Magazine de juin 2019

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MAGAZINE 2014 -5€ 5€ MAGAZINE N°48 - MARS JUIN 2019

Les mousquetaires de la subvention Benoît Keravec, Alexandre Chas et Frédéric Collignon, fondateurs d’ABF Décisions, le spécialiste tourangeau de la recherche de financements publics

Orléans à l’ère des grands projets


LA RÉUSSITE EST EN VOUS.

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Point de vue

Vintage e fut l’un des enseignements les plus saillants de la dernière des convulsions sociales qui frappent périodiquement le pays : les élus de proximité, et en particulier les maires, constituent bien l’échelon politique préféré des Français. L’engagement de ces élus de terrain et leur exemplarité – qui peut, malheureusement, être parfois prise en défaut – forcent le respect. Toujours « à portée d’engueulade », ces inlassables ravaudeurs d’un patchwork national au bord de la fragmentation ne peuvent être durablement exclus de la décision, surtout lorsque celle-ci tombe des nuées parisiennes sans aucun ménagement. Le président de la République, aveuglé par ses certitudes jupitériennes, s’y est brûlé les ailes pour avoir un temps snobé les maires, ces indispensables courtiers des politiques nationales. Avant de tenter, mais un peu tard, de les remettre au cœur du jeu politique. Comme le suggère le dossier consacré aux évolutions récentes de l’intercommunalité que nous publions dans cette édition estivale, aux flatteries et aux promesses de Gascon, les élus de terrain préfèreront toujours le concret et les réalités de terrain. C’est donc avec beaucoup de méfiance, voire d’hostilité qu’ils ont accueilli la nouvelle carte des EPCI issue d’une loi NOTRe qu’ils se sont pourtant si peu appropriée ;

C

il faut dire qu’elle comportait une série de dispositions qu’ils ont eu bien du mal à cautionner… Il n’est pas question de négliger ici l’apport de l’indispensable mutualisation des compétences et des ressources. À l’heure du village global, le village gaulois a pris assurément un look vintage. Pour autant, le ciment intercommunal ne peut prendre qu’au prix d’un véritable projet de territoire qui ne saborde pas le lien, parfois charnel, reliant l’élu à son pré carré. Une identité commune ne se forge qu’en respectant toutes les appartenances. Dans le Sud Touraine, comme nous l’écrivons dans les pages qui suivent, les élus communautaires ont réussi à avancer ensemble et à n’oublier personne au bord du chemin. La bonne gestion des atouts d’un territoire conditionne son attractivité. On ne peut donc que se féliciter du regain des investissements étrangers en région Centre-Val de Loire présenté dans ce numéro ; ils ont d’ailleurs contribué à la création de plus de 1 500 emplois en 2018. S’il est un domaine où la loi NOTRe s’est imposée sans heurts, c’est bien celui du développement économique local, désormais exclusivement dévolu à la Région et aux intercommunalités.

avattier Jean−Christophe S

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www.lettrevalloire.com Ce magazine est un hors-série de La Lettre Valloire, bimensuel d’information politique et économique en région Centre-Val de Loire Édité par MCM Presse SAS au capital de 100 000 € RCS Tours B 450 613 591 Siège social : 14, boulevard Heurteloup à Tours Adresse postale : BP 92031 37020 Tours Cedex 1 02 47 70 60 00 contact@lettrevalloire.com Rédaction : François-Xavier Beuzon (rédacteur en chef) Jean-Christophe Savattier (rédacteur en chef adjoint) Aurélie Vouteau (édition) Ont participé à ce numéro : Serge Daniel Guillaume Fischer Anthony Gautier Bruno Villeneuve Maquette : Régis Beaune

Points Chauds 6-7

En bref L’actualité du trimestre en bref.

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Le bilan contrasté de l’intercommunalité Soixante ans après la création des districts – un statut que Tours et Montargis furent parmi les premières villes de France à adopter – l’intercommunalité n’a pas encore totalement convaincu le pays de 35 000 communes.

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Les intercommunalités sont-elles toujours vertueuses ? En dépit de quelques péchés de jeunesse, les avantages des regroupements de communes semblent l’emporter sur les inconvénients.

Publicité : AN Média (Aline Noirot) 07 78 25 26 87 Diffusion : Nadine Gomès Edyta Jurek Crédits photographiques : Cyril Chigot : Une, 57 Jean Puyo : 6, 21, 22 DR : 6, 7, 10, 14, 18, 26, 27, 28, 30, 34, 35, 43, 44, 45, 46, 52, 54, 56, 58 Léonard de Serres MGA : 8 Jean-Christophe Savattier : 13, 32, 48, 50 Anthony Gautier : 12, 16, 37, 38 Agence Nathalie T'kint : 28 Spacetrain : 36 Bruno Villeneuve : 40, 51 Crédits photographiques supplément St-Amand-Montrond : DR : Une, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13, 14

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Impression : Imprimerie Vincent, Tours (37) Informations légales : Abonnement annuel 2019 (23 numéros + magazines hors-séries) : 385 € Abonnement électronique avec édition bihebdomadaire : 485 € Prix de ce numéro : 5 €

MCM presse 4 La Lettre Valloire - Juin 2019

« La résolution de la crise des territoires est un sujet régalien » Selon l’historien Pierre Vermeren, la déshérence des villes moyennes ne pourra être enrayée sans une forte intervention de l’État.

DOSSIER SPÉCIAL ORLÉANS MÉTROPOLE

CPPAP : 0121 I 85872 ISSN : 1246-4333 Dépôt légal : juin 2019 Directeur de la publication : François-Xavier Beuzon

« L’intercommunalité, un véritable combat politique » Le sénateur du Loiret Jean-Pierre Sueur a porté la création des communautés de communes en 1992 lorsqu’il était secrétaire d’État. Il revient sur cette loi.

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Loches Sud Touraine coule des jours heureux Née de la fusion consentie de quatre communautés de communes, Loches Sud Touraine a fondé son efficacité sur un leadership reconnu et une gouvernance apaisée.

« Mon grand projet pour Orléans » Quels seront les visages d’Orléans et de sa métropole dans dix ans ? Le maire d’Orléans et président d’Orléans Métropole Olivier Carré mise sur l’implantation imminente d’un campus de 6 000 étudiants en centre-ville pour faire basculer le destin de la cité johannique du côté des grandes villes qui comptent.


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Orléans s’apprête à changer d’époque CO’Met, Interives, MOBE, L’O, Cité de la musique, Fabrique pour les arts plastiques et visuels, etc., Orléans renouvelle ses équipements culturels, sportifs, économiques et de loisirs.

« J’ai voulu une espèce de grand drapé en métal » Le célèbre architecte Jacques Ferrier a été retenu pour réaliser la grande salle de sport du CO’Met, tandis que Chaix & Morel et Associés ont été chargés du parc des expositions et du palais des congrès.

Sommaire JUIN 2019

Économie 43

SNCF Réseau trace son sillon Patrick Jeantet, le président de SNCF Réseau, se félicite des perspectives de retour à l’équilibre de la compagnie nationale.

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En bref L’actualité du trimestre en bref.

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Les investisseurs étrangers reviennent dans la région En 2018, les investissements étrangers ont porté 34 projets de développement ou de création d’entreprises en région Centre-Val de Loire.

Comment vivra-t-on à Orléans en 2030 ? D’ici à dix ans, Orléans sera une Smart City capable de répondre en temps réel aux besoins de ses habitants. Si proche de Paris, si loin du reste du monde Paradoxalement, la proximité entre Orléans et la région parisienne ne s’est jamais accompagnée de connexions directes avec les aéroports et gares TGV. Le Lab’O sélectionne les meilleurs Ouvert en juin 2016, le village « totem » dédié à l’accompagnement des entreprises innovantes se renouvelle et se professionnalise.

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Roger Pradier veut rayonner sur le monde Le fabricant de luminaires d’extérieur agrandit de 1 000 m² son unité de production de Châteauroux.

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Harmonie Mutuelle soigne son capital immobilier La mutuelle santé vient de regrouper ses activités à St-Pierredes-Corps dans un bâtiment de dernière génération.

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Un Orléanais à la tête la CCI régionale Le président de B2A Technology (Alstef) Pierre Marol vient de prendre la présidence de la CCI Centre-Val de Loire.

Famar au bord du gouffre Le sous-traitant pharmaceutique Famar emploie encore quelque 550 personnes à Orléans et une centaine à St-Rémy-sur-Avre, près de Dreux.

Le Club RH de Pôle Emploi bouscule les habitudes Le Club RH de Pôle Emploi avait décidé le 21 mai de réunir ses adhérents au Frac Centre pour une cession consacrée à la création et à l’emploi.

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Garder le pied sur l’accélérateur Ancien champion de course automobile, l’Orléanais Patrick Bornhauser est à la tête d’un groupe de distribution automobile qui s’est construit par acquisitions.

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La CCI Centre cède ses locaux d’Ingré à BPM Group Les locaux historiques de la CCI Centre-Val de Loire ont été cédés fin avril au groupe de concessions automobiles de Patrick Bornhauser.

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ABF Décisions chasse les aides publiques La société tourangelle de conseil en financements publics compte doubler son chiffre d’affaires d'ici à 2022.

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Chantiers

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Châteauroux remplit ses zones d’activité Les projets sont foisons sur les zones d’activité de la cité berrichonne.

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Carnet

Nos Infos Services 53

Paroles d’experts vail : La motivation au tra larié sa le ur un avantage po rise. ep ntr l’e ur et un atout po ire na rte pa Avec notre Focsie Centre.

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Points Chauds

En bref

À QUI PROFITE LE CRIME ?

Depuis le 12 juin, la ville de la célèbre rumeur d’Orléans ne bruisse que des révélations du Canard Enchaîné sur le train de vie de son maire. Une question se pose : qui a fourni les informations au palmipède et à Mediapart, puisque le média d’Edwy Plenel aurait également « enquêté » ? Olivier Carré semble en tout cas persuadé qu’il existe un délateur ; il l’a qualifié, lors de sa conférence de presse, de « taupe », après avoir démenti ou minimisé les dépenses évoquées dans l’article. Ainsi, la « belle » voiture louée à Cannes serait une Fiat 500 (!!!) et l’augmentation des frais d’hôtellerie découleraient de l’arrêt de leur prise en charge par l’Assemblée nationale au titre de l’indemnité de résidence du député qu’a été Olivier Carré jusqu’au mois de juin 2017. Le parallèle avec « l’affaire » Germain qui avait, elle aussi, commencé par un article du Canard Enchaîné sur l’amalgame entre « vie privée et conduite des affaires » est saisissant. Le délateur y a-t-il songé un seul instant ?

FEUILLETON Le maire de Châteauroux LR Gil Avérous n’a pas du tout apprécié la décision de la Cour d’appel de Versailles qui a donné raison aux syndicats dans le cadre du feuilleton judiciaire qui les oppose à la Ville de Châteauroux. Jean-François Mayet, le prédécesseur de Gil Avérous avait, en effet, décidé de ne plus mettre gratuitement de locaux municipaux à la disposition des organisations syndicales… avant de se raviser. La municipalité continuait à assurer le couvert à la seule condition que les syndicats règlent leurs factures d’eau et d’électricité. Mais leur refus obstiné a entraîné les plaideurs devant les tribunaux. La décision de

la plus haute juridiction de l’ordre judiciaire du pays n’est jamais que la... 8e prononcée depuis le début de cette affaire. Sans compter que la Ville de Châteauroux compte formuler un nouveau recours !

IL EN FAIT TOUT UN FROMAGE « Je suis scandalisé de ce député abruti » (sic) : le moins qu’on puisse dire, c’est qu’Hervé Morin, président du conseil régional de Normandie, n’a pas été coulant avec Richard Ramos, député MoDem du Loiret. Le courroux de l’ancien ministre de la Défense, qui inaugurait en mars une usine agroalimentaire du groupe coopératif Agrial à Lessay (50), trouve son origine dans une

nouvelle facétie de Richard Ramos, que l’on sait coutumier du fait. Ce dernier venait, en effet, de déposer un camembert dans le casier des députés de l’assemblée nationale pour protester contre l’évolution du statut d’appellation d’origine (AOP) qui protègera désormais aussi bien les camemberts au lait pasteurisé que ceux au lait cru. « Il n’a rien compris au cahier des charges du nouveau camembert normand», a conclu Hervé Morin, en fervent défenseur du terroir.

NAVETTE MÉDICALE Le maire socialiste de Blois Marc Gricourt se penche au chevet des médecins qui, résidant pour beaucoup d’entre eux à Tours, se rendent quotidiennement par le train ou par la route dans les différents services de l’hôpital de Blois. Il souhaite que la prochaine délégation de service public (DSP) des mobilités gérée par la communauté d’agglomération Agglopolys – qui sera renouvelée en 2020 – prévoit la desserte de l’hôpital à partir de la gare de Blois via une navette électrique. Voici qui tranche avec les premiers propos de l’élu qui, face aux doléances des navetteurs tourangeaux en butte à une dégradation de la qualité du service ferroviaire entre les deux villes, leur avait vivement recommandé de s’installer et de vivre à Blois.

HAINE EN LIGNE La députée LREM de la 4e circonscription d’Indre-etLoire Fabienne Colboc a été associée à une démarche législative inédite en étant désignée rapporteure pour avis de la proposition de loi contre la haine en ligne déposée le 20 mars par le groupe La République En Marche. Fabienne Colboc devrait pouvoir apporter son expérience personnelle à cette mission parlementaire ; elle fut l’objet d’une assez vive campagne de bashing suite à sa calamiteuse prestation télévisuelle des dernières élections législatives.

De Maurice Leroy, dans l’interview au quotidien Libération : « Quand j’étais jeune communiste, on disait qu’il y avait une différence entre un mannequin et un apparatchik : le mannequin ne mange pas pour garder la ligne et l’apparatchik garde la ligne pour manger. » De Philippe Briand, maire de St-Cyr-sur-Loire et président de Tours Métropole Val de Loire, mais aussi président du groupe Citya Immobilier : « Je ne sais pas vivre pépère ». De Richard Ramos, député MoDem du Loiret et candidat aux municipales à Orléans :

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Exilé dans les plaines moscovites, Maurice Leroy n’a rien perdu de sa verve, comme en témoigne l’interview accordée le 12 mai au quotidien Libération. Au journaliste qui lui demandait quel avait été son mandat préféré, il s’en sort par un calembour en assurant que c’était celui de maire « d’un village de 200 habitants où on se poilait bien » ; rappelons que “Momo du 41” fut le premier magistrat du Poislay, dans le Loir-et-Cher, de 1989 à 2001. Maurice Leroy juge aussi sans complaisance la nouvelle génération de députés, notamment ceux issus du mouvement de La République En Marche. « Les nouveaux élus manquent cruellement de culture politique (…) Le sujet, c’est vraiment la culture politique, voire la culture tout court », souligne-t-il en rendant hommage à deux grands tribuns : l’ancien député gaulliste Pierre Mazeaud et l’ex-sénateur communiste Charles Lederman. Parmi ses contemporains, JeanLuc Mélenchon trouve grâce à ses yeux…

EN GRANDE FORME

que nous projetons d’installer sous l’esplanade (…), a répondu Jean-Pierre Gorges. Vous n’êtes qu’un énarque déchu, et des pires, qui s’égare en politique, croyant tout savoir et jugeant de tout (…) La légende de Chartres ne retiendra pas les propos d’un cuistre de passage. »

CLAP DE FIN Pourtant adepte de la lutte finale, la maire communiste de St-Pierre-des-Corps Marie-France Beaufils a sagement souhaité éviter le combat de trop. Après avoir bouclé son sixième mandat municipal en tant que maire, huit si on compte ceux de conseillère municipale (1971) puis de première adjointe (1977), l’exsénatrice d’Indre-etLoire vient de décider de prendre sa retraite politique. Avant de tirer sa révérence, l’élue, désormais septuagénaire, a souhaité mettre en piste celui qui portera la casaque rouge en mars 2020. Il s’agit de Michel Soulas, 61 ans, simple conseiller municipal délégué à l’environnement, à l’enseignement et à la jeunesse et aux sports durant la dernière mandature, qui l’a emporté dans une primaire interne contre Martine Belnoue, première adjointe de MarieFrance Beaufils et

CHIFFRE

DU TRIMESTRE

1 563 C’est le nombre des emplois générés par des investissements étrangers en région Centre-Val de Loire durant l’année 2018. Ce chiffre, tiré d’une étude réalisée par Dev’Up, marque une progression encourageante par rapport à l’année précédente. La très grande majorité des postes, soit 978, ont été créés sur des sites existants.

conseillère départementale de St-Pierre-des-Corps depuis 2001.

GORGES SE PAIE DUPONT-AIGNAN Dans la série « Ils ne passeront pas leurs vacances ensemble », Jean-Pierre Gorges vient d’expédier une bordée à Nicolas Dupont

Aignan qui, de passage à Chartres, s’était permis de qualifier de « sabotage, de monstruosité, de sacrilège même » le projet de réaménagement du parvis de la cathédrale porté par le maire de la ville. « Vous vous permettez de commenter, sans le connaître, le projet de centre culturel et touristique

OPPOSITION RADICALE Interrogé par La Nouvelle République, le sociologue Gérald Bronner n’est pas tendre envers Laurent Baumel, ancien maire de Ballan-Miré et ex-député de la 4e circonscription d’Indre-et-Loire. Il accuse l’élu socialiste frondeur d’avoir sabordé, par pur clientélisme, le centre de radicalisation de Pontourny, où le sociologue a été au contact de jeunes radicalisés entre septembre 2016 et février 2017 ; l’universitaire va même jusqu’à prêter à Laurent Baumel « la motivation supplémentaire de contrarier le bon déroulement d’une expérimentation voulue et soutenue par Manuel Valls »…

« Comment s’entendre avec Olivier Carré dont certains de ses colistiers, tels Florent Montillot et Olivier Geffroy, s’alignent sur les positions de Laurent Wauquiez ? » Après la démission du président de LR, il lui faudra trouver d’autres arguments que celui-là pour justifier sa candidature… De Jean-Paul Chanteguet, ancien député-maire du Blanc (36), à propos de sa successeure socialiste à la mairie : « Madame Gombert n’a pas été désignée par le vote démocratique de la majorité. Et je constate qu’elle n’est soutenue que par une minorité d’élus ». L’amitié et la bonne entente règne entre socialistes blancois…

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Points Chauds

Politique

Le bilan de

Élus métropolitains au conseil de Tours Métropole Val de Loire.

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contrasté l’intercommunalité Lentement mais sûrement, l’intercommunalité gagne du terrain. Paradoxalement par une réduction du nombre de ses structures, à la fois du côté des syndicats – à vocation unique ou multiple –, dont le nombre a baissé de 35 % ces dix dernières années, mais aussi du côté des EPCI à fiscalité propre, que les incitations de l’État et la loi NOTRe ont réduit sur la même période de 2 611 à 1 258 (– 52 %). Mais ce phénomène s’est accompagné d’une intégration et d’une concentration des moyens de plus en plus poussées, ce qui provoque le désarroi de nombre d’élus communaux. Soixante ans après la création des districts – un statut que Tours et Montargis furent parmi les premières villes de France à adopter – l’interco n’a pas encore totalement convaincu le pays aux 35 000 communes.

I

l y a le temps des pionniers. Si les premiers syndicats de communes à vocation unique remontent à la fin du XIXe siècle, la coopération intercommunale moderne prend sa source, quant à elle, aux débuts de la Ve République, en 1959. La même année, une ordonnance autorisait les communes à s’associer pour gérer plusieurs activités au sein de syndicats intercommunaux à vocation multiple (Sivom), tandis qu’une autre leur permettait de créer des districts urbains dans les agglomérations. Si Montbéliard fut le premier de France, Tours lui emboîta immédiatement le pas – l'année de l'élection de Jean Royer à la mairie – et Mon-

targis suivit de près les deux premiers. Mais la région Centre-Val de Loire ne peut se targuer d’avoir été à l’avant-garde du mouvement puis-

tés locales de plein exercice. Et ce n'est seulement qu'en 1986 que ses membres furent élus au suffrage universel direct pour six ans. Les districts, initiés par le préfet, se

“ IL FAUT PATIENTER JUSQU’EN 1992 POUR QUE L'INTERCOMMUNALITÉ SE GÉNÉRALISE AVEC LA CRÉATION DES COMMUNAUTÉS DE COMMUNES qu’elle n’existait pas encore. Vingtet-un préfets de Région furent créés cinq ans plus tard – par décret du 14 mars 1964 –, les Régions devant attendre 1982 et les premières lois de décentralisation du gouvernement Mauroy pour devenir des collectivi-

limitaient souvent à quelques compétences, dont les ordures ménagères et les transports collectifs. En 1966, naît une forme de coopération plus intégrée, les communautés urbaines, préfiguration des métropoles : Bordeaux, Lille, Lyon et La Lettre Valloire - Juin 2019 9


Points Chauds

Les locaux d’Orléans Métropole, place du 6 juin 1944 à Orléans.

Politique

Strasbourg sont les premières, rejointes rapidement par trois agglomérations de moindre taille : Dunkerque, Le Creusot-Montceau puis Cherbourg. Elles ne dépasseront jamais la vingtaine et la création des métropoles, en 2010, a réduit de beaucoup l’intérêt du statut. Au 1er janvier dernier, elles n’étaient plus que treize, contre onze un an plus tôt, les communautés d’agglomération de Limoges et du Havre ayant opté pour ce statut l’an passé. Il faut patienter jusqu’en 1992 et une nouvelle loi pour que l'intercommunalité se généralise avec la création des communautés de communes ; aux termes de la loi, elles exercent « en lieu et place des communes membres, des compétences obligatoires et des compétences optionnelles, ainsi que des compé-

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tences supplémentaires que les communes lui transfèrent ». Nouvelle étape sept ans plus tard, avec la loi Chevènement, qui crée la communauté d'agglomération, regroupement de « plusieurs communes sur un territoire d'un seul tenant et sans enclave », deux conditions qui pouvaient jusqu’alors être dissociées. Ces nouveaux EPCI – pour Etablissement public de coopération intercommunale –, dit « à fiscalité propre » parce que gérant leurs propres ressources fiscales, doivent compter au minimum 50 000 habitants autour d'une ville centre d'au moins 15 000 habitants, seuil que conservera la loi NOTRe, avec quelques exceptions à la règle, notamment si la ville centre est le chef-lieu du département : c'est le cas de plu-

sieurs petites villes-préfectures, comme Privas, Foix, Tulle ou Guéret, devenues communautés d’agglomération sans avoir la taille requise. Promulguée le 7 août 2015, la loi portant sur la nouvelle organisation territoriale de la République – plus connue sous l'acronyme loi NOTRe – marque certainement un virage décisif dans l'histoire de l'intercommunalité en rendant obligatoire le rattachement d'une commune à un bloc intercommunal. De surcroît, parfois sous la férule autoritaire des préfets, les anciens EPCI ont fusionné pour constituer des ensembles plus vastes et plus peuplés. Au 1er janvier 2017, on comptait en France 1 266 EPCI à fiscalité propre, contre 2062 au 1er janvier 2016, soit une baisse spectaculaire de 39 % en un an ! La population moyenne des groupements, de 31 800 habitants en 2016, est passée l'année suivante à 52 300 habitants. De ce mouvement de consolidation, seules trois îles bretonnes (Bréhat, Ouessant et Sein) et une vendéenne (Yeu) ont été exemptées, conservant leur autonomie. Parallèlement, les vingtdeux métropoles – dont Orléans et Tours – venaient couronner l'édifice intercommunal ; en fait vingt-etune, plus le cas particulier de la Métropole de Lyon qui n’est pas un EPCI mais une collectivité territoriale à part entière. Le nombre de syndicats, qu’ils soient à vocation unique, mixte (création en 1955) ou à vocation multiple, est aussi en décroissance ; au 1er janvier 2019, il était tombé sous la barre symbolique de 10 000. Environ 30 % des syndicats (2 920) ont la compétence eau-assainissement que la loi a prévu de transférer progressivement aux EPCI à fiscalité propre. Ces derniers ont jusqu’à la date-butoir du 1er janvier 2026 pour l’inscrire dans le champ de leurs compétences. Progressivement, pour cette compétence comme pour celle de collecte et de traitement des déchets,


également transférée aux EPCI, les syndicats vont faire doublon avec les établissements publics. Il faut donc s’attendre à une nouvelle décrue de leur nombre. Il est d’ailleurs à noter que parmi les territoires possédant la plus riche densité de syndicats figurent trois

rie du « vote avec les pieds » de l'économiste américain Charles Tiebout qui considère que la mobilité résidentielle des citoyens dépend du panier de « biens collectifs locaux » proposé par chaque municipalité (Tiebout, Charles, A pure Theory of Local Expenditures, Jour-

“ CHACUN RECONNAÎT LES ACQUIS DES RÉFORMES SUCCESSIVES, REMÈDE À L’ÉMIETTEMENT COMMUNAL ET À LA DISPERSION DES MOYENS

départements franciliens, ainsi que le Haut-Rhin, le Loir-et-Cher et le Loiret. Après soixante ans de coopération intercommunale et l’accélération notable de ses vingt dernières années, faut-il voir le verre à moitié plein ou le verre à moitié vide ? Certes, chacun reconnaît les acquis des réformes successives, remède à l’émiettement communal et à la dispersion des moyens. « Dans l’esprit, on ne peut être que favorable », explique ainsi la maire de cette petite commune du Loiret. Mais beaucoup pointent aussi les vices d’un système destiné à rationaliser l’action publique qui aboutit souvent… à la création de nouveaux postes. Si leurs effectifs se sont globalement stabilisés depuis quelques années, les EPCI ont beaucoup recruté à leurs débuts. Et cela sans que l’effectif des communes qui leur avaient transféré les compétences ne baisse en conséquence. Plusieurs économistes ont démontré que pour des regroupements dont la population dépasse 5 000 habitants, « les coûts de coordination entre services administratifs se substituaient souvent défavorablement aux coûts de la coopération préexistante entre communes », sauf volonté politique forte. Autre vice du système, la disparition d'une concurrence fiscale entre communes voisines qui avait, parfois, le mérite de limiter les hausses d'impôt. On rejoint la théo-

nal of Political Economy, octobre 1956) ; il observe que la satisfaction des résidents est proportionnelle à la pluralité des communes, qu'il appelle « juridiction locale ». Là encore, seul le geste politique, local ou national, peut contrecarrer cette propension des élus à augmenter les taxes pour accroître leur action. Au final, les communes se sentent souvent dépossédées de leurs prérogatives. Un rapport du Sénat relevait ainsi récemment que les élus communaux regrettaient que le ren-

forcement de l’intercommunalité « s’accompagne du transfert de compétences communales, transformant les communes en coquilles vides. » Ce constat renforce chez certains maires et conseillers municipaux le sentiment d’une subordination des communes envers l’intercommunalité mais également, notamment en milieu rural, « d’une perte d’identité des communes et de leurs habitants, la peur d’un déclassement, en raison de leur éloignement aux services publics. Cette perte de proximité est d’autant plus mal vécue dans un contexte d’agrandissement des régions et des intercommunalités », continuait le rapporteur. Le bilan de l'intercommunalité est donc plus contrasté qu’il n’y paraît. La modération fiscale des élus, la recherche constante d'économies de fonctionnement et une intégration mesurée, préservant une certaine autonomie des communes selon le désormais fameux principe de subsidiarité, peuvent, seules, permettre de réussir le pari. François-Xavier Beuzon

Démission de maires ce ne serait pas si grave ! Après examen approfondi de la délégation aux collectivités territoriales et à la décentralisation de l’Assemblée nationale, la grande majorité des démissions de maires depuis le renouvellement de 2014 aurait des explications sans rapport avec la lassitude de l’élu. Fusions de communes – qui a entraîné près de 1 700 suppressions de sièges de maires en cinq ans – loi sur le cumul des mandats entraînant des démissions d’office, dissensions politiques et, malheureusement, décès ont ainsi contribué pour une moitié à l’interruption des fonctions en cours de mandat. Une autre moitié, regroupant toutes les démissions volontaires, serait due à des raisons personnelles où les mutations professionnelles, les questions familiales et les problèmes de santé auraient une bonne part. Finalement, conclut l’étude commandée par Catherine Kamowski (LREM, Isère) et Valérie Lacroute (LR, Seine-et-Marne), les démissions causées par « la lassitude et la lourdeur de la charge » apparaissent « extrêmement marginales. »

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Points Chauds

Politique

Les intercommunalités sontLe fait intercommunal s’est aussi imposé en région Centre-Val de Loire. En dépit de quelques péchés de jeunesse, les avantages des regroupements de communes semblent l’emporter sur les inconvénients. Les réussites les plus saillantes sont marquées du sceau de l’intelligence collective.

L’

intercommunalité est-elle forcément vertueuse ? Le renforcement récent des EPCI a obligé des communes ou des intercommunalités à se fondre dans des ensembles élargis, parfois sous la contrainte. Ce qui, en région CentreVal de Loire, n’a pas manqué d’alimenter, comme ailleurs, doutes, inquiétudes et rancœurs. Pas facile pour certains élus d’abandonner une part de leurs prérogatives, comme pour les édiles de villes modestes de perdre la relation de proximité avec leurs concitoyens… Mais ce “sacrifice”, plus ou moins librement consenti, en vaut-il toujours la chandelle ? Les avantages induits par les re-

Frank Supplisson (Montargis)

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groupements intercommunaux l’emportent-ils à coup sûr sur les inconvénients ? L’intérêt général sort-il toujours gagnant de ces mariages de raison ? Les rares évaluations menées sur des cas particuliers par la chambre régionale des comptes – juge de paix de la qualité des politiques publiques – ne permettent pas de trancher définitivement le sujet. Si les magistrats orléanais ont décelé quelques points d’amélioration à la gestion de la communauté d’agglomération montargoise et rives du Loing (AME), ils se montrent, en revanche, encore moins critiques – sans céder toutefois à un quelconque enthousiasme – lorsqu’ils examinent le bilan de Tour(s) Plus, la communauté d’agglomération tourangelle devenue Tours Métropole Val de Loire. L’audit sur les missions et les politiques publiques mutualisées, menées au bénéfice des 32 communes de l’agglomération montargoise sur la période 2011-2018, a mis en exergue quelques lacunes structurelles : « Il apparaît que si l’AME existe de longue date, elle ne s’est pas construite autour de projets aboutis. L’acquisition pêle-mêle de nouvelles compétences, sans réflexion d’ensemble, demande aujourd’hui une remise à plat de sa stratégie et la mise en œuvre d’outils de suivi des projets », écrivaient les magistrats dans un propos introductif sans concession.

L’empilement des compétences obligatoires et facultatives ne forme pas une politique, aussi communautaire soit-elle ! À Montargis, la lutte contre l’illettrisme et la gestion des médiathèques ont été ajoutées en tant que compétences facultatives, alors que la compétence culturelle avait été retenue au préalable comme compétence obligatoire. À l’inverse, les élus se sont emparés, au titre d’une compétence facultative, de l’office des personnes retraitées et personnes âgées… sans avoir intégré au préalable l’action sociale. La chambre régionale des comptes a également mis en avant des manques dans la gestion du patrimoine culturel « insuffisamment mis en valeur », « un manque de concertation pour le développement de projets touristiques » et des problèmes de suivi de la politique économique et des zones d’activité de la collectivité. Sur la période étudiée, les interventions économiques ont représenté une dépense annuelle de plus de 710 000 € pour une recette enregistrée de moins de 30 000 € par an. Ce qui conduit la juridiction administrative régionale à observer que « les ZAC et la pépinière ne sont pas optimisées » et que « leur rentabilité économique interroge ». Frank Supplisson, le président (LR) de l’AME, a une tout autre lecture de l’avis de la chambre régionale des comptes : « C’est plutôt le compte rendu d’une gestion financière exemplaire. Notre collectivité est l’une des plus performantes de la région Centre-Val de Loire sur le plan fiscal. En dix ans, nous avons réussi à baisser nos charges de gestion de 4 % par an. Ce qui est considé-


elles toujours vertueuses ? rable. Pour 1 € investi par l’AME, 57 cents le sont en fonds propres et seulement 43 cents par de la création de dette. Qui dit mieux ? » Et pas question de dormir sur ses lauriers ! « Nous sommes une collectivité très intégrée, la ville centre est une pe-

marges étroites en matière d’endettement ». En clair, les élus tourangeaux doivent éviter de laisser filer les dépenses courantes s’ils ne veulent pas être contraints d’augmenter significativement la pression fiscale. Cette

“ L’EMPILEMENT DES COMPÉTENCES OBLIGATOIRES ET FACULTATIVES NE FORME PAS UNE POLITIQUE

tite ville centre. Nous nous appuyons sur un véritable projet de territoire et avançons sur des projets très innovants qui profitent à tous. » C’est notamment dans le domaine des mobilités, compétence communautaire s’il en est, que cette thématique de l’innovation devrait s’épanouir : « Nous serons prochainement l’une des premières collectivités à proposer un paiement sans contact dans les bus de l’agglo. Nous allons aussi lancer un service de mise à disposition en location de vélos électriques de type Velib. » Les conclusions de l’audit sur les comptes de la communauté d’agglomération tourangelle ont été plus mesurées. Aucun dysfonctionnement saillant n’a été observé par les juges. Pour autant, des points de vigilance financière tenant au nouveau statut de métropole, obtenu en mars 2017, ont été relevés. Ainsi, les magistrats notent que si « cette modification a pour objectif d’accroître l’attractivité du territoire, elle a toutefois pour corollaire un doublement des effectifs et une forte augmentation des charges». Afin de préserver ses capacités d’investissement, notamment liées à la construction prochaine d’une seconde ligne de tramway, la collectivité tourangelle n’a pas d’autre choix que « d’améliorer sa capacité d’autofinancement, compte tenu de ses

ligne de crête étroite aura une conséquence : « Les investissements sur d’autres sujets politiquement moins “vendeurs” vont être mesurés au cordeau, craint cet élu d’une commune du sud de l’agglomération tourangelle. Le sujet des mobilités, et notamment de la seconde ligne de tramway, risque de cannibaliser d’autres projets. » « La réussite d’une intercommunalité tient à la qualité du projet de territoire porté par les élus ; ils doivent faire preuve d’une bonne dose d’intelligence collective. Une communauté de communes ou d’agglomération n’est pas l’addition d’intérêts égoïstes. Certaines compétences, comme les transports et les mobilités,

sont clés à cet égard », avance Christophe Degruelle, le président (PS) d’Agglopolys, la communauté d’agglomération blésoise. Les élus du Blaisois doivent composer avec une situation géographique marquée par la coexistence de zones urbaines denses et de zones rurales. Pas facile de maintenir la qualité de service du réseau de transport (Azalys) d’un point à l’autre du territoire. « Nous avons réussi à articuler ces contraintes et à maintenir les équilibres en proposant des lignes régulières sur le cœur du réseau, doublées par un système de navettes électriques qui constitue un véritable outil de promotion et de développement du cœur de ville. En sus de ces lignes structurantes, nous gérons un double système de transport à la demande et sur réservation : le premier est ouvert à tout le monde et compte plus de 300 abonnés, le second est dédié aux personnes à mobilité réduite et se déploie dans une logique de point à point », explique Jean Gasiglia, vice-président d’Agglopolys en charge des transports et maire de Valloire-sur-Cisse. Sans intelligence collective, l’échec de l’intercommunalité est assuré. Jean-Christophe Savattier

Christophe Degruelle (Blois)

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Points Chauds

Politique

Loches Sud Touraine

coule des jours heureux

Née de la fusion consentie de quatre communautés de communes qui avaient pris l’habitude de travailler ensemble, la CdC Loches Sud Touraine a fondé son efficacité sur un leadership reconnu et une gouvernance apaisée. Le respect des spécificités de chaque territoire est aussi au cœur de la réussite du projet politique.

L

Gérard Hénault, président de la Communauté de communes Loches Sud Touraine.

orsqu’elle se fonde sur la convergence d’intérêts communs et qu’elle respecte les spécificités de ses parties prenantes, l’intercommunalité peut être heureuse ! C’est le cas dans le sud du département d’Indre-et-Loire où la CdC Loches Sud Touraine (67 communes, 53 000 habitants), née au 1er janvier 2017 de la fusion des CdC Loches Développement, de la Touraine du Sud, du Grand Ligueillois et de Montrésor, paraît « couler des jours heureux » selon l’expression du centriste Gérard Hénault, l’un de ses pères fondateurs qui en est devenu le président. « Il faut dire que nous étions demandeurs et même plus que cela », poursuit l’élu, qui présidait au moment de la fusion la CdC de la Tou-

raine du Sud. La carte initiale prévoyait simplement d’apparier les quatre collectivités. « Nous avons préféré la fusion en une seule communauté représentant 53 000 habitants, poursuit 14 La Lettre Valloire - Juin 2019

Gérard Hénault. C’était important pour faire le poids, notamment lors de nos échanges avec l’échelon régional… » Le ménage à quatre fut donc délibérément choisi et fondé sur des habi-

chaque réunion. On peut toujours décider sans évincer ! » Surtout, et dès l’origine de ce projet communautaire, « nous avons décidé d’instaurer des logiques de rattrapage. Notre territoire présente de

“ IL FAUT DIRE D’EMBLÉE QUE NOUS ÉTIONS DEMANDEURS ET MÊME PLUS QUE CELA

tudes prises au sein du Pays Lochois qui a été, en quelque sorte, l’antichambre de l’actuelle communauté. « Il faut bien se connaître pour que la confiance s’installe avant de sauter dans l’inconnu », estime Gérard Hénault qui ne nie pas les difficultés inhérentes à l’exercice : « Il n’est pas aisé de passer d’un fonctionnement quasi familial à la configuration induite par une collectivité politique de plus grande taille. » La clé du succès réside, sans doute, dans l’acceptation du leadership choisi: « Il faut un exécutif qui décide et une assemblée qui délibère, sans mettre à chaque fois tout le monde autour de la table », souligne Gérard Hénault. Ainsi, le bureau de la CdC n’est composé que de 14 vice-présidents et de 4 conseillers communautaires délégués. La distribution des postes a tenu compte de critères géographiques, mais aussi « des compétences acquises dans le cadre du mandat électif, et pas seulement professionnel. Par ailleurs, j’exige que les comptes rendus soient immédiatement envoyés à tous les maires après

fortes hétérogénéités. Le niveau d’équipement à Preuilly-sur-Claise n’est pas le même qu’à Cormery. Nous en tenons compte dans chacune de nos décisions ». Bien sûr, la fluidité de la gouvernance est grandement facilitée par son caractère consensuel : « Il n’y a pas de posture politicienne. Il y a parfois des désaccords, le ton peut monter en bureau, mais nous trouvons toujours des compromis et des majorités de projet », se félicite Gérard Hénault. L’absence de guerre des chefs au moment de la désignation du président a aussi contribué à ce climat apaisé. « Marc Angenault, le maire de Loches, voulait se concentrer sur sa ville et avait d’autres projets politiques ; Pierre Louault (alors président de Loches Développement, NDLR), candidatait à un poste de sénateur et Henry Frémont (Grand Ligueillois, NDLR) était déjà bien occupé par son mandat de président de la chambre d’agriculture ». Gérard Hénault était bien the right man at the right place… Jean-Christophe Savattier


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JEAN-PIERRE SUEUR, SÉNATEUR DU LOIRET

« L’intercommunalité, un véritable Le sénateur PS du Loiret a porté la création des communautés de communes en 1992 lorsqu’il était secrétaire d’État aux Collectivités locales. Il revient sur la portée de cette loi, la difficulté de la faire voter et analyse le trajet parcouru depuis.

La Lettre Valloire : Vous avez été, entre 1991 et 1993, secrétaire d’État aux Collectivités locales et donc à l’origine de la loi de 1992, créant les communautés de communes. Vingt-sept ans plus tard, comment jugez-vous le chemin parcouru ? Jean-Pierre Sueur : Le mouvement est irréversible. La loi de 1992 qui s’appelait ATR – Administration territoriale de la République – avait été préparée par Pierre Joxe (ministre de l’Intérieur jusqu’en janvier 1991, NDLR), qui n’avait fait qu’une lecture devant le Parlement. Au cours de cette lecture, la loi n’avait été adoptée qu’à une voix de majorité. Quand je suis devenu secrétaire d’État, beaucoup me conseillaient de l’abandonner purement et simplement. Nous nous sommes obstinés et avons obtenu un passage au Sénat puis une nouvelle lecture à l’Assemblée où nous avons eu une majorité de deux voix. C’est vous dire que cela a été un véritable combat politique. À l’époque, nous avons dit et redit que les communautés de communes seraient mises en place selon des périmètres déterminés par les élus eux-mêmes et qu’elles ne remettraient nullement en cause les communes. Avec ces deux engagements répétés à satiété, nous sommes parvenus à faire adopter le texte. 16 La Lettre Valloire - Juin 2019

La Lettre Valloire : Et que prévoyait-il précisément ? Jean-Pierre Sueur : Il comportait deux modalités : la création des communautés de communes pour les petites et moyennes communes du monde rural et celle des communautés de villes pour les plus grandes. Les communautés de villes n’ont pas eu de postérité, il n’y en a eu que sept et pas plus. Pourquoi ? Parce que nous avions prévu une taxe professionnelle unique. Or, cette évolution n’était pas mûre et les maires tenaient encore à leur taxe. Pour les communautés de communes, nous avions défini trois possibilités : soit chaque commune gardait sa taxe professionnelle (TP), soit on la mutualisait – ce qui a été peu fait –, soit on créait une TP de zone et c’était intelligent puisque cela permettait à chaque commune de conserver son niveau de taxe économique, tout en bénéficiant du partage de la taxation spécifique à la zone d’activité intercommunale. La Lettre Valloire : Si les communautés de villes ont fait long feu, les communautés de communes ont, à l’inverse, rapidement séduit... Jean-Pierre Sueur : Oui. Pourtant, quelques années plus tard, s’appuyant sur un rapport de la Cour des comptes, Philippe Séguin avait critiqué leurs périmètres qu’il jugeait peu rationnels. Et il avait raison, car il y a eu alors des considérations strictement politiques de la part de maires pour s’associer ou pas à telle ou telle commune. Mais ce que je lui ai dit, c’est que si nous avions imposé, dans la loi de 1992, que les préfets déterminent euxmêmes les périmètres, il n’y aurait pas eu de loi car nous n’aurions pas eu de majorité. Nous avons montré que la liberté était productive. En l’espace de dix ans, plus de 90 % du territoire national était couvert par des communautés de communes. Pour les communautés de villes, il a fallu attendre 1999 et les communautés d’agglomération créées par la loi de Jean-Pierre Chevènement – alors ministre de l’Intérieur, NDLR – où la taxe professionnelle unique a été instaurée… et acceptée.


combat politique » La Lettre Valloire : Aujourd’hui, quelles sont les forces et les faiblesses de ces intercommunalités ? Certains pointent du doigt des doublons avec les communes et des dépenses bien inutiles ? Jean-Pierre Sueur : Il est parfaitement vrai qu’en terme de moyens et d’emplois, il y a des doublons qui sont d’abord le fruit des décisions des élus. Le principe de l’intercommunalité veut que, dès lors que l’on transfère une compétence, on transfère également les personnels et les moyens qui y sont affectés. Il ne doit donc normalement pas y avoir de doublons, mais des économies d’échelle. Pourtant, je connais des communautés de communes dans le Loiret où des postes ont été créés sans en supprimer dans les communes. Ce coût aurait pu être évité. La Lettre Valloire : Se pose aussi la question de l’élection au suffrage universel direct des présidents des intercommunalités, voire des élus qui y siègent. Quelle est votre position ? Jean-Pierre Sueur : Cette question de la démocratie se pose parce que les impôts prélevés et les dépenses des communautés de communes représentent des sommes beaucoup plus importantes que ceux des communes, y compris de la commune centre. Je pense que ce n’est pas mûr dans les communautés de communes, car elles restent une fédération des communes et les maires euxmêmes n’y sont pas favorables ; pour ce qui est des métropoles, l’évolution vers un suffrage universel pour l’élection des conseillers et peut-être du président me paraît inéluctable et nécessaire. La Lettre Valloire : La France compte 22 métropoles alors qu’initialement une petite dizaine seulement devaient voir le jour. Du coup, ce statut a-t-il une vraie valeur, notamment pour Tours et Orléans ? Jean-Pierre Sueur : Je ne vais pas contredire ce que j’ai fait pour qu’Orléans devienne une métropole. Ce qui est important pour moi, c’est sa gouvernance, qu’elle porte des projets ambitieux, qu’elle ait le souci européen, etc. On nous a reproché aussi de faire du XXL pour les communautés de communes, mais il est logique et bénéfique qu’il puisse y avoir, dans le Loiret par exemple, une dizaine de communautés de communes fortes, avec 20 000 à 30 000 habitants.

Face aux métropoles, et en lien avec elles, elles doivent être en capacité de porter le développement du territoire. La Lettre Valloire : Vous avez déposé une proposition de loi pour modifier la répartition des sièges dans les communautés de communes. Pouvez-vous nous en expliquer les motivations ? Jean-Pierre Sueur : Tout cela est venu de Salbris (41). Dans la loi, il est prévu que pour constituer les conseils des communautés de communes, il y a deux possibilités : soit la proportionnelle, soit un accord entre les maires, et dans 90 % des cas, c’est ce qui prévaut. Seulement, à Salbris (communauté de communes de la Sologne des Rivières,

“ EN L’ESPACE DE DIX ANS, PLUS DE 90 % DU TERRITOIRE NATIONAL ÉTAIT COUVERT PAR DES COMMUNAUTÉS DE COMMUNES

NDLR), il y a eu un mauvais accord qui donnait beaucoup de pouvoir aux communes de la périphérie au détriment de Salbris. Devant une question prioritaire de constitutionnalité, le Conseil constitutionnel a supprimé purement et simplement la possibilité d’un accord entre les maires, arguant que le principe d’égalité était bafoué. Panique à bord ! On s’est donc mis au travail avec Jacqueline Gourault et Alain Richard, et on rédige une proposition de loi dans laquelle on rétablit l’accord des maires, mais en l’encadrant de la jurisprudence du Conseil constitutionnel qui dit, d’une part que le principe d’égalité n’est pas respecté si on s’écarte de plus ou moins 20 % par rapport à la population des communes et, d’autre part, qu’il faut au moins un siège par commune. Mais ça reste très restrictif. À la demande de beaucoup d’élus, j’ai donc présenté une proposition de loi pour rétablir la possibilité pour les petites et moyennes communes d’être mieux représentées et de contourner cette moyenne des plus ou moins 20 %. Elle a été adoptée à l’unanimité par le Sénat. Il faut maintenant qu’elle soit inscrite à l’ordre du jour de l’Assemblée nationale. J’attends ! Et il est temps que les députés le fassent. Propos recueillis par Anthony Gautier

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Points Chauds

Politique

PIERRE VERMEREN, PROFESSEUR D’HISTOIRE CONTEMPORAINE À LA SORBONNE, AUTEUR DE

« La résolution de la crise des ter Selon l’historien Pierre Vermeren, qui vient de se pencher sur la crise des Gilets jaunes, la déshérence des villes moyennes ne pourra être enrayée sans une forte intervention de l’État. Il préconise notamment la décentralisation de fonctionnaires centraux vers les villes moyennes et une politique ambitieuse de revitalisation du patrimoine bâti dans l’esprit de la loi Malraux.

La Lettre Valloire : Est-ce bien ce processus qui est à l’œuvre aujourd’hui ? Pierre Vermeren : Oui, il s’agit d’un processus lent, mais très puissant, qui a défait le tissu national, enlaidi les paysages et provoqué le formidable écart entre des métropoles où se concentrent l’essentiel des richesses et des territoires périphériques mais aussi des relégations économiques, sociales et culturelles.

La Lettre Valloire : Peut-on dater le début de la crise actuelle des territoires ? Pierre Vermeren : De multiples événements expliquent l’exacerbation de cette crise territoriale, par nature multifactorielle. Pour autant, je pense que dans une perspective historique, on peut dater les prémisses de cette crispation aux années 70 et à la séquence politique où fut décidé de décentraliser les grandes unités industrielles franciliennes vers la province. La dévitalisation industrielle de la capitale a constitué un phénomène très impressionnant. Paris a été vidé de ses grandes usines en quelques années pour se convertir aux activités tertiaires, plus profitables et plus propres. Cette décentralisation a provoqué un transfert massif des familles ouvrières vers la province, ce qui constituait d’ailleurs, pour beaucoup d’entre elles, un retour aux sources. Le problème, c’est que ce transfert a eu lieu justement au moment où s’accélérait le délitement de notre système productif ainsi que l’affaissement des activités agricoles et extractives. Tous les ingrédients de la crise sociale et territoriale contemporaine découlent de ce moment. 18 La Lettre Valloire - Juin 2019

La Lettre Valloire : Certains chercheurs contestent pourtant cette vision manichéenne en opposant la réussite de certains territoires non métropolitains et la pauvreté résiduelle au sein même de certaines métropoles ? Pierre Vermeren : On nous renvoie toujours à certains territoires dynamiques, la Vendée, la Mayenne, le Pays Basque, une partie de la Bretagne ou l’Alsace qui se distinguent, en effet, par leurs réussites économiques. Ces régions se caractérisent par des identités fortes où se jouent encore des solidarités culturelles entre les acteurs économiques. Mais ce sont des cache-misères ! Quittez par exemple la Belgique pour ce côté-ci de la frontière, dans le Valenciennois, l’Aisne, les Ardennes, la Lorraine rurale, et c’est la désolation, C’est le même sentiment que l’on ressent à la traversée des villages et des bourgs quasi abandonnés du centre de la France, du Berry à l’Allier, ou même dans le Sud-Ouest et en Midi-Pyrénées. Certains choix d’aménagement ont eu tendance à aggraver la situation. Ces élus qui pensaient bien faire ont cédé aux sirènes des opérateurs du bâtiment et de bureaux d’études. Résultat : ils ont signé des milliers de permis de construire avec pour effet de multiplier les hangars métalliques, les pavillons, les zones commerciales et industrielles… privées d’industrie. Comme je le souligne dans mon dernier livre, l’espace entre la ville-centre et la cam-


« LA FRANCE QUI DÉCLASSE »

ritoires est un sujet régalien » pagne est devenu la « France moche » des abords urbains. Les édiles, sauf exception comme à Chartres, Amiens ou Compiègne, ont déshabillé leurs centres-villes qui ont été ensuite vidés des commerces et de leurs activités. La Lettre Valloire : Cette distorsion entre la France périphérique et la France métropolitaine était sans doute annoncée et prévisible ? Pierre Vermeren : Oui, mais ces disparités n’étaient pas aussi visibles ou, du moins, nous ne voulions plus les voir. Je suis de plus en plus frappé par le séparatisme social qui fragmente la société française. Les habitués qui font la navette par le TGV entre Paris et Bordeaux, une desserte que je fréquente avec assiduité, n’ont, par exemple, plus de contact avec ces réalités territoriales. Ils sont de passage entre deux grandes métropoles, ils utilisent un moyen de transport réservé à des élites. Il y a aussi de puissantes logiques de ségrégation culturelle au sein des classes populaires. La fière identité ouvrière ou paysanne a laissé place à une culture populaire hybride, façonnée par des fragments de mondialisation charriés par les industries du divertissement, ainsi que par l’omniprésence de la télévision et des réseaux sociaux. Les inégalités sont territoriales et culturelles. Chaque groupe social se claquemure dans son entre-soi. La crise des Gilets jaunes a permis de mettre ces divergences sous le projecteur. Les classes aisées et les décideurs qui en émanent ont découvert avec effroi cette France en souffrance des villes moyennes et des ronds-points. Pour ces derniers, les classes populaires se limitaient aux quartiers d’immigration de leur voisinage. La Lettre Valloire : Est-il encore possible de réduire ces fractures territoriales ? Que peuvent faire les pouvoirs publics ? Pierre Vermeren : Tout d’abord, il faut bien comprendre que le modèle actuel de répartition territoriale des richesses et de valeur ajoutée n’est plus soutenable. C’est une évidence qui saute aujourd’hui aux yeux avec un tiers du PIB et des cadres en Île-de-France, et plus de la moitié du PIB et deux tiers des cadres dans une douzaine de métropoles. Par ailleurs, je ne crois pas que les initiatives locales, aussi louables soient-elles, puissent à elles seules

combler le fossé. Il faut, en la matière, des politiques fortes de régulation. La résolution de la crise des territoires est un sujet régalien. La Lettre Valloire : Mais concrètement quels sont les leviers d’action dont dispose l’État ? Pierre Vermeren : Il est plus que temps d’engager la reconquête des villes moyennes. N’y a-t-il pas moyen, par exemple, de se lancer dans la revalorisation du patrimoine bâti dans une perspective de remigration urbaine ? Dans les vingt ans qui viennent, des centaines de milliers de bâtiments en pierre du XIXe siècle seront rasés. Ne pourrait-

“ JE SUIS DE PLUS EN PLUS FRAPPÉ PAR LE SÉPARATISME SOCIAL QUI FRAGMENTE LA SOCIÉTÉ FRANÇAISE

on pas envisager de reconstruire des logements à forte qualité architecturale ? La France croule sous les ponts, les rocades, les zones d’activité et les ronds-points, à un point tel que la priorité à droite a presque disparu ! Il faut passer d’un modèle d’aménagement qui donne la priorité à la construction de grosses infrastructures souvent inutiles et ruineuses, à un modèle fondé sur le qualitatif et la réparation des erreurs urbanistiques et architecturales. Malraux n’a-t-il pas sauvé le patrimoine historique de nombreuses villes de province en instaurant le concept de périmètre sauvegardé ? L’État doit aussi donner l’exemple en matière de revitalisation économique. Déjà en incitant, voire en ordonnant la décentralisation de milliers de fonctionnaires centraux vers les villes moyennes. Leur arrivée apporterait du pouvoir d’achat et ferait remonter les cours de l’immobilier. J’ajoute que la désertification médicale est aussi la conséquence de l’origine des étudiants, souvent issus des classes sociales urbaines favorisées. Logiquement, ceux-ci ont tendance à s’installer dans les grandes villes dont ils sont originaires. Il faut diversifier le recrutement des jeunes médecins en créant des filières d’excellences dans les lycées des villes moyennes. Tout ce travail est à la portée de l’État. Propos recueillis par Jean-Christophe Savattier

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DOSSIER SPÉCIAL DU MAGAZINE DE JUIN 2019

Orléans à l’ère des grands projets


Spécial Orléans Métropole OLIVIER CARRÉ, PRÉSIDENT D’ORLÉANS MÉTROPOLE, MAIRE D’ORLÉANS

« Mon grand projet pour Quels seront les visages d’Orléans et de sa métropole dans dix ans ? Dans quelle direction faut-il aller pour que l’Orléanais devienne un territoire encore plus attractif à l’échelle nationale ? Olivier Carré mise sur l’implantation imminente d’un campus de 6 000 étudiants en centre-ville pour faire basculer le destin de la cité johannique du côté des grandes villes qui comptent. La Lettre Valloire : Quand il est question de l’avenir de la métropole d’Orléans, vous dites que votre ambition est de l’inscrire, à l’horizon 2030, dans la liste des quinze territoires qui comptent à l’échelle nationale. Le chemin à parcourir est-il encore long pour y parvenir ? Olivier Carré : Aujourd’hui, à l’échelle française comme européenne, les territoires n’ont jamais été autant en com-

pétition et certains destins ont déjà basculé. De vraies métropoles au rayonnement européen sont nées, au-delà de Paris, Lyon et Marseille, et avec une dynamique, un taux de croissance, un développement qui font qu’elles peuvent jouer dans la cour des grands. À l’inverse, d’autres villes connaissent des mouvements de fond négatifs. Et puis, il y a donc une ville comme Orléans, en croissance continue, capitale de région, et qui a un certain nombre d’atouts mais aussi de faiblesses. Notre ville, associée aux vingt-et-une communes de la métropole, doit se situer dans la première catégorie et pas dans la seconde. Et compte tenu de sa taille, qui reste modeste par rapport à d’autres, compte tenu des rendez-vous manqués dans l’histoire comme par exemple la connexion au réseau TGV, il faut se battre pour insuffler une dynamique qui fasse que l’on soit toujours un territoire de croissance dans les dix ans qui viennent. Le recul n’est pas une fatalité. La Lettre Valloire : En quoi le statut de métropole, acquis dans la douleur en mai 2017, est-il de nature à porter les ambitions que vous évoquez ? Olivier Carré : Le statut de métropole a changé un état d’esprit, généré une prise de conscience, celle que nous avions un potentiel, et que l’on devait jouer dans la cour des grands. Cela a provoqué ensuite une mobilisation. Orléans a toujours été dans cet entredeux, on était « petit chez les grands, grand chez les petits ». La proximité de Paris n’est pas qu’une affaire de kilomètres, c’est aussi un état d’esprit. Des cinq ou six villes proches de Paris, nous sommes la plus parisienne. Quand je dis cela, cela peut être perçu comme un défaut, mais c’est aussi une qualité parce que nous sommes connectés à une ville-monde et que les entreprises internationales sont à l’aise quand elles s’installent chez nous.

22 La Lettre Valloire - Juin 2019


Orléans » La Lettre Valloire : Et cette ambition d’être parmi les quinze territoires qui comptent n’est-elle pas un peu trop élevée ? Olivier Carré : Non, car c’est une ambition collective que la nouvelle gouvernance de la métropole a posé comme principe, et nous avons tous les atouts pour y parvenir. En réalité, sur certains critères, nous sommes même mieux positionnés que cela. Ce que je souhaite, c’est que lorsque des décideurs regardent une liste de villes sans les connaître, Orléans fasse partie de la « short list ». C’est parfois le cas, mais pas toujours. Mon objectif est que ce le soit toujours. Pour cela, il faut avoir le courage de repérer les manques et de consolider les acquis. La Lettre Valloire : Nous allons revenir sur les forces et faiblesses de la métropole, mais avant, j’aimerais que l’on évoque votre manière de la piloter. Le faites-vous à la façon d’un chef d’entreprise ? Olivier Carré : J’aime que nous ayons des évaluations et, dans le domaine public, c’est toujours très compliqué. On peut avoir des convictions, mais à un moment donné il faut objectiver ce que l’on fait. Notre point fort, c’est l’économie, mais sommes-nous performants dans le tourisme d’affaires ? Et bien la réponse est non. Avons-nous les outils pour accueillir des congrès ? La réponse est à nouveau non. Alors il faut se doter de cet outil, et c’est ce que nous avons fait en investissant dans CO’Met, qui proposera, au-delà de la salle de sport, un palais des congrès. Nous pourrons accueillir de 1 000 à 2 000 personnes et faire la preuve que nous existons sur le plan du tourisme d’affaires. Et, par l’expérience que va vivre le congressiste durant et en dehors de ce congrès, quand il sortira dîner en centre-ville, et bien il faut qu’il ait ensuite envie de revenir en famille pour le week-end. C’est du marketing territorial et c’est essentiel. La Lettre Valloire : Quand on regarde le nombre d’équipements qui vont sortir de terre d’ici à quatre ou cinq ans au plus tard – CO’Met, L’O, le MOBE, la cité de la musique, etc. – on a le sentiment que la ville entame une mue... Olivier Carré : Oui, c’est un nouveau cycle qui s’en-

clenche. Il faut bien se rendre compte aussi que tous nos équipements ont près de cinquante ans. Nos prédécesseurs, et notamment Roger Secrétain avec la création du quartier de La Source, se projetaient sur l’an 2000. Nous, nous travaillons pour 2050. Et sur le plan politique, notre démarche est totalement assumée. Nous avons produit un document de travail, un projet métropolitain pour 2020-2030 auquel tous les maires ont totalement souscrit. Une dynamique est lancée sur

“ C’EST UN NOUVEAU CYCLE QUI S’ENCLENCHE. NOUS TRAVAILLONS POUR 2050

du long terme et elle va nous amener du PIB et de la notoriété. Et la bienveillance apportée à l’égard du visiteur, si j’en reviens à l’exemple du palais des congrès, elle se reporte aussi forcément sur les habitants euxmêmes ; c’est un double gain puisqu’il y a une plus-value en terme de qualité de vie. Être une ville touristique n’est sûrement pas une danseuse, c’est très structurant sur le plan du rayonnement et de la proximité. C’est l’un des chapitres sur lequel nous avons travaillé et les 21 maires disent banco, on y va. On a fédéré. Nous avons un destin commun, c’est une évidence, mais le fait de le formuler, ça change tout. Les 21 autres maires en savent autant que moi sur tous les sujets métropolitains, et les lundis, on met tout sur la table, y compris des sujets qui fâchent, et on trouve toujours des chemins. La Lettre Valloire : Ce n’est pas la ville centre qui impose ses choix ? Olivier Carré : Non, par contre elle a un rôle de leadership tout en respectant les autres communes. Je pense que Christophe Chaillou – le maire PS de St-Jean-de-laRuelle, NDLR – considère que défendre Orléans, c’est défendre St-Jean-de-la-Ruelle. Ce destin commun dépasse les clivages et nous permet d’aller très vite sur de nombreux sujets. La Lettre Valloire - Juin 2019 23


Spécial Orléans Métropole La Lettre Valloire : Cette cohésion politique est aussi un élément rassurant pour les chefs d’entreprise qui peuvent se projeter et investir... Olivier Carré : L’une des vertus de ce projet métropolitain est de donner une vision du temps long. On n’est pas dans la gestion quotidienne, même s’il faut en même temps, que le travail soit fait sur la propreté des rues, la sécurité, la prise en charge sociale, etc. C’est parce que les gens se sentent bien qu’ils peuvent regarder l’avenir. Ce n’est pas nous, ce sont les habitants qui font avancer Orléans. La Lettre Valloire : La construction de CO’Met estelle le projet phare de la fin de ce mandat ? Olivier Carré : C’est un élément très important, mais, pour moi, l’élément le plus déterminant, ce ne sont pas les équipements mais l’arrivée des étudiants dans le centre-ville. C’est l’élément structurant. La Lettre Valloire : Vous faites référence aux deux écoles privées – ESTP et ISC Paris – qui vont s’installer rue Jeanne- d’Arc ? Olivier Carré : Oui, mais pas seulement. Nous aurons bientôt cinq pôles universitaires en centre-ville : un pôle Dupanloup-Crous ; un pôle Ésad (École supérieure d’art et de design) ; un troisième à Anatole-Bailly – l’ancien collège de la rue Jeanne d’Arc qui va accueillir les étudiants de l’ESTP et de l’ISC Paris Business School, NDLR – ; un quatrième pôle intermédiaire dans l’école Jean-Zay, à l’entrée de la rue des Carmes, qui va probablement accueillir un deuxième pôle de l’Ésad ; et, enfin, le pôle sur l’ancien hôpital Porte-Madeleine qui accueillera notamment l’UFR de Droit. Vous savez, il y a, à peu près, 17 000 habitants dans le centre-ville et, avec ce projet, on va faire venir 6 000 étudiants ! Ça compte, ce n’est pas rien, d’autant que le périmètre du centre-ville est petit. La Lettre Valloire : De quelle manière vont-ils être répartis ? Olivier Carré : Nous aurons 4 500 étudiants à Porte- Madeleine, 1 000 à Anatole-Bailly et 500 l’Ésad. La Lettre Valloire : Et pour l’arrivée de ces étudiants, on se projette à quel horizon ? Olivier Carré : En 2025 pour la totalité. Cela va arriver très vite. Et, à La Source, on amène AgroParisTech, une école d’internet sur les objets, adossée à Polytech et les deux IUFM – maintenant ESPE - dans les bâtiments de l’UFR de Droit qui seront libérés. Il y a aura donc deux campus à Orléans avec un nombre quasi équivalent d’étudiants. Je crois énor24 La Lettre Valloire - Juin 2019

mément à la capacité d’impulsion que cela va avoir sur l’ensemble de la ville. On change une partie de la sociologie urbaine, et en même temps on travaille avec et pour les labos de recherche, le Lab’O, les entreprises, etc. Et quand on décide d’investir 250 000 € pour faire venir les trois écoles privées, tous mes collègues élus suivent et applaudissent. La Lettre Valloire : Ce que vous dites aux entreprises, c’est que dans dix ans, elles auront des ingénieurs à portée de main... Olivier Carré : Mais pas dans dix, dans cinq ans ! Les entreprises sont ravies, elles participent à des tours de table et elles veulent même prendre part à la gouvernance. Et je leur dis que l’arrivée de ces écoles privées, c’est pour elles, en effet. Orléans ne m’appartient pas, elle appartient à tous les acteurs qui veulent la faire vivre et grandir.

“ NOUS AURONS BIENTÔT CINQ PÔLES UNIVERSITAIRES EN CENTRE-VILLE

La Lettre Valloire : Votre grand projet, c’est donc celui-là ? Olivier Carré : Oui, c’est celui-là. Et il doit faire passer Orléans définitivement dans les grandes villes françaises. La Lettre Valloire : Le tissu économique de la métropole, qui représente son principal atout, en sera revitalisé et renforcé, selon vous ? Olivier Carré : Oui, c’est l’atout. On a fabriqué un écosystème avec le Lab’O qui marche très bien. La cosmétique, la pharmacie, c’est éléments-là sont connus, avec des entreprises de taille mondiale. Dans le secteur de l’environnement, nous avons aussi des pointures. Mais, aujourd’hui, j’entends trop souvent des entreprises qui ne trouvent pas de main d’œuvre, de la moins qualifiée à la plus qualifiée. On doit pallier ce manque et je suis convaincu que le fait de changer de dimension dans le domaine de la formation supérieure, de former chaque année des centaines de cadres qui souhaiteront travailler à proximité, amènera un état d’esprit vertueux, boostera les énergies. Le temps des clusters est un peu derrière nous. Nous sommes passés à quelque chose de supérieur, de plus actif, que j’appelle les « chaînes de valeur » : on rassemble des partenaires de différentes natures pour créer les conditions pour revitaliser le territoire. Propos recueillis par Anthony Gautier


Supplément à La Lettre Valloire - Juin 2019 25


Spécial Orléans Métropole

Orléans s’apprête à chan CO’Met, Interives, MOBE, L’O, Cité de la musique, Fabrique pour les arts plastiques et visuels, etc., Orléans renouvelle ses équipements culturels, sportifs, économiques et de loisirs. Une mue ambitieuse accompagnée d’un projet architectural singulier, celui de doter chacun de ces nouveaux équipements d’une identité ligérienne propre. Visite guidée dans une ville déjà projetée en 2030.

CO’Met, adossé à l’actuel Zénith, associe un palais des congrès, un parc des expositions et une salle sportive. Son ouverture est prévue en 2021.

L

e Centre Orléans Métropole, plus connu sous son acronyme céleste mais un brin malaisé à orthographier, CO’Met, doit être mis en orbite au deuxième trimestre 2021. Installé au bord de la RD2020, sur une emprise foncière de 400 mètres de long – l’équivalent de la rue Jeanne-d’Arc ! –, ce complexe architectural inédit en France, voire en Europe, a la singularité d’associer trois équipements d’envergure, quatre même si l’on compte le Zénith auquel il est adossé. « Nous avons fait ce choix du trois en un, autrement dit d’un ensemble modulable comprenant une grande salle, un parc des expositions et un palais des congrès car nous voulons pouvoir répondre à toutes les demandes », explique Philippe Pezet, élu à la Ville d’Orléans en charge des grands pro-

26 La Lettre Valloire - Juin 2019

jets. Porté financièrement par Orléans Métropole, CO’Met a pu pren-

le club résident, accueillera ainsi, et principalement, des manifestations sportives nationales et internationales. Le palais des congrès et le parc des expositions auront, eux, pour vocation de dynamiser le tourisme d’affaires en offrant aux congressistes, séminaristes et exposants de tous bords des conditions de travail sans égal. « Il nous fallait répondre à l’obsolescence du parc des expos et nous doter d’un équipement qui manquait sur le territoire pour développer le tourisme d’affaires. Avec la grande salle, qui répond au cahier des charges au niveau international, nous allons pouvoir accueillir des compétitions de tout premier plan », détaille Philippe Pezet. Confié aux cabinets d’architecture Jacques Ferrier et Chaix & Morel et As-

“ LE MUSÉE D’ORLÉANS POUR LA BIODIVERSITÉ ET L’ENVIRONNEMENT SERA UN ÉTABLISSEMENT DE RÉFÉRENCE AU NIVEAU NATIONAL dre son envol grâce à une enveloppe de 100 M€, à laquelle 10 M€ supplémentaires ont été ajoutés pour la reprise de la voirie, la création d’un parking et différents travaux annexes. D’ici à trois ans, la métropole aura donc « un outil modulable et connecté », capable d’accompagner ses ambitions en matière de rayonnement, qu’il s’agisse de tourisme d’affaires ou de manifestations sportives de haut vol. La grande salle de 10 000 places, dont Orléans Loiret Basket sera

sociés, CO’Met sera également en pointe au niveau numérique avec l’utilisation de technologies de pointe. La grande salle de sport sera ainsi équipée d’un studio de production et de retransmission. « Nous allons faire la démonstration d’un projet numérique et innovant », promet Philippe Pezet. Après une journée de brainstorming, les congressistes auront tout le loisir de se jeter à L’O, le complexe aqualudique érigé en lieu et place de l’an-


ger d’époque cienne prison du quartier de la gare. Les premiers nageurs sont attendus début d’année 2021. Là encore, la Ville d’Orléans s’est positionnée pour prendre la vague : un budget de 24 M € pour un équipement de 4 000 m2, agrémenté de 2 000 m2 d’espaces boisés, qui sera constitué de deux bassins, d’un espace de bien-être (balnéothérapie, hammam, sauna, jacuzzi), de salles de prestations (soins, massages…) et d’activités ludiques : pentagliss et simulateur de glisse pour le surf. Si Orléans n’a pas pour ambition de concurrencer Biarritz, ce complexe, ancré au cœur d’une nature prédominante, apportera une offre de loisirs variée. « La piscine du Palais des sports arrive au bout de ses capacités en termes d’accueil et de qualité avec des installations vieillottes. Elle n’est plus du tout au goût du jour pour la pratique de la natation », argue Soufiane Sankhon, adjoint en charge des sports. À quelques mouvements de brasse de L’O, le MOBE (Musée d’Orléans pour la biodiversité et l’environnement) plongera les Orléanais dans un bâtiment ultra moderne avec sa façade végétalisée et transparente, conçue comme « une double peau bio-climatique ». L’ambition est affichée

L’O, un centre aqualudique très moderne, sera érigé en lieu et place de l’ancienne prison. Les premiers nageurs sont attendus en début d’année 2021.

clairement : « Le MOBE sera un établissement de référence au niveau national », selon Stéphanie Anton, adjointe en charge du développement durable. Ainsi, si l’équipement, dont l’ouverture est prévue au premier trimestre 2020, s’est enraciné sur le site de l’ancien musée des Sciences naturelles, il s’en distinguera sur le fond comme sur la forme : piloté par l’éminent biologiste français Bernard Chevassus-auLouis, le comité scientifique a posé les bases d’un muséum à la scénographie digitale et contemporaine qui fera la

La façade du MOBE - Musée orléanais pour la biodiversité et l’environnement a été conçue comme une « double peau bio-climatique ».

part belle à la biodiversité ligérienne et à son interaction avec les pratiques humaines. Au dernier étage, le BRGM, le CNRS et l’Agence régionale de la biodiversité installeront leurs laboratoires de recherche et tisseront les liens pédagogiques entre les collections présentées et les avancées scientifiques. Quelque 8,5 M€ ont été nécessaires à la réalisation, dont 2,5 M€ à mettre au crédit du Département du Loiret, qui siège à quelques pâtés de maison. La mue d’Orléans se poursuivra, et de manière déterminante pour la croissance de la ville, par la reprise complète du site de l’ancien hôpital PorteMadeleine, 5 ha situés au cœur du centre-ville, et davantage encore si l’on considère l’ensemble de la ZAC concernée. « L’emprise correspond à près d’un tiers du centre-ville puisque cette réhabilitation s’accompagne d’un vaste programme de restauration immobilière », confirme Muriel Cheradame, élue en charge de l’urbanisme. Modifié au fil des années, le projet de réhabilitation du site est aujourd’hui plus visible. « La vocation est d’abord universitaire avec l’imLa Lettre Valloire - Juin 2019 27


Spécial Orléans Métropole

L’O sera entouré par 2 000 m2 d’espace boisé, ce qui apportera de la verdure dans un quartier Gare très bitumé.

plantation, à l’horizon 2024, de l’UFR Droit, Économie et Gestion actuellement à La Source, et une montée en puissance des étudiants avec d’autres offres », précise Muriel Cheradame, qui ajoute que « le groupe scolaire Jean-Zay et l’école maternelle Roger-Toulouse y seront transférés. La construction de plus de 200 logements neufs est prévue ainsi que la restauration de bâtiments anciens pour en proposer à peu près autant ». Un jardin public sera également créé, agrémenté d’une œuvre à la mémoire de Jean Zay, déjà commandée au couple de sculpteurs Anne et Patrick Poirier, de renommée internationale. Un vaste espace de santé, unique en France par sa diversité, intégrant notamment une MSP (Maison pluridisciplinaire de santé), trouvera également sa place et fera écho à la vocation initiale du site. Et puis, bien sûr, pour poursuivre dans le domaine de la formation supérieure, la réhabilitation complète de l’ancien collège Anatole-Bailly va être engagée, à deux pas de la cathédrale, afin qu’il puisse accueillir, dès la rentrée de septembre 2019, les premiers contingents de l’Institut Supérieur du Commerce de Paris (ISC), puis, l’année d’après, ceux de l’École Spéciale des Travaux Publics, du Bâtiment et de l’Industrie de Paris (ESTP). Une enveloppe de 18 M€ a été débloquée par la métropole pour ce 28 La Lettre Valloire - Juin 2019

chantier qui fera passer Orléans du statut de « ville qui a une université » à celui de « ville universitaire ». À terme, quelque 700 étudiants sont

l’ampleur a fait grincer quelques dents au sein de l’opposition métropolitaine mais qui sont totalement assumées par la majorité. « Notre région est celle dont le plus grand nombre de bacheliers partent faire leurs études ailleurs. C’est un élément qui nuit à l’attractivité du territoire, aux besoins des entreprises, et même à l’équilibre des familles. Nous devons être une métropole responsable et engagée à l’heure où il faut avoir du leadership dans ce registre », argumente Olivier Carré, le président de la métropole. Cette visite – encore virtuelle – de la ville projetée dans un futur proche se poursuit du côté du quartier de Bourgogne, à quelques roulements de tonneaux de la Loire, là où l’ancienne Vinaigrerie Dessaux, la première de France fondée en 1789, offre une

“ FAIRE PASSER ORLÉANS DU STATUT DE VILLE QUI A UNE UNIVERSITÉ À CELUI DE VILLE UNIVERSITAIRE attendus sur ce site qui s’étend sur 6 500 m². Jusqu’à 8,4 M€ seront mis sur la table durant les cinq prochaines années pour soutenir l’installation et le fonctionnement de l’ISC Paris Business School. L’ESTP bénéficiera, quant à elle, d’un coup de pouce de 3,2 M€. Des lignes budgétaires dont

belle friche industrielle à l’abandon depuis 1983. En ce lieu, réhabilité pour 7 M€, devrait ouvrir à la fin de l’année 2020 une Fabrique pour les arts plastiques et visuels : ateliers d’artistes, lieu de formation et d’accompagnement et espaces d’exposition y trouveront

La Fabrique pour les arts plastiques va trouver place dans la friche industrielle de la Vinaigrerie Dessaux, au cœur du quartier Bourgogne


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La Lettre Valloire - Juin 2019 29


Interives ou le futur quartier d’affaires sera érigé à cheval entre Orléans et Fleury-les-Aubrais. Un téléphérique permettra de le relier à la gare SNCF.

INTERIVES, « une chance historique » pour Fleury En 2035, ce nouveau quartier d’affaires aura pris son envol. Un téléphérique le reliant à la gare de Fleury l’y aidera… En janvier 2018, la CCI du Loiret montrait la voie en posant la première pierre de Citévolia, bâtiment destiné à accueillir son nouveau siège social au cœur d’Interives, quartier d’affaires tout juste naissant à Fleury-lesAubrais. Depuis, le groupe de travail temporaire Partnaire s’est engagé à déménager lui aussi à Interives, dans un bâtiment de 4 000 m2 livré en 2022, face à la gare des Aubrais. Outre le siège social, la structure hébergera différents services, une salle de sport et une crèche pour les 150 salariés appelés à y travailler : 10 M€ ont été investis pour cet aménagement. Le groupe Orange a également annoncé, en février dernier, son intention de quitter le quartier SaintMarceau à Orléans pour Interives et un bâtiment à la façade végétalisée de plus de 6 000 m2 afin de regrouper toutes ses activités tertiaires, soit quelque 470 salariés sur les 900 que compte Orange dans la métropole. Avec ses 3 000 logements prévus et 200 000 m2 de bureaux, commerces de proximité et équipements publics, Interives représentera, d’ici à 2035, un nouveau pôle urbain, à moins d’une heure de Paris. « C’est une chance historique pour nous, on change de paradigme, se réjouit Marie-Agnès Linguet, maire de Fleury-les-Aubrais. Des investisseurs exogènes lorgnent aujourd’hui sur notre ville et c’est très bon pour l’emploi bien sûr ». Si la vocation d’Interives est bien d’être un quartier d’affaires connecté avec le Grand Paris, il sera aussi un lieu de vie où la mixité sociale et la douceur de vivre s’incarneront dans du bâti vertueux en matière d’écologie. Et, pour garder de la hauteur de vue, un téléphérique permettra de franchir les voies ferrées et rejoindre l’entrée de la gare de Fleury en un peu plus de 2 minutes. Une réalisation qui bénéficie du soutien financier de l’État (1,2 M€) et de la Région (3,2 M€).

place. Une terrasse, avec vue imprenable sur la Loire, ne manquera pas d’inspirer les artistes et designers alors à l'ouvrage. Pour sa conception, la mairie d’Orléans a fait confiance à l’agence d’architectes Nathalie T’Kint 30 La Lettre Valloire - Juin 2019

et Richez-Associés. Après un lancement du chantier retardé du fait de fouilles archéologiques prolongées, le projet s’est remis en route. « Le directeur de la Fabrique est recruté et déjà au travail, il va s’appuyer

sur une équipe d’une dizaine de personnes », se réjouit Nathalie Kerrien, adjointe en charge de la culture. Non loin de là, positionnée à proximité immédiate des quais ligériens, une Cité de la musique sera érigée pour 2023 à hauteur de la tête nord du pont de l’Europe, l’œuvre contemporaine de l’architecte espagnol Santiago Calatrava. Et sur ce dossier encore, c’est Nathalie Kerrien qui est à la baguette. « Cette structure, au cœur de la métropole, accueillera le Conservatoire de danse, théâtre et musique ainsi que l’Astrolabe – la scène de musiques actuelles, NDLR – installée dans le complexe du Baron : 3 000 m2 seront utilisés pour l’Astrolabe, 4 150 m2 pour l’ensemble des disciplines du Conservatoire et 1 350 m2 pour des boutiques culturelles, de la restauration, un bar, etc., tout ce qui est nécessaire pour que ce soit un beau lieu de vie », détaille l’élue. Sur les 42 M€ nécessaires à la réalisation de cette cité de la musique, 4,5 M€ seront pris en charge par le Département, 2,5 M€ par la Région et 1,8 M€ par l’État. Quant à l’architecture, « on ne peut pas avoir, si proche de la Loire et du pont de l’Europe, qu’une réalisation fortement identifiée et innovante », lâche Nathalie Kerrien. Orléans s’apprête à changer d’époque. D’ici à dix ans, la ville se sera enrichie d’équipements répondant à sa volonté de faire partie des « quinze territoires qui comptent en France ». Une nouvelle page est en train de s’écrire. Anthony Gautier


PIERRE ALLORANT, doyen de la faculté de droit, d’économie et de gestion d’Orléans

« Nous préparons l'École de la DATA des métiers du droit et de l'éco-gestion » Comment se présente le projet de transfert de la faculté de droit d’Orléans du site de la Source vers celui de l’ex-hôpital Madeleine ? Les choses avancent à grands pas. Après avoir obtenu le feu vert des collectivités et notamment de la métropole, l’un des principaux contributeurs de ce projet qui représente un investissement de 60 M€, nous sommes dans l’attente du feu vert du conseil d’administration de l’université d’Orléans qui devrait être donné le 26 juin prochain. Dans la foulée, les différentes séquences du programme vont s’enchaîner dans la perspective d’une réception et d’une ouverture prévue pour la rentrée 2023. Il s’agit d’un projet majeur, ne serait-ce que par son gabarit. Nous parlons d’un transfert qui va concerner plus de 3 000 étudiants, une centaine d’enseignants-chercheurs et une cinquantaine de salariés de nos services administratifs. Ceux-ci vont investir un plateau de 18 000 m2 qui sera doté de six amphis. C’est naturellement au premier chef un challenge architectural exaltant, puisque nous allons devoir intégrer des pratiques et des usages pédagogiques modernes dans un bâtiment du XVIIIe siècle.

Mais la portée de ce projet va bien au-delà d’un simple transfert ? C’est une évidence, nous préparons de façon déterminée l’université du XXIe siècle, avec la mise en place d’infrastructures pédagogiques faisant massivement appel

aux technologies du numérique, que ce soit au niveau de l’utilisation de la bibliothèque, des centres d’apprentissage des langues ou de l’élaboration de plateformes de travail collectif. Par ailleurs, il s’agit aussi d’un projet urbanistique qui vise à replacer le travail universitaire au cœur de la cité orléanaise, capitale régionale. Bien sûr, l’objectif, avec ces nouvelles capacités, est bien d’accroître l’attractivité de notre faculté en recrutant de nouveaux étudiants. À terme, nous souhaitons compter un bon tiers d’inscrits supplémentaires, soit 4 200 étudiants au total.

Une telle ambition devra s’accompagner d’importantes innovations pédagogiques... C’est, en effet, un volet essentiel de notre politique. Nous souhaitons être reconnus au niveau national comme un centre d’excellence universitaire dans le domaine de la donnée juridique. Nous souhaitons devenir l’école de la data des métiers du droit, de l’économie et de la gestion. Cette ambition va donner lieu à d’importantes innovations pédagogiques. Dès l’automne 2019, nous allons proposer cinq nouveaux diplômes universitaires (machine learning for credit risk modeling, data protection, compliance, data science for fraud detection et fintech et régulation prudentielle). Ils seront complétés en 2020 par une seconde vague, probablement autour des enjeux juridiques de la blockchain, des cryptomonnaies, de la transformation digitale des métiers des ressources humaines et de la smart city.

Supplément à La Lettre Valloire - Juin 2019 31


Spécial Orléans Métropole JACQUES FERRIER, ARCHITECTE ET URBANISTE DE CO’MET

« J’ai voulu une espèce de grand drapé en métal » Le cabinet de Jacques Ferrier a été retenu pour réaliser la grande salle de sport tandis que Chaix & Morel et Associés ont été chargés du parc des expositions et du palais des congrès. En 1996, ils avaient réalisé le Zénith auquel CO’Met est adossé. La Lettre Valloire : La singularité du projet CO’Met (Centre Orléans Métropole) réside, entre autres, dans le fait que deux cabinets d’architectes se partagent la conception des trois bâtiments prévus : le vôtre et Chaix & Morel et Associés. Comment êtes-vous parvenus à accorder et harmoniser vos deux signatures ? Jacques Ferrier : Nous ne sommes plus dans les années soixante-dix

où les opérations de très grande taille étaient faites par une seule main et ça se ressentait d’ailleurs parfois par la monotonie de la réalisation. Nous avons pour CO’Met un très grand linéaire, l’équivalent de la rue Jeanne-d’Arc : ça mérite bien deux regards complémentaires ! Mon cabinet coordonne l’ensemble, assure le rôle de chef d’orchestre et j’ai fixé les règles de l’esthétique générale : la couleur claire, les revêtements souples, les ondulations, le grand thème paysager réalisé avec mes complices de l’agence TER, etc. Deux architectes et un paysagiste, c’est une équipe plurielle et cette diversité de points de vue est adaptée à l’échelle du projet.

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32 La Lettre Valloire - Juin 2019

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avec une identité fondée sur cette atmosphère ligérienne.

La Lettre Valloire : Vous avez une contrainte architecturale supplémentaire puisque l’ensemble est adossé au Zénith, qui est d’ailleurs l’œuvre du cabinet Chaix & Morel et Associés. Comment l’avezvous dépassée ? Jacques Ferrier : Ce qui m’intéressait, c’était d’avoir une image forte, cohérente, sans qu’elle soit trop monumentale ou spectaculaire. On a une unité de couleur, une unité de matériaux, sur une séquence de trois types de façade – parc des expositions, halle des sports et palais des congrès – avec un hall commun pour ces trois équipements, le tout décliné sur un thème de douceur associé à la Loire, une sorte d’architecture climatique.

La Lettre Valloire : Ce drapé évoque aussi les voiles des bateaux de Loire… Jacques Ferrier : Oui, certainement, dans les références inconscientes, il y a cette idée de vent, de légèreté, de voile, et ce drapé qui prend une forme évasée va offrir une image surprenante pour un grand équipement de cette nature. CO’Met sera une machine très efficace à l’intérieur, mais avec une image douce, légère et très élégante à l’extérieur. C’est ce contraste qui m’intéressait. La Lettre Valloire : La particularité de CO’Met, c’est ce concept de « trois en un » puisque les bâtiments communiqueront les uns avec les autres… Jacques Ferrier : Oui, ça faisait partie du cahier des charges. On a une continuité possible entre tous les équipements avec beaucoup de scénarios de fonctionnement : chaque équipement fonctionne tout seul ou bien associé aux autres. Et, vécu par le public, tout cela se passe de façon simple, fluide et intuitive avec de grands murs coulissants qui s’ouvrent ou se referment.

La Lettre Valloire : Douceur, identité ligérienne, lumière : comment êtes-vous parvenus à incarner ces éléments d’atmosphère dans votre réalisation ? Jacques Ferrier : Pour CO’Met, j’ai voulu une espèce de grand drapé en métal, comme un grand rideau blanc qui enveloppe l’ensemble et crée des ombres se dégradant de manière subtile et douce avec le ciel. Il y aura une animation lumineuse, de jour comme de nuit, conçue par les artistes de l’atelier SNAIK. Nous sommes sur la courbe, la douceur des ombres, en phase

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La Lettre Valloire - Juin 2019 33


Spécial Orléans Métropole

Comment vivra-t-on à D’ici à dix ans, la ville sera une Smart City capable de répondre en temps réel aux besoins de ses habitants. Plus vertueuse écologiquement, elle fera une place de choix aux espaces verts. Petit voyage dans le futur !

O

rléans, horizon 2030-2040. L’échéance est toute proche et n’entraînera évidemment pas de révolution copernicienne. Dans dix ou vingt ans, la cathédrale continuera de surplomber la ville et Jeanne d’Arc conservera un regard protecteur sur ses habitants depuis sa statue de la Place du Martroi. Pour autant, dans son mode de fonctionnement comme dans ses modalités de déplacement, dans ses préoccupations environnementales comme dans ses exigences architecturales, la

Jérôme Richard, conseiller spécial délégué au numérique pour Orléans Métropole.

34 La Lettre Valloire - Juin 2019

cité johannique aura changé. Beaucoup même. D’abord, elle se sera tournée vers ses habitants, puisant dans l’intelligence artificielle les moyens de leur faciliter la vie, dans tous les aspects du quotidien. Dès 2030, Orléans sera ainsi une Smart City, autrement dit une cité intelligente, qui utilise l’ensemble des open data – données ouvertes – pour connecter les ser-

le choix de tout ouvrir en licence gratuite de façon à encourager la réutilisation de ces data par des entreprises afin qu’elles puissent développer pour nous de nouveaux services. On coopère ainsi avec Waze pour tous les travaux de voirie », explique Jérôme Richard, conseiller spécial délégué au numérique pour Orléans Métropole.

“ DÈS 2030, ORLÉANS SERA UNE SMART CITY QUI UTILISE L’ENSEMBLE DES OPEN DATA POUR CONNECTER LES SERVICES ET LEURS USAGERS vices et leurs usagers. Dans les transports publics notamment. « L’intelligence artificielle va tout bouleverser. Hier, on avait un circuit de bus avec 110 points de prises en charge et 11 pôles de rabattement. Demain, le chauffeur n’aura plus de circuit, il sera fait en temps réel en fonction de la demande avec, comme seule contrainte, celle de respecter l’horaire d’arrivée », explique CharlesÉric Lemaignen, élu orléanais spécialiste de la question. Cette expérience de transport à la demande, baptisée résa’Est, est déjà à l’essai dans quatre communes à l’est de la métropole. « En trois mois, on a doublé la fréquentation à moyens équivalents. On envisage déjà de généraliser ce système avec l’application créée par la startup Padam », poursuit l’élu. Mobilité, espaces publics, loisirs, etc., l’ouverture des data de la Ville d’Orléans aux entreprises et startups va générer de nombreuses applications qui permettront de connecter les Orléanais au pouls de la cité. « On a fait

Une Smart City, c’est aussi une ville qui travaille à l’inclusion numérique, autrement dit qui ne laisse pas ses habitants en marge de son développement alors que 40 % de la population est aujourd’hui en incapacité de se saisir des outils numériques : « Cela fait presque 100 000 personnes à l’échelle de la métropole, il faut s’en occuper et anticiper puisque, au-delà de notre propre fonctionnement métropolitain, tous les services de l’État seront dématérialisés en 2022 », ajoute Jérôme Richard. Le cabinet WeTakeCare, émanation d’Emmaüs Connect, a fait un audit des dispositifs existants afin de fédérer un réseau d’acteurs capables de venir en aide aux habitants de la métropole éloignés du numérique. « Une phase d’expérimentation sur quatre communes du nord est en cours et c’est un vrai succès », se réjouit Jérôme Richard. Au-delà de cette Smart City, Orléans sera dans l’avenir une ville où l’écologie est au cœur de toutes les politiques. « Nous sommes à 23 m2 d’espace vert


Orléans en 2030 ? en moyenne par habitant, c’est audessus des recommandations de l’OMS, mais il faut aller plus loin », note Stéphanie Anton, adjointe au maire en charge du développement durable qui précise que, depuis 2006, la ville a réduit de 13,6% ses gaz à effet de serre, dont 12 % grâce aux deux chaufferies biomasses : « L’ambition était de – 20% à l’horizon 2020, on est donc au-dessous. On se dirige vers un agenda 2030 avec les 17 objectifs fixés par l’ONU. En 2030, Orléans doit être une ville durable et résiliente. » S’il est un domaine où s’incarneront les nouvelles ambitions de la cité, c’est bien celui de l’urbanisme. « On travaille sur l’augmentation des jardins afin de préserver la fraîcheur en cas de fortes chaleurs, sur du sta-

tionnement non perméabilisé, sur des toitures végétalisées qui retiennent la pluie », égrène Muriel Cheradame, adjointe en charge de l’urbanisme. « Avec le futur éco-quartier des Groues, unique à l’échelle des métropoles françaises, on est dans une démarche totalement expérimentale. La place de l’enfant, des familles, de la biodiversité, du paysage, tout y est repensé », poursuit-elle. Et pour cela, la possibilité de devenir propriétaire est centrale. « Même si nous sommes dans la moyenne des villes avec 35 %, et au-dessus de Tours ou Bordeaux, on doit faire mieux. On est davantage acteur de la cité quand on est propriétaire », soutient l’élue qui souhaite poursuivre la métamorphose des quartiers avec

Portée par des préoccupations écologiques, la Ville va multiplier à l’avenir la végétalisation des façades.

des politiques de l’Anru. « J’espère que dans quinze ans, on ne parlera plus de ces quartiers pour leurs difficultés mais comme des quartiers d’avenir. » Pour le coup, la transformation de la ville sera alors bien inclusive, et indéniablement profitable à tous. Anthony Gautier

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Spécial Orléans Métropole

Si proche de Paris, si loin Paradoxalement, la proximité entre Orléans et la région parisienne ne s’est jamais accompagnée de connexions directes avec les aéroports et gares TGV. Et les nouvelles tentatives pour y parvenir sont quasiment à l’arrêt.

Spacetrain, aujourd’hui en phase d’études à Cercottes (45), pourrait relier Paris et Orléans en treize minutes.

S

i toutes les routes mènent à Rome, les autoroutes ferroviaires entre Orléans, les deux aéroports parisiens et les gares TGV se font désespérément attendre. C’est d’évidence un frein, et le principal peut-être, au développement économique de la métropole orléanaise. « C’est un point faible en effet », concède volontiers Olivier Carré, maire d’Orléans et président d’Orléans Métropole, qui espère que l’extension sud de la ligne 14 du métro parisien vers l’aéroport d’Orly, prévue en 2024 – avant de se poursuivre vers le nord jusqu’à St-Denis – profitera aux Orléanais. Pour cela, il faudrait que le train Intercités qui relie Orléans à la gare d’Austerlitz observe un arrêt juste avant la gare parisienne, au niveau de la station Bibliothèque François-Mitterrand, ce qui leur permet-

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trait de rejoindre Orly en un gros quart d’heure seulement.

tance d’Orléans. « La SNCF connaît très bien notre demande, elle a été exprimée par écrit, mais elle a un problème de visibilité sur la sortie du chantier d’Austerlitz », complète Olivier Carré qui milite pour que la station Bibliothèque François-Mitterrand devienne « un grand hub connecté aux aéroports et aux gares TGV, contrairement à Austerlitz qui est en cul-de-sac. La difficulté de ce sujet, c’est que tout passe par des discussions entre les présidents de Régions, Centre-Val de Loire et Île-deFrance, et par les choix de la SNCF. Je n’ai donc pas une visibilité extraordinaire », regrette le maire qui a demandé aussi « que l’on mette des rames TGV pour permettre justement de remonter en direct jusqu’à Roissy. La SNCF refuse parce que les prochains trains, livrés à la Région entre 2023-2024, sauront dialoguer avec toute la signalisation des TGV. »

“ IL FAUDRAIT QUE LE TRAIN INTERCITÉS QUI RELIE ORLÉANS À LA GARE D’AUSTERLITZ OBSERVE UN ARRÊT À LA STATION BIBLIOTHÈQUE FRANÇOIS-MITTERRAND « Le dossier est en stand-by, il faut être clair », confie Charles-Éric Lemaignen, élu orléanais et spécialiste du sujet. « Quand je l’ai lancé, Éric Doligé était encore président du conseil départemental. À l’époque, la SNCF bloquait, ce n’est plus le cas aujourd’hui, mais il faut relancer la machine », poursuit-il. Prolongée au nord, cette même ligne 14 pourrait permettre de rejoindre l’aéroport Paris-Charles de Gaulle plus directement pour les voyageurs en par-

La fameuse ligne à grande vitesse Paris-Orléans-Clermont-Ferrand-Lyon (POCL), dont la création avait été annoncée en 2009 pour un coût de quelque 13 Md€, aurait permis de relier Orléans au réseau des trains à grande vitesse et aux deux aéroports parisiens. « Pour nous, très honnêtement, l’intérêt essentiel était là, dans cette liaison stratégique avec les deux aéroports et les TGV européens », confie Charles-Éric Lemaignen. Ce projet est-il défini-


du reste du monde tivement enterré ? « Avec Serge (Grouard), nous représentons la métropole au sein de l’association TGV Grand Centre Auvergne, et il faut continuer à se bagarrer, un jour elle se fera cette ligne », répond l’élu orléanais, par ailleurs vice-président du GART (Groupement des autorités responsables de transport). Moins optimiste, Olivier Carré dit ne pas être sûr « qu’on le verra un jour ». Autre serpent de mer, la possibilité de prendre un train à Austerlitz en toute fin de soirée après avoir assisté à un spectacle par exemple. « J’ai fait cette demande, mais là encore ça coince avec la SNCF à cause des travaux à Brétigny », indique Olivier Carré. Afin de ne pas rester définitivement à quai, et compte tenu de l’immense difficulté à faire bouger les lignes avec la SNCF, ne serait-il pas judicieux qu’Orléans se tourne résolument vers l’avenir et des moyens de déplacement qui peuvent sembler encore futuristes ? Et l’on pense bien sûr à Spacetrain (ou à son équivalent américain Hyperloop), ce train du futur lancé à 540 km/h qui ferait la liaison entre Orléans et Paris en 13 minutes, soit la durée de

L’interconnexion entre le train Intercités Paris-Orléans et le RER B pourrait devenir un grand hub vers les aéroports et les gares TGV.

trajet entre cinq stations de métro ! Vertueux sur le plan écologique – Spacetrain sera propulsé par des batteries à hydrogène –, discret dans son déplacement – sur cousin d’air donc sans frottement sur les rails –, économique dans sa mise en route – 8 M€ le kilomètre de ligne contre 25 M€ pour le TGV –, Spacetrain ne manque pas d’atouts. « Notre objectif est de proposer un transport rapide et propre, dont le tarif sera intéressant pour les usagers », a récemment assuré dans la presse Émeuric Gleizes, le fonda-

teur de Spacetrain, dont une quinzaine d’ingénieurs sont à l’œuvre aujourd’hui à Cercottes pour donner vie au projet. La startup a pour ambition de tester en 2020 un prototype à échelle réelle sur les 18 km de rails en béton hérissés au cœur de la Beauce, vestiges de l’aérotrain de Jean Bertin. « Le projet est évidemment très intéressant. Je n’ai aucun doute sur la capacité de fabriquer le prototype, maintenant entrer et traverser l’Île-de-France à cette vitesse, on peut le souhaiter, on peut y aider, mais ce n’est pas fait », relativise le maire d’Orléans. « Pour moi, c’est plutôt un concurrent de l’avion, et je ne vois pas trop l’intérêt quand il y a moins de 500 km à parcourir », commente Charles-Éric Lemaignen. Aujourd’hui, malgré la mobilisation des élus locaux pour connecter Orléans aux aéroports et aux grandes lignes TGV européennes - Thalys, Eurostar, InouiI, Renfe -, l’isolement ferroviaire d’Orléans semble encore loin d’être brisé. Et rien ne laisse présager qu’il le soit dans un futur proche. Anthony Gautier

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Spécial Orléans Métropole

Le Lab’O sélectionne les Ouvert en juin 2016, le village « totem » dédié à l’accompagnement des entreprises innovantes se renouvelle et se professionnalise. Pour y rentrer et être admis à y rester, les entreprises doivent désormais intégrer un parcours jalonné d’étapes. Plongée au cœur d’un écosystème qui a fait ses preuves.

Filipe Franco, directeur de l’Industry Lab et Élisabeth Patouillard, la directrice adjointe du Cresitt.

I

l faut être déjà initié pour comprendre la portée de ce changement d’appellation. En juin 2016, au moment de son ouverture, le Lab’O s’affichait alors en lettres rouges comme un « incubateur numérique ». Trois ans plus tard, le bâtiment « totem » du sud de la Loire a changé de vocation pour devenir « un accélérateur d’innovation ». Stéphanie Hublin-Besson, responsable de la cellule opérationnelle du Lab’O, décrypte cette nouvelle ambition : « À l’ouverture, nous avons accueilli dix entreprises, essentiellement des startups. Aujourd’hui, nous en avons 50 avec 370 personnes qui travaillent ici. Le bilan de ces trois années nous a fait évoluer. Désormais, les entreprises sont obligées de

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rentrer dans un parcours avec des échelons à passer. Si elles ne parviennent pas à les franchir, soit on leur accorde un délai supplémentaire, soit elles quittent le parcours. » En d’autres termes, l’entrée au Lab’O est devenue sélective. Chaque mois, un comité ad hoc passe au crible les projets des candidates, leur caractère innovant et leur capacité à autofinancer leur développement. Et sur la base de ces trois critères, il délivre ou non le sésame. « Maintenant, les doux rêveurs, on les arrête tout de suite. On sélectionne davantage pour avancer plus vite dans la transformation des innovations en business. On prend aujourd’hui environ une entreprise sur trois. L’idée, c’est aussi de ne pas être complets à 100 %

pour pouvoir accueillir à tout moment d’autres entreprises et répondre aux demandes de croissance », explique Filipe Franco, le patron de l’Industry Lab, le laboratoire installé au cœur du Lab’O qui permet aux jeunes entreprises de produire et d’expérimenter sur leur marché de petites séries industrielles. Ainsi, quand l’entreprise olivetaine SigrenEa a été rachetée par Suez en 2016, l’équipe constituée d’une petite dizaine de personnes a triplé dans les mois qui ont suivi. Et il a bien fallu trouver de la place à l’ensemble des salariés. Pour un loyer mensuel de 600 €, et durant une période de quatre ans maximum, un chef d’entreprise, quelle que soit la nature de son activité, prend donc possession d’un bureau de 20 m2 et bénéficie d’un large éventail de services et de conseils. Ainsi que d’un accompagnement à la carte. Avec l’Industry Lab et le Cresitt – Centre régional en électronique et systèmes pour l’innovation par les transferts de technologies dans l’industrie –, toute entreprise, grande ou petite, a la possibilité de fabriquer et de qualifier ses produits afin qu’ils respectent l’ensemble des normes CE. « Les tests sont faits ici, avec un forfait sur cinq jours pour 650 € HT la journée. C’est payé par l’entreprise et la Région apporte sa contribution pour les entreprises locales », explique Élisabeth Patouillard, la directrice adjointe du Cresitt. « Le Lab’O est reconnu en France, et même en Europe, car il propose un accompagnement qui n’existe nulle part ail-


meilleurs leurs », souligne Joëlle Goepfert, directrice générale adjointe de la ville en charge de l’économie. Depuis trois ans, un certain nombre de startups et d’entreprises ont donc posé leur valise innovante au Lab’O. Avec plus ou moins de réussite. « Il y a eu des dépôts de bilan, c’est normal, et pas mal d’entreprises continuent à survivre même si elles ne décollent pas. D’autres se sont transformées. Ça reste fragile », commente Filipe Franco qui rappelle que « trois ou quatre pépites ont fait de belles levées de fonds et poursuivent aujourd’hui leur ascension ». Parmi elles, PayTrip, une fintech de neuf salariés qui a lancé sur le marché en février son e-portefeuille familial, grâce auquel les membres d’une même famille peuvent réaliser des virements au bénéfice des uns et des autres, instantanément, de n’importe quel pays et à tout moment. L’entreprise a levé deux fois 1 M€ pour commercialiser et développer son produit et est déjà assurée de faire une troisième levée en 2019 pour une enveloppe comprise entre « 3 et 5 M€ ». « Ouvrir un compte en moins de cinq minutes sur une application mobile, c’est maintenant possible grâce à l’intelligence artificielle et des partenaires stratégiques », explique

Bennaceur Kasbi, fondateur de PayTrip, qui se souvient que lorsqu’il envoyait de l’argent à sa famille restée au Maroc, chaque transaction avait un coût exorbitant. « Tous les mois, j’étais obligé de passer par des compagnies

cules : le Keeper Transport et le Keeper ATP, l’un destiné aux transporteurs et l’autre aux engins agricoles, les deux transmettant des données en temps réel sur le niveau et l’utilisation du carburant.

“ LE LAB’O EST RECONNU EN FRANCE, ET MÊME EN EUROPE, CAR IL PROPOSE UN ACCOMPAGNEMENT QUI N’EXISTE NULLE PART AILLEURS comme Western Union. Pour 70 € envoyés, je leur versais 10 € ! » Avec PayTrip, pour un abonnement annuel à 24,90 € ou mensuel à 3,49 €, le transfert de carte à carte est gratuit et le seul service payant, à hauteur de 1,50 € par opération, est le retrait dans les guichets. « On n’a pas de frais cachés, tout est transparent », ajoute Bennaceur Kasbi. Autre « pépite » à avoir pris son envol au Lab’O, G-Keep. La société a mis au point des capteurs connectés capables de prévenir les vols de carburants et d’analyser la consommation des véhicules. Elle a levé 1,5 M€ en 2018 auprès du fonds Loire Valley Invest et de trois investisseurs privés. Grâce à cet apport, G-Keep a lancé il y a un an deux nouveaux boîtiers connectés placés sous le réservoir des véhi-

« Il faut continuer à se professionnaliser et améliorer la structuration des projets. On est là aussi pour faire du chiffre d’affaires », conclut Filipe Franco, le directeur de l’Industry Lab (500 000 € de CA annuel). En l’espace de trois ans, le Lab’O est devenu un lieu central de la vie économique de la métropole : conférences de presse, présentations, séminaires s’y déroulent quotidiennement. Rachetée par la Ville 8,5 M€, puis revendue à l’AgglO, l’ancienne usine Famar avec ses 14 000 m2 a quitté le XXe siècle pour embrasser résolument le XXIe. Labellisé Village by CA (Crédit agricole), le Lab’O fait partie du réseau national des villages dédiés à l’innovation. Et sa croissance est en forte accélération… Anthony Gautier

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Spécial Orléans Métropole

Un Orléanais

à la tête la CCI régionale

Le président de B2A Technology (Alstef) Pierre Marol vient de prendre la présidence de la CCI Centre-Val de Loire. Il compte lancer des programmes de développement pour satisfaire aux indicateurs de performance de l’État.

A

u troisième étage du tout nouveau bâtiment de Citévolia, les équipes de la CCI régionale déballent encore les cartons, tandis que le nouveau président n’a pas encore apporté les siens. Ce jeudi 13 juin, Pierre Marol découvre à la fois son bureau et son nouveau job. Le matin même il a été élu, par 47 voix sur 50 votants, au siège de président de la CCI Centre-Val de Loire. Seul candidat en lice, il prend la succession d’Antoine Bonneville, élu le 1er décembre 2016 pour cinq ans et démissionnaire à mi-mandat en raison de son manque de disponibilité. Un pa-

Pierre Marol (à droite) a été élu le 13 juin à la présidence de la CCI Centre-Val de Loire ; il succède à Antoine Bonneville (à gauche).

tron orléanais, celui du fabricant de convoyeurs automatiques B2A Technology (Alstef) de Boigny-sur-Bionne, succède donc à un berrichon, patron de Lenzi, le fabricant de lanternes d’éclairage public d’Argenton-surCreuse. Autre homme, autre décor et autres temps. Le nouveau bâtiment de Citévolia illustre bien cette rupture. Il

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abrite depuis début juin à la fois la CCI régionale et la CCI du Loiret, qui a cédé son hôtel particulier historique de la place du Martroi. Elles seront bientôt rejointes par les équipes de Loire&Orléans Eco, l’agence de développement économique du Loiret.

pour les actions, les outils et les budgets sur toute la région. Chaque directeur de programme sera épaulé par un élu. Il s’agit d’être « dans les clous » car l’État va imposer des indicateurs de performance aux CCI avec pour sanction une baisse de la taxe pour frais de

“ LES CCI SONT DES ENTREPRISES MODERNES QUI UTILISENT DES OUTILS DE POINTE ET DÉVELOPPENT DES EXPERTISES DE HAUT NIVEAU « Les CCI ne sont plus des vieilles dames un peu compassées, mais des entreprises modernes qui utilisent des outils de pointe et développent des expertises de haut niveau », argumente Pierre Marol. Le nouveau président entend bien s’appuyer sur cette image modernisée pour mettre en œuvre le « contrat de mandature » que les présidents des six CCI territoriales ont signé la veille de son élection. Une manière aussi, sans doute, de faire pièce aux discordances qui agitent quelquefois le réseau consulaire. C’est bien, en tout cas, sur la base d’un « nouvel état d’esprit » et de « l’envie de travailler ensemble » que Pierre Marol va mettre en place une nouvelle organisation « matricielle » avec le déploiement de huit programmes dédiés à chacune des activités de la CCI : Industrie-Innovation, Entrepreneuriat, Transmission, International, Actions collectives, Commerce-Tourisme, Emploi et Formation. Pour chaque thème, un directeur de programme, choisi parmi les directeurs généraux des CCI territoriales, aura autorité

chambre (TFC) pour les mauvais élèves. Or, la TFC, qui a été divisée par cinq en dix ans, représente plus du tiers des ressources de la CCI régionale, avec 18 M€ collectés pour un budget de 50 M€, le reste étant fourni par la taxe d’apprentissage et les prestations de services payantes. Un groupe d’experts a d’ailleurs été formé afin de répondre aux appels d’offres. Un premier succès, représentant un marché de 700 000 €, a été obtenu pour accompagner les commerçants dans la transition numérique. Cette recherche de sécurisation et d’élargissement des ressources ira de pair avec la maîtrise des coûts, mais Pierre Marol écarte l’idée d’une réduction des effectifs. La CCI régionale est aujourd’hui l’employeur des 400 salariés du réseau, dont 40 au siège. « Nous avons, au contraire, besoin de recruter de nouveaux talents », annonce Pierre Marol qui ne perd pas de vue que son entreprise reste sa priorité. Bruno Villeneuve


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Supplément à La Lettre Valloire - Juin 2019 41


Économie

Transports

Mars2019 2019 42 La Lettre Valloire - Juin


SNCF Réseau trace son sillon De passage à Poitiers à la mi-mai pour une convention réunissant les cadres de la zone Atlantique, Patrick Jeantet, le président de SNCF Réseau, s’est félicité des perspectives de retour à l’équilibre de la compagnie nationale. Ce rétablissement « devrait être effectif à l’horizon 2024 », nous a-t-il confirmé lors de l’entretien qu’il nous a accordé. La SNCF prépare aussi l’ouverture à la concurrence des dessertes organisées par les Régions.

L

a mise en œuvre d’un programme d’amélioration de la performance dénommé Nouvel’R, et surtout la reprise partielle par l’État, dès 2020, d’une dette colossale estimée entre 45 et 50 Md€, va permettra à SNCF Réseau d’économiser chaque année 1 Md€ de frais financiers. Ce qui va mécaniquement « améliorer notre trajectoire financière et nous ouvrir de nouvelles perspectives », nous a indiqué Patrick Jeantet lors de son escapade poitevine, à la mi-mai. Conforté par la puissance publique, SNCF Réseau, qui gère, surveille et assure la maintenance du réseau ferroviaire, va pouvoir réinvestir massivement dans la rénovation des lignes structurantes : « Nous sommes au-

toires ? « Il ne s’agit pas de jouer une partie du réseau contre l’autre. Nous mettons en place avec les exécutifs des Régions des conventions de rénovation

“ NOUS SOMMES AUJOURD’HUI DANS UNE LOGIQUE DE RATTRAPAGE AVEC UN MONTANT ANNUEL D’ENGAGEMENT DE L’ORDRE DE 3 MD€

de ces lignes de desserte fine. Ce sont les élus qui définissent les priorités politiques. Nous les conseillons techniquement. L’idée, c’est de définir ce qui est souhaitable dans la limite des crédits mobilisables », explique le n°2 de la SNCF.

Patrick Jeantet

jourd’hui dans une logique de rattrapage de ce retard avec un montant annuel d’engagement en renouvellement qui sera de l’ordre de 3 Md€ », poursuit le président de SNCF Réseau. Mais la priorité donnée aux grands sillons structurants ne risque-t-elle pas de se faire au détriment des petites lignes, ces fameux 9 000 km de voies qui participent à la cohésion des terri-

effets. Les travaux de rénovation les plus urgents de la ligne Tours-Loches, dont le coût de 3,8 M€ a été pris en charge par la Région, ont été finalisés ; ce sau-

Les échanges peuvent parfois être tendus. En mai dernier, l’exécutif de la Région Centre-Val de Loire n’avait pas trouvé d’autre ressource que de faire adopter une contribution exceptionnelle de 50 M€ afin de voler au secours de lignes secondaires dont l’état de vétusté ne permettait pas de poursuivre l’exploitation commerciale dans des conditions acceptables. Il semble que l’initiative a produit ses

vetage in extremis devra être complété par des travaux de modernisation dès 2022. SNCF Réseau vient également d’achever des travaux de régénération du sillon Chartres-Courtalain sur les 16 km séparant Chartes et Brou pour un montant de 12 M€, dont 8,5 % ont été apportés par le gestionnaire de l’infrastructure. La préparation de l’ouverture à la concurrence des dessertes voyageurs régionales, qui sera effective en 2023, constitue l’autre grand chantier de SNCF Réseau ; Patrick Jeantet estime «que cette ouverture aura un impact bénéfique sur l’offre, et donc sur les comptes du groupe puisque nous faisons payer les péages. Notre rôle, c’est d’assurer la coordination et la ventilation des flux des futurs opérateurs ». Les exécutifs régionaux abordent d’ailleurs le sujet avec des empressements variables. Si Provence-Alpes-Côte d’Azur et Nouvelle Aquitaine se disent prêtes à sauter le pas de la mise en concurrence, il n’en est pas de même pour la Région Centre-Val de Loire qui aurait déjà dû notifier son intention d’ouvrir le marché. A Orléans, SNCF Mobilités peut dormir sur ses deux oreilles… JCS

La Lettre Valloire - Juin 2019 43


Économie

En bref MBDA VA INVESTIR 11 M€ À SELLES-ST-DENIS

Le groupe missilier MBDA prévoit de renforcer les capacités de son unité de Selles-St-Denis, un site de 270 salariés spécialisé dans l’intégration pyrotechnique. La direction prévoit d’injecter 11 M€ sur les deux prochaines années dans la construction de plusieurs soutes de stockage qui accueilleront des propulseurs et de la matière explosive. Une partie résiduelle du programme sera consacrée à la modernisation de certains locaux. Le projet industriel, qui se déploie dans la foulée de la construction de deux bâtiments dédiés à l’intégration de missiles longue portée et au remplissage de carburants (15 M€ d’investissements), s’accompagnera du recrutement d’une trentaine de salariés.

L’EXTENSION DE PUIGRENIER BIENTÔT PRÊTE À BOURGES Nous avions annoncé en 2016 le programme d’investissement et d’extension sur trois ans du site berruyer du transformateur de viandes bovines Puigrenier (120 M€ de CA, 400 salariés). Ce projet arrive enfin à maturation puisque l’unité, qui emploie actuellement 80 salariés, passera en novembre de 1 000 à 3 200 m² sur un seul bâtiment, contre deux actuellement. L’usine de Bourges est dédiée à la transformation de viandes en produits élaborés et steaks hachés. Ce programme devrait entraîner l’embauche d’une quarantaine de salariés.

d’Herbault (11 salariés), l’entreprise investit 800 000 € dans la construction d’une extension de 1 000 m² dans le prolongement de son usine actuelle de 700 m² ; cet agrandissement permettra d’accueillir l’activité et les 11 salariés d’Herbault d’ici à décembre prochain.

RADIALL INVESTIT ET RECRUTE À CHÂTEAU-RENAULT L’entreprise castelrenaudine Radiall – fleuron du groupe présidé par Pierre Gattaz, ancien président du Medef – va investir 13 M€ pour une nouvelle gamme de connecteurs compacts destinés au secteur aéronautique, et plus particulièrement à l’Airbus A350. Pour répondre aux nouvelles commandes, la

AGORAMECA VA S’AGRANDIR À VINEUIL Le sous-traitant en mécanique industrielle (prototypes et petites séries) Agorameca (2,4 M€ de CA, 15 salariés), basé à Vineuil (41), poussera les murs cet été. Suite au rachat en début d’année d’une société mécanique 44 La Lettre Valloire - Juin 2019

direction de ce site de 450 salariés devrait recruter une trentaine de collaborateurs ; elle a également engagé une extension de quelque 1 000 m².

SPL S’AGRANDIT À PRUNAY-CASSEREAU La société Signalisation Protection Logistique (SPL), dont le principal site de production est à PrunayCassereau (41), à la limite du Loir-et-Cher et de l’Indre-et-Loire, a engagé la construction de 3 000 m² (un bâtiment de production de 2 300 m² et un ensemble

bureaux, vestiaires de 650 m²). Un investissement de 2,6 M€ en immobilier, auquel s’ajoutera l’acquisition d’une machine à découper laser, pour ce fabricant de mobilier urbain (bancs, abribus, barrières, etc.) et d’affichage (marques Procity et Vialux).

LES ETS ROY VEULENT S’AGRANDIR À CHÂTILLON-SUR-LOIRE Les Établissements Roy (1,3 M€ de CA en 2017, 10 salariés), une entreprise familiale spécialisée dans le mobilier et l’agencement à Châtillon-sur-Loire (45), va lancer un projet d’agrandissement de 2 000 m² pour l’installation d’un centre de découpe automatisé, selon La République du Centre. La société compte investir 3 M€ dans ce projet dont la moitié sera consacrée à l’achat d’une machine spéciale.

BOWDEN DEVRAIT S’AGRANDIR À BOYNES

Le groupe Bowden, qui conçoit et produit des crics et des systèmes d’arrimage pour l’industrie automobile, aurait confirmé un projet d’extension de son usine de Boynes (45) qui compte quelque 160 salariés. Celle-ci rencontre des problèmes de saturation suite à une forte expansion de l’activité, de l’ordre de 20 % en 2019. Le gabarit de cette extension et son calendrier ne semblaient pas encore arrêtés. Bowden, qui a réalisé un CA de 33 M€ en 2018, contre 27,1 M€ en 2017, fait partie depuis 2016 du groupe constitué par l’industriel Jean-Maurice Schmidt. Celui-ci comprend notamment les sociétés icaunaises Saviplast (injection plastique), de Tonnerre, et Bléneau Industrie (découpage emboutissage), située dans la commune éponyme.


RECTICEL SE DÉVELOPPE À BOURGES Recticel, qui produit des panneaux rigides d’isolation en polyuréthane, investit à Bourges où il exploite une unité

industrielle de 75 salariés. Les dirigeants de ce groupe belge, installé depuis 2012 au niveau de l’échangeur A 71 à l’issue d’un investissement de 25 M€, ont acquis une réserve foncière de 2,5 ha qui accueillera une très probable extension.

L’acquisition d’une seconde ligne de découpe est également en projet

INITIA FOOD DÉMÉNAGE À ST-GERMAIN-DU-PUY Le spécialiste berruyer de la cacahuète et des graines salées apéritives Initia Food (45 salariés), actuellement installé dans le quartier des Danjons à Bourges, va déménager prochainement dans une partie de l’ex-base Carrefour de St-Germain-duPuy (18). L’entreprise va ainsi pou- voir passer de 1 800 à 5 300 m² de surface de production ; l’investissement, qui s’élève à 4 M€, comprend l’installation de nouvelles lignes.

LES ÉTABLISSEMENTS DENIS S’ÉTENDENT À BROU Installés avenue Louis Denis

BEIHAO NE MASQUE PAS SES AMBITIONS À AMILLY Après avoir ouvert une unité de production à Amilly en octobre dernier, le groupe chinois Beihao, leader dans le secteur des masques de beauté sur le marché asiatique, vient de signer avec un grand distributeur chinois un contrat pour la production de 5 millions d’unités d’ici à la fin de l’année 2020 et de 10 millions supplémentaires pour 2021. « Grâce à ce contrat, nous allons passer de 20 salariés aujourd’hui à 60 personnes d’ici à trois ans. Et très prochainement, nos deux lignes de production vont fonctionner tous les jours », se réjouit Chen Yifan, le responsable de l’usine. Ce dernier annonce, par ailleurs, que son groupe travaille à la création d’une nouvelle marque en partenariat avec Bellegarde, la ville des roses, puisque l’eau florale de rose est l’une des composantes naturelles des masques fabriqués par Beihao. Enfin, le groupe chinois cherche à être présent dans les chaînes d’instituts et parfumeries Sephora et Nocibé, mais également à décliner une gamme intermédiaire qui sera, elle, en vente dans les grandes surfaces. à Brou, les Établissements Denis – environ 190 salariés, 24 M€ de CA en 2014 (dernier exercice publié) – qui se sont spécialisés dans la fabrication d’équipements de manutention agricole, viennent de lancer un projet d’agrandissement qui devrait être compris entre 1 500 et 2 000 m². Cette entreprise familiale centenaire produit notamment des élévateurs à godets, des vis élévatrices, de vis de vidanges et des extracteurs.

AM2TP VA S’ÉTENDRE À MEUNG-SUR-LOIRE La société francilienne AM2TP, spécialisée dans

la commercialisation de chariots élévateurs et de matériels de travaux publics, souhaite étendre son unité de Meung-sur-Loire (45), située sur le parc d’activités Synergie-Val de Loire et qui emploie une dizaine de salariés. Les dirigeants, qui vont inaugurer le 20 juin prochain un premier bâtiment de 1 000 m² édifié sur une emprise foncière de 0,67 ha, ont entamé des discussions avec la CdC des Terres du Val de Loire pour l’acquisition d’une surface supplémentaire d’environ 0,33 ha sur laquelle ils ont le projet de lancer la construction d’un atelier à vocation strictement industrielle de 1 000 m² ; l’acquisition foncière pourrait être actée d’ici à la fin

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Économie

Industrie

Les investisseurs étrangers En 2018, les investissements étrangers ont porté 34 projets de développement ou de création d’entreprises en région Centre-Val de Loire. Ils ont généré 1 563 emplois, dont plus des trois quarts sont des emplois créés. L’origine des capitaux est avant tout européenne, même si l’Amérique du Nord est en progression sensible.

Le groupe suédois Getinge investit régulièrement sur son site de La Calhène, à Vendôme. Il n’a pas dérogé à son habitude en 2018.

A

près quatre années plutôt en dents de scie, les investissements étrangers dans la région Centre-Val de Loire se stabilisent et marquent même une progression encourageante en 2018. En effet, 34 projets d’extension, de création ou de reprise d’entreprises ont été financés l’an passé par des capitaux étrangers, lesquels ont généré 1 563 emplois, dont 77 % sont des emplois créés. « Les investissements étrangers sont un des boosters de l’emploi dans notre région », confirme François Bonneau, le président du conseil régional. Un an plus tôt, 27 projets avaient été soutenus par des capitaux d’origine extranationale, favorisant la création ou le maintien de 596 emplois sur le territoire régional. Sans grande surprise, la très grande majorité – près des deux tiers – se sont focalisés sur le secteur de l’industrie, permettant la création ou le maintien de 68 % des emplois. De manière inat-

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tendue, en revanche, la filière des services s’octroie la deuxième place (10 projets soutenus pour 15 % des emplois), devant la distribution et la logistique (1 projet et 12,8 % des emplois). « Notre région doit s’affirmer davantage dans le domaine des services. Ce soutien des investisseurs étrangers est donc le bienvenu », réagit le président de la Région. « La très grande majorité des postes ont été créés sur des sites qui existaient : 978 emplois pour permettre des développements et 402 autres dans le cadre de reprises. Enfin, 183 emplois ont concerné des créations d’entreprises », précise Jonathan Lefèvre, chargé d’études pour Dev’up, l’agence régionale de développement économique. Et parmi les entreprises régionales qui ont pu créer de l’emploi grâce à des investissements étrangers, citons le spécialiste de la production de films d’emballage en plastique Sealed Air –

ce groupe de 15 000 salariés, originaire de Caroline du Nord (États-Unis possède une unité de 195 salariés à Épernon (28) – ou encore un autre américain, le fabricant de fauteuils roulants Invacare, de Fondettes (37), qui a créé 100 postes en 2018 en intégrant deux nouvelles lignes de montage jusqu’alors installées en Suède. « Ces réinvestissements sont un excellent signal », commente le président Bonneau. La répartition départementale de ces investissements n’est pas très significative, compte tenu du nombre de projets soutenus. Elle ne peut donc servir, en l’état, de baromètre à la dynamique économique de chaque territoire. En 2018, l’Indre-et-Loire et le Loiret occupent logiquement la tête du peloton avec respectivement douze et six projets soutenus, l’Eureet-Loir (cinq projets) l’Indre et le Loir-et-Cher (quatre projets chacun) devançant le Cher qui ferme la marche avec trois projets. Il faut toutefois souligner que les quatre projets de l’Indre et du Loir-et-Cher n’ont pas eu les mêmes retombées sociales : dans le premier cas, ils ont généré 22,5 % de la totalité des 1 563 emplois créés ou maintenus, contre 3,3 % dans le second. L’Europe est à nouveau sur la première marche du podium avec vingtet-un projets soutenus en 2018 – dont cinq par le Royaume-Uni et trois par l’Allemagne – largement en tête devant les États-Unis (8 projets) et l’Asie qui ferme la marche (4 projets). « En 2016, l’Asie était absente. En 2017, un seul projet avait été porté. Nous sommes donc en pro-


reviennent dans la région gression même si cette part reste faible », ajoute Jonathan Lefèvre. La perspective d’un Brexit fait-elle peser une menace sur la part des investissements britanniques dans l’économie régionale ? « Au contraire, répond le président de la Région, un certain nombre d’entreprises britanniques peuvent être intéressées par des implantations chez nous parce que les conditions ne seront plus les mêmes. Nous avons là davantage une perspective de développement qu’un risque de réduction. » Depuis cinq ans, l’apport des capitaux étrangers a permis de maintenir ou de créer 6 497 emplois dans la région à travers l’aide au développement ou à la création de 145 entreprises.

DB Schenker va construire 38 000 m² à Mer Le logisticien allemand DB Schenker va étoffer ses capacités sur la zone d’activités des Portes de Chambord, à Mer (41), où il exploite déjà une unité de 23 000 m² avec pour unique client Mitsubishi Electric. La plateforme méroise distribue à l’échelle européenne des équipements de chauffage et de climatisation fabriqués au Japon, en Thaïlande, en Turquie et en Ecosse. Face à l’accroissement très soutenu de cette activité, les dirigeants lanceront prochainement la construction d’une extension de 38 000 m² sur une parcelle appartenant au concepteur de projets logistiques Baytree. Selon un porte-parole de DB Schenker, ces nouvelles capacités seront quasi-exclusivement dédiées à Mitsubishi. Pour autant, une partie des surfaces sera exploitée par La Poste. Suite à cette extension, la plateforme devrait employer une soixantaine de salariés, contre une trentaine aujourd’hui. Un premier module d’environ 14 000 m² devrait être livré à la fin de l’année 2019, le solde un an plus tard.

Anthony Gautier

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Économie

Industrie

Famar au bord du gouffre Menacé de liquidation, le sous-traitant pharmaceutique Famar emploie quelque 550 personnes à Orléans et une centaine à St-Rémy-sur-Avre, près de Dreux.

Le site Famar de St-Rémy-sur-Avre pourrait être sauvé.

S

elon nos informations, le façonnier pharmaceutique Famar vit probablement ses dernières semaines. Cette entreprise fondée par la famille grecque Marinopoulos emploie quelque 1 200 salariés en France et possède deux unités industrielles en région Centre-Val de Loire, à Orléans

(550 salariés) et à St-Rémy-sur-Avre, près de Dreux, site où elle compte une bonne centaine de collaborateurs. Une procédure de conciliation a été ouverte à la mi-avril pour tenter de faire patienter les créanciers ; comme en 2016, elle a été confiée à l’administrateur judiciaire parisien Frédéric Abitbol. Mais la situation financière s’est beaucoup dégradée depuis trois ans et Famar (dix sites industriels en Europe et en Amérique du Nord) ne pourrait plus être sauvé en l’état. La banque Lazard a été mandatée pour identifier des repreneurs et sauver quelques usines : celles de Pointe-Claire, au Québec, et de St-Rémy-sur-Avre intéresseraient des concurrents. Patrick Puy, l’homme qui a sauvé Smoby, Spir Communication et le groupe Vi-

BLOIS 10, min de l’A 000 m2 5 à , is lo de 7 de B À l’entrée n centre d’affaires ’u au cœur d

02 54 740 888 02 54 703 703 48 La Lettre Valloire - Juin 2019

varte, a pourtant été appelé à la rescousse de Famar ; ce médecin urgentiste des entreprises en difficulté a succédé à Ian Muir qui a quitté l’entreprise avec plusieurs autres de ses dirigeants à la fin de l’hiver. Ian Muir avait été nommé CEO à l’automne 2017 par le fonds Pillarstone (KKR), mandaté au début de la même année par les banques grecques actionnaires pour redresser Famar. Début mai, quelques jours après son arrivée, Patrick Puy avait promis aux cadres réunis à Orléans de trouver immédiatement 15 M€, indispensable pour reconstituer le fonds de roulement. Mais selon nos sources, c’est plutôt de 35 M€ dont l’entreprise aurait besoin. FXB

ementE n i a h c o r P ND R ou À VE À LOUER


Roger Pradier

veut rayonner sur le monde

Le fabricant de luminaires d’extérieur agrandit de 1 000 m² son unité de production de Châteauroux. La première étape d’un projet d’investissement immobilier de 3 à 4 M€ sur trois ans.

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stampillée Entreprise du patrimoine vivant (EPV), la PME castelroussine dirigée par Tristan de Witte (45 salariés, 8 M€ de CA) a amorcé, depuis deux ans, un virage important. Conservant sa philosophie d’artisanat industriel, Roger Pradier cultive l’excellence à la française, dans un secteur de niche en pleine expansion, les luminaires d’extérieur. Misant sur la qualité et l’innovation de ses produits l’entreprise compense des prix supérieurs à la concurrence par sa réactivité (livraison sous cinq jours) et sa capacité à produire

à la commande, à l’unité ou en très petite série. Le terrassement à l’arrière de ses locaux préfigure un changement de braquet. Une structure démontable de 1 000 m² viendra s’accoler au bâtiment existant, pour abriter, dès juillet, de nouvelles machines numériques. En parallèle, un nouveau site web marchand, avec une base de données techniques pour les clients, sera lancé en septembre. Depuis deux ans, la croissance à deux chiffres de Roger Pradier, boostée par une activité export florissante vers l’Europe, le Moyen-Orient

et la Russie (+ 50 %), nécessite des besoins importants en production que l’extension et les deux embauches qui iront de pair vont permettre d’absorber. D’ici à 2022, entre 3 et 4 M€ seront investis, dont une bonne partie en autofinancement, pour améliorer la productivité. Si les prévisions de croissance (les 9 M€ de CA sont visés pour cette année) et les débouchés en Amérique du Nord se concrétisent, la structure démontable en cours d’installation sera remplacée par une extension pérenne de 3 000 m². Une dizaine d’embauches devrait suivre. SD

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Économie

Ressources humaines

Harmonie Mutuelle

soigne son capital immobilier

La mutuelle santé vient de regrouper ses activités à St-Pierre-des-Corps dans un bâtiment de dernière génération. Elle entend en faire un outil de sa stratégie de transformation numérique qui passe par la cohabitation des équipes de gestion et des informaticiens.

M

Virginie Malnoy, la directrice régionale d’Harmonie Mutuelle, devant les locaux de St-Pierre-des-Corps.

anifestement, Harmonie Mutuelle soigne son capital immobilier avec la même attention qu’elle prodigue au capital santé de ses sociétaires. Elle en fait même un outil d’accompagnement de sa politique de transformation numérique. La mutuelle, très implantée en Touraine où elle compte 125 698 adhérents – soit 21 % du marché de la protection sociale collective – a ainsi pris possession d’un nouveau bâtiment à St-Pierre-des-Corps, à deux pas de la gare TGV. Adossés à un premier bâtiment qu’elle exploite déjà, ces locaux regroupent aujourd’hui près de 400 collaborateurs dont une centaine de prestataires extérieurs – pour la plupart des informaticiens accueillis dans le cadre de missions longue durée –, ce qui

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représente 45 % de ses effectifs en région Centre-Val de Loire. Tous ces collaborateurs étaient pour l’essentiel employés sur les différents sites tourangeaux d’Harmonie Mutuelle dont celui, « historique », de la rue Émile-Zola à Tours. L’ensemble corpopétrussien, baptisé Campus 37, est appelé « à accompa-

équipes et contacts étroits avec nos experts informatiques », souligne Virginie Malnoy. Les locaux intègrent aussi des espaces singuliers permettant d’accueillir de nouveaux modes de travail nomades et collaboratifs, notamment des cellules one-to-one permettant à plusieurs collaborateurs de s’isoler dans un es-

“ LES 400 COLLABORATEURS REPRÉSENTENT 45 % DES EFFECTIFS D’HARMONIE MUTUELLE EN CENTRE-VAL DE LOIRE gner notre stratégie de mixité des métiers et des technologies et d’en être en quelque sorte sa vitrine », nous indique Virginie Malnoy, la directrice d’Harmonie Mutuelle pour les régions Centre, Île et Hauts-de-France. « L’appellation Campus n’a pas été choisie au hasard. Nous sommes sur ce lieu dans des logiques très transversales qui doivent nous permettre de briser définitivement certains fonctionnements en silo. Campus 37 est autant un projet immobilier qu’un projet organisationnel », estime la dirigeante. Le site a ainsi été conçu pour développer les échanges entre les services, notamment avec les 151 informaticiens de la division ad hoc. « Le monde de la protection sociale est engagé dans une profonde mutation digitale. Nous développons pour le confort de nos adhérents et pour notre efficacité interne des solutions qui intègrent des process de robotisation et de l’intelligence artificielle. Ce sont de profonds changements qui impactent nos pratiques. Ces modifications impliquent mixité des

pace insonorisé, des phone box autorisant les appels téléphoniques au calme. « Nous essayons d’insuffler un esprit startup », nous explique la dirigeante qui souhaite faire de Campus 37 « un lieu emblématique du bienêtre au travail ». L’un des dirigeants du groupe chargé de la qualité de vie au travail (QVT) nous indique que des activités sportives, une chorale… et des sessions de massage seront proposées aux occupants. Virginie Malnoy précise que les locaux de la rue Émile-Zola accueillent encore une quarantaine de collaborateurs en charge de la gestion du régime obligatoire des indépendants, l’ex-RSI. Cette équipe restera encore quelque temps sur place, probablement jusqu’à la fin 2020 avant d’être absorbée par les services qui se sont substitués au RSI. Il n’est pas prévu pour l’heure d’accroître les effectifs de Campus 37, « la transformation numérique que nous vivons nous permet de stabiliser nos emplois, pas de les augmenter ». Jean-Christophe Savattier


Le Club RH de Pôle Emploi

bouscule les habitudes

Le 21 mai, afin d’inciter ses adhérents à la créativité et à l’innovation, le Club RH de Pôle Emploi avait choisi le bâtiment à l’architecture torturée du Frac d’Orléans. Pari réussi.

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vec sa haute cheminée à facettes métalliques, le bâtiment du Fonds régional d’art contemporain (Frac) d’Orléans dérange. Tel était aussi le but des organisateurs du Club RH de Pôle Emploi : bousculer les habitudes en proposant une session consacrée à la créativité et à l’innovation. Le 21 mai dernier, une vingtaine de responsables des ressources humaines d’entreprises régionales ont donc phosphoré sur ce thème au cœur des Turbulences, le nom officiel du bâtiment conçu par les architectes Jakob et MacFarlane à partir de la déformation numérique des immeubles qui l’entourent. Cela pourrait être l’une des nombreuses définitions de l’innovation : transformer l’existant en modifiant les perceptions habituelles. Pour se plier à l’exercice, les participants ont commencé par un petit jeu destiné à « briser la glace » entre eux, avant d’écouter Claudia Gazanion, du cabinet Inovéoz, puis se sont livrés à des exercices de groupes destinés à favoriser l’émergence de nouvelles idées. « L’innovation ne se décrète pas, affirme Claudia Gazanion, mais elle peut se favoriser avec certains principes et méthodes. Comme avoir recours à des formes d’intelligences que nous ne sollicitons pas assez : spatiale, intrapersonnelle, corporelle ou musicale. » Pour illustrer le propos, les participants étaient donc invités à répondre à différentes questions : « En quoi l’innovation est-elle un enjeu RH de votre entreprise ? » ou encore « comment relever le défi et manager l’innovation dans votre entreprise ? » Il n’est pas toujours simple de changer

les habitudes de fonctionnement et les systèmes de référence dans les entreprises, à fortiori dans le domaine très normatif des ressources humaines. Pour aider les membres du Club à pren-

entraîne la performance globale. » Les membres du Club RH de Pôle Emploi semblent, en tout cas, apprécier ces rencontres, qui ont lieu trois à quatre fois par an. Chargé de mission

“ DANS LE DOMAINE DES RESSOURCES HUMAINES, LA CRÉATIVITÉ ET L’INNOVATION ONT TOUTE LEUR PLACE dre du recul et à explorer leur créativité, des exemples ont été développés, notamment celui des créateurs de la trottinette Simone, qui se sont extraits des contraintes techniques habituelles pour imaginer, concevoir et mettre au point une micro-trottinette pour adulte de la taille, une fois pliée, d’une ramette de papier. « Dans le domaine des ressources humaines, la créativité et l’innovation ont toute leur place, estime Véronique Bonraisin, directrice de la stra-

chez Vinci Facilities, Pierre-Yves Merrer vient aux réunions pour se remettre à jour et échanger avec ses pairs : « Pris par le quotidien, on a du mal à s’en extraire, estime-t-il. Le Club est un excellent moyen d’élargir sa vision. » Responsable communication et ressources humaines chez Domitys à Tours, Charlotte Lorioux voit aussi dans le Club un moyen de se remettre en question et de progresser : « Ce sont toujours de bons moments, se réjouitt-elle. Les réunions sont à la fois sé-

tégie et des relations extérieures à Pôle Emploi Centre-Val de Loire. Elles sont même indispensables vis-à-vis des jeunes collaborateurs qui demandent à être contributeurs de la vie de l’entreprise et à accompagner son évolution. La performance sociale

rieuses et ludiques avec des intervenants de qualité. J’ai apprécié cette rencontre sur l’innovation et la créativité qui sont des sujets d’actualité dans mon entreprise et je vais certainement faire des propositions dans ce sens. » Bruno Villeneuve

Sur le plan régional, 120 entreprises sont adhérentes du Club RH de Pôle Emploi ; celui-ci organise trois ou quatre rencontres par an.

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Économie

Distribution

Garder le pied sur l’accélérateur Ancien champion de course automobile, l’Orléanais Patrick Bornhauser est à la tête d’un groupe qui génère au total près de 800 M€ de CA. Et qui est en croissance constante depuis trente-cinq ans.

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atrick Bornhauser a un moteur dans la vie : « Je fais de la croissance, reprendre et développer des entreprises, c’est mon ADN », explique l’ancien champion de course automobile aujourd’hui à la tête d’un groupe de distribution de véhicules – principalement Mercedes-Benz – qui compte 1 100 salariés pour un CA de 650 M€, ce qui le positionne dans les dix premiers en France. Et des concessions reprises, Patrick Bornhauser en a un nombre impressionnant au compteur : en l’espace de trente-cinq ans, le patron de BPM Group a racheté quelque 80 entreprises auxquelles il a redonné un sacré coup d’accélérateur. « J’ai acquis une très bonne connaissance du fonctionnement des sociétés. Donc, quand je les rachète, je sais immédiatement ce qu’il faut faire pour les redresser, les améliorer ou les rendre plus productives », explique l’Orléanais de 61 ans. Comme bon nombre de réussites, celle de Patrick Bornhauser s’est écrite à partir de rien, excepté une force de caractère hors normes qui s’est d’abord exercée dans la compétition automobile. Et dans son cas, également à partir d’un drame familial : « J’aurais dû

travailler dans la société familiale de canalisation, mais mon père s’est tué accidentellement alors que j’avais 18 ans. L’entreprise a été cédée et j’ai continué mon BTS commercial. » À défaut de reprendre l’entreprise familiale, Patrick Bornhauser a donc écrit sa propre histoire. À partir d’une page blanche.

mains dans le moteur dès 2004. « L’occasion s’est présentée avec une concession, Mercedes poids lourds. Il fallait montrer ce dont nous étions capables». Ensuite, en cascade, les reprises de concessions se sont succédé à une vitesse vertigineuse, intégrant les marques Fiat, Jeep, Alfa Romeo, Jaguar

“ JE FAIS DE LA CROISSANCE, REPRENDRE ET DÉVELOPPER DES ENTREPRISES, C’EST MON ADN Fin 1985, âgé de seulement 27 ans, il se jette dans l’entrepreneuriat en faisant l’acquisition d’une entreprise de déménagement. « Je n’avais aucun moyen, mes grands-parents et parents se sont portés caution », se souvient-il. Avant de rejoindre le monde de l’automobile, Patrick Bornhauser a donc fait ses gammes dans le secteur. En reprenant près de 65 sociétés, dont la célèbre enseigne Demeco en 2002. « Nous sommes aujourd’hui le groupe qui gagne le plus d’argent dans le déménagement avec un CA de 125 M€ », lâche-t-il. Mais rattrapé par sa passion pour les voitures, Patrick Bornhauser a remis les

et Land Rover. En région Centre-Val de Loire d’abord, puis dans le Grand Ouest plus récemment. « En 2017, j’ai repris un groupe de distribution automobile implanté dans l’Ouest qui faisait deux fois la taille de mon groupe et avait aussi une branche travaux publics. Nous sommes ainsi le premier distributeur Komatsu en France. » Dans un avenir proche, Patrick Bornhauser va céder son activité déménagement pour se « concentrer à l’automobile » qu’il souhaite développer encore. Et même si l’heure de la retraite est loin d’avoir sonnée, le compétiteur multicartes pense à la relève: « J’ai mis le pied à l’étrier à mes deux filles, l’une depuis sept ans, l’autre depuis à peine deux mois ». Pour autant, il se donne dix ans pour apprécier leur capacité à assurer la prospérité du groupe. « Je veux d’abord la pérennité de mes emplois. Sinon, le groupe sera cédé », assure-t-il. Patrick Bornhauser ne lâchera donc le volant qu’une fois qu’il aura la certitude de ne pas risquer la sortie de route. Et que le nouveau pilote poursuivra le chemin tracé. Anthony Gautier

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La CCI Centre cède ses locaux d’Ingré à BPM Group Le groupe de concessions automibiles de Patrick Bornhauser se dote d’un siège à la mesure de ses ambitions.

B

ornhauser Performance Motors (BPM), nouvelle identité du groupe Étoile du Maine –, qui regroupe des concessions automobiles (Mercedes véhicules particuliers, utilitaires et camions, mais aussi Jaguar, Land Rover, Fiat et Hyundai) et la distribution d’engins de chantier Komatsu, a signé le 29 avril l’acquisition des locaux que doivent quitter à la fin du printemps les services de la CCI régionale qui s'installent dans ceux, flambant neufs, de Citévolia, à Fleury-les-Aubrais. Après des travaux d’aménagement et de décoration, les équipes de direction

de ce groupe de plus de 2 000 personnes s’installeront dans les 1 500 m2 de la zone d’activité d’Ingré, aux portes d’Orléans. BPM Group branche Automobile s’est construit progressivement par acquisitions et il cherchait un lieu à sa mesure. Son fondateur Patrick Bornhauser le confirme : « Ces dernières années, le groupe a connu un fort développement et je souhaitais regrouper mes équipes dans un siège unique et plus spacieux, tout en restant dans cette zone qui m'est chère. C'est mon grand-père Paul Bornhauser qui l'a créée quand il était

président de la CCI... alors quand j'ai appris que les locaux de la CCI Centre-Val de Loire se libéraient, j'ai foncé ! Ainsi, la boucle est bouclée. » BPM Group poursuit sa croissance de façon accélérée ; tout dernièrement, il a racheté le groupe Savib et ses deux entités Savib 18 et Savib 36 qui distribuent les marques Mercedes-Benz, Smart et Hyundai à St-Doulchard, Bourges et Châteauroux. L'ensemble représente un CA de 50 M€. BPM affiche un CA de 650 M€ dans l'automobile, avec plus de 10 000 véhicules neufs et 8 000 véhicules d’ocFXB casion vendus

La LaLettre LettreValloire Valloire- -Mars Juin 2018 2019 53


Économie

Services

ABF Décisions chasse

les aides publiques

La société tourangelle de conseil en financements publics compte doubler son CA d'ici à 2022. A la clé des fortes ambitions d’ABF Décisions, la sous-utilisation actuelle des aides, des crédits et des subventions par les entreprises.

Alexandre Chas, Benoît Keravec et Frédéric Collignon ont vu leur intuition confirmée par l’entrée de deux grandes banques à leur capital.

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vec seulement 40 % de ses aides utilisées, l’Europe est dans la moyenne des autres pourvoyeurs de subventions aux entreprises que sont l’État français et les collectivités territoriales. En cause, la méconnaissance des dispositifs existants, souvent perdus dans le millefeuille administratif hexagonal et européen. Leur complexité de mise en œuvre, à l’instar du crédit d’impôt recherche, nécessite de surcroît des compétences en interne dont sont souvent dépourvus les candidats, ce qui les dissuade également de monter des dossiers. Ce constat n’a pas échappé à un trio de jeunes diplômés de l’université Paris-Dauphine qui ont lancé leur propre structure de sourcing d’aides dès leur sortie de l’université, au tout début des années 2000. Alexandre Chas, actuel maire de Ballan-Miré (37), Benoît Keravec et Frédéric Collignon, qui ont accolé leurs initiales

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pour constituer ABF Décisions, se sont engouffrés dans la brèche. À la clé, une offre complète avec la recherche d’aides à 360°. Via son bureau d’études, ABF Décisions assure également l’ingénierie du montage des dossiers de demandes de subventions. Enfin, la société contrôle leurs versements et les dépenses. Les trois entrepreneurs, dont aucun n'a encore atteint la quarantaine, ont vu leur intuition confirmée l’année dernière. Consécration de cette aventure entrepreneuriale menée depuis quinze ans, le Crédit Agricole et CM-CIC Investissement sont entrés à hauteur de 20 % dans le capital de la société en injectant 3 M€. Cette cagnotte permettra au cabinet de renforcer son effectif pour développer le portefeuille clients. D’ici à fin 2020, une vingtaine de nouveaux collaborateurs devraient être recrutés par la société dont le navire amiral et le siège sont installés à Tours, mais qui dispose aussi de quatre bureaux à

Paris, Nantes, Bordeaux et Le Mans. Occupant un étage entier dans l’ancien immeuble de la Poste centrale du boulevard Béranger, dont les bureaux ont été refaits à neuf, ABF Décisions vient d’embaucher vingt-cinq cadres sur les douze derniers mois. Il s’agit de quatre types de profils : commerciaux, consultants, ingénieurs et docteurs en finance. Dans un domaine aussi complexe que le sourcing de financements publics, les CV les plus pointus sont chassés en priorité. D’ici à fin 2021, ABF Décisions annonce un effectif prévisionnel de quelque 60 salariés et des recettes directement corrélées à ce gonflement d’effectif. À rapprocher d’un CA de 4 M€ enregistré l’an passé, les projections prévoient d’atteindre quelque 10 M€ à l'horizon de trois ou quatre ans, ce qui permettrait à la société tourangelle d’entrer dans le top 10 des acteurs nationaux sur sa niche. Pour atteindre cette masse critique, sa stratégie n’a pas changé. Le cabinet privilégie les partenariats avec les banques, les experts-comptables, les avocats ou encore les associations professionnelles comme le Medef, plutôt que la prospection directe. Ses références prestigieuses, notamment le Zooparc de Beauval de St-Aignan-sur-Cher, le constructeur de machines agricoles John Deere à Saran, les sirops Monin à Bourges ou encore le géant Servier, 34e laboratoire pharmaceutique mondial, facilitent cette démarche de conquête. L’augmentation de capital de 2018 devrait également permettre de futures opérations de croissance externe. Guillaume Fischer


« EDF est un acteur majeur de la transition énergétique »

Frédéric SARRAZIN, directeur EDF Commerce Centre Val de Loire, Poitou-Charentes et Limousin

La Lettre Valloire : Vous venez d’être nommé à la tête d’EDF Commerce CentreVal de Loire, Limousin et Poitou-Charentes. Quels sont les axes prioritaires de votre action ? Frédéric Sarrazin : Le point clé de mon engagement est lié à une certitude qui s’impose à tous aujourd’hui. Le changement climatique constitue une menace majeure qui doit générer des modifications de comportement de la part des particuliers, des entreprises, comme des collectivités. EDF n’a pas attendu l’expression de l'inquiétude générale pour se positionner comme un acteur majeur de la transition énergétique. Grâce à la filière électronucléaire qui permet aux Français de bénéficier de l’électricité la moins chère du monde, 97 % de notre production est décarbonée. Voici tout de même un acquis robuste si l’on considère que la lutte contre les émissions de CO2 constitue l’objectif principal des actions en faveur du climat. Il faut ajouter les politiques très fortes menées en faveur des énergies renouvelables : elles se traduisent par l’engagement pris par EDF de doubler ses capacités de production solaire d’ici à 2050. Ce sont ces priorités que je souhaite appliquer et décliner à mon niveau de responsabilité. La Lettre Valloire : Mais comment EDF Commerce peut-il relayer ces engagements ? Frédéric Sarrazin : La qualité de l’expertise de nos équipes dans le domaine de la performance énergétique, ajoutée à la proximité avec nos clients, sont des atouts majeurs. Je rappelle que notre réseau de techniciens se tient à la disposition des industriels afin d’auditer leur process de production et d’émettre des recommandations. Nous sommes aussi en mesure d’accompagner des projets d’installation de dispositifs visant à l’autoconsommation, à l’échelon des particuliers ou des communautés (quartier, collectivité, entreprise). Pour les particuliers, nous souhaitons être des relais encore plus efficaces de nos offres d’accompagnement de renouvellement d’équipements de chauffage, qu’il s’agisse des offres actuelles permettant de changer votre chaudière au fuel par une pompe à chaleur (opération coup de pouce) ou des futures offres de renouvellement de radiateurs électriques. Je souhaite également qu’EDF Commerce soit à la pointe de l’action en matière des mobilités électriques. Plus globalement, nous serons aussi très attentifs aux projets permettant de rendre la ville plus intelligente. Il y a aussi des projets à co-construire avec les collectivités dans le domaine de l’hydrogène. Nous sommes décidés à être ouverts à tous ces possibles. La Lettre Valloire : La qualité de service constitue-t-elle aussi l’un de vos axes prioritaires ? Frédéric Sarrazin : Compte tenu de mon parcours, il ne saurait en être autrement. Je suis un homme de la relation client. Mais nous avons toujours à cœur d’améliorer les complémentarités et le continuum entre nos différents canaux de communication avec nos clients, qu’ils soient digitaux, téléphoniques ou physiques.

FRÉDÉRIC SARRAZIN : UN SPÉCIALISTE DE LA RELATION CLIENT ET DES DATAS

À 48 ans, Frédéric Sarrazin prend la direction d’une des huit entités régionales d’EDF Commerce. Diplômé de la faculté des sciences (mécanique des fluides) et de l’Ecole supérieure de Commerce de Tours-Poitiers, il fut notamment directeur des opérations multicanal sur le marché des clients particuliers de 2014 à 2019. Il occupait des responsabilités marketing et également le poste de directeur du programme smart EDF Commerce, un programme de collecte et de traitement des données clients issues du compteur communiquant Linky. La LaLettre LettreValloire Valloire--Mars Juin 2019 2018 55


Économie

Chantiers

INDRE-ET-LOIRE Le maire de Tours Christophe Bouchet et les dirigeants d’Eiffage Immobilier ont posé le 6 mai la première pierre des programmes immobiliers et commerciaux qui vont, d’ici à 2021, redessiner le haut de la rue Nationale à Tours. L’opération, qui s’inscrit dans le cadre du projet global « Devenir Tours » initié par la Ville, prévoit la construction de deux hôtels Hilton (à enseigne Hampton AAA et Garden Inn AAAA) de respectivement 71 et 100 chambres. Le programme, qui a été conçu par l’architecte Andrew Hobson du cabinet Arte Charpentier, prévoit également la réalisation de 9 modules commerciaux pour une surface totale de 3 340 m². Selon les responsables d’Eiffage Immobilier, l’ensemble devrait être réceptionné en janvier 2021.

CHER Le centre hospitalier George Sand, basé à Bourges, va prochainement engager la construction d’un nouveau centre médico-psychologique (CMP) à Vierzon. Le bâtiment qui s’étendra sur 1 900 m² sera édifié sur l’emprise de l’ancien stade de Port Arthur dans le quartier Henri Sellier. Cette plateforme regroupera sur deux niveaux l’ensemble des services hospitaliers disséminés sur Vierzon. Le début du chantier est prévu pour la fin de l’année 2019.

EURE-ET-LOIR À Chartres, le site de l’Ecole supérieure du professorat et de l’éducation (Espé), rue du Maréchal-Leclerc, va être transformé en collège ; l’établissement Jean-Moulin (350 élèves) – aujourd’hui installé au pied de la cathédrale – y déménagera en 2020. Les travaux sur le site de l’Espé débuteront cet été : les bâtiments seront remis aux normes et un self va être construit. Le montant de l’opération s’élève à 8,3 M€. La commune nouvelle d’Auneau-Bleury-St-Symphorien

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va se doter d’une salle omnisports de 1 750 m² qui sera équipée notamment d’un club house. La maîtrise d’ouvrage a été confiée à la société Cubik, basée au Vaudreuil (27). Le programme, dont le montant s’élève à 2,8 M€, devrait être livré en mai 2020.

INDRE-ET-LOIRE Siège d’un couvent de sœurs dominicaines depuis le milieu du XIXe siècle, La Grande Bretèche à Tours accueillera, en 2021, un Ehpad et une résidence de services sociale, tous deux destinés à des personnes extérieures à la congrégation. Sur cinq niveaux, l’Ehpad sera situé dans un bâtiment déjà existant et comportera 65 chambres individuelles ainsi qu’une unité Alzheimer de 11 lits ; la résidence de services sociale comprendra 24 appartements. Le montant total du programme s’élève à plus de 13 M€. Les travaux débutent ce mois-ci pour une livraison prévue en 2021.

dramatique sur 4 500 m², la salle de musiques actuelles Astrolabe, ainsi qu’un auditorium d’environ 300 places. Le début des travaux est prévu pour 2021 pour une ouverture programmée en 2023. L’hôpital privé St-Jean de Briare, spécialisé en gériatrie, fait l’objet d’une extension de 4 000 m² afin de répondre aux besoins croissants d’une population vieillissante en passant de 65 à 84 lits, dont 12 réservés aux personnes handicapées. Outre la réhabilitation de la structure existante, la construction du nouveau bâtiment porte le montant du programme à 14 M€. Le site sera opérationnel au printemps 2020.

LOIRET Les élus orléanais viennent de confirmer que la future Cité de la Musique sera construite dans le quartier Madeleine d’ici à 2023. Cet équipement, qui se déploiera sur 8 500 m², accueillera le conservatoire de musique, de danse et d’art

La construction d’une nouvelle maison de retraite est en projet sur le site des Bourrassières, à Fay-aux-Loges, afin de regrouper les établissements de la commune et de celle de Jargeau, dont la direction est conjointe. Le bâtiment comp-

tera donc 90 chambres médicalisées sur deux niveaux. Le montant du programme, dont la livraison est prévue en 2021, s’élève à 10,5 M€. La CdC du Pithiverais a présenté un projet de construction d’un nouveau groupe scolaire de 1 900 m² à Puiseaux ; il comptera 6 salles de classe, 2 salles de restauration, des locaux techniques, 45 places de parking et une cour intérieure de 600 m². Les travaux débuteront au printemps 2020 pour une livraison à la rentrée 2021. Le montant du programme s’élève à 4,5 M€, dont 900 000 € seront subventionnés par le Département et 700 000 € par l’État.

LOIRET La friche Renault-TRW à l’entrée d’Orléans va enfin être aménagée, huit ans après la démolition de l’usine. La Ville de St-Jean-de-la-Ruelle vient de désigner le groupement NexitySully Promotion pour développer un nouveau quartier d’habitation sur ce site de 2,7 ha, idéalement placé sur les rives de la Loire, au débouché nord du pont de l’Europe : 376 logements, dont 302 en accession à la propriété et 74 sociaux, près de 1 000 m² de commerces, restaurants et équipements de santé, un hôtel AAAA de 90 chambres et des espaces verts vont être aménagés par tranches, avec de premières livraisons envisagées d’ici à quatre ans.


Châteauroux remplit

ses zones d’activité

Les projets sont foisons sur les zones d’activité de la cité berrichonne. Celui de la zone d’Ozans promet 700 M€ d’investissement et 750 emplois d’ici à 2023 ou 2024.

S

i la spécialisation des dix-sept zones d’activités de Châteauroux Métropole était la règle, le distinguo entre zones commerciales, industrielles et artisanales n’est plus une obligation. L’heure est, pour la communauté d’agglomération, au renforcement de l’attractivité de son territoire, qui mise sur la modernité, l’originalité et l’innovation. La réhabilitation de l’ancienne base militaire de La Martinerie avait déjà amorcé ce mouvement. Un projet de double parc photovoltaïque BleuBerry et BlueBerry Central, mené par le groupe chinois CGN-Europe Energy, développera 30 MW sur 35 ha; il sera opérationnel d’ici à l’été 2020 et créera jusqu’à 40 emplois à terme. Le site abrite également le Pôle d’enseignement supérieur international (Pesi), fort d’une centaine d’étudiants chinois, œuvre d’EuroSity-Datang, filiale du promoteur chinois Beijing Capital Land (BCL), et les 78 ha du Centre national de tir sportif (CNTS) de la Fédération française de tir, qui s’enrichira, à court terme, d’un tout nouveau parcours de chasse d’une quinzaine d’hectares supplémentaires. Les championnats réguliers organisés par la FFTir depuis 2017 ont boosté l’économie hôtelière locale. Le groupe HPVA Hôtels souhaite édifier un hôtel d’une soixantaine de chambres sur la zone de Grandéols, en bordure de l’A 20, où le Relais Saint-Jacques, hôtelAAAA emblématique de l’agglomération, avait anticipé en lançant en janvier 2018 des travaux d’extension pour passer de 42 à 60 chambres. L’offre en équipements innovants va aller en s’accroissant. La famille De-

normandie, qui a vendu ses magasins Jardiland locaux, investit 3,5 M€ pour créer un complexe sport dans les anciennes usines Auga, sur la zone du Toutifaut, avenue d’Argenton : dix terrains sportifs (foot à 5, padel, squash, badminton, basket 3x3), des espaces bien-être (salle de fitness, salon de coiffure, institut de beauté, spa urbain), une boutique de sport et des

vice pour 2021 ou 2022. Les autres bâtiments du site, autrefois occupés par la société Le Flockage, sont soumis à un appel à projet national, dans le cadre de l’opération « Réinventons le cœur de ville ». Enfin, il est également question d’innovation pour la zone d’Ozans, au sud-est de Châteauroux. Un énorme projet privé de 250 ha à terme,

“ LE GROUPE HPVA HÔTELS SOUHAITE ÉDIFIER UN HÔTEL D’UNE SOIXANTAINE DE CHAMBRES SUR LA ZONE DE GRANDÉOLS, EN BORDURE DE L’A 20 bureaux pour des activités paramédicales en lien avec la forme sont en cours de construction dans ce bâtiment de 6 000 m², désaffecté depuis 2008. Les premiers clients sont attendus au printemps prochain. Non loin de là, dans le quartier Balsan, la rénovation des bâtiments restants des anciennes usines textiles se précise. Le projet de transfert de l’Institut de formation en soins infirmiers (Ifsi) et de l’Institut de formation des aide-soignants (Ifas) du Centre hospitalier de Châteauroux vers le Carreau Est, actuellement en ruine, est en bonne voie pour une entrée en ser-

avec 700 M€ d’investissement et 750 emplois annoncés d’ici à la mise en fonction fin 2023 ou début 2024, sera porté par Mado France : EDF, Bouygues Énergie & Service, Siemens, Atos et la Caisse des Dépôts sont parties prenantes. Il rassemblera, dans un cercle énergétique vertueux, un data center labellisé Tier III ou IV (selon les besoins de ses futurs locataires EBRC et Switch IT), 80 ha de serres maraîchères et horticoles, une usine de déshydratation de produits végétaux et un centre de formation et de logistique. Serge Daniel

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Carnet

RÉGION Éric Béranger, qui était président de OneWeb, a remplacé au 1er juin Antoine Bouvier au poste de pdg du fabricant de missiles MBDA. Ce dernier est très présent en région Centre-Val de Loire, où il possède son plus important site de production européen à Bourges et deux autres unités au Subdray (18) et à Selles-sur-Cher (41), ce qui représente un effectif de 1 745 salariés. Au cours de sa carrière, Éric Béranger a occupé diverses fonctions chez France Telecom, la Société Générale, Matra Marconi Space ou encore EADS. En 2014 il était responsable des programmes au sein d'Airbus Defence and Space.

RÉGION Jean-Marie Castelain s’apprête à quitter la direction de l’Institut national des sciences appliquées Centre-Val de Loire (Insa CVL), composé des campus de Bourges (18) et Blois (41) ; son successeur n’a pas encore été désigné. JeanMarie Castelain avait été en 2012 le chef de projet de la fusion entre l'école nationale supérieure d'ingénieurs (Ensi) de Bourges et l’école nationale d’ingénieurs (Eni) de Blois. Seul candidat à sa succession, le chartrain Éric Chevée a été réélu président du comité économique, social et environnemental régional (Ceser) ; il a réuni 74 voix sur 94 votants. Lors de son précédent mandat, il avait succédé à Xavier Beulin, brutalement décédé en février 2017 (cf. LV n°682). Éric Chevée souhaite un colloque en fin d’année sur le fret ferroviaire ; le Ceser proposera aussi des états généraux de la santé.

Lors de son assemblée générale qui s’est tenue au Château de Blois le 16 mai, le cluster de production pharmaceutique Polepharma - très présent en région Centre-Val de Loire - a reconduit à l’identique son conseil d’administration. Ce dernier a renouvelé le mandat de Philippe Ivanès, l’actuel président, qui dirige le site de production et de distribution de Sanofi Pasteur au Val de Reuil (27). Le tourangeau Bernard Hibert, pdg de deux entreprises de fabrication d’escaliers à Joué-lèsTours (37) et Angers (49) totalisant 60 salariés, prend la présidence de la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME) Centre-Val de Loire, en remplacement du blésois Patrice Duceau. Co-fondateur d’ArboCentre, Bernard Hibert a été président de la fédération française du bâtiment d’Indre-et-Loire de 2003 à 2010 et assurait la présidence de la CPME 37 depuis deux ans. CHER Le président de l’association des maires du Cher, Philippe Moisson, a été élu à la présidence du Syndicat départemental d’énergie (SDE 18) ; il succède à Aymar de Germay qui a démissionné de ses fonctions. Ancien vice-président des finances du syndicat, Philippe Moisson va conserver cette charge.

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INDRE-ET-LOIRE Par arrêté de la Garde des Sceaux, du ministre de l'Economie et des Finances et du ministre auprès de la ministre de la Cohésion des Territoires et des Relations avec les Collectivités territoriales, chargé de la ville et du logement, a nommé pour la seconde fois membre titulaire du Conseil national de la transaction et de la gestion immobilières (CNTGI) Anne-Sophie Noa, directrice de l’agence Citya SGTI à Tours et directrice de région.

périence de plus de dix-huit ans dans le secteur du luxe et de l’artisanat français (Christofle, Cristalleries royales de Champagne, Samsonite). Il aura pour mission d’accompagner le développement de la marque dans la mode et la conquête de nouveaux marchés ; il aura sous sa direction les périmètres Retail, Wholesale et BtoB.

LOIR-ET-CHER

LOIR-ET-CHER Lors du conseil des ministres du 27 mars, Yves Rousset a été nommé préfet de Loir-et-Cher ; il succède à Jean-Pierre Condemine qui était en poste depuis novembre 2016. Âgé de 64 ans, formé à Sciences Po Paris et l’Ena, Yves Rousset était précédemment préfet en Haute-Loire ; au cours de sa carrière, il a été sous-préfet en Savoie, secrétaire général au ministère de l'Intérieur, sous-préfet d'Argenteuil puis préfet à l'égalité des chances dans les Bouchesdu-Rhône. Suite au décès récent de Michel Lombard, Didier Beninca est élu président du groupement des entreprises de l'arrondissement de Romorantin (Gear). La structure, au départ centré principalement sur le secteur de l’aérodéfense, s’apprête à élargir son approche à l’industrie en général ; le Gear compte 61 entreprises adhérentes. LOIRET Le pdg de La Faïencerie de Gien, Yves de Talhouët, a nommé Marc Bureau au poste de directeur général adjoint. Ce dernier intègre la manufacture avec une ex-

Orange vient de mettre en place officiellement son nouveau redécoupage territorial qui se caractérise par le regroupement des différentes entités régionales en cinq grandes directions régionales. Dans ce contexte, l’ancienne direction Orange Centre-Val de Loire a intégré récemment un vaste ensemble, la direction Orange Grand Ouest, composée du Centre-Val de Loire, de la Normandie, de la Bretagne et des Pays de Loire. Elle sera dirigée par Pierre Jacobs qui était jusqu’alors à la tête d’Orange Ouest (Bretagne et Pays de Loire).




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