L’interview
« Le médecin reste le chef d’orchestre »
RMaCIeN DEFRANCE
Le PHaRMaCIeN w w w. l e p h a r m a c i e n . f r
Michel Chassang, CSMF
Médecins malgré eux
Les statines en roue libre
Traquer les faux billets
dÉcryptage p. 22
enquÊte p. 28
investissement p. 40
IAL C É SP TIENS RE ENT pages Six sives u excl
RMaCIeN DEFRANCE
DEFRANCE No 1246 janvier 2013
Le PHaRMaCIeN DEFRANCE
Les entretiens pharmaceutiques sont officiellement lancés. À vous de jouer.
RMaCIeN DEFRANCE
L’Éditorial
Le PHaRMaCIeN DEFRANCE
Madame la Ministre,
Philippe Gaertner
© Miguel Medina
Président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France
No 1246 I 55e année I29/12/12 ISSN 0031-6938 I CPPAP : 0217 T 81323 www.lepharmacien.fr LE PHARMACIEN DE FRANCE 13, rue Ballu, 75311 Paris Cedex 09 Tél. : 01 42 81 15 96 Télécopie : 01 42 81 96 61 DIRECTEUR de la publication : Éric Garnier DIRECTEUR DE LA RÉDACTION : Jocelyne Wittevrongel RÉDACTEUR EN CHEF : Laurent Simon (lsimon@lepharmacien.fr) RÉDACTRICE EN CHEF ADJOINTE : Anne-Laure Mercier (almercier@lepharmacien.fr) secrétaire de rédaction : Joséphine Volat (jvolat@lepharmacien.fr) Ont collaboré à ce numéro : Anaïs Bellan I Claire Grevot I Gaëlle Guérin I Corinne Taéron création et réalisation : Rampazzo & Associés www.rampazzo.com - blog.rampazzo.com correction : Francys Gramet IMPRESSION : Lescure Théol 27120 Douains ILLUSTRATIONS : Photos : Miguel Medina Dessins : Martin Vidberg DIRECTEUR commercial ET RESPONSABLE DE LA PUBLICITÉ : Christophe Bentz (cbentz@lepharmacien.fr). Tél. : 01 42 81 56 85 Fax. : 01 42 81 96 61 ABONNEMENTS : Tél. : 01 42 81 15 96 L’abonnement d’un an France-Corse : 90 € TTC I Guyane : 89,08 € TTC Guadeloupe, Martinique, Réunion : 89,08 € Étranger : 154 € I Achat au numéro : 12 € TTC I Certificat d’inscription à la Commission paritaire de la presse : no 0212 T 81323 ORGANE D’INFORMATIONS SCIENTIFIQUES ET PROFESSIONNELLES PHARMACEUTIQUES Le Pharmacien de France est édité par la SARL « Le Pharmacien de France ». Siège : 13, rue Ballu, 75311 Paris Cedex 09. Durée 99 ans à compter de 1977 Capital : 93 000 euros I Cogérants : Éric Garnier I Jocelyne Wittevrongel I Date du contrôle OJD : 28/11/2011.
Q
u’y a-t-il de pire précédente pour le marché du médicament. pour un chef C’est pourquoi le recul des négociations sur les d’entreprise que honoraires dont nous avons pris acte début l’incertitude ? décembre résonne comme un coup de tonnerre Rien. Elle para- dans un ciel déjà très chargé. lyse, empêtre, Que penser d’un partenaire conventionnel qui désespère. Et pourtant, aujourd’hui, la profession met en suspens une réforme historique et vitale est dans l’incertitude. Économiquement et pro- pour la profession ? Les pharmaciens ont pourfessionnellement. La profession s’est pourtant tant été dignes de leur parole en accompagnant groupée en temps et en heure : en signant la la généralisation du tiers-payant contre généconvention pharmaceutique en mars dernier, riques, au prix de beaucoup d’explications – et nous avions choisi le long terme, avec l’assurance de quelques heurts – à leur comptoir. Que penque les pouvoirs publics tiendraient des enga- ser d’une ministre de la Santé qui accepte gements qu’ils avaient eux-mêmes signés. d’accorder 50 millions d’euros pour lutter contre Question de parole. Or à fin décembre, nous ne la désertification médicale et n’adresse pas un sommes sûrs que d’une chose : les entretiens mot à la seule profession qui survit dans ces pharmaceutiques verront bien le jour dès le mêmes déserts médicaux au moment où elle début de cette année. en a le plus besoin ? Ce premier pas de l’officine vers le service au Comprenez-moi bien : la lutte contre la désertipatient est une avancée symbolique incontes- fication médicale doit être une priorité nationale, table, qui ouvrira de nomde nombreux pharmaciens breuses portes. Tous les « Faute d’une voient leur prescripteur pharmaciens, je le sais réaction approcher de l’âge de la rapide pour en rencontrer tous retraite avec angoisse, les jours, auront à cœur de et d’un calendrier sûr, mais doit-on pour autant mener ces entretiens à nous agirons. » laisser dans l’incertitude bien. Mais ils le feront le réseau officinal dans son avec d’autant plus d’impliensemble ? Je ne le pense cation que leur esprit ne sera pas préoccupé pas. Je vous le dis simplement : les suppliques par la situation de leur bilan comptable, les n’auront qu’un temps. Le propre d’une profesbaisses de prix et de marges qui s’accumulent. sion indispensable est de ne pas se dérober à La loi de financement de la Sécurité sociale sa fonction mais, faute d’une réaction rapide et n’aura malheureusement pas dérogé à la règle : d’un calendrier sûr pour boucler la négociation l’année prochaine ressemblera beaucoup à la sur les honoraires avant fin mars, nous agirons.
Janvier 2013 I No 1246 I 1
janvier 2013 Sommaire
Le PHaRMaCIeN DEFRANCE
Actualité
16
4
8 13
Santé
28
L’INTERVIEW ichel Chassang : M « Le médecin reste le chef d’orchestre » L’actu en bref Le kiosque
SPÉCIAL ENTRETIENS. 16 enjeux À la conquête des AVK 20 dossiers de la fédé
28 ENQUÊTE Les statines en roue libre 30 Panorama SPÉCIAL ENTRETIENS. 34 conseil Les AVK font de la résistance 35 fiche conseil AVK : les situations à risques
Officine
50
40 investissement Traquer les faux billets 42 nouvelles technologies Des échanges optimisés 44 En bref 46 Produits 50 BANC D’ESSAI Les topiques des mycoses des ongles 52
Aperçu
54 56
culture humour
38 International 2013, année érotique
décryptage
Médecins malgré eux Vaste fumisterie pour les uns, pratique humaniste pour les autres, l’ostéopathie souffre d’un manque d’homogénéité tant au niveau de la formation de ceux qui l’exercent que de la conception même qu’ont ces professionnels de leur métier. Les
22 tenants d’une ostéopathie strictement ostéo-articulaire s’opposent ainsi aux défenseurs d’indications plus larges. Si la discipline n’a pas réussi à faire la preuve scientifique de son efficacité, rien ne prouve non plus qu’elle nuise. Alors, placebo ou panacée ?
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Actualité En bref
Le PHaRMaCIeN DEFRANCE
ce qu’ils ils l’ont dit ont dit
Me Christine Ravaz, avocate de victimes, citée par Le Quotidien du médecin.
Dr Jean-Marie Vetel (CNSA), à propos des prescriptions en Ehpad, dans le quotidien La Croix.
Gilles Johanet, ancien président du CEPS, procureur général près la Cour des comptes (source : Espace social européen).
La ministre de la Santé a beau promouvoir les coopérations – nouveau nom de la délégation de tâches –, tout le monde n’est pas du même avis. La Haute Autorité de santé vient en effet de rejeter quatre projets de coopérations entre ophtalmologues et orthoptistes ou opticiens. Les raisons ? « Perte de chance pour le patient », « manque d’information »… Le réquisitoire est sévère. ❙
antibiotiques
Les demi-échecs des Dam L’analyse de François Pesty, consultant et expert des arcanes de la Sécu, n’est pas tendre au vu des derniers chiffres fournis par l’Assurance maladie sur la consommation d’antibiotiques dans le Medic’am 2011. Selon lui, les délégués de l’Assurance maladie (Dam), sensés prêcher la bonne parole auprès des médecins, ne sont pas efficaces. « Par rapport à 2004, plus de 10 millions de boîtes supplémentaires ont été remboursées en 2011, Et l’on ose encore parler de succès pour la (les) campagne(s) de la Cnam-TS », s’insurge-t-il sur son site. Un satisfecit néanmoins : les dépenses de remboursement se stabilisent, en partie grâce aux efforts de substitution des officines. ❙ 10 I No 1246 I Janvier 2013
Participation en demi-teinte Selon les premières estimations, les élections TPE ont connu un taux de participation plus que modeste.
L
es élections professionnelles ne sont jamais très suivies et le récent scrutin pour l’élection des syndicats représentatifs des salariés des très petites entreprises (moins de 10 salariés), qui s’est tenu entre les 28 novembre et 12 décembre derniers, n’ont pas dérogé à la règle. « On peut s’attendre à un taux de partici-
pation aux alentours de 10 %, nous sommes à 9,2 % aujourd’hui », regrettait le 13 décembre dernier Philippe Louis, représentant la CFTC aux journées de l’Observatoire des professions libérales (OMPL). Le mal est connu : un taux de syndicalisation très bas (voir « Repères », p. 9) et un mode de scrutin sur sigle plutôt que sur liste n’ont pas permis de motiver les foules. C’est d’autant plus dommage que l’organisation du scrutin a coûté « environ 21 millions d’euros », estime un bon connaisseur du dossier. Ça fait cher l’électeur, surtout pour un scrutin qui s’est déroulé entièrement par courrier et sur Internet ! Premiers résultats en février 2013. ❙
HUMANITAIRE
La Syrie cherche des volontaires Vous voulez vous engager pour aider les réfugiés syriens expatriés en Jordanie ? L’association Urgence Solidarité Syrie, dirigée par Issam Moussly, pharmacien à Pleurs (Marne) et d’origine syrienne, lance un appel aux volontaires. Le conflit syrien dure maintenant depuis bientôt deux ans et a entraîné l’exode de la population civile dans les pays limitrophes, en particulier la Jordanie, au camp d’Al Zaatari. « Il faut pallier les urgences du quotidien, le camp compte 35 000 réfugiés », témoigne Issam Moussly, dont
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Coopérations mises à mal
élections
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optique
© miguel medina
« Pour équilibrer spontanément les comptes de l’Assurance maladie, il faudrait fixer l’Ondam à 2,35 % sur cinq ans. »
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« Dans certains établissements, on est en plein délire : les ordonnances comportent parfois trois ou quatre neuroleptiques. »
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« Tous ceux qui ont prescrit du Mediator hors AMM peuvent, selon moi, être poursuivis pour charlatanisme. »
l’association aide les Syriens depuis le début du conflit par l’acheminement de médicaments ou de vêtements issus de dons. « Nous avons besoin de volontaires, pharmaciens adjoints ou stagiaires, à partir du mois de mars prochain pour des missions dans le camp. Les
déplacements seront pris en charge », détaille-t-il. En attendant l’arrivée de volontaires, l’association continue ses envois de médicaments et de vêtements. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, les hivers peuvent être rudes dans cette région du monde et la température approcher les 0 °C la nuit. Pour tous renseignements, une seule adresse : Urgence Solidarité Syrie, 35, avenue du Général-Leclerc, 51230 Pleurs ou par courriel : suha.urgence.solidaritésyrie@ gmail.com.
Actualité
Le PHaRMaCIeN DEFRANCE
REPÈRES
80 euros 75 %
50
70 %
de l’heure, c’est la rémunération qu’ont obtenue les médecins pour faire de la régulation téléphonique dans le cadre de la permanence des soins auprès de l’Agence régionale de santé d’Île-deFrance.
C’est le coût en année pleine du « pacte territoire santé » proposé par Marisol Touraine, pour lutter contre la désertification médicale.
C’est la décote entre prix du princeps et prix du générique que propose la Mutualité française parmi dix autres propositions pour promouvoir le générique. Elle est actuellement de 60 %.
millions d’euros
des Français déclarent se préoccuper de leur santé… mais seulement 18 % de manière quotidienne, selon le dernier Baromètre santé TNS-Axa.
parlement
statistiques
C’est une tradition de début de mandature : les députés se répartissent en groupes de travail en fonction de leurs intérêts. Concernant la santé, douze groupes d’études ont été constitués et deux intéresseront plus particulièrement l’officine. Le premier, toujours dirigé par Jean-Pierre Door (UMP), traitera des professions de santé et de la coordination sanitaire. Le second, coprésidé par la socialiste Sandrine Hurel (Seine-Maritime) et vraisemblablement l’UMP Arnaud Robinet (Marne), tous deux membres du conseil d’administration de l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM), s’intéressera aux produits de santé. ❙
C’est ce que montre le bilan annuel des saisines de la Commission de conciliation de l’Assurance maladie pour l’année 2011. Les refus de soins représentent 7 % des saisines, pour un total de 1 272 cas. Dans la majorité des cas, il s’agit de problèmes de prise en charge de la CMU-C, de dépassements d’honoraires ou de refus du tiers-payant chez des professionnels de santé. Autre cas : des refus de devis ou de carte Vitale. Néanmoins, ces chiffres en nette augmentation ne prouvent pas forcément que ces pratiques se multiplient mais qu’elles sont mieux détectées, avance la Caisse d’assurance maladie. ❙
Vos députés se groupent Le refus de soins explose
MACRO / ÉCO
L’automédication en pleine explosion Le marché de l’automédication décolle enfin ! Chiffres à l’appui, Pascal Voisin, directeur OTC d’IMS Health France, s’en réjouit : avec + 4,2 % à fin septembre dernier, le marché de l’OTC strict (médicaments non remboursables, comme Fervex, Humex…) enregistre une évolution forte. Il représente ainsi 6 % du marché de l’officine, signe d’un « phénomène de fond ». Ces dernières années, le marché avait plutôt stagné entre 0 % et 1,5 %. Et si les déremboursements intervenus sont « une composante de cette dynamique », ils n’expliquent que pour partie cette progression. Sans en tenir compte, l’automédication a tout de même crû de 3,5 % à 3,7 %. Pour IMS, l’automédication représente donc un levier de croissance pour l’officine.
OTC
15 % (+ 1,5 %)
Remboursable = semi-éthique 9 % (– 0,2 %)
Prescrit Remboursé 8 % (– 0,8 %)
Non prescrit Non remboursé 1 % (+ 4,9 %)
Non remboursable = OTC strict 6 % (+ 4,2 %)
Prescrit 1 % (+ 2,1 %)
Non prescrit 5 % (+ 4,6 %)
Automédication 6 % + 4,7 % Source : IMS MPTR6, septembre 2012
Janvier 2013 I No 1246 I 11
Les dossiers de la Fédé
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etaussi
Le PHaRMaCIeN DEFRANCE
OTC sur Internet, c’est toujours « non » Législation. La ministre de la Santé Marisol Touraine a pris la décision
L’argent de la formation À la dernière réunion de l’Organisme gestionnaire du développement professionnel continu (OGDPC) ont été actés les budgets formation 2013. Pour la pharmacie, le budget total se monte à 11 millions d’euros avec une prise en charge possible de 1 350 euros par professionnel libéral, à savoir les titulaires de pharmacie. Les partenaires se sont engagés à former 35 % de professionnels de plus par rapport à 2011, soit 7 534 pharmaciens. « On est sur une logique de montée en charge progressive », commente Philippe Gaertner, président de la FSPF et membre de l’OGDPC. Les budgets ont également été arrêtés pour les autres professionnels de santé : 43 millions d’euros ont été alloués au total pour les non-médecins et 83,2 millions d’euros pour les médecins libéraux et de centres de santé. Le chiffre comprend 1,4 million pour des formations interprofessionnelles, qui regrouperaient par exemple médecins et infirmières. « Le DPC est encore pour six mois en phase de transition, commente Philippe Gaertner, les organismes agréés formation conventionnelle continue (FCC) seront reconduits automatiquement puis revalidés d’ici au mois de juin ». Le DPC sera alors effectivement sur pied. ❙
20 I No 1246 I Janvier 2013
C
oup de tonnerre : le 19 décembre dernier, la ministre de la Santé Marisol Touraine a présenté en conseil des ministres une ordonnance visant à autoriser la vente d’OTC (over the counter en anglais) sur Internet, en application de la loi médicament, qui oblige la France à adapter dans son droit la directive « Médicaments falsifiés ». Le texte prévoit cette possibilité dans tous les états membres de l’Union européenne (voir « Flou sur le Net », Le Pharmacien de France, no 1245). Seul le libre accès Détail qui a son importance : le compte rendu du conseil des ministres précise que cette distribution « relève de l’entière responsabilité du pharmacien, est limitée aux seuls médicaments en libre accès et est soumise aux règles de déontologie applicables à l’officine ». Elle autorise cette modalité de dispensation en la réservant « aux pharmaciens ayant obtenu une licence pour créer une officine de pharmacie physique ». C’est le fameux principe de la pharmacie de brique et de mortier, qui vise à éviter que des pure players – des opérateurs présents seulement sur Internet – s’accaparent le marché. Mais les clients français pourront tout à fait être démarchés par des pure players de pays limitrophes, comme la Belgique ou l’Allemagne. Les spécialités en
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DPC
de permettre la vente par correspondance des médicaments non remboursables en accès libre.
libre accès représentent aujour d’hui un peu de moins de 400 présentations (Zyrtecset, Vicks, Strepsils, Sargenor, Rennie…) dans des indications assez larges, selon la liste mise à jour sur le site de l’Agence nationale de sécurité nationale du médicament. De quoi limiter un peu la portée de la mesure. Quels sont les recours possibles ? « Nous demandons à Marisol Touraine d’intervenir auprès de ses partenaires européens pour rediscuter de l’application de la décision de la Cour de justice européenne [l’arrêt DocMorris de 2003, NDLR] », insiste Philippe Gaertner, président de la FSPF. En cas de non-respect du droit européen, les pénalités financières peuvent être extrême-
ment lourdes. Le syndicat s’était déjà élevé contre la vente d’OTC par Internet courant décembre et maintient donc son mot d’ordre. « De nombreuses instances nationales et internationales pointent les risques sanitaires liés à la contrefaçon sur Internet. De plus, il y a un risque à moyen terme de déséquilibrer le réseau des officines en France. Nous regrettons que le principe de précaution n’ait pas été respecté et que le financier ait pris le pas sur la santé publique », résume le président. ❙
notabene Un sondage Ifop précise que seuls 17 % des patients seraient prêts à commander de l’OTC dans des e-pharmacies.
Les dossiers de la Fédé
Le PHaRMaCIeN DEFRANCE
Génériques, un rapport de plus RÉFORME. Le rapport de l’Inspection générale des affaires sociales préconise de nombreux aménagements pour promouvoir le générique.
L
© MIGUEL MEDINA
e rapport de l’Inspection générale des affaires sociales (Igas) était attendu par la profession et sa sortie tombe finalement un peu à plat. « Les données économiques ont six mois de retard et ne veulent plus rien dire. Avec la généralisation du tiers-payant contre génériques, les pharmaciens ont déjà fait le job », remarque Philippe Besset, président de la commission économie de la FSPF. L’augmentation de la substitution a en effet déjà eu lieu. « Le rapport contient néanmoins des propositions intéressantes, notamment la rectification d’idées fausses sur la bioéquiva-
lence des génériques », remarquet-il. Tout n’est donc pas à jeter dans ces 151 pages… sauf la proposition de claw back. Cet anglicisme consiste en fait à déplafonner les remises sur achats accordées par les génériqueurs aux pharmaciens, estimées par l’Igas à 350 ou 450 millions d’euros, et à organiser un partage des gains entre les officines et l’Assurance maladie. « Nous sommes contre car cela favoriserait seulement les officines qui auraient les plus grandes capacités de négociation et perturberait le réseau », résume Philippe Besset. La solution est encore à trouver. ❙
Les honoraires pharmaceutiques attendront la reprise des négos BLOCAGE. Les honoraires seront intégrés au
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remier accroc dans la longue marche vers les honoraires pharmaceutiques : malgré la date du 1er janvier 2013 fixée dans la convention signée en mars dernier, l’Assurance maladie prend du retard. Le directeur général de la Caisse nationale d’assurance maladie (Cnam), Frédéric Van Roekeghem, a repoussé la fin des négociations à fin mars prochain prétextant que ses services ne pouvaient négocier avec deux professions en même temps. Ces derniers mois les médecins
ont en effet occupé le devant de la scène… Deux rendez-vous ont tout de même été pris avec les syndicats les 10 et 23 janvier pour avancer. Les conclusions de l’Observatoire du réseau – organisme créé par la convention pour faire des propositions sur la répartition des officines en France – sont également attendues par la Cnam. Le retard pris amènera à un déploiement effectif des honoraires au 1er janvier 2014 au lieu de septembre 2013. En attendant, la base gronde. ❙
© MIGUEL MEDINA
PLFSS 2014 pour une mise en place effective au 1er janvier 2014.
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