MAGAZINE MARS2018 2014 -5€ 5€ MAGAZINE N°46 - DÉCEMBRE
L’État au secours L’Etat des villes moyennes
Sébastien Lecornu, ministre des Collectivités territoriales
Région Centre-Val de Loire terre de pharma
SUPPLÉMENT AU MAGAZINE DE DÉCEMBRE 2018
Dreux l’attractive
Spécial Dreux et Agglo du Pays de Dreux
Dreux, l’attractive lphonse Allais voulait « construire les villes à la campagne, car l’air y est plus sain ». Dreux lui a donné raison. Son agglomération de 115 000 habitants, qui s’étend sur une bonne partie du nord de l’Eure-et-Loir, peut tirer son épingle du jeu face aux treize bassins de vie qui rayonnent autour de Paris. Sa grande proximité avec la capitale, à laquelle elle est reliée par une route entièrement aménagée en deux fois deux voies, le calme et le charme de la campagne environnante, le riche patrimoine architectural et un esprit pro-business en font une candidate très sérieuse à l’implantation de nouveaux habitants et d’activités nouvelles. Dreux est aussi une battante. Car il lui a fallu surmonter la mutation de l’économie et la fermeture de grandes unités industrielles. La reconversion du tissu d’entreprises est bien engagée et, pour cela, le territoire peut s’appuyer sur quelques filières d’excellence, au premier rang desquelles l’industrie du médicament : les laboratoires Ipsen, Leo Pharma, Sophartex, Norgine et Bailly-Creat emploient à eux cinq près de 1 500 personnes. Dans un avenir proche, le pôle gare deviendra un quartier d’affaires : un projet de 11 M€ prévoit la construction de six nou-
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4-6 Gérard Hamel : « Nous sommes devenus un territoire attractif » À la tête d’une intercommunalité qui réunit 81 communes, l’élu s’emploie à promouvoir les atouts du territoire drouais pour attirer les ménages comme les entreprises. Et les raisons de s’y installer ne manquent pas. 7
Et si vous viviez « l’expérience drouaise » ? Méconnu, le Drouais est un territoire d’une grande richesse naturelle combinée à des offres de loisirs variées. Une qualité de vie insoupçonnée aux portes de Paris
8-9 Faire battre le cœur du centre-ville ! Dreux fait partie des 222 communes françaises retenues par le programme Action cœur de ville qui est destiné à redynamiser les centres-villes en souffrance. 10
Visite guidée de la future pépinière numérique Olivier Pré, responsable du développement économique du Pays de Dreux, nous guide à l’intérieur de l’ancienne Caisse d’Épargne qui accueillera les startups dédiées à l’économie digitale.
veaux bâtiments qui proposeront, à leur achèvement, 13 500 m2 de surfaces de bureaux aux entreprises du secteur tertiaire. Et l’ancienne Caisse d’Épargne, au centre-ville, sera transformée après travaux en pépinière numérique de 1 200 m2 de bureaux et salles de réunion destinés à des startups. Si la bonne santé de l’économie est un élément essentiel de la qualité de vie, elle n’est pas son unique composante. Pour se sentir bien, il faut que l’environnement soit au diapason. Et dans ce domaine, le territoire offre toutes les garanties. Le maire et président de la communauté d’agglomération Gérard Hamel le résume d’une phrase : « Il faut vivre l’expérience drouaise ». Ici la nature est reine ; les amateurs de sérénité aimeront sa forêt domaniale, ses rivières et plans d’eau et ses golfs bucoliques, ceux préférant les sensations fortes iront se mesurer sur le circuit automobile de l’Ouest parisien ou sur l’une des nombreuses aires sportives. Enfin, culture et patrimoine sont bien représentés avec la Chapelle Royale et le château d’Anet. Dreux, une vraie force d’attraction à 70 km des portes de Paris...
François−Xavier Beuzon 11
Le futur quartier d’affaires sur les rails Un quartier futuriste va sortir de terre autour de l’actuelle gare de Dreux. Il proposera 13 500 m² de surface de bureaux aux entreprises du secteur tertiaire.
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Des places à prendre ! L’Agglo drouaise a fait le pari d’investir dans l’immobilier d’entreprise à un moment où l’activité était en berne. Un choix judicieux.
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Hugues Philippe, une confiance en béton À 37 ans, Hugues Philippe est responsable de la construction de l’usine KP1 de Vernouillet, un site destiné à approvisionner les chantiers parisiens.
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Romain Blanchard en pole position À la tête du Centre de formation Blanchard, ce trentenaire dynamique pilote avec passion l’entreprise familiale basée à Dreux.
La Lettre Valloire. Ce magazine est un supplément au magazine de décembre 2018 de La Lettre Valloire, bimensuel d’information politique et économique en région Centre. Édité par MCM Presse - SAS au capital de 100 000 €- RCS Tours B 450 613 591. Siège social : 14, boulevard Heurteloup à Tours. Adresse postale : BP 92031 - 37020 Tours Cedex 1 - 02 47 70 60 00 - contact@lettrevalloire.com. A rédigé ce numéro : Anthony Gautier. Maquette : Régis Beaune. Publicité : AN Média (Aline Noirot) 07 78 25 26 87, aline@anmedia.fr. Diffusion : Nadine Gomès et Edyta Jurek. Crédits photos DR : 4, 5, 6, 8, 9, 10, 11, 12 et Anthony Gautier : 9, 10, 13, 14. Impression : Imprimerie Vincent, Tours (37). Abonnement annuel 2018 (23 numéros + magazines hors-séries) : 385 €. Abonnement électronique avec édition bihebdomadaire : 485 €. Ce numéro ne peut être vendu séparément. CPPAP : 0121 I 85872 - ISSN : 1246-4333 - Dépôt légal : décembre 2018. Directeur de la publication : François-Xavier Beuzon.
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Spécial Dreux et Agglo du Pays de Dreux ENTRETIEN AVEC GÉRARD HAMEL, PRÉSIDENT DE LA COMMUNAUTÉ D’AGGLOMÉRATION DU PAYS DE DREUX ET
« Nous sommes devenus un À la tête d’une intercommunalité qui réunit 81 communes, l’élu s’emploie à promouvoir les atouts du territoire drouais pour attirer les ménages comme les entreprises. Et les raisons de s’y installer ne manquent pas.
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a Lettre Valloire : Vous présidez une intercommunalité XXL de 81 communes et de 115 000 habitants. Comment êtes-vous parvenu à créer une cohérence territoriale, un bloc homogène, au sein d’une intercommunalité si vaste, à la fois urbaine et rurale ? Gérard Hamel : Il faut que chaque maire soit reconnu. Nous avons ainsi établi la règle suivante : un maire = une voix, et ce, quelle que soit la taille de la commune. Le maire a une légitimité et il est essentiel qu’il puisse exprimer les problèmes auxquels il est confronté dans sa commune. C’est la condition sine qua non pour que tout le monde se sente impliqué. Notre communauté XXL, comme vous dites, comporte 1 260 élus. Les commissions sont ouvertes à cha-
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cun d’entre eux, en fonction de son domaine d’intérêt et de son expertise. Des élus de petites communes de 200 ou 300 habitants ont des compétences en matière d’eau, de déchets, de numérique, de culture, etc., et les commissions sont faites pour qu’ils puissent justement les exprimer. En aucune manière, la communauté d’agglomération ne pourra remplacer le maire dans le rôle de proximité et de lien social qui est le sien. La Lettre Valloire : Quel rôle remplit cette communauté d’agglomération, en soutien et en complémentarité avec les communes elles-mêmes ? Gérard Hamel : L’agglomération a un rôle de service. Une commune seule ne peut pas s’occuper d’organiser les transports, le ramassage
des ordures ménagères, la gestion des captages d’eau et sa qualité, l’assainissement, etc. En plus, une communauté incarne un territoire et doit le promouvoir car il est en concurrence avec ceux qui lui sont limitrophes pour accueillir des entreprises, donc des emplois et des richesses. Nous avons donc un territoire à défendre. Et plutôt que de se lamenter sur nos difficultés, mettons en avant nos forces et appuyonsnous sur elles pour avancer. La Lettre Valloire : Justement, quelles sont les forces du bassin de vie drouais, notamment face à cette concurrence forte exercée par la région parisienne en matière de développement économique et d’attractivité ? Gérard Hamel : Il y a treize bassins
MAIRE DE DREUX
territoire attractif » de vie dans l’orbite de l’Île-de-France avec lesquels nous sommes directement en concurrence. Le nôtre a une position géographique qui présente plus d’avantages que d’inconvénients, à moins d’une heure de Paris, donc d’un bassin de vie de 12 millions d’habitants. Qualité de vie, logement, loisirs, fiscalité, etc., les Parisiens n’ont qu’une envie le week-end venu : prendre leur voiture et aller se mettre au vert. Nous sommes reliés à la capitale par un tronçon gratuit en deux fois deux voies, et le premier feu se trouve à Dreux. Nous pouvons nous appuyer sur un territoire très attractif, plutôt rural, rassemblé autour de productions agricoles, maraîchères, qui apporte une grande qualité de vie. Et j’ajoute à cela des conditions financières sans commune mesure en terme de loyer et de coût de la vie. Ici, on peut acheter un pavillon avec 400 m2 de terrain pour moins de 200 000 €. Ramené au mètre carré, le prix de vente moyen d’un bien immobilier est de 2 500 €. Voyez ce que vous trouvez à Paris pour ce prix-là ! La Lettre Valloire : Pour rester dans le registre des liaisons routières, la mise en concession autoroutière de la RN 154 et d’une partie de la RN 12, entre Allaines et la Madeleine-de-Nonancourt (Eure), va-t-elle représenter un nouvel atout pour le développement du Pays drouais ? Gérard Hamel : Oui, cette future autoroute fait déjà venir des entreprises chez nous. Une entreprise de logistique est ainsi sur les rangs pour nous acheter 12 ha et s’y installer sur 50 000 m2 couverts. Une entreprise comme KP1 a choisi Vernouillet pour cette proximité du futur échangeur autoroutier entre Marville et Dreux. Nous avons été en concurrence avec d’autres territoires et avons été attractifs sur tous les plans.
La Lettre Valloire : Quels autres atouts souhaitez-vous valoriser pour attirer les entreprises, comme les ménages d’ailleurs, sur le territoire drouais ? Gérard Hamel : Nous sommes un territoire de loisirs et c’est une donnée essentielle pour le promouvoir. On a un plan d’eau de 120 ha, le plus grand de la région, sur lequel se dé-
région parisienne. Et bien c’est pareil pour le terrain industriel que nous proposons à 25 € au maximum le mètre carré, et pour les grandes surfaces, on descend même jusqu’à 15 €. Dans les Yvelines, si vous trouvez le mètre carré à 100 €, c’est le minimum. Nous sommes donc quatre fois moins cher et je ne vous parle pas des taxes qui sont également trois à quatre
“ RAMENÉ AU MÈTRE CARRÉ, LE PRIX DE VENTE MOYEN D’UN BIEN IMMOBILIER EST DE 2 500 € À DREUX. VOYEZ CE QUE VOUS TROUVEZ À PARIS POUR CE PRIX-LÀ !
roulent de très nombreuses activités nautiques. Nous possédons deux superbes golfs, un circuit automobile et un complexe lié aux sports mécaniques qui est utilisé plus de 300 jours par an. Nous disposons de 24 centres équestres et le jumping de Dreux est devenu une manifestation internationale avec 3 000 chevaux réunis sur quinze jours pleins. J’ajoute que nous sommes un territoire de chasse avec des forêts extraordinaires. En 2019, une usine à loisirs de 30 000 m2 couverts va être construite avec une patinoire, un karting, un bowling, un laser game, etc. et cette nouvelle offre devrait attirer plus de 2 millions de visiteurs par an. Il fait donc bon vivre dans le Drouais. Et puis, nous avons un patrimoine culturel et architectural exceptionnel entre la Chapelle Royale, le Beffroi ou encore le château d’Anet. La Lettre Valloire : Si vous deviez faire ressortir un autre argument pour inciter les entreprises à s’installer dans votre agglomération, lequel choisiriez-vous ? Gérard Hamel : J’ai parlé du prix très faible de l’immobilier par rapport à la
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fois plus élevées dans les Yvelines qu’ici. On a une attractivité financière évidente. J’ajoute qu’à l’échéance de 2020, tout le territoire drouais sera fibré pour le très haut débit. C’est un atout aussi. Nous devons avoir une offre globale. Je ne cesse de dire qu’il faut vivre l’expérience drouaise. Dreux est une ville en pleine expansion, une ville en devenir. La Lettre Valloire : Vous accueillez toujours plus de ménages à Dreux depuis quelques années ? Gérard Hamel : Il n’y a quasiment plus de résidences secondaires à Dreux. Les gens choisissent de s’y installer durablement. La moitié de nos programmes immobiliers est vendue pour les besoins locaux et l’autre moitié à des personnes arrivant de la région parisienne. Ce sont de jeunes couples, en général, avec enfants. D’ailleurs, on le sent bien dans l’utilisation de nos écoles puisque nous envisageons la construction d’un nouveau groupe scolaire dans les trois ans qui viennent, nos écoles étant saturées. La population est en croissance continue. Supplément à La Lettre Valloire - Décembre 2018 5
Spécial Dreux et Agglo du Pays de Dreux
La Lettre Valloire : L’axe de développement que vous préconisez est donc le tertiaire. Quid néanmoins du secteur industriel ? Gérard Hamel : Je préfère aujourd’hui avoir une politique d’offre qui s’adresse à des entreprises moyennes, de 20 à 150 salariés. Pour les accueillir, nous avons mis en place un parcours résidentiel qui va de la pépinière aux hôtels d’entreprises, en passant par des villas qui peuvent être louées ou vendues. Nous avons su attirer, en requalifiant des friches industrielles, Dammann, Intelcia, Cordon Electronics, etc. Voilà le type de sociétés que nous souhaitons continuer à faire venir. Le futur pôle tertiaire de la gare de Dreux comprendra plusieurs bâtiments totalisant 13 500 m2 de bureaux.
La Lettre Valloire : Vous avez évoqué le réseau routier. Sur le plan ferroviaire cette fois, quelles sont les améliorations envisagées pour rapprocher encore davantage Paris de Dreux ? Gérard Hamel : À l’issue d’un combat de dix ans avec la Région Centre-Val de Loire, nous venons d’obtenir, au 1er janvier 2019, un abonnement quotidien Paris-Dreux à moins de 100 € par mois au lieu des 350 € actuels. Et ça marche dans les deux sens, forfait Navigo inclus. On a négocié avec les deux Régions pour parvenir à ce résultat, Île-de-France et Centre-Val de Loire, et c’est maintenant à elles de s’arranger pour savoir qui paie quoi. Pour le voyageur de Dreux, dans tous les cas, c’est fait ! La Lettre Valloire : Le quartier de la gare est en pleine mutation avec, notamment, la construction de résidences destinées à accueillir des ménages mais également des entreprises du tertiaire. Est-ce le grand chantier de cette mandature ? Gérard Hamel : C’est un grand projet porté par la Ville et l’agglomération, qui prévoit de construire 13 500 m2 de bureaux avec des promoteurs extérieurs. Nous avons dépensé au total 11 M€ pour ce projet qui va complètement métamorpho-
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ser le quartier d’ici à dix ans. Nous n’avons aucun complexe, et l’idée est bien, en effet, de faire venir des entreprises ici pour que les Drouais n’aient plus besoin d’aller travailler à Paris. Nous serons, là aussi, très compétitifs. Par exemple, en location de bureaux, on devrait pouvoir sortir des programmes autour de 100120 € HT du mètre carré en location. Six fois moins cher que dans certains quartiers parisiens !
La Lettre Valloire : Le territoire drouais incarne également l’excellence de la filière pharmacie. En terme de promotion, c’est un levier important, non ? Gérard Hamel : Oui, cette filière d’excellence est essentielle pour nous. Elle est représentée aujourd’hui par onze laboratoires qui regroupent 3 500 emplois. Elle démontre, si besoin en était, que les entreprises ont tout à gagner en venant se développer chez nous. Propos recueillis par Anthony Gautier
Plus de 140 M€ pour les quartiers nord de Dreux Après les quartiers sud, c’est au tour des quartiers nord de la ville de bénéficier d’une réhabilitation urbaine en profondeur. Un budget de 142 M€ sur cinq ans a été alloué à cette fin. « À partir de 2004, avec l’Anru – Agence nationale pour la rénovation urbaine, NDLR –, nous avons investi 240 M€ pour les quartiers sud de Dreux : on a revu l’urbanisation de A à Z, le cadre de vie, on a remis des services publics, on a réaménagé des parcs, etc. On a considérablement augmenté la qualité de vie dans ces quartiers », se félicite Gérard Hamel, maire de Dreux depuis 1995. C’est donc sur le modèle de ce qui a été fait en faveur des quartiers sud que va être déployé le Nouveau programme national de renouvellement urbain (NPNRU) au bénéfice du quartier des Bâtes à Dreux et de la Tabellionne à Vernouillet. « Cette transformation concerne directement près de 10 000 habitants mais elle aura un impact bien au-delà », poursuit Gérard Hamel qui souhaite, par ailleurs, intensifier encore sa politique de proximité. « Chaque élu de quartier a un budget propre pour répondre aux demandes ponctuelles avec beaucoup de réactivité. En 2018, j’avais attribué 20 000 € par quartier, ce sera 30 000 € en 2019 pour accentuer encore notre présence », assure le maire qui sait que ce travail de rénovation urbaine doit impérativement s’accompagner « d’un suivi très organisé » au risque sinon que ses bénéfices ne soient que de courte durée.
Et si vous viviez « l’expérience drouaise » ? Méconnu, le Drouais est un territoire d’une grande richesse naturelle combinée à des offres de loisirs variées. Une qualité de vie insoupçonnée aux portes de Paris.
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ieux que tout discours, une réalité à découvrir : celle d’un « home, sweet home » dans une nature peu avare de ses richesses, à moins d’une heure de Paris et à deux heures de la mer. Le maire de Dreux et président de l’Agglo du Pays de Dreux, Gérard Hamel, le martèle : « Il faut vivre l’expérience drouaise ». Plutôt que de décrire ce cadre de vie grandeur nature, qui a peu de risques de faire regretter les embouteillages parisiens, il faut poser ses valises dans le Drouais le temps d’une respiration prolongée. Pas sûr que l’on ait envie d’en repartir de sitôt. D’ailleurs, avant de recruter un collaborateur, Gérard Hamel lui suggère toujours de venir passer quelques jours en famille sur place et de se dégourdir les jambes dans la campagne environnante, histoire de se défaire de quelques stéréotypes qui ont la vie dure. Ensuite, l’expérience « en immersion » peut débuter. Une vaste forêt domaniale parsemée de sentiers pédestres et de pistes cavalières. Très bien, et quoi d’autres ? Des centres aquatiques, des plans d’eau, des rivières et où il est possible de pratiquer pêche et sports nautiques. Et puis ? Des clubs équestres qui quadrillent le territoire et un concours de jumping internationalement connu. Alléchant. C’est tout ? Non, un circuit automobile pour les amateurs de sensations fortes et deux golfs bucoliques pour ceux qui préfèrent le silence apaisant des espaces verdoyants. Sans parler d’une campagne où la vie reprend enfin un rythme maîtrisé.
« Nous sommes un territoire de loisirs », aime à souligner le maire de la ville. Assurément, d’autant qu’il conviendrait d’ajouter à cette liste –
nement autoroutiers, qui placent Paris et sa couronne dans une proximité féconde, ont permis de tourner la page d’une désindustrialisation qui, ici
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“ PASSER QUELQUES JOURS EN FAMILLE SUR PLACE ET SE DÉGOURDIR LES JAMBES DANS LA CAMPAGNE ENVIRONNANTE non exhaustive – des propositions culturelles qui ne manquent ni de saveurs ni de diversité : des fêtes typiques comme les Naturalies ou les Flambarts de Dreux ; des expositions, des spectacles, des concerts à la Médiathèque, au Conservatoire et à l’Atelier à spectacle ; sans oublier, bien sûr, les traces historiques fastueuses de la saga familiale de Louis-Philippe ou de Diane de Poitiers gravées dans la pierre et le marbre à Dreux et Anet. Il y en a vraiment pour tous les goûts ! Certes, une vie n’est pas faite que de loisirs. Côté logement, commerces et services, là encore, le territoire drouais n’a rien à envier aux autres, loin s’en faut. L’immobilier y est même plus accessible qu’ailleurs avec un prix du mètre carré qui oscille entre 1 030 € et 1 850 €. À Dreux, les clés d’un pavillon doté d’un joli terrain sont dans la poche à partir de 200 000 €. À quoi peut-on prétendre à ce prix-là en région parisienne ? Logement, loisirs, fiscalité, les atouts ne manquent pas. Impossible de passer sous silence le développement économique, soutenu par une détermination politique à faire venir les entreprises pourvoyeuses d’emplois. L’offre foncière à des prix alléchants, des axes routiers, et prochai-
plus qu’ailleurs, a marqué les mémoires. Le rayonnement international de Polepharma, pôle de compétitivité du secteur pharmaceutique, est devenu le porte-étendard d’un territoire résolument tourné vers son avenir. « L’expérience drouaise » ne peut se résumer à quelques évocations sommaires. Le mieux est incontestablement de venir la vivre … AG
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Spécial Dreux et Agglo du Pays de Dreux
Faire battre le cœur du Dreux fait partie des 222 communes françaises retenues par le programme Action cœur de ville qui est destiné à redynamiser les centres-villes en souffrance. Localement, cette opération ambitieuse va se traduire par une politique de reconquête immobilière et une nouvelle offre commerciale haut de gamme. ration nationale, ce qui nous a permis de gagner du temps sur le diagnostic et les solutions à mettre en place », explique Jean-Michel Poisson, adjoint en charge de l’urbanisme et élu référent sur cette opération initiée il y a un an par le ministre de la Cohé-
tionnels dotés d’entrées indépendantes. Cette politique de « densification de l’habitat », pour reprendre la formule de Jean-Michel Poisson, va se décliner par d’ambitieuses opérations immobilières, privées ou financées par des
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“ LA REDYNAMISATION DU COMMERCE DOIT ÊTRE LA FINALITÉ DE CE DISPOSITIF
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vant même le lancement national du programme Action cœur de Ville en mars 2018, la municipalité de Dreux avait fait de la bonne santé du centre-ville une priorité. « Nous avions anticipé l’opé8 Supplément à La Lettre Valloire - Décembre 2018
sion des Territoires Jacques Mézard. Portée par la Caisse des Dépôts, Action logement et l’Agence nationale de l’habitat (Anah), « cette opération coup de poing sur cinq ans en faveur des centres-villes », selon les mots de Sylvie Mosnier, de la Caisse des Dépôts, va s’appuyer, à Dreux, sur deux leviers complémentaires et indissociables : une politique urbanistique volontariste afin de faire revenir les Drouais dans le centre-ville, combinée à une nouvelle offre commerciale à forte valeur ajoutée qui ne rentrera donc pas en concurrence stérile avec celle des grands centres périphériques. « La redynamisation du commerce doit être la finalité de ce dispositif. Pour cela, notre cœur de ville doit être habité et revivre. Il faut acheter des immeubles, y aménager des logements pour ramener de l’habitat et du service public. Les villes ont été désertées et il faut inverser la tendance », souligne Gérard Hamel, le maire de Dreux qui ambitionne, entre autres, de réaménager les premiers étages de certains commerces pour les transformer en logements fonc-
bailleurs sociaux. Ainsi, face à la gare, un promoteur va bâtir une résidence de soixante logements en accession à la propriété, dont neuf seront repris par l’OPH Habitat drouais. « Le chantier est lancé et je peux vous dire qu’il va être mené rondement », se réjouit l’élu drouais. Ce même quartier va accueillir, d’ici à 2020, boulevard Louis Terrier, une résidence seniors avec une centaine de logements : « Cette résidence, dont les prix seront accessibles, aura pour avantage d’être à cinq minutes à pied de la gare et de plainpied du côté de la ville afin que les personnes âgées puissent s’y rendre facilement », poursuit Jean-Michel Poisson. Autre chantier destiné à densifier et diversifier l’offre immobilière dans le centre-ville, la reprise de la maison de maître située le long du boulevard Dubois, qui abrita jadis l’entreprise Minelli. Cette grande bâtisse, proche de la mairie, doit être transformée en une résidence haut de gamme proposant quinze logements de standing. « Un promoteur
centre-ville ! va redonner tout son lustre à cette maison remarquable », assure JeanMichel Poisson. Autant de consommateurs potentiels susceptibles, là encore, de faire vivre le commerce de proximité. Enfin, à nouveau dans le quartier de la gare décidément en pleine mutation, un hôtel Ibis Styles va être construit rue du Bois-des-Fosses : un établissement*** proposant 60 chambres, des salles de réunion et une vue imprenable sur la Chapelle royale, classée monument historique. Quelque 4 M€ ont été débloqués pour la réalisation de ce projet : « Grâce à la Caisse des Dépôts, le nouveau montage financier sera tenu et bouclé à la fin du trimestre. Les travaux commenceront ensuite », se félicite Jean-Michel Poisson qui souligne à quel point ce chantier doit beaucoup, lui aussi, à l’opiniâtreté des élus locaux. Cette nouvelle offre immobilière, aussi qualitative soit-elle, ne suffira pas, à elle seule, à redynamiser le commerce du centre-ville. Elle sera donc étroitement associée à un soutien à la transformation des enseignes présentes et à l’aide à l’installation de nouveaux pas-de-porte, tournés vers le haut de gamme. « Les élus ont fait un pari audacieux en choisissant de favoriser l’implantation de marques de renom en centre-ville. C’est une stratégie très intéressante qui devrait lui permettre de se régénérer », commente Marina Mauclaire, directrice territoriale de la Caisse des Dépôts pour l’Eure-et-Loir, le Cher et l’Indre. Quitte, et ce sera le cas, à reconfigurer des surfaces plus importantes pour faire venir des marques et des franchises qui ne viendraient pas dans l’état actuel des mètres carrés disponibles. « Les élus sont les seuls pilotes. Et il faut du courage politique pour utiliser les prérogatives de la
puissance publique et, si nécessaire, le levier du droit de préemption », poursuit Marina Mauclaire. Des commerces en bonne santé mais également des équipements culturels attractifs, tout participe d’une même stratégie de reconquête : la rénovation du théâtre, portée par la Ville avec des subventions du Département et de la Région pour une dépense globale de 3,5 M€, s’inscrit dans ce projet global de redynamisation. « Nous sommes engagés avec le cabinet Bérénice pour apporter toutes les solutions possibles à la revitalisation commerciale. Nous avons recruté un manager de centre-ville qui va s’occuper à temps plein de ce dossier », complète Jean-Michel Poisson.
D’ici à cinq ans, le cœur du centreville de Dreux battra à une tout autre vitesse. C’est, dans tous les cas, le pari fait par l’équipe municipale. Et elle s’y emploie avec une détermination sans faille. AG
« Les commerces qui sont dynamiques s’en sortent » Marie-Anne Le Lay est à l’évidence une femme de caractère qui refuse la fatalité. Sa boulangerie, joliment baptisée La Cerise sur le Gâteau, est une adresse du centre-ville bien connue des Drouais. Il n’y a qu’à constater la file d’attente qui s’allonge le temps de midi sur le trottoir le long de son commerce pour s’en persuader. Installée depuis quinze ans rue Senarmont, en cœur de ville donc, MarieAnne Le Lay, qui fait partie de l’Union des commerçants de l’agglomération drouaise (UCAD), a pu y maintenir une activité commerciale rentable. « Ce n’est pas tout rose comme dans de nombreux centres-villes mais des choses sont dans les tuyaux pour que l’on avance », explique la commerçante faisant référence à l’audit mené par le cabinet Bérénice à l’initiative de la Ville et qui doit déboucher sur des propositions d’actions. Et parmi les sujets centraux, celui du stationnement, bien sûr, à l’heure où toutes les municipalités s’interrogent sur la manière la plus pertinente d’offrir aux habitants des possibilités de se garer facilement à l’intérieur du centre-ville dans le but bien compris de faire vivre les commerces qui y sont implantés. « Je pense faire partie des commerces qui se bougent, beaucoup voudraient que la mairie déverse devant chez eux des cars entiers de Japonais. Les commerces qui sont dynamiques s’en sortent », souligne Marie-Anne Le Lay, citant un coiffeur situé à quelques mèches de cheveux de chez elle. Depuis 15 ans, elle-même en est la preuve vivante.
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Spécial Dreux et Agglo du Pays de Dreux
Visite guidée de la future
pépinière numérique Olivier Pré, directeur du développement économique de l’Agglo du Pays de Dreux, nous guide à l’intérieur de l’ancienne Caisse d’Épargne qui accueillera les startups dédiées à l’économie digitale.
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L’ancienne Caisse d’Épargne va accueillir prochainement des startuppers.
ne magnifique bâtisse historique à quelques minutes à pied de la gare et pas davantage du centre-ville de Dreux. Jusqu’en 1950, l’imposant bâtiment a accueilli la mairie, puis s’est mué en siège social de la Caisse d’Épargne. À partir de l’été prochain, il remplira une autre mission : celle d’accueillir la première pépinière numérique de l’agglomération drouaise. « Le fait de lier, à travers ce bâtiment, l’histoire et l’innovation, nous semblait très intéressant, explique Olivier Pré, responsable du développement économique de l’Agglo. Nous sommes allés à Orléans, à Tours et à Paris, avant de finaliser notre projet. Nous nous nous sommes imprégnés de ces réalisations tout en travaillant sur ce qui nous différenciait de ces territoires. »
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Au final, ce sont donc quelque 1 200 m2 de bureaux et de salles de réunion, avec lambris et hauts plafonds, qui vont être transformés en plateaux de travail fonctionnels pour des startupers plutôt demandeurs
d’Eure-et-Loir et aussi des écoles, à l’instar de ce que réalise la Wild Code School à La Loupe », complète le directeur du développement économique de l’Agglo du Pays de Dreux. Direction ensuite l’ancienne salle des
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“ UN PARTENARIAT S’EST MIS EN PLACE AVEC DES ENTREPRISES DE DREUX POUR CRÉER UN FONDS D’AMORÇAGE d’open space et d’espace de coworking. Autrement dit, en bon français, de mètres carrés linéaires, mais sans cloison ! « C’est un bâtiment historique qui est redevenu propriété de la mairie il y a huit ans. Nous n’allons donc pas engager des aménagements trop lourds mais évidemment tout mettre en place pour que les startups puissent y travailler dans de très bonnes conditions », sourit Olivier Pré. La visite guidée démarre logiquement par le sous-sol qui va devenir un medialab, c’est-à-dire un laboratoire dédié aux projets de recherche, mêlant design, multimédia et technologie : « On va mettre à disposition du matériel pour filmer, photographier, enregistrer, dans le but de faciliter la commercialisation de produits via le numérique pour des sociétés en démarrage et, pourquoi pas, des entreprises extérieures à la pépinière », assure Olivier Pré. Le rez-de-chaussée sera aménagé, quant à lui, de manière à accueillir la formation numérique. « Les modules seront axés sur le codage et nous avons des partenariats en cours pour qu’elle soit animée par la CCI
mariages, au premier étage, qui va être transformée en espace de coworking auquel s’ajoutera une pièce dédiée à la création et à la reprise des entreprises. Enfin, le dernier étage aura pour vocation de proposer des bureaux aux jeunes pousses, mais également aux entreprises plus confirmées qui sont en quête de bureaux à proximité de la gare. Cette nouvelle pépinière offrira un cadre de travail quasi sur-mesure à cette génération d’entrepreneurs du numérique mais ce ne sera pas là son unique atout : « Un partenariat s’est mis en place avec des entreprises de Dreux pour créer un fonds d’amorçage pour les startups. C’est un argument supplémentaire. On aura donc une offre de service mais aussi un fonds qui peut apporter un vrai plus », argumente Olivier Pré. L’animation des lieux sera prise en main par une association dont le financement est assuré par la Région Centre-Val de Loire. En d’autres termes, tout le monde s’y retrouvera. Et d’abord les jeunes entrepreneurs, bien sûr ! AG
Le futur quartier d’affaires sur les rails
Un quartier futuriste va sortir de terre autour de l’actuelle gare de Dreux. Il proposera 13 500 m2 de surface de bureaux aux entreprises du secteur tertiaire. Le futur quartier d’affaires de la gare offrira un visage très contemporain.
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ienvenue dans le futur ! Un avenir pas si lointain puisque, comme le souligne Gérard Hamel, le maire de la ville et le président de l’Agglo du Pays de Dreux, «d’ici à dix ans, le quartier de la gare sera complètement métamorphosé ». Une mue qui, comme ont pu le constater les Drouais, a déjà démarré par la réfection du parvis de la gare, divers aménagements routiers et piétonniers, la réhabilitation de la gare routière et la construction d’un premier immeuble de bureaux qui accueille aujourd’hui, un certain nombre d’organismes. Mais ce n’est qu’un début car, à terme, ce secteur de la ville est destiné à devenir un véritable quartier d’affaires qui n’aura rien à envier à ceux qui ont déjà émergé dans certaines métropoles. Jugez-en plutôt par ces quelques chiffres : le projet de 11,2 M€ prévoit la construction de six nouveaux bâtiments qui proposeront pas moins de 13 500 m2 de surface de bureaux aux entreprises du tertiaire. Avec l’ambition politique clairement affichée d’attirer à Dreux, et juste en face de la gare donc, des sociétés en quête d’espace pour leurs collaborateurs actuels ou prochains.
« L’idée est bien de faire venir des entreprises pour que moins de Drouais aient besoin d’aller travailler tous les
liser avec le promoteur pour mettre en place un plan de prospection », précise Olivier Pré, le directeur du développement économique communautaire. Si tout se déroule sans entrave, les travaux pourraient démarrer dès 2019 avec une livraison possible de ces deux bâtiments à la fin de l’année 2020 ou au début de 2021. Mais pour l’heure, c’est la construction d’un parking aérien de 300 places, sur la frange sud de la gare, qui fait l’actualité. Un chantier de 3,9 M€ qui, une fois achevé, rendra bien des services aux Drouais travaillant en région parisienne. « Ce parking aérien sur trois niveaux,
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“ L’IDÉE EST DE FAIRE VENIR DES ENTREPRISES POUR QUE MOINS DE DROUAIS AIENT BESOIN D’ALLER TRAVAILLER À PARIS jours à Paris », argumente Gérard Hamel qui s’empresse d’ajouter que les tarifs de location de ces bureaux seront particulièrement attractifs. « Entre 100 et 120 € HT du mètre carré, soit six fois moins cher que dans certains quartiers parisiens ! », précise-t-il, certain que ce programme immobilier d’envergure est de nature à transformer et dynamiser le tissu économique local. Concernant le projet immobilier luimême, le dossier va bon train. « Nous sommes en discussion avancée avec un promoteur pour la construction de deux premiers bâtiments de 2 500 m2 chacun : le premier devrait accueillir de l’activité locale, et nous avons déjà identifié des clients potentiels comme des activités libérales. Pour le deuxième bâtiment, nous travaillons sur l’exogène. Nous attendons de contractua-
à structure métallique, sera lumineux et les tarifs appliqués compétitifs », résume Olivier Pré. Les premières voitures y sont attendues en janvier 2019. Une nouvelle étape décisive dans la transformation programmée du quartier de la gare. AG
Le futur Pôle Gare en chiffres • 32 000 m2 d’espaces publics réaménagés (voiries, parvis, cheminements, etc.) • 13 500 m2 de bureaux en cours de commercialisation. • 11,2 M€ portés par l’Agglo du Pays de Dreux, la Ville de Dreux et les partenaires publics (l’État, la Région Centre-Val de Loire et le Département d’Eure-et-Loir).
Supplément à La Lettre Valloire - Décembre 2018 11
Spécial Dreux et Agglo du Pays de Dreux
Des places à prendre ! L’Agglo drouaise a fait le pari d’investir dans l’immobilier d’entreprise à un moment où l’activité était en berne. Un choix qui s’avère aujourd’hui porteur.
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es friches industrielles, des terrains, des locaux... L’Agglo drouaise n’a pas lésiné, cette dernière décennie, sur les acquisitions foncières pour favoriser l’implantation de nouvelles entreprises en quête d’hectares de foncier ou de mètres carrés de bureaux. Une politique amorcée à un moment où l’activité était loin d’être florissante. Pari audacieux et sur le point d’être gagné : aujourd’hui, l’Agglo drouaise peut se prévaloir de dix zones d’activité dis-
12 Supplément à La Lettre Valloire - Décembre 2018
posées stratégiquement le long de la RN 12 et de la RN 154. En cumulé, elles représentent quelque 70 ha de terrain viabilisés. Et les tarifs pratiqués sont pour le moins attractifs : 25 € HT le m2, soit deux à trois fois moins cher que sur les territoires limitrophes… et forcément concurrents. Et, à l’image du groupe KP1, les sociétés continuent de s’y installer régulièrement. Mais la politique de développement et de prospection économique ne s’est pas arrêtée là. L’Agglo a également anticipé les besoins : pépinières artisanale et tertiaire, hôtels et villas d’entreprises, quelle que soit la formule, les usagers bénéficient de services mutualisés et d’espaces communs à des prix très compétitifs. L’hôtel d’entreprises de la ZI des Livraindières propose dix ateliers de 470 à 650 m2 :« Un promoteur va se lancer dans la construction d’un autre hôtel, c’est plutôt bon signe et la preuve que l’activité est bien revenue », lâche Olivier Pré, responsable du développement économique. Par ailleurs, Porte Sud à Vernouillet, douze villas, avec des superficies allant de 600 m2 à 1 000 m2, ont été mises un temps à la disposition de ces mêmes entrepreneurs. Depuis, elles
ont été toutes été vendues. Là encore, la preuve que le cercle vertueux est enclenché. Toujours dans ce souci d’attirer sur son territoire de nouvelles entreprises pourvoyeuses d’emplois ou d’offrir de bonnes conditions de travail à celles déjà existantes, l’Agglo a créé un parc d’entreprises sur l’ancien site Philips, baptisé La Radio, et qui propose, à nouveau, la location de bureaux, d’ateliers ou d’entrepôts. « 55 000 m2 de bâtiment ont été en grande partie rénovés, et plus de la moitié du site est commercialisé », se réjouit Olivier Pré. Enfin, deux chantiers vont accroître encore l’offre immobilière d’entreprises et favoriser l’accompagnement nécessaire à l’éclosion des startups. Le premier concerne la création d’une pépinière numérique dans l’ancienne Caisse d’Épargne. Le second, particulièrement ambitieux, va transformer l’actuel quartier de la gare en centre d’affaires connecté avec Paris et l’Îlede-France : 13 500 m2 de surface de bureaux seront ainsi disponibles pour les entreprises du tertiaire. Chefs d’entreprises, il y a donc forcément une place pour vous dans le Pays de Dreux ! AG
Hugues Philippe, une confiance en béton À 37 ans, Hugues Philippe est responsable de la construction de l’usine KP1 de Vernouillet, un site de 7 000 m2 destiné à approvisionner les chantiers de construction du Grand Paris en éléments préfabriqués. Une implantation qui ne doit rien au hasard.
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errière le cabanon métallique où il nous reçoit, se dresse l’imposante ossature d’un bâtiment de 7 000 m2, future usine de fabrication de différents éléments préfabriqués en béton (poutres, murs, etc.) de la société KP1. À 37 ans seulement, Hugues Philippe, regard franc et sourire confiant, a la responsabilité de mener ce chantier jusqu’à son terme, autrement dit l’ouverture de l’usine prévue à la fin du mois d’avril 2019. C’est donc à l’entrée de Vernouillet, dans une zone industrielle qui s’étend sur plusieurs dizaines d’hectares, que KP1 a choisi de construire sa nouvelle usine destinée à rayonner sur la Normandie, l’ouest parisien et naturellement le Centre-Val de Loire. Une usine dont la construction s’élève à 15 M€ et qui aboutira à la création de cinquante emplois organisés en troishuit. « Nous avons atteint les capacités maximales de notre usine de Seine-et-Marne. Ce nouveau site va permettre de la délester et d’agrandir notre zone de chalandise en lien avec le Grand Paris qui va nous apporter de gros chantiers. Il y aura des lycées, des logements, des bâtiments à construire. D’ici trois ou quatre ans, ce sera l’explosion », prédit Hugues Philippe. Sans compter les JO de 2024, attribués à Paris, qui vont considérablement dynamiser le marché de la construction industrielle. Si l’agglomération drouaise correspond parfaitement aux besoins de l’entreprise KP1 en raison de sa situation géographique et de son réseau routier, l’accompagnement technique
de l’Agglo du Pays de Dreux a également été déterminant dans le choix de cette implantation. « L’Agglo a vraiment tenu parole et a joué le rôle de
en l’avenir, c’est un pari que je fais pour ma famille, et cela me donne une vraie sérénité. » Passé, au sein de KP1, par plusieurs
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“ IL Y AURA DES LYCÉES, DES LOGEMENTS, DES BÂTIMENTS À CONSTRUIRE. D’ICI TROIS OU QUATRE ANS, CE SERA L’EXPLOSION
facilitateur avec les élus locaux et les représentants de l’État. Ce pilotage m’a fait gagner beaucoup de temps », reconnaît Hugues Philippe. Sans compter les différentes subventions accordées dans ce secteur classé prioritaire de la politique de la ville : 5 000 € par emploi créé au titre de la Prime d’aménagement du territoire (PAT), auxquels s’ajoutent 2 000 € versés par la Région dans le cadre de son dispositif Cap’ Emploi. « C’est vraiment du gagnant-gagnant », s’enthousiasme le dirigeant de KP1. Deux jours par semaine à Dreux, le reste du temps à Albi, dans le Tarn, où sont installés sa femme et ses cinq enfants, Hugues Philippe a l’assurance paisible de celui qui parvient à mener de front réussite professionnelle et épanouissement familial, et qui ne conçoit pas que l’un puisse être vécu sans l’autre. « Je n’ai pas le cerveau partagé, on peut être passionné par son métier sans délaisser sa famille. Je suis fils d’agriculteur dans le Périgord et c’est sans doute là que j’ai puisé cette notion d’investissement dans le travail, cette culture technique mêlée au goût de l’entreprenariat, confie ce diplômé des Arts et Métiers. J’ai confiance
postes, opérationnels et de management, Hugues Philippe se donne pour mission d’installer le futur patron de l’usine KP1 de Vernouillet dans les meilleures conditions possibles. Avant de regagner ses terres tarnaises : « Le responsable du site est recruté, c’est un Chartrain, et le responsable technique est de Dreux. Je leur donnerai toutes les clés et une fois que ça démarrera, ma mission sera remplie ». AG
Supplément à La Lettre Valloire - Décembre 2018 13
Spécial Dreux et Agglo du Pays de Dreux
Romain Blanchard en pole position À la tête du Centre de formation Blanchard, ce trentenaire dynamique pilote avec passion l’entreprise familiale basée à Dreux. quer leur différence. Et ils voient grand. Très grand même, puisque l’auto-école prend alors ses quartiers dans la zone d’activité de la Rabette, à Dreux, avec le projet de devenir, au fil des années, un centre de formation format XXL. « En 2006, nous avons doublé le pôle auto-école et les pistes. Nous nous déployons sur 26 000 m2, six pistes pour les motos, les poids lourds, les cars, les grues, les chariots élévateurs, etc. » Aujourd’hui, le centre propose une gamme de formations qui touche à tous les métiers du transport, y compris l’escorte des convois exception-
À
35 ans, Romain Blanchard a le pied sur la pédale d’accélérateur. Depuis qu’il préside à la destinée de l’entreprise familiale éponyme, le Centre de formation Blanchard – 44 salariés et 3,4 M€ de CA –, il n’a cessé d’aller de l’avant, sans jamais regarder dans le rétroviseur. Ou alors seulement pour contempler le chemin parcouru depuis que ses parents ont acheté leur première autoécole en 1976 dans l’agglomération drouaise. Le point de départ d’une réussite familiale exceptionnelle à laquelle Romain Blanchard a contribué en première ligne. « On ne m’a pas donné les clés d’une entreprise qui roulait d’ellemême, je suis passé par tous les échelons dans chaque domaine, et j’ai développé cette entreprise à 100 % », explique le jeune dirigeant qui revendique un attachement indéfectible à « sa » ville. En 2003, alors que des auto-écoles fleurissent un peu partout en France, ses parents, Colette et James, veulent mar14 Supplément à La Lettre Valloire - Décembre 2018
chaque semaine suivre une formation de cariste, de chauffeur poids lourds ou de grutier dans son centre drouais, bien plus attractif que ceux de la région parisienne et pas seulement en terme de prix. Des formations qui vont de quelques jours à plusieurs mois en fonction du niveau d’agrémentation souhaité. « Notre bus va les chercher le matin et les ramène le soir. Pour ceux qui veulent dormir sur place, nous proposons également des solutions de logement à 50 mètres de la gare », explique le chef d’entreprise.
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“ NOTRE SOUHAIT EST QUE CHAQUE PERSONNE QUI SORT DE CHEZ NOUS PUISSE TROUVER DU TRAVAIL
nels, c’est dire ! « Les entreprises de transport manquent de chauffeurs. Notre souhait est que chaque personne qui sort de chez nous puisse prendre son envol, et donc trouver du travail. Nous la mettons en relation avec les entreprises qui recrutent. On organise des mini-forums de l’emploi, et dans le transport, il y a des débouchés ! » En chef d’entreprise averti et innovant, Romain Blanchard a eu une idée qui a permis à son école de passer à la vitesse supérieure et dépasser les autres : il a, en effet, positionné un car à la gare de Houdan, dans les Yvelines, terminus actuel pour les détenteurs de la carte Navigo, afin de proposer une desserte gratuite jusqu’à son école de formation. Résultat : des dizaines de Franciliens viennent
Mais, au-delà de cet aspect quantitatif, Romain Blanchard met un point d’honneur à présenter à l’examen du permis de conduire des élèves bien formés. « Dans certaines auto-écoles, un permis de conduire peut prendre jusqu’à un an. Nous proposons des stages intensifs, code et conduite, en trois semaines seulement. » Et avec le succès à la clé, puisque sept élèves sur dix obtiennent le précieux sésame dès leur premier passage : « En 2017, 3 500 stagiaires nous ont fait confiance », se félicite Romain Blanchard. Un contrat de confiance qui permet au Centre de formation Blanchard d’être plébiscité : 96 % de taux de recommandations vérifiées pour les formations en voiture et 94 % pour celles des deux roues. Qui dit mieux ? AG
Point de vue
Territoires amais sans doute une édition du magazine de La Lettre Valloire n’aura révélé avec une telle évidence l’ADN de son projet éditorial. Notre publication a, sans aucune ambiguïté, été forgée dans le creuset du territoire, une notion qui dépasse tous les échafaudages institutionnels et prend aujourd’hui une tonalité particulière. À l’heure où les frustrations et les passions tristes tricolores se déchaînent, c’est sans doute à l’échelle de ces communautés de proximité, à l’ombre des frontons, que se dessineront, demain, les compromis républicains susceptibles de ramener la paix civile. Mais ce rétablissement ne sera possible qu’à la condition de réinvestir dans les cœurs urbains des villes moyennes qui tissent aujourd’hui le patchwork français. C’est tout l’enjeu de l’opération nationale Action cœur de ville, à laquelle nous consacrons une longue séquence dans ce numéro hivernal. Le programme prévoit d’injecter 5 Md€ sur cinq ans pour redonner vie à des lieux qui peinent à exister, coincés entre les métropoles et la néo-ruralité. En région CentreVal de Loire, pas moins de 13 villes, de la plus petite, Chinon, à la plus grande, Bourges, sont éligibles à ce dispositif très attendu.
J
C’est l’un des enseignements majeurs du voyage que nous vous proposons dans les pages à suivre : les territoires, lorsqu’ils sont habilement valorisés par des entrepreneurs politiques de talent, parviennent à redresser la tête. C’est le cas à Dreux où, comme nous l’évoquons dans un supplément joint à ce numéro, de multiples initiatives publiques et privées ont permis de redorer le blason d’une cité qui fut, au début des années 80, le symbole des fractures françaises. Mais il était sans doute temps d’aller plus loin ! La Lettre Valloire, adossée à son territoire régional depuis plus de trente ans, a décidé de valoriser son expertise du local. Son éditeur MCM Presse vient de reprendre le Journal des Communes, un titre historique de la presse française – il a été créé… en 1827 ! – qui fut et demeure le fidèle scribe des affaires municipales. Ces deux publications vont se renforcer mutuellement et continuer à écrire le récit de nos territoires appelé à connaître d’étonnants rebondissements dans les mois et les années à venir.
Jean−Christophe Savattier
La Lettre Valloire - Décembre 2018 3
8-12
www.lettrevalloire.com
Ce magazine est un hors-série de La Lettre Valloire, bimensuel d’information politique et économique en région Centre. Édité par MCM Presse SAS au capital de 100 000 € RCS Tours B 450 613 591 Siège social : 14, boulevard Heurteloup à Tours Adresse postale : BP 92031 37020 Tours Cedex 1 02 47 70 60 00 contact@lettrevalloire.com Rédaction : François-Xavier Beuzon (rédacteur en chef) Jean-Christophe Savattier (rédacteur en chef adjoint) Aurélie Vouteau (édition) Ont participé à ce numéro : Serge Daniel Anthony Gautier Maquette : Régis Beaune
Points Chauds Dreux l’attractive Alphonse Allais voulait « construire les villes à la campagne, car l’air y est plus sain ». Dreux lui a donné raison. Son agglomération de 115 000 habitants, qui s’étend sur une bonne partie du nord de l’Eure-et-Loir, peut tirer son épingle du jeu face aux treize bassins de vie qui rayonnent autour de Paris. Dreux, une vraie force d’attraction à 70 km des portes de la capitale.
Publicité : AN Média (Aline Noirot) 07 78 25 26 87 aline@anmedia.fr
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En bref L’actualité du trimestre en bref.
Diffusion : Nadine Gomès Edyta Jurek
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À LA UNE Pour retrouver le désir de vivre au cœur des villes moyennes Le programme Action cœur de ville, lancé par le ministre de la Cohésion des territoires en début d’année, prévoit d’injecter 5 Md€ sur cinq ans pour redonner vie aux centres des villes moyennes. Treize villes en région Centre-Val de Loire vont bénéficier des fonds principalement débloqués par la Banque des Territoires, Action Logement et l’Anah.
Crédits photographiques : Cyril Chigot : Une DR : 6, 7, 10, 12, 16, 22, 24, 25, 26, 27, 33,34, 46 Georges Brown : 8, 17 Assemblée nationale : 32 Sénat : 14 Anthony Gautier : 15 Serge Daniel : 18 Jean-Christophe Savattier : 20 Reorev : 28 Impression : Imprimerie Vincent, Tours (37) Informations légales : Abonnement annuel 2018 (23 numéros + magazines hors-séries) : 385 € Abonnement électronique avec édition bihebdomadaire : 485 € Prix de ce numéro : 5 €
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Rémy Pointereau : « Il faut s’attaquer à la racine du mal ! » Le sénateur (LR) du Cher est à l’initiative d’un texte de loi visant à renforcer l’attractivité des centres-villes.
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Gien se réappropie son centre Depuis 2014, la Ville s’est lancée dans la reconquête du centre-ville. Action cœur de ville lui permet d’accélérer le calendrier de ce vaste chantier.
CPPAP : 0121 I 85872 ISSN : 1246-4333 Dépôt légal : décembre 2018 Directeur de la publication : François-Xavier Beuzon
MCM presse 4 La Lettre Valloire - Décembre 2018
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Nogent-le-Rotrou veut valoriser son patrimoine La Ville a saisi l’occasion du plan Action cœur de ville pour valoriser son patrimoine architectural et naturel.
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Romorantin : une ville-jardin à faire refleurir Le maire, Jeanny Lorgeoux, veut s’appuyer sur Action cœur de ville pour réaffirmer l’identité de sa commune et redynamiser le commerce.
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Un gros cœur de ville pour Châteauroux Grâce au plan Action cœur de ville, Châteauroux veut pérenniser et amplifier sur un périmètre étendu une tendance positive en terme d’attractivité commerciale.
20-21
Harold Huwart : « La politique économique régionale est au service de tous les territoires » Harold Huwart, qui tient les rênes de la politique économique de la Région en sa qualité de viceprésident, dresse un bilan flatteur des nouvelles prérogatives de la collectivité.
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Les pôles de compétitivité remettent en jeu leur label L’État a demandé aux 71 pôles de compétitivité de faire leur preuve. Dans la région, seule la Cosmetic Valley est à l’abri d’un recalage.
Centre-Val de Loire terre de pharma Caractérisée par une forte culture industrielle, la région Centre-Val de Loire abrite 40 % de la production française de médicaments où la filière pharmaceutique est organisée notamment autour du cluster Polepharma. Ce dernier peut compter sur l’appui de la collectivité.
Sommaire
DÉCEMBRE 2018
et d’ingénierie vise 45 M€ de CA d’ici à trois ans.
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Économie 24-25
En bref L’actualité du trimestre en bref.
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L’A 10, la route de la fortune La reprise des projets logistiques profite à plein aux parcs d’activité proches de l’autoroute A 10, des portes sud de Paris jusqu’à celles de Tours.
À Mer, Sillinger veut prendre le large Le fabricant de bateaux mérois envisage de construire à Mer une nouvelle usine.
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CPP monte en charge à Montierchaume La fonderie castelroussine CPP Europe renforce ses effectifs.
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Le Drouais veut être dans la boucle Olivier Marleix, député (LR) d’Eure-et-Loir, souhaite que le département devienne un bastion de l’économie circulaire en France.
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St-Pierre-des-Corps va bon train À St-Pierre-des-Corps, la société Imateq vient d’inaugurer un atelier de maintenance de locomotives.
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Un ticket pour le paradis ! Deux associations de business angels se partagent le territoire régional.
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Carnet
Le Palmarès
es Nos Infos Servic 44
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Reorev veut se projeter dans les étoiles Le petit groupe d’entreprises de mécanique de précision
Le Palmarès des entreprises Pour cette édition 2018, La Lettre Valloire et son partenaire Creditsafe ont classé les 200 premières entreprises de la région Centre-Val de Loire suivant leur chiffre d’affaires 2017.
erts Paroles d’exp veiller au it do r eu L’employ s capacité de se maintien de la au oi pl m l’e per salariés à occu ent de m m ta no regard technologies et l’évolution des ns. Avec notre des organisatio ie Centre partenaire Focs
La Lettre Valloire - Décembre 2018 5
Points Chauds
En bref TERRE DE MINISTRES
AMBIANCE ÉLECTRIQUE
Les débats ont été vifs dans l’hémicycle métropolitain d’Orléans au moment de l’adoption d’une délégation de service public (DSP) portant sur l’achat de 160 bus électriques d’ici à 2024 pour la coquette somme de 154 M€. Et, surprise, la contestation est venue de cadors de la majorité, comme l’ancien président (LR) de l’Agglo Charles-Éric Lemaignen qui a fait part de sa « grande réserve face à ce transfert rapide vers le tout électrique », soulignant le caractère « trop coûteux » de cette transition. « J’aurais préféré que le choix du tout électrique ne soit pas une obligation mais une option », a souligné Serge Grouard, le prédécesseur dans le fauteuil de maire d’Olivier Carré. Ce dernier a encaissé les critiques sans faire volte-face : « Nous ne prenons pas ces décisions sur un coin de table. L’énergie électrique est celle que l’on peut produire de façon durable et dans un environnement maîtrisé. Nous ne réinventons pas tout un système, mais mettons en application ce qui existe déjà dans certains pays et qui a fait ses preuves », a argumenté le président de la métropole.
PAS FACILE… Le fauteuil de maire de Joué-lès-Tours n’est pas toujours confortable. Cette réflexion doit traverser l’esprit de Frédéric Augis, le maire LR de la deuxième commune de l’agglomération tourangelle (38 000 habitants), confronté régulièrement à de graves incivilités. D’abord, il a dû subir les menaces de mort d’un individu qui s’est présenté devant le tribunal avec un casier lesté d’une dizaine de mentions pour outrages, avant d’être condamné à un an de prison, dont neuf mois ferme. Tout dernièrement, Frédéric
Augis a confirmé devant son conseil municipal que 36 véhicules avaient été incendiés dans le quartier sensible de la Rabière entre le 21 octobre et le 11 novembre. « Je ne veux pas stigmatiser ce quartier, a indiqué le maire. Ce ne sont qu’une trentaine de personnes sur quatre mille qui sèment la terreur. »
BATAILLES DU RAIL Elle rendra sa décision « après les européennes », mais il est plus que probable que MarieFrance Beaufils, maire PCF de St-Pierre-des-Corps depuis… 1983, ne briguera pas un nouveau mandat en 2020 : « Ma succession ne sera pas
un problème. Il y a dans mon équipe qui a été renouvelée des gens très compétents ». Pour autant, l’ex-sénatrice ne tirera pas sa révérence sans avoir mené trois batailles : le développement d’un pôle dédié au ferroviaire, la réalisation d’un centre multimodal sur l’ex-site Sernam et surtout, la desserte de la ville par la future seconde ligne de tram…
Le Loir-et-Cher est choyé par la Macronie. Le 16 octobre, Marc Fesneau est devenu ministre auprès du Premier ministre, en charge des Relations avec le Parlement. À 47 ans, l’heure de la récompense est venue pour ce fidèle de Jacqueline Gourault, promue quant à elle au rang de ministre de plein exercice, avec le portefeuille de la Cohésion des Territoires et des Collectivités locales ; l’ex-sénatrice de Loiret-Cher est flanquée de deux ministres délégués, l’un à la Ville et au Logement (Julien Denormandie), l’autre aux Collectivités territoriales (Sébastien Lecornu).
CARTON ROUGE « Ce n’est pas au maire de Tours de se taper le boulot mais il va le faire » : C’est dans ces termes que Christophe Bouchet, le maire radical de la cité tourangelle, a commenté sa reprise en main du dossier de réaménagement du haut de la rue Nationale – le programme Portes de Loire – notoirement enlisé. L’exprésident de l’Olympique de Marseille a estimé mezza voce que la Société d’équipement de la Touraine (Set), qui gérait ce dossier complexe, a largement contribué à son échec provisoire. Un jugement qu’il convient de rapprocher du carton rouge décerné à Pascal Gomes, ex-directeur général de la Set, dont l’éviction a été obtenue par le maire de Tours auprès du conseil d’administration de la Sem.
De Claude Térouinard, président (LR) du Département d’Eure-et-Loir, à propos de la division de la majorité au sein du conseil départemental et son sentiment par rapport à une fusion : « Je suis favorable à l’union, si on ne m’emmerde pas ! » D’Angélique Delahaye, député européenne (LR), à propos de la crise des maires : « C’est une vraie crise identitaire. Faire toujours plus avec moins, c’est impossible ! Ils ne sont pas élus pour inaugurer les chrysanthèmes ».
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C’est une figure de la politique régionale, mais aussi nationale, qui tire sa révérence. Vingt et un ans après sa première élection comme député de Loir-et-Cher et une présence ininterrompue à l’Assemblée nationale depuis 1997 – hormis son passage de dix-huit mois au ministère de la Ville dans le gouvernement Fillon III – Maurice Leroy démissionne de son mandat de parlementaire pour « découvrir un autre horizon professionnel » dont nous croyons savoir qu’il se trouve à l’est de l’Union européenne, ce qui est une sorte de retour aux sources pour l’ancien communiste. Son suppléant Pascal Brindeau, maire de Vendôme et président de la communauté d’agglomération Territoires vendômois, va lui succéder au Palais-Bourbon, comme en 2010. Le conseil municipal de Vendôme devra donc se choisir un nouveau maire et le conseil communautaire un nouveau président.
BACK IN THE USSR
actuel divers gauche Bernard Gontier, en place depuis 2010 et le décès de JeanPaul Thibault, ne se représentera pas. Villedieu (2 700 habitants) est le siège de la communauté de communes du Val de l’IndreBrenne (13 700 habitants), aux portes de Châteauroux Métropole (72 000 habitants).
DANS UN FAUTEUIL La liste menée par Laurent Raymond (divers droite) a largement remporté l’élection municipale partielle de St-Avertin (37), où elle a rassemblé 44,22 % des suffrages à l’issue d’une triangulaire. La liste de gauche « écologique et solidaire » arrive en deuxième position avec 29,65 % des voix, tandis que l’autre liste divers droite, conduite par Gérard Hoffmann et où figurait le maire sortant Alain Guillemin, ferme la marche avec 26,13 % des voix. Cette victoire, obtenue avec une très faible participation (45,48 % au second tour), est aussi celle du prédécesseur d’Alain Guillemin dans le fauteuil de maire, l’actuel président du conseil départemental d’Indre-et-Loire JeanGérard Paumier, qui soutenait ouvertement la liste de Laurent Raymond.
CHIFFRE
DU TRIMESTRE
400 M€ C’est le montant des travaux prévus par l’ensemble des collectivités territoriales du Loiret – communes, EPCI, métropole d’Orléans, Département et Région confondus – pour l’année prochaine. Construction, aménagement, réhabilitation, ravalement, démolition, réfection... au total 107 projets seront mis en œuvre en 2019 au bénéfice des écoles, lycées, musées, gymnases ou encore hôpitaux du département.
ALEA JACTA EST Comme César franchissant le Rubicon, Xavier Elbaz pourrait faire sienne la célèbre formule de défi de celui qui n’était encore que proconsul : « Les dés sont jetés ». À défaut de franchir le petit fleuve côtier
italien avec une armée, le directeur de cabinet du maire de Châteauroux a décidé de traverser l’Indre pour annoncer sa candidature aux prochaines municipales à Villedieu-surIndre, commune où il a grandi. Il semblerait que le maire
SUR LES ROSES Il y a quelque chose de pourri au royaume du socialisme tricolore. Même la conseillère départementale du Cher Irène Félix, fidèle entre les fidèles du PS, vient d’émettre de gros doutes sur son envie… « de rester socialiste ». Ecœurée par les errements d’une formation dont elle a pourtant embrassé toutes les causes, le chef de file de l’opposition à la mairie de Bourges – dont elle brigue le fauteuil – et à l’agglomération, envisagerait-elle d’envoyer son parti sur les roses ?
De Guy Bergerault, maire désabusé de Châteaumeillant (18) qui ne se représentera pas en 2020, à propos des pertes de compétences des municipalités au profit d’autres instances : « Il ne restera plus rien… à part gérer les crottes de chiens». Daniel Guéret, président du groupe LR au conseil départemental d’Eure-et-Loir, a répondu à Gérard Sourisseau, président des frères ennemis de l’Union pour les Euréliens (UPE) qui réclamait des « preuves d’amour » avant de songer à fusionner les deux groupes, que « soutenir la politique du président est la première des preuves d’amour ».
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Points Chauds
Territoires
Pour retrouver au cœur
Quartier du Bourgeau à Romorantin
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le désir de vivre des villes moyennes Le programme Action cœur de ville, lancé par le ministre de la Cohésion des territoires en début d’année, prévoit d’injecter 5 Md€ sur cinq ans pour redonner vie aux centres des villes moyennes. Il faudra toutefois plus que la volonté de l’administration pour sauver ces pans entiers du territoire, qui peinent à se faire une place au soleil entre les métropoles et la néo-ruralité. En attendant, 222 villes en France, dont 13 en région Centre-Val de Loire, vont bénéficier des fonds principalement débloqués par la Banque des Territoires, Action Logement et l’Anah. Beaucoup d’opérations, ayant trait à l’amélioration de l’habitat, à la mise en valeur du patrimoine et des espaces publics ou à la redynamisation commerciale sont d’ores et déjà programmées. Les suivantes se dérouleront dans une seconde phase. Cinq ans c’est long et c’est court à la fois pour réparer cinquante ans d’étalement urbain qui ont dissous les cœurs de ville.
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n lançant en fin d’année dernière, lors de la deuxième conférence nationale des territoires, son programme Action cœur de ville, le gouvernement a décidé de prendre à bras le corps le problème de la revitalisation du cœur des villes moyennes. La mise en œuvre a été exceptionnellement rapide, puisque les 222 villes retenues étaient connues dès la mimars : 13 d’entre elles sont situées sur le territoire de la région CentreVal de Loire, de la plus peuplée, Bourges et ses 66 500 habitants, à la plus petite, Chinon et ses 8 500 âmes. Fuite des commerces en périphérie et vacance des pas-de-porte en centre-ville, dégradation de l’habitat et
paupérisation de l’espace public ont entraîné un sentiment d’abandon des populations restées sur place, en dépit des efforts méritoires de quelques municipalités, dont nous
sés sur les cinq prochaines années pour permettre d’atteindre les objectifs fixés et redonner vie aux cœurs urbains. Ils sont regroupés en cinq axes : l’amélioration de l’ha-
“ PAS MOINS DE 5 MD€ SERONT MOBILISÉS SUR LES CINQ PROCHAINES ANNÉES POUR REDONNER VIE AUX CŒURS URBAINS
nous sommes fait l’écho dans notre édition de mars 2017. À Bourges, le centre-ville n’abrite plus que 7 000 habitants, « contre 18 000 il y a trente ans », note avec tristesse le premier adjoint Philippe Mercier. Pas moins de 5 Md€ seront mobili-
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bitat, le développement économique et commercial équilibré, l’accessibilité, la mobilité et les connexions, la mise en valeur de l’espace public et du patrimoine, l’accès aux équipements et aux services publics. La Lettre Valloire - Décembre 2018 9
Points Chauds
Le 28 juin, à Tours, Action Logement organisait une tableronde sur le plan Action cœur de Ville. Gil Avérous, maire de Châteauroux, et JeanLuc Dupont, maire de Chinon, deux villes bénéficiaires de l’opération, ont exprimé leurs attentes.
Territoires
Pour financer ce plan, l’État a appelé à la rescousse la Caisse des Dépôts via la Banque des Territoires, qui débloquera 1 Md€ en fonds propres et 700 M€ de prêts. Action Logement consacrera 1,5 Md€, soit 10 % de ses ressources sur la période. Et l’Agence nationale de l’habitat (Anah), dont c’est le core business, fournira 1,2 Md€. Le solde sera apporté par d’autres ressources qui restent à définir. Une fois les villes sélectionnées sur préconisation des préfectures, qui avaient été alertées dès le mois de janvier par Jacques Mézard, à l’époque ministre en charge de la Cohésion des Territoires, il a fallu boucler en quelques mois la préparation des conventions et la mise en œuvre d’une opération de revitalisation territoriale (ORT) inscrite dans la fameuse loi Elan, alors en cours de discussion au Parlement. Dans la région, la dernière convention a été signée le 16 octobre à Pithiviers ; elle inclut la requalification de la place des Halles, programmée antérieurement au plan Action cœur de ville et engagée dès la fin mai, celle de la place De Gaulle, prévue
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pour l’an prochain, la rénovation de la salle des fêtes et du château de Bellecour – un bâtiment de la fin du XVIIe siècle, propriété de la ville de-
lation française et 26 % de l’emploi total. Mais ce sont aussi celles qui cumulent le plus de difficultés : 82 % d’entre elles présentent un taux de chômage supérieur à la moyenne nationale, le taux de pauvreté (17,8 %) est, là aussi, supérieur de plus de trois points au reste du pays et le taux de vacance des logements y atteint 8,2 %, contre 6,6 % nationalement. La prise de conscience de leur fragilité n’est certes pas apparue cette année. Des dispositifs sont déjà en place, comme ceux de l’Anah, une agence créée en 1971 qui se focalise désormais sur le programme « Habiter mieux » destiné à améliorer la performance énergétique des logements. Les conventions « Centresvilles de demain » de la Caisse des Dépôts sont nées en 2016 : Vierzon a été l’une des premières villes à en bénéficier. Et les maires peuvent mobiliser une pléiade d’agences publiques aux acronymes parfois difficiles à retenir, comme l’Anru (agence nationale pour la rénovation urbaine), l’Epareca (établissement pu-
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“ IL A FALLU BOUCLER EN QUELQUES MOIS LA PRÉPARATION DES CONVENTIONS
puis une trentaine d’années – ou encore la mise en place de caméras de vidéo-surveillance en centre-ville. Tous les leviers que peuvent actionner les municipalités sont présents : les services et les espaces publics, le commerce, le patrimoine historique… S’y ajoute, ce qui est propre à Pithiviers, le volet sécurité. Mais pourquoi les villes moyennes ? Et, en premier lieu, qui sont ces villes moyennes ? D’une taille comprise, selon l’Insee, entre 20 000 et 100 000 habitants – avec néanmoins des admissions en dessous de ce seuil pour le plan Action cœur de Ville –, elles sont au centre de bassins de vie pour lesquels elles représentent, selon le mot du ministre, « la ville d’à côté ». Elles représentent 23 % de la popu-
blic national d’aménagement et de restructuration des espaces commerciaux et artisanaux) ou les établissements publics fonciers (EPF). Tout cela manque un peu de cohérence et de lien. Emmanuel Macron l’a bien compris en annonçant, dès son entrée en fonction, la création d’une grande Agence nationale de la cohésion des territoires. Mais, plus d’un an après, le projet tarde à se concrétiser. Pas de retour des habitants en centre-ville sans commerces. L’équation est simple à poser mais difficile à résoudre. La montée en puissance de la grande distribution, elle-même désormais sous la menace du e-commerce, a considérablement réduit la place du commerce dans les cœurs
de ville, modifiant en profondeur la géographie urbaine. « Le marqueur le plus évident de la dévitalisation d’un centre-ville est le nombre de boutiques vides », confirme David Lestoux, consultant et auteur de Revitaliser son cœur de ville à Territorial Editions. « Pour autant, il faut une approche globale. Pour rouvrir des commerces, il faut faire revenir des habitants. Quand 13 % des vitrines sont vides, 30 % des logements sont inoccupés », ajoute l’expert qui considère que quatre facteurs doivent être pris en compte : le commerce, l’habitat, mais aussi les services non marchands et l’identité et la convivialité du centre-ville. « Il faut réintroduire de la désidérabilité et adapter les logements aux nouveaux usages, au vieillissement de la population, mais aussi et à l’autre bout de la chaîne, aux besoins des milleniums et des familles monoparentales. » Action Logement, qui gère la participation des employeurs à l’effort de
construction (PEEC), appelé souvent le 1% Logement – bien que « l’effort » des entreprises de plus de 20 salariés, seules concernées, soit tombé progressivement à 0,45 % de leur masse salariale ! NDLR – est aux premières loges. Largement mis à contribution par l’Etat puisqu’il apporte à lui seul 30 % des fonds du plan Action cœur de Ville, l’organisme paritaire doit co-financer, sous forme de prêts et de subventions, des réhabilitations de logements engagées par des bailleurs publics ou privés. L’objectif, en ligne avec la mission historique d’Action Logement, est bien de permettre à des salariés de vivre en centre-ville. Rénover l’habitat ancien… et le réserver à une utilisation pérenne. Ces dernières années, l’irruption d’Airbnb et de ses émules a entraîné un véritable bras de fer entre certaines villes et des loueurs devenus de moins en moins occasionnels. Saisie par des maires qui constataient la transformation de logements en
meublés touristiques, le législateur a corrigé le tir. La loi Alur de 2014 a durci les conditions d’octroi des autorisations de location régulière en meublé touristique. Depuis avril 2017, le « décret Airbnb » oblige les loueurs à s’enregistrer en mairie dès la première nuitée de location et les contraint à faire figurer leur numéro d’immatriculation sur les annonces, ce qui permet de « traquer » ceux qui dépasseraient le seuil de 120 nuitées par an, passant ainsi à une véritable activité commerciale. « La loi ne résout pas tous les problèmes », modère David Lestoux, qui conseille notamment la Ville de Châteauroux dans sa politique de redynamisation du centre-ville. Il faut savoir taxer les locaux vacants quand il existe une mauvaise volonté manifeste du bailleur, mais il faut surtout repenser la gouvernance de la ville et se rapprocher des propriétaires pour les aider à valoriser leurs biens et les relouer dans les meilleures conditions. »
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Points Chauds
Territoires
Réintroduire de la désidérabilité et de l’envie de vivre au cœur des cités implique de prendre soin du patrimoine, tant architectural que naturel. Dans beaucoup de villes moyennes, on a mené ce double effort. À Nogent-le-Rotrou, on couple restauration de Hôtel-Dieu et du tombeau de Sully et création d’une voie verte le long de l’Huisne. Blois veut mettre en lumière des monuments : le pont Jacques Gabriel, la place du château et les églises Saint-
Nicolas et Saint-Saturnin. La ville souhaite aussi aménager les Terrasses du Foix et les bords de Loire. Chinon compte mettre à profit le plan pour poursuivre la restructuration de son secteur sauvegardé. A Bourges, les élus veulent axer leur projet « autour de la culture et du patrimoine, sans faire pour autant une villemusée ». Mais le plan Action cœur de Ville n’en est, dans la plupart des villes, qu’au stade des balbutiements. Il doit s’éta-
ler sur cinq ans et ce n’est qu’à son issue que l’on pourra en tirer quelques enseignements. Ensuite, il sera peutêtre temps « de s’attaquer à la racine du mal », comme l’explique le sénateur Rémy Pointereau dans l’interview qu’il nous a accordée dans les pages qui suivent. Il estime, pour sa part, que 700 villes sont touchées par la désertification de leur centreville. Le plan en cours est un premier pas. François-Xavier Beuzon
TROIS QUESTIONS À YVES CLÉMENT, VICE-PRÉSIDENT DU COMITÉ RÉGIONAL D’ACTION LOGEMENT
« Notre mission, rapprocher le logement de l’emploi » Le vice-président du comité régional Action Logement se félicite de l’engagement de son organisme dans le projet Action cœur de ville qui va dans totalement dans le sens de la mission de cet acteur clé de l’accès au logement. Yves Clément (à gauche) et Dominique Dhenne (à droite), respectivement vice-président et président du comité régional d’Action Logement, entourent André Laignel, maire d’Issoudun, lors de la signature du plan Action cœur de ville.
La Lettre Valloire : Action Logement contribue pour 1,5 Md€ sur cinq ans au programme Action coeur de ville. Est-ce un bon investissement ? Yves Clément : Dès l’origine et les premiers contacts entre Action Logement et les ministres Jacques Mézard et Julien Denormandie, nous avons unanimement considéré que le plan Action cœur de ville (ACV) allait dans le sens de notre mission, à savoir rapprocher le logement de l’emploi. Pour notre organisme paritaire, qui a distribué l’an passé, au plan national, un peu plus de 3,4 Md€ en financements des bailleurs sociaux et des politiques publiques, en aides et interventions auprès des salariés et des entreprises, un engagement de 1,5 Md€ sur cinq ans est un gros morceau. Mais oui, nous considérons que c’est un très bon investissement. La Lettre Valloire : Comment avez-vous organisé vos équipes régionales pour ce nouveau défi ? Yves Clément : Le volet logement du plan ACV est déjà au cœur du métier de nos équipes. Et nous avons la chance, par rapport à d’autres régions, de maintenir un
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lien de proximité avec les territoires grâce à nos sept agences : une pour chaque ville préfecture de la région Centre-Val de Loire et une supplémentaire à Montargis. Les chefs d’agence participent aux comités de projets locaux. Ensuite, c’est notre directeur régional Hubert Hervet et la référente de l’opération, Christine Daines, qui instruisent les dossiers de demande de financement. Le dossier passe alors en commission régionale d’investissement, puis en commission nationale car les fonds alloués ne sont pas déconcentrés. C’est, en effet, à la commission nationale que revient la décision. La Lettre Valloire : Quels sont les avantages de l’opération pour votre public, employeurs comme salariés ? Yves Clément : Le plan ACV a pour objectif de ramener des salariés dans les centres-villes. Dans une région comme la nôtre, où les entreprises sont réparties de façon assez équilibrée sur l’ensemble du territoire, la question du logement est essentielle. On sait que certains recrutements achoppent sur le manque de disponibilité de logements de qualité. En s’emparant de ce dossier, en permettant à des villes moyennes de retrouver une attractivité en centre-ville et d’y faire revenir habitants et commerçants, nous répondons parfaitement à notre mandat vis-à-vis du monde de l’entreprise. Propos recueillis par François-Xavier Beuzon
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Territoires
« Il faut s’attaquer à la racine du mal ! » Rémy Pointereau, sénateur (LR) du Cher, est à l’initiative d’un texte de loi qui vise à renforcer l’attractivité des centres-villes. Il en décrypte les ambitions. La Lettre Valloire : Vos propositions ont finalement été intégrées à la loi Elan. Quelle est l’ambition de ce texte et en quoi se différencie-t-il du programme Action cœur de ville lancé par le gouvernement ? Rémy Pointereau : Nous travaillons sur ce sujet depuis mars 2017. Nous ne savions pas, à ce moment-là, que le gouvernement allait lancer Action cœur de ville. Sous l’impulsion du président Larcher, et avec Martial Bourquin, sénateur du Doubs, nous avons d’abord fait un état des lieux. Il s’est révélé accablant. Puis, nous avons voulu appréhender le problème dans sa globalité : commerces du centre-ville, zones commerciales et e-commerce. Cœur de ville ne traite que le problème de 220 centres-villes et sur une durée de cinq ans seulement. Ce que fait le gouvernement va dans le bon sens mais nous proposons, nous, des mesures structurelles qui s’attaquent à la racine du mal et à plus grande échelle. La Lettre Valloire : En quoi cet état des lieux vous semble-t-il « accablant » ? Rémy Pointereau : Nous avons constaté un taux de vacance commerciale très important dans les centres-villes avec une moyenne nationale de 12 % et des pointes à 29 % à Calais, 26 % à Guéret ou encore 25 % à Vierzon. Au total, nous avons estimé que 700 villes étaient touchées par un taux de vacance très élevé.
La Lettre Valloire : Et quelles explications fournissez-vous à ce phénomène ? Rémy Pointereau : Les mètres carrés des surfaces commerciales ont augmenté de façon considérable. Rien qu’entre 2014 et 2017, on est passé de 14 millions à 17 millions de mètres carrés, sans contrôle souvent ! Et ce sont les terres agricoles qui sont “artificialisées” à cette fin. En dix ans, 490 000 ha agricoles ont été consommés pour faire des zones commerciales, soit l’équivalent du département de l’Essonne ! La Lettre Valloire : Quelles sont les solutions que vous préconisez ? Rémy Pointereau : Il faut d’abord repeupler les centresvilles par des mesures fiscales incitatives : réduction du prix des logements, baisse de la TVA, réduction des charges des commerces, des normes et mise en place d’un loyer qui tienne compte de l’évolution du chiffre d’affaires. Il faut aussi accompagner la modernisation des commerces en mettant en place des crédits d’impôt. Et les aider à créer une plateforme de e-commerce puisque l’avenir passe aussi par là. La Lettre Valloire : Vos propositions fiscales n’ont pas été intégrées à la loi Elan. Votre texte n’a-t-il pas perdu sa force coercitive ? Rémy Pointereau : Le volet fiscal n’a pas été retenu, mais nous allons proposer des amendements dans le PLR (Projet de la loi de règlement, NDLR) pour réinjecter nos propositions sur la taxation des parkings et du e-commerce en particulier. La Lettre Valloire : Pouvez-vous en dire un peu plus sur votre idée de bonus-malus ? Rémy Pointereau : Il faut que la fiscalité augmente pour les uns afin que les autres puissent continuer à vivre dignement de leur métier en centre-ville. Nous voulions installer un système de bonus-malus en faisant payer le e-commerce par une taxe sur la livraison de 1 €. On pouvait ainsi récolter 1 Md€ par an pour contribuer à l’effort collectif en faveur des centres-villes. On avait aussi imaginé qu’une contribution sur les parkings gratuits soit demandée aux commerces de périphérie. Ce serait une sorte de fiscalité écologique qui permettrait de limiter l’artificialisaPropos recueillis par Anthony Gautier tion des terres.
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Gien se réapproprie son centre Depuis 2014, la municipalité s’est lancée dans la reconquête du centre-ville. Action cœur de ville lui permet d’accélérer le calendrier de ce vaste chantier.
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ès 2013, alors qu’il n’était pas encore maire de Gien, Christian Bouleau (LR) avait compris l’urgence de se placer au chevet d’un centre-ville devenu moribond à force d’être le parent pauvre du champ politique local. Dévasté par les bombardements, reconstruit par îlots sous le mandat du docteur Dézarnaulds (1944-1959) et la patte architecturale d’André Laborie, le centre-ville de Gien n’a jamais été, depuis lors, au centre des politiques publiques : « Louis Boyer (1959-1995) s’est totalement tourné vers l’industrie et a fait de Gien l’un des territoires les plus industrialisés de la région. Nous avons la chance d’être excédentaire avec 10 000 emplois pour 8 000 actifs. Mais, depuis les années quatre-vingt-dix, rien ou presque n’a été fait, exceptés la déviation et le centre culturel », regrette l’élu. Comme partout, le centre de Gien a souffert de la concurrence des centres commerciaux périphériques. « En 2013, j’ai tout fait pour en bloquer le développement. J’ai obtenu l’accord de tous mes collègues, sauf celui du maire de Gien », explique Christian Bouleau qui était alors président de la communauté des Communes Giennoises. L’année suivante, c’est sur ce même thème de la nécessité impérieuse de revitaliser le centre-ville qu’il a mené sa campagne pour les municipales et obtenu la confiance des Giennois : « Je n’ai cessé de dire que si la ville centre ne se développait pas, tous les villages alentour allaient mourir. » Si le programme Action cœur de ville, dont Gien bénéficiera, n’est pas à l’origine de la volonté politique d’agir en faveur du centre-ville, les moyens financiers alloués aux com-
munes lauréates vont accélérer le calendrier des chantiers, qu’ils soient identifiés ou en passe de l’être. « Nous allons d’abord lancer la réhabilitation de la Maison des Alix », indique Yannick Rouyeras, le directeur de cabinet aux manettes pour cette opération : « Bientôt nous recevrons l’étude réalisée par le cabinet Folléa sur le visage de Gien à vingt ou trente ans. Ce document débouchera sur une feuille de route », poursuit-il, persuadé que la ville doit, pour rayonner, s’appuyer sur son patrimoine historique, la Loire, ses produits régionaux et son tissu industriel, faïencerie en tête. « Dès 2014, nous avons démarré la refonte des espaces publics en mettant sur la table 6,6 M€, avec la communauté de communes », souligne Christian Bouleau. Action cœur de ville va donc permettre de prolonger ce qui a été engagé depuis 2014. Un manager de centre-ville sera recruté l’an prochain, tandis que la rue Ber-
nard Palissy, « devenue celle des marchands de sommeil », va être reprise. « Sur les cinq ans à venir, nous aurons des outils pour faire des expropriations et une place supplémentaire », souligne le maire qui n’oublie pas, dans la liste des chantiers à lancer, le centre Anne de Beaujeu. « Nous allons le moderniser en y installant des espaces de coworking, une halte-garderie et des services publics ». Autre projet : la réfection de l’ensemble de l’éclairage public, dont le coût devrait avoisiner les 2,2 M€. « L’opération nous permettra d’envisager la requalification des îlots nés de la reconstruction de la ville, ce sera un très lourd chantier », complète Christian Bouleau. D’ici à cinq ans, l’élu veut croire que le centre-ville aura retrouvé son attractivité perdue : « Avec de la volonté, rien n’est perdu », conclut le maire de Gien.
Christian Bouleau, maire de Gien, veut redynamiser le centre-ville.
Anthony Gautier
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Points Chauds
Territoires
Nogent-le-Rotrou
veut valoriser son patrimoine
La petite capitale du Perche eurélien a saisi l’occasion du plan Action cœur de ville. Avec un axe fort : la valorisation de son patrimoine architectural et naturel, qui passe par la création d’une voie verte le long de l’Huisne.
L’ancien hôtel de la gare va être transformé en logements locatifs avec un restaurant au rezde-chaussée.
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ès le mois de janvier, quelques semaines après avoir annoncé le lancement du projet Action cœur de ville, le ministre de la Cohésion des territoires Jacques Mézard se rendait à Nogent-le-Rotrou. Une visite, renouvelée au mois de mai, qui doit certainement aux liens entre le ministre et le maire François Huwart – ils sont tous les deux issus du parti radical de gauche –, mais qui marque aussi l’intérêt porté par les pouvoirs publics au sort de ces « petites » villes moyennes qui ont une fonction de centralité importante sur leur territoire. Ici, en plein cœur du Perche, les projets vont se décliner autour du patrimoine architectural et naturel de la cité, de son habitat et de l’attractivité commerciale du centre-ville. « Si nous avons un taux de vacance commerciale de 7 %, nettement inférieur à la moyenne (13 %, NDLR), certains locaux ne trouvent pas pre-
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neurs », reconnaît Marion Decraemere, en charge du projet Action cœur de ville au Pôle territorial du Perche, qui gère le dispositif. Dans cette ville « qui rayonne trente ou quarante kilomètres à la ronde », il est fondamental que l’on trouve « tous les produits du Perche », souligne Harold Huwart. Une boutique en circuit court, initiée par des agriculteurs bios du Perche, devrait prochainement ouvrir pour proposer toute la semaine ce que les chalands trouvent sur le très fréquenté marché du samedi. Cela ne suffit pas, bien sûr, et une étude qui sera lancée en concertation avec les habitants planchera sur le devenir des espaces publics, et notamment sur les très centrales places Saint-Pol et du 11 Août. Autre axe essentiel, le cadre de vie. Grâce au projet Action cœur de ville, Nogent-le-Rotrou va se doter d’une voie verte le long de l’Huisne qui permettra de relier le centre-ville à la base
de loisirs. « D’ici à la fin de l’année prochaine, nous l’aurons bouclée et la ville comptera 10 ha de parcs dans et autour du centre-ville, ce qui est exceptionnel pour une ville de 10 000 habitants », ajoute le vice-président de la Région. À cela doit se greffer un parcours de visite partant du tombeau de Sully – un monument en cours de rénovation – se poursuivant vers l’église NotreDame et l’Hôtel-Dieu et s’achevant au château des Comtes du Perche en passant par le poumon vert du Parc Daupeley. L’Hôtel-Dieu, qui était encore un hôpital il y a une vingtaine d’années, fait l’objet d’une étude de la Banque des Territoires : il pourrait, si l’avant-projet se confirme, être transformé en hôtel-restaurant et héberger l’office de tourisme. Le quartier moyen-âgeux du Paty, au pied du château, fera aussi l’objet d’une réflexion poussée. Pas de retour au centre-ville sans refonte de l’habitat. Là aussi, une étude va démarrer pour recenser les immeubles à rénover en centre-ville ; les travaux bénéficieront d’une enveloppe de l’Anah. En attendant, une première opération est projetée devant la gare. Portée par un bailleur privé, elle consiste à rénover un ancien hôtel (voir ci-desus) pour le transformer en logements locatifs ; un restaurant doit être aménagé en rez-de-chaussée. Un premier dossier, présenté au début de l’automne, n’a pas été retenu par Action Logement qui devait y contribuer pour un montant non négligeable ; une deuxième présentation, améliorée, devrait permettre de convaincre le gestionnaire du 1% Logement. FXB
SUPPLÉMENT AU MAGAZINE DE DÉCEMBRE 2018
SPÉCIAL POLEPHARMA
Région Centre-Val de Loire
terre de pharma
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La Région Centre-Val de Loire soutient l’action de Polepharma En région Centre-Val de Loire, la filière pharmaceutique organisée notamment autour du cluster POLEPHARMA, peut compter sur l’appui de la collectivité.
L
e premier atout du cluster POLEPHARMA est d’être une structure de poids dans le paysage économique. Caractérisée par une forte culture industrielle, la région Centre-Val de Loire abrite une grande part de la production française de médicaments. Une industrie qui avec 9 300 salariés directs maintient un important niveau de recrutement. Nous confirmons ainsi notre place dans le peloton de tête des régions européennes de production de médicaments. L’autre grand potentiel de notre territoire est sa concentration d’acteurs du secteur pharmaceutique. Nombre d’entre eux sont partenaires de Polepharma. Modèle innovant, le cluster a contribué à décloisonner la filière en créant des liens interentreprises peu actifs jusque-là. C’est une évolution considérable d’autant plus qu’elle s’est faite dans un contexte crucial. Depuis 2002, avec la règlementation des prix du médicament et la délocalisation de la production des principes actifs, l’industrie pharmaceutique s’est trouvée confrontée à des enjeux majeurs qui restent très présents aujourd’hui. Grâce à la structuration de la filière, nous avons pu nous engager dans le domaine des biotechnologies. Je pense à l’implantation à Tours du centre de formation Bio3Institute. Aujourd’hui, environ 50 %
des nouveaux traitements contre les cancers sont issus des biotechnologies. Jusqu’à 2020, la croissance en biomédicament dans le monde est estimé à 10 % par an. Ce type de projet constitue l’avenir de la dynamique régionale. Dans ce contexte et avec l’appui du cluster, le tissu industriel régional fait preuve d’une grande dynamique. La région compte 58 établissements pharmaceutiques, dont 12 centres de recherche & de développement et 46 sites de production. De grands laboratoires y sont implantés, comme le danois Novo Nordisk, l’italien Chiesi, le français Servier... Le territoire est également marqué par la présence de nombreux façonniers (Famar, Delpharm, Chemineau ou Synerlab…). Un maillage qui attire une industrie en amont comme la chimie fine (Orgapharm-Axyntis, Isochem…). La Région est très attachée à ancrer l’avenir de Polepharma sur son territoire. Nous avons une responsabilité particulière à accompagner le cluster dans la poursuite de ses actions et dans sa stratégie d’évolution.
François Bonneau,
président du conseil régional du Centre-Val de Loire
1er cluster pharmaceutique en Europe. Made in France En région Centre-Val de Loire
Rouen
Val-de-Reuil
1er secteur exportateur
Caen Évreux
Paris
L’industrie pharmaceutique pèse 4,2 milliards d'euros de chiffre d'affaires à l'export. (22% des exportations de la région).
Ile-de-France
3e région
Normandie Dreux
Saclay
productrice de médicaments en France avec 9 300 emplois directs et 20 000 au global avec les fournisseurs de la filière.
Chartres
87 adhérents Orléans Blois
+20 000 emplois répartis sur toute la filière
Tours CentreVal de Loire
2 Supplément spécial Polepharma - Décembre 2018
Supplément spécial Polepharma - Décembre 2018 3
Spécial Polepharma
Servier a préféré le Loiret à l’Irlande L’usine Servier de Gidy (45) se dote d’une unité de bioproduction destinée à accompagner les programmes de développement clinique de la middle pharma tricolore. Le site a été retenu à l’issue d’un duel serré avec son homologue irlandais. La qualité de l’écosystème local a été décisive dans l’arbitrage final effectué par la direction.
L
Patrice Martin, directeur de l’usine Servier de Gidy (45)
es groupes pharmaceutiques n’hésitent jamais à passer au crible les avantages comparés de leurs usines, un peu partout dans le monde, lorsqu’il s’agit de créer de nouvelles capacités industrielles. La middle pharma française Servier a parfaitement respecté cette règle au moment où elle a mis à l’étude l’implantation d’une unité de bioproduction destinée à accompagner ses programmes de développement clinique. « C’est très simple, nous étions directement concurrencés par nos installations irlandaises », explique Patrice Martin, le directeur de l’usine Servier de Gidy (45). Et c’est, sans aucune contestation possible, grâce à la qualité de l’écosystème local que nous avons emporté la décision. » La stratégie industrielle engagée avec conviction par le conseil régional du Centre-Val de Loire au profit de la filière biomédicaments, l’installation à Tours
4 Supplément spécial Polepharma - Décembre 2018
du laboratoire d’excellence MAbImprove, ainsi que celle du Bio3Institute, un établissement de formation dédié aux métiers de la bioproduction, « ont été des facteurs puissants d’attracti-
missions essentielles du site. Je rappelle qu’en 2018, nous avons pris en charge une trentaine de projets de ce type », précise Patrice Martin. Gidy sera d’ailleurs partie prenante de la coordina-
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“ C’EST GRÂCE À LA QUALITÉ DE L’ÉCOSYSTÈME LOCAL QUE NOUS AVONS EMPORTÉ LA DÉCISION vité». La possibilité de s’appuyer sur des dispositifs locaux de R&D et de formation très spécifiques, en ligne avec les projets industriels de Servier, a constitué une arme de conviction massive et fait peser au second plan les avantages de la candidature irlandaise. Les enjeux étaient majeurs. Le projet prévoit la création d’un atelier sur un site qui se déploie au total sur 100 000 m2. « Cette unité va requérir un investissement de 50 M€. Elle fabriquera des principes bioactifs et sera aussi dotée de capacités de fill and finish. C’est un outil complet qui va utilement renforcer le site de Gidy, plutôt orienté d’un point de vue galénique sur les formes sèches plus traditionnelles », poursuit le dirigeant. Doté de deux lignes de production équipées de réacteurs d’une capacité maximale de 2 000 litres, il se consacrera exclusivement à la fabrication de lots précliniques et cliniques de médicaments expérimentaux issus de la recherche Servier : « Ce n’est pas à proprement parler une activité nouvelle pour mes équipes puisque le pilotage de programmes de fabrication de développement clinique fait partie des
tion du développement de médicaments expérimentaux issus du pipeline de la branche oncologie de l’irlandais Shire, acquis par la pharma tricolore en avril dernier pour la coquette somme de 2,4 Md$. Mais le manufacturing de ces produits spécifiques échappera pour l’heure aux équipes orléanaises et continuera à être assuré par des sous-traitants et des partenaires industriels (CDMO). La mise en œuvre opérationnelle ne devrait pas traîner. Selon Patrice Martin, ce sera « pour fin 2019, début 2020 pour l’activité de preuve de concept, et un an plus tard pour l’accompagnement des phases cliniques I, II et III ». Cette « usine » dans l’usine, qui se conformera aux standards GMP les plus élevés, emploiera une soixantaine de collaborateurs à très fortes qualifications. La plateforme du Loiret et ses 800 salariés, qui produisent chaque année plus de 200 millions de boîtes, soit environ 6 milliards de comprimés, acquiert à cette occasion un poids supplémentaire au sein du dispositif industriel Servier. Jean-Christophe Savattier
La seconde vie
du site Ipsen de Dreux L’usine drouaise d’Ipsen n’est pas passée loin de la fermeture en 2012. Depuis, elle a repris une importance majeure au sein du dispositif industriel d’une des plus importantes pharmas françaises. Elle vient d’étoffer ses activités de développement, mises au service de la division produits de spécialités. Par ailleurs, près de 20 M€ ont été investis ces deux dernières années dans l’optimisation des capacités industrielles.
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n 2012, les bookmakers n’auraient pas parié un cent sur l’avenir de l’usine drouaise d’Ipsen. Les dirigeants avaient même planifié l’éventuelle cession, voire la fermeture de ce site de 500 salariés, plombé par le recul des activités de médecine générale et de santé familiale. Celles-ci constituent sa principale activité avec 65 millions de boîtes qui sortent chaque année des lignes de conditionnement. Mais le retournement des marchés a offert un répit, puis une véritable fenêtre stratégique dans laquelle se sont engouffrés les responsables. « Il est apparu évident que cette usine, qui fabriquait certains produits historiques d’Ipsen tels que le Smecta, le Forlax et le Tanakan, tous très demandés sur les marchés émergents, pouvait atteindre de très hauts niveaux de compétitivité. D’autant qu’elle est dotée de l’une de nos plus importantes plateformes de distribution, explique Didier Véron, le VP du groupe en charge des affaires publiques. Idéalement positionné au cœur du cluster piloté par Polepharma, qui anime un écosystème de très grande qualité, elle était parfaitement en capacité d’accueillir le support de futurs développements stratégiques. » Forte de cette conviction, la direction d’Ipsen a donc décidé, non seulement de conserver l’usine dans son périmètre industriel, mais aussi d’y poursuivre des investissements pour dé-
velopper de nouvelles spécialités thérapeutiques. Quelque 25 M€ ont ainsi été engagés dans un bâtiment de 2 000 m2. Il accueille désormais l’un des principaux centres mondiaux de développement du groupe. Sa vocation est d’accompagner la conception et le design des produits de spécialité à très forte activité et de préparer leur passage à l’échelle industrielle. La petite centaine de collaborateurs employés par ce centre utilise des équipements de très haut niveau, en particulier en matière de chromatographie, une technologie permettant de séparer et de caractériser des substances chimiques.
aussi experte dans des formes galéniques plus classiques, comme les injectables stériles, les produits topiques et les lyophilisés.
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“ L’USINE ÉTAIT PARFAITEMENT EN CAPACITÉ D’ACCUEILLIR LE SUPPORT DE FUTURS DÉVELOPPEMENTS STRATÉGIQUES Les équipes mènent de front une dizaine de projets, notamment dans le domaine de l’oncologie et les maladies rares. Cette activité vient soutenir et documenter les essais cliniques préalables aux autorisations de mise sur le marché. « Notre plateforme drouaise, qui a embauché une cinquantaine de nouveaux collaborateurs en quelques mois, s’est forgée une très forte expertise dans les autogels, une forme injectable spécifique que nous employons pour la Somatuline, un traitement de l’acromégalie et de certaines tumeurs neuroendocrines», poursuit Didier Véron. Mais l’usine est
Parallèlement, le groupe a maintenu à Dreux un haut niveau d’investissement dans l’appareil de production et l’acquisition de nouvelles technologies. Sur la période récente, près de 20 M€ ont complété une politique d’optimisation des capacités qui s’est enracinée dans la durée. Logiquement, les résultats sont au rendezvous : en 2016, le Shingo Institute a attribué une médaille d’argent à l’usine, saluant la qualité de son excellence opérationnelle et les résultats exemplaires obtenus dans le domaine du lean management. JCS
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Spécial Polepharma
A Pithiviers, Axyntis s’appuie sur les ressources de son territoire Implanté à Pithiviers, le groupe de chimie fine Axyntis dirigé par David Simonnet privilégie les ressources locales quand c’est possible, qu’il s’agisse de sous-traitance ou d’embauches de nouveaux collaborateurs. Une stratégie « win-win » qui lui permet de sécuriser son activité tout en contribuant à l’épanouissement de l’écosystème.
L
e groupe de chimie fine Axyntis, qui exploite une unité industrielle de 160 salariés à Pithiviers (45), joue sans équivoque la carte de son territoire. « C’est un processus itératif. Nous profitons des ressources locales… que nous contribuons à développer et qui nous font croître », souligne David Simonnet, le pdg du groupe. Ce parti pris s’inscrit parfaitement dans « la ligne défendue par le cluster Polepharma et il cadre bien avec la politique économique régionale qui se déploie autour du thème de l’innovation. » Les dirigeants d’Axyntis ne veulent pas se payer de beaux discours et joignent le geste à la parole : « Dans la mesure du possible, notre politique d’achats privilégie les fournisseurs et la sous-traitance locale », affirme David Simonnet. Il s’agit, selon ce dirigeant exemplaire, de maximiser le principe David Simonnet, qui postule qu’un empdg du groupe Axyntis ploi créé par une ETI in6 Supplément spécial Polepharma - Décembre 2018
dustrielle correspond à 3,5 emplois générés dans son écosystème. Cette valorisation du patrimoine économique et industriel territorial n’a pas uniquement des visées altruistes: « Notre ancrage devient plus robuste. C’est important pour un
vers une activité de fabrication en sous-traitance de principes actifs thérapeutiques à faible volume, mais à forte valeur ajoutée. L’idée, c’est de passer des accords spécifiques avec des partenaires qui souhaitent s’inscrire dans la durée. Notre usine de
“ POUR CROÎTRE DE FAÇON PÉRENNE, IL VAUT TRAVAILLER AVEC LES ACTEURS LOCAUX PLUTÔT QU’ÊTRE UN ENTREPRENEUR HORS-SOL !
groupe tel que le nôtre qui s’appuie sur des implantations multirégionales dans le Loiret, mais aussi à Montluçon, à Grasse et à Calais, et qui doit souvent discuter avec les élus et les autorités locales sur différents sujets. » Pour croître de façon pérenne, il vaut mieux travailler avec les acteurs locaux plutôt qu’être un entrepreneur hors-sol ! Cette volonté d’enraciner l’entreprise dans le terreau local se traduit également dans la politique RH d’Axyntis : « Nous travaillons avec les établissements et les filières de formation d’Orléans et Tours qui sont d’excellente facture. L’offre est large et correspond quasiment à tous les types de qualifications et de postes que nous avons à pourvoir. » Pas étonnant dans ces conditions que la plateforme industrielle de Pithiviers se situe à la veille de nouveaux développements. « Conformément à notre logique de spécialisation, nous orientons de plus en plus Pithiviers
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Calais, qui bénéficie du mouvement général de relocalisation de produits précédemment fabriqués en Inde et en Chine étant, quant à elle, plutôt dédiée aux gros volumes », ajoute David Simonnet. Ainsi, la production dans un nouvel atelier de bleu de méthylène vient de débuter pour Provepharm Life Solutions ; ce nouveau contrat a nécessité un investissement de 1,5 M€ à Pithiviers. Une enveloppe d’environ 1 M€ va également être consacrée à l’installation de capacités de fabrication d’API à très haute activité (molécules actives dites high potent) dans l’un des bâtiments du site de 3M Santé, acquis en 2016 par Axyntis et qui jouxte Orgapharm, l’usine historique d’Axyntis. « Le rachat du site de 3M Santé illustre parfaitement cette logique de valorisation des ressources du territoire où nous développons nos activités » conclut le dirigeant. L’histoire d’Axyntis, amorcée en 2007 à Pithiviers, ne fait que commencer…
Novo Nordisk s’épanouit à Chartres Le laboratoire danois, leader dans le traitement du diabète, n’a eu de cesse, ces dernières années, de développer son usine de Chartres. Celle-ci emploie aujourd’hui plus de 1 200 salariés ; et les dirigeants ne comptent pas s’arrêter en si bon chemin.
C’
est peu dire que le laboratoire danois Novo Nordisk s’épanouit à Chartres ! Depuis 1961, année de son installation au cœur de la cité eurélienne, ce spécialiste des traitements du diabète a développé sans relâche les capacités industrielles d’une usine qui se déploie aujourd’hui sur plus de 32 000 m2 et emploie quelque 1 200 collaborateurs. « La présence de Lego à Chartres pendant de nombreuses années montre peut être une sorte de tropisme danois en faveur de ce territoire », plaisante Arnaud Dudermel, le directeur des relations externes de l’usine de Chartres. « Mais il est loin de constituer le facteur principal de notre fidélité », ajoute-t-il aussitôt. Ce lien indéfectible entre l’un des grands spécialistes mondiaux de l’insuline et la région s’est traduit en investissements sonnants et trébuchants : sur la seule période 2010-2018, le groupe a engagé chaque année près de 20 M€, souvent dans l’accroissement des capacités productives. Une telle constance ne pouvait produire que des effets bénéfiques : la plateforme de manufacturing chartraine de Novo Nordisk est aujourd’hui l’un des sites pharmaceutiques majeurs de la région Centre-Val de Loire. « L’usine s’appuie sur 12 lignes de fabrication, du remplissage au conditionnement en passant par l’assemblage des stylos injecteurs. C’est un outil exploité en continu 7 jours sur 7, 24 h sur 24. Et il accueille le nec plus ultra des technologies », égrène avec fierté Arnaud Dudermel. Exportant près de
90 % des volumes, l’usine s’affirme comme l’un des piliers industriels d’un groupe qui compte quatre autres usines aux Etats-Unis, au Brésil, en Chine et bien sûr au Danemark, berceau de la big pharma nordique.
cond atout particulièrement décisif. Pour autant, la taille modeste de l’agglomération chartraine et son image provinciale ne sont-elles pas dissuasives lorsqu’il s’agit d’attirer de jeunes talents ? « Pas vraiment. Tout d’abord,
“ DEPUIS 2010, LE GROUPE A ENGAGÉ 160 M€ DANS L’ACCROISSEMENT DES CAPACITÉS PRODUCTIVES
« Un tel enracinement ne doit rien au hasard. Les dirigeants savent que l’écosystème centré sur la pharmacie industrielle qui s’est progressivement développé dans une région située aux franges de la région parisienne, n’a pas beaucoup d’équivalent en France, soutient Arnaud Dudermel. Le cluster Polepharma, qui est localement l’un de nos partenaires privilégiés, illustre et défend parfaitement les avantages du territoire en la matière. » Les dirigeants danois apprécient notamment la qualité de l’appareil de formation qui met à la disposition de l’industriel des ressources humaines de très grande qualité. « Nous travaillons avec l’IMT de Tours, l’école d’ingénieurs Polytech et l’IUT de Chartres, ainsi qu’avec les facultés de pharmacie de Tours et de Rouen. Cette proximité est essentielle », analyse le porte-parole de l’usine. La présence d’un solide réseau de sous-traitants experts dans le domaine de la maintenance des équipements industriels pharma – jalousement entretenu par Polepharma… – constitue un se-
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l’agglo a beaucoup progressé sur le plan des équipements sportifs et culturels. En second lieu, la proximité avec Paris joue plutôt en notre faveur. Certains types de postes sont certes sous tension, mais ces difficultés ne sont pas liées à des problèmes d’attractivité. » Les dirigeants de Novo viennent d’ailleurs d’engager un nouveau programme de recrutement pour embaucher une centaine de collaborateurs d’ici à la fin 2019. JCS
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Romorantin : une ville-jardin à faire refleurir
Le maire Jeanny Lorgeoux veut s’appuyer sur Action cœur de ville pour réaffirmer l’identité de sa commune et redynamiser le commerce.
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eanny Lorgeoux a une manière toute personnelle de présenter le programme Action cœur de ville tel qu’il va se décliner à Romorantin. Avec des formules qui ne manquent pas d’éloquence d’ailleurs. « Dans sa grande bonté, l’État a financé un cabinet d’architecte, Follea (le même que la Ville de Gien, NDLR), pour essayer de percer l’âme de notre ville et mettre au jour son identité », commente, non sans une pointe d’ironie, le maire de la ville. C’est joliment dit, certes, mais comment convertir cette expertise urbanistique en feuille de route concrète ? Le maire de Romorantin luimême cède au doute : « Le concept est excellent mais un peu réducteur pour rendre compte de la réalité », concède-t-il. Selon cette étude, Romorantin a la singularité d’être « une ville-jardin » que Action cœur de ville doit permettre de faire refleurir. La mise en place d’une nouvelle déambulation piétonne au sein des ruelles médiévales du quartier du Bourgeau, au sud de la ville, s’inscrit bien dans cette logique verdoyante d’embellissement. Laquelle n’exclut pas le minéral avec la restauration de la nef de l’église SaintÉtienne pour une enveloppe de 76 000 € que le plan ACV devrait abonder. La cible de l’opération à venir reste bien la redynamisation des commerces en souffrance et, en l’occurrence, ceux de l’avenue Georges-Clemenceau. « Je vais racheter les commerces qui sont vides de-
puis deux ou trois ans, les réhabiliter et les proposer à des loyers plus bas », détaille l’élu. Dès 2019, plus de 600 000 € seront consacrés à l’exercice de ces droits de préemption. « J’ai préconisé au maire d’avoir une stratégie globale, avec l’idée de reconcentrer un centre ou de s’attaquer à un îlot en se donnant les moyens d’avoir des cellules commerciales qui correspondent à l’offre de demain », complète Sylvie Mosnier, directrice territoriale pour le Loir-et-Cher de la Banque des Territoires. Dans cette logique, la mairie a mis gracieusement à disposition des habitants le parking du Lys et ses 102 places. L’État a déjà injecté 55 000 € dans cette réalisation qui a coûté 500 000 €. Et, audelà des commerces, le maire veut préempter aussi des immeubles qui montrent des signes de vétusté pour « les rénover et y installer des habitants afin de redonner du pouvoir d’achat au centre-ville ». À l’instar de Gien, Romorantin avait été ciblée par le rapport Yves Dauge qui suggérait, en 2017, de redonner son éclat à un patrimoine historique en déliquescence. Et comme à Gien, le maire a mobilisé des fonds pour la reprise de certaines parcelles, dont Matra, à proximité de la mairie, ou encore la Fabrique Normant. Cet ancien site industriel, devenu pour partie un centre culturel, pourrait poursuivre sa mue sous l’effet du plan en cours, en accueillant des bureaux de la communauté de communes et des logements pour les stagiaires
Jeanny Lorgeoux
en médecine, avec l’espoir de les sédentariser ensuite. « Le gros avantage de ce programme est de nous apporter des subventions qui viennent grossir nos ambitions », poursuit Jeanny Lorgeoux qui estime que 20 M€ seront nécessaires, sur cinq ans, pour aller au bout de celles-ci. Et parmi elles, la reprise de la friche Caillau, propriété de la Ville. Une étude va être lancée pour définir les besoins précis auxquels la mairie pourrait répondre avec cette réhabilitation. « C’est vraiment dans la vocation d’Action cœur de ville de donner une nouvelle destination à ces friches », assure Sylvie Mosnier. Une nouvelle pousse dans un jardin qui ne demande qu’à refleurir… AG
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Points Chauds
Territoires
Un gros cœur de ville pour Châteauroux Grâce au plan Action cœur de ville, Châteauroux veut pérenniser et amplifier sur un périmètre étendu une tendance positive en terme d’attractivité commerciale.
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Les travaux du nouvel atelier de la maroquinerie Rioland, installé dans un ancien supermarché, seront achevés début 2019.
n proie à une déprise démographique depuis 1975, Châteauroux reste malgré tout le moteur économique de l’Indre, notamment grâce à ses zones industrielles. La présence sur le territoire de son agglomération de plusieurs zones commerciales importantes, comme Cap Sud à St-Maur et le Forum du Poinçonnet, influe fortement sur l’activité de son centre-ville où le taux de vacance commerciale a été estimé par Procos à 13 % en 2017. Dans la continuité de plusieurs opérations déjà engagées, Châteauroux Métropole a signé une conventioncadre pluriannuelle avec l’État, la Région Centre-Val de Loire, le Département de l’Indre, la Banque des Territoires (groupe Caisse des Dépôts) et Action Logement le 28 septembre
18 La Lettre Valloire - Décembre 2018
dernier. Un bureau d’études va prochainement être choisi pour mettre en place un plan stratégique et créer une cohérence entre les actions à moyen et long termes. Diverses études liées au commerce et la mise à jour du diagnostic local vont être
d’un nouvel atelier de production de la maroquinerie Rioland (40 emplois à son ouverture et une centaine annoncés d’ici à deux ans) dans les 1 500 m² d’un ancien supermarché situé cours Saint-Luc, devenu propriété de la collectivité. Les travaux
“ LA BALANCE ENTRE OUVERTURES ET FERMETURES DE COMMERCES EST REDEVENUE POSITIVE DEPUIS DEUX ANS
menées, avant que soit définitivement formalisé le projet de territoire castelroussin. Début 2019, deux actions seront présentées au comité régional Action cœur de ville : la création d’un poste de chef de projet et l’implantation
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s’achèvent (voir ci-contre) pour une ouverture prévue en tout début d’année 2019. Ces opérations devraient être toutes deux éligibles à un financement. Le futur projet de territoire s’articulera autour de quatre thématiques prioritaires : l’aide à l’installation ou à l’acquisition par la collectivité de friches, dans le but de faciliter la création d’activités commerciales ou industrielles, mais aussi l’habitat, avec une offre de logements adaptée aux besoins et des aides à l’accession à la propriété, sans oublier le maintien de services non marchands et la valorisation du patrimoine local. La municipalité dirigée depuis 2014 par Gil Avérous (LR) n’a pas attendu d’être retenue au titre d’Action cœur de ville pour prendre des mesures fortes. Une taxe sur les locaux commerciaux vacants et une aide à la primo-implantation ont déjà été initiées, débouchant sur une balance positive entre ouvertures et fermetures de commerces, effective depuis deux ans : 17 contre 10 en 2016, 29 contre 20 en 2017. L’arrivée de la locomotive H&M rue Victor Hugo, la fin de l’opé-
ration Cœur d’Agglo, avec le réhabilitation de la rue André Lescaroux et la création de la place Napoléon, ainsi que le recrutement d’un manager de commerce commun avec la CCI de l’Indre ont apporté leur écot et contribué à une relance de l’attractivité du commerce de centre-ville. Le périmètre du cœur de ville ne se restreint cependant pas au seul hypercentre ; la municipalité a souhaité étendre son rayon d’action vers l’ouest, jusqu’aux anciennes usines Balsan, en cours de réhabilitation, avec les constructions du complexe aquatique Balsan’éo et de la Cité du numérique, qui s’articulera autour d’un Village by CA (ouvertures prévues en 2020), mais aussi au nord, dans le périmètre constitué par le parc de Belle-Isle et les quartiers Saint-Christophe et Vaugirard, où les reconversions de la friche Spatz, voire du site Afpa si sa fermeture se confirme, sont à prévoir. Au sud, la réfection complète du secteur gare, dont l’objectif à long
terme est de rapprocher les quartiers Saint-Jean et Saint-Jacques – euxmêmes concernés par un Nouveau programme de renouvellement ur-
bain (NPRU), aux projets encore en gestation pour une réalisation d’ici 2024 –, participe de ce même élan. Serge Daniel
Issoudun imagine le centre-ville de demain Avec ses 12 000 habitants, la sous-préfecture de l’Indre est l’une de plus petites des 222 villes inscrites dans le plan Action cœur de ville, dont elle a également signé la convention-cadre le 28 septembre. Cela ne l’empêche pas d’avoir une vision à long terme et de grands projets dont certains déjà bien avancés, comme la réhabilitation de son ancien Palais de justice en un pôle d’activités tertiaires sur le boulevard Marx-Dormoy. Ayant pris acte que les modes de vie et de consommation ont déjà changé et changeront encore à l’avenir, le maire (PS) André Laignel et son équipe ont pris le parti d’adapter le centre-ville et d’innover. La volonté municipale consiste ainsi à initier la redensification commerciale et tertiaire avec des boutiques à l’essai ou éphémères, moderniser ses marchés hebdomadaires, et déployer une « application numérique permettant d’élargir la visibilité des lieux, événements et animations de la vie locale ». Au cours des prochaines années, la Ville envisage de faire appel à tous les dispositifs financiers possibles pour acquérir des friches commerciales en centre-ville, dans le but de les réhabiliter ou de les détruire, afin de redorer et moderniser l’image de la cité. Autre vecteur d’attractivité, le tourisme ne sera pas en reste, avec la création et l’aménagement d’un parc de sculptures au musée de l’hospice Saint-Roch, dédié aux sculpteurs contemporains, son ouverture est espérée à l’été 2019.
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Points Chauds
Politique économique
HAROLD HUWART, VICE-PRÉSIDENT DE LA RÉGION CENTRE-VAL DE LOIRE DÉLÉGUÉ AU DÉVE
« La Région est au service de Harold Huwart, qui tient les rênes de la politique économique de la Région en sa qualité de vice-président, dresse un bilan flatteur des nouvelles prérogatives de la collectivité. Il assume la mise en œuvre d’une politique « d’équilibre » au service des bassins d’emploi les plus dynamiques comme des territoires les plus vulnérables. Qu’ils soient tous rassurés ! Nous avons affecté plus d’une vingtaine de techniciens de l’agence économique régionale Dev’Up au plus près des territoires en ouvrant plusieurs agences locales. Nous avons aussi réussi à rassembler dans une même dynamique les consulaires et les personnels des communautés de communes et des agglomérations qui n’étaient pas habitués à partager l’information. La composition du public qui se presse à nos réunions consacrées au développement économique constitue à cet égard un signal très positif : chefs d’entreprise, porteurs de projet et responsables du développement partagent désormais leurs expériences. Nous convions également l’ensemble de la communauté régionale des développeurs à deux grandes universités annuelles qui accueillent près de 150 personnes ; les gens se parlent, quel que soit l’organisme ou la collectivité qui les emploie, c’est assez nouveau !
La Lettre Valloire : La Région est désormais l’acteur de référence en matière de développement économique. Quel premier bilan tirez-vous de ces nouvelles responsabilités ? Harold Huwart : Tout d’abord, je me félicite pleinement de ces transferts de compétence et de l’extension de notre champ d’intervention qui se traduit par quelques chiffres spectaculaires. Tout d’abord, le montant de l’enveloppe que nous affectons aux actions économiques est passé de 50 à 80 M€ au titre de l’exercice 2018. La collectivité a également doublé ses aides à l’innovation. Elle a grandement accru les montants dédiés à l’artisanat. Le secteur de l’agriculture n’a pas été mis de côté, loin de là, puisque les crédits qui lui sont consacrés ont progressé de 70 %. Mais cette montée en puissance ne se mesure pas uniquement à ces considérations financières, aussi majeures soient-elles. Certains se sont inquiétés des risques de centralisation excessive que pouvait représenter la prise en charge de la politique économique par l’échelon régional. 20 La Lettre Valloire - Décembre 2018
La Lettre Valloire : Mais les entrepreneurs ne sont-ils pas toujours aussi démunis lorsqu’il s’agit d’identifier un point d’entrée dans un système régional qui reste complexe ? Harold Huwart : Nous sommes partis d’un postulat très simple : ce n’est pas à l’entrepreneur de coordonner les acteurs publics du développement économique. Quel que soit le point d’entrée qu’il choisit, la demande est désormais partagée, analysée et remonte vers l’interlocuteur ad hoc en fonctions des besoins exprimés. C’est un très grand progrès. Le régime, c’est le point d’entrée unique. Nous devons encore nous améliorer sur ce point, mais je crois que les différents acteurs de l’économie régionale, en premier lieu les entreprises, ont bien compris que nous jouons un rôle de coordinateur. L’augmentation très importante de la fréquentation de notre portail internet, qui permet de déposer en ligne des demandes d’aides et d’interventions, témoigne de cette prise de conscience. La Lettre Valloire : Au-delà de ces modifications organisationnelles, la politique économique régionale va-t-elle enfin se recentrer sur quelques priorités afin d’éviter le saupoudrage qui nuit à son efficacité ? Harold Huwart : Je ne peux pas vous laisser dire que nous
LOPPEMENT ÉCONOMIQUE, À L’ÉCONOMIE SOLIDAIRE ET À L’AGRICULTURE
tous les territoires » n’avons pas arrêté de grandes priorités, qu’elles soient thématiques ou sectorielles. Le soutien à l’innovation et à la recherche s’inscrit dans cette démarche sélective. Il se caractérise notamment par notre appui à certains laboratoires universitaires, aux pôles de compétitivité, ainsi que par notre participation à des fonds de capitalrisque, tel Loire Valley Invest qui été doté de 16 M€ par les différentes parties prenantes. Nous contribuons également avec Bpifrance au financement de fonds spécialisés, par exemple au bénéfice de projets innovants dans l’agroalimentaire, domaine sur lequel nous fondons beaucoup d’espoirs. Nous souhaitons globalement doubler le nombre de startups actives en région Centre-Val de Loire. Sur le plan sectoriel, nous avons dirigé beaucoup de ressources vers la filière pharma qui investit beaucoup, les biotechnologies et la cosmétique qui constituent autant de gisements de croissance exceptionnels. Pour autant, nous devons tenir compte de la composition de notre tissu industriel et de sa répartition sur le territoire. Il n’y a pas en région Centre Val-de-Loire de domination hégémonique d’un secteur comme, par exemple, l’aéronautique en Midi-Pyrénées. Nous sommes une région de campagnes industrielles avec des pôles d’activité qui se sont développés au cœur de la ruralité. Certains de ces pôles se portent très bien, d’autres sont plus vulnérables. La politique économique régionale doit tenir compte de ces spécificités et mener des actions équilibrées. Nous devons accompagner les entreprises et les métropoles les plus innovantes et les plus dynamiques mais ce soutien ne doit pas se faire au détriment des territoires plus fragiles, d’autant que ces derniers font preuve de résilience et d’une belle capacité de rebond. Dans ce registre, nous avons fait preuve d’originalité en proposant des dispositifs plutôt innovants.
La Lettre Valloire : Pouvez-vous les préciser ? Harold Huwart : La Région vient de créer un fonds doté de plus de 500 000 € qui sera mis à la disposition des tribunaux de commerces. Il contribuera à donner un coup de pouce ponctuel à des entreprises lorsqu’apparaissent les premières difficultés, notamment lors des procédures de conciliation. Nous allons également débloquer une enveloppe de 5 M€ destinée à éponger les déficits d’exploitation des commerces de centre-ville repris dans des zones ou sévit une forte vacance. De son côté, la Caisse des Dépôts apportera 5 M€ qui seront laissés à la discrétion des sociétés d’économie mixte locales souhaitant porter l’immobilier pendant la phase de relance des projets. L’objectif est d’accompagner la reprise d’une cinquantaine de pas de portes sur les dix-huit prochains mois. Je n’ai naturellement pas oublié la Région Centre-Val de Loire dans le cadre de la mission Territoires d’Industrie que m’a confiée le Premier ministre : sept ont finalement été retenus. Ce dispositif vise à mobiliser tous les services de l’État au service de bassins de vie en proie à d’importantes mutations. La Lettre Valloire : Quel est le fil rouge des actions économiques que vous entendez poursuivre ? Harold Huwart : Le maître mot, c’est la politique de filière. Dans nos domaines d’excellence, il est impératif que les entreprises puissent s’insérer dans des logiques de clustérisation. C’est la clé du succès et la raison pour laquelle nous portons une attention particulière à nos pôles de compétitivité qui, hormis celui de la Cosmetic Valley, n’ont pas atteint leurs objectifs. Ils vont devoir se réformer, probablement trouver des alliances et des partenariats avec des structures homologues. C’est sans doute une question de survie. Propos recueillis par Jean-Christophe Savattier
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Points Chauds
Politique économique
Les pôles de compétitivité
remettent en jeu leur label
L’État a demandé aux 71 pôles de compétitivité de faire la preuve de leur solidité financière, de leur impact économique et de leur ancrage local. Faute de quoi, ils perdront leur label en cette fin d’année. Dans la région, seule la Cosmetic Valley est à l’abri d’un recalage.
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À ce jour, seule la Cosmetic Valley (ici Guerlain à Chartres) est assurée de conserver son label.
réés il y a quatorze ans, les pôles de compétitivité vont rentrer, à compter du 1er janvier, dans la quatrième phase de leur développement. Une étape cruciale puisque, à l’issue de l’examen du nouveau cahier des charges édicté par l’État, seuls les meilleurs élèves vont conserver ce label, et donc les finances publiques et le rayonnement potentiel qui l’accompagnent. L’enjeu est donc décisif. En région Centre-Val de Loire, quatre pôles de compétitivité ont vu le jour depuis 2004 : Cosmetic Valley (cosmétiques et parfums), Elastopôle (caoutchouc), Dream (eau et milieux aquatiques) et S2E2 (énergie). Or, sur ces quatre pôles, un seul, Cosmetic Valley, est assuré de conserver son titre puisqu’il répond haut la main aux critères arrêtés par l’État : un nombre d’adhérents supérieur à 150 et en progression depuis trois ans ; un taux de financement privé supérieur à 50 %, qui plus est en croissance sur
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les cinq dernières années, enfin des projets innovants et collaboratifs ayant déjà obtenu de la part de l’État ou de ses satellites des crédits d’au moins 10 M€ entre 2013 et 2018. Bref, pour Édouard Philippe, qui a fait l’annonce de cette nouvelle procédure de labellisation l’été dernier, il s’agit de sé-
participation de l’État ne serait pas éternelle et qu’elle n’avait pas vocation à ne financer que du fonctionnement. » D’ici à trois ans, cette enveloppe financière sera d’ailleurs réduite de moitié, tandis que l’Europe prendra en charge le manque à gagner.
“ LA PARTICIPATION DE L’ÉTAT N’A PAS VOCATION À NE FINANCER QUE DU FONCTIONNEMENT
lectionner les pôles de compétitivité capables de se positionner à une échelle européenne, la seule qui vaille pour exister. « Avec cette nouvelle feuille de route, on veut des pôles plus internationaux, avec un modèle économique plus robuste car il faut maintenant aller chercher des crédits européens, explique Patrice Greliche, directeur de la Direccte. Dès 2004, on a dit que la
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Sans surprise, les exigences de ce nouveau tour de table n’inquiètent pas Christian Combeau, vice-président délégué de Cosmetic Valley : « Nous sommes arrivés à 500 adhérents et notre terrain de jeu est mondial avec un CA global de 450 Md€. Que peut-on faire de plus ou de mieux ? L’ouverture en 2019 de la Maison de la Cosmétique à Chartres nous permettra de développer la
recherche sur le maquillage connecté ». Si l’horizon est dégagé pour Cosmetic Valley, il est plus menaçant pour les trois autres pôles de compétitivité qui, lucides sur leurs limites actuelles, œuvrent depuis plusieurs mois à trouver des alliances avec leurs homologues installés dans d’autres régions. « Nous remplissons 70 % des critères. On ne veut pas imaginer que, demain, on ne soit pas retenu comme pôle de compétitivité mais si ça devait être le cas, on serait contraint sur le plan budgétaire et obligé de se replier sur nous-mêmes. C’est à l’inverse de notre ambition », confie René Revault, président d’Elastopôle. Et pour éviter ce revers, le pôle régional travaille à une candidature unique avec Plastipolis en AuvergneRhône-Alpes et Materalia dans le Grand-Est. Même calcul et même volonté de procéder à des regroupements stratégiques interrégionaux pour Dream. « Nous sommes trois à travailler sur l’eau : Aqua-Valley en Occitanie,
Hydréos dans le Grand-Est et nous. On fonctionne déjà depuis trois ans de manière assez conjointe en nous partageant des informations et en reconnaissant nos spécificités. L’appel à candidatures est une opportunité pour structurer cette collaboration », admet Marc Brugière, président de Dream, dont le pôle ne compte actuellement qu’une centaine d’adhérents. Bien insuffisant pour obtenir le renouvellement du label. Enfin, le pôle de compétitivité S2E2 mise sur une stratégie de compromis : certes, il s’est rapproché en 2017 de Capenergies en région PACA, de Derbi en Occitanie et de Tenerrdis en Auvergne-Rhône-Alpes, mais son directeur souhaite porter une candidature autonome, même si S2E2 ne satisfait pas à l’ensemble des critères. « On y répond à 80 %, et l’on sait qu’il y aura une tolérance. Nous avons 170 adhérents, en croissance depuis l’origine ; nous sommes juste à l’équilibre en 2017 puisqu’on est presque à 50 % de privé, mais nous n’obte-
nons pas le critère de trois années consécutives ; sur le montant des projets de 10 M€ on est tranquille car nous sommes à 14 M€ », assure Thierry Allard, administrateur de S2E2. « On doit trouver au niveau européen des compensations au désengagement de l’État. La continuité de la labellisation est donc majeure », explique-t-il. De son côté, la Région, consciente de l’enjeu que représentent pour le tissu industriel ces quatre labels, a maintenu son enveloppe de 700 000 € annuels en soutien au fonctionnement. Pour autant, elle appelle aux initiatives de regroupement. « Il ne s’agit pas de regarder dans le rétroviseur mais de renforcer une approche interrégionale. La transformation de l’économie suppose de nouvelles alliances », a averti le président François Bonneau. Courant décembre, après le bouclage de cette édition, les résultats de l’appel d’offres seront connus. Pour chaque pôle, l’enjeu est simple : AG c’est stop ou encore !
La Lettre Valloire - Décembre 2018 23
Économie
En bref
REALTIS INGÉNIERIE DEVIENT BY OPTIM
Le bureau d’études tourangeau Realtis Ingénierie change de nom. A partir du 1er janvier 2019, ce concepteur de programmes immobiliers résidentiels, tertiaires et industriels devient By Optim. « Nous avions besoin, après avoir réalisé d’importantes modifications en interne, de prendre une appellation qui nous correspondait mieux. C’est une étape indispensable pour repartir sur de nouvelles bases avec beaucoup d’enthousiasme », explique Yannick Batillot, dirigeant de cette société qu’il a rachetée en janvier 2018. By Optim propose des solutions en tant que concepteur et/ou réalisateur d’opérations orientées vers l’immobilier d’entreprise (plateforme logistique, industrie, commerce, etc.) et les logements. La société intervient sur tout le Grand Ouest en s’appuyant sur son agence de la Nouvelle Aquitaine. C’est une équipe de 7 personnes qui accompagne les maîtres d’ouvrages publics et privés dans le développement de leurs opérations.
REPRISE RÉUSSIE D’UN ATELIER THYSSENKRUPP À BOURGES ThyssenKrupp a bouclé, il y a quelques mois, la cession d’une de ses trois unités de production berruyères. Il s’agit d’un atelier de découpe plasma et d’oxycoupage qui a été racheté par le groupe luxembourgeois Vulcain Acier. L’opération a conduit à la reprise de 23 salariés et à la suppression de 5 postes de commerciaux. Le CEO de ThyssenKrupp Materials France nous indique que 4 M€ ont été engagés dans le réaménagement des ateliers et l’acquisition de nouveaux équipements.
SYNOVA REPREND LE SITE STYLEWOOD À SENONCHES
Installée à Tillières-sur-Avre (27) et spécialisée dans la valorisation de matières plastiques pour l’industrie automobile, la société Synova vient d’acquérir les ex-locaux industriels (15 000 m² sur une emprise de 2 ha) de la société Stylewood (fabrication de mobilier de bureau) qui a sombré en 2015. Connaissant une forte croissance, Synova va déployer sur le site une activité de transformation qui va susciter à terme la création d’une trentaine d’emplois.
AFFINITY S’AGRANDIT À LA CHAPELLEVENDÔMOISE À La Chapelle-Vendômoise, Affinity, une unité de production de pet food du groupe espagnol Agroalimen achève un programme capacitaire de 21 M€ engagé en 2015, afin de répondre à la croissance du marché
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français des croquettes pour chiens et chats. Il se traduira notamment par la construction d’un bâtiment qui accueillera une nouvelle ligne de
production dédiée aux marques Ultima et Brekkies. L’usine emploie une petite centaine de salariés.
LACOUR SE DOTE DE NOUVELLES CAPACITÉS IMMOBILIÈRES
Éditeur et concepteur de solutions numériques pour le SAV automobile, Lacour Concept (26 M€ de CA, 300 salariés), dont le siège est à St-Doulchard, près de Bourges, connaît une forte croissance. Le groupe, qui avait construit en 2013 un bâtiment abritant le siège ainsi que d’autres activités disséminées à Bourges, va engager 5 M€ dans la réhabilitation de bâtiments voisins qui appartenaient au groupe Vinci ; le programme va lui permettre de tripler sa surface.
UN FORUM D’ENTREPRISES POUR LA VALLÉE DE CHER Porté par le succès du Forum des Entreprises de Sologne qui, en quatre éditions, a réuni plus de 60 000 visiteurs et permis à quelque 800 Solognots de trouver un emploi, le député (LR) du Loir-et-Cher Guillaume Peltier récidive avec le Forum des Entreprises de la Vallée du Cher. Sept communautés de communes, issues des quatre départements « sudistes » de la Région, se sont unies pour organiser une manifestation regroupant les entreprises de la vallée du Cher, de Vierzon jusqu’à Véretz, aux portes de Tours. La première édition aura lieu les 27 et 28 avril 2019 dans le parc du château de Selles-sur-Cher. Le Forum solognot lui laissera place pour préparer sa cinquième édition, en 2020, chacun des deux Forums étant organisé alternativement, tous les deux ans.
LE GROUPE GUILLIN NÉGOCIE LE RACHAT DE THIOLAT PACKAGING
Le blésois Thiolat Packaging, un spécialiste des emballages alimentaires en carton et des sacs en papier pour les métiers de bouche, est en passe d’être racheté par le groupe Guillin, qui se présente comme le leader européen de l’emballage alimentaire en plastique. Guillin, dont le siège est à Ornans (25), devrait afficher un CA de 622 M€ en 2018 (+ 20 % en trois ans), assorti d’un résultat net de 47,5 M€. Thiolat réalise un CA de 31 M€ et emploie 156 personnes sur ses
sites de production de Blois (120 salariés) et de Sura Mica (Roumanie).
EUROSTYLE S’INSTALLE SUR LE BERRY LOGISTIC PARK, AU POINÇONNET Onze ans après l’arrêt de la production de moquettes par Berry Tuft, le groupe Beaulieu, toujours propriétaire du site du Poinçonnet, a lancé la réhabilitation et la mise aux normes de cet ensemble de 60 000 m² bâtis qui devient le Berry Logistic Park. Il abritera sept cellules logistiques de 1 465 à 11 585 m² et quinze nouveaux quais de chargement. Premier
MERCK BIOPHARMA VA INVESTIR 19 M€ À SEMOY La pharma allemande Merck Biopharma va engager un programme d’investissement de 19 M€ au profit de son usine de Semoy (45), spécialisée dans la fabrication et le conditionnement du Glucophage, un traitement à base de metformine destiné aux patients souffrant de diabète de type 2. Le programme donnera lieu à la construction sur le site orléanais d’un bâtiment qui accueillera trois nouvelles lignes de conditionnement, ainsi qu’à la transformation d’anciens locaux qui hébergeront trois lignes supplémentaires. Ces dernières viendront en remplacement des trois lignes déjà exploitées au sein de l’usine mais qui sont aujourd’hui proches de l’obsolescence. Le projet fait suite à l’investissement de 16 M€ qui a été engagé en 2016. Le site de Semoy, qui emploie 381 salariés, a produit 4 milliards de comprimés de metformine en 2017, ce qui représente la quasi-totalité de la charge du site. client officiel du groupe Beaulieu, la société Eurostyle Systems, située non loin de là, a confirmé son installation sur 14 000 m² pour le stockage de ses produits finis.
ANGELO MECCOLI RACHETÉ PAR EIFFAGE
Basée à Azay-sur-Cher, pour le siège social, et à St-Pierre-des-Corps pour l’entretien de son parc de matériels ferroviaires, l’entreprise de rénovation de voies ferrées Angelo Meccoli et Cie, qui emploie quelque 500 personnes, vient d’être rachetée par
le géant du BTP Eiffage. Meccoli a remporté l’an passé un contrat-cadre pour SNCF Réseau qui prévoit le remplacement des voies la nuit jusqu’en 2024 ; l’entreprise apporte à Eiffage un volume d’activité de quelque 120 M€ annuels.
PLASTIVALOIRE EN PASSE DE RACHETER L’AMÉRICAIN TRANSNAV
trente-cinq ans, TransNav possède trois sites industriels de plasturgie, deux au États-Unis (Michigan et Kentucky) et un à Puebla, au Mexique.
LES CUISINIÈRES ROSIÈRES DEVIENNENT CHINOISES
L’usine Rosières (environ 200 salariés) de Lunery, spécialisée dans l’assemblage de fours, Le tourangeau de plaques de cuissons Plastivaloire (660 M€ de et de cuisinières, va passer CA attendus sur l’exercice sous pavillon chinois. clos au 30 septembre) La maison-mère italienne, a signé un protocole le groupe Candy-Hoover d’accord engageant pour (1,6 Md€ de CA en 2017), acquérir 100 % du capital vient d’être rachetée pour du groupe américain 475 M€ par le géant chinois TransNav, dont le CA 2018 de l’électroménager Haier. devrait être supérieur à Le siège européen de Haier 105 M$ (91 M€). L’objectif sera implanté à Brugherio, du groupe dirigé par près de Milan, où est installé Patrick Findeling est l’actuel siège de Candy, toujours d’atteindre 1 Md€ une unité de fabrication ainsi de CA en 2025. Créé il y a que les activités de R&D.
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Économie
Logistique
L’A 10, la route de la fortune La reprise des projets logistiques profite à plein aux parcs d’activité proches de l’autoroute A 10, des portes sud de Paris jusqu’à celles de Tours. Plus d’un million de mètres carrés d’entrepôts neufs sont fraîchement terminés ou en projet le long de cet axe de quelque 200 kilomètres.
O
n ne sait trop que penser de cette reprise économique un peu molle. Mais du côté des investissements logistiques, elle est patente. Et le ruban de l’A 10, des portes de Paris jusqu’à celles de Tours, en profite à plein. Tout au nord de la région, à AuneauBleury-St-Symphorien (28), Parcolog (Generali) projette 72 000 m2 d’entrepôts en un ou deux bâtiments sur une emprise de 15 ha située face à l’usine Novandie (groupe Andros), à quelques kilomètres des échangeurs de l’A 10 (Allainville) et de l’A 11 (Ablis). Prologis, très présent dans le Val de Loire (Orléans, Meung-sur-Loire et Mer), envisage aussi 60 000 m2 sur la commune de Levainville, en bordure de la RD 910 et non loin de l’A 11. Au préalable, il faudra que la collectivité s’assure des maîtrises foncières nécessaires. Le projet Quartus de Boisseaux, petite commune à la jonction des départements du Loiret, de l’Eure-etLoir et de l’Essonne, serait enfin prêt à sortir des cartons. Après plusieurs années d’attente, le maire de la commune Patrick Choffy nous assure qu’un premier permis de construire va être déposé : trois ou
Lapeyre achèvera sa plateforme de Mer (41) au printemps prochain.
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quatre bâtiments, totalisant quelque 205 000 m2, sont prévus en plusieurs tranches. Un peu plus au sud, la vaste zone d’activité commune à Artenay (45) et Poupry (28) accumule les projets : la foncière Arefim a signé pour un bâtiment de 42 000 m2. Une autre foncière projette, quant à elle, 47 000 m2. Et Parcolog va construire 30 000 m2
grande périphérie, comme Fay-auxLoges qui, après les Transports Panon (groupe Alainé), va accueillir DB Schenker et La Laiterie de Saint-Denis-de-l’Hôtel. À Escrennes, FM Logistic termine une première tranche de 24 000 m2 pour son client Sephora, mais envisage 120 000 m2 à terme. Sur le territoire métropolitain, après BigMat, hébergé par Le Roy Lo-
”
“ LA VASTE ZONE D’ACTIVITÉ COMMUNE À ARTENAY (45) ET POUPRY (28) ACCUMULE LES PROJETS pour le normand Mutual Logistics. Carrefour, qui a confié au logisticien Kühne + Nagel la gestion de son méga-entrepôt de 131 000 m2 achevé fin 2017, plancherait déjà sur 30 000 m2 supplémentaires pour abriter son activité de e-commerce. Et l’opérateur C-Log, qui travaille pour plusieurs marques textiles de renom (Damart, Eden Park, Sandro et Maje), a 10 000 m2 en vue. Si l’attractivité de l’agglomération orléanaise ne se dément pas, le foncier disponible manque. Ce qui fait le bonheur des communes de la
gistique à Ormes, on parle d’un projet de 20 000 m2 pour Christian Dior à Boigny-sur-Bionne. En aval d’Orléans, l’investisseur Mountpark Properties veut lancer deux bâtiments, respectivement de 80 000 m2 et 100 000 m2, sur le parc Synergie Val de Loire, à Meung-surLoire. « Les deux sont encore à commercialiser », nous indiquait début décembre Olivier Parizot, directeur du développement pour la France, qui précise que « les travaux d’un premier bâtiment pourraient démarrer au premier trimestre 2019. » À Mer, le parc d’activité des Portes de Chambord collectionne aussi les projets. La société Baytree, une filiale d’Axa Investment Managers, vient d’obtenir les permis de construire de trois bâtiments, l’un de 38 300 m2 et deux autres de respectivement 39 600 m2 et 52 400 m2. Aucun calendrier n’a encore été publié, l’engagement des travaux restant conditionné à la signature d’un ou plusieurs utilisateurs. Par ailleurs, la
plateforme de 73 000 m2 construite pour le groupe Lapeyre devrait être réceptionnée au printemps prochain ; une seconde tranche, comprise entre 30 000 et 40 000 m2, est déjà à l’étude. Enfin, une extension de 45 ha du parc, de l’autre côté de l’A 10, est programmée ; un protocole d’accord a été signé avec Panhard Développement qui envisage d’y lancer plusieurs projets. À Blois, le transporteur local Catroux est déjà en possession depuis deux ans de près de 25 000 m2 sur le parc A 10, le long de l’autoroute, qui sont réservés à son client St-Michel, de Contres (41). Une seconde tranche, de quelque 30 000 m2, est prévue. Encore plus en aval, à Autrèche, commune située au pied de l’échangeur autoroutier de l’A 10, le parc d’activité des Portes de Touraine devrait accueillir la base logistique d’une entreprise de Château-Renault, Cogir (nappes, serviettes et sets de papier pour les CHR) : un
Mountpark Properties veut lancer deux bâtiments sur le parc Synergie Val de Loire, à Meung-sur-Loire (45)
projet, selon nos informations, de 7 600 m2 que la direction n’a pas souhaité nous confirmer. Enfin, à Château-Renault, non loin de là, MTJ Logistique est en train de construire 17 000 m2 sur l’ancien site Compo France (Algoflash), destinés en grande partie au fabricant de couettes Lestra, de Nazelles-Négron (37). Le solde (5 000 m2) est à louer. Avis aux amateurs. Si l’agglomération de Tours ne possède pas aujourd’hui d’emprises foncières suffisantes pour accueillir des
projets XXL, son territoire abrite néanmoins nombre d’entrepôts vides qu’il faudra rénover avant de les proposer à un utilisateur. Pour les disponibilités foncières, il faut se diriger vers Isoparc, à Sorigny, une quinzaine de kilomètres au sud de l’agglomération, qui dispose d’environ 200 ha disponibles. Une surface qui sera peut-être amputée de quelques dizaines d’hectares par le projet de Village des Marques… déjà deux fois retoqué en CDAC, puis en CNAC. François-Xavier Beuzon
La Lettre Valloire - Décembre 2018 27
Économie
Industrie
Reorev veut se projeter dans les étoiles
Le petit groupe d’entreprises de mécanique de précision et d’ingénierie dirigé d’Amboise par Hervé Gibertini, fils de l’un des co-fondateurs, vise 45 M€ de CA d’ici à trois ans. Une progression de 20 % par an pour cette PME qui rêve de devenir ETI.
«I
Le pôle équipements de production de Reorev conçoit des lignes d’assemblage multifonctions.
l faut toujours viser la lune, car même en cas d’échec, on atterrit dans les étoiles » : cette maxime d’Oscar Wilde, Hervé Gibertini pourrait la faire sienne. Car le patron de Reorev regarde vers le ciel : son projet Cap 2021 est d’atteindre 45 M€ de CA d’ici à trois ans, ce qui correspond à une progression de l’activité, très ambitieuse, de 20 % par an. L’industriel tourangeau, passé par étape de la simple sous-traitance de pièces mécaniques à la conception et la fabrication d’ensembles complets intégrant mécanique, automatismes ou robotique, n’en oublie pas pour autant ceux qui l’accompagnent dans ce pari. Ce petit-fils d’immigrés italiens place « l’homme au cœur des progrès que réalise l’usine ». En se souvenant que l’accueil ne fut pas toujours idyllique pour ses grandsparents, arrivés en France pour fuir le régime de Mussolini.
28 La Lettre Valloire - Décembre 2018
Reorev, un joli nom qui invite à se projeter dans les étoiles, s’appuie sur trois sociétés, deux – Ravaj et SEF Touraine – logées sous le même toit dans la ZI des Poujeaux, à NazellesNégron, près d’Amboise (37), et une autre, SDEI Ouest, qui emploie aujourd’hui 80 personnes à Cholet (49). On aime bien le nombre trois, chez
lent dans ce service, et deux autres dans la cellule design. Le pôle équipements de production conçoit de A à Z des îlots et cellules robotisés ou des lignes d’assemblage multifonctions, comme celle illustrant cet article qui équipe l’usine régionale d’un industriel suédois, lui aussi de notoriété mondiale.
”
“ LA CROISSANCE DE RAVAJ EST SOUTENUE PAR LE SECTEUR AÉRONAUTIQUE, QUI REPRÉSENTE 40 % DE LA FACTURATION Reorev. Projet à trois ans pour trois sociétés qui s’appuient sur trois pôles d’activité transverses et fournissent ainsi aux donneurs d’ordre un modèle très intégré qui les séduit. Si Ravaj, la première née – en 1967 – se consacre à son métier de fabrication et d’intégration de pièces et de sousensembles mécaniques, SEF Touraine et SDEI Ouest se partagent les deux autres pôles : l’ingénierie et la recherche-développement d’une part, la conception et la fabrication d’équipements de production d’autre part. La branche ingénierie R&D propose à ses clients des experts capables de fournir des prestations techniques dans des domaines très divers, le calcul, les automatismes, la robotique, l’électrotechnique... et même le design et l’imagerie. Pour l’un de ses donneurs d’ordre, un fabricant de matériel de manutention français mondialement connu, Reorev est capable de donner une forme à un simple projet : cinq personnes travail-
Quant à Ravaj, dont le nom est constitué de l’initiale des prénoms des trois frères fondateurs – encore trois –, Riccardo, Valter et James Gibertini, et de leurs parents Antonietta et Alfredo, sa croissance est soutenue par le secteur aéronautique, qui représente 40 % de la facturation, et notamment de son principal client, l’usine Zodiac Aero Electric de Niort. Une dépendance qui n’effraie pas Hervé Gibertini : « Nous faisons le choix de nous focaliser sur un gros client en lui proposant des services de plus en plus complets et performants. » À la fin de l’année, le groupe Reorev devrait approcher les 26 M€ de CA, dont 12 M€ pour SEF Touraine, la société dont l’activité progresse le plus vite. Pour atteindre l’objectif à trois ans, il faudra mettre l’effectif au niveau. Le groupe envisage une centaine d’embauches dans ce court délai, dont un tiers d’ingénieurs, pour atteindre les 340 salariés. FXB
La Lettre Valloire - Juin 2018 29
Économie
Industrie
À Mer, Sillinger veut prendre le large Le fabricant de bateaux mérois, propriété du groupe Marck, vient de remporter un contrat majeur avec l’armée égyptienne. Du coup, il envisage de construire, toujours à Mer, une nouvelle usine.
Chez Sillinger, le savoir-faire est en grande partie manuel, notamment pour coller les bandes d’hypalonnéoprène formant la coque des bateaux.
L
e fabricant de bateaux pneumatiques Sillinger, qui appartient au groupe français Marck depuis 2000, veut prendre le grand large. Désormais recentré sur des modèles pliables ou semi-rigides pour l’armée, la protection civile et les usages professionnels, l’entreprise de
Mer (41) – qui emploie 62 personnes, contre 35 il y a cinq ans – a décroché un très important contrat avec l’armée égyptienne qui lui permet d’envisager de quitter ses locaux de la ZI du Buray, à Mer, pour une usine « d’au moins 5 000 m2, peut-être plus ». Celle-ci pourrait être située à l’entrée de la zone, en face du concessionnaire John Deere, mais le projet reste à affiner et il ne se concrétiserait pas avant l’an prochain, voire au-delà. La question du recrutement reste aussi pendante ; il n’est pas aisé d’attirer de nouveaux collaborateurs, ni de les fidéliser, pour ce métier manuel au savoir-faire spécifique consistant à coller à froid des bandes d’hypalon-néoprène, un tissu technique permettant de garantir l’étanchéité des bateaux.
Sillinger accueille jusqu’à la fin de cette année 9 officiers égyptiens pour la construction de quatre premiers bateaux ; 2 collaborateurs de l’entreprise partiront ensuite dix-huit mois en Egypte pour transférer la technologie nécessaire à la construction de seize bateaux supplémentaires, condition qui leur a permis de décrocher ce marché. Sillinger poursuit l’extension de sa gamme, dont le fleuron est le Rafale (marque déposée avec l’accord de Dassault), un bateau conçu pour une utilisation intensive avec une étrave perce vague et une carène en V profond renforcé qui propose six modèles de 9,50 m à 15,50 m de long, pouvant filer jusqu’à 100 km/h grâce à 4 moteurs de 350 CV pour les plus FXB puissants.
CPP monte en charge à Montierchaume La fonderie castelroussine CPP Europe renforce ses effectifs, essentiellement par consolidation d’emplois intérimaires en CDI : 15 postes ont été créés depuis cet été.
S
pécialisée dans la fabrication de pièces aéronautiques en alliage d’aluminium, de magnésium et de cuivre, par le biais du procédé de cire perdue, la fonderie CPP Europe (ex-Valfond, ex-Aérocast), devra faire face à un volume de commandes 2019 équivalent à celui de 2018 et supérieur de 20 % à celui de 2017. Afin d’accompagner cette montée en charge, une quinzaine d’embauches d’opérateurs techniques expérimentés ont été effectuées depuis cet été. Il s’agit pour la plupart d’emPhilippe Tréhoux plois intérimaires convertis en CDI,
30 La Lettre Valloire - Décembre 2018
les postes à pourvoir requérant une minutie extrême, les pièces à fabriquer ayant une tolérance de deux dixièmes de millimètres maximum. Le site de Montierchaume, au nordest de Châteauroux, compte, à ce jour, un peu plus de 110 salariés (hors intérimaires), alors que son CA s’élève à 13 M€. De ses chaînes, au process quasiment artisanal, sortent chaque année plus de 60 000 pièces en petite série, finies et prêtes à être montées sur un avion, pour de grands donneurs d’ordre (Airbus, Airbus Hélico, Thales, Zodiac, Dassault et Sa-
fran Electronics & Defense). Parmi les 500 références de son catalogue, on retrouve des boîtiers électroniques, des pièces de tubulaires ou des éléments pour le cockpit du Rafale… « Le marché aéronautique global est très porteur en ce moment. Nous montons donc en cadence pour accompagner des besoins croissants en pièces pour l’aviation civile, qui représente un tiers de notre volume d’affaires, comme pour l’aviation militaire », explique Frédéric Daubas, directeur de l’usine berrichonne. SD
- DĂŠcembre - Juin 2018 31 La Lettre La Lettre Valloire Valloire
Économie
Industrie
Le Drouais
veut être dans la boucle
Olivier Marleix, député (LR) d’Eure-et-Loir, souhaite que le département devienne un bastion de l’économie circulaire en France. La proximité de l’Île-de-France et de sa montagne de déchets à recycler peut favoriser l’émergence de la filière. rares, et c’est le cas avec l’économie circulaire dont on estime qu’elle sera créatrice de 300 000 emplois dans les années qui viennent.
La Lettre Valloire : La première édition des « Rendez-vous de l’initiative en Pays de Dreux » a porté sur le développement de l’économie circulaire dans votre département. En quoi est-il mieux placé qu’un autre pour jouer cette carte ? Olivier Marleix : Quand on observe les entreprises qui se développent dans le Drouais, on constate qu’un certain nombre d’entre elles ont en commun d’être inscrites dans des logiques d’économie circulaire. Est-ce qu’il s’agit d’un hasard ? Je ne le pense pas. Nous sommes aux portes de l’Île-de-France qui est la principale région productrice et émettrice de déchets avec 40 millions de tonnes par an, dont les trois quarts issus de l’industrie du bâtiment. Nous avons donc des atouts pour nous positionner. La Lettre Valloire : Cette économie circulaire commence à se développer sous le feu de directives de plus en plus contraignantes en matière de développement durable. Pour vous, le moment est donc venu de saisir la balle au bond ? Olivier Marleix : Oui, de nombreuses directives voient le jour pour obliger les entreprises à prélever moins de ressources naturelles et à concevoir des produits avec un cycle de vie plus long. Il faut être capable aussi de donner une deuxième vie aux déchets, soit lors de la fabrication elle-même, soit par la capacité ensuite de le transformer. Les cas où l’on voit une industrie naître sous nos yeux sont 32 La Lettre Valloire - Décembre 2018
La Lettre Valloire : Comment faire venir sur votre territoire des entreprises de ce secteur ? Olivier Marleix : L’économie circulaire génère des activités qui demandent du stockage et une main d’œuvre diversifiée. Elle fait appel aussi à de la R&D pour améliorer l’utilisation des reliquats de produits avec le but d’arriver à zéro déchet. Le foncier est rare et cher en Île-de-France. Le Drouais doit chercher à se positionner au cœur de cette filière, aux portes de l’Île-de-France. Et puis, toutes ces entreprises liées à l’économie circulaire ont été fondées par des gens ingénieux qui ont intégré une dimension sociale en recrutant notamment des travailleurs handicapés. C’est une sensibilité très attachante. Propos recueillis par Anthony Gautier
Printerre veut imprimer sa marque dans le recyclage À Cherisy, aux portes de Dreux, il y a eu d’abord Printerre, en 2007, une entreprise spécialisée dans les systèmes d’impression. Cinq ans plus tard, sa petite sœur Printerre EA est née ; elle a été créée sur le principe de l’économie circulaire et emploie plus de 80 % de travailleurs handicapés. « Face aux enjeux grandissants du développement durable, nous avons pris la décision de mettre en place une solution made in France qualitative s’appuyant sur le concept de l’économie circulaire, lié à l’économie sociale et solidaire », explique Laurent Berthuel, directeur général de l’entreprise qui possède aujourd’hui quatre sites en France. Nettoyage, démontage, changement des pièces d’usure, etc., les 45 salariés de l’entreprise redonnent une seconde vie aux imprimantes manufacturées en assurant une qualité d’impression identique à celle du produit d’origine. Et, pour aller encore plus loin dans cette logique du zéro déchet, Printerre EA propose d’installer des bornes de collecte dans les entreprises et collectivités afin de récupérer les consommables. Dans le but, cela va sans dire, de leur donner une nouvelle utilité domestique !
St-Pierre-des-Corps va bon train À St-Pierre-des-Corps, la société Imateq, une JV du tourangeau Socofer et de l’allemand Vossloh, vient d’inaugurer un atelier de maintenance de locomotives. Il pourrait à terme employer une soixantaine de salariés.
I
mateq, une JV détenue à 45 % par le tourangeau Socofer et à 55 % par l’allemand Vossloh, également spécialisé dans la construction d’engins de traction ferroviaire, vient d’inaugurer son siège et ses locaux de production de 4 400 m2, situés sur une partie (2 ha) de l’emprise des ex-Magasins généraux de St-Pierre-des-Corps (37). Il s’agit d’anciennes capacités de stockage de la SNCF (14 ha au total, 30 000 m2 de bâti) reprises par la Ville de St-Pierredes-Corps pour y développer un centre industriel dédié au ferroviaire. « C’est un projet emblématique, nous indique Marie-France Beaufils, maire de cette commune de l’est de la métropole tourangelle, qui ajoute : « Et nous veillons à ce qu’il soit complété par
d’autres projets ». La “Cathédrale”, bâtiment principal des Magasins généraux, pourrait prochainement accueillir un hub dédié à la formation aux métiers du ferroviaire. En attendant, Imateq va consacrer de nouveaux moyens industriels à la rénovation et à la maintenance d’engins ferroviaires, notamment les locomotives monocabines de Vossloh, puis probablement les machines de traction de Socofer dans un second temps. Capable d’accueillir en parallèle une douzaine de locomotives, la plateforme aura requis un investissement de 6,5 M€. « Les opérateurs ferroviaires ont tendance à externaliser leur activité de rénovation et de maintenance. Cet outil va permettre de ré-
pondre à cette demande », estime Bertrand Hallé, directeur général adjoint d’Imateq. Jusqu’alors, Vossloh, qui revendique une part écrasante du marché français des locomotives monocabines, ne disposait en France que d’une modeste unité de support basée à Strasbourg. Imateq, qui emploie aujourd’hui 28 salariés, devrait rapidement doubler son effectif. Jean-Christophe Savattier
La Lettre Valloire - Décembre 2018 33
Économie
Financement
Un ticket pour le paradis ! Deux associations de business angels se partagent le territoire régional. Elles soutiennent des startups et des entreprises confirmées en quête de moyens financiers pour se développer.
U
Christophe Provost, président d’Eure-et-Loir Business Angels, Jean Luc Ansel, dirigeant fondateur de la Cosmetic Valley et les porteurs du projet Mimesis, le 13 novembre dernier, à Chartres.
ne petite heure pour convaincre. Un grand oral – un pitch dans le jargon – pour persuader des investisseurs potentiels, et souvent providentiels, de la pérennité de son entreprise et surtout de sa capacité à conquérir de nouveaux marchés. L’exercice est toujours redouté par les candidats, mais peut s’avérer décisif quand il est couronné de succès. Telle est la porte d’entrée pour bénéficier du soutien des business angels, des associations d’entrepreneurs locaux qui, en contrepartie d’une entrée au capital toujours minoritaire, acceptent d’investir dans une entreprise pour favoriser son développement. En région Centre-Val de Loire, deux clubs de business angels sont à la manœuvre. Le plus ancien – il a été créé en 2006 – est Val de France Angels ; il compte une vingtaine de membres et a soutenu trois projets d’entreprises en 2018 (sur 25 présentés) pour un investissement global de l’ordre de 200 000 € ; il intervient principalement entre Tours et Orléans. Le second, Eure-et-Loir Business Angels, s’est lancé en 2012 et il est dédié, comme de juste, au tissu d’entreprises eurélien. En 2018, cette association, qui s’appuie aujourd’hui
sur un réseau d’une cinquantaine de membres, a injecté 200 000 € également pour participer au développement de deux entreprises. Les heureux lauréats sont donc rares… « En 2017, nous avions soutenu quatre projets pour un total de 370 000 €, avec des tickets d’entrée de 75 000 à 150 000 € », détaille Christophe Provost, président d’Eure-et-Loir Business Angels. Trois secteurs d’activité sont privilégiés : les startups, les entreprises industrielles en phase de développement
phase d’amorçage. Nous regrettons que des représentants industriels du « made in France » ne viennent pas davantage car nous aimerions les aider », ajoute-t-il. Aujourd’hui, les deux associations cherchent à renforcer leur tour de table, autrement dit à soutenir un plus grand nombre d’entreprises et à injecter des financements supérieurs. Sous condition, évidemment, de fédérer davantage de membres. « Nous nous structurons pour augmenter notre influence en échangeant ré-
“ DEPUIS SA CRÉATION, VAL DE FRANCE ANGELS A SOUTENU UNE VINGTAINE D’ENTREPRISES DE LA RÉGION POUR UNE ENVELOPPE DE 1,6 M€ et les repreneurs qui s’efforcent de donner une seconde vie à une société. Et toujours avec le prisme de l’ancrage local. « Depuis notre création, nous avons soutenu une vingtaine d’entreprises de la région pour une enveloppe de 1,6 M€. Le ticket moyen est de 100 000 €, explique, pour sa part, Gabriel Pons, le président de Val de France Angels. « Ce sont principalement des startups du numérique en
”
gulièrement avec le fonds d’investissement Go Capital, avec Dev’up et le réseau Initiative France, par exemple. Les banques sont très observatrices de notre jugement économique et notre apport, même modeste, peut enclencher une spirale positive pour les entreprises », poursuit Christophe Provost. Il y a peu, Eure-et-Loir Business Angels a ouvert un comité d’investissements Cosmetic Angels, dédié spécifiquement aux entreprises de ce secteur, en partenariat avec le pôle de compétitivité éponyme : « Nous nous intéressons à toute la filière française de la beauté et du bienêtre. C’est la thématique qui compte et moins l’ancrage local cette fois », résume Christophe Provost qui a signé une convention avec Jean-Luc Ansel, le fondateur de la Cosmetic Valley. Si les anges se penchent sur la Cosmetic Valley, les cieux ne peuvent être que plus prometteurs encore… AG
34 La Lettre Valloire - Décembre 2018
La Lettre Valloire - DĂŠcembre 2018 35
Économie
Palmarès
Les 200 premières entreprises de la région Centre-Val de Loire our ce palmarès 2018, La Lettre Valloire a retenu avec son partenaire Creditsafe les 200 premières entreprises possédant leur siège social en région Centre-Val de Loire, classées par chiffre d’affaires décroissant. Ont été retenus pour son établissement les exercices clos en 2017 ou dans les premiers mois de 2018 dont les comptes ont été publiés, ainsi que, pour certaines entreprises qu’il nous semblait important de mentionner,
P
les exercices clos au 31 décembre 2016, ceux de 2017 n’ayant pas été publiés ou trop tardivement pour figurer dans notre liste. Comme de coutume, nous voulons souligner que cet exercice difficile de classement demande un important travail de vérification et de paramétrage. Nous réclamons l’indulgence de nos lecteurs pour les erreurs et oublis qui auraient pu s’y glisser.
La Lettre Valloire - Décembre 2018 37
Économie Rang
Palmarès
Raison sociale
Code postal et ville
CA (2017)
Résultat net (2017) non parvenu
1
GROUPE AXEREAL
45160 OLIVET
2 552 000 000
2
JOHN DEERE
45770 SARAN
1 064 920 000
24 013 000
3
LAITERIE DE SAINT-DENIS-DE-L'HÔTEL
45550 SAINT DENIS DE L'HOTEL
810 701 423
non parvenu
4
MARS PF FRANCE
45550 SAINT DENIS DE L'HOTEL
746 412 511
47 060 066
5
GROUPE PLASTIVALOIRE
37130 LANGEAIS
658 900 000
non parvenu
6
DAHER AEROSPACE
41400 SAINT JULIEN DE CHEDON
487 134 250
6 322 976
7
TAT GROUP
37100 TOURS
440 000 000
12 700 000
8
ACTURA
41000 BLOIS
425 156 081
1 873 148
9
CALDEO
45800 SAINT JEAN DE BRAYE
369 548 353
3 339 434
10
PPG DISTRIBUTION
45140 SAINT JEAN DE LA RUELLE
346 231 001
8 860 753
11
PRO A PRO DISTRIBUTION NORD
45120 CHALETTE SUR LOING
338 389 479
3 589 235
12
HERVE THERMIQUE
37300 JOUE LES TOURS
338 256 043
7 856 616
13
VORWERK SEMCO
28220 CLOYES LES TROIS RIVIERES
263 072 614
8 611 076
14
BMCE
45000 ORLEANS
259 664 531
2 290 452
15
SEALED AIR
28230 EPERNON
259 211 584
7 553 420
16
FRAGRANCE PRODUCTION
28000 CHARTRES
235 579 520
8 299 930
17
THERMOR
45140 SAINT JEAN DE LA RUELLE
233 053 436
17 217 986
18
SADEF
45380 LA CHAPELLE SAINT MESMIN
232 493 000
(18 180 000)
19
ALLIANCE NEGOCE
45160 OLIVET
231 447 370
(2 143 183)
20
STMICROELECTRONICS TOURS
37000 TOURS
226 373 714
7 581 323
21
HITACHI COMPUTER PRODUCTS EUROPE
45000 ORLEANS
218 038 000
(46 161 000)
22
MSL CIRCUITS
45130 MEUNG SUR LOIRE
214 174 026
11 122 338
23
ETABLISSEMENTS SEGUREL ET FILS
28500 GERMAINVILLE
210 028 188
2 014 345
24
GRANIT NEGOCE
45160 OLIVET
208 670 006
(3 802 493)
25
MECACHROME FRANCE
37400 AMBOISE
208 118 182
1 939 468
26
GROUPE EUROPEEN PARTNER'S
41260 LA CHAUSSEE SAINT VICTOR
207 746 792
3 816 641
27
AXIANE MEUNERIE
28000 CHARTRES
195 583 980
(7 087 447)
28
INTEVA PRODUCTS
45600 SULLY SUR LOIRE
182 771 775
(3 484 258)
29
WILO INTEC
18700 AUBIGNY SUR NERE
180 837 416
11 113 782
30
MB LOG
45380 LA CHAPELLE SAINT MESMIN
177 332 423
(3 118 069)
31
PROMODIS
45590 SAINT CYR EN VAL
173 908 581
653 913
32
EUROVIA CENTRE LOIRE
45590 SAINT CYR EN VAL
172 820 772
1 132 612
33
SWISS KRONO
45600 SULLY SUR LOIRE
171 410 396
(2 963 908)
34
MOY PARK BEEF ORLEANS
45400 FLEURY LES AUBRAIS
168 446 436
(1 823 460)
35
NOVO NORDISK PRODUCTION
28000 CHARTRES
158 857 799
14 701 184
36
SICA CEREALES DE FRANCE
28000 CHARTRES
158 067 016
Non parvenu
37
ANTARTIC
45110 SAINT MARTIN D'ABBAT
153 787 438
4 113 861
38
APTIV SERVICES 2
28230 EPERNON
131 474 578
4 517 206
39
BAUDIN CHATEAUNEUF
45110 CHATEAUNEUF SUR LOIRE
129 921 602
2 729 638
40
LABORATOIRES SERVIER INDUSTRIE
45520 GIDY
129 538 270
5 025 870
41
DUSOLIER-CALBERSON
37210 PARCAY MESLAY
127 357 957
4 430 386
42
SURGELES DISVAL
45110 CHATEAUNEUF SUR LOIRE
125 874 550
3 762 010
43
PACCOR
28700 AUNEAU-BLEURY-SAINT-SYMPHORIEN
125 560 349
(1 544 405)
44
INTERFACE CEREALES
28100 DREUX
124 932 662
(1 528 762)
45
FRANCE GATINAIS CEREALES
45200 MONTARGIS
121 522 693
Non parvenu
46
DERET LOGISTIQUE
45770 SARAN
120 971 648
94 330
47
GATINAIS MEUNIERE
45200 MONTARGIS
120 495 524
1 827 388
48
ETABLISSEMENT LORILLARD
28000 CHARTRES
118 265 676
4 011 501
49
CRISTAL RAFFINAGE
45490 CORBEILLES
118 264 702
(1 811 274)
50
SCAEL
28000 CHARTRES
117 034 388
(3 717 386)
38 La Lettre Valloire - Décembre 2018
La La Lettre Lettre Valloire Valloire -- DĂŠcembre DĂŠcembre 2017 2016 39 39
Économie Rang
Palmarès
Raison sociale
Code postal et ville
CA (2017)
Résultat net (2017)
51
HONDA FRANCE MANUFACTURING
45140 ORMES
114 601 025
745 339
52
FEDERAL MOGUL OPERATIONS
45140 SAINT JEAN DE LA RUELLE
111 922 476
1 280 057
53
METALOR TECHNOLOGIES ELECTROTECHNICS
28190 COURVILLE SUR EURE
111 558 285
2 440 299
54
SANDVIK TOOLING
45100 ORLEANS
111 167 775
11 530 463
55
ANGELO MECCOLI
37270 AZAY SUR CHER
109 915 015
3 911 456
56
ROBERT BOSCH AUTOMOTIVE STEERING VENDOME
41100 VENDOME
109 668 931
(21 455 952)
57
INDUSTRIE CARTARIE TRONCHETTI (ICT)
45700 PANNES
109 576 790
2 864 039
58
DANISH CROWN FRANCE
45000 ORLEANS
109 201 584
2 231 912
59
INTERNATIONAL COOKWARE
36000 CHATEAUROUX
104 730 905
(1 211 465)
60
INVACARE POIRIER
37230 FONDETTES
104 521 887
2 146 133
61
CPK PRODUCTION
41000 VILLEBAROU
104 280 188
2 217 383
62
HYDRO EXTRUSION
28110 LUCE
102 903 005
(2 590 792)
63
GRANDS GARAGES DE TOURAINE (PEUGEOT)
37540 SAINT CYR SUR LOIRE
101 122 160
465 273
64
CODIFRANCE
45110 CHATEAUNEUF SUR LOIRE
99 554 687
(910 426)
65
FRANCIAFLEX
45430 CHECY
98 750 591
3 032 645
66
SOBLEDIS (CENTRE E. LECLERC)
41000 BLOIS
98 191 530
1 727 864
67
MR BRICOLAGE
45380 LA CHAPELLE SAINT MESMIN
97 791 000
(35 349 000)
68
COOPERATIVE BONNEVAL, BEAUCE ET PERCHE
28800 BONNEVAL
97 554 075
306 903
69
SIROPS GEORGES MONIN
18000 BOURGES
96 545 591
12 563 230
70
INTERSPORT (VAG)
37540 SAINT CYR SUR LOIRE
96 380 381
796 190
71
AUXITROL
18000 BOURGES
93 235 007
12 196 149
72
BERNIER ORLEANS (PEUGEOT)
45400 FLEURY LES AUBRAIS
89 590 171
760 757
73
VALLEGRAIN DISTRIBUTION
28330 COUDRAY AU PERCHE
88 579 973
363 344
74
KONECRANES
28500 VERNOUILLET
87 544 591
(1 974 938)
75
PAPETERIES PALM
37160 DESCARTES
84 388 779
4 626 792
76
GROUPE GOYER
41120 FOUGERES SUR BIEVRE
82 275 278
5 284 950
77
ASCO
28110 LUCE
82 159 839
25 932 067
78
LEXMARK INTERNATIONAL
45000 ORLEANS
82 070 125
80 527
79
MAURY IMPRIMEUR
45330 LE MALESHERBOIS
81 851 379
421 386
80
BEG INGENIERIE
45100 ORLEANS
81 656 069
3 227 432
81
SORODIS (CENTRE E. LECLERC)
41200 ROMORANTIN LANTHENAY
80 223 303
912 667
82
DAMES-DIS (CENTRE E. LECLERC)
37700 LA VILLE AUX DAMES
79 725 708
3 351 970
83
CLINIQUES NCT+
37000 TOURS
78 477 616
4 513 785
84
LAMIRAULT AUTOMOBILES
28630 NOGENT LE PHAYE
77 767 066
495 244
85
AMPLITUDE AUTOMOBILES (BMW)
37170 CHAMBRAY LES TOURS
77 520 427
294 640
86
PHARMEDICOM
45500 GIEN
77 255 610
698 946
87
COGEP
18230 SAINT DOULCHARD
76 838 644
7 544 320
88
EIFFAGE ENERGIE SYSTEMES VAL DE LOIRE
37300 JOUE LES TOURS
76 759 610
3 217 467
89
DUNOIS DISTRIBUTION (CENTRE E. LECLERC)
28200 SAINT DENIS LES PONTS
75 921 326
1 657 262
90
CHECY DISTRIBUTION (CENTRE E. LECLERC)
45430 CHECY
75 641 805
1 415 889
91
LA NOUVELLE REPUBLIQUE DU CENTRE OUEST
37000 TOURS
73 776 800
2 818 125
92
PRODIA
45400 FLEURY LES AUBRAIS
73 693 259
1 298 537
93
LA MONTGOLFIERE (CENTRE E. LECLERC)
37400 AMBOISE
73 197 197
1 719 700
94
SOCCOIM
45380 CHAINGY
72 650 488
4 034 354
95
SAINT-GOBAIN SULLY
45600 SULLY SUR LOIRE
72 276 039
5 941 709 5 855 979
96
ICF HABITAT ATLANTIQUE
37700 SAINT PIERRE DES CORPS
71 792 452
97
JPL AUTOMOBILES (VAG)
28100 DREUX
70 842 999
(162 363)
98
ANTEA FRANCE
45160 OLIVET
70 336 304
1 933 487
99
INEO CENTRE
100 SUEZ RV CENTRE OUEST
40 La Lettre Valloire - Décembre 2018
45100 ORLEANS
68 740 636
2 815 789
37270 MONTLOUIS SUR LOIRE
68 625 710
(3 232 333)
La Lettre Valloire - DĂŠcembre 2016 41
Économie Rang
Palmarès
Raison sociale
Code postal et ville
CA (2017)
Résultat net (2017)
101 AUTO.21 (VAG)
28600 LUISANT
68 518 758
366 448
102 RECKITT BENCKISER CHARTRES
28000 CHARTRES
68 013 728
3 821 688
103 ALCURA FRANCE
36330 LE POINCONNET
67 341 527
4 244 445
104 PÔLE SANTE LEONARD DE VINCI
37170 CHAMBRAY LES TOURS
66 993 524
2 947 388
105 STEARINERIE DUBOIS FILS
36300 CIRON
66 617 878
5 289 085
106 SOGEA CENTRE
45770 SARAN
66 168 361
668 359
107 SOCIETE DE TRAITEMENT CHIMIQUE DES METAUX
45480 BAZOCHES LES GALLERANDES
66 028 955
285 049
108 REHAU TUBE
18570 LA CHAPELLE SAINT URSIN
64 279 616
(3 716 130)
109 EUROFEU SERVICES
28250 SENONCHES
63 417 682
1 057 400
110 SORADIS (CENTRE E. LECLERC)
37500 CHINON
63 408 738
1 624 342
111 SCAC AUTOMOBILES (RENAULT DACIA)
18230 SAINT DOULCHARD
63 395 523
636 559
112 ALSTEF AUTOMATION
45760 BOIGNY SUR BIONNE
63 130 301
2 475 733
113 DENIS GIBAUD
36250 SAINT MAUR
62 950 716
57 632
114 DE SANGOSSE JARDIN
37390 METTRAY
62 584 234
(8 401 758)
115 EIFFAGE ENERGIE SYSTEMES CENTRE LOIRE
45000 ORLEANS
61 678 704
1 928 252
36330 ARTHON
61 189 851
2 333 537
116
BALSAN
117 TI GROUP AUTOMOTIVE SYSTEMS
37530 NAZELLES NEGRON
60 587 365
3 226 680
118 LABORATOIRES CHEMINEAU
37210 VOUVRAY
60 397 174
(384 032)
37300 JOUE LES TOURS
60 236 888
856 309
119
SUEZ OSIS OUEST
120 SOMADIS (CENTRE E. LECLERC)
28400 MARGON
60 048 873
955 369
121 KEOLIS TOURS
37700 SAINT PIERRE DES CORPS
60 026 260
412 536
122 DUPONT (BMW)
45100 ORLEANS
59 482 345
140 170
123 JOURDAIN
45300 ESCRENNES
59 432 335
2 230 692
124 CHANTELAT
18140 ARGENVIERES
59 431 095
323 904 (5 355 380)
125 IBIDEN DPF
45320 COURTENAY
59 290 185
126 LE TRIANGLE
41160 SAINT HILAIRE LA GRAVELLE
59 119 426
38 305
45760 BOIGNY SUR BIONNE
59 018 165
1 273 764
127
WASHTEC FRANCE
128 MIDI AUTO 28 (PEUGEOT)
28500 VERNOUILLET
58 917 553
493 079
129 SOCIETE DE MAINTENANCE PETROLIERE (SMP)
45220 CHATEAU RENARD
58 233 793
2 716 447
130 INDRAERO SIREN
36200 LE PECHEREAU
57 859 378
(7 480 358)
131 DIRECTLOG
45140 ORMES
57 717 505
588 531
41260 LA CHAUSSEE SAINT VICTOR
57 683 283
3 102
132
BEAUCIEL AUTOMOBILES (PEUGEOT)
133 DIS TOURS NORD (CENTRE E. LECLERC)
37100 TOURS
57 630 605
895 771
134 ANDRITZ
36000 CHATEAUROUX
57 566 769
671 663
135 PLANETT INTERIM
45000 ORLEANS
57 304 684
391 942
136 JUNGHANS T2M (GROUPE DIEHL)
45240 LA FERTE SAINT AUBIN
56 467 320
5 534 958
137 FRANCE RESTAURATION RAPIDE (PATAPAIN)
18390 SAINT GERMAIN DU PUY
56 154 352
1 808 864 (6 289 959)
138 KOYO BEARINGS VIERZON MAROMME
18100 VIERZON
55 889 568
139 ZODIAC HYDRAULICS
28200 CHATEAUDUN
55 833 074
4 868 282
140
36330 LE POINCONNET
55 452 224
1 287 065
EUROCAST CHATEAUROUX
141 INEO RESEAUX CENTRE
45100 ORLEANS
55 299 115
2 593 514
142 EUROSTYLE SYSTEMS
36330 LE POINCONNET
55 097 418
1 264 936
143 HOCHE AUTOMOBILES (VAG)
45400 FLEURY LES AUBRAIS
54 110 063
306 146
144 ZOOPARC DE BEAUVAL
41110 SAINT AIGNAN
54 045 070
3 580 620
145 VERLINDE
28500 VERNOUILLET
52 953 028
556 763
146 INNOTHERA CHOUZY
41150 VALLOIRE-SUR-CISSE
52 742 096
2 406 643
147 ROLAND
45200 AMILLY
52 182 043
1 733 532
148 GROUPE LECOQ
28150 BOISVILLE LA SAINT PERE
52 081 287
(662 210)
149 PITHIVIERS DISTRIBUTION (CENTRE LECLERC)
45300 PITHIVIERS
51 775 355
1 512 799
150 GUINAULT
45590 SAINT CYR EN VAL
51 673 707
3 000 115
42 La Lettre Valloire - Décembre 2018
Économie Rang
Palmarès
Raison sociale
Code postal et ville
CA (2017)
Résultat net (2017) (2 348 763)
151 MBLD
28000 CHARTRES
51 668 503
152 PARAGON IDENTIFICATION
18410 ARGENT SUR SAULDRE
51 100 371
1 615 210
28000 CHARTRES
51 070 294
1 636 175
153
SYNELVA
154 TECHNOLOGIE SERVIER
45000 ORLEANS
50 200 000
2 652 577
155 JAYBEAM WIRELESS
37400 AMBOISE
49 843 969
1 100 635 (2 066 840)
156 UNIROUTE
18230 SAINT DOULCHARD
49 664 678
157 JUTIN
37300 JOUE LES TOURS
48 927 976
1 353 040
37140 BOURGUEIL
48 826 191
1 656 004
158
LA GRANDE PRAIRIE (HYPER U)
159 KULTIVE (EX-SOPA)
45640 SANDILLON
48 747 416
10 653
160 PRAXY
37300 JOUE LES TOURS
48 581 642
92 560
161 BURBAN PALETTES RECYCLAGE
45140 ORMES
47 757 005
1 744 987
162 ENTREPRISE BAGOT
45680 DORDIVES
47 688 086
Non parvenu
163 EBLY
28200 MARBOUE
47 589 566
2 374 070
164 MAQUET
45160 ARDON
47 448 483
4 207 689
165 CILAS
45100 ORLEANS
46 878 000
4 259 000
166 GUILMOT-GAUDAIS
18520 AVORD
46 361 363
53 018 1 110 717
167 CONFECTION BALSAN
36130 MONTIERCHAUME
46 090 740
168 EUROSTYLE SYSTEMS CHATEAUROUX
36330 LE POINCONNET
45 970 285
245
28410 SAINT LUBIN DE LA HAYE
45 393 255
1 696 770
169
RDSL
170 PERDIS (SUPER U)
45600 SAINT PERE SUR LOIRE
45 309 774
889 207
171 GOURNAY DISTRIBUTION (HYPER U)
28500 VERNOUILLET
44 844 394
481 524
172 ETOILE 45 (MERCEDES)
45400 FLEURY LES AUBRAIS
44 622 449
761 338
173 CALBERSON LOIRET
37210 PARCAY MESLAY
44 213 622
2 282 045
174 STEF TRANSPORT TOURS
37210 PARCAY MESLAY
44 049 521
1 260 382
175 AVENIR 2000 (SUPER U)
45130 BAULE
44 017 302
383 041
44 La Lettre Valloire - Décembre 2018
Rang
Raison sociale
Code postal et ville
CA (2017)
Résultat net (2017)
176 OREP
37600 LOCHES
43 623 206
177 DYADEM
37210 PARCAY MESLAY
43 504 393
1 856 413 1 284 556
178 EIFFAGE CONSTRUCTION CENTRE
45100 ORLEANS
43 391 243
1 327 800
179 MALTERIES FRANCO SUISSES
36100 ISSOUDUN
43 305 397
1 607 062
180 AGRIBERIA
45400 FLEURY LES AUBRAIS
43 060 125
362 673 2 096 260
181 DACTYL BURO OFFICE
18000 BOURGES
43 023 811
182 HL DISPLAY FRANCE
37550 SAINT AVERTIN
42 845 717
521 669
183 LHERMITE AUTOMOBILES CHARTRES (CITROËN)
28630 NOGENT LE PHAYE
42 496 598
256 408 (1 017 374)
184 BREMSTAR
28110 LUCE
42 214 508
185 AUDEXIA (VAG)
18230 SAINT DOULCHARD
42 041 855
650 639
186 CLINIQUE DE L'ARCHETTE
45160 OLIVET
41 766 170
974 632
187 HEXAPAGE FINANCE
45770 SARAN
41 735 132
283 739
188 SOLODIS (CENTRE LECLERC)
37600 PERRUSSON
40 467 387
519 586
189 POLYCLINIQUE LONGUES ALLEES
45770 SARAN
40 150 678
2 005 819
190 PARTNAIRE LOGISTIQUE
45100 ORLEANS
39 842 619
1 325 229
191 ESPACE AUTO BLOIS (VAG)
41000 BLOIS
39 611 895
462 767
192 DREUDIS (CENTRE LECLERC)
28100 DREUX
39 148 469
477 074
193 GERONDEAU
45770 SARAN
39 113 198
421 453
194 LABORATOIRES ARNAUD BIOLYS ORIGET
37170 CHAMBRAY LES TOURS
38 880 967
2 165 718
195 BD AUTOS 45 (CITROËN ET DS)
45160 OLIVET
38 822 388
352 805
196 OBM CONSTRUCTION
45140 ORMES
38 736 300
(1 362 518)
197 FONDIS (CENTRE LECLERC)
37230 FONDETTES
38 662 481
918 564
198 LESTRA
37530 NAZELLES NEGRON
38 301 921
578 203
199 CLEN
37500 SAINT BENOIT LA FORET
38 181 073
1 789 462
200 KWS MAÏS
28300 CHAMPHOL
37 927 566
4 111 603
La Lettre Valloire - Décembre 2018 45
Carnet
RÉGION Christophe Masson remplacera au 1er janvier 2019 Jean-Luc Ansel, fondateur de Cosmetic Valley, au poste de directeur général du pôle de compétitivité qui fédère 1 500 entreprises représentant l’ensemble de la filière française de la beauté. En charge de la stratégie de recherche et d’innovation de Cosmetic Valley depuis 2009, Christophe Masson (43 ans) est docteur en chimie organique et bio-organique et était précédemment directeur adjoint de Cosmetic Valley. Jean-Luc Ansel devient, quant à lui, vice-président du pôle en charge de l’international.
RÉGION Didier Roche, directeur du secteur région Centre-Loire pour Manpower, a été réélu président régional de Prism’ Emploi, le regroupement des professionnels du recrutement et de l’intérim. La région Centre-Val de Loire représente 4,8 % de l’emploi intérimaire en France, soit plus de 35 429 salariés intérimaires en équivalent temps plein. Elle compte 375 agences sur son territoire. CHER Le vice-président de la CCI du Cher Serge Richard, qui assurait la présidence par intérim depuis le récent décès d’Alain Brunaud, a été élu pour officiellement lui succéder. Âgé de 63 ans, Serge Richard est pdg du centre de recherches biologiques (Cerb) à Baugy ; il a également été président du Medef régional de 2006 à 2012. Le nouveau président, qui poursuivra le mandat d’Alain Brunaud qui courrait jusqu’en 2021, a indiqué vouloir suivre la feuille de route de son prédécesseur, en essayant de conserver un maximum de missions aux entreprises. 46 La Lettre Valloire - Décembre 2018
EURE-ET-LOIR Caroline Wisniewski vient d’être nommée directrice du site de production du danois Leo Pharma à Dreux, où elle succède à François Houbart. Ce dernier prend le poste de vice-président
cet ingénieur diplômé de l’université de technologie du Danemark et de la Copenhagen Business School, occupait précédemment le poste de directeur général de l’usine Novo de Bagsvaerd dans la région de Copenhague. Le site chartrain emploie près de 1 200 collaborateurs ; il exporte 90 % des volumes produits sur les marchés d’une cinquantaine de pays. Anne-Marie Barbeau a pris début novembre la direction départementale de Pôle emploi où elle succède à Margot Cantéro. Au cours de sa carrière, Anne-Marie Barbeau a été directrice d’agence à Blois en 2003 et à Chartres en 2006. Elle a également managé des réseaux Pôle emploi en région CentreVal de Loire et Île-de-France. Elle est spécialisée dans la gestion d’entreprise avec une dimension ressources humaines. INDRE-ET-LOIRE Agnès Rebuffel-Pinault, 62 ans, a été nommé secrétaire générale de la préfecture d’Indre-et-Loire et souspréfète de l’arrondissement de Tours ; elle succède à Jacques Lucbéreilh qui était en poste depuis 2013. Agnès Rebuffel-Pinault était depuis
six ans conseillère aux affaires intérieures à la représentation permanente de la France auprès de l’Union européenne à Bruxelles. Au cours de sa carrière, elle a occupé différents postes en préfecture, dans les Vosges, la Dordogne, le Finistère, l’Allier et le Vaucluse. LOIRET Suite à la démission de son maire David Thiberge, le conseil municipal de St-Jean-
de-Braye a élu Vanessa Slimani (PS) pour lui succéder. Adjointe au maire à l’éducation, à la prévention et à la sécurité, l’élue de 43 ans, infirmière de profession, est également conseillère départementale depuis 2015.
EURE-ET-LOIR du groupe. Installée en 1965 à Vernouillet, près de Dreux, l’usine emploie 350 salariés. Caroline Wisniewski a effectué la plus grande part de sa carrière dans diverses entreprises internationales de l’industrie pharmaceutique et chimique (peintures et billets de banques). La pharma danoise Novo Nordisk vient de nommer Anders Norbygaard au poste de directeur de l’usine de Chartres. Âgé de 44 ans,
Le conseil d’administration de Polepharma vient d’élire Philippe Ivanes à la présidence de ce cluster dont le siège se trouve à Chartres ; il succède à Stéphane Thiroloix, le CEO de Mayoly-Spindler. Philippe Ivanes occupe aujourd’hui le poste de directeur du site de production et du centre de distribution de Sanofi Pasteur situés sur la commune de Val-de-Reuil (27). Titulaire d’un doctorat en gestion des entreprises, il possède également un master en sciences et technologie de l’université de Strasbourg, ainsi qu’un diplôme universitaire de technologie.