Les Thermes d’Eugénie-les-Bains. Photo Corentin Mossière.
LE MAGAZINE DES DÉCIDEURS spa l beauté l bien-être l santé N°70 l AVRIL 2021 l 9$
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SOMMAIRE AVRIL 2021
Les Thermes d’Eugénie-les-Bains. Photo Corentin Mossiere.
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LE MAGAZINE DES DÉCIDEURS spa l beauté l bien-être l santé N°70 l AVRIL 2021 l 9$
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Couverture Doc. Les Thermes d’Eugénie-les-Bains. Photo Corentin Mossière.
Édito Soyons réalistes... Par Olivier GUILBAUD.
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Être spa praticienne en 2021. Pourquoi ce n’est pas le moment d’abandonner !
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Par Florence KOWALSKI.
J’ai testé les réflexologies. Par Galya ORTEGA.
Spa création Le web et le spa... Par Laure JEANDEMANGE.
L’entretien du mois : Yann Maurel-Loré, estime & sens. Par Laure JEANDEMANGE.
Spa soins
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Parcours de spa manager : Julie Mauro. Par Laure JEANDEMANGE.
J’ai testé les spas de Bali. Par Ruth INDIATHI.
Spa thalasso La cryothérapie en thalasso. Spa thermalisme Comment mieux dormir ?
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Soyons réalistes… Les épidémies ont jalonné notre histoire depuis des siècles et l’humanité est toujours là. Les progrès techniques ont cependant profondément modifié notre société et notre rapport aux conséquences dramatiques de ces maladies.
La santé, et la vie qui va avec, sont des valeurs suprêmes certes, mais qui ne doivent pas écraser toutes les autres. Tout est question d’équilibre. Difficile de hiérarchiser les valeurs : liberté, amour, solidarité, joie… Mais, au-delà de ce choix, ce qui compte le plus, c’est bien l’attitude à adopter en ces circonstances particulières qui bousculent l’ordre d’importance que nous accordons à ces valeurs. N’oublions pas la maxime qui précise que «Le pessimiste se plaint du vent, l’optimiste s’attend à ce qu’il change de direction, le réaliste ajuste ses voiles». Les compteurs des malades défilent sur nos écrans et limitent la vision du monde à la maladie, en oubliant que la vie continue, s’organise, avec ce qu’elle a de plus merveilleux : l’amour, la solidarité, la créativité… L’esprit positif est une constante qui nous a toujours fait progresser. Le vent peut être violent, mais le plus important est de s’adapter, d’agir, de faire face sans perdre ses nerfs et en gardant le moral. Car la vie continue ! Les bébés naissent tous les jours, de nombreux malades guérissent, de belles valeurs humaines s’expriment de nouveau, plus fortes que jamais. Le monde ne s’arrête pas, il avance autrement, chacun à sa place, en utilisant le temps pour imaginer un monde meilleur. Alors oui, soyons réalistes, et n’oublions pas que l’on peut décider d’être heureux, il paraît que c’est bon pour la santé.
Olivier GUILBAUD Co-Dirigeant de Guérande Cosmetics, une marque du Groupe Laboratoire Science et Nature
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ÊTRE SPA PRATICIENNE EN 2021
Pourquoi ce n’est pas le moment d’abandonner ! par Florence KOWALSKI, Spaboosting, Yog’nVibes
L’année qui vient de s’écouler a été particulièrement difficile pour la grande famille des spa praticiennes. Et pourtant, en dépit de l’actualité, il y a de vraies raisons d’espérer un 6
renouveau pour la profession dans les prochains mois. Depuis plusieurs années déjà, choisir de travailler en spa comme praticienne en massage bien-être, c’était s’assurer une certaine sécurité de l’emploi. Sur un marché en forte demande de soins et de bien-être, et dans un secteur où le turn-over est fort en raison de la pénibilité du travail notamment, les candidates pouvaient se montrer exigeantes et avaient souvent le luxe du choix. Pour certaines, le seul fait de devoir travailler «avec une marque qu’elles n’aiment pas» justifiait un refus de poste. De plus, nombreuses sont celles qui refusaient (et qui, pour certaines d’entre elles, refusent encore…) de travailler les samedis toute la journée, même si c’est a priori le jour où les clients sont les plus disponibles… À l’approche des saisons, à la mer en été ou dans les stations de ski en hiver, il n’était pas rare que certains postes ne soient pas pourvus toute la saison, tandis qu’en parallèle certains postes étaient pourvus avec des praticiennes recrutées «par défaut», insuffisamment qualifiées ou dont la rigueur laissait parfois à désirer, juste parce que ces postes étaient à pourvoir et que personne d’autre ne se présentait. Quant à recruter des free-lances de qualité pour pallier les pics de fréquentation, c’était régulièrement mission impossible. Les clientèles de chalets ou de villas de prestige déjà équipés d’un spa
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et d’une cabine de soins mais sans praticienne salariée en permanence étaient très demandeuses en direct de professionnelles indépendantes. Dans ce contexte, fidéliser les équipes était relativement compliqué sauf politique salariale ou conditions d’hébergement (pour les postes en saison) exceptionnelles.
LES SPA PRATICIENNES S’INTERROGENT Néanmoins, la situation sanitaire que nous connaissons depuis plus d’un an a changé les règles du jeu. Moins sollicitées en raison de la baisse du nombre de postes ouverts et de la baisse d’activité en général, pas sûres de faire un métier de bien-être «indispensable» dans la société actuelle depuis que leur activité a été qualifiée de «non essentielle», pas toujours éligible aux mesures d’aide économique pour les aider à «passer le cap», de nombreuses praticiennes se posent des questions sur le sens de ce métier et leur souhait (ou non) de continuer.
POUR LES SAISONNIÈRES : UN ÉTÉ EN DEMI-TEINTE ET UN HIVER DÉSESPÉRÉMENT «BLANC»… Dans le monde du spa, de nombreuses spa praticiennes commencent leur carrière en spa saisonnier, en bord de mer l’été ou à la montagne l’hiver. Le rythme est souvent très intense car la saison ne dure que quelques mois, voire quelques semaines, et demande aux équipes d’être rapidement opérationnelles. Les formations de marque sont parfois dispensées de façon «accélérée» et l’investissement personnel demandé pour prendre le poste en mains en peu de temps est important. En contrepartie, ces premières expériences sont très bénéfiques. Elles permettent ensuite à ces jeunes filles d’intégrer un établissement ouvert à l’année ou de continuer à enchaîner les saisons, selon un
Photo FollowTheFlow.
Les clients aigris déversent sans scrupule leur mal-être
rythme saison hiver/fin de saison hiver, et candidatures pour la saison d’été/quelques semaines de vacances (ou pas) en intersaison/saison été/fin de saison été, et candidatures pour la saison hiver/quelques semaines de vacances/saison hiver, et ainsi de suite. Il n’existe pas de chiffre officiel permettant de mesurer la proportion de spa praticiennes saisonnières régulières par rapport au reste de la profession mais nous savons que ce pourcentage est important.
Un terrible traumatisme Pour cette population, la saison hiver 2019-2020 a été relativement «violente» puisque le samedi 14 mars 2020 au soir, elles ont reçu un SMS de leur directeur d’établissement leur annonçant que l’hôtel fermait le lendemain à midi, qu’elles devaient, comme tous les autres salariés, vider leur appartement, préparer leurs inventaires de fin de saison et ranger l’ensemble du spa sous 24 à 48h. Un moment forcément difficile à vivre humainement car l’environnement saisonnier est propice à la création de liens et certaines spa praticiennes, même parmi les habituées de la saison, parlent de ce qu’elles ont perçu comme «presque un traumatisme»… Puis se sont installées de longues semaines d’attente sans pouvoir voyager et sans savoir ce qui se passerait l’été. Les incertitudes sur l’évolution du virus n’ayant pas permis aux hôtels de bord de mer de se projeter, certains postes n’ont pas été ouverts par prudence, certains ont été ouverts très tardivement et pour de plus courtes périodes. De plus, le turn-over sur ces postes, habituellement assez fort (peu de spa praticiennes reviennent une année sur l’autre là où elles étaient en poste) a, cet été, été plus faible, beaucoup de praticiennes ayant préféré sécuriser leur poste existant plutôt que de partir à la découverte de nouveaux horizons. Ainsi, de nombreuses praticiennes, notamment parmi les plus jeunes dans la profession, n’ont pas travaillé cet été. Deuxième coup dur. Puis, il y a eu la rentrée et les recrutements encourageants pour l’hiver pour finalement apprendre que les remontées mécaniques n’ouvriraient ni fin novembre, ni avant les vacances de Noël, ni début janvier, ni pour les vacances de février… Troisième coup dur.
Aujourd’hui, certaines praticiennes n’ont pas travaillé depuis un an. Pour certaines n’ayant pas été mises en chômage partiel, la fin de droits au chômage rend leur situation financière compliquée. Le calme de l’activité ne leur permet pas toujours de rebondir en faisant du freelance «en attendant». Mais surtout, moralement, beaucoup doutent d’un possible retour à une situation normale a minima, c’est-à-dire une situation où elles auront de nouveau le droit de faire une saison complète et la plus insouciante possible…
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POUR LES SALARIÉES EN SPA URBAIN : ENNUI, CHÔMAGE PARTIEL… Pour les praticiennes de bien-être en poste dans des spas urbains, le malaise est tout autre. Souvent en CDI ou CDD, elles ont certes eu la chance de bénéficier du chômage partiel lors des deux périodes de confinement et d’être ainsi relativement sécurisées. Après une reprise sur l’été et la rentrée 2020 que beaucoup qualifient de plutôt bonne, le deuxième confinement, avec la fermeture des saunas, hammams et piscines, leur a porté un coup fatal. La seule réouverture des cabines de soins n’a pas suffi à faire revenir la clientèle qui préfère demander une prolongation de ses bons cadeaux pour pouvoir venir bénéficier de l’espace bien-être dans sa totalité. Compréhensible certes mais compliqué à gérer car pendant que les rendez-vous se reportent sans cesse dans l’espoir d’une ouverture complète, les équipes sont de nouveau, pour un grand nombre d’entre elles, remises au chômage partiel. Les managers essaient de les faire tourner autant que possible pour éviter que ne s’installe une inertie qui sera forcément fatale lors de la reprise. Mais même quand elles sont en poste, nombreuses sont celles qui reconnaissent s’ennuyer ou tourner en rond. Les formations sont à jour, les révisions de soins également, le peu de monde en soin allège le travail en réception…
La mauvaise humeur des clients Et quand elles vont (enfin !) en soin, certaines d’entre elles font face à des clients parfois aigris par la situation qui déversent sans scrupule leur mal-être, voire leurs craintes ou leur colère sur la personne qui les prend en charge.
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Malheureusement, les spa praticiennes sont souvent jeunes, elles-mêmes déjà soumises aux contraintes du confinement et pas forcément en mesure de gérer de tels états d’âme. De quoi, pour bon nombre d’entre elles, se poser des questions sur la pertinence de leur choix professionnel et peut-être la nécessité d’en changer.
POURQUOI CE N’EST SURTOUT PAS LE MOMENT DE RENDRE SA BLOUSE DE SPA PRATICIENNE…
L’une d’elles raconte : «Chez nous, le masque est obligatoire, les clients peuvent ne pas le mettre en massage lorsqu’ils sont sur le ventre avec la tête dans le trou facial. Lorsqu’ils se retournent, nous leur demandons de le remettre Dès que ce car même si nous ne massons plus le visage à proprement parler, nous voulons continuer à sera possible, travailler les tempes et le cuir chevelu car cela plus que jamais, apporte beaucoup de détente surtout en ce moment. Bien sûr, nous l’annonçons au client les clients auront en entrée de cabine sachant que l’information est systématiquement donnée par téléphone besoin de lors de la prise de rendez-vous. Il y a quelques 8 bien-être semaines, lors de son installation, une cliente m’a dit de façon offensée «Mais j’ai besoin de détente et comment voulez-vous que je me détende avec le masque sur le visage ?». Je me suis permis de lui répondre «Mais Madame, pour ma part je masse toute la journée non-stop avec le masque et je m’adapte…». Et la cliente m’a répondu «Oui mais c’est votre travail !»… Je n’ai même pas su quoi répondre…». Une autre spa praticienne explique qu’une cliente l’a appelée un matin pour un rendez-vous «urgent» (une épilation !) pour le soir même. Une partie de l’équipe étant au chômage partiel, les disponibilités de dernière minute sont plus rares. Elle a donc proposé un rendez-vous à sa cliente pour le lendemain soir. Ce à quoi la cliente lui a répondu «Je ne comprends pas, vous me dîtes qu’une partie de l’équipe est sans travail et quand on veut vous faire travailler, il n’y a pas de dispo…».
DES SOINS GÂCHÉS En cette période inédite, nous sommes tous confrontés à ce que j’appelle des «failles» personnelles, des doutes, des craintes, des peurs… dont nous ignorions parfois l’existence dans notre vie d’avant, emportés par notre quotidien «tourbillonnant»… Aujourd’hui, et après un an de privations et de restrictions, la vie ne tourbillonne plus et toutes ces failles ont eu le temps de remonter et de «passer» de l’inconscient au conscient. Elles se traduisent par des réactions parfois inhabituelles chez des personnes que nous pensions au contraire bien connaître. De nombreuses professions en contact avec le public vivent cela mais dans le monde du spa, le phénomène est amplifié car les clients viennent chez nous chercher du bien-être et ont parfois des attentes très fortes par rapport à ce moment pour eux que la simple contrariété du port du masque ou d’un créneau indisponible viennent «gâcher» (dans leur esprit en tout cas…).
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Même si à l’heure où je rédige ces lignes, l’avenir peut sembler encore sombre, il y a au contraire fort à parier que de belles perspectives attendent les praticiennes de bien-être, à condition de s’adapter à la situation et à la demande. La progression de la vaccination devrait, dans les prochaines semaines, alléger la pression sur l’occupation des lits hospitaliers, principale cause à l’origine des restrictions d’activités diverses et de circulation en France et depuis/ vers l’étranger. Les premières expériences semblent montrer que la stratégie fonctionne à l’étranger et le calendrier des vaccinations en France laisse penser que nous pourrions avoir un été «presque» normal, avec une «vraie» demande de vacances, de «vraies» envies de partir et de profiter de soi. Les saisons été seront certainement plus courtes (beaucoup commencent normalement en avril, ce qui ne sera peut-être pas le cas partout cette année), mais dès que ces restrictions commenceront à être levées, les hôteliers accélèreront les recrutements car ils savent que les clients auront besoin, plus que jamais, de ces prestations en bien-être. Donc rien que pour cette échéance calendaire, ne prenez pas de décision trop hâtive si ce métier est vraiment votre passion !
PROFITEZ-EN POUR VOUS PERFECTIONNER Il y a une autre raison de ne pas abandonner ce métier pour, au contraire, l’enrichir en fonction de vos centres d’intérêt : nous savons désormais que le coût «psychologique» du Covid sera élevé, comme brièvement évoqué plus haut. Pour les spas, c’est le moment de jouer la carte du «vrai» bien-être holistique, c’est-à-dire le bien-être physique, mental et émotionnel avec une offre plus globale qui donnera envie au client de revenir parce qu’il s’y sentira bien et y trouvera un précieux mieux-être. Et pour les spa praticiennes, c’est le moment ou jamais d’ajouter des compétences à votre champ d’activité : soins énergétiques, yoga, Pilates, hypnose, tai-chi… Vous avez toutes des passions révélées ou non, qui vous animent et qui vous ont amenées dans ce métier du mieux-être de l’autre. N’ayez plus peur de vous y confronter, mettez à profit ce temps disponible pour vous former ou simplement réfléchir à ce que vous avez envie de faire, posez-vous des objectifs et mettez une date de début en face. Je crois de moins en moins au métier de spa praticienne, voire de spa manager, sans une envie profonde de faire du bien aux autres, de quelque façon que ce soit, car ça reste le moteur de ces métiers. Et c’est pour vous l’opportunité de vous réinventer, de diversifier votre activité, d’atténuer un peu la pénibilité objective du massage pour mieux vous y retrouver personnellement… Alors, gardez bien votre blouse de spa praticienne à portée de main car je suis certaine qu’elle vous resservira très rapidement. Et je suis sûre que vous aurez un immense plaisir à la revêtir à nouveau ! #onnelacherien. S
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J’AI TESTÉ LES RÉFLEXOLOGIES
par Galya ORTEGA
La réflexologie plantaire est un soin très pratiqué dans les spas. Voici les différentes facettes de réflexologie à travers de vrais tests rigoureux. Dans l’esprit de tout le monde, la réflexologie plantaire est chinoise. Or, oui, c’est la plus connue comme une base fondamentale, issue de la médecine traditionnelle chinoise. Mais il en existe d’autres dont certaines sont aussi connues et pratiquées dans les spas : la réflexologie thaïlandaise Nuad Thao, qui se pratique avec un bâtonnet de buis, l’indienne qui se pratique avec le bol kansu, la Japonaise shokushind, la sud africaine métamorphique, etc. Toutes ont le même fondement, à savoir la stimulation de points réflexes ou de zones énergétiques qui vont agir sur le corps tout entier, les émotions et le mental. Ce sont de formidables méthodes antistress et même d’outils de rééquilibrage corps-esprit en profondeur, mais les approches sont parfois différentes et cela vaut le coup lorsqu’on est professionnel d’avoir des précisions.
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LA RÉFLEXOLOGIE CHINOISE Accueil et présentation J’ai voulu tester cette réflexologie fondamentale dans le lieu le plus emblématique de la tradition, l’Institut Yung. Tout d’abord, lorsqu’on voit le mot institut, cela ne signifie pas que c’est un institut de beauté. Cela fait référence à une institution. Et c’est le cas. Ici, tout est traditionnellement chinois, depuis les murs rouge vif, partout. C’est la couleur de la réussite, de la prospérité et du bonheur. J’y suis allée pour prendre un rendez-vous. Je suis accueillie par le responsable de l’Institut Yung, un homme chinois, jeune, dynamique, plein d’humour, prénommé Johnny. Je lui demande s’il fait une vraie réflexologie traditionnelle. Il me répond en souriant «Vous voulez parler de ces réflexologies qu’on voit dans certains spas de chaînes bas de gamme ?». C’était dit sans mépris ni méchanceté, avec gentillesse mais précision. Je lui réponds «Non, je cherche quelque chose de vraiment authentiquement traditionnel». Il m’explique comment il travaille et je prends rendez-vous.
Sur place Je suis beaucoup allée en Chine et j’ai reçu là-bas de nombreux massages. Eh bien, là c’est pareil, le même esprit. Par exemple, les cabines sont fermées mais les cloisons ne vont pas jusqu’en haut. Néanmoins, ces cloisons sont très chics, dans un style art déco, en verre martelé avec des décors de bois foncé. Dans les cabines, une simple table de massage recouverte de papier de protection. Une tablette à côté qui permet de déguster un thé en même temps qu’on reçoit le massage. Dans cette austérité, on sent un choix qui ne fait pas de concession aux modes.
Le soin lui-même Une fois allongée, pieds nus, dossier légèrement relevé, je suis prête à recevoir mon soin. Tout d’abord, le praticien passe un produit désinfectant, puis commence par le pied gauche qui va être massé totalement avant de faire de même sur le pied droit. Il applique une huile avec de longs effleurages enveloppants jusqu’à la cheville et commence le traitement point par point, revenant souvent au même endroit mais de plus en plus profondément avec des techniques parfois différentes. Il est inutile de décrire une réflexologie car ce sont des points, des pressions, des frictions, des percussions. Ce que je peux citer, ce sont les particularités de cette expérience. Au niveau gestuel, c’est vraiment très précis, les pincements, les claquements et les frottements sont souvent très douloureux. Lorsque je disais «Aie, j’ai mal» il répondait en souriant «J’en prends bonne note !», mais il continuait sans broncher davantage. Le massage était vraiment très profond et pénétrant. Mais à chaque étape, une bouffée de détente intense m’envahissait. Je sentais de la chaleur envahir tout mon corps et lorsque je le signalais, il me disait «Là, je suis en train de débloquer votre diaphragme». À la fin du soin, il a fait une synthèse de ce qu’il avait constaté. Il m’a donné des conseils diététiques et c’est tout. L’humour et une immense bienveillance colorent toute sa communication. Je lui ai demandé où il avait appris et il m’a expliqué que c’était son grand-père qui lui-même s’occupait de ce lieu, il y a des dizaines d’années, qui lui avait tout transmis.
Et pour vous Mon conseil : pour tout praticien de réflexologie, cela vaut le coup de recevoir un soin dans cet endroit. Cela permet d’avoir une idée de l’excellence d’une tradition. Ensuite, la vie est ouverte à chacun pour pratiquer son art comme il veut.
Durée et prix 45 minutes, 60 €. Institut Yung, 22 rue de Caumartin, 75009 Paris.
LA RÉFLEXOLOGIE JAPONAISE, SHOKUSHINDO Accueil et présentation Je suis allée dans un des spas les plus japonais de Paris,
le Assa Spa. L’accueil au téléphone est sobre et précis. La réceptionniste précise d’emblée que le soin ne ressemble ni à la réflexologie chinoise ni à la thaïlandaise, mais elle ne peut donner de précision sur les différences sinon que cela n’est pas douloureux.
Sur place Sur place, le spa est comme au Japon traditionnel : décoration dépouillée, sobre et très zen. Les règles d’hygiène sont hyper renforcées, j’ai l’impression que je vais entrer en salle d’opération. Je m’installe dans la cabine, sur un lit de soin confortable, vêtue d’un «pyjama» de coton blanc et couverte d’une couverture bien chaude.
Ici, vous apprécierez l’excellence d’une tradition
Le soin lui-même - Assise à mes pieds, la praticienne commence par m’expliquer le soin lui-même en validant chaque étape avec moi. Elle me demande si elle peut terminer le soin par une réflexologie de la tête. Oui ! - Serviette bien chaude sur les pieds avec un massage par pétrissage sur la serviette. - Elle utilise une huile agrémentée d’huiles essentielles après avoir vérifié avec moi ma sensibilité à chacune d’entre elles. Elle masse en effleurages enveloppant les pieds et les jambes jusqu’aux genoux. - Massage par pression très appuyée sur les points réflexes, suivie d’une pression glissée puissante avec la pulpe du pouce sur les lignes des méridiens liées au point. C’est douloureux mais je sens l’efficacité car mon ventre commence toute de suite à gargouiller, je tousse comme si mes poumons voulaient se déplier davantage. - Les pieds sont massés en réflexologie mais également les jambes. Elle travaille en détail tous les points autour des genoux. Elle ajoute des pétrissages puissants et des pressions glissées. - À la fin du massage, elle pose des serviettes bien chaudes sur les pieds et les jambes. Légers pétrissages et lissages. Puis elle sèche et recouvre de la couverture. Après s’être lavé les mains, elle passe à la tête. - Serviette chaude sous la nuque et les épaules. Pétrissage des trapèzes et de la nuque sur la serviette. Elle enlève la serviette et installe ma tête confortablement pour le massage qui va suivre en ôtant le coussin. - Avec quelques gouttes d’huile, elle masse la nuque et les épaules jusque sur le haut des bras. - Puis réflexologie du crâne. Les points sont poncés, puis pressés et stimulés en glissant légèrement. J’admire qu’à aucun moment elle ne tire les cheveux. - Elle termine en glissant ses mains de manière très sensorielle sur l’ensemble du crâne et me demande de rester allongée sans bouger quelques instants. Elle viendra me chercher. Lorsqu’elle revient, elle fait un bilan de ce qu’elle a observé comme désordres énergétiques au cours de son massage. J’apprécie. Je pose des questions com-
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