique générale, le 16 septembre, en glissant une phrase sur « le projet de loi croissance », qui ne serait pas « contre les professions réglementées. » Côté ministère de l’Économie, à nouveau ministre nouvelle méthode, assuret-on… De fait, les rencontres formelles ou informelles se sont multipliées pendant le mois de septembre et Emmanuel Macron ne cesse de donner des gages de bonne volonté, déclarant notamment qu’« on ne va pas résoudre le problème des Français en sacrifiant les notaires ou les pharmaciens […]. Nous ne ferons pas de réforme contre lesdites professions mais avec elles ». On avait fini par en douter. x
notabene Le calendrier de la loi Macron sur les professions réglementées, plusieurs fois modifié, devrait comprendre une présentation en conseil des ministres avant la fin de l’année et un passage devant le parlement début 2015.
DR
3questionsÀ...
Annarosa Rocca présidente de Federfarma, syndicat italien de titulaires d’officine
La grande distribution s’est-elle arrêtée aux médicaments OTC ou d’autres spécialités sont-elles visées ? La vente de médicaments sans ordonnance dans les « corners » des super marchés et des enseignes de grande distribution est possible chez nous depuis 2006. Il y a deux ans, le Servizio Sanitario Nazio nale [l’équivalent italien de la Sécurité sociale, NDLR] avait envisagé de sortir également des offi cines certains médi caments sur ordonnance
mais non remboursables. La grande distribution revendiquait ce droit au motif que ce serait tou jours un pharmacien qui les vendrait. Finalement – et heureusement, d’ail leurs ! –, cela ne s’est pas fait. Parmi ces médica ments, on dénombrait certains somnifères ou des anxiolytiques, comme les benzodiazépines. Qu’est-ce qui a changé depuis le passage de l’OTC en grandes surfaces en Italie ? Au contraire de ce qui
avait été annoncé, les prix n’ont pas baissé. Quand le prix est libre, il peut plus facilement subir des variations que lorsqu’il est fixé par l’État. Au début, les supermarchés ont joué le jeu en dimi nuant les prix et en réper cutant probablement ces changements sur les pommes de terre et le dentifrice. Mais au bout de quelque temps les prix ont fini par augmenter. Cela dit, les pharmaciens ont conservé environ 92-93 % du marché de l’OTC. En termes de san
té publique, il est certain que les médicaments qui restent dans les officines sont soumis à des contrôles très stricts. On évite les abus et les patients courent moins de risques. En France, la vente des médicaments sans ordonnance en dehors des pharmacies est peut-être bientôt sur le point d’être autorisée… Nous suivons avec intérêt ce qui se passe chez vous et nous sommes heureux de constater que la
ministre de la Santé fran çaise est opposée à cette mesure. Sortir les médi caments des pharmacies, ce n’est pas rendre service au citoyen. D’ailleurs, nous incitons les pharmaciens français à poursuivre leur lutte. La grande distribu tion a déjà bien assez de produits à vendre ! Propos recueillis par Giulia Gandolfi
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Analyse Actualité
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Les affres de la libéralisation
autres points de vente de médicaments sans ordonnance sont ouverts », explique le principal auteur de l’étude, Sabine Vogler, dans une contribution sur le sujet soumise lors du Forum mondial sur la concurrence au mois de février. La chef du centre collaborateur de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pour les prix des médicaments et les politiques de remboursement pondère immé-
Un travail comparatif décrypte les conséquences de la libéralisation du secteur officinal dans cinq p ays e u ro p é e n s . Se s conclusions confortent le modèle français.
« La libéralisation favorise les populations urbaines. »
S
Une concurrence faussée « De manière générale, l’accessibilité des médicaments augmente après la libéralisation du secteur pharmaceutique parce que de nombreuses nouvelles pharmacies et
Sabine Vogler, OMS
© Eric Fischer
es partisans aspirent à une libre concurrence pour, officieusement, pouvoir ouvrir ou acquérir de nouvelles pharmacies, tout en affirmant officiellement que le prix des médicaments diminuera. Ses détracteurs craignent une dégradation de la qualité du service et un accès aux soins plus difficile dans les régions isolées… La libéralisation de la pharmacie d’officine est un débat épidermique qui resurgit de temps à autre en France, au gré des décisions européennes, des piques lancées par Michel-Édouard Leclerc, président du groupe du même nom, ou des projets récurrents de réforme des professions réglementées. En ces temps d’élaboration de la loi Macron (lire « L’électrochoc », p. 18), l’analyse européenne publiée dans la revue Health Policy en septembre tombe donc à pic, en comparant l’accès aux médicaments, leur prix et la qualité du service entre marchés réglementés – Autriche, Danemark, Finlande et Espagne – et libéralisés – Angleterre, Irlande, Pays-Bas, Norvège et Suède.
Du monopole à l’oligopole En Angleterre, la libéralisation a signifié l’abolition du système de « contrôle d’entrée », qui restreignait l’installation des pharmacies (en 2005) ; en Irlande, l’autorisation de créer une pharmacie près d’une autre (2002) ; aux Pays-Bas, une installation totalement libre (1998) ; en Norvège, la suppression des règles de répartition territoriale et l’ouverture du capital aux non-pharmaciens (2001) ; en Suède, la levée des règles d’ouverture (2009). Résultats : trois ans après la dérégulation de leur marché officinal, la Norvège a vu le nombre de nouvelles officines augmenter de 32 % et la Suède de 36 %, un « objectif déclaré de la réforme ». Mais 67 % des nouvelles pharmacies suédoises se sont établies dans des zones à accessibilité déjà très élevée et 28 % dans des zones à accessibilité élevée. Même problème en Angleterre, où 57 % des nouvelles ouvertures se font dans un rayon de 500 mètres autour des officines existantes et 29 % entre 500 mètres et 1 kilomètre. Autre effet notable de la dérégulation : les chaînes de pharmacies. Le risque de voir émerger un oligopole est même devenu tangible en Norvège où trois grossistes détiennent à eux seuls 81 % des officines !
diatement : « Néanmoins, la libéralisation favorise le plus souvent les populations urbaines qui bénéficient déjà d’un large accès, car les nouvelles ouvertures se font en ville et non en zone rurale. » Par ailleurs, « les études existantes n’ont pas pu confirmer une baisse du prix des médicaments en vente libre après la libéralisation des pharmacies de ville ». Enfin, la concurrence entre points de vente n’en sortirait paradoxalement pas renforcée. Quant à la qualité du service et du conseil pharmaceutique, ils pâtissent de l’accroissement de la charge de travail des pharmaciens. En effet, les horaires d’ouverture « postlibéralisation » passent en moyenne de 42 à 53 heures par semaine. Et la perte d’indépendance qui accompagne souvent une dérégulation, en cas d’ouverture du capital, diminue en outre l’implication de l’officinal dans la prévention et la promotion de la santé publique, jusqu’à lui imposer parfois des objectifs économiques. L’auteur invite donc les autorités « à agir en vue d’empêcher ou d’atténuer les effets indésirables [de la libéralisation] et d’assurer ainsi l’égalité d’accès [aux médicaments] et une concurrence durable ». On ne saurait mieux dire. ❙ Anne-Laure Mercier Septembre-Octobre 2014 I No 1263 I 25
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Actualité Tribune
Le PHaRMaCIeN DEFRANCE
« Sans les professions libérales, la vie serait insipide »
C
e sont les paroles d’accueil du président de la République François Mitterrand quand, après son élection, il avait reçu le bureau de l’Union nationale des professions libérales (UNAPL). À cette époque, ces dernières s’estimaient menacées par des propositions prônant la suppression des ordres professionnels et la création de centres de soins contrôlés par l’État. Elles avaient alors réagi avec force par des manifestations réunissant plus de 100 000 personnes. Depuis des décennies, les présidents de la République successifs ne se sont pas trompés sur la spécificité et le rôle essentiel des professions libérales, nécessaires au bien-être de la population. Pourtant, les pouvoirs publics n’ont pas toujours compris qu’il fallait porter attention à leur développement. Services de proximité Il existe plus de 200 professions libérales. […] Elles offrent des services de proximité aux individus et permettent à chacun de choisir son médecin, son avocat, son notaire, son architecte, son expert-comptable, son agent général d’assurance, son géomètre-expert… ses conseils en de nombreuses activités vouées aux besoins essentiels des hommes. Certaines de ces professions sont réglementées et régies par des codes spécifiques inscrits dans la loi, en raison de leurs implications dans ce qu’il y a de plus intime de la personne humaine, de sa famille et de ses biens. Choisir l’exercice libéral est une aventure humaine exaltante mais difficile. On accède à l’exercice libéral à l’âge moyen de 36 ans en raison de la longueur des études (jusqu’à bac + 10) et des nécessaires acquisitions d’expériences. Et c’est en pleine responsabilité personnelle, en gardien rigoureux du secret professionnel, que le
sont en grande difficulté. D’autres entreprises libérales de proximité tenues par de jeunes professionnels sont lourdement endettées et méritent attention. Brandir le terme de « monopole » comme une tache sur l’exercice de certaines professions libérales, c’est oublier que ce monopole est une garantie de capacité professionnelle […]. Vouloir établir des concurrences de type commercial dans des activités aussi sensibles, est-ce favorable à l’intérêt des clients et des malades ? Est-ce l’intérêt de la population que de donner libre cours à des distributions concentrées qui, à terme, nuiront à la proximité ? Là où les professionnels libéraux dispalibéral dispense ses services, sans compter raissent, la désertification est inéluctable. ses heures et en faisant face la plupart Jamais les femmes et les hommes de notre du temps à de lourds investissements pays, et notamment les personnes âgées financiers. C’est un chef d’entreprise qui représenteront bientôt 30 % de la gestionnaire créateur population, n’ont eu d’emplois. Fortes de Là où les libéraux autant besoin de soins, 1 200 000 salariés, les de conseils, de soutien professions libérales disparaissent, individualisé, dispensés doivent être reconnues la désertification en toute confiance par au cœur du débat social des professionnels comest inéluctable. comme les autres secpétents. Que les pouteurs d’activité du salavoirs publics, qui riat ou du patronat. Signe d’ouverture et veulent actuellement réformer notre d’efficacité, il faut rappeler qu’elles sont société à grande vitesse, le fassent avec désormais de plus en plus féminisées, pour discernement, en tenant compte des foncertaines à plus de 50 %. damentaux nécessaires à l’intérêt de la personne humaine et ne désignent pas En première ligne comme boucs émissaires des professionLes professionnels libéraux n’ont jamais nels qui, chaque jour, soignent, défendent été créanciers d’État. Ils contribuent au et conseillent 5 millions de personnes. concert social et ne sont pas les derniers Les professions libérales sont le reflet d’un à être surchargés d’impôts et de contribu- État démocratique : il n’existe pas de tions. […] Il est grand temps que les pou- véritable exercice libéral dans les pays voirs publics, plutôt que de les fustiger, totalitaires. ❙ prennent en compte les réalités de ces exercices indispensables à l’équilibre social Me Jacqueline SOCQUET-CLERC LAFONT Présidente d’honneur de l’UNAPL et au bien-être de la population, que ce soit en ville, dans l’espace rural ou dans Dr Guy ROBERT les zones péri-urbaines. Certaines de ces Secrétaire général d’honneur de l’UNAPL professions, comme celles du cadre de vie,
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Les dossiers de la Fédé
Le PHaRMaCIeN DEFRANCE
Stabilité sous perfusion en 2013 L’enquête éco 2013 menée par la FSPF sur près de 800 bilans de pharmacies pointe une grande stabilité dans les revenus des officines imposées à l’impôt sur le revenu. Un résultat obtenu grâce au développement des génériques, suite à la convention signée en 2012.
Enquête éco 2013 : les chiffres-clés LÉGÈRE AUGMENTATION DU RÉSULTAT.
POSTES
2013
2012
VARIATION EN %
Marge commerciale
451 k€
451 k€
– 0,03 %
Production de services
43 k€
34 k€
+ 27,39 %
Valeur ajoutée
412 k€
405 k€
+ 1,52 %
Excédent brut d’exploitation (EBE)
155 k€
158 k€
– 2,13 %
Résultat d’exploitation
131 k€
131 k€
– 0,54 %
Revenu courant avant impôts (RCAI)
125 k€
124 k€
+ 0,22 %
RÉSULTAT NET
125 k€
124 k€
+ 0,22 %
La hausse de 0,22 % du résultat net cache des distorsions très fortes entre officines. Près d’un tiers des pharmaciens connaissent ainsi une baisse de leur résultat supérieure à 10 %. De plus, la baisse du chiffre d’affaires (voir graphique ci-dessous) a un effet délétère sur le moral d’une profession habituée à juger de sa santé financière à l’aune de ce résultat. À noter, une nouveauté en 2013 : l’Hexagone compte plus de sociétés d’exercice libéral (7 433) que de pharmacies exploitées individuellement (7 403). ❙
Chiffre d’affaires et revenus 2013 (base 100)
Salaires et charges salariales
Chiffre d’affaires
CHIFFRE D’AFFAIRES (CA) EN DIMINUTION, REVENU STABLE. Le chiffre d’affaires du
Résultat par pharmacien
Marge
170 160
CA 2013/2012 1 572 000 € (– 2,2 %)
150 140 130 120
RÉSULTAT PAR PHARMACIEN 2013/2012 94 200 € (+ 0,2 %)
110 100 90 80 2001
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
2011
2012
panel diminue de 2,2 % en 2013 mais le revenu parvient à se stabiliser. Un résultat que la FSPF attribue aux effets bénéfiques de la convention pharmaceutique signée en 2012, dont la rémunération sur objectif de santé publique, ainsi qu’au développement des génériques. La baisse du CA est, elle, une conséquence du développement des génériques mais aussi des baisses de prix survenues l’année dernière. Cette stabilité sera-t-elle au rendez-vous l'année prochaine ? Information annexe, le taux de marge moyen augmente, à 28,9 % en moyenne, et se rapproche de la barre symbolique des 30 %, voire la dépasse pour un quart des officines. ❙
2013
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Les dossiers de la Fédé
Le PHaRMaCIeN DEFRANCE
Prestations de services vendues entre 2012 et 2013 (par tranche de chiffres d’affaires) + 26 %
80 k€ 2012
70 k€
2013
évolution
77 k€
60 k€
61 k€
+ 26 %
50 k€ 40 k€ 30 k€
46 k€
37 k€
36 k€
32 k€
29 k€
+ 35 %
20 k€
46 k€
+ 28 %
+ 36 %
+ 28 %
25 k€ 21 k€
10 k€
15 k€ 11 k€
0 k€
0 à 800 k€
800 à 1 200 k€
1 200 à 1 500 k€
1 500 à 2 000 k€
> 2 000 k€
GÉNÉRIQUES À LA RESCOUSSE. Les presta-
tions de services, correspondant à la coopération commerciale versée la plupart du temps par les laboratoires génériques, sont en forte augmentation en 2013. Un chiffre qui diminuera fortement l’année prochaine, suite au changement des conditions réglementaires sur les remises génériques depuis septembre dernier. Chose inédite, les prestations des petites officines ont plus progressé en pourcentage que les grosses, signe peut-être que les laboratoires de génériques s’intéressent commercialement aux plus petites structures. ❙
Ensemble échantillon
Répartition des charges de l’officine 2013 SALAIRES + CHARGES
HAUSSE CONTINUELLE. De manière générale,
226 k€ 60 %
les charges poursuivent leur augmentation, en moyenne de 3 %, pour 2013. Si les salaires représentent toujours la grande majorité des charges, leur augmentation est raisonnable l’année dernière (+ 2,5 %). Ils sont à peine supérieurs à l’inflation constatée, la hausse des charges provenant essentiellement des impôts et taxes, ainsi que des cotisations personnelles de l’exploitant au régime social des indépendants (RSI). ❙
+ 2,5 % + 3,7 % + 9,2 % + 3,3 %
AUTRES ACHATS ET CHARGES EXTÉRIEURES
+ 7,1 %
82 k€ 22 %
AMORTISSEMENT ET PROVISIONS
IMPÔTS ET TAXES
4%
4%
17 k€
15 k€
COTISATIONS PERSONNELLES EXPLOITANT
36 k€ 10 %
ÉVOLUTION 2012/2013 MONTANT POURCENTAGE
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Gestion du tiers payant
L’engagement d’une coopérative de pharmaciens La Société des pharmaciens du Centre propose de réaliser, pour l’officine, toute la gestion du tiers payant. La condition : adhérer à cette coopérative créée par et pour les pharmaciens. La Société des pharmaciens du Centre (SPC) a été créée en 1978, sous la forme d’une coopérative, dans l’objectif alors de défendre le travail des pharmaciens d’officine indépendants : en offrant à la population le service du tiers payant, les pharmaciens ont pu éviter la création d’une pharmacie mutualiste à Orléans. Regroupant à l’origine des officinaux de la seule région Centre, la coopérative a décidé, en 2001, de s’ouvrir à tous les pharmaciens de France. Aujourd’hui, elle compte plus de 800 adhérents issus de toutes les régions et représente une vraie force engagée dans la défense de la profession et le soutien des confrères dans leur pratique quotidienne.
Gain de temPs, Paiements Garantis
Jean-Marc Franchi, président de la spC.
Depuis sa création, en collaboration avec Résopharma qui assure le transport des flux, la SPC propose à ses adhérents de réaliser, à leur place, la gestion des opérations de tiers payant : pointage des bordereaux de paiement, traitement des rejets, recyclage des factures, relance auprès des organismes payeurs, rapprochement bancaire, etc. Pour le pharmacien d’officine, il s’agit d’un travail particulièrement chronophage lorsqu’il est réalisé en interne, avec le risque de laisser passer des erreurs ou d’oublier de traiter un dossier. « Le service que nous avons mis en place permet au titulaire de libérer du temps et d’être plus disponible au comptoir. Il peut ainsi se recentrer sur son cœur de métier. De plus, nous l’aidons à diminuer le nombre de rejets et donc les impayés », indique Jean-Marc Franchi, président de la SPC. Comment la société coopérative organiset-elle cette gestion ? Avec rapidité et efficacité grâce à une méthodologie de travail rigoureuse, une banque de données exhaustive et des contacts privilégiés avec les caisses et mutuelles. « Nous ne rentrons jamais dans le système informatique du
pharmacien », tient à préciser Jean-Marc Franchi. La coopérative reverse aux pharmaciens, par virement, les sommes correspondant aux factures adressées aux régimes obligatoire (RO) et complémentaire (RC). Pour les règlements et les coûts, elle propose plusieurs options. Le pharmacien a ainsi le choix parmi quatre délais moyens de paiement : x 5 jours, soit 8 virements mensuels (option A) ; x 7 jours, soit 8 virements mensuels (option B) ; x 9 jours, soit 5 virements mensuels (option C) ; x 13 jours, soit 5 virements mensuels (option D). Ceci pour un engagement d’une télétransmission journalière (RO+RC). Un relevé des sommes versées est envoyé tous les quinze jours, composé d’une ligne par journée de télétransmission. « Au jour choisi pour le virement, le pharmacien sait que l’argent est sur son compte. À charge pour nous de récupérer les sommes dues auprès des caisses. C’est, pour le profes-
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sionnel, un vrai avantage qui fait la différence entre nous et les autres sociétés de gestion du tiers payant. Celles-ci en effet gèrent le flux financier sans s’occuper si l’argent rentre sur le compte du titulaire », souligne Jean-Marc Franchi. Par ailleurs, confier la gestion de son tiers payant à la coopérative confère un autre avantage : celui d’avoir des mois de facturation gratuite du service quand la trésorerie de la société le permet. Autant d’arguments convaincants pour adhérer à la SPC et s’unir dans l’intérêt de tous. x
Le coût mensuel du service Il varie selon l’option de règlement et le nombre de factures. Pour 100 factures par jour, il est de : x 412,50 € pour l’option A ; x 343,75 € pour l’option B ; x 275,00 € pour l’option C ; x 206,25 € pour l’option D.
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Si l’État a réussi à contrôler les dépenses de médicaments prescrits en ville, il lui reste un fauve à dompter : l’hôpital. Une tâche ardue, face aux habiles stratégies des laboratoires qui ont bien compris comment tirer parti de cet animal difficilement maîtrisable. Par Cédric Ménard
Photos Miguel Medina
L’hôpital, cheval de Troie
C
onfrontés à d’efficaces mesures sur les dépenses de médicament, les laboratoires disposent encore, pour échapper à un marché atone, d’un territoire de semi-liberté, l’hôpital, où ils lancent des médicaments de plus en plus spécialisés et onéreux. Mais c’est aussi la base arrière utilisée pour influencer les prescriptions en ville, avec un succès certain. Ces dernières années, l’Assurance maladie a mis un point d’honneur à souligner les bons résultats de sa chasse au gaspi. Grâce aux baisses de prix, en poussant les génériques et avec la rémunération sur objectifs de santé publique (Rosp), elle a réussi à obtenir une croissance quasi nulle, voire une baisse, des montants remboursés. Mais si les prescriptions rédigées en ville sont sous contrôle, c’est loin d’être le cas pour les prescriptions hospitalières : « 75 % de la dynamique d’évolution de la demande en médicaments en ville provient de prescriptions hospitalières », note François Grimonprez, directeur de l’efficience des soins à l’agence
Les remboursements liés aux prescriptions hospitalières ont progressé de 5 % entre 2012 et 2013. IMS Health
régionale de santé (ARS) Pays de la Loire. Selon IMS Health, les remboursements liés à ces prescriptions ont progressé de 5 % entre 2012 et 2013, alors que les dépenses totales de médicaments en ville étaient en recul de plus de 1,5 %. Quand on sait que les prescriptions hospitalières remboursées en ville représentent près de 23 % de ce marché, soit 4,2 milliards d’euros, on comprend rapidement l’enjeu. Le jeu du « qui perd gagne » Dans une récente étude (voir « En savoir plus », p. 32), des chercheurs ont pour la première fois confirmé l’influence des prescriptions hospitalières sur la ville en France, en analysant neuf classes thérapeutiques (dont les inhibiteurs de la pompe à protons, les statines et les sartans). Ils y décryptent les mécanismes à l’œuvre entre ville et hôpital, détaillant une tactique du « qui perd, gagne » fréquemment employée par les firmes : proposer à un établissement de santé leur médicament à bas prix, voire gratuitement, pour emporter les appels d’offres hospitaliers, afin de placer leur produit et de le faire prescrire. But du jeu : influencer la prescription en ville où sera poursuivi le traitement, à des prix cette fois plus élevés. Le livret thérapeutique d’un établissement, qui recense les produits disponibles pour ses prescripteurs, est en effet
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constitué sur la base de considérations médicales, mais aussi sur des critères économiques où le laboratoire le « mieuxdisant » l’emporte généralement. Ce mécanisme peut avoir pour conséquence de changer le traitement au long cours d’un patient hospitalisé pour une affection autre, l’établissement de santé ne disposant pas de l’ensemble de la pharmacopée au sein de sa pharmacie. Un patient traité par un générique de statine peut ainsi en ressortir avec un princeps, qui sera délivré et pris le temps qu’il retourne voir son médecin traitant. Une période pendant laquelle le laboratoire « influenceur » profite de ventes supplémentaires de son produit. Cette stratégie est bien connue des pouvoirs publics, l’Inspection générale des affaires sociales (Igas) l’a même décrite dans son rapport de 2011 sur le circuit du médicament à l’hôpital. Boycott des génériques Une autre étude, confidentielle, de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees), publiée cet été par Le Parisien, décrit un stratagème différent, ayant cette fois pour objectif pour un laboratoire princeps d’écarter les génériques. L’étude s’est penchée sur les statines, soulignant qu’en moyenne les princeps étaient vendus aux hôpi-
taux à 6 % de leur prix de ville, voire 3 % pour le Crestor et jusqu’à 1 % pour le Tahor. Pour l’Assurance maladie, cette éviction des génériques représente un coût non négligeable, évalué par la Drees entre 60 et 120 millions d’euros, rien que pour cette classe. « Ces pratiques coûtent très cher à la ville et permettent aux laboratoires de placer leurs produits sans faire d’effort de promotion par la suite », résume François Pesty, consultant en visite médicalisée des délégués de l’Assurance maladie. Ces stratégies peuvent aller très loin : l’Igas rappelle qu’en 2007 GlaxoSmithKline (GSK) a été condamné par l’Autorité de la concurrence pour avoir pratiqué la vente à perte pour deux médicaments afin d’évincer un génériqueur. Une fois ses concurrents éliminés, GSK avait relevé ses prix pour rattraper les pertes subies… Il arrive aussi parfois qu’une firme propose à un établissement des prix cassés sur certains de ses génériques, afin de pouvoir placer un autre produit sous brevet dans une classe très concurrentielle, explique Jan-Cedric Hansen, de la société de conseil Strat Adviser. Enfin, récemment, le groupement interassociatif Traitements & Recherche thérapeutique (TRT5) a également mis en évidence une pratique ayant les mêmes effets. Selon leur enquête, portant sur les antirétroviraux à l’hôpital, III
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des médicaments prescrits à l’hôpital n’ont pas de génériques.
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plus de 70 % des établissements interrogés ont déclaré facturer les princeps et les génériques (qui ont le même prix) à l’Assurance maladie au prix de ville, alors qu’une majorité obtient des remises supérieures à 50 % ! Comme le note Jean-François Bergmann, chef du service de médecine interne à l’hôpital Lariboisière (Paris) et ancien vice-président de la III
Le DP, un outil encore limité Quand on évoque les liens entre l’hôpital et la ville, et le nécessaire décloisonnement entre les deux mondes, on pense aussitôt au dossier pharmaceutique (DP). Sur le papier, on pourrait imaginer qu’il permettrait aux praticiens hospitaliers de mieux connaître le passé thérapeutique d’un patient et au pharmacien de ville de mieux comprendre la prescription hospitalière. Pourtant, s’il commence à être diffusé
dans les établissements de santé (plus de 200 en France), il est pour l’instant limité à certaines spécialités, ce qui handicape sa réelle utilité, reconnaît Martial Fraysse, responsable du DP au sein de l’Ordre des pharmaciens. Il note en outre que les hospitaliers ne peuvent que consulter le DP mais pas le modifier. Difficile dans ces conditions pour le pharmacien d’officine de savoir ce qui s’est passé à l’hôpital. « Il est
incroyable que le DP ne soit pas accessible à toutes les spécialités. C’est absurde que le pharmacien de l’hôpital y ait accès et pas l’ensemble des médecins », s’insurge JeanFrançois Bergmann. De son côté, Martial Fraysse explique que si le dispositif est pour l’instant limité, c’est que « le ministère a privilégié l’urgence » et que sa généralisation devrait logiquement être mise en place. Reste à savoir quand.
commission de mise sur le marché de l’Agence du médicament, ces pratiques sont facilitées par la déconnexion entre les budgets des hôpitaux et celui de la ville, les premiers ayant tout intérêt à négocier au mieux leurs achats, même si cela peut avoir des conséquences lourdes sur la ville. Par ces biais, les laboratoires cherchent notamment à se prémunir contre l’une des armes que l’État a mise en place en 2011 pour tenter de contenir la croissance des dépenses de médicaments prescrits à l’hôpital et délivrés en ville : les contrats d’amélioration de la qualité et de l’organisation des soins (CAQOS). « Dans le cadre de ces contrats, un hôpital s’engage auprès de son ARS à mettre en place un plan de contrôle des prescriptions délivrées en ville, avec un plafond de hausse annuelle des dépenses occasionnées et des pénalités si les dérives sont trop importantes », explique François Grimonprez. Une initiative louable sur le papier mais dont les effets semblent encore limités. Entre autres, selon ce dernier, parce que ces contrats nécessitent un changement culturel majeur pour les dirigeants hospitaliers, qui jusqu’à récemment se préoccupaient peu de cette question. Le ministère de la Santé indiquait dernièrement que le taux de contractualisation ne s’élevait qu’à 28 % des hôpitaux français. Il constatait aussi que les dépenses de médicaments prescrits à l’hôpital et délivrés en ville avaient évolué de
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Les étudiants, toujours cœur de cible
4,1 % sur le premier semestre 2013, soit un effet de seulement – 0,9 % de ces contrats. Et il a fallu attendre début 2014 pour que les objectifs comportent des indicateurs par classe médicamenteuse. Comme le constate François Grimonprez, la tâche n’est pas aisée pour les dirigeants hospitaliers, car « les outils de pilotage de l’Assurance maladie ne sont pas d’une finesse suffisante pour permettre aux hôpitaux de savoir où ils vont. Cela peut expliquer pourquoi nous avons dû faire face à une opposition à ce dispositif lorsqu’il a été lancé ». La voix de son maître Si l’hôpital est aussi crucial, c’est parce qu’il a toujours constitué une référence pour les médecins et pharmaciens de ville, qui rechignent à modifier ou remettre en question un traitement initié par un praticien hospitalier, d’autant plus si le traitement est récent ou s’ils en ont peu l’habitude. « Même lorsque le généraliste peut changer l’ordonnance, le comportement qui prévaut c’est que si cela vient de l’hôpital, on ne touche pas à l’ordonnance », regrette Jean-François Bergmann. Et même quand des génériques sont disponibles, le taux de substitution des prescriptions hospitalières est en moyenne inférieur de 10 % par rapport aux ordonnances de ville, note-t-il. Par ailleurs, la prescription hors Répertoire à l’hôpital est un autre problème que l’État
À l’hôpital, il n’y a pas que les leaders d’opinion qui intéressent les laboratoires. Les internes, qui rédigent des prescriptions sans forcément que leur chef de service intervienne et sont de futurs relais potentiels des services marketing des firmes, constituent eux aussi une cible privilégiée. Le rapport des Assises du médicament publié en 2011 dressait un constat clair, notant que les entreprises agissaient en finançant les examens blancs de l’internat, s’associaient à des « cours » donnés par les aînés, ainsi que des préparations à l’internat. Avec deux soutiens notables, Sanofi et Servier, note Emanuel Loeb, président de l’intersyndicale des internes. Depuis l’affaire Mediator, ces derniers se sont retirés de ce jeu et la loi sur la sécurité du médicament a élargi aux étudiants en médecine l’interdiction des cadeaux. Mais ils restent toutefois en contact avec les visiteurs
médicaux, en attendant que la réforme de la visite médicale à l’hôpital soit mise en œuvre. Selon Emanuel Loeb, les labos continuent à financer des formations, même si celles-ci sont très minoritaires, de l’ordre de 2 %. Il souligne par ailleurs que la formation des étudiants en médecine sur les questions d’éthique, en particulier sur les liens d’intérêts, est quasi inexistante. « La question de la transparence et du financement de la formation et des enjeux de l’industrie est un enjeu important mais très mal enseigné », relève-t-il, assurant qu’il n’y aurait « plus aucun contact » avec l’industrie pharmaceutique depuis l’affaire Mediator. Tout en soulignant que l’arrêt du financement de formations par certains laboratoires, notamment des diplômes universitaires (DU), a laissé certains étudiants sans solution de financement, l’État n’ayant pas mis en place de mécanisme compensatoire.
n’a pas encore résolu, comme le rappelle Laurent Piccinini, chargé de mission Produits de santé à la Mutualité française : « En volume, 6 médicaments sur 10 prescrits à l’hôpital portent sur des produits qui n’ont pas de génériques. » Les « Key opinion leaders » (ou KOL), ces médecins utilisés par l’industrie pharmaceutique pour relayer ses arguments vantant les dernières « innovations », sont une autre arme des firmes. Les « Si cela vient de KOL restent aujourd’hui, malgré l’hôpital, personne ne la prise de conscience post-Mediator, un élément essentiel de la touche à l’ordonnance. » stratégie de communication des Jean-François Bergmann, chef du service de médecine interne à l’hôpital Lariboisière (Paris) laboratoires, constate Dominique Crié, professeur en marketing spécialisé dans la santé à l’École universitaire de management de Lille. « Ils adoptent en outre de nouvelles stratégies plus subtiles, comme la création de réseaux sociaux, d’outils d’aides à la prescription, mais aussi en finançant des actions en direction des patients ou des associations de patients, par l’intermédiaire, par exemple, d’applications pour smartphones », ajoute-t-il. De son côté, Laurence Mizrahi, responsable du développement du marché hospitalier III Septembre-Octobre 2014 I No 1263 I 35
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en savoir plus ❙❙Rapport de l’Igas sur le circuit du médicament à l’hôpital (2011) : http://goo.gl/bsE40e
❙❙Étude de l’Inserm et de la Drees sur l’influence des prescriptions hospitalières en ville : http://goo.gl/pnRXn2 ❙❙Rapports charges et produits de l’Assurance maladie pour 2015 : http://goo.gl/j0O6Kx
chez IMS Health, note que les laboratoires ont récemment fait évoluer leur stratégie en développant les services aux hôpitaux afin d’obtenir une information plus fine sur l’utilisation en vie réelle de leurs produits. Des données dont ils ont un besoin vital à l’heure où les autorités conditionnent justement de plus en plus le remboursement des médicaments à des études d’efficacité en vie réelle.
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Des mesures à l’impact limité Par ailleurs, les démarches de l’Assurance maladie pour sensibiliser les hospitaliers aux conséquences économiques de leur prescription restent encore limitées. L’institution mène certes des actions ponctuelles sur certaines classes, comme les sartans ou les nouveaux anticoagulants oraux, mais rien de comparable avec ce qu’elle fait en ville. Toutefois, les choses pourraient changer. Dans son dernier rapport annuel, la Caisse nationale d’assurance maladie (Cnam) a proposé d’élargir la Rosp aux praticiens hospitaliers. Une suggestion qui promet de créer des remous si elle était mise en place et qui nécessiterait l’adoption d’outils informatiques plus puissants que ceux qui existent à l’hôpital, avec une identification individuelle du prescripteur, ce qui n’est pas le cas actuellement. La Cnam a également considéré qu’il était « essentiel d’agir sur la prescription à
l’hôpital », soulignant qu’elle avait déjà enjoint au gouvernement de le faire l’an dernier et qu’il fallait se pencher sur le « conflit d’intérêts entre celui des hôpitaux, qui est d’acheter les médicaments au prix le plus bas, et l’intérêt global du système de soin ». Face à la puissance commerciale des laboratoires, on ne peut que constater un certain manque de volonté de l’État : le projet d’encadrer la visite médicale à l’hôpital, prévue par la loi Mediator votée fin 2012, n’est toujours pas entré en vigueur. Retoquée par le Conseil constitutionnel, cette réforme pourrait toutefois revenir au Parlement dans le cadre du projet de loi de santé. Mais le texte ne sera pas voté avant début 2015. Chez nos voisins (Royaume-Uni, Allemagne, états-Unis), des choix ont été faits. Avec, par exemple, outre la régulation de la visite médicale et l’identification individuelle des prescriptions, la mise en place de logiciels de prescription proposant des alternatives thérapeutiques moins coûteuses pour le système de soins pour une pathologie donnée, mais aussi des opérations d’information et de dialogue avec les prescripteurs sur l’impact de leurs ordonnances sur les comptes publics. À l’heure où les problèmes budgétaires de la France vont croissant, le gouvernement aurait tout intérêt à changer rapidement de braquet. ❙
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Santé Enquête
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Le générique de Kaletra (lopinavir/ritonavir) est attendu à l’horizon 2015. Ceux de Kivexa (abacavir/lamivudine) et Truvada (emtricitabine/ténofovir) devraient suivre en 2017.
Pas touche aux combos ! Les trithérapies anti-VIH « tout-en-un », ou « combos », pourront de plus en plus être remplacées par leurs composants génériqués pris séparément. Des préconisations qui ne sont pas du goût de tous.
E NOTABENE Selon Thierry Demerens, médecin conseil à la Caisse nationale d’assurance maladie (Cnam), le taux de pénétration des génériques des antirétroviraux (ARV) est actuellement de 13 % pour la lamivudine, de 23 % pour l’association lamivudine/ zidovudine et de 13 % pour la névirapine, comme il l’a déclaré lors d’un colloque le 16 juin dernier au ministère de la Santé. Un taux faible, directement corrélé à la difficulté de substitution de ces ARV, que ce soit en ville ou à l’hôpital. Dans les années à venir, l’Assurance maladie espère 100 à 150 millions d’euros d’économies sur cette classe médicamenteuse.
n matière de substitution de médicaments génériques, 1 n’est pas toujours égal à 1. Dans le cas du VIH, il est possible depuis peu de remplacer certains princeps par leur équivalent générique, puisque les premiers génériques d’antirétroviraux (ARV) ont débarqué en France l’an dernier. D’autres devraient suivre prochainement (voir légendes des visuels ci-dessus). Mais la situation risque de se corser lorsqu’il s’agira de substituer des trithérapies anti-VIH à comprimé unique par leurs composants génériques séparés. Car la mise sur le marché en 2008 d’Atripla, première trithérapie anti-VIH « tout-en-un », suivie par d’autres (Eviplera, Stribild), a indéniablement amélioré l’observance et la qualité de vie des patients. Or quelques lignes d’un rapport d’experts publié en septembre
2013 sur la prise en charge des personnes vivant avec le VIH, dirigé par le Pr Philippe Morlat, troublent les associations de lutte contre le sida. Le texte, qui préconise d’encourager la « prescription et la dispensation » d’ARV génériques, précise que « la substitution d’un médicament combiné associant trois spécialités pharmaceutiques par les médicaments génériques pourrait être envisagée du fait de l’avantage économique de la prescription de génériques ». Le rapport évoque la possibilité de remplacer Atripla (éfavirenz/emtricitabine/ténofovir) par l’association éfavirenz Gé/Truvada, ou encore par éfavirenz Gé/lamivudine Gé/ Viread (tenofovir). Dans les deux cas, les experts avancent une économie de 100 à 200 euros par mois. Revers de la médaille pour les patients : la prise du traitement ne se fait plus en un seul mais en plusieurs comprimés.
Et c’est là que le bât blesse : « On ne voudrait pas que la générication se fasse au détriment du patient », précise Laurent Rossignol, coordinateur du groupement associatif TRT-5 (voir « 3 questions à… », page de droite), qui regrette que les experts n’aient pas accepté de mentionner noir sur blanc la nécessité de demander l’avis du patient avant de substituer une combinaison fixe par ses composants génériques séparés. Engagés volontaires Une préoccupation légitime, à lire l’enquête réalisée en septembre 2013 par Christine Jacomet, praticien du Centre hospitalier universitaire de Clermont-Ferrand. Si 44 % des patients se disent prêts à remplacer leur thérapie antirétrovirale par des génériques, cette proportion chute à 17 % si le nombre de comprimés augmente. Une prudence également de mise chez les médecins. En effet, si 75 % d’entre eux acceptent de prescrire des antirétroviraux génériques aux patients qui acceptent déjà les génériques pour une autre patho-
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Enquête Santé
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PHOTOS MIGUEL MEDINA
Sont génériqués depuis 2013 la lamivudine, l’association lamivudine/zidovudine, la névirapine à libération immédiate (deux prises par jour) et l’éfavirenz. Le montant de ces trois molécules génériquées a atteint 55 millions d’euros en 2013.
logie et ne souffrent pas d’effets secondaires avec le princeps, ils ne sont plus que 26 % si le « combo » est cassé. Dans ces conditions, difficile de tenir les deux impératifs que sont réduction des coûts et observance du traitement. Pour Anne-Marie Taburet, chef de service à la pharmacie de l’hôpital Bicêtre (Paris) et contributrice au rapport Morlat, dans l’esprit des experts il ne s’agit pas de substituer « systématiquement », mais bien « au cas par cas, avec l’accord du patient. Certains préfèrent d’ailleurs prendre deux comprimés plutôt qu’un seul gros ! », remarque-t-elle. Elle relève aussi « une différence entre la substitution quasi obligatoire et la substitution qui implique de dissocier une forme fixe ». Et de relativiser la situation : « La substitution de formes combinées par des composants séparés concerne très peu de produits, essentiellement Atripla. Et il faut raison garder : dès que Truvada sera génériqué, des formes génériques combinées pourraient arriver rapidement sur le marché. » Christine Jacomet balaie elle aussi les objections : « La
consultation hospitalière est là pour lever les craintes. Dans les faits, il n’y aura pas de combos cassés sans accord du patient. » Réaliste, elle estime que « les médecins devraient réussir à gérer ce changement de traitement comme ils le font dans les cas d’intolérance ou de résistance ». L’officine en bout de ligne Quelles conséquences à l’officine ? « D’ici à 2017, on utilisera couramment les génériques des antirétroviraux car les nouvelles molécules qui seront génériquées à partir de 2015 sont beaucoup plus utilisées que celles qui l’ont été en 2013 », souligne Laurent Rossignol. Mais pour le pharmacien de ville, pas question de dissocier des formes fixes à tout-va. La Caisse nationale d’assurance maladie rappelle que « le pharmacien n’est aujourd’hui, pas en droit de “casser”, de son initiative, une association fixe prescrite par le médecin en délivrant les molécules génériques séparées ». Respect de la prescription avant tout, donc. Mais cela, les pharmaciens le savent bien. ❙
3QUESTIONSÀ...
Laurent Rossignol coordinateur du TRT-5 (groupe interassociatif Traitements & Recherche thérapeutique qui rassemble 9 associations de lutte contre le sida)
Pourquoi insistez-vous pour que les experts s’engagent à demander l’accord du patient avant de substituer un « combo » d’antirétroviraux ? L’étude du Dr Jacomet montre qu’a priori les médecins ne substitueront pas sans demander l’avis des patients, mais les décisions peuvent changer lorsque la pression économique augmente. Nous serions plus tranquilles avec des garanties écrites. Que redoutez-vous ? Les études montrent que l’augmentation du nombre de prises journalières diminue l’observance. Mais il n’a pas été prouvé qu’augmenter le nombre de comprimés par prise soit sans effets. Dans
le cas du diabète, il semble que l’observance diminue dès quatre comprimés par prise. Comment comptez-vous faire passer votre message ? Nous préparons un position paper sur les antirétroviraux génériques, comme nous l’avons fait sur le traitement de l’hépatite C l’an dernier. Nous sommes favorables aux génériques tant qu’ils ne sont pas imposés et prescrits dans une discussion avec le soignant. Ils ne doivent pas conduire à remplacer un princeps par une molécule génériquée plus vieille parce qu’elle serait moins chère.
Claire-Marie Aubé (avec APM) Septembre-Octobre 2014 I No 1263 I 39
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Santé Panorama
❙ Saisi par la direction générale de la santé, le Haut Conseil de la santé publique dénonce une « défiance tout à fait injustifiée » vis-à-vis de la vaccination contre les papillomavirus humains. Il réitère donc ses recommandations et encourage une vaccination en milieu scolaire. ❙ Une étude canadienne présentée début septembre au symposium sur le cancer du sein, à San Francisco (États-Unis), montre qu’une simple lettre de relance signée du médecin traitant augmente de 70 % la participation au dépistage du cancer du sein des patientes ayant déjà passé une mammographie – normale – mais qui étaient en retard de 30 à 48 mois pour la suivante. ❙ Contre la douleur d’un lumbago, le paracétamol ne fait pas mieux qu’un placebo ! Selon une étude menée sur plus de 1 600 patients atteints de douleurs lombaires aiguës, ces derniers récupèrent même plus vite sous placebo. « L’approbation universelle du paracétamol dans ce groupe de patients pose question », estiment les auteurs dans la revue The Lancet. ❙ Parce que la question de l’allaitement se pose pour les mères atteintes d’épilepsie sous traitement, une étude multicentrique s’est penchée sur le sujet. Parue dans la revue JAMA Pediatrics, elle indique qu’à l’âge de 6 ans, les antiépileptiques ne semblent pas avoir d’effet délétère sur le quotient intellectuel des enfants ayant été allaités. Des résultats dans la lignée de précédents travaux menés auprès d’enfants de 3 ans. « Cette étude n’apporte pas de réponse définitive mais nous recommandons l’allaitement aux mères épileptiques », concluent les auteurs. ❙ Lors du congrès de l’European Respiratory Society à Munich (Allemagne), début septembre, une étude pharmacoépidémiologique a démontré que les statines diminuent de 33 % le risque d’exacerbation des patients souffrant de bronchopneumopathie chronique obstructive. Elles sont par ailleurs associées à une baisse de la protéine C-réactive, ce qui expliquerait cet effet.
DEFRANCE
INFO OU INTOX
L’Extranase sauve du cancer ? À l’instar de l’ail ou de certaines plantes chinoises, l’Extranase soignerait les tumeurs.
rement approximatifs, non étayés et qui manipulent avec force évidence la détresse de ceux qui les lisent, aucune étude n’indique de tels effets de la bromélaïne.
L
a maladie cancéreuse porte son lot de panacées, parmi lesquelles la bromélaïne, une enzyme extraite de l’ananas. Et parce que l’Extranase en contient, peut s’acheter sans ordonnance et ne coûte qu’entre 4 et 7 euros la boîte, ce traitement des œdèmes fait des émules. Des histoires circulent ainsi, racontant que la prise d’Extranase a fait régresser des tumeurs, chez des hommes comme chez des animaux. La revue Alternative Santé s’en est fait l’écho fin août, recommandant même aux patients à qui est diagnostiqué une tumeur, cancéreuse ou pas, « d’essayer [son] protocole naturel avant de [se] lancer dans des protocoles officiels dont vous ne savez dans quel état vous res-
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ÀSAVOIR
Le PHaRMaCIeN
sortirez »… Car Alternative Santé ajoute à sa « prescription » de bromélaïne, de la vitamine C liposomale pour « potentialiser son effet » et du Lapacho, ou « arbre sacré des Incas, un antitumoral reconnu de longue date ». Le remède idéal « pour se débarrasser d’une tumeur », précisant qu’« habituellement, les résorptions de tumeurs sont très rapides » ! Sauf que, au-delà des mots employés particuliè-
Extranaze… Cette enzyme a certes montré un intérêt en traitement complémentaire, pour soulager les effets secondaires des traitements hormonaux dans le cadre d’un cancer du sein par exemple. Mais rien à voir avec la disparition d’une tumeur. Le mot de la fin sera laissé au Dr Dominique Dupagne, médecin généraliste administrateur du site Atoute.org, qui avait réagi sur le sujet il y a quelques années, sur l’un de ses forums en reprenant la faute d’une internaute : « Extranase s’écrit avec un “s” mais je reconnais que c’est plus rigolo avec un “z” et cela décrit mieux le produit. » ❙ intox !
contraception
vih
Si la décision définitive de la Commission européenne est encore attendue, l’Agence européenne du médicament (EMA) a estimé que les données disponibles pointaient une moindre efficacité de Norlevo ou d’EllaOne en cas de surpoids (voir Le Pharmacien de France, no 1256) étaient « trop limitées » et « pas assez solides ». Impossible donc de tirer la moindre conclusion selon l’EMA, qui recommande de supprimer toute référence directe au lien poids-efficacité dans la notice du Norlevo mais d’inclure les données disponibles dans celles des différents produits concernés. Ce n’était pas l’avis de l’agence française. Qu’en pensera la Commission européenne ? ❙
Un an après l’arrivée, en 1997, des antirétroviraux (ARV) en ville, seuls 22 % des personnes infectées par le VIH venaient chercher leurs médicaments en officine. À présent, la tendance est plus qu’inversée : « Seulement un tiers des patients vient tous les mois à l’hôpital chercher ses ARV, ce qui constitue un tournant radical. » Ce bilan tiré d’une enquête tout juste parue dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire souligne la simplicité de la dispensation en ville et appelle à améliorer encore la coordination ville-hôpital, « ne serait-ce que pour aider [ces personnes] à annoncer leur séropositivité aux autres soignants, elles qui se sont déjà ouvertes largement aux pharmaciens ». ❙
Dans l’urgence, le doute persiste
L’officine est devenue centrale
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Panorama Santé
Le PHaRMaCIeN DEFRANCE
L’IMAGE DUMOIS
« Que la lumière soit ! »
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De Bora Bora aux Maldives en passant par Haïti et les Bahamas, les laboratoires Sunset proposent une large gamme de rayons solaires.
neurologie
toxicomanie
Haro sur les benzos
Une nouvelle étude confirme un lien entre benzodiazépines et maladie d’Alzheimer. Sans plus attendre, la Haute Autorité de santé prépare un tour de vis sans précédent.
D
éjà accusés d’augmenter les risques de démence, sans pour autant que ce lien fasse l’unanimité (voir Le Pharmacien de France, no 1257), les benzodiazépines sont à nouveau sur la sellette. Des travaux publiés en septembre dans The British Medical Journal montrent un risque accru d’Alzheimer de près de 50 % chez les plus de 66 ans après 90 jours d’exposition, par rapport aux patients ne prenant pas de « benzos ». Informer le grand public Les auteurs préviennent toutefois que l’utilisation de ces médicaments pourrait n’être qu’un marqueur précoce d’une état associé à un risque augmenté de démence. Mais la Haute
Cette exposition, organisée par la Fondation EDF, a rassemblé plus de 250 œuvres dressant « un panorama du design lumineux, des débuts de la société industrielle aux visions qui modèleront notre futur ». La lumière a déjà cessé d’être un simple objet d’éclairage et s’intègre désormais dans des textiles ou des façades. Pourquoi pas, demain, dans des médicaments ? Les « gélules de soleil » ont ainsi été imaginées par les designers Quentin Vaulot et Goliath Dyèvre. Vous reprendrez bien un peu de vacances ?
Autorité de santé (HAS) n’a pas attendu pour, fin juillet, « positionner au plus bas niveau d’intérêt » les benzodiazépines hypnotiques et produits apparentés (estazolam, loprazolam, lormétazépam, nitrazépam, témazépam, zolpidem et zopiclone) et recommander une baisse de leur niveau de remboursement à 15 % (au lieu de 65 %). Elle appelle à « une campagne médiatique percutante et répétée » et annonce déjà des « mesures d’ordre réglementaire », comme l’obligation de prescription sur ordonnance sécurisée ou la diminution de la taille des conditionnements. ❙
Skenan fait un carton L’usage hors autorisation de mise sur le marché du sulfate de morphine n’est certes pas nouveau, mais le phénomène s’étend géographiquement, de la Bretagne à la région Rhône-Alpes, en particulier en Auvergne et dans le Limousin. L’Observatoire français des drogues et des toxicomanies, qui a publié ces données fin juillet, explique cette progression par une « pénurie » d’héroïne en Europe et, probablement, un accès difficile à la méthadone en zone rurale. Skenan LP 100 ou 200 mg est le plus prisé. ❙
e-cigarette
Une première AMM ! Elle n’est pas française mais britannique. La première autorisation de mise sur le marché accordée à une cigarette électronique émane de la Medicine and Healthcare Products Regulatory Agency et autorise ainsi le dispositif d’inhalation de nicotine Voke Inhaler dans le traitement de la dépendance tabagique. Il sera commercialisé par une filiale de British American Tobacco, deuxième cigarettier mondial, et entend bien concurrencer autant les substituts nicotiniques que les cigarettes électroniques. ❙ Septembre-Octobre 2014 I No 1263 I 43
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Santé Conseil
Le PHaRMaCIeN DEFRANCE
L’allaitement à la peine Avec 69 % de mise au sein à la maternité, la France est en queue du peloton européen de l’allaitement. Et ses professionnels de santé peu présents sur le terrain.
international de commercialisation des substituts du lait maternel, sorte de charte de bonnes pratiques désapprouvant notamment la publicité par les industriels des aliments de premier âge auprès du grand public ainsi que la distribution d’échantillons gratuits à la maternité. En 2001 a n Norvège, 99 % des femmes été créé le métier de « consultant en lacallaitent à la naissance, 93 % en tation », suivant les mamans aussi bien en Autriche et même 85 % en Alle- libéral qu’en maternité et dans les centres magne. Des taux qui frisent la de protection maternelle infantile. Malgré perfection, en tout cas conformes aux der- cela, dans une enquête BVA de décembre nières recommandations de l’Organisation 2009, les parents interrogés pointaient du mondiale de la santé (OMS) qui prône un doigt un manque d’accompagnement. Fort allaitement exclusif au sein jusqu’à 6 mois, de ce constat, le Pr Dominique Turck, complété par une autre pédiatre et responsable alimentation jusqu’à Seuls 54 % du comité de nutrition à 2 ans, voire plus ! En des nourrissons la Société française de France, malgré une augpédiatrie, a remis au sont encore mentation incontestable gouvernement en juin ces vingt dernières allaités à un mois. 2010 un plan d’action en années de la pratique de faveur de l’allaitement l’allaitement maternel, les derniers chiffres maternel ; les seules mesures intégrées au – qui datent de 2012 – indiquent que seu- Programme national nutrition santé (PNNS) lement 69 % des mères mettent au sein 2011-2015 prévoient un droit à l’informaleur bébé à la maternité et que 54 % de tion optimisé et une meilleure sensibilisaces nourrissons continuent d’être allaités tion des femmes. à 1 mois, dont 35 % de façon exclusive. La formation des professionnels de santé, quasi inexistante, est aussi un facteur fréInsuffisances quent d’échec ou d’arrêt de l’allaitement. Pourquoi ce décalage ? L’importance des Un diplôme interuniversitaire « Lactation nourrices dans la culture française puis humaine et allaitement maternel » existe, l’ancrage de la séparation mère-enfant, le mais il reste plutôt confidentiel. De fait, poids de l’industrie agroalimentaire et plusieurs associations (Cofam, La Leche l’accès à l’information (80 % des femmes League, Solidarilait…) et réseaux (Renoal, cadres supérieures allaitaient en 2010 Ombrel, Regaal, Pauline…) ont pris le relais contre 46 % des ouvrières qualifiées) n’y sur le terrain. L’association Ihab (Initiative sont pas étrangers. Le trop court congé de Hôpital ami des bébés) France attribue par maternité postnatal et les dispositions exemple un label aux hôpitaux mettant a minima du code du travail – pour allaiter, l’accent sur la pratique de l’allaitement la salariée dispose, jusqu’au premier anni- maternel. En 2013, seuls 20 établissements versaire de l’enfant, d’une heure de réduc- l’avaient obtenu, assurant 3 % des naistion du temps de travail par jour mais non sances. Nul doute qu’il reste du chemin à rémunérée et sous certaines conditions – parcourir pour que l’objectif du PNNS ont également leur part de responsabilité. d’« augmenter de 15 %, au moins, en cinq Un panel d’initiatives en faveur de l’allai- ans, le pourcentage d’enfants allaités à la tement existe pourtant. Dès juin 1994, la naissance » soit atteint. ❙ France a entériné plusieurs points du Code Élise Brunet
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Google à la rescousse ? La société Small World et l’Australian Breastfeeding Association (Association australienne pour l’allaitement maternel) testent actuellement l’application Google Glass d’aide à l’allaitement. Par le biais des célèbres lunettes, la maman peut contacter en temps réel (via un flux vidéo privé et sécurisé) une conseillère en lactation, qui vérifiera la position de bébé lors de la tétée, la quantité de lait prise, etc. Elle aura également accès aux informations traditionnelles sur l’allaitement au sein, tout en ayant les mains libres. Les bémols : l’autonomie de la batterie, insuffisante pour couvrir une tétée complète, et le prix des lunettes, de 1 500 dollars. Encore un petit effort…
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Fiche Conseil
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Lien privilégié avec bébé, alimentation de qualité… l’allaitement maternel est reconnu pour ses nombreux bienfaits. Des difficultés peuvent cependant apparaître, l’officinal a alors toute sa place pour conseiller et rassurer maman afin d’éviter un arrêt prématuré de l’allaitement.
L’allaitement douloureux L’ENGORGEMENT
LES MAMELONS DOULOUREUX Les premiers jours de l’allaitement, les variations hormonales exacerbent la sensibilité des mamelons (sans lésion). La situation s’améliore au bout d’une semaine. VOTRE CONSEIL ❙ S’assurer de la bonne position du bébé lors de la tétée (voir au verso). ❙ Appliquer du lait maternel sur les mamelons et les aréoles une fois la tétée terminée. ❙ Garder les seins à l’air libre le plus souvent. ❙ Éviter les soutiens-gorge trop serrés.
LES CREVASSES Elles sont une cause fréquente d’arrêt de l’allaitement. Se présentant comme de petites coupures ou gerçures sur le mamelon et pouvant s’étendre sur l’aréole, elles sont dues dans 90 % des cas à une mauvaise position du bébé lors de la tétée et une prise en bouche incorrecte. Un trouble de la succion chez le nouveau-né ou un frein de langue trop court, qui relèvent de la consultation médicale, sont également des causes possibles. Particulièrement douloureuses en début de tétée, elles peuvent saigner, ce qui ne restreint pas l’allaitement. La présence de sang dans les selles de bébé est alors normale. VOTRE CONSEIL ❙ Revoir avec maman le placement
correct du nourrisson et la bonne prise en bouche. Varier la position de bébé au cours des tétées. La position du « ballon de rugby » permet par exemple à la mère de mieux contrôler la prise au sein (voir au verso). ❙ Conseiller du paracétamol pour calmer la douleur. Des bouts de sein en silicone (protège-mamelons) peuvent être utilisés. L’application de lait maternel sur les mamelons favorise la cicatrisation ; en revanche l’utilisation de crèmes cicatrisantes a été insuffisamment évaluée pour être recommandée.
LA MASTITE Entre le 3e et le 6e jour après la naissance, l’engorgement, C’est une inflammation du qui correspond à une accumulation lactée dans la glande sein, qui devient rouge et mammaire, est physiologique. Il se résorbe rapidement douloureux sur une zone en multipliant les tétées. Il peut toutefois devenir pathologique plus ou moins étendue (en cas de tétées inefficaces ou de sevrage trop rapide, par (généralement unilatérale) exemple) : le sein est alors chaud, gonflé, dur, douloureux, avec un mamelon aplati (ce qui aggrave la situation). Un état et qui s’accompagne d’un fébrile est possible. Le risque est la complication vers la mastite. état grippal (fièvre élevée, VOTRE CONSEIL frissons, courbatures, ❙ Augmenter le rythme des tétées (10 à 12/jour), en commençant malaise général), associé par le sein engorgé. Maintenir un maximum de tétées nocturnes. ou non à une infection. Les positions dites « de la louve » ou « du ballon de rugby » D’apparition brutale, elle peuvent soulager. Au besoin, tirer son lait ou pratiquer des est généralement due massages aréolaires. à une mauvaise conduite ❙ Avant la tétée, une douche ou un bain chauds peuvent assouplir de l’allaitement entraînant le sein engorgé pour une meilleure prise en bouche de bébé. Entre les tétées, appliquer un gant avec de la glace pendant une stagnation de lait, mais 20 minutes sur le sein permet de diminuer l’œdème aussi à des facteurs traumaet la douleur. tiques (soutien-gorge trop serré, ❙ Les coupelles d’allaitement (à porter en porte-bébé mal ajusté, ceinture discontinu) appuient sur l’aréole et favorisent de sécurité…), une grande fatigue, l’écoulement de lait. Attention aux un stress important… soutiens-gorge trop serrés. La poursuite de l’allaitement est la base du traitement, la mastite ne représente pas de risque pour le bébé. VOTRE CONSEIL ❙ Vérifier avec maman
la position de bébé et sa prise au sein (voir au verso), augmenter les tétées (10 à 12 par 24 heures) en commençant par le sein atteint (tirer son lait si la tétée est trop douloureuse), appliquer du froid sur la zone sensible et se reposer avec bébé auprès de soi. ❙ Du paracétamol, voire de l’ibuprofène, peuvent être administrés. Sans amélioration dans les 24 heures, la consultation médicale s’avère indispensable.
LA CANDIDOSE MAMMAIRE Due au champignon Candida albicans, la sensation douloureuse et/ou de brûlure engendrée par la candidose est présente pendant et entre les tétées. Le mamelon peut crevasser, être rouge avec des dépôts blancs, lisse et luisant. Le sein peut démanger. La candidose mammaire est généralement associée à un épisode mycosique chez le nourrisson (muguet, érythème fessier…). La consultation médicale s’impose sans délai. VOTRE CONSEIL ❙ Changer les coussinets d’allaitement après chaque tétée et laisser sécher les seins
à l’air libre. ❙ Tout objet en contact avec les seins ou la bouche de bébé doit être parfaitement nettoyé, si possible stérilisé. Élise Brunet Sources : www.mpedia.fr : « Quand allaiter fait mal ». Guide de l’allaitement maternel, édité par l’Inpes et le ministère de la Santé. www.info-allaitement.org
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Fiche Conseil
Le PHaRMaCIeN DEFRANCE DEFRANCE
Du confort de la maman et du bébé dépend la réussite de l’allaitement. Connaître les différentes possibilités d’installation de bébé au sein permet ainsi de répondre à la plupart des difficultés rencontrées.
Choisir sa position Infographie : Pascal Marseaud Se détendre favorise la lactation : la maman doit s’installer confortablement, de façon à ne ressentir aucune tension dans les bras, le dos ou les jambes. Elle peut utiliser un ou plusieurs coussins, qu’ils soient normaux ou spécifiques à l’allaitement. Quelle que soit la position choisie – en fonction du confort de la mère et de son bébé –, la bouche du bébé est grande ouverte et sa tête légèrement inclinée en arrière. Le bébé est face à sa mère, ventre contre ventre, bien soutenu. Son oreille, son épaule et sa hanche sont alignées. L’oreille ne doit pas toucher l’épaule : dans 90 % des cas gerçures et crevasses sont dues à une mauvaise position.
LA POSITION DE LA BERCEUSE (OU DE LA MADONE)
LA POSITION ALLONGÉE
LA BERCEUSE MODIFIÉE (OU MADONE INVERSÉE)
Position dite « classique ».
Cette variante de la position classique permet, en particulier les premiers jours, de bien guider la tête du bébé et de soutenir sa nuque d’une main. L’autre main peut soutenir le sein si besoin.
EN BALLON DE RUGBY
À CALIFOURCHON
Le bébé est placé sur le côté, à la hauteur de la taille de sa maman, soutenu par un coussin et maintenu par un bras de façon à ce que sa nuque repose dans le creux de la main, tandis que l’autre main peut soutenir le sein. Cette position maintient l’éveil du tout-petit, en particulier lorsqu’il est prématuré ou de faible poids de naissance.
LA POSITION DE LA LOUVE
Idéale pour les tétées de nuit. Allongée sur le côté, un coussin entre les jambes et dans le dos, la mère replie sa jambe supérieure pour ne pas basculer en avant. Bébé est allongé en face d’elle, loin du bord du lit, sa bouche au niveau du mamelon. Si besoin, placer sous lui une serviette repliée pour le mettre à la hauteur du sein.
LES JUMEAUX Cette variante du « ballon de rugby » est tout aussi efficace pour maintenir l’éveil d’un nouveau-né fragilisé.
Allaiter les jumeaux ensemble (ici, positionnés en « ballon de rugby ») permet de produire davantage de lait, ce qui peut faciliter la tétée du bébé le moins vigoureux. Cette position aide en outre à gagner du temps mais n’est pas toujours facile et certaines mamans préféreront individualiser une ou toutes les tétées.
Mettre bébé au sein
En cas d’engorgement, des tétées fréquentes aident au traitement mais le mamelon aplati rend difficile la prise du sein. La position de « la louve » peut justement soulager la maman et aider le bébé à téter. Le nez ou le menton du bébé doivent pointer vers la masse douloureuse. La position du « ballon de rugby » est également appropriée.
L’AUSTRALIENNE En cas de fort réflexe d’éjection, la position de « l’australienne » permet d’installer bébé légèrement au-dessus du sein et ainsi d’améliorer les tétées tout en soulageant la tension dans les seins. La pesanteur diminue l’intensité du jet dans la bouche de bébé.
La bouche de bébé doit être grande ouverte et sa langue légèrement sortie se positionne sous l’aréole.
Bébé doit aborder le sein avec son menton et sa bouche doit englober une grande partie de l’aréole. Ses lèvres retroussées produisent un effet de ventouse, son menton et son nez contre le sein. Sa tête doit être légèrement inclinée en arrière.
Sources : Le Guide de l’allaitement maternel (ministère de la Santé), Réseau périnatalité du bassin alésien (Reseda), Centre hospitalo-universitaire (CHU) Arnaud-de-Villeneuve à Montpellier, CHU de Nice.
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Santé International
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Exploits à gogo Le Guinness World Records fête ses 60 ans d’existence. À l’occasion de la publication de son édition 2015, petite sélection de ces nouveaux entrants qui défient la médecine. par Anne-Laure Mercier
Christine aux mains d’argent
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Christine Walton a arrêté un jour de se couper les ongles, trop occupée par ses enfants et les concerts que donne cette chanteuse originaire de Las Vegas. Bien lui en a pris puisqu’elle entre aujourd’hui dans le Guinness des records avec plus de 7 mètres d’ongles. Précisons : lorsqu’ils sont mis bout à bout. The Dutchess (son nom de scène) rassure les lecteurs : cette originalité unguéale ne l’empêche absolument pas de conduire, de faire la vaisselle ou de se coiffer. Seulement de s’approcher trop près des vêtements qu’elle convoite en boutique, selon elle.
ÉTATS-UNIS
Nancy Siefker est l’archère la plus tordue au monde ! Cette Californienne de 26 ans est capable de tirer une flèche à une distance de 6 mètres sur une cible d’à peine 14 centimètres de diamètre… avec ses pieds. Cette contorsionniste travaille d’ailleurs dans un cirque. Son nouveau passe-temps : les étoiles ninjas. Un volontaire pour faire partie des jurés du Guinness 2016 ?
Répondant au doux surnom de Mama Lou, Linsey Lindberg peut pourtant écraser une pomme simplement en repliant son bras sur le fruit. Pratique certes, mais effrayant. Ses biceps lui ont en tout cas permis de décrocher un record du monde en écrasant de cette façon 8 pommes en l’espace d’une minute.
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Nancy des Bois
Linsey van Damme
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Le Californien Nick Stoeberl entre dans l’histoire avec grâce : sa langue mesure 10,1 cm et est certifiée la plus longue du monde. En plus d’avoir été fort bien doté par dame Nature, le comédien âgé de 34 ans ne manque pas d’humour : il raconte que son père était « un fan inconditionnel du groupe Kiss » – mot qui signifie « embrasser » en anglais – et qu’il passait son temps à essayer d’imiter Gene Simmons, bassiste et chanteur du groupe, également célèbre pour tirer la langue derrière son maquillage pendant les concerts. Nick peut en tout cas le remercier : grâce à lui, il peut aujourd’hui fourrer sa langue dans son nez mais aussi se léchouiller l’épaule.
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Super size me
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International Santé
Le PHaRMaCIeN DEFRANCE
ROYAUME-UNI
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L’homme de l’Atlantique C’est aussi un habitué des records. Simon Chalk est l’homme sur cette planète qui a traversé le plus d’océans à la rame, à savoir six fois l’océan Atlantique et deux fois l’océan Indien, d’est en ouest. En 2003, par exemple, il a rallié les 5 100 kilomètres qui séparent Kalbarri, sur la côte ouest de l’Australie, de Saint-Brandon, au nord-est de l’île Maurice, en 108 jours.
LITUANIE Barbapapa
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En soulevant une femme de 63,8 kilos, Antanas Kontrimas figure au Guinness des records. Fastoche ? Essayez donc avec une barbe ! L’homme améliore ainsi son propre record : en 2001, il soulevait déjà 61,3 kilos de chair.
AUSTRALIE Roller disco Lorsqu’on est capable de parcourir 100 mètres en talons hauts montée sur rollers et en 26,1 secondes, c’est une nation qui s’incline. L’Australienne de 32 ans Marawa Ibrahim, par ailleurs virtuose de hula hoop, une discipline qu’elle enseigne à travers le monde, a ainsi décroché une entrée au Guinness. Rien à voir avec sa faculté de faire tournoyer 133 cerceaux autour d’elle simultanément.
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CONGRèS NATIONAL DES PHARMACIENS 18 - 19 octobre
2014
Cannes - Mandelieu
Pharmacien : un métier d’avenir Venez débattre de sujets qui engagent votre profession !
Centre Expo Congrès
Cannes - Mandelieu La Napoule
Pour toute information : nathalie.boiche@congresdespharmaciens.org www.congresdespharmaciens.org
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CONGRÈS NATIONAL DES PHARMACIENS
2014
18 -19 octobre
Cannes - Mandelieu
PrOGramme Samedi 18 OctOBre 9h00
Accueil des congressistes
9h30
Rétrospective 2013- 2014 Les faits marquants de l’année Inauguration du Congrès Remise du Prix de thèse Anepf/ Pharmacien de France
10h15
Plénière Dérèglementation : pourquoi ?
11h30
Pause café, dans l’espace Exposants, rencontre avec nos partenaires
12h30
Déjeuner Conférences et débats proposés par nos partenaires sur des sujets d’actualité
14h00 à 18h00
SeSSiOn Scientifique utiP Sujet âgé : prise en charge officinale et accompagnement Un enjeu capital : repérer le risque de perte d’autonomie
16h00
Pause café, dans l’espace Exposants, rencontre avec nos partenaires
16h30
atelier LPP Les dernières évolutions Place du pharmacien Quels partenariats ?
20h00
Dîner spectacle au Marineland d’Antibes parrainé par
dimanche 19 OctOBre 9h00
Accueil des congressistes
9h30
atelier SISA (Société interprofessionnelle de soins ambulatoires) Mode d’emploi
10h15
Pause café, dans l’espace Exposants, rencontre avec nos partenaires
10h45
Plénière La nouvelle rémunération
12h00
Cocktail proposé par
12h30
Déjeuner Pauses café offertes par
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14h00
atelier Prévention La prévention dans le cadre des missions d’avenir pour le pharmacien Exemples européens Plénière
14h50
MADP Assurances : la gestion des risques
15h15
ROCHE : Clinicien - Pharmacien un tandem essentiel au sein du parcours patient
15h45
Coût/efficacité du recours au pharmacien
16h45
Pause café
17h15
Synthèse des travaux
20h00
Soirée de clôture au château Ste Roseline parrainée par
17/09/14 17:24
Officine Investissement
Le PHaRMaCIeN DEFRANCE
Le « premier prix », pas à tout prix Laissant miroiter un gain de marge, les produits « premier prix » d’OTC et de parapharmacie paraissent forcément alléchants. Les intégrer à sa politique de référencement ne va pourtant pas de soi.
L
es gammes « premier prix » se multiplient en officine. Ce terme recouvre deux types de produits : les low cost (bas prix) et les marques de distributeurs (MDD). Les premiers impliquent une adéquation entre prix et volumes pour pouvoir dégager de la marge. « Ce peut être par exemple le “Top 10” des produits les plus vendus en OTC », signale Mary Henry, directrice du MBA Management de l’officine à l’École de management de Strasbourg. Les MDD concernent, quant à elles, des produits à faible coût, n’ayant pas de valeur ajoutée élevée (comme l’hygiène et le soin en parapharmacie) ou, au contraire, à forte valeur ajoutée (compléments alimentaires…). Développées par les groupements ou les grossistes-répartiteurs, elles permettent de dégager une marge plus importante sur vos rayons d’OTC et de parapharmacie. Low cost ou MDD, ces produits « premier prix » représentent, selon l’expression de Mary Henry, « un véritable “bouclier protecteur” face à la concurrence de la grande et moyenne distribution (GMS) » en « répondant à l’attente du client tout en préservant sa marge ». À une condition : les intégrer dans une stratégie d’achat et de politique de prix affinée. Il en va également de sa crédibilité vis-à-vis de la clientèle, en tant que professionnel de santé. S’il est « important de donner le choix entre marque et produit “générique” dans le contexte économique actuel », témoigne Andrée Ivaldi, une titulaire parisienne, l’impératif de qualité doit aussi être respecté. Si votre officine possède un bon potentiel de vente en parapharmacie et pratique déjà des prix attractifs sur les références
connues de votre clientèle, alors « les références “premier prix”, souvent positionnées à des prix un peu plus bas mais répondant aux mêmes besoins, toucheront une clientèle plus large qui fréquente plutôt le circuit de la GMS », indique Joëlle Hermouet, consultante et formatrice en merchandising. Savant dosage Pour autant, les marques leaders doivent continuer à être référencées : « La clientèle reste souvent fidèle au produit qu’elle connaît bien si le prix proposé est attractif. » Car si les produits à forte notoriété affichent des prix élevés, la clientèle se tournera vers les références « premier prix » de votre officine ou, pire, « vers une autre officine qui propose les produits qu’elle a l’habitude d’acheter à des prix plus attractifs ! ». En cas de « difficultés pour faire tourner les deux types de gammes en parallèle », Joëlle Hermouet recommande de « développer une offre unique sur les produits plus
Quelques conseils pratiques x Attention au packaging des produits
proposés ! Il doit rester attractif pour ne pas dévaloriser l’image qualitative de la pharmacie. x L’organisation d’animations ponctuelles permettra de communiquer de façon efficace pour faire découvrir cette offre à prix attractifs. « Réalisées sur des brosses à dents, autotensiomètres, thermomètres, par exemple, ces opérations promotionnelles donnent souvent de très bons résultats, si les produits proposés
sont de bonne qualité », fait savoir Joëlle Hermouet, consultante et formatrice en merchandising. x Ne pas regrouper tous les produits « premier prix » mais les intégrer au sein du rayon de leur catégorie : une offre de shampooings dans le rayon des produits capillaires, une offre de gels douche avec les produits de toilette, etc. x Le facing doit être suffisamment large pour rassurer le client et le mettre en confiance.
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Investissement Officine génériques où la marque a moins d’impact à condition que la qualité des produits soit satisfaisante (compresses…). L’officine peut ainsi améliorer sa rentabilité sur ces produits à chiffre d’affaires important. » Si vous ne pouvez pas proposer une offre large de parapharmacie parce que, par exemple, vous ne souhaitez pas référencer les grandes gammes leaders qui immobiliseraient un stock que vous ne seriez pas sûr de pouvoir faire tourner, « les “premiers prix” peuvent être une bonne alternative pour satisfaire la clientèle fidèle qui n’a de ce fait pas besoin d’aller ailleurs pour ses achats réguliers de produits d’hygiène, par exemple. C’est d’autant plus vrai en milieu rural où les commerces de proximité ne sont pas toujours présents et où l’officine doit couvrir des besoins assez variés ». Une fois ces gammes implantées, Joëlle Hermouet avertit du risque de cannibalisme entre « premier prix » et leaders ; elle pousse à « analyser les résultats à court et moyen terme et à savoir prendre des décisions si cette nouvelle offre “premier prix” n’est pas suffisamment performante alors qu’elle immobilise une place qui pourrait servir à développer une autre catégorie de produits ou à élargir le facing de gammes sous-exposées et plus performantes ». Marge gagnante In fine, « les taux de marque sur les MDD peuvent, selon leur catégorie, dépasser les 40 %, tout en pratiquant des prix 20 à 30 % inférieurs à ceux des grands leaders. Mais la marge ne sera conséquente en valeur que si les produits se vendent. Il faut donc analyser les rotations et le résultat en valeur pour bien faire cohabiter les deux types de gammes », rapporte Joëlle Hermouet. « Sur les low cost, la marge faible sera compensée par les volumes, mais seulement sur des produits d’appel, ajoute Marie Henry, à l’instar des secteurs où les marques sont moins présentes (compresses, thermomètres…) mais dont la valeur est importante. Le pharmacien peut aussi récupérer de la marge sur d’autres gammes, à valeur ajoutée par exemple, où le conseil va
être valorisé et le client moins sensible au prix. » Entre autres avantages, les MDD permettent également au pharmacien de fidéliser ses clients avec une offre exclusive, mais aussi de conquérir une nouvelle clientèle, sous réserve d’être de bonne qualité. Certains profils de MDD peuvent en effet avoir plus de difficultés que la marque leader à s’imposer, comme les soins pour bébé ; dans ce cas, les parents porteront une attention particulière à la qualité des produits. « En proposant une offre très attractive, on élargit souvent la clientèle qui n’aurait pas acheté ces produits en pharmacie et on gagne aussi un peu de parts de marché sur les leaders », commente Joëlle Hermouet. Avec engagement Qualité et attractivité… La mise en place et la communication développeront et entretiendront cette image (voir « Quelques conseils pratiques », page de gauche), un souci d’ailleurs partagé par les distributeurs eux-mêmes. Ainsi, Pharmactiv, Alphega, Népenthès, PHR et les autres accompagnent leurs adhérents ou clients via de nombreux outils de merchandising : leaflets, fiches produits, présentoirs, création d’espaces réservés… Certains proposent même des formations, sur le produit ou les techniques de vente, d’autres communiquent au niveau national sur leurs gammes et mettent en place des systèmes de bonus ou de remises selon les ventes affichées par l’officine. Mais pas toujours sans contrepartie. Les pharmacies intégrées au réseau d’enseigne Népenthès doivent par exemple s’engager sur un minimum de six espaces consacrés à la marque, celles sous enseigne PHR sont obligées de référencer les gammes du groupe. De la vigilance du titulaire dépend donc la pérennité de la stratégie du « premier prix ». Comme le résume Joëlle Hermouet, l’offre s’inscrit dans la durée « pour des produits basiques, d’usage fréquent, si la qualité est satisfaisante tout en proposant des prix attractifs permettant de dégager une marge supérieure, comparée à celle des produits des grandes marques leaders ». Et de préciser que « l’écart de prix doit être de plus de 20 % à qualité équivalente pour inciter le consommateur à modifier ses habitudes d’achat ». À bon entendeur… x Claire Grevot Septembre-Octobre 2014 I No 1263 I 53
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Officine En bref
ÀSAVOIR ❙ La loi habilitant le gouvernement à prendre par voie d’ordonnances les mesures qui préciseront – enfin – les conditions de mise en accessibilité des établissements recevant du public (voir Le Pharmacien de France, no 1262) a été publiée au Journal officiel du 11 juillet. Ces ordonnances paraîtront dans un délai de cinq mois mais, déjà, l’Union nationale des professions libérales met un guide à disposition sur son site www.unapl.fr (rubrique « Dossiers de l’UNAPL »). ❙ À partir du 1er octobre, toutes les entreprises sans exception seront dans l’obligation de télédéclarer et télérégler la TVA et les taxes annexes ainsi que de télétransmettre les demandes de remboursement de crédit de TVA. ❙ Tandis que le décret d’application de la taxe sur les sacs de caisse à usage unique en plastique se fait toujours attendre, un amendement au projet de loi relatif à la biodiversité pourrait s’avérer bien plus contraignant. Adopté au mois de juin, il prévoit l’interdiction dans les points de vente des sacs plastiques à usage unique, pas seulement des sacs de caisse, qu’ils soient payants ou gratuits. Le texte est actuellement en première lecture à l’Assemblée nationale. ❙ L’Assurance pour la gestion du régime de garantie des créances des salariés (AGS), en cas de redressement ou de liquidation judiciaire de l’entreprise, a décidé de maintenir le taux de la cotisation patronale à 0,30 % au 1er juillet, un taux inchangé depuis avril 2011. ❙ Depuis le 1er juillet, les frais d’immatriculation au registre du commerce et des sociétés (RCS) ont été réduits de moitié, soit 34,32 € pour une entreprise individuelle commerciale et 49,92 € pour une société commerciale.
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emploi
Le premier acte du pacte Le pacte de responsabilité est lancé ! Un premier lot de mesures entrera en vigueur l’an prochain. Mise au point sur les principales nouveautés.
D
eux textes parus au Journal officiel le 9 août signent le coup d’envoi du pacte de responsabilité. Si le Conseil constitutionnel a censuré le dispositif d’allègement de cotisations salariales sur les bas salaires, la grande majorité des mesures contenues dans les lois de finances rectificatives* et de financement rectificatives de la Sécurité sociale** pour 2014 entreront bien en vigueur à partir de 2015. Ainsi, à partir du 1 er janvier, la contribution sociale de solidarité se calculera désormais sur le chiffre d’affaires après application d’un abattement de 3,25 millions d’euros, ce qui revient à la supprimer pour la quasi-totalité des officines. S’appliquera également une baisse de 1,8 point du taux de la cotisation patronale d’allocations familiales
(soit 3,45 % au lieu de 5,25 %) sur les rémunérations n’excédant pas 1,6 fois le salaire minimum interprofessionnel de croissance (Smic). Puis seront définies par décret les modalités permettant d’exonérer totalement des cotisations de Sécurité sociale recouvrées par les Unions de recouvrement des cotisations de sécurité sociale et d’allocations familiales (Urssaf), hors contributions chômage, les employeurs de salariés au niveau du Smic. Les cotisations d’allocations familiales des travailleurs indépendants bénéficieront aussi d’une réduction, dans la limite de 3,1 points, si leurs revenus d’activité sont inférieurs à 140 % du plafond de la Sécurité sociale (soit en-deçà de 52 567 euros annuels si l’on se réfère au plafond pour 2014). Mais ces seuils doivent encore être fixés par décret. Moins bonne nouvelle pour les salariés, la revalorisation des pensions de retraite (régime de base) est temporairement gelée cette année. ❙ * http://goo.gl/9JHFup ** http://goo.gl/KqXeTc
pénibilité
location
Censée entrer en vigueur en 2015, la cotisation générale due par tous les employeurs « au titre de la solidarité interprofessionnelle », pour alimenter le fonds chargé du financement du compte de prévention de la pénibilité, ne sera appliquée qu’« à partir de 2017 ». Cette annonce du gouvernement juste avant l’été est en fait double : l’État a aussi revu à la baisse cette cotisation, l’affectant « d’un taux très bas », à savoir 0,01 % au lieu de 0,2 %. Si les décrets d’application sont toujours attendus, les ministères des Affaires sociales et du Travail précisent que la cotisation générale « portera sur l’assiette de droit commun et sera soumise aux exonérations concernant les bas salaires dans les mêmes conditions que l’ensemble des cotisations sociales ». ❙
Le dispositif aura beau être revu par le gouvernement, la loi du 18 juin 2014 relative à l’artisanat, au commerce et aux très petites entreprises, dite loi Pinel, du nom de la nouvelle ministre du Logement, est entrée en vigueur le 1er septembre pour, notamment, les baux commerciaux. Ainsi, les hausses de loyers sont désormais plafonnées à 10 % par an en cas de déplafonnement du loyer et ce dernier est calculé non plus sur l’indice du coût de la construction – aux variations erratiques – mais sur celui des loyers commerciaux. Un état des lieux est aussi rendu obligatoire à la signature comme à la cession du bail et, à compter du 1er décembre, les titulaires locataires bénéficieront d’un droit de préférence en cas de vente du local. ❙
Cotisation offerte pendant deux ans
Les effets de la loi Pinel
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LO
GIE
F I B R E
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P H A R M A
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VEINAMITEX, orthèses élastiques de contention des membres. Dispositif médical de classe I. Marquage CE. Propriétés : exerce sur la jambe une pression décroissante de la cheville vers la cuisse. Classes de pression : classe I (entre 10 et 15 mmHg), classe II (entre 15,1 et 20 mmHg), classe III (entre 20,1 et 36 mmHg). Au vu des connaissances actuelles1, la compression agirait selon plusieurs mécanismes d’action supposés : réduction du calibre des veines, opposition à la stase veineuse, facilitation du retour veineux, limitation des œdèmes, facilitation de l’oxygénation tissulaire, amélioration de la microcirculation lymphatique. Indications : affections veineuses des membres inférieurs2. Contre-indications : artériopathie oblitérante des membres inférieurs avec indice de pression systolique < 0,6, microangiopathie diabétique évoluée pour une compression > 30 mmHg, phlegmatia cœrulea dolens, thrombose septique, allergie aux constituants. Informations pour un bon usage : Lire attentivement les instructions sur la face intérieure du packaging. Pour une bonne adaptation à la morphologie du patient, bien respecter le tableau de taillage. Composition : femme : Pour toute commande ou contactez polyamide, élasthane ; homme : polyamide, élasthane, coton. Fabricant : Laboratoires Pharma 2000. Rembt : remboursable selon le tarif LPPR : consultez renseignement notre service commercial www.ameli.fr. MLPS-VTEX-2013-01-08.
- 38894 - ANPR-VTEX-13-13/Nov 2013
ed o té ** P i ater ni ** M
1. Rapport d’évaluation « Dispositifs de compression médicale à usage individuel – Utilisation en pathologies vasculaires », septembre 2010, HAS. 2. Pour plus de détail, se référer à la Liste des Produits et Prestations Remboursables (LPPR) et aux recommandations disponibles sur le site de la HAS.
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En bref Officine
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Éco&Vous
REMBOURSABLE
PHARMACIE MOYENNE
ÉVOLUTION DU CA MOIS PAR MOIS
– 2,2 %
– 2,5 % ❙ En cumul mobile annuel, le CA moyen par pharmacie s’élève à 1,45 millions d’euros. ❙ Pour le seul mois de juillet, le CA moyen par pharmacie atteint 125 650 euros.
– 2,1 % OTC
❙ En juillet dernier, le CA total des pharmacies atteignait 2,8 milliards d’euros, en baisse de 2,5 % par rapport au mois de juillet 2013.
juillet 2014
Le baromètre du médicament
– 8,6 % – 6,6 % DM (LPPR)
CA TOTAL EN CUMUL MOBILE ANNUEL VENTILATION PRODUITS (pharmacie moyenne)
❙ ❙ ❙ ❙
Remboursable : 76,3 %. OTC : 6,9 %. Dispositifs médicaux LPPR : 7,4 %. Parapharmacie : 9,4 %.
– 1,5 %
PARAPHARMACIE
– 4% + 3,6 % évolution mensuelle
évolution annuelle
(Source : FSPF-Pharmastat, sur un échantillon de 14 000 officines extrapolé aux 22 706 officines françaises)
prud’hommes
Le prix des DM s’expose L’affichage des prix des DM pour les personnes en perte d’autonomie n’étant pas toujours respecté faute de comprendre la réglementation, la DGCCRF a décidé d’y remédier via un arrêté. ter du 1er janvier, le prix affiché devra correspondre au prix de vente public toutes taxes comprises (TTC). Si le produit est pris en charge, le prix doit comprendre le tarif de responsabilité ainsi que, s’il existe, son code dans la liste des produits et prestations remboursables. Cette disposition s’annule si le produit est exposé en vitrine ou vendu à distance. L’arrêté fixe aussi le contenu du devis lorsque le prix de vente égale ou excède 500 euros TTC, lorsque le prix de location est supérieur au remboursement de la Sécurité sociale ou si le produit est réalisé sur mesure. ❙
Jugement accéléré Discrimination, harcèlement, modification du contrat de travail, inobservation des règles de sécurité… Pour ces différentes raisons, le salarié peut unilatéralement rompre son contrat de travail en en imputant la responsabilité à l’employeur, puis saisir le conseil de prud’hommes pour qu’il qualifie – ou non – cette rupture en licenciement sans cause réelle et sérieuse. Une situation qu’une loi, publiée au Journal officiel le 2 juillet, vient sécuriser en accélérant la procédure : l’affaire doit désormais être examinée sous un mois. ❙
DR
L
+ 4,9 %
❙ Entre août 2013 et juillet 2014, le CA total du réseau officinal (remboursable, OTC, dispositifs médicaux et cosmétiques) s’élève à 33 milliards d’euros, en baisse de 1,5 % par rapport au cumul mobile annuel août 2012-juillet 2013.
concurrence
e titulaire n’aura bientôt plus d’excuses pour ne pas afficher clairement le prix de vente des matériels destinés à compenser la perte d’autonomie : dispositifs médicaux (DM) d’oxygénothérapie ou d’aérosolthérapie, appareils pour pression positive continue, matériels pour nutrition entérale, etc. Après avoir constaté quelques manquements sur le terrain, du fait de difficultés d’interprétation de la réglementation, la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) a pris un arrêté paru le 11 juillet * qui vient clarifier les modalités d’information du patient. À comp-
+ 2,1 %
* http://goo.gl/qI7XO2
audition
Vente autorisée La liste des marchandises pouvant être vendues en officine s’allonge. Depuis un arrêté paru au Journal officiel le 22 août, « les assistants d’écoute préréglés d’une puissance maximale de 20 décibels » y sont intégrés. Un texte qui met fin à la lutte menée par le Syndicat national des audioprothésistes (Unsaf) contre le fabricant Sonalto et les pharmaciens qui distribuaient son produit Octave (voir Le Pharmacien de France, no 1235, décembre 2011), pour « exercice illégal de la profession d’audioprothésiste ». ❙ Septembre-Octobre 2014 I No 1263 I 57
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Nouvelles technologies Officine
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Veiller sur sa e-réputation
En partenariat avec
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Chaque jour, de nombreux commentaires plus ou moins bien intentionnés fleurissent sur les forums et réseaux sociaux. Pour être au courant de ce qui vous concerne, il existe plusieurs outils de veille très pratiques. La e-réputation se définit par « l’opinion commune sur le Web d’une […] personne physique ou morale », entre autres. Liée à votre présence – ou à celle de votre officine – en ligne, notamment sur les médias sociaux, elle se construit de façon individuelle et volontaire via l’information que vous décidez de publier mais aussi de façon indirecte et souvent involontaire, par ce qui peut être publié par autrui. C’est égale ment une évaluation sociale permettant de déterminer si vous êtes digne de confiance. Voici quelques outils à votre disposition pour vous assurer que votre e-réputation ne vous dessert pas.
Pratiquez la « googlisation » Solution la plus simple pour vérifier ce qui est dit sur vous : tapez votre nom ou celui de votre officine sur Google et visualisez les résultats. Rendez-vous sur « Google Alertes » Le service le plus connu. Tapez https://www.google.fr/alerts et créez une alerte en entrant votre nom ou un autre terme de recherche dans la boîte de dialogue. Saisissez ensuite une adresse mail (compte gmail non obligatoire). Vous pourrez ainsi savoir ce qui est dit lorsque quelqu’un mentionne votre nom sur le Web.
restez en Éveil avec Mention Mention réalise une veille ciblée en temps réel à partir des mots-clés de votre choix (possibilité d’ajouter des options, précisions, mots à exclure…). Plusieurs sources disponibles : le Web, Facebook, Twitter, les actualités, les blogs, les vidéos, les forums, les images. Vous pouvez aussi exclure des sites et paramétrer vos réseaux sociaux favoris. Pour vous y connecter, allez sur https://fr.mention.com ou
Comment faire le ménage Si vous tombez sur du contenu que vous n’appréciez pas, vous pouvez demander sa suppression. Cette méthode porte un nom : le « curring ». Elle consiste à contacter l’auteur du site dont le contenu vous attaque injustement, voire de manière diffamatoire, en lui demandant de modifier ou de supprimer celui-ci. Dans la plupart des cas, un simple courriel fait l’affaire. Google a publié en juin dernier un formulaire à compléter pour demander la suppression d’un contenu négatif à l’adresse suivante : http://goo.gl/JzLLR9. Si cette méthode ne suffit pas, utilisez le référencement naturel ou payant des moteurs de recherche pour faire remonter du contenu positif. On appelle cela le « flooding ». Le principe est de créer du contenu pour noyer celui qui est néfaste, les internautes allant rarement au-delà de la deuxième ou troisième page de résultats. Vous pouvez ainsi produire du contenu de qualité en créant un site internet, en produisant des brèves sur des blogs ou encore vous inscrire sur de nouveaux réseaux sociaux, les forums, les annuaires… Et si vous rencontrez des difficultés à gérer le problème, vous pouvez aussi faire appel à des agences de e-réputation pour nettoyer votre identité numérique, moyennant finances évidemment.
téléchargez les applications iOS ou Android (une extension pour Google Chrome existe aussi). La première alerte est gratuite. Ne manquez rien avec Alerti Alerti scanne pour vous le Web, la presse en ligne, les blogs, forums, microblogs, réseaux sociaux, photos et vidéos. Sur http://fr.alerti.com, vous choisissez vos mots-clés, les sources à scruter et le tour est joué ! L’outil d’analyse inclus permet de classer les résultats et dégage les principales tendances. Vous pouvez définir la période de recherche et appliquer différents filtres (mentions positives, négatives, questions…). L’offre gratuite permet de créer une alerte et de remonter jusqu’à 7 jours. x Claire Grevot
notabene Lancé par la Mairie de Paris, en partenariat avec une agence d’e-réputation, le site http://ereputation.paris.fr propose un test au cours duquel toutes les informations liées au compte Facebook ou Twitter sont récupérées. Des tutoriaux sont également disponibles pour savoir comment gérer sa e-réputation sur ces réseaux. Septembre-Octobre 2014 I No 1263 I 59
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Officine Produits
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Quoi de neuf en prescription ? par Élise Brunet AUTRESPRODUITS ENBREF ❙ A-DERMA ❙ Phys-AC gel moussant purifiant. Flacon de 200 ml / EAN : 3282770037036 / Prix conseillé : 7,10 €. Flacon de 400 ml / EAN : 3282770037029 / Prix conseillé : 11,90 €. ❙ Phys-AC eau micellaire purifiante. Flacon de 200 ml / EAN : 3282770037043 / Prix conseillé : 9,10 €. ❙ Phys-AC Global gel-crème. Tube de 40 ml / EAN : 3282770025248 / Prix conseillé : 10,20 €. ❙ Phys-AC Hydra crème compensatrice. Tube de 40 ml / EAN : 3282770025200 / Prix conseillé : 9,50 € ❙ AVÈNE ❙ Cleanance expert Soin. Tube de 40 ml / EAN : 3282770037678 / Prix conseillé : 12 €. ❙ DELAROM ❙ Crème mains douces. Tube de 75 ml / EAN : 3401564287628 / Prix conseillé : 13,90 €. ❙ KLORANE ❙ Gel douche féérie. Tube de 200 ml / EAN : 3282770023794 / Prix conseillé : 5,50 €. ❙ LÉA NATURE ❙ Natessance Kids shampooing. Flacon-pompe de 500 ml / EAN : 3517360010107 / Prix conseillé : 9,60 €. ❙ Natessance Kids baume démêlant. Tube de 200 ml / EAN : 3517360010114 / Prix conseillé : 9,90 €. ❙ Natessance Kids gel douche corps et cheveux. Flacon-pompe de 500 ml / EAN : 3517360010282 / Prix conseillé : 9,60 €. ❙ WELEDA ❙ BébéDerma crème protectrice visage. Tube de 50 ml / EAN : 3401354308113 / Prix conseillé : 9,60 €. ❙ BébéDerma lait corporel. Flacon de 200 ml / EAN : 3401354308342 / Prix conseillé : 14,50 €. ❙ BébéDerma crème pour le change. Tube de 50 ml / EAN : 3401354308281 / Prix conseillé : 7,60 €.
SMR LE SERVICE MÉDICAL RENDU
PAR UN MÉDICAMENT correspond à son intérêt en fonction notamment de ses performances cliniques et de la gravité de la maladie. Il peut être important, modéré, faible ou insuffisant. SA LE SERVICE ATTENDU D’UN DISPOSITIF MÉDICAL mesure son rapport bénéfice/risque et sa place dans
la stratégie thérapeutique. Source : HAS
S! Liste I
Liste II
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%
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SMR important ASMR niveau 5 (inexistante) TECFIDERA 120 mg, boîte de 14 gélules gastrorésistantes / CIP : 3400927497889 / Prix inconnu TECFIDERA 240 mg, boîte de 56 gélules gastrorésistantes/CIP : 3400927497940 / Prix inconnu Laboratoire BIOGEN IDEC.
Tecfidera est un traitement de fond par voie orale de la sclérose en plaques évoluant par poussées, dite rémittenterécurrente. Déjà utilisé comme fongicide et dans le psoriasis, ce produit agit sur les maladies auto-immunes grâce à ses propriétés anti-inflammatoires et immunomodulatrices. Il augmente en outre l’expression de gènes anti-oxydants. Dans les études, le taux annualisé de poussées diminue de 53 %. L’effet sur la progression du handicap reste à démontrer.
LE CONSEIL DU PHARMACIEN ❙ La dose initiale est de 120 mg deux fois par jour. Après 7 jours, elle peut être augmentée à 240 mg deux fois par jour. ❙ Les gélules sont à prendre pendant le repas. Elles ne doivent pas être écrasées, ouvertes ou mâchées. ❙ Tecfidera est lymphopéniant. Un hémogramme récent avant son instauration est nécessaire, renouvelé 6 mois plus tard puis tous les 6 à 12 mois. ❙ Les fonctions rénale et hépa-
tique seront évaluées avant le traitement, après 3 et 6 mois puis tous les 6 à 12 mois. ❙ Les bouffées congestives (chaleur, rougeur, démangeaisons…) et les troubles intestinaux sont fréquents. ❙ Tecfidera peut être prescrit en première intention. Toutefois, le switch est déconseillé chez un patient stabilisé par un traitement injectable. ❙ Dans les études, l’efficacité apparaît à la dixième semaine. ❙ La vaccination au cours du traitement n’a pas été étudiée.
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Tafinlar est indiqué en monothérapie dans le traitement des patients adultes atteints d’un mélanome non opérable ou métastatique porteur d’une mutation génétique BRAF V600. Cet inhibiteur de protéine kinase, en bloquant la protéine BRAF responsable d’une division incontrôlée des cellules tumorales, contribue à ralentir le développement et la propagation du cancer. LE CONSEIL DU PHARMACIEN
La dose quotidienne recommandée est de deux gélules de 75 mg, 2 fois par jour, à distance des repas. Les gélules, avalées entières, à la même ❙
E! Médicament d’exception
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heure chaque jour, seront prises toutes les 12 h. ❙ En cas d’oubli, la dose oubliée peut être prise s’il reste plus de 6 heures avant la prise suivante. ❙ Les interactions sont très nombreuses : consulter le RCP avant toute dispensation. Attention en particulier aux inhibiteurs de la pompe à protons, qui diminuent la biodisponibilité de Tafinlar. ❙ La surveillance durant le traitement est conséquente : consulter Meddispar.fr avant de délivrer. ❙ Le traitement sera interrompu si la température corporelle est supérieure ou égale à 38,5 °C. ❙ Une double contraception est obligatoire jusqu’à 4 semaines après l’arrêt du produit.
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Prescription spécialiste
Surveillance particulière
Sortie de la réserve hospitalière
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Laboratoires Pierre Fabre Etre partout dans le monde tout en étant là Présents dans plus de 130 pays • Partenaire de l’Oncopôle de Toulouse
MÉDICAMENT
S A N T É FA M I L I A L E
Nous consacrons à la recherche le quart de notre chiffre d’affaires médical, avec une préoccupation particulière pour la lutte contre le cancer. En 1989, nous lancions notre premier anti-cancéreux prescrit depuis lors à plus d’un million de patients dans 80 pays. Aujourd’hui, nous poursuivons notre effort dans nos centres de recherche de Castres, de l’agglomération toulousaine et de Saint-Julien-en-Genevois.
D E R M O - CO S M É T I Q U E
Nos équipes y mettent au point, jour après jour, les traitements nouveaux qui feront reculer la maladie. Partenaires de l’Oncopôle de Toulouse, nous tenons à poursuivre notre développement dans le Sud-Ouest où nous comptons près de 4000 collaborateurs et de nombreux accords avec la recherche publique.
Contact : Direction de la Communication • Tél. 05 63 62 38 50 www.pierre -fabre.com
PHARMA 1263-062 62
18/09/14 18:30
Produits Officine
Le PHaRMaCIeN DEFRANCE
Quoi de neuf en prescription ?
GIOTRIF (AFATINIB) Spé H Sp
ENBREF %
Epiduo
100 EEN 10
SMR important ASMR niveau 5 (inexistante) GIOTRIF 20 mg, boîte de 28 cps / CIP : 3400927565649 / PPTTC : 1 983,26 € ; GIOTRIF 30 mg, boîte de 28 cps / CIP : 3400927565700 / PPTTC : 1 983,26 € ; GIOTRIF 40 mg, boîte de 28 cps / CIP : 3400927565878 / PPTTC : 1 983,26 € ; GIOTRIF 50 mg, boîte de 28 cps / CIP : 3400927565939 / PPTTC : 1 983,26 €. Laboratoires BOEHRINGER INGELHEIM.
Nouvel inhibiteur de tyrosine kinase, indiqué dans le cancer du poumon non à petites cellules avancé et/ou métastatique, l’afatinib bloque les protéines de la famille des ErbB (dont la protéine EGFR), présentes à la surface des cellules cancéreuses et impliquées dans la division cellulaire incontrôlée. Les patients ayant des protéines EGFR mutées sont particulièrement répondants. LE CONSEIL DU PHARMACIEN
La dose recommandée est de 40 mg 1 fois par jour. Les comprimés doivent être avalés entiers ❙
ou dispersés dans environ 100 ml d’eau plate exclusivement. La dispersion se fait en 15 min. Rincer ensuite le verre avec 100 ml d’eau plate qui doivent également être bus. ❙ Prendre les comprimés au moins 3 heures après et 1 heure avant toute prise alimentaire. ❙ Une dose oubliée ne doit pas être prise si la dose suivante est prévue dans les 8 heures. ❙ La diarrhée, potentiellement sévère, ainsi que des manifestations cutanées (éruption, dermatite acnéiforme, sécheresse, prurit, affections des ongles) et saignements de nez sont fréquents.
DERNIÈREMINUTE
NATRIXAM
MYCOSTER 10 MG/G
(INDAPAMIDE + AMLODIPINE)
(CICLOPIROX)
%
65
%
30
EEN
Nouvelle forme galénique dans la gamme Mycoster, le shampooing est indiqué dans la dermite séborrhéique du cuir chevelu. Le ciclopirox, antifongique à large spectre, est aussi doté d’une activité anti-inflammatoire et antibactérienne sur les bactéries aérobies.
Natrixam, à libération prolongée, se destine aux patients déjà traités par indapamide et amlodipine aux mêmes posologies, pris simultanément. Rien d’innovant pour cette association, mais une amélioration potentielle de l’observance. La prise quotidienne est d’un comprimé le matin.
Remboursement
LE CONSEIL DU PHARMACIEN
Pour traiter les symptômes (traitement initial), appliquer un bouchon doseur (5 ml) sur cheveux mouillés 1 à 2 fois par ❙
NR Non remboursable
EPIDUO GEL, flacon-pompe de 30 g / CIP : 3400927611117 / Prix conseillé : 25 €. Laboratoires GALDERMA.
Nexium Control
❙ Ésoméprazole en vente libre. Nouvel inhibiteur de la pompe à protons, Nexium Control est une possibilité supplémentaire au comptoir pour traiter le reflux gastroœsophagien. Ce produit ne comporte que le dosage à 20 mg, contrairement à sa version listée (Inexium) disponible, elle, aux doses de 20 mg et 40 mg. La posologie quotidienne est d’un comprimé, à la même heure chaque jour. NEXIUM CONTROL, boîte de 7 comprimés / CIP : 3400927649837 / Prix conseillé : 7 €. NEXIUM CONTROL, boîte de 14 comprimés / CIP : 3400927650086 / Prix conseillé : 11 €. Laboratoire PFIZER SANTÉ FAMILIALE.
MYCOSTER 10 mg/g shampooing, flacon de 60 ml / CIP : 3400936864009 / PPTTC : 6,16 €. Laboratoires PIERRE FABRE DERMATOLOGIE.
NATRIXAM 1,5 mg / 5 mg, boîte de 30 cps/ CIP : 3400927597527 / PPTTC : 9,98 €. Boîte de 90 cps / CIP : 3400927597756 / PPTTC : 28,08 €. NATRIXAM 1,5 mg / 10 mg, boîte de 30 cps / CIP : 3400927598357 / PPTTC : 9,98 €. Boîte de 90 cps / CIP : 3400927598586 / PPTTC : 28,08 €. Laboratoires SERVIER.
Médicament orphelin
8
semaines
SMR modéré ASMR niveau 5 (inexistante)
SMR important ASMR niveau 5 (inexistante)
%
EEN
❙ Nouvelle présentation de l’anti-acnéique. Un flaconpompe « airless » remplace désormais le tube. Ceci dans le but de sécuriser la prise, puisque chaque pression délivre la même dose (environ 0,5 ml). En outre, le système de fermeture du flacon, sans entrée d’air, est hygiénique. À appliquer sur les zones à traiter une fois par jour, le soir. À partir de 9 ans.
Vitascorbol Multi
semaine selon la sévérité de l’affection, pendant 4 semaines. ❙ Faire mousser, laisser agir pendant 3 minutes et rincer. ❙ En entretien, pour prévenir les récidives, un bouchon de 5 ml sera appliqué de façon hebdomadaire, pour une durée maximale de douze semaines. ❙ Un traitement se fait donc sur seize semaines maximum en continu, correspondant à la quantité de deux flacons. ❙ Deux bouchons par application sont nécessaires si les cheveux dépassent les épaules.
❙ Technologie tricouche à libération prolongée. Les 12 vitamines et 9 minéraux sont libérés en 3 temps : les constituants de la première couche se diffusent en 5 minutes, ceux de la deuxième en 45 minutes. Enfin, les composants de la dernière strate se diffusent quant à eux progressivement sur 8 heures. VITASCORBOL MULTI, boîte de 30 comprimés / CIP : 3401551248991 / Prix conseillé : 8 à 11 €. Laboratoire COOPER.
ASMR L’AMÉLIORATION DU
SERVICE MÉDICAL RENDU correspond au progrès thérapeutique apporté par un médicament. ASA L’AMÉLIORATION DU SERVICE ATTENDU correspond au progrès fourni par un dispositif médical comparé au produit de référence. Source : HAS
3
EEN Présence d’excipient à effet notoire
ans
Précautions sur la route
Contre-indiqué durant la grossesse
Contre-indiqué durant l’allaitement
À conserver au réfrigérateur
Durée de conservation après ouverture
Septembre-Octobre 2014 I No 1263 I 63
PHARMA 1263-063 63
16/09/14 18:23
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Optez pour le Logiciel Métier en constante évolution avec la profession • Réalisez et conservez vos entretiens pharmaceutiques • Sécurisez la dispensation en cours • Bénéficiez de la base de données la plus exhaustive du marché, mise à jour quotidiennement • Développez et personnalisez le conseil au comptoir
Prise en charge du patient
selon la nouvelle convention pharmaceutique
Coordination avec les professionnels de santé • Élargissez la sécurisation de votre dispensation • Mutualisez vos achats • Accédez aux droits R.O et R.C
• Télétransmettez vos pièces justificatives aux R.O. • Réduisez le temps de recherche des médicaments • Gagnez du temps dans les changements de prix sur les linéaires
Optimisation de la productivité
Pilotage et gestion de l’officine • Bénéficiez d’une vision claire et lisible de la performance de votre activité • Disposez des conditions commerciales à jour de vos fournisseurs • Identifiez le meilleur circuit de réapprovisionnement • Obtenez les meilleurs tarifs • Dynamisez votre politique commerciale
Agréé 1.40
Le Crystal Palace • 369/371 Promenade des Anglais • 06200 NICE • Tél. 0825 556 008* www.alliadis.com
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*0,15 € TTC/minute
Agréé SCOR 2.11
19/09/14 15:28
Officine
Le PHaRMaCIeN DEFRANCE
Un générique aux rayons X par Élise Brunet DIFFICULTÉ LIÉE À L’OFFRE FAIBLE. Treize génériqueurs se disputent le marché, mais sans forcément proposer les deux formes galéniques.
REPORT DE PRESCRIPTION FAIBLE. La silodosine, molécule récente, pourrait rafler la mise. Toutefois, son profil de tolérance est moins bon.
Substituons! DIFFICULTÉ À SUBSTITUER FAIBLE. L’offre des génériqueurs est riche pour cette molécule ne présentant pas de frein particulier à la substitution. L’alfuzosine et la doxazosine, concurrents potentiels, sont eux-mêmes génériqués.
RISQUE DE « NS » INCONNU. Aucun chiffre n’est connu à ce jour mais la tamsulosine n’apparaît pas comme une molécule sensible à substituer.
Tamsulosine PDM 32,2 %
PDM 27 %
PDM 12,4 %
PDM 10,8 % PDM 4,9 % ARROW
EG
ZYDUS
ISOMED
RATIOPHARM
(non représenté)
(non représenté)
(non représenté)
(non représenté)
(non représenté)
PDM 4,2 %
PDM 3,4 %
PDM 1,2 %
PDM 1,2 %
PDM 1,1 % PDM : part de marché (génériques)
LA MOLÉCULE
LE MARCHÉ
DCI : tamsulosine
CONDITIONNEMENT TRIMESTRIEL : NON
PRINCEPS : Mecir, Omexel, Omix, Josir
INSCRIPTION RÉPERTOIRE : OUI
CLASSE THÉRAPEUTIQUE : antagoniste des récepteurs alpha-adrénergiques.
MARCHÉ TOTAL : 42,4 millions d’euros (princeps + génériques, cumul mobile annuel – CMA – juin 2014).
MÊME CLASSE (génériqué/non génériqué) : Alfuzosine (Xatral, Urion) ; Doxazosine (Zoxan) ; Prazosine (Minipress) ; Terazosine (Hytrine, Dysalfa) ; Silodosine (Silodyx, Urorec).
MARGE TOTALE : 17,5 millions d’euros (princeps + génériques hors performance, CMA juin 2014).
INDICATIONS : traitement des symptômes fonctionnels des voies urinaires basses liés à une hypertrophie bénigne de la prostate.
*0,15 € TTC/minute
ASSOCIATION : OUI (dutastéride).
Données FSPF/Pharmastat
ROTATION GLOBALE : 18,6 boîtes par mois (princeps + génériques). MARGE PAR OFFICINE : 66,70 euros par mois (princeps + génériques hors performance).
L’ANALYSE DU La tamsulosine ne rentre ni dans le suivi spécifique de la délivrance des génériques convenu avec l’Assurance maladie, ni dans la liste des molécules donnant lieu à un paiement à la performance, bien qu’elle soit comptabilisée dans le taux global de substitution d’une officine. Mais elle est susceptible de passer sous tarif forfaitaire de responsabilité (TFR), le taux de substitution actuel de 81 % étant jugé insuffisant. Attention à respecter la forme galénique lors de la substitution ! Il existe un groupe générique pour les comprimés et un autre pour les gélules. En effet les propriétés cinétiques de ces deux formes orales sont différentes.
LA SORTIE DU MOIS
DCI : lymécycline PRINCEPS : Tétralysal CLASSE THÉRAPEUTIQUE : antibactérien à usage systémique.
Septembre-Octobre 2014 I No 1263 I 65
PHARMA 1263-065 65
19/09/14 15:28
Officine Banc d’essai
Le PHaRMaCIeN DEFRANCE
L’hygiène auriculaire Toute bonne armoire à pharmacie devrait disposer d’un spray auriculaire. Idéal pour l’hygiène du conduit auditif et adapté à toute la famille, il permet aussi d’éviter la production excessive de cérumen dans certaines situations. Un produit à connaître. Anaïs Bellan
I
ls remplacent avantageusement le coton-tige et préviennent la formation des bouchons de cérumen. Les sprays destinés à l’hygiène auriculaire sont connus du grand public mais restent paradoxalement sous-employés. Or une progression des ventes de ces produits peut s’obtenir assez facilement grâce au conseil associé de l’équipe officinale. Concrètement, un spray auriculaire devrait être proposé à chaque vente de gouttes céruménolytiques, ainsi que lors des demandes spontanées de bouchons d’oreille ou de piles pour prothèses auditives. Dans la première situation, il convient d’informer le patient sur l’usage inapproprié du coton-tige lorsque ce dernier est introduit dans le conduit auditif, car il favorise le tassement de la cire au fond de l’oreille. À l’inverse, les sprays auriculaires permettent la dissolution et l’évacuation du cérumen vers l’extérieur. Un usage raisonné 2 à 3 fois par semaine s’avère suffisant et évite la formation d’un nouveau bouchon de cire. L’obstruction quotidienne de l’entrée du conduit auditif – les écouteurs, au même titre que les bouchons ou les appareils auditifs – entraîne une forte sécrétion de cérumen. Les personnes qui travaillent en milieu poussiéreux ou qui prennent régulièrement l’avion sont également confrontées à une production excessive de cérumen. Dans ces cas précis, il peut être nécessaire d’utiliser les sprays d’hygiène auriculaire une fois par jour. Ces derniers assurent l’élimination du surplus de cérumen sans irriter le conduit auditif. ❙
CÉRUSPRAY (Chauvin Bausch&Lomb) Flacon de 50 ml / EAN : 3401577348347 / PMC : 6,34 € Composition : eau purifiée isotonique enrichie en tensioactif (polysorbate 80). Conservation : jusqu’à date de péremption. À savoir : s’utilise chez l’adulte et l’enfant à partir de 30 mois. ON AIME Le polysorbate 80 qui améliore la dissolution du cérumen. ON REGRETTE L’inefficacité du packaging à transmettre spontanément au consommateur l’usage du produit – le dessin de l’oreille et les termes « auriculaire » ou « cérumen » ne sont pas évidents pour le grand public – et le toucher froid du flacon à la prise en main.
AUDISPRAY ADULT (Diepharmex) Flacon de 50 ml / EAN : 7640107850141 / PMC : 9,34 € Composition : eau de mer hypertonique microbiologiquement contrôlée. Conservation : 12 mois après ouverture. À savoir : s’utilise chez l’adulte et l’enfant à partir de 6 ans, disponible aussi en formats Junior (3 à 6 ans) et Baby (0 à 3 ans). ON AIME La lisibilité sur l’emballage de l’indication « L’hygiène de l’oreille », la douceur du jet et l’efficacité des quatre schémas au dos du flacon qui rappellent le mode d’emploi. ON REGRETTE Le packaging un peu vieillot, l’absence de seuil d’âge sur l’emballage comme sur le flacon, ainsi que le prix du produit.
A-CERUMEN (Gilbert) Flacon de 40 ml / EAN : 3518646066719 / PMC : 8,32 € Composition : tensioactifs doux d’origine végétale (ester de sucre et sarcosinate). Conservation : 3 mois après ouverture. À savoir : s’utilise chez l’adulte et l’enfant à partir de 6 mois. ON AIME Les tensioactifs contenus dans la formule qui facilitent la dissolution du cérumen, l’indication
double du produit qui peut être utilisé aussi bien en hygiène auriculaire que pour traiter un bouchon de cérumen. ON REGRETTE Le jet trop puissant et l’embout inadapté pour l’usage auriculaire, le manque de lisibilité du mode d’emploi (police trop petite) tant sur le flacon que sur la notice, une péremption courte, un packaging qui manque d’attrait et un prix un peu élevé.
66 I No 1263 I Septembre-Octobre 2014
PHARMA 1263-066 66
16/09/14 18:26
Banc d’essai Officine
Le PHaRMaCIeN DEFRANCE
PHYSIOMER HYGIÈNE DE L’OREILLE (Sanofi-Aventis) Flacon de 115 ml / EAN : 3401043248287 / PMC : 7,27 € Composition : eau de mer isotonique. Conservation : jusqu’à date de péremption. À savoir : s’utilise chez l’adulte et l’enfant à partir de 6 mois. ON AIME L’embout auriculaire qui permet une bonne prise en main, la lisibilité de l’indication sur l’emballage – vocabulaire adapté au grand public et oreille dessinée dans une pastille – ainsi que le mode d’emploi enrichi de schémas et le petit prix du produit. ON REGRETTE Le jet en étoile qui inonde l’oreille et le flacon trop encombrant.
DOCUSPRAY FORMAT FAMILIAL (Quies)
PHOTOS MIGUEL MEDINA
Flacon de 100 ml / EAN : 3435171411015 / PMC : 7,20 € Composition : eau purifiée enrichie en oligo-éléments d’origine marine. Conservation : jusqu’à date de péremption. À savoir : s’utilise chez l’adulte et l’enfant à partir de 30 mois, disponible aussi en format 50 ml. ON AIME L’efficacité du packaging et le petit prix du produit. ON REGRETTE Les informations relatives à l’usage trop succinctes sur le flacon et la commercialisation parallèle de la gamme en grandes et moyennes surfaces.
NOTABENE
Les leaders du marché SANOFI-AVENTIS QUIES
4,9 %
(– 0,8 %)
3,3 %
(– 1,4 %)
AUTRES
5,5 %
(+ 34,6%)
CHAUVIN BAUSCH&LOMB
59 %
(+ 4,5%)
GILBERT
7,4 %
(– 8,5 %)
DIEPHARMEX
19,9 %
(– 9,5%)
Source : FSPF-Pharmastat.
Marché de l’hygiène auriculaire et du traitement des bouchons xx % Part de marché en chiffre d’affaires (cumul mobile annuel) en 2013. – xx % + xx % Évolution des CA entre 2012 et 2013.
Pas de surprise sur le marché des sprays auriculaires. Son chiffre d’affaires (CA) a progressé de 1,1 % entre 2012 et 2013 pour s’élever en valeur à un peu plus de 21,1 millions d’euros. Les 2 827 411 ventes relevées l’an dernier se partagent entre deux segments : l’hygiène auriculaire régulière (48,2 % des ventes) et le traitement des bouchons de cérumen (51,2 % des ventes). Si les ventes du premier ont ralenti (– 4,6 %) le second a progressé (+ 6,2 %). Côté industriels, Chauvin Bausch&Lomb se taille la part du lion avec 59 % des parts de marché (PDM) en CA en 2013. En termes de ventes sur cette période, le laboratoire enregistre 62 % de PDM, son produit céruménolytique Cérulyse écrasant ses concurrents : 1 297 637 unités vendues l’an dernier contre 92 731 pour le numéro 2 dans cette indication, Doculyse (Quies), et 69 322 pour Panaurette (Zambon). En 2013, Cérulyse représentait ainsi 74 % des ventes de Chauvin Bausch&Lomb contre 26 % pour Céruspray (455 585 unités vendues). Diepharmex, avec sa gamme réservée à l’hygiène auriculaire, se positionne comme second acteur du marché. En 2013, il a enregistré 461 953 ventes, soit 16,3 % de PDM. Ces dernières ont néanmoins régressé de 10 % sur un an. Le laboratoire Gilbert, avec 7,1 % de PDM en ventes l’an dernier, a connu une baisse similaire. Finalement, la seule progression notable, hormis celle du laboratoire Chauvin, revient à Zambon avec son produit Panaurette (segment « Autres »). En 2013, ses ventes ont progressé de 650,1 % par rapport à 2012, date de sa commercialisation en officine !
PMC = prix moyen constaté Septembre-Octobre 2014 I No 1263 I 67
PHARMA 1263-067 67
16/09/14 18:27
Officine Aperçu
Le PHaRMaCIeN DEFRANCE
Des livres, des sites Internet…
Le site qui tient à cœur Après un questionnaire succinct sur vos facteurs de risque (sport, tabagisme, habitudes de vie…) et la création d’un compte qui nécessitera une adresse mail, découvrez les contenus – plus orientés grand public – de ce site lancé par la Fédération française de cardiologie. Le graphisme de Mafedecardio.org, aéré et clair, propose une navigation par grands thèmes (situations à risque, alimentation, tabac…) et promet à terme des « rendez-vous avec des cardiologues et des conseils personnalisés ». ❙
Socio sans concessions Ce n’est pas si fréquent que des sociologues s’intéressent au médicament. Cet ouvrage rassemble les travaux d’une équipe de chercheurs du CNRS. Aucun des métiers de la grande chaîne pharmaceutique ne leur a échappé, depuis les visiteurs médicaux ou les grossistesrépartiteurs, en passant par les pharmaciens, à qui tout un article est consacré. Un panorama engagé et exhaustif de la vie des hommes et des femmes qui « font » les médicaments. À noter qu’un article complet est consacré au Subutex et à ses génériques, une molécule que les officinaux découvriront sans doute sous un autre jour. ❙ Pierre Fournier, Cédric Lomba et Séverin Muller (dir.), Les Travailleurs du médicament, Érès, 18 € (sortie début octobre).
« Et si c’était le médicament ? »
B
asé sur le fonds documentaire de la revue Prescrire, qui a fait de la pharmacovigilance son véritable cheval de bataille, « ce manuel permet de retrouver, de manière hiérarchisée, les principaux médicaments connus pour causer ou aggraver divers problèmes de santé ». Partant du principe que l’action thérapeutique d’un médicament peut s’accompagner d’effets secondaires désirés ou non, ce livre a pour vocation d’éclairer le soignant sur d’éventuelles causes médicamenteuses aux maux de ses patients. Clair et
précis, il est organisé en grands domaines médicaux (troubles cardiovasculaires, cutanés, digestifs…), déclinés ensuite en dysfonctionnements plus précis. Chaque manifestation y est définie cliniquement, ses facteurs de survenue autres que médicamenteux détaillés, suivis de la liste des possibles « médicaments en cause ». Une vraie mine d’informations dans une jungle où on ne sait parfois plus où donner de la tête. Ce manuel est aussi accessible aux patients. ❙
Gymnastique comptable Vous avez l’impression que votre expert-comptable parle chinois ? Bluffez-le en lui demandant pourquoi le FRNG de l’officine est inférieur à son BFR ! La Cerp Rouen met ce guide à la disposition des chefs d’entreprise que sont aussi les officinaux pour apprendre à lire un bilan ou un compte de résultat, à suivre l’évolution de la marge, à calculer les ratios d’exploitation ou le fonds de roulement, à estimer la valeur de sa pharmacie… Ou comment mieux appréhender les questions fiscales, comptables et financières et enfin comprendre son expert-comptable. ❙ Gestion de votre officine, 6e édition, Cerp Rouen, 210 p., 24,90 €, gratuit pour les adhérents.
Petit manuel des troubles d’origine médicamenteuse, Prescrire, 224 p., 19,90 €.
Acné version grand public Les laboratoires Pierre Fabre, qui possèdent nombre de produits destinés à lutter contre l’acné, viennent de lancer Acne-severe.com. Ce site destiné au patient acnéique (homme, Acne-severe.com femme, garçon, fille) et à son entourage rassemble des conseils parfois avisés, notamment sur le rasage, ou des vidéos d’experts dermatologues. Insistant sur les conseils d’hygiène, les traitements médicamenteux n’y sont que succinctement abordés. ❙ 68 I No 1263 I Septembre-Octobre 2014
PHARMA 1263-068 68
16/09/14 18:28
THÈMES 2014 pris en charge par le FIF-PL
selon les critères déterminés par les représentants de votre profession
PHARMACIENS (4773 Z - Commerce de détail de produits pharmaceutiques en magasin spécialisé)
• Prise en charge annuelle et par professionnel plafonnée à 1 200 € maximum dans la limite du budget de la profession. • Prise en charge au coût réel par professionnel limitée à 300 € par jour de formation et plafonnée à 1 200 € par an et •
par professionnel pour les formations prioritaires, (prise en charge au coût réel plafonnée à 300 € par EPU mais correspondant à une journée de formation sur le quota annuel pour les formations EPU citées ci-dessous). Prise en charge au coût réel plafonnée à 150 € par jour et limitée à 300 € par an et par professionnel pour les formations non prioritaires, en déduction du forfait de prise en charge des formations prioritaires.
Seules les formations soumises à la Commission professionnelle des pharmaciens peuvent faire l’objet d’une prise en charge. FORMATIONS PRIORITAIRES
SÉMIOLOGIE / PATHOLOGIE
MYCOLOGIE
• Pathologies • Maladies cancéreuses • Pédiatrie • Dermatologie
Toute formation liée à la pratique professionnelle DIPLÔMES UNIVERSITAIRES
• Diététique et nutrithérapie • Gérontologie • Homéopathie • Médication, conseil à l’officine • Maintien à domicile • Mycologie • Orthopédie • Pathologie • Audio-prothèse • Optique • Pharmacie clinique, • Thérapeutique • Vétérinaire
LÉGISLATION PHARMACEUTIQUE LIÉE À L’ACTE THÈMES RELEVANT DU DPC
THÉRAPEUTIQUE À L’OFFICINE
• Thérapeutique • Diététique • Phytothérapie • Homéopathie • Médication officinale • Médication familiale • Médicaments à prescriptions restreintes • Prothèses capillaires • Cosmétiques • Dermo cosmétique • Gynécologie • Pharmacologie
EPU
ORTHOPÉDIE
• EPU • APEPPU • Formation continue des pharmaciens QUALITÉ DE L’ACTE PHARMACEUTIQUE
• Véhicules pour handicapés physiques • Orthèses • Thermoformables VÉTÉRINAIRE
• Officiqual • Ordoqual • Endoqual • Qualité acte pharmaceutique • Évaluation de la qualité des soins et de la pratique professionnelle dans le cadre de la Haute Autorité de santé
FORMATION DE COORDONNATEURS DE SANTÉ EN GÉRIATRIE
FORMATIONS NON PRIORITAIRES
Toute formation relative à l’exercice professionnel Attention, la liste ci-dessous est non exhaustive APPROCHE GLOBALE DE L’EXERCICE OFFICINAL
• Communication • Gestion • Gestion des ressources humaines • Juridique • Langues • Management • Informatique bureautique
et Internet (hormis les formations sur site et pro-logiciels) • Le pharmacien face aux risques ATTENTION !
PRISE EN CHARGE DU PATIENT
• Maintien à domicile • Intégration du pharmacien dans un réseau • Dossier pharmaceutique (demi-journée) • Éducation thérapeutique du patient • Accompagnement du patient : suivi et entretien
• Sont éligibles les formations d’une durée •
minimale de 6 h sur une journée ou cycle de 6 h par module successif de 2 h minimum. Sont également éligibles les formations d’une durée minimale de 4 h correspondant à une prise en charge d’une demi-journée.
Rappel : Aucun organisme de formation ne peut être agréé ou sélectionné par le Fif-PL ; seuls des thèmes de formations peuvent être présentés.
Pour toute demande de prise en charge : www.fifpl.fr PUB FIFE1263-069 PL 2014.indd PHARMA 69 1
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culture
Le PHaRMaCIeN DEFRANCE
en partenariat avec
des livres
www.zone-litteraire.com
Dantec ressuscité Nouvelle maison d’édition et nouveau départ pour l’écrivain français en fuite aux Amériques. Avec Les Résidents, son onzième roman, il taille dans le vif et redevient (presque) grand public.
O
n avait laissé la figure sèche et noire de Maurice G. Dantec il y a quelques années, empêtré stylistiquement et juridiquement avec son précédent éditeur.
Après sa période de « pavés géopolitiques » – Villa Vortex, Grande jonction… –, Satellite Sisters, par sa concision, a marqué un tournant. Tous ses personnages iconiques, Hugo Cornélius To o r o p , A n d r e a s Schaltzmann… y étaient conviés en une grand-messe baroque dont le romancier a le secret. Avec Les Résidents, le virage est terminé. Commence une nouvelle ligne droite, faite de phrases courtes et incisives et de narration allégée des c onsidérations
Compil’ intime Qui n’a jamais fait l’expérience d’entendre une chanson et de se voir aussitôt assailli par une avalanche de souvenirs ? C’est ce qui anime Totale éclipse, roman sonore et urbain. Au fil des couplets de Leonard Cohen, Joan Baez… l’héroïne photographe arpente les rues de Paris et ses cafés, propices aux rencontres et aux digressions mentales. Une quête d’elle-même et de l’autre, doublée d’une réflexion sensible sur la création, la mémoire, les traces que l’on retrouve et que l’on laisse. Et si la mélancolie guette, le sursaut créatif et vital aura bien le dernier mot. ❙ Totale éclipse, Cécile Wajsbrot, Christian Bourgois, 216 p., 17 €.
déliro-religieuses chères à l’auteur. Reste les habituelles hallucinations de l’écrivain sur les armes, la technologie meurtrière, les mutations secrètes… Les Résidents est focalisé autour d’un trio de désaxés : Sharon, Novak et Vénus, qui arrivera plus tard dans le récit. Tous trois sont des tueurs dont les capacités seront utilisées par les services secrets américains… On n’ira pas plus loin pour ne pas déflorer l’ensemble, jouissif et bien mené pour qui
aime Dantec. Le tout sous les regards de ses amis musiciens et écrivains : U2, David Bowie, Depeche Mode mais aussi Burroughs. Invitez-vous donc sans hésiter à la sauterie ! ❙ Les Résidents, Maurice G. Dantec, Inculte, 440 p., 23,90 €.
À reculons Javier Mallarino a pour armes du papier et de l’encre de Chine. Et il le sait. Célèbre caricaturiste colombien, c’est le soir même de l’hommage national qui sera rendu à sa carrière qu’une jeune femme le ramènera vingt-huit ans en arrière. La veille du jour où il fit tomber un député d’un coup de crayon. Débute alors un examen de conscience passionnant, au creux des sinueuses failles de la mémoire. En plus d’une réflexion sur les affres du temps et sur le pouvoir des médias, Juan Gabriel Vásquez livre un portrait fascinant du métier de caricaturiste. ❙ Les Réputations, Juan Gabriel Vásquez, Seuil, 194 p., 18 €.
AGENDA musique
❙❙ Aubert chante Houellebecq. En tournée : le 4 octobre à Caen, du 12 au 14 à Paris, le 17 à Strasbourg, le 19 à Maxeville, le 3 novembre à Nantes, le 22 à Niort… ❙❙ Ty Segall. En tournée : le 19 octobre à La Rochelle, le 21 à Paris, le 22 à Ramonvile-SaintAgne, le 28 à Clermond-Ferrand. ❙❙ The Dø. En tournée : le 21 octobre à Orangis, le 23 à Caen, le 9 novembre à Ramonvile-Saint-Agne, le 13 à Nantes, le 18 à Paris, le 21 à Reims… ❙❙ Metronomy. En tournée : le 1er novembre à Paris, le 4 à Reims, le 6 à Talence, le 7 à Marseille, le 8 à Clermond-Ferrand. ❙❙ Rodrigo y Gabriela. En tournée : le 25 novembre à Lille, le 26 à Paris, le 27 à Marseille, le 10 décembre à Lyon, le 11 à Rennes, le 12 à Talence. ❙❙ Arthur H. Le 17 décembre au Casino de Paris.
spectacles
❙❙ Un air de famille. Du 1er au 11 octobre à Tournefeuille (L’Escale). ❙❙ Une dangereuse obsession. Du 1er au 10 octobre à Toulouse (Théâtre de la Violette). ❙❙ Le Bal des vampires. Comédie musicale. Du 11 octobre au 5 juillet 2015 à paris (Théâtre Mogador). ❙❙ Le Cercle des illusionnistes. Jusqu’au 31 octobre à Paris (Théâtre des Béliers parisiens). ❙❙ Tap Factory. En tournée : le 6 novembre à Châteaudun, le 7 à Angers, le 8 à Nantes, le 9 à Toulouse, le 14 à Longjumeau, le 15 à Yerres et du 12 au 14 décembre à Paris. ❙❙ Le Porteur d’histoire. Jusqu’au 30 décembre à Paris (Comédie des Champs-Élysées). ❙❙ Regardez mais ne touchez pas ! Jusqu’au 31 décembre à Paris (Théâtre du Ranelagh).
expos
❙❙ Light Levels. Bill Culbert. Jusqu’au 5 octobre au Centre d’art contemporain du château des Adhémar (Montélimar). ❙❙ Intime conviction. Jusqu’au 30 novembre au château de Villeneuve (Vence). ❙❙ Daniel Buren. Comme un jeu d’enfant. Jusqu’au 4 janvier 2015 au musée d’Art moderne et contemporain (Strasbourg). ❙❙ Les jouets en bois suédois. Jusqu’au 11 janvier 2015 au musée des Arts décoratifs (Paris). ❙❙ François Truffaut. Jusqu’au 25 janvier à la Cinémathèque française (Paris). ❙❙ Culture TV. Saga de la télévision française. Jusqu’au 8 mars 2015 au musée des Arts et Métiers (Paris). ❙❙ Dalí fait le mur. Jusqu’au 15 mars 2015 à l’Espace Dalí (Paris).
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culture
Le PHaRMaCIeN DEFRANCE
superflu ! contre culture
DR
Mort du pape de la défonce
Basta, la pluie !
Agence de trips Ses recherches l’ont en effet rapidement mené vers une molécule maintenant bien connue : le MDMA ou ecstasy, dont il a élaboré une nouvelle
synthèse et qu’il a popularisé auprès de la communauté des psychiatres. Alexander Shulgin était également membre du Bohemian Club, un cercle très fermé et un peu fantasmé de décideurs internationaux. La légende veut qu’il ait proposé au patron de l’avionneur Boeing de lui apprendre une « nouvelle façon de voler ». Ce n’est pas tout : à travers ses livres Pihkal et Tihkal – acronymes pour Phenethylamines/ Tryptamines I Have Known And Loved –, Shulgin laisse une œuvre gigantesque (voir « Nota bene »), la quête de la drogue absolue, sûre et puissante à la fois. Ses préférées ? Le 2C-B ou Nexus, qu’il a testé en 1975. La drogue a connu une carrière
internationale avant d’être interdite à partir de 2001, comme beaucoup de ses « créations ». Il a également synthétisé des composés à base de soufre baptisés « Aleph », une première dans l’histoire pharmacologique… Lui et sa femme Ann n’ont pourtant jamais vendu un gramme de drogue, comme ils l’assuraient en 2002 au magazine Wired. La marque des grands. ❙ Laurent Simon
notabene Pour les chimistes en herbe et les amateurs, Pihkal et Tihkal sont disponibles intégralement en ligne sur Erowid.com, chaque expérience étant accompagnée de la « recette » et d’un petit laïus sur les effets des molécules.
L’automne point et les averses sont en embuscade. Pour marquer votre mécontentement et peut-être influer sur le cours du temps, optez pour ce parapluie « Fuck la pluie » au prix de 49,90 euros chez Super-insolite.com. Un rien provocant, certes, mais qui ne serait pas d’accord avec vous ?
DR
L
es portes de la perception ouvertes par Aldous Huxley dans son essai du même nom, fondateur pour toute la beat generation, se referment tout doucement. Et Alexander Shulgin, à défaut d’avoir été le plus médiatique d’entre eux, en a sans conteste été le plus influent. Ce chimiste de formation avait tout pour ne pas sortir du rang – doctorat à Berkeley, début de carrière chez Dow Chemicals… – mais rien ne s’est passé comme prévu.
© JonRHanna
Début juin est mort à 88 ans le plus grand psychonaute de sa génération : Alexander Shulgin est l’inventeur de plus de 200 drogues, qu’il a pour la plupart testées.
Après les gouttes… Plus apaisant que le « Fuck la pluie », voici le Sky umbrella. Produit de deux artistes américains, le pépin, une fois ouvert, laisse apparaître un superbe ciel bleu qui vous donnera envie de chanter sous la pluie. De surcroît, le parapluie est un cadeau très classe, disponible sur le site du musée d’Art moderne de New-York Momastore.org au prix de 48 dollars.
notre sélection DVD The Grand Budapest Hotel De Wes Anderson. Avec Ralph Fiennes, Tony Revolori, F. Murray Abraham.
Quel est le rapport entre un maître d’hôtel suave, un officier prussien, un tueur prognathe et un écrivain en mal d’inspiration ? Rien à part cette fresque tout droit sortie de l’imagination de Wes Anderson. Asseyezvous dans les velours pastel du Grand Bupadest hôtel pour 99 minutes virtuoses. Le plus dur sera de se réveiller de ce songe de l’entre-deux-guerres.
La Marche De Nabil Ben Yadir. Avec Olivier Gourmet, Tewfik Jallab, Vincent Rottiers.
Trop peu d’entre nous se souviennent de la Marche pacifique pour l’égalité et contre le racisme initiée en 1983 par des adolescents et un curé d’une cité lyonnaise, après une énième bavure policière. Ce film le rappelle douloureusement, quand l’espoir alors suscité se cogne, trente ans après, à une société encore pétrie d’intolérance. Un quasi-documentaire juste et salutaire.
et aussi… Joe
De David Gordon Green. Avec Nicolas Cage, Tye Sheridan, Adriene Mishler.
Week-ends
De Anne Villacèque. Avec Karin Viard, Noémie Lvovsky, Jacques Gamblin.
The Homesman
De et avecTommy Lee Jones. Avec Hilary Swank, William Fichtner.
Une rencontre
De et avec Lisa Azuelos. Avec Sophie Marceau, François Cluzet.
Les Amants électriques Animation.
Deux jours, une nuit De Jean-Pierre et Luc Dardenne. Avec Marion Cotillard, Fabrizio Rongione, Pili Groyne.
Sandra a un week-end pour convaincre ses collègues de renoncer à leur prime et lui permettre de garder son travail… Les frères Dardenne prennent une nouvelle fois le spectateur aux tripes, le confrontant à la violence du monde du travail et à la cruelle réalité de ceux qui tentent d’y survivre. Le suspense est en outre habilement mené, sans aucun manichéisme.
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PHARMA 1263-071 71
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auto-moto
Le PHaRMaCIeN DEFRANCE
par Christophe Bentz
une voiture
Peugeot 508 RXH Hybride débridée
C
ontrairement à Citroën qui propose une ligne spécifique, les « DS », pour son offre premium, Peugeot entend conserver ses modèles haut de gamme sous le même blason. La 508 RXH incarne donc le sommet de son catalogue et constitue même la vitrine de la technologie hybride-diesel sur laquelle la firme française est pionnière. Nommée Hybrid4, et inaugurée sur la 3008 et la DS5, elle associe ici un moteur diesel de 2 litres sous le capot et un moteur électrique… sous le coffre. Couplé à une boîte robotisée de 6 vitesses, le moteur thermique et ses 163 chevaux alimentent les roues avant ; les 37 chevaux du moteur électrique se consacrent au train arrière. Avec une simple molette, vous passerez là où un break 508 de base restera planté, grâce au mode 4WD qui impose la transmission intégrale jusqu’à 120 km/h. Vous bénéficierez d’une consommation et d’émissions de
une moto
LES « PLUS » les « moins » ❙ C onsommation ville ❙ E sprit baroudeur chic ❙ V olume coffre (batteries)
CO² parmi les plus basses du segment avec le mode Auto utilisant le moteur diesel en temps normal et l’électrique en soutien. Avec le mode Zev (zéro émission véhicule), vous pourrez même rouler en tout électrique sur plus de 3 kilomètres. Enfin, vous profiterez des 200 chevaux disponibles avec le mode Sport qui booste les passages de rapports et réveille la cavalerie. En mobilisant les deux moteurs, vous disposerez alors de 450 Nm de couple ! Sur de grosses relances, même l’Audi A4 Allroad, sa rivale désignée, ne fait pas mieux. La Sochalienne fait partie des quelques Françaises qui ne craignent pas la comparaison avec les vedettes d’outre-Rhin. Que ce soit pour son prix (47 550 €), l’agrément sur route – son positionnement « haut sur pattes » (5 cm de plus que la 508 SW) ne la pénalisant en rien – ou son habitacle à l’immense toit panoramique mettant en évidence une habitabilité et une finition sobre mais exemplaire. Cocorico ! ❙
Kawasaki J300 SE Belle entrée
E
n ces temps de vaches maigres, les grands principes des constructeurs tendent à voler en éclats. Yamaha, Honda, Suzuki, BMW et même Harley n’ont pas attendu le cœur de la crise pour oser le scooter. Même Kawasaki, symbole de l’esprit motard, ne résiste pas plus longtemps au chant des sirènes que représente ce marché. C’est avec ce J300 que la marque verte franchit le Rubicon mais avec humilité en s’associant avec Kymco, le spécialiste taïwanais du segment. L’objectif étant de tester le marché en limitant les investissements. Kymco fournit son X-Citing 300 « désossé », Kawasaki se réservant les aspects esthétiques, pratiques et les qualités dynamiques. Côté look, avec son regard de super
LES « PLUS » les « moins » ❙ ❙ ❙ ❙
Look sportif R eprises Freinage U ne seule position de pieds
sportive, ses feux arrière à leds façon Z1000 et son carénage anguleux, c’est plutôt réussi. On notera une qualité des matériaux remarquable, un confort rehaussé grâce à une nouvelle selle, un ABS en série (rare pour cette catégorie) et des réglages de suspensions modifiés qui permettent d’optimiser le bon comportement routier déjà présent dans les gènes du X-Citing. Fluide et très stable, sa garde au sol – souvent limitée sur les scooters – permet d’attaquer les virages sans frotter et les 28 ch du monocylindre 4 temps sont bluffants. Jusqu’à 100 km/h, l’accélération du J300 n’a rien à envier à un maxi scooter de 500 cc ou plus et le rupteur, situé un peu après les 160 km/h, est vite chatouillé. Pour faire partie des pilotes, il vous en coûtera 5 249 euros. Quand on sait qu’un Yamaha X-max 250 s’affiche à 5 500 euros, faites comme « Kawa », osez tout en restant raisonnable ! ❙
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PHARMA 1263-072 72
16/09/14 18:32
CONGRèS NATIONAL DES PHARMACIENS 18 - 19 octobre
2014
Cannes - Mandelieu
Pharmacien : un métier d’avenir Venez débattre de sujets qui engagent votre profession !
Centre Expo Congrès
Cannes - Mandelieu La Napoule
Pour toute information : nathalie.boiche@congresdespharmaciens.org www.congresdespharmaciens.org PHARMA 1263-073 73
19/09/14 15:15
« J’AI CONFIANCE EN MON PHARMACIEN » • Chaque jour, 4 millions de français franchissent vos portes. (1) • 94 % de vos patients ont confiance en vos conseils. (2) • 15 millions de français sont atteints de maladies chroniques : vous êtes un acteur clé de leur éducation thérapeutique. (3)
www.novartis-pharmaceuticals.fr
206353-AP institutionnelle Pharmaciens Novartis230x297PP.indd 1 PHARMA 1263-0IV 4
30/07/2014 19/09/14 11:30 11:41
© STEVE BALL / FOTOLIA.COM
(1) Disponible sur le site www.cespharm.fr, consulté en juin 2014 (2) Etude Ifop réalisée auprès de 1009 personnes âgées de 18 ans et plus, septembre 2012 (3) Ministère de la Santé. Plan 2007-2011 pour l’amélioration de la qualité de vie des personnes atteintes de maladies chroniques - 15 mesures. Avril 2007
C550125 septembre 2014
Novartis vous remercie de prendre soin des patients