Magazine de juin 2016

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MAGAZINE N°36 - JUIN 2016

5€

ORLÉANS–TOURS La guerre des métropoles aura-t-elle lieu ? Nicolas Perruchot

« La CGT n’est jamais aussi forte que lorsque le pouvoir est faible »



Point de vue

Après la pluie… rèves, manifestations, blocages et intempéries laisseront un triste souvenir de ce printemps 2016. En France, les timides signaux de reprise, auxquels se raccrochent les services de l’État (lire, à ce sujet, nos pages 22 à 29), paraissent bien dérisoires en regard de la profondeur des fractures sociales du pays. Ces dernières années, le fossé s’est, en effet, creusé entre une France qui entreprend et innove et des citoyens qui se sentent rejetés, précarisés et à l’écart de la mondialisation ; rien ne semble de nature à ressouder une nation à deux vitesses, alors même que la révolution numérique fait naître l’espoir d’une nouvelle période de croissance. Les juvéniles énergies de Mame, à Tours, du Lab’O, à Orléans, et de la Beauty French Tech, à Chartres (lire nos pages 34 à 39), apporteront peut-être le vent qui balaiera la pluie continue de ces derniers mois. Il faut une véritable ubérisation du dialogue social en France (lire pages 20 et 21), nous dit l’ancien parlementaire Nicolas Perruchot, auteur en 2011 d’un rapport aussitôt enterré sur l’argent des syndicats. Bien évidemment, la disruption digitale et son ar-

G

chétype Uber vont très loin, probablement trop loin dans la remise en cause du contrat social. Mais l’essentiel est d’obliger la France et l’Europe à s’inscrire dans le mouvement et à bousculer les modèles issus des deux premières révolutions industrielles. Après les trente glorieuses, suivies des trente piteuses, il est vital de ne pas sombrer dans les trente peureuses. L’immense faim de progrès des nouvelles nations l’emportera sur le pessimisme des anciennes. Le monde de demain s’appuiera sur des écosystèmes puissants, dans lesquels les métropoles auront un rôle clé. Bien sûr, Orléans et Tours, qui aspirent à devenir ces cités modernes, intégrées, jouant un rôle de locomotive pour le territoire qui les entoure (lire pages 8 à 17), n’ont pas vocation à rivaliser avec les plus grandes agglomérations mondiales. Mais il est indispensable qu’elles s’inscrivent dans la dynamique métropolitaine et qu’elles puissent appartenir au club restreint des villes qui structureront le pays dans les cinquante ans à venir. Il faut définitivement porter son regard vers l’avenir. Et s’efforcer de discerner le rayon de lumière qui l’emportera sur la grisaille printanière.

zon François−Xavier Beu


8-9

www.lettrevalloire.com Ce magazine est un hors-série de La Lettre Valloire, bimensuel d’information politique et économique en région Centre. Édité par MCM Presse SAS au capital de 160 000 € RCS Tours B 450 613 591 Siège social : 14, boulevard Heurteloup à Tours Adresse postale : BP 92031 37020 Tours Cedex 1 02 47 70 60 00 contact@lettrevalloire.com Rédaction : François-Xavier Beuzon (rédacteur en chef) Jean-Christophe Savattier (rédacteur en chef adjoint) Aurélie Vouteau (édition)

Points Chauds 6-7

En bref L’actualité du trimestre en bref.

8-9

Tours et Orléans, la métropole qui divise Les deux principales agglomérations de la région Centre-Val de Loire veulent intégrer le club fermé des 15 métropoles françaises. Une compétition qui ravive le vieux contentieux entre cités ligériennes.

10-11

Charles-Eric Lemaignen : « Une modification législative pour faire d’Orléans une métropole » Le président de l’AgglO veut accorder le statut de métropole aux capitales de Région qui ne l'ont pas : Orléans et Dijon.

Ont participé à ce numéro : Olivier Collet Stéphane Messer Emilie Rencien Bruno Villeneuve Maquette : Régis Beaune Publicité : AN Média (Aline Noirot) 07 78 25 26 87 Diffusion : Nadine Gomès Crédits photographiques : DR : Une, 6, 7, 9, 10, 14, 18, 22, 27, 28, 30, 31, 32, 33, 36, 39, 44, 46, 49, 50 Cyril Chigot : 8 Bruno Villeneuve : 12 Jean-Christophe Savattier : 16, 21 Stéphane Messer : 25, 40, 43 Shiseido : 42 Emilie Rencien : 44 Olivier Collet : 48

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À Chartres Métropole, ce n’est pas l’affichage qui compte Pour Jean-Pierre Gorges, Chartres a tous les atouts d’une métropole : attractive, dynamique et innovante. Sans en avoir le statut légal, qui ne le fait pas rêver !

20-21

Nicolas Perruchot : « La CGT n’est jamais aussi forte que lorsque le pouvoir est faible » Rapporteur, lorsqu’il était député de Loir-et-Cher, d’une commission d’enquête parlementaire sur le financement des syndicats, Nicolas Perruchot est bien placé pour analyser les faiblesses du dialogue social français. Il préconise la fin du monopole syndical et une remise à plat du paritarisme.

Impression : Imprimerie Vincent, Tours (37) Informations légales : Abonnement annuel 2016 (23 numéros + magazines hors-séries) : 370 € Abonnement électronique avec édition bihebdomadaire : 470 € Prix de ce numéro : 5 €

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CPPAP : 0121 I 85872 ISSN : 1246-4333 Dépôt légal : juin 2016 UN ENCART PUBLICITAIRE D'EXIA FIGURE DANS CE MAGAZINE

Directeur de la publication : François-Xavier Beuzon

MCM presse

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Les patrons d’Orléans mettent la GOM Des chefs d’entreprises orléanais se sont mobilisés pour que la capitale régionale entre dans le club très fermé des métropoles françaises. Jean-Pierre Sueur : « La métropole est hors de portée de Tours et d’Orléans » Pour l’ancien maire d’Orléans, le statut de communauté urbaine pourrait très bien convenir aux deux agglomérations.

. 4 La Lettre Valloire - Juin 2016

Philippe Briand : « Je veux faire de Tours la grande métropole du centre de la France » Le président de Tour(s) Plus a engagé un projet de migration vers le statut de métropole, initiative qui a rafraîchi les relations avec le voisin orléanais. Il souhaite faire adopter son projet par le conseil communautaire le 19 septembre.


22-24

Sommaire

JUIN 2016

30-33

En Bref L’actualité du trimestre en bref.

34-35

Les totems régionaux de la French Tech inaugurés Le 10 juin en début d’après-midi, Tours et Orléans ont inauguré en simultané les lieux totems de leur écosystème numérique.

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Économie 22-24

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26-27

28-29

L’emploi en ligne de mire Peu convaincu que la fragile amélioration conjoncturelle soit suffisante pour redresser l’économie nationale, en dépit d’une croissance revue à la hausse au 1er trimestre (+ 0,6 %), l’État conforte son arsenal de mesures destinées à relancer la machine à créer des emplois. On verra prochainement si ce dispositif, que nous détaillons dans ce numéro, auront eu un résultat tangible. Des artisans très remontés contre le gouvernement Par la voix de leur union professionnelle, l’UPA, les artisans et commerçants expriment leur colère vis-à-vis de deux projets de loi gouvernementaux. 571 000 € d’amendes pour les mauvais payeurs régionaux en 2015 En région Centre-Val de Loire, plus de la moitié des entreprises contrôlées en 2015 étaient fautives. Patrick Greliche : « L’économie recommence à créer de l’emploi » Le directeur régional en charge du travail et de l’emploi se veut optimiste au sujet de l’emploi, se fondant sur les signes positifs de ces derniers mois.

38-39

Cyrès apôtre tourangeau du big data La SSII tourangelle, spécialisée dans l’hébergement de solutions informatiques en mode cloud, engage l’extension de son datacenter de Tours-Nord.

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À Contres, des aliments pour toutes les intolérances L’entreprise Terra Cérès produit à Contres des aliments dans l’air du temps.

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Au pays des rillons, les grillons dans l’assiette Julia et Sarah Berdugo entendent bien révolutionner le contenu de nos assiettes.

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Catherine Barrier, au nom du père La fille de Charles Barrier se spécialise dans la communication gastronomique et art de vivre.

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Gadawi Park au sommet Gadawi a ouvert deux parcours aventure à Joué-lès-Tours et Mettray, près de Tours.

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Les chantiers Les chantiers régionaux en prévision.

Beauty French Tech, dernière partie, première arrivée ?

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Le carnet

Associée à Chartres Métropole, la Cosmetic Valley a lancé le 30 mars la Beauty French Tech, un écosystème numérique dédié à l’univers de la beauté. 40

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Zawadi, une promesse de la Beauty French La marque de cosmétique chartraine Zawadi lance ses produits de soin des peaux noires et métissées. Orléans, la scientifique de la Cosmetic Valley ? Orléans entend se positionner comme capitale scientifique de la Cosmetic Valley en mettant en avant ses laboratoires de recherche. L’Eure-et-Loir à fond dans la formation digitale Une fièvre de formations aux métiers du web s’empare de l’Eure et-Loir. Après la Wild Code School, la CCI lance son offre.

Nos Infos Services 27

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phere Les chiffres d’Ellis té tivi ac e L’énergie, un ntre-Val emblématique du Ce rtenaire pa tre no de Loire. Avec re Ellisphe Paroles d’experts consacre Quelle part de temps urces un directeur des resso t an ige dir un humaines ou les ler rég à rise ep d’entr s de problématiques privée tre no ec Av ? iés ses salar ntre. partenaire Focsie Ce

La Lettre Valloire - Juin 2016 5


Points Chauds

En bref LE FRIC, C’EST CHIC Anecdote touchante, c’est au lycée Voltaire d’Orléans-La Source qu’Anne Lauvergeon, l’ex-présidente d’Areva, a rencontré son futur mari Olivier Fric. Le couple est monté à Paris, a fait de brillantes études – Anne, l’École normale supérieure puis les Mines, Olivier, l’Essec… – avant de se séparer pour se reformer à l’orée des années 2000, non sans avoir gravi les échelons du pouvoir et de la fortune. Mais le glamour est un peu écorné depuis que le mari d’Atomic Anne a été mis en examen pour délit d’initié et blanchiment. L’homme d’affaires est suspecté d’avoir bénéficié d’informations privilégiées sur le rachat par le groupe nucléaire de la société minière UraMin. L’heureux époux aurait réalisé à cette occasion une modeste plusvalue d’environ 300 000 €. Mais Areva ce qui devait arriver… L’idylle se poursuit devant les tribunaux avec la mise en examen à la mi-mai d’Anne Lauvergeon, sept semaines après son mari, pour « présentation de comptes inexacts » et « diffusion de fausses informations. »

JEANNE LA DISCORDE Près de 600 ans après sa mort, Jeanne d’Arc est toujours au centre des querelles. Entre les deux célébrations rivales du 1er mai organisées à Paris, l’une par JeanMarie Le Pen, l’autre par sa fille, la ténébreuse affaire de sa bague – ou prétendue telle – raflée par Philippe de Villiers aux Anglais, les traditionnelles fêtes johanniques d’Orléans (29 avril au 8 mai) ont fait aussi l’objet de règlements de comptes. Le maire d’Orléans a sèchement recadré cinq parlementaires du Loiret, appartenant tous à sa famille politique, pour avoir boudé le défilé du 8 mai en raison de la présence d’Emmanuel

Macron comme invité d’honneur. « Célébrer Jeanne d’Arc, c’est commémorer l’esprit de concorde et l’unité nationale », a rappelé Olivier Carré aux rebelles.

LES FICELLES DE MICHEL SAPIN On connaissait le tirage de maillot dans le football, Michel Sapin renouvelle le genre sur un autre terrain. Dans un livre politique récent (Elysée Off) signé par les journalistes Aziz Zemouri et Stéphanie Marteau, le ministre des Finances est

accusé d’avoir « fait claquer l’élastique de la culotte » d’une journaliste qui se penchait devant lui pour ramasser un stylo. Cet incident sexiste, qui s’est produit au Forum de Davos, a d’abord été avoué du bout des lèvres par un conseiller, avant d’être formellement démenti par le ministre. Qui devra admettre, que dans la vie comme en politique, à force de tirer sur la ficelle… LE « OUI MAIS » À L’AÉROPORT DE TOURS « Décidément, vous, quand vous avez une marotte ! » : C’est dans ces termes que Philippe Briand, le président de Tour(s) Plus a accueilli la requête d’Emmanuel Denis, conseiller communautaire EÉLV, d’organiser un débat de

la collectivité sur l’avenir de l’aéroport de Tours, cible prioritaire des Verts. « Faut-il un aéroport à Tours, la réponse est oui, faut-il que la collectivité subventionne les compagnies résidantes, la réponse est probablement non ! », a répondu Philippe Briand qui a promis un débat à la rentrée.

DENYS LA FRONDE Selon l’indice de loyauté des parlementaires socialistes du quotidien Le Parisien, c’est, de tous

ses collègues régionaux, le député de la 1ère circonscription de Loir-etCher Denys Robiliard qui s’est montré le plus hostile à la politique gouvernementale. Il n’a voté que 52,63 % des textes proposés depuis le 8 avril 2014, date du discours de politique générale de Manuel Valls. Il devance même l’un des chefs de file des frondeurs, Laurent Baumel, le député de la 4e circonscription d’Indre-et-Loire (57,89 %).

D’Aymar de Germay, 1er vice-président de Bourges Plus, sur Facebook : « J’ai comme l’impression que la loi El Khomri va se transformer en loi El Riquiqui ! » De Brice Hortefeux (LR), à propos de la candidature à la primaire de la droite et du centre de Geoffroy Didier et de l’éloignement de ce dernier avec la Droite forte, cofondée en juillet 2012 avec Guillaume Peltier : « Avec le départ de Didier, Peltier récupère les deux morceaux de la vraie croix du Sarkozysme. » De Jeanny Lorgeoux, sénateur-maire de Romorantin, ému du déplacement du président de la République dans sa commune, durement

6 La Lettre Valloire - Juin 2016


LOIRET : OÙ SONT LES FEMMES ? La commission nationale d’investiture des Républicains a désigné le 7 juin ses premiers candidats investis pour les élections législatives de juin 2017. Dans le Loiret, quatre des cinq sortants ont été reconduits, les deux dernières circonscriptions étant dévolues à Charles-Éric Lemaignen sur la 1ère et à Stéphane Fautrat (ci-contre) sur la 6e. Au total, cinq hommes et une seule femme (Marianne Dubois, députée sortante de la 5e) pour une répartition bien éloignée de la nouvelle obligation de parité et l’amende encourue. Reste à connaître l’issue des négociations avec l’UDI pour d’éventuelles candidatures communes, le parti centriste comptant proposer Nathalie Kerrien sur la 1ère et Alexandrine Leclerc sur la 6e. Ce rééquilibrage féminin, s’il était acté, ne rétablirait que partiellement la parité des candidatures républicaines sur le Loiret, celle-ci étant prenant en compte les seuls partis et non les alliances.

FONDS D’URGENCE La Région Centre devrait mettre en place un fonds d’urgence solidarité de 1 M€ pour les victimes régionales des intempéries : c’est l’annonce qui a été faite samedi 4 juin par François Bonneau, en marge de la visite de François Hollande à Romorantin. Plusieurs voix s’étaient fait entendre, dans les jours ayant précédé cette annonce, pour débloquer des fonds de secours. Guillaume Peltier, dans une lettre ouverte, l’avait demandé au président de Région. Hugues Saury, président du conseil départemental du Loiret, a préféré sollicité une audience auprès de Bernard Cazeneuve pour envisager « la reconstruction du territoire du Loiret ».

CHIFFRE

DU TRIMESTRE

2 365 C’est le nombre d’entreprises de la région Centre-Val de Loire qui ont cessé leur activité en 2015 ; ce chiffre, inquiétant, est fourni par l’Insee qui souligne que cette progression des faillites est plus élevée que la moyenne nationale.

LE PS ORLÉANAIS FAIT GRISE MINE Miné par les divisions provoquées par la politique gouvernementale, le PS traverse une phase difficile à Orléans. Il y a quelques jours, deux personnalités socialistes locales, le secrétaire de section et par ailleurs élu à St-Jean-deBraye Franck Fradin, ainsi

que Jean-Vincent Valliès, le maire de Chécy, ont rendu leur carte. Olivier Frérot, le premier secrétaire fédéral, temporise : « Il n’y a pas de démissions en masse. Nous sommes 650 adhérents contre un bon millier en 2012. Quand nous sommes aux affaires, les chiffres baissent toujours en fin de mandat (sic). » En bon

camarade, il ajoute que « le geste de Jean-Vincent Valliès est probablement une réaction de dépit au fait de ne pas avoir été investi lors des dernières Régionales. »

GÉRARD HAMEL CALME SES ADJOINTS Depuis que Gérard Hamel, le maire LR de Dreux, a annoncé qu’il se retirerait à la fin du mandat en cours, le mercato visant à désigner un successeur bat son plein. Et provoque pas mal de remous au sein de sa majorité. Afin d’éteindre les rivalités qui perturbent le bon fonctionnement de l’équipe municipale, le maire a dû redistribuer les délégations pour éviter les couacs entre certains adjoints qui visiblement, étaient déjà entrés… en campagne. Le cas le plus visible est celui d’André Homps, qui s’est vu retirer – à son corps défendant – l’événementiel, la vie associative et la communication pour les seuls bâtiments communaux.

frappée par la crue de la Sauldre : « Cette visite est un geste amical et fraternel vis-à-vis de ma population » De Christophe Rossignol (ex-EÉLV), ex-candidat aux élections législatives de 2012 sur la 2e circonscription d’Indreet-Loire, qui se verrait bien de nouveau candidat de gauche en 2017 « car il faut quelqu’un de sérieux face à Claude Greff et Isabelle Gaudron (vice-présidente du conseil régional et 1ère adjointe au maire d’Amboise, NDLR) n’a pas l’étoffe nécessaire » : l’ancien conseiller régional, désormais membre de l’Union (sic) des Démocrates et des Écologistes (UDE), créé à l’automne dernier à l’issue d’une nième scission dont les Verts ont le secret, est conseiller au cabinet du secrétaire d’État Jean-Vincent Placé.

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Points Chauds

Aménagement du territoire

Tours et Orléans, la Les deux principales agglomérations de la région Centre-Val de Loire veulent intégrer le club fermé des 15 métropoles françaises. Une compétition qui ravive le vieux contentieux entre les deux cités ligériennes.

O

n croyait la réconciliation des deux rivales ligériennes enfin scellée. Et les anciennes querelles pour la préséance régionale définitivement enterrées grâce au travail engagé en commun par les équipes de l’AgglO d’Orléans et de Tour(s) Plus pour décrocher le label French Tech. Que nenni ! La rivalité a resurgi dans le courant de cet hiver à cause du statut de métropole, convoité par l’une et l’autre. Orléans était partie très tôt. Dans la nuit du 4 au 5 mars 2015, Serge Grouard avait échoué pour deux voix à faire octroyer par ses collègues députés le statut de métropole à la ville dont il était alors le maire. Pour lui, « les chefs-lieux de région doivent, par nature, devenir des métropoles » et il était normal qu’Orléans y prétende. Seules deux des nouvelles régions françaises, si on excepte les insulaires, ne possèdent pas de métropoles : le Centre Val-de-Loire et la Bourgogne-Franche-Comté. En bonne logique, si elles devaient en avoir une, les deux capitales régionales, Orléans et Dijon, seraient les premières servies. Argument que n’a pas manqué de faire valoir le maire d’Orléans à son homologue tourangeau. Car Olivier Carré, successeur de Serge Grouard, n’a pas abandonné l’idée. En arguant, comme son prédécesseur, que l’aire urbaine d’Orléans dépasse bien les 400 000 habitants requis pour prétendre au statut de métropole. Et en rappelant que Brest et 8 La Lettre Valloire - Juin 2016

Nancy – qui sera métropole le 1er juillet – sont bien en-deçà de ce seuil. Mais ces deux villes ont été récompensées pour l’antériorité dans leurs démarches d’intercommunalité : Brest a créé sa communauté urbaine en 1974 et s’est tout de suite illustrée par le très fort niveau d’intégration des communes membres, en se dotant d’un POS et d’un PLU dès l’origine et d’une fiscalité propre en 2000, avant

même que la loi le permette. Reims, accolée pour l’occasion à ses voisines Châlons-en-Champagne et Épernay, avait réussi, lors de la fameuse séance nocturne du 4 mars 2015, à faire adopter l’amendement lui permettant de constituer une métropole de 320 000 habitants. Las ! L’amendement était rejeté la nuit suivante à la demande du gouvernement.

Les parlementaires ont pris le dossier en main L’ancien maire d’Orléans et toujours député Serge Grouard, qui avait échoué – de deux voix – à faire adopter son amendement sur la nouvelle définition des métropoles à l’Assemblée en mars 2015, le reconnaît : « Modifier une loi, ce n’est pas si simple ». Mais cela n’empêche pas d’essayer… Son successeur Olivier Carré, également député du Loiret, a pris langue avec le sénateur-maire PS de Dijon François Rebsamen pour que le seuil de population de 400 000 habitants soit celui de la zone d’emploi et non plus de la communauté d’agglomération. Orléans et Dijon, les deux seules capitales régionales qui ne bénéficient pas du statut, se verraient ainsi qualifiées. Dijon a toutefois un petit avantage sur Orléans, celui d’être déjà passé au statut intermédiaire de communauté urbaine. En tous cas, si Olivier Carré veut que « seules deux villes et bassins d’emploi » puissent « prétendre au statut de métropole : Orléans et Dijon », Serge Grouard ne considère pas que le projet tourangeau soit un problème : « Il faut laisser tomber définitivement cette rivalité absurde. Nous sommes deux villes comparables, quasi-jumelles, dont aucune ne peut se passer de l’autre. Et on a beaucoup de sujets de coopération. »


métropole qui divise Le projet de métropolisation de Tours serait né, quant à lui, des réflexions du préfet d’Indre-et-Loire ; fin 2015, il aurait envoyé un courrier à Philippe Briand, président de Tour(s) Plus, pour l’avertir que Tours réunissait toutes les caractéristiques pour devenir métropole. Philippe Briand, sur la foi de ces informations, a décidé de se jeter dans la bataille et de mandater son directeur général des services, qui est aussi celui de la Ville de Tours, pour convaincre les vingt-deux communes membres de l’agglomération, y compris la ville centre. Entretemps, le préfet de Région Nacer Meddah a sévèrement recadré le préfet d’Indre-et-Loire Louis Le Franc coupable, à ses yeux, d’une analyse erronée de la loi Maptam de janvier 2014. Selon lui, l’arbitrage du Premier ministre sera inutile et la démarche est vouée à l’échec pour cause d’impossibilité juridique : « Tours ne remplit pas les conditions. Pour y parvenir, il faudrait une modification de la loi, et j'en ai d'ailleurs informé le président de Tour(s)Plus », a-t-il indiqué lors d’une rencontre avec les journalistes. Une modification de la loi prendrait du temps et il n’est pas certain que le projet figure dans les priorités du gouvernement, moins d’un an avant les échéances électorales du printemps 2017. Sauf à s’en remettre à une proposition de loi d’initiative parlementaire ou à un cavalier législatif… Charles-Éric Lemaignen, pourtant lancé dans la course, n’est pas loin de partager le même avis : « En l'état actuel de la loi, ce n'est possible ni pour Tours, ni pour Orléans », estime-t-il.

Mais Philippe Briand n’en démord pas : « Tours rentre dans les critères », assure-t-il. Après avoir semblé hésiter dans un premier temps, François Bonneau s’est convaincu de la légitimité du projet tourangeau : « Après tout, il semble que l’on soit sorti d’un schéma national où seulement cinq ou six agglomérations soient éligibles au statut du métropole. On va plutôt vers la création d’une quinzaine de collectivités de ce type. À ce jeu, la candidature de Tours (296 000 habitants, NDLR) ne me paraît pas une hérésie. J’y suis donc favorable comme je suis favorable, dans le même temps, à la candidature d’Orléans (275 000 habitants, NDLR). Je pense que ces projets ne doivent pas

être opposés. Ce doit être les deux… ou rien ». Les présidents des deux agglomérations, dont les interviews suivent, jouent chacun dans leur registre. Celui d’Orléans en juriste et en technicien précis, passé par les directions générales des services de deux collectivités régionales, le Centre et la Bourgogne, avant d’entrer en politique à l’aube de la cinquantaine. Celui de Tours en politique madré, rompu à toutes les astuces d’un art qu’il pratique depuis plus de trente ans. Lequel décrochera la timbale métropolitaine ? Un des deux, les deux… ou simplement aucun ? Encore quelques mois de patience… François-Xavier Beuzon

Les 15 métropoles françaises Grand Paris : 7 021 890 habitants (2014) Aix-Marseille Provence : 1 841 459 habitants (2013) Grand Lyon : 1 336 894 habitants (2013) Lille : 1 119 877 habitants (2012) Bordeaux : 749 595 habitants Toulouse : 734 914 habitants (2013) Nantes : 602 923 habitants (2012) Nice Côte d’Azur : 537 769 habitants (2012) Rouen Normandie : 488 926 habitants (2013) Strasbourg : 483 194 habitants Grenoble-Alpes : 442 772 habitants (2013) Montpellier : 434 101 habitants (2012) Rennes : 420 707 habitants (2012) Nancy : 256 043 habitants (2015), à partir du 1er juillet 2016. Brest : 207 210 habitants (2013), reçue selon le second critère d’exigibilité liée à la population de l’aire d’emploi mais surtout en raison de l’intériorité de son intercommunalité et de l’intégration des services dans sa communauté urbaine préexistante, Brest Métropole Océane.

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Points Chauds

Aménagement du territoire

CHARLES-ÉRIC LEMAIGNEN, PRÉSIDENT (LR) DE L’AGGLO D’ORLÉANS

« Une modification législative pour faire Pour le président de l’Agglo d’Orléans, la querelle entre Tours et Orléans pour décrocher la timbale métropolitaine est sans objet. Il souhaite une modification législative pour accorder ce statut aux deux capitales de Région qui ne l’ont pas, Orléans et Dijon. de la France métropolitaine sont déjà des métropoles. Une capitale de Région comme Orléans ne peut manquer cette opportunité. Les retombées concerneraient non seulement Orléans mais aussi l’ensemble de notre région. La conférence du 30 mars dernier sur le rôle de notre capitale régionale, à laquelle participaient la plupart des maires des grandes villes de la région, dont celui de Tours, a bien montré le rôle d’entraînement qu’attendaient d’elle chefs d’entreprises et élus. En revanche, si on se replie frileusement sur nousmêmes, alors que les autres avancent, on peut craindre vraiment le pire pour le devenir de notre territoire et de ses habitants !

L

a Lettre Valloire : Quels avantages une agglomération comme celle d’Orléans peut-elle retirer du statut de métropole ? Charles-Éric Lemaignen : Avons-nous effectivement l’ambition de compter parmi les grandes agglomérations françaises ? Parmi les territoires attractifs et dynamiques qui seront choisis en priorité pour des implantations ou événements économiques, sportifs et culturels ? On peut regretter cette compétition mais on ne l’évitera pas. Rien ne sera demain comme hier. Nous sommes face à une nouvelle donne. Depuis 2014 et pour la première fois dans la loi française, apparaît le fait métropolitain. Ce statut de métropole flèche les plus importantes agglos françaises, celles dans lesquelles l’État priorisera ses investissements, celles qui seront les partenaires privilégiés des nouvelles grandes régions. Aujourd’hui, dix des douze capitales de Région

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La Lettre Valloire : Pourquoi le projet de métropole dévoilé par le président de Tour(s) Plus vous a-t-il mis tant en rogne ? Peut-il réduire les chances du projet orléanais ? Vous suggérez que la solution peut passer par un rapprochement entre Orléans et Tours ? Comment pourrait fonctionner une métropole à deux têtes ? Charles-Éric Lemaignen : Pourquoi jouer et même surjouer la rivalité Orléans-Tours ? Le régionaliste que je suis est convaincu de la complémentarité des deux villes ligériennes. Dans le contexte d'aujourd'hui, poursuivre la "guéguerre" entre nos territoires serait mortifère pour les deux. Ce n'est pas au moment où, enfin, les deux villes travaillent ensemble sur la French Tech et sur le rapprochement, voire la fusion, de nos deux universités que je vais relancer cette querelle totalement dépassée. Mais je ne suis pas non plus un naïf. C'est vrai que je suis agacé par certains propos voulant refaire l'histoire et obtenir la revanche sur le choix de la capitale régionale. Ce n'est ni sérieux ni surtout utile! Nos deux capitales ont chacune leurs points d’excellence. Chacune a bien sûr d’autres atouts, valorisons-les sans chercher à les opposer. Notre région a tout à gagner d’un partenariat réel entre ses deux grandes villes. Je n'ai évidemment rien contre une


d’Orléans une métropole» métropole tourangelle, de la même manière que je souhaite une métropole orléanaise, mais en tout état de cause, il nous faut ensemble un pôle métropolitain ! Ce pôle doit s’appuyer sur le Val de Loire mais rayonner aussi sur le réseau de nos capitales départementales que sont Chartres, Bourges et Châteauroux. Les maires et présidents d’intercommunalités se sont déjà mis d’accord sur le principe de la création prochaine de ce pôle métropolitain en application de la loi NOTRe. La Lettre Valloire : D’après vos dernières déclarations, vous êtes finalement assez d’accord avec Jean-Pierre Sueur pour reconnaître que ni Tours, ni Orléans ne peuvent, dans l’état des textes, prétendre au statut de métropole ? Pourquoi ? Charles-Éric Lemaignen : Il suffit de faire une analyse juridique un peu sérieuse pour se rendre compte que, dans l'état actuel du droit, ni Tours, ni Orléans ne peuvent accéder au statut de métropole. Il y a deux conditions pour y parvenir, soit être capitale de Région et que l’intercommunalité ait une population supérieure à 400 000 habitants (l'AgglO orléanaise en a 275 000, Tour(s) Plus 296 000, NDLR), soit avoir toutes les compétences d'une métropole à la date de la publication de la loi Maptam (le 28 janvier 2014) et être dans une aire d'emploi de 400 000 habitants. Si Tours, comme Orléans, respectent ce dernier critère, ni l'une ni l'autre n'ont les compétences requises au 28 janvier 2014. Je précise qu'un amendement avait été proposé dans la discussion parlementaire pour que cette condition de date soit supprimée, amendement expressément rejeté ! Aujourd'hui, le gouvernement ne souhaite pas banaliser le statut de métropole. Autant une modification législative ouvrant le statut de métropole aux capitales de Région situées dans une zone d'emploi de 400 000 habitants, ce qui ne concerne que Dijon et Orléans, a des chances raisonnables d'aboutir, autant une modification ouvrant ce statut à près de 20 territoires supplémentaires (dont Tours et Orléans) aurait nettement moins de chances d'être acceptée. Enfin, je note qu’aucune métropole, hormis, Paris n’est située au centre du pays qui apparaît singulièrement oublié…

La Lettre Valloire : Pourquoi ne pas se contenter du statut intermédiaire de communauté urbaine, d’ailleurs prévu par le projet d’AgglO que vous avez fait voter en novembre 2014. Qu’est-ce qui a changé depuis ? Charles-Éric Lemaignen : Effectivement, le projet d’agglomération prévoit le principe du passage en communauté urbaine à horizon 2017. Nous travaillons tous ensemble à cette évolution en privilégiant une échéance à la mi-2017 pour se laisser le temps d’une concertation optimale. Je rappelle que la répartition des compétences entre communes et intercommunalité est la même, que l’on soit en communauté urbaine ou en métropole. Ce qui change, c’est la possibilité pour les métropoles d’obtenir des délégations de compétences de l’État, de la Région ou du Département. C’est en particulier important en matière de voirie ou de compétence économique vis-à-vis de la Région où le rôle de la métropole est renforcé par rapport aux autres intercommunalités. La Lettre Valloire : On dit qu’Olivier Carré pourrait vous succéder au printemps 2017 à la tête de l’intercommunalité orléanaise. Info ou intox ? Charles-Éric Lemaignen : J’exerce avec passion mes responsabilités de président de l’agglomération Orléans-Val de Loire. Je crois que la plupart reconnaissent la qualité de mon implication, ma connaissance des dossiers et mon sens de la concertation. J’exerce, grâce à ce mandat, la fonction de président national de l’Assemblée des Communautés de France (AdCF), fonction qui me permet de valoriser notre région et de participer de près à tous les débats nationaux sur l’évolution de notre « mille-feuilles » et des moyens financiers de nos collectivités. Mon enthousiasme dans ces missions est plus fort que jamais. Mais j’ai clairement indiqué depuis longtemps déjà que ma priorité était d’exercer un mandat parlementaire. Pour cela, bien sûr, il faut que les électeurs me fassent confiance. Si c’était le cas, je devrai donc en tirer les conséquences sur mes mandats exécutifs. Vous voyez qu’il reste encore quelques étapes avant de définir la nouvelle gouvernance de notre future intercommunalité que je souhaite métropole !

Propos recueillis par François-Xavier Beuzon

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Points Chauds

Aménagement du territoire

Les patrons d’Orléans mettent la GOM Un slogan – « Mettons la GOM ! » (GOM pour Grand Orléans Métropole…) – et une énergie propre à arracher le bitume. Des chefs d’entreprises orléanais se sont mobilisés pour que la capitale régionale entre dans le club très fermé des métropoles françaises.

«L

e législateur ne pourra pas être insensible à notre dynamisme et notre volonté collective », espère Benoît Lonceint. Président de l’Udel (la représentation locale du Medef), dirigeant de six fast-food à l’enseigne Quick (prochainement Burger King…), patron du loueur d’avions Air PME, il fait partie de la vingtaine de patrons du Loiret qui ont lancé le mouvement « mettons la GOM » à la mi-mai. Un mouvement « spontané et apolitique » qui a pour ambition d’appuyer la démarche de la communauté d’agglomération d’Orléans-Val de Loire pour l’obtention du statut de métropole.

Au volant d’un bolide qui met « la gom », Benoît Lonceint est entouré, de gauche à droite, de Philippe Dupraz (Suez), Christophe Dupont (Forma Santé), Elisa Pinault (Vitrines d’Orléans), Pascal Grégoire (IT&M Régions) et Alain Foulquier (Forces Motrices).

Ces patrons à l’enthousiasme contagieux militent, en effet, pour la naissance de Grand Orléans Métropole, dont les initiales GOM permettent ce calembour qui ne risque pas de s’effacer facilement des mémoires. À l’origine du collectif, un noyau de dirigeants d’entreprises, tous membres de l’influente APM (association pour le progrès du management), au sein

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de laquelle on retrouve, outre Benoît Lonceint, quelques figures bien connues des milieux économiques orléanais : Philippe Dupraz, directeur régional de Suez Eau, Pascal Grégoire, directeur de la société de services informatiques IT&M Régions,

pement », il est important qu’Orléans rejoigne le club des quinze élues (voir leur liste page 9) et évite de « se muer petit à petit en ville dortoir de la région parisienne. » Plusieurs autres patrons ont témoigné lors de la conférence de presse inau-

“ FAIRE VENIR ENCORE PLUS D’ENTREPRISES, DES INVESTISSEURS, PERMETTRE À TOUT UN BASSIN DE VIE D’ATTIRER À LUI L’ÉLAN NÉCESSAIRE À SON DÉVELOPPEMENT. Christophe Dupont, de Forma Santé, la commerçante Elisa Pinault, présidente des Vitrines d’Orléans, et bien sûr Alain Foulquier, fondateur de l’agence de publicité Les Forces Motrices et, ès-qualités, bien placé pour apporter une touche communicante à l’opération. « Mettons la GOM » dispose de l’indispensable site web www.mettonslagom.fr grâce auquel les chefs d’entreprise intéressés peuvent exprimer leur soutien et rejoindre les fondateurs du mouvement. Le 27 mai, il avait déjà recueilli les adhésions de 46 entreprises représentant 8 000 salariés et pesant plus de 4 Md€ de CA cumulés. Les arguments des « gommeurs » ne manquent pas. Au premier chef celui qu’Orléans est, avec Dijon, la seule capitale régionale à ne pas bénéficier du statut de métropole. « Si l’on regarde la carte des métropoles, on constate qu’il y a un grand vide au centre de la France », s’indigne Alain Foulquier. Pour faire venir « encore plus d’entreprises, des investisseurs, permettre à tout un bassin de vie d’attirer à lui l’élan nécessaire à son dévelop-

gurale du 20 mai, comme Yann Jallerat, directeur général de Bebloom : « Je travaille à la fois sur Orléans et Lyon et j’ai plus de difficultés à recruter à Orléans qui n’a pas la même image. Je pense que le statut de métropole modifierait cette perception. » Même constat de la part d’Olivier de Bussac, de Panibois, pour qui Orléans jouit d’« une réelle dynamique mais qui ne se voit pas assez.» Les patrons de « Mettons la GOM » cherchent désormais à gonfler les rangs de leurs partisans en ouvrant les colonnes du site web et de la page facebook. Déterminés, ils ont aussi l’intention « d’alerter les parlementaires pour que ça bouge et qu’un amendement accorde le statut de métropole à toutes les capitales régionales. » Le message a d’ailleurs été soufflé à l’oreille d’Emmanuel Macron par le maire Olivier Carré lors des dernières fêtes de Jeanne d’Arc que le très en vogue ministre de l’Économie présidait. Aura-t-il entendu les voix d’Orléans ? Bruno Villeneuve


PIRATES OF PRINT, LA NOUVELLE MARQUE D'EASYFLYER DÉBARQUE !

Basée au sud d’Orléans, la famille Easyflyer s’agrandit avec le lancement de la marque Pirates of Print

La famille Easyflyer s'agrandit avec le lancement de la marque Pirates of Print en avril dernier, qui vient élargir l'offre de l'imprimeur en ligne en proposant la personnalisation d'objets publicitaires et cadeaux d'entreprise. Un univers novateur aux couleurs de la piraterie qui casse les codes pour créer une expérience inédite agrémentée de visuels et slogans originaux. Cette nouvelle recrue frappe fort avec plus de 10000 références d'objets personnalisables directement en ligne. Un outil de conception intuitif et ludique qui vous permet de visualiser vos produits en toute simplicité en les personnalisant d'un logo ou d'une autre forme de marquage. UNE NOUVELLE MARQUE AUX NOMBREUX ATOUTS Sans abandonner son cœur de métier de l'impression grand format, qui lui vaut d'appartenir au leader mondial Cimpress, Easyflyer complète son dispositif commercial à destination des grandes entreprises et des particuliers.

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Points Chauds

Aménagement du territoire

JEAN-PIERRE SUEUR, SÉNATEUR PS DU LOIRET ET ANCIEN MAIRE D’ORLÉANS

« La métropole est hors de portée de Tours et d’Orléans » Pour l’ancien maire d’Orléans, les deux principales agglomérations régionales ne peuvent prétendre au statut de métropole pour des raisons démographiques. Mais celui de communauté urbaine, qui recèle autant d’avantages, pourrait très bien leur convenir. bitat (PLH) qui s’imposent à toutes les communes membres. C’est déjà un saut qualitatif considérable. Par ailleurs, la loi n’empêche pas les agglomérations de s’appeler métropole, même si elles ne sont pas éligibles à son régime juridique ! Chartres, Caen ou Angers l’ont d’ailleurs déjà fait. Je vous accorde que cette appellation est porteuse sur le plan de la visibilité et de la notoriété politique. Mais, si c’est juste une question de communication ou de marketing politique, tout est déjà ouvert.

L

a Lettre Valloire : Comment analysez-vous la course à l’acquisition du statut de métropole des élus orléanais et tourangeaux ? Jean-Pierre Sueur : Métropole est devenu un mot magique. Mais ce statut, qui est aujourd’hui hors de portée de Tours et d’Orléans sauf à changer la loi, est supposé régler tous les problèmes d’attractivité et de rayonnement. Ce qui naturellement ne correspond pas à la réalité. Permettez-moi de faire les observations suivantes. Tout d’abord, grâce à l’amendement que j’ai fait voter aux côtés du regretté Jean Germain, les communautés d’agglomération peuvent accéder au statut de communauté urbaine. Cette modification institutionnelle représente une amélioration considérable qui dote la collectivité de nouvelles compétences et attributions, notamment dans les domaines de l’urbanisme, de l’habitat et du développement économique. La Lettre Valloire : Comment se concrétisent ces nouvelles compétences ? Jean-Pierre Sueur : Selon moi, le changement de palier le plus significatif et le plus pertinent, c’est le passage de la communauté d’agglomération à la communauté urbaine. Les communautés urbaines peuvent notamment se doter d’un plan local d’urbanisme (PLU) ou d’un plan local d’ha14 La Lettre Valloire - Juin 2016

La Lettre Valloire : Pour revenir aux conditions requises par la loi, Tours et Orléans sont-elles si éloignées des seuils fixés par le législateur ? Jean-Pierre Sueur : Les collectivités éligibles de plein droit doivent compter au moins 400 000 habitants au sein d’une aire urbaine de 650 000 habitants. A la demande d’une majorité qualifiée de communes ou d’habitants, les collectivités de 400 000 habitants dans le périmètre desquelles se trouve la capitale régionale sont également susceptibles d’obtenir ce statut. Enfin, les collectivités d’un bassin d’emploi de plus de 400 000 habitants peuvent également s’engager dans cette voie. A moins de baisser ces seuils, ni Tours, ni Orléans n’entrent dans ces critères. Encore une fois, le statut de communauté urbaine permet déjà de prendre beaucoup d’initiatives politiques dans tous les grands domaines de l’action publique. La Lettre Valloire : Cette dynamique métropolitaine est-elle à rejeter ? Jean-Pierre Sueur : Je pense – et j’avais d’ailleurs été l’un des initiateurs de cette dynamique lorsque j’étais maire d’Orléans – qu’il serait plus pertinent de créer autour de Tours, Blois et d’Orléans une « Val de Loire Métropole ». Juridiquement, il n’existe pas encore de statut ad hoc mais l’on pourrait très bien s’appuyer sur le concept de métropole multi-pôles, un peu sur le modèle de ce qui se bâtit autour de Lyon et de Grenoble. Je crois à l’efficacité de l’action politique priorisant des domaines stratégiques comme la recherche, la protection environnementale et le développement économique, tout en étant centrée sur l’axe ligérien. Propos recueillis par Jean-Christophe Savattier


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Points Chauds

Aménagement du territoire

PHILIPPE BRIAND, PRÉSIDENT (LR) DE TOUR(S) PLUS

« Je veux faire de Tours la grande métropole Le président de Tour(s) Plus a engagé un projet de migration du statut de sa collectivité vers celui de métropole, initiative qui a rafraîchi les relations avec le voisin orléanais. Philippe Briand, qui impose un calendrier serré, souhaite que le projet métropolitain soit adopté par le conseil communautaire du 19 septembre.

L

Fabien Verdier

a Lettre Valloire : Pourquoi soudain vouloir faire de Tour(s) Plus une métropole ? Quelle est la valeur ajoutée vis-à-vis du statut de communauté urbaine qui est à votre portée ? Philippe Briand : Vous avez raison, la marche n’est pas si grande entre le statut de communauté urbaine et celui de métropole, mais ce petit rien fait une très grande différence. Tout d’abord un peu de géographie : lorsque l’on relie le chapelet d’agglomérations qui ont déjà obtenu le statut de métropole, de Lille à Rouen, Rennes, en passant par Bordeaux, Toulon, Montpellier, Nice, Grenoble et Strasbourg, on se rend compte que le centre du territoire national est délaissé. J’affirme que Tours a vocation à devenir la grande métropole du centre de la France. Entendez bien, il ne s’agit pas de gagner un titre honorifique. Il est question de regagner de l’attractivité que nous avons un peu perdue. L’en-

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jeu est majeur ; nous n’avons plus conscience que la qualité de nos services publics, hospitaliers par exemple, n’est pas garantie à vie. Le jour où l’État décidera de les redéployer, il s’appuiera sur son réseau de métropoles, et sur les vraies. Pas sur les collectivités qui auront choisi simplement d’accoler ce label sans contenu à leur nom ! Mais il ne s’agit pas d’une stricte posture défensive. C’est un véritable projet de développement que je propose et qui doit se décliner dans de nombreux domaines, l’économie, la culture, les mobilités, la recherche et la formation. D’ici à dix ans, je veux que le statut métropolitain nous autorise à doubler le nombre de nos étudiants, qui est aujourd’hui de 25 000. C’est la raison pour laquelle je souhaite m’investir pleinement dans le développement de l’université FrançoisRabelais. Je veux que nous soyons une terre d’accueil pour tous les entrepreneurs. J’ai récemment rencontré les responsables d’un grand énergéticien qui m’ont dit tout le bien qu’ils pensaient de ce projet. Et comment ils entendaient l’articuler avec leur propre programme de développement sur notre territoire. La Lettre Valloire : Quels sont concrètement les leviers supplémentaires dont bénéficiera la métropole et qui vous paraissent les plus importants ? Philippe Briand : La faculté attribuée à la collectivité métropolitaine de prendre des participations au capital des entreprises me semble de première importance. Pourquoi les collectivités ne bénéficieraient-elles pas d’un éventuel retour sur leurs investissements ? Les responsabilités accrues dans le domaine des transports, et notamment dans la gestion des gares, me semblent également de bon aloi, surtout dans le contexte de l’ouverture de la LGV Paris-Bordeaux. Le rôle de pilotage des pôles de compétitivité me paraît naturellement une compétence de première impor-


du centre de la France» tance. De même, nous serons dotés de compétences supplémentaires en matière d’aménagement, et notamment du foncier agricole et des espaces naturels. Mais, encore une fois, il ne s’agit pas de réduire la dynamique métropolitaine à l’acquisition de compétences nouvelles ou à l’apport de 8 M€ de dotation annuelle supplémentaire. L’enthousiasme suscité par ce projet qui, je dois le dire, m’a étonné, confirme s’il en était besoin le bien fondé de la démarche. Avez-vous vu que 54 conseillers communautaires, de toutes tendances politiques, ont soutenu ce projet ? J’ai été surpris par ce résultat. Il y a une véritable envie qui dépasse beaucoup de clivages. Je n’attendais pas un tel accueil. La Lettre Valloire : Cet enthousiasme n’a pas gagné la capitale régionale. À Orléans, on vous reproche d’avoir porté un coup bas au moment où se profilait un rapprochement avec l’éternelle rivale tourangelle ? Philippe Briand : Il faut en finir avec cette histoire. La candidature de l’agglomération tourangelle n’est pas une candidature belliqueuse dirigée contre Orléans, elle a sa propre dynamique et sa légitimité. Le problème d’Orléans, ce n’est pas Tours, c’est la division qui règne entre ses élus. Les élus de gauche ont été écartés des vice-présidences de l’agglomération, ils ne sont d’accord sur rien. Nous, nous sommes dans des logiques politiques consensuelles. Je crois qu’il faut que les Orléanais règlent leurs problèmes avant de crier au loup. Et puis moi, je suis un élu de Tours et j’ai des comptes à rendre à la population tourangelle. Ce caractère consensuel s’étend aux relations que nous entretenons avec les autres collectivités. Je vous signale que le conseil départemental présidé par Jean-Gérard Paumier est, par exemple, tout à fait disposé à confier des missions en subdélégation à la future métropole tourangelle. La Lettre Valloire : Que pensez-vous du concept de métropole ligérienne qui relierait les trois villes principales du Val de Loire ? Philippe Briand : Et lorsqu’une entreprise voudra s’installer sur cet axe, on tirera au sort la ville d’accueil ? Les

entreprises n’ont que faire de ces constructions institutionnelles baroques. Et puis rien n’empêche, et c’est d’ailleurs le cas, de renforcer des coopérations ligériennes, par exemple dans le domaine du tourisme. La Région Centre-Val de Loire a vocation à s’appuyer sur une grande métropole tourangelle rayonnante et sur une capitale orléanaise qui peut très bien, elle aussi, postuler au statut de métropole. Tout cela est une question d’équilibre, de cohérence et de bons sens. La Lettre Valloire : Mais quelle est la lecture des pouvoirs publics sur la validité de la candidature tourangelle ? Philippe Briand : Elle est, c’est vrai, très partagée puisque le préfet de Région nous indique que nous ne sommes pas légitimes, contredisant ainsi le préfet d’Indre-et-Loire qui approuve notre démarche. Il est patent que, si l’on se réfère au critère du bassin d’emploi tel qu’il est défini par les textes instituant le régime de métropole, nous sommes largement dans les clous avec une population active qui s’élève à 523 000 personnes sur le territoire de référence. C’est donc à l’État d’accorder ses violons ! Nous sommes en contact avec les services de Manuel Valls qui se montrent tout à fait coopératifs. Je dirais aujourd’hui que nos chances d’aboutir sont d’une sur deux. La machine est en marche… La Lettre Valloire : Quel est le calendrier de ce projet qui semble avancer à pleine vapeur ? Philippe Briand : Des groupes de travail thématiques ont été constitués au sein de la communauté d’agglomération. Ils vont, jusqu’à la mi-juin, produire le projet métropolitain. Ce travail fera l’objet d’un bilan d’étape le 23 juin. Ensuite, nous avons prévu de le présenter au bureau des maires le 5 septembre puis de faire adopter définitivement ce projet par l’assemblée communautaire le 19 septembre. Le calendrier est serré mais le jeu en vaut la chandelle. C’est, en effet, un vrai projet politique, dans l’acception noble du terme. Il va engager notre collectivité et la communauté humaine qui la compose dans une irrésistible dynamique de développement et de rayonnement pour les dix ans à venir. Propos recueillis par Jean-Christophe Savattier

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Points Chauds

Aménagement du territoire

À Chartres Métropole, ce n’est pas l’affichage qui compte Pour Jean-Pierre Gorges, Chartres a tous les atouts d’une métropole : attractive, dynamique et innovante. Sans en avoir le statut légal, qui ne le fait pas rêver !

Le futur quartier gare de Chartres, attendu pour 2019.

«Q

uand j’observe des villes comme Orléans et Tours qui se démènent pour que la loi change et leur accorde le statut de métropole, j’avoue ne pas bien comprendre cette quête de reconnaissance », commente sur un ton amusé et faussement naïf Jean-Pierre Gorges, le président de l’agglomération chartraine. « Ce qui est important, poursuit-il, ce n’est pas l’affichage, c’est le mode de fonctionnement, le dynamisme et l’innovation qu’on impulse sur un territoire. » Bref, selon lui, « il vaut mieux être une agglomération active qu’une métropole endormie ! » On l’a compris, le député-maire de Chartres ne fait pas de point de fixation sur le statut de métropole tel que le définit la loi NOTRe. Il est vrai qu’avec ses 126 000 habitants pour 47 communes, l’agglomération de Chartres est encore loin du compte en terme de seuil de population. Même avec la vingtaine de communes qui devraient la rejoindre très rapidement ! Quoi qu’il en soit, Chartres a, selon son maire, tous les atouts d’une métropole, notamment en terme d’attractivité. Jean-Pierre Gorges égrène les forces du territoire : « Nous

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sommes déjà un pôle de compétitivité, nous abritons le siège de la Cosmetic Valley et avons un tissu d’industries très intéressant. » À l’instar de villes plus imposantes, « nous avons même adopté récemment une marque de territoire, C’Chartres, qui est de nature à renforcer notre identité. » Pour asseoir son autorité, le président de Chartres Métropole tient à avoir la main sur différents secteurs, certains stratégiques : « L’eau, les énergies, les télécommunications, le numérique, l’habitat, le patrimoine, énumère ce décentralisateur convaincu. Nous nous in-

vestissons sur toutes les compétences.» Avec deux mots d’ordre : efficacité et innovation. Question efficacité, JeanPierre Gorges mise sur les sociétés d’économie mixte comme Chartres Métropole Innovation Numérique (Cmin), l’une des plus récentes. Sur le dossier sensible du développement de la fibre et du très haut débit, Chartres Métropole a beaucoup plus de poids que des communes isolées face à un opérateur comme Orange. Côté innovation, Chartres est l’une des toutes premières agglomérations à avoir créé une société d’économie mixte à opération unique (SemOp) pour la production et la distribution d’eau potable sur le territoire, en partenariat avec la société Aqualter qui détient 60 % du capital. Jean-Pierre Gorges y ajouterait bien d’autres compétences, comme le volet social géré aujourd’hui par le conseil départemental qui n’a plus guère de pertinence à ses yeux. « Tout cela pourrait être géré par une structure communautaire comme la nôtre», conclut Jean-Pierre Gorges. Stéphane Messer

Une nouvelle gare voyageurs en 2018 Parmi les programmes de renouvellement urbain lancés par l’agglomération chartraine, le dossier du Pôle gare tient une place centrale : 32 ha sont concernés et l’enveloppe financière totale est de 138 M€. Le réaménagement de la gare a déjà commencé : le bâtiment voyageur devrait être livré fin 2018. Mais le projet génèrera aussi, à terme, 24 000 m2 de logements, 29 000 m2 de surfaces tertiaires et 7 400 m2 dédiés aux commerces et services. L’édification d’un bâtiment culturel et sportif pouvant accueillir près de 4 000 spectateurs à l’occasion de matchs ou concerts est aussi l’un des élément structurant de ce dossier. Sa livraison est prévue pour le deuxième semestre 2019.



Points Chauds

Social

NICOLAS PERRUCHOT, ANCIEN DÉPUTÉ-MAIRE DE BLOIS, 1er VICE-PRÉSIDENT (LR) DU CONSEIL DÉPAR

« La CGT n’est jamais aussi que lorsque Rapporteur, lorsqu’il était député de Loir-et-Cher, d’une commission d’enquête parlementaire sur le financement des syndicats, Nicolas Perruchot est bien placé pour analyser les faiblesses du dialogue social français, cinq ans après la remise de son rapport, rejeté par l’Assemblée nationale. Il préconise la fin du monopole syndical et une remise à plat du paritarisme.

L

a Lettre Valloire : Votre rapport parlementaire de 2011 dévoile les particularités d’un syndicalisme français très peu représentatif des salariés (moins de 8 % d’entre eux, selon l’OCDE, NDLR), mais abondamment financé par l’argent public. Fautil revoir un dispositif qui coûte annuellement environ 4 Md€, dont seulement 3 à 4 % financés par les cotisations nettes des salariés syndiqués ? Nicolas Perruchot : Nous sommes au bout du système et nombre de syndicalistes lucides – il y en a – ont pris conscience de la situation de faillite à laquelle nous sommes confrontés. Depuis la fin de la seconde guerre mondiale, le nombre de syndiqués en France a été divisé par quatre (le taux de syndicalisation était de 28 % en 1949, contre 7,7 % aujourd’hui, NDLR) et on a multiplié les moyens qui leur sont accordés par vingt. C’est le grand paradoxe français qui s’explique par l’application d’une doctrine délétère, tacitement approuvée par l’Etat, les syndicalistes et le patronat. Dans ce pays, on préfère acheter la paix sociale plutôt que de financer le progrès social ! Mais ça ne peut plus durer. Le statu quo conduit à des situations où des minorités agissantes et radicalisées s’estiment en droit de bloquer le pays. Je souhaite naturellement que ces sujets soient débattus et portés à l’agenda des candidats aux primaires. Il s’agit d’un sujet essentiel pour l’avenir de notre démocratie. La Lettre Valloire : On attribue souvent la radicalisation des centrales syndicales françaises à leur faible représentativité. Quels remèdes peut-on apporter à la sous-syndicalisation chronique des salariés français ? Nicolas Perruchot : Le problème est quasiment insoluble. Il faut prendre dans cette affaire la mesure de l’histoire et de la culture du syndicalisme français, militant et très politisé. En France, les leaders des grandes centrales refusent le syndicalisme dit de service et la cogestion tel que cela se pratique en Europe du Nord. En Suède, l’État a confié

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la gestion de l’assurance-chômage aux syndicats. Ce n’est pas envisageable en France où nous sommes installés dans le syndicalisme politique. Certaines sections, dans les secteurs de la chimie ou de l’agroalimentaire, vont très loin dans cette imprégnation idéologique en justifiant les blocages par l’appropriation légitime des moyens de production par les salariés ! Lorsqu’on les interroge sur ce faible taux de syndicalisation français, nos interlocuteurs rétorquent que la participation aux élections professionnelles est, elle, très forte, avec des taux de l’ordre de 60 à 70 %. La Lettre Valloire : Vous avez démontré en 2011 qu’une part importante du financement des syndicats provenait des fonds du paritarisme. Fautil redonner à l’État le contrôle plein et entier des organismes paritaires ? Nicolas Perruchot : Il ne s’agit pas de remettre en cause les fondements du paritarisme, mais de réajuster son périmètre. À la Sécurité sociale, par exemple, le paritarisme de gestion n’a plus de raisons d’être puisque l’État décide de tout. Dans le domaine de la formation professionnelle, qui est un énorme sujet, la paritarisme conduit à ce que les fonds collectés profitent aux salariés en poste, et non pas aux chômeurs qui constituent pourtant un public prioritaire. La formation devrait lui échapper. Je prends l’exemple de mon département, le Loir-et-Cher, qui prend en charge 10 000 allocataires du RSA : le conseil départemental devrait percevoir les fonds nécessaires pour les former et les amener vers l’emploi. La Lettre Valloire : Vous pointez la porosité entre syndicats de salariés et comités d’entreprises, et les libertés prises par ces derniers avec les règles élémentaires du droit ? Nicolas Perruchot : Depuis ma proposition de loi de janvier 2012 sur la transparence des comptes des comités


TEMENTAL DE LOIR-ET-CHER

forte le pouvoir est faible » d’entreprise, reprise par la loi Sapin de 2013, une comptabilité leur est demandée, avec intervention d’un commissaire aux comptes pour les plus importants d’entre eux (plus de 3,1 M€ de ressources, NDLR). Il aura fallu plus de cent trente ans, de 1884 à 2015, année d’application de la loi, pour que les comités d’entreprise soient soumis au droit commun. Ces dernières années, des condamnations ont été prononcées contre des comités d’entreprises, notamment celui de la RATP, et la caisse centrale d’activités sociales (CCAS) d’EDF. Cette dernière, qui gère un budget équivalent à 1 % du chiffre d’affaires de l’entreprise, soit près de 500 M€ chaque année, a été reconnue coupable en 2014 de détournements et de malversations sur une période s’étalant de 1994 à 2002. L’instruction, ralentie par de nombreuses manœuvres dilatoires, a duré dix ans. La Lettre Valloire : Pour éviter un blocage de l’économie française par quelques milliers de grévistes, faut-il renforcer le service minimum dans l’ensemble des services publics, en prolongement de la loi de 2007 ? Nicolas Perruchot : Depuis la loi du 21 août 2007 sur la continuité du service public dans les transports terrestres, il y a du mieux. Mais regardez ce qui se passe aujourd’hui : l’État a obligé la direction de la SNCF à renégocier la refonte de l’organisation du temps de travail des cheminots. Leur grève est la conséquence de la méthode Hollande. La CGT n’est jamais aussi forte que lorsque le pouvoir politique est faible. Mais au-delà du service garanti, je crois qu’il est surtout temps de mener une réflexion globale sur la fin des monopoles publics. La Lettre Valloire : Ce sujet de la démocratie sociale doit-il faire partie des priorités du prochain mandat présidentiel ? Parmi ceux que nous venons d’évoquer, quel chantier faut-il engager en premier ? Nicolas Perruchot : Je serais, avant tout, favorable à l’organisation d’un grand référendum, dans les premiers mois du nouveau mandat, sur la démocratie sociale. Avec une question posée aux Français sur le maintien ou non du monopole syndical qui interdit aujourd’hui à une organisation, autre que syndicale, de se présenter au premier tour

d’une élection professionnelle. Cette mesure, si elle était adoptée, permettrait d’assurer une représentation beaucoup plus large des salariés. Je crois que la démocratie sociale a besoin, comme d’autres secteurs, d’une véritable ubérisation. J’ai, par ailleurs, évoqué la fin du paritarisme de gestion. Certains leaders syndicaux, que nous avions auditionnés en 2011, y seraient d’ailleurs favorables à condition qu’on ne leur demande plus de siéger dans des instances ou organismes où il n’apportent aucune valeur ajoutée. Cela alourdit leurs charges et donc leurs besoins de financement. Enfin, le contrôle de l’État doit s’exercer partout et notamment sur les fonds de la formation professionnelle. Le système n’est pas cartographié, ni au plan de la collecte, ni au plan de l’utilisation ; il faut construire un Tripadvisor de la formation professionnelle pour rendre ce secteur plus efficace et moins dispendieux. Propos recueillis par François-Xavier Beuzon et Jean-Christophe Savattier

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Économie

Action publique

L’emploi

22 La Lettre Valloire - Juin 2016


en ligne de mire Peu convaincu que la fragile amélioration conjoncturelle soit suffisante pour redresser l’économie nationale, en dépit d’une croissance revue à la hausse au 1er trimestre (+ 0,6 %), l’État conforte son arsenal de mesures destinées à relancer la machine à créer des emplois. Bien sûr, on pourrait gloser sur les premières décisions du quinquennat qui n’auront pas, c’est le moins que l’on puisse dire, contribué à redonner la confiance aux entrepreneurs et aux investisseurs. Mais les dispositifs entrés progressivement en vigueur depuis le printemps 2014 et les effets sur les marges du CICE, un dispositif complexe qui rentre dans les mœurs depuis quelques mois, ont peu à peu dessiné un environnement plus favorable aux entreprises. Il est bien entendu dommage que la loi El Khomri, pourtant réduite aux acquêts lors de sa présentation à l’Assemblée, ait réveillé des antagonismes aussi forts entre Français. Une fois passé le débat parlementaire et la loi, ou ce qu’il en restera, adoptée – à priori cet été – la rentrée confirmera ou infirmera le frémissement des derniers mois. Il sera temps de voir si les différentes mesures de relance, que nous détaillons ci-dessous, auront eu un résultat tangible.

«L

e fragile espoir d’une amélioration de la conjoncture », selon la formule que nous utilisions début mai dans une livraison de notre lettre bimensuelle, pourrait se bien se raffermir dans les mois à venir. La croissance révisée à 0,6 % au premier trimestre – presqu’au niveau de l’Allemagne (0,7 %) et des États-Unis (0,8 %)– a réveillé l’enthousiasme des pouvoirs publics qui y voient, c’est de bonne guerre, l’effet des mesures structurelles et conjoncturelles prises ces dernières années. Mieux, la baisse du nombre de demandeurs d’emploi durant deux mois consécutifs laisse planer l’espérance, si souvent

retardée, d’une véritable inversion de la courbe du chômage. Depuis le 1er avril, conformément aux engagements du Pacte de responsabilité et de solidarité, les cotisations familiales ont baissé de 1,8 point (de 5,25 % à 3,45 %) pour les salaires allant de 1,8 à 3,5 fois le Smic. Cette réduction a concerné plus de 90 % des salariés et elle représente un manque à gagner pour les caisses d’allocations familiales (Caf) de 3,1 Md€ dès 2016 et de 4 Md€ à partir de l’an prochain. L’allègement a été automatique et sans démarche ni formalité particulière. La première phase remontait au 1er janvier 2015 et bénéficiait aux salaires allant jusqu’à 1,6 fois le Smic (1 466,62 €

au 1er janvier 2016). Elle aura déjà coûté, en perte de recettes pour les Caf, 5,5 Md€ sur un an. Quant au CICE, il donne sa pleine mesure : en 2014, il a redonné 10 Md€ de marge aux entreprises et il était prévu qu’il se monte à 16 Md€ en 2015. En région Centre-Val de Loire, depuis son entrée en vigueur, près de 35 000 entreprises en ont bénéficié pour un montant de crédit d’impôt cumulé qui s’élevait, au 31 décembre 2015, de près de 500 M€. Un effort fiscal important va également être engagé par l’État avec la suppression totale, dès l’année prochaine, des 3,3 % de contribution sociale de solidarité des sociétés, exigibles dès La Lettre Valloire - Juin 2016 23


Économie

Action publique

lors que le CA se monte à 7,63 M€ et l’impôt sur les sociétés (IS) à 763 000 € ; en année pleine, cette contribution rapportait au fisc 3,5 Md€. De même, la contribution exceptionnelle de 10,7 % sur l’IS, à laquelle étaient assujetties les entreprises réalisant plus de 250 M€ de CA, prendra fin en 2016, ce qui représentera une baisse de fiscalité de 2,5 Md€. Mais, après le CICE, l’effort le plus marquant et le plus coûteux pour les finances publiques sera la baisse progressive du taux de l’impôt sur les sociétés (IS) qui passera progressivement de 33,3 % à 28 % d’ici à 2020, pour un coût global de l’ordre de 8 Md€ sur la base des chiffres 2015 ; en 2017, l’IS baissera de 1 %, ce qui se traduira par une perte fiscale de 1,5 Md€. Il faut toutefois souligner que ce mouvement a été entamé depuis longtemps par les concurrents de la France : en 2015, le taux moyen d’imposition sur les bénéfices était légèrement inférieur à 25 % dans l’Union européenne. Enfin, il faut noter que le dispositif permettant jusqu’au 14 avril 2016 d’amortir les investissements industriels à 140 % de leur valeur a été reconduit jusqu’au 14 avril 2017. Cette mesure, étendue à quelques autres domaines comme les serveurs informatiques, permet de déduire 40 % du prix de revient du bien acquis du résultat imposable de l’entreprise, en l’étalant sur toute la durée de l’amortissement. Autre mesure ayant trait à l’amortissement, la possibilité offerte aux TPE et PME d’amortir sur seulement vingtquatre mois leur matériel de robotique industrielle a été reconduite en 2016. À cette politique de l’offre, destinée à redonner des marges de manœuvre aux entreprises, s’ajoute une série de mesures en faveur de l’emploi, notamment des contrats aidés, déjà largement mis en place par les gouvernements précédents avec les contrats uniques d’insertion (CUI), destinés à faciliter l’insertion professionnelle des personnes éloignées de l’emploi : depuis 2010, ils se déclinent (CUI-CIE, CUI-CAE…) en fonction de différents profils. 24 La Lettre Valloire - Juin 2016

Le premier dispositif du quinquennat, les Emplois d’avenir, a été imaginé dans l’esprit des Emplois jeunes du gouvernement Jospin (1997-2002) qui avait créé 310 000 emplois (470 000 jeunes embauchés de 1999 à fin 2005) sur les 700 000 promis : ces contrats de cinq ans étaient financés à 80 % par l’État. Un rapport sénatorial a évoqué un coût de 3,5 Md€ par an. Le gouvernement Ayrault, suivi par le gouvernement Valls, a mis en place sa propre version, les Emplois d’avenir, qui avaient atteint et même dépassé leur premier objectif de 150 000 contrats à fin 2014.

riodes de travail et formation. Une garantie de ressources est proposée au jeune, avec versement d’une allocation mensuelle de 461,72 € dégressive au fur et à mesure qu’il perçoit des revenus de ses activités, couplée à une aide au logement ; le bénéficiaire doit toutefois s’engager à déclarer l’ensemble de ses revenus. La durée du dispositif est d’un an, avec un prolongement possible compris entre un et six mois. L’objectif du gouvernement est d’atteindre 100 000 bénéficiaires en 2017, au terme de laquelle la mesure sera généralisée comme le prévoit la loi El Khomri.

“ L’ÉTAT A LANCÉ LE CONTRAT STARTER, RÉSERVÉ AU SECTEUR MARCHAND, DESTINÉ AUX MOINS DE 30 ANS RENCONTRANT DES DIFFICULTÉS D’INSERTION PROFESSIONNELLE. Plus récemment, l’État a lancé le contrat starter, réservé au secteur marchand, destiné aux moins de 30 ans rencontrant des difficultés d’insertion professionnelle. L’aide mensuelle versée aux employeurs est supérieure à la moitié d’un Smic chargé (1 069,90 € sur 2 061,50 €), le reste à charge (988,22 €) entrant dans l’assiette du calcul du CICE, ce qui entraîne une économie supplémentaire. La durée de prise en charge peut aller jusqu’à 24 mois, quel que soit le contrat choisi : CDD ou CDI temps plein ou temps partiel avec un minimum de 20 h par semaine. La Garantie jeunes vient au secours des jeunes en situation de grande vulnérabilité sur le marché du travail ; elle s’adresse à la tranche des 18 à 25 ans, sans emploi, ni en éducation, ni en formation (ce qui correspond à l’acronyme NEET, de l’anglais Not in Education, Employment or Training), en situation de précarité et dont les revenus ne dépassent pas le plafond du RSA (524,68 € pour une personne seule et 787,02 € pour un couple). Le dispositif permet d’allier une première expérience professionnelle, avec accompagnement du bénéficiaire par un conseiller-référent de la mission locale et alternance de pé-

En Région Centre-Val de Loire, la Garantie jeunes a été déployée sur trois départements en 2015. Le 22 avril, en Indre-et-Loire, sur 476 candidatures présentées en commission départementale depuis septembre 2015, 400 jeunes sont entrés dans le dispositif, soit 87 % de dossiers validés : 60 % des jeunes ayant débuté avant la mi-décembre ont effectué au moins une période en entreprise. La part des jeunes sanctionnés pour manquement à l’engagement est de l’ordre de 6 %. En 2016, une nouvelle aide a été créée avec la prime embauche ; chaque entreprise de moins de 250 salariés ou association qui engage un nouveau salarié rémunéré jusqu’à 1 900 € brut mensuels (1,3 fois le Smic), bénéficie durant les deux premières années du contrat d’une prime trimestrielle de 500 €, soit 4 000 € au total. On le voit, le coût global de ces mesures est assez considérable. Le gouvernement a pris le risque de creuser encore un peu plus le déficit des finances publiques pour soutenir les entreprises et l’emploi. Sera-ce suffisant pour faire repartir une machine qui semble encore sérieusement grippée ? François-Xavier Beuzon


Des artisans très remontés contre le gouvernement Par la voix de leur union professionnelle, l’UPA, les artisans et commerçants expriment leur colère vis-à-vis de deux projets de loi gouvernementaux.

M

is à part l’exécutif, qui souhaite encore l’application de la Loi El Khomri ? Sûrement pas l’Union Professionnelle Artisanale (UPA) qui représente 1,3 millions d’entreprises en France, pour un total de 4 millions d’actifs, et près de 47 000 TPE-PME (pour 134 000 emplois) en région Centre-Val de Loire. L’Union professionnelle se dit très « en colère » contre le texte récemment adopté à l’Assemblée nationale et le fait savoir, pacifiquement faut-il le préciser, par un véritable tour de France de sa contestation. Ce n’est pas franchement une surprise : l’UPA s’oppose à l’article 2 de la loi qui bouleverse la hiérarchie des normes et donne la primauté aux accords d’entreprise. « Un article pensé pour les grands groupes », a expliqué le président national Jean-Pierre Crouzet lors d’une conférence de presse le 30 mai au centre de formation des apprentis de Chartres. Les petites entreprises « n’ont pas de DRH » et ne sont pas « équipées » pour négocier des accords complexes. Plus inquiétant encore, explique l’élu patronal, cette mesure va accentuer la concurrence entre les entreprises, à la défaveur des plus modestes d’entre elles. Mais l’UPA n’a pas de mots assez durs, non plus, pour qualifier le changement des règles de représentativité des organisations patronales instauré par l’article 19 de la même loi travail. « Les salariés des entreprises pèseraient pour 80 % et les chefs d’entreprise pour seulement 20 % », a précisé Dominique Métayer, vice-président de la Confédération de l’artisanat et des petites entreprises du bâtiment (Capeb), l’une des trois familles de l’UPA avec la

confédération des métiers de service (Cnams) et des commerces d’alimentation (CGAD). Encore un texte taillé sur mesure pour « les multinationales qui représentent moins de 2 % des entreprises en France, mais 70 % des salariés ! »

« c’est plutôt la porte ouverte à toutes les dérives. Cette loi va favoriser les micro-entrepreneurs plutôt que les entreprises.» Et c’est un très mauvais signal donné aux jeunes qui apprennent un métier. Et puis, rappelle-t-il, « la qualification est un gage de qualité de ser-

“ LES PETITES ENTREPRISES NE SONT PAS ÉQUIPÉES POUR NÉGOCIER DES ACCORDS COMPLEXES Pour l’UPA , c’en est trop, à quelques mois des élections aux chambres de métiers et de l’artisanat. D’autant que la troisième organisation patronale française (après le Medef et la CGPME) n’a jamais été invitée par le gouverne-

vice et de sécurité pour les consommateurs. » « En région Centre-Val de Loire, de 2004 à 2014, le nombre des TPE/ PME a augmenté de 27 %, passant de 36 700 à 46 750, a rappelé Antonio Lo-

ment à exprimer son point de vue. Autant dire que l’UPA verrait d’un bon œil l’abandon de cette loi travail. Et elle réserve un traitement identique à la disposition (article 43) de la Loi Sapin II qui propose de supprimer l’exigence de qualification professionnelle pour l’exercice de certaines activités artisanales. Cette mesure est présentée par le gouvernement comme de nature à favoriser l’emploi et la croissance. Pour Pierre Martin, président de la Cnams,

renzo, président régional de l’UPA. La qualification n’est donc pas un frein à la création ! Ce sont les artisans et commerçants qui créent principalement des emplois et c’est plutôt la baisse des charges qu’il faudrait privilégier. » Pour dénoncer cette mesure, sur le ton de l’humour, l’UPA a imaginé une campagne de communication avec des reconversions possibles de ministres se recyclant en artisans… sans qualification bien sûr ! Stéphane Messer

Antonio Lorenzo (président de l’UPA Centre-Val de Loire), Jean-Pierre Crouzet (président de l’UPA), Dominique Métayer (vice-président de la Capeb) et Pierre Martin (président de la Cnams).

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Économie

Action publique

571 000 € d’amendes pour les L’État a chargé les services des Direccte d’intensifier la lutte contre les mauvais payeurs. En région Centre-Val de Loire, plus de la moitié des entreprises contrôlées en 2015 étaient fautives : 26 d’entre elles ont été sanctionnées par une amende administrative dont la plus élevée a atteint 130 000 €.

U

n peu plus de 570 000 € d’amendes administratives ont été infligées en 2015 à des entreprises régionales coupables d’avoir trop tardé à régler leurs fournisseurs, dont l’une d’entre elles – l’administration est, pour le moment, tenue à la confidentialité – est censée acquitter un montant record de 130 000 € : mais seulement un peu plus de 40 % de la somme due, soit 242 000 €, a été recouvrée par le Trésor Public en raison des délais de recours engagés par les entreprises fautives contre l’administration. Les mauvais payeurs rechignent même à régler l’État… C’est pour lutter contre ce fléau de l’économie nationale, qui entraîne chaque année de l’ordre de 15 Md€ de retards de paiement et de grosses difficultés de trésorerie notamment chez les PME, que les Direccte (directions régionales des entreprises, de

la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi) se sont emparées du dossier. Celle du Centre-Loire a pris sa tâche plutôt à cœur et les résultats obtenus les deux dernières années sont supérieurs à ceux de la plupart des au-

“ 54 % DES 146 ENTREPRISES CONTRÔLÉES EN RÉGION CENTRE-VAL DE LOIRE NE RESPECTAIENT PAS LES DÉLAIS DE PAIEMENT EN 2015 tres antennes régionales (par comparaison, la Direccte de la grande Région Aquitaine-Poitou-CharentesLimousin n’a infligé que 374 000 € d’amendes depuis 2014, le Midi-Pyrénées-Languedoc Roussillon fait encore moins bien, à 129 000 €). La loi Hamon du 17 mars 2014, tant décriée par les entreprises, aura eu au moins le mérite de renforcer les dispositifs

Ce que dit le code du commerce L’article L.441-6 du code du commerce définit les durées légales des délais de paiement. La loi impose, sauf dispositions contraires figurant au contrat de vente ou convenues entre les parties, de régler le trentième jour suivant la date de réception des marchandises ou d’exécution de la prestation demandée. Mais les conventions ne peuvent repousser ce délai au-delà de soixante jours après la date d’émission de la facture sauf, par dérogation, un délai maximal de quarante-cinq jours fin de mois, sous réserve qu’il ne constitue pas un abus manifeste à l’égard du créancier. Dans le secteur des transports, les délais de paiement convenus ne peuvent en aucun cas dépasser trente jours. L’administration aimant toujours autant la complexité, les délais de paiement réglementés pour les produits alimentaires dépendent de leur nature ; ils sont réduits à vingt jours pour le bétail sur pied, repoussés à trente jours « après la fin de la décade de livraison (sic) » pour les denrées périssables, qu’ils s’agissent de produits frais, congelés ou de conserves, trente jours fin de mois pour les boissons alcoolisées et soixante jours ou quarante-cinq jours fin de mois pour les achats de raisin et de moûts destinés à l’élaboration des vins.

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de plafonnement des délais de paiement prévus par la loi de modernisation de l’économie (LME) promulguée en 2008. Mais les amendes sont-elles à hauteur de l’enjeu, sachant que 54 % des 146 entreprises contrôlées en 2015 en ré-

gion Centre-Val de Loire ne respectaient pas les délais de paiement ? Si 26 procédures d’amendes ont été enregistrées, 3 injonctions ont été délivrées et 38 signalements de manquements ont été envoyés à d’autres antennes régionales de la Direccte. Fait notable, qui prouve que, dans ce domaine, l’État a tout intérêt à balayer devant sa porte, 14 des 26 dossiers ayant abouti à une amende concernaient des relations entre un maître d’ouvrage public et son fournisseur, les 12 autres ayant trait à des relations inter-entreprises du secteur privé. Ce ratio de 54 % de mauvais payeurs en région Centre-Val de Loire ne serait d’ailleurs pas aussi désastreux que cela puisque Pierre Pelouzet, le médiateur des entreprises nommé au mois de janvier par le gouvernement, indique qu’au plan national « deux entreprises sur trois règlent leurs fournisseurs et leurs sous-traitants avec retard » et que, pire, neuf ETI ou grandes entreprises sur dix sont dans ce cas, contre quatre sur dix en Allemagne : ces retards de paiement seraient à l’origine d’un quart des faillites en France. Naturellement, les agents de l’État accentuent leurs contrôles sur certains


mauvais payeurs régionaux en 2015 secteurs d’activité ; celui des transports est particulièrement visé puisqu’il a concentré 20 % des opérations, au même niveau que le commerce hors GMS ; les grandes et moyennes surfaces, particulièrement dans le collimateur, ne sont pas en reste puisqu’elles représenteraient 8 % des actions diligentées par le Pôle C de la Direccte régionale. L’industrie, dans ses diverses composantes, concentre de son côté 30 % des contrôles, l’hôtellerie-restauration 6 % et le bâtiment… seulement 2 %. Pour aller plus loin dans la répression de cet abus manifeste, l’État va augmenter en 2016 le plafond de l’amende pour non-respect de la réglementation en vigueur ; il va passer de 375 000 € à 2 M€ pour une personne morale et il sera possible de cumuler les amendes contre les entre-

prises à l’origine de plusieurs manquements. Enfin, cédant à une mode anglo-saxonne qui fait en ce moment florès du côté des pouvoirs publics, les sanctions seront publiées sur le site de la Direction générale de la

concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF). De quoi couper l’herbe sous le pied des fameux lanceurs d’alerte. François-Xavier Beuzon

Patrice Greliche (Direccte) entouré de son collaborateur Christophe Chauvet (à gauche) et de Ronan Le Ber, médiateur délégué régional aux relations interentreprises (à droite).

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Économie

Action publique

Patrice Greliche, directeur réGional du travail et de l’emPloi (direccte)

« L’économie recommence à L’État a multiplié les aides aux entreprises ces dernières années. Sans résultat vraiment probant sur la courbe du chômage, en dépit du léger infléchissement observé en mars, confirmé en avril. Malgré tout, le directeur régional en charge du travail et de l’emploi se veut optimiste, se fondant sur les signes positifs de ces derniers mois. ploi trouve aussi sa source dans l’augmentation de la population active. Mais l’économie recommence à créer de l’emploi ; les experts estiment qu’il faut une croissance supérieure à 1,5 % pour permettre une baisse du chômage.

L

a Lettre Valloire : CICE, allègement des charges patronales pour les salaires inférieurs à 1,6 fois, puis désormais à 3,5 fois le Smic. En quatre ans, les dispositifs de baisse du coût du travail se sont multipliés. Sans véritablement de traduction sur la courbe du chômage. Comment l’analysez-vous ? Avez-vous des retours des chefs d’entreprise sur ce sujet ? Patrice Greliche : Le crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE), qui était apparu au départ compliqué pour les dirigeants, est désormais entré dans les mœurs et les satisfait parce qu’ils peuvent voir son effet sur le résultat d’exploitation. On peut penser qu’il n’est pas étranger, avec les acquis du pacte de responsabilité, à l’augmentation de la marge des entreprises que nous observons depuis quelques mois. Au plan national, le taux de marge des entreprises non financières, qui atteignait 31,4 % à fin 2015, est à son plus haut niveau depuis 2011 et, selon les indicateurs de la Banque de France, il a rejoint la moyenne de longue période. Un autre frein à l’embauche relève de la gestion des ressources humaines dans les TPE et les PME, souvent dépourvues d’un service ad hoc. Nous réfléchissons, notamment avec les Opca, les fédérations professionnelles et les réseaux consulaires, à la façon dont nous pourrions les aider. La persistance d’un nombre élevé de demandeurs d’em-

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La Lettre Valloire : Le gouvernement a mis en place plusieurs aides à l’embauche, notamment en direction des jeunes, qui se sont ajoutées à des dispositifs de contrats aidés existants. En région CentreVal de Loire, ont-elles favorisé un recul du chômage pour certaines catégories de population ? Patrice Greliche : Contrairement au CICE, une mesure structurelle qui pourrait être pérennisée sous forme de baisse de charges pour les bas salaires, les aides à l’embauche sont conjoncturelles. La prime à l’embauche, qui consiste à verser 500 € par trimestre durant deux ans pour toutes embauches réalisées par des PME ou des associations cette année, et cela pour des salaires allant jusqu’à 1,3 fois le Smic, permet, en la cumulant aux autres aides (réduction de charges sur les bas salaires, pacte de responsabilité et CICE), de gommer totalement les cotisations patronales pour les embauches au Smic. À fin mars 2016, selon les données dont nous disposons, on observait un recul de 6,2 % sur un an du nombre de demandeurs d’emploi de moins de 25 ans (catégorie A) en région Centre-Val de Loire, soit un résultat comparable à celui de la France métropolitaine (– 6,4 %). Ce recul s’est confirmé au mois d’avril, avec une baisse de 0,2 % du nombre de jeunes de moins de 25 ans inscrits dans les agences régionales de Pôle Emploi. La Lettre Valloire : La garantie jeunes, qui s’adresse à des jeunes en situation de précarité, a été déployée sur trois départements de la région seulement. Quand seront couverts les trois derniers ? Patrice Greliche : L’expérimentation de la garantie jeunes a fait l’objet d’un premier appel à candidatures, publié en 2013. Il a été décidé que les missions locales seraient les opérateurs du dispositif, mais à condition que les conseils départementaux les accompagnent. En région Centre-Val de Loire, le Cher a été le premier département à se lancer, en mai 2015. L’Indre et l’Indre-et-Loire ont suivi au mois


créer de l’emploi» de septembre suivant. À la fin du mois d’avril, en cumul sur ces trois départements, 1 196 jeunes étaient entrés dans le dispositif depuis sa création. À la suite d’un nouvel appel à candidatures, publié en fin d’année dernière, le Loiret a été retenu et il rentrera dans le dispositif en septembre prochain. À ce jour, l’Eureet-Loir et le Loir-et-Cher n’ont pas déposé de dossier. Il faut souligner que la loi El Khomri devrait généraliser la mesure. La Lettre Valloire : La prime à l’embauche est apparue récemment. Rencontre-t-elle un succès auprès des entreprises ? Combien comptez-vous en délivrer d’ici à la fin de l’année en région Centre-Val de Loire ? Patrice Greliche : La prime à l’embauche est proposée aux entreprises depuis le 18 janvier 2016. Le 27 mai, au plan régional, nous avons comptabilisé 10 865 demandes en provenance des entreprises. L’objectif est de délivrer 13 570 primes d’ici à fin juillet, donc après six mois de mise en

œuvre ; le taux de réalisation de notre objectif est d’ores et déjà de 80 % à deux mois de son échéance. La Lettre Valloire : On s’est beaucoup interrogé sur la formation de 500 000 demandeurs d’emploi annoncée le 31 décembre par le président de la République. Quel est l’objectif chiffré qui a été assigné à la région Centre-Val de Loire ? Vous êtesvous entendu avec la Région et Pôle Emploi sur le sujet ? Où en est-on de la mise en place des dispositifs ? Patrice Greliche : La convention a été signée fin mars. Le conseil régional a la responsabilité globale de la mise en œuvre des formations. L’État s’est engagé à verser 35 M€ dans la mesure où seront mises en place 11 700 actions de formation supplémentaires en direction des personnes en recherche d’emploi. Les années précédentes, on enregistrait environ 20 000 actions en région CentreVal de Loire ; cette année, il y en aura donc 32 000. Propos recueillis par François-Xavier Beuzon

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Économie

en bref

CAUVAL ET SON USINE DE MER REPRIS Le fonds Perceva a été préféré aux trois autres prétendants (Conforama, Verdoso et le portugais Aquinos, un ancien partenaire du groupe), pour la reprise de Cauval, l’un des principaux fabricants de literie français (marques Treca, Dunlopillo, Simmons…), qui possède notamment une usine de quelque 145 salariés à Mer (41). Les juges ont notamment écarté la proposition du holding Verdoso de Franck Ullmann, qui avait été le partenaire des anciens dirigeants de Cauval, Gilbert Wahnich et Gilles Silberman, au sein d’Altus Finance, la société de portefeuille à l’origine du scandale financier du Crédit Lyonnais. C’est le mieux disant social qui a donc été privilégié par le tribunal de commerce de Meaux, Perceva s’engageant à reprendre 1 445 des 1 660 salariés du groupe en France : selon les syndicats, un seul poste serait supprimé dans le Loir-et-Cher. L’objectif du nouveau propriétaire, qui possède des actifs diversifiés (Monceau Fleurs, le traiteur et pâtissier Dalloyau, le fabricant de poêles à bois Supra, le spécialiste des ressources humaines BPI, etc.), est de retrouver en trois ou quatre ans le niveau de vente d’il y a deux ans, ce qui représente une hausse de 20 % : l’an passé, le CA de Cauval était retombé à 214 M€, avec une perte comptable de 24 M€.

MECI RACHETÉ PAR CLEMESSY

Installé à Issoudun (36), Meci, un fabricant de solutions de comptage transactionnel pour les

30 La Lettre Valloire - Juin 2016

industriels du pétrole et du gaz, change de mains. L’entreprise, qui emploie environ 75 salariés pour un CA de 10 M€, vient d’être rachetée par Clemessy, une entité du

groupe Eiffage spécialisée dans le génie électrique et mécanique. Cette acquisition permet à Clemessy de renforcer sa présence sur le marché du pétrole et du

gaz où la société réalise déjà 10 % de sa facturation à travers sa filiale Secauto, spécialisée dans l’analyse industrielle.

INCOPLAST ENVISAGE DE S’ÉTENDRE À DIGNY

La société belge Incoplast (environ 40 M€ de CA, 200 salariés) a mis à l’étude un projet d’extension d’environ 4 000 m² de son unité de Digny (28), une plateforme de 10 000 m² qui emploie aujourd’hui 33 salariés. Ces nouvelles capacités pourraient permettre à la société de se positionner sur des segments de marché (agroalimentaire) où elle n’est pas aujourd’hui présente. Ce programme pourrait être réalisé en 2017.


NOVO NORDISK INVESTIT 100 M€ À CHARTRES

Lors de la visite du président de la République le 21 avril sur l’unité chartraine du laboratoire pharmaceutique Novo Nordisk (41 122 salariés dans le monde, 14,5 Md€ de CA en 2015), le pdg danois Lars Rebien Sorensen a annoncé un investissement de 100 M€ sur le site, qui s’étend actuellement sur 31 000 m²

et emploie 1 100 salariés à la production d’insuline. La nouvelle ligne de production sera en capacité de produire 100 millions de stylos à injection d’insuline Flexpen.

LORILLARD RACHÈTE LES MENUISERIES BOURNEUF Le chartrain Lorillard (160 M€ de CA, environ 850 salariés), un des leaders français de la menuiserie industrielle pour le bâtiment, vient d’acquérir le sarthois Les Menuiseries Bourneuf (9,5 M€ de CA, 65 salariés). Ce dernier est spécialisé dans la menuiserie bois de prestige et les produits coupe-feu. Le groupe

AMI CHIMIE COMPLÈTE SON OFFRE AVEC TECHNOPACK Le distributeur de matières premières et d’ingrédients dédiés aux industries de la cosmétique et de l’agroalimentaire AMI Chimie fait ses emplettes en Touraine. Installée sur le Node Park de Tauxigny (37), l’entreprise (27,6 M€ de CA en 2015, 42 salariés) a racheté Technopack, à Montbazon. « Cette opération de croissance externe va nous permettre d’intégrer une compétence qui nous faisait défaut : le conditionnement de mélanges et de poudres alimentaires qui est une spécialité de Technopack (3 M€ de CA, 15 salariés) », indique Jean-Marc Venin, le président d’AMI Chimie. Cette dernière activité a conduit la société à se doter dernièrement d’une nouvelle ligne BPF (bonnes pratiques de fabrication) au prix d’un investissement de 700 000 €. Lorillard, qui produit 1 400 fenêtres par jour, étend par ce rachat sa

gamme et se place comme leader de la menuiserie bois en France.

La Lettre Valloire - Juin 2016 31


Économie

en bref

ATOS SE REGROUPE À ORLÉANS Atos, le numéro 3 français des technologies de l’information, va regrouper toutes ses activités orléanaises – réparties aujourd’hui sur trois sites –, sur une plateforme unique d’environ 5 000 à 6 000 m². Ce bâtiment sera construit à Olivet, sur la ZA du Larry, non loin du siège social d’Axéreal. Il accueillera environ 40 salariés, mais son gabarit lui permettra d’héberger à terme une centaine de collaborateurs supplémentaires. La plateforme orléanaise d’Atos, qui devrait être opérationnelle au second semestre 2018, abritera également un Innovation Lab – un concept développé par Atos sur certains de ses sites –, qui sera dédié à la thématique de l’environnement et du développement durable.

POULAIN REPASSE SOUS PAVILLON TRICOLORE La société Poulain, qui exploite une unité de conditionnement de 200 salariés à Villebarou, près de Blois (41), repasse sous pavillon tricolore. La célèbre marque de chocolat, qui était entrée dans le giron de Mondelez, devrait être reprise par le fonds Eurazéo. À cette occasion, deux spécialistes de l’univers de la grande consommation, l’ex-pdg d’Orangina Patrick Mispolet et Pierre Le Tanneur, ex-dirigeant de Spotless Group,

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entreraient au capital. La transaction s’élèverait à près de 250 M€.

LA PARQUETERIE BERRICHONNE INVESTIT À ARDENTES Les dirigeants de la Parqueterie Berrichonne viennent de lancer un programme d’investissement de 600 000 € à Ardentes (36), où ils exploitent une unité de fabrication de parquets vendus sous les marques Parqueterie Berrichonne et Nature Parquet. Le programme se traduit par la construction d’un bâtiment de 400 m² qui accueillera les services administratifs de la société. Près de 200 000 € vont, d’autre part, être consacrés au déploiement d’une nouvelle machine. Les nouveaux locaux, qui seront achevés fin mai, comprendront 100 m² de showroom.

DES INVESTISSEURS RÉGIONAUX AU CAPITAL DE CBM

Crédit Agricole Régions Investissement et Sofimac Partners viennent de prendre une participation minoritaire au capital de la société Centre Bois Massif (CBM). Installée à StPierre-les-Etieux (18), CBM fabrique et commercialise en ligne des parquets massifs. Ces nouveaux concours permettront à l’entreprise, qui connaît une croissance à deux chiffres (5 M€ de CA en 2015), d’accroître ses capacités de production et d’accélérer son développement commercial.

KRONOFRANCE INVESTIT À SULLYSUR-LOIRE Installée à Sully-surLoire (45), l’unique plateforme française de production de panneaux

de bois Kronofrance (170 M€ de CA, environ 400 salariés) a d’investi 10 M€ dans une nouvelle génération de presse à mélamine qui va lui permettre d’accroître ses capacités de production. À cette occasion, la société change de raison sociale pour devenir Swiss Krono, du nom de sa maison-mère suisse (Swiss Krono Group), et se dote d’une nouvelle gouvernance : Vincent Adam, 48 ans, est nommé pdg de Swiss Krono SAS.

FRANCE FERMETURES INVESTIT 1 M€ À MASSAY

La société France Fermetures (64 M€, 400 salariés), spécialisée dans la fabrication de volets roulants, de battants, de portes de garages et de persiennes, va investir 7 M€ sur ses différents sites français. Dans ce cadre, la filiale du groupe SFPI (500 M€, 4 000 salariés) a consacré 0,5 M€ à l’automatisation d’une ligne de délignage de panneaux sur sa plateforme de production de Massay (18). Un montant équivalent sera engagé en 2017 pour l’amélioration de ce process.


PLASTIVALOIRE AU MEXIQUE Le groupe de plasturgie Plastivaloire, dont le siège social est à Langeais (37), annonce son implantation à San Luis Potosi, au Mexique, via la création d’une nouvelle filiale Plastivaloire Mexico. Cette opération, indique le groupe, « s’inscrit pleinement dans la stratégie de diversification de Plastivaloire qui vise à s’affirmer parmi les leaders de la plasturgie en s’implantant au plus près des donneurs d’ordre. » Notons que le Mexique est le 2e pays de production automobile sur le continent américain et le 7e au niveau mondial. Plastivaloire entend pouvoir disposer de premières capacités opérationnelles dès la fin 2016 et monter

progressivement en puissance tout au long de l’année 2017.

SYNGENTA ARRIVE À CHARTRES

LE CRÉDIT AGRICOLE SE DÉVELOPPE À MER Crédit Agricole Titres, experte dans la conservation et l’épargne, installe sur son site existant de Mer (41) une plateforme dédiée à la gestion d’une nouvelle prestation baptisée Facilit. Son but est de faciliter le transfert de la relation entre un client et son conseiller dans une caisse régionale vers un autre conseiller dans une autre caisse, par exemple en cas de déménagement. L’investissement est compris entre 5 M€ et 6 M€. « Le coût de cette installation est certain, reconnaît Stéphane Brou, directeur général. Mais nous avons opté pour ce choix parce qu’à Mer plutôt qu’ailleurs, il existe un vrai savoir-faire et un bassin d’emploi assez qualifié dans le secteur des relations à distance. » Crédit Agricole Titres compte 730 collaborateurs, dont 295 à Blois et à Mer, dans le Loir-et-Cher.

Syngenta va installer à Chartres (28) une station de recherche sur les hybrides de céréales et de colza : dans un premier temps, cette plateforme, qui devrait être opérationnelle le 1er janvier 2017, emploiera une cinquantaine de chercheurs et de techniciens, mais l’effectif devrait monter à 120 salariés. Le transfert progressif d’activités en provenance d’Orgerus (78), Ressons (60) construction d’une et Roye (80) rendra unité dédiée dans la nécessaire la périphérie chartraine,

probablement adossée à des champs de démonstration.

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Économie

Numérique

Les lieux totems de la French Les deux incubateurs de la French Tech Loire Valley, le site Mame à Tours et le Lab’O à Orléans, ont été inaugurés en grande pompe et simultanément le 10 juin. Une extension des capacités immobilières existantes a d’ores et déjà été annoncée à Orléans. Mais il faudra veiller à préserver la coopération des deux cités ligériennes, menacée par leurs ambitions métropolitaines respectives.

L

es petites piques aigres-douces échangées par vidéo interposée entre Philippe Briand, le président de Tour(s) Plus, et Olivier Carré, le maire d’Orléans, lors de l’inauguration simultanée des deux lieux totems de la French Tech Loire Valley, n’auront pas gâché la fête. Elles auront toutefois rappelé que la lune de miel entre les deux villes a été rangée au rayon des souvenirs de vacances. « Rien d’irréparable n’a été commis, indique l’un des fervents supporteurs tourangeaux de la French Tech Loire Valley. Mais lorsqu’il s’agira de se doter d’une véritable gouvernance, il faudra veiller à ce que la répartition des pouvoirs entre les deux villes ne devienne pas un casus belli ». Déjà, certains faisaient remarquer dans les couloirs de cette inauguration à grand spectacle qu’aucune délégation ne s’était rendue chez la voisine,

comme ce fut le cas lors de l’annonce de la candidature commune à la labellisation, le 3 juin 2015. « On a préféré faire son show chacun de son côté, en se contentant d’échanger par vidéo. On sent comme une prise de distance… », soulignait l’un des participants à la fête.

“ ON A PRÉFÉRÉ FAIRE SON SHOW CHACUN DE SON CÔTÉ, EN SE CONTENTANT D’ÉCHANGER PAR VIDÉO. ON SENT COMME UNE PRISE DE DISTANCE… À Tours, on a bien conscience que la petite vingtaine de startups et d’acteurs divers du numérique qui ont rejoint en pionniers la cité de la création et du numérique Mame « vont essuyer les plâtres », selon l’expression de Thibault Coulon, l’adjoint au maire en charge de l’emploi et du numérique. Et cela en dépit du renfort – mo-

Au Lab’O, les sourires des élus orléanais, ici en duplex avec ceux de Tours qui inauguraient au même moment le site Mame, résisteront-ils à la rivalité des deux candidates au statut de métropole ?

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deste – de la Loir-et-Cher Tech, qui a annoncé le 10 juin son ralliement à l’axe Orléans-Tours. « Des travaux doivent encore être menés pour mettre les capacités d’accueil en conformité. Mais la dynamique est enclenchée. Pendant le chantier, les installations continuent… ».

À terme, près de 11 000 m2 sur les 14 000 m2 disponibles – 3 000 m2 seront occupés par l’École supérieure des Beaux-Arts de Tours (Esbat) – devraient ainsi être colonisés par des jeunes pousses du numérique et leurs partenaires. D’ores et déjà, le site accueille quelques entreprises issues du terreau local, comme l’Esten (École supérieure des métiers de la création numérique) ou l’éditeur de services de facturation Clearnox. Les services économiques de Tour(s) Plus pourraient concrétiser cet été ou à l’automne l’arrivée « de 7 ou 8 startups, pour la plupart extérieures à la ville, dont certaines sont assez connues sur leurs marchés ». Qui vivra verra ! Dans tous les cas, le sujet est jugé majeur et on ne lésine pas sur les moyens accordés. Le programme de travaux chez Mame bénéficiera d’une rallonge financière accordée par Tour(s) Plus qui viendra s’ajouter aux 12 M€ déjà engagés. A Orléans, on envisage déjà de pousser les murs du Lab’O, l’incubateur numérique inauguré ce même 10 juin. Le


Tech inaugurés président de l’agglomération CharlesEric Lemaignen et le député-maire Olivier Carré ont profité de l’événement pour annoncer qu’une seconde tranche de travaux de 6 000 m2 allait être lancée afin de donner plus d’ampleur à cette plateforme qui se déploie sur l’ancien site industriel Famar, en bord de Loire. Avec les 5 000 m2 déjà en service, cela fera du Lab’O l’un des plus vastes incubateurs numériques de France. Le budget de cette extension sera pioché sur l’enveloppe de 10 M€ dédiée par l’Aggl’O à l’acquisition et la transformation du site. Les 26 entreprises qui occupent les lieux et leurs 128 salariés ne sont pourtant pas à l’étroit, mais la culture startup requiert de grands espaces partagés. Il faudra aussi accueillir les candidats qui frappent à la porte : 5 nouveaux

postulants sont inscrits au prochain comité de sélection. Au final, l’objectif serait d’accueillir une centaine d’entreprises. D’autres projets nécessitent des surfaces supplémentaires comme un Industry Lab. À la différence d’un Fab Lab, réservé aux prototypes, un Industry Lab est un atelier pouvant réaliser la production en petites séries de machines innovantes. Par ailleurs, la Wild Code School de La Loupe devrait essaimer au Lab’O dès la rentrée de septembre pour former jeunes et moins jeunes, de préférence les plus éloignés de l’emploi, au code et à la programmation informatique. Bien sûr, ces capacités immobilières vont donner de la visibilité à la French Tech Loire Valley et elles appuieront la candidature de l’éco-

système ligérien qui doit tenter de nouveau sa chance, après l’échec de l’an passé, lors de la prochaine vague de labellisation de juin 2018. « Mais nous ne jouons pas le sort de la French Tech Loire Valley dans cette affaire. La valeur ajoutée d’une labellisation n’est pas aussi importante que nous devions nous focaliser sur ce seul objectif », estime Thibault Coulon qui confirme que le fonds d’investissement doté d’une vingtaine de millions d’euros – abondé par les collectivités locales et des banques mutualistes – interviendra « davantage en phase de développement que dans la phase de création des startups » ; il sera néanmoins opérationnel d’ici à la fin de l’année 2016. Jean-Christophe Savattier, à Tours, et Bruno Villeneuve, à Orléans

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Économie

Numérique

Cyrès apôtre tourangeau du big data La SSII tourangelle, spécialisée dans l’hébergement de solutions informatiques en mode cloud, engage l’extension de son datacenter de Tours-Nord. Cette infrastructure va soutenir ses ambitions sur les marchés du big data.

P

Guillaume Ponsard, fondateur et dirigeant du groupe Cyrès, veut doubler de CA et d'effectif d'ici à 2020.

ièce maîtresse de la French Tech Loire Valley, la SSII tourangelle Cyrès (56 salariés, € de CA) fonde beaucoup d’es5M poirs sur le big data, du nom de cet ensemble de technologies informatiques qui permettent d’analyser et de valoriser les millions de données produites par certaines grandes entreprises. « L’agrégation et l’interprétation de ces données qui, parfois, sommeillent au cœur des systèmes d’information des entreprises, notamment celles qui gèrent des milliers de comptes clients ou d’abonnés à des services, permettent de soutenir des stratégies commerciales extrêmement pointues et personnalisées », explique Guillaume Ponsard, le président de Cyrès Afin de maîtriser toute la chaîne de valeur liée à cette activité spécifique et de disposer d’une capacité d’hébergement ajustée à ses ambitions, la société va engager d’ici à la fin de l’année l’extension de son datacenter

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de Tours-Nord. Ce site de 700 m2, qui exploite déjà 35 baies de serveurs, va intégrer 117 baies supplémentaires, ce qui au total correspondra à une puissance installée de 4 600 serveurs, « soit l’une des plus importantes en région Centre Val de Loire », explique Guillaume Ponsard qui aura consacré près de 4 M€ à cette plateforme.

le Code of conduct, qui encourage les exploitants à adopter les meilleures pratiques en matière d’économies d’énergies. L’infrastructure servira de vitrine à Hosteam, la filiale du groupe Cyrès dédiée à l’hébergement et à la mise en œuvre de PRA (plans de reprise d’activité), ainsi qu’à Ingensi, la filiale

“ LE DATACENTER POSSÈDERA UNE PUISSANCE INSTALLÉE DE 4 600 SERVEURS, SOIT L’UNE DES PLUS IMPORTANTES EN RÉGION CENTRE VAL DE LOIRE Certes, d’autres datacenters de grande capacité sont déjà installés en Touraine, comme celui de la société américaine Cogent, « mais il s’agit d’infrastructures un peu vieillissantes », poursuit Guillaume Ponsard. Rien à voir avec cette unité de dernière génération qui bénéficiera de toute une batterie d’agréments, notamment celui (PCI DSS) l’autorisant à héberger des plateformes de paiement en ligne, une activité bien connue de Cyrès puisque la SSII a déjà porté sur les fonts baptismaux sa propre solution de paiement (Central Pay) ; celle-ci a opéré l’an passé près de 400 M€ de transactions. Grâce à un partenariat avec la société nordiste Coreye, le datacenter de Tours-Nord a été autorisé à héberger des données de santé, domaine ô combien prometteur dopé par les applications de télémédecine et d’esanté qui devraient se multiplier dans les années à venir. Enfin, le datacenter de Cyrès bénéficie de technologies d’économie d’énergie qui l’ont autorisé à signer avec l’Union européenne

big data du groupe. Cette dernière peut déjà s’enorgueillir d’avoir gagné la confiance de grandes compagnies internationales (Hermès, Saint-Gobain, Generali, Rio Tinto). Elle a également réussi à devenir le bras armé exclusif de Dell en France dans le domaine du big data. « Nous devrions également prochainement annoncer un deal majeur avec Orange », nous indique Yohann Berhouc, le directeur général de la SSII tourangelle. « Nous ne sommes pas seulement orientés vers le marché des grandes entreprises nationales, poursuit Guillaume Ponsard. Nous sommes également un acteur local comme en témoigne le lien très étroit que nous avons avec Touraine Métropole Numérique (TMN), l’exploitant qui gère en DSP le réseau à très haut débit de l’agglomération tourangelle ». Forts des perspectives ouvertes par cette infrastructure, les dirigeants de Cyrès envisagent de doubler les effectifs et le CA de la société d’ici à 2020. Jean-Christophe Savattier


La Lettre Valloire - Mars 2016 41


Économie

Numérique et Cosmétique

Beauty French Tech, dernière Associée à Chartres Métropole, la Cosmetic Valley a lancé le 30 mars Beauty French Tech, un écosystème numérique dédié à l’univers de la beauté. Le réseau fédère la plupart des grandes marques de produits cosmétiques et des startups qui prennent astucieusement le relais.

S

i Orléans et Tours tournent le dos aux réseaux thématiques de la French Tech, Chartres Métropole et la Cosmetic Valley ont lancé le sprint pour déposer le dossier de la Beauty French Tech auprès de la mission pilotée par le ministère de l’Économie. La réponse devrait tomber à la fin du mois de juin. Mercredi 30 mars, tout Chartres et la Cosmetic Valley étaient à l’Usine IO – un fablab très branché installé à une portée de fusil de la gare d’Austerlitz– pour lancer ce nouvel écosystème numérique. Sorti des limbes avec un temps de retard sur les 13 Métropoles French Tech primées en 2014 et 2015, il représente toutefois une industrie des cosmétiques qui n’a pas attendu

pour prendre le virage digital. Maquillage en réalité augmentée, soins hydratants sur-mesure, patchs capteurs d’UV, les grands du secteur ont investi le numérique au côté de pure players apparus très récemment au firmament de la beauté comme Feeligreen ou WB Technologies, une startup fondée fin 2013 par deux anciens de L’Oréal, soutien actif de la Beauty French Tech (voir l’encadré cidessous). Décidé à ne pas se laisser distancer, L’Oréal a présenté lors du Festival de Cannes 2014 son application MakeUp Genius. Celle-ci, téléchargeable sur tous types de smartphones, transforme les appareils photo en miroir permettant à l’utilisatrice de tester vir-

Wired Beauty, l’inventeur du masque de beauté connecté Au début de cette année, la startup innovante Wired Beauty (WB Technologies), partenaire de la Beauty French Tech, a présenté son masque Mapo au CES de Las Vegas. La société créée fin 2013 par Stanislas Vandier, « serial-entrepreneur et ancien de L’Oréal » (à gauche ci-dessous), et Jean-Roch Meunier, autre ancien de L’Oréal et ex-directeur général du pôle de compétitivité parisien Medicen (à droite), a mis au point un masque connecté et multifonctions qui permet de réaliser un check-up beauté après application sur le visage. Bardé de capteurs, le dispositif Mapo, qui est lavable et conserve la forme du visage, mesure le taux d’hydratation de la peau ; il intègre aussi une technologie innovante, « Sense&Treat », qui augmente l’efficacité des produits de soin grâce à une légère source de chaleur. Mapo est relié à une application (« Beauty App ») croisant les informations obtenues avec celles contenues sur le web ; de surcroît, l’app donne la possibilité aux utilisatrices de partager avec leur communauté des informations sur les solutions de beauté.

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tuellement les produits de maquillage de la marque. L’Oréal s’est installé dans la Silicon Valley dès la fin de l’année 2012 pour créer l’incubateur Connected Beauty. Pour MakeUp Genius, le leader mondial de l’industrie de la beauté s’est adjoint les compétences de la startup californienne Image Metrics, en soutien des 4 000 chercheurs et techniciens de sa propre R&I. Toujours grâce au Connected Beauty Incubator, L’Oréal a récidivé au dernier CES de Las Vegas avec My UV Patch, vendu par la gamme La Roche-Posay : ce capteur cutané, portable et extensible, surveille l’exposition aux UV et guide l’utilisateur dans son choix de produits de protection solaire. Feeligreen, une startup de Sophia-Antipolis, a créé Feeligold, un patch à stimulation électrique qui active la production de collagène et d’élastine présents dans la peau pour réduire jusqu’à 40 % la profondeur des rides, et i-feel Beauty, un coffret composé de quatre soins cosmétiques et d’un appareil, l’Activ’feel, qui associe deux techniques : la diffusion de micro-courants bipolaires et le traitement photodynamique par LED qui interagissent avec les soins pour améliorer la biodisponibilité des actifs et « décupler leur efficacité sur la peau ». De son côté, La Beauty French Tech s’est appuyée sur plusieurs startups partenaires. Trois ont été présentées le 30 mars, dont le site Lucette.com, qui croise les informations obtenues grâce à un questionnaire rempli en ligne et les produits référencés dans sa base pour recommander aux utilisatrices les soins de beauté les mieux adaptés à sa peau, et aussi la plateforme Octoly, un facilitateur de rela-


partie, première arrivée ?

tions entre les grandes marques et les Youtubeuses beauté, devenues des relais d’informations indispensables aux industriels pour accroître la notoriété de leurs produits cosmétiques. « Je ne vois pas comment nous pourrions passer à côté de la reconnaissance de la French Tech », se rassurait le 30 mars l’un des porteurs du projet. La thématique forte de la cosmétique, un écosystème entrepreneurial unique à Chartres et dans ses environs, le puissant levier du pôle de compétitivité Cosmetic Valley, des territoires engagés à fond et des projets structurants : le cahier des charges est largement respecté. D’autant que le réseau fédère au-delà de l’Eure-et-Loir, avec des entreprises et des startups d’horizons très divers. Pour élargir son environnement, la Beauty French Tech est allée chercher des partenaires un peu partout : en France, où elle a réussi à convaincre de son appui le pôle de compétitivité parisien de la transformation numérique Cap Digital, ainsi que deux métropoles déjà labellisées, Aix-Marseille French Tech et Normandy French Tech, ont joint une lettre de soutien au dossier déposé à Bercy le 11 avril. La seconde a indiqué qu’elle restait « ouverte à toute proposition de partenariat qui pourrait être imaginé, notamment sur la thématique smart

industry (l’industrie connectée du futur, NDLR) sur laquelle nous nous mobilisons. » Mais la marque de sympathie la plus spectaculaire, outre celles des communautés French Tech de Londres, de Shanghai et de San Francisco ( !), est venue de Gary Shapiro, le CEO du CES de Las Vegas, qui a écrit à Jean-

vestit 5 M€ dans la transformation de cet ancien camp militaire en une cité de l’innovation qui offrira à terme 16 000 m2 de surfaces aux entreprises innovantes et un data center. Autre pierre importante de l’édifice Beauty French Tech, la Maison internationale de la beauté. Installé dans les locaux du collège Jean-Moulin, qui

“ LE RÉSEAU FÉDÈRE BIEN AU-DELÀ DE L’EURE-ET-LOIR, AVEC DES ENTREPRISES ET DES STARTUPS VENUES DE TOUT LE TERRITOIRE FRANÇAIS Pierre Gorges et Marc-Antoine Jamet, le président de la Cosmetic Valley, « sa hâte de travailler avec la French Tech, notamment la Beauty Tech » et sa conviction que la France dirigera la transformation numérique de l’industrie des cosmétiques et du parfum avec la création de Beauty French Tech. C’est à Chartres que sera créé l’indispensable lieu-totem, baptisé « La Fabrique de la Beauté 3.0 » ; l’incubateur, qui accueillera dans un premier temps une vingtaine de startups sur 900 m2, trois fois plus à terme, sera installé sur le site de l’ancien CM 101 du Coudray ; elles travailleront bien entendu en étroite collaboration avec la Cosmetic Valley est ses membres. Rappelons que Chartres Métropole in-

sera entièrement réaménagé dans ce but d’ici à 2019, cet espace deviendra le show-room de toutes les innovations en matière de cosmétique ; il abritera aussi le futur siège de la Cosmetic Valley. Il ne faut pas oublier l’école internationale supérieure d’esthétique de Régine Ferrère, qui ouvrira normalement à la rentrée prochaine dans les locaux rénovés de l’ancien lycée Marceau. Elle préparera ses quelque 200 étudiants à des BTS, puis des bachelor et des MBA. Chartres était déjà parée pour consolider son statut de capitale de la Cosmetic Valley. Il ne manquait plus que la dernière touche de maquillage de la Beauty French Tech. C’est désormais chose faite. François-Xavier Beuzon

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Économie

Cosmétique

Zawadi, une promesse de la Beauty French Tech La marque de cosmétique chartraine Zawadi s’est adossée à la Cosmetic Valley et à la Beauty French Tech pour promouvoir ses produits de soin des peaux noires et métissées.

B

Béatrice Belle, docteur en pharmacie et fondatrice de la marque de cosmétiques Zawadi, a décidé d’apporter une solution à la sécheresse des épidermes afrométissés.

éatrice Belle, docteur en pharmacie et fondatrice de la marque de cosmétiques Zawadi, a décidé d’apporter une solution à la sécheresse des épidermes afrométissés. Soutenue dès l’origine par la Cosmetic Valley et lauréate du dernier concours Start In Cosmetic dans la catégorie « jeunes entreprises innovantes de moins de trois ans », la créatrice a également rejoint la Beauty French Tech : « J’ai besoin d’être accompagnée sur tous les aspects numériques. La formation et l’information des pharmaciens sur les spécificités de nos produits passent par des solutions digitales. C’est vrai aussi pour la visibilité de la marque sur les points de vente qui peut se faire via des tablettes tactiles ».

Si Béatrice Belle compte s’appuyer sur le web et les réseaux sociaux, elle mise aussi sur les officines et le conseil direct des pharmaciens : « J’ambi40 La Lettre Valloire - Juin 2016

tionne que près de deux cents pharmacies distribuent mes produits d’ici à la fin de l’année 2016. Avec un objectif de mille points de vente d’ici à cinq ans. » L’histoire de Zawadi part d’un constat, celui « que les personnes à peau noire ou métissée installées en Europe sont grosses consommatrices de produits hydratants. Et qu’elles accu-

& Lam Partners et lance sa marque Zawadi pour cibler, dans un premier temps, les enfants : « Tous les ans en France, il y a 300 000 naissances d’enfants à la peau noire ou métissée. Je vous laisse imaginer le potentiel de développement… Pour les femmes, on verra plus tard ». Aujourd’hui, le produit phare de la gamme s’appelle HygroCalm : sa for-

“ LA FORMATION ET L’INFORMATION DES PHARMACIENS SUR LES SPÉCIFICITÉS DE NOS PRODUITS PASSENT PAR DES SOLUTIONS DIGITALES mulent, souvent sans résultat, les consultations chez les médecins pour régler des problèmes récurrents de sècheresse de peau. Je l’ai vécu moimême avec mes propres enfants ! » Béatrice potasse alors la question, lit les publications scientifiques sur le sujet et apprend que lesdites peaux sont carencées en céramides, des lipides complexes qui ont, entre autres propriétés, celle d’emprisonner l’eau. «Moitié moins de céramides, cela veut dire une déshydratation accélérée et des peaux sèches développant notamment un eczéma », explique-t-elle. En passionnée de formulations chimiques et ayant déjà acquis une expérience en recherche et développement dans un laboratoire cosmétique, Béatrice Belle élabore des produits à base de cire de carnauba, une substance issue de feuilles de palmiers du nord est du Brésil. « Cette cire agit comme un film protecteur sur la peau, limitant ainsi la déshydratation », explique-t-elle. Béatrice Belle crée alors la société Lam

mule a été brevetée ainsi que celle de l’eau de bain. Les produits de la gamme, tous fabriqués en France, comptent aussi un lait hydratant, une mousse de bain et une eau lactée. À défaut d’avoir été soutenue par des banques, Béatrice Belle a pu compter sur le soutien d’Eure-et-Loir Business Angels (Elba) et du CEEI-Chartres qui lui a permis de s’installer au sein de l’antenne scientifique et universitaire. Les premiers signaux sont prometteurs et le CA de 250 000 € programmé en 2016 semble réalisable. Lors de notre entretien, Béatrice Belle attendait la décision d’investisseurs prêts à injecter 800 000 € pour accélérer le décollage de Zawadi. Et sa fondatrice s’apprêtait à s’envoler pour Dubaï pour participer, « dans le cadre du pavillon France », au salon international Beauty World Middle East, l’un des plus importants salons au monde dans le secteur de la cosmétique. Zawadi a d’ores et déjà un œil à l’international ! Stéphane Messer


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Économie

Cosmétique

Orléans, la scientifique de la Cosmetic Valley ? Faute de pouvoir en être le centre névralgique, que Chartres conserve jalousement, Orléans entend se positionner comme capitale scientifique de la Cosmetic Valley en mettant en avant ses laboratoires de recherche.

Le centre de recherche de Shiseido à Ormes étudie notamment les effets des cosmétiques sur les cheveux.

C

osm’actifs, Cosmet’up, Cosm’ innov, Cosmetosciences… difficile de s’y retrouver dans la constellation des organismes qui œuvrent dans le domaine de la recherche sur les cosmétiques. Le point commun entre toutes ces structures est Orléans qui revendique le titre de capitale scientifique de la Cosmetic Valley. Pour mieux l’affirmer, un voyage de presse était organisé le 19 mai dernier par Loire&Orléans Éco, en association avec la communauté d’agglomération et le conseil régional. Las ! Le voyage destiné à la presse nationale n’a déplacé que les représentants du quotidien départemental et de… La Lettre Valloire. Pourtant, la carte de la R&D cosmétique est bien celle que la capitale de la région Centre-Val de Loire peut jouer face à Chartres qui campe sur sa position de cœur historique de la Cosmetic Valley. Avec ses 48 équipes de recherche universitaires en cos-

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métologie et ses 41 laboratoires publics et privés spécialisés en biologie et biochimie, Orléans peut aligner une armée de 2 000 chercheurs sur le front de la cosmétique. La dispersion et le manque de convergence entre les différentes équipes constituent sans doute le point faible du dispositif et nuisent à sa visibilité. C’est pourquoi des efforts de mutualisation sont entrepris, tant au niveau de la recherche fondamentale avec le groupement de recherche Cosm’Actifs que dans le soutien aux PME et jeunes entreprises du secteur avec Cosmet’Up, soutenu notamment par le centre de recherche Hélios de LVMH, ou encore avec le programme Cosmetosciences dans lequel la Région investit 3,3 M€ pour accueillir des chercheurs internationaux. Le salon Cosm’innov, qui s’est tenu les 24 et 25 mai à Orléans, participe égale-

ment de cette volonté fédératrice. Le campus orléanais dispose aussi de quelques « pépites » comme l’Icoa (Institut chimique, organique et analytique), qui teste sur de la peau reconstruite les effets de molécules réparatrices, Glycodiag, qui élabore des actifs antivieillissement en utilisant la « reconnaissance sucrée » des cellules, ou bien encore Greenpharma qui isole les principes actifs des plantes pour en extraire les molécules mises à disposition de l’industrie. Dans sa soif de reconnaissance nationale, Orléans peut aussi s’appuyer sur les deux poids lourds de son agglomération : Shiseido, qui abrite le centre de recherche européen du groupe japonais pour toutes ses fragances, et Hélios, le gigantesque paquebot de StJean-de-Braye où s’élaborent les futurs blockbusters du pôle beauté de LVMH. Bruno Villeneuve

Téane exploite les vertus d’une plante malgache Connaissez-vous la cassia alata ? Egalement appelée « dartrier », c’est une plante médicinale poussant à Madagascar que les femmes utilisent pour effacer les vergetures provoquées par la grossesse. Toute jeune ingénieure chimiste, Agnès Ducrocq en a découvert les vertus en 2008, à l’occasion d’un voyage. Elle fait alors phosphorer deux laboratoires du campus d’Orléans, l’Icoa et Greenpharma, pour identifier les principes actifs et isoler la molécule. Elle crée sa marque Téane en 2010, dépose un brevet, et commence la commercialisation à partir de 2013 avec une gamme de quatre produits dédiés au soin de la peau de la future maman. « Nous diffusons nos produits essentiellement au travers d’un réseau de 1 200 pharmacies en France, ainsi qu’une centaine de magasins bio », explique Agnès Ducrocq. Installé à Orléans, le laboratoire Téane emploie quatre personnes. La gamme a été complétée dernièrement par des huiles et crèmes pour bébés, toujours à base de la fameuse cassia alata.


L’Eure-et-Loir à fond dans la formation digitale Une fièvre de formations aux métiers du web s’empare de l’Eure-et-Loir. Après la Wild Code School, la CCI lance son offre.

« C’

est important pour le territoire. Et nous avons le devoir de réussir ! ». Pour Joël Alexandre, le président de la CCI d’Eure-et-Loir, la toute nouvelle formation en développement web lancée à Dreux par l’organisme consulaire est condamnée au succès. D’abord parce que les besoins du marché sont là : « La moitié des entreprises en France n’ont pas de site internet. Et seulement 11 % d’entre elles ont un site de vente en ligne ». Les entreprises du bassin drouais, en demande, pourront ainsi recruter dans quelques mois des intégrateurs ou des webdesigners junior formés localement. Cette formation qualifiante, et gratuite, est née sous de bons auspices puisqu’elle est labellisée « La Grande École du Numérique ». Une reconnaissance de l’État assortie d’une subvention de 60 000 €, complétée par une aide de 15 000 € de l’agglomération de Dreux. Une quinzaine de personnes ont été sélectionnées et participent, en juin, à la 1ère session de 560 heures de formation, auxquelles s’ajoutent 175

heures de stage en entreprise. Une deuxième promotion sera lancée en juillet. Cette offre vient enrichir celle déjà proposée à la Loupe et désormais à Chartres par la Wild Code School. Mais l’approche est différente ; la formation estampillée CCI s’adresse exclusivement aux jeunes en échec scolaire et donc sans diplôme, ainsi qu’à toutes personnes en situation

de reconversion professionnelle issues du bassin d’emploi drouais. SM

Le BRGM se frotte aux big data À Orléans, le Bureau des recherches géologiques et minières (BRGM) a candidaté à l’appel d’offres piloté par l’Agence nationale de la recherche (ANR) dans le cadre des investissements d’avenir, visant à la création sur l’ensemble du territoire national d’une dizaine d’Instituts Convergences. Ces structures, qui seront dotées d’une enveloppe de 10 M€ sur dix ans, ont pour fonction de rassembler sur un même lieu des « compétences de recherche diversifiées visant à produire des savoirs nouveaux ».

Ligers, le projet défendu par le BRGM, s’est positionné sur le thème de la gestion des données hydrogéologiques et environnementales dans une logique big data ; il s’associe l’Inra et la SSII Atos, très implantée en région Centre-Val de Loire et qui s’apprête à lancer les travaux de 6 000 m² de bureaux au sud d’Orléans, non loin du BRGM. À l’issue de l’appel d’offres, les pouvoirs publics devraient identifier une dizaine d’Instituts Convergences pour une centaine de dossiers déposés. Jean-Christophe Savattier

La Lettre Valloire - Juin 2016 43


Économie

Agroalimentaire

À Contres, des aliments pour toutes les intolérances L’entreprise Terra Cérès produit à Contres des aliments dans l’air du temps. Mode passagère ou vraie tendance de fond ?

Fabienne Ermel et Éric Blondeau.

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égétarien, végétalien, vegan. Et maintenant, les intolérants au gluten. Ce printemps, les produits estampillés « sans… » fleurissent sur les rayonnages. Dans les murs de l’incubateur du pôle agroalimentaire Food Val de Loire (FVL) à Contres (41), Fabienne Ermel et Éric Blondeau fabriquent justement des pains (au riz, au lin, au chanvre, etc.) et des moelleux (à l’amande-sarrasin, à l’orange-souchet, etc.) pile-poil pour satisfaire toutes les intolérances, c’est-à-dire

sans blé, ni maïs, ni soja, ni OGM, sans produits d’origine animale, ni lactose, ni colorants, ni arômes… La liste des interdits est longue. Le duo égrène des chiffres pour démentir les accusations de course au business et d’effet de mode. « La pathologie coeliaque touche 1 % de la population, 20 % à 25 % d’individus sont hypersensibles », explique Fabienne Ermel, elle-même touchée par cette fragilité digestive depuis quatre ans : « Le marché du bio sans gluten, en France, augmente de 20 % par an et ce depuis 2012. » Notre pays, adepte de la traditionnelle baguette à la farine de blé, prend toutefois le train en marche, avec plusieurs wagons de retard : en Italie, le marché pèse dix fois plus et aux ÉtatsUnis, la moitié des produits organiques s’affichent sans gluten. À Contres, Terra Cérès s’engouffre dans la brèche. La gamme, composée de deux marques (ô Cérès pour les magasins bio, Happy Go pour les détail-

lants et l’export), est déjà présente dans 120 points de vente hexagonaux. «Nous avons des contacts en Belgique, Italie, Espagne, et au RoyaumeUni », assure Éric Blondeau. Côté chiffres, le potentiel de l’outil Terra Cérès est estimé à 400 tonnes produites annuellement d’ici à trois ans. Avant d’atteindre l’objectif affiché sur le papier, les deux entrepreneurs planchent sur le développement de leur gamme de produits ; des mix, à utiliser chez soi pour concocter des pains maison ou des desserts, devraient bientôt être disponibles. Ils œuvrent aussi à l’émergence de filières locales de production : « Nous utilisons les végétaux et matières premières brutes les moins raffinées possibles. » Un groupe de travail s’est constitué dans ce but avec l’incubateur FVL, ainsi que BioCentre, qui fédère les agriculteurs bios de la région, et la chambre d’agriculture de Loir-et-Cher. Émilie Rencien

Au pays des rillons, les grillons dans l’assiette Julia et Sarah Berdugo entendent bien révolutionner le contenu de nos assiettes. Et cela se passe toujours à Contres.

E

lles ne sont pas sœurs, mais cousines. C’est tout comme, tellement ces deux brunes bouclées, âgées toutes deux de 25 ans, se ressemblent. Même pétillance et même énergie, elles veulent mettre sur le marché la barre de céréales de demain, composée de farine de… grillon, ce qui permet, bien entendu, de garder une taille de guêpe ! Au pays des rillons, le pari des grillons comestibles est osé, même si les insectes, riches en protéines, seront 44 La Lettre Valloire - Juin 2016

peut-être nécessaires pour nourrir les 9 milliards d’êtres humains annoncés à l’horizon 2050. Osé, vraiment ? Pas pour Sarah Berdugo, qui trouve ce nouvel aliment tout à fait naturel : « Il faut proposer des alternatives permettant de manger sainement. » Les « Berdugettes », qui ont collecté 14 273 € sur la plateforme de crowdfunding KissKissBankBank, ont déjà développé 3 super barres avec le laboratoire d’innovation agroalimentaire Agrotec d’Agen. Mais c’est à

Contres que leur entreprise GryÖ posera ses valises en 2017 dans l’incubateur de Food Val de Loire. ÉR



Économie

Gastronomie

Catherine Barrier

au nom du père

La fille du célèbre restaurateur tourangeau Charles Barrier vient d’installer à Tours une agence conseil en communication spécialisée dans la gastronomie et l’art de vivre. La démarche ne devrait pas laisser indifférents les promoteurs de la Cité internationale de la gastronomie, un label que Tours veut promouvoir.

N

ourrie au lait de la grande gence tourangelle afin de l’accom- et du Dr. Leconte – le père du réalisateur Patrice Leconte – un cinécuisine « mais aussi du mul- pagner dans ses ambitions. timédia, du digital et de Mais, bon sang ne saurait mentir, Ca- club baptisé le Caméra Club de Toul’événementiel », autant de domaines therine Barrier, tout entière façonnée raine… professionnels dans lesquels elle a par les codes du luxe, n’entend pas Vouant une véritable dévotion à son exercé pendant vingt-trois ans, Ca- se limiter à cette cuisine somme père Charles Barrier, « élevée dans le therine Barrier, la fille du célèbre res- toute classique du conseil. Elle a mis culte de l’excellence et de la rigueur taurateur tourangeau Charles Barrier, a fondé dans sa ville l’agence de “ UNE FIGURE TOURANGELLE DÉCÉDÉE EN 2009 communication éponyme spécialiQUI N’A PEUT-ÊTRE PAS LA PLACE QU’IL sée dans la gastronomie et l’art de viMÉRITE DANS LE PANTHÉON LOCAL. vre. « Mes activités de conseil m’amènent à accompagner le développement de grandes tables », explique Ca- en place depuis un an un nouveau absolue », cette quadra élégante et détherine Barrier qui commence à ac- concept, baptisé le Fin Souper. Ces dî- terminée a d’ailleurs décidé de percrocher à son tableau de chasse de so- ners, rencontre intime entre un chef pétuer la mémoire d’une figure toulides références. Ainsi, le restaurant et des invités VIP, donnent lieu à une rangelle décédée en 2009 qui n’a Mirazur à Menton – deux macarons captation vidéo en qualité cinéma. Ils peut-être pas la place qu’elle mérite Michelin mais onzième table au mon- sont, de surcroît, scénarisés sur me- dans le Panthéon local. « Ce projet de, selon le classement The World’s sure par Catherine Barrier elle-même, prend différentes formes – comme la 50 Best Restaurant –, a retenu l’a- en collaboration avec des artistes. Au création de la page Wikipedia Charles delà de la performance, « le film ré- Barrier, déjà en ligne, NDLR – et il pond à une demande client à la- devra être à l’image de Charles Barquelle l’agence s’adapte, notam- rier : ambitieux et novateur ». ment en terme de diffusion qui se Dans cette perspective, l’agence tourangelle est entrée dans une phase de veut publique ou confidentielle ». « Nous mettons en scène les couleurs, préparation et d’écriture d’un doles textures des plats, ainsi que les at- cumentaire qui donnera la parole à titudes des convives. Le résultat est des témoins ayant côtoyé le maestro. bluffant », assure Catherine Barrier. Rappelons que Charles Barrier exerça Ces tournages, réalisés par des pro- son art à Tours pendant un demi-sièfessionnels du 7e Art, contribuent na- cle dans l’avenue de la Tranchée, derturellement à valoriser le travail des rière les fourneaux du Nègre, la grands chefs, « mais peuvent tout seule table tourangelle à avoir acaussi bien permettre à des collectivités croché, en 1968, une troisième étoile et à des territoires de faire connaître au Michelin. Ce natif de Cinq-Marsleur patrimoine gastronomique ». la-Pile, qui aurait eu cent ans le 30 L’ombre du père n’est pas absente de avril dernier, fut l’un des inspirateurs cette démarche puisque Charles Bar- les plus féconds de la nouvelle cuirier, qui fut passionné de cinéma, créa sine. en 1955, aux côtés de Gabriel Arbona Jean-Christophe Savattier

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la vie des affaires

en région Centre-Val de Loire

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à renvoyer à MCM Presse - Nadine Gomès – 14 boulevard Heurteloup - BP 92031 - 37020 Tours Cedex 1 n.gomes@lettrevalloire.com - 02 47 70 60 00 r

oui, je désire profiter de la formule bimensuelle de la lettre valloire avec une offre spéciale à l’essai de deux mois de lecture.

Mode d’envoi souhaité de la lettre : r r

par courrier par mail : ................................................................................................................. @ .................................................................................................................

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Économie

Loisirs

Gadawi Park vers les sommets Trois ans après la création d’un premier parcours aventure à Joué-lès-Tours, la société Gadawi vient d’en ouvrir un second à Mettray, au milieu des chênes centenaires.

Gadawi Park a deux sites, l'un au sud, l'autre au nord de l'agglomération tourangelle. Pour mieux les connaître, www.gadawi-park.fr

C’

est l’aboutissement du rêve d’un enfant de la forêt. A 29 ans, William est aujourd’hui à la tête d’une équipe de 18 salariés dans deux parcours aventure en pleine nature, mais situés au cœur de l’agglo de Tours. Il y a d’abord le Gadawi Park de Joué-lès-Tours, ouvert dès avril 2013 au bord des rives du Lac des Bretonnières et qui a accueilli 24 000 personnes en 2015. Et puis son petit frère, le Gadawi de Mettray, ouvert fin mars au nord, à la lisière de Tours. « Mon père était responsable d’un parcours d’accrobranche et j’ai commencé à travailler dans les arbres à dix-huit ans », raconte aujourd’hui le jeune casse-cou qui a eu la fibre entrepreneuriale il y a quatre ans, avec deux très bons amis, David et Gaël. En Indre-et-Loire, Gadawi partage le marché de l’accrobranche avec Canopée Enchantée (Fondettes) et Fantasy Forest, à Mosnes, près d’Amboise. Chacun a sa place car grimper aux arbres plaît aussi bien aux enfants qu’aux adultes et autant aux Tourangeaux qu’aux touristes : « L’été, on affiche souvent complet à Joué-lèsTours », explique William, d’où l’idée de créer un second site. Dès 2014, il

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contacte donc la communauté d’agglomération Tour(s)Plus qui répond favorablement à sa requête puisqu’elle ne sait plus trop quoi faire du bois

donc été investis pour créer 7 parcours de 12 jeux de difficulté variable (vert, bleu, rouge et noir) avec des échelles, des sortes de hamac, des filets, des plateformes… Et le gros atout : un parcours exclusivement composé de tyroliennes. Il permet de faire le tour du parc en se laissant glisser dans les airs, notamment en suivant un câble de 250 mètres au-dessus de la clairière par laquelle arrivent les visiteurs. « Au total il y a plus de 1 000 mètres de tyroliennes. On en compte 20 sur tout le site dont 12 pour le parcours spécial », ce qui promet de belles sensations à grande vitesse ! Ouvert de Pâques à la Toussaint de 10 h à 19 h et proposant des tarifs allant de 8 à 22 €, le Gadawi Park de

“ CHAQUE « AVENTURIER » EST ÉQUIPÉ D’UN BAUDRIER ET S’ACCROCHE VIA UN MOUSQUETON À UNE « LIGNE DE VIE » DONT IL NE PEUT PAS SE LIBÉRER AVANT LA FIN DU PARCOURS. dont elle est propriétaire dans le Parc des Grandes Brosses de Mettray, à proximité du CFA des Douets et du 37e Parallèle, qui héberge des compagnies d’art de rue. Après plus d’un an de démarches administratives et un vote du conseil communautaire en septembre 2015, un accord est finalement trouvé : Gadawi peut exploiter le site du nord de l’agglo à la condition d’assurer son entretien, ce qui convient parfaitement aux gestionnaires : « La forêt était en train de mourir, on va l’aider à revivre », ajoute William qui envisage de couper quelques arbres pour mieux en replanter. Au milieu des chênes centenaires et des hêtres, dont les plus hauts dépassent les 20 mètres), 200 000 € ont

Mettray peut accueillir jusqu’à 120 personnes simultanément (170 à Joué-lèsTours). Un équipement important dans un secteur de l’agglo qui manquait d’offre de loisirs grand public : la direction estime qu’elle pourrait comptabiliser 18 000 entrées par an. Parmi ses promesses : une sécurité maximum car chaque aventurier est équipé d’un baudrier et s’accroche via un mousqueton à une « ligne de vie » dont il ne peut pas se libérer avant la fin du parcours, même s’il perd l’équilibre. Par ailleurs William l’assure : « Pas besoin d’être un grand sportif pour s’en sortir. » En résumé, tout ce qu’on risque une fois de retour sur la terre ferme, ce sont des courbatures dans les bras le lendemain matin… Olivier Collet


Économie

Chantiers Une résidence de 56 logements, baptisée Les Terrasses du Loiret, va voir le jour en 2018 à Olivet, en lieu et place de l’ancienne maison de retraite de La ReineBlanche. La future résidence, qui sera composée de 4 étages, proposera à la vente des appartements de grande surface (T4-T5). Le début des travaux est prévu pour l’automne 2016.

EURE-ET-LOIR Les 1,2 ha de l’ancienne base aérienne 122, situés avenue Jean-Mermoz à Chartres, vont être réhabilités dans le cadre du projet de réaménagement du plateau Nord-Est ; ils avaient été rachetés par Chartres Aménagement en 2013 pour 10,5 M€. Cinq bâtiments vont être abattus pour laisser place à un ensemble de 3 544 logements. Ce programme de construction immobilière s’élève à environ 213 M€.

EURE-ET-LOIR La rénovation du quartier Beaulieu à Chartres continue, avec la construction d’une résidence Jeunes Actifs qui proposera 98 foyerslogements ; le montant du programme s’élève à 7 M€. Un autre bâtiment de 32 logements sera également construit à proximité pour un coût de 3,8 M€. Une seconde tranche de 37 logements en accession à la propriété est également prévue du côté de la rue de Sours. La municipalité de Vernouillet va investir 1,4 M€ dans la création d’un pôle social qui sera situé dans le quartier des Vauvettes. Pour cela, la Ville a acquis un pavillon de 100 m² autour duquel 500 m² seront construits. Le pôle réunira dans un même lieu l’épicerie sociale Les Quatre saisons (200 m²) et un multi-accueil petite enfance de 18 places (300 m²).

Les travaux devraient s’achever en septembre prochain pour une ouverture programmée début 2017. L’Ehpad Périer, situé à Senonches, va entamer en septembre prochain un important programme de restructuration qui durera trois ans. Environ 12 M€ seront investis dans la rénovation de l’aile le Clos de la forêt et la reconstruction de l’aile l’Orée du bois : celle-ci comprendra quatre unités de douze lits en hébergement classique et deux unités de quinze lits pour la section Alzheimer.

Val Touraine Habitat, comprend la construction de 39 logements. Les travaux débuteront cet été et se poursuivront avec l’ajout de bureaux en 2017. Le montant total de l’opération s’élève à 7 M€.

LOIRET

Le conseil communautaire de la communauté de communes des Loges a voté la réalisation du projet d’une salle omnisports sur la commune de Fay-aux-Loges, qui sera située en face du Carrefour Contact. Le bâtiment sera doté d’un pré-équipement de basket-ball. Le coût du programme est estimé à 1,87 M€.

INDRE-ET-LOIRE La communauté de communes Loches Développement va engager la création d’une nouvelle caserne de gendarmerie (3 500 m²) sur le site Vauchignard à Loches. Le programme, porté par la gendarmerie nationale et le bailleur social

Un complexe cinématographique sera construit par l’opérateur « Les Ecrans giennois » sur la commune de Gien. Le complexe comportera 850 places réparties dans 6 salles et s’adossera à un restaurant. Le potentiel est estimé à près de 120 000 entrées par an. Le promoteur Vallogis veut lancer un programme de 60 logements au clos de Lamballe à Fleury-lès-Aubrais ; il comprendra des maisons individuelles et du semi-collectif, du T1 au T4. Le permis de construire devrait être déposé avant l’été pour un démarrage du chantier attendu pour le début 2017.

INDRE La municipalité de Châteauroux a attribué la maîtrise d’œuvre du centre nautique qui sera situé en centre-ville à l’agence parisienne Mikou Design Studio. D’un montant estimé à 18,5 M€, le complexe – baptisé Balsanéo – sera équipé d’un bassin intérieur de 25 m et d’un autre extérieur, d’un solarium, d’un hammam, d’un sauna et d’un frigidarium. Le lancement des travaux est prévu pour la mi2017 et l’ouverture pour juillet 2019.

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Carnet

loir-et-cher Franck Vilijn, le directeur de l’usine pharmaceutique Chiesi à la Chaussée-St-Victor, prend la présidence du Grépic (Groupement régional des établissements pharmaceutiques industriels du Centre). Il succède à Xavier Monjanel, le président des laboratoires Chemineau à Vouvray (37).

réGion Sans surprise, le conseiller régional (PS) fabien verdier a été élu le 8 avril président de Centreco, l’agence de développement économique de la région Centre-Val de Loire. Déjà président de la commission aménagement du territoire, numérique et développement rural, par ailleurs conseiller municipal socialiste de Châteaudun, le jeune (34 ans) élu devrait également, selon nos informations, prendre la présidence de l’Aritt Centre, l’agence qui accompagne les entreprises régionales dans leur stratégie d’innovation. réGion Yvonne Pérot, 57 ans, diplômée de l’École nationale de la statistique et de l’administration économique (Ensae), est devenue directrice régionale de l’Insee Centre-Val de Loire ; elle succède à Jean-Michel Quellec qui occupait ces fonctions depuis début 2015. À l’occasion de l’assemblée générale du Réseau Entreprendre Val de Loire, le 21 avril à Blois, Dominique Girault (à gauche) a cédé la présidence de cette association de chefs d’entreprise qui accompagnent

bénévolement les créateurs entrepreneurs de PME à Benoît Pontroué, (à droite), expertcomptable et fondateur du cabinet 03 Experts. Le 1er février, Philippe Barbe a été nommé délégué du groupe La Poste pour la région Centre-Val de Loire ; il succède à Jean-Luc Thébault. Âgé de 57 ans, Philippe Barbe arrive de Franche-Comté où il occupait une fonction identique depuis quatre ans. Ouest Ingénierie Financière (OIF), société de conseil en fusions-acquisitions commune aux Banques Populaires Ouest, Val de France et Aquitaine Centre Atlantique, a porté au poste de directeur Gildas Griziaux. Âgé de 42 ans, ce dernier est passé par KPMG Corporate Finance, le CIC Ouest et CM-CIC Corporate Advisory, avant de rejoindre Ouest Ingénierie Financière en 2016.

Désormais propriété de Sup de Co La Rochelle et du Réseau des grandes écoles spécialisées (GES), l’École supérieure de commerce et de management (Escem) Tours-Poitiers-Orléans vient de nommer Anne-Ségolène Abscheidt, 42 ans, comme directrice. Cet ancien officier de marine dirigeait dernièrement un cabinet spécialisé dans l’orientation des jeunes (Orientalis Conseil) et enseigne à l’Escem. eure-et-loir Vera Le Drogo a pris la tête des Constructeurs et aménageurs de la Fédération française du bâtiment (LCA-FFB) en Eure-etLoir. Cette nouvelle entité est née du rassemblement de l’Union des maisons françaises (UMF) et de l’Union des constructeurs immobiliers (UCI). indre-et-loire Loïc Vallant, qui présidait encore récemment l’université FrançoisRabelais de Tours, vient d’être élu président de la Comue, université confédérale Léonard-deVinci. Cette structure associe les universités de la région CentreVal de Loire, et des anciennes régions Limousin et Poitou-Charentes.

indre-et-loire Philippe vendrix, musicologue de 52 ans, a été élu au premier tour président de l’université François-Rabelais (UFR) de Tours ; il succède à Loïc Vaillant qui occupait le poste depuis 2008. Philippe Vendrix a exercé plusieurs fonctions au sein de l’UFR ; membre élu du conseil scientifique depuis 2008, il dirigeait également le Centre d'études supérieures de la Renaissance (CESR) depuis 2007. L’UFR compte 25 000 étudiants et 35 unités de recherche labellisées.

loiret Agathe Gravier, présidente depuis 2012 de Deret Logistique (85,5 M€ de CA en 2014) après en avoir été la directrice générale durant onze ans, a quitté le groupe dont le siège est à Saran. La SAS Deret a repris récemment la présidence de diverses entités du groupe : Deret Transporteur, Logistique, Logistique Asie, Fashion et ecommerce.

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