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Millésime 2021. Des raisons

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Dernière gorgée

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—Actualité

De grands espoirs malgré une petite récolte

Faibles volumes, mais beaucoup de raisons de se réjouir. 2021 sera bien ce que l’on appelle un «millésime de vignerons». Les équipes de Ventealapropriete ont d’ores et déjà sécurisé leurs positions chez les meilleurs d’entre eux.

POINT DE VICTOIRE sans combat. Le moins que l’on puisse dire, c’est que ce millésime 2021 aura fait battre le cœur de tous ceux qui l’ont porté. Vignerons, acheteurs, amateurs l’auront attendu fiévreusement, guettant le ciel et ses oracles. Les équipes de Ventealapropriete étaient plus que jamais présentes sur le terrain pour suivre son évolution, soutenir ses vignerons partenaires et prendre position (cf. encadré page suivante). Au final, quelle délivrance ! Car une fois les premiers jus écoulés et les nectars à l’abri des caves, le résultat est là : une récolte certes petite, mais qualitative, qui a su réserver d’heureuses surprises dans toutes les régions.

Les choses n’avaient pas si bien commencé, rappelez-vous. À l’automne 2020, les feuilles jaunissent, la France se reconfine. Le printemps qui suit n’est pas plus réjouissant et c’est du côté du ciel que tous les regards se tournent. Gel, grêle, pluie… Toutes les régions sont touchées, avec de grandes disparités selon les territoires.

Les mauvaises conditions météorologiques auront ainsi privé les viticulteurs français d’un tiers de leur récolte. Selon les dernières estimations du ministère de l’Agriculture, en octobre dernier, la production viticole s’établirait à près de 34 millions d’hectolitres, soit un niveau inférieur de 27 % au millésime 2020 et de 22 % à la moyenne des cinq dernières années ; 2021 est la récolte la plus faible depuis l’aprèsguerre, inférieure même à celles de 1991 et 2017, concernées elles aussi par un gel sévère au printemps. Une fois les vendanges venues, il a fallu ramasser le peu qui restait selon les secteurs et trier, encore et toujours. Jean-Charles Fournet, du Château Le Devay, n’a fait que cela: «Black-rot, mildiou… On a tout eu. On a retrié 20% de la récolte sur nos vins de négoce. Mais aujourd’hui, on est contents du résultat!»

Corps-à-corps avec les éléments

Ce qui a pu être sauvé donne en effet de solides raisons d’espérer. Pierre-Jean Villa, vigneron à Condrieu et en Côte-Rôtie, est confiant, même si cette année compliquée, avec peu de raisins, sera difficile à gérer. «Heureusement, tous mes saint-joseph sont là, l’appellation a été plutôt épargnée. Sur les secteurs qui n’ont pas été touchés par le mildiou, les volumes sont au rendez-vous. D’une façon générale, ce sont surtout les secteurs frais, en bas de coteaux, qui ont été les plus été atteints.»

Sandrine Garbay, maître de chai du Château d’Yquem, est elle aussi très confiante. «Nous avons eu du gel sur 20% du vignoble et de la grêle, mais le plus dur a été de gérer la très forte pression du mildiou et du black-rot. Cependant on a des acidités hors norme, c’est très bon pour les blancs et le botrytis se développe bien. C’est prometteur.» Elle pointe tout de même l’évolution du climat. «Depuis 1896, date des premiers relevés météo sur la propriété, Yquem a connu des années humides; parmi les 10 printemps les plus pluvieux de cette longue période, il y a ces quatre dernières années! C’est une série très compliquée pour Bordeaux.»

Stéphane Sérol, vigneron au domaine du même nom, en Côte Roannaise, qui cultive 35 hectares en biodynamie, fait le même constat. «Début avril, ça a gelé comme jamais alors que notre secteur n’est pas touché habituellement. Les vignes situées à plus de 500 mètres d’altitude ont perdu beaucoup de raisins. Il a fallu énormément travailler, redoubler d’efforts, lutter contre le mildiou. Ce fut une grosse bataille.» Point positif : tous constatent la reprise du commerce et la bonne dynamique économique. «Nous sommes sous l’étendard de la Loire volcanique, avec des vins sur le fruit, frais et aériens, qui plaisent énormément. En termes commercial, on est plutôt bien lotis », se console t-il.

Reprise du commerce et résilience

C’est aussi le cas d’Alphonse Mellot, vigneron à Sancerre avec 77 hectares cultivés en biodynamie. « C’est de la folie! La reprise est réelle depuis le début de l’année, mais bientôt, je n’aurai plus de vin à vendre, il va falloir gérer la pénurie, c’est un peu frustrant.» Si les volumes s’annoncent restreints, la qualité sera bel et bien au rendez-vous : «On a de beaux équilibres classiques, de la tension et de la fraîcheur, c’est tout ce que j’aime!» se réjouit Alphonse Mellot.

Même analyse pour Albéric Bichot, directeur de l’importante maison bourguignonne Albert Bichot. «Il n’y aura pas beaucoup de vin, on va devoir rationner, mais je suis confiant sur la qualité, notamment celle des blancs; les rouges seront de bonne chair, tendres et tendus, avec un beau fruit.» Seule crainte, la pression sur les prix, surtout pour des appellations comme Chablis, où la récolte frôle le zéro pointé, avec des rendements de l’ordre de

10 hl/ha. Le Bureau interprofessionnel des vins de Bourgogne (BIVB) annonce le plus petit millésime que la région ait jamais faite, avec globalement entre 30 % et 50 % de pertes, mais 70 % à 80% pour les blancs de la Côte de Beaune et 50 % dans le Chablisien et le Mâconnais. « Ce sera une récolte éclair, poursuit Albéric Bichot. La fenêtre de tir est très étroite, mais nous gardons espoir, d’autant que nos vignes en bio –70 hectares sur les 105 de la propriété– sont celles qui ont le mieux résisté.»

Lionel Osmin salue de son côté l’engagement de ses équipes et l’issue heureuse de la récolte. Ce négociant ultra dynamique du Sud-Ouest, à la tête de plus de 250 hectares, a tenu la barre dans la tempête. «Il a fallu rester soudés, se projeter. Les conditions climatiques ont représenté un vrai défi, mais tout cela est maintenant derrière nous; cela prouve bien, une fois encore, que c’est face à l’adversité, à des situations inédites, que l’on trouve des solutions et que l’on parvient à être meilleur.»

Ventealapropriete, soutien et vigie du vignoble

AVEC CE MILLÉSIME hors norme, les enjeux commerciaux sont très forts. Ventealapropriete, comme chaque année, s’est tenu aux côtés de ses vignerons partenaires pour les soutenir, d’abord, évaluer la qualité, ensuite, et au final, vous réserver les meilleures allocations. C’est là tout le travail de nos équipes : vous proposer les meilleures pépites et légendes du vignoble, aux meilleurs prix, quels que soient les aléas climatiques ou les difficultés. Cela peut sembler périlleux, voire impossible, mais c’est une expertise de longue haleine, acquise au travers des contacts noués avec chaque propriétaire et amorcée depuis plus de 15 ans, qui nous permet de réaliser cet exploit.

« Ventealapropriete est en vigie permanente », explique Alaric de Portal, son Directeur. « Nous sommes aux côtés des vignerons tout au long de l’année. Une grande partie de nos ventes sont organisées dès la naissance du millésime. Sur une année difficile comme celle que nous venons de traverser, notre premier réflexe a consisté à sécuriser les volumes réservés sur les millésimes précédents, notamment sur nos cuvées co-signées (réalisées en exclusivité avec un vigneron). Pour bon nombre de producteurs, la question de la rentabilité est oubliée : il faudra sauver les meubles. En tant que sélectionneur et acheteur, nous mettons un point d'honneur, plus que de coutume, à soutenir et à mettre en avant les productions valeureuses. »

Benjamin Bounoure, acheteur, a anticipé ce millésime comme tous les autres. « Nous avons passé ces derniers mois sur les routes, à la rencontre de nos vignerons, pour comprendre leurs contraintes volumétriques et constater par nous-mêmes les dégâts sur les vignes. C’est d’ailleurs un geste qui a été largement apprécié et salué, et nos relations en ressortent plus soudées que jamais ! ».

Forts des liens noués et très satisfaits des premiers jus goûtés à l’automne, nous pouvons d’ores et déjà vous assurer qu’il y aura bien du 2021 à la vente… et que vous le savourerez d’autant plus !

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