Dossier
Points Chauds En Bref
pages 4 à 5
www.lettrevalloire.com
En Scène
pages 6 à 9
Ce magazine est un hors série de La Lettre Valloire, bimensuel d’information politique et économique en région Centre. Edité par MCM Presse SARL au capital de 51 000 € RCS Tours B 341 914 273.
Ils causent plus, ils flinguent
Siège social : 14, boulevard Heurteloup à Tours Adresse postale : BP 92031 37020 Tours Cedex 1 02 47 70 60 00 contact@lettrevalloire.com
Sommaire
La politisation des assemblées locales est de plus en plus marquée. L’ère du consensus est révolue et les joutes verbales deviennent sévères pages 10 et 11
Claude Roiron revendique “ la rupture ” Les magistrats pas d’accord avec la présidente
page 12 et 13 page 13
Pour Florent Montillot, l’engagement a un sens
page 14
Maurice Leroy reste zen David Lebon, un œil à Paris, un pied à Chartres
page 15 page 15
Il y a de l’électricité dans l’air
page 16
Le TGV à Orléans et Bourges, c’est pour 2020
page 17
Rédaction : François-Xavier Beuzon (rédacteur en chef) Jean-Christophe Savattier (rédacteur en chef adjoint) Aurélie Vouteau (assistante)
Dossier
La région Centre
passe
au vert
Ont collaboré à ce numéro : Capucine Becker Stéphane Frachet
En région Centre, comme partout sur le territoire français, les acteurs économiques se préparent au défi d’une activité économique plus respectueuse de l’environnement. Utilisation de la biomasse pour la production d’énergie, ouverture – controversée – vers l’énergie éolienne, intégration de nouvelles techniques dans le bâtiment. Etat des lieux. pages 18 à 33
Maquette : Régis Beaune
Les ambitions de Grenelle 1 et 2
Révision et correction : Odile Ménard
Énergies nouvelles, écoconstruction, la région n’est pas en reste
Publicité : François-Xavier Beuzon Emmanuel de Gonneville
La biomasse va-t-elle végéter ?
page 24
Éolien, le vent tourne
page 26
Les richesses du Centre et du Val de Loire permettent à la région de répondre aux défis du développement durable. pages 24 à 27
Diffusion : Annie Coupet Crédits photographiques : Jean-Christophe Savattier (pages 1, 7, 10, 12, 13, 16, 34, 38, 45, 46) • François-Xavier Beuzon (pages 4, 7, 9, 14, 35) • DR. (pages 4, 5, 6, 8, 9, 11, 15, 21, 22, 27, 35, 36, 41, 43, 48, 54, 55, 58) • Régis Beaune (page 19) • Chambre d’agriculture d’Indre-et-Loire (pages 25, 26) • Chambre de Métiers et de l’Artisanat d’Indreet-Loire (page 28) • Francis Gouas (page 29) • Wirecom (page 30) • Gesec (page 30) • Géraldine Aresteanu (page 31) • Aérowatt (page 32) • Lehmann Aviation (page 42) • SEF Touraine (page 44) • Alain Canon, région Centre (page 52) • JeanCharles Granger (page 56).
Impression : Imprimerie Gibert-Clarey (37) Informations légales : Abonnement annuel 2009 (23 numéros et 4 magazines hors série) : 340 € Les 4 magazines seuls : 12 € Abonnement électronique : 400 € Prix de ce numéro : 3 € CPPAP : 0111 I 85872 ISSN : 1246-4333 Dépôt légal : mars 2009 Directeur de la publication : François-Xavier Beuzon
Les artisans vont construire économe et écologique
page 28
Utiliser des matériaux naturels pour construire
page 29
Wirecom, l’éco-innovant
page 30
La Région Centre veut imposer l’habitat durable
page 31
L’orléanais Aérowatt rayonne dans le photovoltaïque
page 32
Entreprises Polémique régionale autour du plan de relance de l’économie
Les 55 M€ injectés par l’Etat dans l’économie de la région Centre sont jugés insuffisants par le président du Conseil régional qui leur oppose les 17 M€ qu’il compte investir grâce au remboursement anticipé de la TVA pages 34 à 36
Le Loir-et-Cher, le bon élève du plan de relance Socofer a plusieurs fers au feu
Le journal de l’Aritt Centre (publi-information)
page 36 page 38 pages 39 à 40
Redex se joue de la crise
page 41
Une PME du Loir-et-Cher invente un drone pour la photo aérienne
page 42
SEF Touraine hisse la grand’voile
page 44
Pas de trou d’air pour Alstef
page 45
Decomatic sur un petit nuage
page 46
Sora Composites reprend le site Ranger
page 48
Thyssen-Krupp veut fermer Vendôme en juin et céder Amilly
page 50
L’innovation payante de CF Embal
page 52
Céanothe ferme Panodia à Dhuizon
PEFC/10-31-1138 FCBA/07-00835 – Document imprimé sur du papier PEFC participant à la gestion durable des forêts
page 21
page 53
Immobilier d’entreprises
pages 54 à 55
Comboost partage ses vues
page 56
Carnet
page 58
Points Chauds
En Bref
Putsch au Front national I
l n’y a plus de groupe Front national au Conseil régional : 6 des 9 élus de 2004 (Jean Verdon, Jean d’Ogny, Michel Hubault, Jacques Dautrême, Armelle Gantier et Miguel de Peyrecave) ont créé fin février un nouveau groupe, baptisé France Nouvelle et apparentés, reléguant les 3 autres élus FN (JeanLin Lacapelle, Véronique Jamet et Philippe Loiseau) au rang de non-inscrits. Le règlement intérieur du Conseil régional est ainsi fait qu’un groupe, qui bénéficie de subsides lui permettant notamment d’avoir un local et de rémunérer un collaborateur, doit compter au moins 6 élus. Ce divorce est l’aboutissement d’un processus d’implosion du FN que nous avions évoqué dans notre édition du mois de décembre. L’orientation donnée par Marine Le Pen au mouvement fondé par son père désoriente à tel point les troupes que les fondateurs du groupe France Nouvelle ont préféré démissionner ou se faire exclure d’un parti dans lequel ils ne se reconnaissent plus. Jacques Dautrême, Jean Verdon et Michel Hubault (de gauche à droite ci-dessus) ont adhéré au Parti de la France, créé par Carl Lang. Ce nouveau parti présentera une liste aux élections européennes et regarde de près les régionales de 2010. Où il aura probablement en face de lui une liste du Front national.
Jean-Patrick Gille en forme Le député tourangeau JeanPatrick Gille soigne son image de pacificateur et en profite pour prendre du galon. Il fait partie de la douzaine de personnalités socialistes proches de Ségolène Royal à avoir été admises récemment à la direction du PS : il devient secrétaire national en charge de la famille. Un geste destiné à mettre en scène la réconciliation entre l’exdéputée des Deux-Sèvres et Martine Aubry. Un bonheur n’arrivant jamais seul, la compagne du député de la 1ère circonscription d’Indreet-Loire, Cécile Jonathan, a de bonnes chances d’être élue députée européenne (lire page 9).
4 La Lettre Valloire - Mars 2009
Leroy fait les comptes… Pour Maurice Leroy, « tous les gouvernements se sont livrés au petit jeu des transferts de compétences insuffisamment compensés financièrement. Nier le contraire relève de la posture politicienne ». Il a d’ailleurs demandé à ses services de faire les comptes. Résultat : « Le champion du transfert non compensé, c’est le gouvernement Jospin » observe le président du Conseil général de Loir-et-Cher.
Neutre « Les deux candidats sont d’égale valeur : je soutiendrai sans réserve celui qui sera désigné par les militants » : Serge Grouard, que nous avons interrogé à ce sujet, ne veut pas choisir entre Hervé Novelli et Serge Lepeltier, les deux candidats
à la tête de liste UMP pour les prochaines élections régionales. L’absence du députémaire d’Orléans avait été remarquée, en janvier, lors de l’annonce officielle de la candidature d’Hervé Novelli.
Mayet brocardé sur la toile Le maire UMP de Châteauroux Jean-François Mayet ne décolère pas. Une série de podcasts truqués parodiant certaines de
ses déclarations ou de ses apparitions publiques circulent sur Internet depuis le début de l’année. Elles seraient l’œuvre d’un mystérieux groupuscule baptisé Berrywood. Quelques ordinateurs municipaux auraient même participé au crime de lèse-majesté ! Rappelons qu’en mars 2008, d’autres internautes interrogés par Le Figaro avaient désigné Jean-François Mayet « maire le plus populaire de France ».
La surprise Manon Fouquet Un accord serait intervenu entre l’UMP et le Nouveau Centre pour présenter une liste commune aux deux partis de la majorité sur la grande région Massif central-Centre. En tête de liste figurerait le sortant UMP Jean-Pierre Audy et, en première dauphine, la jeune (31 ans) conseillère municipale Nouveau Centre de BallanMiré (37) Manon Fouquet. Une surprise alors que l’on attendait plutôt à cette place la tourangelle Catherine Colonna, ancienne ministre déléguée aux Affaires européennes (2005-2007).
Transfuge
Wladimir d’Ormesson quitte le MoDem pour l’UMP. Elu sur la liste de Serge Lepeltier et conseiller municipal à Bourges depuis un an, le jeune magistrat (28 ans), ancien élève de Normale Sup’ et de l’Ena, a expliqué sa décision par « une prise de distance avec François Bayrou ». Il quitte le MoDem sans heurts, dit-il, après avoir expliqué sa position à Alain Tanton. « Par rapport à l’équipe municipale, cela ne change rien » ajoute-t-il.
Roiron l’avait senti La présidente du Conseil général d’Indre-et-Loire avait-elle pressenti le divorce avec son 1er vice-président, Philippe Le Breton ? Toujours est-il qu’à la mi-janvier, Claude Roiron se félicitait en privé de n’avoir accordé des délégations de signature à ses vice-présidents qu’après le vote du budget. « Les événements m’ont donné raison » a-t-elle commenté.
Appel Pierre Louault a déposé un recours au conseil d’Etat contre la décision du tribunal administratif d’Orléans d’invalider son élection de mars 2008 au conseil général d’Indre-et-Loire et la peine d’inéligibilité d’un an qui l’accompagne. Les comptes de campagne du conseiller général de Loches et maire de Chédigny étaient parvenus à la préfecture après les délais.
Relance à Blois Le maire de Blois entend bien profiter des fonds avancés par l’Etat dans le cadre du remboursement anticipé de la TVA, un des dispositifs du plan de relance. « J’ai demandé aux services municipaux qu’ils identifient les petits travaux de voirie ou d’isolation qui pourraient être réalisés dès cette année et donc s’inscrire dans ce cadre » indique Marc Gricourt qui juge cette mesure « plutôt positive ».
Reléguée Un moment présentée comme la successeur(e) possible d’Arlette Laguillier, Farida Megdoud, une enseignante du Loiret, ne sera qu’en troisième position sur la liste que présentera Lutte Ouvrière aux Européennes sur la
Montlouis se relooke En présence de Mélanie Fortier, conseillère régionale PRG, Dominique Roullet, viceprésident du Conseil régional, et Jean-Jacques Filleul, maire de Montlouis-sur-Loire, ont signé une convention qui verra la collectivité régionale verser 699 000 € sur les quatre prochaines années à cette commune de l’Est tourangeau pour l’aider à boucler le financement de trois opérations. La plus importante d’entre elles concerne le réaménagement du centreville, notamment l’agrandissement de la place de la mairie, qui devrait permettre la construction de 120 logements, de commerces et d’une médiathèque dans cette ville de 12 000 habitants. Le projet coûtera 800 000 €, subventionnés à hauteur de 40 % par la Région. Celle-ci contribuera aussi à l’extension et à la rénovation de l’espace Ligéria, grande salle culturelle de 1 000 places, et à la création d’une maison des associations dites « solidaires » (Restos du Cœur, Secours populaire, Banque alimentaire…), projets qui frôlent 1 M€ d’engagement global.
région Massif central-Centre. Dépassé dans les sondages par le NPA d’Olivier Besançenot, LO ne semble guère se faire d’illusions sur ses chances d’avoir un député européen.
SMS De Jean-Pierre Gorges, député-maire UMP de Chartres (28), à Eric Chevée, conseiller municipal MoDem : « Vous êtes de plus en plus à gauche, M. Chevée. Un gaucher contrarié ». D’Irène Félix, viceprésidente du Conseil général du Cher, à ses collègues : « Je suggère un amendement dans lequel on pourrait inscrire de ne servir durant le déjeuner aux conseillers que de l’eau plate ou gazeuse ». D’Eric Doligé, président UMP du Conseil général du Loiret, lors de la visite à Orléans de Nicolas Sarkozy : « Florent Montillot, c’est qui… ? Ah oui, le type qui courait De Maurice devant le cortège pour faire la sécurité…». Leroy, toujours prompt à la formule, qui cite Alphonse Allais durant le vote du budget du Conseil général de Loir-et-Cher : « Demander plus à l’impôt et moins au contribuable ». De Jacques Reboul, conseiller municipal PC de Montargis (45), au député-maire UMP Jean-Pierre Door : « La solidarité est devenue un gros mot à Montargis. » De Jean-Michel Bodin, viceprésident PC du Conseil régional à propos du plan de relance gouvernemental : « Un plan qui fait pschitt ! ».
Petit périmètre Proche de Nicolas Hulot, JeanPaul Besset, ancien journaliste à l’hebdomadaire Politis, puis au Monde, sera la tête de liste Europe Ecologie (Cohn-Bendit) sur la région Massif centralCentre. De passage récemment à Blois, cet ancien de la LCR a
déclaré : « Nous ne promouvons pas l’Europe de la libre circulation des marchandises (…). Nous voulons que l’essentiel de l’activité économique de production et de consommation soit localisé dans un périmètre de proximité.»
La Lettre Valloire - Mars 2009 5
Points Chauds
En Scène
Christophe Chaillou
une âme de patron A
44 ans, le conseiller général et maire socialiste de St-Jean-de-la-Ruelle est déjà un politique chevronné. « Je suis entré au conseil municipal en 1983, à l’âge de 18 ans » rappelle Christophe Chaillou. Depuis, l’ancien étudiant en droit de l’université d’Orléans a tracé son sillon. Maire de sa commune en 1998 – il avait succédé en cours de mandat à Jean-Claude Portheault – il a été réélu facilement en 2001 et en 2008, tant sur le canton que sur la commune. Autant dire que l’élu stéoruellan est devenu l’une des personnalités fortes de la gauche orléanaise. A la communauté d’agglomération, Christophe Chaillou n’hésite pas à affirmer ses convictions, quitte à en remontrer à ses propres alliés : « Je ne comprends pas cette campagne permanente contre le tramway » a-t-il ainsi lancé aux élus de Saran, lors d’un récent conseil communautaire. Pour autant, ce représentant d’une gauche moderne, qui avoue sa sympathie pour le travaillisme à la Tony Blair et soutenait la motion Delanoë au congrès de Reims, sait mener la vie dure à la majorité de Charles-Eric Lemaignen. S’il s’oppose, il propose aussi : ainsi, pour supporter la charge financière liée à la seconde ligne de tramway, il suggère d’allonger la durée de la dette et de réduire la dotation de solidarité communautaire (DSC) versée par l’AgglO aux communes. « C’est Orléans et Saran qui en profitent. Je dis qu’il est possible de revoir cela. Nous avons de la marge ».
Saran injuste Le président de l’AgglO Charles-Eric Lemaignen a voulu mettre les choses au point avec Michel Guérin, le maire communiste de Saran, qui véhiculerait « l’idée totalement fausse que la commune dont il est maire serait victime d’un ostracisme » de la part de la communauté d’agglomération orléanaise. « C’est exactement le contraire, plaide l’élu UMP. Saran est la commune qui a eu le plus d’investissements (de voirie, NDLR) sur son territoire : 19 M€ soit plus de 20 % du total. Plus qu’Orléans et cinq fois plus qu’Olivet ». Pour couper court aux plaintes du maire de la 6e commune de l’agglomération (15 500 habitants) sur le manque à gagner que représenterait la taxe professionnelle unique, Charles-Eric Lemaignen rappelle que « si, entre 2001 et 2007, M. Guérin avait conservé sa propre taxe professionnelle communale, chaque année il aurait touché moins d’argent : 1,4 M€ de moins en 2003, 250 000 € en 2007 ».
6 La Lettre Valloire - Mars 2009
Vendôme contourné
C’
est le 5 janvier, sous les tourbillons de neige, que des élus frigorifiés ont inauguré le premier tronçon de la déviation de Vendôme dont les 13,3 km ne seront totalement achevés qu’en 2018. Ce cordon de bitume de 2 km relie l’échangeur menant à la gare TGV de Vendôme-Villiers, sur la RD 957, au lieu-dit des Plantes, à Naveil, sur la RD 5. Le second tronçon de 2 km, dont les travaux ont démarré il y a un an, doit relier l’extrémité du premier tronçon à la route de Montoire (RD 917)
Excommunié, Bernard Farion se défend Les bisbilles intervenues entre socialistes au moment des élections municipales de Chartres, en mars 2008, continuent à faire des vagues. Le président de la Région François Bonneau devra affronter au tribunal administratif son vice-président Bernard Farion, qui conteste la décision présidentielle de le priver de ses délégations. Une mesure de rétorsion justifiée par le choix de Bernard Farion de maintenir sa candidature aux municipales, alors que les militants socialistes avaient choisi Françoise Vallet comme tête de liste. Il se dit que l’appareil socialiste aurait forcé la main de l’affable François Bonneau.
Jean-François Mayet s'attaque aux sociétés HLM A
uteur d'une victoire surprise l'an passé aux municipales de Châteauroux, auréolé d'un nouveau mandat de sénateur de l'Indre d ep u i s s ep t em br e, l'UMP Jean-François Mayet rêve maintenant d'endosser un destin national. L'ancien président de la Chambre de commerce et d'industrie de l'Indre se verrait bien en pourfendeur du « conservatisme qui règne dans le logement social ». Pour ce
faire, le parlementaire concocte actuellement une proposition de loi sur l'accession à la propriété. Sans déflorer son texte, qu'il négocie avec différents cabinets ministériels, le sénateur berrichon révèle qu'il veut contraindre les bailleurs sociaux à remettre régulièrement sur le marché une partie de leur parc immobilier. « Ce sujet a été oublié par la loi sur le logement de Christine Boutin. Cela permettrait de résoudre une partie de l'épineuse question du logement des jeunes foyers. Je le vois à Châteauroux où, comme partout, nous manquons de mètres carrés pour loger des familles qui sont trop modestes pour devenir propriétaires en ville. Mais comme elles sont au-dessus des critères de revenus, elles n'accèdent pas non plus aux HLM et s'éloignent donc des centres-villes », constate le sénateur-maire de Châteauroux. « Ce sera un choc social. Les sociétés HLM ont trop longtemps détourné les Français du principe de propriété », conclut Jean-François Mayet.
La Région soigne ses infirmières outre le renouvellement de cette subvention, la Région a décidé de financer pour plus de 350 000 € de travaux de rénovation et d’équipement de ce bâtiment dont la construction remonte aux années soixante-dix et qui est situé en plein cœur du centre hospitalier du Mail est accompagné du maire de Blois C’ Marc Gricourt, infirmier de formation, que le président du Conseil régional François Bonneau a visité, le 27 janvier, l’Institut de formation en soins infirmiers et d’aides soignants (IFSI-IFAS) de Blois. Il a rappelé que depuis la loi de décentralisation de 2004, la Région a la responsabilité des formations dans le domaine sanitaire et social. En 2008, elle a versé une subvention de fonctionnement de 2,1 M€ à l’IFSI de Blois, somme qui représente l’essentiel de son budget. En 2009,
Charlot. François Bonneau a d’ailleurs souligné que la collectivité « avait pris la responsabilité d’investir alors que ce n’était pas dans ses compétences ». Une façon de rappeler à l’Etat l’utilité des Régions en plein débat sur la réforme de l’organisation territoriale.
Jean Germain ne peut plus voir les Beaux Arts en peinture Jean Germain, maire PS de Tours et ancien président de l’Université François-Rabelais, a pris la direction de l’Ecole des Beaux Arts de Tours en grippe… Non sans raison. Au dernier comptage effectué, l’établissement emploierait 14 administratifs, 26 enseignants en équivalent temps plein et un chercheur sous contrat. Le tout pour 98 élèves. « On n’est plus à l’université, mais plutôt chez Robuchon ou Taillevent » s’est exclamé le maire le 22 décembre, en plein conseil municipal. La situation pourrait évoluer à l’occasion du déménagement de l’école – on évoque la création d’un pôle graphique en lieu et place de l’imprimerie Mame – et de la réforme des études artistiques : un rapprochement avec l’Ecole des Beaux Arts de Bourges est envisagé.
La Lettre Valloire - Mars 2009 7
Points Chauds
En Scène
Radicalement
L’inventaire de Devedjian
différent
e passage dans le Loir-etCher le 9 février dernier, Patrick Devedjian, le ministre de la Relance, a tenu à rassurer les élus. La suppression de la taxe professionnelle n’asséchera pas les finances des collectivités : « Il y aura peut-être une taxe carbone… et nous pouvons aussi créer une taxe sur le foncier bâti spéciale pour l’immobilier d’entreprise. Pourquoi ne pas aussi imaginer un prélèvement sur la TIPP ou sur la TVA ? ».
O
n ne s’attendait pas à une telle agressivité de Serge Lepeltier dans la bataille pour la tête de liste UMP aux prochaines élections régionales. Après avoir annoncé le 15 décembre sa candidature à la primaire comme une « alternative autre qu’ultra-libérale (sic) », sans nommer Hervé Novelli, le maire de Bourges est, depuis, allé crescendo. Début février, il qualifiait de « mascarade » le vote des militants organisé pour départager les deux candidats et accusait son adversaire « de détournement de fonction ministérielle », allant jusqu’à le comparer à Napoléon III... ce qui, on le reconnaîtra, colle assez mal avec l’étiquette ultra-libérale… Le ton a baissé d’un cran, le 8 février à St-Martin-d’Auxigny devant les militants UMP du Cher. Serge Lepeltier a tout de même clairement marqué sa différence avec le secrétaire d’Etat aux PME, qui était présent, en déclarant qu’il était « convaincu que les thèses purement libérales ont vécu ». Partisan d’une alliance avec le MoDem, qu’il a pratiquée à Bourges avec Alain Tanton, l’ancien ministre de l’Environnement n’a pas convaincu grand monde parmi les militants présents. Encore une divergence de vues avec Hervé Novelli qui prône un rassemblement de ceux « qui ont choisi Nicolas Sarkozy avant le second tour de la présidentielle ». Le 22 mars, on saura qui du vice-président du parti radical valoisien ou du fondateur des Réformateurs portera l’étendard régional de l’UMP.
Des élus en panne sèche Les conseillers généraux d’Indre-et-Loire n’ont décidément pas de chance avec l’automobile. On se souvient de la suspension de permis de conduire de Jean Savoie, aujourd’hui élu d’opposition sur le canton de Ste-Maure-de-Touraine. Trois de ses collègues, tous membres de l’actuelle majorité, se retrouvent, à leur tour, bloqués au garage. Les deux premiers ont voulu éviter la panne sèche en arrosant un peu trop les fêtes de fin d’année. La préfecture a donc repris leur carte rose à trois volets pour avoir trop suivi à la lettre l’ordonnance de l’illustre François Rabelais : « Beuvez toujours et ne meurrez jamais ». Rien de tout cela pour le troisième, qui aurait été victime d’une escroquerie sur un site d’enchères bien connu. Les 10 000 € seraient bien parvenus au vendeur. Mais la voiture au félin, tant espérée, n’est jamais arrivée à bon port. Morale de l’histoire : quand on retourne sa veste, on peut se faire vider les poches. 8 La Lettre Valloire - Mars 2009
D
Lorsqu’il s’agit d’inventer des impôts nouveaux, la créativité française n’est jamais prise à défaut.
Le nez dans le guidon Le maire de Bourges Serge Lepeltier, premier vice-président du Club des villes et territoires cyclables, a rencontré Patrick Devedjian, le ministre en charge du plan de Relance, pour lui vendre l’idée que l’usage du vélo en ville pouvait participer à l’éclosion d’une économie post-pétrolière et respectueuse du développement durable.
Précisions « Contrairement à ce qu’a déclaré Serge Lepeltier, je ne l’ai pas rencontré » a précisé Maurice Leroy, président du Conseil général de Loiret-Cher, qui s’empresse d’ajouter : « Par contre, il est vrai que, président du Nouveau Centre de Loir-et-Cher et dirigeant national, j’ai rencontré Hervé Novelli avec qui nous avons conclu un accord politique ».
Chérifa Adaissi, des marchés à l’Europe A
42 ans, celle qui fut le joker « minorité visible » de Nicolas Perruchot à la mairie de Blois, après avoir pris en charge la petite enfance et la solidarité, reprend pied sur la scène politique locale. La commerçante non-sédentaire, habituée des places de marché blésoises et tourangelles, sera en deuxième position sur la liste Massif central-Centre du MoDem aux prochaines Européennes. « C’est une joie et un honneur » indique Chérifa Adaissi, qui juge important que les citoyens « se réapproprient la dimension européenne en donnant leur confiance dans cette perspective à des élus de terrain ».
Arbitrage féminin au PS Le parti socialiste a rendu ses arbitrages pour les prochaines élections européennes. En figurant à la 2e place de la liste Massif central-Centre derrière le fabiusien Henri Weber, la tourangelle Cécile Jonathan, adjointe au maire de Tours et, à la ville, compagne et mère des enfants du député « royaliste » JeanPatrick Gille, a les meilleures chances d’être élue députée européenne. Karine Gloanec-Maurin, ancienne secrétaire fédérale du Loir-et-Cher, figure en 4e place sur la même liste. Ce sera trop juste pour figurer parmi les 5 députés de la grande région. C’est quand même mieux que l’orléanaise Marie-Madeleine Mialot, vice-présidente du Conseil régional, qui a préféré se retirer d’une liste qui ne la plaçait qu’au 6e rang, bien loin de la position éligible qu’elle réclamait.
Titulaire d’une maîtrise de droit public et d’un certificat de sciences criminelles, la jeune femme a choisi la carte orange lors de la scission du camp centriste à l’issue des dernières présidentielles. Pour autant, elle affirme avec force ne pas se reconnaître dans les valeurs de gauche. « Je crois au travail, à l’ordre et à la patrie » indique cette mère de deux enfants, aînée d’une fratrie à cheval sur deux cultures : la mère de Chérifa est en effet française et son père, tunisien. Ce dernier, qui a milité dans les rangs giscardiens, a appris les rudiments de la politique à sa fille “et surtout à ne jamais considérer qu’elle
constituait un métier. Je n’attends pas d’elle qu’elle m’aide à nourrir ma famille » indique-t-elle. Si elle est élue au Parlement européen, Chérifa le promet, elle se plongera dans les dossiers sociaux.
Le visage jeune du Nouveau Centre omme les autres grands partis, le Nouveau Centre s’est doté d’une classe biberon (18-35 C ans), les Jeunes Centristes. Créé au second semestre 2007, le mouvement déclare une soixantaine de membres en région Centre et vient de se doter d’instances fédérales pour les deux ans à venir. Le 9 janvier dernier, Thomas Hantz, 28 ans, est devenu son président pour la région Centre. Attaché de presse du Conseil général de Loir-et-Cher, Thomas Hantz s’est entouré de pas moins de huit vice-présidents. Autant dire qu’il a la volonté d’élargir ses bases et de concurrencer, pourquoi pas, les Jeunes Populaires, qui sont à l’UMP ce que les Jeunes Centristes sont au parti d’Hervé Morin. Solidaires de l’action du gouvernement, les jeunes militants centristes ont l’intention de faire entendre leur petite musique et se montrer « progressiste sur le plan social » comme le déclare leur président régional. Mobilité des étudiants en Europe, mariage entre personnes du même sexe et refus de l’acharnement thérapeutique font partie des projets de société défendus par le mouvement. Des thèmes qui risquent de faire parfois grincer les dents du grand parti allié de l’UMP.
La Lettre Valloire - Mars 2009 9
Points Chauds
Politique
Ils causent plus,
ils flinguent
Au Conseil général d’Indre-et-Loire, le face-à-face remplace le mano a mano.
La politisation des assemblées locales est de plus en plus marquée. L’ère du consensus est révolue et les joutes verbales deviennent sévères, notamment au sein de certains conseils généraux, dont les débats budgétaires 2009 auront été très agités. Evolution irréversible ou simple phénomène conjoncturel ?
D
ans notre magazine de juin 2008, le politologue Jean-Philippe Roy soulignait combien les conseils généraux avaient changé. Fini le consensus où des notables façon IIIe République réglaient leur différents dans les couloirs, oubliant les clivages politiques au nom de l’intérêt commun. Cette année, les votes des budgets départementaux ont été l’occasion de passes d’armes surprenantes pour ceux qui fréquentent depuis longtemps ces assemblées où les débats étaient traditionnellement feutrés… surtout après l’heure du déjeuner. Un travers qu’une élue a maladroitement souligné en suggérant le vote d’un amendement obligeant ses collègues à ne boire que de l’eau plate
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ou gazeuse à midi. Révélateur de l’ambiance... Les conseils généraux les plus agités ont été le Cher et l’Indre-et-Loire, tous deux dirigés par des exécutifs socialistes. Le Département berrichon, ancré à gauche depuis 2004, a décidé d’utiliser la session budgétaire 2009 pour condamner par contumace l’Etat, accusé de ne pas compenser à hauteur suffisante les charges transférées à la collectivité. Selon le président Rafesthain, il manquerait 5,5 M€ pour faire le compte. En Indre-etLoire, la nouvelle présidente Claude Roiron (PS) s’en est plutôt prise à la mauvaise gestion de son prédécesseur divers droite. Nous évoquons les péripéties des votes de ce budget dans les pages qui suivent. Radicalisation structurelle de la vie publique ? Contre-attaque conjoncturelle de la gauche à la stratégie présidentielle d’ouverture ? Les explications divergent. Mais la volonté de mettre en scène le débat politique prouve bien qu’on a changé d’époque. Le Conseil général du Cher a ainsi souhaité organiser des réunions publiques consacrées au budget. Près de 400 personnes se sont déplacées salle du Duc Jean à Bourges, à la mi-février, pour assister à cette grande première. Alain Rafesthain, décidément très en colère contre Paris, s’est efforcé de démontrer qu’il ne pouvait pas boucler un budget « quand l’Etat nous doit
majorité du Conseil général fuit la responsabilité de sa mauvaise gestion ». Dans les quatre autres départements, où la couleur politique de la majorité est en harmonie avec celle du gouvernement Fillon, les discussions ont été moins houleuses. Mais les patrons de l’exécutif ont entériné la baisse des recettes consécutive à la crise et la faiblesse des concours de l’Etat. Dans le Loiret, le président Eric Doligé anticipe une perte de produit fiscal de 12 M€. Dans le Loir-et-Cher, Maurice Leroy a inscrit 22 M€ de droits de mutation à son budget primitif, soit 5 M€de moins qu’en 2008, avec « une diminution prévisible de la taxe professionnelle à venir ». La baisse des produits s’accompagnera d’une augmentation des charges, liée notamment à l’accroissement inéluctable du nombre des Rmistes.
l’écart est négatif de… 19,2 M€. Depuis sa création en 2002, l’allocation aura coûté 92 M€ au Conseil général du Loir-et-Cher. Et le RSA arrive : selon Claude Roiron, sa prise en charge à partir de juin 2009 a été estimée à 900 000 € pour les six derniers mois de l’année, « mais au bout du compte la charge pour le Département d’Indre-et-Loire devrait être beaucoup plus importante, compte tenu de la dégradation de la conjoncture ».
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“ LA VOLONTÉ DE METTRE EN SCÈNE LE DÉBAT POLITIQUE PROUVE BIEN QU’ON A CHANGÉ D’ÉPOQUE Le Loiret a fait le calcul : la capacité d’autofinancement du Département le plus riche de la région sera de 27 M€en 2009, quand elle atteignait 43 M€en 2008. Si le discours politique est différent, tous s’accordent à souligner que les compétences transférées par l’Etat aux collectivités territoriales ne sont pas compensées par des ressources
Les débats budgétaires 2009 auront été plus calmes au Conseil général du Loiret.
22 M€ ». Réaction indignée de l’opposition et notamment du sénateur Rémy Pointereau, lui-même ancien président du Conseil général du Cher, critiquant ce choix des réunions publiques et stigmatisant « une méthode jamais employée (…). La
Le Conseil général du Cher organise des réunions ouvertes au public pour présenter sa politique budgétaire. Ici à Drevant, à côté de St-Amand-Montrond, le 23 février dernier.
financières suffisantes. On connaît la position de la Région sur le sujet. Maurice Leroy relève qu’en 2008 le différentiel entre les recettes et les dépenses du RMI fait apparaître un déficit de 5,3 M€à la charge de sa collectivité. Mais pour l’APA, c’est pire :
C’est bien l’Etat qui fait figure de principal accusé. Et qui provoque l’ouverture d’une ligne de front à gauche, exacerbée par les projets de réforme de l’organisation territoriale. L’annonce de la suppression de la taxe professionnelle par le président de la République a encore envenimé les relations entre élus locaux de gauche et de droite, les premiers accusant les seconds de cautionner une politique d’étranglement des collectivités. La politique d’ouverture du même président de la République et les problèmes internes à la gauche ont également contribué à crisper les positions, tout comme l’arrivée aux affaires d’une génération d’élus aux convictions marquées. Dans ce même numéro, David Lebon, jeune conseiller municipal socialiste de Chartres, s’étonne qu’au Conseil général d’Eure-et-Loir « quelques conseillers élus avec des voix de gauche soutiennent la majorité UMP. Ils doivent comprendre que cela ne peut plus durer… ». Les petites réunions FXB entre amis, c’est bien fini.
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Points Chauds
Politique
Claude Roiron revendique
la « rupture » La présidente socialiste du Conseil général d’Indre-et-Loire ne fait pas dans la dentelle. Elle a crânement adopté un style autoritaire qui désarçonne les élus jusque dans les rangs de sa propre majorité.
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impétueuse Claude Roiron, devenue la première présidente socialiste du Conseil général d’Indre-et-Loire l’an passé, a changé du tout au tout le climat de l’assemblée. « Oui, je suis de gauche et j’entends mener une politique de gauche » ne cesse de répéter cette enseignante de 46 ans, qui désire, tant sur le fond que sur la forme, incarner la rupture avec les politiques menées par ses prédécesseurs. Priorité absolue accordée au social, moindre importance de l’action économique, centralisation extrême de la décision – les délégations de signature aux vice-présidents n’ont été accordées qu’au compte-goutte et les parapheurs s’entassent sur le bureau présidentiel… –, Claude Roiron a, dès sa prise de fonction,
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adopté une ligne politique plutôt doctrinaire et un style autoritaire « sans doute proportionnels à sa crainte de mal faire et de compromettre la victoire de son camp » admet une proche.
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féliciterait presque de la tournure des événements. « Elle ne tiendra pas à une telle cadence » tentent bien de se rassurer les élus de droite et du centre. Depuis plusieurs semaines, les coups pleuvent… y compris dans les rangs majoritaires. Le premier budget de Claude Roiron a déjà semé la zizanie. Deux caciques socialistes, le maire de Joué-lès-Tours Philippe Le Breton, par ailleurs premier vice-président du Conseil général, et son collègue Alain Michel, maire de la Riche, ont dans un premier temps refusé de voter cette proposition budgétaire qualifiée de « dangereuse » par le premier. « Ma conscience m’interdit d’approuver une telle augmentation des emplois publics (69 créations de postes). Nous avons une divergence idéologique de fond » se justifiait le maire de Joué lors d’une conférence de presse convoquée à la hâte. Mais le putsch a fait pschitt ! Lors de la seconde séance budgétaire, les deux insoumis contrits ont mangé
MA CONSCIENCE M’INTERDIT D’APPROUVER UNE TELLE AUGMENTATION DES EMPLOIS PUBLICS. NOUS AVONS UNE DIVERGENCE IDÉOLOGIQUE DE FOND ”
On ne compte plus les incidents de séance. La gestion des temps de parole, parfois cavalière, de la présidente-pasionaria suscite des réactions indignées. A droite… comme à gauche. « Césarisme », « inexpérience », s’étrangle-t-on dans les rangs de l’opposition où, paradoxalement, on se
leur chapeau et voté, à la stupéfaction générale, un texte quasi identique. Moyennant une vague promesse de la présidente de modérer ses ardeurs fiscales en 2010 et 2011. Il est vrai qu’entre-temps, la médiation du député Jean-Patrick Gille et du maire de Tours Jean
Germain avait eu raison de la détermination, manifestement flexible, des deux élus de banlieue. Blessée, la présidente n’a pas manqué de commenter la fronde de son premier viceprésident : « Au fond, Philippe Le Breton n’a jamais digéré que je sois choisie plutôt que lui pour diriger le Conseil général. A ce ressentiment s’ajoute sans doute un brin de machisme ». Face à cette ultra-présidence, l’opposition bredouille. Attaquée dans son honneur, parfois de manière injuste (lire ci-dessous), elle tente de con-
tre-attaquer sur le plan judiciaire. Elle a ainsi déposé un recours en annulation du premier budget, voté le 16 janvier, parce que les règles d’information des élus n’avaient pas été respectées. Et Claude Roiron a dû convoquer les élus une seconde fois, cette fois en bonne et due forme. Le 11 février, la tension était à son comble : réquisitoires vindicatifs de Claude Roiron et de l’avocat ClaudePierre Chauveau, véritable « porteflingue » de l’exécutif, invectives venimeuses fusant de toutes parts, réponses maladroites d’élus d’oppo-
sition visiblement désorientés. Irritée par la transcription des débats dans la presse locale, la présidente a même essayé d’intimider un journaliste et ses employeurs. Avant, semble-t-il, de faire machine arrière, sans doute consciente des risques qu’elle faisait peser sur sa crédibilité. Mais la tentative a laissé des traces. Elles ne s’effaceront pas si facilement. Vu de l’extérieur, le spectacle donne décidément de solides arguments aux réformateurs des collectivités territoriales… JCS
Les magistrats pas d’accord avec la présidente A peine élue, la présidente du Conseil général d’Indre-et-Loire a dénoncé les erreurs de gestion de ses prédécesseurs. Pourtant, c’est bien la modération fiscale de Marc Pommereau qui permet au nouvel exécutif d’augmenter les impôts.
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laude Roiron a sévèrement mis en cause la gestion de Marc Pommereau (DVD) pour justifier – en partie – la forte hausse de la fiscalité locale. La présidente socialiste du Conseil général d’Indre-et-Loire s’est notamment émue de l’écart entre les 147,5 M€ prévus pour le barreau nord-ouest du boulevard périphérique en 2001 et la facture réévaluée à 175 M€ en 2008. Des preuves, pour elle, que « le Conseil général n’était pas géré ». Dans son empressement à condamner la gestion de ses devanciers, Claude Roiron a omis de rappeler que le Conseil général n’aurait à sa charge que 60 % du montant du dépassement, soit un peu plus de 16 M€, le Conseil régional et Tour(s) Plus étant appelés à verser la quote-part correspondant à leur engagement respectif (27,5 % pour le premier, 12,5 % pour le second). La Chambre régionale des comptes du Centre, qui a audité durant le second semestre 2007 la gestion du Département et remis ses observations définitives à la nouvelle présidente le 23 juillet dernier, n’est pas aussi sévère pour Marc Pommereau.
Dans un rapport que tout le monde peut se procurer sur le site web de la Chambre, elle note que « le niveau de sincérité et d’exécution du budget est satisfaisant », relevant également que, pour la taxe d’habitation, « l’Indre-et-Loire fait partie des départements dont le taux est parmi les moins élevés ». Les magistrats soulignent que, par habitant, le produit des quatre taxes est de 210 €en 2005, contre 264 €pour la moyenne des départements à population comparable. En dépit de cette pression fiscale moindre, le Conseil général présidé par Marc Pommereau a réussi cette même année 2005 à quasiment égaler le niveau d’investissement de ses confrères. En clair, le Département a investi autant que les autres en prélevant 25 % d’impôt en moins. Leçon que Claude Roiron a parfaitement retenue en maintenant le niveau d’investissement (114 M€) mais en augmentant cette année la part départementale des taxes locales de 12 % tout en menaçant de continuer à faire flamber la taxe de 5 % en 2010 et 2011. Mais les quelque 20 M€ de produit
L’ancienne majorité avait un bilan satisfaisant.
fiscal supplémentaire engrangés en 2009 ne seront pas suffisants pour répondre à l’augmentation des dépenses sociales (APA, RSA...), soit 15 M€ en année pleine, et de la masse salariale (9,5 M€) accrue par l’embauche de 69 agents territoriaux, voulue par la présidente. Marc Pommereau, mauvais gestionnaire ? FXB
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Points Chauds
Politique
Pour Florent Montillot,
l’engagement a un sens Elu de terrain, homme d’engagements, Florent Montillot séduit ou agace. Y compris dans son propre camp. Exclu en 2007 de l’UMP pour refus de discipline électorale, le 4e adjoint au maire d’Orléans vient d’adhérer au Nouveau Centre. Pour défier « les apparatchiks, ceux qui vivent de la politique ». Suivez mon regard.
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e natif d’Afrique du Nord est arrivé un jour de 1962 à Orléans, sous la pluie. « J’étais l’étranger de Camus » se souvient Florent Montillot. La comparaison avec Meursault n’est peut-être pas fortuite. « Meursault ne joue pas le jeu. Il refuse de mentir » disait de son héros Albert Camus. Florent Montillot est comme cela, il ne joue pas le jeu… A Nanterre, où il a vécu durant plus de 20 ans, il a refusé de céder à la loi du plus fort, à ce parti communiste qu’il a défié, sans jamais se décourager, réussissant même à gagner une élection cantonale, en 1994, contre le sénateur-maire de la
ville, Jacqueline Fraysse-Cazalis. A Orléans, il a refusé d’abdiquer devant ceux qu’il appelle « les apparatchiks, qui vivent de la politique » et a maintenu sa candidature aux élections législatives de 2007, provoquant son exclusion de l’UMP. Le 4e adjoint au
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vie familiale et rédaction d’ouvrages (il vient de publier le huitième, La République du Courage) agace les caciques locaux. Il le sait mais n’en a cure. Pour ce fils et petit-fils de militaire, l’engagement a un sens. Maurice Leroy, qui l’a bien connu dans
PÉTRI DE VALEURS, ENTRÉ EN POLITIQUE COMME ON ENTRE EN RELIGION ”
maire d’Orléans en charge de la tranquillité publique, de la prévention, de la réussite et de l’intégration (il tient à ces deux derniers termes) ne joue pas le jeu non plus quand il se fait le champion de la sécurité publique : « Dans un pays qui n’a pas fait sa mue, ces préoccupations sont forcément celles d’un homme d’extrêmedroite » lâche-t-il, un brin amer, corrigeant, tout de suite, de peur qu’on se méprenne : « Je ne peux pas rester insensible à la souffrance des autres ». On est bien loin de l’image de super-flic que veulent donner de lui ses détracteurs. Ambigu, Florent Montillot ? Il brosse son auto-portrait de quelques mots secs, « pétri de valeurs, entré en politique comme on entre en religion », mais taquine la muse et admire Baudelaire, qu’il cite sans que sa mémoire défaille : « Sois sage, ô ma douleur, et tiens-toi plus tranquille... ». Elu et poète, comme Charles d’Orléans fut prince et poète… L’activité débordante de Florent Montillot, qui parvient à conjuguer mandat électif, vie professionnelle,
les Hauts-de-Seine et vient de le faire adhérer au Nouveau Centre, rappelle ce mot du vieux leader communiste Gaston Plissonnier : « A Nanterre, il n’y a plus que Montillot et les témoins de Jéhovah qui font du porteà-porte ». L’avenir ? Là aussi, Florent Montillot refuse de jouer le jeu : « Je ne fais pas de politique comme on monte un escalier. Je ne suis pas un boutiquier ». A bon entendeur… Après les déconvenues des législatives et des cantonales, d’autres joutes l’attendent. Il n’en dira pas plus. « Le bureau national du Nouveau Centre décidera de la participation de ses candidats aux différents scrutins ». Lui qui a été suppléant dans les Hautsde-Seine (1993-1997) ne peut pas ne pas songer à une nouvelle élection législative, en tant que titulaire cette fois. Dans trois ans, la 3e circonscription du Loiret sera peut-être libre. Et une 6e circonscription devrait être créée dans le département le plus peuplé de la région Centre… François-Xavier Beuzon
Maurice Leroy reste zen Maurice Leroy, le président Nouveau Centre du Conseil général de Loir-et-Cher, relativise la perte du canton de Vineuil en assurant que la poussée socialiste ne parviendra pas à ébranler ses positions.
S
ur la canton de Vineuil, la défaite du divers droite JeanLuc Portevin, à l’issue d’une partielle emportée de justesse (58 voix d’avance) par le socialiste Claude Gorge, a tonifié l’opposition à Maurice Leroy (Nouveau Centre), le président du Conseil général de Loiret-Cher. Les socialistes détiennent désormais 11 sièges sur 30, contre 12 pour au groupe UPLC (Union pour le Loir-et-Cher), soutien principal de Maurice Leroy qui s’appuie aussi sur les 4 élus de l’UMP… et sur l’inclassable Jean-Luc Brault, élu à Contres avec le soutien conjoint du PS… et de Maurice Leroy. La gauche, qui fait ses additions dans la perspective du renouvellement de 2011, espère le soutien des élus du MoDem (2 sièges) pilotés à distance par la sénatrice Jacqueline Gou-
rault… désormais implacable adversaire de Maurice Leroy. « Jacqueline a mis un contrat sur sa tête. Elle a déjà tenté un putsch lors de l’élection consécutive au renouvellement de mars 2008 en tentant de retourner quelques élus de l’UPLC » rapporte un proche. Tout en déplorant la perte de ce canton, Maurice Leroy fait aussi ses comptes. Il tient pour prenables les cantons de Blois III et de Montoiresur-le-Loir, détenus respectivement par les socialistes Geneviève Baraban et Michel Cureau. « Je ne dis pas que c’est dans la poche, mais je peux vous dire que nous allons faire campagne » prévient Maurice Leroy. En retour, il sait le canton de Marchenoir fragile. Marc Fesneau, maire du cheflieu de canton et conseiller régional MoDem, menace le siège d’André
Boissonnet, maire d’Oucques et membre de l’UPLC. Mais, si une éventuelle alliance « rose-orange » parvenait à la plus parfaite égalité avec les élus de la majorité (soit 15 sièges pour chaque camp), « la présidence reviendrait à un élu de la majorité actuelle en sa qualité de doyen d’âge » souligne Maurice Jean-Christophe Savattier Leroy.
David Lebon un œil à Paris, un pied à Chartres A 31 ans, David Lebon est conseiller municipal d’opposition à Chartres et directeur adjoint du cabinet de Martine Aubry. Itinéraire d’un jeune qui monte.
L
e conseiller municipal socialiste de Chartres David Lebon tutoie les sommets. A 31 ans, il vient d’être désigné directeur adjoint du cabinet de Martine Aubry, « un poste transversal où je m’occupe aussi bien d’organisation que de conseiller Martine Aubry ». Ce natif de la Réunion, chartrain depuis l’âge de huit ans, doit sa nomination à ses états de service internes, notamment ceux engrangés durant son mandat de président national du Mouvement des Jeunes Socialistes
(MJS) – de 2003 à 2005 – et à « sa très bonne connaissance de l’appareil socialiste ». Plutôt classé à gauche du PS et proche de Benoît Hamon, David Lebon n’a pas renoncé à son enracinement chartrain. La courte défaite (500 voix) aux législatives partielles de septembre 2008 face au députémaire UMP de Chartres, Jean-Pierre Gorges, lui a laissé un goût d’inachevé… et de revanche. « Je n’ai pas beaucoup de respect pour la personne du maire de Chartres, un tenant de la droite la plus dure qui, sous couvert de populisme, mène une action publique essentiellement tournée vers sa clientèle des beaux quartiers » juge-t-il en dénonçant « les
mœurs politiques dépassées de JeanPierre Gorges ». Bref, ces deux-là ne partiront pas en vacances ensemble… Et David Lebon convient que la députation fait toujours partie de ses objectifs. « La gestion strictement locale m’intéresse mais je m’y attellerai en seconde partie de carrière » prévient celui qui fut candidat malheureux aux cantonales en mars 2008 sur Chartres Sud-Est, gêné par la candidature dissidente de Georges Lemoine. « La gauche n’a pas la place qu’elle mérite au Conseil général d’Eure-et-Loir, ajoute-t-il. Quelques conseillers élus avec des voix de gauche soutiennent la majorité UMP. Ils doivent comprendre que cela ne peut plus durer… ». JCS La Lettre Valloire - Mars 2009 15
Points Chauds
Politique
Il y a de l’électricité dans l’air… Le président du Syndicat intercommunal d’énergie d’Indre-et-Loire (SIEIL) reproche à la filiale d’EDF chargée de la distribution d’électricité de manquer gravement à ses obligations. Ambiance électrique garantie entre cet élu rural de 42 ans et EDF, qu’il accuse de mieux soigner son compte d’exploitation que ses usagers. plusieurs années, les investissements engagés au profit du réseau en Indre-et-Loire sont en chute libre », affirme-t-il, avant de préciser son propos, calculette en main : « Hors extension, ils sont passés de 3,6 M€ en 2003 à 2 M€en 2005, puis seulement 1,2 M€en 2006. Certes, l’enveloppe est montée tout d’un coup à 3,8 M€ en 2007 mais, au final, le compte n’y est pas. »
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omment mettre les pieds dans le plat ou, en langage plus diplomatique, mettre fin au consensus qui prévalait jusqu’alors ? Jean-Luc Dupont, président depuis avril 2008 du Syndicat intercommunal d’énergie d’Indre-etLoire (SIEIL) et par ailleurs maire de l’Ile-Bouchard, vient de demander des comptes à ERDF, la filiale d’EDF en charge de la distribution d’électricité dans 276 communes d’Indreet-Loire en vertu d’un contrat signé entre le syndicat qui les regroupe et l’électricien national. « Le concessionnaire ne respecte pas les engagements qu’il a pris. Depuis
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section implanté en zone rurale et dans les zones boisées » avance le vice-président de la Communauté de communes du Bouchardais. Qui s’insurge contre certains partis-pris privilégiés par ERDF. « Pourquoi ne pas profiter des réparations post-intempéries pour enfouir les réseaux, au lieu de remettre le réseau à l’identique dans l’attente d’une prochaine avarie ? plaide l’élu. Il n’est pas éton-
LE CONCESSIONNAIRE NE RESPECTE PAS LES ENGAGEMENTS QU’ILS A PRIS ”
Dans le même temps, « le SIEIL a investi… trois fois plus » fulmine ce passionné de rugby de 42 ans, qui juge « déplorable » l’évolution de la qualité de service. « Les coupures, surtout en zone rurale, sont de plus en plus pénalisantes. En moyenne annuelle et par usager, elles se sont élevées à 75 minutes en 2008 » poursuit JeanLuc Dupont qui stigmatise la gestion de la crise liée à la tempête du 8 février 2009. « Les rafales ont atteint en Touraine les 105 km/h, ce n’était tout de même pas un ouragan ! Eh bien, 54 000 usagers du SIEIL ont été privés d’électricité pendant plusieurs heures. Si nous avions eu la même tempête que dans le Sud-Ouest, le black-out s’abattait sur la Touraine ». Mais que peut faire le gestionnaire lorsque les éléments se déchaînent ? « Mieux entretenir le réseau. Et notamment le réseau fil nu de petite
nant qu’avec un taux d’enfouissement de 38 %, la France soit l’un des plus mauvais élèves de la classe européenne » et souffre de la comparaison avec les Pays-Bas (100 %) ou la Suisse (97 %). Le président du SIEIL sait qu’il n’est pas tout seul dans ce combat. « Le syndicat s’est associé à ses homologues des autres départements réunis au sein du pôle Centre dans la rédaction d’une motion qui exige du concessionnaire qu’il nous rende précisément compte de son activité » indique-t-il. Mais n’était-ce pas le cas auparavant ? « ERDF nous présente chaque année lors de nos assemblées générales des évaluations... fondées sur des matrices différentes. Il ne s’agit pas d’une simple question de méthode mais d’une volonté de dissimuler la réalité. Cela ne peut plus Jean-Christophe Savattier durer… ».
Le TGV à Orléans et Bourges,
c’est pour 2020 Le Grenelle de l’Environnement a aussi donné un coup de pouce au serpent de mer d’une ligne TGV entre Paris et Orléans. Ce sera pour 2020, au plus tard 2025, avec une saisine de la CNDP dès la fin de l’année prochaine. Dans l’hypothèse la plus favorable, Orléans sera dans une dizaine d’années à moins d’une demi-heure de la capitale, Vierzon et Bourges à moins d’une heure.
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ela se confirme : l’Etat et la SNCF ont bien programmé « pour 2020 » un nouvel axe TGV Paris-Lyon « par l’ouest », desservant Orléans et Bourges. Coût : 12 Mds€, soit environ 20 M€par kilomètre. Cette solution a finalement été retenue de préférence à un doublement de la ligne TGV actuelle et à un tracé plus à l’est, à la fois pour des raisons financières et d’aménagement du territoire. L’Etat et le transporteur national reconnaissent, en effet, que « les régions Centre (sauf Tours), Auvergne et Limousin ne sont pas aujourd’hui reliées au réseau des LGV et s’en trouvent fragilisées ». La commission nationale de débat public (CNDP) devrait être saisie dès la fin de l’année prochaine, au plus tard au début de la suivante. Car il est temps de se préoccuper de l’axe ParisLyon-Marseille, vers lequel vont converger de nouveaux trafics (en provenance de l’axe rhénan, de Turin, du Languedoc et de l’Espagne), et de la saturation de la gare de Paris-Lyon. Le projet retenu de doublement par l’ouest (LN1 bis), dont la longueur serait identique à celle de la ligne Paris-Lyon actuelle (LN1), permettrait de partir de Paris-Austerlitz, une gare qui dispose de grandes réserves de capacité, de sortir très vite de l’agglomération parisienne par un tunnel de grande dimension, de concevoir une ligne où les TGV pourraient accélérer rapidement et atteindre 360 km/h. Le gain de temps sur un trajet ParisLyon (actuellement de 2 heures)
serait de 20 minutes. Le bémol de ces performances est qu’une telle optimisation des temps de parcours implique l’abandon des arrêts dans des gares TGV intermédiaires. Orléans et Bourges risquent fort de regarder passer beaucoup de TGV directs Paris-
truite une voie à grande vitesse entre Clermont et Nevers. Pour éviter les ralentissements du TGV Paris-Lyon, version 2020, un tunnel est prévu en banlieue parisienne. Et, bonne nouvelle pour les passagers de la transversale Nantes-Lyon,
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“ LA RÉGION CENTRE N’EST PAS RELIÉE AU RÉSEAU LGV ET S’EN TROUVE FRAGILISÉE
Lyon, comme Tours sera oubliée par via Tours, la construction d’un soules futurs TGV Paris-Bordeaux sans terrain est également programmée entre Massy et Valenton avec, en escales. Si la SNCF a une nette préférence option, une gare à Orly. pour des gares TGV situées à l’exté- Selon le président de la SNCF, le gain rieur des centres urbains, comme sur un trajet TGV Tours-Lyon via celle d’Avignon, le maire et les élus Massy (3 heures en partant de Storléanais sont décidés à se battre Pierre-des-Corps) sera de 30 minutes. pour que Fleury-lès-Aubrais devienne FXB une vraie gare TGV. L’autre avantage de la LN1 bis sera d’irriguer des territoires Ce que pourrait être la nouvelle LGV Paris-Lyon oubliés par les premières LGV, notamment Blois (via Orléans), Châteauroux et aussi Limoges (via Bourges), ainsi naturellement que Clermont-Ferrand (via Nevers). Si elle n’est pas placée sur la ligne LGV en propre, la capitale auvergnate se retrouverait néanmoins à 2 heures de Paris, pour peu que soit également consCe qui pourrait être la nouvelle LGV Paris/Lyon
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Dossier
Développement durable
La région Centre passe
au vert Le grand déclic mondial, c’est 1992 et la conférence de Rio. Depuis, le développement durable est devenu progressivement priorité planétaire et donc nationale, surtout avec les récentes lois Grenelle 1 et 2. Les objectifs fixés pour 2012 sont certes générateurs de coûts, mais aussi sources de richesses et d’emplois. En région Centre, comme partout sur le territoire français, les acteurs économiques se préparent au défi d’une activité économique plus respectueuse de l’environnement. Utilisation de la biomasse pour la production d’énergie, ouverture – controversée – vers l’énergie éolienne, intégration de nouvelles techniques dans le bâtiment : dans quelques années, la région sera passée au vert. Histoire d’une prise de conscience.
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Dossier
Développement durable
1992
marque un férents domaines : pollution de l’air En marge du protocole, les Etats-Unis t o u r n a n t et de l’eau, pauvreté, gestion des récalcitrants ont établi, en 2006, un décisif. Cette déchets, gestion de ressources des pacte avec plusieurs pays asiatiques année-là se tient la conférence des énergies fossiles. appelé l'Asian Pacific Partnership on Nations unies sur l’Environnement Nouvelle étape avec le protocole de Clean Development and Climate. Cet et le Développement à Rio de Kyoto, signé en 1997 par 176 pays accord vise à rendre les combustibles Janeiro. Ce sommet de la Terre a ré- (sans les Etats-Unis et l’Australie) et fossiles moins polluants en introussi à rassembler 182 Etats décidés entré en vigueur en 2005. Cet accord duisant le charbon propre et la puisà débattre de l’avenir de la planète, à prévoit une réduction de 5,2 % des sance nucléaire. préciser clairement la notion de émissions des principaux gaz à effet Contrairement au protocole de développement durable (« dévelop- de serre entre 2008 et 2012 par rap- Kyoto, il ne se concentre pas sur la pement qui répond aux besoins du port au niveau de 1990. La suite du réduction d'émission obtenue en un présent sans compromettre la traité a été débattue à Bali en 2007 certain nombre d'années mais met capacité des générations futures à répondre aux leurs ») et à mettre en place des accords fondamentaux et “ LA PÉRIODE 2012-2020 VISE À UNE RÉDUCTION DE 25 À 40 % DES ÉMISSIONS DE GAZ multilatéraux sur l’environnement À EFFET DE SERRE PAR RAPPORT À 1990 (convention sur le changement climatique, le protocole de Kyoto, convention sur la diversité biologique). La conférence instaure également le par 180 pays pour anticiper la pé- l’accent sur l’émergence de techplan d’Action 21 (se reporter à notre riode 2012-2020, qualifiée de « beau- nologies de plus en plus propres. lexique), véritable cahier des charges coup plus ambitieuse » puisqu’elle L'alternative de Kyoto réunit mainde centaines de recommandations vise à une réduction de 25 à 40 % tenant les Etats-Unis, l'Australie, la que chaque Etat signataire s’engage des émissions de gaz à effet de serre Chine, le Japon, l'Inde et la Corée du à mettre en œuvre et ce, dans dif- par rapport à 1990. Sud.
Lexique du développement durable GIEC : groupement intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat. Créé en 1988 sous l’égide du Programme des Nations Unies pour l’Environnement et de l’Organisation météorologique mondiale, cet organisme synthétise les travaux de milliers de chercheurs dans différentes disciplines : climatologie, économie, sciences sociales, santé, et dresse ensuite un état des lieux des connaissances à une date donnée. Dans les années 90, il met en lumière l’impact des activités humaines et des rejets de gaz à effet de serre sur le changement climatique. La valeur scientifique du GIEC est mondialement reconnue. Il a reçu le prix Nobel de la paix en 2007. Action 21 : plan directeur pour rendre le développement durable sur le plan social, économique et environnemental. Il a été adopté au Sommet de la Terre, à Rio de Janeiro en 1992, en vue d’amorcer un changement des comportements au 21e siècle. Il formule des recommanda-
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tions dans de nombreux domaines : santé, logement, pollution de l’air, gestion des mers, forêts et montagnes, gestion des ressources naturelles, agriculture. Agenda 21 : ensemble de mesures applicables à toutes les échelles territoriales : départementale, régionale, intercommunale, communale. Aujourd’hui, on en recense environ 200 en France. Les agendas sont chapeautés par « l’Observatoire national des agendas 21 locaux et pratiques territoriales de développement durable », créé à l’initiative de l’association 4D regroupant l’Association des Maires de France, le Comité 21 et le ministère de l’Ecologie et du Développement durable. Plate-forme d’informations et d’échanges, mise en place d’outils pratiques, mise en réseau des différents acteurs, banque de données sur les pratiques, cet organisme répond aux attentes et besoins des collectivités en matière de développement durable. Protocole de Kyoto : Accord signé en 1997 (entré en vigueur en 2005) par 176 pays qui vise à réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) de 5,2% pour la période allant
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de 2008 à 2012. Les GES, responsables de l’effet de serre « additionnel » (accumulation des gaz dans l’atmosphère qui retiennent davantage la chaleur et provoquent ainsi un réchauffement accru), sont principalement le dioxyde de carbone, le méthane, le protoxyde d’azote et les gaz fluorés. Croissance verte : modèle de progression des richesses, fondé sur le respect de la nature et le développement durable (« assurer nos besoins actuels sans compromettre l’avenir des générations futures »). Econologie : néologisme juxtaposant « économie » et « écologie » apparu récemment. Soucieuse de réconcilier les deux disciplines, cette nouvelle approche a pour objectif de mettre en place des processus respectueux de l’homme et de l’environnement, d’obtenir une rentabilité économique rapide et d’apporter des solutions viables économiquement et durables écologiquement. Typiquement, l’éconologie peut s’appliquer à l’écoconstruction, domaine où la recherche de matériaux moins « énergivores » est essentielle.
En 2002, le sommet pour la Terre de Johannesburg a rassemblé plus d’une centaine de dirigeants pour faire le point dix ans après Rio. Des divergences sont apparues entre Etats confrontés à la gestion des ressources en eau et à la problématique de l’assainissement des populations défavorisées, à la surconsommation d’énergies dans les pays industrialisés, au coût des énergies renouvelables à mettre en œuvre. De l’avis des experts, ce sommet n’a pas correspondu aux attentes des différents protagonistes mais a montré que le développement durable devait impliquer tous les acteurs d’un
pays : politiques (votes de budgets en faveur de l’environnement), industriels (investissements croissants dans les énergies renouvelables), ONG (travail de terrain et d’éducation), consommateurs (participation individuelle à la préservation de l’environnement, mise en œuvre de gestes écocitoyens, sensibilisation des jeunes générations). Un an plus tard, sous l’ère Chirac, le G8 (Evian) poursuivra sa politique d’engagements durables sur des domaines particulièrement préoccupants : l’eau, la famine, la santé… fléaux notamment présents en Afrique.
Quelle est la prochaine étape ? L’expiration, en 2012, du protocole de Kyoto. Son remplacement est en préparation actuellement au Danemark, pays qui assurera la présidence européenne au second semestre 2009. La mouture du nouveau protocole devrait donc être finalisée et signée cette année. Appelée à accueillir la prochaine conférence sur le climat, Copenhague se substituera ainsi à Kyoto comme symbole de lutte contre le réchauffement climatique à compter de décembre prochain. Capucine Becker
Les ambitions de Grenelle 1 et 2 En deux lois, Grenelle 1 et bientôt Grenelle 2, la France s’est donné les moyens de répondre aux enjeux du développement durable. Les objectifs de réduction d’émission ou d’utilisation de substances polluantes ou dangereuses, souvent à horizon de dix ans, sont particulièrement ambitieux. Commenté, analysé, disséqué, le Grenelle de l’Environnement a soufflé sa première bougie en octobre 2008 (vote de la loi dite Grenelle 1 ). C’est l’occasion de revenir sur les enjeux durables que s’est fixés la France, à travers cette large consultation qui a eu le mérite de réunir autour d’une même table le gouvernement, le monde associatif, les syndicats et les industriels pendant plus d’un an. En hissant la lutte contre le changement climatique au premier rang des priorités nationales et en visant à la réduction par 4 des émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2050 en France, le Grenelle a donné un sérieux coup d’accélérateur aux projets à caractère durable, tous secteurs confondus. Essor de l’agriculture biologique, engouement pour les énergies renouvelables, nouvelles normes de construction (HQE), les chantiers sont nombreux et complexes. Voici
quelques dispositions du Grenelle 2, regroupées au sein du projet de loi « Engagement national pour l’environnement » et présentées début janvier par Jean-Louis Borloo.
Fin du tout routier L'Etat va investir massivement dans le développement des transports urbains et périurbains : tramways, voies cyclables, transports collectifs. S’agissant de délestage, 2 000 kilomètres de voies de TGV supplémentaires seront construites, avec l’objectif de retirer 2 millions de camions des routes d'ici à 2020. La priorité sera donc donnée à l’expansion de nouveaux modes de trafic à impact environnemental moindre : ferroutage, navigation fluviale, développement portuaire.
Arrêt du gaspillage d’énergie dans le bâtiment Tous les bâtiments neufs seront construits selon les normes nou-
Jean-Louis Borloo et Nathalie Kosciusko-Morizet.
velles permettant ainsi de réduire la consommation d'énergie, et ce avant 2012. A partir de 2020, les constructions neuves génèreront de l’énergie positive (c’est-à-dire produiront plus d'énergie qu'elles n'en consommeront). Ce plan nécessitera de recourir aux énergies renouvelables (bois, solaire, vent). Le code de l’urbanisme sera modifié pour se mettre au service du développement et de l’aménagement durable des territoires.
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Dossier
Développement durable Le traitement des déchets Une politique plus volontariste de prévention sera mise en œuvre, notamment sur la question de l’emballage. Avec un accent tout particulier sur le recyclage comme substitut à l'incinération.
Energies renouvelables Le gouvernement met en place un grand programme de développement des énergies renouvelables pour dépasser l’objectif européen de 20 % d’énergies renouvelables dans la consommation finale en 2020. Véritable défi technologique et industriel assorti d’une donnée cruciale : le volume d’emplois générés par cette révolution verte.
Agriculture écologique, intensive et durable L’Etat a pour objectif de multiplier par 3 les surfaces consacrées à l’agriculture biologique en 2012 et d’atteindre 20 % de la surface agricole en 2020. S’agissant des pesticides, les substances les plus dangereuses seront rapidement interdites à la vente. Dès 2009, un plan de réduction de 50 % sur 10 ans de l’usage des pesticides dont la dangerosité est connue, est en cours d’élaboration.
Biodiversité Mise en place d’un dispositif de certification environnementale volontaire et graduée des exploitations agricoles jusqu’au niveau de haute
L’emploi vert, un nouvel eldorado ? Et si le développement durable était une réponse à la crise ? L’emploi vert affiche, en tout cas, une santé insolente grâce au nombre grandissant d’entreprises liées aux métiers de l’environnement. A condition d’être soutenu par l’Etat, ce secteur peut devenir un gisement considérable de nouveaux jobs. Selon une récente étude du BCG (Boston Consulting Group), les éco-industries représentent en France 60 Mds€ de CA et un potentiel de 400 000 emplois sous réserve d’investissement. D’ici à 2020, elles pourraient générer entre 220 et 280 000 emplois et 50 Mds€ de CA supplémentaires. Le Syndicat des Energies Renouvelables (SER) abonde dans ce sens et avance les objectifs selon les filières (prévisions 2020) : Bois-énergie : 100 000 (+ 67 % par rapport à 2006 : 60 000) Solaire thermique et pompe à chaleur : 35 000 (+ 1 150 % par rapport à 2006 : 2 800) Hydraulique : 3000 (+ 20 % par rapport à 2006 : 2 500) Eolien : 60 000 (+ 1 100 % par rapport à 2006 : 5 000) Photovoltaïque : 60 000 (+ 3 230 % par rapport à 2006 : 1 800) Biocarburants : 45 000 (+ 1 306 % par rapport à 2006 : 3 200) Induits par la « révolution verte », de nouveaux métiers et entreprises apparaissent. Reste à savoir si la formation professionnelle suivra, levier indispensable au succès de cette croissance émergente.
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valeur environnementale. Il instaure la « trame verte » et la « trame bleue», outils d’aménagement du territoire et favorise la protection des espèces, des habitats et de la biodiversité.
Santé Le renforcement des dispositifs face aux nuisances lumineuses, sonores et électromagnétiques est prévu.
Carbone L’affichage obligatoire du « prix carbone », destiné à informer le consommateur sur les émissions de gaz à effet de serre associés aux différentes phases de vie du produit, sera instauré de façon progressive. CB
Dossier
Développement durable
Energies nouvelles, écoconstruction
la région Centre n’est pas en reste Les richesses du Centre et du Val de Loire permettent à la région de répondre aux défis du développement durable. Si la betterave, le blé et le colza beaucerons et berrichons fournissent depuis de nombreuses années la matière nécessaire à la production d’éthanol et de diester, d’autres sous-produits agricoles et forestiers pourraient demain prendre le relais et devenir, à leur tour, sources d’énergie. L’industrie, avec le colza érucique pour remplacer l’huile de graissage, et la construction, avec le chanvre comme substitut de la brique, tentent l’expérimentation végétale. Des artisans se forment à l’utilisation dans le bâtiment de ces matériaux que l’on croyait oubliés, comme le torchis terre-paille. Moins confidentielle, une réalisation comme le bâtiment du Gesec, à Tours, témoigne de préoccupations écoresponsables. Du côté de l’éolien, le vent pourrait tourner. Suréquipée, la région Centre doit désormais compter avec la fronde de multiples associations d’opposants, qui ont reçu récemment, et de manière inattendue, le renfort de Valéry Giscard d’Estaing. Etat des lieux, dans les pages qui suivent, d’une économie régionale qui se convertit lentement à l’écologie.
La biomasse va-t-elle cesser de végéter ? L’exploitation de la biomasse, hors filière biocarburants, fait l’objet de quelques initiatives isolées en région Centre. Les spécialistes conviennent que cette ressource pourrait permettre d’accroître et de diversifier les revenus agricoles tout en étant parfaitement compatible avec la feuille de route définie par les Grenelle de l’Environnement 1 et 2.
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exploitation des résidus du bois, des déchets et de certains coproduits agricoles à des fins industrielles ou énergétiques, que ce soit pour la production de chaleur ou d’électricité, a-t-elle de l’avenir ? La région Centre, qui bénéficie d’un massif forestier important, notamment en Sologne et dans le Berry, et d’un secteur agricole de première importance, peut-elle jouer un rôle de premier plan dans ce domaine ? « L’utilisation de la biomasse, encore embryonnaire, constitue l’un des éléments clés de notre politique de
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développement durable », convient Marie-Madeleine Mialot, vice-présidente du Conseil régional du Centre en charge de ces questions. La biomasse présente, en effet, tout un faisceau d’avantages : les combustibles relevant de cette catégorie (cf. encadré) sont totalement renouvelables. Outre leur impact mesuré sur l’environnement, ils participent évidemment à l’augmentation et à la diversification du revenu agricole. « C’est une véritable filière, porteuse d’emploi et de développement sur des territoires fragiles, qui est suscepti-
ble de s’organiser autour de cette source d’énergie », corrobore le ministère de l’Environnement et du Développement durable où l’on vient de lancer la troisième édition d’un appel d’offres national visant à favoriser la construction de centrales électriques fonctionnant à partir de la biomasse. L’objectif est de parvenir en 2012 à une production supplémentaire de 250 MW. De quoi fournir 5,5 millions de tonnes équivalent pétrole (Mtep) sur les 20 Mtep de production d’énergie renouvelable requises d’ici à 2020 pour répondre
aux exigences du Grenelle de l’Environnement. Mais en région Centre, les jeunes pousses peinent à émerger. Pour relancer les projets, l’exécutif régional a également choisi la voie de l’appel d’offres. Baptisée Valbiom, l’opération, qui a connu deux éditions en 2007 et en 2008, a bénéficié d’un concours global de 1,5 M€. A ce jour, sept projets ont été retenus pour une consommation de crédits à peine supérieure à 600 000 €. Quelques agriculteurs de la Champagne berrichonne se sont associés au sein de la société Berry-Flam pour mettre au point un combustible en granulés à base de paille qui devrait assurer un rendement énergétique supérieur à 90 %. L’objectif est de fournir un combustible à des chaudières à biomasse industrielle sans que soit requises des adaptations spécifiques. D’ores et déjà, les promoteurs envisagent de se doter
d’une unité pilote capable de produire 20 000 tonnes de granulés par an pour un coût de fabrication qui ne devrait pas dépasser les 35 € la tonne. Toujours dans le domaine des biocombustibles, la société Energie Relais, installée à Gellainville (28) et spécialisée dans la fabrication de groupes
seule sphère énergétique. « Les écomatériaux potentiellement exploitables par les professionnels du bâtiment constituent une autre piste intéressante », relève ainsi MarieMadeleine Mialot, qui admet que le développement de ce segment spécifique ne sera effectif que « si des efforts
“ C’EST UNE VÉRITABLE FILIÈRE, PORTEUSE D’EMPLOIS ET DE DÉVELOPPEMENT SUR DES TERRITOIRES FRAGILES, QUI EST SUSCEPTIBLE DE S’ORGANISER AUTOUR DE CETTE SOURCE D’ÉNERGIE électrogènes d’une puissance de 5 à 2 000 kVA, souhaite développer des groupes fonctionnant avec des huiles végétales pures. Energie Relais a d’ores et déjà intégré dans son offre un équipement utilisant l’huile de coprah, issue de la noix de coco. La majorité des projets retenus dans le cadre de Valbiom débordent de la
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importants de formation des professionnels, susceptibles d’assurer une meilleure connaissance des produits et des pratiques de construction, sont engagés ». Quelques projets phares méritent d’être cités : ainsi, une quinzaine d’agriculteurs tourangeaux, tous producteurs de chanvre, se sont regroupés dans l’association pour la
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Dossier
Développement durable
Olivier Duport, inventeur de la brique de chanvre, forme des maçons.
valorisation et la promotion du chanvre ligérien (AVPCL) qui compte aujourd’hui une trentaine de membres. Le but principal de cette initiative est de pallier l’arrêt de l’usine papetière PDM Industrie, implantée au Mans (72), qui absorbait la majorité de la production locale. Associés à des artisans maçons, les adhérents de l’AVPCL souhaitent engager la construction d’un atelier pilote de défibrage de chanvre, c’est-à-dire de séparation de la fibre d’avec la chènevotte (environ 600 000 € d’investissement, dont 90 000 € d’études financées par la collectivité régionale). Selon les responsables de l’association, la chènevotte peut être transformée en briques de chanvre facilement utilisables par des maçons traditionnels. Les industriels se mêlent également à cette course à l’innovation. La société Grepa, à Brou (28), un pro-
ducteur de films PVC destinés à l’emballage, à l’ameublement, à la PLV et aux articles de bureau, souhaite pour des raisons environnementales, auxquelles s’ajoutent des motivations strictement économiques, substituer une part du PVC qu’elle utilise par des coproduits agricoles peu ou pas valorisés aujourd’hui. A terme, cet ambitieux projet vise à remplacer totalement la matière première actuelle par des matériaux biodégradables. A moyenne échéance, les dirigeants cherchent à réaliser une économie annuelle de plusieurs dizaines de tonnes de polychlorure de vinyle. Autre industriel à apporter sa contribution à l’exploitation de la biomasse, le groupe Promill Stolz, de Serville (28), un fabricant de presses et de broyeurs dédiés à l’alimentation animale, qui a mis en chantier un programme dont les résultats sont très attendus par les professionnels. Le
projet (175 000 €), financé à hauteur d’environ 50 % par la Région, a pour objet le développement d’un lubrifiant à base d’huile de colza érucique qui se substituerait aux huiles minérales polluantes utilisées pour lubrifier le perçage des pièces mécaniques. De surcroît, ces huiles minérales risquent toujours de contaminer les granulés destinés à l’alimentation animale. Certes, ces projets sont d’un « gabarit encore modeste », reconnaît MarieMadeleine Mialot, mais « nous avons amorcé une dynamique positive ». La biomasse régionale n’a pas encore fait mouche, mais la collectivité régionale ne désarme pas. Un troisième appel d’offres destiné à financer d’éventuelles initiatives va d’ailleurs être lancé en 2009 ; le montant des financements disponibles s’élèvera à environ 600 000 €. Jean-Christophe Savattier
La biomasse fait feu de tout bois Pas toujours facile de se retrouver dans le maquis de la biomasse. Le concept, un peu fourre-tout, désigne toute une catégorie de combustibles qui n’ont en commun que d’être d’origine organique et végétale. On retrouve sous la même appellation le bois, sous forme de bûches, granulés et plaquettes, ainsi que ses sous-produits (branchage, écorce, sciure). Les sousproduits de l’industrie comme les boues issues de la pâte à papier (liqueur noire) et les déchets des industries agroalimentaires (marcs de raisin et de café, pulpes et pépins de raisin) sont également de la partie. De même, les produits issus de l’agriculture traditionnelle (céréales, oléagineux), des résidus de type paille ou bagasse (résidus ligneux de la canne à sucre) ainsi que des nouvelles plantations à vocation énergétique, appartiennent à la catégorie. Moins ragoûtants, les déchets organiques (boues d’épuration, ordures ménagères, effluents agricoles) peuvent également être valorisés dans des applications énergétiques ou industrielles.
Eolien, le vent tourne La région Centre, qui s’est hissée au rang de première région éolienne française, devrait à moyen terme perdre sa place au profit de la Picardie ou de Champagne-Ardenne.
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vec une puissance installée de 413 MW, correspondant à 194 aérogénérateurs, le Centre était fin 2008 la première région française productrice d’électricité d’origine éolienne. La situation locale des couloirs de vents, d’importantes disponibilités 26 La Lettre Valloire - Mars 2009
foncières, surtout en Eure-et-Loir et dans le nord du Loiret où se concentre le gros des capacités, l’appui des collectivités alléchées par les rentrées fiscales (taxe professionnelle, taxe locale d’équipement) ont constitué autant d’éléments favorables. Mais le
vent semble en train de tourner. L’opinion publique accueille ces projets avec bien moins de bienveillance qu’auparavant. Dans des terroirs comme le Val de Loire, où le culte du paysage et le respect du patrimoine sont des dogmes sur lesquels veillent
de puissants lobbies, l’érection d’aérogénérateurs juchés sur des mâts de plus de 100 mètres de hauteur se heurte à de plus en plus vives réticences. Des associations comme Vents de colère, qui a d’importants relais en Eure-et-Loir, Vents rageurs du Gâtinais, Mauvais Coût de Vent dans le Sancerrois ou Vent de raison en Touraine tiennent la dragée haute aux promoteurs de parcs éoliens et aux collectivités locales. Cette jacquerie a même recruté Valéry Giscard d’Estaing, qui réside à Authon, une commune du Vendômois. L’ancien président de la République ne mâche pas ses mots : « Les éoliennes sont une agression du paysage (…) C’est une combine initiée par des financiers pour faire des profits anormaux. » Les opposants régionaux pourront, peut-être, déposer bientôt les armes. D’abord, la fin programmée de la taxe professionnelle risque de ralentir le zèle des élus. Ensuite, les territoires déjà équipés sont proches de la saturation et rien n’indique que les exploitants veuillent investir de nouvelles zones. « Les éoliennes s’installent d’abord dans des endroits où la force moyenne du vent et les conditions de raccordement avec le réseau sont compatibles avec le plan d’affaires des développeurs », souligne l’un des responsables du Syndicat des Energies Renouvelables (SER). Des développeurs qui utilisent les services de paysagistes spécialisés lorsqu’il s’agit d’apprécier les conditions d’intégration des équipements dans leur environnement. « On ne peut raisonner que projet par projet dans le cadre d’études de site très contraignantes », martèle Charles Dugué, le président de France Energie Eolienne. Selon lui, la région Centre risque fort d’être supplantée à moyen terme en puissance installée par d’autres régions (Picardie, ChampagneArdenne) « si l’on se réfère au nombre de permis accordés ». Cette évolution s’inscrit dans une tendance globale caractérisée par une diminution importante du nombre de permis accordés – divisé par 2,5 au cours
des six derniers mois – qui devrait lourdement peser en 2009 et en 2010. Selon Christophe Rossignol, conseiller régional Verts, « l’éolien, qui, a connu de belles heures en région Centre, fait l’objet de nouvelles oppositions, parfois relayées sur le terrain par les représentants de l’Etat qui accueillent avec beaucoup de bienveillance
vent en Touraine et de disponibilité des machines », corrige Jean-Luc Dupont, le président du Syndicat Intercommunal d’Energie d’Indre-etLoire (SIEIL) qui craint davantage l’effet démobilisant de la disparition de la taxe professionnelle. Les premiers effets se font ressentir. Dans un article récent publié par le Midi Libre,
“ LES ÉOLIENNES S’INSTALLENT DANS DES ENDROITS OÙ LA FORCE DU VENT ET LES CONDITIONS DE RACCORDEMENT AVEC LE RÉSEAU SONT COMPATIBLES AVEC LES PLANS D’AFFAIRES les recours des propriétaires de belles demeures et les riverains ». Allusion directe à certains dossiers de développement de parcs éoliens qui se sont enlisés sur les communes de Château-Renault et de Tauxigny, en Touraine. « Je pense plutôt que le grand éolien n’est pas tout à fait compatible avec les conditions de
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Christian Théron, le maire de la commune languedocienne de Roquefortdes-Corbières, regrettait d’avoir obtenu l’autorisation d’implanter deux fermes éoliennes de onze mâts et deux champs de panneaux photovoltaïques. Sans rentrée fiscale, il ne lui reste que le courroux de ses JCS quelque 900 administrés.
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Dossier
Développement durable
Les artisans vont construire
économe et écologique Dopée par Grenelle 1 et 2, la construction respectant les principes du développement durable, ou écoconstruction, est promise à un véritable boom qui devrait se traduire, au plan national, par la création de 500 000 emplois d’ici à 2020. Pour relever ce défi, les artisans devront se former et intégrer de nouvelles méthodes de travail. Les organisations professionnelles sont prêtes à les accompagner.
«A
vant 2012, tous les bâtiments neufs construits en France répondront aux normes dites « de basse consommation ». A échéance 2020, tout le bâti neuf sera à énergie positive (c’est-à-dire produisant plus d’énergie qu’il n’en consomme, NDLR) », a récemment déclaré Nicolas Sarkozy. Cette promesse présidentielle ne semble pas effrayer les artisans du bâtiment, bien au contraire. Ils se sont préparés à cette mutation. « Nous n’avons pas attendu les dispositions légales pour apprendre à travailler ensemble en vue de mieux isoler, chauffer, ventiler, réduire ou produire des énergies, mais ce que nous devons intégrer, c’est désormais la notion de résultat qui nous incombe », rappelle Thierry Hulot, de la Fédération Française du Bâtiment (FFB) en région Centre. L’écoconstruction est d’abord une question de méthode. « Je crois que la première chose à faire, souligne Jean-Vincent Boussiquet, président de la Chambre de Métiers et de l’Artisanat (CMA) d’Indre-et-Loire, c’est de réintroduire la notion de bon sens dès lors qu’on parle d’écoconstruction. On ne peut plus aujourd’hui construire sans remet28 La Lettre Valloire - Mars 2009
Jean-Vincent Boussiquet.
tre le projet dans un contexte élargi, que cela concerne l’environnement, l’urbanisme, ou le transport. Il faut adopter une démarche « globale » de réflexion tout en pensant local ». Toute construction doit aussi se penser comme un système où chaque corps d’état intègre l’ensemble des éléments pour un ouvrage durable. Avec le Grenelle, l’heure est, en effet, venue d’apporter des preuves de maîtrise et de performance énergétiques. Des labels, comme le HPE ou le THPE (haute et très haute performances énergétiques), BBC Effinergie (bâtiment basse consommation Effinergie) ou HQE (haute qualité environnementale) ont ainsi
fait leur apparition pour certifier des résultats. D’après une récente étude réalisée par l’Association pour la formation professionnelle des adultes (Afpa), plus de 77 % de Français estiment que les métiers liés aux économies d’énergie et à l’environnement vont créer de nouveaux emplois. Laurent Wauquiez, le secrétaire d’Etat à l’Emploi, les a même quantifiés : « L’environnement est un secteur d’avenir. Près de 500 000 emplois sont envisagés d’ici à 2020. » Pour parvenir à ces objectifs de consommation d’énergie réduite, de réduction des émissions de gaz à effet de serre ou de déperdition maîtrisée, Jean-Vincent Boussiquet conseille aux artisans et aux salariés des petites entreprises du bâtiment de bien se former : « Outre son métier de base, l’artisan doit endosser le rôle de conseil auprès de son client et lui fournir les données pour optimiser sa maîtrise énergétique. Il doit être capable de poser un diagnostic. La loi Borloo l’énonce clairement : il faut désormais être prêts à préconiser les bons gestes en matière d’environnement vis-à-vis du secteur public ou des particuliers. » Voie d’orientation pour les jeunes ou de reconversion pour les artisans, les
formations aux nouvelles normes de l’écoconstruction figurent au programme de tous les organismes professionnels. « En tant que Chambre de Métiers et de l’Artisanat, nous sommes très sollicités. Nous incitons nos adhérents à suivre les modules de formation proposés », précise Anne-Laure Le Roux, responsable de l’environnement à la CMA d’Indreet-Loire. Toujours avec l’objectif de penser globalement un bâtiment. « Le charpentier, le maçon, l’électricien doivent travailler en bonne intelligence et créer des passerelles entre eux pour optimiser les constructions, insiste Jean-Vincent Boussiquet. A mon sens, cette polyvalence rend les métiers du bâtiment plus attractifs. » Ce n’est peut-être pas un hasard si l’on observe une féminisation du secteur. A la CMA, on remar-
que que des jeunes femmes se tournent vers des métiers en forte évolution, comme la peinture ou l’ébénisterie. Des chantiers écoresponsables commencent à émerger dans le paysage régional. A Vernouillet (28), un village bioclimatique (chauffage solaire) vient d’être créé. En Indreet-Loire, le Centre de formation des apprentis (CFA) sera rénové d’ici à trois ans. Le premier coup de pioche, dans l’esprit Grenelle, sera donné en mai prochain. « Berceau de la formation des apprentis, ce centre doit être le porte-drapeau de nos savoir-faire », souligne AnneLaure Le Roux. Et ils sont nombreux : chauffage et climatisation, domotique, isolation, ossature bois, énergies photovoltaïque et solaire, électricité basse
consommation, la palette des disciplines liées à l’écoconstruction est très large. « Celui qui, apprenti ou artisan, aura intégré ces nouveaux modes opératoires dans son métier, trouvera aisément des chantiers », prédit Jean-Vincent Boussiquet, qui témoigne de sa propre expérience : « Notre entreprise, qui est spécialisée dans l’ossature bois, construit près de 70 maisons individuelles par an, un chiffre en constante progression. » Conscients d’un retour sur investissement non négligeable (estimé à 10 ou 15 ans en moyenne), les Français se disent prêts à se lancer pour réduire leurs dépenses énergétiques et accroître les performances de leur logement… Aux professionnels de répondre à la demande croissante. Capucine Becker
Francis Gouas, patron de Francis Gouas Rénovation à Langeais (37)
Utiliser des matériaux naturels pour construire Un artisan de Langeais, près de Tours, utilise des matériaux anciens comme le chanvre, la chaux ou le torchis pour construire. La Lettre Valloire : Utilisez-vous des matériaux naturels dans la rénovation du bâti ancien, votre spécialité ? Francis Gouas : Le chanvre (béton, briques) cumule de nombreux avantages : production locale d’où un coût carbone raisonné, faible besoin en eau, absorption de pollutions ambiantes, exploitation intégrale de la plante… Reconnu de tous temps pour ses qualités, le chanvre est un excellent compromis en isolation thermique et phonique. Nous travaillons aussi des matériaux comme la chaux, la pierre, le torchis… pour optimiser l’isolation et ainsi réduire la consommation énergétique. LV : Avez-vous suivi une formation pour la mise en œuvre de ces matériaux anciens remis au goût du jour ? F. G. : Oui, je me suis formé, via
notre organisme professionnel, avant de former les maçons de notre entreprise. Nous sommes passés très vite à la pratique à travers une maison témoin à Langeais (37) rénovée en béton de chanvre… Nous allons obtenir prochainement le label Ecopartisan, mis en place par la Capeb. Ayant suivi la formation proposée, nous serons davantage en mesure de conseiller les particuliers sur les performances énergétiques envisageables lors d’un projet de rénovation. LV : Notez-vous un intérêt croissant de vos clients pour ces constructions ou rénovations écoresponsables ? F. G. : Oui, réduire la facture énergétique est une préoccupation grandissante. C’est pour cela que nous devons être très pointus dans nos métiers pour pouvoir répondre aux
problématiques posées. C’est encore plus difficile sur le bâti ancien à rénover compte tenu des contraintes techniques qui n’existent pas dans le neuf. Propos recueillis par CB La Lettre Valloire - Mars 2009 29
Dossier
Développement durable
Wirecom, l’éco-innovant Dernières ressources de l’électronique et des techniques traditionnelles : Wirecom a réussi un panachage très astucieux pour construire son siège « éco-innovant » d’Olivet.
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a démonstration par la preuve. L’orléanais Wirecom Technologies, qui a bâti son succès sur la commercialisation de ses solutions de gestion des énergies, a déployé tout son savoir-faire pour se doter d’un siège social à très haute performance énergétique (THPE). Si le bâtiment Ecosm de la ZAC du Moulin, à Olivet (45), abrite 243 cartes électroniques, 182 capteurs et 312 actionneurs qui communiquent entre eux grâce au courant porteur en ligne (CPL), ses cons-
tructeurs ont aussi employé des techniques beaucoup plus anciennes pour atteindre, un an après sa mise en service, un niveau record de consommation de 37 kWh/an/m2, nettement inférieur aux 50 kWh requis pour les constructions neuves à partir de 2012. Ainsi, Ecosm utilise deux puits canadiens, un système de géothermie qui injecte de l’air tempéré dans les murs qui ont été construits à la manière des murs trombes des châteaux forts : composés d’un bloc de matière à forte inertie, ils accumulent le rayonnement solaire le jour et le restituent la nuit. Résultat : 22° maintenus dans les bureaux par une forte chaleur de 30° à l’extérieur, « le tout sans dépen-
ser un watt d’électricité », précise Thierry Allard, pdg et fondateur de Wirecom. Pour produire une partie de l’électricité de ce bâtiment de quelque 1 500 m2, qui aura coûté 2,1 M€ (1 390 € par m2), Wirecom a installé 42 membranes photovoltaïques, une nouvelle génération d’installations beaucoup plus légères que les classiques panneaux solaires et ne nécessitant pas obligatoirement d’être exposées directement au soleil pour produire de l’énergie. Ces efforts ont bien mérité que la société de Thierry Allard reçoive en 2008 le prix de la performance énergétique décerné par la Région, l’Etat et l’Ademe. François-Xavier Beuzon
La vitrine du Gesec Le groupement d’artisans du bâtiment a transformé son siège de St-Avertin, près de Tours, en vitrine du développement durable.
E
n quelques mois, le Gesec, un GIE regroupant plus de 300 entreprises (plombiers, chauffagistes, électriciens), a réussi le pari de transformer son siège de St-Avertin (37), vieux de vingt ans, en un bâtiment performant énergétiquement. « Nous avons voulu faire de notre siège une vitrine pour nos adhérents et, plus largement, pour tous les professionnels concernés par la construction responsable », explique Louis Lauliac, directeur des études et services. Isolation par l’extérieur (bardage en bois), doublevitrage des fenêtres à châssis fixes, 36 m 2 de panneaux photovoltaïques intégrés au bâti, pompe à chaleur, ventilation à dou-
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ble flux, éclairage basse consommation, détecteur de présence, chauffeeau thermodynamique. Rien n’a été oublié pour atteindre l’objectif de basse consommation assigné, soit 50 kWh/m2/an. Coût de l’opération : 700 000 € pour 1 000 m2. Après un
an d’exploitation, le bilan est positif. Reconnu « premier bâtiment de performance énergétique de classe A de la région Centre », le siège du Gesec, achevé en avril 2008, est un modèle de réalisation basse consomCB mation maîtrisée.
ArtProm construit à la mode bio « Aujourd’hui, il ne s’agit pas de construire dans une logique de basse consommation énergétique pour seulement espérer un retour sur investissement ou se préparer à l’évolution de la loi. Cet impératif s’impose naturellement à tous les opérateurs et aux citoyens », affirme François Pillot, directeur général d’ArtProm. C’est dans cet esprit pionnier que le promoteur immobilier tourangeau a conçu le programme Aéronef à Tours Nord, 30 000 m 2 de bureaux construits pour le groupe TAT Industries. Les bâtiments comprennent des systèmes de climatisation doubleflux pour disposer d’un air filtré et préchauffé ou des triples vitrages intégrant des stores fixes orientables. « En matière d’isolation thermique et phonique, ces bâtiments Aéronef relèvent de la classe A », poursuit François Pillot qui ajoute que « les parkings semi-ouverts permettent de limiter l’éclairage ».
Agnès Thibal, vice-présidente du Conseil régional du Centre déléguée à l’Environnement
La Région Centre veut imposer l’habitat durable Le Conseil régional du Centre utilise ses leviers de la formation et du développement économique pour favoriser la construction de bâtiments économes en énergie et utilisant des ressources locales. La Lettre Valloire : Que propose le Conseil régional pour encourager l’écoconstruction ? Agnès Thibal : Depuis 2007, des appels à projet « efficacité énergétique dans les bâtiments » ont été lancés à destination des collectivités locales, des entreprises et des associations. Cette année, l’appel à projet « bâtiment basse consommation » sera élargi aux maisons individuelles, avec des critères techniques adaptés aux particuliers. En 2009 toujours, une action spécifique a été engagée
avec l’Union Sociale pour l’Habitat (USH) du Centre pour mobiliser les bailleurs sociaux. LV : Quelle est votre action en matière de formation ? A. T. : La Région participe, avec le collectif national Effinergie, à l’élaboration de formations à destination des professionnels du BTP sur le thème des bâtiments basse consommation. En 2009, la Région s’attachera à travailler avec les mêmes partenaires pour promouvoir cette formation en lien avec le dispositif de prêt à taux zéro Isolaris Centre. La Région finance aussi un programme d’écoconstruction mené par les Chambres des Métiers et de l’Artisanat (CMA) qui comporte un
recensement des entreprises du secteur. LV : Quelles initiatives en faveur de l’écoconstruction peut-on citer ? A. T. : En Eure-et-Loir, la CMA est à l’initiative de la création d’un pôle « Bâti-Durable » et le pôle d’excellence « Agro-Ressources » travaille au développement des agro-matériaux issus de ressources locales, comme le lin ou le chanvre. En Indre-et-Loire, l’association Alter’Energie propose des formations destinées aux artisans et aux particuliers. Par ailleurs, l’association pour la valorisation du chanvre ligérien (APCVL) travaille à la structuration de cette filière.. Propos recueillis par CB
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Dossier
Développement durable
L’orléanais Aérowatt rayonne dans le photovoltaïque En parallèle de son développement dans l’éolien, le producteur d’énergie renouvelable renforce sa présence dans le solaire.
L
e producteur orléanais d’électricité d’origine éolienne et photovoltaïque Aérowatt vient de signer un accord de partenariat avec l’allemand Schüco. Ce dernier, n°1 européen dans le secteur de l’enveloppe du bâtiment et des économies d’énergie, fournira à son client orléanais des systèmes solaires photovoltaïques représentant une capacité totale installée de 6,8 MWc. Ce partenariat couvrira les besoins de quatre projets développés par
32 La Lettre Valloire - Mars 2009
Aérowatt en métropole pour une puissance totale de 4 MWc, dont 2,2 MWc destinés à l’intégration en toiture d’un bâtiment commercial situé dans le Vaucluse. Enfin, 2,8 MWc seront installés au sol sur l’île de la Réunion, dans les hauts de SteSuzanne, site sur lequel Aérowatt dispose déjà d’une puissance éolienne installée de 10 MW (notre photo). Les systèmes Schüco seront mis en place à partir du deuxième semestre. Jérôme Billerey, le président du directoire d’Aérowatt, indique que l’entreprise « poursuit sa montée en puissance dans le domaine de la production d’énergie solaire, en parallèle de son développement dans l’éolien, et confirme sa volonté de renforcer sa présence en métro-
pole comme dans les départements d’Outre-Mer ». Propriétaire et exploitant, au 31 décembre de l’an passé, de 22 centrales éoliennes représentant 69 MW et de 17 sites solaires équivalent à 2,8 MWc, la société Aérowatt, à l’origine une émanation du fabricant d’éoliennes orléanais Vergnet dont elle s’est séparée en 2002, dispose d’un portefeuille de projets de 1 240 MW en éolien et de plus de 110 MWc en solaire. Elle s’est fixé un objectif de capacité installée pour compte propre de 350 MW en éolien et de 50 MWc en solaire à l’horizon de fin 2013. En 2008, elle a atteint 7 M€ de CA, soit une croissance de près de 6 %, et a accru sa puissance installée de 21 % en éolien et de 87 % en solaire.
Investissement
Entreprises
Polémique régionale autour du plan de relance
de l’économie Les 55 M€ injectés par l’Etat dans l’économie de la région Centre sont jugés insuffisants par le président du Conseil régional qui leur oppose les 17 M€ qu’il compte investir grâce au remboursement anticipé de la TVA… par les caisses de l’Etat. Un plan de relance décidément très politique.
D
ans une période tendue, tout est sujet à polémique. Le plan de relance arrêté le 2 février à Lyon par le Comité interministériel pour l’aménagement et la compétitivité des territoires (CIACT) présidé par François Fillon, a immédiatement suscité une vive réaction du président du Conseil régional. Il est vrai que les quelque 55,11 M€promis par l’Etat pour doper l’activité du bâtiment et des travaux publics en région Centre étaient déjà inscrits au Contrat de Projets Etat-Région (CPER) 2007-2013 ou programmés, hors CPER, pour les années à venir : mais la nouveauté, souligne Pierre Bessin, le secrétaire général aux affaires régionales (SGAR) à la préfecture de Région, est bien que ces enveloppes seront disponibles dès 2009 : « Pour ce qui concerne le contournement routier sur la RN 154 de Prunay-le-Gillon-Allones, au sud de Chartres, les 6 M€ débloqués permettront, dès cette année, de construire les ouvrages d’art. Alors même que la répartition des 32 M€ nécessaires à l’achèvement de ce
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tronçon n’est pas encore arrêtée ». La vision de l’exécutif régional est, bien entendu, tout autre et l’occasion est belle de stigmatiser la pingrerie de l’Etat qui, selon les calculs de François Bonneau, n’engage que 3 M€ de cré-
François Bonneau.
dits vraiment nouveaux alors que la Région mettra 17 M€ supplémentaires la même année (dont 7 M€ pour le transport et le ferroviaire, 5 M€ pour les lycées, 3 M€ pour la culture et le sport). Cette manne régionale provient en fait… des caisses de l’Etat, puisqu’elle
correspond au remboursement, dès cette année, du Fonds de compensation pour la TVA 2008 qui aurait dû être versé en 2010. Et ce remboursement anticipé sera prolongé en 2010, « si la collectivité respecte son engagement de réaliser plus d’investissement en 2009 que la moyenne des dépenses réelles d’investissement 2004-2007 » précise le document du CIACT. C’est donnant-donnant. Les représentants de l’Etat en région Centre ne souhaitent manifestement pas envenimer les relations avec les services du Conseil régional, le partenariat avec les collectivités territoriales étant indispensable à la réussite du plan de relance. Mais on cherche aussi à modérer le propos, jugé très politique, du président socialiste de la Région. Dans un courrier adressé à notre confrère La République du Centre et qui faisait suite à une intervention de François Bonneau, le préfet de Région Bernard Fragneau relève que la première dotation de crédits de paiement engagée par l’Etat est de 17,7 M€, montant supérieur à
Les dispositions du plan de relance en région Centre • 22 M€ pour la modernisation et l’électrification de la ligne ferroviaire Bourges-Saincaize, qui permettra l’achèvement du parcours électrifié continu entre Nantes et Lyon.
Le Préfet de Région Bernard Fragneau.
l’enveloppe régionale. Le SGAR Pierre Bessin souligne, de son côté, que les 55,11 M€ d’autorisations d’engagement seront complétés par d’autres opérations, décrites dans les 1 000 projets retenus par le CIACT sans être nécessairement affectées. Il en est ainsi des 12,8 M€ prévus pour la construction de logements et l’accession sociale à la propriété qui représentent un quasi-doublement de l’effort initial. Ce sont donc 6 M€ supplémentaires au crédit de l’Etat. Il reste des points d’achoppement, apparemment inconciliables, comme celui portant sur le financement de l’aménagement du fameux passage à niveau PN 3 bis de la voie ferrée Chartres-Orléans, à hauteur de la rocade de Chartres, que la Région souhaitait voir figurer dans le plan de relance. Mais l’Etat ne se sent pas aussi pressé que cela, d’autant que la facture – au moins 20 M€ pour ce seul ouvrage – n’est pas négligeable. « Dominique Bussereau, le ministre des Transports, s’est engagé à l’élimination des points noirs et le PN 3 bis fait partie des dix priorités nationales. Cela ne se fera pas en 2009. Peut-être en 2010 ou en 2011 » nous indique Pierre Bessin. Dans le courrier mentionné plus haut, le Préfet de Région rappelle que l’Etat a proposé de financer la moitié des travaux... A toutes fins utiles, il rappelle que la réouverture au trafic voyageurs de la ligne ChartresOrléans est d’abord et surtout un projet défendu par le Conseil régional du Centre.
• 6 M€ pour le contournement routier sur la RN 154 de Prunay-leGillon-Allonnes (28). Ceci permettra de lancer les travaux de rétablissement de voiries et la construction des premiers ouvrages d’art de cette déviation prioritaire. • 0,67 M€ pour l’entretien de la traversée routière de Vendôme (41). • 1,18 M€ pour des travaux de restauration des digues et de mise en sécurité des canaux du Centre (canal latéral à la Loire, canal de Briare et canal d’Orléans). • 5,99 M€ au titre des constructions universitaires : 3 M€ permettront
la réhabilitation de 287 logements étudiants à Orléans-La Source et 2,99 M€, la mise en sécurité de divers bâtiments et équipements des universités d’Orléans et de Tours. En outre, des crédits de paiement permettront l’achèvement des travaux des restaurants universitaires du quartier des Deux Lions à Tours et de l’IUT de Blois. • 3,94 M€ au titre de la culture et de la rénovation des édifices patrimoniaux : 3,1 M€ pour la restauration de la cathédrale de Tours, 0,15 M€ pour l’église de Montargis (45) et 0,69 M€ pour la basilique de Cléry-St-André (45). • 0,9 M€ pour la station radioastronomique de Nançay (18) : 0,5 M€ pour la réalisation de la fibre optique de liaison à très haut (suite page 36)
L’Etat et les collectivités au chevet des entreprises « Il faut vérifier que l’argent aille bien aux PME » : le secrétaire d’Etat Hervé Novelli a défini, en ces termes, l’objectif prioritaire du dispositif gouvernemental destiné à juguler une éventuelle crise du crédit. Le plan, présenté en fin d’année dernière, prévoit au plan national la mise à disposition des entreprises connaissant des problèmes de trésorerie, d’une enveloppe de 22 Mds€, dont 5 Mds€ engagés par Oséo et 17 Mds€ par les banques à partir des ressources constituées par les excédents d’épargne réglementés. Des cellules départementales de suivi, regroupant des banques, des consulaires, des représentants de l’Etat et des organisations patronales, rendront donc compte régulièrement de l’application de ces mesures. Un numéro vert (0810 00 12 10) permettant aux entreprises de signaler leurs difficultés a été mis en place. La collectivité régionale a souhaité également apporter sa contribution à la lutte contre le credit crunch. La Région a apporté son écot en mettant à l’étude l’augmentation du montant des enveloppes dédiées au financement de programmes de R&D ou d’export. Elle devrait également abonder davantage certains dispositifs de garantie (Oséo, Siagi) permettant de sécuriser des opérations de création ou de reprise d’entreprise. Une augmentation de 300 000 à 800 000 € du montant de l’enveloppe qui sera affectée au financement des prêts d’honneur accordés par les PFIL (plates-formes d’initiative locale) a également été annoncée.
François-Xavier Beuzon
La Lettre Valloire - Mars 2009 35
Entreprises
Investissement
débit avec le réseau Renater, et 0,4 M€ pour l’immobilier de cette station, permettant ainsi la pérennisation de son activité. • 0,38 M€ pour la réalisation du centre d’affaires de Pithiviers (45), retenu au titre du volet territorial du CPER 2007-2013. • 0,175 M€ pour la maison de santé pluridisciplinaire d’Avord(18), retenue au titre du volet territorial du CPER 2007-2013. • 0,638 M€ pour sécuriser les hôpitaux psychiatriques et accroître l’offre de soins pour les malades difficiles de la région.
• 6,95 M€ en faveur de l’accueil des personnes âgées, avec la reconstruction de l’Ehpad mutualiste Vasselière (6,6 M€) de Monts (37) et la création de 15 places d’accueil de jour pour le centre hospitalier (0,35 M€) de l’agglomération de Montargis (45). • 1,88 M€ pour la rénovation et la mise aux normes thermiques des cités administratives de Châteauroux (36) et Orléans (45) dans le cadre du volet « Etat exemplaire » du plan de relance.
ministère de la Justice, notamment par la rénovation des établissements pénitentiaires de la région et du Palais de Justice de Bourges (18). • 2 M€ seront consacrés par Gaz de France (GDF) au développement du stockage de Chémery (41). • Enfin, l'effort exceptionnel en faveur du logement, de la construction et de l'accession sociale à la propriété permettra de porter l'enveloppe de l'Etat à 12,8 M€.
• 2,41 M€ pour amplifier l’effort d’amélioration du patrimoine du
Le Loir-et-Cher le bon élève du plan de relance Le Département de Loir-et-Cher va obtenir avec un an d’avance 4 M€ de remboursement de TVA grâce au plan de relance. De quoi financer des projets qui n’auraient pas pu être engagés avant 2010 ou 2011.
M
aurice Leroy, le président du Conseil général de Loir-et-Cher, a pris la balle au bond : « Lorsque nous avons vu les avantages immédiats que nous pourrions retirer d’une contractualisation avec l’Etat du programme de relance de l’activité via le fonds de compensation de la TVA (FCTVA), nous avons sauté sur l’occasion ». Le Loir-et-Cher est ainsi la première collectivité départementale à s’inscrire dans ce dispositif dédié aux collectivités territoriales qui, au plan national, représentera globalement un montant de 2,5 Mds€.
Concrètement, il consiste dans le versement par anticipation et avec un an d’avance des sommes perçues au titre de la TVA sur les investissements réalisés par le Conseil général en 2007 et en 2008, soit environ 4 M€, qui vont venir s’ajouter aux 60 M€ d’investissements budgétés pour 2009 par l’exécutif départemental. « Certes, il ne s’agit pas de concours qui vont venir financer des projets nouveaux, a reconnu Patrick Devedjian, ministre chargé de la Relance, mais ce mécanisme permet d’accélérer la mise en œuvre de programmes qui n’au-
Maurice Leroy, président du Conseil général de Loir-et-Cher, et Patrick Devedjian, ministre chargé de la Relance.
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raient pas été engagés avant 2010 ou 2011 ». Car c’est bien l’une des conditions d’éligibilité à la générosité gouvernementale, les investissements devront impérativement être réalisés et facturés avant la fin 2009. « C’est aujourd’hui que la crise sévit » martèle le ministre de la Relance. Pour le Loir-et-Cher, les projets ne manquent pas. « Nous avons dans nos cartons plus de 5 M € d’investissements qui n’avaient pu être budgétés en 2009 et qui peuvent faire l’objet d’une mobilisation immédiate » se félicite Maurice Leroy qui compte bien affecter cette enveloppe à la poursuite de l’aménagement routier Blois-Romorantin, à la sécurisation du carrefour d’Epuisay ainsi qu’à d’importantes réparations de voirie sur le réseau départemental. La collectivité devrait aussi engager quelques gros chantiers dans les collèges – notamment l’installation d’une pompe à chaleur au collège de StLaurent-Nouan –, consolider des programmes de subvention en faveur des énergies renouvelables ou poursuivre des aménagements dans le cadre de la Loire à Vélo. Jean-Christophe Savattier
La Caisse d’Epargne Loire-Centre confirme son essor en 2008 ré Décideurs en
30 % d’entrep ris supplémentair es clientes es
gion
Grâce aux charg és d’affaires pré sents dans chac un des départe ments de la région Centre, l’activité consacrée au ma rché des entreprises a enregist ré une nette pro gression en 2008 . Le nombre d’entreprises clientes a augmenté de 30% et les crédit s qui leur ont été alloués ont progre ssé de 64 %.
argis l é s t a i r tionPar tena onomie sociaSl’inetéressant auuxtuaselsoles,ciadtionont sungeesstruc-se c aux m e la Cais naires et cliente d de avec l’é deux est s marchés r le e, ture sur tr en C so tres d’affaires L’un des six cen
e Loireu un es d’Epargn ont conn ie sociale activité de collecte l’économ . L’ ue les en t en 2008 importan de 63 % tandis q enté de é m ss g re au g t ro ap its on r ts de créd ompa gne gagemen ttant ainsi d’acc omie n e co é rm l’ e p e 57%, eurs d ts des act les proje sociale.
, ici à Bourges. en région Centre Caisse d’Epargne
gioe en banque ré s’est constitué lle tée ’e do qu t es ps s’ m te tre En même e Loire-Cen régioCaisse d’Epargn ie la , m 07 no 20 co l'é fin le de na ent é au développem acrés aux entreprises, d’un pôle dédi cons és ch ar m s le x assonale. Il regroupe , aux collectivités locales, au al s cenci De so . t er en ili au logem de l’immob ques à professionnels ifi x éc au sp et es ns nc io te at ci sant les compé is parteun ré dé s x si ire s fa tres d’af ns chacun de da s éé cr é ét t ces marchés on on Centre. commerciale ments de la régi ercice, l’activité ex d’ e qui né an re ts significatifs Pour sa premiè ré des résulta st de t gi re en m en ce a an le fin de ce pô soutien au rôle clé dans le n so nt te or nf co onale. l'économie régi
Soutien renforcé à l’immobilier profession nel
ur les locales o p s ’euro ectivités Partenaire privilloécgaiéleesd, esla d s n o vités ireilli coll s m collecti ’Epargne Lo oe 2 d 2 es p se d s 7 s is é a n rt C a confo r ce atio Centre e leader su st d ee s ll n réalis E io . it 8 s en 200 an-
é n march ue pour le fi ts n en interve d’équipem de t auteur cemen h à fs . collecti ons d’euros illi 722 m
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La Caisse d’Epargne Loire-Centre est présente au côté de l’ensemble des promoteurs, constructeurs et aménageurs de ce secteur en région Centre. En 2008, l’activité a connu une progression de 54 % des financements de programmes privés et de 15 % des crédits destinés au logement social.
e. pargn
Plus d’infos sur www.caisse-epargne-loirecentre.com
Entreprises
Industrie
Socofer a plusieurs fers au feu L’équipementier ferroviaire tourangeau a signé un contrat de 70 M€ avec la SNCF et prévoit de regrouper ses activités dans une nouvelle usine de 10 000 m2. L’entreprise de Bertrand Hallé est aussi impliquée dans le développement d’un locotracteur à motorisation hybride.
I
mplanté à Tours et à Joué-lèsTours, l’équipementier ferroviaire Socofer connaît une actualité débordante en ce début d’année. L’entreprise dirigée par Bertrand Hallé (90 salariés, 17 M€ de CA en 2008), spécialisée dans la conception et la fabrication d’engins ferroviaires de petite et moyenne traction, ainsi que dans la remise en état de ces engins, a signé un contrat majeur avec la SNCF. Il porte sur la rénovation de 200 locotracteurs (séries Y 7100 et Y 7400) avec une option pour 300 supplémentaires. « C ’est un contrat majeur sur lequel je travaillais depuis ma prise de fonction en 2005 » nous indique Bertrand Hallé. L’exécution de ce programme sera étalé jusqu’en 2014/2015 en fonction du rythme imposé par le donneur d’ordre (entre 2 et 6 locotracteurs par mois).
Les enjeux financiers sont en effet de première importance : « Au total, ce programme devrait générer, pour la part relative à Socofer, un CA de 70 M€ » précise Bertrand Hallé qui a répondu à cet appel d’offre dans le cadre d’un consortium auquel participait l’industriel alle-
“
38 La Lettre Valloire - Mars 2009
pourrait faire l’objet d’une annonce prochaine, associe plusieurs autres industriels tels que le lyonnais Ercteel (ensembles électroniques), la société iséroise Soprano spécialisée dans les automatismes et Hélion, la filiale du groupe Areva réputée pour son expertise dans le
C’EST UN CONTRAT MAJEUR SUR LEQUEL JE TRAVAILLAIS DEPUIS MA PRISE DE FONCTIONS EN 2005 ”
mand Voith, fournisseur des boîtes de vitesse. Les 20 premières unités de la série seront rénovées chez Socofer ; les suivantes seront livrées pré-montées pour un assemblage final dans les ateliers de la SNCF des Quatre-Mares, près de Rouen (76). La fabrication devrait débuter dans le courant de l’année 2010. Socofer, qui vient par ailleurs de reprendre à la barre du tribunal de commerce un petite partie (engins de locotraction rail-route) de l’activité du lorrain Ferway, espère annoncer d’autres beaux contrats dans les mois à venir. « Nous devrions, en effet, signer avec les autorités suisses un contrat de fabrication d’un train de maintenance. La société a aussi des projets en Corée avec Siemens, en Egypte avec Mitsubishi pour le métro du Caire ainsi qu’avec Eurotunnel ». Les équipes de Socofer travaillent également dans la plus grande discrétion à la mise au point de systèmes de propulsion hybrides utilisant le diesel, mais aussi l’électricité produite par une pile à combustible. Ce programme, qui
domaine de la pile à combustible. « Ce système s’apparente, toutes proportions gardées, à celui de la post-combustion dans l’aéronautique. Il permettrait de mobiliser au démarrage d’un convoi ferroviaire le maximum d’énergie possible ». Enfin, Bertrand Hallé nous confirme qu’il a mis à l’étude le projet de regroupement de ses activités dans une nouvelle usine de 10 000 m2 qui sera « nécessairement embranchée fer ». Les collectivités ont proposé à l’équipementier de se poser à StPierre-des-Corps, près des anciens Magasins Généraux, mais la surface disponible (1,5 ha) est « un peu juste ». Une éventuelle implantation sur la commune de Mettray est également évoquée mais le site approché « ne dispose pas d’embranchement fer, ce qui risque de renchérir le coût du projet ». Cette nouvelle usine, à laquelle sera consacré un investissement d’environ 4 M€, « devrait idéalement bénéficier d’une emprise foncière de 4 ha ». Jean-Christophe Savattier
TOUT SAVOIR SUR LA RECHERCHE
STRATEGIES REGIONALES DE L’INNOVATION
L’INTELLIGENCE ECONOMIQUE SE DEPLOIE EN REGION
Publication du guide des indicateurs régionaux de la recherche et de l’innovation
Les actes de la conférence régionale de l’innovation du 18 septembre disponibles sur notre site web
Le schéma directeur en préparation lie intimement intelligence économique et innovation
)6( MARS 2009
Entreprises du Cher et de l’Indre : Trouvez toutes les clés de l’innovation Innover, remporter des marchés, et ancrer son entreprise sur son territoire, c’est possible. C’est d’ailleurs l’objectif d’un programme d’accompagnement de l’innovation sur 3 ans, destiné aux entreprises du Cher et de l’Indre : BERRINNOV.
D
ans un contexte de mondialisation et d’accélération des échanges, l’innovation est un facteur déterminant pour renforcer la compétitivité des entreprises et l’attractivité d’un territoire. Les acteurs institutionnels1 l’ont bien compris, puisqu’ils ont confié à l’ARITT Centre, Agence Régionale pour l’Innovation et le Transfert de Technologie, l’animation de ce programme de stimulation de l’innovation. L’ambition de ce programme est de faciliter l’accès à l’innovation et à son financement pour les entreprises du Cher et de l’Indre. Cette action vise aussi à élever le niveau technologique des entreprises par un accompagnement à la conception de produits et services propres. Plus précisément, cette action s’adresse aux porteurs de projets et aux entreprises, notamment les primo-innovantes, afin de les aider à intégrer une première approche de l’innovation. Elle est également destinée aux entreprises déjà engagées dans ce processus pour
les aider à confirmer leurs démarches. BERRINNOV a pour vocation d’accompagner les projets innovants sous toutes leurs formes, quelque soit leur état d’avancement : création d’entreprises innovantes, développement de nouveaux produits, élaboration de nouveaux services ou de nouvelles organisations, intégration de nouvelles technologies, recherche de partenaire ou de compétences technologiques, intégration dans un programme de recherche européen, etc. BERRINNOV se décline donc en de nombreuses actions qui fertiliseront le territoire du Berry. Elles se traduiront sur le terrain par l’organisation de rencontres pour rapprocher les entreprises des centres de compétences technologiques et des dispositifs de financement de l’innovation (conférences, rendez-vous d’affaires, Club innovation, École de l’innovation …). BERRINNOV, fournira également un accompagnement spécifique du projet d’innovation, pour en valider la faisabi-
lité, identifier les compétences techniques ou les experts adéquats, en limiter les risques et mobiliser les financements publics permettant d’accélérer sa réalisation. BERRINNOV, c’est aussi un dispositif de financement particulier pour faire émerger ou structurer une première démarche d’innovation. Vous avez un projet d’innovation alors Rendez-vous à la Conférence de Lancement, qui se tiendra le 24 mars 2009 à la Faculté des Sciences de l’Université d’Orléans, Site de Bourges. Plus d’info sur www.berrinnov.fr.
1 Etat (DRIRE Centre), Conseil régional du Centre, OSEO Innovation Centre, Conseil général du Cher, Bourges Plus, Conseil général de l’Indre, ADEI, Communauté d’Agglomération Castelroussine, CCI de l’Indre
(suite au dos)
La Lettre Valloire - Mars 2009 39
Tout savoir sur la recherche en France Le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche publie à nouveau cet indispensable document qui vous permet de découvrir des profils de recherche et d’innovation de chacune des régions françaises. Ce document permet de positionner systématiquement une région par rapport à une autre. Enfin, construit à partir des systèmes d’informations nationaux, il en reflète autant la richesse que les limites. Il représente l’énorme avantage de donner des bases concrètes pour appré-
hender le monde complexe de la recherche publique et de l’innovation. Vous y découvrirez que la région Centre se maintient bien dans le concert national et que nous sommes dans le top 5 des régions notamment pour les dépenses d’innovation réalisées par les entreprises. Toutes les informations et documents sont téléchargeables depuis le lien : http://cisad.adc.education.fr/indri/
Ces résultats exceptionnels sont le fruit d’un partenariat très étroit entre la DRIRE Centre, le Conseil régional , Oséo Innovation et l’ARITT Centre. Ils ont été rendus possible grâce à la mobilisation sans précédent de nombreux membres du RDT Centre ; qu’ils en soient ici remerciés.
Guide des affaires
fond sont disponibles sur le site de l’ARITT Centre (http://www.arittcentre.fr/sri/). C’est à ce jour plus de 7 000 personnes qui en ont pris connaissance, ce qui démontre l’ampleur de la concertation que nous avons pu organiser. L’ensemble des contributions reçues nous permet d’enrichir la synthèse initiale et aboutira en juin 2009 au texte définitif plaçant le Centre en tête des régions dans le domaine de l’innovation.
L’intelligence économique se déploie en région, en lien étroit avec l’innovation Avec la rédaction du schéma directeur régional de l’intelligence économique, sous l’égide du Préfet de Région, les institutions et les acteurs de l’IE déterminent actuellement la stratégie de déploiement de l’intelligence économique et les grands chantiers à venir. Ils affichent une volonté affirmée de lier
Avec 4 PME financées par la commission européenne dans le cadre de l’initiative « recherche pour les PME » du 7e programme cadre, la région Centre fait jeu égal avec les principales régions européennes.
Pour toute information : arnaud.catinot@arittcentre.fr
Des nouvelles de la stratégie régionale de l’innovation Depuis la conférence régionale de l’innovation qui s’est tenue le 18 septembre 2008, le travail continue. Plus de 250 personnes avaient participé à cette journée destinée à discuter des orientations futures de l’innovation en région Centre. Ces orientations auront un impact direct sur les opportunités et dispositifs de soutien pour les années à venir. Les actes de la conférence ainsi que plusieurs autres documents de
Financement européen
cette démarche à celle de la Stratégie Régionale de l’Innovation. Les deux dispositifs sont, en effet, intimement liés. L’intelligence économique se positionne comme un « levier » puissant au service des entreprises, car elle leur apporte de l’information utile pour soutenir leur démarche d’innovation.
Le Réseau Entreprise Europe en région Centre publie un guide gratuit sur les différences culturelles de chacun des pays européens, bien utile pour préparer ses rendez-vous d’affaires. Ce guide aborde le contexte culturel, la préparation du rendezvous, l’entretien, l’après-entretien, jusqu’à la façon de s’habiller et les petits conseils complémentaires. Vous le trouverez à l’adresse suivante : http://www.arittcentre.fr/IMG/U serFiles/file/615/GUIDE-BUSINESS-WEB.pdf Le Réseau Entreprise Europe en région Centre est un partenariat CRCI Centre, Oséo Innovation et ARITT Centre qui vous permet de repérer gratuitement des opportunités d’affaires dans toute l’Europe. N’hésitez pas à prendre contact avec un des partenaires.
Contact Aritt Centre - 6 rue du Carbone • 45072 ORLEANS - CEDEX 2 • contact@arittcentre.fr
www.arittcentre.fr • 02 38 88 88 10 • Fax : 02 38 88 88 11
40 La Lettre Valloire - Mars 2009
Redex se joue de la crise Sans rouler les mécaniques, la société Redex, s’appuyant sur une très solide gestion et un carnet de commandes qui s’est bien rempli en 2008, prévoit de traverser sans encombres l’année 2009. La direction vient d’engager un nouvel investissement à Ferrières-en-Gâtinais et envisage des acquisitions.
veau hall de montage de 600 m 2 . « Situées dans un bâtiment de 4 000 m2 que nous venons de racheter, ces nouvelles capacités vont être dédiées à la fabrication de pièces de laminoirs traitées par un procédé mis au point par un cabinet
“ UNE PÉRIODE DE CRISE EST PROPICE À LA SAISIE DE BELLES OPPORTUNITÉS d’ingénierie américain dont nous avons acheté la licence » poursuitil. Ces produits seront destinés au marché US mais aussi aux grands pays asiatiques devenus les plus grands producteurs d’acier. Redex, qui exporte plus de 80 % de sa production, a créé six filiales étrangères dont deux installées respectivement aux Etats-Unis et en Chine. Cet investissement est engagé alors que Redex vient tout juste d’achever un programme de 7,5 M€ à Senonches (28), où se trouve la seconde unité industrielle du groupe, qui s’est notamment traduit par l’acquisition
“
L
es entreprises industrielles ne sont pas toutes condamnées à la dépression. Spécialisée dans la fabrication d’équipements de transmission de haute précision et de machines spéciales pour la sidérurgie, la société Redex (environ 320 salariés, 50 M€ de CA en 2008) traverse la crise sans encombres. « Nous devrions être impactés par la mauvaise conjoncture en 2009, reconnaît son pdg Bruno Grandjean, mais la qualité de notre carnet de commande et de notre trésorerie nous permettra d’amortir le choc ». De fait, le mécanicien de précision, qui s’appuie sur des cycles de vente assez longs, souhaite profiter de la période pour proposer à « ses clients des produits encore plus innovants » et réaliser « des investissements sélectifs. Car une période de crise peut être propice à la saisie de belles opportunités » ajoute le dirigeant de l’entreprise. Bruno Grandjean nous confirme qu’il vient d’investir 1,5 M€ à Ferrièresen-Gâtinais (45), où il exploite une unité de 220 salariés, dans un nou-
d’une machine de rectification d’engrenages (1 M€ d’investissement à elle seule), « quasi unique en France » souligne Bruno Grandjean. La machine accueillie par une extension de 500 m2 est dédiée à des applications industrielles très pointues notamment dans le domaine de l’aéronautique : le site de Senonches emploie environ 60 collaborateurs. Cette salve d’investissements avait aussi amené la direction à agrandir l’usine de Ferrières de 1 500 m2, à réorganiser certains flux et à doter le site d’une plate-forme de gestion des déchets. Redex, qui connaît une croissance annuelle moyenne de 10 %, anticipe donc l’avenir avec optimisme. « Nous constatons une baisse dans la prise de commandes mais les fondamentaux de l’activité ne sont pas compromis”, rassure Bruno Grandjean qui reconnaît qu’il commencera à
s’inquiéter « fin 2009, début 2010 si les prises de commandes ne sont pas reparties sur de meilleures bases ». Dans cette attente, la société compte affermir ses positions à l’export, notamment dans certains pays (Japon, Corée) où elle est insuffisamment présente. « Par ailleurs, nous n’excluons pas de lancer une ou plusieurs opérations de croissance externe » prévient le pdg de Redex, précisant que plusieurs dossiers d’acquisition de sociétés européennes de mécanique sont à l’étude. JCS
La Lettre Valloire - Mars 2009 41
Entreprises
Industrie
Une PME du Loir-et-Cher invente un drone pour
la photo aérienne Lehmann aviation, PME de 6 salariés, s'aventure sur le marché de la photo aérienne en lançant un drone, un avion sans pilote. Un joli jouet de 15 000 € qui a déjà trouvé quelques clients. mation, le client pilote un avion à distance depuis un émetteur-récepteur perfectionné, tout en visionnant le sol grâce à une liaison HF. L'idée a germé dans l'esprit de Benjamin Lehmann, ancien commandant de bord d'Air France, désormais installé sur l'aérodrome du Breuil, entre Blois et Vendôme (41). Ce fan d'aéromodélisme, qui dirige depuis 2004 un bureau d'études spécialisé dans l'électronique et les commandes des aéronefs (1,35 M€ de CA en 2008), a voulu démocratiser « l'accès au marché de l'aérien. Un drone ne subit pas de contraintes règle-
mentaires. Il vole n'importe où, n'importe quand. Seule la météo limite ses évolutions. Son moteur électrique, son autonomie de 30 à 40 minutes et sa voilure en polystyrène interchangeable abaissent considérablement les coûts d'exploitation » assure Benjamin Lehmann. Le raisonnement est imparable : une heure d'hélicoptère coûte au minimum 300 €. Le drone est rentabilisé en cinquante vols. Premier marché visé : la photographie aérienne. Depuis le lancement de la commercialisation à la mi-2008, 5 appareils Lehmann volent déjà. La
Maurice Leroy, président du Conseil général du Loir-et-Cher
« L'aérodrome de Blois redécollera »
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ne valise à coque renforcée et un petit caisson pour le boîtier de contrôle. Le tout se transporte facilement et contient le nouveau drone de Lehmann Aviation, une sorte de jouet de luxe de moins d'un mètre d'envergure. Pour 15 000 € et après trois jours de for-
42 La Lettre Valloire - Mars 2009
Dans un patio qui dut être agréable, la poussière s'est déposée sur les vastes feuilles des faux palmiers. Au rez-de-chaussée et à l'étage, des dizaines de portes ouvrent sur des bureaux désespérement vides. De CAC-Systèmes, filiale d'EADS qui occupa les lieux, il ne reste rien. Les locaux techniques voisins ont été repris par une PME, Aérosystèmes, qui commercialise des hélicoptères. Une petite société de maintenance et Lehmann Aviation complètent le paysage. Bref, les bâtiments de l'aérodrome de Blois-Le Breuil sonnent creux. Le Conseil général, majoritaire dans le Syndicat mixte qui gère cet équipement (département, CCI, ville et communauté de communes de Vendôme, Agglopolys), a commandé une étude l'an passé. A l'aune des résultats, Maurice Leroy, le président du Conseil général, annonce que des travaux de mise aux normes aéroportuaires seront entrepris pour accueillir d'autres entreprises de services aéronautiques. D'autre part, « la CCI et Agglopolys ne trouvent plus de terrains disponibles sur l'agglomération de Blois, dit Maurice Leroy. L'aérodrome va être requalifié pour diversifier les activité ». Troisième point : à l'instar du rassemblement d'ULM chaque été, l'aviation de loisirs sera favorisée. « Le Conseil général a défini ce qu'allait devenir ce bel outil. Le financement va suivre », annonce le député du Loir-et-Cher.
plupart équipent des sociétés du BTP qui suivent l'évolution de leurs chantiers grâce aux photos vues du ciel : un conglomérat français en exploite déjà un à Dubaï. Benjamin Lehmann compte multiplier ses ventes par trois dès 2009. « Nous ciblons tous les photographes professionnels et aussi le marché de la vidéo aérienne. Nous
sommes en contact avancé avec TF1 », dévoile-t-il. Jusqu'à présent, le marché des drones intéressait les militaires pour la surveillance, voire le combat, sans risque de pertes humaines. « Le rayon d'action du nôtre se cantonne à 1,5 km. A portée de fusil. Et il ne vole qu'à 80 km/h » décrit Benjamin Lehmann qui assure
qu’il vise uniquement une clientèle civile. Autre réalité, le marché des ventes d'armes est déjà occupé par des poids lourds de l'industrie française. Forcément, les volumes et les enjeux sont différents. Mais sans l'avouer, Benjamin Lehmann ne désespère pas : la prochaine version de son drone en doublera la portée. Stéphane Frachet
Cico Centre s’installe à Montlouis
R
epris par une partie de ses cadres en 1996 au groupe Schlumberger, Cico Centre (tuyauterie industrielle, 200 salariés, 21 M€ de CA en 2007) vient de s’implanter à Montlouis-sur-Loire (37) où l’entreprise va développer une activité de conception, fabrication et installation de circuits d’eau purifiée destinés aux industriels de la pharmacie et de la cosmétique. Jusqu’alors, Cico Centre, davantage positionné sur les marchés du nucléaire, n’adressait ce segment spécifique que « ponctuellement ». La société nourrit de fortes ambitions
puisque la facturation du département pharmaco-cosmétique « devrait s’élever dès la première année à plus de 3 M€ » nous indique l’un des responsables. A Montlouis-surLoire, où Cico Centre dispose d’un atelier de 400 m2, la société compte implanter un bureau d’études et employer rapidement une dizaine de collaborateurs. Cico Centre possède déjà des implantations à proximité des centrales nucléaires d’Avoine (37) et de Dampierre-en-Burly (45), ainsi qu’à Epernon (28). Cette dernière, qui
emploie une vingtaine de salariés, devrait prochainement être affectée à l’activité pharmaco-cosmétique.
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Entreprises
Industrie
SEF Touraine hisse la grand-voile SEF Touraine lance un catamaran de loisir, le Windkart. Gilles Joubert, le dirigeant, a profité d'une opportunité devant le tribunal de commerce de la Rochelle.
F
iliale de Reorev Technologies, SEF Touraine (ex-Société d'Etudes Florarme), un bureau d'études industrielles de Nazelles-Négron (37), a sorti un catamaran de loisirs qui pourrait bien révolutionner la pratique de la voile. Baptisé Windkart, ce bateau à deux coques aluminium a été exposé au salon nautique de Paris en décembre et il est déjà commercialisé. « Les brevets et la marque appartenaient à un industriel rochelais pour lequel nous travaillions déjà depuis cinq ans. Nous avions même pris des parts dans cette
44 La Lettre Valloire - Mars 2009
société. Lorsqu'il a dû liquider l'entreprise, en juillet dernier, nous avons acquis son invention devant le tribunal de commerce de la Rochelle », raconte Gilles Joubert, le gérant de SEF Touraine (6,5 M€ de CA en 2008), qui emploie une soixantaine d'ingénieurs et techniciens. Concepteur de machines-outils et fournisseur de Valeo, Delphi, SKF ou Schneider Electric, SEF se lance donc dans la production en solo. Et le challenge n'est pas mince. Particularité de l'engin : Windkart se barre comme un « kart ou un vélo, face à la mer », explique Gilles Joubert. Adieu le traditionnel stick et ses safrans directionnels à l'arrière des coques du voilier. « C'est trop
compliqué et trop fin comme pilotage pour les vacanciers qui veulent s'amuser quelques heures sur le bord de mer. Windkart peut être conduit par n'importe quel néophyte » assure Gilles Joubert, 59 ans, un ingénieur touche-à-tout qui a cultivé du tabac avant de revenir à l'industrie. Confronté comme d'autres sous-traitants à la chute des commandes de l’automobile, SEF Touraine mise sur ce voilier pour diversifier sa gamme. Plusieurs dizaines de distributeurs dans une trentaine de pays ont montré leur intérêt pour le Windkart. Si les commandes s'envolent, Gilles Joubert pourra s'appuyer sur une quinzaine d'industriels partenaires. SF
Pas de trou d’air pour Alstef Le spécialiste des équipements aéroportuaires et logistiques attend les prochains mois avec optimisme. Le groupe va investir à Boigny-sur-Bionne dans de nouvelles capacités.
L
e fabricant de systèmes automatisés dédiés à l’activité aéroportuaire et à la logistique (convoyeurs, carrousels, solutions de transbordement et de stockage) Alstef semble épargné par la période de turbulences. La société, implantée à Boigny-sur-Bionne, près d’Orléans (45), et dirigée par Pierre Marol, vient ainsi d’annoncer pour 2008 un CA record de 39,8 M€, en croissance de 45 %. « Nous sommes engagés dans une dynamique tout à fait avantageuse, explique le pdg d’une entreprise qui emploie 160 salariés au total, dont 130 dans le Loiret. Depuis 2005, nous avons réussi à doubler notre volume d’activité. » Mais cette bonne fortune résisterat-elle en 2009 au climat dépressif qui
imprègne l’économie mondiale ? « Certes, la conjoncture pèsera sur l’activité » convient Pierre Marol, qui se rassure toutefois en observant la situation du carnet de commande. « Nous nous appuyons sur un matelas de 30 M€, ce qui correspond à neuf mois de facturation ». Pas d’inquiétude, donc, d’autant que ces succès commerciaux accompagnent des résultats financiers au diapason. Sur la même période, le résultat d’exploitation s’est établi à 3,8 M€, soit une progression de 20 % par rapport à 2007. « Notre résultat net a crû de 42 %, à 2,5 M€ » se réjouit le pdg qui peut, de surcroît, s’appuyer sur de solides performances à l’export : la facturation réalisée hors France s’est en effet élevée à 15,7 M€ l’an passé
contre 8,3 M€ en 2007. Dans ce contexte favorable, la direction ne lâche rien sur le front de l’investissement. Alstef, qui devrait continuer à recruter dans tous ses métiers, prévoit d’investir 1 M€ dans la construction d’un nouvel atelier de 1 000 m 2 , dédié à l’assemblage de convoyeurs, qui viendra s’ajouter aux 3 800 m 2 de l’usine actuelle. JCS
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La Lettre Valloire - Mars 2009 45
Entreprises
Industrie
Decomatic sur un petit nuage Spécialisée dans les éléments de fixation pour l’aéronautique et la défense, la société dirigée par Nigel Davidson envisage de doubler sa surface et de recruter 35 collaborateurs.
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eprise en 2005 par la société alsacienne Boone-Extend, Decomatic, spécialisée à SteMaure-de-Touraine (37) dans la fabrication d’éléments de fixation en petite et moyenne séries (vis et boulons résistants aux tractions sévères et à la fatigue) destinés à l’industrie aéronautique, est sur un petit nuage. Négligeant la crise, l’entreprise qui emploie 67 salariés – ils n’étaient que 45 lors de la reprise – « devrait passer prochainement en 2 x 8 avant de procéder à une première extension de 400 m2 » nous confie Nigel Davidson, pdg de Boone-Extend et de Decomatic. Cet agrandissement, qui représente un investissement de 380 000 €, pourrait être engagé en 2010. Forte d’un carnet de commande étoffé et d’une bonne visibilité à moyen terme, Decomatic (3,2 M€ de CA en 2008) envisage par ailleurs d’acquérir un terrain de 3 000 m2 sur lequel « nous pourrions ultérieurement doubler notre surface actuelle d’atelier » poursuit Nigel Davidson.
46 La Lettre Valloire - Mars 2009
Decomatic, implantée à l’origine à Sorigny, a emménagé en 2000 dans un bâtiment de 1 800 m2 situé dans la commune voisine de Ste-Maure-deTouraine. L’entreprise, profondément réorganisée par son nouveau propriétaire (près de 460 000 € d’investissements engagés dans de nouveaux postes de production et des outillages) a ainsi réussi à réduire considérablement ses délais de fabrication et à gagner en réactivité. « Notre taux de service est passé de 18 à 98 %. Par ailleurs, nous avons réussi à ramener nos délais moyens de 17 semaines à… 5 ou 6 » explique Nigel Davidson qui prévoit d’investir encore 150 000 € en 2009.
La société s’est par ailleurs engagée à recruter 35 salariés sur la période 2009-2011 dans le cadre d’un programme qui recevra des concours régionaux (CAP Emploi) à hauteur de 175 000 €. Decomatic, qui était originellement l’un des partenaires commerciaux de Boone-Extend, compte parmi ses références des équipementiers aéronautiques de renom (Turbomeca, Zodiac, Goodrich). Basée à Schweighouse-sur-Moder (67), Boone Extend (16 salariés, 5,3 M€ de CA) est, pour sa part, spécialisée dans le négoce de pièces de maintenance pour l’aéronautique. Jean-Christophe Savattier
Entreprises
Industrie
Sora Composites reprend le site Ranger C’est finalement Sora Composites qui a été retenu pour la reprise du site Ranger France de Theillay et de 277 salariés.
D
es deux concurrents en lice pour la reprise du site industriel Ranger France de Theillay (41), c’est finalement Sora Composites qui a été retenu par le tribunal de commerce de Romans-sur-Isère (26). Spécialisé dans la plasturgie, le groupe mayennais (un millier de salariés et 105 M€ de CA en 2008) conservera 277 salariés sur les 350 que compte l’ancien site Matra Composites. L’offre, jugée plus intéressante en matière sociale que celle de Bernard Krief Consulting qui prévoyait la reprise de seulement 220 personnes, paraît également séduisante sur le plan industriel. L’acquisition de Ranger permet à Sora de s’approprier la technologie SMC (production de pièces en résine compressée) et de compléter le
savoir-faire de sa filiale Sotira, spécialisée dans l’injection à basse pression. Pour 2009, le repreneur a assigné à sa nouvelle usine un objectif de CA de 32 à 34 M€, naturellement en retrait par rapport aux 47 M€ de 2008. Le groupe vise, quant à lui, un CA de 120 M€ pour l’exercice en cours et 200 M€ d’ici à 2012. La communauté de communes de la Sologne des Rivières, à laquelle appartient Theillay, s’est engagée à reprendre les locaux (ci-contre) qui seront ensuite loués à l’entreprise dans le cadre d’un contrat de lease-back. Il est à noter que Sora Composites a repris il y a quelques semaines l’écurie de course d’Henri Pescarolo ; une nouvelle société, Pesca Engineering,
va être créée pour produire des châssis automobiles à bas coût. Au mois de juin de l’an dernier, le groupe inaugurait dans son fief mayennais une nouvelle unité de production de panneaux photovoltaïques, baptisée Solar Composites. Enfin, cet automne, Sora Composites a signé un contrat de 120 M€ sur dix ans avec le constructeur de camions DAF pour lui fournir des cabines en matériaux composites. FXB
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Entreprises
Industrie
Thyssen-Krupp veut fermer Vendôme en juin et céder Amilly Sort contraire pour les deux unités régionales de l’équipementier Thyssen-Krupp. Le groupe est décidé à fermer Vendôme dès le mois de juin, mais pourrait céder Amilly à son directeur.
L
a direction du groupe ThyssenKrupp Sofedit, engagée dans une drastique restructuration de ses unités de découpe-emboutissage, veut forcer l’allure. Confrontée à une très forte détérioration de l’activité (CA de janvier 2009 en baisse de 40 % et 20 M€ de pertes d’exploitation sur le premier trimestre 2008-2009), elle vient de prévenir les représentants du personnel qu’elle envisageait de fermer le site de Vendôme dès juin 2009. Initialement, le groupe avait programmé de fermer cette usine d’environ 390 collaborateurs à la fin de l’année, sauf reprise d’ici à cette date. L’anticipation du projet, par l’ac-
célération des transferts de charge vers les usines de Sermaises (45) – environ 22,5 M€ de facturation transférée – et du Theil-sur-Huisne (61) – 14 M€ transférés – « génèrerait une économie d’environ 1 M€ » et contribuerait à redonner de l’activité à ces dernières, limitant ainsi la nécessité du recours au chômage partiel. L’usine d’Amilly connaît « également une accélération des transferts de production » nous indique une source syndicale, quoique les salariés de cette usine de découpage-emboutissage dont les effectifs ont déjà été ramenés de 468 à 300 espèrent toujours qu’un projet de reprise viendra
providentiellement sauver l’usine. Selon nos informations, Alain DuboisGaché, le directeur de l’usine d’Amilly, aurait ainsi mis à l’étude l’acquisition d’une partie de l’activité et la reprise de 150 à 180 salariés avec le soutien de la direction de Thyssen. Cette dernière, en revanche, n’aurait pas donné suite aux marques d’intérêt du groupe Desjardins & Robert SA. Les représentants du personnel regrettent que ce groupe, spécialisé dans le découpage-emboutissage et implanté notamment au Thillay (95) et à Dieppe (76), n’ait pas fait l’objet de plus d’attentions. Jean-Christophe Savattier
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Entreprises
Industrie
L’innovation payante de CF Embal Supprimer le métal dans les barquettes bois : cette innovation permet à une petite société solognote d’exporter aux Etats-Unis.
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es plus petites des entreprises savent aussi innover. C’est ce qu’ont voulu démontrer François
Alain Courtois et François Bonneau écoutent avec intérêt les explications d’Anthony Fournier, le gérant de CF Embal.
Bonneau, le président du Conseil régional, et Alain Courtois, le président de la CCI de Loir-et-Cher, en se rendant le 27 janvier chez CF Embal, une PME de 12 personnes située en lisière de la forêt de Cheverny, sur la commune de Fontaines-en-Sologne. Ce fabricant de barquettes en bois de peuplier destinées à l’emballage des fruits et légumes du cru (fraises, champignons, herbes aromatisées) mais aussi de produits de boulangerie et pâtisserie, a conçu une nouvelle technologie d’assemblage de ses barquettes par collage, qui supprime l’agrafage métallique et leur permet donc à la fois d’être chauffées au micro-ondes et d’être vendues sur les marchés qui proscrivent l’usage du métal pour l’em-
ballage alimentaire, notamment les Etats-Unis. CF Embal, sensible à la préservation des ressources naturelles, s’apprête à mettre en place une certification s’inscrivant dans un programme de gestion durable des forêts (label PEFC). La société, fondée par la famille d’Anthony Fournier, l’actuel dirigeant de CF Embal, utilise environ 2 000 m3 de grumes de peuplier par an, dont 70 % proviennent des massifs de la région Centre. Les déchets, qui représentent environ la moitié de ce volume, seront prochainement incinérés dans la chaudière bois dont l’entreprise va faire l’acquisition. Cette énergie remplacera le gaz utilisé actuellement pour le chauffage des locaux. FXB
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52 La Lettre Valloire - Mars 2009
Céanothe ferme Panodia à Dhuizon Dans le Loir-et-Cher, le propriétaire lyonnais de Panodia ne conserve que le site de Neungsur-Beuvron et ferme celui de Dhuizon.
L
e spécialiste lyonnais des albums et des cadres photographiques Céanothe (38 M€ de CA, 230 salariés), qui a repris la société Panodia (albums photos) installée historiquement dans les deux communes loir-et-chériennes de Neung-surBeuvron (36 salariés) et de Dhuizon (28 salariés), distantes d’une douzaine de kilomètres, réorganise ses implantations. Le programme va se traduire par la fermeture de l’unité de Dhuizon, qui accueillait jusqu’alors le back-office (services administratifs, marketing, création, administration des ventes). Selon le plan qui a été proposé aux représentants du personnel, 6 postes seraient transférés vers le site de Neung-sur-Beuvron et 9 postes pro-
posés à Vénissieux (69) où se trouve le siège social de Céanothe. La direction serait donc contrainte à procéder à 13 licenciements. « Nous nous dirigeons malheureusement vers 22
licenciements secs, corrigent les syndicats, puisqu’aucun collaborateur pressenti pour un transfert vers la région lyonnaise n’est en mesure d’accepter ces mutations ». JCS
Bois 2R a un nouveau patron Spécialisée dans la collecte et la valorisation des déchets bois (chutes issues des 1ère et 2e transformations, palettes et déchets industriels), Bois 2R, installée à Amboise (3,6 M€ de CA, 26 salariés), vient de changer de dirigeant. Le pdg Claude Alexandre a cédé la société à Roland Grenet le 26 janvier dernier. La famille Alexandre ne se désengage cependant pas totalement puisque les deux fils du fondateur, Jean-Charles et Franck, restent actionnaires à hauteur de 30 % et continuent à y travailler. Bois 2R possède également deux sites en Eure-et-Loir, à Chartres et à Pierres. Le nouveau pdg prévoit déjà l’agrandissement du site chartrain et compte ouvrir de nouvelles plates-formes à Bourges et dans le Loiret : chacune emploierait 2 à 3 personnes. Ces projets, encore à l’étude, devraient être finalisés avant l’été.
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Entreprises
Immobilier
Risc Group installe son CCC à Ormes A
la mi-décembre, en présence de son président Loïc Péquignot et de celui de l’AgglO d’Orléans, Charles-Eric Lemaignen (notre photo), la société informatique Risc Group a confirmé l’implantation, sur le site Alcatel-Lucent d’Ormes (45), d’un centre d’appel et de relation clients européen (32 bureaux répartis dans 7 pays). Ce Centre de Contacts Clients (CCC) est installé dans des locaux de 1 000 m2, sur deux étages, qui va regrouper progressivement la hot line technique, soit à terme une cinquantaine de salariés, et un centre d’appel assurant la prospection et la prise de rendez-vous des commerciaux. Cette équipe va également atteindre une cinquantaine de collaborateurs avant l’été, sachant qu’une dizaine de personnes seront embauchées, toujours avant l’été, pour assurer la réception des appels clients dans les domaines commerciaux et administratifs. Ainsi, le CCC devrait passer progressivement de 73 à 110 salariés dans les six mois à venir. Risc Group (86,2 M€ de CA en 2007-2008, en hausse de 25 %) a choisi d’intégrer une fonction de centre d’appels afin d’améliorer la qualité du service rendu.
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Cador Dorac prend pied à Tours Nord
L’
éditeur tourangeau de progiciels destinés aux experts-comptables CadorDorac vient de prendre à bail 943 m 2 de locaux à Tours Nord, dans un bâtiment propriété d’une SCPI du Crédit Mutuel qui a longtemps abrité la société Schneider (voir notre photo). La transaction
a été accompagnée par le cabinet IEL, créé officiellement il y a quelques semaines après l’abandon de la franchise CBRE. IEL, dont le siège est à Nantes, est présent à Tours et à Chartres ; il envisage d’autres ouvertures dans des villes de l’Ouest. Cador Dorac (35 salariés pour 3 M€ de CA), qui a lancé cet automne un processus de fusion avec un autre éditeur de logiciels pour expertscomptables, le provençal Azur Conception, quitte ainsi pour plus grand ses locaux de la rue du Plat-d’Etain, au centreville de Tours.
Handicall arrive à St-Cyr-sur-Loire L
a société bordelaise Handicall (1 M€ de CA, 48 salariés), entreprise adaptée spécialisée dans la relation clients, vient d’acheter 445 m² de bureaux au 1er étage de l’immeuble Cap Synthèse, sur la zone Equatop à St-Cyr-sur-Loire. La transaction a été réalisée par le cabinet Arthur Loyd-Boille Immobilier dans le cadre du partenariat Filoc avec la CCI de Touraine. Handicall, qui emploie 80 % de travailleurs handicapés (maladies invalidantes pour la plupart), compte recruter d’ici six mois à un an environ 60 collaborateurs. La société gère la relation client (recouvrement, enquêtes, vente) pour des sociétés comme SFR ou Canal +. Le plateau tourangeau devrait ouvrir dans le courant du mois prochain.
L’Art de Construire refait le mail Charlot à Blois Le promoteur et contractant général L’Art de Construire, qui achèvera à l’automne prochain les nouveaux locaux du groupe Apri (19 500 m2 en trois bâtiments) sur le parc A 10, au nord de Blois, a acheté, pour les rénover et les commercialiser, les 4 800 m2 de locaux du Mail Charlot que le groupe de protection sociale quittera définitivement dans quelques mois pour emménager sur le parc A 10. L’immeuble sera divisé en petits modules de bureaux de 150 à 250 m2 « et proposé à la location et à la vente » indique Eric Chleq, directeur commercial de L’Art de Construire (environ 70 M€ de CA). Les premiers occupants devraient pouvoir s’installer dans le courant du premier semestre 2010, après quelques mois de travaux de rénovation intérieure. En outre, une partie du parc de stationnement attenant sera dévolue à une résidence services pour personnes âgées de 76 logements (4 600 m2), complétée par deux niveaux de parking souterrain. L’Art de Construire, qui a déjà réalisé plusieurs équipements de ce type, est en négociation avec des candidats à l’exploitation et des investisseurs.
Phone Marketing confirme son implantation à Dreux Comme nous l’avions annoncé en avant-première dans l’édition bimensuelle de La Lettre Valloire datée du 28 janvier, Phone Marketing, une société appartenant à The Marketingroup, va ouvrir un centre d’appels de 250 positions à Dreux en juin prochain. Le centre d’appels occupera, dans un premier temps, près de 3 000 m2 dans l’enceinte du site Philips EGP pour assurer des tâches de traitement de contacts entrants et sortants et de back-office pour des donneurs d’ordres institutionnels ou des grandes entreprises. Phone Marketing, qui possède aussi un centre d’appels à Orléans, compte atteindre, à terme, le chiffre de 400 emplois dans la cité drouaise.
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Entreprises
Web
Comboost partage ses vues Jean-Charles Granger, le fondateur de Comboost.com, un site de partage de photos et de diaporamas, va tenter de monétiser sa forte fréquentation en proposant un service de tirages photographiques en ligne.
F
ondé à Sasnières, près de Vendôme (41), par JeanCharles Granger, un ingénieur de 39 ans féru de développement informatique, le site de partage de photos et de création de diaporamas Comboost.com est devenu en quelques mois une référence du genre. « Je n’ai certes pas atteint le niveau de notoriété de flickr.com – le leader mondial du domaine avec près de 4 milliards de photos en ligne – mais Comboost est déjà parvenu à générer un trafic important à son échelle avec plus de 10 000
visites/jour » explique Jean-Charles Granger. Le module qui permet d’installer une solution de gestion de diaporamas a notamment été plébiscité par des éditeurs de sites ou de blogs très fréquentés. Aujourd’hui, après avoir vainement tenté de proposer des formules payantes, Jean-Charles Granger – qui vit désormais de son activité de développeur informatique pour des web agencies – veut réussir à transformer cette audience en espèces sonnantes et trébuchantes. « Ce n’est pas le plus évident » admet-il, en prévenant que les revenus générés par le service AdSense de Google ne permettent pas de bâtir un modèle suffisamment rémunérateur. Il devrait donc lancer prochainement sur son site une offre
commerciale de tirages photographiques. « Il s’agira d’une véritable boutique en ligne qui proposera également différents articles (classeurs, albums photos) dédiés au grand public ». Ce service est assuré en marque blanche par l’un des leaders européens du tirage photographique, la société Cewe Color avec laquelle le fondateur de Comboost s’est associé. « Je jouerai le strict rôle d’un apporteur d’affaires et toucherai une commission pour chaque vente réalisée » explique Jean-Charles Granger qui se garde bien d’esquisser la moindre prévision de chiffre d’affaires. « Je n’ai aucune idée de ce que ce business peut représenter… » Jean-Christophe Savattier http://www.comboost.com/
Protigourmand.com pour garder sa ligne en ligne L
es adeptes du régime minceur protéiné ont leur site web… et maintenant leur forum de discussion ! Le site internet Protigourmand.com, spécialisé dans la vente en ligne de produits minceur de la marque Tenless, a lancé en début d’année le premier forum français consacré aux régimes protéinés. Créée à Vendôme (41) en 2003 par Rodolphe Raspail, la société Tenless emploie 5 salariés à Châteaudun (28) et affiche un CA, en progression, de 150 000 €. Grâce à son site internet Protigourmand.com, elle propose non seulement l’achat de ses produits (préparations protéinées, compléments alimentaires, encas…) mais également des conseils pour que les
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internautes établissent leur programme minceur : ils composent euxmêmes leur régime selon leur objectif de perte de poids et leurs goûts alimentaires. Avec 5 000 clients et près de 11 000 visites par mois sur son site, Tenless a décidé de lancer un forum, accessible à partir de Protigourmand.com, pour permettre aux internautes de partager leur expérience en matière de régimes protéinés et répondre à toutes les questions qu’ils se posent. La FAQ du site devenait insuffisante et il était nécessaire de mettre en place un nouvel outil de communication à destination des usagers. Un collaborateur de la société gère les réponses et, pour toutes de-
mandes d’ordre médical, les internautes sont redirigés vers les professionnels de la santé. Protigourmand espère faire de ce forum, premier du genre sur ce sujet en France, un lieu de rendez-vous pour sa communauté de clients. Aurélie Vouteau http://www.protigourmand.com/
Carnet
RÉGION Jean-Yves Cribier est, depuis le 22 décembre 2008, le premier directeur de Pôle emploi pour la région Centre. Jean-Yves Cribier était précédemment directeur des plans et programmes au sein de la direction générale de l’Unédic pour préparer la fusion Assédic-ANPE, après avoir été directeur de l’Assédic Centre en région Centre de 2002 à 2007.
BERRY Patrick Marie, président de A+ Météorologie, filiale du groupe Apave, vient d’être nommé président du Centre national des risques industriels (CNRI). Il succède à Jean Destruys qui a passé sept ans à la présidence du Centre.
Pierre-Henri Chevillard vient d’être nommé directeur régional Ouest Val de Loire de LCL (Le Crédit Lyonnais). Il est responsable d’un dispositif commercial de 80 collaborateurs et 27 agences réparties au sein de 5 directions de groupes sur l’Indre-et-Loire, l’Indre et le Loir-et-Cher.
Jacques Ropars, directeur ErDFGrDF Cher-en-Berry, vient d’être nommé président de l’Agence de développement du Cher (ADC) où il succède à Jean-Pierre Saulnier. François Pouply, directeur de cabinet de Serge Lepeltier depuis sept ans, vient d’être nommé directeur général des services de la Ville de Bourges.
EURE-ET-LOIR
Philippe Lacaïle a été nommé directeur général des services de la Ville de Tours. Il cumule cette fonction avec celle de directeur général de la communauté d’agglomération Tour(s) Plus.
Samuel Lemercier vient d’être nommé directeur général de Chartres-Habitat. Il succède à Thomas Caudron.
Bruno Leluc, agent Axa à Montbazon, a été élu président de la Chambre régionale des agents généraux d’assurance du Centre.
Jean-Paul Glory vient d’être nommé président du Conseil de prud’hommes de Châteaudun. Il succède à Jean-Paul Lavainne.
Dominique Lecoq vient d’être nommé directeur de la Chambre d’agriculture d’Indre-et-Loire, basée à Chambray-lès-Tours. Il succède à Daniel Lemesle.
INDRE-ET-LOIRE François Cornuz a été nommé directeur général de Val Touraine Habitat, l’office publique HLM d’Indre-et-Loire. Christine Abrossimov, jusqu’à présent administratrice civile hors classe, a été nommée sous-préfète d’Indre-et-Loire. Elle succède à Salvador Perez qui est nommé secrétaire général de la préfecture du Nord à Lille.
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William De Zorzi vient d’être nommé directeur de l’Urssaf de Touraine. Il fut auparavant directeur adjoint à la Caf de Lille durant 10 ans.
LOIR-ET-CHER Bruno Cloirec a été nommé président de Cemex Bétons Centre et Bretagne. Il succède à Marc Guinoux, qui rejoint la région Sud-Est. Emmanuel Gros, qui était auparavant directeur général adjoint de la Ville de la Roche-sur-Yon (85), a été nommé directeur général des services de la Ville de Blois. Il succède à Frédéric Durin qui assurait l’intérim.
A l’invitation de la Jeune Chambre Economique de Montargis et de son président Pascal Valton, la 22 e Conférence des Présidents des Jeunes Chambres françaises s’est tenue les 7 et 8 février dernier à Montargis. Guillaume Aubanel, président national, et le coréen Jun Sup Shin, président mondial, étaient présents.
LOIRET Eric Doligé, sénateur et président du Conseil général du Loiret, vient d’être réélu président du Conseil national des services d’incendie et de secours (CNSIS). À Montargis, Marcel Lambert, le directeur du groupe Société générale des agences de l’est du département, est muté à Cherbourg après plus de 5 ans d’activité. Il est remplacé par JeanMarie Faubert.
Marie-Louise Coquillaud vient d’être nommée directrice générale des services de la Communauté d’agglomération d’Orléans-Val de Loire. Elle était précédemment directrice générale adjointe.
LOIRET Serge Aubailly, expert-comptable du cabinet Orcom, à Orléans, a été élu en décembre président du Conseil régional de l’ordre des experts-comptables d’Orléans, qui regroupe les 600 membres de l’ordre dans les départements du Cher, de l’Eure-etLoir, du Loir-et-Cher et du Loiret. Le bureau, qui est élu pour deux ans, est complété par trois vice-présidents (Olivier Nioche, Xavier Lafont et Bernard Brezault), un trésorier, Patrick Imbert, et un trésorier adjoint, Florence Servel.
Patrick Poisson vient d’être nommé président de la Fédération du bâtiment et des travaux publics du Loiret (FFB45). Patrick Poisson, vice-président de la CCI du Loiret et maire adjoint de St-Firmin-desBois, dirige le groupe AFL, spécialisé dans les activités de menuiserie et de ferronnerie d’art à Amilly. Il succède à Gérald Gallier.
Olivier Carré, député du Loiret et rapporteur du budget de la politique de la Ville d’Orléans, vient d’être nommé représentant suppléant de l’Association des maires de France au conseil d’administration de l’ANRU.
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