Alain Patrice les yeux vers le solaire
Créateurs ou repreneurs ?
le choix de l’après-crise
Dossier
Sommaire
Points Chauds En Bref www.lettrevalloire.com
pages 4 et 5
En Scène
pages 6 à 9
Ce magazine est un hors série de La Lettre Valloire, bimensuel d’information politique et économique en région Centre. Edité par MCM Presse SARL au capital de 51 000 € RCS Tours B 341 914 273.
L’écologie veut recycler la victoire du 7 juin aux Régionales
Siège social : 14, boulevard Heurteloup à Tours
Armistice dans la guerre tourangelle des Deux Roses
page 15
RSA, l’atout social du Loir-et-Cher
page 16
Tour(s)Plus, toujours plus ?
page 19
La Loire à Vélo relance le tourisme régional
page 19
Adresse postale : BP 92031 37020 Tours Cedex 1 02 47 70 60 00 contact@lettrevalloire.com
Forts de leur score étonnant aux dernières élections européennes, les écologistes seront présents au premier tour des Régionales... pages 10 à 12
Fanny Puel, la Madone de l’ultra-gauche
Régionales : éviter les pièges de l’ouverture
Dossier
Rédaction : François-Xavier Beuzon (rédacteur en chef) Jean-Christophe Savattier (rédacteur en chef adjoint) Aurélie Vouteau (assistante)
pages 14 et 15
Créateurs ou Repreneurs ? Alors que la crise s’éloigne, les candidats à l’aventure ont le choix entre la reprise d’une entreprise existante ou la création d’une activité nouvelle que favorise le tout nouveau statut de l’auto-entrepreneur. Créateur ou repreneur ? La Lettre Valloire vous aide à choisir. pages 20 à 33
Ont collaboré à ce numéro : Capucine Becker Stéphane Frachet Charles Tulibad
La sagesse, leçon de la crise ?
Maquette : Régis Beaune Steve Ankilbeau Odile Ménard
La crise aura eu, au moins, l’avantage d’assagir la planète financière. Les valorisations irréalistes ont vécu et les critères d’appréciation des entreprises sont devenus plus raisonnables. Mais « ce retour aux fondamentaux », selon la formule employée par l’un des banquiers que nous avons interrogés, ne s’est pas accompagné d’une flambée des transactions. pages 22 à 25
Révision et correction : Odile Ménard Publicité : Emmanuel de Gonneville François-Xavier Beuzon
page 13
PLV monte d’un cran
page 26
Eri Automation, une reprise qui a résisté aux ventes contraires
page 28
Diffusion : Annie Coupet
GMD se joue de la crise
page 29
Renaud Decrop a repris Marvel avec l’appui des banques
page 32
Crédits photographiques :
Snop, repreneur osé de Wagon Automotive
page 33
DR. (pages 4, 5, 6, 7, 8, 9, 13, 15, 19, 25, 38, 43, 48, 50, 51, 52, 53,55,56,57,58) • Jean-Christophe Savattier (pages 6, 28, 32, 34, 54) • François-Xavier Beuzon (pages 5, 6, 7, 14, 16, 24, 25, 26, 40) • Régis Beaune (pages 1, 42) • L’Eclaireur du Gâtinais (page 5) • Géraldine Aresteanu (page 19)• Charles Tulibad (pages 10, 11, 12) • Fotolia (pages 23, 35) • Hutchinson (page 44) • Michelin (page 46) • Oxymétal (page 46) • Mecachrome (page 48). Merci à Michel-Ange pour l’illustration des pages 20-21.
Impression : Imprimerie Gibert-Clarey (37) Informations légales : Abonnement annuel 2009 (23 numéros et 4 magazines) : 340 € Les 4 magazines seuls : 12 € Abonnement électronique : 400 € Prix de ce numéro : 3 € CPPAP : 0111 I 85872 ISSN : 1246-4333 Dépôt légal : septembre 2009 Directeur de la publication : François-Xavier Beuzon
MCM presse PEFC/10-31-1138 FCBA/07-00835 – Document imprimé sur du papier PEFC participant à la gestion durable des forêts
L’auto-entrepreneuriat plébiscité
En dépit du marasme économique ambiant, le rythme des créations d’entreprises a marqué une nette tendance à la hausse depuis le début de l’année. Cette embellie est en grande partie due au succès de l’auto-entrepreneuriat dont les atouts sont nombreux. page 34 à 36
Béatrice Creusillet, docteur en informatique, Tours
page 38
Bouchaoreilles.fr, la boîte à outils des auto-entrepreneurs
page 40
Entreprises Alain Patrice, les yeux vers le solaire
pages 42 et 43
À Briare, Hutchinson jongle avec la crise grâce au lean management
pages 44 et 45
Michelin spécialise Joué dans le haut de gamme
page 46
Oxymétal cherche son second souffle
page 46
Mecachrome sauvé par le gong
page 48
Pro Dietic reprend V2Med et Projed
page 48
Les papetiers italiens font couler de l’encre
page 50
DEF se regroupe près de Pithiviers
page 51
Chantiers en région Centre Le journal de l’Aritt Centre (publi-information)
page 52 pages 53 à 56
Philippe Asselin traque les aides illégales
page 57
Les acteurs du tourisme récompensés
page 57
Carnet
page 58
Points Chauds
En Bref
Les Régions pour le second TGV Paris-Lyon S
i la future LGV Tours-Bordeaux ne fait pas consensus, la Région Centre refusant de la financer et sa voisine de PoitouCharentes, par la voix de sa médiatique présidente, dénonçant la pusillanimité de l’Etat, la seconde LGV de l’axe Paris-Lyon, via cette fois Orléans et Clermont-Ferrand (lire notre article consacré à ce sujet, à la page 17 du magazine de mars 2009), mobilise sans ambiguïté les cinq conseils régionaux concernés. Ils ont profité de l’université d’été du PS à la Rochelle pour étudier l’avancée du projet, qui semblerait pourtant repoussé au-delà de 2020. François Bonneau, président de la Région Centre (à gauche, ci-dessus), et ses homologues d’Ile-de-France, de Bourgogne, d’Auvergne et de Rhône-Alpes ont précisé que leurs collectivités s’étaient prononcées en faveur des crédits d’études, chacune ayant délibéré pour une subvention de 367 000 €répartie sur 2009 et 2010, la durée prévisionnelle de ces études étant prévue pour 24 mois. La signature de la convention liant l’Etat, l’Agence de financement des infrastructures de transport (Afit), Réseau Ferré de France (RFF) et les cinq conseils régionaux est en cours. Les présidents de ces derniers réaffirment « leur souhait que l’Etat joue pleinement son rôle en matière d’aménagement du territoire, les LGV étant de sa compétence ». Rappelons que le coût de la future ligne Paris-Lyon par le Centre et le Massif central est estimé à environ 12 Md€(chiffrage 2008).
Farion retrouve sa délégation Mauvaise pioche pour le président du conseil régional, dont l’arrêté suspendant la délégation à l’interrégionalité de son 12e viceprésident Bernard Farion a été une deuxième fois annulé par le tribunal administratif d’Orléans. Cette mesure était un des dégâts collatéraux de la primaire socialiste des dernières municipales de Chartres, où Bernard Farion avait conduit une liste dissidente contre Françoise Vallet, la candidate investie par la rue de Solférino.
4 La Lettre Valloire - Septembre 2009
TGV trop cher ?
Stop ou encore…
Le député UMP d’Indre-etLoire Michel Lezeau s’est ému de l'augmentation de 3,5 % du prix des abonnements TGV. Le jour même de cette annonce, le 1er juillet, les usagers de la ligne Tours-Paris sont arrivés à destination avec 5 heures de retard. La SNCF semble avoir toujours de bonnes raisons : le gel et le froid perturbant le fonctionnement des caténaires en hiver, la chaleur créant des dilatations de voies en été, les feuilles s’accumulant sur les voies à l’automne.
Christian Durox, ex-maire d’Ingré en congé du MoDem, préfère à 63 ans jouir pleinement de sa retraite professionnelle tout en restant le suppléant du député Serge Grouard. Jacques
Chevalier, ex-premier magistrat de St-Jean-de-Braye et toujours membre du Parti radical, associé à l’UMP, vient de créer à 65 ans une activité de conseil… et n’exclut pas de se présenter aux prochaines cantonales.
Social-Démocrite Trouvant certainement l’été trop long, Jean-Pierre Sueur a envoyé un devoir de vacances à Libération, publié le 17 août. Convaincu qu’il fallait expliquer aux foules ignares le terme de « postmatérialisme » employé par Martine Aubry dans une interview donnée au Monde le 4 juillet, le prof de linguistique de la fac d’Orléans a rendu un fastidieux corrigé d’épreuve de philo du bac, partant de Démocrite pour aboutir à la conclusion « qu’avec la loi étendant l’obligation de travailler le dimanche, c’est la société du caddy qui triomphe ». Privé de Grand Oral, JeanPierre Sueur pratique le grand écart.
Blogueur vainqueur
Le MoDem et le Moi
Comme son homologue d’Orléans, le maire de SaintMartin-de-Nigelles, à côté de Maintenon (28), a intenté une action en justice contre un blogueur. Cette fois, le juge des référés a donné tort au maire Roger Boyer, qui a été débouté le 9 juillet de sa plainte « pour dénigrements incessants » contre Jean-Jacques Marchier, auteur du blog « Se moquer De Nous ».
Le nouveau positionnement assumé à gauche du MoDem a inspiré des propos désabusés à Maurice Leroy : « Comme à leur habitude, François Bayrou et
Blogueur vaincu Antoine Bardet, alias Fansolo, jette l’éponge. Ereinté par les dépenses entraînées par son procès (10 000 €, selon lui) et toujours sous la menace des
Marielle de Sarnez décident tous seuls de la ligne politique. Ensuite, à leurs militants et rares élus rescapés de se débrouiller (…). Ce n'est déjà plus le Modem, mais le Moi qui se résume à un binôme autocrate ! ».
Naissance du PCD Plusieurs Tourangeaux étaient de la partie, le samedi 20 juin à Paris, pour la tenue du conseil national entérinant la création du nouveau parti ChrétienDémocrate (PCD), appelé à rem11 000 € à régler au titre du préjudice qu’auraient causé à Serge Grouard les textes de son blog, il quitte Orléans pour la région parisienne et un nouvel emploi. L’affaire « Fansolo » sera rejugée en appel cet automne.
MoDem contre PS Les trois groupes d’opposition au maire socialiste de la ChapelleSt-Mesmin (45), Nicolas Bonneau, voient rouge. Ils ont saisi le préfet du Loiret afin de contester la modification de la composition des commissions municipales permanentes décidée par le maire, suite à la démission à l’automne 2008 du premier adjoint MoDem, Bernard Lefèvre, et de ses colistiers.
Les Montargois l’ont-ils pris en grippe ? Le député et maire UMP de Montargis (45) n’hésite pas à donner de sa personne pour convaincre ses administrés d’adopter des mesures prophylactiques contre le virus de la grippe A. Jean-Pierre Door a mis le masque pour appuyer ses propos devant l’objectif de notre confrère de L’Eclaireur du Gâtinais. Espérons qu’après cette démonstration impeccable, les électeurs montargois ne prennent pas leur élu en grippe ! Heureusement, l’ancien cardiologue, qui s’est fait une spécialité des risques épidémiques à l’Assemblée, a précisé que le virus de la grippe A n’avait qu’une durée de vie limitée, 4 à 6 semaines, pas plus. Cela lui laissera largement le temps de tomber le masque et de se présenter la prochaine fois, en toute quiétude, devant ses électeurs.
placer le Forum des Républicains Sociaux (FRS). Brice Droineau (à côté de Xavier Bertrand) et Thibault Coulon entourent Christine Boutin, la présidente de ce parti associé à l’UMP.
SMS De Henri Weber, député européen socialiste de la grande région Massif central-Centre, au quotidien limougeaud Le Populaire du Centre, à propos des résultats de la liste socialiste : « Les parachutages ont brouillé notre message » . Parole d’expert… De Serge Lepeltier, maire UMP de Bourges, à propos de la liste du Cher pour les élections régionales, qu’il espère conduire : « Il est légitime que des élus comme Franck Thomas-Richard soient présents De Jean-Pierre Sueur, sénateur PS du sur cette liste ». Loiret, ironisant sur les nombreux déplacements du secrétaire d’Etat Hervé Novelli en région Centre : « Vous pourriez également inaugurer les bornes kilométriques, les traverses ferroviaires… ». De Michel Sapin, député PS de l’Indre et ancien président de la Région, à propos du même Hervé Novelli : « M. Novelli est parfaitement honorable et respectable, mais il ne me fait pas particulièrement peur. Il ne me paraît pas être Tarzan… ». De Jean-Pierre Gorges, député-maire UMP de Chartres : « Ce qui m’inquiète, c’est la disparition des abeilles à cause du Gaucho. D’ailleurs le Gaucho, rien que le nom, ça fout les chocottes ! ».
Drame estival Tragique fait divers le 20 juin au cours d’une fête à Saint-Denisles-Coudrais, un village de la Sarthe situé à une vingtaine de kilomètres à l’est du Mans. Laurent Leclercq, ancien élu d’extrême-droite et opposant à la majorité municipale de Gérard Hamel à Dreux jusqu’en 2008, a poignardé vers 6 h du matin un voisin qui se plaignait du bruit. Touché en plein cœur, Christophe Lindeneher est décédé avant l’arrivée des secours.
Crayon Chaumont-sur-Tharonne innove pour la rentrée scolaire. La bourgade du Loir-etCher vient de s’équiper des Totems crayons du nantais Lacroix Signalisation. Haut de 3,10 m, mais d’un diamètre réduit à 40 cm pour ne pas gêner les piétons, ces grands mâts colorés sont destinés à avertir les automobilistes de la proximité d’une école. La palme de l’originalité revient au maire Pascal Goubert de Cauville.
La Lettre Valloire - Septembre 2009 5
Points Chauds
En Scène
Laurence Hervé ne jouera pas les utilités L
aurence Hervé assume depuis les dernières municipales le mandat d’adjoint au maire socialiste de Joué-lès-Tours (37). Cet engagement résulte-t-il de l’atavisme qui a incité cette quadra, fille de Michel Hervé, entrepreneur réputé et ancien maire et député socialiste de Parthenay (79), à reprendre le flambeau familial ? « Pas du tout » affirme-t-elle. Certes, cette mère de famille admet appartenir à la catégorie « des sympathisants du PS, en général, et de Ségolène Royal, en particulier ». Mais, jure-t-elle, c’est « par hasard » que la directrice générale d’Hervé Consultants, la filiale d’infogérance informatique du groupe Hervé, a fait ses premiers pas en politique. « J’étais très active sur Joué-lès-Tours en tant que parent d’élève. J’ai même monté une association indépendante » indique Laurence Hervé qui avoue ne pas beaucoup apprécier « les coteries… ni les partis. » « Cela m’a valu d’être remarquée par Philippe Le Breton », sans doute séduit autant par les qualités propres de la femme d’entreprise… « que par la réputation de mon père », reconnaît-elle avec lucidité… et humilité. Pour autant, la « fille de… » n’entend pas faire tapisserie ! Chargée des ressources humaines à la mairie de Joué, Laurence Hervé a déjà lancé plusieurs chantiers ambitieux (dématérialisation, travail collaboratif). « Je veux changer les pratiques et aider les agents à gagner en autonomie » dit-elle, assurant n’avoir « aucune ambition politique ». Voire.
Bonneau candidat Le 1er octobre, François Bonneau devrait être seul en lice lors de la primaire destinée à désigner le candidat socialiste à la présidence de la Région Centre. Une décision sans surprise qui devrait être avalisée par les militants. Le président sortant, en place depuis 2007, briguera donc sa propre succession en mars 2010.
Royale attitude Invitée au mariage du prince Jean de France, duc de Vendôme, avec Philomena de Tornos, Catherine Lockhart, maire socialiste de… Vendôme, a cru qu’elle pouvait présenter en conseil municipal une anecdotique note de frais couvrant ce royal déplacement au château de Chantilly. Mais son opposant Pascal Brindeau a jugé la démarche « hallucinante » et refusé de voter le remboursement. Pour couronner le tout, quelques élus de la majorité (Verts, PC, PS) se sont abstenus.
La Gauche moderne met le cap sur les Régionales Surnommé le « le Besson berrichon », Eric Maginiau est, à 50 ans, l’élu d’ouverture de Serge Lepeltier. Ce chef d’entreprise, responsable régional de la Gauche moderne – le mouvement créé par Jean-Marie Bockel –, est aujourd’hui adjoint au maire UMP de Bourges, en charge de la politique de la ville. Après un passé à gauche… classique. « Entre 1992 et 1995, j’ai été conseiller municipal délégué à l’économie du maire communiste Jean-Claude Sandrier » rappelle Eric Maginiau qui a même défié… Serge Lepeltier lors d’élections cantonales. « Je défends des valeurs sociales-libérales, poursuit-il. Pour les Régionales, il faut prendre exemple sur les Européennes où notre mouvement a obtenu deux sièges : Michèle Striffler dans l’Est et Marielle Gallo en région parisienne ». Bref, Eric Maginiau souhaite que la Gauche moderne ait des élus. La mode étant à l’ouverture, il a de bonnes chances d’y parvenir.
6 La Lettre Valloire - Septembre 2009
En piste Jean-Pierre Hurtiger, conseiller général et maire de Gien (45), sera candidat aux prochaines élections législatives sur la 6e circonscription créée dans le Loiret. L’élu, qui a annoncé la nouvelle lors d’une conférence de presse, n’a pas précisé si son projet avait reçu l’assentiment d’un parti politique.
Etats d’âme centristes dans le Loiret L’
élection de la tourangelle Sophie Auconie au Parlement européen a provoqué une vive réaction au sein de la fédération Nouveau Centre du Loiret. Les cadres du parti d’Hervé Morin n’ont pas accepté d’être tenus à l’écart de la réflexion qui a précédé la désignation de la nouvelle députée européenne, pourtant originaire du département. La situation est telle que les membres du bureau départemental ont décidé de remettre en jeu leur mandat lors de nouvelles élections internes, qui doivent se dérouler le 24 septembre. Hervé Morin, le président national du mouvement, a prévu d’être présent. Le bureau
départemental a même décidé de caler la date de l’élection en fonction de l’agenda du ministre. C’est dire si Paris se préoccupe des états d’âme de Tahar Ben Chaabane, président de la fédération du Loiret, qui s’est dit « très agacé » par l’attitude de certains, visant nommément deux parlementaires régionaux de son parti. Fin juin, le conseiller municipal d’Orléans était décidé à jeter l’éponge et lorgnait du côté de la nouvelle Alliance Centriste créée par Jean Arthuis. Pour succéder à Tahar Ben Chaabane, beaucoup misent sur Florent Montillot qui, joint au téléphone, « n’excluait pas d’être candidat ». D’autres noms circulaient, notam-
Tahar Ben Chaabane
ment ceux de Robert Romilly, l’ancien président de la Caisse d’Epargne d’Orléans, et de Martine Hosri, l’actuelle déléguée départementale du mouvement, que certains, dans le Loiret, auraient bien vu à la deuxième place de la liste UMP-NC aux Européennes.
Philippe Vigier revendique l’héritage UDF L
a fédération régionale du Nouveau Centre est sous les feux de la rampe depuis le printemps. Election d’une députée européenne, crise au sein de la fédération du Loiret (lire ci-dessus), rumeurs de ministère pour Maurice Leroy… et préparation controversée des Régionales. Représentant de l’Eure-et-Loir à l’Hôtel de Région depuis 1998, Philippe Vigier a été désigné tête de file et négociateur du parti d’Hervé Morin ; sans tenir compte de certaines positions autonomistes de son mouvement, il s’affirme prêt à tout mettre en œuvre pour créer les con-
ditions d’une alliance « dès le premier tour » avec le grand frère de l’UMP. Mais le député-maire de Cloyes-sur-le-Loir met certaines conditions à l’union qui a si bien réussi aux deux alliés lors des Européennes. « Nous ne réussirons que si l’union la plus large est constituée » plaide l’élu, qui compte bien
obtenir deux têtes de liste départementales : le Loir-et-Cher et, pourquoi pas, l’Eure-et-Loir. Avec le MoDem, le fossé semble se creuser un peu plus chaque jour. « Le Nouveau Centre a repris le flambeau de l’UDF » revendique Philippe Vigier, suite aux dernières déclarations de Marielle de Sarnez.
Une taxe qui échauffe l’imagination La taxe carbone proposée par le duo Rocard-Sarkozy échauffe la classe politique. Ainsi, Jean-Patrick Gille, le député PS de la 1ère circonscription d’Indre-et-Loire – favorable à l’instauration de cette écotaxe – demande au gouvernement que cette contribution soit « redistributive en direction des ménages géographiquement contraints à l’usage de la voiture » et assortie « d’un droit opposable à l’efficacité énergétique que les locataires pourraient faire valoir à l’encontre des propriétaires négligents ». Il semble difficile d’augurer de l’efficacité énergétique de la future taxe carbone ; on peut en revanche s’attendre à ce que cette généreuse trouvaille fiscale suscite une superbe usine à gaz (à effet de serre ?).
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Points Chauds
En Scène
Albéric de Montgolfier attend Sensualité interdite des signes de la Région
P
résident du conseil général d’Eure-et-Loir depuis 2001, Albéric de Montgolfier (UMP), qui s’appuie sur une majorité « stable et ouverte » (19 des 29 sièges de l’Assemblée départementale sont détenus par des élus de droite et du centre), attend avec impatience les prochaines élections… régionales. Selon lui, l’un des enjeux majeurs du scrutin sera « de démontrer l’intérêt du rattachement de l’Eure-et-Loir à la région Centre ». Une telle interrogation n’est évidemment pas innocente au moment où est engagée une réforme des collectivités. « Je ne plaide pas pour la séparation ou pour le rattachement à telle ou telle autre région limitrophe. Je constate simplement qu’il n’existe toujours pas de liaison directe et rapide entre Orléans et Chartres. Et que les étudiants euréliens se dirigent plus naturellement vers Paris que vers Orléans ou Tours ! ». Selon le sénateur d’Eure-etLoir, la réalité de l’axe ligérien éclipse dans bien des cas l’attachement supposé de la région Centre à son prolongement septentrional. « Il y a des intentions, mais elles ne sont pas souvent suivies d’effets. Désormais, nous voulons des actes, pas de la com… » indique Albéric de Montgolfier à l’attention de l’exécutif régional. Il rappelle aussi que le débat public sur l’aménagement à 2x2 voies de la RN 154 va battre son plein courant octobre « et qu’il permettra aux uns et aux autres de prendre toutes leurs responsabilités sur ce dossier ».
Cher football
Si le maire de Tours et le président du Tours Football Club, Frédéric Sebag, semblent avoir enterré la hache de guerre, la chambre régionale des comptes, dans un rapport récent, rappelle que leur relation n’a pas toujours été idyllique. Jean Germain souligne qu’il n’a fait que défendre les intérêts de la municipalité face à un club, dixit la CRC, qui semble considérer que les aides publiques (541 000 € pour la saison 2006-2007, où le club était en Ligue 2) et l’usage des équipements mis à disposition et entretenus par la Ville (360 000 € en valeur 2004, sans compter les quelque 4 M€ de travaux engagés ou budgétés ces dernières années) sont un dû au regard des retombées qu’il génère. Quant au futur « grand stade » de 25 000 places (maquette ci-contre), la chambre considère que les 55 M€ nécessaires à sa construction sont quelque peu disproportionnés avec les besoins. La saison dernière, où le Tours FC a terminé à la 6e place du championnat de Ligue 2, 6 215 spectateurs en moyenne ont assisté aux matches à la Vallée du Cher, soit un taux de remplissage de 49 % du stade actuel. 8 La Lettre Valloire - Septembre 2009
Les élus de plusieurs communes rurales des environs de ChâtillonColigny (45) sont entrés en guerre contre des dames de petite vertu qui officient aux abords de la RN 7. Pour endiguer cette vague de sensualité tarifée, ils ont fait installer des panneaux de… sens interdit à l’entrée de ces nouvelles rues commerçantes. Les panneaux comportent la mention « sauf riverains », sans préciser si cette exception concerne l’interdiction de circuler ou celle de fréquenter les dames.
SAUF RIVERAINS Bravant la loi municipale, les travailleuses ont fait arracher l’un des panneaux par des clients complaisants, moyennant probablement quelques avantages en nature… On attend l’intervention des pandores.
Haro sur les patrons Nicolas Sansu, le maire communiste deVierzon,a désiré « sans mettre tout le monde dans le même sac (...), pourfendre les patrons voyous » lors d’un conseil municipal qui abordait la situation sociale de l’usineTimken. « Ce n’est pas le terme le plus approprié à l’heure où vous souhaitez construire une zone d’activité et attirer un certain nombre de patrons » lui a fait remarquer Jean Rousseau, l’ancien maire de Vierzon.
Chartres attendra sa station d’épuration C
hartres devra attendre encore un peu sa nouvelle station d’épuration. Le préfet d’Eure-et-Loir a refusé, le 23 juillet, de signer la déclaration d’utilité publique (DUP) de celle projetée à Seresville, sur la commune de Mainvilliers. Le représentant de l’Etat, dont on sait les relations difficiles qu’il entretient avec Jean-Pierre Gorges, maire UMP et président de l’agglomération de Chartres, affirme avoir pris sa décision en toute impartialité, « sur la foi de critères objectifs et n’ayant à l’esprit que l’intérêt du citoyen et du contribuable ». Se fondant sur l’appréciation unanimement négative des trois commissaires-enquêteurs, qui concluaient que ce projet de près de 54 M€était « surdimensionné » et insatisfaisant sur le plan technique, le préfet a opposé un refus ferme. Jean-Jacques Brot avait pourtant multiplié les signaux négatifs et « personnellement enjoint le président de Chartres-Métropole d’attendre leurs conclusions » avant de signer une délégation de service public à Veolia. Sans en tenir compte, Jean-Pierre Gorges a pourtant paraphé celle-ci courant juin, 12 jours avant que le rapport de la commission soit connu. Rappelons que le 30 juin 2011, Veolia sera en droit de demander 2 M€à la collectivité dans l’hypothèse où le chantier n’aurait pas démarré. Une issue que tout le monde veut éviter. A l’heure où nous bouclons, Chartres Métropole n’avait pas encore fait appel de la décision préfectorale devant le tribunal administratif.
Paul Girot de Langlade se rebiffe Paul Girot de Langlade, qui avait été relevé de ses fonctions de préfet d’Indre-et-Loire en 2007 à la suite de déclarations jugées injurieuses contre les gens du voyage, a été mis à la retraite d’office. Il venait d’être suspendu de son poste de coordinateur local pour la réunion des Etats généraux de l’Outre-mer par le ministre de l’Intérieur. On lui reproche d’avoir tenu des propos racistes à l’occasion d’un passage mouvementé à la douane d’Orly. Mais l’ancien militaire s’est rebellé. Pire, il a crié au « coup monté » accusant ouvertement Brice Hortefeux, l’actuel ministre de l’Intérieur, d’avoir « orchestré » une véritable machination afin de se refaire « sur mon dos une virginité de parfait antiraciste ».
Chocolat à l’amende I
l est le cauchemar de Patrick Poirrier, le pdg du groupe chocolatier Cémoi (202e fortune de France selon le magazine Challenge). Le juriste Philippe Asselin vient d’obtenir du tribunal administratif d’Orléans qu’il condamne l’entreprise Cantalou-Phoscao, une unité du groupe perpignanais Cémoi, à rembourser 227 281 € d’aides publiques reçues au début des années 90 pour financer le projet de développement de son usine de Châteauneufsur-Loire (45). L’entreprise s’était engagée à construire un entrepôt et à créer 25 emplois; seules 11 personnes avaient été finalement embauchées. Le plaignant se dit satisfait que les faits soient reconnus par le tribunal mais s’insurge contre la modicité des sommes réclamées : « L’entreprise a reçu plus de 900 000 €. Elle fait donc encore une très bonne affaire » indique notre justicier qui compte faire appel de cette décision. L’unité Phoscao de Châteauneuf-sur-Loire, spécialisée dans les poudres chocolatées pour le petit-déjeuner, emploie aujourd’hui environ 80 personnes.
Match nul La région Centre ne perdra ni ne gagnera un représentant à l’Assemblée nationale. Le 29 juillet, Alain Marleix a présenté au conseil des ministres son projet de redécoupage des 577 circonscriptions législatives. Si l’Indre perd, comme prévu, un député, le Loiret, également comme on le pensait,en gagne un.Match nul, balle au… Centre. La Lettre Valloire - Septembre 2009 9
Points Chauds
Politique
L’écologie veut recycler la victoire du 7 juin
aux Régionales Forts de leur score étonnant aux dernières élections européennes, les écologistes seront présents au premier tour des Régionales. Pour les têtes de liste départementales, les militants Verts ont pris l’ascendant sur ceux d’Europe Ecologie. Quant au chef de file, il pourrait bien ressembler à Jean Delavergne, un ancien adjoint de Jean-Yves Gateaud à Châteauroux.
Jean Delavergne, conseiller municipal de Châteauroux et vice-président de la Région, sera probablement la tête de liste régionale des Verts.
T
out s'est joué entre deux assiettes de moules-frites. Nous sommes au fin fond du Loir-et-Cher, sur la terrasse ombragée d'une guinguette près de Monthou-sur-Bièvre. Trois semaines après les élections européennes. Ciel bleu, décor champêtre, une trentaine de militants des Verts et d'Europe Ecologie font la pause. Le matin, dans la ferme bio voisine, ils ont tranché sans surprise : il y aura bien une liste autonome des écologistes aux Régionales de mars 2010… Sans le PS. Comment ne pas laisser retomber le soufflé ? Comment recycler ces suffrages européens du 7 juin en voix régionales ? Deux mois plus tard, fin
10 La Lettre Valloire - Septembre 2009
août, dans l'arène nîmoise où Europe Ecologie tient son université d'été sous la baguette de Dany le rouge devenu vert, de José Bové et consorts, la grosse poignée de militants et d'élus régionaux qui ont fait le déplacement du Gard sont confortés par la position nationale qui se dégage de ces travaux estivaux : des listes autonomes dans les 22 régions. Seul un dinosaure du mouvement, un Vert historique, journaliste à ses débuts proches de l'écologie utopiste des pionniers de Charlie Hebdo, conteste cette posture, Jean-Luc Burgunder le Montargois. « Cette ligne verte de l'autonomie a été prise dans le climat d'émotion d'une grand-messe, estime-t-il, mais attention ! Il y a danger de perdre la Région... N'oubliez pas 1998, la droite unie avec le FN. » Une position unioniste partagée par Michel Sapin, l'ancien président socialiste, qui a décidé de mouiller le maillot dans la campagne. Et qui a prévenu dans les colonnes de La République du Centre : « J'ai fait gagner deux fois la gauche avec des listes unies, la troisième victoire se décrochera au prix de listes d'union PS-Verts-PC ». Fin août, François Bonneau, le président en titre qui dirige la Région avec
un « gouvernement » d'union de la gauche, ne croit plus à la liste unique au premier tour. Il sait qu'Europe Ecologie et le MoDem seront en compétition pour être devant et décrocher les meilleures places sur une liste unie à gauche et au centre au second tour qu'il qualifie déjà de « grand mouvement anti-Sarkozy ». Qui sont ces militants et élus du « Nouveau parti écologiste » qui ont tout de même permis à la liste menée par Jean-Paul Besset de coiffer le PS à Tours, à Orléans et dans le Loiret ? Quel est le poids réel de ce mouvement vert, ces quelque 14,06 % d’électeurs sur les six départements de la région Centre ? Est-ce un mouvement de fond ou une simple démangeaison de bobos désireux d'envoyer un avertissement sans frais à Martine Aubry et aux éléphants roses qui se déchirent, à l'occasion d'un scrutin considéré comme marginal ? « Il faut continuer à construire des ponts, continuer à sensibiliser » expliquait à Nîmes Roberto Epple, le président de SOS Loire Vivante. En 1989, Roberto Epple et les écologistes de tout poil, qu'ils avaient parfois fort long, s'étaient retrouvés 10 000 à Serre-de-la-Fare, en Haute-Loire. Objectif : faire barrage à ceux prévus
sur la Loire par Jean Royer, l'ancien maire de Tours et alors président de l'Epala (Etablissement public d'aménagement de la Loire et de ses affluents). Peu ou prou, les Verts d'aujourd'hui ont pris part à ce combat fédérateur ligérien, en culotte courte ou en jean. A l'époque, ils étaient venus de toute l'Europe pour dire aux aménageurs « Touche pas à ma Loire » : le fleuve a un peu fait le lit d'Europe Ecologie de 2009. Vingt ans après, l'image de l'écolo baba cool, berger végétarien dans le Larzac, casseur de Mac Do, a bien jauni. Même si les convictions antinucléaires et pro-bio restent bien ancrées. L’échantillonnage professionnel des militants du Centre est la preuve que les Verts, au sens large du terme, ont déteint dans toutes les couches sociales. Le nouveau député européen JeanPaul Besset, proche de Daniel CohnBendit et ancienne plume de Nicolas Hulot, est un ancien journaliste du Monde. Estelle Touzin, une associative qui fut sur la liste aux Européennes et sera probablement sur celle des Régionales, est restauratrice dans le cœur branché d'Orléans. Un autre est cadre supérieur à France
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groupe Vert à la Région, est un ancien... disc jockey ! Seul Christophe Rossignol, ancien du PS et salarié du Sedis (le centre de formation des Verts), présente le profil du parfait apparatchik. Comment le groupe Vert de l'assemblée régionale pourra-t-il à la fois
dre issu du milieu associatif ? Faute de personnalités franchement identifiables chez les non-Verts, deux noms de l’écologie politique se détachent pour mener la liste régionale : ceux de Karim Laanaya (Eure-et-Loir) et de Jean Delavergne (Indre). Dans une région divisée entre deux
défendre son bilan commun avec la gauche tradi et faire entendre sa différence dans la campagne au premier tour ? La mayonnaise a pris le 7 juin parce qu’Europe Ecologie a parlé d'Europe et que le ton de la campagne a été 100 % naturel, sans additif de langue de bois. Enfin, parce que les têtes de listes derrière un Daniel
principaux courants, les pro-Voynet du Loiret et les pro-Duflot (porteparole nationale, plus à gauche) dans les autres départements, Jean Delavergne, conseiller régional, ancien adjoint au maire PS de Châteauroux, tient la corde. Karim Laanaya, quant à lui, ne fait jamais dans la nuance : « En interne, il nous voit déjà à 25 % » raconte sous couvert d'anonymat un autre élu vert qui, lui, prédit « 13 %, pas plus ». S'il y en a un qui refuse le mixage au premier tour avec le PS, c'est bien… l'ancien DJ. Il sera l'incontournable tête de la section Eure-et-Loir au côté de Françoise Duthu, ancienne députée européenne fraîchement implantée à Dreux. Dans le Loiret, la tête de liste se jouera entre l’orléanais Jean-Philippe Grand et le montargois Jean-Luc Burgunder. « Je défendrai ma candidature début octobre », commente Jean-Philippe Grand qui avait accepté de laisser la place, tout comme Thierry Soler, en 2004. Le dada de Jean-Philippe Grand qui se verrait bien « passerelle entre les élus locaux et le conseil régional », c'est l'agriculture péri-urbaine, pour booster la production bio-française
LA MAYONNAISE A PRIS LE 7 JUIN PARCE QU’EUROPE ÉCOLOGIE A PARLÉ D'EUROPE ET QUE LE TON DE LA CAMPAGNE A ÉTÉ 100 % NATUREL, SANS ADDITIF DE LANGUE DE BOIS “
Télécom, une quadra tient un salon de coiffure. L’ancien basketteur Jean-Philippe Grand, même génération, qui a la carrure pour devenir l'opposant n°1 à Serge Grouard à la mairie d'Orléans, a monté sa boîte de communication à base d'objets recyclés, Thierry Soler, conseiller général du Loiret, qui fut aussi mandataire financier de Dominique Voynet à la Présidentielle, et Jean Delavergne sont enseignants, Dominique Ronceray est apiculteur et Karim Laanaya, le porte-parole du
Cohn-Bendit, étonnante bête politique, ont des tronches nouvelles qui ont plu aux « bobos », souvent des déçus du PS. Comment remplacer les locomotives qu'ont été Eva Joly, Yannick Jadot, l'ancien de Greenpeace au charisme percutant dont on va entendre reparler, la pétillante Sandrine Bélier et JeanPaul Besset, l'intello qui a su mettre du vert dans son rouge ? Quelle tête de liste régionale avec la casaque verte en mars dans le Centre ? Vert pur encarté ou vert ten-
Au dernier Printemps de Bourges, Daniel Colling s’entretient avec un Daniel Cohn-Bendit attentif, qu’entourent Karim Laanaya et le futur député européen Jean-Paul Besset.
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Points Chauds
Politique
Estelle Touzin et Françoise Begout.
plutôt que de l'importer d'Allemagne. Dans le Cher, le Sancerrois Lucien Petit, militant historique anti-centrale de Belleville, se détache. Gérard Breteau (Eure-et-Loir) et Catherine Fourmon (Loir-et-Cher), deux autres élus sortants, ne se représenteront pas. Dans l'Indre, Jean Delavergne n'a pas d'adversaire. Reste l'Indre-et-Loire, longtemps traumatisée par David Martin et ses démêlés avec Jean Germain. Malgré les pressions ami-
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cales de tout le monde, Agnès Thibal, vice-présidente sortante, n'y retournera pas. Investie comme chef de projet dans le futur tram de Tours, elle se refuse à cumuler. En six ans, le groupe écologiste du conseil régional peut se targuer d'avoir verdi quelques politiques : en matière de transport déjà, même si le projet de réouverture de la ligne OrléansChartres, projet initié sous Maurice Dousset (UDF), avance à l'allure d'un tortillard. Dans les lycées, la construc-
tion durable est passée dans les mœurs et l'accent mis sur la bouffe bio dans les cantines des bahuts n'est pas que de l'affichage. Les exigences des écologistes vis-àvis de leurs partenaires de gauche seront d'autant plus élevées que leur score le sera au premier tour. C'est clairement le message qu'ils enverront aux électeurs durant la campagne. Comment vont se gérer ces derniers mois de gouvernement commun à la région ? « Le dialogue est limité avec les Verts au sein de l'exécutif » commente un vice-président PS. Chez les modérés des Verts, on s'attend à une dizaine d’élus (soit deux de plus qu’aujourd’hui) : trois dans le Loiret et autant en Indre-et-Loire, deux en Eure-et-Loir et deux dans le Berry. Les écologistes trouveront-ils la formule pour recycler les voix des Européennes en suffrages régionaux ? Ce sera clairement l’une des clés du Charles Tulibad scrutin de mars.
Fanny Puel, la Madone de l’ultra-gauche Le Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA) négocie une liste à gauche du PS en vue des régionales. Si aucune tête de liste n'est encore désignée, la tourangelle Fanny Puel émerge naturellement.
C
harismatique lors de la campagne présidentielle, en lançant le candidat Olivier Besancenot en meeting au Vinci à Tours; efficace lors des débats télévisés sur TV Tours ou France 3 Centre lors des dernières élections ; convaincue lors de son audition au procès Courjault devant la cour d'assises d'Indre-et-Loire en expert psychiatre remettant en cause la thèse du déni de grossesse ; Fanny Puel, 38 ans, dispose d'une aura qui fait d'elle l'étoile montante à gauche de la gauche. Au point de faire de l'ombre aux caciques du PC. « Bonne cliente » pour les médias, grâce à son joli minois, son élocution fluide et sa sincérité, elle rassure aussi ses camarades du Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA) orga-
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2008 aux municipales de Tours à la tête d'une liste LCR-100% à Gauche, cette psychiatre rattachée à l'hôpital de Loches (37) affirme, à qui veut l'entendre, qu'elle n'est pas encore désignée. « Les six têtes de listes seront connues courant octobre », détaille François Seigneur, un membre du NPA d'Indre-et-Loire. D'autant que les discussions avec Lutte ouvrière et surtout le Parti communiste se poursuivent. Mais le PC traîne les pieds. Pourtant au NPA, on croit dur comme fer à une liste unitaire : « Hormis ceux du MoDem, les militants de toute la gauche, même les socialistes, se retrouvent dans les rues lors des manifestations pour défendre les postiers hostiles à la privatisation, aux côtés des ouvriers de l'industrie...
LE CASTING, ON S'EN FOUT. L'URGENCE, C'EST DE RELAYER LES LUTTES SOCIALES »
nisé sur un mode collégial. Un mouvement au sein duquel « la personnalisation des luttes » est un gros mot. Mais Fanny Puel tire sa légitimité du terrain, depuis les manifs lycéennes contre la loi Devaquet en 1986 jusqu'aux cortèges de défense du service public hospitalier, sous les banderoles SUD. Et naturellement, on pense à elle pour mener la bataille des régionales. « Le casting, on s'en fout. L'urgence, c'est de relayer les luttes sociales », clame-t-elle devant quelques militants aux anges. Créditée d'un surprenant 5,09% (2 200 voix) en mars
Pourquoi leurs représentants ne se rejoignent-ils pas ? », argumente benoîtement Fanny Puel. Et François Seigneur de préciser : « On ne peut pas admettre le MoDem dans un front de gauche aux régionales. Même le PC ne devrait pas s'engager dans cette voie. Leurs militants ne comprendraient pas. » Aux socialistes et aux communistes qui lui rétorquent que battre l'UMP d'Hervé Novelli suppose une large alliance, ouverte aux centristes, dès le premier tour, Fanny Puel répond par une question : « Pensez-vous que les communistes s'allient au PS uni-
quement parce qu'ils ont peur de la droite ? ». Réponse sous-entendue : Non, c'est parce qu'ils veulent conserver leurs mandats à la région ou dans les grandes agglomérations dirigées par des socialistes. Les négociations risquent d'être tendues... Après les accords, viendra le temps du programme politique. Au NPA, l'essentiel tient dans la dénonciation de la politique du gouvernement, même aux régionales. « Nous voulons défendre le service public mis à mal par le couple Fillon-Sarkozy : la petite enfance, la prise en charge du 4 e âge, l'accès aux énergies », résume Fanny Puel. Sur le terrain économique, le NPA veut conditionner les aides aux entreprises à des critères sociaux. « Si un patron licencie alors qu'il a reçu des aides publiques, il devra les rembourser », insiste Fanny Puel.
Au NPA, on préfère jouer collectif. Fanny Puel, troisième en partant de la gauche, se fond dans la masse.
Stéphane Frachet
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Points Chauds
Politique
Régionales
Eviter les pièges
de l’ouverture
A gauche comme à droite, on se prépare à l’ouverture pour conserver ou gagner la Région Centre en mars 2010. Mais il faut être prudent dans la conduite d’une stratégie qui peut fermer autant de portes qu’elle est censée en ouvrir.
Dans le Loir-etCher, l'union de la droite et du centre est faite. Ici, Maurice Leroy (Nouveau Centre) entre Patrice Martin-Lalande (UMP) et l’ancien Premier ministre Edouard Balladur.
L
a bagarre des Régionales est à peine commencée que les états-majors des deux partis qui rythment la vie politique française se préoccupent déjà des alliances avec les partis émergents. L’UMP fera probablement union avec le Nouveau Centre dès le départ. La réussite des Européennes conforte ce choix. Il se dit toutefois que Philippe Vigier, désigné tête de file régionale pour le Nouveau Centre, serait plus réservé sur les bienfaits d’une union dès le 1er tour que son collègue Maurice Leroy. Le président de la fédération d’Indreet-Loire manifeste, quant à lui, sa préférence pour une liste indépendante ; l’élection d’une de ses ouailles au Parlement européen lui a, de toute évidence, donné des ailes. Quant à la fédération du Loiret, elle panse ses plaies après une crise qui devrait se régler par l’élection d’un
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nouveau bureau, dans le courant du mois de septembre. Au MoDem, l’autre famille centriste, on affiche maintenant officiellement la volonté de se rapprocher de la gauche. En se présentant au 1er tour, la liste MoDem serait assurée de réunir les 5 % de suffrages exprimés qui sont le pré-requis pour prétendre à une fusion. En revanche, le seuil de 10 % permettant un maintien au second tour n’est plus « probable », mais seulement « possible ». Le score de 7,95 % obtenu par la liste de JeanMarie Beaupuy en région Centre oblige les dirigeants du mouvement de François Bayrou à ne pas insulter l’avenir.
pas nous allier avec un parti dont nous ne soutenons pas la politique qu’il mène au niveau national » déclarait-il à notre confrère L’Echo Républicain au début de l’été. On ignore les propos échangés par François Bonneau et Jacqueline Gourault en juillet, mais quelques jours plus tard, Michel Sapin pressait le MoDem de choisir entre droite et gauche. « Plus les choses sont claires avant, disait l’ancien président de la Région, plus les choses sont crédibles auprès des électeurs après ». En montant à la tribune au côté des principaux leaders socialistes, le 22 août à Marseille, Marielle de Sarnez, bras droit de François Bayrou, a répondu
“ NOUS NE POUVONS PAS NOUS ALLIER AVEC UN PARTI DONT NOUS NE SOUTENONS PAS LA POLITIQUE QU’IL MÈNE AU NIVEAU NATIONAL Début juillet, une réunion a donc eu lieu dans le bureau du président du conseil régional entre des représentants du PS et du MoDem pour tenter de définir les conditions d’une fusion des listes entre les deux tours. Marc Fesneau, coordinateur régional du MoDem, avait explicitement rejeté une union avec l’UMP et les frères ennemis du Nouveau Centre : « Il faut être sérieux. Nous ne pouvons
”
aussi clairement qu’il le souhaitait au député de l’Indre. A gauche, la stratégie d’ouverture risque d’être compliquée. Le parti communiste voulait conditionner une alliance avec le PS à l’absence d’un accord avec le MoDem. Le relatif succès du Front de Gauche aux élections européennes (7,12 % en région Centre) pourrait décider les communistes à renouveler l’opération aux
Régionales et à présenter une liste ouverte à l’aile gauche des socialistes et des personnalités de la société civile. Les écologistes se prennent à rêver : le 7 juin, la liste Besset a réuni 14,06 % des suffrages en région Centre, avec des pointes à 20 % à Orléans et Tours. Ce résultat inespéré conduira de toute évidence les Verts à présenter une liste en mars 2010. Si certains des élus Verts, comme le vice-président Jean-Luc Burgunder, inclinent « naturellement » vers la gauche, les autres ont tranché en faveur du rapport de force. Un score supérieur à 10 %, qui autoriserait le courant écologiste à se maintenir au 2e tour, serait une arme décisive en prévision des négociations d’entre deux tours.
“
La question se pose aussi à l’UMP, pratiquement assurée de réussir le meilleur score au premier tour. MarieMadeleine Mialot, vice-présidente de la Région, a refusé la proposition d’Hervé Novelli de lui réserver une place – mais non la première, comme cela a été écrit un peu partout – sur la liste UMP dans le Loiret. Déçue par le manque de confiance accordé par son camp tant lors de la succession de Michel Sapin qu’au moment de la constitution de la liste socialiste aux Européennes, 3M, comme la nomme le milieu politique local, pouvait apparaître comme une candidate idéale à l’ouverture. Pour ajouter du crédit à cette option, il est bon de rappeler que l’élue orléanaise fut aussi, peu s’en souviennent,
LA TRAHISON NE FAIT PAS PARTIE DE MES PRATIQUES POLITIQUES “
Sera-t-il possible, pour autant, de fédérer un ensemble allant du centre à la gauche communiste ? Les ailes droite et gauche de cette coalition accepteront-elles de cohabiter sous la houlette d’un PS affaibli par ses divisions ? La question de l’angle exact de l’ouverture est posée. Et l’exemple récent des municipales partielles d’Aix-en-Provence prouve que la coalition de la gauche et du centre laisse souvent des électeurs en route.
présidente de la 3e commission (enseignement supérieur et recherche) sous la présidence régionale de l’UDF Maurice Dousset (1992-1998). Sauf que la 2e vice-présidente du conseil régional est plus attachée au PS que ne l’escomptaient ses adversaires. Et qu’il faut peut-être la croire quand elle déclare : « La trahison ne fait pas partie de mes pratiques politiques ». A défaut d’une belle prise dans le camp d’en face, l’ouverture selon l’UMP devra
probablement se limiter à faire une place aux partis et courants de la majorité présidentielle, le Nouveau Centre bien sûr, mais aussi les Progressistes d’Eric Besson ou la Gauche Moderne de Jean-Marie Bockel. On parle aussi de Colette Girard, démissionnaire du MoDem après en avoir été suspendue par François Bayrou, comme possible colistière d’Hervé Novelli en Indre-et-Loire. D’aucuns, au sein du parti majoritaire, s’étranglent à l’idée de réserver une place à l’adjointe à la culture de Jean Germain, mise en congé du MoDem pour avoir accepté la proposition du maire socialiste de Tours avant d’avoir demandé l’accord du mouvement. L’ouverture, même modeste, pourrait bien réserver des chaussetrappes.
Marie-Madeleine Mialot en grande discussion avec Ségolène Royal.
François-Xavier Beuzon
Armistice dans la guerre tourangelle des Deux Roses L’armistice signé entre Claude Roiron et Philippe Le Breton, les sœur et frère ennemis socialistes du conseil général d’Indre-et-Loire, sera-t-il durable ?
E
n quelques mois, ils se seront fâchés, réconciliés du bout des lèvres, de nouveau brouillés, avant de se rabibocher « dans l’intérêt de la Touraine » comme le déclarait avec un rien d’emphase l’un des vice-présidents du camp majoritaire. Au conseil général d’Indre-et-Loire, la relation entre la présidente Claude Roiron et son ex-1er vice-président
Philippe Le Breton donne le tournis. Dernier événement en date, intervenu juste avant l’été, la signature d’un Yalta entre la présidente et le groupe « Libres à gauche » des trois élus socialistes dissidents. Ceux-ci seront représentés dans les commissions de travail du conseil général. Alain Michel, maire de la Riche, pourra siéger au sein du
conseil d’administration de Val Touraine Habitat, l’office HLM du Département, et Philippe Le Breton lui-même siègera à l’Observatoire de l’Économie et des Territoires de Touraine. Mais les roses fanent vite, surtout quand elles sont en guerre. On attendra donc la suite des événements pour se prononcer. FXB
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Points Chauds
Action sociale
RSA l’atout social
du Loir-et-Cher
Dans le Loir-et-Cher, qui teste le dispositif depuis 2007, tous les bénéficiaires du Revenu de Solidarité Active (RSA) ne se sont pas encore déclarés. Mais pour les pionniers, l’objectif du retour à l’emploi est en passe d’être atteint.
Monique Gibotteau, vice-présidente du conseil général en charge de l’action sociale, a souhaité externaliser l’accompagnement des bénéficiaires du RSA.
G
énéralisé en juin dans toute la France, le Revenu de solidarité active (RSA) complète déjà les revenus de 4 300 allocataires (près de 2 000 autres dossiers sont en instruction) dans le Loir-et-Cher, dont le conseil général testait le successeur du Revenu minimum d'insertion (RMI) depuis 2007. « Nous avons démarré plus tôt pour anticiper cette montée en puissance. Mais nous ne sommes pas confrontés à une croissance exponentielle de demandes », dévoile Monique Gibotteau, vice-présidente (Nouveau Centre) en charge du social. En clair, tous ceux qui ont droit au RSA n'y recourent pas forcément, notamment parmi les salariés à bas revenus. Le seuil le plus élevé pour toucher cette allocation variable est fixé à 1 716 €mensuels pour un couple élevant deux enfants. Ce qui élargit considérablement le champ du RSA. Sur l'ensemble du territoire français, 815 000 dossiers ont été déposés fin août, alors que les services de Martin
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Hirsch, le haut commissaire aux solidarités actives, s'attendent à 1,9 million de personnes concernées. Bref, plus d'un Français sur deux potentiellement bénéficiaire du RSA n'en a pas fait la demande. Instaurer un complément de revenus pour les travailleurs pauvres a aussi des effets induits, semble déceler l'élue du canton de Vendôme. « Certains ne veulent dépendre d'aucun minima social », assure Monique Gibotteau, bien embarrassée à l'heure d'établir une prévision précise. « C'est encore trop frais pour connaître le détail », admet-elle. Résultat : le conseil général navigue à vue en période de préparation budgétaire 2010. En 2009, l'action sociale du Loir-
ment. Le tarif unique des bus départementaux à 2 € se veut incitatif », résume Monique Gibotteau. D'autre part, le conseil général du Loir-et-Cher a choisi d'externaliser une partie de l'accompagnement vers le marché du travail dès la phase de test mise en place dans les cantons de St-Aignan-sur-Cher, Montrichard, Contres, Blois et Vineuil. « Les personnes proches d'un emploi sont orientées vers leur agence Pôle Emploi. Celles qui en sont loin sont prises en charge par nos travailleurs sociaux. Entre les deux, nous avons externalisé l'accompagnement », détaille Monique Gibotteau. Manpower a remporté le premier appel d'offres en 2008. Aujourd'hui, ce marché est
”
“ 77% DES SIGNATAIRES DU CONTRAT RSA ONT TROUVÉ UN EMPLOI ET 5% ONT MÊME AUGMENTÉ LEUR TEMPS DE TRAVAIL et-Cher consomme environ la moitié du budget global de la collectivité départementale, soit 160 M€. L'insertion reste minoritaire, avec 35 M€, loin derrière les dépenses pour les personnes âgées (51 M€), dont la progression est bien plus préoccupante. Pour autant, le retour à l'emploi justifie à lui seul le RSA, selon ses défenseurs. Le RMI avait atteint ses limites. « La phase de test nous a permis d'identifier plusieurs freins à la reprise du travail, comme l'absence de mobilité. Pour cela, nous instaurons de nouvelles aides au déplace-
entre les mains de l'association ReTravailler. « 77 % des signataires du contrat RSA ont trouvé un emploi et 5 % ont même augmenté leur temps de travail », assure Monique Gibotteau, convaincue que le RSA a déjà remporté une victoire : inciter à la reprise du travail. L'intérêt est double : pour le bénéficiaire, bien sûr, mais aussi pour la collectivité locale. « Dès 500 € de revenus, c'est l'Etat qui prend le relais du financement », glisse Monique Gibotteau, soucieuse de ne pas grèver un peu plus les finances départementales. Stéphane Frachet
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Tour(s)Plus, toujours plus ? La communauté d’agglomération tourangelle se lance dans une stratégie d’annexion des communes limitrophes. Avec la délicatesse d’un éléphant dans un magasin de porcelaine.
«A
nschluss », « OPA inamicale »: c’est peu dire que les velléités d’annexion des communes limitrophes par la communauté d’agglomération Tour(s)Plus suscitent l’irritation des élus. Jean Germain (PS), le grand manitou de l’agglomération tourangelle, troquerait bien son fauteuil actuel contre celui de président d’une des futures Métropoles françaises, ce nouvel échelon de collectivités locales auquel réfléchit le gouvernement. Mais avec un peu plus de 280 000 habitants au 1er janvier prochain, le périmètre de l’actuel Tour(s)Plus est un peu juste... Ainsi, après avoir réussi à rattacher les communes de la Confluence regroupées autour de Ballan-Miré grâce à l’appui de son maire, le socialiste Laurent Baumel (PS), le maire de Tours pourrait compter sur le renfort de Parcay-Meslay, Rochecorbon et Chanceaux- sur-
Choisille, trois communes qui auraient frappé en catimini à la porte de l’agglomération tourangelle. Problème, elles font déjà partie de la communauté de communes du Vouvrillon (8 communes, 21 000 habitants). Et Pierre Darragon, son président, s’étrangle : « Ces premiers contacts ne se sont pas faits dans la transparence. A ma connaissance, les conseils municipaux concernés n’ont pas délibéré ! ». Qu’importe ces mouvements d’humeur. Courant juillet, le bureau des maires de Tour(s)Plus fait part de son intérêt, cette fois-ci, pour la Villeaux-Dames. L’excès de précipitation provoque immédiatement la colère de Jean-Jacques Filleul, un autre socialiste, maire de Montlouis-sur-Loire et président de la communauté de communes de l’Est tourangeau (CCET), forte de 5 communes et de 26 000 habitants) à laquelle appartient la Ville-
aux-Dames. Ce baron de la gauche locale a adressé une lettre ouverte à ses collègues maires de l’agglo. Il s’est dit « choqué » de ces déclarations qui font part « d’une méconnaissance de vos voisins de l’Est ». Et appelé vigoureusement à être davantage « respecté». Le maire de Tours, que l’on a connu plus patient, aurait-il définitivement décidé d’abandonner son train… de sénateur ? Jean-Christophe Savattier
La Loire à Vélo relance le tourisme régional Initié en 1995, le programme « La Loire à Vélo » est devenu aujourd’hui la première destination française à vélo vendue par les tours opérateurs. Ses retombées économiques sur le territoire boostent l’activité touristique régionale et l’emploi.
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arcourant la région Centre et les Pays de la Loire à travers six départements (Cher, Loiret, Loir-etCher, Indre-et-Loire, Maine-et-Loire et Loire-Atlantique), le programme touristique « La Loire à Vélo » a redynamisé le tourisme régional. Pour le Centre, le conseil régional y consacre près de 4 M€ par an. L’itinéraire se déroule aujourd’hui sur 400 km et reliera à terme, d’ici à deux ou trois ans, Sancerre à St-Brévin-lesPins, à l’embouchure de la Loire. Des démarches ont été engagées pour faciliter l’accès des touristes aux monuments. L’itinéraire est connecté aux gares ferroviaires et une centaine d’hébergeurs ainsi qu’une dizaine de
loueurs de vélos labellisés « Loire à Vélo » jalonnent le parcours. En 2006, une étude a dénombré 132 000 cyclistes sur le parcours régional, qui ont généré 2,8 M€de consommations diverses sur le territoire. La conduite de plusieurs études d’impact a montré que le cycliste dépensait en moyenne 67 € par jour, contre 40 € pour un touriste en voiture. Sur le secteur du Pays des Châteaux, en Sologne, l’économie du vélo représente entre 7 et 12 % des nuitées. Cependant, la fréquentation des étrangers diminue dans la région (- 12 %) alors que celle des Français est en nette progression. Plus généralement, le tourisme
en région Centre génère près de 3 Md€de dépenses annuelles et 26 000 emplois (soit 3 % de l’emploi salarié régional). L’Indreet-Loire représente à lui seul le quart de l’activité touristique du Centre. L’année 2009 s’annonce, quant à elle, sous les meilleurs auspices puisque le Comité régional du Tourisme (CRT) prévoit une saison comparable à 2008, qui avait été excellente.
François Dumon et François Bonneau présentent le programme La Loire à Vélo.
Aurélie Vouteau
La Lettre Valloire - Septembre 2009 19
Dossier
Reprise d’entreprises
CrĂŠate
ou repreneurs
20 La Lettre Valloire - Septembre 2009
urs ?
Alors que la crise s’éloigne, les candidats à l’aventure ont le choix entre la reprise d’une entreprise existante ou la création d’une activité nouvelle que favorise le tout nouveau statut de l’auto-entrepreneur. Créateur ou repreneur ? La Lettre Valloire vous aide à choisir.
La Lettre Valloire - Septembre 2009 21
Dossier
Reprise d’entreprises
La sagesse, leçon de
la crise ? La crise aura eu, au moins, l’avantage d’assagir la planète financière. Les valorisations irréalistes ont vécu et les critères d’appréciation des entreprises sont devenus plus raisonnables. Mais « ce retour aux fondamentaux », selon la formule employée par l’un des banquiers que nous avons interrogés dans les pages qui suivent, ne s’est pas accompagné d’une flambée des transactions. Confrontés à une baisse de la rentabilité, les cédants sont tentés d’attendre le retour à une meilleure fortune pour mettre leur entreprise sur le marché. Et les prêteurs et les investisseurs en capital, plus sourcilleux, se sont détournés des montages tendus pour privilégier des affaires à faible risque. Reste que l’argent est disponible et que les nouveaux fonds d’investissement de proximité, issus des dispositifs fiscaux de la loi Tepa, offrent des opportunités nouvelles à des acquéreurs qui sont restés mobilisés. La machine est prête à repartir. Et tout indique que la crise aura été riche d’enseignements.
A
vant d’investir chez de nouveaux entrants, il était utile d’assainir le portefeuille existant de participations. Catherine Kraft-Le Marec s’est attelée à la tâche avec ses équipes, dès les premiers signes de tension. « Nous nous sommes penchés sur 20 % de nos sociétés, une grosse moitié étant fragilisée par la conjoncture, le reste l’étant plus en profondeur » explique la présidente du directoire de Centre Capital Développement (CCD), le capital-investisseur régional basé à Orléans. Pour ces dernières, l’impératif était de donner un peu plus d’air aux trésoreries mises à mal depuis plusieurs mois. « On doit parfois lutter contre le désen22 La Lettre Valloire - Septembre 2009
profitera désormais des périodes fastes pour mieux doter les hauts de bilan, d’autant que la réduction des délais de paiement inclus dans la loi LME oblige beaucoup d’entreprises à renforcer leurs besoins en fonds de roulement. Reste qu’il faut désormais gérer et digérer les opérations passées, celles qui se sont conclues sur la base de multiples démesurés (8 à 10 fois l’EBE, dans certains cas) ou de ratios
demande comment ils pourront dégager une plus-value conforme à leurs critères, dans l’hypothèse où l’entreprise aura pu honorer ses dettes entre-temps ou remplir toutes les conditions fixées contractuellement par le prêteur au moment du closing. Car le problème des covenants (ou clauses de sauvegarde en bon français) risque de pénaliser nombre d’entreprises. « Les dirigeants n’ont
“ L’HISTORIQUE DES RELATIONS DU CHEF D’ENTREPRISE ET DE SA BANQUE EST PRIMORDIAL fonds propres/dettes seniors irréalistes. Pierre Dalphin s’attend à des débouclages de LBO compliqués : « En 2012 et 2013, les investisseurs présents au tour de table des LBO signés sept ans auparavant, au moment où les multiples étaient au plus haut, voudront sortir dans les conditions qu’ils avaient prévues au départ ». D’ores et déjà, on se
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gagement des banquiers, reprend Catherine Kraft-Le Marec. Dans ces conditions, l’historique des relations du chef d’entreprise et de sa banque est primordial. » Si le dispositif de médiation du crédit, mis en place par le gouvernement et confié à René Ricol, a eu une importance majeure durant ces derniers mois, les organismes de financement de l’entreprise ont aussi cherché à intervenir le plus en amont possible. « Nous avons beaucoup travaillé sur la pré-médiation avec Oséo et la Banque de France » souligne Catherine Kraft-Le Marec. Mais ce travail en amont n’a pu suffire pour les 15 174 entreprises qui, au plan national, ont saisi le médiateur depuis le lancement du dispositif, au mois de novembre dernier. Plus de 85 % des dossiers ont été acceptés, représentant au total un encours de crédit de 2,91 Md€. Il faudra en tirer les leçons pour l’avenir. Pierre Dalphin, de la Banque Populaire Val de France, espère qu’on
pas toujours mesuré leurs implications » déplore Catherine Kraft-Le Marec. En cas de non-respect par l’emprunteur de l’une des clauses, qui peut porter sur la politique d’investissement, la distribution de dividendes ou la structure du bilan de l’entreprise, le prêteur peut rendre sa dette immédiatement exigible. On imagine le désastre… La Lettre Valloire - Septembre 2009 23
Dossier
Reprise d’entreprises
Sylvie Rodier.
Cette crise aura permis, pour le moins, de retrouver les vertus d’une trésorerie saine et bien garnie. Ceux qui s’en seront souvenus sortiront probablement gagnants de la période actuelle. Car « il va y avoir des opportunités de fin de crise ou d’après-
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IL VA Y AVOIR DES OPPORTUNITÉS DE FIN DE CRISE OU D’APRÈS-CRISE. CE SONT LES ENTREPRISES QUI ONT DE LA TRÉSORERIE QUI POURRONT LES SAISIR ”
crise. Ce sont les entreprises qui ont de la trésorerie qui pourront les saisir » avertit le responsable des relations entreprises et financements structurés de la Banque Populaire. Confirmation, pratiquement dans les mêmes termes, de sa consœur de CCD : « Les opportunités à l’achat seront d’abord saisies par des entreprises en croissance externe qui disposent de cash ». Même sentiment chez Guillaume Colosiez, chargé d’affaires en ingénierie financière à la Banque CIO-BRO (groupe CIC), qui étudie plusieurs dossiers de reprise de branches d’activité par des entreprises bien gérées, en quête de croissance. « Ce sont elles les grandes gagnantes de la période » assure-t-il. Tous en sont persuadés. Les opérations de fusion-acquisition devraient revenir à la mode. « On a atterri sur les niveaux de valorisation », reconnaît Sylvie Rodier, directeur ingénierie des entreprises pour Carcie, le groupement des quatre caisses régionales de Crédit Agricole représentées en région Centre. Pierre Dalphin confirme : « Nous revenons à
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des niveaux normaux, qui correspondent à 3,5 ou 4 fois l’excédent brut d’exploitation ». Même avis du côté de CCD, mais Catherine Kraft-Le Marec n’est pas convaincue que cet ajustement favorise le marché : « A des coefficients multiplicateurs raisonnables, le cédant ne vend plus. Il attend une meilleure période pour conclure au prix qu’il s’était fixé au départ ». La crise n’aurait-elle donc servi à rien ? « Pas sûr » admettent unanimement nos banquiers. D’abord, les entreprises restées saines sont en position de force pour reprendre des sociétés fragilisées. « De la survaleur, on passe parfois à une sous-valeur pour des raisons conjoncturelles » analyse Sylvie Rodier.
C’est ainsi que les nombreux redressements judiciaires prononcés ces derniers mois ont permis à des groupes de taille moyenne, dont la situation financière est solide, de saisir
des opportunités de rachat. Dans les pages qui suivent, nous évoquerons les opérations réalisées par Plastivaloire sur les sites français et slovaque de l’américain Key Plastics, par Snop sur les usines françaises de l’anglais Wagon Automotive et par le groupe stéphanois GMD sur Rencast et Eurostyle, deux entreprises présentes à Châteauroux. Nous aurions pu citer le cas de Montupet, repreneur des Fonderies du Poitou, mais aussi celui de Pro Dietic, qui a su transformer en avantage les difficultés passagères du façonnier giennois de compléments alimentaires V2Med et l’a racheté pour devenir, à son tour, un leader national sur ce créneau. Dans ce contexte, quelle place sera réservée au repreneur individuel, qui risque son bas de laine et compte sur un prêt bancaire pour boucler son projet ? Cela n’inquiète pas Sylvie Rodier, qui rappelle qu’en région Centre, « la valorisation moyenne des entreprises à reprendre n’excède pas 2 M€ », ce qui laisse la place à un candidat sérieux, « qui connaît bien le secteur d’activité de sa cible, un paramètre d’autant plus important en période de crise » ajoute Pierre Dalphin. Le chargé d’affaires du
Wine in Tube se finance grâce à l’ISF Wine in Tube (WIT), installé à StFirmin-des-Prés, une commune proche de Vendôme (41), a choisi de solliciter un fonds d’investissement de proximité (FIP), Entreprises Ventures, pour financer son développement. Grâce à cet apport d’argent frais, Laurent de Crasto, le fondateur de cette start-up qui commercialise des produits alimentaires à forte valeur ajoutée (vins, spiritueux, épices) en tubes de 50, 60 ou 100 millilitres, va ainsi poursuivre sa pénétration des marchés BtoC après s’être fait connaître, dans un premier temps, auprès des pro-
fessionnels. Par ailleurs, WIT (une douzaine de salariés, 750 000 € de CA en 2009) va prochainement accueillir une seconde ligne de conditionnement qui lui permettra de doubler les capacités de son atelier. WIT est une des entreprises qui utilise les fonds collectés auprès des contribuables fortement imposés à l’IRPP (25 % de l’investissement déduit de l’impôt) ou assujettis à l’ISF (déduction portée à 75 %) pour croître. Un dispositif également utilisé par des repreneurs, personnes physiques et morales.
groupe CIC, Guillaume Colosiez, est plus mesuré : « Les apports des repreneurs personnes physiques ont globalement diminué, en raison de la moindre valorisation de leur patrimoine mobilier comme immobilier et de la difficulté d’en retirer du cash disponible. Les leviers sont en baisse aussi, les banques revenant à des ratios plus prudents. Le contexte aidant, elles sont plus attentives au profil des repreneurs ». Le temps des montages « tendus »,
Pierre Dalphin.
où l’apport de fonds propres était parfois, comme le rapporte Catherine Kraft-Le Marec, « 7 à 8 fois inférieur au montant de la dette », est bel et bien révolu. Qu’on se le dise, le repreneur de la décade 2010-2020 devra avoir les reins solides. « Pour une valeur d’entreprise de 5 M € , on verra probablement les prêteurs demander, dans des cas extrêmes, des apports proches de la moitié » avertit le représentant de la Banque Populaire Val de France. Guillaume Colosiez affirme que la position de sa banque n’a pas changé : « Nous réclamons toujours entre 20 et 30 % d’apport ». Excès de prudence ? « Non, retour des bonnes pratiques » corrige Sylvie Rodier, qui voit émerger une tendance à la transaction incluant souvent des compléments de prix, des dispositifs qui permettent de réduire l’apport de cash soit en pratiquant un crédit-vendeur, classique ou revisité, soit en intéressant le cédant aux résultats futurs de l’entreprise, tech-
nique assez couramment utilisée outre-Atlantique sous le nom de earn-out. Le marché de la reprise d’entreprises ne sortira pas complètement chamboulé des turbulences Catherine Kraft-Le Marec. de la planète financière et boursière observées ces deux dernières années. Hormis quelques ajustements ou adaptations de mécanismes financiers déjà connus, on assistera surtout au retour à un peu plus de sagesse. Et l’on sent bien que nos interlocuteurs, enracinés dans la vie économique locale, ne regretteront pas ces années déraisonnables. Mais il faudra définitivement tourner le dos à la crise, ce qui, en dépit de plusieurs signes encourageants de redémarrage, n’est pas totalement acquis. François-Xavier Beuzon
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PLV monte d’un cran Dans un contexte particulièrement tendu pour les sous-traitants, l'acquisition de l'américain Key Plastics propulse Plastivaloire dans la cour des grands équipementiers de l'automobile. Et, conforté par une reprise de ses commandes et le soutien de l’Etat, PVL a réduit de 163 à 80 les suppressions de postes annoncées en juillet.
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atrick Findeling l'avait clamé aux analystes financiers venus l'entendre commenter ses résultats fin 2008 : « Les petites sociétés d'injection auront des difficultés en 2009, ce qui procurera des opportunités de croissance externe ». Un semestre plus tard, le moment est venu. Malgré le danger, le tonique patron de Plastivaloire (PVL) a lâché 6 M€ le 29 mai devant le tribunal de commerce d'Alençon pour mettre la main sur Key Plastics Europe, aux dépens de GMD, un autre plasturgiste, lui aussi très actif sur le marché des transferts. Key Plastics ne devrait pourtant pas dépasser 40 M€ de CA en 2009, contre 60 M€ l'an passé, et sa situation sociale est tendue. Le secteur de la plasturgie est encore atomisé. Et les plus gros, comme PVL, ont l'appétit aiguisé quand le gâteau diminue. Plus d'un dirigeant de la plasturgie sur deux se dit ainsi prêt à prendre des risques, selon une étude de KPMG : 80 % travaillent sur de nouveaux développements, ajoute cette enquête présentée en juin à Lyon au Forum international de la plasturgie. « Key Plastics nous positionne parmi les équipementiers de rang 1 de l'industrie automobile,
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au même titre que Valeo et Faurécia. Grâce à cette acquisition, nous intégrons des technologies nouvelles, notamment en décoration et en finition, que nous ne maîtrisions
“ GRÂCE À CETTE ACQUISITION, NOUS INTÉGRONS DES TECHNOLOGIES NOUVELLES QUE NOUS NE MAÎTRISIONS PAS AUPARAVANT pas auparavant », explique Patrick Findeling, qui souhaite que son groupe devienne incontournable pour Renault, Peugeot ou VW. A cela s'ajoutent d'évidentes économies d'échelle sur le poste matières premières. Pourtant, Patrick Findeling avait donné un autre cap à son navire depuis trois ans : celui de la télévision, de l'électroménager, de la téléphonie et de l'industrie électrique. A tel point que la part automobile dans ses revenus était passée sous la barre des 50 %. Plusieurs signaux d'alarme sont venus lui rappeler qu'à la moindre tempête, les multinationales Sony, Samsung, Sharp et autres Philips n'auraient aucun égard pour le frêle esquif tourangeau. Alors que
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Le 4 septembre, côte à côte, Hervé Novelli et Patrick Findeling ont annoncé la réduction à 80 des 163 suppressions de postes initialement prévues chez Plastivaloire.
l'Etat français met son nez dans les affaires de l'automobile. Ce fut d'abord l'arrêt de la production d'écrans plats en Hongrie fin 2008. Mine de rien, 250 salariés hongrois de PVL ont été remerciés du jour au lendemain parce que Sony a brutalement stoppé ses commandes. Idem pour Philips à Dreux, où, par ricochet, PVL a dû fermer son usine Ouest Injection en mars. « On comprend très bien cette stratégie d'adaptation permanente, y compris lorsque les marchés s'effondrent. L'acquisition de Key Plastics était même rassurante, puisque nous devenions plus forts dans l'automobile », admet Christophe Desru-
meaux, délégué CGT chez PVL. Mais au printemps, les salariés ont été refroidis dans leur enthousiasme par l’annonce de la fermeture de l’unité de Chinon et de licenciements à Langeais, soit la suppression de 163 postes sur les deux unités tourangelles. Conforté par une légère reprise des commandes à partir du mois de juillet, Patrick Findeling a finalement réduit à 80 les suppressions de postes envisagées et maintenu le site de Chinon. Et l’Etat a donné un sérieux coup de pouce à l’entreprise en faisant intervenir son nouveau Fonds d’investissement social (Fiso) et en abondant les dispositifs de chômage partiel et de formation professionnelle. Stéphane Frachet
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Eri Automation une reprise qui a résisté aux ventes contraires Repris au printemps 2008, le fabricant de machines spéciales Eri Automation a eu du mal à passer l’hiver. Mais l’export et le positionnement sur de nouveaux marchés ont réussi à renverser la tendance.
«J
’ ai repris la société le 30 avril 2008 » rappelle JeanMarc Delassaux, le président du fabricant de machines spéciales Eri Automation (environ 80 salariés, 11 M€ de CA en 2008) implanté à Joué-lès-Tours sur la ZI de la Liodière. « La crise US des subprimes n’était pas du tout à l’ordre du jour. Certes, le climat n’était pas à l’euphorie mais nul ne soupçonnait qu’allait se produire un tel enchaînement systémique à l’échelle mondiale. » Quelques semaines plus tard, c’est-àdire avant même le déclenchement du tsunami financier, « la prise de commandes chute très brutalement. Puis des annulations de projet sont venues aggraver la situation ». A 51 ans, l’ancien directeur de l’usine Sagem de Châtellerault voit soudain la terre se dérober sous ses pieds. « Le taux d’exposition aux commandes de l’industrie automobile 28 La Lettre Valloire - Septembre 2009
entreprise comme Eri Automation. Et puis, « j’ai tout de suite compris qu’il nous fallait réduire notre taux d’exposition au marché automobile, sans pour autant, naturellement, refuser les commandes… ». Ainsi, en redessinant l’offre d’une entreprise bénéficiant d’une très forte culture technique dans ses métiers, notamment l’électromécanique, et d’un bureau d’études de haut vol, Eri Automation a réussi à remporter de belles affaires auprès des fonderies et surtout des appels d’offres lancés par les fabricants de solutions de « transstockage », une discipline qui consiste à optimiser l’entreposage. Par ailleurs, tout en réduisant la part de l’automobile – tombée à un bon tiers de l’activité –, Eri Automation est parvenue en juillet dernier à rafler
“ J’AI TOUT DE SUITE COMPRIS QU’IL NOUS FALLAIT RÉDUIRE NOTRE TAUX D’EXPOSITION AU MARCHÉ AUTOMOBILE
« Heureusement, nous avons réussi à engranger de nouvelles commandes dès la fin décembre » explique Jean-Marc Delassaux. Les bonnes nouvelles sont venues de l’export, avec des commandes en provenance d’Italie, d’Espagne et aussi d’Irlande. Le nouveau propriétaire avait en effet « senti », dès les premières semaines, que le marché français ne pouvait plus suffire à une
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Marc Delassaux
– de l’ordre de 58 % au moment de la reprise – n’a pas contribué à nous faciliter la tâche. » L’automne 2008 fut terrible : mois après mois, et en dépit de tous les efforts commerciaux engagés par Jean-Marc Delassaux et son équipe, le carnet de commandes reste désespérément vide. « A la fin novembre, nous étions dans une situation critique, admet Jean-Marc Delassaux. Mes salariés commençaient à perdre espoir… et se demandaient si le nouveau patron était bien à la hauteur. » Les banques (Crédit Agricole et Banque Populaire Val de France), qui avaient financé l’opération de LBO et participaient au financement à court terme de l’activité, « ne nous ont heureusement pas lâchés ». Mais il n’aurait sans doute pas fallu que la situation se détériore davantage…
une belle affaire, qui entraînera une facturation d’environ 2 M€, auprès d’un équipementier de renom. Au plein cœur de l’été, le carnet de commandes s’établissait à 9,5 M€, ce qui « nous permet d’anticiper un CA sur l’exercice compris entre 10 et 11 M€ » se félicite Jean-Marc Delassaux qui admet bien volontiers « avoir eu beaucoup de chance ». Jean-Christophe Savattier
GMD se joue de la crise Le groupe stéphanois « profite » de la crise pour réaliser ses emplettes. La direction de GMD, qui accumule les acquisitions vient de racheter Eurostyle et Rencast à Châteauroux.
«L
a crise, quelle crise ? » : cela pourrait être la devise du groupe stéphanois GMD, spécialisé dans la tôlerie, le découpageemboutissage et désormais la plasturgie. Il semble, en effet, traverser cette période chahutée avec une insolente vitalité. Mieux, le sous-traitant, qui a bâti en une vingtaine d’années un groupe exploitant 35 sites industriels – essentiellement via des acquisitions très ciblées et opportunes –, devrait réaliser en 2009 un CA de 520 M€, contre 383 M€ en 2008. Qu’on en juge, il y a une douzaine d’années, GMD affichait une facturation inférieure à… 20 M€ ! « La diversification de notre activité et de nos savoir-faire nous
permet d’appréhender la situation actuelle avec optimisme » nous déclare Jean-Jacques Fournel, le directeur général d’un groupe très présent en région Centre, puisqu’il a acquis successivement la société de découpage-emboutissage Paul Robert Industrie (une centaine de salariés) à St-Jean-de-la-Ruelle, près d’Orléans, puis GMD Pack (découpage-emboutissage, 150 salariés) à Sully-sur-Loire et Bléneau Industrie (découpageemboutissage, 50 salariés)… à Bléneau, commune de l’Yonne limitrophe du Loiret. Cette course à la taille critique a aussi conduit le groupe à s’emparer, il y a quelques mois, d’Eurostyle à Châteauroux (36), un équipementier spé-
cialisé dans la fabrication d’éléments intérieurs (tableaux de bord) pour l’automobile. « C’est une unité stratégique qui emploie 120 personnes en production et près de 120 collaborateurs au sein d’un centre technique très performant » précise Jean-Jacques Fournel. Enfin, GMD a repris à la barre du tribunal Rencast, qui exploite une fonderie d’aluminium sous pression à Châteauroux, dont il va conserver 100 des 120 salariés. Fort d’une rentabilité exemplaire (11 M€ de résultat en 2008, sans doute la même chose en 2009), le groupe dispose d’un confortable trésor de guerre (51 M€ de fonds propres) et d’un faible endettement JCS à court et moyen terme.
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Publi-reportage
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La proximité est notre atout maître
”
François Mirault, directeur général du CIL Val de Loire, porte parole du regroupement.
Les CIL ont entrepris de se rapprocher. Quelles sont les raisons de cette démarche ? Que va-t-il se passer en région Centre ? François Mirault : Les partenaires sociaux ont entrepris, à la demande des pouvoirs publics, de réformer l’organisation territoriale des collecteurs du 1 % logement, afin d’accroître leur efficacité. Il y avait 220 organismes collecteurs en 1996, il y en a 107 actuellement, il y en aura vraisemblablement moins de 25 à l’issue de cette réorganisation. Cette réforme a été conduite dans une logique d’entreprise et d’initiative. Point important, on a laissé les forces de terrain s’organiser. C’est d’ailleurs dans cet esprit que les quatre collecteurs de la Sarthe (CIL de la Sarthe), de l’Indre ( CIC 36), de l’Indre-etLoire (CIL Val de Loire) et du Loiret (CIL Valloire) ont décidé de se rapprocher et de s’unir. La CIL Val de Loire avait un peu devancé l’appel puisque nous nous étions ces derniers mois rapproché de nos homologues du Cher et du Loir-et-Cher. La nouvelle entité, qui aura son siège social à Tours , couvrira donc six départements. Elle fédèrera près de 3 600 entreprises cotisantes de plus de 20 salariés, avec une ressource annuelle de 95 M€.
Les missions des CIL vont-elles être modifiées ? François Mirault : Les pouvoirs publics ont demandé à ce que le 1 % finance totalement des organismes nationaux comme l’Agence Nationale de Rénovation Urbaine (ANRU) et l’Agence Nationale pour l’Amélioration de l’Habitat (ANAH). Mais nous restons plus que jamais des partenaires et des financeurs incontournables, qu’il s’agisse du logement intermédiaire ou du logement social. Sait-on que notre entité régionale aide chaque année plus de 33 000 familles à se loger ? Les CIL sont les interlocuteurs charnières des bailleurs, des promoteurs, des élus, des acteurs privés et publics du logement. Par ailleurs, nous saurons encore davantage accompagner les salariés tout au long de leurs parcours professionnels, des parcours qui sont d’ailleurs de moins en moins linéaires. Enfin, sur nos marchés ouverts à la concurrence, nous tenons à préserver nos relations de grande proximité avec les salariés et leurs entreprises. Il n’y aura aucun mouvement de centralisation de nos équipes qui restent implantées sur leurs territoires. Notre futur CIL continuera à étudier en interne les dossiers qui lui sont proposés dans une logique de personnalisation. Et les fonds que nous collectons serviront comme auparavant à financer prioritairement des projets locaux. Ainsi, en nous versant leur contribution 1% logement, les entreprises sont certaines que les fonds seront utilisés sur leur territoire, et non pas
centralisés en Ile de France ou dans les grandes villes. Ce sont nos structures actuelles qui financent la quasi totalité du logement social dans nos départements, et apportent la grande partie des aides du 1% logement aux salariés. Sur quels services souhaitez-vous mettre l’accent ? François Mirault : Nous désirons développer notre offre PASS-FONCIER® qui permet à des accédants à la propriété aux revenus modestes de revenir sur le marché de l’accession (maison individuelle et collectif) à des conditions très avantageuses. L’obtention de prêts à taux zéro, la baisse de TVA à 5,5 % et le financement du 1% logement accordés dans le cadre de ce dispositif diminuent les mensualités de 25 à 30 %, et resolvabilisent ainsi les ménages. Nous allons aussi continuer à développer nos outils LOCA-PASS® , et GRL® (Garantie des Risques Locatifs) qui permettent l’accès au logement locatif en garantissant les loyers et assurant les propriétaires contre les impayés. Enfin, nous poursuivrons le développement de nos services d’aide à la mobilité (subvention de 3 200 € accordée aux salariés en mutation de plus de 70 km leur permettant de financer un double loyer, des frais d’agence ou notaire, une recherche personnalisée de logement). Nous accompagnons également les salariés devant faire face à un accident de la vie avec le service CIL-PASS assistance®.
Dossier
Reprise d’entreprises
Renaud Decrop a repris Marvel avec l’appui des banques Le LBO qui a concouru à la reprise de Marvel, un négociant orléanais de matériel médical, n’aurait jamais pu se dérouler sans le soutien prononcé des banques, la société ayant, par ailleurs, d’importants besoins en fonds de roulement.
E
x-cadre dirigeant d’une start-up spécialisée dans les biotechnologies, Renaud Decrop a vu son destin modifié… par la lecture d’une affiche. « Dans les couloirs de l’ANPE où j’avais dû m’inscrire, je me suis retrouvé face à une publicité invitant à une manifestation gratuite organisée par le CRA (Cédants et Repreneurs d’Affaires). » Ce premier contact va faire germer une idée qui devait secrètement sommeiller dans l’esprit de ce professionnel, fin connaisseur des marchés
du médical. « Et pourquoi pas reprendre, à 47 ans, une entreprise de ce secteur ? » se dit alors Renaud Decrop, enchanté par l’accueil et la qualité des conseils de ce réseau d’accompagnement à la reprise. Un cursus de formation de quatre semaines – toujours au CRA – force la décision de Renaud Decrop qui se met immédiatement en chasse. « Je voulais dénicher une entreprise située dans l’ouest de la France – le sud, c’est fait pour les vacances ! –, dotée d’un excellent climat social et réalisant une partie importante de son activité à l’export ». Une conseillère attentive du Crédit Agricole Val de France a vent de ce projet… et propose à Renaud Decrop plusieurs proies potentielles. Après examen des offres et un an d’études et de discussions, il jette son dévolu sur la société Marvel, une société de négoce de matériel médical installée à St-Jean-de-Braye, près d’Orléans, mise sur le marché suite à la volonté de ses dirigeants de faire valoir leurs droits à la retraite. « Cette entreprise d’une vingtaine de salariés (7 M€ de CA) vend toutes
sortes d’équipements médicaux : de l’aiguille à la salle complète de radiologie » se plaît à décrire Renaud Decrop qui trouve un second atout à la société, « celui de ne fonctionner commercialement que par le truchement de grands appels d’offres internationaux, notamment ceux émis par les Etats Africains. » Une spécialité géographique… pas toujours aisée à vendre aux banquiers et aux financeurs, même si ces appels d’offres sont presque toujours garantis par les grands organismes internationaux de développement (Banque Mondiale). Quelques semaines avant le déclenchement de la grande crise financière de novembre 2009, notre entrepreneur parvient à boucler un LBO (Leverage Buy Out) financé par un pool bancaire emmené par le Crédit Agricole et la Banque Régionale de l’Ouest. L’ensemble de l’opération tourne autour du million d’euros pour un apport personnel représentant 40 % de cette somme. Un seul regret : « Avoir emprunté à des taux élevés ! ». Mais quelques semaines plus tard, les comités d’en-
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32 La Lettre Valloire - Septembre 2009
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gagement auraient-ils accepté de financer le projet ? De plus, le repreneur bénéficie de l’aide d’Oséo BDPME qui apporte son soutien en finançant les besoins de trésorerie à court terme de l’entreprise. « Par construction, nos besoins en fonds de roulements sont importants », explique Renaud Decrop. Nous
devons fréquemment payer dès la livraison des matériels. En revanche, nous sommes en butte à d’importants délais de paiement ». Sans le soutien des banques avec lesquelles Renaud Decrop a bâti une relation de confiance, ce projet entrepreneurial serait donc mort-né. Tout en restant relativement optimiste sur 2009
et 2010, le repreneur constate que les délais de paiement ont tendance à s’allonger. « De plus, notre structure financière ne nous permet pas d’espérer emporter de grosses affaires que nous pourrions très bien gérer d’un point de vue opérationnel. » Banquiers, encore un effort… Jean-Christophe Savattier
Snop repreneur osé de Wagon Automotive D
e grosse PME, Snop, principale composante du groupe français FSD, devient tout d’un coup une pièce imporante du dispositif industriel français. Ce petit conglomérat, tout entier dédié à la fabrication de pièces métalliques pour l’automobile, s’est rendu acquéreur cet été des sites français de l’équipementier britannique Wagon Automotive. Parmi les actifs confiés par le tribunal de commerce de Versailles, figure une usine de 118 salariés située à St-
Florent-sur-Cher (18) qui devait toutefois être amputée de 27 postes dans le courant de l’été. Pour relancer ce site passé de mains en mains ces dernières années, Snop a pour projet de développer des productions de petites séries et de pièces de rechange. Au total, Snop reprend 7 sites français de Wagon Automotive et sauvegarde 1 248 emplois, qui vont s’ajouter aux 2 300 salariés, dont la moitié dans l’Hexagone, que le sous-traitant
emploie dans ses six usines en France, deux en République tchèque, une en Espagne et une en Turquie. Pour soutenir cet effort de sauvetage du tissu industriel national, le Fonds de modernisation des équipementiers automobiles, une des branches du Fonds stratégique d’investissement (FSI), a injecté 25 M€ au capital de FSD, la holding qui détient Snop (381 M€ de CA avant la reprise) et le fabricant d’outillages Smom (160 salaFXB riés et 14 M€ de CA).
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Dossier
L’auto-entreprise
L’auto-entrepreneuriat
plébiscité
En dépit du marasme économique ambiant, le rythme des créations d’entreprises, loin de fléchir, a marqué une nette tendance à la hausse depuis le début de l’année. Cette embellie est en grande partie due au succès de l’auto-entrepreneuriat, un nouveau dispositif mis en place par Hervé Novelli, le secrétaire d’Etat tourangeau aux PME. Simplicité des démarches administratives, taxation sur le chiffre d’affaire réalisé et non d’office, régime fiscal et social adapté aux micro-entreprises : les atouts sont nombreux.
Q
ui l’eût cru ? Alors que les mots « crise », « plan de relance », « licenciements », « baisse du pouvoir d’achat » résonnaient encore dans tous les esprits en ce début d’an-
Hervé Novelli
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née chaotique, la France a cependant connu une véritable embellie sur le front de la création d’activités. Grâce à un nouveau statut : l’auto-entrepreunariat. Considérée comme un véritable « appel d’air » par son initiateur, Hervé Novelli, le secrétaire d’Etat chargé du Commerce, des PME et du Tourisme, la réforme - inscrite dans la loi de modernisation de l’économie du 4 août 2008 - a remporté un très vif succès dès son instauration en février dernier. Les chiffres sont éloquents : « 271 896 entreprises ont déjà été créées sur les six premiers mois de l’année 2009, soit 60 % de plus que sur la période correspondante de 2008, et ce malgré un contexte économique beaucoup plus dégradé. Au 15 juillet, le nombre d’auto-entrepreneurs s’établissait à 182 000, dont 165 000 créateurs d’entreprise et 17 000 micro-entrepreneurs qui ont opté pour l’auto-entreprise », a précisé Hervé Novelli lors d’une conférence de presse en juillet dernier. Face à ce bilan réalisé après un semestre
de mise en application, les prévisions sont plus qu’optimistes. L’objectif des 200 000 auto-entreprises initialement programmé a été d’ores et déjà balayé par cette vague et les plus optimistes envisagent aujourd’hui de dépasser la barre des 500 000 sociétés créées à fin 2009, dont plus de la moitié seraient des auto-entreprises… Cet engouement pour ce nouveau statut s’explique d’abord par la simplicité des démarches administratives à effectuer, essentiellement sur internet. En quelques clics, le créateur enregistre son entreprise sur le site officiel www.autoentrepreneur.fr. Il peut ensuite télé-déclarer et payer en ligne ses taxes et charges. Autre atout incitatif, on n’est taxé que sur le chiffre d’affaires réalisé. Autrement dit, pas de revenus, pas de cotisations. Cette mesure est arrivée à point nommé dans le contexte économique délicat de ces derniers mois car « cela permet à chaque Français, quels que soient son âge et sa situation, de devenir chef d’entreprise, de se lancer, ou de se réorienter profes-
sionnellement », se félicite-t-on dans l’entourage du ministre. Chômeur, artiste, femme au foyer, fonctionnaire, retraité… chacun peut désormais concrétiser une idée et « créer sa boîte ». Véritable arme anticrise, ce nouveau dispositif a remis au goût du jour l’esprit d’entreprendre des Français soit en lançant sa pro-
montre ainsi que 85 % des sondés sont conscients des opportunités à saisir, 45 % estiment qu’il faut se lancer. Seuls 18 % préconisent de guetter la reprise avant de se lancer. De façon plus large, 93 % des Français pensent que ce statut peut permettre à certains de trouver « une nouvelle voie », de donner des « occasions de
“ Au 15 juillet, le nombre d’auto-entrepreneurs s’établissait à 182 000, dont 165 000 créateurs et 17 000 micro-entrepreneurs pre activité soit en complément de revenu. Une enquête Opinionway réalisée en juin (1 071 personnes interrogées) indiquait qu’un Français sur trois aimerait entreprendre avec pour principale motivation « exercer sa passion » (50 %), « être son propre patron » (44 %), voire gagner « un peu plus d’argent » (50 %). Il semblerait que la crise ait dopé l’entrepreneuriat en lui donnant un coup d’accélérateur. L’enquête
rebondir en testant une nouvelle activité » (89 %), voire d’apporter « une réponse aux problèmes de pouvoir d’achat » (65 %). Mais qui sont ces hommes et ces femmes désireux de travailler pour eux-mêmes, en toute indépendance ? Selon le bilan établi après six mois de lancement, les auto-entrepreneurs sont à 66 % des hommes, âgés de 40 ans en moyenne (39 ans pour les autres créateurs individuels d’entreLa Lettre Valloire - Septembre 2009 35
Dossier
L’auto-entreprise prise) : 33 % d’entre eux sont salariés, 25 % inscrits sous le régime de l’Accre (demandeur d’emploi repreneur ou créateur d’entreprise), 6 % sont retraités ou pensionnés et 36 % d’entre eux échappent à l’une ou l’autre de ces trois catégories. Les secteurs d’activité comptant le plus grand nombre d’inscrits sont la construction (12 %), les activités commerciales de détail (19 %) et les autres activités commerciales et de service (21 %). Mais, il faut aussi noter
sur le chiffre d’affaires, la franchise de TVA… « Compte tenu de mon volant d’activités aléatoires, m’installer en tant qu’auto-entrepreneur me conviendrait bien. De la mesure, j’ai retenu la simplification et l’attractivité du régime fiscal. Je pense sauter le pas très prochainement », explique Christophe, artiste-peintre. Les exemples de ce type sont légion : professeur de gym à domicile, créatrice de bijoux, rédacteur indépendant…
De la mesure, j’ai retenu la simplification et l’attractivité du régime fiscal. Je pense sauter le pas très prochainement ” la présence des secteurs de l’enseignement (5 %), des activités informatiques (6 %), du secteur graphique, allant du design, à la photographie et à la traduction (6 %), des arts et spectacles (5 %). Face à cette soif d’entreprendre manifestée par les Français, ce régime a su répondre aux attentes et apporter une simplification administrative attendue. Ses avantages multiples font tomber les dernières réticences à monter une entreprise. On retiendra entre autres : la création et la radiation rapides sur internet, la dispense d’inscription au registre du commerce et des sociétés (RCS) ou au registre des métiers (RM), l’application du régime fiscal et social des micro-entreprises, la taxation
Certes, les chiffres d’affaires à réaliser annuellement sont plafonnés mais néanmoins conséquents : 80 000 � pour une activité de vente de marchandises, d’objets, de fournitures, de denrées à emporter ou à consommer sur place ou une activité de fourniture de logement et 32 000 � pour les prestations de services relevant de la catégorie des bénéfices industriels et commerciaux (BIC) et non commerciaux (BNC). Quant au calcul des charges sociales et fiscales, elles relèvent du régime micro-social, similaire à celui du régime de la micro-entreprise, avec prélèvement libératoire trimestriel ou mensuel (au choix) calculé sur le chiffre d’affaires et égal à 12 % pour une activité commerciale, 21,3 % pour
Quelques sites à explorer avant d’opter pour l’auto-entrepreneuriat •w ww.lautoentrepreneur.fr : site officiel (enregistrement, télé-déclaration et paiement en ligne) •w ww.apce.fr : site de l’agence pour la création d’entreprise (informations, fiche explicative, FAQ…) •w ww.union-autoentrepreneurs.com : site de l’UAE (Union des AutoEntrepreneurs) réseau d’aide et de promotion des AE lancé en juin 2009 : actualités, forums de discussions, annuaire d’AE… • www.federation-auto-entrepreneur.fr : fédération des auto-entrepreneurs •w ww.bouchaoreilles.fr : site portail des auto-entrepreneurs « malins » (lire page 38).
une activité de prestations de services, 18,3 % pour des prestations de services des professions libérales. Aujourd’hui, quelques mois après son lancement, le bilan de cette mesure est positif mais doit néanmoins essuyer quelques critiques et réticences. Face à l’afflux des demandes d’enregistrement d’entreprises, des retards administratifs et de légers bugs informatiques ont été constatés. Mais tout ceci devrait se résoudre dans les prochains mois, assure-t-on chez les différents interlocuteurs, dont l’Urssaf ou les Centre de formalités des entreprises (CFE). En revanche, Hervé Novelli a dû lâcher du lest à la suite du mouvement de grogne des artisans et des très petites entreprises en général. Ainsi, une fiscalité allégée équivalente à celle des auto-entrepreneurs leur a été accordée depuis juillet. En outre, un renforcement de la règlementation pour les artisans auto-entrepreneurs interviendra au cours du 4ème trimestre 2009. Dans les faits, un contrôle de la qualification et de l’expérience nécessaires pour exercer son métier sera effectué, ainsi qu’une inscription gratuite, mais obligatoire, au Répertoire des Métiers. Ceci afin de lutter contre la distorsion de la concurrence et la légalisation du travail au noir, craintes souvent émises par la branche artisanale. Après ces premiers ajustements, viendront ensuite le bilan et l’analyse suite aux premières déclarations de chiffre d’affaires à l’Urssaf effectuées au 31 juillet dernier. Nombre de questions seront soulevées : quel est le volume du chiffre d’affaire généré par les auto-entreprises, quel poids cela occupe-t-il dans l’économie globale, observe-t-on des radiations d’entreprises après quelques mois d’existence ? Il y a fort à parier qu’après le démarrage en fanfare qu’a connu ce nouveau statut, ses premiers résultats tangibles seront scrutés à la loupe. Le statut d’auto-entrepreneur n’a pas fini de faire parler de lui… Capucine Becker
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Dossier
L’auto-entreprise
Béatrice Creusillet,
docteur en informatique, Tours
Même avec un doctorat en informatique, il n’est pas toujours aisé de reprendre une activité professionnelle après une longue interruption. Béatrice Creusillet a trouvé un compromis ménageant sa vie familiale avec l’auto-entreprise.
L
ettre Valloire : Mère de 3 enfants, bac + 8, vous avez cessé de travailler pendant dix ans. Puis en février dernier, vous vous installez « auto-entrepreneuse »... Quelles ont été vos motivations ? Béatrice Creusillet : J’ai bénéficié d’un concours de circonstances positives : un ancien collègue chercheur m’a proposé une mission de recherche et développement informatiques au moment où je souhaitais me remettre à travailler. À peu près au même moment, j’ai entendu parler de la mise en place du statut d’auto-entrepreneur. Après réflexion, je me suis lancée car le poste collait à mes exigences : travail à domicile, souplesse dans la gestion du temps, rythme adapté aux contraintes extra-professionnelles… et le dispositif d’auto-entrepreneur me permettait de me mettre à mon compte aisément en tant que consultante informatique. Je savais aussi que retrouver un poste dans ma spécialité en Touraine serait difficile. Alors j’ai préféré entreprendre… L.V. : Que pensez-vous justement 38 La Lettre Valloire - Septembre 2009
de ce nouveau format d’entreprise individuelle ? B. C. : J’ai été rapidement convaincue de l’intérêt du régime et de sa simplicité de mise en œuvre. En quelques clics, vous êtes chef d’entreprise ! Certes… mais je mettrai un bémol à cette simplification parfois trompeuse. En effet, je pense qu’on ne met pas assez l’accent sur les précautions indispensables à prendre avant de monter sa structure. Les sites d’informations, les interlocuteurs (Centre de formalités des entreprises, Urssaf) devraient
davantage informer les aspirants chefs d’entreprise, sur les assurances par exemple : RC professionnelle, RC d’exploitation, déplacements professionnels, mutuelles complémentaires… Car en dépit d’une littérature foisonnante sur le sujet, j’ai eu du mal à trouver les réponses à mes questions. Pourquoi - sur le portail des auto-entrepreneurs - ne pas imaginer un panel de questions à se poser avant d’enregistrer son entreprise, par exemple ? On a beaucoup communiqué sur la simplicité du dispositif mais attention à ne pas occulter des points cruciaux, nécessaires à toute création. L.V. : Quelques mois après le lancement de votre activité, quel bilan faites-vous ? B. C. : Retour gagnant sur tous les tableaux : une mission de recherche passionnante à mener en lien avec d’autres chercheurs, une organisation souple et confortable, un impact minimal sur la vie de famille et la satisfaction d’être son propre patron… que demander de plus après dix ans de cessation d’activité ?
Brigitte Camus, conseil en assurance, Orléans Pour Brigitte Camus, le statut d’auto-entrepreneur a parfaitement correspondu à ses attentes : pouvoir se mettre à son compte, rester indépendante et monter facilement son entreprise. Elle est formelle : « C’est grâce à un tel dispositif – simplifié – que j’ai lancé mon activité de conseil en mutuelle / assurance. Sans ce statut novateur, pas d’activité ». Informée dès juillet 2008 de cette nouvelle mesure, Brigitte Camus a monté son projet en amont afin de débuter dès le premier semestre 2009. Séduite par la simplicité des démarches auprès des différents interlocuteurs (CCI, CFE, URSSAF), elle apprécie de pouvoir se concentrer à 100 % sur le développement de son activité.
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Dossier
L’auto-entreprise
Bouchaoreilles.fr
la boîte à outils
des auto-entrepreneurs Géolocaliser et mieux identifier les auto-entrepreneurs pour accroître leur visibilité, telle est la vocation du tout nouveau site bouchaoreilles.fr. Son fondateur, le tourangeau Jérôme Jouve, nous convie à une visite guidée.
C
ompte tenu du succès grandissant que connaît le statut d’auto-entrepreneur, une question est vite apparue : comment s’y retrouver au sein de cette galaxie hétérogène et disparate ? C’est tout l’enjeu du site bouchaoreilles.fr créé par Jérôme Jouve en partenariat avec un organisme de formation installé près de Tours. « Nous sommes partis d’un constat simple. L’auto-entrepreneur est par nature isolé, parfois fragile et souffre - au départ de son activité d’un déficit de communication et de publicité. C’est pourquoi notre idée est de mettre en relation, via internet, les auto-entrepreneurs et les personnes à la recherche de solutions pour diverses problématiques. À un besoin identifié correspond sans doute la réponse d’une personne dont c’est le métier. Aux auto-entrepreneurs de se faire connaître, aux internautes de cibler leur recherche. C’est du bouche-àoreille virtuel mais très concret ! », résume son fondateur. Véritable « boîte à outils » pour auto-entrepreneurs fraîchement installés, le site propose un grand nombre de fonctionnalités au premier rang desquelles on trouve la géolocalisation. « Il est nous apparu fondamental de miser sur la communication de proximité inhérente 40 La Lettre Valloire - Septembre 2009
au statut d’auto-entrepreneur. Au début de son activité, un auto-entrepreneur ne dispose pas forcément de moyen de communication pour se faire connaître. S’inscrire sur le site, s’identifier par des mots-clés précis, faire sa propre publicité lui offre un premier degré de visibilité. Ainsi, si un internaute frappe les termes « aide à domicile », puis « soutien scolaire » dans le département d’Indre-et-Loire, il verra s’afficher tous les auto-entrepreneurs identifiés comme tel dans un rayon proche de chez lui », poursuit Jérôme Jouve. Outre sa localisation géographique,
ter des risques pour celui dont c’est peut-être l’activité principale. Ce n’est pas le tout d’avoir une idée, encore faut-il étudier en amont le marché, la clientèle, la concurrence… C’est pourquoi, nous avons instauré dans chaque département ou regroupement de départements, un formateur référent chargé de répondre aux interrogations des auto-entrepreneurs. Les formations durent 4 jours. Un suivi est assuré ensuite via notre site », précise Jérôme Jouve. Depuis septembre, bouchaoreilles.fr met les compétences de 30 formateurs au service des auto-entrepreneurs.
“ Il nous est apparu fondamental de miser sur la communication de proximité inhérente au statut d’auto-entrepreneur l’auto-entrepreneur renseigne son profil à sa guise en utilisant les différents modules proposés : espace personnel (caractéristiques propres, mise en ligne de vidéo, logo…), rédaction d’un blog, achat d’espaces publicitaires, forums de discussion et accès facilité à des centrales d’achat (matériel informatique et bureautique). Sans oublier la mise à disposition de sessions de formation dispensées par d’anciens chefs d’entreprise ou cadres de haut niveau. « N’oublions pas que ce statut peut être la panacée pour un complément d’activité. Mais il peut aussi compor-
Autre gage de sérieux du site : un futur label bouchaoreilles.fr devrait voir le jour prochainement. « À l’instar d’e-bay où les vendeurs sont notés, les auto-entrepreneurs référencés feront l’objet d’appréciation par leurs clients. Modéré par nos soins, ce système de notation permettra de garantir la qualité des prestations », souligne le créateur du site. Voilà une initiative qui devrait faire bientôt du buzz sur la toile. À découvrir sur www.bouchaoreilles.fr Capucine Becker
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Entreprises
Stratégie
Alain Patrice
les yeux vers
le solaire
Fabricant d’onduleurs pour le secteur électronique, notamment à destination du marché automobile, le tourangeau A2IE se reconvertit dans les énergies renouvelables. Le 1er octobre, son pdg Alain Patrice crée Sun’One, une marque de kits solaires. Il prévoit de décupler son chiffre d’affaires en cinq ans.
V
endre des kits photovoltaïques prêts à poser : l’idée n’est plus originale. Ceux qui ont senti le filon des énergies renouvelables avant le Grenelle de l’environnement inondent le marché publicitaire et squattent les foires à l’habitat. Les plus costauds lèvent des fonds et entrent en bourse, comme le fabricant d’éoliennes orléanais Vergnet. Forcément, les secteurs affichant une rentabilité à deux chiffres ont fondu comme neige au soleil ces derniers mois. Et celui de l’électricité propre résiste. Parfois. Pis, la crise financière a ébranlé des acteurs gourmands en investissements alors que les banques sont devenues plus avares en crédits. Du côté des producteurs de cellules solaires, les allemands Q-Cells et Solarworld, les chinois LDK Solar et Ja Solar ont soit affiché des pertes, soit réduit leurs bénéfices. On frôle la surproduction. C’est sur ce marché risqué, atomisé et très concurrentiel que se lance A2IE, une PME de Ballan-Miré, à côté de Tours, tête de pont du Holding Alain Patrice (HAP). Ce pdg, qui contrôle aussi les fournisseurs de 42 La Lettre Valloire - Septembre 2009
composants électroniques Noémau à Montlouis-sur-Loire et Ainelec à Amboise (soit une cinquantaine de salariés au total), a retourné son business plan dans tous les sens. Il est sûr de son coup : grâce à sa nouvelle affaire, baptisée Sun’One, ses ventes seront décuplées dans dix ans. HAP a engrangé 5,6 M � en 2008. Il table sur 8 M � fin 2009. Ce sera, si tout se déroule comme prévu, 50 M � en 2014 : 20 commerciaux sont en cours de recrutement dans toute la France. Un réseau de franchisés se constitue. Alain Patrice a-t-il surchauffé au con tact des panneaux solaires ? A-t-il bien pris la mesure de la crise financière et du secteur des énergies renouvelables ? Les banquiers ont-ils vraiment prêté de l’argent à ce patron, certes énergique, mais qui n’est adossé à aucun autre investisseur ? « Justement, les comportements changent, plaide cet ancien formateur en ingénierie industrielle. La crise va accélérer les mutations et seuls les plus solides survivront. J’ai déjà vendu 4,5 M � de kits solaires sous le nom A2IE en 2009. Mon carnet de commandes affiche 4,8 M �, alors que Sun’One ne sera opérationnel qu’en octobre ». Démonstration imparable.
Ainelec a équipé de panneaux solaires le lycée Marguerite de Valois, à Angoulême.
Une levée de fonds de 1,5 M � est en cours. « Nous en avons déjà la moitié. Oséo nous a labellisé Fonds commun de placement innovation, ce qui permettra à un investisseur de défiscaliser un quart de sa mise », détaille Pierre Larrat, directeur général du groupe. Jusqu’à l’an dernier, le produit phare de l’électronicien HAP, c’est un onduleur (un variateur de puissance) pour des postes à souder, destinés in fine aux carrossiers de la réparation automobile. « En réalité, nous ne changeons pas de produit. Nous l’adaptons à un nouveau marché en le complétant », résume Alain Patrice. Les panneaux solaires sont fournis par le canadien Canadian Solar. « Notre reconversion est engagée depuis 2006, bien avant la crise actuelle. Nous avions engagé une réflexion en interne lorsque notre associé américain ProSpot a voulu rapatrier aux Etats-Unis le cœur électronique de ses postes à souder », raconte Alain Patrice. Après ce signal d’alarme, HAP s’est mis en quête d’autres activités, en misant d’abord sur la croissance externe. Alain Patrice s’est un temps intéressé à France Eoliennes, née à Fay-aux-Loges (45). Il n’a finalement pas donné suite. Bien lui en a pris : France Eoliennes a été mis en liquidation judiciaire le 20 juillet dernier, alors qu’une cinquantaine de ses clients l’avaient assignée en justice. Le holding s’est donc rabattu sur la croissance interne : « Quand j’étais consultant, j’ai multiplié les remises à plat des savoir-faire transversaux dans les entreprises, explique Alain Patrice. Autrement dit : que faisons-nous de mieux, en terme de rendement et
de qualité et comment pouvons-nous l’adapter à une nouvelle donne ? ». Remise à plat des process, démarche qualité, recrutement d’un ingénieur recherche et développement - ils sont désormais six - : Alain Patrice restructure en douceur HAP et a investi 900 000 � en trois ans. Résultat le plus tangible : A2IE a obtenu en début d’année une norme de qualité allemande requise par EDF lorsqu’un client veut lui revendre du courant électrique. Les onduleurs Ainelec peuvent donc équiper n’importe quel panneau solaire jusqu’à 3 000 watts, comme c’est le cas depuis cet été sur le toit du lycée
Marguerite de Valois, à Angoulême. Les onduleurs A2IE ont les mêmes caractéristiques pour n’importe quelle éolienne jusqu’à 10 000 watts. C’est une première pour un fabricant français, alors que ce segment est monopolisé par les concurrents scandinaves, allemands, suisses et autrichiens. « Les cartes électroniques que l’on y insère sont garanties vingt ans », complète Alain Patrice, qui compte bien jouer de cet argument auprès de ses futurs clients. Mieux, la PME travaille avec la section plasturgie du lycée d’Amboise pour équiper ses modules de boîtiers en dérivé du chanvre, au lieu des plastiques à base d’hydrocarbures. Lancée officiellement ce 1er octobre, Sun’One n’est donc pas une lubie. Le projet vient de loin. « On a mis longtemps à le mûrir, mais je suis convaincu que ce n’est pas un handicap. Mieux, nos certificats de qualité rassurent nos clients au moment où nombre de fabricants sont confrontés à des défaillances techniques », dit Alain Patrice. Stéphane Frachet
Les grandes dates d’Alain Patrice 1960 : naissance à Saint-Michel-sur-Loire (Indre-et-Loire). 1980 : BEP électrotechnique. Entre au service fret de la SNCF. Obtient deux BTS, Electronique et Informatique industrielle. 1986 : quitte la SNCF et devient formateur. 1989 : aménage son garage à… Saint-Patrice et crée Automatismes Informatique Industrielle et Electronique (A2IE). Il a 4 salariés. 1990 : construit lui-même un atelier sur la zone de La Loge à Azay-le-Rideau. 1991 : devient ingénieur. 1993 : A2IE emploie une trentaine de formateurs. Acquisition de Application d’électronique sur mesure (AESM), sous-traitant du fabricant de postes à souder Aro, implanté dans la Sarthe. Crise post-guerre du Golfe, licenciements. A2IE développe une nouvelle gamme de postes à souder. 1998 : adapte la technique de l’onduleur (variateur de puissance) pour les postes à souder. 2000 : co-entreprise avec l’américain ProSpot, fabricant de postes à souder. 2004 : acquisition de Noemau, fabricant de bobines et capteurs pour Faiveley, Alstom, SNCF, Dassault. Création du holding HAP. 2005 : acquisition du fabricant d’onduleurs Ainelec. 2006 : difficultés dans l’automobile aux Etats-Unis : ProSpot se restructure et stoppe son partenariat avec A2IE, qui risque d’être condamné à court terme. 2009 : cession de l’activité soudure et lancement de Sun’One le 1er octobre, filiale de kits solaires prêts à poser.
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Entreprises
Managers
À Briare, Hutchinson jongle avec la crise grâce au lean management Le lean management est-il l’avenir de l’industrie ? Évidemment, mais pas seulement, clament ses partisans. Les services, le bâtiment voire l’agriculture peuvent aussi tirer profit de ces méthodes rationnelles inspirées du modèle Toyota. Chez Hutchinson à Briare, le HPS, version maison du lean, a permis de mobiliser les équipes de production en période de crise. La marge a bondi de plus de 10 % en trois ans, un exploit dans l’industrie lourde.
H
utchinson Desmarquoy, à Briare (45), fabrique des blocs de caoutchouc synthétique et des pièces prédécoupées pour d’autres filiales de ce groupe contrôlé par Total ainsi que pour des clients extérieurs comme Renault, PSA et leurs équipementiers. Cette unité (13,3 M � de CA) fait partie de l’amont de la chaîne de production, loin du consommateur final. De celles que l’on classe traditionnellement parmi « les industries lourdes ». Alors que l’on pourrait s’attendre à de la poussière noire, aux émanations nauséabondes, aux ateliers sombres et aux rictus fermés, ici tout est fluide, calme et ordonné. Résultat surprenant du Hutchinson Production System (HPS), la démarche de management adaptée du lean. Popularisée par Toyota, lors de la mise en œuvre de son usine de Va-
le mélangeur AVANT
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lenciennes, la méthode lean vise à réduire les coûts de production en limitant le gaspillage de matières, de surfaces et de temps. « On peut rire de la froideur du système, de son caractère automatique, mais les chiffres sont là : Toyota est devenu le premier constructeur automobile mondial
Chez Hutchinson, la méthode lean frappe dès l’entrée. Là, un aspirateur a poussé au-dessus du doseur de produits chimiques. Plus loin, des carters en acier protègent les opérateurs des mélangeurs de gomme. Ici, le montecharge est garé sur un parking signalisé. Le caoutchouc s’aligne sur des
“ Toyota est devenu le premier constructeur automobile mondial en utilisant 30 %de mètres carrés en moins que son concurrent GM en utilisant 30 % de mètres carrés en moins que son concurrent GM. Même quand la demande décroît, l’entreprise reste rentable », constatait Gilbert Liegeois, président de l’institut Lean France, lors d’une intervention lors du congrès des Jeunes dirigeants à Amboise en juin dernier.
le mélangeur APRÈS
rayonnages. Chaque outil a sa place et doit y revenir. Chaque poste de travail a son standard de fonctionnement. « On évite de personnaliser les postes de travail afin de permettre à la machine de fonctionner quel que soit l’opérateur. La transmission du savoir est fondamentale pour ne pas bloquer la production au moindre pépin. Le HPS tend à fluidifier la production », détaille Pascal Lavy, le directeur de l’usine et initiateur, en 2006, de la démarche lean. Pour y parvenir, il consacre 9 % de la masse salariale à la formation. « Toutes les unités Huchinson n’ont pas réagi de la même manière. Certaines ont appliqué le lean sans hésiter, d’autres sont plus lentes à l’intégrer », distingue Jean-Marie Beau, l’ingénieur qui pilote le HPS dans l’ensemble du
groupe (117 pays, 27 500 salariés). Par souci de confidentialité, il ne s’étend pas sur les raisons de ses échecs ou de ses réussites, afin de ne stigmatiser aucun site. Toutefois, en retraçant l’actualité de l’année écoulée, au cours de laquelle Hutchinson a subi, comme d’autres industriels, des pertes de commande, on s’aperçoit que Desmarquoy a bien géré la crise : 16 % de marge brute gagnées depuis trois ans, pas de jour de grève, aucun accident ni maladie du travail et une ambiance sereine dans les ateliers. « Quand la DRH du groupe a visité Briare au printemps dernier, le délégué du personnel lui a parlé productivité, ce qui l’a estomaquée », raconte Pascal Davy. « Le plus compliqué est d’associer toutes les strates de l’entreprise autour du traitement d’un dysfonctionnement, puisque le lean redonne du pouvoir aux opérateurs et réduit celui des échelons intermédiaires, forcément réticents. En misant sur l’amélioration permanente, il faut que chacun admette ses erreurs et accepte d’en discuter. Ce qui est loin
d’être évident. Le cadre supérieur, lui, n’est là que pour écouter et orienter, comme un psy », résume Gilbert Liégeois, bien conscient que le vecteur du lean, « c’est le contact humain ».
Soit l’introduction de la sensibilité au cœur d’une machine industrielle. Le chemin est encore long. Stéphane Frachet
Le lean management en 12 points Le lean management a son code de conduite. Il s’agit d’une série de préceptes de bon sens qui impliquent un dialogue entre les différentes strates de l’entreprise, souvent à rebrousse-poil des habitudes héritées d’une organisation strictement hiérarchisée. L’objectif est aussi d’associer chaque collaborateur afin de faire naitre un esprit d’équipe. 1-A bandonner les idées fixes 2-C hercher ce que l’on peut faire au lieu d’expliquer ce que l’on ne peut pas réaliser 3-R éaliser aussitôt les améliorations 4-N e pas chercher la perfection, atteindre 60 % de l’objectif d’emblée 5-C orriger l’erreur immédiatement 6-T rouver des idées dans l’adversité. Rendre le problème insupportable 7-C hercher les causes fondamentales, questionner sans limites, et chercher une solution 8 - I nciter chacun à émettre une idée au lieu d’attendre l’idée géniale d’un seul 9-E ssayer et ensuite valider 10 - M esurer et montrer les progrès réalisés 11 - S avoir copier et améliorer 12 - L’amélioration est « infinie » et commence chez soi Plus d’informations sur www.leanfrance.fr
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Entreprises
Industrie
Michelin spécialise Joué
dans le haut de gamme
Si l’usine Michelin de Joué-lès-Tours doit passer sous la barre des 1 000 salariés d’ici à 2012, elle bénéficiera cependant d’importants investissements dans les deux ans à venir.
L
a direction de Michelin, qui a confirmé la suppression de 340 postes sur son usine de Joué-lès-Tours (1 200 salariés), a détaillé à la fin du mois de juin le programme d’investissement accompagnant le projet ; il vise à faire du site de la banlieue tourangelle une plate-forme d’excellence dans le pneu poids lourd. Près de 2,4 M€ vont être engagés avant la fin de cette année dans de nouvelles presses de cuisson. Par ailleurs, le groupe clermontois entend investir 8,5 M€ dans de nouvelles
capacités de calandrage à chaud. Enfin, la direction compte réaménager les surfaces (près de 25 % de la surface totale de l’usine) qui seront libérées par le départ de l’atelier de mélange de gommes de caoutchouc. Ce dernier, avec près de 70 000 tonnes produites par an (contre 140 000 en moyenne pour les autres ateliers du même type exploités par Michelin), n’était pas en mesure de se hisser au niveau de compétitivité requis, affirme la direction. Ce réaménagement devrait permettre à l’usine jocondienne « de saisir de nouvelles opportunités et d’accueillir de nouvelles fabrications dès 2012 » assure la direction de l’usine. Celle-ci – qui
apporte près de 4,1 M€ de taxe professionnelle à la communauté d’agglomération Tour(s)Plus, soit la deuxième contribution fiscale professionnelle après STMicroelectronics – a pour vocation de se spécialiser dans des niches haut de gamme telles que le pneu de génie civil ou les pneus de métro. En attendant, l’usine de Joué-lèsTours aura connu un véritable effondrement de ses volumes en 2009, avec environ 360 000 unités produites, contre 760 000 en 2008 et 800 000 en 2007. Le projet de réduction d’effectif, qui la fera passer sous la barre des 1 000 salariés, prévoit 260 départs anticipés et 80 offres de mobilité d’ici à 2012.
Oxymétal cherche son second souffle L e groupe Oxymétal (environ 800 salariés, 138 M€ de CA), dans le périmètre duquel se trouve la société de mécano-soudure Soudacier à Vierzon (18), vient de trouver un peu de répit. En quête d’argent frais, la société vient d’obtenir l’accord d’Oséo pour une garantie à 90 % d’un montant de prêt de 5,8 M€ à 7 ans, une ligne court terme d’un montant de 1,2 M€, ainsi que le refinancement de deux bâtiments industriels pour un montant global de 2,8 M€. Selon Bernard Surgeot, le président du directoire du groupe bordelais, « ces nouvelles ressources ainsi que le reformatage des effectifs, passés de 1 200 à 800 salariés au cours du premier semestre
46 La Lettre Valloire - Septembre 2009
2009 » devraient permettre à la société, qui exploite 22 sites dont 18 en France, « de repartir de l’avant ». Par ailleurs, Bernard Surgeot nous indique que deux importants contrats – tous deux encore en discussion – sont de nature à booster l’activité du site vierzonnais dont les
effectifs ont été ramenés de 70 à 30 salariés. Il s’agit, d’une part, d’un contrat de fabrication de banches métalliques (1 M€) et, d’autre part, d’un programme de fabrication de porte-chars destinés à l’armée. Ce second contrat représenterait un montant de 6 M€.
Menzolit, à Blois, sous contrôle américain L’usine blésoise du groupe Menzolit (fabrication de pièces composites SMC et BMC pour l’automobile, les composants électriques et l’électroménager) et ses 140 salariés ont été repris au suédois Plastal par l’américain Idi Composites International. Ce dernier, implanté près d’Indianapolis, est également un spécialiste de la pièce composite ; il exploite plusieurs sites de production aux Etats-Unis, au Royaume-Uni, à Porto Rico, en Asie et emploie 520 salariés. La reprise porte exclusivement sur l’usine blésoise qui réalise un CA de 47 M€ et sur un site récemment créé en Chine (environ une vingtaine de collaborateurs). Les quatre autres sites de Menzolit, implantés en Espagne, en Italie, en Allemagne et au Royaume-Uni, restent pour l’instant contrôlés par un fonds d’investissement allemand.
Cette page prolonge chaque trimestre dans le magazine de La Lettre Valloire les opinions et réactions des élus de la CCI Touraine sur l’actualité économique de nos territoires. Ces « posts » courts sont également publiés sur Touraine Eco le blog (http://www.touraine-eco.com/leblog) et ouverts aux commentaires des internautes.
11 SEPTEMBRE 2009
CCI TOURAINE
TAXE CARBONE : NON À L’AUGMENTATION DE LA CHARGE FISCALE DES ENTREPRISES La taxe carbone, ou contribution climat-énergie, entrera en application dès 2010. Elle est destinée à réduire la consommation des énergies fortement émettrices de gaz à effet de serre. Cette taxe s’appliquera à tous les consommateurs d’énergies fossiles, ménages et entreprises, exception faite de celles soumises au système européen d’échange de quotas de CO2. Mon sentiment est que la création de cette taxe est avant tout politique. Les particuliers comme les entreprises font déjà de gros efforts depuis plusieurs années pour faire des économies d’énergie, car celle-ci est déjà très chère. Nous achetons des voitures moins polluantes, nous payons déjà la TIPP sur chaque litre d’essence... Ce ne sont certainement pas les 3 ou 4 centimes d’euros de plus de la taxe carbone qui vont changer quoi que ce soit ! Par ailleurs, quelle est l’utilité d’une taxe reversée à 90 % à celui qui l’a payée ? Cette taxe ne va-t-elle pas coûter plus qu’elle ne va rapporter ? Je m’interroge sur le coût de la collecte d’une taxe qui sera ensuite reversée, soit sous la forme d’une réduction d’impôts, soit d’un chèque pour celui qui n’en paie pas. Oui, on peut vraiment s’interroger sur le bien-fondé d’une telle taxe ! Quant au bureau, son point de vue est unanime. Si taxe il y a, elle ne doit en aucun cas augmenter d’un seul centime le poids de la charge fiscale des entreprises. Christian Brault, vice-président de la CCI Touraine
ACTUALITÉ MANIFESTATIONS Communauté Ressources Humaines et Management Réunion d’information « Grippe A/H1N1 : maintenir l’activité et préserver les conditions de travail » Animée par l’ARACT Centre et l’ANACT JEUDI 24 SEPTEMBRE – 18 H 00 Communauté Ecobiz Habitat Conférence « La domotique : un marché à saisir » En partenariat avec le pôle S2E2 MARDI 29 SEPTEMBRE – 17 H 30 Communauté Viti Présentation d’Ecobiz et de la communauté LUNDI 26 OCTOBRE – 18 H 30 3e édition des Rencontres Touraine Ecobiz pour : développer votre réseau d’affaires, rencontrer de nouveaux clients ou fournisseurs, diversifier votre activité, échanger, découvrir ! MARDI 19 JANVIER 2010 Inscription dès le 1er octobre 2009 rte2010@touraine-ecobiz.fr
COORDONNÉES
CCI Touraine 4 bis, rue Jules Favre BP 41028 37010 TOURS CEDEX 1 02 47 47 20 00 oheno@touraine.cci.fr
http://www.touraine-eco.com/leblog
Entreprises
Industrie
Mecachrome sauvé par le gong Le plan de sauvetage de Mecachrome a finalement été accepté par les créanciers. L’apport de 62 M€ de capitaux frais devrait permettre de restructurer la dette de l’entreprise.
L
es créanciers du mécanicien de précision Mecachrome, sous la menace d’une liquidation pure et simple, viennent d’accepter la nouvelle mouture du plan de recapitalisation dont la première version avait été rejetée par la Cour supérieure du Québec. Cette dernière avait estimé qu’elle lésait les intérêts des créanciers, notamment canadiens. La justice commerciale nordaméricaine est traditionnellement plus favorable aux intérêts des créanciers, alors que la justice française reste plus sensible aux enjeux industriels et sociaux. La seconde version du plan, présen-
tée à la fin de l’été, porte de 56 à 62 M€ l’injection d’argent frais dans le capital de Mecachrome, consentie par le regroupement d’anciens et de nouveaux actionnaires, formé d’Aerofund (Caisse des Dépôts, Renault, Airbus) I et II, du Fonds des travailleurs du Québec (FTQ) et du Fonds stratégique d’investissement (FSI) créé par l’Etat français. Le tribunal de Montréal avait, dans un premier temps, considéré que la somme affectée au remboursement des emprunts des créanciers canadiens « non garantis », soit 30 M€ représentant 12 % de la dette de l’entreprise à leur encontre, était insuffisante. La nouvelle version du plan porte la part du recouvrement à 16 %. Elle a manifestement été considérée comme suffisante. Il faut pré-
ciser que depuis 2005, date du transfert du siège de Mecachrome au Canada, le FTQ a investi au moins 70 M$ (environ 45 M€) dans l’entreprise, la Caisse de dépôt et placement du Québec ayant, elle aussi, injecté plusieurs millions de dollars canadiens. Cette somme va donc permettre de restructurer la dette (environ 200 M€) d’une entreprise très implantée en région Centre, puisqu’elle possède des unités industrielles à Aubigny-sur-Nère (18) et à Amboise (37) et des services administratifs à Tours. Un nouveau tour de table devrait être prochainement dévoilé. Gérard Casella, l’actuel pdg et fils du fondateur de Mecachrome, sera très probablement évincé. JCS
Pro Dietic reprend V2Med et Projed En redressement judiciaire depuis l’automne 2008, le façonnier de compléments alimentaires V2Med et sa filiale Projed sont repris par le picard Pro Dietic.
L
e façonnier picard Pro Dietic (18 M€ de CA, environ 65 salariés), implanté à St-Maximin (60), a repris à la barre de tribunal de commerce V2Med et Projed, deux entreprises de fabrication de compléments alimentaires et de produits cosmétiques installées respectivement à Gien (45) et à Châtillon-Coligny (45). Cette acquisition, bouclée à la fin du mois de juin, donne naissance « au premier opérateur français sur les marchés de la sous-traitance de compléments alimentaires avec un CA attendu de 50 M€ » nous indique Laurent
48 La Lettre Valloire - Septembre 2009
Mellerio, le pdg de Pro Dietic, qui insiste sur la forte complémentarité des entreprises composant désormais le groupe. Créée il y a une dizaine d'années à Bléneau (89), V2 Med avait migré en 2002 à Gien (45) avant d'ouvrir fin 2006 un second site à ChâtillonColigny, non loin de là, pour sa division cosmétiques Projed. Selon Erik Dupontreue, son fondateur et pdg, les difficultés rencontrées l’an passé étaient « le résultat d’une très mauvaise conjoncture, combinée au poids d’importants investissements (2,5 M€) engagés au profit de notre nouvelle usine de Châtillon dédiée aux produits cosmétiques ». Il faut toutefois préciser que si les cinq premiers mois de l’exercice 2007 avaient
été marqués par une forte progression de l’activité, correspondant au lancement de l'activité cosmétiques, ils s’étaient aussi soldés par une détérioration des ratios d'exploitation. La reprise va s’accompagner de la suppression d’une centaine de postes sur les 280 que comptent V2Med et Projed. Erik Dupontreue, le pdg des sociétés reprises, perd ses mandats mais devient le responsable du développement et de l’innovation. Pro Dietic contrôle également la société vendéenne Strapharm (3 M€ de CA, 25 salariés) spécialisée dans les pâteux (gommes à mâcher), les effervescents, les gélules et les comprimés. JCS
Entreprises
Industrie
Les papetiers italiens
font couler de l’encre
Les fabricants italiens de papier sanitaire et domestique ont alimenté la chronique estivale en région Centre. Industrie Cartarie Tronchetti s’installe à Montargis, tandis que Sofidel préfère Châtellerault à Descartes.
C’
est probablement l’un des plus importants investissements industriels de ces prochains mois. L’italien Industrie Cartarie Tronchetti (ICT), un des nombreux spécialistes italiens de la production de papier sanitaire et domestique (essuie-tout, mouchoirs, serviettes), va investir près de 100 M€ à Montargis sur le parc d’activité Arboria dans la construction d’une usine de 50 000 m2. Les travaux de cette unité, située près de la toute nouvelle A 19, débuteront cet automne pour une réception prévue pour le début 2011. Le site d’ICT – qui envisage déjà une seconde tranche d’un gabarit équivalent – emploiera entre 130 et 150 salariés. Implanté à quelques kilomètres au nord de Lucca (Lucques), en Toscane, ICT est un groupe familial d’environ 1 000 salariés (500 M€ de CA). La société exploite quatre usines en Italie et deux autres en Espagne et en Pologne. Ces deux usines alimentaient d’ailleurs jusqu’alors le
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marché français où le groupe n’était présent qu’au travers d’une agence commerciale. Le groupe italien Sofidel a, quant à lui, choisi de transférer sa filiale Délipapier (ex-Papeteries de Buxeuil), dont l'usine de papier sanitaire et domestique est située à la limite des communes de Buxeuil (86) et de Descartes (37), à Ingrandes, près de Châtellerault (86). Les Italiens ont donc préféré la solution poitevine, située à une quinzaine de kilomètres de Descartes, à celle proposée par la communauté de communes de la Touraine du Sud (CCTS)
qui avait d'abord suggéré un maintien à Descartes, puis un déménagement à la Celle-St-Avant, à une dizaine de kilomètres du site actuel. Selon le conseiller général et président de la CCTS, la région PoitouCharentes aurait proposé, toutes collectivités confondues, 3,7 M€ d'aides, contre 7 fois moins en Touraine. Délipapier devrait profiter de ce transfert pour faire passer son effectif de 65 à 215 personnes. Les travaux de la nouvelle unité commenceront début 2011 pour s'achever totalement en 2014. FXB et JCS
Georgia Pacific a des ambitions à Gien Il n’y a pas que les papetiers italiens qui investissent en région Centre. Après avoir gagné devant le tribunal administratif d'Orléans le procès intenté au conseil général du Loiret et à la communauté de communes de Gien, le mastodonte américain Georgia Pacific (marques Lotus, Moltonel) a décidé de s’ancrer dans le sud Loiret. Et pas question de céder sa réserve foncière d’Arrabloy à la collectivité pour les besoins d’une usine de granulats de bois. Le groupe compte bien conserver ses terrains pour une éventuelle extension et il aurait même déclaré au maire vouloir installer sur place un mystérieux « centre européen ». Du coup, l’usine de granulats pourrait être construite à côté de l’usine d’incinération d’ordures ménagères d'Arrabloy .
DEF se regroupe près de Pithiviers Le spécialiste des systèmes de détection d’incendie regroupe ses unités de Pithiviers à Dadonville, une commune proche. La société vient, par ailleurs, de remporter un contrat avec la Maison de la Radio.
L
a direction de la société DEF, qui conçoit et fabrique des solutions électroniques de détection d’incendie, nous confirme qu’elle va bien lancer le projet de regroupement et d’extension de ses trois unités de production (capteurs, automates et détecteurs) installées aujourd’hui à Pithiviers (45). Le programme, qui représente un investissement d’environ 6 M€, prévoit la construction d’un bâtiment de 4 000 m2 sur une emprise de 2 ha située sur la commune de Dadonville. Ce nouveau site industriel accueillera – à priori sans accroissement des effectifs à court terme – les 130 salariés employés aujourd’hui à Pithiviers. Notons que DEF possède aussi une agence régionale à St-Cyr-sur-Loire, près de
Tours ; elle emploie une quinzaine de collaborateurs et réalise un CA d’environ 4 M€ auprès de clients tels que la Polyclinique de Blois, le Conseil général 37 ou l’entreprise Triballat. Par ailleurs, DEF (500 salariés, environ 80 M€ de CA) vient de signer un très important contrat avec la direction de Radio France. Le projet, estimé à environ 3,4 M€, prévoit la mise en conformité du site de la Maison de la Radio, avenue du Président-Kennedy dans le XVIe arrondissement. Cet édifice, qui comporte une couronne de 10 étages et une tour de 22 étages et de 68 mètres de haut, abritant 1 000 bureaux et 61 studios d’enregistrement, doit respecter les normes actuelles de sécu-
R À LOUE
rité incendie des immeubles de grande hauteur et des établissements recevant du public. « L’un des challenges relevés par nos équipes va être de substituer le nouveau système à l’ancien, sans compromettre l’activité et en maintenant une sécurité optimale pendant toute la durée du chantier » nous indique la direction. Ce vaste chantier va se dérouler en quatre phases sucJCS cessives jusqu’en 2016.
2 m 4 000 A proximité immédiate du centreville de Tours, le centre d’affaires L’aéronef bénéficie d’une situation exceptionnelle. Les bâtiments à l’architecture contemporaine allient fonctionnalité et modularité avec des plateaux divisibles jusqu’à 250 m2. Les prestations de qualité ont été pensées pour favoriser les économies d’énergie et alléger la facture du locataire. Venez rejoindre les entreprises déjà présentes sur le Centre d’affaires L’aéronef (In Extenso, Mecachrome, Gan Assurances, Banque Accord, Schneider Electric, Bureau Véritas, Macif Mutualité…).
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02 47 70 22 32 La Lettre Valloire - Septembre 2009 51
Entreprises
Chantiers INDRE
La société de distribution de produits de quincaillerie et de bricolage Sider (90 M€ de CA), filiale du groupe bordelais Bricodeal, vient d’engager la construction d’une unité de préparation de commandes de 12 000 m² à Buzançais pour un montant de 7 M€. La plate-forme, qui pourrait ultérieurement être agrandie à 50 000 m², desservira tout le territoire français. La livraison du bâtiment est prévue pour la fin 2009. Ce projet entraînera l’embauche de 10 salariés en décembre. L’activité devrait démarrer en janvier 2010 et s’accompagner de la création de 10 postes supplémentaires.
CHER Bourges Plus vient de lancer un appel d’offres pour la construction d’un bâtiment de 1 200 m² sur l’ancienne emprise foncière de l’entrepr ise Navault à Bourges, sur le parc d’activité Comitec. Le bâtiment, prévu pour 2010, pourrait accueillir 9 nouvelles entreprises.
EURE-ET-LOIR Une résidence services pour seniors, les Jardins de Reverdy, va voir le jour en 2011 à Chartres. Elle proposera 110 logements du T1bis au T3. Les travaux devraient débuter prochainement. Le promoteur Inter Promotion va construire à Chartres trois immeubles aux nouvelles
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INDRE-ET-LOIRE Le promoteur immobilier strasbourgeois Lazard vient d’acquérir auprès de la communauté d’agglomération Tour(s)Plus une friche d’environ 2 ha à Tours Nord. La société a prévu de construire sur cette emprise un ensemble de 5 immeubles de bureaux pour une surface totale de 14 000 m². Le permis de construire devrait être déposé en décembre pour une livraison qui n’interviendra pas avant 2013.
normes de très haute performance énergétique (THPE). L’un de ces trois édifices, en cours d’acquisition par ChartresHabitat, viendra compléter l’offre de logements sociaux avec 24 appartements.
LOIRET La municipalité d’Artenay va lancer la construction d’une nouvelle caserne de gendarmerie, accompagnée d’une dizaine de logements destinés aux militaires. Le montant du projet s’élève à 2,5 M€. A Beaune-la-Rolande, l’hôpital local Paul-Canabis va engager un programme de rénovation de 17 M€, qui devrait s’achever à la mi-2012. Le nombre de lits disponibles sera porté à 245. Le centre culturel de La Poste, situé rue Branly à Orléans, vient d’être racheté par la Ville. Des travaux de restructuration vont être effectués afin d’y reloger des associations (le Secours populaire, le Centre communal d’action sociale, etc.).
La construction du pôle enfance du quar tier de Beaulieu, à Chartres, vient de débuter. Il abritera une vingtaine de classes, une crèche de 65 places, des locaux pour la protection infantile, un centre de loisirs ainsi qu’un restaurant scolaire. La livraison est prévue en avril 2010. Au Coudray, une trentaine de logements collectifs sont en cours de construction. Ils seront labellisés HPE. Les travaux, qui viennent de débuter, devraient se terminer au cours du second semestre 2010.
(Ehpad) de 5 200 m² et une résidence services de 1 200 m² à Blois, à la place de l’ancien séminaire et collège privé qui appartenaient à l’Evêché. Les travaux devraient débuter à la fin de l’année, pour une ouverture prévue en 2011. Coût : 7,5 M€.
LOIR-ET-CHER Le groupe Les Maisonnées d’Angers va créer un Etablissement hospitalier pour personnes âgées dépendantes
A Montargis, un immeuble de deux niveaux de 1 000 m² est en cours de construction au rond-point St-Dominique. Il permettra aux entreprises intéressées de louer un des deux plateaux. Les travaux devraient être achevés d’ici à la fin de l’année.
L’innovation en région Centre
N°9 - Septembre 2009
J o u r n a l
d ’ i n f o r m a t i o n
d e
l ’ A r i t t
C e n t r e
La région Centre définit sa stratégie de l’innovation Afin de doter la région Centre d’une stratégie originale en matière d’innovation, l’Etat, l’Europe et la Région ont engagé à la mi-2007 une réflexion approfondie en concertation avec l’ensemble des acteurs (PME, grands comptes, universités, institutions publiques…). Elle a permis d’établir un diagnostic et de définir des orientations et des priorités d’action.
P
artant des spécificités de la région
qui seront mises en place collectivement et
Centre (proximité de Paris, industrie
adaptées grâce à une concertation perma-
toujours fortement présente, créa-
nente, la région Centre est dotée d’un outil
tion d’entreprises innovantes à développer),
lui permettant de rester dans le peloton de
la stratégie proposée entend privilégier le
tête des régions innovantes.
développement de l’innovation dans l’entre-
Un premier projet a été présenté et discuté le
prise par un accompagnement professionna-
18 septembre 2008 à Orléans par la
lisé, une élévation du niveau de performance
Conférence régionale de l’innovation qui
et un renforcement des coopérations avec
regroupe l’ensemble des acteurs économiques
notamment les centres publics de recherche et
publics et privés, permettant ainsi une large
les centres de formation. Par ailleurs, il est
concertation. Près de 300 personnes y ont
aussi prévu de renforcer le capital humain.
participé et plus de 6 000 consultations par
En effet, depuis Bruxelles jusqu’à l’échelon
Internet du projet de stratégie régionale ont
local, l’innovation est aujourd’hui unanime-
été enregistrées. La Stratégie de l’innovation
ment reconnue comme une voie essentielle
pour la région Centre est l’une des toutes pre-
pour que nos territoires, et en particulier les
mières en France à être finalisée. Ceci a été
entreprises présentes, conservent leur com-
possible grâce au très fort consensus qui existe
pétitivité. De cette compétitivité dépend direc-
depuis plusieurs années entre les acteurs de
tement la capacité à maintenir et créer des
ce domaine, comme le montrent les réalisa-
emplois.
tions concrètes et originales qui ont vu le jour
Grâce aux orientations précises ainsi définies,
sur notre territoire.
« Innovez en région Centre » La région Centre fait partie des premiers territoires français à avoir élaboré une Stratégie régionale de l’innovation. Figurer à côté de régions leaders est une gageure. Cela a été possible grâce à un consensus des pouvoirs publics et une implication de tous les acteurs dans ce chantier. Cette stratégie, qui vise autant à renforcer le développement de l’innovation en entreprise que les démarches collaboratives entre entreprises et centres de compétence publique, affiche deux ambitions majeures : créer une entité territoriale dans l’innovation par les services associés et développer un pôle d’excellence en manière d’efficacité énergétique. Forts de cette volonté, nous vous donnons rendez-vous à la seconde Conférence régionale de l’innovation à la Faculté de Droit de Tours le 10 novembre 2009. Armand Blottin, président de l’Aritt Centre
“L’Innovation en région Centre” est éditée par l’Agence Régionale pour l’Innovation et le Transfert de Technologie (Aritt) Centre, 6 rue du Carbone, 45072 Orléans Cedex 2. Directeur de la publication : Armand Blottin. Impression : Gibert-Clarey à Chambray-lès-Tours.
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Frédéric Pinna, directeur de l’Aritt
« Le réseau unique est l’élément clé de la politique régionale de l’innovation » L’animation par l’ARITT d’un réseau unique de l’innovation coordonnant de multiples points d’entrée sur le territoire régional permet de garantir aux porteurs de projets une très grande qualité d’écoute et de conseil. « Dans une région, un grand nombre d'acteurs économiques sont présents pour accompagner les entreprises dans leur développement : le réseau unique, c'est la possibilité pour elles d'accéder à toutes ces ressources en même temps, de façon simple et rapide ! » Nicolas Trimbour, chef de la division Développement Industriel à la Drire du Centre.
Le réseau unique permet de dépasser les clivages ?
Quelle est la colonne vertébrale de la politique régionale de l’innovation ? Frédéric Pinna : Incontestablement, le modèle du réseau unique constitue un élément essentiel de la politique régionale de l’innovation. La région Centre ne pouvait s’accommoder d’un modèle de guichet centralisé, très intégré, qui aurait été contreproductif. Le respect de la pluralité des acteurs régionaux de l’innovation (environ 150 agents) nous permet de constituer autant de points d’entrées diffusées sur l’ensemble du territoire régional. Et c’est à l’Aritt qu’il appartient de coordonner ce réseau en prodiguant auprès de ces acteurs conseils, formation et accompagnement. L’animation de ce réseau unique, fondé sur une culture commune de l’innovation, nous permet de garantir aux entrepreneurs et aux porteurs de projet une très grande qualité d’écoute et donc de service.
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B
Frédéric Pinna : C’est, j’en suis convaincu, l’un des atouts majeurs de la politique régionale de l’innovation : le réseau unique permet l’établissement d’un consensus qui dépasse tous les clivages politiques et institutionnels. L’Aritt est le garant de cette intelligence collective tournée entièrement vers un seul but : doubler le nombre d’entreprises identifiées comme innovantes sur le territoire d’ici à cinq ans (environ 500 aujourd’hui). Et ceci au service de l’emploi. Nous devons faire comprendre aux entreprises que l’innovation ne se limite pas aux ruptures technologiques : des modifications organisationnelles ou des avancées majeures de leur niveau de service constituent aussi des facettes des politiques d’innovation. Le réseau unique est tout à fait en mesure
de qualifier ces projets innovants et de proposer aux entrepreneurs les ressources ad hoc. Ces derniers ont-ils bien conscience de la qualité de ce réseau unique ? Frédéric Pinna : Les acteurs régionaux de l’innovation se doivent de faire éclore le plus de projets possibles et décomplexer les chefs d’entreprise. Ceux-ci, encore trop souvent, répugnent à engager des programmes d’innovation jugeant à tort qu’ils n’ont pas le potentiel suffisant. Neuf fois sur dix, ce n’est pas le cas ! Notre stratégie de réseau unique, fondée sur la proximité et la réactivité, doit nous permettre de relever ce défi. Un défi qui dépasse celui de la simple mise à disposition de solutions de financement. Le réseau unique doit nous permettre d’aller encore plus loin dans l’accompagnement des porteurs de projet.
« Cette stratégie constituera le cadre de référence pour toutes les actions menées en région Centre dans le domaine de l’innovation. Les membres du Réseau unique seront en première ligne dans la mise en œuvre des actions. » Marie-Madeleine Mialot, vice-présidente du conseil régional.
L’Aritt, un architecte de réseaux Livres personnalisés pour enfants, calcul d’économies « d’équivalent-carbone », transport de tapis de fleurs… Ils ont parlé de leurs projets, les partenaires de l’innovation ont activé le réseau. Et une aide PTR (Prestation Technologique Réseau) est venue compléter le tout. Efficace !
«U
ne aide financière de 9 000 €, c’est un appui financier important pour une petite structure comme la nôtre, qui doit beaucoup investir en amont des projets » reconnaît Raymond Luquet, créateur de Tecsem à Bourges (11 personnes). Cette entreprise est spécialisée dans la conception et l’installation d’unités de traitement de déchets urbains par recyclage, notamment en Europe de l’Est et en Asie : « Le projet porte sur le calcul de formules qui permettront de quantifier l’économie de gaz à effet
de serre réalisée via nos installations ». Pour la jeune Marion Padioleau, éditeur de livres pour enfants, la PTR était déterminante pour passer d’un stade très artisanal à une capacité de production satisfaisante (lire l’encadré ci-dessous). De son côté, Jean-Sylvain Guillemain, qui dirige la SARL Floriades de l’Arnon (15 personnes) à Lucy-sur-Arnon (www.guillemain.com), produit des tapis horticoles fleuris, composés à la demande des collectivités et des particuliers, et prêts à être posés. Mais « il me fallait trouver une
Le secret des aventures de Pataglou Marion Padioleau édite des livres personnalisés pour les enfants, en français et en anglais : le lecteur est le héros de l’histoire. Prénom, couleur des yeux, des cheveux, de la peau, la ressemblance vaut aussi pour les parents de l’enfant et les copains d’école. Le secret ? C’est lors de la commande sur le site www.pataglou.com que le client renseigne l’éditeur Padi & Co. sur ces particularités. Reste à publier des ouvrages uniques… « J’ai d’abord trouvé un imprimeur qui n’a peur de rien, puis, via la CCI, j’ai rencontré l’Aritt Centre et Oséo. » Tout le monde y a cru. Résultat : la PTR (Prestation Technologique Réseau), d’un montant de 7000 €, a permis à Marion d’investir 10 000 € dans la création d’un logiciel qui automatise le process : « Dès que le client a fourni les renseignements et passé commande, j’appuie sur « valider » et le fichier PDF arrive chez l’imprimeur. » Pataglou se décline aujourd’hui en 14 titres, 1 700 ouvrages ont été vendus depuis 2006, pour un CA prévu en 2009 d’environ 17 000 €. www.pataglou.com
solution pour les expédier sans dommage. La PTR est donc venue consolider le financement de la création d’une machine à fabriquer des rouleaux de calage qui permettent de superposer les tapis pour constituer des palettes ». Ils n’ont pas eu à chercher longtemps. C’est la CCI du Cher qui a orienté Jean-Sylvain Guillemain vers l’Aritt et son carnet d’adresses. « Vive les réseaux ! » renchérit Marion Padioleau, entrée, elle aussi, par la case CCI, à l’occasion d’un Forum de la création d’entreprise à Bourges : « J’avais déjà vendu 500 exemplaires que j’avais imprimés et façonnés moi-même, jusqu’à ne plus dormir ! J’ai exposé mes soucis de production… ». Le logiciel miracle, développé par un informaticien berruyer, est installé depuis le mois de juin dernier et les ventes explosent. Quant à Raymond Luquet, c’est par le CRITT Z3T, Centre de ressources technologiques vierzonnais, qu’il est remonté jusqu’à l’Aritt. « L’Aritt est un vrai partenaire, qui comprend notre problématique » estime Raymond Luquet. D’ailleurs, Tecsem (www.tecsemsa.com) mène déjà un autre projet avec l’Aritt Centre et l’Institut français du pétrole : il s’agit de RDF (Refuse-Derived Fuel) « un principe d’utilisation des rejets de traitement de déchets pour fabriquer de l’énergie. La démarche est destinée à trouver à moyen terme une méthodologie nouvelle. Un dossier difficile qui impliquera d’autres partenaires ». Quant à Marion Padioleau, elle prépare, avec l’Aritt et Berrinov, cette fois, l’édition automatique de ses ouvrages en cinq langues, alors que Jean-Sylvain Guillemain vient de déposer un nouveau brevet : des tapis fleuris biodégradables en PLA (amidon de maïs). Déjà, l’Aritt Centre est dans le coup.
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Mobilisation pour un futur pôle de compétitivité sur l’eau et les milieux associés L e gouvernement a ouvert la porte à de nouvelles labellisations de pôles de compétitivité pour les éco-technologies depuis début juillet. L’ensemble des acteurs du monde économique et de l’innovation de la région Centre, accompagnés des collectivités territoriales, ont saisi cette opportunité pour constituer un dossier de candidature qui sera déposé début octobre. L’ambition de notre candidature est d’initier et de porter, nationalement et internationalement, des approches et solutions basées sur l’observation et la compréhension des phénomènes liés à l’eau et à ses milieux associés. L’objectif est d’aboutir à la mise en place d’actions globales pour une gestion durable de la ressource en eau et des écosystèmes associés (éviter les dégâts collatéraux, par exemple la pollution
des sols, les émissions de gaz à effet de serre, etc.) et être une force de proposition en éco-technologies innovantes. L’idée est de partager la ressource selon les différents services qu’elle offre, d’optimiser son usage en fonction des milieux diversifiés qu’elle traverse et de valoriser ses propriétés grâce à ces mêmes milieux (valorisation de la biomasse, irrigation raisonnée et cultures innovantes). En effet, une des spécificités de notre région est de considérer la thématique de l’eau dans sa globalité en l’associant étroitement avec les milieux qu’elle traverse ou qui l’utilisent : sous-sol, sol, forêt, biodiversité, agriculture... En région Centre, un ensemble d’équipes se sont organisées depuis 2007 à travers le cluster de recherche ResoNat, unique en Europe, qui travaille sur la thématique de l’eau et des milieux associés. Plus récemment, le cluster Dream (Durabilité de la ressource
en eau et milieux associés), porté par des industriels, initié par la Ville d’Orléans et rejoint par les autres collectivités territoriales, a vu le jour. L’Aritt soutient ce projet en mettant à disposition son expertise en ingénierie de projet, en veille stratégique et en géostatistique. Plus de 50 acteurs sont déjà impliqués à travers des projets collaboratifs à finalité économique. L’alliance de ces initiatives regroupant les mondes de l’entreprise, de la recherche et de la formation, constitue un atout majeur pour notre région. L’obtention de la labellisation « pôle de compétitivité » permettrait de consolider les différentes initiatives régionales et d’obtenir des moyens humains et financiers supplémentaires pour l’accompagnement des entreprises dans leur développement par l’innovation.
AGENDA 23 et 24 septembre : Congrès Espaces & Luxe, organisé à la Maison de Magie, à Blois, par Cosmetic Valley et Shop Expert Valley, sur l’évolution de la distribution des produits de luxe et les nouvelles technologies associées aux points de vente et à la promotion des marques de luxe. Programme et inscription : 01 56 79 43 65 ou à akaplann@gisi.fr 29 et 30 septembre : Université 2009 des pôles et des clusters à l’usine, fabrique d’événements à la Plaine Saint-Denis (93). Rôle des pôles et des clusters pour répondre aux besoins immédiats des PME et les inscrire dans l’économie de demain. Renseignements : www.cdif-universite.fr Du 24 septembre au 3 décembre : Cycle de formation « Management de l’Innovation », des clés pour innover sur la durée. Un cycle de 5 journées organisé par la Chambre de commerce et d’industrie de Loiret-Cher, en partenariat avec le conseil général de Loir-et-Cher, le conseil régional du Centre, la Drire du Centre et l’Etat. Renseignements : www.trempolinno.fr et à trempolinno@loir-et-cher.cci.fr 15 octobre : « Risque et innovation », colloque organisé par le CNRI, en partenariat avec Berrinov, à l’ENSI de Bourges. Entrée gratuite. Inscription : http://inscription.cnri.fr/jeudi.php 10 novembre : Conférence régionale de l’innovation, faculté de Droit de l’Université François-Rabelais de Tours. Déclinaison de la stratégie de l’innovation en région Centre et d’actions génératrices de valeur pour tous.
• Lundi 31 août, Alain Rafesthain, président du conseil général du Cher, a remis les insignes de chevalier dans l'Ordre des Palmes académiques à Olivier Gille, directeur de l'Economie, de l'Emploi et de l'Enseignement supérieur du conseil général du Cher. Cette décoration récompense l’action d’Olivier Gille tant au service de l’éducation et la formation que son engagement comme conseiller Défense auprès du préfet de Région.
18 novembre : PharmaValley Bioconnexion à Rouen. Ne manquez pas l’occasion exceptionnelle de réseauter Pharma et Biotech grâce à un programme propice au business, avec une matinée Pharma Biotech Show et un après-midi Networking autour de rendez-vous d’affaires.
• Nicolas Trimbour, chef de la division Développement industriel à la Drire du Centre, rejoint la direction générale du Trésor au ministère de l'Economie ; il est remplacé par Benjamin Bertrand, ingénieur des Mines.
Renseignements : contact@pharmavalley.fr
• 6 entreprises innovantes régionales pourront promouvoir leurs nouvelles solutions techniques lors du prochain Salon des Maires et des Collectivités Locales (17 au 19 novembre 2009, Porte de Versailles à Paris), sur le stand collectif de l’Aritt Centre. Collecte intelligente des déchets en points d’apport volontaire, maisons à 100 000 €, pilotage sans fil de l’arrosage, autant de technologies qui seront candidates aux prix de l’Innovation du salon.
21 décembre : Hôpital Bretonneau à Tours. Découverte des savoir-faire et réalisations de l’IFR 135 en matière d’imagerie fonctionnelle : système nerveux et comportement, reproduction, communication cellulaire et cancer.
Aritt Centre, 6 rue MCM du Carbone, Orléans Cedex 2. Tours. Conception et rédaction Presse 1445072 boulevard Heurteloup 37000 02024738 70 88 60 00 contact@lettrevalloire.com 88 -10 • contact@arittcentre.fr • www.arittcentre.fr
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Entreprises
A l’affiche
Philippe Asselin traque les aides illégales En bon juriste, Philippe Asselin a décidé de s’attaquer aux aides publiques indues versées aux entreprises. Avec une collectivité dans le viseur : le conseil général du Loiret.
I
nfatigable ! A 68 ans, Philippe Asselin, qui vient de faire condamner l’entreprise Cantalou à rembourser des subventions accordées par le Département du Loiret et la Ville de Châteauneuf-sur-Loire (lire, à ce sujet, l’article « Chocolat à l’amende » à la page 9 de ce numéro), poursuit depuis une quinzaine d’années les collectivités de ses assiduités… juridiques. « Je
n’ai aucun compte politique, ni personnel à régler, je suis simplement effaré par la légèreté avec laquelle le conseil général dépense l’agent du contribuable du Loiret dans des aides à caractère économique. » Toujours dirigeant d’un cabinet spécialisé dans le conseil aux établissements financiers – et notamment dans le traitement de créances bancaires –, ce juriste, parfait connaisseur des arcanes du crédit-bail immobilier, a déjà déposé plusieurs recours dans les dossiers Georgia Pacific, Cantalou, Krono-France. Près de 30 000 € dépensés… « Il y a visiblement dans ce département un microclimat propice aux dérapages de toutes sortes » affirme notre plaideur qui juge que le système et les pratiques qu’il dénonce
datent du « règne de Kléber Malécot, prédécesseur d’Eric Doligé, ce dernier ayant parfaitement repris le flambeau » ironise-t-il. Plutôt idéologiquement proche « de la majorité présidentielle », après avoir été adhérent du Centre national des Indépendants (CNI), Philippe Asselin avance fièrement que son action a permis de mettre au jour des procédures illégales d’aides financières. « Des tuyaux dans lesquels a transité sans contrôle beaucoup d’argent public… » Résidant à Châteauneuf-sur-Loire, Philippe Asselin a dû résister à des pressions « amicales », qui lui enjoignaient de mettre un bémol à ses activités. C’était mal connaître l’incorruptible qui prépare d’autres JCS recours explosifs.
Les acteurs du tourisme récompensés Trop souvent méconnus, les acteurs du tourisme ont désormais leurs trophées… en Loir-et-Cher. En attendant que la Région ait les siens, retour sur la 1ère édition de ces Tops départementaux.
L
e 7 septembre, le château Renaissance de Villesavin, à la Tour-en-Sologne, accueillait les premiers Tops du tourisme en Loir-etCher, manifestation organisée par le conseil général avec le concours de La Nouvelle République du CentreOuest. Six trophées, signés par l’artiste tourangeau Michel Audiard, ont été remis aux entreprises ou associations lauréates dans cinq catégories, la dernière, « Tourisme & Famille », n’ayant pu départager le Domaine des Alicourts, un parc de loisirs avec hébergement (350 chalets et mobilhomes, 150 emplacements de tente) à Pierrefitte-sur-Sauldre, et le ZooParc de Beauval de St-Aignan-sur-Cher, la
superbe réalisation de la famille Delord qui aura battu cette année tous les records de fréquentation avec plus de 500 000 visiteurs. Devant une très large assistance, les lauréats se sont succédé à la tribune installée dans l’Orangerie de la demeure de Véronique et Lars de Sparre. Hervé Novelli, secrétaire d’Etat en charge du Tourisme, a remis les deux derniers Trophées et conclu cette première par un discours où il fut question du poids de l’économie touristique dans le pays. La palme de l’originalité est revenue à l’opération « Les Châteaux à vélo », qui a valu au Pays des Châteaux, qui l’a initiée, le Top « Tourisme &
Innovation ». Elle propose depuis 2007 aux amateurs de bicyclette la visite audio-guidée* de la Sologne des châteaux : de Chambord à Cheverny, en passant par Chaumontsur-Loire, Fougières-sur-Bièvre ou… Villesavin. FXB * téléchargeable à partir du site www.chateauxavelo.com sur un simple MP3 ou écoutable sur un téléphone mobile en composant le 01 72 95 95 05, puis le code 051 000.
La Lettre Valloire - Septembre 2009 57
Carnet
RÉGION Le conseil d’orientation et de surveillance de la Caisse d’Epargne Loire-Centre, dont le territoire correspond exactement à la région Centre, a désigné début juillet Nicole Etchegoinberry à la présidence de son directoire. Elle succède à ce poste à Jean-François Paillissé, nommé président du directoire de la Caisse d’Epargne Aquitaine Poitou-Charentes le 23 juin dernier. Nicole Etchegoinberry était précédemment présidente du directoire du Groupement d’Intérêt Economique (GIE) GCE Business Services qui assure la maîtrise d’ouvrage informatique du Groupe Caisse d’Epargne.
La Banque Tarneaud, filiale du Crédit du Nord (groupe Société Générale) implantée notamment en Indre-et-Loire et dans l’Indre, a confié à un historien d’entreprise, Patrick de Gméline, le soin de retracer les deux siècles d’une saga entamée à Limoges, où se trouve toujours son siège social. L’ouvrage est co-édité par les Editions de Venise et les Editions
Lavauzelle. Jean-Loup Tarneaud, le pdg (ci-dessus), représente la sixième génération de la famille qui a dirigé la banque depuis sa création en 1809. Le spécialiste de l’immobilier d’entreprise IEL, présidé par Christian Dufour, a commercialisé près de 22 000 m2 sur le marché des bureaux, dont 14 000 m2 dans l’agglomération nantaise, durant le premier semestre 2009. Outre
Nantes, où se trouve son siège social, le cabinet est présent à Tours, Chartres, Le Mans, Angers et St-Nazaire. Le CA, sur la période, s’est élevé à près de 1 M€.
58 La Lettre Valloire - Septembre 2009
INDRE Jacques Millon, préfet de l’Indre et frère de l’ancien ministre Charles Millon, a été nommé le 22 juillet préfet de la Charente où il succède à François Burdeyron (cidessous), ancien dgs du conseil régional du Centre (1982-1988) et ancien candidat (UDF-PR) aux
Daniel Guillermin, président de Shiseido International France (187 M€ de CA en 2008), vient de prendre la présidence du Centre de formation d’apprentis inter-
CHER Philippe Burtin a été nommé président directeur général de Giat Industries et de Nexter Systems : i l s u c c è d e à L u c Vigneron.
élections législatives de 1988 à Blois, puis aux municipales l’année suivante contre le maire sortant Pierre Sudreau et Jack Lang, qui sera élu. Philippe Derumigny, souspréfet de Mulhouse, devient préfet de l’Indre.
LOIR-ET-CHER Agé de 57 ans et diplômé d’HEC et de Sciences Po, le nouveau patron de Giat a rejoint l’entreprise en 2000 en qualité de directeur financier et de la gestion avant de prendre le poste de dg adjoint du groupe Nexter à sa création, en 2006. Rappelons que Nexter emploie environ 800 personnes à Bourges et à la Chapelle-St-Ursin, soit un peu moins du tiers des effectifs du groupe (2 720 salariés pour 579 M€ de CA). Jean-Patrick Baillet, X et ingénieur de l’armement de 57 ans, a été nommé directeur général délégué de Nexter Systems et président de Nexter Munitions. Il a débuté sa carrière en 1978 à l’établissement de Bourges. France-Hubert Maindrault vient de se retirer de la présidence du conseil d’administration de la société de logement HLM Jacques-Cœur Habitat, basée à Bourges. Il est remplacé à la tête du conseil d’administration par Michel Fristot, ex-directeur départemental de l’Equipement.
Jacques Varet, directeur de la prospective au Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) d’Orléans et rédacteur en chef de la revue Géosciences, vient de prendre la tête du Centre d’études supérieures des matières premières (Cesmat). Il succède à Pierre Boisson.
Le 19 juin dernier, dans le cadre du cabaret parisien le Lido, Vincent Petit a fêté avec la quasi-totalité de ses 91 salariés les 20 ans de son entreprise EIC, un éditeur de logiciels pour la profession comptable installé depuis sa création à Vendôme. L’entreprise, dont les solutions équipent plus de 6 000 cabinets comptables, a connu
une année 2008 faste avec une croissance de plus de 25 %. Le CA a atteint 5 M€ avec un résultat net de 670 000 €.
LOIRET Michel Fauré a pris cet été la direction de la compagnie d’électricité Sicap (Société coopérative d’intérêt collectif agricole de la région de Pithiviers). Il succède à Rémi Cousin, qui a fait valoir ses droits à la retraite.
universitaire région Centre (CFAIURC). Il succède à Jacques Leclerc.
RÉGION Gonzague de Villèle est le nouveau directeur général de la Banque Populaire Val de France. Il assure la succession depuis quelques semaines d’Yvan de la Porte du Theil, devenu membre du directoire et directeur général Banques Populaires au sein du nouveau groupe BPCE. Agé de 56 ans et diplômé d’HEC, Gonzague de Villèle a effectué l’ensemble de sa carrière au sein du groupe Banque Populaire ; il était précédemment directeur général de la Banque Populaire Centre Atlantique.
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