Relais et Châteaux Les Prés d’Eugénie. Photo Sébastien Chebassier.
LE MAGAZINE DES DÉCIDEURS spa l beauté l bien-être l santé N°65 l NOVEMBRE 2020 l 9$
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SOMMAIRE NOVEMBRE 2020
Relais et Châteaux Les Prés d’Eugénie. Photo Sébastien Chebassier.
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LE MAGAZINE DES DÉCIDEURS spa l beauté l bien-être l santé
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N°65 l NOVEMBRE 2020 l 9$
Relais et Châteaux Les Prés d’Eugénie. Photo Sébastien Chebassier.
Édito Toujours à vos côtés… Par Laure JEANDEMANGE.
Avant de manager vos équipes, ménagez-les ! Par Florence KOWALSKI.
Secrets d’artistes. L’architecture intérieure d’un spa. Les espaces humides.
10 01-COUVERTURE-SDB65.indd 1
Par Galya ORTEGA.
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Spa création Parcours spa : Hélène Schetting. Par Laure JEANDEMANGE.
J’ai testé des soins corps. Par Galya ORTEGA.
Spa soins La superbe thalasso de la Grande Terrasse.
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Spa thalasso Pourquoi la musique est capitale en spa ? Par Florence KOWALSKI.
Spa thermalisme Parcours de spa manager : Léa Ruphy. Par Laure JEANDEMANGE.
ABONNEZ-VOUS ! Budapest, au pays du sourire. Le plus grand centre urbain au monde dédié aux cures et à la restauration faciale. Par Nicolas MARTIN.
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Toujours à vos côtés… Publié par la Société d’Édition Les Nouvelles Esthétiques Direction Rédaction Publicité 7 avenue Stéphane Mallarmé - 75017 Paris Tél. 01 43 80 06 47 – Fax 01 43 80 83 63 www.spa-de-beaute.fr © «Les Nouvelles Esthétiques – Spa de Beauté»
Directrice de la publication Isabelle Pierantoni Rédactrice en chef Laure Jeandemange Rédactrice Michèle de Lattre Secrétaire de Rédaction Catherine Ougen Directrice commerciale Congrès Cécile Klajer Publicité Yolande Martorana Suivi technique Congrès et publicité Héloïse Mongin Comptabilité Delphine Lebreton Maquette Farid Messaoudi Impression Jiménez Godoy, S.A. Crta. de Alicante Km 3 30160 Murcia, Espagne Tél. +34 968 85 04 00 ISSN 24315176 Prix de l’abonnement France métropolitaine (11 numéros) : 28 € Règlement : chèque bancaire – carte bleue La reproduction même partielle des articles et des documents qui figurent dans ce journal est interdite. Les manuscrits et les photos envoyés à notre journal ne sont pas rendus, sauf accord préalable avec la direction. Les articles que nous publions dans Spa de Beauté sont la propriété de notre journal qui peut en disposer à sa guise.
Parce que l’univers de la beauté et du bien-être est un univers riche d’innovations, que la formation continue est une des clés du succès des spas qui performent et que l’ADN des Nouvelles Esthétiques et de Spa de Beauté est de vous accompagner tout au long de votre parcours professionnel, voilà cinq ans que Les Nouvelles Esthétiques ont ouvert leur centre de formation à notre siège parisien. Partis de zéro, cinq ans plus tard, près de 200 formations ont été organisées, voici les raisons de ce succès : - des formateurs de renom experts dans leur domaine venus du monde entier, - un nombre très limité de participants, - un programme mensuel totalement renouvelé, - une grande convivialité, - des formations inédites avec des soins signatures d’experts, - un cadre de qualité, - une assistance pour le montage du dossier, - des prix très raisonnables par rapport à ceux habituellement pratiqués, - un programme annuel constamment enrichi de nouveaux formateurs, - des formations théoriques et des formations pratiques : soins du corps, du visage, prise en charge et parcours client, gestion… - une équipe totalement dédiée aux formations, 70 % des stagiaires venues se former reviennent. MERCI à tous nos stagiaires pour leur confiance et leur fidélité. MERCI à tous nos formateurs-experts de partager avec bienveillance leur expertise. Partis de zéro, nous sommes fiers de cette réussite qui n’aurait pas été possible sans vous. Nous sommes impatients de vous accueillir lors de nos prochaines sessions pour ainsi vous faire bénéficier de tout notre sérieux, toute notre expertise pour faire la différence, innover, fidéliser votre clientèle et performer.
Laure JEANDEMANGE
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AVANT DE MANAGER MÉNAGEZ-LES !
6 par Florence KOWALSKI, www.yog-n-vibes.fr
Aujourd’hui, d’un côté, les managers enjoignent leurs équipes à se remettre rapidement au travail pour rattraper le retard de chiffre d’affaires. De l’autre, on trouve des collaborateurs souvent «assommés» par une période inédite qui, plus que jamais, ont besoin de (re)trouver leurs marques. Objectif : réconcilier ces attentes et faire repartir la machine. ACTE 1 : COMPRENDRE CE QUI S’EST PASSÉ SUR LE PLAN HUMAIN À la base était la pyramide de Maslow… Pour comprendre un peu mieux ce que peuvent ressentir les salariés revenus au travail après cette période exceptionnelle, revenons sur un outil qui a fait ses preuves, la pyramide de Maslow, créée par le psychologue américain Abraham Maslow en 1945. Au travers de cette pyramide, Maslow énonce que les motivations des individus à faire ou ne pas faire quelque chose naissent de la nécessité des besoins personnels qu’ils souhaitent satisfaire. Ces besoins s’organisent en cinq familles, des plus «matériels» (bas de la pyramide) aux plus «spirituels», c’est-à-dire liés au développement personnel (haut de la pyramide.) Maslow énonce également que les besoins les plus bas dans la pyramide doivent être satisfaits en priorité avant ceux positionnés à l’étage supérieur.
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Ces groupes de besoins s’articulent de la façon suivante : - Le niveau 1 rassemble les besoins les plus primaires, appelés besoins PHYSIOLOGIQUES : dormir, se nourrir, boire, s’habiller… - Une fois ces besoins satisfaits, l’être humain cherche à satisfaire les besoins de niveau 2, besoins de SÉCURITÉ ET PROTECTION : avoir un toit. - Puis il cherchera à combler ses besoins de niveau 3, les besoins d’APPARTENANCE et d’AMOUR : développer l’amitié, la famille, les interactions sociales, les relations amoureuses, les relations en entreprise… toutes les formes de groupes. - Il partira ensuite à l’assaut des besoins de niveau 4, besoins d’ESTIME : être reconnu pour ses compétences, son statut, être aimé, être accepté par les autres. - Enfin le niveau 5 rassemblera ses besoins ultimes d’ACCOMPLISSEMENT DE SOI : se réaliser, s’épanouir, se développer personnellement (avec la méditation par exemple). La pyramide de Maslow est généralement utilisée en marketing pour analyser les besoins des consommateurs. Néanmoins, appliquée aux individus, salariés ou managers, et à leur relation à l’entreprise, cette pyramide nous apporte un éclairage particulièrement intéressant sur les conséquences du confinement sur les individus et sur les réponses que nous pouvons leur apporter.
VOS ÉQUIPES, Relancer l’entreprise c’est avant tout re-créer L’impact du confinement sur la réalisation de nos besoins Pendant le confinement, tous les individus ont pu dormir, s’habiller, manger et boire sans se priver (pas de rationnement et pas de rayons d’alimentation dévalisés et non ravitaillés). Ils ont également pu demeurer en sécurité chez eux. Les deux premiers niveaux de besoins ont donc pu être satisfaits. On conserve le lien... mais de loin... Par contre, concernant les besoins liés au groupe 3, le confinement a fortement perturbé leur réalisation. Celui-ci a imposé aux individus d’être physiquement séparés des autres à l’exception de ceux vivant habituellement sous leur propre toit. Au niveau de l’entreprise, cela signifie être séparé de ses collègues, ne pas les voir, ne pas les toucher, ne pas discuter à la machine à café ou à la cafétéria… Certes, les réseaux sociaux et les nouvelles technologies ont permis de garder du lien, d’échanger, de se voir à l’écran, mais rien d’aussi spontané que de se croiser dans les couloirs ou de se voir par-dessus la cloison du bureau. L’entreprise constitue un lieu de création de liens affectifs, personnels. Idéalement, on s’y épanouit professionnellement mais également personnellement… En gardant les gens chez eux et les tenant physiquement hors de l’entreprise, le confinement a certainement brisé le «groupe» le plus créateur d’interactions sociales, de liens affectifs et personnels. La mise en place du télé-travail a permis de maintenir l’activité de l’entreprise à proprement parler mais dans sa configuration de «groupe humain», cette dernière a complètement explosé. Ce troisième groupe de besoin n’ayant pas été satisfait, les individus ne cherchent plus non plus à satisfaire les groupes de besoins suivants. Parmi ces derniers, il y a le besoin d’estime, d’être apprécié et reconnu des autres. Or c’est la satisfaction de ce besoin qui pousse les individus à s’investir dans l’entreprise, à «pousser» des projets jusqu’au bout, à fédérer autour d’eux… pour être reconnus socialement et professionnellement. S’ils ne cherchent plus à satisfaire ce besoin, ils ne s’investiront plus de cette façon dans les actions susceptibles de répondre à ce besoin
d’estime. Or, ces actions sont essentielles ce sentiment de pour faire avancer l’entreprise et booster sa performance économique. Et que dire groupe, moteur du dernier besoin, celui d’accomplissement de l’entreprise de soi qui, en entreprise, pousse parfois certains individus à se transcender et à se dépasser ? Dans une société où la recherche de sens dans le travail est de plus en plus importante, comme l’atteste le nombre croissant de personnes en reconversion désireuses de «changer de vie» pour être alignées avec leurs valeurs, nombreux sont ceux qui voient leur mission en entreprise au-delà d’un simple «boulot». On cherche de plus en plus à s’accomplir dans le travail. Et concrètement, cela se traduit par des personnes : - enthousiastes, positives, capables de fédérer autour d’un projet car elles croient profondément en celui-ci, - résilientes car elles sont capables de dépasser tous les obstacles pour y parvenir, - empathiques et bienveillantes car elles ont envie que leurs collègues et/ou collaborateurs se sentent aussi bien qu’elles… Au travers de ces quelques exemples, on comprend que ces qualités interpersonnelles sont très précieuses pour booster l’activité économique de l’entreprise.
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Besoin de s’accomplir
Besoin d’estime
Besoin d’appartenance
Besoin de sécurité Besoin physiologique
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Le télé-travail a été mis en avant comme une des solutions pour permettre la continuité de l’entreprise pendant le confinement. Les nombreux atouts ont été soulignés : pas de temps de transport, pas de dérangements impromptus, moins d’urgences de «dernière minute»… En tant qu’indépendante, je crois depuis toujours au télé-travail et à son efficacité. Quand j’enchaîne les journées de mission chez différents clients, je vois mes journées de travail à domicile comme de petits «havres de paix» qui me permettent de me couper des sur-sollicitations. Par contre, en période calme, après quelques journées de télé-travail, j’ai besoin de me rapprocher d’un espace de co-working essentiellement pour ce lien social qui me fait défaut quand je suis seule. La notion de groupe, d’appartenance et d’établissement d’un relationnel est donc un besoin satisfait par l’entreprise, besoin qui ne l’a plus été pendant le confinement et même après Que chacun puisque le télé-travail est prolongé chaque fois que possible. sache qu’il peut Résultat : l’énergie qui faisait le collectif ne circule plus, donc le collectif n’existe plus. oser proposer Relancer l’entreprise, c’est donc avant tout resans risquer créer ce sentiment de groupe premier moteur de la reprise. 8
de réprobation
ACTE 2 : RE-SUSCITER L’INTELLIGENCE COLLECTIVE Au-delà de simplement rassembler ses salariés pour une après-midi ou une journée, re-créer le collectif suppose de re-créer un dénominateur commun qui va nourrir ce sentiment d’appartenance au groupe. L’intelligence collective remplit parfaitement ce rôle. Par contre, elle ne sera efficace qu’à condition de développer la résilience individuelle.
Recréer le groupe après l’éloignement physique du confinement Le confinement a mis à mal le «collectif» de l’entreprise. Pour le re-créer, plusieurs possibilités : dans un premier temps, initier une journée de team building pour s’amuser, se ressourcer, se retrouver dans la «vraie» vie. Trouver le juste équilibre entre une activité suffisamment «loisir» pour sortir du cadre du travail mais en même temps porteuse de sens pour amener chacun, en douceur, à comprendre ce qu’il ressent et comment il vit cette situation. Si l’activité économique le permet, profiter d’un nouveau projet pour faire une réunion de lancement de projet (kick off) différente de celles que l’on fait habituellement, en «ancrant» ce nouveau projet dans une nouvelle ère, car parler de cette épreuve c’est la rendre concrète et susciter l’acceptation : non la vie ne sera plus comme avant, elle sera différente. Mais le seul fait de rassembler physiquement les salariés dans un même endroit ne suffira pas à re-créer ce groupe de façon durable. Il convient de réussir à le «ré-inscrire» dans le mode de fonctionnement de chacun qui doit apprendre à re-travailler avec l’autre.
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Comment ? En re-suscitant l’intelligence collective… L’intelligence collective désigne «la capacité d’une communauté à faire converger intelligence et connaissances pour avancer vers un but commun. Elle résulte de la qualité des interactions entre ses membres». Faire en sorte de la ré-introduire dans l’entreprise présente un intérêt à la fois : - pour le collaborateur : on re-crée cette notion de groupe et ce sentiment d’appartenance, - pour l’entreprise : puisque l’intelligence collective sert un objectif de l’entreprise, elle sert sa performance. Re-créer de l’intelligence collective sera donc un parfait indicateur de re-constitution durable de ce «groupe». Concrètement comment faire ? L’intelligence collective implique de savoir travailler et co-créer ensemble. C’est en cela qu’elle est aussi puissante pour la performance de l’entreprise. Il convient donc de favoriser l’initiative individuelle en encourageant l’audace et le droit à l’erreur. Que chacun sache qu’il peut oser proposer sans risquer de réprobation si l’idée n’est pas pertinente ou adaptée. L’encouragement et les feed-backs positifs, déjà essentiels en temps normal, seront encore plus stratégiques dans cette période car ils contribuent à libérer l’émergence des idées. Cette co-création peut être réalisée au travers d’ateliers de créativité utilisant diverses méthodes : brainstorming, brainwriting, brainwalk, focus groups, «la pire idée possible», le mind-mapping, les Six Chapeaux, la stratégie Disney….
… et en suscitant la résilience individuelle L’épidémie de COVID 19 a créé une période sans précédent. Du jour au lendemain, quelque chose de plus fort que tout, n’offrant aucune solution rationnelle, a pris le dessus sur nos vies personnelles et professionnelles, sur nos relations amoureuses, amicales… Quelque chose que nous devons accepter car nous savons désormais que ce scenario peut se reproduire. Une entreprise, c’est un collectif. Mais un collectif se compose d’individualités. Si ces dernières sont trop fortes, le collectif ne fonctionne pas, à l’image d’un bateau qui, au lieu de filer droit, tournerait en rond sur lui-même parce que chacun rame dans la direction qu’il souhaite, sans tenir compte de l’autre et des instructions du barreur. Mais, inversement, si les individus ne sont pas assez «ancrés», c’est-à-dire s’ils n’intègrent pas toutes les contraintes de la vie, ici et maintenant, aucune équipe pérenne et performante pour l’entreprise ne pourra être constituée. Le psychologue Boris Cyrulnik définit la résilience comme «la capacité à vivre, à réussir, à se développer en dépit de l’adversité.» Très concrètement, c’est d’abord accepter la situation et l’intégrer en soi et dans sa vie sans la nier. Puis, c’est se tenir debout et se battre, pas avec des poings, mais avec sa volonté, sa force intérieure et sa détermination à la dépasser à tout prix. Si certaines cultures sont naturellement plus résilientes (ex : les Japonais qui vivent avec le risque quotidien de «tout perdre» en raison d’une catastrophe naturelle et de leur croyance en l’impermanence), les Français ne le sont pas comme l’atteste, par exemple, la difficulté de faire accepter un geste aussi anodin que porter un masque. Entre ceux qui dénoncent la non convivialité et
ceux qui crient à une perte de liberté, ce qui passe ailleurs comme une règle de protection des uns et des autres prend une dimension surréaliste en France. On est donc bien loin de cette notion d’acceptation d’une situation donnée, étape indispensable avant d’espérer la dépasser. Or cette résilience individuelle est absolument essentielle en entreprise puisque c’est elle qui permettra aux collaborateurs de dépasser la (tor) peur dans laquelle cette crise nous a installés et de ré-intégrer cette dynamique de groupe dont ils ont besoin individuellement et dont l’entreprise a besoin collectivement. Sans compter que, hors contexte actuel, la résilience des individus sert la résilience d’une équipe, qualité fondamentale pour une entreprise dont la vie est rarement un long fleuve tranquille (et heureusement car ce sont souvent ces épreuves qui créent les plus belles opportunités !). Cette qualité est donc essentielle à mettre en place pour pouvoir re-créer en profondeur ce collectif.
QUELS OUTILS POUR AIDER VOS ÉQUIPES ? L’apparition de cette situation est une occasion unique de faire entrer le bien-être comme un véritable outil de management dans l’entreprise.
Les soft skills Nous avons parlé résilience, bienveillance, créativité, empathie… Leur point commun ? Ce sont toutes des soft skills, c’est-à-dire des «compétences douces» ainsi désignées par opposition aux hard skills (compétences dures qui désignent des compétences objectives comme parler telle langue, maîtriser tel langage informatique…). Or ces soft skills, par leur nature, touchent aux émotions, à l’accomplissement de soi et à l’épanouissement individuel. En entreprise ou dans la vie quotidienne, elles ne s’acquièrent pas avec la tête mais avec le cœur car l’individu doit aller chercher au fond de lui ce qu’il est vraiment, pour réussir à développer ces qualités.
Le yoga En soignant l’individu physiquement, mentalement et émotionnellement, le bien-être, au travers de ses différentes disciplines, constitue un merveilleux outil pour aider celui-ci à aller se reconnecter avec ses valeurs. Et gagner ses lettres de noblesse en entreprise. Pour ma part,
c’est ce que j’ai pu constater avec le yoga. En étudiant les textes fondateurs du yoga et en pratiquant le yoga et la méditation, le parallèle avec les problématiques de management de l’entreprise m’est apparu de façon évidente. En faisant de l’objectif du yoga «l’arrêt de l’activité automatique du mental», un de ces textes, les yoga-sutras, prônait déjà un principe fort en management d’entreprise : l’arrêt des décisions prises en mode «pilotage automatique», au profit d’un management intégrant ses propres émotions et celles des personnes avec lesquelles on travaille. Ce mode de management s’appelle l’intelligence émotionnelle. En remettant les émotions au cœur des décisions en entreprise, elle constitue le «ciment» des soft skills. À partir de là, utiliser le yoga et la méditation pour développer l’intelligence émotionnelle et les soft skills en entreprise était une évidence. Pour ma part, c’est l’outil que j’ai souhaité proposer aux entreprises avec Yog’nVibes. Et vous, vous passez quant au management par le bien-être ? S
YOG’N VIBES : 1ÈRE MÉTHODE DE DÉVELOPPEMENT DES SOFT-SKILLS PAR LE YOGA ET LA MÉDITATION Yog’n Vibes est une méthode innovante de conseil en management par le bien-être pour le développement des soft skills de vos équipes. Elle s’appuie sur un concept exclusif associant les fondamentaux du yoga à la puissance des vibrations musicales. Sous forme d’ateliers, la méthode associe enchaînement de postures, exercices de respiration et relaxation autour d’une thématique soft-skill : résilience, bienveillance, empathie, créativité, confiance en soi… Pour un effet «good vibes», la play-list musicale est pensée sur-mesure : rythme, mélodie, timbre, paroles… délivrent un message impactant. Après le bien-être des clients des spas, c’est le bien-être des collaborateurs en entreprise que Florence Kowalski a eu envie de développer. «Yog’n Vibes m’est apparu comme une évidence après de longues années en entreprise et un cheminement personnel et professionnel dans le bien-être. J’ai aujourd’hui la certitude que pour être performante, l’entreprise devra répondre à la quête de sens au travail et dans la vie des individus en demande d’épanouissement. Pour moi, ces objectifs ne sont compatibles qu’à condition de remettre du liant entre eux : mieux se connaître, agir en bienveillance et en conscience envers soi et les autres. En essayant de trouver sans cesse de nouveaux leviers d’action et d’innover. » www.yog-n-vibes.fr
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SECRETS D’ARTISTES
L’ARCHITECTURE Les espaces humides par Galya ORTEGA
Voici un échange à bâtons rompus entre deux experts passionnés du spa : Anne Fourcade et Benoît Creus vous livrent leur vision, le fruit de leurs expériences, leur avis et leurs judicieux conseils sur les espaces humides dans les spas.
LE SECRET DE L’HARMONIE GLOBALE
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Anne Fourcade Le positionnement des espaces humides dans un spa est très important car on rencontre souvent des aberrations. Lorsque je demande aux professionnels du spa ce qu’ils ont visité comme spa, je suis très surprise de leurs réponses : «Je n’y vais jamais, je n’ai pas le temps… Je ne connais que ceux pour lesquels je travaille…». Ce qui signifie que ces personnes n’ont aucune idée de ce qu’est la circulation du client dans un spa ! C’est catastrophique et à la source de grosses erreurs !
Penser à la zone humide… dès le départ Benoît Creus «En tant que spécialiste des zones humides et du hammam en particulier, j’essaie de faire passer le message que la zone humide se pense dès le début du projet. Dans cet esprit, il est très souhaitable de pouvoir mener une mission d’assistance technique à maîtrise d’ouvrage qui prendra en compte les contraintes nécessaires pour une zone humide de qualité. Il est fréquent pour notre part que cette mission soit offerte dans l’intérêt de tous. Le client est en confiance, puisque nous calculons les attentes qui permettront un bon fonctionnement et une durabilité des équipements que nous installerons et, quant à nous, nous évitons une redondance d’interlocuteurs. Ainsi, nous n’aurons pas de problèmes de raccordement et le client de fonctionnement des équipements, qui sont des problématiques classiques des espaces humides. Je privilégie un accompagnement global du client. Dans un projet spa, trois personnes ou sociétés sont primordiales : le client, l’architecte et nous, les spécialistes des zones humides. Nous ne sommes pas des architectes mais avec l’expérience que nous avons, nous pouvons partager nos points de vue avec l’architecte et voyons tout de suite les besoins techniques à prévoir.»
PARCOURS CLIENT ET CONCEPT Nous le savons, le parcours client est au cœur de l’harmonie du spa. Comment va-t-il circuler d’une activité à l’autre ? Et ce n’est pas qu’une histoire de praticité, c’est le fondement de l’histoire émotionnelle de la réussite de l’expérience. Tout se joue au moment du brief, de l’écoute du client et du conseil que l’architecte et le responsable de la zone humide peuvent apporter.
Le 21 Blanche, Paris. Création Benoît Creus.
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Anne Fourcade «L’aventure de créer des espaces de bien-être consiste avant tout à comprendre le cheminement du client, ensuite de raconter une histoire et de trouver une
INTÉRIEURE D’UN SPA
11 Sauna, hammam, fontaine de glace. Hôtel Version Maquis Bonifacio. Création Benoît Creus. thématique spécifique à ses pensées profondes. C’est ce qui fait la différence. Les premières questions que nous devons nous poser sont essentiellement : - sur la programmation, l’investissement, mais la plus sensible pour moi actuellement c’est l’environnement, - comment va se raconter l’histoire et comment le concept va naître ? - actuellement, je travaille sur un spa en Belgique où tout a été dessiné et pensé dans le respect de la forêt et de son environnement avec des architectures en bois en forme de feuilles, et le concept choisi respecte le cheminement que nous avions défini.»
beaucoup plus sensorielles, grâce par exemple à des petites gouttes de pluie, avec des degrés d’humidité différents. Le corps s’imagine être en contact direct avec la nature, les cinq sens sont alors en éveil. Les huiles essentielles peuvent changer l’impression que le corps ressent dans un sauna. C’est tout ce cheminement par rapport à soi qui rend encore plus intéressants les espaces humides. L’architecte et le spécialiste des espaces humides doivent ensemble, par les volumes, la circulation, le choix des matériaux, créer ce cheminement intérieur.»
L’ÉVOLUTION DES ESPACES HUMIDES
Benoît Creus «Sauna et hammam représentent deux extrêmes des zones humides que l’on peut décliner aujourd’hui de nombreuses façons différentes : les essences de bois pour la construction des saunas, l’agencement intérieur du sauna ou du hammam, les parfums (huiles essentielles ou fleurs séchées). Les échanges au début du projet avec les propriétaires sur les espaces et leurs fonctions sont déterminants dans la construction du parcours, son cheminement et le travail de l’architecte et du constructeur.»
«Pour faire évoluer le concept des espaces humides, la technique est primordiale. De nouvelles technologies sont proposées, plus sensibles au toucher, aux odeurs, et, pour les mettre en œuvre, l’architecte doit travailler avec le spécialiste des espaces humides, pour apporter sa faisabilité technique et aussi des idées. Dans un spa, le problème de la circulation est vital entre les espaces secs et les espaces humides. L’accueil doit être un lieu privilégié, hors du temps quotidien et, pourtant, souvent, on y voit une rangée d’ordinateurs et de téléphones, alors que cet espace doit être un lieu de décompression, d’émotion avec un choix de matériaux en adéquation avec le concept. Le vestiaire est également un espace de transition où le corps va se libérer des effets du quotidien et l’aventure va commencer. Et les émotions peuvent être
La zone humide
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se pense dès le début du projet
Your Nature Belgique. Création Anne Fourcade.
ANNE FOURCADE
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Architecte DPLG, depuis plus de 20 ans, l’architecture a été sa passion et elle a pu s’exprimer dans des projets très différents : réalisation, concept, construction du premier parc d’attractions en France Mirapolis, réalisation du Parc du Puy du Fou, aménagement des Caves Mercier, Moet et Chandon, rénovation de maisons d’hôtes, construction des Boulangeries Poilâne, de l´espace bien-être de l’Hôtel des Vignes à Ramatuelle… Toutes ces expériences ont marqué son parcours d’architecte et l’ont conduite à développer le concept du projet de Your Nature, éco-resort basé sur le développement durable où l‘architecture est réalisée en matériaux naturels, et les formes sont inspirées par la nature.
LES EXPÉRIENCES AUDACIEUSES Un espace bien-être sur un roof top «Nous avons actuellement en projet la réalisation d’un spa comportant sauna panoramique, hammam, douche de neige, Jacuzzi extérieur et sur le roof top d’un hôtel prestigieux, en Bretagne, où les clients pourront recevoir les énergies de la mer. Nous avons eu la chance de travailler avec les architectes à l’écoute de la technique car le sujet était pointu. L’espace était petit et la ventilation cruciale. La construction a été pensée en fonction du sauna panoramique totalement intégré dans le bâtiment et offrant une vue très dégagée sur le ciel et sur l’océan. C’est magique. L’offre est complétée par un hammam aromatique et un Jacuzzi avec un accès très facile vers l’intérieur. Cette configuration diminue les problèmes de ventilation et le local technique nécessaire a été très optimisé par souci de gain de place et d’esthétique. C’est un défi passionnant que de réussir à proposer tant d’activités dans un espace réduit sur un roof-top.»
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Un spa en pleine nature Anne Fourcade «Je construis actuellement un éco-resort en Belgique sur un site de 220 hectares où tout a été pensé dans le respect du développement durable. L’architecture a été mise en valeur par les formes de la Nature : des cabanes dans les arbres, des cottages en forme de feuilles, des lake-house sur l’eau. Le client peut vivre des sensations, monter sur des terrasses ou sur des arbres avec des cabanes pour développer davantage le sensoriel en relation entre intérieur et extérieur. Quand on a la chance d’avoir de la nature, il faut que la nature soit une harmonie avec l’intérieur et la faire rentrer dans le spa car elle donne de l’énergie. Actuellement, la plupart des spas sont beaux parce qu’ils utilisent de beaux matériaux, c’est bien organisé. Mais ce n’est pas cela qui fait le bien-être réel et l’énergie !»
ESPACES HUMIDES ET RENTABILITÉ Avoir des espaces humides dans un spa coûte cher, plus cher que d’avoir une simple cabine avec une table de massage. Et la plupart du temps, les espaces humides sont non payants, ils font partie du concept… Anne Fourcade «Aujourd’hui, les promoteurs étudient leur rentabilité et en dégagent l’enveloppe pour construire le projet. Notre travail d’architectes créateurs avec les spécialistes est de proposer le meilleur équilibre entre le concept et la réalité dans une enveloppe donnée. C’est à nous, concepteurs et techniciens, de prendre les décisions et d’imposer notre créativité.» Benoît Creus «Aujourd’hui, le sauna est un produit très intéressant car il peut se décliner à différentes températures, voire humidités dans le cas d’un sauna bio. De plus, les saunas se déclinent dans de larges fourchettes de prix, ce qui permet parfois de proposer un, deux ou trois saunas.