MAGAZINE MARS 2011 - 5 €
Jacques Servier un coupable presque parfait
Plastivaloire met les bouchées doubles
Point de vue
Jacques Servier, un Orléanais sur le bûcher
«C
es remèdes qui tuent ou qui sauvent, suivant le terrain qu’ils rencontrent ou la dose qui fut prescrite », écrivait Roger Caillois. L’histoire de la pharmacopée est riche de ces médicaments aux effets controversés. Jusqu’à la banale aspirine qui a été accusée d’avoir produit « plus de décès que les obus allemands » pendant l’épidémie de grippe espagnole (printemps 1918). Pour autant, la condamnation du Mediator ne mérite aucun appel et la présomption de morbidité doit nécessairement l’emporter sur toute autre considération. Fallait-il, pour autant, transformer le Docteur Jacques Servier en Docteur Mabuse ? Plus d’un demi-siècle après ses débuts dans un atelier de la rue Eugène Vignat, le quasi nonagénaire méritait une autre fin de carrière. Ce qui lui est aujourd’hui reproché pourrait l’être à l’ensemble de l’industrie du médicament. Jacques Servier ne faisait-il pas remarquer, lors de son audition récente par les députés, que l’autorité de santé française avait donné son feu vert à deux génériques du benfluorex – des copies parfaites du Mediator – moins de deux mois… avant que les Laboratoires Servier et la même autorité de santé ne prennent la décision de retirer le médicament du marché, en novembre 2009 ? Au fil des années et des politiques de santé
publique de plus en plus restrictives, la pression s’est accentuée sur les laboratoires. Dans ce contexte, Servier a cherché à survivre. Il est désormais dépassé par des mastodontes cinq à vingt fois plus gros que lui, qui disposent de moyens en recherche et en développement considérables. En dépit de ses 20 000 salariés et de ses 3,7 Md€ de CA, que pèse Servier, 26e groupe pharmaceutique mondial, face à Sanofi-Aventis et ses 30 Md€ de ventes annuelles ? La middle pharma née en 1954 à Orléans détonne au milieu de géants qui jalousent les liens privilégiés qu’elle a su tisser avec le monde médical. C’est peut-être cette singularité qui explique le déferlement médiatique que subit Servier et son lâchage par l’ensemble de l’industrie du médicament. Car, nolens volens, l’ampleur du scandale Mediator n’atteindra jamais celle de l’anti-inflammatoire Vioxx, accusé d’avoir provoqué 160 000 accidents cardiaques et 30 000 décès aux Etats-Unis entre 1999 et 2004… obligeant Merck, aujourd’hui deuxième laboratoire mondial, à verser 5 Md$ aux plaignants. Finalement, Servier ne paie-t-il pas son statut de farouche indépendant, sa gouvernance pyramidale, pour ne pas dire patriarcale, bref sa francité un peu surannée dans un monde où les règles sont fixées par la norme anglosaxonne ?
zon François−Xavier Beu
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www.lettrevalloire.com Ce magazine est un hors série de La Lettre Valloire, bimensuel d’information politique et économique en région Centre. Edité par MCM Presse SAS au capital de 51 000 € RCS Tours B 341 914 273. Siège social : 14, boulevard Heurteloup à Tours Adresse postale : BP 92031 37020 Tours Cedex 1 02 47 70 60 00 contact@lettrevalloire.com Rédaction : François-Xavier Beuzon (rédacteur en chef) Jean-Christophe Savattier (rédacteur en chef adjoint) Aurélie Vouteau (assistante) Ont collaboré à ce numéro : Capucine Becker Christian Bidault Alexis Boddaert Stéphane Frachet Jacques Huguenin Odile Ménard Stéphanie Payssan Bruno Villeneuve
Points Chauds 6-7
En Bref L’actualité du trimestre en bref. Catherine Soullie quittera-t-elle le parlement européen ?
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En Scène Alain Michel à l’assaut de son ex-amie Claude.
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En Scène Monique Gibotteau a gagné ses galons.
Maquette : Régis Beaune Stève Ankilbeau Révision et correction : Odile Ménard Publicité : François-Xavier Beuzon Emmanuel de Gonneville
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En Scène Luc Lamirault veut de l’espace.
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En Scène Olivier Renaudeau, la santé avant tout.
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Surprise du chef dans le Loiret Les élections consulaires de l’automne se sont déroulées dans un climat serein, sauf dans le Loiret…
Diffusion : Annie Coupet Crédits photographiques : DR. (pages 1, 6, 7, 8, 10, 11, 16, 18, 19, 20, 21, 27, 30, 33, 36, 37, 38, 39, 40, 41, 45, 46, 50) • Jean-Christophe Savattier (8, 24, 44, 49) • Nicolas Derré (9) • Jacques Huguenin (11) • Imré Horvath (12) • Christian Bidault (14) • François-Xavier Beuzon (22) • Alexis Boddaert (26) • Stéphanie Payssan (28) • Bruno Villeneuve (34) • Odile Ménard (43) • Bruno Hardy (50).
Impression : Imprimerie Vincent, Tours (37) Informations légales : Abonnement annuel 2010 (23 numéros et 4 magazines hors série) : 350 € Abonnement électronique avec édition bihebdomadaire : 430 € Prix de ce numéro : 5 € CPPAP : 0111 I 85872 ISSN : 1246-4333 Dépôt légal : mars 2011 Directeur de la publication : François-Xavier Beuzon
MCM presse 4 La Lettre Valloire - Mars 2011
14-15
Le président de la FNSEA veut donner de la valeur aux agriculteurs Xavier Beulin, élu président de la FNSEA au mois de décembre, veut que la région Centre valorise mieux ses matières premières agricoles.
L'usine-village des laboratoires Servier à Gidy, près d'Orléans
Economie 16-17
Jacques Servier, un coupable presque parfait Indépendant, cultivant le secret et trop français dans un monde anglo-saxon : Servier était le coupable idéal.
18-19
Sur Jacques Servier, les Orléanais prudents et inquiets Elus et décideurs de l’Orléanais tournent sept fois leur langue dans leur bouche avant de parler de Jacques Servier. 20-21
Plastivaloire met les bouchées doubles Après le rachat de Bourbon, PVL vise la même position sur le Vieux Continent.
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Sommaire
MARS 2011 44/45
22-23
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Visite présidentielle chez Avignon Ceramic Nicolas Sarkozy a salué le capitalisme familial chez Avignon Ceramic.
30
Gestamp va-t-il sacrifier Sermaises ? Le repreneur de Sofedit devra adapter les effectifs.
Plus de 3 500 entreprises soutenues par Oséo en 2010 La banque publique des PME aura largement contribué au succès du plan de relance.
Escapades
32-33
36-37 24
26-27
Le FSI en quête de belles pépites régionales Le tissu régional de PME sera cartographié pour identifier des cibles pour le FSI. Stearinerie Dubois fait vivre la Brenne Le fabricant d’esters gras a investi près de 20 M€ ces dix dernières années.
Les promoteurs immobiliers restent prudents Le marché du neuf est soumis aux caprices réglementaires et à la pénurie de foncier. Immobilier d’entreprises Les installations récentes d’entreprises.
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Les chantiers
39-42
La lettre de l’innovation
43
Denis et Claire Sicamois, du pin’s au rosé de Provence Les fondateurs de SDEC France veillent sur leur vignes en Provence.
44-45
Météor veut conquérir Blois après Amboise Après Amboise, un Météor Resort va être créé à Blois, dans les anciens haras.
46
L’atelier d’Offard redonne vie aux papiers peints anciens François-Xavier Richard réédite des papiers peints en vogue au XVIIIe siècle.
47-48
Quand les cours de cuisine font recette Apprendre à cuisiner est devenu un des hobbies préférés des Français.
La Lettre Valloire - Mars 2011 5
Points Chauds
En Bref
Un fauteuil pour deux ? L’
éventualité du retour à Bruxelles de Brice Hortefeux, évincé du gouvernement lors du récent remaniement gouvernemental, n’enchante pas Catherine Soullie, l’eurodéputée UMP qui occupe un fauteuil auquel l’ami du président avait renoncé au lendemain des élections européennes de 2009. En spécialiste des questions climatiques, l’ex-adjointe au maire d’Olivet manie le chaud et le froid. Si, la main sur le cœur, la parlementaire proclame sa « loyauté » à l’égard de sa famille politique et son « respect de la parole donnée », celle que l’on qualifie parfois avec un brin de commisération de « bon petit soldat » regimbe devant l’idée d’abandonner son mandat. Certes, elle quittera l’assemblée européenne si le poste doit revenir à Brice Hortefeux, « sans doute avec regret mais avec la satisfaction d’avoir rempli mes obligations ». Pour autant, elle n’hésite pas à pointer un « problème juridique ». Vérité à Paris, Erreur à Bruxelles ! « En France, un parlementaire ayant été nommé ministre peut automatiquement retrouver son siège au sein de l’assemblée nationale. Mais ici, la situation est différente. Brice Hortefeux n’ayant pas siégé à la session inaugurale du 14 juillet 2009, ni fait de déclaration d’intérêts financiers, la question juridique se pose quant à la possibilité de son retour au Parlement ». Un petit problème de droit et une immense envie de rester en place !
Duel à l’Est Sur le canton de Tours Est, le duel entre la conseillère générale sortante Monique Chevet, soutenue par la rue de Solferino, et le candidat désigné par les militants locaux du PS, Alain Dayan, prend une tournure saumâtre. La titulaire du siège a traîné son concurrent socialiste devant les tribunaux parce qu’il utilisait le logo du parti sur ses affiches. Derrière ce duel, ce sont les relations exécrables entre le président du Conseil général et la fédération du PS, dirigée par le député Jean-Patrick Gille, qui transpirent. La victoire de l’un ou de l’autre pourrait bien décider du sort du Conseil général.
6 La Lettre Valloire - Mars 2011
Marianne d’Or
Comptage
Hervé Novelli, maire de Richelieu (37), et Michel Blondeau, maire de Déols (36), ont reçu chacun une Marianne d’Or Développement Durable pour leur action à la tête de leurs municipalités respectives. Le premier a été récompensé pour le projet historico-touristique mené au 28, Grande Rue. « La ville créée au XVIIe siècle par le cardinal de Richelieu avait perdu le fil de son histoire. Son œuvre retrouve enfin toute sa dimension », a commenté le président du jury. Michel Blondeau a, quant à lui, été primé pour sa gestion de la zone humide des prairies des Chènevières.
Gérard Hamel, le députémaire UMP de Dreux, n’est pas d’accord avec l’Insee qui, lors du dernier recensement, n’attribue que 31 212 habitants à sa ville, contre 32 155 au précédent. En 1990, l’Insee
comptabilisait plus de 35 000 Drouais. « Nous avons des éléments qui montrent que la population de Dreux a augmenté », conteste l’élu à qui cette baisse démographique fait perdre 200 000 € de dotation globale versée par l’Etat.
Polémique Lancée à la fin de l’automne, la polémique sur la Femme Loire (lire, à ce sujet, notre magazine de septembre), le monument que compte ériger le sculpteur Michel Audiard au nord de la Loire, à Tours, semble s’apaiser en cette fin d’hiver. Un nouveau terrain a été trouvé pour son implantation dans le Clos-Rougemont, sur l’ancienne commune de Ste-Radegonde, hors du périmètre des ruines de l’abaye de Marmoutier.
Démission Des maires sont récompensés, certains s’indignent (voir ci-dessus), d’autres enfin démissionnent. Christian Gomesse, maire de la petite commune d’Orcenais – près de St-Amand-Montrond (18) – depuis 2001, a présenté sa démission courant janvier « pour raisons personnelles ». L’élection du nouveau maire devra avoir lieu d’ici à la mi-avril.
Visite Deux visites du Président de la République dans le Berry à douze jours d’intervalle. Avant de se rendre à StAmand-Montrond le 1er février, Nicolas Sarkozy était venu à Châtillon-sur-Indre, le 20 janvier, dans le cadre du lancement du plan Alzheimer. Le chef de l’Etat a visité sur place une unité spécialisée.
Visite bis Lors de sa visite à St-AmandMontrond (18), Nicolas Sarkozy n’a pas coupé à la traditionnelle signature du Livre d’or de la Ville mais en inscrivant la date, il a noté 2 février 2011. Une erreur, car la visite a eu lieu le 1er février. A midi, le président de la République n’a pas choisi de découvrir la gastronomie locale. Il a déjeuné dans une crêperie de la ville et, au pâté aux patates, il a préféré une crêpe complète !
Courant C’est finalement EDF Energies Nouvelles qui a été choisie par le Conseil général d’Eure-et-Loir pour construire et exploiter une centrale photovoltaïque sur le site de l’ancienne base de l’Otan à Crucey-Villages, à côté de Dreux. La première tranche
de panneaux solaires devrait commencer à produire de l’électricité en juin 2012. Le Département peut espérer quelque 25 M€ de recettes sur vingt ans avec les loyers perçus.
Apprenti sorcier Jean-Patrick Gille, le député socialiste de la 1ère circonscription d’Indreet-Loire, juge « illusoire » l’objectif présidentiel de parvenir rapidement à un million d’apprentis. Rapporteur de la loi de novembre 2009 sur l’apprentissage et les contrats de professionnalisation, « JPG » indique que le problème n’est pas celui de la vocation des jeunes mais plutôt celui de la difficulté croissante à trouver une entreprise d’accueil. Il faudrait aussi « transformer tous les lycées professionnels en CFA » pour faire face à une augmentation de cet acabit.
Un train à l’heure Au moins, il y a un train qui ne part pas en retard ! Espérons qu’il arrivera aussi à l’heure. Le futur TGV Paris-Orléans-(du moins on l’espère) Lyon est bel et bien lancé. La Commission nationale ad hoc a annoncé l’organisation dans les prochains mois d’un débat public où les quatre scénarios seront présentés. Le 11 janvier, le sénateur du Cher Rémy Pointereau, président de l’association TGV Grand Centre Auvergne, et le député de l’Indre Nicolas Forissier, secrétaire général de l’association, accompagnés d’une partie des membres du bureau représentant les départements concernés par le projet de ligne nouvelle, ont été reçus par la ministre Nathalie Kosciusko-Morizet. Cette dernière leur a fait part de son soutien au projet, égratignant au passage les Régions qui refusent de participer au financement du débat public.
Fin de carrière Maire de Chartres et député d’Eure-et-Loir pendant plus de vingt ans, trois fois membre du gouvernement (Mauroy, puis Fabius), Georges Lemoine, qui aura 77 ans aux cerises, se présente sur le canton de Mainvilliers (28) sous
SMS De Renaud Donnedieu de Vabres, ex-ministre, exdéputé d’Indre-et-Loire et toujours propriétaire du labrador Diego, à propos de son départ de la rue de Valois : « Passer de ministre à promeneur de son chien suppose un énorme travail sur soi-même ». Cette réflexion lui vaut une nomination au prix de l’Humour politique 2011. De Jean-Jacques Filleul, maire PS de Montlouis et candidat aux sénatoriales, à propos de l’intercommunalité : « Je défends les bassins de vie. L’Est tourangeau est tourné vers l’agglo, pas vers le Blérois ». De Nicolas Sarkozy, en visite dans le SaintAmandois, à Jean-Pierre Charles, le maire PCF de Graçay qui se plaignait de la dégradation du service postal : « Vous me dites, monsieur le maire, qu’une lettre met 8 jours à arriver… écoutez… faites donc les 2 kilomètres ». De Jean Rousseau, l’ancien maire de Vierzon à propos de certaines personnalités de l’opposition vis-à-vis desquelles il vient de prendre ses distances : « ils font de la politique en barboteuse ». De Robert Belleret, conseiller général PS du Cher élu sur le canton de Nérondes à propos de l’opposition de droite et du centre du Conseil général : « Le Cher mérite mieux qu’une bande de casseurs pour le diriger ».
l’étiquette du Parti ouvrier indépendant (POI), une des nombreuses chapelles trotskistes. No comment.
Admiratif De Serge Grouard, le député-maire d’Orléans, confessant au journaliste de La République du Centre son admiration pour Jacques Chirac, son ancien patron à la mairie de Paris : « Si vous discutez avec lui de civilisations anciennes ou d’arts primitifs, vous êtes aux fraises, tellement il maîtrise le sujet. Et cette érudition lui donne le recul nécessaire et la capacité de relativiser les choses. »
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Points Chauds
En Scène
Alain Michel à l’assaut de son ex-amie Claude M
aire depuis 1983 de La Riche, une commune de l’agglomération tourangelle, le socialiste Alain Michel briguera bien la présidence du Conseil général d’Indre-et-Loire à l’issue des élections cantonales des 20 et 27 mars. Et défiera ainsi la présidente Claude Roiron, également socialiste. « Je n’ai pas pris ma décision sur un coup de tête », affirme ce fonctionnaire du ministère de l’Equipement puis de l’Ecologie, qui fit partie des dissidents qui osèrent s’opposer à la gouvernance musclée de la présidence. « Depuis qu’elle dirige l’exécutif, c’est la crise permanente », se justifie celui qui se pose aujourd’hui en recours. « Faut-il rappeler que la présidente a privé ses vice-présidents de signature pendant plus d’un an, qu’elle a lassé son directeur de cabinet en quelques mois. Qu’elle s’est désengagée de projets routiers structurants comme le périphérique, préférant relancer… la batellerie de Loire ! ». Sans oublier la réfection des bureaux présidentiels « pour un montant de 600 000 € ». Alain Michel a prévenu de son initiative les deux leaders de son parti dans le département, le maire de Tours Jean Germain et le secrétaire fédéral Jean-Patrick Gille : « Mais je ne cherchais pas leur assentiment. A soixante ans, je sais ce que j’ai à faire ! ». Son pari : s’en remettre aux votes des militants socialistes qui statutairement peuvent désigner leur champion pour le fauteuil présidentiel. « Le plus simple serait que la présidente soit battue sur son canton… ».
Transfert A peine nommé ministre de la Ville, Maurice Leroy a débauché du groupe de la Gauche démocrate et républicaine (GDR) à l’Assemblée nationale le communiste Dominique Touraine – sans lien de parenté avec la députée PS de la 3e circonscription d’Indre-etLoire –, par ailleurs conseiller municipal de Montlouis-sur-Loire (37). Les deux hommes se connaissent depuis les années quatre-vingt.
Galette Selon la presse locale, François Hollande a fait une visite surprise aux militants socialistes castelroussins pour la galette des rois. L’ancien premier secrétaire a délivré un discours qui ressemblait fort, selon la même source, à celui d’un futur candidat à la primaire socialiste pour l’élection présidentielle. Nul doute que Michel Sapin, un des plus fidèles soutiens de François Hollande, a apprécié.
Michel Sapin offensif Est-ce le grand retour dans les médias et en haut des sondages de son ami et chef de file François Hollande qui l’a ragaillardi ? Toujours est-il que Michel Sapin est apparu très en forme lors de la cérémonie des vœux à laquelle il avait invité le ban et l’arrière-ban indrien – et même au-delà – en sa qualité de président de l’aéroport Marcel-Dassault de Châteauroux. Pas du tout abattu par la liquidation judiciaire prononcée à l’encontre de la société Europe Aviation, le député socialiste de l’Indre a voulu positiver, soulignant que « Châteauroux est l’une des rares structures françaises du genre à disposer d’importants espaces à proximité immédiate des pistes ». Michel Sapin n’est pas démonté non plus par l’annulation du projet de hangar de maintenance : « Le permis de construire, les plans, tout est prêt. Et les investisseurs privés suisses sont déterminés à trouver un nouvel utilisateur ». Même optimisme au sujet de la tour de contrôle, dont le hangar aurait perturbé le champ de vision. « Nous sommes déterminés à effectuer le transfert (…) le permis de construire vient d’être déposé ». Qu’on se le dise : l’ancien ministre de l’Economie et des Finances est passé à l’offensive.
8 La Lettre Valloire - Mars 2011
Divorce En démissionnant juste avant Noël de son poste de premier adjoint au maire de Ballan-Miré (37), le MoDem Alain Bégaud a entériné son divorce avec la majorité socialiste conduite par Laurent Baumel. Ce dernier prêterait des amitiés villepinistes à son ancien premier adjoint qui continue à siéger comme simple conseiller municipal.
Monique Gibotteau a gagné ses galons S
ur un petit nuage, Monique Gibotteau. Elue largement en 2006 lors d’une cantonale partielle après le décès de son mari André, la conseillère générale centriste de Vendôme 2 est bien placée pour rempiler le 27 mars. Adoubée par Maurice Leroy à la viceprésidence la plus lourde, celle de l'action sociale, l'ancienne infirmière a profité du strapontin pour incarner la solidarité, un positionnement très utile dans un Vendômois marqué par le vieillissement et le choc de la fermeture de ThyssenKrupp. Grâce à son sourire, la veuve d'André Gibotteau a rassuré les électeurs face au petit nouveau, le socialiste Christophe Marion. Agacé par cette entreprise de séduction qui mord sur son électorat, celui-ci aurait voulu pousser la titulaire du siège dans ses retranchements : « Un débat national est justement lancé sur la réforme de la dépendance. Celui-ci ouvre la porte à l'assurance privée pour la prise en charge de la dépendance, envisage une hypothèque sur l'héritage... Je voudrais connaître son avis sur ces sujets. », lui assène le challenger, chargé de mission au Conseil régional. « Je ne m'occupe que du local », rétorque-t-elle. Les mauvaises langues disent que Monique Gibotteau ne décide rien au Département et Maurice Leroy contrôle tout. Mais « Madame 60% », comme la surnomme son président parce que l’action sociale absorbe 60% du budget du Département, est une fidèle et le ministre de la Ville sait qu'il peut s'appuyer sur elle. Pas inutile en prévision des législatives de 2012.
Momo prend ses distances On sentait que Maurice Leroy n’était plus tout à fait sur la même longueur d’onde que son ami Hervé Morin. Le ministre de la Ville a officiellement lâché l’ancien ministre de la Défense, fin janvier dans les colonnes du Figaro : « L’élection présidentielle n’est pas une cantonale partielle », a notamment lancé perfidement le président du Conseil général de Loir-et-Cher qui préférerait, à l’instar du député Nouveau Centre François Sauvadet, rassembler la famille centriste autour de Jean-Louis Borloo… jusqu’à François Bayrou. « Ça demande des efforts aux uns et aux autres pour oublier ce qui s’est passé entre les deux tours de la présidentielle mais, après tout, rancune et politique, ça ne va pas bien ensemble. Il faut savoir oublier, pardonner. C’est mon cas ». Sur les sénatoriales de septembre, Maurice Leroy se laisse une alternative : « Soit je fais le choix d’aller aux sénatoriales et je quitterai le gouvernement si je suis élu. Soit je suis suppléant pour l’un des deux sièges en Loir-et-Cher et je reste au gouvernement. »
Climat Le maire de Bourges Serge Lepeltier (Parti Radical) vient d’être nommé ambassadeur, chargé des négociations sur le changement climatique où succède à Brice Lalonde. Serge Lepeltier quitte donc le Conseil régional où il sera remplacé par Franck ThomasRichard, ex-député et conseiller général du Cher.
Olympiades Le Conseil régional du Centre a fait le choix de ne plus financer les Olympiades des Métiers, un concours qui permet à des apprentis de moins de 22 ans de concourir dans leur spécialité : 50 métiers sont représentés. Une sélection régionale précède une sélection nationale et une finale internationale. Cette ligne en moins dans le budget régional représente une économie de 800 000 €.
Retrait A la mi-janvier, le maire UMP d’Orléans a retiré ses délégations à Guy Torreilles, conseiller municipal MoDem élu sur la liste conduite par Serge Grouard en 2008. Il lui est reproché de se présenter sur le canton Bannier contre une adjointe – également UMP – au maire. Guy Torreilles était en charge de la démocratie locale.
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Points Chauds
En Scène
Luc Lamirault veut de l’espace A
48 ans, Luc Lamirault, 1er vice-président du Conseil général d’Eure-et-Loir, a été « surpris » par les déclarations publiques du président de la Chambre d’Agriculture de son département, Philippe Lirochon, qui s’est inquiété de la « raréfaction de l’espace dédié aux activités agricoles » grignoté notamment, selon lui, par l’expansion
des zones industrielles. « Il me semble bien qu’en Beauce, il y ait pourtant encore un peu de marge », ironise le président du Comité de Développement Economique d’Eure-et-Loir (Codel) qui met dans la balance « les emplois créés à l’issue des implantations que nous avons récemment accompagnées sur le territoire ». Candidat à la réélection sur le canton de Thiron-Gardais, l’homme de confiance du président du Conseil général, le sénateur Albéric de Montgolfier (UMP), n’entend pas d’ailleurs lever le pied sur le terrain de la prospection. « Nous devons jouer de
tous nos atouts. Et notamment ceux de l’installation récente de deux faisceaux de fibres optiques qui irriguent désormais une grande partie du département ». Ces infrastructures hautdébit « nous permettent de revendiquer un positionnement sur le marché des entreprises high-tech et NTIC », affirme Luc Lamirault. Au risque de déplaire aux grands céréaliers beaucerons et à leurs représentants ? « Il faut de l’espace pour l’activité économi-que, c’est une évidence. Et on peut aussi remettre en service des surfaces en jachère », plaide le maire de St-Denisd’Authou.
Chartres, la 3e agglomération régionale… de 112 000 habitants – contre 90 000 précédemment –, ce qui l’installe à la troisième place des agglomérations régionales, après Tour(s) Plus (285 000 habitants) et l’AgglO d’Orléans (272 000 habitants), mais devant Bourges Plus (100 000 habitants), elle va disposer de moyens supplémentaires, tant sur le plan financier que, surtout, foncier. Ce sont ainsi 250 ha d’espaces d’accueil Depuis le 1er janvier, la communauté d’agglomération Chartres Métropole compte 32 communes, soit 25 de plus que le 31 décembre. Cette structure élargie, qui a fait l’objet des votes de chacun des conseils municipaux concernés l’an passé, résulte de la fusion de trois intercommunalités : Chartres Métropole ancienne version et les deux communautés de communes de l’Orée de Chartres et du Val de l’Eure. Forte
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pour les entreprises qui vont naître à l’ouest de Chartres ; les zones commerciales vont être étendues et réaménagées, des équipements culturels et sportifs créés. Un vaste programme que Jean-Pierre Gorges, président de la communauté d’agglomération et député-maire de la ville centre, explique par sa volonté de « redonner à Chartres son rayonnement passé. »
…attend son pôle gare Le pôle gare de Chartres musarde et les usagers s’impatientent. La faute, selon Daniel Guéret, l’adjoint en charge du dossier, aux atermoiements de la SNCF et de RFF. Pourtant, les bonnes fées se sont penchées sur le berceau de ce projet de 32 ha, qui doit comprendre une plate-forme multimodale au-dessus des voies, un parking, des logements et un complexe de loisirs. La sénatrice UMP du Bas-Rhin Fabienne Keller est venue à Chartres, le 14 janvier. Auteur d’un rapport sur les gares du futur remis à François Fillon, l’ancien maire de Strasbourg a reconnu que la gare « n’est pas toute neuve ». Le 3 février, c’est Thierry Mariani, secrétaire d’Etat aux Transports, qui s’est rendu sur place. Et on attend Guillaume Pépy, le président de la SNCF… en espérant signer très vite les promesses de vente des terrains.
Olivier Renaudeau, la santé avant tout
Sévice public
L’
homme a souvent le sourire aux lèvres et arbore des moustaches qui lui donnent un air de gentleman anglais. Olivier Renaudeau a succédé le 16 décembre à Bernard Dubois à la présidence de l’Udel (le Medef 45) pour un mandat de trois ans. Le nouveau président, âgé de 61 ans, a d’abord tâté des études de médecine à Rennes et épousé une infirmière avant de suivre les cours de l’école hôtelière de Glion (Suisse), réputée pour être l’une des meilleures au monde. Après un début de carrière à la tête d’un restaurant d’autoroute, il est devenu directeur général de deux entreprises de négoce en matériel électrique, puis responsable d’une grande brasserie à Angers, avant de revenir à ses premières amours, la santé, en 1996, en tant que co-directeur d’une polyclinique à StQuentin. Depuis 2001, il dirige la clinique de la Reine Blanche à Orléans et depuis 2008 celle des Longues Allées à St-Jean-de Braye. Président-fondateur du Centre des Jeunes Dirigeants (CJD) à Laval, puis président de l’Association pour le Progrès du Management (APM) d’Orléans, il était vice-président du Medef Loiret depuis 2007. Aux commandes de l’Udel, Olivier Renaudeau souhaite contribuer à recréer « une union sacrée entre associations et organismes au service des entreprises » et « promouvoir les valeurs d’une entreprise humaine, innovante et performante ». Bref, faire mordre la poussière à un certain nombre de préjugés qui donnent une image erronée ou déformée du mouvement patronal.
Elle en fait tout un tram Madame Amiot, conseillère municipale d’opposition à Tours et présidente de l’association TCSP 37 (pour Transparence et Communication sur le Projet de Transport 37) nous a fait parvenir un courrier électronique, suite à la parution de l’article « Drôle de tram à Tours » consacré à Régine Charvet-Pello dans notre édition du mois de décembre. Dans ce courrier, où l’élue d’opposition prétend au droit de réponse alors qu’elle n’est citée en tout et pour tout dans l’article que comme l’auteur d’une plainte pour « prise illégale d’intérêt », elle « corrige » les chiffres y figurant et rappelle que le contrat remporté par le cabinet RCP Global Design dont Régine Charvet-Pello est la gérante, pour le design de la future première ligne de tramway de l’agglomération tourangelle, est de 656 000 € HT. Sollicitée, l’intéressée nous confirme que le marché initial était de 458 580 € HT pour la période 20092012, et que deux avenants de respectivement 23 000 € et 175 000 € l’ont complété. Le second est, pour une bonne part, destiné à rémunérer le travail de l’artiste Buren.
Vanik Berberian, maire MoDem de Gargilesses (36) et président de la commission départementale de présence postale territoriale de l’Indre, n’est pas content. Il a prévenu que la prochaine réunion de la commission aurait un ordre du jour allégé. Il reproche à La Poste de refuser de surseoir à la réorganisation des dispositifs de tri et d’acheminenent du courrier sur les secteurs de Mézières-en-Brenne et Luçayle-Mâle. « Je me réserve le droit d’appeler les élus de l’Indre à suspendre toute concertation avec La Poste », menace l’élu.
Gros travaux Le président de la communauté de communes de Vierzon (18), le député PCF Jean-Claude Sandrier, s’est félicité que la collectivité se soit désendettée « en n’empruntant pas depuis trois ans. Du coup, en 2011, nous pourrons emprunter 1 M€ ». Une capacité financière bien venue puisque les travaux du parc technologique de Sologne et du centre routier démarrent cette année : 2,7 M€ de dépenses vont être engagées, dont près de la moitié en 2011.
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Points Chauds
Elections consulaires
Surprise du chef
dans le Loiret
Les élections consulaires de novembre et décembre, dont nous nous sommes largement fait l’écho dans la précédente édition de ce magazine, se sont déroulées dans un climat relativement serein… à l’exception du Loiret, où les manœuvres de couloir et combinaisons précédant le scrutin ont donné un résultat inattendu.
Nicolas Chiloff, le 26 janvier, entouré du préfet Michel Camux et du directeur général de la CCIR, Xavier Dufour.
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an sur le bec, dirait un hebdomadaire bien connu. A vouloir jouer une élection alors que les bulletins ne sont pas encore dépouillés, on risque de se fourvoyer. C’est ce qui nous est arrivé, au mois de décembre, en brossant le portrait de Jean Courant avant qu’il ne soit élu président de la CCI du Loiret. Car le gagnant fut… Yves Broussoux, le président sortant, sur lequel personne n’aurait misé un kopec – pas même-lui, nous a-t-il avoué, avec la modestie bonhomme dont il ne s’est jamais départi – dans les semaines ayant précédé le scrutin. Parti seul ou presque dans des élections consulaires où il ne présentait que 20 candidats pour 40 sièges à pourvoir, Yves Broussoux a réussi le tour de force de se faire reconduire à la présidence grâce aux suffrages de représentants d’un patronat local qui ne l’avait pourtant pas ménagé. Un exploit favorisé, il faut bien le dire, par la défaite imprévue de Jean Courant, battu dans sa catégorie des services de plus de 10 salariés. Avec 17 de ses 20 élus, Yves Broussoux a su habilement jouer de la
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volonté de la liste d’union patronale d’imposer son candidat Nicolas Chiloff à la Région. Il va donc conserver la présidence de la CCI du Loiret jusqu’au 1er janvier 2013, date où il cèdera son fauteuil au pdg de
Shiseido France Daniel Guillermin, pour l’heure premier vice-président délégué. Ailleurs, les résultats ont été ceux qu’on attendait. Continuité en Eureet-Loir et dans l’Indre, avec les renouvellements de Joël Alexandre et de Paulette Picard et avènement des candidats présentés par les syndicats patronaux dans les trois autres départements : Alain Brunaud dans le Cher, Serge Babary en Indre-et-Loire et Yvan Saumet dans le Loir-et-Cher. De nouvelles équipes qui vont essayer de ressouder un monde consulaire qui a besoin de retrouver de la sérénité. François-Xavier Beuzon
Jeune président pour CCI régionale naissante « Je n’ai jamais été candidat », répète Nicolas Chiloff. Le président de la toute nouvelle CCI de région Centre veut garder ses distances après une campagne électorale qui fut d’une rare violence. Mais cet ingénieur de 49 ans – il sera quinquagénaire au mois de juin – n’est pas animé par le ressentiment. Bien au contraire. « J’ai renoué les liens entre l’Udel et la métallurgie du Loiret, qui étaient coupés depuis vingt ans, explique celui qui vient tout juste de quitter la présidence de l’UIMM du Loiret après cinq ans de mandat, rappelant aussi qu’au bureau national de l’UIMM, il avait contribué « à sauver un navire qui prenait l’eau après l’affaire Gautier-Sauvagnac ». Nicolas Chiloff se veut d’abord un rassembleur et cette détermination ne sera pas inutile après les années d’errements et de conflits au sein de la défunte CRCI Centre. D’ailleurs, dans ce registre, il a plutôt bien inauguré son mandat. Le 26 janvier, le patron de la Cogemec a recueilli 70 % des voix de ses pairs. Avec un bureau de douze membres, ménageant une parité entre les territoires, et un premier vice-président tourangeau, Yves Massot, il va s’atteler à un chantier difficile, l’application d’une réforme votée depuis neuf mois mais dont seule une minorité de décrets d’application sont parus. Première tâche, assurer d’ici à fin 2012 la mutation des personnels des six CCI territoriales vers la CCI régionale. Il n’y a pas de temps à perdre.
LES RENDEZ-VOUS SERGE BABARY, PRÉSIDENT DE LA CCI TOURAINE Serge Babary, le président de la CCI Touraine, s’implique personnellement dans le délicat dossier de l’accompagnement des travaux de la première ligne du tramway tourangeau. Il tient à préserver les intérêts des commerçants, artisans et industriels, qui seront inévitablement impactés par le chantier.
Quelles réflexions vous inspire le début des travaux du tramway ?
SERGE BABARY : Si nous n’avons pas à contester l’opportunité politique de ce projet qui a été validé par la population lors des dernières municipales, nous continuons à émettre des réserves sur deux points. Tout d’abord, il aurait été plus logique de réaliser au préalable le bouclage du périphérique de l’agglomération. Il faut se rendre compte que les travaux vont lourdement compromettre la qualité des déplacements de la population et des usages professionnels du centre-ville. Ensuite, nous regrettons que le tracé évite les principales zones d’activité de l’agglomération, tant au nord qu’au sud, ainsi que certains lieux très fréquentés comme les hôpitaux. C’est dommage !
« Nous regrettons que le tracé évite les principales zones d’activité de l’agglomération » Quelles mesures la CCI a-t-elle prises pour aider les professionnels ?
SERGE BABARY : Nous avons installé un comité de pilotage qui réunit les élus consulaires, des représentants de la municipalité et ceux des unions de commerçants. Il suivra et communiquera sur le déroulement des travaux. Le comité a aussi son mot à dire sur l’organisation de la circulation des véhicules de livraison en centre-ville. Il s’agit de problèmes très pratiques comme ceux de la gestion de la chaîne du froid. Avec évidemment la prise en compte de la dimension financière : qui va payer les dispositifs ? Par ailleurs, j’ai mobilisé des émissaires de l’Urssaf, des banques et des sociétés d’expertise-comptable. Il s’agit de prévoir des dispositifs exceptionnels d’accompagnement des entreprises confrontées à des problèmes de trésorerie. A cet égard, la CCI lance un site pour accompagner les entreprises pendant la durée des travaux. Un auto-diagnostic leur permettra notamment d’anticiper sur d’éventuelles difficultés. Deux élus m’accompagnent dans le suivi quotidien de cette affaire sensible. La CCI est aussi très impliquée dans les travaux de la commission d’indemnisation. Je veux être aux côtés des entreprises.
Points Chauds
Agriculture
Xavier Beulin, président des syndicats d’exploitants agricoles
Le président de la FNSEA veut don Au mois de décembre, Xavier Beulin est devenu président de la puissante Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA). Un couronnement pour l’agriculteur de Donnery qui se définit comme quelqu’un de « raisonnable », sans être pour autant adepte des « compromissions ». Il veut aussi aider la région à mieux valoriser ses matières premières agricoles. La Lettre Valloire : Un céréalier élu contre un éleveur à la tête de la FNSEA, c’est symptomatique du clivage dans l’agriculture et le syndicat. Jusqu’ici c’était toujours un éleveur… Xavier Beulin : Ce qui est nouveau, c’est d’avoir eu deux candidats à la présidence. Jusqu’ici, on avait un candidat adoubé par le conseil d’administration. Nous avions chacun des ambitions pour la FNSEA et nous avons tous les
deux fait le choix d’aller jusqu’au bout en prenant l’engagement de travailler ensemble. Il n’y avait ni rivalité, ni animosité entre nous si ce n’est des profils différents. La Lettre Valloire : L’un éleveur l’autre céréalier… X.B. : Oui, je suis céréalier mais ce qui me caractérise, c’est la conviction qu’il faut porter beaucoup plus en aval nos productions agricoles, c’est là que se fait la valeur ajoutée et de plus en plus sur le produit fini. C’est pour ça qu’avec mes collègues nous avons développé la filière oléagineuse. Il y a vingt-cinq ans, on nous prédisait que l’on ne ferait plus ni colza ni tournesol en France. Aujourd’hui, c’est devenu un pôle agricole et industriel. La profession doit retrouver des marges de manœuvre. Depuis une quarantaine d’années, elle se faisait à travers des soutiens directs de Bruxelles, on va devoir inverser les curseurs. C’est bien le métier qui va se trouver revalorisé. A nous d’aller chercher cette valeur, de travailler sur la compétitivité, d’être plus performant…
La Lettre Valloire : Qu’est-ce que le Loiret et plus largement la région Centre peuvent attendre de votre accession à la tête de la FNSEA ? X.B. : Dans cette région, nous avons besoin de faire porter l’effort sur la valorisation de nos matières premières, les céréales mais aussi la viande. Nous sommes une grande région de production, mais nous manquons d’outils de transformation. Les trente dernières années ont amené une hyper-spécialisation des bassins de production, le grand Ouest avec le lait, le porc et la volaille, le Centre avec les céréales au nord et la viande bovine au sud. Mais on sent que ces schémas sont en train de bouger. Il faut retrouver une relation entre le végétal et l’animal. Pas sur l’exploitation mais à l’échelle du bassin pour faire en sorte qu’avec des circuits courts on rapproche à la fois des producteurs, des utilisateurs et des éleveurs. Au final, il faut redonner une valeur ajoutée à des produits finis en région. Nous sommes aussi une grande région de biomasse à la fois agricole et forestière. Il y a des choses à faire de ce côté pour satisfaire des besoins énergétiques. La Lettre Valloire : Que vous a appris votre passage durant dix ans au CESR, devenu Ceser ? X.B. : C’est une excellente école. Cela m’a appris en terme d’écoute mais aussi en terme de gouvernance sociale et territoriale. Le fait, par exemple, de travailler des avis avec
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ner de la valeur aux agriculteurs trois collèges qui ne sont pas toujours en phase. On arrive quand même à sortir des positions qui sont partagées par le plus grand nombre. Je suis plutôt quelqu’un d’assez raisonnable, jamais dans l’excès. Sans faire de compromission. La Lettre Valloire : Comment voyez-vous l’agriculture de la région Centre dans les vingt ans à venir ? X.B. : On voit bien que toutes les productions qui emploient de la main d’œuvre souffrent de plus en plus. Le coût du travail en France nous met hors-jeu dans pas mal de productions. Quand je compare avec nos voisins allemands, ils bossent à 6,50 € de l’heure, dans les abattoirs et dans les filières fruits et légumes, alors que nous sommes entre 11 et 11,50 €. Cela devient rédhibitoire. C’est tout le problème du changement d’assiette sur les cotisations sociales, un point qu’on pousse fort parce qu’on y croit vraiment. Nous n’en ferons pas l’économie ou alors nous perdrons tous les emplois de la production. On a la chance dans le Loiret d’avoir un sol et un climat favorables. En revanche, nous avons une difficulté particulière avec la gestion de la nappe de Beauce. Nous sommes un département irriguant parce que – et personne ne le sait – nous sommes un des moins arrosés de France. On reçoit moins d’eau que dans le sud. La Lettre Valloire : Qu’attendezvous du Schéma régional d’aménagement et de développement durable du territoire (SRADDT) dans le domaine agricole ? X.B. : Ce qui manquait dans cette région c’était justement une vision à long terme. Parfois sur les fonds européens ou sur les contrats de pro-
jet Etat-Région, on s’est retrouvé au pied du mur par manque d’anticipation ou par manque de clarification des grands enjeux régionaux. C’est un sujet sur lequel je me suis toujours battu. Il ne s’agit pas de tout planifier à l’avance. Mais de se dire : « C’est quoi l’essentiel pour cette région » ? Hormis les grands équipements, les transports, l’université, il y a aussi sur le plan économique des enjeux importants. Si demain on veut valoriser la biomasse, accueillir quelques entreprises de transformation, il faut que l’on se positionne un peu plus à l’avance. La Lettre Valloire : Le CESR, dans un rapport de 2007, préconisait de promouvoir les produits régionaux, et du côté du Conseil régional on met l’accent sur la croissance du bio qui pourrait sauver des exploitations… Vous êtes sur la même longueur d’ondes ? X.B. : Il faut se garder d’opposer différentes formes d’agriculture. Il
y a aujourd’hui plusieurs types de marchés et il faut rappeler quelques chiffres : un quart de notre alimentation est issue d’une agriculture marquée bio, AOC, produit de terroir, indication géographique… et trois quarts vient d’une agriculture dite conventionnelle. On peut faire évoluer cela, mais à condition que la demande suive. On distribue 85 % des produits alimentaires dans les grandes et moyennes surfaces et 15% directement au consommateur, sans intermédiaire. C’est une part qui a tendance à croître et que nous soutenons. A la Chambre d’agriculture du Loiret, on a ouvert un site de relation producteursconsommateurs. Nous avons identifié 600 producteurs qui ont une activité de vente directe. Cela dit, on ne peut pas asseoir une politique agricole uniquement sur le circuit court... Le bio c’est bien, mais il ne faut pas que cela tourne à l’idéologie. Propos recueillis par Christian Bidault
Xavier Beulin, une vision globale Le nouveau président de la FNSEA pourrait passer pour un techno. Il parle comme un manager sorti d’HEC. Pourtant, l’enfant de Donnery a quitté l’école a dix-sept ans pour l’exploitation familiale. Âgé aujourd’hui de cinquante deux ans, Xavier Beulin a un long passé de représentant syndical et professionnel derrière lui. Président du CESR (Ceser) de la région Centre depuis dix ans, il est aussi président de la chambre d’agriculture du Loiret. Il compte démissionner progressivement de tous ses mandats régionaux ou nationaux pour n’en conserver qu’un, celui de président de Sofiprotéol, un organisme qu’il considère comme exemplaire. L’amélioration des relations entre l’agriculture, l’industrie agroalimentaire et la distribution lui semble essentielle, au même titre que la volatilité des cours des matières premières sur les marchés mondiaux. Xavier Beulin cultive plus une vision mondialisée et économique de l’agriculture que l’amour de la manif. Les temps changent.
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Economie
L’Evénement
Jacques Servier, un co Il n’est pas question d’absoudre de tout péché les laboratoires Servier dans l’affaire Mediator. Mais le déferlement politico-médiatique qui se déchaîne depuis quelques mois, particulièrement au-dessus de la tête chenue de leur fondateur, sent aussi le règlement de comptes interne à la profession. Indépendant, cultivant le secret et trop français dans un monde anglo-saxon : Servier était le coupable idéal. Retour sur les dessous d’une affaire complexe. de décès provoqués par le Mediator (500… à 2 000) « de bon chiffre marketing », lors de la présentation de ses vœux au personnel. Le manque de compassion manifesté à l’égard des victimes, la morgue avec laquelle les dirigeants ont reçu les accusations, l’acharnement procédurier dont ont fait preuve les avocats de la société n’ont pas contribué à redorer le blason de Servier dans l’opinion. Au point que l’agence Image 7 de la fameuse Anne Méaux, chargée par le laboratoire de déminer
D
evait-on envoyer le groupe Servier et son patron-fondateur au bûcher avec autant de zèle et d’empressement ? La mise en évidence par l’Igas des fautes, des lâchetés et des compromissions qui ont émaillé l’affaire Mediator méritait-elle une telle vindicte et un tel acharnement ? C’est une évidence, les dirigeants du groupe familial – Jacques Servier en tête – ont multiplié les maladresses. « Il a sous-estimé l’onde de choc politico-médiatique en tentant de poser un couvercle sur les révélations faites par la presse. Une politique de déni qui n’a aucune chance à l’heure du buzz, surtout dans un secteur aussi sensible », juge ce professionnel de la communication de crise. Certaines des bourdes de Jacques Servier feront école. Il aurait ainsi pu s’abstenir de qualifier le nombre 16 La Lettre Valloire - Mars 2011
huppé regroupant les cinq principaux laboratoires pharmaceutiques français, le coupable idéal n’a bénéficié d’aucune
Il a sous-estimé l’onde de choc politco-médiatique en tentant de poser un couvercle sur les révélations faites par la presse ” l’affaire, a préféré jeter l’éponge. Et abandonner Jacques Servier, seul, dans la fosse aux lions ! Car de lâchage, il en fut bien question dans cette affaire complexe. Y compris au sein de la profession ! Les pratiques supposées des laboratoires Servier n’étant pas en odeur de sainteté chez des industriels du médicament, en quête éperdue d’honorabilité et de respectabilité, ces derniers ont décidé de prendre publiquement leurs distances avec l’intouchable. Chassé du syndicat professionnel (le Leem), exclu du G5, le club très
présomption d’innocence et a été traité sans ménagement par ses pairs. « Le Leem ne pouvait peut-être pas décider autre chose, mais le lynchage n’a pas été d’une très grande élégance », reconnaît ainsi le dirigeant d’un grand laboratoire de l’Hexagone. Selon cet autre responsable de l’industrie pharmaceutique, l’explication de ce déchaînement serait que « Servier a toujours fait figure de laboratoire atypique, de vilain petit canard ». Sans nier les fautes commises, certains jugent que de « bons confrères » ont probablement profité de l’occasion
upable presque parfait pour régler de vieux comptes avec Servier. « Vécu comme le laboratoire proche des médecins, il ne fait pas partie du sérail, avance ainsi Claude Le Pen, économiste de la Santé. Il a toutefois réussi à prendre d’importantes
parts de marché en France, par exemple dans la cardiologie, en s’appuyant sur sa proximité avec la communauté médicale. » De quoi en irriter plus d’un, d’autant que le management du patriarche a toujours détonné dans le milieu. Le contraste est fort entre le leader national, Sanofi-Aventis, cinquième laboratoire pharmaceutique mondial construit à coup d’acquisitions spectaculaires – la dernière en date est celle de l’américain Genzyme – aujourd’hui drivé à l’anglo-saxonne par un manager germano-canadien, l’impavide Chris Viehbacher, et le second, Servier, discrète middle pharma bâtie patiemment en un demi-siècle de croissance interne, dont la gouvernance pyramidale est aux antipodes du modèle de société managériale enseigné dans les universités américaines. « Les grands laboratoires internationaux présents en France, y compris le numéro un français, ont toujours considéré Servier avec un brin de dédain… que ce dernier leur rendait bien », estime ce dirigeant de l’industrie pharmaceutique. Et certains
veulent croire que cette prise de distance des grands groupes coalisés a sans doute été attisée par SanofiAventis dont l’influence au sein du Leem est prépondérante. Le climat bien français de défiance à l’égard du monde de l’entreprise et plus généralement des élites, a probablement constitué un terreau favorable à cet acharnement. Les procureurs de tout acabit n’ont d’ailleurs pas hésité à accabler aussi le système de gestion du médicament et de pharmacovigilance qui, en dépit de lourdeurs administratives typiquement françaises, « inspire pourtant le fonctionnement de beaucoup de systèmes sanitaires dans le monde », indique Jean-François Lopez, le dirigeant associé du cabinet-conseil
spécialisé Nextep. Mais il fallait bien que les têtes tombent ! Reste que l’addition risque fort d’être salée pour Servier. Entre 1 et 2,3 Md€ : c’est le montant, selon le magazine Challenges, qu’il pourrait avoir à verser aux victimes du Mediator. Pour le financer, Servier pourrait être obligé de se délester de sa filiale spécialisée dans les médicaments génériques, Biogaran. Celle-ci, qui représente moins de 20 % du CA du groupe (3,7 Md€ selon les chiffres du laboratoire, qui ne publie pas ses comptes consolidés), serait valorisée autour de 1,5 Md€… Si tel était le cas, les « bons confrères » n’auraient pas perdu leur temps et il conviendrait, alors, de se demander à qui profite le crime. Jean-Christophe Savattier et François-Xavier Beuzon
Le Mediator, un scandale sanitaire parmi d’autres La mise en cause du Mediator est loin de constituer une exception. Un autre médicament des Laboratoires Servier, le coupe-faim Isoméride, a d’ailleurs été retiré de la France en 1997 sur parfum de scandale. Quatre ans plus tard, Bayer rappelait son anticholestérol Lipobay/Baycol : 52 décès lui étaient attribués. Les antidiabétiques comme le Mediator sont souvent sur la sellette. Il y a onze ans, la FDA demandait le retrait du marché américain du Rezulin (troglitazone) de WarnerLambert, laboratoire absorbé depuis par Pfizer : une étude relevait plusieurs cas de dommages hépatiques, avec 63 décès et 10 transplantations du foie intervenus. Dernièrement, GSK a provisionné 2,6 Md€ en vue des procédures engagées aux EtatsUnis contre un cousin du précédent, Avandia (rosiglitazone), pourtant jugé moins dangereux que le Rezulin lors de l’étude diligentée en 2000. Les Etats-Unis restent le lieu où les décès sont les plus nombreux et les litiges les plus coûteux. La FDA estime que l’anti-inflammatoire Vioxx du laboratoire newyorkais Merck serait à l’origine de 30 000 décès… quinze à soixante fois plus que le Mediator. Le n°2 mondial de l’industrie pharma a dépensé 5 Md$ pour régler à l’amiable 95 % des 26 600 plaintes déposées. De son côté, Pfizer a déboursé près de 1 Md€ pour dédommager les plaignants qui se disaient victimes de son Celebrex, un autre traitement de l’arthrite. Plus près de nous, Roche a provisionné 781 MFS (près de 600 M€) pour faire face aux poursuites contre son traitement de l’acné Roaccutane, accusé d’être à l’origine de suicides chez des adolescents américains : le suisse doit faire face à plus de 2 000 actions en justice aux Etats-Unis et les compensations réclamées atteindraient les 35 Md$ (26 Md€).
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Economie
L’Evénement
Sur Jacques Servier,
les Orléanais pruden
Elus et décideurs de l’Orléanais tournent sept fois leur langue dans leur bouche avant de parler de Jacques Servier. Il est vrai que très peu l’ont connu personnellement, car le « Docteur » gérait depuis longtemps le deuxième groupe pharmaceutique français depuis son siège francilien. La question qui les taraude reste la sauvegarde de l’entreprise et de ses emplois.
S
i peu de responsables économiques ou politiques orléanais s’avancent à porter un jugement définitif sur l’affaire du Mediator, tous saluent l’apport des laboratoires Servier à la santé économique d u t e rritoire. Il est vrai que le patron et fondateur du deuxième
laboratoire pharmaceutique français est réputé pour son habileté vis-à-vis des élus. « Jacques Servier est un champion de la communication politique », affirme-t-on en interne. Pourtant, à Orléans, c’est plutôt motus et bouche cousue quand on se risque à parler du Mediator. Pas plus au Conseil régional du Centre qu’à la mairie d’Orléans – Serge Grouard, le député-maire UMP, n’a pas souhaité
Il s’est battu pour que son groupe reste français et orléanais ” s’exprimer –, pas question d’évoquer le scandale afin, dit-on, « de laisser la justice poursuivre son travail. » Le président de la Région, le socialiste François Bonneau, comme sa viceprésidente en charge de l’économie, Marie-Madeleine Mialot, ne veulent rien dire sur Jacques Servier, n’ayant eu de contact ni avec l’homme ni avec son laboratoire. Yves Broussoux, président de la CCI, concède que « cette entreprise a activement contribué au développement du pôle santé de la région ». Charles-Eric Lemaignen est, en revanche, beaucoup plus disert. « Notre faculté d’indignation est immense. On le voit bien avec le succès du petit livre de Stéphane Hessel ! », remarque
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avec une pointe d’ironie le président de la Communauté d’agglomération d’Orléans. « Faut-il pour cela ouvrir la « chasse au Servier » ? Pour ma part, je ne le pense pas. L’entreprise doit bien sûr assumer pleinement les conséquences de ses propres responsabilités » ajoute l’élu orléanais qui pointe les manquements du laboratoire, notamment de « la communication de crise, qui n’est pas, c’est le moins que l’on
puisse dire, le point fort de Servier. Elle a été calamiteuse ». Pour autant, Charles-Eric Lemaignen met en avant « la fantastique aventure orléanaise de l’entreprise Servier, ses 1 200 salariés qui travaillent sur les trois sites de Gidy, Fleury-lès-Aubrais et Orléans, sur lesquels d’importants investissements ont été réalisés en équipements de recherche et en bâtiments ces dernières années et se poursuivent aujourd’hui. Personnellement, je n’oublie pas que Jacques Servier a toujours montré un très fort attachement au territoire orléanais alors que des choix extérieurs lui étaient proposés, conclut Charles-Eric Lemaignen. Attention à ne pas jeter le bébé avec l’eau du bain, ce serait catastrophique tant
ts et inquiets pour notre territoire orléanais que pour l’industrie pharmaceutique française tout entière ». L’enracinement de l’entreprise dans le tissu économique local l’emporte effectivement sur beaucoup d’autres considérations : « Le Loiret a la chance d’avoir sur son territoire deux grands laboratoires, Servier et Pierre Fabre, rappelle Eric Doligé, président du Conseil général et sénateur du Loiret. Jacques Servier, qui a créé son entreprise rue Eugène-Vignat, à deux pas de l’Hôtel du Département, est d’une très grande fidélité au Loiret. Il a voulu maintenir cette présence et s’est battu pour que son groupe reste français et orléanais. » « Impossible de dire si Jacques Servier est souvent à Orléans, reprend Eric Doligé. En vingt ans, j’ai dû le rencontrer quatre ou cinq fois dans le Loiret lors d’événements liés au développement de l’entreprise, les rencontres se faisant par l’intermédiaire des dirigeants locaux ». Xavier Deschamps, vice-président du Conseil général et président de l’Association des Maires du Loiret, pense d’abord à l’homme et déplore que « tout le monde accable Jacques Servier au soir de sa vie ». A gauche aussi, on respecte le grand patron : « Partant d’un petit laboratoire pharmaceutique, Jacques Servier a, peu à peu, construit une entreprise de dimension internationale, expose pour sa part le sénateur et ancien maire socialiste d’Orléans Jean-Pierre Sueur. C’était donc le symbole d’une réussite. Il s’est intéressé à différents projets concernant le développement d’Orléans, comme celui d’y accueillir l’Institut des Sciences et Techniques du Vivant. Ce projet ambitieux, conçu
dans les années 1990, a malheureusement été abandonné par les pouvoirs publics. » Dans ce concert de louanges, certains cadres locaux ayant pratiqué le groupe apportent un bémol. « Les méthodes de recrutement de Servier sont atypiques. Et parfois peu respectueuses de la vie privée », juge l’ancien dirigeant d’un laboratoire pharmaceutique orléanais qui fut approché par la direction des ressources humaines du groupe. Les salariés, justement, sont au cœur de la préoccupation de Jean-Pierre Sueur. « Je souhaite que toute la vérité soit faite sur l’affaire du Mediator. C’est nécessaire pour que l’on puisse tourner la page dans des conditions claires. C’est également nécessaire afin que les nombreux salariés de
Servier dans le Loiret ne subissent pas les conséquences de cette crise. » Souci identique de préserver l’emploi chez Olivier Renaudeau, directeur d’un groupe d’hospitalisation privée et président de l’Union des entreprises du Loiret (Udel), qui voit en Servier « un laboratoire sérieux, réputé » et en l’homme « une figure emblématique du département et de son industrie ». Pour le porte-parole des chefs d’entreprise du Loiret, « il ne faut pas que l’affaire du Mediator nuise aux salariés du groupe et à ceux des nombreuses entreprises sous-traitantes de Servier. Il y a, au-delà de cette affaire, dans laquelle chacun doit prendre ses responsabilités, un gros enjeu économique et humain ». Jacques Huguenin
Une saga née à Orléans en 1954 Le fondateur des Laboratoires Servier n’est pas né dans le Loiret, mais à Vatan, dans l’Indre, en 1922. Il a cependant grandi à Orléans et c’est dans cette ville qu’il a choisi de devenir entrepreneur, une fois bardé de ses deux diplômes de médecin et de pharmacien, décrochés à Paris en 1947 et 1950. Ce fils d’Auvergnats y reprend pour « trois fois rien », en 1954, une entreprise de neuf salariés au bord de la faillite, qui fabrique du sirop. Il ne lui faut ensuite qu’un an pour lancer sur le marché ses deux premiers médicaments, le Sarpagan, un anti-hypertenseur, et le Glucidoral, un anti-diabétique (déjà !). En 1956, nouveau pas en avant de celui qui a pour devise « inventer ou mourir », avec la construction de la première unité de production du groupe à Fleury-lès-Aubrais. « L’usine-village » de Gidy (ci-dessous), elle, sera créée en 1972. Les Laboratoires Servier sont aujourd’hui le deuxième groupe pharmaceutique français, présent dans 140 pays avec plus de 20 000 salariés, dont 3 000 à la R&D, pour un CA consolidé de 3,7 Md€ en 2009-2010. Dans son livre d’entretien avec l’historien Jacques Marseille, Le médicament et la vie (Perrin, 2007), Jacques Servier se dit exaspéré de voir l’industrie pharmaceutique soumise à « un véritable procès en sorcellerie », ses dirigeants accusés d’être des « profiteurs sans scrupules » et des « margoulins de la santé ». Il ne se doutait pas qu’il serait, moins de quatre ans plus tard, lui-même assis au banc des accusés.
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Economie
Stratégie
Plastivaloire met les bo Devenu le premier fabricant français de pièces plastiques pour les intérieurs de voiture après l’absorption de Bourbon à la mi-mars, le tourangeau Plastivaloire vise désormais la même position sur l’ensemble du Vieux Continent. Cela passe par une acquisition en Allemagne.
L
e visa de Bruxelles est donné. La société Plastivaloire (PVL) a officiellement absorbé à la mimars l’un de ses concurrents, l’équipementier automobile français Bourbon, basé dans le Jura. L’effectif atteint désormais 4 500 salariés et le siège social reste à Langeais (37), où une nouvelle extension est en cours. Cette fusion place PVL en position de n°1 français des pièces plastiques pour les intérieurs de voi-
ture devant, entre autres, l’équipementier automobile Faurecia et le
PVL mise sur les synergies industrielles, d’autant que Bourbon possède des savoir-faire spécifiques ” groupe stéphanois GMD, qui avait repris Eurostyle à Châteauroux en 2009. GMD était d’ailleurs en lice pour acheter Key Plastics la même année. C’est finalement PVL qui avait acquis les trois usines françaises de l’américain, plus un site en Slovaquie, à la barre du tribunal de commerce d’Alençon. « A la fin du premier exer cice, fin septembre, notre CA consolidé tournera autour de 400 à 420 M € », estime le pdg Patrick Findeling. C’est moins que le cumul du CA des trois sociétés
Quatre années décisives • 2008 : M algré le début de la crise automobile, le CA de Plastivaloire continue de croître grâce à la TV-HiFi : 253,4 M€ à la fin de l’exercice. L’activité à l’étranger dépasse le marché français. Les commandes des fabricants d’écrans plats Sony et Philips tirent la croissance de PVL. • 2009 : La conjoncture se dégrade. Après l’automobile, tous les secteurs sont touchés et le CA de Plastivaloire plonge à 164 M€. Le groupe affiche une perte nette de 8 M€. Les usines de Dreux et Mamers ferment ; celle de Chinon est menacée. Acquisition à la barre du tribunal de commerce de quatre usines de l’américain Key Plastics : trois en France, une en Slovaquie. • 2010 : L e CA se redresse à 220 M€, retour à l’équilibre. Deuxième usine en Tunisie. PVL annonce en fin d’année l’acquisition de Bourbon. • 2011 : P VL absorbe Bourbon et prévoit un CA de 420 M€. Le groupe compte 33 usines et 4 500 employés.
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(PVL, Key Plastics, Bourbon) avant la crise, mais PVL double de taille.
Avec la bénédiction des autorités, puisque l’industriel tourangeau est soutenu dans cette transaction par le Fonds de modernisation des équipementiers automobiles (FMEA) à hauteur de 11 M€. Pour rappel, le FMEA est détenu aux deux tiers par les constructeurs français (Renault, PSA) et pour un tiers par le Fonds stratégique d’investissement (FSI). PVL s’engage, en effet, sur la voie de la consolidation du secteur souhaitée par l’Etat (lire, ci-dessous, l’entretien que nous a accordé Hervé Guyot, le directeur du FMEA). Différentes études annoncent un recul des ventes de voitures d’environ 10 % en France, ce qui entraînera inéluctablement une réduction du nombre de fournisseurs. Les PME françaises sont trop tendres pour aborder les marchés internationaux et n’ont pas la même envergure que leurs homologues allemandes qui on su s’adapter à un contexte mondialisé. En France, une entreprise devient une PME à 20 salariés ; il en faut 250 en Allemagne. La taille des PME françaises est insuffisante pour répondre aux commandes d’un constructeur en Asie ou en Amérique Latine, voire en Europe centrale ou en Turquie. PVL est encore dépendant majoritairement des commandes hexagonales : la France représentait ces derniers temps 60 % de sa facturation automobile,
uchées doubles grâce, notamment, à l’effet prime à la casse. Mais les industriels le savent bien, les effets de cet état de grâce fiscal s’estompent déjà. L’acquisition de Key Plastics en mai 2009 avait permis à la société de Patrick Findeling de devenir équipementier de rang 1 auprès de Renault-Nissan ; celle de Bourbon lui offre le même statut chez Peugeot-Citroën. « PVL mise sur les synergies industrielles, d’autant que Bourbon possède des savoir-faire en matière de plastique décoré, notamment l’aspect chromé qui marche fort auprès des automobilistes », résume Patrick Findeling, qui table aussi sur des économies
d’échelle pour l’achat de ses matières premières, dont le plastique, et les investissements dans le parc machine. Le maillage territorial de Bourbon est aussi complémentaire de celui de PVL. Bien implanté dans l’Ouest de la France, en Pologne et en Tunisie notamment, PVL s’étend dans l’Est de la France, au Portugal, en Angleterre et en Tchéquie. Bourbon dispose aussi de prestigieux clients. Outre PSA, l’entreprise jurassienne travaille pour Toyota, BMW, Audi et Volkswagen. Ces constructeurs allemands sont justement la cible privilégiée de PVL. D’aucuns se
souviennent des yeux pétillants de Patrick Findeling lorsqu’il a présenté à quelques journalistes spécialisés son premier essuie-glace vendu à Mercedes. Soutenus par une demande en hausse, les constructeurs allemands offrent des opportunités de développement à leurs fournisseurs. « Le FMEA a donné un accord de principe pour me suivre, en fixant un montant maximum que je ne peux pas vous dévoiler », nous indique Patrick Findeling qui espère bien mettre la main sur un sous-traitant d’outre-Rhin d’ici à la fin de l’année. Stéphane Frachet
Hervé Guyot, directeur du FMEA
« PVL affiche une solidité impressionnante » Le Fonds de modernisation des équipementiers automobiles (FMEA) a été lancé au cœur de la crise, en 2009, pour soutenir la filière automobile. Doté de 600 M€ (un tiers Renault, un tiers PSA, un tiers FSI), il vient d’investir 11 M€ dans le rapprochement Bourbon-Plastivaloire.
La Lettre Valloire : Pourquoi le FMEA choisit-il d’investir dans Plastivaloire plutôt que dans une autre entreprise ? Hervé Guyot : C’est d’abord Bourbon que nous avons soutenu. Cet industriel français dispose d’un grand savoir-faire autour des pièces d’intérieur, des aérateurs, des commandes d’ouverture de portes. La crise l’a mis en difficulté et il ne fallait pas laisser disparaître cet
équipementier de rang 1 qui fournit Renault, Peugeot-Citroën et Toyota. Nous n’avons pas vocation à jouer les pompiers mais nous sommes là pour consolider le secteur, amener des acteurs à atteindre une taille critique. De son côté, PVL affiche une solidité impressionnante et a su grandir avec l’absorption de Key Plastics France tout en restant rentable. Nous avons fait le choix, avec le président de PVL Patrick Findeling, de lui adosser Bourbon, d’autant que les deux groupes sont désormais complémentaires. La Lettre Valloire : Quelle forme prend le nouvel ensemble ? H.G. : Une nouvelle société filiale de Plastivaloire est créée, dont PVL aura le contrôle avec 65 % des actions. Nous prenons 31 % et Claude Bourbon, qui
intégrera l’équipe de management dirigée par Patrick Findeling, reste aux manettes opérationnelles en conservant 4 % du capital. PVL intègre l’activité Automotive Plastics (ex-Key Plastics) dans le nouvel ensemble. Dès le mois prochain, les synergies détectées lors des analyses sur le rapprochement entre les unités de Bourbon et celles d’Automotive Plastics commenceront à être développées. La Lettre Valloire : Quels sont les objectifs de cette nouvelle société Bourbon-PVL ? H.G. : Devenir un acteur européen majeur des pièces plastiques pour l’automobile. Pour cela, nous accompagnerons Patrick Findeling pour une acquisition en Allemagne. Propos recueillis par Stéphane Frachet
La Lettre Valloire - Mars 2011 21
Economie
Financement
Plus de 3 500 entreprises
soutenues par Oséo en 2010 La banque publique des PME aura largement contribué au succès du plan de relance. En 2010, pour la seule région Centre, Oséo aura aidé plus de 3 500 entreprises et permis d’injecter directement ou indirectement 1,1 Md € dans l’économie locale.
Hervé Duval et Hervé Bazin, d’Oséo Centre, entourent Lionel Clermont, pdg de Guinault, une entreprise orléanaise qui a bénéficié à deux reprises de prêts Oséo.
O
séo Centre a permis, grâce aux apports en fonds propres, avances remboursables, prêts et garanties de prêts bancaires qu’elle a distribués en 2010, de susciter près de 1,1 Md€ de financements, publics et privés, au bénéfice des entreprises régionales (+ 14 % par rapport à 2009). Plus de 3 500 d’entre elles auront ainsi été soutenues grâce à son intervention, pour des sommes allant de quelques milliers d’euros – généralement destinés à des créateurs d’entreprises – à 6 M€. Cette forte progression des engagements de la banque des PME – détenue pour moitié de son capital par l’Etat et pour environ un tiers par la Caisse des Dépôts – est bien entendu liée à
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la crise dont les effets ont tendance à s’estomper. Pour preuve, les recours au dispositif exceptionnel de garantie
blissement a été appelé en garantie par une banque pour un découvert… de 1 000 € ! En 2010, Oséo Centre a consacré l’essentiel de ses engagements à l’activité de court terme (340 M€ de créances financées) et de garantie de prêts bancaires : 340 M€ également en faveur de l’investissement, auxquels s’ajoutent les 81 M€ de prêts de trésorerie accordés à 312 entreprises. L’activité de financement (245 M€), mise en place avec les banques et les organismes de fonds propres, s’est littéralement envolée en 2010 (+ 68 % par rapport à 2009), notamment avec les financements « mezzanine » et en particulier le contrat de développement participatif qui permet d’abonder le haut de bilan d’une entreprise (quasi- fonds propres) sans diluer la participation de ses dirigeants. Le succès de ce contrat a incité Oséo à débloquer, au plan national, 1 Md€ supplémentaire sur 2010 et 2011. Au prorata de l’importance économique de la région Cen-
En 2011, nous jouerons moins les pompiers qu’au plus fort de la crise ” des prêts de trésorerie mis en place durant le plan de relance ont entamé une nette décroissance au printemps dernier et le dispositif a même été arrêté le 31 décembre. « En 2011, nous jouerons moins les pompiers qu’au plus fort de la crise », confirme Hervé Bazin, le directeur régional d’Oséo, qui rapporte que, l’an passé, l’éta-
tre, ce sont donc entre 30 et 40 M€ de plus que l’an passé qui pourront renforcer les capacités d’investissement des entreprises régionales. Dernier volant de l’activité de l’établissement public, le troisième « I » du triptyque « Investissement – International – Innovation », c’est-à-dire la mission héritée de l’ancienne agence nationale
de valorisation de la recherche (Anvar) fusionnée en 2005 avec la BDPME pour donner naissance à Oséo. Environ 59 M€ de projets innovants ont été financés en 2010 par Oséo Centre, dont les premières aides débloquées dans le cadre du Fonds unique interministériel. « Nous finançons des projets dans une fourchette comprise entre 6 000€ et 6 M€ », rappelle Hervé Duval, délégué régional à l’innovation d’Oséo Centre. Près de 2,5 Md€ supplémentaires ont été confiés à Oséo – dont 1 Md€ dédié au contrat de développement participatif et évoqué plus haut – pour « stimuler la compétitivité des entreprises dans les deux ans à venir ». A l’intérieur de cette enveloppe, 500 M€ seront consacrés à des prêts verts bonifiés, destinés à financer des investissements ou la mise sur le marché de produits répondant à des enjeux de protection de l’environnement et de réduction de la consommation d’énergie. Deux lignes de 300 M€ chacune doivent abonder les projets des pôles de compétitivité et le
renforcement des filières (les fameux « clusters ») et 200 M€ sont prévus pour l’aide à la réindustrialisation. Cette ligne a déjà été mobilisée pour aider la relocalisation de l’entreprise Loiselet à Dreux. Pour l’année en cours, les prévisions d’Oséo sont « résolument optimistes », notamment pour l’investissement : 42 % des chefs d’entreprise régionaux interrogés – 139 ont répondu à cette enquête semestrielle – anticipent un
développement de leur activité, 14 % craignant, au contraire, une diminution. L’indicateur avancé de l’emploi est nettement plus positif qu’en 2010 (+ 15 %, contre + 5 %), comme celui de l’investissement, qui ressort à + 34, ce qui est supérieur de 14 points au niveau national. La reprise s’amorce donc, même s’il faut demeurer encore prudent. François-Xavier Beuzon
Guinault redresse la tête et prépare l’avenir Après une année 2009 qui avait brutalement interrompu le cercle vertueux dans lequel l’entreprise était engagée depuis sa reprise par des cadres en 2003, Guinault redresse la tête. L’équipementier aéroportuaire, qui emploie quelque 90 personnes sur le parc d’activité Orléans-Sologne à St-Cyr-en-Val, a fini l’année 2010 sur un CA de 18,9 M€, en hausse de 12,5 % par rapport à l’exercice précédent, et pas très loin du record de 2008 où elle avait facturé 19,4 M€, soit une progression de… 165 % en cinq ans. Guinault, spécialiste des matériels d’assistance aéroportuaire pour l’alimentation et la conversion d’énergie (groupes électrogènes, groupes de réchauffage, compresseurs de démarrage pour avions), a mis à l’étude une nouvelle technologie économe en énergie. Pour cela, l’entreprise a bénéficié d’une avance remboursable de 320 000 € de la part d’Oséo.
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La Lettre Valloire - Mars 2011 23
Economie
Financement
Le FSI en quête de belles
pépites régionales
Le Fonds stratégique d’investissement (FSI) entend intervenir au capital d’une vingtaine d’entreprises régionales en 2011. Le directeur régional de la Caisse des Dépôts, coordinateur de ces opérations, va cartographier le tissu régional de PME afin d’identifier quelques cibles.
P
Yves Aguiton, directeur régional de la Caisse des Dépôts
orté sur les fonts baptismaux en 2009 au cœur de la crise, le Fonds stratégique d’investissement (FSI), contrôlé à 51 % par la Caisse des Dépôts et Consignations et à 49 % par l’Etat, se veut offensif en région Centre. Que ce soit en direct ou via sa structure CDC Entreprises, dédiée à des tickets de moins de 10 M€, cette structure d’intervention en fonds propres au capital « entend participer à une vingtaine de projets en 2011 », indique Yves Aguiton, le directeur régional de la CDC. Cette feuille de route devrait correspondre à environ 60 M€ d’engagements, soit peu ou prou un montant équivalent aux prises de participation (56 M€) déjà effectuées en 2010 via 18 interventions au capital d’entreprises régionales. « Ce rythme est conforme à nos objectifs », poursuit Yves Aguiton qui
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souhaite engager « un important travail de cartographie des entreprises régionales ». Objectif : identifier des cibles – en particulier les sociétés réalisant un CA de plus de 50 M€ et de plus de 100 salariés – dont les
ce titre Charles du Dresnay, chargé de développement territorial à la CDC. Le FSI, qui prend classiquement entre 20 à 25 % du capital, « a vocation à rester durablement et activement au tour de table des sociétés », explique
Nous sommes descendus, pour certains projets de création, jusqu’à des montants de 26 000 € ” projets de développement pourraient requérir à profit l’accompagnement du FSI pour des tickets supérieurs à 10 M€. « Puis, il s’agira de définir une procédure d’approche des dirigeants de ces entreprises familiales », indique Yves Aguiton qui ne souhaite surtout pas froisser des entrepreneurs parfois fort jaloux de leur indépendance. « Ceci ne signifie en aucune façon que nous abandonnons le segment des plus petites entreprises qui constitueront encore, en nombre, la part la plus importante des dossiers. » Revenant sur le premier exercice conduit par le FSI en région Centre, le directeur régional indique ainsi que le ticket moyen des deals, conduits fréquemment avec les fonds régionaux partenaires, s’est élevé à 3,1 M€. Mais si l’on isole les deux interventions les plus importantes – celles réalisées au capital de Mécachrome, puis de Plastivaloire, pour un montant total d’environ 41 M€, le montant moyen des tickets est ramené à 900 000 €. « Nous sommes descendus, pour certains projets de création, jusqu’à des montants de... 26 000 € », indique à
Yves Aguiton. Qui rappelle, comme Hervé Bazin d’Oséo (lire à la page précédente) qu’il n’est pas question de jouer les pompiers. « Nous ne sommes pas équipés pour voler au secours des entreprises en difficulté, ce n’est pas notre métier », martèle-t-il. Pour autant, en 2010, près de 17 % des dossiers régionaux FSI ont concerné des projets de retournement. « Il s’agit de sociétés qui ont souffert de la crise mais qui ont préservé de bons fondamentaux ». Le FSI, qui n’est souvent qu’un des partenaires du tour de table, peut aussi renforcer les fonds propres d’une entreprise dans le cadre d’une opération de croissance externe. C’est ainsi que CDC Entreprises agissant pour le compte du FSI a renforcé les fonds propres de Luneau Technology, spécialisé en Eure-et-Loir dans l’optique médicale, via une émission d’obligations convertibles pour un montant de 5 M€. Cette opération avait pour but de faciliter l’acquisition du groupe Briot International et de donner ainsi naissance à l’un des leaders mondiaux du secteur. Jean-Christophe Savattier
La Lettre Valloire - Mars 2011 25
Economie
Industrie
Stearinerie Dubois
fait vivre la Brenne
Dans le hameau de Scoury, sur la commune de Ciron, en plein cœur de la Brenne, la Stearinerie Dubois emploie plus de 90 personnes à la fabrication d’esters gras d’origine végétale, notamment pour l’industrie de la cosmétique. Son relatif isolement ne l’empêche pas de s’adapter aux exigences du temps : depuis le début des années 2000, elle a investi près de 20 M€.
L
a Stearinerie Dubois a soufflé ses 190 bougies en 2010. Des bougies, c’est justement ce que cette entreprise familiale, fondée à Montreuil, près de Paris, par Théodose Dubois, fabriquait à partir de graisses animales. Après son arrivée dans l’Indre, en 1964, elle s’est mise à produire sa stéarine toujours bien blanche pour l’industrie cosmétique. Pourquoi s’être installée en pleine campagne, à Ciron, entre Le Blanc et St-Gaultier ? Parce qu’il y avait sur place un site industriel occupé par Antar qui produisait alors du carburant à base d’alcool de topinambour. Avec ses cuves et ses tuyauteries, l’usine sise dans le hameau de Scoury, à la sortie du bourg de Ciron, a toujours des allures de raffinerie. En 1980, elle met au point des esters,
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produits neutres obtenus par une réaction d’un acide et d’un alcool. « La crise de la vache folle nous a fait abandonner la filière animale au profit de la filière végétale, explique Frédéric Tissier, qui vient de succéder
Pour moitié, les 20 000 tonnes de corps gras sortant annuellement des réacteurs servent à alimenter l’industrie de la cosmétique. Celle-ci est gourmande de ces supports auxquels elle ajoute des principes actifs. L’Oréal,
La crise de la vache folle nous a fait abandonner la filière animale au profit de la filière végétale ” à Gérard Defez à la tête de l’entreprise. Du suif, on est ainsi passé principalement aux dérivés de l’huile de palme, celle qui lui ressemble le plus chimiquement ». C’est ainsi qu’en 1997, Dubois a conclu une joint-venture en Malaisie, un gros pays producteur, avec une société d’estérification.
Clarins ou Guerlain achètent en direct les esters made in Berry pour leurs émollients, leurs émulsifiants, leurs agents hydratants, dispersants ou solubilisants. L’émollience est l’une des caractéristiques importantes des lipides en cosmétique. Le film gras en surface permet un assouplissement de la peau ainsi qu’une pénétration superficielle des crèmes de soins et de beauté. Des mélanges servent de filtres solaires au grand pouvoir d’étalement et au toucher soyeux. D’autres encore sont utilisés comme liants des poudres dans les produits de maquillage ou bien encore d’agents de texture dans les bâtons de rouge à lèvres. Le formulateur doit prouver son expertise en sollicitant la vue, l’odorat et le toucher des clientes de ces grandes marques. Dubois est le seul en Europe à développer les sucroesters, des molécules complexes à fabriquer servant d’émulsifiants et particulièrement bien adaptées à la cosmétique. La pharmacie est aussi consommatrice
d’esters. Elle s’en sert pour composer des lubrifiants aidant à la fabrication de comprimés et de gélules, d’excipients entrant dans la composition des suppositoires. Les industries du caoutchouc, des plastiques et des traitements de surface les utilisent notamment comme antistatiques. Enfin, l’industrie agroalimentaire les demande pour des additifs, des exhausteurs d’arôme, des agents de brillance pour bonbons ou de démoulage pour les gâteaux, d’émulsifiants propres à faire le lien entre l’eau et l’huile qui, comme chacun sait, se repoussent. L’augmentation constante de son activité a conduit Dubois à bâtir, en 2007, à deux kilomètres de son site historique, un centre logistique tout neuf dans lequel s’entassent fûts, bonbonnes, citernes et autres sacs de poudre. En huit ans, pas moins de 19 M€ ont été investis par l’entreprise, ce qui témoigne d’une volonté d’aller de l’avant. Il a fallu se mettre aux normes en construisant une station d’épuration biologique, mise
en service en 2002, et en s’adaptant aux bonnes pratiques de fabrication (BPF) exigées par l’industrie pharmaceutique. La tendance aux produits cosmétiques écologiques exige l’emploi d’une chimie verte. Stearinerie Dubois a passé le cap de l’enregistrement de dix-huit produits dans le cadre du programme européen Reach réglementant la chimie, à l’issue de coûteuses études. Sur le nouveau site se met aussi en place un atelier alimentaire dernier cri. L’entreprise a réalisé en 2010 un CA de
3
45 M€, dont plus de 60 % à l’export. Après un millésime 2009 en baisse, ses ventes de l’année dernière ont dépassé le niveau de celles de 2008. Et elle grignote des parts de marché aux géants du secteur comme l’allemand Cognis, en dépit de l’augmentation des achats de matières premières, comme l’huile de palme. Stearinerie Dubois emploie 92 collaborateurs en Brenne, 24 à Boulogne-Billancourt où se trouve le service commercial et 4 à Grenoble pour l’administration et la direction financière. Alexis Boddaert
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La Lettre Valloire - Mars 2011 27
Economie
Industrie
Visite présidentielle
chez Avignon Ceramic
Nicolas Sarkozy a visité Avignon Ceramic lors de son déplacement dans le Cher, le 1er février. Une occasion pour le président de la République d’entonner une ode « au capitalisme familial » en découvrant cette PME qui a pris le virage de la diversification. aujourd’hui 90 employés, a pris le virage de la haute technologie en 1990, après avoir déposé le bilan en 1986. « A cette époque, nous avons acheté une licence de technologie à la Snecma, un motoriste aéronautique », rappelle Philippe Coulon, directeur de l’entreprise. Un virage qui l’a sauvée. « Nous avons développé la fabrication de noyaux céramiques pour l’industrie aéronautique et les turbines terrestres. Le PER va nous permettre de continuer nos investissements technologiques qui seront ainsi subventionnés à 30 % », explique le directeur. Une histoire industrielle retracée par Jean-Paul Nicolas Sarkozy s’est exprimé devant les salariés pendant plus de quinze minutes.
M
ardi 1er février, c’était l’effervescence chez Avignon Ceramic à Bruère-Allichamps (18). Nicolas Sarkozy était dans ses murs. Une visite de l’entreprise a été ajoutée au planning du chef de l’Etat qui venait expliquer la réforme territoriale aux élus locaux, réunis à St-Amand-Montrond (18) pour l’assemblée départementale des maires du Cher. C’est dans le cadre de la labellisation de la deuxième génération de Pôles d’excellence rurale (PER) que cette entreprise de pointe a été choisie pour recevoir le président. Intégrée dans le PER des Métiers d’art, l’entreprise de Bruère-Allichamps créée en 1870 et rachetée en 1976 par Jean-Paul Detroyes, l’actuel pdg, est l’exemple d’une diversification réussie. Historiquement spécialisée dans la porcelaine de fantaisie et dans la fabrication d’objets pour les laboratoires, Avignon Ceramic, qui compte
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Nous devons garder nos usines. Les ouvriers sont absolument indispensables à l’avenir de notre pays. Vous exportez 60 % de votre production. Vous êtes la preuve que l’on peut produire en France et que l’on peut avoir des usines en ruralité. » Le président a aussi évoqué la compétitivité et l’allègement des charges : « Comment voulez-vous que l’on garde nos usines si l’on a la taxe professionnelle en France alors qu’elle n’existe nulle part ailleurs ? » Face aux employés, il n’a pas oublié de tacler les trente-cinq heures en réaffirmant qu’il était contre. « On
“ Les ouvriers sont absolument indispensables à l’avenir de notre pays. Vous êtes la preuve que l’on peut produire en France et que l’on peut avoir des usines en ruralité Detroyes au président de la République, qui, après avoir fait le tour des différents ateliers de l’entreprise, s’est exprimé devant des salariés impressionnés. « La céramique, on la disait condamnée il y a quelques années, a débuté Nicolas Sarkozy. Peu nombreux étaient les spécialistes qui pariaient sur la pérennité de votre métier. Vous avez survécu par l’innovation, la recherche, l’adaptation et la formation à une nouvelle technique. Sans vous, le Rafale ne volerait pas et l’A 380 ne serait pas ce qu’il est ». Nicolas Sarkozy s’est affirmé convaincu que « la France doit rester une terre de production.
ne peut pas être le seul pays qui décide de moins travailler alors que les autres travaillent plus. Mon devoir est d’essayer de réconcilier les Français avec le travail. » Nicolas Sarkozy a fini en soulignant le caractère familial d’Avignon Ceramic, affirmant croire au « capitalisme familial que je préfère au capitalisme financier qui n’a pas de mémoire, ni de reconnaissance ni d’histoire. » Pour Philippe Coulon : « C’est une fierté d’avoir reçu le président de la République. » Et c’était une première pour l’entreprise. Stéphanie Payssan
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BOURGES Benoît Plumel
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L’Immobilier d’Entreprises de la Région Centre
Economie
Industrie
Gestamp va-t-il sacrifier Sermaises ? Les usines Sofedit de Sermaises-du-Loiret (45) et du Theil-sur-Huisne (61) devraient être rachetées par l’équipementier espagnol Gestamp. Il ne s’agit pas forcément d’une bonne nouvelle pour le site du Loiret qui emploie plus de 300 personnes.
L
a division Metal Forming de l’allemand ThyssenKrupp, qui compte dans son périmètre les usines de découpage-emboutissage de Sofedit au Theil-sur-Huisne (61) et à Sermaises-du-Loiret (45), est sur le point de passer sous pavillon espagnol. Annoncée en avant-première sur notre site www.lettrevalloire.com, l’éventualité d’un rachat par l’équipementier automobile ibérique Gestamp Automocion (environ 3 Md€ de CA, 18 000 salariés) a en effet été confirmée par un communiqué de la direction de ThyssenKrupp Sofedit, évoquant des « négociations exclusives » avec la direction de Gestamp. Les enjeux sont de première importance : les usines Sofedit, si l’on ajoute les sites de Gouzancourt (59) et de St-Romain-de-Colbosc (76), emploient en France plus de 1 500 salariés, dont un bon millier dans l’Orne et un peu moins de 300 dans le Loiret. Au total, ThyssenKrupp Metal Forming emploie 5 700 salariés en Europe et en Chine et a réalisé un CA de presque 1,1 Md€ sur 2009/2010. Suite à la décision prise par ThyssenKrupp d’écarter le groupe chinois Shougang Steel qui avait adressé des signaux d’intérêt appuyés cet automne, il ne restait plus de solution de rechange en cas de renonciation définitive de Gestamp. Le troisième groupe sidérurgiste chinois avait engagé des discussions avec les dirigeants allemands mais a été contraint de battre en retraite devant la double opposition des politiques et des constructeurs automobiles européens ; les donneurs d’ordre de Metal Forming ne voyaient pas d’un bon œil 30 La Lettre Valloire - Mars 2011
le transfert de certaines technologies jugées sensibles à des Chinois. Ces réticences avaient d’ailleurs conduit le comité central d’entreprise à user de son droit d’alerte. Pour autant, pas question pour les salariés de Sofedit de crier victoire : l’éventuel rachat de Gestamp risque d’être socialement cruel. L’usine de Sermaises-du-Loiret, qui avait réussi à survivre à la précédente restructuration, marquée par la fermeture des usines d’Amilly (45) et de Vendôme (41), se trouverait sur le fil du rasoir. Selon nos informations, elle continuerait à perdre près de 1 M€ par mois alors que la plupart des autres sites européens de Sofedit auraient retrouvé l’équilibre. De plus, l’usine n’aurait pas été retenue par Peugeot dans le cadre de sa plate-forme commune à trois véhicules BVH2’. Cette défection – Sermaises-du-Loiret était en charge de l’ancienne version de la plate-
forme – pourrait représenter une baisse d’activité d’au moins 30 % d’ici à la fin 2012. Enfin, certains observateurs syndicaux observent que Gestamp exploite une usine – Gestamp Noury – à Gretz-Armaivilliers (77), une commune située à une centaine de kilomètres de l’usine Sofedit du nord Loiret. D’ores et déjà, une trentaine de départs auraient été négociés par la nouvelle direction depuis six mois, ce qui a permis de ramener les effectifs à environ 300 postes. La plate-forme industrielle havraise de St-Romain pourrait aussi être menacée suite à des transferts de fabrication vers l’usine voisine de Renault à Sandouville, ajoutent les représentants syndicaux. Enfin, des suppressions de postes faisant doublon sur le site du Theil-sur-l’Huisne sont malheureusement d’actualité. Jean-Christophe Savattier
La Lettre Valloire - Mars 2011 31
Economie
Industrie
Vectra, une grande routière
Les autoroutes hexagonales sont les plus sûres d’Europe. A Buzançais (Indre), Vectra, spécialiste des mesures de chaussée, y contribue. Ce laboratoire mise aussi sur le ferroviaire et les aéroports pour se développer.
L
es autoroutes françaises sont les plus sûres d’Europe. Ce jugement émane d’un rapport d’EuroRAP, un organisme européen présidé par l’anglais John Dawson. Le document, dévoilé au printemps 2010, est cité par le magazine spécialisé L’Auto-Journal. L’étude a porté sur 1 400 km (sur un total de 11 400) représentatifs du réseau. « L’enquête révèle un haut standard de sécurité quel que soit l’endroit des mesures », précise un membre de l’Automobile Club interrogé par notre confrère. Derrière ce palmarès flatteur, on trouve bien sûr les compagnies autoroutières, dont Cofiroute, présente dans le centre et l’ouest de la France, mais aussi leurs prestataires. L’enjeu est de taille : sans
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ce patrimoine correctement entretenu, comment ces sociétés filiales de Vinci ou Bouygues pourraient-elles réclamer à l’Etat des hausses régulières de leurs péages ? EuroRAP relève ainsi l’excellence de la bande de roulement, autrement dit la qualité du bitume, quelles que soient les conditions météo ou la fréquentation. A contrario, il n’est pas étonnant que les portions gratuites soient les plus dégradées, comme les arrivées de l’A 6 vers Paris. Cette culture de la route à la française est illustrée par Vectra, 70 salariés, dont le siège social est à La Verrière (78) et le cœur opérationnel à Buzançais (36). Les appareils de mesure Vectra détectent « des microfissures dans la
couche de surface », explique Philippe Raillat, cofondateur et directeur général de cette société contrôlée par le fonds Brinon Investissements. Créée en 1991 par Abel Viano, un ingénieur transfuge du Laboratoire central des ponts et chaussées, émanation du ministère de l’Equipement, Vectra s’est implantée en 1997 à Buzançais, à côté de l’autre entreprise Viano qui œuvre dans la construction et le BTP. Au départ, Vectra a pour objet l’industrialisation de Sirano, un appareil de mesure monté sur un camion de 19 tonnes. Sirano a prospéré jusqu’en 2006, date de son remplacement par Amac (Appareil multifonction d’auscultation des chaussées), qu’un fourgon ou un monospace bien musclé peuvent
embarquer. « L’Amac détecte une fissure d’un millimètre en roulant à 90 km / h », indique Philippe Raillat en montrant un Renault Espace bourré d’informatique et doté de capteurs extérieurs. Grâce à ce savoir-faire, Vectra (10 M€ de CA en 2010, 13 M€ prévus en 2011) réalise la moitié de son activité hors de France, notamment en Europe, en Amérique Latine... « L’an dernier, nous avons vendu un système de 1,8 M€ au Brésil », dit-il.
La route inspire le rail Outre les pays émergents, où les infrastructures routières se développent (Russie, Chine, Argentine...), Vectra vient d’opérer une diversification judicieuse : les aéroports et les lignes à grande vitesse. En partenariat avec Aéroports de Paris (ADP), l’entreprise a planché sur un système de mesures sur les pistes d’atterrissage. Enjeu ô combien sensible pour les exploitants aéroportuaires, comme on l’a vu à Roissy l’hiver dernier. « L’Instrument de mesure automatique de la glissance (Imag) intéresse aussi les Chinois », se réjouit Philippe Raillat, qui ouvre un bureau en Chine cette année. Enfin, grande première, un appareil Vectra est intervenu avant la pose des voies sur la LGV Est pour mesurer la résistance du ballast. L’excellence du réseau routier français a donné des idées aux maîtres d’œuvre du ferroviaire. Et là, le chantier est immense.
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02/2011 – P08041 - Édité par Crédit Agricole S.A. – 91-93, bd Pasteur, 75015 Paris – Capital social : 7 204 980 873 e – 784 608 416 RCS Paris – Crédit photo : Getty Images. 463:-()2')
Stéphane Frachet
www.ca-centreloire.fr
Caisse régionale de Crédit Agricole Mutuel Centre Loire, Société coopérative à capital variable, agréée en tant qu’établissement de crédit, siège social 8, allée des Collèges 18920 Bourges Cedex 9 - 398 824 714 RCS Bourges - Société de courtage d’assurance immatriculée au Registre des Intermédiaires en Assurances sous le N° 07 009 045. Les assurances sont proposées par Pacifica, la compagnie d’assurance dommages, filiale de Crédit Agricole SA. Entreprise régie par le code des Assurances. SA au capital entièrement libéré de 136 363 050 €. Siège social : 91-93, boulevard Pasteur 75015 Paris - 352 358 865 RCS Paris. www.neologis.fr - 02/2011
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Economie
Immobilier
Les promoteurs immobiliers restent prudents
Réélu à la présidence de la fédération régionale des promoteurs immobiliers du Centre pour un nouveau mandat de trois ans, Benoît Aiglon constate la bonne santé du marché en région mais redoute les caprices réglementaires et la pénurie de foncier.
«I Benoît Aiglon dirige à Orléans la société de promotion immobilière Exéo qui a réalisé un CA de 25 M€ en 2010.
l faut en convenir, l’année 2010 aura été plutôt bonne pour la promotion immobilière grâce aux dispositions fiscales, mais les perspectives demeurent incertaines en raison d’un contexte très mouvant et de plus en plus contraignant » : bien que n’étant pas normand d’origine, Benoît Aiglon, le président de la fédération régionale des promoteurs immobiliers du Centre, demeure très prudent dans ses affirmations. Ses vingt-sept années d’expérience – vingt ans comme dirigeant associé du groupe Eprim et sept ans à la tête de la société Exéo qu’il a fondée – lui ont appris à ne pas tirer de conclusions hâtives et à toujours se placer dans la durée. « Nous exerçons un métier de long ter me, ajoute-t-il. Il faut cinq ans pour qu’un immeuble passe du stade de projet à celui de construction achevée. Cette
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particularité nous oblige à anticiper sans cesse sur les évolutions à prévoir. C’est, par exemple, ce qui nous a amenés à adopter avec deux ans d’avance les normes BBC (Bâtiment Basse Consommation). Sur la région d’Orléans, tous nos immeubles
les immeubles de plus de deux étages. « En région Centre, ce n’est qu’à Tours que les constructions de douze étages sont autorisées en entrée de ville », précise Benoît Aiglon. Malgré tout, le marché du logement neuf se porte plutôt bien en région
Ces exigences réglementaires vont entraîner une augmentation des coûts de l’ordre de 37 % ” répondent à ces normes qui seront obligatoires à partir de 2013. » D’ores et déjà, les promoteurs immobiliers ont intégré les prochaines obligations réglementaires qui vont s’imposer à eux dans les dix années à venir : bâtiments à énergie passive (ayant une très faible consommation énergétique) à partir de 2015, puis à énergie positive (produisant plus d’énergie qu’ils n’en consomment) à partir de 2020. « Ces exigences réglementaires vont entraîner une augmentation des coûts de l’ordre de 37 %, annonce Benoît Aiglon. Les prix ne vont donc pas baisser, d’autant que s’y ajoute la raréfaction du foncier. » L’autre grand problème des promoteurs est, en effet, le manque de terrains constructibles. Malgré les évolutions de la législation avec la promulgation de la loi relative à la solidarité et au renouvellement urbain (SRU) qui favorise la densification urbaine, les collectivités locales répugnent encore à autoriser
Centre, comme le constate l’observatoire Ocelor créé par les promoteurs. Mais ce marché bénéficie essentiellement d’un effet d’aubaine fiscale avec les avantages de la loi Scellier. « 85 % des appartements neufs sont vendus à des investisseurs, confirme Benoît Aiglon. A terme, cela risque de provoquer un blocage de la revente, du fait des coûts élevés et de la faiblesse des ressources des jeunes accédants. Pour l’avenir, nous manquons singulièrement de visibilité en raison de l’évolution permanente de la législation et des incertitudes de la conjoncture économique. » Pour les professionnels de la promotion immobilière, la solution passe impérativement par la libération du foncier et la stabilisation des conditions réglementaires et fiscales. « Il faut absolument que l’Etat libère ses emprises foncières pour donner un ballon d’oxygène à la construction. N’oublions pas qu’il existe actuellement un déficit de 250 000 logements en France. » Bruno Villeneuve
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Economie
Immobilier
Le Crédit Agricole rénove Blois et Chartres Ces prochaines années, le Crédit Agricole Val de France va engager la rénovation de ses sièges blésois et chartrain, dont la construction remonte dans les deux cas aux années soixante-dix. A Blois, le programme s’élève à 20 M€ et prévoit la construction de deux ailes jouxtant le bâtiment actuel, qui sera conservé (voir la maquette ci-contre). La surface développée de l’édifice passera ainsi de 11 000 à 12 800 m² et elle abritera des bureaux supplémentaires. Les travaux, qui débuteront en septembre prochain, devraient s’achever courant 2014. Le début du chantier de rénovation du siège social de Chartres devrait suivre d’un an celui de Blois. Les 14 000 m² de bâtiments situés au 1 rue Daniel-Boutet, en plein centreville (ci-contre), seront finalement conservés après réflexion, mais l’intérieur des locaux sera rénové et aménagé pour gagner « 15 à 20 % de surface supplémentaire ». L’investissement se monte cette fois à 22 M€ et le chantier devrait durer trois ans pour s’achever dans le courant de l’année 2015. Le Crédit Agricole Val de France compte près de 400 000 clients dans le Loir-et-Cher et en Eure-et-Loir et a enregistré en 2010 un CA de 250 M€.
L’informatique du groupe rassemblée à Chartres A Mainvilliers et à Fontaine-la-Guyon, dans la périphérie ouest de Chartres, le Crédit Agricole SA achève deux bâtiments de 14 000 m2 chacun qui vont abriter les grands systèmes informatiques de l’ensemble du groupe bancaire. Ces derniers étaient jusqu’alors distribués dans plusieurs implantations franciliennes et à l’étranger. L’architecture des bâtiments a été adaptée afin d’harmoniser au mieux leur intégration dans l’environnement et le paysage de la région (cidessous). Leur conception modulaire permettra de répondre à l’évolution des besoins du groupe dans les années à venir.
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Décollage pour Isoparc ?
LGR-Leguay à St-Cyr-en-Val
Le parc d’activité Isoparc de Monts (37), situé en bordure de l’A 10, est-il en passe de sortir de l’ornière ? La commercialisation, désormais confiée au syndicat Sud Indre Développement, pourrait prochainement aboutir sur deux implantations, nous indique ainsi la chargée de mission Isabelle David. « Nous sommes en discussions avancées avec deux entreprises industrielles qui pourraient prendre à bail, d’ici à la fin mai, les deux modules de 12 000 m2 du bâtiment vacant ». Celui-ci était resté vide depuis son achèvement. L’intérêt de ces éventuels preneurs a sans doute été attisé par la remise à plat des conditions commerciales. Ces locaux, qui comprennent 1 000 m2 de bureaux, sont en effet mis sur le marché à la location au prix de 37 € HT le m2 par an en loyer facial. « En fonction de la qualité des preneurs et de la durée de bail, des franchises de loyer peuvent être négociées. » La vente de nouvelles parcelles d’Isoparc, dont la première tranche compte 153 ha (une centaine sont aujourd’hui disponibles, dont 11 viabilisés) est également à l’ordre du jour. « Nous avons plusieurs contacts très intéressants », admet Isabelle David qui indique que le prix de vente au m2 se situe entre 21 et 23 € HT, « en fonction de la surface recherchée ».
La société LGR Emballages, troisième producteur européen d’étuis pliants pharmaceutiques, a confirmé que sa filiale LGR-Leguay quitterait dans le courant de l’année 2011 son bâtiment actuel de Fleury-lèsAubrais (45) pour l’ancienne unité du fabricant de lingerie Starissima, sur le parc d’activité de la Saussaye, à St-Cyr-en-Val. Ce « site très moderne de plus de 10 000 m2 (est) adapté aux standards industriels les plus récents (…). Le déménagement s’accompagnera d’une refonte en profondeur de l’outil de production par l’installation de deux machines offset, ainsi que d’une automatisation complète de tous les transferts internes. » La transaction a été accompagnée par BNP Paribas Real Estate.
INDUSTRIES
ENTREPÔTS
COMMERCES
BUREAUX
HÔTELS
SERVICES
Isoparc, réservé aux grandes, aux moyennes et aux petites entreprises Implanter son entreprise sur Isoparc, c’est choisir un parc multi-activités de 250 Ha, avec accès direct à l’A10, situé à 15 mn de Tours, de sa gare TGV et de son aéroport. C’est profiter d’un site idéalement situé au carrefour des trois autoroutes A10, A85 et A28. C’est bénéficier d’un parc qui associe développement économique et responsabilité environnementale. C’est choisir une situation stratégique au cœur de la Touraine et ouverte sur le monde pour un développement durable.
Contact : Sud Indre Développement
Isabelle David > 02 47 34 11 50
www.isoparc.fr
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Economie
Chantiers INDRE-ET-LOIRE
CHER Un établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes va voir le jour à Vierzon, sur le site de Bellevue, rue Gay-Lussac. Le bâtiment de 4 700 m² habitables – composé de trois parties – offrira 75 lits. Le chantier, géré par l’Office de l’habitat du Cher, devrait durer jusqu’en novembre 2012 ; les premiers résidents pourraient s’installer dès janvier 2013. Le montant de l’opération s’élève à 7,2 M€ ; c’est un des investissements les plus importants réalisés par la Ville en 2011 après le parc technologique de Sologne.
EURE-ET-LOIR La seconde tranche des travaux de réhabilitation de l’ancienne usine Mafca, reconver tie en hôtel d’entreprises, vient de débuter à Châteaudun. Elle porte sur l’aménagement d’un plateau de 2 600 m² ; le chantier devrait durer 6 à 8 mois. Une enveloppe de 2,6 M € a été requise pour réaménager les 8 000 m² du site. La CdC des Portes du Perche travaille en 2011 à la réhabilitation des bâtiments de l’ancienne
imprimerie Quebecor à La Loupe (17 000 m²), qui avoisinera les 70 000 €. Ils seront découpés en lots pour accueillir de nouvelles activités. Le même sort sera réservé aux 3 500 m² des ex-locaux Maury. La CDAC vient de donner son feu vert pour l’installation d’un supermarché Intermarché d’une surface de vente de 2 500 m² auquel s’adjoindra une galerie marchande de 400 m² à Voves. Quatre espaces commerciaux ont été également autorisés pour une surface de vente de 4 750 m².
La commune de Neuillé-PontPierre, propriétaire de 130 ha de la future ZA Polaxis située au carrefour de l’A28 et de la D766, va viabiliser cette année une 1 ère tranche de 26 ha pour 4 M€. Les appels d’offres sont lancés et les travaux pourraient débuter au printemps. La CDAC a autorisé le transfertextension du Super U du boulevard des Bretonnières, à Jouélès-Tours, qui va passer de 2 000 m2 à 3 570 m2. Le nouveau magasin devrait ouvrir au printemps 2012.
LOIR-ET-CHER Une annexe au centre hospitalier de Blois va voir le jour dans le cadre du plan Hôpital 2012. Environ 31,5 M€ seront investis pour la construction de 4 000 m² sur trois étages qui accueilleront 210 lits ainsi que le plateau de kinésithérapie. Livraison prévue pour le second semestre 2013. L’ancien site industriel NormantMatra à Romorantin (6 ha) va
LOIR-ET-CHER
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accueillir en 2012 une résidence pour seniors de 104 appartements. Une école de musique, un amphithéâtre et une salle d’exposition de 4 000 m² verront également le jour sur le site.
LOIRET Lors des vœux, Guy Parmentier et Jean-Paul Godfroy, respectivement conseiller général et maire de Lorris, ont annoncé la construction pour 2,7 M€ d’un nouveau centre de secours sur un terrain de 8 000 m2 vendu 1€ par la commune. Lancement des marchés en 2012. La CDAC a autorisé la création d’un ensemble commercial de 9 000 m² à St-Jean-de-la-Ruelle, à proximité de l’hypermarché Auchan qui devrait lui-même être modernisé. D’ici à 2013, six à huit enseignes devraient s’installer. Arthur Loyd Orléans a vendu l’ancien siège de la mutuelle Spheria Val de France, rue des GrandsChamps à Orléans. Le promoteur-aménageur SMBL devrait réhabiliter les 1 815 m2 pour les transformer en logements.
Escapades
Météor veut conquérir Blois Le complexe touristique et d’accueil de séminaires Météor Val de Loire Resort d’Amboise est en passe de boucler une première année d’exploitation. Lancé en pleine crise, le projet, qui repose sur l’engagement d’investisseurs en quête d’allégements fiscaux, a connu des débuts périlleux. Mais il va se doter d’un spa de 1 500 m2 et a tous les atouts en main pour s’installer durablement au cœur de l’offre touristique tourangelle.
C’
est au nord d’Amboise, en face du parc d’attraction des Mini-Châteaux, que Christophe Huet a choisi de créer Météor Val de Loire Resort, son premier complexe d’hébergement touristique. L’ensemble comprend 226 cottages – les Météor-Suites e Huet Christoph
ouvrir ses portes que dans un an. Le projet, très ambitieux, a représenté au total un investissement de 35 M€ ; il est fondé sur un modèle économique original. « Les Météor-Suites sont acquis par des investisseurs dans le cadre des dispositifs de défiscalisation (loi Bouvard, qui a succédé à la loi Scellier), la société ex-
tranche de 108 cottages à l’été 2008. « Mais la crise nous a rattrapés et fait subir un énorme coup d’arrêt. Les investisseurs qui étaient intéressés par notre offre ne sont plus parvenus à faire financer leurs projets », précise le dirigeant. Résultat, le rythme des acquisitions tomba rapidement de cinq à… un par mois. « Sur le seul mois de janvier 2009,
“ SUR LE SEUL MOIS DE JANVIER 2009, CINQ INVESTISSEURS ONT DÛ RENONCER, FAUTE D’AVOIR TROUVÉ LES FINANCEMENTS BANCAIRES
(soit 4 à 7 couchages) –, des espaces d’accueil de séminaires ou de rencontres d’affaires, un restaurant gastronomique – l’Amboisée – ainsi qu’un spa de 1 500 m 2 qui ne devrait toutefois 44 La Lettre Valloire - Mars 2011
ploitante leur versant en retour un loyer », explique Christophe Huet. A cette dernière d’assurer le remplissage des capacités hôtelières et l’exploitation des prestations associées (accueil, restauration). « Attention, tient à préciser Christophe Huet, nous ne rivalisons pas avec des spécialistes de l’accueil touristique saisonnier comme Pierre & Vacances. Notre cible, c’est aussi la clientèle d’affaires qui doit représenter la moitié de la facturation ». La mise sur orbite de Météor Val de Loire a été longue. Le programme, lancé au printemps 2007, a donné lieu à la livraison d’une première
”
cinq investisseurs ont dû renoncer, faute d’avoir trouvé les financements bancaires », se remémore douloureusement le pdg. Un malheur n’arrivant jamais seul, les marchés du tourisme sombrèrent alors dans une profonde sinistrose. La société Météor ayant financé la construction du restaurant et des espaces de service sur ses fonds propres – et porté l’immobilier destiné aux investisseurs –, fut logiquement confrontée à des difficultés financières « qui nous ont obligés un temps à geler une partie du paiement des loyers à nos investisseurs » reconnaît Christophe Huet. Le site, qui désormais bénéficiera à l’été du recul d’une première année complète, enregistre des résultats encourageants : en 2011, avec un taux d’occupation de l’ordre de 33 %, le CA devrait s’élever à environ 4 M€, soit 2,2 M€ pour l’hôtellerie et la location de salles et 1,8 M€ pour le restaurant. « Pour 2012, nous devrions,
après Amboise si nous parvenons à relever légèrement notre taux d’occupation, générer sans trop forcer une facturation de 5 M€ », prédit le dirigeant. Ce dernier se félicite d’avoir négocié avec les investisseurs le retour progressif à meilleure fortune. « Nous constatons également une reprise de l’investissement et une moindre frilosité des banques ». De quoi permettre à Météor d’écouler le stock de cottages encore disponibles qui s’élève à une petite quarantaine d’unités. « Nous avons des projets tant en matière de développement commercial que d’animation », poursuit Christophe Huet ; celui-ci juge indispensable de s’appuyer sur les ressources du cru, de la population tourangelle « qui doit s’approprier ce lieu » et sur le soutien des collectivités locales – Région et Département – qui ont déjà contribué à l’aménagement du site via une subvention de 1 M€. « Météor Val de Loire Resort pourrait se doter d’une vigne qui serait exploitée par les élèves du lycée agri-
ret du c s i d e m Le char re i is Val de Lo des Rela
cole d’Amboise. J’envisage lui la st pas ce aussi de proposer aux gistre n’e pourra regretter re le , s te e n r o m e , C m s o c te artistes-paysagistes du Cer eux hâteaux. ne à des li s offertes C n o & d s p m n Festival International des tio e le te les presta prix patine qu ur autant, ire Resort pour un tJardins de Chaumont-suro P i. c io co L celu e le d s l ée dan téor Va Loire de prolonger leur trapar le Mé isonnable – la nuit nfortable, se o ra vail sur notre site », suggère de cieux et c plus que ages, spa 100 €, de l’ordre h c u o c 4 n e Christophe Huet. Il compte e ie d b tag t s r n o u s ages – x alento h u c a u e o c u it va 7 s u aussi beaucoup sur l’ouverture s ma is uplex pour le d t contenter les plu € 0 5 , en 1 n du spa – il sera, comme le resvraie lan d’eau s cées et de ié au bord d’un p la lle p e b s è tr if taurant, ouvert à la clientèle . Ed e de coucheurs rêt, le site dispos lement posiextérieure – et sur la progresfo éa lisière de lables et il est id le d’affaires, du ntè o e sion de activités de séminaires li m c s e la ll e a d s entive. ccueil a l’ r u ions d’inc lowo s s p e d’affaires, mais aussi d’événes s e tionné tr u ts aires et a arte, le restauran gisments festifs (mariages) pour c de sémin re e li e jo m le mê e très Doté d’un isée se situe dans 400 couverts. transformer définitivement l’essai. de bo food l’Am capacité d’accueil estre y a ainsi Toutefois, afin d’étoffer les fonds ne ylv u S c tS ve a la e tr relleussi de propres de l’entreprise éprouvés ré s è ceux, natu é… tr r r u e o P . é s Un dîn it s par le lancement effectué en pleine isé l’an pa onvivialité à l’intim c été organ la i préfère crise, Christophe Huet s’est mis en ment, qu quête d’investisseurs au tour de table, « sans doute pour un montant compris entre 3 et 4 M€ ». Les discussions engagées avec des opérateurs locaux très en vue pourraient aboutir dans les prochains mois. Jean-Christophe Savattier
Météor veut remettre en selle les haras de Blois Christophe Huet est décidément très actif en région Centre ! Il vient ainsi de remporter l’autorisation, à l’issue d’un concours, de racheter pour 3 M€ et d’aménager les haras nationaux de Blois (41). « Nous allons décliner sur ce site notre concept de Météor-Suite », lance cet audacieux diplômé de l’Escem de Tours. D’après le premier cadrage économique d’un programme qui bénéficiera du coup de crayon de l’architecte Patrick Ponsot, le futur Météor Resort blésois devrait se doter d’entre 70 à 90 « Météor-Suite » promis aux investisseurs, d’un restaurant gastronomique, ainsi que, sans doute, d’un spa. Le tout entraînant un investissement d’environ 20 M€. Par-dessus tout, Christophe Huet tient à ce que le site perpétue « la tradition du cheval vivant ». Il prévoit de confier au spécialiste de l’animation équestre Mario Luraschi – qui a déjà fait ses preuves à Chambord – le soin de créer « quelque chose d’original dans cette discipline ». La phase d’études et de conception ne devrait pas être inférieure à deux ans.
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Escapades
L’atelier d’Offard redonne vie aux papiers peints anciens Rééditer des papiers peints en vogue au XVIIIe siècle, tel est le pari de François-Xavier Richard, jeune plasticien tourangeau. Mais ce retour à des techniques traditionnelles nécessite paradoxalement l’emploi d’outils modernes.
E
n pénétrant dans l’atelier, l’impression d’une remontée dans le temps est très nette. Un coup d’œil aux rouleaux de papier suspendus au plafond, au couchage des fonds de couleurs, à la cadence des machines à encrer, aux outils utilisés manuellement et l’on perçoit l’énergie et la maîtrise des gestes nécessaires pour recréer cette technique d’impression à la planche. Instigateur de ce projet un peu fou, François-Xavier Richard a réussi son pari et travaille aujourd’hui essentiellement sur des commandes provenant de musées, monuments historiques, belles demeures et châteaux. « A partir d’une chute de papier plus ou moins dégradée, nous tentons de retrouver le motif originel pour le redéployer à grande échelle sur nos rouleaux. Pour y parvenir, nous nous appuyons sur des recherches iconographiques et des logiciels extrêmement efficaces. » Car, si l’atelier fleure bon les techniques traditionnelles, FrançoisXavier Richard et ses trois collaborateurs n’hésitent pas à recourir aux outils modernes pour optimiser la production. « Au début du projet, nous avons repensé les machines en les adaptant à nos souhaits, tout en préservant leur ingéniosité. Ce ne fut pas sans difficultés… », reconnaît-il. Une table longue de 15 mètres, des étendoirs suspendus, des plaques à graver en maté-
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riau composite, des machines à encrer, des pigments, de la colle de peau de lapin, des rouleaux à fonds unis… toutes les conditions de l’impression à la planche, technique née au début XVIIIe siècle, sont réunies. « Le cahier des charges est souvent complexe, souligne François-Xavier Richard. Il faut tenir compte de la taille, du nombre de couleurs et des raccords que nous impose le motif. Une erreur de calage et le rouleau part au recyclage ! Précision et technicité sont donc les maître-mots de notre travail. » C’est sans doute ce qui a permis à l’atelier d’Offard de se tailler une belle réputation sur ce marché de niche. Depuis les débuts, le carnet de commandes ne désemplit pas. En France et à l’étranger, les chantiers s’enchaînent : château de Saché, maisons de George Sand et de Gustave Moreau, Institut Pasteur, bureau de Robert Schuman… ainsi qu’à l’international. A ces commandes spécifiques s’ajoute en général un chantier annuel qui mobilise l’ensemble de l’équipe. Cette année, l’atelier participe à la réhabilitation de l’ancienne manufacture de papiers imprimés Leroy, à St-FargeauPonthierry, près de Paris. Il crée un patchwork de 650 dominos dont chacun est une réédition d’un motif estampillé « Leroy ». Insatiable curieux, le fondateur de l’atelier s’attache aussi à explorer de nouvelles techniques : tontisse, gaufrage, faux cuir, polissage, carton-pierre, zinc gravé… Précurseur dans une discipline passée aux oubliettes, FrançoisXavier Richard ne peut donc s’appuyer sur des formations. Il doit prendre conseil auprès
d’autres artisans et forme lui-même ses collaborateurs. Elevé au rang d’artisan d’art, il a reçu le prix Liliane Bettencourt 2009 pour l’intelligence de la main. « Ce prix nous a assuré une forte notoriété. Mais si l’atelier d’Offard se porte bien, c’est aussi parce que nous surfons sur le retour du traditionnel face aux productions en série. » Capucine Becker
L’atelier d’Offard 21 avenue Maginot - 37100 Tours
L’Atelier d’Offard
Visites : enMaginot groupe -et37100 sur demande 21 avenue Tours Vente public : et sur demande Visitesau : en groupe 1er vendredi de chaque mois de Vente au public : 10 h à 19 h 1er vendredi de chaque mois de
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Escapades
Quand les cours de cuisine Apprendre à cuisiner est devenu un des hobbies préférés des Français. Particuliers comme salariés d’entreprises se pressent aujourd’hui dans les cours dispensés aussi bien par des audacieux qui ont choisi de se reconvertir que par de grandes toques.
E
missions télévisées, foisonnement de blogs, cours ouverts à tous… la cuisine a aujourd’hui le vent en poupe à tel point « qu’apprendre à cuisiner est devenu un loisir, au même titre que prendre des cours de guitare ou faire du sport », selon une étude de Credoc publiée en 2008. Cet engouement remonte aux années 1990, date à laquelle apparaît un phénomène de démystification de la cuisine doublé d’une envie de faire soi-même. Oui mais… on observe une contrainte de taille : le manque de savoirfaire culinaire flagrant de toute une génération. Une étude, réalisée par Seb, a montré que la moitié des Français ne cuisinaient pas en raison de lacunes culinaires, dont deux tiers des moins de 35 ans. En effet, cette tranche d’âge a connu le retour au travail de la mère de famille et n’a pas reçu cet héritage précieux. C’est donc pour apprendre les bases que les trentenaires et les quadras sont amateurs de ces cours. L’un des précurseurs fut « l’Atelier des Chefs » ouvert à Paris et fondé par deux frères visionnaires, Nicolas et François Bergerault. Fondé sur un concept de cours thématiques, rapides et peu onéreux, l’atelier a connu un vif succès et essaimé en province. Il a surtout ouvert la voie à d’autres « écoles » culinaires. Finie la cuisine roborative difficile à reproduire chez soi, place à une cuisine exigeante mais accessible à tous…
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« Refaire à la maison », tel fut le principal credo de Frédérique Dupuis, créatrice du cours tourangeau Tou(r)s à table. « Après dix ans dans la finance à Paris, j’ai décidé de lancer mon activité tournée vers une cuisine simplifiée. Ne souhaitant pas ouvrir un restaurant, l’idée d’un cours a alors germé. J’ai bénéficié d’aides financières pour m’équiper, puis du soutien d’un homme de l’art avec lequel j’ai peaufiné mes connaissances. » Mobile à l’origine de l’aventure, Frédérique Dupuis a, depuis 2006, posé ses batteries de casseroles dans une rue du centre de Tours. Pionnière dans cette activité, la jeune femme fait constamment évoluer sa gamme de cours. « Nous proposons une grande variété de cuisines internationales et des cours à thèmes (sushis, macarons, foie gras, etc.). Les cours affichent toujours complet sur ces réalisations. De mé-moire, je crois que plus de 1 000 personnes ont appris à faire des macarons ici depuis l’ouverture ! ». Formule « cours + déjeuner », cours en journée ou le soir (19h/21h), l’atelier voit défiler une clientèle hétérogène, au budget variable, de mères au foyer, enfants, jeunes adultes ou professionnels. « La proportion est d’environ trois quarts de femmes et un quart d’hommes. Mais les attentes sont assez différentes : les femmes viennent vivre un moment convivial, qu’elles se connaissent ou non. Les hommes, eux, s’inscrivent pour apprendre une recette de A à Z, voire relever un défi. Il n’est pas rare que beaucoup d’hommes suivent des cours réputés délicats, style espuma … », sourit Frédérique Dupuis. En tous cas, les apprentis cordons-bleus sont séduits puisqu’on compte 25 % de « fidèles » (une à deux fois par mois), 35 % de « réguliers » (une fois par mois)
et 40 % de participants occasionnels. A Orléans, on peut se rendre à « l’atelier de Laurence », animé depuis deux ans par cette ancienne professeur d’anglais qui aime avant tout transmettre son savoir-faire. « Pour moi, un cours est réussi si les participants filent acheter les ingrédients, refont chez eux la recette et reviennent m’en parler », s’enthousiasme-t-elle. Ses cours se veulent simples, accessibles à tous, à des prix attractifs car « on ne peut pratiquer des prix parisiens ici, à Orléans… il faut bien garder en tête que ces cours culinaires relèvent du loisir ». A ces toqués particuliers s’ajoutent désormais les entreprises. « Entrecouper un séminaire ou une réunion par un cours permet de ressouder les liens entre collaborateurs ou d’abolir les hiérarchies le temps de mitonner », confirme Frédérique Dupuis. En fine observatrice, elle aime regarder comment un groupe fonctionne car « les soucis de chacun restent au vestiaire. Seule l’envie de cuisiner a droit de cité sur mon plan de travail ! ». Même son de cloche au « Goût des Choses », l’épicerie fine du restaurant gastronomique « le Rive Gauche » à Tours où sont aussi dispensés des cours. Sous l’œil bienveillant et professionnel du jeune chef Gaëtan Evrard, dix à douze personnes prennent possession des lieux pour cuisiner ensemble. Là aussi, plusieurs formules sont possibles afin d’explorer différentes cuisines : finger food, cuisines exotiques, cuisine moléculaire, plats traditionnels. Le « Parcours de chef » est très demandé des gourmets. « C’est un cours original qui nous entraîne au marché choisir les produits ensemble, suivi de la confection du déjeuner et terminé par le repas en commun, assorti d’un accord mets-vin. Il est recherché par
font recette… une clientèle plutôt masculine sachant qu’il faut se libérer une bonne partie du samedi ! ». Convivialité des cours, désir de progresser mais aussi ras-le-bol de la « malbouffe » et plébiscite des produits naturels… sont les principales motivations des participants. D’ailleurs, à Orléans, Laurence se réjouit « de voir davantage de monde venir au marché, ce qui génère ainsi une légère désaffection des hypers …». Responsable de l’enseigne « le Goût des Choses », Aurélie Olivier confirme cette tendance vers un retour au naturel et à l’authenticité des plats : « Ce qui exige de notre part un travail d’enseignement sur les produits : saisonnalité, provenance, maturité », précise Gaëtan Evrard. Le jeune chef explique alors à ses hôtes que « chaque mois de l’année propose des trésors gastronomiques qui ne demandent qu’à être cuisinés par tous, sourit-il. Pêche de Loire, Géline de Touraine, asperges de Chinon, notre région ne manque pas de produits à exploiter qui offrent une cuisine saine pour un plaisir décuplé. » Si cet atelier travaille en lien avec le restaurant attenant, ouvrir un cours de cuisine et en vivre n’est pas évident. Pour preuve, Lau-rence termine juste la période de rodage de son atelier et commence à se verser un salaire. Alors, pour fidéliser une clientèle parfois volatile, les ateliers proposent une gamme de prix élastique (de 32 à 90 €), adaptent les formules et lancent des offres personnalisées : cartes d’abonnement, bons cadeaux et organisation d’événements. A Tours, Frédérique Dupuis développe actuellement un pôle événementiel car « les cours sont transférables dans d’autres lieux. » Nombreuses sont les vocations. Selon l’agence pour la création d’entreprises (APCE), on recenserait 300 à 500 sociétés dans le secteur. Il s’en crée plusieurs dizaines chaque année, notamment en auto-en-trepreneuriat.
Mais donner des cours de cuisine ne s’improvise pas : un investissement en matériel de qualité peut osciller entre 100 000 et 800 000 €, selon les chiffres fournis par l’APCE. Créer des partenariats avec des cuisinistes ou des équipementiers est alors envisageable pour réduire les frais d’installation.
Gaëtan Evrard, le chef du restaurant gastronomique « le Rive Gauche » à Tours.
Capucine Becker
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Carnet
RÉGION Réunis le 10 février en assemblée générale à La Ferté-St-Aubin (45), les membres de la fédération des promoteurs immobiliers du Centre (FPIC) ont reconduit à leur tête l’Orléanais Benoît Aiglon, pdg d’Exeo Promotion. Il sera entouré au bureau de Raymond Le Roy-Liberge (Sully Promotion à Orléans), Michel Cornu (Rives de Loire Promotion à Blois) et Olivier Henry (Infinim à Orléans). A noter qu’un rapprochement avec la fédération Auvergne-Limousin est à l’étude. Le concours des Pyramides, qui est à la profession l’équivalent des César ou des Oscar pour le septième art, se déroulera cette année à Tours, avec dépôt limite des dossiers fixé au mercredi 30 mars, réunion du jury le mardi 5 avril et remise des trophées le mardi 12 avril.
RÉGION Nommé membre du directoire de la Caisse d’Epargne Loire-Centre en février dernier, Pierre Arnould a pris la tête du pôle Banque des décideurs en région, qui rassemble les expertises de près de 80 collaborateurs exerçant leurs activités dans les centres d’affaires de la Caisse d’Epargne en région Centre, et totalise 1 Md€ de collecte. Il occupait depuis 2008 les mêmes fonctions à la Caisse d’Epargne Alsace. Pierre Arnould succède à François Dorémus, nommé directeur général du Crédit coopératif en novembre dernier.
Aymeric de la Boissière, directeur du groupe Orléans-Sologne de la Banque Populaire Val de France, est devenu président du comité régional de la Fédération bancaire française (FBF) : dans la région, celle-ci représente 23 réseaux bancaires et 1 200 agences employant près de 11 000 personnes. Il succède à François Dorémus, nommé au Crédit coopératif (lire ci-contre). xxxxxxxxxxxxxxx CHER
Jean-François Loiseau vient de succéder à Jacques Dousset à la présidence d’Agralys, la première coopérative agricole sur les marchés français et européens ; il était jusqu’ici vice-président. Jacques Dousset était à la tête d’Agralys depuis 1996 et a été le fondateur d’Ebly. François-Xavier Huille, 55 ans, président de l’entreprise Herby (séchoirs et étendoirs à linge) à La Loupe, vient d’être élu président du Medef 28.
LOIR-ET-CHER Claude Beaufils, conseiller général du canton de Neung-sur-Beuvron, conseiller régional du Centre, vient
Le maire de Bourges Serge Lepeltier (vice-président du Parti Radical, parti associé à l’UMP) vient d’être nommé ambassadeur, chargé des négociations sur le changement climatique. Il succède dans cette fonction à Brice Lalonde.
EURE-ET-LOIR Michèle Bameul, conseillère d’administration de l’Intérieur et de l’Outre-mer, a été nommée sous-
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préfète de Nogent-le-Rotrou. Elle succède à Frédéric Cheylan. Cette nomination met un terme aux six mois et demi d’intérim à ce poste d’Anne Laparre-Lacassagne, déjà sous-préfète de Châteaudun.
d’être élu président du conseil d’administration de la SEM Territoires et développement. L’ancien président de la société Panodia succède à Maurice Leroy, pris par ses doubles fonctions de
ministre de la Ville et de président du Conseil général de Loir-et-Cher. Jean-Luc Brault, par ailleurs maire et conseiller général de Contres, a fait valoir ses droits à la retraite et transmis à son fils Grégory la direction de Climatélec, l’entreprise de climatisation, d'électricité et de chauffage qu'il a fondée en 1985 : celle-ci compte 140 salariés et appartient depuis plusieurs années au groupe Dalkia.
LOIRET La Jeune Chambre Economique d’Orléans (JCEO) s’est dotée d’un nouveau bureau de neuf membres et d’un nouveau président, David Albaret (au centre de la photo ci-dessous). La sensibilisation aux économies d’énergie, la démocratisation de l’art contemporain et la promotion d’une crèche inter-entreprises figurent parmi les projets de l’année 2011. Forte de 43 membres, qui en font la troisième de France, la JCEO souhaite faire croître ses effectifs à plus de 50 membres avant la fin de l’année. Une préparation idéale pour le congrès national des jeunes chambres économiques françaises qu’elle compte organiser à Orléans en 2013.