MAGAZINE JUIN 2015 - 5 €
Orléans et Tours unissent
leur destin numérique Olivier Carré 1er adjoint à Orléans
Serge Babary maire de Tours
Nexter change de calibre à La Chapelle-St-Ursin
Point de vue
12 juin 2015 istorique ! Les participants à la journée du 12 juin présentant la candidature commune de Tours et d’Orléans à la labellisation French Tech – à laquelle nous consacrons une large part de ce numéro –, semblaient tous partager ce sentiment. Certes, il aura fallu toute la puissance de la transformation numérique pour « disrupter » les rivalités recuites qui opposaient depuis des années les deux cités ligériennes. C’est désormais chose faite. Il suffisait d’observer l’émotion non feinte des élus, notamment celle d’Olivier Carré, 1er adjoint au maire d’Orléans et 1er vice-président de la communauté d’agglomération, pour s’en convaincre : il y aura bien un avant et un après 12 juin 2015, quel que soit le sort qui sera réservé par le ministère à cette candidature commune. Les responsables des deux villes phares du Val de Loire ont bien l’intention de poursuivre sur d’autres fronts cette coopération numérique qui s’est traduite par la création d’une marque et d’une offre immobilière unique dédiée aux startups, adossée à un fonds d’investissement de proximité (FIP). En l’étendant demain, pourquoi pas, à l’économie dans son acception la plus large et, bien entendu, au tourisme, une activité qui, par essence, ne tient pas compte des limites territoriales.
H
Présente à Tours le 12 juin, Axelle Lemaire, la secrétaire d’État chargée du Numérique et grande prêtresse du label French Tech, s’est publiquement félicitée de cette convergence. En rappelant qu’aux États-Unis ou en Chine, où elle vend sans relâche le savoir-faire français dans le domaine des technologies numériques, les querelles de clocher ne contribuaient guère à améliorer la réputation hexagonale. Sur les rives du Fleuve Jaune, les disputes ligériennes sont difficilement intelligibles… Mais la force de ce rapprochement, que La Lettre Valloire a appelé de ses vœux dès l’automne dernier, sera-t-elle suffisante pour emporter la décision du jury de la French Tech ? Si Axelle Lemaire n’a rien promis à Tours, tout en reconnaissant sincèrement les qualités évidentes du projet, le chef de l’État a, en revanche, assuré le même jour aux porteurs de la candidature angevine concurrente que l’affaire était dans la poche ! Pourquoi, d’ailleurs, ne pas avoir prolongé jusqu’à Angers cette Loire Valley (re)naissante ? On saura, probablement à partir du 28 juin, si l’oracle élyséen et le déplacement ministériel auront servi de blanc-seing aux villes candidates.
avattier Jean−Christophe S
08-09
www.lettrevalloire.com Ce magazine est un hors-série de La Lettre Valloire, bimensuel d’information politique et économique en région Centre. Édité par MCM Presse SAS au capital de 160 000 € RCS Tours B 450 613 591 Siège social : 14, boulevard Heurteloup à Tours Adresse postale : BP 92031 37020 Tours Cedex 1 02 47 70 60 00 contact@lettrevalloire.com Rédaction : François-Xavier Beuzon (rédacteur en chef) Jean-Christophe Savattier (rédacteur en chef adjoint) Aurélie Vouteau (édition)
Points Chauds 6-7
En Bref L’actualité du trimestre en bref.
8-9
Orléans en fait toujours plus Pas de repos pour le maire d’Orléans qui a l’intention de multiplier, avec le concours de la communauté d’agglomération, les projets d’urbanisme pour sa ville.
10-11
Châteauroux poursuit sa mue urbaine À Châteauroux, Gil Avérous poursuit la politique de réaménagement du centre-ville initiée par son prédécesseur.
Ont participé à ce numéro : Estelle Boutheloup Jacques Huguenin Stéphane Messer Emilie Rencien Bruno Villeneuve Maquette : Régis Beaune Relecture : François-Xavier Beuzon Publicité : François Xavier Beuzon Laura Bizet Diffusion : Nadine Gomès Crédits photographiques : Cyril Chigot : Une, 5, 38 DR : 6, 7, 8, 9, 10, 11, 15, 17, 18, 19, 20, 31, 32, 33, 34, 39, 41, 42, 43, 48, 50 Jean-Christophe Savattier : 6, 36, 37, 40 D.Chauveau : 7, 13 François-Xavier Beuzon : 22 Fapec : 22, 24 Humelab : 26 Jacques Huguenin : 28, 30 Bruno Villeneuve : 44, 45, 46, 47 Aurélie Vouteau : 46, 47
12-14
Impression : Imprimerie Vincent, Tours (37) Informations légales : Abonnement annuel 2015 (23 numéros + magazines hors-séries) : 365 € Abonnement électronique avec édition bihebdomadaire : 465 € Prix de ce numéro : 5 €
Départementales, un retour de la droite, mais pour quel futur ? Les six départements de la région ont retrouvé une majorité de centre-droit dans un statu quo ante qui ramène le Centre-Val de Loire aux années précédant 2004.
envahit aussi l’électorat socialiste. 15
16-17
L’union est un long combat La campagne des élections régionales est lancée. Depuis la mi-mai, elle est monopolisée par le débat à distance entre Guillaume Peltier et Philippe Vigier
18
RN 154 : NonancourtAllaines au mieux en 2022 ! Le tracé de la RN 154 réaménagée en autoroute sera arrêté cet été et son ouverture est prévue à l’horizon 2022.
19
Pour la SNCF, l’enfer c’est les autres… Lors des 11e rencontres tourangelles du transport régional, la SNCF, la CGT et les collectivités ont débattu en vase clos sur l’avenir du transport de voyageurs.
20
La fibre optique sur les poteaux électriques Dans le Cher, les fourreaux de fibre optique d’Orange seront installés sur les lignes aériennes d’ERDF.
CPPAP : 0116 I 85872 ISSN : 1246-4333 Dépôt légal : juin 2015 Directeur de la publication : François-Xavier Beuzon
MCM presse 4 La Lettre Valloire - Juin 2015
14
Les renforts inattendus du FN La marée gaucho-lepéniste déborde de ses digues et
Des mariages et un enterrement Le suicide de Jean Germain interroge sur le rôle pervers du triangle dramatique formé par la justice, la presse et la politique
22-26
Sommaire
JUIN 2015
25
Chartres se dote d’une cité de l’innovation Mise sur orbite en 2016, la cité de l’innovation chartraine ambitionne d’abriter, à terme, 70 startups à fort potentiel.
26
Orléans lance la vallée numérique du végétal L’Agreen Tech Valley doit permettre de déployer des projets innovants autour du cycle de vie du végétal.
28-29
Des produits sur le bout des doigts Les points de vente doivent continuer à offrir à leurs clients une « expérience sensorielle », tout en misant sur la digitalisation de leur stratégie commerciale.
Axelle Lemaire et Thibault Coulon, adjoint au maire de Tours, le 12 juin sur le site Mame.
38
TLD à plein régime à Sorigny Le fabricant de tracteurs aéroportuaires TLD engage le doublement de son site de Sorigny.
39
Alstef pose ses bagages en Russie Le spécialiste orléanais des équipements aéroportuaires Alstef vient de décrocher un premier contrat en Russie. L’usine de Boigny-sur-Bionne va être agrandie et des emplois créés.
40
Schrub en quête d’un partenaire industriel Spécialisé dans la fabrication d’outils de soudage, le groupe Laffi d’Olivier de la Ferté traverse une crise de croissance.
40
Prolitol blinde son avenir à Romorantin L’entreprise de tôlerie fine Prolitol va prochainement prendre possession d’une nouvelle unité de fabrication.
42
Les chantiers Les chantiers régionaux en prévision.
Économie 22-23
24
À LA UNE Orléans et Tours ont uni leurs destins numériques
30
Les porteurs des candidatures de Tours et d’Orléans à la labellisation French Tech ont décidé de faire cause commune. Déposée le 3 juin dernier sous la bannière French Tech Loire Valley, l’union permet de massifier des ressources et des spécialisations complémentaires. Elle devait rivaliser à la mi-juin avec une dizaine de projets concurrents dont le redoutable French Tech Côte d’Azur et le non moins redoutable Normandy French Tech.
32
Le Lab’O d’Orléans s’arrime à la Loire Le Lab’O, accélérateur d’économie numérique, accueillera ses premières entreprises fin 2015 dans l’ex-usine Famar d’Orléans.
Fapec installe Lick dans ses meubles Le chartrain Fapec, spécialiste de l’aménagement de magasins, a assuré le déploiement des points du vente très innovants de Lick. Humelab table sur le design et la technologie Le fabricant de mobilier tactile et interactif Humelab, à Dreux, s’est fait un nom en misant sur le design et les technologies de pointe.
34-35
En Bref L’actualité du trimestre.
36-37
Nexter change de calibre à La Chapelle-St-Ursin L’usine Nexter Munitions de la Chapelle-St-Ursin va accueillir une augmentation de ses capacités de production.
43-49
Escapades ine fin de magaz Retrouvez en s e u iq es économ nos itinérair es. et touristiqu La Lettre Valloire - Juin 2015 5
Points Chauds
En Bref
L’EURE FAIT LOIR À PART n Eure-et-Loir, la victoire écrasante de la majorité de centre-droit aux dernières élections départementales (28 élus sur 30) permet à celle-ci toutes les fantaisies. Comme celle de constituer deux groupes : l’un, de 11 élus menés par Daniel Guéret, conseiller départemental de Chartres 1, de stricte obédience UMP, le second, majoritaire au sein de la majorité avec 17 élus, réunissant les 11 autres conseillers départementaux UMP, 3 UDI et 3 divers droite. Présidé par Jacques Lemare, élu sur le canton de Dreux 2, ce groupe baptisé Unis pour les Euréliens comprend notamment dans ses rangs tous les parlementaires UMP : Albéric de Montgolfier, sénateur et président du conseil départemental, Laure de la Raudière, députée de la 3e circonscription, et l’ancien sénateur et toujours maire de Bonneval Joël Billard. Cette reconstitution du groupe Gael (Gagner en Eure-et-Loir) de l’ancienne majorité, peu apprécié des instances départementales, est un nouvel avatar des bisbilles entre les amis du député-maire de Chartres (parmi les 11 membres du groupe UMP figurent les 6 conseillers chartrains) et ceux qui le re a em Jacques L sont moins, notamment les deux autres députés t re ué G el ni Da UMP du département.
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À LA CRAVACHE Considérant que les méthodes du nouveau maire de Lamotte-Beuvron (41) sont trop cavalières, son opposition, drivée par l’ancien maire socialiste Alain Beignet, a décidé de démissionner en bloc du conseil municipal à la mi-mars. Le maire Pascal Bioulac, ancien directeur du parc équestre de la commune solognote, ne s’est pas laissé désarçonner par cette ruade de ses six opposants : « Je suis déçu pour les Lamottois qui avaient voté pour eux… ». Pour autant, Alain Beignet, qui reproche au premier magistrat et à sa majorité d’organiser des réunions du conseil à une heure matinale, n’a pas l’intention de dételer de la politique
et il conserve son mandat de conseiller régional. En attendant, peut-être, de se remettre en selle aux élections municipales de 2020.
LE PS 41 CHOISIT LA B À rebours de la tendance nationale, les militants socialistes du Loir-et-Cher ont placé en pole position la motion B du député frondeur de la Nièvre Christian Paul, créditée de 29 % au plan national. Emmenée localement par le maire de Blois Marc Gricourt et le député de la 1ère circonscription Denys Robiliard, cette ligne frondeuse très critique avec les orientations de la politique gouvernementale, a recueilli 52,22 % des suffrages contre 41,11 %
pour la très orthodoxe motion A.
LE MODEM 37 SANS COMMANDEMENT Le MoDem d’Indre-et-Loire a été placé sous la tutelle de la direction nationale du mouvement en raison d’importants « dysfonctionnements internes ». En décodé, beaucoup de militants, et notamment le leader régional Marc Fesneau, ne supportaient plus, au propre comme au figuré, la ligne idéologique imposée par le président Pierre Commandeur ; ce dernier ne fait pas mystère de sa sympathie pour la gauche et il siège depuis l’an passé dans l’opposition au maire UMP de Tours.
Un alignement d’autant plus délicat qu’il ne correspond plus du tout à la ligne nationale. Du moins jusqu’au prochain changement de cap.
LE MODEM RÉGIONAL À TRIBORD Illustrant le célèbre mot du regretté Edgar Faure – « Ce n’est pas la girouette qui tourne, c’est le vent » – le MoDem régional s’est lancé dans une manœuvre audacieuse de barre à tribord, ce qui explique l’éviction de Pierre Commandeur et de ses amis de la direction de la fédération d’Indre-et-Loire (lire plus haut). Marc Fesneau, désigné leader régional par le parti de François Bayrou, a été remarqué parmi les invités
du meeting de lancement de la campagne de l’UDI Philippe Vigier, le 31 mai dans le Loir-et-Cher. Il s’est même exprimé en faveur d’une union large de la droite et du centre, estimant que Philippe Vigier (UDI) avait « le meilleur profil pour rassembler et gourverner. »
De Najat Vallaud-Belkacem, ministre de l’Éducation nationale du gouvernement Valls, à propos de François Bonneau, président de la Région Centre-Val de Loire, lors de la remise des insignes de chevalier de la Légion d’honneur, un homme « qui ne dort presque pas » et « qui n’hésite pas à faire son potager à la lumière d’une frontale ». De Serge Babary, maire UMP de Tours, à propos de Jean-Patrick Gille, député PS d’Indre-et-Loire, qu’il qualifie de « Sapeur Camembert » suite aux critiques formulées à l’égard de la politique de mutualisation des services de Tour(s) Plus. Toujours de Serge Babary, irrité
6 La Lettre Valloire - Juin 2015
Débarqué quelques jours avant le vote, l’ancien premier fédéral Michaël Cortot s’était prononcé en faveur de Francis Gérard.
DERNIÈRE SÉANCE Le vent du renouvellement ayant soufflé, 13 des 41 conseillers généraux sortants du Loiret – dont le président Éric Doligé – ne se présentaient pas aux élections départementales des 22 et 29 mars. Quelques jours avant la dernière session du conseil général sous la présidence Doligé (12 et 13 mars), ceux-ci ont posé sur les marches de l’Hôtel de la Bretonnerie, côté jardin.
VOLTE-FACE Après avoir adressé de chaleureuses félicitations à Christophe Degruelle à l’issue du vote du budget d’Agglopolys, au mois de mars, et un satisfecit à Marc Gricourt, le mois suivant, lors de l’annonce de la suppression de six postes d’assistants dans les écoles maternelles (Atsem) pour raisons budgétaires – « Rien ne me choque dans ce que vous proposez » –, Jacques Chauvin, leader de l’opposition municipale blésoise, est devenu le 30 mai beaucoup plus mordant vis-à-vis du maire de Blois en parlant « de tissu de bonnes intentions » et « d’autosatisfecit » après l’interview accordée par Marc Gricourt à La Nouvelle République. On se perd en conjectures sur ce revirement printanier.
FRONDE AU FRONT
CHIFFRE
DU TRIMESTRE
80% C’est le pourcentage d’internautes qui se prononcés contre la suppression du régime d’auto-entrepeneur en répondant au sondage publié sur le site lettrevalloire.com
LE PS 37 CHOISIT LA DISSIDENCE À la surprise générale, Francis Gérard, conseiller municipal d'opposition à Joué-lès-Tours et ancien premier adjoint de Philippe Le Breton, a été élu premier secrétaire fédéral du PS en Indre-et-Loire. Représentant de la motion
Le Front national, c’est un peu les Galeries Lafayette de la vie publique : il s’y passe toujours quelque chose. En marge du règlement de compte œdipien au sommet du parti, c’est la fédération du Loiret qui s’agite. Un « collectif protestataire », conduit par une élue orléanaise et composée d’anciens candidats et de plusieurs dizaines de militants, a mis en cause la gestion du secrétaire départemental Charles de Gevigney dont sont dénoncés pêle-mêle « les insuffisances, maladresses, brutalités, carences et incompétences ». Le secrétaire général chargé des fédérations, Nicolas Bay, a prévu de se rendre sur place pour défendre son secrétaire et « apporter des réponses » à la crise.
B, il n’était pourtant pas donné favori face au représentant de la motion A, Franck Gagnaire, soutenu par Marisol Touraine, par deux députés sur trois – l’exception étant le « frondeur » Laurent Baumel – et les maires des principales communes encore tenues par le PS.
par les revendications financières du monde culturel tourangeau « qui n’attend qu’une chose, que la ville passe à la caisse ». De Charles-Éric Lemaignen, président de l’AgglO d’Orléans et de l’AdCF (Assemblée des communautés de France), à propos des répartitions de compétence prévues par la future loi NoTRE : « On ne peut pas proposer des Formules 1 aux métropoles et laisser aux autres intercos des Clio de service ! ». De Matthieu Schlesinger, maire UMP d’Olivet, qui avait ironisé sur « le président Tefal sur lequel rien n’accroche », François Bonneau a rétorqué : « Moi, le président Tefal, ça me fait poiler. Je laisse aux autres les casseroles, car cette région mérite un peu plus de sérieux ».
La Lettre Valloire - Juin 2015 7
Points Chauds
Urbanisme
Orléans en fait toujours Le troisième mandat de Serge Grouard ne sera pas son septième jour. Pas de repos pour le maire d’Orléans qui a l’intention de multiplier, avec le concours de la communauté d’agglomération, les projets d’urbanisme pour sa ville. n deux mandats, Orléans a beaucoup changé. Le centreville, délaissé sous Jean-Pierre Sueur, a été radicalement transformé depuis 2001 par l’équipe municipale réélue il y a un an ; cette année, la Ville a décidé de poursuivre son travail d’embellissement et d’investir de l’ordre de 40 M€ : 33 projets ont été fléchés par la municipalité. L’AgglO, de son côté, mettra 45 M€ dans la balance. Le secteur de La Source sera particulièrement privilégié : 15 M€ sont programmés pour la réhabilitation complète du complexe nautique, devenu vétuste. En 2015, la mairie va lancer les études pour un équipement fréquenté par quelque deux mille licenciés. Toujours au sud de la ville, le Zénith fera l’objet de travaux pour passer à « 7 000 ou 8 000 places » et ac-
E
obtenir une aide de l’État. L’écoute a été « attentive » et les deux hommes sont convenus de se revoir. Mais le Palais des Sports n’est pas délaissé pour autant : 4 M€ sont prévus pour sa réhabilitation. L’ancienne usine Famar, qui devait être détruite pour laisser place à une Arena dédiée à l’accueil de rencontres sportives, est transformée en lieu totem pour la French Tech orléanaise : l’enveloppe budgétaire qui lui est consacrée est de 12 M€ cette année (lire page 24). Les équipements sportifs et culturels ont décidément le vent en poupe à Orléans : l’an prochain, des travaux débuteront pour construire une salle de 3 300 m2 dans le quartier de l’Argonne, comprenant un gymnase avec tribune, des salles de sport mais aussi un espace culturel lié aux pratiques musicales, en lieu et place de la friche lais-
cueillir des rencontres sportives, notamment celles du club de basket de la ville : les résultats d’une étude de faisabilité devraient être connus prochainement. Serge Grouard a rencontré à la mi-avril Thierry Braillard, le secrétaire d’État aux Sports, pour
sée par l’ancienne usine Stenwick. Ce chantier de 10,8 M€ précédera la réhabilitation des immeubles environnants du boulevard Marie-Stuart. En complément, dans le cadre de la convention territoriale de l’Argonne, 5,7 M€ permettront de requalifier
Le réaménagement de la rue des Carmes est dans l’attente d’une décision de justice.
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les rues de la Marne, Camille SaintSaëns, Messager, du Petit-Pont et de l’avenue Wichita. À côté de l’école Chardon, dans le quartier St-Marceau, un gymnase avec tribune devrait être livré l’an prochain. Quelque 6 M€ ont été débloqués pour le muséum de la rue Marcel Proust, entre la gare et le parc Pasteur : ce lieu vieillissant consacré aux sciences de la vie et de la terre sera fermé à la rentrée pour trois ans de travaux, le temps de le transformer en musée moderne de la biodiversité. Toujours sur le plan muséal, celui des Beaux-Arts bénéficiera aussi de travaux de rafraîchissement avec le vœu du maire de le dédier à l’art contemporain. Un peu plus de 0,5M€ seront consacrés d’ici à la fin 2017 au CADO, dont le parvis sera également requalifié. À l’arrière de ce théâtre, les études ont repris pour déterminer l’emplacement exact du futur parking souterrain qui débouchera sur le boulevard Aristide Briand: l’équipement comptera 400 ou 500 places. Toujours au sud des mails, les travaux d’embellissement des façades vont se poursuivre : près de 800 ont déjà été ravalées générant quelque 30 M€ de travaux. Sur la ZAC Bourgogne, après la construction du bâtiment destiné aux services du conseil régional et d’une résidence étudiante, des projets seront engagés, plutôt l’an prochain, sur les îlots St-Pierre-le-Puellier, Calvin et St-Flou. Au cœur de ce quartier, la collégiale Saint-Pierre-le-Puellier, la plus ancienne église d’Orléans (XIIe siècle) fera l’objet d’une restauration complète entre 2016 et 2017. Un peu plus au nord de ce quartier historique, des travaux ont démarré
plus pour redonner du cachet à la rue SteEuverte, avec dépose, nettoyage et repose des pavés et plantation d’arbres à proximité de l’église qui sera mise en lumière. Durée des travaux : un an, pour un coût de 1,3 M€. La ZAC des Halles s’achève. Après la construction d’une cinquantaine de logements et de 11000 m2 de surfaces commerciales, c’est la requalification de la rue du Petit Puits et du bas de la rue de l’Empereur qui bouclera ce vaste chantier reliant les Halles Châtelet à la Halle de la Charpenterie. L’opération de la Motte Sanguin, quai du Fort Alleaume, s’achève : un jardin public devrait compléter l’ensemble restauré qui comprend 93 logements et 1500 m2 de bureaux. La ZAC des Carmes Madeleine est un
chantier de beaucoup plus longue haleine. Le combat judiciaire autour de l’alignement des immeubles de la rue des Carmes fait peser une incertitude sur le réaménagement de ce quartier de 5,3 ha. L’an passé, le Conseil d’État a annulé une première décision de la cour d’appel administrative de Nantes qui autorisait la Ville à démolir plusieurs maisons de la rue des Carmes: sur injonction des conseillers d’État, les juges administratifs nantais doivent se pencher sur « la valeur patrimoniale » des bâtiments à détruire pour rendre un nouvel arrêt, toujours attendu à l’heure où nous écrivons ces lignes. L’hôpital quittera les lieux et rejoindra La Source à partir de la fin de cette année pour laisser place à des établisse-
ments d’enseignement supérieur (2000 étudiants) et à un programme mixte de 300 à 400 logements, d’activités tertiaires et de commerces (7500 m2), le tout s’organisant autour de plus de 2 ha d’espaces verts. L’achèvement de ce nouveau quartier est à l’horizon 2020.
Un nouveau gymnase dans le quartier St-Marceau.
François-Xavier Beuzon
Interives, un quartier sur vingt ans 2015
L
es riverains auront eu pratiquement toute l’année 2015, entre la concertation règlementaire du mois d’avril et les réunions publiques programmées d’ici au mois de novembre, pour se prononcer sur le futur quartier Interives : 110 ha, entre Fleury-les-Aubrais et Orléans, qui seront aménagés par tranche sur une bonne vingtaine d’années. Une première tranche devrait démar-
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rer l’an prochain sur 6 ha pour s’achever d’ici à 2020. Ce nouvel espace, situé à proximité immédiate de la gare des Aubrais, à laquelle il devrait être relié par des télécabines franchissant dans les airs 350 mètres de faisceau ferroviaire, devrait accueillir, à terme, 350 000 m2 de bureaux, 3 000 logements, des commerces, des services et des équipements publics. La Lettre Valloire - Juin 2015 9
Points Chauds
Urbanisme
Châteauroux poursuit À Châteauroux, Gil Averous, qui a succédé l’an passé à Jean-François Mayet, poursuit la politique de réaménagement du centre-ville initiée par son prédécesseur. Il doit aussi arrêter à l’automne la localisation définitive du futur centre nautique qui devra ouvrir ses bassins en 2019.
D
Chantier du Crédit Agricole du Centre-Ouest, situé avenue Pierre de Coubertin à Châteauroux.
éjà amplement engagé par son prédécesseur, le réaménagement et l’embellissement du centre-ville constituent clairement des priorités du mandat de Gil Avérous. « Ces opérations, qui s’inscrivent dans le programme cœur d’agglomération, ont pour vocation d’accroître l’attractivité de l’hypercentre », affirme le maire de Châteauroux, déjà à la manœuvre sur ces dossiers lorsqu’il dirigeait le cabinet de Jean-François Mayet. « Il s’agit de donner envie aux Castelroussins de fréquenter davantage ce cœur urbain et de relancer l’achat-plaisir ». Les fans de shopping devraient ainsi pleinement apprécier l’arrivée de l’enseigne H&M qui a prévu d’ouvrir un magasin de 2 000 m2 dans le programme immobilier mixte commercerésidentiel conduit par le groupe Guignard dans le centre-ville. Baptisé Exelmans, cet équipement prévoit au total la création de 2 700 m2 de commerces, 840 m2 de bureaux ainsi que la construction d’une trentaine d’appartements.
AVANT
10 La Lettre Valloire - Juin 2015
« Si tout se passe bien, cet ensemble devrait être opérationnel en fin d’année 2016 », indique Gil Avérous. Qui juge tout aussi précieux le programme des Terrasses du Palais (38 appartements) du promoteur castelroussin Urbacit, construit à proximité de l’actuel Palais de Justice. Toujours dans le but d’accroître les opportunités de flânerie commerciale, la municipalité va aussi s’attaquer au réaménagement de la place Gambetta ; elle accueillera la partie alimentaire du marché qui se déploie aujourd’hui place Voltaire. « En comptant celui de la place de la République, nous ouvrons donc un troisième marché et mettons en place un continuum commercial jusqu’au Cours St-Luc qui accueillera aussi des marchands de tout-venant », poursuit le maire de Châteauroux. Le réaménagement du quartier de la gare constituera une pièce maîtresse du remodelage urbain voulu par la nouvelle municipalité. Le maire souhaite l’installation d’un multiplexe cinématographique qui devrait être ex-
ploité par l’opérateur régional Cap’ Ciné; ce dernier a d’ailleurs déjà montré sa bobine en terre berrichonne puisqu’il exploite la salle castelroussine Cinémovida depuis le 1er juillet 2014. Toujours sur le secteur gare, décidément promis à une destination ludique, Gil Averous veut favoriser « l’implantation d’une salle de sports et d’un bowling». Mais le vrai morceau de bravoure sera la construction du nouveau centre aquatique, un ensemble balnéo-ludique adossé à un espace spa (23 M€ d’investissement) qui doit théoriquement ouvrir ses portes en 2019. « La programmation établie avec le concours du cabinet H2O est arrêtée. Mais nous hésitons encore sur le lieu d’implantation », explique le maire. Le centre nautique sera soit installé sur le site de la Margotière, en toute proximité du stade d’athlétisme éponyme, soit sur le quartier Balsan, en bordure de l’Indre. « A priori, je penche plutôt pour la seconde solution ; elle présente beaucoup d’intérêt du point de vue de l’aménagement du territoire, mais je reste plutôt ouvert sur la question »,
APRÈS
sa mue urbaine avance Gil Avérous qui estime que la décision finale devra être prise à la rentrée. La liste des projets de la municipalité castelroussine n’est pas close. « Nous souhaitons lancer la réhabilitation du centre culturel de Châteauroux, un immeuble art déco de 8000 m2 de plancher, classé par les Monuments historiques, qui mérite toute notre attention », indique le maire. Le bâtiment, une fois rénové, devrait accueillir le transfert du Conservatoire de musique et de l’École municipale des Beaux-Arts. Pour autant, le montant de la facture, de l’ordre de 20 M€ selon les premières estimations, incite l’équipe municipale à prendre un peu plus de temps sur ce dossier, quitte à ne le mettre en route qu’en toute fin de mandat. Dans cette attente, Gil Avérous a
prévu, en revanche, de s’engager à réhabiliter la salle Racine, située quasiment au pied de la mairie : « L’idée qui sous-tend tous ces projets est de compléter notre pôle culturel déjà composé de la salle nationale Equinoxe et de la médiathèque toute proche ». La formation sanitaire n’est pas oubliée ! La collectivité planche aussi sur le projet de transfert de deux pôles de formation aux métiers de la santé (l’Institut de formation en soins infirmiers et l’Institut de formation des aides soignantes) qui doivent élire leur nouveau domicile sur l’Ecocampus de Châteauroux. « C’est un beau projet qui devrait être finalisé d’ici à trois ans », précise Gil Avérous qui ajoute, dans son inventaire, les initiatives d’opérateurs privés comme celle du Crédit Agricole du Centre-Ouest, qui
rénove les 7 700 m2 de son immeuble de bureaux situé avenue Pierre de Coubertin, devant le stade Gaston-Petit, ou la construction du centre d’innovation et de technologie (Citech) du parc d’activités sino-européen EuroSity, sur la zone d’Ozans.
Gil Avérous
Jean-Christophe Savattier
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La Lettre Valloire - Juin 2015 11
Points Chauds
Politique
Départemen un retour de la droite Les six départements de la région ont tous retrouvé une majorité de centre-droit dans un statu quo ante qui ramène le Centre-Val de Loire aux années précédant 2004 et l’arrivée d’une majorité de gauche dans le Cher. Mais ce résultat en trompel’œil ne doit pas cacher le poids du vote Front national – plus d’un électeur sur quatre au premier tour – et la très faible participation qui fait des abstentionnistes le premier parti de la région. Ces deux constantes augurent d’un futur difficile pour les partis du pacte républicain.
Q
ue faut-il retenir de ce scrutin départemental de fin mars 2015 en région Centre-Val de Loire ? Que la gauche a perdu le terrain gagné depuis une dizaine d’années ? Que le Front national représente plus d’un électeur sur quatre ? Ou que la faible participation relativise toutes les analyses, hormis celle de l’éloignement de plus en plus grand entre les citoyens et la chose publique ? Certainement un peu de tout cela… Lundi 30 mars au matin, les six conseils départementaux de la région Centre-Val de Loire ont retrouvé une majorité de centre-droit, monopole perdu en 2004 avec la prise du Cher, confirmé en 2008 avec celle de l’Indreet-Loire : la veille, le deuxième tour des élections départementales a même pris une allure de triomphe en Eure-et-Loir (28 sièges, contre 2 à un binôme divers gauche à Lucé), dans le Loiret (36 sièges, contre 6 à la gauche qui reste toutefois bien implantée en banlieue orléanaise), dans 12 La Lettre Valloire - Juin 2015
l’Indre (20 sièges contre 6), Le Loir-etCher (22 contre 8). Fraîchement reconquise, l’Indre-et-Loire se donne largement à sa nouvelle majorité de centre-droit (30 sièges contre 8) : la gauche perd 16 sièges de conseils généraux, soit 2 sur 3 ! Le score est un peu plus serré dans le Cher (24 sièges contre 14 que se partagent le PS, qui conserve 3 des 4 cantons de Bourges, et le Front de gauche, qui gagne les 4 sièges en jeu à Vierzon) : la gauche perd néanmoins 8 sièges par rapport à la précédente assemblée départementale. Trois présidents en exercice ont conservé leur siège : Albéric de Montgolfier en Eure-et-Loir, Louis Pinton dans l’Indre et Maurice Leroy dans le Loir-et-Cher : pour ce dernier, la victoire a été beaucoup plus incertaine que ne laisse penser le troisième tour du scrutin (22 voix au président sortant contre 8 à son adversaire socialiste) et elle aurait pu tenir aux 11 voix qui ont séparé le vainqueur Jean-Marie Janssens de son concurrent JeanLuc Brault sur le très disputé canton de Montrichard. Dans le Loiret, Hugues Saury (Olivet) a succédé à Éric Doligé, qui ne se représentait pas. Dans le Cher, le fauteuil est revenu au maire UMP d’Aubignysur-Nère, Michel Autissier. Et l’Indreet-Loire a renoué avec sa tradition centriste en offrant le fauteuil présidentiel à l’UDI Jean-Yves Couteau, préféré après des négociations internes à un
autre centriste, Pierre Louault, et à l’UMP Jean-Gérard Paumier. Le premier tour aura été marqué par le grand bond en avant du Front national : 26,4 % des suffrages exprimés. Autant le score du parti de Marine Le Pen sur le plan national pouvait apparaître comme décevant au regard des sondages, autant sa performance dans la région Centre-Val de Loire a surpris par son ampleur. Le poids du mouvement d’extrême-droite en Eureet-Loir était connu, mais il étend désormais sa toile sur tout le territoire, y compris sur des zones où il était historiquement peu implanté. Présent au deuxième tour dans 11 des 15 cantons euréliens, il obtient ainsi, à l’issue de triangulaires, 27 % des suffrages à Châteaudun (mais 30 % au premier tour), 26,6 % à Nogent-leRotrou (28,9 % au premier tour) et 27,3 % à Illiers-Combray (28,4 % au premier tour) : il obtient son meilleur score du second tour à Lucé (40,3 %) où ses deux représentants étaient opposés au binôme DVG Marie-Pierre Lemaître-Lezin et Xavier Roux, seuls représentants de la gauche dans la nouvelle assemblée départementale. Dans le Loiret, le FN était présent dans 16 cantons sur 20 au second tour (le 21e, celui d’Olivet, ayant été pourvu au premier tour) ; dans le Cher, il était 13 fois au second tour, dans le Loir-etCher 11 fois, dans l’Indre 8 fois... Même l’Indre-et-Loire, de tradition modérée, n’échappe pas à la défer-
tales, mais pour quel futur ? lante, avec 9 présences de binômes FN au second tour, soit près d’un canton sur deux. Si le plafond de verre a empêché le Front National de gagner un seul élu dans la région, en dépit de ses 26,4 % de suffrages exprimés au premier tour et de ses binômes présents au deuxième sur les deux tiers des cantons (68 sur 102), l’union de la droite et du centre en a profité pour rafler la mise. Son règne est sans partage : 158 sièges, auxquels il faut ajouter les 3 MoDem alliés à la coalition de centre-droit dans le Loir-et-Cher, sur 204 attribués. Le couple UMP-UDI, parfois élargi à des formations périphériques, a capitalisé le 29 mars le succès amorcé sept jours plus tôt, allant même, comme souvent sous la Ve République, au-delà des espoirs nés au premier tour. Il faut parfois un peu de chance, et la foi dans
Dans le Loiret, Hugues Saury (à droite) succède à Eric Doligé
une dynamique de la victoire, pour faire basculer des citadelles : c’est le cas à Tours, ville toute rose il y a encore un an, où trois des quatre cantons ont été conquis par la droite alliée au centre, parfois de très peu, comme à Tours-4 (50,22 %, soit 31 voix pour Thomas Gelfi et Céline Ballesteros). Attendue historiquement basse, la participation a été meilleure que prévu, surtout par rapport à 2011, mais est restée très faible, à peine supérieure à 50 % dans la région, sauf en Eure-et-Loir, où elle est descendue au-dessous de ce seuil au premier comme au deuxième tour, à un peu moins de 49 %. La première force politique du pays, à l’issue de ce scrutin départemental, est bel et bien le parti des abstentionnistes, puisqu’un électeur sur deux ne s’est pas rendu au bureau de vote : c’est moins qu’aux cantonales de 2011 (55,3%), mais cela reste très faible. À cette non-
participation, volontaire ou subie, s’ajoute un phénomène en expansion : la non-inscription sur les listes électorales. Dans les années quatrevingt, on estimait que 10 % des Français en âge de voter étaient absents des listes officielles ; aujourd’hui, leur part serait de près de 15%. Ce qui signifie qu’à l’issue de ces élections départementales, les votants représentaient moins de 40 % du corps électoral. À cela doit s’ajouter le vote blanc, désormais distinct du vote nul depuis la réforme électorale de 2014, qui a représenté 5,7 % des votants au deuxième tour
Points Chauds
Politique
des élections départementales. Le 29 mars, seul un tiers des Français qui pouvaient exprimer leur choix pour un binôme de candidats, quel qu’il soit, l’ont fait. Le véritable enseignement de ce scrutin est peut-être celui-là : la distance
entre les Français et leurs représentants se creuse et seul le scrutin présidentiel et sa suite législative conservent encore un peu de piquant pour une minorité d’entre eux. Les nouveaux conseillers départementaux auront la lourde
tâche de convaincre les citoyens que leur assemblée, brinquebalée de réforme en réforme, échappe à ce désintérêt grandissant pour l’action publique. L’affaire n’est pas gagnée. François-Xavier Beuzon
Les renforts inattendus du FN La marée gaucho-lepéniste déborde de ses digues et envahit aussi l’électorat socialiste. Comme à St-Laurent-Nouan (41), où la poussée du FN s’accompagne presque mécaniquement de l’écroulement du score des candidats de la gauche non communiste.
Q
uelques jours après le premier tour, La Nouvelle République du Centre-Ouest est revenue sur les résultats inattendus des deux candidats du Front national à St-Laurent-Nouan, une bourgade loir-et-chérienne de quelque 4 300 âmes qui abrite la centrale nucléaire de St-Laurent-des-Eaux : 33,9 % des suffrages exprimés, ce qui les plaçait devant le binôme de l’union de la gauche (UG) composé du socialiste Gilles Clément, conseiller général sortant, et de Patricia Hannon, crédités de 32,6 % des voix, et très largement devant celui de l’UMP (21 %). À l’issue de la triangulaire du deuxième tour, le FN maintenait presque son score (33,4%), mais cette fois loin derrière le binôme de l’UG, élu avec 39,3 % sur le canton et 41,8 % sur la commune. Rien de ce qui explique habituellement les bons résultats du parti de Marine Le Pen, c’est-à-dire le chômage endémique, la paupérisation de la population ou l’immigration massive, ne prévaut dans ce canton de Chambord, où le revenu moyen, selon l’Insee, dépasse de près de 30 % celui de la moyenne nationale, et où le chômage, selon les chiffres fournis par l’Observatoire de l’Économie et des Territoires de Loir-et-Cher, reste contenu à des niveaux raisonnables (8,8 % de demandeurs d’emplois en catégorie A, soit près de 2 % de moins que la moyenne départementale). Pourtant, le score du FN a bondi de près de 11 points, remarque la journaliste Catherine Simon, par rapport au score réalisé par le candidat du parti frontiste aux 14 La Lettre Valloire - Juin 2015
cantonales de 2011 (23 %) et plus encore par celui des législatives de 2012 (19,4 %). Plus surprenant encore, alors que les scores de la droite et du Front de gauche sont assez stables, c’est celui de la gauche non communiste qui s’écroule, et même de manière spectaculaire par rapport à celui réalisé par Gilles Clément au premier tour des cantonales de 2011 (43,6 %) et de façon moins nette mais néanmoins significative par rapport à celui de la représentante du PS Tania André (37,1 % aux législatives de 2012).
Est-ce à dire que les nouveaux bataillons des électeurs du FN proviennent majoritairement du PS ? Les chiffres tendraient à le démontrer à St-LaurentNouan, commune ouvrière où les socialistes modérés étaient jusqu’à présent en position de force. Cette nouvelle donne, qui amplifie un phénomène observé au plan national, n’aura toutefois pas été suffisante pour briser le plafond de verre qui a empêché le Front national d’avoir des conseillers départementaux en Centre-Val de Loire. François-Xavier Beuzon
65 000 voix FN pour un élu, moins de 4 000 pour le PS et l’UMP
P
remier parti de France par le nombre de voix à l’issue du scrutin des 22 et 29 mars, avec 5,1 millions de bulletins de vote au premier tour et plus de 4 millions au deuxième, le Front national a installé début avril 62 conseillers départementaux sur le territoire métropolitain : en prenant en compte les résultats du deuxième tour, il aura fallu 65 600 voix au parti de Marine Le Pen pour obtenir un élu… et 82 800 si on retient ceux du premier tour. La barre n’est pas aussi haute pour l’UMP, qui compte 1 089 conseillers départementaux avec un peu moins de 4 millions de suffrages dans les urnes au soir du deuxième tour (3,2 millions au premier), ni le PS, qui en
a obtenu 958 avec 3,6 millions de voix (3,3 millions au premier tour), ni même l’UDI 368 avec 1,3 million de voix (150 000 voix de plus qu’au premier tour) ou le Front de gauche 142 avec seulement 500 000 voix au deuxième tour, mais trois fois plus au premier : le ratio nombre de voix/élu est curieusement quasiment identique pour l’UMP (3 640), le PS (3 750), l’UDI (3 613) et le Front de gauche (3 587). Le Front national a donc besoin de 18 fois plus de suffrages que les quatre formations classiques du pacte républicain (UMP, PS, UDI, FG) pour siéger dans l’une des 101 assemblées départementales françaises. Chacun en tirera l’interprétation qu’il souhaite.
Des mariages
et un enterrement
Le suicide de Jean Germain, épilogue tragique de sa mise en cause dans l’affaire dite « des mariages chinois », interroge sur le rôle pervers du triangle dramatique formé par la justice, la presse et la politique.
I
l y aura un avant et un après suicide de Jean Germain. Cette mort brutale, inattendue, forcément odieuse, d’un homme qui avait consacré son existence à l’action publique en donnant l’image, durant l’essentiel de sa carrière, d’une totale probité, marquera durablement les esprits. Et son décès pose immanquablement la question de la responsabilité de la justice, des médias et de leurs relations complexes avec la politique dans un triangle dramatique victime-sauveur-persécuteur. Il n’est pas dans notre propos de dire que Jean Germain n’avait rien à se reprocher dans l’affaire dite des mariages chinois ». Dans sa lettre-testament, lue sur les marches du tribunal par son avocat, l’ancien maire de Tours reconnaissait « des erreurs et des manques de discernement ». Pour le moins. Mais était-ce une raison pour mettre fin à ses jours ? Pour cette histoire « de cornecul », comme aurait dit Rabelais… Non pour le commun des Français. Non pour ces figures politiques inaltérables, habituées à être traînées dans la boue et capables d’en ressortir indemnes, prêtes à affronter de nouveaux combats électoraux, sans états d’âmes. Si, pour cet homme discret, foncièrement honnête, probablement fragilisé par sa défaite aux élections municipales un an plus tôt, qui a voulu exprimer toute l’injustice qu’il ressentait à se retrouver devant les juges pour avoir manqué de « discernement » à quelques reprises. Pour avoir considéré, un court moment, que l’usage du pouvoir permettait de prendre des libertés avec les règles de la comptabilité publique. Qui sont les coupables ? La justice ? Les médias? Les affirmations péremptoires, prononcées sous le coup de l’émotion par Maître Tricaud et le président du Sé-
nat, n’ont pas de raison d’être. Le traitement par la presse locale de « l’affaire » des mariages chinois n’a pas dépassé les limites du genre. Les sous-entendus sur les relations supposées de cette Aphrodite chinoise avec un homme mûr, qui n’avait rien, comme il le reconnaissait lui-même, d’Alain Delon, faisaient juste sourire. Sans plus… Et ceux qui dénoncent l’instruction à charge et un procureur « politiquement engagé » (ce sont les mots de
rappeler – n’aurait pas supporté une telle salissure sur son honneur. Si l’homme politique est un justiciable comme un autre, il n’est pas un homme ordinaire. Sa carrière se construit sur la réputation. La rumeur l’abîme, l’opprobre l’enterre. La presse, mais plus encore la justice – « un pouvoir si terrible parmi les hommes » disait Montesquieu –, devraient s’en souvenir. Pour que la seconde, lorsque les circonstances
“ DANS SA LETTRE-TESTAMENT, L’ANCIEN MAIRE DE TOURS RECONNAISSAIT « DES ERREURS ET DES MANQUES DE DISCERNEMENT » Maître Tricaud) ont l’indignation sélective ; ils sont plus silencieux lorsque la justice s’intéresse aux turpitudes supposées du camp d’en face. Jean Germain encourait probablement une amende et une peine d’inéligibilité, au pire quelques mois de prison, dont la plupart assortis du sursis. La députée socialiste marseillaise Sylvie Andrieux a été condamnée à quatre ans de prison, dont un an ferme, pour 700 000 euros d’argent public détournés au profit d’associations fictives montées par des escrocs. Rien de tel à Tours, mais son ancien maire – professeur de droit, faut-il le
”
l’exigent, modère l’ardeur de son bras séculier, respecte à la lettre le secret de l’instruction et prenne en compte la fragilité de la condition humaine. Instruire n’est pas détruire. François-Xavier Beuzon
La Lettre Valloire - Juin 2015 15
Points Chauds
Politique
L’union est un long combat La campagne des élections régionales est lancée. Depuis la mi-mai, elle est monopolisée par le débat à distance entre le candidat des Républicains Guillaume Peltier et celui de l’UDI Philippe Vigier, qui se disputent la tête d’une liste d’union de la droite et du centre. François Bonneau, président sortant et de nouveau candidat, pointe avec ironie leur rivalité fratricide. Distancé mais pas lâché, le FN est en position d’attente.
L
e sondage publié dans notre édition du 20 mai (voir cicontre) aura eu le mérite de lancer la campagne des élections régionales. Six bons mois avant le scrutin des 6 et 13 décembre et avec une bonne longueur d’avance sur le calendrier prévu. Depuis, on aura beaucoup vu et entendu Guillaume Peltier et Philippe Vigier, les têtes de liste désignées respectivement par Les Républicains (LR) et l’UDI. L’un comme l’autre prônent le rassemblement de la droite et du centre. Mais n’ont pas la même opinion sur le meilleur chef de cordée. Une fois passée l’euphorie des dernières élections départementales et la victoire sans appel de l’UMP et de son alliée UDI, les rivalités, étouffées par dix-sept ans d’opposition régionale, ont resurgi. Héritier du centrisme beauceron incarné par Maurice Dousset, Philippe Vigier a appelé à l’union dès le premier tour entre une UMP remaquillée en Républicains et un centre recomposé autour d’une UDI élargie aux enfants prodigues du MoDem. Minoritaire dans l’alliance, mais désireux de la conduire, il n’a d’autre choix que de réduire l’influence d’une droite hégémonique (13 députés régionaux, dont 1 européenne, contre 2 à l’UDI, et 9 sénateurs contre 1 sénatrice MoDem rattachée au groupe UDI) et à renforcer celle de la fédération centriste. Pas si simple. L’argument contre un Guillaume Peltier « clivant », destiné à diviser la droite, a fait long feu. Désigné tardivement tête de file aux élections régionales, le leader de la droite forte a réussi à souder son parti der16 La Lettre Valloire - Juin 2015
rière lui, à l’exception d’une poignée d’élus orléanais. Les Républicains réclament désormais les trois quarts des 42 ou 43 sièges espérés par la droite et le centre dans la future assemblée. Une réponse à la répartition suggérée par Philippe Vigier : 60 % pour LR, 30 % pour l’UDI et 10 % pour les représentants d’une énigmatique « société civile ».
colas Sarkozy inquiète Jean-Pierre Gorges, le député-maire LR de Chartres : « Si l’état-major parisien des Républicains venait à sacrifier Guillaume Peltier et nos amis candidats sur l’autel de l’alliance centriste, il prendrait le risque d’offrir notre région, une région gagnable, au FN que nous avons jusqu’ici réussi à contenir. »
“ DÉSIGNÉ TARDIVEMENT TÊTE DE FILE AUX ÉLECTIONS RÉGIONALES, LE LEADER DE LA DROITE FORTE A RÉUSSI À SOUDER SON PARTI DERRIÈRE LUI La question de la participation du MoDem reste en suspens : Marc Fesneau, sa tête de file régionale, l’a conditionnée à la présence de Philippe Vigier au sommet de la liste commune. Le maire de Marchenoir marque clairement sa préférence : « Avec Philippe Vigier, on dialogue sereinement des choses. Avec Guillaume Peltier, il n'y a tout simplement pas de dialogue. Et ses dernières déclarations à l'emportepièce sur la soumission du centre à la droite n'arrangent rien », expliquet-il. Fin mai, lors d’un meeting de lancement de campagne qui a réuni ses soutiens dans le Loir-et-Cher, Philippe Vigier a assuré que « sans le MoDem, on ne gagnera pas la Région. » Oui mais… avec le MoDem, les alliés risquent de perdre en route une partie des Républicains, excédés par les revirements de François Bayrou et de son parti. « Si être modéré, c’est voter pour Hollande à Paris et avec la droite en région… », grince un élu. La porosité entre un Front National dédiabolisé et l’aile droite du parti de Ni-
”
Sans le contrepoids de toute la famille centriste, un Philippe Vigier installé dans le fauteuil de président de Région ne serait que primus inter pares. Inacceptable pour le député-maire de Cloyes-sur-le-Loir auquel le leader des Républicains ne concédera la présidence qu’en échange d’un contrôle étroit de l’appareil régional. Mais comme l’a rappelé Jean-Pierre Gorges, c’est à Paris que tout se joue. Au siège des deux partis, on ne cesse de souffler le chaud et le froid. Le 7 juin, Jean-Christophe Lagarde posait un ultimatum aux Républicains : « Pas de liste d’union sans accord dans les dix jours avec, à la clé, trois présidences de Région : Normandie, Centre-Val de Loire et BourgogneFranche-Comté ». Le lendemain, un porte-parole de la rue de Vaugirard assurait qu’un accord était proche. Deux jours plus tard, Valérie Pécresse, candidate en Ile-de-France et nommée par Nicolas Sarkozy coordinatrice du parti pour les élections régionales, laissait entendre dans Le Figaro qu’elle
Intentions de vote au second tour
38% 35%
27% Intentions de vote au premier tour 24%
22%
8%
7%
5%
25%
7% 2%
Marc Brynhole
Charles Fournier
François Bonneau
Marc Fesneau
Philippe Vigier
Guillaume Peltier
Philippe Loiseau
FG
EELV
PS
MoDem
UDI
LR
FN
se donnait plutôt jusqu’à la fin de l’été. Le bureau politique des Républicains devrait se prononcer assez vite sur le principe de l’union. Chez les soutiens de Guillaume Peltier, on alterne entre résignation et agacement : « On sait bien que Paris veut nous vendre à l’UDI. Mais exiger trois régions prenables à la gauche alors qu’on n’en gagnera certainement pas plus de sept ou huit, c’est beaucoup… surtout sans être assuré d’un participation du candidat de l’UDI à la primaire de la droite ou du centre. » À gauche, l’union n’est pas vraiment à l’ordre du jour. François Bonneau, président socialiste de la Région et candidat à un nouveau mandat, a lancé sa campagne un peu contraint et forcé. Il met en avant son bilan… qu’il devra partager avec une partie de l’équipe sortante puisque les Verts, en attendant la confirmation d’une position identique par le Front de gauche, ont décidé de faire cavalier seul. Il a aussi lancé quelques piques à ses adversaires, trouvant « pathétique » que la région « soit le plus petit dénominateur commun » de la droite et du centre, « en fonction des enjeux politiciens en Ile-de-France, Normandie et Bourgogne. » Et ironisé sur l’idée avancée par Guillaume Peltier d’un grand spectacle culturel sur le modèle du Puy du Fou, rappelant qu’il avait, lui, parié très tôt sur La
Loire à Vélo, une incontestable réussite érigée en modèle de son leadership. Donné battu, même par la rue de Solférino, le sortant mise sur une mobilisation de l’électorat de gauche. L’union, encore… Le Front national, devenu au mois de mars la première force politique de la région, reste silencieux. Philippe Loiseau, désigné par le parti de Marine Le Pen, s’est contenté d’un petit coup de griffe à Guillaume Peltier, « parachuté parisien, porte-parole autoproclamé de la ruralité », suspect de venir braconner sur des terres où le FN est désormais en position de force. Car l’agriculteur eurélien, député européen depuis l’an passé,
Autre liste
Guillaume Peltier
François Bonneau
Philippe Loiseau
LR
PS
FN
incarne « la ruralisation » du vote Front national dans le pays. Il sait qu’en région Centre-Val de Loire, cet atout sera déterminant. Pourtant, Philippe Loiseau n’était pas chaud pour rejouer le match de 2010. « Il ne voulait pas, mais Marine Le Pen l’a poussé », confiait Michel Chassier qui lui disputait la tête de liste. Les arguments de sa présidente l’ont convaincu. Le poids pris par le mouvement dans la région aussi : avec 25 % des intentions de vote au premier tour et 27 % au second, le FN doublerait son score de 2010 (13,5 %). Trop juste pour gagner, mais suffisant pour peser sur le scrutin.
L’étude OpinionWay publiée le 20 mai dans La Lettre Valloire bimensuelle n°637 a été réalisée les 12 et 13 mai 2015 sur un échantillon de 963 personnes représentatif de la population de la région Centre-Val de Loire interrogé en ligne par le système CAWI (Computer Assisted Web Interview).
François-Xavier Beuzon
Le sondage OpinionWay de mi-mai L’enquête OpinionWay parue dans notre édition bimensuelle du 20 mai donnait l’UMP Guillaume Peltier vainqueur au second tour des élections régionales de décembre à l’issue d’une triangulaire où, avec 38 % des intentions de vote, il triomphait du socialiste François Bonneau (35 %) et du frontiste Philippe Loiseau (27 %). Ces trois mêmes candidats étaient les seuls qualifiés après un premier tour où Philippe Loiseau arrivait en tête avec 25 % des intentions de vote, devant Guillaume Peltier (24 %) et François Bonneau (22 %), puis le candidat du PC Marc Brynhole (8 %), les deux centristes Philippe Vigier (UDI) et Marc Fesneau (MoDem) recueillant 7 % chacun, le Vert d’EELV Charles Fournier étant crédité de 5 % des votes, une dernière liste, non déterminée, de 2 %. Enfin, 24 % des 963 personnes sondées les 12 et 13 mai n’émettaient aucune intention de vote.
La Lettre Valloire - Juin 2015 17
Points Chauds
Aménagement
RN 154 : Nonancourt-Allaines
au mieux en 2022 !
Un tracé arrêté cet été et une ouverture de l’autoroute aux automobilistes prévue à l’horizon 2022. L’aménagement de la RN 154 est en bonne voie, même si le principe d’une concession autoroutière fait l’objet de crispations.
«S
i tous les clignotants sont au vert, l’autoroute entre Nonancourt et Allaines pourrait être opérationnelle en 2022 ! », précise Alain Arroyo, directeur général adjoint du conseil départemental d’Eure-et-Loir, qui reconnaît que, dans ce type de projet, « rien n’est jamais acquis ». Qui plus est avec un secrétariat d’État chargé des Transports placé sous la tutelle du miVers Rouen
RN 154
RN 12 RN 12
DREUX
Tremblay-les-Villages RD 26
RN 154 vers Paris
Berchères-Saint-Germain
A 11 RN 10
RN 23
CHARTRES A 11 vers Nantes / le Mans
RN 10
RN 154 RD 17
Réalisé Non aménagé aujourd’hui
18 La Lettre Valloire - Juin 2015
nistre de l’Écologie et du Développement durable ! Pour l’Eure-et-Loir, l’axe est essentiel à plus d’un égard : « Au point de vue économique, il relie la Beauce au port céréalier de Rouen, rappelle Alain Arroyo. Et la ville de Chartres est la seule préfecture de la région Centre-Val de Loire à ne pas être raccordée à la capitale régionale par une autoroute.» Dès janvier 2010, l’assemblée départementale avait avancé l’option de la concession autoroutière afin d’accélérer le passage en 2x2 voies de la RN 154 : « Au vu de l’état des finances publiques, l’achèvement en 2x2 voies, sans concession, aurait pris au minimum un demisiècle ! », sourit Alain Arroyo. La même année, le ministère de Jean-Louis Borloo abonde dans le sens du conseil général et acte définitivement le recours à une concession autoroutière. Une décision contestée par les opposants au projet qui jugent insupportable de faire cadeau au concessionnaire des portions de routes déjà aménagées en 2x2 voies, soit entre Dreux et Chartres, entre Prunay-le-Gillon et Allonnes et à Ymonville, pour un total de travaux de 260 M€. Depuis 2010, et après les phases de concertation conduites par les services de la Dreal, le dossier avance. Le choix d’un fuseau préférentiel a été arrêté en 2012. « Nous attendons d’ici à quelques semaines la décision ministérielle de choix du tracé», ajoute Alain Arroyo. A 10 Cette décision permettra de lancer l’enquête publique (fin 2015-début 2016), l’appel à concession (2016-2017) et enfin les travaux de consVers Orléans truction proprement dits (2019-2022).
Le Département, de son côté, a déjà fait connaître son tracé favori : « Il passe par Buray Est, Louvilliers Est, St-Prest Ouest et Fresnay Sud et représente à nos yeux le meilleur compromis entre la consommation de terres agricoles et les nuisances aux habitants », ajoute le cadre territorial. La collectivité part sur l’hypothèse que l’autoroute sera payante sur la totalité du trajet, de Nonancourt à Allaines. Dans ce cas-là, les services de l’État ont calculé qu’il faudrait quand même verser au concessionnaire une subvention d’équilibre de quelque 60 M€. « Une somme acquittée pour moitié par l’État et pour moitié par les collectivités territoriales, rappelle Alain Arroyo. Cette subvention passerait à 170 M€ dans l’hypothèse d’une portion Dreux-Chartres rendue gratuite ! » Mais le Département se veut rassurant pour les utilisateurs euréliens réguliers : « On peut imaginer une aide au paiement des abonnements ! » Si le conseil régional ne remet pas en cause le principe de la concession autoroutière, il entend néanmoins que « les tronçons déjà mis en 2x2 voies et financés par de l’argent public doivent rester gratuits. Les villages contournés par des déviations, elles aussi financées par de l’argent public, doivent être assurés que la création de la concession autoroutière n’aura pas pour conséquence de reporter le trafic sur les bourgs. » Cette posture de la collectivité présidée par François Bonneau laisse les observateurs locaux dubitatifs : accepter le principe de la concession et plaider pour sa gratuité partielle semble, en effet, assez paradoxal. Stéphane Messer
Pour la SNCF,
l’enfer, c’est les autres…
Lors des 11e rencontres tourangelles du transport régional qui se sont tenues en avril dernier, la SNCF, la CGT et les collectivités régionales ont débattu en vase clos sur l’avenir du transport de voyageurs, omettant soigneusement de s’interroger sur leurs propres insuffisances.
L’
introspection et la remise en cause des certitudes idéologiques d’un autre âge ne sont vraiment pas le fort de la direction et des partenaires sociaux de la SNCF. C’est ce que nous avons pu constater lors des 11e rencontres du transport régional organisées à Tours le 14 avril dernier sous la haute autorité de Jean-Michel Bodin, vice-président PCF du conseil régional du Centre-Val de Loire, et le patronage du quotidien L’Humanité. Devant un public de convaincus, les différents invités, élus de gauche, représentants syndicaux CGT Cheminots et jusqu’à Alain Le Vern, ex-président socialiste du conseil régional de Haute Normandie promu directeur général de la SNCF Régions et Intercités, n’ont pas fait dans la nuance. Ils ont vitupéré à qui mieuxmieux contre l’État, qui n’a de cesse de réduire ses concours financiers aux trains placés sous sa responsabilité (TET), les voyageurs, qui ont le toupet de pratiquer le covoiturage et le ministre de l’Économie Emmanuel Macron – nouvelle tête de turc de la communauté cheminote - qui ose promouvoir le transport par autocar. Pas une seule fois ne furent abordées les questions fâcheuses de la compétitivité du rail français qui souffre pourtant de la comparaison avec nombre de ses homologues européens, des retards pris dans l’ouverture des marchés ferroviaires et de la qualité souvent indigente du service, notamment sur le plan de la ponctualité. La faute, c’est décidément toujours celles
des autres… des pouvoirs publics, de Bruxelles, des autres modes de transport, des cruels néo-libéraux et de la réforme ferroviaire. On préféra agiter les bonnes vieilles recettes marquées au coin du bon sens étatiste. Selon les intervenants, il suffirait en effet de transférer les 36 Md€ de dette portée par SNCF Réseau – qui génèrent effectivement annuellement 1,5 € de frais financiers – vers une structure de défaisance, voire d’apurer cette dette « à la grecque ». Puis de doter les collectivités régionales (autorités organisatrices des transports sur leur territoire) d’une « fiscalité pérenne et dynamique » en augmentant, par exemple, le versement transport, pour sortir le ferroviaire de l’ornière ! Le service public à la française ne saurait se construire que par l’addition de nouveaux prélèvements publics. Les chiffres ont la dureté dont sont privés les songes creux. Ceux de l’Ifrap, par exemple – qui ne participait pas à ce colloque (lol) ! – montrent qu’en face des augmentations régulières des tarifs (2,6 % en 2015), l’État et les régions n’ont cessé d’augmenter leurs subventions à la SNCF : de 10 Md€ en 2010, celles-
ci sont passées à 13 Md€ en 2013. Dans le même temps, le prix moyen sur les grandes lignes s’est accru de 37 %. Cherchez l’erreur ! On aura aussi noté l’incroyable dédain de certains participants à l’égard des pratiques collaboratives de covoiturage assimilées à des ma-
RETARD INDÉTERMINÉ nies adolescentes… qui ont privé tout de même l’opérateur national de 12 % de part de marché sur l’axe Bordeaux-Nantes, de l’aveu même d’Alain Le Vern ! De même, les participants ont balayé d’un revers de main l’offre low cost (Ouigo) bâtie par la SNCF ellemême afin de capter de nouveaux publics. La concurrence est un gros mot. Même en interne ! On nous autorisera, dans un tel con-texte, à souhaiter bonne chance à la commission Duron chargée de réfléchir à la cohérence du réseau ferroviaire français. Jean-Christophe Savattier
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Points Chauds
Aménagement
La fibre optique
sur les poteaux électriques
Dans le Cher, les fourreaux de fibre optique d’Orange seront installés sur les lignes aériennes d’ERDF. L’initiative, qui permet à l’opérateur de télécommunications d’éviter de lourds travaux de génie civil, pourrait être étendue à l’ensemble du territoire régional.
L
e syndicat départemental d’Énergie du Cher (SDE 18) a approuvé l’utilisation des réseaux électriques basse et moyenne tension de l’agglomération de Bourges et de Vierzon, dont il est le propriétaire et ERDF le concessionnaire, pour le déploiement par l’opérateur Orange de la fibre optique, dont les débits sont jusqu’à 30 fois plus rapides que ceux de l’ADSL. Cette initiative, qui a fait l’objet de la signature d’une convention le 21 avril dernier entre les trois partenaires, permettra à Orange d’éviter de lourds travaux d’infrastructures, occasionnant des coûts importants et des nuisances pour les riverains. Selon nos informations, l’économie serait assez substantielle, puisque les dépenses de génie civil pour la pose de fourreaux enterrés varient de 40 à 100 € par mètre linéaire selon que l’on soit en
milieu urbain ou en milieu rural, tandis que la pose de ces mêmes fourreaux sur les réseaux aériens d’ERDF revient de 11 à 23 € par mètre linéaire : pour les 50 kilomètres de lignes aériennes concernées dans le département du Cher (14 communes de l’agglomération de Bourges ainsi que Vierzon, ce qui représente 64 000 logements et près de 130 000 habitants), l’économie réalisée serait comprise entre 2,5 M€ et 3 M€. Avant de passer à la phase opérationnelle, ERDF procèdera à l’analyse technique de la sécurité du déploiement. Une mission qui consistera à vérifier la résistance des
Une fibre optique TGV dans la banlieue drouaise Si Orange, comme à Bourges et à Vierzon, est en charge du déploiement de la fibre optique à Chartres et à Dreux, c’est le syndicat mixte ouvert Eureet-Loir Numérique – l’équivalent de Touraine Cher Numérique (lire cicontre) – qui se charge du reste du territoire départemental et notamment des autres communes de l’agglomération drouaise. Et le SMO présidé par le conseiller départemental Jacques Lemare a décidé d’installer le très haut débit à très grande vitesse : « Nous allons poser de la fibre optique cette année à Vernouillet, St-Rémy-sur-Avre et St-Lubin-des-Joncherets », explique l’élu, remarquant malicieusement « qu’Orange ne donne aucune date pour le début des travaux sur Dreux. » Le réseau complet, livrable en 2022, sera exploité par SFR Collectivités ; il représente un investissement de 135 M€, cofinancés par le Département (40,5 M€), l’État (38 M€), les collectivités locales (27 M€), la Région (22,5 M€) et l’Europe (7 M€).
poteaux – un fourreau de fibre optique pèse 100 grammes par mètre et l’écartement moyen entre deux poteaux électriques est de 40 mètres – sachant que des essais concluants ont déjà été réalisés. Au-delà de cet accord, qui fait suite à un premier signé avec le Syndicat mixte ouvert TouraineCher Numérique sur le territoire de deux communautés de communes pilotes, celles de Nérondes et des terres d’Yèvre (Mehun-sur-Yèvre), ERDF est prêt à envisager d’autres opérations de ce type en région Centre-Val de Loire : le gestionnaire du réseau de distribution d’électricité basse et moyenne tension (c’est RTE qui gère le transport du courant sur les lignes à haute et très haute tension) est déjà en pourparlers avec d’autres syndicats régionaux d’électricité. Il est à souligner que ce partenariat s’inscrit dans le Plan France Très Haut Débit lancé par le gouvernement au printemps 2013 ; celui-ci vise à couvrir l’intégralité du territoire national en très haut débit en 2022 et à rendre 80 % des logements éligibles au FTTH (« la fibre optique jusqu’au domicile »).
François-Xavier Beuzon
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La Lettre Valloire - Juin 2015 17
Économie
Numérique
Orléans et Tours ont uni Après avoir hésité pendant quelques semaines, les porteurs des candidatures de Tours et d’Orléans à la labellisation French Tech ont décidé de faire cause commune. Déposée le 3 juin dernier sous la bannière French Tech Loire Valley, l’union permet de massifier des ressources et des spécialisations complémentaires. Elle devait rivaliser à la mi-juin avec une dizaine de projets concurrents dont le redoutable French Tech Côte d’Azur et le non moins redoutable Normandy French Tech.
S
uggérée à plusieurs reprises dans les colonnes de La Lettre Valloire, la réunion des candidatures d’Orléans et de Tours à l’obtention du label French Tech, qui consacre la qualité des écosystèmes dédiés aux technologies numériques, est devenue une réalité. Lors d’une réunion organisée au mois de mai sur le bilan de la première année de mandat de la municipalité conduite par Serge Babary, son adjoint en charge du développement économique Thibault Coulon n’a pas boudé son plaisir. C’est avec une légitime fierté qu’il a annoncé l’imminence de la candidature commune des deux métropoles – c’est chose faite depuis le 3 juin – auprès du comité de sélection
Le 12 juin, les élus d'Orléans avaient rejoint leurs collègues de Tours pour visiter le site Mame, futur cœur de la cité digitale tourangelle. Ils entouraient Axelle Lemaire, secrétaire d'État chargée du Numérique.
piloté par les services d’Axelle Lemaire, la secrétaire d’État en charge du Numérique. À l’heure où nous écrivons ces lignes, le projet avait déjà été défendu une première fois à l’oral devant le comité de sélection, en présence d’une trentaine d’entrepreneurs locaux du numérique, des émissaires des deux collectivités et de François Bonneau, le président de la Région Centre-Val de Loire. « N’ayons pas peur des mots, c’est un moment un peu historique », a estimé à cette occasion le représentant tourangeau, tant il est vrai qu’Orléans et Tours, toujours enclines à s’observer en chiens de faïence, n’avaient pas habitué les observateurs à collaborer sur des projets aussi stratégiques. Le rap-
prochement, aussi tangible qu’il soit, n’a d’ailleurs rien eu de spontané. Initialement, les promoteurs du projet orléanais French Tech emmenés par Olivier Carré, 1er vice-président de la communauté d’agglomération orléanaise et 1er adjoint au maire d’Orléans, envisageaient de faire cavalier seul. Lancé avec un peu de retard mais avec beaucoup de dynamisme, le projet tourangeau équivalent a rapidement pris de l’épaisseur. Et surtout, les responsables, élus comme entrepreneurs, ont vite pris conscience qu’ils ne parviendraient pas à convaincre le jury sans combiner leur potentiel avec celui de leurs voisins orléanais. « Qui peut ignorer que, pris séparément, les écosystèmes numériques
leurs destins numériques tourangeau et orléanais, aussi solides soient-ils, ne disposent pas d’une surface suffisante pour l’emporter en solo », reconnaît le dirigeant d’une startup tourangelle. « Tours peut faire mal dans l’énergie intelligente, le tourisme numérique ou le biomédical, Orléans est très bien placée dans l’e-commerce et l’agro-développement, mais ces atouts différenciants et d’ailleurs complémentaires devaient absolument être juxtaposés dans une proposition commune afin de parvenir à une taille critique », renchérit Thibault Coulon qui s’est rallié rapidement à cette évidence avant de prendre son bâton de pèlerin pour convaincre son alter ego orléanais. Il suffisait d’ailleurs de cartographier d’autres candidatures pour prendre la mesure de l’importance de la dimension collective et collaborative des écosystèmes en lice. Ainsi, à Valenciennes, où la réputation dans le domaine du numérique est exclusivement liée au développement d’une filière spécialisée dans le serious game, on a très rapidement compris qu’il n’y avait pas d’autre choix que de s’appuyer sur le puissant voisin lillois : «Nous sommes ici dans un cas de figure un peu différent avec deux territoires plus équilibrés sur le plan des ressources numériques. Ce qui doit conduire les ac-
teurs des deux projets à clarifier la gouvernance de l’ensemble », explique l’un des élus. Dans l’immédiat, le projet commun aux deux métropoles régionales s’est doté d’un nom. Il s’appellera French Tech Loire Valley et s’appuiera sur deux lieux « totems » – le cahier des charges de la French Tech l’exige – l’ex-site Mame à Tours et l’ancienne usine pharmaceutique Famar, à Orléans. Ces deux sites serviront d’incubateurs pour les porteurs de projet « qui par ailleurs pourront s’adosser pendant les délicates phases d’amorçage à un fonds d’investissement public-privé », poursuit Thibault Coulon. Ce fonds s’appuiera sur les ressources de Bpifrance et de plusieurs banques de la place avec le soutien des collectivités. Enfin, et bien qu’il soit encore prématuré de tirer des plans sur la comète, les promoteurs de la French Tech n’excluent pas d’accueillir d’autres écosystèmes numériques du territoire régional, notamment celui d’Eure-et-Loir. Cette attitude résolument ouverte et collaboratrice sera-telle suffisante pour convaincre le jury ? « La fenêtre est étroite mais il y a de la place pour passer », affirmaient à quelques jours du verdict les promoteurs de la candidature Tech Loire Valley. C’est, en effet, à la mi-juin que
le comité de sélection devait publier les noms des heureuses élues au titre de la seconde vague de labellisation, un premier round, en novembre dernier, ayant déjà accordé le précieux sésame à neuf villes ou groupements (Lille, Lyon, Bordeaux, Toulouse, AixMarseille, Grenoble, Nantes, Rennes et Montpellier + Paris qualifié d’office). La seconde vague devait être plus sélective avec un nombre de dossiers retenus volontairement réduit à trois. Si l’on se fie à des sources proches de ce dossier, trois projets devaient très sérieusement challenger les Ligériens. Derrière l’intouchable French Tech Côte d’Azur, Tech Loire Valley sera probablement placée en concurrence avec Normandy French Tech et LOR(n)Tech. Mais même en cas d’échec, une dynamique collective est lancée. De l’avis de plusieurs élus et des milieux d’affaires régionaux, cette alliance sur le front du numérique entre les deux principales villes de la région CentreVal de Loire – l’un des seuls territoires qui ne pourra pas compter sur l’attractivité d’une métropole – pourrait préfigurer d’autres rapprochements sur le plan économique. Le numérique aura ainsi réussi à « disrupter » les antagonismes politiques hérités… du siècle dernier. Jean-Christophe Savattier
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Économie
Numérique
Le Lab’O d’Orléans
s’arrime à la Loire
Le Lab’O, accélérateur d’économie numérique, accueillera ses premières entreprises fin 2015 dans l’exusine Famar d’Orléans. À l’issue d’un programme de réaménagement de 18 000 m² de bureaux et plateaux techniques qui aura été mené tambour battant ! Car ne devient pas « French Tech » qui veut…
Le cabinet CS Architecture veut ouvrir une partie du plafond du rez-de-chaussée afin de récupérer des volumes. La première phase des travaux s’achèvera en fin d’année.
ne vingtaine de startups ou de PME régionales, mais aussi franciliennes, versées dans des domaines aussi divers que l’agriculture 2.0, l’e-commerce et la logistique, les éco-technologies, la cosmétique ou les objets connectés, se disent déjà intéressées par une installation au cœur du Lab’O. Et dès la fin de l’été, la belle success story orléanaise, l’imprimerie
U
comité de pilotage French Tech Orléans, constitué en juillet 2014, a déposé sa candidature à la labellisation en février avant de s’unir à la candidature tourangelle. Le 30 mars, le conseil municipal d’Orléans votait le rachat pour 8,8 M€ du site à la communauté d’agglomération qui l’avait acquis pour 10,8 M€ deux ans plus tôt. Dès le mois d’avril, les premiers travaux de démo-
en ligne Easyflyer tout juste rachetée par le géant Vistaprint, devrait prendre possession de 2 500 m² (voire des 5 500 m² à terme) à l’intérieur du bâtiment industriel 32 des ex-laboratoires Famar, un site de 38 500 m² construit au début des années cinquante sur la rive gauche de la Loire, face à l’avenue du Champ de Mars, par l’architecte Jean Tschumi pour le compte d’un autre laboratoire pharmaceutique, le suisse Sandoz. Il est vrai que depuis un an, les élus et acteurs économiques de l’AgglO n’ont pas chômé pour qu’éclose le Lab’O. Le
lition, désamiantage et mise aux normes étaient lancés sur les 18 000 m² des futurs espaces d’activité économique. L’architecte chargé de superviser, en collaboration avec le comité de pilotage, le réaménagement et l’équipement du bâtiment Tschumi (13000 m²), pour un montant qui sera supérieur à 10 M€, doit être désigné courant juin, après le bouclage de cette édition ; les travaux devront se dérouler très vite, durant l’été. Il appartiendra au maître d’œuvre de créer des espaces « modernes et ouverts » pour les « habitants »
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du Lab’O : car c’est ainsi que ses occupants seront dénommés, certainement pour illustrer l’esprit de convivialité qui doit régner dans ces lieux tout entiers dévolus à la nouvelle économie. L’objectif est de disposer le plus vite possible d’un accueil et de cinq plateaux d’environ 2 000 m² voués à devenir des bureaux-paysages, des espaces de coworking ou des ateliers de fablab au rezde-chaussée, afin de réaliser et tester des prototypes industriels. Pas de révolution architecturale, puisque le bâtiment Tschumi est classé, mais seulement la remise en valeur de la structure béton initiale de l’édifice et la création d’espaces high-tech, évolutifs et modulables, emblématiques d’un « lieu totem » de la French Tech Orléans, l’objectif étant d’accueillir à terme 300 salariés. Le Lab’O sera à la fois lieu d’accueil du public, incubateur de startups, site de co-working et centre de formation au codage informatique-animation-démonstration. L’AgglO n’en sera que « le support, pas son patron » et « tout sera axé sur l’entreprise », précise Olivier Carré, premier adjoint au maire d’Orléans, vice-président de la communauté d’agglomération et président d’Orléans-Val de Loire Technopole. L’élu en charge des grands projets économiques souhaite, par ailleurs, que puissent être proposées les solutions de financement de fonds d’investissement de proximité à des startups ou des PME désireuses de passer à une étape supérieure de leur développement sans avoir « comme seule perspective de se faire racheter par de grosses entreprises ». Jacques Huguenin
Chartres se dote
d’une cité de l’innovation
Mise sur orbite en 2016, la cité de l’innovation chartraine ambitionne d’être beaucoup plus qu’une pépinière d’entreprises : elle compte abriter, à terme, 70 startups à fort potentiel.
«L
e terreau est fertile, des entreprises sont déjà en liste d’attente. Bref, Il n’y a pas de temps à perdre !», s’enflamme Loïc Bréhu, vice-président de Chartres Métropole en charge du développement économique. L’élu, par ailleurs patron de l’entreprise char-
« Notre structure d’appui aux jeunes entreprises innovantes reste évidemment au cœur du projet, précise Joël Alexandre, président de la CCI 28. Nous gardons la main sur la détection, l’animation et l’accompagnement des jeunes pousses qui devraient passer de 34 – leur nombre
traine Lorillard, entend mener le dossier de la Cité de l’Innovation au pas de charge « pour une concrétisation dans le courant de l’année 2016 ». Ce projet global, innovant et ambitieux, verra le jour au Coudray, à la périphérie de Chartres, sur la zone d’activités dite CM 101, une ancienne base militaire qui accueille d’ores et déjà quelques entreprises : Chartres Métropole compte investir 5 M€ dans cette cité, fusée à deux étages dont l’objectif, à terme, est de faire décoller l’emploi et l’économie par l’innovation. Le premier étage du module est assez classique puisqu’il s’agit d’une pépinière ou « accélérateur d’entreprises » : cette entité devrait donner un coup de turbo à l’activité du Centre européen d’entreprise et d’innovation (CEEI-Chartres), l’un des 38 en France (170 en Europe), qui accompagne déjà plus d’une trentaine de startups, dont un tiers sont accueillies au pôle universitaire.
actuel – à environ 70 ; elles se répartiront plus de 2 000 m2 de petits modules réutilisant les anciens bâtiments de l’armée. » De son côté, Chartres Métropole est en quelque sorte en charge de « l’hôtellerie et des services haut de gamme qui vont avec ! », s’amuse Loïc Bréhu. L’idée est de mettre à disposition des jeunes entreprises une vraie « boîte à outils » constituée de bureaux, de laboratoires et d’ateliers, en fait tout un environnement propice à l’éclosion, à la maturation et au développement d’entreprises. Le Crédit Agricole Val de France, autre partenaire important du projet, apportera sa pierre à l’édifice. La banque a déjà une expérience des pépinières high tech avec son concept de « Village by CA », un espace « d’open innovation » dont le premier exemplaire a été implanté rue de la Boétie, dans le 8e arrondissement, en plein cœur d’un quartier d’affaire pa-
risien ; à terme, l’idée pourrait être déclinée en terre chartraine. L’accélérateur d’entreprise sera le premier étage à voir le jour : « Nous gérons le foncier, précise Loïc Bréhu, et le bâti existe déjà. » Cette partie initiale devrait donc être rapidement opérationnelle. Le deuxième étage de la fusée, le plus novateur, constituera le cœur de la Cité de l’innovation proprement dite ; il viendra un peu plus tard. On sait déjà que ce module additionnel comprendra un laboratoire de fabrication (fablab), un centre de données (data center), une école du numérique et un espace de coworking. Ce sera un lieu de ressource et de partage, dont les contours précis sont encore à définir, où innovation, entreprenariat et digital seront les mots clés… dans des secteurs professionnels correspondant à des domaines d’activité où Chartres possède des atouts : la cosmétique, l’exploitation de la biomasse et le numérique. La volonté des partenaires est aussi de créer les conditions d’une vraie collaboration entre partenaires privés et publics pour les amener à travailler sur des projets transversaux. Stéphane Messer
L’actuelle base militaire CM 101 du Coudray
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Économie
Numérique
Orléans lance
la vallée numérique du végétal
Faire d’Orléans une vitrine internationale de l’excellence technologique au service du végétal : née le 24 avril et présidée par Xavier Beulin, l’Agreen Tech Valley doit permettre de déployer des projets innovants autour du cycle de vie du végétal. le végétal est stratégique par ses opportunités de développement en France et à l’étranger. Aussi pour répondre aux enjeux de l’agriculture de demain, la maîtrise des technologies numériques est indispensable (récupération de données, modélisation, simulation, informatique embarquée…). « La France est bien placée : les Américains regardent beaucoup ce que nous faisons, souligne Christian Saguez, vice-président d’Agreen Tech Valley. Mais nous avons une grande évolution à faire pour favoriser les usages. D’où l’intéUn exemple de serres du futur, ici à Romainville (93), qui permettent de produire des fruits et légumes sur des toits végétaux.
L
a cité johannique serait-elle un terreau fertile pour les pôles d’excellence ? Assurément, selon Olivier Carré, membre de la nouvelle association au nom de la communauté d’agglomération, dont il est le 1er vice-président : « Hélios, le centre R&D de LVMH, le Lab’O sur l’exsite Famar, puis la future zone d’innovation par les services de Citévolia: sur notre bassin, nous avons des acteurs innovants de rangs mondiaux et la vallée numérique du végétal va renforcer et booster ce paysage ». D’autant qu’elle réunira des compétences et acteurs de poids déjà présents localement : recherche (université, Inra, BRGM, CNRS…), entreprises (Sofiprotéol, Axéréal, John Deere, Cybeletech…), collectivités (AgglO, Région et chambre d’agriculture). « Des acteurs qui partagent cette ambition de faire de l’Orléanais le centre de cette vallée et une vitrine à l’international en se nourrissant et s’enrichissant les uns des autres ». Considéré comme un secteur d’avenir,
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rêt de l’association pour les fédérer, les développer et les adapter aux problématiques et enjeux de l’agriculture et permettre aux cultivateurs et semenciers de gagner en temps, production et qualité ». Outre la formation et le développement de l’usage des végétaux dans de nouveaux secteurs, la vallée numérique du végétal, dont l’implantation est prévue au départ sur 3 ha près du CNRS à Orléans, devrait « fixer et développer l’emploi et asseoir le Made in France », souligne Olivier Carré. Estelle Boutheloup
TROIS QUESTIONS À XAVIER BEULIN
« Développer une agriculture nouvelle » La Lettre Valloire : Quels sont les objectifs d’Agreen Tech Valley ? Xavier Beulin : Développer une agriculture nouvelle. Nous allons installer des fermes maraîchères et horticoles et faire en sorte que les serres soient des serres du futur en démontrant que l’on pourra produire des fruits et légumes sur des toits végétaux, dans des serres verticales… La Lettre Valloire : Quels sont les enjeux pour l’agriculture ? Xavier Beulin : D’ici à 2050, il y aura 9 milliards de personnes à nourrir dans le monde et il faudra multiplier par 7 la production agricole en tenant compte du réchauffement climatique. Il faudra aussi gérer plus efficacement ressources et biens de production, avoir des process plus efficaces et obtenir les rendements les plus raisonnés possibles. Au niveau national, nous souhaitons promouvoir technologies et savoirs et trouver le meilleur rapport coût/bénéfice/efficience. Pour cela il faut cesser les règlementations pesantes. La Lettre Valloire : Quelles sont les premières actions mises en place ? Xavier Beulin : Nous avons répondu à des appels à projets nationaux, travaillons sur la modélisation à partir de données et l’utilisation de drones et de satellites en agriculture pour révéler une masse foliaire ou renseigner sur les besoins en eau et l’état des cultures par exemple.
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Économie
Numérique
DIGITALISATION DES ESPACES DE VENTE
Des produits sur le bout Malmenés par le développement de la vente en ligne et le comportement de consommateurs de plus en plus connectés et informés, les points de vente doivent à la fois continuer à offrir à leurs clients une « expérience sensorielle », tout en misant sur la digitalisation de leur stratégie commerciale.
L
Supermarché du futur présenté par Coop Italia et le MIT à l’Expo Universelle de Milan.
e magasin physique est-il un concept définitivement dépassé, tout juste bon à servir d’appui à un commerce qui bascule sur Internet ? Le point de vente, qu’il anime nos cœurs urbains ou enlaidisse – parfois – nos entrées de villes, estil condamné par les nouvelles formes d’échanges qui font la part belle à la virtualisation, au drive et à la livraison à domicile ? « Définitivement non », répond Karine Barbier, directrice du cluster blésois Shop Expert Valley qui regroupe des entreprises régionales spécialisées dans la conception et l’aménagement de magasins, le numérique et les médias appliqués aux espaces commerciaux. « Tout simplement parce qu’aucune application en ligne ne pourra se substituer à l’expérience
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sensorielle vécue par le client en magasin », complète notre interlocutrice. Le shopping revêt une dimension plaisir qui se manifeste par un contact physique avec le produit convoité et
magasin », indique ce consultant en aménagement commercial. Le supermarché du futur présenté à l’Expo Universelle de Milan par l’enseigne Coop Italia, en collaboration avec le MIT de Boston, en est l’exemple,
“ S’APPUYANT SUR SON SMARTPHONE ET SUR LE WEB QUI FOURMILLENT D’OUTILS DE COMPARAISON, LE CONSOMMATEUR A PRIS GOÛT À LA LIBERTÉ. le lieu de vente, un invariant que le commerçant se doit d’exploiter : « Et pas seulement sur le segment du prêt-à-porter, de l’électronique grand public ou de tout autre type de bien sophistiqué. L’alimentaire se prête aussi à des scénographies qui maximisent l’effet plaisir lors de l’achat en
”
avec ses robots équipés d’une main articulée, capables de prendre fruits et légumes dans le rayon (ci-contre), et ses écrans numériques renseignant sur l’origine, la valeur nutritionnelle, l’empreinte carbone ou encore les allergènes d’un produit. Car ce qui a changé, c’est bien le comportement du consommateur, devenu un véritable consom’acteur, de plus en nomade et connecté : « S’appuyant sur son smartphone et sur le web qui fourmillent d’outils de comparaison, ce dernier a pris goût à la liberté. Il est en mode connecté partout et a accès à l’information en tous lieux », ajoute notre consultant. Avant, « mais ça c’était avant », comme le suggère la publicité d’une chaîne de magasins d’optique, le consommateur se trouvait dans une situation de dépendance vis-à-vis de l’offre commerciale de sa zone de chalandise… et aussi du discours que lui réservait le vendeur. Aujourd’hui, c’est au contraire au point de vente d’attirer le chaland dans ses filets, de le convaincre et… de le retenir jusqu’à l’acte d’achat, en tenant compte des parcours multiformes qui précèdent l’acte d’achat.
des doigts Selon une enquête remontant à 2012 et analysant 3 000 « parcours », il ressort que près de dix canaux – soit deux fois plus qu’en 2010 – étaient activés par les clients pour préparer l’acte d’achat. Et selon une autre enquête, réalisée par Buzzback Market Research en 2010, 88 % des consommateurs se déclarent plus disposés à choisir une enseigne qui leur permet d’interagir via le web, un dispositif mobile ou en libre-service. « L’expertise du vendeur, qui doit être au moins équivalente à celle du client et sa faculté à déclencher l’achat sur le lieu de vente, constitue un atout majeur, indique Frédéric Heimendinger, le président du directoire du groupe Fapec, un spécialiste de l’aménagement de magasins dont la principale unité de production se situe au sud de Chartres (28) : C’est un véritable défi car nombre de consommateurs se familiarisent justement avec le produit en magasin avant… d’aller l’acheter en ligne. » C’est bien la tendance inverse, c’est à dire le web-to-store ou le web-instore que doit accompagner et susciter la digitalisation du point de vente. « Le client s’est déjà renseigné en ligne sur les caractéristiques du produit, a vérifié la disponibilité du produit dans un magasin situé à proximité de son lieu de vie. Il n’a plus qu’à aller le chercher physiquement après avoir profité d’un dernier conseil du vendeur ou d’une appli qu’il consulte au sein même du point de vente », explique Karine Barbier. S’il règle en ligne, le magasin s’inscrit dans un schéma de type click and collect, et c’est tout simplement le modèle du drive. Ce schéma est d’ailleurs expérimenté par des points de vente régionaux du distributeur d’électroménager Darty.
“ Nombre de consommateurs se familiarisent avec le produit en magasin avant d’aller l’acheter en ligne”
Le web joue dans ces modèles un rôle de rabatteur vers le magasin physique, voire « d’intensificateur » de la relation qu’entretient le client avec le point de vente. De telles synergies entre internet et le point de vente ne signifient pas une baisse de la capacité d’action du vendeur : « C’est même tout le contraire. Puisque connecté avec les stocks du magasin, voire avec l’historique d’achat, il va pouvoir s’interposer dans l’expérience digitale du client et lui proposer par exemple des produits et des services associés ». Les canaux physique et numérique de vente ne doivent pas se regarder en chiens de faïence. Leur complicité connectée constitue très probablement l’avenir du point de vente physique. Mais il ne s’agit pas de sombrer dans l’angélisme. Beaucoup d’analystes suggèrent avec raison que la digitalisation du point de vente ne sera pas sans générer un souffle disruptif. « Dans le secteur bancaire, par exemple, le tout-digital menace directement le retail dans sa configuration actuelle et le réseau physique d’agences », estime ce délégué syndical d’un grand groupe bancaire. « Bien sûr, il ne faut pas nier les risques émanant de la transfor-
mation digitale, consent pour sa part Karine Barbier, mais il s’agit d’une transformation et non d’une destruction ». JCS
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Économie
Numérique
Fapec installe Lick
dans ses meubles
Le chartrain Fapec, spécialiste de l’aménagement de magasins, a assuré le déploiement des points du vente très innovants de Lick, la première chaîne de distribution de produits connectés.
L’aménagement des magasins Lick réalisé par Fapec.
L
a jeune enseigne de distribution d’objets connectés Lick, un nouvel entrant sur un marché encore émergent mais déjà très disputé, a confié la conception de ses points de vente à l’agence parisienne Workshop. L’enjeu était majeur puisqu’il consistait tout simplement dans le développement du premier
concept retail au monde exclusivement dédié à ce type de produits. La réalisation, l’intégration et le déploiement du concept sur dix-sept points de vente, dont le flagship situé en face de l’Apple Store de La Défense, a été confié à l’industriel Fapec qui exploite une importante unité en Eure-et-Loir. « Ce projet plutôt novateur, explique Frédéric Heimendinger, le président du directoire du groupe Fapec, est fondé sur une modularité des éléments de présentation des produits. L’ambiance architecturale s’inspire du concept dit de grid, c’est à dire d’un enchevêtrement savant de lignes et de structures formant des grilles ouvertes. » Le magasin comporte, en effet, un mur de niches. Ces carrés juxtaposés rappellent visuellement les pictogrammes des applications sur smartphones ou tablettes. Chacune de ces niches est consacrée à un produit ; le
client peut également utiliser des tablettes tactiles sur table pour communiquer avec les objets connectés, accéder à des démos ou à des informations techniques. Le magasin comporte aussi des dalles éclairées de leds sur lesquelles défilent des informations sur le mode des breaking news prisées par les chaînes d’infos en continu ou des animations vidéo. Le résultat est saisissant et reflète assez bien le projet original qui était, comme le souligne l’agence Workshop, de créer un espace de vente « tactile, hybride entre digital et expérience sensorielle ». Le projet est représentatif des tendances actuelles du retail. « Cet environnement permet au vendeur de se concentrer sur des tâches très expertes de démonstrateur», juge Frédéric Heimendinger qui précise que Fapec a été sollicitée pour un second round de déploieJCS ment des boutiques Lick.
Take and Watch pour accompagner la vente Merim Digital Media, à St-Gaultier (36), a fait d’une table connectée un puissant outil d’aide à la vente.
M
erim Digital Media, la filiale du petit groupe de St-Gaultier (36) spécialisé dans l’aménagement des points de ventes, joue crânement la carte de l’innovation. L’un de ses produits, le Take and Watch, constitue l’une des meilleures illustrations de ce parti pris : « Il s’agit d’un meuble de type tablette sur lequel sont mis en évidence des téléphones reliés à une sécurité filaire et à un écran escamotable, explique Sophie Baticle, responsable commercial de Merim Digital Media. Lorsque le client prend le téléphone en main, il obtient ins-
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tantanément les informations pouvant l’intéresser ». Véritable outil d’aide à la vente, Take and Watch a pour l’heure séduit l’enseigne belge de téléphonie Allo Telecom qui devrait l’installer progressivement dans ses 70 points de vente : « Nous pouvons compter aussi sur notre partenaire S3A, un spécialiste des systèmes antivols filaires avec lequel Take and Watch a été développé et qui le commercialise dans d’autres régions du monde, notamment en Amérique du Nord. » Le système, qui permet de conjuguer
technologie numérique et expérience sensorielle classique (la prise en main du téléphone), autorise aussi la collecte et la restitution de précieuses informations commerciales grâce à l’exploitation d’un puissant logiciel : « Nos clients peuvent modifier en temps réel les informations qui sont communiquées mais aussi savoir quels sont les produits les plus demandés », explique Sophie Baticle qui estime que sa table pourrait être déclinée dans l’univers des cosmétiques ou des articles de sport. Jen-Christophe Savattier
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Économie
Numérique
Humelab table sur
le design et la technologie
Le fabricant de mobilier tactile et interactif Humelab, installé depuis un an à Dreux, s’est fait un nom en misant sur le design, la robustesse et les technologies de pointe.
V
isionner sur grand écran un catalogue complet de mobilier de jardin, choisir un modèle, passer commande, régler par carte bancaire, se faire livrer, toutes ces opérations peuvent désormais être effectuées à partir d’une borne tactile interactive chez les 250 distributeurs de la marque Hespéride. Le matériel, signé Humelab, est sorti tout droit des ateliers de Dreux. Des bornes innovantes, au design soigné, qui essaiment en France et
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dans le monde. « La table basse tactile qui nous a fait connaître il y a quelques années, le modèle Tabata, est actuellement en voie de déploiement dans tous les hôtels Novotel de France et de l’étranger », précise Wesley Palanicaouden qui codirige Humelab avec Boris Bourbon. Équipées de jeux, elles sont essentiellement à disposition des enfants qui les plébiscitent, aux dires du groupe Accor qui pense en installer dans ses autres enseignes. « En l’occurrence, elles apportent un service en plus, celui du divertissement. Mais chaque client intègre le software qui lui convient. » Des banques françaises et des entreprises du secteur immobilier ont aussi été séduites par les bornes interactives de l’entreprise drouaise. Humelab n’a pas construit son succès sur ses seuls atouts technologiques. « Nous misons beaucoup sur le design et ne transigeons pas avec la robustesse, explique Wesley Palanicaouden. Les verres de nos tables Tabata, par exemple, résistent à l’impact d’un poids de 4,5 kg lâché une hauteur de 1,50 mètres ! » Ce verre particulièrement solide, avec un toucher (le « smooth ») lisse, doux et habillé d’un film électrique, a été soigneusement pensé par Humelab qui en a confié la fabrication à une entreprise anglaise. Résistant aux chocs, le verre doit aussi être performant : « Les utilisateurs de tablettes et de smartphones sont habitués à la réactivité de leurs écrans petits et au verre fin ! Ils attendent la même réactivité de nos produits aux écrans plus grands (42 pouces) et équipés d’un verre très épais. Ce fut un véritable
défi pour nous de trouver la meilleure solution tactile, la meilleure « capacitance » électrique, allant jusqu’à 40 points de contact simultanés. » Mais les tables tactiles ou bornes Humelab sont aussi un assemblage de composants haut de gamme: un PC (processeur Intel) sous Windows 8.1, un écran Full HD (LG) et un habillage en acier. Humelab s’est fait un nom avec son modèle Tabata, une table basse de salon avec plateau tactile waterproof et des connectiques intégrées (WiFi, Bluetooth, WiDi, USB, prise jack). D’autres modèles, identiques dans leur conception, figurent aujourd’hui au catalogue : la Samanta, une table haute plutôt destinée au secteur de la restauration, le Toma, un pupitre interactif, l’Eva, un écran tactile idéal pour le bureau ou une salle de conférence et la Cléa, petite table pour la famille. « Nous faisons aussi du surmesure », rappelle Wesley Palanicaouden. S’appuyant sur un réel savoir-faire, une communication plutôt réussie sur le web et un réseau étoffé de distributeurs-revendeurs en France et en Europe, Humelab a le vent en poupe : « Nous espérons multiplier le CA par trois en 2015 et atteindre la barre des 6 M€ ! ». L’entreprise, qui envisage de doubler sa surface, vient d’acquérir la licence de production d’un brevet luxembourgeois dénommé Air Touch qui permet de rendre tactile, sans les toucher, des vitres en double-vitrage ou blindée. Une révolution technologique qui permettra à Humelab de poser un pied dans les pays nordiques et sur le marché du luxe. Stéphane Messer
SIX CENTRES D’AFFAIRES EN RÉGION CENTRE-VAL DE LOIRE • Cher : 7, rue Pierre Latecoère - 18000 Bourges - tél : 02 48 27 22 94 • Eure-et-Loir : 13, boulevard Chasles - 28000 Chartres - tél : 02 37 25 64 36 • Indre : 19-21, rue Jean-Jacques Rousseau - 36000 Châteauroux - tél : 02 54 08 00 90 • Indre-et-Loire : 40, rue James Watt - 37200 Tours - tél : 02 34 74 91 01 • Loir-et-Cher : Parc A10, 6, rue du Professeur Maupas - 41260 La Chaussée St-Victor - tél : 02 34 03 65 01 • Loiret : 5, rue d’Escures - 45000 Orléans - tél : 02 38 78 82 10
La LaLettre LettreValloire Valloire--Mars Juin 2015 17 25
Économie
En bref GENE+ S’INSTALLE À AZAY-SUR-INDRE
KRONOFRANCE VA INVESTIR 19,2 M€ À SULLY-SUR-LOIRE e fabricant de panneaux L de bois Krono-
France, qui exploite une importante unité industrielle à Sully-surLoire (370 salariés), s’apprête à initier un nouveau programme d’investissement. La société va engager 19,2 M€ dans l’acquisition et le déploiement d’équipements industriels de dernière génération. Le cœur de ce projet consistera dans l’installation d’une unité de mélaminage pour un montant de 8,5 M€. Cette dernière s’adossera à des équipements complémentaires dans le cadre d’un programme d’optimisation des moyens industriels qui prévoit également un volet environnemental majeur, notamment sur le plan des économies d’énergie. L’ensemble de ces dispositions pourrait générer la création d’une trentaine d’emplois : le projet ne prévoit pas d’extension immobilière.
PRELODIS OUVRIRA UNE PLATEFORME À ST-CYR-EN-VAL Alors qu’il s’apprête à ouvrir une plateforme logistique de 10 000 m² à St-Cyr-en-Val (45), Prelodis, le prestataire logistique fruits et légumes de l’enseigne de distribution de produits alimentaires Grand Frais, a déposé récemment un permis de construire pour une seconde plateforme de 6 000 m², toujours à St-Cyr-en-Val, qui sera dédiée à la préparation de poissons et de produits de la mer en barquettes pour Grand Frais Marée.
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L’EXTENSION DE LSDH BIENTÔT OPÉRATIONNELLE La Laiterie de St-Denisde-l’Hôtel (LSDH), qui emploie 437 salariés sur la commune éponyme, a programmé la construction d’un bâtiment de deux étages et de 2 100 m² destiné à accueillir les bureaux du groupe. Le bâtiment devrait être inauguré à la rentrée.
Il accueillera une quarantaine de salariés administratifs et un showroom digital sera aménagé. Environ 2 M€ ont été investis dans ce programme.
Émanation de la coopérative Agrial, la société Gene+, spécialisée dans la reproduction et la sélection génétique porcine, vient d’engager le transfert de son siège social implanté aujourd’hui à Erin (62), sur le site d’une ancienne exploitation agricole en bordure de la RD 943 à Azay-sur-Indre (37). Une quinzaine de collaborateurs devraient rapidement rallier cette unité qui pourrait compter, à terme, une trentaine de salariés.
LA LAITERIE DE VERNEUIL EMBAUCHE Premier employeur privé du Lochois (37), la laiterie de Verneuil (115 salariés, 42M€ de CA) a engagé
TERALI EXPLOITERA UNE UNITÉ À GUÉRET Le laboratoire tourangeau Terali (6 salariés, 650 000 € de CA), va engager la construction d’une unité industrielle à Guéret (23). Cette plateforme de production de 1 000 m² représente un investissement de 2 M€. La nouvelle usine sera opérationnelle à la mi-2016 et emploiera à terme une vingtaine de salariés. Le siège social du laboratoire restera en Touraine.
un programme d’investissement de 4,2 M€ afin d’accompagner le déploiement d’un nouveau process de conditionnement du lait utilisant des briques de forme carrée, format peu utilisé pour ce type de produit. Le second volet de ce programme consiste à agrandir des capacités de stockage. Ce double projet devrait, à terme, susciter la création de 27 emplois.
DB SCHENKER VA CONSTRUIRE À ORLEANS Le transporteur-logisticien DB Schenker a mis à l’étude le regroupement de ses activités de messagerie implantées boulevard de Québec, à Orléans, et de son activité overseas basée à Saran (45) : ces deux unités emploient respectivement 67 et 23 salariés. La localisation exacte de l’opération n’a pas encore été arrêtée ; elle se traduira par la construction d’un bâtiment dont la surface devrait être comprise entre 4 000 m² et 6 000 m².
PDG PLASTIQUES S’ÉTEND À MALESHERBES Implantée à Malesherbes (45) sur environ 11 000 m², PDG Plastiques (77 salariés), un fabricant d’emballages plastiques pour les liquides agroalimentaires, devait prochainement déposer le permis de construire d’un bâtiment de 2 900 m² qui comprendra des nouvelle zones de fabrication ainsi que de stockage. Le programme, qui représente un investissement d’environ 2 M€, devrait être engagé d’ici à la fin de l’année. PDG Plastiques pourrait créer une quinzaine d’emplois.
SDV LOGISTIQUE SE REGROUPE À SARAN Installé aujourd’hui sur deux sites de l’agglomération orléanaise, à Saran (3 000 m²) et Ingré (6 000 m²), le commissionnaire de transports SDV Logistique va prochainement regrouper ses activités sur un site unique d’environ 9 000 m². A partir du 1er juillet, cellesci seront accueillies dans un bâtiment exploité par un prestataire logistique – probablement Deret – implanté sur le Pôle 45, avec lequel la filiale du groupe Bolloré engage un partenariat stratégique. Les 38 salariés (dont 12 manutentionnaires) employés aujourd’hui sur les deux unités de SDV seront invités à rejoindre leur nouveau lieu de travail. SDV Logistique est spécialisé dans le stockage et le transport de marchandises principalement par voie aérienne et maritime. La société a aussi développé une expertise dans le dédouanement des marchandises.
La Lettre Valloire - Juin 2015 35
Économie
Industrie de défense
Nexter change de calibre à L’usine Nexter Munitions de la Chapelle-St-Ursin, près de Bourges (18), se met en ordre de marche afin d’accompagner une augmentation des capacités de production qui devrait s’établir entre 20 et 30 % à terme.
À
La Chapelle-St-Ursin, l’usine Nexter Munitions (575 salariés), l’une des principales unités du pôle munitions du groupe d’armement terrestre Nexter (ex-Giat Industries) – qui emploie 2 500 personnes sur ses différents sites industriels –, continue « d’upgrader » ses moyens de production qui se situent pourtant déjà à un niveau d’excellence, si l’on se réfère aux canons de la discipline. Dans le même temps, l’usine berruyère ajuste ses capacités à l’aug-
Denis Saint-André et Éric Perronno
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mentation prévisible de la charge. « Nous bénéficions à la fois de l’apport des contrats pluriannuels signés avec la DGA et des succès commerciaux remportés à l’export », indique Denis Saint-André, directeur des sites berruyers et tarbais de Nexter
Les munitions de chars sont plus en retrait, même si certaines tensions géopolitiques apparues en Europe de l’Est pourraient raviver la flamme. » Dans cette attente, Nexter se met en ordre de marche sur le plan industriel. « De 2011 à 2014, nous avons engagé
”
“ DE 2011 À 2014, NOUS AVONS ENGAGÉ PLUS DE 40 M€ AU PROFIT DU SITE BERRUYER
Munitions. Dopé par la dissémination mondiale des menaces et la multiplication des conflits armés à basse intensité, le carnet de commandes s’établissait en effet à près de 800 M€ à la fin mars 2015, « ce qui représente presque quatre ans de chiffre d’affaires », se félicite Michel Viatrey, directeur général de Nexter Munitions. Dans ce contexte, la plateforme industrielle, qui produit entre 700 000 et 800 000 munitions de moyen calibre – tirés notamment des canons montés sur les avions (Rafale) de la chasse française –, 25 000 munitions d’artillerie et 10 000 à 15 000 munitions destinées aux chars, a programmé d’accroître ses capacités d’au moins 20 % d’ici à trois ans. « C’est un objectif cohérent avec notre parcours à l’export marqué par les succès remportés au Moyen-Orient et en Asie », poursuit Michel Viatrey. Grâce à ces belles références internationales, la part export du carnet de commandes de Nexter Munitions s’établit aujourd’hui autour des 50 %. « Deux segments, celui des munitions de moyen calibre et des obus d’artillerie, font partie des plus dynamiques du marché, ajoute Denis Saint-André.
plus de 40 M€ au profit du site berruyer, et notamment dans l’automatisation du process et l’installation d’équipements de contrôle visio 100 %. Et 2015 devrait se situer dans la moyenne de la période, soit à un niveau compris entre 8 et 10 M€ », estime notre interlocuteur. Afin de se doter de nouvelles capacités de stockage – et de remplacer d’anciennes surfaces d’entreposage aujourd’hui grignotées par le déploiement de moyens industriels –, la direction a engagé la construction d’une plateforme de 2 500 m2 de grande hauteur (14 mètres). Cette unité, dédiée au stockage de matériaux inertes (non pyrotechniques) et au segment des moyens calibres, devrait être réceptionnée d’ici à la fin de l’année moyennant un investissement de 3 M€ : elle emploiera une quinzaine de salariés. Le second point fort des politiques d’amélioration du process conduites à La Chapelle-St-Ursin est celui constitué par la douillerie. Au sein de cet atelier, on finalise la fabrication et l’on parachève, à l’issue de différents procédés mécaniques et de traitement de surface, les différents modèles et
La Chapelle-St-Ursin calibres de douilles. Avant qu’elles soient transférées vers les différentes plateformes de chargement de poudre et de charges explosives disséminées sur les 222 ha du site. « C’est une étape majeure où se concentre notre excellence technologique et industrielle », souligne Éric Perronno, le responsable du département projets industriels. Ces savoir-faire critiques, conservés jalousement par les équipes de la douillerie, permettent notamment de doter les douilles de propriétés mécaniques qui garantissent la sécurité, la fiabilité et la précision des munitions. Le programme d’investissement sur le point d’être engagé au profit de cet atelier va notamment conduire à substituer un traitement thermique par induction aux bains de sel à très haute température qui étaient jusqu’alors réservés aux douilles. « Le process qui va être progressivement déployé va nous autoriser à gagner en qualité, en productivité et aussi à améliorer gran-
dement les conditions de travail des salariés », complète Denis SaintAndré. Le troisième volet du programme
Vers des munitions « intelligentes » Afin de s’adapter aux contraintes de la guerre et des champs de bataille modernes plutôt situés en milieu intra-urbain, les fabricants de munitions et de systèmes d’armes rivalisent d’ingéniosité. Nexter est ainsi très engagé dans la conception de munitions qui explosent au dessus de cibles embusquées derrière des pans d’immeubles et qui peuvent ainsi être détruites par l’effet de souffle ; « une munition qui convient parfaitement à la neutralisation des snipers », juge ce spécialiste. Autre domaine de recherche exploré par les équipes de développement de Nexter – le bureau d’études est implanté à Bourges –, est celui de la conception de munitions dites insensibles. « Le principe est très simple, explique Michel Viatrey, directeur général de Nexter Munitions. Il s’agit de munitions qui possèdent la particularité de ne pas détonner après avoir été frappées par un tir ennemi. Ce qui permet de sécuriser les plateformes d’artillerie où le stockage des munitions constitue toujours une question de sécurité cruciale pour les personnes et les biens. »
mis en œuvre chez Nexter Munitions à La Chapelle a consisté à moderniser et automatiser un atelier de chargement de traceurs. «Les traceurs se déploient dans le sillage des munitions et permettent aux artilleurs de mieux régler leurs tirs. Certains de nos clients en sont très friands même si l’utilisation de ces traceurs présente des dangers puisqu’ils permettent aussi d’identifier l’origine du tir, et donc de faciliter la riposte », précise Denis SaintAndré. A l’issue des phases de qualification, l’unité qui sera fortement automatisée verra les différentes étapes de production diminuer d’un facteur 10. « L’automatisation des tâches est une tendance générale qui est plutôt bien perçue par le personnel parce qu’elle permet des redéploiements vers des jobs moins répétitifs. Même s’il faut accompagner ces mutations par beaucoup de formation », juge Éric Perronno. Jean-Christophe Savattier
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Économie
Industrie
TLD à plein régime à Sorigny À Sorigny, l’usine du groupe TLD spécialisée dans la fabrication de tracteurs aéroportuaires engage le doublement d’un site inauguré en juillet 2014. L’extension est destinée à accompagner la montée en puissance du TaxiBot, un tracteur d’avions de dernière génération.
Valentin Schmidt, directeur général du groupe TLD pour l’Europe.
C’
est sans doute l’un des plus beaux fleurons industriels de la Touraine. L’usine du groupe TLD spécialisée dans la fabrication de tracteurs aéroportuaires et installée sur l’Isoparc de Sorigny (37), est appelée à devenir le centre d’excellence mondial du groupe dans une activité qui bénéficie pleinement du boom du marché du transport aérien. Les perspectives sont suffisamment porteuses pour que la direction confirme déjà le projet de doublement d’une plateforme de production (6 000 m2) qui a été inaugurée… en juillet dernier. « Nous allons effectivement engager environ 8 M€ dans cette extension qui sera opérationnelle en décembre 2016 », nous indique Valentin Schmitt, le directeur
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général du groupe TLD pour l’Europe, le Moyen-Orient l’Afrique et l’Inde. À l’issue de cet agrandissement, l’usine tourangelle sera en capacité de produire annuellement une soixantaine de TaxiBot, ce tracteur de dernière génération qui permet de convoyer sur le tarmac les avions, moteurs éteints, jusqu’à leur zone de décollage. Et de générer de très importantes économies sur la consommation de kérosène. « Aujourd’hui, la cadence est plutôt d’une quinzaine de véhicules par an, ce qui est cohérent avec notre cycle de ventes, poursuit Valentin Schmitt. Nous sommes en phase de conquête. C’est toujours un peu compliqué parce qu’il s’agit d’un produit nouveau qui bouleverse les procédures d’exploitation aéroportuaire. » Pour autant, les dirigeants de TLD sont parfaitement confiants. Le concept était très attendu par les exploitants des compagnies aériennes. Et le produit – commercialisé en deux versions, l’une destinée aux avions moyens porteurs de type A320 ou Boeing 737, l’autre aux gros et très gros porteurs (A380) – devrait rapidement conquérir d’autres
aéroports que celui de Francfort, seul hub où le TaxiBot était en service à l’heure où nous écrivons ces lignes. Attention, l’usine tourangelle ne sera pas dédiée au seul TaxiBot. Elle produit également des tracteurs conventionnels (capacité annuelle de 270 unités) à l’instar du site historique de TLD basé à Montlouis-sur-Loire (37), qui devrait d’ailleurs continuer à être exploité jusqu’à une date encore indéterminée: « Nous avions prévu de fermer cette unité plus tôt mais le groupe est confronté à une forte demande, ce qui nous conduit même à y accroître la cadence de production. » Évidemment, l’impact sur l’emploi de ces développements industriels sera de première importance. Il n’y a encore que deux ou trois ans, TLD employait 160 salariés à Montlouissur-Loire : à terme et après avoir regroupé les effectifs des deux sites à Sorigny, l’entreprise devrait employer 270 collaborateurs en Touraine, dont une cellule de R&D d’une trentaine de personnes. Jean-Christophe Savattier
Le TaxiBot pourrait faire économiser 20 MT de CO2 La TaxiBot, qui permet au pilote de l’avion tracté de piloter luimême la manœuvre de transfert, moteurs éteints, vers la zone de décollage, génère de très importantes économies de carburant. Rappelons en effet qu’un Boeing 747 dépense… près de 1,25 tonne de kérosène au cours de la quinzaine de minutes qui précède le décollage. Si 50 des plus grands aéroports s’équipaient du TaxiBot dans les années à venir, on estime l’économie annuelle de CO2 à quelque 20 millions de tonnes.
Alstef pose ses bagages en Russie
Le spécialiste orléanais des équipements aéroportuaires Alstef vient de décrocher un premier contrat en Russie et d’autres devraient suivre. L’usine de Boigny-sur-Bionne va être agrandie et des emplois créés.
S
pécialisé dans la conception d’équipements aéroportuaires, Alstef Automation vient de remporter, « après plusieurs années d’effort », souligne avec fierté son pdg Pierre Marol, son premier marché en Russie. L’entreprise implantée à Boigny-surBionne, à l’est de l’agglomération orléanaise, va fournir et installer sur l’aéroport de Nizhny Novgorod un système de contrôle et de manutention des bagages au départ et à l’arrivée ; l’équipement sera déployé dans un nouveau terminal en cours de construction qui devra être impérativement prêt pour la Coupe du monde de football 2018. Située à 400 km à l’est de Moscou, cette ville de 1,3 million d’habitants – la cinquième de Russie – accueillera, en effet, plusieurs matchs de la compétition organisée par la Fifa. Le montant du contrat est estimé à quelque 2 M€. Le client, la société Renova Group – via sa filiale Airports of Regions –, est l’un des plus importants groupes privés de Russie et le premier exploitant d’aéroports russes (hors
Moscou). Elle se développe sur le marché des concessions aéroportuaires avec la reprise en cours des aéroports d’Ekaterinbourg, Rostov, Samara et Saratov. « Nous sommes également en discussion avec les gestionnaires des deux aéroports moscovites (Cheremetievo et Domodedovo) pour la réalisation d’équipements importants liés à la construction de terminaux », indique Pierre Marol qui anticipe une forte progression de son CA en 2015 ; celui-ci devrait, en effet, s’établir à 45 M€ contre 29 M€ l’an passé, soit une spectaculaire progression de 55 % ! Alstef a, par ailleurs, remporté récemment deux importants marchés en France, celui du terminal 2E de l’aéroport de RoissyCharles De Gaulle et celui du terminal 1 de Lyon-Saint-Exupéry. Dans cette perspective, l’entreprise prévoit d’investir à Boigny-sur-Bionne afin d’augmenter significativement ses capacités de production. La surface destinée à l’assemblage des convoyeurs pourrait doubler pour passer de 1 200 à 2 400 m² ; l’atelier existant sera agrandi et un deuxième
Pierre Marol
construit sur un terrain dont l’achat est en cours de négociation avec les collectivités locales. La société orléanaise, qui emploie à ce jour 180 salariés, prévoit la création d’une quarantaine d’emplois dans les prochains mois.
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Économie
Industrie
Schrub en quête
d'un partenaire industriel
Spécialisé à Ballan-Miré (37) dans la fabrication d’outils de soudage, le groupe Laffi d’Olivier de la Ferté traverse une crise de croissance. Ce qui va devrait l’amener à s’adosser à un partenaire industriel.
O
livier de la Ferté, le président du holding Laffi qui contrôle à Ballan-Miré (37) les sociétés Schrub (consommables pour équipements de soudure), FTS Welding (outils de soudage) et L Systems (îlots robotisés), n’a pas eu le choix. En dépit d’une activité bien orientée (15 M€ de CA consolidé sur le dernier exercice, soit une croissance de 15 %), l’industriel tourangeau a décidé de placer l’ensemble de son groupe en
procédure de sauvegarde le 19 mai dernier, à l’exception de L Systems (18 salariés, 2,8 M€ de CA) qui, pour des raisons liées à la structure de son endettement, a été placé en redressement judiciaire. Plusieurs facteurs ont joué en défaveur de l’industriel qui a repris Schrub en 2007 avant de renforcer le groupe par croissance externe : « Nous avons eu récemment beaucoup de mal à financer les besoins en fonds de roulement requis par notre développement, explique Olivier de la Ferté, d’autant qu’au même moment, nous étions arrivés au terme du différé de remboursement de la dette senior contractée lors du LBO. » La société L Systems, qui recèle aujourd’hui le plus fort potentiel sur le plan de la croissance, a nécessité la plus grande part des ressources financières dont dispose la société. Le dirigeant tourangeau, qui exclut tout plan social – il emploie 135 per-
sonnes et devrait même recruter 2 à 3 salariés en CDI, ainsi que 5 à 6 autres en intérim afin de faire face à la charge –, précise qu’une augmentation de capital devrait être prochainement souscrite par Centre Capital Développement qui possède déjà 30 % du groupe. L’opération avait été engagée mais le revirement d’une banque partenaire a, semble-t-il, retardé l’opération. Surtout, Olivier de la Ferté, qui détient 55 % du tour de table, envisage dans les mois à venir de s’adosser à un partenaire industriel afin « d’assurer dans des conditions optimales le développement de ce groupe à fort potentiel qui n’a pas perdu la confiance de ses donneurs d’ordre. » Au contraire, Laffi a acquis une très forte expertise industrielle sur des segments pointus à forte intensité technologique. A bon entendeur… Jean-Christophe Savattier
Prolitol blinde son avenir à Romorantin L’entreprise de tôlerie fine Prolitol va prochainement prendre possession d’une nouvelle unité de fabrication.
À
Romorantin (41), Prolitol devrait rejoindre à l’automne une nouvelle plateforme de production située à proximité de l’A 71 qu’elle partagera avec SKV, un spécialiste de l’usinage déjà installé dans des locaux préexistants. À l’issue du transfert, la société occupera près des deux tiers de la surface d’une unité de 6 000 m2. Jusqu’alors, Prolitol (4 M€ de CA) se 40 La Lettre Valloire - Juin 2015
cantonnait à plier et à laquer des pièces métalliques ; elle devrait désormais proposer à ses clients des prestations d’assemblage. « Notre débouché principal, c’est le marché du blindage pour les véhicules civils et militaires », explique Jean-Marc Castan : cette spécialisation a pris de l’essor depuis la reprise en 2011 (20 M€ de CA). L’une des filiales de ce groupe breton,
Essonne Sécurité, est totalement dédiée à la fabrication de véhicules blindés. « Nous fournissons des pièces pour cette entreprise qui fabrique des châssis de véhicules de sécurité pour différents constructeurs, détaille le dirigeant. Si tout se passe bien, nous devrions tendre vers un CA de 5 M€ d’ici deux à trois ans ». JCS
Économie
Chantiers toire. Le montant des travaux est estimé à 1,5 M€.
INDRE-ET-LOIRE
LOIRET
Intermarché a décidé de rapatrier les bases de Levet (18), dédiée aux produits secs et surgelés, et d’Avermes (03), dédiée aux produits frais, sur une plateforme logistique de 70 000 m² à construire en face de l’usine Recticel, à proximité de l’échangeur de l’A 71 à Bourges. La première tranche de travaux ne devrait pas être lancée avant la rentrée.
CHER Le Sdis 18 va faire construire une caserne de pompiers de 600 m² à Baugy. Elle devrait être opérationnelle au premier semestre 2016. Le coût du programme s’élève à environ un million d’euros.
EURE-ET-LOIR L’aérodrome de Chartres va se doter de quatre nouveaux hangars implantés à 500 mètres des pistes actuelles ; ils pourront abriter une quarantaine d’avions de l’aéro-club et des ateliers
de maintenance. Investissement : 7 M€. L’hypermarché Leclerc de Dreux va s’agrandir de 400 m² afin de passer à 4 800 m² de surface de vente en 2016. La galerie marchande, qui compte six commerçants, sera intégralement rénovée. A l’issue des travaux, le centre commercial comptera 150 salariés, contre 140 actuellement. L’Ehpad de la Rose-des-Vents de Bonneval va être agrandi afin de pouvoir accueillir 65 lits supplémentaires dédiés à l’unité de soins de longue durée les Blés-d’Or. Le coût de l’opération est évalué à environ 5,7 M€. La municipalité de Bonneval va acquérir pour 750 000 € les 3 600 m² de locaux de l’ancien Carrefour Market et son parking de 250 places; ils seront transformés en pôle sportif, avec une salle culturelle de 500 m²,
après environ 400 000 € de travaux.
INDRE Le programme immobilier Exelmans (26 logements, 840 m² de bureaux, 2 700 m² de commerces en RdC), conduit par le groupe Guignard en centre-ville de Châteauroux, devrait être livré en juin 2016.
LOIR-ET-CHER La municipalité de Contres vient de faire don d’un terrain pour la construction d’une cuisine centrale sur la zone artisanale, à destination de l’Adapei 41. Les travaux s’élèvent à 1,4 M€ ; la pose de la première pierre est prévue à l’automne 2016 pour une mise en service en 2017.
Un programme immobilier de 70 logements sociaux va voir le jour dans la ZAC des Jardins du bourg à Ingré : 42 seront en accession à la propriété et 28 destinés aux foyers modestes. La livraison de cet écoquartier est prévue au plus tard pour 2017.
LOIRET Les élus des communes de St-Jean-le-Blanc, Orléans, St-Cyr-en-Val et St-Denis-enVal se sont mis d’accord pour la construction d’une piscine aqualudique sur la commune de St-Jean-leBlanc. Ce projet intercommunal est estimé à 10 M€ et pourrait voir le jour entre 2017 et 2018. La structure sera composée d’un bassin d’initiation, d’une pataugeoire, d’une balnéo et d’un bassin nordique.
La municipalité de Candésur-Beuvron envisage la construction d’une école maternelle et d’un espace de restauration sur son terri-
À BLOIS - Quartier Préfecture
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3 VALS AMÉNAGEMENT
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Musarder à New-York Ville fascinante et vibrante, New York est aussi un des hauts lieux de l’art pictural mondial. Musardons dans les musées new-yorkais où le meilleur de la création artistique, souvent d’origine européenne, occupe une place de choix. En route pour Manhattan et une promenade picturale autour de Central Park.
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Le château de Selles-sur-Cher met le passé à portée de vue Le Moyen-Âge et la Renaissance pour les geeks ! Grâce aux nouvelles technologies, des lunettes et une tablette tactile, le château de Selles-sur-Cher plonge ses visiteurs dans le passé. 49
Caravel, l’appli pour aider le touriste à faire son choix La société tourangelle ImageImages vient de lancer une appli pour smartphones qui permet au touriste d’organiser ses déplacements touristiques en Val de Loire.
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Escapades
Ailleurs
Musarder à Ville fascinante et vibrante, New York est aussi un des hauts lieux de l’art pictural mondial. Musardons dans les musées Newyorkais où le meilleur de la création artistique, souvent d’origine européenne, occupe une place de choix. En route pour Manhattan et une promenade picturale autour de Central Park.
L
a noria incessante des taxis jaunes, les sirènes stridentes des camions de pompiers et des ambulances, les façades de verre et métal qui grimpent jusqu’au ciel, les spots publicitaires qui s’étalent sur
Intérieur du Guggenheim Museum
les écrans géants de Time Square, en débarquant à New York le visiteur européen est pris de vertige. La ville qui ne dort jamais n’a pas usurpé son image de métropole surexcitée. Pourtant, au cœur de cette agitation fébrile existent des lieux de contemplation sereine. Ce sont les grands musées de New York. Ils abritent certains des plus grands chefs d’œuvre de l’art pictural, dont beaucoup sont originaires d’Europe, et souvent de France. Le visiteur hexagonal en retire une certaine fierté et aussi une pointe de frustration, la même que doivent sans doute éprouver les Italiens, les Grecs ou les Egyptiens en parcourant les galeries du Louvre… ! Mais ne boudons pas notre plaisir en partant à la découverte du New York de l’art, à côté du New York dollar ! D’un point de vue pratique, le plus simple, mais pas forcément le plus économique, est de réserver un hôtel dans le « Midtown », le milieu de la ville, idéalement au sud de Central Park. De là, on peut rejoindre à pied les quatre hauts lieux picturaux que sont le MoMa (Museum of Modern Art), le Met (Metropolitan Museum ot Art), le Gugggenheim et la Frick Collection.
Tous les quatre sont situés sur la fameuse Ve avenue, celle des boutiques de luxe et des grandes enseignes. Le circuit rectiligne peut aussi devenir champêtre car, à l’exception du Moma, les trois autres musées bordent Central Park. Cette forêt en plein ville ne laisse pas de surprendre avec ses lacs, son zoo, ses pistes réservées aux joggeurs, ses écureuils gris et ses promeneurs de groupes de chiens. Pour le déjeuner, on peut opter pour l’un des nombreux restaurants qui bordent les pièces d’eau, certains proposant même la location de barques. Ne vous attendez pas pour autant à une atmosphère feutrée, les Américains au restaurant, comme dans beaucoup lieux publics, parlent très fort entre eux. Alors, retrouvons un peu de quiétude et d’élévation d’esprit en musardant dans les musées new-yorkais. MOMA : une sélection éclairée S’il est un terme qui peut résumer l’esprit du Museum of Modern Art, c’est bien celui d’éclectisme. L’éclectisme au sens premier du terme, c'està-dire celui de ne sélectionner que le meilleur. Le meilleur de l’art contemporain en l’occurrence avec une forte
New York représentation des maîtres européens du début du XXesiècle. Les pièces les plus importantes de la collection ont d’ailleurs été acquises pendant et après la seconde guerre mondiale sur la base des œuvres de l’art « dégénéré» condamné par les nazis. C’est au MoMa et nulle part ailleurs que l’on peut admirer « les demoiselles d’Avignon » de Pablo Picasso, « la danse » d’Henri Matisse, « le baigneur » de Paul Cézanne, les fameuses montres molles de « la Persistance de la mémoire » de Salvador Dali, « Moi et le village » de Marc Chagall, « la Madonne» d’Edvard Munch, et tant d’autres chefs d’œuvre. Les artistes Américains, bien entendu, y ont toute leur place avec la célèbre accumulation de « boîtes de soupe Campbell » d’Andy Warhol ou les panneaux colorés de Mark Rothko. La collection s’aventure aussi sur des terrains plus contemporains, on y
S VISITES DERNABLES... U O T domine INCON étage, on
découvre par exemple une série de panneaux en coton rayé de Daniel Buren, ou plus énigmatiques comme cette suspension de deux poutres d’acier et de quatre chaises de Bruce Nauman. GUGGENHEIM : l’art en ellipse Comme celui de Bilbao, le musée de Guggenheim de New-York retient d’abord l’attention par son architecture étonnante. Ici, pas de façades couvertes de titane doré comme en Espagne, mais un bâtiment de béton blanc en forme hélicoïdale construit en 1959 par Frank Lloyd Wright. A l’intérieur, le visiteur suit le parcours d’une rampe circulaire qui s’élève graduellement d’étage en étage. Cette hélice interne accueille les expositions temporaires, les collections permanentes étant présentées sées dee New hamps-Ely C s de Le et : e e X V Avenu bles du XI e d'immeu luxe. York. Bordé marques de s de an gr de es qu bouti
S OUBLIER
...
NE PA 102 Gospel à uilding : du mander ses billets à B te ta S e messe en lises. Il e n m u co r Empir te de ou é • d'éc s 400 ég t conseill ns l'une de la ville. Il es environ 37€. gner Harlem da e accompa t auteur ir h oû fa C en . se e ce de n vu le de rét ab l'ava in cé ér e éf po n e pr r u est xièm ller Cente ter durant Rock : deue ne pas visi du Rockefe e de Top of the ag et ét ieuse. e. Au 70 le monie relig sur la vill ark. 25 $. édie Musica dre r Central P en su pr e . vu nd r la ec te une Com é entre la Is av ty ou er éc ib d' L • r tu Liberté : su ucoup de Square, si trent sur Times Statue de la ower Manhattan. Bea che. où se concen , ay ro L w à pp e ad l'a ro au B nt et se is 42 le bate nt le mconcert. sécurité ra 15, visite co contrôle de les salles de Madison $ en mai 20 58 n ro vi en un match au sissez Coût uit, assister à oi at • ch gr n, y, de rr ar mentée. Square G n Island Fe e devant 400, places sir le State oc ss oi bl pa ch le et en n bi Ou hatta 120 $) tour de Man entre 50 $ et qui fait le arrête pas. s' e n la s e ai e, u V aven la statue m ral : sur la old Cathed tholique des USA de 's ck ri at P t ca S cathédrale Tiffany plus grande ue avec un autel de iq est le th go vert public style néo nue espace . ve rs u de : jo x e in au s les be La High L retrouve dè la se de n e l'o vé u où sa lieu : la gare al x, in eu rm tu Te es tral stres maj Grand Cen rme des lu spering fe hi n W re es n ur io destruct des Murm . La galerie des marbres t les amoureux. ren Gallery atti e
INFORMATIONS PRATIQUES FORMALITÉS Passeport biométrique indispensable, sinon demande de visa. Une autorisation ESTA (coût 11€) est à remplir 72 heures avant le départ. Les contrôles douaniers sont très sévères (vous devez impérativement présenter le billet de retour en entrant dans le pays
DÉCALAGE HORAIRE Six heures de moins entre New York et Paris
CLIMAT Janvier et février peuvent être glacials moins 10° avec de la neige. Par contre les mois d'été seront très chauds jusqu'à plus de 35°, le printemps et l'automne sont plus tempérés.
MONNAIE Le dollar US : 1 $ = 0,95 € en mai 2015. Les cartes de crédit sont acceptées pour n'importe quel montant.
LES POURBOIRES 15 à 20% de l'addition au restaurant. Obligatoire car ils constituent le salaire des serveurs qui ne sont payés que 5 $ environ /heure.
HORAIRES DES MAGASINS Les drugstores sont ouverts 24/24 h, les banques de 8 à 17 h 30. Boutiques de vêtements de 10 à 22 h.
ÉLECTRICITÉ Se munir de prises spéciales US.
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Escapades
Ailleurs
POUR SE RESTAURER Le choix est sans fin du Food Truck au coin de toutes les rues, aux restaurants huppés en passant par les snacks en tout genre. On peut manger à n'importe quelle heure du jour ou de la nuit toutes les cuisines du monde.
NEW YORK CITY PASS Une formule qui regroupe les entrées dans six lieux incontournables dont quatre imposés : Empire State Building, Americain Museum of Natural History, Metropolitan, MOMA, et deux au choix : Guggenheim ou Top of the Rock’ (balcon de verre au sommet du Rockefeller Center, et Statue de la Liberté ou Circle Line (tour de Manhattan en bateau). 109 $ en février 2015. (www.citypass.com)
dans les salles adjacentes. Elle a aussi servi de décor à de nombreux films, dont « Men in black ». De grands noms de la peinture européenne constituent le trésor du Guggenheim de New York. On y trouve en particulier une série d’œuvres chromatiques de Vasily Kandinsky, des tableaux de Fernand Léger dont « la grande parade », et quelques-unes des premières œuvres de Pablo Picasso comme « le Moulin de la Galette », la « Femme repassant » ou « Fernande à la mantille noire ». Il est prudent de s’enquérir au préalable du thème de l’exposition temporaire, qui peut être déroutante, et surtout de l’accès aux salles de la collection permanente. Certains espaces sont, en effet, sponsorisés par des entreprises mécènes et il peut arriver que l’accès en soit interdit pour cause de préparatif de réception privée. METROPOLITAN : un balcon sur la forêt
Art seum of litan Mu o p o tr e M
Le « Met », Metropolitan Museum of Art, est le Louvre de New York. A la manière de son ho-
mologue parisien, il présente la création artistique mondiale classée par grandes civilisations. Sa collection de plus de deux millions d’œuvres le classe parmi les plus grands musées au monde. Le visiteur européen peut néanmoins être dérouté par le regroupement de certaines œuvres dans la section consacrée à l’art moderne et contemporain. Les tableaux y sont rassemblés non pas par peintre ou par époque mais par donateur, lequel donne son nom à la salle. Comme au Louvre, il faudrait plusieurs jours pour parcourir les dizaines de salles du « Met ». L’amateur d’art médiéval y découvrira une importante série de Vierges à l’Enfant en majesté, sculptures en bois provenant le plus souvent d’Auvergne ou de Bourgogne. L’art oriental y occupe une place conséquente avec, notamment, la fameuse « Grande vague » de Kanagawa Hokusai. La merveilleuse « Jeune femme à l’aiguière » de Johannes Vermeer est là, tout comme « les jeunes filles au piano » d’Auguste Renoir, et tant d’autres… Mais avant de quitter ce temple de l’art, un passage sur la terrasse-jardin s’impose, pour la pause déjeuner par
exemple. Recouverte de pelouse artificielle, la terrasse surplombe Central Park. Ce balcon en forêt offre une perspective exceptionnelle sur le poumon vert de New York encadré par les hautes silhouettes des gratteciels miroitant sous le soleil. Spectaculaire ! FRICK COLLECTION : maison de Maîtres Comme l’indique son nom, Henry Clay Frick était riche, très riche. Cet industriel de la fin du XIXe siècle avait fait fortune dans la production d’acier. Grand amateur d’art, il a constitué une collection inestimable d’œuvres majeures tout au long de sa vie. Cinq ans avant sa mort, il fit construire, face à Central Park, un hôtel particulier de style néoclassique pour y abriter sa collection et y vivre avec sa famille… et ses 27 domestiques.
A deux pas des tours géantes de Manhattan, le contraste est saisissant lorsque l’on pénètre dans ce palais aux allures de Petit Trianon avec ses colonnades, son escalier monumental et son patio couvert où gazouille une fontaine. Meublées aussi dans le style XVIIIe, les seize galeries regorgent de tableaux de grands maîtres et de sculptures de grande facture. Titien, Véronèse, Le Greco, Fragonard, Watteau, tous les grands y ont leur place, sans oublier de somptueux autoportraits de Rembrandt et en allant jusqu’à Manet, Renoir et Degas. Des œuvres peu nombreuses mais sélectionnées avec un goût très sûr et qui donnent au visiteur l’impression d’être invité chez un collectionneur heureux de faire partager sa passion. Une véritable maison de Maîtres !
s de istorique h trée 15 $ s e é s u tory : en is M H l ra tu of Na
n Museum - America h 45 10 h à 17 Town ichmond R c - Histori eritage H ih w e J of coloniale - Museum American Finance demeure of dans une rk Yo w - Museum e N of City of e10 h à - Museum : 10 $ ; d . e n n ie Museum e s géorg u o H rmstrong . ide 25 $, - Louis A ite 40 mn audio-gu e de la vis u d sée avec u m 17 h, ré u d e it Zero : vis - Ground ite 2 h. s vi la e d durée
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30 25 $ 10 h
Museum
= 9 h 30 à - MoMA rt : 25 $, 0 3 h e um o f A s u M à 17 n ta etropoli - MET = M 7/7 jours. ; 0 3 h 17 um eim Muse h 8 h. - Guggen $,10 h à 1 8 , de 11 h à :1 n io ct e Art : 18 $ ll o n C ca ri ck e m A - Fri f o s maîtres le m Museu enferme R i; rd a - Whitney t Whitm t Vanderbil f Lundi e Gertrude 18 h. sau r a p é ré e cle. C su XX siè 11 h à : 15 $, de y & Design s ne rt A f o useum - MAD = M et artisanat. n ig s e d h 1 2
Nymphea de Monet
Bruno Villeneuve
LES QUA DE NEW-RTIERS YORK
• Little It aly : le q uartier d commun MANHAT e la auté itali TAN : co e nne n s ti semaine tue la pre suffit à p squ'île, u • Chinato eine pou ne 1898, les wn pour r la visit bo l'aventure er. En linaire da 40 munic roughs rejoignen cuns de peti t Manhatt ipalités d tes échop et ses tro an. e banlieu la ville do pes is temple e entoura nt Brookly s bouddh • SoHo : ie n, Staten Bronx et iques idéal pou Island, Qu nt Manhatta r le shop . eens, mais che n . ping r; On peu MIDTOW t y voir le N est le "cast-iro fa cœur de m n eux trouvent b u ilding" du Manhatta : XIX e. n, s'y • Tribeca • Times S :T quare : s le "triangle Iangle BElow CAn ite emblé al St. hyperacti au-dessus m atique, c f de la vi du canal", où il faut h œur lle, carre l’e n a de jour c droit b it e r aujourd’hu four étin omme de i! celant nuit, à la et branch • B ro o p ée. klyn : ce ublicité fo quart lle les ciném Les rues adjacente quatrièm as et thé s accueille e municip ier de NY est la âtres de n alité des t 2,5 millio Broadwa USA avec ns d'habit y ants. • Greenw ich la High Lin Village : vous y tr ouverez e le jardin suspendu le long d aménagé e l'ancien chemin d e fer. • Chelse a : quart ie r des gale animé et ries d'art populaire , , traversé Line par la Hig h • Brookli n Bridge su sa passe relle piéto r l'Hudson River, nnière on de la Grosse peut adm Pomme irer
Metropolitan Sculpture au
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Escapades
Le château de Selles-sur-Cher met le passé à portée de vue Le Moyen-Âge et la Renaissance pour les geeks ! Grâce aux nouvelles technologies, des lunettes et une tablette tactile, le château de Selles-sur-Cher plonge ses visiteurs dans le passé.
L
es 5 et 7 juin, le Château de Sellessur-Cher a accueilli pour la deuxième année les Geek Faëries, un festival dédié à la culture geek et aux mondes imaginaires. Ce weekend a marqué le coup d’envoi d’un tout nouveau parcours de visite en trois dimensions. Moyennant un supplément compris entre 4 et 5 € à ajouter au billet d’entrée, les visiteurs ont désormais la possibilité d’effectuer une véritable plongée durant 1 h 30 dans le passé du site sellois grâce à des lunettes Homido (une marque française) et des tablettes Amazon. Une fois vissé sur le nez, cet équipement de réalité virtuelle offre un effet saisissant. Vous marchez sur un chemin de terre au milieu de villageois avant d’arriver au pied d’une tour ! En pointant des éléments du décor dans le château, des personnages comme Philippe de Béthune, Jeanne d’Arc ou Georges de la Trémoille sortent du décor, comme dans un jeu vidéo, pour raconter l’histoire des lieux à cinq époques différentes (Xe, XIIIe, Renaissance, etc.). Avec cette innovation, une première en France, l’objectif est bien sûr d’attirer au
Avec des lunettes de réalité virtuelle, une plongée dans le passé du Château de Selles-sur-Cher.
château de Selles-sur-Cher (7 500 entrées en 2014) un nouveau public. « Il y a beaucoup de châteaux dans la région, reconnaît le propriétaire Nicolas Mazzesi. Pour nous différencier, il faut être imaginatif. L’idée de ce voyage dans le temps en 3D est née cet hiver d’un rencontre avec la société les Chemins de Phil et Lou, de Noyers-sur-Cher. » Le fondateur des Chemins de Phil et Lou, Clément Daire, a 28 ans. Après une école de commerce et un passage rapide dans une société parisienne de gestion
La réalité virtuelle en marche À vrai dire, la visite virtuelle du château de Selles-sur-Cher à travers les âges n’est pas tout à fait une première mondiale. L’américain Oculus VR, une filiale de Facebook, a déjà mis au point un système de réalité virtuelle composé d’un masque recouvrant les yeux et d’un écran plat numérique qui affiche une image stéréoscopique. Présenté en 2013, l’Oculus Rift devrait être disponible en France fin 2015 ou début 2016. Samsung s’apprête à lancer le Gear VR (ci-contre), équipé d’un smartphone Galaxy S4 ou S6 et embarquant la technologie logicielle… d’Oculus ! Le prix, sans le smartphone, serait d’environ 200 €. Le taïwanais HTC a présenté au printemps son propre casque de réalité virtuelle, le Vive, conçu avec l’éditeur de jeux vidéo Valve ; quant à Sony, il prépare le sien pour la mi-2016.
de portefeuilles, il s’est lancé l’an passé avec la sortie d'un serious game et d'une application de réalité virtuelle sur la Première Guerre mondiale, disponibles sur mobile : « Petit, je visitais les châteaux de la Loire, je suis passionné d’histoire. Aujourd’hui, je propose des services de mise en valeur des sites patrimoniaux grâce aux nouvelles technologies. Sellessur-Cher est le premier parcours réalisé.» Le jeune chef d’entreprise devrait recruter cet été, notamment des commerciaux et des infographistes. Si Nicolas Mazzesi lui a fait confiance, c’est parce que le châtelain de Selles «accorde beaucoup d’importance au fait de travailler avec les entreprises du territoire», comme le créateur de Laser Game Terranima, de Pruniers-enSologne, ou le site loirexplorer.com: « Nous sommes des petits qui s’unissent dans l’espoir d’atteindre une taille plus importante. » www.chateau-selles-sur-cher.com www.phil-et-lou.com Émilie Rencien
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Caravel, l’appli pour tracer sa route en Val de Loire La société tourangelle ImageImages vient de lancer une appli sur smartphones qui permet au touriste d’organiser ses déplacements touristiques en Val de Loire.
V
oici une appli qui va faire le miel des touristes connectés ! Développée par la société tourangelle ImageImages, en collaboration avec l'agence Banlieue Ouest, Caravel délivre sur smartphones et tablettes des propositions documentées de visites de sites touristiques du Val de Loire. « Dans un premier temps, nous avons conçu cette solution – qui n’a pas vraiment d’équivalent sur le marché – comme un enrichissement de l’offre initiale d’affichage de films touristiques diffusés sur notre réseau d’écrans », explique Fabienne Lecuyer, fondatrice et présidente d’ImageImages. L’entreprise, qui fonctionne sur le mode d’une régie publicitaire, exploite près de 180 points de diffusion sur l’ensemble d’un territoire allant du Loiret au Maine-et-Loire, où sont installés ses écrans désormais bien connus des opérateurs locaux du tourisme… et de leurs clients et visiteurs. « Caravel mettra prioritairement en avant les sites de nos an-
nonceurs, qui sont au nombre d’une cinquantaine à ce jour, mais nous souhaitons, à terme, étendre notre palette en proposant à tous les acteurs du tourisme d’être référencés, y compris les restaurateurs ou les acteurs du monde vinicole », poursuit Fabienne Lecuyer. Pour l’heure disponible sur Androïd – mais la version iOS est en préparation ! –, Caravel permet de visionner de nouveau les films diffusés sur les écrans d’ImageImages, de disposer d’informations pratiques ou contextualisées sur les sites des annonceurs et d’accéder à des itinéraires géolocalisés. L’une des fonctionnalités vedettes de Caravel est le mode shaker : « Il suffit de secouer son smartphone pour que l’application propose au hasard une destination à l’utilisateur », décrit Fabienne Lecuyer. Qui précise que l’application est aussi dotée d’un moteur de recherche interne pour ceux qui ne veulent rien laisser à la chance. « Si la requête correspond
à un site touristique qui n’est pas référencé, Caravel propose une destination de substitution », ajoute la dirigeante d’ImageImages. Caravel, qui a mis les voiles début juin pour sa première saison, a bénéficié pour les phases préalables d’étude d’une aide régionale au titre du dispositif JCS Cap’Air.
Une place de marché pour le tourisme ligérien L es opérateurs régionaux du tourisme saisissent à bras-le-corps le levier numérique pour mieux faire connaître et valoriser les ressources du territoire ligérien. Le comité régional du tourisme Centre-Val de Loire (CRTL) vient de lancer une place de marché qui a pris la forme d’une boutique virtuelle. « Une enquête de clientèle menée en 2014 avait montré que près des deux tiers
des touristes ligériens réservaient leur séjour à l’avance sur internet », indique-t-on au CRTL. Il était donc tentant de déployer une place de marché régionale qui intègre toutes les offres touristiques de la région. Des connecteurs spécifiques à chaque métier (hôtellerie, campings, sites de visite) permettront aux opérateurs qui fonctionnent avec leur propre site d’e-commerce de se gref-
fer sur cette place de marché. Celleci pourra aussi être mise à la disposition des partenaires institutionnels territoriaux en marque blanche, ce qui leur permettra d’intégrer la vente en ligne sur leur propre site internet. Le Loir-et-Cher a été choisi comme site pilote pour le déploiement de ce système, développé par la société savoyarde Alliance Réseaux. JCS
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Carnet
RÉGION Patrick Martigny a été porté récemment à la présidence du pôle de compétitivité Elastopôle ; il succède à Didier Fégly, le pdg de l’équipementier automobile Sacred, de St-Lubin-des-Joncherets (28), qui a souhaité se retirer d’un mandat qu’il exerçait depuis 2007. Patrick Martigny, 63 ans, ingénieur chimiste et docteur ès-sciences physiques, a commencé sa carrière comme chercheur au CNRS avant de rejoindre le groupe Michelin en 1982 ; il est, depuis 2012, chargé de mission auprès de la direction de la Recherche du groupe clermontois.
RÉGION Yannick Le Blevec est nommé directeur entreprises Ouest de la banque LCL à Nantes (44). Il a la responsabilité de 90 collaborateurs dans l’Ouest dont quatre départements du Centre-Val de Loire (18, 36, 37 et 41). Jean Arondel, président du COS de la Caisse d’Épargne Loire-Centre, a été élu président du conseil d’administra-
tion de la Fédération Nationale des Caisses d’Épargne pour un mandat de six ans ; il succède à Michel Sorbier. Jean Arondel est l’un des fondateurs de la Cosmetic Valley.
EURE-ET-LOIR Thierry Luce, qui a passé 24 ans au sein du groupe Sapa (marques Technal, Wicona), est le nouveau directeur général du groupe Lorillard. Sous la présidence de Loïc Brehu, il aura en charge la responsabilité des différentes sociétés du groupe chartrain. Philippe Gruat, président de la société Eurobéton Industrie et membre du comité exécutif de la Fédération de l’industrie du béton, prend la tête du Centre d’études et de recher-che de l’industrie du béton (Cerib), basé à Épernon. Il succède Jean Bonnie.
Le pdg de Verretubex François-Xavier Huille, président du Medef 28 et vice-président de l’UIMM 28, a été nommé membre du conseil exécutif du Medef national.
INDRE
10 000 ha de vignes et plus de 600 vignerons pour une production moyenne de 450 000 hl. François Chidaine est, par ailleurs, président du syndicat des vins de Montlouis-sur-Loire.
LOIR-ET-CHER
Michel Baylet a été réélu pour deux ans à la présidence de Groupama Centre-Atlantique, qui couvre en région CentreVal de Loire le département de l’Indre et dont le site de gestion est situé à Châteauroux. Le président de la fédération départementale est Xavier Besse.
INDRE-ET-LOIRE François Chidaine a été élu début avril président de la fédération des associations viticoles d'Indre-et-Loire et de la Sarthe ; il succède au vigneron chinonais Jean-Max Manceau. La fédération représente
L’avocat blésois Jean-François Mortelette a été récemment élu président de l’association nationale des écoles d’avocats, à Issy-les-Moulineaux, pour un mandat de deux ans renouvelables. L’association a pour objectif d’harmoniser la formation (initiale et continue) des futurs avocats et de leurs confrères en activité. JeanFrançois Mortelette préside depuis un an l’école d’avocats de Poitiers. Patrice Carayon a été nommé directeur général du laboratoire pharmaceutique transalpin Chiesi France, qui exploite une importante unité industrielle à La Chaussée-St-Victor, près de Blois.