MAGAZINE MARS 2015 - 5 €
Redonner sa chance
à l’apprentissage La bataille du fer aura bien lieu
Point de vue
Redonner sa chance à l’apprentissage apprentissage décline, en dépit des objectifs ambitieux qui lui ont été assignés par les pouvoirs publics : la France est tombée à un plus bas historique et rien, ni la qualité et la variété des formations proposées, ni l’enthousiasme des apprentis et de leurs tuteurs, ne semble de nature à relancer une machine qui s’essouffle. Non seulement l’objectif fixé par le gouvernement de 500 000 apprentis en 2017 ne sera pas atteint, mais le nombre d’entrées dans les filières a baissé en 2013, comme en 2014. Dans les pages qui suivent (pages 19 à 31 de ce numéro), formateurs et employeurs donnent de la voix pour dénoncer les freins réglementaires et culturels qui entravent l’apprentissage. La crise économique a, bien sûr, sa part de responsabilité. Mais l’empilement des réglementations, dont la liste a encore été alourdie par le décret du 11 octobre 2013 relatif aux travaux interdits aux jeunes âgés de moins de dix-huit ans, découragerait les meilleures volontés : l’interdiction du travail en hauteur, celle de démonter des échafaudages ou d’utiliser des machines dangereuses et des outils coupants rendent l’exercice de certains métiers impossibles. Comment, dans ces conditions, mettre les jeunes en situation professionnelle, les former
L’
aux gestes qu’ils devront reproduire tout au long de leur parcours et leur inculquer des attitudes responsables ? « La sécurité, ce n’est pas le rejet absolu du risque », rappelle l’un des chefs d’entreprises que nous avons interrogés. En supprimant la prime de 1 000 € versée aux entreprises de plus de 10 salariés embauchant un apprenti, avant de la réintroduire partiellement en l’assortissant de contraintes supplémentaires, les pouvoirs publics n’ont pas envoyé le bon signal aux employeurs. Il est urgent de reprendre le dossier en main et d’offrir des perspectives aux dizaines de milliers de jeunes qui ne demandent qu’à s’investir dans un métier le plus tôt possible. Les Régions, auxquelles la loi a donné une responsabilité accrue en matière de formation en règle générale et d’apprentissage en particulier, doivent faire remonter auprès du gouvernement les doléances des acteurs de terrain et les dysfonctionnements du système. Au-delà de la redistribution des impôts et taxes vers les établissements formateurs, une politique d’incitation courageuse est à entreprendre : ce sera l’un des grands enjeux du prochain mandat régional.
zon François−Xavier Beu
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www.lettrevalloire.com Ce magazine est un hors-série de La Lettre Valloire, bimensuel d’information politique et économique en région Centre. Édité par MCM Presse SAS au capital de 160 000 € RCS Tours B 450 613 591 Siège social : 14, boulevard Heurteloup à Tours Adresse postale : BP 92031 37020 Tours Cedex 1 02 47 70 60 00 contact@lettrevalloire.com Rédaction : François-Xavier Beuzon (rédacteur en chef) Jean-Christophe Savattier (rédacteur en chef adjoint) Aurélie Vouteau (édition)
Points Chauds 6-7
En Bref L’actualité du trimestre en bref.
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Bernard Pillefer : « Mutualisons nos achats d’énergie » Bernard Pillefer, président du Sidelc et du Pôle Énergie Centre, décrit les principales missions d’un organisme qui fédère les syndicats départementaux d’énergie de la région.
Ont participé à ce numéro : Anne-Cécile Cadio Cyril Chigot Stéphane Messer Bruno Villeneuve Maquette : Régis Beaune Révision et corrections : François-Xavier Beuzon
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Publicité : François Xavier Beuzon Laura Bizet Diffusion : Nadine Gomès Crédits photographiques : Cyril Chigot : Une, 18, 28 Cyril Chigot pour la SET : 10 DR : 6, 7, 8, 11, 12, 13, 14, 16, 17, 22, 24, 32, 33, 38, 42, 48, 49, 50 Julien Combes (Seura Architectes Urbanistes) : 10, 11 François-Xavier Beuzon : 20, 26, 40 Jean-Christophe Savattier : 36 Bruno Villeneuve : 43, 44, 45, 46, 47 CFAI : 31 12-13
Impression : Imprimerie Vincent, Tours (37) Informations légales : Abonnement annuel 2015 (23 numéros + magazines hors-séries) : 365€ Abonnement électronique avec édition bihebdomadaire : 465€ Prix de ce numéro : 5 €
Chartres passe la surmultipliée Pôle administratif, parc des expositions, réaménagement du quartier de la gare : le maire de Chartres engage une véritable mutation urbanistique.
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Paris-Bordeaux la grande (dés)illusion
La SNCF souhaite réduire le nombre de dessertes intermédiaires sur la ligne LGV SEA au profit de liaisons directes entre Paris et Bordeaux : à Tours et dans d’autres villes, on ne l’entend pas de cette oreille.
Économie 18-31
Directeur de la publication : François-Xavier Beuzon
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Serge Babary veut redonner de « la cohérence » à Tours Le maire de Tours juge que la qualité architecturale de la ville s’est beaucoup dégradée. Il veut reprendre la main en imposant de nouvelles règles aux promoteurs et aménageurs.
CPPAP : 0116 I 85872 ISSN : 1246-4333 Dépôt légal : mars 2015
MCM presse
près de Bourges et d’Orléans, en sont pour leurs frais. Dans l’intervalle, la réouverture du dossier de la LGV PoitiersLimoges est vécue en région Centre-Val de Loire comme une véritable provocation.
À LA UNE La bataille du fer aura bien lieu Les élus régionaux, qui rêvaient d’une ligne à grande vitesse Paris-Lyon passant au plus
À LA UNE Redonner sa chance à l’apprentissage Handicapé par de multiples freins réglementaires, souffrant de l’image négative dont il pâtit toujours auprès des jeunes et de leurs parents, l’apprentissage peine à s’imposer. Du côté des employeurs, la crise économique et le manque de visibilité sur les carnets de commandes n’incitent guère à l’embauche.
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Sommaire MARS 2015
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Comment tirer les bacs pro vers le haut Le gouvernement veut créer une troisième voie, parallèle au BTS, qui serait spécifique aux bacs pro.
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L’offre chartraine post-bac s’étoffera à la rentrée Une antenne Polytech et un bachelor pro « banque assurance » en alternance vont être créés à Chartres.
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Les premiers pas de la réforme de la formation professionnelle
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Apia logée à meilleure enseigne avec Shango Repris en février dernier par le family office Shango, le spécialiste vierzonnais de l’enseigne lumineuse Apia affiche de nouvelles ambitions.
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Intelcia pose ses CRC en Centre-Val de Loire Après Dreux, Intelcia, le spécialiste marocain des centres de relation client, mise sur Orléans Charbonnière où il vient de s’installer.
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Les chantiers Les chantiers régionaux en prévision.
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Le carnet
Un demi-million de salariés ont créé un compte personnel de formation (CPF), principale avancée du texte adopté il y a un an.
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Maintenance et chaudronnerie, les apprentis manquent à l’appel Les difficultés de recrutement d’apprentis sont particulièrement critiques dans les métiers de la maintenance industrielle. L’apprentissage a la cote chez Lam’inox Installé à Châteaudun, le spécialiste de la tôlerie fine Lam’inox accueille régulièrement un contingent d’apprentis.
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En bref L’actualité du trimestre en bref.
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Le secteur productif régional en chute libre depuis trente ans Les effectifs employés dans les activités manufacturières ont fondu de 16 % ces trente dernières années en région Centre.
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Les puces du futur seront conçues à Tours Le Certem, plateforme tourangelle de R&D dédiée à la microélectronique de puissance, fournit aux industriels et académiques un appui de très haut niveau.
Escapades ine fin de magaz Retrouvez en e u s es économiq nos itinérair es. et touristiqu
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Points Chauds
En Bref
LOGOMACHIE a Ville de Tours et le conseil régional ont décidé de se doter d’un nouveau logo : la Région y était obligée par son changement de nom, Centre-Val de Loire ayant officiellement remplacé Centre au mois de janvier. Pour des raisons budgétaires, ce sont les services de la communication eux-mêmes qui ont été chargés de plancher sur des projets. À Tours, les quatre propositions soumises à l’appréciation des habitants et du personnel municipal ont déclenché une improbable polémique, attisée sur les réseaux sociaux par un collectif « de professionnels, étudiants et amateurs du design graphique. » : frondeurs, ils ont même pastiché un des logos proposés par la Ville, histoire de démontrer qu’à l’inverse de Paris, Tours était capable de sombrer… Un graphiste averti en vaut deux : la direction de la communication du conseil régional a payé pour savoir ce que la production de logos peut coûter en polémiques. Joué-lès-Tours, qui fait également logo neuf, a préféré recourir à une consultation externe : pas sûr que cela suffise à calmer les ardeurs des belligérants.
L
NOUVELLE STAR À FLEURY-LESAUBRAIS On se souvient que pour la cérémonie municipale des vœux de l’an passé, Pierre Bauchet, qui achevait son troisième et dernier mandat de maire de Fleury-les-Aubrais, avait entonné la chevauchée des Walkiries, grotesquement grimé en « vierge guerrière » et affublé d’un bouclier décoré de la célèbre tête hilare de la vache qui rit (!!!). Cette année, Marie-Agnès Linguet, qui lui a succédé fin mars 2014 dans le fauteuil de premier magistrat, a été plus sobre : elle a interprété la chanson « Imagine » de John Lennon. On ignore ce qui
pousse les élus fleuryssois à chanter : peut-être une vocation refoulée de candidat à l’émission « Nouvelle Star » ?
« qu’il s’agit d’un ancien strauss-kahnien. C’est dire si la fronde dépasse les rangs de l’aile gauche du parti socialiste. »
BAUMEL, DÉPUTÉ DE L’ANNÉE 2014
NAUFRAGE ÉDITORIAL
Laurent Baumel, député PS de la 4e circonscription d’Indre-et-Loire et membre du groupe des frondeurs qui s’est opposé durant toute l’année aux projets du gouvernement, a été désigné député de l’année 2014 par le célèbre annuaire politique « Le Trombinoscope » : le prix lui a été remis fin janvier dans les salons de l’Hôtel de Lassay, qui abrite la présidence de l’Assemblée nationale. Le jury a justifié son choix en indiquant
On ne peut pas réussir à tous les coups le succès d’édition de « Merci pour ce moment » de l’excompagne présidentielle. C’est malheureusement le constat qu’a fait, avec amertume, le ministre des Finances Michel Sapin lorsqu’il a pris connaissance des chiffres
de son propre livre ! « L’Écume et l’Océan, chronique d’un ministre du Travail par gros temps » a, en effet, sombré corps et biens, avec seulement 346 ventes enregistrées entre mai et décembre. L’ancien député et maire d’Argenton-sur-Creuse espérait encore une inversion de la courbe des ventes à l’heure où nous écrivons ces lignes.
MARTIN-LALANDE RENONCE Invoquant des raisons de santé et, peut-être, une lassitude après 36 ans de mandats successifs au conseil général de Loir-et-Cher dont il est, jusqu’à la fin du mois de mars, le 1er vice-président, Patrice Martin-Lalande a décidé de ne pas se représenter. Il avait annoncé en fin d’année sa candidature sur le nouveau canton de Chambord (n°5), laissant celui de Sologne (n°13) au nouveau maire de la commune solognote, Pascal Bioulac, associé à Isabelle Gasselin, maire de La Ferté-Imbault. Patrice Martin-Lalande conserve son siège de député (UMP) de la 2e circonscription jusqu’à la fin de son mandat, en 2017, date où il devrait transmettre le flambeau à Guillaume Peltier.
De Jean-Pierre Gorges, député-maire UMP de Chartres, à propos de l’éventuelle candidature de Nicolas Sarkozy aux élections présidentielles de 2017 : « S’il se recentre, il n’est pas au deuxième tour. Il faut qu’il reste à droite ». Toujours Jean-Pierre Gorges qui, selon Libération, aurait traité Dominique Bussereau « d’UDIste » lors du bureau politique de l’UMP réuni avant le second tour de la fameuse partielle du Doubs. En guise de réponse, le président tourangeau du conseil général de Charente-Maritime se serait fendu, toujours selon le
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CHER ET MAL GÉRÉ
Voilà un résultat qui tombe mal, en pleine campagne électorale pour le renouvellement des exécutifs départementaux. La chaîne BFM Business, qui a dressé le palmarès des 95 départements métropolitains les mieux gérés à partir de l’examen de leurs budgets primitifs, donne la dernière place de celui-ci au Cher : 87e en matière de poids de la fiscalité, 82e pour les frais de personnel, 78e pour l’investissement… Le Cher, présidé par le socialiste Jean-Pierre Saulnier (ci-contre) est même devancé par la Corrèze, antépénultième du classement, une collectivité dont la réputation n’est plus à faire dans le domaine de la gestion. Les deux voisins berrichons sont aux antipodes l’un de l’autre : l’Indre est, quant à elle, classée deuxième du Palmarès derrière le Morbihan : bien placé partout, le conseil général présidé par Louis Pinton (UMP) est même le moins endetté de France par habitant ! Le Loiret d’Éric Doligé (14e) et l’Eure-et-Loir d’Albéric de Montgolfier (17e) sont assez loin devant l’Indre-et-Loire de Frédéric Thomas (37e, c’est normal…) et le Loir-et-Cher de Maurice Leroy (68e).
SUJET À CAUTION Le classement de BFM Business n’a pas fait que des heureux si près des élections départementales. Maurice Leroy, président d’un conseil général de Loir-et-Cher médiocrement classé (68e sur 95), a ainsi rappelé que l’investissement, l’un des critères retenus – où le Loir-et-Cher occupe une peu glorieuse 90e place –, ne peut s’apprécier « que dans la durée » et que l’exécutif l’a voulu « modéré et régulier dans le temps, c’est notre choix de gestion ». L’élu, qui se présentera à sa propre succession, souligne que le site decomptes-publics.fr, en collaboration avec Le Point, offre un bien meilleur classement à son département, en l’occurrence le 14e, l’Indre arrivant en tête du même palmarès et le Cher avant-avant-dernier.
CHIFFRE
DU TRIMESTRE
87% C’est le pourcentage d’internautes qui se sont prononcés pour l’absorption du RSI par la Sécurité sociale en répondant au sondage publié sur le site lettrevalloire.com (18 décembre 2014 au 16 mars 2015).
GUERRE À CISCO Il est devenu de bon ton de défier l’impérialisme numérique américain.
Alors que l’Europe entière se ligue contre Google, la députée UMP d’Eure-etLoir Laure de la Raudière dénonce l’accord signé entre le gouvernement français et un autre géant américain des nouvelles technologies, Cisco. Ce deal, qui conduira la firme californienne à former
200 000 personnes aux métiers des réseaux numériques, à investir 100 M$ dans des start-ups françaises et à mener un projet de ville connectée, déplaît à l’ancienne cadre d’Orange qui pose la question : « La France doitelle se laisser acheter par les géants américains du numérique ? »
REMPART À 77 ans, le truculent maire du village de Châtillon-enDunois (28), Claude Térouinard, a décidé de se présenter devant les électeurs sur le nouveau canton eurélien de Brou, au côté de Françoise Hamelin, conseillère générale d’Authon-duPerche.
Soutenu par l’UMP et l’UDI, le duo affrontera un binôme Front de gauche, seul représentant de la gauche, et le Front national. C’est parce qu’il considère être le seul à pouvoir lui barrer la route que l’imposant Claude Térouinard (ci-dessus) a décidé de faire rempart de son corps au parti de Marine Le Pen.
quotidien, d’un inamical « connard ». D’Yves Fromion, député UMP du Cher, après son appel dans Le Figaro, avec 50 autres parlementaires dont plusieurs de la région Centre, en faveur de la ruralité : « Que l’on cesse de traiter les ruraux comme des bouseux irrécupérables. » En l’honneur de la victoire de Syriza aux élections législatives en Grèce, Jean-Pierre Charles, conseiller général sortant et maire communiste de Graçay, candidat sur le nouveau canton de Vierzon 2, a invité élégamment « les tristes sires » qui ne parlent que de compétitivité et de rentabilité « à aller se faire voir chez les Grecs ».
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Points Chauds
Territoires
BERNARD PILLEFER, PRÉSIDENT DU PÔLE ÉNERGIE CENTRE
« Mutualisons nos achats d’énergie » Bernard Pillefer, le président du Sidelc (Syndicat intercommunal de distribution de l’électricité du Loiret-Cher) vient d’être élu président du Pôle Énergie Centre. Ce conseiller général de terrain, élu sur le canton de Morée et, par ailleurs, maire de Fréteval, nous décrit les principales missions d’un organisme qui fédère les syndicats départementaux d’énergie de la région Centre-Val de Loire.
Comment caractériser les missions principales de Pôle Énergie Centre ? Bernard Pillefer : Pôle Énergie Centre est une entité très souple née d’une entente entre les différents syndicats d’énergie de la région Centre-Val de Loire. Nous n’avons pas vocation à nous substituer à l’activité de nos membres, notamment dans le domaine de la maîtrise d’ouvrage des travaux d’amélioration et de renforcement des réseaux. En revanche, nous devons jouer un rôle de premier plan en matière de partage de l’information. Nous devons aussi nous développer sur le terrain de la formation dispensée auprès des salariés des syndicats, des agents et des élus des collectivités. La Lettre Valloire : Quelle est la nature des relations que vous souhaitez développer avec ErDF ? Bernard Pillefer : Nous nous situons dans des logiques ultra-coopératives. Il y a naturellement des imperfections et on peut toujours mieux faire, mais il faut bien reconnaître que la qualité de la distribution de l’électricité a progressé, y compris en zone rurale. Notre rôle vis-à-vis d’ErDF est d’aplanir les difficultés qui pourraient l’opposer aux collectivités territoriales. Mais franchement, aujourd’hui, les relations avec notre concessionnaire sont au beau fixe. 8 La Lettre Valloire - Mars 2015
La Lettre Valloire : Quels sont les dossiers prioritaires de votre mandat ? Bernard Pillefer : Je souhaite faire avancer le dossier de l’installation des bornes d’alimentation destinées aux véhicules électriques sur l’ensemble du territoire régional. Il y a beaucoup de leçons à tirer des expériences qui ont été menées en Indre-et-Loire, département avant-gardiste sur le sujet, mais aussi dans le Cher et en Eure-et-Loir. Je souhaite que nous puissions cartographier les besoins sur l’ensemble de la région. C’est l’une des conditions sine qua non du développement de ce mode de transport. Il faudra optimiser les futurs déploiements en nous basant sur l’analyse des pratiques et des déplacements. Nous devons aussi faire progresser la réflexion sur le thème de la mutualisation des approvisionnements d’énergie. C’est un sujet que je connais bien, puisque le Loir-et-Cher a participé, avec le Loiret et l’Eure-et-Loir, à la création d’Approlys, une centrale publique d’achat. Il faut probablement s’inspirer de cette initiative afin d’imaginer une centrale d’achat dédiée à l’approvisionnement énergétique. Pour l’instant, ce n’est évidemment qu’une simple réflexion, j’invite tous les adhérents de Pôle Énergie Centre à échanger sur le sujet. Ne perdons pas de vue que la réalisation d’économies sur les approvisionnements nous permettra d’accroître nos capacités d’investissement dans les réseaux. A nous de nous montrer inventifs… Propos recueillis par Jean-Christophe Savattier
Véhicule électrique : l’Indre-et-Loire en pointe Au dernier comptage effectué par le Syndicat intercommunal d’énergie d’Indre-et-Loire (SIEIL), 124 bornes de recharge pour véhicules électriques et hybrides avaient déjà été installées sur l’ensemble du département, ce qui le place aux avant-postes dans ce domaine. D’ici à la fin de l’année, le territoire pourrait en compter plus du double. L’accès au réseau se fait par un badge, délivré gratuitement, et la recharge est gratuite les deux premières années.
SIX CENTRES D’AFFAIRES EN RÉGION CENTRE-VAL DE LOIRE • Cher : 7, rue Pierre Latecoère - 18000 Bourges - tél : 02 48 27 22 94 • Eure-et-Loir : 13, boulevard Chasles - 28000 Chartres - tél : 02 37 25 64 36 • Indre : 19-21, rue Jean-Jacques Rousseau - 36000 Châteauroux - tél : 02 54 08 00 90 • Indre-et-Loire : 40, rue James Watt - 37200 Tours - tél : 02 34 74 91 01 • Loir-et-Cher : Parc A10, 6, rue du Professeur Maupas - 41260 La Chaussée St-Victor - tél : 02 34 03 65 01 • Loiret : 5, rue d’Escures - 45000 Orléans - tél : 02 38 78 82 10
La Lettre Valloire - Mars 2015 17
Points Chauds
Urbanisme
Serge Babary veut de « la Le maire de Tours juge que la qualité architecturale de sa ville s’est beaucoup dégradée. Il veut reprendre la main en imposant de nouvelles règles aux promoteurs et aux aménageurs. Sans stopper les projets lancés par son prédécesseur.
«I
Serge Babary : « Je n’ai rien contre le vert pomme mais tout de même ! ». Ici le quartier Mame.
l faut arrêter de dire que le maire de Tours veut stopper la production de logements, s’emporte Serge Babary. Simplement, on ne peut plus continuer à faire n’importe quoi sur le plan architectural ». Non, il n’est pas l’ennemi des promoteurs et des aménageurs qui « viennent régulièrement se plaindre dans mon bureau de l’atonie du marché ». Les prévisions étaient de produire 675 logements par an : « On en a construit 900 en 2014. Et à la fin décembre, 1900 logements neufs étaient en attente d’acheteurs. Il va être difficile de me reprocher d’avoir donné un coup d’arrêt », poursuit le premier magistrat. En revanche, il reconnaît vouloir « redonner
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de la cohérence à des politiques urbanistiques longtemps dénuées de toute ligne directrice ». Selon lui, les Tourangeaux se plaignent à longueur de réunions publiques des programmes immobiliers qui dénaturent l’identité des quartiers : « Franchement, que ce soit à Tours-Nord du côté de Maginot, en centre-ville ou aux Deux-Lions, certains promoteurs ont poussé le bouchon un peu loin ». Des projets ont été lancés sans respecter « a minima l’environnement architectural », souligne Serge Babary qui se dit très inquiet de l’aspect futur d’ensembles confrontés à l’usure du temps. Il brandit ainsi l’image sur son smartphone d’un de ces programmes neufs de centre-ville aux coloris improbables : « Je n’ai rien contre le vert pomme mais tout de même ! », ironise-t-il. Derrière ces partis pris esthétiques, il décèle des positions idéologiques: « Il y a une vision urbanistique un peu totalitaire qui croit qu’une avantgarde éclairée sait mieux que le bon peuple ce qui est beau et ce qui ne l’est pas. Et bien, je ne me reconnais pas du tout dans cette posture », coupe Serge Babary, décidément à l’offensive.
Afin de reprendre la main sur un dossier au cœur de son projet politique, il vient d’installer un comité stratégique d’urbanisme composé de techniciens et d’élus. « Il sera chargé de définir rapidement un cahier des charges qui viendra en appui du PLU actuel », souligne-t-il. Les nouvelles règles urbanistiques en cours d’élaboration vont s’appuyer sur une cartographie fine des lieux sensibles (quartiers, places, sites remarquables, entrées de ville, bords de Loire), « mais il faudra sans doute aller plus loin. C’est pour cela que j’envisage d’engager une révision du PLU. » Dans l’attente, de nombreux projets qui, pour la plupart, ont été validés lors de la mandature précédente, vont débuter. Outre l’emblématique restructuration du haut de la rue Nationale (cf. encadré), le Forum Méliès de Tours-Nord, des logements et commerces adossés à un complexe cinématographique, devrait arriver à bon port après « quelques ajustements ». Les permis de construire viennent d’être accordés. La rénovation du quartier Mame, menée par Tours Habitat, a aussi été lancée et sera complétée par la réhabilitation du site his-
redonner cohérence » à Tours torique de l’imprimerie qui doit accueillir l’École des Beaux-Arts et devenir une plateforme dédiée au arts graphiques et au numérique. Le programme sera probablement inauguré « à la rentrée 2015 », précise le maire. « Et puis, il y a beaucoup d’autres lieux majeurs sur lesquels nous devons préciser ce que nous voulons. La réflexion avance mais nous ne devons pas céder à l’empressement. Ni à la légitime impatience des promoteurs… ». La réhabilitation des casernes de part et d’autre de la rue du Plat d’Étain fait partie de ces sujets ; il faudra attendre de connaître les intentions du ministère de la Défense, encore propriétaire sur le site d’un immeuble d’une soixantaine de logements. « Nous voulons aussi relancer la réhabilitation de l’ancien groupe scolaire Ste-Marguerite qui a déménagé à Chambray-lès-Tours », ajoute le maire. Le projet initial a fait l’objet d’une vive opposition des riverains : « Le sujet a empoisonné la campagne électorale. L’équipe va reprendre tout cela tranquillement. C’est un dossier que je classe au rang des priorités, parce qu’il s’agit de la réhabilitation de cette partie de l’avenue Grammont qui, non desservie par le tramway, est en souffrance. Nous devons, là comme ailleurs, répondre à l’inquiétude des riverains devant la désertification commerciale. » Bonne nouvelle, le quartier populaire
du Sanitas, derrière la gare, vient d’être déclaré éligible aux dispositifs de l’ANRU : « Cela va nous donner l’opportunité de relancer des travaux d’aménagement urbain sur la zone dite du Hallebardier et, pourquoi pas, dans l’ancienne chaufferie qui pourrait accueillir des activités économiques. » En revanche, le maire repousse aux calendres grecques la mise à l’étude de l’embellissement des abords de la gare de Tours. « Nous ne sommes pas en capacité d’engager un tel projet qui nécessiterait l’accord préalable de Jean Nouvel – le célèbre architecte du palais des Congrès Vinci – puisqu’il
détient encore des droits intellectuels sur l’aménagement du quartier ». Le projet restera donc à quai…
Le futur Centre de Création Contemporaine Olivier Debré.
Jean-Christophe Savattier
Le projet emblématique de la rue Nationale Le réaménagement du haut de la rue Nationale, artère historique qui relie le pont Wilson à l’avenue de Grammont et aux deux grands boulevards perpendiculaires, Heurteloup et Béranger, est enfin lancé. Le premier chantier ouvert est celui de la transformation de l’actuel musée des Beaux-Arts en Centre de Création Contemporaine Olivier Debré (CCOD) ; suivront les constructions de deux hôtels (3 et 4 étoiles) en proximité immédiate de la Loire, d’une quarantaine de logements et de 5 000 m2 de surface commerciale. « Les travaux du CCOD ont commencé et la déclaration d’utilité publique (DUP) qui porte sur l’ensemble du projet sera purgée de tout recours des tiers au 30 juin prochain », commente Serge Babary. Ce programme, dont la maîtrise d’œuvre a été confiée au groupe Eiffage par la SET, devrait générer près de 100 M€ de travaux de génie civil. www.tours-nationale.fr/
La Lettre Valloire - Mars 2015 11
Points Chauds
Urbanisme
Chartres passe la Pôle administratif, parc des expositions, réaménagement du quartier de la gare : le maire de Chartres engage une véritable mutation urbanistique. Une politique qui fait grincer les dents de ses opposants.
V
isionnaire et vrai stratège pour ses proches, « mégalo » et « accro » au bulldozer pour ses adversaires politiques, Jean-Pierre Gorges, le député-maire de Chartres et président de Chartres Métropole, suscite des sentiments contrastés. Un fait est certain : avec lui, Chartres et son agglomération ne risquent pas de s'endormir. JeanPierre Gorges veut faire de sa ville « une locomotive nationale » attractive pour les entrepreneurs et un modèle à suivre en matière d'emploi. Ainsi, pour les quatre années à venir, trois grands
chantiers seront menés de front pour un investissement total de quelque 500 M€ ! Une paille pour une ville d’à peine 40 000 habitants et une agglomération d’un peu plus de 120 000 habitants. Plus de 40 M€, c'est le coût estimé du futur pôle administratif dont la réception est attendue pour le 1er trimestre 2017 ; celui–ci est en phase de construction autour de l'hôtel Montescot. Il doit regrouper les services de la métropole, de la ville et de ses satellites (CCAS, bailleur social, etc.), aujourd'hui disséminés sur 18 sites différents. Ce nouvel ensemble de bâtiments, moins énergivore,
Jean-Pierre Gorges : « 1,4 Md€ injectés sur le long terme » L’objectif du député-maire de Chartres est simple : « Augmenter le produit intérieur brut par habitant… tout en baissant la fiscalité ! » Ses recettes ? Multiplier les investissements générateurs de retombées économiques, rendre la ville plus attractive – « Je suis très fier de l’Odyssée, le plus grand complexe aquatique d’Europe » – et miser sur la croissance endogène, celle générée par les entreprises du cru. « Nous avons choisi d’aider et d’accompagner les entreprises locales dans leur croissance. La nouvelle usine Guerlain en est un bel exemple. En revanche, favoriser à grand frais des implantations non durables, cela n’a pas de sens », assure le maire qui a calculé qu’avec l’effet de levier des investissements municipaux et métropolitains, ce sont, à terme, 1,4 Md€ qui seront déversés sur l’agglomération chartraine.
12 La Lettre Valloire - Mars 2015
sera financé en partie par la vente de bâtiments détenus par la Ville et s'accompagnera d'une baisse de la masse salariale : « Une centaine de postes d'agents ne seront pas reconduits sur la durée de la mandature », explique Franck Masselus, adjoint aux finances en charge du projet. La refonte totale de l'entrée de ville, en direction de Paris, est assurément le second très gros morceau. Plus de 300 M€ vont être injectés pour donner un nouveau visage aux 300 ha de terrains aujourd'hui propriété de la ville et de l'agglomération. Au menu de ce projet aux multiples facettes : un nouveau parc des expositions (30 M€, livraison prévue dans le courant du premier semestre 2018) ainsi qu’un nouveau centre commercial et de loisirs (110 000 m2) dont la construction et la commercia-
surmultipliée lisation seront assurées par Altarea Cogedim. « Ce promoteur va débourser plus de 50 M€ pour acquérir le terrain », précise Karine Dorange, adjointe
en charge de l'aménagement du plateau nord-est. « Cette somme servira à financer une partie du projet qui compte aussi la modernisation de l'aérodrome ainsi que la construction de logements (plus de 2 300 à terme) à
Ci-dessus, le futur quartier de la gare, qui comprendra un espace culturel et sportif (ci-dessous).
l'horizon 2030 ». Le réaménagement radical (139 M€) du quartier de la gare est probablement le dossier le plus consensuel. La nouvelle plateforme multimodale devrait fluidifier le passage des 10 000 voyageurs quotidiens. Une fréquentation dopée avec l'ouverture en fin d’année de la section ChartresTours, en attendant celle, plus hypothétique, de Chartres-Orléans, envisagée désormais pour 2023. « Nous avançons ensemble avec la région » reconnaît avec satisfaction Daniel Guéret, adjoint au maire, délégué à l'aménagement du territoire. Véritable centre nerveux dédié à la mobilité, le quartier gare accueillira aussi un espace culturel et sportif (40 M€), un parking de 2 000 places (60 M€), ainsi que des commerces et des logements. Stéphane Messer, à Chartres
David Lebon : « Laisser son empreinte sur la ville, une obsession » Chef de file des opposants au député-maire, l’élu socialiste David Lebon conteste « cette coûteuse politique de la table rase », alors qu'il suffirait parfois de « moderniser et de réhabiliter le bâti existant ! » David Lebon est, par exemple, dubitatif sur l'intérêt pour les citoyens du futur pôle administratif. La création du nouveau centre commercial et de loisirs sur le plateau nord ? « Un concept démodé digne des années 80 ! » Seul le projet du quartier gare trouve en partie grâce à ses yeux. Un bémol tour de même même, la salle réservée à la culture et aux sports « aurait dû être positionnée sur le plateau nord. »
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Points Chauds
Aménagement
La bataille du fer aura Les élus régionaux, qui rêvaient d’une ligne à grande vitesse Paris-Lyon passant au plus près de Bourges et d’Orléans, en sont pour leurs frais. Le tracé dit « médian », situé largement à l’est des deux villes, tient la corde. De même, l’amélioration de la desserte classique Paris-OrléansLimoges-Toulouse (POLT) est repoussée aux calendes grecques. Dans l’intervalle, le dossier de la LGV PoitiersLimoges a connu une notable accélération grâce aux élus du Limousin. Elle est vécue en région CentreVal de Loire comme une véritable provocation.
I
frastructures se préparent à des batailles acharnées à l’issue très incertaine. Les soutiens du projet ParisOrléans-Clermont-Lyon (POCL)
Centre Auvergne, Réseau Ferré de France – devenu SNCF Réseaux depuis le 1er janvier 2015 – aurait déployé un lobbying intense pour faire voler en éclats le consensus réuni au-
l va falloir ferrailler ! Qu’il s’agisse du POCL, la desserte à grande vitesse qui devait doubler celle reliant Paris à Lyon depuis 1981, “ ON LE SAIT BIEN, LES GRANDS PROPRIÉTAIRES via Orléans et Bourges, ou de la SOLOGNOTS ONT FAIT JOUER TOUTES LEURS modernisation du POLT (Paris-OrRELATIONS AFIN D’EMPÊCHER LE PASSAGE léans-Limoges-Toulouse), réclamée à DE LA LIGNE SUR LEURS TERRES cor et à cri par les élus régionaux, les projets ferroviaires ne vont pas de soi en région Centre-Val de Loire. Et les sont désenchantés. Selon Rémy Poin- tour du tracé Ouest d’une ligne qui personnalités locales qui soutien- tereau, le sénateur UMP du Cher ne sera pas opérationnelle avant nent ces grands programmes d’in- qui préside l’association TGV Grand 2030. Ce tracé de 500 km, qui aurait relié Paris à Lyon en 1 h 55, devait passer par la Sologne et au plus près d’Orléans La Région espère Chartres-Orléans pour 2023 et de Bourges. Profitant des changements opérés lors des dernières muLa ligne ferroviaire entre Chartres et Orléans est inscrite dans le nicipales, les « influenceurs » de contrat de plan État-Région 2015-2020. Mais sa réouvertuSNCF Réseaux ont approché les noure n’est pas espérée avant 2023, comme l’a reconnu François veaux maires de Clermont-Ferrand, Bonneau, le président de Région, qui visitait fin janvier le chande St-Etienne et de Roanne. Résultat : tier d’installation d’un pont ferroviaire au-dessus de la rocade de Chartres : « Nous pensons qu’à cette date, tout sera bouclé et les trois élus, Olivier Bianchi (PS), que le train entre Chartres et Orléans pourra fonctionner ». Gaël Perdriau et Yves Nicolin (UMP) En attendant l’achèvement des travaux de la liaison complète, ont effectivement indiqué qu’ils soule tronçon de 25 km entre Chartres et Voves pourra être remis en tiendraient désormais l’autre tracé circulation dès la fin de cette année ; il permettra de relier Charproposé, dit médian, plus court (455 tres à Tours, via Châteaudun et Vendôme, par trois allerskm), plus rapide (1 h 45)… et moins retours quotidiens en TER. coûteux. Mais qui passe beaucoup Pour poursuivre de Voves à Orléans et refaire environ 45 km de plus à l’est des villes de la région Cenvoies ferrées passant par Orgères-en-Beauce et Patay, il faudra tre-Val de Loire. donc encore patienter huit ans… et s’assurer que les finance« Même René Souchon, le président ments seront bien débloqués. socialiste de la Région Auvergne, a
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14 La Lettre Valloire - Mars 2015
bien lieu
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et de la SNCF, le POCL vise unique- qu’il s’opposerait de toutes ses forces ment à rapprocher au moindre à un tel scénario. Il est vrai que le précoût la Région PACA de l’Île-de- sident socialiste de l’Assemblée naFrance et à pallier la saturation de tionale, grand amateur d’immobilier l’actuelle ligne TVG Paris-Lyon. » En de prestige, confiait lui-même au clair, les questions liées au dévelop- Nouvel Economiste qu’il aimait parpement local des territoires traversés fois tâter du gros gibier sur les chasses de part en part par la grande vitesse d’un magnat de l’audiovisuel, proseraient tout à fait absentes des priétaire d’une très belle demeure préoccupations de l’opérateur na- près de Salbris… tional, avant tout guidé par le strict Les critères strictement économiques ne guident pas toujours, il est vrai, les souci de rentabilité. Pour d’autres observateurs, le sujet choix des pouvoirs publics en matière ferroviaire. Le fer est rarement dépasse, et de loin, le strict dépavé de bonnes intentions… En bat économique et politémoigne l’accélération tique. « On le sait PARIS spectaculaire du projet de bien, les grands ligne à grande vitesse qui propriétaires doit relier Poitiers à Lisolognots LG moges. En dépit de l’avis ont fait V Pa négatif rendu en décemr is -L bre par le Conseil d’État yo n et de l’avertissement de la Cour POC
M éd ia n
retourné sa veste », fulmine Rémy Pointereau qui juge ces revirements « tout à fait déplacés et incorrects » dans le mesure où la desserte par l’Ouest, qualifiée de « tracé de solidarité territoriale », avait recueilli le soutien de la très grande majorité des parties prenantes il y a encore quelques mois. « Nous sommes dans le plus parfait déni démocratique. De plus, ces élus qui se sont prononcés contre le tracé Ouest ne sont même pas directement concernés. Pourquoi décideraient-ils pour les autres ? » Naturellement, les éléments financiers – le surcoût de 500 M€ attribué au tracé Ouest – ont étayé le discours des lobbyistes de la SNCF. Mais cet argument est rejeté par le président de l’association Grand Centre Auvergne : « C’est un jeu de dupes. Ce calcul ne prend pas en compte le coût des liaisons qui devront être créées pour rallier des villes écartées du tracé… et qui seront, d’ailleurs, en partie à la charge des collectivités. » Selon Jean-Michel Bodin, le viceprésident communiste de la Région Centre-Val de Loire, l’offensive menée par les responsables de SNCF Réseaux trouve sa source dans le modèle de financement retenu, le partenariat public-privé (PPP), qui obligerait pour des raisons économiques – c’est d’ailleurs aussi le cas de la LGV SEA (voir l’article à suivre) – « la SNCF à vendre avant tout de la vitesse au détriment de l’aménagement du territoire. (…) Je ne lance pas une offensive idéologique contre le principe des PPP. Je constate simplement que leur mise en œuvre dans les affaires ferroviaires se retourne contre les collectivités et les populations. » Tour ceci reposerait sur un « malentendu » poursuit l’élu communiste. « Dans l’esprit des pouvoirs publics
jouer toutes leurs relations afin d’empêcher le passage de la ligne sur leurs terres », estime ainsi un élu, bon connaisseur du dossier. Qui se souvient avoir entendu Claude Bartolone jurer lors d’un déplacement en Berry
LYON
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Points Chauds
Aménagement
des Comptes en date d’octobre 2014, le décret déclarant ce projet d’utilité publique a été signé le 10 janvier dernier par Manuel Valls et Ségolène Royal, la ministre de l’Écologie. La ligne de 115 km, qui correspond à un investissement de 2 Md€, si elle satisfait les élus poitevins et limougeauds, consterne la fédération nationale des associations d’usagers des transports (Fnaut) qui souligne le désastreux rapport utilité-prix de ce projet. La Fnaut, qui plaide en faveur de la modernisation de la ligne classique Paris-Orléans-Limoges-Toulouse (POLT), devait d’ailleurs déposer un recours devant le Conseil d’État contre le décret qui autorise le pharaonique barreau du TGV PoitiersLimoges. Ségolène Royal, elle même à l’instar de tous les grands élus poitevins, avait déclaré son opposition à ce projet incongru. Et si cette dernière a signé le décret de DUP, « c’est uniquement par solidarité gouvernementale », n’a-t-elle pas manqué de faire savoir. « C’est le fait du prince. Ce sont les élus corréziens et limougeauds qui mènent l’offensive. Et évidemment l’actuel locataire de l’Élysée a du mal à leur résister, tempête un élu berrichon. La vraie priorité, cela doit être la modernisation de la ligne Paris-Orléans-Limoges-Toulouse qui reste pourtant programmée après 2030. » Et qui pourrait même être sommairement tronçonnée puisque la SNCF envisage de stopper la ligne à Brive afin de rentabiliser au maximum la LGV SEA qui sera, elle, mise en service en 2017. Les deux sénateurs UMP de l’Indre, Louis Pinton et Jean-François Mayet, n’ont pas manqué, de leur côté, de faire remarquer que les quelque 500 M€ promis par François Hollande aux promoteurs de la LGV Poitiers-Limoges « seraient bien mieux utilisés à l’amélioration du réseau Paris-Orléans-Limoges-Toulouse, une amélioration dont on a constaté l’absolue nécessité lors de la catastrophe de Brétigny-sur-Orge »… « L’éventuel choix du tracé médian pour le POCL et les tergiversations 16 La Lettre Valloire - Mars 2015
sur le POLT sont, pris ensemble, de bien mauvais signaux pour la région Centre-Val de Loire, résume Jean-Michel Bodin. Les deux projets sont liés. La clef de voûte, c’est la liaison entre les deux dessertes qui de-
Rémy Pointereau
vait s’opérer à Vierzon et, du coup, permettre d’arrimer une bonne partie du territoire régional à des liaisons transversales reliées aux grands ensembles métropolitains. » Selon le vice-président de la Région, l’État doit faire preuve d’un minimum
de cohérence : « On ne peut pas, à la fois, signer des contrats État-Région qui prévoient de financer tel ou tel grand projet et dans le même temps accepter que des décisions prises ailleurs et par des instances à la légitimité douteuse sapent ces programmes d’infrastructure. » Le soutien de l’exécutif régional aux tenants du tracé Ouest ne fera pas défaut alors que le comité de pilotage du projet POCL devait se réunir à l’heure où nous écrivons ces lignes. A priori, le président de Région François Bonneau était résolu à conditionner de manière absolue la contribution financière de la collectivité au choix de ce fameux tracé Ouest. « C’est très simple, nous ne mettrons pas un sou dans le panier si un mauvais choix nous est imposé », conclut Jean-Michel Bodin. Un dossier qui ne trouvera certainement pas son épilogue en 2015 : le futur titulaire du fauteuil présidentiel, à Orléans, devra déployer toute son énergie pour renverser la vapeur… Jean-Christophe Savattier
Tours-Loches dans le viseur La Région Centre-Val de Loire mise beaucoup sur la réhabilitation de certaines liaisons ferroviaires de proximité afin d’offrir aux populations de nouveaux potentiels de déplacement à moindre coût… et écologiquement corrects. Elle vient ainsi, après des travaux préparatoires, de programmer 40 M€ dans le cadre du prochain CPER (Contrat de plan État-Région) à l’amélioration de la desserte Tours-Loches. Le projet va notamment se traduire par la remise à niveau des voies qui pourront supporter après travaux une vitesse moyenne de 80 km/h. « Nous souhaitons produire rapidement une amélioration sensible », indique le vice-président Jean-Michel Bodin. Dans un délai raisonnable, la cité lochoise pourrait ainsi se trouver à 40 minutes de train de la métropole tourangelle, ce qui traduirait une amélioration notable par rapport à l’heure de trajet nécessaire aujourd’hui. L’exécutif régional prévoit déjà de prolonger vers le sud cette liaison, notamment vers Buzançais, ce qui nécessiterait de très lourds travaux vu l’état calamiteux de la voie.
Paris-Bordeaux, la grande (dés)illusion Revenant sur ce qui avait été convenu en 2011, la SNCF souhaite réduire le nombre de dessertes intermédiaires sur la ligne LGV SEA au profit de liaisons directes entre Paris et Bordeaux. A Poitiers, Tours, Angoulême et Libourne, on ne l’entend pas de cette oreille.
«L
es élus sont cocus et en plus, ils ont payé la chambre » : C’est en ces termes fleuris qu’aurait réagi l’un des participants à une réunion organisée fin janvier et réunissant les principales parties prenantes du projet de ligne à grande vitesse Sud Europe Atlantique (SEA). Le mot un peu gras résume assez bien la situation. En effet, lors de la signature en 2011 d’une convention ad hoc, l’ex-RFF (Réseau Ferré de France) avait promis, en contrepartie de l’engagement financier des collectivités à un projet de 7,8 Md€, de maintenir le nombre des dessertes sur le tronçon Paris-Bordeaux. Mais dès le début de l’année 2015, SNCF Réseaux, successeur de RFF, a fait comprendre à ses interlocuteurs qu’elle devait revenir sur cette promesse… qui ne l’engage pas puisqu’elle n’avait pas été directement signataire de la fameuse convention de 2011… Plombé par le coût de la location des sillons qu’il devra acquitter à la société concessionnaire Lisea (groupe Vinci) pour faire circuler ses trains – celle-ci assumera la construction de la ligne, sa maintenance et son exploitation –, l’opérateur national veut obtenir une réduction du nombre des dessertes et des arrêts au bénéfice de liaisons directes entre Paris et Bordeaux. Sinon, le déficit d’exploitation annuel à sa charge pourrait s’établir entre 150 et 200 M€. « Sur Angoulême, on nous propose de réduire le nombre de dessertes de 20 à 25 % », s’étrangle Xavier Bonnefont, le maire UMP de la Ville qui rappelle que le Grand Angoulême participe au financement de la LGV SEA à hauteur
de 12 M€. À Libourne, on passerait de 10… à 3 trains par jour. A Poitiers, les élus craignent aussi de voir passer les trains. Les élus du conseil régional Poitou-Charentes et Alain Claeys, le président du Grand Poitiers, se sont sentis menacés par les propos officieux de responsables de la SNCF estimant que le nombre de trains (33) circulant aujourd’hui entre Bordeaux et Paris pourrait être diminué… d’un bon tiers. Dans la région Centre-Val de Loire, la question est aussi sur beaucoup de lèvres. Et a conduit des responsables locaux, notamment Philippe Briand, le président UMP de Tour(s) Plus, à demander dans un courrier des éclaircissements sur le devenir de la desserte TGV de St-Pierre-des-Corps dès l’ouverture de la liaison en 2017. « Les révisions proposées sont importantes mais un peu moins compromettantes qu’ailleurs , croit savoir Jean-Michel
Bodin à la Région. On devrait sauver les meubles pour les liaisons ToursParis, ce sera plus difficile dans le sens Tours-Bordeaux, mais on va se battre ». Désireuses de faire pression sur les pouvoirs publics et sur la SNCF, beaucoup de collectivités, notamment en Aquitaine et en Poitou-Charentes, ont déjà décidé de suspendre les financements à la LGV SEA. Pour éteindre l’incendie naissant, une mission a été confiée par le secrétaire d’État aux Transports Alain Vidalies à Jean Auroux, l’ex-ministre du Travail de François Mitterrand. Qui a immédiatement entamé un tour des régions et des représentants des collectivités pour déminer un dossier et désamorcer une polémique qui a pris un tour passionnel. Il lui faudra, lui aussi, actionner la grande vitesse puisque la grille des dessertes de la future LGV SEA doit être calée à l’été 2015 !
La gare de Bordeaux St-Jean accueillera en 2017 la nouvelle ligne à grande vitesse Paris-Bordeaux.
Jean-Christophe Savattier
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Dossier
Formation
Redonner Ă
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sa chance
l’apprentissage Handicapé par de multiples freins réglementaires, souffrant de l’image négative dont il pâtit toujours auprès des jeunes et de leurs parents, l’apprentissage peine à s’imposer. Du côté des employeurs, la crise économique et le manque de visibilité sur les carnets de commandes n’incitent guère à l’embauche, tandis que trop peu d’entreprises de plus de 10 salariés sont prêtes à s’engager dans une voie traditionnellement pourvoyeuse de main d’œuvre dans les TPE : dans ces conditions, l’objectif fixé par le gouvernement d’accueillir chaque année 500 000 apprentis dans les entreprises françaises – ce serait encore trois fois moins qu’en Allemagne ! – paraît bien éloigné. Pourtant, la qualité et la variété des formations offertes en région Centre-Val de Loire comme ailleurs en France, notamment dans l’industrie, mériteraient un bien meilleur sort.
T
ous les praticiens le reconnaissent, l’apprentissage a nettement marqué le pas en 2014. Négligeant les ambitieuses déclarations d’intention – l’objectif gouvernemental affiché à l’horizon 2017 est de sortir 500 000 apprentis contre 420 000 en 2013 –,
les jeunes ont boudé ces derniers mois les cursus que leur offrent les différents CFA régionaux. De leur côté, les entreprises ont tendance à réduire le nombre de leurs apprentis. La crise, qui sévit depuis plusieurs années dans les divers secteurs industriels, et le manque de visibilité sur les carnets de com-
mandes, ressenti tout particulièrement dans la construction, les travaux publics et l’automobile, ont manifestement refroidi les ardeurs des uns et des autres. Pour autant, « le contexte économique, s’il a pesé fortement dans la balance, n’explique pas à lui seul cette stagnation », explique Philippe La Lettre Valloire - Mars 2015 19
Dossier
Formation Petitjean, le directeur du CFAI (Centre de Formation d’Apprentis de l’Industrie) pour la région Centre qui regroupe toute une palette de formations (cf. encadré). « Nous pâtissons aussi du poids de la réglementation, notamment en matière de sécurité, qui empêche parfois tout simplement les entrepreneurs de se tourner vers nos jeunes, de peur d’avoir à en découdre avec les injonctions de l’inspection du travail », poursuit Philippe Petitjean. Ce dernier cite comme exemple l’empilement des règlements portant sur le travail en hauteur ou l’utilisation d’objets jugés dangereux, comme ceux considérés comme coupants ou tranchants. « Ce n’est pas en prônant de manière radicale la non-exposition aux risques encourus par nos futurs opérateurs que nous allons encourager des comportements responsables. La sécurité, ce n’est pas le rejet absolu du risque », peste ce patron de PMI. Deux décrets devraient rétablir la possibilité pour les alternants de monter
sur des escabeaux, de travailler sur des machines jugées « dangereuses » et de manipuler des produits chimiques. Par ailleurs, tout en saluant la contribution sonnante et trébuchante de la collectivité régionale aux formations initiales par apprentissage, les responsables des centres de formation pointent la « schizophrénie des pouvoirs publics qui, tout en hissant l’apprentissage au rang de leurs prio-
”
“ LES JEUNES ET LEURS PARENTS SONT TRÈS RÉCEPTIFS AUX MESSAGES NÉGATIFS QUI ÉMANENT DE L’INDUSTRIE rités, ont supprimé durant l’été 2013 l’indemnité compensatrice forfaitaire (ICF) de 1 000 € par apprenti qui était versée aux entreprises ». Une suppression « intervenue au plus mauvais moment », estime Nicolas Mestre, le directeur général du CFA de Bourges. Certes, l’ICF a été rétablie pour les en-
22 diplômes industriels proposés L’offre diplômante de l’apprentissage industriel ne manque pas de variété en région Centre-Val de Loire. Ainsi, près de 22 diplômes répartis sur différents niveaux – du CAP au BTS en passant par le bac pro – sont proposés aux jeunes qui souhaitent rallier des formations en prise directe avec l’entreprise. Ces formations s’articulent autour de sept filières : l’électrotechnique, la chaudronnerie-soudure, la maintenance industrielle, la conduite de process, la conception et le dessin industriel-automatismes, l’assistance commerciale et technique ainsi que la productique-outillage. Si la plupart de ces formations présentent toutes de très bons taux d’insertion professionnelle, les employeurs sont particulièrement demandeurs d’apprentis dans les domaines de l’électrotechnique et l’informatique industrielle, la chaudronnerie et la maintenance industrielle. Il faut, bien sûr, ajouter à cette palette les trois diplômes d’ingénieurs (intelligence du bâtiment, management de la production et informatique industrielle) proposés par le CFAI Centre avec le concours de Polytech Orléans et de Polytech Tours.
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treprises de moins de 11 salariés en 2014, mais le dispositif général complexe et contraignant qui s’est substitué à l’ancien mécanisme ne brille pas, de l’avis unanime des entrepreneurs, par son attractivité. Ainsi, cette prime apprentissage de 1 000 € pourra être versée aux entreprises de 11 à 49 salariés recrutant pour la première fois un apprenti « uniquement si leur branche professionnelle a signé un accord sur les
contreparties au pacte de responsabilité ». Pour autant, et en dépit de cette frilosité patronale et des errements des pouvoirs publics, c’est bien plutôt du côté de la crise des vocations qu’il faut aller chercher les raisons principales du piétinement de l’apprentissage. « C’est très simple, nous
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La Validation des Acquis de l’Expérience (VAE), un dispositif utile aux salariés comme aux employeurs La Validation des Acquis de l’Expérience est un dispositif qui permet aux salariés d’obtenir un diplôme ou une partie d’une certification sur la base d’une expérience professionnelle. Cette démarche, dorénavant éligible au Compte Personnel de Formation, devient une action phare de la réforme de la formation professionnelle adoptée l’an passé. Quels avantages pour l’entreprise ? Sans aucun doute, la professionnalisation des salariés, accessible via la VAE, contribue à améliorer l’image de marque de l’entreprise auprès de ses clients pour lesquels le niveau de qualification des salariés est généralement associé à la qualité de la production et des services que l’entreprise peut offrir. Cette reconnaissance par l’environnement externe est aussi vraie en interne (reconnaissance des pairs, de la hiérarchie, etc.) et constitue un levier puissant de motivation pour les équipes ainsi qu’un élément de stabilisation et de fidélisation des ressources humaines. En effet, la VAE facilite la progression des carrières, permet d’offrir des perspectives d’évolution, valorise les compétences critiques et de ce fait apporte des réponses aux difficultés de recrutement, à la gestion des talents, à la nécessaire adaptation des salariés à leur poste de travail. Engager en amont une démarche de validation pour les salariés facilitera leur éventuel reclassement et constitue une source d’apaisement dans les relations sociales. Quels bénéfices pour le collaborateur ? La VAE est un moyen de faire évoluer la vie professionnelle des collaborateurs, et ce tout au long de leur parcours professionnel, puisque cette chance d’accéder aux diplômes et titres témoigne de leurs compétences acquises par l’expé-
rience. Au-delà de la reconnaissance, tant professionnelle que sociale qu’elle permet, la VAE facilite les mobilités internes ou externes jouant ainsi véritablement un rôle d’accélérateur (accès à la promotion) ou de sécurisation (reconversion) des carrières. Non moins importante est la possibilité offerte par ce dispositif d’accéder plus facilement à la formation tout au long de la vie en raccourcissant des parcours de formation parfois longs et chronophages. Conclusion La démarche VAE est un véritable outil de la gestion des ressources humaines qui sert tant la compétitivité de l’entreprise que les salariés. En accroissant la maîtrise de leur poste, la VAE permet aux collaborateurs de se sentir plus à l’aise dans leur mission, de gagner en confiance. Ainsi, leur capacité à adapter leurs compétences aux évolutions de leur métier et de leur entreprise, et donc à se projeter au-delà de leur poste actuel, s’en trouve améliorée. Nul doute que, dans des périodes où la permanente adaptation des entreprises à leur contexte économique est une nécessité, la VAE représente un levier de conduite du changement à ne pas négliger.
Bureaux PARIS 01 45 39 14 66
Bureaux TOURS 02 47 48 04 00
Bureaux ORLÉANS 02 38 54 10 52
Bureaux BLOIS 02 54 58 95 41
Bureaux POITIERS 05 49 49 42 95
Bureaux CHÂTEAUROUX 02 54 61 23 73
Bureaux CHARTRES 02 37 35 82 42
Bureaux BORDEAUX 05 56 34 74 01
Bureaux BOURGES 02 48 21 28 25 Bureaux NIORT
La05 49 24 84 54
Dossier
Formation n’avons pas été en mesure, faute de candidats, de répondre à près de 160 demandes fermes d’industriels en 2014. Parmi ces demandes non pourvues, figuraient 19 profils d’ingénieurs de production », indique Isabelle Dumortier, responsable du recrutement au CFAI Centre. Bien sûr, la mauvaise image globale de l’apprentissage véhiculée parmi les jeunes – certains enseignants portent, on le sait, une responsabilité dans ce désaveu – continue de peser dans la balance à l’heure des choix. « L’image d’une formation au rabais colle à ce type de formation qui, pour beaucoup, se résume à l’obtention d’un CAP, regrette Nicolas Mestre. On oublie la richesse des cursus offerts qui peuvent évidemment conduire les jeunes à obtenir par exemple des BTS, un diplôme bien accueilli par les employeurs ». Rappelons que certaines formations en alternance, en particulier dans l’industrie, permettent aussi aux apprentis d’accéder à des titres d’ingénieur… « Les jeunes et leurs parents sont très réceptifs aux messages négatifs qui émanent de l’industrie », note Philippe Petitjean. La multiplication des
plans sociaux dans ce secteur, relayés ad nauseam par les médias, ne contribuent pas à forger une image sociale positive. « Cette perception déformée élude la variété des carrières bien rémunérées et à forte intensité technologique qui sont offertes par l’industrie », poursuit le directeur du CFAI Bourges. Ainsi que la qualité du taux d’insertion professionnelle de la filière « qui s’est élevé à 87 % en 2014 en région Centre-Val de Loire », souligne Isabelle Dumortier. Les professionnels en charge des apprentis observent que la faible mobilité des jeunes constitue un obstacle majeur à la bonne diffusion de l’apprentissage. « Beaucoup d’entreprises industrielles sont installées dans des petites villes qui ne disposent pas, par exemple, de Foyers des Jeunes Travailleurs, explique Philippe Petitjean. Il est difficile pour elles de convaincre les jeunes de les rejoindre ». Il serait donc très utile, selon les dirigeants des différentes plateformes d’apprentissage régionales, d’améliorer l’offre d’hébergement et de l’adapter aux attentes et aux contraintes financières de ces jeunes publics.
Le SPRO, une aspirine contre les maux de l’orientation Afin d’éviter aux jeunes de se perdre dans le maquis de l’orientation professionnelle, le gouvernement a décidé de généraliser à partir du 1er janvier 2015 le service public régional de l’orientation (SPRO) à l’issue d’une expérimentation menée dans huit régions françaises, dont le Centre-Val de Loire. Comme l’indique François Bonneau, le président de cette dernière, « les usagers n’auront pas plus de deux portes à pousser. Après un premier accueil par tous les services fédérés dans le SPRO, le jeune est orienté vers une seconde porte qui correspond précisément à sa situation ». L’objectif gouvernemental est triple : mieux répondre aux usagers, bien entendu, mais aussi lutter contre le décrochage scolaire – la promesse présidentielle est de diviser par deux le nombre de décrocheurs d’ici à 2017 – et organiser le droit au retour à la formation initiale. Ce nouveau droit opposable, destiné aux 16-25 ans qui ont été précocement déscolarisés, sera traité par l'un des organismes membres du SPRO.
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L’un des autres freins à la diffusion de l’apprentissage, parmi ceux qui sont les plus fréquemment cités, réside dans l’inadéquation du contenu de formations dispensées dans l’enseignement secondaire avec les prérequis exigés par les entreprises. « La refonte des bacs technologiques, et notamment la transformation du bac STI (Sciences et Technologies de l’Industrie) en bac STI2 (Sciences et Technologies de l’Industrie et du Développement Durable), s’est accompagné d’un allégement des matières techniques, regrette Philippe Petitjean. Cela ne correspond pas du tout aux attentes des industriels qui sont, au contraire, confrontés à une élévation du niveau technique de leurs équipements et des savoirfaire. L’utilisation de machines à commande numérique exige un solide background ». Ces mêmes entrepreneurs n’auront aussi de cesse d’exiger de leurs futurs apprentis une aptitude à évoluer et à renouveler leurs compétences : « Des aptitudes auxquelles nous devons très tôt préparer nos jeunes afin de leur donner les meilleures chances », estime Philippe Petitjean. Jean-Christophe Savattier
François Bonneau, président de la Région Centre et de la Commission Éducation de l’ARF, a signé le 28 novembre 2014 au nom des Régions l’accord-cadre sur le service public régional de l’orientation (SPRO), avec les ministres de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Najat Vallaud-Belkacem, et de la Jeunesse, des Sports et de la Ville, Patrick Kanner.
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Dossier
Formation
Maintenance et chaudron les apprentis
Les difficultés de recrutement d’apprentis sont particulièrement critiques dans les métiers de la maintenance industrielle et de la chaudronnerie-soudure. Ce déséquilibre tient autant aux réticences des jeunes qu’aux demandes exprimées par les entreprises.
L
es apprentis sont une denrée rare. Si tous les métiers industriels sont touchés, la maintenance industrielle et la chaudronnerie soudure sont, encore plus que d’autres, très exposées. Le phénomène inquiète les dirigeants du CFAI Centre qui jugent particulièrement aiguës « les tensions relevées depuis déjà plusieurs années ». Les chiffres sont édifiants : une soixantaine de propositions de BTS en alternance en maintenance industrielle sont restées lettre morte l’an passé. Un véritable gâchis… « Les facteurs de ce déséquilibre sont multiples, explique Isabelle Dumortier, responsable du recrutement du CFAI Centre. Tout d’abord, ces métiers sont devenus très complexes et à forte in-
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tensité technologique ». Finie la maintenance industrielle à la « papa » où on se contentait de venir périodiquement rapiécer « à l’économie » un parc de machines menacé d’obsolescence ! « Aujourd’hui la maintenance s’inscrit dans de véritables plans d’action. Elle intègre une dimension nettement
vité ». Lentement, la silhouette de l’opérateur au bleu maculé de graisse s’estompe dans l’imaginaire collectif. Et s’y substitue celle de technicien en blouse blanche bardée de capteurs électroniques ! « On a redoré le blason de la maintenance industrielle », explique Phi-
“ LE PARI SUR L’APPRENTISSAGE PEUT S’AVÉRER PAYANT, NOTAMMENT LORSQU’IL S’AGIT DE FORMER DE JEUNES RECRUES À DES PROCESS INDUSTRIELS SPÉCIFIQUES préventive et requiert aussi une expertise technique pointue », indique cet industriel qui juge « que la discipline est devenue un facteur de compétiti-
”
lippe Petitjean, le directeur du CFAI Centre. Ceci a pu entraîner les jeunes à dépasser leurs préjugés et à s’intéresser davantage au sujet ; mais dans le même temps, les industriels sont devenus « beaucoup plus exigeants sur le profil des candidats ». Certains parcours initiaux et bacs pro sont plébiscités par rapport à d’autres et les employeurs prennent aussi en compte le profil comportemental des futurs apprentis en maintenance. Tout simplement « parce que ces entrepreneurs s’inscrivent dans le long terme. Ils parient sur l’apprentissage pour pallier leurs difficultés de recrutement. Ils se montrent donc immédiatement exigeants afin de ne pas se tromper sur les capacités d’évolution des jeunes », estime Philippe Petitjean. Et malheureusement, ils ne trouvent pas toujours la pointure requise sur le marché. Pourtant « le pari sur l’apprentissage peut s’avérer payant, notamment lorsqu’il s’agit de former de jeunes recrues à des pro-
nerie,
manquent à l’appel cess industriels spécifiques », souligne Nicolas Ricourt, l’un des dirigeants de Sofeval, une entreprise de mécanique installée à Valençay (36). Naturellement, il n’y a pas de malédiction locale ! Ces déséquilibres entre l’offre et la demande sont aussi observables dans de grands bassins industriels en Rhône-Alpes, en Midi-Pyrénées ou dans le Nord-Est de la France. La problématique est différente pour les métiers de la chaudronnerie-soudure qui peinent également à retenir des apprentis dans leurs filets. « Dans ce cas, le déséquilibre provient davantage de la forte présence en région Centre-Val de Loire d’entreprises du secteur de la cosmétique, de la pharmacie et de l’agroalimentaire, fortement consommatrices de chaudronniers et de soudeurs, analyse Isabelle Dumortier. Il faut valoriser ces opportunités auprès des jeunes qui peuvent être amenés, par exemple, à fabriquer des cuves destinées à abriter des essences dans la cosmétique ou des ingrédients dans la pharmacie », note un responsable des ressources humaines. Qui observe que les projets de chaudronnerie-soudure auxquels les jeunes apprentis sont appelés à participer peuvent s’avérer plus « glamour » en région CentreVal de Loire qu’ailleurs : « Il faut compter avec l’aéronautique et le secteur des industries de l’espace, très présents sur notre territoire, qui procurent de beaux débouchés valorisants. » D’ailleurs, la qualité et la variété des entreprises qui sollicitent l’appui du CFAI dans ces métiers de la maintenance et de la chaudronnerie-soudure témoignent de la richesse du potentiel. Dans le domaine de la maintenance, des sociétés comme John Deere à Saran ou Gemey à Ormes se montrent particulièrement aux avant-postes. « Ces
grands comptes industriels sont, bien sûr, des soutiens majeurs ; mais nous comptons aussi dans notre portefeuille des sociétés de tailles plus modestes comme Vorwerk à Cloyes-sur-leLoir (28) ou CRB à St-Pryvé-St-Mesmin (45). Elles sont tout aussi précieuses à nos yeux », affirme Isabelle Dumortier. Pour la chaudronnerie-soudure, les apprentis peuvent aussi aller taper à la porte de Sofeval, déjà citée, ou de Guerton à Bonneval (28), un sous-traitant bien connu pour son expertise dans la fabrication de mats d’éoliennes. Pour autant, il ne faut pas se
focaliser sur ces seuls métiers réputés sous tension. « C’est aussi le cas dans l’usinage, où nous sommes en butte à un déficit de jeunes », affirme Philippe Petitjean. Et cela en dépit des propositions que soumettent au CFAI Centre de belles entreprises, telles que Technimax à Semoy (45), JSM Perrin à Châlette-sur-Loing (45) ou le fabricant d’outils coupants Seco Tools à Bourges.
Jean-Christophe Savattier
Apprentissage : Sofeval voudrait faire encore plus Chez Sofeval, à Valençay (36), l’apprentissage fait en quelque sorte partie de l’ADN de la société. Rien d’étonnant dans la mesure ou Nicolas Ricourt, le directeur administratif et financier de cette société familiale, est « lui-même issu de la filière apprentissage ». Depuis plusieurs années, cette entreprise (7 M€ de CA, 70 salariés), spécialisée dans la fabrication de pièces mécano-soudées en sous-traitance ainsi que de produits propres – notamment des cabines de peinture pour l’industrie –, s’évertue à recruter des jeunes dans le cadre de ce dispositif : les besoins s’avèrent pressants tant à l’atelier (bac pro) qu’au bureau d’études, qui recrute plutôt des BTS : « Effectivement, dans nos métiers de la chaudronnerie-soudure, nous avons de plus en plus de mal à aller jusqu’au bout de la démarche. Les jeunes se détournent… ». La faute en reviendrait, selon Nicolas Ricourt, à l’organisation et la gestion « discutable » des politiques d’orientation conduites par l’Éducation nationale. Les jeunes et leurs parents continueraient d’être rebutés par l’image « toujours calamiteuse de l’atelier ». Une image de saleté et de pénibilité qui ne correspond plus à la réalité : « Nous avons investi dans six ponts roulants qui permettent d’alléger considérablement la charge par rapport à ce qui se pratiquait il y a encore quelques années ». Par ailleurs, certains matériaux travaillés, notamment l’inox et l’alu, sont des matières « propres et vraiment intéressantes à ouvrer ». Enfin, les salaires offerts à l’embauche à l’issue du cursus d’apprentissage sont plutôt attractifs : « De l’ordre de 20 000 € brut annuel. Certains de ces jeunes sont rapidement devenus chefs d’équipe et perçoivent aujourd’hui annuellement des salaires proches de 25 000 € ».
La Lettre Valloire - Mars 2015 25
Dossier
Formation
L’apprentissage a la cote chez
Lam’inox
Installé à Châteaudun, le spécialiste de la tôlerie fine Lam’inox accueille régulièrement, à l’atelier comme au bureau d’études, un contingent d’apprentis. En dépit des contraintes du dispositif, l’apprentissage permet au dirigeant de pallier ses difficultés de recrutement.
D Didier Hubert, gérant de Lam’inox, veille au travail de son apprenti Christophe.
idier Hubert, gérant de la SARL Lam’inox à Châteaudun (28), une société de 25 salariés spécialisée dans la chaudronnerie inox pour les concepteurs et installateurs de cuisines professionnelles, est un fervent défenseur de l’apprentissage. Profitant de sa proximité avec la plateforme du CFAI (Centre de formation d’apprentis de l’industrie) de la sous-préfecture du-
26 La Lettre Valloire - Mars 2015
noise, ce chef d’entreprise n’hésite pas à recourir régulièrement à un dispositif qu’il juge « bien adapté à nos besoins ». Pour avoir parfois recruté des jeunes titulaires d’un bac pro ou d’un BEP, obtenus sans être passés par la case apprentissage, le patron a pu faire la comparaison : « À vrai dire, je me demande ce qu’on leur apprend. Ils sont souvent pleins de bonne volonté, mais ils ne maîtrisent pas les gestes de base du métier, en tout cas pas au niveau que l’on est en droit d’attendre à la fin d’un cycle d’études », juge froidement Didier Hubert. Depuis plusieurs mois, ce récidiviste s’est de nouveau tourné vers les ressources du CFAI. « Aujourd’hui, j’emploie trois apprentis à l’atelier dans le cadre d’un cursus bac pro – dont une jeune fille – et deux autres jeunes qui suivent un BTS en alternance et sont affectés au bureau d’études », précise le dirigeant qui ne masque pas les contraintes inhérentes à l’exercice. « L’intégration des jeunes n’est pas spontanée, il faut s’en occuper, c’est d’ailleurs une tâche qui m’incombe, même si je dois parfois me faire assister par des collaborateurs-référents que je désigne lorsque je suis absent ». D’autant que le rythme propre à l’apprentissage – une séquence de trois semaines en entreprise suivie de trois semaines au CFAI – est parfois déroutant pour les jeunes et… pour l’entreprise : « Dans un sens comme dans l’autre, ils mettent plusieurs jours à reprendre pied ». Mais le jeu en vaut la chandelle. « Ce
qui est intéressant, c’est de pouvoir leur apprendre des savoir-faire très techniques, comme la soudure et le polissage, qu’il peuvent rapidement reproduire. Et aussi de les aider à développer de l’autonomie et de la polyvalence ». Les équipes de Lam’inox, qui fabriquent des meubles ou des éléments de mobilier pour les cuisines collectives, sont naturellement immergées dans la culture du sur-mesure : « Il ne faut pas seulement savoir lire un plan et des cotes mais aussi s’adapter en permanence au projet et aux demandes des clients ». Pas question de former des exécutants robotisés ! Bien sûr, l’objectif final est d’intégrer les jeunes à l’issue de leur cursus qui s’étale le plus souvent sur trois ans. « L’apprentissage est un mode de recrutement qui permet de compenser les tensions sur des métiers où il est très difficile de dénicher les bons profils, même si nous ne sommes pas toujours payés de retour », estime Didier Hubert. Ainsi, pour des raisons diverses – absentéisme trop important, problèmes de comportement, choix de poursuite de la formation vers un BTS pour une jeune fille qui donnait pourtant entière satisfaction –, aucun des apprentis de la précédente promotion n’est resté dans l’entreprise. Ce qui n’empêche pas le patron de Lam’inox, qui vient de s’installer dans un nouveau bâtiment de 2 300 m2 sur la zone d’activité des Bruyères, au nord de la ville, de miser sur l’apprentissage. Jean-Christophe Savattier
« Nous sommes une école de management à part entière » Quelles sont les qualités les plus remarquables de l’IAE d’Orléans qui fête cette année son trentième anniversaire ? Nous sommes à la fois une école universitaire de management à part entière, respectant naturellement le référentiel qualité qui cadre l’organisation des études de tous les IAE présents sur le territoire national, via le réseau IAE France. Et dans le même temps, nous assumons pleinement notre statut universitaire en déployant une forte activité de recherche. Je le rappelle fréquemment, notre équipe pédagogique compte une vingtaine d’enseignants chercheurs dont les travaux au sein du laboratoire VALLOREM forment l’un des piliers de notre réputation d’excellence. La quête de complémentarités et de synergies entre la formation et la recherche est au cœur de l’ADN des IAE. C’est le cas pour tous les IAE mais à Orléans, en partenariat avec nos collègues tourangeaux, nous avons poussé loin ce modèle. Nos chercheurs observent en quelque sorte in vivo les organisations. Et parviennent à tirer des enseignements en matière de productivité et d’efficience de ces dernières. Pour le meilleur profit de nos étudiants et des entreprises qui les emploieront.
Quels sont les principaux modules de formation de l’IAE d’Orléans ? Nous proposons plusieurs pôles de formation de la licence/master jusqu’au doctorat. Ils sont composés de notre pôle finance et contrôle de gestion, comptabilité/contrôle audit. Il s’agit de formations très recherchées qui amènent nos étudiants vers de belles carrières au sein des directions financières, en expertise comptable, audit, contrôle de gestion. L’IAE d’Orléans a également mis sur pied de très beaux cursus plus spécifiques tel que celui articulé autour du management des entreprises de la santé, de la cosmétique et de l’agroalimentaire, particulièrement en phase avec les spécificités des bassins industriels en région Centre-Val de Loire. Notre offre est aussi riche de notre cursus système d’information et management de l’entreprise développé en partenariat avec les enseignants chercheurs en informatique de la faculté de Sciences et Techniques de l’Université. Ce Master ouvre de belles perspectives dans le domaine de la gestion des ERP. Et n’oublions pas, bien entendu dans le domaine de la gestion, nos cursus « marketing et innovation par les services» ainsi que « marketing de l’événementiel sportif et culturel ». Enfin, à destination des ingénieurs et des salariés notre Master Administration des entreprises, diplôme phare des IAE depuis plus de 50 ans, est un tremplin d'évolution de carrière ou de réorientation professionnelle (reprise ou création d'entreprise)
pour celles et ceux qui souhaitent une formation transversale en management. Globalement, le taux d’insertion à 30 mois de nos étudiants à Bac + 5 s’établit à 95 %. Ce qui est plutôt un bon chiffre, vous en conviendrez !
L’IAE n’a-t-il pas aussi bâti son succès sur une relation exemplaire avec le monde de l’entreprise ? C’est en effet l’une des dimensions essentielles de notre attractivité. Elle se traduit de trois manières : le choix de l'apprentissage pour plusieurs de nos masters sur une ou deux années, un réseau des anciens "IAE Orléans LE CLUB" présidé par Grégoire CANOY (Diplômé de l'IAE et fondateur d'Axiome Courtage) et, enfin, par l’animation d’un club très actif de partenaires. Celui-ci accueille de très belles entreprises telles que l'entreprise Maquet du groupe suédois Getinge, le cabinet Orcom, la Banque Populaire Val de France, le Crédit Agricole Centre Loire ou la société Hydropole fondée par un ancien étudiant de l’IAE. Ce club est aussi fréquenté assidûment par l’Ordre des Experts Comptables de la Région Centre, la Compagnie Régionale des Commissaires aux Comptes et l’ARIAC (Association régionale des industries alimentaires du Centre). Notre proximité avec les entreprises et l'Agglomération d’Orléans nous incite également à organiser des formations ou des séminaires sur-mesure. Ces offres sont élaborées en partenariat avec les directions des ressources humaines et proposent des contenus très appréciés par les participants en raison de nos apports scientifiques de pointe en matière de management ; ceux-ci font évoluer les métiers et les regards sur les enjeux socioéconomiques.
Publi-reportage
Céline Chatelin, directrice de l'IAE d'Orléans
Dossier
Formation
Comment tirer les bacs pro
vers le haut
Afin d’aider les bacs pro à mieux réussir dans leur cursus universitaire où ils sont souvent confrontés à l’échec, le gouvernement veut créer une troisième voie, parallèle au BTS, qui leur serait spécifique. Le projet devrait voir le jour à la rentrée 2016.
L
es pouvoirs publics volent à la rescousse des bacs pro. Lorsqu’ils poursuivent des études supérieures, ils n’ont, en effet, que très de peu de chances de faire aboutir leur projet. « C’est un véritable massacre pédagogique et surtout social, confiait récemment Geneviève Fioraso, exsecrétaire d’État à l’Enseignement supérieur et à la Recherche, seuls 3,5 % d’entre eux réussissent à l’issue de leur première année de licence. » L’heure n’est plus au constat d’impuissance. Il s’agit désormais « d’accueillir les titulaires de bacs pro à
28 La Lettre Valloire - Mars 2015
l’université dans des conditions qui leur permettent de réussir ». Sans pour autant engorger la filière BTS à laquelle pourtant les destine prioritairement la loi de juillet 2013. Le gouvernement vient, dans cette perspective, de confier une mission à Christian Lerminiaux, l’ex-président de la conférence des directeurs des écoles françaises d’ingénieurs (Cdefi). L’objet est de créer une filière spécifique post bac qui leur serait réservée. Le concept, qui doit « partir des besoins exprimés par les professionnels », pourrait passer par la création d’une troisième voie. Ce parcours permettrait aux bacs pro d’accéder à un diplôme de niveau III puis, le cas échéant, à une licence professionnelle suivie, dans les meilleurs des cas, d’une passerelle vers des masters et des écoles de commerce. Ce nouveau cursus devrait prendre le nom de « section professionnelle supérieure » et débouchera sur un « brevet professionnel supérieur », par analogie avec les BTS. La mission Lerminiaux devrait durer près de six mois, avant de recom-
mander une position de principe. Cette « SPS », qui devrait être conçue sur le principe de l’alternance, pourrait être inaugurée à la rentrée 2016. Pour autant, certains enseignants émettent des doutes sur la pertinence d’une « voie de rattrapage au rabais, risquant de souffrir de la concurrence avec les BTS classiques ». Geneviève Fioraso s’est défendue de toute mauvaise intention, indiquant « qu’il était sans doute temps de juguler la hausse des bacs pro » au risque que cette nouvelle filière pâtisse d’un engouement trop marqué. « Les moyens engagés en faveur de l’Éducation nationale ont aussi pour but que davantage de jeunes aillent vers un bac général », rappelait l’ex-secrétaire d’État, un peu à contre-courant du discours tenu précédemment, où il était de bon ton de saluer « le dynamisme exceptionnel et essentiel du bac pro ». Un dynamisme qui ne peut plus être absorbé par l’industrie, celle-ci ayant rehaussé ses exigences en matière de compétences et de qualification. Jean-Christophe Savattier
L’offre chartraine post-bac s’étoffera à la rentrée L’agglomération chartraine va voir son potentiel de formation post-bac singulièrement augmenter dès la rentrée 2015, avec la création d’une antenne Polytech et d’un Bachelor Pro « banque assurance » en alternance.
F
aut-il obligatoirement quitter Chartres pour poursuivre des études supérieures ? Ce qui est encore vrai aujourd’hui pour une majorité d'étudiants qui prennent le chemin de Tours, d'Orléans ou de Paris, le sera un peu moins à la rentrée 2015. C’est à cette date qu’est programmée l'ouverture d'une antenne de Polytech qui formera des ingénieurs en trois ans (entrée à bac + 2) dans le domaine du génie industriel appliqué à la cosmétique, la pharmacie et l'agroalimentaire. Autant de secteurs d'activités, au moins pour les deux premiers, plutôt bien représentés en Eure-
et-Loir. L'inauguration récente de la nouvelle unité de production Guerlain en est d'ailleurs un bel exemple. Il faut noter que la 3e année du cursus Polytech s'effectue en alternance en entreprise. L’alternance, le maître mot à la CCI d'Eure-et-Loir qui étoffe aussi son offre de formations avec la création d’un Bachelor Pro (bac + 3) de gestionnaire de produits Banque-Assurance. L'arrivée de l'Ifag sur le campus, l’école préparant à « l'entreprenariat » (bac + 5) constitue la nouveauté. « Toutes nos formations, du bac + 2 au bac + 5, sont proposées dans le cadre de l'alternance, avec des
allers-retours entreprises-campus. Pour nous, c'est une formule gagnante ! D'autant qu'elles correspondent à des besoins identifiés en amont sur le terrain », explique Sébastien Slavik, responsable du développement des enseignements à la CCI. La formation dispensée à l'Ifag s'articule avec celle déjà proposée par l'Estacom autour de la communication et du marketing. L'Ifag, créée il y a 45 ans, prépare des futurs créateurs ou repreneurs d'entreprises, ce qui donnera un atout supplémentaire au tissu économique Stéphane Messer chartrain.
La Lettre Valloire - Mars 2015 29
Dossier
Formation
Les premiers pas de la
de la forma
La loi portant réforme de la formation professionnelle est entrée en vigueur en janvier 2015. Au dernier pointage, un demi-million de salariés avaient créé un compte personnel de formation (CPF), principale avancée du texte adopté il y a un an.
A
doptée il y a tout juste un an par le Parlement, la loi portant réforme de la formation professionnelle a été officiellement mise en application en janvier dernier. Le texte avait pour objectif de simplifier le maquis des circuits de financement de la formation professionnelle, mais aussi et surtout de doter les salariés de droits renforcés via la mise en œuvre d’un compte personnel de formation (CPF) à portée universelle. Des doutes pesaient sur la capacité des différents services de l’État à appliquer,
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dans les délais annoncés, les nouvelles règles. Étaient-ils fondés ? « Tout n’est pas totalement installé, mais le plus gros de la réforme est désormais opérationnel », nous affirme Jean-Patrick Gille, député PS de la 1ère circonscription d’Indre-et-Loire et rapporteur de la loi à l’assemblée nationale. Ainsi, une filiale de la Caisse des Dépôts a été chargée de recueillir la part spécifique (0,2 %) des fonds versés par les entreprises qui sera entièrement dédiée au financement du CPF. Des entreprises qui voient globalement leur contribu-
tion ramenée de 1,6 % de leur masse salariale à 1%. Dans le même temps, les salariés peuvent désormais, et ce depuis le 3 janvier, créer en ligne leur compte personnel de formation sur le site www.moncompteformation.gouv.fr dont la gestion a également été confiée à la Caisse des Dépôts. Les salariés – sauf les collaborateurs à statut public et les travailleurs indépendants qui devront encore patienter – sont invités à transférer sur ce compte personnel de formation les heures dont ils disposent au titre du défunt DIF
réforme
tion professionnelle (droit individuel à la formation), des informations qui doivent leur être obligatoirement fournies par leur entreprise. Ce quota d’heures sera ensuite, comme le prévoit le texte, automatiquement augmenté de 24 h par an, pendant cinq ans, puis ensuite de 12 h par an pour atteindre le plafond de 150 h en sept ans et demi. « Il s’agit bien d’un droit universel attaché à chaque salarié, quelle que soit la taille de l’entreprise où il est employé. Ce qui est acquis ne revient pas à zéro s’il quitte son employeur pour un autre », poursuit Jean-Patrick Gille qui indique qu’au dernier pointage, « près de 500 000 salariés avaient déjà ouvert un compte personnel de formation, ce qui constitue un bon début ».
Les différentes listes des qualifications et des formations éligibles au CPF ont été, pour la plupart, établies par les partenaires sociaux. Même la gouvernance de ce dispositif – resté toutefois abscons pour le commun des mortels – semble s’être améliorée : les différents organismes régionaux parapublics qui pullulaient dans l’orbite de la formation professionnelle ont fondu dans un seul Crefop (Comité régional de l’emploi, de la formation et de l’orientation professionnelle). Enfin, si elle n’est pas totalement apaisée, la crainte de la CGPME de voir les plus petites entreprises exclues du dispositif de financement mutualisé semble avoir été partiellement levée par l’engagement de transférer les excé-
dents constatés au profit des TPE. Mais ce mécanisme ne pourra vraisemblablement être utilisé que lorsque les sommes versées au titre du CPF dépasseront mécaniquement les utilisations opérées par les salariés… Jean-Christophe Savattier
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Économie
En bref
PLASTIVALOIRE MET UN PIED EN ALLEMAGNE ET FERME CHINON e groupe tourangeau Plastivaloire (418,8 M€ de CA), dont le siège social se situe à Langeais où il emploie 300 salariés, a concrétisé un vieux projet : celui d’installer une base avancée en Allemagne. Le plasturgiste a signé le protocole d’accord pour l’acquisition de la société Karl Hess GmbH, un « fournisseur reconnu de pièces sophistiquées sur des secteurs d’activités aussi riches et variés que ceux de la construction, de l’industrie électrique et de l’équipement d’appareils ménagers ». L’entreprise allemande – qui emploie 450 salariés à Burbach Wahlbach (cidessus) et à Neunkirchen, en Rhénanie du Nord-Westphalie, et affiche un CA de 51 M€ en 2013 (+ 8,5 % sur un an) – a également développé une activité automobile pour des constructeurs aussi prestigieux que Mercedes-Benz, Audi, BMW ou VW. Plastivaloire a, par ailleurs, fermé fin décembre son unité de Chinon
L
EXAPAQ S’INSTALLE À SUBLAINES Exapaq (groupe La Poste), spécialisé dans le transport rapide de colis de moins de 30 kg, quitte son site de StPierre-des-Corps pour une plateforme d’environ 8 000 m² sur la ZI de Sublaines, près de Bléré (37), qui a coûté 6,8 M€.
HSBC EMBAUCHE À FUSSY
Exapaq possède aussi une agence à BallanMiré (37).
80, dont 72 conseillers à distance, d’ici à la fin de l’année. L’ensemble du centre administratif de Fussy devrait employer quelque 200 salariés d’ici à la fin 2015.
SOFEVAL INVESTIT À VALENÇAY Installée à Valençay (36), la société Sofeval (7 M€ de CA, 70 salariés) spécialisée dans la fabrication en sous-traitance de pièces et d’ensembles mécanosoudés, ainsi que de cabines de peintures pour l’industrie, s’apprête à investir environ 350 000 €. Le programme se traduira par l’installation d’une aire de passivation de l’inox permettant de restituer les propriétés anticorrosives de ce métal après décapage.
La plateforme de relation clientèle du groupe bancaire HSBC va étoffer ses effectifs à Fussy, près de Bourges. Ce site compte aujourd’hui une trentaine de collaborateurs et entend en employer
A BLOIS dans maison médicale
A LOUER
avenue de l’Europe
02 54 58 11 18 32 La Lettre Valloire - Mars 2015
Locaux à destination de professionnels de santé 3 VALS AMÉNAGEMENT
VORWERK S’ÉTEND À CLOYES-SUR-LE-LOIR A Cloyes-sur-le-Loir (28), le fabricant de robots culinaires VorwerkSemco (220 salariés) va prochainement déposer un permis de construire dans la perspective d’une extension de 2 000 m². Ce nouvel investissement est destiné à accompagner la croissance (+ 20 %) des ventes du robot culinaire Thermomix fabriqué en Eure-et-Loir, et notamment du nouveau modèle TM5.
COSTA EXPANSION REPREND SAINES Le nantais Costa Expansion, spécialisé dans le nettoyage industriel, vient d’acquérir la société Saines Nettoyage, fondée à Tours en 1982 qui, depuis, a connu une
forte expansion. Saines affiche un CA de 13 M€ et emploie près de 400 salariés à Tours, mais aussi à Chinon, Bourges (18) ainsi qu’à Rennes et Vitré (35). Grâce à cette acquisition, Costa Expansion devrait voir son CA se hisser à 35 M€, contre 22 M€ aujourd’hui.
CHRONOPOST CRÉE UNE BASE À INGRÉ La filiale de livraison rapide du groupe La Poste va se doter d’une plateforme à Ingré (45), en banlieue orléanaise. Une SCI a demandé pour elle un permis de construire de 2 500 m² d’entrepôt et de 724 m² de bureaux sur la ZAC des Guettes : Chronopost possède actuellement une agence un peu plus au nord de l’agglomération, rue Jean Bertin à Saran.
SOGAREP REGROUPE SES SITES PRÈS D’AMBOISE
Dopée par l’obligation qu’auront les entreprises de proposer à leurs salariés un contrat d’assurance maladie complémentaire d’ici à fin 2017, la société de gestion de régimes de prévoyance Sogarep va regrouper ses activités, actuellement disséminées sur plusieurs sites à Amboise, Nazelles-Négron, Chargé, Chenonceau et Bléré, dans de nouveaux locaux tertiaires à Chargé, près d’Amboise, et à Bléré. Cette filiale d’Axa, qui devrait employer à terme 500 personnes en Indre-et-Loire où elle concentre ses activités de gestion, s’installerait dans 3 200 m² qui reste à construire sur la ZI de la Boitardière, à Chargé (ci-dessus) ; dans un second temps, 2 500 m² seraient construits pour le même besoin à Bléré.
La Lettre Valloire - Mars 2015 33
Dossier
Industrie
Le secteur productif régional en chute libre depuis trente ans Les effectifs employés dans les activités manufacturières ont fondu de 16 % ces trente dernières années en région Centre, et même 50 % si on s’attache à la seule production concrète. L’économie présentielle, qui satisfait aux besoins des populations locales, compense cet effondrement du secteur productif, mais elle ne parvient pas à enrayer les pertes d’emplois dans les parties du territoire régional les plus touchées par la désindustrialisation.
L’
Variation de l’emploi total entre 1982 et 2011 en région Centre-Val de Loire 10% ou plus de 0 à moins de 10% de -10% à moins
Source : Insee, Recensements de la population - Février 2015
inférieur à -10%
appareil productif régional s’est bel et bien effondré en région Centre depuis le début des années quatre-vingt : selon une étude consacrée au sujet par l’Insee Centre-Val de Loire, les effectifs manufacturiers ont fondu de près de 16 % sur la période 1982-2011, contre – 9 % sur l’ensemble du territoire français, hors région Île-de-France. Si on affine l’analyse en ne retenant que les fonctions de production concrète, comme la fabrication industrielle ou la production agricole, et en excluant les fonctions abstraites concourant à l’activité productrice de biens, comme la conception-recherche, les prestations intellectuelles, la gestion ou le commerce inter-entreprises, la saignée des effectifs atteint près de 51 % sur la même période de trente ans : de 1982 à 2011, la région Centre-Val de Loire serait ainsi passée de plus de 270 000
34 La Lettre Valloire - Mars 2015
emplois de productionconcrète à un peu moins de 135000… Tout bonnement une division par deux des emplois… Les fonctions, dite « abstraites » de la sphère productive – appelées aussi « métropolitaines » –, ne compenseraient cette saignée qu’à hauteur d’environ 31 000 emplois (110 300 en 2011,
les territoires. L’érosion des effectifs a touché la moitié des bassins d’emplois régionaux : les bassins ligériens (Tours + 23,8 %, Orléans + 22,5 %, Blois + 16,6 %) et Chartres (+ 20%) sortent gagnants de la période, contrairement à Vierzon (– 21 %), St-Amand-Montrond (– 14,8 %) et Romorantin (– 14,7 %).
“ LES EFFECTIFS RÉGIONAUX AUGMENTENT PRINCIPALEMENT DANS LA SANTÉ ET L’ACTION SOCIALE, L’ADMINISTRATION PUBLIQUE ET LES SERVICES DE PROXIMITÉ. contre 79 300 en 1982), tandis que les autres fonctions liées à la production apporteraient un gain de 42 000 emplois. Mais c’est bien du côté des emplois tournés vers les besoins de la population locale, ce vaste champ appelé économie présentielle et théorisé par l’économiste et urbaniste Laurent Davezies, qu’il faut rechercher la principale source de création d’activité depuis la fin des trente glorieuses. Durant cette période, leur nombre a crû d’un tiers en région Centre-Val de Loire, passant de 480 000 à 638 000 emplois, soit un gain net de 158 000 emplois, supérieur aux pertes du secteur productif pur. L’Insee relève qu’à « l’exception du secteur du bâtiment, les effectifs régionaux augmentent dans tous les secteurs de la sphère présentielle, principalement dans la santé et l’action sociale, l’administration publique et les services de proximité. » La situation est très contrastée suivant
”
Mais la croissance du volume d’emplois régional (+ 10 % sur la période 19822011, un peu moins que la progression de la population, + 13 %), doit tout à l’économie présentielle : seul Orléans enregistre un gain net d’emplois dans la sphère productive (+ 0,9 %), tous les autres bassins voyant les effectifs du secteur productif fondre (près de 50 % à Vierzon et à St-Amand-Montrond, presque 40 % à Romorantin, Loches et Châteaudun…). À Tours (+ 42,2 %), et plus curieusement à Loches (+ 45,3 %), comme à Orléans (+ 39,8 %) ou à Chartres (+ 38,5 %), ce sont bien les emplois présentiels qui assurent la croissance. Faut-il se réjouir de ce transfert massif d’emplois vers des activités principalement de services, par nature non délocalisables ? Faute de mieux, et dans l’impossibilité de relancer à court ou moyen terme les activités de production, il faudra probablement s’en contenter pour les prochaines décennies. FXB
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Économie
Industrie
Les puces du futur
seront conçues à Tours
Inaugurés en décembre dernier, le nouveau bâtiment et les équipements du Certem, une plateforme tourangelle de R&D dédiée à la microélectronique de puissance fournissent aux industriels et aux académiques un appui de très haut niveau.
Q
Les élus attentifs à la présentation de la nouvelle plateforme du Certem.
ambition. Mis à la disposition des industriels partenaires – pour la plupart membres du pôle de compétitivité S2E2 tel que le spécialiste de l’échographie Vermon – les spectaculaires équipements du Certem proposeront aux
ue de chemin parcouru depuis la création en 1996 à Tours, dans l’enceinte de l’usine STMicroelectronics, du LMP (Laboratoire de microélectronique de puissance) qui fut le premier laboratoire français de recherche publique-privé unissant des chercheurs universitaires et des équipes industrielles de R&D. « La partie n’était pas gagnée d’avance », s’est souvenu Loïc Le Vaillant, le président de l’université François-Rabelais lors de l’inauguration de la nouvelle plateforme du Certem (Centre d’études et de recherches technologiques en microélectronique)« Ces deux mondes se regardaient en chiens de faïence et il a fallu beaucoup de constance dans l’action publique pour que les choses aboutissent ».
chercheurs un appui industriel notamment en matière d’encapsulation des puces, d’assemblage, de découpe au laser des supports de plus en plus flexibles et miniaturisés et moins énergivores. L’échelle de travail se situe en effet au niveau du micromètre, voire du nanomètre. « Nous allons pouvoir avancer dans
Le bâtiment de 2 000 m2 – qui exploitera 700 m2 de salles blanches – est à la mesure de l’enjeu que se sont assigné les promoteurs de ce projet d’innovation : « Nous voulons devenir l’une des plus importantes plateformes à l’international dans notre sphère de recherche », a précisé Loïc Le Vaillant. L’infrastructure présentée au public à la mi-décembre a manifestement de quoi contribuer à cette
le domaine des MEMS (microsystème électromécanique), des dispositifs composés de plusieurs centaines de micromembranes émettant des ultrasons qui peuvent avoir de très intéressantes applications dans le domaine de l’échographie et de l’imagerie médicale », nous explique Marc Lethiecq, le directeur du Greman, principal pivot de la recherche menée au sein du Certem, qui
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regroupe plusieurs équipes universitaires tourangelles – dont le LMP – dédiées aux matériaux, à la microélectronique et aux nanotechnologies. Le Greman compte aujourd’hui près 120 collaborateurs dont une quaran-
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“ NOUS VOULONS DEVENIR L’UNE DES PLUS IMPORTANTES PLATEFORMES À L’INTERNATIONAL
taine de chercheurs. « Nos programmes sont très appliqués, poursuit Marc Lethiecq, comme celui avec l’équipementier Michelin qui vise à mettre au point des capteurs de pression utilisant les principes de la piézoélectricité (propriété qu’ont certains corps de transformer le mouvement en électricité) » : sous l’effet des vibrations subies, ces capteurs pourraient devenir énergétiquement autonomes. Rien d’étonnant, dans ces conditions, que le Certem constitue un puissant levier d’attractivité. C’est ainsi que la société Neelogics, une start-up qui développe des capteurs non invasifs permettant de mesurer la consommation d’énergie, installée aujourd’hui sur le prestigieux plateau de recherche de Saclay, a décidé d’ouvrir une antenne au cœur de la plateforme tourangelle « avec l’ambition de rapatrier à terme toutes nos ressources sur place » nous confie son dirigeant. Localement, la société Silimixt, issue du Greman, se développe aussi dans cet écosystème ; ses dirigeants prévoient d’ailleurs une significative levée de fonds en 2015. Jean-Christophe Savattier
Dossier
Industrie
Apia logée à meilleure ensei Repris en février dernier à la barre du tribunal de commerce par le family office Shango, le spécialiste vierzonnais de l’enseigne lumineuse Apia affiche de nouvelles ambitions commerciales. L’intégration des technologies digitales et l'export devraient contribuer à son redressement.
S Apia a un portefeuille de clients prestigieux, comme ici l’enseigne Ibis du groupe Accor.
auvée en février dernier à la barre du tribunal de commerce par le fonds d’investissement Shango de l’homme d’affaires Pierre Bastid, la société vierzonnaise Apia at-elle les moyens de rebondir ? Les nouveaux propriétaires du spécialiste de l’enseigne lumineuse ont voulu adresser « des messages très forts afin de rassurer les clients… et les salariés repris (95 sur 125) », indique Michel Martinez, le directeur commercial. Ceux-ci ont ainsi immédiatement apporté 2 M€ au capital de
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la nouvelle société qui a pris le nom d’Apia Connected Signages (ACS). Ces capitaux ont même été libérés avant le passage au tribunal de commerce. Signe de son engagement sur le long terme, Shango n’a pas hésité longtemps à racheter l’immobilier de l’usine (8000 m2) du Vieux-Domaine. « Surtout, ce family office va apporter son savoir-faire en matière de management d’entreprises industrielles et de retournement d’affaires en difficulté », se félicite Michel Martinez. Marc Chambon, le nouveau président d’Apia, supervise l’ensemble des actifs industriels de Shango, parmi lesquels l’équipementier aéronautique Simair ou le spécialiste de l’aé-
raulique pour le bâtiment Quinoa qui exploite une entité à Bourges (18). Marc Chambon a, de surcroît, approché ce marché de la signalétique lumineuse comme ancien dirigeant de Dietal, un fabricant auvergnat d’éclairages fluorescents. Recapitalisée, dotée d’une gouvernance solide, allégée – le périmètre de reprise ne comprend pas la menuiserie industrielle de Selles-St-Denis (58 salariés), reprise par le groupe Step de Romorantin –, Apia peut désormais se projeter dans l’avenir. « Tout d’abord, nous allons travailler au redressement de l’exploitation et des ventes », souligne Michel Martinez. Les dirigeants tablent prudemment sur un CA
gne avec Shango 2015 de l’ordre de 14,5 M€, loin, très loin des 40 M€ de la belle époque. « C’est un objectif intermédiaire, mais notre actionnaire affiche à terme de très fortes ambitions, prévient le directeur commercial d’Apia. L’enjeu, c’est devenir l’un des acteurs leaders du marché en participant à sa consolidation ». Sans détricoter l’œuvre de Philippe Asselin, l’ancien patron d’Apia, les nouveaux responsables veulent diversifier leur portefeuille de clientèle. Traditionnellement installée sur les marchés des réseaux de distribution multisites (Mc Donald, Axa), Apia se doit désormais de viser d’autres segments. « Nous devons être présents dans le secteur du transport, approcher les sièges sociaux, être en mesure de mieux répondre aux attentes des clients en matière de renouvellement », estime ainsi Michel Martinez.
Et puis, naturellement, les équipes d’Apia devront intégrer davantage d’applications numériques connectées dans les nouvelles offres « qui devraient être présentées d’ici à l’été prochain ». « Nous n’avons pas pris de retard sur le terrain des applications numériques connectées. C’est même le contraire, puisque nous avions créé il y a déjà quelques années une filiale dédiée au digital (Apia Solutions). Seulement, le marché n’était pas encore tout à fait mûr ». Enfin, le groupe resté trop franco-français, si l’on excepte sa présence en Roumanie ou au Maghreb liée à quelques contrats, doit sortir de son pré carré. « Nous devons structurer une véritable démarche export qui passera sans doute par des investissements industriels sur les marchés cibles », prévient Michel Martinez. Mais pas question de
précipiter les choses et de répéter les erreurs anciennes. « Nous avons eu du mal par le passé à maîtriser la croissance. Cela nous a coûté assez cher ! La priorité, c’est le redressement », coupe le directeur commercial.
L’usine de Vierzon se déploie sur 8 000 m2.
Jean-Christophe Savattier
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Économie
Services
Intelcia pose ses CRC en
Centre-Val de Loire
Après Dreux, Intelcia, le spécialiste marocain des centres de relation client (CRC), mise sur Orléans Charbonnière où il vient de louer 1 600 m2 suite à un appel d’offres gagné auprès du groupe Humanis : Intelcia devrait progressivement doubler son effectif orléanais, actuellement d’une bonne centaine de personnes. À Boigny-sur-Bionne, Intelcia a, dans un premier temps, investi 700 000 € pour créer un centre d’appels de 90 positions dans les 800 m2 du rez-dechaussée d’un ancien immeuble
nalisées, précise Karim Benoussi, un ingénieur télécom passé par Microsoft et Maroc Télécom avant de fonder Intelcia. Pour les années à venir, les secteurs de la santé et de l’énergie de-
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“ NOUS VISONS ÉGALEMENT L’EXTERNALISATION DE FONCTIONS QUI SONT ACTUELLEMENT INTERNALISÉES
Youssef El Aoufir, Yves Cornette et Karim Bernoussi, d’Intelcia.
C
réé en 2000 au Maroc sous le nom de TWW, devenu Intelcia six ans plus tard après le rachat des parts de son partenaire Transcom (à l’époque société-sœur de l’opérateur de téléphonie Tele2), le spécialiste de la relation client créé et toujours dirigé par Karim Bernoussi a ouvert son 9e centre d’appel au mois de novembre sur le parc d’Orléans-Charbonnière, à Boigny-sur-Bionne (45). L’opérateur marocain consolide ainsi son deuxième site régional, avec Dreux (28), acquis il y a trois ans au moment du rachat de Phone Marketing : de son côté, le site drouais, installé désormais dans les anciens locaux de Philips EGP, emploie 350 personnes.
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d’IBM. Le groupe marocain a fait ce choix après avoir remporté un appel d’offres auprès du spécialiste de protection sociale Humanis, qui pérennisait un contrat signé initialement avec Phone Marketing : les 65 salariés étaient jusqu’alors hébergés dans les locaux du GIE Humanis, à Ormes, mais ce dernier voulait que le prestataire prenne son indépendance. Sur son nouveau site de l’agglomération orléanaise, Intelcia a non seulement transféré les salariés d’Ormes mais complété l’effectif : 105 salariés se relaient pour gérer appels et e-mails entrants, et une dizaine de personnes assurent les fonctions support. Dans un deuxième temps, Intelcia aménagera l’étage de l’immeuble pour disposer d’un deuxième plateau de 800 m2. Environ 120 positions s’ajouteront aux existantes et l’effectif devrait atteindre 250 salariés. Mais pour cela, il faudra trouver de nouveaux clients : « Nous nous positionnons sur des appels d’offres – comme celui passé récemment par MalakoffMédéric, NDLR –, mais nous visons également l’externalisation de fonctions qui sont actuellement inter-
vraient fournir de nouvelles opportunités. Ainsi, peut-être que l’automobile. » Le renforcement des sites français ne peut se faire que dans certaines conditions : l’exploitant doit tenir compte de la différence de prix de revient entre une heure de travail onshore (28 € en moyenne en France) et une heure offshore, par exemple au Maroc (13 €). Et les opérateurs cherchent désormais de nouvelles implantations, plus éloignées, pour s’adresser à des marchés où les coûts de main d’œuvre sont plus faibles : Intelcia a ainsi des visées sur l’Afrique subsaharienne, une région du monde qui va connaître une très forte croissance économique. Tous les centres de relation client veulent faire évoluer leur offre vers plus de valeur ajoutée. Intelcia, comme ses confrères, veut devenir un partenaire rémunéré sur les ventes réalisées « et non plus seulement un centre de coût pour nos clients », souligne l’un de ses dirigeants. C’est à ce prix que les sites d’Orléans et de Dreux pourront se développer. François-Xavier Beuzon
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Économie
Chantiers Chailles. Le magasin verra sa surface de vente portée à 2 570 m² et deviendra un hypermarché.
INDRE-ET-LOIRE Le célèbre établissement d’enseignement tourangeau Notre-Damela-Riche va lancer un vaste programme de 17 M€ en plein centreville de Tours : deux bâtiments seront construits, l’un rue Delpérier à la place d’un ancien bâtiment de Fort Dodge (ci-contre) pour les cuisines, la restauration, l’enseignement supérieur et la formation continue, l’autre rue de la Bourde pour le CDI. L’ouverture est espérée pour la rentrée 2016. Ultérieurement, l’Institution compte investir 11 M€ pour la construction d’un gymnase, l’extension de l’internat et la réfection des locaux de l’école.
EURE-ET-LOIR Un centre L’auto E.Leclerc de 1 000 m² ouvrira en 2016 à côté de l’hypermarché éponyme sur le site de l’Espérance à Nogent-le-Rotrou. Dans les mêmes délais, un bâtiment de 2 500 m², à destination d’un magasin Intersport, sera construit à côté du centre auto. La jardinerie Gamm Vert vient d’obtenir un permis de construire pour un magasin de 600 m² à Auneau. La livraison est prévue pour le printemps. Un magasin de bricolage a également un projet pour un magasin de 1 590 m² de surface de vente, en face du Super U de la commune. Le pôle automobile du centre de formation interprofessionnel des apprentis de Chartres va être réaménagé pour 4,2 M€. Le programme comprend la rénovation de 1 700 m² et la construction de 1 200 m². Chartres Habitat va lancer une
résidence pour seniors de 35 logements dans le quartier de Beaulieu, à Chartres. Livraison prévue courant 2016. L’investissement est de 3,6 M€.
INDRE La CDAC a autorisé l’extension de 2 000 m² de l’hypermarché E. Leclerc de la zone commerciale Cap Sud, à St-Maur. L’investissement consenti par l’exploitant est de 3 M€.
Une unité de méthanisation de 650 m² va voir le jour à Ciron. Les travaux pourraient démarrer au second semestre 2015. Ce programme représente un investissement de 2 M€. Une maison de santé pluridisciplinaire de 1 200 m² va être créée au Blanc afin de regrouper divers professionnels
LOCATION DE MATÉRIEL > TRAVAUX PUBLICS > BÂTIMENT > INDUSTRIE 40 ANNÉES AU SERVICE DE LA LOCATION : UNE ÉQUIPE D’EXPERTS
SIÈGE SOCIAL TOURS SUD : 02 47 67 00 58 AGENCE TOURS NORD : 02 47 54 47 61
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LOIRET
de la santé (médecin, kiné, podologue, etc.). Les travaux de ce programme, d’un montant de 1,8 M€, débuteront fin 2015.
INDRE-ET-LOIRE Un programme immobilier de 73 logements (quatre étages dont le dernier en attique) va être lancé par Bouygues Immobilier sur l’emplacement de l’ancien restaurant McDonald’s du boulevard JeanJaurès, à Joué-lès-Tours. Les travaux pourraient débuter en fin d’année pour livraison courant 2017. Le magasin Intermarché de Château-Renault va s’agrandir de 1 075 m². Les appels d’offres seront lancés au premier semestre 2015 et les travaux devraient débuter en fin d’année.
LOIR-ET-CHER La CNAC a annulé la décision de la CDAC qui s’opposait au projet d’extension de 772 m² déposé par Intermarché, à
L’association « Les Clos du Loiret » a acquis une parcelle de 0,3 ha sur la zone d’activités de Fay-aux-Loges afin d’y construire pour 1,6 M€ un centre de formation pour handicapés de plus de 16 ans (IMPRO) de 1 800 m². La livraison est prévue pour la fin de l’année. L’institut devrait générer une vingtaine d’emplois. Le conseil général d’Indre-et-Loire va lancer une procédure de partenariat public-privé (PPP) pour moderniser ses collèges. Cette opération, dont le montant s’élève à 48 M € , s’étalera jusqu’en 2018. Les établissements concernés par une restructuration ou un agrandissement sont les collèges d’Amboise, Château-laVallière, Château-Renault, Esvressur-Indre, St-Maure-de-Touraine ; enfin, un internat sera construit au collège Arche du Lude, à Jouélès-Tours. Les appels d’offres devraient être lancés au printemps prochain afin de débuter les travaux en 2016.
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Voyage au pays de la couleur et de l’esprit On ne revient pas indemne d’un voyage en Inde, et encore moins du Rajasthan, le pays des rois. On en revient les yeux pleins de couleurs, le nez rempli de senteurs et la tête ailleurs. Dépaysement garanti dans ce pays où la misère côtoie la splendeur, où la mort tutoie la vie, et où le spirituel domine le temporel.
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Tours va fêter les cent ans de sa base par un grand meeting aérien La base aérienne de Tours vivra un dimanche exceptionnel le 7 juin prochain. Pour son centième anniversaire, elle a été retenue par la Fondation des Œuvres Sociales de l’Air pour organiser l’un des trois meetings aériens en France. Le rendez-vous des passionnés de l’aéronautique, du grand public mais également des acteurs économiques : 70 000 personnes sont attendues.
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Escapades
Ailleurs
Voyage au pays de la On ne revient pas indemne d’un voyage en Inde, et encore moins du Rajasthan, le pays des rois. On en revient les yeux pleins de couleurs, le nez rempli de senteurs et la tête ailleurs. Dépaysement garanti dans ce pays où la misère côtoie la splendeur, où la mort tutoie la vie et où le spirituel domine le temporel.
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haque matin, Surinder notre guide venait nous rejoindre, la barbe recouverte d’un linge blanc. En tant que Sikh respectueux
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de sa religion il lui était interdit de se tailler la barbe. Il la collait donc tous les matins en la maintenant quelques temps sous une bandelette. Ses che-
veux non plus ne pouvaient être coupés. Il les nouait dans un turban de couleur différente selon l’humeur du jour. Surinder respectait ainsi l’un des cinq « K » qui désignent les attributs d’un Sikh : Kesha pour le turban, Kangha pour le peigne glissé à l’intérieur, Kara pour le bracelet d’acier au poignet, Kachha pour le caleçon long porté sous les vêtements. Ne manquait que le Kirpan, la dague recourbée qu’il lui était difficile d’arborer en notre compagnie et qui lui aurait interdit l’accès aux sites touristiques. La religion, les croyances, la spiritualité sont omniprésentes en Inde. Tout autant que l’esprit des maharadjahs qui plane au dessus des dizaines de palais et de temples du Rajasthan, le pays des rois. Grand comme la moitié de la France, le plus vaste des États indiens est aussi l’un des plus peuplés avec près de 70 millions d’habitants. Partout, la foule se presse et nous rappelle que l’Inde avec son 1,3 milliard de citoyens est en passe de dépasser la Chine d’ici à dix ans. « Nous sommes le pays de l’avenir, se plaisait à affirmer notre guide. Chez nous la moitié de la population à moins de 25 ans et notre économie va de l’avant ». De fait, le touriste occidental est saisi par les contrastes brutaux entre les enfants mendiants dans la rue et les constructions d’immeubles aux échafaudages de bambous, entre les vaches sacrés fouillant dans
couleur et de l’esprit les poubelles et les parcs d’éoliennes qui poussent au milieu des grandes plaines. Il n’est pas rare de voir un gardien de chèvres en guenilles sortir des lambeaux de son sari un téléphone portable. Le contraste est encore plus saisissant au Rajasthan où la splendeur d’un passé fastueux côtoie les signes d’une misère supportée malgré tout avec le sourire. Car le peuple indien rayonne de joie de vivre, manifeste son plaisir de voir des étrangers, se laisse facilement prendre en photo même s’il tend aussi la main pour obtenir quelques roupies. Voyager au Rajasthan c’est entrer aux pays de la couleur. La couleur, tout d’abord, des longs saris des femmes qui forment des tableaux chatoyants et ondulants lorsqu’elles déambulent, toujours en groupes, dans les rues des villes et les villages. La couleur dominante, ensuite, de chacun des grands lieux touristiques des anciennes provinces des seigneurs Rajput. A chaque ville sa couleur. En cinq étapes, partons pour un voyage en polychromie. Jaipur, la rose La couleur rose des murs et des portes de Jaipur, la capitale du Rajasthan, est un héritage de l’époque coloniale. En 1876, le roi de la cité fit peindre toute la ville de cette couleur « so kitch » en l’honneur du prince de Galles en visite. Avec ses 63 loggias empilées sur une haute façade de grès rose, le palais des vents a des allures de pièce montée anglaise. Ainsi nommé car s’échappe une douce
brise au travers de ses fenêtres ajourées, le palais des vents laissait aussi passer en toute discrétion le regard curieux des femmes du harem sur l’agitation de la ville. Plus de harem aujourd’hui mais toujours un maharadjah dans l’annexe du City Palace situé à proximité. Ce gigantesque ensemble de bâtiments répartis sur sept étages comporte une infinité de salles d’exposition et de réception. Au milieu d’une grande cour intérieure s’élève une vaste loggia de pierre qui abrite deux énormes jarres d’argent massif pouvant contenir 8000 litres. Le maharadjah Madho Singh II les utilisa pour transporter l’eau sacrée du Gange, indispensable à ses ablutions, lors d’un voyage à Londres en 1901. Au centre de Jaipur, dont la répartition des quartiers correspond aux planètes de l’astrologie indienne, s’ouvre en plein air le site de l’observatoire géant créé par le fondateur de la ville, Jai Singhd II, féru d’astronomie. On y trouve un immense astrolabe en cuivre qui détermine les dates des fêtes religieuses, des cadrans solaires hors normes et d’étranges appareils capables de mesurer la rotation du soleil ou la position des planètes. Jodhpur la bleue Le fort de Mehrangarh domine de toute sa hauteur la ville de Jodhpur et ses petites maisons peintes d’un bleu éclatant et lumineux. On distinguait ainsi autrefois l’habitation des brahmanes, la caste supérieure des religieux. En Inde, le bleu symbolise la pureté des sentiments et la plupart des divinités sont représentées en bleu.
INFORMATIONS PRATIQUES S’Y RENDRE De nombreuses compagnies aériennes desservent New Delhi. Sans vol direct, avec une escale à Doha au Qatar. Le vol dure de 13 à 16 heures selon l’escale. Terres Lointaines (http://www.terres-lointaines.com/) propose des formules avec chauffeur et guide.
DÉCALAGE HORAIRE + 4 h 30 en hiver par rapport à la France, + 3 h 30 en été. (heure d'hiver : midi à Paris il est 16 h 30 à Delhi)
CLIMAT Chaud et humide tout au long de l'année. De juin à septembre saison des pluies c'est la mousson d'été. La meilleure période pour visiter est l'hiver de novembre à février. Attention, les nuits sont fraîches. De mi-avril à juillet, la chaleur est étouffante.
FORMALITÉS Passeport valide au moins 6 mois après la date de retour et visa obligatoire à se procurer avant le départ (2 mois de délais d'obtention).
SANTÉ Aucun vaccin obligatoire, mais soyez à jour de vos vaccinations classiques (diphtérie, tétanos, typhoïde, poliomyélite), prévoir un antidiarrhéique, se prémunir contre le paludisme, les moustiques (vêtements couvrants, répulsifs, etc.) à la tombée de la nuit, et produits solaires à la saison chaude.
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Escapades
Ailleurs
SE LOGER De nombreux hôtels s'offrent à vous d'un confort et propreté aléatoires. Les plus confortables sont les anciens palais de Maharadjahs transformés en hôtel de luxe. Dans les grandes villes, vous trouverez des hôtels de style occidental, impersonnels et sans surprise. Il existe aussi les chambres d'hôtes chez l'habitant "homestay ou guesthouse". Des auberges de jeunesse et dortoirs des gares bruyants.
SE DÉPLACER En voiture ou à moto (raids en Royal Enfield), bus touristique le plus efficace mais impossible de s'y reposer, en train. Dans les trains de nuit il est recommandé de se munir de cadenas et de chaînes pour attacher vos bagages. Taxi, rickshaws, jeep-taxi...
SE RESTAURER Riche et variée, très épicée. Ne pas manger de crudités et les fruits non pelés. Dans les hôtels, la cuisine est allégée en épices. Riz, lentilles, boulettes de viande cuites dans une sauce au yaourt , brochette et les éternelles chapati (crêtes dures à la farine de lentilles qui remplace le pain). Les desserts sont presque inexistants. Les restaurants : la fourchette des prix s'étend sur une gamme allant de 2€ à 25€ pour un bon repas.
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A l’intérieur du fort gigantesque, le visiteur passe de cours intérieures en esplanades et de palais en palais : celui des fleurs, celui des miroirs, celui des perles. Avant d’entrer dans le musée qui présente des collections de palanquins et d’instruments de musique, on peut assister à une démonstration de port du turban râjasthâni à partir d’une bande de tissu de huit mètres de long. Udaipur la blanche Des palais de marbre blanc se détachant sur un lac scintillant comme un miroir, le panorama qui s’offre au regard depuis le City Palace d’Udaipur a quelque chose de féérique. D’un blanc étincelant lui aussi, le City Palace n’a rien d’un hôtel de Las Vegas comme son nom pourrait le laisser craindre. Construit au XVIe, il a pour nom originel le palais du
Rânâ. Au travers d’un labyrinthe de cours et d’esplanades, il enchaîne une succession de salles décorées de matières précieuses, perles, rubis, ou de miroirs et de faïences chinoises. Une promenade en bateau sur le lac Picchola s’impose. On longera le fameux hôtel du Lake Palace où est toujours amarré le bateau qui servit au tournage du James Bond « Octopussy ». On poussera jusqu’à l’île suivante, le Jag Mandir, où des éléphants de marbre blanc montent la garde devant un élégant palais et ses jardins bien ordonnancés. En quittant Udaipur, il est impératif de pousser jusqu’à Ranakpur, à 60 km, pour admirer le temple d’Adinatha. Cette incroyable construction hérissée de 80 coupoles est gravée sur toute la surface de ses centaines de piliers et de ses dizaines de petits oratoires.
le Taj Mahal
Agrâ, l’immaculée
Jaisalmer la dorée Dans le soleil, couchant l’énorme citadelle de Jaisalmer brille des mille feux de son grès doré. Inébranlable, elle monte la garde face au désert de Thar d’où l’ennemi viendra : celui, héréditaire, du Pakistan, au-delà du désert et des montagnes. Située sur l’ancienne route de la soie, la forteresse de Jaisalmer a conservé son ambiance de caravansérail avec ses portes massives, ses innombrables bastions et ses ruelles étroites. Au sud des remparts, le lac de Gadi Sagar est cerné de petits temples et d’oratoires. D’énormes poissons-chats y grouillent dès qu’un touriste jette dans l’eau les morceaux de pain vendus par les commerçants ambulants.
Agrâ ne fait pas partie du Rajasthan, mais elle en est toute proche et nécessite impérativement une visite. La ville héberge le joyau de l’Inde : le Taj Mahal. La perfection de ses lignes, la pureté de son marbre blanc, l’équilibre de ses formes et l’acLANGUE cord parfait de sa place dans son enL'Inde compte 22 langues officielles et 1652 vironnement de bassins et de jardins, dialectes. L'anglais est compris par la maen font véritablement un chef d’œujorité de la population. Le sanskrit, l'hindi, vre. Ce tombeau, élevé en l’honneur l'ourdou sont les langues principales mais de l’épouse favorite du prince Mumle Rajasthan possède ses propres langages : taz Mahal, exerce une fascination irle raajasthani, le marwari, le mewari, le sherationnelle à laquelle sont visiblekhawati et le bhili... ment sensibles les milliers de visiteurs qui viennent l’admirer chaque jour. MONNAIE Des touristes certes, mais aussi La roupie (rupiah = Rp). 1 € = 80 Rp beaucoup d’Indiens qui s’habilLe paiement par carte de crédit est lent de leurs plus beaux saris accepté partout. On trouve partout des pour la circonstance. distributeurs. L'Inde est un pays Alors, même s’il dépend de bon marché. New Delhi l’État de l’Uttar PraDésert du Thar desh, il faut finir un Agrâ voyage au Rajasthan Jaisalmer Jaipur Jodhpur en passant par Agrâ RAJASTHAN et le Taj Mahal. Calcutta Udaipur Un magnifique point de sortie et peut-être pas un point final. Bruno Villeneuve Téléphone : De France vers l'Inde composer le 00 + 91 + indicatif de la ville sans le 0 De l'Inde vers la France : composer le 00 + 33 + numéro du correspondant sans le 0 On trouve facilement des boutiques téléphoniques Utilisation du téléphone portable avec une extension internationale. Internet : Les hôtels sont tous équipés du wifi gratuit et libre d'accès.
Bombay
ES LES HOMM T DU THAR DU DÉSER s vastes s sept plu
me l’un de nd sur Classé com désert du Thar s’éte . Un le nde du monde,2 u nord-ouest de l’I rs tria eu si m 300 000 k … désertique car plu si s a p désert vage. quent l’éle ur bus y prati anisées po ns sont org Marwaris, io rs u xc e s es De écouverte d partir à la d u des Jâts, les princi o , ro rs p ja s u u G s vo de autés. On n u m e n m u co ister à pales t-être d’ass posera peu o n d e cé ré m o n ie ti re co n sti tu ntrer dans une cae re d’opium, d même de séchée et se en terre lques kilomètres à ue parcourir q adaire. m ro d e d dos passer possible de Il est aussi s le désert sous n une nuit da quipée tout de é , te n te e n mou ut le confort à to e d e té mêm is ss a s avoir derne, aprè le d e d a n s e c u n s p e c ta s les étoiles. u orientale so ! e u iq g Ma
Escapades
Région
Tours va fêter les cent par un La base aérienne de Tours vivra un dimanche exceptionnel le 7 juin prochain. Pour son centième anniversaire, elle a été retenue par la Fondation des Œuvres Sociales de l’Air pour organiser l’un des trois meetings aériens en France. Le rendez-vous des passionnés de l’aéronautique, du grand public mais également des acteurs économiques : 70 000 personnes sont attendues.
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Le colonel Cyrille Duvivier veut un meeting «riche en ambition et en émotions».
e meeting sera riche en ambition et en émotion » : Le ton est don-né par le colonel Cyrille Duvivier, au commandement de la base aérienne de Tours (705) depuis septembre 2013. « Ce meeting mobilise une vingtaine de personnes qui œuvrent dans différents domaines : la sécurité, la logistique, en passant par l’accueil du public ou encore la déclinaison des grands temps forts, nous confie Sébastien Maigne, chargé de communication de la base. Nous nous réunissons chaque semaine pour faire le point sur l’avancée des préparatifs. »
48 La Lettre Valloire - Mars 2015
Il faut dire que l’événement est de taille: la base aérienne 705, qui comprend deux unités à Tours et à Cinq-Mars-La Pile, fête cette année les cent ans d’existence du camp d’aviation de Parçay-Meslay. Une base militaire en pleine évolution qui accueillera cet été la DRH de la Marine et devrait se séparer l’an prochain de son École de l’aviation de chasse (ÉAC). Ce meeting sera l’occasion de montrer les savoir-faire de l’un des principaux employeurs du département avec ses quelque 2 350 salariés. Si le programme n’est pas finalisé, le plateau technique sera « exceptionnel ». Parmi les as de la voltige aérienne attendus figurent la prestigieuse Patrouille de France et la Patrouille Acrobatique Cartouche Doré
de Cognac. Les moyens des armées étrangères seront également largement représentés. Le meeting, c’est aussi des avions d’exposition au sol. Les fondus d’aviation pourront s’approcher de leurs avions fétiches comme le Mirage 2000, le Rafale ou le F16... Outre un plateau technique alléchant, les organisateurs souhaitent que le public revienne du meeting avec « des souvenirs plein les yeux et plein le cœur ». La jeunesse sera mise à l’honneur. Un thème cher à la Fondation des Œuvres Sociales de l’Air (Fosa) qui rappelle que l’armée recrute chaque année près de 15 000 personnes. Les valeurs de l’aéronautique seront représentées grâce au rugby qui défend le respect, le service et l’excellence. Le colonel Duvivier entretient des liens sacrés avec le monde de l’ovalie : ainsi, l'escadron d'instruction en vol 3/13 « Auvergne » de l’ÉAC et l'association sportive montferrandaise (ASM) Clermont Auvergne, une des meilleures équipes européennes, ont conclu une convention de partenariat en octobre dernier. Enfin, le handicap sera à la première place. Une volonté du commandant de la base, très impliqué dans cette cause. Ce 7 juin, les personnes handicapées ne paieront pas et seront même les mieux placées pour assister au spectacle aérien. « On est tous handicapés,
ans de sa base grand meeting aérien il y en a des handicaps qui se voient et d’autres pas. Je souhaite que ce meeting soit l’occasion de belles rencontres ; si les gens repartent transformés, ma mission sera alors réussie », explique avec émotion Cyrille Duvivier. Cette spirale vertueuse a séduit les partenaires. De grands groupes publics, comme Orange, EDF ou La Poste, seraient sur le point de finaliser des accords. La Ville de Tours devrait apporter son aide technique et se charger de la communication du meeting. Elle or-
ganisera une exposition à l’Hôtel de Ville au mois de mai, ainsi qu’un concert de bienfaisance au profit de la Fosa le 2 juin au Grand Théâtre. Pour le commandant de la base, « ce rendez-est l’occasion de mettre en valeur et d’offrir une vitrine à nos prestataires habituels, mais aussi le moment de collaborer avec de nouveaux partenaires qui partagent nos valeurs. Tout le monde doit y trouver son intérêt », affirme le colonel Duvivier.
Tout a donc été programmé pour séduire les entrepreneurs et les réseaux d’affaires avec, par exemple, la mise à disposition d’espaces prestiges, de chalets ou encore de tentes. « Ce mini-Bourget», comme le qualifie son organisateur, est un grand événement bien huilé qui ne peut craindre qu’un seul ennemi: les caprices du ciel ! Anne-Cécile Cadio
L’embarrassante question du départ de l’École de Chasse a décision est prise : l’École de
L l’aviation de chasse de Tours va
déménager dès l’an prochain à Cognac. Le processus devrait s’étaler sur plusieurs mois mais, à terme, près de 300 emplois pourraient être supprimés. L’école étant le client principal de la plateforme aéronautique militaire, son départ changera la donne et notamment celle de l’aéroport tourangeau, le client commercial. La question du devenir de l’infrastructure privée, qui a vu débarquer et embarquer près de 184 000 passagers en 2014, est un sujet épineux qui divise la classe politique. Pour Jean-Gérard Paumier, qui préside le syndicat mixte en charge de l’aéroport, ce dernier reste « un réel atout pour la Touraine et la région Centre-Val de Loire avec des retombées économiques et touristiques très
importantes ». L’aéroport coûte chaque année 3,3 M€ aux contribuables, sous forme de subventions versées par les membres du syndicat mixte (collectivités locales et CCI) au délégataire privé STIONS INE TROIS QUE SNC-Lavalin, les deux étant LES LEMO IL G L A R É liés par un contrat jusqu’en AU GÉN Fosa ? t-ce que la s ’e u 2022. Or, la CCI devrait supQ uvres So: e on des Œ ti ttre Valloir ra e é L d de é a F L primer sa part l’an prochain, e : La remier est ral Lemoin a deux objectifs : le p é n é a l’ G de ir, soit 469 000 €. Une perte à osa) de l’armée ls e n s de l’Air (F n le o ia rs c e milles, en laquelle il faudra ajouter le ce aux p t à leurs fa e e c er assistan n rt o ra p F uxième coût du départ de l’École de de Météo vie ». Le de la e d t la DGAC et n e e d id c la jeuchasse. Qui va payer ? Pour e à un « ac auprès de e u q ti u ficulté suit a if n d éro Jean-Gérard Paumier, « il est mouvoir l’a est de pro trop tôt pour se prononcer nesse. sur la question. L’heure est xemple ? z-vous un e e allocation e ri u A : e ir aux discussions, notamment n allo roposons u x La Lettre V e : Nous p in 00 €) et au avec la SNC-Lavalin et Ryao 0 m (1 e L ts l in jo n o c Généra x u nair. Il faut savoir ce que l’ardes dons a décès avec mée de l’air pour-ra continuer 00 €). orphelins (4 s à faire et ce que l’on peut mettre nt les fond uoi serviro q A : e ir o en place juridiquement. » all La Lettre V ting ? ttront rs du mee lo ces perme ve s fi é é n é b récolt s e L ’élè emoine : ation qui s Général L de la fond t e g d u b le 80 000 €. d’abonder à environ 4 e é n n a e u chaq
Carnet
RÉGION Didier Fégly, président du pôle de compétitivité régional Elastopôle depuis huit ans, n’a pas demandé le renouvellement de son mandat. Diplômé de l’École supérieure de Commerce de Paris, il a été successivement directeur financier puis pdg du caoutchoutier industriel Sacred, basé à St-Lubin-des-Joncherets (28), fonction qu’il exerce toujours.
RÉGION Nathalie Roma est nommée directrice régionale Nord-Ouest de BPI group, cabinet spécialiste de l’accompagnement RH des transformations. À ce titre, elle pilotera trois régions administratives (Bretagne, Pays de la Loire et Centre), 20 collaborateurs et 10 prestataires externes dans ses trois bureaux de Nantes, Rennes et Tours. Florence Recasens a été réélue présidente régionale de Prism’ Emploi, une organisation qui regroupe les professionnels du reLe président du Sidelc (syndicat intercommunal de distribution de l’électricité du Loir-et-Cher) Bernard Pillefer a été élu à la présidence du Pôle Energie Centre qui regroupe tous les syndicats d’électricité de la région. Il succède à Jean-Louis Camus. Bernard Pillefer est également conseiller général du Loir-et-Cher.
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crutement et de l’intérim. La région Centre-Val de Loire représente 5,1 % de l’emploi intérimaire en France, soit quelque 26 000 salariés.
LOIR-ET-CHER
Jean-Michel Quellec est devenu au mois de janvier directeur régional de l’Insee ; il succède à Dominique Perrin, en place depuis 2010. Diplômé de l’École nationale de la statistique et de l'administration économique (Ensae), JeanMichel Quellec était directeur régional de l'Insee Aquitaine
jusqu'au 31 décembre. Il était auparavant chef du Centre national informatique de l'Insee de Nantes. Patrick Destang a été nommé président du groupe de distribution de tuyaux, tubes et raccords plastiques Frans Bonhomme (600 M€ de CA, 2 200 salariés), dont le siège est basé à Jouélès-Tours (37).
Le Medef Loir-et-Cher a un nouveau président : Bruno Robert, président des Transports Bruno Robert (145 salariés, 18 M€ de CA), à Contres. Il succède à Patrice Veneault, co-dirigeant de la société Sidamo à La Chaussée-St-Victor, qui quitte la présidence du mouvement patronal, fonction qu’il exerçait depuis le 15 octobre 2009, quelques mois avant la fin de son second mandat.
LOIRET Le tourangeau Bernard Groussin devient le président de la Compagnie régionale des commissaires aux comptes d’Orléans, en remplacement de Bruno Rouillé, directeur général d’Orcom. Bernard Groussin était vice-président sous l’ancienne mandature.
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