Pharmacien de France mars 1238

Page 1

L’INTERVIEW

« On en a pour dix ans de low cost » Jacques Séguéla

Le PHaRMaCIeN w w w. l e p h a r m a c i e n . f r

À la santé des candidats

Gare au conditionnement

Vidéosurveiller, ça vaut le coup ?

DÉCRYPTAGE P. 24

ENQUÊTE P. 30

INVESTISSEMENT P. 40

DEFRANCE No 1238 MARS 2012

BAISSE DES PRESCRIPTIONS, MONTÉE DU « NS », RÉTICENCE DES PATIENTS, COMPLEXITÉ DES NOUVELLES MOLÉCULES… POUR LA PREMIÈRE FOIS EN 2011, LE MARCHÉ DES GÉNÉRIQUES A RECULÉ. POURTANT, LES RAISONS DE SE RÉJOUIR NE MANQUENT PAS.

LE GÉNÉRIQUE LeATOUT RESTE UN

PHaRMaCIeN DEFRANCE

Le PHaRMaCIeN DEFRANCE


L’Éditorial

Au milieu du gué

Philippe Gaertner

© MIGUEL MEDINA

Président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France

No 1238 I 54e année I 06/03/12

ISSN 0031-6938 I CPPAP : 0212 T 81323 www.lepharmacien.fr LE PHARMACIEN DE FRANCE 13, rue Ballu, 75311 Paris Cedex 09 Tél. : 01 42 81 15 96 Télécopie : 01 42 81 96 61 DIRECTEUR DE LA PUBLICATION : Éric Garnier DIRECTEUR DE LA RÉDACTION : Jocelyne Wittevrongel RÉDACTEUR EN CHEF : Laurent Simon (lsimon@lepharmacien.fr) RÉDACTRICE EN CHEF ADJOINTE : Anne-Laure Mercier (almercier@lepharmacien.fr) RÉDACTRICE : Pauline Michel (pmichel@lepharmacien.fr) SECRÉTAIRE DE RÉDACTION : Joséphine Volat (jvolat@lepharmacien.fr) ONT COLLABORÉ À CE NUMÉRO : Jacqueline Machu I Claire Grevot RÉALISATION : Rampazzo & Associés www.rampazzo.com - blog.rampazzo.com CORRECTION : Francys Gramet IMPRESSION : Lescure Théol 27120 Douains ILLUSTRATIONS : Photos : Miguel Medina, Sebastian Scheffel Dessins : Martin Vidberg DIRECTEUR COMMERCIAL ET RESPONSABLE DE LA PUBLICITÉ : Christophe Bentz (cbentz@lepharmacien.fr). Tél. : 01 42 81 56 85 Fax. : 01 42 81 96 61 ABONNEMENTS : Tél. : 01 42 81 15 96 L’abonnement d’un an France-Corse : 90 € TTC I Guyane : 89,08 € TTC Guadeloupe, Martinique, Réunion : 89,08 € Étranger : 154 € I Achat au numéro : 12 € TTC I Certificat d’inscription à la Commission paritaire de la presse : no 0212 T 81323 ORGANE D’INFORMATIONS SCIENTIFIQUES ET PROFESSIONNELLES PHARMACEUTIQUES Le Pharmacien de France est édité par la SARL « Le Pharmacien de France ». Siège : 13, rue Ballu, 75311 Paris Cedex 09. Durée 99 ans à compter de 1977 Capital : 93 000 euros I Cogérants : Éric Garnier I Jocelyne Wittevrongel I Date du contrôle OJD : 28/11/2011.

Q

u’attend-on d’une sion s’enlisera. La simple égalité de traitement n é g o c i a t i o n avec les autres professionnels de santé est le quand elle com- strict minimum : la donne ne peut pas être m e n c e   ? U n changée en cours de route. Notre marge gloobjectif clair, bale doit être calculée sur la base de l’année une méthode 2011 et non être amputée de 255 millions éprouvée… et des résultats satisfaisants. S’il d’euros de baisse de prix… le contraire serait est bien trop tôt pour se congratuler ou s’indi- incompréhensible. gner des résultats de la discussion engagée Je ne terminerai pas cet éditorial sans évoquer avec l’Assurance maladie et son directeur Fré- les génériques, actuellement en pleine tempête. déric Van Roekeghem, j’ai des inquiétudes sur Le problème n’est malheureusement pas neuf : les objectifs et la méthode. Je m’explique. les campagnes médiatiques de dénigrement se La FSPF a depuis des années souhaité une suivent et se ressemblent… et ont malheureumodification franche et déterminante de la sement fini par instiller le doute dans l’esprit rémunération des officines, faute de quoi la des patients. Il faut maintenant que le gouverdécroissance maintenant structurelle du marché nement, l’Agence du médicament et l’Assurance des médicaments démolira la cohésion du maladie fassent un pas en avant à chaque fois réseau. Le principe est acté dans la loi, tout que la qualité des génériques est mise en doute. accord a minima portant sur un micropourcen- Les pharmaciens ne doivent plus être laissés tage de forfait ne ferait que retarseuls avec des der l’inéluctable. Le problème est Le ministère de ordonnances barsous nos yeux et la solution est la Santé doit donner rées de « NS », des entre nos mains. Nous n’en démorpatients rendus susdrons pas : 10 à 13 % de forfait des consignes picieux par des dès 2013 et une augmentation claires, faute de reportages orientés progressive les années suivantes ou des médecins est à notre sens la seule manière quoi, la discussion réticents… Si cerde sortir la profession des écueils s’enlisera. tains médicaments sur lesquels on est en train de la à marge thérapeujeter. Voilà pour l’objectif. tique étroite doivent Pour la méthode, mon regard se tourne vers être retirés du Répertoire, qu’ils le soient, mais l’Assurance maladie. Les pharmaciens ont pris que la polémique cesse. Continuer obstinément leurs responsabilités en s’asseyant à la table à prescrire des médicaments princeps mènera des négociations, au tour de nos interlocuteurs à de nouvelles coupes budgétaires dans la de prendre les leurs. Le ministère doit donner santé, voire à des déremboursements, dont les des consignes claires, faute de quoi la discus- patients seraient les premières victimes.

mars 2012 Sommaire

Le PHaRMaCIeN DEFRANCE

Actualité

18

4

10 16

L’INTERVIEW J acques Séguéla : « On en a encore pour dix ans de low-cost » L’ACTU EN BREF LE KIOSQUE

18 ENJEUX Le générique reste un atout

Santé

Officine

30

40

30 ENQUÊTE Gare au conditionnement

40 INVESTISSEMENT Vidéosurveiller, ça vaut le coup ?

33 PANORAMA 34 CONSEIL Alerte aux laits végétaux ! 35 FICHE CONSEIL Bien nourrir bébé 38 INTERNATIONAL Recherché

44 SUBSTITUONS ! 45 EN BREF 47 ÉCO&VOUS 48 PRODUITS 50 BANC D’ESSAI Hydrater les pieds secs 52 APERÇU Les livres et sites du mois

22 LES DOSSIERS DE LA FÉDÉ

54 56

CULTURE HUMOUR

DÉCRYPTAGE À la santé des candidats La santé sera-t-elle à l’honneur en 2012 ? Habituellement oublié dans les programmes pour l’élection présidentielle derrière les problématiques de sécurité ou d’emploi, le thème tente pourtant

24 une percée cette année. Le Pharmacien de France est allé fouiner dans les propositions des principaux partis présents : installation des médecins, circuit du médicament, rôle et rémunération des pharmaciens…

ABONNEZ-VOUS maintenant au Pharmacien de France. Rendez-vous sur www.lepharmacien.fr Ce numéro comporte un encart jeté « Les médicaments, ne les prenez pas n’importe comment ». Mars 2012 I No 1238 I 3


L’Éditorial

Au milieu du gué

Philippe Gaertner

© MIGUEL MEDINA

Président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France

No 1238 I 54e année I 06/03/12

ISSN 0031-6938 I CPPAP : 0212 T 81323 www.lepharmacien.fr LE PHARMACIEN DE FRANCE 13, rue Ballu, 75311 Paris Cedex 09 Tél. : 01 42 81 15 96 Télécopie : 01 42 81 96 61 DIRECTEUR DE LA PUBLICATION : Éric Garnier DIRECTEUR DE LA RÉDACTION : Jocelyne Wittevrongel RÉDACTEUR EN CHEF : Laurent Simon (lsimon@lepharmacien.fr) RÉDACTRICE EN CHEF ADJOINTE : Anne-Laure Mercier (almercier@lepharmacien.fr) RÉDACTRICE : Pauline Michel (pmichel@lepharmacien.fr) SECRÉTAIRE DE RÉDACTION : Joséphine Volat (jvolat@lepharmacien.fr) ONT COLLABORÉ À CE NUMÉRO : Jacqueline Machu I Claire Grevot RÉALISATION : Rampazzo & Associés www.rampazzo.com - blog.rampazzo.com CORRECTION : Francys Gramet IMPRESSION : Lescure Théol 27120 Douains ILLUSTRATIONS : Photos : Miguel Medina, Sebastian Scheffel Dessins : Martin Vidberg DIRECTEUR COMMERCIAL ET RESPONSABLE DE LA PUBLICITÉ : Christophe Bentz (cbentz@lepharmacien.fr). Tél. : 01 42 81 56 85 Fax. : 01 42 81 96 61 ABONNEMENTS : Tél. : 01 42 81 15 96 L’abonnement d’un an France-Corse : 90 € TTC I Guyane : 89,08 € TTC Guadeloupe, Martinique, Réunion : 89,08 € Étranger : 154 € I Achat au numéro : 12 € TTC I Certificat d’inscription à la Commission paritaire de la presse : no 0212 T 81323 ORGANE D’INFORMATIONS SCIENTIFIQUES ET PROFESSIONNELLES PHARMACEUTIQUES Le Pharmacien de France est édité par la SARL « Le Pharmacien de France ». Siège : 13, rue Ballu, 75311 Paris Cedex 09. Durée 99 ans à compter de 1977 Capital : 93 000 euros I Cogérants : Éric Garnier I Jocelyne Wittevrongel I Date du contrôle OJD : 28/11/2011.

Q

u’attend-on d’une sion s’enlisera. La simple égalité de traitement n é g o c i a t i o n avec les autres professionnels de santé est le quand elle com- strict minimum : la donne ne peut pas être m e n c e   ? U n changée en cours de route. Notre marge gloobjectif clair, bale doit être calculée sur la base de l’année une méthode 2011 et non être amputée de 255 millions éprouvée… et des résultats satisfaisants. S’il d’euros de baisse de prix… le contraire serait est bien trop tôt pour se congratuler ou s’indi- incompréhensible. gner des résultats de la discussion engagée Je ne terminerai pas cet éditorial sans évoquer avec l’Assurance maladie et son directeur Fré- les génériques, actuellement en pleine tempête. déric Van Roekeghem, j’ai des inquiétudes sur Le problème n’est malheureusement pas neuf : les objectifs et la méthode. Je m’explique. les campagnes médiatiques de dénigrement se La FSPF a depuis des années souhaité une suivent et se ressemblent… et ont malheureumodification franche et déterminante de la sement fini par instiller le doute dans l’esprit rémunération des officines, faute de quoi la des patients. Il faut maintenant que le gouverdécroissance maintenant structurelle du marché nement, l’Agence du médicament et l’Assurance des médicaments démolira la cohésion du maladie fassent un pas en avant à chaque fois réseau. Le principe est acté dans la loi, tout que la qualité des génériques est mise en doute. accord a minima portant sur un micropourcen- Les pharmaciens ne doivent plus être laissés tage de forfait ne ferait que retarseuls avec des der l’inéluctable. Le problème est Le ministère de ordonnances barsous nos yeux et la solution est la Santé doit donner rées de « NS », des entre nos mains. Nous n’en démorpatients rendus susdrons pas : 10 à 13 % de forfait des consignes picieux par des dès 2013 et une augmentation claires, faute de reportages orientés progressive les années suivantes ou des médecins est à notre sens la seule manière quoi, la discussion réticents… Si cerde sortir la profession des écueils s’enlisera. tains médicaments sur lesquels on est en train de la à marge thérapeujeter. Voilà pour l’objectif. tique étroite doivent Pour la méthode, mon regard se tourne vers être retirés du Répertoire, qu’ils le soient, mais l’Assurance maladie. Les pharmaciens ont pris que la polémique cesse. Continuer obstinément leurs responsabilités en s’asseyant à la table à prescrire des médicaments princeps mènera des négociations, au tour de nos interlocuteurs à de nouvelles coupes budgétaires dans la de prendre les leurs. Le ministère doit donner santé, voire à des déremboursements, dont les des consignes claires, faute de quoi la discus- patients seraient les premières victimes.

mars 2012 Sommaire

Le PHaRMaCIeN DEFRANCE

Actualité

18

4

10 16

L’INTERVIEW J acques Séguéla : « On en a encore pour dix ans de low-cost » L’ACTU EN BREF LE KIOSQUE

18 ENJEUX Le générique reste un atout

Santé

Officine

30

40

30 ENQUÊTE Gare au conditionnement

40 INVESTISSEMENT Vidéosurveiller, ça vaut le coup ?

33 PANORAMA 34 CONSEIL Alerte aux laits végétaux ! 35 FICHE CONSEIL Bien nourrir bébé 38 INTERNATIONAL Recherché

44 SUBSTITUONS ! 45 EN BREF 47 ÉCO&VOUS 48 PRODUITS 50 BANC D’ESSAI Hydrater les pieds secs 52 APERÇU Les livres et sites du mois

22 LES DOSSIERS DE LA FÉDÉ

54 56

CULTURE HUMOUR

DÉCRYPTAGE À la santé des candidats La santé sera-t-elle à l’honneur en 2012 ? Habituellement oublié dans les programmes pour l’élection présidentielle derrière les problématiques de sécurité ou d’emploi, le thème tente pourtant

24 une percée cette année. Le Pharmacien de France est allé fouiner dans les propositions des principaux partis présents : installation des médecins, circuit du médicament, rôle et rémunération des pharmaciens…

ABONNEZ-VOUS maintenant au Pharmacien de France. Rendez-vous sur www.lepharmacien.fr Ce numéro comporte un encart jeté « Les médicaments, ne les prenez pas n’importe comment ». Mars 2012 I No 1238 I 3


Actualité En bref

Le PHaRMaCIeN DEFRANCE

DEFRANCE

ILS L’ONT DIT

REPÈRES

Un petit groupe d’adjoints conteste le montant des cotisations ordinales et semble bien décidé à se faire entendre. Ils ont même monté une page Facebook, qui rencontre pour l’instant un succès limité. Tous les moyens sont bons pour protester contre la cotisation, qualifiée même de « racket », au regard du rôle et des actions, selon eux limitées, du Conseil de l’Ordre. Affaire à suivre. ❙

hôpital

Canicule d’hiver Les présidents des commissions médicales des établissements de centres hospitalo-universitaires ont alerté les pouvoirs publics sur l’état de saturation des services d’urgences et des unités d’hospitali­ sation. Entre l’épidémie de gastro-entérite de fin janvier et le contrecoup de la vague de froid, les personnes âgées fragilisées sont plus exposées aux complications de la grippe. Conséquence, les urgences ont été prises d’assaut et ont dû faire face à une affluence inhabituelle de malades. Certains CHU, tel celui de Grenoble, ont même été obligés de déclencher le plan « Hôpital sous tension » : les opérations programmées ont été reportées, des lits ont été rouverts et le personnel en congés a été rappelé. ❙ 12 I No 1238 I Mars 2012

Christian Saout, président du Ciss, sur la nouvelle loi pour le droit des patients.

Israël Nisand, gynécologue-obstétricien, auteur d’un rapport prônant la gratuité de la contraception chez les mineures.

2 milliards + 6,1 % 3 milliards + 9,3 % d’euros

C’est l’augmentation des tarifs des complémentaires santé entre janvier 2011 et janvier 2012 selon l’indice des prix de l’assurance des particuliers.

C’est la valeur du marché de l’automédication en France en 2011 avec un taux de croissance de 1,9 %.

d’euros

C’est l’excédent de la caisse allemande d’Assurance maladie pour l’année 2011. Un chiffre qui fait rêver vu de France où le déficit de la branche maladie s’est monté à… 10 milliards d’euros.

Telle est la croissance annuelle du marché mondial des génériques d’ici à 2018 selon une étude du cabinet Frost & Sullivan.

DR

« Nous avons demandé à cinq laboratoires s’ils seraient d’accord pour vendre leurs contraceptifs à prix coûtant. Ils ont répondu oui tout de suite. »

Des écarts de prix injustifiés L’Irdes a constaté de grands écarts de prix entre médicaments pourtant similaires, posant la question de l’innovation.

L

a prolifération sur le marché de médicaments similaires a amené l’Institut de recherche et documentation en économie de la santé (Irdes) à se pencher sur l’écart de prix entre la première présentation arrivée sur le marché et les similaires qui l’ont suivie. Sur 259 médicaments, cet écart s’élève en moyenne

à 59 %. Un chiffre loin d’être anodin : « Comment expliquer que ces médicaments, quasiment identiques à tous points de vue, sur le plan chimique, des indications, etc., puissent malgré tout bénéficier de niveaux d’ASMR importants ou que le cumul d’innovations minimes puisse aboutir à de tels écarts de prix au sein d’une classe ? », s’interroge l’Irdes. De la même façon, ce constat questionne « sur l’une des finalités de la régulation qui devrait être d’encourager la véritable innovation et donc de décourager l’imitation ». L’Irdes suggère ainsi la mise en place d’un schéma de convergence des prix des me-too et des génériques dans une même classe. ❙

PUI

Le médico-social corrézien se regroupe Un nouveau groupement médico-social se monte en Corrèze. Quel impact sur les officines ? Cela avait été dit en 2010, lors de la création du premier groupement de coopération sociale et médico-sociale (GCSMS) en Corrèze : « L’Agence régionale de santé du Limousin souhaite fortement encourager la création de GCSMS au sein de toute la région. » Elle devrait être satisfaite : un deuxième GCSMS, dont la convention est en cours de signature, pourrait bientôt voir le jour en Corrèze. Initié par

© DAVE77459

Adjoints : non à la cotisation !

« Les droits des malades sont avant tout une question d’attitude : empathie et sollicitude d’abord puis effets de manche ! »

similaires

© MIGUEL MEDINA

© MIGUEL MEDINA

Nora Berra, secrétaire d’État à la santé, dans un billet de son blog sur la vague de froid à destination notamment des nourrissons, des personnes âgées, des personnes ayant une maladie chronique et… des SDF.

© MIGUEL MEDINA

« Je recommande aux personnes les plus vulnérables d’éviter de sortir. »

ordre

En bref Actualité

Le PHaRMaCIeN

l’établissement public départemental autonome Le Glandier, qui accueille à Beyssac des adultes handicapés, ce groupement rassemblera sept autres établissements, dont cinq Ehpad et le centre hospitalier gériatrique d’Uzerche. La loi HPST ayant élargi les mis-

sions des GCSMS aux activités de pharmacie à usage interne pour le compte de leurs membres, ce nouveau groupement envisage de mettre à disposition une PUI. Sachant que l’adhésion serait ouverte à tout établissement nécessitant une prestation, les officines alentours pourraient s’inquiéter. Mais le directeur de l’EPDA Le Glandier, M. Amadou, rassure : « La PUI ne peut concerner que des établissements dont la décision n’entraînera pas d’enjeu majeur d’économie locale. Nous y serons en tout cas vigilants. »

ordonnance

téléconsultation

Le nouveau questionnaire d’intervention pharmaceutique élaboré par la Société française de pharmacie clinique va entrer en test. « Calqué sur celui des pharmaciens hospitaliers, il permettra à l’officinal de chiffrer ses interventions sur une ordonnance, précise Philippe Denry, président de la commission Relations sociales à la FSPF. Une étude anglo-saxonne démontre que lorsqu’il téléphone au médecin pour signaler une erreur de posologie, un surdosage ou une interaction médicamenteuse, le risque de récidive pour la même erreur diminue. » Un argument de plus pour justifier du rôle incontournable du pharmacien. ❙

La téléconsultation fait son entrée dans quelque 200 officines suisses. Désormais, les patients pourront consulter un médecin dans une pharmacie équipée par le biais de la vidéoconférence. Ce projet, baptisé NetCare, est élaboré par Pharmasuisse en partenariat avec un centre de télémédecine, un assureur santé et deux prestataires télécom. L’expérience devrait durer deux ans et même si le pharmacien est rémunéré à hauteur de 12,40 euros par patient, l’expérience a un coût selon Les Annales pharmaceutiques suisses : 8 300 euros par an pour la mise en place du module de vidéoconférence et les mises à jour. ❙

Erreurs médicales

Les Suisses se lancent

+wMACRO / ÉCO

Dépenses de santé : la croissance malgré tout Alors que la politique de santé de la dernière décennie est à la réduction des dépenses, le taux de croissance de la consommation de soins et de bien médicaux diminue bien, mais les dépenses, elles, ne cessent d’augmenter ! Nuance. En 2010, les Français ont consommé plus de médicaments, ont reçu plus de soins dentaires et ont eu plus souvent recours aux soins de ville qu’en 2005, mais ils ont été de moins en moins nombreux à se rendre chez le médecin. (Données pharmaciens non disponibles)

Taux de croissance de la consommation de soins et biens médicaux 5

en % Prix Volume

4 3 2 1 0

Coûts des prestations en matière de santé (en milliards d’euros)

2006

2007

2008

2009

2010

2005

2010

2010/2009 EN %

Soins de ville

37,4

44,0

+ 1,8

Médecins

16,5

18,4

– 0,7

Dentistes

8,7

9,9

+ 2,4

Médicaments

30,7

34,4

+ 1,1

Prothèses, orthèses, véhicules pour handicapés physiques

1,6

2,1

+ 6,2

Petits matériels et pansements

3,0

4,3

+ 7,9

Source : Drees, comptes nationaux de la santé – base 2005

Mars 2012 I No 1238 I 13


Actualité En bref

Le PHaRMaCIeN DEFRANCE

DEFRANCE

ILS L’ONT DIT

REPÈRES

Un petit groupe d’adjoints conteste le montant des cotisations ordinales et semble bien décidé à se faire entendre. Ils ont même monté une page Facebook, qui rencontre pour l’instant un succès limité. Tous les moyens sont bons pour protester contre la cotisation, qualifiée même de « racket », au regard du rôle et des actions, selon eux limitées, du Conseil de l’Ordre. Affaire à suivre. ❙

hôpital

Canicule d’hiver Les présidents des commissions médicales des établissements de centres hospitalo-universitaires ont alerté les pouvoirs publics sur l’état de saturation des services d’urgences et des unités d’hospitali­ sation. Entre l’épidémie de gastro-entérite de fin janvier et le contrecoup de la vague de froid, les personnes âgées fragilisées sont plus exposées aux complications de la grippe. Conséquence, les urgences ont été prises d’assaut et ont dû faire face à une affluence inhabituelle de malades. Certains CHU, tel celui de Grenoble, ont même été obligés de déclencher le plan « Hôpital sous tension » : les opérations programmées ont été reportées, des lits ont été rouverts et le personnel en congés a été rappelé. ❙ 12 I No 1238 I Mars 2012

Christian Saout, président du Ciss, sur la nouvelle loi pour le droit des patients.

Israël Nisand, gynécologue-obstétricien, auteur d’un rapport prônant la gratuité de la contraception chez les mineures.

2 milliards + 6,1 % 3 milliards + 9,3 % d’euros

C’est l’augmentation des tarifs des complémentaires santé entre janvier 2011 et janvier 2012 selon l’indice des prix de l’assurance des particuliers.

C’est la valeur du marché de l’automédication en France en 2011 avec un taux de croissance de 1,9 %.

d’euros

C’est l’excédent de la caisse allemande d’Assurance maladie pour l’année 2011. Un chiffre qui fait rêver vu de France où le déficit de la branche maladie s’est monté à… 10 milliards d’euros.

Telle est la croissance annuelle du marché mondial des génériques d’ici à 2018 selon une étude du cabinet Frost & Sullivan.

DR

« Nous avons demandé à cinq laboratoires s’ils seraient d’accord pour vendre leurs contraceptifs à prix coûtant. Ils ont répondu oui tout de suite. »

Des écarts de prix injustifiés L’Irdes a constaté de grands écarts de prix entre médicaments pourtant similaires, posant la question de l’innovation.

L

a prolifération sur le marché de médicaments similaires a amené l’Institut de recherche et documentation en économie de la santé (Irdes) à se pencher sur l’écart de prix entre la première présentation arrivée sur le marché et les similaires qui l’ont suivie. Sur 259 médicaments, cet écart s’élève en moyenne

à 59 %. Un chiffre loin d’être anodin : « Comment expliquer que ces médicaments, quasiment identiques à tous points de vue, sur le plan chimique, des indications, etc., puissent malgré tout bénéficier de niveaux d’ASMR importants ou que le cumul d’innovations minimes puisse aboutir à de tels écarts de prix au sein d’une classe ? », s’interroge l’Irdes. De la même façon, ce constat questionne « sur l’une des finalités de la régulation qui devrait être d’encourager la véritable innovation et donc de décourager l’imitation ». L’Irdes suggère ainsi la mise en place d’un schéma de convergence des prix des me-too et des génériques dans une même classe. ❙

PUI

Le médico-social corrézien se regroupe Un nouveau groupement médico-social se monte en Corrèze. Quel impact sur les officines ? Cela avait été dit en 2010, lors de la création du premier groupement de coopération sociale et médico-sociale (GCSMS) en Corrèze : « L’Agence régionale de santé du Limousin souhaite fortement encourager la création de GCSMS au sein de toute la région. » Elle devrait être satisfaite : un deuxième GCSMS, dont la convention est en cours de signature, pourrait bientôt voir le jour en Corrèze. Initié par

© DAVE77459

Adjoints : non à la cotisation !

« Les droits des malades sont avant tout une question d’attitude : empathie et sollicitude d’abord puis effets de manche ! »

similaires

© MIGUEL MEDINA

© MIGUEL MEDINA

Nora Berra, secrétaire d’État à la santé, dans un billet de son blog sur la vague de froid à destination notamment des nourrissons, des personnes âgées, des personnes ayant une maladie chronique et… des SDF.

© MIGUEL MEDINA

« Je recommande aux personnes les plus vulnérables d’éviter de sortir. »

ordre

En bref Actualité

Le PHaRMaCIeN

l’établissement public départemental autonome Le Glandier, qui accueille à Beyssac des adultes handicapés, ce groupement rassemblera sept autres établissements, dont cinq Ehpad et le centre hospitalier gériatrique d’Uzerche. La loi HPST ayant élargi les mis-

sions des GCSMS aux activités de pharmacie à usage interne pour le compte de leurs membres, ce nouveau groupement envisage de mettre à disposition une PUI. Sachant que l’adhésion serait ouverte à tout établissement nécessitant une prestation, les officines alentours pourraient s’inquiéter. Mais le directeur de l’EPDA Le Glandier, M. Amadou, rassure : « La PUI ne peut concerner que des établissements dont la décision n’entraînera pas d’enjeu majeur d’économie locale. Nous y serons en tout cas vigilants. »

ordonnance

téléconsultation

Le nouveau questionnaire d’intervention pharmaceutique élaboré par la Société française de pharmacie clinique va entrer en test. « Calqué sur celui des pharmaciens hospitaliers, il permettra à l’officinal de chiffrer ses interventions sur une ordonnance, précise Philippe Denry, président de la commission Relations sociales à la FSPF. Une étude anglo-saxonne démontre que lorsqu’il téléphone au médecin pour signaler une erreur de posologie, un surdosage ou une interaction médicamenteuse, le risque de récidive pour la même erreur diminue. » Un argument de plus pour justifier du rôle incontournable du pharmacien. ❙

La téléconsultation fait son entrée dans quelque 200 officines suisses. Désormais, les patients pourront consulter un médecin dans une pharmacie équipée par le biais de la vidéoconférence. Ce projet, baptisé NetCare, est élaboré par Pharmasuisse en partenariat avec un centre de télémédecine, un assureur santé et deux prestataires télécom. L’expérience devrait durer deux ans et même si le pharmacien est rémunéré à hauteur de 12,40 euros par patient, l’expérience a un coût selon Les Annales pharmaceutiques suisses : 8 300 euros par an pour la mise en place du module de vidéoconférence et les mises à jour. ❙

Erreurs médicales

Les Suisses se lancent

+wMACRO / ÉCO

Dépenses de santé : la croissance malgré tout Alors que la politique de santé de la dernière décennie est à la réduction des dépenses, le taux de croissance de la consommation de soins et de bien médicaux diminue bien, mais les dépenses, elles, ne cessent d’augmenter ! Nuance. En 2010, les Français ont consommé plus de médicaments, ont reçu plus de soins dentaires et ont eu plus souvent recours aux soins de ville qu’en 2005, mais ils ont été de moins en moins nombreux à se rendre chez le médecin. (Données pharmaciens non disponibles)

Taux de croissance de la consommation de soins et biens médicaux 5

en % Prix Volume

4 3 2 1 0

Coûts des prestations en matière de santé (en milliards d’euros)

2006

2007

2008

2009

2010

2005

2010

2010/2009 EN %

Soins de ville

37,4

44,0

+ 1,8

Médecins

16,5

18,4

– 0,7

Dentistes

8,7

9,9

+ 2,4

Médicaments

30,7

34,4

+ 1,1

Prothèses, orthèses, véhicules pour handicapés physiques

1,6

2,1

+ 6,2

Petits matériels et pansements

3,0

4,3

+ 7,9

Source : Drees, comptes nationaux de la santé – base 2005

Mars 2012 I No 1238 I 13


Actualité Enjeux L’INTERVIEW

« On en a pour dix ans de low cost » Jacques Séguéla

Le PHaRMaCIeN w w w. l e p h a r m a c i e n . f r

À la santé des candidats

Gare au conditionnement

Vidéosurveiller, ça vaut le coup ?

DÉCRYPTAGE P. 24

ENQUÊTE P. 30

INVESTISSEMENT P. 40

DEFRANCE

Le PHaRMaCIeN DEFRANCE

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Le PHaRMaCIeN DEFRANCE

No 1238 MARS 2012

BAISSE DES PRESCRIPTIONS, MONTÉE DU « NS », RÉTICENCE DES PATIENTS, COMPLEXITÉ DES NOUVELLES MOLÉCULES… POUR LA PREMIÈRE FOIS EN 2011, LE MARCHÉ DES GÉNÉRIQUES A RECULÉ. POURTANT, LES RAISONS DE SE RÉJOUIR NE MANQUENT PAS.

LE GÉNÉRIQUE LeATOUT RESTE UN

Le PHaRMaCIeN

Baisse des prescriptions, montée du « NS », réticence des patients, complexité des nouvelles molécules… Pour la première fois en 2011, le marché des génériques a reculé. Pourtant, les raisons de se réjouir ne manquent pas. par Anne-Laure Mercier

Le PHaRMaCIeN DEFRANCE

Le PHaRMaCIeN DEFRANCE

« Les échéances brevetaires représenteront 1,5 milliard d’euros en 2012. » Catherine Bourrienne-Bautista, déléguée générale du Gemme

LE GÉNÉRIQUE RESTE UN ATOUT à la température extérieure, certes glaciale : il s’agissait des chiffres actualisés du Gemme, l’association représentant les fabricants de génériques sur le marché français. En 2011, le nombre de boîtes vendues a diminué de 3 %, une première depuis la naissance de la substitution en 1999. En presque quatorze années, les temps ont bien changé. La consommation globale de médicaments a amorcé un repli historique en 2010, les déremboursements se succèdent et les médecins sont incités financièrement à prescrire moins et mieux. Le marché commence donc à subir quelques sérieux revers et pas seulement sur le terrain économique : le générique ne pouvait échapper à la méfiance généralisée. Si quelques études de-ci de-là avaient déjà tenté de déstabiliser ces « copies de médicaments », l’Aca« La bioéquivalence ne signifie démie de médecine a enfoncé le clou le pas automatiquement 14 février. Son rapport sur équivalence thérapeutique. » « la place des génériques dans la prescription » a en Académie nationale de médecine effet provoqué une série d’articles dans les médias grand public, ne pouvant qu’instiller le doute chez les patients : « Faites-vous encore confiance aux médicaments génériques ? », interroge le site du magazine Marie Claire, « Les génériques, copies pas si conformes », pointe Le Monde… Il faut dire que l’Académie a su souffler le froid : « La bioéquivalence entre produit référent et générique ne signifie pas qu’il y a automatiquement une équivalence thérapeutique, en particulier lors de la substitution d’un générique par un autre, assène-t-elle. En pratique clinique, il a été 18 I No 1238 I Mars 2012

observé pour les antibiotiques, avec certains génériques, une moindre efficacité et un délai d’action plus long. Cette donnée d’observation se trouve confirmée pour les formes injectables, par un certain nombre de travaux expérimentaux récents », portant sur certains génériques de la vancomycine en comparaison avec le princeps et « malgré une équivalence pharmaceutique parfaite ». Les génériques du Plavix en prennent aussi pour leur grade, le changement de la nature du sel utilisé « augmentant la fluctuation de biodisponibilité ». Torts partagés L’Académie s’attaque ensuite à la fabrication des génériques, qualifiant ses process de « bonnes pratiques à haut risque […], certains fabricants n’hésitant pas à les contourner ». Elle cite, pour exemple, l’inspection d’une usine en Inde qui entraîna le retrait des lots de clopidogrel fabriqués sur place. « Le coût croissant de la recherche pour les produits innovants et la pression sur les coûts de fabrication ont eu pour conséquence des délocalisations d’autant plus nombreuses qu’il s’agissait de génériques. […] La qualité des produits devient plus difficile à assurer. » Son rapport conclut à la nécessité de « rapprocher le plus possible la présentation du générique de celle du princeps, aussi bien pour l’aspect extérieur que par la mise à disposition des différents dosages utilisés, en évitant les excipients à effet notoire. En outre, il est souhaitable que, dans le cas des traitements chroniques et des associations thérapeutiques, les patients puissent se procurer toujours la même marque de générique et donc que les pharmaciens disposent de l’ensemble des génériques sur le marché. Enfin, les génériques à marge thérapeutique étroite demandent à être utilisés

© PIERRE CHASSAGNARD

Un frisson a parcouru le marché du générique au début du mois de février. Il n’était pas dû

avec prudence ». Délocalisation, dangerosité, déloyauté… rien que cela ! Ajoutez une montée en charge de la mention « non substituable » sur les ordonnances depuis l’an dernier et vous obtenez un taux de substitution passé en 2011 sous la barre des 70 %, après avoir atteint plus de 80 % en 2009. Érosion lente C’est un fait incontesté, le taux de pénétration des génériques dans le Répertoire, l’ensemble des molécules substituables, s’érode depuis trois ans et pas seulement pour les raisons précitées. Les nouvelles molécules mises sur le marché sont plus techniques et leur substitution plus complexe : qui dit traitements pour une greffe ou un cancer dit traitements plus chers, pour moins de patients, et résistance des médecins comme des pharmaciens. Après plus d’un an et demi de commercialisation, le taux de pénétration des génériques du Cellcept (DCI : mycophénolate mofétil) atteint faiblement 8 %. Parce que les génériqueurs n’ont peut-être pas suffisamment informé les médecins spécialistes, III

3QUESTIONSÀ...

Erick Roche, président de Teva Des laboratoires de princeps s’étaient fait épingler pour avoir essayé de contrer l’arrivée des génériques. Sans succès… À la ville, non. Ils ont pu la retarder mais jamais l’empêcher. La suspicion a cependant été introduite à l’encontre des génériques. Feront-ils pareil pour les biosimilaires ? On peut l’imaginer, mais les leviers sont différents, plus compliqués : leur développement nécessite une taille critique, il est plus long, le prix d’entrée très élevé. Les biosimilaires, par définition non substituables, requièrent une prescription médicale. Si les prescripteurs y sont de plus en plus ouverts, les autorités restent très prudentes. Nous avons peu de recul sur les princeps issus des biotechs. C’est

donc aussi une question de maturité : comme pour les génériques, les choses changeront mais plus lentement. Ce n’est donc que le début pour les biosimilaires. Et pour les génériques ? Si vous parlez de la France, la pénétration du Répertoire n’est qu’à 65 % et le Répertoire ne représente que 30 % des volumes du marché pharmaceutique remboursé. Non seulement vous avez encore de la place pour les génériques dans le Répertoire, mais il y a encore tous les princeps qui n’ont pas perdu leur brevet. Ce serait donc une erreur de dire que le marché français est arrivé à maturité. Dans le reste du monde non plus, où la plus grande partie des besoins en génériques ne seraient pas couverts.

Mars 2012 I No 1238 I 19


Actualité Enjeux L’INTERVIEW

« On en a pour dix ans de low cost » Jacques Séguéla

Le PHaRMaCIeN w w w. l e p h a r m a c i e n . f r

À la santé des candidats

Gare au conditionnement

Vidéosurveiller, ça vaut le coup ?

DÉCRYPTAGE P. 24

ENQUÊTE P. 30

INVESTISSEMENT P. 40

DEFRANCE

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PHaRMaCIeN DEFRANCE

DEFRANCE

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No 1238 MARS 2012

BAISSE DES PRESCRIPTIONS, MONTÉE DU « NS », RÉTICENCE DES PATIENTS, COMPLEXITÉ DES NOUVELLES MOLÉCULES… POUR LA PREMIÈRE FOIS EN 2011, LE MARCHÉ DES GÉNÉRIQUES A RECULÉ. POURTANT, LES RAISONS DE SE RÉJOUIR NE MANQUENT PAS.

LE GÉNÉRIQUE LeATOUT RESTE UN

Le PHaRMaCIeN

Baisse des prescriptions, montée du « NS », réticence des patients, complexité des nouvelles molécules… Pour la première fois en 2011, le marché des génériques a reculé. Pourtant, les raisons de se réjouir ne manquent pas. par Anne-Laure Mercier

Le PHaRMaCIeN DEFRANCE

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« Les échéances brevetaires représenteront 1,5 milliard d’euros en 2012. » Catherine Bourrienne-Bautista, déléguée générale du Gemme

LE GÉNÉRIQUE RESTE UN ATOUT à la température extérieure, certes glaciale : il s’agissait des chiffres actualisés du Gemme, l’association représentant les fabricants de génériques sur le marché français. En 2011, le nombre de boîtes vendues a diminué de 3 %, une première depuis la naissance de la substitution en 1999. En presque quatorze années, les temps ont bien changé. La consommation globale de médicaments a amorcé un repli historique en 2010, les déremboursements se succèdent et les médecins sont incités financièrement à prescrire moins et mieux. Le marché commence donc à subir quelques sérieux revers et pas seulement sur le terrain économique : le générique ne pouvait échapper à la méfiance généralisée. Si quelques études de-ci de-là avaient déjà tenté de déstabiliser ces « copies de médicaments », l’Aca« La bioéquivalence ne signifie démie de médecine a enfoncé le clou le pas automatiquement 14 février. Son rapport sur équivalence thérapeutique. » « la place des génériques dans la prescription » a en Académie nationale de médecine effet provoqué une série d’articles dans les médias grand public, ne pouvant qu’instiller le doute chez les patients : « Faites-vous encore confiance aux médicaments génériques ? », interroge le site du magazine Marie Claire, « Les génériques, copies pas si conformes », pointe Le Monde… Il faut dire que l’Académie a su souffler le froid : « La bioéquivalence entre produit référent et générique ne signifie pas qu’il y a automatiquement une équivalence thérapeutique, en particulier lors de la substitution d’un générique par un autre, assène-t-elle. En pratique clinique, il a été 18 I No 1238 I Mars 2012

observé pour les antibiotiques, avec certains génériques, une moindre efficacité et un délai d’action plus long. Cette donnée d’observation se trouve confirmée pour les formes injectables, par un certain nombre de travaux expérimentaux récents », portant sur certains génériques de la vancomycine en comparaison avec le princeps et « malgré une équivalence pharmaceutique parfaite ». Les génériques du Plavix en prennent aussi pour leur grade, le changement de la nature du sel utilisé « augmentant la fluctuation de biodisponibilité ». Torts partagés L’Académie s’attaque ensuite à la fabrication des génériques, qualifiant ses process de « bonnes pratiques à haut risque […], certains fabricants n’hésitant pas à les contourner ». Elle cite, pour exemple, l’inspection d’une usine en Inde qui entraîna le retrait des lots de clopidogrel fabriqués sur place. « Le coût croissant de la recherche pour les produits innovants et la pression sur les coûts de fabrication ont eu pour conséquence des délocalisations d’autant plus nombreuses qu’il s’agissait de génériques. […] La qualité des produits devient plus difficile à assurer. » Son rapport conclut à la nécessité de « rapprocher le plus possible la présentation du générique de celle du princeps, aussi bien pour l’aspect extérieur que par la mise à disposition des différents dosages utilisés, en évitant les excipients à effet notoire. En outre, il est souhaitable que, dans le cas des traitements chroniques et des associations thérapeutiques, les patients puissent se procurer toujours la même marque de générique et donc que les pharmaciens disposent de l’ensemble des génériques sur le marché. Enfin, les génériques à marge thérapeutique étroite demandent à être utilisés

© PIERRE CHASSAGNARD

Un frisson a parcouru le marché du générique au début du mois de février. Il n’était pas dû

avec prudence ». Délocalisation, dangerosité, déloyauté… rien que cela ! Ajoutez une montée en charge de la mention « non substituable » sur les ordonnances depuis l’an dernier et vous obtenez un taux de substitution passé en 2011 sous la barre des 70 %, après avoir atteint plus de 80 % en 2009. Érosion lente C’est un fait incontesté, le taux de pénétration des génériques dans le Répertoire, l’ensemble des molécules substituables, s’érode depuis trois ans et pas seulement pour les raisons précitées. Les nouvelles molécules mises sur le marché sont plus techniques et leur substitution plus complexe : qui dit traitements pour une greffe ou un cancer dit traitements plus chers, pour moins de patients, et résistance des médecins comme des pharmaciens. Après plus d’un an et demi de commercialisation, le taux de pénétration des génériques du Cellcept (DCI : mycophénolate mofétil) atteint faiblement 8 %. Parce que les génériqueurs n’ont peut-être pas suffisamment informé les médecins spécialistes, III

3QUESTIONSÀ...

Erick Roche, président de Teva Des laboratoires de princeps s’étaient fait épingler pour avoir essayé de contrer l’arrivée des génériques. Sans succès… À la ville, non. Ils ont pu la retarder mais jamais l’empêcher. La suspicion a cependant été introduite à l’encontre des génériques. Feront-ils pareil pour les biosimilaires ? On peut l’imaginer, mais les leviers sont différents, plus compliqués : leur développement nécessite une taille critique, il est plus long, le prix d’entrée très élevé. Les biosimilaires, par définition non substituables, requièrent une prescription médicale. Si les prescripteurs y sont de plus en plus ouverts, les autorités restent très prudentes. Nous avons peu de recul sur les princeps issus des biotechs. C’est

donc aussi une question de maturité : comme pour les génériques, les choses changeront mais plus lentement. Ce n’est donc que le début pour les biosimilaires. Et pour les génériques ? Si vous parlez de la France, la pénétration du Répertoire n’est qu’à 65 % et le Répertoire ne représente que 30 % des volumes du marché pharmaceutique remboursé. Non seulement vous avez encore de la place pour les génériques dans le Répertoire, mais il y a encore tous les princeps qui n’ont pas perdu leur brevet. Ce serait donc une erreur de dire que le marché français est arrivé à maturité. Dans le reste du monde non plus, où la plus grande partie des besoins en génériques ne seraient pas couverts.

Mars 2012 I No 1238 I 19


Actualité Enjeux

DR

Les génériques ? Pas de panique !

Le PHaRMaCIeN DEFRANCE

les pharmaciens et les associations de du patient en assurant la continuité du cabinet patients. Aussi parce que les officinaux sont médical à l’officine. « Des études sociologiques parfois timorés quand ils sentent que les patients menées notamment par des chercheurs comme n’adhèrent pas à la substitution. Beaucoup Sylvie Fainzang de l’Inserm ont démontré qu’il y d’entre eux subissent le générique, imposé sur a quelque chose de magique pour le patient dans le mode quasi autoritaire du « tiers payant contre la prescription : il doit sentir le désir du médecin générique ». Une mesure qui a permis l’explosion dans le traitement, sous peine de moins adhérer, des taux de substitution dans certains départe- raconte Erick Roche, président de Teva. Avec le ments mais entame la confiance des patients générique, nous avons peut-être tous sous-estimé dans le geste de substitution. De surcroît, côté cette magie qui se trouve en quelque sorte rompue officine, le générique a petit à petit fini par au comptoir. C’est un effet que nous ne pouvons rejoindre le circuit classique de commande par pas totalement nier et sur lequel il nous faut absole grossiste, alors que le marché s’est développé lument travailler avec les pharmaciens. » sur les ventes directes. Aujourd’hui, près de 60 % des volumes achetés passent par le grossiste- Nouveau modèle répartiteur, contre 20 % il y a quelques années. Que l’on se rassure : en attendant de redonner Résultat : une pression des stocks moindre pour confiance dans le générique, ce qui prendra l’officinal… Un dirigeant de laboratoire évoque peut-être plusieurs années, la « falaise des brevets » (patent cliff en VO) a ainsi la fin du « modèle pharcommencé en 2010. Ce terme macien » qui, se reposant sur NOTABENE un peu barbare désigne la un système financier plutôt Le développement d’un générique chute massive de brevets dans avantageux, en aurait oublié coûte 2 millions d’euros et nécessite le domaine public des derniers de substituer activement. Pour- À court terme, deux années de travail. Pour un blockbusters – médicaments les tant, c’est bien l’officine qui est biosimilaire, il faut compter sept les industriels années et 70 millions d’euros. plus vendus dans le monde –, et reste le levier principal du qui continuera à doper le mardéveloppement du marché en restent positifs. ché du générique au moins France, contrairement à tous jusqu’en 2014. Le 8 mai proles autres marchés mondiaux. chain par exemple, les généPour l’y aider, les solutions existent. Le développement de la prescription riques de l’atorvastatine arriveront en France. en DCI, encore marginale chez les médecins, en « Les échéances brevetaires représenteront 1,5 milest une. Elle contribuerait à lever les réticences liard d’euros en 2012 : ce sera la plus belle année », confirme Catherine Bourrienne-Bautista, déléguée générale du Gemme. À court terme, les industriels restent donc positifs. Mais à long terme ? Le générique a-t-il un avenir alors que l’on annonce une panne d’innovation et la fin des blockbusters ? Son développement a à lui seul rebattu les cartes industrielles : les laboratoires de princeps, obligés de s’adapter pour maintenir leur rentabilité, ne pourront plus s’en tenir à produire quelques autogénériques Le numéro 1 mondial du médicament, 10 milliards de dollars par an, va faire et vanter des copies « issus des mêmes usines de fabrication », comme pour l’Atorvastatine Pfizer Pfizer, fait face à la rude tâche de rem- la joie des génériqueurs. Les ventes du placer les quelque 100 milliards de princeps se réduiront comme peau de (voir encadré ci-contre). Certains l’ont déjà comdollars de chiffre d’affaires (CA) rap- chagrin : si l’on se fie à ses prédécespris, comme Sanofi, qui a acheté Zentiva en 2009. Annoncée depuis des années, l’arrivée des bioportés par son médicament star Lipi- seurs pravastatine et simvastatine déjà similaires, ces génériques high-tech issus de la tor (Tahor en France) depuis sa présents sur le marché français, les taux création, en 1997. Les versions géné- de substitution ont rapidement atteint biotechnologie, va aussi remodeler le marché sous peu. Certains génériqueurs sont déjà sur riques se multiplieront au mois de mai des valeurs élevées, au-delà de 90 %. les rangs, se diversifient, intègrent des laboraen France, le brevet ayant expiré fin Le laboratoire a ainsi d’ores et déjà 2011. Le médicament le plus vendu au annoncé en France le lancement d’un toires de princeps ou signent même des accords monde dans l’histoire de l’industrie autogénérique, Atorvastatine Pfizer. de développement pour des molécules originales. À terme, les biosimilaires pourront, à leur tour, pharmaceutique, qui représentait 15 % Pas sûr que cela suffise à pallier son inonder le marché… et les officines. Mais c’est du CA de son fabricant, soit plus de manque à gagner. une histoire qui reste encore à écrire. ❙ III

Tahor, la molécule à 100 milliards

Testez la différence ! L’INTERVIEW Un entretien sans concession

DÉCRYPTAGE Le dossier du mois, où santé rime avec société ÉCO&VOUS Le panorama économique du mois

L’ACTU EN BREF Six pages d’infos à chaud BANC D’ESSAI Toutes les clés pour bien référencer

eTous les mois plus d’informations, plus d’analyses, plus de réactions

eL’HEBDO du Pharmacien de France Chaque semaine, un condensé de l’actualité par mail.

20 I No 1238 I Mars 2012

Pour vous abonner ou joindre la rédaction, une seule adresse : contact@lepharmacien.fr


Actualité Enjeux

DR

Les génériques ? Pas de panique !

Le PHaRMaCIeN DEFRANCE

les pharmaciens et les associations de du patient en assurant la continuité du cabinet patients. Aussi parce que les officinaux sont médical à l’officine. « Des études sociologiques parfois timorés quand ils sentent que les patients menées notamment par des chercheurs comme n’adhèrent pas à la substitution. Beaucoup Sylvie Fainzang de l’Inserm ont démontré qu’il y d’entre eux subissent le générique, imposé sur a quelque chose de magique pour le patient dans le mode quasi autoritaire du « tiers payant contre la prescription : il doit sentir le désir du médecin générique ». Une mesure qui a permis l’explosion dans le traitement, sous peine de moins adhérer, des taux de substitution dans certains départe- raconte Erick Roche, président de Teva. Avec le ments mais entame la confiance des patients générique, nous avons peut-être tous sous-estimé dans le geste de substitution. De surcroît, côté cette magie qui se trouve en quelque sorte rompue officine, le générique a petit à petit fini par au comptoir. C’est un effet que nous ne pouvons rejoindre le circuit classique de commande par pas totalement nier et sur lequel il nous faut absole grossiste, alors que le marché s’est développé lument travailler avec les pharmaciens. » sur les ventes directes. Aujourd’hui, près de 60 % des volumes achetés passent par le grossiste- Nouveau modèle répartiteur, contre 20 % il y a quelques années. Que l’on se rassure : en attendant de redonner Résultat : une pression des stocks moindre pour confiance dans le générique, ce qui prendra l’officinal… Un dirigeant de laboratoire évoque peut-être plusieurs années, la « falaise des brevets » (patent cliff en VO) a ainsi la fin du « modèle pharcommencé en 2010. Ce terme macien » qui, se reposant sur NOTABENE un peu barbare désigne la un système financier plutôt Le développement d’un générique chute massive de brevets dans avantageux, en aurait oublié coûte 2 millions d’euros et nécessite le domaine public des derniers de substituer activement. Pour- À court terme, deux années de travail. Pour un blockbusters – médicaments les tant, c’est bien l’officine qui est biosimilaire, il faut compter sept les industriels années et 70 millions d’euros. plus vendus dans le monde –, et reste le levier principal du qui continuera à doper le mardéveloppement du marché en restent positifs. ché du générique au moins France, contrairement à tous jusqu’en 2014. Le 8 mai proles autres marchés mondiaux. chain par exemple, les généPour l’y aider, les solutions existent. Le développement de la prescription riques de l’atorvastatine arriveront en France. en DCI, encore marginale chez les médecins, en « Les échéances brevetaires représenteront 1,5 milest une. Elle contribuerait à lever les réticences liard d’euros en 2012 : ce sera la plus belle année », confirme Catherine Bourrienne-Bautista, déléguée générale du Gemme. À court terme, les industriels restent donc positifs. Mais à long terme ? Le générique a-t-il un avenir alors que l’on annonce une panne d’innovation et la fin des blockbusters ? Son développement a à lui seul rebattu les cartes industrielles : les laboratoires de princeps, obligés de s’adapter pour maintenir leur rentabilité, ne pourront plus s’en tenir à produire quelques autogénériques Le numéro 1 mondial du médicament, 10 milliards de dollars par an, va faire et vanter des copies « issus des mêmes usines de fabrication », comme pour l’Atorvastatine Pfizer Pfizer, fait face à la rude tâche de rem- la joie des génériqueurs. Les ventes du placer les quelque 100 milliards de princeps se réduiront comme peau de (voir encadré ci-contre). Certains l’ont déjà comdollars de chiffre d’affaires (CA) rap- chagrin : si l’on se fie à ses prédécespris, comme Sanofi, qui a acheté Zentiva en 2009. Annoncée depuis des années, l’arrivée des bioportés par son médicament star Lipi- seurs pravastatine et simvastatine déjà similaires, ces génériques high-tech issus de la tor (Tahor en France) depuis sa présents sur le marché français, les taux création, en 1997. Les versions géné- de substitution ont rapidement atteint biotechnologie, va aussi remodeler le marché sous peu. Certains génériqueurs sont déjà sur riques se multiplieront au mois de mai des valeurs élevées, au-delà de 90 %. les rangs, se diversifient, intègrent des laboraen France, le brevet ayant expiré fin Le laboratoire a ainsi d’ores et déjà 2011. Le médicament le plus vendu au annoncé en France le lancement d’un toires de princeps ou signent même des accords monde dans l’histoire de l’industrie autogénérique, Atorvastatine Pfizer. de développement pour des molécules originales. À terme, les biosimilaires pourront, à leur tour, pharmaceutique, qui représentait 15 % Pas sûr que cela suffise à pallier son inonder le marché… et les officines. Mais c’est du CA de son fabricant, soit plus de manque à gagner. une histoire qui reste encore à écrire. ❙ III

Tahor, la molécule à 100 milliards

Testez la différence ! L’INTERVIEW Un entretien sans concession

DÉCRYPTAGE Le dossier du mois, où santé rime avec société ÉCO&VOUS Le panorama économique du mois

L’ACTU EN BREF Six pages d’infos à chaud BANC D’ESSAI Toutes les clés pour bien référencer

eTous les mois plus d’informations, plus d’analyses, plus de réactions

eL’HEBDO du Pharmacien de France Chaque semaine, un condensé de l’actualité par mail.

20 I No 1238 I Mars 2012

Pour vous abonner ou joindre la rédaction, une seule adresse : contact@lepharmacien.fr


AUTO-MOTO

Officine

Le PHaRMaCIeN DEFRANCE

Substituons ! par Christophe Bentz

L’ANALYSE DU La paroxétine est une molécule bien substituée par les pharmaciens : le taux approche en effet les 90 %. Les données du panel Pharmastat montrent même qu’un nombre important d’officines (plus de 1 000 au niveau national) substituent à 100 % cette molécule : un carton plein ! Il faut dire que ce traitement au long cours – au moins six mois chez les patients dépressifs – ne présente pas de freins majeurs à la substitution malgré des indications variées dans le domaine de la psychiatrie (troubles obsessionnels, anxiété sociale, trouble panique…). À vous de jouer !

DIFFICULTÉ LIÉE À L’OFFRE TRÈS FAIBLE. Tous les principaux génériqueurs sur le marché proposent cette molécule.

Un générique aux rayons X

REPORT DE PRESCRIPTION TRÈS FAIBLE. Les autres inhibiteurs de recapture de la sérotonine sont déjà génériqués.

RISQUE DE « NS » MOYEN. Les médecins, notamment les spécialistes, ont parfois recours au « NS » en raison des indications de ce traitement.

DIFFICULTÉ À SUBSTITUER FAIBLE. Malgré un risque faible mais présent de « NS », la molécule ne présente aucun frein majeur à la substitution, grâce à une offre pléthorique.

Paroxétine PDM 29,9 %

PDM 28,9 %

PDM 7,1 %

PDM 6,2 %

PDM 4,6 % EG (non représenté)

PDM 5,1 %

PDM 3,7 % RATIOPHARM

QUALIMED

(non représenté)

(non représenté)

PDM 3,2 %

PDM 0,8 %

ISOMED

ZYDUS

RANBAXY

CRISTERS

EVOLUGEN

PHR

(non représenté)

(non représenté)

(non représenté)

(non représenté)

(non représenté)

(non représenté)

PDM 2,8 %

PDM 2,4 %

PDM 2,0 %

PDM 1,1 %

PDM 0,8 %

PDM 0,8 %

PDM : part de marché (génériques)

LA MOLÉCULE

LE MARCHÉ

CLASSE THÉRAPEUTIQUE : Inhibiteur de recapture sélectif de la sérotonine

CONDITIONNEMENT TRIMESTRIEL : NON

MÊME CLASSE (génériqué/non génériqué) : Fluoxétine (Prozac). Sertraline (Zoloft) Citalopram (Seropram) Fluvoxamine (Floxyfral) INDICATIONS : Épisode dépressif majeur, Troubles obsessionnels compulsifs, Trouble panique avec ou sans agoraphobie, Trouble anxiété sociale/phobie sociale, Trouble anxiété généralisée, État de stress post-traumatique. ASSOCIATION : NON

44 I No 1238 I Mars 2012

Données FSPF/Pharmastat

LA SORTIE DU MOIS

INSCRIPTION RÉPERTOIRE : OUI MARCHÉ TOTAL : 90,1 millions d’euros (princeps + génériques) MARGE TOTALE : 44,3 millions d’euros (princeps + génériques) DCI : donépézil ROTATION GLOBALE : 45 boîtes par mois (princeps + génériques) MARGE PAR OFFICINE : 157 euros par mois (princeps + génériques)

PRINCEPS : Aricept CLASSE THÉRAPEUTIQUE : anti-Alzheimer, inhibiteur de l’acétylcholinestérase


AUTO-MOTO

Officine

Le PHaRMaCIeN DEFRANCE

Substituons ! par Christophe Bentz

L’ANALYSE DU La paroxétine est une molécule bien substituée par les pharmaciens : le taux approche en effet les 90 %. Les données du panel Pharmastat montrent même qu’un nombre important d’officines (plus de 1 000 au niveau national) substituent à 100 % cette molécule : un carton plein ! Il faut dire que ce traitement au long cours – au moins six mois chez les patients dépressifs – ne présente pas de freins majeurs à la substitution malgré des indications variées dans le domaine de la psychiatrie (troubles obsessionnels, anxiété sociale, trouble panique…). À vous de jouer !

DIFFICULTÉ LIÉE À L’OFFRE TRÈS FAIBLE. Tous les principaux génériqueurs sur le marché proposent cette molécule.

Un générique aux rayons X

REPORT DE PRESCRIPTION TRÈS FAIBLE. Les autres inhibiteurs de recapture de la sérotonine sont déjà génériqués.

RISQUE DE « NS » MOYEN. Les médecins, notamment les spécialistes, ont parfois recours au « NS » en raison des indications de ce traitement.

DIFFICULTÉ À SUBSTITUER FAIBLE. Malgré un risque faible mais présent de « NS », la molécule ne présente aucun frein majeur à la substitution, grâce à une offre pléthorique.

Paroxétine PDM 29,9 %

PDM 28,9 %

PDM 7,1 %

PDM 6,2 %

PDM 4,6 % EG (non représenté)

PDM 5,1 %

PDM 3,7 % RATIOPHARM

QUALIMED

(non représenté)

(non représenté)

PDM 3,2 %

PDM 0,8 %

ISOMED

ZYDUS

RANBAXY

CRISTERS

EVOLUGEN

PHR

(non représenté)

(non représenté)

(non représenté)

(non représenté)

(non représenté)

(non représenté)

PDM 2,8 %

PDM 2,4 %

PDM 2,0 %

PDM 1,1 %

PDM 0,8 %

PDM 0,8 %

PDM : part de marché (génériques)

LA MOLÉCULE

LE MARCHÉ

CLASSE THÉRAPEUTIQUE : Inhibiteur de recapture sélectif de la sérotonine

CONDITIONNEMENT TRIMESTRIEL : NON

MÊME CLASSE (génériqué/non génériqué) : Fluoxétine (Prozac). Sertraline (Zoloft) Citalopram (Seropram) Fluvoxamine (Floxyfral) INDICATIONS : Épisode dépressif majeur, Troubles obsessionnels compulsifs, Trouble panique avec ou sans agoraphobie, Trouble anxiété sociale/phobie sociale, Trouble anxiété généralisée, État de stress post-traumatique. ASSOCIATION : NON

44 I No 1238 I Mars 2012

Données FSPF/Pharmastat

LA SORTIE DU MOIS

INSCRIPTION RÉPERTOIRE : OUI MARCHÉ TOTAL : 90,1 millions d’euros (princeps + génériques) MARGE TOTALE : 44,3 millions d’euros (princeps + génériques) DCI : donépézil ROTATION GLOBALE : 45 boîtes par mois (princeps + génériques) MARGE PAR OFFICINE : 157 euros par mois (princeps + génériques)

PRINCEPS : Aricept CLASSE THÉRAPEUTIQUE : anti-Alzheimer, inhibiteur de l’acétylcholinestérase


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