L’INTERVIEW
« Des patients nous remercient » Thierry Hulot, Merck
Le PHaRMaCIeN www.lepharmaciendefrance.fr
L’observance vue de l’intérieur
Petits achats Les gels purifiants groupés entre amis aux petits soins
ENQUÊTE P. 24
INFLUENCES P. 36
BANC D’ESSAI P. 46
DEFRANCE N o 1 2 9 6 J A N V I E R 2 0 1 8
Le PHaRMaCIeN DEFRANCE
Le PHaRMaCIeN
La vaccination antigrippale à l’officine est un succès qui n’échappe à personne… ENJEUX P. 20
DEFRANCE
L’Éditorial
Le PHaRMaCIeN DEFRANCE
Les défis de 2018
Philippe Gaertner
© MIGUEL MEDINA
Président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France
No 1296 I 58e année I 29/12/17 ISSN 0031-6938 I CPPAP : 0222 T 81323 www.lepharmaciendefrance.fr LE PHARMACIEN DE FRANCE 13, rue Ballu, 75311 Paris Cedex 09 Tél. : 01 42 81 15 96 Télécopie : 01 42 81 96 61 DIRECTEUR DE LA PUBLICATION : Éric Garnier DIRECTEUR DE LA RÉDACTION : David Pérard RÉDACTEUR EN CHEF : Laurent Simon (lsimon@lepharmaciendefrance.fr) RÉDACTRICE EN CHEF ADJOINTE : Anne-Laure Mercier (almercier@lepharmaciendefrance.fr) RÉDACTEURS : Claire Frangi (cfrangi@lepharmaciendefrance.fr) Benoît Thelliez (bthelliez@lepharmaciendefrance.fr) SECRÉTAIRE DE RÉDACTION : Joséphine Volat (jvolat@lepharmaciendefrance.fr) ONT COLLABORÉ À CE NUMÉRO : Alexandra Chopard I Anaïs Jeanne I Claire Grevot I Anne-Gaëlle Moulun CRÉATION ET RÉALISATION : Rampazzo & Associés www.rampazzo.com - blog.rampazzo.com CORRECTION : Francys Gramet IMPRESSION : Lescure Théol 27120 Douains ILLUSTRATIONS : Dessins : Martin Vidberg
L
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année 2017 a été massivement dans la vaccination à l’officine ? rocambolesque. Les Au vu de ce succès, nous demandons d’ores et élections présiden- déjà l’extension de cette expérimentation à tielles et législatives deux régions supplémentaires dès le mois ont rebattu toutes les d’octobre prochain. En plus d’améliorer la cartes politiques ; pour les pharmaciens égale- couverture vaccinale, gageons que cette posment, l’an passé n’a pas été comme les autres. sibilité offerte aux patients est un service dont Certaines choses ne changent évidemment pas : ils ne souhaiteront plus se passer dans les un rapport assassin de la Cour des comptes, années à venir. De leur côté, les entretiens l’Autorité de la concurrence à nos trousses sur pharmaceutiques évoluent et s’adaptent aux le capital et le monoréalités de l’officine ; ils pole… Ce n’est pas la sont même étendus aux « En allant au-devant première fois que la propatients âgés et polymédes besoins de nos fession est attaquée de diqués par le biais des la sorte et, je vous le prébilans de médication, patients, l’officine dis, ce ne sera pas la derdont nous accompagneévolue plus vite que nière. Les baisses de prix rons le déploiement d’aucuns le croient. » sur les médicaments font durant l’année 2018. également partie de cette La profession se doit de litanie dont la profession se passerait bien. répondre présent en allant au-devant des L’année prochaine ne dérogera malheureusement besoins de nos patients, l’officine évolue et son pas à cette règle. En ne signant pas l’avenant image aussi. Et elle le fait nettement plus rapino 11 à la convention pharmaceutique, nous avons dement que d’aucuns le croient. Pour qu’il n’y pour la première fois dit non à cet engrenage ait plus de retour en arrière possible, j’invite diabolique qui favorise le moins-disant en termes les pouvoirs publics à prendre leurs responsade qualité de service dans notre profession. bilités et à permettre aux pharmacies de contiMais il faut également souligner le positif. Qui nuer à proposer une dispensation de qualité et aurait cru en effet, il y a encore quelques de proximité, par des professionnels libéraux années, que les pharmaciens se lanceraient si et indépendants.
DIRECTEUR COMMERCIAL ET RESPONSABLE DE LA PUBLICITÉ : Christophe Bentz (cbentz@lepharmaciendefrance.fr) Tél. : 01 42 81 56 85 Fax : 01 42 81 96 61 ABONNEMENTS : Tél. : 01 42 81 15 96 Abonnement d’un an France-Corse (TTC) : 95 € I Guyane : 93,05 € I Guadeloupe, Martinique, Réunion : 94,03 € I Étranger : 160 € I Achat au numéro : 15 € I Étudiants et retraités : 75 € I Certificat d’inscription à la Commission paritaire de la presse : no 0222 T 81323 ORGANE D’INFORMATIONS SCIENTIFIQUES ET PROFESSIONNELLES PHARMACEUTIQUES Le Pharmacien de France est édité par la SARL « Le Pharmacien de France ». Siège : 13, rue Ballu, 75311 Paris Cedex 09. Durée 99 ans à compter de 1977 Capital : 93 000 euros I Cogérants : Éric Garnier I David Pérard I Date du contrôle OJD : 05/09/2016.
Janvier 2018 I No 1296 I 1
janvier 2018 Sommaire
Le PHaRMaCIeN DEFRANCE
Actualité
8
24
4 LES DOSSIERS DE LA FÉDÉ 7 LA FÉDÉ EN RÉGIONS 8
12 16 17
Santé
L’INTERVIEW hierry Hulot : T « Des patients nous remercient » ACTUALITÉ EN BREF INDUSTRIE & CO LE KIOSQUE
24
Officine
46
ENQUÊTE L’observance vue de l’intérieur
27 PANORAMA 29 FICHE CONSEIL Le RGO n’est pas toujours bénin ! Soulager le reflux gastro-œsophagien 32 INTERNATIONAL Salut le copain !
• •
36 INFLUENCES Petits achats groupés entre amis 38 OFFICINE EN BREF 41 MARCHÉ Le bio réchauffe les laits infantiles 44 PRODUITS 46 BANC D’ESSAI Les gels purifiants aux petits soins 48 NOUVELLES TECHNOLOGIES 51 APERÇU
52
ENJEUX
À
votre santé ! par Martin Vidberg
En plein dans le mille Elle avait à peine commencé qu’elle s’emballait déjà : la vaccination antigrippale à l’officine affiche d’excellents résultats dans les deux régions expérimentatrices, NouvelleAquitaine et Auvergne-Rhône-Alpes. Un succès dont se réjouissent
20 les pharmaciens, le ministère de la Santé et les patients, tandis que les infirmiers s’inquiètent de cette nouvelle mission confiée à la profession. Certainement à tort si l’on en juge les chiffres analysés par Le Pharmacien de France.
ABONNEZ-VOUS maintenant au Pharmacien de France. Rendez-vous sur www.lepharmaciendefrance.fr Ce numéro comporte un encart publicitaire jeté sous film de 8 pages Biocodex. Janvier 2018 I No 1296 I 3
Actualité En bref
Le PHaRMaCIeN DEFRANCE
ILS L’ONT DIT
Didier Migaud, président de la Cour des comptes, à propos du « bouclier sanitaire », à savoir le plafonnement des restes à charge. (Source : Le Généraliste)
❙❙Recertifier les médecins à intervalles réguliers, par exemple tous les six ans ? Une réflexion a été lancée par le ministère de la Santé et confiée mi-décembre au Pr Serge Uzan ; son rapport est attendu pour septembre 2018. Soutenue par l’Ordre des médecins et les étudiants, cette mesure est vilipendée par les syndicats. ❙❙Conditionner le conventionnement des médecins en secteur 2 qui voudraient s’installer en zones déjà bien dotées en praticiens, c’était l’une des dix préconisations rendues mi-décembre par le Conseil économique, social et environnemental (Cese) contre les déserts médicaux. Pas de chance, Agnès Buzyn, ministre de la Santé, qui assistait à la présentation du Cese, a écarté d’emblée cette proposition. ❙❙Le feu couve dans les établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad). Cinq fédérations syndicales (FO, CGT, CFDT, Unsa et CFTC) ont en effet appelé à une grève le mardi 30 janvier pour dénoncer « l’insuffisance des effectifs et des moyens » dans le secteur, en particulier depuis la réforme de la tarification introduite depuis 2015. ❙❙Vers une renégociation de l’accord-cadre interprofessionnel (Acip). En effet, l’Union nationale des caisses d’assurance maladie (Uncam) va donner ses orientations pour entamer des discussions sur cet accord, qui devait être tacitement reconduit le 1er mars 2018. Rappelons que l’Acip vise à rémunérer des équipes de soins coordonnées, composées de professionnels de santé libéraux. À suivre.
12 I No 1296 I Janvier 2018
Dominique Martin, directeur général de l’Agence de sécurité du médicament (ANSM), à propos de la relation des Français aux médicaments. (Source : APM)
internet
Doctipharma.fr gagne la deuxième manche La filiale de Largardère Active peut se remettre à référencer les médicaments sur sa plate-forme.
L
es combats judiciaires sont longs et incertains. En voici une nouvelle preuve avec le différend qui oppose Doctipharma.fr à l’Union des groupements de pharmaciens d’officine
(UDGPO). Après un premier jugement très favorable à la seconde en juin 2016, qui avait obligé l’opérateur à retirer l’OTC de sa plate-forme, la chance a tourné. En effet, le 12 décembre dernier, le tribunal de Versailles a rendu une décision cette fois en faveur de Doctipharma.fr, réhabilitant sa plate-forme. La politique des petits pas de ce dernier – qui ne comptait que six pharmacies vendant des
médicaments avant l’assignation de 2016 – semble ainsi porter ses fruits : « Nous avons lavé notre honneur », avance même sa directrice générale Stéphanie Barré, qui veut réunir pas moins de 500 pharmacies sur Doctipharma.fr d’ici à fin 2018, contre une centaine actuellement. L’UDGPO a néanmoins annoncé se pourvoir en cassation. Encore quelques mois de suspense, donc. x
formation
À la pointe sur le cancer Comment se sont formés les pharmaciens durant l’année 2017 ?
L’
Agence nationale du développement professionnel continu (ANDPC) a publié quelques chiffres et donné les tendances pour 2018. To u t d ’ a b o r d , p r è s d e 3 000 actions de DPC – 2 934 pour être exact – étaient proposées aux pharmaciens, majoritairement en présentiel (56,8 %). Sachant que l’obligation de formation continue est passée d’annuelle à trisannuelleen 2015,
© FOTOLIA/COLORCOCKTAIL
INTERPRO
« Les Français prétendent savoir ce qu’ils font. »
© MIGUEL MEDINA
Jacques Lucas, vice-président de l’Ordre national des médecins. (Source : APM)
© MIGUEL MEDINA
« Je ne pense pas que ce soit une idée ringarde. […] C’est pourquoi nous le reproposons. »
DR
« Être pour ou contre [la télémédecine] de façon binaire n’a aucun sens. »
près de 12 000 titulaires ont tout de même entamé une formation en 2017. Coté thématique, le cancer remporte tous les suffrages, puisqu’il occupe les deux premières places des formations les plus plébiscitées par les pharmaciens, suivi par les troubles
digestifs, la dermatologie et… la vaccination antigrippale (voir « Enjeux », p. 20). L’ANDPC profite de ce bilan pour esquisser ce que sera 2018 côté prise en charge : la « majorité des modalités des forfaits de prise en charge de la profession » sera reconduite, avec même un desserrement pour le non-présentiel, limité l’année dernière à sept heures prises en charge. En 2018, quatorze heures d’action de DPC seront prises en charge, en présentiel ou non, dans la limite des budgets bien sûr. Toujours ça de pris ! x
En bref Actualité
Le PHaRMaCIeN DEFRANCE
REPÈRES
+ 3 %
+ 35 € 59 753 87,5 %
Les salaires sont plus élevés pour les adjoints en pharmacie dans l’agglomération parisienne que dans le reste de la France. En moyenne et par an, un adjoint est payé 35 070 euros en équivalent temps plein. (Source : Insee)
Le Smic sera revalorisé de 1,24 % au 1er janvier, soit 428 euros par an, a annoncé le ministère du Travail mi-décembre.
étudiants
sont inscrits en première année commune aux études de santé (Paces) pour l’année 2017-2018. C’est un nouveau record, avec 1 100 places de plus que l’année précédente. (Source : Le Quotidien du médecin)
C’est le taux de substitution national des génériques à novembre 2017. Un record qui tient au mode de calcul : en effet, pour la première fois, il est calculé sur un Répertoire hors lévothyroxine. (Source : Assurance maladie)
L’IMAGE DUMOIS
Une course contre la mort
© NATIONAL SECURITY COUNCIL
Le Conseil de sécurité nationale américain a conçu un mur des opioïdes où, sur chaque comprimé, est gravé le visage d’une victime. Des stickers « Opioids: warn me » sont aussi distribués aux patients, à apposer sur leur carte d’assuré.
Quelque 22 000 patients sont morts d’intoxications aux opioïdes l’année dernière aux États-Unis. Vous avez bien lu ! Des molécules comme l’oxycodone font 1 mort toutes les 24 minutes. De quoi laisser songeur au moment où les autorités françaises restreignent la délivrance des opiacés : les patients américains auraient bien besoin de « conseil renforcé ».
LAQUESTIONDUMOIS
Vous lancerez-vous dans les bilans de médication ? 4,5 % Les bilans de médication sont la prochaine nouvelle mission des pharmaciens. À compter du 1er janvier, vous pourrez en effet recevoir les patients âgés et/ou polymédiqués en entretien rémunéré (voir « Les dossiers de la Fédé », p. 4). Et une petite majorité d’entre vous (42,1 %) semble déjà prête. Pour un autre quart des répondants, aucune opposition de principe mais il faudra attendre un petit peu. Finalement, seule une minorité (19 %) s’avère moins
motivée. Les raisons sont variables : pour certains, c’est la peur de la réaction des médecins (« Faire la guerre aux médecins, ce n’est pas notre rôle. »), pour d’autres le problème est plus prosaïque. En effet, le manque de temps et les retards de paiement pour les entretiens pharmaceutiques ont marqué les esprits des récalcitrants : « Si cela se passe comme pour les AVK [antivitamines K], ce n ’e s t p as la p e i n e » , remarque ainsi un sondé.
14,8 % Je ne sais pas
Non, en aucun cas
14,5 %
Non, j’en doute
24,1 %
42,1 %
Oui, mais pas tout de suite
Oui, dès que possible
Source : sondage administré en ligne entre le 13/12/17 et le 18/12/17 sur 312 répondants.
Janvier 2018 I No 1296 I 13
Actualité En bref
Le PHaRMaCIeN DEFRANCE
CE QU’ILS ILS L’ONT DIT ONT DIT
Après la PPC, le diabète ? L’histoire aura connu quelques rebondissements, mais le télésuivi de l’observance des patients dont l’apnée du sommeil est traitée par pression positive continue (PPC) pourra être pratiqué à compter du 1er janvier 2018. Un arrêté publié au Journal officiel du 16 décembre dernier module ainsi la rémunération des prestataires de soins à domicile en fonction de l’observance de ces patients. Un système qui demain pourrait être transposé à l’insulinothérapie par pompe. x
études
Le Clesi enterré pour de bon ? Le Centre libre d’enseignement supérieur international (Clesi), anciennement université FernandoPessoa, semble être arrivé au bout du chemin. Son pourvoi en cassation pour tenter de sauver son cursus en odontologie a en effet été rejeté début décembre. Ouvert en 2012, le Clesidéfraie la chronique depuis. Si le cursus de pharmacie a été arrêté dès la rentrée 2015, des formations en odontologie ou kinésithérapie étaient toujours proposées jusqu’à récemment et ce malgré une décision du trib u n a l d e g ra n d e i n s t a n c e de Toulon l’enjoignant à les stopper. Ne reste plus qu’à recaser les étudiants… x 14 I No 1296 I Janvier 2018
Francine Paulus, doyenne de la faculté de pharmacie de Nancy (Source : Le Monde)
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informatique
Rallumer le feu (publicitaire) Selon la CJUE, les logiciels d’aide à la prescription n’ont pas à être certifiés. Un arrêt qui pourrait s’appliquer à l’officine.
L
es logiciels d’aide à la dispensation (LAD) devront-ils encore être certifiés demain par la Haute Autorité de santé, et donc libre de publicité ? Un arrêt de la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) rendu le 7 décembre estime que les logiciels d’aide à la
prescription (LAP) ont le statut de dispositif médical parce qu’ils permettent « l’exploitation de données […] aux fins, notamment, de détecter les contre-indications, les interactions médicamenteuses et les posologies excessives ». Par conséquent, ils doivent seulement porter le marquage CE et pouvoir « circuler librement dans l’Union sans devoir faire l’objet d’aucune autre procédure supplémentaire, telle une nouvelle certification ». Si la procédure se poursuit devant le Conseil d’État, la question peut donc aussi se poser pour les LAD des pharmaciens qui intègrent ce même type de fonctionnalités. x
CONCURRENCE
La tactique anti-génériques de Janssen L’Autorité de la concurrence a décidé de sanctionner le laboratoire Janssen-Cilag et sa maison mère, Johnson & Johnson, d’une amende de 25 millions d’euros pour abus de position dominante. Visiblement prêt à tout pour maintenir son monopole sur son antalgique opioïde, le Durogesic (Fentanyl), le laboratoire a élaboré une stratégie à plusieurs niveaux pour empêcher l’arrivée sur le marché français des génériques de cette molécule. Janssen est aujourd’hui convaincu d’être intervenu,
© FOTOLIA/PICT RIDER
téléobservance
« Notre métier ne consiste plus à vendre des boîtes de médicaments. »
Agnès Buzyn, ministre de la Santé. (Source : Libération)
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Patrick Errard, président du Leem, à propos du problème de l’accès à l’innovation en France, en particulier pour les anticancéreux. (Source : APM)
« J’avais face à moi des professionnels très en attente […] et très tendus par le poids des années écoulées. »
© NICOLAS KOVARIK
« Est-il trop tard [pour changer les choses] ? Non. Est-ce que ça urge ? Oui. »
dès 2008, « de manière répétée et juridiquement non fondée » auprès de l’Afssaps (aujourd’hui ANSM) et d’avoir ainsi retardé de près d’un an l’autorisation de mise sur le marché (AMM) du générique du laboratoire Ratiopharm. Par ailleurs, des documents saisis
au siège français de Janssen font état de la mise en place d’une organisation de 300 visiteurs médicaux, qualifiée de « commando » et destinée à dénigrer par différents moyens les génériques du Durogesic auprès des professionnels de santé. Près de 13 000 officines ont ainsi été ciblées, avec une réussite certaine puisque 83 % des pharmaciens interrogés par Janssen disaient avoir mémorisé « les risques liés au changement de spécialité à base de fentanyl ». Si appel il y a, il ne sera pas suspensif.
Actualité
Le PHaRMaCIeN DEFRANCE
REPÈRES
4 %
313
457
seulement ne respectent pas la délivrance d’une seule marque de génériques pour les patients de plus de 75 ans, un indicateur qui entre en compte dans le calcul de la rémunération à la performance !
pratiquent l’hospitalisation à domicile (HAD) en France, contre 170 en 2006. Le secteur est en plein développement.
voient leur tarif forfaitaire de responsabilité (TFR) baisser au 1er janvier 2018, dans le cadre d’un plan d’économies sur le générique annoncé mi-novembre. Bonne année…
des pharmacies
établissements
(Source : Drees)
groupes génériques
+ 7,9 % Entre janvier et novembre 2017, les dépenses de rétrocession hospitalière sont toujours très dynamiques, tandis que celles des médicaments en ville plafonnent à + 0,3 %. (Source : Assurance maladie)
(Source : APM)
(Source : Assurance maladie)
enseignement
interprofessionnalité
L’Association nationale des étudiants en pharmacie de France (Anepf) a fait paraître, courant décembre, un livre blanc sur l’enseignement supérieur dans lequel elle détaille les évolutions qu’elle juge souhaitables au sein de la formation des futurs pharmaciens. Parmi elles, on retiendra celle qui propose de créer un diplôme d’études supérieures (DES) de pharmacie d’officine et de donner le statut d’interne aux étudiants de sixième année de cette filière, qui effectueraient alors un stage de 6 mois en officine et deux autres de 3 mois dans des structures de leur choix. Cela deviendra-t-il bientôt une réalité ? x
« Qu’attendez-vous de vos collègues pharmaciens ? » Plus de 600 généralistes de la Société française de médecine générale (SFMG) ont participé à un sondage dont les résultats ont été présentés lors du premier congrès Spot Pharma (Santé, Pharmacie officinale, Territoire) organisé à Paris les 3 et 4 décembre. S’ils jugent leurs relations avec les pharmaciens très majoritairement bonnes, voire excellentes, ils regrettent de ne pas être informés sur les problèmes d’observance ou d’« automédication excessive » de leurs patients. Et aspirent à ne plus être « appelés pour des broutilles »… ! x
Un DES et plus de stages Des généralistes parlent
MACRO / ÉCO
Où fait-il bon être titulaire ? Revenu moyen des pharmaciens titulaires
Toutes les régions de France ne se valent pas quand il s’agit de s’installer ! En effet, le revenu moyen des titulaires est très variable d’un département à l’autre. Si les Alsaciens sont traditionnellement favorisés par un numerus clausus plus strict, les titulaires du littoral atlantique (Vendée, Charente-Maritime, Landes) mais aussi de Normandie, de Seine-Maritime ou de l’Eure semblent bien lotis. Plus centrale, l’Indre a fière allure et, plus au nord, l’Aisne n’est pas en reste. Si vous ne saviez pas où déménager…
inférieur à – 10 % de – 10 à + 10 %
Note : le revenu moyen par département est calculé à structures comparables de catégorie juridique et de régime d’imposition.
de + 10 à + 20 % + 20 % et au-delà Source : Insee, « Les revenus des pharmaciens d’officine ».
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