Pharmacien de France n°1262 (entier)

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L’INTERVIEW

« L’officine n’est pas une voie poubelle » Victorien Brion, Anepf

Les braconniers En route du gluten pour le drive

Ces préservatifs qui se font oublier

INVESTISSEMENT P. 46 BANC D’ESSAI P. 58

DEFRANCE N o 1 2 6 2 J U I L L E T- A O Û T 2 0 1 4

m ils TA é p. op su G 2 a r E 6 th ie

Sur fond de polémiques, une poignée de sites tentent de s’approprier le marché de l’OTC sur Internet. ENJEUX P. 18

D É C R l’h P Y é o r P

ENQUÊTE P. 32

Le PHaRMaCIeN

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L’Éditorial

Le PHaRMaCIeN DEFRANCE

L’espoir malgré tout

Philippe Gaertner

© MIGUEL MEDINA

Président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France

No 1262 I 55e année I 18/07/14 ISSN 0031-6938 I CPPAP : 0217 T 81323 www.lepharmacien.fr LE PHARMACIEN DE FRANCE 13, rue Ballu, 75311 Paris Cedex 09 Tél. : 01 42 81 15 96 Télécopie : 01 42 81 96 61 DIRECTEUR DE LA PUBLICATION : Éric Garnier DIRECTRICE DE LA RÉDACTION : Jocelyne Wittevrongel RÉDACTEUR EN CHEF : Laurent Simon (lsimon@lepharmacien.fr) RÉDACTRICE EN CHEF ADJOINTE : Anne-Laure Mercier (almercier@lepharmacien.fr) RÉDACTEURS : Élise Brunet (ebrunet@lepharmacien.fr) I Gabriel Bourovitch (gbourovitch@lepharmacien.fr) SECRÉTAIRE DE RÉDACTION : Joséphine Volat (jvolat@lepharmacien.fr) ONT COLLABORÉ À CE NUMÉRO : Anaïs Bellan I Claire Grevot I Fanny Rey CRÉATION ET RÉALISATION : Rampazzo & Associés www.rampazzo.com - blog.rampazzo.com CORRECTION : Francys Gramet IMPRESSION : Lescure Théol 27120 Douains ILLUSTRATIONS : Photos : Miguel Medina Dessins : Martin Vidberg Infographie Conseil : Stéphanie Goutte DIRECTEUR COMMERCIAL ET RESPONSABLE DE LA PUBLICITÉ : Christophe Bentz (cbentz@lepharmacien.fr) Tél. : 01 42 81 56 85 Fax : 01 42 81 96 61

À

l’orée d’une ren- génériques, que nous soutenons totalement, le trée qui s’an- rapport propose en particulier un recours plus n o n c e b i e n important à la chirurgie ambulatoire. En d’autres chargée avec, termes, le retour dès que possible du patient à entre autres, la son domicile et sa prise en charge précoce par mise en place des entretiens les professionnels libéraux que nous sommes. sur l’asthme et les habituelles tractations avant Ces sujets sont au cœur des négociations sur la loi de financement de la sécurité sociale pour les accords-cadres interprofessionnels initiées 2015, je voulais relever quelques signaux par le ministère de la Santé qui aboutiront à un – faibles, certes, mais bien réels – qui doivent canevas commun, qui permettra d’associer inciter les pharmaciens à espérer. plusieurs professionnels de santé au chevet d’un Vous avez, pour la ­gran­de majorité d’entre vous, patient. Il n’y manque que l’essentiel : les reçu la simulation de la nouvelle rémunération moyens financiers et technologiques de remplir que vous a envoyée IMS à la demande de la ces missions. Ce qui n’est jamais une mince FSPF. L’occasion pour tous de se rendre compte affaire, convenons-en. Mais tout cela ne sera des conséquences positives de la mise en place possible que si nos gouvernants sacralisent à la des honoraires, malgré les campagnes de déni- fois la santé publique et la liberté d’entreprendre, grement dont cette qui sont au cœur du réforme a fait l’objet « Les pharmaciens métier de pharmacien. depuis des mois. Au moment où les pro Nous avons toujours foi ne réclament que fessions prétendument en cette avancée pour la la tranquilité d’esprit. « réglementées » font profession et je reste pernouveau les gros Est-ce trop demandé ? » à suadé que l’avenir nous titres, se voyant ravaler donnera raison. Un autre au rang de rentiers et motif de se rasséréner réside dans un document de profiteurs, je ne voudrais rappeler qu’un à la lecture peu attractive mais fort instructive, chiffre : les officines françaises emploient le rapport Charges et produits de l’Assurance 120 000 salariés, pour la plupart professionnels maladie. Ce texte recense toutes les pistes de santé. Et elles ne réclament que deux choses : d’efficience pour notre système de santé et, pour la tranquillité d’esprit et la reconnaissance de une fois, le médicament n’y est qu’une cible leur implication auprès des patients. Serait-ce secondaire. Outre un développement accru des trop demandé ?

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Juillet-Août 2014 I No 1262 I 1


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Le PHaRMaCIeN DEFRANCE

Actualité

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juillet-août 2014 Sommaire Santé

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L’INTERVIEW

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ictorien Brion : V « L’officine n’est pas une voie poubelle »

ENQUÊTE Les braconniers du gluten

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PANORAMA

L’ACTU EN BREF LE KIOSQUE

18 ENJEUX La fracture numérique 22 DOSSIERS DE LA FÉDÉ

DÉCRYPTAGE

Officine

38 CONSEIL Le moustique tigre sort ses griffes 39 FICHE CONSEIL Les piqûres d’animaux (recto) / La trousse de voyage idéale (verso) 42 INTERNATIONAL Cahier de vacances

46 INVESTISSEMENT En route pour le drive 48 OFFICINE EN BREF 53 NOUVELLES TECHNOLOGIES Simple comme un publipostage 54 PRODUITS 57 SUBSTITUONS ! Clopidogrel 58 BANC D’ESSAI Ces préservatifs qui se font oublier 60

APERÇU

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CULTURE JEUX DE MOTS

Périls sur l’homéopathie Soumise à des coups de boutoir à répétition, la thérapeutique homéopathique serait menacée. C’est du moins la conviction d’une partie de ses praticiens, rassemblés sous la bannière de l’unicisme, pour qui à chaque patient correspond

26 une souche, et une seule. Ces derniers voient dans la réévaluation en cours de la Pharmacopée le coup de grâce. Face à eux, les praticiens pluralistes et l’incontournable laboratoire Boiron relativisent la portée de ces changements.

ABONNEZ-VOUS maintenant au Pharmacien de France. Rendez-vous sur www.lepharmacien.fr Ce numéro comporte un encart jeté de 8 pages « DPC Le diabète autrement no 3 » et un encart jeté de 8 pages « Congrès des pharmaciens ». Juillet-Août 2014 I No 1262 I 3


L’INTERVIEW

Le PHaRMaCIeN DEFRANCE

Crise des vocations, économie en berne… la profession désespère-t-elle sa jeunesse ? Non, à écouter ce futur officinal, président de l’Association nationale des étudiants en pharmacie de France (Anepf), qui rappelle que le diplôme de pharmacien est largement méconnu. Propos recueillis par Laurent Simon

Photos Miguel Medina

Victorien Brion

« L’officine n’est pas une voie poubelle » BIOEXPRESS À la tête de l’Association nationale des étudiants en pharmacie de France (Anepf) depuis octobre 2013, Victorien Brion se destine à la carrière officinale dès la fin de ses études à la faculté de pharmacie de Strasbourg. I Depuis octobre 2013 : président de l’Anepf. I Depuis octobre 2012 : membre du conseil d’administration de l’université de Strasbourg. I 2011-2013 : président de l’Association amicale des étudiants en pharmacie de Strasbourg (AAEPS). I Depuis juin 2010 : employé à la pharmacie des Tuileries (Strasbourg). I 2009 : réussite au concours de pharmacie. I 2004 : obtention du baccalauréat S. I 3 décembre 1986 : naissance à Strasbourg (Bas-Rhin).

4 I No 1262 I Juillet-Août 2014

La première année commune aux études de santé (Paces) est née il y a déjà quatre ans. Pour tenter de l’améliorer, des expérimentations ont été lancées pour 2014-2015 : licence de santé, passerelle en deuxième année de pharmacie pour des étudiants en chimie ou en biologie... Est-ce la disparition programmée de la Paces ?

Quelles sont les raisons qui ont mené à créer la Paces ? Les impasses dans lesquelles se trouvent certains multiredoublants n’étaient-elles pas une bonne raison d’agir ?

C’est le jeu de la politique. Tous les cinq ans, il faut reproposer un nouveau schéma. Aujourd’hui, avec ces expérimentations, le gouvernement a proposé Je vous rappelle que la Paces a été mise en place quelque chose d’atypique : ne pas imposer un modèle rapidement, contre l’avis des mais laisser les universités étudiants, et n’est toujours pas « À cause de la Paces, présenter des projets, à savoir évaluée par les ministères de une sélection plus précoce ou tutelle à l’heure actuelle. C’est un tiers des étudiants des passerelles en deuxième un constat d’échec, en parti- font aujourd’hui année. Tous ces dossiers ont culier pour notre filière. Un étudiés avec les autres pharmacie par défaut. » été tiers des étudiants en pharmaassociations d’étudiants, c’est cie suivent aujourd’hui ce curpeut-être le seul point positif sus par défaut et 10 % ne sont même pas sûrs de cette réforme de la Paces : on apprend de plus en d’aller jusqu’au bout. Toutes les choses que l’on plus à travailler ensemble. Au final, quatre expéricraignait sont arrivées. mentations très différentes dans sept universités ont été acceptées et trois autres facultés vont bientôt les Les études de médecine ont-elles autant pâti de la rejoindre. À Angers, la Paces disparaît carrément mise en place de la Paces ? avec la création d’une licence santé. Rouen a égaleJe ne connais que le cas des études de pharmacie. ment mis en place une licence santé mais à côté de Ce que l’on sait, c’est que les étudiants choisissent la Paces et contingentée à 120 personnes, ce qui moins médecine par défaut – le taux constaté n’est bloque d’ailleurs au niveau local. À Paris et Strasbourg, que de 2 ou 3 % –, alors que le taux de défection la sélection se fait sur dossier avec des modalités approche des 10 % au bout de trois ou quatre ans. légèrement différentes. C’est donc presque un problème inverse entre nos deux cursus : en pharmacie, certains viennent par Y en a-t-il une qui vous semble plus intéressante que défaut mais finissent par trouver un intérêt à leurs les autres ? études et découvrent que le diplôme leur propose des Aucune de ces propositions ne fait l’unanimité. Il ne métiers auxquels ils ne s’attendaient pas. Le facteur faut pas mettre la charrue avant les bœufs, nous devons limitant de la pharmacie est le manque de commu- d’abord évaluer leur intérêt. Parmi les indicateurs, nication sur les métiers qu’elle propose. Mais je ne nous scruterons le taux d’étudiants qui choisissent suis pas inquiet : pour la majorité, ces étudiants « par pharmacie par défaut. L’avantage, c’est que les perdéfaut » trouveront un métier qui leur plaira, car notre sonnes venant d’autres licences seront motivées. Pour cursus est riche et varié. le reste, on verra dans trois ans, chiffres en main.


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L’INTERVIEW Ces expérimentations ne peuvent-elles pas également permettre à de bons étudiants d’autres filières, qui ne sont pas des « bêtes à concours », de faire pharmacie ?

Certainement, mais le préalable reste de mettre en place une communication auprès des étudiants : s’ils ne sont pas attirés par notre filière, ils ne choisiront pas pharmacie. Êtes-vous d’accord avec les associations d’étudiants en médecine sur ces points ?

Bien que nous souhaitions le retour à un concours unique, la sortie de notre filière de la Paces ne semble pas envisageable dans le contexte économique actuel. De plus, l’interprofessionnalité est de plus en plus importante – même si elle n’est pas vraiment à l’ordre du jour en première année ! – et elle prend de plus en plus de place au travers des stages dans les années supérieures. C’est très à la mode, on en parle beaucoup, mais il reste encore à la pratiquer. Pour l’instant, la Paces n’a rien apporté en termes d’interprofessionnalité, même s’il est encore un peu tôt pour juger. Les premiers étudiants qui l’ont réussie sont aujourd’hui à peine en quatrième année. C’est la promotion « crash test » puisqu’ils ont aussi connu la réforme LMD [licence, master, doctorat, NDLR]… Nous verrons ce qu’il adviendra. Les problèmes logistiques au sein des facultés – amphis bondés, informatisation inexistante… – ont-ils été résolus ?

Oui, les facultés se sont équipées. Ces investissements étaient de toute façon incontournables afin de pouvoir continuer à accueillir tous les étudiants. Les instances de la profession dressent régulièrement des bilans sombres de l’officine : qu’en pensent les futurs adjoints et titulaires ? Ont-ils peur ?

Non, les étudiants n’ont pas peur de choisir la branche officine. On peut néanmoins constater qu’ils sont de plus en plus nombreux à tenter le concours de l’internat, par volonté de ne pas se fermer de portes. Notre génération sait que l’équation « une carrière = un métier » n’est plus vraie. Le diplôme de docteur en pharmacie est unique : même après avoir suivi la filière internat ou industrie, on peut toujours revenir vers l’officine grâce à un diplôme universitaire pour se remettre à niveau. C’est toujours plus facile dans ce sens que dans le sens inverse. L’officine n’est pas une voie poubelle, c’est juste une réalité du marché du travail. Autre fait marquant : cette année, pour la première fois, la filière industrie représente plus d’un tiers des étudiants, qui ne veulent pas se priver d’une possibilité de carrière. Au contraire, ceux qui optent pour la filière officine en sont convaincus dès le début de leurs III Juillet-Août 2014 I No 1262 I 5


L’INTERVIEW

Le PHaRMaCIeN DEFRANCE

« L’image du pharmacien fils à papa est complètement désuète. »

III

études. Par ailleurs, au sein de cette filière, l’accès au titulariat se complique : le contexte économique fait réfléchir et temporiser. La grande féminisation du métier, doublée de l’envie de rester proche des villes, fait que le marché du travail ne tourne plus comme avant… Toutefois, il n’y a pas de désamour de l’officine. Les nouvelles missions sont par exemple perçues très favorablement par les étudiants. Les titulaires leur mettent-ils suffisamment le pied à l’étrier ? Seuls cinq adjoints ont été intégrés au capital d’une officine en 2013, comme la loi l’y autorise depuis juin dernier… C’est très peu.

Je m’interroge sur ce sujet depuis le début de mon mandat à la présidence de l’Anepf : ces modalités existent effectivement dans la loi mais pas dans la réalité. Quand on interroge les cabinets d’expertisecomptable, ils nous disent qu’il y a plus intérêt à faire participer l’adjoint au capital… en tant que titulaire. Je serais curieux de connaître plus précisément la situation de ces cinq adjoints. On parle beaucoup aux étudiants de ces nouvelles modalités d’installation, on leur vend le côté positif de ce dispositif, mais des questions restent sans réponse : la liberté patrimoniale, par exemple. Que se passe-t-il si l’adjoint a des parts dans la pharmacie d’en face ? Rien ne l’interdit aujourd’hui. Il y a donc un flou entre les discours et la réalité. Les adjoints ne préféreraient-ils pas devenir cogérant et accéder au titulariat ? A contrario, les titulaires ont-ils réellement envie de céder des parts à un adjoint ?

6 I No 1262 I Juillet-Août 2014

modes de vie simples. Mais cela, nous devrons le prouver à nos partenaires. Un exemple : certains étudiants doivent travailler à côté des cours pour financer leurs études, alors que les horaires de travaux pratiques ne le permettent pas toujours. Ces choses n’ont jamais été quantifiées, alors qu’elles doivent l’être. La profession essaie-t-elle réellement de se réconcilier avec sa jeunesse ?

Il se trouve que mon mandat à la tête de l’Anepf coïncide exactement avec l’« Opération jeune » de l’Ordre [en octobre 2013, le Conseil national de l’Ordre des pharmaciens (Cnop) s’est lancé dans une « opération nationale d’écoute des jeunes et futurs pharmaciens » avec des réunions en régions et une enquête nationale, NDLR]. En octobre prochain, à Paris, nous ferons dix propositions communes suite à cette vaste consultation que nous avons codirigée en bonne intelligence avec l’Ordre et sa présidente Isabelle Adenot, ainsi qu’avec les représentants des internes en pharmacie. Ce sera la feuille de route de l’Ordre pour les années à venir. Dernier sujet de taille : le Centre libre d’enseignement supérieur international (Clesi). Un texte paru fin juin va certainement signer la fin de cette formation controversée. Êtes-vous satisfait ?

Ce n’est pas encore la fin, mais c’est l’épilogue de cette histoire ! La filière pharmacie n’était certes pas la plus touchée par le Clesi – 2 % seulement des pharmaciens inscrits à l’Ordre ont des diplômes étrangers, contre plus de 4 % chez les chirurgiensdentistes – mais nous avons toujours eu pour objectif de le faire fermer par la voie légale. Il ne s’agissait pas juste de contester de façon stérile ; il faut maintenant que toutes ces formations privées rentrent dans le cadre de la directive européenne. C’est pourquoi nous sommes pleinement satisfaits du contenu de cet arrêté : le Clesi devra se lier dans un délai de six mois par convention à une université publique et à un hôpital. Je pense qu’aucune université française ne voudra parrainer un tel centre… Plus sérieusement, le Clesi est une supercherie, un montage financier sur le dos des étudiants, qui sont au final les vraies victimes de cette histoire.

À propos de patrimoine, l’image du pharmacien « fils à papa », qui hérite de l’officine de ses parents, estelle toujours vivace ?

D’ailleurs, que vont devenir la vingtaine d’étudiants en pharmacie du Clesi ?

Cette image est complètement désuète ! Nous avons lancé une grande enquête [Tous les résultats du « Grand Entretien » seront connus en septembre-octobre prochains, NDLR] sur les conditions de vie des étudiants – transports, logement… –, parce que cette image perdure, alors qu’elle est fausse. Les étudiants en pharmacie sont des étudiants lambda avec des

Pour eux, le problème est double : non seulement leur formation n’est pas validante mais, en plus, on n’en connaît ni les contenus ni la qualité. Bruno Ravaz [directeur du Clesi, NDLR] a précisé qu’il était en recherche d’autres « points de chute », pour reprendre son expression, que je trouve d’ailleurs particulièrement bien choisie.


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L’INTERVIEW

III

On a beaucoup parlé du problème de la sélection par l’argent car le Clesi coûte 9 000 euros par an, mais, en même temps, des prépas privées très onéreuses existent déjà en pharmacie. N’est-ce pas la même chose ?

Le PHaRMaCIeN DEFRANCE

Je vous rappelle que l’Europe a aussi réaffirmé récemment le pouvoir des États à gérer leur politique de santé comme ils l’entendent, notamment au niveau du monopole officinal.

Nous n’avons jamais dit que nous soutenions les Pour autant, pensez-vous, comme Isabelle Adenot, prépas privées ! Elles ne sont effectivement pas une présidente de l’Ordre des pharmaciens, que le numebonne chose et créent des ruptures dans l’égalité rus clausus est « obsolète » ? entre les étudiants… mais elles existent parce que Ce qui est vrai, c’est qu’il n’est plus cohérent avec le système le permet. C’est pourquoi nous proposons un quelconque besoin sur les territoires. Il n’y a des tutorats faits par les étudiants, souvent gratuits aucune adéquation entre les critères de fixation du ou à bas coût, autogérés dans les numerus clausus et le marché du facultés dans un esprit de compatravail dans l’Hexagone. Pour plugnonnage, par lesquels les étudiants « Le Clesi est une sieurs raisons, la premiére étant que des années supérieures aident les supercherie dont 25 % des pharmaciens « s’évafuturs entrants. Ce sont aussi ces porent », pour reprendre les termes valeurs de partage que nous sou- les étudiants sont de l’Ordre. Par exemple dans l’inhaitons défendre. dustrie, où ils vont parfois mener les victimes. » des carrières à l’international, mais Néanmoins, cela ne résout pas le problème qu’a aussi dans des postes où ces professionnels exercel’Europe avec le numerus clausus français, consi- ront sans jamais être inscrits à l’Ordre. Le numerus déré comme une « entrave » à l’installation des clausus des pharmaciens ne peut donc pas être professionnels… envisagé seul… et les expérimentations en cours n’y En pharmacie, on se mettait des œillères depuis changeront rien puisque aucune ne le remet en quelques années. La réflexion sur le numerus clausus, cause. Même si nous formions toutes les personnes tout comme celle sur la mobilité et l’équivalence des qui le souhaitent, la réalité de l’économie dans diplômes en Europe, doit se faire sans préjugés et l’industrie ou l’officine fait que le chômage augmensans être dans une position de défense perpétuelle. terait, de toute façon. I 8 I No 1262 I Juillet-Août 2014


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*Voir c’est croire.

EEN : aucun

FLACON PDA


Actualité En bref

Le PHaRMaCIeN DEFRANCE

ILS L’ONT DIT

INTERPRO ❙❙Le nombre de médecins est resté stable en 2013. Les chiffres de la démographie fournis par l’Ordre ont permis de comptabiliser 215 531 médecins en activité au 1er janvier 2014 (– 0,1 %). À noter que la part des praticiens exerçant en libéral exclusivement est en diminution, passant de 46,6 à 45,6 %. L’appétence des médecins pour le salariat se confirme donc d’année en année et devrait se maintenir jusqu’en 2020, selon l’Ordre. ❙❙Malgré les polémiques sur son existence, l’Ordre des infirmiers agit. L’instance a annoncé avoir déposé six nouvelles plaintes contre de faux infirmiers, en réalité des techniciens de surface ou des aides-soignants, exerçant dans les blocs opératoires de divers établissements. En 2012, cinq autres établissements avaient été poursuivis pour les mêmes raisons. ❙❙La délégation de tâches, ça marche, au moins à l’hôpital ! Le congrès de la Société française du cancer a permis aux professionnels d’adresser un satisfecit sur le suivi de patients par les infirmières dans le cadre d’une « consultation » spécifique mise en place à l’hôpital SaintAntoine (Paris). Dernier problème à résoudre : le financement ! ❙❙Après les dentistes, les télédentistes ? L’agence régionale de santé de LanguedocRoussillon a investi 110 000 euros dans une expérimentation baptisée « e-dent », pour favoriser l’accès à des soins dentaires aux personnes démunies. Dans le protocole, le « e-dentiste » analyse des vidéos prises par une infirmière située dans diverses maisons de retraite ou centres d’accueil pour handicapés de la région.

10 I No 1262 I Juillet-Août 2014

« J’aimerais bien aller voir ce qui se passe parfois au sein du colloque singulier [entre un médecin et son patient, NDLR]. » Catherine Lemorton, présidente de la commission des affaires sociales de l’Assemblée nationale. (Source : RMC)

« Ce sont nous les médecins qui prenons la main des gens quand ils meurent, pas vous dans votre officine. » Didier Legeais, vice-président de l’Union des chirurgiens de France répond à Catherine Lemorton sur RMC.

DR

DR

Dr Claude Bronner, président d’Union généraliste et vice-président de la Fédération des médecins de France, dans une note interne sur le générique.

© RAPHAEL DAUTIGNY

« En France, les seuls à y gagner [sur les génériques, NDLR] sont les pharmaciens ! »

monopole

La bataille de Montebourg Le remuant ministre de l’Économie s’attaquera aux monopoles dans une loi prévue pour la rentrée.

L

e penchant libéral d’Arnaud Montebourg s’affirme de jour en jour. Dans un grandiloquent discours sur « le redressement économique de la France » (voir cicontre), l’hôte de Bercy a confirmé la préparation d’une « loi de croissance et de pouvoir d’achat [qui] comprendra une

trentaine de mesures destinées à mettre fin aux monopoles », afin de « restituer l’équivalent de 6 milliards d’euros de pouvoir d’achat aux Français ». Huissiers, greffiers, avocats, autoécoles, prothésistes dentaires et « certaines professions de santé » sont dans le collimateur de l’ambitieux ministre, qui veut mener « la bataille des modernes contre les anciens » avec des moyens éculés. Comme nous vous le révélions dès le 23 avril sur Lepharma-

cien.fr, le gouvernement s’est engagé devant Bruxelles à libéraliser la vente de produits « frontière » actuellement réservés aux officines, dans la lignée des tests de grossesse et d’ovulation. Des rumeurs non démenties vont même jusqu’à la levée du monopole sur l’OTC. Conçu sans concertation, y compris avec ses collègues des Finances et de la Santé, le projet d’Arnaud Montebourg sera, à n’en point douter, âprement débattu durant l’été. ❙

générique

hôpital

Les pharmaciens n’ont pas encore vu passer l’arrêté « transparence » fixant le taux de remises autorisées à 40 % sur les génériques. Ce texte d’application de l’article 49 de la loi de financement de la sécurité sociale pour 2014 est toujours en souffrance et la date initiale de sortie du 1er juillet est désormais dépassée. Et pour cause : le texte est encore dans le circuit de signature interministériel. Il devrait sortir pour la rentrée, puisqu’il ne susciterait pas d’« opposition politique », en particulier de la part du ministère du Budget, assure la FSPF. Les pharmaciens épinglés par les inspecteurs de la Concurrence attendent. ❙

D’ici à deux ans, il faudra montrer patte blanche pour exercer dans les pharmacies à usage interne (PUI) des établissements de santé publics et privés. Un décret doit paraître avant la fin du mois d’août pour en limiter l’accès aux titulaires d’un diplôme d’études spécialisées (DES) en pharmacie à partir du 1er janvier 2016. Seuls en seront exemptés ceux qui pourront justifier à cette date d’au moins deux ans de pratique cumulée en PUI au cours des dix années précédentes. Il sera donc impossible pour les officinaux qui ont effectué un troisième cycle d’études court de rejoindre la filière hospitalière s’ils n’y ont jamais mis les pieds. ❙

Les remises à 40 % La PUI réservée en septembre ? aux habitués


En bref Actualité

Le PHaRMaCIeN DEFRANCE

REPÈRES

3,5

93 %

170

2 200

devraient à terme bénéficier de l’aide à l’acquisition d’une complémentaire santé (ACS) suite à son élargissement. La mesure ne concernait que 1,15 million de patients fin 2013.

trouvent leur métier « difficile à exercer », selon les résultats du 2e baromètre Pasteur Mutualité, devant les infirmiers (91 %) et les médecins (88 %). Quelque 57 % des pharmaciens estiment aussi que « leur image s’est écornée » au fil des ans.

C’est le chiffre d’affaires cumulé d’Incivo, Victrelis et Zytiga, dont le passage en officine explique en « grande partie » le taux de croissance modéré de l’ensemble du marché hospitalier en 2013.

ont été enregistrés dans le cadre de la recommandation temporaire d’utilisation (RTU) du baclofène pour le traitement de l’alcoolodépendance, a indiqué l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé.

millions de patients

millions d’euros

des pharmaciens

(Source : ANSM)

patients

L’IMAGE DUMOIS

En attendant Montebourg

© NICOLAS KOVARIK

Le pourfendeur des rentes et des monopoles ne veut pas « attendre la croissance assis sur un banc comme on attendrait Godot ». Mais il a tout de même fait attendre ses invités, entamant son discours avec une demi-heure de retard. Pour finalement ne rien dévoiler, ou si peu (voir p. 10), de son futur projet de loi. Après les annonces, attendrait-il des arbitrages ?

LAQUESTIONDUMOIS

Êtes-vous favorable à la certification obligatoire ? 4 % La certification des officines est un des sujets qui va agiter la rentrée­professionnelle. Prônée par l’Ordre, pour qui certifier va « dans le sens de l’histoire », souhaitée par les agences régionales de santé à qui elle permettra d’évaluer la qualité des officines sans avoir à dépêcher des inspecteurs, la certification est dans l’air du temps, poussée également par les groupements de pharmaciens, qui sont nombreux à proposer ce service. Interrogés, la

majorité d’entre vous sont prudents : 32 % ne voudraient être certifiés « en aucun cas » et 38 % l’envisageraient à la condition que cela reste facultatif. Seuls 26 % d’aventureux voient bien la profession se lancer dans un processus d’obligation à terme. Un peu à la manière des laboratoires d’analyse médicale, chez qui la démarche a provoqué de nombreux remous (voir « La biologie au crash test », Le Pharmacien de France, no 1249).

Ne sait pas/Ne se prononce pas

32 %

Non, en aucun cas

26 %

Oui, c’est indispensable à terme

38 %

Non, cela doit rester facultatif

Source : sondage réalisé en ligne entre le 03/07/2014 et le 06/07/2014 sur un total de 926 répondants.

Juillet-Août 2014 I No 1262

I 11


Actualité En bref

Le PHaRMaCIeN DEFRANCE

CE QU’ILS ILS L’ONT DIT ONT DIT

Dr Dominique Dreux, président de la Fédération des médecins de France – Union généraliste de l’Essonne, parlant de l’Assurance maladie.

Malgré la mise à disposition des tests de grossesse en grande distribution le 19 mars, en particulier dans les centres É. Leclerc, les ventes ne se sont pas effondrées en pharmacie. Avec 5,15 millions d’unités vendues (cumul mobile annuel à mai 2014), elles progressent même très légèrement par rapport à 2013 (5,14 millions d’unités) et 2012 (5,03 millions), selon le panel FSPF/Pharmastat. ❙

biosimilaires

La substitution n’emballe personne Jugée avant-gardiste, la décision de confier un droit de substitution aux pharmaciens sur les biosimilaires introduite début 2014 n’étaitelle pas tout simplement trop précoce ? En préambule d’un colloque pourtant organisé par le laboratoire Sandoz, qui commercialise trois biosimilaires en France (Omnitrope, Binocrit, Zarzio), son président France Frédéric Collet a déclaré : « La substitution nous semble prématurée. Il s’agit d’éviter l’écueil rencontré dans les médicaments génériques. » Ces doutes s’ajoutent à l’opposition beaucoup plus dure des industriels « princeps », notamment par la voix de leur représentant, le Leem (voir « Ceci n’est pas un générique », Le Pharmacien de France, no 1256). ❙ 12 I No 1262 I Juillet-Août 2014

Klesia braque-t-il le régime ? Un contrat pour les salariés non cadres a été proposé aux syndicats, alors même qu’un appel d’offres doit être organisé.

D

iviser pour mieux régner : telle semble être la tactique que Klesia applique à la pharmacie d’officine. Alors que Klesia SA commercialise toujours les contrats Offissima malgré l’opposition de plusieurs syndicats, ­Klesia Prévoyance a soumis aux partenaires sociaux une proposition de contrat d’assurance-groupe ouvert,

censé sécuriser le régime de branche des salariés non cadres. Mais pourquoi modifier ainsi une convention reconduite tacitement et qu’aucune des parties n’a dénoncée ? Peut-être pour conserver la poule aux œufs d’or : une procédure de mise en concurrence pour recommander un assureur sera en effet bientôt imposée par décret. En fait, « Klesia fait le forcing pour nous faire signer une recommandation déguisée », décrypte Philippe Denry, président de la commission Relations sociales de la FSPF. Les signataires prendraient le risque de désavouer la gestion paritaire des prestations, des cotisations et des réserves du régime, estimées à 80 millions d’euros. ❙

INFORMATIQUE

La (très) longue route de la certification Les négociations relatives à la certification des logiciels d’aide à la délivrance (LAD) sont presque closes. Mais une fois la dernière réunion bouclée à l’automne et le cahier des charges arrêté, il restera au décret en résultant à franchir un parcours du combattant réglementaire qui prendra fin « à l’automne 2015 », au mieux, selon un représentant des pharmaciens. Rappelons que la loi Bertrand de décembre 2011 imposait la certification des LAD, mais aussi des logiciels médicaux d’aide à la pres-

DR

Les tests de grossesse résistent

Augustin de Livois, président de l’Institut pour la protection de la santé naturelle, à propos de la délivrance de plantes médicinales.

prévoyance

DR

concurrence

« En France, les pharmaciens veulent garder un monopole dont ils ne se servent pas. »

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François Bayrou peste sur l’accès aux pharmacies de garde. (Source : La République des Pyrénées, 19 juin 2014) DR

« Lorsque le tiers payant sera obligatoire, les médecins seront liés à un partenaire peu fiable, à l’informatique moyenâgeuse. »

DR

« Je vais faire en sorte qu’il y ait des pharmacies de garde à Pau […]. Il faut mettre un terme à cette bêtise. »

cription, au plus tard pour le 1er janvier 2015. Mais le décret permettant à la Haute Autorité de santé (HAS) de procéder à la certification doit d’abord être validé par le Conseil d’État puis par l’Autorité de la concurrence. Ensuite, la HAS devra passer l’appel

d’offres pour recruter un organisme capable de délivrer le précieux sésame qui laissera ouverte la porte des ordinateurs officinaux aux LAD qui l’obtiendront. Pas moins de vingt d’entre eux occupent le marché et tous devront être examinés. Tout cela si aucune des sociétés concernées ne conteste le décret ! L’absence de publicité (voir « Haro sur la réclame », Le Pharmacien de France, no 1256) ne fait en effet pas les affaires d’au moins un opérateur majeur du marché. Le suspense se poursuit.


Actualité

Le PHaRMaCIeN DEFRANCE

REPÈRES

80 %

818

5 %

33

seraient pour la généralisation des tarifs forfaitaires de responsabilité (TFR) pour faire des économies sur les génériques, selon un sondage mené par la Fédération des médecins de France sur 4 941 praticiens.

d’économies suite à des baisses de prix ont été constatées sur le marché officinal en 2013.

(desloratadine, lévocétirizine, ébastine, bilastine, cétirizine, loratadine) vendus en France l’ont été en automédication lors de la période pollinique comprise entre mars et octobre 2013. (Source : IMS)

du service médical rendu (ASMR) de niveau I (majeur), II (important), III (modéré) ou IV (faible) ont été attribuées par la Haute Autorité de santé en 2013, soit cinq de moins qu’en 2012.

millions d’euros

(Source : Assurance maladie)

économies (2)

Les anti-VHC scrutés à la loupe

Les génériques des ARV à la peine

A

DR

près les anticoagulants oraux directs (dabigatran, rivaroxaban, apixaban) en 2013, ce sont les nouvelles spécialités indiquées dans l’hépatite C qui suscitent l’inquiétude. Avec une progression de 8,9 % de dépenses entre 2010 et 2012, les maladies du foie et du pancréas sont un budget en forte croissance. Or le sofosbuvir (Sovaldi, Gilead), en cours d’inscription au remboursement, aurait à lui seul un « impact financier considérable », selon l’Assurance maladie. Dans la mesure où la population cible est d’environ 25 000 patients, pour un coût total par cure de 50 000 euros environ, le total se monterait à 1,9 milliard d’euros si tous les patients étaient traités au prix fixé pour le Sovaldi dans le cadre de son autorisation temporaire d’utilisation. Cette situation a même déclenché un mouvement de protestation soutenu par 14 pays, la Commission européenne et le ministère de la Santé français. ❙ AP OPUS Nlle Interface_230x100_avril2014_Mise en page 1 23/04/14 09:05 Page1

Historique

notes d’amélioration

(Source : HAS)

économies (1)

Facturation

des antihistaminiques

Transmission

A

vec seulement 13 % de taux de génériques pour la lamivudine ou la névirapine et 23 % pour l’association lamivudine/zidovudine, le générique a du mal à se faire une place dans les antirétroviraux (ARV) révèle une étude menée dans 33 établissements de santé par le groupement interassociatif Traitements & Recherche thérapeutique (TRT-5). Aujourd’hui, avance le TRT-5, les deux tiers des antirétroviraux sont délivrés en ville, le tiers restant à l’hôpital. La même étude signale que près de trois quarts des hôpitaux facturent les génériques à l’Assurance maladie au prix du princeps et non à leur prix d’achat, alors que la majorité d’entre eux obtiennent plus de 50 % de remise par rapport au princeps ! Malgré ces indélicatesses, l’Assurance maladie espère 100 à 150 millions d’euros d’économies grâce aux génériques dans les deux à trois ans à venir. ❙ DR

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Juillet-Août 2014 I No 1262 I 13


Actualité En bref

LABORATOIRES ❙❙Teva va fermer l’unique site de Théramex d’ici deux ans. Le groupe israélien va « réintégrer à l’horizon 2016 » les activités de sa filiale rachetée en 2010, qui emploie encore 59 salariés à Monaco. Une éventuelle disparition de la marque Théramex n’est pas exclue. ❙❙Le plan social de MSD France est en passe d’être ratifié. Direction et syndicats ont trouvé un accord sur les mesures d’accompagnement négociées depuis le mois de mai, ouvrant la voie à la suppression nette de quelque 400 postes parmi les personnels du siège et les visiteurs médicaux. ❙❙BMS souhaite fermer son siège social en France. Situé à Rueil-Malmaison (Hauts-de-Seine), il compte actuellement 220 salariés, directement touchés par cette décision prise pour « alléger la gouvernance » du laboratoire.

Le PHaRMaCIeN DEFRANCE

NOMINATIONS x Le Pr Yves Lévy a été nommé président de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm). Chef de service d’immunologie clinique à Créteil (Val-de-Marne) de 1996 à mai 2012, il était depuis conseiller spécial santé au cabinet de Geneviève Fioraso, ministre puis secrétaire d’État à l’Enseignement supérieur et à la Recherche. x Darragh O’Loughlin, secrétaire général de l’Union des pharmacies irlandaises, a été élu président du Groupement pharmaceutique

de l’Union européenne (GPUE) pour l’année 2015. Il succède au Slovaque Štefan Krchnák.

pharmaciens praticiens hospitaliers (SNPHPU). Il succède au Pr Philippe Arnaud, qui devient vice-président.

x Joaquim Fausto Ferreira, président d’Alliance Healthcare France, a été élu président de la Chambre syndicale de la répartition pharmaceutique (CRSP). Il succède au président de l’OCP, Hubert Olivier.

x Bénédicte Genin a été nommée conseillère technique santé au cabinet de Ségolène Royal, ministre de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie.

x Le Dr Michel Guizard, chef de service au centre hospitalier de Meaux (Seine-et-Marne) a été élu président du Syndicat national des

x Pascal Brossard a été réélu président de l’Association française de l’industrie pharmaceutique pour une automédication responsable (Afipa), pour une durée de deux ans.

À votre santé ! par Martin Vidberg

Deux tiers gratuits La généralisation du tiers payant arrangerait bien les patients mais pas les médecins… à moins que personne n’ait rien compris au tiers payant.

❙❙GSK chercherait à céder certains médicaments anciens. Une cinquantaine de produits génériqués seraient monnayables, dont Paxil (paroxétine), Imitrex (sumatriptan) et Zantac (ranitide). D’autres laboratoires envisagent aussi de se délester de produits « matures », comme Abbott, Merck&Co et Sanofi. ❙❙Merck&Co se renforce dans l’hépatite C. Le groupe américain va débourser plus de 2,8 milliards d’euros pour acquérir la société Idenix, afin de mettre au point un traitement oral sans ribavirine limité à une prise par jour pendant quelques semaines. ❙❙Shire a rejeté une offre de rachat par AbbVie. Le groupe américain a proposé près de 34 milliards d’euros pour acquérir son concurrent, dont la domiciliation fiscale en Irlande a déjà suscité l’intérêt d’Allergan ces derniers mois. Shire s’attend à être approché prochainement par d’autres firmes. ❙❙Valeant a lancé une offre d’achat hostile sur Allergan. Le laboratoire canadien tente depuis plusieurs mois de mettre la main sur son concurrent américain, qui a déjà refusé une proposition d’environ 34 milliards d’euros. L’offre est valable jusqu’au 15 août et pourra être prolongée.

14 I No 1262 I Juillet-Août 2014

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Le Kiosque

Le PHaRMaCIeN DEFRANCE

Les médias parlent de vous, on vous en parle… par Gabriel Bourovitch LA VOIX DU NORD (2 juillet)

La gendarmerie ne répond plus Inquiétude dans le canton de Trélon (Nord), où un nouveau système de garde est entré en vigueur le 1er juillet. Désormais, les patients peuvent se présenter directement à l’officine sans passer au préalable par la gendarmerie. Le filtrage instauré au tournant du siècle, après une série d’attaques « parfois musclées », a pourtant fait ses preuves « puisqu’il n’y a eu aucun incident en 14 ans », rappelle un titulaire de Fourmies. La maréchaussée assure que « chiffres à l’appui, rien ne justifiait le maintien de l’ancien système » et promet « des mesures d’accompagnement pour éviter toute insécurité autour des pharmacies ». Mais une récente série de cambriolages dans l’Aisne voisine entretient les craintes. ❙ DERNIÈRES NOUVELLES D’ALSACE (13 juin)

Pas de clémence pour les fraudeurs Nouvel épisode du feuilleton des logiciels « permissifs » : le tribunal correctionnel de Saverne (Bas-Rhin) a condamné deux pharmaciens pour fraude fiscale. La première, une pharmacienne installée a Mutzig, a été trahie par un « fichier mouchard » répertoriant près de 12 000 règlements de caisse effacés entre 2008 et 2010. Des détournements « pour boucher des trous de trésorerie », a-t-elle reconnu à la barre, avant d’écoper de trois mois de prison avec sursis et 3 000 euros d’amende. La cour a été plus sévère avec un confrère d’Obernai, qui a purgé son « fichier mouchard » avant le contrôle fiscal et s’est retranché derrière « un dysfonctionnement du service informatique

LE PARISIEN (29 juin)

Les vétos bloquent le marché En plein débat sur le projet de loi d’avenir pour l’agriculture, l’alimentation et la forêt, Le Parisien s’interroge sur la « double casquette » du vétérinaire, « à la fois prescripteur et distributeur de médicaments ». Un statut unique qui permet à cette profession de capter 95 % d’un marché estimé à 2 milliards d’euros annuels en pratiquant des prix plus élevés que les pharmaciens. Un éleveur de Charente-Maritime témoigne de l’économie réalisée en se fournissant directement en officine : 25 000 euros au lieu de 31 000, soit près de 20 % de moins ! « Les agriculteurs se ruinent quand les vétérinaires se gavent », s’indigne-t-il. Difficile de faire bouger les lignes tant ces praticiens se savent indispensables en cas de pandémie. « L’État ne les finance pas directement mais ne peut pas se passer d’eux », observe Jacky Maillet, président de l’Association nationale de la pharmacie vétérinaire d’officine (ANPVO).

et des rendus de monnaie » pour expliquer quelque 15 000 factures manquantes et 13 000 produits déstockés. Six mois de prison avec sursis et 10 000 euros d’amende : le prix de la mauvaise foi ? ❙ L’EST RÉPUBLICAIN (21 juin)

La Lorraine dans une impasse La présidente du conseil régional de l’Ordre se fait du souci. « Toute la génération d’après-guerre cherche à partir mais ne trouve pas preneur », constate Monique Durand. Les ventes d’officines, déjà rares, ont baissé d’un tiers en 2013 dans la région et le prix de cession a atteint 76 % du chiffre d’affaires annuel, contre 80 % en 2012. « Il faut réellement avoir beaucoup d’apport personnel » pour obtenir un prêt. La stabilité des effectifs inscrits au tableau ne masque pas les difficultés croissantes des entreprises : huit procédures de sauvegarde, redressement ou liquidation ont été engagées l’année dernière. La situation se répercute sur les jeunes diplômés : « Ils ont du mal à trouver du travail. Et ça, c'est quand même nouveau dans la profession. » ❙

LE PARISIEN (7 juin)

Grand gâchis au CHU de Rennes La pharmacie centrale de l’hôpital Pontchaillou a-t-elle détruit plusieurs tonnes de marchandises non périmées ? « Plusieurs centaines de milliers d’euros sont partis en fumée » depuis 2010, affirme un syndicat, qui dénonce des locaux sous-dimensionnés et une informatique déficiente. Des commandes d’urgence pallient ces lacunes, mais les doublons « ne sont pas remis dans le système » et « prennent la poussière jusqu’à ce que l’encadrement décide de faire place nette discrètement ». Le directeur a démenti quelques jours plus tard, reconnaissant tout de même « la destruction occasionnelle de médicaments de faible valeur » pour un montant de 30 000 euros par an. ❙ LE MONDE (25 juin)

Le casse-tête des ruptures Plus d’une spécialité en pénurie dans les officines sur dix est un médicament psychiatrique. Xanax, Atarax, Zoloft, Marsilid… Les molécules de rechange sont plus difficiles à faire accepter. « Dans les

troubles psychiques, tout changement peut être perturbant, même chez des patients semblant stabilisés », observe un chef de service de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris. Ainsi, le générique d’Équanil a peiné à s’imposer « car le comprimé était de couleur blanche, alors que le princeps était bleu », explique la présidente du réseau Pharmaciens Information Communication. À cours de solutions, un spécialiste a laissé une de ses patientes se procurer son Tofranil sur Internet : « J’ai cherché des alternatives, je n’ai trouvé aucun équivalent. Elle ne supportait pas d’autre traitement. » Il y a vraiment de quoi devenir fou. ❙ LA DÉPÊCHE DU MIDI (12 juin)

Le médecin s’en va, la pharmacie vacille Le généraliste de Vianne (Lot-et-Garonne) est parti à la retraite fin mai, sans avoir trouvé de successeur. Trois Espagnols ont bien postulé, mais leur maîtrise du français s’est avérée insuffisante. Ultime recours, un Malgache autorisé à exercer la gériatrie au centre hospitalier d’Auch, dans le Gers voisin, s’est pourtant vu opposer un veto du conseil départemental de l’Ordre des médecins. Et le cabinet du médecin de famille a fermé. « C’est incompréhensible, cette histoire. Cela va achever la vie économique du village », s’émeut le pharmacien local. D’ores et déjà, il « a dû rediriger certains de ses clients vers les urgences pour des affaires bénignes » car les praticiens des environs « sont déjà tous surbookés ». Les deux maisons de santé en projet dans un rayon de moins de dix kilomètres ne rassurent pas le titulaire, qui redoute une baisse de fréquentation de son officine. ❙ Juillet-Août 2014 I No 1262 I 17


Actualité Enjeux

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Marché pour l’instant embryonnaire, la vente d’OTC par des sites adossés à des phar­macies provoque polémiques sur polémiques. Pendant ce temps, la grande majorité des ventes se concentrent sur une demi-douzaine de sites. par Laurent Simon

LA FRACTURE NUMÉRIQUE déballage, le jeune pharmacien le doit au conflit entre sa market place – l’appellation pour un site rassemblant différents vendeurs – et l’Ordre des pharmaciens. Conflit qui a culminé le 30 juin dernier en référé au tribunal de grande instance de Paris quand l’institution a attaqué 1001Pharmacies pour son service de livraison de médicaments, lancé en ver« Je reçois une plainte dès sion bêta en région parisienne et pour l’instant suspendu. que j’ouvre la bouche. » Moyennant 5 euros, un courUn dirigeant de site de vente d’OTC sier venait chercher l’ordonnance et la rapportait une fois « dispensée » au domicile du patient. « J’estime que sous une soi-disant simple livraison à domicile, 1001Pharmacies […] exerce en fait la vente de médicaments, et de tous les médicaments », tonne la présidente de l’Ordre des pharmaciens, Isabelle Adenot. Faute de n’avoir pas pu pénétrer le marché de l’OTC malgré ses tentatives, 1001Pharmacies fait feu de tout bois.

régulation de ce marché naissant, l’Ordre des pharmaciens et les agences régionales de santé chargées d’autoriser les sites font feu de tout bois pour calmer les ardeurs concurrentielles. « Je reçois une plainte dès que j’ouvre la bouche », confie en off le très remuant dirigeant d’un des sites majeurs de vente d’OTC dans l’Hexagone. L’Ordre des pharmaciens s’est fait le champion de la lutte contre les irrégularités dans le secteur. Isabelle Adenot ainsi, cite, outre l’action contre 1001Pharmacies, « cinq ou six autres plaintes en cours ». Et d’énumérer dans la foulée des exemples de sites montés par des pharmaciens français certes adossés à des officines « de brique et de mortier », mais outrepassant les bonnes pratiques parues en juin 2013, certains suggérant de manière automatique des ventes associées basées sur les achats des autres internautes, d’autres indiquant en cas de vente d’un médicament donné toutes les autres spécialités du même laboratoire ou encore des médicaments à posologie adulte suggérés à la conclusion d’une vente de formes pédiatriques… Tous ces débats étaient encore impensables il y a à peine deux ans, malgré l’oracle de Roselyne Bachelot à Pharmagora en 2010, lorsqu’elle avait ouvert la voie à la vente de médicaments sur Internet.

Gendarmes du Net L’instance attaque aussi sur la protection des données personnelles : 1001Pharmacies n’aurait pas eu recours pour son service de livraison à un hébergeur de données de santé, un sésame indispensable. Le principal intéressé reconnaît qu’une centaine de réservations ont eu lieu sans cet impératif : « on se mettra en conformité avec la législation », promet-il. Omniprésents dans la

Dernier des Mohicans Comme le remarque l’étude du groupe Les Échos sur la pharmacie d’officine à l’horizon 2017 : « La France est avec l’Espagne l’un des derniers pays d’Europe de l’Ouest à maintenir le monopole officinal sur les médicaments d’automédication. » Pas étonnant donc que ces marchés borderline attirent les investisseurs extérieurs au monde de l’officine, pour l’instant retranchée derrière

On n’aura jamais autant parlé d’un aspirant pharmacien. Cédric O’Neill, cofondateur du site 1001Pharmacies lancé en 2012, n’était en effet qu’étudiant jusqu’à l’obtention de son titre de docteur, suite à la soutenance de sa thèse en début d’année 2014. Ce grand

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Enjeux Actualité

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son monopole. « La pharmacie fait très peur aux investisseurs professionnels, avance Cédric O’Neill. Je ne compte au capital de 1001Pharmacies que des actionnaires particuliers ou des inst i t u t i o n s co m m e l a B a n q u e p u b l i q u e d’investissement [un organisme public héritier de la Caisse des dépôts et consignations, créé en août 2013, NDLR]. Ils m’ont suivi parce qu’ils sont eux-mêmes des entrepreneurs, sans m’imposer de retour sur investissement avec des TRI [taux de rentabilité interne, NDLR] importants. Je ne me suis engagé sur aucun chiffre. » Tours de table Le site enchaîne les levées de fonds. La dernière date d’avril 2014 et a permis à la start-up basée dans l’Hérault de collecter 2 millions d’euros auprès de BPI France, de la Région LanguedocRoussillon, mais aussi de business angels : Olivier Mathiot, de PriceMinister Rakuten , Marc Adamowicz, de Happyview.fr, un site d’optique en ligne ou encore le réseau Angelor, un club d’entrepreneurs qui aide à la croissance de sociétés très diverses, comme Vetbiobank, une « solution de régénération de tissus endommagés de chevaux de courses ». « Des acteurs comme BPI sont moins exigeants, analyse un connaisseur du secteur, mais les autres investisseurs auront une exigence de rentabilité. S’ils inves-

tissent 200 000 ou 300 000 euros, leur objectif est certainement de récupérer sept à huit fois la mise en trois à cinq ans. » Ceci explique en partie la course à la communication à laquelle est contraint 1001Pharmacies, la société devant se tenir aux avant-postes de ce nouveau III

Qui veut de mon OTC ? Deux études ont récemment tenté de dresser le profil type de l’acheteur d’OTC sur Internet, l’une de l’université Pierre-et-Marie-Curie, l’autre de Median Conseil. Un profilage crucial pour comprendre le marché. Selon la première, c’est un homme quadragénaire de catégorie socioprofessionnelle (CSP) supérieure, consommant peu de médicaments et pas intéressé par la santé. Un profil différent du cœur de cible de l’automédication. Côté Median Conseil, le portrait-robot fait ressortir « des femmes de 30 à 50 ans pour l’achat de parapharmacie, un peu plus âgées pour l’achat de médicaments. […] Plus on habite dans une petite commune, plus on achète des médicaments en ligne », poursuit Median, qui s’appuie sur un panel de ventes. La société conclut à un vivier d’acheteurs potentiels plus important dans les départements semi-ruraux comme la Gironde, la Haute-Garonne, le Var, le Rhône, l’Isère ou la Haute-Savoie.

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Actualité Enjeux [La fracture numérique]

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marché pour en récolter les fruits la pre- En réalité, sur les 550 pharmacies partenaires, mière. Son grand concurrent, Doctipharma, la seule la moitié fait régulièrement des ventes par joue au contraire profil bas (voir encadré « Les correspondance et 200 disposent d’un catalogue petits pas de Doctipharma », ci-dessous). Avec en ligne de produits mais proposent uniquement 570 partenaires début juillet, l’objectif de un retrait des commandes en pharmacie. Les 1 001 officines semble presque gagné pour gros vendeurs de parapharmacie sont beaucoup 1001Pharmacies… Sauf que les vrais chiffres plus rares : trois officines, au catalogue fort de sont moins mirobolants. Sur nombreux produits rares, les 570 points de vente, on « Les ARS sont émargent à plus de compte des parapharmacies 80 000 euros de chiffre très dures avec mais aussi Smok-it, des ­d ’affaires. Seule l’une magasins de cigarettes le marché en ligne. » d’entre elles atteint même électroniques. 1001Phar- Pierre-Jean Bisiau, la barre symbolique des macies reste discret sur son Pharma-medicaments.com 100 000 euros mensuels. chiffre d’affaires et sa renSi l’on revient au marché de tibilité réels, même si, partant d’un million l’OTC par correspondance, les chiffres sont sans d’euros de ventes en ligne en 2013, il en espère rapport avec les polémiques générées : à peu cinq fin 2014 – uniquement de ­parapharmacie –, près 5 millions d’euros par an fin 2013, même avec un triplement comme objectif fin 2015 ! si la croissance est positive, selon les observaMais le modèle 1001Pharmacies, basé sur un teurs. « Seuls cinq ou six sites ont une réelle abonnement mensuel de l’ordre de 100 euros activité sur le marché, supérieure à 30 000 euros par mois et un pourcentage sur les ventes entre par mois, soit 40 à 50 commandes par jour », 8 % et 12 %, est-il pérenne ? estime Pierre-Jean Bisiau, titulaire de la pharIII

Petit marché, grosse polémique Pas encore présent sur le très symbolique marché de l’OTC, le patron de 1001Pharmacies ne ferme d’ailleurs pas la porte à la création d’un « groupement virtuel » pour associer aux services déjà proposés la négociation des prix, ce qui sera peut-être la clé de sa future rentabilité.

Les petits pas de Doctipharma Beaucoup plus discrète en termes de communication que son grand concurrent 1001Pharmacies, la filiale de Lagardère Active n’en est pas moins solidement positionnée pour investir le marché de l’OTC sur Internet. Si l’onglet « Médicaments » du site indiquait encore la mention « prochainement disponible » au moment d’écrire ces lignes, ce n’est certainement plus pour longtemps (voir Le Pharmacien de France, no 1261, p. 12). « Tant qu’on n’a pas de réponse de l’agence régionale de santé (ARS) Auvergne, c’est bon signe, témoigne Aurélien Meunier, titulaire de la pharmacie Mathon-Meunier à Sainte-Florine (HauteLoire). J’avais déjà été contacté par Cédric O’Neill [fondateur de 1001Pharmacies, NDLR]. Doctipharma est arrivé après, plus prudemment, mais avec un système tout prêt, très carré. On sent bien la puissance du groupe Lagardère derrière. » Si l’ARS Auvergne autorise tacitement le site – d’ici à fin juillet, en principe –, « cela pourra démarrer très fort », prévoit le titulaire. D ­ octipharma sera alors la première market place à investir le marché de l’OTC et aura grillé la politesse à 1001Pharmacies… Et Aurélien Meunier aura alors toute la France pour zone de chalandise.

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macie du même nom dans le Maine-et-Loire, qui a lancé Pharma-medicaments.com. Les élus sont rares à se partager ce marché nain ; outre les « historiques » – Pharma-gdd, Pharmashopi. com, Lasante.net –, la profusion de règles complique l’entrée de tout nouvel opérateur. Prime au premier Fin 2013, ils étaient une quinzaine à représenter 65 % du marché. Si la France comptait 128 sites agréés de pharmacie début 2014, et certainement une cinquantaine de plus aujour­d’hui, peu se sont réellement lancés. Trop risqué légalement – « les ARS sont très, très dures avec le marché en ligne », témoigne Pierre-Jean Bisiau – et, de plus, assez onéreux : rien qu’un hébergement sécurisé coûte près de 1 000 euros par mois. Très décrié à cause des prises de position de son fondateur Philippe Lailler, Pharma-gdd. com possède huit mois d’avance sur ses concurrents, une avance inestimable : les sites de pharmacie ne peuvent compter que sur le référencement naturel pour apparaître dans les moteurs de recherche et il leur est interdit d’« acheter du mot-clé » à Google pour apparaître dans les premiers résultats. À terme, un spécialiste du secteur prévoit que 10 à 15 sites constitueront 80 % du marché. « Les gens ne peuvent retenir que peu de noms, confirme-t-il. Dans l’électronique grand public, seuls cinq sites se partagent le gâteau. » Doliprane versus lavelinge, la pharmacie est réellement en train de devenir un marché comme les autres. x


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Les dossiers de la Fédé

ETAUSSI

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Bye bye vignette pharmaceutique ! DÉMATÉRIALISATION. Après des années de réflexion, la disparition

VÉTÉRINAIRES

Amendements en série La loi d’avenir agricole a été débattue début juillet à l’Assemblée nationale, avant de repartir au Sénat pour finir son parcours législatif, certainement à la rentrée. Un texte que les pharmaciens impliqués dans la délivrance de médicaments vétérinaires observent avec attention. La profession a en effet porté plusieurs amendements, notamment pour modifier l’article 20 (voir Le Pharmacien de France n° 1260, p. 8), portant sur les conditions commerciales (remises, rabais, ristournes, unités gratuites lors de la vente d’antibiotiques) : « Nous sommes montés au créneau pour sortir le pharmacien de ces dispositions : nous ne sommes pas prescripteurs, les conflits d’intérêts ne nous concernent donc pas », estime Fabrice Camaioni, en charge du sujet à la FSPF. Au total, ce sont près de 20 amendements qui ont été déposés, sans beaucoup d’espoir. Mais la donne évolue un peu, notamment par l’entremise des associations de consommateurs et des médias. Une étude d’UFCQue choisir publiée en mars a mené l’association à prôner le découplage, et Le Parisien du 29 juin dernier (voir « Kiosque », p. 17) a fait sa une sur « le scandale des médicaments vétérinaires ». À suivre ! ❙

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L

es pharmaciens s’y préparaient depuis longtemps, c’est maintenant chose faite : les autocollants orange, bleus et blancs au dos des boîtes qui existaient depuis les années 1960 ont fait leur temps. Leur disparition entraîne quelques changements, en particulier par rapport aux prix des médicaments et à leur affichage, qui ne figurent plus sur les boîtes. Sur le premier point, il faut rappeler que dorénavant les logiciels d’aide à la dispensation de vos officines seront directement reliés à la base de prix du ministère de la Santé ; il n’y aura plus dans une même officine deux produits avec des prix différents. La logique change : la période de 50 jours imposée par les pouvoirs publics permettra aux pharmaciens de délivrer les produits à l’ancien prix et vient remplacer le système d’écoulement des stocks auparavant en vigueur jusqu’à la mise à jour du fichier dans votre ordinateur. Période transitoire Quant au nécessaire affichage du prix de ces spécialités remboursables, quelques ajustements sont encore nécessaires. D’ores et déjà, les pharmaciens sont tenus d’imprimer un ticket Vitale comportant le prix unitaire, le taux de prise en charge et le tarif forfaitaire de responsabilité, le cas échéant, au dos de l’ordonnance. Pendant la période transitoire entre le

© MIGUEL MEDINA

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de la vignette est effective depuis le 1er juillet dernier. S’ouvre une période de transition jusqu’à écoulement des dernières boîtes vignettées.

1er juillet et la disparition des dernières boîtes vignettées – certainement jusqu’au 1er janvier 2015 – sera adoptée une disposition light : « Notre demande est que l’information sur les prix puisse être communiquée par le pharmacien sur demande du patient. Ce sont des prix réglementés et donc fixes, le problème serait évidemment tout autre sur des spécialités non remboursables pour lesquelles les prix diffèrent entre pharmacies », explique Philippe Besset, vice-président de la

FSPF. Une situation que les pharmaciens verraient bien se pérenniser, pour ne pas qu’une interface d’accès (borne, poste dédié) à la base de prix gouvernementale soit rendue obligatoire, un dispositif plus contraignant… et coûteux. ❙

NOTABENE Les conditionnements munis de vignette pourront être écoulés sans limite de date. Lors de leur dispensation, les officinaux devront scanner le code Datamatrix présent sur la boîte, et non plus la vignette !


Les dossiers de la Fédé

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Les accords interprofessionnels à pas comptés NÉGOCIATIONS. La ministre de la Santé a donné jusqu’à fin juillet aux partenaires pour négocier les accords-cadres interprofessionnels (Acip), un des piliers de sa politique.

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G

rosse pression sur les négociations des accords interprofessionnels. Fidèle à sa méthode qui consiste à laisser du temps à la discussion avant de trancher, Marisol Touraine a prévenu mi-juin qu’elle recourrait à un « règlement arbitral » si les syndicats des différentes professions de santé (médecins, pharmaciens, infirmiers, kinésithérapeutes…) et les représentants de l’Assurance maladie n’arrivaient pas à s’entendre avant fin juillet. Or, début juillet, s’étaient déjà tenues six réunions… avant même que les négociations aient été ouvertes. Deux séances officielles ont été programmées pour les 16 et 23 juillet, même si trouver un accord dans les temps impartis semble compliqué. Rappel : les expérimentations sur les nouveaux modes de rémunération (ENMR) ont été mises en place pour coordonner les soins,

majoritairement en centres de santé ou en maisons de santé pluridisciplinaires. Tout le monde est d’accord aujourd’hui pour inclure les libéraux dans la démarche, par le biais d’accords-cadres interprofessionnels (Acip) ou d’accords

conventionnels interprofessionnels (ACI). Durant les discussions préliminaires, deux camps se sont constitués, l’un voulant signer des accords limités à deux ou trois professions qui seraient déclinables en régions – les ACI –, l’autre,

soutenu par l’Union nationale des professionnels de santé (UNPS) et presque tous les syndicats majoritaires, dont la FSPF, préférerait d’abord un Acip pour fixer les règles au niveau national. Les sujets en discussion sont vastes et comprennent l’amont et l’aval de l’hôpital, la sortie de maternité mais aussi l’insuffisance cardiaque ou les anticoagulants… L’Assurance maladie a tout de même avancé quelques propositions jugées positives le 9 juillet : les coopérations seraient rémunérées sous forme de forfaits, versés aux professionnels concernés en fin d’année. « Tout cela n’a de sens que s’il y a des financements en face. Or, après de bons résultats­en 2013, les dépenses d’assurance maladie ont été récemment revues à la baisse : 400 millions d’euros portés majoritairement par la ville », prévient Philippe Gaertner. Rendez-vous à la rentrée. ❙

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DÉCRYPTAGE

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Soumise à des coups de boutoir à répétition, la thérapeutique homéopathique serait menacée de disparition. C’est du moins la conviction d’une minorité de ses praticiens, qui voient dans le processus de réévaluation de la pharmacopée le coup de grâce. Explications. Par Fanny Rey

Photos Miguel Medina

Périls sur l’homéopathie

M 5 500

souches sont inscrites à la Pharmacopée européenne.

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enace récurrente de déremboursement, polémique inextinguible concernant son absence de fondement médical, disparition de souches anciennes, non-évolution de la pharmacopée homéopathique française… À cette sombre toile de fond pour l’homéopathie s’est ajoutée depuis mars 2001 une procédure d’enregistrement homéopathique (EH) qui impose aux 1 163 souches remboursables répertoriées en France de passer sous les fourches caudines de l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) (voir encadré p. 24). Une situation qui attise les différends entre homéopathes. Le courant uniciste, qui représente 15% des pratciens, s’appuient sur l’ensemble du répertoire et prescrivent un seul remède à la fois, y voit une tentative supplémentaire de sabrer le nombre de souches et réduire l’éventail des dilutions disponibles sur le marché, allant jusqu’à évoquer la disparition de 75 % des remèdes homéopathiques. « Quand Boiron, en situation de quasi-monopole dans le pays, obtient un enregistrement homéopathique, le laboratoire choisit ce qu’il va commercialiser et ne va vendre que les dilutions rentables. C’était le meilleur moyen pour tuer l’homéopathie telle que nous la pratiquons. En tant qu’unicistes, tenant compte de l’individu

dans son ensemble, nous sommes les premiers concernés par ce qui se passe, par opposition aux pluralistes, qui appliquent des recettes à tout le monde », résume Didier Grandgeorge. Une menace qui a mené ce pédiatre basé à Fréjus à lancer en janvier 2013 une pétition pour la sauvegarde de la médecine homéopathique – qui a recueilli quelque 80 000 signatures – et à rencontrer les plus hautes instances de santé avec deux confrères varois, six mois plus tard. Leurs doléances sont restées lettre morte mais Jean-Louis Ode, l’un de ces médecins frondeurs, n’en démord pas : vouloir soumettre les remèdes homéopathiques aux mêmes exigences d’évaluation que les médicaments allopathiques constitue une aberration. Pour ce généraliste, « il y a un véritable danger à vouloir tout normaliser : en demandant à un remède homéopathique d’avoir des indications et de devenir un médicament, on finit par restreindre son utilisation en se fixant un symptôme à traiter, alors que tout homéopathe traite un individu unique dans la totalité des symptômes exprimés, et a donc besoin pour ce faire du maximum de remèdes possibles. Par ailleurs, qui dit indications, médicaments et traitements, dit restriction de la pratique de l’homéopathie aux seuls médecins certifiés par les facultés. Si cela se confirmait, la médecine homéopathique serait alors en grand danger » (voir encadré p. 25).


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DÉCRYPTAGE xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx Périls sur l’homéopathie

Si la procédure d’enregistrement a officiellement débuté il y a treize ans, l’affaire secoue le microcosme depuis début 2013, du fait d’un afflux de décisions concernant les EH et de la diffusion aux professionnels de santé d’une nomenclature des enregistrements par Boiron. « Elle les a mis devant la réalité des spécialités à nom commun disponibles pour chacune des souches enregistrées, qui correspondent à 97 % des prescriptions. Certains ont cru que c’était l’intégralité de notre offre ! », souligne Anabelle Flory-Boiron, directrice générale France du groupe, pour expliquer ce qui relève selon elle d’un malentendu : « Ce qui est réel comme changement pour les médecins, c’est que désormais, ils doivent se soucier de ce qui est commercialisé. » De fait, l’offre s’est recentrée sur les dilutions courantes (4, 5, 7, 9, 12, 15 et 30 CH). Boiron dans le viseur C’est précisément ce recadrage sur les souches, les dilutions et les spécialités les plus rentables – à l’image d’Oscillococcinum, de Stodal et autres Homéoplasmine, grâce auxquelles le laboratoire réalise la moitié de son chiffre d’affaires – que dénoncent les homéopathes unicistes. « Il y a eu un choix délibéré de restreindre­l’offre. Cela n’a rien à voir avec la réglementation européenne ; c’est un choix stra-

tégique », confirme-t-on à l’ANSM. Une contrariété supplémentaire de la part du géant pharmaceutique à qui les unicistes reprochent d’avoir remodelé le paysage homéopathique français. « Depuis son entrée en Bourse, en 1987, la volonté d’augmenter la valeur du groupe a entraîné une rupture des engagements. Lors du rachat de Dolisos, en 2005, Boiron s’était engagé à conserver la totalité des souches, ce qui n’a pas été le cas. Aujourd’hui, il profite clairement de la nouvelle donne pour rentabiliser sa chaîne de produc- « En demandant à un tion », note Jean-Louis Ode. remède homéopathique Et ce, alors que le groupe, en pleine reconfiguration depuis de devenir un médicament, le retour de Christian Boiron on finit par restreindre aux manettes en juillet 2011, son utilisation. » affiche une santé financière Jean-Louis Ode, médecin homéopathe éclatante, avec un chiffre d’affaires (CA) en hausse de 9 % en 2013, à 618 millions d’euros – dont 45 % réalisés à l’exportation. « Le cours de l’action Boiron a bondi de 250 % en un an et demi. Dans le même temps, avec l’automatisation, on réduit le personnel. C’est la rentabilité avant tout, dans l’optique d’une éventuelle revente », analyse Didier Grandgeorge. Chez le numéro un mondial de l’homéopathie, l’heure est à la chasse aux gaspis pour financer les investissements en recherche III Juillet-Août 2014 I No 1262 I 27


DÉCRYPTAGE

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alors que le groupe a fait l’objet de trois class actions en Amérique du Nord. Pas de quoi évoquer une réduction drastique de l’offre, selon Géraldine Garayt, pharmacienne chargée de l’information médicale chez Boiron. « Nous n’avons aucun intérêt à nous tirer une balle dans le pied, 70 % de notre CA étant lié à III

Les dessous de l’enregistrement Transposition d’une directive européenne de 1998, la nouvelle réglementation oblige les industriels à détailler la qualité, la sécurité et l’usage homéopathique pour les souches qu’ils désirent produire de manière industrielle. Les dossiers sont déposés à raison d’une cinquantaine tous les six mois. Toxicité, méthode de dilution, pathogénésie… après étude, l’Agence nationale du médicament délivre une autorisation de mise

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sur le marché pour les spécialités et les teintures mères ou procède à l’enregistrement homéopathique des souches. Toutes les formes peuvent alors être produites, de la 2 CH à la 30 CH. Une démarche contraignante et coûteuse (de 10 000 à 80 000 euros par souche, selon Boiron). « Mais quelle belle reconnaissance, en plus d’être un gage de pérennité pour le médicament homéopathique », insiste Géraldine Garayt, pharmacienne chargée de l’information

médicale chez Boiron. Une position relayée par le Syndicat national des médecins homéopathes français (SNMHF) et le Syndicat national de la préparation et de l’homéopathie (SNPH) : « La France est le seul pays où l’homéopathie est toujours remboursée mais ça ne tient qu’à un fil ! C’est pourquoi d’un commun accord, nous ne montons pas au créneau de peur de la faire dérembourser », concède ainsi Didier Le Bail, vice-président du SNPH.

une prescription de médecins. Boiron commercialise environ 3 000 souches, dont 2 000 non remboursables et non couvertes pour le moment par l’enregistrement, parmi lesquelles aucune n’a été supprimée. » « Pour chaque souche enregistrée, nous prenons en compte la réalité des prescriptions pour décider des références qui seront commercialisées, et donc fabriquées en séries industrielles comme exigé par l’EH, en concertation avec des médecins représentant les différents courants de l’homéopathie, se défend Anabelle Flory-Boiron. Pour les souches rares pour lesquelles nous demandons également un enregistrement, nous faisons l’effort de fabriquer au moins une série industrielle malgré le peu d’unités vendues chaque année et donc la forte probabilité de destruction au moment de la péremption. » C’est le cas par exemple d’Asclepias vincetoxinum tube 5 CH ou d’Acetanilidum tube 5 CH. Vingt-huit souches abrogées À la mi-2014, Boiron avait déposé quelque 956 dossiers à l’ANSM. « Nous avons déjà obtenu un peu plus de 270 EH, précise Géraldine Garayt. Seules vingt-huit souches ont été abrogées faute de justification de leur caractère homéopathique ». Douze l’ont été suite à l’analyse du dossier par l’ANSM, seize suite au non-dépôt de dossier par Boiron en l’absence de justification suffisante de l’usage traditionnel en homéopathie. Il est parfois


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DÉCRYPTAGE xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx Périls sur l’homéopathie

Vers l’Europe de l’homéopathie La décision de l’Union européenne de lancer une réflexion sur cette pratique représente-t-elle un premier pas vers une reconnaissance de l’homéo­pathie ? C’est ce que souhaite le Syndicat national des médecins homéopathes français (SNMHF), en l’absence de cohérence communautaire en la matière. Une position relayée au niveau européen par l’European Committee for Homeopathy (ECH), qui regroupe quelque quarante associations représentant environ 45 000 médecins ayant une qualification en homéopathie. Si en Allemagne et en France cette pratique médicale est reconnue par les instances ordinales, remboursée et enseignée dans des écoles agréées, ailleurs elle n’est pas forcément reconnue médicalement, voire légalement. Dans certains cas, comme en Suède, la prescription d’homéopathie peut même entraîner la radiation de l’Ordre des médecins. Le projet européen vise donc à définir les standards et les normes de qualité pour la pratique de l’homéopathie – qui devra être circonscrite aux médecins – et les conditions de prescription afin d’harmoniser la situation dans les États membres. Une normalisation en phase avec le processus d’évaluation et d’enregistrement en cours qui permettrait, selon ses partisans, d’avancer sur la voie de la formation des médecins. « Le problème, en plus d’une offre hétérogène, c’est que les diplômes indépendants, même de grande qualité, ne sont pas reconnus en France », regrette Yves Maillé, vice-président de la Société savante d’homéopathie.

difficile de trouver des références bibliographiques justifiant l’usage homéopathique. Et de citer l’exemple de Pilosella, abrogée alors qu’elle ne posait aucun problème en matière de qualité et de toxicité. Au final, une quarantaine de souches ne feront pas l’objet d’un dossier. Auxquelles s’ajoutent une vingtaine de souches arrêtées ces vingt dernières années pour motifs pharmaceutiques, notamment du fait d’une difficulté ou d’une impossibilité d’approvisionnement – à l’image du DTTAB, une souche fabriquée à partir d’un vaccin aujourd’hui indisponible­ auprès de son fabricant – ou faute de garantir la sécurité virale au regard de la réglementation en vigueur, à l’instar de Calculi biliarii. Soit ­environ 2 % des souches produites par le laboratoire, où l’on insiste sur leur caractère marginal. Au Syndicat national des médecins homéopathes français (SNMHF), à dominante pluraliste, on confirme : « Très peu de souches ont été écartées et il s’agit des moins prescrites, relève Charles Bentz, son secrétaire général. Les préparatoires peuvent d’ailleurs continuer à fabriquer. La préservation­du statut homéopathique est plus préoccupante que les quelques désagréments engendrés par cette procédure d’enregistrement. » Et pourtant… Les unicistes et leurs patients ne seraient pas les seuls à pâtir de cette contraction de l’offre : à l’ANSM, on fait état de nombreuses inquiétudes exprimées par des parlementaires

et des pluralistes depuis début 2013. Poussant les praticiens à des pratiques borderline, entre activité de propharmacien et incitation à aller s’approvisionner à l’étranger : en Belgique, en Allemagne, en Suisse, en Grande-Bretagne ou en Autriche, où la pharmacie Remedia met à disposition les 5 500 souches de la Pharmacopée européenne. « Aujourd’hui, les patients s’adaptent, grâce à la trentaine de pharmacies en France capables de leur fournir les remèdes qui leur sont prescrits ou s’approvisionnent à l’étranger », confirme Laurent Guillerault, cotitulaire à la pharmacie des Comtes, sous-traitant en préparations homéopathiques, à Port-de-Bouc. Problème d’approvisionnement Au-delà de la querelle de clocher opposant tenants d’un traitement sur mesure et partisans d’une réponse symptomatique, le problème aurait des ramifications plus profondes. L’avenir de l’homéopathie traditionnelle serait menacé par le manque d’experts, numerus clausus oblige, et par une pratique en secteur conventionnel peu compatible avec une homéopathie uniciste exigeante et chronophage. Une situation corroborée par une offre de formation hétérogène. « Le gros problème, c’est le recrutement chez les jeunes médecins, souligne Yves Maillé, vice-président de la Société savante d’homéopathie et membre du pôle enseignement à l’Institut national III Juillet-Août 2014 I No 1262 I 29


DÉCRYPTAGE

homéopathique français (INHF)-Paris. C’est toujours l’omerta sur l’homéopathie à la fac. Malgré l’intérêt mondial qu’elle suscite, il est hors de question d’avoir pignon sur rue ! » Last but not least : les difficultés que rencontrent les officines pour s’approvisionner en matière première. « Du fait du statut particulier des granules et doses homéopathiques qui relèvent des préparations magistrales, nous n’avons plus accès à l’intégralité des souches répertoriées dans la Pharmacopée européenne, Boi« Si le laboratoire arrête ron ayant entrepris de déposer de fournir la teinture mère, un dossier d’enregistrement pour chaque souche et ses dilutions la souche disparaît. » correspondantes », indique LauDidier Le Bail, vice-président du SNPH rent Guillerault. Impossible aujourd’hui d’importer un produit dont la monographie ne figure pas dans la Pharmacopée de l’État. « Depuis que l’Inspection générale des affaires sociales (Igas) a décidé d’encadrer les préparatoires, il est beaucoup plus compliqué de se procurer des souches hors de France », ajoute Didier Le Bail, vice-président­ du Syndicat national de la pharmacie homéopathique (SNPH). III

Quadrature du cercle Cette restriction de l’approvisionnement se double d’un casse-tête réglementaire concernant les teintures mères, à la charnière entre phyto30 I No 1262 I Juillet-Août 2014

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thérapie et homéopathie, qui font l’objet d’une procédure d’enregistrement distincte à l’ANSM. Non seulement la commercialisation de la teinture mère est suspendue pendant le temps de l’examen des dossiers soumis à EH mais, une fois le dossier d’autorisation de mise sur le marché examiné, se pose le problème de la justification de leur usage homéopathique. Résultat : nombre d’entre elles disparaissent de la nomenclature des laboratoires homéopathiques. « On observe que la plupart des teintures mères font l’objet d’un déremboursement : ne restent plus que les rentables. Or si le laboratoire arrête de fournir la teinture mère, la souche disparaît, souligne Didier Le Bail. Boiron et Lehning se sont engagés à fournir les souches nécessaires aux préparations. Mais quid des diluthèques une fois la date de péremption des produits commandés atteinte, pour les souches que les laboratoires ne produiront plus ? » C’est la quadrature du cercle. « Boiron ne fabrique plus de teintures mères dès lors qu’elles sont assimilées à de la phytothérapie. D’où le problème des pharmaciens pour monter des remèdes, résume Laurent Guillerault. On s’engagerait bien sur une demande d’agrément d’importation de matière première, mais pour être crédible il faut une masse suffisante de prescripteurs, or leur nombre va en diminuant. Si on n’amorce pas la pompe, l’homéopathie va mourir de sa petite mort. » ❙


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Santé Enquête

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Toute une gamme d’aliments diététiques sans gluten – farines, pains, pâtes et biscuits – est prise en charge par l’Assurance maladie dans la limite de 33,54 € TTC/mois jusqu’à 10 ans et de 45,73 € au-delà, seulement pour les patients en affection de longue durée diagnostiqués de la maladie cœliaque.

Les braconniers du gluten Alors que la maladie cœliaque fait de l’alimentation un enfer, le régime sans gluten fait un carton auprès des adeptes du manger sain. Sans aucun fondement.

NOTABENE ❙ La maladie cœliaque ou intolérance au gluten : intolérance permanente à certaines fractions protéiques du gluten, qui détruit les villosités de l’intestin grêle. Les patients y sont génétiquement prédisposés et le diagnostic repose sur la détection d’anticorps sériques et sa confirmation sur des biopsies duodénales. La prévalence varie de 0,5 à 1 % de la population. ❙ Allergie au blé : réaction d’hypersensibilité immédiate avec manifestations allergiques. La pathologie est moins fréquente et n’entraîne pas d’atrophie villositaire intestinale. ❙ (Hyper)Sensibilité au gluten : symptômes évocateurs de troubles digestifs chez des sujets non cœliaques et non allergiques. Aucune preuve scientifique n’a été établie. Cette affection pourrait s’apparenter à un sous-groupe du syndrome de l’intestin irritable. Source : Afdiag

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l mesure à peine 2 centimètres de diamètre mais pèse des dizaines de millions d’euros. Le symbole de l’épi de blé barré (voir schéma p. 33) qu’arborent de plus en plus de produits alimentaires dans les rayons des supermarchés, comme dans ceux des pharmacies, assure à son acheteur qu’il n’y trouvera pas de gluten. Une aide certaine au casse-tête quotidien des personnes diagnostiquées de la maladie cœliaque (ou intolérance au gluten) qui ont pour seul traitement l’éviction totale et définitive de cette protéine dans leur alimentation. Et donc de tous les produits qui contiennent du blé, de l’orge, du seigle ou de l’avoine. Mais cette pathologie digestive n’explique pas à elle seule le phénomène constaté ces dernières années ; le chiffre d’affaires du sans-gluten a triplé entre 2009 et 2012 pour atteindre 50 millions d’euros. Et ce ne sont plus les seules filières

diététiques et bio qui occupent le rayon : Valpiform, « spécialiste historique des produits sans allergènes en grandes surfaces », selon le cabinet d’études sectorielles Xerfi, a vite été rejoint par Schär et Gerblé, puis bousculé par Auchan, Carrefour et Casino qui ont développé une gamme sous leur marque propre entre 2009 et 2010, avant É. Leclerc en 2012. Ou comment transformer un marché de niche en juteux filon. Effet de mode Industriels et distributeurs ont rapidement compris que les produits sans gluten n’intéressaient pas seulement les malades mais aussi des consommateurs soucieux de manger plus sainement. Une tendance soutenue par la mauvaise image d’une agriculture industrialisée, par l’ouverture de nombreux blogs et restaurants « gluten free », dont le Fouquet’s et son « menu 100 % sans gluten »,

Le groupe Schär a vu son chiffre d’affaires augmenter de 200 % entre 2005 et 2013. 98 % de ses produits sont éligibles au remboursement. mais aussi par un paquet de célébrités et d’athlètes de haut niveau, à l’instar du joueur de tennis Novak ­Djokovic. Peu souffrent de la maladie cœliaque, encore moins sont ne serait-ce qu’allergiques ou hypersensibles au gluten (voir « Nota Bene » ci-contre), mais nombreux érigent l’éviction de la protéine au rang de panacée pour la perte de poids ou la stimulation physique et mentale. Recettes, conseils et forums se multiplient. L’offre dépasse désormais les produits céréaliers et s’élargit à la charcuterie, aux sauces, aux plats cuisinés… Bref, éviter le gluten est devenu un mode de vie. Le groupe Schär en a même créé le


Enquête Santé

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Ce logo, bien connu des cœliaques, est apposé sur l’emballage de la plupart des produits sans gluten et garantit un produit fini « non contaminé » dont la teneur en gluten résiduel ne peut dépasser 20 mg/kg, seuil de la réglementation européenne. Dr Schär Institute pour « apporter son assistance aux experts en nutrition et aux médecins » et organise des conférences internationales pour discuter de la « naissance d’une nouvelle pathologie, la sensibilité au gluten », à savoir l’apparition de troubles divers et variés après ingestion d’aliments contenant du gluten. Une « identification saluée comme un grand progrès de la médecine, qui permet de proposer un traitement efficace, le régime sans gluten, à un grand nombre de patients jusqu’à présent étiquetés pour la plupart comme atteints du syndrome de l’intestin irritable ou de troubles de la sphère psychosomatique », continue Schär… Une identification réjouissante surtout, vu le nombre de « patients » potentiels, certainement proportionnel à son caractère fourre-tout : les « symptômes » recouvrent aussi bien la sensation de fatigue que les brûlures épigastriques, l’anémie ou la diarrhée et la constipation. S’il reconnaît que « cette hypothèse est encore empirique et qu’il n’existe pas de test à même de la valider », Schär ne se prive

pas d’évoquer un lien entre gluten et « pathologies neuropsychiatriques comme la schizophrénie et l’autisme » ou un cas d’amélioration d’une « suspicion de sclérose multiple » grâce à un régime sans gluten ! Ce nouvel ennemi alimentaire n’est donc pas près de disparaître de la scène, ce qui ne va pas sans inquiéter certains ­nutritionnistes. Discrédit L’Association française des diététiciens nutritionnistes (AFDN) déplore en effet des « comportements irrationnels qui, loin d’arguments médicaux validés, répondent bien davantage aux lois implacables du marketing » et craint même l’apparition de carences chez les patients qui pratiquent des régimes d’exclusion « maison ». L’Association française des intolérants au gluten (Afdiag) souligne également que « l’imputabilité du rôle du gluten [hors cas avérés de maladie cœliaque, NDLR] reste à démontrer ». Le coupable idéal n’est pas toujours le bon. ❙

Et si c’était les Fodmap ? Face au succès du régime sans gluten et au nombre croissant de personnes se croyant sensibles ou intolérants à cette protéine, une équipe australienne a remarqué que la présence d’autres composants du blé n’a jamais été prise en compte. Leur essai, dont les résultats ont été publiés dans la revue G ­ astroenterology l’an dernier, s’est ainsi penché sur les Fodmap, acronyme de Fermentable Oligo-DiMonosaccharides And Polyols, soit les oligosaccharides, disaccharides, monosaccharides et polyols fermentescibles par la flore intestinale. Ce groupe de glucides n’est pas ou peu absorbé au niveau de l’intestin grêle et transite jusqu’au côlon. On en trouve dans nombre de fruits, légumes et céréales. Les participants, autoproclamés intolérants au gluten, qui en ont réduit la dose dans leur alimentation ont vu leurs symptômes gastriques s’améliorer considérablement. Par ailleurs, réduire la consommation de gluten ne permettait pas, pour un quart des participants, d’éviter les symptômes gênants. Enfin, ces symptômes ne s’avèrent pas dose-dépendants à l’apport en gluten. Ce dernier ne serait donc pas le problème : la sensibilité à cette protéine pourrait être confondue avec une sensibilité aux Fodmap, connus d’ailleurs pour leurs effets digestifs.

Anne-Laure Mercier Juillet-Août 2014 I No 1262 I 33


Santé Panorama

❙❙Pression positive continue (PPC) 1 – Oxygénothérapie 0 ! D’après une étude parue dans le New England Journal of Medicine, la PPC permet de diminuer significativement la pression artérielle chez les patients atteints de syndrome d’apnée obstructive du sommeil (SAOS), au contraire de l’oxygène. Le « switch » vers cette méthode en cas de problèmes d’observance avec la PPC doit donc être remis en cause, à moins que le médecin ait d’autres raisons de le faire. ❙❙L’asthme est-il en augmentation chez les enfants ? Une étude menée chez des enfants scolarisés en CM2 ou en troisième comparant des cohortes de 2003 et 2008 publiée dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire montre une prévalence en augmentation : + 2,1 points pour les CM2, + 2,3 points pour les classes de troisième, avec un recul de respectivement 3 et 5 ans. Autre donnée inquiétante : 35 % des asthmes détectés sont non contrôlés. ❙❙Les Français ne sont pas encore tous égaux dans l’accès au diagnostic et au traitement des cancers… mais les choses s’améliorent. Prenant pour exemple les cancers du sein ou de la prostate, l’Institut national du cancer (Inca) a étudié chez 4 349 patients les conditions de prise en charge. Dans le cancer du sein, les délais d’accès sont plus courts pour les patientes à revenus élevés et plus longs pour les bénéficiaires de la CMU-C. Plus positif, l’annonce de la maladie et l’information des patients ont progressé. Mais une chose ne change pas : au bout de deux ans, 21,8 % des patients actifs ont perdu l’emploi occupé au moment du diagnostic. ❙❙La moitié des cas de tuberculoses multirésistantes à l’isoniazide et la rifampicine en France sont détectés chez des patients nés en ex-URSS ! Avec 92 cas en 2012 et 69 en 2011, ces tuberculoses sont très surveillées, surtout depuis que le Monovax a été retiré et l’obligation vaccinale levée, pointe le Bulletin épidémiologique hebdomadaire. Les médias évoquent depuis 2013 des « filières de soins mafieuses » entre les pays de l’ex-bloc soviétique et la France.

34 I No 1262 I Juillet-Août 2014

DEFRANCE

INFO OU INTOX

Oxyde d’argent contre VIH ? Une rumeur court sur certains sites internet : Ag4O4 serait un remède potentiel au sida.

L

es « hoax », ces rumeurs colportées par les réseaux sociaux (Facebook, Twitter…) ou des chaînes de mail ont souvent la vie dure. Celui du brevet américain 5676977 publié en 1997 portant sur la « méthode pour guérir le sida » à partir d’un oxyde d’argent (Ag4O4), aussi appelé Tetrasil, ne fait pas exception à la règle. Réapparue récemment sur le très populaire site potache 9gag.com, cette information avait été partagée plus de vingt mille fois sur Facebook début juillet dernier. Guérisons miraculeuses Un coup d’œil au brevet laisse songeur : après injection, le Tetrasil « électrocuterait le virus du sida » en lui « tirant des élec-

DR

ÀSAVOIR

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Une image partagée sur 9gag.com.

trons » et serait efficace à des concentrations extrêmement faibles – environ 20 ppm –, avec une toxicité plus que limitée puisqu’il provoquerait juste des hépatomégalies. Trop beau pour être vrai, évidemment. L’argent est certes utilisé pour ses propriétés antiseptiques dans des pansements ou en association avec la sulfadiazine dans des crèmes. Mais rien à signaler à la Food and Drug Administration (FDA), l’équivalent américain de l’Agence

nationale de sécurité du médicament (ANSM) française, sur une utilisation dans le traitement du VIH. Et pour cause : absolument aucune étude sérieuse ne préconise le Tetrasil dans cette indication, ni dans aucune autre d’ailleurs. La seule mentionnée sur Internet l’est par… Marvin Antelman, le détenteur du brevet 5676977, et fait état de 30 patients miraculeusement « guéris » dans un essai clinique au Honduras grâce à l’Imusil, le nom « commercial » de cette panacée, qui guérirait également de nombreuses formes de cancer (mélanome, carcinome…) ou d’infections microbiennes. « Notre approche du sida n’est pas conventionnelle, précise le bon Dr Antelman sur la même page Internet. Il y a des cas de sida sans VIH et des cas de VIH sans sida. » No comment, donc. ❙ intox !

cardiologie

anticoagulant

L’Agence nationale de sécurité du médicament a recommandé mi-juin aux prescripteurs de ne plus instaurer de traitement par ivabradine et d’envisager les « alternatives disponibles », en attendant sa réévaluation par l’Agence européenne du médicament. La revue Prescrire insiste depuis 2006 pour écarter son utilisation dans l’angor stable, son indication initiale avant que l’insuffisance cardiaque ait été ajoutée en 2012. Des résultats préliminaires de l’étude Signify ont conclu à une mortalité augmentée significativement chez les patients sous ivabradine. Après le Vastarel et le Protelos, le ménage parmi les « molécules Servier » continue. ❙

Les essais cliniques des antidotes aux anticoagulants oraux directs (AOD) – apixaban, rivaroxaban, dabigatran – sont menés tambour battant, avec notamment l’arrivée en phase 3 de l’idarucizumab, destiné à traiter les surdosages de Pradaxa (dabigatran). L’enjeu est énorme : la formulation d’un antidote permettrait à l’AOD concerné d’amoindrir les craintes des prescripteurs et de se remettre à niveau par rapport aux Antivitamines K (AVK), qui disposent, eux, d’antidotes biens connus (Kaskadil, Octaplex). Si l'on ajoute les données rassurantes sur la sécurité publiées début juillet pour les AOD par l’ANSM, la partie semble bien engagée… Mais à quel prix  pour la Sécu ? ❙

Sursis pour l’ivabradine

La course à l’antidote est lancée


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Panorama Santé

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L’IMAGE DUMOIS

Les potards uruguayens résistent Quelque 30 % de marge sur… du cannabis. L’Uruguay a autorisé l’achat de marijuana récréative en décembre 2013, y compris en officine. Avant la fin de cette année, on pourra s’acheter un maximum de 40 g par mois dans les pharmacies à moins de 1 dollar le gramme. Sauf si les pharmaciens parviennent à l’éviter. Eduardo Savio, le président de l’Ordre local, l’AQFU, organise la résistance et appelle ses confrères du monde entier à le soutenir à travers une pétition disponible sur http://chn.ge/1lhxnKh. Alors, pour ou contre ?

La mise à disposition de marijuana dans les pharmacies attire déjà les humoristes (ci-dessus, des extraits d’une caméra cachée du site Pardelion).

DR

Les pharmaciens réclament une objection de conscience.

obstétrique

vaccins

Plus d’IVG en 2013 La polémique sur les pilules de 3e et 4e génération faisait craindre une augmentation des interruptions volontaires de grossesse (IVG). C’est arrivé.

L

a dernière étude de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees) sur les IVG en 2013 est claire : elle montre une augmentation de 4,7 % des IVG pratiquées en milieu hospitalier – qui représentent à elles seules 85 % des IVG –, « alors qu’elles diminuaient légèrement ces dernières années », notent les auteurs dans leur étude parue fin juin. « Les chiffres de 2013 sont encore provisoires, mais l’expérience a montré que les données sont quasi définitives trois à quatre mois après la date des soins », expliquent-ils également. Polémique et conséquences Une pierre dans le jardin de Marisol Touraine, qui s’était avancée dans les médias en septembre dernier, annonçant une « stabilité des IVG en 2013 ».

Une analyse métarassurante Une étude de Pediatrics publiée le 1er juillet remet les pendules à l’heure sur la sécurité des vaccins utilisés en routine chez l’enfant. Ses résultats permettent notamment d’écarter tout lien entre l’autisme et le vaccin ROR (rougeole-oreillons-rubéole), mais pointent certains effets indésirables rares et graves, comme les invaginations intestinales liées au vaccin antirotavirus. Pas de quoi remettre en cause la politique vaccinale ! ❙

sexualité En 2012, 57 % des IVG étaient médicamenteuses.

Des estimations contestées au sein de la communauté médicale, notamment par Israël Nisand, du centre hospitalier universitaire de Strasbourg, lors des Journées du Collège national des gynécologues et obstétriciens français (CNGOF) en décembre de la même année. Les chiffres ont malheureusement donné raison à ce dernier. ❙

Nouvelle galénique pour l’érection Une goutte sur le pénis ? C’est le mode d’administration plutôt original qu’emprunte Vitaros. Moins original, ce médicament de la dysfonction érectile contient de l’alprostadil, un principe actif actuellement réservé à l’injection intracaverneuse (Edex). L’intérêt de la spécialité est actuellement évalué par la commission de transparence. Sortie prévue à l’automne prochain. ❙ Juillet-Août 2014 I No 1262 I 37


Santé Conseil

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© LARAH MCELROY

Le moustique tigre sort ses griffes Assez facile à reconnaître, Aedes albopictus mesure moins de 1 cm et est de couleur noire, avec des rayures blanches sur les pattes et l’abdomen.

POURALLER PLUSLOIN x Dengue et chikungunya, point sur les connaissances, à destination des professionnels de santé : http://goo.gl/FKg9YK x Site d’information de l’EID Méditerranée : www.albopictuslr.org x Brochures à destination des patients : http://goo.gl/ofe3vZ ou http:// goo.gl/09EkWu

Bientôt un vaccin ? Les résultats intermédiaires de l’étude de phase 1 d’un candidat vaccin contre le chikungunya, développé par la société Themis Bioscience et issu d’une plateforme technologique de l’Institut Pasteur, se montrent très prometteurs. Ils confirment sa bonne tolérance et indiquent qu’il présente la réponse immunitaire requise sous forme d’anticorps neutralisants, selon un effet dose-dépendant s’observant dès les plus faibles doses.

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Petit, rayé et méchant, le moustique tigre s’attaque à la métropole après avoir provoqué des épidémies de chikungunya notamment aux Caraïbes. La résistance s’organise.

D

rateur de démoustication. « Nous envoyons des agents vérifier la présence du moustique tigre. Un traitement de démoustication localisé peut être mis en place en cas de risque, précise l’entomologiste. Du fait de l’épidémie aux Antilles, nous comptons deux fois plus d’interventions dans les dix-huit départements de niveau de risque 1, soit entre cinq et huit par jour. »

epuis sa toute première apparition à Menton en 2004, Aedes albopictus, communément appelé moustique tigre et vecteur du Déploiement militaire chikungunya et de la dengue, progresse En raison des craintes suscitées par l’épiinexorablement en France. Cette espèce démie outre-mer, les autorités françaises venue d’Asie du Sud-Est est l’une des plus ont décidé de renforcer les mesures de invasives au monde. Aujourd’hui active dans prévention et de lutte dans les départements 18 départements du Sud, elle amorce une concernés. Une quarantaine de sapeursmontée vers le nord et l’ouest. Problème : pompiers et de militaires de la sécurité dans les zones où le moustique a une pré- civile de métropole sont prêts à être engasence continue, le risque de diffusion des gés. L’envoi de volontaires du service virus augmente. D’autant qu’une épidémie civique dans les départements d’outre-mer de chikungunya sévit depuis six mois dans est également envisagé pour, par exemple, les Caraïbes. Selon le dernier bilan de l’Ins- enlever les épaves de voitures qui renfertitut national de veille sanitaire, près de ment souvent de l’eau stagnante. Les popu100 000 personnes ont déjà été infectées à lations sont en outre invitées à détruire les la date du 4 juillet. Du fait gîtes larvaires près des des échanges entre la La DGS impose habitations. Cette mesure France et les Antilles et de la déclaration des de prévention concerne la chaleur – l’été facilite la d’ailleurs la métropole reproduction d’Aedes –, cas suspects. comme les Antilles. Goutle virus pourrait bien se tières bouchées, bidons propager en métropole. Pour le moment, de récupération d’eau de pluie et autres seuls 127 cas importés sont confirmés. réservoirs doivent être régulièrement vidés, supprimés ou mis à l’abri. Car c’est dans Trois mille pièges l’environnement immédiat humain, partout La direction générale de la santé (DGS) où il trouve de petites collections d’eau, s’active depuis 2006 pour « surveiller et que le moustique tigre se reproduit et pique limiter la propagation du moustique d’une (surtout en fin d’après-midi). Enfin, pour part, les cas suspects importés de l’autre, encourager la vigilance citoyenne, un porpour éviter la transmission », indique Gré- tail de signalement* vient d’être lancé par gory L’Ambert, entomologiste médical à le Centre national d’expertise sur les vecl’Entente interdépartementale pour la teurs. « Tout est déployé actuellement pour démoustication du littoral méditerranéen. empêcher la circulation de l’infection en En pratique, 3 000 pièges pondoirs ont été métropole et, pour le moment, aucun cas installés sur le territoire. La DGS impose autochtone n’a été signalé, rassure Grégory par ailleurs la déclaration par les profes- L’Ambert. Mais on peut déjà dire que l’année sionnels de santé des cas suspects à sera chaude ! » ❙ Claire Grevot l’agence régionale de santé. Cette dernière contacte alors le conseil général et l’opé- * www.signalement-moustique.fr


Fiche Conseil

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Piqûres d’insectes ou d’animaux marins peuvent gâcher les vacances. Voici quelques conseils et gestes simples pour administrer les premiers soins et éviter les complications et surinfections.

Les piqûres d’animaux TIQUE Symptômes : Une piqûre de tique passe souvent inaperçue ; c’est alors par hasard que la présence de ce parasite se remarque au niveau des « plis chauds » (aisselles…). Conduite à tenir : x Arracher la tique à l’aide d’un tire-tiques en essayant de la retirer entièrement. x Désinfecter. Ne pas utiliser d’alcool, qui peut faire régurgiter la tique et libérer les bactéries qu’elle contient. VOTRE CONSEIL La tique peut transmettre de nombreuses infections dont la maladie de Lyme. Consulter en cas d’apparition d’une auréole rouge autour de la piqûre, de douleurs musculaires ou articulaires, de fièvre et fatigue. ABEILLE, GUÊPE, FRELON

Symptômes : La piqûre est immédiatement douloureuse et s’accompagne d’une rougeur, d’un léger œdème et de démangeaisons. Signes d’une réaction allergique : urticaire généralisée, œdème de Quincke, difficultés pour respirer ou avaler, nausées, vomissements, pâleur, étourdissement ou perte de connaissance, fièvre ou frissons. Conduite à tenir : ❙ En cas de piqûre d’abeille, retirer le dard le plus rapidement possible et avec précaution par grattage, avec l’ongle ou le bord non tranchant d’un couteau ou d’une carte de crédit (en le faisant glisser parallèlement à la surface de la peau). On peut aussi employer Aspivenin. Ne pas utiliser de pince à épiler (risque de rupture de la poche à venin). ❙ Autre astuce : détruire le venin par choc thermique dans les 30 minutes. L’approche d’une source de chaleur durant 1 à 2 minute(s) (briquet, cigarette…) puis l’application de froid (glaçons dans un linge, poche de froid…) limite douleur et inflammation. ❙ En cas de piqûre à la main, ôter les bagues. ❙ Nettoyer, appliquer un antiseptique. ❙ Proposer du paracétamol et, selon les symptômes, un traitement local antihistaminique ou antiprurigineux (Apaisyl, Butix…) ou à base d’hydrocortisone (Aphilan, Cortisédermyl…) pendant 3 jours. On peut y associer un anti-H1 per os (cétirizine, loratadine). En cas d’aggravation de l’œdème local, orienter vers une consultation médicale rapide. En cas de piqûre au niveau oculaire ou des voies aériennes, de piqûres multiples (> 20 chez l’adulte, 4 à 5 chez l’enfant), d’allergie connue au venin d’hyménoptères ou d’apparition d’une réaction allergique, appeler le 15. Dans ce dernier cas, le pharmacien peut être amené à réaliser une injection d’adrénaline. Epipen est désormais commercialisé en ville : 0,15 mg/0,3 ml pour les enfants de 15 à 30 kg, 0,30 mg/0,3 ml pour les adultes de plus de 30 kg.

MÉDUSE Symptômes : Certaines méduses – Pelagia noctiluca en métropole – sont dotées de cellules urticantes qui déchargent du venin. La douleur est vive (sensation de brûlure, de décharge électrique). Conduite à tenir : x Rincer les plaies avec de l’eau de mer ou du sérum physiologique. Ne pas utiliser d’eau douce qui risquerait de faire éclater les cellules urticantes restantes. x Ôter les tentacules et les cellules urticantes avec une pince à épiler. x Désinfecter et appliquer une crème cicatrisante, si besoin à base de corticoïdes. x Proposer un antalgique. VOTRE CONSEIL Éviter de frotter les lésions pour ne pas entraîner de décharge de venin par les cellules encore intactes.

MOUSTIQUE, AOÛTAT, ARAIGNÉE

Symptômes : Les manifestations varient d’une simple réaction locale inflammatoire accompagnée d’un prurit modéré à une réaction plus étendue de plusieurs centimètres de diamètre avec un œdème chaud et douloureux et de violentes démangeaisons. Conduite à tenir : x Désinfecter : des compresses antiseptiques peuvent être appliquées 2 à 3 fois par jour à l’endroit de la piqûre. x Proposer un traitement local antihistaminique ou antiprurigineux, ou à base de corticoïdes en cas de réaction locale plus importante. VOTRE CONSEIL Surveiller la piqûre qui peut se surinfecter, surtout chez les enfants, du fait du grattage. Conseiller l’usage d’un répulsif, à appliquer sur toute la surface exposée aux insectes (DEET, IR3535, KBR3023 ou PMDRBO, selon les recommandations du ministère de la Santé). Dans les zones infestées ou à risque, des insecticides pour l’imprégnation des vêtements, tissus ou moustiquaires sont également préconisés, ainsi que le port de vêtements longs, surtout en soirées, et l’usage d’une moustiquaire et d’une prise SCORPION électrique anti-moustiques. Certains produits et concentraSymptômes : La piqûre des deux scorpions tions sont déconseillés aux présents en France – le jaune languedocien, Buthus enfants et aux femmes enceintes. occitanus, et le noir, Euscorpius – provoque une douUn nombre maximal d’applications leur comparable à celle de la piqûre de guêpe. Elle est par ailleurs recommandé selon s’atténue au bout de quelques heures. Un œdème peut l’âge. Tous les détails à l’adresse apparaître et s’étendre. Les effets neurotoxiques sont rares http://goo.gl/8iVSTL

(sueurs, agitation, angoisse, spasmes musculaires, nausées…). Conduite à tenir : x Désinfecter la piqûre. x Proposer un antalgique si besoin, voire une crème à base de corticoïdes. VOTRE CONSEIL Surtout rassurer : les troubles cessent au plus tard en 24 heures. Aucun décès n’a été observé en France. VIVE, RASCASSE

OURSIN

Symptômes : La douleur est immédiate, intense, paralysante. Elle peut diffuser dans tout le membre et durer 1 heure, voire plus. Elle s’accompagne d’un œdème, parfois de sueurs, nausées, vomissements, malaise. Le risque de nécrose ou de syncope est plus rare. Conduite à tenir : x Vérifier l’absence de débris d’épine ou d’aiguillon. Les extraire si nécessaire. x Comme pour une piqûre d’abeille, le venin peut être détruit par choc thermique (voir ci-contre) ou avec l’aide d’Aspivenin. x Désinfecter. x Proposer un antalgique. x Orienter vers une consultation en cas de douleur très violente qui peut justifier la prescription d’un antalgique de palier 2. VOTRE CONSEIL Rassurer. Le plus souvent, les lésions restent localisées. Et recommander le port de sandales en plastique !

Symptômes : Les épines – non venimeuses en métropole – provoquent une douleur intense. Celles qui se cassent au niveau de la plaie entraînent une inflammation (tuméfaction, œdème). Conduite à tenir : x Extraire soigneusement les fragments d’épines apparents avec une pince à épiler ou un ruban adhésif (l’extraction est délicate du fait de la friabilité des épines). Les fragments inaccessibles sont souvent éliminés par la nécrose inflammatoire. x Désinfecter minutieusement : les oursins peuvent être porteurs d’une bactérie, Erysipelothrix, dont l’incubation est de 24 heures. x Proposer éventuellement un antalgique. VOTRE CONSEIL Surveiller la plaie et consulter en cas d’apparition d’œdème, de plaques violacées ou de douleurs aux articulations des doigts si la main a été piquée par exemple (surinfection).

ERRATUM Une erreur s’est glissée dans la fiche conseil du no 1261 (juin 2014) : dans le paragraphe intitulé « Une immunisation rapide contre l’hépatite B », la dernière phrase doit être supprimée. Avec les excuses de la rédaction.

Claire Grevot Juillet-Août 2014 I No 1262 I 39


Fiche Conseil

Le PHaRMaCIeN DEFRANCE DEFRANCE

Une trousse à pharmacie efficace est une trousse à pharmacie complète. Au pharmacien de savoir guider le patient à la veille de son départ en vacances et de ne rien oublier, sans pour autant l’encombrer.

La trousse de voyage idéale

Infographie Stéphanie Goutte

L’essentiel – Antalgique (Doliprane, Nurofen…) – Gel antibactérien (Baccide…) – Sérum physiologique (Physiologica…)

s sont et dosage Quantités apter au nombre d a bien sûr à es ld et au profi insi ,a voyageurs e et ré qu’à la du tion a à la localis r. u jo sé du

Soleil et baignade – Protection solaire – Pommade pour les brûlures (Biafine, Bepanthen…) – Pansements pour brûlures (Urgo…) – Après-soleil (Avène, Bioderma, Soleil Biafine…) – Brumisateur d’eau thermale – Collyre anti-irritation (Homeoptic…) – Ovules et crème antimycosiques (Lomexin…)

Douleurs musculaires

Digestion

– Anti-inflammatoire à usage local (Voltarenactigo…) – Décontractant musculaire (Décontractyl…) – Arnica

– Anti-acide et reflux (Gavisconell, Maalox…) – Laxatif (Dulcolax…) – Antispasmodique (Spasfon cp ou lyoc…) – Antiémétique (Vogalib) – Citrate de bétaïne

Piqûres et morsures

Coups et blessures

– Crème à base de corticoïdes (Onctose hydrocortisone…) – Pommade calmante (Apaisyl, Moustidose, Médusine…) – Aspivenin – Spray antimoustiques – Antihistaminique (Zyrtecset, Doliallergie…)

– Pommade contre les bleus (Arnican, Hémoclar…) – Pansements ampoules et cors (Compeed, Scholl, Urgo…) – Bandelettes de suture (3M, Urgostrips, Mercurochrome…) – Antiseptique local (Biseptinespraid…)

En transports

Au bout du monde – Antiémétique (Nautamine, Mercalm…) – Cocculine (cp orodispersibles ou unidoses) – Bas de contention (Sigvaris, Thuasne…)

– Comprimés de désinfection de l’eau – Collyre antiseptique (Désomédine…) – Antiseptique intestinal (Diafuryl…) + antidiarrhéique (Imodiumcaps, Tiorfast, Smectalia…) – Soluté de réhydratation (Adiaril…) – Spray antimoustiques renforcé (Insect écran…)

Les accessoires – Coton et compresses – Bandes et pansements – Rouleau de sparadrap – Bouchons d’oreilles – Préservatifs – Thermomètre frontal – Pince à épiler

40 I No 1262 I Juillet-Août 2014


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1. Rapport d’évaluation « Dispositifs de compression médicale à usage individuel – Utilisation en pathologies vasculaires », septembre 2010, HAS. 2. Pour plus de détail, se référer à la Liste des Produits et Prestations Remboursables (LPPR) et aux recommandations disponibles sur le site de la HAS.

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VEINAMITEX, orthèses élastiques de contention des membres. Dispositif médical de classe I. Marquage CE. Propriétés : exerce sur la jambe une pression décroissante de la cheville vers la cuisse. Classes de pression : classe I (entre 10 et 15 mmHg), classe II (entre 15,1 et 20 mmHg), classe III (entre 20,1 et 36 mmHg). Au vu des connaissances actuelles1, la compression agirait selon plusieurs mécanismes d’action supposés : réduction du calibre des veines, opposition à la stase veineuse, facilitation du retour veineux, limitation des œdèmes, facilitation de l’oxygénation tissulaire, amélioration de la microcirculation lymphatique. Indications : affections veineuses des membres inférieurs2. Contre-indications : artériopathie oblitérante des membres inférieurs avec indice de pression systolique < 0,6, microangiopathie diabétique évoluée pour une compression > 30 mmHg, phlegmatia cœrulea dolens, thrombose septique, allergie aux constituants. Informations pour un bon usage : Lire attentivement les instructions sur la face intérieure du packaging. Pour une bonne adaptation à la morphologie du patient, bien respecter le tableau de taillage. Composition : femme : Pour toute commande ou contactez polyamide, élasthane ; homme : polyamide, élasthane, coton. Fabricant : Laboratoires Pharma 2000. Rembt : remboursable selon le tarif LPPR : consultez renseignement notre service commercial www.ameli.fr. MLPS-VTEX-2013-01-08.

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Santé International

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Cahier de vacances Inutile de le nier, beaucoup s’ennuient à la plage. Entre une grille et un banc d’essai fort à propos, Le Pharmacien de France vous offre cinq histoires à partager. par Anne-Laure Mercier

CANADA À plein nez

ÉTATS-UNIS

Il se disait déjà, dans le milieu de la recherche, que les rongeurs avaient conscience de la présence des scientifiques pendant les expériences, sans pour autant que le phénomène soit avéré. Une équipe de l’université McGill, à Montréal, a fait le travail. Publiée dans la revue Nature Methods, leur étude montre bien qu’une présence humaine stresse autant les rongeurs qu’un enfermement de quinze minutes dans un tube et les rendrait moins sensibles à la douleur. La faute à l’odeur humaine et aux phéromones dégagées. Soit. Ne reste plus qu’à recommencer l’équivalent de dizaines d’années d’études en laboratoire.

Les références aux marques d’alcool sont légion dans les chansons de rap. À tel point que des chercheurs de l’université de Pittsburgh, en Pennsylvanie, ont constaté que les adolescents fans de Jay-Z ou de 50 Cent se retrouvent ainsi exposés à huit marques par jour et plus de 3 000 références par an. Sachant que les allusions aux boissons alcoolisées ont été multipliées par quatre depuis les années 1970, la science craint le pire. Des générations d’ados experts en marques de champagne, whisky et rhum sont en train de se constituer. Oh ! mon Dieu !

© B-NATIX

Tequila rappée

Pensez à prendre vos repas avant de tomber sur le rable de votre partenaire. Selon une enquête de l’université d’État de l’Ohio, menée grâce à des poupées vaudou censées représenter le ou la concubin(e) des cobayes, une glycémie basse en fin de journée augmente le nombre d’épingles plantées ! Pour l’expérience, 107 couples s’étaient prêtés au jeu pendant 21 jours. La paix de leur ménage s’est retrouvée ainsi décortiquée dans les colonnes des Proceedings of the National Academy of Sciences. Mais, grâce à eux, on sait désormais à quoi carbure l’amour : au taux de sucre sanguin.

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© UWE HERMANN

Mon chéri


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International Santé

ALLEMAGNE Heavy fatal

DR

Mollo sur le heavy metal ! Un homme de 50 ans s’est présenté au service de neurochirurgie d’un hôpital de Hanovre après deux semaines de violentes céphalées. Aucun accident au dossier mais un concert du groupe Motörhead un mois plus tôt. Bingo : le patient a admis avoir pratiqué à cette occasion le headbanging, une sorte de danse de la tête qui consiste à la secouer d’avant en arrière ou de droite à gaucher au rythme du son… L’article du Lancet décrit l’hématome sous-dural ainsi provoqué et l’opération qu’il a fallu réaliser. Surtout, trois autres cas identiques ont déjà été notés, dont un mortel. Le headbanging compte aussi à son actif des dissections de l’artère carotide, des fractures de la deuxième vertèbre cervicale ou des coups du lapin. En revanche, aucun trauma n’est à déplorer en musique classique.

AUTRICHE Bad phone

DR

On savait que ça pouvait chauffer ou chatouiller mais pas que la capacité érectile pouvait en être altérée. Un travail paru dans le Central European Journal of Urology suggère en effet une corrélation entre l’utilisation du téléphone portable et la dysfonction érectile. À raison d’un téléphone allumé quatre heures par jour en moyenne, entre les mains ou dans la poche, les problèmes pointent. Messieurs, les congés sont l’occasion idéale de passer en mode avion.

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Publi rédactionnel

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Gestion du tiers payant

L’engagement d’une coopérative de pharmaciens La Société des pharmaciens du Centre propose de réaliser, pour l’officine, toute la gestion du tiers payant. La condition : adhérer à cette coopérative créée par et pour les pharmaciens. La Société des pharmaciens du Centre (SPC) a été créée en 1978, sous la forme d’une coopérative, dans l’objectif alors de défendre le travail des pharmaciens d’officine indépendants : en offrant à la population le service du tiers payant, les pharmaciens ont pu éviter la création d’une pharmacie mutualiste à Orléans. Regroupant à l’origine des officinaux de la seule région Centre, la coopérative a décidé, en 2001, de s’ouvrir à tous les pharmaciens de France. Aujourd’hui, elle compte plus de 800 adhérents issus de toutes les régions et représente une vraie force engagée dans la défense de la profession et le soutien des confrères dans leur pratique quotidienne.

Gain de temPs, Paiements Garantis

Jean-Marc Franchi, président de la spC.

Depuis sa création, en collaboration avec Résopharma qui assure le transport des flux, la SPC propose à ses adhérents de réaliser, à leur place, la gestion des opérations de tiers payant : pointage des bordereaux de paiement, traitement des rejets, recyclage des factures, relance auprès des organismes payeurs, rapprochement bancaire, etc. Pour le pharmacien d’officine, il s’agit d’un travail particulièrement chronophage lorsqu’il est réalisé en interne, avec le risque de laisser passer des erreurs ou d’oublier de traiter un dossier. « Le service que nous avons mis en place permet au titulaire de libérer du temps et d’être plus disponible au comptoir. Il peut ainsi se recentrer sur son cœur de métier. De plus, nous l’aidons à diminuer le nombre de rejets et donc les impayés », indique Jean-Marc Franchi, président de la SPC. Comment la société coopérative organiset-elle cette gestion ? Avec rapidité et efficacité grâce à une méthodologie de travail rigoureuse, une banque de données exhaustive et des contacts privilégiés avec les caisses et mutuelles. « Nous ne rentrons jamais dans le système informatique du

pharmacien », tient à préciser Jean-Marc Franchi. La coopérative reverse aux pharmaciens, par virement, les sommes correspondant aux factures adressées aux régimes obligatoire (RO) et complémentaire (RC). Pour les règlements et les coûts, elle propose plusieurs options. Le pharmacien a ainsi le choix parmi quatre délais moyens de paiement : x 5 jours, soit 8 virements mensuels (option A) ; x 7 jours, soit 8 virements mensuels (option B) ; x 9 jours, soit 5 virements mensuels (option C) ; x 13 jours, soit 5 virements mensuels (option D). Ceci pour un engagement d’une télétransmission journalière (RO+RC). Un relevé des sommes versées est envoyé tous les quinze jours, composé d’une ligne par journée de télétransmission. « Au jour choisi pour le virement, le pharmacien sait que l’argent est sur son compte. À charge pour nous de récupérer les sommes dues auprès des caisses. C’est, pour le profes-

44 I No 0000 I Mois 2010

sionnel, un vrai avantage qui fait la différence entre nous et les autres sociétés de gestion du tiers payant. Celles-ci en effet gèrent le flux financier sans s’occuper si l’argent rentre sur le compte du titulaire », souligne Jean-Marc Franchi. Par ailleurs, confier la gestion de son tiers payant à la coopérative confère un autre avantage : celui d’avoir des mois de facturation gratuite du service quand la trésorerie de la société le permet. Autant d’arguments convaincants pour adhérer à la SPC et s’unir dans l’intérêt de tous. x

Le coût mensuel du service Il varie selon l’option de règlement et le nombre de factures. Pour 100 factures par jour, il est de : x 412,50 € pour l’option A ; x 343,75 € pour l’option B ; x 275,00 € pour l’option C ; x 206,25 € pour l’option D.


Coopérative de pharmaciens au service des Pharmaciens

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No 0000


Officine Investissement

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En route pour le drive Encore relativement marginal en pharmacie, le drive automobile convient aux officines périurbaines, mais d’autres modèles commencent­à émerger en centre-ville.

E

n sortant de la D 1016, à l’orée pour autant. « C’est le service idéal à rendre d’une zone pavillonnaire, la aux mères avec des enfants en bas âge. J’y pharmacie de Cauffry (Oise) pensais depuis que j’étais étudiant », confieest bordée d’asphalte. En t-il. Il a pu mener à bien son projet en 2009, contournant le bâtiment, on à l’occasion du transfert de son officine. accède à un parking assez large pour faire Parti d’un terrain nu, il a pu intégrer à ses demi-tour sans manœuvrer. Sous un plans un accès carrossable et une ouverture auvent, une fenêtre attend le conducteur surmontée d’un avant-toit. La mairie lui a à sa hauteur. Au sol, un câble actionne facilité la tâche en l’autorisant à raccorder une sonnette lorsqu’une voiture se pré- sa voie bitumée au parking voisin pour sente. Autrefois, il y avait ici une porte l’évacuation des véhicules. Pour les détails vitrée donnant sur un jardin. L’ancien techniques, il est allé puiser son inspiration titulaire a transformé le lieu en drive chez un précurseur : « Je suis allé chez en 2001. Catherine Boutteaux lui a suc- McDonald’s et j’ai pris les cotes. » Le modèle cédé trois ans plus tard et n’a rien modifié développé depuis bientôt quarante ans par depuis. « Il y a du pasle géant de la restaurasage tous les jours. C’est « Nous avons tion rapide a fait ses un plus pour l’activité et surtout des jeunes preuves, grâce à quel­ ça draine des gens des ques notions architecalentours », explique- et des mamans turales élémentaires. « Il t-elle. La pharmacienne avec leur bébé. » faut veiller à la hauteur ne voit aucune raison de la fenêtre, pour ne pas Catherine Boutteaux, de faire marche arrière, pharmacienne à Cauffry (Oise) se retrouver en position même si ce drive bridominante. Le face-àcolé l’a un peu surprise au départ. « On face avec le client est très important », soupensait que le service serait utilisé par des ligne Jean-Marc Facq. Comme sa consœur personnes handicapées, mais nous avons de Cauffry, il a prévu une sonnerie diffésurtout des jeunes et des mamans avec leurs rente de celle de l’entrée principale et un bébés », constate-t-elle. Tous ces clients chauffage d’appoint en hiver. ont au moins un point commun : « Ils Côté organisation, ni l’une ni l’autre n’ont savent ce qu’ils veulent. Ils viennent renou- désigné de préposé au drive dans les planveler une ordonnance ou chercher un pro- nings de leurs équipes. « C’est un poste duit manquant. » comme les autres, pas un service prioritaire », insiste Catherine Boutteaux. Le « J’ai pris les cotes chez McDo » pharmacien de Montataire a toutefois Certains ont des mobiles moins louables. aménagé son back-office de manière à « Au début, les fumeurs venaient pour ne avoir 80 % des références à portée de pas avoir à écraser leurs cigarettes », se main. Il a aussi pris le parti d’ouvrir ce souvient Jean-Marc Facq, installé dix kilo- comptoir extérieur pendant ses nuits de mètres au sud, sur les hauteurs de Mon- garde. Dans la pratique, « c’est entre 17 h tataire (Oise). Sa motivation n’a pas faibli et 19 h qu’on tourne le plus. Parfois, les

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voitures s’enchaînent ». Cette affluence se ressent dans le chiffre d’affaires : environ 20 %, sur des recettes de près de 1,5 million d’euros. Raison de plus pour « ne pas faire les choses à moitié et le penser comme un comptoir à part entière ». Tout le monde n’est pas de cet avis. Avantage concurrentiel À Étampes (Essonne), la pharmacie SaintMartin s’est dotée d’un drive début 2013. Dans la presse locale, le président du syndicat départemental déclarait à l’époque : « Il ne faut pas tomber dans la dérive. Une pharmacie n’est pas un fast-food. » Plus récemment, à Saint-Leu-la-Forêt (Vald’Oise), six officines ont lancé une pétition pour s’opposer au transfert d’un confrère qui prévoit de créer un drive près d’un carrefour routier très fréquenté. « Ce projet ne peut que nous déstabiliser », s’est


Investissement Officine

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Un penchant pour la conduite

© MIGUEL MEDINA

accompagnée

inquiétée une titulaire citée par Le Parisien fin mars. L’inquiétude classique provoquée par l’implantation d’une officine est renforcée dans ce type de situation par les difficultés de stationnement inhérentes aux centres-villes, qui deviennent de fait un handicap concurrentiel. Jean-Marc Facq atteste que les quatre autres pharmacies de Montataire, toutes situées dans la ville basse, ont « de sérieux soucis de parking ». Mais il se défend de toute captation d’activité : « Ça reste une officine de quartier. » Un service encore marginal La démarche n’a donc rien de commun avec la ruée vers le drive observée dans la grande distribution depuis quelques années (voir encadré ci-contre). Pour autant, l’évolution des modes de consommation, particulièrement dans les zones périurbaines, s’impose à toutes les professions commer-

ciales, même dans le secteur de la santé. « Je ne vois pas pourquoi la pharmacie y échapperait », déclare Philippe Moati, professeur d’économie à l’université Paris-VII et coprésident de l’Observatoire société et consommation (Obsoco). D’autant qu’émergent des modèles de drive piétons adaptés aux centres urbains. « Nous menons une réflexion sur les moyens de faciliter le parcours de santé du patient à l’intérieur de la pharmacie », confirme Marion Hervy, responsable marketing de l’agenceur MobilM. Pour l’heure, le drive reste marginal : seules 64 officines sur environ 9 000 référencées dans l’annuaire en ligne Pharmattitude – édité par Pharmagest – ont indiqué disposer de ce service. Le potentiel est sans doute bien supérieur. Ceux qui peuvent embrayer laisseront-ils encore longtemps ce moteur au point mort ? x

L’aménagement d’un drive est rarement une demande spontanée du pharmacien. « C’est plutôt nous qui générons la demande », témoigne Marion Hervy, responsable marketing de l’agenceur MobilM. Depuis 2009, la société basée à Nantes (Loire-Atlantique) se prévaut de cinq réalisations, dont deux drive-through automobiles et trois drive-picking pour piétons. Ce dernier concept s’apparente davantage à un comptoir prioritaire en officine pour les patients ayant déposé leur ordonnance au préalable. Un troisième modèle, baptisé click and collect, qui tire parti du développement de la vente de médicaments sur Internet, est actuellement à l’étude, ajoute-t-elle. Dans chaque cas, l’objectif est de « simplifier la vie des patients, s’ils ne manifestent pas l’envie d’être conseillés sur leurs achats ». Ce pragmatisme est dans l’air du temps, précisément parce que le temps est précieux. « Le drive est un concept périurbain, imaginé pour des individus ayant un rapport compliqué au temps. Pour schématiser, ce sont les classes moyennes avec enfants qui sont visées », résume Philippe Moati, professeur d’économie à l’université Paris-VII et coprésident de l’Observatoire société et consommation (Obsoco). Auchan a été le premier à tester ce concept, dès 2004. La réussite étant au rendez-vous, le secteur de la distribution a été pris d’une frénésie de drives. « Il y a une sorte de rush depuis trois ou quatre ans. C’est une manière de piquer des clients au concurrent, mais il n’y aurait pas cette course à l’offre si cela ne répondait pas à une demande », analyse-t-il. Le drive représente 4 % des revenus des grandes surfaces­alimentaires. Mais après l’emballement initial, l’heure est à la rationalisation et aux fermetures de points de vente. Dans le même temps, Monoprix déploie son modèle de drive piéton et La Poste prévoit d’ouvrir 1 500 consignes automatisées d’ici 2016. Le comptoir de l’officine n’est plus le seul horizon de la vente.

Gabriel Bourovitch Juillet-Août 2014 I No 1262 I 47


Officine En bref

❙ Jusqu’à présent, seuls le vin, la bière, le cidre et le poiré étaient autorisés sur le lieu de travail mais un décret publié le 3 juillet au Journal officiel permet maintenant aux employeurs de limiter ou interdire la consommation de ces boissons dans l’entreprise. ❙ Lorsque l’employeur met fin à un contrat de travail au cours de la période d’essai, il se doit de respecter un délai qui ne peut être inférieur à 24 heures en deçà de 8 jours de présence, 48 heures entre 8 jours et 1 mois de présence, 2 semaines après 1 mois de présence et 1 mois après 3 mois de présence. Désormais, ne pas respecter ce délai « de prévenance » « ouvre droit, pour le salarié, à une indemnité compensatrice ». Selon une ordonnance parue au Journal officiel le 27 juin, cette indemnité est égale au montant des salaires et avantages qui auraient été perçus jusqu’à expiration du délai de prévenance. ❙ Le Régime social des indépendants est désormais joignable au 36 48 pour les prestations et services et au 36 98 pour les cotisations. Deux numéros courts, non surtaxés et accessibles du lundi au vendredi, de 8 h à 17 h. ❙ Actalians a ajouté le certificat de qualification professionnelle Dermocosmétique pharmaceutique à sa plateforme en ligne de validation des acquis de l’expérience. À voir sur http://portailvae.actalians.fr/ ❙ Depuis le 2 juin, tous les trimestres de congé maternité sont pris en compte pour la retraite. Les femmes ne pouvaient auparavant valider qu’un seul trimestre par enfant, même quand la durée légale de leur congé excédait un trimestre. La mesure concerne les enfants nés depuis le 1er janvier 2014.

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DEFRANCE

emploi

Compromis sur le temps partiel Un accord a enfin été trouvé sur l’épineux sujet des contrats à temps partiel. Le texte devrait être signé avec les syndicats en septembre.

L

es partenaires sociaux de la branche officinale ont trouvé un terrain d’entente sur le travail à temps partiel, six mois après l’annulation d’un premier accord dénoncé par la CGT et FO. À la suite de plusieurs réunions infructueuses, syndicats et organisations patronales ont convenu lors de la commission paritaire nationale du 3 juillet des termes d’un accord qui devrait être entériné à la rentrée. La durée hebdomadaire minimale serait fixée à 16 heures, sauf pour les personnels d’entretien, qui pourraient être embauchés à partir de 5 heures par semaine. Il serait possible d’augmenter ponctuellement le temps de travail, dans la limite d’un temps plein et de cinq périodes de huit semaines maximum par an. Dans tous les cas, les heures complémentaires seraient majorées de 15 %. Ces dispositions ne s’appliqueront toutefois qu’au lendemain de la publication au Journal officiel de l’arrêté d’extension pris par le ministère du Travail, donc pas avant l’automne,

au mieux. Pour l’heure, les nouveaux contrats à temps partiel signés depuis le 1er juillet doivent être conclus sur la base d’une durée de 24 heures par semaine, sauf si le salarié demande par écrit à déroger à cette règle. Pour les employés embauchés avant cette date qui demanderaient l’application de la durée minimum (24 puis 16 heures), un refus motivé par l’activité économique de l’entreprise pourra être opposé jusqu’au 1er janvier 2016. ❙

commerce

transmission

Les commerçants installés « dans les lieux particulièrement exposés à des risques d’agression ou de vol » peuvent désormais mettre en place un système de vidéosurveillance sur la voie publique. La loi du 18 juin relative au commerce, à l’artisanat et aux très petites entreprises autorise ce type de dispositif « aux fins d’assurer la protection des abords immédiats des bâtiments et installations » et précise que seuls policiers ou gendarmes seront habilités à visionner les images. Ce texte modifie par ailleurs le régime des baux commerciaux : les hausses de loyers sont limitées à 10 % par an, l’état des lieux et l’inventaire des charges sont rendus obligatoires avant la prise d’un local et le locataire bénéficie d’un droit de préférence en cas de vente. ❙

Les entreprises de moins de 250 salariés devront bientôt prévenir leur personnel de tout projet de cession du fonds de commerce ou de plus de 50 % du capital, sous peine de nullité de l’opération. Le projet de loi sur l’économie sociale et solidaire, qui devrait être définitivement adopté le 21 juillet, instaure une obligation d’informer les employés au moins 2 mois avant la vente, afin qu’ils puissent présenter une offre de rachat. Faute de quoi, tout salarié pourra contester la transaction dans les deux mois suivant la publication de l’avis de cession. Ces dispositions ne s’appliqueront toutefois pas aux successions, divorces, transmissions aux enfants ou conjoints, ni aux situations de sauvegarde, redressement et liquidation judiciaire. ❙

Souriez, vous pouvez filmer !

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ÀSAVOIR

Le PHaRMaCIeN

Pas de cession sans information


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Le PHaRMaCIeN DEFRANCE

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par professionnel pour les formations prioritaires, (prise en charge au coût réel plafonnée à 300 € par EPU mais correspondant à une journée de formation sur le quota annuel pour les formations EPU citées ci-dessous). Prise en charge au coût réel plafonnée à 150 € par jour et limitée à 300 € par an et par professionnel pour les formations non prioritaires, en déduction du forfait de prise en charge des formations prioritaires.

Seules les formations soumises à la Commission professionnelle des pharmaciens peuvent faire l’objet d’une prise en charge. FORMATIONS PRIORITAIRES

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• Thérapeutique • Diététique • Phytothérapie • Homéopathie • Médication officinale • Médication familiale • Médicaments à prescriptions restreintes • Prothèses capillaires • Cosmétiques • Dermo cosmétique • Gynécologie • Pharmacologie

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ORTHOPÉDIE

• EPU • APEPPU • Formation continue des pharmaciens QUALITÉ DE L’ACTE PHARMACEUTIQUE

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Toute formation relative à l’exercice professionnel Attention, la liste ci-dessous est non exhaustive APPROCHE GLOBALE DE L’EXERCICE OFFICINAL

• Communication • Gestion • Gestion des ressources humaines • Juridique • Langues • Management • Informatique bureautique

et Internet (hormis les formations sur site et pro-logiciels) • Le pharmacien face aux risques ATTENTION !

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• Sont éligibles les formations d’une durée •

minimale de 6 h sur une journée ou cycle de 6 h par module successif de 2 h minimum. Sont également éligibles les formations d’une durée minimale de 4 h correspondant à une prise en charge d’une demi-journée.

Rappel : Aucun organisme de formation ne peut être agréé ou sélectionné par le Fif-PL ; seuls des thèmes de formations peuvent être présentés.

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En bref Officine

Le PHaRMaCIeN DEFRANCE

Éco&Vous

REMBOURSABLE ÉVOLUTION DU CA MOIS PAR MOIS

– 3,1 %

– 1,8 % ❙❙En cumul mobile annuel, le CA moyen par pharmacie s’élève à 1,45 million d’euros. ❙❙Pour le seul mois de mai, le CA moyen par pharmacie atteint 117 898 euros.

– 2,4 %

mai 2014

PHARMACIE MOYENNE

Le baromètre du médicament

OTC

❙❙En mai dernier, le CA total des pharmacies atteignait 2,7 milliards d’euros, en baisse de 1,8 % par rapport au mois de mai 2013.

– 3,9 %  – 5,9 % DM (LPPR)

CA TOTAL EN CUMUL MOBILE ANNUEL VENTILATION PRODUITS (pharmacie moyenne)

❙❙Remboursable : 77 %. ❙❙OTC : 6,8 %. ❙❙Dispositifs médicaux LPPR : 7,4 %. ❙❙Parapharmacie : 8,8 %.

– 1,6 %

+ 5,2 %

❙❙Entre juin 2013 et mai 2014, le CA total du réseau officinal (remboursable, OTC, dispositifs médicaux et cosmétiques) s’élève à 33 milliards d’euros, en baisse de 1,6 % par rapport au cumul mobile annuel juin 2012-mai 2013.

accessibilité

PARAPHARMACIE

+ 7,7 % + 4,3 % évolution mensuelle

évolution annuelle

(Source : FSPF-Pharmastat, sur un échantillon de 14 000 officines extrapolé aux 22 706 officines françaises)

stages

Allègements estivaux ? Toujours en préparation, l’ordonnance qui fixera les obligations des entreprises en matière d’accessibilité pourrait, selon une association de patients, revoir à la baisse certaines normes.

A

© LEO REYNOLDS

+ 3,7 %

nnoncée pour cet été, l’ordonnance qui précisera le contenu des Agendas d’accessibilité programmée (Ad’AP) pour les établissements recevant du public (ERP) ainsi que les obligations y afférant (voir Le Pharmacien de France, no 1259, avril 2014) prend déjà du retard et… quelques coups de griffe. Le projet de loi autorisant le gouvernement à prendre cette ordonnance a été adopté le 26 juin mais attend toujours d’être publié au Journal officiel pour être effectif et lui laisse encore un délai de cinq mois pour adopter les mesures

prévues. Et, à peine présenté aux associations d’usagers handicapés, notamment, le projet d’ordonnance a provoqué les foudres de deux d’entre elles. La Fédération des aveugles et handicapés visuels de France dénonce des « décrets vidés de leur sens » et l’Association des paralysés de France un « scandale ». On peut y lire que le dépôt des Ad’AP pourrait être reporté sine die, le refus d’une copropriété constituerait une dérogation ou les ERP de cinquième catégorie – le cas de nombreuses officines – pourraient étaler leurs travaux sur neuf ans au lieu de trois. Le ministère de la Santé a immédiatement réagi en assurant que « les Ad’AP ne constituent pas un abandon ou un recul de l’objectif de mise en accessibilité ». Pendant ce temps, les entreprises patientent. ❙

Nouveaux avantages Les stagiaires ne sont toujours pas des salariés comme les autres, mais ils s’en rapprochent. La loi sur le développement et l’encadrement des stages, adoptée définitivement le 26 juin, leur étend le droit aux congés de maternité, de paternité et d’adoption, ainsi qu’aux titres restaurant et à la prise en charge des frais de transport. De plus, l’employeur devra inscrire ses stagiaires dans une partie spécifique du registre du personnel et tenir un décompte de leurs heures de présence dans l’entreprise. ❙

étudiants

Vacances sans prime Le Conseil constitutionnel a confirmé que la prime de précarité n’est pas due aux salariés embauchés en contrat à durée déterminée pendant leurs vacances scolaires ou universitaires, comme le stipule le code du travail, car ces employés ont « vocation à reprendre la scolarité ou les études à l’issue de ces vacances ». Cette exclusion s’applique donc aux élèves et étudiants de moins de 28 ans en règle générale et de moins de 29 ans pour le cas particulier des étudiants inscrits en sixième année de pharmacie. ❙ Juillet-Août 2014 I No 1262 I 51


CONGRèS NATIONAL DES PHARMACIENS 18 - 19 octobre

2014

Cannes - Mandelieu

ProGramme Samedi 18 octoBre 10h15

Plénière Coordination entre professionnels de santé

16h30 atelier LPP Les dernières évolutions Place du pharmacien Quels partenariats ?

14h00 SeSSion Scientifique utiP à Sujet âgé : prise en charge 18h00 officinale et accompagnement Un enjeu capital : repérer le risque de perte d’autonomie Validation DPC

dimanche 19 octoBre atelier SISA (Société interprofessionnelle de soins ambulatoires) Mode d’emploi

10h45 Plénière La nouvelle rémunération

14h00 atelier Prévention La prévention dans le cadre des missions d’avenir pour le pharmacien Exemples européens 15h00 Plénière Coût/efficacité du recours au pharmacien

Création

communication

06 20 33 36 35/adhoc.edition@free.fr

9h30

17h00 Plénière Synthèse et clôture


Nouvelles technologies Officine

Le PHaRMaCIeN DEFRANCE

Simple comme un publipostage

En partenariat avec

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Vous devez envoyer le même courrier personnalisé à différents destinataires ? Voici la marche à suivre pour réaliser facilement et rapidement un publipostage.

CHOISISSEZ VOS DESTINATAIRES Ouvrez un document dans Word (vierge ou déjà existant). Cliquez sur l’onglet « ��������� ����������� Publipostage » puis sur « Sélection des destinataires » pour choisir l’ensemble des personnes auxquelles vous souhaitez envoyer le courrier. Vous avez le choix entre réaliser une nouvelle liste, en utiliser une déjà existante (sous Word, Excel…) ou vous servir de vos contacts Outlook. Créez votre propre liste En cliquant sur « Entrer une nouvelle liste » puis « Personnaliser les colonnes », vous pouvez ajouter ou supprimer des informations (titre, adresse, téléphone…). Remplissez ensuite les différents champs. x

U tilisez vos contacts Outlook Après avoir choisi « ���������� ������������ Sélectionner à partir des contacts Outlook », cliquez sur le dossier de contacts que vous souhaitez utiliser. La liste des destinataires s’affiche : vous pouvez alors tout sélectionner ou cocher seulement certains noms (option « Trier »). La liste définie, cliquez sur « OK ». x

CRÉEZ VOTRE DOCUMENT TYPE Sélectionnez « Démarrer la fusion et le publipostage » pour créer une lettre ou un mail type (ou tout autre document�������� :������ enveloppe, étiquette…) que vous

souhaitez imprimer ou envoyer via votre messagerie. Le plus simple est de vous laisser guider par l’option « Assistant fusion et publipostage ». Pour créer votre lettre type, cliquez sur « Document de base ». Vous pouvez utiliser un fichier existant ou un modèle proposé par Word. Vous devez ensuite associer à ce courrier

Quelques précautions x Il existe des plafonds au nombre de courriers électro-

niques que vous êtes autorisé à envoyer depuis votre messagerie personnelle, de l’ordre de 100 ou 200 par jour. Renseignez-vous auprès de votre fournisseur d’accès. x Ne donnez aucune bonne raison à vos destinataires de signaler vos messages comme spam. Le publipostage doit être réalisé de manière appropriée, en termes de fréquence et d’information. x Attention au respect des règles déontologiques, en particulier à la sollicitation de clientèle. La jurisprudence (de 1990 !…)������������������������������������������� considère ������������������������������������������ comme incompatible avec la déontologie « le fait pour le pharmacien de distribuer une lettre circulaire à un certain nombre de ses clients […] les informant des promotions sur produits cosmétiques » mais aussi une « information clientèle [par lettre circulaire, NDLR] [sur] l’installation d’un nouvel équipement informatique » ou « un règlement accéléré des dossiers de tiers payant ».

DR

Le publipostage est une fonctionnalité présente sur les logiciels de traitement de texte les plus connus tels Microsoft Office Word et OpenOffice ­Writer. Il vous permet d’effectuer un envoi groupé de courriers ou de mails – par exemple à des fournisseurs ou organismes de santé (changement de coordonnées, demandes de remises…). L’opération est simple (voir ci-dessous le déroulé sous Word 2010) et vous épargne une tâche répétitive et chronophage.

la liste que vous venez de créer, une autre préexistante ou celle réalisée à partir de vos contacts Outlook en cliquant sur « Sélection des destinataires ». Écrivez votre lettre ou message électronique et faites votre mise en page en laissant des espaces vides pour les informations que vous allez importer (nom, prénom, adresse…). Placez votre curseur à l’endroit où vous désirez insérer ces données (après « Destinataire » par exemple), puis cliquez sur « Autres éléments »����������� pour insérer les différents champs. En cliquant sur « Aperçu de vos lettres », les champs sont remplacés par chaque élément de votre base de données tandis que le texte que vous avez tapé, lui, ne bouge pas. Une lettre personnalisée est ainsi créée pour chacun des contacts. Votre courrier est prêt à être imprimé ou envoyé. ❙

Claire Grevot Juillet-Août 2014 I No 1262 I 53


Officine Produits

Le PHaRMaCIeN DEFRANCE

Quoi de neuf en prescription ? par Élise Brunet AUTRESPRODUITS ENBREF ❙❙EUCERIN ❙❙Even brighter soin de nuit. Pot de 50 ml / EAN : 4005800029974 / Prix conseillé : 22,90 €.

❙❙TONIPHARM ❙❙Alodontfix crème fixative pour appareils dentaires. Tube de 50 g / EAN : 8413647037421 / Prix conseillé : 7,80 €. ❙❙URIAGE ❙❙Mousse d’eau nettoyante. Flacon-pompe 150 ml / EAN : 3661434003028 / Prix conseillé : 11 €. ❙❙Gelée gommante douceur. Tube de 50 ml / EAN : 3661434003011 / Prix conseillé : 11 €. ❙❙Déodorant fraîcheur. Aérosol de 125 ml / EAN : 3661434003110 / Prix conseillé : 7,99 €. ❙❙Déodorant douceur. Roll-on de 50 ml / EAN : 3661434002687 / Prix conseillé : 7,99 €. ❙❙WELEDA ❙❙Huile de toilette au calendula bio sans parfum. Flacon de 200 ml / EAN : 3596209656003 / Prix conseillé : 12 €. ❙❙Visiodoron Malva. Boîte de 20 unidoses ophtalmiques de 0,4 ml / EAN : 4001638065269 / Prix conseillé : 15 €.

SMR LE SERVICE MÉDICAL RENDU

PAR UN MÉDICAMENT correspond à son intérêt en fonction notamment de ses performances cliniques et de la gravité de la maladie. Il peut être important, modéré, faible ou insuffisant. SA LE SERVICE ATTENDU D’UN DISPOSITIF MÉDICAL mesure son rapport bénéfice/risque et sa place dans

la stratégie thérapeutique. Source : HAS

S! Liste II

54 I No 1262 I Juillet-Août 2014

NR SA inconnu ASA inconnue MYOLUX SOFT, chausson compatible pied droit et gauche / EAN : inconnu / Prix conseillé : 69,90 €. Laboratoire CEVRES SANTÉ.

❙❙LÉA NATURE ❙❙Lift’Argan crème lissante lumière d’exception. Pot de 50 ml / EAN : 3517360010329 /  Prix conseillé : 27,60 €. ❙❙Lift’Argan baume nuit lumière d’exception. Pot de 50 ml / EAN : 3517360010336 / Prix conseillé : 27,60 €. ❙❙Eau thermale Jonzac gel nettoyant purifiant. Flacon-pompe de 400 ml / EAN : 3517360003673 / Prix conseillé : 14,90 €. ❙❙Eau thermale Jonzac crème purifiante matifiante. Tube de 50 ml /  EAN : 3517360003659 / Prix conseillé : 13,95 €.

Liste I

MYOLUX SOFT

Délivrance Stupéfiant

Myolux Soft est un dispositif médical permettant la rééducation et la prévention des entorses de cheville. Il reproduit de manière sécurisée la déstabilisation du pied dans le mouvement de l’entorse, permettant de renforcer sélectivement les muscles protecteurs de l’articulation de la cheville et d’améliorer les qualités de proprioception et de propulsion du pied. Son articulateur possède quatre orientations réglables selon la pathologie et les exercices à effectuer. Le taux de récidives d’entorses est évalué à 3 % avec Myolux Soft.

LE CONSEIL DU PHARMACIEN ❙❙En entretien, à domicile et en

prolongement de la rééducation chez le kinésithérapeute, chausser Myolux Soft pendant dix minutes, au moins une fois tous les 15 jours. Le réglage de l’articulateur se fait généralement par le kinésithérapeute. Sinon, la position « 3 » est recommandée. ❙❙Trois types d’exercices sont à réaliser : tout d’abord, des exercices d’équilibration, puis de renforcement des muscles entourant la cheville et, enfin, la marche avec le chausson.

Ces exercices sont visualisables en vidéo sur www.myolux.com. ❙❙Les scratchs (qui ne doivent pas être trop serrés) sont un bon indicateur de la qualité de l’exercice : ils se détachent si la pratique n’est pas correcte. ❙❙Un des deux pieds doit toujours être en contact avec le sol : ne pas sauter ni courir. ❙❙Ne pas chausser Myolux Soft dans les escaliers, sur tapis ou sur une surface non homogène. ❙❙Ne pas utiliser chez les patients de plus de 120 kg. ❙❙L’orthèse s’utilise pied nu. ❙❙Le chausson couvre les pointures allant de 35 à 45.

3M COBAN 2 %

SA suffisant ASA niveau 5 (inexistante) 3M COBAN 2, 1 bande de confort de 10 cm x 2,7 m et 1 bande de compression cohésive de 10 cm x 4,7 m / EAN : 4046719022380 /Tarif LPPR (TTC) : 22,45 €. Laboratoire 3M.

Coban 2 est un système de compression bi-bandes semi-cohésif et à allongement court, indiqué dans la prise en charge de l’ulcère veineux ou à composante veineuse prédominante. Il comprend une bande de confort biface (no 1), constituée, d’une part, de mousse de polyuréthane en contact direct avec la peau et, d’autre part, de fibres p ­ olyester et élastiques. Ces dernières entrent également dans la composition de la bande de compression (no 2), qui vient se fixer avec une grande cohésivité sur la bande no 1. Ce dispositif permet une résorption de l’œdème et une restauration de la circulation veineuse.

E! Médicament d’exception

H Prescription hospitalière

LE CONSEIL DU PHARMACIEN

❙❙La

mousse de polyuréthane limite les glissements. Le bandage reste en place jusqu’à 7 jours. ❙❙Aucun étalonnage ni prise de mesure ne sont nécessaires pour la mise en place des bandes. ❙❙Ce dispositif couvre l’ensemble des tailles de jambe, les deux bandes peuvent être découpées. ❙❙Ce bandage fin permet le port des chaussures et vêtements habituels. ❙❙Coban 2 n’est pas un pansement primaire. La plaie ulcéreuse doit être traitée avec des pansements adaptés à sa nature et son évolution. ❙❙Le système Coban 2 ne contient pas de latex.

Spé Prescription initiale hospitalière

Prescription spécialiste

Surveillance particulière

Sortie de la réserve hospitalière

Nouvelle molécule


Produits Officine

Le PHaRMaCIeN DEFRANCE

Quoi de neuf en prescription ?

RECIVIT (CITRATE DE FENTANYL) S! 65 EEN

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%

Tire-lait électrique Nuk

SMR important ASMR niveau 5 (inexistante) RECIVIT 133 µg, boîte de 15 cps sublinguaux / CIP : 3400927656750 / PPTTC : 96,69 € ; RECIVIT 133 µg, boîte de 30 cps sublinguaux / 3400927656989 / PPTTC : 188,87 € ; RECIVIT 267 µg, boîte de 30 cps sublinguaux / 3400927657702 / PPTTC : 188,87 € ; RECIVIT 400 µg, boîte de 30 cps sublinguaux / 3400927658532 / PPTTC : 188,87 € ; RECIVIT 533 µg, boîte de 30 cps sublinguaux / 3400927659591 / PPTTC : 188,87 € ; RECIVIT 800 µg, boîte de 30 cps sublinguaux / 3400927660313 / PPTTC : 188,87 €. Laboratoire GRÜNENTHAL.

Recivit est une spécialité supplémentaire à base de fentanyl transmuqueux. Il est indiqué dans le traitement des exacerbations paroxystiques des douleurs d’origine cancéreuse, chez les patients de plus de 18 ans déjà traités et stabilisés par un traitement de fond opioïde, y compris le fentanyl transdermique. L’analgésie est rapide puisqu’elle est obtenue dès la sixième minute. LE CONSEIL DU PHARMACIEN

❙❙La

dose optimale doit être déterminée individuellement par paliers de 133 µg.

❙❙La dose maximale recommandée est de 800 µg

par prise, 4 fois par jour. ❙❙Placer le comprimé sous la langue, le plus loin possible. Il ne doit être ni avalé, ni mâché, ni sucé. Ne pas manger ni boire avant la dissolution complète du comprimé. ❙❙Ne pas associer avec d’autres formes galéniques de fentanyl à action rapide. ❙❙L’absorption du produit peut être augmentée en cas de lésion buccale ou de mucite. ❙❙Prescription limitée à 28 jours, délivrance fractionnée à 7 jours.

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Clareva gel est le premier traitement symptomatique de l’herpès génital, permettant une diminution de la douleur lors des poussées. Formulé à partir d’extraits d’acides gras essentiels issus du maïs, il forme un film invisible et protège la peau lésée. Il diminue l’inflammation locale tout en facilitant la cicatrisation.

DentaPass est un kit d’urgence dentaire certifié CE, permettant de dépanner provisoirement en attendant la visite chez le dentiste. Le néophyte pourra replacer facilement un plombage, remettre en place une couronne ou un bridge, combler une cassure de dent… Le kit se compose d’une poudre et d’un liquide dentaires de formules naturelles, d’une pâte de sulfate de calcium, de divers accessoires, ainsi que d’une notice explicative imagée.

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DENTAPASS, kit d’urgence dentaire / EAN : 3401552021166 / Prix conseillé : 29,90 €. Laboratoire EDEN SPA.

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LE CONSEIL DU PHARMACIEN ❙❙À

appliquer 5 fois/jour, pendant 12 jours maximum.

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❙❙L’application

se fait avec un coton-tige ou avec le doigt. Dans ce cas, bien se nettoyer les mains avant et après. ❙❙Il peut être administré seul ou avec un antiviral per os. ❙❙Ne pas utiliser sur une lésion surinfectée. ❙❙Compter un délai de 2 à 5 jours pour la poussée et 5 à 10 jours pour la cicatrisation. ❙❙Sans organisme génétiquement modifié (OGM), sans parfum, sans conservateur. ❙❙Consulter le site Clarevagel.fr pour en savoir plus.

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ASMR L’AMÉLIORATION DU

SERVICE MÉDICAL RENDU correspond au progrès thérapeutique apporté par un médicament. ASA L’AMÉLIORATION DU SERVICE ATTENDU correspond au progrès fourni par un dispositif médical comparé au produit de référence. Source : HAS

3

EEN Présence d’excipient à effet notoire

ans

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Contre-indiqué durant la grossesse

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À conserver au réfrigérateur

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Substituons !

RISQUE DE « NS » ÉLEVÉ. La politique de dénigrement de Sanofi et certains problèmes de qualité survenus en 2010 chez Ratiopharm et Isomed peuvent inciter au « NS ».

DIFFICULTÉ À SUBSTITUER MOYENNE. Bien que l’offre des génériqueurs soit pléthorique, les médecins comme les pharmaciens ont été incités à ne pas substituer cette molécule. Reste donc à restaurer la confiance.

Clopidogrel PDM 32,7 %

PDM 21,4 %

PDM 7,4 %

PDM 4,3 %

PDM 19 %

EG

ZYDUS

SANDOZ

CRISTERS

ISOMED

(non représenté)

(non représenté)

(non représenté)

(non représenté)

(non représenté)

PDM 2,9 %

PDM 2 %

PDM 1,8 %

PDM 1,5 %

PDM 1,1 % PDM : part de marché (génériques)

LA MOLÉCULE

LE MARCHÉ

DCI : clopidogrel

CONDITIONNEMENT TRIMESTRIEL : NON

PRINCEPS : Plavix

INSCRIPTION RÉPERTOIRE : OUI

CLASSE THÉRAPEUTIQUE : inhibiteur de l’agrégation plaquettaire hors héparine.

MARCHÉ TOTAL : 207,5 millions d’euros (princeps + génériques, cumul mobile annuel – CMA – avril 2014).

MÊME CLASSE (génériqué/non génériqué) : Acide acétylsalicylique (Kardégic, Aspirine Protect) ; Dipyridamole (Cleridium, Persantine) ; Flurbiprofène (Cebutid) ; Prasugrel (Efient) ; Ticagrélor (Brilique) ; Ticlopidine (Ticlid). INDICATIONS : Prévention des événements athérothrombotiques. ASSOCIATION : OUI (acide acétylsalicylique).

Données FSPF/Pharmastat

L’ANALYSE DU Un petit effort est à faire concernant la substitution du clopidogrel ! Le taux actuel n’est en effet que de 74,9 %. Certes suffisant pour espérer toucher une bonne partie de la prime à la performance, puisque le seuil intermédiaire fixé par la Caisse est de 66 %, mais encore loin de l’objectif de 80 % convenu entre les pharmaciens et l’Assurance maladie. La menace de la mise sous tarif forfaitaire de responsabilité (TFR) de cette molécule plane déjà depuis plusieurs années et pour qu’elle ne soit pas mise à exécution, prescripteurs, pharmaciens et patients doivent être sensibilisés à l’utilisation des génériques.

LA SORTIE DU MOIS

MARGE TOTALE : 79 millions d’euros (princeps + génériques hors performance, CMA avril 2014). ROTATION GLOBALE : 36 boîtes par mois (princeps + génériques). MARGE PAR OFFICINE : 300,20 euros par mois (princeps + génériques hors performance).

DCI : mométasone PRINCEPS : Nasonex CLASSE THÉRAPEUTIQUE : corticoïde à usage local.

Juillet-Août 2014 I No 1262 I 57


Officine Banc d’essai

Le PHaRMaCIeN DEFRANCE

Ces préservatifs qui se font oublier Les gammes ne cessent de s’étendre, mais les préservatifs fins ont représenté à eux seuls plus de 16 % des ventes en 2013 (22,3 % en chiffre d’affaires). En pleine saison estivale, ils nécessitent plus que jamais un conseil rigoureux. Anaïs Bellan

P

lus que la finesse, c’est surtout la promesse d’une sensation naturelle qui fait vendre des préservatifs. L’amincissement ayant ses limites, les laboratoires jouent aussi sur les matières – le polyisoprène et le polyuréthane conduiraient mieux la chaleur – pour vanter leurs produits. Les précautions de bon usage ne doivent pas pour autant être oubliées : il revient aux officinaux de les rappeler aussi souvent que nécessaire. Ainsi, il faut conserver les préservatifs à l’abri de la chaleur – on oublie la boîte à gants de la voiture en période estivale ! – et s’enquérir avant usage de la date de péremption et de la présence du marquage CE. La mise en place nécessite également quelques précautions essentielles, comme l’ouverture de l’emballage sur le côté dentelé, le pincement du réservoir pour évacuer l’air et ne pas augmenter le risque de rupture ou encore l’utilisation de lubrifiants à base d’eau pour les préservatifs en latex. Ces derniers, sensibles à tout corps gras, sont par ailleurs incompatibles en cas de traitements locaux (ovules, crèmes). Enfin, bien qu’ils répondent aux mêmes exigences de sécurité et de fiabilité que les préservatifs « ordinaires », il est d’usage de réserver les préservatifs fins à des rapports oraux ou vaginaux. La mise à disposition d’outils d’information, tels que la brochure du Cespharm Préservatifs : petit manuel ou la toute récente application TUP (Trouver un préservatif), contribue également à la promotion de leur usage. On peut alors espérer une progression des ventes par ricochet. ❙

58 I No 1262 I Juillet-Août 2014

DUREX FEELING SENSUAL (Reckitt Benckiser) Boîte de 12 préservatifs /  ACL : 5010232977419 / PVC : 9,60 € Caractéristiques : en latex, ultrafin et extralubrifié, forme droite. À savoir : disponible en boîtes de 6, 12 et 24 unités. ON AIME La qualité du lubrifiant, le rappel sur chaque emballage unitaire de la présence de latex, le mode d’emploi qui distingue clairement les différentes étapes d’utilisation et l’odeur sucrée aux notes fruitées. ON REGRETTE Le prix.

DUREX REAL FEELING (Reckitt Benckiser) Boîte de 10 préservatifs / ACL : 5052197023848 / PVC : 10 € Caractéristiques : sans latex, en polyisoprène, lubrifié. À savoir : disponible uniquement en boîte de 10 unités. ON AIME La facilité de mise en place, la bonne visibilité de la mention « No latex » sur la boîte, le mode d’emploi qui distingue clairement les différentes étapes d’utilisation et l’odeur sucrée aux notes fruitées. ON REGRETTE L’absence de mention « No latex » sur les emballages unitaires, l’indisponibilité en petits et grands conditionnements et le prix.

MANIX SKYN ORIGINAL (Ansell) Boîte de 10 préservatifs /  ACL : 3532281631507 / PVC : 8,40 € Caractéristiques : sans latex, en polyisoprène, lubrifié, forme droite. À savoir : disponible en boîtes de 10 et 20 unités.

ON AIME Le code couleur du packaging en adéquation avec l’image haut de gamme du préservatif et le prix. ON REGRETTE L’odeur désagréable et le mode d’emploi qui ne rappelle pas que l’emballage se déchire sur un côté dentelé.


Banc d’essai Officine

Le PHaRMaCIeN DEFRANCE

Les leaders du marché AUTRES

RECKITT BENCKISER

(– 12,8 %)

(+ 6%)

10,1 %

35,9 %

RADIATEX

MANIX CONTACT (Ansell)

25,6 %

(+ 122,7%)

Boîte de 12 préservatifs / ACL : 3532281600602 / PVC : 7,45 € Caractéristiques : en latex, fin et lubrifié, forme profilée. À savoir : disponible en boîtes de 6, 12 et 24 unités. ON AIME La sobriété du packaging, le petit prix et l’odeur sucrée aux notes vanillées. ON REGRETTE Le mode d’emploi qui ne rappelle pas que l’emballage se déchire sur un côté dentelé.

PROTEX ORIGINAL 0.02 (Radiatex) Boîte de 6 préservatifs / ACL : 3760043362608 / PMC : 10,90 € Caractéristiques : sans latex, en polyuréthane, ultrafin et lubrifié, forme droite. À savoir : disponible uniquement en boîte de 6 unités.

PHOTOS MIGUEL MEDINA

ON AIME Le conditionnement en capsule individuelle qui facilite l’ouverture et garantit l’intégrité du préservatif, l’absence de latex, la très bonne lisibilité des conseils d’utilisation et la carte fidélité qui offre une boîte toutes les six preuves d’achat. ON REGRETTE La moindre discrétion de la capsule une fois glissée dans la poche, le déroulage plus difficile du préservatif, le manque d’élasticité de la matière, le prix et l’indisponibilité en plus grand conditionnement.

NOTABENE PVC = prix de vente conseillé

ANSELL

28,4 % (+ 1%)

Source : FSPF-Pharmastat. xx % Part de marché en chiffre d’affaires (cumul mobile annuel) en 2013*. – xx % + xx % Évolution des CA entre 2012 et 2013*. * CA 2013 estimé à partir du cumul mobile annuel arrêté en novembre 2013

Sur un marché qui offre un large choix, trois acteurs s’octroient près de 75 % des ventes pour 89,9 % du chiffre d’affaires (CA). Le laboratoire Reckitt Benckiser, qui commercialise la gamme Durex, s’impose comme leader, avec 35,9 % de parts de marché (PDM) en CA en 2013. Ses produits, en progression de 3,8 % entre 2012 et 2013, représentent 30,1 % des ventes totales. À l’inverse, le laboratoire Ansell, deuxième acteur du marché avec la gamme Manix, enregistre une baisse des ventes de 2,8 % sur la même période. En parallèle, celles de la gamme Protex ont plus que doublé, permettant au laboratoire Radiatex de se hisser en troisième position, avec 21,6 % de PDM en ventes en 2013. Le préservatif ultrafin Protex 0.02 n’est cependant pas à l’origine de cette progression. Ses ventes sont stables et représentent moins de 2 % du marché des préservatifs fins. Malgré la légère baisse de ses ventes, Ansell prend la tête du segment avec 51,8 % de PDM en ventes. Ce bon résultat provient de Manix Contact et Manix Skyn. Ces derniers sont en concurrence directe avec les préservatifs fins de la gamme Durex, dont les ventes représentent 44,4 % des PDM de ce segment. La majorité de ces ventes concernait Durex Feeling Extra et Durex Realfeel, amenés à disparaître au profit des nouvelles présentations Durex Feeling Sensual et Durex Real Feeling. Les produits Durex Feeling Sensitive, Durex Feeling Ultra Sensitive et Durex Real Sensation élargissent également la gamme. Reste à voir si cette extension de l’offre s’accompagnera d’une progression des ventes.

Juillet-Août 2014 I No 1262 I 59


Officine Aperçu

Le PHaRMaCIeN DEFRANCE

Des livres, des sites internet… par Gabriel Bourovitch

En un coup d’œil La direction générale de la santé (DGS) avait promis une application grand public pour smartphones avant la suppression de la vignette pharmaceutique, à partir du 1er juillet. Dont acte : Medicaments.gouv est disponible sur la plateforme Google Play depuis le 26 juin. Cet outil extrêmement simple à utiliser permet d’afficher sur l’écran le nom, le prix et le taux de remboursement d’un produit à partir du Datamatrix imprimé sur la boîte, scanné automatiquement par l’appareil photo intégré de votre téléphone. ❙

Devenir DRH en quelques clics La lecture du code du travail soulève parfois plus de questions qu’elle n’apporte de réponses. Cinq juristes spécialisés proposent une analyse thématique qui permet aux chefs d’entreprise de trouver rapidement les solutions adaptées à leur situation. Du recrutement au départ du salarié, en passant par les congés, la formation, la sécurité et la discipline, chaque cas de figure est décortiqué, assorti de conseils sur la méthode à appliquer et les erreurs à éviter. L’abonnement annuel donne accès à quelque 565 fiches conseils, mais aussi à une mine de plusieurs centaines de modèles de documents à télécharger. Un test gratuit de 15 jours est proposé sur le site de l’éditeur. ❙ Gérer le personnel, Tissot, version web 330 €/an.

Soigner le cancer en douceur

E

n oncologie, les remèdes ne sont pas pires que le mal, mais leurs effets secondaires sont aussi redoutés que le cancer lui-même. En parallèle des récents progrès thérapeutiques, l’homéopathie s’est fait une place parmi les traitements ces dernières années. La prise en charge s’est ainsi en partie déplacée de l’hôpital vers vos comptoirs. Pour répondre aux attentes spécifiques de ces patients, deux pharmaciens de ville, épaulés par un cancérologue, ont répertorié les principaux traitements naturels à conseiller à l’officine en fonction du type de traite-

ment suivi. Sans surprise, les chimiothérapies et leur cortège de stigmates (perte de cheveux, nausées, mucites…) occupent près de la moitié de l’ouvrage. D’autres chapitres plus brefs sont consacrés aux troubles anxieux, à la chirurgie, à la radiothérapie et aux symptômes généraux (asthénie, anémie…). Chaque pathologie est abordée par un rappel contextuel, une liste des médicaments adaptés, un arbre décisionnel et un cas clinique. Un canevas simple au contenu parfois un peu succinct, mais qui va à l’essentiel. ❙ Accompagnement en oncologie, Newsmed, 168 p., 32,50 €.

Sur le bout de la langue Dans le pays le plus touristique du monde, l’anglais ne suffit pas toujours pour soigner correctement. Partant de ce constat, un carabin de la faculté de Nîmes a entrepris de créer un lexique de base universel à l’usage des professionnels de santé. L’application pour smartphones Mediglotte agrège déjà de nombreuses expressions usuelles dans une quinzaine de dialectes européens (a fortiori américains), mais aussi en arabe, coréen et libanais. ❙ 60 I No 1262 I Juillet-Août 2014

Potard un jour, potard toujours Les nostalgiques des bancs de la fac peuvent se réjouir : le recueil universitaire de la collection Sciences Sup a de nouveau été mis à jour et enrichi. Au programme de cette réédition, vingt-trois fiches thérapeutiques de synthèse pour autant de pathologies incontournables (épilepsie, diabète, sevrage tabagique…) et six nouveaux chapitres consacrés aux grands domaines thérapeutiques (cancer, hypertension, douleur, immunité…). Copieusement illustré de schémas et de tableaux, cet ouvrage théorique est idéal pour se remettre à niveau avant la rentrée. ❙ Pharmacologie. Des cibles à la thérapeutique, 3e édition Dunod, 544 p., 39 €.


143, rue de la Pompe - 118 bis, avenue Victor Hugo - 75116 PARIS Tél. : 01 47 27 88 49 - Fax : 01 47 55 67 73

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CULTURE

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DES LIVRES

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Bello ou l’ami américain

© HELIE GALLIMARD

Sarkozyste, entrepreneur et binational, Antoine Bello est un animal étrange parmi la faune des écrivains qui fréquentent la collection blanche de Gallimard. Raison de plus pour vous le présenter.

A

ntoine Bello a tout d’une chimère. Pour commencer, cet auteur (six romans et deux recueils de nouvelles) ne vit pas de sa plume. Et pour cause, c’est un

entrepreneur qui a fondé, entre autres, la société Ubiqus, spécialisée dans le compte rendu de réunions. Une prose bien éloignée du romanesque qui l’a pourtant inspiré

pour son œuvre majeure, Les Falsificateurs (voir ci-dessous) et sa suite – un poil m o i n s ré u s s i e – , Les Éclaireurs. Cette écriture blanche, très américaine, se met au service d’histoires finement ciselées et de thèmes contemporains toujours singulièrement pertinents. Qui aurait cru que le monde de l’assurancevie pourrait fournir une bonne matière romanesque ? C’est pourtant le cas avec Roman américain (voir ci-dessous). Antoine Bello

réserve une autre surprise : celle d’être le petit-fils de Marcel Aymé ! Son don pour le récit serait-il un atavisme ? En tout cas, la variété des thèmes abordés au fil de ses romans – les compétitions de puzzle, le football… – ne laisse aucun doute sur son talent et sa capacité à se renouveler à chaque opus... Reste à comprendre les raisons qui l'ont écarté des listes de best-sellers depuis la publication des Funambules, en 1996. Un mystère à sa hauteur. ❙

La mort se paie cash

Agents très spécieux

Si, en ouvrant ce livre, vous n’êtes pas familiarisé avec le life settlement – la revente de polices d’assurance-vie – et tout le jeu de bascules économiques qui l’entoure, il y a fort à parier que cela sera le cas quand vous l’aurez refermé. Les échanges épistolaires entre deux vieux amis de fac de lettres – Vlad Eisinger et Dan Siver –, séparés par le succès de l’un et l’insuccès de l’autre, sous-tendent un récit brillant et étonnamment distrayant sur, pêle-mêle, le grand roman américain, la vie, la mort et leurs intérêts financiers. ❙

Ce roman paru en 2007 pourrait être sous-titré « Au bonheur des paranos ». La trame est simple : l’ascension d’un jeune Islandais, Sliv Dartunghuver, au sein du CFR, le Consortium de falsification du réel. Le CFR est chargé tout simplement de réécrire l’histoire et de poursuivre de mystérieuses finalités, dont la révélation fait tout le sel de ce diptyque clos par Les Éclaireurs, paru deux ans plus tard. Bello fait preuve dans ce(s) roman(s) d’un talent de conteur exceptionnel, qui vous fera douter des manuels d’histoire. Rien de moins. ❙

Roman américain, Antoine Bello, Gallimard, 288 p., 18,50 €.

62 I No 1262 I Juillet-Août 2014

Les Falsificateurs, Antoine Bello, Gallimard, 512 p., 22,90 €.

AGENDA MUSIQUE

❙❙ Agnès Obel. En tournée : le 25 juillet à Lyon, le 26 à Carcassonne, le 2 août à Lille, le 3 sur la presqu’île de Crozon, le 5 octobre à Paris, le 6 à Amiens, le 20 à Tours. ❙❙ Claude Lelouch en musique ! Du 4 au 6 septembre à Paris (hôtel des Invalides). ❙❙ Abba Fever. Le 20 septembre à Labroquère (salle des fêtes). ❙❙ Christine and the Queens. En tournée : du 27 septembre au 9 octobre à Sannois, le 30 et le 1er octobre à Paris, le 22 à Bordeaux… ❙❙ Pharrell Williams. En tournée : le 6 octobre à Toulouse, le 7 à Nantes, du 13 au 16 à Paris. ❙❙ Kyo. En tournée : le 11 octobre à Belley, le 14 à Saint-Quentin, le 17 au Cannet, le 18 à Istres… ❙❙ Tiken Jah Fakoly. Le 11 novembre à Paris (Olympia). ❙❙ Peter Gabriel. En tournée : le 13 novembre à Eckbolsheim, le 15 à Saint-Herblain, le 16 à Toulouse… ❙❙ Lady Gaga. Le 24 novembre à Paris (Bercy).

SPECTACLES

❙❙ Lucrèce Borgia. Les fêtes nocturnes. Jusqu’au 23 août au château de Grignan. ❙❙ Sans tambour ni trompette. Jusqu’au 29 août à Pézenas (L’Illustre Théâtre de Pézenas). ❙❙ Lacenaire, faire de sa vie une œuvre. Jusqu’au 30 août à Paris (Théâtre de la Huchette). ❙❙ À gauche en sortant de l’ascenseur. Jusqu’au 13 septembre à Paris (Théâtre Saint-Georges). ❙❙ Arturo Brachetti. En tournée : le 23 septembre à Paris, le 6 novembre à Roubaix, le 15 au Grand-Quevilly, le 22 à Montpellier… ❙❙ Love Circus (comédie musicale). À partir du 28 octobre à Paris (Folies-Bergère).

EXPOS

❙❙ Art robotique. Jusqu’au 31 août à la Cité des sciences et de l’industrie (Paris). ❙❙ Beauvais. La cathédrale infinie. Jusqu’au 21 septembre à la cathédrale Saint-Pierre (Beauvais). ❙❙ Marie Petiet (1854-1893), être femme peintre au 19e siècle. Jusqu’au 27 septembre au musée des Beaux-Arts de Carcassonne. ❙❙ Réminiscences. Jusqu’au 20 octobre au Musée alsacien (Strasbourg). ❙❙ Carrier-Belleuse. Le maître de Rodin. Jusqu’au 27 octobre au Palais impérial de Compiègne. ❙❙ Frank Margerin. Jusqu’au 31 octobre au musée Maillol (Banyuls-sur-Mer). ❙❙ Klimt et Vienne. Jusqu’au 4 janvier 2015 aux Carrières de Lumières (Les Baux-de-Provence).


CULTURE

Le PHaRMaCIeN DEFRANCE

SUPERFLU ! CONTRE CULTURE

Perché à l’éfavirenz Cet antirétroviral, qui provoque des effets hallucinogènes proches de ceux du LSD, est fumé par des toxicomanes, particulièrement en Afrique du Sud.

L

égende urbaine ou vérité pharmacologique ? Les hallucinations visuelles et les terreurs nocturnes sont des effets secondaires méconnus mais bien réels et assez fréquents de l’éfavirenz, molécule antirétrovirale mondialement utilisée dans des trithérapies anti-VIH, comme l’Atripla. Des chercheurs de l’université de Fort Worth, au Texas, lui attribuent même des propriétés proches du LSD ; il serait comparable dans son action à cet hallucinogène bien connu sur les récepteurs à la sérotonine 5HT2A (Neuropsychopharmacology, 2013). De l’utilisation à l’abus, il n’y a qu’un pas, que n’ont pas tardé

à franchir certains patients, en particulier en Afrique du Sud, où les comprimés d’éfavirenz sont écrasés et fumés. La mixture porte différents noms, « nyaope » ou « wunga » selon les sources, et suscite tous les fantasmes. Sa composition a tout de la potion de sorcière : outre les antirétroviraux, on peut y trouver du lait en poudre, du bicarbonate, du nettoyant pour piscine mais aussi de la mort-aux-rats, le tout saupoudré d’un peu d’héroïne de mauvaise qualité, comme le rapporte le Sowetan, un média sud-africain. Manque de cadres Le phénomène est décrit depuis la fin des années 2000, particulièrement en Afrique du Sud, pays qui combine à la fois un haut taux de précarité et un accès privilégié aux antirétro-

Un bijou solaire

viraux, puisque près de 2 millions de patients bénéficient de ces traitements. Le plus grand programme mondial encore à l’heure actuelle. Pourtant, ce n’est que depuis début avril que les possesseurs ou les dealers de « nyaope » peuvent légalement être poursuivis. Mais, comme le dénonçait déjà en 2008 le Dr Kas Kasongo à la BBC (chaîne de télévision anglaise), le pays a « besoin de pharmaciens et d’administrateurs pour s’assurer que les traitements sont effectivement pris par les patients ». ❙ Laurent Simon

NOTABENE Pour aller plus loin, un excellent documentaire en deux parties de la série Hamilton’s Pharmacopeia sur l’éfavirenz en Afrique du Sud, à visionner en ligne sur Vice.com ou http://goo.gl/GWvZjY

Sous le soleil exactement… mais pour combien de temps ? Le June de Netatmo rend un grand service avec beaucoup de classe. Ce bijou connecté, qui peut être porté en bracelet ou en broche, calcule en effet l’ensoleillement de sa porteuse et relaie les données par Bluetooth jusqu’à un smartphone. À la clé, des conseils avisés (crème solaire, chapeau…). Bientôt disponible en coloris or, argent ou platine sur le site Netatmo.fr.

Un mouchard classe Marche, vélo et même sommeil… Shine surveille la moindre de vos activités ! Ce senseur au design minimaliste s’occupe de tout. Les douze diodes s’allument au fur et à mesure de l’avancement des objectifs de la journée, calculés en points. Le tout se synchronise grâce à une application mobile (iOS et Android). On allait oublier : Shine fait aussi office de montre si besoin. 99,90 euros sur Misfitwearables.com (plusieurs coloris disponibles).

NOTRE SÉLECTION DVD Noé De Darren Aronofsky. Avec Russel Crowe, Jennifer Connelly, Emma Watson.

Après le New Age de The Fountain, Darren Aronofsky nous ramène aux temps anciens du Déluge. Les couples d’animaux, les quarante jours de pluie ininterrompus… tout y est et même plus : pas sûr en effet que les géants de feu figurent dans la Genèse ! Reste un bon péplum servi par des acteurs habités et quelques scènes aux dimensions… bibliques.

Qu’est-ce qu’on a fait au Bon Dieu ? De Philippe de Chauveron. Avec Christian Clavier, Chantal Lauby, Ary Abittan.

Avec ses neuf millions d’entrées enregistrées en deux mois, le succès de Qu’est-ce qu’on a fait au Bon Dieu ? ne devrait pas se démentir une fois dans les bacs de DVD. Les dialogues – et les vannes – fusent sur les différences religieuses et culturelles, orchestrées de main de maître par Christian Clavier. La comédie de l’année, dit-on.

et aussi… L’amour est un crime parfait

De Jean-Marie et Arnaud Larrieu. Avec Mathieu Amalric, Karin Viard, Maïwenn Le Besco.

Diplomatie

De Volker Schlöndorff. Avec André Dussollier, Niels Arestrup, Robert Stadlober.

Lulu femme nue

De Solveig Anspach. Avec Karin Viard, Bouli Lanners, Claude Gensac.

Fiston

De Pascal Bourdiaux. Avec Kev Adams, Franck Dubosc, Nora Arnezeder.

Le Piano magique Animation.

Her De Spike Jonze. Avec Joaquin Phoenix, Scarlett Johansson, Rooney Mara.

Cette superbe allégorie d’un futur aussi solitaire que connecté fait balancer nos cœurs entre rêve et cauchemar. Her raconte l’histoire d’amour impossible entre un homme et… une machine. Musique pointue, graphisme léché, l’errance est romantique à souhait. Un bijou d’élégance et d’intelligence, où la poésie côtoie la haute technologie.

Juillet-Août 2014 I No 1262 I 63


JEUX DE MOTS

par l’association À la croisée des mots Pour recevoir d’autres jeux et grilles : contact@alacroiseedesmots.com Médecin spécialiste

Blanc en neige

Diplômée d’officine

Usinai

Chambre populaire

Rôle du pharmacien

Ordinateur

Mauvais frère

Capitale suisse Mot en croix Font de la pub

C’est lui

Beaux oiseaux

Traverse Paris

Rôle du médecin

Femme en colère

Base de départ

Terre de western

Héros de guerre

Prêt pour la crèche

Dans le pilulier

Défait les nœuds

Tombe sans bruit Lac avec monstre

Poires vendues en pharmacie

Fît des miettes Centre pharmaceutique

Du genre butée

Fin de l’herpès

Rapport

Plein de laitance

DPC Bonnes vieilles copines Il ne vole pas

Refaite

Donnerait la vie

Avare Sérum à 40 % ! Petit écran

Rouleau d’Asie Sans retenue

Peut être médical

Dépôts de glace

Anagrammes

Trouver une anagramme de chaque mot répondant à sa définition pour découvrir dans la colonne grisée le mot qui répond à la définition : d’une parfaite neutralité. PANOSSE

Soignent en passant un savon

MACLANT

Doit nous laisser tranquille

GLANEUR

Avalé comme une pilule

ACLINAL

Proche de la base

ERUCTES

Genre de têt

ETABLIR

Rendu en quittant son poste

SUCOTER

Bouffes

SEMEURS

Modérés dans ses prétentions

Solutions disponibles sur www.lepharmacien.fr le 20 août.

64 I No 1262 I Juillet-Août 2014


CONGRèS NATIONAL DES PHARMACIENS 18 - 19 octobre

2014

Cannes - Mandelieu

Pharmacien : un métier d’avenir Venez débattre de sujets qui engagent votre profession !

Centre Expo Congrès

Cannes - Mandelieu La Napoule

Pour toute information : nathalie.boiche@congresdespharmaciens.org www.congresdespharmaciens.org



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