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Centre régional de la photographie
© Vincent Everarts
40 ANS DE PHOTOGRAPHIE AU CRP
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Vision panoramique
Seize expositions thématiques réparties dans la région Hautsde-France : pour souffler ses 40 bougies, le Centre régional de la photographie élargit la focale. Unique par son histoire, comme celle du territoire qu'elle n'a de cesse de scruter, l’institution de Douchy-les-Mines dévoile ses trésors en misant sur des partenariats inattendus, de Lille à Arras, en passant par Cambrai ou Valenciennes. Arles n’a qu’à bien se tenir !
Bi Hu Suo, 2022 © CRP / Stephen Dock
Nommée il y a un an à la tête du CRP, Audrey Hoareau a dû affronter un défi majeur : organiser un 40e anniversaire en un temps record. « Ce fut l’occasion de questionner ce que nous sommes intrinsèquement, et de me replonger dans l’histoire du centre, issu du photo-club des ouvriers de l’usine de sidérurgie Usinor, à Denain », rappelle la directrice, qui a officié treize ans au musée Nicéphore Niépce de Chalon-sur-Saône. De fait, la crise post-industrielle, les combats sociaux ou les grands •••
travaux qui ont marqué le Nord et le Pas-de-Calais constituent l’ADN et le fonds (riche de 9 000 œuvres) de cette structure associative, devenue centre d’art « Ce fut l’occasion labellisé. Les clichés de la Mission de questionner ce photographique que nous sommes Transmanche intrinsèquement, (1988-2005), comet de me replonger mande inaugurale dans l’histoire du centre » du CRP pour documenter le chantier exceptionnel du tunnel sous la Manche, traversent ainsi plusieurs expositions. Par ailleurs, Working Class Hero, présenté au Silo de ChâteauThierry, s’attarde sur la figure
Tsavt Tanem, Camille Lévêque, janvier 2022 © Mathieu Harel Vivier
mystifiée et méprisée de l’ouvrier via des instantanés de François Kollar, Claire Chevrier ou du NewYorkais de l’agence Magnum Bruce Gilden.
En vadrouille
Outre les galeries et lieux rompus aux accrochages, le fonds du Centre de Douchy s'affiche dans des espaces moins conventionnels, afin de « toucher un autre public ». Les Thermes de SaintAmand-les-Eaux magnifient ainsi le monde végétal (Sous la serre), quand le Familistère de Guise fait dialoguer ses propres collections avec celles du CRP. Au sein du Palais social, les portraits collectifs de la "familistérienne" MarieJeanne Dallet côtoient alors ceux de Kasimir Zgorecki, qui réalisa entre 1922 et 1939 des milliers de photographies de la communauté polonaise du bassin minier du Pasde-Calais. Une dernière recommandation ? « Notre propre exposition à Douchy, bien sûr ! », s’exclame Audrey Hoareau, enthousiaste à l’idée de faire découvrir le CRP au plus grand nombre. Monument, qui reflète l’exigence et l’éclectisme de la photographie grâce aux clichés de Josef Koudelka ou Raymond Depardon, devrait convertir pas mal de profanes. Marine Durand
40 ans de photographie au CRP
Hauts-de-France, 01.09 > 31.12, divers lieux www.crp.photo
Centre régional de la photographie Hauts-de-France
Douchy-les-Mines – Place des nations mar > ven : 13h-17h • sam & dim : 14h-18h gratuit, +33 (0)3 59 61 71 17, www.crp.photo
Henri Le Sidaner, Les Trois pots de fleurs, 1937 © Musée du Touquet-Paris-Plage / Bruno Jagerschmidt
1932. LE MUSÉE A 90 ANS !
Retour aux sources
Les vacances semblent déjà loin ? En cette rentrée, repartez en voyage... dans le temps, avec l’anniversaire du musée du Touquet. Pour ses 90 ans, l’institution créée par Édouard Champion revient sur le parcours de son fondateur, et sur l’âge d’or de la station balnéaire dans les années 1930.
Été 1932, Le Touquet-Paris-Plage. Edouard Champion, figure du milieu littéraire parisien et amateur d’art, s’active depuis plusieurs mois pour implanter un musée dans les locaux de l’Hôtel de ville. Le jour de l’inauguration, l’éditeur, amoureux de la commune de la Côte d’Opale (il possède une maison avenue du Golf) endosse à la fois les habits de premier conservateur et de principal donateur du musée. C’est d’abord à ce mécène mondain que cette exposition rend hommage, dès le rez-de-chaussée. Outre des aquarelles sur la région, une huile sur panneau (La Mer) signée Sarah Bernhardt, ou deux bustes en plâtre d’Antoine Bourdelle, sa collection personnelle de 300 photos de personnalités (Rodin, Cocteau, ou Pagnol) léguée en 1937, fait office de machine à remonter le temps.
Hôtel particulier
Le retour dans les années 1930, surnommées "L’âge d’or du Touquet-ParisPlage", se poursuit à l’étage de la Villa Way Side. Ici tableaux, affiches et photos de paysages racontent l’évolution de ce triangle de sable en bordure de forêt. Et dans l’annexe, la magie temporelle opère grâce à une table dressée avec l’argenterie du Royal Picardy, ancien « hôtel le plus luxueux du monde ». Émilie Maslo, la médiatrice, l’a encadrée d’objets d’antan, comme cette borne kilométrique "Paris-Plage", du temps où la station était située sur le territoire de Cucq, et où notre président n’y prenait pas encore de bains de foule. Nostalgie, quand tu nous tiens ! Marine Durand
Le Touquet-Paris-Plage, jusqu’au 06.11, Musée du Touquet-Paris-Plage tous les jours sauf mar : 14h-18h, 4/2,50€ (gratuit -26 ans), letouquet-musee.com
Henri Le Sidaner, Les trois pots de fleurs,Paint Jump. Art of Naruto, 2008 1937 © Musée du Touquet-Paris-Plage / Bruno Jagerschmidt Couverture © Masashi Kishimoto / Shueisha Inc.
NARUTO
Torturé ninja
Le plus célèbre des ninjas fait halte à Bruxelles, le temps d'une exposition inédite. À l'occasion des 20 ans de sa première parution française, le Centre belge de la bande dessinée retrace l'épopée de l'intrépide shinobi, et surtout l'histoire d'un phénomène de librairie, aujourd'hui encore l'un des mangas les plus lus au monde, par les ados comme leurs parents. Dattebayo !
C'est en 1999 que les Japonais découvrent Naruto. Ses premières aventures sont publiées dans le magazine Weekly Shōnen Jump, dont les pages ont déjà révélé One Piece ou Dragon Ball, inspiration majeure du mangaka Masashi Kishimoto. 72 tomes plus tard, son personnage a acquis le statut de mythe. La saga s'est achevée en 2014, mais son succès ne se dément pas : 250 millions d'exemplaires se sont écoulés dans le monde. « Ce manga ne s'essouffle pas, confirme Mélanie Andrieu, la commissaire de cette exposition. Plus fort, il se transmet de génération en génération, c'est assez remarquable ». Cette réussite tient à la qualité du graphisme, « ce dessin très précis et détaillé », mais pas seulement. L'histoire ? Dans un monde imaginaire, des ninjas regroupés dans des villages se livrent une guerre sans merci.
Naruto, un orphelin, ambitionne de devenir "hokage" (le chef), mais les habitants le regardent d'un mauvais œil. Pour cause : Kyubi le renard à neuf queues
(un démon légendaire dans la culture nippone) a pris possession de son corps... Notre shinobi doit donc redoubler d'efforts, tout en composant avec une force obscure. Au programme ? Des combats, de l'action, de l'émotion et de l'humour potache.
En quête d'identité
Naruto est ce qu'on appelle un shōnen nekketsu, « soit un récit d'aventures célébrant le courage, où le héros devra se dépasser ». En cela, Masashi Kishimoto a su casser les codes du genre. « Il n'est pas simplement question d'un combat entre le bien et le mal. Naruto est sans cesse confronté
Weekly Shonen Jump n.17, 2005, Couverture NARUTO © Masashi Kishimoto / Shueisha Inc.
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à des dilemmes. Il grandit seul, est rejeté par les autres mais va s'affirmer afin d'être reconnu pour ce qu'il est ». Plus qu'un enchaînement de bastons (spectaculaires il faut dire), il est donc aussi question de résilience, de quête d'identité. À travers une scénographie soignée, cette exposition pose tous ces enjeux, visant « les fans comme les néophytes ». Des agrandissements de planches en noir et blanc et en couleur, entre autres objets dérivés, retracent les moments forts d'une épopée hors norme.
Julien Damien Bruxelles, 08.09 > 13.11, CBBD mar > dim : 10h-18h, 12 > 5€ (gratuit -6 ans) www.cbbd.be
© Karin Borghouts
PARIS IMPASSE
L’impasse n’a rien d’un sujet sans issue. En témoigne le travail de Karin Borghouts. Depuis 2011, cette Anversoise photographie les culs-de-sac parisiens. Dénuées de présence humaine, ses images offrent un portrait inédit de la capitale française, qui compte quelque 600 rues de ce type. Formée à la peinture et à la sculpture, l’artiste révèle dans cette série de plus de 400 œuvres un rigoureux travail de composition. Plaçant toujours la ligne d’horizon au même niveau, ses clichés jouent avec les points de fuite et l’architecture de ces paysages urbains désertiques. De quoi revaloriser quelques lieux méconnus à l’écart des grands boulevards. J.D.
Charleroi, jusqu’au 18.09, Musée de la photographie mar > dim : 10h-18h, 8 > 4€ (gratuit -12 ans), www.museephoto.be
LA FORÊT MAGIQUE
Cette exposition « militante » s'intéresse à la place des forêts « dans nos imaginaires comme dans la société », annonce Bruno Girveau, le directeur du Palais des beaux-arts de Lille. Plongé dans une ambiance en clair-obscur, le parcours suggère une balade au milieu des arbres, ici représentés par des œuvres classiques (signées Camille Corot ou Gustave Doré) ou contemporaines - à l'instar de cette gigantesque souche arachnéenne de Cécile Beau. J.D.
LE CRP/ CENTRE RÉGIONAL DE LA PHOTOGRAPHIE HAUTS-DE-FRANCE FÊTE SON ANNIVERSAIRE !
En quarante ans, il est devenu un lieu incontournable, une référence pour la photographie contemporaine en France et à l’international. À cette occasion, le centre d’art vous propose un voyage inédit dans ses collections grâce à une grande exposition multisite organisée avec quinze lieux partenaires dans tous les Hauts-de-France. Pro tez d’une programmation culturelle variée et accessible ponctuée de temps forts : rencontre avec les artistes, visite spéciale, atelier de pratique, stage, lecture de portfolio, etc. Chacun peut vivre l’événement CRP/ partout dans la région !
Lieux d’exposition → CRP/ Centre régional de la photographie Hauts-de-France (Douchy-les-Mines, 59), Palais des Congrès (Le Touquet, 62), Centre historique minier (Lewarde, 59), Espace Le Carré (Lille, 59), Villa Marguerite Yourcenar (Saint-Jans-Cappel, 59), Familistère de Guise (Guise, 02), Le Phénix (Valenciennes, 59), La Cité des Électriciens (Bruay-la-Buissière, 62), Destin Sensible (Mons-en-Barœul, 59), Galerie du Chevalet (Noyon, 60), Les Thermes (Saint-Amand-les-Eaux, 59), École Supérieure d’Art et de Design (Valenciennes, 59), Leica Store (Lille, 59), Le Silo (Château-Thierry, 02), O ce culturel (Arras, 62), Musée des beaux-arts (Cambrai, 59)
16 EXPOSITIONS SUR LES COLLECTIONS DU CRP/
SEPT. → DÉC. 2022
DE GOLDORAK À GOLDORAK
C'est un monument de la pop culture, un dessin animé qui a captivé des millions de spectateurs à travers le monde. Près de 40 ans après la diffusion de la dernière de ses 74 aventures, Goldorak est de retour sur Terre ! Et c'est à cinq Français nostalgiques que l'on doit la résurrection du robot géant inventé par le Japonais Gō Nagai. La Maison de la culture d'Amiens retrace la création de cette BD à travers le regard de l’auteur Denis Bajram et une exposition en taille golgoth - forcément.
Amiens, jusqu'au 02.10, Maison de la culture mar > ven : 13h-19h • sam & dim : 14h-19h, gratuit www.maisondelaculture-amiens.com © Invader
INVADER RUBIKCUBIST
Connaissiez-vous le Rubikcubisme ? Né au début du xxie siècle, ce courant artistique marque l'improbable fusion entre le Rubik's Cube et... le cubisme. Son créateur n'est autre qu’Invader. Depuis près de 20 ans, le street-artiste français accumule les casse-têtes, jusqu'à en faire des tableaux en 3D. Le MIMA présente la toute première exposition consacrée à ce mouvement, entre portraits de grands "vilains", réinterprétations de pochettes d'albums mythiques ou de toiles de maîtres.
Bruxelles, jusqu'au 08.01.2023, MIMA mer > ven : 10h-18h • sam & dim : 11h-19h 13,50 > 3 € (gratuit -6 ans), mimamuseum.eu
KIDORAMA
Plus écolo, plus inclusive, la mode enfantine a opéré sa mue ces dernières années, mais reste rarement exposée. D’ailleurs, cela fait 20 ans que le Musée Mode et Dentelle n’avait pas exploré le sujet. Avec Kidorama, l’institution bruxelloise passe en revue les questionnements qui agitent le monde de la fringue pour les 0-12 ans. Plus d’une centaine de modèles déconstruisent les stéréotypes (de genre par exemple) et décryptent les nouvelles tendances, le tout à hauteur de môme.
Fondée en 1981, à Paris, par Didier Lecoanet et Hemant Sagar, la maison Lecoanet Hemant s'est rendue célèbre en mariant haute couture à la française et esprit oriental. C'est ainsi la seule marque de mode internationale à concevoir ses modèles en Inde. Robes du soir somptueuses, manteaux opulents, tailleurs structurés ou pièces créées à partir de plumes jalonnent cette exposition. Où l'on partira, entre autres, sur la route de la soie, à la découverte de l'India Pop ou des mystérieux jardins de Shalimar...
Calais, jusqu’au 31.12, Cité de la dentelle et de la mode, tlj sauf mar : 10h-18h, 4/3€ (gratuit -5 ans), www.cite-dentelle.fr
Créatures, bestiaires fantastiques de la bande dessinée
Le Musée des beaux-arts de Calais ouvre toujours plus ses portes à la culture pop. Après le street art, place à la bande dessinée. Montée en partenariat avec l’association On a Marché sur La Bulle (qui organise les RendezVous de la BD d'Amiens), cette exposition célèbre le neuvième art à travers un sujet bien particulier : les créatures fantastiques. Où l’on croisera toutes sortes d’elfes, de lutins, centaures, krakens, licornes, animaux-robots, d’orques… et bien sûr de dragons !
Calais, jusqu’au 06.11, Musée des beaux-arts mar > dim : 13h-18h, 4/3€ (gratuit -5 ans) www.mba.calais.fr
En dilettante
La photographie amateur a pris son essor à la fin du xixe siècle grâce à l'Américain George Eastman. Le fondateur de la société Kodak développa en effet le tout premier appareil portable, démocratisant cette pratique. Dès lors, c’est le quotidien qui s’est invité dans les images. Rassemblant 250 clichés, cette exposition retrace une histoire de l'art parallèle. Ces photos de voyage ou en famille privilégient l’émotion à la technique. Elles témoignent de récits intimistes, où l’anodin confine à l’universel.
Charleroi, jusqu'au 18.09
Musée de la photographie, mar > dim : 10h-18h 8 > 4€ (gratuit -12 ans), museephoto.be
Aline Bouvy
Aline Bouvy n’a que faire du politiquement correct ni du "bon goût". Cette plasticienne s’attaque aux sujets de société (la sexualité, le genre, la violence…). Elle conteste toute forme d'entrave au désir, les normes qui empêchent les corps. Entre « vagabondage sexuel » et « batifolage queer », cette exposition intitulée Cruising Bye convoque matériaux dépréciés ou postures décadentes, défilé de policiers androgynes et sorcières pour mieux dézinguer le patriarcat et l’hétéronormativité.
De l'immensité de l'espace aux confins de la création, tel est le voyage que propose cette exposition. Celle-ci met en relation la fascination d'artistes abstraits géométriques (Auguste Herbin ou Geneviève Claisse) pour le cercle... avec 32 photographies de Thomas Pesquet. Ces clichés de la Lune ou de la Terre, pris depuis la Station spatiale internationale, résonnent ainsi avec la vision des peintres nordistes, qui furent des férus de science exacte, et en perpétuelle quête d'une harmonie des sphères.
Le Cateau-Cambrésis, jusqu'au 06.11, Musée Matisse, tlj sauf mar : 10h-18h, 6/4€ (gratuit -26 ans), museematisse.fr
La Mine fait son cinéma
La mine et les mineurs ont souvent tenu des rôles de choix sur grand écran. La première œuvre à s'intéresser au sujet, Au Pays noir, date ainsi de 1905, c’est-à-dire aux tout débuts du cinéma. Il s'agit d'un courtmétrage tourné dans des décors en carton-pâte, par Ferdinand Zecca et Lucien Nonguet. Bien d’autres suivront… Entre fictions, documentaires ou films d'entreprise, cette exposition offre l'occasion de découvrir d'autres pépites noires, et projette une lumière neuve sur le septième art.
Lewarde, jusqu'au 29.05.2023, Centre historique minier, tous les jours : 9h-17h30 14,30 > 6,70€ (gratuit -5 ans), chm-lewarde.com
Les Vivants
Monté par la Fondation Cartier, ce parcours nous invite à décaler notre regard anthropocentré, et à réinventer une cohabitation avec la faune et la flore, à l’instar du Grand orchestre des animaux de Bernie Krause. Ce bioacousticien a passé 50 ans à enregistrer les sons de la nature. Cette installation nous immerge littéralement dans ce chant produit par des espèces, qui pour beaucoup ont disparu… À découvrir aussi, les œuvres d’artistes amérindiens (et un peu chamanes) encore jamais vues sous nos latitudes.
Lille, jusqu'au 02.10, Tripostal mer > dim : 10h-19h, 11/9€ (gratuit -18ans)
Novacène
Selon le scientifique anglais James Lovelock, le Novacène est une ère qui succédera à la nôtre, l’Anthropocène, marquée par les bouleversements environnementaux dus à l’activité humaine. La Gare Saint-Sauveur propose sa propre vision de cette utopie (voire dystopie) à travers des œuvres ludiques et propices à la réflexion. On y découvre des restes archéologiques de notre monde contemporain (soit des squelettes d'hommes bardés de puces électroniques) avant de faire ronronner des arbres en les câlinant.
Inspirée par le livre de l'anthropologue canadien Jeremy Narby, dévoilant une vision chamanique du monde, cette exposition propose un « voyage dans le vivant cosmique ». Plus concrètement, le parcours s'apparente à une déambulation hallucinée, psychédélique (et parfois synesthésique) présentant des œuvres croisant l'animal, le végétal, la nature et l'humain... Soit autant de créatures chimériques signées, entre autres, Jean-François Fourtou (ses personnages à tête de légume) ou Fabrice Hyber.
Lille, jusqu'au 02.10, Musée de l'Hospice Comtesse, mer > dim : 10h-18h • lun : 14h-18h 7/ 5 € (gratuit -12 ans), www.lille.fr
Un Blob au musée
Il est visqueux, rampant, souvent jaune et, disons-le, pas franchement sexy. Pourtant, il fascine les biologistes, jusqu’à s’inviter dans la Station spatiale internationale avec Thomas Pesquet. Le blob débarque au Musée d’histoire naturelle de Lille, qui ausculte cette créature mystérieuse sous toutes les coutures. Une "Blob’mobile" a même été spécialement conçue pour observer les superpouvoirs de Physarum polycephalum (son "petit" nom), bien plus nombreux qu'on ne le croit.
Lille, jusqu’au 02.10, Musée d’histoire naturelle, lun, mer, jeu & ven : 9h30-17h • sam & dim : 10h-18h, 5 > 2,60€ (gratuit -12 ans), mhn.lille.fr
Le Clos et l'ouvert
Le Centre régional de la photographie fête ses 40 ans, et investit tous les Hauts-de-France. Cette exposition nous renvoie dans les années 1990, décennie de grands travaux dans la région. Une période faste documentée par d'illustres artistes. Au fil de cet accrochage, on découvre ainsi des clichés de Martin Parr. Juste après l'ouverture du tunnel sous la Manche, le Britannique immortalisa les expéditions de ses compatriotes dans le Nord pour s'approvisionner en bière – non sans ironie, ça va de soi.
Lille, 09.09 > 09.10, Espace Le Carré, mer > sam : 14h-19h • dim : 10h-13h & 15h-18h, gratuit, elc.lille.fr
Masque de théâtre, Personnage de la femme Serpent Blanc, début 20 e , Chine © Musée du Masque et du Carnaval Binche
La Chine au féminin
Une femme sur cinq dans le monde serait chinoise. Sous-titrée "une aventure moderne", cette exposition rend pour la première fois hommage à ces dames à travers une fresque embrassant le xxe siècle. Entre guerres, révolutions et entrée dans le monde moderne, le parcours dessine le portrait d'une femme tour à tour travailleuse, combattante ou modèle. À travers des robes, bijoux, affiches de propagande ou héroïnes de cinéma émerge une figure aux antipodes des stéréotypes.