Le Pharmacien de France n° 1299 (complet)

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L’INTERVIEW

« Les bons élèves ne gagnent pas toujours » Étienne Nouguez, sociologue

Le PHaRMaCIeN

Guerre mondiale Et si on passait contre l’homéo au collaboratif ?

Les limites des crèmes antiacné

ENQUÊTE P. 32

BANC D’ESSAI P. 56

INFLUENCES P. 44

www.lepharmaciendefrance.fr

DEFRANCE N o 1 2 9 9 AV R I L 2 0 1 8

LA ION T A T N O E R T É Z DU AUT F É D

lis, ancé. a t c La st rel e r i a aff ation e e n i c e En plr la certifi 26 P. su t X a U b ENJE le dé


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L’Éditorial

Le PHaRMaCIeN DEFRANCE

Essai transformé

Philippe Gaertner

© MIGUEL MEDINA

Président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France

No 1299 I 59e année I 09/04/18 ISSN 0031-6938 I CPPAP : 0222 T 81323 www.lepharmaciendefrance.fr LE PHARMACIEN DE FRANCE 13, rue Ballu 75311 Paris Cedex 09 Tél. : 01 42 81 15 96 Télécopie : 01 42 81 96 61 DIRECTEUR DE LA PUBLICATION : Éric Garnier DIRECTEUR DE LA RÉDACTION : David Pérard RÉDACTEUR EN CHEF : Laurent Simon (lsimon@lepharmaciendefrance.fr) RÉDACTRICE EN CHEF ADJOINTE : Anne-Laure Mercier (almercier@lepharmaciendefrance.fr) RÉDACTEURS : Claire Frangi (cfrangi@lepharmaciendefrance.fr) I Benoît Thelliez (bthelliez@lepharmaciendefrance.fr) SECRÉTAIRE DE RÉDACTION : Joséphine Volat (jvolat@lepharmaciendefrance.fr) ONT COLLABORÉ À CE NUMÉRO : Alexandra Chopard I Anaïs Jeanne I Anne-Gaëlle Moulun CRÉATION ET RÉALISATION : Rampazzo & Associés www.rampazzo.com - blog.rampazzo.com CORRECTION : Francys Gramet IMPRESSION : Lescure Théol 27120 Douains ILLUSTRATIONS : Dessins : Martin Vidberg DIRECTEUR COMMERCIAL ET RESPONSABLE DE LA PUBLICITÉ : Christophe Bentz (cbentz@lepharmaciendefrance.fr) Tél. : 01 42 81 56 85 Fax : 01 42 81 96 61

L

e 26 mars dernier, l’officine ne seront acquis que si le modèle Agnès Buzyn et français de l’officine est préservé. Préservé des Édouard Philippe ont attaques dont il fait l’objet depuis plusieurs acté le succès de la mois et dont voici une liste des belligérants, vaccination à l’offi- malheureusement non exhaustive : la Cour des cine en annonçant sa généralisation, prévue comptes, l’Autorité de la concurrence ou encore après concertation pour 2019. C’est une immense l’UFC-Que choisir dont la récente étude prône satisfaction pour les quelque 5 000 pharmaciens le passage de l’automédication en grandes participants et pour la FSPF, qui a initié et surfaces. Alors même que les exemples étranporté, parfois seule, cette nouvelle mission pas gers ou des études économiques prouvent par comme les autres. A + B que cela n’apporteAvec près de 160 000 vacrait rien, ni en termes « L’officine a relevé cinations effectuées en d’économies – les baisses avec brio le défi quelques mois et sans de prix ne seront pas au aucune anicroche, l’offirendez-vous pour les de la vaccination. » cine a fait plus que surpatients –, ni évidemment monter le défi qui lui avait été lancé : elle l’a en termes sanitaires – comment espérer un relevé avec brio. Et ce, pour le plus grand bien meilleur usage des médicaments si l’on en des patients qui ont ainsi bénéficié d’une offre multiplie les circuits de distribution ? de santé plus complète, au plus près de leurs La santé publique vaut mieux que cette vente à besoins et immédiatement disponible. L’annonce la découpe de la Pharmacopée française. Je le de l’extension programmée de cette expéri- répète aujourd’hui et je le referai demain : toumentation est donc une consécration pour les cher à un pan de notre activité, c’est risquer de pharmaciens et la preuve s’il en était que, la mettre à bas dans sa totalité. La profession a lorsque les pouvoirs publics nous investissent acquis un poids supplémentaire face aux poud’une mission et y mettent les moyens, ils ne voirs publics : l’intégrité du modèle français de sont pas déçus. Cette mobilisation unique, la pharmacie d’officine n’est pas négociable. profession la doit à son implication, à sa pré- J’apprends, au moment de boucler cet édito, sence sur tout le territoire 24 heures sur 24 et que notre consœur Monique Durand a été réé7 jours sur 7 auprès des patients. lue à la présidence de la Caisse d’assurance Pour autant, cette victoire ne doit pas nous faire vieillesse des pharmaciens (CAVP). Je tiens, au perdre de vue l’essentiel : les succès actuels nom de la FSPF, à lui adresser mes plus chaleu– et futurs, je l’espère – de la vaccination à reuses félicitations pour ce nouveau mandat.

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avril 2018 Sommaire

Le PHaRMaCIeN DEFRANCE

Actualité

Santé

10

32

6 LES DOSSIERS DE LA FÉDÉ 8 LA FÉDÉ EN RÉGIONS

32

10

14 20 23

L’INTERVIEW tienne Nouguez : É « Les bons élèves ne gagnent pas toujours » ACTUALITÉ EN BREF INDUSTRIE & CO LE KIOSQUE

ENJEUX

Officine

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ENQUÊTE Guerre mondiale contre l’homéo

44 INFLUENCES Et si on passait au collaboratif ? 46 OFFICINE EN BREF

34 PANORAMA 37 FICHE CONSEIL Face à la douleur Quand le sport fait mal 40 INTERNATIONAL Spring break

48 MARCHÉ Le générique chatouille les antiallergiques 52 PRODUITS

• •

56 BANC D’ESSAI Les limites des crèmes antiacné 59

APERÇU

60

À votre santé ! par Martin Vidberg

La tentation du zéro défaut En pleine affaire Lactalis, le recours à la certification est à nouveau brandi comme un sceau de qualité. Mais le processus d’accréditation douloureusement imposé aux laboratoires de biologie médicale en 2010 fait office d’épouvantail dans le

26

débat. L’officine y va-t-elle tout droit ? Faut-il craindre une mainmise de l’Ordre des pharmaciens et des agences régionales de santé sur l’exercice officinal ? Les coûts, directs et indirects, d’une certification sont-ils supportables ?

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LES DOSSIERS DE LA FÉDÉ COMMUNICATION

LES ÉLUS LOCAUX AUX CÔTÉS DES PHARMACIENS C’est l’heure d’un premier bilan pour la campagne « En France, 1 pharmacie sur 2 va mourir ! ». Son retentissement a été positif auprès des édiles visés.

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Mobilisation au plus près Une croix verte qui s’éteint, ce n’est pas seulement une atteinte à la desserte en médicaments mais également un commerce qui délaisse une commune, avec des conséquences économiques et humaines directement quantifiables pour ces élus qui vivent au plus près de leurs concitoyens. Certains maires réclament ainsi des affiches supplémentaires, d’autres tiennent à témoigner directement de leur attachement à la pharmacie de proximité auprès des présidents de syndicats départementaux qui les y ont sensibilisés. Ainsi ce maire d’une commune de quelque 600 habitants dans la Somme, témoigne auprès de Philippe Gaertner, président de la FSPF, dans un courriel du 27 février : « Ma commune disposait, il y a encore peu de temps, d’un médecin, de deux infirmières, d’un kinésithérapeute, d’une pharmacie, base utile aux soins du quotidien. 6 I No 1299 I Avril 2018

© FOTOLIA/SHOKY

n le sait, la pharmacie d’officine est très intimement liée au territoire où elle est implantée. Dans des communes où parfois la présence médicale est insuffisante, voire nulle, la croix verte fait office de repère de santé pour la population. En février dernier, suite au coup d’envoi de sa campagne « En France, 1 pharmacie sur 2 va mourir », la FSPF a, sensibilisé les 36 000 maires ainsi que les sénateurs et députés de France à travers un courrier personnalisé. Dix semaines plus tard, les premiers retours sont très prometteurs, assure le syndicat, et leur tonalité est unanime : « Nous refusons la disparition programmée des pharmacies d’officine, structures de premiers recours dans nos villes. »

Aujourd’hui, il me reste la pharmacie, mais pour combien de temps, malgré le dynamisme et la forte motivation de nos deux jeunes pharmaciennes. » Même écho de la part de Patrice Perrot, député La République en marche de la Nièvre, lui-même alerté par un maire, Jean-Pierre Chateau, à la tête de la commune de Guérigny­ (Nièvre). Le député rappelle la doctrine gouvernementale sur le sujet, avec la publication de l’ordonnance réseau le

4 janvier (lire « Les nouvelles règles du jeu », Le Pharmacien de France, no 1297), tout en assurant que « la présence de pharmacies est un enjeu majeur de l’accès aux soins sur l’ensemble du territoire, en particulier dans les zones rurales ou les zones urbaines défavorisées ». Maintenant que tous ces propos rassurants ont été tenus, reste pour les politiques à passer aux actes afin de soutenir le modèle de la pharmacie française. x


LES DOSSIERS DE LA FÉDÉ MISSIONS

TOP DÉPART POUR LES BILANS DE MÉDICATION Le décret lançant officiellement les bilans de médication est enfin sorti au Journal officiel. Il n’y a plus qu’à se lancer !

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© FOTOLIA/KENISHIROTIE

es pharmaciens ont failli attendre. Logiquement ouverts depuis le 1er janvier dernier, il manquait encore aux bilans de médication pour les personnes âgées ou polymédiquées un texte, sorti le 16 mars dernier au Journal officiel, contenant l’avenant no 12 à la convention pharmaceutique avec, en annexe, le guide d’accompagnement des patients et la fiche de suivi. Cet avenant a été signé par les deux syndicats représentatifs de la profession, contrairement à l’avenant no 11 et à l’avenant sur les génériques (voir article ci-dessous). Coup d’envoi La profession a donc maintenant toutes les cartes en main pour recevoir les premiers

patients, même s’il était possible de réaliser des bilans depuis le 1er janvier dernier et que leur saisie était ouverte depuis le 28 février sur Ameli pro. De plus, « l’incompatibilité technique de cumul de saisies, pour un même patient, d’un bilan partagé de médication et d’un entretien pharmaceutique classique est en cours de résolution », se félicite la FSPF. Il est à noter que des expérimentations ont déjà été lancées dans certaines régions, sous l’impulsion de leurs Unions régionales de professionnels­de santé (voir page 8). À l’heure où vous lirez ces lignes, les documents à destination des pharmaciens devraient être disponibles sur le site Ameli, dans votre espace pro. À vous de jouer ! x

ÉCONOMIE

IL FAUT RENÉGOCIER AVEC L’ÉTAT

D

ans un contexte ­pointé par la FSPF de dégradation de l’économie officinale, la signature de l’avenant sur les génériques entérinant une baisse de 25 millions d’euros de la rémunération sur objectifs de santé publique (Rosp) des génériques pour 2018 – soit 1 100 euros en moins par officine en moyenne, tout de même – était hors de propos. En effet, « sur les deux premiers mois de l’année, la

rémunération officinale perd 8,6 millions d’euros, alors que l’avenant était censé apporter 12 millions d’euros […], il manque donc 20,6 millions par rapport aux promesses ». À périmètre constant des ventes, les projections de la FSPF prévoit une perte moyenne de plus de 5500 euros par officine cette année. L’objectif indiqué par la Caisse nationale d’assurance maladie de 90 %, au lieu de 86 %, de substitution au niveau

© FOTOLIA/YGANKO

La FSPF ne signera pas l’avenant sur les génériques proposé par l’Assurance maladie pour l’année 2018. Explications. national semble en outre trop élevé aux yeux du syndicat. De plus, il entérine la disparition d’un système permettant aux bons substitueurs – les officines déjà au-delà de 90 % – de ne pas subir de pertes sur leur Rosp en cas de maintien ou de légère régression de leurs performances de substitution. Inacceptable, donc, pour la FSPF, qui réclame l’ouverture de négociations avec les services de l’État. x Avril 2018 I No 1299 I 7


LA FÉDÉ EN RÉGIONS

Le PHaRMaCIeN DEFRANCE

PAYS DE LA LOIRE

DÉJÀ UN AN DE BILANS DE MÉDICATION Une quarantaine de pharmaciens d’officine de Mayenne testent depuis début 2017 les bilans de médication. Retour d’expérience. qui prévoyait deux rendez-vous avec le patient, sur la base d’un questionnaire d’analyse des traitements conçu par le c­ omité de pilotage. En deux temps Un premier entretien, comprenant un questionnaire sur l’observance­et la iatrogénie, permettait de dresser une sorte d’état des lieux médicamenteux. Un second, six mois plus tard, faisait le point sur les acquis et permettait de corriger les messages ou de les rendre plus pertinents. « Nous avons essayé d’intégrer ces bilans de médication dans un accompa-

© FOTOLIA/HERRENECK

L’

expérimentation a commencé en mars 2017 », indique Alain Guilleminot, président de l’Union régionale des professionnels de santé (URPS) pharmaciens Pays de la Loire. Un comité de pilotage a été mis en place avec des pharmaciens d’officine, l’Observatoire du médicament, des dispositifs médicaux et de l’innovation thérapeutique (Omedit) Pays de la Loire et deux pharmaciens hospitaliers membres de la Société française de pharmacie clinique (SFPC). Une quarantaine de pharmaciens de Mayenne ont participé à l’expérimentation,

gnement pluriprofessionnel, souligne Alain Guilleminot. Le pharmacien pouvait proposer le bilan de médication, mais le

médecin traitant pouvait aussi le faire. » Grâce à un financement au titre du fonds d’intervention régional (FIR), les pharmaciens étaient rémunérés 60 euros pour le premier entretien et 40 euros pour le second. La mise en place prochaine des bilans de médication partagés au niveau national a mis fin de facto à l’expérimentation. « Mais nous en tirerons des conclusions pour améliorer l’efficacité des bilans de médication conventionnels », note Alain Guilleminot. L’évaluation de l’expérimentation devrait s’effectuer d’ici au mois de juin. x Anne-Gaëlle Moulun

CENTRE-VAL DE LOIRE

COMMENT CRÉER UNE ÉQUIPE DE SOINS PRIMAIRES ? Pour répondre à cette question parfois épineuse, l’Union régionale des professionnels de santé (URPS) pharmaciens Centre-Val de Loire a lancé en janvier l’opération #PharmaciensAuCœurDuSoin.

0000 I Avril Mois 2018 2017 8 I No 1299

© FOTOLIA/ROSAD

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ous les territoires ne se ressemblent pas : « Le Centre-Val de Loire est une région rurale, avec des problèmes de désertification médicale très importants, souligne Françoise Guégan, trésorière de l’URPS pharmaciens. Nous avons constaté que les maisons de santé pluriprofessionnelles étaient la solution pour certains, mais pas pour tout le monde. » Il fallait donc faire du surmesure : « Ce qui fonctionne bien dans nos campagnes, c’est le triptyque médecin-pharmacien-infirmier libéral, explique Françoise Guégan. Nous avons donc voulu proposer aux phar-

maciens un accompagnement pour constituer des équipes de soins primaires (ESP) afin de formaliser ce travail en équipe. » Pris par la main Depuis janvier 2018, l’URPS propose de financer un accom-

pagnement à la création par l’association Soins coordonnés pour les dix premières équipes qui se constitueront dans la région. L’association s’implique à trois niveaux : « Nous intervenons d’abord sur la constitution de l’ESP en association. Nous

leur fournissons des statuts-types et des protocoles-types, avec une check-list de tout ce qu’il y a à faire pour les soulager dans ces démarches administratives, détaille Astrid Kerfant, de l’association Soins coordonnés. Puis nous les accompagnons sur l’évaluation des besoins pour les aider à rédiger une première version de leur projet de santé. Enfin, nous les aidons pour l’animation des trois premières réunions de l’ESP. » Actuellement, neuf candidatures ont déjà été reçues par l’URPS et quatre ESP devraient être opérationnelles rapidement. x A.-G.M.


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L’INTERVIEW

Le PHaRMaCIeN DEFRANCE

Le générique et les pharmaciens, c’est une histoire qui aura 20 ans l’année prochaine, puisque le droit de substitution a été institué en 1999. Que vous réserve l’avenir ? Réponses d’un sociologue.

Propos recueillis par Laurent Simon Photos Nicolas Kovarik

Étienne Nouguez

« Les bons élèves ne gagnent pas toujours » BIOEXPRESS Auteur d’une thèse remarquée sur le marché français des génériques, Le médicament et son double, publiée en 2009, le sociologue Étienne Nouguez n’a pas délaissé son sujet depuis puisqu’est paru en octobre dernier Des médicaments à tout prix (Presses de Sciences Po), ouvrage dans lequel il continue de décrypter le système français, entre concurrence exacerbée et prix administrés. y Depuis janvier 2013 : enseignant à Sciences Po Paris. y Depuis 2011 : chargé de recherche au Centre de sociologie des organisations (CNRS-Sciences Po Paris). y 2008–2009 : attaché temporaire d’enseignement et de recherche (université universite-Paris-IX-Dauphine). y 2004–2009 : doctorat à l’université Paris-X-Nanterre.

10 I No 1299 I Avril 2018

Confier le développement du générique aux pharmaciens a été un choix audacieux en 1999. A-t-il été judicieux de votre point de vue ?

La France n’est pas le seul pays à avoir développé le droit de substitution ni le seul à avoir confié un rôle actif de négociation aux pharmaciens, mais il est vrai qu’ici le développement des génériques repose exclusivement sur eux, à tel point qu’on a longtemps fait sans, voire contre les médecins. L’enjeu est à présent de les impliquer. Même si la rémunération à la performance des médecins n’a pas donné de résultats mirobolants sur la prescription en dénomination commune internationale (DCI), elle a tout de même ­conféré un contrôle à l’Assurance maladie.

responsabilité­généralisé, NDLR]. La profession marche comme un seul homme, et c’est très important pour les pouvoirs publics lorqu’ils ont besoin de relais forts. Les politiques sont difficiles à mettre en place chez les médecins, plus divisés. Reprenons la campagne de vaccination anti-H1N1, qui a été une catastrophe : si les pharmaciens avaient pu vacciner en officine, sans doute auraient-ils pu remporter la mise face à des médecins qui n’avaient pas envie de le faire. On entend beaucoup dire que l’âge d’or du générique est passé. Qu’en pensez-vous ?

Le générique n’est pas derrière les pharmaciens : il continue à être une source de marges et de revenus importants. De plus, cela a amené la profession à Le droit de substitution est historique, certes, mais comprendre qu’elle était trop dépendante du prix pour quelle raison ? des médicaments et à réfléchir à une déconnexion C’était la première fois qu’une tâche dévolue aux entre le prix à la boîte et la rémunération de l’officine. médecins était transférée de façon aussi massive aux On ne sait pas jusqu’où ira ce mouvement, mais il pharmaciens. Et les génériques ont servi de test à est certain que le générique a contribué à le créer. d’autres mesures d’élargisPeut-être ne suis-je pas sement de leurs compéobjectif parce que c’est mon tences. Comparati­vement, « La profession marche sujet d’étude mais, très honles infirmiers, qui réclament comme un seul homme, et nêtement, je pense que le également le transfert de générique a revalorisé les certaines tâches médicales, c’est très important pour pharmaciens à la fois auprès ont moins bien réussi, même les pouvoirs publics. » du grand public, en permetsi la situation va peut-être tant de lui montrer qu’ils évoluer avec les infirmiers connaissaient les médicacliniciens. Cette sortie de la médecine libérale, qui ments, et vis-à-vis des médecins, avec lesquels ils se n’est ni actée ni certaine, semble enclenchée. sont parfois opposés. Enfin, ils se sont valorisés auprès des politiques : on peut certes reprocher aux pharmaQuels sont les points forts des pharmaciens ? ciens d’avoir trop gagné avec les génériques mais ils Ils ont la chance d’avoir un très fort taux de syndica- ont également fait faire des économies à l’Assurance lisation. Même s’il y a des lignes de fracture, les mots maladie. On ne peut pas en dire autant des médecins, d’ordre de grève sont massivement suivis, comme qui avaient eu la consultation à 20 euros en contreen 2006 [contre la menace de tarif forfaitaire de partie d’un engagement à prescrire en DCI. Ce qu’ont


Le PHaRMaCIeN DEFRANCE

L’INTERVIEW montré les pharmaciens, c’est qu’ils étaient de bons soldats : imaginez un instant qu’un médecin ait été déconventionné, comme des pharmacies ont pu l’être pour ne pas avoir rempli leurs objectifs. Impensable ! Côté pharmaciens, à partir de 2005, le message des syndicats était clair : « Ce que nous avons fait sur le générique, nous le ferons avec la qualité des soins » et, aujourd’hui, pourquoi pas sur la vaccination. Mais attention, ce n’est pas toujours le bon élève qui gagne. Il y aurait donc un poids-deux mesures de la part des pouvoirs publics ?

Cela a créé des frustrations chez les pharmaciens qui pensaient être les bons élèves mais constatent subir des mesures d’économie, alors que les médecins auraient bénéficié de leur pouvoir de nuisance. C’est d’ailleurs en partie vrai. Les médecins font peur aux pouvoirs publics depuis les élections de 1997 : la droite a estimé, pas forcément à tort, qu’elle avait perdu à cause d’eux. Se pose toujours aujourd’hui le problème de l’équivalence thérapeutique des génériques. En sortant certaines molécules de la substitution, comme la lévothyroxine ou le mycophénolate, l’État n’aurait-il pas lui-même instillé le doute ?

C’est pour cela qu’il l’a fait avec tant de précautions et que l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) s’est battue pied à pied. La peur est de créer un régime d’exception, instituant plus d’exceptions que de règles. Comme récemment avec la nouvelle formule du Levothyrox, le problème n’est pas le générique mais la substitution. Quand un patient a construit sa vie, ses habitudes et son équilibre thérapeutique autour d’un médicament, il lui est difficile d’en changer, que ce soit un princeps ou un générique. Le générique est une histoire de confiance or nos institutions sont affaiblies, notamment l’ANSM, qui est ballottée et utilisée comme fusible par les gouvernements. La confiance dans le générique est aujourd’hui relativement bien assise mais elle peut s’inverser au premier scandale. Sans parler des biosimilaires dont l’équivalence est encore plus difficile à prouver et à expliquer…

Il y a une hésitation marquée des pouvoirs publics sur les biosimilaires : ils ne sont pas prêts à accorder un droit de substitution aux pharmaciens. L’affaire du sang contaminé, pour laquelle, je le rappelle régulièrement en cours, des ministres sont allés en prison, a réellement traumatisé les politiques. La peur est encore présente qu’à vouloir trop faire d’économies sur le biosimilaire, un risque à la fois politique et sanitaire soit pris. On est donc en train de ­revenir à l’ancien système, avant le droit de substitution, où l’on incite les médecins à faire attention au prix III Avril 2018 I No 1299 I 11


L’INTERVIEW

III

de leur prescription. Les pouvoirs publics ne sont donc pas prêts à prendre tous ces risques ; ils laisseront certainement les médecins choisir les médicaments en les incitant à opter pour les biosimilaires et en négociant les prix en amont. Pourquoi ne pas tout simplement baisser les prix ?

Ça n’est possible que dans une certaine mesure car la concurrence est utile pour négocier ; le risque est qu’un laboratoire retire son produit du marché français. En France, il y « Le générique n’est pas a toujours une tension très forte derrière les pharmaciens : entre deux logiques : soit la gestion intégrale des prix par le il continue à être une Comité économique des produits de santé [qui fixe leur prix en source de marges et de France, NDLR], en négocation revenus importants. » avec les industriels, soit la maîtrise médicalisée que porte l’Assurance maladie. Le générique cumule ces deux logiques. Côté génériqueurs enfin, on a longtemps prédit que seuls les plus forts resteraient or ils sont toujours aussi nombreux. Pour quelle raison ?

Quand il y a eu des concentrations – le rachat de Ratiopharm par Teva, par exemple –, leur part de marché n’a pas changé. Idem pour Mylan et Merck. C’est la limite de la concurrence : les pharmaciens et les laboratoires se sont attachés à stabiliser leur relation. Le pharmacien qui serait toutes les semaines en 12 I No 1299 I Avril 2018

Le PHaRMaCIeN DEFRANCE

train de renégocier ses marges est un mythe, même si certains le font, bien sûr. La plupart se sont rendus compte que les coûts de transaction étaient tels que cela ne servait à rien. Tous les génériqueurs ont fini par s’aligner en termes de remises ; la différence se fait sur la largeur de gamme, les délais de livraison, etc. Aujourd’hui, personne n’a intérêt à changer de fournisseur. Le seul qui s’est effondré à un moment, c’est Sandoz, parce qu’il ne payait pas les remises aux pharmaciens. [En 2010, les dirigeants du génériqueur allemand avaient mis en cause le système français de remises, estimant qu’ils pouvaient s’en passer, NDLR.] Peu de chances, donc, de voir des opérateurs naître ou disparaître…

C’est ce que les économistes appellent un marché de concurrence parfaite. Tout le monde est à l’os, pour le dire vite, et l’industriel qui voudrait « faire des coups » rapportera peut-être un peu aux pharmaciens sur une molécule ou deux très porteuses, mais la plupart m’ont avoué préférer avoir des remises stables avec un seul fabricant. De fait, le classement des laboratoires en France correspond en gros à leur taux de couverture du Répertoire. Pour les patients, cela ne change rien : la marque qui compte est celle du médecin ou du pharmacien, pas celle du laboratoire de génériques. C’est pourquoi les stratégies de marque ont plutôt échoué, d’autant que tous les génériques seront touchés s’il y a un jour un scandale sanitaire dans le secteur. Même si, heureusement, le générique est bien moins fragile aujourd’hui qu’il y a dix ans. x


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Actualité En bref

Le PHaRMaCIeN DEFRANCE

ILS L’ONT DIT

Pascal Gendry, président de la Fédération française des maisons et pôles de santé (FFMPS). (Source : Le Quotidien du médecin)

❙❙Les modalités de délivrance du kit de dépistage colorectal, auparavant restreinte au médecin traitant, évoluent. Un décret paru au Journal officiel jeudi 22 mars étend cette possibilité aux gynécologues, hépato-gastro-entérologues et aux médecins des centres de santé de l’Assurance maladie. En revanche, les pharmaciens ne figurent pas dans cette liste. ❙❙Les sages-femmes se félicitent des annonces concernant leur cursus. En effet, Agnès Buzyn, ministre de la Santé, et Frédérique Vidal, ministre de l’Enseignement supérieur, ont lancé le 14 mars un comité visant à l’« universitarisation » de cette profession, à travers le financement de la recherche et la création de parcours étudiants. ❙❙Les négociations battent leur plein entre l’Assurance maladie et les syndicats de médecins libéraux sur la télémédecine. Commencées le 18 janvier dernier, elles ont abordé mi-mars les sujets de la rémunération des actes de télé-expertise (TLE) et de téléconsultation (TLC). Mais les sommes proposées (12 euros pour une TLE, 30 euros pour une TLC) n’ont pas convaincu les médecins… ❙❙Ils voulaient rencontrer la ministre de la Santé Agnès Buzyn, ils ont été déçus. Une délégation de 7 médecins hospitaliers représentant 1 219 signataires d’une lettre ouverte demandant l’arrêt de la fermeture de lits d’hospitalisation a bien été reçue au ministère le 20 mars dernier… mais par la direction générale de l’offre de soins (DGOS).

14 I No 1299 I Avril 2018

« Les facultés de médecine sont des usines à débiles hypermnésiques. » Un doyen anonyme cité par Yanis Merad, président de l’Association nationale des étudiants en médecine de France (Anemf).

Amélie de Montchalin, députée La République en marche ! de l’Essonne, au sujet de la réforme du travail parlementaire. (Source : Acteurpsublics.com)

vaccination

Une première saison réussie ! L’an I de la vaccination à l’officine a si bien fonctionné qu’on parle déjà de généralisation.

L

a vaccination antigrippale à l’officine sera-t-elle généralisée avant même la fin de l’expérimentation ? Lancée pour trois ans l’hiver dernier en Nouvelle-Aquitaine et en Auvergne-Rhône-Alpes, elle pourrait concerner l’ensemble du territoire dès 2019 à en croire les annonces du

gouvernement faites le 26 mars dernier. « Cette mesure a démontré son efficacité », a déclaré Édouard Philippe, bien qu’aucun bilan n’ait encore été diffusé. « Il est trop tôt », répondent Santé publique France et la direction générale de la santé. Quoi qu’il en soit, « dès l’année prochaine, vous pourrez vous faire vacciner contre la grippe chez votre pharmacien », a ­assuré le Premier ministre. Pour les détails – comme le type de patients qui pourra se faire vac-

ciner –, la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, a précisé que s’ouvrira « une grande concertation ». Une telle annonce ne peut en tout cas que réjouir les pharmaciens qui se sont emparés de cette mission dans les deux régions concernées : au 31 janvier, près de 156 000 vaccinations avaient ainsi été réalisées en officine. La FSPF demande à élargir cette possibilité à tous les adultes (hors femmes enceintes), candidats à une primovaccination inclus. x

internet

La règle de préparation des colis allégée Les commandes web peuvent désormais être préparées dans le local de stockage.

S

i l’on entendait moins parler de Philippe Lailler, le pionnier de la vente en ligne installé à Caen, il n’avait pas pour autant cessé son combat contre une réglementation qu’il estime bien trop lourde. Le Conseil d’État a rendu son verdict le 26 mars : non, les bonnes pratiques régissant le commerce électronique de

© FOTOLIA/FOTOMEK

INTERPRO

« Mieux vaut dix députés experts que cinquante qui viennent quand ils ont le temps. »

DR

DR

« Il est nécessaire d’évaluer les maisons de santé [pour] savoir si [elles aboutissent à de meilleurs] résultats [que l’] exercice isolé. »

médicaments ne soumettent pas le pharmacien à des contraintes disproportionnées. En revanche, il lui concède un point. Il a ainsi jugé excessif de devoir préparer les commandes

au sein même de l’officine : « Une préparation au sein d’un lieu de stockage situé à proximité immédiate ne ferait en rien obstacle au contrôle effectif, par le pharmacien titulaire, de la qualité de la dispensation par l’ensemble des personnes qui l’assistent et le secondent. » La haute juridiction supprime donc cette disposition : tout pharmacien peut désormais préparer ses commandes en ligne dans son local de stockage… à condition toujours que ce dernier soit « à proximité immédiate ». x


En bref Actualité

Le PHaRMaCIeN DEFRANCE

REPÈRES

36

4,6

92,8 % 75,1 %

C’est le chiffre d’affaires du seul générique du Crestor, commercialisé par Biogaran en 2017. Il explique presque à lui seul l’augmentation du marché du générique de 40 millions d’euros l’année dernière. (Source : FSPF)

Avec un tel déficit de la branche maladie en 2017, l’écart se creuse encore de 100 millions par rapport à 2016, même si la Sécurité sociale dans son ensemble se porte mieux.

C’est la Loire-Atlantique qui prend la première place du podium de la substitution au niveau national pour 2017, en augmentation de 6,8 points par rapport à 2016. Pour la dernière place, voir ci-contre, à droite. (Source : Assurance maladie)

millions d’euros

milliards d’euros

(Source : APMnews)

La dernière place de la substitution générique en 2017 est malheureusement détenue par la Guadeloupe, en diminution de 7,3 points par rapport à 2016 ; les départements d’outre-mer ont des taux historiquement plus faibles. (Source : Assurance maladie)

L’IMAGE DUMOIS

La menace Amazon se précise

On a essayé : les produits OTC présentés ici ne sont pas livrables en France. Pour le moment. Source : capture d’écran Amazon.com.

Après avoir lancé en août 2017 sa propre gamme d’OTC, baptisée Basic Care, sortes de génériques d’automédication, le géant américain a passé fin février un deal avec Perrigo, qui possède un portefeuille OTC bien fourni et a notamment racheté Omega Pharma en 2015. Les pharmaciens américains s’inquiètent, et on les comprend.

LAQUESTIONDUMOIS

Êtes-vous favorable à la certification obligatoire ? Décidément, le moins que l’on puisse dire est que la population officinale est très partagée quant à l’opportunité de rendre la certification des officines obligatoire ! En effet, près de 19 % d’entre vous s’opposent à toute forme de certification et 36 % ne désirent en aucun cas rendre ce processus obligatoire. Combinés, ces chiffres dessinent une majorité de presque 55 %. À l’inverse, 41 % des répondants sont convain-

cus de son bien-fondé. Parmi les réfractaires, nombreux sont ceux qui appréhendent un engagement jugé à la fois « chronophage » et coûteux et qui craignent que cela favorise les grosses officines (voir encadré «Plutôt méfiants que partisans », p. 28). Quoi qu’il en soit, le sujet est à la mode puisque l’Ordre des pharmaciens et le ministère de la Santé réfléchissent de concert à cette possibilité (lire « La tentation du zéro défaut », p. 26).

41,4 %

Oui, c’est indispensable à terme

3,7 %

Ne sait pas/ ne se prononce pas

18,82 %

36,1 %

Non, je suis contre toute certification

Non, cela doit rester facultatif

Source : sondage administré en ligne entre le 22/03/18 et le 26/03/18 sur 392 répondants.

Avril 2018 I No 1299 I 15


Actualité En bref

Le PHaRMaCIeN DEFRANCE

CE QU’ILS ILS L’ONT DIT ONT DIT « Moi j’ai soigné mon chien à l’homéopathie […], ça marchait très très bien. »

« Il faut mettre à côté une plate-forme logistique pour livrer les produits et pas seulement une plate-forme de vente. »

Gilles Bigot, managing partner de Winston & Strawn Paris, un cabinet d’avocats. (Source : Les Échos)

Ornella Barra, codirectrice de Walgreens Boots Alliance, commente la concurrence grandissante d’Amazon sur la santé. (Source : APMnews)

Les hôpitaux intéressés Si la substitution des biosimilaires par les pharmaciens n’avance pas, le ministère de la Santé ne mégote pas sur les incitations en direction de l’hôpital : dans une circulaire publiée en mars, il promet aux établissements un intéressement de 20 % de l’écart de prix entre le biosimilaire et son médicament de référence, par exemple 30 euros pour l’étanercept. Les pharmaciens n’attendent pas mieux. x

missions

L’infirmier nouveau va arriver Pas encore entérinées, les « pratiques avancées » des infirmiers font déjà parler d’elles. Trois projets de texte circulent actuellement pour tenter de définir ces nouvelles missions niveau master 1 ou master 2. Parmi les pistes avancées, certaines effraient les médecins, qui y voient une remise en cause du médecin traitant, d’autres déçoivent les infirmiers, dont l’Ordre pointe un texte « dénué d’ambitions ». Les pharmaciens doivent-ils s’inquiéter ? Au nombre de ces nouvelles missions pour les infirmiers, on peut citer l’évaluation de « l’adhésion […] du patient ainsi que les risques liés aux traitements médicamenteux ». Des entretiens infirmiers qui ne disent pas leur nom ? x 16 I No 1299 I Avril 2018

DR

e-prescription

Les deux pistes de la Cnam La prescription électronique suit son petit bonhomme de chemin. Les médecins seront l’arbitre de son succès.

C’

est un des points au menu de la négociation de l’accord-cadre interprofessionnel avec l’Assurance maladie, qui a repris le 8 février, et ce n’est pas le moindre. Si l’objectif de généralisation de la prescription électronique en 2019, de manière

progressive – 5 000 utilisateurs la première année, 50 000 en 2022 –, était connu, restait à savoir comment la Caisse nationale (Cnam) allait parvenir à ses fins. Deux solutions seraient actuellement sur la table : soit l’intégration au dossier médical personnel (DMP), dont la Cnam a repris le développement, soit la création d’un serveur spécifique, accessible à vos logiciels et à ceux des médecins. Exit donc l’idée d’imprimer le QR Code sur l’ordonnance papier, testé depuis 2017 dans le cadre d’une expérimentation dans le Val-de-Marne, la Saône-et-Loire et le Maine-et-Loire. x

REMBOURSEMENT

Le sevrage à coût zéro Le gouvernement a enfin annoncé le remboursement « classique » de certains substituts nicotiniques dans le cadre de son Plan prévention. En effet, la ministre de la Santé Agnès Buzyn et le Premier ministre Édouard Philippe ont annoncé de concert le 26 mars dernier le remboursement « dans la semaine » par la voie ordinaire – prescription, délivrance – d’un premier produit de sevrage (la boîte de 108 gommes Nicotine EG menthe ou fruit, au prix de 14,14 euros). Promesse tenue

© FOTOLIA/SMASTEPANOV2012

biosimilaires

© FOTOLIA/JOZEFMICIC

DR

DR

Roselyne Bachelot, ex-ministre de la Santé, sur LCI, suite à la pétition de 124 médecins contre les thérapies alternatives (voir « Enquête », p. 32).

« Des solutions existent [pour les jeunes pharmaciens], […] proscrit[es] […] sous prétexte de craintes éculées. »

puisque le remboursement est effectif depuis le 28 mars dernier. Cette mesure signe donc la disparition « avant la fin de l’année » du forfait de prise en charge de 150 euros. Une seconde galénique – des patchs, cette fois – devrait être rapidement portée au rem-

boursement. De nombreuses autres pourraient aussi l’être à l’avenir mais les pouvoirs publics ont pris soin de préciser qu’il s’agissait d’une « démarche volontaire » de la part des fabricants. Vous l’avez compris, ce n’est pas demain que les pharmaciens pourront conseiller des substituts nicotiniques et les patients obtenir un remboursement sans ­passer par la case médecin mais c’est une avancée : après avoir listé la codéine, le gouvernement se met à rembourser de l’OTC. Comme quoi, tout est possible.


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En bref Actualité

Le PHaRMaCIeN DEFRANCE

REPÈRES

238

5 549

C’est en moyenne ce qu’ont touché en 2017 les pharmacies au titre de la rémunération sur objectifs de santé publique (Rosp) pour la transmission des numéros RPPS des hospitaliers.

ont été enregistrés en 2017 pour les entretiens asthme. Un chiffre en légère décrue par rapport à 2016, où l’on avait frôlé la barre des 6 000.

euros

patients

63 %

14 %

de la patientèle d’un infirmier libéral est retraitée ; elle comporte également un tiers d’actifs et seulement 4 % de mineurs et d’étudiants.

Seul 1 Français sur 7 affirme que son médecin lui a déjà recommandé un objet connecté médical ou grand public… mais ils seraient 80 % à l’accepter s’il le faisait.

(Source : Interfimo)

(Source : Tic-Santé/Baromètre Odoxa)

(Source : Assurance maladie)

(Source : Assurance maladie)

autriche

ventes

L’étude commanditée par l’Association des pharmaciens d’Autriche à l’Institut d’études avancées de Vienne, livrée en décembre 2017 mais tout juste traduite, est instructive pour l’Hexagone. Après examen, les auteurs concluent qu’« aucune baisse de prix durable n’a pu être constatée à la suite des mesures de déréglementation [et que] la densité des points de vente n’a eu tendance à augmenter que dans les zones urbaines ». x

Le Syndicat national des compléments alimentaires (Synadiet) a publié les chiffres du marché pour 2017 et force est de constater que l’officine occupe toujours les avant-postes, avec 1,8 milliard d’euros de chiffre d’affaires l’an dernier (en augmentation de 5 % par rapport à 2016). Elle représente 51 % du marché, très loin devant les parapharmacies (6 %), la grande distribution (11 %) ou la vente directe (17 %). x

Quel intérêt à la libéralisation de l’OTC ?

Le complément alimentaire d’abord à l’officine

MACRO / ÉCO

De faux joujoux plutôt que de fausses pilules La contrefaçon est un fléau qui touche toutes les catégories de biens, sans distinction. La preuve, avec ces chiffres fournis par l’Union des fabricants pour l’année 2017 : les premières places de ce triste classement sont occupées par les jeux, jouets et articles de sport, avec 1,2 million de faux interceptés, suivis de près par les vêtements et les équipements électroniques. Comparativement, les médicaments représentent, et fort heureusement, dix fois moins de saisies douanières, avec un total d’un peu moins de 130 000 prises.

Les principales saisies de contrefaçons en 2017 (en nombre d’articles) Jeux, jouets et articles de sport

1 206 847 1 167 192

Vêtements Équipements électriques, électroniques et informatiques

1 081 368

Chaussures

587 977

Accessoires personnels (lunettes, bijoux, sacs…)

402 633

Produits alimentaires

318 257 205 553

Téléphones mobiles

203 702

Produits de soins corporels Médicaments CD, DVD, logiciels

129 257 9 267 Source : Unifab

Avril 2018 I No 1299 I 19


Actualité Industrie & co

y Teva supprime 248 postes en France. Le génériqueur israélien Teva, en proie à de graves difficultés financières, a annoncé le 20 mars un plan de suppression de 248 postes en France, sur un total de 578, dans le cadre d’une vaste restructuration de son organisation à l’échelle mondiale. La direction du laboratoire a mis en avant des freins propres au marché français, comme la « pression sur les prix » des médicaments, des « charges élevées » ainsi qu’un « retard » de pénétration des génériques en France. y Biogaran signe un accord de partenariat avec Theradiag. Le laboratoire français spécialisé dans les génériques a annoncé, le 28 mars, avoir référencé les kits de monitoring Lisa Tracker de Theradiag pour accompagner la fourniture de ses biosimilaires. Ces kits ont vocation à donner aux cliniciens les moyens de mettre en place un traitement personnalisé en contrôlant son efficacité et en anticipant les échappements thérapeutiques et autres effets secondaires inhérents aux biothérapies. y Une vaste revue des dépenses de santé dans onze pays développés publiée dans la revue JAMA confirme que le prix des médicaments est en moyenne deux fois plus élevé aux États-Unis que dans ces autres pays. Dans le détail, on y apprend, entre autres, que la dose mensuelle de Crestor y est quatre fois plus chère que dans une pharmacie française, ainsi que celle de Lantus, qui s’affiche à 186 dollars aux États-Unis contre 47 dollars en France. y Pfizer familiarise les pharmaciens britanniques à la délivrance de Viagra. La décision, en novembre dernier, des autorités de santé britanniques de passer le célèbre médicament contre la dysfonction érectile en OTC a décidé le laboratoire à déclencher une vaste campagne de formation des officinaux du Royaume-Uni. Sessions locales, e-learning, vidéos interactives, simulations de situations de délivrances…, rien n’a été laissé au hasard.

20 I No 1299 I Avril 2018

DEFRANCE

otc

Novartis vend ses parts à GSK Le géant pharmaceutique suisse va céder au britannique GSK la totalité de sa participation dans leur coentreprise spécialisée dans l’OTC.

V

as Narasimhan, le nouveau directeur général de Novartis, a dévoilé fin mars sa première grande transaction : la vente à son partenaire GSK des 36,5 % des parts qu’il détient dans la coentreprise dévolue aux médicaments sans ordonnance qu’ils gèrent ensemble depuis 2015 et qui comprend notamment l’antidouleur Panadol, des produits d’hygiène buccodentaire (dont le dentifrice Aquafresh) et des traitements pour la peau (comme la crème Zovirax contre l’herpès labial). L’opération devrait rapporter 10,4 milliards d’euros à Novartis.

© FOTOLIA/AMIN268

ÀSAVOIR

Le PHaRMaCIeN

Pfizer, le bec dans l’eau Considérant cet actif comme « non stratégique », le laboratoire suisse entend se concentrer sur « la croissance de ses activités clés », précisant que « les gains retirés pourront être affectés à des acquisitions ciblées ». De son côté, GSK s’est félicité de pouvoir récupérer la totalité des recettes générées par cette branche dont le

chiffre d’affaires s’est établi à 8,9 milliards d’euros en 2017. Par ailleurs, cette opération a pour effet direct de retirer GSK de la course au rachat de la division OTC de Pfizer dans laquelle le groupe britannique restait seul en lice après le retrait de Reckitt-Benckiser à la mi-mars. Valorisée 16 milliards d’euros, l’automédication de Pfizer peine plus que jamais à trouver un acquéreur. y

digital

logistique

Deux ans après avoir racheté l’entreprise française Withings spécialisée dans les objets de santé connectés pour 170 millions d’euros et à peine neuf mois après avoir renommé tout le catalogue sous son nom propre, le finlandais Nokia serait déjà prêt à céder sa division Digital Health qui n’obtient pas les résultats initialement escomptés. En octobre 2017, l’entreprise avait décidé d’anticiper une dépréciation de ses activités dans l’univers de la santé connectée, à hauteur de 141 millions d’euros. Nokia Digital Health fabrique et commercialise des montres et capteurs d’activité, des balances, des caméras de surveillance et de nombreux produits de suivi médical tels que des tensiomètres ou des thermomètres connectés. y

Le réseau Alliance Healthcare France, qui dispose de 52 agences de maintien à domicile, de 49 établissements de répartition pharmaceutique qui livrent chaque jour 10 500 pharmacies et 5 sites dépositaires, entend bien « répondre aux évolutions réglementaires significatives du marché pharmaceutique en France ». Le 15 mars dernier, dans une prise de parole, son président-directeur général, Filippo D’Ambrogi, a ainsi rappelé qu’Alliance Healthcare était « en mesure d’accompagner l’évolution des métiers des acteurs de la santé en France » et « de permettre à chaque pharmacien d’avoir la liberté de choisir le modèle qui correspond le mieux à l’exercice de son métier », citant pêle-mêle la prévention, le dépistage ou encore les solutions digitales. y

Nokia envisage de jeter l’éponge

Alliance affûte sa stratégie en France


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Le PHaRMaCIeN DEFRANCE

Les médias parlent de vous, on vous en parle… par Anne-Laure Mercier QUE CHOISIR (avril)

Schizophrénie Dans le même numéro qui aura tant fait bondir la profession, celui qui titre en une « Conseils en pharmacie. C’est souvent n’importe quoi ! », est proposé un dossier sur l’hypertension accompagné d’un guide d’achat en ligne pour s’équiper d‘un autotensiomètre. Et ce dernier souligne, lui, tout l’intérêt de se tourner vers un pharmacien. Il est ainsi indiqué par le mensuel de l’Union fédérale des consommateurs (UFC) : « Les tensiomètres électroniques se trouvent aussi bien en pharmacie qu’en grandes surfaces alimentaires (Auchan, Carrefour, Lidl…), spécialisées (Darty, Fnac, Boulanger…) ou en boutique de vente de matériel médical. Vous pouvez également en acheter en ligne. Cependant, mieux vaut être conseillé plutôt que de choisir à l’aveuglette. Outre les recommandations de votre praticien, un pharmacien saura vous aiguiller vers un tensiomètre fiable et adapté à votre profil. » Il faut avoir le cœur solide ! ❙ LEFIGARO.FR (18 mars)

À la source Gélule, pilule, capsule, pastille, comprimé ou cachet ? La rédaction du Figaro. fr s’est fendue d’un cours d’étymologie galénique pour aider le patient à y retrouver son latin. Vous souveniez-vous par exemple que la capsule, qui a d’abord désigné « l’enveloppe ligamenteuse de certains organes, tel le péricarde qui protège le cœur », est à l’origine de la gélule, laquelle « qualifie aujourd’hui une capsule formée de deux demi-cylindres gélatineux s’emboîtant l’un dans l’autre » ? ❙

60 MILLIONS DE CONSOMMATEURS (avril)

Et maintenant, les nanoparticules ! Quand ce n’est pas l’un, c’est l’autre. Le magazine de l’Institut national de la consommation consacre une partie de sa une aux nanoparticules de dioxyde de titane dans les médicaments. Ce n’est pas un scoop (lire notre enquête « Le titane, excipient notoire », Le Pharmacien de France, no 1288, mars 2017) mais cela inquiétera, forcément et, indubitablement, vous en entendrez parler au comptoir. Six spécialités sont concernées, dans lesquelles « 16 à 44 % des particules de cet additif sont de taille nanométrique » : Euphytose, Nurofen et Zyrtecset, qui n’ont pas d’équivalent sans dioxyde de titane ; Efferalgan 1 g, Spasfon et Doliprane enfant, qui, eux, peuvent être remplacés respectivement par Doliprane 1 g ou Paracétamol Arrow 1 g, Spasfon-Lyoc 80 mg et Doliprane 200 mg suppositoires. Pour 60 millions de consommateurs, « le bénéfice réel des nanos reste à démontrer ».

travaillée depuis près de cinq ans, raconte la nouvelle équipe, qui a conservé tout son personnel. « Demain, nous devrons vacciner contre la grippe, assurer des entretiens pharmaceutiques […], maîtriser l’éducation thérapeutique…, témoigne Cécile Moison, l’une des titulaires embarquée dans cette aventure entrepreneuriale. Ce rôle d’acteur de la santé comporte de plus en plus de missions que nous ne pourrons plus gérer seul, chacun dans sa pharmacie. » ❙ CHARENTE LIBRE (27 mars)

LADÉPÊCHE.FR (10 mars)

Spécialité locale     Sa bougnette, sa nougatine, son musée Goya et… son arrêté préfectoral de 1973 ! La ville de Castres est ainsi la seule en France à interdire aux officines d’ouvrir le lundi. La Grande Pharmacie, sous l’enseigne Médiprix, a voulu s’y soustraire mais les 16 autres pharmacies castraises l’ont attaquée en justice pour pratique anticoncurrentielle et ont eu gain de cause : elle devra fermer le lundi sous peine d’une astreinte de 50 000 euros pour chaque ouverture ce jourlà. Si l’arrêté est considéré comme obsolète, il s’applique tant qu’il existe. ❙ LEPROGRES.FR (13 mars)

Coup dur À tant lire ce type de nouvelles dans la presse, l’affaire pourrait paraître banale. C’est pourtant un confrère en peine derrière chacune de ces histoires. Il s’agit cette fois de la Pharmacie de la préfecture à Bourg-en-Bresse (Ain), qui a définitivement fermé ses portes. Proche de conclure son transfert à quelques mètres, la titulaire a été lâchée par son investisseur

dans la dernière ligne droite et ne pouvait assumer seule son projet. Le tribunal de commerce vient de prononcer la liquidation judiciaire : son commerce est le quatrième à baisser le rideau sur cette partie de l’avenue Alsace-Lorraine. ❙ SOUALIGAPOST.COM (1er mars)

Pris dans la tempête Le tribunal de Saint Martin doit statuer sur le cas d’un pharmacien accusé d'avoir subtilisé plus de 12 000 boîtes de médicaments chez son grossiste pour se réapprovisionner après le passage de l’ouragan Irma. Le sexagénaire estime y avoir été autorisé. Les avocats du grossiste et de l’Ordre national des pharmaciens n’y croient guère et le vice-procureur requiert une peine de quatre mois de prison et une interdiction d’exercer d’une durée de deux ans. Verdict le 12 avril. ❙ OUEST-FRANCE.FR (2 mars)

Le club des cinq Ça bouge à Dinan ! Les cinq pharmacies du centre-ville ne font plus qu’une depuis le 3 avril. Une fusion réfléchie et

À marche forcée La presse régionale, à l’instar de Charente libre, s’est fait l’écho de la campagne de la FSPF « En France, 1 pharmacie sur 2 va mourir ! ». Ce département a en effet vu 24 croix vertes s’éteindre en quinze ans, pour n’en compter plus que 136 aujourd’hui. Et le quotidien de s'interroger sur les raisons de « cette progressive hécatombe » : baisse du prix des médicaments et désertification médicale expliquent ainsi les fermetures, fusions et rachats qui se succèdent. ❙ FRANCE 5 (21 mars)

Lévothyrox populi L’émission Enquête de santé a diffusé un documentaire intitulé « Thyroïde : l’effet papillon » qui explique le retrait du lactose de la nouvelle formule du Lévothyrox par la volonté de Merck KGaA d’adapter son produit au marché chinois, où 90 % de la population est intolérante à ce glucide, contre 5 % en France. Il affirme aussi que supprimer le lactose n’a rien à voir avec la stabilité du produit. Le laboratoire dément et le sujet passionne toujours autant. ❙ Avril 2018 I No 1299 I 23



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Actualité Enjeux

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En pleine affaire Lactalis, le recours à la certification est brandi par ses soutiens comme un sceau de qualité accessible à toutes les officines. Cette solution n’a-t-elle pour autant que des avantages ?

par Laurent Simon

LA TENTATION DU ZÉRO DÉFAUT Certifier toutes les officines ou non est une question qui agite la profession depuis de nombreuses années. Et le moins que l’on

puisse dire est que le trimestre qui vient de s’écouler aura suscité un regain d’intérêt pour cette démarche qu’au moins 2 300 pharmacies ont déjà adoptée, à en croire les chiffres de Pharma Système Qualité (PHSQ), qui promeut en France la norme ISO 9001 QMS Pharma, élaborée à partir de la norme ISO internationale et du réfé« C’est dans l’air rentiel QMS conçu par les Suisses. L’actualité a en effet du temps mais la été chargée autour de la quacertification obligatoire lité, avec l’affaire Lactalis (voir encadré « Lactalis : “environ” n’est pas pour demain. » 25 officines poursuivies », page Martine Costedoat, PHSQ de droite) puis avec la publication de l’étude d’UFC-Que choisir, pointant des conseils inappropriés dans 24 % des pharmacies testées. Qu’ils le veuillent ou non, les pharmaciens se retrouvent désormais pris dans la spirale du « zéro défaut », où il ne faut plus seulement bien faire mais le prouver. Et la tension est devenue forte entre les tenants de la certification obligatoire et ceux qui tiennent à la maintenir facultative. Un signe des temps Le 14 février dernier, dans le cadre des auditions menées par les sénateurs suite à l’affaire Lactalis, la présidente de l’Ordre des pharmaciens, Carine Wolf-Thal, n’a nullement fait mystère de ses intentions : « S’agissant des 26 I No 1299 I Avril 2018

procédures qualité, nous avons voulu aller plus loin, en proposant à la ministre de la Santé que les pharmacies s’engagent dans une démarche de certification. Je me suis moi-même engagée à proposer une démarche avant la fin de l’été. » De fait, une réunion préparatoire devait avoir lieu dans les locaux de l’Ordre des pharmaciens sur le sujet le 4 avril pour présenter à la ministre Agnès Buzyn une feuille de route. « C’est dans l’air du temps, confirme Martine Costedoat, directrice générale opérationnelle de PHSQ, mais la certification obligatoire n’est pas pour demain. Je rappelle que dans les bonnes pratiques de dispensation [applicables depuis le 1er février 2017, NDLR] existe déjà une obligation opposable de démarche qualité qu’un inspecteur de l’agence régionale de santé peut vérifier. C’est d’ailleurs ce que nous préconisons avant certification. » La présidente de PHSQ, Laëtitia Hible, renchérit : « Le côté obligatoire me rend dubitative. Nous avons évalué à 25 % ceux qui s’engageraient facilement. Il y a des réfractaires que nous n’emporterons jamais ; la peur du gendarme n’est pas efficace. » De l’eau a coulé sous les ponts depuis la première certification d’une officine en 2003, uniquement ISO à l’époque. Dans l’intervalle, d’autres normes ont tenté de percer sur le marché, comme Qualiref, portée par le groupement Pharmaréférence, ou Qualipharm, lancée par IFMO. Actuellement, dans l’Hexagone, c’est le référentiel popularisé par PHSQ qui semble être la référence. Laëtitia Hible a d’ailleurs été invitée au tour de table géant organisé au ministère de la Santé le


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Enjeux Actualité

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16 mars dernier, aux côtés des représentants de la profession (Ordre, syndicats, groupements, étudiants, doyens, etc.). « J’ai demandé à la ministre deux choses, a-t-elle indiqué : la reconnaissance de la certification et une aide pour les pharmaciens qui veulent la mettre en place, que ce soit sous forme de rémunération à la performance ou d’un fonds régional comme il existe pour les maisons de santé. Quand on veut trouver de l’argent, on en trouve. » Tout aussi militante sur le sujet, la présidente de l’Ordre estime néanmoins que « la question n’est pas “si” mais “comment” nous irons [même si] beaucoup de choses restent à clarifier : certification et accréditation sont deux choses différentes et l’officine n’est pas la biologie. » Échapper aux lourdeurs Justement, la FSPF veut absolument éviter le processus d’accréditation devenu obligatoire en 2010 pour les biologistes et que ces derniers ont douloureusement vécu à cause de son extrême lourdeur. Leur cas fait ainsi office d’épouvantail dans le débat qui déchire la profession entre certification volontaire ou obligatoire. Mais les procédures à l’officine ne sont pas les mêmes : « Il ne faut pas qu’on se retrouve sous la coupe du Comité français d’accréditation (Cofrac) [l’organisme validant le processus d’accréditation des biologistes, NDLR], estime le syndicat. Or il y a un gros danger dans les années à venir qu’un processus de certification dérive en accréditation. » Côté médecins, en revanche, le processus de recertification III

Lactalis : « environ » 25 officines poursuivies Le volet judiciaire de l’affaire Lactalis, qui a animé le paysage médiatique français fin 2017-début 2018, devrait bientôt s’ouvrir. Le 15 mars dernier, à l’occasion de son bilan 2017, la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) a détaillé les suites qu’elle entendait y donner. Sur les 57 officines épinglées lors des deux vagues d’enquête menées par ses inspecteurs, la DGCCRF indique avoir établi « environ » 25 procès-verbaux (PV). Ces PV correspondent en substance aux cas les plus graves, à savoir les pharmacies qui disposaient encore dans leur espace de vente d’un nombre significatif de produits censés être retirés. L’autre moitié des cas, ceux qui ne font pas l’objet d’un PV, correspond à de « simples » manquements au devoir d’affichage : « Nous avons raisonné en termes de gravité du manquement », confirme-t-on à la DGCCRF. On ne sait pas pour le moment si certains des produits impropres à la consommation et disponibles à la vente ont effectivement été vendus, même si une analyse des PV permettrait de le déterminer. En tout cas, pour les contrevenants, la suite ne s’annonce pas des plus agréables : s’il est avéré que des pharmaciens ont sciemment maintenu en rayons des produits devant être retirés, la qualification de « tromperie aggravée » pourra être retenue. Le tout sans compter les poursuites disciplinaires, l’Ordre n’allant pas manquer de se porter partie civile. Reste maintenant à éviter une bonne fois pour toutes ces manquements – en tout état de cause, quelques pourcents de la population officinale. Ordre et éditeurs de logiciels assurent travailler de concert sur le sujet et se rencontrent début avril.

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Actualité Enjeux [La tentation du zéro défaut]

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de leur diplôme a été accueilli avec plus de bienveillance après l’annonce faite par Agnès Buzyn au congrès de leur Ordre en octobre dernier. Il faut dire qu’il ne s’imposerait aux futurs médecins qu’à partir de 2021 et ne concernerait que les praticiens déjà installés sur la base du volontariat. Un comité de pilotage sur le sujet a été mis en place le 1er mars dernier.

cines. » Le tout pour un coût de 1 200 euros par an. « C’est uniquement le coût négocié pour obtenir le label, contre Philippe Gaertner. La certification, c’est aussi des coûts cachés et avant tout du temps : une journée par semaine en moyenne pendant deux à trois ans, sur la base d’un coefficient 500, cela représente au bas mot 280 millions d’euros, soit 10 000 euros par officine, et je ne crois pas que l’État mettra la main Du temps, des moyens à la poche. » La crainte des pharmaciens est également que À la question de savoir si la certification aurait la certification soit l’occasion d’une mainmise pu permettre d’éviter l’affaire Lactalis ou les renforcée sur l’exercice officinal par l’Ordre et conseils hors les clous détectés dans l’enquête les agences régionales de santé, ces dernières d’UFC-Que choisir, les intervenants interrogés étant historiquement partisanes d’une certifi- restent d’une prudence de Sioux, le zéro défaut cation des officines, partant du principe qu’elle étant évidemment un objectif inatteignable. leur permettrait de réserver leurs inspections Néanmoins, le ministère de la Santé, qui prône, aux cas les plus graves entre autres, le conseil pour des raisons d’écoprotocolisé (voir « Ciel, nomies de moyens et de « La certification mon OTC ! », Le Pharmaressources humaines. représente 280 millions cien de France, no 1295), Le dernier argument pousse la profession sur d’euros par an, contre la certification cette voie. Agnès Buzyn n’est pas le plus mince soit 10 000 euros l’a répété lors d’un col(voir encadré « Plutôt par officine. » loque sur le bon usage méfiants que partisans », du médicament qui s’est ci-dessous) : son coût, à Philippe Gaertner, FSPF tenu le 22 mars dernier : la fois en termes finan« Je m’inquiète des 10 % ciers et de ressources humaines au sein des de pharmacies situées dans une gare ou un officines. Du côté de PHSQ, on se veut rassu- aéroport qui, en raison du passage, n’ont plus le rant : « La mise en œuvre peut être certes un peu temps d’assurer ces conseils. » Le temps s’accéchronophage, à raison de deux à trois heures lère donc pour éviter que d’autres molécules par semaine, commente Martine Costedoat, que la codéine soient listées par son ministère. mais une grande partie de ces standards est Mais si ce dernier réclame des assurances, la réglementaire et est déjà en place dans les offi- certification y répond-elle ? x III

Les commentaires des pharmaciens recueillis à l’occasion d’un sondage sur la certification (voir « La Question du mois », p. 15) sont très contrastés : les uns saluent ses bénéfices (« Cela améliore considérablement notre façon de travailler, réduit notablement le nombre d’erreurs [et] permet aussi d’être beaucoup mieux considéré »), les autres redoutent le surcroît de procédures et de charges qu’elle engendrerait (« Tous les jours, on nous demande de faire toujours plus. Il faudrait aussi nous donner les moyens de nos actes »). Mais la majorité d’entre vous doute de l’intérêt de la certification obligatoire. La peur est en

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Plutôt méfiants que partisans effet palpable que certains soient laissés de côté dans cette course à la qualité, en particulier les plus petites officines : « J’exerce seule, sans personnel, dans une toute petite officine, témoigne anonymement une titulaire. Je me suis lancée dans la certification car je pense que cela permet une remise en question sur notre façon de travailler, mais je n’ai pas réussi à obtenir l’agrément car je ne pouvais remplir tous les items demandés. Si la certification était obligatoire, elle entraînerait la fermeture de toutes les très petites officines rurales qui rendent pourtant de très grands services à la population en zones de déserts médicaux. »



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Santé Enquête

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Un nombre croissant de sociétés savantes et d’autorités de santé de par le monde nient à l’homéopathie la qualité de traitement médical à part entière en raison de l’absence de preuves scientifiques de son efficacité. Certains pays ont même décidé de la dérembourser.

Guerre mondiale contre l’homéo Attaquée dans de nombreux pays occidentaux pour son absence de fondement scientifique, l’homéopathie cède peu à peu du terrain. Sauf en France.

L NOTABENE Le terme « allopathie » aurait été inventé par Samuel Hahnemann, le fondateur de l’homéopathie, pour désigner toute thérapie ne recourant pas au principe de similitude sur lequel repose la théorie homéopathique. Pour ses détracteurs, cette création sémantique est bien pratique puisqu’elle permet d’accoler un adjectif au terme médecine, qui devient alors allopathique ou homéopathique, et évite que l’on compare directement les termes « médecine » et « homéopathie ».

32 I No 1299 I Avril 2018

e 18 mars, une tribune signée par 124 médecins et publiée dans Le Figaro est venue raviver la sempiternelle polémique autour des médecines dites « alternatives » et, plus particulièrement, de l’homéopathie. Très virulent, le texte fustige des « pratiques qui ne sont ni scientifiques ni éthiques, mais bien irrationnelles et dangereuses », et demande carrément aux pouvoirs publics ainsi qu’au Conseil national de l’Ordre des médecins (Cnom) que les professionnels de santé qui les promeuvent ne soient plus autorisés à faire état de leur titre universitaire, que les diplômes d’homéopathie ne soient plus reconnus et que l’Assurance maladie cesse de rembourser ces traitements. Si les débats intellectuels autour de l’absence de preuves scientifiques de l’efficacité de l’homéopathie n’ont longtemps pas été

suivis d’effets, les autorités sanitaires d’un nombre croissant de pays commencent à prendre des mesures reléguant cette pratique aux marges de la médecine, si ce n’est en dehors. Les Russes ouvrent le feu Ainsi, le 6 février 2016, l’Académie des sciences russe a publié un mémorandum dans lequel elle expose que « les explications des effets supposés de l’homéopathie contreviennent aux lois chimiques, physiques et biologiques connues, et son efficacité n’est corroborée par aucune expérimentation convaincante ». Ses attendus s’accompagnent d’une recommandation à l’endroit du ministère de la Santé qui demande un retrait des remèdes homéopathiques des hôpitaux publics et une interdiction de leur publicité. Elle conseille également aux pharmaciens de « séparer les médicaments traditionnels des remèdes homéopa-

thiques » et de « ne plus vanter les mérites » de ces derniers. Les autorités russes n’ont pour le moment pas donné suite, mais la pression contre l’homéopathie est montée de plusieurs crans dans d’autres pays depuis. Le 15 novembre 2016, la Federal Trade Commission (FTC), l’homologue américain de notre Direction générale de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF), mettait, elle aussi, un sérieux bémol au régime de faveur accordé depuis 1988 aux médicaments homéopathiques par la Food and Drug Administration (FDA), l’autorité de surveillance des produits de santé. Contrairement à tous les autres médicaments, ce statut dérogatoire autorise en effet l’homéopathie à être commercialisée sans avoir à faire la preuve de son efficacité. Si la FTC n’a pas la main sur l’autorisation de mise sur le marché, elle a toutefois imposé aux laboratoires d’apposer sur l’étiquette de leurs spécialités deux avertissements : « Il n’y a aucune preuve scientifique de l’efficacité de ce


Enquête Santé

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Malgré une nouvelle offensive menée mi-mars par ses détracteurs, l’homéopathie continue de connaître un franc succès en France et devrait pouvoir traverser cette tempête sans encombre.

produit » et « Les prétentions de ce produit se basent uniquement sur des théories qui remontent aux années 1700 et que la plupart des experts médicaux d’aujour­d’hui rejettent ». Aïe ! Coup de grâce britannique À la mi-juillet 2017, Simon Stevens, le directeur général du National Health System (NHS), le système de santé publique britannique qualifiait l’homéopathie de « gâchis des ressources financières du NHS qui devraient être allouées à des traitements efficaces », lors de l’annonce d’un plan de déremboursement de cette classe thérapeutique. Plébiscité par le comité scientifique et technologique de la Chambre des communes ainsi que par la British Medical Association (l’association syndicale des médecins britanniques), ce déremboursement était également réclamé par une association d’usagers britanniques bien décidée à poursuivre en justice le ministère de la Santé. Après qu’il a été demandé à tous les médecins du NHS de cesser de prescrire de l’homéopathie, ce fut

au tour d’un grand hôpital londonien spécialisé dans ces traitements de se voir couper tout crédit public.

Class actions en série

L’exception française En France, il semble pour l’heure peu évident que des mesures a­ ussi drastiques soient prises par les pouvoirs publics. D’abord parce que la France représente le quart de ce marché mondial en chiffre d’affaires – différentes études pointent que plus de 40 % des Français y ont régulièrement recours, contre seulement 15 % en 1982 –, ensuite parce que son taux de remboursement, successivement passé de 65 à 35 puis 30 %, a entraîné une dépense pour l’Assurance maladie de seulement 128,5 millions d’euros en 2016 (contre 150 millions d’euros en 2002), soit seulement 0,75 % de l’ensemble des remboursements des médicaments de ville. Enfin, le fait que le français Boiron, leader mondial du secteur, emploie plus de 2 500 personnes sur le territoire national pèse évidemment lourd dans la balance. x

L’Oscillococcinum, le médicament phare du laboratoire français Boiron, géant mondial de l’homéopathie, ainsi que trois autres de ses spécialités (Arnica, Stodal­ et Coryzalia) font l’objet de procès réguliers en Amérique du Nord depuis maintenant sept ans sous la forme de recours collectifs (class actions) engagés par plusieurs patients alléguant avoir été floués par de la publicité mensongère. En 2012, Boiron avait ainsi dû débloquer 12 millions de dollars pour trouver un accord avec les plaignants et mettre fin aux poursuites. Pareille mésaventure judiciaire est survenue au laboratoire allemand Heel, spécialisé dans l’homéopathie, qui a fini par annoncer, le 31 août 2014, son retrait des marchés canadien et américain. Dans ce dernier, deux recours collectifs avaient été engagés à l’encontre du groupe allemand qui avait alors qualifié le préjudice financier encouru de « substantiel ». Alors que certains jugements récents ont plutôt penché en faveur de Boiron aux États-Unis, c’est désormais au Canada qu’un groupe de droits des consommateurs a lancé un recours collectif contre le laboratoire français au nom de « tous les résidents du Canada » ayant acheté Oscillococcinum. Entamée en avril 2012, l’action avait d’abord été déboutée en première instance pour être finalement autorisée par la cour d’appel du Québec en octobre 2016 ; une décision confirmée en mai 2017 par la Cour suprême du Canada.

Benoît Thelliez Avril 2018 I No 1299 I 33


Santé Panorama

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L’IMAGE DUMOIS

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Mais que devient Marisol Touraine ?

DR

La 14e Semaine de prévention et d’information à l’endométriose s’est tenue du 5 au 11 mars dernier.

L’ex-ministre de la Santé s’était faite discrète depuis son départ de l’avenue de Ségur, après la passation de pouvoir à Agnès Buzyn et sa défaite aux élections législatives qui ont suivi. Cet été, elle a réintégré son corps de départ, le Conseil d’État. Ce qui ne l’a pas empêchée de réapparaître furtivement sur les réseaux sociaux le 9 mars dernier. Le temps pour elle de défendre une cause qui concerne de nombreuses femmes : l’endométriose.

INFO OU INTOX

Les IPP provoquent une carence en fer Y a-t-il une relation de cause à effet entre la prise au long cours d’inhibiteurs de pompe à protons (IPP) et un déficit en fer ?

Attention au déficit Avec près de 450 000 patients, cette publication fait date. « Les précédentes […] 34 I No 1299 I Avril 2018

© FOTLIA/NERTHUZ

C’

est l’excellente revue belge d’evidence based medicine Minerva qui soulève le sujet dans son numéro de mars. Est paru en effet il y a quelques mois dans Gastroenterology, une des revues de référence de la discipline, une étude que Minerva a analysé. Ce travail inclut 77 046 patients présentant un déficit en fer et 389 314 autres servant de témoins. Le tout pour répondre à la question suivante : la prise d’inhibiteurs de pompe à protons (oméprazole, pantoprazole…) ou d’anti-H2 (cimétidine, ranitidine) dans la durée a-t-elle un effet sur l’absorption du fer ?

Soyez attentifs à certains symptômes d’anémie.

portant sur l’apparition d’un déficit en fer suite à la prise d’inhibiteurs de la sécrétion d’acide gastrique sur le long terme se limitaient à des études de cas à petite échelle […] et leurs résultats étaient contradictoires », note Minerva. L’étude de 2017 permet au contraire d’arriver à quel­ques

certitudes, grâce à sa puissance statistique : la prise d’IPP pendant au moins deux ans triple le risque de carence en fer et celui d’anti-H2 l’augmente de 50 % et ce à cause d’un déficit d’absorption provoqué par l’augmentation du pH gastrique. « La pertinence clinique de cette association n’est toutefois pas tout à fait claire [...] Il est probable que tous les cas ne souffraient pas d’anémie et les chercheurs […] ne savaient pas si un traitement était nécessaire », précise Minerva. Même si toutes les carences ne mènent pas à une anémie, la prescription d’IPP au long cours – pour des durées supérieures à trois mois – gagne à être réévaluée à intervalles réguliers. Soyez donc particulièrement attentifs à vos patients traités par ces molécules, très largement prescrites et disponibles en OTC. Des symptômes d’anémie manifestes comme une pâleur, un essoufflement, une fatigue, des palpitations ou des étourdissements doivent vous alerter. x info !


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Fiche Conseil

Le PHaRMaCIeN DEFRANCE

L’équipe officinale est confrontée quotidiennement à des demandes relatives à la douleur. Et vous, comment auriez-vous géré ces situations ?

Face à la douleur

par Alexandra Chopard

MAUX DE TÊTE

RÈGLES

« Ma fille de 5 ans a mal à la tête, en particulier au niveau du front. Elle a envie de vomir et se sent faible. Son papa est migraineux. Est-il possible qu’à son âge elle puisse souffrir aussi d’une migraine ? » VOTRE CONSEIL Les migraines ne sont pas rares chez l’enfant. Les signes associés sont généralement une céphalée uni- ou bilatérale sévère (frontale ou latérale), avec ou sans nausées, des vomissements, une phono- ou photophobie, des douleurs abdominales, des vertiges, une pâleur, avec ou sans aura. En première intention, l’administration d’ibuprofène (10 mg/kg en une prise) et le repos au calme soulageront la petite patiente. À l’issue d’une consultation, elle pourra bénéficier d’un traitement spécifique (chez l’enfant de plus de 30 kg) par des triptans (sumatriptan spray nasal, zolmitriptan sublingual, rizatriptan sublingual).

« Au moment de mes règles, j’ai des douleurs très importantes ainsi que des troubles digestifs ; c’est vraiment invalidant. Qu’auriez-vous de plus fort que l’ibuprofène ou le paracétamol ? J’en prends beaucoup, sans être suffisamment soulagée. » VOTRE CONSEIL Les dysménorrhées peuvent être prises en charge à l’officine, mais l’équipe devra conseiller une consultation médicale (généraliste ou gynécologique) si les douleurs ne sont pas soulagées par les antalgiques usuels. On insistera sur les doses maximales à respecter. L’ibuprofène est particulièrement indiqué grâce à son action antiprostaglandine. Le phloroglucinol est intéressant en complément, pour son action antispasmodique. Cependant, certains symptômes peuvent évoquer une endométriose : dysménorrhée intense avec résistance aux antalgiques de niveau 1, dyspareunie profonde, douleurs à la défécation à recrudescence cataméniale (selon le moment du cycle), troubles fonctionnels urinaires à recrudescence cataméniale… Cette maladie, sous-diagnostiquée, peut être explorée grâce à des examens gynécologiques couplés à une échographie pelvienne. Un traitement adapté sera alors prescrit pour soulager la patiente de l’ensemble de ses symptômes.

« J’ai mal à la tête de plus en plus souvent, presque chaque jour en ce moment, et il est impensable que je ne sois pas en forme au travail. Je prends les triptans que m’a prescrits pour la première fois le médecin, mais ça ne suffit pas ; je prends aussi de l’aspirine, du paracétamol, de l’ibuprofène… sauf que je me sens de moins en moins soulagé. Que pouvez-vous me conseiller ? Je n’ai pas le temps de consulter. » VOTRE CONSEIL Lorsqu’une céphalée survient au moins quinze jours par mois, on parle de céphalée chronique quotidienne (CCQ). Elle peut être primaire (on la classera alors dans les migraines) ou secondaire à un abus médicamenteux. L’anxiété et le stress constituent des facteurs de risques complémentaires. Ici, une consultation est indispensable pour faire le point. ­Conseiller au patient de tenir en amont un agenda de ses douleurs et des prises de médicaments pour faciliter le diagnostic. Un sevrage, réalisable en ambulatoire ou lors d’une hospitalisation, sera la priorité. Si la CCQ a disparu dans les deux mois après ce sevrage, elle était bien liée à un abus médicamenteux. Dans le cas contraire, le diagnostic de migraine chronique sera posé et le traitement réévalué. « Je viens vous voir pour mon mari : il a très mal à la tête depuis son réveil, ça ne passe pas malgré son nouveau t­ raitement, un triptan. C’est surprenant, ça ne ressemble pas à ses migraines habituelles. Il se plaint également d’avoir une sorte de voile devant les yeux. » VOTRE CONSEIL Devant une céphalée d’apparition brutale, il faut se montrer méfiant. Chez un migraineux, le fait que les symptômes soient différents des crises habituelles doit alerter. Ici, une consultation en urgence est nécessaire : appelez le 15 pour un conseil. Il faut garder en mémoire que les douleurs à type de céphalées peuvent, dans de rares cas, être en lien avec une dissection aortique, un accident vasculaire cérébral (AVC) ou un syndrome de vasoconstriction cérébrale réversible (SVCR). Bref, une consultation est indispensable !

ARTHROSE « Mes douleurs arthrosiques sont difficiles à calmer : quand je prends un antidouleur, il met longtemps à agir. Que pourrais-je prendre d’autre ? » VOTRE CONSEIL Dans le cas des douleurs chroniques, il est important d’insister sur le rythme des prises d’antalgiques. Il doit être régulier : la prise « à la demande » n’est pas adaptée car elle laisse la douleur s’installer. Pour limiter l’inconfort, il faut donc, dans un premier temps, conseiller une prise systématique du traitement antidouleur, pour évaluer son efficacité. Il pourra ensuite être aménagé (augmentation des doses dans les limites recommandées, ajout d’un autre antalgique…). Un conseil associé peut être proposé en phytothérapie : harpagophytum, cassis, reine-des-prés, ortie, bambou… Des compléments alimentaires à base de glucosamine sont également disponibles.

Sources : Société française d’étude des migraines et céphalées, « Douleur de l’enfant, l’essentiel », groupe Pédiadol (Association pour le traitement de la douleur de l’enfant), 2015 ; Collège des enseignants de neurologie ; « Prise en charge de l’endométriose, démarche diagnostique et traitement médical », Haute Autorité de santé (HAS), décembre 2017 ; « Prise en charge de l’endométriose, messages clés destinés au médecin généraliste », HAS, décembre 2017.

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Fiche Conseil

Le PHaRMaCIeN DEFRANCE DEFRANCE

Vos patients sportifs ne sont pas épargnés par les douleurs. Voici un mémento détaillé des ressources allopathiques mais aussi phytothérapiques et aromathérapeutiques, voire en micronutrition.

Quand le sport fait mal PHYTOTHÉRAPIE

AROMATHÉRAPIE

HÉMATOMES ET CONTUSIONS

COURBATURES (OU DOMS)

La contusion est une douleur mus� culaire localisée qui apparaît après un choc direct. Si ce coup a provo� qué la rupture de petits vaisseaux veineux profonds, une accumulation de sang se forme : c’est l’hématome.

Le s co u r b at u re s o u D O M S (Delayed-Onset Muscle Soreness) sont des douleurs musculaires limitant l’amplitude de mouvement. Un effort sportif inhabituellement intense provoque de minuscules lésions musculaires, donc des réac� tions inflammatoires localisées. La��������������������������� zone �������������������������� peut demeurer doulou� reuse pendant plusieurs jours. Attention aux idées reçues : l’acide lactique accumulé n’est pas la cause des courbatures.

VOTRE CONSEIL Le protocole GREC est à appliquer dès que pos� sible : ❙ Glaçage pendant dix minutes au moins toutes les heures puis ­espacer (bombe de froid Donjoy, Urgo Spray froid, Gel Ice Akiléïne, ­Nexcare spray froid et poches réfri� gérantes…) ; ❙R epos ; ❙ Élévation du membre concerné pour limiter le gonflement ; ❙ Compression : un bandage com� pressif limite le gonflement et le développement de l’hématome.

VOTRE CONSEIL Associer repos et bonne hydratation favorise la disparition des courbatures. Une activité physique simple (type marche ou course à pied) peut être pratiquée sans risque mais il n’est pas démontré qu’elle raccourcit la durée des courbatures.

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Le paracétamol ou l’ibu� profène permettent de soulager les douleurs si elles sont importantes.

Arnican gel, Rap Phyto Crème, PhytoGel Toni Drai� nant Akiléine, compresses de teinture d’arnica Gilbert…

Huile de massage à l’arnica Weleda et Kimas Akiléine (arnica), Arnican huile de massage (arnica, gaulthérie, harpagophy� tum), huile de massage décontrac� tant « avant et après l’effort » Le���������������������������� ��������������������������� Comptoir Aroma (HE de gené� vrier, gaulthérie, romarin à camphre, extrait d’arnica, huile végétale de calophylle)…

Huile essentielle (HE) d’Helichrysum italicum (immor� telle d’Italie) : contient des ß-cétones qui permettent une ché� lation de la fibrine, accélérant la résorption des hématomes. VOTRE CONSEIL 2 gouttes de HE pure en effleurage sur la zone, 3 fois par jour pendant 7 jours : HE de Gaulthérie (wintergreen), le salicy� late de méthyle a une action antiinflammatoire et il améliore la microcirculation. Irritante pure, elle doit être diluée dans une huile végé� tale avant application (2 gouttes de HE pour 10 gouttes d’huile).

38 I No 1299 I Avril 2018

COMPLÉMENTS ALIMENTAIRES

CRAMPES

CONTRACTURES

Une crampe est une contraction musculaire involontaire et soute� nue. Elle peut se manifester pen� dant un effort (apparition brutale) ou à la suite de cet effort. La dou� leur est locale et peut durer plu� sieurs minutes.

Il s’agit d’une douleur localisée, qui apparaît de façon progressive au cours d’un effort sportif inhabituel. Elle n’oblige généralement pas à l’arrêt du mouvement mais, si l’ef� fort se poursuit, la lésion peut s’aggraver. La douleur se révèle pleinement lorsque le muscle n’est plus en action.

VOTRE CONSEIL Des étirements suffisent généralement pour faire cesser la crampe : étirer le muscle atteint et contracter le muscle anta� goniste en exerçant une pression profonde, lente et maintenue sur la zone. Pour limiter les récidives, conseiller une bonne hydratation, un échauffement efficace puis les massages post-effort pour amé� liorer la récupération. Rester éga� lement vigilant sur une bonne alimentation, assurant notamment des apports adaptés en calcium et magnésium, des minéraux impli� qués, en particulier, dans la contrac� tion musculaire. Plusieurs références pro� posent une supplémenta� tion en magnésium (associé à d’autres actifs selon les formulations) : Décramp Iprad (avec arnica), Eficramp Les 3 Chênes (avec calcium, potassium, fer et sélénium), Ergysport récup Nutergia (avec calcium, vitamines B1, B2, B3, B5, B6)… HE de cyprès (Cupressus sempervirens), HE de mar� jolaine à coquilles (Origanum majorana) ou HE de lavande fine (Lavandula angustifolia). VOTRE CONSEIL À utiliser en massage, dilué à 5 % dans de l’huile végétale.

VOTRE CONSEIL Appliquer de la chaleur dès que possible et mettre au repos la zone musculaire. Les étirements pourront faciliter la récupération mais ils doivent être très prudents et ne débuter que 48 heures après l’apparition de la contracture. Le paracétamol ou l’ibu� profène permettent de sou� lager les douleurs. Penser également à Décontractyl (com� primés ou baume), Lumirelax gel… Granions « décontractant musculaire » (magnésium, potassium, cuivre, sélé� nium, vitamines B1, B6, B12)… L’achillée millefeuille (Achillea millefolium) est un antispasmodique très efficace dans les contractures. Elle peut être associée à la bugle ram� pante (Ajuga reptans). VOTRE CONSEIL 20 gouttes de chaque teinture-mère toutes les deux heures. Espacer après amé� lioration. Syntholkiné roll-on de mas� sage pour tension muscu� laire, Arko Essentiel baume chinois…

Sources : « Traité pratique de phytothérapie », Dr Jean-Michel Morel, (Éditions Grancher), septembre 2008 ; « La prise en charge de la douleur chez les sportifs, rôle du pharmacien d’officine », thèse de Charlotte Perzynski, Lille-2, mai 2017 ; « Les douleurs bénignes. Prise en charge alternative : femmes enceintes, enfants, patients polymédiqués », Dr Gérald Trognon, Association médicale mosellane de perfectionnement post-universitaire, juin 2017 ; « Les traitements de la douleur », Dr Dominique Blet, unité de consultations de la douleur du centre hospitalier de Carcassonne, 2014.

© PICTOS : FOTOLIA/YLIVDESIGN ; FOTOLIA/B_PLAN88 ; FOTOLIA/DANIEL BERKMANN ; FOTOLIA/GSTUDIO GROUP.

ALLOPATHIE



Santé International

Le PHaRMaCIeN DEFRANCE

Spring break Les journées s’étirent, les manches raccourcissent, les arbres bourgeonnent. C’est le printemps ! Goûtez donc ce dernier cru de la recherche, à savourer frais et en terrasse. par Anne-Laure Mercier

ÉTATS-UNIS Clonons-nous vivants !

ROYAUME-UNI Comme une traînée de poudre

© FOTOLIA/GSTUDIO GROUP

40 I No 1299 I Avril 2018

IA /

OL OT

Alerte gastronomique ! On annonce de la viande conçue en laboratoire au menu des restaurants américains et asiatiques pour la fin de l’année. Le chapon de Noël s’annonce délicieux ! Imaginez donc, une superbe volaille qui aura grandi au milieu des cellules souches. L’entreprise à l’origine de cette juteuse idée se voit déjà proposer des nuggets de poulet, de la saucisse, du foie gras, des boulettes… Le pire, c’est qu’un sondage mené auprès de la population américaine suggère que la viande sortie du laboratoire pourrait trouver preneur, véhiculant une image de viande « pure ». Pourquoi pas un steak de tofu, tant qu’on y est ?

NN GA MA

In vitro veritas

Des chercheurs de l’université de Surrey, en Angleterre, ont trouvé des traces d’héroïne et de cocaïne sur les doigts d’individus qui n’en avaient pourtant pas consommés, rapporte une publication de la revue Clinical Chemistry. Ils sont exactement 13 % à ne pas avoir de bol et à se retrouver ainsi contaminés sans l’avoir voulu ni en avoir profité. Preuve supplémentaire en tout cas de l’existence d’une contamination environnementale – par exemple, en serrant la main d’un consommateur ou simplement en manipulant des billets de banque – qui ne disparaît pas en se lavant les mains. Si les tests de détection s’affinent, il va falloir que les policiers apprennent à distinguer les vrais des faux consommateurs. ©F

Netcome a beaucoup amusé la communauté scientifique au mois de mars. Cette société a fait les gros titres en affirmant être capable d’embaumer le cerveau d’un malade en phase terminale pour en préserver les tissus et pouvoir un jour ramener à la vie le défunt dont le corps aura entre-temps été cryogénisé… La promesse consiste à convertir l’organe mort en une carte des connexions neuronales, qui pourrait ainsi être réimprimée. Netcome prévient délicatement : le service est « 100 % mortel », puisqu’il implique une euthanasie dans la foulée. Surtout, de nombreux chercheurs ont rappelé que cette carte des synapses existe depuis plus de dix ans mais que, primo, personne ne sait encore reconstruire la mémoire, et que, deuxio, une telle carte représente 7 000 synapses contre des trillions dans un cerveau humain. Cela n’a pas empêché 25 personnes de se préinscrire, avec 10 000 dollars d’avance pour voir son cerveau intégrer le cloud. Ouah !


International Santé

Le PHaRMaCIeN DEFRANCE

SUISSE Le vilain petit canard

© FOTOLIA/ALEXANDR CHUBAROV

Ils attendent sagement, les petiots, après leur journée d’école, tout sourire. Mais derrière cette apparente innocence et malgré des heures passées à barboter, le canard de bain ne leur veut pas que du bien. Un travail de l’Institut fédéral suisse des sciences et technologies de l’eau, publié dans Biofilms and Microbiomes, une revue en ligne de Nature, y a trouvé un fatras de bactéries et champignons qui s’amassent joyeusement à la surface du plastique. Plus de 80 % des 19 jouets de bain étudiés contiennent même des bactéries dangereuses comme Legionella ou Pseudomonas aeruginosa, qui peuvent mener tout droit à l’hôpital. En attendant que l’industrie revoie la qualité de son polymère, virez donc Donald Duck.

ESPAGNE Sale temps pour les thérapies alternatives ! Une femme de 55 ans est morte après une séance d’acupuncture par des abeilles (vivantes). Des contractures musculaires et le stress l’avaient amenée à envisager ce traitement du troisième type, qu’elle ne suivait pas pour la première fois puisqu’elle se faisait piquer depuis deux ans. La récidive lui aura coûté plus cher que prévu : une soudaine réaction allergique a été fatale, expliquent les rapporteurs du cas dans le Journal of Investigational Allergology and Clinical Immunology. Il faut dire que la « clinique » où se déroulaient les séances ne disposait pas d’adrénaline… Il n’y a pas que les abeilles qui se sont fait enfumer.

© FOTOLIA/NASIK

Happy thérapie

Avril 2018 I No 1299 I 41


LES ANTIBIOTIQUES

S’INVITENT AU CONGRÈS DES PHARMACIENS ! Alain Guilleminot, président de l’UTIP, invite les pharmaciens à réserver leur week-end des 20 et 21 octobre et prendre date pour la session de formation UTIP/DPC. Thème proposé cette année : les antibiotiques. l’efficacité des antibiotiques. Et de redéfinir son rôle dans leur délivrance, le bon usage et l’observance thérapeutique, et dans la limitation de leur emploi. A cours de la session, il sera question des tests rapides d’orientation diagnostique – notamment des TROD de l’angine à streptocoque du groupe A - qui peuvent contribuer à une meilleure utilisation de ces médicaments. Permettre aux pharmaciens de réaliser ces tests est un atout de plus. A noter que ce thème s’inscrit dans la continuité de notre atelier pratique de l’an dernier, axé sur la vaccination. Car limiter la prise d’antibiotiques, c’est aussi prévenir la survenue d’infections et promouvoir la vaccination. A ce propos, sur quels sujets d’actualité déroulerez-vous vos ateliers ?

Pourquoi avoir choisi les antibiotiques comme thème de la formation ? L’utilisation des antibiotiques et l’antibiorésistance sont devenus des sujets majeurs de santé publique. Or, à travers des actions de prévention, le pharmacien peut contribuer à préserver l’efficacité de ces médicaments et lutter contre les résistances. Il nous paraît donc important de rappeler son implication, en tant que professionnel de santé, dans cette démarche de sauvegarde de

Les TROD à l’officine seront l’un des thèmes. Cela permettra de faire un lien pratique avec la session sur les antibiotiques. Plus largement, nous pensons que la réalisation des tests rapides en pharmacie - voire à domicile est une évolution potentielle de la pratique pharmaceutique. Elle place le pharmacien dans son rôle d’accompagnement et de suivi, elle permet d’améliorer la prévention et de favoriser une prise en charge précoce. Pour l’UTIP, dont le rôle est d’être prospectif sur le métier d’officinal, il s’agit donc d’un nouvel axe de formation à développer sans attendre. Par ailleurs, nous avons en projet un thème d’atelier qui n’a jamais été traité auparavant :

l’approche des LGBT en officine. La santé des LGBT est encore un tabou médical et le pharmacien a assurément un rôle à tenir auprès de ce public, en termes d’accompagnement et de prévention, vis-à-vis notamment de certaines pathologies ciblées. Comment accueillez-vous le choix de Strasbourg, neuf ans après la tenue du congrès dans cette ville ? Cette nouvelle édition revêt-elle une importance particulière ? Nous sommes très heureux de retrouver nos confrères du Grand Est et la ville de Strasbourg où l’activité de l’UTIP est toujours très suivie. Par ailleurs, cette nouvelle édition du congrès se tiendra dans un contexte particulier puisque 2018 verra le lancement du bilan de médication. De nouvelles perspectives et opportunités de développement se profilent donc pour les pharmaciens. Dans un contexte économique peu favorable, les pharmaciens doivent affirmer leurs compétences, faire valoir leur expertise, donner une vraie valeur ajoutée à la qualité de leurs services. L’UTIP apportera tout le poids de son expérience pour les aider à s’adapter aux mutations et leur permettre de répondre aux nouveaux enjeux. J’invite donc les pharmaciens de France à nous rejoindre et participer au Congrès : pour se former, s’informer et acquérir toutes les clés pour réussir dans leurs missions !

RENSEIGNEMENTS www.congresdespharmaciens.org 01 85 08 15 19 © Congrès National des pharmaciens - Réalisation www.hoi-anh.com


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Avec près de 13 000 collaborateurs dans le monde, nous imaginons et développons des solutions novatrices contribuant au mieux-être de tous, de la santé à la beauté. Nous le faisons avec les professionnels de santé, nos partenaires de confiance depuis toujours ; en puisant dans la nature une source perpétuelle d’inspiration ; en plaçant l’éthique pharmaceutique au coeur de notre action. Nous concentrons nos activités de recherche et de fabrication dans le Sud-Ouest de la France où sont nos racines. Nous sommes fiers d’appartenir à une fondation d’utilité publique, la Fondation Pierre Fabre, qui se consacre à l’amélioration de l’accès aux soins et aux médicaments de qualité dans les pays les moins favorisés.


Officine Influences

Le PHaRMaCIeN DEFRANCE

Et si on passait au collaboratif ? L’émergence de nouvelles formes d’organisation au sein des entreprises remet en question la gouvernance verticale pour privilégier coopération et souplesse. Y compris à l’officine.

P

ersonne ne vous l’apprend : être titulaire d’officine, c’est jongler avec différentes compétences pour être tout à la fois un professionnel de santé, un chef d’entreprise, un responsable d’équipe et un négociateur commercial. L’accumulation de toutes ces casquettes peut parfois fatiguer au-delà du raisonnable, comme l’a révélé l’enquête réalisée fin 2017 par l’association Soins aux professionnels de santé (SPS). Elle a mis en évidence une double fragilité chez les pharmaciens libéraux : l’épuisement professionnel associé à l’impossibilité de faire part de ses difficultés à autrui. Cette « solitude du chef » est souvent la résultante d’une organisation pyramidale au sein de l’entreprise, qui fait peser l’ensemble des responsabilités sur le sommet de l’édifice et contribue à le fragiliser. C’est en partant de ce constat que se sont petit à petit développées de nouvelles formes de management, plus souples, plus réactives et au final plus efficaces. L’holacratie en est aujourd’hui le fer de lance. Autonomisation Pour Bernard Marie Chiquet, fondateur d’IGI Partners qui a importé en France ce concept né aux États-Unis en 2001, l’holacratie est « une nouvelle pratique sociale pour les organisations basée sur le principe que c’est celui qui sait qui fait ». Ce n’est pas à proprement parler un modèle clé en main, mais « un outils d’aide à la responsabilisation et à la coopération entre tous les collaborateurs ». Avec ce nouveau mode d’organisation, le principe du manager qui distribue des tâches à ses collaborateurs est remplacé par celui d’autonomi-

44 I No 1299 I Avril 2018

sation des individus : exit la notion d’organigramme figé ou de fiches de postes qui finissent par ne plus correspondre à la réalité des tâches effectuées. L’objectif de l’holacratie est d’apporter des solutions concrètes aux maux les plus fréquents qui minent le fonctionnement des organisations professionnelles : jeux de pouvoir, manque de performance, de transparence et de réactivité, déperdition de temps, stress, mal-être, désengagement des salariés… Des gains à tous les niveaux Si le passage d'un mode de management classique à l'holacratie constitue bien « un gros changement impliquant une réelle motivation de toutes les parties prenantes », Bernard Marie Chiquet est persuadé qu'il s’agit d’une « alternative concrète à un système managérial qui a atteint ses limites

Ça fonctionne aussi à l’officine ! Bien qu’il soit conscient que l’holacratie « ne convienne pas à tous les entrepreneurs », Bernard Marie Chiquet fait remarquer que sa mise en œuvre n’est pas limitée par le nombre de collaborateurs. Le fondateur d’IGI Partners a déjà accompagné dans cette démarche des structures qui vont de deux personnes à des centaines de salariés et, selon son expérience, tout secteur d’économie peut fonctionner sur ce modèle. « Le seul critère de réussite est la volonté de s’impliquer dans ce projet », insiste-t-il, rappelant que « l’holacratie est une boîte à

outils qui s’adapte aux spécificités de chaque entreprise et qui convient parfaitement à l’officine ». Sébastien Ropert, directeur général de l’éditeur Winpharma, se dit aussi « convaincu que l’holacratie peut être efficace dans le contexte de l’officine, notamment avec les nouvelles générations qui sont très sensibles au management privilégiant l’approche collaborative ». De plus, « la meilleure circulation de l’information qui en résulte correspond bien à ce que peut rechercher une pharmacie fonctionnant avec plusieurs équipes qui travaillent en décalé ».


Influences Officine

Le PHaRMaCIeN DEFRANCE

3QUESTIONSÀ...

Sébastien Ropert

© FOTOLIA/STRICHFIGUREN.DE

© SÉBASTIEN ROPERT

directeur général de Winpharma

et qui est probablement obsolescent dans pas mal de secteurs d’activité ». Ce qu’il qualifie de « règne de l’explicite » apte à faire « diminuer significativement les tensions et le nombre de conflits interpersonnels » promet également de faire gagner à l’entreprise « en capacité d’adaptation, clarté, rigueur et efficacité ». Sa productivité et sa profitabilité s’en trouvent de fait rapidement augmentées. Essayer avant d’adopter La modification de réflexes hiérarchiques souvent profondément ancrés implique une phase d’adaptation qui peut s’avérer plus ou moins longue. Quoi qu’il en soit, Bernard Marie Chiquet explique qu’« il n’est pas nécessaire de passer par une phase

de diagnostic » mais qu’il faut directement « entrer dans la pratique » pour comprendre dans les faits de quoi il retourne. Après un séminaire de deux jours de mise en situation, les responsables de l’entreprise sont alors à même de savoir s’ils souhaitent continuer l’accompagnement en basculant sur une phase de formation, de création de compétences spécifiques et d’adaptation des outils. Ces étapes s’étalent sur une période qui ne dépasse généralement pas cinq semaines à l’issue de laquelle est adoptée « une constitution » qui regroupe l’ensemble des « règles du jeu » et constitue l’outil de référence de l’entreprise. Considérée par celui qui est son plus grand spécialiste en France comme particulièrement adaptée aux préoccupations de

Pourquoi avoir opté pour l’holacratie ? Comme toute entreprise classique, l’organisation des équipes au sein de Winpharma était basée sur un système pyramidal qui manquait manifestement de souplesse et ne permettait plus de faire avancer nos projets au rythme que nous souhaitions. Après avoir étudié tout ce qui pouvait exister en matière de nouvelles formes de managements, nous avons décidé de nous tourner vers l’holacratie qui correspondait le mieux à notre problématique. Quels résultats avez-vous obtenus ? Ils sont nombreux et tous positifs : amélioration des rapports humains, plus grande fluidité dans la transmission de l’information, facilitation de la compréhension et donc de l’efficacité des projets... L’holacratie nous a permis de réinjecter du sens et de faire en sorte que tous les collaborateurs se retrouvent autour de la raison d’être de l’entreprise. Les pharmaciens que vous rencontrez se montrent-ils intéressés par votre expérience ? Ce sont des sujets dont nous discutons de plus en plus avec les titulaires qui sont amenés à tout piloter et qui voudraient évoluer vers des modèles plus collaboratifs. Notre nouveau module « Winteam » intégré au logiciel de gestion de l’officine (LGO) et qui a pour objet l’instauration d’une meilleure communication interne va dans ce sens.

tout « patron fatigué qui aimerait que ses salariés prennent plus de responsabilités pour, notamment, ne plus avoir à supporter seul la pression », l’holacratie a donc tout pour séduire les titulaires d’officine qui ne manqueront pas de se retrouver dans ce profil. x Benoît Thelliez Avril 2018 I No 1299 I 45


Officine En bref

© FOTOLIA/JAIZANUAR

y Ce n’est pas la première fois : dans un jugement daté du 22 février dernier, le tribunal correctionnel de Paris a condamné des associations incitant à se soustraire à l’obligation légale de s’affilier à la Sécurité sociale. C’est la Sécurité sociale des indépendants, ex-régime social des indépendants (RSI), qui relaie l’information et s’en réjouit dans un communiqué ; elle s’était portée partie civile dans cette affaire. y Au cours d’une enquête de police, un employeur a découvert que l’un de ses salariés avait acheté du cannabis auprès d’un collègue et l’a licencié. Ce dernier a contesté la procédure, au nom de la présomption d’innocence. Mais la Cour de cassation, dans un arrêt rendu en décembre dernier, a estimé qu’un chef d’entreprise pouvait appuyer son licenciement disciplinaire sur des « faits dont il a eu régulièrement connaissance au cours d’une procédure pénale ». y Lors du premier comité de suivi de la mise en œuvre du prélèvement la source, lundi 26 mars, Gérald Darmanin a redit qu’il n’était pas question de reporter une nouvelle fois la réforme, malgré l’insistance du Mouvement des entreprises de France (Medef). « On peut toujours repousser d’un an comme Sisyphe repousse son boulet », a déclaré le ministre de l’Action et des Comptes publics, mais « il y a des moments où il faut aussi être au rendez-vous du bien-être des salariés ». Le gouvernement a prévu plusieurs campagnes de communication à leur intention. y En novembre dernier, un employeur relevant de la branche chimie a été condamné par la Cour de cassation, à dédommager un salarié dont le coefficient ne correspondait pas à ses fonctions et responsabilités. Il lui en a coûté plus de 45 000 euros. Vigilance, donc !

46 I No 1299 I Avril 2018

DEFRANCE

formation

Actalians ne collectera plus La réforme de la formation professionnelle transfère la collecte des cotisations aux Urssaf et entend simplifier les droits du salarié.

L

es réformes lancées par le gouvernement se succèdent sans répit depuis l’élection d’Emmanuel Macron il y a bientôt un an. Et de profondes réformes : code du travail, assurance chômage, apprentissage, retraites…, avec autant de conséquences pour le chef d’entreprise. L’une des dernières en date, celle touchant à la formation professionnelle, a été présentée le 5 mars. Et il peut être bon de savoir que celleci ne chamboulera pas cette fois la vie de l’employeur. Sa mesure phare, le crédit du compte personnel de formation (CPF) non plus en heures mais en euros, s’assortit d’une application mobile pour que le salarié puisse librement choisir sa formation, s’y inscrire et la payer, sans passer par son employeur ou une validation administrative. L’entreprise, elle, ne paiera plus qu’une seule cotisation au lieu de deux, le 1 % formation et la taxe d’apprentissage fusionnant en une « cotisation formation professionnelle » dont le taux reste in fine identique. Elle sera automati-

quement prélevée par les Unions de recouvrement des cotisations de sécurité sociale et d’allocations familiales (Urssaf). Les organismes paritaires collecteurs agréés (Opca) – Actalians pour vos équipes – ne feront donc plus de collecte ; rebaptisés « opérateurs de compétences », ils auront à se concentrer sur le financement des centres de formation d’apprentis (CFA) et des plans de formation des très petites et petites entreprises. Toutes ces annonces seront retranscrites dans un projet de loi qui, lui, sera présenté en conseil des ministres fin avril. y

horaires

rupture

Les Éditions Francis Lefebvre rapportent une décision de la cour d’appel de Paris prise à l’encontre d’un employeur qui ne mentionnait pas les heures supplémentaires sur le bulletin de paie. Elle a estimé que cette omission ne pouvait être qu’intentionnelle à partir du moment où le salarié en accomplissait « un très grand nombre de manière habituelle dans une entreprise de moins de 11 salariés, de sorte que l’employeur était parfaitement informé de l’existence de ces heures supplémentaires ». En outre, la convention nationale de la pharmacie d’officine stipule expressément que doit figurer sur la feuille de paie remise au salarié « le nombre d’heures supplémentaires ou complémentaires éventuellement effectuées et la rémunération perçue à ce titre ». y

La rupture conventionnelle signée, employeur et salarié disposent d’un délai de quinze jours calendaires pour se rétracter. Ce qui paraît simple en apparence peut poser souci en pratique. Le code du travail indique ainsi que le courrier de rétractation doit être envoyé par tout moyen attestant de sa date de réception. Est-ce à dire qu’il doit donc arriver dans les quinze jours ? Pas selon la Cour de cassation. Saisie de la question, elle a rendu un arrêt en février dernier stipulant que c’est la date d’envoi du courrier qui doit être retenue, peu importe le délai de réception. Sachant que la demande d’homologation de la rupture conventionnelle peut être faite dès le premier jour suivant la fin du délai de quinze jours, cette décision ouvre la porte à des saisines de bonne foi mais inutiles. Voire à quelques contentieux ! y

Un oubli peu crédible

© FOTOLIA/PURUAN

© FOTOLIA/ALEX WHITE

ÀSAVOIR

Le PHaRMaCIeN

Se rétracter à temps


En bref Officine

Le PHaRMaCIeN DEFRANCE

Éco&Vous

REMBOURSABLE ÉVOLUTION DU CA MOIS PAR MOIS

+ 0,6 %

+ 1,2 % ❙❙En cumul mobile annuel, le CA moyen par pharmacie à un peu plus de 1,55 million d’euros. ❙❙Pour le seul mois de février, le CA moyen par pharmacie atteint 122 764 euros.

février 2018

PHARMACIE MOYENNE

Le baromètre du médicament

– 1,3 % OTC

❙❙En février dernier, le CA total du réseau dépassait à peine les 2,7 milliards d’euros, un chiffre en légère hausse par rapport au mois de février 2017.

+ 1,2 % – 6,1 % DM (LPPR)

CA TOTAL EN CUMUL MOBILE ANNUEL VENTILATION PRODUITS (pharmacie moyenne)

❙❙Remboursable : 72,8 %. ❙❙OTC : 7,2 %. ❙❙Dispositifs médicaux LPPR : 8,9 %. ❙❙Parapharmacie : 11,1 %.

– 1,1 %

+ 2,1 %

❙❙Entre mars 2017 et février 2018, le CA total du réseau officinal (remboursable, OTC, dispositifs médicaux et cosmétiques) s’élève à près de 34,2 milliards d’euros, en baisse par rapport au cumul mobile annuel mars 2016-février 2017.

salaires

PARAPHARMACIE

+ 3,8 % + 0,6 % évolution mensuelle

évolution annuelle

Source : FSPF-IAM

salaires

Moins de pénalités

Incontournable égalité On ne badine pas avec la loi : au retour d’un congé maternité ou d’adoption, le salarié doit voir son salaire ajusté – ni plus ni moins – si des augmentations ont été versées en son absence.

© FOTOLIA/FINEVECTOR

L’

égalité salariale entre les femmes et les hommes n’est pas à prendre la légère. La loi de 2006 en la matière impose aux employeurs un rattrapage salarial pour les jeunes parents au retour d’un congé maternité ou d’adoption : leur rémunération doit être majorée des augmentations générales ainsi que de la moyenne des augmentations individuelles perçues en leur absence par les salariés de la même catégorie professionnelle ou, à défaut, de la moyenne des augmentations individuelles dans l’entreprise. Une mesure destinée à neutraliser les décrochages dans l’évolution de la rémunération. Et, pour la première fois depuis sa création indiquent les juristes du groupe spécialisé des Éditions ­Francis Lefebvre, la Cour de cassation a dû se prononcer sur ses modalités

+ 2,9 %

d’application. Un arrêt rendu en février dernier et à ne pas prendre à la légère non plus : la Cour y censure la décision d’un employeur de verser une prime à sa salariée au retour de son congé maternité. Quand bien même les deux parties ont été d’accord, « il ne peut être dérogé » au dispositif « d’ordre public » qu’est le rattrapage salarial. C’est donc forcément le salaire brut qui doit être majoré. y

Le décret qui supprime dans les faits le régime social des indépendants (RSI) pour rattacher ces derniers au régime général, paru le 11 mars au Journal officiel, offre une réduction des majorations en cas de retard de paiement des cotisations. Depuis le 1er janvier dernier, la majoration complémentaire à la majoration de 5 % appliquée si les cotisations sur les salaires ne sont pas versées dans les temps passe de 0,4 à 0,2 %. Elle descend encore à 0,1 % si la régularisation intervient dans les 30 jours suivant la mise en demeure. y

intéressement

Revoir le forfait social Le plan d’action pour la croissance et la transformation des entreprises (Pacte) que Bruno Le Maire présentera au mois d’avril prévoit, d’après ce dernier, interrogé lors de la séance de questions au gouvernement à l’Assemblée nationale du 14 février, de baisser la taxe dont doivent s’acquitter les employeurs sur l’intéressement et la participation. Aujourd’hui de 20 %, elle constitue l’un « des obstacles majeurs » à la diffusion de ces dispositifs dans les petites entreprises, estime le ministre de l’Économie. y Avril 2018 I No 1299 I 47


Officine Marché

Le PHaRMaCIeN DEFRANCE

Le générique chatouille les antiallergiques Si les patients font confiance aux marques, les génériques et dispositifs médicaux tentent de se distinguer sur un marché de l’allergie dominé par la cétirizine.

R

ien ne semble perturber le marché de l’allergie en OTC. Pourtant très dépendant de la météo – les pollens allergisants restant au sol lors des intempéries –, il a vu son chiffre d’affaires (CA) pour 2017 à peine reculer après un printemps pluvieux (­– 0,02 % sur l’année, selon Iqvia). Sur la même période, on note une croissance des volumes, bien que limitée (+ 1,19 %). Des données qui font s’interroger sur une potentielle augmentation du nombre de Français gênés par les allergènes aériens, voire sur le rôle de la pollution, qui pourrait renforcer la sensation de gêne ou rendre l’allergie moins supportable. Les patients étiquetés allergiques maîtrisent en tout cas leur sujet : dès les premières alertes aux pollens (voir encadré

ci-dessous), ils terminent les antihistaminiques prescrits par leur médecin au printemps précédent. Et, en début de saison, les officinaux voient défiler ceux qui, par flemme de retourner consulter, parce que leur allergie est modérée et qu’ils ont compris qu’il s’agissait de la même molécule, viennent compléter leurs réserves, faisant le succès commercial du Zyrtecset (voir graphe ci-dessus) : « Les patients connaissent très bien Zyrtec en prescription, explique Laurent Chadefaux, directeur des marques UCB Pharma. Zyrtecset bénéficie d’un capital de confiance très élevé. » Mais le marché OTC de l’allergie a ceci d’original qu’il fait la part belle aux génériques : la cétirizine de Mylan est la deuxième référence en nombre d’unités sur 2017, quatrième en CA. Biogaran et Sandoz

Des outils à partager avec vos patients Imprimable chaque semaine depuis le site Pollens.fr, la carte de vigilance des pollens indique le risque d’allergie (de 0 à 6) par département et liste les pollens libérés dans l’environnement (cupressacées, aulne, peuplier, graminées…). Des applications digitales peuvent également aider vos patients : Alertes Pollens (développée par Stallergenes), i-pollen (Urgo)… Certes perfectibles, elles permettent de recevoir des alertes géolocalisées. Le patient peut aussi tenir un journal de ses symptômes pour vérifier ou mettre en évidence une corrélation entre son ressenti et la présence d’un allergène spécifique.

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TOP 5 DES VENTES (chiffre d’affaires) ZYRTECSET (UCB PHARMA)

4 225 273 €

HUMEX RHUME DES FOINS (URGO HEALTHCARE)

4 216 977 €

HUMEX ALLERGIE (URGO HEALTHCARE) CÉTIRIZINE MYLAN (MYLAN) ALLERGIFLASH (CHAUVIN BAUSCH & LOMB)

3 263 655 € 2 481 219 € 2 273 759 €

figurent plus loin dans le classement. Urgo mise aussi sur la cétirizine, avec Humex Allergie : cette spécialité est la troisième référence OTC la plus vendue. À noter que Cooper place Alairgix sur la cinquième marche du podium en nombre d’unités. Maintenant la prévention Parmi les galéniques proposées, le comprimé a la préférence des patients, représentant 68 % des unités vendues contre 1 % pour la forme sirop. Il constitue également le segment le plus dynamique, avec + 1,94 % en CA et + 2,69 % en nombre d’unités vendues en 2017. Sprays et collyres se partagent équitablement le reste du marché (respectivement 15 et 16 % des ventes). C’est pourtant un spray nasal, à la formulation originale, qui se hisse à la deuxième place des incontournables du marché : Humex Rhume des foins ne contient pas d’antihistaminique mais de la béclométasone (à partir de 15 ans), seule référence en contenant à être ­disponible sans ordonnance.

Source : Iqvia, pour l’année 2017.

Ce spray dégage ainsi le deuxième meilleur CA sur 2017, encadré par les deux références en matière de cétirizine, Zyrtecset et Humex Allergie. Par ailleurs, des collyres permettent de prendre en charge les symptômes oculaires : Allergiflash (Chauvin Bausch & Lomb) fait la course en tête devant Opticron (Cooper). Sur l’ensemble du marché de l’allergie, Allergiflash est la cinquième référence OTC en termes de CA : un bel encouragement à diversifier les galéniques. Enfin, d’autres marques abordent ce marché sous l’angle de la prévention, de la naturalité et… du dispositif médical. Humer a ainsi présenté en février Stop Allergie, un spray nasal agissant comme un bouclier contre les allergènes aériens. Allergyl (Gilbert) mise sur le même mode d’action. L’année 2018 verra-t-elle la prévention se développer aux dépens des antihistaminiques ? Difficile à prévoir, d’autant que le match pourrait être annulé pour cause de pluie.

Alexandra Chopard


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RCS B 349125072 . Crédit photo : Jack Varlet

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Publi rédactionnel

Gestion du tiers payant

L’engagement d’une coopérative de pharmaciens La Société des pharmaciens du Centre propose de réaliser, pour l’officine, toute la gestion du tiers payant. La condition : adhérer à cette coopérative créée par et pour les pharmaciens. La Société des pharmaciens du Centre (SPC) a été créée en 1978, sous la forme d’une coopérative, dans l’objectif alors de défendre le travail des pharmaciens d’officine indépendants : en offrant à la population le service du tiers payant, les pharmaciens ont pu éviter la création d’une pharmacie mutualiste à Orléans. Regroupant à l’origine des officinaux de la seule région Centre, la coopérative a décidé, en 2001, de s’ouvrir à tous les pharmaciens de France. Aujourd’hui, elle compte plus de 800 adhérents issus de toutes les régions et représente une vraie force engagée dans la défense de la profession et le soutien des confrères dans leur pratique quotidienne.

Gain de temPs, Paiements Garantis

Jean-Marc Franchi, président de la spC.

Depuis sa création, en collaboration avec Résopharma qui assure le transport des flux, la SPC propose à ses adhérents de réaliser, à leur place, la gestion des opérations de tiers payant : pointage des bordereaux de paiement, traitement des rejets, recyclage des factures, relance auprès des organismes payeurs, rapprochement bancaire, etc. Pour le pharmacien d’officine, il s’agit d’un travail particulièrement chronophage lorsqu’il est réalisé en interne, avec le risque de laisser passer des erreurs ou d’oublier de traiter un dossier. « Le service que nous avons mis en place permet au titulaire de libérer du temps et d’être plus disponible au comptoir. Il peut ainsi se recentrer sur son cœur de métier. De plus, nous l’aidons à diminuer le nombre de rejets et donc les impayés », indique Jean-Marc Franchi, président de la SPC. Comment la société coopérative organiset-elle cette gestion ? Avec rapidité et efficacité grâce à une méthodologie de travail rigoureuse, une banque de données exhaustive et des contacts privilégiés avec les caisses et mutuelles. « Nous ne rentrons jamais dans le système informatique du

pharmacien », tient à préciser Jean-Marc Franchi. La coopérative reverse aux pharmaciens, par virement, les sommes correspondant aux factures adressées aux régimes obligatoire (RO) et complémentaire (RC). Pour les règlements et les coûts, elle propose plusieurs options. Le pharmacien a ainsi le choix parmi quatre délais moyens de paiement : x 5 jours, soit 8 virements mensuels (option A) ; x 7 jours, soit 8 virements mensuels (option B) ; x 9 jours, soit 5 virements mensuels (option C) ; x 13 jours, soit 5 virements mensuels (option D). Ceci pour un engagement d’une télétransmission journalière (RO+RC). Un relevé des sommes versées est envoyé tous les quinze jours, composé d’une ligne par journée de télétransmission. « Au jour choisi pour le virement, le pharmacien sait que l’argent est sur son compte. À charge pour nous de récupérer les sommes dues auprès des caisses. C’est, pour le profes-

sionnel, un vrai avantage qui fait la différence entre nous et les autres sociétés de gestion du tiers payant. Celles-ci en effet gèrent le flux financier sans s’occuper si l’argent rentre sur le compte du titulaire », souligne Jean-Marc Franchi. Par ailleurs, confier la gestion de son tiers payant à la coopérative confère un autre avantage : celui d’avoir des mois de facturation gratuite du service quand la trésorerie de la société le permet. Autant d’arguments convaincants pour adhérer à la SPC et s’unir dans l’intérêt de tous. x

Le coût mensuel du service Il varie selon l’option de règlement et le nombre de factures. Pour 100 factures par jour, il est de : x 412,50 € pour l’option A ; x 343,75 € pour l’option B ; x 275,00 € pour l’option C ; x 206,25 € pour l’option D.



Officine Produits

Le PHaRMaCIeN DEFRANCE

Quoi de neuf au comptoir ? par Alexandra Chopard AUTRESPRODUITS AUTRESPRODUITS ENBREF

PIBRENTASVIR)

❙❙BEAU TERRA Gamme de shampooings vegans, fabriqués en France, sans silicones, parabens, phénoxyéthanol, ni méthylisothiazolinone. ❙❙Shampooing extra-doux réparateur. Flacon-pompe de 750 ml/ EAN : 3770008167056 / Prix conseillé : 6,95 €. ❙❙Shampooing extra-doux fortifiant. Flacon pompe de 750 ml / EAN : 3770008167049 / Prix conseillé : 6,95 €.

❙❙GALÉNIC Protection contre la pollution (extrait de pissenlit), les UVA et UVB. ❙❙Aqua urban Bouclier invisible SPF30/PA+++. Flacon tottle de 40 ml / EAN : 3282770114935 / Prix conseillé : 35 €. ❙❙Aqua urban Bouclier invisible SPF50+/PA++++. Flacon tottle de 40 ml / EAN : 3282770114928 /  Prix conseillé : 35 €. ❙❙Aqua urban Brume défense pollution. Spray de 50 ml / EAN : 3282770114973 / Prix conseillé : 25 €.

❙❙LAINO ❙❙Savon d’Alep liquide. Flacon-pompe de 500 ml / EAN : 3518646023217 / Prix conseillé : 11,70 €. ❙❙MUSTELA ❙❙Lait après-soleil. Tube-pompe de 125 ml / EAN : 3504105031008 / Prix conseillé : 9,45 €.

❙❙SKINCEUTICALS ❙❙Glycolic 10 peeling cosméceutique de nuit. Tube de 50 ml / EAN : 3606000480964 / Prix conseillé : 75 €.

MAVIRET 100 mg/40 mg, boîte de 84 cps pelliculés / EAN : 3400930108765 / PA : 14 424,12 €. Laboratoire ABBVIE.

Première association de deux antiviraux à action directe mise à disposition en ville, en plus de l’hôpital. Elle est indiquée dans le traitement de l’hépatite C chronique pour tous les génotypes du virus de l’hépatite C (1 à 6). Maviret a la même ASMR que les autres combinaisons d’antiviraux d’action directe comme Zepatier, Harvoni ou Exviera. LE CONSEIL DU PHARMACIEN ❙❙La

posologie est de 3 com-

primés, à avaler une fois par jour avec de la nourriture. ❙❙En cas d’oubli, la dose doit être prise dans les 18 heures suivant l’horaire habituel. Audelà, ne pas la prendre et attendre la dose suivante. ❙❙En cas de vomissement dans les 3 heures après la prise, la renouveler. Au-delà, aucune prise supplémentaire n’est nécessaire. ❙❙Chez les patients non cirrhotiques et naïfs de traitement, le traitement dure 8 semaines.

NUCALA (MÉPOLIZUMAB) Spé 65 E!

%

❙❙En

cas de cirrhose ou chez les patients en échec de traitement, le traitement durera de 12 à 16 semaines. ❙❙Des interactions médicamenteuses sont possibles, notamment avec des statines et la digoxine. ❙❙La surveillance de l’INR doit être attentive au cours du traitement. ❙❙Les effets indésirables les plus fréquents sont des céphalées, de la fatigue, des nausées et des diarrhées.

EEN

chez des patients au profil particulier NUCALA, poudre pour solution injectable, boîte de 1 flacon / CIP : 3400930038352 / PA : 10 27,37 €. Laboratoire GLAXO-SMITHKLINE.

Nouvel antiasthmatique injectable, premier représentant d’une classe thérapeutique d’anticorps monoclonaux ciblant l’IL5. Il est indiqué, chez l’adulte, dans l’asthme sévère réfractaire à éosinophiles en traitement additionnel. LE CONSEIL DU PHARMACIEN

PAR UN MÉDICAMENT correspond à son intérêt en fonction notamment de ses performances cliniques et de la gravité de la maladie. Il peut être important, modéré, faible ou insuffisant. SA LE SERVICE ATTENDU D’UN DISPOSITIF MÉDICAL mesure son rapport bénéfice/risque et sa place dans

la stratégie thérapeutique. Source : HAS

S!

52 I No 1299 I Avril 2018

SMR important ASMR niveau 4 (mineure)

❙❙La

SMR LE SERVICE MÉDICAL RENDU

Liste II

%

100 EEN

SMR important ASMR niveau 4 (mineure)

❙❙PATYKA ❙❙Sérum correcteur anti-taches. Flacon-pompe de 30 ml / EAN : 3700591900099 / Prix conseillé : 59 €. ❙❙Brume Hydra-Défense AntiPollution. Flacon spray de 40 ml / EAN : 3700591900181 / Prix conseillé : 19,90 €.

Liste I

MAVIRET (GLÉCAPRÉVIR/

Délivrance Stupéfiant

posologie est de 100 mg toutes les 4 semaines. C’est un traitement au long cours, à réévaluer annuellement. ❙❙La solution reconstituée doit être utilisée dans les 8 heures. Ne pas secouer. ❙❙L’injection sous-cutanée se fait dans la partie supérieure du bras, au niveau de la cuisse ou de l’abdomen.

E! Médicament d’exception

H Prescription hospitalière

❙❙La

seringue (1 ml, graduée, avec aiguille à usage unique de 13 mm, calibre 21 à 27 gauges) et le solvant (eau PPI) ne sont pas fournis. ❙❙Les effets indésirables sont surtout des céphalées, des dorsalgies et douleurs abdominales hautes, des infections et une congestion nasale. ❙❙Les patients doivent consulter si leur asthme reste non contrôlé ou s’aggrave après le début du traitement. ❙❙Les patients dont l’asthme n’est pas contrôlé en raison d’un traitement de fond inadapté, de problèmes d’observance, de comorbidités ou de facteurs aggravants non pris en charge ne sont pas éligibles à ce traitement.

Spé Prescription initiale hospitalière

Prescription spécialiste

Surveillance particulière

Sortie de la réserve hospitalière

Nouvelle molécule


Produits Officine

Le PHaRMaCIeN DEFRANCE

Quoi de neuf au comptoir ?

TCAPS (LÉVOTHYROXINE SODIQUE)

ENBREF

Androgel

EEN SMR NC ASMR NC TCAPS 13 µg, boîte de 30 capsules molles / CIP : 3400930137437 / PA : NC TCAPS 137 µg, boîte de 30 capsules molles / CIP : 3400930137666 / PA : NC Laboratoires GENEVRIER.

Hormone de synthèse thyroïdienne, indiquée en hormonothérapie substitutive en cas d’hypothyroïdie, en traitement du goitre bénin et en prévention des rechutes postchirurgicales de ce goitre, ainsi que dans le traitement à visée freinatrice du cancer de la thyroïde. Elle est également utilisée en traitement adjuvant au cours du traitement par antithyroïdiens de synthèse. D’autres dosages seront à terme disponibles : 25, 78, 88, 100, 112, 125, 150, 175 ou encore 200 µg. LE CONSEIL DU PHARMACIEN

❙❙Les

excipients se limitent à du glycérol, de la gélatine et de l’eau.

❙❙Son

absorption est nettement réduite en cas d’administration en présence de nourriture : conseiller une prise à jeun, au moins 1 demiheure avant le petit déjeuner, avec un peu d’eau. ❙❙Attention aux interactions avec les anticonvulsivants inducteurs enzymatiques, antidiabétiques, antipaludiques, anticoagulants… ❙❙La prise d’une supplémentation en calcium ou en fer devra se faire à distance (au moins 2 heures) de la prise de lévothyroxine. Idem en cas d’administration de résines chélatrices (colestyramine, sucralfate, sels d’aluminium…). ❙❙Chaque capsule molle est marquée d’une lettrecode, permettant d’identifier son dosage.

%

EEN

6

ENSTILAR 50 µg/0,5 mg/g, flacon pressurisé de 60 g de mousse pour application cutanée / CIP : 3400930074985 / PA : NC. Laboratoire LEO PHARMA.

Association d’un corticoïde (action anti-inflammatoire) et d’un analogue synthétique de la vitamine D3 (action antiproliférative sur les kératinocytes) sous forme de mousse. Elle est indiquée dans le traitement topique du psoriasis vulgaire chez l’adulte. Ses comparateurs (mêmes principes actifs et mêmes dosages) ont une galénique gel ou pommade (Daivobet gel, Daivobet pommade et Xamiol gel). LE CONSEIL DU PHARMACIEN ❙❙Pulvériser à 3 cm au moins de la peau une fois

par jour sur les lésions, durant 4 semaines après avoir agité le flacon. ❙❙La dose maximale quotidienne est de 15 g de produit, soit la quantité délivrée par le flacon déclenché en continu durant une minute. %

Médicament vétérinaire

Tivicay

❙❙Dosages enfants. Deux nouveaux dosages (10 et 25 mg) de dolutégravir, adaptés à la population pédiatrique (de 6 à 12 ans), sont désormais disponibles. À prendre de préférence avec de la nourriture. Prescription initiale hospitalière annuelle.

PlayXpert

mois

SMR important ASMR niveau 4 (mineure)

Médicament orphelin

ANDROGEL 16,2 MG/G, récipient multidose avec pompe doseuse de 60 doses / CIP : 3400930053706 / PA : NC. Laboratoire BESINS INTERNATIONAL.

TIVICAY 10 MG, boîte de 30 cp pelliculés / CIP : 3400930085448 / PA : 126,90 €. TIVICAY 25 MG, boîte de 30 cps pelliculés / CIP : 3400930085462 / PA : 310,14 €. Laboratoire VIIV HEALTHCARE.

ENSTILAR (BÉTAMÉTHASONE/CALCIPOTRIOL) 65

❙❙Nouvelle présentation. Ce gel de testostérone, indiqué dans le traitement de l’hypogonadisme masculin, est maintenant disponible en récipient multidose avec pompe. La dose quotidienne maximale est de 4 pressions sur les épaules ou les bras. Prescription initiale par un spécialiste.

Remboursement

NR Non remboursable

❙❙Une

dose de 0,5 g de mousse (une pression durant 2 secondes sur le flacon) couvre une surface de peau correspondant à la main d’un adulte. ❙❙La surface corporelle traitée ne doit pas dépasser 30 % du corps. ❙❙Compter 1 flacon pour 4 jours. ❙❙Pas de pansement occlusif, pas de bain ni de douche immédiatement après l’application. ❙❙Pas d’application sur le visage ou sur la région génitale ni sur une zone cutanée à risque (acné, infection locale, lésion virale ou fongique, plaie…). Les mains doivent être lavées après application pour éviter tout transfert accidentel. ❙❙Attention : le spray ne se conserve que 6 mois après ouverture.

❙❙Orthèse de genou ligamentaire. Disponible en version tubulaire (Sleeve) ou enveloppante ouverte (Wrap). Indiquée dans la prise en charge de l’instabilité chronique légère des ligaments latéraux du genou, l’entorse bénigne isolée en phase aiguë, reprise après atteinte modérée des ligaments latéraux du genou. PLAYXPERT SLEEVE, taille M (47-53 cm) / EAN : 0190446276050 / Tarif LPPR : 102,29 € (pas de dépassement). Laboratoire DONJOY.

Les prix des médicaments ­remboursables intégrés dans cette rubrique n’incluent pas les honoraires de dispensation. PA : prix d’acquisition

ASMR L’AMÉLIORATION DU

SERVICE MÉDICAL RENDU correspond au progrès thérapeutique apporté par un médicament. ASA L’AMÉLIORATION DU SERVICE ATTENDU correspond au progrès fourni par un dispositif médical comparé au produit de référence. Source : HAS

3

EEN Présence d’excipient à effet notoire

ans

Précautions sur la route

Contre-indiqué durant la grossesse

Contre-indiqué durant l’allaitement

À conserver au réfrigérateur

Durée de conservation après ouverture

Avril 2018 I No 1299 I 53


Officine Produits

Le PHaRMaCIeN DEFRANCE

Quoi de neuf au comptoir ? par Alexandra Chopard ENBREF

ACARIZAX (EXTRAIT ALLERGÉNIQUE D’ACARIENS)

Biatain silicone

❙❙Complément de gamme sacrum et talon. Pansements anatomiques indiqués dans le traitement des plaies aiguës (traumatiques ou postopératoires) ou chroniques (pied diabétique, escarres, ulcères de jambe…) peu à fortement exsudatives. Ils peuvent rester en place 7 jours maximum. BIATAIN SILICONE TALON, boîte de 5 pansements / EAN : 5708932649681 / Tarif LPPR : 53,43 €. BIATAIN SILICONE SACRUM 15 X 19 CM, boîte de 5 pansements / EAN : 5708932649636 / Tarif LPPR : 41,90 €. BIATAIN SILICONE SACRUM 25 X 25 CM, boîte de 5 pansements / EAN : 5708932649650 / Tarif LPPR : 86,62 €. Laboratoire COLOPLAST.

Baume kérato-lissant

❙❙Urée à 15 %. Association de papaïne et d’urée à visée kératolytique, d’allantoïne cicatrisante et d’huile de pépins de raisin. Indiqué dans la prise en charge des pieds très secs et des rugosités. Deux applications par jour. Ne pas s’exposer au soleil après application. Convient aux diabétiques.

Spé

%

15

EEN

SMR faible ASMR niveau 5 (inexistante) ACARIZAX 12 SQ-HDM, boîte de 30 lyophilisats / CIP : 3400930045343 / PA : 78,14 €. Laboratoire ALK ABELLÓ.

Premier extrait allergénique standardisé d’acariens de poussière de maison à disposer d’une autorisation de mise sur le marché. Indiqué dans la rhinite et l’asthme allergiques aux acariens chez l’adulte, il s’administre par voie orale, alors que jusque-là les extraits personnalisés s’administraient par voie sous-cutanée ou sublinguale. LE CONSEIL DU PHARMACIEN

❙❙La première prise se réalise sous surveillance

médicale (risque de réaction allergique). ❙❙La posologie est de 1 lyophilisat par jour. Cette immunothérapie s’étale sur 3 ans environ. ❙❙Ouvrir le conditionnement avec des mains sèches et placer le lyophilisat sous la langue.

OPTIVE FUSION UD (CARBOXYMÉTHYLCELLULOSE/HYALURONATE DE SODIUM) Spé

60

SA suffisant ASA niveau 5

Baume rougeurs pour le change PranaBB

OPTIVE FUSION UD 0,4 ml, boîte de 30 unidoses de 0,4 ml / CIP : 3401060247720 / PA : NC. Laboratoire ALLERGAN.

BAUME ROUGEURS POUR LE CHANGE BIO, tube de 15 ml / EAN : 5420008522765 / Prix conseillé : 8,15 €. Laboratoire PRANARÔM

54 I No 1299 I Avril 2018

1 minute, ni absorber d’aliments ou de boisson dans les 5 minutes suivant la prise. ❙❙En cas d’interruption du traitement durant au maximum 7 jours, le reprendre dès que possible. Au-delà de 7 jours d’interruption, il est nécessaire de consulter. ❙❙En cas d’extraction dentaire ou de mycose buccale, suspendre le traitement jusqu’à la cicatrisation. ❙❙En cas d’exacerbation sévère de l’asthme, de dysphagie, de dyspnée, d’hypotension ou de sensation de constriction pharyngée, solliciter immédiatement un avis médical.

FORTACIN (LIDOCAÏNE/ PRILOCAÏNE) NR

%

BAUME KÉRATO-LISSANT AKILEÏNE, tube souple de 75 ml / EAN : 3323030000046 / Prix conseillé : 10,65 €. Laboratoire ASEPTA.

❙❙Crème bio pour le change. Formulée à base d’huiles végétales bio, d’argile blanche bio et d’huiles essentielles bio de katrafay, immortelle, ciste, géranium, matricaire, romarin, lavande. S’utilise chez le bébé à partir de 3 kg, trois applications (de la valeur d’une noix) par jour maximum.

❙❙Le patient ne doit pas déglutir pendant environ

12

sem.

SMR sans objet ASMR sans objet FORTACIN 150 mg/ml + 50 mg/ml, spray de 5 ml / CIP : 3400930073650 / PA : 49 €. Laboratoire BOUCHARA-RECORDATI.

(insuffisante)

Collyre indiqué dans la sécheresse oculaire avec kératite ou kératoconjonctivite sèche. Ce dispositif médical est préconisé en troisième intention après échec des substituts lacrymaux de faible viscosité et des gels. LE CONSEIL DU PHARMACIEN ❙❙1

à 2 gouttes par jour et par œil selon les besoins. ❙❙Formule sans conservateur : conseiller de jeter la dosette après usage. ❙❙La formulation n’est pas adaptée aux porteurs de lentilles. ❙❙La prescription initiale ne peut excéder 6 mois et elle émanera, comme les suivantes, d’un ophtalmologiste.

Association de deux anesthésiques locaux, indiquée dans la prise en charge de l’éjaculation précoce primaire. Son action est rapide. LE CONSEIL DU PHARMACIEN

❙❙La

solution doit être pulvérisée directement sur le gland décalotté. L’excédent sera essuyé 5 minutes après l’application, avant le rapport sexuel. ❙❙La posologie est de 3 pulvérisations, à répartir sur l’ensemble de la zone. ❙❙L’application de la solution peut être répétée au maximum trois fois en 24 heures, en espaçant chaque application d’au moins 4 heures. ❙❙Éviter l’utilisation avec une partenaire enceinte. L’emploi de préservatifs est possible, en excluant ceux à base de polyuréthane. ❙❙En cas de projet de grossesse, laver le pénis après l’application.


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Officine Banc d’essai

Le PHaRMaCIeN DEFRANCE

Les limites des crèmes antiacné Les crèmes anti-imperfections promettent beaucoup, agissent plutôt bien, mais déçoivent parfois les patients mal informés. Focus sur ces soins et leurs produits associés. par Anaïs Jeanne

Rituel de soin Si elle constitue le soin principal des peaux à tendance acnéique chez l’adulte, l’application d’une crème antiimperfections doit être précédée d’un nettoyage adapté grâce à des soins purifiants qui n’assèchent pas (gels moussants Effaclar, Kéracnyl, Sebiaclear…). Un���������������������������������������������� ��������������������������������������������� masque purifiant (Effaclar Masque s���������� éborégulateur…) hebdomadaire ������������������������������������������ contribue également à améliorer le grain de peau. Pour finir, l’application d’un soin hydratant, essentiel pour l’éclat du teint, complétera l’action de la crème anti-imperfections. Le conseil associé en phytothérapie trouve également toute sa place ici : les feuilles d’ortie et la pensée sont indiquées pour assainir la peau, tandis que la bardane permet de limiter l’hyperséborrhée. Quant à l’administration per os de zinc (Rubozinc, Effizinc­), elle réduit les lésions inflammatoires acnéiques. Enfin, la photoprotection ne peut être négligée pour une prise en charge globale car l’exposition solaire favorise la survenue d’imperfections (liée à l’hyperkératinisation) et accentue les marques. Autant de notions à aborder avec les patients afin d’éviter qu’ils soient déçus par une crème dans laquelle ils auraient pu placer trop d’espoir. x 56 I No 1299 I Avril 2018

TRIACNÉAL EXPERT (Avène) Flacon-pompe de 30 ml / ACL : 3401320348655 / PMC : 14,80 € ANTIÂGE Actifs : Diolényl, rétinaldéhyde, X-Pressin. ON AIME L’action antiâge du rétinaldéhyde combinée aux propriétés assainissantes, exfoliantes et hydratantes de la crème, sa texture onctueuse mais non collante, ainsi que le format en flacon-pompe. ON REGRETTE Le manque de lisibilité des informations relatives aux précautions d’usage liées au rétinaldéhyde (contre-indication chez la femme enceinte, photosensibilisation) – noyées au pied du packaging et dans une police plus petite ! – et les marques laissées par la crème sur les tissus.

EFFACLAR DUO (+) (La Roche-Posay) Tube de 40 ml / ACL : 3337872414084 / PMC : 12,80 € BEST-SELLER Actifs : acide salicylique, niacinamide, piroctone olamine, Procerad, zinc. ON AIME La texture fondante de ce gel-crème qui laisse la peau douce et matifiée, ainsi que l’efficacité du Procerad pour combattre les marques. ON REGRETTE La discrétion du parfum et un packaging bien trop clinique : ceux d’Avène et A-Derma, par exemple, proposent une face arrière s’adressant directement à la cible (les femmes de 20 à 40 ans) et répondant à la recherche d’une crème plaisir en plus d’une crème efficace.

PHOTOS SEBASTIAN SCHEFFEL

A

près l’engouement pour les BB crèmes, c’est au tour des crèmes anti-imperfections d’attirer tous les regards. Véritables couteaux suisses de la dermo-cosmétique, elles répondent spécifiquement aux attentes des adultes ayant une peau à tendance acnéique. Ces soins revendiquent une triple action en une seule application quotidienne : traiter les points noirs et les boutons, agir sur les marques résiduelles liées aux imperfections et hydrater la peau. Leur cocktail d’actifs lutte en effet contre la prolifération de Propionibacterium acnes (Diol����������������������������� é���������������������������� nyl, piroctone olamine, Myrtacine), limite l’inflammation et apaise la peau (Avoine Rhéalba, niacinamide, Diolényl), affine le grain de peau (X-Pressin acide salicylique, gluconolactone, AHA/BHA) et réduit les marques (rétinaldéhyde, Procerad, Cicahyalumide). De texture fluide, ces crèmes constituent de bonnes bases de maquillage, d’autant qu’elles sont dotées pour certaines de propriétés matifiantes (sabal serrulata, zinc). Leur pouvoir hydratant, s’il repose principalement sur la glycérine, reste néanmoins secondaire.


Le PHaRMaCIeN DEFRANCE

Banc d’essai Officine

PHYS-AC PERFECT (A-Derma) Tube de 40 ml / ACL : 3401551234635 / PMC : 14,60 € APAISANTE Actifs : AHA/BHA, Cicahyalumide, extrait de plantules d’Avoine Rhéalba, Zincol. ON AIME Le trio d’actifs aux vertus apaisantes et réparatrices ainsi que le parfum frais aux notes citronnées et le packaging attirant. ON REGRETTE L’absence d’action directe sur la prolifération bactérienne et la texture trop liquide du fluide.

KERACNYL PP (Ducray) Tube de 30 ml / ACL : 3401395249055 / PMC : 11 € HYDRATANTE Actifs : niacinamide (vitamine PP), Myrtacine, sabal serrulata. ON AIME Le beurre de karité contenu dans la formule, qui assure un bon niveau d’hydratation, et le petit prix du produit. ON REGRETTE La texture collante et l’odeur désagréable de la crème, la mauvaise prise en main du bouchon conique, ainsi que la présence de phénoxyéthanol, conservateur controversé.

SEBIACLEAR ACTIVE (SVR) Flacon-pompe de 40 ml / ACL : 3401381331436 / PMC : 11,60 € PETIT PRIX Actifs : acide salicylique, gluconolactone, niacinamide. ON AIME La texture fondante qui ne colle pas et matifie la peau, ainsi que le parfum frais, le format en flacon-pompe et le bon rapport qualité/prix. ON REGRETTE L’absence d’actif spécifique à la limitation de la prolifération bactérienne et le faible pouvoir hydratant de la crème.

NOTABENE PMC = prix moyen constaté Les produits présentés ici sont les plus vendus sur ce marché, selon le panel FSPF-Pharmastat. Avril 2018 I No 1299 I 57


THÈMES 2018 pris en charge par le FIF-PL Pour toute demande de prise en charge : www.fifpl.fr

PHARMACIENS (4773 Z - Commerce de détail de produits pharmaceutiques en magasin spécialisé)

• Prise en charge annuelle et par professionnel plafonnée à 1 400 € maximum dans la limite du budget de la profession. • Prise en charge au coût réel par professionnel limitée à 350 € par jour de formation et plafonnée à 1 400 € par an et par professionnel pour les formations prioritaires, (prise en charge au coût réel plafonnée à 350 € par EPU). • Prise en charge au coût réel plafonnée à 150 € par jour et limitée à 450 € par an et par professionnel pour les formations non prioritaires, en déduction du forfait de prise en charge des formations prioritaires.

Seules les formations soumises à la Commission professionnelle des pharmaciens peuvent faire l’objet d’une prise en charge.

THÈMES PRIORITAIRES

Toute formation liée à la pratique professionnelle DIPLÔMES UNIVERSITAIRES

• Diététique et nutrithérapie • Gérontologie • Homéopathie • Médication, conseil à l’officine • Maintien à domicile • Mycologie • Orthopédie • Pathologie • Audio-prothèse • Optique • Pharmacie clinique • Thérapeutique • Vétérinaire EPU

• EPU • APEPPU • Formation continue des pharmaciens QUALITÉ DE L’ACTE PHARMACEUTIQUE

• Officiqual • Ordoqual • Endoqual • Qualité acte pharmaceutique • Évaluation de la qualité des soins et de la pratique professionnelle dans le cadre de la Haute Autorité de santé

MYCOLOGIE

SÉMIOLOGIE / PATHOLOGIE

• Pathologies • Maladies cancéreuses • Pédiatrie • Dermatologie

LÉGISLATION PHARMACEUTIQUE LIÉE À L’ACTE FORMATION DE COORDONATEUR DE SANTÉ EN GÉRIATRIE

THÉRAPEUTIQUE À L’OFFICINE

• Thérapeutique • Diététique • Phytothérapie • Homéopathie • Médication officinale • Médication familiale • Médicaments à prescriptions restreintes • Prothèses capillaires • Cosmétiques • Dermo cosmétique • Gynécologie • Pharmacologie ORTHOPÉDIE

• Véhicules pour handicapés physiques • Orthèses • Thermoformables VÉTÉRINAIRE PRISE EN CHARGE DU PATIENT

• Maintien à domicile • Intégration du pharmacien dans un réseau • Dossier pharmaceutique (demi-journée) • Éducation thérapeutique du patient • Accompagnement du patient : suivi et entretien

• Gestes et soins de premiers secours et d’urgence

FORMATIONS NON PRIORITAIRES

Toute formation relative à l’exercice professionnel Attention, la liste ci-dessous est non exhaustive

APPROCHE GLOBALE DE L’EXERCICE OFFICINAL

• Communication • Gestion • Gestion des ressources humaines • Juridique • Langues • Management • Informatique bureautique

et Internet (hormis les formations sur site et pro-logiciels) • Le pharmacien face aux risques ATTENTION ! Sont éligibles les formations d’une durée minimale de 6 h, soit sur une journée, soit par 3 modules successifs de 2 h ou par 2 modules successifs de 3 h. Sont également éligibles les formations d’une durée minimale de 4 h correspondant à une prise en charge d’une demi-journée.

• •

Rappel : Aucun organisme de formation ne peut être agréé ou sélectionné par le FIF-PL ; seuls des thèmes de formations peuvent être présentés.

Attention : A compter du 1er juillet 2018, seules les formations dispensées par des organismes de formation référencés DATADOCK et dont le programme répond aux critères de la profession concernée, pourront être prises en charge par le FIF PL.


Aperçu Officine

Le PHaRMaCIeN DEFRANCE

Des livres, des sites Internet... par Joséphine Volat

Une plate-forme pour le retour en ville La plate-forme interprofessionnelle de santé Monali étoffe ses fonctionnalités. Après la gestion des bilans de médication, des entretiens pharmaceutiques et du suivi vaccinal, elle permet désormais aux patients de transmettre des ordonnances et de commander du matériel médical à la pharmacie de leur choix en sortie d’hôpital. La problématique du maintien à domicile a également été intégrée. ❙

Se soigner de l’intérieur Au fil des découvertes scientifiques sur le microbiote, l’importance que revêt pour notre santé l’équilibre entre ces milliards de bactéries qui peuplent notre tube digestif semble désormais chose acquise. S’appuyant sur les dernières recherches, l’auteur, docteur en pharmacie et pharmacologue, explique en quoi nos modes de vie ont une influence souvent délétère sur cet écosystème et détaille les changements à apporter pour le préserver ou le restaurer en listant prébiotiques et probiotiques utilisables dans certaines situations pathologiques. ❙ Le Nouveau Guide des probiotiques, Dr Daniel Sincholle, Thierry Souccar Éditions, 176 p., 9,90 €.

Dormez, maintenant !

I

l arrive parfois que science et bon sens populaire s’accordent sur un fait. Médicalement reconnu, le sommeil dit « réparateur » ne concerne malheureusement pas le tiers des Français qui déclarent mal dormir et dont l’immense majorité souffre d’insomnies. C’est à eux que s’adresse cet ouvrage dirigé par un psychiatre, docteur en neurosciences et spécialiste du sommeil. Explorant les mécanismes et les fonctions de cet état naturel de perte de conscience, il passe également en revue les différentes typologies de dormeurs, les parasomnies (ter-

reurs nocturnes, somnambulisme, énurésie…) ainsi que tous les dysfonctionnements et pathologies liés au sommeil : narcolepsie, hypersomnie idiopathique, apnées du s om m e il , s y ndrome des jambes sans repos et, bien entendu, insomnie à laquelle est consacré un large chapitre. Le tout est présenté sous une forme qui permet une lecture aléatoire au gré de ses questionnements. ❙ Dormez ! Le programme complet pour en finir avec l’insomnie, Patrick Lemoine (dir.), Hachette Bien-Être, 220 p., 19,95 €.

Histoire d’une renaissance Prix 2018 de la BD Fnac, ce roman graphique relate les tribulations d’une jeune femme dont la vie va être bouleversée par la lutte sans répit qu’elle va devoir mener contre un cancer du sein. Dénué de textes et pourtant extraordinairement explicite grâce à un trait énergique qui confine à l’expressionnisme, l’ouvrage n’épargne à son héroïne aucune étape du parcours du combattant décrit par beaucoup de patientes : angoisse et révolte après l’ablation mammaire, questionnement sur la féminité, rupture amoureuse, licenciement… Un bel album à conseiller au comptoir pour mettre un peu de couleurs sur un vécu difficile. ❙ Betty Boob, Vero Cazot et Julie Rocheleau, Casterman, 184 p., 25 €.

Micronutrition à distance L’organisme Gayet-Métois, spécialiste de la formation professionnelle pharmaceutique, propose désormais une plate-forme de e-learning sur laquelle pharmaciens et préparateurs peuvent accéder à 8 séquences de 30 minutes consacrées à la micronutrition (139 euros HT). Chacune est basée sur une alternance théorie-cas de comptoir, enrichie d’interviews et d’une assistance personnalisée. www.gayetmetoisformation.fr. ❙ Avril 2018

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À VOTRE SANTÉ ! par Martin Vidberg

Céphalée de tension (conjugale) L’automédication, ça n’a pas toujours que du bon. Surtout quand la pathologie à prendre en charge relève plus de la couette que du comptoir.

Retrouvez toute l’information sur www.lepharmaciendefrance.fr 60 I No 1299 I Avril 2018



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