Magazine de juin 2017

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MAGAZINE 2014 -5€ 5€ MAGAZINE N°40 -MARS JUIN 2017

La révolution automobile

est en marche

Khalid Sadiki (Pickmecab)

Les fractures politiques territoriales s’aggravent



Point de vue

Le vieux monde est derrière nous lace à l’innovation ! Comme l’illustre notre dossier consacré aux nouvelles mobilités, l’émergence de pratiques collaboratives et de solutions de propulsion zéro émission sont en train d’enfoncer des coins dans la carcasse de l’économie carbonée. Ce ne sont pas encore les clous de son cercueil – la bête résiste avec l’énergie du désespoir et bénéficie de solides appuis –, mais les nouveaux modèles, qui se cherchent encore, s’apprêtent à prendre le dessus. Les véhicules à batteries électriques sont déjà une réalité, comme leur variante, plus confidentielle, des piles à combustible fonctionnant à l’hydrogène. Mais une nouvelle révolution s’annonce, celle du véhicule autonome qui transformera le conducteur en passager. Dans quelques années, ces automobiles propres et les usages associés constitueront la norme. Un vieux monde s’efface… Les initiatives high-tech radicales n’épuisent pas le sujet des altermobilités, autrement dit des nouvelles façons de se déplacer. De jeunes entrepreneurs, à l’affût d’opportunités dans le secteur du transport automobile classique, proposent des services qui remettent au goût du

P

jour d’anciennes pratiques. L’orléanais Khalid Sadiki, créateur de la plateforme de réservation de véhicules avec chauffeur Pickmecab, qui s’inspire de la philosophie Uber, va déployer son concept un peu partout en France ; en trois ans, il a triplé son chiffre d’affaires et cela ne fait que commencer. Le numérique, lorsqu’on l’associe à la qualité de service, permet toutes les audaces, y compris celle de renouveler des offres très traditionnelles... En parallèle de ce mouvement schumpétérien, notre système politique fondé sur l’imperium de partis peu ou prou issus des Trente Glorieuses vient d’être chamboulé par le typhon de l’élection d’Emmanuel Macron. La recomposition en cours transgresse tous les clivages. Mais d’autres fractures viennent les remplacer. En région Centre-Val de Loire, le dernier scrutin présidentiel a révélé la béance qui s’est creusée entre les territoires ruraux et le monde urbain. Les premiers s’estiment délaissés et bafoués, les seconds profitent de la concentration métropolitaine des richesses et des ressources. Oui, le vieux monde est derrière nous, pour le meilleur et pour le pire !

avattier Jean−Christophe S


12-14

www.lettrevalloire.com Ce magazine est un hors-série de La Lettre Valloire, bimensuel d’information politique et économique en région Centre. Édité par MCM Presse SAS au capital de 160 000 € RCS Tours B 450 613 591 Siège social : 14, boulevard Heurteloup à Tours Adresse postale : BP 92031 37020 Tours Cedex 1 02 47 70 60 00 contact@lettrevalloire.com

Points Chauds 6-7

En bref L’actualité du trimestre en bref.

8-9

Du renouveau, aussi, aux sénatoriales L’heure est aussi au renouvellement chez les 8 sénateurs régionaux qui seront confrontés aux urnes le 24 septembre.

Rédaction : François-Xavier Beuzon (rédacteur en chef) Jean-Christophe Savattier (rédacteur en chef adjoint) Aurélie Vouteau (édition)

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Pascal Brault : « La voiture à hydrogène n’a pas dit son dernier mot » L’émergence des voitures à hydrogène n’est pas aussi rapide que celle du véhicule à batterie électrique.

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Le CEA à l’origine des premières Kangoo à hydrogène Le CEA a réussi à transposer la technologie de la pile à combustible (PAC) à hydrogène dans les transports.

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La voiture individuelle ne cale pas La montée en puissance des modes de transport alternatifs ne fait pas reculer le règne de la voiture particulière.

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Châteauroux expérimente l’autopartage Renault Mobility a choisi de tester sa formule d’autopartage à Châteauroux.

22

La TAO teste l’électrique La régie TAO (Transport de l’Agglomération Orléanaise) teste deux bus électriques de fabrication chinoise.

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Fil bleu traque les bonnes idées numériques Keolis vient d’organiser avec la CCI Touraine un concours de la mobilité numérique.

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Pickmecab, pied au plancher L’entreprise de réservation de véhicules avec chauffeur passe à la vitesse supérieure.

Ont participé à ce numéro : Bernard Boisnier Alain-George Émonet Stéphane Messer Arnaud Roy Jean-Luc Vezon Bruno Villeneuve Maquette : Régis Beaune 10-11

Publicité : AN Média (Aline Noirot) 07 78 25 26 87 Diffusion : Nadine Gomès Crédits photographiques : Cyril Chigot : Une, 26 DR : 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13, 14, 20, 21, 22, 24, 25, 26, 32, 33, 34, 36, 38, 43, 44, 49, 50 D.Chauveau : 46 Stéphane Messer : 42 Jean-Christophe Savattier 16 Vorwerk-Semco : 40

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À LA UNE L’automobile de demain sur la grille de départ L’électromobilité est prête à conquérir le monde de l’automobile. Déjà, une nouvelle révolution s’annonce, celle des véhicules autonomes.

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La ville carbure à l’électricité Les grandes villes françaises s’engagent dans le renouvellement de leur parc de bus, promis aussi à fonctionner à l’électricité.

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Laurent Cailly et Marie Huyghe : « Les entreprises ont un rôle à jouer dans l’altermobilité » Les entreprises de plus de 100 salariés, qui ont obligation de concevoir un plan de déplacement d’ici au 1er janvier 2018, sont en première ligne de l’altermobilité.

Impression : Imprimerie Vincent, Tours (37) Informations légales : Abonnement annuel 2017 (23 numéros + magazines hors-séries) : 375 € Abonnement électronique avec édition bihebdomadaire : 475 € Prix de ce numéro : 5 € CPPAP : 0121 I 85872 ISSN : 1246-4333 Dépôt légal : juin 2017 Directeur de la publication : François-Xavier Beuzon

MCM presse 4 La Lettre Valloire - Juin 2017

Le fossé entre les villes et la ruralité se creuse Au 1er tour, les métropoles ligériennes ont massivement voté pour Emmanuel Macron, tandis que les électeurs des territoires ruraux étaient irrésistiblement tentés par le vote populiste.


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Sommaire

JUIN 2017

38-39

40-41

Les banques apprivoisent les outils numériques Les banques régionales affinent leur stratégie pour faire face au tsunami numérique.

Croc’Frais dévore le marché de l’olive En revisitant complètement son process de production, Croc’Frais se donne les moyens de gagner de nouvelles parts de marché.

43

Chryso tourne au biogaz Le fabricant d’adjuvants pour le ciment et le béton Chryso n’utilise désormais comme source d’énergie que du BioGNL fourni par Engie.

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32-33

34 et 36

En Bref L’actualité du trimestre en bref. Les cambrioleurs sévissent aussi en entreprise Vols avec violence, cambriolages, ces infractions devenues presque banales touchent aussi le monde de l’entreprise.

46

Gien rouvre son châteaumusée de la chasse Fermé en novembre 2012, le château de Gien a rouvert fin avril.

48

La fédération de tir finit sa maison à Châteauroux Début juillet, l’impressionnant Centre national de tir sportif (CNTS) ouvrira ses portes sur l’ancienne base militaire de La Martinerie, à Châteauroux.

49

Les chantiers Les chantiers régionaux en prévision.

50

Le carnet

Le Thermomix fait bouillir Cloyes-sur-le-Loir L’usine Vorwerk-Semco de Cloyessur-le Loir vient de réceptionner une 4e ligne de production.

42

Économie 28-30

L’Écoparc de Sologne met les entreprises au vert Le parc d’activités Écoparc attire en milieu rural des entreprises de toute nature, y compris de haute technologie et de l’e-commerce.

Une campagne qui fait mouche La campagne de communication « Le Val de Loire s’affiche à Paris », concluante en terme de fréquentation et d’image, devrait avoir une suite.

Nos Infos Services 33

Paroles d’experts e Prévenir l’absentéism e ris ep ntr au sein de l’e Avec notre partenaire Focsie Centre

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Points Chauds

En bref ÉCHANGE AMICAL

ÇA VA MIEUX... Ça va mieux, comme disait un ancien président de la République. Après un automne et un hiver glacial, dont nous nous étions fait l’écho dans notre précédente édition, les relations de Jean d’Haussonville et des élus de la droite et du centre loir-et-chériens se sont réchauffées avec les premiers soleils printaniers. Le directeur général du Domaine de Chambord s’est, en effet, rabiboché avec les promoteurs du projet de grand spectacle qui lui déplaisait tant l’an passé afin de préparer, dignement et de conserve, les festivités devant accompagner le 500e anniversaire du château, en 2019. Un « Comité des 500 ans » a été créé ; il rassemble élus locaux et partenaires au côté du conseil d’administration du Domaine, présidé par le député PS de la Mayenne Guillaume Garot. « Il y a souvent un grand intérêt à travailler au-delà des clivages, reconnaît Jean d’Haussonville. Patrice Martin-Lalande est l’avocat du rétablissement des illuminations ; Guillaume Peltier celui d’un grand spectacle cinéscénique ; et moi du sens historique du château de François Ier... », conclut-il avec modestie.

MALENTENDU Peu de temps après s’être fait sèchement refuser l’accueil de sa donation de 1 200 toiles et dessins par la Ville de Tours, l’industriel Léon Cligman a donné son sentiment sur ce magistral loupé. Avec une version sensiblement différente de celle du maire de Tours. Il a ainsi affirmé que la Ville est revenue le 6 mars sur ses engagements, transformant la convention tripartite signée le 22 décembre 2016 avec l’État en n’accordant que « deux étages sur quatre du château de Tours, soit moins de 700 m2. » C’est à la suite de ce revirement que Léon Cligman a décidé, à son tour, de « rectifier la

convention pour retrouver l’esprit initial de la donation. » Ce qui a entraîné finalement le refus définitif de Serge Babary, annoncé le 7 avril lors d’une conférence de presse, en raison des « exigences inacceptables » du collectionneur.

INDEMNE Peu avant son départ de Bercy, Michel Sapin a subi un nouveau revers dans l’affaire des indemnités trop perçues par le maire et les élus d’Argenton-sur-Creuse entre 2008 et 2014, ville dont il a été le premier magistrat de 2007 à 2012. Le tribunal de commerce de Limoges, par ordonnance du 30 mars 2017, a rejeté la requête personnelle de Michel Sapin et des autres élus d’Argenton-sur-Creuse qui

avaient formé tierce opposition au jugement du 29 septembre 2016. Il était reproché aux élus d’avoir continué à bénéficier d’un classement de la ville en zone touristique leur octroyant une majoration de 25 % de leurs indemnités, sans avoir tenu compte d’une modification des critères leur imposant de requérir le blanc-seing préalable du préfet. Une simple « étourderie » avait indiqué celui qui était encore ministre de l’Économie. Le préjudice total est de l’ordre de 100 000 €.

Lors de l’adoption du budget 2007 de Chartres Métropole, les élus n’ont pas fait dans la dentelle. Le vice-président en charge des finances, irrité par les critiques du socialiste David Lebon, lui a conseillé d’être davantage présent aux commissions « afin qu’on lui explique les choses ». Ce dernier lui a répondu qu’il n’était pas comme lui « un professionnel de la politique (sic), je travaille, excusez moi » – affirmation qui n’est d’ailleurs pas tout à fait conforme avec le parcours de l’ex-chef de cabinet d’Arnaud Montebourg –, avant de se faire traiter de « bon à rien » et de « planqué de l’État » par le maire de Gasville-Oisème.

REMÈDE DE CHEVAL Vanik Berberian n’y va pas avec le dos de la cuillère. Dans les cent cinquante propositions qui avaient été remises aux candidats à l’élection présidentielle par l’association des maires ruraux de France (AMRF), que le maire sans étiquette de Gargilesse (36) préside depuis 2008, l’une était de nature à faire monter en flèche la tension de l’ordre des médecins. Elle suggérait, ni plus, ni moins, de forcer certains médecins à s’installer en milieu, quitte à « en venir à la coercition (...) comme cela se fait déjà pour les pharmaciens ».

De Jean-Patrick Gille, député PS sortant d’Indre-et-Loire, un peu désabusé avant les législatives des 11 et 18 juin : « J’irai au combat avec la pancarte du PS... bien que je ne sois pas sûr que ce soit la meilleure qui soit. » De Jeanny Lorgeoux, sénateur-maire PS de Romorantin, d’une prudence de Sioux lorsqu’on l’interrogeait cet hiver sur le candidat qu’il soutiendrait à l’élection présidentielle : « J’ai décidé de me murer dans le silence. Je suis en apnée sous-marine

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L’UNIVERSITÉ D’ORLÉANS SE REBIFFE

L’université d’Orléans, présidée par Ary Bruand, vient de déposer plainte contre X pour des irrégularités intervenues dans la gestion de l’établissement entre 2009 et 2015, période au cours de laquelle le président était Youssoufi Touré. Les qualifications retenues par le dépositaire sont délits de favoritisme, abus de confiance et détournements de fonds publics. Quelle que soit la réalité des infractions sur lesquelles les juges auront à se prononcer, il apparaît que la gestion des équipes précédentes a précipité l’université dans une impasse financière, déjà constatée par un rapport de l’Inspection générale de l’administration, de l’éducation nationale et la recherche (IGAENR) ; celle-ci s’est soldée par un besoin de financement de 12 M€. Des mesures de redressement, notamment la suppression de 30 000 heures d’enseignement et le gel de 41 postes, ont été sèchement rejetées par le conseil d’administration. Elle-même ancienne présidente d’université (Nice-SophiaAntipolis), Frédérique Vidal, en charge de l’Enseignement supérieur dans le gouvernement d’Édouard Philippe, aura à se prononcer sur la question du renflouement des caisses orléanaises.

PAS DE TRAIN EN MARCHE Le jeune conseiller régional Fabien Verdier, hier encore qualifié d’espoir montant de la gauche eurélienne, a consommé sa rupture avec le parti socialiste depuis sa tentative avortée de participation aux primaires de la Belle Alliance Populaire. Il n’apparaît plus dans la liste des 200 membres du conseil national et la rue de Solférino a investi sur la 4e circonscription d’Eure-et-Loir une écologiste, Nachida Barre. L’élu aurait alors tenté d’accrocher l’investiture de La République En Marche (LREM), mais la commission d’investiture lui a préféré Clémence Rouvier, une enseignante parisienne qui vit sa première expérience politique. C’est donc sous sa propre bannière que Fabien Verdier s’est

CHIFFRE

DU TRIMESTRE

7,6 % Telle est, selon la traditionnelle étude BMO de Pôle Emploi, la progression des intentions d’embauche des entreprises régionales en 2017

résolu à aller défier le sortant Philippe Vigier (UDI).

n’a pas pu s’aligner. Son mouvement a expliqué « qu’après vérifications auprès des services LES PIEDS préfectoraux, il apparaît DANS LE TAPIS qu’en raisons des fonctions qu’il a exercées durant Le jeune (28 ans) l’année écoulée auprès polytechnicien Emmanuel Constantin, qui devait porter du SGAR et au sein de la Direccte Centre-Val de les couleurs de La République En Marche sur la Loire, Emmanuel Constantin 2e circonscription du Loiret, est considéré comme inéligible et ne peut se où il s’apprêtait à défier le sortant et ancien maire (LR) porter candidat dans toute circonscription de la région d’Orléans Serge Grouard,

Centre-Val de Loire. » L’intéressé était pourtant persuadé du contraire. La preuve que l’écheveau juridico-administratif de ce pays désarçonne même les hauts fonctionnaires.

PARACHUTAGE

En rupture avec les partis traditionnels depuis son exclusion du parti radical et la création de son mouvement « La France qui ose », Rama Yade s’est invitée aux élections législatives sur la 1ère circonscription de Loiret-Cher, celle de Blois. Convaincue par sa suppléante Christelle Ferré qu’il était possible de vaincre le sortant socialiste Denys Robiliard, l’ancienne secrétaire d’État de Nicolas Sarkozy misait aussi sur la notoriété insuffisante de Damien Hénault, le candidat désigné par Les Républicains. Tous les futurs adversaires de Rama Yade parlaient d’une candidature « people » n’ayant aucune chance d’aboutir. Le 11 juin, 5,65 % des électeurs blésois lui ont accordé leur confiance.

jusqu’au 23 avril. » De Jean-Pierre Gorges, maire LR de Chartres, à propos de son conseiller municipal délégué à l’urbanisme Michel Teilleux qui dénonçait en avril « le système Gorges » : « Si ce système est aussi dur qu’il le prétend, il peut le quitter sur simple demande. » De Gérard Hamel, maire LR de Dreux, à propos des commerçants du quartier des Bâtes qui veulent des engagements écrits concernant la relocation de leurs commerces pendant sa rénovation : « Ma parole est plus sûre encore qu’un bout de papier ! »

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Points Chauds

Politique

Du renouveau, aussi, aux L’heure est aussi au renouvellement chez les 8 sénateurs régionaux qui seront confrontés aux urnes le 24 septembre. Au moins la moitié d’entre eux, ou d’entre elles, seront des nouveaux venus au Palais du Luxembourg. Désormais soutien du président de la République, l’insubmersible Jacqueline Gourault devrait entamer sa dix-septième année au Palais du Luxembourg.

D

ernière étape de la longue séquence électorale qui a commencé à l’automne dernier avec les primaires de la droite et du centre, les élections sénatoriales auront lieu dimanche 24 septembre dans trois départements de la région Centre-Val de Loire : l’Indre-et-Loire, le Loir-et-Cher et le Loiret. Pour les trois autres, Cher, Eure-et-Loir et Indre, il faudra attendre la rentrée 2020, la chambre haute du Parlement se renouvelant tous les trois ans par moitié, les mandats de sénateur étant de six ans.

Jacqueline Gourault

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Pour beaucoup d’observateurs, ce scrutin réservé aux grands électeurs, qui sont eux-mêmes des élus (937 dans le Loir-et-Cher, 1 443 en Indre-et-Loire, 1 550 dans le Loiret), s’apparentera à quatrième tour… peut-être de rattrapage, surtout pour celles et ceux qui auront mordu la poussière lors des législatives des 11 et 18 juin... Le Loir-et-Cher n’envoie que deux élus au Palais du Luxembourg. Jacqueline Gourault, figure nationale du MoDem et désormais soutien d’Emmanuel Macron, devrait, comme lors du précédent scrutin, être la première femme élue de l’Hexagone, dès le matin du vote, et entamer dans les jours suivants son troisième mandat et sa dix-septième année au Palais du Luxembourg. À gauche, Jeanny Lorgeoux, le maire socialiste de RomorantinLanthenay, serait battu sur le papier. Mais l’ancien conseiller de François Mitterrand défie depuis si longtemps les axiomes de la politique française que l’on hésitera à pronostiquer sa défaite. À droite et au centre, deux vice-présidents du conseil départemental sont sur la ligne de départ. Le maire centriste de Fréteval Bernard Pillefer et celui de Montrichard JeanMarie Janssens, par ailleurs président de l’association des maires du Loir-et-Cher. Il est probable que l’un des deux prenne le siège qui avait été remporté par la gauche en 2011. Dans le Loiret, le sortant socialiste Jean-Pierre Sueur se refuse à toute

déclaration, attendant « le cœur de l’été » pour dévoiler sa décision. À 70 ans, il ne fait toutefois guère de doute qu’il briguera un troisième et dernier mandat. À la tête de quelle liste ? La question reste posée. On évoque aussi l’intérêt du maire PS de St-Jean-de-la Ruelle, Christophe Chaillou. A droite, Éric Doligé quitte la scène, à 74 ans et après plus de trente ans de vie publique. Il a déjà laissé son siège de président du conseil départemental à Hugues Saury, l’exmaire (LR) d’Olivet. La logique voudrait qu’il lui cède également son fauteuil sénatorial. Muriel Sauvegrain, première adjointe du maire d’Orléans, et le sortant Jean-Noël Cardoux (LR) complèteront le trio. À moins qu’une liste dissidente ne vienne troubler cet entre-soi ; le trublion pourrait être Frédéric Cuillerier, maire de St-Ay et président de l’association des maires du Loiret. À l’heure où la discipline des partis est ébranlée, sa candidature pourrait faire mouche. En Indre-et-Loire, l’hypothèse Babary, candidat de plus en plus probable à droite, nourrit les conversations. On le sait, le maire de Tours peine à imposer son style et rêve d’obtenir son bâton de sénateur. Le basculement à droite de plusieurs villes importantes (Tours, Joué-lès-Tours, Fondettes, Chinon) lors des municipales de 2014 rend plausible l’hypothèse de deux, voire trois élus. Du coup, à Tours, on en vient à regretter la volte-face de l’adjointe déléguée aux finances et à


sénatoriales l’urbanisme, Françoise Amiot. Au- adjointe (LR) au maire de Tours et jourd’hui engagée avec La Répu- candidate sur la 1ère circonscription blique En Marche, après avoir claqué où elle affrontera le sortant PS Jeansèchement la porte des Républi- Patrick Gille et Philippe Chalumeau, cains cet hiver (lire notre édition de référent départemental de LREM. mars 2017), l’ancienne élue aurait pu Chez les hommes, il faut aussi compformer un tandem sénatorial idéal ter avec les ambitions du président du conseil départeavec son maire. mental Jean-Gérard La conseillère réPaumier (LR) et de gionale et maire son vice-président UDI de St-Règle, Pierre Louault Christine Fauquet, (UDI). serait sur les rangs À gauche, Stéphapour la deuxième nie Rocrieux, sénaplace d’une liste trice sortante – qui unissant, si accord avait succédé à Jean entre les deux mouGermain après sa vements, LR-UDI. mort tragique, en Mais dans l’hypoStéphanie Rocrieux 2015 – sera candithèse où elles sedate. Jean-Jacques raient battues le 11 ou le 18 juin, certaines candidates Filleul (ex-PS), 74 ans, devenu souaux législatives pourraient se tourner tien d’Emmanuel Macron, a annoncé vers le Sénat. On pense à Claude sa retraite politique. Pour lui succéGreff, députée (LR) sortante de la 2e der, on évoque un autre élu en circonscription, en difficulté face froid avec le PS mais très chaud au maire macroniste de Bléré Daniel avec LREM, Christian Gatard, maire Labaronne, ou à Céline Ballesteros, socialiste de Chambray-lès-Tours.

Wilfried Schwartz, 32 ans, son homologue de La Riche, était candidat aux sénatoriales à l’automne dernier ; depuis, le vice-président de Tours Métropole délégué à la politique de la ville l’est beaucoup moins, surtout après s’être mis en congé du PS, début mai, « pour repartir de zéro. » Une décision surprenante, dans la mesure où le successeur d’Alain Michel à la mairie de La Riche avait jusqu’alors fait montre de fidélité à Benoît Hamon et à la ligne du parti. Marie-France Beaufils, maire communiste de St-Pierre-des-Corps et sénatrice depuis 2001 grâce à un accord avec le PS, ne se représentera pas. C’est la fin du long gentleman agreement sénatorial entre roses et rouges qui prévalait en Indre-etLoire depuis 2001. Alain-Georges Émonet (*) Dans le Loir-et-Cher, c’est toujours un scrutin uninominal majoritaire à deux tours ; le premier aura lieu le matin du 24 septembre, le second, si nécessaire, l’après-midi. En Indre-et-Loire et dans le Loiret, c’est un scrutin de liste à un tour.

Plaidoyer pour une démocratie numérique Le 25 mai, devant les diplômés d’Harvard, Marc Zuckerberg, le fondateur de Facebook, suggérait « que tout le monde puisse voter en ligne » pour rendre la démocratie accessible à tous. En France, si le scrutin sénatorial n’est pas en cause au regard de sa faible volumétrie – seuls un peu plus de 70 000 grands électeurs sont attendus le 24 septembre –, les autres élections, et tout particulièrement les présidentielles et leurs 37 millions de votants au 1er tour, posent la question de la survivance d’un vote physique devenu anachronique. La journée des quelque 70 000 présidents de bureau de vote et de leurs assesseurs commence entre 7h30 et 8h pour se terminer dans certains cas à près de minuit, l’épuisement accumulé durant ce marathon occasionnant des erreurs de décompte ou de procédure. La part exclusive des opérations manuelles, les consignes tatillonnes et parfois kafkaïennes de l’administration – avec une perle, les 14 causes d’annulation d’un bulletin, à préciser sur le PV ! – et la redondance de certaines tâches, couplées à la crise des vocations qui a conduit, ici et là, à ouvrir des bureaux avec un seul assesseur, rendent plus que nécessaire une modernisation des opérations de vote. Le nouveau pouvoir saisira-t-il l’opportunité de généraliser le vote électronique, ne réservant la fréquentation des bureaux qu’aux personnes privées de moyens numériques, et de digitaliser les dernières opérations matérielles en résultant, comme la signature des listes d’émargement ? La France étant riche de FXB talents numériques, on devrait même pouvoir se passer des conseils de Marc Zuckerberg...

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Points Chauds

Politique

Le fossé entre les villes et En région Centre-Val de Loire, les élections présidentielles auront été marquées par l’élargissement du fossé entre les villes et la ruralité. Au 1er tour, les métropoles ligériennes ont ainsi massivement voté pour Emmanuel Macron, tandis que les électeurs des territoires ruraux étaient irrésistiblement tentés par le vote populiste. Ces derniers se vivent d’abord en victimes expiatoires de la mondialisation qui paraît davantage sourire aux citadins.

E

n région Centre-Val de Loire, les deux tours des présidentielles auront confirmé plusieurs tendances déjà perçues lors des municipales et des régionales, notamment la béance du fossé politique qui s’est creusé entre les zones urbaines et les territoires ruraux. Premier enseignement majeur, le FN accroît son emprise et a confirmé au 1er tour son statut de première force politique sur le territoire régional ; Marine Le Pen a réuni 23,08 % des suffrages, talonnée par Emmanuel Macron (22,68 %) et François Fillon (21,04 %). Mais la progression en nombre de voix par rapport aux régionales est impressionnante : la candidate de la droite populiste engrange 329 468 voix contre les 262 156 qui s’étaient portées sur la liste emmenée par le candidat frontiste Phi-

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lippe Loiseau. Au 2nd tour, la candidate obtient en région Centre-Val de Loire un score (36,69 %) légèrement supérieur au score national, mais elle au-

la quatrième position à la Passionaria populiste alors que les cinq autres départements la plaçaient en tête, y compris le Loir-et-Cher, territoire à tradition politique réputée modérée et à implantation centriste, où elle obtient pourtant 25,12 % des suffrages exprimés dès le 1er tour. Unanimes, les observateurs estiment que le fossé entre un vote urbain progressiste et pro-européen en faveur d’Emmanuel Macron, et un vote populiste des campagnes qui se porte plus volontiers sur Marine Le Pen, est apparu béant en région Centre Val-deLoire. Ainsi, à Tours, Orléans et Blois, la candidature d’Emmanuel Macron a recueilli au 2nd tour respectivement 78,82 %, 79,29 % et 74,66 % des suffrages. Dans des villes moyennes ou péri-urbaines, l’engouement pour le plus jeune président de la Ve République aura été moins évident : seu-

“ LES DEUX PARTIES DE LA POPULATION, INSIDERS ET OUTSIDERS, SE REGARDENT DÉSORMAIS EN CHIENS DE FAÏENCE

rait pu faire largement mieux sans la résistance que lui oppose l’Indre-etLoire, où seulement 30,77 % des suffrages exprimés se sont portés sur elle. Il n’en est pas de même dans le Cher (38,82 %), l’Indre (39,09 %), le Loir-etCher (39,54 %) et l’Eure-et-Loir où la candidate frontiste rafle presque 40 % des voix. Déjà, au premier tour, l’Indre-et-Loire avait fait exception en n’attribuant que

lement 60,01 % des électeurs l’ont choisi à Romorantin, 61,62 % à Amilly, 60,92 % à Vierzon. Mais c’est bien dans les zones rurales, voire hyper-rurales, qu’il perd son leadership et que Marine Le Pen réalise ses meilleurs scores. Les exemples sont légion : à Illiers-Combray (28), elle réunit 42,53 % des suffrages, à Vieuvicq, une petite commune de 463 âmes située elle aussi en Eure-et-


la ruralité se creuse Loir, elle bat nettement l’ancien ministre de l’Économie avec 52,5 % des suffrages. Il en est de même à St-Genou (1 016 habitants), dans l’Indre, ou à Charenton-sur-Cher (1 105 habitants), dans le Cher, où la candidate frontiste surclasse Emmanuel Macron avec 53,82 % des suffrages. Cette opposition tranchée entre vote urbain et vote rural renvoie, bien sûr, aux analyses sociologiques qui ont fait de cette élection un moment d’affrontement inédit entre deux parties de la population qui se regardent désormais en chiens de faïence ; les insiders bien intégrés économiquement et socialement, et les outsiders, c’est-à-dire les citoyens hantés par la crainte du déclassement, qu’il soit économique et territorial, réel ou fantasmé ! Le second enseignement majeur réside dans le recul du vote en faveur des candidats de gouvernement, en particulier du parti socialiste qui connaît un effondrement historique. Ainsi, à Tours, ancien fief du socialiste Jean Germain où la circonscription est détenue par le député PS Jean-Patrick Gille, Benoît Hamon ne parvient à recueillir que 9,01 % des voix, alors que Jean-Luc Mélenchon parvient à en récolter 23,48 %. À Blois, dont la municipalité est dirigée par le socialiste Marc Gricourt et où la circonscription est tenue par l’avocat frondeur Denys Robiliard, Benoît Hamon s’enlise avec 10 % des voix. Il est largement distancé par Jean-Luc Mélenchon (20,93 %) et Emmanuel Macron (25,39 %). À Romorantin, dont le maire est le sénateur socialiste Jeanny Lorgeoux, Benoît Hamon ne parvient à convaincre que 6,11 % des électeurs, très loin derrière Jean-Luc Mélenchon (15,45 %), François Fillon (20,18 %), Emmanuel Macron (22,33 %) et… Marine Le Pen (26,39 %).

« La gauche ne recule pas forcément partout en nombre de voix si l’on cumule les suffrages de tous les candidats qui se réclament de cette partie du spectre politique. Mais le PS est en difficulté. Son espace politique s’est réduit parce que l’offre politique de gauche est fragmentée, et que la percée du vote Macron rebat toutes les cartes », se lamente ainsi Jean-Patrick Gille qui jugeait à l’heure où nous écrivons ces lignes que les prochaines législatives « ne s’engagent effectivement pas sous les meilleurs auspices pour les candidats qui persistent à revendiquer l’étiquette de le rue de Solférino ». Une évidence, qui a conduit certains députés socialistes, comme l’ex-ministre de la Santé Marisol Touraine,

candidate à sa réélection sur la 3e circonscription d’Indre-et-Loire, à affirmer son souhait de rallier la majorité présidentielle, sans pour autant abandonner son affiliation socialiste. Ce double jeu aura convaincu la commission d’investiture de La République En Marche (LREM) à lui consentir le champ libre en ne lui opposant pas d’adversaire. Pas sûr toutefois que les électeurs apprécient la manœuvre. Cette nouvelle donne politique devrait peser de tout son poids sur les législatives et probablement susciter d’importantes modifications de la carte parlementaire régionale, en cours au moment de la sortie de cette édition. À suivre… Jean-Christophe Savattier

La désindustrialisation qui ne passe pas à St-Genou A St-Genou, une commune rurale berrichonne située entre Buzançais et Châtillon-sur-Indre, qui compte 1 017 habitants dont 523 électeurs, Marine Le Pen n’a pas fait dans le détail : arrivée en tête au premier tour avec 37 % des suffrages, elle a largement devancé Emmanuel Macron au second tour (57 %). Selon le maire Roger Chevreton, qui se revendique de centre-droit, c’est bien la désindustrialisation qui explique le phénomène. « St-Genou a accueilli toute une industrie de la porcelaine qui a compté jusqu’à 800 emplois à son âge d’or. Puis ce fut le déclin, la dernière entreprise, la CNP, a fermé ses portes à la toute fin des années 90 ». Mais le traumatisme a marqué la mémoire collective. Et ce territoire de tradition ouvrière et d’implantation communiste a inexorablement répondu favorablement à l’offre politique du FN. « La question de l’immigration n’est pas un sujet, d’ailleurs il n’y a presque personne d’origine étrangère ici », poursuit Roger Chevreton. Certes, le bourg, un peu retiré de la route nationale, a des allures de mini cité-dortoir, mais les problèmes de sécurité ne sont pas plus aigus qu’ailleurs. En revanche, les services sociaux relogent parfois dans les logements de la commune des familles castelroussines ou transférées de la région parisienne « en graves difficultés sociales et économiques ». Ce qui n’est pas toujours bien perçu par la population.

La Lettre Valloire - Juin 2017 11


Points Chauds

Altermobilités

L’automobile de demain

L’électro-mobilité, qui laissait dubitatif le patron de Renault il n’y a guère plus de dix ans, est prête à conquérir le monde de l’automobile. Déjà, une nouvelle révolution s’annonce, celle des véhicules autonomes. Après la Google Car, les grands constructeurs se jettent dans la bataille de la voiture sans chauffeur.

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onvertis il y a guère plus de dix ans à la motorisation électrique – Carlos Ghosn lui-même, déclarait en janvier 2005 au salon de Detroit que « l’hybride est une belle histoire, mais pas une histoire de profits» –, les constructeurs automobiles, rejoints par quelques pure players, accélèrent pour se préparer à l’avènement du véhicule électrique. Pourtant, ce dernier ne semble pas encore promis à ranger le moteur à ex-

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plosion au musée, comme celui-ci y avait poussé la vapeur dans le dernier quart du XIXe siècle. L’Opep prédit que les véhicules électriques ne représenteront que 1% des ventes mondiales de voitures en 2040. Au mieux, disent les représentants des principaux pays producteurs de pétrole, il s’en vendra un million chaque année. Si les Français n’ont pas été en première ligne du moteur utilisant l’électricité, les Japonais ayant inauguré la

série avec la Toyota Prius en 1997, ils rattrapent leur retard. La France est devenue courant mars, après la Norvège, le premier pays européen à atteindre le cap des 100 000 véhicules 100 % électriques ; en 2016, 21 751 véhicules électriques ont été immatriculés en France, un chiffre en progression de 26 % sur un an. Le constructeur américain Tesla devrait annoncer cette année l’implantation d’une usine en Europe. Ségolène


sur la grille de départ

Royal avait proposé, courant 2016, le site de la centrale nucléaire de… Fessenheim. Gil Avérous, le maire de Châteauroux, s’est également mis sur les rangs, tournant même une vidéo pour vanter les atouts castelroussins. Dès la fin de cette année et la mise sur le marché de son Model 3, qui complètera la gamme actuelle de la S et de la X, Tesla va passer au stade supérieur. Il table sur 500 000 véhicules par an d’ici à 2020, contre moins de 80 000 à ce jour. La future usine européenne sera alimentée par les batteries lithium-ion de la gigafactory inaugurée l’an passé par Tesla et Panasonic dans le Nevada; elle sera capable de produire d’ici à 2020 jusqu’à 35 GWh de ces batteries, plus qu’il n’en était produit en 2013.

Aujourd’hui, 17 modèles électriques sont proposés sur le marché français : de la Renault Zoe (200 km d’autonomie, vendue selon la finition entre 23 600 € et 28 500 €, hors bonus écologique de 6 300 €), à la Tesla S (400 km d’autonomie pour la version de base, proposée à partir de 83 000 €, bonus compris). Le Model 3 de Tesla, doté de 345 km d’autonomie, sera vendu 35 000$ aux USA, les prix européens étant annoncés dans le courant de l’année. Si la motorisation électrique est en pleine expansion, l’automobile s’est inventée un nouveau défi : la conduite autonome. Très récemment, Intel a déboursé la bagatelle de 15,3 Md$ pour mettre la main sur la société is-

raélienne Mobileye, qui a mis au point un système de vision artificielle pour assister les conducteurs et prévenir les collisions, aujourd’hui installé sur 16 millions de véhicules dans le monde. En s’alliant au géant américain des IT, l’ETI israélienne (660 salariés dont 200 docteurs èssciences, 173 M$ de CA), va changer de dimension. Premier projet : la construction d’un campus de 50 000 m2 sur le mont Hotswin, au nord de Jérusalem, qui accueillera 4 000 salariés supplémentaires. Si Google et Tesla ont été les pionniers de la voiture sans chauffeur, Apple prépare le premier essai de son Project Titan et les grands constructeurs rattrapent leur retard. Le suédois La Lettre Valloire - Juin 2017 13


Volvo est certainement l’un des plus avancés, avec son programme DriveMe qui confiera cette année une centaine de véhicules autonomes du modèle XC90 à des conducteurs suédois ; la filiale du chinois Geely a également fait rouler un camion auto-

nome sur 7 km de tunnels dans une mine. Ford travaille avec Uber à un prototype dont la première épure a été présentée il y a tout juste un an. L’alliance Renault-Nissan, les allemands Audi, BMW et Mercedes, PSA, Toyota et Honda sont à des stades plus

ou moins avancés de développement, mais leurs équipes sont mobilisées. En vingt ans, l’automobile a engagé deux révolutions : celle de l’électricité, puis celle de l’autonomie. À quand la François-Xavier Beuzon prochaine ?

La ville carbure à l’électricité Après le retour du tramway à traction électrique dans les grandes villes françaises, cellesci s’engagent dans le renouvellement de leur parc de bus, promis aussi à fonctionner à l’électricité.

La startup lyonnaise Navya teste depuis la rentrée 2016 sa navette électrique autonome entre l’Hôtel de Région et la pointe de la Confluence, à Lyon.

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C

omme la voiture individuelle, les transports en commun vivent un grand chambardement. Les tramways équipent désormais les principales agglomérations françaises et ces dernières songent à se débarrasser de leurs polluants bus au diesel. La RATP, qui a 4 600 véhicules en circulation dont seulement 55 électriques et 630 hybrides, s’est fixé un objectif de 100 % de bus propres en 2025. En novembre dernier, elle a passé commande de 23 Bluebus du groupe Bolloré pour la ligne 341 qui relie Charles

UNE RÉPONSE à VOS PROJETS IMMOBILIERS

de Gaulle-Étoile à la Porte de Clignancourt. Rennes Métropole s’y intéresse aussi et s’est d’ailleurs fait prêter un Bluebus pour une phase de test. Le projet de la Star, le réseau rennais exploité par Keolis, est de remplacer d’ici à 2030 ses 280 bus diesel par des bus électriques. D’ici là, il faudra que Bolloré élargisse sa gamme à des bus articulés de 18 mètres. Le Chinois BYD a annoncé le 23 mars la construction d’une usine de bus électriques à Allonne, dans l’agglomération de Beauvais. Elle devrait commencer à produire au printemps prochain jusqu’à 200 autobus et autocars par an. « Le choix de la France s’explique par le fait que le marché français des bus est le plus important en Europe », justifie Isbrand Ho, directeur Europe de cette société dont Warren Buffet détient près de 10 %. À Orléans, le réseau TAO teste un bus électrique BYD depuis le 9 mai (lire page 22).

Le marché des navettes électriques est aussi en plein décollage. À Lyon, Keolis, exploitant du réseau géré par le Syndicat des transports du Rhône et de l’agglomération lyonnaise (Sitral), s’est associé au constructeur Navya, de Villeurbanne (69), pour lancer à la rentrée 2016 le service Navly, une navette électrique autonome pouvant transporter 15 passagers. Depuis, deux véhicules desservent un parcours de 1,3 kilomètre entre l’Hôtel de Région et la pointe de la Confluence sans croiser d’intersection, de feu de circulation ni même de piétons. À Toulouse, la startup EasyMile, une filiale de Ligier, a testé de janvier à avril son EZ10, autonome et électrique, pour transporter jusqu’à 10 personnes à 20 km/h maximum entre la gare de Lyon et la gare d’Austerlitz. Les deux startups viennent de boucler des levées de fonds : Valeo, Keolis et un fonds qatari ont injecté 30 M€ dans la première, Alstom 14 M€ dans la seFXB conde.

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Points Chauds

Altermobilités

LAURENT CAILLY ET MARIE HUYGHE, CHERCHEURS ASSOCIÉS À L’UNIVERSITÉ FRANÇOIS-RABELAIS

« Les entreprises ont un rôle dans le développement Selon les deux chercheurs tourangeaux, qui observent les pratiques de mobilité en milieux rural et péri-urbain, la domination de la voiture particulière individuelle n’est que faiblement égratignée par les autres modes de transport. Pour autant, les altermobilités, et notamment le covoiturage, ont grappillé quelques parts de marché. Les entreprises de plus de 100 salariés, qui ont obligation de concevoir un plan de déplacement d’ici au 1er janvier 2018, sont en première ligne. ture individuelle. Le covoiturage, par exemple, n’est pas totalement absent. Mais son développement est entravé par un trop faible ni-veau d’opportunités. Le manque d’utilisateurs réduit en quelque sorte la taille du marché. En zone rurale, on constate que le covoiturage dessert des déplacements plus longs et qu’il s’effectue majoritairement au sein de la communauté familiale, ce qui est beaucoup moins le cas pour les territoires périurbains.

Marie Huyghe et Laurent Cailly

L

a Lettre Valloire : Le règne de la voiture particulière individuelle est-il aujourd’hui contesté par d’autres modes de déplacement comme, en zone péri-urbaine, le train ou le covoiturage ? Laurent Cailly : Il est très difficile d’avoir accès à des chiffres précis – la SNCF, par exemple, ne peut ou ne souhaite pas divulguer des éléments quantitatifs sur ses différentes dessertes locales – et on ne peut se fonder que sur des enquêtes restreintes, menées au niveau de quelques bassins de mobilité, que nous extrapolons. Première certitude, il est hâtif de prétendre que le report des types de dé-

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placements au bénéfice de modes alternatifs s’effectue de manière massive. Il y a une poussée importante mais elle ne compromet pas, pour l’heure, le règne de la voiture individuelle. Si on regarde de près l’agglomération tourangelle, on peut estimer ce report des déplacements aux alentours de 1 à 5 % en faveur du train et de 2 à 3 % en faveur du covoiturage. Pour ce dernier mode, les deux plateformes les plus couramment utilisées sont, bien sûr, le site BlaBlaCar, mais aussi la plateforme locale Covoiturage en Touraine. Marie Huyghe : Ces reports sont beaucoup plus difficiles et restreints en zone rurale où l’on observe qu’il n’y a pas ou très peu de véritable alternative à la voi-

La Lettre Valloire : Quelles sont les principales motivations des utilisateurs du covoiturage ? Laurent Cailly : Le motif économique est naturellement prépondérant. Toutes les études mettent en évidence la forte élasticité du covoiturage au prix du carburant. Mais ce facteur s’est enrichi. Les motivations environnementales et la recherche d’une sociabilité plus importantes sont de plus en plus fréquemment avancées par les utilisateurs. Cette motivation “carbone” conduit d’ailleurs certains cadres à délaisser leur véhicule au bénéfice des transports collectifs (bus et train), ce qui était presque impensable il y a quelques années, tant l’utilisation d’un mode collectif pouvait être marquée socialement. Les altermobilités profitent naturellement de ces modifications de représentation.


DE TOURS

à jouer de l’altermobilité » La Lettre Valloire : Comment s’organisent les pratiques ? Laurent Cailly : Tout d’abord, le covoiturage pendulaire en milieu périurbain s’organise au sein des communautés résidentielles et professionnelles. On “covoite” entre voisins et collègues de travail, parfois en couplant ces deux proximités. La logique qui sous-tend cette pratique est naturellement celle du partage des coûts mais elle emprunte aussi à l’éthique environnementale et à l’idéologie solidariste. On sent monter dans

à de parfaits inconnus, via les plateformes électroniques ad hoc. Elles peuvent parfois s’apparenter à des offres commerciales. La Lettre Valloire : Les collectivités locales ont-elles un rôle à jouer dans le développement du covoiturage et de façon plus globalement dans le développement des altermobilités ? Laurent Cailly : Bien sûr, et il faut remarquer que le conseil départemental et Tours Métropole sont déjà très impliqués,

“ LES UTILISATEURS DU COVOITURAGE VEULENT JOINDRE L’UTILE À L’AGRÉABLE. ILS NE SONT PAS DANS LA LOGIQUE DU TRANSPORT COLLECTIF CLASSIQUE OÙ LA PRÉSENCE DE L’AUTRE EST IMPOSÉE nos enquêtes les exigences et la recherche d’une plus grande sociabilité. Marie Huyghe : D’ailleurs, c’est dans la relation à l’autre que se joue sur le long terme l’échec ou le succès de ces modes de covoiturage, très dépendants de la qualité de la relation humaine qui s’instaure entre les protagonistes. Les utilisateurs du covoiturage veulent joindre l’utile à l’agréable. Ils ne sont pas du tout dans la logique du transport collectif classique où la présence de l’autre est imposée. Nous sommes dans des démarches éminemment communautaires où l’affect joue un rôle majeur. Laurent Cailly : Ce qui est sans doute moins vrai pour le second modèle de covoiturage que j’appellerai d’opportunités. Certains utilisateurs qui “co-voitent” de manière pendulaire entre Bléré et Tours ou Langeais et Tours élaborent de véritables lignes régulières qu’ils proposent

en finançant notamment des parkings et des zones de covoiturage. Souvent, il s’agit d’aménager des espace délaissés, voire des zones grises qui étaient historiquement utilisées de façon sauvage par les adeptes du covoiturage. Elles ont eu l’intelligence de reprendre et d’aménager des emprises qui collaient aux pratiques buissonnières des utilisateurs. Ces pratiques collaboratives spontanées, qui s’autorégulent, ne font pas très bon ménage avec l’installation d’infrastructures et de circuits que l’on imposerait aux utilisateurs. La bonne démarche c’est d’accompagner le développement de l’autopartage en observant les pratiques, les flux, les itinéraires et de les accompagner en se calant sur ces habitudes. Marie Huyghe : D’autant que certains lieux comme, par exemple, le rondpoint du Panier à Azay-le-Rideau, proche

de l’A85, sont devenus de véritables lieux totems du covoiturage local. Parfois, les collectivités qui ont fait l’effort d’aménager ces aires doivent lancer au plus vite des extensions de capacité pour faire face au succès. Elles sont quasiment toujours obligées de mener des actions de rattrapage par rapport aux usages. La Lettre Valloire : Le monde de l’entreprise n’a-t-il pas un rôle à jouer dans le développement de ces nouvelles pratiques de mobilités de leurs salariés ? Laurent Cailly : Il est central. Nous sommes d’ailleurs régulièrement sollicités par des entreprises tourangelles qui souhaitent contribuer au développement du covoiturage. Ces initiatives s’inscrivent parfaitement dans l’élaboration des PDE (plan de déplacement entreprises) que toute entreprise employant plus de 100 salariés sur un même site doit concevoir d’ici au 1er janvier 2018. Certaines sociétés – comme STMicroelectronics à Tours-Nord, où 70 salariés pratiquent le covoiturage – ont pris de l’avance sur le sujet. Ce n’est pas un sujet neutre, parce que derrière ces enjeux se jouent d’importantes questions d’organisation du temps de travail. Marie Huyghe : Oui, les entreprises ont un rôle majeur à jouer puisqu’elles sont en mesure de cartographier les itinéraires de leurs salariés et faciliter les pratiques d’autopartage en évitant de faire travailler les participants à une même desserte en horaire décalé. Le développement des altermobilités est principalement fondé sur l’exploitation d’une bonne dose d’intelligence collective. Propos recueillis par Jean-Christophe Savattier

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Points Chauds

Altermobilités

PASCAL BRAULT, DIRECTEUR DE RECHERCHE CNRS AU GREMI (UNIVERSITÉ D’ORLÉANS/CNRS)

« La voiture à hydrogène n’a pas dit son dernier mot » Chercheur au GREMI, une unité de recherche de l’université d’Orléans et du CNRS, Pascal Brault est l’un des plus éminents spécialistes français des véhicules à pile à combustible hydrogène. Force est de constater que leur émergence n’est pas aussi rapide que celle du véhicule à batterie électrique à batterie.

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a voiture électrique à batterie semble avoir pris le dessus sur celle à pile à combustible hydrogène (PAC). Quelles sont les raisons qui expliquent cette avance ? Pascal Brault : Tout d’abord, il faut observer que cet engouement tout à fait manifeste pour la voiture électrique à batterie est, en ce qui concerne la France, le résultat d’une décision de politique industrielle. Les deux constructeurs français PSA et Renault ont délibérément choisi de privilégier la voiture électrique à batterie. Par ailleurs, les collectivités et les pouvoirs publics développent des programmes d’installation d’infrastructures de rechargement par bornes électriques qui rendent ce type de véhicule plus attractif. Le problème majeur du véhicule électrique à pile à combustible (PAC), c’est

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le coût des matériaux qui composent les équipements de la pile – notamment le platine, aussi cher, voire plus que l’or –, et auquel nous essayons de remédier en tentant de les remplacer par d’autres matériaux nobles. Aujourd’hui, l’offre est réduite. Les principaux véhicules électriques PAC commercialisés sont la Toyota Mirai, la Hyundai Ix35 et la Honda Clarity qui est disponible depuis septembre 2016. BMW travaille aussi à la conception d’un modèle qui devrait être produit en petite série à partir de 2020. Il faut ajouter à cette offre réduite quelques flottes de bus en Europe. Les facteurs d’Audincourt dans le Doubs distribuent depuis 2013 le courrier en utilisant des voiturettes à PAC développées par le groupement CRNS-FCLAB. On considère que 3 000 véhicules PAC roulent aujourd’hui en Europe. C’est peu, mais les analystes évoquent un chiffre de 100 000 véhicules à PAC dans le monde en 2025, dont une bonne part en Europe. La Lettre Valloire : Comment être aussi enthousiaste ? Pascal Brault : Tout d’abord parce que c’est un domaine où la recherche est particulièrement active avec des montants très importants qui sont engagés. En France, ce champ mobilise 77 équipes du CNRS et des universités, ainsi qu’une trentaine d’équipes émanant du CEA et du monde industriel, toutes regroupées au sein du groupement de recherche HysPàC. Il béné-

fice, en plus, d’un soutien majeur de l’Union européenne avec près de 665 M€ attribués sur la période 20142020. L’objectif est simple. Faire passer le coût des véhicules à PAC de plus de 70 000 € actuellement à 30 000 € en 2023. Et augmenter la durée de vie des piles à combustible de 4 000 à 7 000 heures en 2023. La voiture à PAC, qui peut faire valoir de très nombreux avantages, est loin d’avoir dit son dernier mot. La Lettre Valloire : Quels sont ses atouts les plus marquants ? Pascal Brault : Primo, c’est réellement le véhicule “ zéro émission ”, puisque l’électricité est produite directement à bord. Les points d’alimentation par hydrogène pourront aussi être très aisément installés à proximité de sites de production d’énergie verte (éoliennes, photovoltaïques) qui produiront l’hydrogène in situ. Secundo, les temps de rechargement sont beaucoup plus courts, soit 3 à 5 minutes, versus plusieurs heures pour un véhicule électrique à batterie. Cet avantage comparatif devrait persister. Enfin, l’autonomie des véhicules électriques à PAC est nettement plus importante que celle des véhicules électriques, même si ces derniers ont tendance à rattraper leur retard. Il est possible de parcourir actuellement plus de 600 km avec un plein d’hydrogène. Propos recueillis par Jean-Christophe Savattier


Le CEA gonfle les Kangoo à l’hydrogène Le CEA, qui possède un site important à côté de Tours, a réussi à transposer la technologie de la pile à combustible à hydrogène dans le domaine de transports. Une PME iséroise propose d’équiper des Kangoo électrique d’un prolongateur d’autonomie à hydrogène développé avec le CEA-Liten.

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t pourtant, elles tournent ! Certes, les voitures à batteries utilisant des piles à combustibles à hydrogène (PAC) sont nettement devancées par celles fonctionnant avec des batteries électriques, mais sait-on que plus de 150 véhicules utilitaires Kangoo électriques équipés d’un prolongateur d’autonomie à hydrogène ont été commercialisés en France, le plus souvent pour des flottes d’entreprises ? « On compte déjà plus de 200 véhicules de ce type sur les routes en Europe », nous indique Laurent Antoni, responsable hydrogène et piles à combustibles au CEA-Liten, la plateforme de recherche publique, à l’origine de la solution utilisée par ces véhicules. Encore confidentiel, ce marché de niches connaît un début de frémissement, « et le principe du zéro émission garanti par la PAC, ainsi que la variété des usages permise par ces prolongateurs, sont très attractifs pour répondre aux exigences environnementales et de qualité de l’air», poursuit Laurent Antoni. Installé principalement à Grenoble, mais disposant d’appuis scientifiques et technologiques majeurs sur ses sites du Ripault, près de Tours, ou de Saclay, le CEA a développé des démonstrateurs fondés sur la technologie PEMFC (pour proton exchange membrane fuel cell). Fonctionnant à basse température, cette technologie, qui se distingue par sa compacité, est particulièrement bien adaptée aux applications transport. C’est donc tout naturellement que le CEA a entrepris de transférer cette application vers les

constructeurs automobiles en nouant un premier partenariat avec PSA à partir de 2003 (projet FiSyPAC/GENEPAC). La voiture présentée comprenait une pile de 20 kW avec 4 kg d’hydrogène

générale, nous ne nous posons jamais en rivaux du modèle batterie 100 % électrique mais en complémentarité. L’avenir, c’est l’hybridité des solutions. »

“ NOUS NE NOUS POSONS JAMAIS EN RIVAUX DU MODÈLE BATTERIE 100 % ÉLECTRIQUE MAIS EN COMPLÉMENTARITÉ. L’AVENIR, C’EST L’HYBRIDITÉ DES SOLUTIONS embarqué, associée à un moteur électrique de 15 kW, ce qui lui procurait une autonomie de 500 km. Mais c’est avec la startup grenobloise SymbioFCell – au capital de laquelle on trouve le CEA Investissement, Engie et Michelin – que cette stratégie s’est avérée la plus féconde. Cette entreprise a réussi une mini-percée sur le segment des utilitaires avec une solution qui équipe un classique Kangoo ZE Maxi d’une PAC de 5 kW procurant 180 km supplémentaires aux 170 km d’autonomie autorisés par la batterie électrique. Il suffit de faire en quelques minutes le plein à l’une des premières stations hydrogène installées sur le territoire : « Cette solution hybride permet de s’affranchir des temps longs de rechargement des batteries. Elle est particulièrement bien adaptée aux usages de flotte dans un périmètre intra et péri-urbain ». Certes, à l’achat, ce type de véhicule reste onéreux (de l’ordre de 30 000 €), mais les coûts d’exploitation et de TCO (acronyme anglosaxon signifiant coût global, NDLR) restent incomparables. « De manière

Convaincu lui aussi que ce véhicule constituait l’avenir des flottes d’entreprise, Engie-Cofely vient de commander à la PME iséroise 50 Renault Kangoo ZE H2 pour équiper un de ses sites à Gennevilliers (92). Une commande à rapprocher avec l’ouverture prochaine dans ce département d’une station de ravitaillement H20 qui sera exploitée par GNVert, une filiale… d’Engie. Jean-Christophe Savattier

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Points Chauds

Altermobilités

La voiture individuelle ne cale pas

La montée en puissance des modes de transport alternatifs ne fait pas reculer le règne de la voiture particulière qui connaît même un rebond de ses usages, hormis dans les zones urbaines hyper denses. A l’inverse, les pratiques de covoiturage semblent avoir gagné une forme de maturité.

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La startup orléanaise Pickmecab a ouvert un réseau de location de voitures avec chauffeur dans plusieurs grandes villes de France.

rebours de certaines idées reçues, le culte de la voiture individuelle n’est pas en voie de disparition dans le cœur des Français. « C’est même plutôt le contraire», nous indique Arthur Breyne, chargé d’études socio-économiques à l’Observatoire société et consommation (Obsoco), qui a publié récemment la seconde édition d’une étude consacrée aux mobilités émergentes. Selon cette enquête, l’essor incontestable des nouvelles formes de mobilité (covoiturage, VTC, autopartage) ne « semble pas remettre en cause la suprématie de la voiture individuelle ». Non seulement le taux d’équipement en véhicules personnels ne recule pas, « mais on observe un rebond de l’usage de l’automobile dans les pratiques de mobilité au quotidien ». Ainsi, 25 % des personnes rencontrées dans le cadre de cette enquête (4 000 individus interrogés du 20 mai au 7 juin 2016) déclarent un accroissement de

l’usage de leur véhicule personnel, quand seulement 14 % affirment en avoir réduit l’usage. Ce rebond s’observe à l’échelle du territoire dans son ensemble hormis les grandes villes où le recul se poursuit, « et il est aussi partagé par toutes les classes d’âge, y compris les jeunes qui ne manifestent pas de désamour spécifique à l’égard de l’automobile. Ce qui laisse à penser que ce rebond pourrait être durable», note Arthur Breyne. Les facteurs explicatifs sont légion. Le caractère pratique et non contraint de la voiture individuelle, ainsi que le sentiment de liberté qui reste attaché à son usage, constituent de puissants facteurs d’attachement. Ce rebond traduit aussi « l’échec des politiques volontaristes » menées hors des grandes zones urbaines denses qui visent à promouvoir des transports collectifs ou des formes alternatives de mobilité. De façon générale, et en dépit du développement des formes de mobilité

partagées, les Français restent très attachés à la propriété de leur véhicule, la possession étant la formule idéale de 71 % du panel interrogé. La location de longue durée, de type leasing, n’attire que 8 % des répondants, le recours à l’automobile au coup par coup (autopartage, VTC, taxi) ne séduisant que 6 % de l’échantillon. Enfin, « seules 10 % des personnes sondées se prononcent en faveur de l’abandon total de la voiture ». Dans le même temps, on observe une consolidation des mobilités émergentes qui restent cantonnées « aux grands cœurs urbains ». Le covoiturage confirme son statut de mobilité la plus répandue « avec une pénétration de 30% », mais « semble avoir gagné une forme de maturité » et progresse un peu moins vite qu’auparavant. De même, la pratique du vélo dans les déplacements du quotidien et l’usage de la location de véhicules entre particuliers restent stables. En revanche, le recours aux VTC, qui n’affichait qu’une pénétration de 3 % il y deux ans, « a connu une croissance rapide, de près de 7 points », mais reste limitée aux grands centres urbains. « Il y a une leçon à tirer de ces évolutions, estime Arthur Breyne. Le développement des mobilités émergentes ne se fera pas en les opposant à la voiture individuelle. Il faut avant tout développer toutes les intermodalités, tant physiques que numériques, en favorisant la connexion et l’intégration des applications de réservation en ligne, quel que soit le type de mode ». Jean-Christophe Savattier

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Châteauroux expérimente l’autopartage Avant Renault Mobility, qui a choisi en février de tester sa formule d’autopartage à Châteauroux, la Ville avait déjà innové au début des années 2000 en lançant la gratuité totale de ses bus urbains. Seize ans après, le succès est total.

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ui aurait imaginé que la cité castelroussine ferait preuve d’autant d’audace ? En 2001, elle lançait la gratuité totale du transport de voyageurs sur son réseau de bus ; elle peut légitimement figurer parmi les pionnières en France, puisque seulement six villes l’ont devancée, dont sa voisine Issoudun dès 1989. Le bilan qui peut être tiré aujourd’hui est éloquent. En 2001, la billetterie rapportait 370 000 €, soit seulement 14 % du coût du réseau (2,7 M€), et elle a transporté cette année-là 1,5 million de passagers ; en 2017, elle en transporte 4,8 millions, soit trois fois plus, et le budget pour cette année du réseau exploité par Keolis s’établit à un peu moins de 5,7 M€ (+ 0,8 M€ pour la section investissement), alimenté aux deux tiers par le versement transport des entreprises. Dernière statistique rassurante, la fréquentation des bus castelroussins est désormais une fois et demie plus élevée que la moyenne de la strate des villes françaises de moins de 100 000 habitants. « Dès la première année de gratuité, la fréquentation a bondi de 81% », se souvient Paul Pluviaud, vice-président de Châteauroux Métropole délégué aux Transports, qui souligne que mailler un réseau de bus efficace sur un territoire aussi grand que celui de l’EPCI (14 communes et 538 km2) n’est pourtant pas chose aisée. Seize ans après, Châteauroux innove encore en accueillant le premier test national, hors Île-de-France, de Renault Mobility, la formule d’autopartage du constructeur français. Depuis le 9 fé-

vrier, la concession Gibaud de StMaur met à disposition des Castelroussins six véhicules – cinq Clio à moteur thermique et une Zoé électrique – louables à l’heure, à la journée ou, exceptionnellement à la semaine. Pour l’utilisateur, la première étape est de s’inscrire sur la plateforme Renault Mobility. La deuxième, de télécharger l’appli (iOS ou Androïd) sur son smartphone. La troisième, de se rendre sur l’un des six emplacements répartis dans la ville (parking de l’aéroport, concession Renault, Office de tourisme, gare SNCF...) et de déverrouiller le véhicule qui s’y trouve, toujours à l’aide se son smartphone, puis de démarrer avec la carte main libre. La location d’une Clio pour une heure coûte 7 euros, carburant compris. Les premiers résultats ont été timides. À fin mars, un peu moins de deux mois après le début du test, on dénombrait 4 ou 5 locations par semaine, de 2 heures en moyenne, et 57 personnes inscrites sur le site. «Mais nous n’avons pas prévu de communiquer avant le mois d’avril sur l’opération», souli-

gnait à l’époque Philippe Joulaud, directeur commercial de la concession Gibaud. Deux nouveaux véhicules devaient être installés à l’hôpital, portant à 8 le parc des voitures en autopartage sur l’agglomération. L’expérience ne va pas en rester là. Pas moins de 25 agglomérations françaises, de toutes tailles – parmi lesquelles Grenoble, Poitiers, Mont-deMarsan ou Bayonne –, ont donné leur feu vert pour tester cette formule d’autopartage. La concession de Fleuryles-Aubrais (45) vient de l’ouvrir. « Renault s’est donné un an pour mailler le territoire », ajoute Philippe Joulaud. Mieux, dans un an, tous les véhicules Renault mis sur le marché auront un boîtier de géolocalisation pour faciliter l’autopartage. Le n°1 français n’est d’ailleurs pas le seul constructeur à franchir le pas puisque Peugeot installe gratuitement ce boîtier connecté sur les véhicules des membres de Koolicar, une startup parisienne qui facilite la location de voitures entre particuliers. François-Xavier Beuzon

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Points Chauds

Altermobilités

La TAO teste le bus électrique La régie TAO (Transport de l’Agglomération Orléanaise) teste deux bus électriques de fabrication chinoise. Une première en France pour un essai de longue durée dans les conditions réelles de circulation.

«A

ttention, cela ne veut pas dire que nous allons acheter des bus chinois ! », prévient d’emblée Charles-Éric Lemaignen, conscient des possibles interprétations du test en cours dans la métropole orléa-

L’un des deux bus chinois testé à Orléans, ici celui de marque Yutong. Le réseau TAO dispose d’une flotte de 190 bus.

naise. Depuis début mai, deux bus électriques de fabrication chinoise tournent sur trois lignes de l’agglomération. « Il s’agit d’une expérimentation dans les conditions réelles de circulation, précise le président d’Orléans Métropole. Nous voulons pouvoir vérifier l’autonomie réelle de ces bus totalement électriques, sur une longue durée et avec les contraintes normales de trafic et d’affluence. » Le contrat de location est prévu sur cinq ans. Les deux bus de marque BYD et Yukong affichent une autonomie de 250 km et peuvent embarquer jusqu’à 85 passagers. Les bat-

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teries se rechargent en 6 heures, la nuit au dépôt. Ils sont en service expérimental sur les lignes 1, 2 et 4, les plus fréquentées du réseau orléanais avec 24 000 voyageurs par jour. L’objectif est donc de vérifier s’il n’existe pas de décalage entre l’autonomie annoncée et la capacité réelle des batteries, y compris en hiver où elles sont plus sollicitées. L’avis des usagers sera aussi analysé au travers d’enquêtes auprès des voyageurs mais aussi des conducteurs. « Nous regarderons aussi de près les coûts de maintenance », complète Charles-Éric Lemaignen qui précise que le carburant compte pour 10 % dans le coût d’exploitation d’un bus. « En engageant cette démarche, nous voulons aussi anticiper sur les obligations de la loi de transition énergétique pour la croissance verte. Nous voulons, en quelque sorte, aller plus vite que la loi ». Obligation est faite aux collectivités locales d’adopter des bus à faibles émissions (électriques, piles à combustible, gaz naturel, hy-

brides avec biodiesel) à partir de 2020 pour au moins 50 % des matériels renouvelés, et pour 100 % à partir de 2025. Une contrainte loin d’être neutre sur le plan économique puisque le coût d’un bus électrique est actuellement deux fois plus élevé que celui d’un bus classique (440 000 € contre 220 000 €). Qu’à cela ne tienne, Orléans semble avoir pris une option pour la motorisation électrique. « C’est l’avenir ! », estime le premier magistrat, Olivier Carré, revenu impressionné par la densité de la circulation des bus électriques lors d’un séjour à Yangzhou, en Chine. Le groupe Keolis fait tester différentes solutions de transport propre dans les réseaux dont il est l’opérateur, comme celui d’Orléans. D’autres bus, dont certains français, font l’objet des mêmes expérimentations. Au final, le choix technique reviendra à l’exploitant, Keolis, qui devra tenir compte du futur cahier des charges établi par Orléans Métropole. Bruno Villeneuve

Toutes, ou presque, s’y mettent Plusieurs agglomérations de la région Centre-Val de Loire utilisent ou testent des véhicules électriques de transport en commun. À Tours, depuis plusieurs années, quatre minibus électriques Bluebus du groupe Bolloré assurent les navettes entre les parkings périphériques au centre-ville. À Blois, ce sont aussi des minibus Bluebus qui ont été testés tout récemment, avec succès semble-t-il, pour un service gratuit de navettes. À Chartres, l’an passé, cinq bus électriques de différents constructeurs, trois français, un espagnol et un chinois, ont été mis à l’essai pour assurer le « Relais des Portes », un circuit gratuit qui fait le tour de la ville. La décision d’investissement doit être prise cette année. À Châteauroux et à Bourges, pas de test dans l’immédiat. Il est vrai que les bus de Bourges roulent au gaz naturel depuis 2000.


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Points Chauds

Altermobilités

Fil Bleu traque

les bonnes idées numériques

L’opérateur des transports collectifs de l’agglomération tourangelle vient d’organiser avec la CCI Touraine un concours de la mobilité numérique. L’initiative lui a permis de dénicher trois bons projets, tous susceptibles d’être déployés sur le réseau.

L

es nouvelles pratiques de mobilité s’expriment aussi sur le terrain du numérique. Cette conviction a conduit Fil Bleu, le réseau tourangeau de transports urbains exploité par Keolis, à s’associer avec la CCI Touraine dans un concours visant à identifier et à récompenser des initiatives prometteuses en la matière. «Nous sommes convaincus que l’amélioration de l’expérience client de nos usagers passe par l’exploitation d’applications numériques communautaires. Nous avons décidé d’inciter à leur éclosion », indique Antoine Fins, le tout nouveau directeur général de Fil Bleu. Lancée au mois d’avril dernier, l’initiative s’adressait tant aux startups locales qu’aux geeks passionnés, praticiens de l’innovation digitale à leurs heures perdues, ou également aux étudiants. Elle a permis de recueillir une trentaine de projets. « Une petite dizaine d’entre eux ont été audités. Au final, trois propositions ont été retenues et récompensées, le lauréat obtenant un chèque de 4 000 € », poursuit Antoine Fins.

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Les lauréats du concours Mobilité Numérique, sur les marches de la CCI Touraine .

L’heureux élu a été Baptiste Cottey, un technicien informatique qui « nous a proposé une application en temps réel permettant aux clients de signaler des dysfonctionnements du réseau ». La solution est très intéressante parce qu’elle pourra être intégrée dans le workflow de l’opérateur et permettre un traitement rapide des difficultés remontées jusqu’à lui. Second lauréat de ce concours, Richard Renard, de la startup tourangelle Les Georges, a conçu un réseau social de la mobilité qui a séduit le jury. « La solution permet à des voyageurs d’une même ligne de se reconnaître grâce à une borne Bluetooth instal-

lée dans le bus ou la rame de tram, explique Richard Renard. Nous avons déjà expérimenté l’appli lors d’événements professionnels ; c’est un accélérateur de rencontres ! ». Philippe Batty, un salarié de Sectronic, à Ste-Maure-de-Touraine, est le troisième lauréat. Il a développé un outil de mesure de la satisfaction de la clientèle qui consiste, très prosaïquement, en une simple tablette embarquée dans les bus. Mise à la disposition des usagers, son innovation est appelée à devenir, en quelque sorte, une version digitalisée du livre d’or ou du cahier de doléances. Jean-Christophe Savattier


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Points Chauds

Altermobilités

Pickmecab,

le pied au plancher

Fondée par l’Orléanais Khalid Sadiki, l’entreprise de réservation de véhicules avec chauffeur passe à la vitesse supérieure avec de nouveaux services et des ambitions nationales.

I

l s’est lancé dans l’aventure entrepreneuriale alors qu’il avait à peine 23 ans. Tout juste diplômé de l’IUT d’informatique d’Orléans et après un passage d’un an à l’école Supinfo de... San Francisco, Khalid Sadiki décide de « créer quelque chose ». On était en 2009 et l’idée d’une plateforme informatique permettant de réserver une voiture avec chauffeur lui est apparue comme une évidence, alors qu’Uber en était aux balbutiements. C’est d’abord sur les liaisons entre Orléans et les aéroports parisiens que la jeune société Ecotravel s’est lancée en 2010. « Ce service constitue toujours le cœur de notre activité et nous l’avons développé grâce à des contrats avec de grandes entreprises comme le BRGM, Humanis ou Mr Bricolage, dont les cadres prennent régulièrement l’avion », explique Khalid Sadiki. La différence par rapport aux navettes aéroportuaires traditionnelles résidait dans une application permettant de planifier le déplacement, d’en connaître le coût et de régler la course en ligne. Une avancée technologique certaine tandis que les concurrents historiques en étaient encore à la réservation par téléphone ou par mail. En complément, Ecotravel proposait la mise à disposition d’un véhicule avec

chauffeur pour des courses de courte et moyenne distances à partir de l’agglomération orléanaise. Un premier coup de pouce est donné en 2012 à la jeune entreprise. Pentalog, via sa filiale Pentalabbs, entre au capi-

d’un service de navettes aéroportuaires à Londres et dans la perspective d’un développement international. L’apport en capital permet de renforcer la communication et le référencement des supports numériques. Les ré-

“ NOTRE OBJECTIF À DEUX OU TROIS ANS EST D’INSTALLER NOTRE MARQUE AU NIVEAU NATIONAL AVEC DES AGENCES EN PROPRE ET UN RÉSEAU DE FRANCHISÉS tal à hauteur de 100 000 € afin d’étendre l’offre à plusieurs grandes villes françaises comme Lyon, Lille, Marseille, Bordeaux et Nice. Un réseau de chauffeurs indépendants, rémunérés à la commission, est alors constitué. « Grâce à cet apport, nous avons pu passer un cap dans notre développement et atteindre près de 500 000 € de CA en 2013 », rappelle Khalid Sadiki. Depuis, la croissance du revenu a été de 40 à 50 % par an pour atteindre 1,5 M€ en 2016. Une deuxième étape est franchie en janvier 2015 avec un changement de nom et une levée de fonds de 500 000 € auprès de Bpifrance et d’investisseurs privés. Ecotravel devient Pickmecab (« trouve-moi un taxi » en anglais, NDLR) suite à la création

sultats sont au rendez-vous puisque le site Pickmecab.fr est passé d’une centaine de nouveaux clients par mois à presque six fois plus. La société emploie directement 20 salariés, dont 15 chauffeurs, mais fait travailler un réseau de près de 600 chauffeurs indépendants représentant une flotte d’un millier de véhicules. En évolution permanente, Pickmecab, qui a rejoint le Lab’O de la rue du Champ de Mars, propose deux nouveaux services depuis le mois de mai : la prise en charge de colis avec une liaison quotidienne vers Paris et la location d’utilitaires avec chauffeur pour des prestations de transport facturées à l’heure. Mais l’ambition de Khalid Sadiki à l’horizon 2020 est d’installer la marque Pickmecab au niveau national. « Cela passe par la création d’agences en propre dans les principales métropoles actuellement desservies par des chauffeurs indépendants, et la création d’un réseau de franchisés », explique-t-il. Ces agences proposeront les services déjà opérationnels, navettes aéroport, colis, utilitaires, et sans doute d’autres prestations à imaginer… Bruno Villeneuve


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Économie

Finances

Les banques apprivoisent Des agences désertées et des applications numériques qui explosent. Le modèle économique bancaire est en train de basculer, au moment où de nouveaux opérateurs pointent le bout de leur nez. Les banques régionales affinent leur stratégie pour faire face au tsunami numérique.

«L

Alain Minc, un précurseur qui a prédit dès 1977 les bouleversements tectoniques qu’allait vivre le monde bancaire.

a banque est au tertiaire ce que la sidérurgie est à l’industrie : une branche malade de sa croissance passée » : Cette phrase aura bientôt quarante ans. Elle est extraite du rapport Nora-Minc de décembre 1977 qui prédisait l’effondrement des banques à l’image des cheminées des hauts fourneaux. Les auteurs pointaient les causes de cette mort annoncée : un marché saturé, un réseau de distribution et des effectifs pléthoriques, une chute de la rentabilité, des fonds propres indigents et l’arrivée de concurrents étrangers. En 2017, quarante ans après, force est de reconnaître que la branche malade a bien résisté. Grâce à la conjoncture, et aussi à l’application de solutions préconisées par les deux experts : le développement de la facturation des services, le renfor-

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cement des fonds propres et l’accroissement de la productivité avec la télématique, concept inventé par Simon Nora et Alain Minc et précurseur de la révolution numérique. Curieux retournement de situation, la

clients. Au Crédit Mutuel du Centre (région Centre-Val de Loire), on avance le chiffre spectaculaire d’un milliard de connexions par an sur l’ensemble des supports numériques. À la Banque Populaire Val de France

“ CHACUN A DÉSORMAIS SA BANQUE DANS LA POCHE ET LA FRÉQUENTATION DES AGENCES BANCAIRES A ÉTÉ DIVISÉE PAR 3 EN SEPT ANS

télématique d’hier est devenue révolution digitale et elle menace de faire exploser le modèle bancaire traditionnel. Chacun a désormais sa banque dans la poche et la fréquentation des agences bancaires a été divisée par 3 en sept ans. Comment les banques régionales s’adaptent-elles aux nouveaux comportements de leurs clients et quelle est leur stratégie pour tirer parti de la mutation numérique, besoin rendu encore plus pressant par l’apparition de nouveaux acteurs, comme Orange Bank notamment ? Pour les banques régionales que nous avons interrogées, le constat est unanime : leurs clients ont pleinement intégré les usages numériques. Au Crédit Agricole Centre-Loire (Cher, Loiret, Nièvre), le nombre d’utilisateurs de l’application maison « Ma Banque » est passé de 5 000 en 2010 à 145 000 en 2016. À la Caisse d’Épargne Loire-Centre, qui est présente sur les six départements de la région, l’application mobile est utilisée chaque mois par plus de 130 000

(région Centre-Val de Loire, nord de la Vienne et ouest francilien), les utilisateurs de l’application sur smartphone sont passés de 300 000 en septembre 2015 à 1,5 million en mars dernier. Enfin, à la Société Générale (69 agences et sept centres d’affaires en région Centre-Val de Loire), on observe une augmentation de 48 % des entrées en relation digitale sur un an. Toutes les enseignes notent également la stagnation de la consultation des comptes sur leur site Internet au profit du smartphone. « Les clients sont devenus «first mobiles », ils privilégient l’usage du téléphone portable pour leur relation bancaire, avant même la tablette numérique», explique Rudy Lima qui a été recruté dernièrement par la Caisse d’Épargne Loire-Centre comme chef de projet digital, après un début de carrière dans la téléphonie mobile et l’audiovisuel. Le recrutement de compétences spécifiques fait partie des solutions adoptées par les réseaux bancaires pour mieux répondre aux nouvelles exi-


les outils numériques gences de leurs clients. Au Crédit Agricole Centre-Loire, une direction de l’innovation et de l’immobilier a été créée en 2015, ainsi qu’un nouveau métier de chargé d’affaires entreprises innovantes. « Nous avons associé innovation et immobilier car ce sont pour nous deux leviers de croissance importants, précise Jean Méplomb, directeur général adjoint du Crédit Agricole Centre-Loire. Notre stratégie vis-à-vis du numérique reste conforme à notre conception du métier de banquier : une relation personnalisée avec des réponses rapides, des marques de reconnaissance de nos clients et la création d’un esprit de communauté », poursuit-il en citant l’exemple de la mise en ligne de pages Facebook pour les agences. Au Crédit Mutuel du Centre, même son de cloche. « Nous misons toujours sur les technologies mais en s’assurant qu’elles restent bien au service de l’humain », assure Isabelle Ogée, directrice générale adjointe. Dans cet esprit, un dispositif de messagerie instantanée de type tchat est à l’étude afin d’accompagner le client tout au long de sa démarche en ligne. Pour Julien Terrier-Duraisin, directeur du marché des particuliers à la Caisse d’Épargne Loire-Centre, la solution passe par l’agilité : « L’agence n’est plus le seul canal. Il faut pouvoir satisfaire le bon client, à tout moment, avec le bon produit et en utilisant le bon média. » Chez les cousins de la Caisse d’Épargne, à la Banque Populaire Val de France, on reprend in extenso les termes de la stratégie numérique du groupe BPCE : offrir le meilleur du digital et de l’humain. Mais Alice Blanchard, directrice organisation, qualité et informatique de l’établissement, ajoute une dimension managériale, celle qu’elle qualifie de sy-

métrie des attentions. « Cela revient à créer une culture de service en faisant en sorte que la qualité de la relation entre l’entreprise et ses clients soit égale à celle qu’elle entretient avec ses collaborateurs », explique-t-elle. Toutes les banques régionales semblent avoir pris conscience du déficit de compétences numériques dont pouvaient souffrir certains de leurs collaborateurs. Toutes ont mis en place d’importants programmes de formation. La Caisse d’Épargne LoireCentre a même fait tourner un Digibus pour présenter les nouvelles innovations bancaires à ses salariés (voir ci-dessous). Idem à la Société

Générale, où « nous avons créé une plateforme collaborative pour nos managers, tout en les faisant participer au mois de févier dernier à un hackathon (événement de programmation collaborative, NDLR) », annonce Jean-Paul Barbet, délégué général Grand Ouest de la Société Générale. Puisque les clients traitent leurs opérations de façon autonome et viennent plus rarement en agence, est-il encore nécessaire de maintenir autant de points de vente ? Répondre à cette question sensible ne perturbe pas outre mesure les responsables des banques régionales. Pour beaucoup, le travail d’optimisation a déjà

Un Digibus pour l’éducation numérique Il a sillonné les routes du Centre-Val de Loire au début du printemps pour porter la bonne parole numérique aux collaborateurs de la Caisse d’Épargne Loire-Centre. En neuf étapes, le Digibus de l’Écureuil a accueilli près de mille salariés qui ont pu découvrir les systèmes de sécurisation biométriques, les réseaux sociaux professionnels, le petit robot NAO, capable de réaliser des enquêtes de façon ludique, les lunettes de réalité virtuelle, par exemple pour faire visiter un bien immobilier, ou encore le Cub’, un objet connecté de gestion du quotidien en cours d’expérimentation. Par ailleurs, la Caisse d’Épargne Loire-Centre a lancé NéoBusiness, un dispositif complet pour accompagner les startups et les entreprises innovantes. Pour le promouvoir, elle a installé un espace innovation au sein de la pépinière numérique Mame, à Tours.

La Lettre Valloire - Juin 2017 29


Économie

Finances « recentrer l’agence sur la relation clientèle avec le soutien des équipes de back office qui pourront être en lien direct avec les clients pour l’instruction des dossiers. » Les nouveaux comportements de leurs clients obligent les banques régionales à agir non seulement sur la forme de leur relation mais aussi sur le fond. « Il ne s’agit plus d’avoir une stratégie digitale avec des réponses ponctuelles, mais d’avoir une stratégie pour un monde digital global », estime Julien Terrier-Duraisin, de la Caisse d’Épargne.

Jean Méplomb, directeur général adjoint du Crédit Agricole Centre-Loire.

été effectué avec des regroupements de sites et la fermeture des plus petites agences rurales. On parle aujourd’hui plutôt de réorientation du réseau physique, voire de nouvelle génération d’agence. Au Crédit Mutuel du Centre, l’idée est de constituer des unités opérationnelles d’au moins 8 collaborateurs, réparties sur les 123 points de vente du réseau régional. Au Crédit Agricole, 23 M€, étalés sur quatre ans, sont consacrés à la création d’un nouveau format d’agence intégrant des espaces numériques en libre-service. Même politique de modernisation à la Caisse d’Épargne en y ajoutant le principe qu’un client doit pouvoir trouver une agence en moins de 20 minutes de trajet. À la Banque Populaire, on prévoit quelques ajustements mineurs du maillage commercial, mais surtout de

“ L’INTELLIGENCE ARTIFICIELLE PERMET DE TROUVER DES SOLUTIONS TRÈS ÉLABORÉES TOUT EN LAISSANT LA MAÎTRISE DE LA NÉGOCIATION AU CONSEILLER

L’arrivée sur le marché bancaire de nouveaux acteurs issus aujourd’hui de la téléphonie, avec Orange Bank, et sans doute demain des grands opérateurs numériques (Google, Apple, Facebook, etc.), fait prendre conscience aux banques de l’importance de l’exploitation des bases de données. Le fameux big data, que maîtrisent parfaitement les géants du web mais que les réseaux bancaires ont laissé en jachère pour des raisons à la fois techniques, réglementaires et d’organisation, va devenir primordial. Ceux qui ne maîtriseront

Une page Facebook pour chaque agence du Crédit Agricole Instaurer un nouveau style de relation avec les clients et les administrateurs, tel est l’objectif de la création de pages Facebook pour les agences du Crédit Agricole Centre-Loire. Une cinquantaine en disposent actuellement et la Caisse possède la sienne en propre (ci-contre). La page est animée par le personnel de l’agence en concertation avec un client administrateur de la Caisse régionale. On y trouve de tout : l’actualité de l’agence bien sûr, mais aussi celle de ses clients et de ses administrateurs, avec quelquefois des cadeaux à gagner.

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pas l’analyse prédictive risquent fort de rester sur le bas-côté. Les banques régionales ont pourtant une connaissance intime du profil et du comportement de leurs clients. Le Crédit Agricole Centre-Loire s’est adjoint les services d’une start-up régionale pour élaborer un algorithme reposant sur l’analyse des données de clients professionnels afin de générer un module d’aide à la préparation d’entretien commercial. « L’intelligence artificielle permet de trouver des solutions très élaborées tout en laissant la maîtrise de la

négociation au conseiller », estime Jean Méplomb. C’est aussi sur le big data et l’intelligence artificielle que veut s’appuyer la Société Générale pour proposer des solutions de gestion de budget au quotidien avec une sécurité renforcée. Caisse d’Épargne comme Banque Populaire avancent en tandem derrière leur groupe BPCE qui va investir 750 M€ d’ici à 2020 dans la transformation numérique en proposant des solutions de vente à distance et en affinant sa segmentation de clientèles, qui sont réparties en quarante familles contre douze auparavant. Audelà des innovations technologiques, le Crédit Mutuel, pour sa part, croit toujours à la force de la recommandation et cultive son pré carré de clients prescripteurs. Tous regardent avec attention l’arrivée de nouveaux acteurs bancaires, mais aucun n’imagine sérieusement une fin sur le modèle sidérurgique. La clé de la survie sera l’adaptation aux nouveaux usages. Elle est en bonne Bruno Villeneuve voie.


La Lettre Valloire - DĂŠcembre 2016 31


Économie

En bref

GAMMA-TIAL INVESTIT 10 M€ À RICHELIEU Installée depuis trois ans à l’emplacement de l’ancienne usine d’Arts et Meubles de France, sur la ZI de Richelieu-Champigny (37), la jeune société Gamma-Tial engage un important programme de développement industriel. Arnaud Henrion, le fondateur et président de cette entreprise spécialisée dans la fonderie de pièces techniques en titane pour les industriels de l’automobile et de l’aéronautique, nous confirme qu’il va investir 10 M€ – une partie de cette somme a déjà été engagée – dans l’acquisition et l’accueil d’un nouvel équipement qui n’a pas beaucoup d’équivalent en France, ainsi que dans une extension immobilière. « Dans un premier temps, nous allons construire entre 400 et 500 m² sur une parcelle de 1,3 ha en cours d’acquisition », poursuit Arnaud Henrion qui envisage déjà d’autres agrandissements. L’usine s’étend actuellement sur 15 000 m² de bâtiments, « mais leur gabarit ne permettait pas d’accueillir notre nouvel équipement industriel ». Très ambitieux, le plan d’affaires de Gamma-Tial, qui emploie déjà 26 salariés sur le site, prévoit le recrutement de 80 autres d’ici à 2020.

POULAIN RACHETÉ PAR EURAZEO Le chocolatier blésois Poulain redevient français, près de trente ans après sa vente à CadburySchweppes. Les actifs et la marque fondée en 1848 par Auguste Poulain à Blois ont été rachetés par Eurazeo pour un montant estimé à 250 M€ après plus d’un an de négociation avec Mondelez, son ancien propriétaire américain. Poulain et les autres marques (Carambar, Krema, etc.) sont regroupées dans la société Carambar & Co,

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détenue par la holding CPK. Eurazeo, qui détient 68 % de CPK au côté d’investisseurs privés, compte investir 35 M€ dans la modernisation de ses cinq usines, dont celle de Villebarou-Blois.

DAY BY DAY VA S’IMPLANTER À DREUX My Retail Box (10 salariés, 5 M€ de CA), la société exploitant le réseau franchisé d’épiceries Day by Day spécialisées dans le vrac, a choisi l’agglomération drouaise pour y installer sa centrale d’achats. Celle-ci est implantée aujourd’hui à Vélizy (78). La société va occuper à partir du 1er juillet prochain une plateforme de 5 000 m² sur la zone d’activités de la Radio, à Dreux (28). L’implantation pourrait générer une cinquantaine d’emplois d’ici à 2021-2022. La direction envisage déjà de transférer le siège social de la société, actuellement à Versailles (78).

participation minoritaire dans le groupe Avenir Santé Formation, créé récemment par le rapprochement de la société orléanaise Forma Santé (2,35 M€ de CA en 2015) et de son homologue parisienne Formavenir Performances (5,4 M€ de CA en 2015). Ce nouvel acteur devient le leader de la formation continue pour les professionnels du monde de la santé. Le petit groupe devrait rapidement avoisiner les 10 M€ de CA.

SOGAREP VA RECRUTER 85 SALARIÉS EN MBDA S’AGRANDIT TOURAINE Sogarep, la structure qui À SELLES-ST-DENIS gère le back office des

Le groupe d’armement MBDA vient de débuter le programme d’extension de son site de Selles-St-Denis (41), qui emploie 280 salariés. Le missilier investit 15 M€ dans la construction de deux bâtiments qui seront opérationnels mi-2018 : le premier de 5 000 m² sera dédié à l’assemblage des missiles et le second de 1 100 m² dévolu à leur vidage et leur remplissage. MBDA profite de cette opération pour moderniser son unité

FORMA SANTÉ INTÈGRE LE GROUPE AVENIR SANTÉ FORMATION Le fonds Platina Equity Solutions a pris fin mars une

contrats d’assurance collective du groupe Axa, va recruter 85 salariés d’ici à la fin de l’année sur ses sites d’Amboise et de Civray-en-Touraine (37), qui emploient au total 568 salariés. « Il s’agit de répondre à l’accroissement d’activité découlant de la généralisation des mutuelles d’entreprises qui nous a déjà conduit à recruter 200 collaborateurs en 2016 et une vingtaine d’autres depuis le début de l’année », nous indique une responsable locale des ressources humaines de la société.


SCA DEVIENT AIRCOS S’ÉTEND ESSITY ET DÉVELOPPE À ROMORANTIN ARRABLOY À Romorantin, le fabricant

Le fabricant de papier à usage domestique SCA, qui emploie 430 salariés à Arrabloy, près de Gien (45), et 300 au Theil-sur-Huisne (61), aux portes de l’Eureet-Loir, change de nom pour devenir Essity. Le suédois SCA a, en effet, entériné le 5 avril dernier son projet de scinder le groupe en deux entreprises distinctes. L’activité liée aux produits forestiers et les 2,6 millions d'hectares de forêts restent sous le nom SCA. La partie Hygiène devient Essity. Celle-ci intégrera également la société BSN Médical, récemment acquise. L’usine giennoise va se doter d’un atelier supplémentaire de production d’une surface de 3 500 m².

de poudres à maquillage Aircos (200 tonnes de par an) va s’agrandir. Installée sur la ZI de l’Arche, la société va débuter en juillet la construction d’une extension de 1 500 m² qui s’ajoutera aux 3 000 m² actuels ; elle permettra à la fois d’étendre la surface de production et de doubler la capacité de stockage. Le montant de l’opération s’élève à 2,5 M€.

Qualité de vie au travail

VARIALIFT LANCE SES DIRIGEABLES EN 2019 À CHÂTEAUDUN Le britannique Varialift, qui développe des ballons dirigeables susceptibles de transporter du fret et des pondéreux, devrait achever son démonstrateur en septembre 2017. Une fois passée cette étape, la société entend passer en production industrielle sur l’ex-site de l’Etamat de Châteaudun où elle s’installera dès le premier trimestre 2020, au rythme d’un dirigeable par mois. Mais il faudra prévoir d’importants aménagements de la plateforme qui devrait requérir environ 50 M€ d’investissements. Selon les dirigeants de Varialift Manufacturing, une société présidée par l’industriel Alan Handley, une cinquantaine de salariés devraient être employés au début de cette phase de fabrication, l’objectif étant d’employer à terme une centaine de salariés. Commercialisés au prix de 30 M€ l’unité, ces dirigeables visent en priorité les marchés de l’exploitation minière

Paroles d’experts

PAS DE FATALISME AVEC L’ABSENTÉISME ! 16,6 jours par an et par salarié, c’est ce que représenterait l’absentéisme en France chaque année selon Alma Consulting. Ce chiffre nous place sur le banc des mauvais élèves européens et pourtant la réalité est souvent complexe. L’absentéisme est davantage que l’absence des salariés, c’est plutôt la manifestation de dysfonctionnements plus profonds. Et la première étape est de chercher à comprendre avant d’agir pour éviter soit de stigmatiser des attitudes individuelles, soit de critiquer de façon univoque l’organisation du travail. Il faut donc engager une démarche diagnostic sur la nature, la pondération et les motifs éventuels d’absentéisme rencontrés. Le succès de cette phase nécessite le concours de l’ensemble des acteurs de l’entreprise pour produire le plus large consensus. La deuxième phase consiste en l’examen des conditions de travail, lesquelles, lorsqu’elles ne sont pas satisfaisantes, produisent des troubles de santé. Enfin, on élabore et déploie un plan d’actions qui responsabilise à la fois la direction et les salariés. La performance de l’organisation est aujourd’hui un enjeu collectif. L’assistant social interentreprises vous accompagne dans cette démarche.

Par ailleurs, l’assistant social du travail aura une action directe et efficace sur les situations individuelles dégradées qui perdurent car il est le seul habilité à entrer en relation avec un salarié en arrêt maladie. Il peut organiser une visite à domicile, résoudre les difficultés personnelles qui font obstacle à la reprise d’activité, assurer le lien avec l’entreprise et contribuer à un retour au poste de travail rapide et durable du salarié. FOCSIE Centre s’inscrit dans une démarche active de prévention et adresse des courriers de mise à disposition aux collaborateurs de ses entreprises clientes. Ainsi en 2016, les assistants sociaux du travail de FOCSIE Centre ont réalisé près de 700 visites à domicile auprès de salariés en arrêt maladie. Alors ne cédez pas au fatalisme, il est toujours temps d’agir pour que l’absentéisme ne soit pas ou ne devienne une culture d’entreprise.

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La Lettre Valloire - Juin 2017 33


Économie

Parc d’activités

Les cambrioleurs sévissent aussi en entreprise

Protéiformes, les atteintes faites aux victimes font naître un fort sentiment d’insécurité. Vols avec violence, cambriolages, ces infractions devenues presque banales touchent aussi le monde de l’entreprise. Face à une augmentation de ce type de délinquance, policiers, gendarmes mais aussi chefs d’entreprises et pouvoirs publics réagissent et s’adaptent.

F

enêtres brisées, portes dégondées au pied de biche, ordinateurs disparus, argent liquide envolé, voilà ce qui peut attendre un gérant de société et ses salariés au lendemain d’un week-end. Les entreprises sont, elles aussi, victimes d’une délinquance qui s’adapte et se structure en conséquence. Les auteurs des faits délictueux ont différents visages mais aussi différentes nationalités. Du simple vol avec effraction de petits délinquants locaux après une nuit trop bien arrosée aux cambriolages ciblés de bandes organisées venant d’Europe centrale, la délinquance est protéiforme. En Indre-et-Loire, les gendarmes veillent et s’adaptent. Ce sont près de

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3 cambriolages par semaine qui sont recensés en Touraine dans les « LAPA » (locaux artisanaux, professionnels et associatifs), selon l’acronyme utilisé par les policiers en zone urbaine et par les gendarmes en zone « rurbaine » ou rurale.

térieur d’une entreprise. Pas question de laisser une empreinte ou être reconnu par une caméra de vidéosurveillance. Ils profitent aussi des accès qui leur sont offerts. Avec trois autoroutes qui la traversent, l’Indreet-Loire est une cible pour les bandes

“ LA DÉLINQUANCE ÉVOLUE MAIS DANS UN MÊME TEMPS CEUX EN CHARGE DE LUTTER AJUSTENT LEURS DISPOSITIFS

« Le cambriolage est devenu une priorité ministérielle !, rappelle le commissaire principal Jean-Marie François, patron de la sécurité publique à Tours. Nous sommes face à deux types de délinquances : les occasionnels, qui habitent souvent à côté des entreprises “visitées”, ou les bandes organisées qui écument plusieurs villes ». Même son de cloche chez les gendarmes qui travaillent en coopération étroite avec les forces de police. Pour le lieutenant-colonel Henri Vial, officier-adjoint en charge de la police judiciaire au groupement de gendarmerie d’Indre-et-Loire, « les entreprises doivent prendre conscience des menaces et prendre attache avec la brigade de gendarmerie la plus proche ». Le modus operandi des cambrioleurs s’adapte et il est aussi influencé par les séries télévisées. La plupart du temps, les auteurs des faits sont gantés et cagoulés pour pénétrer à l’in-

itinérantes. On observe d’ailleurs que de nombreux délits sont commis aux abords des accès ou sorties de l’A10 ou de l’A28. La délinquance a aussi des ramifications transnationales. Derrière un vol de métaux, notamment de cuivre sur les chantiers de la SNCF, se cache souvent un marché parallèle de grande ampleur. Mais ce sont surtout les PME et TPE qui sont les premières victimes de cette délinquance peu scrupuleuse. « Les garages automobiles sont très touchés actuellement », commente le lieutenant-colonel Vial. Les voleurs sont intéressés par les pièces automobiles mais aussi les pare-chocs et les batteries. Le phénomène touche aussi le monde agricole avec, récemment, la recrudescence de vols de GPS sur des moissonneuses-batteuses. Le siphonage de carburant est en progression, de même que le vol d’outillages et de matériels informatiques. Autres cibles plus étonnantes, le vin



Économie

Parc d’activités

et les produits phytosanitaires. Ces derniers sont très prisés par des groupes bien organisés qui les revendent en Europe centrale. « Nous avons un dispositif étoffé ici en Touraine, mais aussi dans la région Centre-Val de Loire, avec la brigade de recherche en charge des enquêtes, mais aussi les patrouilles du peloton de surveillance et d’intervention ainsi que la section aérienne de gendarmerie et bien sûr les brigades territoriales sur tout le département » rappelle le lieutenantcolonel Vial. Pour le commissaire François, à Tours, la vidéo-surveillance, pour les entreprises qui en sont dotées mais surtout celle déployée par la municipalité, « permet un important taux d’élucidation ». Policiers et gendarmes tiennent quotidiennement à jour une cartographie de la délinquance et celle faite aux entreprises n’y échappe pas. Lieux, heures, recoupements permettent aux enquêteurs de tracer et de définir les habitudes des auteurs. La délinquance évolue mais, dans le même temps, ceux en charge de lutter ajustent leurs dispositifs. Les annonces sur des sites d’enchères ou de vente en ligne sont scrutées quotidiennement ainsi que les magasins spécialisés dans la revente d’objets d’occasion. Néanmoins, les bonnes vieilles méthodes sont encore en vigueur. « Nous avons nos indics, nos “tontons” dans le jargon. Ils sont rémunérés pour nous faire remonter jusqu’aux auteurs

des faits, nous donner l’info qui nous permettra de résoudre une affaire », affirme le commissaire François. S’il y a bien une réponse répressive, les acteurs de la sécurité publique insistent sur la prévention. Au sein des groupements de gendarmerie et des commissariats, il existe des référents sûreté qui proposent aux entreprises de se prémunir contre d’éventuels actes délictueux. Comme en attestent les chiffres, la délinquance qui s’attaque aux intérêts et biens matériels des entreprises est en augmentation alors que celle qui touche les particuliers se stabilise. Les pouvoirs publics ont décidé de réagir. Car, ici, délinquance rime avec économie et emplois. La gendarmerie a publié un document à destination des chefs d’entreprise.

Quelques chiffres En zone « Police » à Tours, près de 115 vols avec effraction ont été constatés en 2016. Le premier semestre de l’année 2017 n’est guère prometteur ; en moins de six mois, ce sont près de 75 délits qui ont touché les entreprises dans l’agglomération tourangelle. En 2016, la gendarmerie d’Indre-et-Loire a constaté 581 vols avec effraction qui ont touché les entreprises et les locaux commerciaux (+ 18% par rapport à 2015) : • 56 % des vols sont commis durant le week-end. • 60 % des vols entre minuit et 7 h du matin. • 93 personnes ont été « mise en cause » dans ces affaires de cambriolage en 2016. • 33 % des faits ont été résolus grâce à la vidéoprotection.

Intitulé « Comment protéger son entreprise des cambriolages », ce dépliant, commun à toutes les brigades de France, explique comment se préserver des risques d’effraction mais aussi qu’il est important, en cas de cambriolage, de ne rien toucher avant l’arrivée des forces de l’ordre. Cela revient, comme en matière criminelle, à préserver la scène de crime. Des dispositifs discrets de prévention et d’interventions sont mis en place par les policiers et gendarmes. Patrouilles de nuit, missions particulières, rondes, autant de techniques pour appréhender les auteurs des faits. En cas de bandes organisées, les investigations sont menées par la police judiciaire. Des cellules ad hoc sont même créées pour les groupes liés au grand banditisme. Un nouveau phénomène criminel inquiète les forces de sécurité, l’augmentation des atteintes aux systèmes d’information des entreprises. Escroqueries aux demandes de faux virements, intrusion dans les fichiers des ordinateurs ou même piratage des centraux téléphoniques, la délinquance s’accommode des usages de notre temps. On trouve même des demandes de rançons pour que la société touchée puisse revenir à une utilisation normale de son réseau informatique. La course entre les gendarmes et les voleurs n’est pas terminée… qu’elle soit réelle ou désormais virtuelle. Arnaud Roy

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Gérard VINCENT

VICE-PréSIDENT DE LA CCI TOurAINE

« L’ACCOMPAGNEMENT DES PROJETS IMMOBILIERS DES ENTREPRISES : UNE PRIORITÉ » Que propose la CCI aux entreprises pour les accompagner dans la réalisation de leur projet d’implantation ou de développement immobilier ?

Gérard VINCENT : Disons d’emblée qu’il s’agit d’un axe stratégique pour la politique consulaire sur lequel nous travaillons depuis quatre ans. Il prend aujourd’hui un relief particulier avec le rapprochement que nous opérons avec les intercommunalités dans le domaine du développement économique : l’accompagnement à l’implantation et l’immobilier d’entreprises constituent un pan majeur de ce partenariat. Avec le dispositif « S’implanter en Touraine », nous ouvrons la possibilité aux dirigeants d’entreprises et aux porteurs de projets de se faire accompagner dans la conduite de leur projet par une conseillère spécialisée. C’est un service à forte valeur ajoutée lorsqu’on connaît les chausse-trappes des marchés de l’immobilier d’affaires, et notamment ceux des locaux d’activités industriels. Je note d’ailleurs que le nombre de dossiers accompagnés s’est élevé à 121 en 2016, soit une progression de 30 %, ce qui est le signe que la reprise est en marche. Sur quel outil vous appuyez-vous ?

Gérard VINCENT : Notre site www.simplanter-en-touraine.com recense toutes les offres immobilières et les opportunités foncières collectées auprès de la vingtaine d’acteurs privés et publics qui sont nos partenaires, qu’il s’agisse ici des professionnels de l’immobilier d’entreprises ou de collectivités territoriales. Cette bourse aux locaux, véritable vitrine exhaustive et opération-nelle de l’immobilier d’entreprises tourangeau, n’a pas d’équivalent. Et elle est très prisée par les entrepreneurs. Les chiffres de la fréquentation l’attestent. En 2016, nous avons enregistré près de 40 000 pages vues, dont 10 000 sessions uniques et 70 % de nouveaux visiteurs, ce qui est naturellement une excellente performance. Autre indication intéressante, si les deux tiers de ces consultations proviennent d’entreprises situées en région Centre-Val de Loire, près de 15 % sont originaires de l’Île-de-France. La CCI dispose-t-elle de locaux à louer ?

Gérard VINCENT : Oui, nous avons effectivement notre propre offre immobilière, historiquement à Saint-Cyr-sur-Loire et, depuis peu, à Beaumont-en-Véron sur le site Belliparc, que nous avons réalisée en partenariat avec le Crédit Agricole, Icade Promotion et la Communauté de Communes Chinon Vienne et Loire. Six cellules d’activités de 300 m² chacune sont encore disponibles à la location, au prix de 48 € HT/an le m². Visite virtuelle à 360° sur www.locauxveron.touraine.cci.fr

www.touraine.cci.fr

La Lettre Valloire - Décembre 2016 37


Économie

Parc d'activités

L’Écoparc de Sologne met Au cœur de la Sologne, le parc d’activités Écoparc poursuit sa démarche originale. Attirer en milieu rural des entreprises de toute nature, y compris de haute technologie et de l’e-commerce. Vivre et travailler au vert, un atout qui compense largement l’éloignement des centres de décision.

«L

orsque j’ai été élu à la tête de la communauté de communes et de l’Écoparc en avril 2014, notre pépinière d’entreprises comptait 12 entreprises et 120 salariés. Aujourd’hui, il y a 31 entreprises et 250 salariés », se félicite Guillaume Peltier, maire de Neung-sur-Beuvron et président de la communauté de communes de la Sologne des Étangs. Depuis son rachat en 1993 par quatre communes solognotes, l’ancien “ château ” de l’empereur Bokassa, au cœur d’un domaine de 56 ha, s’est progressivement transformé en parc d’activités ; il abrite désormais les services communautaires et une pépinière forte d’une dizaine d’entreprises dans les deux étages supérieurs. Autour, les anciens communs ont été réhabilités pour devenir des bureaux et des ateliers à louer. À l’entrée de l’Écoparc, des bâtiments se succèdent le long de la RD 923 : au distributeur de matériel électrique BLM Distribution (CA de 9,3 M€), qui s’est

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étendu il y a quelques années, se sont ajoutés la méranderie Cizeau et un bâtiment de stockage, flanqué des ateliers d’Espace Macaron et de Brico Logistique, la filiale e-commerce de BLM Distribution. Devrait les rejoindre

tion des salles propres, la qualification d’équipements de laboratoires et la métrologie (2,65 M€ de CA) n’occuperont que les 400 m2 du rez-de-chaussée. Mais la PME aura rapidement besoin de l’étage en raison de la

“ L’ANCIEN « CHÂTEAU » DE L’EMPEREUR BOKASSA, AU CŒUR D’UN DOMAINE DE 56 HA, S’EST PROGRESSIVEMENT TRANSFORMÉ EN PARC D’ACTIVITÉS l’EURL Abrahamse, une entreprise de travaux publics qui va quitter Marolleen-Sologne pour emménager dans un bâtiment de 300 m2. Enfin, 1 100 m2 d’ateliers-relais seront livrés cet automne ; alors que le permis de construire vient à peine d’être délivré, plus de la moitié des surfaces sont déjà réservées. À l’intérieur du domaine, CMI – pour Cleanroom Management International – va réceptionner ses nouveaux locaux. Pour le moment, les 17 salariés de cette entreprise spécialisée dans la valida-

croissance de son activité qui lui fait escompter 10 à 15 emplois supplémentaires dans les deux ou trois ans à venir. Écoparc a aussi ses startups. Sur le créneau très tendance de la e-santé, le parc paysagé et les espaces boisés de Villemorant abritent la startup qui a développé Docadom, une appli astucieuse qui met en relation patients pressés et médecins disponibles. Les deux associés parisiens ont installé en fin d’année dernière leur back-office sur le domaine ; une assistante les accompagne mais leur montée en puissance devrait faire croître l’effectif de manière significative. Autre pépite récemment arrivée, la société PSASS, un laboratoire du sommeil fondé par Ludovic Abuaf. Ce coin tranquille de Sologne séduit particulièrement les entreprises travaillant dans la sécurité et la défense, soucieuses de discrétion. Après le pionnier Cedrem, un bureau d’études spécialisé dans l’analyse des explosions et l’impact des projectiles arrivé sur l’Écoparc il y a près de dix ans, se sont installés Khi Protect, filiale de Cedrem qui conçoit et fabrique des parois blindées, et Celteam Services, un expert de


les entreprises au vert la sécurité et de la sûreté dans le domaine des nouvelles technologies. Ces sociétés, positionnées sur des marchés de niche, ont un fort pouvoir d’attraction et de jeunes pousses sont prêtes à les rejoindre. « Les atouts d’Écoparc sont incontestables, reprend Guillaume Peltier. Nous avons une position stratégique à proximité de trois autoroutes et à 1 h 30 de Paris. En s’installant ici, les entreprises bénéficient lors de leur création d’une exonération de contribution économique territoriale pouvant aller jusqu’à sept ans, qui s’ajoute aux exemptions fiscales et sociales. » Autre succès incontestable de l’Écoparc, le Forum des entreprises, « dont nous avons organisé la troisième édition les 8 et 9 avril derniers». En 2016, plus de 500 entreprises

étaient présentes et 300 Solognots ont retrouvé un emploi à cette occasion. Mais la situation géographique n’est pas tout et le site mise aussi sur la palette de services déployés au fil des années, avec une accélération ces derniers temps. « Le parc propose un accès mutualisé à la fibre optique et une télésurveillance de l’ensemble du site. Au mois de mai, nous aurons une mini-crèche de 10 berceaux et nous songeons à une salle de fitness, mais plutôt pour l’an prochain », détaille le chargé de mission Julien Filippini. Pour le moment, Écoparc ne dispose pas de restaurant inter-entreprises. Il n’a pas encore la masse critique nécessaire pour rentabiliser l’exploitation et les élus ne veulent pas créer une concurrence aux restaurants des com-

munes environnantes, d’autant que le maintien du commerce en milieu rural est l’une de leurs principales préoccupations. Les quelque 250 salariés et les agents de la communauté de communes se contentent donc des foodtrucks qui se relaient chaque jour de la semaine – le lundi hamburger, le mardi galettes bretonnes, le mercredi pizza… – et de la salle de restauration mise à leur disposition. Les objectifs ambitieux d’Écoparc, qui veut passer à 300 emplois d’ici trois à cinq ans et à 500 dans dix ans, devraient rapidement faire naître d’autres besoins collectifs. La place ne manque pas puisque Villemorant dispose d’une réserve foncière de 18 ha viabilisés le long de la RD 923 et d’une bonne quinzaine d’hectares à l’intéFXB rieur du domaine.

La Lettre Valloire - Juin 2017 39


Économie

Industrie

Le Thermomix fait bouillir L’usine Vorwerk-Semco de Cloyes-sur-Le Loir, qui produit 85 % des volumes du célèbre robot culinaire chauffant Thermomix, vient de réceptionner une 4e ligne de production. La capacité annuelle pourrait être portée à 2 millions d’unités. L’excellence industrielle française a séduit le groupe familial allemand !

V

oici une entreprise qui constitue une sorte d’idéal type de ce qui peut se faire de mieux en France dans le domaine de l’industrie ! Un rêve pour tout ministre de l’Économie normalement constitué. Porté par le succès du fameux robot culinaire chauffant Thermomix – près de 1,3 million d’exemplaires ont été écoulés en 2016, dont 285 000 en France, soit une croissance de 11 % – l’usine de Cloyes-sur-le-Loir (28) du groupe Vorwerk Semco n’en finit pas de repousser ses limites.

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Le site a déjà quasiment doublé de surface (23 000 m2) au prix d’un programme d’investissement global de 100 M€ engagé depuis 2012 ; et il s’apprête à exploiter une quatrième ligne de production. « Nous sommes dans la dernière ligne droite de la procédure de qualification. Cette ligne devrait être totalement opérationnelle pour la mi-juin alors que la mise en service était initialement plutôt prévue pour 2018 » nous indique le Dr. Michael Homuth, le directeur général d’une usine qui emploie 420

salariés dont les trois quarts en CDI. « Nous allons immédiatement pouvoir augmenter notre capacité d’environ 30 %. Et surtout, alléger le taux d’utilisation des capacités actuelles », poursuit ce patron qui n’a pas épargné ses collaborateurs ces derniers mois. Dopé par les ventes réalisées par un réseau de 8 300 conseillères démonstratrices à domicile (42 000 dans le monde), le volume des commandes a conduit l’usine à exploiter les lignes en flux tendu (3x8 et cela 7j/7), « ce qui n’est pas recommandé sur le long terme,


Cloyes-sur-le-Loir aussi bien pour les hommes que pour les machines ». Une entreprise familiale allemande dotée d’un produit premium – le Thermomix TM5, dernier né de la gamme est commercialisé au prix public de 1269 € –, qui a choisi la France pour fabriquer un produit représentant 39 % du CA du groupe (3,4 Md€) : on conviendra que le scénario est assez inédit ! « Nous nous appuyons sur le savoir-faire et l’excellence industrielle de cette plateforme française qui produit 85 % des volumes commercialisés », explique Michael Homuth. Certes, le groupe utilise aussi outre-Rhin deux lignes d’assemblage dédiées au Thermomix, « mais elles ne produisent que de petites séries dédiées à des pays émergents où certaines normes, par exemple électriques, requièrent une customisation».

L’usine de Cloyes-sur-le-Loir pourra donc faire face à l’augmentation des volumes au cours des prochaines années avec une capacité annuelle de production portée à 2 millions d’unités, « ce qui nous permet de répondre à l’augmentation des ventes dont la croissance est à deux chiffres depuis plusieurs années ». Au passage, le fonctionnement de cette usine fortement automatisée démontre que l’usage de robots ne conduit pas systématiquement à une destruction d’emplois. « C’est même précisément le contraire, puisque nous avons créé 170 postes ces dernières années », soutient le directeur du site. Le process industriel – dont une bonne part est consacré à la fabrication de pièces complexes en plastique – se déploie dans une logique très intégrée : plus de 60 % des

pièces du Thermomix sont fabriquées en interne. « C’est ce qui nous permet de tracer nos produits et de maîtriser leur très haut niveau de qualité ». L’usine de Cloyes-sur-le-Loir a encore de très beaux jours devant elle… Jean-Christophe Savattier

La Lettre Valloire - Juin 2017 41


Économie

Industrie

Croc’Frais

dévore le marché de l’olive

Leader français des préparations pour apéritifs à base d’olives fraîches, Croc’Frais se sent pousser des ailes. En revisitant complètement son process de production, la marque phare du groupe Olives & Co se donne les moyens de gagner de nouvelles parts de marché.

Serge Durand (Olives & Co)

P

eu caloriques et riches en nutriments, les olives se taillent toujours une belle place lors des moments conviviaux que sont les apéritifs. Elles donnent aussi des ailes à Croc’Frais, le leader en France de l’olive fraîche consommée en début de repas (42 % de parts de marché), dont l’unique site de production est installé depuis vingt ans à Mignières (28). Près de 4 500 tonnes de barquettes sortent tous les ans de cette unité du groupe Olives & Co dirigé par Serge Durand et dont l’appétit de développement semble insatiable. Depuis début juin, le site déploie un process de fabrication très innovant. Le groupe, propriétaire de la marque diffusée en grande distribution, a investi près de 2,5 M€ dans une unité très performante de stockage et de dessalement avec pour objectif d’accroître tant la qualité que les quantités produites.

42 La Lettre Valloire - Juin 2017

Importées de Grèce, du Maroc, d’Espagne ou d’Italie, les olives vertes et noires sont désormais stockées dans des cuves “intelligentes” qui renseignent en temps réel sur le taux de sel, le PH et la température. Puis elles transitent par gravitation sur les lignes, une technique plus douce qui évite d’endommager le fruit. L’enveloppe de 2,5 M€ comprend aussi l’installation d’une cinquième ligne de production à haute cadence, capable de sortir quelque 6 000 barquettes par heure. Ce nouveau process fait reculer la pénibilité et génère des gains de productivité importants sans impact sur les effectifs (45 salariés). L’entreprise va devoir accompagner les salariés travaillant en 2x8 dans leur formation. « Cet investissement productif s’inscrit dans notre programme stratégique Cap 2020 », explique Serge Durand, patron du groupe Olives & Co. En mettant sur la table l’équivalent de 10 % de son chiffre d’affaires (24 M€ en 2016, 27 M€ en 2017),

Croc’Frais voit grand. « Nous tablons sur un doublement du CA d’ici à trois ans ! » Nouvellement équipée, l’unité de Mignières va pouvoir augmenter sa production de 40 % et produire 150 000 barquettes par jour : « Notre ambition est de gagner encore des parts de marché en France sur le créneau des préparations pour apéritifs à forte valeur ajoutée. Ce marché progresse tous les ans. » Déjà positionnée sur les produits tartinables, les soupes de poissons et de légumes (unités de Nîmes et de Frontignan), Olives & Co veut aussi occuper le terrain des antipasti et des salades préparées. A l’export, tout reste à faire ou presque. « Il représente seulement 0,5 % de notre CA, alors que les olives sont consommées dans beaucoup de pays. » À l’international, la marge de progression est importante et Croc’Frais s’est donné les moyens de réussir cet autre challenge. Stéphane Messer

5 M€ d’ici à 2020 D’un point de vue industriel, Croc’Frais se met en ordre de marche pour améliorer sa position sur le marché français et développer son portefeuille clients à l’étranger. L’entreprise va investir 2,5 M€ dans une plateforme logistique indépendante physiquement du site de production et a, dans ce but, acquis un terrain de 9 ha situé à proximité de l’unité actuelle. Les premiers coups de pioche seront donnés cette année pour une livraison en 2018 ou début 2019. L’entreprise a aussi programmé dans les trois ans un agrandissement du site de production (1,5 M€ d’investissement) et l’installation d’une unité de traitement des rejets.


Chryso tourne au biogaz Le fabricant d’adjuvants pour le ciment et le béton Chryso, dans le nord Loiret, n’utilise désormais que du BioGNL fourni par Engie comme source d’énergie.

C

hez Chryso, à Sermaises-duLoiret, l’énergie consommée est désormais 100 % propre. Ce site, qui emploie plus de 200 personnes à la fabrication d’adjuvants et d’additifs pour le béton et le ciment, utilise du biométhane (BioGNL) issu de la transformation des boues de la station d’épuration de Valenton, dans le sud de l’Île-de-France. Un mode d’énergie qui émet 90 % de gaz à effet de serre de moins que les énergies fossiles, pas d’oxyde d’azote et aucune particule polluante. Le groupe Suez, exploitant de la station d’épuration francilienne et producteur de ce biogaz fourni par LNGénération, une autre société du groupe Engie, souligne que face à l’augmentation des besoins et la raré-

faction des ressources naturelles, la valorisation énergétique des déchets « est indispensable pour notre avenir. » Liquéfié par un procédé de cryogénie développé par la société française Cryo Pur, ce qui réduit son volume d’un facteur 600, le gaz est transporté par camion jusqu’au site industriel de Chryso où il stocké, toujours sous forme liquide et à une température de – 160 °, dans une citerne pouvant contenir 35 tonnes de GNL. Il est ensuite réchauffé progressivement jusqu’aux alentours de 0° pour revenir à l’état gazeux avant d’alimenter l’usine. Jean-Claude Maesano, directeur du site, a fait ses calculs : le coût de l’installation, opérationnelle depuis la mi2015, a été amorti en deux ans grâce

à la différence de coût entre le fioul et le BioGNL. Si la baisse du prix du pétrole a réduit progressivement cet écart, celui-ci repart à la hausse ces derniers mois. La production – 100 000 tonnes par an – repose désormais entièrement sur ce gaz issu de la métha-nisation, sans aucune ressource en back-up. Avec une grande facilité d’utilisation. « Nous avons besoin de deux ou trois recharges de la citerne par mois d’hiver, et encore moins en été », souligne Jean-Claude Maesano.

Karine Vernier, présidente de LNGénération, et Jean-Claude Maesano, directeur du site, devant la citerne de biogaz.

François-Xavier Beuzon

La Lettre Valloire - Juin 2017 43


Économie

Tourisme

Une campagne

qui a fait mouche

Grande première pour le tourisme ligérien, la campagne de communication « Le Val de Loire s’affiche à Paris » a associé neuf grands sites touristiques et les deux Départements d’Indre-et-Loire et de Loir-et-Cher. L’expérience, concluante en terme de fréquentation et d’image, devrait donc avoir une suite.

A

u total, 6 gares parisiennes, 18 stations de métro, 1 500 bus et 1 500 tables de bistrot : la campagne voulait frapper fort pour promouvoir la destination Val de Loire à l’aube de la saison 2017. Exposée entre les 13 et 19 mars, cette dernière a parfaitement atteint son objectif : capter la clientèle francilienne.

Impulsée par le Domaine de Chambord et le Zooparc de Beauval pour booster le début de saison, elle a pleinement satisfait les deux grands sites. « Il y a eu un fort impact. Nous réalisons un excellent début de saison avec un cumul d’entrées supérieur de 100000 par rapport à 2016 », souligne ainsi Delphine Delord, directrice de la communication du Zooparc et ses 1 350 000 visiteurs. Même tonalité à Chambord où l’effet des jardins à la française, ouverts le 20 mars, a été amplifié par l’affichage parisien. Avec + 43 % en avril et + 15 % 44 La Lettre Valloire - Juin 2017

sur les quatre premiers mois, la fréquentation est bonne, même très bonne. « Paris était la bonne cible car notre clientèle du printemps est surtout parisienne et francilienne », expliquet-on au service communication. Les locomotives bien lancées, les wagons ont pu prendre de la vitesse. C’est le cas à Cheverny avec des manifestations toujours nombreuses en avril et à Villandry où ce mois a été très favorable, avec en cumul (1er janvier - 3 mai) une progression de 20 % sur la moyenne des dix dernières années (+ 30% sur le seul mois d’avril). Impact similaire pour le conseil départemental d’Indre-et-Loire qui gère la cité royale de Loches et la forteresse de Chinon. « Cette campagne préservant l’identité des partenaires est une bonne surprise, avec une hausse de 31 % en avril à Chinon (+ 38 % pour la clientèle francilienne) et + 12 % à Loches. La saison démarre sur de bonnes bases avec + 9.6 % depuis janvier pour les monuments », se félicite Sophie Coulon, sa directrice en charge de l’attractivité des territoires. Au château de Blois, on apprécie « la visibilité énorme », mais aussi l’appropriation de la campagne par les ha-

bitants et son effet démultiplicateur. « Beaucoup l’ont relayée sur les réseaux sociaux ou en ont parlé autour d’eux », annonce Aurélie Foucault, responsable du développement touristique et commercial. Au-delà de ces chiffres, c’est un état d’esprit qui est né, comme l’analyse Jean-Louis Sureau, le directeur du château d’Amboise : « Nos monuments dessinent une vraie destination touristique familiale avec Beauval, ou plus culturelle avec les châteaux. Cette complémentarité est une force. » Prudence cependant : « Le point sera fait au 30 juin, date charnière de la saison ; n’oublions pas qu’avril a été favorable du point de vue de la météo et du calendrier », assure JeanLouis Sureau en notant « un accroissement à deux chiffres ». Au vu de ces résultats positifs, il semble bien que le Val de Loire s’affichera de nouveau à Paris en 2018, sans trop s’arrêter à l’importance du budget consacré (500 000 €). À l’image de Center Parcs pour qui « la campagne a marqué un tournant avec de nouveaux formats différenciants », les partenaires veulent reprendre leur ticket. « Il est important de se réancrer dans la clientèle française. Je proposerai un renouvellement. La date est adaptée avec une forte pression avant le début de la saison », déclare Delphine Delord. Au-delà d’une évolution du format, de nouveaux partenaires publics et privés pourraient aussi rejoindre le train du Val de Loire. Une réunion bilan est prévue fin Jean-Luc Vezon juin.


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Économie

Tourisme

Gien rouvre son

château-musée de la chasse

Fermé en novembre 2012, le château de Gien a rouvert fin avril. La scénographie de son musée consacré à la chasse a été entièrement repensée. L’objectif est de passer de 17 000 à 35 000 visiteurs d’ici à trois ans.

A

Trompe de chasse dite d’Orléans, parce que commandée en 1814 par le duc d’Orléans, futur Louis-Philippe, dont la guirlande est superbement sculptée.

près plus de quatre ans de travaux qui ont nécessité un budget de 9 M€, dont près de 90 % financés par le Département du Loiret, le château de Gien a rouvert ses portes le 22 avril. Outre de lourds travaux de restauration du bâti et de ses abords, le chantier a permis de repenser entièrement la présentation des 14 800 œuvres du musée de la chasse créé en 1952 dans l’ancien château d’Anne de Beaujeu. Une quinzaine de salles, représentant quelque 2 000 m2 d’exposition, ont été restructurées pour permettre au grand public de découvrir les impressionnantes collections qui y sont conservées.

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La longue période de fermeture a aussi été l’occasion de rafraîchir les collections ; des spécimens naturalisés ont été toilettés, d’autres décontaminés après avoir été touchés par des insectes ou des moisissures, et plusieurs toiles ont été restaurées, comme la très élégante huile de Benjamin de Rolland « Le Jeune Chasseur » (1816). L’ambition de fréquentation est modeste : de 17 000 visiteurs annuels au moment de la fermeture, les promoteurs de l’opération voudraient passer à 35 000 d’ici à 2020. Gien est excentré et chacun est conscient qu’il lui sera difficile de capter une part substantielle du tourisme culturel ligérien, qui se concentre entre Chambord et Azay-le-Rideau et les joyaux du fleuve royal. Pourtant, le château-musée giennois est désormais la pièce maîtresse des cinq musées cynégétiques français, dont trois se trouvent en Val de Loire (avec Chambord, bien sûr, et Montpoupon, à côté de Chenonceau, qui abrite le musée du Veneur), les deux autres étant situés à Paris – dans l’hôtel de Guénégaud, au cœur du quartier du Marais – et à Senlis. JeanNoël Cardoux, sénateur du Loiret et président du groupe d’études chasse et pêche de la Haute Assemblée, rêve d’ailleurs de les mettre en réseau et de créer un circuit touristique qui offrirait aux visiteurs, notamment étrangers, une riche vitrine de cette activité traditionnelle tout en leur

faisant découvrir la gastronomie liée aux produits de la chasse. Gien présente des pièces en rapport avec les trois grandes pratiques cynégétiques, dont la chasse au vol, connue aussi sous le nom de fauconnerie, qui existe depuis plusieurs millénaires mais n’est plus pratiquée que confidentiellement en France. La vénerie, probablement la plus légendaire et la plus spectaculaire des chasses, est abritée dans l’étage supérieur de l’aile Est. La pratique, extrêmement codifiée, de la chasse à courre est décrite, étape par étape jusqu’à l’hallali de la bête traquée, sur un grand plateau combinant les dispositifs multimédia. Il faut absolument découvrir l’incroyable collection de boutons de tenue d’équipage, présentés dans une vaste vitrine où ils sont soigneusement rangés par casiers de 20 pièces. Mais c’est la chasse à tir, celle qui compte le plus grand nombre d’adeptes, qui se taille la part du lion. L’aile sud lui est réservée, dont la grande salle Hettier de Boislambert, du nom de ce chasseur émérite qui fit don, dans les années soixante-dix, de sa collection de massacres et de trophées. L’accrochage d’origine, décidé conjointement par le collectionneur et par Henri de Linares, qui était alors le conservateur du musée, a été conservé par la nouvelle scénographie. Une salle replaçant le visiteur dans la situation d’un chasseur aux aguets ponctue le parcours de visite qui prendra environ 45 minutes ou 1 heure 15 si on désire y ajouter l’histoire et l’évolution du château depuis sa construction au XVe siècle par la fille de Louis XI. François-Xavier Beuzon


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Économie

Loisirs sportifs

La Fédération de tir

finit sa maison à Châteauroux

Début juillet, l’impressionnant Centre national de tir sportif (CNTS), créé par la Fédération française de tir (FFTir), ouvrira ses portes sur 78 ha de l’ancienne base militaire de La Martinerie, à Châteauroux.

A

près plusieurs recherches infructueuses pour installer son « projet du siècle », la Fédération française de tir (220 000 licenciés) a saisi l’opportunité d’acquérir, en 2012, une partie de l’ancien camp militaire castelroussin, après le départ du 517e Régiment du Train. Le président de la Ligue du Centre, Gilles Duméry, a alerté le comité directeur fédéral toujours en quête du site idéal pour bâtir sa Maison du tir.

Le cabinet orléanais L’Heudé & L’Heudé a conçu le nouveau site.

Le réaménagement complet du site, imaginé par le cabinet d’architecte orléanais L’Heudé & L’Heudé et réalisé par la Sogea (groupe Vinci), représente un investissement de 30 M€, la moitié en emprunt, un gros tiers en autofinancement et le reste en subventions. La Fédération a également acquis la Cité des jardins attenante (45 pavillons où résidaient les sous-officiers, sur un terrain de 4 ha), pour y loger un pôle administratif et héberger les ligues hexagonales ou les fédérations étrangères, une fois les logements réhabilités. L’instance fédérale souhaite désormais bâtir un stand “ Finales ”, une sorte de studio de télévision pour les phases finales des épreuves 10, 25 et 50 mètres. Le plan de financement des 5 M€ supplémentaires est à l’étude, sa réali-

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sation ex nihilo devant intervenir d’ici à deux ou trois ans. « Nous créons à Châteauroux un modèle unique au monde, qui réunit l’ensemble de nos 57 disciplines, olympiques ou non », indique le pré-

d’ici à un an, des recrutements étant en cours. Lors des compétitions nationales ou internationales, entre soixante et soixante-dix personnes dont les officiels (arbitres, organisateurs), seront sur le pont.

“ NOUS CRÉONS À CHÂTEAUROUX UN MODÈLE UNIQUE AU MONDE, QUI RÉUNIT L’ENSEMBLE DE NOS 57 DISCIPLINES, OLYMPIQUES OU NON sident Philippe Crochard. Le CNTS compte ainsi 30 ha d’équipements spécifiques (en comparaison, le site olympique de Munich n’en compte que 5). Destiné aux entraînements des ligues et des équipes nationales, des fédérations étrangères et des services officiels (police, gendarmerie, douanes etc.), il accueillera les plus grandes compétitions nationales, européennes et mondiales. Actuellement, six personnes sont employées sur site pour l’entretien et la maintenance ; ce sera une quinzaine

D’ailleurs, les peintures à peine sèches, un premier championnat de France de tir sportif de vitesse pistolet se tiendra au CNTS du 26 au 30 juillet, avec 800 compétiteurs, répétition grandeur nature du championnat du monde de la discipline du 18 août au 3 septembre, où sont attendus 1 500 tireurs de plus de 90 pays. La Maison du tir, qui accueillera deux autres championnats du monde de TSV en 2018 (fusil de chasse) et 2019 (carabine), en frémit déjà ! Bernard Boisnier

Un équipement complet Pour accueillir toutes les disciplines, les pas de tir se sont multipliés autour du vieux stand couvert à 200 mètres, unique vestige des infrastructures militaires : stands intérieurs à 10 mètres (90 postes, pour pistolet, carabine et arbalète match), 25 mètres (60 postes, pistolet), 50 mètres (80 postes, carabine) et 50 mètres avec cibles mobiles (2 postes). Stands extérieurs, entourés de merlons de quinze mètres de haut pour la sécurité et l’acoustique : un stand 100 et 200 mètres (40 postes), un de 80 postes sur deux niveaux destiné au tir à 300, 500 et 600 mètres et une installation pour le tir sportif de vitesse avec trente alvéoles pistolet (35 mètres de long sur 20 de large), trois pour le tir à la carabine (180 mètres sur 45) et une de 49 mètres sur 50 pour le tir sur cible mobile “sanglier courant ”. L’élément le plus imposant reste la fosse dédiée au tir au plateau (équivalent olympique du ball-trap).


Économie

Chantiers

EURE-ET-LOIR La communauté d’agglomération du Pays de Dreux a le projet de construire 16 000 m² de bureaux à proximité de sa gare, en six ou sept bâtiments d’une surface de 2 500 m² à 3 500 m² chacun. L’opération s’inscrit dans un vaste programme de renouvellement urbain autour du quartier de la gare. À proximité des futurs immeubles, sur le parvis Sud, sera construit un parking en silo de 300 places; le marché a été lancé après désignation d’un mandataire de maîtrise d’ouvrage publique. Enfin, le parvis de la gare sera rénové, avec des aménagements spécifiques pour les circulations douces.

EURE-ET-LOIR Le projet de salle culturelle et sportive du Pôle gare de Chartres est relancé. Char-

tres Métropole a revu sa copie : de 6 000 places, l’équipement n’en comptera finalement que 4 200 afin d’éviter une nouvelle enquête publique, dont la jauge la rendant obligatoire est à 5 000 places. La

Société publique locale (SPL) de Chartres vient donc de déposer le permis de construire du nouveau complexe dont la livraison est prévue pour septembre 2019. Le montant prévisionnel du programme s’élève à environ 40 M€. L’ancien collège et pensionnat religieux Jeanne d’Arc, fermé depuis 2010 rue du Bourgneuf à Chartres, va être l’objet d’un programme de restructuration mené par le groupe Inter Promotion : 200 logements sont prévus en plusieurs immeubles. L’ancien couvent

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accueillera une dizaine d’appartements ; la chapelle sera rétrocédée à la Ville. Les fouilles archéologiques devraient débuter prochainement.

LOIR-ET-CHER L’ouverture du futur centre aquatique des Grands-Prés, à Vendôme, est prévue pour le printemps 2018. Il sera constitué d’un bassin intérieur de 8 couloirs de 25 mètres avec gradins, d’un bassin pour les enfants de 70 m² et d’un autre pour les activités ludiques de 180 m², complétés à l’extérieur d’un pentaglisse, d’un bassin de 200 m² et d’une offre balnéo. Le programme s’élève à 15 M€. Une résidence pour seniors, comprenant 104 logements modulables sur quatre niveaux et des services collectifs, va voir le jour quartier Rochambeau à Vendôme. La construction devrait débuter en septembre prochain pour une durée de 18 mois ; la livraison est prévue pour le premier semestre 2019. C’est la société Acapace, spécialisée notamment dans les résidences seniors, qui est le commercialisateur.

LOIRET À saisir de suite Territoires developpement

arthur loyd

02 54 58 11 11

02 54 74 08 88

Le conseil départemental a voté la construction de deux collèges, l’un à Pithiviers et l’autre à Dadon-

ville, en remplacement du collège surchargé DenisPoisson à Pithiviers. Un concours d’architectes va être lancé ; le conseil départemental espère une ouverture des deux collèges pour la rentrée 2020. Le montant de l’opération, qui comprend la construction des deux établissements et la destruction de l’ancien, s’élève à environ 35 M€. Trois tours d’immeuble du quartier Kennedy (Xaintrailles, les Archers et Lagarde) à Montargis, toutes trois gérées en copropriétés privées, vont être rénovées totalement ; le montant du chantier est estimé à 3,2 M€. Le programme sera soutenu à moitié par l’État, l’agglomération (AME) versant pour sa part 320 000 € ; le reste restera à la charge des copropriétaires. Le chantier devrait débuter courant 2018 et s’étaler sur plusieurs années.

INDRE-ET-LOIRE L’entreprise bretonne d’immobilier d’entreprise Concept-Ty va investir 1,5 ha au cœur de la zone d’activité de la Vrillonnerie à proximité de l’autoroute A10, à Chambray-lès-Tours, afin d’y construire un village d’entreprises. Celui-ci, baptisé Activity et d’une surface de 7 200 m², sera financé et piloté intégralement par le promoteur-constructeur ; il sera constitué de quatre bâtiments d’activités et d’un bâtiment tertiaire. La livraison est prévue pour mars 2018. Le montant de l’investissement s’élève à plusieurs millions d’euros.

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Carnet

EURE-ET-LOIR Luc Carpentier est nommé directeur général de la Banque Populaire Val de France. Il succède à Gonzague de Villèle, qui a fait valoir ses droits à la retraite. A 58 ans, Luc Carpentier a effectué tout son parcours dans le Groupe BPCE. Après avoir débuté sa carrière à la BRED Banque Populaire, il rejoint la Banque Populaire du Midi en 1991 comme directeur de groupe puis directeur commercial. Il exerce des fonctions de dirigeant depuis 1994, date à laquelle il est devenu membre du comité de direction de la Banque Populaire du Midi, puis directeur général adjoint, en charge du développement et de l’exploitation du réseau d’agences. Nommé en 2012 président du directoire de la Caisse d’Épargne d’Alsace, il rejoint aujourd’hui la Banque Populaire Val de France.

RÉGION

Jean-Philippe Musset a été nommé au poste de directeur opérationnel IGE Loire-Océan de Spie Ouest-Centre, filiale régionale du groupe Spie de services multitechniques dans les domaines de l’énergie et des communications. Il a débuté sa carrière chez Spie Ouest-Centre en 1981 et était depuis 2009 directeur de l’agence IGE Loire-Océan (Loire Atlantique, Vendée). Philippe Bisi, directeur régional Eiffage Route Île-deFrance Centre, a été élu président du syndicat professionnel régional de l’industrie routière (SPRIR) Centre-Val de Loire. Il remplace Guillaume Château, qui a quitté BSTP pour prendre

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ne tension en France. Il succède à Olivier Simone, président d’Énergie Relais, une entreprise spécialisée dans les groupes électrogènes et les énergies renouvelables basée à Gellainville, près de Chartres (28). Le commerçant chartrain Éric Chevée, inlassable contradicteur et adversaire de JeanPierre Gorges au conseil municipal de Chartres, où il siège dans l’opposition sous les couleurs du MoDem, a été élu président du comité économique, social et environnemental régional (Ceser) ; il succède à Xavier Beulin, brutalement décédé en février dernier. Après avoir changé de nom et d’identité visuelle, le CFA des Universités Centre-Val de Loire

la direction opérationnelle de Bâtiment Force Centre. L’Union des industries et des métiers de la métallurgie (UIMM) du Loiret a entériné sa fusion avec son homologue d’Indre-et-Loire pour devenir l’UIMM Loiret-Touraine. Valérie Chatel, présidente de l’UIMM Touraine et des sociétés de tôlerie industrielle Chatel et de métallisation Gécélaque, toutes deux à Bléré, prend la présidence de la nouvelle structure. Éric Beaujean, délégué régional d’Enedis pour la région Centre-Val de Loire, a été élu président du pôle de compétitivité S2E2 ; Enedis (ex-ErDF) gère le réseau basse et moyen-

Jean-Luc Triollet, directeur général de Val Touraine Habitat, a été élu président de l’Union sociale pour l’habitat (USH) de la région CentreVal de Loire. Il succède à Didier Loubet, qui était dg de Tours Habitat et de la Tourangelle d’HLM. LOIR-ET-CHER Paul Seignolle prend la présidence du Medef 41 ; il succède au transporteur Bruno Robert, en poste depuis janvier 2015, qui avait lui-même pris la suite de Patrice Veneault, ancien associé de Paul Seignolle chez Sidamo (14,5 M€ de CA), à La Chaussée-St-Victor, et président du mouvement patronal durant cinq ans. Pierre Maino, président de la chambre de métiers et de l'artisanat et vice-président de la CPME 41 (Confédération des petites et moyennes entreprises), prend la tête du syndicat patronal (ex-CGPME) en Loir-et-Cher où il succède à Patrice Duceau, en fonction depuis 2005. La CPME 41 devrait compter 280 adhérents d’ici à la fin de l’année.

a nommé un nouveau directeur à sa tête. Il s’agit de Martin Oudin, maître de conférences en droit privé et sciences criminelles rattaché à l’UFR Droit Économie et Sciences sociales de Tours. L’association régionale des industries alimentaires du Centre (Ariac) s’est dotée à la fois d’un nouveau président, Thierry Dubois, directeur général des Crudettes à Châteauneufsur-Loire (45), et d’un nouveau nom, l’association régionale des entreprises alimentaires (Area) Centre-Val de Loire. Thierry Dubois succède à Manuel Machado, directeur de l’embouteilleur Antartic, de St-Martin-d’Abbat (45), et cofondateur en 2008 de l’Ariac.

LOIRET François Berne a succédé récemment à Jean-Michel Broc à la direction de la sucrerie de Pithiviers-le-Viel, qui emploie 120 salariés et une soixantaine de saisonniers. François Berne a débuté chez Cristal Union il y a dix ans avant de rejoindre Bonduelle où il est resté huit ans.




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