Pharmacien de France n°1255 (entier)

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L’INTERVIEW

« L’usager doit savoir qui est le médecin » Patrick Bouet, Ordre des médecins

Le PHaRMaCIeN w w w. l e p h a r m a c i e n . f r

Faux et usage de faux

Anticancéreux, le prix d’une vie

Bien répondre à l’incontinence urinaire

DÉCRYPTAGE P. 24

ENQUÊTE P. 32

BANC D’ESSAI P. 50

DEFRANCE No 1255 DÉCEMBRE 2013

! INCLVEUZSNOTRE

OU RETR

IAL SPÉC ÈS R CONG

Le PHaRMaCIeN DEFRANCE

EXPÉRIMENTATIONS ! Sur le terrain, les pharmaciens inventent les missions de demain. ENJEUX p. 18

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L’Éditorial

Le PHaRMaCIeN DEFRANCE

Braderie sur les tests

Philippe Gaertner

© Miguel Medina

Président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France

No 1255 I 55e année I 29/11/13 ISSN 0031-6938 I CPPAP : 0217 T 81323 www.lepharmacien.fr LE PHARMACIEN DE FRANCE 13, rue Ballu, 75311 Paris Cedex 09 Tél. : 01 42 81 15 96 Télécopie : 01 42 81 96 61 DIRECTEUR de la publication : Éric Garnier DIRECTEUR DE LA RÉDACTION : Jocelyne Wittevrongel RÉDACTEUR EN CHEF : Laurent Simon (lsimon@lepharmacien.fr) RÉDACTRICE EN CHEF ADJOINTE : Anne-Laure Mercier (almercier@lepharmacien.fr) RÉDACTRICE : Élise Brunet (ebrunet@lepharmacien.fr) secrétaire de rédaction : Joséphine Volat (jvolat@lepharmacien.fr) Ont collaboré à ce numéro : Anaïs Bellan I Claire Grevot I Cédric Ménard I Héloïse Rambert créatioN et réalisation : Rampazzo & Associés www.rampazzo.com - blog.rampazzo.com correction : Francys Gramet IMPRESSION : Lescure Théol 27120 Douains ILLUSTRATIONS : Photos : Miguel Medina Dessins : Martin Vidberg DIRECTEUR commercial ET RESPONSABLE DE LA PUBLICITÉ : Christophe Bentz (cbentz@lepharmacien.fr) Tél. : 01 42 81 56 85 Fax : 01 42 81 96 61 ABONNEMENTS : Tél. : 01 42 81 15 96 L’abonnement d’un an France-Corse : 90 € TTC I Guyane : 86,79 € TTC Guadeloupe, Martinique, Réunion : 88,29 € Étranger : 154 € I Achat au numéro : 12 € TTC I Certificat d’inscription à la Commission paritaire de la presse : no 0217 T 81323 ORGANE D’INFORMATIONS SCIENTIFIQUES ET PROFESSIONNELLES PHARMACEUTIQUES Le Pharmacien de France est édité par la SARL « Le Pharmacien de France ». Siège : 13, rue Ballu, 75311 Paris Cedex 09. Durée 99 ans à compter de 1977 Capital : 93 000 euros I Cogérants : Éric Garnier I Jocelyne Wittevrongel I Date du contrôle OJD : 28/11/2011.

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L

es tests de grossesse Qui pourra lui proposer une pilule du lendemain, et d’ovulation en si besoin est ? Certainement pas le chef de rayon supermarchés… Les de la grande surface où elle aura acheté le test. pharmaciens ont Si le bénéfice est encore inconnu, le risque est appris au fur et à évident : créer un double circuit de dispensation mesure des années et des libé- et introduire une rupture dans l’égalité aux soins. ralisations de certains produits-frontières Au moment où ce projet de loi Hamon et cet (vitamine­ C…) à reconnaître les agissements en amendement délétère repassent à l’examen de sous-main de la grande distribution. Passée la l’Assemblée nationale, je dis une chose : nous très désagréable surprise d’être traités de ne laisserons pas passer sans nous battre ce « rentiers­ » par Benoît Hamon, ministre délégué moins-disant sanitaire. Le dogme du low cost à l’Économie sociale et solidaire et à la Consom- doit avoir des limites. Et s’il n’en a pas, voilà une mation – alors que ces produits représentent occasion d’en poser : économiser quelques euros moins d’un millième de notre chiffre d’affaires –, par an ne vaut pas la mise en péril du conseil une seule expression résume l’avis des pharma- officinal sur une catégorie de produits où il reste ciens quand ils ont appris la volonté unanime du indispensable. Que dira-t-on dans dix ans, si cet gouvernement d’ébrécher amendement passe tel quel, une fois de plus le mono« Jusqu’où ira quand nous verrons le pole officinal : hors sujet. nombre de grossesses non le dogme du low Hors sujet, parce qu’on ne désirées augmenter ? Il sera cost ? Nous devons alors trop tard pour revenir peut tout simplement pas traiter un sujet de santé en arrière. poser les limites. » publique dans un projet de Ces limites, la profession loi traitant uniquement de se doit de les rappeler à la pouvoir d’achat, à moins d’accepter également représentation nationale et à notre ministre de que ce sujet puisse être traité dans un texte sur tutelle, qui a malheureusement fait le choix de l’industrie textile… puisque, après tout, qui dit soutenir le passage en grandes surfaces de ces naissance, dit layette. Hors sujet, parce que la produits. Mesdames et Messieurs les députés, multiplication des points de vente n’améliorera votre vigilance sera garante du respect de la pas la prise en charge des femmes : elle la com- santé publique. Au moment où le ministère de plexifiera. Qui préviendra la cliente de super- la Santé prépare une grande loi sur le sujet pour marché qu’un risque de faux négatif n’est pas 2014, un premier message fort vers la profession à écarter avec l’utilisation de ces tests ? Qui lui serait de lui assurer que le conseil officinal a de dira qu’il y a un temps de latence après un rap- la valeur à ses yeux, sauf à y voir un véritable port non protégé avant de pouvoir y recourir ? acharnement à l’encontre de notre profession.

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Le PHaRMaCIeN DEFRANCE

Actualité

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Santé

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L’INTERVIEW Patrick Bouet : « L’usager doit savoir qui est le médecin »

10 15

décembre 2013 Sommaire

ENQUÊTE Le prix d’une vie

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35 36

PANORAMA CONSEIL À l’origine du syndrome de fatigue chronique FICHE CONSEIL Les solutions anti-fatigue au comptoir INTERNATIONAL Cher Père Noël…

44 46 48

L’ACTU EN BREF LE KIOSQUE ENJEUX Expérimentations ! 40

22

DOSSIERS DE LA FÉDÉ

DÉCRYPTAGE

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32

37 18

Officine

INVESTISSEMENT Quand les banques gèrent le tiers payant OFFICINE EN BREF PRODUITS SUBSTITUONS ! Montélukast

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BANC D’ESSAI Bien répondre à l’incontinence urinaire

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APERÇU

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CULTURE AUTO-MOTO

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Faux et usage de faux Encore plus rentable que le trafic d’héroïne ou de fausse monnaie, la contrefaçon de médicaments ne cesse de croître : elle aurait ainsi augmenté de près de 90 % entre 2005 et 2010, pour atteindre 75 milliards de dollars.

24 Alors que la libéralisation de la vente en ligne a ravivé l’intérêt des contrefacteurs pour la France, industriels et pouvoirs publics multiplient les initiatives afin de prévenir toute brèche dans le circuit légal. Avec succès… pour l’instant.

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L’interview

Le PHaRMaCIeN DEFRANCE

L’élection de Patrick Bouet, 57 ans, généraliste, à la tête de l’Ordre des médecins a été saluée comme une tentative de renouveau de l’institution. Après les propos outranciers sur les pharmaciens de son controPropos recueillis par Laurent Simon versé prédécesseur, Le Pharmacien de France fait le point.

Photos Miguel Medina

Patrick Bouet

« L’usager doit savoir qui est le médecin » bioexpress Patrick Bouet a succédé en juin 2013 au très remuant Michel Legmann, radiologue à Neuilly-sur-Seine, à la tête de l’Ordre des médecins. Généraliste installé à Villemonble, en Seine-SaintDenis, depuis 1984 après des études à la faculté de médecine d’Angers puis à Saint-Antoine (Paris), il tranche avec le profil habituel des édiles de l’institution. I Depuis 2009 : délégué général aux relations internes du Conseil national de l’ordre des médecins. I 2003-2005 : président de la Commission de la permanence des soins et de l’aide médicale urgente. I Depuis 2003 : membre du Conseil national de l’ordre des médecins. I 1995-2003 : président du Conseil départemental de l’ordre des médecins de Seine-Saint-Denis. I 1993-1995 : président du groupement syndical CSMF, FMF, SML Union 93.

La mise en place des entretiens AVK par les pharmaciens a soulevé pas mal de réticences chez les médecins. Les soutenez-vous ?

laquelle ces textes ont été mis en place. Nous expliquons mais la tâche est compliquée !

Je comprends que des médecins sur le terrain soient L’Assurance maladie n’a donc pas tenu son rôle réticents ! La façon dont les entretiens étaient présen- d’information des médecins ? tés prêtait à confusion, alors forcément certains pra- C’est à l’État de savoir ce qu’il veut. Quand des textes ticiens s’inquiètent de savoir qui fait quoi. Que l’on paraissent, il faut les mettre en place avec les professoit clair : les pharmaciens ne sionnels et leurs ordres ou leurs font pas de médecine dans le syndicats pour les appliquer et cadre des entretiens AVK. Je dis « Que dirait un non l’inverse, une méthode qui donc aux médecins : continuez pharmacien si un consiste à produire des textes et à dire en substance : « Débrouilde faire votre métier, le pharmalez-vous avec ». Que l’Assurance cien ne le fera pas à votre place. médecin délivrait Tout comme je dis aux pharma- des antibiotiques ? » maladie participe à la pédagogie, ciens : faites votre métier et pas c’est d’accord mais les explicacelui des médecins. Le texte ne tions doivent être données par les dit pas que les pharmaciens suivent les traitements professionnels pour les professionnels. AVK, il dit qu’ils doivent agir auprès des patients pour faire de l’éducation thérapeutique. Il ne s’agit pas C’est une peur ancrée depuis longtemps chez les d’une compétition entre professionnels mais d’une médecins : que les pharmaciens puissent prendre complémentarité. C’est bien au médecin de suivre les une partie de leurs prérogatives. Peur apparemment AVK, d’adapter les posologies, de juger de l’utilité de toujours vivace… Comment l’expliquez-vous ? tests plus ou moins fréquents. Ce sont bien deux La peur naît des flous qui peuvent exister sur les fonctions très différentes l’une de l’autre. Tant que champs de compétences. Il faut être très ferme sur chacun des deux acteurs reste dans son domaine de leur délimitation et la valeur ajoutée de chaque procompétences, pour nous, il n’y a pas de raisons par- fession. Dès lors qu’il y a des possibilités de collaboticulières de redouter quoi que ce soit. Sur le terrain, ration, sur le thème des risques de la prise tout le monde doit le comprendre. médicamenteuse par exemple, naturellement nous sommes d’accord pour travailler avec les pharmaLe comprennent-ils ? Certains médecins déchirent ciens. En revanche, quand il s’agit de décider d’une les courriers d’accompagnement de la Caisse natio- thérapeutique, le médecin est dans son champ de nale d’assurance maladie devant leurs patients… compétences. Ils le comprennent mal parce que cela leur a été mal expliqué ! Il s’agit maintenant d’intégrer ces textes Un décret de la Direction générale de la santé sorti dans la vraie vie. Si l’on veut qu’une initiative réus- cet été autorise les pharmaciens à pratiquer trois sisse, on s’assure que tous les professionnels en sai- nouveaux types de tests : la glycémie, les tests sissent les objectifs. Nous regrettons la hâte avec antigrippaux et les tests d’orientation diagnostique

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L’interview pour l’angine. Certains groupements de pharmaciens se lancent ainsi dans la détection des angines virales au comptoir. Est-ce une bonne chose ?

Nous avons écrit à la ministre de la Santé pour lui dire que nous n’accompagnerions pas cette démarche. Le diagnostic de l’angine survient après un examen clinique et pas après l’utilisation d’une bandelette. Ne confondons pas test de dépistage et test de diagnostic. L’angine n’est pas quelque chose de banal, elle peut parfois être gravissime. Les bandelettes n’étaient certes pas assez utilisées par les médecins jusqu’alors, à notre sens. Au démarrage de la campagne, l’utilisation a été importante et puis, peut-être parce qu’il n’y a pas eu assez de suivi, on a constaté une diminution de leur utilisation. Mais le principal problème est qu’un test mené par un médecin n’a pas la même valeur qu’un test effectué par un autre professionnel de santé. La glycémie au comptoir vous pose-t-elle le même problème ?

Dans ce cas-là, on est dans du suivi, ce n’est pas la même chose. Il n’implique pas l’intervention d’un autre professionnel dans la stratégie thérapeutique. Si le pharmacien qui effectue le test de glycémie renvoie ensuite vers le médecin, nous sommes d’accord. S’il s’agit d’intervenir dans la séquence thérapeutique, c’est non. Michel Legmann, votre prédécesseur à la présidence de l’Ordre des médecins, avait tenu en 2012 des propos peu amènes sur les pharmaciens qu’il jugeait incapables, derrière leur « tiroir-caisse », de prendre la tension artérielle de leurs patients. Les récusezvous ?

Je ne reprends certainement pas ces propos à mon compte : j’ai pour ma part trop de respect pour les professionnels de santé pour cela. Je ne m’interdis rien en matière de coopérations professionnelles : il n’y a donc pas de conflit ou de rapport de force avec les pharmaciens ou d’autres professionnels de santé. Je comprends les raisons pour lesquelles les pharmaciens sont tentés d’élargir leur sphère de compétences, mais on ne peut le faire que dans le cadre d’une stratégie de santé globale, où les rôles de chacun sont déterminés à l’avance. On ne saisit pas bien justement où est la limite entre les champs de compétences de chacune des professions.

Un exemple : l’adaptation posologique, que cela soit dans le diabète ou les anticoagulants, ne doit pas être faite par un autre professionnel que le médecin. Que dirait un pharmacien si demain un médecin se mettait à délivrer des antibiotiques dans son cabinet ? III Décembre 2013 I No 1255 I 5

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L’interview

III

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Cela a existé : les médecins propharmaciens…

et retrait de la mesure… Était-ce tout de même une

Et l’on a vu les problèmes générés avec nos collègues bonne initiative ? pharmaciens. L’idée ne viendrait plus à aucun méde- Le président que je suis aujourd’hui tient compte des cin de revendiquer la délivrance décisions prises par le passé. de médicaments. Au pharmaOr ces propositions ont été cien, l’observance et l’éducation « Les pharmaciens retirées, je n’ai donc pas à les thérapeutique, bien que les ne doivent pas agir commenter. Aujourd’hui, nous médecins y aient leur part, mais devons nous poser la question sur la séquence en aucun cas, je le répète, l’incollectivement, avec tous les tervention dans la thérapeu- thérapeutique. » autres professionnels, de savoir tique. Je regrette qu’il y ait des comment distribuer des soins flous actuellement, en particulier sur les tests d’angine. équitablement sur notre territoire. Là où il n’y a pas de médecins, la pharmacie dépérit mais là où il n’y L’usager a besoin de savoir qui est le médecin. a pas d’infirmières, le médecin ne peut pas travailler Vous êtes vous-même un praticien en exercice. Tra- correctement non plus. Il ne sert à rien de vouloir vaillez-vous régulièrement avec votre pharmacien ? mettre un médecin dans un champ de betteraves ou Bien sûr ! Et je ne connais pas un seul médecin qui une pharmacie dans un champ de colza. C’est du ne le fasse pas. domaine politique : il faut que, dans le cadre de la stratégie nationale de santé (SNS), des propositions Sur le terrain, les officines sont très liées à leurs différentes soient faites en fonction des territoires. prescripteurs jusqu’à la dépendance lorsqu’il n’en Nous ne sommes pas dans le dogme du tout-maison reste plus qu’un. En 2012, l’Ordre avait proposé de médicale ou du tout-pôle de santé… À certains réguler l’installation des jeunes médecins au moins endroits, l’implantation d’une maison médicale est cinq ans après la fin de leurs études. Tollé immédiat impossible. À d’autres, il faudra avoir recours à des

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L’interview

Le PHaRMaCIeN DEFRANCE

« Soit on fait du Sunshine Act, soit on n’en fait pas. Le système actuel n’a aucun sens. » III

pôles virtuels. Mais il ne faut pas stériliser l’installation des professionnels car rien ne dit que demain les professionnels voudront continuer à exercer en groupe. Rien. C’est pourtant l’opinion générale !

Chaque époque a ses modes : au début du xxe siècle, tout le monde pensait que la médecine devait s’exercer dans des dispensaires. Résultat : 110 ans plus tard, ce système a périclité. Il faut tenir compte des réalités. Ce sont les professionnels et les acteurs locaux qui ont la réponse. Des ordres venus d’en haut ne sont souvent que des doctrines difficiles à appliquer. Dernière mesure en date, la mise en place des praticiens territoriaux de médecine générale (PTMG), à qui l’Assurance maladie garantit un salaire minimal de 3 750 euros mensuels : est-ce la solution ?

lèle, de jeunes Français ayant échoué au concours vont étudier dans d’autres pays européens. Il faut donc se poser les bonnes questions, en particulier celle de notre politique de formation. Le gouvernement doit savoir ce qu’il veut : un concours élitiste ou un nombre suffisant de professionnels de santé ? Ce n’est pas une question de qualité, les étudiants recalés à 0,5 point sont tout aussi bons que les derniers pris. Pourtant il n’y a jamais eu autant de médecins sur le territoire. Encore une fois, le seul problème n’est-il pas la répartition ?

On ne peut pas comparer la situation aujourd’hui avec celle d’il y a trente ans. La population française a augmenté et vieilli, la mortalité infantile a diminué… Les besoins de santé ont considérablement augmenté. Attendez-vous beaucoup de la SNS ?

Nous la réclamons depuis des années ! Il faut que l’état reprenne la main sur l’organisation du système de santé. Après, il y aura du travail, des ajustements… mais je ne reprocherai pas à la ministre d’avoir essayé. Vous avez déposé un recours devant le Conseil d’État pour que la transparence des relations entre professionnels de santé et laboratoires soit étendue au montant des prestations et non plus seulement aux avantages en nature, comme les repas. A-t-il rendu son jugement ?

Ce qui est mis en place aujourd’hui est sans commune mesure avec la volonté du législateur : être obligé de dire que le Dr X a pris un petit déjeuner d’une valeur C’est une initiative intéressante, qui manifeste la de 10 euros mais ne pas déclarer 50 000 euros de volonté de l’état de s’impliquer mais il y a 220 000 pra- prestations versés par le même industriel n’a aucun ticiens en exercice sur le territoire et seulement sens. Si l’on veut que l’usager ait une information 200 PTMG. Soit 1 pour 1 000. pertinente, il faut qu’elle soit Ce n’est donc qu’une réponse, complète. Soit on fait du « Il ne sert à rien de pas la réponse. Sunshine Act, soit on n’en fait pas. Le recours devant le mettre un médecin ou Quelles sont vos propositions Conseil d’État n’a pas encore un pharmacien dans dans ce cas ? produit d’effet, nous verrons Les ordres ont un certain un champ de colza. » bien. Entre-temps, nous agisnombre de propositions à faire sons auprès des parlementaires valoir dans le cadre de la SNS et du gouvernement. La volonmais aucun d’entre nous ne détient la solution. Il faut té du législateur doit être respectée, mais je regrette se rendre à l’évidence, la coercition va à l’échec. Mais les choix qui ont été faits. En termes de publication les incitations fortes, pourquoi pas ! des données de transparence, nous avons fait ce que nous pouvions avec ce que les industriels nous ont Compter sur l’importation de médecins étrangers, fourni. Si l’état veut reprendre la main à travers la comme le fait la France, est-ce une bonne idée ? création d’un site unique, il en mesurera la difficulté. Certainement pas ! La politique de santé d’un pays ne Quand on édicte une loi sans prévoir de protocole se dirige pas comme cela. On doit se poser la question d’échange de données, voilà le résultat : des données du numerus clausus aujourd’hui. Quel est son intérêt ? disparates, difficiles à lire et à comprendre. Nous Il s’est élargi de façon importante depuis quelques sommes loin d‘avoir reçu des données de tous les années… pourtant nous continuons de voir des pro- industriels malgré leur obligation. Certains ont joué fessionnels étrangers s’installer en France. En paral- le jeu, d’autres pas. I

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Actualité En bref

Le PHaRMaCIeN DEFRANCE

« Mesdames et Monsieur les ministres, la Sécurité sociale n’a pas fini avec vous d’être malade. »

La ministre de la Santé Marisol Touraine réagit à une interpellation lors d’une discussion sur la réforme de la Caisse nationale d’assurance vieillesse des professions libérales à l’Assemblée nationale le 12 octobre.

Le député UMP Jean-Pierre Door lors d’une audition à l’Assemblée nationale sur le projet de loi de financement de la Sécurité sociale.

INTERPRO ❙❙Egora.fr rapporte que la commission de simplification des démarches administratives, qui réunit médecins, Assurance maladie et ministère de la Santé, réfléchit à remplacer le certificat médical de non-contreindication à la pratique sportive par un examen préventif. Renouvelé tous les trois ans, il inclurait un électrocardiogramme et serait assorti d’un autoquestionnaire rempli chaque année par le sportif. ❙❙Opposée à la généralisation du tiers payant, la Confédération des syndicats médicaux français (CSMF) propose plutôt « le paiement monétique avec débit différé santé » : les banques développeraient un système de carte bancaire à débit différé le temps que les patients soient remboursés de leurs frais de santé. ❙❙L’Union nationale des professionnels de santé (UNPS) réclame la réouverture des négociations sur l’accordcadre interprofessionnel (Acip). Elle considère que « le temps des expérimentations est dépassé, qu’il faut mettre en place dans le cadre conventionnel interprofessionnel des moyens pérennes […]. Il y a urgence à entamer ces négociations. » Sera-t-elle entendue dans le cadre de la prochaine stratégie nationale de santé ? ❙❙La table ronde ministérielle, promise à l’issue de la manifestation des sagesfemmes du 7 novembre, a débouché sur le lancement de quatre groupes de travail, portant notamment sur leur reconnaissance statutaire et leur place dans la stratégie nationale de santé. Les premières recommandations doivent être rendues avant la fin de l’année.

© Miguel Medina

« Je crois que c’est la première fois de ma vie que je suis présentée comme une dictatrice rouge nord-coréenne. »

DR

© Miguel Medina

ils l’ont dit « La réglementation ne nous permet pas de faire entrer une souris au sein de la commission ! Je suis dépité de cette situation. » Gilles Bouvenot, président de la commission de transparence de la Haute Autorité de santé, a regretté l’absence de représentants des patients lors d’un débat du journal Les Échos.

ehpad

Esquisses du rapport Verger Le rapport Verger prône le développement du pharmacien référent.

S

i son rapport n’est toujours pas rendu public à l’heure où nous imprimons ces lignes, Philippe Verger commence néanmoins à sortir de sa réserve et à livrer quelques-unes de ses propositions pour améliorer la prise en charge médicamenteuse en établissement hébergeant des personnes âgées dépendantes

(Ehpad). Le 19 novembre, à Paris, lors des 11es Assises nationales du médecin coordonnateur, le directeur adjoint du Centre hospitalier universitaire de Limoges a indiqué que la liste préférentielle de médicaments adaptés à la personne âgée, qui visait à prévenir le risque iatrogénique, ne permet pas finalement « d’éviter les interactions médicamenteuses ». De fait, il propose de définir une méthode d’élaboration, « mais certainement pas une liste au

niveau national ». Il appelle par ailleurs à ce que le pharmacien référent, dont la présence est plébiscitée par l’ensemble des acteurs, ait un véritable statut. Son rapport doit en tout cas inspirer le plan médicament annoncé par Michèle Delaunay en ouverture de ces assises. La ministre déléguée aux Personnes âgées n’a pour l’instant pas davantage détaillé ce qui ferait partie de sa future loi sur l’adaptation de la société au vieillissement. ❙

affichage

recyclage

La disparition programmée de la vignette sur les boîtes de médicaments, prévue pour le 1er juillet 2014, doit se préparer. Comment, en particulier, assurer l’obligation d’affichage des prix et des prises en charge des spécialités pharmaceutiques dans les officines ? À la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes, actuellement en négociation avec les pharmaciens, on a une petite idée : éditer un catalogue à disposition du public. Mais de quelle façon ? Un poste ou une tablette numérique dédiés ? L’impression mensuelle d’un listing exhaustif ? La vignette avait le mérite de la simplicité. ❙

Apparues en 2009 dans les officines, les bornes de recyclage exploitées par les laboratoires Sandoz vivent certainement leurs dernières semaines. La mise en place de la filière de recyclage de l’éco-organisme Dastri, bien que très en retard puisqu’elle devait être effective dès le 30 septembre dernier, les rend non compatibles au nouveau cahier des charges. Si Sandoz veut s’y conformer, ces bornes devront donc disparaître. Pour les maintenir en l’état, une seule solution pour le laboratoire : créer son propre éco-organisme, équivalent à Dastri. Une solution beaucoup trop complexe pour être envisagée à court terme. ❙

Irremplaçables vignettes

Fin annoncée pour les bornes Sandoz

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En bref Actualité

Le PHaRMaCIeN DEFRANCE

REPÈRES

– 10 % 1 151 C’est la diminution des ventes en volumes de statines depuis les six derniers mois sur le marché français. Un chiffre que certains industriels relient à la sortie du livre de Philippe Even et Bernard Debré La Vérité sur le cholestérol (éd. ChercheMidi) en février dernier.

460 000 adhérents

millions d’euros Le budget prévisionnel des Agences régionales de santé pour l’année 2013 est en baisse. La moins dotée est la Guyane (14 millions d’euros). La mieux pourvue, sans surprise, est celle d’Île-de-France, avec environ 150 millions d’euros.

La Caisse nationale d’assurance maladie s’autofélicite du succès de Sophia, son service de télésuivi des patients diabétiques, soit près d’un patient concerné sur quatre.

(Source : Cnam)

15

gigaoctets C’est la taille d’un dossier électronique de soumission d’une autorisation de mise sur le marché, il peut compter jusqu’à 100 000 pages.

(Source : Les Cahiers de l’Ordre national des pharmaciens)

L’IMAGE DUMOIS

Commerce parallèle L’émission Pièces à conviction, diffusée le 13 novembre dernier et portant sur le scandale du prix des médicaments, aura au moins eu le mérite de lever un pan du voile sur une profession peu connue du grand public : les importateurs parallèles. On y voit notamment les dirigeants d’une société italienne procéder au reconditionnement de boîtes de Plavix.

LAQUESTIONDUMOIS

« L’opération transparence sur les remises génériques va-t-elle dans le bon sens ? » Les réponses sont partagées. À situation complexe, réponse complexe… La volonté du gouvernement de faire la transparence sur les 700 millions d’euros de remises sur les génériques sera-t-elle traduite dans le projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2014 ? Du côté des pharmaciens, la proposition de négocier périodiquement

avec le gouvernement le montant autorisé des remises entre 0 et 50 % rencontre l’approbation de près de 40 % d’entre vous. Un tiers sont pour ne rien changer du tout et un quart pour la solution la plus radicale : la libéralisation des remises. Une solution pour l’instant écartée… Quant à leur abandon pur et simple, aucun ne s’y risquerait.

4% NSP

38 %

Oui (négociation du montant des remises dans la limite de 50 % du PFHT).

0%

Non, il faut abolir les remises préférentielles sur les génériques.

33 % 25 %

Non, il faut maintenir le taux actuel de 17 %.

Non, il faut libéraliser les remises. Étude réalisée par le département Gestion de Call Center de Celtipharm, sur un échantillon représentatif stratifié de 400 officines françaises sélectionnées dans sa base de données (étude administrée entre le 15/11/2013 et le 19/11/2013).

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Actualité En bref

Le PHaRMaCIeN DEFRANCE

CE QU’ILS ILS L’ONT DIT ONT DIT « Je ne privilégie pas les entreprises françaises. »

« Si la santé progresse autant dans le monde, c’est parce que toutes les innovations deviennent génériques un jour. »

Dominique Giorgi, président du Comité économique des produits de santé (CEPS), répondant aux accusations de favoritisme pour les labos hexagonaux lors d’un débat pendant les Rencontres du G5 Santé.

« Le CEPS est l’institution française qui fonctionne le plus mal. » Philippe Even, pneumologue, président de l’Institut Necker, dans l’émission Pièces à conviction.

La question présentant un « caractère sérieux », la Cour de cassation a décidé de s’en remettre au Conseil constitutionnel quant aux conditions dans lesquelles les officines sont autorisées à faire de la publicité. Elle avait été saisie par Giphar, qui conteste sa condamnation pour « campagnes publicitaires prohibées » après une plainte de l’Ordre. Le Conseil constitutionnel a trois mois pour statuer. ❙

honoraires

Le record de l’Ilaris Avec un prix public avoisinant les 11 000 euros, l’Ilaris (canakinumab) détient le record de la molécule la plus chère en ambulatoire. Son cas a été particulièrement discuté lors de la dernière réunion syndicatsAssurance maladie sur les honoraires. L’actuelle marge dégressive lissée octroie 670 euros par boîte délivrée. Le nouveau système en discussion – avec 1 euro d’honoraires par boîte et 50 c par délivrance complexe –, viendrait modifier le calcul de marge de ces spécialités ultra-onéreuses. Reste à limiter l’impact sur les officines qui délivrent très régulièrement ces molécules aux indications généralement pointues (voir également notre enquête « Le prix d’une vie », p. 32). ❙

Les ministres paradent Marisol Touraine et Stéphane Le Foll montrent leur volonté commune de lutter contre la résistance aux antibiotiques.

L

es ministres de la Santé et de l’Agriculture Marisol Touraine et Stéphane Le Foll ont annoncé une série de mesures qui tient davantage de l’effet de communication que de la prise de décision. Elles ont toutefois le mérite de montrer que les politiques soutiennent la lutte contre l’antibiorésistance. Hormis l’expé-

rimentation de la dispensation à l’unité, la plupart d’entre elles figurent déjà dans le Plan national d’alerte sur les antibiotiques 2011-2016 : limiter la durée de prescription et de délivrance de certaines molécules, proposer un statut inspiré de celui des médicaments orphelins, réduire l’utilisation des antibiotiques critiques en médecine vétérinaire, etc. Dans ce domaine, rappelons que le découplage prescription/délivrance a été abandonné et que le groupe de travail censé trouver d’autres dispositions n’inclut pas les pharmaciens... Parallèlement, l’Assurance maladie relance sur le Web sa campagne de 2010 en la consacrant aux enfants (voir photo). ❙

SUNSHINE ACT

Transparence de façade Peu d’industriels ont joué à plein le jeu de la transparence, révèle l’Ordre national des médecins. Du vote d’une loi à son application, il y a parfois un fossé. Tenus de déclarer les prestations en nature (déjeuners…) aux ordres des professionnels de santé qui en disposent (médecins et pharmaciens, entre autres), les industriels avaient jusqu’au 1er juin dernier pour livrer les informations concernant 2012 et jusqu’au 1er août pour celles de 2013. Or, selon l’Ordre des médecins, à

DR

Une réponse dans trois mois

antibiotiques

© ASSURANCE MALADIE

publicité

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Elias Zerhouni, président Monde de la R&D chez Sanofi.

peine 300 laboratoires pharmaceutiques ou cosmétiques sur les 1 000 à 1 500 recensés se sont exécutés, soit tout de même 600 000 lignes à traiter. Des débuts bien paresseux, surtout que les données en question n’étaient pas toujours exploitables. Contacté, l’Ordre

P

des pharmaciens dit ne pas disposer du nombre d’industriels ayant respecté leur devoir de transparence pour les potards. Un fait devrait encore ajouter à la confusion dans les prochaines semaines : les Ordres ont été notifiés par le ministère de la Santé que ce dernier allait reprendre la main sur la collecte et la mise en ligne des informations, destinées in fine à figurer sur un site unique. Un travail de titan que le service concerné, la Direction générale de la santé, aurait confié à un prestataire extérieur.

Le

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Actualité

Le PHaRMaCIeN DEFRANCE

REPÈRES

2 250

Selon Les Échos, c’est l’année où le Crestor (rosuvastatine), dernière statine non substituable, va perdre son brevet et ouvrir la voie aux médicaments génériques. La spécialité a représenté à elle seule 389 millions d’euros de remboursement en 2012.

euros

C’est le coût annuel pour l’Assurance maladie de l’insulinothérapie par patient diabétique, types 1 et 2, incluant le prix des médicaments, des prestations infirmières, ainsi que la charge financière liée à l’autocontrôle glycémique.

belgique

Le Dafalgan remis sur demande écrite

J

«

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e soussigné […] prie le pharmacien de me délivrer, pour mon usage personnel, à titre exceptionnel et après avoir été averti que le produit peut être nocif, 1 Dafalgan 500 mg. » Ce message, imprimé sur un ticket de caisse, est désormais remis contre signature aux patients dans certaines officines belges ! Relayé par le quotidien bruxellois La Capitale, ce mouvement ferait suite à un renouvellement des inspecteurs de l’Agence fédérale des médicaments et des produits de santé (AFMPS). Si la législation prévoit bien une demande écrite pour certains médicaments sans ordonnance, « depuis des années, les pharmaciens avaient un accord tacite avec l’AFMPS […]. Mais, récemment, […] une jeune inspectrice en Flandre a demandé les justificatifs. […] Certains pharmaciens [ré]appliquent maintenant à la lettre la législation », explique l’Association pharmaceutique belge. Et toc ! ❙

141

7

C’est le montant des fraudes et abus économisé par la Caisse nationale d’assurance maladie pour 2012 grâce au traitement de 15 160 dossiers.

C’est le coût de la prise en charge de la broncho-pneumopathie chronique obstructive (BPCO) en France. Le coût global moyen de prise en charge de ces patients s’élevait annuellement à 9 382 euros, dont 5 516 euros pour la BPCO elle-même. (Source : Ispor)

millions d’euros

milliards d’euros

(Source : Cnam)

médicament

Thesorimed continuera à être commercialisée

L

oupé ! Les sociétés éditrices des bases de données sur les médicaments Claude Bernard et Vidal ont été déboutées en appel le 21 octobre par la cour administrative d’appel (CAA) de Paris. Elles réclamaient l’arrêt de la commercialisation de la base Thesorimed pour atteinte à la libre concurrence en raison de prix « excessivement bas » et contestaient la légitimité du groupement d’intérêt économique Sips, qui développe et finance Thesorimed. Cette dernière est contrôlée par l’Assurance maladie, la Mutualité sociale agricole et le Régime social des indépendants. Mais la CAA estime que les caisses des régimes de base de la Sécurité sociale ont une mission générale d’information des assurés comme des professionnels, notamment sur l’offre de produits de santé, et qu’elles participent ainsi à l’objectif de diversification de l’offre en la matière. ❙ © MIGUEL MEDINA

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Actualité En bref

laboratoires ❙❙Le groupe Bristol-Myers Squibb (BMS) a annoncé qu’il mettait un terme à ses efforts en vue de découvrir de nouvelles molécules dans les domaines de l’hépatite C, du diabète et des neurosciences. Cette décision n’a en revanche pas de conséquence sur la poursuite du développement de molécules qui sont déjà dans le pipeline du groupe ni sur l’obtention de nouvelles indications pour des médicaments déjà commercialisés. ❙❙Eli Lilly a annoncé qu’il va investir plus de 700 millions de dollars pour augmenter ses capacités de production d’insuline en France, à Indianapolis, à Porto Rico et en Chine. Dans le détail, le groupe investira 120 millions de dollars en France (voir Le Pharmacien de France, n° 1253)et 350 millions en Chine dans ses lignes de production de cartouches d’insuline.

Le PHaRMaCIeN DEFRANCE

nominations x Philippe Gaertner, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), a été réélu président du Centre national des professions de santé libérales (CNPS) par son conseil d’administration. Son mandat doit durer jusqu’en novembre 2015. Philippe Gaertner avait été élu provisoirement à la tête de l’intersyndicale en juin dernier. x Victorien Brion a été élu le 13 octobre dernier président de l’Association nationale des

étudiants en pharmacie de France (Anepf), lors du congrès de celle-ci à Dijon. x Benoît Vallet, responsable de clinique à l’hôpital Jeanne-deFlandre au centre hospitalier régional universitaire (CHRU) de Lille, a été nommé directeur général de la Santé sur proposition de Marisol Touraine, ministre de la Santé. x Emanuel Loeb a été réélu président de l’Intersyndicat national des internes.

x Rémi Varin a été élu président de la Société française de pharmacie clinique le 18 novembre dernier. Il succède à Marie-Claude Saux. Le nouveau bureau est constitué de Rémy Collomp (CHU de Nice, vice-président), Catherine Leyrissoux (titulaire dans le Morbihan, secrétaire générale), David Piney (centre hospitalier de Lunéville, secrétaire général adjoint). Stéphane Honoré (AP-HM) devient trésorier, secondé de Marie-Josée Augé-Caumon (titulaire à Montpellier) et Armelle Develay (CHU de Nîmes).

À votre santé ! par Martin Vidberg

Pilulier de l’Avent La période des fêtes est propice à toutes les surprises… y compris pour les patients. Et si l’observance bénéficiait de la magie de Noël ?

❙❙Le laboratoire Pierre Fabre va procéder à la réorganisation de ses deux sites industriels situés dans le Loiret pour soutenir son activité dermocosmétique et adapter sa production de médicaments à un marché en berne. Le site de Gien, spécialisé dans les médicaments sous forme pâteuse, liquide et sèche, reprendra d’ici 2018 la fabrication de l’usine voisine de Château-Renard. ❙❙Le groupe suisse Roche souhaite mettre en place un nouveau système de prix adaptés aux pathologies, à l’efficacité des traitements et au pouvoir d’achat des marchés, a indiqué son directeur général, Severin Schwan. Il a ajouté que cette stratégie devait permettre aux patients d’avoir un meilleur accès aux traitements du laboratoire. ❙❙Novo Nordisk a annoncé une prévision de croissance « à un chiffre élevé » proche de 10 % pour son chiffre d’affaires et son résultat d’exploitation pour 2014, à l’occasion de la publication des résultats du troisième trimestre. Le groupe danois mise sur de bonnes performances de ses insulines modernes.

Retrouvez toute l’information sur www.lepharmacien.fr

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Le Kiosque

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Les médias parlent de vous, on vous en parle... par Élise Brunet L’ÉCHO RÉPUBLICAIN (5 novembre)

Fuite en avant Le président du Syndicat des pharmaciens d’Eureet-Loir, François Robinet, lance un cri d’alerte : les mesures successives prises sur la vente du médicament mettent les officines en grande difficulté, au « risque de déstructurer, à très court terme, tout le réseau ». Pour exemple, au cours des six dernières années en Eure-etLoir, il y a eu une ouverture d’officine pour douze fermetures. « La profession est en train de couler », conclut François Robinet, fort à propos. ❙ LA VOIX DU NORD (14 novembre)

Erreur d’aiguillage Couac des Urgences à Maubeuge : l’orientation systématique des patients par l’hôpital et le commissariat vers les pharmacies de garde de la ville et ses environs a pris de cours des confrères débordés et en manque de médicaments tandis que les officines d’autres secteurs ne voyaient pas un chat. Une réunion d’harmonisation a donc été nécessaire. ❙

SUDOUEST.FR (30 octobre)

LYON CAPITALE (novembre 2013)

« Boiron, McDo de l’homéopathie » Voici un pamphlet, et non des moindres, à l’encontre de Boiron, leader mondial de l’homéopathie. Plusieurs homéopathes s’y insurgent en mettant en avant l’arrêt de commercialisation d’un bon nombre de souches sous prétexte qu’elles ne sont pas assez rentables. L’économie serait le véritable moteur du laboratoire lyonnais selon ses détracteurs. Celui-ci se défend, arguant que la nouvelle réglementation européenne oblige à enregistrer chaque souche et que la priorité est donnée aux remèdes reconnus et remboursés en France. Mais on sent un malaise profond chez les homéopathes à l’ancienne. Les prescripteurs voient dans cette nouvelle donne une vision de l’homéopathie beaucoup plus limitée et inadaptée, une version low cost en quelque sorte.

LAPROVENCE.COM (14 novembre)

SUD OUEST (5 novembre)

Blanchiment

Lafayette et Cie

Ce sont sept pharmaciens – cinq à Marseille et deux à La Ciotat – qui ont été « purement et simplement relaxés » alors qu’il étaient « poursuivis devant le tribunal pour ne pas avoir tenu une juste comptabilité de l’alcool vendu dans leurs officines ». En l’absence de décret d’application sur le sujet, les juges n’ont pu que les exonérer de toute responsabilité. Un « dossier ubuesque», dénonce l’un des avocats. ❙

Les dents grincent à Villeneuve-sur-Lot (Lot-etGaronne) où une enseigne du célèbre et redouté discounter Lafayette s’est installée cet été. Une flopée d’affichettes jaunes vantant « des prix plus bas et une ouverture le lundi matin » ont fleuri dans les autres officines de la ville, dans une atmosphère « plombée ». Lafayette justifie ses prix cassés comme « un gage de survie » de la profession. ❙

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Honte pour la profession Chantal Boix-Dieudonné, ex-pharmacienne à Bayonne, a mis en place un système sidérant. Elle fournissait aux toxicomanes l’argent remboursé par l’Assurance maladie pour des trithérapies non prises afin qu’ils puissent se payer leur drogue. Tout en prenant sa part du gâteau au passage, tout ça pour la bagatelle de 662 345 euros. L’avocat général a requis cinq ans de prison ferme, dont trois avec sursis. Verdict le 16 janvier prochain pour cette titulaire indélicate. ❙ LE PARISIEN (25 octobre)

À rideau fermé Les pharmacies discount de Torcy et de Roissy-enBrie seront désormais fermées le dimanche. Ceci fait suite à une demande du syndicat des pharmaciens de Seine-et-Marne arguant que l’ouverture de ces officines désorganisait complètement le service de garde du département. ❙

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OPUS Orchestra ou Symphonie, découvrez des réponses efficaces Plus de 100 pour Décembre 2013les I Noofficines 1255 I 15 nouveaux utilisateurs qui ont choisi de se nous rejoignent regrouper. chaque année ! 22/11/13 14:13


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Actualité Enjeux

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Déjà quatre ans que la loi HPST a été votée. Parmi les dispositions prévues : la possibilité d’expérimenter des nouvelles missions en régions avant de les généraliser… si possible. Revue des obstacles rencontrés et des espoirs suscités. par Laurent Simon

EXPÉRIMENTATIONS ! Et si les pharmaciens étaient rémunérés pour prendre la tension ? Et s’ils étaient chargés de la détection des angines virales ? Depuis

la loi Hôpital, patients, santé et territoires (HPST), les désormais fameuses « nouvelles missions » de la profession ont leurs laboratoires : les Agences régionales de santé (ARS) et les Unions régionales des professionnels de santé (URPS). La donne était claire dès le départ : les expérimentations mises en place localement serviraient de rampes de lancement à une généralisation au « Cela ne marche pas niveau national. Quatre ans après le parce que la tête est vote de la loi et trois ans après la mise en place des URPS, une impresséparée des bras. » sion domine : les choses avancent… Olivier Mariotte, Nile Consulting lentement. Dans un pays ultracentralisé tel que le nôtre, les mauvaises habitudes sont parfois difficiles à perdre. Surtout quand tous les acteurs ne voient pas d’un bon œil l’autonomie prise par certaines ARS, y compris au sein des plus hautes instances. Guerres intestines « Quatre ans, ce n’est pas beaucoup pour changer le système », relève Olivier Mariotte, président de Nile Consulting, qui rappelle « la guerre suscitée par la loi HPST et la manière dont la loi réorganisait le système de santé ». Dans les faits, le partage des pouvoirs au niveau local se joue parfois au couteau et reproduit la séparation au sommet de l’État entre la direction de la Sécurité sociale, dépendant du ministère de la Santé, et l’Assurance maladie, une entité dotée de son propre budget. Dans les expérimentations, « les caisses primaires d’assurance maladie (CPAM) sont souvent hors-jeu, analyse Alain Guilleminot, président de la commission URPS

à la FSPF, parce que les financements se font grâce au Fonds d’intervention régional (FIR), sur signature du directeur d’ARS ». Ce fameux FIR est la manne dans laquelle piochent les Agences pour financer les initiatives : 1 milliard d’euros pour l’année 2013, avec un coup de pouce de 1 % prévu dans le projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2014, soit 10 millions d’euros de rab. Financements cruciaux Trop peu, à entendre les professionnels du secteur. « Cela ne marche pas pour une raison toute simple : la tête et les bras sont séparés, regrette Olivier Mariotte. La rémunération des professionnels est entre les mains des CPAM, qui ne dépendent que de la Caisse nationale d’assurance maladie (Cnam). De l’autre côté, tout ce qui concerne l’efficience du système de santé est entre les mains des ARS. Quelque chose ne fonctionne pas parce qu’il y a un problème de lien entre les deux. Là où les ARS ont seules la main, comme dans l’hospitalier, les choses vont plus vite. » Et de citer le récent échec de la convention passée entre ophtalmologistes et orthoptistes mise en place par le dynamique Daniel Lenoir, directeur général de l’ARS Nord-Pas-de-Calais, et rendue caduque en l’absence de validation des services de l’Assurance maladie. Malgré ces obstacles, les expérimentations se multiplient sur le terrain, souvent directement financées par les professionnels eux-mêmes au travers des URPS, même si leurs initiatives essuient encore quelques plâtres : fin octobre, les URPS de podologues n’avaient reçu que 25 % de leur dotation, a dénoncé le Centre national des professions libérales de santé. Côté pharmaciens, les budgets n’ont été complétés

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Enjeux Actualité

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DEFRANCE

que récemment malgré des amputations de 20 à 30 % dans certaines régions, comme en Haute- et Basse-Normandie ou en Poitou-Charentes. « Nous avons obtenu un financement classique sur le FIR que l’ARS nous a octroyé jusqu’à 2015, détaille Christophe Wilcke, président de l’URPS pharmaciens de la région Lorraine [voir encadré ci-contre]. Ces financements permettent uniquement de payer les confrères qui participent à l’expérimentation. Au niveau de l’organisation des réunions de formation ou du suivi et du secrétariat, c’est l’URPS qui finance à hauteur de 5 000 euros. » Pour passer à la vitesse supérieure, les URPS pharmaciens doivent aussi changer d’échelle : « Il faut apprendre à fonctionner comme les médecins, qui ont dix ans d’expérience de plus grâce aux URML [les Unions régionales des médecins libéraux, structures qui ont préfiguré les URPS, NDLR] et possèdent des structures avec des permanents et des chargés de mission », analyse Alain Guilleminot. De fait, un tiers des URPS où la FSPF est majoritaire n’ont pas encore de salarié, secrétaire ou chargé de mission. Le mot financement revient ainsi souvent dans la bouche des expérimentateurs. Il est pourtant un acteur vers qui tous les regards se tournent dès qu’il s’agit d’argent : l’industrie pharmaceutique. Mais sa présence en régions, III

Petit catalogue des mini-nouvelles missions

❙❙SIOUX* (Lorraine) * Suivi intégré de l’ostéoporose par URPS-X Thème : suivi de l’ostéoporose. Effectif : 120 patients maximum (37 à septembre 2013). L’étude s’effectue au sein du centre hospitalier de Metz-Thionville. Objectif : améliorer l’observance des traitements, quantifier l’importance des fractures. Méthode : 2 entretiens par an pendant 3 ans, 1 réunion de synthèse. Rémunération : 20 euros par entretien et 120 euros par réunion. ❙❙AUTOMESURE TENSIONNELLE (Bretagne) Thème : dépistage de l’hypertension. Effectif : 23 pharmacies, 70 médecins et 962 patients. Objectif : apprendre au patient à prendre correctement sa tension.

Méthode : 2 entretiens pharmaceutiques (explication, suivi, recueil des mesures) sur prescription médicale. Rémunération : 46 euros par patient.

❙❙IATROGÉNIE (Basse-Normandie) Thème : circuit du médicament en Ehpad. Effectif : 500 patients, 100 pharmaciens. Objectif : amélioration de l’observance médicamenteuse chez le sujet âgé en risque de dépendance par recours à la préparation des doses à administrer. Méthode : préparation des semainiers de médicaments. Rémunération : 7 euros par semaine/patient. ❙❙ANGINE (Midi-Pyrénées) Thème : dépistage des angines bactériennes ou virales. Effectif : environ

30 pharmacies de novembre 2013 au 1er trimestre 2014. Objectif : diminuer la consommation d’antibiotiques. Méthode : réalisation du test à l’officine, questionnaire au moment du test, questionnaire de suivi (antibiotiques…). Rémunération : 10 euros pour chaque test réalisé.

❙❙MARIE* (Centre) * Médicaments à adapter à la fonction rénale et iatrogénie évitable Thème : insuffisance rénale chez les patients diabétiques ou à risque cardio-vasculaire. Effectif : 700 patients sélectionnés, 150 insuffisances rénales détectées. Objectif : améliorer la coordination villehôpital, détecter les insuffisants rénaux. Méthode : analyse de l’historique médicamenteux. Rémunération : inconnue.

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Actualité Enjeux [Expérimentations !]

NOTABENE En septembre, le gouvernement a annoncé la prolongation et l’extension des expérimentations de nouveaux modes de rémunération (ENMR) des soins de ville à 150 nouvelles structures en 2014.

Le PHaRMaCIeN DEFRANCE

encore très timide car peu structurée, est récemment [il y a quelques semaines, NDLR] autant espérée par certains que redoutée par que nous avons eu des contacts avec les indusd’autres. Les partenariats public-privé, qui triels, en l’occurrence Pierre Fabre et BMS-Upsa, existent par exemple dans la recherche, ont-ils détaille Michel Siffre, secrétaire général de leur place dans le système de santé ? Les indus- l’URPS pharmaciens de Provence-Alpes-Côte triels eux-mêmes n’en sont pas convaincus : d’Azur. Pierre Fabre a d’ailleurs créé un poste « Les laboratoires pharmaceutiques restent avant spécifiquement pour traiter avec les professionnels tout des acteurs du médicament et n’ont guère de santé en régions. » Malgré ces réticences, de légitimité en tant qu’acteurs de santé publique. certains professionnels de santé sautent le pas : Le mélange des genres n’est jamais satisfaisant « Novo Nordisk nous a aidés à financer, entre et les partenariats qui consisteraient à venir autres, toutes les soirées et nous donnent un s’immiscer dans les politiques de santé publique budget de 25 000 euros, témoigne Hélène Requi, ne sont pas souhaitables […]. La porte d’entrée créatrice du Cercle des pharmaciens de proxipour opérer un changement culturel ne se trouve mité des Yvelines. Nous avons choisi Novo parce pas au niveau régional mais au niveau national », qu’ils sont leaders. D’autres étaient intéressés déclarait ainsi le Dr Patrick Errard, directeur mais nous avons décidé de ne pas mettre en place général d’Astellas France, dans le cadre d’une de concurrence entre industriels. » étude des Échos sur le sujet en Parmi toutes les expérimentations juin 2013. Patrick Errard est « La porte passées ou à venir, peu survientre-temps devenu président d’entrée n’est vront : « Quand on prépare une du Leem, le syndicat de tous expérimentation, il faut prévoir son les industriels du médicament pas au niveau extension. Or, souvent, on ne pense en France. De fait, la politique régional. » qu’à la première étape. Ceci étant, des industriels en régions n’est nous avons des contre-exemples, absolument pas structurée et Patrick Errard, Astellas France comme en Bretagne où le financeleur intérêt pour les acteurs ment d’une expérimentation sur la régionaux plutôt récent. Les laboratoires savent prise de tension artérielle a été reconduit par qu’ils marchent en terrain miné : pour preuve, l’ARS », témoigne Alain Guilleminot. « Dès lors la Fédération nationale des infirmiers (FNI) a que l’on veut pérenniser, cela doit passer par la récemment dénoncé l’implication du laboratoire Cnam, analyse Michel Siffres. Un exemple : les Bayer, à hauteur de 110 000 euros, dans le réseaux de soins ont été financés pendant des financement d’un poste d’infirmier commun à années par les directions régionales et départetrois maisons de santé dans l’Aude… en contre- mentales des affaires sanitaires et sociales… mais partie d’un accès aux données de santé anony- les ARS ne les financent plus. » La consécration misées des patients. « Ce n’est que très viendra de la pérennisation. x III


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nos standards de qualité demeurent les mêmes. En complément des inspections systématiques effectuées par les Autorités de Santé en France, ailleurs en Europe et aux Etats-Unis, une équipe d’auditeurs Mylan audite nos sites de fabrication ainsi que ceux de nos fournisseurs.

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Les dossiers de la Fédé

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Le PHaRMaCIeN DEFRANCE

Les obstacles avant les honoraires

GÉNÉRIQUES

Toper ou ne pas toper… Le topage de la mention « Non substituable » sur les ordonnances fait toujours des vagues malgré un rejet de la mesure en Assemblée générale par la FSPF. Cette possibilité a été ouverte par la version 1.40 de Sesam Vitale mais ne va pas sans soulever quelques problèmes éthiques, le pharmacien se plaçant en situation de dénoncer le médecin à la Caisse. Chose que ces derniers apprécient peu, forcément. Pourtant, le topage présente aussi des avantages, en particulier celui, pour un pharmacien donné, de pouvoir justifier de chiffres de substitution faibles si ses prescripteurs abusent du « NS ». Certaines caisses primaires, notamment parisiennes, n’ont pas attendu pour automatiser le topage du « NS » et même rejeter les demandes de paiement si le tiers payant a été fait sur le princeps. Certains délégués de l’Assurance maladie (Dam) d’autres CPAM visitent en outre les pharmaciens avec, en main, leurs chiffres de substitution avec et sans « NS ». Les CPAM sont donc déjà capables de pister le « NS ». Souvenez-vous : en cas de difficultés avec sa caisse, un pharmacien peut toujours avoir recours à sa commission paritaire locale. De plus, le développement de la transmission des ordonnances scannées aidera peut-être à prendre en compte ces mentions. ❙

sont encore à résoudre avant de trouver un accord sur les honoraires pharmaceutiques avec l’Assurance maladie. Revue de détail.

F

in 2013, à l’issue des deux séances de négociations restantes avec l’Assurance maladie – l’une le 11 décembre, l’autre avant la trêve des confiseurs –, la profession sera fixée sur l’avenir de sa rémunération. En attendant, les partenaires conventionnels planchent. Il faut notamment s’assurer que le changement de la structure de la rémunération ne sera pas délétère pour certaines officines et trop bénéfique pour d’autres. Le système en discussion – 1 euro par boîte de médicament, 0,50 euro par délivrance d’une ordonnance complexe – aura pour conséquence de mieux rémunérer la délivrance de spécialités aux prix bas. Reprofilage Pour compenser, plusieurs solutions ont été évoquées, qui impliquent l’ajustement des taux de chaque tranche de la marge dégressive lissée. Des solutions qui impacteraient les spécialités onéreuses dont le PFHT excède 150 euros. « Le capage à 59 euros proposé par l’Assurance maladie ne nous convient pas. Nous préférerions le fixer à 100 euros pour ne pas toucher à la rémunération des spécialités au PFHT inférieur ou égal à 1 600 euros, résume Philippe Besset, président de la commission Économie de la FSPF. Nous sommes en train de calculer l’impact précis de ces changements de rémunération

© MIGUEL MEDINA

DR

NÉGOCIATIONS. Quelques problèmes pratiques et juridiques

par typologie d’officines. » Autre obstacle à lever : l’imposition à la TVA de ce qui va devenir un véritable acte pharmaceutique. La solution évoquée est l’adoption d’un taux de TVA à 2,1 %, identique à celui des médicaments remboursables mais il faudra attendre le feu vert des services fiscaux. Le 13 novembre dernier, date de la dernière réunion de négociations, il a aussi été question du cas des médicaments à prescription médicale facultative remboursables non prescrits : pour certains, à prix très bas, l’introduction d’honoraires

impliquera une augmentation du prix de vente – 0,15 à 0,20 euro pour le Doliprane par exemple –, même si celui d’autres spécialités baissera (Smecta…). Attention donc au reste à charge ! Les grands accords sont faits de petits détails. ❙

NOTABENE Le cas des Dom fera l’objet d’un traitement à part : la fixation des prix dans les départements d’outre-mer est en effet soumise à des majorations spécifiques qui devront être prises en compte dans le calcul des honoraires.

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DÉCRYPTAGE

Le PHaRMaCIeN DEFRANCE

Plus rentable que n’importe quel autre trafic, la contrefaçon de médicaments ne cesse de croître. Alors que la libéralisation de la vente en ligne a ravivé l’intérêt des contrefacteurs pour la France, industriels et pouvoirs publics multiplient les initiatives pour prévenir toute brèche dans le circuit légal.

Par Cédric Ménard Photos Miguel Medina

Faux et usage de faux

L’ 95 300 boîtes ou blisters de médicaments contrefaits ont été saisis entre 2010 et 2012 en France.

ouverture en France de la vente en ligne était une occasion trop belle. Tirer parti de la moindre faille dans le système, tel est le credo des contrefacteurs de médicaments : depuis juillet, plusieurs dizaines de sites illégaux ont été identifiés par l’Ordre des pharmaciens et Pfizer a fait face en août à un site vendant du faux Viagra à l’intention de la France. La première­réaction du gouvernement a été, fin septembre, de lancer une campagne de sensibilisation du grand public, l’incitant à consulter la liste des e-officines agréées sur les sites de l’Ordre et du ministère de la Santé. Mais, comme le note le Dr Caroline Atlani, directrice de la coordination anti-contrefaçon chez Sanofi, « il y a assez peu de chance pour qu’une personne aille consulter ces listes. Le grand public fait face à une offre assez déséquilibrée avec, d’un côté, des sites très réglementés en termes de visibilité et, de l’autre, [des sites illégaux] sans aucune contrainte ». Néanmoins, au-delà de cette campagne, de nombreuses initiatives sont en préparation pour lutter contre ce fléau.

« Le médicament est notre principale activité en termes de saisies de contrefaçons. » La Direction des douanes françaises

En juillet, gouvernement et industriels se sont ainsi engagés à mettre en place de nouvelles mesures sur le commerce en ligne pour faire bloquer l’accès aux sites illégaux par les fournisseurs d’accès ou les déréférencer des moteurs de recherche. Troisième piste, faire geler les comptes bancaires par les fournisseurs de moyens de paiement, comme Paypal. Des mesures complexes qui seront longues à mettre en œuvre. En attendant, les autorités veulent inciter les propriétaires de sites victimes d’usurpation de nom de domaine (cybersquatting) à utiliser les procédures existantes et les acteurs du commerce en ligne à signer des chartes de collaboration. Un accord avait déjà été signé en ce sens en 2009. Mais avec une lacune de taille : des poids lourds du secteur, comme eBay ou Amazon, étaient absents. Pas de temps à perdre Aux États-Unis, la société LegitScript, spécialisée dans la certification des pharmacies en ligne, a dressé un constat inquiétant. Sur les quelque 40 000 pharmacies en ligne identifiées, seules 0,6 % d’entre elles sont légitimes. En France, les statistiques douanières montrent que la vente illégale sur Internet est florissante. Entre 2010 et 2012, les saisies de médicaments contrefaits ont bondi de 150 %, pour atteindre 95 300 boîtes

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décryptage xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx Faux et usage de faux

ou blisters. « Le médicament est notre principale activité en termes de saisies de contrefaçons. C’est aussi l’un des seuls produits pour lesquels elles continuent à progresser », note la Direction des douanes. Des produits qui ne sont pas tous destinés à notre pays, ces chiffres englobant sans distinction les colis destinés à l’Hexagone ou en transit vers l’étranger. Sans surprise, les saisies concernent le plus souvent des traitements des troubles de l’érection ainsi que des produits de régime, plus rarement des anticancéreux, des antibiotiques ou des diurétiques. Opérations « coup de poing » Si les experts soulignent que les chiffres sur le marché de la contrefaçon sont peu fiables, ils s’accordent sur la forte progression de ce fléau au niveau mondial. La contrefaçon aurait augmenté de 90 % entre 2005 et 2010 pour atteindre 75 milliards de dollars, d’après le Center for Medicines in the Public Interest, un think tank [groupe de réflexion, NDLR] financé par l’industrie. Et en France ? Dans une étude de 2010, Pfizer avait avancé que 20 % des Européens et 14 % des Français reconnaissaient avoir acheté des médicaments sur Internet. Tout en évaluant le commerce illégal de médicaments dans l’Hexagone à près de 1 milliard d’euros, sur la base d’une moyenne des prix constatés en ligne et

des déclarations des personnes sondées sur la fréquence de leurs achats sur Internet. Des chiffres qui peuvent toutefois sembler très élevés et invérifiables en l’absence de données émanant d’organismes non liés aux laboratoires. Par ailleurs, depuis 2009, les autorités françaises participent à l’opération internationale Pangea, conduite par Interpol. Sa dernière édition, en juin, a conduit à l’identification de 114 sites, dont 29 rattachés à la France, ainsi qu’à la saisie de plus À investissement de 800 000 doses de médicaments. constant, la contrefaçon Des campagnes « coup de poing » qui permettent certes de procéder d’un blockbuster à des arrestations mais dont la rapporte vingt-cinq portée est limitée au regard de fois plus que celle l’ampleur du trafic, d’autant qu’elles ne durent qu’une semaine de l’héroïne. par an. Selon la Fédération internationale de l’industrie du médicament (IFPMA), la contrefaçon d’un blockbuster peut générer un chiffre d’affaires de l’ordre de 500 000 dollars pour un investissement initial de 1 000 dollars. La même somme investie dans la fausse monnaie ou l’héroïne rapporterait 20 000 dollars et 43 000 dollars pour des cigarettes contrefaites. Certains observateurs notent en outre que la visibilité sur les suites judiciaires des opérations Pangea n’est III Décembre 2013 I No 1255 I 25

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Sanofi a créé en 2008 le Laboratoire central d’analyse des contrefaçons (LCAC).

pas au rendez-vous, les autorités ne mettant pas à disposition de bilan détaillé des condamnations. En marge de ces actions, la France s’apprête également à signer la convention Medicrime. Adoptée en 2011 par le Conseil de l’Europe, elle a pour objectif de mettre en place un cadre juridique international spécifique aux trafics de produits médicaux. Vingt-deux États l’ont signée, mais elle n’entrera en vigueur qu’après sa ratification par cinq pays, dont trois membres du Conseil de l’Europe. À ce jour, seules l’Espagne et l’Ukraine (membres du Conseil de l’Europe) l’ont ratifiée. Avec l’engagement de la France, elle pourrait ainsi devenir réalité. III

Et les dispositifs médicaux ? Si les médicaments contrefaits font régulièrement la une de l’actualité, « les saisies de dispositifs médicaux contrefaits sont très inférieures, ce qui laisse supposer qu’il y a moins de contrefaçons », explique Pascale Cousin, directrice des affaires technico-réglementaires du Syndicat national de l’industrie des technologies médicales (Snitem). Cela tiendrait au fait qu’il est moins intéressant économiquement pour le contrefacteur de cibler ce type de produits : « Beaucoup de dispositifs médicaux sont assez tech-

niques et les coûts de production ne peuvent pas être réduits autant que pour les médicaments [par rapport à l’original] », précise Pascale Cousin. Le phénomène existe néanmoins, comme le prouvent plusieurs alertes publiées ces dernières années par l’ANSM sur son site Internet. En 2011, l’Agence avait ainsi signalé des contrefaçons de capteurs de pouls détectées en Allemagne et aux Pays-Bas, tout en soulignant que leur présence en France n’avait pas été attestée. En 2004, il s’agissait de lentilles de contact falsifiées non sté-

riles. La révision du règlement européen sur les dispositifs médicaux, avec notamment la mise en place d’un identifiant unique (UID) et une surveillance des signaux même faibles de matériovigilance, devrait permettre de mieux déceler les contrefaçons. En attendant son entrée en vigueur, qui n’interviendra pas avant 2015 au mieux, la vigilance des professionnels de santé est essentielle, ces derniers ne devant recourir qu’à des fournisseurs ou à des distributeurs reconnus par les autorités, conseille Pascale Cousin.

Un nouveau rempart européen Afin de mieux prévenir une contamination éventuelle des circuits légaux, la Commission européenne a également donné le jour en 2011 à la directive sur les médicaments falsifiés, qui apporte plusieurs évolutions majeures. À l’origine de la définition d’un cadre harmonisé pour la vente de médicaments en ligne – dont a découlé l’ouverture du e-commerce en France –, sa principale avancée a été d’instaurer des obligations plus strictes pour le contrôle des principes actifs et des excipients. Depuis juillet

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Le DP, future arme anti-contrefaçon

dernier, tout lot importé doit, pour les pays non membres, être accompagné d’une confirmation écrite des autorités sanitaires locales de la conformité de son fabricant aux bonnes pratiques de fabrication du pays destinataire. « Cela devrait inciter les autorités de certains pays, notamment la Chine, à mieux surveiller leurs industriels », note Jacques Morénas, directeur adjoint de l’inspection à l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM). De plus, les activités liées à la contrefaçon (vente, importation ou exportation, distribution, courtage ou fabrication) sont désormais passibles de 5 ans de prison et 375 000 euros d’amende. Des sanctions portées à 7 ans d’incarcération et 750 000 euros d’amende si les infractions sont commises par des établissements pharma­ ceutiques, par une bande organisée, par l’intermédiaire d’un moyen de communication électronique… ou par des pharmaciens. La dissuasion portera-t-elle ses fruits ? La France épargnée… pour l’instant « À ce jour, nous n’avons pas de preuves qu’une contrefaçon soit entrée dans le circuit français », indique Jacques Morénas, ajoutant toutefois qu’il y a eu des cas évités, lorsque des pays voisins ont été touchés. Dans un rapport publié

Le pharmacien d’officine devrait pouvoir jouer un rôle accru dans la lutte contre la contrefaçon. L’Ordre prévoit de développer un module intégré au dossier pharmaceutique (DP) qui permettra de vérifier si une boîte est contrefaite. La directive européenne sur les médicaments falsifiés prévoit en effet de créer un numéro d’identification spécifique à chaque boîte, et non plus seulement à chaque lot. à terme, grâce au DP, les pharmaciens pourront interroger une base de données française connectée à un concentrateur européen recensant tous les numéros de boîte, explique Isa-

belle Adenot, président du Conseil de l’ordre. « Cela permettra de savoir si la boîte qu’ils dispensent ne l’a pas déjà été ailleurs » et ainsi d’identifier une éventuelle contrefaçon. Une base de données bienvenue car, comme le note Caroline Atlani, directrice de la coordination anti-contrefaçon chez Sanofi, il est parfois extrêmement difficile, voire impossible, de distinguer à l’œil nu une contrefaçon d’un vrai produit. Même si son impact sur le phénomène peut paraître a priori limité en France, étant donné la solidité actuelle de la chaîne d’approvisionnement. Mais il pourrait avoir

une efficacité plus importante chez nos voisins européens dont les systèmes de santé sont moins verrouillés. Il faudra néanmoins attendre longtemps pour que cet outil soit opérationnel. « Les actes délégués qui détailleront le dispositif devraient être publiés par la Commission européenne début 2014 », précise Isabelle Adenot. Il faudra ensuite que les laboratoires mettent en place la traçabilité à la boîte, ce qui ne se fera qu’à partir de 2017 et seulement pour certains produits. Les industriels auront alors cinq ans pour la généraliser à l’ensemble de leur production.

fin septembre, l’Institut international de recherche anti-contrefaçon de médicaments (Iracm), fondé par Sanofi, cite l’« affaire Arnaud B. », contrefacteur arrêté en 2012 et qui aurait écoulé plus de 4 tonnes de médicaments falsifiés fabriqués en Chine, dont du Plavix et du Les activités liées Zyprexa, dans le réseau officiel de à la contrefaçon sont plusieurs pays européens et aux États-Unis. Ce Français, installé passibles de 7 ans en Espagne, a été démasqué suite de prison si elles sont à la découverte par les autorités commises par américaines d’anomalies dans la composition de médicaments uti- des pharmaciens. lisés dans des essais cliniques. Il agissait avec la complicité de plusieurs intermédiaires, dont une Française chargée de la réexpédition d’une partie de la marchandise. Pour autant, le système français n’est pas à l’abri d’une contamination. En mai, les douanes ont ainsi indiqué, lors de la saisie de plus de 1,2 million de sachets d’aspirine falsifiés, qu’une partie de cette cargaison « était sans doute destinée » au sud de la France. III Décembre 2013 I No 1255 I 27

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Sur 3 000 analyses effectuées au LCAC en 2012, 200 contrefaçons ont été détectées.

De leur côté, depuis plusieurs années, les laboratoires tentent de faire passer un message de méfiance à l’égard des importations parallèles qui, selon eux, constituent une faille dans l’édifice. « Le commerce parallèle laisse une opportunité aux trafiquants de s’insérer dans ce circuit à un moment où le fabricant perd la visibilité sur le parcours de “son” médicament », fait ainsi valoir Philippe Lamoureux, directeur général du Leem (Les entreprises du médicament), ajoutant que le reconditionnement pourrait aussi faire douter le patient de la conformité de son traitement. Toutefois, aucun cas d’infiltration de la filière par ce biais n’a encore été rapporté en Europe. Et les importateurs parallèles rejettent vivement les doutes portés par l’industrie pharmaceutique sur la sécurisation de leurs produits. Reste que, dans ce débat, les intérêts économiques contradictoires des deux parties jouent probablement un rôle non négligeable. La forte mobilisation de l’industrie pour lutter contre la contrefaçon n’est d’ailleurs pas sans susciter quelques critiques. L’ONG Oxfam a notamment estimé en 2011 que les laboratoires se servaient de ce fléau pour obtenir des pouvoirs publics européens et américains une meilleure protection de leur propriété intellectuelle face à la concurrence des génériques. III

POUR ALLER PLUS LOIN ❙ « Contrefaçon de médicaments et organisations criminelles », rapport de l’Iracm, septembre 2013 : http://bit.ly/1eVag64. ❙ Pour tout savoir sur la directive européenne « Médicaments falsifiés » : http://bit.ly/ KkZUd2 (en anglais). ❙ « How the war on fake drugs risks harming the poor » (« Comment la lutte contre la contrefaçon de médicaments risque de nuire aux pauvres »), article du Guardian à propos du lobbying de l’industrie pharmaceutique sur la contrefaçon : http://bit. ly/17ytQT4 (en anglais).

Isabelle Adenot, présidente du Conseil de l’ordre des pharmaciens, s’alarme, elle, d’un autre risque : celui de voir des pharmaciens s’approvisionner auprès de fournisseurs moins regardants, pour des raisons économiques. « Pour l’instant, cela n’a pas été le cas mais dans un contexte de concurrence exacerbée il y aura forcément un moment où les pharmaciens pourraient chercher à acheter moins cher, s’inquiète-t-elle, évoquant un précédent au Liban. Il est toujours bon de [leur] rappeler qu’ils ne doivent jamais acquérir leurs médicaments hors des structures autorisées. » « Il nous paraît indispensable que les pharmaciens d’officine se préoccupent du sujet, car ils sont en contact direct avec les patients », note de son côté Michaella Igoho, chargée de mission à la Fédération française des industries de santé (Féfis). Tout en appelant les pouvoirs publics à mettre en place une campagne pluriannuelle de sensibilisation des professionnels de santé. ❙

« À ce jour, nous n’avons pas de preuve qu’une contrefaçon soit entrée dans le circuit français. »

( A T M D P r J p l J L

Jacques Morénas, directeur adjoint de l’inspection à l’ANSM

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Santé Enquête

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Près de 6 000 euros par boîte pour le Xalkori, indiqué dans les cancers bronchiques non à petites cellules, ou 2 300 euros pour le Zelboraf, indiqué dans les mélanomes non resécables… Les sorties de médicaments onéreux se multiplient en pharmacie.

Le prix d’une vie L’utilisation massive de spécialités ultra-onéreuses inquiète médecins, patients et politiques. Les systèmes de santé tiendront-ils le choc ?

E NOTABENE POUR ALLER PLUS LOIN ❙ Article de Blood, « Price of drugs for chronic myeloid leukemia (CML), reflection of the unsustainable cancer drug prices: perspective of CML Experts » : http://goo.gl/hluVz ❙ Rapport Vernant sur les recommandations pour le plan Cancer 3 : http://goo.gl/A9jfDn ❙ Interview du Dr Jean-Paul Vernant dans La Croix : http://goo.gl/RwmT4K ❙ Article de Prescrire, « Anticancéreux : prix extravagants » : http://goo.gl/fOCqhE

n France, quand un ponte hospitalier parle, tout le monde l’écoute : l’interview donnée à La Croix par Jean-Paul Vernant, hématologue à la Pitié-Salpêtrière à Paris et auteur d’un rapport préfigurant le troisième plan cancer rendu en juillet dernier, a créé un séisme. Et pour cause : le chercheur y dénonce l’inflation du prix des médicaments – en particulier des anticancéreux –, qu’il juge « presque immorale ». « Certaines molécules ont atteint un niveau de prix scandaleusement élevé », ajoute-t-il. Une petite bombe, surtout venant d’un hospitalier, un monde habituellement très peu critique sur l’industrie. En ligne de mire, des spécialités comme le Glivec. Dans un éditorial paru en avril 2012, la revue Prescrire qualifiait déjà le prix de certains anticancéreux d’« extravagant ». Aux États-Unis et au Royaume-Uni,

cela fait déjà quelque temps que les médecins sonnent l’alarme. « La communauté scientifique et les industriels devraient prendre leurs responsabilités et ne plus accepter de piètres preuves d’efficacité sur fond de bénéfice thérapeutique minime quoi qu’il en coûte. Il nous faut des prix justes, basés sur la valeur véritable des nouvelles technologies », s’inquiétaient dans le Lancet une quarantaine de chercheurs outre-Manche. La France, pour l’instant très généreuse avec ces molécules high-tech, ne pouvait faire l’économie d’un débat plus longtemps. Motivations… financières Dans sa diatribe, Jean-Paul Vernant se base d’ailleurs sur un article paru dans la revue américaine Blood en avril, signé d’un groupe de près de 100 experts, à propos de la leucémie myéloïde chronique, maladie pour laquelle le prix des traitements a explosé suite à la sortie de trois

PAS SEULEMENT LES CANCERS Le Jakavi (2 000 à 4 000 euros la boîte), sorti en officine l’été dernier, est indiqué dans la splénomégalie. nouvelles molécules : le ponatinib (Iclusig, 138 000 dollars par an), l’omacétaxine (Synribo, 28 000 dollars à l’initiation et 14 000 dollars par la suite) et le bosutinib (Bosulif, 118 000 dollars par an). Les cancérologues le disent simplement : « Quand les biens ne sont pas essentiels, le prix peut être fixé par la compétition sur le marché, parce qu’il n’y a pas de freins éthiques. Par exemple : un Picasso, une croisière de luxe ou une Bentley… » Ce qui n’est évidemment pas le cas de médicaments anticancéreux. Sur les douze médicaments dans ces indications approuvés par la FDA en 2012, l’équivalent américain de l’Agence nationale de sécurité du médicament, onze valaient plus de 100 000 dollars par an. Le

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Enquête Santé

Le PHaRMaCIeN DEFRANCE

LA MOLÉCULE QUI A TOUT DÉCLENCHÉ C’est l’explosion du coût du Glivec aux États-Unis qui a provoqué la colère des cancérologues américains.

cancer n’est par ailleurs pas la seule pathologie chronique à subir de telles inflations de prix (voir cicontre). Prescrire le dit crûment, citant une analyse du Nice, l’homologue britannique de la Haute Autorité de santé, dont les avis font autorité en Europe : « Ces prix élevés ont surtout des raisons financières : les firmes cherchent à compenser les pertes de chiffre d’affaires de leurs médicaments en fin de brevet. » Calculs d’apothicaires Pour calculer les prix de ces médicaments, il y a une formule simple, résument cyniquement les chercheurs dans Blood : « Prenez le prix de la molécule la plus récente et ajoutez 10 à 20 %. » Ce fut donc le cas par exemple de l’imatinib (Glivec), un anticorps monoclonal indiqué dans la leucémie myéloïde chronique, valorisé à 30 000 dollars par an en 2001 aux États-Unis. Le système français n’a pu que s’aligner : son prix hexagonal oscille « entre 84 et 168 euros [par jour, NDLR], selon le stade de la maladie, soit un coût de traitement annuel

variant entre environ 30 000 et 60 000 euros », rapporte l’économiste de la santé Gérard de Pouvourville, dans une lettre du Club Hippocrate. Paradoxalement, rapportent les chercheurs dans Blood, le coût du Glivec a même eu tendance à augmenter des années durant. Son prix a même triplé, pour atteindre 82 000 dollars annuels en 2012 ! Insoutenable pour beaucoup de patients américains, qui paient souvent leurs médicaments de 20 à 30 % de leur poche. En France, le Glivec est dans le top 10 des spécialités les plus remboursées par l’Assurance maladie. Et ce n’est certainement pas près de changer, la négociation des prix dans l’Hexagone étant particulièrement opaque. « Nous assistons à un changement complet de paradigme », qui nécessite de ne plus fixer un prix « par flacon ou au milligramme », prévenait Corinne Le Goff, PDG de Roche France, au cours d’un débat sur l’innovation. Tout est donc à réinventer… sans que personne ne sache par où commencer. ❙

Humira, Enbrel et consorts Le cancer n’est pas la seule maladie à avoir vu sa prise en charge révolutionnée ces dernières années. La polyarthrite rhumatoïde a, elle aussi, connu l’arrivée des biotechnologies, comme l’adalimumab (Humira) ou l’étanercept (Enbrel), deux anti-TNF alpha qui occupent respectivement les quatrième et septième places des spécialités les plus remboursées en 2012, selon l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM). Des traitements qui reviennent à plus de 12 000 euros par an et par patient et qui ne devraient être prescrits par les médecins qu’en deuxième ligne, après échec du méthotrexate seul. Pour comparaison, le prix moyen d’une boîte de 30 comprimés de méthotrexate avoisine les 5 euros… Le problème de l’efficacité médicoéconomique de ces biothérapies avait déjà été soulevé par l’Académie de médecine en 2012. Comme le précisait à l’époque le Dr Bruno Fautrel, rhumatologue à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris : « La répartition des différents coûts a été profondément modifiée avec une diminution de ceux liés à l’hospitalisation mais, dans le même temps, une forte augmentation de ceux liés aux médicaments […]. » Match nul, donc : les anti-TNF alpha sont loin d’avoir fait la preuve de leur intérêt médico-économique.

Laurent Simon Décembre 2013 I No 1255 I 33

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Panorama Santé

Le PHaRMaCIeN DEFRANCE

L’IMAGE DUMOIS

Des machines et des hommes

« Google peut-il nous sauver de la mort ? » L’hebdomadaire américain Time a consacré sa couverture à la nouvelle incursion du célèbre moteur de recherche dans le domaine de la santé.

Présent STAND G2 à

Google s’apprête à lancer Calico (California Life Company), une société qui entend défier le vieillissement et ses maladies. À sa tête, Art Levinson, successeur de Steve Jobs chez Apple et président du conseil d’administration de Genentech, leader en biotechnologie. Roche – qui détient Genentech – pourrait aussi être de la partie. Quoi qu’il en soit, personne ne sait encore ce que Calico fera concrètement de son trésor de guerre : les big data qui transitent par Google. Qu’importe, le géant du Net promet déjà d’allonger la durée de vie de dizaines d’années !

tabagisme

PHARMAGORA Le Zyban et le Champix disculpés 2014

Le Zyban et le Champix 29 et 30 MARS ne sont finalement pas PA R I S E X P O P O R T E D E V E R S A I L L E S plus risqués que les substituts nicotiniques ! © IMALEKS96

R

elégués depuis des années au rang des indésirables pour cause de risque potentiel de comportements suicidaires, le Champix (varénicline) et le Zyban (bupropion) ne se vendent plus ou peu. Le second a même été retiré de la liste des produits pris en charge par l’Assurance maladie dans le cadre du forfait annuel de 50 euros. Le British Medical Journal réhabilitera-t-il ces traitements du sevrage tabagique ? Considérant que les comportements suicidaires restent des événements rares et que des facteurs potentiels de confusion n’ont pas été pris en compte dans les précédents travaux, des chercheurs britanniques

ont conduit une vaste étude sur près de 120 000 adultes essayant de se sevrer du tabac entre septembre 2006 et octobre 2011 et ont rapproché leurs analyses de la base de données nationale de mortalité pour les cas de suicide et de celle sur les hospitalisations pour les cas de suicide manqué. Leurs résultats, publiés le 28 octobre, montrent que le risque n’est pas augmenté chez les patients sous varénicline ou bupropion par rapport à ceux utilisant des substituts nicotiniques. Mieux : les deux molé-

cules sont associées à un risque significativement réduit de dépression (mesurée par l’initiation d’un traitement antidépresseur). « Ces résultats devraient rassurer quelque peu les utilisateurs et les prescripteurs des médicaments d’aide au sevrage tabagique », concluent les chercheurs. Prudence L’Office français de prévention du tabagisme appelle d’ailleurs à la réévaluation de ces traitements dans l’arrêt du tabac. Mais l’Agence nationale de sécurité du médicament reste prudente, déclarant seulement au Figaro : « Si ces molécules ne créent à l’évidence pas un surrisque de troubles psychiatriques, l’arrêt du tabac reste une période critique pour les patients, qui impose une grande vigilance. » ❙

AGENDA 11-13 décembre. Journées

francophones de nutrition 2013 /

Centre des congrès Bordeaux-Lac, allée Louis-Ratabou, 33300 Bordeaux. Renseignements et inscriptions : 01 53 85 82 64 ou www.lesjfn.fr

19-20 décembre. 33es Journées

de l’hypertension artérielle /

Palais des congrès de Paris, 2, place de la Porte-Maillot, 75017 Paris. Renseignements et inscriptions : 01 40 78 38 00 ou www.jhta2013.fr 17 janvier 2014. Journée

scientifique du Groupe de recherche et d’information sur les ostéoporoses (Grio) /

Salons de l’Aveyron, 17, rue de l’Aubrac, 75012 Paris. Renseignements et inscriptions : 04 78 17 61 91 ou www.grio.org

15-18 janvier 2014. XXIVes Journées

européennes de la Société française de cardiologie / Palais des congrès

de Paris, 2, place de la Porte-Maillot, 75017 Paris. Renseignements et inscriptions : 01 43 22 33 33 ou www.jesfc.org 11 mars 2014. Congrès 2014 de la Société francophone de diabète / Palais des congrès

de Paris, 2, place de la Porte-Maillot, 75017 Paris. Renseignements et inscriptions : www.congres-sfd.com

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© ÉLISE BRUNET

Santé Conseil

Sculpture Float to Sukhavati de Li Chen.

Le PHaRMaCIeN DEFRANCE

À l’origine du syndrome de fatigue chronique Les causes du syndrome de fatigue chronique restent encore obscures et le corps médical peine à faire consensus autour d’une prise en charge. Une étude américaine relance l’hypothèse d ’une étiologie virale de la maladie.

maladie psychiatrique, ni d’une maladie neurologique, assure Frédéric Morinet. Elle est certainement multifactorielle. »

HHV-6 en question Une étude américaine, menée par l’équipe du Pr Medveczky de l’université de Floride du Sud et parue en juillet dans le Journal of Medical Virology, suggère que le SFC serait dû à une infection par le virus de rès handicapant, le syndrome l’herpès HHV-6. Ce virus a pour spécifide fatigue chronique (SFC) se cité de s’intégrer dans l’ADN des cellules manifeste par un épuisement de l’organisme et se transmet à la descencontinu sévère, survenu bruta- dance : 0,8 % de la population aurait du lement et persistant depuis plus de six virus HHV-6 intégré. Les chercheurs amémois. La fatigue ressentie est sans lien ricains ont retrouvé, au sein d’une cohorte avec une activité physique intense mais de patients souffrant de SFC et présentant des signes neuroloest augmentée par des giques sévères, plus de exercices physiques « Il n’existe pas 2 % de la population modérés et n’est pas de biomarqueurs ayant du virus intégré. améliorée par le repos. Le SFC affecte à la fois pertinents du SFC. » Faisant du HHV-6 un responsable potentiel le système nerveux Pr Frédéric Morinet, virologiste du syndrome. central, la signalisation musculaire, le système immunitaire, le José Montoya, de l’université de Stanford, métabolisme cellulaire ou encore le sys- a, lui, observé en 2013 une amélioration tème cardiovasculaire. Il concerne 1 % de des symptômes de 30 patients souffrant de la population et touche trois femmes pour SFC suite à un traitement par valganciclovir. La piste virale n’est pas nouvelle, des études un homme. l’évoquent depuis 2009. « Beaucoup Une maladie « difficile à cerner » d’études ont cherché un virus responsable L’Organisation mondiale de la santé recon- du SFC. De nombreux agents microbiens ont naît le SFC depuis 1992. Mais, « devant sa été impliqués dans l’étiologie du syndrome complexité, de nombreux médecins sont mais jamais de manière convaincante. De réticents à poser un diagnostic de SFC », plus, l’utilisation d’antiviraux n’a jamais constate Frédéric Morinet, professeur de donné de résultats concluants à long terme », virologie et membre du conseil scientifique analyse Frédéric Morinet. L’effet des antide l’Association du syndrome de fatigue viraux sur les signes neurologiques ne chronique (ASFC). Le diagnostic est en suffit pas à conclure à une étiologie virale. effet particulièrement délicat à établir. « Les antiviraux sont immunomodulateurs. « Jusqu’à présent, il n’existe pas de biomar- Les résultats sont donc très difficiles à interqueurs pertinents du syndrome », admet-il. préter », souligne le virologiste. Le SFC n’a Son étiologie reste donc inconnue. Une pas fini de faire cogiter les chercheurs. ❙ Héloïse Rambert seule chose est sûre : « Il ne s’agit ni d’une

T Et si ça venait du ventre ? Pour mieux comprendre le syndrome de fatigue chronique (SFC), de nombreuses pistes sont explorées. L’équipe du Pr Thomas Borody, en Australie, s’est ainsi intéressée au microbiote intestinal, à l’honneur depuis quelques années dans la recherche médicale. En 1995, les scientifiques ont traité 60 patients atteints de SFC par transplantation fécale, laquelle consiste à implanter directement dans les intestins du malade la flore intestinale d’une personne saine : 70 % des patients se sont avérés répondeurs. Dix-huit ans après, sur les 12 patients avec qui le contact a été maintenu, 7 avaient guéri de leur SFC.

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fiche conseil

Le PHaRMaCIeN DEFRANCE

La fatigue est un signal d’alerte de l’organisme. Des multivitamines ou encore des stimulants peuvent être des solutions à proposer au comptoir en cas de fatigue légère et passagère.

Les solutions anti-fatigue au comptoir

Vitamines et minéraux I La vitamine C contribue à réduire la fatigue.

Elle joue plusieurs rôles fondamentaux dans l’organisme. Elle participe, par exemple, à la fabrication du collagène, au maintien de la fonction immunitaire et augmente l’absorption du fer des aliments. Il est possible de conseiller des comprimés à base de fruits d’acérola, excellente source naturelle en vitamine C. Les personnes sujettes aux calculs urinaires et les personnes souffrant d’hémosidérose, accumulation de fer dans l’organisme, doivent éviter la supplémentation en vitamine C. I Le magnésium est utile dans le traitement

de la fatigue passagère. Antistress réputé, il n’a cependant, contrairement à une idée reçue fréquente, aucune efficacité contre la fatigue psychique et l’anxiété. Parmi les aliments les plus riches en magnésium, on peut citer les herbes aromatiques (ciboulette, menthe, aneth, basilic, sauge, sarriette, persil), les légumes secs, les céréales complètes, le cacao en poudre, la noix du Brésil et l’amande. Côté compléments alimentaires, les autorités de santé européennes estiment qu’ils doivent contenir au moins 56 mg de magnésium pour 100 g/100 ml ou par conditionnement si le produit ne contient qu’une portion, pour pouvoir prétendre à une allégation santé. Privilégiez ceux associés à de la vitamine B6, qui favorise l’absorption du magnésium. Les compléments riches en magnésium (ex. : Magné Vie B6) sont à déconseiller aux patients souffrant d’insuffisance rénale. I Les complexes vitamines-minéraux-

par Héloïse Rambert

et les noix. Cependant, son action est très modeste lorsqu’elle est administrée par voie orale (gélules, solutions à boire ou poudre). Elle est contre-indiquée en cas d’antécédents d’infarctus et déconseillée lors de la grossesse, en période d’allaitement ou encore en cas de pathologies du foie ou des reins. I Les complexes d’acides aminés aident à

réduire la fatigue et contribuent à un métabolisme énergétique normal. Ils participent également à une bonne oxygénation des cellules. Certains compléments alimentaires proposent ainsi des formulations à base de plusieurs acides aminés (ex. : Astheplex qui contient 22 acides aminés, dont 8 « essentiels », que l’organisme ne peut pas synthétiser lui-même).

Àsavoir La taurine déboutée Les autorités de santé européennes et la Commission européenne se sont prononcées sur certaines allégations de santé des produits contenant la très controversée taurine, un autre acide aminé. Après examen des données scientifiques, elles ont estimé que les compléments alimentaires à base de taurine ne peuvent prétendre à améliorer les performances physiques ou mentales. La taurine n’aurait pas non plus la capacité de favoriser la production d’énergie à partir des aliments.

I Le ginseng améliore les performances phy-

siques et lutte contre le stress en aidant l’organisme à répondre aux agressions et aux déséquilibres dont il est l’objet. Cependant, les seules propriétés du ginseng qui aient été démontrées concernent leur action stimulante sur le système immunitaire.

Les acides aminés

vé dans les formulations « dynamisantes ». Selon certaines études, le gingembre diminue les douleurs musculaires dues à l’activité physique.

qui joue un rôle important dans le métabolisme énergétique musculaire et a donc une utilité en cas de fatigue physique. Elle se retrouve principalement dans les légumineuses, certaines céréales (riz brun, avoine, sarrasin), la viande rouge, la volaille, le poisson, les produits laitiers

Les produits de la ruche I La gelée royale, riche en vitamines, minéraux

Les plantes adaptogènes

oligoéléments jouent un rôle dans de très nombreuses réactions métaboliques, comme catalyseurs ou coenzymes. Ils sont indispensables au bon fonctionnement de l’organisme. De faibles taux des vitamines du groupe B, en particulier, se traduisent par une baisse de l’activité globale. I L’arginine est le précurseur de la carnitine,

fonctions intellectuelles. Le guarana peut aussi être conseillé ; sa principale molécule active est la caféine. Préconisez une consommation quotidienne maximale de 400 mg de caféine (pour indication, un café de 100 ml en contient entre 60 et 90 mg). Les compléments alimentaires fortement dosés en caféine comme le Guronsan (50 mg de caféine par comprimé) ou l’Isoxan Actiflash (60 mg par comprimé) sont à conseiller sur des durées n’excédant pas une dizaine de jours. Il est aussi possible de recommander des formules associant du ginseng, du gingembre, de la grenade et du guarana, moins dosés en caféine (ex. : Force G énergie, 19,8 mg de caféine par ampoule), pour des cures de vingt jours. Les compléments de caféine sont à déconseiller aux femmes enceintes qui ne doivent pas consommer plus de 200 mg de caféine par jour, soit environ trois tasses de café. Une consommation supérieure à l’équivalent de trois tasses à café par jour a été associée à une augmentation de la fréquence des fausses couches et de la naissance de bébés de faible poids. Les personnes souffrant de troubles cardiaques, d’insomnie, de troubles anxieux, d’hypertension, de problèmes d’estomac ou de rein, ou encore d’ostéoporose doivent également limiter leur consommation.

et oligoéléments, est traditionnellement utilisée en cas de baisse de vitalité et de convalescence. Elle renforcerait aussi l’immunité. En raison du risque allergisant de la gelée royale, rappelez qu’il est préférable de commencer par de faibles doses, puis de les augmenter progressivement. I

I Le gingembre est également souvent retrou-

Les stimulants I La caféine lutte contre la fatigue et donne un « flash » d’énergie dans l’heure qui suit sa consommation. Elle stimule également les

notabene Dans le cadre des recommandations contre la fatigue, l’intérêt des traitements comparé à une bonne hygiène de vie n’a jamais été démontré. Stimulants et vitamines donnent un coup de pouce mais ne traitent pas les causes de la fatigue.

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Fiche Conseil

Le PHaRMaCIeN DEFRANCE DEFRANCE

À l’entrée dans l’hiver, la demande de compléments alimentaires pour booster sa vitalité est fréquente. Sachez distinguer les baisses de tonus et passagères des fatigues organiques qui nécessitent une consultation médicale.

« Je suis fatigué » DEPUIS QUAND RESSENTEZ-VOUS CETTE FATIGUE ?

Moins d’un mois

Plus d’un mois

À QUEL MOMENT DE LA JOURNÉE ?

Plutôt le soir

Plutôt le matin

RESSENTEZ-VOUS : ❙ des douleurs articulaires ? ❙ un manque d’appétit ou des nausées ? ❙ un essoufflement ? ❙ une baisse de moral ? ❙ des troubles du sommeil ? ❙ des difficultés de concentration ?

NON PRENEZ-VOUS DES MÉDICAMENTS ?

CONSULTATION

OUI

OUI NON

Suivez-vous un régime restrictif ? Avez-vous une alimentation équilibrée ?

La fatigue peut être le symptôme révélateur d’une maladie plus grave. Ce type de fatigue organique ne relève pas de la prise en charge officinale. Orientez le patient vers un médecin pour déterminer la cause de l’asthénie.

CONSULTATION

Notamment en cas de suivi d’un traitement en rapport avec une maladie thyroïdienne ou d’un traitement lourd comme une chimiothérapie.

Traversez-vous une période de travail particulièrement chargée ? Passez-vous des examens ? Êtes-vous stressé (échéances…) ?

Avez-vous récemment souffert d’une infection virale ou bactérienne ?

VOTRE CONSEIL

VOTRE CONSEIL

VOTRE CONSEIL

Cure de 20 jours de compléments associant vitamines, oligoéléments et sels minéraux.

En l’absence de contre-indication, prise sur une courte durée (quelques jours) d’un stimulant à base de caféine. + Association systématique de « reconstituants » contre l’effet rebond (acides aminés, multivitamines…)

Prise de produits stimulants du système immunitaire : produits de la ruche, plantes adaptogènes, vitamine C… (voir au verso)

EN L’ABSENCE D’AMÉLIORATION À L’ISSUE DE LA CURE, RECOMMANDEZ UNE CONSULTATION MÉDICALE.

EN PREMIÈRE INTENTION, L’HYGIÈNE DE VIE !

L’intérêt de ces traitements par rapport à une bonne hygiène de vie n’a pas été démontré. Le conseil doit donc, en priorité, constituer en des recommandations hygiéno-diététiques (alimentation équilibrée, temps de sommeil suffisant, maintien d’une activité physique…). Enjoignez à vos patients de privilégier les aliments riches en vitamines C (poivron, kiwi…) et B9 (abats de volailles, légumineuses…), ainsi qu’en fer (rôti ou foie de bœuf, dinde…) ou en magnésium (voir au recto). Rappelez en effet l’importance de la composante alimentaire pour améliorer sa vitalité et éviter une fatigue par défaut d’optimisation des apports en micronutriments.

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Santé International

Le PHaRMaCIeN DEFRANCE

Cher Père Noël… Tous les membres de la rédaction ont été plutôt sages tout au long de cette année. Ils se permettent donc de te faire parvenir la liste des cadeaux qu’ils aimeraient trouver au pied du sapin. Merci par avance de ta grande mansuétude. par Anne-Laure Mercier

ARGENTINE Un sac plastique L’idée lui est venue en dormant. The New York Times raconte comment, après avoir vu une vidéo permettant de récupérer un bouchon de liège tombé dans une bouteille de vin grâce à un sac en plastique, Jorge Odón, mécanicien de son état, a pensé qu’il pourrait faire de même pour extraire, lors d’un accouchement, un bébé coincé dans le canal vaginal… Du prototype construit dans sa cuisine à l’adhésion de l’Organisation mondiale de la santé, il n’y a finalement eu qu’un pas. L’OMS y voit un formidable outil pour sauver les bébés dans les pays pauvres mais aussi pour réduire les naissances par césarienne dans les pays riches et éviter les forceps autant que possible. Après un test réussi en Argentine, des essais sont prévus en Chine, en Inde et en Afrique du Sud. Merci YouTube !

CANADA

ROYAUME-UNI Un micro

© CALI2OKIE(APRIL)

L’université de Colombie-Britannique l’affirme dans la revue Psychological Science : certains d’entre nous sont génétiquement prédisposés au pessimisme. Un allèle d’un gène déjà connu – l’ADRA2B, qui influe sur la noradrénaline, hormone et neurotransmetteur – peut en effet amener les individus à percevoir des émotions, surtout négatives, de façon encore plus vive que d’autres. Et cette variation joue aussi bien sur les souvenirs émotionnels que sur les sensations en temps réel. Lors de l’étude, les participants concernés avaient ainsi davantage tendance à remarquer un visage en colère dans une foule. L’un des auteurs ajoute qu’« en extérieur ils sont davantage capables de remarquer les dangers potentiels – les endroits où l’on peut glisser, les rochers instables qui pourraient tomber – au lieu de voir la beauté naturelle » du lieu. N’est donc pas (Lou) ravi qui veut.

© JEHANGRECO

Des lunettes roses

Une étude présentée par l’International Journal of Otolaryngology and Head & Neck Surgery s’est penchée sur l’efficacité d’exercices vocaux réguliers dans la réduction des symptômes du ronflement et de l’apnée du sommeil. À raison de vingt minutes quotidiennes de chant pendant au moins trois mois, pour renforcer les muscles pharyngés, la fréquence des ronflements réduit significativement et la qualité du sommeil s’améliore. Un traitement indolore… sauf peut-être pour les oreilles de ses colocataires.

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International Santé

Le PHaRMaCIeN DEFRANCE

PAYS-BAS Un sextoy L’université d’Utrecht a soigné le premier cas mondial d’orgasme féminin du pied ! À la suite d’une infection généralisée, une veinarde affirmait ressentir des orgasmes à l’intérieur de son pied gauche jusqu’à six fois par jour. En réalité, le cerveau confondait ces influx nerveux avec ceux provenant du vagin. La solution, enfin livrée dans le Journal of Sexual Medicine, a consisté à injecter des anesthésiants dans le nerf convoyant les signaux du pied. Et, dorénavant, Madame devra à nouveau recourir à la voie traditionnelle pour atteindre le septième ciel.

HONGRIE Un chat

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On savait déjà que les robots canins faisaient parfaitement l’affaire. C’est au tour du maître de se faire remplacer par quelques boulons. Un travail publié dans Animal Cognition montre ainsi qu’un chien peut tout à fait tisser une relation avec un robot, surtout si ce dernier a été vu en train d’interagir avec un humain – un vrai, cette fois. Si le robot doit certes faire davantage d’efforts (ou être particulièrement évolué) pour bien se faire comprendre de son pote à quatre pattes, les chiens cobayes passaient plus de temps à ses pieds qu’à ceux de l’humain. Le chien, le meilleur ami… de n’importe qui.

TURQUIE Un mètre-ruban

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Il va y avoir plus simple que de baisser votre pantalon, messieurs. Une petite étude de l’université d’Ankara, publiée dans la revue Andrologia, indique qu’il suffirait de mesurer le diamètre de votre cou pour savoir si vous souffrez de problèmes d’érection. Les auteurs sont précis : au-delà de 35 centimètres de circonférence, vous ne pourrez pas mentir. Le tour de cou serait corrélé à la pression artérielle, au diabète, à l’obésité et à l’apnée du sommeil, autant de facteurs néfastes pour la libido.

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Officine Investissement

Le PHaRMaCIeN DEFRANCE

Quand les banques gèrent le tiers payant La monétique santé intéresse aussi les organismes bancaires. Depuis les services d’un concentrateur classique jusqu’à l’avance de tréso­ rerie, le point sur leurs prestations et les conditions d’adhésion.

D

ésignant l’ensemble des traitements électroniques et informatiques nécessaires à la gestion de cartes bancaires, la monétique s’est peu à peu étendue à d’autres domaines tels que la santé et la gestion de l’activité du tiers payant. Aux côtés des sociétés partenaires de syndicats de pharmaciens (Résopharma, Concentrateur des professionnels de santé de l’Ouest-CPO…) ou des coopératives (Société des pharmaciens du Centre-SPC, Ospharm FSE Tiers…), certaines banques vendent ce service aux pharmaciens. « Parmi les prestations proposées, il faut distinguer le service rendu par les organismes concentrateurs techniques (OCT) – gestion des flux avec transmission des feuilles de soins électroniques (FSE), suivi de réception des flux et de leur traitement par les caisses, voire rapprochement bancaire – et l’avance de trésorerie sur les sommes correspondant aux factures adressées aux régimes obligatoire et complémentaire », précise Patrick Bordas, directeur associé du cabinet d’expertise comptable KPMG.

1. Les services du concentrateur L’OCT assure le tri des flux de FSE (régime obligatoire ou complémentaire), leur envoi aux organismes destinataires et le contrôle des télétransmissions (contrôle des lots et des factures en réception, échec de télétransmission, erreurs de séquençage, factures en double, code de l’organisme destinataire erroné…). Il traite aussi les

différents retours des organismes et les met à disposition des adhérents : accusés de réception de la télétransmission (du concentrateur listant les lots transmis ou des organismes payeurs accusant réception des lots en mode Sesam Vitale), retours NOEMIE pour le pointage des factures sur le poste de travail du pharmacien, éditions des rejets et des signalements de paiements. Il contrôle enfin ces retours et pointe les fichiers en double ou non réceptionnés.

Les offres bancaires x Le Crédit mutuel-CIC contrôle et gère les télétransmissions via sa filiale informatique qui intègre un OCT. La solution mise en place pour les pharmacies se nomme Activ-

FSE. En outre, le service ActivBanque assure le rapprochement bancaire en réconciliant FSE envoyées et paiements et virements effectués par les organismes d’assurance maladie obligatoire ou com-

Lecteurs multicartes Certains organismes bancaires proposent des lecteurs multicartes, fixes ou portables, pour l’encaissement des paiements par carte bancaire mais aussi pour la télétransmission des feuilles de soin électroniques via la lecture de la carte Vitale. x Chez Santeffi, les lecteurs se louent à partir de 19 euros TTC/mois pour un appareil fixe, 24 euros TTC/mois pour un portable, avec installation, formation, assistance, maintenance et mise à jour en cas d’évolutions réglementaires. x À la Bred, la location du terminal de paiement électronique coûte, par mois, 23,92 euros TTC en RTC (réseau téléphonique) ou 29,90 euros TTC en ADSL, pour un contrat de 48 mois (maintenance et formation comprise). x Chez BNP Paribas, des offres locatives sont proposées à partir de 22,50 euros TTC par mois, avec contrats de 12 à 48 mois. À noter : Le branchement du lecteur sur une box ADSL a pour avantages la suppression des coûts de communication de télécollecte et de télétransmission et la délivrance de l’autorisation bancaire en 4 à 8 secondes (au lieu d’une vingtaine de secondes avec une ligne téléphonique).

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Investissement Officine

Le PHaRMaCIeN DEFRANCE

Les points de vigilance x Qu’il s’agisse d’une banque, d’une coopérative ou d’un partenaire syndical,

le tarif d’un service concentrateur se situe autour de 50 euros HT pour une officine « moyenne », rapprochement bancaire inclus. Mais attention à la durée du contrat d’adhésion comme à celle du préavis de résiliation auprès d’un organisme bancaire. A contrario, la résiliation auprès des partenaires de la profession (Résopharma, CPO…) prend effet dans le mois. x L’activité de rapprochement bancaire nécessite la réception des relevés des virements électroniques émis par l’Assurance maladie. Or, certaines banques font payer aux organismes autres que bancaires cette récupération. Ces derniers pourront donc vous réclamer en plus du tarif d’adhésion entre 3 et 6 euros par mois pour pratiquer le rapprochement bancaire. x La plupart des mutuelles ont signé des conventions avec la profession prévoyant une indemnisation du pharmacien à hauteur de 0,03 à 0,05 euro par dossier télétransmis. Ces montants doivent le plus souvent être réclamés par l’officinal mais certains organismes comme CPO ou Resopharma le font pour leurs adhérents et leur reversent ensuite ces montants, qui représentent environ 400 euros à l’année pour une officine « moyenne ».

© nicolasnova

rerie est un service qui aujourd’hui peut s’avérer intéressant pour une pharmacie désirant maintenir son chiffre d’affaires. »

plémentaire. De plus, le pharmacien a accès au détail des mouvements bancaires, avec indication des lots et des factures payées ainsi que de l’éventuel écart entre eux. Coût : 27,10 euros HT/mois l’abonnement + frais de traitement, de l’ordre de 0,0091 euro HT/FSE (soit 22,75 euros HT/ mois pour une télétransmission mensuelle de 2 500 dossiers). Rapprochement bancaire inclus. Contrat de trois ans minimum. x La Bred travaille avec de nombreux partenaires OCT et propose également le rapprochement bancaire. Coût : 32 euros TTC/mois. Contrat de 1 an.

2. L’avance de trésorerie L’officinal bénéficiant de cette prestation se voit facturer des intérêts sur les sommes avancées. « La banque tient compte d’un pourcentage moyen d’impayés et fait une avance qui peut aller jusqu’à 90 % du montant des flux adressés au concentrateur en facturant son service de recouvrement, indique Patrick Bordas. L’avance de tréso-

L’offre bancaire x La filiale Santeffi du Crédit agricole couple son offre de service d’avance de trésorerie à une prestation de gestion du tiers payant simplifiée ou déléguée, avec contrôle du règlement de chaque facture. La délégation de paiement représente en moyenne neuf jours de trésorerie supplémentaire. L’avance de trésorerie se fait sous condition d’acceptation par la banque partenaire de Santeffi (caisses régionales du Crédit agricole et LCL). Deux prestations sont proposées. La première, TierSanté Encaissement, inclut le rapprochement des règlements par facture et par organisme et l’identification des factures non payées ou partiellement payées. Avec la seconde, TierSanté Gestion, qui intègre en plus le recouvrement auprès des organismes, le traitement des rejets et le recyclage des factures, tout ou partie de la gestion est externalisée. Ces deux services permettent que toutes les factures télétransmises aux organismes payeurs soient créditées à J+1 (encaissement du chiffre d’affaires tiers payant). Un engagement d’une télétransmission journalière est recommandé. À savoir : la plupart des organismes

payeurs (dont ceux du régime obligatoire) effectuent le règlement dans un délai moyen de 4 à 5 jours. Coût : x TierSanté Encaissement : 250 euros TTC/ mois pour une officine « moyenne » produisant un flux d’environ 2 500 FSE, dégressif en fonction du volume traité. Contrat de 1 an. x TierSanté Gestion : 0,35 euro/dossier ou FSE (soit 875 euros/mois), avec un système de bonus/malus (diminution tarifaire en fonction du travail réalisé sur les factures : impayés, difficultés rencontrées…). Contrat de 1 an.

À noter SPC est la seule parmi les partenaires habituels de l’officine à proposer une avance de trésorerie, en l’occurrence sous forme d’un reversement, par virement, des sommes correspondant aux factures adressées aux régimes obligatoire et complémentaire, moyennant un délai moyen de paiement de 5, 7, 9 ou 13 jours, avec un coût variable selon l’option de règlement et le nombre de factures (de 206,25 à 412,50 euros pour 100 factures/jour). À charge pour elle de récupérer les sommes dues auprès des caisses. Un engagement d’une télétransmission journalière minimum est exigé. x Claire Grevot Décembre 2013 I No 1255 I 43

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Officine En bref

❙ La solution d’e-learning proposée par OCP et Ma Formation officinale, créée au mois d’octobre, s’est enrichie en novembre de deux nouveaux modules, sur l’hypertension artérielle et le mal de gorge. ❙ Phoenix Pharma ouvre une plateforme consacrée au générique. Le service Phoenix Transfert propose une collection de 3 000 références génériques (Biogaran, Mylan, Sandoz, Teva et Zentiva), « d’une grande profondeur de stock ». Le répartiteur précise qu’une remise PFHT de 17 % sera « effectuée en toute transparence directement sur facture, selon la réglementation en vigueur »… ❙ La Cerp Bretagne Nord change de nom et devient la Cerp Bretagne Atlantique. Le répartiteur annonce également l’ouverture d’une dixième agence à Aizenay, en Vendée, au printemps 2014. ❙ Évolupharm référence désormais sur sa plateforme le laboratoire Teva. Il espère ainsi développer le générique, jusqu’à « se positionner comme le groupement génériqueur no 1 en France ». ❙ Spécialiste de la communication officinale, le groupe PNR lance la PLV Click & Go lumineuse. Ce totem présente jusqu’à 8 affiches dont le pharmacien choisit le contenu (promotions, offres, produit du mois…) et le format (4 au choix). Grâce au rétroéclairage par Led, il fonctionne également de nuit. Dix officines sont aujourd’hui équipées et PNR vise un objectif d’environ 200 pour l’année 2013-2014. ❙ La société Legascope a créé le site www.changementsstatutaires.fr pour mettre à disposition des petites entreprises souhaitant modifier leurs statuts un logiciel simplifiant leurs démarches administratives.

DEFRANCE

apprentissage

La répartition de la taxe revue Pour augmenter le nombre d’apprentis et s’assurer le financement des CFA, un projet de loi envisage de réformer la répartition de la taxe d’apprentissage.

L’

apprentissage pourrait subir un grand toilettage. Après le rapport très critique du sénateur socialiste François Patriat, publié au printemps, le conseil des ministres a adopté le 13 novembre le projet de loi de finances rectificative pour 2013 dont un article vise à réformer justement les modalités de financement de l’apprentissage. La « première étape » d’une « réforme d’ampleur », prévient le ministère du Travail. L’article 27 prévoit ainsi la fusion de la contribution au développement de l’apprentissage et de la taxe d’apprentissage « dans un souci de simplification fiscale pour les entreprises et de lisibilité des circuits de financement ». Il envisage en outre d’affecter le produit de l’actuelle contribution supplémentaire à l’apprentissage (CSA) directement au financement des centres de formation d’apprentis (CFA). Le rapport Patriat dénonçait en effet un détournement de la taxe d’apprentissage, qui profiterait davantage aux grandes écoles et aux formations

supérieures qu’à ces CFA. Un problème que pourrait aussi résoudre la création d’une recette garantie sur la base d’un plancher fixé à hauteur de 55 % de la taxe d’apprentissage rénovée, que percevraient directement les régions. La part de la taxe d’apprentissage consacrée au financement des CFA sera enfin fixée par décret en Conseil d’État. Le gouvernement entend ainsi faire progresser le nombre d’apprentis de 440 000 aujourd’hui à 500 000 en 2017. ❙

smic

effectifs

Le groupe d’experts chargé de conseiller le gouvernement sur les évolutions du salaire minimum interprofessionnel de croissance (Smic) préconise, dans un rapport préliminaire transmis le 19 novembre aux partenaires sociaux, de s’en tenir à une revalorisation automatique au 1er janvier (basée sur l’inflation et l’évolution du salaire réel de base ouvrier et employé). Soit une hausse de 1,1 à 1,4 %. Au-delà, les experts craignent « in fine une baisse de l’emploi et de la compétitivité des entreprises ». Ils ajoutent que le Smic est « aujourd’hui très nettement au-dessus des niveaux constatés dans les autres pays de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) ». Le ministre du Travail, Michel Sapin, tranchera le 16 décembre. ❙

Le Figaro rapporte les conclusions de l’avocat général de la Cour de justice de l’Union européenne dans une affaire portée par la CGT au sujet du calcul des effectifs dans les entreprises. « Il estime que le dispositif français est contraire aux règles européennes et que les apprentis, les contrats aidés et les contrats de professionnalisation doivent être intégrés dans le calcul des effectifs », explique Franck Morel, avocat associé chez Barthé­lémy Avocats. Toujours selon le quotidien, la Cour doit rendre son verdict en fin d’année ou en début d’année prochaine. Si elle suit les conclusions de son avocat général, ce qui est souvent le cas, chaque entreprise devra recompter ses effectifs et procéder à une élection de délégués du personnel le cas échéant... ❙

© Images_of_Money

© miguel medina

Àsavoir

Le PHaRMaCIeN

Vers une hausse L’Europe pourrait de 1,4 %, pas plus revoir les calculs

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En bref Officine

Le PHaRMaCIeN DEFRANCE

Éco&Vous

REMBOURSABLE

PHARMACIE MOYENNE

ÉVOLUTION DU CA MOIS PAR MOIS

– 0,2 %

+ 0,1 %

– 2% OTC

❙ En septembre dernier, le CA total des pharmacies atteignait 2,6 milliards d’euros, en stagnation par rapport au mois de septembre 2012.

❙ En cumul mobile annuel, le CA moyen par pharmacie s’élève à 1,47 million d’euros. ❙ Pour le seul mois de septembre, le CA moyen par pharmacie atteint 117 634 euros.

– 4,9 %

septembre 2013

Le baromètre du médicament

+ 1,5 % DISPOSITIFS MÉDICAUX CA TOTAL EN CUMUL MOBILE ANNUEL

VENTILATION PRODUITS (pharmacie moyenne)

❙ ❙ ❙ ❙

– 0,8 %

+ 5,7 %

❙ Entre octobre 2012 et septembre 2013, le CA total du réseau officinal (remboursable, OTC, dispositifs médicaux et cosmétiques) s’élève à 33,4 milliards d’euros, en baisse de 0,8 % par rapport au cumul mobile annuel octobre 2011-septembre 2012.

Remboursable : 77,5 %. OTC : 7,5 %. Dispositifs médicaux : 7 %. Parapharmacie : 8 %.

parentalité

PARAPHARMACIE

+ 3% + 3,1 % évolution mensuelle

évolution annuelle

(Source : FSPF-Pharmastat, sur un échantillon de 14 000 officines extrapolé aux 22 706 officines françaises)

emploi

Le congé se partagera Pour amener plus de pères à prendre leur congé parental mais aussi pour favoriser le retour des mères à l’emploi, un projet de loi entend instituer un partage dudit congé.

© BOBOKEH

C’

est la mesure phare du projet de loi pour l’égalité entre les hommes et les femmes, actuellement en discussion à l’Assemblée nationale. S’il est voté en l’état, les parents d’un enfant, qui ont aujourd’hui droit à six mois de congé parental, pourront prendre six mois de plus à condition que ce soit le second parent qui en bénéficie. À compter de deux enfants, la durée du congé restera de trois ans à condition que six mois soient pris par le second parent, sous peine d’être raccourcie à deux ans et demi. Cette réforme du congé parental sera applicable pour les enfants nés ou adoptés à partir du 1er juillet 2014 et vise, bien sûr, à inciter davantage d’hommes à le prendre : le gouvernement espère, d’ici à la fin du quinquennat, voir 100 000 hommes en congé

+ 6,8 %

Le gouvernement aspire à une meilleure « répartition des responsabilités parentales ».

parental, contre 18 000 aujourd’hui. Dans ce même projet de loi figure par ailleurs une modification du contrat de collaboration libérale, qui introduit, pour les pharmaciennes enceintes comme les pharmaciens souhaitant prendre leur congé de paternité, une période de suspension du contrat et une protection contre les ruptures de contrat. ❙

Le temps partiel en négociation Des négociations entre organisations patronales et salariales ont commencé en vue d’un accord de branche qui autoriserait une durée inférieure aux 24 heures hebdomadaires minimales obligatoires pour les contrats à temps partiel à partir du 1er janvier (voir Le Pharmacien de France, no 1252). En balance : une revalorisation des heures complémentaires. Le patronat espère signer un accord avant la fin 2013. ❙

rsi

De nouveaux services en ligne Le Régime social des indépendants (RSI) annonce la mise à disposition de nouveaux services en ligne entre fin 2013 et le premier semestre 2014 : demande de prélèvement automatique, téléchargement d’une attestation CSG-CFP, demande d’un délai de paiement (subordonné au choix du prélèvement automatique) et changement de périodicité de paiement en cours d’année (mensuelle, trimestrielle). ❙ Décembre 2013 I No 1255 I 45

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Officine Produits

Le PHaRMaCIeN DEFRANCE

Quoi de neuf en prescription ? par Élise Brunet AUTRESPRODUITS ENBREF ❙ BOEHRINGER INGELHEIM ❙ Voxlysopaïne. Tube de 18 pastilles à sucer / ACL : 3401040379748 (parfum citron-eucalyptus) / ACL : 3401040379168 (parfum fraise) / Prix conseillé : 5,50 €. ❙ DUCRAY ❙ Keracnyl PP crème apaisante anti-imperfections. Tube de 30 ml / ACL : 3401395249055 / Prix conseillé : 10,50 €. ❙ EXPANSCIENCE ❙ Huile de massage Mustela bébé. Flacon spray de 110 ml / EAN : 3504105025250 / Prix conseillé : 9,50 €. ❙ GABA INTERNATIONAL ❙ Solution dentaire Elmex sensitive professional. Flacon de 400 ml / EAN : 8714789842349 / Prix conseillé : 6,95 €. ❙ INELDEA ❙ Silibiol au silicium organique et bisglycinates. Boîte de 60 gélules / ACL : 3700225640469 / Prix conseillé : 22 €. ❙ KNEIPP ❙ Huile de bain passionpamplemousse. Flacon de 100 ml / EAN : 4008233118246 / Prix conseillé : 11,75 €. ❙ Bain moussant passionpamplemousse. Flacon de 400 ml / EAN : 4008233117683 / Prix conseillé : 10,95 €.

E!

%

Sp 10 Spé 100 EEN

SMR important ASMR niveau 5 (inexistante) EYLEA 40 mg/ml, boîte d’un flacon pour solution injectable / CIP : 3400926783679 / PPTTC : 810,12 €. Laboratoire BAYER SANTÉ.

De même que Lucentis, Eylea est un traitement de première intention de la forme humide de la dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA). L’aflibercept est un inhibiteur des récepteurs au VEGF-A (facteur de croissance de l’endothélium vasculaire) et au PIGF (facteur de croissance placentaire), stoppant ainsi la néovascularisation oculaire pathologique et la baisse de l’acuité visuelle.

LE CONSEIL DU PHARMACIEN ❙ Le schéma d’administration d’Eylea est fixe pendant la première année de traitement : une injection par mois pendant trois mois, puis une injection tous les deux mois, sans tenir compte de l’évolution de l’acuité visuelle du patient. Ensuite, l’intervalle entre deux injections supplémentaires est déterminé par le prescripteur.

❙ L’hypersensibilité à cette protéine thérapeutique existe et se manifeste par une douleur, une rougeur et une photophobie. ❙ Les hémorragies conjonctivales sont fréquentes. ❙ L’instillation d’un collyre antibactérien avant et après l’injection n’est pas nécessaire. ❙ Avant utilisation, le flacon d’aflibercept non ouvert peut être conservé à température ambiante pendant 24 heures.

%

60

SERVICE ATTENDU suffisant AMELIORATION DU SA niveau 5 (inexistante)

❙ ROGÉ CAVAILLÈS ❙ Nutrissance crème mains. Tube de 50 ml/ACL : 3596490003593/ Prix conseillé : 4,90 €. ❙ URGO ❙ Alvityl Petit Boost. 8 flacons de 10 ml / ACL : 3401540642670 / Prix conseillé : 10,90 €.

SMR LE SERVICE MÉDICAL RENDU

PAR UN MÉDICAMENT (SMR) correspond à son intérêt en fonction notamment de ses performances cliniques et de la gravité de la maladie traitée. La commission de la Transparence de la HAS évalue le SMR, qui peut être important, modéré, faible ou insuffisant, pour que le médicament soit pris en charge par la solidarité nationale. Source : HAS

S! Liste II

(DCI : AFLIBERCEPT)

URGOCLEAN (POLYACRYLATE ET MATRICE TLC)

❙ LÉA NATURE ❙ Baume bienfaisant universel à l’eau thermale de Jonzac. Tube de 30 ml / EAN : 3517360007916 / Prix conseillé : 6,40 €.

Liste I

EYLEA

Délivrance Stupéfiant

URGOCLEAN COMPRESSE, 6 x 10 cm, boîte de 16 / ACL : 3401041369205 / PPTTC : 25,84 €. URGOCLEAN COMPRESSE, 13 x 12 cm, boîte de 16 / ACL : 3401041369373 / PPTTC : 65,33 €. URGOCLEAN COMPRESSE, 15 x 20 cm, boîte de 10 / ACL : 3401041369434 / PPTTC : 78,08 €. URGOCLEAN MÈCHE, 5 x 40 cm, boîte de 16 / ACL : 3401041369663 / PPTTC : 83,43 €. Laboratoire URGO.

Ce pansement est destiné aux plaies fibrineuses chroniques, planes ou cavitaires, très exsudatives et en phase de détersion. Au contact des exsudats des escarres, ulcères ou encore plaies du diabétique, les fibres de polyacrylate, à haute affinité pour la fibrine, se gélifient et emprisonnent cette dernière ainsi que les bactéries et les tissus dévitalisés. L’interface Technologie lipido-colloïde (TLC+) maintient la plaie en milieu humide, favorable à la cicatrisation et évite toute adhérence du pansement qui peut alors être retiré d’un seul tenant et sans douleur. Urgoclean présente en outre des propriétés hémostatiques utiles pour les saignements mineurs.

E! Médicament d’exception

H Prescription hospitalière

LE CONSEIL DU PHARMACIEN

Ne pas associer Urgoclean au péroxyde d’hydrogène, ni à des antiseptiques de la famille des organo-mercuriels (mercurescéine) ou de l’hexamidine (Hexomédine simple et transcutanée). ❙ Si la quantité d’exsudats présents au niveau de la plaie est très importante, recouvrir Urgoclean d’un pansement secondaire : films adhésifs semiperméables stériles type Tegaderm, Leukomed ou pansements adhésifs avec une compresse intégrée comme Cicaplaie ou Urgo Stérile... ❙ Le pansement est à renouveler tous les jours voire tous les deux jours, après un nettoyage de la plaie et une éventuelle détersion mécanique. ❙ Urgoclean ne contient pas de latex. ❙

Spé Prescription initiale hospitalière

Prescription spécialiste

Surveillance particulière

Sortie de la réserve hospitalière

Nouvelle molécule

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Produits Officine

Le PHaRMaCIeN DEFRANCE

Quoi de neuf en prescription ?

ADOPORT (DCI : TACROLIMUS) %

100

1

EEN

ENBREF

Nicotine EG

an

SMR important ASMR niveau 5 (inexistante) ADOPORT 0,5 mg, boîte de 50 gélules / CIP : 3400937415477 / PPTTC : 49,34 €. ADOPORT 1 mg, boîte de 50 gélules / CIP : 3400937485326 / PPTTC : 86,86 €. ADOPORT 5 mg, boîte de 50 gélules / CIP : 3400937485616 / PPTTC : 390,59 €. Laboratoire SANDOZ.

Adoport n’est pas un générique de Prograf, mais c’est tout comme. Cet immunosuppresseur, inhibiteur de la calcineurine, est indiqué dans la prise en charge du rejet de greffe d’organe. LE CONSEIL DU PHARMACIEN

Répartir la dose quotidienne en 2 prises. Les gélules doivent être avalées à jeun ou au moins 1 heure avant ou 2 heures après un repas. ❙ Prendre le médicament immédiatement après l’avoir sorti de la plaquette thermoformée. ❙ En cas d’oubli, attendre la dose suivante. ❙ ❙

❙ Un épisode de diarrhée de plus d’une journée peut nécessiter un réajustement de la posologie. ❙ Prévenir le patient que la plaquette en aluminium contient un dessicant à ne pas avaler. ❙ En raison de sa forte toxicité rénale, ne pas l’associer avec d’autres médicaments néphrotoxiques (AINS, aminosides, aciclovir…). ❙ Une protection solaire est indispensable. ❙ Adoport est un macrolide, à proscrire en cas d’allergie à cette classe d’antibiotiques. ❙ En cas d’administration par voie veineuse ou par sonde, Adoport est incompatible avec le PVC.

DERNIÈREMINUTE

IMMUNOSTIM DIARRHÉE

NIMENRIX (VACCIN MÉNINGOCCIQUE CONJUGUÉ)

(TANNATE DE GÉLATINE ET FERMENTS LACTIQUES)

NR

SMR important (à partir de 12 mois) ASMR niveau 1 (majeure)

chez les enfants de 12 à 23 mois ; niveau 5 (inexistante) chez les enfants de 2 ans et plus NIMENRIX, poudre et solvant injectable en seringue préremplie / CIP : 3400922253930 / Prix libre. Laboratoire GSK.

NR

Après avoir été réservé aux centres de vaccination, Nimenrix est maintenant disponible en ville. Ce vaccin est indiqué dans l’immunisation active contre les infections invasives à méningocoques des groupes A, C, W135 et Y et administrable dès l’âge de 12 mois. Les infections à Neisseria meningitidis sont létales dans 10 % des cas et causent des séquelles neurologiques graves chez 20 % des personnes atteintes.

SMR inconnu ASMR inconnue IMMUNOSTIM DIARRHÉE, boîte de 12 comprimés / ACL : 3401554444284 / Prix conseillé : 11 €. Laboratoire URGO.

Destiné à assurer une protection de la muqueuse intestinale et un rétablissement de la flore, ce produit peut être utilisé dans la diarrhée chez l’adulte, à raison de 1 à 2 comprimés toutes les 4 à 6 heures. %

Médicament orphelin

EEN

Remboursement

NR Non remboursable

LE CONSEIL DU PHARMACIEN ❙ Une seule dose suffit, en intramusculaire uniquement. ❙ Co-administration possible avec des vaccins usuels du voyage et de l’enfance mais en des sites d’injection différents. ❙ Irritabilité, somnolence, perte d’appétit ou fièvre à la suite de la vaccination sont fréquentes chez les nourrissons et enfants. ❙ Le vaccin reconstitué peut être conservé 24 heures à 30 °C.

❙ Cette première gamme générique à base de nicotine est une bonne alternative économique dans le sevrage tabagique. Chaque gomme doit être mâchée lentement durant 30 minutes. La dose journalière de nicotine à ne pas dépasser est de 48 mg. NICOTINE EG Menthe sans sucre 2 mg, boîte de 36 / CIP : 3400926898335 ; boîte de 108 / CIP : 3400926899745 ; boîte de 204 / CIP : 3400926900496. Prix libres. NICOTINE EG Menthe sans sucre 4 mg, boîte de 36 / CIP : 3400926901677 ; boîte de 108 / CIP : 3400926903169. Prix libres. Laboratoire EG LABO.

Ophtafresh

❙ Ce dispositif médical est utilisé pour l’hygiène et le soin des paupières. À chaud, la lingette permet l’élimination des sécrétions difficiles. À froid, elle est décongestionnante, utile en cas d’inflammation de la zone péri-oculaire. Sans préparation particulière, elle assure un nettoyage quotidien de l’œil et des paupières. OPHTAFRESH, boîte de 30 lingettes / ACL : 3401040107808 / Prix libre. Laboratoire LEURQUIN MÉDIOLANUM.

Arrow Actavis

❙ Ce groupe se diversifie et lance sa gamme orthopédie. Les genouillères et chevillères sont dotées d’un tricotage 3D. Fabriqués principalement en France, ces produits peuvent être vendus au prix LPPR avec malgré tout une marge acceptable pour le pharmacien.

ASMR L’AMÉLIORATION DU

SERVICE MÉDICAL RENDU (ASMR) correspond au progrès thérapeutique apporté par un médicament par rapport aux traitements existants. L’ASMR, cotée de I, majeure, à IV, mineure. Une ASMR de niveau V signifie « absence de progrès thérapeutique ». Source : HAS

3

EEN Présence d’excipient à effet notoire

ans

Précautions sur la route

Contre-indiqué durant la grossesse

Contre-indiqué durant l’allaitement

À conserver au réfrigérateur

Durée de conservation après ouverture

Décembre 2013 I No 1255 I 47

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Officine

Le PHaRMaCIeN DEFRANCE

Substituons! L’ANALYSE DU Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il y a du travail à accomplir. C’est d’ailleurs pour cela que le montélukast a été intégré au calcul de la prime générique en mars 2013 et est surveillé de près par la Sécurité sociale : le taux de substitution, de 42,1 % à ce jour, est bien trop faible comparé aux objectifs (seuil bas à 50 % et seuil intermédiaire à 70 %). Ceci peut s’expliquer par une offre générique quasi inexistante sur le dosage à 4 mg, compliquant un peu la tâche. Il n’empêche que la substitution du dosage à 5 mg est trop discrète et doit s’améliorer pour prétendre à bénéficier d’une prime sur objectifs par l’Assurance maladie.

DIFFICULTÉ LIÉE À L’OFFRE MOYENNE. Les dosages à 5 et 10 mg sont proposés par quasiment tous les génériqueurs, à l’inverse des produits à 4 mg.

Un générique aux rayons X par Élise Brunet

REPORT DE PRESCRIPTION TRÈS FAIBLE. Il n’y a pas d’autre médicament existant dans cette classe thérapeutique bien particulière.

RISQUE DE « NS » INCONNU. À ce jour, aucune donnée concrète sur le taux de « NS » relatif au montélukast n’a été établie par l’Assurance maladie.

Montélukast PDM 22,8 %

PDM 21,3 %

PDM 21 % PDM 14,6 %

PDM 8,2 %

ARROW

EG

CRISTERS

ZYDUS

ÉVOLUPHARM

(non représenté)

(non représenté)

(non représenté)

(non représenté)

(non représenté)

PDM 3,9 %

PDM 2,5 %

PDM 1,4 %

PDM 1,3 %

PDM 1 % PDM : part de marché (génériques)

LA MOLÉCULE

LE MARCHÉ

DCI : montélukast

CONDITIONNEMENT TRIMESTRIEL : NON

PRINCEPS : Singulair

INSCRIPTION RÉPERTOIRE : OUI

CLASSE THÉRAPEUTIQUE : antiasthmatique, antagoniste des récepteurs aux leucotriènes.

MARCHÉ TOTAL : 88,4 millions d’euros (princeps + générique, CMA septembre 2013).

MÊME CLASSE : aucun INDICATIONS : traitement additif de l’asthme persistant léger à modéré insuffisamment contrôlé, traitement préventif de l’asthme induit par l’effort. ASSOCIATION : NON

DIFFICULTÉ À SUBSTITUER MOYENNE. Bien qu’aucune molécule ne soit en concurrence directe avec le montélukast, il réside une difficulté dans la substitution des produits à 4 mg. En effet, peu de génériqueurs se sont lancés sur ce dosage.

Données FSPF/Pharmastat

LA SORTIE DU MOIS

MARGE TOTALE : 37,1 millions d’euros (princeps + générique hors performance, CMA septembre 2013). ROTATION GLOBALE : 18,5 boîtes par mois (princeps + générique). MARGE PAR OFFICINE : 140,90 euros par mois (princeps + générique hors performance).

DCI : atovaquone/proguanil PRINCEPS : Malarone CLASSE THÉRAPEUTIQUE : antipaludique

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Officine Banc d’essai

Le PHaRMaCIeN DEFRANCE

Bien répondre à l’incontinence Symptôme tabou, l’incontinence urinaire de la femme peut pourtant être en partie soulagée par une protection efficace. À l’équipe officinale de conseiller à ses patientes le bon change. Anaïs Bellan

L

incontinence urinaire, soit la perte involontaire et soudaine des urines, est un symptôme encore honteux. Une démarche active du pharmacien et de son équipe est ainsi nécessaire pour développer le marché des protections absorbantes, peu de patientes osant consulter. La question peut être abordée avec les personnes âgées – 1 femme sur 3 de plus de 70 ans est concernée –, mais aussi avec les plus jeunes, notamment après un accouchement. En l’absence de problème de mobilité, il est préférable de conseiller la forme « culotte », plus pratique et moins stigmatisante que le change complet. En cas d’incontinence légère, il est envisageable de proposer une protection anatomique qui se colle dans le sous-vêtement. Contrairement à une serviette hygiénique, elle assurera le maintien au sec et le contrôle des odeurs. L’usage d’un savon acide chez les incontinentes limite le développement des bactéries et doit compléter le conseil, ainsi que le rappel des règles d’hydratation : boire régulièrement en petites quantités afin de ne pas surcharger la vessie et éviter les boissons riches en caféine ou en alcool. Enfin, la remise d’échantillons est indispensable pour permettre aux patientes de choisir le modèle qui leur convient. C’est au prix de ces menus services que les pharmacies continueront de se démarquer de la grande distribution. Le marché devrait d’ailleurs progresser parallèlement au vieillissement de la population ; aux pharmaciens de maintenir l’effort et de veiller à leur politique de prix afin de rester compétitifs. ❙

MOLICARE MOBILE (Hartmann) 5 tailles : XS, S, M, L, XL / Paquet de 14 unités pour toutes les tailles / PMC : 17,90 à 24,90 €. À savoir : existe en trois niveaux d’absorption, pour des incontinences légères (Molicare Mobile Light : code couleur vert), légères à modérées (Molicare Mobile : code couleur bleu) ou fortes (Molicare Mobile Super : code couleur violet). ON AIME L’efficacité du coussin absorbant, la douceur de la matière et la clarté des pictogrammes explicatifs pour l’usage des protections. ON REGRETTE L’indication de l’arrière, mentionnée en anglais et dont le bleu est trop pâle pour un repérage facile.

TENA PANTS (SCA) 4 tailles : S, M, L et XL (sauf Maxi) / Paquet de 14 unités pour les Plus, sauf pour le XL (12 unités), 12 unités pour les Super, 10 unités pour les Maxi / PMC : 17,90 € à 27,90 €. À savoir : existe en trois niveaux d’absorption, pour les incontinences modérées (Tena Pants Plus : code couleur bleu), fortes (Tena Pants Super : code couleur vert) ou très fortes (Tena Pants Maxi : code couleur violet). ON AIME La coupe du slip qui ne monte pas trop haut sur le ventre et s’adapte bien aux formes du corps, la languette adhésive au dos qui permet de maintenir fermée la protection usagée. ON REGRETTE Le voile de la face intérieure qui manque de douceur et contribue à retenir une certaine humidité.

ID PANTS (ONTEX) 4 tailles : XS (uniquement en Plus), S, M, L / Paquet de 14 unités pour toutes les tailles / PMC : 12,90 € à 19,90 €. À savoir : existe en trois niveaux d’absorption, pour les incontinences légères (iD Pants Active : code couleur rose), modérées (iD Pants Plus : code couleur bleu) ou fortes (iD Pants Super : code couleur vert). ON AIME La rapidité d’absorption, avec une sensation de

« sec » quasi immédiate, l’échancrure du slip et l’indicateur de pH sur l’avant du matelas qui indique la nécessité de changer la protection. ON REGRETTE Le manque de douceur de la matière, la coupe du slip qui a tendance à flotter sur l’avant et l’absence de précision sur l’avant et l’arrière de la culotte.

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Banc d’essai Officine

Le PHaRMaCIeN DEFRANCE

urinaire

Les leaders du marché ONTEX HEALHCARE (gamme iD et Euron)

TENA SILHOUETTE (SCA) 2 tailles : M, L / Paquet de 12 unités pour le M Normal, 10 pour le L Normal, 8 pour le M Extra et 7 pour le L Extra / PMC : 8,90 € à 13,50 €. À savoir : existe en deux niveaux d’absorption, pour les incontinences légères à modérées (Tena Silhouette Normal : code couleur vert clair) ou modérées (Tena Silhouette Extra : code couleur vert foncé). ON AIME La finesse du matelas absorbant qui tient ses promesses en termes de sensation de « sec », la matière très douce, le motif imprimé sur l’avant, la forme anatomique du slip qui permet un repérage facile de l’avant et de l’arrière et l’affichage de la taille en équivalence avec la taille de pantalon. ON REGRETTE Rien !

© MIGUEL MEDINA

CONFIANCE SLIP (HARTMANN)

La structure des slips absorbants Les protections absorbantes se composent toujours de trois parties aux fonctions complémentaires. La face intérieure est formée d’une matière hydrophobe qui permet de maintenir la peau au sec. Le matelas absorbant compose la partie centrale : il a pour objectif de capter l’urine et de la gélifier. Enfin, la face extérieure est réalisée dans une matière imperméable afin de garantir l’étanchéité de la protection.

2 tailles (M, L) / Paquet de 12 unités pour le Medium, 10 unités pour le Large / PMC : 12,90 € à 15,50 €. À savoir : correspondant à un niveau d’incontinence légère à modérée. ON AIME La douceur de la matière et l’échancrure du slip. ON REGRETTE La sensation de « sec » qui se fait attendre (environ 2 minutes pour 200 ml), l’étanchéité médiocre de la face extérieure qui est en contact avec le vêtement, l’absence de précision sur l’avant et l’arrière de la culotte et le slip qui monte très haut sur le ventre.

NOTABENE

6,73 %

(+ 4,15 %)

AUTRES

10,28 %

(+ 33,77 %)

SCA HYGIÈNE (gamme Tela)

32,69 % (– 1 %)

PAUL HARTMANN (gamme Confiance Slip, MoliCare Mobile)

50,30 %

(+ 5,36 %)

Source : FSPF-Pharmastat. xx % Part de marché en chiffre d’affaires (cumul mobile annuel) en 2012. – xx % + xx % Évolution des CA entre 2011 et 2012.

Le marché des protections pour incontinence urinaire progresse doucement mais sûrement. Son chiffre d’affaires a enregistré une progression de 5,37 % entre 2011 et 2012, affichant près de 78 millions d’euros en 2012. Deux acteurs se partagent plus de 80 % des ventes : le laboratoire Hartmann s’octroie 49,38 % des parts de marché (PDM) en ventes en 2012 contre 31,94 % pour SCA qui commercialise les produits Tena. Les ventes globales de ce dernier sont restées stables sur la période 2011-2012 (– 0,41 %), mais sont marquées par une forte percée du produit Tena Silhouette indiqué dans l’incontinence légère. Pour preuve, les ventes de cet article ont doublé entre 2011 et 2012, atteignant un peu plus de 90 000 unités. À l’inverse, les ventes du laboratoire Hartmann sont tirées vers le haut par les produits MoliCare Mobile destinés à l’incontinence modérée. Ils affichaient une progression des ventes de 7,86 % entre 2011 et 2012 tandis que, sur la même période, celles du laboratoire SCA enregistraient une croissance de 5,81 %. Enfin, le troisième acteur du marché, Ontex, peine à gagner des parts de marché avec des ventes en faible progression (+ 0,89 % entre 2011 et 2012). La suprématie des deux leaders ne favorise pas la montée en puissance d’un autre laboratoire, qui doit aussi faire face à la concurrence de la grande distribution. SCA fait par ailleurs coup double sur ce point en ne limitant pas la diffusion des produits Tena au circuit pharmaceutique.

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Officine Aperçu

Le PHaRMaCIeN DEFRANCE

Des livres, des sites Internet… par Joséphine Volat

Fins prêts pour la cueillette Insertion des lames, forme du chapeau… pas facile de mémoriser tous les signes distinctifs des champignons. D’où l’intérêt de l’appli Ik-Champi de l’Institut Klorane. Un listing de plus de 100 champignons les plus communs, des critères de recherche simples, une leçon de mycologie interactive… Même si elle ne remplace pas le conseil au comptoir, n’hésitez pas à la recommander à vos amateurs de sous-bois. Gratuite, cette appli est disponible sous iOS et Android mais requiert quelque 100 Mo d’espace, mieux vaut donc la télécharger en Wi-Fi. ❙

Les plantes thérapeutiques Voici un guide incontournable pour connaître et utiliser les plantes médicinales que l’on trouve en officine. L’auteur, docteur en pharmacie, présente 155 plantes classées selon leur indication thérapeutique principale (plantes de l’anxiété, du tonus, de la douleur…) ou selon l’organe cible (reins, foie, système digestif…). Chaque double page précise la partie utile de la plante, ses propriétés pharmacologiques démontrées et les posologies à respecter. Magnifiquement illustré, l’ouvrage est utilement complété d’un index thérapeutique et d’un glossaire. À recommander à vos patients et/ou à garder à portée de main au comptoir. ❙ Du bon usage des plantes qui soignent, Jacques Fleurentin, Éditions Ouest-France, 384 p., 25 €.

Aide au conseil

L

a seconde édition de Conseils en pharmacie vient de paraître et présente de nombreux avantages. Résolument pratique, ce livre offre un conseil ciblé et synthétique. Ses 75 fiches thérapeutiques balayent tous les cas de comptoir les plus courants, de l’aphte à la toux, en passant par le torticolis. Chaque fiche permet de confirmer l’orientation diagnostique posée et propose des solutions variées : allopathie, homéopathie, règles hygiéno-diététiques ainsi que les mesures préventives à adopter au quotidien. Sa rubrique « Consultation médi-

cale nécessaire si… » pose les limites du conseil officinal. Par ailleurs, cette nouvelle édition est enrichie de quelques nouveautés intéressantes comme les coliques du nourrisson ou la tendinite. Pour finir, des fiches thématiques font le point sur des produits frontières (laits infantiles, produits vétérinaires…) et vous donnent les clés d’un conseil efficace avec une réelle valeur ajoutée. En plus, son petit format tiendra dans la poche de votre blouse ! À consulter sans modération. ❙

Le back-office au premier plan Longtemps délaissé au profit du front-office, le back-office souffre parfois de désorganisation. Or celle-ci a un coût ! Non content de vous apprendre à réceptionner vos commandes, à gérer vos classeurs, votre stock ou à organiser votre espace, ce livre aborde aussi plus largement la gestion de votre personnel ou celle de votre comptabilité. Ce guide propose ainsi une série d’outils qui vous permettront de minimiser vos frais, d’améliorer vos pratiques et de mieux satisfaire vos clients qui, cela ne vous aura pas échappé, sont de plus en plus exigeants. ❙ Bien organiser son back-office, Philippe Lévy, Le Moniteur des pharmacies, 234 p., 30 €.

Conseils en pharmacie, Deborah Ferey, Maloine, 332 p., 31 €.

Malheureusement pas si rares… Orphanet décline son portail des maladies rares et des médicaments orphelins en application pour iPhone et iPad. Cette version mobile propose les recommandations d’urgence pour chaque maladie ainsi que la géolocalisation et les coordonnées des consultations spécialisées. Chaque fiche peut être envoyée par courriel avec une note et l’espace « Mon Orphanet » permet de mémoriser les fiches ou coordonnées qui vous intéressent. ❙ 52 I No 1255 I Décembre 2013

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CULTURE

Le PHaRMaCIeN DEFRANCE

en partenariat avec

DES LIVRES

www.zone-litteraire.com

Destins croisés au Goncourt

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es papys ont rendu leur verdict le 4 novembre dernier : c’est Pierre Lemaitre qui a reçu le prestigieux prix Goncourt 2013 pour son roman Au revoir là-haut (voir ci-dessous). Soixante et onze ans avant, un autre chefd’œuvre n’avait, lui, pas été honoré : Voyage au bout de la nuit de Céline, qui hérita tout de même du Renaudot la même année, mais fut battu de deux voix au Goncourt contre un illustre inconnu qui l’est resté, Guy Maze-

line, avec son roman Les Loups.. Cet événement restera comme l’un des plus beaux ratés du Goncourt, dont certains disent qu’il échoue toujours à récompenser les œuvres qui font date. Autre exemple plus récent, Les Particules élémentaires de Michel Houellebecq. Ce roman de la génération 90, lors de sa sortie en 1998, a laissé les jurés du Goncourt de marbre. Trop trash, trop cul, trop médiatique et trop difficile à mettre sous le

DR

La Première Guerre mondiale est la toile de fond du Goncourt 2013 de Pierre Lemaitre et du presque Goncourt 1932, le célébrissime Voyage au bout de la nuit, de Louis-Ferdinand Céline. Analyse d’une coïncidence.

sapin, Les Particules élémentaires a décontenancé tout le monde… à part les jurés du prix Novembre, la dernière récompense de la rentrée littéraire, qui ont su distinguer le phéno-

mène in extremis. 1932-2013, la littérature a changé mais pas le Goncourt, toujours un peu audelà des us et des modes, quitte à s’adm i re r d a n s d e s miroirs défraîchis. Dans son testament, en 1896, Edmond de Goncourt disait pourtant vouloir donner le prix « à la jeunesse, à l’originalité du talent, aux tentatives nouvelles et hardies de la pensée et de la forme ». Quatrevingt-douze ans après, pas sûr qu'il ait été entendu. ❙

Guerre de 14 en 2013

Modernité avant l’heure

Classe et classique : Pierre Lemaitre fait partie de l’école du « roman romanesque », comme il se définit lui-même, et écrit sous l’égide de « grands » auteurs comme Émile Ajar, Louis Aragon, Gérald Aubert, Michel Audiard, Homère ou Honoré de Balzac, à qui il emprunte tout le long d’Au revoir là-haut. L’histoire d’Albert et Édouard, deux rescapés de la Der des Ders que l’après-guerre n’épargnera pas. Une œuvre fort opportune mais pas vraiment révolutionnaire au moment où l’on fête le centenaire de la Première Guerre mondiale. ❙

Louis-Ferdinand Céline s’est construit une légende au fur et à mesure des années. Maudit, malade, antisémite, il laisse derrière lui cet indépassable Voyage au bout de la nuit, une errance hallucinée depuis les tranchées jusqu’au New York des années 1930 en passant par les colonies. Déjà anticapitaliste, déjà antinationaliste, déjà anticolonialiste... La langue vulgaire, argotique, et le style très oral de Céline rompent avec tous les canons naturalistes de l’époque et ont panthéonisé l’auteur dans une éternelle modernité. ❙

Au revoir là-haut, Pierre Lemaitre, Albin Michel, 570 p., 22,50 €.

Voyage au bout de la nuit, Louis-Ferdinand Céline, Gallimard, 505 p., 29,50 €.

AGENDA MUSIQUE

❙ Michel Jonasz/Jean-Yves d’Angelo. Piano-voix. En tournée : les 6 et 7 décembre à Paris, le 14 à Saint-Jean-sur-Veyle, le 20 à Dieppe, le 10 janvier 2014 à Vandœuvre… ❙ Frappe, pincée ! Opéra. Le 8 janvier 2014 à Lille (Opéra). ❙ Yves Duteil, Flagrant délice. Les 10 et 11 janvier à Paris (Trianon). ❙ Chantal Goya, La Planète merveilleuse. Spectacle pour enfants. Du 11 au 26 janvier 2014 à Paris (Palais des congrès). ❙ Within Temptation. En tournée : le 16 janvier 2014 à Lyon, le 17 à Paris, le 20 à Toulouse, le 21 à Nantes, le 22 à Lille, le 22 avril à Ramonville… ❙ Le Soldat rose. Spectacle pour enfants. En tournée : le 16 janvier 2014 à Lyon, le 17 à Annecy, le 22 février à Nantes… ❙ Anaïs + guest. Le 19 janvier 2014 à Dunkerque (Les 4 Écluses).

SPECTACLES

❙ Un beau matin, Aladin. Du 19 au 24 décembre à Clamart (Centre culturel Jean-Arp). ❙ Seansons of Love. Du 19 décembre au 5 janvier 2014 à Lyon (Carré 30). ❙ Fight Impro. Jusqu’au 21 décembre à Chambéry (salle Jean-Renoir). ❙ 8 femmes. Jusqu’au 24 décembre à Bordeaux (Théâtre des Salinières). ❙ Occupe-toi d’Amélie ! Jusqu’au 31 décembre à Paris (Théâtre 14). ❙ L’Atelier du Père Noël. Théâtre pour enfants. Jusqu’au 5 janvier 2014 à Paris (Théâtre Essaïon). ❙ François Morel, La fin du monde est pour dimanche. En tournée : les 9 et 10 janvier 2014 à Valenciennes, le 11 à Hazebrouck, le 17 à Dinan… ❙ Le Père. Jusqu’au 19 janvier 2014 à Paris (théâtre Hébertot).

EXPOS

❙ Un air de Renaissance. La musique au XVIe siècle. Jusqu’au 6 janvier 2014 au Musée national de la Renaissance (château d’Écouen). ❙ Joséphine et Napoléon. L’hôtel de la rue de la Victoire. Jusqu’au 6 janvier 2014 au Musée national des châteaux de Malmaison et Bois-Préau. ❙ Le Printemps de la Renaissance. La sculpture et les arts à Florence, 1400-1460. Jusqu’au 6 janvier 2014 au musée du Louvre (Paris). ❙ Izzet Keribar. Jusqu’au 23 janvier 2014 au musée des Beaux-Arts de Carcassonne. ❙ Étrusques. Un hymne à la vie. Jusqu’au 9 février 2014 au musée Mayol (Paris). ❙ Illuminations. Jusqu’au 10 février 2014 au Palais des beaux-arts de Lille. ❙ Typorama, Philippe Apeloig. Jusqu’au 30 mars 2014 au musée des Arts décoratifs (Paris).

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culture

Le PHaRMaCIeN DEFRANCE

superflu ! contre culture

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Cocktail létal Noël XXXL

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e pourrait être drôle si ce n’était pas aussi tragique. L’Ohio, un des trente-deux états américains à pratiquer encore la peine de mort, a décidé d’avoir recours à une association de molécules inédites pour l’exécution de Ronald Phillips, un meurtrier d’enfant. À la place de l’habituel pentobarbital, les bourreaux pourraient utiliser un mélange de midazolam et d’hydromorphone. Mélange qui n’a jamais été testé dans cette « indication ». Expérimentations L’Ohio était déjà l’un des seuls états américains à ne pas avoir employé le cocktail des trois molécules classiquement utilisées dans les exécutions capitales, rapporte le New Scientist : du thiopental, un barbiturique,

pour endormir le condamné, puis du bromure de pancuronium, un relaxant musculaire, et, enfin, du chlorure de potassium pour stopper le cœur. La mort survient alors en sept à neuf minutes, sauf circonstances exceptionnelles. Dans au moins un cas, la mort a pris plus de deux heures… Apparemment « propre », l’injection létale s’apparenterait en réalité dans certains cas à une « asphyxie chimique » due au pancuronium, pour repren­dre les termes d’une étude de 2007 publiée par PLoS Medicine. Et cela, même si les injections sont correctement réalisées par le personnel de l’établissement. Ce qui n’a rien d’évident dans la mesure où les professionnels de santé sont exclus de la pro-

cédure pour des raisons éthiques et que les gardiens n’ont pas ou peu de formation médicale… C’est paradoxalement la réprobation internationale qui est en partie responsable de cette première de l’Ohio. Le laboratoire danois Lundbeck a en effet refusé, dès 2011, de continuer à fournir du pentobarbital pour les exécutions capitales, un peu après que Hospira, qui fabriquait le thiopental utilisé jusqu’alors, ait annoncé l’arrêt de sa production. ❙ Laurent Simon

notabene Pour plus d’informations, lire l’étude de PLoS Medicine, disponible en open access à l’adresse suivante : http://goo.gl/B5T4Oq.

Noël, c’est l’amour dans les yeux de l’enfance, dit la chanson. Mais Noël, ce pourrait aussi être ce renne gonflable de 5 mètres de haut. Sur Hammacher.com, pour 400 dollars, vous aurez droit à un nez rouge illuminé par Led et à un système de gonflage intégré – heureusement, direz-vous – qui permet à Rudolph le renne de se tenir en majesté en moins de quatre minutes. Ce qui vous laissera tout le temps nécessaire pour ouvrir la centaine d’huîtres du réveillon.

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Des ruptures de stock à répétition en pentobarbital vont obliger certains états américains qui pratiquent la peine de mort à employer des molécules non testées.

Hyper Noël Si vous estimez n’avoir pas assez gâté vos (petits-)enfants avec le renne gonflable (voir ci-dessus), il ne vous reste qu’à acquérir cette magnifique cabane de près de 4 tonnes et 3 mètres de haut, tout en bois et équipée d’un toboggan. Ce rêve de gosse a un coût : 20 000 dollars. Mais, comme le dit le proverbe, quand on aime, on ne compte pas… Disponible sur Hammacher.com.

notre sélection DVD The Snow Queen. La Reine des neiges Animation

La Reine des neiges a plongé un royaume lointain dans un long hiver. L’unique menace pour elle est un miroir magique. Elle envoie un troll le rechercher et enlever son propriétaire, Kai. Sa sœur, Gerda, se lance alors dans un périple pour le retrouver, au cours duquel elle rencontrera des personnages étranges. Ensemble ils devront affronter de nombreux dangers et la magie qui les guette… Un conte magique qui enchantera les plus petits.

Moi, moche et méchant 2 Animation

Le héros, Gru, a abandonné ses activités criminelles pour se consacrer à la paternité. Mais son passé le rattrape quand une organisation le kidnappe et l’engage pour retrouver un certain Eduardo, l’inventeur d’une potion qui rend violet et violent. Ce second opus reprend les codes du film d’espionnage, des James Bond en particulier, et ses personnages, les fameux Minions, sont toujours aussi charmants et drôles. À voir ou revoir, petits comme grands.

et aussi… Joséphine

D’Agnès Obadia. Avec Marilou Berry, Mehdi Nebbou, Bérengère Krief.

Elysium

De Neill Blomkamp. Avec Matt Damon, Jodie Foster, Sharlto Copley.

Gatsby le Magnifique

De Baz Luhrmann. Avec Leonardo DiCaprio, Tobey Maguire, Carey Mulligan.

Pour une femme

De Diane Kurys. Avec Benoît Magimel, Mélanie Thierry, Nicolas Duvauchelle.

La Maison de la radio

Documentaire de Nicolas Philibert.

Monstres Academy Animation

Vous vous souvenez de Monstres & Cie ? Eh bien Monstres Academy est en quelque sorte le préquel du premier, le numéro zéro si vous préférez. Les studios Pixar nous content ici comment Bob, l’œil sur pattes, et Sullivan, le costaud à fourrure, se sont rencontrés sur les bancs de l’université de la terreur. Au milieu des gags, ils en profitent pour multiplier les clins d’œil sur la vie étudiante à l’américaine. Un second film aussi drôle et réussi que le premier.

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AUTO-MOTO

Le PHaRMaCIeN DEFRANCE

par Christophe Bentz

UNE VOITURE

CHEVROLET Captiva LTZ UN YANKEE BIEN FINI !

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hevrolet fait partie de ces constructeurs mythiques qui ont une véritable histoire… mais une histoire cantonnée aux States jusqu’à un passé récent. Depuis quelques années, la marque au nœud papillon sort de l’ombre d’Opel – comme elle, filiale de General Motors – et signe une belle croissance mondiale. American touch et production coréenne lui permettent de résoudre une équation simple et très prisée en ces temps de crise : beauté, solidité, coût réduit. Le Captiva est un SUV stylé particulièrement adapté à la vie de famille grâce à ses sept places et ses trois rangées de sièges modulables. La campagne publicitaire qui lui est consacrée annonce même qu’il est « prêt à tout ». On y voit notamment les places arrière transformées en terrain de jeux propice à une partie de mini ping-pong… Modularité exemplaire, spacieux, bien conçu, élégant et plutôt confortable,

UNE MOTO

LES « PLUS » LES « MOINS » ❙ ❙ ❙ ❙

Modularité Souplesse moteur Insonorisation Consommation

le Captiva bouscule la catégorie. Le LTZ, version ultime de la gamme, en plus de proposer un niveau de finition remarquable pour une américaine, affiche quatre roues motrices alimentées par 184 ch et un couple de 400 Nm à 2 000 tours/min. Idéal pour rendre vivant notre bébé de 1 878 kg, plus imposant que la plupart des SUV. Cette version haut de gamme est proposée au tarif raisonnable de 35 150 euros. On comprend mieux pourquoi les ventes ont progressé de 75 % l’an dernier. ❙

KAWASAKI Versys 1000 DR VERSYS AND MR Z

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epuis la fin des années 1990, le bicylindre règne chez les gros trails mais, en 2012, les pistons se sont emballés. Trois cylindres pour le 1200 Explorer de Triumph, un V4 sur le Crosstourer de Honda et Kawasaki qui ose rien moins que le quatre-cylindres en ligne sur son Versys 1000. Et pas n’importe lequel : celui d’un des plus célèbres streetfighters,

LES « PLUS » LES « MOINS » ❙ Confort ❙ Caractère du moteur ❙ Manque un vrai coffre de selle

le Z1000. Si certaines machines du segment comme la 990 Adventure sentent la poussière, le Versys 1000, lui, respire le GT. Un choix judicieux quand on sait que 90 % des utilisateurs de ce type de moto ne mettent jamais les roues hors du goudron. Car le credo du Versys, ce sont les longues balades sur l’asphalte : un confort de selle et de position quasi parfait, une bulle réglable qui assure une protection étonnante même à grande vitesse, un bouton multifonction au commodo gauche pour les assistances électroniques et un réservoir de 21,5 l assurant une autonomie de 400 km. Le moteur a été retravaillé en souplesse, comme la transmission qui répond à la moindre sollicitation. Et il n’est pas désagréable de savoir que, malgré son look sobre, le Versys laissera sur place le premier kéké un peu agressif. Autre bonne nouvelle, son tarif très compétitif : 12 499 euros. ❙

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Combattre les maladies graves Chez Bristol-Myers Squibb, notre engagement à développer des médicaments innovants est aussi fort que la volonté des patients à combattre les maladies graves. Nos chercheurs travaillent chaque jour à la découverte des traitements de demain dans des domaines thérapeutiques tels que : • Le • Le cancer • Les maladies cardiovasculaires • Le diabète • Le VIH/SIDA • Les hépatites • Les maladies liées au système immunitaire • Les troubles psychiatriques et neurologiques

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Pharmacien référent et solution MEDISSIMO

Le PHaRMaCIeN DEFRANCE

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Au coeur des bonnes pratiques de dispensation en pilulier

Dès le 1er patient. Cette solution innovante associe la sécurité d’un pilulier inviolable à l’efficacité d’un système d’information en traçabilité totale (SIAPDA). Le pharmacien référent devient l’acteur d’un service qualifié et évalué qui concoure au bon usage des médicaments en EHPAD et à domicile. À partir de 1,95 € par résident et par mois. 32 I No 0000 I Mois 2010

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