Mag Printemps 2010

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MAGAZINE MARS 2010 - 5€

La politique spectacle bouscule

l’entreprise


TOURS François Boille 9, rue Edouard Vaillant 37000 Tours Tél. 02 47 75 07 50 - Fax. 02 47 75 09 08 www.boille-immobilier.fr info@boille-immobilier.fr


Dossier

Sommaire

Points Chauds En Bref

pages 4 et 5

www.lettrevalloire.com

En Scène Ce magazine est un hors série de La Lettre Valloire, bimensuel d’information politique et économique en région Centre. Edité par MCM Presse SARL au capital de 51 000 € RCS Tours B 341 914 273. Siège social : 14, boulevard Heurteloup à Tours Adresse postale : BP 92031 37020 Tours Cedex 1 02 47 70 60 00 contact@lettrevalloire.com

pages 6 à 9

A LA UNE La politique spectacle bouscule l’économie

Grèves, blocages de sites industriels, menaces sur les approvisionnements : dans certains cas, comme chez Philips à Dreux, la politique a investi le terrain de l’économie. pages 10 à 13 page 13

Flambée sociale en région Centre

Les écolos, héritiers des situationnistes ?

page 14

Le pschitt orange

page 15

Les retours de bâton des sondages

page 15

Dossier

Des

Rédaction : François-Xavier Beuzon (rédacteur en chef) Jean-Christophe Savattier (rédacteur en chef adjoint) Aurélie Vouteau (assistante)

formations

pour tous et pour

toute la vie

Ont collaboré à ce numéro : Capucine Becker Stéphane de Laage Stéphane Frachet Odile Ménard Charles Tulibad

Apprentissage, formation continue, DIF, VAE, école de la deuxième chance… Chacun peut désormais compléter sa formation ou acquérir des savoirs de base. La région Centre propose une large palette de dispositifs et des financements sont disponibles, tant pour les salariés que pour les employeurs. pages 16 à 28

Maquette : Régis Beaune Stève Ankilbeau

Le retour gagnant de l’apprentissage

Des CFA à l’université en passant par les IUT, l’apprentissage se pratique désormais à tous les niveaux. Cette formation, auparavant peu considérée, continue de séduire jeunes et entreprises.

Révision et correction : Odile Ménard Publicité : François-Xavier Beuzon Emmanuel de Gonneville Diffusion : Annie Coupet Crédits photographiques : DR. (pages 4, 5, 6, 7, 9, 11, 13, 27, 32, 33, 34, 35, 36, 40, 41, 42, 43, 44, 45, 46, 50) • Jean-Christophe Savattier (pages 8, 9, 10, 15, 38 ) • François-Xavier Beuzon (pages 1, 7, 12) • Charles Tulibad (pages 8, 9, 14) • Régis Beaune (pages 16, 18, 21, 23, 24) • Capucine Becker (pages 26, 26) • Stéphane de Laage (page 28) • Toutenkamion (pages 30, 31) • Odile Ménard (page 47).

Impression : Imprimerie Vincent, Tours (37) Informations légales : Abonnement annuel 2010 (23 numéros et 4 magazines hors série) : 350 € Abonnement électronique avec édition bihebdomadaire : 420 € Abonnement aux 4 magazines seuls : 20 € Prix de ce numéro : 5 €

pages 18 et 19

Des formations pour tous les profils

pages 20 et 21

Reprendre le chemin de la fac

pages 22 et 23

Le DIF mène à tout... à condition de l’utiliser

page 24

A Tours, tout le monde a droit à une deuxième chance

page 26

Orléans a deux projets de la deuxième chance

page 27

GEIQ BTP Loiret, un essai à transformer

page 28

Entreprises Toutenkamion taille la route à l’export

Le carrossier Toutenkamion, spécialisé à Ladon (45) dans la conception et la construction de camions spéciaux, compte beaucoup sur l’exportation pour relancer son activité, ralentie par la crise pages 30 et 31

Banques cherchent futurs managers

Confrontées à de nombreux départs en retraite, les banques recrutent à tour de bras. Problème : la promotion interne ne suffit plus pour satisfaire les postes d’encadrement pages 32 et 33

Deret livre Sephora en camions électriques

Le transporteur orléanais Deret a créé pour son client, le parfumeur Sephora, un réseau de livraison urbaine de ses commandes en véhicules électriques. pages 34 et 35

CPPAP : 0111 I 85872 ISSN : 1246-4333 Dépôt légal : mars 2010

La Poste équipe ses facteurs de quads électriques

page 35

Les marchés couverts, le nouveau défi de Patrick Violas

page 36

Directeur de la publication : François-Xavier Beuzon

HF Company valide son modèle économique LVMH relance le projet Hélios à St-Jean-de-Braye

MCM presse

page 38 pages 40 et 41

DEF se pose à Dadonville

page 42

Sillinger se renforce à Mer

page 43

Chantiers en région Centre

Le journal de l’Aritt Centre (publi-information)

page 44 pages 45 à 48

Patrick Weil, le dépanneur de Maisoning

page 49

Carnet

page 50


Points Chauds

En Bref

Premier tour des régionales

la gauche largement en tête L

es abstentionnistes, largement autant que la gauche, sont les vainqueurs du premier tour du scrutin régional. Car si les trois composantes de la « nouvelle gauche plurielle » (PS-PRG, Europe-Ecologie et Front de gauche) additionnent 47,5 % des suffrages exprimés le 14 mars, elles ne cumulent « que » 371 600 voix, soit 6 600 de moins que la liste Sapin qui réunissait les trois mêmes courants en 2004. Avec 227 400 voix, la liste d’union du centre et de la droite conduite par Hervé Novelli est loin des espoirs nés du rassemblement de l’UMP (205 000 voix pour la liste conduite par Serge Vinçon en 2004), des chasseurs (42 800 voix) et d’une partie de l’UDF (136 000 voix). Si l’abstention, record (53,57 % en 2010, contre… 38,39 % en 2004), a touché toutes les formations, la lecture du scrutin montre, à l’évidence, qu’elle a d’abord concerné le cœur de l’électorat de droite. Europe Ecologie s’installe dans le paysage politique régional, mais le score de la liste de Jean Delavergne n’est pas à la hauteur de ses attentes. En conséquence de quoi, les écologistes se contenteront de quelques vice-présidences et le futur exécutif régional devrait donc reconduire à sa tête le tandem Germain-Bonneau. Nous l’écrivons au conditionnel, puisque les contraintes de bouclage ne nous ont pas permis de prendre connaissance des résultats du second tour. Enfin, déception pour le MoDem de Marc Fesneau qui devra se passer de conseillers, la coalition de gauche ayant jugé son score (5,08 %) insuffisant pour prétendre rejoindre la liste commune.

Club Villepin Les fans clubs de l’ancien Premier ministre de Jacques Chirac commencent à émerger dans le paysage politique. C’est ainsi que Philippe Gitton, adjoint à la culture au maire de Bourges, a décidé de lancer un Club Villepin dans le Cher. En congé de l’UMP, l’élu a déclaré que « face au libéralo-césarisme ambiant, il est temps de revenir aux idées gaullistes ».

FN en demi-teinte Si le Front national est qualifié pour se maintenir au second tour du scrutin régional, le 21 mars, la liste

4 La Lettre Valloire - Mars 2010

mobiliser un camp qui aura aussi pâti de l’abstention. De son côté, Jean Verdon, passé à la dissidence, n’a séduit que 27 800 électeurs (3,55 %) avec sa nouvelle formation, le Parti de la France.

Extrême déception Sévère désillusion pour les deux listes d’extrême-gauche, conduite par Philippe Loiseau n’aura réuni que 87 800 suffrages le dimanche précédent, soit peu ou prou deux fois moins que le FN de Jean Verdon en 2004 (173 600 voix et 17,52 % des suffrages exprimés). La venue de Marine Le Pen à Orléans, le 10 mars, (ci-dessus), n’aura pas suffi à

le 14 mars. Le NPA de Michel Lasserre se contente de 20 300 voix (2,60 %) et Lutte ouvrière de Farida Megdoud de seulement 8 800 voix (1,13 %). On est loin, très loin des 55 600 voix de la liste LO en 2004. La mayonnaise trotskyste n’a pas pris avec les travailleurs en lutte

Contribuable tondu 20 % ! C’est la hausse de la fiscalité départementale qu’aura dû encaisser et décaisser à la fois le contribuable d’Indre-et-Loire en deux ans. Ce chiffre, calculé par l’opposition polymorphe (droite, centre-droit et dissidents de gauche) à la présidente PS du conseil général Claude Roiron, intègre l’augmentation des taux (12 % la première année, 3,85 % la seconde) et la revalorisation des bases par les services fiscaux. « Ce budget n’est pas de gauche. Qu’on arrête de faire du clientélisme et d’étaler la confiture », a commenté Philippe Le Breton, maire PS de Joué-lès-Tours et tête de file des dissidents de gauche.


Utopique S’il critique la politique ferroviaire régionale, dont il souhaite voir « le prestataire améliorer sa qualité de service, notamment en matière de respect des horaires », la tête de liste MoDem Marc Fesneau ne croit guère au projet de gare TGV à Courtalain (28) de son ancien ami Philippe Vigier, désormais au Nouveau Centre. « C’est utopique », dit Marc Fesneau. « Ce n’est pas cette gare qui va remplacer Flextronics », renchérit Eric Chevée.

« papa » au même François Huwart en plein conseil municipal (lire, à ce sujet, les SMS de notre dernier magazine).

Menaçante Claude Roiron, présidente du conseil général d’Indre-et-Loire, « règlera ses comptes » avec ses dissidents Philippe Le Breton et Alain Michel après les régionales. Ils devront choisir, a-t-elle souligné dans

Changements au PRG eurélien… En pleine guerre de sécession avec le parti socialiste suite à « l’affaire » Patrick Riehl, la fédération eurélienne du parti radical de gauche a changé ses têtes. A défaut de devenir

une interview accordée au quotidien local : ou ils vont dans le sens de la majorité départementale, ou ils démissionnent du PS : « On ne peut pas être socialiste dans sa ville et contre sa majorité PS au département ».

Combattants Claude Roiron et Philippe Le Breton, les sœur et frère ennemis conseiller régional cette année, Harold Huwart, 28 ans, succède à son père François (ci-dessus), maire de Nogent-le-Rotrou, à la présidence de la fédération. Emmanuel Lecomte, 43 ans, maire de Lucé, devient secrétaire général.

.. qui s’allie à Europe Ecologie… Toujours aussi remonté contre le PS, le PRG d’Eure-et-Loir et son nouveau président Harold Huwart ont soutenu la liste d’Europe-Ecologie conduite par Karim Laanaya dans le même département. Un rapprochement logique entre le fils du maire de Nogentle-Rotrou et celui qui donne du

Paul-Boncour, le rassembleur Le 8 janvier, Philippe Sartori, maire de Noyers-sur-Cher et président de l’association des maires de Loir-et-Cher, inaugurait au côté de Maurice Leroy, président du conseil général, et du préfet Philippe Galli, la Maison Joseph PaulBoncour, qui regroupe les quatre associations d’élus (maires, maires ruraux et anciens maires et adjoints) et de secrétaires de mairie du département. La maison, installée au 34 rue du Bourg-Neuf à Blois, a été baptisée ainsi en mémoire de l’avocat et homme politique Joseph Paul-Boncour, natif de St-Aignan-sur-Cher et mort presque centenaire à Paris, successivement député SFIO et sénateur de Loiret-Cher, président du conseil des ministres durant un mois (décembre 1932-janvier 1933), ministre du Front populaire et signataire de la Charte des Nations Unies en 1946. du PS d’Indre-et-Loire, profitent de la moindre réunion pour s’invectiver. Lors d’une récente présentation du budget du conseil général à Joué-lèsTours, il a fallu une intervention de l’ancien député poperéniste Jean Proveux, 71 ans, pour appeler les deux protagonistes à réunir leurs forces plutôt qu’à entretenir la division.

SMS De Maxime Camuzat, maire PC de St-Germain-du-Puy (18), à propos des élus se disant impuissants face aux choix nationaux : « Si depuis des siècles, face au pouvoir en place, tout le monde avait dit oui, on serait toujours au Moyen-Âge et sous la royauté ». De Wilson Valor, maire UMP de Luisant (28), à propos de sa réélection après avoir été jugé coupable de prise illégale d’intérêt dans l’embauche de sa belle-fille comme cantinière à la mairie : « On va repartir du bon pied ». De Jean-Pierre Sueur, sénateur PS du Loiret (45), aux sénateurs de la majorité à propos de la confusion engendrée par la création du conseiller territorial à la fois élu régional et départemental : « C’est comme le scotch du capitaine Haddock. Vous n’en voulez pas, mais vous ne réussissez pas à vous en débarrasser ! ». De François Bonneau, président de la Région Centre, à propos de son concurrent aux régionales Hervé Novelli : « Monsieur Sarkovelli, l’ultra-libéral responsable des 3 Md€ gâchés dans la restauration ! ». Réponse d’Hervé Novelli, dénonçant les approximations de son adversaire, qu’il n’appelle plus que Bonnochio, « celui dont le nez devrait s’allonger au fur et à mesure qu’il dit des mensonges ».

Mauvaise humeur Véronique Reineau, conseillère municipale d’opposition à Blois et déléguée UMP de la 1ère circonscription, a refusé de figurer à la 6e place de la liste UMP-NC aux élections régionales, conduite par Nicolas Perruchot dans le Loir-et-Cher. Plus généralement, l’UMP a montré son mécontentement devant la prépondérance du Nouveau Centre sur la liste du Loir-et-Cher.

Un ouvrage sur les Régions Patrick Martinat, journaliste au Berry Républicain, a publié aux éditions LGDJ un ouvrage intitulé « Les Régions, clefs de la décentralisation ». C’est pour mieux faire connaître les plus jeunes des collectivités territoriales françaises – elles n’ont que vingt-huit ans – que notre confrère fournit, en 215 pages, ce vade-mecum des mécanismes et fonctionnements des Régions françaises.

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Points Chauds

En Scène

Pascale Rossler, belle et bio E

lle trie ses déchets, déjeune bio et va au boulot à vélo : Pascale Rossler, jolie blonde de 33 ans, est à l'image des nouveaux écolos. Pas Verts intégristes, mais pratiquants. Comme Daniel Cohn-Bendit, la tête de liste d'Europe-Ecologie dans le Loiret est un produit franco-allemand. Papa était guitariste et originaire de Coblence, maman sage- femme et savoyarde. Pascale Rossler va grandir dans les alpages, à Bourg-St-Maurice. Etudiante à Lyon, elle plonge dans l'ambiance festive du quartier SaintJean, rencontre un cuisinier et ouvre un bouchon. Comme son couple bat de l'aile, elle part à Annecy et, à 27 ans, suit les cours de l'Institut de promotion de la montagne et du tourisme. « Là, on nous donnait les outils pour éveiller la conscience des gens à l'environnement », se souvient-elle. Ces messages simples, Pascale Rossler les mettra dans sa trousse à outils. Elle se retrouve conseillère info-énergie au Conservatoire des espaces naturels de Haute-Savoie, dans le massif des Bauges. Il y a trois ans, elle répond à une annonce de Loiret Nature Environnement. Elle rejoint alors Orléans. Peu de temps après, son chemin croise celui d’Europe-Ecologie. L’aventure politique commence. En bonne montagnarde, Pascale Rossler va très vite rejoindre les sommets. Jusqu’à former, le 14 mars, le ménage à trois des Verts et d’Europe-Ecologie avec Jean Delavergne et Michelle Rivet. L’écolo belle et bio ne devrait pas en rester là.

Un retard peut en cacher un autre… Un comble ! La direction de la SNCF envisagerait d’attaquer l’association tourangelle des usagers du TGV au motif que ces derniers portent préjudice à l’image de l’opérateur ferroviaire. Il est vrai que ces « mauvais » clients se plaignent de la recrudescence des retards qui empoisonnent leur vie quotidienne. Et qu’ils n’hésitent pas à en faire part sur un blog créé à cette occasion. La SNCF a visiblement, y compris en matière de liberté d’expression, plusieurs trains de retard…

Sapin en renfort Discret durant la campagne électorale, l’ancien président de la région Centre Michel Sapin (1998-2000, puis 20042007) a quand même participé à quelques meetings au côté du président sortant François Bonneau, qui lui a succédé en 2007. L’actuel député de l’Indre était notamment à Châteaudun à la mi-février où il a dressé devant nos confrères de la presse locale un bilan très positif de l’action… qu’il avait lui-même engagée en 2004, après sa seconde élection.

Les bons comptes Deux élus de la région, la présidente du conseil général d’Indre-et-Loire Claude Roiron et le président de la communauté d’agglomération de Blois Christophe Degruelle (ci-contre), figurent parmi la vingtaine d’inspecteurs de l’académie de Paris pointés du doigt par un récent rapport de la Cour des Comptes. Nommés en 2002, quelques semaines avant la réélection de Jacques Chirac – et même quelques jours pour Claude Roiron, dont le décret de nomination a été signé entre les deux tours des élections présidentielles – sur proposition de Jack Lang, dont ils étaient les collaborateurs au ministère de l’Education nationale, les deux élus perçoivent une rémunération mensuelle d’environ 4 500 € depuis cette date. Outre que la charge de travail justifiant cette rémunération reste à démontrer, la Cour des Comptes pointe les particularités de ces nominations politiques, utilisées alternativement par l’un et l’autre camp, au mépris des critères en vigueur pour les autres inspecteurs d’académie.

6 La Lettre Valloire - Mars 2010

Têtus Avant le scrutin des 14 et 21 mars, le Front de gauche persistait : “Pas question de faire alliance avec le PS si celui-ci intègre des personnes du MoDem au second tour” prévenait Laurent Bordeau, membre du Parti de gauche de Jean-Luc Mélenchon et tête de liste en Eure-et-Loir.


Isabelle Maincion, rurale et fière de l’être M aire depuis mars 2001 de la Ville-aux-Clercs (41), commune du Perche de 1 200 habitants, Isabelle Maincion est habituée aux joutes politiques. Celles de la campagne électorale des régionales, à laquelle elle participe comme n°2 de la liste UMP-Nouveau Centre dans le Loir-et-Cher, n’est rien à côté du combat qu’elle mène depuis neuf ans contre l’ancien maire de la commune, Paul Bensimon. Ce dernier multiplie, en effet, les procédures contre celle qui l’a battu en 2001, puis en 2008 : sous des motifs divers, il a saisi successivement les tribunaux d’instance, correctionnel et administratif. Sans succès jusqu’à présent. Mais les bisbilles de Clochemerle en Vendômois ne découragent pas Isabelle Maincion.

Venue tardivement en politique, cette chimiste de formation s’est investie avec compétence. Que ce soit dans sa commune ou à la communauté du Pays de Vendôme où elle siège, depuis 2003, comme vice-présidente en charge du commerce, de l’artisanat et du tourisme. De sensibilité « centre-droit », elle a suivi François Bayrou jusqu’à la rupture de l’entre-deux tours des élections

présidentielles… sans adhérer au Nouveau Centre afin de « conserver son indépendance ». Assurée – ou presque – de siéger, quel que soit le résultat du scrutin régional des 14 et 21 mars, Isabelle Maincion a d’ores et déjà choisi ses priorités : l’agriculture et la désertification médicale. Des préoccupations normales pour une représentante du monde rural et une épouse de vétérinaire.

Ils ne lisent pas le même PRES

erge Grouard et Eric Doligé (ci-desS sus) n’ont pas la même lecture du PRES (Pôle de recherche et d’enseignement supérieur), qui a été signé début mars par les universités d’Orléans et de Tours. Le 2 mars, le sénateur et président du conseil général y allait d’un communiqué de presse vengeur : « Si la Région voulait vraiment tuer l’université d’Orléans au profit de celle de Tours, elle ne s’y prendrait pas autrement ». Eric Doligé demandait au président de Région François Bonneau « de s’exprimer clairement sur les

tractations menées par son équipe et son premier vice-président, ancien président de l’université de Tours (Jean Germain, NDLR), sur le rapprochement en cours entre l’université de Tours et celle de Poitiers ainsi que sur les négociations avec les universités d’Angers et du Mans, ce qui mettrait celle d’Orléans définitivement hors course ».Trois jours plus tard, le maire d’Orléans signait

son propre communiqué, se réjouissant « de la signature du décret par Valérie Pécresse créant le PRES entre les universités d’Orléans et de Tours ». Aucune allusion « aux tractations » entre Tours, Poitiers, Angers et le Mans. Au contraire, Serge Grouard considère que cette « nouvelle étape (…) repositionne Orléans dans le paysage universitaire français ».

Wilson Valor à nouveau au tribunal Réélu maire de Luisant (28) sans coup férir après la municipale partielle des 24 et 31 janvier derniers, Wilson Valor est à nouveau en butte à des tracas judiciaires. Le 4 mars, le tribunal administratif d’Orléans examinait le dossier de l’embauche de sa belle-fille comme cantinière municipale. Il devait rendre son avis le 18 mars, après le bouclage de la présente édition. C’est à cette date que l’on saura si Corinne Valor est autorisée à retrouver son emploi de cantinière. La préfecture avait suspendu l’arrêté de recrutement de 2008 et l’arrêté de titularisation au motif que l’embauche avait été faite avant le lancement de l’appel à candidature. L’avocat de Wilson Valor considère « qu’il fallait une cantinière et qu’elle (Corinne Valor, NDLR) était là (…). Il n’y avait pas d’autres candidates ».

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Points Chauds

En Scène

La rose des sables de Châteauroux

S

i Kaltoum Benmansour a pris sa carte au parti socialiste, c'est parce que la vie n'a pas toujours été rose. Tout a commencé à Oujda, au Maroc. A dix ans, Kaltoum débarque avec ses parents en Alsace. Elle est l'aînée de onze

enfants, un papa illettré qui travaille et se bouffe la santé dans une usine Sévéso. Pour suivre ses études, elle a tout fait, des ménages, de l'intérim. Et elle tire toute sa famille vers le haut. Les onze enfants ont tous fait de brillantes études. Une saga qui ressemble à un conte de fée, au pays de l'intégration à la française tant décriée. Et puis, Kaltoum décroche le titre de pharmacien hospitalier et la nationalité française. L'école et le service publics : ces valeurs de gauche que d'aucuns manient à la légère, Kaltoum Benmansour veut leur renvoyer l'ascenseur. Elles lui ont tout donné. Avec son mari, médecin

hospitalier et rhumatologue à Châteauroux, ils ont trois enfants : treize, onze et six ans. La politique ? Révoltée de toujours, contre « ceux qui naissent avec une cuillère en argent dans la bouche », Kaltoum est sollicitée en 2008 pour figurer sur la liste de Jean-Yves Gateaud, l'ancien maire PS de Châteauroux, décédé l’an passé. Depuis, elle crève l'écran à chacune de ses apparitions publiques. Deuxième de la liste PS dans l’Indre derrière Dominique Roulet, Kaltoum Benmansour est allée aux régionales « pour mettre en application (ses) valeurs ». Avec, comme toujours, le cœur sur la main et la conviction aux lèvres.

Liberté, égalité, choucroute

A

près avoir ferraillé près d’un an avec la présidente du conseil général, le maire PS de Joué-lès-Tours (37) s’est trouvé un nouvel adversaire : l’Etat. Philippe Le Breton s’est, en effet, attiré les foudres du préfet Joël Fily pour avoir ajouté le mot « Laïcité » à la devise de la république «Liberté, Egalité, Fraternité », apposée sur le fronton de sa mairie. « Si le principe de laïcité est un principe à valeur constitutionnelle (…), il n’apparaît pas possible dans la tradition républicaine, sauf à méconnaître la compétence du Constituant, de le faire figurer sur les 8 La Lettre Valloire - Mars 2010

édifices publics », lui a écrit le représentant de l’Etat, qui lui demande de bien vouloir retirer cette mention dans les deux mois. Pourtant, dans une réponse adressée au député UMP Eric Raoult et datée du 14 juillet (sic) 2009, le ministère de l’Intérieur explique qu’ « aucun texte de nature législative ou réglementaire ne prescrit l’utilisation des symboles républi-

cains, (dont) la devise de la République, dans les bâtiments publics (…), les textes ne prévoient pas actuellement de sanction administrative ou pénale en cas de dérogation à cette coutume républicaine ». On rappellera que, dès 1984, Jean Yanne avait été beaucoup plus iconoclaste que le maire de Joué-lès-Tours en intitulant son film : « Liberté, égalité, choucroute ».

Un pôle tout feu, tout flamme… On ne peut pas reprocher aux promoteurs du pôle d’excellence pyrotechnique, susceptible de s’installer à Bourges, de ne pas croire en leur projet. Avec la foi du charbonnier, ils affirment que l’installation d’un Centre technique industriel (CTI) et d’une unité de démantèlement de missiles, exploitée le cas échéant par le groupe MBDA, « est sur la bonne voie ». Ne manqueraient plus « qu’une ferme volonté politique et l’engagement des industriels ». Bigre ! On peut toutefois compter sur l’infatigable Gérald Hayotte, l’ex-directeur du Centre national des risques industriels (CNRI) et principal initiateur du projet, pour rallumer la mèche. La foi soulève les montagnes.


La femme providentielle du MoDem 37 N

elly Bidot-Morat, adjointe au maire apparenté socialiste de Fondettes (37), a porté haut les couleurs du MoDem 37 aux régionales, une formation qui sort en Touraine éprouvée par une pénible crise de leadership. Repris en main par un nouveau bureau dirigé par Pierre Commandeur, le MoDem 37 renaît de ses cendres… « Du passé, faisons table rase. Les bisbilles personnelles ne m’intéressent pas », dit cette pétillante quinqua qui formera un ticket avec François Métivier, conseiller municipal d’opposition au maire de Chinon…, plutôt estampillé à droite. « Tout un symbole », plaide la tête de liste, mère de quatre enfants, qui a réussi à conjuguer ses charges de famille et une carrière professionnelle bien remplie. Nelly Bidot-Morat est en effet une consultante spécialisée dans l’évaluation du stress et des risques psychosociaux. « Mes valeurs sont celles de la tolérance, de la solidarité, de l’écoute d’autrui et du refus des discours clivants », affirme cette nouvelle venue en politique dont l’époux, Bernard Morat, est une personnalité du PS local, secrétaire de section à Fondettes. « Sur certains sujets, et notamment ceux touchant à l’entreprise, nous ne sommes pas toujours d’accord », avance la candidate MoDem qui a déjà rédigé plusieurs ouvrages de management avec son médecin du travail de mari… dont l’un dédié à la PNL (programmation neuro-linguistique), parfois utilisée par les professionnels de la négociation. Une compétence qui pourrait s’avérer utile entre les deux tours…

Injures Pour François Bayrou, au micro de France Inter le 8 mars, la campagne des Régionales se résume à « 80 % de sondages, 20 % d’injures », alors que « ce qui va se passer dans les années qui viennent dépasse en difficultés tout ce que nous avons rencontré depuis la guerre. Cette reconstruction ne peut pas se faire bloc contre bloc, gauche contre droite ».

Mépris Marc Fesneau, tête de liste MoDem en région Centre, a dénoncé « le mépris » et « l’arrogance » de Daniel Cohn-Bendit, qui avait comparé à la mi-février le Mouvement démocrate à des déchets nucléaires. « Sa nature profonde, celle du donneur de leçon, vient de ressortir à l’occasion de ces déclarations », a-t-il ajouté, demandant au leader d’Europe Ecologie « de présenter au plus vite ses excuses ».

Pas de quartier chez les oranges du Loiret « Le Modem branle du manche un peu partout » : l’expression est d’Yves Clément, le président démissionnaire de la fédération du Loiret. « Triste et en colère » de ne pas avoir pas été choisi comme tête de liste départementale, Yves Clément et ses amis dénoncent le choix d’Estelle Jouili (ci-contre), le maire d’Ouzouer-sur-Loire. L’ancienne déléguée des jeunes RPR, qui avait dénoncé en 1988 la collusion entre la droite et le FN, n’a pas la carte du MoDem et revendique son « indépendance ». Déjà écartelé entre les alliés du maire UMP d’Orléans et la ligne Gourault-Fesneau qui prône, peu ou prou, une alliance avec la gauche, le MoDem Loiret se paie donc une nouvelle ligne de fracture. L’ex-socialiste Carlos Dos Reis, élu à St-Jeanla-Ruelle, est allé bourrer la boîte aux lettres de la mairie d’Ouzouer-sur-Loire pour dénoncer « l’intruse », une expédition qui a failli tourner à l’aigre. Jusqu’où ira la sédition ?

Alliance Le MoDem d’Eure-et-Loir a réservé deux places sur sa liste au Nouvel Elan pour Dreux de Miled Zrida, ancien candidat aux dernières élections municipales. Les militants de cette formation, qui avait réuni 10 % des suffrages drouais en mars 2008, disent « ne pas partager l’idéologie du parti de François Bayrou mais converger sur certaines idées ».

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Points Chauds

Politique

La politique spectacle Grèves, blocages de sites industriels, menaces sur les approvisionnements : l’hiver 2010 aura été social. L’échéance électorale de mars aura allumé la mèche des colères. Dans certains cas, comme chez Philips à Dreux, les réactions prouvent que la politique a investi le terrain de l’économie.

Les salariés savaient depuis 2008 que Philips était appelé à cesser, un jour ou l’autre, la fabrication de téléviseurs à écran plat à Dreux. En septembre dernier, la direction avait confirmé que la fermeture interviendrait probablement en 2010.

L

a France qui travaille devient l’otage de la vie publique. La surexposition médiatique du scrutin régional des 14 et 21 mars a déclenché une flambée sociale comme le pays n’en avait pas connue depuis longtemps. Revendications salariales ou blocages de sites, les grèves se sont succédé alors que le pays peine à se remettre d’une crise économique longue et de forte amplitude. D’Ikea, qui a ouvert le bal, à Total, les affaires ont ému une opinion angoissée par les menaces sur l’emploi et le pouvoir d’achat. Avec, en toile de fond, un vote sanction pour les candidats soutenus par l’UMP et le Nouveau Centre dans les 22 régions métropolitaines. Si certains syndicats ont mis à profit la situation pour obtenir un coup de

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pouce salarial, d’autres, en boutefeux expérimentés, ont surtout cherché à exploiter les mécontentements pour remplir les urnes.

mées dans la foulée de l’annonce de la fermeture du site en septembre 2009 patinaient en dépit de réelles avancées, notamment une proposition d’indemnisation extra-légale par salarié licencié tournant autour des 50 000 €, et même 56 000 € pour les plus chanceux. Mais fallait-il, en cette période pré-électorale si sensible, agiter un tel chiffon rouge ? Car tout s’est emballé : médias, élus se sont immédiatement portés au chevet du symbole drouais. Le ministre de l’Industrie Christian Estrosi, désigné démineur en chef par Nicolas Sarkozy, a dû se déclarer « profondément choqué » devant des forêts de micros et réclamer une réouverture du site ainsi que la reprise des négociations entre les protagonistes. Les responsables politiques locaux ont emboîté le pas et instrumentalisé l’événement avec plus ou moins

“ LES RESPONSABLES POLITIQUES LOCAUX ONT EMBOÎTÉ LE PAS ET INSTRUMENTALISÉ L’ÉVÉNEMENT AVEC PLUS OU MOINS DE TALENT Chez Philips, à Dreux, il a fallu une maladresse colossale de la direction des ressources humaines pour déclencher un séisme médiatique de très forte magnitude. Quelle mouche a en effet piqué la direction du groupe Philips pour décider de précipiter en catimini – une veille de weekend ! – la fermeture de l’usine de 212 salariés dans une parodie de lockout. Certes, les négociations enta-

de talent : l’exécutif régional n’a pas manqué de clouer au pilori la politique gouvernementale, tandis que la droite concentrait ses flèches sur l’immobilisme des socialistes en matière de développement économique. Les uns reprochent aux autres d’avoir abusivement subventionné Philips… ou au contraire d’avoir lâchement jeté l’éponge. « Une véritable foire d’empoigne », juge ce res-


bouscule l’entreprise ponsable du développement économique local. Pour faire bon poids, le buzz médiatique a soutenu que certains hiérarques socialistes régionaux soutenaient la création d’une société coopérative de production (Scop) dans la plus pure tradition autogestionnaire. On ne saura jamais qui a allumé la mèche ou nourri la rumeur… Toujours est-il que les opérateurs de Philips EGP ont bien tenté, en début d’année et pendant une dizaine de jours, de relancer seuls la production de téléviseurs LCD. Mais Lip appartient à une autre époque. Quant aux Scop, en dépit des louables efforts de la Région pour les réactiver, elles représentent bien peu dans le paysage économique : moins de 2 000 entreprises ont choisi ce statut. Bien peu, en rapport des 3 millions d’entreprises françaises. Chacun des salariés drouais de Philips savait, depuis la fin du mois de septembre, que l’usine fermerait en 2010. Dès 2008 et l’annonce du second plan social, les syndicats se disaient convaincus « que la direction entend, à moyen terme, concentrer toute la charge sur le site belge et les deux d’Europe centrale ». Cette même direction qui rappelait, au début du conflit, que « seize réunions s’étaient tenues, à la fois avec le CCE à Suresnes et le CE à Dreux depuis l’annonce de la fermeture » avait pourtant soumis « des mesures concrètes » d’accompagnement, représentant « un coût d’environ 100 000 € par salarié incluant, entre autres, des indemnités de départ équivalentes à 24 mois de salaire en moyenne et un congé de reclassement représentant jusqu’à 12 mois par salarié ». La fameuse proposition de reclassement en Hongrie pour 450 € mensuels, si décriée, n’était là

que pour répondre aux obligations de la loi dite de modernisation sociale de janvier 2002. Mais qui peut s’attaquer de front aux idées reçues lorsqu’elles font l’objet d’une instrumentalisation aussi intense ? Pour leur part, les responsables syndicaux ne pensaient pas être placés dans des conditions aussi favorables : « La direction de Philips EGP a commis une erreur magistrale de communication, mais c’est son affaire », savoure Manuel Georget, délégué CGT du site et tête de liste en Eureet-Loir du Nouveau Parti Anti-capitaliste (NPA). Il renvoie la monnaie de la pièce « à la direction et à ses soutiens politiques » ; revanchard, il se souvient que le précédent plan social mis en œuvre par le groupe à Dreux (279 postes supprimés) « a été annoncé au lendemain des… municipales de 2008 ». Dans un contexte aussi passionnel, il ne restait plus au tribunal de grande instance de Chartres qu’à ordonner, dans la liesse

générale, la réouverture de l’usine et le redémarrage de la fabrication. Renforcés, les syndicalistes placent désormais la barre plus haut : « Le TGI a désavoué la direction de Philips qui tentait d’isoler l’activité déficitaire de Dreux hors de la branche électronique grand public, globalement bénéficiaire. Elle doit

Manu Georget (à gauche), le très actif leader cégétiste de Philips EGP à Dreux, n’a jamais caché son engagement politique. Il était la tête de liste pour l’Eure-et-Loir du NPA d’Olivier Besancenot aux élections régionales.

Des Français désabusés Le baromètre mensuel BVA de février, réalisé pour le quotidien Les Echos et France Info, révèle que 61 % des Français ne s’attendent pas à être augmentés en 2010. Les employés du secteur public sont d’ailleurs plus pessimistes que ceux du secteur privé alors même qu’ils ont bénéficié d’augmentations indicielles visant à compenser la hausse du coût de la vie, note l’institut de sondage. Et ce sont les travailleurs les moins payés qui se montrent les plus résignés : 74 % d’entre eux ne comptent pas être augmentés cette année. S’ils se montrent relativement résignés, les Français applaudissent au combat des salariés en lutte, analyse Gaël Sliman, de BVA. A 83 %, ils soutiennent les grévistes d’Ikea, et cela quels que soient leur milieu social ou leurs opinions politiques. Tout indique, poursuit le porte-parole de BVA, que les salariés ont l’impression que la situation commence à s’améliorer et qu’ils réclament la récompense de leurs efforts. En conséquence, l’impopularité du gouvernement atteignait un pic avec 63 % de mauvaises opinions.

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Points Chauds

A Blois, les grévistes de JTEKT-HPI avaient débordé sur la rue Robert-Nau pour faire entendre leur voix. Une ambiance bon enfant, sous un beau soleil hivernal, « qui nous a, au moins, permis de faire connaître l’entreprise » admettait un syndicaliste.

Politique

donc tirer les leçons de ce jugement, revenir sur sa décision de fermeture et ramener des volumes de fabrication délocalisés en Europe centrale sur Dreux », développe ainsi Manuel Georget.

POUR LE GRAND PUBLIC, PHILIPS ET DREUX SONT DEVENUS, EN QUELQUES JOURS, LES SYMBOLES DES MÉFAITS DES DÉLOCALISATIONS INDUSTRIELLES ”

Plus qu’embarrassée par cet emballement, la direction du groupe – qui, par la voix du président de Philips France a confirmé son intention de fermer le site drouais – va donc devoir reprendre langue avec les syndicalistes, l’épée dans le dos « dans un contexte d’occupation de l’usine… approuvée par la justice », indique un proche collaborateur du maire de Dreux qui s’indigne : « Les projets de ré-industrialisation et de revitalisation du site vont prendre du retard et nous projetons à l’extérieur une image de chaudron social.

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C’est une parfaite réussite, s’étrangle-t-il. Pour le grand public, Philips et Dreux sont devenus, en quelques jours, les symboles des méfaits des délocalisations industrielles et de la mondialisation ».

Mais les faux espoirs donnés aux salariés du site, définitivement condamné il y encore quelques semaines et qui, « de toutes façons, fermera ses portes », estime le député-maire Gérard Hamel, risquent de transformer ce théâtre d’ombres médiatique en jeu de dupes… Une fois les caméras reparties et sans la pression d’échéances politiques, de quelles marges de manœuvre disposeront les salariés lorsqu’il s’agira d’affronter un nouveau projet de fermeture, cette fois mieux maîtrisé par les directions des ressources humaines et de la

communication du puissant groupe d’Eindhoven ? En arrière-plan de l’emblématique Philips EGP et de son affrontement ultra-médiatisé, les grèves éclairs se sont multipliées aux quatre coins de la région. Là aussi, les salariés ont cherché à scénariser leurs revendications. Moins de caméras, de micros et de stylos, mais la même intention de marquer les esprits pour obtenir gain de cause. Chez Nacam, à Vendôme, « entre 70 et 75 % » des 730 salariés de l’usine ont bloqué un rond-point au nord de la ville, lundi 22 février en début d’après-midi. Les représentants syndicaux refusent de faire le lien avec une quelconque échéance électorale, pas plus que politique ou syndicale, les prochaines consultations internes ayant lieu au mois d’octobre. « Nous venions de boucler une cinquième négociation salariale et la direction était restée, encore une fois, campée sur ses positions, explique le délégué syndical cégétiste. Elle nous proposait 0,8 % d’augmentation générale.


Nous voulions 30€ nets par salarié ». Très inquiète des risques d’une possible contagion, la direction, qui a fini de négocier avec les syndicats un PSE à l’issue duquel 23 postes seront supprimés, a finalement accordé les 30 € demandés… mais bruts, et une enveloppe de 30 000 € à répartir en fin d’année aux salariés qui auront atteint leurs objectifs. A Blois, non loin de Vendôme, près de 150 salariés de JTEKT-HPI – sur les 235 que compte l’usine du groupe japonais – ont observé plusieurs jours de grève avant de reprendre le travail, ce même lundi 22 février. Sur ce

site, qui doit faire l’objet d’investissements industriels importants, les salariés réclamaient une augmentation de salaire pour les ouvriers et les agents de maîtrise, supérieure aux 2 % (1,2 % en janvier et 0,8 % en juillet) proposés par la direction. Celle-ci, après quatre jours de conflit, a fini par accorder 0,75 € de prime de transport par jour travaillé. Cela ne compensera pas les « 60 jours de chômage partiel depuis deux ans, payés entre 50 et 60 % du salaire net, et le gel des rémunérations en 2009 », regrette un représentant syndical qui reconnaît être « loin du compte »,

s’étonnant au passage « qu’aucun élu, d’aucun bord que ce soit, ne soit venu soutenir le mouvement ». Les grévistes avaient pourtant installé leur campement, avec banderoles et porte-voix, sur la rue Robert-Nau. Une image bon enfant, sous un beau soleil hivernal, « qui nous a, au moins, permis de faire connaître l’entreprise », admet notre syndicaliste. A force de se donner en spectacle, la classe politique aura donné des idées aux Français. François-Xavier Beuzon et Jean-Christophe Savattier

Flambée sociale en région Centre La grogne sociale se sera étendue à un bon nombre de sites industriels régionaux. Contrairement à Philips Dreux, les revendications des grévistes étaient surtout salariales.

S

i les salariés du magasin Ikea de Tours n’ont que faiblement suivi le mouvement national, plusieurs entreprises régionales – et non des moindres – ont été touchées par des mouvements sociaux dans la seconde moitié de cet hiver. A Vendôme, décidément au cœur de la contestation, les salariés de Thalès Avionics ont bloqué les trois entrées de l’usine le 23 février pour que la direction relève le salaire plancher à 2 000 € bruts. Cette unité de 520 salariés n’est pas en souffrance ; elle doit être renforcée de 80 postes dans les mois à venir. Chez les cousins de Fleury-lèsAubrais (45) et de TDA à la Ferté-StAubin (45), on a préféré se rendre au siège du groupe, à Neuilly, pour exiger des augmentations. Chez Barilla Harry’s, qui emploie près de 700 personnes sur deux sites à Châteauroux (36), les grévistes réclamaient + 4 %, la direction proposait 2,3 %. Au final, après moult palabres, la direction a concédé 2,5 % d’augmentation mais a refusé le paiement des jours de grève. A Vineuil, près de Blois, les salariés de La Maison de Valérie ont séquestré leur directeur durant 24 heures pour obtenir une

amélioration des conditions du plan de sauvegarde de l’emploi, qui prévoit de supprimer 110 postes sur 272. Aux Produits Céramiques de Touraine

(PCT), les salariés, sous le coup de l’annonce de la fermeture du site de Selles-sur-Cher, étaient en grève fin février. FXB

68, année nostalgique A la mi-février, les nostalgiques de mai 68 ont pensé un moment pouvoir revivre leurs souvenirs en pays drouais. Des étudiants de Paris VIII, Paris IV, de la Sorbonne et leurs professeurs en grève avaient en effet décidé « au nom de la convergence des luttes » de rendre visite aux opérateurs de Philips EGP en passe de reprendre le contrôle de la production. Les « damnés de la terre » arboraient fièrement banderoles et calicots révolutionnaires sur lesquels on apprenait notamment que « gagner contre les patrons, c’est possible ». « Scandalisés » par le traitement des salariés de Philips, les professeurs en grève faisaient remarquer qu’ils « subissaient, avec près de 80 000 suppressions de postes annoncées dans l’Education nationale, le plus grand plan social de France ». Mais ce remake provincial et publicitaire des grandes fièvres soixante-huitardes a tourné court. Après avoir pactisé avec leurs frères de galère – nettement plus exposés, semble-t-il, aux cadences infernales et aux risques de délocalisation –, le cortège universitaire a repris sagement le chemin de la capitale après avoir pris quelques clichés pour les albums de famille et répondu poliment aux questions des journalistes.

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Points Chauds

Politique

Les écolos, héritiers des situationnistes ? Héritière des situationnistes et de Guy Debord, la liste Europe-Ecologie a rénové le genre en mimant une manifestation anti-écolo dans les rues d’Orléans. Campagne sur les tréteaux contre campagne sur le net. Les Verts jouent définitivement la tradition contre la modernité.

« Toute la vie des sociétés dans lesquelles règnent les conditions modernes de production s'annonce comme une immense accumulation de spectacles. » Guy Debord.

L

es écologistes seraient-ils restés de grands enfants ? Ou les plus âgés d’entre eux ont-ils lu Guy Debord et son ouvrage majeur, « La société du spectacle », où l’auteur dénonce, après Karl Marx, « le caractère fétiche de la marchandise et son secret » et propose d’abattre « la société spectaculaire marchande » ? Toujours est-il qu’ils auront participé durant cette campagne des régionales au renouvellement du genre « situationniste » et de sa parodie de la société du spectacle conçue comme l’ultime avatar du capitalisme, une des marottes de l’extrême-gauche dans les années précédant mai 68. Mais qu’elles sont loin les estrades à la papa ! Ou les manifs BastilleRépublique ! Aujourd’hui, il faut de l’image, toujours de l’image. Avec, si possible, de l’humour décalé, dans la droite ligne de Canal Plus. A Orléans, par un samedi glacial de février, la liste Europe-Ecologie est

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descendue dans la rue pour une manif qui tenait à la fois du happening et du monôme de futurs Gadzarts. Vêtus de fourrures (fausses), de hauts-de-forme, de costards-cravates, avec gros cigares et pancartes provocatrices, les manifestants ont scandé sur l’air des lampions des refrains pseudo anti-écolo du genre : « Monsanto président (...), Manger bio rend pas beau (...), Les écologistes, les bougies dans l’derrière, aucu… aucu… aucune hésitation... » ou encore « Ceveso (sic), c’est trop beau ». Les nouveaux Sorbonnards ont-ils des problèmes avec l’orthographe ou veulent-ils stigmatiser l’inculture bourgeoise ? Dans une rue piétonne, un véhicule 4x4, opportunément (mal) garé, leur a permis de forcer le trait, les uns lustrant le capot du veau d’or automobile d’un revers de manche, les autres se prosternant devant lui, entonnant un slogan aux évidentes réminiscences (« Cohn-Bendit t’es foutu, les 4x4 sont dans la rue ») ou un plus viril : « La voiture électrique, ça ne donne pas la trique ». Ces anti-écolos étaient si bien imités qu’un passant, visiblement sympathisant vert, s’est

subitement arrêté en demandant, visiblement outré : « C’est quoi ce cirque ? ». Pourquoi ce pastiche ? « L’idée n’est pas de stigmatiser les pollueurs que nous sommes tous, ni d’avoir un discours moralisateur ou culpabilisateur », expliquait Pascale Rossler, chef de file d’Europe-Écologie dans le Loiret (lire, à ce sujet notre portrait de la page 6). « Nous nous sommes simplement demandé comment interpeller les citoyens ». Quelques semaines plus tard, deux jours avant le 14 février, jour de la Saint-Valentin, fête des amoureux, mais aussi des fleuristes et des commerçants, Europe-Ecologie récidivait avec un autre trait d’humour : distribution de tracts sous forme de billets SNCF en gare d’Orléans pour célébrer la « Saint Valen-train ». La campagne était bien sur les rails. Le happening écolo est peut-être aussi une réponse, sur le terrain, aux très sérieuses campagnes sur le web. Pour parler aux gens, l’humour, c’est quand même largement aussi bien que l’ADSL. Charles Tulibad et François-Xavier Beuzon


Le pschitt orange La liste de Marc Fesneau a fait pschitt… en se hissant tout juste au-dessus des 5 % à l’issue du premier tour des régionales. Un score qui ne lui a pas permis de revendiquer des positions éligibles auprès des socialistes.

V

enue soutenir le ticket orange tourangeau avant le premier tour du scrutin régional des 14 et 21 mars, Marielle de Sarnez avait mis un terme à un suspens insoutenable. Oui, le MoDem pourrait « sur la base de nos valeurs, s’allier avec l’équipe de François Bonneau au second tour », sans pour autant exclure « de se retirer… ou de se maintenir » si, d’aventure, le liste emmenée par Marc Fesneau atteignait le seuil fatidique des 10 %. « Un score à notre portée, la région Centre étant l’un de nos points forts », assénait Marielle de Sarnez. Las, le résultat, cruel – à peine plus de 5 % des suffrages exprimés –, a douché l’enthousiasme des supporters de François Bayrou et soulagé les socialistes ; plus besoin, en effet,

d’imposer à leurs alliés du Front de Gauche – définitivement allergiques au MoDem (« Le Vatican, combien de divisions ? ») – de nuancer la liste de fusion d’une touche mandarine. Une fin de non recevoir que dénonçait le maire de Marchenoir au lendemain du premier tour : « A la fermeture d’Hervé Novelli répond la fermeture de François Bonneau visà-vis des forces modérées. Ce dernier a sans doute manqué une occasion historique de faire preuve d’esprit d’ouverture ». La stratégie du MoDem s’est donc soldée par un échec. Ses dirigeants songeraient-ils à une alliance avec les frères ennemis du Nouveau Centre ? « Ce n’est pas du tout à l’ordre du jour », indiquait Marc Fesneau qui s’amuse de la posture des élus du

Nouveau Centre, « prêts à renoncer à leurs alliances au premier incident électoral ». Le rêve d’une renaissance de l’UDF hante encore quelques esprits nostalgiques.

Le 2 mars, à Tours, Marielle de Sarnez, Marc Fesneau et le MoDem étaient décidés à faire alliance avec la gauche au 2e tour des régionales.

Jean-Christophe Savattier

Les retours de bâton des sondages Chaque résultat de sondage rend son commanditaire suspect de tricherie par le camp d’en face. Faut-il encore croire les études d’opinion payées par les partis ?

F

in janvier, La Lettre de l’Opinion, un organe dirigé et fondé par Guillaume Peltier, membre de l’UMP tourangelle, publiait un sondage Ifop sur le 1er tour des régionales dans le Centre. La liste UMP-NC du candidat Hervé Novelli affichait 34 %, celle du PS de François Bonneau un timide 22 %. La gauche criait aussitôt à la manipulation, le président sortant risquant même une métaphore urologique (« Je n’ai pas besoin du Viagra des sondages pour faire campagne »). Peu de temps après, Paris Match publiait les résultats d’une sondage TNS Sofres portant, cette fois, sur le

2e tour. François Bonneau et le PS l’emportaient avec 55 %. Réponse immédiate du berger UMP à la bergère PS dénonçant le sondage commandé aux frais du candidat Bonneau. Pour mettre tout le monde d’accord, Aujourd’hui et Le Parisien annonçaient le 1er mars le verdict d’un sondage CSA. Si au 1er tour, la liste Hervé Novelli était créditée de 30 % et celle de François Bonneau de 24 %, au 2e tour, l’institut donnait le second gagnant dans tous les cas de figure : 59 % en cas de duel classique avec Hervé Novelli, 50 % en cas de triangulaire avec Hervé Novelli (38 %) et

le FN Philippe Loiseau (12 %). Deux jours plus tard, La Nouvelle République du Centre-Ouest confirmait la tendance au 1er tour (31 % Novelli et 24 % Bonneau), mais resserrait significativement l’écart au 2 e tour (54 % Bonneau en cas de duel, 48 % Bonneau, 42 % Novelli et 10 % Loiseau en cas de triangulaire). A l’heure où nous écrivons ces lignes, on connaît les résultats du premier tour mais pas encore ceux du second. Aucun des sondeurs n’a mis dans le mille le 14 mars. On verra ce qu’il en sera le 21. FXB

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Dossier

Formation

Des

formations

pour tous et pour

toute la vie

Apprentissage, formation continue, DIF, VAE, école de la deuxième chance… Chacun peut désormais compléter sa formation ou, plus modestement, acquérir des savoirs de base. La région Centre propose une large palette de dispositifs et des financements sont disponibles, tant pour les salariés que pour les employeurs. Dans les pages qui suivent, La Lettre Valloire passe en revue quelques-unes de ces formations et les organismes qui les dispensent. Pages 18 et 19, un aperçu de l’apprentissage. Si les CFA continuent de former les futurs boulangers, coiffeurs ou mécaniciens, l’université possède aussi ses filières d’apprentissage pour étudiants post-bac, gérées en région Centre par le CFA IURC. Pages 20 et 21, un tour d’horizon de ce que propose le Conseil régional, qui attribue chaque année 80 M€ à la formation professionnelle, de la maîtrise des savoirs fondamentaux (Ecrire-Compter-Raisonner) à celle des technologies les plus pointues. Page 22, un gros plan sur le service universitaire de formation continue de l’Université François-Rabelais, à Tours, qui permet de reprendre (ou de prendre) le chemin de la fac à n’importe quel moment de la vie. Page 24, un point sur le DIF qui offre à chaque salarié la possibilité d’accéder à 20 heures de formation et cela chaque année. Pages 26 et 27, un arrêt sur image consacré aux écoles de la deuxième chance. Et, pour conclure, à la page 28, l’initiative d’un groupement d’employeurs du Loiret pour former des jeunes aux métiers du bâtiment et des travaux publics.

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Zoom sur l’Apprentissage Universitaire en Région Centre On ne le sait que trop peu, mais l’Université forme aussi des apprentis ! L’Université dispense la formation et délivre un diplôme reconnu ; quant à l’apprentissage il permet l’acquisition d’un réel savoir-faire. Le Centre de Formation d’Apprentis Inter Universitaire Région Centre (CFAIURC) assure les deux en délivrant un diplôme universitaire national à finalité professionnelle. Cette formule qui séduit les jeunes du supérieur, est de plus en plus appréciée par les entreprises qui y voient de nombreux avantages humains et financiers !

Particularités, atouts et missions du CFAIURC

Avantages de l’apprentissage

En général, les CFA se mettent en place avec une seule Université. L’une des particularités de la région Centre est d’avoir associé les deux Universités : Tours et Orléans, pour doter la Région d’un seul CFA Universitaire afin de pouvoir proposer aux étudiants tout comme aux entreprises une offre de formations cohérente variée et répartie sur tout le territoire. Autre particularité : chaque année le panel des formations s’enrichit d’une dizaine d’ouvertures en apprentissage. A ce jour, le CFAIURC propose 62 formations professionnelles (bac+2 à bac+5) dans plusieurs secteurs d’activités qui sont : Sciences – Industriel – Commercial – Droit – Gestion et Communication. La diversification de l’offre est rendue possible grâce à l’action prospective du CFAIURC, qui réalise des études de marché afin de détecter les besoins des structures et les secteurs en tension. La pluridisciplinarité est une de ses forces. Le CFAIURC a réussi à créer et surtout à maintenir un parfait équilibre entre le monde professionnel et universitaire ce qui lui confère aujourd’hui une vraie crédibilité auprès des entreprises et des étudiants. Le CFAIURC a obtenu fin 2008 la certification AFAQ ISO 9001 : 2000 pour ses activités de développement, gestion et management de formations universitaires en apprentissage. Cette démarche couronne un travail de longue haleine mené par l’équipe du CFA et des enseignants des Universités de Tours et d’Orléans, avec pour seule préoccupation : être à l’écoute et satisfaire ses partenaires en répondant à leurs attentes. Le CFAIURC sert également d’appui pour le lancement d’autres CFA universitaires au plan national. Le CFAIURC place l’entreprise et ses préoccupations au cœur de sa stratégie pour répondre favorablement à leurs attentes en formant des collaborateurs opérationnels dès l’obtention de leur diplôme. Les entreprises apprécient ce mode de formation mais les plus petites structures ne sont pas toujours bien informées sur les dispositifs d’aides mis en place au niveau national et régional, d’où un besoin permanent d’informer les structures privées et publiques : une des missions du CFAIURC !

En accueillant un apprenti les structures bénéficient d'avantages humains :

www.cfaiurc.fr

• Des jeunes sélectionnés, motivés et opérationnels. • Une relation humaine enrichissante • Un regard neuf et des idées nouvelles • L’opportunité de former un salarié « sur mesure » mais également financiers qui sont : • Exonération de charges sociales Suite aux dernières mesures gouvernementales issues du plan d’urgence pour l’emploi des jeunes lancé en avril 2009, les employeurs du secteur privé ou public profitent d’une exonération totale des charges sociales, pour tout contrat signé avant le 30 juin 2010. • Aides régionales pour les structures privées La Région Centre verse en fin de formation (par an et par apprenti) une Indemnité Compensatrice Forfaitaire d’un montant de 1700 € • Impôts : Crédit d’impôt de 1 600 € (cas général)

Des services en ligne Le www.cfaiurc.fr offre des informations pratiques, aborde les aspects réglementaires liés au contrat d’apprentissage, propose des conseils et des liens utiles. Les entreprises peuvent déposer en ligne leurs offres et poser leurs questions. Un suivi personnalisé est assuré par le CFAIURC et chaque réponse est adaptée aux besoins des interlocuteurs.

Quelques chiffres clés Pour ce qui est des résultats du CFAIURC, l’excellence est de mise : le taux de réussite aux examens est en moyenne de 90 % ; le taux d’insertion dans la vie active 6 mois après l’obtention du diplôme varie entre 80 et 90 % ; + de 2 000 apprentis ont été formés en 6 ans et 530 structures sont partenaires du CFAIURC.


Dossier

Formation

Le retour gagnant

de l’apprentissage

Des CFA à l’université en passant par les IUT, l’apprentissage est désormais érigé en modèle d’alternance. Cette formation, auparavant peu considérée, continue de séduire jeunes et entreprises.

B

âtiments en construction, ouvriers à l’œuvre, chantier interdit au public… le Centre de Formation des Apprentis (CFA) de Joué-lès-Tours et le quartier alentour sont en ébullition… Et pour cause, à la rentrée de septembre, le CFA de la Chambre de Métiers et de l’Artisanat (CMA 37) amorce sa transformation en un véritable campus dédié à l’apprentissage. L’ampleur des travaux témoigne des ambitions affichées par son directeur, Gilles Langlo. « Organisme de formation professionnalisante de très bon niveau, nous accueillons de plus en plus des jeunes voulant apprendre des métiers traditionnels, comme mécanicien ou coiffeur, mais aussi plus

rares, comme horloger ou sellierharnacheur, et nous ouvrons régulièrement de nouvelles sections, comme celles préparant aux services à la personne. De ce fait, agrandir, moderniser et restructurer notre site par pôles est apparu évident » précise-t-il. Il faut dire que le nombre d’apprentis ne cesse de croître. A Joué-lès-Tours, les effectifs ont presque doublé en quelques années. « Nous sommes

“ EN QUELQUES ANNÉES, NOUS SOMMES PASSÉS DE 140 000 HEURES DE FORMATION ANNUELLE À ENVIRON 1 MILLION passés de 1 000 apprentis bénéficiant de 140 000 heures de formation annuelle à 1 600 actuellement pour environ 1 million d’heures de cours. », précise Gilles Langlo. Si l’apprentissage a le vent en poupe et se hisse parmi les formations professionnalisantes reconnues, c’est en partie grâce à une politique volontariste des services ad hoc du conseil régional. Historiquement, le Centre est la 3e région de France à avoir favorisé l’apprentissage et à lui avoir alloué un budget en conséquence. « Cette région a toujours encouragé l’alternance entre formation et entreprise. C’est une de nos spécificités. Après, chaque département gère ses capacités d’accueil. L’Indre-et-Loire, par exemple, est particulièrement

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bien lotie avec 13 CFA », déclare JeanLouis Monturier, directeur du développement économique et de la formation professionnelle à la CMA 37. Offre touffue des formations pour les futurs apprentis, calibrage des contrats d’apprentissage pour les entreprises… un détour au centre d’aide à la décision de la CMA s’impose. Ce dispositif pluriel permet aux employeurs de détecter les apprentis susceptibles de correspondre aux

besoins de l’entreprise et aux jeunes de collecter des informations sur les contrats proposés. Contrat signé avec une entreprise, autonomie financière, diplôme d’Etat reconnu, professionnalisation des savoirs… les points forts de l’apprentissage en matière d’insertion professionnelle et de formation qualifiante ne sont plus à démontrer. Malgré tout, il souffre parfois d’une image quelque peu dévalorisée. « Sans être la voie royale, rappelons que l’apprentissage offre à des jeunes la possibilité de se former comme n’importe quel élève. Nous n’avons pas à rougir du niveau des candidats et nous en présentons de très bons aux diplômes nationaux, notamment aux niveaux IV (bac Pro, brevet professionnel) et V (CAP,


BEP). Pour certains BTS, nous affichons de meilleurs résultats que l’Education nationale. Les apprentis peuvent s’avérer meilleurs que les « temps plein » ! Des connaissances à cumuler avec une forte motivation et des acquis professionnels… », tient à rappeler Gilles Langlo. Et de poursuivre : « Il faut en finir avec cette dichotomie entre voie classique et apprentissage. Remarquez, la coupure qui prévalait entre manuel et intellectuel était pire… Aujourd’hui, les familles ont une meilleure perception de l’apprentissage. Les mentalités changent progressivement. Certes, la crise est passée par là mais on admet aussi plus facilement l’inégalité devant les savoirs et le bénéfice d’une pédagogie différenciée. » Ceci est d’ailleurs l’un des chevaux de bataille du directeur du CFA : « Nous mettons un point d’honneur à éduquer nos formateurs de telle sorte qu’ils adaptent leurs savoirs à chaque apprenti ou presque. C’est de la dentelle, délicate à mettre en œuvre, certes, mais payante face à des publics disparates, souvent réfractaires aux apprentissages classiques… Aux entreprises de former leurs apprentis aux réalités professionnelles, à nous de les structurer aux CFA. Nous essayons, dans la mesure du possible, de faire coïncider nos formations avec l’évolution perceptible des métiers. » Ce n’est pas toujours évident. Il aura fallu huit ans pour réadapter le diplôme national de cordonnier alors que le métier avait considérablement évolué : gravures de plaques, fabrication de clés,

médailles, tampons… Autre atout des CFA : la mise en place de médiateurs qui déjouent les conflits susceptibles de surgir entre l’apprenti et l’entreprise, évitent la rupture de dialogue, gèrent les intérêts de chacun… ceci afin de limiter au mieux le

jocondien. En revanche, l’apprentissage peut compter sur le soutien des entrepreneurs. Dans le récent Livre Blanc des entreprises de la région Centre, ceux-ci réaffirment leur attachement à l’alternance, via les contrats d’apprentissage et les

“ AUX ENTREPRISES DE FORMER LEURS APPRENTIS AUX RÉALITÉS PROFESSIONNELLES, À NOUS DE LES STRUCTURER AU CFA nombre de « décrocheurs », phénomène grandissant dans les collèges et les lycées, les universités… et pour lequel des réflexions sont en cours. On le voit : l’apprentissage se pose comme une alternative gagnante aux parcours de formation classiques mais qui a pourtant du mal à se faire une place au soleil. « Les collèges et les lycées ne sont pas toujours enclins à nous ouvrir leurs portes pour parler orientation avec les élèves », déplore le directeur du CFA

contrats de professionnalisation qu’ils qualifient de « réponse adaptée, permettant la mise en pratique des connaissances, la découverte du monde du travail et l’acquisition de comportements professionnels. » S’ensuivent plusieurs propositions pour encourager et pérenniser ces formations et renforcer les partenariats entre organismes de formation et entreprises. Capucine Becker

L’apprentissage, c’est aussi à la fac de Tours et d’Orléans Peut-on être apprenti et universitaire ? Oui, si l’on décide de suivre l’une des 62 formations proposées par le CFA Inter-universitaire Région Centre (CFAIURC). A travers son offre, il est présent dans tous les grands secteurs d’activité : sciences, industriel, commercial, droit, gestion, communication. En septembre, douze nouvelles formations vont ouvrir et permettre à de futurs apprentis d’accéder à des diplômes du type DUT 2e année, licences Pro et Masters Pro. Toutes les offres d’apprentissage et le détail des formations sont à consulter sur : www.cfaiurc.fr

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Dossier

Formation

Des formations

pour tous les profils

En dépit de fortes disparités départementales, la Région maintient ses objectifs en matière de formation notamment à destination des demandeurs d’emplois et des jeunes, sur tout le territoire.

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orte d’un budget annuel de plus de 80 M€, la formation professionnelle en région Centre se porte bien et affiche plus de 750 actions de formation au compteur. « Nous souhaitons coller au plus près des attentes de nos stagiaires et offrir à chacun une réponse quasi personnalisée », souligne Caroline Paris, responsable du service Formation tout au long de la vie au conseil régional. Ce qui n’est pas simple, compte tenu de l’hétérogénéité des publics visés (jeunes plus ou moins qualifiés, demandeurs d’emploi, salariés en poste ou en reconversion professionnelle) et des disparités départementales (degré de mobilité faible dans les campagnes, poches d’illettrisme identifiées…). Que l’on vive en zone rurale ou au contraire sur l’axe Orléans-Tours, l’accès à la formation qualifiante est loin d’être univoque. C’est pourquoi l’offre régionale est conçue pour répondre à l’ensemble des besoins et s’ajuste en fonction de l’offre et de la demande. Dans chaque département, un chargé de mission Formation identifie les besoins, analyse les demandes. Ce travail d’observation et d’alerte est renforcé par

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les missions locales et Pôle Emploi. L’implantation d’une entreprise peut aussi justifier le déclenchement d’une action de formation… avec des emplois à la clé. C’est ce qui s’est produit avec l’émergence des centres d’appel, où il fallait faire face à l’afflux de postes à pourvoir. Ayant pour mission première de contribuer à l’élévation du niveau de qualification de ses habitants, la Région, en lien avec de nombreux organismes de formation, propose trois grands axes de reprise d’études : des actions d’insertion professionnelle, des actions de qualification et des Espaces libres savoirs (ELS). S’adressant essentiellement aux jeunes et aux demandeurs d’emploi, les formations ayant pour but l’in-

métier), la préparation aux concours, les chantiers formation réalisés directement sur le terrain (rénovation de bâtiments, par exemple). Renouer avec les savoirs de base, détecter et combattre l’illettrisme, redonner l’envie d’apprendre, tels sont les enjeux de ces formations d’insertion souvent de courte durée. A celles-ci s’ajoutent les formations dites de qualification qui préparent à des diplômes ou titres professionnels. Elles s’adressent aux jeunes dont la formation initiale a échoué ou aux salariés en instance de reconversion professionnelle. Ces formations mènent au CAP, Bac Pro, CQP (certificat de qualification professionnelle). Les CQP peuvent aussi être dispensés par branche : pharmacie (CQP en

“ NOUS SOUHAITONS COLLER AU PLUS PRÈS DES ATTENTES DE NOS STAGIAIRES ET OFFRIR À CHACUN UNE RÉPONSE QUASI PERSONNALISÉE sertion professionnelle permettent à des personnes éloignées ponctuellement de l’emploi de remettre le pied à l’étrier. « A ces publics dits fragiles, on propose une action d’insertion qui sera suivie d’une formation qualifiante dans le cadre d’un projet professionnel souvent construit avec un conseiller Pôle Emploi ou de mission locale », précise Caroline Paris. D’autres types de modules de formation complètent le volet « insertion professionnelle », tels que l’orientation (à travers la découverte

bioproduction délivré par l’IMT à Tours), bâtiment (CQP du GEIQ BTP Loiret)… Ces deux lots de formation – insertion professionnelle et qualification – sont essentiellement prescrits aux jeunes (âgés de moins de 26 ans) et aux chômeurs afin de favoriser leur retour à l’emploi. Une autre palette de formations a été mise en place par la Région en 2003 : les Espaces libres savoirs qui dispensent des « visas » dans diverses disciplines. Ouverts à tous (salariés ou non) et formatés de 6 h à 20 h, les


visas libres savoirs ont rencontré un vif succès avec 202 000 certificats délivrés, soit environ 30 000 par an dans toute la région. « Ils séduisent par leur facilité d’accès et leur souplesse. En quelques heures, vous disposez d’une bonne remise à niveau dans un domaine choisi. Nous en avons mis six au point : internet, bureautique, langues vivantes, éco-citoyen, tourisme et le 3en1 (Ecrire-Compter-Raisonner). Un septième est en cours d’expérimentation. Intitulé « visa compétences jeunes », il a pour but d’aider ce public à aborder sereinement le marché du travail : savoir se vendre, valoriser ses compétences, appréhender les entretiens d’embauche… », complète Caroline Paris. Ces modules de formation, financés aussi par le Fonds social européen (FSE), sont éligibles au DIF. Les organismes ont d’ailleurs noté une augmentation du nombre de visas délivrés du fait du chômage partiel subi ces derniers mois par les salariés. Les entreprises ont incité

leur personnel à se former davantage. Mais comment se retrouver parmi la multitude de formations proposées en évitant de se fourvoyer ? La réponse est simple, notamment pour les demandeurs d’emplois ou les jeunes. Les conseillers de la mission locale ou de Pôle Emploi, après étude du dossier du postulant, font une prescription de formation. Spécialistes de l’orientation professionnelle, ils sont à même d’aiguiller les futurs stagiaires dans leur choix de formation en tenant compte d’un faisceau de critères (projet poursuivi, motivation et capacité, niveau de qualification… ). Ceux-ci adressent alors un dossier à l’organisme de formation concerné tels que les Greta, l’Affee, CFPPA (secteur agricole), l’IMT (fabrication du

médicament). « Dans la majorité des organismes, la Région dispose d’un certain nombre de places pour les apprenants. A l’heure actuelle, nous connaissons un taux de remplissage de 94 % de nos formations délivrées dans plus de 150 structures régionales », conclut Caroline Paris. Capucine Becker

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Dossier

Formation

Reprendre le chemin de la À l’université François-Rabelais de Tours, accueillir des stagiaires en formation professionnelle est monnaie courante. Le point avec Véronique Bréchet, directrice du Service universitaire de formation continue (Sufco).

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U, DAEU, LMD, VAE, Sufco… mais qui se cache derrière ces sigles et acronymes ? Une seule et même entité : l’université, acteur incontournable dans la palette des organismes de formation continue. A Tours, le Sufco, rattaché à l’université François-Rabelais, est habilité depuis plus de vingt ans à former des publics en reprise d’études. « Organisme de formation agréé, l’université accueille chaque postulant désireux de compléter sa formation initiale ou changer d’orientation professionnelle. Démarche volontaire ou incitation de l’entreprise à former ses salariés, nous étu-

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dions les dossiers et trouvons les solutions de financement avec les différents partenaires (entreprise et salarié, Région, Opca…). Chaque année, plus de 2 000 stagiaires font appel à nos services dans le cadre d’une réorientation professionnelle. Vivier de savoirs théoriques, l’université sait aussi enseigner la pratique à travers son réseau de professionnels, d’enseignants et de chercheurs. Aux stagiaires de savoir quel cursus suivre en fonction de leur projet professionnel », explique la directrice Véronique Bréchet. L’offre de formation est plurielle et ciselée afin de correspondre aux

attentes très diverses des candidats à la reprise d’études. On peut ainsi reprendre le chemin de la fac pour une formation initiale qui consiste à intégrer le système européen LMD – Licence (bac+3), Master (bac+5), Doctorat (bac+8) – dans toutes les matières enseignées à l’université. Ce parcours, calqué sur le cycle des étudiants post-bac, peut bénéficier d’aménagements (modules complémentaires, suivi administratif spécifique) pour les stagiaires en formation professionnelle. Les formations spécifiques, dispensées en groupe, sont une autre voie d’accès. Diplômes universitaires (DU),


fac diplômes inter-universitaires (DIU), masters… ces cycles sont conçus pour concilier activité professionnelle et formation. « Il faut toujours garder à l’esprit que les stagiaires sont porteurs de projets (reprise, création d’entreprise, réorientation), donc il s’agit de leur concocter des programmes sur mesure, correspondants à leur attentes pédagogiques dans un délai raisonnable (une année universitaire, par exemple). Leurs motivations personnelles, doublées d’une dynamique de groupe, conduisent à des formations hautement qualitatives », poursuit Véronique Bréchet. En outre, afin de coller au plus juste à la demande, l’université travaille en étroite collaboration avec les entreprises pour monter les contenus. Au total, plus de 30 formations spécifiques passent au crible les

problématiques fondamentales de la gestion d’entreprise et de l’entrepreneuriat. Voulant étoffer son offre, le Sufco propose cette année de nouveaux parcours : les formations courtes. D’une durée variable (1 à 3 jours), ces formations sont un coup de projecteur sur un sujet donné. Balayant des sujets très « terrain », ces nouveaux modules devraient trouver un large écho auprès des futurs entrepreneurs.

Au-delà de ces parcours diplômants, l’université est compétente pour valider des acquis professionnels qui donnent un droit d’accès à la formation en l’absence du diplôme requis. La VAE (validation des acquis de l’expérience), quant à elle, permet l’obtention totale ou partielle d’un diplôme d’Etat. Deux approches de plus en plus pratiquées par les candidats à une reconversion professionnelle. Capucine Becker

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Dossier

Formation

Le DIF mène à tout… à condition de l’utiliser Le Droit individuel à la formation, ou DIF, n’a pas rencontré le succès escompté. Conçu pour accroître le champ des compétences ou compléter la formation des salariés, son bilan est mitigé. Six ans après sa mise en place, les employeurs doivent faire face à un cumul d’heures non utilisées…

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Françoise Champion, Brigitte Desbois et Gérard Faussurier chez Actiforces.

epuis 2004, les salariés disposent d’un nouveau droit mis en place au sein de toute entreprise : le Droit individuel à la formation (DIF), qui donne l’accès à 20 heures de formation par an, cumulables jusqu’à 120 heures. En 2010, qu’en est-il du DIF, présenté comme une « révolution » à l’époque ? Est-il suffisamment utilisé par les salariés ? Va-t-il se transformer en « bombe à retardement » si les salariés font valoir leur droit ? Le cassetête du DIF n’est pas prêt de se dénouer. Conçu à l’origine pour compléter sa formation, se perfectionner, réactualiser ses connaissances, le DIF devait renforcer les compétences et l’employabilité de chacun, notamment des salariés à faible qualification. Pourtant, une étude de mars 2009 a montré que seuls 27 % de salariés ont fait valoir leur DIF en 2008 et qu’ils ne sont que 8 % à l’utiliser systématiquement chaque année. Ce qui est bien peu en regard du nombre de formations éli-

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gibles. Les plus demandées ? Le développement personnel, la communication écrite et orale ou les langues vivantes. Suivre une formation en anglais est même parfois fortement conseillé par l’employeur en dépit d’autres souhaits formulés par le salarié… Au salarié de motiver son choix et de montrer le bénéfice tiré de la formation, sachant qu’elle sera financée par l’employeur par le biais d’un OPCA (Organisme paritaire de collecte agréé). Au-delà des formations classiques, le bilan de compétences est aussi éligi-

tences, lui proposer des perspectives d’évolution, telles sont les préoccupations majeures des DRH. C’est pourquoi nous avons mis en place ces bilans de compétences (au format DIF, 24 heures) qui ouvriront la voie à une VAE si besoin ». Le cabinet conseil en recrutement a créé tout un dispositif de bilan, véritable passerelle vers cette démarche de valorisation des compétences délivrées par des organismes de formation continue comme le Cnam, le Sufco… Compte tenu des difficultés parfois rencontrées pour l’ouverture

“ AU VU DU CONTEXTE ÉCONOMIQUE DÉGRADÉ ACTUEL, IL APPARAÎT PERTINENT D’ACCOMPAGNER LE SALARIÉ SUR SON POSTE ble au DIF. A moindre frais, car au lieu de le faire de son propre chef, pourquoi ne pas le réaliser au grand jour en étant financé de surcroît ? En effet, il est possible de demander à son entreprise d’utiliser tout ou partie de son crédit d’heures pour remettre à plat ses compétences, dresser le bilan de son parcours avant d’envisager une formation ou de d’engager une VAE (Validation des acquis de l’expérience). C’est ce que propose Brigitte Desbois, responsable « emploi et mobilité » chez Actiforces : « Au vu du contexte économique dégradé actuel, il apparaît pertinent d’accompagner le salarié sur son poste, le faire évoluer si nécessaire. Améliorer l’employabilité du salarié, valoriser ses compé-

d’un DIF (décalage demande et offre de formation, réticence de l’employeur, manque de temps, pénurie d’information), convertir ce droit en un bilan de compétences peut s’avérer pertinent. D’autant qu’une disposition légale vient d’entrer en vigueur (décret du 18 janvier 2010) : la portabilité du DIF. Ainsi, après rupture du contrat, un salarié licencié ne perd pas son cumul d’heures et transfère son DIF chez son nouvel employeur ou peut y prétendre auprès de Pôle Emploi. Six ans après son entrée en vigueur, le DIF bénéficie aujourd’hui d’ajustements nécessaires dans le cadre de la réforme de la formation tout au long de la vie voulue par le gouvernement. Capucine Becker


RECRUTEMENT & APPROCHE DIRECTE - CONSEIL & FORMATION - EMPLOI & MOBILITÉ

t a lt u s é R e d ie g é t a r t la S La crise doit faire évoluer le management Nous commençons seulement à découvrir au quotidien les effets secondaires et inattendus de la crise économique sans commune mesure que nous vivons ! En effet, au-delà d’une certaine démotivation de nos équipes, commence à régner de plus en plus une lassitude naissante liée aux incertitudes par rapport à la date de sortie de crise ! Dominique Lijour, du cabinet Actiforces.

Afin : de maintenir un bon climat social, de préserver la motivation de nos équipes et leur pouvoir d’achat, de mieux gérer leur stress potentiel, de détecter et de conserver nos talents au travers de nouveaux outils de recrutement, de bilan de compétences, d’assessment center…, nous devons adopter un autre regard sur nos systèmes de benchmarking existants, et ce, depuis la définition des objectifs, en passant par une nouvelle lecture des résultats et la révision de certains systèmes de commercialisation, d’organisation, de rémunération…

Bureaux PARIS 01 45 39 14 66

Bureaux ORLÉANS 02 38 54 10 52

Bureaux BLOIS 02 54 58 95 41

Nous devons aussi plus que jamais renforcer nos outils de communication interne, en faisant preuve de plus de transparence, en informant le plus possible et en mettant en place tous les outils à notre disposition. Nous devons également, afin de préserver l’employabilité de notre personnel ainsi que sa confiance en l’avenir, tout en développant la performance de l’entreprise, nous soucier davantage de la mise à jour des compétences au travers de la formation professionnelle qui reste un levier essentiel. Qui plus est, les nouvelles législations relatives à la gestion des Seniors, à l’embauche des travailleurs handicapés…, nécessitent également de l’information, du savoir faire et du temps de la part de nos managers… Si vous souhaitez échanger par rapport à tout ou partie de ces problématiques, et bien d’autres encore, nos consultants sont à même de vous rencontrer pour vous faire part de nos constats et des outils de refondation du management des RH que nous mettons en place chez nos clients.

Bureaux TOURS 02 47 48 04 00

Bureaux POITIERS 05 49 49 42 95


Dossier

Formation

A Tours, tout le monde

a droit à une deuxième chance

Créée à Tours en 2004, l’Ecole de la deuxième chance fait chaque année le plein de jeunes désireux de se remettre à niveau en vue de (re)travailler. Son directeur Diba Medjahed nous explique le fonctionnement du dispositif.

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Diba Medjahed, « Notre école tisse des liens très étroits avec le monde économique régional. »

u départ, ils étaient trois bien déterminés à réussir leur pari : ouvrir à Tours une Ecole de la deuxième chance (E2C). Six ans après, l’équipe s’est largement étoffée avec à sa tête Diba Medjahed. Formateurs, référents, chargés de mission entreprises… le staff de cette école ne cesse de croître et affiche 62% de « sorties positives » de ses élèves vers l’emploi ou la formation. « Les E2C ont été créées suite au Livre Blanc dressant un tableau alarmant de la situation des jeunes sortis du système scolaire sans qualification. Par rapport à ses voisins, la France figurait parmi les mauvais élèves », explique son directeur. A quoi tient la réussite de ces écoles conçues pour des jeunes auparavant en rupture ? Des formateurs soucieux de remettre à niveau des élèves dans des savoirs de base (français, mathématiques, anglais, informatique) et de les désinhiber (cours de théâtre, ateliers d’écriture…), des jeunes motivés pour s’insérer professionnellement et enfin des entreprises parte-

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naires, véritable pierre angulaire du dispositif. « Sans elles, point d’école…, sourit Diba Medjahed. Avec, comme objectif prioritaire, l’insertion professionnelle, notre école tisse des liens très étroits avec le monde économique régional. Aujourd’hui, 200 sociétés soutiennent notre action en proposant régulièrement des stages et en contribuant à notre financement (taxe d’apprentissage). Remise à niveau des savoirs de base, certes, mais également approche concrète du monde professionnel, tels sont nos

Comme le dit Fatima, ancienne hôtesse de caisse qui caresse l’espoir de conduire un bus d’ici peu : « Grâce à l’école, qui nous trouve les stages, nous découvrons plusieurs métiers et on voit celui qui nous conviendrait. Pour moi, c’est simple : je veux me remettre à niveau et décrocher mon permis D ». Volontaire, motivée, cette jeune femme réussira, à n’en pas douter. Le succès de l’école tient aussi à deux spécificités : la personnalisation du parcours éducatif (« on les prend où ils en sont et on personnalise les

“ NOUS NE CONNAISSONS QU’UN FAIBLE TAUX

D’ÉCHEC, PUISQUE LE BUT N’EST PAS D’APPRENDRE POUR APPRENDRE MAIS DE COMBLER SES LACUNES credo. » Et cela séduit visiblement. Désormais plus de 120 jeunes (de 20 à 30 ans), dits stagiaires en formation professionnelle et à ce titre rémunérés, s’installent sur les bancs de cette école, située dans les locaux de l’AFPP Touraine, pour recevoir une formation de 1 300 heures réparties sur une année. Mères de famille célibataires, étrangers ne maîtrisant pas le français, jeunes en liberté conditionnelle… les profils sont variés, mais la motivation commune : devenir autonome pour prendre le chemin de l’emploi. « Nous ne connaissons qu’un faible taux d’échec, puisque le but n’est pas d’apprendre pour apprendre mais de combler ses propres lacunes en vue de réussir son projet professionnel », précise son dynamique directeur.

savoirs ») et le taux d’encadrement élevé (« les stagiaires sont accompagnés tant sur le plan cognitif que social »). « Au vu des passés parfois chaotiques, nous bâtissons avec eux leur projet tout en étant attentifs à leurs difficultés personnelles. Une fois partis, nous pouvons les suivre pendant un an. Mais attention, l’école n’est pas une bourse de travail qui fournirait des emplois à la pelle. Devenus des citoyens autonomes, à eux de se prendre en charge... », prévient Diba Medjahed. Organisées en un réseau efficace, les E2C bénéficient également du soutien actif des différents institutionnels. Nombreux sont les jeunes envoyés par la mission locale, Pôle Emploi ou le bouche-à-oreille… CB


Orléans a deux projets

de la deuxième chance

Sur le modèle de sa grande sœur tourangelle, une Ecole de la deuxième chance ouvrira dans les prochains mois à Orléans. Mais le projet de la municipalité se heurte à celui d’une association soutenue par la gauche. Le nouvel exécutif régional devra trancher.

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près Tours, Orléans est prête à donner une « deuxième chance » à des jeunes sortis sans diplôme, ni qualification, du système scolaire. La municipalité a décidé de s’emparer du problème. Elle porte un projet d’école, dite de la deuxième chance, qui doit s'installer dans les locaux, tout frais réhabilités, de l'ancien collège Etienne-Dolet à St-Jean-le-Blanc. Il n’est que temps : la demande est forte, à la mesure des résultats enregistrés par les autres écoles du réseau E2C (pour « Ecole de la Deuxième Chance », NDLR). Plus de 60 % des stagiaires trouvent, en effet, un emploi ou une formation qualifiante dès leur sortie de l'école. C’est Edith Cresson, ancien Premier ministre et commissaire européen, qui a créé ce concept au milieu des années 90. Le plan « Espoir Ban-

presque, leurs chances de décrocher un emploi durable. « L'E2C, explique Florent Montillot, en charge du dossier au conseil municipal, doit offrir aux jeunes du bassin d'emploi, notamment ceux issus des quartiers prioritaires, un parcours de formation en alternance de 38 semaines, dont 15 en entreprise. » Au départ, la formation consiste à reprendre les savoirs de base (lecture, écriture, calcul, notions d'anglais et d'informatique…). A la suite, un trimestre entier est consacré à la découverte de la vie en entreprise et au suivi d'une formation qualifiante, dans l'espoir d'intégrer le monde du travail avec, à la clé, un CDI. « L'idée, poursuit l'adjoint au maire d'Orléans, est de

L'IDÉE EST DE PRENDRE EN CHARGE LE JEUNE EN SITUATION D'ÉCHEC, DANS SA GLOBALITÉ ”

lieues » du gouvernement lui a donné un nouvel élan. Le président de la République a d’ailleurs émis le souhait qu’il existe une Ecole de la deuxième chance par département. On est à peine à mi-chemin : la France compte une quarantaine d’écoles qui forment, à chaque promotion, quelque 4 500 stagiaires. L'école doit contribuer à l'intégration professionnelle et sociale des 20 % de jeunes de 17 à 25 ans qui sont sortis du système éducatif sans aucun bagage, ce qui réduit à néant, ou

prendre en charge le jeune en situation d'échec, dans sa globalité. » Les candidats sont recrutés au terme d'un entretien avec un jury avant d’être placés entre les mains d'enseignants issus de l'Education nationale et/ou du monde de l'entreprise. Le coût moyen du parcours d'un jeune en E2C est estimé à 8 000 €. Le budget de l'école d'Orléans est donc évalué à 640 000 € pour une capacité d'accueil d'environ 80 élèves. Les financements sont variables d'une E2C à l'autre. A Orléans, les fonds

européens abonderont ceux de la Région, du Département, de l'AgglO et de la Ville. Avec une enveloppe de 100 000 € provisionnée par l'Etat. Delphine Jégou, directrice du centre commercial de la Place d’Arc, à Orléans, représente au sein de l’association le groupe Unibail-Rodamco qui a signé une convention de partenariat avec la Fondation pour les écoles de la deuxième chance en octobre 2008. L'association de gestion, présidée par un universitaire, François Guerrier, a été créée au mois de novembre ; elle a immédiatement demandé son affiliation au réseau E2C. Mais l’école orléanaise n’aura pas pu ouvrir ses portes cet hiver, comme prévu. La faute à la rivalité entre le projet municipal et celui de l'association ACM Formation de La Source, soutenue par la gauche. La proximité des élections a conduit la Région à botter en touche. Quel qu’il soit, le nouvel exécutif devra trancher et délivrer son agrément au titre de la formation professionnelle. Qui l’emportera : les amis politiques ou l’intérêt général ? Réponse après le 21 mars.

Une convention de partenariat a été signée le 15 octobre 2008 entre le groupe Unibail Rodamco, représenté par son président Guillaume Poitrinal, et la Fondation des E2C représentée par sa présidente Edith Cresson, en présence de Laurent Wauquiez, secrétaire d'Etat à l'Emploi.

Stéphane de Laage

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Dossier

Formation

GEIQ BTP Loiret, un essai à transformer Créé il y a 18 mois pour favoriser l’accession de personnes sans qualification aux métiers du bâtiment, le groupement d’employeurs GEIQ BTP Loiret a déjà relancé 18 salariés. Un par mois. Il reste à concrétiser l’essai et à mobiliser les employeurs du Loiret.

«O

Yves Maître : « Le GEIQ est l'employeur des apprentis, il négocie leur formation et les met à la disposition des entreprises adhérentes. »

n s'adresse à tous les volontaires qui ont envie de repartir du bon pied. Nous leur offrons une formation de 12 à 18 mois, adaptée à leurs envies, à leurs profils et aux besoins des entreprises adhérentes qui les accueilleront en alternance ». Une vraie main tendue à ceux qui veulent la saisir. Yves Maître, président du groupement d’employeurs GEIQ BTP Loiret, n’est pas de ceux qui laissent les gens sur le bord de la route. Ce patron de PME – l’entreprise de second œuvre pour le bâtiment Asseline, de Gien (45) – s’est investi, comme seize autres entrepreneurs, dans ce dispositif original qui permet aux personnes sorties sans qualification du système scolaire d’accéder aux métiers du bâtiment. Le dispositif GEIQ (pour « Groupement d’employeurs pour l’insertion et la qualification dans le secteur du bâtiment et des travaux publics »)

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concerne les jeunes et les adultes sans limite d'âge, chômeurs, bénéficiaires du RSA. Il leur propose un parcours de réinsertion porté par un contrat de professionnalisation. Comme une société de travail temporaire, le GEIQ est l'unique employeur des candidats. Il négocie leur formation avec des organismes agréés (CFA, Afpa, Greta, etc.) et les met à la disposition des entreprises. « C'est là tout l'intérêt de l'opération, poursuit Yves Maître. Les entreprises sont allégées des démarches administratives inhérentes à l'embauche

organismes. Et pour optimiser les chances de réussite, le GEIQ travaille en partenariat avec l'Aref-BTP, l’organisme qui gère les fonds de la formation continue dans le BTP. Les rémunérations correspondent aux conventions en vigueur, au même titre que les contrats respectent scrupuleusement le droit du travail : pourcentage du SMIC en fonction de l'âge, de la qualification et du temps de travail. Avec un tel système, les entreprises, même petites, n'ont plus beaucoup de raisons de refuser l'accueil d'apprentis.

“ LES ENTREPRISES NE PAYENT PAS LES HEURES

DE FORMATION, LE GEIQ S'EN ACQUITTE, ET ELLES NE SONT AINSI REDEVABLES QUE DES HEURES RÉELLEMENT TRAVAILLÉES d'un apprenti : c'est le GEIQ qui s'en charge. Par ailleurs, elles ne payent pas les heures de formation, le GEIQ s'en acquitte, et elles ne sont ainsi redevables que des heures réellement travaillées. » Les périodes de travail sont donc adaptées aux besoins de l'entreprise comme à ceux du salarié. Tout est donc fait pour faciliter la relation entre l’entreprise et l’apprenti. Financièrement, le GEIQ a des revenus multiples. La cotisation des entreprises adhérentes, mais aussi et surtout les subventions de la Région, de l'Etat et du Département, et bien sûr les heures facturées. Grâce à cela, un permanent et un assistant de direction assurent le fonctionnement quotidien, avec son lot de tâches administratives et relationnelles avec les entreprises, les candidats et les

Le secteur du bâtiment, en déficit de personnel qualifié, a besoin du GEIQ pour trouver de nouveaux profils de salariés. Au même titre que ces derniers ont besoin de lui pour relancer leur vie professionnelle. Une opération « gagnant-gagnant », selon l’expression en usage. Après une première année de fonctionnement, le groupement affiche un taux de réussite qui avoisine les 100 % : 18 salariés ont trouvé un emploi stable. Reste que les entreprises volontaires sont encore trop peu nombreuses, 17 à ce jour. «C'est d'elles que dépend la réussite du système, insiste Yves Maître, il est impératif qu'elles soient toujours plus nombreuses à nous rejoindre». L’appel est lancé… Stéphane de Laage


ACCOMPAGNER LES ENTREPRISES FACE A LA CONJONCTURE ECONOMIQUE Face à la conjoncture économique, la CCI Touraine se veut réaliste, mais résolument confiante, présente et active. En 2009, si 1/3 des entreprises tourangelles ont rencontré de réelles difficultés de trésorerie, 1/3 ont vu leur bilan maintenu et 1/3 ont obtenu de meilleurs résultats. En 2010 il faut maintenir les efforts et poursuivre le programme d’accompagnement mis en place dès le début de la crise. L’ensemble des acteurs économiques et du secteur bancaire se réunissent avec la CCI Touraine autour du Préfet pour qu’un maximum d’entreprises soient aidées, très concrètement, à passer « le cap ». Les banques doivent se mobiliser, être à l’écoute des entreprises, leur accorder les aides financières dont elles ont besoin pour maintenir leurs activités et leurs emplois. Banques et entreprises doivent oeuvrer ensemble, dans une relation de confiance, chacun prenant la mesure du défi économique que tous, nous devons relever. Cette année, avec la mise en œuvre de la formation « Tablepil », la CCI TOURAINE vous apporte de nouveaux outils de gestion qui donneront encore plus de crédibilité et de force à vos projets. Entrepreneurs : nous sommes, plus que jamais, à vos côtés. Roger Mahoudeau, président de la CCI Touraine

LA CCI TOURAINE ACCOMPAGNE LES ENTREPRISES DE TOURAINE AVEC TABLEPIL, UNE ACTION « OUTILS DE PILOTAGE »

Tablepil permet de renforcer la performance de vos PME et d’optimiser vos prises de décision en vous aidant à développer des outils de pilotage spécifiques à vos activités. Avec le programme Tablepil vous mettrez en place des solutions pragmatiques, l’élaboration de tableaux de bord dans une démarche d’efficience. Grâce à ces outils, vous pourrez, de façon constante, prendre le pouls de votre organisation, cerner et suivre l’état et l’évolution des ressources de votre entreprise, qu’elles soient humaines, financières, matérielles et informationnelles. Avec Tablepil, soyez le pilote de votre croissance et de votre image ! Contact : 02 47 47 20 00

ACTUALITÉ MANIFESTATIONS

CONFÉRENCES TOURAINE-ECOBIZ À LA CCI TOURAINE MERCREDI 7 AVRIL, 17 H 30 « Le développement durable : de l’image floue et ambigüe à la réalité d’entreprise ? » Par Yvon Pesqueux, Professeur titulaire de la Chaire « développement des systèmes d’organisation » du CNAM à Paris.

JEUDI 15 AVRIL, 17 H 30 CONFÉRENCE ECOBIZ TOURAINE VITI « Le tourisme vigneron : un nouveau concept pour des produits touristiques innovants » Par Alexandre Lazareff, Secrétaire Général de l’Oeno-tourisme.

MARDI 20 AVRIL, 9 H 00 FORUM DES SOLUTIONS DE L’E-ENTREPRISE «Comment répondre à un appel d’offre par voie électronique ? » Par Alain Denis, La Nouvelle République et Vincent Rocchi, Juriste Consultants Marchés Publics.

MARDI 27 AVRIL, 17 H 00 « Conférence de lancement du programme INNOVIA » L’innovation, facteur de progrès pour les entreprises.

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Entreprises

Stratégie

Toutenkamion

taille la route

à l’export

Le carrossier Toutenkamion, spécialisé à Ladon (45) dans la conception et la construction de camions spéciaux, compte beaucoup sur l’exportation pour relancer son activité. Les dirigeants veulent également doper le volet services d’une activité qui s’appuie sur le dynamisme de quelques niches à forte valeur ajoutée.

I

nstallé à la sortie de Ladon, un village du Loiret situé entre Bellegarde et Montargis, le carrossier Toutenkamion cherche son salut à l’export. « Nous n’avons pas le choix,  compte tenu de l’étroitesse du marché  français », indique Stéphane Girerd, le pdg de cette entreprise de 75 salariés qui a fondé son développement sur la carrosserie de camions et de véhicules spéciaux. « C’est très variable d’une année  à l’autre, mais nous avons réalisé  en 2009 près de 30 % de notre CA  (8,5 M €) hors France soit en direct, soit  via quelques donneurs d’ordre », précise ce jeune pdg de 44 ans, qui a repris le flambeau à son père, Marc. Cette performance notable est essentiellement liée à la fourniture, l’an passé, de huit unités de régie TV (quatre cars TV et autant de véhicules d’accompagnement) commandées dans le cadre

de la Coupe africaine des nations (CAN), un grand rendez-vous footballistique organisé en Angola. « Nous prospectons aussi au MoyenOrient, toujours sur le segment des  cars de régie TV, ainsi qu’en Allemagne, un marché qui présente des  caractéristiques similaires au marché  français », ajoute Stéphane Girerd.

nord, la demande se porte davantage sur des produits standardisés  d’entrée de gamme, ce qui n’est pas  notre créneau ». L’export, « compte tenu des dossiers qui  sont aujourd’hui à l’étude », devrait donc permettre de relancer la croissance d’une entreprise qui s’apprête à souffrir en 2010. « Nous avons du mal

NOUS RECEVONS UN CHÂSSIS NU AVEC MOTORISATION… ET NOUS NOUS OCCUPONS DU RESTE ” Toutenkamion qui, grosso modo, livre une cinquantaine de véhicules par an – chacun de ces projets représente, a minima, un millier d’heures de travail – va d’ailleurs recruter un commercial pour le vaste marché outreRhin ; ce dernier sera aussi chargé d’identifier un partenaire local. « De  fait, nous sommes dans une logique  de prospection export tous azimuts », explique Stéphane Girerd qui émet toutefois quelques réserves pour ce qui concerne le marché nord-américain : « Nous avons, en effet, très peu  de chance d’y commercialiser des  cars de régie TV. En Amérique du  Stéphane Girerd

à prendre de nouvelles commandes  depuis la fi n 2009 », reconnaît le pdg de Toutenkamion qui prévient que « la  société réalisera un CA en retrait par  rapport à 2009 ». Afin de passer ce mauvais cap, Toutenkamion s’organise ! Les équipes commerciales vont ainsi proposer aux clients et aux prospects de l’entreprise des prestations de maintenance, de réparation et de customisation de véhicules déjà exploités. Cette activité de services, à laquelle a correspondu une facturation de 1,5 M € en 2009, pourrait représenter près de 30 % du CA en 2010.


« C’est une réorientation temporaire, s’empresse de nuancer Stéphane Girerd. Nous n’allons pas évidemment  renoncer à fabriquer de nouveaux  véhicules mais il faut bien pallier l’attentisme du marché .» Sur le terrain du service, Toutenkamion ne manque pas d’arguments. L’entreprise peut s’appuyer sur un faisceau de compétences jalousement entretenu en interne. Hydrauliciens, électrotechniciens, spécialistes de la climatisation et du traitement des métaux, plasticiens maîtrisant parfaitement les possibilités offertes par les matériaux composites : les collaborateurs de la société maintiennent une précieuse tradition d’intégration des différents métiers requis par l’activité de fabrication. « Nous recevons un châssis nu avec  motorisation… et nous nous occupons  du reste », commente le pdg. De surcroît, le carrossier dispose aussi d’un bureau d’études interne employant quatre ingénieurs et six techniciens de niveau BTS, « dont les prestations  peuvent aussi être proposées en soustraitance ». Pour autant, Toutenkamion continue, plus que jamais, à exploiter le filon de quelques niches ultra-spécialisées. Les unités de régie pour la télévision constituent, comme décrit plus haut, l’un des segments les plus en vogue. D’autant que Toutenkamion peut s’appuyer sur un partenariat très efficace développé avec la société Preview, un intégrateur d’équipements et de solutions pour le monde de la TV. Les autres marchés de l’entreprise sont notamment ceux du médical ou de la transfusion sanguine, des cars-podium – ces unités qui sont exploitées par les collectivités ou les entreprises dans le cadre d’opérations de communication ou par les organisateurs de manifestation sportive –, ainsi que des

véhicules utilisés lors d’opérations de formation itinérante. Toutenkamion a ainsi livré une vingtaine de véhicules conçus avec le groupe Thalès et embarquant des simulateurs de conduite dédiés à des sessions de formation à la conduite des poids lourds. « Nous nous sommes également forgé  une expertise inédite dans le domaine  des véhicules dédiés aux marchés du  divertissement », indique Stéphane Girerd. Et ce, grâce à la livraison à Centre Images, une association de promotion du 7e art soutenue par la Région Centre, de Cinémobiles : il s’agit de véhicules accueillant une salle de cinéma d’une centaine de places. Les équipes de Toutenkamion qui ont noué pour ce type de véhicules des contacts commerciaux en Irlande et en Ecosse, devraient prochainement proposer des véhicules de type Cinémobile, mais de gabarit plus modeste. « Dans ce métier du camion spécia-

lisé, il est indispensable d’être très  réactif car la demande est mouvante, précise Stéphane Girerd. Ainsi, il  y a une dizaine d’années, le marché du car podium était quasiment  inexistant ». Toutenkamion exerce une importante activité de veille, destinée à capter les opportunités du marché : « Nous  engageons des ressources importantes  dans la communication et le référencement sur le web et, le plus souvent,  ce sont les clients qui nous sollicitent  suite à une requête sur internet », conclut Stéphane Girerd. Jean-Christophe Savattier

L’intérieur des camions de Cinémobile conçu par Toutenkamion : 8 sièges de front séparés par deux allées latérales sur plusieurs rangs.

Les grandes dates de Toutenkamion 1936 : création de la société Gonnard, spécialisée à Ladon dans la construction de carrosserie. Le bois est alors le principal composant (épicerie mobile, bétaillère). 1960 : Le dirigeant s’associe avec son gendre. La société est rebaptisée Gonnard et Harrault. La tôle tend à remplacer le bois et, à partir de 1996, le polyester devient le matériau le mieux adapté à l’activité. 1967 : Marc Girerd est embauché par l’entreprise comme comptable. 1969 : Marc Girerd rachète l’entreprise. A cette époque, les médias font une grande publicité au pharaon Toutankhamon dont la momie est accueillie à Paris pour être restaurée. Cette publicité inspire Marc Girerd qui rebaptise sa nouvelle société Toutenkamion. « Notre nom est encore aujourd’hui notre meilleur outil marketing », juge Stéphane Girerd. 1976 : à la suite d’une extension, l’entreprise s’installe à la sortie de Ladon. 1992 : l’entreprise engage un nouvel agrandissement de 4 000 m2 qui abrite une chaîne de fabrication de panneaux composites. 2007 : Toutenkamion s’équipe d’une cabine de grenaillage sous tunnel de protection, équipée d’un portique roulant de 20 mètres de large sur 250 mètres de long. 2008 : les dirigeants engagent une nouvelle extension de 1 800 m2 portant la surface à 12 000 m2.

La Lettre Valloire - Mars 2010 31


Entreprises

Managers

Banques cherchent futurs managers Confrontées à de nombreux départs en retraite, les banques recrutent à tour de bras. Problème : la promotion interne ne suffit plus pour satisfaire les postes d’encadrement. Les banques cherchent des solutions.

Maryse Vépierre

A

mbiance studieuse pour cinq jeunes diplômés dans une salle de cours de la Caisse d’Epargne Loire Centre (CELC) au sein d’un bâtiment anonyme, derrière le karting de Joué-lès-Tours (37). Ici, l’Ecureuil forme ses futurs directeurs d’agence dans une nouvelle formation qu’il souhaite pérenniser. Comme la Caisse d’Epargne, toutes les banques ont anticipé le papy boom, qui va siphonner leurs effectifs de cadres d’ici à dix ans. Mais le mouvement s’accélère et la plupart des établissements enclenchent la vitesse supérieure. « Outre les départs naturels, qui étaient annoncés, nous sommes aussi confrontés à un développement lié à notre ouverture à d’autres clients », indique Maryse Vépierre, directrice 32 La Lettre Valloire - Mars 2010

des ressources humaines de la CELC. En clair, la perte de l’exclusivité sur le Livret A la contraint à démarcher « des entreprises, des artisans, des collectivités, et pas seulement les particuliers épargnants », résume Maryse Vépierre. Ce qui augmente ses besoins, notamment sur des métiers commerciaux. Pour constituer cette première promo, formée en interne pendant six mois, la CELC a choisi des profils variés, qui affichent cependant plusieurs points communs : l’enthousiasme, un diplôme d’une école de commerce et « un sens aigu de la relation client », ajoute Maryse Vépierre. Très smart avec sa cravate grise soyeuse et sa chemise noire rayée, Chawki Reikik, 24 ans, arbore un sourire radieux : « J’ai commencé en fac de sport, avant de basculer dans un master de gestion de la Santé, qui m’a permis d’intégrer une grande école

de commerce. Au cours d’un stage dans la finance, j’ai découvert l’offre de la Caisse d’Epargne et j’ai foncé », raconte-t-il, tout heureux d’envisager un poste de directeur et un salaire confortable dans quelques mois. « Ces jeunes à fort potentiel occuperont des postes de directeur ou directeur adjoint selon la taille des agences », assure Maryse Vépierre. Ambition vissée au corps, sa voisine Clothilde Riom est en revanche un pur produit école de commerce : classe prépa, grande école et jobs saisonniers dans la grande distribution et dans une écurie de sport auto. « Lors d’un forum organisé par mon école, j’ai eu 15 minutes pour convaincre mon interlocuteur. Un entretien d’une heure et demie avec la DRH puis la direction commerciale a suivi, avant une mise en situation au siège national », raconte la jeune femme,

Quelques chiffres sur l’emploi dans les banques de la région Centre Avec 900 recrutements depuis trois ans, et 650 à venir d’ici à 2012, les banques figurent parmi les principaux pourvoyeurs d’emploi de la région Centre, selon une étude de la Fédération bancaire française, dévoilée lors d’un forum à Orléans le 4 mars. Les deux tiers de ces embauches profitent à des diplômés bac + 2/3, un quart à ceux du niveau Master. Inconnue il y a dix ans, l’alternance concerne désormais un futur banquier sur cinq. Salaire d’entrée : entre 22 et 25 000 € annuels bruts. Les diplômés sont choisis dans les filières commerce, droit, économie, gestion. Les compétences requises pour les postes de chargés de clientèle (78 % des cas) sont « rigueur, honnêteté, transparence pour rassurer les clients, ainsi qu’un sens très poussé de la relation humaine, d’autant que des sollicitations de tout ordre interviennent au guichet », selon Maryse Vépierre, DRH de la Caisse d’Epargne Loire-Centre.


qui vient tout juste de souffler ses 23 bougies. « Bien sûr, il y a la diffi culté  à connaître tous les produits de la  banque en quelques mois, et une  culture d’entreprise à intégrer, mais

RH de Touraine-Poitou, Val de France, Centre-Loire et Centre-Ouest, cette cellule CarCentre, basée à Tours, assure les 300 recrutements en CDI nécessaires chaque année sur les neuf

CES JEUNES À FORT POTENTIEL OCCUPERONT DES POSTES DE DIRECTEUR OU DIRECTEUR ADJOINT SELON LA TAILLE DES AGENCES ” nous allons y arriver », se motive-t-elle, avec un surprenant aplomb et une maturité qui détonne. « Nous savons  qu’ils vont devoir manager des équipes commerciales », explique Maryse Vépierre. Autrement dit : l’aptitude au leadership de ces cinq futurs directeurs a été privilégiée. Au Crédit Agricole aussi, le recrutement a pris une nouvelle dimension. Depuis un an et demi, quatre caisses régionales du premier réseau bancaire national ont constitué CarCentre (Crédit Agricole régions du Centre). Missionnée par les quatre directeurs

départements couverts, d’Orléans à Tours, de Limoges à Dreux. Mais aussi les remplacements maladie, congés maternité, les stagiaires et les contrats d’alternance... Un gros travail qui transite par un nouveau site internet dédié : www.ca-centrerecrute.fr. « Notre activité génère environ 6 000  CV par an », détaille Philippe Chartier, le directeur qui chapeaute une équipe de cinq personnes, dont deux psychologues. « Outre la réponse aux besoins  de recrutements externes des quatre  caisses, CarCentre dynamise notre

communication vers les écoles et les  universités », souligne-t-il, ajoutant que « l’objectif est d’aiguiller de bons profi ls vers tous les départements, et pas  seulement vers les pôles universitaires  de Tours, Orléans, Poitiers et le Val de  Loire, plus attractifs auprès des jeunes  diplômés .» Une façon de mutualiser le pôle recrutement des ressources humaines, mais aussi de stopper la concurrence entre les filiales d’une même banque sur des territoires proches. Stéphane Frachet

Philippe Chartier

La Lettre Valloire - Mars 2010 33


Entreprises

Transports

Deret livre Sephora en Le transporteur orléanais Deret a créé pour son client, le parfumeur Sephora, un réseau de livraison urbaine de ses commandes en véhicules électriques. Un marché qui ne demande qu’à se développer… durablement.

L

es odeurs de gazole, c’est fini pour Deret… du moins en ville. Le transporteur et logisticien orléanais a lancé au mois de septembre dernier un réseau de livraison urbaine en véhicule électrique. Pour le moment, il possède un seul client, la chaîne de parfumeries Sephora. Mais, forte de ses 22 agences installées dans les principales agglomérations françaises, la société Deretlectric a l’ambition de capter une part importante de la livraison des points de vente en milieu urbain. « Pas question pour autant, du moins dans un premier temps, de servir la clientèle des particuliers, précise Jean-Luc Fournier, le chargé de communication de la toute nouvelle filiale du groupe orléanais (1 500 salariés et 153 M € de CA). Nous ne nous adressons qu’aux professionnels auxquels nous assurons un réassort rapide et fiable .» C’est une demande de l’enseigne Sephora qui a conduit Deret à créer ce réseau. En à peine plus de dix-huit mois, il a fallu installer des agences dans 20 grandes agglomérations françaises, acquérir une quarantaine de 34 La Lettre Valloire - Mars 2010

camionnettes électriques carrossées et peintes aux couleurs Deret et recruter les équipes nécessaires. Le transporteur a investi au total 4 M €, avec une aide de l’Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie). Pour Sephora, comme

pour beaucoup d’entreprises ayant le consommateur pour client final, c’est une question d’image. Aujourd’hui, 80 % des 250 parfumeries de la chaîne sont livrées par les camions électriques Deret. Une cinquantaine de points de vente, situés dans des agglomérations où le transporteur est dépourvu d’agences – dont Tours… –, sont encore livrés par des véhicules thermiques. Pour Deret, suivre un client dont il gère déjà la logistique centrale à partir de ses entrepôts orléanais, était à la fois un impératif mais aussi une opportunité. De plus en plus de grandes villes imposent des livraisons de marchandises en véhicules propres. A Paris, depuis trois ans, seuls les véhicules électriques, hybrides ou roulant au gaz naturel ou au diester sont autorisés à circuler entre 17 h et

Modec, la solution britannique Fondé en 2004, le constructeur de véhicules utilitaires électriques Modec est installé à Coventry, au Royaume-Uni. Cette PME d’environ 70 personnes a déjà vendu des camions de livraison dans une demi-douzaine de pays européens, à des grands du transport et de la messagerie comme UPS ou FedEx. Son unique véhicule, décliné en trois modèles (châssis-cabine, camion-benne et fourgon), est capable d’atteindre la vitesse de 80 km/h ; il possède une autonomie variant de 100 à 160 kilomètres, selon le choix du système de batteries. Les camions achetés par Deret ont été carrossés par Laloyeau, d’Etampes (91). Seul hic, le coût de chaque véhicule atteint 75 000 €. Si le PTAC du véhicule Modec est aujourd’hui réduit à 5,5 tonnes, un modèle de plus grande capacité (12 tonnes) doit prochainement compléter la gamme. Il sera également distribué en France par ElectricTruckCity. L’énergie est fournie par un bloc de batteries lithium-ion phosphate situé sous la plate-forme du véhicule. Ce bloc imposant – il pèse 900 kg – est rechargé en 7 heures dans la nuit, mais la moitié de la charge peut être obtenue en 2 heures en cas d’urgence.


n camions électriques 22 h. Deret a donc pris une longueur d’avance sur la concurrence en s’équipant de points relais à proximité de 21 des principales agglomérations françaises. Un des premiers défis à relever était celui de l’achat des véhicules de livraison. Après avoir comparé différents modèles, Deret a fixé son choix sur celui du petit constructeur anglais Modec. Le groupe orléanais a même créé une filiale, ElecTruckCity, pour commercialiser cet utilitaire d’un PTAC (poids total en charge) de 5,5 tonnes, capable de convoyer jusqu’à 2 tonnes de fret et disposant d’une autonomie d’une centaine de kilomètres.

Une distance que ne parcourt encore aucun des véhicules que Deret a mis en service cet automne. « Les tournées  ne dépassent guère la quarantaine de  kilomètres, confirme Jean-Luc Fournier. Les seuls camions à aller au-delà  sont ceux de l’agence de Marseille qui  livrent aussi les magasins d’Aix-enProvence ». L’organisation logistique de Deret est parfaitement éprouvée. Pour que les magasins Sephora soient livrés avant leur ouverture, les commandes doivent être passées la veille jusqu’à midi au siège orléanais du transporteur. La marchandise est alors expédiée et déposée durant la nuit dans les agences concernées. Les

livreurs, qui prennent leur fonction à 4 ou 5 heures, entament alors la tournée des points de vente qui s’achève au plus tard à 9 heures. Certes, le contrat Sephora ne permet pas aujourd’hui de rentabiliser ce dispositif. L’objectif est de parvenir au point mort d’exploitation d’ici à la fin de cette année ou au début de la suivante. Pour cela, il faut démarcher d’autres clients qui souhaitent livrer leurs enseignes de centre-ville. Deret a déjà engagé des tests avec des enseignes sur les agglomérations phares du pays. Il attend des réponses dans les mois à venir. François-Xavier Beuzon

La Poste équipe ses facteurs de quads électriques Depuis le début de l’année, La Poste équipe certains de ses facteurs de quads électriques. La moitié des 3 000 engins qui seront livrés à La Poste sortent de l’usine Matra de Romorantin.

L

e vélo du facteur est en passe d’être remplacé par un quad… électrique. Le 12 janvier, la direction du courrier Touraine Berry présentait le 1er petit engin électrique à 4 roues – baptisé Quadeo – destiné à équiper progressivement les facteurs travaillant en zone urbaine. Nelly, la factrice qui dessert le quartier tourangeau des Tanneurs, une série d’immeubles qui longent la Loire entre le pont Wilson et le pont Napoléon, carbure donc désormais à l’électrique. Un gain de temps puisqu’elle peut prendre en une seule fois les 80 kg de courrier (1 200 objets en moyenne) qu’elle dépose dans le millier de boîtes aux lettres de sa tournée. Avant, elle devait réapprovisionner trois fois les saco-

ches de son vélo dans des boîtes de dépôt placées sur son parcours. Ce qui mobilisait un véhicule – nécessairement thermique – de livraison. La Poste a mis en place durant l’hiver une première tranche de 100 quads sur le territoire français, dont 3 dévolus à la région Centre. A terme, ce sont 3 000 engins qui seront mis à disposition des facteurs. La moitié d’entre eux seront fabriqués par Matra Manufacturing & Services, à Romorantin (41). L’autre par l’usine auvergnate d’Automobiles Ligier, près de Vichy (03). Deux marques qui se sont illustrées en formule 1 pour des véhicules ne pouvant guère dépasser les 80 km/h ! Les deux modèles de quad

sont équipés de moteurs électriques et d’une rampe de 8 batteries leur donnant une autonomie d’environ 25 km à charge maxi (150 kg de courrier). Largement suffisant en zone urbaine où la tournée d’un facteur n’excède guère les 5 km. FXB


Entreprises

Distribution

Les marchĂŠs couverts,

le nouveau dĂŠďŹ de Patrick Violas

Quelques mois après avoir vendu son rĂŠseau de distribution de tĂŠlĂŠphonie mobile 5 sur 5 Ă une filiale de SFR, l’entrepreneur chartrain Patrick Violas se lance dans la distribution alimentaire avec un nouveau concept, la Compagnie des MarchĂŠs.

O

n avait laissĂŠ Patrick Violas cet ĂŠtĂŠ, après la vente Ă une filiale de SFR de son rĂŠseau de distribution de tĂŠlĂŠphonie mobile 5 sur 5. On aurait pu penser que cet autodidacte talentueux allait se reposer quelques temps sur ses lauriers, profitant de la vie et du gros chèque tirĂŠ de la cession de son groupe (300 M â‚Ź de CA, près de 2 000 salariĂŠs, environ 200 espaces SFR sur l’ensemble du territoire), dont il a nĂŠanmoins

1[^Xb ?Ă˜[T BP]cĂ?

conservĂŠ les activitĂŠs de sĂŠcuritĂŠ et de tĂŠlĂŠphonie filaire, soit une centaine de salariĂŠs. Mais c’Êtait mal connaĂŽtre cet entrepreneur au parcours hors normes. Ancien vacher, devenu vendeur de voitures chez Renault Chartres, il a gravi tous les ĂŠchelons du concessionnaire avant de terminer au poste de directeur commercial. Avant d’ouvrir sa première boutique 5 sur 5 Ă Voves en 1990. La suite, on la connaĂŽt‌ Et la suite de la suite, il s’apprĂŞte Ă l’Êcrire avec son nouveau concept de point de vente alimentaire. Patrick Violas vient, en effet, de lancer la Compagnie des MarchĂŠs, une sociĂŠtĂŠ qui a le projet d’ouvrir sur tout le territoire des marchĂŠs couverts d’une surface de vente d’environ 1 000 m2. Le nouveau concept a l’ambition de proposer, Ă des prix abordables, des produits rĂŠgionaux ÂŤ authentiques Âť (boulangerie, charcuterie, primeurs, espaces de restauration) et d’offrir aux consommateurs des prestations conseil, allant des cours de cuisine aux‌ itinĂŠraires touristiques. Dans l’idĂŠal, ces points de vente devront ĂŞtre plutĂ´t situĂŠs en pĂŠriphĂŠrie

des villes et se dĂŠployer sur une emprise d’environ 1 ha : chacun d’entre eux est susceptible d’employer entre 50 et 80 salariĂŠs. Patrick Violas ouvrira Ă l’automne 2010 un premier magasin sur la zone de la Torche, Ă Barjouville (banlieue chartraine), et il compte retenir trois Ă quatre sites avant la fin de l’annĂŠe. Ensuite, il a la ferme intention de lancer  dix à  quinze  nouveaux sites chaque annĂŠe . La Compagnie des MarchĂŠs serait dĂŠjĂ Ă la recherche d’un terrain sur l’agglomĂŠration tourangelle. Elle devrait aussi bâtir deux autres points de vente au Mans et Ă Laval. Dans un premier temps, elle gèrera ces unitĂŠs en direct mais elle n’exclut pas, ultĂŠrieurement, d’en proposer certaines Ă des franchisĂŠs. La direction de la Compagnie des MarchĂŠs nous confirme qu’elle va installer d’ici Ă la fin 2010 son siège social sur le Jardin d’Entreprises de Chartres, dans un immeuble d’environ 2 000 m2. Un lieu que Patrick Violas connaĂŽt bien puisqu’il y avait dĂŠjĂ construit le siège social de 5 sur 5. Une nouvelle aventure commence. FXB

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36, boulevard Béranger 37000 Tours 02 47 60 52 06 La Lettre Valloire - Mars 2010 37


Entreprises

Industrie

HF Company valide son modèle économique Le groupe tourangeau de conception d’équipements de réception TV, ADSL et CPL (courant porteur en ligne) réussit à croître sur la quasi-totalité de ses marchés. La société dirigée par Yves Bouget entend devenir un acteur majeur en Europe de « la convergence numérique ».

L

e leader français et troisième européen des marchés des équipements de réception numérique (TV, internet) a réalisé un exercice 2009 satisfaisant. Qui valide une nouvelle fois le modèle économique de cette société. Sur l’année, le groupe enregistre en effet un CA de 138,6 M € en croissance organique de plus de 5 %. Le CA du segment TV, activité qui regroupe la réception TV et le multimédia, a progressé de près de 20 %, porté par le passage à la télévision numérique terrestre en Italie et en Espagne. La technologie du courant porteur en ligne (CPL) a aussi marqué des points en 2009, tant 38 La Lettre Valloire - Mars 2010

auprès des opérateurs télécoms que des plus grands acteurs de la distribution. Son CA a ainsi doublé pour dépasser 10 M €. D’ailleurs, aujourd’hui, le credo technologique de ce groupe de 450 salariés se situe bien sur le terrain « de la convergence numérique » explique Yves Bouget, le président d’HF Company, c’est-à-dire de l’intégration et du traitement de tous les usages numériques domestiques (TV, internet) sur un réseau unique. La technologie dite du courant porteur en ligne (CPL), qui utilise le réseau électrique, constituera, affirme Yves Bouget, le vecteur principal de cette révolution. Fort de ces convictions, HF Company se prépare à lancer de véritables produits de « rupture ». Ses ingénieurs ont ainsi mis au point un boîtier – fondé sur les technologies du CPL – qui, connecté à un appareil de TV, est capable de redistribuer le signal reçu dans toute la maison via le réseau électrique « et ainsi de permettre à un particulier de brancher plusieurs postes TV sans se doter d’équipements de réception ou de filtres supplémentaires ». Ce produit, qui affiche un débit de plus de 90 Mbits, devrait être commercialisé à un prix bien inférieur à 300 €. « C’est toute la force d’HF Company, commente Yves Bouget. Nous partons des besoins exprimés par nos clients et sommes avant tout des gens de marketing .» Le second axe de développement du groupe qui, depuis son origine, a choisi d’externaliser la quasi-totalité de sa production en Asie, est natu-

rellement celui de la conquête des marchés étrangers. Sur l’exercice 2009 l’activité à l’export s’élève à près de 75,3 M €, soit 54 % du CA consolidé. « Nous sommes présents dans de nombreux pays européens où nous avons parfois acquis d’intéressantes parts de marchés, mais pas en Allemagne. Nous sommes donc à l’affût d’une opportunité dans ce pays tout en faisant preuve de méfiance. Le marché allemand peut s’avérer compliqué » indique Yves Bouget qui se dit aussi très attentif aux potentialités offertes par les pays d’Amérique latine, notamment le Brésil et l’Argentine. Le dirigeant, s’il réussit ces opérations de croissance externe, aura à cœur de préserver la performance financière du groupe. Une performance qui a été altérée en 2009 par des changements intervenus dans le mode de distribution des produits dans les pays de l’Est : le résultat net ressort à 4,2 M € en 2009 soit une baisse de 20,8 %. Naturellement, la percée d’HF Company s’appuie sur les ressources d’une plate-forme technologique de hautniveau : à Tauxigny, le Laboratoire des Applications numériques (LAN), émanation de la cellule de R&D de la société LEA, a en effet désormais acquis une stature internationale. Employant une quinzaine d’ingénieurs, le LAN a d’ailleurs été retenu par les officines de standardisation pour former le Centre européen de tests et de conformité et d’interopérabilité des produits et équipements sous protocole IP. JCS


La Lettre Valloire - Mars 2010 39


Entreprises

Industrie

LVMH relance le projet Hélios à St-Jean-de-Braye Retardé, le programme Hélios, projet de construction d’une plate-forme de R&D du groupe LVMH dans l’enceinte de Parfums Christian Dior à St-Jean-de-Braye, devrait finalement être opérationnel à la mi-2012.

L

a nouvelle plate-forme de recherche de la branche parfums et cosmétiques de LVMH, qui doit être construite à St-Jean-de-Braye (45) sur le site de l’usine Christian

40 La Lettre Valloire - Mars 2010

Dior – cette dernière emploie plus de 1 300 salariés dont 260 au titre de LVMH Recherche –, « sera probablement opérationnelle à la mi-2012 », nous indique Eric Perrier, le directeur

R&D. Le programme baptisé Hélios, qui vise à construire un bâtiment triangulaire HQE sur trois niveaux de 12 000 m2, doté des matériaux les plus innovants – notamment d’un toit à occlusion variable au gré de la lumière du soleil –, a pris du retard : « Mais nous avons retenu une entreprise générale qui va reprendre la maîtrise d’œuvre de ce projet qui représente plusieurs dizaines de millions d’euros d’investissement ». Les promoteurs du programme ont vu grand. Le groupement d’intérêt économique (GIE) LVMH Recher-


che, qui travaille pour le compte de Parfums Christian Dior, de Guerlain et de Givenchy, pourrait, en effet, œuvrer au profit d’autres grandes enseignes de cosmétiques de LVMH, et notamment de la société américaine Benefit, très en vogue auprès des jeunes consommateurs. Par ailleurs, Hélios va également héberger en son sein des plates-formes technologiques labellisées par le pôle de compétitivité Cosmetic Valley, mixant des ressources de R&D académiques publiques et privées ainsi qu’une structure d’incubation dédiée à des start-up innovantes. D’ores et déjà, LVMH Recherche est engagé dans une quinzaine de programmes de recherche collaboratifs impliquant aussi bien des partenaires locaux qu’internationaux. La plateforme vient de prolonger le projet de R&D intitulé « Tout nature » qui vise à identifier des substances antimicrobiennes végétales capables de se substituer aux conservateurs chimiques employés par les industriels de la cosmétique.

Doté de 4,4 M € sur quatre ans – dont une enveloppe de 1,1 M € engagée par LVMH Recherche –, ce projet de R&D, auquel se sont joints le chartrain Adonis (groupe Alban Muller, un spécialiste des API d’origine végétale), les start-up orléanaises Greenpharma et Glycodiag, ainsi que l’Institut de Chimie organique et analytique (ICOA), « nous a permis d’identifier des molécules très intéressantes. Mais celles-ci posent des problèmes sur le plan de la toxicité, ce qui nous a conduits à prolonger ce programme initié en 2007 ». Autre projet impliquant des partenaires locaux (laboratoires Inserm et CNRS), ainsi que la société Sederma (fabrication de principes actifs) implantée dans les Yvelines, le programme Cosmerev (4,7 M €, dont 1,9 M € pour LVMH), également labellisé par Cosmetic Valley, a pour ambition de mettre au point des composants capables de retarder le vieillissement de la peau. « C’est un programme majeur tout à fait en ligne avec les axes stratégiques

3

de LVMH Recherche, notamment avec notre volonté d’approfondir les connaissances sur les différents types de peau (caucasienne, indienne, asiatique) », explique Eric Perrier. La plate-forme orléanaise – qui est notamment réputée pour avoir développé les Eric Perrier premiers liposomes utilisés en cosmétique ainsi qu’un produit Dior révolutionnaire utilisant des cellules-souches conçues en partenariat avec l’université de Stanford –, est aussi impliquée dans un programme de recherche avec la Cristallerie de St-Paul installée à Condatsur-Vienne (87), spécialisée dans la fabrication d’émaux, illustrant ainsi le caractère ultra-disciplinaire de LVMH Recherche : « Nous travaillons dans ce cadre au développement de pigments colorés en exploitant les techniques de fabrication de l’émail ». Jean-Christophe Savattier

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La Lettre Valloire - Mars 2010 41


Entreprises

Industrie

DEF se pose à Dadonville

Le groupe de détection incendie DEF va regrouper à côté de Pithiviers ses deux usines Fare et Sefi, avec 120 emplois à terme.

P

hilippe Lécuyer, président du groupe DEF, n°1 français de la détection incendie, a posé le 14 janvier la première pierre de Sefalog, sa nouvelle plate-forme industrielle de Dadonville. Nous avions annoncé cette opération au mois de juillet dernier. Dans une unité de 7 500 m2 bâtie sur une emprise de

3 ha, Sefalog rassemblera 110 salariés, issus des usines Fare (47 salariés) et Sefi (83 salariés, dont 63 dans le Loiret), installées respectivement depuis 20 et 40 ans dans la commune voisine de Pithiviers et dont les activités sont dédiées à la fabrication de détecteurs incendie (Fare) et de centrales de sécurité incendie (Sefi). Le dispositif industriel de Dadonville sera complété par une tour dédiée à la R&D, consolidant les différentes équipes de recherche existantes, et une plate-forme logistique aux capacités doublées. L’entreprise, qui sera dans ses murs au second semestre, s’est engagée à créer une dizaine d’emplois. Souhaitant être exemplaire en matière d’environnement, Sefalog prévoit d’intégrer sur sa toiture 3 500 m2 de panneaux photovoltaïques pour une

production annuelle d’électricité de 200 000 kW. Le projet architectural de ce bâtiment, dont l’investissement total est de 5,5 M €, est l’œuvre du cabinet Alpha Architecture. Par ailleurs, quelques jours auparavant, DEF créait une agence de 8 personnes à Orléans pour piloter ses activités commerciales et techniques dans les départements du Loiret, du Cher et de l’Indre. La société possède déjà une agence d’une quinzaine de collaborateurs à St-Cyr-sur-Loire (37), dans l’agglomération tourangelle. Basé à Massy, dans l’Essonne, le groupe DEF est devenu le champion français de la détection incendie. Il représente 29 entreprises, 1 100 collaborateurs, 5 usines et un CA consolidé de 129 M € en 2008. FXB

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Sillinger se renforce à Mer Le fabricant de bateaux pneumatiques Sillinger se donne les moyens de doubler ses capacités de production loir-et-chériennes.

I

nstallé à Mer (41), le constructeur de bateaux pneumatiques et semirigides Sillinger, qui emploie 35 personnes et réalise environ 4 M € de CA, vient de construire un second bâtiment de 1 000 m2, ce qui porte sa surface totale à 2 000 m2. Cette extension va lui permettre de doubler sa capacité actuelle de fabrication et de la porter à 600, voire 800 bateaux par an. « Cela ne signifi e pas que nous allons  utiliser ces nouvelles ressources dans  leur intégralité, explique l’un des

dirigeants de l’entreprise, car tout va  dépendre de l’évolution des marchés ». Sillinger, qui conçoit des bateaux devant subir un usage intensif et offrir une résistance exceptionnelle, s’est logiquement positionné sur le marché militaire, qui représente aujourd’hui environ 60 % de sa facturation. Pour le

Sonopol résiste à la crise A Vendôme, le spécialiste du traitement de surface par thermolaquage Sonopol fait « le dos rond », nous indique Jean-Christophe Magniez, pdg de l’entreprise, et parvient à résister à la crise en misant sur la variété et la polyvalence de son portefeuille clients. La société (53 salariés en CDI et une dizaine d’intérimaires, 4,5 M € de CA) vient de remporter sur le marché de l’aménagement de magasins un contrat « qui pourrait s’avérer à terme très significatif », estime Jean-Christophe Magniez. Sonopol a réussi à obtenir en octobre 2009 une certification européenne très prisée (Qualisteelcoat). Ce nouveau référentiel, initié il y a trois ans, vise à garantir l’anticorrosion et la bonne tenue du thermolaquage sur acier.

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La Lettre Valloire - Mars 2010 43


Entreprises

Chantiers

LOIR-ET-CHER La SCI FP Lamotte, structure créée par le groupe immobilier Idec, a signé récemment l’acte lui conférant la propriété des terrains communaux dits des Hauts-Noirs, à Lamotte-Beuvron. Après avoir failli se retirer de ce dossier vieux de deux ans, Idec et sa filiale Faubourg Promotion relancent donc le projet de bâtiments logistiques, totalisant 80 000 m2 de surface développée, qui devraient être opérationnels fin 2011. La municipalité indique que deux entreprises seraient intéressées.

CHER A Bourges, dans le quartier de Sembat-Pyrotechnie, ce sont environ une centaine de logements qui devraient voir le jour en 2010. La Ville, par l’intermédiaire de Bourges Habitat, a lancé de vastes chantiers dans différents secteurs du quartier. France Loire vient d’engager la construction d’une nouvelle résidence « Les Jardins du Val d’Auron », à Bourges, qui comptera 48 logements. Le coût de cette opération s’élève à 4,5 M€. Les premiers locataires pourront emménager durant l’été 2011. A Bourges, les anciens locaux de l’Imep et de la faculté de droit vont être transformés pour faire place à 23 logements de

44 La Lettre Valloire - Mars 2010

grand standing. Les travaux devraient commencer en septembre prochain et être terminés à l’automne 2011. La closerie de Coupances, à St-Doulchard, va devenir un quartier résidentiel. Les 5,5 ha de terrain vont être mis en vente en 33 lots. Les premiers travaux pourraient commencer en juin et l’ensemble devrait être terminé d’ici à la fin de l’année 2012.

EURE-ET-LOIR Une Maison pour tous (MPT) va voir le jour à Chartres, à l’emplacement de la salle de la Cité qui sera démolie. La construc-

tion devrait être lancée en septembre 2010 avec une mise en service fin 2011. Le montant des travaux s’élève à 2,5 M€. L’ancienne Maison pour tous, située avenue de la République, sera détruite et remplacée par des logements. A Chartres, un ensemble de plus de 120 logements devrait voir le jour à l’emplacement de l’ancienne piscine de la Courtille, actuellement en démolition. La CDAC vient d’autoriser l’implantation d’un marché couvert de 1 000 m² dans la zone commerciale de la Torche, à Barjouville. Il permettra de vendre des produits frais de saison. Le permis de construire de ce projet de 3 M € devrait être délivré prochainement. La commune de Yèvres va démarrer en 2010 la construction d’une station d’épuration, qui sera commune à Yèvres et à Brou.

LOIRET A Briare-le-Canal, un projet d’agrandissement de l’hôpital St-Jean devrait voir le jour en 2010. Un nouveau bâtiment de 5 000 m² devrait être construit à côté du site actuel afin d’accueillir l’ensemble des pensionnaires de la maison de retraite, soit une centaine de personnes. Les travaux du futur centre culturel du campus d’Orléans-La Source viennent de débuter. Les locaux, d’une superficie totale de 1 130 m² de plain-pied accueilleront des concerts et des expositions. La livraison est attendue pour avril 2011. LogemLoiret engage un programme immobilier de 44 logements locatifs à St-Jean-deBraye. L’opération comprend la construction de 2 immeubles de 10 logements, un de 17 et de 7 maisons individuelles. Les travaux devraient être lancés au second semestre 2010 pour une livraison prévue mi-2012.

LOIR-ET-CHER Dans le cadre du plan « Hôpital 2012 », un nouveau bâtiment de court séjour gériatrique va être construit en continuité du Centre hospitalier de Blois, dont le coût total s’élève à 31,5 M€. Les appels d’offres vont être lancés prochainement et le chantier devrait démarrer fin 2010. L’ancienne médicale sera détruite à la fin des travaux prévus pour l’été 2013.

La construction d’une salle polyvalente est prévue à Tavers. Les travaux devraient commencer fin 2010.







Carnet

RÉGION Guy Vasseur, président de la Chambre départementale d’agriculture de Loir-et-Cher, vient d’être élu président de l’Assemblée permanente des chambres d’agriculture (APCA). Né il y a 60 ans dans le Loir-et-Cher, Guy Vasseur a repris en 1973 l’exploitation agricole de son père et de son oncle. Parallèlement, il va s’engager dans le syndicalisme agricole très tôt jusqu’à devenir président du Centre régional des jeunes agriculteurs en 1980, puis de la Chambre régionale d’agriculture en 1989, à l’âge de 39 ans. En 1994, il devient président de la Chambre d’agriculture de Loir-et-Cher, fonction qu’il exerce toujours. Elu conseiller régional en 1992, il siègera à la Région sans discontinuer, sur les bancs du RPR puis de l’UMP, jusqu’à la fin de la dernière mandature, en mars 2010.

RÉGION

François-Charles Lindemann vient d’être nommé directeur de l’agence Centre-Poitou de Bureau Veritas, qui compte 240 collaborateurs répartis sur 7 sites du Centre et du Poitou. FrançoisCharles Lindemann, qui succède à Yannick Bonneau, était précédemment directeur de l’agence de Bretagne.

EURE-ET-LOIR Frédérique Rabier Hamon vient d’être nommée à la direction régionale du bassin parisien de BNP Paribas, située à Nantes, qui pilote l’ensemble des activités de banque de détail du groupe pour les régions Centre, Bretagne et Pays de la Loire (2 200 collaborateurs, 230 agences et 3 centres d’affaires entreprises). Elle succède à Gilbert Coulombel, promu à la direction régionale du bassin parisien de BNP Paribas.

50 La Lettre Valloire - Mars 2010

Lionel Beffre vient de prendre le poste de préfet d’Eure-et-Loir. Il succède à Jean-Jacques Brot, nommé préfet en Vendée. Lionel Beffre a été chef du cabinet du Premier ministre Dominique de Villepin en 2006 et préfet du Lotet-Garonne avant d’arriver en Eure-et-Loir. Jean Jiménez vient de prendre la direction générale des services de Dreux-Agglomération. Il succède à Bruno Tachon.

INDRE-ET-LOIRE Pierre Guinot-Délery, préfet hors cadre, a été nommé directeur général des services du conseil général d’Indre-et-Loire. Cet ancien collaborateur d’Henri Emmanuelli au secrétariat d’Etat au Budget a été préfet du Lot de janvier 2000 à mars 2001, puis secrétaire général de la Ville de Paris auprès de Bertrand Delanoë entre 2001 et 2008. Il succède à Alain Berger, qui avait quitté ses fonctions pour convenances personnelles. Eric Jaillais, 47 ans, patron de l’entreprise éponyme de taille de pierre installée à Chinon (45 salariés), vient de prendre la présidence de la Fédération française du bâtiment (FFB) pour l’Indre-etLoire. Il succède à Bernard Hibert.

LOIR-ET-CHER Eduardo Almeida, jusqu’alors directeur de la satisfaction client pour Diesel EMS, succède à Eric Normand comme directeur des sites de Blois et de la Rochelle (17)

de l’équipementier automobile Delphi. Rappelons que la société a ouvert récemment un plan de départs volontaires sur ces deux sites.

LOIRET Eric Henriet vient de prendre la direction du site de production de Merck Santé, une division de Merck Serono basée à Semoy, qui emploie environ 360 salariés. Il succède à ce poste à Bernard Labarthe. Eric Henriet a débuté sa carrière chez Rhône Poulenc et était précédemment directeur adjoint du site de production de Semoy.

LOIR-ET-CHER Pierre Charon, un des proches conseillers de Nicolas Sarkozy, a été nommé au Conseil des ministres, quelques jours avant Noël, président du conseil d’administration du domaine national de Chambord. Il succède à Emmanuelle Mignon, l’ancienne directrice de cabinet du Président de la République (mai 2007-juillet 2008), qui retourne à son corps d’origine, le Conseil d’Etat. L’ancien ambassadeur Jean d’Haussonville devient, quant à lui, directeur général du Domaine, en remplacement de Philippe Martel.


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LA TAXE PROFESSIONNELLE EST MORTE,VIVE LA CET !

Dès 2010, la taxe professionnelle est remplacée par une Contribution Economique Territoriale (CET) composée d’une part, d’une Cotisation Foncière des Entreprises (CFE) assise sur les seules valeurs locatives des biens passibles d’une taxe foncière à l’exclusion des équipements et biens mobiliers et, d’autre part, d’une Cotisation sur laValeur Ajoutée des Entreprises (CVAE) assise sur la valeur ajoutée et dont le taux varie de 0 % à 1,5 %. PAQUET TVA

Depuis le 1er janvier 2010 et entre assujettis. D’une part, les achats de services auprès des prestataires étrangers sont soumis à la TVA française avec obligation d’autoliquider la taxe. D’autre part, les services rendus à des clients dans un autre pays de l’UE devront être facturés sans TVA et déclarés dans un nouvel état récapitulatif, la DES. Enfin, la TVA supportée dans un autre Etat membre pourra être récupérée via un nouveau portail électronique. LE SAVIEZ-VOUS ? DES MODIFICATIONS RÉCENTES DU DROIT FISCAL FRANÇAIS PEUVENT VOUS PERMETTRE D’OBTENIR LE REMBOURSEMENT D’IMPOSITIONS PRÉCÉDEMMENT ACQUITTÉES

Ainsi : les retenues à la source versées à compter du 1er janvier 2009 à raison de versements de dividendes ou de redevances par des sociétés françaises à des bénéficiaires résidents fiscaux des Etats-Unis peuvent se voir rembourser, en application des dispositions de l’avenant du 13 janvier 2009 à la convention fiscale franco-américaine de 1984 ; les sous-filiales françaises de groupes fiscaux intégrés détenues par le biais de filiales étrangères peuvent, sous certaines conditions, être incluses rétroactivement dans le périmètre de l’intégration fiscale à raison des exercices clos à compter du 31 décembre 2004. Cette intégration rétroactive peut le cas échéant générer un remboursement de tout ou partie de l’impôt sur les sociétés acquitté par le groupe sur cette période ; HARCÈLEMENT MORAL, LA VIGILANCE S’IMPOSE

Une étude sur la surveillance de la santé au travail a révélé qu’en 2007 les pathologies psycho-sociales (dépression, anxiété…) constituaient la principale cause des consultations pour maladies professionnelles.

Le thème du stress au travail devient un sujet incontournable de la vie des entreprises notamment lorsqu’il est associé à la problématique du harcèlement moral. Aux termes des dispositions du Code du Travail, « aucun salarié ne doit subir des agissements répétés de harcèlement moral qui ont pour objet et pour effet une dégradation de ses conditions de travail susceptibles de porter atteinte à ses droits et à sa dignité, d’altérer sa santé physique ou mentale ou de compromettre son avenir professionnel. » Or, la Chambre Sociale de la Cour de Cassation vient de juger que des techniques de management pouvaient caractériser un harcèlement moral. Etaient en cause des faits aboutissant à une pression continuelle, à des reproches incessants, des ordres et contre-ordres dans le but de diviser les équipes de travail, des propos insultants et dénigrants… Cette notion est maintenant appliquée à de nombreuses situations comme en témoigne la jurisprudence : le fait pour un employeur de proposer de manière répétée à un salarié des offres de reclassement incompatibles avec les préconisations du médecin du travail constitue par exemple un harcèlement moral. Au surplus, l’intention malveillante n’est plus exigée pour caractériser cette notion. La conception extensive du harcèlement moral en fait un sujet d’actualité avec lequel les entreprises sont obligées de composer. ACTIONS DE PRÉFÉRENCE, UN OUTIL MÉCONNU

Le droit français autorise les sociétés par actions à créer en cours d’existence ou à leur constitution, des actions offrant à leurs titulaires un droit de vote renforcé ou restreint ou d’autres droits spécifiques, notamment pécuniaires. Il peut particulièrement s’agir de dividendes prioritaires ou préciputaires, de sorte que les distributions opérées ne respectent plus systématiquement le prorata du capital détenu par chaque actionnaire. Il peut également s’agir d’un droit d’information renforcé ou de l’attribution préférentielle de sièges dans un organe de direction. Cet outil offre de nombreuses possibilités de mise en œuvre, dans le cadre notamment d’opérations de LBO mais également en matière d’organisation patrimoniale, à l’occasion d’une transmission intra-familiale par exemple. Si les applications sont multiples. Les conditions de mise en œuvre demeurent complexes et requièrent l’intervention d’un conseil spécialisé.

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