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édito nos
L’est de l’Algérie
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aire voyager par récits, sensibiliser par nos ir actions, encourager à réfléch et , ons iati par nos dénonc toucher par nos simples mots. Voilà en quelques lignes ce à quoi nous destinons ce bul letin d’information : le Nomad’us. Autrement dit, ce bul letin est ce qu’ il faut aux membres des associations ou réseau x associatifs où qu’ ils se trouvent, aux nombreuses institutions, ainsi qu’ à un se public bien plus large, pour és ivit act tenir au courant de nos les plus importantes.
L’équipe de rédaction s’est vue insuffler, non seulement de nouveau x membres, mais sur tout une motivation inédite. C’est grâce au projet «renforcement des capacités de communication de l’association ‘Les Nomades Algériens’ et le réseau JCE pour la diff usion et l’amélioration de l’impact de leurs actions » que cela est possible. En effet ce projet qui a mobilisé l’ensemble des n Nomades a bien montré, no u, ten con son par seulement e mais sur tout par la dynamiqu qu’il a entrainé, l’importance e de la communication extern us no e qu ce e qu é et a confirm quefaisions dans ce domaine jus là était très insuffisant. e Ce quatrième numéro marqu lle uve no donc le début d’une en période, pour le Nomad’us ion iat soc l’as par ticulier, et pour is, mo is tro en généra l. Tous les r un nouveau bilan verra le jou ais jam ne et vous permettra de Les être bien loin de ce que font s Nomades Algérien nos lecteurs * Nous avisons que les articles contenus dans le Nomad’us n’engagent que leurs auteurs.
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4 destinations Page 3
a - Algérie
Ville antique de Timgad - Batn
É V E L E R I R A P ations capacités en communic renforcement des
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Le projet compte des formations rares dans le milieu associatif comme « La stratégie de communication pour l’associatif», «La prise de Photos», «Journalisme et rédaction», «Les techniques de la mise en page» et «Les outils de communication par internet».
Formation mise en page
Ces formations adaptées au domaine associatif, ont été assurées par un panel de formateurs qua lifiés.
Association «Les Nomades Algériens» - Nomad’us N°4
Oran vue d’en bas Des photos pour un regard neuf Par Souâd BENSAADA
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Manger Algérien Couscous à toutes les sauces
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lat millénaire, spécialité algérienne mais aussi maghrébine, le couscous peut se vanter aujourd’hui de conquérir les cuisines du monde entier. Ses appellations varient selon les régions : Seksou, Tabercouchet, Tâ’am, Naâma. Il est sucré ou salé, et peut être servi avec ou sans sauce. Les hypothèses sur son origine sont multiples, la plus répandue reste celle de l’Afrique du nord où des fouilles archéologiques ont révélé la présence d’ustensiles de cuisine datant du IXe siècle qui ressemblent très fortement au couscoussier. La première référence écrite de cette recette millénaire se trouve dans le livre «Kitāb al-tabǐkh fǐ alMaghrib wa’l-Andalus» datant du 13ème siècle. Le couscous nous accompagne dans notre quotidien, on le sert durant les cérémonies de mariage, les enterrements et les fêtes religieuses. Le couscous en chiffre :
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■ L’Algérie produit environ plus de 200 000 tonnes/an de couscous. ■ Les algérien consomme environ 3kg/an de couscous. Par Y. Hamza CHERIF
e samedi 05 novembre 2011, l’association Les Nomades Algériens a organisé une projection photos/débat intitulée « Oran vue d’en bas » au CCF d’Oran. Cet aprèsmidi placée sous le signe de l’échange est venue clôturer la formation photographie assurée par M. Hamza AIT MEKIDECHE, dit Mizo, (photographe de mode à Alger) en juillet et septembre passés, dans le cadre du Projet pour le renforcement des capacités de l’association ‘Les Nomades Algériens’ et le réseau Jeunes Citoyens Engagés pour la diffusion et l’amélioration de l’impact de leur actions. L’objectif de l’activité était de montrer une facette d’Oran de tous les jours, celle à laquelle la majorité d’entre nous ne font pas attention. Il s’agissait aussi d’illustrer à travers des photographies son surnom d’El Bahia, ou la radieuse, de faire découvrir Oran telle que la voit les stagiaires photographes, c’est-à-dire sans artifices, loin de cet aspect « carte postale » vu et revu.
Oran est vivante, Oran est riche, Oran est belle et Oran a besoin qu’on prenne soin d’elle. Tout au long de la projection, une musique aux consonances oranaises, composée par notre Younes BAHRI, participait à faire voyager les spectateurs au cœur de leur ville. Le débat qui a suivi la projection a été très instructif et riche de conseils/ remarques pour réaliser d’autres activités encore plus réussies. Les organisateurs/photographes ont expliqué le contexte particulier de certaines photos. Par exemple celles qui illustrent les nombreuses contradictions de cette ville que nous aimons, cette Oran sans complexes qui s’assume. Ou encore ces photos prises au Derb, pas seulement pour dénoncer les conditions de vie dans ce quartier mais surtout pour dire que oui un binôme (un garçon et une fille) sont partis dans ce quartier, oui ils y ont pris des photos au vu et su de tout le monde, oui ils y ont fait des rencontres magnifiques et oui ils en sont sortis indemnes ; avec un regard neuf. Cette activité n’est qu’un début, d’autres suivront, sur d’autres quartiers d’Oran, sur d’autres visages d’El Bahia, avec à chaque fois un regard différent sur cette cité où nous vivons.
Expo photos : «Emportez–moi» Le temps d’une soirée ramadanèsque
Varié était le choix des sorties ce Ramadhan. L’association « Les Nomades Algériens » a proposé une exposition de photographies nommée « Emportez-moi » au Zénith d’Oran. Cet évènement a réuni les travaux de cinq artistes membres de l’association et un photographe invité de la ville de Tlemcen autour du thème du voyage. L’inauguration a eu lieu au cours de la soirée du 23 aout 2011, lorsque les musiciens du groupe ATMA qui donnait un concert acoustique ce soir-là, ont fait une petite pause. L’exposition a connu une affluence remarquable d’un public essentiellement jeune. Elle a duré trois jours. Pourquoi la photo ? Nous souhaitons faire découvrir un maximum d’endroits en Algérie, et parfois les mots nous échappent pour décrire un paysage qui coupe le souffle, et la langue par la même occasion. Alors nous publions des photos sur notre site web, ou sur notre page
Exposition au Zenith d’Oran
Facebook. Des photos qui peuvent se suffire à elles-mêmes, et qui souvent se passent de tout commentaire. Notre association accorde un intérêt particulier à la photographie, et œuvre pour développer la qualité des prises. Les membres suivent des stages et des formations, et se réjouissent de savoir utiliser leurs appareils d’une façon plus optimale, et pour un résultat plus Par F. REZKALLAH qualitatif.
Association «Les Nomades Algériens» - Nomad’us N°4
L’Est Algérien en un week-end Un voyage à l’Est du pays est une grande aventure spécialement quand il est organisé par Les Nomades Algériens. Ce qu’on y a vécu est inoubliable. Par Souâd BENSAADA
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rrivés au lieu du RDV vers 19h, on attend Joe, notre chauffeur préféré. Ah le voilà, le sourire aux lèvres, la cigarette pendante et l’habit chic. Allez hop tous dans le bus! Tout le monde se réveille à Bousaada : pause-besoins naturels/ photos. Le bus reprend sa route et ses passagers leur sommeil. Deuxième réveil général, sous nos yeux, un paysage désertique…après un bref moment d’incompréhension (le chauffeur aurait-il changé de cap?) un grand Bienvenue à Biskra à la hollywoodienne nous fait tourner la tête. Passer à travers la plus grande palmeraie du pays ne nous aide pas à retrouver nos esprits. Biskra, la porte du Sahara, je revois dans ma tête le programme: Batna et Sétif. Biskra, elle, était une surprise ! Nous voilà aux gorges du Ghoufi (wilaya de Batna) : un paysage indescriptible, à couper le souffle. Un peu de pédanterie : la profondeur des balcons du Ghoufi varie entre 500 et 1200 m. L’oued Abiod (IghzirAmellal) qui les traverse fait 120 km de long. Le village du Ghoufi, jadis très apprécié, pour sa fraîcheur est aujourd’hui abandonné. C’est la tête pleine d’images et d’histoires que nous avons repris la route, en direction d’un autre site mythique : Timgad. Dès notre arrivé, un guide extraordinaire nous a pris en charge. Il lisait le latin comme vous cet article. Il savait raconter les pierres et surtout transmettre sa passion de la cité. La ville nous dévoilait son intimité : ses maisons, ses temples, sa bibliothèque, son théâtre, son marché, son capitole, son arc et même ses toilettes publiques. Nous avons passé la nuit à Sétif, dans une auberge de jeunes. Je ne doute plus de la salubrité de ses infrastructures depuis que les nomades m’ont en fait découvrir
Cité antique de Timgad, Batna
plusieurs. Réveil matinal, on se bouscule, on fait la chaîne devant la salle de bain, on violente les retardataires et on est tous dans le bus encore endoloris par les fous-rires de la veille. Premier objectif de la journée : se rafraîchir ! Direction les chutes de Kefrida, entre Sétif et Béjaïa. Kefrida est d’origine romaine et signifie « fontaine fraîche ». En effet, fraîche est le moins qu’on puisse dire. Elle a arraché un cri à tous ceux qui ont osé s’y plonger. Même si la cascade ne fait que 50 m de hauteur, elle est impressionnante de par son débit et la végétation l’entourant.
La distance entre les roues d’une charrette a définit la largeur des routes romaines qui ont a leur tours définit l’écartement des rails de chemin de fer. Cet espacement de 143,5 cm est resté inchangé depuis. Allez! Il reste encore une étape importante du voyage. Joe, que ferions-nous sans toi ? Djemila nous voilà ! Appartenant à la wilaya de Sétif, cette ville abrite les vestiges d’un autre patrimoine mondial de l’UNESCO : la cité romaine de Cuicul. Une miniature de la ville entière se trouve au musé de Djemila. Elle montre bien qu’une partie importante de la ville est encore sous terre, les fouilles s’étant arrêtées avec les français. Ce site comporte un théâtre, de riches demeures, un capitole, des temples, un marché, des thermes,
une basilique judiciaire, une fontaine mais aussi un baptistère et des églises. L’arc de Caracalla est le monument le plus connu de Cuicul. Retourner à l’auberge pour la dernière nuit, dîner, aller voir la fontaine si connue d’Aïn El Fouara et boire de son eau pour être sûrs de revenir à Sétif puis se mettre au lit. Nous n’aurions pas pu rêver mieux comme programme. Et si avec tout ça, on vous apprenait que l’objectif du voyage n’était pas encore atteint ! Nous sommes le 08 mai, 2011. Comme à chaque année, les autorités de la ville de Sétif organisent une marche commémorative des tragiques événements de Mai 1945. Les Nomades Algériens y ont participé et ont beaucoup apprécié les témoignages des personnes âgées présentes à l’événement. L’heure du déjeuner sonna la fin de notre escapade. Malgré la fatigue, le bus se transforma à nouveau en salle de danse et de chants. Nous avons quitté Oran jeudi soir et sommes revenus dimanche, la tête pleine de souvenirs, le cœur allégé et les yeux encore éblouis par la beauté de l’Algérie. La ville romaine de Thamugadi (Timgad, Batna) a été fondée en l’an 100 et est inscrite comme patrimoine mondial de l’humanité par l’UNESCO).
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Association «Les Nomades Algériens» - Nomad’us N°4
PARI RELEVÉ :
Formation photographie
Renforcement des capacités en communications Par Issam BEKHTI
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’est à partir d’un constat de manque généralisé en matière de communication externe que l’association « Les Nomades Algériens » a lancé une série de formations intitulées « Projet pour le renforcement des capacités en communication de l’association Les Nomades Algériens et de ses partenaires membres du réseau « Jeunes Citoyens Engagés » pour l’amélioration de l’impact de leurs actions». Lancé à partir du deuxième semestre de l’année 2011, ce projet s’inscrit en partenariat avec l’association féministe AFEPEC, ainsi que l’ONG espagnole Solidaridad Internacional, avec l’appui de l’Agence Espagnole de Coopération (AECID). Le projet de ces formations a concerné plusieurs thématiques, en commençant par « La stratégie de communication » où le formateur a instauré les fondamentaux de la communication associative en impliquant la participation des inscrits à la formation dans l’élaboration de la nouvelle stratégie de communication de l’association tout en incluant les nouvelles technologies
TIC (Technologies de l’Information et de la Communication) devenues incontournables vu le nombre grandissant de cette communauté à travers le monde (700 Millions) et en Algérie (presque 3 millions). La seconde formation sur la photographie s’est étalée sur trois sessions de deux jours chacune, où le formateur M. Hamza AIT MEKIDECHE, ou « Mizo » de son nom d’artiste, a mis tout son talent et sa technique au service des participants pour la prise de photos, le traitement d’images et le reportage photo. Cette formation a suscité un très grand intérêt de la part des participants, en majorité amateurs de photographie, et a été ponctuée par plusieurs sorties qui ont été organisées afin de mettre en pratique les connaissances acquises durant les ateliers de formation. Cette formation à été suivie par celle de l’e-communication, une première du genre dans le milieu associatif en Algérie où le jeune formateur M. Mehdi LAGHA, plus connu sous le pseudo de Midi30, sur le Web, a assuré avec brio la formation sur les nouveaux outils permettant une communication sur le Web d’une manière optimale, en y intégrant les réseaux sociaux comme principaux outils de diffusion de l’information sur le Web.
La formation en journalisme assurée par le grand journaliste M. Kamel DAOUD, connu pour ses chroniques toutes aussi raffinées que pertinentes avec un arrièregoût satirique. Cette formation s’est étalée elle aussi en trois sessions de deux jours chacune avec un grand nombre de participants. Le formateur s’est étalé sur les techniques de rédaction d’articles de presse, tout en adaptant le contenu aux besoins de l’association. Les deux derniers jours de la formation ont été consacrés à la critique du dernier bulletin d’information des Nomades Algériens « Nomad’us N°3 » ainsi qu’à l’élaboration du présent bulletin d’information « Nomad’us N°4 ». Cette formation a été marquée par la très grande satisfaction de tous les participants, par la qualité de la formation et du formateur, fort de ses 16 ans d’expérience dans le journalisme sur le terrain, mais aussi par la rencontre avec l’homme, «une leçon de vie » selon certains participants. La notion de TIC (Technologies de l’Information et de la Communication) regroupe les techniques utilisées dans le traitement et la transmission des informations: principalement l’informatique, l’internet et les télécommunications. La dernière formation de ce projet a concerné le volet de la mise en page, et a été assurée par le président de l’association « Les Nomades Algériens » M. Anès HOUARI avec toute son expérience et sa maîtrise dans le domaine. Durant ces ateliers, le formateur a fourni et expliqué les outils de base pour la réalisation de documents pertinents et esthétiques, ainsi que les techniques de choix de couleurs, des photos mais aussi la typographie. La formation a été clôturée le dernier jour par la prise en main des logiciels de mise en page, dans le but de se lancer dans la réalisation du Nomad’us N°4. A la fin de toutes ces formations, il a été convenu de l’installation d’un chargé de communication pour l’association des Nomades Algériens à qui sera confiée la tâche de constituer et de gérer une cellule de communication, ainsi que le lancement du site Web de l’association qui s’ajoutera à la page Facebook et Twitter.
Par Anès HOUARI
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e cœur de l’associatif n’est pas la volonté. On peut vouloir changer le monde, sans pour autant y arriver; ce n’est pas l’argent non plus, même si ça aide souvent. L’associatif n’est rien d’autre que l’organisation et la coordination des personnes pour agir dans l’intérêt de la société. L’efficacité d’une association réside dans sa capacité à communiquer avec son public cible. Ce n’est pas d’apporter des changements seulement, mais pousser tout le monde à faire de même. C’est dans cette optique qu’un projet de renforcement de la communication a été développé par notre association. Cette opération a duré plus de huit mois entre préparation, recherche et
Formation montage de projet
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i le rêve d’un américain est d’avoir une maison, une belle voiture et une carrière, le rêve d’un jeune algérien se résume en un seul verbe « Partir ». Partir à n’importe quel prix, par n’importe quel moyen, peu importe l’objectif, finir ses études, se marier, travailler, c’est ce qui importe le moins, pourvu qu’il traverse la méditerranée, pourvu qu’il quitte cette Algérie où il étouffe. Une fois sur l’autre rive, une fois le rêve réalisé, on peut commencer à rêver d’autres choses et pourquoi pas, rêver même le rêve américain, après tout c’est la terre où les rêves deviennent réalité. Mais très vite l’Algérien commence à être nostalgique, le soleil de l’Algérie lui manque, les petits plats de sa maman et la chaleur humaine aussi. Il regrette le
développement, durant laquelle une équipe de bénévoles Nomades a travaillé en étroite collaboration avec des cadres associatifs brillant tels que Mme F.Selhab, Mme S.Akkouche et Mme M.Remaoun, des professionnels de la formation et des consultants en communication, tout en étant accompagnée par différents acteurs sociaux locaux. Le projet en lui-même est conçu pour acquérir les outils nécessaires pour mieux établir le contact avec le public cible, et ainsi recevoir un feed-back pour fonder une stratégie de développement à long terme adaptée aux besoins de ce même public. Pour commencer, ce projet a touché un échantillon de quatre associations d’Oran. Cette expérience sera évaluée, capitalisée puis rééditée pour un groupe d’associations plus large.
Wach Galou
LES NOMADES VUS DE L’INTÉRIEUR Par A.KORCHI
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es Nomades Algériens, un titre qui ne nous laisse pas dans l’indifférence. Quand on pose des questions sur l’association, les réponses surprennent. Elles vont de la simple ignorance aux diffamations les plus dures. Au mois de juin dernier, il m’a été donné l’occasion de participer aux formations organisées dans le cadre de leur projet. Grâce à elles, j’ai pu pénétrer à l’intérieur de cette association, et sentir enfin l’ambiance qui y règne. Je dois dire qu’autant les avis que j’avais entendus étaient mitigés, autant j’ai été surpris par ce que j’ai découvert. Il faut dire que l’association a su modeler et entretenir les grandes qualités requises pour avancer toujours plus loin. J’ai apprécié la qualité des formations, le savoirfaire des formateurs et le sérieux du groupe. Plus le projet avançait et les formations se succédaient, plus l’envie d’apprendre et de côtoyer les nomades se faisait sentir. Rencontre après rencontre, j’ai découvert un groupe ouvert et sympathique, un groupe de bosseurs, sérieux où se sentait l’envie de s’améliorer, non sans accrocs ou problèmes, mais dont le résultat est là, pour témoigner de la volonté de fer qui les dirige. Si bien que lorsqu’il m’a été donné l’occasion d’adhérer à l’association, la décision ne s’est pas fait attendre. Et il faut dire qu‘aujourd’hui, je suis heureux de partager cette envie d’aller plus loin en leur compagnie.
Association «Les Nomades Algériens» - Nomad’us N°4
quand l’associatif passe au pro
On l’a poussé à partir, son père,
Le rêve et son revers son professeur et toute la société
qui a perdu tout espoir en une Algérie meilleure, l’ont poussé temps où il pouvait se permettre des à partir. grasses matinées sans se soucier du Il aurait aimé qu’on lui loyer, le temps où il brûlait les feux apprenne qu’ici comme ailleurs rouges sans risquer grand-chose. De il faut se battre pour réaliser plus « el wahche », le regard indigné son rêve. Il aurait aimé qu’on des uns et les réflexions racistes des lui apprenne à aimer son pays autres commencent à le fatiguer. tel qu’il est et qu’il n’est pas si C’est ainsi que son rêve devient moche, que son pays a survécu cauchemar. à un colonialisme sauvage et Il commence à comprendre le à une guerre civile agressive. sens de la chanson« yarayah » : et Qu’on lui dise que son pays a du proverbe « ailleurs n’est jamais fait un grand chemin depuis meilleur », mais il aurait aimé qu’on son indépendance et qu’il ne le lui apprenne. Ça lui aurait permis pouvait faire mieux. d’économiser beaucoup d’efforts, On ne lui a rien appris beaucoup d’argent et beaucoup de cela, mais ce n’est pas d’années. Il se serait concentré à très grave, parce que lui, il réaliser son rêve chez lui. Mais on l’apprendra à ses enfants. ne lui a rien dit. Bien au contraire. Par Remmache Hayat
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Association «Les Nomades Algériens» - Nomad’us N°4
A Sidna Youchaa, nous croisons Saad, un jeune étudiant de la ville de Tlemcen en vacances. Il y vient chaque été, et même plusieurs fois pendant l’année. Il accepte de répondre à nos question: Que pensez-vous de la construction de ce port ici, à SidnaYouchaa ? « La question du port de pêche à Sidna Youchaa ne se pose même pas pour moi. Dans ma logique d’être humain et d’étudiant en architecture, je n’imagine pas détruire ce que dieu a pu faire de plus beau, pour construire quelque chose qui coûtera des milliards dont personne n’en veut.» Comment imaginez-vous vos prochaines vacances ? Plage de Sidna Youchaa
Construction d’un nouveau port de pêche Sidna Youchaa Galets légendaires VS grues et bétonnières. L’initiative de déplacer le port de pêche de Ghazaouet vers Sidna Youchaa n’a été accueillie à bras ouverts ni par les uns, ni encore moins par les autres. Personne ne trouve son compte et pour cause.
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ntre Ghazaouet et Honein, se niche une jolie plage à galets appelée Sidna Youchaa. Petit paradis où les gens parlent un dialecte particulier, village de pécheurs où les vacanciers dégustent ce qu’offre la mer sur la terrasse des bungalows. Ce havre de paix était loin de se douter, il y a encore quelques mois, de ce qui se tramait dans les hautes sphères. En effet, il a été décidé de déplacer le port de pêche de Ghazaouet se trouvant à quelques kilomètres à l’ouest, vers Sidna Youchaa.
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Ce que va entraîner cette initiative n’est pas du tout à négliger. Les habitants des deux villages sont révoltés, car cela implique un changement considérable dans les habitudes et la vie quotidienne des deux communes. Pour la première, à savoir, Ghazaouet, les actuels pécheurs, héritiers du métier depuis des générations seront obligés d’accoster à Sidna Youchaa. Or cela n’est pas en leur avantage car ces
derniers seront obligés de transporter leur poisson. D’autant plus que l’infrastructure de cette dernière n’est pas adaptée à cela. Pour la deuxième, Sidna Youchaa verra sa plage réduite de moitié, pour laisser place à une structure en béton. Impliquant la démolition de plusieurs maisons. C’est ce qu’on appelle dans le jargon du foncier, une cessation pour cause d’utilité publique.
« Génération après génération, nous avons grandi ici. Notre histoire, on l’a écrite ici de nos rires à nos larmes, de nos mariages à nos enterrements, nos amours et nos plus grandes amitiés sont nés ici, notre sens de la vie on l’a puisé ici. Tout cela ne peut partir aussi facilement» Il ajoute : « Sincèrement si cela doit partir un jour, c’est une partie de moi qui partira avec.»
Le pécheur est toujours en mer, toujours absent. Il est donc souvent mal représenté, et il est très facile de parler à sa place
L’idée de construire un port de pêche sur cette plage n’est pas une trouvaille récente. Elle remonterait à la période où les Français étaient encore les maîtres des lieux. Dans les années cinquante, Sidna Youchaa a été proposé à un projet de port. Une étude a même été réalisée par des experts à cette période-là, qui conclut que l’idée devait être abandonnée à cause de la non-conformité du site à la réalisation d’un port. Cette plage est trop petite, elle est sujette à de forts courants, donc il y a risque d’ensablement. Elle est aussi bordée de montagne, ce qui ne facilite pas l’installation d’une infrastructure qui accompagne ce projet. Cette conclusion existe toujours au niveau des archives de la direction des travaux publics.
A Ghazaouet, la tension monte chez les pécheurs. Interrogé, l’un d’entre eux nous confie « veut-on déplacer Ghazaouet à Sidna Youchaa? C’est ridicule, d’autres ports on été construits ailleurs pour rien, celui de Honein, celui de port SAID ou encore celui de Mostaganem. Nos sardiniers rentrent à une heure du matin, comment feront-ils pour rentrer chez eux ? »
D’autres plages seront bientôt confrontées à des décisions du même genre, la plus probable étant Madegh. Si ça continue, où iront nager nos enfants dans dix ans? Rappelons au passage que notre champion olympique, Salim Îles a fait ses premiers crawls à la plage de Sidna Youchaa. Par F. REZKALLAH
Si port de pêche il y a, c’est bien pour pécher, hors, la ressource halieutique est en net déclin, si l’on en croit les spécialistes. Ces derniers se demandent pourquoi on n’investirait pas plutôt dans l’élevage ou l’aquaculture. Investissement jugé plus judicieux que la construction de ce port de pêche.
« Quand je vois des jeunes comme vous, engagés, curieux … ça me permet de garder espoir »
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encontré dans le cadre d’une formation sur le journalisme, M. Kamel DAOUD a accepté de répondre à quelques questions concernant le civisme, un sujet très important pour « Les Nomades Algériens ». Cet entretien a servi d’exercice dans le cadre de ladite formation.
M. DAOUD nous a raconté deux anecdotes qui lui sont arrivées, mais qui sont le propre de tout un chacun: devant un feu tricolore, après s’être arrêté comme tout bon citoyen à la lumière rouge, il s’est fait doubler par un chauffard qui l’a gratifié d’un regard méprisant. C’est à se demander lequel des deux commettait une faute. Ou encore, le fait de sentir des regards incompréhensifs à la limite de l’insulte en traversant au passage piéton. « Les gens se sentent blessés dans leur conscience» a-t-il expliqué.
le fait pas également, il a répondu « Ce que les autres font ou ne font pas ne m’intéresse pas. Penses à toi. Que fais-tu, toi ? Même ça,à la limite, ça ne compte pas. L’essentiel c’est ce que je fais, moi, que je sois en paix avec ma conscience, que je puisse mourir tranquille.Si nous ne le faisons pas pour nous, faisons-le au moins pour nos enfants. Vous n’allez pas changer le monde, mais vous y contribuez ! ». Devant notre désenchantement il a renchérit « Il faut se dire que le bien l’emporte toujours », c’est ce que se disait Ghandi dans les temps de grande détresse. Ce dernier a réussi à battre tout un empire avec ‘’rien’’.
Ensuite c’est l’importance de ce qu’il fait pour le civisme, en tant que journaliste, que nous avons voulu savoir. Il a répliqué : « Former, informer, sensibiliser, analyser les phénomènes et faire réfléchir sur nos actes. Par effet domino, de plus en plus de monde sera touché par ce qu’on dit. Quelques fois, ce sont des personnes complétement inattendues, non ciblées à la base, qui réagissent ».
Monsieur Kamel Daoud
Pour conclure, il a ajouté « Des gens font de belles choses quand même». Il nous a donné l’exemple d’un directeur d’école qui a acheté des livres aux élèves qui aimaient la lecture. Ou encore cet autre directeur qui a organisé des excursions dans des villages enclavés. Tous deux avaient réagi à des papiers écrits par M. DAOUD. « Ils ne sont pas obligés de le faire, pourtant ils le font quand même », et on pourrait dire que leurs lectures y sont pour quelque chose.
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A la question de cela sert-il ‘’Tête à tête’’ avec vraiment à quelque chose de se M. Kamel Daoud comporter de la sorte, si la masse ne
Des petits gestes du quotidien qui ne coûtent rien à l’individu contribuent à améliorer la vie de tous. Par S. BENSAADA
ARDNAB nous invite Randonnée, reboisement et échange à Blida Par Anès HOUARI
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’est avec un grand plaisir que les nomades reçurent l’invitation de l’association ARDNAB de Blida, pour participer, encore une fois, à la randonnée de Chréa ; surtout après l’expérience vécue par le groupe des nomades qui avait participé l’an dernier à ce même évènement. Le coup d’envoi fut donné à 9 heures le 19 mars, depuis le fameux stade Tchaker, d’où la caravane de bus démarra et nous transporta à travers les montagnes de l’Atlas Blidéen qui surplombent la ville. Arrivés à la première plateforme, les randonneurs participèrent à l’opération de reboisement aux cotés des « Amis de Chréa ». Grands et petits plantèrent des cèdres sur une importante surface.
Reboisement à Chréa, Blida
guidèrent, à travers un sentier tracé sous les châtaigniers et les cèdres. Le beau temps était au rendez-vous : soleil, douce fraîcheur et ciel dégagé, ce qui rendit la randonnée très agréable, voire thérapeutique pour le corps comme pour l’esprit. Une fois les 1525 mètres d’altitude atteints, les participants prirent leurs déjeuners dans une ambiance de gaité suivie d’une sieste en plein air.
La magie commença à opérer avec le début de la randonnée dans le parc Le soir, à l’auberge de Blida, une national de Chréa. Les membres rencontre d’échange et de partage de l’association ARDNAB nous d’expériences fut organisée entre
l’association hôte ARDNAB et ses invités : Les Nomades Algériens, Bel Horizon, LSM Azazga et la Ligue de Ski Tizi-Ouzou. Après avoir goûté à l’hospitalité des Blidéens, on fut bien obligés de les quitter, avec la promesse de revenir, probablement durant les prochaines manifestations qu’ARDNAB se propose d’organiser (comme la journée de la rose, ou encore dans ses diverses randonnées inédites).
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Association «Les Nomades Algériens» - Nomad’us N°4
les nomades étaient là pour parler de l’associatif qui forme. En effet, nous accordons une importance sans pareil à la formation (communication interne et externe, gestion de projets, animation de groupe, …).
Au Carrefour du jeune entrepreneur
Carrefour du jeune entrepreneur 2011 Par Souâd BENSAADA
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’est avec plaisir que l’association « Les Nomades Algériens» a participé au «Carrefour du Jeune Entrepreneur », qui s’est tenu du 13 au 17 novembre 2011, au «Centre des Conventions d’Oran ». Que faisait une association culturelle dans un salon d’entrepreneurs ? Vous n’auriez pas tort de vous poser la question. La réponse est pourtant simple :
Le stand des Nomades Algériens a attiré par l’impression de fraîcheur mais aussi de sérieux qu’il dégageait. La complicité avec les membres du cabinet Jurex-itek, amis et partenaires, placés juste à côté a sûrement dû y contribuer aussi. Les visiteurs ne se sont pas contenté des explications sur l’objectif, les missions et le parcours de l’association, mais ils ont contribué par leurs suggestions, certains ont même adhéré à l’association. Pour cette première édition du carrefour, les organisateurs ont préparé, en plus des expositions (organismes qui participent à la formation, l’accompagnement ou l’insertion des jeunes), des formations avec inscription sur place. Les thèmes des formations n’étaient pas des moindre, ni les formateurs d’ailleurs. L’association tient à remercier Monsieur le Directeur de l’Emploi de la ville d’Oran, qui nous a permis de participer à cette manifestation.
Partenariat A l’occasion du 8 Mars 2011
« Femmes en vers » Les amoureux de la poésie ont été au rendez-vous le samedi 12 mars, avec une activité inédite, organisée par l’association « Les Nomades Algériens».
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ans le cadre de la semaine de la femme, organisée par l’association AFEPEC, l’Association culturelle «Les Nomades Algériens » a organisé un après-midi poétique, où les membres de l’association se sont relayés pour déclamer
des vers, en arabe, en français et en amazigh, rendant tous hommage à la femme et parlant de son rôle dans la société. Le public était invité à débattre les thèmes proposés après les lectures, et la réaction fut très positive. Les voix douces des lecteurs Nomades se sont fondues dans les mélodies de la guitare, du luth, et de la flûte, des mélodies choisies minutieusement par les musiciens, pour transporter le public dans un univers plein d’émotions. Par Younes BAHRI
Bulletin d’information de l’association culturelle Les Nomades Algériens Président de l’association: Anès HOUARI Bulletin Numéro 04 Tiré à 4000 exemplaires +213 (0) 551-95-61-51 contact@nomades-algeriens.com www.nomades-algeriens.com Oran, Algérie
Noms des villes Alger : D’Ikosim à El-Djazair
Par Y Hamza-CHERIF
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urnommée « El Bahdja» «El Mahroussa » ou encore « La Blanche », la ville prit différents noms au cours des siècles. Fondée durant la période punique soit au IIIe siècle av. J.C elle fut d’abord appelée « Ikosim », ce qui signifiait « île des mouettes», « île des hiboux », « île des épines » ; de ce premier nom dérive son nom Romain « Icosium ». Puis, en 950 ap. J.C, Bologhine Bnou Ziri fondait la ville musulmane, connue sous le nom de «Djazaïr Bani Mezghena». En 1529, l’arrivée des frères Barberousse marque une nouvelle ère ; celle de la régence d’Alger plus connue sous les noms d’« El Mahroussa », de « La petite Istanbul» et d’« El Djazaîr». Cette dernière appellation qui n’est qu’une arabisation de «djazair bani mezghena », se trouve être à l’origine du nom français « Alger ».
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