Les publications de l’Atelier des Simples©
Des Plantes au Fil de l’An dans le Bugey Rencontre, Usage et Bavardage
Le Bouleau
L’atelier des Simples Les Bergonnes 01260 Haut Valromey
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« Méli-Mélo: Le B0ULEAU » Betula alba (Arbre de la sagesse) Famille des Bétulacées
Prenez le temps, prenez votre temps et regardez cet arbre, avec les yeux d’abord, puis ouvrez votre cœur, prenez le temps de répondre à l’invitation au voyage, et tout à coup vous serez au-dessus des montagnes, vous croiserez les shamans au-delà du cercle polaire, vous remonterez le temps pour rejoindre une Terre qui, il y 30 millions d’années ne connaissait pas encore l’Humain poilu de notre ère, du moins c’est ce que l’on croit, mais qui croire ? Si l’instant s’y prête et si vos oreilles sont attentives, il vous contera comment il est apparu sur Terre car il est dit que c’est juste après la disparition de l’Atlantide, après la dernière glaciation qu’il a pointé le bout de son tronc quand l’eau habitait la Terre. Mais chut, ne le répétez surtout pas, d’ailleurs personne ne vous croirait. Il vous contera comment ses racines se marient avec l’annamite tue mouche pour un échange de bien être. Il vous dira combien de mots d’amour ont été écrits sur son écorce, combien de sabots ont été taillés à partir de son tronc, combien d’abris et de vaisseaux ont été construits avec ses branches et son écorce, combien de maux ont été soignés grâce à ses feuilles, ses bourgeons, sa sève, ses fleurs. Il vous dira qu’il est le serviteur de l’homme, mais il vous dira aussi combien il est triste de voir tant d’humains traverser les forêts sans jamais s’arrêter pour lui parler. Bien sûr que les arbres parlent ! Vous ne le saviez donc pas ? Il vous dira encore toutes les choses qu’il a vues, pour lui qui est immobile, c’est le temps qui bouge autour de lui, c’est vous dire s’il a en a vu passer des tranches de vies… Un jour que je siestais au pied d’un bouleau sur le plateau de la Suerme vous l’aurez compris, c’est dans le Bugey, le vent se mit à jouer, tout doucement les feuilles commencèrent à s’agiter au-dessus de ma tête. Il faut si peu de chose pour qu’elles se mettent à jouer. Un son tout doux et tout mélodieux commença à s’envoler de l’arbre. Et des mots sortaient de je ne sais où jusqu’à ce que je me rende compte que l’arbre me murmurait des mots secrets que je ne tardais pas à comprendre :
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« Longtemps, assez longtemps, quand les Celtes se reconnaissaient sur cette terre, le bûcheron qui s’appelait Esus veillait sur la Déesse notre Mère la Terre, il y a longtemps, assez longtemps, quand la saison des gelées a assez duré et que la Grande Nuit commençait à mourir, le bûcheron courait la forêt à la recherche d’un Bouleau. Quand il avait trouvé le bon, il coupait le tronc, c’était le signe pour le printemps de s’en revenir et ainsi de libérer la Déesse de la froidure. Le bûcheron Esus sonnait la fin de l’hiver. Il y a longtemps, trop longtemps que les Celtes ont quitté cette Terre, que plus personne ne coupe plus l’arbre de Mai. Et il y longtemps, bien longtemps qu’il n’y a plus de saisons ma pauvre dame !!! » Et les mots s’en sont allés, ils recherchent le bûcheron Esus (on l’appelle aussi Cérénos par Toutatis) ! Peut-être reste-il un bûcheron bien caché en chacun de nous ? Parmi les trésors du bouleau, sa sève coule de source. Pour la récolter : D’abord il faut être au printemps, juste au moment où la sève monte, un peu avant que les feuilles se développent. Il faut l’écouter passer dans le tronc (avec un stéthoscope). Les botanistes vous parleront d’écorce, de liber, et aussi de xylème et de phloème. Des mots bien savants pour dire que ce sont les tissus où passent la sève montante riche en eau et sel minéraux et la sève descendante chargée de produits issus de la photosynthèse. C’est un produit si précieux qu’il servait, avant bien avant, d’eau lustrale pour purifier et baptiser les enfants. On ne baptise plus mais la sève sert encore à purifier notre organisme, et tout cela sans fatiguer les reins. Du coup après une cure (1 verre tous les matins pendant une lune complète), la peau est plus belle le teint plus lumineux. Les eczémas démangeant déménagent.
Donc prendre une chignole de la grosseur d’une paille à soda. Percer un trou dans l’écorce (environ 1 cm pour un arbre de 20-30 cm de diamètre). La sève doit s’écouler. Enfiler la paille à soda et laisser couler dans une bouteille de 1.5 l fixée au tronc à l’aide d’une ficelle. Compter 24h pour la récolte. Une fois la récolte terminée, ajouter 1 goutte d’huile essentielle de citron ou de lavande pour la conservation. Penser à bien enlever la paille du tronc, à boucher le trou avec de l’argile ou à l’aide d’une cheville en bois Et surtout, surtout, remercier l’Arbre pour son cadeau. Boire un petit verre tous les matins pendant 1 lune jusqu’à épuisement de la récolte.
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Seulement avant, avant de faire tout cela, il faut bien penser que le bouleau malgré son immobilité, est un être vivant, du monde des végétaux. Qu’il a une âme, qu’il vit. Alors avant, il faut lui demander la permission. Et aussi lui offrir un présent en échange (les Amérindiens offraient du tabac de la pipe sacrée). L’arbre ne souffre pas, mais il ne faut pas faire plus d’un trou dans son tronc. Dans certains pays, la sève est récoltée en faisant des incisions. Dans d’autres la récolte est complètement interdite pour ne pas décimer tous les arbres.
Les plantes peuvent vivre sans les Hommes Oui, mais les Hommes sans les plantes ? Petite méthodologie pour parler aux arbres : En général c’est l’arbre qui interpelle. Cet arbre me « parle », il me dit quelque « chose ». C’est bien connu comme sensation. C’est plus qu’une sensation : vous êtes branché ! Approchez-vous tout doucement de lui, en toute conscience (ça veut dire je suis là et pas avant ni après, je suis là, ici et maintenant). On peut faire le tour de l’arbre (3 fois dans le sens des aiguilles d’une montre c’est écrit dans les vieux grimoires) et la porte apparaît. Quand la porte est ouverte, la discussion peut commencer. Expliquez votre but, votre intention. Prenez le temps de clarifier votre pensée. Vous pouvez parler à haute voix ou seulement y penser. Faites l'effort de vous adresser à l’arbre dites lui bonjour, demandez lui l’autorisation de prélever, dites-lui pour quel usage vous en avez besoin (rituel, purification, éloigner les mauvais rêves, aider les autres etc.) Vous pouvez aussi parler de la pluie, du beau temps, des soucis qui encombrent l’esprit, parler, oui et aussi écouter… Il y a toujours des mots des phrases des impressions qui circulent, un conseil qui tombe, une idée, une image. C’est reposant de discuter avec les arbres.
Jusqu’à présent nous avons fait du bon boulot Dans la tradition Amérindienne, le bouleau est lié à la direction du Nord et au Totem Végétal du cycle lunaire du renouveau de la Terre (22 Décembre au 19 Janvier). Il représente la Tradition et la Sagesse. Chez les anciens peuples Germano Scandinaves, les Shamans et nos bons druides Celtes, l’associaient à la rune BERKANO ou BEORC, qui symbolise la naissance, la création, la nouveauté. Les runes sont les représentations des anciennes langues germaniques. Le bouleau était l'un des sept arbres sacrés du bosquet des druides. Il est l’arbre de la régénérescence.
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Mais au fait, en phytothérapie, de nos jours, qu’ont découvert les scientifiques ? Quels produits magiques et spécifiques sont synthétisés par cette usine chimique ? Comment font les feuilles qui n’utilisent que de l’énergie propre et renouvelable : le soleil pour détricoter les molécules d’oxygène et de gaz carbonique et synthétiser vitamine C, flavonoïdes, … Qui dirige cette alchimie que l’humain essaie de copier et ne sait pas toujours imiter ? Alors on s’y jette ? Dans la sève qu’y met-on ? De l’eau 2 hétérosides : le bétuloside et le Monotropinoside Des sels minéraux Des acides aminés dont l’acide glutamique. Bon d’accord et tout cela sert à quoi : Pour l’hydratation Analgésique, Anti-inflammatoire, Diurétique Drainage Construction des protéines Il est donc aisé de comprendre pourquoi cet « élixir » est si précieux. Et si près de nous dans la nature. Encore un petit effort, car nous allons méditer. Hé oui sous le bouleau. D’après le dictionnaire des symboles : « Méditer sous cet arbre, c’est apprendre à mieux accepter sa vie, assumer les changements, se réconcilier avec qui l'on est, adoucir ses pensées. Le bouleau aide à se réconcilier avec l'ego et à réconcilier le masculin et le féminin. C'est pénétrer dans une atmosphère aimable et apaisante. C'est un rappel que la vie n'est pas seulement faite de luttes, mais qu’elle peut être douce et harmonieuse ». À côté de cet aspect empli de douceur, le bouleau était utilisé pour apaiser les agités et les aliénés que l'on fouettait avec ses branches. Flagellation toute symbolique, puisqu’il s’agissait d’apporter de l’apaisement pas ce geste. Parfois appelé « Arbre de la sagesse », symbole de connaissance druidique, on surnommait aussi le bouleau « Sceptre des maîtres d'école », parce que, avec son bois, on fabriquait les baguettes servant à punir les cancres. Là aussi un symbole, puisqu’à l’origine le maître s’en servait pour « pointer » une erreur, mais les dérives en on fait un instrument de violence. L’être humain n’est pas parfait. Et de nos jours, le bouleau fait-il partie de notre vie ? Vous êtes-vous demandé pourquoi presque toutes les cours des maisons récentes ont leurs bouleaux, plantés par trois, là devant, dans la pelouse. Une vieille mémoire ne ferait-elle pas surface ? Ne sommes-nous pas tous des druides quelque part qui avons besoin de nous reconnecter avec l’univers ?
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Le printemps est là ? Les noisetiers sont en fleurs (fleur, pas chaton), c’est le moment de la récolte la sève
Le polypore autre richesse du bouleau, aux nombreuses propriétés médicinales. L’atelier des Simples Les Bergonnes 01260 Haut Valromey