L’interview
« Il faut une politique du médicament » William Dab, Arts et Métiers
Le PHaRMaCIeN
Les SPFPL déjà menacées
La Ritaline retient l’attention
Choisir une couverture coricide
ENJEUX p. 18
EnquÊte p. 34
banc d’essai p. 58
w w w. l e p h a r m a c i e n . f r
DEFRANCE N o 1 2 5 2 j u i l l e t- a o û t 2 0 1 3
DU NEUF AVEC DES VIEUX Le lancement de la Silver économie le prouve : les seniors constituent un marché d’avenir. Et la pharmacie y a toute sa place. DÉCRYPTAGE p. 28 VIEW INTERHÈLE
MIC , UNAY DELA ée u g lé re dé t s is in m s agée rsonne aux Pe utonomie et à l’A
L’Éditorial
Le PHaRMaCIeN DEFRANCE
Devoir d’exigence
Philippe Gaertner
© Miguel Medina
Président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France
No 1252 I 55e année I 23/07/13 ISSN 0031-6938 I CPPAP : 0217 T 81323 www.lepharmacien.fr LE PHARMACIEN DE FRANCE 13, rue Ballu, 75311 Paris Cedex 09 Tél. : 01 42 81 15 96 Télécopie : 01 42 81 96 61 DIRECTEUR de la publication : Éric Garnier DIRECTEUR DE LA RÉDACTION : Jocelyne Wittevrongel RÉDACTEUR EN CHEF : Laurent Simon (lsimon@lepharmacien.fr) RÉDACTRICE EN CHEF ADJOINTE : Anne-Laure Mercier (almercier@lepharmacien.fr) RÉDACTRICE : Élise Brunet (ebrunet@lepharmacien.fr) secrétaire de rédaction : Joséphine Volat (jvolat@lepharmacien.fr) Ont collaboré à ce numéro : Anaïs Bellan I Claire Grevot créatioN et réalisation : Rampazzo & Associés www.rampazzo.com - blog.rampazzo.com correction : Francys Gramet IMPRESSION : Lescure Théol 27120 Douains ILLUSTRATIONS : Photos : Miguel Medina Dessins : Martin Vidberg DIRECTEUR commercial ET RESPONSABLE DE LA PUBLICITÉ : Christophe Bentz (cbentz@lepharmacien.fr) Tél. : 01 42 81 56 85 Fax : 01 42 81 96 61 ABONNEMENTS : Tél. : 01 42 81 15 96 L’abonnement d’un an France-Corse : 90 € TTC I Guyane : 88,29 € TTC Guadeloupe, Martinique, Réunion : 88,29 € Étranger : 154 € I Achat au numéro : 12 € TTC I Certificat d’inscription à la Commission paritaire de la presse : no 0217 T 81323 ORGANE D’INFORMATIONS SCIENTIFIQUES ET PROFESSIONNELLES PHARMACEUTIQUES Le Pharmacien de France est édité par la SARL « Le Pharmacien de France ». Siège : 13, rue Ballu, 75311 Paris Cedex 09. Durée 99 ans à compter de 1977 Capital : 93 000 euros I Cogérants : Éric Garnier I Jocelyne Wittevrongel I Date du contrôle OJD : 28/11/2011.
T
outes les vic- double nécessité : sortir de la spirale de déflation toires n’en sont que connaît le marché du médicament et rémupas. C’est la nérer les pharmaciens pour leurs compétences. réflexion que Sans cela, les honoraires ne sont rien. La valeur j’ai à l’esprit au ajoutée de l’officinal est dans l’analyse lendemain de d’ordonnance, la détection des interactions la séance de négociation sur les honoraires phar- médicamenteuses, le dépistage des effets indémaceutiques qui nous a réunis, début juillet, au sirables, le suivi des patients chroniques… Pas siège de l’Assurance maladie. Affrontons la réa- dans le nombre de boîtes qu’il délivre. Qui peut lité : accepter la proposition de Frédéric Van encore accepter cette aberration intellectuelle ? Roekeghem, directeur général de la Cnam, de Pas nous, en tout cas. transformer le forfait à la boîte en honoraires de Alors, oui, je suis déçu par le résultat des séances dispensation avait de nombreux avantages. Poli- de négociation avec l’Assurance maladie. Oui, tiques, tout d’abord : nous aurions pu courir les je suis déçu de ne pas sentir un soutien plus plateaux télé ou radio en pérorant sur la grande actif de la part du ministère de la Santé. Oui, je avancée accordée à la profession sais que les effets posipar l’État. Syndicaux, ensuite : la « Les honoraires tifs sur la marge permis FSPF a été à la fois pionnière et par la signature de la pharmaceutiques fer de lance de cette révolution convention pharmaseront tels que intellectuelle et aurait tiré bénéceutique se sont fice de cet affichage. éteints. Oui, je sais que nous les avons Et pourtant, en acceptant cette certains d’entre vous imaginés ou proposition, nous aurions échoué. ont des difficultés écoPour une seule et simple raison : nomiques terribles. ne seront pas. » rien, absolument rien n’aurait Mais on ne cède pas changé pour les pharmaciens. Laisser la rému- sur un idéal : les honoraires pharmaceutiques nération officinale dépendante du volume ou des seront tels que nous les avons imaginés ou ne prix des médicaments que la pharmacie dispense seront pas. Entre les baisses de prix attendues est suicidaire… et la proposition de l’Assurance sur les génériques ou les princeps, les négociamaladie ne menait à rien d’autre. tions avec la Cnam et le PLFSS, la rentrée Comprenez-moi bien. Je ne pense pas que la s’annonce tendue comme jamais. En attendant, Cnam souhaite diminuer le nombre de pharma- prenez tout le repos dont vous avez besoin, si cies en France en les asphyxiant progressive- la vie de votre officine vous le permet… Et soyez ment mais une chose est sûre : elle n’a pas à sûrs que nous mettrons à profit la période esticœur de transformer le mode de rémunération vale pour vous assurer dès la rentrée des produ pharmacien. Les honoraires procèdent d’une positions plus sérieuses.
Juillet-Août 2013 I No 1252 I 1
Le PHaRMaCIeN DEFRANCE
Juillet-Août 2013 Sommaire
Actualité
Nous aussi.
Officine
18
34
58
4 L’INTERVIEW William Dab : « Il faut une politique du médicament »
34 ENQUÊTE La Ritaline retient l’attention
46 investissement Un véhicule pour votre officine 48 officine En bref 53 nouvelles technologies Excel en théorie 54 Produits 57 SUBSTITUONS ! Zolmitriptan
10 16
Vous connaissez l’importance de la relation avec vos clients.
Santé
L’actu en bref Le kiosque
18 enjeux LES SPFPL déjà contestées
36 Panorama 40 conseil Soupçons sur le paracétamol 41 fiche conseil Suivre un asthme instable 44 International Ça sent l’été…
22 dossiers de la fÉdÉ 26 ANALYSE Transparence à la carte
58 BANC D’ESSAI Choisir une couverture coricide 60 Aperçu
Caduciel Informatique est à votre écoute et vous propose une solution logiciel complète, fiable et accessible.
culture 64 jeux de mots
62 Caduciel, acteur reconnu de l’informatique officinale, met à votre disposition des solutions simples de gestion informatique, ouvertes et sécurisées, innovantes et performantes, intégrant les nouvelles technologies.
décryptage
Du neuf avec des vieux
RCS B 349125072 . Crédit photo : Jack Varlet
En France, les personnes âgées de 60 ans et plus, au nombre de 15 millions aujourd’hui, seront 20 millions en 2030. Les seniors constituent ainsi le nouveau marché d’avenir. La santé est l’un des secteurs les plus concernés par cet
28 allongement de la durée de la vie. Avec le lancement en grande pompe de la filière Silver économie par le gouvernement le 24 avril dernier, la pharmacie saura-t-elle profiter de ce gisement de croissance tant annoncé ?
ABONNEZ-VOUS maintenant au Pharmacien de France. Rendez-vous sur www.lepharmacien.fr
Appelez-nous au :
03 81 56 86 83
flashcode
Ce numéro comporte un encart jeté de 8 pages « Congrès des pharmaciens ».
web
www.caduciel.com
Juillet-Août 2013 I No 1252 I 3
Actualité En bref
Le PHaRMaCIeN DEFRANCE
ils l’ont dit
La Résistance selon Jean-François Copé, président de l’UMP.
Jean François Lemoine, consultant santé sur Europe 1, suite à l’affaire du Furosémide Teva.
INTERPRO ❙❙Les avenants 9 et 10 à la convention médicale ont paru début juin au Journal Officiel. L’avenant no 9 inclut une série de dispositions tarifaires, tandis que l’avenant no 10 permet d’étendre la rémunération sur objectifs de santé publique aux gastro-entérologues et aux hépatologues. ❙❙Un arrêté précisant le zonage retenu pour l’implantation des chirurgiens-dentistes libéraux a été publié au Journal officiel, intégrant des mesures destinées à favoriser l’installation et le maintien en exercice de ces professionnels dans les zones sous-dotées. ❙❙L’avenir de l’Ordre infirmier reste toujours « incertain ». Son président Didier Borniche dénonce la position du gouvernement, qui planche sur une adhésion facultative à l’institution mais « travaille en permanence » avec la structure. Il prévient : remplacer l’Ordre par un autre dispositif « coûterait très cher » à l’État. ❙❙Un quatrième avenant à la convention des masseurskinésithérapeutes a été signé le 25 juin entre la Fédération française des masseurskinésithérapeutes rééducateurs (FFMKR) et l’Union nationale des caisses d’assurance maladie (Uncam). Il doit notamment faciliter la télétransmission en généralisant la dématérialisation des ordonnances. ❙❙Bien que les décrets ne soient pas encore publiés, le Sénat a adopté l’expérimentation de la réorientation précoce des étudiants de première année commune de santé (Paces), qui s’effectuerait au plus tôt huit semaines après la rentrée.
10 I No 1252 I Juillet-Août 2013
© MIGUEL MEDINA
« On nous a menti en nous disant que c’était [les génériques, NDLR] la même chose. Or, la tolérance est de plus ou moins 20 %, c’est énorme ! » dr
DR
« À l’époque, on risquait […] la déportation […]. Aujourd’hui, on essaye d’échapper au déremboursement du Doliprane. »
« Je suis content que tout le monde parle de bioéquivalence pour les génériques. Mais qui en parle pour les princeps ? » Le directeur général de l’Agence du médicament (ANSM), Dominique Maraninchi, lors d’une table ronde organisée au Sénat.
vétérinaire
L’Igas refuse le découplage L’Igas juge le découplage prescription/délivrance inefficace dans la lutte contre l’antibiorésistance.
L
es conclusions sont sans appel. Daté du mois de mai mais pas encore rendu public à l’heure où nous imprimons, le rapport de l’Inspection générale des affaires sociales (Igas) sur l’« encadrement des pratiques commerciales pouvant influencer la prescription des antibiotiques vétérinaires »
écarte d’emblée toute remise en cause de la prérogative des vétérinaires de pouvoir à la fois prescrire et délivrer des antibiotiques. Et ce malgré la mobilisation de la profession (voir « Les dossiers de la Fédé », p. 24). La mission estime que le découplage n’a pas montré son efficacité dans d’autres pays comme l’Espagne ou l’Italie. Elle souhaite néanmoins limiter les pratiques commerciales en vigueur, en interdisant notamment toute espèce de remises
et tout contrat de coopération commerciale sur les antibiotiques, sous peine de sanctions « dissuasives ». Une mesure qu’elle entend appliquer aux vétérinaires… comme aux pharmaciens ! Enfin, l’Igas appelle à une déclaration obligatoire, par tous les acteurs, des antibiotiques vendus, prescrits et achetés, en vue d’alimenter une base de données que gérera l’Agence nationale du médicament vétérinaire. La seule bonne nouvelle ? ❙
dépistage
Explications de tests Les tests de dépistage font leur entrée à l’officine, sur fond de polémique avec les médecins.
U
n décret du 15 juin autorise dorénavant les pharmaciens à utiliser trois tests de dépistage : le test naso-pharyngé d’orientation diagnostique de la grippe, le test oro-pharyngé d’orientation diagnostique des angines à streptocoque du groupe A et enfin le test capillaire d’évaluation de la glycémie. On se souvient que les pharmaciens participant à la campagne de dépistage de l’Association française des diabétiques en 2012 étaient de fait dans l’illégalité, cet acte étant réservé aux seuls biologistes. La Direction générale de la santé a
remédié au problème et autorisé également les dépistages de l’angine et de la grippe. Si ce dernier ne sera certainement utilisé qu’à des fins épidémiologiques, le test angine est une vraie opportunité pour les pharmaciens. D’après l’Inspection générale des affaires sociales (Igas), la durée du test (7 minutes) explique son peu de succès chez les médecins, même s’ils le reçoivent gracieusement. La Confédération des syndicats médicaux français (CSMF) n’a pas manqué de réagir dans une lettre à la ministre de la Santé, laquelle aurait agi en « catimini sans […] consulter quiconque ». « C’est une mauvaise surprise », abonde Michel Combier, président de l’Unof sur Egora.fr. Nouvelles missions, nouvelles polémiques. ❙
En bref Actualité
Le PHaRMaCIeN DEFRANCE
REPÈRES
+46 % 659
8 %
L’acte d’acupuncture, remboursé dans certains cas (nausées et vomissements en alternative thérapeutique, antalgique en association, syndrome anxiodépressif…), a été revalorisé le 1er juillet dernier, passant de 12,35 euros à 18 euros. Pas mal, non ?
Le taux de chômage parmi les salariés de la pharmacie d’officine (préparateurs, adjoints) se situe bien en dessous de la moyenne nationale (12,7 %).
programmes de DPC (développement professionnel continu) ont été enregistrés auprès des pharmaciens à fin mai dernier, selon l’organisme gestionnaire du DPC. À fin juin 2013, il y avait moins de 3 000 pharmaciens inscrits sur www.mondpc.fr.
Source : OMPL.
38
notes d’ASMR (amélioration du service médical rendu) de 2 (important) à 4 (modéré) ont été délivrées en 2012 par la Haute Autorité de santé. Un niveau comparable à celui de 2009 et bien supérieur à 2011. L’innovation est-elle de retour ?
L’IMAGE DUMOIS
Le voyez-vous ?
© Dominique Dupagne
Et si le Zopiclone Teva avait été remis par erreur dans un opercule de Furosémide ? Le blogueur Dominique Dupagne (Atoute.org) s’est livré à un travail pratique : ci-contre, deux comprimés ont été extraits d’un blister au hasard. Difficile de trouver lesquels !* L’enquête préliminaire semble valider cette hypothèse : ni malfaçon, ni malveillance… une simple maladresse de la patiente. * Les opercules 2 et 4 du haut.
laquestiondumois
« Allez-vous réaliser des entretiens AVK ? » Les entretiens pharmaceutiques des patients sous antivitamines K (AVK) vont enfin pouvoir se mettre en place à l’officine. Oui mais… vous n’êtes pas si nombreux à vouloir vous y mettre puisque seule une courte majorité des titulaires interrogés (56 %) se déclarent intéressés. 20 % sont tout de même dans les startingblocks et 36 % s’y préparent pour les mois à venir. En
revanche, un quart des pharmaciens interrogés sont réfractaires à cette nouvelle mission et 12 % n’en ont pas les moyens matériels. Enfin, 8 % ne sont pas encore fixés. L’Assurance maladie attend pourtant les pharmaciens au tournant : la réussite de ces entretiens conditionnera certainement leur développement dans d’autres pathologies. À bon entendeur…
8 % NSP
24 %
Non, je ne veux pas réaliser d’entretiens AVK
20 %
Oui, tout est en place
36 %
Oui, mais pas immédiatement
12 %
Non, je n’ai pas le temps / pas suffisamment de personnel
Étude réalisée par le département Gestion de Call Center de Celtipharm, sur un échantillon représentatif stratifié de 400 officines françaises sélectionnées dans sa base de données (étude administrée entre le 19/04/2013 et le 25/04/2013).
Juillet-Août 2013 I No 1252 I 11
Actualité Enjeux
Le PHaRMaCIeN DEFRANCE
Il aura fallu douze années et pas mal d’atermoiements pour que les SPFPL voient enfin le jour. Présentées comme la solution au marasme économique, ces nouvelles règles du jeu sont pourtant dénoncées par certains pharmaciens qui n’ont pas hésité à porter l’affaire devant le Conseil d’État. par Anne-Laure Mercier
LEs SPFPL déjà contestées Il était temps. Le décret d’application qui fixe les règles pour les sociétés de participations financières de profession libérale (SPFPL) de pharmaciens d’officine a paru au Journal officiel du 6 juin dernier, soit… douze ans après la promulgation de la loi, dite Murcef, qui les a créées ! Il était même plus que temps :
chronologie ❙ 1990 : La loi du 31 décembre crée les SEL. Le capital est ouvert aux pharmaciens investisseurs mais de façon minoritaire. ❙ 2001 : La loi dite Murcef crée les SPFPL et permet aux investisseurs d’être majoritaires en capital dans une SEL en ajoutant l’article 5-1 à la loi de 1990. ❙ 2005 : La loi dite Dutreil II impose aux associés exploitants de détenir au minimum 5 % du capital des SEL. ❙ 2011 : La loi du 28 mars rend possible la présence d’investisseurs pharmaciens au capital d’une SPFPL dès lors que les exploitants en conservent directement ou indirectement la majorité du capital. ❙ 2012 : La mise en œuvre des SPFPL est rendue possible même sans décret. ❙ 2013 : Après les géomètres-experts et les vétérinaires, les pharmaciens d’officine décrochent leur décret d’application.
18 I No 1252 I Juillet-Août 2013
après une reprise du marché en 2011, selon le dernier bilan annuel de l’organisme de financement Interfimo, publié au mois de mars, le nombre de transactions a chuté en 2012, perdant d’emblée 12 %. Les prix de cession poursuivent eux aussi leur baisse, s’établissant l’an dernier à 84 % du chiffre d’affaires HT (soit 81 % du CA TTC). Pendant ce temps, la Caisse d’assurance vieillesse des pharmaciens enregistrait 1 426 départs en retraite, « un nouveau record historique » d’après Interfimo qui ajoute qu’en dix ans les titulaires âgés de 56 à 65 ans ont presque doublé. Et le développement exponentiel de l’exercice en société d’exercice libéral (SEL) ces dernières années ne suffit plus à endiguer un marché morose et motiver des banques attentistes : « S’il est vrai que l’exercice de l’activité officinale par le biais d’une structure assujettie à l’impôt sur les sociétés présente bien des attraits […], force est toutefois de constater qu’à l’heure de la revente de leur outil de travail, nombre de pharmaciens découvrent le revers de la médaille », expliquait déjà en 2010 Me Thomas Crochet, avocat au barreau de Toulouse, sur son blog. Selon ses termes, les SPFPL étaient donc devenues « incontournables ». Selon ceux d’Interfimo, la création de cet outil était « urgente et indispensable pour assurer la fluidité des transmissions entre professionnels libéraux dès lors qu’ils se seront massivement organisés en SEL ». Car ce nouvel instrument offre deux avantages
principaux : outre fluidifier la transmission des SEL, il favoriserait l’accession au titulariat des jeunes comme des adjoints, « en réduisant le coût global d’acquisition de l’outil de travail » de ces derniers, précise Me Crochet. « Paravent patrimonial » Sans rentrer dans les détails complexes des possibilités juridiques et fiscales offertes par les SPFPL (voir graphiques ci-contre), l’expert-comptable et commissaire aux comptes Olivier Delétoille, cocréateur du cabinet Adequa, expliquait lors du salon Pharmagora 2013, en avril dernier, qu’en premier lieu elles « devraient permettre de faciliter le regroupement des officines et de restructurer le réseau », seul moyen selon lui aujourd’hui d’obtenir des gains de rentabilité. Ensuite, les SPFPL « protègent l’entrepreunariat. Une holding est une société qui détient des participations dans une autre société et dont la vocation première est de s’interposer entre la personne physique et l’endettement. Jouant comme un paravent patrimonial, elle protège les biens de la personne physique. On passe ainsi d’un marché de fonds de pharmacies à un marché de sociétés qui accueillent des fonds d’officines. Et les banques devront s’adapter. » Enfin, Olivier Delétoille souligne que les SPFPL offrent une « fiscalité avantageuse », celle du régime mère-fille, « c’est-à-dire que les dividendes versés par la “SEL fille” et consacrés à rembourser l’emprunt de la “SPFPL mère” ne seront quasiment pas imposables, détaille Luc Fialletout, directeur général adjoint d’Interfimo. Contrairement aux dividendes perçus directement par les personnes physiques qui supportent intégralement les prélèvements sociaux et fiscaux. Mieux encore, lorsque toutes les parts d’une SEL seront cédées en bloc à un ou
Enjeux Actualité
Le PHaRMaCIeN DEFRANCE
Exemples d’utilisation des SPFPL La SPFPL : outil d’acquisition remboursements
Banque
SPFPL 90 %
50 %
A
50 %
SEL
5 %
B
5 %
A et B achètent un cabinet, une pharmacie ou un laboratoire exploité sous couvert d’une SEL. Plutôt que d’acquérir directement leurs parts, ils constituent entre eux une SPFPL qui portera 90 % de leurs parts et qui contractera le crédit nécessaire à leur place.
La SPFPL : outil d’intégration
n tio s éra de un den rémdivi +
33 %
B 33 %
rém + di unérat vide ion nde s
A
C n tio ra é un m ré
33 %
100 %
SPFPL
es end divid
SEL
remboursements
Banque
C doit intégrer une SEL dans laquelle sont déjà associés A et B. Il constitue une SPFPL dans laquelle il sera le seul associé pour porter sa participation et emprunter à sa place.
La SPFPL : outil d’organisation SPFPL
– contrôle de gestion – RH, SI, achats...
SEL
A
ns tio es ta end s e pr ivid d +
b
49 % ns s tio de ta en es id pr div +
49 %
SEL
d
e
Une SPFPL prend des participations dans plusieurs SEL, tant à titre capitalistique que pour exercer au profit de ses filiales SEL des fonctions supports (gestion, organisation, etc.). Peuvent figurer au capital de la SPFPL soit les personnes physiques qui exercent dans les SEL, soit des tiers.
Étude Interfimo « Indications et précautions d’emploi des SEL et SPFPL » (juillet 2013), téléchargeable gratuitement en ligne sur www.interfimo.fr
plusieurs repreneurs, leur SPFPL sera en position d’acquérir 95 % du capital et des droits de vote […] ; alors, non seulement les dividendes seront exonérés mais de plus les intérêts d’emprunt seront déductibles […] des bénéfices réalisés par la “SEL fille”. » Avec une réduction de la durée de l’emprunt ou une augmentation de son montant à la clé et une transmission familiale facilitée, les SPFPL sont-elles donc la panacée ? Pas pour tout le monde, semble-t-il. Dommage collatéral Si le décret fait en sorte que les SPFPL restent entre les mains d’officinaux, titulaires ou adjoints, il réserve aussi la majorité du capital aux pharmaciens exerçants en supprimant le fameux article 5-1 de la loi de 1990 qui a créé les SEL, article qui ouvrait la possibilité pour un pharmacien investisseur d’être majoritaire au capital d’une SEL sans y exercer. Une bonne nouvelle pour l’indépendance des associés exerçants, une revendication historique de la FSPF, mais une mauvaise nouvelle pour certaines des Selas qui se sont constituées entre-temps. Dans ces sociétés d’exercice libéral par actions simplifiées, l’exploitant peut être associé minoritaire en capital. Alain Delgutte, président de la section A (titulaires) de l’Ordre des pharmaciens, indique que sur les 457 Selas enregistrées « seules la moitié sont concernées » par cette distorsion entre capital et droits de vote. Elles ont deux ans pour se mettre en conformité avec les règles édictées dans le décret. Insuffisant, juge le Collectif des Selas qui s’est créé pour défendre ces dernières : « Pour se mettre en conformité, il faudra que les pharmaciens exploitants deviennent majoritaires en capital, ce qu’ils ne pourront pas faire dans de très nombreux cas. Deux ans pour acheter 46 %, c’est beaucoup trop court !, déplore Stéphane Lang, le fondateur du collectif. Et cela pourra avoir des conséquences catastrophiques », à savoir une vente des participations généralement prises à l’échelon local et alors que le marché est en pleine crise ou une réinstallation comme adjoint signifiant une diminution des revenus. « Nous nous permettons de rappeler que les Selas sont créées en toute légalité depuis huit ans, avec l’aval du législateur. » Philippe Liebermann, vice-président honoraire de la FSPF et spécialiste du dossier des SPFPL, raconte avoir « demandé à différer les mesures pour les Selas mais le ministère a refusé. Il faut voir le positif : le décret pose un problème à un nombre d’officines excessivement minoritaires. » Pour autant, la FSPF prépare avec Interfimo et Fidal, un cabinet d’avocats, la mise en place d’une cellule III Juillet-Août 2013 I No 1252 I 19
Actualité Enjeux
dr
[Les SPFPL déjà contestées]
Le PHaRMaCIeN DEFRANCE
qui permettra d’étudier les situations au cas par cas, avec l’aide de l’expert-comptable de l’officine concernée, et de trouver la solution la plus adéquate. Sauf que le Collectif des Selas n’a pas attendu pour déposer un recours devant le Conseil d’État, assorti d’une requête en suspension dont la réponse devrait être connue d’ici un à deux mois.
ter atteinte à la liberté d’établissement. « Il s’agit là d’un argument majeur », considère Me Crochet. S’il l’emporte, le nombre de participations redeviendrait potentiellement illimité, permettant à nouveau les « cascades » d’officines. Un boulevard pour les grosses pharmacies qui pourraient sans aucune réserve acheter les petits fonds alentours, des proies faciles pour les investisseurs. En l’état, l’outil SPFPL ne bouscule en rien Les restrictions dans le viseur le maillage officinal mais, si le nombre de partiMe Crochet, également avocat du Collectif des cipations possibles se rouvrait, les conséquences Selas, déclare que le recours porte principalement pourraient se faire sentir à très long terme. Phisur l’article 5-1 mais aussi sur la limitation du lippe Liebermann ne s’en inquiète pas : « On nombre de participations dans les SEL et SPFPL verra. Nous sommes dans un pays de droit. » Il imposée par le décret. Pour rappel, le nombre rappelle que « toute la profession s’est félicitée de de SEL dans lesquelles un même pharmacien la sortie du décret, qui ouvre une nouvelle ère de peut prendre des participations est limité à quatre la gouvernance des pharmacies ». À titre indicaen plus de celle dans laquelle il tif, remarque Luc Fialletout, exerce, une SEL ne peut détenir « Nous avons « plus de 80 % des pharmade participations directes ou de fortes chances ciens achètent aujourd’hui indirectes que dans quatre SEL leurs fonds d’officine sous couet le nombre de SEL dans les- d’obtenir gain vert de SEL. Nul doute que les quelles une même SPFPL peut de cause. » SPFPL vont accélérer cette prendre des participations est tendance. » Selon Me Crochet Me Thomas Crochet, de trois au maximum. « Nous aussi : « Leur succès sera avocat du Collectif des Selas avons de fortes chances d’obtenir important dans le milieu de la pharmacie. Ce décret est claigain de cause car il y a de très sérieux arguments », avance-t-il. Thomas Crochet rement intéressant pour les jeunes et les moins entend s’appuyer sur deux arrêts de la Cour de jeunes, pour tous ceux qui veulent acheter des justice européenne dont « les conclusions se parts – et ils sont de plus en plus nombreux car il fondent sur une série d’arguments allant dans y a de moins en moins de fonds à vendre. J’ai notre sens ». L’un d’entre eux, rendu en 2010, d’ailleurs un certain nombre de SPFPL dans les portait sur l’interdiction de participer au capital cartons. » Alain Delgutte dit « à ce jour en avoir de plus de deux sociétés exploitant en commun enregistré une quarantaine ». Au risque de voir un ou plusieurs laboratoires d’analyses de bio- des polémiques que l’on croyait éteintes remonlogie médicale et reprochait à la France de por- ter à la surface. x III
MÉMANTINE BIOGARAN® 10 mg - comprimé pelliculé sécable - MÉMANTINE BIOGARAN® 20 mg - comprimé pelliculé. Composition* : Mémantine Biogaran® 10 mg : Chaque comprimé : 10 mg de chlorhydrate de mémantine. Excipients : qsp un comprimé. Mémantine Biogaran® 20 mg : Chaque comprimé : 20 mg de chlorhydrate de mémantine. Excipients : qsp un comprimé. Indications thérapeutiques : Traitement des patients atteints d’une forme modérée à sévère de la maladie d’Alzheimer. Posologie et mode d’administration* : Le traitement doit être initié et supervisé par un médecin entraîné au diagnostic et au traitement de la maladie d’Alzheimer au stade démentiel. La tolérance et la posologie de la mémantine doivent être réévaluées à intervalles réguliers, de préférence dans les 3 mois suivant le début du traitement. Mémantine Biogaran® doit être administré une fois par jour, à la même heure chaque jour. Les comprimés pelliculés peuvent être pris pendant ou en dehors des repas. Adultes : La dose maximale est de 20 mg par jour. Pour réduire le risque d’effets indésirables, cette dose est atteinte par une progression posologique de 5 mg par semaine au cours des trois premières semaines. Mémantine Biogaran® 10 mg, comprimé pelliculé sécable. Mémantine Biogaran® 20 mg, comprimé pelliculé. Personnes âgées. Enfants et adolescents. Insuffisance rénale. Insuffisance hépatique. Contre-indications : Hypersensibilité à la substance active ou à l’un des excipients. Mises en garde spéciales et précautions d’emploi*. Interactions avec d’autres médicaments et autres formes d’interactions*. Grossesse et allaitement* : La mémantine ne doit pas être utilisée durant la grossesse, sauf cas de nécessité absolue. Il est déconseillé aux femmes prenant de la mémantine d’allaiter. Effets sur l’aptitude à conduire des véhicules et à utiliser des machines* : Une maladie d’Alzheimer modérée à sévère a généralement un impact important sur l’aptitude à conduire des véhicules et à utiliser des machines. Effets indésirables* : Infections et infestations ; Affections du système immunitaire ; Affections psychiatriques ; Affections du système nerveux ; Affections cardiaques ; Affections vasculaires ; Affections respiratoires, thoraciques et médiastinales ; Affections gastro-intestinales ; Affections hépatobiliaires ; Troubles généraux et anomalies au site d’administration. Surdosage* : Symptômes ; Traitement. Propriétés pharmacodynamiques* : Classe pharmacothérapeutique : Autres médicaments anti-démence - Code ATC : N06DX01. Propriétés pharmacocinétiques*. Données de sécurité préclinique*. Présentation : plaquettes thermoformées (PVDC/PVC/Aluminium). Mémantine Biogaran® 10 mg : AMM n° 34009 268 811 8 4 : 56 comprimés pelliculés sécables. Prix Public : 34,09 €. Remb. Séc. Soc 15%. Collect. Mémantine Biogaran® 20 mg : AMM n° 34009 268 812 4 5 : 28 comprimés pelliculés. Prix Public : 34,09 €. Remb. Séc. Soc 15%. Collect. Liste I. Surveillance particulière nécessaire pendant le traitement. Prescription initiale annuelle réservée aux médecins spécialistes en neurologie, en psychiatrie, aux médecins spécialistes titulaires de diplôme d’études spécialisées complémentaires de gériatrie et aux médecins spécialistes ou qualifiés en médecine générale titulaires de la capacité de gérontologie. Date d’approbation : 20 février 2013. Laboratoires BIOGARAN – 15, boulevard Charles de Gaulle – 92707 Colombes Cedex. Tél : 0 811 907 917. *Pour une information complète, se reporter 20 I No 1252 I Juillet-Août 2013 au RCP du produit disponible sur le site internet de l’ANSM ou contacter le laboratoire qui vous le remettra sur simple demande. PO 3879 – 04/2013.
Nouvelles technologies Officine
Le PHaRMaCIeN DEFRANCE
Testez la différence ! L’INTERVIEW Un entretien sans concession
L’ACTU EN BREF Six pages d’infos à chaud BANC D’ESSAI Toutes les clés pour bien référencer
Excel en théorie En partenariat avec
www.caduciel.com
Réalisez cher cette dernière, dans « Affiun classeur* chage », cochez « Barre de propre et lisible formule ». Exemples : Donnez un style à la feuille :
Addition des cellules A1 à A10 :
❙ sélectionnez la ou les cellules ; ❙ allez dans « Format » puis
fx=somme(A1:A10). Moyenne des cellules A1 à A10 : fx=moyenne(A1:A10). Maximum des cellules A1 à A10 : fx=max(A1:A10). Permet d’afficher la valeur maximale d’un ensemble de données, la plus grande quantité vendue ou le chiffre de vente le plus élevé par exemple.
« Format de cellule » ; ❙ choisissez la présentation : police, bordure, couleur, etc. Excel 2007 et 2010 proposent des mises en forme prédéfinies dans « Styles de cellules » et « Mettre sous forme de tableau ». Appliquez un format spécifique à une cellule :
sélectionnez les cellules à formater ; ❙ allez dans « Format » puis « Format de cellule » ; ❙ choisissez « Nombre », « Monétaire » (pour ajouter un sigle €), « Date », etc. ❙
DÉCRYPTAGE Le dossier du mois, où santé rime avec société ÉCO&VOUS Le panorama économique du mois
Tous les mois plus d’informations, plus d’analyses, plus de réactions
Filtrez vos données. Vous sou-
haitez, par exemple, que les dix valeurs les plus élevées s’affichent en rouge : ❙ sélectionnez les cellules ; ❙ allez dans « Format », « Mise en forme conditionnelle » pour appliquer votre condition (Excel 2003) ou dans l’onglet « Mise en forme conditionnelle » (Excel 2007, 2010).
Faites des calculs rapides
L’HEBDO du Pharmacien de France Chaque semaine, un condensé de l’actualité par mail. Pour vous abonner ou joindre la rédaction, une seule adresse : contact@lepharmacien.fr
Vous débutez avec Excel ? Voici trois tutoriels pour vous aider à créer rapidement des tableaux et graphiques qui optimiseront votre activité professionnelle.
Une fonction est une opération mathématique que réalise Excel à votre place. Les formules les plus utilisées sont regroupées dans le bouton fx, situé dans la barre de formule. Pour affi-
Si les cellules que vous souhaitez sélectionner sont éparpillées dans la feuille, séparez-les par un point-virgule. Ex : fx=somme(A1;A3;C4). Condition (SI). Par exemple,
si vous souhaitez que s’affiche « À commander », sinon « En stock » lorsque le contenu de la cellule A1 est égal à zéro : ❙ cliquez sur la cellule où vous souhaitez que s’affiche le résultat ; ❙ cliquez sur le bouton fx, sélectionnez « SI » dans la case « Test logique », cliquez sur la cellule A1, dans « Valeur si vrai » tapez « À commander » et « En stock » dans « Valeur si faux » .
DR
voulez que s’affiche le résultat ; ❙ cliquez sur fx puis « SOMME. SI », allez dans « Plage » et sélectionnez les cellules des prénoms, dans « Critère » tapez « Luc », dans « Somme_plage » sélectionnez les cellules des ventes puis validez. Sinon, tapez fx=SOMME. SI(A1:A6;« Luc »;B1:B6) dans la barre de formule. Créez votre propre formule
en combinant les fonctions addition (+), soustraction (–), division (/) et multiplication (*) en la faisant débuter par =. Par exemple : =(A1+A2-A3)/2.
créez un graphique Sélectionnez les cellules (ventes, prix, rotation, etc.) ; ❙
avec Excel 2003 :
Vous pouvez aussi taper fx=SI(A1=0;« À commander »;« En stock ») dans la barre de formule. Somme sous conditions. Si,
par exemple, vous souhaitez additionner les ventes réalisées exclusivement par Luc : ❙ cliquez sur la cellule où vous
❙ allez dans « Insertion », « Gra-
phique », sélectionnez le modèle désiré (courbes, aires, etc.) puis cliquez sur « Terminer » ; votre graphique s’affiche alors sur la page ; ❙ personnalisez les axes (police, couleur, etc.) : faites un clic droit sur l’un d’entre eux et optez pour « Format de l’axe » ;
personnalisez le graphique (couleur, police, fond etc.) : faites un clic droit dessus et optez pour « Format de zone de traçage » ; ❙ insérez un titre ou définissez la légende : faites un clic droit sur le graphique, puis cliquez sur « Options du graphique ». ❙
avec Excel 2007 et 2010 : ❙ allez dans « Insertion », sélec-
tionnez le type de graphique souhaité ; votre graphique s’affiche alors sur la page du classeur ; ❙ personnalisez la présentation (couleur, style de caractère, titre, légende, etc.) : utilisez l’onglet « Outils de graphique (création, disposition, mise en forme) » qui apparaît en cliquant sur le graphique. Déplacez votre graphique en cliquant dessus ou agrandissez-le en étirant les coins. Si vous modifiez une donnée du tableau, le changement est aussitôt pris en compte. ❙ Claire Grevot * Le classeur est le fichier présentant l’extension .xls. Il est composé de feuilles dont les onglets sont situés au bas du tableau. Juillet-Août 2013 I No 1252
I 53