Compte rendu Congrès des pharmaciens (Reims 2015)

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www.lepharmaciendefrance.fr

NOVEMBRE 2015 SU PPL É M E N T DÉ TAC H A BL E DU M E NSU E L N o 1274

e

© FOTOLIA/ANATOLY MASLENNIKOV

Spécial 68 Congrès


Spécial Congrès

II I Supplément au no 1274 I Novembre 2015

Xxxxxxxx


Spécial Congrès

Les absents ont eu tort

Alain Boetsch

C

Président du Congrès national des pharmaciens

e 68e congrès s’est avéré conforme de succès et les pharmaciens ont prouvé qu’ils à nos attentes. Des plénières de très étaient capables d’assurer cette mission dans haut niveau avec des intervenants de un cadre législatif précis. De même, les deux qualité, des ateliers tout aussi inté- soirées de qualité exceptionnelle ont permis à ressants et des interventions ciselées de nos chacun de se détendre après des journées riches autorités de tutelle ont animé le week-end. Les d’enseignements. Alors, merci ! Les élections pharmaciens qui se sont déplacés n’ont pas eu aux Unions régionales des professionnels de à le regretter… même si santé (URPS) étaient dans l’intransigeance du directous les esprits. La réussite « En 2016, rejoignezteur de l’Assurance maladu congrès ne peut que die a pu en refroidir nous à Nantes nous rendre optimistes certains. Le vrai et le franc- les 22 et 23 octobre ! » pour la représentativité de parler ont donc régné et la FSPF pour ces cinq prochacun a pu se rendre chaines années. Personcompte du travail accompli par les élus des trois nellement, je sais à qui donner ma voix. Je sais structures organisatrices. Que dire, en outre, aussi que je serai heureux de vous voir encore de la satisfaction affichée par nos partenaires plus nombreux l’année prochaine. Rejoignezd’avoir pu rencontrer autant de titulaires ! La nous à Nantes, où le 69e congrès posera ses formation sur la vaccination a été couronnée valises les 22 et 23 octobre 2016 ! I

Sommaire P. 2

Portfolio Samedi 17 octobre

P. 4

Clôture Les élections dans toutes les têtes

P. 6

Session Utip Une formation piquante !

P. 8

Dans le rétro Tout le congrès en un clin d’œil

P. 10

Les ateliers > Thrombose et cancer > Améliorer le suivi des patients chroniques

> Quel lien établir entre la ville et l’hôpital ? > Réforme et conséquences de la loi démo-géographique P. 12

Les partenaires

> Agir ensemble pour un bon usage du médicament > S’armer dans la guerre assurantielle P. 14

Portfolio Dimanche 18 octobre

P. 16

Ils l’ont dit

Les photographies de ce supplément sont de Miguel Medina, sauf mention contraire. Novembre 2015 I Supplément au no 1274 I 1


Spécial Congrès

Portfolio

Samedi Sous le regard de l’hôte de ce congrès, le président du syndicat des pharmaciens de la Marne Pierre Kreit (ci-contre, à droite), a notamment été reçu Jean-Luc Delmas, président de l’Académie nationale de pharmacie (ci-dessus).

Les congressistes ont profité samedi soir du dîner-spectacle du Kabaret Champagne Music-Hall.

2 I Supplément au no 1274 I Novembre 2015


Portfolio

Toujours pas de ministre cette année, mais encore de nombreux invités de marque, à commencer par le directeur général de l’Assurance maladie Nicolas Revel, face au président de la FSPF Philippe Gaertner (en haut, à gauche), Jean-François Thébaut, membre du Collège de la Haute Autorité de santé (ci-dessus), et Stéphane Sclison,

Spécial Congrès

directeur de la stratégie chez IMS Health (en haut, à droite). Ce 68e Congrès, présidé par Alain Boetsch (en haut, au centre), fut aussi l’occasion de remettre le prix de thèse Anepf/Le Pharmacien de France à Kevin Chanussot (Besançon), chaleureusement félicité par le doyen de la faculté de pharmacie de Reims, Jean-Marc Millot (ci-contre).

Novembre 2015 I Supplément au no 1274 I 3


Spécial Congrès

Clôture

« Non, nous ne sommes pas d’accord avec l’ouverture du capital des officines proposée par certains. » Philippe Gaertner, président de la FSPF

Les élections dans toutes les têtes Les dangers de la loi Macron écartés, l’année 2015 a été marquée par la première étape de la réforme des honoraires et la campagne des élections URPS. Rendez-vous en 2016 pour un premier bilan de ce scrutin tant commenté.

L

es années se suivent, les projets de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) aussi. Pour 2016, ce n’est pas moins de 1,7 milliard d’euros d’économies qui est attendu sur le médicament. Une situation connue et redoutée par les pharmaciens, Albin Dumas, président de l’Association de pharmacie rurale (APR), en tête, lui qui a ouvert le bal des discours de conclusion de ce 68e Congrès des pharmaciens : « Les baisses de prix des PLFSS s’attaquent année après année à ce qui fait 80 % du revenu d’une officine de proximité, comme celles sur les médicaments contre le diabète ou l’insuffisance rénale. Nous ne 4 I Supplément au no 1274 I Novembre 2015

voyons pas de terme à cette spirale de la descente des prix. Il importe de trouver la rémunération dans les honoraires. ­Certaines petites officines ont perdu 20 % de leur chiffre d’affaires lors du dernier exercice. » C’est pourquoi il assume soutenir « les honoraires de 1 euro par ordonnance ALD [affections de longue durée, NDLR] » portés par la FSPF dans le cadre de son plan d’urgence présenté le 15 octobre dernier, et espérer la mise en place rapide de l’extension des honoraires à toutes les ordonnances, un ­p rojet esquissé dans la convention pharmaceutique de 2012. Faute de quoi, « l’année prochaine, ce ne sera peut-être plus une

pharmacie tous les deux jours qui fermera mais une pharmacie tous les jours », a-t-il prévenu. Non à l’ouverture Une inquiétude tout à fait similaire à celles exprimées par Philippe Gaertner, président de la FSPF : « La nouvelle rémunération au 1er janvier a limité les effets de la dégradation constatée mais n’a pu endiguer les baisses de prix non prévues pendant les négociations. Dans cette course d’endurance, il faut arrêter de repousser la ligne d’arrivée et au contraire accélérer les honoraires, car les maintenir à leur niveau actuel serait une rupture du pacte conventionnel.


Clôture

Spécial Congrès

Plaidoyer pour la vaccination Ce dimanche 18 octobre, Alain Guilleminot, président de l’Utip, s’est montré volontaire quand ce fut son tour de conclure le Congrès des pharmaciens : « La convention pharmaceutique de 2012 et la loi Hôpital, Patients, Santé et Territoires (HPST) font que le pharmacien d’officine est devenu un professionnel de santé reconnu qui doit pouvoir proposer une palette de services adaptée à ses patients. » Il a particulièrement insisté sur l’importance d’une nouvelle mission à forte charge symbolique, qui a été l’objet de la session Utip de ce dimanche après-midi : la vaccination à l’officine. « On nous parle de recul de la vaccination et on refuse d’accepter le pharmacien dans ce d ­ ispositif ? En Suisse, des centaines de pharmaciens le font, comme au Portugal, au Royaume-Uni ou aux États-Unis. Les pharmaciens français sont-ils moins compétents que leurs collègues étrangers ? Les réticences des pouvoirs publics sont temporaires ; la vaccination à l’officine aura lieu », a-t-il assuré, appelant même ces derniers à mener sans tarder des expérimentations en régions, chose possible à condition de ­l’intégrer au projet de loi Santé. Ce même projet de loi duquel l’article autorisant la vaccination a été retiré le 20 mars dernier par le gouvernement à la demande des ­médecins… On ne sait donc si le ministère de la Santé entendra cet appel.

Je pense aux officines de proximité, dans les quartiers ou en milieu rural, pour lesquelles nous proposons un plan d’urgence pour 2016. » L’avertissement d’Albin Dumas a été assorti d’autres précautions, notamment sur la préservation de la loi de répartition des officines, actuellement rediscutée au sein de la direction générale de l’offre de soins (DGOS) : « Ce n’est plus tous les ans qu’il faut remonter au créneau mais tous les mois, parfois. Allez ­comprendre où est la logique. Qu’il faille ­l’adapter à la marge, d’accord, mais arrêtons de la triturer et conservons les quotas adoptés il y a à peine

« Arrêtons de triturer la loi de répartition et conservons les quotas adoptés il y a à peine dix ans. » Albin Dumas, président de l’APR

dix ans. » La solution est dans la continuité, selon lui. « Quand ce n’est pas la loi de répartition qui est attaquée, c’est le monopole […] pour satisfaire les appétits des grandes surfaces. » Si ces dernières ont été écartées du marché de l’OTC l’an dernier, tout comme l’ouverture du capital, ce n’est pas pour que les pharmaciens eux-mêmes proposent de l’ouvrir, a estimé Philippe Gaertner en faisant une allusion transparente à la proposition de l’Union nationale des pharmacies de France (UNPF) : « Non, nous ne sommes pas d’accord avec l’ouverture du capital des officines proposée par certains, qui, au-delà

de l’atteinte à l’indépendance, entraînerait la déstructuration du réseau de proximité. ». Une position évidemment partagée par Albin Dumas. « Il ne faut pas mélanger profession protégée et profession réglementée dans l’intérêt du public, des Français, a également rappelé Michel Chassang, président de l’Union nationale des professions libérales (UNAPL), et invité surprise de cette clôture du congrès de Reims. Certains ne l’ont évidemment pas bien compris. C’est ce qui a mené à la mobilisation du 30 septembre 2014, qui a permis d’écarter les dangers de la loi Macron. Je tiens d’ailleurs à saluer ici le soutien de la ministre de la Santé, Marisol Touraine. » Suspense électoral La proposition de l’UNPF survient évidemment dans un contexte de campagne électorale, celle pour les Unions régionales des professionnels de santé (URPS), a souligné Philippe Gaertner, exhortant le public ­présent et tous les pharmaciens à y réfléchir à deux fois avant de poster leur enveloppe début décembre : « À la fin de cette année se tiennent des élections professionnelles. J’appelle les pharmaciens à voter, mais attention au vote sanction : ce sont les plans d’économies qu’il faut sanctionner énergiquement, pas une o ­ rganisation qui prend ses responsabilités. » Le président de la FSPF a fini son discours avec une standing ovation du public du Congrès national des pharmaciens. y

Laurent Simon Novembre 2015 I Supplément au no 1274 I 5


Spécial Congrès

Session Utip

Une formation piquante ! Pari risqué mais visionnaire pour Utip Innovations qui a formé les indiqué aux pharmaciens présents les pharmaciens à la vaccination dimanche 18 octobre. De quoi juste- symptômes et la prise en charge des réactions allergiques postvaccinales selon le ment les préparer à de futures expérimentations.

J

ean-Luc Delmas, président de l’Académie nationale de pharmacie, a posé les jalons de cette session Utip en précisant que son institution, favorable à la vaccination par le pharmacien, « exhorte celui-ci à se former pour être prêt le moment venu ». Pour lui, cette formation devra aboutir à un agrément individuel, propre à chaque professionnel volontaire, et non pas attribué à une officine. Un prérequis que confirme

Une session de formation à la fois théorique et pratique : les pharmaciens ont ainsi pu s’exercer au geste vaccinal sur des balles en mousse.

6 I Supplément au no 1274 I Novembre 2015

grade de gravité, allant des signes cutanéo-muqueux généralisés à l’arrêt cardiorespiratoire. Intervention suivie, avec plus de légèreté, d’une mise en situation au cours de laquelle les pharmaciens ont pu s’exercer à piquer sur des balles en mousse, selon les instructions données par le Dr Mosnier. Certains volontaires ont également pu profiter de cette session pour se faire vacciner contre la grippe par les médecins présents.

Francis Megerlin, maître de conférences en droit et économie de la santé à l’université Paris-Descartes, selon lequel l’acte vaccinal par le pharmacien doit par ailleurs être effectué sur « les groupes réputés “non à risque” et les personnes ne consultant pas ou peu ». L’universitaire a exposé les expériences étrangères en la matière (États-Unis, Canada, RoyaumeUni, Portugal) et les freins rencontrés en France. Il a insisté sur la nécessité de L’interprofessionnalité aussi protocoliser ce « geste inédit » pour le Comme l’a précisé Francis Megerlin, le pharmacien. En effet, le protocole « struc- partage d’informations entre professionture un exercice, permet de faire de l’assu- nels de santé est essentiel et constitue un rance qualité mais aussi de déterminer dans autre des prérequis à la vaccination par le certains cas une responsabilité civile en cas pharmacien. Le carnet de vaccination de manquement ou d’insuffisance ». Notion électronique peut y répondre. Présenté essentielle reprise par Philippe Lieber- par le Pr Jean-Louis Koeck, médecin biomann, vice-président logiste, membre du honoraire de la FSPF Comité technique de en charge des affaires L’officinal ne doit vaccination et direceuropéennes, qui a pas hésiter à réaliser teur de la publication ainsi présenté un produ site Mesvaccins. tocole établi par le ce « geste inédit ». net, il s’intègre à tout National Health Serlogiciel métier, pervice (NHS) britannique, relatif à la vacci- met une traçabilité des vaccins adminisnation antigrippale dans les pharmacies trés, est consultable par le patient et les à proximité de Londres pour la saison professionnels de santé et comprend un 2013-2014. système d’aide à la décision selon l’état vaccinal et le profil pathologique du Mise en pratique patient. En clôture de cette session, ce fut Les premiers éléments de cette démarche au tour de Nassim Mekeddem, président qualité ont été apportés par Anne Mosnier, de l’Association nationale des étudiants médecin généraliste et épidémiologiste, en pharmacie de France (Anepf), d’expriqui a présenté les règles et étapes à res- mer avec force la volonté des étudiants à pecter avant, pendant et après la vaccina- se former, notamment au cours de l’année tion. Selon elle, l’acte vaccinal par le hospitalo-universitaire. Il a précisé avoir pharmacien doit être réservé aux « vaccins usé de beaucoup de « pédagogie auprès faits régulièrement, sur un grand nombre de ses homologues étudiants en médecine de personnes, pour lesquels on a beaucoup et en soins infirmiers », qui se sont finalede recul et qui présentent peu d’effets indé- ment « positionnés en faveur de la vaccinasirables ». Le Dr Mosnier a ainsi listé les tion encadrée en officine ». Et, selon les effets secondaires postvaccinaux immé- premiers échos qui suivirent cet aprèsdiats, à court, moyen et long terme. Très midi, des pharmaciens initialement rétibonne transition à l’intervention suivante, cents sont repartis convaincus et motivés. celle du Dr Catherine Burogorri-Pierre, Officinaux, formez-vous ; la piqûre finira médecin généraliste et médecin lieutenant- par être à portée de main ! ❙ colonel des sapeurs-pompiers. Celle-ci a Élise Brunet


Spécial Congrès

Chaque jour, des experts prennent soin de la santé de leurs patients, ce sont les pharmaciens Alphega.

www.alphega-pharmacie.fr

Décembre 2013 I Supplément au no 1255 I 7


« Une proposition : un stage officinal pour tous les médecins ! »

nd ns a qu retiees À « ent out ions s ur t ct e e d po ffe gu a lon  ? » s e l de rée du

formés par l’Utip

  230 pharmaciens

et exposants

  90 partenaires

d’exposition

168 SMS

ALERTE À LA FLUORESCÉINE ! Samedi, en fin de journée, l’eau du bassin situé à l’entrée du Centre des congrès de Reims s’est soudainement retrouvée vert fluo… Comme pour rappeler que les pharmaciens gardent l’œil ouvert.

live-tweets

  3 200 m²

  78

congressistes

  2 167

Dans le rétro Un duo lillois, Léa Brière et Lucie Montagne, ainsi que Kevin Chanussot, de la faculté de Besançon, ont vu leur thèse récompensée par le jury du prix Anepf/Le Pharmacien de France.

Parce que « les Unions régionales des professionnels de santé (URPS) ont encore trop peu de réalité pour le pharmacien », la FSPF a présenté à la presse chacune de ses têtes de liste. Lesquelles ont pu, tour à tour, exposer leurs actions ou projets en régions. Le président du syndicat, Philippe Gaertner, estime qu’« il faut à la fois de la volonté pour monter ce type d’actions et de l’humilité pour reprendre celles d’autres URPS dans sa région. Voilà l’esprit demandé à nos représentants locaux ».

POINT PRESSE

octobre

samedi

17

Spécial Congrès


18 Catherine Lemorton n’a rien perdu de son franc-parler, racontant aux congressistes ces propos tenus par « le président d’un syndicat médical représentatif »…

« Une consultation pour vaccination, c’est de la trésorerie cash. » La députée

sur la route des champagnes et des rois

84 accompagnants

servis en deux jours

2 500 repas et 1 600 cafés

À 50 JOURS DES ÉLECTIONS aux Unions régionales des professionnels de santé (URPS), Philippe Gaertner s’est montré fédérateur : « Soyons innovants, bougeonsnous, occupons l’ensemble des champs. » Il s’agissait aussi du dernier congrès du président de la FSPF dans le cadre de son mandat actuel.

octobre

dimanche

Après les entretiens asthme et AVK, les entretiens TSO sont dans les cartons de la FSPF !

La présidente de Giphar, Laëtitia Hible, a déclaré que « la taille idéale d’une pharmacie est de 2 millions d’euros de chiffre d’affaires et 2 titulaires »… sous les sifflets de l’assistance.

FLOP

Le 5 novembre s’ouvriront les négociations autour de la rémunération sur objectifs de santé publique (Rosp).

TOP

« L es e ph t su le c arm i sa sse out acie nt de ea n é ! la u »


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Ateliers

Thrombose et cancer La maladie thromboembolique veineuse (MTEV) touche 20 % des patients cancéreux et requiert la vigilance du pharmacien.

C

et atelier a été l’occasion de donner à l’officinal les clés de la prise en charge de la maladie thromboembolique veineuse (MTEV). Tout d’abord, Pierre Kreit, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de la région ChampagneArdenne, a présenté l’expérimentation pluridisciplinaire initiée par son Union régionale des professionnels de santé (URPS), qui a abouti à la formation d’équipes officinales à cette pathologie dans le cancer lors de quatre rencontres dans quatre départements. L’incidence de

la MTEV dans le cancer selon le stade, la localisation et la vitesse de progression de celui-ci a ensuite été présentée par Damien Parent, pharmacien hospitalier à l’Institut Jean-Godinot de Reims. Informations complétées par Philippe Nguyen, hématologiste au centre hospitalier universitaire (CHU) de Reims, qui a exposé les trois facteurs responsables d’une augmentation du risque thromboembolique chez les patients atteints de cancer : la stase sanguine (liée à une immobilisation, une compression tumorale…), les lésions vasculaires (en lien avec la chirurgie, la radiothérapie, la pose d’un cathéter central…) et l’hypercoagulabilité. Facteurs corrigés par la prise d’héparines de bas poids moléculaire (HBPM) au long cours, qui ont montré leur supériorité anticoagulante par rapport aux antivitamines K,

Le pharmacien hospitalier Damien Parent, l’un des orateurs de cet atelier organisé le 17 octobre.

comme l’a exposé par la suite Nicolas Jouvenin, cancérologue au CHU de Reims. En se basant sur les recommandations de bonnes pratiques éditées par l’Institut national du cancer en septembre 2008, il a présenté les modalités de traitement par HBPM d’un patient cancéreux. La mise en pratique à l’officine de ces éléments a alors été traitée par Jérôme Sicard, officinal à Châlons-en-Champagne. Cette session s’est concrétisée par la remise d’un livret « Cancer et thrombose », destiné au patient et réalisé par Clémentine ­Dauvissat, pharmacienne. ❙ Élise Brunet

Améliorer le suivi des patients chroniques Depuis leur création, les URPS pharmaciens développent des actions originales. Zoom sur trois d’entre elles axées sur le suivi des patients chroniques.

O

utre éviter l’effet blouse blanche et l’hypertension masquée, l’automesure tensionnelle (AMT) a pour avantage d’être facile d’accès. Elle reste pourtant peu utilisée en pratique quotidienne. D’où la ­volonté de l’Union régionale de professionnels de santé (URPS) Bretagne de mettre en place un système organisé d’accès à l’AMT, dans le cadre d’une coopération médecins-pharmaciens, afin d’améliorer le diagnostic, l’observance et le contrôle de l’hypertension artérielle. À raison de deux entretiens phar10 I Supplément au no 1274 I Novembre 2015

Lucien Désert, directeur de l’URPS Bretagne, lors de cet atelier du 17 octobre.

maceutiques, « Assurance maladie, patients, médecins, pharmaciens… tout le monde trouve son intérêt dans cette expérimentation », a insisté Lucien Désert, directeur de l’URPS. Du côté du Languedoc-Roussillon, l’URPS a mis en place une formation validante de 40 heures à l’éducation thérapeutique, spécifique aux pharmaciens et officiellement reconnue par l’agence régio-

nale de santé. « Plus d’une centaine l’ont validée, dont la plupart dans le cadre de leur obligation de développement professionnel continu », a souligné Valérie Garnier, viceprésidente de l’URPS. L’objectif de l’opération lancée par l’URPS Alsace est, lui, de faire revenir le matériel médical à l’officine. Démarrée en juin 2015, elle communiquera en quatre temps, sur le lit, le fauteuil roulant, la pression positive continue et l’incontinence (pour janvier 2016). « La campagne s’appuie sur un site internet grand public, un relais presse et télévision, et une information patients dans les officines. Nous avons de plus envoyé un e-mailing à plus de 1 200 prescripteurs et joint des associations d’aide à domicile qui se sont inscrites sur le site, ce qui montre un réel intérêt pour ce dossier », s’est réjoui Claude Windstein, secrétaire de l’URPS. ❙ Claire Grevot


Ateliers

Spécial Congrès

Quel lien établir entre la ville et l’hôpital ? Évolution de la prise en charge ambulatoire oblige, la coordination entre l’hôpital et les professionnels de santé en ville devient un enjeu d’actualité pour les pharmaciens. Retour d’expériences.

A

vec la création prochaine des groupements hospitaliers de territoire (GHT) prévue par le projet de loi Santé, « le pharmacien d’officine a intérêt à se distinguer pour prendre sa place » a prévenu Sophie Sergent, secrétaire générale de la FSPF en région Nord-Pas-de-Calais, lors de cet atelier sur le lien ville-hôpital. Au sein de son Union régionale de professionnels de santé (URPS), le syndicat vient de lancer une carte de coordination des soins destinée aux patients à risques, qui recense les contacts nécessaires, afin d’organiser la prise en charge après une hospitalisation. Imprimée à 2 millions d’exemplaires et diffusée en septembre dernier dans

8 500 pharmacies du Nord-Pas-de-Calais, elle permet de toucher un patient sur deux dans la région. Élaborée en collaboration avec les URPS des autres professions, « cette carte nous permet aussi de valoriser le travail en réseau interprofessionnel », a rappelé Sophie Sergent. Mettre en place une coordination entre hôpital et ville « nécessite une démarche active », a souligné Michel Siffre, secrétaire général de l’URPS pharmaciens Provence-AlpesCôte d’Azur. Outre des documents de liaison (fiche, suivi des livraisons à domicile…), son URPS a embauché deux collaboratrices qui démarchent les hôpitaux locaux. « L’accueil est très favorable, motivant pour les officines comme pour les

Sophie Sergent, secrétaire générale de la Fédération régionale du Nord-Pas-de-Calais, le 18 octobre.

médecins », a raconté Michel Siffre. L'atelier a aussi été l'occasion de représenter l'expérimentation Marié (Médicaments à adapter à la fonction rénale et iatrogénie évitable), lancée en 2014 par l’URPS pharmaciens Centre. ❙ Lydie Colders

Réforme et conséquences de la loi démo-géographique Prévues dans le projet de loi ­Santé, certaines réformes touchant la loi de répartition démo-géographique constituent une régression pour les officines rurales.

D

evant l’affaiblissement du réseau rural, les pouvoirs publics répondent par l’exercice coordonné, à travers les maisons de santé pluriprofessionnelles (MSP) et les pôles de santé. Mais « il y a nécessité, pour les pharmaciens installés dans une même zone, de pouvoir être tous associés à la même MSP qui doit, dans la mesure du possible, être multisite », a affirmé Albin Dumas, président de l’Asso-

Hervé Breteau et Albin Dumas, respectivement vice-président et président de l’APR, et Anne-Marie Humbert, pharmacienne dans le Finistère.

ciation de pharmacie rurale (APR). Parmi les propositions de la direction générale de l’offre de soins pour faire évoluer le cadre législatif de l’officine, certaines sont désirées par la profession, comme la suppression du délai de cinq ans après regrou-

pement ou transfert. « D’autres nécessitent d’être examinées quant à leur intérêt ou leur danger », a indiqué Albin Dumas, comme la simple déclaration pour les transferts et regroupements intracommunaux ou l’autorisation de regroupement sur les communes avoisinantes. Concernant « la volonté de recomposer des zones de desserte, [elle] constitue pour nous un retour à la dérogation dans les règles d’installation, faisant peser un grave danger sur les petites officines. Nous y sommes fermement opposés », a insisté le président de l’APR. Enfin, pour indemniser les pharmaciens sur le départ, l’association propose de créer un fonds solidaire de péréquation professionnelle et appelle à une fiscalité spécifique en zone fragile. ❙ Claire Grevot Novembre 2015 I Supplément au no 1274 I 11


Spécial Congrès

Partenaires

Agir ensemble pour un bon usage du médicament Le Leem a déployé un programme complet de lutte contre la iatrogénie médicamenteuse chez les sujets âgés.

L

«

es trois quarts des personnes de plus de 75 ans vivant encore à leur domicile, il nous a paru utile de consacrer la première phase de notre projet à la iatrogénie du patient en ambulatoire », a indiqué en préambule de sa présentation Philippe Lamoureux, directeur général du Leem (Les Entreprises du médicament). Les pharmaciens sont largement représentés dans ce programme baptisé « Médicament… et si on changeait de comportement ? », bâti en quatre volets et lancé en avril dernier. Il associe campagne de

communication vers le grand public et les professionnels de santé, mesures d’aide à la prescription et conseil pharmaceutique renforcé à partir du dossier pharmaceutique et d’un outil de sensibilisation aux signes d’alerte. Inscrit dans la durée, il comprend également une évaluation des modifications de comportement, de prescription, de suivi et de consommation des médicaments. Dans son volet consacré à l’aide à la dispensation, « le programme conforte le pharmacien dans son rôle pivot […] en matière de médicament et en particulier d’automédication », a souligné Philippe Lamoureux. Il s’agira ensuite d’en mesurer les effets, non seulement sur la consommation et le bon usage du médicament, mais aussi sur le désengorgement des hôpitaux et la prise en charge aux urgences. La deuxième phase du plan,

Philippe Lamoureux, directeur général du Leem.

déployée sur 2016, s’appuiera notamment sur une collaboration avec les hôpitaux et établissements hébergeant des personnes âgées dépendantes. L’idée sous-jacente de ce programme est aussi « de faire ­sortir les pouvoirs publics de leur addiction à la baisse des prix des médicaments », a conclu Philippe Lamoureux. ❙ Claire Grevot

S’armer dans la guerre assurantielle Comme beaucoup de secteurs d’activité, l’assurance subit un marché hyperconcurrentiel. Comment la MADP s’adaptet-elle à cette situation ?

L

e marché de l’assurance est le théâtre de nombreux rapprochements et de la disparition de plusieurs centaines d’opérateurs. « Dans dix ans, il restera le tiers des organismes d’assurance », prédit Jean-Yves Nouy, directeur général de la Mutuelle d’assurance des pharmaciens (MADP). Parmi les accélérateurs de cette concentration du marché : les nouvelles régulations du secteur, avec la directive européenne Solvabilité II qui pénalise l’investissement en actions et la loi Hamon 12 I Supplément au no 1274 I Novembre 2015

Le directeur général de la Mutuelle d’assurance des pharmaciens (MADP) Jean-Yves Nouy.

donnant droit à la résiliation à tout moment. Dans ce contexte difficile, la stratégie de la MADP a été d’élargir son champ d’action, d’ouvrir le sociétariat à l’ensemble des professionnels de santé, de lancer de nouvelles branches (santé individuelle, collective, indemnités journalières…), mais aussi des produits très simples par Internet ciblant libéraux et

salariés, comme le pack responsabilité civile et protection juridique. Autre opération réalisée : le partenariat noué avec SwissLife, « pour se donner des armes dans la guerre concurrentielle du marché et face aux nouvelles régulations mais aussi pour répondre aux besoins de nos sociétaires », a précisé Jean-Yves Nouy. Par ailleurs, la MADP entrera prochainement dans une phase d’absorption de différentes mutuelles, une autre façon de se développer. Dernier projet mis en avant, « la distribution, dès le 1er janvier 2016, d’un contrat “ANI *-compatible”, solidaire et responsable et qui correspond à toutes les obligations légales de l’employeur ». ❙

Claire Grevot

* Accord national interprofessionnel du 11 janvier 2013 relatif à la généralisation de la complémentaire santé pour les employeurs.


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PHARMACIENS (4773 Z - Commerce de détail de produits pharmaceutiques en magasin spécialisé)

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APPROCHE GLOBALE DE L’EXERCICE OFFICINAL

• Communication • Gestion • Gestion des ressources humaines • Juridique • Langues • Management • Informatique bureautique

et Internet (hormis les formations sur site et pro-logiciels) • Le pharmacien face aux risques ATTENTION ! Sont éligibles les formations d’une durée minimale de 6 h sur une journée ou cycle de 6 h par module successif de 2 h minimum. Sont également éligibles les formations d’une durée minimale de 4 h correspondant à une prise en charge d’une demi-journée.

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Rappel : Aucun organisme de formation ne peut être agréé ou sélectionné par le Fif-PL ; seuls des thèmes de formations peuvent être présentés.

Pour toute demande de prise en charge : www.fifpl.fr


Spécial Congrès

Portfolio

Dimanche

Ces deux jours de travaux se sont terminés au cœur du plus grand caveau de Champagne, celui de la maison Castelnau.

14 I Supplément au no 1274 I Novembre 2015


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Spécial Congrès

© SEBASTIAN SCHEFFEL

Tandis qu’il flottait comme un air de « French Green Day » à l’extérieur du Centre des congrès, à l’intérieur les congressistes ovationnaient le discours de clôture de Philippe Gaertner, président de la FSPF. Ce dernier est intervenu après Michel Chassang (ci-contre, à gauche), qui préside l’Union nationale des professions libérales (UNAPL). Ce dimanche 18 octobre fut également l’occasion d’assister à des échanges avec la députée Catherine Lemorton (en haut à droite) ou encore le directeur général de l’offre de soins Jean Debeaupuis (ci-dessous).

Novembre 2015 I Supplément au no 1274 I 15


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Ils l’ont dit

Représentants de la profession et partenaires se sont succédé durant deux jours sur le plateau de la Web TV LeMondePharmaceutique.tv. Propos recueillis par Claire Grevot

VACCINERA ? VACCINERA PA S ? « Je regrette que l’on ait reculé sur la vaccination à l’officine qui était un bon signe d’évolution vers les pratiques avancées, facteur d’amélioration de l’accès aux soins et de santé publique. » CATHERINE LEMORTON, députée de Haute-Garonne et présidente de la commission des Affaires sociales à l’Assemblée nationale

« Nous souhaitons engager une démarche avec les organisations professionnelles pour lancer des expérimentations en régions sur la pratique vaccinale à l’officine, dans le cadre du renouvellement de la vaccination antigrippale, avec l’objectif d’augmenter le taux de vaccination de 20 à 30 % d’ici à trois ans. » ALAIN GUILLEMINOT, président de l’Utip

« À partir des deux accompagnements de patients antivitamines K (AVK) et asthme, nous allons voir comment maintenir leur dynamique et définir les possibilités d’introduire d’autres missions, dans les prochains mois ou les prochaines années. » NICOLAS REVEL, directeur général de l’Assurance maladie

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P STÉ

PRÉVOYANCE « Proactive dans les négociations conventionnelles, la FSPF a obtenu que les sommes des salaires maintenus en cas d’arrêt maternité ne soient plus à la charge de l’employeur mais remboursées par l’assureur. » PHILIPPE DENRY, président de la commission Relations sociales à la FSPF

« Les pharmaciens d’officine ont toute leur place dans l’organisation des soins primaires ainsi que dans les chantiers et mesures qui découleront de la loi de modernisation du système de santé. » Jean Debeaupuis, directeur général de l’offre de soins

« Voter FSPF aux prochaines élections aux Unions régionales des professionnels de santé (URPS) permettra de continuer le chemin qui vient d’être commencé sur la mutation de l’officine, avec notamment les nouvelles missions d’accompagnement. » PHILIPPE GAERTNER, président de la FSPF

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« Notre volonté est de développer le marché de l’assistant d’écoute préréglé en pharmacie avec la participation active du pharmacien, par la voie de la formation. » René Lioret,

directeur des opérations chez Urgo qui vient d’acquérir la société spécialisée dans les aides auditives préréglées Sonalto


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# Merci

aux pharmaciens

venus très nombreux participer au 68e congrès ainsi qu’à nos partenaires pour leurs contributions à cette manifestation

AAZ ABBOTT ABM PHARMAREVA ACTUALITES PHARMACEUTIQUES A-DERMA ALLIADIS ALLIANCE HEALTHCARE APR ARROW GENERIQUES ARX ASCA ASTERA ASTRA ZENECA AVENE BIOGARAN BIOHEALTH BOEHRINGER INGELHEIM BOIRON BOUCHARA RECORDATI CADUCIEL CAISSE D’EPARGNE BPCE

CERP FRANCE DEMAPHARM DUCRAY EG LABO ESSENTIEL SDM EXPANSCIENCE FARMA CONSEILS FIF PL GROUPE PHR PAUL HARTMANN HOME VIDEO CONCEPT IMPETO MEDICAL INFOSOFT INGENICO HEALTHCARE JOURNAL DE PHARMACIE CLINIQUE KAPELSE KLORANE KRKA LA MEDICALE LABORATOIRE DE LA MER

LA REVUE PHARMA LEEM LE MONITEUR DES PHARMACIES L’ENTREPRISE OFFICINALE LEO PHARMA LIFESCAN MACSF MEDISSIMO MTRL MYLAN NATURACTIVE NEPENTHES NOVARTIS PHARMA NUTRICIA NUTRITION CLINIQUE OBJECTIF PDA OCP OPUS OSPHAREA PASTELLI FRANCE PFIZER PHARMA BEAUTE MAG

PHARMA DEVELOPPEMENT PHARMAGEST PHARMETUDES PHOENIX PHARMA PIERRE FABRE HEALTHCARE PHARMAVIE PRATICDOSE PRATIS PHARMA PROFESSION PHARMACIEN ROBOTIK TECHNOLOGY SABOUNIA SANOFI DIABETE SANOFI SANTE GRAND PUBLIC SOCIETE DES PHARMACIENS DU CENTRE SOKEI UTIP ASSOCIATION UTIP INNOVATIONS VIDAL WINPHARMA ZENTIVA

Décembre 2013 I Supplément au no 1255 I III


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Xxxxxxxx

Nantes 2016 22-23 oct

prochaiN reNdez-vous

Nantes

22-23 octobre 2016

www.congresdespharmaciens.org IV I Supplément au no 1255 I Décembre 2013


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