Magazine Lettre Valloire ETE 2009

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Cap’Ciné

joue les premiers rôles

Tous pris dans

la toile



Dossier

Points Chauds En Bref

pages 4 à 5

www.lettrevalloire.com

En Scène

pages 6 à 9

Ce magazine est un hors série de La Lettre Valloire, bimensuel d’information politique et économique en région Centre. Edité par MCM Presse SARL au capital de 51 000 € RCS Tours B 341 914 273.

La réforme territoriale achoppe sur la représentation

Siège social : 14, boulevard Heurteloup à Tours

Après les remous de Reims, le PS s’accroche à la Région

Adresse postale : BP 92031 37020 Tours Cedex 1 02 47 70 60 00 contact@lettrevalloire.com

Si les élus locaux s’accordent à reconnaître la nécessité d’une réforme de l’organisation des territoires, ils sont souvent en désaccord avec une proposition du rapport Balladur. pages 10 et 11

La Région boude la LGV L’A 19, futur boulevard du nord Loiret

Mettre en ligne sa vie sur Internet et inviter le plus possible d’amis à la partager : les réseaux sociaux ont envahi l’existence de millions d’internautes. Y compris dans la sphère professionnelle. pages 22 à 24

Ecobiz, le réseau social des entreprises Quand les politiques apprivoisent Facebook

Les étoiles régionales de la toile alloresto.com a digéré l’éclatement de la bulle internet L’éclosion de Bebloom.com

pages 25 et 26 page 27 pages 28 à 31 page 28 pages 29 et 30

Cyres tient le cap numérique

page 30

FD Eclairage diffuse ses lumières sur le web

page 31

Des solutions informatiques pour défier la crise

page 32

Informations légales : Abonnement annuel 2009 23 n°s et 4 magazines hors série : 340 € Les 4 magazines seuls : 12 € Abonnement électronique : 400 € Prix de ce numéro : 3 €

Cap’Ciné joue les premiers rôles

Philippe Dejust fait entrer le cinéma d'art et essai dans l'ère industrielle. Si les MK2 de Marin Karmitz à Paris ont visé les bobos, lui s’est attaqué aux villes moyennes, où ils sont plus rares. Et le succès est foudroyant. pages 34 et 35

Chavigny, quand l’esprit de famille demeure PGA résiste grâce à l’aviation d’affaires Thales TDA ne baisse pas la garde

Le journal de l’Aritt Centre (publi-information) Croc’Frais prend du poids Cordon Electronics attaché à Dreux Chemineau s’agrandit à Vouvray

page 36 page 38 page 38 pages 39 à 42 page 44 page 46 page 46

Immobilier d’entreprises

pages 48 et 49

Chantiers en région Centre

pages 50 et 51

L’appétit de Guillaume Ponsard Malika Bouhnik met les entrepreneurs en réseau PEFC/10-31-1138 FCBA/07-00835 – Document imprimé sur du papier PEFC participant à la gestion durable des forêts

pages 20 et 21

Réseaux sociaux, la nouvelle folie du web

Entreprises

Directeur de la publication : François-Xavier Beuzon

page 17

la toile

Impression : Imprimerie Gibert-Clarey (37)

CPPAP : 0111 I 85872 ISSN : 1246-4333 Dépôt légal : juin 2009

page 17

Blogueurs, les journalistes sans papiers

Révision et correction : Odile Ménard

Richard Ode (1, 34) • Régis Beaune (pages 16, 19, 22) • Jean-Christophe Savattier (pages 23, 27, 32, 36, 39, 44, 46, 52) • François-Xavier Beuzon (pages 9, 10, 11, 14, 15, 17, 20, 21, 49) • DR. (pages 4, 5, 6, 7, 8, 9, 11, 12, 17, 25, 26, 28, 31, 33, 35, 38, 39, 40, 41, 46, 48, 49, 50, 51, 52) • Odile Ménard (page 54).

page 16

Jamais le terme de toile n’aura été aussi juste. Moins de vingt ans après son apparition, Internet envahit nos vies. Après le commerce et l’information, ce sont désormais les relations interpersonnelles qui se sont engluées dans le World Wide Web. La région Centre n’échappe pas au phénomène pages 18 à 33

Maquette : Régis Beaune Odile Ménard

Crédits photographiques :

pages 14 et 15

Tous pris dans

Dossier

Ont collaboré à ce numéro : Capucine Becker Stéphane Frachet Franck Guidicelli Charles Tulibad

Diffusion : Annie Coupet

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De la friture sur la ligne du MoDem Gérard Hamel prépare sa sortie Les promesses de Wladimir d’Ormesson

Rédaction : François-Xavier Beuzon (rédacteur en chef) Jean-Christophe Savattier (rédacteur en chef adjoint) Aurélie Vouteau (assistante)

Publicité : François-Xavier Beuzon Emmanuel de Gonneville

Sommaire

Carnet

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Points Chauds

En Bref

Jean-Claude Sandrier, le Stakhanov de l’Assemblée

L

e site Lesinfos.com de Bernard de la Villardière a dressé au mois d’avril le palmarès des députés les plus « bosseurs » de la mandature en cours. Le palmarès établi prend en compte les interventions en séance et en commission ; il est complété par les questions écrites et, éventuellement, les rapports et les propositions de loi émanant des parlementaires. Des 23 députés régionaux, c’est le communiste du Cher, Jean-Claude Sandrier, qui remporte la palme de la participation aux travaux : 90 interventions, dont 79 en séance, et 24 questions. Au plan national, l’ancien maire de Bourges est 45e sur 577, le 1er étant le socialiste Didier Migaud, président de la commission des finances. On se consolera en se disant que le très actif député de la 4e circonscription de l’Isère est né… à Tours. Jean-Claude Sandrier devance d’une courte tête le député-maire UMP de Montargis, Jean-Pierre Door, qui totalise 87 interventions. Marisol Touraine (PS, Indre-et-Loire), 3e de la région Centre avec 86 interventions, modère son très bon résultat en indiquant que « le caractère strictement quantitatif du classement proposé est réducteur ». Nous en prenons bonne note. Mais un tiercé composé de trois familles politiques différentes, c’est plutôt rassurant pour la démocratie, d’autant que le quatrième de ce classement régional est Philippe Vigier (Nouveau Centre, Eure-et-Loir), qui représente une autre famille politique. Naturellement, il y a de moins bons élèves… Les curieux peuvent toujours aller jeter un coup d’œil sur http://lesinfos.com/.

Nicolas Forissier, le rosé au poing On ne savait pas Nicolas Forissier, le députémaire UMP de la Châtre (36), si bon vivant. On ne le savait pas non plus, après tant de joutes remportées de haute lutte face aux socialistes, défenseur du rosé. Il est pourtant parmi les membres fondateurs du Club de la Table Française, une soixantaine de parlementaires soucieux de défendre « ce qui participe de près à l’identité française : la cuisine, le vin et les arts de la table ». Le Club s’est fixé pour objectif de mobiliser l’ensemble des acteurs politiques, publics et privés afin de favoriser « le dialogue et l’échange entre les pouvoirs publics et les univers de l’agriculture, de l’agroalimentaire, de la restauration, des arts de la table, de l’accueil et du tourisme. » Premier combat du Club : le refus de la directive européenne visant à autoriser le mélange du vin blanc et du vin rouge pour obtenir du vin rosé. Une pétition dans ce sens a été signée par 200 parlementaires. Le lancement officiel du Club de la Table Française a eu lieu au mois de mai, dans la célèbre brasserie Lipp du boulevard Saint-Germain. On y voit Nicolas Forissier au côté de deux des co-présidents, la sénatrice UMP de Paris Catherine Dumas et, au centre, le sénateur socialiste du Lot Gérard Miquel, lui-même agriculteur.

4 La Lettre Valloire - Juin 2009

Lorgeoux gagne le premier round Dans la guéguerre qui l’oppose aux associations de commerçants pour l’implantation d’un Carré des marques à Romorantin, le maire et conseiller général PS de la ville, Jeanny Lorgeoux,a remporté une bataille importante. Le tribunal administratif d’Orléans vient, en effet, de rejeter la requête déposée par les associations de commerçants de Blois, Romorantin, Bourges, Vierzon, Châteauroux, Tours et Orléans. Jeanny Lorgeoux, qui s’attend à ce que les associations interjettent appel de ce premier jugement, s’affirme naturellement satisfait et toujours convaincu “de l’excellence économique du projet d’Unibail” qui vise, rappelons-le, à implanter une galerie de 96 boutiques sur une surface de 18 000 m2 pour un investissement de 53 M€.


Amabilités

Dans un communiqué à en-tête du parti de la France, l’ancien leader régional du Front national, Jean Verdon (cidessus), dénonce les propos grossiers et ignominieux d’une certaine Marie-Christine Arnautu, conseillère régionale FN en Ile-de-France. Cette aimable personne (ci-dessous) avait traité, le 6 mai dans les colonnes de l’Express, le fondateur du parti de la France Carl Lang et ses proches de « petites p. ». Voilà qui augure mal d’un débat constructif et apaisé entre les deux partis nationalistes.

Simple amende Beaucoup de bruit pour rien. Wilson Valor, le maire UMP de Luisant (28), a été condamné par le tribunal correctionnel de Chartres à 3 000 € d’amende pour prise illégale d’intérêt à cause de l’embauche de sa belle-fille comme cantinière. Les plaintes des sept anciens membres de sa liste qui s’étaient constitués parties civiles ont été jugées irrecevables. L’affaire devrait en rester là.

Jean-Patrick Gille ne mord pas à l’hameçon La proposition de loi du député UMP Jean-Frédéric Poisson visant à favoriser le prêt de main d’œuvre d’une entreprise à l’autre n’est pas du goût du

Télé-Momo Nicolas Sarkozy avait créé NSTV durant la campagne présidentielle. Barack Obama avait fait de même avec BarackTV. Maurice Leroy vient de lancer sa propre Web TV avec le soutien des Jeunes centristes de la région et de son attaché de presse Thomas Hantz. Avec leroymedia.com, les fans du député et président du conseil général de Loir-et-Cher auront la possibilité de voir – ou de revoir – ses meilleures émissions télévisées, diffusées ces derniers mois sur France 3 Centre (la grande majorité), TV Tours, La Chaîne Parlementaire, LCI et, en point d’orgue, la revue de presse de Paris Première, tournée le 20 mars au théâtre des Deux-Ânes.

député socialiste tourangeau Jean-Patrick Gille. Ce dernier, qui ne répugne pas à manier le calembour à l’occasion, subodore la présence d’une « anguille sous roche ». Ce texte, s’il est adopté en l’état par le Parlement, « pourrait avoir l’effet d’une bombe sur le marché du travail en atomisant toujours plus les protections sociales des salariés » affirme le député ségoléniste sur son site web.

SMS Le Nouveau Centre dans le Cher Le parti d’Hervé Morin et Maurice Leroy avait un déficit de représentation dans le Cher. Il est désormais comblé ! Fin mai, un des membres, Joël Badou, a lancé le Nouveau Centre à l’Hôtel Berry à Bourges. Philippe Vigier, député d’Eure-et-Loir, était la guest star de cette soirée destinée à organiser le mouvement dans le département berrichon.

De Jean-Pierre Gorges, député-maire UMP de Chartres (28), à ses collègues de l’opposition lors du vote du budget de Chartres Métropole qui prévoyait une hausse de la taxe professionnelle : « Ah çà, quand il s’agit de relever les impôts, on peut toujours compter sur vous ! ». De Maurice Leroy, député Nouveau Centre et président du conseil général de Loir-et-Cher, toujours friand de citations : « Comme le dit Jean Monnet, les hommes n’acceptent le changement que dans la nécessité et ils ne voient la nécessité que dans la crise ». De Monique Gibotteau, conseillère municipale et générale Nouveau Centre de Vendôme, à propos de Catherine Lockhart, maire PS de la ville : « Elle décide de tout recluse dans son bureau. Est-ce de l’idéologisme forcené ou de l’incompétence ? ». De Marisol Touraine, députée PS et vice-présidente du conseil général d’Indre-et-Loire, à propos de son rôle dans la brouille entre la présidente Claude Roiron et son ex-vice-président Philippe Le Breton : « J’ai tenté de pacifier. En vain. Maintenant c’est trop tard ! ».

Réserves sur Hadopi Bon connaisseur du web, le député UMP de Loir-et-Cher Patrice Martin-Lalande s’est abstenu lors du vote de la loi Hadopi visant à instaurer des sanctions contre le téléchargement illégal. Rapporteur du budget médias à l’assemblée, PML a tenté, en vain, d’éviter la coupure de l’abonnement. Une amende « applicable très rapidement » aurait épargné aux fournisseurs d’accès « un investissement exclusivement répressif dans les réseaux ».

Béatitude Selon David Lebon (PS), le député-maire UMP de Chartres Jean-Pierre Gorges « rivalise avec la benoîte béatitude d’une Christine Lagarde nous disant tous les jours que la crise va bientôt se terminer ».

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Points Chauds

En Scène

La croisade fiscale de Maxime Camuzat M

axime Camuzat, le vice-président communiste du conseil général du Cher, part en croisade… contre la hausse des impôts locaux. Irrité par les transferts de compétences non compensés aux collectivités, ce bon connaisseur des finances départementales et municipales prédit depuis des années « une explosion de la fiscalité locale ». Au Département, il a refusé de voter l’augmentation des taux 2009 (en moyenne + 16 %) décidée par la majorité à laquelle il appartient. « Ce n’est pas un acte politique dirigé contre mon camp, j’ai d’ailleurs voté le budget, poursuit le maire de St-Germain-du-Puy. Mais je m’insurge contre le désengagement de l’Etat. Il inflige une double peine aux départements qui doivent déjà affronter des pertes importantes de ressources propres. » Calculette en main, il assure que « l’Etat doit au Cher, si l’on examine le manque à gagner des transferts non compensés (APA, RMI, TOS, gestion des routes), près de 22 M€ ». La demande, refusée par le ministère de l’Intérieur, d’une dotation supplémentaire de 5 M€ faite par l’exécutif du Cher « n’était donc que justice ». Mais il ne fallait pas, selon lui, en rester là. « Nous aurions dû refuser d’augmenter les impôts et attaquer l’Etat » avance ce « citoyencontribuable ». Qu’à cela ne tienne ! Max Camuzat vient de créer une association dénommée « Solidarflop » – en hommage à une autre croisade menée en son temps par Lech Walesa – qui déjà revendique une centaine d’adhérents. Son objet : forcer l’Etat par tous les moyens légaux à « rendre l’argent aux citoyens ».

Contre-feu

Quelques jours après le lancement de la croisade fiscale de Maxime Camuzat (lire ci-dessus), les conseillers généraux d’opposition (UMP et divers droite) du Cher publiaient une page entière dans les journaux locaux sous le titre « Chers(es) contribuables, on ne vous dit pas tout ». Avec force schémas, les 15 élus d’opposition expliquent que depuis 2004, la majorité PS-PC du conseil général a augmenté les impôts de 35 % alors que la majorité UMP-DVD ne les avait augmentés que de 5,8 % durant les cinq années précédentes. Ils réfutent aussi l’argument de la majorité actuelle qui impute la hausse de l’impôt aux insuffisances de dotations de l’Etat. Si ce budget 2009 n’aura pas enrichi le contribuable du Cher, il aura au moins profité, dans une période difficile, à la presse locale.

6 La Lettre Valloire - Juin 2009

Salle comble pour l’UMP Début mai, Rémy Pointereau, sénateur UMP du Cher et leader de l’opposition au conseil général du Cher, a fait salle comble à Bourges pour « rétablir la vérité » sur les finances départementales (lire cicontre). Devant un auditoire certes acquis d’avance, le sénateur-maire de Lury-sur-Arnon a pointé du doigt des dépenses jugées anormales (frais de personnel, communication..). « Plus de coût de fonctionnement et moins d’investissements » a ajouté le maire de Bourges Serge Lepeltier.

Découpage en Berry Le redécoupage des circonscriptions législatives, dont on sait qu’il coûtera un siège de député à l’Indre et en donnera peut-être un supplémentaire au Loiret, fait l’objet d’âpres commentaires en Berry. On s’acheminerait vers un regroupement de la Brenne (aujourd’hui dans la 3e) et de l’agglomération de Châteauroux (qui constitue la 1ère), tandis que les cantons du Boischaut-Nord (Valençay, Ecueillé) et celui de Levroux seraient rattachés à la 2e.

Ardoise solognote… Albert Barokas, architecte et propriétaire foncier sur la commune de Salbris (41), est en conflit ouvert avec le maire d’icelle Jean-Pierre Albertini. Pendant plusieurs mois, ce citoyen a sévèrement attaqué le maire dans différents courriers adressés à la population et à des élus locaux. Mal lui en a pris ! S’estimant diffamé, l’édile a porté plainte. La cour d’appel d’Orléans a condamné l’architecte à une amende de 15 000 € et à verser, en sus, 4 000 € au maire.


Rural et réformateur D

ébut février, Joël Billard, sénateur-maire UMP de Bonneval (28), remettait à Claude Guéant ses conclusions sur l’opportunité de créer un ministère de la Ruralité. Pour cet élu de 56 ans, qui a entamé l’an passé son cinquième mandat de maire dans deux communes différentes (StMaur-sur-le-Loir, puis Bonneval), la réponse est carrément oui. « Les néo-ruraux travaillent souvent dans les centres urbains. Ils veulent les mêmes services qu’en ville en payant les impôts de la campagne », explique Joël Billard, qui

donne un exemple : « Un enfant scolarisé en maternelle coûte 1 400 € par an à la commune (transports, cantine, entretien des bâtiments) ; ses parents ramènent tout juste 400 €de taxes locales. Si rien ne change, nous serons obligés d’augmenter la pression fiscale. Pour l’éviter, je propose de créer un système de péréquation entre les recettes des villes et celles de communes rurales ». Autre combat du maire de Bonneval, la présence des services en milieu rural. « Nos populations ont besoin d’une présence médicale qui se concentre, aujourd’hui, dans les centres urbains. Il faut favoriser la création de maisons médicales ou de cabinets secondaires dans les bourgs. » Mais, pour engager cette réforme d’ampleur, il est nécessaire de créer un poste gouvernemental : Joël Billard en est persuadé. Alors, après le sous-préfet aux champs d’Alphonse Daudet, aura-t-on le ministre des champs de Nicolas Sarkozy ?

L’opposition est en miettes à Châteaudun D

eux jeunes élus d’opposition au maire de Châteaudun, Cyril Langelot et Jérôme Rebours, viennent d’être exclus de leur groupe municipal. De fait, c’est le bureau du GEM (Groupe d’Etudes Municipales), une association pilotée par l’ancien maire UMP Alain Venot, qui leur a signifié leur congé à l’issue « d’une véritable séance de tribunal » nous indique Jérôme Rebours. « On me reproche d’avoir voté en faveur d’une modification des statuts de la ZAC de Marboué qui permettait de faciliter l’implantation d’entreprises » poursuit-il. Les collègues de Cyril Langelot n’ont pas apprécié que ce dernier s’épanche sur le manque de démocratie interne au sein du groupe d’opposition. « Sur une délibération aussi importante que la gratuité des bus, qui a été refusée par le

groupe, nous n’avons même pas été consultés » s’insurge Jérôme Rebours qui dénonce la sévère reprise en main des « anciens » sur l’opposition à Didier Huguet, le maire –

sans étiquette – élu l’an passé. Les deux pestiférés ont illico constitué un groupe ; ils n’excluent pas de recruter parmi les cinq autres élus d’opposition…

Une grande cuvée Désormais qualifié de « déserteur » par son ancien chef de file Jean-Marie Le Pen, Jean Verdon était tête de liste régionale du Parti de la France de Carl Lang aux élections européennes. Sur la même région Massif central-Centre, la liste du Front national était conduite par Patrick Bourson. Après avoir passé quelques années en prison pour braquage de banques, ce viticulteur de 53 ans s’est associé avec Jean-Marie Le Pen dans une affaire de vins de champagne qui a sorti, il y a quelques années, une cuvée baptisée « Veuve Poignet ». Cet amateur de bons mots n’hésite pas à faire le coup de poing lorsqu’il n’est pas content. Un journaliste de l’Union de Reims en a fait les frais l’an passé. Largement battu dimanche 7 juin, Patrick Bourson avait promis de verser ses 5 500 € d’indemnités mensuelles de député européen aux Restaurants du Cœur. Ils devront s’en passer.

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Points Chauds

En Scène

Olivier Marleix,

Une convention sur les rails

le prétendant

A l’heure où nous publions ces lignes devait incessamment être signée la convention de financement (63 M€, dont 41€ à la charge de la Région) de l’électrification de la ligne Bourges-Saincaize. Les travaux de ce second tronçon, qui vient après l’électrification de Bourges-Vierzon et de Tours-Vierzon, débuteront à la fin de l’année pour une réception programmée en 2011. « Nous aurons réussi à électrifier cette transversale sur deux contrats de plan Etat-Région » se félicite Jean-Michel Bodin, viceprésident de la Région Centre. Qui ajoute que l’infrastructure a relancé l’intérêt des responsables du port de Nantes pour la création d’un port « sec » à Vierzon. A voir…

A

38 ans, Olivier Marleix est-il candidat à la succession de Gérard Hamel, le député-maire UMP de Dreux ? S’il est souvent cité, le maire d’Anet, vice-président du conseil général d’Eureet-Loir et conseiller technique de Nicolas Sarkozy en charge des collectivités locales et des relations avec les élus, n’est pas homme à dévoiler ses batteries. « A la différence de certains, je n’ai pas le temps de tirer des plans sur la comète. Et j’ai aussi trop de respect pour Gérard Hamel…» Fils de l’actuel secrétaire d’Etat à l’Intérieur et aux Collectivités territoriales Alain Marleix, ce natif du Cantal a la politique dans le sang. Membre du cabinet de Charles Pasqua… à 17 ans, puis collaborateur de Michèle Alliot-Marie à la Jeunesse et aux Sports, il a fini par rejoindre le Saint des Saints : la mairie de Paris. Mais c’est en tant que directeur de cabinet de l’ancien président du conseil général d’Eure-et-Loir, Martial Taugourdeau, que ce Sciences-Po va tâter pour la première fois des questions locales. « Je suis arrivé au conseil général en 1998, pensant n’y rester que deux ans. J’y suis resté jusqu’à l’élection de Nicolas Sarkozy. » Président du pays drouais (60 communes, 110 000 habitants), un mandat qui le passionne, Olivier Marleix souligne « qu’il ne fuira pas, le moment venu, ses responsabilités. Mais si je deviens maire de Dreux, je ne briguerai pas le fauteuil de député. Le double mandat est trop lourd à porter ».

Petits meurtres entre amis Dans son livre Demain sera un autre jour, le socialiste Yann Galut, viceprésident du conseil général du Cher, règle ses comptes avec sa rivale Irène Félix qui a conduit sans succès la liste de gauche aux dernières municipales à Bourges. Il se dit « frappé par les personnes (…) qui me disaient que notre candidate avait de très grandes qualités de gestionnaire en tant qu’élue, qu’elle ferait une excellente première adjointe, mais qu’ils ne la voyaient pas maire ». Yann Galut regrette « qu’elle n’ait pas su m’intégrer davantage à son dispositif de campagne, mais aussi à l’écriture du programme pour Bourges ». Avec l’air de ne pas y toucher, l’avocat prévient ses pairs : « Dans les années qui viennent, c’est aussi ensemble que nous devrons débattre afin de déterminer celle ou celui qui sera le mieux à même de porter nos couleurs lors des prochaines municipales ». Et d’avancer sans rire : « Je ne considère donc pas Irène Félix comme une future adversaire ». Du grand art ! 8 La Lettre Valloire - Juin 2009

Méthode Momo… La méthode Coué fait des émules. Maurice Leroy (Nouveau Centre), le président du conseil général 41 et soutien indéfectible du candidat Hervé Novelli (UMP) à la présidence de l’exécutif régional,a jugé la région « gagnable ». Selon lui, le bilan du socialiste François Bonneau est bon « pour la culture et le sport ». Pour l’économie,« c’est effroyable »,lâchet-il.« J’ai tendu la main au président Bonneau en décembre, j’attends toujours… » regrette Maurice Leroy.


Karine Gloanec-Maurin, la culture sans limites uatrième de la liste socialiste sur la région Centre-Massif central, la vendômoise Karine Gloanec-Maurin ne pouvait guère espérer un siège de députée européenne. La logique complexe des courants lui a finalement été défavorable, préférant réserver les positions éligibles au fabiusien Henri Weber et à la ségoléniste Cécile Jonathan, finalement battue. Mais la première adjointe du maire de St-Agil (41) a pris place dans la vie régionale. Sans se fixer d’objectifs précis, elle reconnaît que cette campagne lui a donné une stature qui la promet à d’autres joutes. Première secrétaire de la fédéra-

Q

tion de Loir-et-Cher entre 2005 et 2008, cette tourangelle d’origine, proche de Pierre Moscovici et donc ralliée à la motion de Bertrand Delanoë au dernier congrès de Reims, répartit aujourd’hui sa vie professionnelle entre la rue de Solférino, où elle occupe le poste envié de secrétaire nationale adjointe à la Culture, et la présidence de la FNCC (Fédération nationale des collectivités territoriales pour la culture) qui lui permet de côtoyer des élus de toutes tendances politiques. Mais cette passionnée de spectacle vivant, qui a dirigé une troupe de théâtre et fondé l’association

l’Hectare, à Vendôme, ne limite pas son horizon à la seule culture : « C’est la construction d’une civilisation qui m’intéresse » dit-elle. C’est d’ailleurs parce qu’elle estime que la culture doit sortir de ses murs qu’elle siège à la commission aménagement de… l’espace du CESR. En attendant une autre assemblée ?

François Bonneau en est resté sans voix « L’ affaire » Orelsan aura donné un formidable coup de pouce médiatique à un chanteur qui n’en attendait, ni n’en méritait pas tant. Rappelons les faits : début avril, le président du conseil régional François Bonneau annonce qu’il est prêt à geler la subvention accordée par la collectivité au Printemps de Bourges si celuici maintient la programmation du rappeur Orelsan. Ce dernier, qui répond au nom d’Aurélien Coten-

tin et dont le papa est… principal de collège (le métier de François Bonneau !), a commis il y a deux ans une chanson aux paroles mêlant misogynie, violence et franche bêtise. Un chef-d’œuvre d’ailleurs retiré de son répertoire et pratiquement oublié depuis. Mais on n’emprisonne pas Orelsan. La déclaration présidentielle a eu pour effet de raidir Daniel Colling, l’organisateur

du festival. Soutenu par une bonne partie du monde de la culture et par les instances nationales du parti socialiste, le fondateur du Printemps de Bourges maintient le concert du rappeur et « ringardise » le pauvre François Bonneau, s’étonnant au passage que l’ancien principal s’érige en censeur. Orelsan a finalement chanté. Et le président de la Région en est resté sans voix.

Hors-sujet Le 26 mai, lors du vote du compte administratif de la collectivité… et à quelques jours des élections européennes, les conseillers municipaux communistes de Tours se sont livrés à un vibrant réquisitoire visant pêle-mêle l’action du gouvernement, les banques et « l’idéologie » libérale. Certains de leurs collègues – opposition et majorité confondues – ont tenté de replacer en vain le débat sur le terrain local. Pierre Texier, adjoint communiste chargé de la circulation, a même reproché à un conseiller d’opposition, qui se réclame d’un gaullisme de gauche, d’accepter sans broncher que soit « pillé par le gouvernement l’héritage du Conseil national de la Résistance ». Mais où vont-ils chercher tout ça ?

La Lettre Valloire - Juin 2009 9


Points Chauds

Aménagement

La réforme territoriale

achoppe sur la représentation Si les élus locaux, tous bords confondus, s’accordent à reconnaître la nécessité d’une réforme de l’organisation des territoires, ils sont souvent en désaccord avec la proposition du rapport Balladur de créer un statut de conseiller territorial, qui représenterait Région et Département. Voilà qui promet des discussions animées au Sénat, probablement à l’automne.

C

omme nous l’avions pressenti lors de la publication du rapport de la commission Balladur sur la réforme territoriale (cf. La Lettre Valloire n°494 du 11 mars 2009), le point le plus discuté est celui de la représentation territoriale. Les membres de la commission Balladur proposent de supprimer les cantons, « sans méconnaître l’importance de ce bouleversement dans la vie locale ». Du coup, les dernières élections cantonales pourraient avoir lieu en 2011 ; dès 2014, elles seraient remplacées par un scrutin de liste propor-

Edouard Balladur, le 30 mai à Vendôme

10 La Lettre Valloire - Juin 2009

tionnel à deux tours commun aux deux assemblées, régionale et départementale. Les premiers de liste seraient, dans une proportion à déterminer, désignés pour siéger au conseil régional et au conseil départemental, tandis que les suivants siègeraient exclusivement au conseil départemental. Si son rapport suggérait initialement la création de circonscriptions électorales infra départementales, Edouard Balladur semble aujourd’hui incliner pour un dosage de scrutin de liste dans les grandes villes et de

scrutin uninominal dans les zones rurales, avec un probable redécoupage de la carte des cantons. C’est, en tout cas, ce que l’ancien Premier ministre a affirmé le 30 mai à Vendôme, lors d’une conférencedébat organisée par l’association des maires de Loir-et-Cher et Maurice Leroy. Quelle qu’en soit la forme finale, ce projet ne satisfait pas la gauche. Lors du colloque du CESR sur la réforme, organisé le 17 avril à Orléans, le président du conseil régional a rappelé son attachement à un mode électif distinct pour chaque échelon administratif. Aux Départements le leur, à la Région le sien. Il croit discerner, avec la réunion des deux scrutins prônée par la commission, un risque « d’émiettement, d’atomisation des responsabilités ». Eric Doligé, sénateur et président UMP du conseil général du Loiret, ne semble guère plus convaincu et il soulève des obstacles constitutionnels à la création d’un statut unique. JeanPierre Sueur, sénateur socialiste du Loiret et ancien secrétaire d’Etat aux collectivités locales, plaide quant à lui pour l’instauration du suffrage uni-


versel direct pour le président et les membres des communautés urbaines et d’agglomération. Celui qui fut maire d’Orléans de 1989 à 2001 va même plus loin en proposant qu’en ville, les représentants du département soient élus « sur la base » des communautés d’agglomération. « Dans les cantons ruraux, c’est autre chose » précise-t-il. Gérard Longuet, l’un des 11 membres de la commission et lui-même ancien président de Région, défend pourtant l’idée d’un « élu territorial, qui ne soit ni le conseiller général, trop proche de son clocher, trop enclin à défendre son canton, ni le conseiller régional, qui tombe exactement dans l’excès inverse ». Il se dit d’ailleurs « optimiste » quant à sa validation par le Parlement, reconnaissant « que ce sera le point nodal, le point de difficulté ». Au-delà de leur représentativité, se pose la question de la répartition des compétences entre collectivités. Président de Région, François Bonneau veut leur donner plus de pouvoirs. Il appelle à un « Acte III » de la décentralisation qui « clarifierait

Jean-Pierre Sueur

les choses » et plaide pour que les Régions héritent de « blocs de compétences » dans les domaines où elles sont déjà présentes : le développement économique, la formation et « une partie de l’enseignement supérieur avec ce qui touche à la recherche et à l’innovation ». Il relance l’idée « d’un chef de file » qui assumerait la responsabilité de politiques publiques dans certains domaines de compétence. S’exprimant lors du même colloque du CESR, Eric Doligé a, bien entendu,

exprimé ses divergences avec son homologue régional. « On constate que les Régions ne sont pas des lieux de cohérence » a-t-il expliqué, en insistant sur le fossé creusé entre les deux niveaux de collectivité : « En douze ans (la gauche gouverne la région depuis 1998, NDLR), jamais les six présidents de Départements n’ont été réunis par la Région pour discuter de grands projets ». François Bonneau lui rappelle que l’un et l’autre sont liés « par des conventions (…). Eric Doligé voudrait que la politique de la Région soit la somme des politiques des départements qui la composent. Ce n’est pas cela une politique régionale ». Le président de la Région considère que « les conseillers généraux trouvent leur légitimité au niveau du canton. On ne peut leur demander de faire, en même temps, de grands projets

Eric Doligé

régions, le comité est on ne peut plus clair. S’il souhaite qu’elles deviennent l’un des deux principaux échelons d’administration locale (avec les intercommunalités), il estime « qu’il n’a pas compétence pour procéder à des recommandations ». Certes, le comité « a formé le vœu que, dans un délai raisonnable, notre pays soit doté d’environ une quinzaine de régions », rappelant « que plusieurs projets en ce sens exis-

“ LA SUPPRESSION D’UN ÉCHELON ADMINISTRATIF POSE AU MOINS AUTANT DE PROBLÈMES QU’ELLE EST SUPPOSÉE EN RÉSOUDRE d’avenir à l’échelon régional ». En revanche, les deux hommes sont en accord sur un point : « Il faudrait démontrer que la simplification engendrerait des économies » interroge Eric Doligé, faisant écho à la préoccupation du président du conseil régional qui rappelait son opposition « à la suppression d’un échelon». Tout le monde semble avoir écarté cette hypothèse : le rapport Balladur souligne d’ailleurs que la simplification de l’administration territoriale « n’implique pas la suppression de tel ou tel niveau d’administration », ajoutant que cette facilité « pose au moins autant de problèmes qu’elle est supposée en résoudre ». Les fameux redécoupages, qui ont tant suscité de commentaires avant la publication du rapport, ne font plus peur à grand monde. Les 11 sages se contentent d’appeler à des regroupements volontaires, citant « l’exemple des initiatives prises en ce sens par les deux départements savoyards (qui) montre que ce n’est pas là une hypothèse d’école ». Concernant les

tent, à l’initiative de certaines régions, et qu’il n’y aurait que des avantages à les encourager ». S’exprimant à titre personnel avant la publication du rapport, Edouard Balladur avait suggéré « que leur périmètre soit revu pour les doter d’une population moyenne de 3 à 4 millions d’habitants ». Les éventuels fusions ou redécoupages seront manifestement laissés à l’initiative des assemblées délibérantes et des populations qui pourraient, comme le demande Xavier Bertrand, être appelées à s’exprimer sous la forme d’un référendum consultatif. François Bonneau n’a pas de « position de principe sur le nombre de régions », mais il souhaite que de telles décisions soient prises « à partir d’un choix des populations et non de l’Etat ». L’avenir le dira. Rendez-vous à l’automne pour le débat parlementaire et, comme l’a laissé entendre Edouard Balladur à Vendôme, au tout début de l’année 2010 pour la nouvelle loi. François-Xavier Beuzon

La Lettre Valloire - Juin 2009 11


Points Chauds

Aménagement

La Région boude la LGV La Région Centre a décidé de boycotter le financement de la LGV Sud Europe. La participation de l’Etat est jugée trop faible. Le financement public-privé n’est pas compatible avec la ligne politique affichée à Orléans.

R

ien n’y fait ! La Région Centre ne versera « pas un kopek » au programme de construction de la future Ligne à Grande Vitesse (LGV) Sud Europe qui doit relier pour un coût total de 7,2 Md€, Tours à Bordeaux. « Nous estimons que cette infrastructure est de la responsabilité de la nation » explique Jean-Michel Bodin (PC), vice-président délégué aux infrastructures et aux transports. « Dans cette logique, la part de l’Etat (25 %) est beaucoup trop faible. Par ailleurs, nous constatons avec regret que l’Europe ne participera pas au financement alors que la dimension transfrontalière de cette desserte qui nous reliera à l’Espagne est évidente ». Alors, non, c’est non ! Le préfet d’Aquitaine, qui a été chargé par le gouvernement d’amadouer

les élus rétifs, risque de ne pas trouver beaucoup d’écho du côté d’Orléans… Une autre clef de répartition, plus favorable aux collectivités, peut-elle faire évoluer la position de la Région Centre ? « Nous ne nous situons pas dans cette perspective » prévient Jean-Michel Bodin. Les autres collectivités, y compris la Région Poitou-Charentes, s’apprêtent à négocier en échange de leur soutien des aides au financement d’infrastructures locales (routes, ferroviaire). Mais il sera dit que le Centre ne mangera pas de ce painlà… Il est vrai que des considérations plus idéologiques orientent l’exécutif regroupé autour de François Bonneau. « Ce n’est pas le cœur du débat, mais nous ne sommes pas à priori favorables au principe du

partenariat public-privé annoncé pour la LGV. Ce dernier n’a pas globalement fait preuve de son efficacité, notamment en terme de contrôle des coûts et de niveau de tarif acquitté par le voyageur » réaffirme ainsi Jean-Michel Bodin. Rappelons toutefois, à l’instar de nombreuses associations d’usagers, que la tarification TGV appliquée aujourd’hui par la SNCF ne semble pas avantager particulièrement les classes laborieuses… Jean-Christophe Savattier

L’A 19, futur boulevard du nord Loiret L’ouverture du barreau manquant de l’autoroute A 19, entre Artenay et Courtenay, va s’accompagner de la création de nouvelles zones d’activité dans le nord Loiret.

A

peine plus de quatre ans après la signature du contrat de concession à Arcour, une filiale du groupe Vinci, l’A 19 a ouvert le 16 juin ses 101 km de bitume entre Artenay, au nord d’Orléans, et Courtenay, à l’est de Montargis. La nouvelle autoroute va pouvoir redynamiser la partie nord du départe-

12 La Lettre Valloire - Juin 2009

ment du Loiret : d’abord, elle va créer 150 emplois directs sur les gares de péage, les aires de service et les centres d’entretien. Ensuite, elle va permettre la création de plusieurs zones d’activité le long de son parcours. Au plus près d’Orléans, la première est située sur les communes d’Artenay et de Poupry, dans l’Eureet-Loir limitrophe. Ce projet doit se développer sur 150 ha, en trois tranches. L’acquisition foncière est pratiquement terminée et la commercialisation d’une première tranche de 68 ha va débuter. A Escrennes, un peu plus à l’est, 70 ha sont commercialisables ; c’est la zone la plus avancée et les fouilles archéologiques sont

en cours. A Auxy, entre Puiseaux et Beaune-la-Rolande, la moitié des 60 ha sont acquis. Les quelque 50 ha de la première tranche d’Arboria, à l’ouest de Montargis, sont déjà en grande partie commercialisés et une seconde tranche est prévue. La dernière zone d’activité, la plus à l’est, est également la moins avancée. La réflexion est en cours pour une localisation dans les environs de Courtenay, peut-être à proximité de la base Intermarché d’Hilaire-lesAndrésis (notre photo), où l’A 19 et la RN 60 ne feront plus qu’une seule et même voie durant quelques kilomètres. Mais là, l’échéance est plutôt FXB fixée à 2011.


Cette page prolonge chaque trimestre dans le magazine de La Lettre Valloire les opinions et réactions des élus de la CCI Touraine sur l’actualité économique de nos territoires. Ces « posts » courts sont également publiés sur Touraine Eco le blog (http://www.touraine-eco.com/leblog) et ouverts aux commentaires des internautes.

9 JUIN 2009

CCI

TOURAINE

UNE NOUVELLE VISION DU COMMERCE Le 12 mai dernier, nous avons vécu avec Thilbault le Carpentier une soirée réellement précieuse car elle nous a permis de partager une vision du commerce de demain. Alors que l'on voit le paysage commercial des centres-villes muter, que l'on voit fleurir des centres commerciaux de plus en plus gigantesques en périphéries de nos villes, le commerce indépendant a cependant une réelle carte à jouer et des opportunités à saisir. Trois constats : 1/ Le temps de courses s'est réduit d'une heure en 15 ans. La proximité reste donc un atout primordial. 2/ Les instants de consommation changent et deviennent pluriels ce qui devra faire inéluctablement évoluer les implantations des commerces qui devront non plus être fixés en un seul endroit mais avoir différentes implantations plus petites. 3/ L'attractivité des villes et les besoins de différenciation conduisent à ce que les centres-villes ne soient plus des avenues d’enseignes nationales qui font que toutes se ressemblent mais que le commerce soit aussi partie prenante de l'image et de l'attractivité de ce centre ville. Pour ce faire, il convient de ne plus opposer commerce de centre ville et commerce de périphérie. Cette opposition est dépassée car ces deux types d'implantations commerciales ont des objectifs convergents : augmenter l’attractivité du pôle. Dorénavant, le commerce indépendant doit penser collectif et développer son animation commerciale comme le conçoit un centre commercial. Pour ce faire, les commerces indépendants doivent créer des organisations commerciales fortes et qui défendent leur point de vue. Au travers d’Achat Touraine, la CCI Touraine veut à la fois sensibiliser les commerçants aux nouveaux modes de commerce par internet et faire basculer les commerçants mais également être un lieu de partage et d'échanges pour qu'ensemble, avec les Unions Commerciales, les commerçants indépendants trouvent une vraie place dans le paysage commercial de la Touraine à côté des enseignes, des grandes surfaces et des centres commerciaux. Josée Le Bihan-Kats, vice-présidente de la CCI Touraine

28 AVRIL 2009

ACTUALITÉ MANIFESTATION

Participez à la troisième édition des Rencontres Touraine Ecobiz pour : Développez votre réseau d’affaires ! Rencontrez de nouveaux clients ou fournisseurs ! Diversifiez votre activité ! Echangez, découvrir ! MARDI 10 NOVEMBRE Contact : 02 47 47 20 00 rte2009@touraine-ecobiz.fr

AEROPORT ET LOW COST : UN NOUVEAU MODELE ECONOMIQUE J’aimerais réagir ici à un billet de lecteur paru récemment dans la Nouvelle République, billet intitulé aéroport et low cost qui me permet de rétablir deux vérités économiques : 1/ L’offre low cost est différente de l’offre des grandes compagnies aériennes : les low cost proposent un nouveau modèle économique sur le marché et donc une nouvelle offre sur le marché du transport aérien. Il appartient au consommateur de faire son choix dans une gamme de produits plus large, en comparant les différentes offres selon ses propres critères (prix, qualité de la prestation, proximité…). J’ajoute que les grandes compagnies choisissent de concentrer leurs vols sur des villes « à taille critique » et donc, par conséquence, de ne pas en desservir certaines. L’offre low cost, elle, se fait plus large. Je rappelle que depuis le 31 mars, Marseille est à 1 heure 30 de Tours grâce à la ligne Ryanair. 2/ Ce ne sont pas les impôts des contribuables qui sont mis à contribution pour le développement de l’aéroport, mais une partie de l’impôt additionnel à la Taxe Professionnelle dont sont redevables toutes les entreprises inscrites au Registre du Commerce et des Sociétés auprès de la CCI de Touraine. La CCI reverse une partie de cette ressource sous forme de subvention à l’aéroport, que je considère comme une participation au développement économique de la Touraine. (N’oublions pas que ce sont nos impôts de contribuables qui ont servi à Air France lors des opérations de recapitalisation) Je vous invite à lire l’entretien mené dans le dernier Touraine Eco le mag sur le sujet : vous apprendrez qu’en 6 ans, 450 000 passagers sont passés par l’aéroport de Tours grâce à la liaison Ryanair. Plus de la moitié déclarent qu’ils ne seraient pas venus si la liaison n’avait pas existé. Vous apprendrez également qu’un passager dépense en moyenne 490 euros lors de son séjour. Patrick Poirier, vice-président de la CCI Touraine

COORDONNÉES

CCI Touraine 4 bis, rue Jules Favre BP 41028 37010 TOURS CEDEX 1 02 47 47 20 00 oheno@touraine.cci.fr

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Points Chauds

Politique

Après les remous de Reims

le PS s’accroche à la Région C’est probablement François Bonneau qui conduira le PS – uni dès le premier tour avec le PRG et le PC, mais sûrement sans les Verts – à la bataille des prochaines régionales. De nouvelles têtes, souvent féminines, pourraient encadrer un président sortant qui s’appuiera sur le soutien vigilant mais pas tout à fait désintéressé de Jean Germain et de Michel Sapin.

U

ne élection peut en cacher une autre. Derrière une campagne soporifique et calamiteuse des Européennes qui a vu le parachuté Henri Weber ramer pour effacer le veto initial des militants socialistes du Limousin, se profilent les régionales. Un challenge autrement plus mobilisateur pour un PS encore sous le coup du tsunami qui a emporté le congrès de Reims. « Il y a une réelle exaspération des

militants par rapport à ces clivages, sur laquelle souffle la droite » lance Alain Dayan. L’adjoint de Jean Germain, chargé du tourisme et des festivités à la Ville de Tours, n’est pas à la fête. Secrétaire d’un comité régional un peu fantoche, Alain Dayan a pour mission de négocier avec les six secrétaires fédéraux, d’une part le candidat à la présidence de la région, d’autre part les têtes de liste départementales. C’est la qua-

avant d’être invalidée quelques mois plus tard, et David Lebon, candidat investi par le PS à la seconde partielle et directeur adjoint du cabinet de Martine Aubry rue de Solférino (lire, à ce sujet, notre dernier magazine). Au nom de la parité, Françoise Vallée pourrait conduire la liste eurélienne. La Chartraine a d’ailleurs affiché ses ambitions en débarquant en plein Printemps de Bourges où personne ne l’attendait. Patrick Riehl, vice-pré-

“ IL Y A UNE RÉELLE EXASPÉRATION DES MILITANTS PAR RAPPORT À CES CLIVAGES, SUR LAQUELLE SOUFFLE LA DROITE

François Bonneau

14 La Lettre Valloire - Juin 2009

drature du cercle, tant il s’agit de peser chacun des paramètres que sont la représentation des motions du congrès, celle des départements, sans oublier la parité ! En Eure-et-Loir, le PS traîne comme un boulet la succession cafouilleuse de Georges Lemoine, l’ancien maire de Chartres. Fin novembre, le ségoléniste Patrick Dubourg a été largement réélu à la tête de sa fédération. Mais deux pousses ambitieuses émergent : Françoise Vallée, éphémère députée, élue contre le maire UMP de Chartres à la faveur d’une partielle

sident de la Région, caresse aussi quelques ambitions au nom du PRG. En Indre-et-Loire, Jean Germain ne brigue pas la présidence malgré les sollicitations. Il préfère tirer les ficelles en coulisse en restant grand argentier et premier vice-président... jusqu’aux sénatoriales où il sera tenu de démissionner de la Région en cas d’entrée au Palais du Luxembourg. Derrière l’incontournable maire de Tours, Mélanie Fortier devrait tirer son épingle du jeu au nom du petit parti frère, le PRG, en compagnie d’Isabelle Gaudron, élue à Amboise.


Battue en août 2007 par François Bonneau lors du vote de succession de Michel Sapin à la présidence de Région, l’orléanaise Marie-Madeleine Mialot s’était trouvé une porte de sortie : une position éligible aux Européennes. Ravis de l’aubaine, François Bonneau et Jean-Pierre Sueur avaient appuyé de tout leur poids l’exil de ce caillou dans leur chaussure. Mais les calculs byzantins de la rue de Solférino ont choisi une autre martingale. 3M semble toutefois exclure de disputer une seconde fois la candidature présidentielle à François Bonneau. Dans le Loiret, la fédération cherche toujours un successeur à Jean-Pierre Sueur, aujourd’hui sénateur. Seul de

Un autre ancien président de Région, Alain Rafesthain, devrait tirer sa révérence. Dans son département du Cher, Irène Félix pourrait se mettre sur les rangs. Mais l’ancien député Yann Galut, désormais à couteaux tirés avec la candidate malheureuse à la mairie de Bourges, est aussi donné comme tête de liste possible. Sur fond de rivalité historique entre Michel Sapin et André Laignel, Dominique Roulet, ancien directeur de cabinet du second et premier secrétaire fédéral, devrait conduire la liste dans l’Indre. Même duel de caciques en Loir-etCher, entre Bernard Valette et Michel Fromet, auquel est en passe de succéder le tandem municipal blésois,

De l’avis général, François Bonneau s’est ensuite plutôt bien coulé dans les habits de président, gagnant en épaisseur et en assurance. En restant à peu près dans les clous de l’équipe précédente avec peu de changements, le team Bonneau, mélange obligé de rose, de vert et de rouge, n’a pas pris de carton jaune notable. En s’installant dans le fauteuil, François Bonneau a eu besoin de se forger une image. « Il s’est évertué à faire oublier Michel Sapin », explique sous couvert d’anonymat un élu.

LA QUESTION QUE TOUS SE POSENT EST BIEN CELLE DE LA BONNE CANDIDATURE À LA PRÉSIDENCE “

taille à défier le tandem UMP Grouard-Lemaignen à la mairie d’Orléans, Christophe Chaillou, le conseiller général et maire de SaintJean-de-la-Ruelle, hésite toujours à franchir le pas. Deux militants historiques ne repartiront pas : Micheline Prahecq, qui préfère se consacrer à son mandat de conseiller général, et Jean-Marc Rousseau. Depuis quelque temps, le conseil régional bruisse du retour de Michel Sapin aux affaires. « C’est la droite qui répand ces rumeurs ! » nous affirme-t-on. Il est vrai que la double démission (2000, puis 2007) de l’ancien président de la Région Centre a laissé des traces. Recyclé à Solférino, il conserve au chaud ses deux mandats de député et de maire d’Argenton-sur-Creuse, ainsi que quelques solides ancrages régionaux comme la présidence de l’aéroport de Châteauroux ou celle du festival des jardins de Chaumontsur-Loire. Une chose est certaine : l’ancien ministre de l’Economie et des Finances ne restera pas les bras croisés lors de la prochaine élection régionale.

Marc Gricourt-Christophe Degruelle. Bernard Valette, le voyageur de la région (il est en charge des relations internationales), hésite à repiquer. Elu à la mairie de Lamotte-Beuvron, Alain Beignet ne devrait pas être absent de la liste. Mais le soin de la conduire pourrait revenir à Béatrice Arruga, vice-présidente sortante et élue à Vendôme. L’ancienne secrétaire fédérale de Loir-et-Cher, Karine Gloanec-Maurin, n’aurait pas dit son dernier mot. Mais la question que tous se posent est bien celle de la bonne candidature à la présidence. A son arrivée à l’ombre de la cathédrale d’Orléans, la lumière n’a pas jailli comme par miracle sur le nouveau président. On disait ce principal de collège montargois une peu falot, en comparaison de l’étoile Sapin et de sa puissante machine intellectuelle. Dans un premier temps, le ménage a été fait au cabinet : sous le signe du rajeunissement, l’équipe Bonneau a été « germanisée » (Sylvie Fredon, Jean-Pierre Tolochard…), le maire de Tours souhaitant garder plus qu’un œil sur le pilotage régional.

Béatrice Arruga

François Bonneau veut toutefois être partout, jusqu’à oublier de travailler en équipe. En ont découlé des problèmes de communication sur des dossiers sensibles. L’affaire du rappeur Orelsan en est l’illustration. François Bonneau est monté à l’assaut sans consulter suffisamment son entourage. Après un bras de fer avec Daniel Colling, directeur historique du Printemps auquel des responsables de la rue de Solférino ont apporté leur soutien, il s’en est suivi un cafouillage médiatique et des tensions palpables au sein de l’exécutif. Dans dix mois, ce sera une autre chanson : les morceaux de Reims devront être recollés pour battre un Hervé Novelli, entré depuis belle lurette en campagne. L’avenir dira si François Bonneau était le bon candidat pour relever ce défi. Charles Tulibad

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Points Chauds

Politique

De la friture

sur la ligne du MoDem

Exclusion de la présidente du MoDem 37, débauchage d’un élu par le président Nouveau Centre du conseil général de Loir-et-Cher : le parti de François Bayrou a connu un printemps agité en région Centre. Ce n’est pas le score aux élections européennes qui a regonflé le moral des troupes.

E

n région Centre, les démêlés internes du MoDem démoralisent les militants qui n’en peuvent mais… Ainsi, le bureau national du parti de François Bayrou a-t-il suspendu en mars dernier deux piliers de la formation centriste : l’exprésidente du MoDem 37 Colette Girard et son bras droit Jean-Luc Navard. Les deux fautifs paient leur alliance aux dernières municipales avec le socialiste Jean Germain à Tours pour la première, avec le socialiste Philippe Le Breton à Joué-lès-Tours pour le second et ce, sans en avoir référé à leurs instances nationales. «C ’est une question de discipline de parti, pas une question idéologique » explique Marc Fesneau, conseiller régional de Loir-et-Cher. Egalement chargé de mission au plan national auprès des fédérations, le

16 La Lettre Valloire - Juin 2009

président de la communauté de communes de Marchenoir explique la position du mouvement : « La consigne était claire. Une investiture était requise pour toutes les villes de plus de 20 000 habitants. Ces deux élus n’ont pas respecté ce principe ». Dans l’attente d’une clarification et d’une nouvelle élection, c’est Marc Fesneau, président du MoDem 41,

Girard est loin de faire l’unanimité en Touraine. Certains militants estimeraient, en effet, que leur ex-présidente mène une stratégie « trop personnelle » qui la conduit à siéger aux côtés du maire PS à Tours et à s’opposer aux socialistes au conseil régional avec Alain Tanton, président de la communauté d’agglomération de Bourges et premier adjoint du maire UMP.

“ IL N’Y A PAS D’ACHARNEMENT. C’EST UNE DÉCISION ARBITRALE NORMALE, CONFORME À NOS STATUTS qui a été désigné pour administrer la fédé tourangelle. Une annexion peu goûtée par les partisans de Colette Girard, qui dénoncent « des méthodes sectaires, incompatibles avec la culture politique de notre formation et une manière peu élégante d’écarter Colette Girard des européennes ». Surtout, les punis n’admettent pas que cette décision du bureau survienne après une première fatwa bayrouiste à l’encontre de Colette Girard, juste après la municipale de mars 2008. Cette dernière avait réussi à reprendre la main à la faveur de son élection – contestée – à la présidence du MoDem 37 (cf. Lettre Valloire de décembre 2008). « Il n’y a pas d’acharnement. C’est une décision arbitrale normale, conforme à nos statuts » commente Marc Fesneau qui, certes, « regrette » qu’elle soit intervenue quelques semaines avant les européennes. Et qui souligne au passage que Colette

Ces bisbilles internes ne se limitent pas à Tours. En Loir-et-Cher, les militants de ce fief centriste viennent d’assister à un nouvel épisode de la rivalité qui fait rage entre deux amis « de trente ans » : la sénatrice Jacqueline Gourault, fidèle de François Bayrou, et le président Nouveau Centre du conseil général Maurice Leroy. Ce dernier, toujours en quête d’un bon coup politique, a débauché Jean-Paul Pinon, l’un des deux élus MoDem auquel il vient de confier une vice-présidence et une « mission sur l’évolution de la démographie médicale en Loir-et-Cher ». Elu sur le canton de Selles-sur-Cher face un candidat… soutenu par Maurice Leroy, Jean-Paul Pinon réfute l’épithète de « traître » et préfère « œ u v r e r d a n s u n e démarche constructive au service de l’intérêt général en refusant d’être pris en otage par des querelles personnelles… ». Jean-Christophe Savattier


Gérard Hamel prépare sa sortie A 64 ans, le député-maire UMP de Dreux a prévenu son entourage. Il ira au bout de ses mandats, qu’il assumera avec « la plus grande détermination », mais n’entend pas rempiler.

C

e n’est pas la « tentation de Venise » mais une « aspiration à un peu plus de liberté ». A 64 ans, le député-maire UMP de Dreux (28), Gérard Hamel, vient d’avertir ses amis politiques. Il ne briguera pas en 2012 un nouveau mandat de député. Et ne renouvellera pas son bail municipal en 2014. « Après quatre mandats de députés et trois de maire, j’estime avoir bien mérité de la patrie » plaisante l’ancien entrepreneur qui affirme toutefois que sa d é t e r m i n a t i o n « est intacte ».

Pas d’inquiétude, le président de la CAdD se « battra jusqu’au bout. Ce n’est pas le moment de lâcher prise ». Le Drouais, en proie à une intense restructuration de son tissu industriel, a besoin de la mobilisation de « tous les élus, le premier d’entre eux y compris ». Mais l’affaire est-elle définitivement entendue ? Gérard Hamel affirme « avoir annoncé la couleur » mais ne prépare-t-il pas une tournée des adieux susceptible de s’attarder au-delà des échéances précitées ? « Pas le genre de la maison, nous affirme un proche, Gérard a abattu un travail considérable, exténuant. Il veut juste profiter de la vie. Il n’y a aucun calcul politique dans son attitude ». Entendra-t-il les regrets – pas toujours

désintéressés – de ses amis politiques ? « La politique est comme la nature. Elle a horreur du vide. Mais je suis toujours en place » prévient le maire de Dreux à l’intention de ceux qui voudraient ouvrir plus tôt que prévu le bal des prétendants. Ainsi, lorsque l’on fait allusion à la personnalité d’Olivier Marleix, conseiller général et maire d’Anet, souvent présenté comme un successeur « possible », le vieux lion adopte illico l’attitude du sphinx. « Olivier est un homme compétent mais il n’est pas le seul. Je ne vais pas jouer les coquettes mais ce n’est pas à moi de désigner un successeur. Ce serait lui rendre un bien mauvais service. » JCS

Les promesses de Wladimir d’Ormesson Passé durant l’hiver du MoDem à l’UMP, Wladimir d’Ormesson construit son avenir. Conseiller municipal à Bourges, le jeune magistrat (28 ans) pourrait bien être une des figures montantes de la vie politique locale.

U

ne âme aussi bien née pouvaitelle échapper à la vie publique ? Wladimir d’Ormesson, petit-n eve u de l’académicien Jean d’Ormesson et petit-fils de Claude PierreBrossolette, ancien secrétaire général de l’Elysée, est entré en politique tout naturellement, au début de la décennie. C’est à Normale Sup, à Lyon, qu’il découvre le militantisme. La période est propice. La campagne des élections municipales de 2001 va donner lieu à un combat acharné dont sortira vainqueur l’actuel maire socialiste Gérard Collomb. Wladimir d’Ormesson choisit le camp UDF et, revenu à Paris, « intègre le staff du mouvement ». Les années passent et, tout juste sorti de l’Ena (mars 2007, promotion République), il accepte de

représenter l’UDF aux élections législatives de juin 2007 sur la 14e circonscription de Paris. Avec 11,38 %, il arrive second derrière l’UMP (et ex-UDF) Claude Goasguen, élu au 1er tour avec près de 66 % des suffrages. Pourtant, entre les deux tours des élections présidentielles, Wladimir d’Ormesson avait été gêné par le « Je ne voterai pas pour Sarkozy » de François Bayrou, sans aller jusqu’à s’associer au Nouveau Centre. A l’automne 2007, Alain Tanton, le leader du MoDem dans le Cher, le présente au maire de Bourges Serge Lepeltier. Elu 37e sur une liste d’union, il fait son entrée au conseil municipal. Mais son étiquette MoDem se décolle peu à peu. La stratégie du chef de file, son niet à la réforme constitutionnelle et à

la réintégration de la France dans l’Otan conduisent le jeune élu à rejoindre l’UMP début 2009. Partageant son temps entre son poste de magistrat à Versailles et les dossiers de Bourges, Wladimir d’Ormesson a l’avenir devant lui. Son jeune âge (28 ans), sa formation et son appétit de la chose publique le destinent en tout cas à occuper un rôle politique majeur. FXB

La Lettre Valloire - Juin 2009 17


Dossier

Planète Web

Tous pris dans

la toile

Jamais le terme de toile n’aura été aussi juste. Moins de vingt ans après son apparition, Internet envahit nos vies. Après le commerce et l’information, ce sont désormais les relations interpersonnelles qui sont engluées dans le World Wide Web. Les blogs, les réseaux sociaux, les fichiers audios et vidéos partagés ont considérablement modifié la vie publique et la vie privée. En région Centre, les blogueurs espèrent devenir de vrais leaders d’opinion. Un combat qui n’est pas encore gagné, comme nous le démontrons dans les pages qui suivent. Si la classe politique est prudente vis-à-vis des blogs, elle s’est emparée des réseaux sociaux et les élus sont devenus très attentifs à leur classement sur Facebook, publié chaque mois par le Tourangeau Christophe Becker. Enfin, nous terminons ce tour de la toile par la success story de quelques sociétés régionales nées sur le web il y a une dizaine d’années et devenues, pour certaines d’entre elles, des PME florissantes.

18 La Lettre Valloire - Juin 2009



Dossier

Planète Web

Blogueurs, les journalistes sans papiers L’irruption des blogueurs dans la vie publique déconcerte la classe politique, comme en témoigne la polémique entre le maire d’Orléans et l’auteur d’un blog satirique. Mais la distance entretenue par la plupart des élus avec ce nouveau média prouve que la blogosphère n’est pas encore mûre pour exercer une réelle influence.

Antoine Bardet.

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les textes du blog « Les Amis de Serge Grouard » auraient pu passer pour une version des potins d’un célèbre journal satirique. Le juge des référés ne l’a toutefois pas reconnu comme tel, puisqu’il a donné droit aux demandes du maire d’Orléans au motif du « dénigrement » de son action. Seule la diffamation a été écartée. « Si ce n’est ni de la diffamation, ni de l’injure, ce n’est rien et c’est la liberté d’expression qui s’impose » insiste l’avocat d’Antoine Bardet. L’argument est un peu court. La liberté d’expression implique la transparence. Chaque publication doit indiquer clairement le nom de son directeur, qui est son responsable légal et doit pouvoir répondre du contenu devant le juge. L’anonymat –

La présence d’Antoine Bardet sur la liste conduite par Jean-Pierre Sueur aux dernières élections municipales, a aussi joué en sa défaveur. Mais la réaction du maire d’Orléans est jugée disproportionnée par la communauté des blogueurs. Et la condamnation d’Antoine Bardet peut paraître injuste, alors que circulent librement sur le net des injures autrement plus offensantes à l’égard des élus. Un rappel solennel à l’ordre aurait semblé suffisant. A Bourges, Jean-Michel Pinon tient un blog depuis une douzaine d’années. « Un webzine » tient-il à corriger. A l’époque (en 1997), on ne parlait pas encore de blog. Et le fondateur et principal auteur des textes de « L’Agitateur de Bourges » a des ambitions plus affirmées. Quoiqu’il

“ LE BLOG TOUT SEUL NE FAIT PAS BOUGER DES VOIX. LA FORCE DE LA BLOGOSPHÈRE ORLÉANAISE, C’EST QU’ELLE FAIT UN TRAVAIL D’ALERTE même relatif – aura probablement été la faiblesse de l’auteur du blog « Les Amis de Serge Grouard ». En outre, on sait que le contexte d’une campagne électorale est particulier, et le législateur a voulu établir, autant que faire se peut, un traitement égalitaire des candidats. Le juge a certainement considéré que le blog sortait du champ habituel de « la simple polémique admissible en période électorale ». Pour autant, fallait-il aller aussi loin ?

O

n sent Antoine Bardet un peu désemparé. Il paie cher la récente célébrité que lui a valu son blog « Les Amis de Serge Grouard ». Sa condamnation par le tribunal de grande instance d’Orléans lui a déjà coûté 6 000 € en frais d’avocat et de procédure et il est suspendu aux résultats de l’appel, qui devrait être examiné cet automne. L’arrêt pourrait confirmer les 11 000 € d’amendes et de dommages et intérêts accordés en première instance au maire d’Orléans. De surcroît, le blogueur Fansolo est sous la menace d’une mesure disciplinaire de son employeur qui n’a guère apprécié que son salarié ait rédigé – « une seule fois », plaide Antoine Bardet – sur son lieu de travail. C’est beaucoup pour ce qui se voulait une blague de potache. Mais au-delà de ce cas d’école, qui a défrayé la chronique orléanaise de l’automne dernier et provoqué une prise de conscience – « On a commencé à se fixer des limites », reconnaît Baptiste Chapuis, un autre blogueur –, se pose la question de la responsabilité pénale des blogueurs. Antoine Bardet, qui n’a rien d’un agitateur dépourvu de principes, a sa propre réponse : « Le cadre juridique que nous réclamons existe. C’est celui de la loi sur la presse de 1881 ». En l’occurrence,

se dise « d’une sensibilité de gauche », Jean-Michel Pinon tente d’avoir un regard distancié vis-à-vis de la vie publique berruyère. S’il n’épargne guère Serge Lepeltier et son équipe, il entretient d’assez bonnes relations avec celui-ci. « C’est un homme sympathique, humainement agréable » reconnaît-il. Pourtant, leurs premières relations furent plus tendues. « Serge Lepeltier a même menacé de porter plainte contre nous à la fin des années 90,


se souvient le « webziner » berruyer. Par la suite, il nous a expliqué que son entourage l’avait mal conseillé ». Aujourd’hui, le maire de Bourges ménage L’Agitateur : une forme de reconnaissance à la mesure des quelque 2 000 visites quotidiennes dont se réclame Jean-Michel Pinon. Le blog ne semble pas avoir été totalement domestiqué par les élus. Il y a ceux qui sont franchement contre : « Créer un faux blog tenu par le collaborateur d’un collaborateur ne m’intéresse pas, assure Jeanny Lorgeoux, le maire socialiste de Romorantin. Il existe beaucoup trop de forums bidons pourvoyeurs de rumeurs ou de méchancetés (...). Une agora de qualité, je veux bien. Mais il faut du temps ». Beaucoup d’élus se contentent d’un site internet classique, avec leur agenda et quelques informations sur leur activité parlementaire ou d’élu local ; leur blog, mis en ligne le temps d’une élection, est souvent fermé sitôt celle-ci terminée. La classe politique tiendrait-elle le blog pour un outil en voie d’obsolescence ? Christophe Becker, auteur d’un classement des politiques sur Facebook (lire page 27), est persuadé que les élus privilégieront de plus en plus les réseaux sociaux aux « égo-blogs ». Défricheur, il s’attend aussi « à ce que des choses se passent autour de la vidéo. » Pourtant, certains élus continuent d’utiliser, avec plus ou moins de bon-

heur, ce porte-voix moderne. Baptiste Chapuis cite Jean-Pierre Sueur, « qui a eu un blog politique très tôt ». C’est donc tout naturellement que l’actuel sénateur et ancien maire d’Orléans a confié au jeune blogueur l’animation de sa campagne sur le net. « Si, au final, nous avons perdu, nous avons rénové la pratique du militantisme et donné l’image d’une campagne jeune et dynamique, explique Baptiste Chapuis. Le blog tout seul ne fait pas bouger des voix. La force de la blogosphère orléanaise, c’est qu’elle fait un travail d’alerte. » Mais il y a parfois loin de l’intention à la pratique. Les textes publiés par le sénateur socialiste du Loiret sont souvent trop denses. En revanche, Michel Ricoud,

le conseiller général communiste du canton d’Orléans-La Source, joue sur la réactivité et la concision. Son blog est un des plus actifs de la place orléanaise. A Tours, Renaud Donnedieu de Vabres a conservé l’outil mis en place durant sa campagne électorale. Baptiste Chapuis. Aujourd’hui, ses interventions sont plutôt dédiées à la culture et très éloignées du terrain tourangeau. Son vainqueur, le maire socialiste Jean Germain, n’a pas voulu céder à la mode blogueuse, fidèle à l’image du sphinx qu’il cultive, modèle mitterrandien oblige. François-Xavier Beuzon

Quelques blogs et webzines politiques en région Centre Orléans Antoine Bardet, alias Fansolo (http://lapagedefansolo.blogspirit.com/) Pascal Martineau (http://www.dazibao-orleans.net/) Le blog de Laudes (http://laudes.over-blog.com/) Mon Saint-Jean-de-Braye (http://monstjeandebraye.over-blog.com/) Baptiste Chapuis (http://placedelarepublique.wordpress.com/) Tours Le Furet de Tours (http://www.lefuretdetours.com) Adrien Soissons (http://www.tourainepolitik.online.fr/adriensoissons/) Mon Tours, Christophe Becker (http://www.montours.info/) Bourges L’Agitateur (http://www.agitateur.org/ Roland Narboux (http://rolanddebourges.spaces.live.com/) Châteauroux Arnaud Clément (http://www.arnaudclement.org/) Le Porte Voix (http://leportevoix.over-blog.com/) Chartres La Piquouse de Rappel (http://lapiquouse.info/)

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Dossier

Planète Web

Réseaux sociaux,

la nouvelle folie du web Mettre en ligne sa vie sur Internet et inviter le plus possible des amis à la partager. Derniers avatars d’une société qui n’est plus à un paradoxe près entre vocation planétaire et repli communautaire, les réseaux sociaux ont envahi l’existence de millions d’internautes. Y compris dans la sphère professionnelle. Mais la limite est parfois ténue entre vie privée et vie sociale. Attention au mélange des genres.

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et la rapidité de croissance de ces réseaux (+ 50 millions de membres en 3 mois pour Facebook) montrent le tournant social qu’a pris le web. En France, d’après une enquête Comscore publiée au début de cette année, plus de 22 millions d’inter-

sites communautaires et autres blogs, d’après Médiamétrie. Nicolas Vanbremeersch, bien connu des bloggeurs sous le pseudonyme « Versac », revient sur la genèse de ce réseautage mondial, désormais qualifié de web social ou web 2.0.

“ 22 MILLIONS D’INTERNAUTES FRANÇAIS ONT VISITÉ AU MOINS UN RÉSEAU SOCIAL EN 2008

nautes français ont visité au moins un réseau social en 2008 (soit 64 % de la population internaute) et ont passé environ 2 h 30 par mois sur les

Q

uinze ans après son apparition, l’e-mail serait-il menacé d’extinction ? Ce n’est pas encore la réalité, mais on vit actuellement un profond bouleversement avec l’émergence du web social (blogs, messageries collaboratives, plates-formes d’échanges). Si l’on en croit les spécialistes des TIC (technologies de l’information et de la communication), une véritable lame de fond mondiale révolutionne l’usage d’Internet tant professionnel que personnel. Facebook, Viadeo, Linkedin, Twitter, Bebo… nombreux sont les réseaux sociaux qui investissent la toile et captent un maximum de membres (cf. encadré). Les chiffres vertigineux d’adhésion

Dans son livre « De la démocratie numérique » (Seuil, 2009), l’auteur parle d’évolution de l’Internet. Auparavant « les premières applica-


tions de partage social en ligne (listes et forums de discussion, newsgroups…) étaient collectives. Aujourd’hui, les nouveaux services (blogs, réseaux sociaux) replacent l’individu au cœur de l’action, en lui permettant de se remettre en réseau avec d’autres. » Ce sont des sites « user centric », où l’utilisateur créée lui-même le contenu et le diffuse. En outre, il met en avant le fait qu’à l’instar d’une société, le web a créé ses propres codes de communication sans lesquels les liens d’échanges et de partage ne pourraient se produire. En lieu et place d’une blogosphère, coexisteraient des millions de blogs et plates-formes d’échanges de données incapables de communiquer entre eux. Viadeo, Linkedin, Facebook, MySpace, Twitter… le choix est varié et se fait en fonction de la finalité recherchée (opportunités professionnelles, relations amicales, échanges de données, partage d’informations). En revanche, une constante prédomine : créer du lien entre internautes et faire sa propre publicité dans cet espace en ligne. Tout membre d’une communauté a cette préoccupation à l’esprit dès son inscription. Autrement dit, « faire du buzz » ou comment occuper le terrain « webmatique » et « attirer l’attention sur mes faits et gestes ». Peu enclins à s’afficher d’emblée sur Facebook, les politiques sont désormais très présents sur le réseau.

Marc Angenault (Actiforces).

S’appuyant sur l’exemple de Barack Obama qui a rencontré un très vif succès sur Facebook (5 millions de supporters vs 600 000 pour John Mc Cain lors de la campagne électorale), un classement des hommes politiques français est réalisé chaque

façon de sonder l’opinion ? Peutêtre… En tous cas, avec plus de 200 millions de membres et 50 000 applications, Facebook est devenu le réseau par excellence : mondial, intergénérationnel (des « digital natives » aux seniors), personnel et professionneI. Il est aux réseaux ce que Google est aux moteurs de recherche, un instrument incontournable. Ensuite, libre à chacun de mesurer son degré d’exposition. En effet, raconter sa vie sur la toile n’est pas sans risque. Les cas se multiplient où des candidatures à l’embauche n’aboutissent pas en raison de photos, commentaires ou opinions politiques disséminés sur la toile, qu’ils soient contenus dans des blogs, profils Facebook ou sites divers et variés… Si les recruteurs ne le clament pas haut et fort, il est désormais entendu que ces plates-formes, personnelles ou professionnelles font

“ LES CAS SE MULTIPLIENT OÙ DES CANDIDATURES À L’EMBAUCHE N’ABOUTISSENT PAS EN RAISON DE PHOTOS, COMMENTAIRES OU OPINIONS POLITIQUES DISSÉMINÉS SUR LA TOILE

mois, recensant les supporters. Quelques élus régionaux y figurent et il n’est pas rare d’entendre dans les couloirs un ministre se demandant quel est son rang dans ce palmarès… Facebook ou une nouvelle

partie des sources d’informations consultées. Marc Angenault, responsable du recrutement chez Actiforces, à Tours, reconnaît bien volontiers consulter les profils sur Facebook ou Viadeo,

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Dossier

Planète Web mais ne saurait en aucun cas tirer de conclusions hâtives. « Certes, un profil sur l’un de ces réseaux peut donner un éclairage différent sur le postulant, mais notre présélection ne se fera jamais au travers de ces sites. Rien ne remplacera le savoirêtre d’un candidat face à un recruteur par rapport à ses savoir-faire décrits sur la toile, explique-t-il. Pour nous, la révolution s’est plutôt opérée avec des sites comme keljob.com, monster.fr ou cadremploi.fr, viviers considérables de CV. » Alors si, côté recruteurs, ces réseaux ne sont qu’un outil complémentaire de recherche de potentiels, côté candidats, ils sont devenus indispensables. Consacrer du temps à s’inscrire, à actualiser son statut, à développer ses contacts fait désor-

mais partie d’une stratégie optimisée de recherche d’emploi. Frédéric Blanchet en est convaincu. « Au départ, ces réseaux permettent d’exister et de créer son propre espace. Puis d’échanger, de se retrouver sur des préoccupations communes… Ce partage de données peut alors aboutir à des pistes de jobs à pourvoir ou la résolution de problématiques identifiées. » Responsable du Club Business 37 sur Viadeo, ce chef d’entreprise basé en Touraine s’est servi de ce réseau pour monter ce « hub » il y a 3 ans. « Notre but : ouvrir un espace virtuel sur Viadeo à décliner sous forme conviviale dans la « vraie vie ». De ces échanges collaboratifs, sont nées des rencontres physiques à 30, 40, 100 personnes, cadres, décideurs, chefs

d’entreprises PME/TP ou demandeurs d’emplois. Nous proposons régulièrement des réunions thématiques, des rencontres avec ceux qui font l’actualité politique et économique de la région. ». Alors utiles ou exhibitionnistes ? Ces réseaux ne laissent pas d’interroger et opposent souvent utilisateurs et « résistants ». Entre la fascination « d’en être » et de faire partie du « village global » (notion chère à Mc Luhan, théoricien des médias dans les années 1960-1970) et les critiques qu’ils soulèvent, les réseaux n’ont pas fini de faire parler d’eux sur la toile et dans la vraie vie. Capucine Becker

Des réseaux à foison L’arrivée du web social a favorisé l’émergence de multiples réseaux et sites communautaires. Professionnels ou personnels, ils ont bousculé la façon d’appréhender le web. Voici les incontournables : RÉSEAUX PROFESSIONNELS :

RÉSEAUX PERSONNELS :

Viadeo Réseau social créé en 2004 en France. 6,5 millions de membres dans le monde dont plus de 2 millions dans l’Hexagone.

Facebook Créé en 2004 aux Etats-Unis par et pour des étudiants d’Harvard. Ouvert à tous. Plus de 200 millions d’utilisateurs. Numéro 1 des réseaux actuellement.

Linkedin Base de données professionnelles créée en 2003. Plus de 35 millions d’utilisateurs dans le monde. Bebo Racheté par AOL en 2008, Bebo s’attaque désormais aux marchés européens : France, Italie, Allemagne, Pays-Bas. 22 millions d’utilisateurs dans le monde.

MySpace (partage de données : musique, vidéos, blogs…)

Espace web personnalisé créé en 2003 aux Etats-Unis. Plus de 130 millions d’utilisateurs dans le monde Copainsdavant (site de retrouvailles personnel et professionnel)

Créé en 2001 en France. 10 millions d’inscrits. Twitter (micro-blogging) Réseau de communication instantanée créé en 2006 aux Etats-Unis. Envoi et réception de messages de 140 caractères maximum. 10 millions de membres dans le monde.

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Ecobiz le réseau social des entreprises régionales A l’heure du web social et du partage des connaissances, les CCI du Loiret et de Touraine ont lancé la plate-forme Ecobiz à destination de leurs ressortissants.

N

é de l’idée que les entreprises parta-geaient des problématiques communes sans pouvoir les exposer en un lieu unique, Ecobiz est la réponse collaborative et numérique mise en place par les chambres consulaires du Loiret et de Touraine. « Tout le travail en amont a consisté à clarifier les attentes des entreprises, à les inciter à partager leurs différents savoir. C’est ensuite aux entrepreneurs d’animer la plateforme via des communautés », explique Bruno Jacquemin, directeur général de la CCI du Loiret. Yves

Bruno Jacquemin, DG CCI du Loiret

Massot, vice-président de la CCI Touraine, va plus loin. « A l’ère du numérique, le rôle des CCI est en pleine mutation. De consultants d’entreprises omniscients, nos experts évoluent vers l’organisation et l’animation de réseaux où le partage de données devient de plus en plus fondamental ».

découlent, de facto, de ces échanges collaboratifs. Si la notion de réseaux est vieille comme le monde, la vie communautaire n’est pas, d’emblée, natu-relle pour les entreprises. C’est là tout le travail d’incitation, voire de persuasion, que doivent entreprendre les chambres pour que leurs ressortissants comprennent l’intérêt

“ OUTRE LA DÉFENSE D’INTÉRÊTS COMMUNS, LE RÉSEAU COLLABORATIF EST INTRINSÈQUEMENT CRÉATEUR DE VALEURS Conscient de la difficulté de toucher les entreprises, les deux CCI ont donc mis en place cet espace d’échanges virtuel, calqué sur l’exemple grenoblois. Toute la force du réseau Ecobiz est, certes, en ligne mais réside aussi dans le fait que ses membres se rencontrent. « Il ne s’agit pas de rester derrière son écran à discuter, mais bien de favoriser des échanges par l’entremise d’Ecobiz », souligne Yves Massot. Conférences, tables rondes, petits-déjeuners thématiques

et le force d’un réseau constitué. « Outre la défense d’intérêts communs, le réseau collaboratif est intrinsèquement créateur de valeurs », martèle Yves Massot. Affichant sa volonté d’être davantage qu’un canal de diffusion d’informations, Ecobiz est soumis à modération et comité de pilotage. A l’instar d’un système wiki (encyclopédie contributive), les apports sont validés avant publication par un modérateur. « Plus qu’un réseau social classique, le dispositif, très professionnel,

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Dossier

Planète Web se situe au carrefour d’échanges de données, de bon-nes pratiques et de connaissances territoria- les », précise Bruno Jacquemin. Ainsi articulé autour de plusieurs communautés thématiques, Ecobiz est en perpétuel mouvement afin de répondre au mieux aux attentes de ses adhérents. On notera, pêle-mêle : l’habitat du

futur, les RH et le management, les jeunes entreprises, la logistique, les TIC (technologies de l’information et de la communication), les prestations de services. Valérie Musset, responsable de la communauté « Habitat » (50 entreprises régionales), se voit comme un « chef d’orchestre » chargé de mettre en

Touraine Ecobiz Date de lancement : septembre 2007 Communautés / Clubs : • 7 communautés filières : habitat, RH, tourisme, performance durable, logistique, jeunes entreprises, viticulture (à venir) • 5 clubs thématiques

Yves Massot

• 1 communauté Localbiz ouverte à tous : informations

sur la vie économique locale • 1 pôle de compétitivité soit 1 400 adhérents, dont 700 à Localbiz Modalités pratiques : pour intégrer une communauté, l’intéressé contacte son animateur (identifié sur le site). Celui-ci lui indiquera les conditions d’adhésion. Sites : www.touraine-ecobiz.fr www.loiret-ecobiz.fr

musique les souhaits des adhérents : « A travers un comité de pilotage, les entreprises décident elles-mêmes des thèmes à évoquer sur la plateforme. Notre rôle est de faciliter et coordonner ces échanges interentreprises, trouver des intervenants, participer au débat (corpus documentaire, veille éco- nomique, calendrier des manifestations…) et se porter garant des règles de bonnes conduites sur le site.» Autrement dit, initier et entre-tenir la dynamique au sein de la communauté. Jeune « réseau d’entreprises en mouvement », Ecobiz ambitionne de devenir le partenaire on-line incontournable des entreprises régionales. Aujourd’hui, 24 CCI ont adopté cette plate-forme et échangent entre elles. Yves Massot formule le souhait que l’ensemble des CCI commencent, en amont, à échanger entre elles pour ensuite promouvoir ces réseaux professionnels auprès de leurs ressortissants. Capucine Becker

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Christophe Becker, blogueur et web entrepreneur

Quand les politiques apprivoisent Facebook Initiateur du classement des hommes politiques sur Facebook, Christophe Becker estime que le leader mondial des réseaux sociaux devient un média à part entière, difficilement contournable pour qui veut accroître sa visibilité. La Lettre Valloire : Pourquoi établir un classement mensuel des politiques sur Facebook ? Christophe Becker : Féru de politique depuis longtemps et internaute depuis quinze ans, il m’a semblé pertinent d’observer la visibilité des élus sur ce nouveau média en vogue. Bien m’en a pris puisque ce palmarès suscite un fort engouement auprès des lecteurs de mon blog (www.classementpolitique-facebook.com) et génère du « buzz », au sein des cabinets ministériels et dans les couloirs de l’Assemblée. LV : Quelle type d’utilisation en font les politiques ? C. B. : Ils ne sont pas tous égaux devant Facebook ! Certains se contentent d’une page renseignée a minima, d’autres, au contraire, y publient agenda, emploi du temps (parfois en temps réel) et réflexions.

En peu de temps, Facebook est devenu un média supplémentaire, un complément indispensable au militantisme et à la communication traditionnels. A utiliser de façon efficace pour être vu et soutenu. LV : Peut-on être certain que la page Facebook est gérée parl’élu ou son entourage ? C. B. : Non, c’est justement toute la limite de l’exercice et la raison pour laquelle je m’intéresse davantage au nombre de supporters, ce qui suppose une démarche volontaire de l’internaute, qu’aux profils eux-

mêmes, qui peuvent être créés par tout un chacun. LV : Qu’en est-il des élus de la région, certains sont-ils présents sur Facebook ? C. B. : Oui, quelques-uns sont inscrits mais les absents sont encore nombreux. A croire que le réseau, n°1 mondial, ne serait investi que par les leaders nationaux et les jeunes… ou que nos élus ne soient pas convaincus de l’usage d’un tel outil de mobilisation qui permet de toucher un électorat là où il se trouve : sur le web.

Le classement des politiques sur Facebook par nombre de supporters Rang

Nom

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10

Nicolas Sarkozy Olivier Besancenot Jacques Chirac François Bayrou Jean-Luc Romero Ségolène Royal Robert Badinter François Fillon Eva Joly Jean-Marie Le Pen

supporters au 1er juin 113 111 17 228 8 057 6 978 6 152 5 119 4 341 3 404 3 239 3 155

Progression/mai 18 026 329 254 891 -76 415 235 268 420 248

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Dossier

Planète Web

Les étoiles régionales

de la toile

Elles sont nées, pour la plupart, il y a une dizaine d’années, au moment de l’éclosion du net. Elles ont survécu à l’explosion de la bulle au début des années 2000. Aujourd’hui, elles sont florissantes, comme l’orléanaise Bebloom qui vend justement… des fleurs. Même réussite pour Sébastien Forest et son site alloresto.com ou le groupe Cyres de Guillaume Ponsard, qui décline ses savoir-faire dans trois sociétés. FD Eclairage, s’il n’est pas un pure player comme les trois autres, a complètement intégré Internet à sa stratégie de relance. Portrait de quatre étoiles régionales de la toile.

alloresto.com a digéré l'éclatement de la bulle Internet Le site web alloresto, créé à Tours en 1998, a livré 1,3 million de repas l'an passé, notamment à Paris. Pionnier du e-commerce, Sébastien Forest a encore des perspectives de croissance.

S

Sébastien Forest

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tart-up lancée à Tours en 1998, la société Eat On Line, gestionnaire du site web alloresto, affiche onze ans plus tard un CA de 6,9 M€ et un bénéfice substantiel. Pourtant, cette croissance n'a pas été linéaire. La société éditrice du site de e-commerce alloresto.fr a même failli disparaître. L'éclatement de la bulle Internet au début de la décennie a été fatale à 9 entreprises sur 10 dans ce secteur. « Fin 2002, alors que le crédit se raréfiait pour les start-up, les commissaires aux comptes d'Ernst and Young m'ont convoqué pour m'annoncer que j'allais être en cessation de paiement. Pour eux, la liquidation était inéluctable », raconte Sébastien Forest, l'ancien étudiant en économie à Tours, aujourd'hui pdg de cette belle affaire. A cette époque, Eat On Line dispose de trois antennes (Tours, Paris et Londres) qui occupent 25 salariés. « Nous avions même lancé un service de réservation de tables de restaurants » se souvient le fondateur. Mais la société accumule les déficits. Aidé par des proches, Sébastien Forest injecte quelques dizaines de milliers d'euros pour tenir. Il doit licencier. Il se fixe à Paris, où existe le vrai marché de la commande de plats livrés. « Beaucoup de Franciliens arrivent chez eux après 20 heures, ce qui est rarement le cas en


province. Les magasins sont alors souvent fermés. Et ils n'ont pas envie de cuisiner », résume Sébastien Forest ; alloresto permet de comparer les menus et offre une grande liberté de choix à travers 2 500 restaurants partenaires. Le business model d'Eat On Line est simple : la société se rémunère à la commission. « Environ 10 %, soit une moyenne de 2,7 € par commande », dévoile le jeune entrepreneur, aujourd'hui imité. Son antériorité et son implantation dans une douzaine d'agglomérations (Paris, Strasbourg, Montpellier, Rennes,...) font d'al-

loresto le leader français de la restauration par internet à domicile. Le bouche à oreille entre restaurateurs a aussi aidé l'entreprise tourangelle. « Nos restaurateurs partenaires ont constaté une hausse moyenne de 25 % de leur CA en Ile-de-France. Ça s'est su », précise Sébastien Forest. Mais la concurrence est vive. Les chaînes de restauration ont parfois leur propre site de livraison. Eat On Line, qui emploie aujourd'hui dix salariés, veut réagir. L'interface du site Internet sera modifiée. « Elle était inchangée depuis 1998 », dit Sébastien Forest, qui prévoit d'inve-

stir 500 000 € de publicité sur le web, notamment pour toucher son cœur de cible, les 25-35 ans. « Notre marge de progression est exponentielle. Nous avons 25 000 clients dans cette tranche d'âge, qui consomme en ligne et travaille parfois tard. Rien qu'en région parisienne, elle représente 2 millions de personnes », a calculé Sébastien Forest, pas affolé par la crise actuelle : « Le plat livré à domicile est une alternative à une sortie au restaurant. A Paris, la note finale dépasse souvent 70 € ». Stéphane Frachet

http://www.alloresto.fr/

L’éclosion de Bebloom.com Créateur de bouquets sur internet, l’Orléanais Bebloom.com a pris la vague du web avec succès.

I

ssu d’un milieu horticole depuis trois générations, l’Orléanais Yann Jallerat a vite saisi l’impact d’internet sur le marché de la transmission florale classique. En 1999, il décide de concevoir et vendre des bouquets en ligne. Bebloom.com (de to bloom : éclore, s’épanouir) apparaît alors sur la toile. Dix ans plus tard, le pari est réussi avec un CA annuel de 3 M€, plus de 65 000 bouquets livrés chaque année, 2 millions de visiteurs uniques en 2008. « Le plus difficile fut de se faire connaître au début de l’aventure. Nous avons dû miser 90% de notre investissement essentiellement en référencement et en publicité sur le web. »

Avant Internet, envoyer des fleurs correspondait à un événement précis impliquant une démarche parfois un peu compliquée (comment s’assurer que le bouquet est arrivé frais et à temps ?). Aujourd’hui, « en quelques clics, il est très facile de faire son choix de bouquet, de passer commande et de suivre son envoi en temps réel. On se rend compte que notre clientèle est plus jeune, fidélisée et moins liée à des impératifs de dates. Désormais, on envoie des bouquets très facilement ». Les Français seraient-ils davantage enclins à offrir des fleurs via le net ? La réponse est oui. De 1 seul bouquet commandé tous les deux ans et

demi par chaque Français, on est déjà passé à 1,8 par an… Au vu de ces

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Dossier

Planète Web chiffres encourageants, le fondateur du site multiplie les partenariats et propose des packs « bouquets duo » (chocolats de la maison Mazet à Montargis, champagne Veuve Clicquot…). « Outre des fleurs, notre force est de proposer de véritables cadeaux à des prix abordables via un mode de transmission simplifié », souligne-

t-il. Prise de commande quotidienne, livraison sous 24 h, offre diversifiée en fonction des arrivages de fleurs fraîches, garantie 5 jours, suivi instantané du produit par mail ou SMS… le site mise sur la réactivité qu’induit le web. « N’ayant pas ou peu d’intermédiaire, notre offre est globalement 20 % moins chère pour

une qualité identique. Et avec un maintien de nos engagements (qualité, délai, fraîcheur) car sur internet, la réputation et la notoriété se défont aussi vite qu’elles se gagnent… », conclut Yann Jallerat, confiant pour 2009. Capucine Becker

http://www.bebloom.com

Cyres tient le cap numérique Spécialiste de solutions web et de nouvelles technologies intégrées dans l’entreprise, le tourangeau Cyres trace son sillon sur le marché numérique.

A

vec 30 collaborateurs, 3 M€ de CA prévus en 2009, une croissance à deux chiffres depuis plusieurs années (+ 40 % par an environ) et une offre globale de services informatiques, le groupe Cyres est devenu l’un des acteurs majeurs de la web connection. « Notre activité s’articule autour de trois pôles d’expertise – système, ingénierie et inter- activité - qui répondent à l’ensemble des problématiques d’information de nos clients », précise le direc- teur général et fondateur Guillaume Ponsard. Fondée en 1996, l’ex start-up travaille aujourd’hui pour le compte d’institutionnels régionaux et d’entreprises de toutes tailles. Sites vitrines, e-commerce, hébergement, solutions de paiement et monétique, informatique mobile,

30 La Lettre Valloire - Juin 2009

web marketing, opérateur (déploiement de la fibre optique sur l’agglomération tourangelle), Cyres fait constamment évoluer son offre en fonction des innovations technologiques. « Nous sommes de plus en plus dans l’immédiateté et dans l’ubiquité – mobilité, travail à distance, flux d’information continu – ce qui nous oblige à réfléchir aux besoins nouveaux à mettre en place. A l’instar d’un mur de briques, nous imaginons des solutions pertinentes à superposer afin de coller à la réalité et rester dans la course », précise Guillaume Ponsard. La dernière pierre à l’édifice est Hosteam, un service d’applications en mode locatif. « Au lieu de déployer des architectures complexes en interne, nous proposons à nos clients un système de commu-

nication unifiée hébergé chez nous. Ils y trouveront toutes les fonctionnalités collaboratives : messagerie, partage des tâches, échanges d’information, mise en place d’audio et vidéoconférence, infogérance… ces outils offrent un gain de temps, une réduction des coûts, l’affranchissement des distances, critères non négligeables en ces temps incertains », précise Fabien Gratterie, directeur des opérations. Issu de la fusion de trois PME – Mond.net, Web industrie et Setrafi - le groupe s’est souvent montré visionnaire sur les applications web. « On nous prédit une croissance prévisionnelle pour les services du type d’Hosteam d’environ 37 % jusqu’en 2013 » assure Guillaume Ponsard. C. B.

http://www.cyres.fr/


FD Eclairage diffuse ses lumières sur le web Avec un soutien public, FD Eclairage a conçu un site web non marchand, destiné à informer les internautes sur l’éclairage.

A

ider le quidam à mieux choisir son éclairage : c'est le concept du site Internet www.eclairemoi.com, créé par FD Eclairage. Financé et assisté par l'Ademe, la région Centre et le Groupement interprofessionnel des luminaires, ce fabricant de LED (diodes électroluminescentes) installé à St-Lubin-des-Joncherets (28) a élaboré une plate-forme « didactique », selon les termes de MarieLine David, directrice commerciale et fille du fondateur Francis David. « Des clients et des amis m'ont souvent sollicitée pour des conseils d'installations de luminaires », témoigne la jeune dirigeante pour expliquer la génèse du site. Lexique très complet qui nous enseigne la différence entre les lumens, les lux et la luminance, calcul des expositions selon les

pièces à éclairer, avantages et inconvénients des spots encastrés ou des câbles tendus : eclairemoi.com se parcourt comme une encyclopédie de l'éclairage. Où on apprend, par exemple, que les spots fluorescents qui garnissent les salles de bain françaises devraient être remplacés par des spots halogènes 12 volts, « qui donnent meilleure mine et qui sont moins énergivores », assure Marie-Line David. « Ce n'est pas un site de vente », précise la conceptrice, soucieuse de préserver une distance entre ce recueil d'informations et FD Eclairage. Mais on sent bien que le credo de la qualité prôné par le site Internet est aussi celui qui sous-tend l'existence de cette PME eurélienne. « Les brevets, l'amélioration de nos produits, l'éco-

conception, c'est ce qui a sauvé FD Eclairage », résume Danielle David, la maman, qui dirige cette entreprise de 7 personnes. FD a beaucoup souffert dans les années 90 quand les diodes électroluminescentes asiatiques ont envahi les rayons des GMS. L'effectif a été divisé par deux. Aujourd'hui, elle a retrouvé la croissance et réalise 650 000 € de vente aux distributeurs de matériels électriques. La PME innovante soustraite sa fabrication à des centres d'aide par le travail. S. F.

http://www.eclairemoi.com/

La Lettre Valloire - Juin 2009 31


Dossier

Planète Web

Des solutions informatiques

pour défier la crise Par gros temps, la mise en œuvre d’applications informatiques légères ciblées sur l’amélioration du back-office et la gestion de la relation client permet d’obtenir de précieux gains de productivité.

L

es NTIC peuvent-elles aider les PME-PMI à passer le cap de la crise ? Sur des marchés où la concurrence est féroce, l’utilisation efficiente du web ou d’applications informatiques de process (progiciels de gestion administrative ou commerciale) peut constituer un antidote à la morosité. « Il faut dans un premier se débarrasser d’une idée reçue. Les technologies de l’information ne sont ni compliquées, ni financièrement hors de portée des PME-PMI » soutient Guillaume Ponsard, le président du groupe Cyres, qui regroupe plusieurs SSII tourangelles. « C’est même tout le contraire ! avance-t-il. Guillaume On peut aujourd’hui, Ponsard pour quelques cen-

32 La Lettre Valloire - Juin 2009

taines d’euros, disposer d’une application parfaitement ajustée à ses besoins qui se révèlera extrêmement performante ». Avec souvent un retour sur investissement significatif « et quasi immédiat ». Les projets-tunnels coûteux et pharaoniques dans lesquels les entreprises engloutissaient trop d’argent et de temps ne sont plus forcément la règle. « Il existe aujourd’hui des produits sur étagères, développés dans une logique métier, totalement modulaires et dont l’installation ne demande pas de ressources démesurées » affirme Guillaume Ponsard. Ce dernier plaide également pour le recours au mode dit ASP (Application Service Provider) qui permet d’obtenir à la carte les droits d’utilisation de telle applications ou de logiciels hébergés par le prestataire. « L’ASP permet des déploiements rapides, ciblés à moindre coût de tous types d’application, y compris

la bureautique la plus basique. Ce mode de commercialisation présente aussi l’avantage de transférer toute la charge de la maintenance évolutive chez le prestataire informatique » juge ce consultant spécialisé. Plusieurs grandes familles d’applications permettent ainsi de damer le pion aux effets néfastes de la crise en réduisant les coûts d’exploitation. « Tout d’abord, l’on trouve les applications liées à l’automatisation des process commerciaux » explique Laurent Fontenit, le fondateur-gérant de la SSII Eskape implantée dans des bureaux situés sur l’aéroport de Tours-Val de Loire. Typiquement, il peut s’agir de la mise en œuvre de liens EDI (pour échanges de données informatisées) entre un fournisseur et son client. « Elles permettent de diminuer immédiatement de 20 à 30 % les coûts de transaction en automatisant l’échange des données (commandes, facturations)


et… en réduisant à zéro le risque d’erreurs de saisie ». Naturellement – et comme assez fréquemment lorsqu’il s’agit d’automatiser un process – le déploiement d’une application EDI n’est pas neutre en matière d’organisation des ressources humaines. « Il est indispensable de redéployer, parfois de manière radicale, les attributions des salariés du back-office commercial » prévient Laurent Fontenit. Le déploiement de solutions de téléphonies professionnelles fondées sur la voix sur IP (c'est-à-dire le transfert de la voix et des données via Internet) est un autre facteur d’ac-

d’échange » juge le responsable d’une entreprise de négoce industriel qui vient d’investir dans une application de ce type. Les applications relatives à la gestion de la mobilité des collaborateurs constituent aussi une importante source de gains de productivité. Les solutions de gestion des forces de ventes permettant à des commerciaux d’interroger à distance des bases de données via un smart-phone (I-Phone, BlackBerry, notebooks, PDA) deviennent de plus en plus puissantes et sécurisées. L’effort produit par les opérateurs mobiles qui généralisent des offres haut-débit constitue un

LES LIENS EDI PERMETTENT D’OBTENIR UNE RÉDUCTION DE 20 À 30 % DES COÛTS DE TRANSACTION ”

croissement de la productivité commerciale. Pour un investissement minime, une PME/PMI est aujourd’hui en mesure de s’équiper d’un mini-centre d’appel aux fonctionnalités poussées, permettant, par exemple, d’exploiter lors d’un contact téléphonique entrant ou sortant avec un client ; l’historique de ce dernier est alors répertorié dans la base de données (commandes, facturation, réclamations, contentieux). « Celui-ci s’affichera directement sur l’écran du conseiller qui gagnera ainsi en réactivité et en qualité

« puissant stimulant » note ce consultant en mobilité. Mais ces applications ne sont pas réservées à la gestion de forces commerciales nomades. Ces applications déclinées dans des versions métiers ad hoc peuvent, par exemple, tout-à-fait convenir à des activités logistiques ou de préparation de commandes : les manutentionnaires reçoivent ainsi à distance sur un terminal dédié (PDA, tablette graphique) les ordres de préparation et d’expédition préalables à l’édition de la facturation. Pour être complet, il faut aussi men-

Laurent Fontenit

tionner la contribution apportée par les applications d’e-marketing ou de gestion de la relation client (GRC). « Il s’agit de toutes les solutions rassemblées autour du concept de web-marketing et notamment les applications dites d’e-mailing qui permettent d’augmenter la productivité et la qualité de l’information commerciale » affirme Laurent Fontenit. Des applications qui, elles aussi, peuvent rapporter gros pour un investissement initial à minima. « Par temps de crise, il peut être judicieux et plus rentable d’exploiter son portefeuille de clients plutôt que d’aller chercher de nouveaux prospects ». C’est l’un des enjeux majeurs des solutions de GRC. Jean-Christophe Savattier

La Lettre Valloire - Juin 2009 33


Entreprises

Stratégie

Cap’Ciné

joue les premiers rôles

Philippe Dejust, « homme d'art et d'argent », comme il se définit, fait entrer le cinéma d'art et essai dans l'ère industrielle. Si les MK2 de Marin Karmitz à Paris ont visé les bobos, lui s'est attaqué aux villes moyennes, où ils sont plus rares. Et le succès est foudroyant.

R

ien ne prédestinait Philippe Dejust à vivre du cinéma. Mais homme d'affaires, ça, il en avait déjà la trempe. En 2000, le trentenaire pressé lâche ses juteux commerces de tirages photos dans les centres commerciaux et reprend le cinéma Les Lobis, à Blois, détenus par ses beaux-parents. Moins de 10 ans plus tard, il dirige 11 cinémas (bientôt 16), 125 salariés, un groupe de 20 M€ de CA (2008). Et ce n'est pas terminé, puisqu'il vient de faire entrer à son capital la Caisse des dépôts et consignations, via le fonds Patrimoine et Création. Aujourd'hui, le circuit Cap'Ciné est propriétaire des cinés de Blois, Agen, Beaune, Carcassonne, Montauban, Périgueux, St-Quentin et Fribourg (Suisse). Et il prévoit des ouvertures à Pantin, actuellement en travaux, Moulins, Cagnes-sur-Mer, Rodez et Plaisir, près de Versailles. Comment en est-il arrivé là ? Quelle stratégie a suivi ce diplômé en économie de l'université de Tours et Paris 2 ? « Je suis un homme d'art, et aussi un homme d'argent », répètet-il à l'envi. Philippe Dejust met des billes là où personne n'ose jouer. Exploitant d'un cinéma de quartier dans une ville moyenne, il a cherché à dupliquer son modèle dans des agglomérations désertées par les grands réseaux UGC, Europalaces (Pathé)

34 La Lettre Valloire - Juin 2009

ou encore CGR, qu'il talonne aujourd'hui. Lorsqu'il lance son premier complexe, à Blois, en 2000, « sans l'aide des banques qui n'y croyaient pas », il a tenté de diviser le coût par deux en associant Frédéric Namur, l'architecte qui venait de terminer le MK2 Quai de Seine, près de la bibliothèque François-Mitterrand à Paris. « Ça m'a permis d'avoir une compétence de haut niveau sans financer des études coûteuses. Il est entré au capital », raconte Philippe Dejust, qui a dépensé environ 5 M€ sur ce premier projet, près de deux fois moins qu'un ciné équivalent. A Blois, qui est son laboratoire, Cap Ciné concentre neuf salles et 1 900 fauteuils dans 3 800 m². Pas de hall, pas de fioritures, la déco est sobre. Le béton omniprésent. « En revanche, on ne mégote pas sur la qualité de l'image avec systématiquement du numérique. Ni dans le confort des sièges », précise le pdg. Des revenus complémentaires sont apportés par deux restaurants franchisés. Grâce au parking gratuit de plus de 600 places, ces derniers sont assurés d'une clientèle plus large que celle des cinés. Sans compter les friandises, mais là, Philippe Dejust n'a rien inventé. « Chaque spectateur consomme 1 € en moyenne. C'est vital pour notre rentabilité », con-


firme-t-il, tout en précisant que le prix moyen d'une place dans son réseau avoisine 6,5 €. Après l'ouverture de Blois, il propose le concept clef en main à ses confrères. Il leur garantit une ouverture en neuf mois. Aucun n'accepte, estimant qu'ils n'ont pas besoin de lui. Philippe Dejust se lance seul, financé par un investisseur privé, Rémi Becquet, le patron du traiteur Chambord Prestige. « Le principe consiste à racheter les murs d'un cinéma dans le centre des villes moyennes pour bénéficier d'un monopole lors de l'ouverture du multiplexe quelques mois après. Le cinéma de centre-ville conserve la programmation art et essai et le multiplexe commercial augmente naturellement le nombre de spectateurs », définit Philippe Dejust. L'architecte Frédéric Namur le suit

ou moins long terme. En contrepartie, les collectivités locales s'engagent, soit via des aides pour le foncier, soit en construisant des accès et des parkings. C'est Xavier Darcos le premier qui accepte le pari. Le maire de Périgueux, aujourd'hui ministre de l'Education nationale, a fait des émules. Le suivant s'appelle Xavier Bertrand, adjoint au maire de St Quentin. « Je n'ai bénéficié d'aucun réseau pour assurer mon développement. Mais les gens se parlent, se connaissent, se copient », explique Philippe Dejust. Cette stratégie, qui consiste à redonner de l'allure au cinéma moribond, en le transformant en pôle culturel et commercial a trouvé ses limites lors de la campagne pour les élections municipales en 2008. A Agen, Alain Veyret, le maire sortant (PS) a soutenu le projet Cap Ciné.

JE N'AI BÉNÉFICIÉ D'AUCUN RÉSEAU POUR ASSURER MON DÉVELOPPEMENT. MAIS LES GENS SE PARLENT, SE CONNAISSENT, SE COPIENT ”

depuis le début. Pour St-Quentin, il a encore épuré les plans. Le complexe CinéQuai 02 n'est rien d'autre qu'une « boîte », dans laquelle s'insèrent d'autres boîtes (les salles et leurs sièges). Une « boîte » technique rassemble les cabines de projection au milieu. Sans les modules, ce lieu pourra avoir une autre destination. « Pourquoi pas un entrepôt logistique ? », affirme sans rire Philippe Dejust. Cap'Ciné a commencé des travaux à Pantin, à la Porte des Lilas. Dans ce secteur jouxtant Paris, aucun cinéma ne s'installe. Trop chaud. Mais ça n'effraie pas Philippe Dejust, qui ouvrira 7 salles à l'automne, avec la bénédiction des élus locaux. L'investissement s'élève à 8,5 M€. « On vise 300 000 à 400 000 entrées en projetant essentiellement du cinéma d'art et essai », prévoit Philippe Dejust. L'idée de départ consistait à vendre aux maires des rénovations de cinémas indépendants, condamnés à plus

12 M€ ont été mobilisés. Mais son opposant, Jean Dionis (NC), s'est emparé du dossier et en fait l'un des thèmes de sa campagne. Devenu maire, il a enterré le dossier. « La Commission départementale d'équipement commercial, qui avait accepté le projet avant le scrutin, l'a repoussé après », déplore Philippe Dejust, qui a tout de même racheté le cinéma du centre d'Agen, mais sans pouvoir y adjoindre le multiplexe espéré.

Philippe Dejust, Xavier Bertrand et Frédéric Namur.

Philippe Dejust bénéficie du soutien du Centre national de la cinématographie (CNC), tout heureux de trouver un exploitant qui maintient la diffusion des films plus difficiles. « A Blois, ces œuvres trouvent leur public. Elles font plus d'entrées en centre-ville qu'en périphérie », justifie Philippe Dejust. Enfin, parce que les fauteuils de cinéma n'affichent que « 15 % de taux de remplissage », Cap Ciné a entrepris de rentabiliser l'espace. Les cinés de Blois et Périgueux ont retransmis la coupe du monde de football, des opéras et des pièces de théâtre. Des entreprises ont loué les salles pour des présentations. A Blois, une programmation jazz va compléter l'affiche des Lobis à partir de septembre. Le multiplexe de Beaune a réussi à attirer le festival du film policier. « J'envisage 30 % du temps de diffusion hors cinéma », prévoitil. L'enjeu est de taille. La moyenne d'âge des spectateurs vieillit. Les jeunes connaissent mieux le chemin des salles de jeux vidéos que celui des cinés. « Nous sommes en recherche constante d'événements fédérateurs », clame Philippe Dejust. Stéphane Frachet

La stratégie de Philippe Dejust Pour créer 11 cinémas en France et passer de 0 à 20 M€ en moins de 10 ans, Philippe Dejust a appliqué 4 grands principes : • Rentabiliser et optimiser l'espace immobilier et commercial • Associer les compétences au capital plutôt que de les salarier • Jouer sur l'effet de monopole • Offrir des films de qualité à moindre coût

La Lettre Valloire - Juin 2009 35


Entreprises

Managers

Chavigny Quand l’esprit de famille demeure Anne Chavigny et son frère Pascal entendent poursuivre le développement de l’entreprise familiale crée en 1896. Pour y parvenir, il faut maintenir l’esprit de famille sans tomber dans les travers du paternalisme.

36 La Lettre Valloire - Juin 2009

(Astre pour les transports, Alteral pour le négoce, Résia pour le sanitaire…). Une évidence pour Anne Chavigny : « Nous avons toujours recherché à apprendre, nous avons une réelle volonté d’échange avec les autres ce qui enrichit toujours nos réflexions et fait avancer l’entreprise. » Une stratégie qui résonne comme un prolongement de ce qu’avait su mettre en place Pierre Chavigny dès les années 60, comme le rappelle sa fille : « Mon père a mis l’homme au cœur du projet, la société s’est modelée au fil des tempéraments avec comme

“ NOUS LAISSONS BEAUCOUP D’AUTONOMIE AUX CADRES DE LA SOCIÉTÉ (…). pour prendre les bonnes décisions il est nécessaire de bien connaître tous les secteurs de l’entreprise. Avec Pascal, nous sommes les dirigeants mais cela ne nous empêche pas d’être très opérationnels si on nous le demande. » Une politique d’échange que le groupe ne limite pas à lui-même. Ainsi, il adhère à plusieurs groupements selon les activités concernées

«C

ette entreprise est notre raison d’être ». Cet aveu d’Anne Chavigny, directrice générale de Chavigny Groupe, résume parfaitement son état d’esprit. Entrée dans l’entreprise en 1989, elle a pris les rênes en compagnie de son frère Pascal en 1996 au départ de leur père Pierre. « Il est parti sans que personne ne s’en rende compte, cela s’est fait en douceur. Il a su s’effacer à notre profit lorsqu’il a senti que nous étions prêts », précise Anne Chavigny. Une transition réussie dans une entreprise qui n’a eu de cesse de se développer depuis sa création, en ajoutant à chaque étape une corde à son arc dans des activités toujours complémentaires de celles existantes. Ainsi, Chavigny est aujourd’hui présent dans les domaines du transport, du béton, des produits pétroliers, les travaux publics ou encore le négoce de matériaux de construction… Le secret de la réussite réside justement dans le management collégial mis en place par la direction. Anne Chavigny nous éclaire sur le sujet : « Nous laissons beaucoup d’autonomie aux cadres de la société. C’est certainement le

meilleur moyen d’avancer dans des sociétés comme les nôtres. Il faut que tout le monde soit convaincu du bien-fondé de chaque décision. » Un lien fort existe entre les différents directeurs de filière qui travaillent en équipe sans tabous tout en respectant une hiérarchie qui demeure obligatoire pour le bon fonctionnement de toute entreprise. Le moteur commun étant l’action, comme en témoigne Anne Chavigny : « Nous restons toujours au service des opérations. Un directeur d’agence peut m’appeler directement, on échange énormément car

guide la volonté d’entreprendre. C’est un véritable état d’esprit qui est parfois difficile à gérer, car moins structuré. » La volonté de tous est d’assurer la pérennité de l’entreprise. Anne Chavigny est fier « de ce nom qui représente une famille et beaucoup de travail. Et s’il n’y a plus ça, il n’ y a plus rien pour nous.» Franck Guidicelli

Groupe Chavigny 74 route de Paris - BP 60070 - 41102 Vendome Cedex www.chavignygroupe.com 850 personnes - 160 M€ de CA en 2008 26 points de vente : matériaux de construction, chauffage, plomberie sanitaire – béton prêt à l’emploi – produits manufacturés – préfabrication lourde – menuiseries PVC - carrières et travaux publics – transport –produits pétroliers.



Entreprises

Industrie

PGA résiste grâce à l’aviation d’affaires L’équipementier aéronautique castelroussin va compenser la baisse des ventes réalisées auprès des compagnies régulières par un accroissement de l’activité générée par l’aviation d’affaires.

L’

équipementier aéronautique de premier rang PGA Electronics (systèmes dédiés à l’environnement des sièges d’avions) devrait réaliser une année 2009 correcte, en dépit de la crise qui frappe le secteur. Sans fanfaronnade, Jean-François Piaulet, le pdg de l’entreprise castelroussine, s’en remet en effet à la bonne tenue de ses activités haut de gamme, pour

justifier cet optimisme. « Les commandes sur la partie airlines, c’està-dire l’équipement des classes affaires, first et business des compagnies régulières, sont en baisse, nous indique-t-il, mais elles sont plus que compensées par le développement de nos ventes VIP. » PGA, qui revendique une part de marché de 25 à 30 % sur le seul segment de l’éclairage des sièges, enregistre, en effet, une très forte progression sur le segment de l’aviation d’affaires « grâce à notre créativité en matière de réalisation d’ambiances lumineuses et notre expertise audio ». Une créativité qui va crescendo et qui s’appuie sur des outils de plus en plus performants. Ainsi, PGA investit dans le développement d’un logiciel mis à la disposition de designers spécialisés dans les ambiances lumineuses. Fort de ces

atouts, la facturation de PGA devrait s’établir en 2009 à 24 M € , contre 21,6 M € en 2008. Rappelons que l’équipementier, qui emploie 190 personnes sur place, a récemment achevé une extension sur la ZA de la Malterie : celle-ci a porté la superficie de ses locaux de 3 500 à 7 800 m2 (4,8 M€ d’investissement). Par ailleurs, Jean-François Piaulet vient de prendre la présidence du tout nouveau pôle d’excellence Aérocentre, qui a pour vocation de regrouper les sous-traitants et les équipementiers régionaux de la filière aéronautique. « A terme, nous espérons pouvoir mettre sur pied une offre commune et structurée. » En région Centre, la filière aéronautique emploie, selon la Drire, 16 000 salariés répartis dans 200 entreprises. JCS

Thales TDA ne baisse pas la garde Le fabricant d’armement terrestre s’apprête à investir 15 M€ à la Ferté-St-Aubin (45) et prévoit de recruter.

V

oici au moins une industrie qui ne connaît pas la crise ! A la Ferté-St-Aubin, l’unique usine française du fabricant d’armes et de munitions TDA, filiale de Thales, tient la grande forme. Son président Guy Lefebvre nous confirme que ce site de 450 salariés allait faire l’objet cette année, comme d’ailleurs les deux précédentes, d’un programme d’investissement de 15 M€. L’enveloppe va être affectée à des études sur une nouvelle génération de roquettes guidées par laser qui devrait venir prochainement compléter l’offre de 38 La Lettre Valloire - Juin 2009

ce spécialiste de l’armement terrestre. « Cette nouvelle génération représente vraiment l’avenir de notre activité et nous devons pousser les feux en R&D sur le sujet » convient Guy Lefebvre. Par ailleurs, la direction devrait également investir sur le site dans un nouveau système robotisé de chargement des munitions. Ce programme ambitieux, en phase avec un carnet de commandes estimé à près de 100 M€ – et qui vient de s’enrichir d’un nouveau contrat de 30 M € signé avec un pays d’Europe occidentale –, va « naturellement conduire le groupe à recruter », confirme le pdg qui précise qu’environ 15 ingénieurs, cadres

et techniciens seront ainsi embauchés d’ici à la fin 2009. « Nous allons aussi renforcer nos équipes de production de 15 % », poursuit Guy Lefebvre. La qualité de l’offre du fabricant d’armes explique ce développement. Thales TDA, qui exporte environ 55 % de sa production, profite ainsi à plein du succès d’une gamme de mortiers (2R2M) susceptibles d’être tractés ou montés sur les véhicules. Enfin, l’état-major français pourrait décider d’installer des roquettes à usage tactique sur les Mirage et les Rafale, « ce qui constituerait une très bonne nouvelle » nous indique Guy Lefebvre. JCS


L’innovation en région Centre

N°8 - Juin 2009

J o u r n a l

d ’ i n f o r m a t i o n

d e

l ’ A r i t t

C e n t r e

Innover, c’est possible… même pour les petites entreprises Face aux grands groupes et à leurs services de R&D, les petites entreprises se sentent parfois démunies et illégitimes en matière d’innovation. Mais pourquoi une telle réticence à innover ? Des éléments de réponse sont fournis par une enquête sociologique réalisée pour le compte de l’Aritt Centre. Ils peuvent aider à démystifier l’innovation. evier incontournable de la croissance

Rabelais de Tours, Christèle Assegond, du Centre

f o n d a m e n t a u x p o u r s e l a n c e r » , précise

économique, l’innovation n’est pour-

d’Expertise et de Transfert Universitaire (CETU)

Christèle Assegond. Autrement dit, les PME-

tant pas toujours la préoccupation

et Céline Dagot, ingénieur projets en sciences

TPE doivent décomplexer devant l’innovation

majeure des petites et moyennes entreprises. A

sociales, ont donc interrogé un panel d’entre-

la question « pourquoi innover ? », plusieurs

prises, d’accompagnateurs de projets et de

idées reçues tenaces émanent des dirigeants :

chercheurs en région Centre. Elles se sont inté-

« Ma société est trop petite pour innover »,

ressées à la culture de l’innovation, c’est-à-

« l’innovation est chronophage », « il me man-

dire à l’ensemble des éléments non tangibles,

que les ressources et compétences en interne »,

non quantifiables qui régissent l’innovation et

« comment s’y retrouver dans le maquis des

poussent les chefs d’entreprise à se lancer.

aides et des subventions »… Partant de cet

« Deux entreprises, présentant des caractéris-

éventail de freins, l’Aritt Centre a souhaité iden-

tiques communes (taille, secteur d’activité,

tifier et comprendre

stratégie marketing et commerciale), ne réa-

cette frilosité en de-

giront pas de la même manière face à l’inno-

mandant à deux socio-

vation. Le fait d’emmener son entreprise dans

logues d’étudier les

l’aventure tient au parcours de l’entrepreneur,

rouages de l’innova-

à sa capacité d’ouverture et à sa connaissance

tion au sein des PME

des réseaux. Innover n’est pas lié à une ques-

et TPE.

tion de taille mais dépend de la propension

Deux chercheuses de

d u d i r i g e a n t à re c h e rc h e r d e s re s s o u rc e s

l’Université François-

sociales à l’extérieur afin de tisser les réseaux

L

Christèle Assegond et Céline Dagot

Démystifier l’Université La constitution des savoirs, leur transmission et leur diffusion dans la société, ont toujours été les missions des universités, partout, dans un but de développement humain, social, technologique et économique. La recherche assidue des pépites de connaissances cachées, la formation continuelle des hommes et des femmes à l’exploitation sociétale de ces savoirs débusqués, sont des ingrédients inépuisables, pour l’innovation de demain comme pour le développement d’aujourd’hui. L’université est profondément un vecteur primordial de développement social et économique, un des ingrédients de l’épanouissement durable. Youssoufi Touré, vice-Président Stratégie et Partenariats, Université d’Orléans

“L’Innovation en région Centre” est éditée par l’Agence Régionale pour l’Innovation et le Transfert de Technologie (Aritt) Centre, 6 rue du Carbone 45072 Orléans Cedex 2. Directeur de la publication : Armand Blottin. Impression : Gibert-Clarey à Chambray-lès-Tours.

page

A


pour y accéder comme toute entreprise de

sources internes puis, progressivement, nous

des savoirs, le décloisonnement des disciplines,

taille supérieure. Sous réserve de remplir

avons appris à nous ouvrir sur l’extérieur en

la recherche d’applications s’avèreront bien

quelques conditions : croire en son projet,

proposant aux élèves ingénieurs de mener leur

plus fructueux in fine que de bricoler son pro-

savoir s’entourer de compétences externes

projet de fin d’études chez nous.

(même ponctuellement), s’ouvrir à d’au-

De ces collaborations ponc-

tres disciplines, constituer ses propres ré-

tuelles sont nés des échanges

seaux, oser s’adresser à des sphères répu-

fructueux, tant avec les élèves

jet seul dans son coin ». Ceci exige bien sûr un travail

« nous avons appris à nous ouvrir sur l’extérieur »

préalable sur la protection des projets mais il est clair qu’un dirigeant d’entreprise doit

tées inaccessibles (laboratoires de recher-

qu’avec leurs professeurs. De fil

che, universités, centres d’étude, écoles

en aiguille, nous avons élargi

« sortir de ses murs » et intégrer

d’ingénieurs). Telles sont quelques-unes

notre réseau jusqu’à travailler

les réseaux, fédérateurs d’in-

des clés préalables permettant de franchir

en partenariat avec le CEA, basé à Tours.

novation. Et ils sont nombreux sur le terrain.

le pas de l’innovation.

Aujourd’hui, nous montons ensemble des pro-

Si d’aucuns déplorent la multiplicité des inter-

jets innovants, soutenus par des accompa-

venants, il n’en demeure pas moins vrai que

gnateurs comme Oséo ».

le maillage de l’Hexagone est très dense pour

UNE CONJONCTION DE RENCONTRES

Ces passerelles « entreprises-écoles d’ingé-

optimiser le repérage des innovations. D’après

Chez Raigi, qui formule des systèmes epoxydes

nieurs » s’accompagnent d’un effet boule de

Hervé Duval, délégué à l’innovation d’Oséo

et polyuréthanne à Rouvray-Saint-Denis (28),

neige. « Grâce à notre visibilité croissante, nous

Centre, sur 750 PME visitées annuellement,

Olivier Perrier en a fait l’expérience concluante :

sommes désormais en mesure de nous posi-

un tiers d’entre elles

« Au début, on ne comptait que sur nos res-

tionner face à de grands groupes nationaux

mènent un projet inno-

ou européens. A preuve, nous avons récem-

vant. « Dans les faits, en

Les 7 idées reçues qui entravent l’innovation

ment remporté un marché d’envergure sur

2008, notre action s’est

trois ans, commandité par EDF, concernant la

traduite par le soutien

jonction de câbles enterrés » poursuit Olivier

d’une centaine de pro-

1 - « Ce n’est pas pour moi, mais pour les

Perrier.

jets innovants pour une

grands groupes ou les laboratoires de

Innovation de rupture (création d’un nouveau

enveloppe d’environ

recherche. »

produit), innovation incrémentale (évolution

15 M € . Nous envisa-

2 - « Je n’ai pas besoin d’innover car je suis

d’un produit existant), innovation marketing,

geons le même volant

bien implanté auprès de mes clients. Pourquoi

organisationnelle… quel que soit le type de

d’activités cette année »

prendre ce risque ? »

projet innovant porté par l’entreprise, les deux

chiffre-t-il.

3 - « L’innovation est chronophage. Les procédures sont trop complexes. » 4 - « L’innovation est risquée et exige de lourds investissements. On sait combien elle coûte, mais on ne peut pas mesurer le retour sur investissement. » 5 - « C’est hors de mes compétences et les ressources en interne me manquent. Je ne sais pas quel organisme solliciter, qui faire participer au financement. » 6 - « On va me demander des contreparties. » 7 - « Il est très difficile de se faire aider. »

page

B

Hervé Duval

sociologues tourangelles ont relevé des freins récurrents qui pourraient être résolus dès lors

L’INNOVATION

que « l’innovateur rencontre la bonne personne

COMME REMÈDE À LA CRISE

au bon moment ». « Se lancer dans l’innovation tient souvent à une conjonction de rencon-

Outre un soutien pécuniaire indispensable,

tres et de timing, d’où l’importance de la pre-

Oséo a pour mission d’accompagner les PME en

mière rencontre lorsqu’on est porteur d’un

favorisant l’ouverture. « C’est pourquoi les pre-

projet, explique Céline Dagot. Mais ceci est

m i è re s re n c o n tre s s o n t so u v e n t d éc i s i v e s.

rarement le fruit du hasard. Même si l’on n’est

L’encouragement des entrepreneurs, souvent

pas issu du monde scientifique, rien n’em-

écartelés entre la gestion courante et l’envie

pêche de frapper aux portes des laboratoires,

d’innover, est fondamental. Une idée, malgré

des centres d’études pour y chercher conseils

toute sa pertinence, peut ne pas aboutir en

ou soutiens. Ce n’est pas toujours simple, mais

raison d’une incompréhension des différents

il faut être bien conscient que la mutualisation

acteurs au démarrage : chef d’entreprise,


Systech, un sous-traitant agréé R&D banque, organisme de soutien… ». Et Hervé

pugnace, s’informer au sujet des systèmes

Duval de rappeler la phrase de Gordon Moore,

d’aide existants, anticiper la vie du produit tant

le co-fondateur d’Intel, « il y a deux types

dans le temps que dans l’espace (marché natio-

d’entreprises : les rapides et les mortes ». Mais

nal, européen…), voici quelques principes à

les temps de la recherche et ceux de l’entreprise

adopter dès lors qu’on prend le virage de l’in-

sont différents : « Si pour une PME la course

novation.

contre la montre (et donc prendre une lon-

L’innovation, remède à la crise ? Pour Yves

gueur d’avance sur la concurrence) est un cri-

Bouget, PDG du spécialiste de la confortique et

tère essentiel, il n’en pas de même pour les

de la réception TV de Tauxigny (37), « seules su rvi vron t l e s en trepri se s qu i

chercheurs. On peut donc voir s’étaler des projets sur plusieurs années en dépit d’un contexte économique de plus en plus pressant », souligne Christèle Assegond. Scientifiques et inno-

« Il faut oser innover et refuser de subir les aléas économiques »

vateurs ont tout intérêt à déli-

t ro u v e ro n t l e s re s s o r t s p o u r a u g m e n t e r l e u r ch i f f r e d ’ a f faires, compte tenu des soubresauts économiques actuels. Et ce, soit en agrandissant leur territoire géographique (régional,

miter l’espace-temps au préalable de leur

national, voire aller à l’international) soit en

collaboration.

innovant. Il faut oser innover et refuser de

Savoir être force de proposition vis-à-vis d’un

subir les aléas économiques. Or pour ce faire,

client, être acteur de ses projets, encourager

il convient de bien en maîtriser les arcanes et

la réflexion au sein de son entreprise, hiérar-

de savoir avec exactitude « qui fait quoi » en

chiser les contacts, se montrer volontariste et

vue de gagner du temps. »

Le fabricant de cartes électroniques Systech, de Gallardon (28), est une des rares sociétés de la région Centre à être agréée R&D et donc au Crédit d’Impôt Recherche (CIR). « Cela permet à nos clients de lancer des projets innovants en nous faisant intervenir, sachant que nos factures sont éligibles au CIR, souligne Daniel Fanon, gérant de Systech. En dépit d’un ralentissement de la production, nous notons aujourd’hui une recrudescence de projets ». Mais cette tendance à mettre l’accent sur la recherche est assez caractéristique de la période de crise : « On investit sur des études, on réalise des prototypes mais on s’arrête là… en attendant des jours meilleurs » , souligne-t-il.

Quelle que soit sa nature, l’innovation résulte donc d’une complémentarité fructueuse entre différents intervenants qui, si elle n’est pas

Brenne Pisciculture, l’innovation sans y croire Christophe Vergnaud, gérant de Brenne Pisciculture à Migné (36), ne croyait guère à la nécessité d’innover pour exercer son métier d’éleveur de poissons d’eau douce. Mais c’était sans compter sur les encouragements prodigués par son entourage et le bon accueil perçu dès le démarrage de son projet. « En étudiant les problématiques de mes clients, j'ai conçu un appareil d'amélioration de qualité d'eau autonome (suivi de mesures embarquées). Grâce à une mise en relation de partenaires efficace, le pilote a vu le jour ». Convaincu que le processus d’innovation est grandement facilité par l’intégration de réseaux et la rencontre de spécialistes de technologies diverses, Christophe Vergnaud explique qu’« au départ, l’appareil était purement technique mais très vite, on m’a conseillé de lui adjoindre des qualités esthétiques. J’ai donc sollicité des chercheurs puis des designers ». Le soutien reçu des accompagnateurs de projet, tels que l’Aritt, lui a été très bénéfique. « On ne peut s’immerger totalement dans le projet, il faut aussi faire tourner la boutique » ! C’est d’autant plus difficile pour nous, les TPE » admetil. Mais aujourd’hui, l’entrepreneur peut se satisfaire de voir son prototype aux portes d’une production en série.

toujours simple, n’est pas inaccessible. « En interrogeant les salariés, tous types de secteurs confondus, on se rend bien compte que ce ne sont pas les idées ou les projets qui manquent, mais plutôt la façon dont les faire aboutir. C’est pour cela, que nous souhaitons, mettre l’accent sur l’importance des contacts humains à travers l’émergence d’un projet innovant. En dépit de toute la technici t é d u p r o d u i t , d e s o n d e g r é d ’ i n v e n t i v i t é , de sa stratégie marketing, si des rencontres h u ma i n e s n e s e s o n t p a s f a i t e s a u d é m a r rag e d u p ro jet , il y a pe u de cha nces qu’ il aboutisse. L’innovation doit résulter de collaborations fructueuses, surtout lorsqu’elle émane de PME ou de TPE qui ne disposent pas de la force de frappe des services de R&D de grands groupes », conclut Christèle Assegond.

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C


Le Feder, un complément essentiel pour financer l’innovation L’Etat et le Conseil régional du Centre se mobilisent pour la recherche et l’innovation à travers de plusieurs mesures d’aides publiques qui sont aujourd’hui autant d’opportunités pour attirer des fonds européens comme le Fonds européen de développement régional (Feder). Le principe de la parité (1€ d’aide publique nationale = 1€ d’aide européenne) représente une opportunité de démultiplication massive de financement pour les projets de Recherche Développement Innovation au sein des

entreprises de la région Centre. Il faut noter qu’il n’y a pas d’instruction supplémentaire pour les aides européennes, le dispositif étant instruit par les organismes qui financent localement les autres aides. L’Etat et la Région, acteurs du programme Feder, se sont d’ailleurs fortement investis pour optimiser les procédures de montage et d’instruction des dossiers. Au total, ce sont 109 M€ qui seront consacrés à cet objectif en 20072013, majoritairement au bénéfice des entreprises et des laboratoires de recherche présents en

région Centre. A souligner également que les aides à l’innovation couvrent la totalité de vie d’un projet, de son étude de faisabilité à sa commercialisation, et un large spectre de dépenses éligibles (ressources humaines, équipement, dépenses externes, etc.) avec des taux pouvant atteindre 80 % des sommes engagées.

recherche et des représentants des entreprises et de la recherche publique sur la nécessité de mobiliser des moyens concrets et organisés en réseau unique au service de l'innovation en région. Cela répond aussi à une demande de la commission européenne et va dans le sens d’une plus grande clarté des dispositifs d’aides existants.

24 au 26 juin : Congrès Cosmetic and Sensory à Tours (Centre de Congrès Vinci). Dans le cadre des rencontres de la Cosmetic Valley, ce congrès est dédié au sensoriel appliqué à la cosmétique. Inscriptions et informations : http://www.cosmeticandsensory.fr/index.php?RubID=9

24 au 26 juin : Salon International des Energies Renouvelables et de la Maîtrise de l’Energie (SIREME), à Paris Expo, Porte de Versailles. Renseignements : http://www.sireme.fr/

La région Centre, première région française à se doter d'une stratégie de l'innovation Après plus d'un an de concertation, et après avoir associé de nombreuses entreprises, la région Centre à défini des priorités claires pour encourager l’innovation et, en particulier, soutenir les entreprises qui font le pari de s’y engager. C'est le résultat d'un consensus fort entre l'Etat, les collectivités locales, les organismes de

AGENDA

Au titre des orientations de fond, on retrouve la volonté de faire de la région Centre un pôle d’excellence en matière d’efficacité énergétique mais aussi l’importance donnée au développement de l’innovation par les services, domaine qui viendra conforter un tissu industriel toujours bien représenté.

Un appel à projets innovants pour le Berry Dans la cadre de Berrinnov, une initiative financée par la Drire Centre, le Conseil régional du Centre, les Conseils généraux du Cher et de l’Indre et la Communauté d’agglomération Bourges Plus, un appel à projets innovants s’adressant aux PME du Cher et de l’Indre vient d’être lancé. Il vise en particulier les secteurs de l’industrie agroalimentaire et des services, la logistique, l’éco-industrie et les services, l’aéronautique et l’automobile. Les projets sélectionnés pourront recevoir jusqu’à 15 000 € sur la période 2009-2011, correspondant à 80 % de la prestation externe ou 50 % des dépenses éligibles. Les aides pourront concerner le soutien méthodologique, l’aide à la création d’un prototype, l ‘accompagnement dans la mise en place d’une protection industrielle, l’aide à la commercialisation et la gestion des ressources humaines. plus d’informations : http://www.berrinnov.fr

4 septembre : Hôpital Bretonneau à Tours. Découverte des savoir-faire et réalisations de l’IFR 135 en matière d’imagerie fonctionnelle : système nerveux et comportement, reproduction, communication cellulaire et cancer.

21 septembre : Caravane des Entrepreneurs Centre à Tours, boulevard Heurteloup. Pôle d’expertise itinérant en création, reprise, franchise, développement et transmission d’entreprises ou de fonds de commerce. Conseils et aides pour les entrepreneurs et porteurs de projets.

22 septembre : Caravane des Entrepreneurs Centre à Orléans.

23 et 24 septembre : Congrès Espaces & Luxe à Blois. Congrès organisé par Cosmetic Valley et Shop Expert Valley sur l’évolution de la distribution des produits de luxe et les nouvelles technologies associées aux points de vente et à la promotion des marques de luxe. Programme et Inscriptions : 01 56 79 43 65 ou akaplan@gisi.fr

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D



Entreprises

Agroalimentaire

Croc’Frais prend du poids Spécialisé initialement dans le conditionnement d’olives fraîches destinées aux marchés de la GMS, le chartrain Croc’Frais vient d’avaler deux sociétés implantées en Languedoc-Roussillon.

I

nstallé à Mignières, près de Chartres (28), le conditionneur d’olives fraîches en barquettes Croc’Frais (8 M€ de CA, 21 salariés) a délibérément opté pour une stratégie de croissance externe. Son pdg Serge Durand, qui a repris avec succès cette entreprise initialement implantée en région parisienne, vient d’acquérir l’entreprise nîmoise Raymond Geoffroy, spécialisée dans la fabrication de produits « tartinables », c'est-à-dire de tapenades. La société (25 salariés, 5 M€ de

44 La Lettre Valloire - Juin 2009

CA) produit aussi de la brandade de morue, grande spécialité gastronomique nîmoise. L’opération comprend également l’acquisition d’une filiale de Raymond Geoffroy, la société MHP Production (fabrication de soupes de poisson, 5 M€ de CA), implantée à Frontignan (34). Croc’ Frais n’en est à pas à son coup d’essai puisque la PME a repris il y a deux ans Aromatt, un conditionneur d’olives fraîches, « plutôt positionné sur l’entrée de gamme », nous indique la direction. Cette petite société est également installée en Languedoc-Roussillon aux Angles (30), près d’Avignon. Serge Durand, qui table d’ici à trois ans sur un CA groupe de 30 M€, devrait réorganiser ces dif-

férentes unités en les plaçant sous le contrôle d’une structure commune qui prendrait le nom d’Olives & Co. Dans un premier temps, il prévoit d’optimiser la gamme de produits existants avant de se lancer dans de nouveaux développements. L’ensemble de ce petit groupe agroalimentaire dynamique, réparti entre les bordures de l’Ile-de-France et le sud de la France, représente déjà un CA d’environ 20 M€. En 2007, l’entreprise, qui avait élu domicile au GaultSt-Denis, près de Bonneval, a transféré ses activités à Mignières, au bord de la RN 10 dans un bâtiment neuf de 1 700 m2. Ce transfert-extension avait représenté un investissement de JCS 1,7 M€.


MCM Presse (02 47 70 60 00) - Crédit photo : Digitalvision. Régis Beaune

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spéciale à l’essai de deux mois de lecture pour 20 ¤ (Offre de juin 2009) J’adresse un chèque à l’ordre de MCM Presse. Ce document tient lieu de facture. Nom : .................................................................................................. Prénom : .................................................................................................................................... Société : .......................................................................................... Fonction : ................................................................................................................................. Adresse : ....................................................................................................................................................................................................................................................

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Entreprises

Industries

Cordon Electronics attaché à Dreux La société bretonne, qui s’est installée en 2008 sur une partie du site Philips EGP de Dreux, devrait employer plus de 150 salariés d’ici à la fin 2009.

F

ondé en 1989 à Dinan (22), le groupe Cordon Electronics, présidé par Serge Cordon, a choisi, en 2008, Dreux et une partie des locaux (13 000 m 2 ) du site Philips EGP – laissés vacants suite à un plan social de grande ampleur – pour y développer une activité de réparation et de SAV d’appareils électroniques. « La réparation de produits de communication (téléphones mobiles ou fixes, PABX, décodeurs et box pour la TV et la téléphonie mobile) est en

effet le cœur de notre métier » indique Serge Cordon, qui préside un groupe employant aujourd’hui plus de 1 000 collaborateurs, répartis sur sept sites en France. La direction ne semble pas regretter son implantation. « A Dreux, nous avons fait le choix de développer une activité de SAV de produits électroniques de type décodeurs et cartes électroniques » explique Serge Cordon. La plate-forme travaille pour deux clients principaux (Canal Plus et Philips) « et devrait prochainement accueillir une activité pour le compte d’un troisième client ». Du côté de l’emploi, Cordon Electronics – après un début difficile dû à un mouvement social qui avait condamné les portes de l’usine Philips –

Chemineau s’agrandit à Vouvray L e façonnier pharmaceutique Chemineau (environ 260 salariés, près de 46 M€ de CA), installé à Vouvray (37), ne baisse pas la garde. Ce spécialiste de la fabrication en sous-traitance de sprays, de liquides et de pâteux à usage ORL et topique, va engager en 2009 un agrandissement de ses locaux. « Nous allons en effet nous étendre sur 700 m2 afin d’accueillir des activités administratives, des salles de réunion et un vestiaire » indique Xavier Monjanel, le directeur général de l’entreprise. L’investissement s’élèvera à 600 000 € et sera complété par l’acquisition d’équipements industriels pour un montant total de 2 M€. Le sous-traitant tourangeau entend aussi tirer parti de l’acquisition, effectuée en octobre 2008, du Laboratoire de la Mer (24 M€,

46 La Lettre Valloire - Juin 2009

70 salariés), une entreprise bretonne experte dans la transformation d’eau de mer et la valorisation de sérums marins thérapeutiques dédiés à la sphère ORL. « Nos savoir-faire sont très complémentaires : ce rapprochement devrait aboutir au développement d’une offre commune innovante. »

respecte parfaitement le tableau de marche qu’elle s’était assigné. « Nous employons à Dreux 125 collaborateurs (165 avec les intérimaires) ; à la fin de l’année, le site drouais emploiera probablement 150, voire 160 CDI » affirme ainsi le pdg. La plate-forme recèle un important potentiel de croissance. Outre le SAV, elle accueille une activité de sourcing et de distribution de pièces détachées pour l’Europe. « Elle est prise en charge par une filiale qui travaille au niveau du site drouais pour Thomson et TCL. » L’avenir s’engage donc sous les meilleurs auspices pour Cordon qui devrait réaliser un CA de 80 M€ en 2009, contre 71 M€ en 2008 et 52 M€ en 2007. JCS

Xavier Monjanel, qui vient de prendre la présidence du Grepic (Groupement régional des établissements pharmaceutiques industriels du Centre), reste prudent : « Les façonniers doivent s’attendre pour 2009 à une croissance moyenne d’environ 5 % contre 9 à 10 % ces derJCS nières années ».

Sunclear quitte St-Cyr-en-Val pour La Source Spécialisée dans le négoce de produits plastiques semi-finis (plaques et joncs) pour l’industrie, l’agence orléanaise de Sunclear (groupe Total) va quitter les 1 200 m2 qu’elle occupe sur le parc d’activité Orléans-Sologne de St-Cyr-en-Val. La direction de ce site (15 salariés) projette de construire un bâtiment de 2 500 m2 sur un terrain de 0,5 ha situé sur le lotissement Buffon à Orléans-La Source, non loin de l’usine TRW et à quelques kilomètres du site actuel de Sunclear. Le lotissement Buffon attire décidément les entreprises puisque la Saveg, une filiale du groupe St-Gobain spécialisée dans la transformation et le négoce de plaques de verre, souhaite quitter Ingré pour le lotissement Buffon où elle devrait faire construire un bâtiment d’environ 7 000 m2.


La Lettre Valloire - Juin 2009 47


Entreprises

Immobilier

Marie-Laure PLV enfin à Nogent-le-Rotrou U

n an après l’annonce de son projet, le groupe Marie-Laure PLV Merchandising, spécialisé dans les présentoirs et les articles destinés à la publicité sur le lieu de vente (parfumerie, électroménager, etc.), s’installe sur la ZA de l’Aunay à Nogent-le-Rotrou (28). Un permis de construire pour un bâtiment de 20 000 m² couverts sur une emprise de 10 ha a été déposé récemment en mairie. C’est le groupe Vinci qui construira l’immeuble, financé par Auxifip (groupe Crédit Agricole). Les travaux devraient démarrer au mois de septembre, pour une livraison prévue fin mai 2010. Le montant de l’investissement atteindra 12,3 M€, sans compter les quelque 3 M€ consacrés à l’aménagement des terrains. Marie-Laure PLV Merchandising (environ 45 M€ de CA), qui a été repris l’an passé par le fonds d’investissement Argos Soditic (Buffet Crampon, RocEclerc, Oxbow, Du Pareil au Même), exploite déjà deux sites en région Centre : Marie-Laure Promo Action à Thiron-Gardais (28) et Créaplast à Orléans (45). A terme, l’entreprise, dont le siège est à Epinay-sur-Seine (93), devrait employer 240 personnes à Nogent-le-Rotrou.

48 La Lettre Valloire - Juin 2009

La Banque Pop bâtit « vert » aux Fontaines

L’

extension de 1 500 m2 du siège de la Banque Populaire Val de France dans le quartier des Fontaines, à Tours (37), « est aussi un projet d’embellissement et d’intégration de verdure » indique Christophe Grandamas, responsable des immeubles. Le bâtiment, qui sera achevé à la fin 2010, prévoit la végétalisation de deux terrasses situées au premier étage – et donc visibles des échelons supérieurs – et la création entre l’actuel immeuble et l’extension « de deux jardins d’hiver répondant aux normes HQE ». L’un des deux sera couvert. « Nous allons également installer une gestion technique centralisée (GTC) qui nous permettra de piloter dans chaque pièce la climatisation et le chauffage ». De quoi répondre aux attentes des utilisateurs et… réaliser quelques économies.


Pôle Emploi boucle le programme Orléans Plaza

L

e vaste programme Orléans Plaza du promoteur strasbourgeois Lazard est bouclé depuis la location des derniers 4 616 m2 de surfaces de bureau à la direction régionale de Pôle Emploi. Celle-ci va regrouper sur le deuxième immeuble de la ZAC Coligny (le premier a été entièrement loué par Lexmark) l’ensemble des collaborateurs qui appartenaient aux services centraux des ex-directions régionales de l’ANPE et des Assédic Centre, soit entre 150 et 200 personnes. Conforté par la réussite de sa première opération et le dynamisme du marché tertiaire sur l’agglomération orléanaise, Lazard réfléchirait à un nouveau programme, d’environ 10 000 m2 en plusieurs bâtiments, sur la ZAC du Moulin à Olivet. Celle-ci, située à proximité du campus, abrite déjà la direction régionale de Groupama Paris Val de Loire, Wirecom Technologies et une pépinière d’entreprises.

La CCI du Loiret veut déménager Lors de sa dernière assemblée générale, la CCI du Loiret a fait voter le principe du transfert de son siège sur le site RivierreCasalis de Fleury-lès-Aubrais « sous réserve d’une étude financière approfondie et d’un calendrier de réalisation à affiner ». Le président Yves Broussoux nous a confirmé qu’il ne voulait pas encore se prononcer sur un échéancier, invitant d’autres organismes à se joindre à cette opération visant à regrouper et à rationaliser des moyens, en droite ligne avec la RGPP. La destination de l’hôtel particulier de la place du Martroi, qui abrite la CCI et qui lui appartient, n’est pas encore tranchée. Il y a un an, la CCI avait validé la réalisation du projet Citévolia, sur le même site Rivierre-Casalis. Celui-ci comprendra un volet immobilier et le développement d’une offre de services de formation à partir des activités de l’actuel Groupe ECG, en développant les partenariats avec l’université d’Orléans et l’Escem de Tours-Poitiers. La rentrée 2010 verra l’ouverture de mastères en bac + 5, probablement en collaboration avec l’Escem.

Matmut sera à St-Cyr-sur-Loire en mai 2010 La mutuelle d’assurances Matmut a fixé son choix sur St-Cyr-sur-Loire, au nord de Tours, pour installer une partie de ses services de gestion de sinistres et de relations humaines. A la clé, la création de 200 emplois sur ce parc d’activité Equatop-Le Rabelais, situé au nord de la commune, à proximité de la clinique de l’Alliance et d’Outiror. Le chantier a démarré en toute discrétion au début de cette année et, le 13 mars, la première pierre a été posée symboliquement par Daniel Havis, le pdg de la mutuelle rouennaise, en présence de Philippe Briand, le député-maire de St-Cyr-sur-Loire. Le bâtiment offrira 5 000 m² de surfaces de bureaux réparties sur 3 niveaux. La Matmut, qui emploie 4 800 personnes et a encaissé 1,3 Md€ de primes en 2007, investit 7 M€ dans ce projet. La livraison est prévue pour le mois de mai 2010.

La Lettre Valloire - Juin 2009 49


Entreprises

Chantiers CHER

Le conseil général lance un projet d’éco-quartier sur l’emprise foncière de 5 ha de l’ancien hôpital militaire Baudens, à Bourges. Près de 410 logements (dont 130 sociaux et 40 adaptés aux personnes âgées ou handicapées) ainsi que des bureaux sont prévus pour 2016 ou 2017.

CHER La maîtrise d’œuvre pour la construction du centre commercial de 4 500 m² de la Chancellerie à Bourges, qui comprendra également des bureaux, va être confiée au cabinet Lancereau et Meyniel. Début des travaux : février 2010 pour une ouverture prévue au premier semestre 2011.

La municipalité de Sancerre souhaite agrandir le collège de la ville. Le conseil général devrait faire une présentation du projet courant juin et les travaux pourraient commencer début 2010. Le nouveau collège ouvrirait en 2013 ou 2014.

EURE-ET-LOIR

A Bourges-Lahitolle, la construction du restaurant et de la résidence universitaire seront menés en 2010 pour une ouverture prévue au début de l’année 2011.

La Saur va débuter au second semestre les travaux de construction d’une nouvelle station d’épuration rhyzophyte commune à Brou et Yèvres, sur le territoire de Brou. Durée des travaux : 2 ans. Coût : 2,9 M€.

Le promoteur immobilier Jaldi, qui vient d’acquérir pour 1,3 M€ les bâtiments de l’Imep et de la fac de droit situés rue Joyeuse, à Bourges, envisage d’y réaliser 22 logements HQE. Les travaux de cette résidence, baptisée les Jardins d’Aliénor, débuteront en septembre 2010.

La Ville de Chartres vient de relancer son « projet gare », qui prévoit de dégager 55 000 m² SHON d’anciennes emprises de la SNCF pour des logements (22 000 m²), des commerces et du tertiaire (25 000 m²). Une salle de spectacle de 8 000 m² est également prévue.

Un Ehpad va voir le jour à Vierzon. L’établissement de 4 700 m² regroupera 75 lits en unités de vie. Les travaux devraient être lancés dans les prochains mois pour une ouverture en 2011. L’investissement atteint 8 M€.

Une nouvelle voie de 550 m va être créée entre le rond-point de Melsungen et la place du Champ-de-Foire à Dreux. Les travaux sont estimés à 6,5 M€ et devraient démarrer début 2010. A Chartres, dans le cadre du renouvellement urbain, l’exbarre HLM de l’avenue du Général-de-Gaulle fera place à 140 logements dans 3 ensembles collectifs, dont la construction débutera mi-juin. De plus, 26 pavillons seront construits au dernier trimestre 2009 derrière

50 La Lettre Valloire - Juin 2009

ces immeubles. Les barres HLM restantes et les tours de Beauvoir tomberont fin 2010, début 2011. A Nogent-le-Rotrou, les travaux de reconstruction du collège Arsène-Meunier sont en cours. Le programme, d’un montant de 11,1 M€, devrait être livré à la rentrée 2011. Un 1er module le sera en février 2010 avant un désamiantage et la déconstruction du dernier bâtiment encore debout.

INDRE-ET-LOIRE A St-Pierre-des-Corps, 46 logements (42 appartements et 4 maisons individuelles) de grand standing vont voir le jour à la Rabaterie. Le chantier devrait commencer début 2010, pour une livraison attendue au second semestre 2011. La municipalité de Reignacsur-Indre envisage la construction d’une salle polyvalente qui pourrait accueillir 300 personnes. Un restaurant scolaire pourrait également y être installé.

LOIR-ET-CHER A Morée, un gymnase communautaire verra le jour en 2010. Le projet, d’un montant de 2,4 M€, représente environ 1 000 m² bâtis.

INDRE-ET-LOIRE La faculté de médecine de Tours va bénéficier d’une extension de 3 390 m² sur la commune de la Riche. Le maître d’œuvre de ce projet de 7,1 M€ devrait être choisi en septembre prochain, afin de lancer les travaux en avril 2011.

Le collège Maurice-Genevoix à Romorantin va bénéficier d’un programme de restructuration chiffré à 10 M€ dans le cadre du projet de rénovation de 4 collèges lancé par le conseil général. Les travaux devraient être lancés en 2010 pour une durée de 2 ans. Le centre hospitalier de Vendôme lancera la restructuration de l’établissement début 2010, pour une durée de 18 mois. Le montant des travaux s’élève à 3,6 M€.

LOIRET Le collège de Lorris va bénéficier d’un programme de rénovation de 17 M€, qui prévoit la démolition de certains bâtiments, laissant place à de nouveaux. Le chantier devrait démarrer en avril 2010 pour une mise en service à la rentrée 2011.


L’ancien gymnase d’Amilly sera démoli afin de laisser place à un nouvel équipement de 1 000 m² sur le même site. Le projet, qui représente un investissement de 1,5 M€, devrait être opérationnel fin 2010. Deux terrains viennent d’être vendus sur la zone artisanale de Senives, à la sortie de Pithiviers. L’un a été acheté par le concessionnaire local des Maison Phenix, l’autre à un concessionnaire de la société de fenêtres PVC Lorenove. Un ensemble commercial de 3 200 m 2 , composé de deux commerces de détail de fruits et légumes aux enseignes O’Marché du Frais et O’Colifrais, va être prochainement créé à Châlette-sur-Loing, au Château-Blanc. La municipalité de Pithiviers a plusieurs projets de construction en cours. Elle vient d’acquérir l’immeuble de la Caisse

d’Epargne, appelé à devenir une médiathèque, et réfléchit à la création d’une nouvelle salle des fêtes d’une capacité de 200 à 300 places. Un bâtiment de 1 100 m² dédié à l’escrime va être construit à St-Jean-de-la-Ruelle, dans le cadre du projet de reconstruction du centre commercial des Trois-Fontaines. Le bâtiment, d’un montant de 2,8 M€, devrait être livré début 2010. La municipalité de Mérouville va construire une nouvelle mairie. Celle-ci se fera dans l’ancienne école, et le bâtiment actuel sera réhabilité pour abriter 4 logements sociaux. Le groupe Olivet Distribution de Jean-Pierre Gontier va ouvrir un supermarché Leclerc de 1 000 m2 et un Leclerc Drive de 1 800 m2 sur la zone commerciale nord de Gien.

LOIR-ET-CHER La municipalité de la Chaussée-St-Victor prépare un projet de création d’un espace culturel à la place d’anciens entrepôts d’un transporteur. Le projet comprendra un auditorium d’environ 250 places, une salle de réunion de 350 m² et un grand hall. Le montant du programme s’élève à 4 M€. L’appel d’offres pour la maîtrise d’œuvre devrait être lancé en fin d’année afin de débuter les travaux à l’automne 2011, pour une mise en service à l’été 2013.

La Lettre Valloire - Juin 2009 51


Entreprises

A l’affiche

L’appétit de Guillaume Ponsard Entre développement de nouveaux services informatiques et gastronomie étoilée, Guillaume Ponsard s’est bâti un univers professionnel hétéroclite, mais qui marche. Portrait d’un touche-à-tout de talent.

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atron d’un groupe infor matique à la croissance vertigineuse (+ 44 % en 2008, p r o b a b l e me n t autant en 2009 où la facturation de Cyrès devrait avoisiner les 3 M € ), Guillaume Ponsard est titillé par le démon d’entreprendre. Petit-fils d’un chef étoilé, fils d’un directeur d’hôtel de luxe, il rêvait, depuis tout petit, d’avoir son propre restaurant. C’est pour cela qu’il a monté Rive Gauche, la table dont tout le monde parle à Tours. Associé à Fabien Lagelle, un restaurateur de métier, il a décroché

15 au Gault et Millau (où il a été la révélation de l’année 2008) et une étoile au Michelin en moins de deux ans. Pourtant, « ce n’est pas le concept que j’avais imaginé au départ » confie ce dévoreur d’espace qui, à 35 ans, « a une copine, mais pas encore le temps de fonder une famille ». Parti d’une simple activité de conception de sites web, en 1996, à la sortie d’une fac de… sociologie, Guillaume Ponsard semble parfois étonné de se retrouver dans les habits d’un jeune patron à qui tout réussit. « C’est vrai que j’ai eu de la chance » reconnaît-il. Mais à le voir jongler entre sa plate-forme de paiement en ligne – une des trois accréditées PCI en France –, son service d’applications informatiques hébergées et la pressée de foie gras à la poire tapée confite au Vouvray ou le nougat de Tours, lait glacé au kirsch,

de son chef Pascal Vuillemin, on se doute bien qu’il a donné un sérieux coup de pouce au destin. Pour étancher sa soif d’entreprendre, il rêve d’horizons nouveaux. Bâtisseur dans l’âme, il veut construire des maisons à partir d’éco-concepts et puis pousser les feux dans l’hôtellerie, tradition familiale oblige : « Cela me plairait de monter un resort, précise-t-il, et plutôt à l’étranger ». En attendant, il faut accompagner l’envol de Cyrès Groupe. La croissance interne ne lui suffit pas. Pour atteindre son objectif de 10 M€ de CA à cinq ans, Guillaume Ponsard envisage une acquisition : « Plutôt une société spécialisée dans l’hébergement et l’infogérance, qui compléterait notre département existant ». Reste à trouver la bonne cible. Et à compter sur sa chance… et son talent. FXB

Malika Bouhnik met les entrepreneurs en réseau La créatrice de la société Pro-Pulsion est à l’origine d’Afterwork 37, un réseau d’affaires tourangeau très en vue.

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x-cadre marketing de grands groupes, Malika Bouhnik, qui vient de porter sur les fonts baptismaux la société de conseil ProPulsion, est convaincue « que les entrepreneurs ont tout à gagner à vaincre l’isolement qui constitue souvent leur quotidien ». Aux côtés d’autres entrepreneurs tourangeaux, cette quadra a créé en juin dernier le réseau Afterwork 37. Après un an d’existence, il peut se féliciter d’avoir trouvé sa place dans le milieu feutré des cercles d’affaires locaux. « Nous sommes une plate-forme d’échanges et de conseils où se nouent des contacts fructueux dans une

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ambiance très chaleureuse, voire festive » assure Malika Bouhnik. En effet, si les adhérents de ce réseau, qui se réunissent les derniers mardis du mois, abordent des thèmes très sérieux (« Comment gérer sa trésorerie en temps de crise ? »), ou plus insolites (« l’auto-hypnose pour mieux lutter contre les agressions extérieures »), ils n’en oublient pas pour autant les fondamentaux de la cordialité tourangelle. « Nous faisons découvrir à nos adhérents des nouveaux endroits de fête comme des caves à Rochercorbon ou le Bresil Lounge à Tours ». AfterWork 37 se veut très ouvert, « de l’artisan au res-

ponsable de grosses PME » affirme Malika Bouhnik, présidente d’une association qui peut s’appuyer sur une base de données de 850 professionnels. « Ils ne sont pas tous des membres actifs mais la progression du nombre de nos adhérents est très satisfaisante. » JCS



Carnet

RÉGION Yvan de la Porte du Theil est devenu, à la fin du mois de février, directeur général délégué de la banque fédérale des Banques Populaires (BFBP) au côté du directeur général François Pérol. Une belle promotion pour un homme qui a fait toute sa carrière dans le groupe, où il est entré en 1973. Après un premier passage à Tours de 1989 à 1992, comme directeur général adjoint de la Banque Populaire Val de France, il y revient en 2000, au poste, cette fois, de directeur général d’un ensemble dont le territoire s’étend, depuis 2002 et la fusion avec la Banque Populaire ROP (Région Ouest de Paris), sur toute la région Centre, les Yvelines et le nord du Poitou. Yvan de la Porte du Theil, 60 ans, est par ailleurs administrateur de plusieurs sociétés liées à la Banque Populaire, dont notre partenaire Coface qui fournit ses données depuis une quinzaine d’années pour l’établissement de notre palmarès régional d’entreprises.

Jean Arondel, l’ancien patron de l’usine de savons et déodorants Sagal, de Gallardon (28), a été réélu président du conseil d’orientation et de surveillance (COS) de la Caisse d’Epargne LoireCentre.

CHER Romuald de Pontbriand est le nouveau sous-préfet de Vierzon. Il succède à Thierry Bonnet, muté à Wallis-et-Futuna. Romuald de Pontbriand était précédemment premier conseiller de la chambre r é g i o n a l e d e s c o m p t e s d e Nantes, puis directeur général adjoint de la Ville de Strasbourg. Antoine Assice a été nommé directeur du CNPE de Bellevillesur-Loire. Il succède à Daniel Le Saint.

Laurent Galibert succède à JeanMarc Petit à la tête de l’unité du façonnier pharmaceutique Famar à St-Rémy-sur-Avre (28). Il avait la responsabilité de la planification et la gestion des activités de supply chain pour les deux unités Famar de L'Aigle (61) et St-Rémy-sur-Avre.

INDRE-ET-LOIRE Julio De Sousa vient d’être nommé pdg du groupe Mécachrome, à la place de Christian Jacmin nommé lors de l’adoption du plan de sauvegarde. Julio De Sousa a commencé comme contremaître à Amboise en 1980, avant de franchir les échelons jusqu’au poste de directeur général et de vice-président exploitation.

EURE-ET-LOIR Le député et maire UMP de Dreux, Gérard Hamel, vient d’être nommé en compagnie de son collègue Pierre André (UMP), sénateur de l’Aisne, parlementaire en mission auprès de Brice Hortefeux, ministre du Travail. Ils sont chargés de proposer au gouvernement une méthode opérationnelle de révision de la géographie des zones urbaines sensibles et des contrats urbains de cohésion sociale.

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Nicolas Razafinjato vient de prendre la présidence de Métronic, la filiale du groupe HF Company basée au Node Park de Tauxigny. Nicolas Razafinjato était à la direction générale de Métronic depuis deux ans. Dominique Losay est devenu directeur général de la société de recouvrement de créances tourangelle Effico. Il remplace Patrick Miron.

LOIR-ET-CHER Yvan Cordier, secrétaire général de la préfecture du Loir-et-Cher, vient de quitter ses fonctions. Il rejoint la direction générale des collectivités locales au ministère de l’Intérieur. Philippe Le MoingSurzur lui succède à ce poste.

LOIRET Vincent Mouret, un ingénieur en électronique passé par Alcatel, Motorola, Texas Instruments et Wavecom, a rejoint Wirecom Technologies au mois de mars pour prendre la direction générale au côté de Thierry Allard, président et fondateur de la start-up orléanaise.

Vincent Pourquery de Boisserin, directeur régional de l’Equipement du Centre et directeur départemental de l’Equipement du Loiret, quitte ses fonctions. Il vient d’être nommé conseiller au cabinet du ministre de l’Ecologie, du Développement durable et de l’Aménagement du territoire.

Le sénateur UMP du Loiret et président du conseil général Eric Doligé a été nommé rapporteur au sein du bureau de la mission commune d’information sur la situation dans les départements d’outre-mer. Le préfet de Région devrait prochainement confier au souspréfet de Pithiviers, Christian Piccolo, la mission de réorganiser le patrimoine immobilier des directions départementales du Loiret. José Martins a été nommé directeur général d’Orléans Gestion, la société d’économie mixte qui gère de nombreux équipements de la Ville, dont le parc des expositions, le centre de congrès et le Zénith.

LOIRET

Michel Amann, ancien secrétaire général de la Fédération française du bâtiment pour le Loiret et de la Fédération régionale du bâtiment, est le nouveau secrétaire général du Medef Touraine. Il succède à Michel Lecat.

Christophe Felisa, diplômé de l’ISG, est le nouveau directeur général des Billards Chevillotte, vénérable maison orléanaise reprise l’an passé par le fonds d’investissement Horus Finance. Passé par de grandes maisons comme les stylos Montblanc ou les couteaux Laguiole, Christophe Felisa va s’attacher à repositionner la marque Chevillotte, qui fêtera ses 150 ans l’an prochain.




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