Kweni News Magazine Decembre 2016

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Decembre 2016

Origine des Kweni L’Exode d’un peuple Autochtone

Bolia Raconte: L’histoire Des Guerriers Kweni

Badiegloh Le Hero Des Kweni

Invitation Au Zran Zran--Yi Le Chef de Manoufla-P Invite les Kweni

SOPHIE HOUGA

PROMOUVOIR LE KAMANDJE

4-7KWENI AoutNEWS 2017MAGAZINE A Sinfra DECEMBRE 2016 4-7 Aout 2017 A Sinfra


2

KWENI

ZRABIS

GOHI

20

2 KWENI NEWS MAGAZINE DECEMBRE 2016


3

I ZRANYI

SSEIFLA

ITAFLA

016

3 KWENI NEWS MAGAZINE DECEMBRE 2016


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EDITORIAL

LA CONNAISSANCE EST A LA BASE DU

Dans Ce Numéro Editorial

DEVELOPPEMENT

C

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Carnet de voyage: Cabi-

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net de curiosité Entretient avec Natacha

par Dr John Tra

omment se développer ou développer un pays lorsqu’on n’a pas connaissance de son histoire, de sa place dans ce

monde et de son rôle sur cette terre? Comment parler de développement et espérer que

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Baguinoff Kweni Style

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le peuple comprenne son rôle dans la

une même vision, il est indispensable

réalisation des conditions favorables a

de connaitre notre histoire, notre

son bien-être lorsqu’il ne sait même

passe, et les liens qui nous unissent.

pas comment tout fonctionne sur

Dans ce numéro de Kweni News du

cette terre telle que la science, l’éco-

ce mois, nous rappelons l’histoire du

nomie, voire même sa propre histoi-

peuple Kweni, et ses héros. Nous

re? Pour comprendre la nécessité de

reportons les actions de développe-

s’engager a se créer un bien-être so-

ment posées auprès des populations

cial il faut se connaitre, reconnaitre

rurales de la Marahoué, du Haut Sas-

ses forces et faiblesses et s’engager a

sandra et du Goh par notre ONG

compter d’abord sur soi-même pour

Kweni Inc. L’organisation Kweni est

relever les défis qui nous accablent.

l’organisation des Kweni qui ambi-

Lorsque nous créons une identité

tionnent de relever eux-mêmes les

Sante: Les 7 qualités de la 29

commune, alors nous pouvons nous

problèmes de développements qui

mélanine

unir pour relever ensemble les défis

affligent les populations Kweni. Nos

Carnet de Voyage: Adji R. 30

communs ainsi notre faiblesse indivi-

cotisations, nos talents, et les sou-

duelle devient négligeable lorsque

tiens de bonnes volontés a travers le

nous sommes plusieurs a unir nos

monde nous aident a faire la différen-

forces pour les affronter. Dans le but

ce dans les vies, et a donner espoir a

de créer une conscience commune,

notre peuple.

Paranormal: La Vie Après

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la Mort. Bali Dre: se lever pour agir 22

Histoire de Vavoua

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Cuisine

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Secrets de Beauté

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Contributions: : Les articles sont proposés par les membres de l’organisation Kweni. Le magazine Kweni est la propriété de l’organisation Kweni, une organisation non gouvernementale dont la mission est la promotion socio-économique et culturelle du peuple Kweni de Cote D’Ivoire, de sa diaspora et de l’Afrique. Kweni News Magazine est disponible via internet a l’adresse: http://issuu.com/leskweni. Email: leskweni@gmail.com. Ecrivez nous pour les pages publicitaires. INFORMATION KWENI INC: Telephone : 00225 22 49 99 86 / 05 42 72 75 / 07 96 51 54 / 03 01 09 10 - Riviéra Palmeraie Saint Viateur, Divin Amour - E-mail: organisationkweni@gmail.com - Kweni News: http://issuu.com/leskweni .

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4 KWENI NEWS MAGAZINE DECEMBRE 2016


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ORIGINE DES KWENI

P

uisque certains se demandent d'où nous venons,

cendre vers Daloa, et évoluer vers Sinfra et former la tribu

notre origine, et notre exode, je vais résumer sous

sien (sien fla = sinfra). Les autres vont se détacher des

ce titre ce que nous savons.

siens, et créer d'autres tribus, les goura, les bouavere, les

Les Kweni sont arrivés en Côte D'Ivoire au 13e siècle après le déclin de l'empire du Mali. L'empire du Mali englobait une partie du nord de la Cote D'Ivoire, la Guinée, le Mali, une partie du Burkina, le Sénégal (voir carte cidessous). Il avait pour haut centre de connaissance Tombouctou qui se trouve actuellement au Mali. L'université de Sankore faisait partie avec l'université d'Alexandrie en Egypte les deux plus fameux centre de connaissance du monde. L'empereur le plus fameux de l'empire du Mali se nomme Massa Kankan Moussa. Et le registre de l'histoire dit que son seul voyage à la Mecque a dévalué l'or et fait chuter la monnaie mondiale. Les Kweni donc faisaient partie de l'empire du Mali et le groupe qui est venue à origine de la région de l'actuel Guinée. Les Kweni ont quitté la Guinée pour descendre au sud dans l'ouest de la Cote d'Ivoire. Ils ont progressivement colonisé l'ouest. Le groupe qui est reste dans la région de Man va donner les Yacouba ou Dan. Un groupe va des5 KWENI NEWS MAGAZINE DECEMBRE 2016

nanagoro, les yassoua, les natis, les man, les min, les zon, etc...Avec le temps et l'isolement la même langue va subir de petites modifications du faite de l'isolement mais la racine Kweni est la même. A cote des Kweni de la tribu sien il y a aura un mélange avec les Bété, un mélange des Bouavere avec les Baoulé va donner les yaoure, les malinké avec ceux du Nati. On a trafesso ( Trafla) qui est Kweni mais ou les peuple Kweni se croient malinké. D'où venaient les tribus mandées avant d'être en Guinée? Cheick Anta Diop répond a cette question en suggérant que ces peuples mandingues viennent du démembrement de l'Egypte pharaonique, dont nous avons gardés certaines cultures, telle le culte du soleil, les objets que nous mettons dans les tombes de nos morts. Pour retracer notre exode tout au long de notre histoire, des études génétiques s'imposent, et alors nous pourrons définitivement dire ou nous étions en l'an 0 avant JésusChrist et où nous sommes passés. Cette étude s'impose. Pour la faire, il faut comparer l'ADN des Kweni, des guinéens, des malien, des nigérien, des égyptiens, des anciens


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libyens, des soudanais. Les résultats de ces analyses ré-

A l'opposé de nos frères Akan ils ont commencé leur péri-

pondront à la grande question de notre origine commune.

ple au sud du Burkina Faso, sont descendu au Ghana, une

N'oublions pas qu'il y a beaucoup de mélange au fur et à

partie est allé au Togo pour donner les Kotokoli, une par-

mesure que nous avons avancé.

tie est restée au Ghana et une autre partie conduite par la

Une chose est certaine dans l'histoire de la race humaine, nous avons tous émigré d'une région vers une autre. Nul n'est donc sorti de terre comme du champignon pendant la saison des pluies. Il est donc nécessaire pour nous de savoir d'où nous venons. Nous pouvons mettre sur une carte donc à partir des témoignages des peuples qui ont ete en contact avec le peu-

reine Abla Pokou à travers le fleuve Comoé pour s'installer dans le Gbeke. Et comme l'écrit Ariane Deluz dans Organisation sociale et tradition orale "les griots de Kangaba au mali savent la devise des Guro, peuple issu du mandé, les griots du village de Guinée que les kweni appellent Kobala près de Kankan en Guinee détiennent un corpus de traditions relatives à certains lignage Kweni".

ple Kweni un itinéraire de l'exode de notre peuple. Il y a donc des peuples qui dans leur histoire témoignent avoir connu les Kweni. Si on se dit que ces peuples ont été en contact avec notre peuple alors nous pouvons dessiner la carte ci-dessous qui présente le trajet parcouru par notre peuple. Jusque-là, on peut remonter au village de Kangaba au Mali, puis descendre à Kabala avant d'arriver dans la Marahoue-Sassandra. L’exode des Kweni

6 KWENI NEWS MAGAZINE DECEMBRE 2016 Les femmes Kweni lors du Zranyi 2016 A Zrabisseifla


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7 KWENI NEWS MAGAZINE DECEMBRE 2016


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Le village touristique Kweni de Zrabisseifla (Gohitafla)

VISITEZ LE VILLAGE TOURISTIQUE

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HISTOIRE Bolia chante l’histoire des guerriers Kweni

C

'est mon ancêtre qui terminait la guerre autrefois. Serewre Bi Banhoun, dit Badiegloh, la commençait. Gala la terminait.

Badiegroh de son côté, Gala du sien" ils sont "frères". Leurs ancêtres sont venus de la région Snan. Leur village est Snanfla. Le village du ressortissant Gyakaou (A cote de Beoumi) : Quand je dis que Serewle bi Banhoun d'une part et toi Bi Gala d'autre part sont frères, je ne le dis pas sans raison. Mon grand-père Badiegro a pour ancêtre Goneirie bi Dro, il est gentil; ce qui a fait qu'on dit d'eux "mauvais étrangers", je vous le raconterai tout à l'heure. Ils sont venus au nombre de quatre garçons du pays Snan; il y en a trois à Zonfla et l'un à oloublanzionfla, et ce dernier a des descendants à Diabouefla. Le Snan Kohou a des descendants à Zonfia. Le Snan Doaky a pour fils Vou, qui a pour fils Donon, qui a pour fils Seli qui a pour fils Migonè qui a pour fils Lolie, qui a pour fils Gao,

Bolou a pour fils Blan et Blan a pour fils Zigo, qui a pour fils Bèè qui a pour fils Bakni, qui a pour fils Golè qui a pour fils Gwa, qui a pour fils Gua, qui a pour fils Gyanwè qui a pour fille Younan, qui a pour fils Va qui chante aujourd'hui le plus clairement possible. "Diagyè petit fils de Blan", le nom de mon ancêtre vient de ce que Bêe bi Koasi a un fils homonyme Koasi qui plaisante beaucoup. Ce Koasi zie s'est surnommé lui-même "diarrhé" et il explique : "Moi je ne tue pas les gens, je les rends pâles."

"Ne vous disputez pas, je vais la tuer et nous allons tous voir l'enfant"

son héritage est dans la tribu Min, là-bas. Gao a pour fils koasi qui est un grand guerrier et il a pour fils Ta, qui lui aussi aime beaucoup la guerre, ils sont deux. Or, ce Gao bi Koasi s'est surnommé Goulizan bi Zaouli "celui qui mange le repas de départ de guerre" et il a un fils Bolou, or ce Bolou ne va pas à la guerre. Et son père l’injurie chaque jour à ce propos. Alors Zaouli bi Bolou prend la forge de ses ancêtres et il va s'installer près de la route. Il est un jour, sous le hangar de cette forge qu'il a construite au bord de la route, ils sont assis tranquillement et ils voient venir une femme; elle est enceinte et elle marche lourdement; Gao bi Ta dit : "Elle porte un enfant fille", et Gao bi Koasi dit : "Tu mens, c'est un garçon." Bolou, se sent très insulté se lève, va dans sa case, prend un couteau, le dissimule dans son pagne et dit : "Ne vous disputez pas, je vais la tuer et nous allons tous voir l'enfant"; il l'a tué, il l'a éventré, c'est un garçon, il a pris et a montré à son père en chantant : 9 KWENI NEWS MAGAZINE DECEMBRE 2016

"Cette femme-là elle porte un garçon." C'est pourquoi on l'a appelé: "homme cru éventreur".

Diagyè a pour fils Vèe, qui a pour fils Ko, qui a pour fils Gyaboli, qui a pour fils Bagoro Nos ancêtres sont venus de Snanfla, ceux de Serewlè Banhoun aussi ; tous sont nos ancêtres et viennent de Snanfla. Le Snan Goneirie a pour fils Dro. Or, Dro est très gentil et il a proposé qu'on aille débrousser le chemin des femmes vers le marigot; ils sont allés débrousser, mais il est resté en arrière.

Dro a un fils Dolo et ce fils Dolo se tient à côté de lui, les gens là-bas demandent à Dolo : "Que vas-tu faire là-bas ?". Et quand Dolo retrouve son père, il lui dit : "On m'a insulté" Furieux, son père et lui rejoignent les autres, font palabre avec eux, et tuent deux personnes. On dit alors à Dro? : " Tu as tué deux personnes, comment rentrer au village ?" Dro ? demande à un camarade : " Va chercher mon bagage et apporte le Moi, je m'en vais à l'étranger" — c'est le sens de "mauvais étrangers" que je vous explique maintenant ; son camarade lui apporte son bagage, il le charge et il part pour l'étranger ; il est reçu dans la case d'un camarade et celui-ci lui offre du vin de palme. Ils l'ont bu entièrement et son camarade lui dit : "Je vais aller chauffer mon palmier". Or, Dro se met à frapper ses enfants. Le propriétaire revient : "Moi, je te considérais comme un bon étranger." Sur ces paroles, Dro frappe encore la mère de son


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hôe, et le pèe de son hôe, qui lui dit alors : "Camarade, pars." Puis il appelle sa femme : "Donne-moi de l'eau, je vais me laver : ce vin de palme, je ne vais pas le donner à un mauvais étranger, je vais le donner à mes fils de sœur." Il s'est lavé il a mis son pagne, il a pris son canari de vin de palme et l'a mis sur son épaule. Or, après leur départ, les Dro sont arrivés chez les neveux de leur hôte, on est en train de leur demander la nouvelle, et voici leur camarade qui arrive avec un canari de vin de palme, On lui donne un siège, et lui-même demande : "Qui sont ces gens assis là?" Son neveu répond : "Ce sont mes étrangers." L'homme dit : "Ces étrangers ne sont pas des bons étrangers, il faut les chasser, ils sont venus chez moi, je leur ai donné du vin de palme, ils ont frappé mon père, ils ont frappé ma mère." Donc le neveu leur a dit : "Camarades, voici vos bagages, partez."

chanter son nom? C'est le Glala des Gwètron. Moi je dis que le glala des Gwètron qui est dans la famille de Boloublan bi Zigo, ils s'en sont emparés jadis par la force: Le tambour des parents de kohou, fils de Fwa, fils de Gla, fils de Sa, fils de Donon, fils de Kolo qui est chez eux, c'est lui un tambour timlan des Baoulé et il a sa réplique à ses côtés ; le petit tambour timlan de Fian, fils de fils de Gle, fils de Lolou vanie qui est là, c'est le timlan baoulé et il a sa réplique. Quand vous entendez un jeune chanter les louanges de son ancêtre le fameux Bolou blan bi Zigoh et de ses descendants, ne l'insultez pas s'il ne connaît, pas parfaitement; moi qui connaît parfaitement les choses, je la récite dès l'origine avec Sahaban vatinin

Nyana tue beaucoup de gibiers. Un jour, il vient saluer ses parents maternels ; chez eux il va à la chasse et il abat une paire de buffles. Or, ses paternels ne consomment pas la viande, de buffle et il se demande " que vais-je faire ?" Il a donné les deux cadavres de buffles aux épouses de ses maternels en leur disant ((voici votre viande". Ils l 'homme noir ont donc mangé la viande et ils sont allé saluer son père. C'est pourquoi on dit de lui qu’il est venu du nord généreux comme Fromi. Fromi a pour fils Luu, qui a pour fils Gala, qui a pour fils Kolia; qui a pour fils Serewlè qui a pour fils Banhoun dit Badiegloh Je vous ai dit tout à l 'heure que Serewlè Bi Banhou d'une part, Boi bi Gala d'autre part, ce sont des frères. Je viens de vous parler de mon ancêtre Serewlè bi Badiegloh, je vous parle maintenant de Boi bi Gala

sacrificateur au riz Donon, lui qui a pour fils Lolie qui a pour fils Ga qui a pour fils Koasi,

Pour Boi bi Gala, on dit : Toakyin qui a pour fils Vu, qui a pour fils See,qui a pour fils Donon, qui a pour fils Migonè qui a pour fils Lolie, qui a pour fils Gao, qui- a pour fils asi dont le surnom est Gouli Zaouli Bolou "Bolou qui mange le repas de départ de guerre" , qui a . pour fils Blan, qui a pour fils Zigo, qui a pour fils Kala, qui a pour fils Boi, qui a pour fils Gala Boi a aussi pour fils Vakla, qui a pour fils Bolou. Ce Boloublan bi Zigo a aussi pour fils Olala, qui a pour fils Boi, qui a pour. fils. Bakni, qui a pour fils Zoanti, qui a pour fils : Kyan ti, qui: a pour fils Vakla, qui a pour fils Bolou, qui- a: pour fils Zamble. Bilagoli Zambie Alphonse

Borlia chante Baloublan bi Zigo Votre tambour, comment le nommer? Le tambour de Bolou blan bi Zigoh qu'on appelle Gligli, son vrai nom est Glala; votre tambour, c'est le Glala des Gwètron. Ce tambour de Boloublan bi Zigoh, comment 10 KWENI NEWS MAGAZINE DECEMBRE 2016

" l 'homme noir venu du nord sacrificateur au riz Donon, lui qui a pour fils Lolie qui a pour fils Ga qui a pour fils Koasi, surnommé Goulizablizan Bolou, c'est-à-dire "voici le plat de celui qui mange le repas du départ en guerre" lui et son frère Ta sont les guerriers de la tribu Min. Or, les Gwètron et les Min sont entrés en guerre l'un contre l'autre. Les Min se sont levés comme un seul homme et sont allés là-bas. Goulizablizan Bolou Koasi (fils de Ga, fils de Lolie, fils de Donon l'homme noir venu du nord) et les siens se sont alors installés paisiblement. Ce gligli, dont ils se sont emparés et qui est maintenant entre leurs mains, son nom est glala.

Alors qu'ils vivent en paix, Goulizanblizan déclare qu'il va provoquer la guerre. Il se met en route, il va chercher le combat or, il n'a pas trouvé à se battre et quand il rentre, on lui demande : "Puisque tu n'as pas trouvé de guerre, contre qui vastu te battre ?" Il déclare alors "Je me battrai contre Ta, fils de Ga, fils de Lolie, fils de Donon, l'homme venu du nord qui sacrifiait au riz." Or, Ta et lui ne sont-ils pas nés d'une même mère ? Koasi Goulizanblizan Bolou est de retour. Or, Ta a capturé un jeune garçon qu'il a entravé dans un cep et Ta dit à son frère Koasi : "Voici un cadeau pour toi", d'où le surnom de Boloublan "le cadeau à Bolou". Quand Ta, fils de Ga, a capturé un garçon, entravé dans un cep et montré à Koasi dont le surnom est Bolou, il lui a dit : " Voici ton cadeau." Koasi regarde le prisonnier et lui demande : "Es- tu de notre côté ? Feras-tu la guerre dans notre camp ?" Si l'enfant répond : "Non, je ne suis pas dans votre camp", alors on lui coupe la tête, et s'il dit : "Je suis dans votre camp", on le détache. Ecoutez tous: ils sont forgerons et Ta, fils de Ga, dit : " Transportons la forge auprès de la grande route." Ce n'est pas- sans raison qu'ils délacent la forge au bord de la route, qu’ils installent la forge à cet endroit. Ta et Bolou ont donc installé leur hangar de forge tout près de la route. Un matin, alors qu'ils sont


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assis sous le hangar, une femme enceinte vient à passer. Ta la regarde et dit : "L'enfant qu'elle porte est une fille", et Bolou dit : "Tu mens, elle porte un garçon, ne reconnais tu pas un ventre enceint d'un garçon ? Un ventre enceint d'un garçon est bien gonflé”.

jour on te tue à la guerre, je mourrai aussi." Les deux hommes avaient jadis conclu ce pacte. Boi bi Kala s'est donc installé à côté de Boi bi Gala étendu à terre et celui-ci a dit : "II nous reste trois coups à tirer, allez donc chercher des cartouches." Dingyè bi Duo dit aux autres guerriers: "N'en faisons La femme passe devant eux. Ils la suivent, ils l'éventrent au bord rien; il aime la guerre, qu'on le mange là sur la savane de de la route et ils voient que l'enfant qu'elle porte est un garçon. guerre", et ils sont rentrés au village. Boi bi Kala était près de Alors Boloublan déclare: Mon nom est désormais Boloublan Boi bi Gala, devant lui et face aux Gienou. Ils se sont partagés Zigo, homme cru pourfendeur au bord de la route. " les munitions, ils ont chargé leurs fusils, Boi bi Gala a visé le genou de Boi bi Kala, lui a tiré dessus et a crié aux Gienou : " Vous entendez les jeunes parler de la descendance Venez, venez, vous êtes arrivés sur nous, Boi bi du héros Boloublan Zigo, écoutez-moi plutôt Kala et moi." Boi bi Gala dit : chanter la signification profonde de ce nom. "D'où vient cette Les Gienou ont coupé la tête de Boi bi Gala, ils ont Cet homme surnommé Boloublan bi Zigo a pour cartouche qui a brisé coupé la tête de Boi bi Kala. Or, Dingyè bi Duo est mon genou?", et il allé en cachette dans la nuit dire aux Gienou : " fils Bèè qui a pour fils Golè qui a pour fils Gwa, qui a pour fils Goua, qui a pour fils Gyanivé qui a s'éroule. Boi bi Kala Vendez la tête de Boi bi Gala, car il a beaucoup de pour fille Younan, qui a pour fils Sela, qui a pour avait toujours délaré: yu,( fetiches) et si vous l'enterrez, il se lèvera la nuit fille Na, et viendra vous reprendre sa têe." Les Gienou sont "Si un jour on te tue allés vendre la tête de Boi bi Gala chez les gens du à la guerre, je dont les frères, les gens de Siwin Kouai sont inSyan (Sinfra) mourrai aussi." stallés à Gabiriéibrofla. Moi, je vous dis que Boloublan Zigo a pour fils Bati, qui a pour fils La mort du Traitre Dingye bi Duo Kyan, qui a pour fils Boyé qui a pour fils Tra, surnommé Mala. Kolo bi Donon bi Sa- bi Fwa, lesquels l'ont placé sur leur tambour gligli. C'est la raison pourquoi a l'epoque on a chanté que Donc Boloublan bi Zigo a pour fils Bati, qui a pour fils Kyan, Boi bi Gala est sur le tambour de Sa bi Fwa. Les Min ont appris qui a pour fils Boye, qui a pour fils Gala. Boi a aussi pour fils ces événements et ils se sont versé sur Dingyè bi Duo ; celui-ci a Dingy et a aussi pour fils Kala, qui a pour fils Bolou, qui a pour planté son couteau en terre en disant : "J'ai montré comment fils Kouai, qui a pour fils Kli, dont le surnom est "Binayibla" et enterrer Boi bi Gala, mais on l'a tué sur la savane de guerre, c'est dans sa case que se trouve le tambour de Boloublan bi que mon propre couteau me tue", et il a fait ce serment en pubZigo à Minfla. lic;

Le meurtre de Boi Bi Gala Din bi Due a tué Boi bi Gala, par derrière à 1a guerre, du temps des Hommes d'autrefois. Les Gienou et les Min sont entrés en guerre et ils se sont rencontrés sur la savane de guerre. Or, Boi bi Kala, est trè vaillant! et il a dit à Boi bi Gala : "Si un jour on te tue, ce jour-là je mourrai." La réputation de Boi bi Gala est très grande. Vous avez entendu parler de la guerre entre les Gienou et les Min autrefois, quand la terre était douce; c'est son déroulement que je vais vous raconter. Les Gienou et les Min sont en guerre; on parle de la guerre des Min. Ces derniers ont trois farouches guerriers qui sont frères Boi bi Gala, Boi bi Kala et Boi bi Dingyè. Or, Boi bi Gala n'a plus de munitions, il lui reste trois cartouches. A ce moment, Dingyè bi Duo dit, qu'il s'en va semer sur les herbes. Dingyè bi Duo court vite, vite, il se cache derrièe un buisson, il vise le genou de Boi bi Gala et lui tire dessus. Boi bi Gala dit : "D'où vient cette cartouche qui a brisé mon genou?", et il s'éroule. Boi bi Kala avait toujours délaré: "Si un 11 KWENI NEWS MAGAZINE DECEMBRE 2016

Nos ancêres sont allés à la chasse au filet; Dingyè bi Duo a disposé son filet, une antilope rouge s'est prise dans ce filet. Dingyè bi Duo a pris son couteau à sa ceinture pour tuer l'animal.. Le couteau a glissé de sa main et l'a blessé au genou, exactement là où il avait blessé Boi bi Gala. Dingyè bi Duo est tombé les autres sont venus et ont dit : " Tu avais juré sur nos yu, ce n’est donc pas sans raison que tu vas mourir." Si vous entendez lors des yunetan; "Dingyè bi Duo a longtemps tué des phacochères, il a longtemps tué des buffles, un jour une antilope rouge l'a tué" C'est de cette histoire qu'il s'agit.


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Vavoua ou se trouve Trafla pour y chercher un fétiche. Lorsque qu'il arriva au village il se mit au centre et cria à haute voix "voici le fétiche que j'ai apporté, je vais le mettre dans la foret, celui ou celle qui s'y aventure, je te tuerai avec ce couteau". Il alla donc cacher le fétiche. Mais malheur pour lui sa mère entra dans la foret ou un homme du village l’a vue, et vint dire à Sehi Nin "N'as-tu pas dit que tu tuerais quiconque entrait dans la foret ou se trouve ton fétiche ? vas -y et vois, ta mère s'y repose". Sehi Nin allait et trouva sa mère dans sa forêt sacrée. Sehi Nin sortit son couteau et égorgea sa mère. Et il pleurait en disant "Mon fétiche a mangé son propriétaire". Cette phrase va donner "Zam ble ". An le yu e zan ble'. Et ce fétiche est représenté par le masque qui

SEHI NIN CASRO: L’ORIGINE

fait désormais partie de la cosmogo-

DU ZAMBLE

dans le pays Kweni.

S

nie Kweni. Le zamblé qui se dance Aux funérailles de la mère de Sehi

Et il pleurait en disant "Mon fétiche a mangé son propriétaire".

Nin, les sœurs de sa mère lui dirent " ehi Nin Casro a vécu entre 1700 et 1730 et serait de la Tribu Nya, fils de Bya. Son nom se présente comme suit: Golagô-bi-Gone-tè-bi-

Bolibnè-bi Laole-bi-Papa-bi-Gone. De son penin toh (nom de jeunesse) :Seigonè-wemi. La descendance de casro: Kasorô-bi-Koso-bi-Gwa-biBiebi-Du : bi-Ko-bi-Bonô-bi-Na-bi-Kwaibi-Vo. Et si vous entendez que les "gouro sont méchants" ça vient de cette histoire que je vais vous raconter. Le jeune de Sehi appelé désormais Sehi Nin adorait jadis le fétiche de ses parents, le "za min nin". Il faut savoir que la région Sehi s'étend sur toute la partie nord-ouest du pays Kweni ou réside la tribu Nyanangon. Le jeune Sehi était un jeune très gentil et aimable qui lorsqu'il adorait son fétiche (yu) invitait les autres à manger des poulets , des moutons, et autres qu'il offrait en sacrifice. Mais dans le village lorsque les autres adoraient leur fétiche, ils n'invitaient pas le jeune de Sehi. Fâché, le jeune de Sehi (Sehi Nin) alla dans la région Klanyan vers 12 KWENI NEWS MAGAZINE DECEMBRE 2016

Mais toi tu es méchant, tu n'as pas de cœur, comment pour ton fétiche tu as sacrifié ta propre mère, tu es vraiment méchant". Et ceux qui venaient aux funérailles disaient "tu es trop stricte, ‘mechant : nya" cela s'est donc répandu a tout le peuple, d'où l'expression, "méchant gouro". Le zamblé lorsqu'il doit danser, retrace donc l'épisode de Sehi Nin Casro qui tue sa mère. Le masque que porte le danseur est une tête d'antilope qui se nomme bilagoli. Le mot casro est d'origine malinke qui veut dire "trouver" ,ka so ro. Si je dis N ka so ro, c'est dire J'ai trouvé. Sehi Nin Casro pour dire que Sehi Nin a trouve ce qu’il a cherche!


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TOUS AU KWENI ZRANYI 2017 A MANOUFLA MANOUFLA--P (SINFRA)

Un Entretien avec le chef Boumene Bi Dogou, Chef du Village de Manoufla-P

L

e Chef du village de Manoufla-p, village qui accueille le Zran-yi 2017 s'est prêté à notre micro ce soir à coeur ouvert.

KNM: Bonsoir papa, pouvez-vous, vous presenter s'il vous plait . Chef Boumene: Je suis monsieur Boméné Bi Dogou. Chef du village de Manoufla-P (Tribu Progoury).

KNM: Quel est l'engouement de la population du village ? Chef Boumene: Le village attend impatiemment les annonces et le lancement pour s'y mettre. KNM: Qu'avez-vous à soumettre comme doléances à l'organisation Kweni pour votre village ?

Chef Boumene: Manoufla-p n'a pas de centre de santé et manque cruellement 4-7 Aout 2017 A Sinfra d'eau (l'eau étant source de vie), ce manque est vraiment difficile pour nous. Les jeunes regroupés en coopératives ont besoin de soutien pour réaliChef Boumene: L'organisation Kweni est à mon sens une ser certains de leurs projets en suspens par manque de fijeune organisation à soutenir car elle lutte et fait de très nancements. Les organisations des femmes du village ont bonnes choses pour le peuple Kweni (Gouro). Aujourd'hui grand besoin d'aide pour leurs activités. nos cultures sont entrain de partir avec l'arrivée de celles des colonisateurs. L'organisation Kweni à travers le Zran-Yi ravive notre identité culturelle. Et nous sommes très fiers KNM: Avez-vous un mot a l'endroit des organisateurs du ZranYi ? que l'édition du Zran-Yi de Sinfra se tienne à Manoufla-p ! Chef Boumene: Oui, à l'endroit de tous les frères et soeurs qui ont eu cette idée salvatrice je leur demande d'unir nos forces KNM: Êtes-vous prêt en tant que chef de ce village pour accueillir les milliers de personnes qui viendront de partout pour sortir notre région de la pauvreté et rattraper notre repour célébrer cette unité des Kweni ? tard en matière de développement, je vous souhaite bon vent et grand merci. Manoufla-p ne restera pas en marge de cette organisation. Chef Boumene: Nous le sommes, et je suis prêt et j'ai hâte de voir ce jour arriver. KNM: Quel est votre point de vue pa rapport a l'organisation Kweni ?

13 KWENI NEWS MAGAZINE DECEMBRE 2016


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Gaizra, Zuenoula

Bouafla, Bouafle

Filtres offert aux villages Kweni

Soribouafla, Zuenoula

Dimata, Vavoua

Beatrice Zre, Secretaire Executive de Kweni Inc 14 KWENI NEWS MAGAZINE DECEMBRE 2016

KWENI INC TRAVAILLE POUR LES POPULATIONS DE


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Developpement RURAL Par l’ONG KWENI INC.

Formation des femmes a l’hygiene et a la santé pour pouvoir de l’eau potable a sa communaute

Malnutrition dans les villages

Formation a l’epargne et a la gestion d’entreprise. Chaque participante recoit un compte bancaire a la COOPEC

15 KWENI NEWS MAGAZINE DECEMBRE 2016

LA MARAHOUE, DU HAUT SASSANDRA, ET DU GOH.


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CREATION DE MODE AVEC LE KAMANDJE Interview avec

SOPHIE HOUGA K

NM : Présentez-vous à nos lecteurs, qui est Sophie Houga?

SH : Sophie Houga est une jeune Ivoirienne anciennement mannequin devenu créatrice de mode et vivant à Paris. Je me suis intéressée à la création depuis mon jeune âge et mon parcourt professionnel m’a consolidé dans ma volonté à apporter ma touche personnelle, un style vestimentaire urbain chic et wok in girl (une femme qui assure et qui s’assume). KNM : Parlez-nous de votre métier ? Qu’est-ce qui vous a inspiré ? SH : La création avec le kamandjè qui est un des pagnes nobles de chez moi (Kweni).Il m’ai venu en 2006 lorsque j’ai fait ma première collection, j’ai fait une auto critique et j’en suis arrivée au fait qu’il manquait quelque chose à la marque (Shugaf ashion).Il lui manquait une Identité une âme ! J’ai alors fait des recherches en observant des marques tel que Burberis une marque qui prend son inspi16 KWENI NEWS MAGAZINE DECEMBRE 2016

ration dans le passé ainsi que Louis Vuitton qui qui s’est imposé par le détail du LV et des carreaux. Ainsi je me suis posé la question de savoir ce que je pouvais avoir dans mon carquois culturel de 1 et de 2 dans mon carquois familial. Mais dans mon carquois personnel ainsi mon esprit s’est arrêté sur le kanmandjè. A partir de cet instant j’ai pris des informations auprès des personnes qui s’y connaissent afin de savoir par qui et comment était fait le kamandjè, connaitre son origine, sa définition, sa valeur les raisons pour lesquelles nos parents offraient ce pagne par exemple lors des cérémonies importantes. Je tenais aussi à savoir si les tisserands vivaient de ce travail et ce que je pouvais de par mes créations leurs apporter en sorte que cela soit un échange de bon procédé. La définition et les réponses que j’avais comme information sur ce pagne répondaient à mes attentes. C’était pour moi une confirmation de ce que je recherchais, c’était la révélation ! KNM : Comment êtes-vous arrivée à vous intégrer dans la


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société Française ? SH : Je me suis intégrée par le travail tout simplement. C’est un des moyens certes difficiles mais efficace pour ce sociabilisé et connaitre les besoins afin de pouvoir répondre aux attentes de la clientèle que l’on côtoie au quotidien. Attention ! cela ne veut pas dire que je ne vise que le publique Français. Le fait est que je vis ici donc je vais avant tout tenir compte de la matière à cause du climat, et de la question pratique du vêtement (facile à enfiler le matin pour aller bosser) et accessible financièrement. Toutes les femmes du monde sont les bienvenues sur mon site Shugafashion.com pour faire leurs commandes et correspondre avec l’équipe. Nous serions ravis de leurs expédier les articles que nous avons en stock. KNM : Pour une femme africaine cela a-t-il été facile ? SH : Rien n’est facile pour personne. Je pense encore moins quand vous vivez dans un pays qui n’est pas le vôtre mais avec la détermination on peut faire beaucoup de choses.

KNM : Qu’est-ce qui vous a amené à vous installer en France ? SH: Je me suis installé en France malgré les difficultés parce que j’aime ce pays sa liberté d’expression, son étendu le fait de pouvoir repartir de zéro le fait qu’il y est des lois qui oblige les gens à respecter son prochain, de pas être obliger de dire bonjour à son voisin de palier ça c’est le pied… parce que je suis une solitaire je sais respecter les règles générales mais je n’aime pas me sentir obligé de faire des choses par rapport à u voisin ! KNM : Quelle est votre plus fidèle clientèle? SH : J’ai une diversité de client que je fais en sorte de fidéliser alors je n’ai pas de plus fidèle que d’autre « Dieu merci » KNM : Quelles sont vos ambitions à court et moyens termes? SH : Mes ambitions à court terme c’est que les tisserands du Kamandjè vivent bien de leurs Arts

KNM : Quelles sont les difficultés que vous avez rencontrées ?

KNM : Avez-vous déjà été confrontée à des comportements racistes ? Si oui, racontez-nous une anecdote ?

SH : J’ai rencontré dans difficulté d’une immigrer… La barrière culturelle, par exemple l’incompréhension,

SH : Quand on est étranger dans un pays ou la majorité n’a pas la même couleur de peau que nous on vie forcement du racisme avec les ignorant qui ne sont jamais sorti

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de chez eux. Il ne faut pas accorder d’importance à des réflexions des gens du néant J qui ne cherche qu’à exister en méprisant l’étranger parce qu’euxmêmes sont perdus ! KNM : Aimeriez-vous venir un jour vous installer dans votre pays ou un pays africain ? SH : Oui c’est avec plaisir que je m’installerais en Afrique chez moi en Côte d’Ivoire à (Abidjan) dans un pays comme le Ghana, La Guinée Equatorial, une ville comme Abuja, Johannesburg etc… c’est une chose que j’aimerais faire par franchise (toute sollicitation serait la bienvenue).

KNM : Qu’avez-vous comme conseils à donner aux personnes qui voudraient suivre votre exemple? SH : Je n’encourage personne à vouloir me ressembler.En revanche je motive toutes personnes à trouver sa propre voix pour être efficace dans le domaine dans lequel ils ou elles s’engagent J KNM : Vos derniers mots à l’ endroit des des kweni en particulier et aux ivoiriens en général ?

KNM : Quelles paroles pour les jeunes femmes africaines de nos jours qui veulent ressembler aux européennes puisque vous vivez en occident?

SH : Je veux dire aux Kweni qu’ils sont pour moi personnellement ainsi que pour les autres une grande fierté notamment les femmes Kweni qui contribuent à l’économie de la Cote d’Ivoire avec déterminations et bravoures.

SH : Je dirais que c’est en restant soit même qu’on a une identité car vouloir ressembler à autrui déstabilise

J’aime mon peuple (Les Kweni) et je suis très heureuse d’en faire partie. Bali é beêpla cata é zilèsou calê !

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HEROES rien de tout ce qui se passe en 2014, rien des discours, rien des exodes des ivoiriens dans les pays limitrophes. Parce que nous voulons donner à notre histoire sa juste place ; parce que la légende de Badiegloh est vraie, nous, Ivoiriens, autour de cette légende, nous devons nous retrouver afin de revivre notre passé, un passé commun. En effet, l'histoire de Badiegloh permet de comprendre celle des bété de Daloa, celle des Baoulé, celle des mossis, celle des yaouré, celles des ayaou, celle des abbey, celle des populations du sud, celle de ceux du centre, et celles de l'Ouest. La légende de Badiegloh fait les éloges de Badiegloh certes, mais ce n'est pas lui seul qui a lutté. En fait, nous l’utilisons pour revivre ce passé si épique et si exaltant. Elle nous permet de comprendre pourquoi nos agissements d'aujourd'hui, et surtout nos choix politiques d'aujourd'hui. Il va sans dire que la légende de badiegloh continue… ∞∞∞∞∞∞ Qui est Badiegloh?

La légende de Badieglo

L

a généalogie de Srèwèlè bi Banhoun dit Badiegloh.

Srèwèlè bi Banhouh dit Badiegloh doit être connu par tous les Kweni et aussi par tous les ivoiriens. Le plus célèbre résistant ivoirien pendant la colonisation est Badiegloh. Il était un fin stratège, et un redoutable guerrier. Dans les archives de Zuénoula, il est écrit que Badiegloh avait le pouvoir de disparaitre grâce à une peau de buffle. Il semait la terreur parmi les troupes coloniales constituées de tirailleurs sénégalais. Il combattait l'armée française avec son petit frère Gouadouoh. Pourquoi raconter notre histoire encore et encore? Pourquoi lire la légende de Badiegloh? Nous devons connaitre notre histoire pour comprendre le présent. Nous devons savoir ce qui s'est passé hier pour savoir pourquoi nous avons tel ou tel comportement aujourd'hui. Celui qui ne sait pas ce qui s'est passé de 2002 à 2010, ne comprendra 19 KWENI NEWS MAGAZINE DECEMBRE 2016

Srèwèlè bi Banhouh dit Badiegloh est le fils de Srèwèlè. Le nom Srèwèlè est composé de deux mots. Srè qui signifie en langue Kweni "gâter", " gâte", "détruire", ou "détruit'". "Wèlè" signifie os. Donc Srèwèlè est "l'os qui gâte". Badiegroh était le chef de guerre de la tribu Zon à sereoufla actuel Blefla. Voici la généalogie de Badiegloh : Bingnanin bi nohon enfanta Nohon Bi Fromi, Nohon Bi Fromi enfanta Fromi bi Dou, Fromi bi Dou enfanta Dou bi Kolia, Dou bi Kolia enfanta Kolia bi Srèwèlè, Srèwèlè enfanta entre autres Srèwèlè bi Banhouh dit Badiegloh et Srèwèlè bi Gwadio. Badiegloh donna naissance à Banhouh bi Neneti, Banhouh bi Neneti, lui, donna naissance à Neneti bi Gbamblè (âgé de 45 ans en 1964). Né vers 1870 et exécuté par les français en 1913 à Zuénoula, l’intrépide guerrier Badiegloh a été le dernier résistant à la colonisation française en Côte D'Ivoire.


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Son exécution fut difficile parce qu’un peloton de treize tirailleurs le mit en vue, et tira. Mais aucune balle ne le pénétra ! une fois, deux fois, trois fois, jusqu'à neuf fois…rien ne fit. Badiegloh était toujours vivant. Comment comprendre que c’est l'eau qui jaillissait des fusils des soldats de l'armée Française ? Par une notice nécrologique sur Badiegloh, un français, Andre Patris, chef de subdivision à Zuénoula de 1955 à 1957, nous le fait comprendre. En effet, il a écrit: "Srèwèlè Bi Banhouh, guerrier de sereoulefla de la tribu Zon, trahi par Ta bi Zamblé de Oureitafla, n’a pu être exécuté qu’à la dixième tentative après qu’il eût enlevé le fétiche qui le protégeait. Son frère Srèwèlè bi Gouadiouoh, bien qu’ayant fait allégence, a été également fusillé. ∞∞∞∞∞∞

Bolia

L

a légende de ce héro ivoirien nous est racontée par le plus grand des conteurs Kweni de notre histoire, Kouai Bi Voli dit Bolia. Bolia connait très bien l'histoire de Badiegloh puisque son arrière-grandpère Ta bi Zamblé est accusé d'avoir trahi le héro Kweni. ∞∞∞∞∞∞

Badiegloh le justicier.

E

être libérés par les siens à l’issue d’une autre guerre ou par rachat de liberté. Il faut dire que la guerre jusqu'en 1900 était l'activité favorite des Kweni. Chaque tribu cherchait à tuer le plus grand guerrier de l'autre tribu pour orner son tam tam de guerre. Le tam tam d'une tribu n'avait de la valeur que si le crâne du guerrier qui le décorait était celui d'un redoutable guerrier. Ainsi, La tête de Badiegloh était-t-elle enviée. Badiegloh était un tueur à gage, un exécuteur, un fin tacticien, bref il était mercenaire. Par conséquent il se faisait beaucoup d'argent. C'est avec cet argent qu'il a pu s'acheter un fusil à bassinet à 20 bro. Si pendant la guerre, un fier gentil homme voulait se venger de l’ennemi, il allait voir les mercenaires, leur donnait de l'argent (3 bro) pour le venger. Badiegloh et ses amis mercenaires allaient dans le village de la victime pendant la nuit, ils se cachaient autour de sa case. La nuit, lorsque ce dernier sortait pour uriner, les mercenaires tiraient sur lui. Le travail accompli, ils rentraient chez eux. C'est ainsi que lorsque les sofas ont attaqué un village Malinké vers Séguéla, des mercenaires Kweni ont été sollicités. Ils y sont allés. Ils ont nettoyé le village de Sofas. Les kweni étaient déjà habitués à la guerre lorsque Samory vint les attaq u er en 1898.

n son temps, dans le pays Kweni il y avait constamment des guerres entre différentes tribus : les Nya (Kweni de Vavoua), les Min (Kweni de Minfla) et les Man (Kweni de Manfla).

Les guerres étaient une forme d'activités courantes dans le pays Kweni. Les uns attaquaient les autres pour une insulte, pour une provocation, pour une femme, etc. Pendant ces guerres, on s'en prenait uniquement aux hommes, jamais aux femmes ni aux enfants ni aux vieillards. Il était inimaginable de tuer une femme chez les Kweni. La guerre s’arrêtait si cinq personnes tombaient mortes sur le champ de bataille. L’entre-deux-guerres permettait de rentrer faire les deuils. Quant aux prisonniers, ils étaient considérés comme des esclaves et ils intégraient une nouvelle famille dans le village. Ils s'y mariaient au besoin. Par ailleurs, Ils pouvaient

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Leur combativité leur a permis de résister voire de battre l'armée de Samory. L’un des gri-gri de Badiegloh

Les chefs de guerre Kweni des tribus Min, Man, Yassoua, Nya, etc. s'unirent pour infliger à Samory la plus grande défaite de son empire. En effet, lors de cette guerre, sur trois canons, qu’il a reçus des anglais, un fut jeté dans le Bandama puis l'autre fut détruit par les français. La défaite de Samory fut si lourde que les griots racontaient que les Kweni étaient un peuple anthropophage. Ils croyaient que les sofas qui s'aventuraient dans la forêt étaient sucés par les guerriers Kweni comme des sangsues. Pire, ils disaient même que lorsque les Sofas entraient dans la forêt des kweni, ceux-ci leur coupaient la chair et les mangeait cru pendant que la victime courrait. C'était hyperbolique mais cela dé-


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montre la frayeur qu’inspiraient les guerriers Kweni aux Sofas de Samory. Samory après sa défaite n'a plus voulu affronter les guerriers Kweni jusqu'à ce qu'il soit surpris un matin dans la région de Séguéla à Guelemou par le Capitaine Gouraud. Apres la défaite infligée à l'armée de Samory, il fallait, pour les kweni, lutter contre l'armée coloniale Française. Badiegloh était prêt. L'armée Française l’était elle également ?... peut-être. ∞∞∞∞∞∞

Tactique de guerre

B

anhouh était un fin stratège, un guerrier redoutable. Avec son petit frère, Gwadio, ils étaient intrépides, et ils combattaient avec vigueur. Badiegloh connaissait la forêt et l'utilisait à son avantage. Il posait des embuscades à ses ennemis. Il les attaquait et il disparaissait. En petits groupes ou avec tous les autres mercenaires Kweni, Badiegloh était insaisissable. La stratégie de la guérilla avait été très efficace contre les sofas de Samory, il fallait l'appliquer contre l'armée française. Cette armée coloniale faite de tirailleurs sénégalais bougeait sur les champs de bataille en rang serré. Les troupes coloniales étaient mieux armées mais ne connaissaient pas bien le terrain, la forêt dense du pays. Les mercenaires Kweni pouvaient donc attaquer et disparaitre dans la nature. Badiegloh était passé maître dans l'art de la guérilla. Il avait une grande réputation au point que tout le pays en était envahi. Qui plus est, ses adversaires avaient très peur. Bolia pensait que la stratégie de la guérilla n'était pas sage, car Badiegloh et son frère (chacun positionné dans sa base) affrontaient les troupes françaises bien regroupées qui tiraient. Il conclut que les armées coloniales allaient battre les guerriers Kweni. Désillusion pour lui et les colons ! La stratégie de guerre de Badiegloh se révela la meilleure. Il devint le héro de son peuple. Désormais, il était l'admiré des guerriers kweni. Chaque fois que l'armée coloniale tombait dans une embuscade, les guerriers kweni criaient "c'est moi Badiegloh". Toutes les attaques contre les troupes coloniales avaient la paternité de Banhouh. A tort ou à raison, Badiegloh était devenue une menace pour les intérêts français. Il fallait l'éliminer. La tête de badiegloh fut mise à prix, et les français menaçaient les Kweni de génocide s'ils ne livraient pas leur hero. ∞∞∞∞∞∞ 21 KWENI NEWS MAGAZINE DECEMBRE 2016

La révolte des peuples de Cote D'ivoire.

N

ous sommes en 1906, un an après la naissance du président Houphouët Boigny, 8 ans après la capture de l'empereur Samory Touré. La France hésite sur la stratégie pour gérer ses nouvelles colonies. A l'assemblée nationale française plus de voix s'élèvent pour demander une gestion humaine des colonies ce qui fâche le gouverneur en place en Côte D'Ivoire, Mr Angoulvant. Il préfère la répression violente comme celle appliquée à Madagascar pour Mr Galieni. A contre cœur, Angoulvant essaie d'user de moyens pacifiques pour gagner le cœur des peuples de la Cote D'ivoire. Les colons demandaient aux habitants de leur colonie de donner des porteurs en retour d'argent. Ils leur demandaient de s'engager dans les cultures d'exportation et de payer des taxes. Ce que les peuples acceptaient difficilement. Tout allait au ralenti dans les colonies, et cela exaspérait Angoulvant. Dans le pays Kweni, les peuples refusaient de donner des porteurs, ils refusaient de travailler, ils refusaient même l'accès à leur pays. Importuné, Angoulvant décide (depuis la capitale de la Cote D'Ivoire, Bingerville) de forcer un peu sur les méthodes. Il augmente les impôts, et il impose le travail forcé pour faire rentrer de l'argent dans les caisses de la colonie. Jusque-là, les peuples résistaient plus ou moins. Angoulvant décide alors d'arracher les armes et de taxer tous ceux qui en possèderaient. Ce fut alors la révolte générale. Les abbeys entrèrent en rébellion. Les Baoulés, les yaourès, les agnis, presque tous les peuples au sud de la Côte D'ivoire se soulevèrent contre la colonisation. Les populations du nord de la Côte D'ivoire ne se sont jamais révoltées contre la colonisation. Samory les ayant suffisamment traumatisées. Ils n’ont eu leur salut que grâce à l'intervention de l'armée française. Aussi, les dioulas, Les sénoufos, les malinkés, les sénégalais se sont-ils engagés dans l'armée coloniale française pour être son bras séculier. Au sud, au centre et à l'ouest, les peuples étaient entrés en insurrection contre l'excès des impôts et surtout contre l'interdiction de porter des armes à feu. La révolte des Baoulés au centre fut féroce. La répression coloniale fut à la hauteur de la résistance des Baoulés. A Bouaflé, les Yaourès se révoltèrent. Des mercenaires Kweni yassouas vinrent les aider dans leur lutte armées contre les colons. Rappelons que les tribus Kweni Bouavere ne se sont pas


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révoltées contre l'armée Françaises. Un état de fait qui mécontenta les autres tribus Kweni. Les mercenaires Kweni prêtèrent main forte aux Yaourès et aux Baoulés par alliance. En effet les Baoulés de Yamoussoukro sont 40% Kweni, les Yaourès sont 50 % kweni et 50% Baoulés... Les mercenaires Kweni Yassoua de Tibehita, Bouafla, et tous les autres kweni étaient déjà en mouvement pour lutter contre les colons.

La coiffure de Badieglo: les trois tresses

Les bétés étaient en révolte. Les agnis non plus n’étaient en reste.

Cachés dans leur foret, les Kweni n'étaient pas trop inquiéter surtout que Badiegloh dans sa forêt de Zuénoula et ses environs préparait ses amis à la résistance contre l'armée coloniale. Ainsi, la colonisation avait-elle préféré mater d'abord les autres peuples avant de gérer la rébellion Kweni. Les Abbeys furent soumis, ainsi que les Baoulés et les Yaourès. Nous sommes en 1911. ∞∞∞∞∞∞

Mr Angoulvant n'est pas Content.

N

ous sommes en 1908. Mr le gouverneur Angoulvant n'est pas content. Il veut mater la rébellion dans les colonies. Il veut déclarer une guerre ouverte aux peuples hostiles à la colonisation.

Alors il écrit un livre pour justifier son atittude belliqueuse. Voici un extrait de ce livre qu’il a intitulé "la pacification de la Côte -d’Ivoire" : "L’insuccès de la pénétration de la Côte-d’Ivoire jusqu’en 1908, atteste par l’insuffisance de la précarité des résultats obtenus, était dû, ainsi que je l’ai exposé au chapitre II du titre I, à la méconnaissance des principes qui doivent diriger toute conquête coloniale -méthode rigoureuse, occupation définitive du terrain conquis , etc.- et aussi, à l’absence ou à l’insignifiance de sanctions appropriées, seules susceptibles d’empêcher le retour de la rébellion, et, partant, d’éviter de nouveaux

22 KWENI NEWS MAGAZINE DECEMBRE 2016

combats, d’épargner d’autres vies humaines ainsi que la perte d’intérêts matériels plus considérables. Quels doivent être les caractères de ces sanctions ? Toute conquête coloniale doit avoir pour règle l’économie des efforts- l’on a vu au chapitre III, qui traite des effectifs et des dépenses qu’a exigées la pacification, combien l’action poursuivie à la Cote d’Ivoire fut peu onéreuse- et également celle des sacrifices que subira le vaincu. Toute destruction de la vie ou de biens matériels, si elle n’est pas strictement indispensable, est – sans parler de la côte morale de la question qui n’est pas négligeable- une faute lourde : le conquérant détruit en effet son propre bien. Les vies humaines supprimées comme les biens détruits sont le capital de premier établissement de la future colonisation. Que des indigènes soient tués dans le combat, c’est inévitable et même nécessaire, sinon la victoire serait sans lendemain parce que la bataille aurait été sans périls ; mais j’ai formellement interdit les exécutions après coup, même de gens pris les armes à la main sauf dans deux ou trois cas- lors de la répression des Abbeys notamment et parce qu’il fallait empêcher, par des actes énergétiques, de nouveaux attentats, notamment contre la voie ferrée. « Casser » un village ne signifie rien, tant ces agglomérations sont vites reconstruites. D’ailleurs c’était souvent les rebelles eux même qui, faisaient le vide devant nous, brulaient leurs campements. Mais les destructions matérielles quand elles sont indispensables, ne doivent porter que sur les récoltes annuelles et non point sur les arbres à croissance lente. Il est parfois opportun pour hâter, décider la soumission, de détruire les plantations de cultures vivrières ; les rebelles inquiets du lendemain, sont amenés à demander plus vite l’aman ; mais il serait criminel- et on s’en abstint toujours- de raser des palmeraies par exemple. Il n’est point toujours facile d’obtenir cette modération dans la répression. « La destruction, a dit judicieusement Jules Harmand (1), est un instinct naturel à l’homme de guerre ; pour ne pas comprendre. Mais s’il est exact que la grande vertu de la discipline militaire consiste à « dominer les réflexes » (Gustave Le Bon), la faculté de préservation est la première des qualités d’une troupe coloniale, et l’officier le plus méritant et le plus habile est celui qui saura le mieux l’imposer ». Mais en dehors des sanctions qui interviennent pendant les opérations, il en est d’autres qui ne sont fixées qu’après les victoires, et comme soumission ; elles sont indispensables et doivent être adéquates à la mentalité de nos sujets. Je les ai prescrites, presque dès mon arrivée, au fur et à mesure que m’apparaissaient plus nettement le but à atteindre et les obstacles à surmonter.


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KWENI ZRANYI 2016 COMPTE RENDU DU FESTIVAL DES KWENI: ZRANYI 2016

en faveur de celui-ci. Cinq Animateurs ont fait des recherches

L

préalables afin d’animer les différents débats au cours des atela première édition s’est déroulée à Zrabisseifla. Notre choix s’est porté sur le village de Zrabisseifla pour la première édition pour rendre hommage au Zaouli qui

iers sur les thèmes suivants : 

La place de la femme Kweni dans le développement de

la communauté.

est le symbole du peuple Kweni/Gouro. Village Gouro ou a été créé le Zaouli, Zrabisseifla est situé à 3 KM à l’ouest de la ville

1.

2.

Sante des populations comme base de développement

de Gohitafla sur l’axe qui relie Gohitafla à Zuenoula à 18 KM.

durable : eau potable, les maladies endémiques, et

Zrabisseifla est un village de plus 1200 âmes composées d’agri-

l‘hygiène.

culteurs et de commerçants et leur souci principal est le problème de l’eau potable. Il y a 4 marigots qui s’assèchent à tout moment et 2 pompes villageoises creusées depuis 1983 qui tombent très souvent en panne qui s’avèrent donc insuffisantes

3.

Développement du secteur du vivrier et la distribution

des terres dans les régions Kweni. 

4.

Petites et moyennes entreprises, comment insérer la

pour résoudre le problème d’eau. Et donc le village bénéficiera

jeunesse Kweni dans les différents secteurs de développe-

d’une adduction en eau potable à la faveur de ce festival.

ment : mines, agriculture, élevage, etc ?

DIFFERENTS ASPECTS DU DEROULEMENT DU ZRAN-YI

Le tourisme : comment développer ce secteur afin de

faire du pays Kweni une destination privilégiée en Côte

2016 I-

5.

D’ivoire ?

LE SEMINAIRE DE REFLEXION

Ce séminaire s’est inscrit dans la logique des travaux de réflex-

Au cours de ces ateliers, les experts de chaque domaine ont formé sur les différents thèmes de réflexions afin d’amener les différents acteurs de développement présents à œuvrer en faveur de celui. Environs cent personnes issues des villes et villages des trois régions que sont la Marahoué, le Haut Sassandra et le Goh. II-

LES ACTIVITES CULTURELLES (LES FES-

TIVITES) Les festivités ont eu lieu à Zrabisseifla les 05,06 et 07 aout 2016. Elles ont vu les participations de danses diverses de la

Seminaire de reflexion sur le Tourisme avec Marcel Gougou

ion de l’organisation Kweni Inc. sur le développement durable des régions de la Marahoué, du Haut Sassandra et du Goh. Ceci visait à mieux connaitre les problèmes, les réussites, les atouts et présenter les perspectives pour 2021. Ce séminaire a été indispensable en ce sens qu’il a permis d’alimenter les réflexions sur le développement durable et les propositions d’actions à mener 23 KWENI NEWS MAGAZINE DECEMBRE 2016

Site du Zranyi 2016 a Zrabisseifla


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culture kweni/gouro, l’exposition d’art, de contes et d’autres prestations. 1-

localités. 3-

UN SITE TOURISTIQUE

Le village de Zrabisseifla a été choisi parce que c’est là qu’a été

DES ARTISTES EN HERBE

Les organisateurs du ZRAN-YI ont tenu à honorer les artistes en herbe afin de leur donner un espace d’expression, de se faire connaitre et de vendre leurs œuvres. Une dizaine d’artistes se sont exprimés durant ces trois jours de festivités. 4-

CONTES ET LEGENDES

Durant les nuits du ZRAN-YI, étaient programmes des séances de contes et légendes. Il y avait la participation de deux conteurs ( ). Ces séances de contes avaient pour objectifs d’enseigner l’histoire du peuple aux plus jeunes et aussi de sensibiliser et de véhiculer des leçons de morale. 5Seminaire de reflexion sur le developpement

créée le Zaouli. A travers ce choix, Kweni Inc a voulu rendre un hommage à l’initiateur du Zaouli afin de l’immortaliser en érigeant un site touristique en son honneur. Les habitants de Zrabisseifla ont octroyé un espace et sur cet espace, des cases ont été construites pour abriter les activités culturelles du ZRAN

EXPOSITIONS D’ART CULTUREL

Le ZRAN-YI a aussi offert aux artisans une place afin de leur permettre d’exposer leur savoir fait, et aussi de permettre aux festivaliers d’admirer et de connaitre la manière dont ils manipulent leurs outils de travail. Les tisserands Les tisserands de pagnes étaient présents avec leurs outils de travail et les échantillons des pagnes tissés. Les sculpteurs Les sculpteurs également, se sont exprimés à travers les séances de sculpture en direct et la présentation de divers objets d’art tels que les figurines et les têtes de masques. L’art culinaire

Entente entre les masques Kweni

-YI. 2-

DES DANSES TRADITIONNELLES

Plusieurs troupes de danses traditionnelles et de masques étaient présentes. Venues de Sinfra, Bediala, d’Oumé, de Bouaflé, de Gohitafla, de Zuénoula avec 15 danses et masques y compris,

Le Zaouli Masculin

ces troupes composées de 20 membres chacune, ont preste durant ces trois jours de festivités. Les festivaliers d’environs deux milles venus des villes et villages des Régions de la Marahoué, du Haut Sassandra et du Goh, ont eu le privilège de connaitre ces danses et de se réjouir avec leurs parents venus des autres 24 KWENI NEWS MAGAZINE DECEMBRE 2016

Les festivaliers ont eu l’occasion de déguster les mets du terroir Kweni/Gouro. Diverses mets ont été concoctés et présentés au cours du Festival. Des mets traditionnels et très riches en nutri-


25

ments pour le bien-être et pour la santé. 6-

LA MEDCINE TRADITIONNELLE

Kweni Inc a fait également appel aux tradi-praticiens des trois

troupes de danses, contes et chants invites, seulement une quinzaine était présentes car il n’y avait un seul véhicule de liaison. IV-

LES ATOUTS DU ZRAN-YI

régions afin de venir présenter à la population les biens-faits des

ZRAN-YI défend l’idée de lier la culture au développement.

plantes et des remèdes par les plantes ainsi que ceux des élé-

Emanation d’un élan artistique et engagé, le FESTIVAL ZRAN-

ments de la nature.

YI dont le nom est le reflet d’unité, de rassemblement et de

7-

LA FETE DE L’INDEPENDANCE

réjouissance a rassemblé, créé, déployé des vocations artistiques et de développement solidaire, environnemental et culturel dans le domaine du tourisme et de l ‘éducation. 1-

RECHERCHE SCIENTIFIQUE ET DEVELOP-

PEMENT Intervention des experts dans le processus de développement rural Initiation d’un livrer blanc comme boussole de développement des régions de la Marahoue, du Haut Sassandra et du Goh. Prise en compte de l’avis des concernes qui sont les populations rurales 2Les femmes de Zrabisseifla ont porté l’uniforme du festival

DEVELOPPEMENT SOCIAL

Développement des activités communautaires Implication de la population durant toutes les festivités

Les dates du ZRAN-YI ont coïncidées avec la célébration de la

Campagne de sensibilisation générale autour du thème : un

fête d’indépendance de la Cote d’Ivoire. Les autorités de la com-

kweni un acteur de développement

mune de Gohitafla ont donc été associées à la manifestation. Et donc les deux activités ont été jumelées afin de célébrer ensem-

3-

TOURISME

ble l’indépendance de la Cote d’Ivoire avec la présence du

Développement de l’intérêt de la destination touristique de

Maire et du Sous-préfet de Gohitafla.

Zrabisseifla et des régions de la Marahoué, du Haut Sassandra et

III-

LES DIFFICULTES RENCONTREES

Pour cette première édition du festival ZRAN-YI, il y a eu d’énormes difficultés lors de l’organisation et tout au long du

du Goh. Développement de la promotion de ces regions. Lancement des courts et moyens séjours touristique a Zrabisseifla.

déroulement. Il faut noter que le festival a été financé sur fond

V-

propre c’est-à-dire avec les cotisations de quelques membres de

En conclusion, nous pouvons dire que pour une première édition, le

l’ONG Kweni Inc et donc les moyens mis à la disposition des

festival Kweni ZRAN-YI était une réussite car pour une première fois.

organisateurs étaient très limités pour l’organisation d’une mani-

Les populations de ces trois régions se réunissent pour ensemble réflé-

festation d’une telle envergure. Toutes les demandes d’aides

chir aux problèmes et solutions de leurs localités et surtout célébrer et

n’ont pas reçu d’échos favorables et cela a entrainé toutes les

connaitre la culture de chacune d’elle. Kweni ZRAN-YI est très porteur

difficultés suivantes : Le site n’était pas totalement prêt lors des festivités. Il n’y avait pas de stands pour les expositions. Le site n’était pas suffisamment éclairé. les bâches n’étaient pas suffisantes pour abriter tout ce monde venu des villes et villages des trois régions (Marahoue, Haut-Sassandra et Goh). Plusieurs choses ont été faites à la dernière minute pour cause de retard dans les cotisations des membres. Sur une trentaine de 25 KWENI NEWS MAGAZINE DECEMBRE 2016

CONCLUSION

et nécessite les soutiens financiers de tous pour une meilleure organisation ainsi que pour sa pérennisation. ZRAN-YI est un festival

tournant pour une meilleure intégration des populations de ces trois régions. Ainsi, la première édition a eu lieu à Gohitafla dans le Village de Zrabisseifla et la deuxième édition est prévue à Sinfra dans le village de Manoufla-P.


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En Juillet 1909, mon opinion était faite, ma décision prise, et j’y persistai, inflexiblement, en dépit des critiques et des oppositions jusqu’à à l’achèvement de la pacification. Mis de nouveau en présence d’une situation identique, je n’hésiterais pas à appliquer la même méthode, car, seule, elle peut assurer à la colonie une tranquillité absolue et définitive, quels que soient les évènements. La guerre actuelle est venue apporter à cette opinion la plus éclatante des confirmations. Ces sanctions, les voici énumérées ci-dessus, à la fois dans l’ordre de leur importante et dans celui de leur exigence. 

Reddition intégrale des fusils.

Arrestation et internement hors de la Colonie des chefs et féticheurs coupables d’avoir formaté la révolte.

Paiement d’une amande’ de guerre.

Acceptation de l’impôt annuel, du portage et des prestations, ouverture de routes et pistes.

Destruction des campements et groupement en villages.

Je les examinerai successivement et en détail, mais je tiens à dire de suite que la plus dure, celle que les rebelles, vaincus, acceptaient le plus malaisément, parce qu’ils en sentaient l’efficacité, c’est le désarmement. Combien de fois ai-je entendu, dans les palabres de soumission, l’indigène éluder obstinément, avec des ruses de paysan, la question des fusils, et offrir de payer amendes de guerre et impôt. L’amende ne le gênait pas, car en général il avait des réserves d’or ou d’argent ; l’impôt, on le paierait une fois et ensuite on verrait ; mais le fusil ! Il ne serait plus un homme, s’il n’avait un et même deux fusils. Il lui apparaissait qu’en le perdant, il subissait une sorte de « castration » qui lui était encore plus insupportable que l’idée de ne plus pouvoir se rebeller à nouveau. C’est aussi la sanction la plus efficace ; à elle seule, elle vaut toutes les autres ; et si l’amende de guerre, les internements ne pouvaient être imposés, si l’impôt n’existait pas, si le portage était inutile, il suffirait, pour obtenir une tranquillité définitive, du désarmement." ∞∞∞∞∞∞

Angoulvant contre les Kweni: Opération génocide.

N

ous sommes en 1910.

L'opération d'extermination des Baoulés vient de prendre fin. Les Abbeys, les Agnis et les Yaourès ont été matés. Les différents chefs Baoulé, yaourè, et agni se sont soumis et les populations ont déposé leurs armes. Angoulvant peut

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maintenant mettre toute son armée en marche contre les récalcitrants kweni. Pour ce faire, il faut vite créer des postes dans le pays kweni. Le premier poste fut rapidement créé à Bouaflé afin de taire toutes contestations de la tribu bouavere. Les kwenis de Dehita, Les kwenis de Lopouafla et Les kwenis de Koblata ne pourront plus se révolter car l'armée française les surveillait depuis qu'ils ont assassiné le capitaine Caveng le 12 Juin 1907. Le deuxième poste fut créé à Sinfra. Le troisième poste à Vavoua. Le quatrième et dernier poste se trouvait dans le cœur du pays Kweni, à Zuenoula. C'est à Zuenoula que tous les résistants seront acheminés pour être publiquement exécutés. Il fallait saper le moral des troupes surtout ceux de tous les chefs de guerre parmi lesquels Srèwèlè bi Banhoun dit Badiegloh. Depuis 1895, après avoir stoppé l'exploration du pays par Esseyric, la France n'a jamais digéré l'humiliation que les tribus Kweni ont infligée à cet explorateur français. Elle a planifié et elle a exécuté un véritable génocide du peuple kweni. Ceux qui veulent lire la résistance des Baoulés, des Ayaous et des Yaourès, peuvent consulter le KWENI NEWS de Décembre 2014 :la résistance des peuples à l'occupation française (http:// issuu.com/leskweni/docs/kweni_news_decembre_2014) A la page 33 de ce même numéro vous lirez le rapport d'un auteur français sur les opérations militaires contre les Kweni. Avant de continuer, apprécions un résumé de ce qu'un auteur français dit de la guerre contre le peuple Kweni. Source: Anthropologie économique des Gouro de Côte-d'Ivoire. Page:48-50 Auteur: Claude Meillassoux La conquête coloniale et ses séquelles administratives furent parmi les facteurs qui modifièrent le plus profondément le caractère du peuplement gouro. De 1906 à 1912, pendant tout le temps que durèrent les opérations militaires, les Gouro se refugièrent dans la brousse, abandonnant leur village à l'approche de l'ennemi. Ils le retrouvaient en général brulé et même leur soumission ne leur épargnait pas toujours cette brimade. Apres leur reddition, les militaires leur désignaient l'endroit où ils devaient reconstruire. La soumission toutefois n'était jamais complète à côté de ces villages officiels, des campements clandestins se reconstituaient dans la brousse. ...Pour cette même année 3271 campements sont détruits dans le cercle. L'effort de l'administration fut particulièrement brutal dans la subdivision de Zuénoula où sévit de 1913 à 1916 le capitaine


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Foussat (son titre était alors celui de "chef de la circonscription Gouro"). Le capitaine a laissé parmi les Gouro un souvenir très profond et un surnom: diagone, le tueur. Son nom est mentionné en relation avec la plupart des déplacements et des regroupements de villages entrepris dans la région. Ces mesures avaient naturellement l'avantage de faciliter les contrôles administratifs. Elles simplifiaient aussi, en rassemblant les populations le long des voies de communications, les recensements fiscaux, la perception des taxes, l'imposition des prestations en nature et en travail, l'entretien des routes, etc. Pour ces mêmes raisons les Gouro tentaient inlassablement d'y échapper en abandonnant les villages officiels pour reconstituer de nouveaux écarts. Si l'effort administratif s'est heurté et se heurte encore à des sourdes résistances, il n'a pas été néanmoins sans avoir de profonds effets. En se reportant encore une fois aux sources de la tradition, on constate que sur cent quinze (115) villages sur lesquels nous avons des renseignements dans cet ordre, soixante seize (76) ont été déplacés par l'administration. Certains des villages déplacés l’ont été plusieurs fois. Vieproye, par exemple, qui après avoir été brulé fut déplacé trois (03) fois par les autorités coloniales; Zrabisseifla, deux (02) fois. Ce furent surtout les villages de la subdivision de Zuenoula qui subirent ces c o n t r a i n t e s . Les Yassouas du nord ont eu douze (12) villages primitifs déplacés sur vingt trois (23) puis rassemblés en douze (12) nouveaux villages. Les Ouadies ont subi cinq (5) installations primitives déplacées sur dix (10) puis regroupés en cinq (5) nouveaux villages. Les Oues dont tous les villages ont été déplacés par l'administration semblent avoir été les plus frappés." Que faisait Badiegloh pendant tout ce temps? …Il tuait lui aussi les soldats de l'armée coloniale Française. ∞∞∞∞∞∞

La Resistance a la repression coloniale

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P

our apprécier la grandeur de l'acte que Badiegloh va poser à la fin de sa vie, il faut placer son action dans son contexte. Ce contexte de 1906-1913 n'est pas différent de celui de 2010.

En effet, la Côte-d'Ivoire était en guerre contre l'armée française. Les tirailleurs formaient l'armée coloniale puis les officiers et les sous-officiers français ,derrières, dirigeaient les troupes. Depuis 1906 les peuples de Côte-d'Ivoire sont en rébellion contre l'occupation française. La France utilisent les éléments acquis à sa cause pour mater les rebellions du sud au centre. Les Ayaous, les Yaourès et les Baoulés se révoltent et très vite ils sont violement réprimés. La France décide, dès lors, le 14 décembre 1908 de créer des cercles militaires du haut Sassandra et du pays gouro (Kweni). Elle y envoie trois (3) compagnies en garnison dans le pays Kweni. Ainsi, les troupes qui avaient opérés contre les Baoulés et qui sont stationnées à Toumodi, à Kodiokoli et à Bouaké descendirent sur le pays. Les affrontements se faisaient de façon sporadique puisque le pays Baoulé n’était pas encore totalement soumis. Les Ngbans, les Agbas combattaient toujours l'armée française. Le pays Kweni, lui, difficile à maitriser déjà, entra en rebellion. Les chefs de guerre Kweni avaient tenu un véritable conseil de guerre afin de combattre l’ennemi, la France. Les théâtres des opérations étaient la région de Sinfra, la région de Zaguie, la région de Vavoua, et la région de Zuénoula. L'unité Kweni était effective, et les différentes tribus se donnaient la main pour résister. Lorsqu'une tribu était attaquée, les autres venaient en renfort pour combattre. Les troupes Kweni étaient confiantes puisqu’elles venaient d'infliger une lourde défaite à toute l'armée de Samory. Badiegloh et ses frères d’arme du Natis, du Min, du Man, du Guetron et de Zuénoula faisaient partie des guerriers qui étaient au front. C'était en 1896-1898. Huit (08) ans plus tard, Badiegloh et ses amis devaient affronter l'armée française qui les redoutait déjà. Aussi voulait-elle absolument les soumettre. Sur les champs de bataille, Badiegloh s'illustrait assez bien, au point où sa réputation avait dépassé sa tribu pour arriver jusqu'à Bingerville la première Capitale de la Côte-d'ivoire. Lorsque les Kweni tendaient des embuscades à l’armée Française, les guerriers Kweni criaient "je suis badiegloh". Tous étaient Badiegloh de 1908 à 1913.Ne dit on pas que l’union fait la force ? La France décida de mettre la tête de Badiegloh à prix. Mort ou vif, il fallait en finir avec lui. Surtout que tout le monde s’identi-


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fiait à lui. Alors il décida de se réfugier dans la forêt, chez ses beaux-parents (précisement chez le père de sa femme). Ailleurs, les français détruisaient les villages Kweni et exécutaient tous ceux qui ressemblaient à des résistants. A la recherche de Badiegloh, ils décapitaient, ils fusillaient tous ceux qui pourraient le connaitre où qui étaient associes à lui. C'est ainsi que son petit frère Gouadiouoh fut fait prisonnier à Zuénoula. La tristement célèbre prison de Zuénoula a connu tous les chefs populaires de la résistance. Zokou Gbeuli résistant bété, petit fils de Dalo le kweni, fondateur de la ville de Daloa y fut interné avant d’être fusillé en 1912 par l'armée Française. La France décida que quiconque (dans la région de Zuénoula) protègerait Badiegloh serait exécuté et son village serait brulé. La pression s’intensifia au point que désormais l’on entendait dire "Vous livrez Badiegloh ou on tue tout le monde". Le beau-père de Badiegloh commença à réfléchir..... La Bible dit : "Mieux vaut qu'un seul meurt que tout le monde périsse". Dès lors, La France a eu sa Jeanne D'arc, les Kweni ont leur Badiegloh. ∞∞∞∞∞∞

La mort de Badiegloh

S

i cette question avait été à Bolia le plus grand conteur Kweni, de son vivant, il aurait répondu que Ta bi Zamblé n'a pas trahi Badiegloh. Est-ce parce qu’il est de la lignée de Ta bi Zamblé qu'il décide de sauver ainsi sa réputation? Qui a donc trahi Badiegloh?

Le fils de Sèrèwrè, le grand guerrier Kweni, Sèrèwrè bi Banhoun va marquer l'histoire du peuple Kweni de façon extraordinaire. Il avait quatre autres frères et quelques sœurs. Ses frères étaient: Gwadio, Zewo, Bolou et Wonou. Mais de tous les enfants de Sèrèwrè, Banhou était le plus téméraire, le plus intrépide. Son jeune frère Gwadio était plus coléreux que téméraire. Tous deux menaient ensemble bataille. Bien que combattant avec son jeune frère Gwadio, la réputation de Banhoun dit Badiegloh valorisera l'histoire. Plus, c'est son sacrifice pour son peuple qui demeurera indélébile dans la conscience populaire. C'est pourquoi bien qu'il ne fut pas le seul grand guerrier Kweni, ici nous lui rendons hommage pour le don de sa vie pour sauver les siens. C'est son sacrifice personnel qui le met sur le piédestal de l'histoire. Notre peuple a connu de valeureux combattants. Beaucoup se sont illustrés sur les théâtres des opérations contre Samory et contre les français, mais si nous parlons de Badiegloh c'est parce qu'il a décidé volontairement de se laisser tuer là où il aurait pu sauver sa vie. Que ce sacrifice soit retenu et soit célèbré par tous. La France a immortalisé Jeanne D'arc pour avoir eu le courage de mener une rébellion contre les Anglais. Elle fut arrêtée, et brulée sur la place publique, ce sacrifice l'a rendue unique dans l'histoire de la France. A tous ces héros de l'histoire, qui choisissent de sacrifier leur vie pour sauver les autres, nous voulons rendre hommage. Alors hommage à Badiegloh, un Kweni qui bien que n'étant pas de famille noble, par sa bravoure et son courage, a réussi à triompher de ses contemporains pour devenir le héro que nous célébrons plus de 100 ans après sa mort... Sa vie et sa mort devraient nous inspirer à voir ce qui est important, le service et le sacrifice pour les autres. La France avait mis la tête de ce grand guerrier Kweni à prix. Elle le voulait mort, même si dans la capitale Bingerville beaucoup auraient aimé connaitre ce redoutable guerrier. On disait de lui qu'il avait le pouvoir de disparaitre. On disait de lui qu’il était invulnérable aux balles. Lorsqu'au fort de la guerre contre les Français, tous les guerriers Kweni décidèrent de se faire appeler badiegloh, il se retira dans le village de sa femme Sela lou Nan qui est la fille de Ta Bi Sela, le frère de Ta bi Zamblé. La famille lui construit une case dans la forêt Guerriers Kweni en 1895

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où il vécut paisiblement avec sa tendre épouse, comme David vécut avec Bethsabee. Badiegloh flirtaient avec ses captives qui l'accompagnaient partout lors de ses déplacements. Un jour, ses captives preparèrent une bonne sauce graine qu’elles lui refusèrent. Frustré, Badiegloh regretta l’absence de son épouse. Il decida alors de sortir de son refuge pour se rendre à Oureitafla. Arrivé à Oureitafla, très vite il est reconnu, et tous s'écrièrent : "voici Badiegloh l’intrépide guerrier que les français cherchent. C'est donc ici qu'il se cache?". La rumeur se répand à travers la région. Les français apprennent le refuge de leur plus puissant ennemi. Ils invitent Ta Bi Zamblé, l'oncle de la femme de Badiegloh et le ménace en ces termes : « ainsi c'est dans ton village que se cache Goré? » (c'est ainsi que les français appelaient Badiegloh). Ta Bi Zamblé promet de vérifier l'information. Il se rend à Oureitafla pour informer la notabilité de la menace des français. Il dit à la fille de son frère, Sela Lou Nan: " Nous sommes en guerre, les blancs disent que si nous ne leur livrons pas ton mari, ils viendront massacrer tout le village…indique nous son refuge". Sela Lou Nan observa : « Vous ne pouvez rien contre mon mari. » Ta Bi Zamblé déterminé, repliqua: « Nous pouvons faire quelque chose contre ton mari ». Une battue dans la forêt est organisée mais le résultat est négatif. Badiegloh reste introuvable. L'oncle se rend alors dans la tribu Nyono, à Grohounfla (ancien Podagrofla) à la recherche de l’antidote de l’invulnérabilité de Badiegloh. Il y trouve des plantes medicinales puis revient de nouveau solliciter l’aide de sa nièce. Il réussit à la dissuader et à en faire une complice dans l'arrestation de son mari. Elle devint ainsi la Delila de l’arrestation de Samson dans l’histoire des rois de la Bible. A cette période, les hommes Kweni se tressaient les cheveux et portaient des boucles d'oreilles et des bracelets. Sela Lou Nan se rend au refuge de son mari et essaie de le charmer. Elle lui propose de le tresser et de prendre soin de lui. ce qu’il accepta par amour ignorant que le piège venait ainsi de se refermer sur lui. Alors que Badiegloh se laisse tresser, la tête sur les cuisses de sa belle épouse, celle-ci profita pour lui retirer un long cheveu, et un fils de son caleçon, qu'elle remettra plus tard à son oncle pour confectionner l’antidocte du 29 KWENI NEWS MAGAZINE DECEMBRE 2016

fétiche de son mari. L’antidote prêt, Sela Lou Nan revient à la charge en surveillant les faits et gestes de son mari, attendant le moment opportun pour agir. Un jour que Badiegloh eût bu son bon vin de palme, elle décida de lui préparer un de ses plats favoris. Dans la sauce de ce plat, elle ajoutera un champignon Hallucinogenique que les Kweni nomment "Zubeli". Un adage ne dit-il pas que "C'est ce que tu aimes qu'on utilisera pour te tuer"? En effet, dès la consommation de ce plat, notre puissant guerrier devint ivre, faible et tomba dans un profond sommeil. L’indigne épouse Sela Lou Nan alerte son oncle qui vient avec des guerriers arrêter Badiegloh. Ils encerclent la case où il dort. Mais, ils hésitent à entrer dans la case. Driblei Bi Gye s'arme de courage et pénètre dans la case. Il retire doucement le fusil sous la tête du guerrier Kweni, le jette dehors, et saute sur le fils de Sèrèwrè... Bien que ivre Badiegloh se rend compte que sa vie est en danger et se défend. Il use de son couteau qui se trouve sous ses aisselles, et le plante dans le ventre de Driblei Bi Gye qui crie de douleur: « au secours, il est en train de me tuer !» Ta bi Zamblé motiva les autres en leur disant : « Ne sommesnous pas en guerre? Qu’attendez-vous? ». Alors ils maitrisèrent Badiegloh, le ligotèrent et le transférèrent à Zuénoula. Ils le remirent aux Français afin d’être exécuté. Pour cet acte de trahison, Ta Bi Zamblé sera récompensé par l'administration coloniale. Et pourtant, les chose ne passeront pas aussi facilement que prévues. Comment comprendre pourquoi Bolia, grand conteur Kweni dit que Ta bi Zamblé n'a pas trahi Badiegloh? ∞∞∞∞∞∞

Badiegloh révèle son secret

N

ous sommes en 1913, un an après la mort du résistant bété, Zokou Gbeuli, qui fut fusillé à la place du petit marché de Zuénoula (au quartier malinké).

Les Français ont enfin arrêté leur plus illustre adversaire. Ils ont également arrêté Gwadio, son petit frère. Le jour de l'exécution de Srèwèlè bi Banhouh dit Badiegloh arriva. L’armée choisit quinze (15) tirailleurs pour proceder à l’exécution publique de Badiegloh. Il fallait prouver à tous qu’il n'était pas immortel. Il fallait prouver à tous que la légende de Badiegloh était factice. Quinze (15) solides gaillards, armées de fusils à bassinet se positionnèrent. En face d'eux, Badiegloh debout. Ils le mirent en joue, et ils tirèrent 15 salves. Aucun effet. Badiegloh reste debout et serein.


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Les 15 tirailleurs arment de nouveau leurs fusils, visent et tirent. Rien. Badiegloh n'est pas touché. Ils recommencent encore, encore, et encore. Badiegloh reste toujours debout. Aucune égratignure. Les français ne savent plus à quel saint se vouer. C’est alors qu’ils se souviennent qu'ils ont en prison Gwadio le petit frère de Badiegloh. Ils menacent de l'exécuter. Ce dernier vient supplier son grand en ce termes non moins surprenants : « Grand frère, tu as déjà tout prouvé. Tu voulais que ton nom persiste et scande le temps, tu voulais être célèbre. Tu voulais que ton nom parvienne au ciel, tu as obtenu tous ces vœux. Tu n'as plus rien à espérer de la vie ici bas, laisse toi donc aller, laisse les te tuer ». Badiegloh se tourna alors vers le français, le capitaine Foussat, et retira les deux oiseaux qui se cachaient sous les tresses de ses cheveux. Il était prêt a mourir. Vite, les tirailleurs le mirent en joue, visèrent et tirèrent. Les balles atteignirent Badiegloh, qui tomba. Ainsi mourut celui qui pendant une décennie terrorisa l'armée de Samory et les soldats français. Nous sommes en 1913. Le commandant du cercle de Zuénoula fit un rapport et alla à Bassam (La capitale de la Côte-d’'Ivoire) annoncé la nouvelle de la mort de Badiegloh. Les supérieurs hiérarchiques du commandant du cercle de Zuénoula lui demandèrent pourquoi Badiegloh ne leur a pas été présenté avant son exécution? Bien que mort, Badiegloh était respecté par les français au point que les 14 Juillet (pendant la célébration de la fête d'indépendance de la France), la tombe de Badiegloh était saluée à l’instar de celui du soldat inconnu. Il fut une fois, un Kweni, un digne Kweni, un guerrier Kweni dont on n'en voit plus de nos jours. Il eut un Kweni, un soldat Kweni, un redoutable Kweni qui se laissa tuer pour que d'autres vivent. Il eut un héro du peuple Kweni qui, avec ses amis, resisterent a toute l'armée de Samory. Il eut un guerrier Kweni qui terrorisa l'armée coloniale française en Cote D’Ivoire, donc la colonisation fit disparaitre la mémoire. Mais le peuple Kweni raconte dans la Marahoué l’histoire de leur hero, le grand Sèrèwrè bi Banhoun, le fils de Sèrèwrè surnommé Badiegloh, le fromager, qui grandit par son sommet. Nul ne peut l’atteindre, rien ne peut le toucher, l’invulnérable Kweni. La mémoire de Badiegloh vit toujours dans la mémoire Kweni. Kweni News Magazine. © Kweni Inc.

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FESTIVAL VAKA A OUME

Ils ont cru en leur peuple (KWENI) ils se sont donnés pour mission de contribuer au bien-être des leurs à travers la revalorisation de leur patrimoine culturel. Venez tous celebrer la culture Kweni pendant le festival du pagne au festival VAKA. Du 27 au 29, Décembre 2016 à Oumé

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