Magazine Lettre Valloire de septembre 2019

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MAGAZINE MARS2019 2014 -5€ 5€ MAGAZINE N°49 - SEPTEMBRE

Marc Vergnet,

entrepreneur jusqu’à plus soif Marc Vergnet (à droite) au côté de Quentin Ragetly, le repreneur de Mascara Renewable Water.

Le dispositif Territoires d’Industrie révèle les difficultés de recrutement



Point de vue

Pénurie arement les avis des chefs d’entreprise n’auront autant convergé. Le problème numéro 1 des patrons, aujourd’hui, c’est le recrutement, d’abord le recrutement, encore le recrutement. Dans un pays où plus de 7 millions de personnes en âge de travailler souffrent du « mal-emploi » – chômeurs inscrits à Pôle Emploi, travailleurs précaires, temps partiel subis, personnes découragées – nombre d’entreprises ne trouvent plus de main d’œuvre. C’est du moins ce que nous ont rapporté Laurent Sagot de la TPE vernolitaine MPLS – «si nous en avions la possibilité, nous aurions déjà doublé nos effectifs » (page 14) – Patrick Bourrelier de JSM Perrin à Châlette-sur-Loing (page 15) ou Guillaume Bassaïstéguy, le patron du groupe loirétain de distribution et de location de matériel de travaux publics Avlo (page 38). En quarante ans, la France a perdu son rang de grande nation industrielle et l’image des métiers de l’industrie a dégringolé dans l’opinion. En 1980, la part de l’emploi manufacturier dans l’emploi total était de 22,1 % ; aujourd’hui, elle est inférieure à 10 %. Et paradoxalement, les entreprises ne parviennent plus à embaucher. Le gouvernement s’est emparé du sujet en lançant le dispositif Territoires d’Industrie. Mais ls premières mesures tardent à se concrétiser et les chefs d’entreprise ont du mal à cacher leur

R

septicisme. Bien sûr, cet étiolement de la main d’œuvre disponible ne touche pas que l’industrie : on pourrait citer d’autres métiers « en tension », comme ceux de l’hôtellerie-restauration, des services à la personne ou du BTP. Heureusement, la débrouillardise et l’inventivité ont toujours été la marque du génie français. Thomas Drosten, d’origine allemande mais patron bien français, s’est dit que si les demandeurs d’emploi ne venaient pas à Lagardère, Lagardère irait à eux. Ce chef d’entreprise tourangeau, qui a formé lui-même une vingtaine de ses propres salariés, a inventé une unité de formation itinérante aux métiers de la mécanique pour aller à la rencontre des chômeurs qui, eux, n’ont pas toujours les moyens de se déplacer. Même volonté de prendre les choses en main de la part de Guillaume Bassaïstéguy, d’Avlo, qui a lancé la campagne de communication « AdopteUnTech’ » et organise ses propres formations de technicien en hydraulique avec le concours de l’Afpa, ou de Patrick Poisson, d’AFL, qui va ouvrir un centre de formation sur l’ancien site Ibiden de Courtenay avec le soutien des CFA. Enfin, Franck Jeannin s’attaque à une autre pénurie, celle des développeurs informatiques, en ouvrant une école à Vierzon. Il n’y a pas de problème, il n’y a que des solutions.

zon François−Xavier Beu

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8-12

www.lettrevalloire.com

Ce magazine est un hors-série de La Lettre Valloire, bimensuel d’information politique et économique en région Centre-Val de Loire Édité par MCM Presse SAS au capital de 100 000 € RCS Tours B 450 613 591 Siège social : 14, boulevard Heurteloup à Tours Adresse postale : BP 92031 37020 Tours Cedex 1 02 47 70 60 00 contact@lettrevalloire.com Bureau parisien : 15, rue du Louvre 75001 Paris Rédaction : François-Xavier Beuzon (rédacteur en chef) Jean-Christophe Savattier (rédacteur en chef adjoint) Aurélie Vouteau (édition) Ont participé à ce numéro : Morgan Boëdec Guillaume Fischer Anthony Gautier Bruno Villeneuve

Points Chauds 6-7

En bref L’actualité du trimestre en bref.

8-12

Le Centre-Val de Loire veut retisser son tissu industriel La région Centre-Val de Loire s’est glissée dans le dispositif des Territoires d’Industrie. Neuf bassins d’emploi régionaux regroupant une trentaine de communautés de communes ou d’agglomération ont été sélectionnés.

Maquette : Régis Beaune Publicité : AN Média (Aline Noirot) 07 78 25 26 87 Diffusion : Nadine Gomès Edyta Jurek Crédits photographiques : Arnaud Lombard : Une, 24, 32 DR : 6, 7, 11, 14, 15, 18, 20, 21, 27, 28, 30, 36, 37, 40, 42, 45, 46 Jean-Christophe Savattier : 8, 10, 11, 12, 17 Cosmetic Valley : 23, 23, 24 Anthony Gautier : 26, 38, 43 Bruno Villeneuve : 34

18

Impression : Imprimerie Vincent, Tours (37) Informations légales : Abonnement annuel 2019 (23 numéros + magazines hors-séries) : 385 € Abonnement électronique avec édition bihebdomadaire : 485 € Prix de ce numéro : 5 €

14

MPLS voudrait embaucher MPLS a accueilli dans ses locaux la signature de la déclinaison locale du dispositif Territoires d’industrie. Son dirigeant attend des solutions ajustées et personnalisées aux difficultés de recrutement.

15

« Le vrai problème est celui du recrutement » Patrick Bourrelier, dirigeant de JSM Perrin à Châlette-sur-Loing (45), est en première ligne pour mettre en œuvre le programme « Territoires d’Industrie » dans le Montargois.

CPPAP : 0121 I 85872 ISSN : 1246-4333 Dépôt légal : septembre 2019 Directeur de la publication : François-Xavier Beuzon

MCM presse 4 La Lettre Valloire - Septembre 2019

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La gratuité des transports publics s’invite aux municipales À l’occasion des deuxièmes Rencontres internationales des transports publics gratuits, partisans et opposants du libre accès ont rodé leurs arguments.

Les élus échangent leurs recettes de développement Dev’Up, l’agence de développement économique de la région Centre-Val de Loire, organisait le 2 juillet à Loches sa première université des élus.


22-24

Sommaire SEPTEMBRE 2019

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Économie 20-21

En bref L’actualité du trimestre en bref.

22-24

La Cosmetic Valley ne maquille pas ses ambitions La Cosmetic Valley constitue l’un des derniers poumons industriels du territoire. Mais la tâche est rude pour promouvoir le made in France challengé par la concurrence asiatique.

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Le Cosmetic Park orléanais reverdit l’industrie La pose de la première pierre du Cosmetic Park a eu lieu fin juillet à Boigny-sur-Bionne (45). À terme, 500 emplois pourraient naître sur ce site innovant.

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27

Caudalie rapatriera sa production en 2020 Un an après avoir inauguré un nouveau site logistique et de recherche à Gidy, au nord d’Orléans, Caudalie nourrit plusieurs projets de développement.

28

Genialis lance sa marque de cosmétiques naturels Grâce à la maîtrise d’un procédé d’émulsification à froid, la GreenTech Genialis a créé sa gamme « La Nouvelle Botanique ».

30-31

Les pirates d’Easyflyer rendent leur pavillon Les fondateurs de l’imprimerie en ligne orléanaise Easyflyer quittent l’entreprise, quatre ans après son rachat par le groupe américain Cimpress.

À LA UNE Marc Vergnet, entrepreneur jusqu’à plus soif… Le célèbre entrepreneur, spécialisé depuis toujours dans les énergies renouvelables, est l’un des co-fondateurs de Mascara Renewable Water. Installée à Chartres, cette startup a développé une solution solaire de désalinisation d’eau de mer.

AFL devrait regrouper ses activités sur la friche Ibiden Le petit groupe industriel AFL propose de regrouper ses activités sur la friche industrielle Ibiden de Courtenay (45). Chiesi muscle son usine blésoise Le laboratoire pharmaceutique transalpin s’apprête à doper les capacités de son usine de La Chaussée-St-Victor, près de Blois.

36

Les projets logistiques euréliens au pas Aux limites de l’Eure-et-Loir et des Yvelines, les dossiers logistiques de Parcolog et de FM Logistic patinent. Celui de Prologis est un peu mieux engagé.

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STMicro investit à Tours Les dirigeants de l’usine STMicroelectronics de Tours envisagent d’investir dans une nouvelle ligne de fabrication de composants électroniques.

38

Quand les entreprises prennent en main la formation À l’image d’Avlo, la pénurie de main-d’œuvre qualifiée – et motivée – pousse certaines entreprises à proposer ellesmêmes des modules de formation.

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Mobil Form invente la formation itinérante Thomas Drosten, pdg de Supra Technologies à Monnaie (37), a eu l’idée de créer Mobile Form, une unité de formation à l’usinage qui se déplace à la rencontre des demandeurs d’emploi.

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AlgoSup sur un petit nuage à Vierzon Un entrepreneur du numérique installé dans le Berry va ouvrir dès la rentrée 2020 une école de développement informatique à Vierzon.

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L’intelligence artificielle, nouvel ange gardien des entreprises Nextino, filiale du groupe AtempoWooxo, leader européen de la sécurité informatique, a ouvert au Lab’O d’Orléans un centre de recherche en IA.

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La CELC lance le crédit en ligne pour les communes Afin de répondre aux besoins de financement des communes de moins de 5 000 habitants, la Caisse d’Épargne Loire-Centre propose depuis le mois de juin une solution digitale de crédit.

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Chantiers

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Carnet

Nos Infos Services 21

Paroles d’experts Prévenir les conduites addictives en milieu tre professionnel. Avec no e. ntr partenaire Focsie Ce

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Points Chauds

En bref

PREMIÈRE DE CORDÉE

Laurence Hervé, la sœur d’Emmanuel Hervé, patron du groupe Hervé Thermique (350 M€ de CA) fondé par leur père Michel, figurait parmi les 19 premiers candidats investis par LREM pour les prochaines élections municipales. Et bien entendu à Joué-lès-Tours, siège de l’entreprise familiale… Elle conduira une liste où figurera Jean-Christophe Turot, ancien premier adjoint du maire en place, Frédéric Augis. Ce dernier, qui a démissionné de LR, était apparu dans la liste des 72 maires de droite et du centre soutenant l’action d’Emmanuel Macron, avant de démentir vigoureusement avoir donné son accord. Cette tentative d’emboîter le pas des marcheurs, suivie de deux autres en arrière, n’aura donc pas servi à grand-chose. Le 13 septembre, au moment où nous bouclons cette édition, aucun autre candidat que Laurence Hervé, maire sortant ou challenger, n’était investi poar LREM en région Centre-Val de Loire. Que d’espoirs déçus !

DUEL À ROMO À Romorantin, le maire sortant affrontera son premier adjoint aux élections municipales de mars. Deux jours après l’interview donnée par Jeanny Lorgeoux à l’édition locale de La Nouvelle République, où celui qui est maire depuis 1983 demandait à son numéro deux Didier Guénin « de clarifier sa situation », ce dernier lui a répondu de la plus limpide des façons en annonçant le 6 septembre sa candidature au fauteuil de maire. Membre du parti socialiste, formation qu’a quittée Jeanny Lorgeoux pour soutenir « la volonté de réforme du président de la République », Didier Guénin assure n’être « candidat contre personne ». En face, son ancien mentor s’indigne : « Je l’ai recruté, il y a un pacte passé ».

Les Républicains aligneront Raphaël Hougnon, un réparateur informatique maire du village de Villeherviers depuis 2014. Et le MoDem investira Louis de Redon, déjà conseiller municipal, qui rêve d’être aussi adoubé par LREM.

pas à se remettre d’aplomb souffrent de ne pas avoir de boulot, sentimentalement, sexuellement. Le bouc émissaire, c’est l’homme politique ».

COUP DE BLUES Selon Jeanny Lorgeoux, son principal opposant n’est pas Didier Guénin, Raphaël Hougnon ou même Louis de Redon : « C’est plutôt le désintérêt des gens pour la politique alors que c’est un exercice, un art formidable. Ils ne se rendent pas compte de ce qu’on fait, ils ne voient que l’écume des jours ». Poussant plus loin l’analyse, le maire de Romorantin estime que nous sommes face à « un changement de civilisation : certains sont laissés pour compte, ceux qui n’arrivent

TOUT DE SUITE A Blois, Marc Gricourt, le maire socialiste en place, aborde la séquence des prochaines municipales avec beaucoup d’assurance. Ce qui l’amène à prévenir ses « alliés » écologistes par la voix de Frédéric Orain, le premier secrétaire du PS en Loir-etCher : « Si les écologistes

veulent se compter et présenter une liste dès le premier tour, c’est leur affaire, mais ils prennent un risque ». Le maire de Blois ne serait pas du tout favorable à un accord d’entre deux tours, à condition bien sûr que les écologistes passent les 5 % des suffrages exprimés, seuil requis pour négocier une fusion. L’accord, c’est tout de suite et maintenant…

FERMEZ LE BAN

Les commerçants des Halles de Tours sont vent debout contre leur maire Christophe Bouchet. Dans une tribune cinglante, ils se sont opposés à l’avant-projet de rénovation de ce haut-lieu de la bonne chère tourangelle. Ils considèrent que la municipalité néglige les aspects commerciaux d’un projet réduit, selon eux, à sa seule facette immobilière. Le maire n’a pas tardé à riposter dans un communiqué mi-figue-mi raisin dans lequel il se félicite « que les commerçants adhèrent à un projet de rénovation qui préserve et développe leur savoir-faire inégalable ». Après le cirage, la brosse à chiendent. Selon Christophe Bouchet, « le projet se fera. Il se fera d’autant plus que d’importants travaux de mise aux normes sont obligatoires pour que les commerçants continuent leurs activités ».

De Jean d’Haussonville, directeur général du Domaine de Chambord, condamné par la cour administrative d’appel de Nantes à verser une taxe foncière à la commune de Chambord : « Je refuse de payer des impôts alors que le monument participe à un service public et au rayonnement du pays. » De Christophe Degruelle, président socialiste de la communauté d’agglomération de Blois, à François Bonneau qui recevait l’ambassadeur de Chine

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UNE HISTOIRE À DORMIR DEBOUT

Est-ce pour réveiller les consciences que Jean d’Haussonville se lance dans la commercialisation de matelas ? Toujours est-il que le Figaro du 3 août nous a appris, en pleine sieste estivale, que le ci-devant directeur général du Domaine de Chambord avait décidé de vendre sur internet des produits de literie haut-degamme, aux appellations prestigieuses (François Ier, comte de Chambord et Louis XIV) ; les prix vont de 799 € à 2 599 € l’unité. Leur achat doit servir « à financer les projets » du château, précise le haut fonctionnaire, dont on ignorait à quel point un business man sommeille en lui. Mais avant de pouvoir compter sur un matelas de billets, le Domaine devra donner du ressort à sa vente en ligne : son site chambord.soliving.fr n’est pas sécurisé et donc inaccessible et plusieurs sociétés se prévalent déjà de la marque « matelas Chambord ». Monsieur le Comte est dans de beaux draps !

DÉGOÛTÉ Président de l’union des maires ruraux du Loiret, Gilles Lepeltier, maire depuis 2001 de Lion-enSullias (400 habitants), entre Gien et Sully-surLoire, ne briguera pas un nouveau mandat. Il explique « que depuis le début de mon dernier mandat, les ententes entre les élus et les équipes ont évolué. L’obligation de se mettre en communauté de communes a exclu les ruraux. Le tout avec des tensions sur les transferts de compétences ». En outre, confronté aux incivilités, il avoue avoir parfois eu peur : « Un jour, on se fera tuer parce qu’on aura interdit aux gens de fumer dans nos salles des fêtes ».

TOUCHE PAS À MON MAIRE François Jolivet, député LREM de l’Indre, et sa collègue Aude Bono, député LREM de l’Aisne, ont fait signer par 85

CHIFFRE

DU TRIMESTRE

50 000 C’est le montant, en euros, de l’aide que le conseil départemental de l’Indre a accordé à un médecin s’installant à Buzançais. Une autre, limitée à 15 000 €, a été versée à un de ses confrères posant sa plaque à Argenton-sur-Creuse. L’illustration cruelle des dégâts de la désertification médicale que l’État essaie de colmater avec ses CPTS, regoupements de professions de santé sur un même territoire.

députés LREM et MoDem un texte dénonçant les violences contre les élus locaux. « Il est devenu banal d’accuser les élus, locaux et nationaux, de tous les maux au risque de mettre en doute l’efficacité de notre démocratie. Les maires sont les garants de notre bienvivre », affirme le texte qui rappelle que « à l’aube d’une

nouvelle campagne municipale, il est important de réaffirmer haut et fort notre défense de la figure de l’élu local en général, et celle du maire en particulier. »

INDÉPENDANCE Jamais en retard d’une initiative, la maire de Chartres Jean-Pierre Gorges vient de rédiger une « déclaration d’indépendance » adressée aux maires de France. Elle aurait déjà recueilli la signature de 380 d’entre eux. C’est une réponse, justifie l’ancien candidat à la candidature à l’élection présidentielle de 2017, au ralliement à Emmanuel Macron de 72 maires de droite et du centre. « Qu’on nous laisse faire notre travail, nous n’avons pas besoin d’une carte d’un parti ou d’un label pour gérer nos communes », estime-t-il.

RETOUR AUX SOURCES Dans le brouillard où tâtonnent Les Républicains, un coin de ciel bleu est apparu : l’ancien député-maire d’Orléans Serge Grouard a repris début juillet sa carte d’adhérent au parti. Sa déclaration du 19 juin à France Bleu Orléans (« Je suis parti sans aucune intention de revenir ») ne concernait donc pas Les Républicains, dont il avait claqué la porte après l’élection de Laurent Wauquiez. Pour la suite, on peut se fier à l’autre déclaration radiodiffusée de Serge Grouard : « Maintenant, on va voir comment les choses évoluent. »

en France : « Tu vas lui parler de la démocratie en Chine ? » De François Cormier-Bouligeon, élu député du Cher en 2017 grâce à l’investiture de La République en Marche, après avoir refusé cette fois l’investiture du mouvement : « L’avenir de Bourges ne doit pas être décidé par un état-major parisien. » De Serge Grouard, revenu cet été aux Républicains, apostrophant le maire d’Orléans lors d’un mémorable conseil municipal : « Monsieur (sic) Carré, nous divergeons. C’est la fin d’un chapitre de plus d’une vingtaine d’années ».

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Points Chauds

Politique ĂŠconomique

Le Centreveut retisser

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-Val de Loire son tissu industriel Victime, comme d’autres, d’un fort mouvement de désindustrialisation, la région Centre-Val de Loire s’est glissée dans le dispositif des Territoires d’Industrie issu des travaux du Conseil national de l’Industrie. Neuf bassins d’emploi régionaux regroupant une trentaine de communautés de communes ou d’agglomération, ayant tous la particularité de présenter un réel potentiel industriel, ont été sélectionnés. Ils vont bénéficier, dans le cadre de procédures contractualisées, de la mobilisation et des fonds des pouvoirs publics. Le but est d’inciter les entreprises industrielles à sauter le pas et à engager de véritables politiques d’innovation ancrées dans la durée.

A

morcé avec le premier choc pétrolier, mais surtout sensible depuis le début des années quatre-vingt, le déclin industriel de la France est impressionnant. En 1980, la part de l’emploi manufacturier dans l’emploi total était de 22,1 %. Fin 2018, elle était inférieure à 10 %. La part

de l’industrie manufacturière dans le PIB a connu le même sort et ne dépasse guère aujourd’hui les 10 %, soit deux fois moins que l’Allemagne. Ancienne place-forte de l’industrie nationale – elle a longtemps occupé le cinquième rang des vingt-deux régions françaises sur ce plan, notam-

ment grâce à la présence de nombreux sous-traitants de l’automobile et de l’armement – grâce en partie, mais pas seulement, aux délocalisations massives des usines franciliennes au début des années soixante, la région CentreVal de Loire essaie de remonter la pente. La collectivité régionale a parLa Lettre Valloire - Septembre 2019 9


Points Chauds

Politique économique

faitement conscience d’une situation devenue critique et souhaite contribuer à ce que les écosystèmes économiques locaux rebondissent en réarmant leur appareil industriel. Faisant flèche de tout bois, l’exécutif s’est ainsi inséré avec beaucoup de volontarisme dans le dispositif dit des Territoires d’Industrie, issu des travaux du Conseil national de l’Industrie (CNI). Lancée en novembre 2018 par le Premier ministre, cette initiative visait à retenir 124 territoires « à forte dimension industrielle, présentant une forte identité et un savoir-faire reconnu, et où l’ensemble des acteurs sont mobilisés pour le développement ». Finalement, 141 ont été labellisés, dont 9 en région Centre-Val de Loire, soit 6,4 % du total, ce qui excède, un peu, le poids démographique (3,8 %) de la région dans l’ensemble national, et ses 67 millions d’habitants. Le cahier des charges avait été volontairement flouté afin de pouvoir débrider toutes les initiatives. À l’issue de cet appel d’offres très ouvert, l’État promettait aux territoires sélectionnés un engagement financier fléché d’environ 1,36 Md€, « mais surtout

Harold Huwart, vice-président de la Région Centre-Val de Loire.

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la mobilisation de ses services. Ce dernier veut être un accélérateur du développement, pas un frein ! », explique Harold Huwart, le vice-président de la Région Centre-Val de Loire en charge du développement économique, mais aussi l’une des cinq personnalités qualifiées retenues par le gouvernement pour cadrer le dispositif.

mique bottom up ». Cet anglicisme à la mode, que l’on oppose à son antonyme de top down, signifie que désormais toute initiative doit venir de la base, dans une dynamique ascendante et non pas partant du sommet de l’État pour descendre vers les territoires. Après plusieurs mois d’engagement et de discussions parfois serrées, 9 Ter-

“ FINALEMENT, 141 TERRITOIRES D’INDUSTRIE ONT ÉTÉ LABELLISÉS, DONT 9 EN RÉGION CENTRE-VAL DE LOIRE, CE QUI EXCÈDE, UN PEU, LE POIDS DÉMOGRAPHIQUE (3,8 %) DE LA RÉGION DANS L’ENSEMBLE NATIONAL

« Les quatre mots clés, c’est recruter, innover, attirer et simplifier, poursuit Harold Huwart. Le sujet, ce n’est pas d’abord celui du montant de l’engagement financier de la puissance publique. Les sommes en jeu sont d’ailleurs plutôt anecdotiques. Il réside davantage dans l’élaboration d’un panier de services personnalisé, adapté aux spécificités et à la culture industrielle du territoire concerné». Pour preuve de cette volonté de coller au terrain, le pilotage de l’opération a été confié aux Régions, ainsi qu’à la trentaine d’intercommunalités impliquées, « sans oublier les industriels, naturellement, qui doivent participer en première ligne à la cogestion de l’opération. Certes, l’impulsion a été donnée par l’État, mais le gouvernement veut privilégier une dyna-

ritoires d’Industrie s’étendant sur 31 EPCI, dont 3 communautés d’agglomération, représentant à peu près toutes les composantes de la Région Centre-Val de Loire, sont sortis de la marmite qui a bouillonné pendant plusieurs semaines : les voisines de Bourges et Vierzon (3 EPCI), avec extension à la communauté de communes Sauldre et Sologne (Argent-surSauldre), le Pays d’Issoudun avec extension à la communauté d’agglomération de Châteauroux Métropole, Montargis (4 EPCI) avec extension à la communauté des communes giennoises, Pithiviers et le nord Loiret (3 EPCI), la Vallée du Cher (2 EPCI), celle du Loir (2 EPCI), avec extension aux communautés de communes du Perche et Haut Vendômois, des Collines du Perche et du Bonnevalais, la Vallée de l’Huisne (4 EPCI), le Grand Est Touraine et ses 4 EPCI de Bléré Val de Cher, du Castelrenaudais, de Touraine Est Vallée et du Val d’Amboise, et enfin Dreux-Vallée de l’Eure, composé de l’agglomération du Pays de Dreux et des Portes Euréliennes d’Îlede-France. « Ce qui est intéressant dans ce dossier, suggère un praticien du développement économique régional, c’est que le saupoudrage a été évité. L’idée, c’était de soutenir des dynamiques industrielles qui préexistaient. Les territoires qui ont été retenus peuvent présenter des vulnérabilités, des fra-


David Simonnet

gilités – c’est le cas de ceux du Berry (NDLR) –, mais ils ne partent pas de

au secours de la victoire. Les territoires métropolitains régionaux sont ainsi

“ LE DISPOSITIF N’EST PAS ADAPTÉ POUR LE SAUVETAGE DE FILIÈRES EN DÉCLIN OU DE TERRITOIRES FRAPPÉS PAR UN SINISTRE INDUSTRIEL

zéro et recèlent un potentiel élevé et sous-exploité ». Autour de Bourges, véritable bastion des industries de défense, gravitent ainsi toute une noria de sous-traitants dans les secteurs de la mécanique et de l’électronique qu’il conviendrait de renforcer. Le Montargois, le Giennois et le Pithiverais font également office de piliers de l’industrie régionale en offrant de belles vitrines, comme le spécialiste de la chimie fine Axyntis à Pithiviers et son président fondateur David Simonnet, le fabricant de produits cosmétiques Shiseido et l’ascensoriste Otis à Gien ou le géant Hutchinson, qui compte 1 400 salariés dans son unité de production de Montargis et son centre de recherche de Châlettesur-Loing, le producteur de papier sanitaire et domestique ICT à Pannes et quelques autres fleurons des environs. « Il nous fallait éviter deux écueils, analyse Harold Huwart. D’une part, nous devions faire attention à ne pas voler

un peu hors cadre. Mais à l’inverse, le dispositif n’est pas adapté pour le sauvetage de filières en déclin ou de territoires frappés par un sinistre industriel. » Une fois définis, ces périmètres d’intervention ont, dès le début, fait l’objet de procédures de contractualisations individualisées. « C’est en effet à l’échelle des territoires,

au plus près du terrain, que doivent s’élaborer les outils et les procédures, ajoute Harold Huwart. La palette des actions est très complète et cohérente. Il y a naturellement un important volet de simplification administrative : il est toujours possible de fluidifier un certain nombre de process nécessaires pour des autorisations requises en amont d’un projet d’installation ou de développement d’une entreprise industrielle. Ça ne coûte rien … mais c’est très utile. » Il ne s’agit pas de s’exonérer définitivement de toutes les contraintes réglementaires, notamment environnementales, « mais d’aller plus vite en besogne. Les entrepreneurs ont besoin de clarté et de vitesse dans l’exécution. C’est devenu aujourd’hui un facteur clef d’attractivité ». Le panier de services mis à la disposition des dirigeants d’entreprise comprend également une facette relative à l’innovation et à la recherche : les promoteurs des Territoires d’Industrie n’entendent pas créer de nouvelles structures de transfert de technologie qui sont déjà abondantes, « mais simplement inciter les entreprises industrielles à sauter le pas et à engager de véritables politiques d’innovation ancrées dans la durée ». Si on devait identifier un fil rouge dans les besoins exprimés par les principaux intéressés, ce serait naturellement celui de la formation et du recrutement. Antienne bien connue dont le contenu repasse en

L’usine Industrie Cartarie Tronchetti (ICT) de Pannes, dans le Loiret.

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Points Chauds

Politique économique

Bruno Bonnell

boucle, les industriels manquent de ressources qualifiées. « C’est un phénomène qui perdure depuis des années mais il est aujourd’hui prégnant et inhibe beaucoup de projets de développement. Il touche la plupart des métiers industriels et tous les niveaux de qualification », estime ce consultant spécialisé en ressources humaines. Lors du tour de France parcouru à l’automne dernier par Harold Huwart, accompagné par deux autres « personnalités qualifiées », membres de la mission de préfiguration, le député LREM du Rhône et entrepreneur Bruno Bonnell (Infogrames, Atari et maintenant Robopolis) et Clémentine Gallet, fondatrice de la société bretonne Coriolis Composites, et les industriels présents l’ont dit sans détour.

12 La Lettre Valloire - Septembre 2019

Patrick Poisson, dirigeant de la société AFL en passe de regrouper ses activités sur l’ancien site Ibiden de Courtenay (45), a clairement exprimé sa frustration : « Aujourd’hui, je suis obligé de refuser des commandes, notamment en Chine, car je n’ai pas assez de personnel ». Même son de cloche de Laurent Sagot, patron de MPLS à Vernouillet (28), qui témoigne à la page 14 de cette édition. « La solution passe inévitablement par une cartographie fine des besoins des industriels et par l’ajustement des offres locales de formation », estime le vice-président de la Région. Mais l’adaptation, voire le sur-mesure en matière de formation aux carrières industrielles, ne suffira pas pour venir à bout de cette pénurie. Le sujet est complexe, transversal. Il ne faut pas laisser de côté les sujets du logement ou des mobilités qui conditionnent l’accès des jeunes à la formation industrielle, en particulier de ceux qui résident en dehors des grands centres urbains. Mais il y a encore loin de la coupe aux lèvres ! L’outil Territoires d’Industrie est encore en phase de rodage. Et il lui faudra démontrer qu’il ne constitue pas le dernier avatar de l’impuissance publique en matière de développement économique territorial : plusieurs représentants patronaux de diverses régions, réunis en juin dernier au Commissariat général à l’égalité des territoires (CGET), huit mois après le lancement des Territoires d’Industrie, ont d’ailleurs fait remonter des difficultés et des manques persistants dans l’accompagnement de certains

dossiers : « Les sujets des périmètres et du pilotage sont des sujets chauds », a ainsi indiqué l’un des participants à cette réunion. Les territoires ne partiraient pas à égalité dans leurs relations avec l’administration : « Ce n’est pas une question politique ou de leadership, c’est surtout que certaines collectivités, voire des intercommunalités, ne disposent pas des ressources et de l’ingénierie nécessaire pour faire avancer les projets ». La secrétaire d’État auprès du ministre de l’Économie, Agnès Pannier-Runacher, a elle-même reconnu que si « plusieurs dizaines de millions d’euros de crédits étaient déjà disponibles, aucune entreprise n’avait encore pu bénéficier de ce dispositif ». Miracle de l’administration française, le dispositif des Territoires d’Industrie, qui vise à mettre de l’huile dans les rouages complexes de la machine étatique, mériterait lui-même d’être fluidifié ! Ce n’est pourtant pas faute de multiplier les initiatives. Un observatoire des Territoires d’Industrie a été porté sur les fonts baptismaux début juillet. Des groupes de travail, organisés par deux importantes associations d’élus, Régions de France et l’AdCF (Assemblée des communautés de France), devraient également se pencher à la rentrée sur les sujets de la simplification administrative, du recrutement et du foncier à vocation économique. La mobilisation de tous ces acteurs n’est pas contestable ; son efficacité devra être jugée sur le terrain à l’aune des espoirs qu’elle a fait naître. Jean-Christophe Savattier


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L’intérêt général a choisi sa banque

Pour moderniser les territoires et lutter contre les inégalités qui les touchent, pour agir concrètement au service de l’intérêt général et faire que la transformation de notre pays profite à tous, la Caisse des Dépôts crée une structure unique : la Banque des Territoires. La Banque des Territoires apporte des solutions de financement et d’accompagnement sur mesure à tous ses clients : collectivités locales, entreprises publiques locales, organismes de logement social et professions juridiques.

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Points Chauds

Politique économique

MPLS voudrait bien embaucher Installé à Vernouillet, près de Dreux (28), le mécanicien de précision MPLS a accueilli dans ses locaux la signature de la déclinaison locale du dispositif Territoires d’Industrie. Son dirigeant attend des solutions ajustées et personnalisées aux difficultés de recrutement qui entravent son développement.

Pour pallier ses difficultés de recrutement, MPLS investit dans des machines de plus en plus automatisées.

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a société MPLS (Mécanique de Précision Laurent Sagot) coule des jours heureux dans son atelier de Vernouillet (28). « Bien sûr, il ne faut pas être insomniaque parce que nous avons beaucoup investi – près de 1,5 M€ depuis deux ou trois ans, NDLR –, mais nous bénéficions d’un courant de marché porteur. Nous sommes d’ailleurs en train d’engager près de 400 000 € dans un centre d’usinage palettisé », explique Laurent Sagot, le créateur et dirigeant d’une entreprise qui devrait réaliser un CA de 2 M€ en 2019. MPLS réalise des pièces complexes usinées pour les industries de la défense. « Nous œuvrons principalement pour la branche dédiée du groupe Volvo et ses filiales, et notamment pour Renault Trucks Défense », complète le dirigeant. Ce courant d’affaires, qui va en s’accentuant, donne beaucoup de visibilité à la société qui « a aujourd’hui devant elle plus d’un an de travail… et qui pourrait en avoir facilement deux ou trois de plus. » Mais ces bonnes dispositions et ce positionnement habile buttent sur de lancinantes difficultés de recrutement : «C’est un sujet très sensible. Si nous en

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avions la possibilité, nous aurions déjà doublé notre effectif – actuellement de 8 personnes, NDLR –, y com-

commises par l’ensemble des acteurs de la formation et par l’Éducation nationale. Le travail manuel et l’industrie ont été longtemps dénigrés. Les formations à nos métiers n’ont pas toujours eu les contenus requis. Ce qui fait que nous avons souvent à reprendre les fondamentaux lors de l’intégration des collaborateurs que nous réussissons à identifier. Parfois, nous devons leur apprendre le B-A, BA, y compris sur le plan comportemental », regrette Laurent Sagot. Pour autant, ce dernier peine à formuler ce qu’il attend précisément du dispositif Territoires d’Industrie :

“ SI NOUS EN AVIONS LA POSSIBILITÉ, NOUS AURIONS DÉJÀ DOUBLÉ LES EFFECTIFS pris ceux de CS-Diffusion, la sociétésœur de MPLS dirigée par Carole, mon épouse. » La seconde entreprise familiale, qui emploie 4 salariés, conçoit, fabrique et distribue des accessoires moto de la marque Rstreet (bouchons, filets de jante, reposepied). Et elle réalise également des prestations de traitement thermique pour MPLS : « C’est tout de même rageant, nous sommes dans l’obligation de nous restreindre commercialement, parfois à la demande de nos clients qui craignent que nous ne puissions pas respecter les délais ! » Pas étonnant que l’entrepreneur ait évoqué le sujet avec les élus, lors de la signature de la convention Territoires d’Industrie du Drouais organisée dans les locaux de MPLS, en juin dernier. « Il ne s’agit pas de revenir sur les erreurs historiques qui ont été

« Bien évidemment, nous souhaitons pouvoir accéder le cas échéant à d’éventuelles subventions mais ce n’est pas le cœur du sujet. Ce dont nous avons besoin, c’est d’un interlocuteur unique qui va nous apporter du conseil adapté à nos besoins, du sur-mesure. » À ce stade, le dirigeant ne sait pas si la convention répondra à ce besoin de personnalisation et de précision de la réponse publique. Mais « c’est bien dans cette logique qu’elle doit s’organiser ». Dans cette attente, la société fait avec les moyens du bord : « Le centre d’usinage palettisé que nous allons accueillir en octobre est truffé d’automatismes. Il peut quasiment être exploité en continu en réduisant les manipulations et les interventions humaines. » JCS


« Le vrai problème,

c’est celui du recrutement »

Patrick Bourrelier, dirigeant de JSM Perrin à Châlette-sur-Loing (45), est en première ligne pour mettre en œuvre le programme Territoires d’Industrie dans le Montargois. En juin, une feuille de route, co-signée par une vingtaine d’industriels, a été adressée au gouvernement. La réponse se fait attendre …

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our l’heure, rien ne bouge. Ou pas grand-chose du moins. Le programme Territoires d’Industrie, initié par le Premier ministre Édouard Philippe à la fin du mois de novembre dernier, et qui doit être le fer de lance de la réindustrialisation de 141 territoires en France, n’a pas encore produit d’avancées notables. Alors même que certains industriels ont immédiatement saisi cette main tendue par le gouvernement pour se lancer dans une reconquête aux multiples enjeux. « Nous avons avancé à marche forcée pour établir un plan de bataille et rendre notre copie au gouvernement en juin, avec un plan d’action pluriannuel. Pour l’instant, nous n’avons pas de retour », regrette Patrick Bourrelier, le dirigeant de JSM Perrin, une entreprise de mécanique de précision implantée à Châlette-sur-Loing (45), sous-traitante de grands industriels de l’aéronautique (Thales, Safran, MBDA, Ratier, etc.). Les réunions organisées depuis le début de l’année avec une vingtaine d’industriels de l’agglomération montargoise, en étroite collaboration avec l’intercommunalité, ont permis d’identifier immédiatement des besoins communs et des attentes partagées : « Le vrai problème, pour nous tous, est celui du recrutement. Il est lié aussi à l’image pas suffisamment attractive de nos métiers alors qu’ils ont considérablement évolué depuis Zola. Il faut le faire savoir et travailler dans ce sens », commente Patrick Bourrelier. Parmi les préconisations adressées au gouvernement au début de l’été, la

nécessité de mettre en place une relation plus étroite avec l’Éducation nationale arrive logiquement en tête. «Nous allons créer une association

lières d’apprentissage, même à l’étranger. Impossible de trouver des candidats. Dans nos entreprises, nous sommes tous confrontés à un

“ NOUS AVONS AVANCÉ À MARCHE FORCÉE POUR ÉTABLIR UN PLAN DE BATAILLE. POUR L’INSTANT, NOUS N’AVONS PAS DE RETOUR

d’industriels du Montargois avec des groupes de travail afin de parler d’une seule et même voix avec l’Éducation nationale, intervenir dans les classes et faire venir les élèves dans nos entreprises. Il faut faire la promotion de nos métiers du collège jusqu’au lycée », poursuit Patrick Bourrelier. Si, jusqu’à présent, le gouvernement n’a pas accusé réception de la feuille de route des industriels du Montargois, l’enveloppe financière accordée à ce programme – 1,3 Md€ à l’échelle nationale – n’a pas non plus été libérée. « C’est un peu nébuleux car les fonds passent par les Régions et les comcom et ce sont elles qui les mettront ensuite à notre disposition », explique Patrick Bourrelier. En tant que chef d’une entreprise de 50 salariés (5,5 M€ de CA), installée sur un territoire qui peine lui-même à séduire à l’extérieur de ses frontières, Patrick Bourrelier espère que ce programme national permettra de redorer le blason de l’industrie et susciter, enfin, des vocations. « On a tout essayé. Avec Pôle Emploi, avec les fi-

problème de pyramide des âges puisque, en dehors de tout développement, nous n’arrivons même plus à remplacer les départs à la retraite. Du coup, en s’appuyant sur ce programme, on envisage de créer une filière de formation en métallurgie jusqu’au BTS. Ce serait une ressource essentielle pour nous. » Si l’on veut que la France redevienne une grande puissance industrielle, la question du recrutement est la priorité des priorités. « Pour nous, c’est la clé aujourd’hui », conclut Patrick Bourrelier. AG

Pour Patrick Bourrelier (JSM Perrin), « Il faut faire la promotion de nos métiers du collège jusqu’au lycée. »

La Lettre Valloire - Septembre 2019 15


Points Chauds

Transports

La gratuité des transports publics À l’occasion des deuxièmes Rencontres internationales des transports publics gratuits qui se sont tenues les 10 et 11 septembre à Châteauroux, ville pionnière en la matière, partisans et opposants du libre accès ont rodé leurs arguments. A n’en pas douter, le sujet sera au menu des débats des prochaines municipales dans de nombreuses villes.

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a question de la gratuité des transports publics collectifs sera, à n’en pas douter, l’une des thématiques les plus en vue des prochaines municipales. Réunis les 10 et 11 septembre à Châteauroux, ville pionnière en la matière puisque la gratuité y fut instaurée… il y a dix-huit ans, les élus favorables à la formule du libre accès aux transports se sont frottés à quelques intervenants plus circonspects, procurant ainsi un avantgoût des débats de la campagne qui se profile. Premier constat de ces deuxièmes Rencontres internationales des transports publics gratuits, « une trentaine de villes moyennes ont sauté le pas et beaucoup d’équipes en lice pour le prochain mandat ont mis à l’étude des projets de gratuité totale ou partielle », estime Gil Avérous, le maire LR de Châteauroux qui juge, qu’en ce qui le concerne, « la gratuité est devenue irréversible. Je n’en suis pas un ayatollah mais je souhaite bon courage à mes adversaires s’ils souhaitent revenir sur ce principe ». On sait que l’agglomération calaisienne, qui avait dépêché des émissaires à Châteauroux, se trouve aujourd’hui en plein préparatif pour un passage à la gratuité qui sera effectif au 1er janvier 2020. « Valenciennes vient d’offrir le libre accès aux moins de 25 ans. Béthune a mis en place une navette gratuite en centre-ville. Le Luxembourg va être le premier État souverain à passer à la gratuité. Et il est désormais de notoriété publique que la question est aussi pendante dans de grandes agglomérations comme Lille ou Nantes, où respectivement Martine Aubry et Jo-

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hanna Rolland ont mis le sujet à l’étude », nous indique le chercheur Maxime Huré qui préside le tout nouvel Observatoire du transport gratuit. À Châteauroux, le bilan flatteur de l’accès libre aux bus du réseau Horizon, décidé par Jean-François Mayet, le prédécesseur de Gil Avérous, n’offre pas beaucoup de prise à d’éventuels op-

teauroux Métropole : un système d’information voyageurs dernier cri a été installé et l’achat de bus flexibles à grande capacité a même été financé par la collectivité. « L’accroissement de la qualité de service est, en effet, une condition sine qua non de la réussite d’une mise en gratuité d’un réseau de transport public à laquelle… nous ne sommes

“ IL EST DÉSORMAIS DE NOTORIÉTÉ PUBLIQUE QUE LA QUESTION EST AUSSI PENDANTE DANS DE GRANDES AGGLOMÉRATIONS

posants. « L’objectif était de doubler la fréquentation qui était d’un peu moins de 1,5 million de voyages par an ; elle a plus que triplé. Le taux d’utilisation du réseau était de 21 voyages par habitant contre 34 pour la moyenne nationale à l’époque. Il est aujourd’hui de 73 voyages alors que la moyenne nationale a stagné, à 35 voyages. Le cap des 5 millions de voyages a été franchi en 2017 », détaille Gil Avérous. Et cette augmentation spectaculaire n’a pas éreinté les finances de la collectivité. Il est vrai que les recettes générées par la billetterie (400 000 €) ne représentaient que 14 % du coût total de l’exploitation du réseau. Elles ont été facilement compensées par le léger accroissement – un demi point – du versement transport (210 000 € de produit fiscal supplémentaire) et des économies réalisées sur l’exploitation, négociées avec le délégataire. « Le tout sans réduire l’offre, ni la qualité de service, bien au contraire », insiste le président de Châ-

d’ailleurs pas franchement favorables », tempère Bruno Gazeau, le président de la Fédération nationale des associations d’usagers du transport (Fnaut) : « S’il s’agit d’accroître la fréquentation, nous préférons des actions sur l’amélioration des fréquences, du cadencement et du confort. Par ailleurs, l’accès aux transports des populations les plus vulnérables peut être correctement traité, me semble-t-il, par la tarification sociale ». La crainte des représentants des usagers est que la généralisation de la gratuité… se paie cash sur le front de la qualité de service. « Déjà, de façon générale, nous avons observé une tendance à la paupérisation de certains critères de qualité lors des derniers renouvellements de délégations de service public (DSP) transport. Nous craignons, à la Fnaut, que l’extension de la gratuité tire le transport public vers le bas. » « Il ne faut pas opposer artificiellement gratuité et qualité de service. Ce


s’invite aux municipales n’est pas du tout le sujet », s’insurge Patrice Vergriete, le maire et président de la communauté urbaine de Dunkerque. Ce dernier a entraîné à partir de 2015 la collectivité qu’il dirige sur le chemin du libre accès aux transports publics. « Il faut bien voir d’où nous venions », se remémore l’élu divers gauche qui a déposé en 2014 l’ancien ministre Michel Delebarre dont il a été l’adjoint durant les deux mandats précédents : « Dunkerque, c’était Detroit ! Le règne du tout bagnole et un taux d’utilisation du transport public parmi les plus bas de France, avec 5 % des déplacements ». Dans ce contexte, le passage à la gratuité a fait l’effet d’un choc psychologique de grande ampleur : « Déjà, dans un premier temps, nous avons redonné du pouvoir d’achat aux Dunkerquois. Les habitants qui ont troqué leur véhicule pour le bus réalisent quotidiennement, en cumulé, 500 000 € d’économies de frais de carburant, ce n’est pas rien ! » À Dunkerque, comme à Châteauroux, la modicité des recettes de billetterie a permis de faire passer en douceur la pilule : « De plus, mon pré-

décesseur avait eu la bonne idée, en fin de mandat, d’augmenter le versement transport pour financer un pharaonique projet d’Arena que j’ai abandonné. Je n’ai pas eu trop de mal dans ces conditions à équilibrer le budget et à injecter 12,5 M€ dans l’amélioration du réseau. » Au final, les 17 M€ de dépenses supplémentaires et de manque à gagner générés par la gratuité ont été compensés par la hausse de 10 M€ du versement transport et par 7 M€ d’économies réalisées sur le fonctionnement de la communauté urbaine dunkerquoise (200 000 habitants). « Pour autant, la gratuité n’est pas une fin en soi. C’est avant tout un formidable levier de transformation des espaces publics », affirme Patrice Vergriete. À Dunkerque, l’accroissement très important de la fréquentation sur certaines dessertes a ainsi permis d’accompagner des actions de rénovation du centre-ville. « La collectivité a récupéré des parkings qui n’étaient plus guère utilisés pour les transformer en surfaces commerciales. Nous avons ainsi un projet de nouveau quartier (Les Allées de

l’Arsenal, NDLR) de 12 000 m2, dont 4 000 m2 en hyper-centre », se félicite le maire de Dunkerque. « La gratuité, pourquoi pas ?, nuance pour sa part Charles-Éric Lemaignen, l’ex-président de la communauté d’agglomération d’Orléans et vice-président du Gart (groupement des autorités responsables de transport). Pour des réseaux où les recettes des titres de transport sont faibles ou symboliques, je ne vois pas d’opposition de principe. C’est une décision politique. Pour les réseaux de plus grand gabarit avec de fortes fréquentations, c’est beaucoup plus problématique ». À Lyon, Nantes ou à Bordeaux, la billettique peut s’élever à plus de 200 M€ et représenter quelque 20 % des recettes : « Des sommes pareilles ne se trouvent pas sous le sabot d’un cheval », persiste Charles-Éric Lemaignen. Surtout dans le contexte politique actuel où le principe du versement transport – dispositif unique en Europe – fait l’objet de vives controverses... Jean-Christophe Savattier

Gil Avérous estime que la gratuité des transports publics est devenue irréversible à Châteauroux.

La Lettre Valloire - Septembre 2019 17


Points Chauds

Aménagement

Les élus échangent leurs

recettes de développement Dev’Up, l’agence de développement économique de la région Centre-Val de Loire, organisait le 2 juillet à Loches sa première université des élus. Ces derniers, qui représentaient la moitié des 80 EPCI de la région, ont pu échanger sur leurs pratiques en matière d’accueil et de soutien aux entreprises.

T

Le président François Bonneau a conclu les travaux de cette première université des élus en annonçant la tenue d’une deuxième session le 9 octobre à Blois.

out est parti l’an passé d’une réflexion venue du terrain, à la fin d’une session de l’université des développeurs, une initiative de Dev’Up destinée à confronter les expériences de ces responsables et chargés de mission économie des 80 établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) de la région Centre-Val de Loire : « Il faut qu’on fasse passer ce message aux élus ». Quel message ? Celui d’une action plus fluide et plus efficace de ces collectivités territoriales auxquelles la loi NOTRe a confié, au côté des Régions, le pilotage du développement économique local. Et le meilleur moyen de faire passer ce message, c’est de favoriser l’échange entre élus sur les retours d’expérience et les bonnes pratiques qui en découlent. S’inspirant de l’université des déve-

loppeurs, Dev’Up et le conseil régional du Centre-Val de Loire ont donc lancé une université des élus, dont la première session s’est déroulée le 2 18 La Lettre Valloire - Septembre 2019

juillet à Loches, siège de la communauté de communes Loches Sud Touraine, un EPCI né le 1er janvier 2017 de la fusion parfaitement réussie de quatre communautés de communes (lire, à ce sujet, « Loches Sud Touraine coule des jours heureux » dans notre édition de juin).

ses réussites. Jeanny Lorgeoux est revenu, quant à lui, sur le partenariat réussi entre la communauté de communes du Romorantinais et du Monestois, qu’il préside, et la Sem patrimoniale Territoires Développement pour la réinstallation de Caillau en périphérie de Romorantin.

“ FAVORISER L’ÉCHANGE ENTRE ÉLUS SUR LES RETOURS D’EXPÉRIENCE ET LES BONNES PRATIQUES QUI EN DÉCOULENT Une quarantaine d’EPCI régionaux étaient représentés – souvent par leurs présidents ou vice-présidents économie, parfois les deux –, soit au total plus de soixante élus. Parmi eux, Gil Avérous, président de Châteauroux Métropole, Gérard Hamel, son homologue de la communauté d’agglomération du Pays de Dreux, mais aussi Jacques Martinet (Orléans Métropole), Christian Bouleau (Giennois), Philippe Duprieu (Dunois), Jean-Luc Brault (Val de Cher-Controis) ou Jean-Vincent Boussiquet (Chinon, Vienne et Loire). Après le traditionnel discours de bienvenue, les participants se sont répartis en sept ateliers. Dans le premier, le maire de Loches Marc Angenault a témoigné de la réussite de la mutualisation des ressources de la communauté de communes sous la houlette de Sud Touraine Active, sa « marque économique ». Dans le second, François Dumon, président de Vierzon-Sologne-Berry, a évoqué la stratégie du bassin d’emploi local et

Gérard Hamel, Gil Avérous et Christian Bouleau sont respectivement intervenus sur « le parcours résidentiel des entreprises », largement évoqué dans le supplément sur Dreux de notre édition magazine de décembre, l’accueil des nouveaux salariés comme facteur d’attractivité à Châteauroux et le partenariat entre le Mouvement des entreprises du Pays Giennois (Mepag) et la communauté de communes. Enfin, le dernier atelier était consacré au tourisme comme levier de développement économique des territoires : Christophe Thorin, vice-président tourisme de la communauté de communes du RomorantinaisMonestois, en était le référent. Lors de son discours de clôture, le président du conseil régional François Bonneau a envisagé une revoyure entre les mêmes protagonistes, « une fois ou deux fois par an. » En attendant, l’université des développeurs tiendra sa prochaine session le 9 octobre à Blois. Le thème en sera l’emploi. François-Xavier Beuzon


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Économie

En bref BARAT REGROUPE SES ACTIVITÉS À CONTRES

Implanté à St-Aignan-sur-Cher (70 salariés) et à Blois (25 salariés), le groupe Barat – qui conçoit et fabrique des équipements ferroviaires – vient de racheter les 23 000 m² de locaux de l’usine Novellini à Contres. Le groupe va y rapatrier les activités de ses deux usines loir-et-chériennes ainsi que son siège social, également installé à St-Aignan. Les locaux laissés vacants seront alors mis en vente par Barat ; la communauté d’agglomération Agglopolys serait intéressée. Parallèlement, l’équipementier de salles de bains Novellini, qui compte une cinquantaine de salariés, cherche de nouveaux locaux de taille plus réduite sur le territoire de la CdC du Val de Cher-Controis pour le montage, le stockage et la distribution de ses produits.

MARS FOOD INVESTIT ET RECRUTE À MARBOUÉ L’usine Ebly de Marboué, à côté de Châteaudun, va investir 7 M€ pour une nouvelle unité de conditionnement et de cuisson vapeur ainsi que pour la modernisation des lignes existantes ; les volumes de sachets de blé prêt-à cuire Ebly et de pochons micro-ondables de riz Uncle Ben’s devraient ainsi dépasser, à terme, les 30 000 tonnes annuelles. En parallèle, le site, qui est passé de 80 à 123 salariés en cinq ans, devrait recruter 10 collaborateurs, essentiellement des postes d’opérateurs de production.

ABPC S’AGRANDIT À VIERZON Spécialiste des armatures sur mesure et du béton préfabriqué, la société Armatures Béton Préfabriqué du Centre (ABPC) compte s’agrandir à Vierzon (18) où sa surface de production passerait de 1 400 à 3 300 m². La société (3,7 M€ de CA, une vingtaine de salariés), qui possède une autre unité de 2 000 m² à Méreau, compte investir 20 La Lettre Valloire - Septembre 2019

1,5 M€ dans ce programme. ABPC a participé à d’importants chantiers, notamment celui du stade Roland-Garros.

SIDER ENGAGE UNE IMPORTANTE EXTENSION À BUZANÇAIS Déjà installée à Buzançais sur plus de 10 000 m², la plateforme logistique du spécialiste de la vente et du négoce BtoB d’articles de bricolage et de quincaillerie Sider engage un nouveau programme d’extension. Le groupe, qui connaît un développement très soutenu, va prochainement mettre en chantier un agrandissement de 12 000 m² qui sera probablement scindé en deux phases. Ce programme devrait générer la

création de 20 à 30 emplois qui viendraient renforcer les effectifs actuels composés d’environ 120 personnes.

DARGAISSE CONSTRUIT POUR VPI À VENDÔME

L’entreprise de tôlerie fine de précision et de tôlerie industrielle vendômoise Dargaisse (6,7 M€ au 31 mai 2018), va installer sa filiale

PVI (Vendôme Peinture Industrielle) dans ses meubles d’ici à la fin de l’année. Un bâtiment de 2 700 m² va être construit dans la ZI de Vendôme pour cette société spécialisée dans le traitement de surface et la peinture des pièces produites par l’entreprise. Ce projet de 2,2 M€ devrait générer 7 à 10 recrutements pour atteindre la quinzaine de salariés d’ici à trois ans.

LOCATELLI S’INSTALLE À VIERZON L’entreprise landaise de traitements de surfaces métalliques Locatelli vient de s’installer en location sur l’ancien site de production de palettes d’Altéa-PEP 18, à Vierzon, qui comprend un hangar de 1 200 m² sur une emprise d’un hectare. Locatelli va employer tout d’abord dix-huit salariés sur le site et compte recruter à la suite cinq personnes ; à ces effectifs pourront s’ajouter des intérimaires en période de forte saison.

CLAAS AMÉNAGE SON SIÈGE FRANCE À YMERAY L’allemand Claas, l’un des majors du machinisme agricole, a débuté les travaux d’aménagement de son siège France et de son centre de formation qu’il a choisi d’implanter à Ymeray, à quelques kilomètres d’Epernon. Le groupe va lancer la rénovation d’un bâtiment de 10 000 m² situé au bord de l’A11 qui fut jadis exploité par l’équipementier automobile allemand Kirchhoff. Le programme sera complété dans un second temps par la construction d’environ 20 000 m² de locaux sur une emprise de 16 ha. Ces capacités immobilières accueilleront le siège social, basé aujourd’hui à Fresnes (94), ainsi que les filiales distribution Claas Réseau Agricole et financement Claas Financial Services. Il est également prévu d’installer sur le site une importante plateforme de formation qui est actuellement basée à Evreux (28). Le site devrait employer à terme 150 salariés et recevoir chaque année jusqu’à 2 500 stagiaires.


LHUILLERY & BEULET S’AGRANDIT À CHÂTEAUDUN Lhuillery & Beulet (15 salariés), un sous-traitant spécialisé dans la fabrication de pièces mécaniques de précision pour les secteurs de l’aéronautique, de la défense et du nucléaire, va agrandir son unité de Châteaudun. Déjà implanté sur 1 200 m² au cœur de l’Hôtel d’entreprises, la société va bénéficier de l’apport d’un hall de 660 m² qui va lui être mis à disposition par la CdC du Grand Châteaudun.

DÉCORTIAT ESTELLE S’ÉTEND À ST-LAURENT NOUAN Le conseil municipal de St-Laurent Nouan (41) vient de voter la cession d’une emprise foncière située rue de la Noue-Bidet afin

d’accompagner un projet d’extension de la société Decortiat-Estelle, un spécialiste du conditionnement à façon de parfums et produits cosmétiques de luxe en petites séries. Le gabarit de cet agrandissement n’est pas connu.

J. LANFRANCO DOUBLE À LA CHAPELLE-ST-URSIN Spécialisée dans la fabrication d’écrous industriels autofreinés haut-de-gamme, la société J. Lanfranco (environ 50 salariés), installée sur la ZI Orchidée de La ChapelleSt-Ursin, près de Bourges (18), va engager un important programme d’extension. L’entreprise, qui exploite aujourd’hui 8 000 m² de locaux sur une emprise foncière de 2 ha, devrait lancer prochainement la construction d’une surface équivalente.

HF COMPANY RACHÈTE L’ALLEMAND VOXX En négociations depuis plusieurs mois, le tourangeau HF Company a conclu le rachat du n°2 allemand du marché du Home Digital Life, Voxx German Accessory Holding Gmbh. Cette société, qui était la filiale allemande du groupe américain Voxx International Corp. (450 M€ de CA en 2018), a réalisé lors de son dernier exercice (clôturé fin février dernier, NDLR) 28 M€ de CA avec ses marques Schwaiger (connectique, adaptateurs, récepteurs et antennes satellites, etc.) et Oehlbach (câbles, rallonges, accessoires audio et TV divers). Celles-ci renforcent la position de Metronic, la principale société du groupe HF Company, et double le CA de la division Home Digital Life (24,4 M€ de CA en 2018) de la société présidée par Yves Bouget (ci-contre). L’ensemble devrait largement dépasser, avec la division Digital Broadband du français (11,5 M€ de CA en 2018), les 60 M€ de CA annuel. En valeur d’entreprise – qui intègre la reprise du passif, NDLR – le prix d’acquisition de Voxx German Accessory ressort à 17,3 M€, moins un ajustement de 0,6 M€ au titre des stocks, pour un Ebitda estimé à 2 M€ en 2019/ 2020.

La Lettre Valloire - Septembre 2019 21


Économie

Spécial cosmétique

La Cosmetic Valley ne ma La filière cosmétique régionale, animée depuis vingt-cinq ans par le pôle de compétitivité Cosmetic Valley, constitue l’un des derniers poumons industriels du territoire. Mais la tâche est rude pour promouvoir le made in France challengé par la concurrence asiatique.

«I

l ne faut pas s’endormir sur nos lauriers. La marque France est reconnue à l’international, le marché mondial des cosmétiques est très porteur avec une croissance annuelle moyenne de 6 %, mais nous avons désormais affaire à des concurrents chinois et coréens qui ne souffrent d’aucun complexe », nous indique Christophe

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Masson, le directeur général du pôle de compétitivité Cosmetic Valley France. Ces concurrents audacieux hésitent de moins en moins à subtiliser à la maison France des parts d’un gâteau planétaire dont la valeur devrait s’établir à quelque 700 Md$ en 2025. Installé à Chartres, le pôle joue un rôle majeur dans la défense des intérêts de la filière. Il reste solidement arrimé aux

trois territoires qui l’ont vu naître il y a tout juste vingt-cinq ans et se développer à l’initiative des industriels : la région Centre-Val de Loire, la Normandie et l’Île-de-France. « Nous ne renions, en rien, notre ancrage. Chacun de ces territoires a des spécificités et des spécialités qu’il convient d’encourager et de valoriser. Mais la structure a désormais pris


La cour intérieure de la future Maison internationale de la cosmétique.

quille pas ses ambitions une envergure nationale », affirme Christophe Masson. Conscient que du point de vue d’un investisseur asiatique, les différences entre l’arrière-pays niçois et les plaines beauceronnes relèvent de considérations géographiques secondaires, l’État a confié en 2018 à la Cosmetic Valley un véritable mandat national de représentation de la filière. « C’est une évolution logique, compte tenu de la configuration du secteur, mais c’est aussi une responsabilité redoutable », analyse Christophe Masson. Les produits cosmétiques constituent le second excédent de la balance

commerciale française derrière le secteur aéronautique. Et ils sont aussi des atouts-maîtres du soft power tricolore. « Et nous devons incarner et protéger cette excellence… ». Cette extension du domaine d’influence a eu une conséquence immédiate sur la feuille de route du pôle chartrain qui comptabilise aujourd’hui 600 entreprises adhérentes, dont 134 en région Centre-Val de Loire qui fournit le plus gros bataillon régional, devant la Normandie (64) et derrière la toute puissante l’Île-de-France (206). « Nous devons briser une forme d’entre-soi qui

était la règle jusqu’alors, en recrutant des entreprises installées dans toutes les régions de France. Cela va forcément prendre un peu de temps », concède le directeur général de Cosmetic Valley France. Ce dernier compte beaucoup sur le projet de Maison internationale de la cosmétique pour parvenir à concilier ce rôle de vitrine de la filière et d’animateur des territoires. En 2022 au plus tard, le siège du pôle de compétitivité déménagera à quelques mètres de son site actuel de la rue de l’Étroit Degré, face à la cathédrale et son million de visiteurs annuels, dans les anciens

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Économie

La maison internationale de la cosmétique s’installera face à la cathédrale de Chartres.

Spécial cosmétique

locaux du collège Jean Moulin, mis à disposition par la Ville de Chartres. A l’issue d’une magistrale rénovation conduite par le cabinet parisien Dubuisson Architecture – qui a également coproduit, avec le célèbre architecte canadien Frank Gehry, la rénovation de la maison LVMH, dans le XVIe arrondissement –, cet écrin de 1 000 m2 abritera au rez-de-chaussée une présentation de l’excellence du Made in France dans le domaine des cosmétiques. À l’étage, le site proposera à des startups du secteur de s’installer afin de tester leurs projets et leurs technologies au contact des professionnels. « Cet incubateur devrait accueillir chaque année entre trois et six entreprises dans le cadre de résidences, probablement limitées dans le temps », note Christophe Masson. Ce dernier nous confie que quelques startups pourraient venir essuyer, dès 2020, les plâtres de ce Beauty Hub, « probablement des entreprises exerçant leur art dans le domaine du maquillage ». Ces startups, qui pourront être originaires de toutes les parties du territoire français, viendront tout aussi bien profiter des savoir-faire industriels régionaux que contribuer à leur ren-

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forcement. « En région Centre-Val de Loire, la plupart des signaux sont au vert. Les donneurs d’ordre sont clairement dans une phase d’augmentation des capacités et de réarmement industriel », se réjouit le directeur de Cosmetic Valley. Christian Dior, qui s’apprête à développer de nouvelles fabrications à Chartres sur l’ancien site du coréen Pacific Creation, Caudalie qui s’est doté d’importantes capacités logistiques à Gidy, près d’Orléans (voir l’article qui leur est consacré à la page 27) ou Guerlain, qui a investi récemment, toujours à Chartres, dans

Christophe Masson

une nouvelle ligne de crèmes et d’émulsions, ont montré la voie. Mais sans avoir encore révélé leurs intentions, des acteurs tels Shiseido et son usine de Gien ou L’Oréal également à Orléans se prépareraient à leur emboîter le pas : « Le problème persistant, et qui s’accentue, c’est celui des difficultés de recrutement. L’image médiocre dont pâtit l’industrie auprès des jeunes n’épargne pas la filière cosmétique et constitue un frein à son développement. ». Dans les prochaines semaines, le pôle chartrain devrait engager d’importantes actions d’information au cœur des lycées et des campus universitaires. « Nous souhaitons également que les territoires valorisent leur excellence. A Orléans, il y a un potentiel majeur dans le domaine de la recherche et des sciences des cosmétiques », explique Christophe Masson. Ces ambitions, qui sont soutenues par l’exécutif régional via le programme ARD 2020 Cosmétosciences, donnent lieu à des initiatives concrètes, comme l’ouverture par le CNRS d’une structure de recherche dédiée à ce sujet. Mais la capitale régionale n’est pas la seule à mobiliser sa matière grise. « À Tours, nous sommes davantage sur les sujets de recherche concernant les caractéristiques sensorielles des produits. Ces travaux s’articulent autour de l’activité du laboratoire de design sensoriel Certesens, qui est un élément crucial de notre dispositif. » Jean-Christophe Savattier


La Lettre Valloire - Septembre 2019 25


Économie

Spécial cosmétique

Le Cosmetic Park

orléanais reverdit l’industrie

La pose de la première pierre du Cosmetic Park a eu lieu fin juillet à Boigny-sur-Bionne (45). Les parfums Christian Dior s’installeront bien en 2020 dans un bâtiment de 20 000 m2, en attendant une seconde entreprise cosmétique locale. À terme, 500 emplois pourraient naître sur ce site innovant sur le plan environnemental.

À

Olivier Carré, truelle en main avec, à sa gauche, Jacques Martinet et Marianne Dubois, ont posé la première pierre du Cosmetic Park le 27 juin.

l’époque où Lexmark occupait les lieux et où la députée du Loiret, Marianne Dubois, alors étudiante, y travaillait l’été pour payer ses études, les salariés pouvaient occuper leurs moments de pause à des promenades en forêt ou à la cueillette des champignons, en fonction des saisons. C’est donc sur cette même terre boisée, entre Boigny-sur-Bionne et Vennecy (45), le long de la RD 2152, que la première pierre du Cosmetic Park a été posée, le 27 juillet, par le directeur du site voisin des parfums

Dior, le président d'Orléans Métropole, la vice-présidente de la communauté de communes de la Forêt, les maires de Vennecy et Boigny, et cette même Marianne Dubois. Fidèle au legs de Lexmark, le Cosmetic Park, aménagé sur 64 ha, sera conçu de manière à fournir aux salariés un cadre apaisant et respectueux de la nature. 26 La Lettre Valloire - Septembre 2019

JBD Expertise, Aréfim et l’architecte A26-GL en ont signé les plans, guidés par des impératifs à la fois économiques et environnementaux. Et, dès la rentrée de 2020, trois premiers bâtiments seront construits dont le premier sera un entrepôt logistique pour le compte des parfums Christian Dior. D'une surface d'environ 20 000 m2,

souligné Olivier Carré, le président d’Orléans Métropole. « La cosmétique est la grande cible économique de ce projet. L’idée est bien de regrouper, à une heure de Paris, tous les acteurs de ce domaine au sein d’une même zone, pôle d’excellence, et de créer jusqu’à 500 emplois », a poursuivi Jacques Martinet, vice-pré-

“ SEULEMENT 30 % DE LA SURFACE DE COSMETIC PARK SERA RÉSERVÉE À L’ACTIVITÉ ÉCONOMIQUE l'ensemble sera composé de cellules logistiques, de bureaux et de salles blanches pour les contrôles qualité. Il accueillera 80 salariés qui auront pour feuille de route de réceptionner l’ensemble des composants nécessaires à la fabrication des cosmétiques et parfums, des matières premières stockées actuellement sur des sites épars. « Les composants seront livrés, en flux tendus, à environ 4 km de là, un peu plus haut sur la RD2152, ce qui permettra de désengorger la commune de St-Jean-deBraye », a précisé Jean-Dominique Bosq, le directeur de Dior. Outre cet entrepôt, un autre bâtiment de 20 000 m2 sortira de terre pour accueillir une entreprise cosmétique de la région dont le nom n’a pas été dévoilé. « Il y a une cohérence évidente à ancrer sur ce site des entreprises de la Cosmetic Valley qui est un marqueur fort de notre territoire et un atout de développement économique puissant pour notre métropole », a

sident de la métropole en charge du développement économique. Deux bâtiments voués au développement industriel, et un troisième dédié à une crèche d’entreprise de 40 berceaux complètent le tout. Les trois permis de construire ont été déposés. Et, rapidement, un hôtel-restaurant, une aire de recharge pour véhicules électriques et des parcours sportifs verront le jour dans cet environnement boisé, ouverts aux personnes, même si elles sont extérieures aux entreprises. Au total, seulement 30 % de la surface de Cosmetic Park sera réservée à l’activité économique. « Nous avons recherché l’équilibre entre les activités et le milieu naturel. L’objectif est de tendre vers un parc exemplaire, neutre en émissions de CO2 et autonome en approvisionnement énergétique », a expliqué un responsable de l’entreprise Aréfim qui a acheté le site pour l’aménager voilà trois ans. AG


Caudalie rapatriera

sa production en 2020

Un an après avoir inauguré un nouveau site logistique et de recherche à Gidy, au nord d’Orléans, Caudalie, la marque cosmétique à base de pépins de raisin, nourrit plusieurs projets de développement, dont l’internalisation de sa production, jusqu’alors confiée à des tiers.

L

e laboratoire Caudalie, qui bénéficie d’une bibliothèque d’environ 1 000 matières premières naturelles, travaille d’arrache-pied afin d’étoffer sa gamme de soins pour peaux mixtes Vinopure. Lancée en 2018 sur le nouveau site de Gidy, au nord d’Orléans, cette cinquième collection sera ainsi enrichie avant la fin de l’année d’un démaquillant. La gamme a désormais trouvé sa place au sein de la marque créée en 1995 par Bertrand et Mathilde Thomas autour des produits de la vigne. Une idée qui n’est pas due au hasard puisque cette dernière est l’une des filles de Daniel et Florence Cathiard, les propriétaires du grand cru classé de Bordeaux, Château Smith Haut Lafitte. La collection de Caudalie se décline historiquement avec les produits antirides tirés du Resvératrol de Vigne, un anti-oxydant issu des sarments de vigne. La gamme naturelle propose aussi les crèmes anti-âge Premier Cru, les sérums anti-tâches Vinoperfect ainsi que les onguents hydratants Vinosource. Outre l’enrichissement de Vinopure, Caudalie est mobilisé afin d’internaliser, courant 2020, la majeure partie de la production sur le site de Gidy. Cette dernière est majoritairement sous-traitée à des fournisseurs extérieurs, comme l’angevin Inter Cosmétiques. Objectif pour Bertrand Thomas, qui assure déjà un contrôle drastique des matières premières et des produits finis, la maîtrise à 100 % de son activité. Cette garantie pour les

consommateurs est labellisée par le laboratoire de recherche de Caudalie et la Harvard Medical School, à laquelle la PME est associée. Son statut d’entreprise indépendante à taille hu-

prise familiale génèrera 290 M€ de CA et un résultat net à deux chiffres en 2019. Il est à noter que deux tiers des revenus de Caudalie sont réalisés à l’international.

Unité de mesure en œnologie, la caudalie a donné son nom à la marque de soins de Bertrand et Mathilde Thomas.

maine, sur un marché de la cosmétique où opère des géants mondiaux comme le français L’Oréal et le japonais Shiseido, constitue également un atout. La future activité de production se traduira par plusieurs dizaines de recrutements sur le site de Gidy qui compte déjà une centaine de salariés. Mais, l’an prochain, Caudalie renforcera aussi sa présence commerciale avec l’ouverture d’une nouvelle boutique-spa à Lille. La société, qui en compte déjà huit à Paris, Lyon, Nantes et Bordeaux, sa ville d’origine, est présente dans 26 pays au travers de filiales. A la clé, la préservation assurée de l’ADN de la marque que ne lui permettrait pas un réseau de distributeurs indépendants. Avec un millier d’employés, dont plus de la moitié en Europe, l’entre-

Sur le créneau de la cosmétique à base de produits naturels, Caudalie adopte également une stratégie volontariste en faveur des économies d’énergie sur son site du Loiret et la protection de l’environnement. Notée positivement par l’application Yuka, la marque annonce avoir investi 1 M€ pour isoler ses bâtiments de 13 000 m2. Grâce à des panneaux solaires installés sur ses toits, un tiers du parc de véhicules des salariés fonctionnerait par ailleurs à l’énergie renouvelable. Caudalie adhère depuis 2012 au programme 1 % pour la planète et investi de ce fait chaque année 1 % de son CA dans la plantation d’arbres. Non sans une certaine fierté, Bertrand Thomas assure ainsi avoir financé la plantation de 500 000 arbres depuis six ans, essentiellement en Amérique du sud et Guillaume Fischer en Asie. La Lettre Valloire - Septembre 2019 27


Économie

Spécial cosmétique

Genialis lance sa marque

de cosmétiques naturels

Grâce à la maîtrise d’un procédé d’émulsification à froid qui tire le meilleur des plantes sans ajouts de tensioactifs, la GreenTech Genialis, d’Henrichemont (18), a créé sa gamme « La Nouvelle Botanique ». Elle vise le marché international. émulsions à base d’huiles essentielles car elles sont par nature très volatiles », explique Isabelle DesjardinsLavisse, la présidente de Genialis. Et les vertus de ce procédé breveté en 2009 sont multiples, d’un point de vue environnemental comme galénique : «C’est une technologie plus propre et

Avec l’arrivée de sa nouvelle machine, intégralement sortie de son laboratoire, l’entreprise, qui compte dix salariés, a inauguré ses nouveaux locaux du Cher. La production va pouvoir démarrer avec pour objectif 150 tonnes de produits par an. « Pour notre gamme d’aromathérapie, nous avons séduit

“ NOUS AVONS UN TRÈS JOLI PROJET DU CÔTÉ D’ORLÉANS AVEC UNE HORTICULTRICE QUI CULTIVE DES ROSES CENTIFOLIA

C

hez Genialis, les brevets s’empilent. Après avoir œuvré dans l’agroalimentaire et mis en place un procédé de cryogénisation inédit, cette GreenTech créée en 2008 et implantée à Henrichemont (18), se lance dans l’aromathérapie et les cosmétiques naturels. En révolutionnant une nouvelle fois les processus de fabrication. La marque « La Nouvelle Botanique » est née d’une avancée scientifique. « Grâce à un procédé mécanique à froid que nous avons expérimenté avec succès, nous avons pu supprimer les tensioactifs, ces additifs chimiques qui stabilisent l'émulsion entre phases aqueuse et huileuse. Pour réaliser nos émulsions, nous travaillons à des températures comprises entre 18 et 20 C° et c’est l’une des seules manières de faire des

28 La Lettre Valloire - Septembre 2019

qui conserve bien mieux les actifs. Quand vous mettez l’émulsion sur la peau, vous sentez immédiatement la différence », commente Isabelle Desjardins-Lavisse. Pour lancer sur le marché sa nouvelle marque, Genialis a dû avoir recours à une levée de fonds, notamment pour fabriquer la fameuse machine capable de réaliser ces émulsions à froid : 1,8 M€ ont été mis sur la table, principalement par le groupe PiLeGe, qui détient aujourd’hui 17 % du capital. Une banque a abondé pour 300 000 €. « PiLeGe est spécialiste des compléments alimentaires à base de plantes et de soins prophylactiques. Nous étions donc sur la même longueur d’onde en terme de valeurs. Et, en tant qu’industriel, le groupe a vu dans notre portefeuille de brevets des opportunités pour se doter d’avantages concurrentiels importants. Notre actionnaire est à la fois notre client et notre partenaire, c’est un cas de figure idyllique pour faire du développement », se réjouit la présidente de Genialis.

des partenaires dans la parapharmacie et la pharmacie, en France et à l’étranger puisqu’on a réussi à exporter vers les Balkans. Pour la partie cosmétique, on démarre le lancement d’une douzaine de références à la fin du mois d’octobre », détaille Isabelle Desjardins-Lavisse. Le conditionnement sera, quant à lui, pris en charge par P&B Group, spécialiste de la sous-traitance cosmétique et pharmaceutique. Et, fidèle à ses préoccupations environnementales, la présidente de Genialis puise dans le terreau local les plantes nécessaires à la fabrication de ses crèmes et de ses laits pour le corps : la caméline dans le Loiret ou encore l’onagre et le lin dans l’Indre. « Nous avons un très joli projet du côté d’Orléans avec une horticultrice qui cultive des roses Centifolia, le must de la rose en parfumerie. Nous mettons en place des procédés d’extraction verte pour les gammes cosmétiques », poursuit Isabelle Desjardins-Lavisse qui table sur un CA global de 30 M€. Ça fleure bon AG la réussite …


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Économie

e-commerce

Les pirates d’Easyflyer ren Les fondateurs de l’imprimerie en ligne orléanaise Easyflyer quittent l’entreprise, quatre ans après son rachat par le groupe américain Cimpress qui reprend la barre dans une course à la rentabilité.

C

omme les mousquetaires, ils étaient quatre, mais c’est à un équipage de pirates qu’ils aimaient se comparer. Fabien Prêtre, son frère Laurent, Nicolas Besnard et Benjamin Bessone, les fondateurs de l’imprimerie en ligne Easyflyer, ont annoncé le 5 août dernier qu’ils quittaient leur « bateau magique ». Ils laissent la barre à un dirigeant issu d’OVH, Frank Bertenburg, nommé par le groupe américain Cimpress qui avait pris le contrôle de l’entreprise orléanaise en avril 2015. C’est la fin d’une belle aventure pour les quatre pirates et le début d’une reprise en main par le leader mondial de l’impression en ligne et ses marques vedettes Vistaprint et Pixartprinting. Le communiqué diffusé par Cimpress à l’occasion du changement d’organisation dévoile d’ailleurs les axes d’une nouvelle stratégie fondée sur la recherche de synergies productives et commerciales avec les autres unités du groupe. En effet, il s’avère urgent de restaurer les marges d’Easyflyer qui a, certes, enregistré un bond spectaculaire de son CA depuis le rachat par Cimpress, passant de 5,7 M€ en 2014 à 24 M€ pour l’exercice clos au 30 juin 2019,

30 La Lettre Valloire - Septembre 2019

mais dont la rentabilité s’est effondrée, avec des pertes de 1,2 M€ en 2016 (exercice de dix-huit mois), 2,5 M€ en 2017 et 1,4 M€ l’an passé. Au 30 juin 2018, la situation nette d’Easyflyer était négative de près de 2,2 M€. De quoi agacer les dirigeants de Cim-

blesses internes en matière de marketing analytique et de politique de prix. Afin de donner un signe positif aux marchés, Robert Keane a remercié la directrice générale de Vistaprint et s’est lui-même confié, à titre intéri-

“ UNE NOUVELLE STRATÉGIE FONDÉE SUR LA RECHERCHE DE SYNERGIES PRODUCTIVES ET COMMERCIALES AVEC LES AUTRES UNITÉS DU GROUPE

press et les actionnaires de ce groupe côté au Nasdaq. D’autant plus que l’ensemble de son activité d’impression en ligne marque le pas depuis la fin de l’année dernière et a déçu la bourse américaine. Alors que le patron de Cimpress, Robert Keane, avait annoncé une croissance de 9 à 10 %, les résultats du premier trimestre 2019 n’ont progressé que de 7 %, ce qui a immédiatement été sanctionné par une sévère chute du cours de l’action. Dans un courrier aux investisseurs, Robert Keane expliquait cette contreperformance par des contraintes externes liées à la concurrence et au coût du papier, mais aussi par des fai-

maire, la direction de l’entreprise qu’il avait fondée en 1994 alors qu’il était étudiant à l’Insead de Fontainebleau. On apprenait aussi, fin août, que Cimpress prévoyait de déménager son siège social des Pays-Bas vers l'Irlande pour des raisons fiscales avec l’objectif de pouvoir servir des dividendes à ses actionnaires pour la première fois. C’est dans ce contexte de sursaut industriel et financier que se place la reprise en main d’Easyflyer, même si la PME orléanaise et ses 24 M€ (26,5 M$) de CA ne représente qu’une goutte d’eau au milieu de l’océan des 2,75 Md$ du groupe Cimpress (chiffres au 30 juin 2019). La maison-mère fonde néanmoins de grands espoirs sur la capacité d’Easyflyer à s’intégrer dans son projet d’interconnexion entre toutes les unités du groupe, en répartissant les commandes selon les équipements techniques et les localisations. Lorsqu’il avait rendu visite aux dirigeants d’Easyflyer avant le rachat, Robert Keane s’était déclaré impressionné par la culture de la satisfaction client portée par l’équipe. Un état


dent leur pavillon d’esprit insufflé par Fabien Prêtre, le tonique dirigeant de l’imprimerie en ligne qu’il a créée en 2009 après avoir constaté, justement, la médiocrité des services de relation clientèle dans ce secteur hautement concurrentiel. Homme de marketing ayant fait ses armes chez Xerox, co-fondateur des Webschools d’Orléans, Tours et Blois, Fabien Prêtre a fait de « l’ultrasatisfaction du client », comme il la qualifie, le « fer de lance » de l’activité d’Easyflyer. Le succès a toujours été au rendez-vous avec un doublement du CA, chaque année de 2010 à 2015, l’équipement en machines d’impression grand format et l’accroissement de l’effectif jusqu’à près d’une centaine de personnes en 2017, avant d’être ramené à 74 l’année suivante. Exemple d’une exceptionnelle réus-

site entrepreneuriale portée par l’énergie et l’enthousiasme de quelques pionniers, Easyflyer quitte les

eaux aventureuses de la flibuste pour s’aligner sur une grande Armada. BV

Alltricks rejoint Decathlon Une autre success story de la vente en ligne, Alltricks, vient d’être absorbée par Decathlon, le géant de la distribution, mais aussi de la fabrication, d’articles de sport. Fondée en 2008 en région parisienne par un passionné de VTT, Gary Anssens, le site de e-commerce dédié à l’univers du vélo, mais aussi de la course à pied, a un pied en région Centre-Val de Loire depuis qu’il a installé, courant 2016, sa base logistique à Châteaudun (28). La croissance a aussi été fulgurante puisque partie de rien en dix ans (140 200 € de CA en 2008), la société a atteint 65 M€ de CA en 2018 et qu’elle attend 80 M€ à la fin de l’exercice. En s’adossant à Decathlon (11,3 Md€ de CA en 2018), Alltricks, qui possède trois points de vente physiques en région parisienne et à Marseille, s’ouvre un réseau de 1 500 magasins dans 52 pays, dont 315 en France.

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La Lettre Valloire - Septembre 2019 31


Économie

Industrie

Marc Vergnet, entrepreneur jusqu’à plus soif… Le célèbre entrepreneur, spécialisé depuis toujours dans les énergies renouvelables, est l’un des co-fondateurs de Mascara Renewable Water. Installée à Chartres, cette startup a développé une solution solaire de désalinisation d’eau de mer qui a fait la preuve de son efficacité. Les pays du front de la soif s’intéressent de très près à cette technologie.

Q De gauche à droite, Quentin Ragetly, le repreneur de Mascara Renewable Water, au côté de Marc Vergnet et Maxime Haudebourg, ses fondateurs.

uel parcours ! À plus de 70 ans, l’inoxydable Marc Vergnet renoue avec une passion qui ne l’a jamais quitté : l’approvisionnement en eau des populations les plus vulnérables : « C’est une menace mondiale qui va s’accentuer dans les années à venir. Le monde manque d’eau douce potable parce que nous surexploitons sa ressource. A l’horizon 2030, 44 % de la population mondiale sera exposée au stress hydrique ». Après avoir fait les beaux jours de deux entreprises orléanaises,

32 La Lettre Valloire - Septembre 2019

l’une spécialisée dans les éoliennes anticycloniques rabattables (Vergnet SA), l’autre dans les pompes à eau manuelles pour villages reculées (Vergnet Hydro), Marc Vergnet a rebondi à Chartres avec les installations de dessalement d’eau de mer. Ce serial entrepreneur ne se résout pas à regarder en spectateur « s’étendre le front de la soif, un front fauteur de troubles géopolitiques et de désordres migratoires ». Selon lui, la désalinisation de l’eau de mer ou des eaux saumâtres est l’unique solution qui vaille pour sortir du piège. Mais aujourd’hui, les 35 milliards de mètres cubes traités par osmose inverse le sont par des moyens coûteux et écologiquement insoutenables. Il faut, en effet, 1,5 litre de pétrole, soit un dégagement de 3 kg de CO2, pour produire un mètre cube d’eau potable. « C’est injouable », ajoute-t-il. D’où l’idée de créer un équipement de désalinisation fonctionnant à l’énergie solaire, « l’énergie la moins chère et l’une des plus propres au monde ». C’est sur ce concept que repose Mascara Renewable Water, une startup créée en 2016 par Marc Vergnet et Maxime Haudebourg, un ingénieur rompu à ce type de technologies. Installée à Gellainville, près de Chartres, dans un modeste atelier de 700 m2 au cœur de l’espace Gustave Eiffel, la société a conçu et breveté une solution solaire de désalinisation (Osmosun) qui a fait preuve de son efficacité : « Notre baptême du feu a été l’installation à Ghantoot, aux Émirats arabes unis (EAU), d’un premier

équipement d’une capacité de 40 m3 qui a pleinement répondu à nos attentes et à celles de notre client, le conglomérat Masdar ». D’autres projets, soit en solo, soit avec de grands groupes comme Suez, se sont succédé : l’île Rodrigues à Maurice, Bora Bora en Polynésie française, la province de Gaza au Mozambique : « Nous avons beaucoup d’autres idées en stock, en Afrique du Sud où l’approvisionnement en eau est déjà rationné, au Cap Vert où il n’a pas plu depuis deux ans, en Indonésie, au Maroc, en Mauritanie », égrène Marc Vergnet. Le succès économique se profile : Mascara Renewable Water devrait réaliser 2 M€ de CA cette année. « D’ici à 2015, compte tenu des besoins que nous avons détectés, nous devrions réaliser entre 20 et 30 M€ de CA, avec sans doute une équipe d’une cinquantaine de collaborateurs. » Les investisseurs ne s’y trompent pas puisqu’une augmentation de capital de 2,2 M€ vient d’être souscrite par les régionaux Sofimac et Loire Valley Invest – opéré par Go Capital –, ainsi que Gaia Impact avec le soutien du crowdfunding WiSEED. L’enveloppe permettra de doubler la surface des locaux et d’accroître les capacités industrielles. Mais cette deuxième phase sera conduite par l’actuel directeur général adjoint Quentin Ragetly, le successeur désigné de Marc Vergnet, auquel cet entrepreneur humaniste s’apprête à passer le témoin. Jean-Christophe Savattier


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Économie

Industrie

AFL va regrouper ses activités sur la friche Ibiden Le petit groupe industriel AFL, qui s’apprête à regrouper ses activités sur la friche industrielle Ibiden de Courtenay (45), a rencontré l’hostilité initiale de la CdC de la Cléry, du Betz et de l’Ouanne, tenue à l’écart des discussions. Mais les protagonistes ont rapproché leurs points de vue après une franche explication.

Patrick Poisson va regrouper ses activités sur l’ancien site Ibiden de Courtenay.

I

l est parfois compliqué de concilier le secret des affaires et l’engagement des collectivités locales dans l’action économique ! Les démêlés estivaux du projet de reprise de l’ex-usine Ibiden de Courtenay par le petit groupe industriel AFL illustrent parfaitement ce dilemme. Le dossier a bien failli capoter, mais la hache de guerre est enterrée entre les protagonistes après une franche explication entre les élus et le chef d’entreprise ; le rachat du site, qui a cessé de produire ses filtres à particules pour moteurs diesel dans le courant du printemps, aura bien lieu. Retour sur cet imbroglio… Présidé par Patrick Poisson, AFL (6 M€ de CA, une soixantaine de salariés) entendait regrouper ses activités réparties aujourd’hui entre St-Firmindes-Vignes, Amilly et Courtenay, trois communes du Montargois. Spécialisé dans la conception et la fabrication de

34 La Lettre Valloire - Septembre 2019

menuiseries et huisseries à haute performance environnementale, AFL fabrique aussi des structures alvéolaires utilisées lors de crashs tests automobiles. Tout est parti d’une visite de l’usine Ibiden effectuée en voisin par le dirigeant d’AFL. Pas, à priori, pour s’intéresser au rachat du site mais pour recruter une dizaine des 330 salariés laissés sur le carreau. L’objectif initial a rapidement évolué… En toute discrétion, Patrick Poisson s’est en effet accordé avec les dirigeants d’Ibiden pour reprendre environ la moitié des 22 000 m2 de l’usine de Courtenay. C’est là que le bât blesse : les tractations se sont déroulées dans le dos des collectivités, et en particulier de celui de la CdC de la Cléry, du Betz et de l’Ouanne (3CBO) dont les responsables ont découvert le projet ficelé lors d’une réunion organisée in

extremis, le 26 juin. Furieux d’avoir été aussi cavalièrement écarté, Lionel de Rafaelis, maire de St-Hilaire-les-Andrésis et président de la 3CBO, a alors proposé au conseil communautaire de voter un droit de préemption sur la friche. La résolution a été adoptée à l’unanimité : « Il ne s’agissait que d’instaurer un droit de préemption, pas de l’exercer ! se défend Lionel de Rafaelis. Nous avons estimé que les intérêts de la collectivité exigeaient que nous examinions ce projet et le validions ou, a minima, que nous soyons tenus au courant et pas mis devant la fait accompli », nous explique l’élu qui tient à rappeler que « l’activité de Patrick Poisson, aussi intéressante soit-elle, ne rapportera que 70 000 € de recettes fiscales, contre 360 000 € pour Ibiden. Et elle ne déplacera que 60 emplois, à comparer avec les 330 d’Ibiden ». Après s’être franchement expliqué avec l’industriel, les élus de la CdC sont heureusement revenus à de meilleurs sentiments. Patrick Poisson nous a confirmé le 12 septembre que la promesse de vente venait d’être signée et qu’il allait embaucher une dizaine de personnes, portant son effectif à 70 salariés. Le projet ne se résume pas à sa seule facette industrielle : il prévoit aussi la création d’un centre de formation et d’apprentissage sur une partie des ateliers et les 2 000 m2 de bureaux disponibles, en partenariat avec les CFA de l’Yonne et du Loiret et la Chambre de Métiers. JCS et BV


La Lettre Valloire - Septembre 2019 35


Économie

Industrie

Chiesi muscle son usine blésoise Le laboratoire pharmaceutique transalpin s’apprête à doper les capacités de son usine de La Chaussée-St-Victor, près de Blois, en y engageant la construction d’une unité de production de sprays inhalateurs. Le programme devrait créer 50 emplois.

À La ChausséeSt-Victor, l’usine Chiesi va s’agrandir de 6 000 m2

C

hiesi s’apprête à muscler sa plate-forme industrielle blésoise. La middle pharma italienne, qui exploite une usine de 8 200 m2 à La Chaussée-St-Victor, près

de Blois – sa seule usine française –, a annoncé à la mi-juillet qu’elle allait engager 50 M€ dans la construction d’une unité de production et de conditionnement de sprays inhalateurs pour le traitement de l’asthme et de la bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO). Ce projet vient très opportunément compléter l’extension réalisée en 2017 qui s’était traduite par la construction d’un atelier poudre moyennant un investissement de 23 M€. Le nouveau programme donnera lieu à la construction d’un bâtiment de 6 000 m2 qui comportera 3 000 m2 de surfaces de stockage. L’équipement sera en capacité de délivrer annuellement quelque 18 millions de boîtes, s’ajoutant aux 6 millions de boîtes de poudre déjà fabriquées in situ. « C’est un projet industriel majeur qui va

permettre au groupe de desserrer les contraintes de notre usine de Parme ; celle-ci produit chaque année environ 30 millions de boîtes et se trouve proche de la saturation », nous indique Franck Vilijn, le directeur du site blésois. Les productions seront naturellement destinées au marché européen, « mais l’unité de La ChausséeSt-Victor, qui travaille à plus de 70 % pour l’export, pourrait aussi être amenée à produire pour le reste du monde », estime le dirigeant. Les travaux devraient débuter d’ici à la fin de l’année pour une mise en service en 2023. Le programme devrait, à moyen terme, générer la création d’une cinquantaine d’emplois sur un site qui compte une centaine de salariés. Jean-Christophe Savattier

Les projets logistiques euréliens au pas Aux limites de l’Eure-et-Loir et des Yvelines, les dossiers logistiques de Parcolog et de FM Logistic pâtinent. Celui de Prologis est un peu mieux engagé.

O

n connaît le potentiel d'attractivité des Portes Euréliennes, ce territoire d'Eure-et-Loir à la frange des Yvelines, irrigué par les autoroutes A 10, A 11 et la D 910 (l’ex-RN 10). Pour Michel Scicluna, le maire d'Auneau-Bleury-St-Symphonien, « il se joue quelque chose d'essentiel ». Avec l'arrivée il y a dix ans de l'usine Novandie (groupe Andros), une légitimité s'est forgée : « Nous sommes très regardés pour nos plateformes logistiques, c’est un enjeu en matière de création d’emplois et de fiscalité ». Dans une emprise foncière située à la

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sortie du bourg, on sait que le développeur Parcolog projette 72 000 m2 d'entrepôts. Un projet au long cours : des conventions ont été passées dès 2016 par la commune, avant que la communauté de communes ne s'y substitue et que l'établissement public foncier local interdépartemental (EPFLI) Cœur de France soit sollicité. L'EPFLI s'étant déclaré incompétent en raison d'un problème de prix, les négociations entre investisseurs et agriculteurs traînent en longueur. Michel Darrivère, maire de la commune voisine de Levainville, est plus

chanceux : « Par le biais de l'EPFLI, la communauté de communes vient d'acheter 13 ha. Le projet de Prologis d'y construire 60 000 m² d'entrepôts tient toujours. Nous attendons juste l'adoption du ScoT pour pouvoir modifier notre PLU ». Quant au projet d’implantation d'un entrepôt de 25 000 m² par FM Logistic sur des terres agricoles à Drouesur-Drouette, près d’Épernon, il est compromis par une association qui mobilise des centaines d'habitants à chaque conseil communautaire. Morgan Boëdec


STMicro investit à Tours L’usine STMicroelectronics de Tours va faire l’objet d’un investissement de 100 M€ pour une nouvelle ligne de composants électroniques.

V

éritable poumon de l’économie tourangelle avec ses 1 500 salariés, l’usine STMicroelectronics de Tours-Nord va accueillir un important programme capacitaire au second semestre 2020. Le 27 juin, lors d’une séance du conseil de Tours Métropole Val de Loire, les élus ont révélé que le fabricant de composants électroniques de puissance projetait d’investir près de 100 M€ dans une nouvelle ligne de production. Cette annonce a plus que surpris les dirigeants de l’entreprise qui, tout en confirmant ce projet, ont tenu à souligner « que le gabarit exact et les caractéristiques de ce programme, encore assez lointain,

ne sont pas totalement arrêtés ». Pour autant, ce déploiement va très probablement requérir la construction d’un bâtiment de 1 000 m2 qui sera doté de salles blanches et d’équipements de fabrication dernier cri qui constitueront d’ailleurs l’essentiel de l’investissement (90 M€). Ces capacités seront dédiées à la fabrication de composants de 8 pouces à base de nitrure de gallium qui sont employés spécifiquement pour améliorer l’efficacité énergétique ou accompagner les nouvelles mobilités. Le nitrure de gallium possède des caractéristiques thermiques spécifiques qui permettent de réduire la chauffe des composants pendant leur usage. STMicroelectronics est l’un des seuls

fabricants au monde à maîtriser cette technologie. Les dirigeants se sont toutefois refusé, à ce stade, à mesurer l’impact de cette extension des capacités de production sur l’emploi local. Le projet tourangeau s’inscrit dans le cadre d’un programme européen public-privé Nano 2022 dont l’un des principaux objectifs est « de maintenir plusieurs milliers d’emJCS plois en France ».

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Économie

Formation

Quand les entreprises

prennent en main la formation À l’image d’Avlo, groupe loirétain spécialisé dans la distribution et la location de matériel de travaux publics, la pénurie de main-d’œuvre qualifiée – et motivée – pousse certaines entreprises à proposer elles-mêmes des modules de formation. Et l’investissement semble payant. l’entreprise a choisi de former ellemême ses futurs collaborateurs en organisant ses propres sessions. Et en lançant une campagne de communication ingénieusement baptisée « AdopteUnTech’ ». « Nous ouvrons une formation de trois à douze mois à l’Afpa de Doué-en-Anjou (49) pour tous les profils ayant un

Guillaume Bassaïstéguy considère que « le fait de former nous-mêmes nos techniciens et mécaniciens apporte une plus-value technique. »

T

outes les entreprises rêveraient d’une telle croissance : en l’espace de cinq décennies seulement, l’entreprise familiale Avlo, qui regroupe à St-Pryvé-St-Mesmin (45) SOMTP et M-Loc, est passée de 19 salariés à 450 et peut s’enorgueillir aujourd’hui d’un CA de 156 M€. Seule ombre au tableau, l’entreprise, toujours en plein essor, rencontre d’immenses difficultés à recruter des salariés qualifiés : « Nous ouvrons deux agences par an. Et pour cela, il faut des salariés, à raison d’une quinzaine par agence SOMTP et de cinq à dix pour M-Loc », explique Guillaume Bassaïstéguy, qui a repris les rênes de l’entreprise avec son frère il y a vingt ans. Au total, le groupe est en quête d’une quarantaine de salariés : mécaniciens d’entretien, hommes de parc et techniciens d’intervention pour l’essentiel. Et dans ce secteur, il n’est pas le seul à devoir faire face à une forte pénurie de main-d’œuvre. Partant du principe que l’on n’est jamais si bien servi que par soi-même et faisant le constat que les formations du marché ne répondent pas à ses besoins, notamment quand il s’agit de recruter des techniciens hydrauliques,

38 La Lettre Valloire - Septembre 2019

À l’issue et pendant cette formation, les élèves effectuent des stages sur les sites du groupe Avlo afin d’allier la théorie à la pratique. D’autres modules sont prévus. C’est ainsi qu’un apprentissage a été proposé à Valentin, embauché en intérim pendant un mois afin de découvrir le métier de la maintenance. Dès cette rentrée, il débutera un cycle

“ L’ENTREPRISE A CHOISI DE FORMER ELLE-MÊME SES FUTURS COLLABORATEURS EN ORGANISANT SES PROPRES SESSIONS statut de demandeur d’emploi, avec un CDI à l’issue de la formation. Une autre formation en contrat de professionnalisation de six mois est également proposée pour les titulaires d’un BTS automobile avec apprentissage de la technicité hydraulique, assortie également d’une promesse d’embauche en CDI », détaille Guillaume Bassaïstéguy.

de formation à Bourges qui devrait le conduire jusqu’à un CDI. « Le fait de former nous-mêmes nos techniciens et mécaniciens apporte une plus-value technique, mais permet en outre de transmettre les valeurs humaines du groupe », assure Guillaume Bassaïstéguy qui rappelle, à dessein, que 97 % de ses salariés sont titulaires d’un CDI… Anthony Gautier

France Luxury Shirt forme ses petites mains

Le luxe ne connaît pas la crise et le développement de France Luxury Shirt en témoigne. L’entreprise de 45 salariés, implantée à Villemandeur (45) et spécialisée dans la confection de chemises pour huit grandes maisons de couture françaises, n’a pas la maind’œuvre suffisante pour honorer son carnet de commandes. Face à cette pénurie, le directeur Diego du Réau, en lien avec l’agence Pôle Emploi de Montargis, a décidé de mettre sur pied, dès cette rentrée de septembre, une session de formation ouverte aux demandeurs d’emploi en quête de reconversion. Après entretien, une dizaine de personnes seront retenues pour prendre part à une formation de deux mois dans l’usine, laquelle sera suivie par un contrat de professionnalisation d'un an. AG


Publi-reportage En choisissant la solution d’éclairage public d’ENGIE Ineo, filiale d’ENGIE éclairage deMontargis Montargis, sera la Le nouvel spécialisée dans la transition énergétique et digitale, esthétique, confortable première ville du Loiret à se doter d’un dispositif doublement innovant. Ce et surtout économe. dernier intègre d’une part la télégestion à distance et sera financé d’autre part sous forme de LOA (location avec option d’achat). D’autres communes de taille moyenne devraient emboîter le pas de la ville de Benoît Digeon. Depuis le 28 juin, les 2 657 points lumineux de la sous-préfecture du Loiret sont équipés d’éclairage LED à basse consommation. Ces derniers ont remplacé la précédente installation avec plusieurs avantages à la clé. Au premier chef, le nouveau dispositif permettra à Montargis de réaliser, dès cette année, une économie de consommation d’énergie de l’ordre de 70 Confort de vie renforcé En la LED solution d’éclairageembarquée public d’ENGIE %.choisissant La technologie et la connectique dans leIneo, nouvel éclaiÀ filiale d’ENGIE spécialisée dans la transition énergétique et rage public de Montargis en sont les principaux moteurs. Reliés à un cen-ces potentialités offertes par le high-tech s’ajoute en second lieu une qualité d’éclairage bien supérieure, occasionnant confort digitale, Montargisles sera la première du Loiret à se désormais doter tre de télégestion, 560 points du ville centre-ville offrent une de vie et sentiment de sécurité chez les Montargois. L’aspect d’un dispositif doublement innovant. Ce dernier intègre d’uneabaissée latitude de réglage sur mesure et peuvent voir leur puissance esthétique des nouvelles lanternes quatre faces n’est également en fonction des horaires. Un calcul permet d’évaluer à 100 000 € part la télégestion à distance et rapide sera financé d’autre part pas négligeable dans une ville chargée d’histoire comme par an le montant la citéavec économisera pour son sous forme de LOA que (location option d’achat). la Venise du Gâtinais. Enfin, l’aspect écologique de éclairagecommunes à partir de 2019. D’autres de taille moyenne devraient l’installation est aussi à prendre en compte. GourPremier pas versde la ville intelligente, emboîter le pas la ville de Benoîtl’éclairage Digeon. à mandes en énergie, les anciennes lampes à la demande s’accompagnera d’un renforcevapeur étaient également peu vertueuses en ment de la Wi-Fi publique. Cinq nouveaux Depuis le 28 juin, les 2 657 points lumineux termes d’énergie propre, puisque fonctionhot-spots, adossés à des mâts électriques, de la sous-préfecture du Loiret sont équipés nant à base de mercure et de sodium. ont été mis en place dans les centres néd’éclairage LED à basse consommation. Ces vralgiques de Montargis que sont les rues derniers ont remplacé la précédente instalcommerçantes et la avantages gare routière. lation avec plusieurs à la clé. Au Confort chef, de vielerenforcé premier nouveau dispositif permetInnovation financière A ces potentialités offertesdès par cette le high-tech tra à Montargis de réaliser, année, La seconde principale vertu de la nouvelle s’ajoute en second lieu une qualitéd’énergie d’éclairage une économie de consommation de installation est financière. L’appel d’offres bien supérieure, occasionnant confort vie et l’ordre de 70 %. La technologie LED et lade conneclancé par Montargis prévoyait que le futur pressentiment de sécurité leséclairage Montargois. L’astique embarquée dans lechez nouvel public de tataire propose à la Ville un système de location pect esthétique des nouvelles lanternes quatre Montargis en sont les principaux moteurs. Reliésfaces à un sur cinq ans avec option d’achat (LOA). En s’adaptant n’est de également pasles négligeable une ville offrent chargéedécentre télégestion, 560 pointsdans du centre-ville à cette demande, ENGIE Ineo permet ainsi à Montargis de béd’histoire comme la Venise du Gâtinais. Enfin,etl’aspect sormais une latitude de réglage sur mesure peuventécologique voir leur de l’insnéficier immédiatement d’un dispositif dernier cri sans dispotallation est aussi en à prendre compte. Gourmandes en énergie, an- dans ses caisses du budget nécessaire, soit quelque 1,5 M€. puissance abaissée fonctionendes horaires. Un calcul rapide per- les ser ciennes lampes à vapeur étaient également peu vertueuses en termes met d’évaluer à 100 000 € par an le montant que la cité éconoCette flexibilité permet donc à Montargis d’assumer ses engad’énergie puisqueàfonctionnant à base de mercure et de sodium. misera pourpropre, son éclairage partir de 2019. gements environnementaux et sociétaux tout en respectant Innovation financière Premier pas vers la ville intelligente, l’éclairage à la demande s’acune politique budgétaire prudente. Première municipalité de la La seconde principale vertu de lade nouvelle installation financière. L’apcompagnera d’un renforcement la Wi-Fi publique. est Cinq nourégion Centre-Val de Loire à signer avec ENGIE Ineo pour son pel d’offres lancé par Montargis prévoyait que lepublic, futur ont prestataire proveaux hot-spots, adossés à des mâts d’éclairage été pack vertueux, Montargis devrait être suivie par d’autres villes pose la Ville unles système location surdecinq ans avec mis enàplace dans centresdenévralgiques Montargis queoption sont d’achat moyennes du territoire dès cette année. (LOA). s’adaptant àetcette demande, les rues En commerçantes la gare routière. ENGIE Ineo permet ainsi à Montargis de bénéficier immédiatement d’un dispositif dernier cri sans disposer dans ses caisses du budget nécessaire, soit quelque 1,5 M€. Cette flexibilité permet à Montargis d’assumer ses engagements enviAnne-Christine dedonc Froberville ronnementaux et sociétaux tout en respectant une politique budgétaire Directrice Commerciale Ineo Réseaux Centre municipalité de la région Centre-Val de Loire à signer prudente. Première 06 30 51 21 93 avec ENGIE Ineo pour son pack vertueux, Montargis devrait être suivie par d’autres villes moyennes du territoire dès cette année.

MONTARGIS, première smart city du Loiret


Économie

Formation

Mobil Form invente la formation itinérante Lui-même confronté à la difficulté de recruter des profils qualifiés pour ses entreprises de mécanique, Thomas Drosten, pdg de Supra Technologies à Monnaie (37), a eu l’idée de créer Mobile Form, une unité de formation à l’usinage qui se déplace à la rencontre des demandeurs d’emploi. s’appuie sur la dernière étude du cabinet spécialisé Elabase, ces lacunes sont citées, à l’échelle de l’Hexagone, comme le premier frein à l’embauche par 32 % des fabricants de pièces mécaniques. Thomas Drosten a lui-même été confronté à cette difficulté. Avant de mo-

Reste à en assurer le financement, évalué à 180 000 €. Le module de formation mobile espère ainsi être éligible à Territoires d’Industrie. Parmi huit autres territoires de la région, le Grand Est Touraine, un collectif de quatre communautés de communes dont Touraine-Est

“ L’UNITÉ D’USINAGE MOBILE SERA ÉQUIPÉE DE PLUSIEURS MACHINES ET OUTILS DERNIER CRI Thomas Drosten veut créer un modèle de formation mobile pérenne pour sa filière.

L’

Institut professionnel des métiers industriels (IMPI), créé en 2017 au sein de Nato Groupe, la holding de Thomas Drosten, vient de transmettre son dossier Mobile Form au ministère de l’Économie, financeur via la Banque des Territoires (Caisse des Dépôts) du dispositif Territoires d’Industrie. Au programme, le lancement d’un module de formation aux métiers de la mécanique de précision, déplaçable au plus près des besoins. Logée dans un immense containeur de 12 m de long, reconditionné et transportable par camion, cette unité d’usinage mobile sera équipée de plusieurs machines et outils dernier cri. Mobile Form poursuit un double objectif. Tout d’abord, en étant transportable, l’unité de formation gommera les difficultés des demandeurs d’emploi ou des salariés en reconversion qui peinent à se déplacer. Faute de pouvoir se rendre sur le lieu de formation, 23 % des chômeurs auraient refusé un emploi en région Centre-Val de Loire l’an passé. Et Mobile Form tentera aussi de pallier le manque de compétences dans certains métiers de la mécanique industrielle. Selon Thomas Drosten, qui

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déliser Mobile Form, il a formé une vingtaine de ses propres salariés, tant pour Supra Technologies, un fabricant d’outillages et de presse, que pour 4M Mécanique Générale de Précision, une entreprise de mécanique et de maintenance industrielle. En vitesse de croisière, une unité d’usinage pourra former une vingtaine de personnes sur une durée de six à neuf mois.

Vallées, dont fait partie Monnaie, est intégré dans ce dispositif de redynamisation du tissu industriel (lire, à ce sujet, pages 8 à 15). L’IMPI de Drosten, également actif dans la Sarthe, espère récupérer quelques miettes de cette manne que doivent se partager les 141 territoires sélectionnés. Verdict imminent. Guillaume Fischer

Des pièces made in France pour fusils de luxe Nato Groupe, qui va fusionner ses sociétés d’outillages de presse (Sfop et Supra Technologies) et de fabrication de pièces à façon (4M MGP) dans la seule société Supra Technologies, compte ajouter une nouvelle corde à son arc. Le groupe se lancera au second semestre dans la fabrication de pièces servant à la mise à feu pour un fabricant d’armes de luxe européen. Si l’identité du futur client n’est pas dévoilée, les recettes annuelles escomptées d’ici à un an par Supra Technologies, qui a d’ores et déjà recruté un armurier spécialiste des fusils haut de gamme (entre 70 000 et 200 000 € l’unité), avoisinent les 100 000 €. Une façon aussi de faire renaître en France un métier spécifique qui a disparu sur le territoire depuis plus d’une décennie. Avec une quarantaine de salariés sur son site industriel de Monnaie, Supra Technologies vise un CA de 5 M€ en 2019.


N°1 DE LA TRANSACTION EN IMMOBILIER La CCI Centre cède ses locaux D’ENTREPRISE DE LA RÉGION CENTRE d’Ingré à BPM Group LOUER / ACHETER / VENDRE / INVESTIR

Le groupe de concessions automibiles de Patrick Bornhauser se dote d’un siège à la mesure de ses ambitions.

B

VOS LOCAUX SONT

ornhauser Performance Mo- de ce groupe de plus de 2 000 pertors (BPM), nouvelle identité sonnes s’installeront dans les 1 500 m2 du groupe Étoile du Maine –, de la zone d’activité d’Ingré, aux qui regroupe des concessions auto- portes d’Orléans. mobiles (Mercedes véhicules parti- BPM Group branche Automobile s’est culiers, utilitaires et camions, mais construit progressivement par acaussi Jaguar, Land Rover, Fiat et Hyun- quisitions et il cherchait un lieu à sa dai) et la distribution d’engins de mesure. Son fondateur Patrick Bornchantier Komatsu, a signé le 29 avril hauser le confirme : « Ces dernières l’acquisition des locaux que doivent années, le groupe a connu un fort déquitter à la fin du printemps les ser- veloppement et je souhaitais revices de la CCI régionale qui s'instal- grouper mes équipes dans un siège lent dans ceux, flambant neufs, de Ci- unique et plus spacieux, tout en restévolia, à Fleury-les-Aubrais. Après tant dans cette zone qui m'est chère. des travaux d’aménagement et de C'est mon grand-père Paul BornLOCAUX D’ACTIVITÉS - TOURS - PÔLE NORD INDUSTRIE décoration, les équipes de direction hauser qui l'a créée quand il était

TROP PETITS, TROP GRANDS PLUS ADAPTÉS

président de la CCI... alors quand j'ai appris que les locaux de la CCI Centre-Val de Loire se libéraient, j'ai foncé ! Ainsi, la boucle est bouclée. » BPM Group poursuit sa croissance de façon accélérée ; tout dernièrement, il a racheté le groupe Savib et ses deux entités Savib 18 et Savib 36 qui distribuent les marques Mercedes-Benz, Smart et Hyundai à St-Doulchard, BUREAUX - ORLÉANS – INTERIVES Bourges et Châteauroux. L'ensemble représente un CA de 50 M€. BPM affiche un CA de 650 M€ dans l'automobile, avec plus de 10 000 véhicules neufs et 8 000 véhicules d’ocFXB casion vendus

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L’immobilier d’un monde qui change La Lettre La Lettre Valloire Valloire - Septembre - Mars 2018 2019 41


Économie

Formation

AlgoSup sur un petit nuage à Vierzon Un entrepreneur du numérique installé dans le Berry va ouvrir dès la rentrée 2020 une école de développement informatique à Vierzon. L’établissement, qui formera entre 20 et 25 élèves par promotion, vient de s’installer dans des locaux laissés vacants par Ledger, l’un des principaux acteurs européens des crypto-monnaies. crée la société DataNuage, spécialisée dans le développement à distance de logiciels pour de grands comptes internationaux, l’informaticien découvre « les besoins inassouvis des entreprises, y compris des entreprises ré-

technique n’est pas une fin en soi. Connaître les derniers framework web à la mode ne sert à rien si l’on perd l’objectif premier : il s’agit toujours de trouver la solution la plus adaptée ».

“ L’ÉCOLE FORMERA DES DÉVELOPPEURS LOGICIELS POLYVALENTS ET BILINGUES DANS LE CADRE D’UN CURSUS DE TROIS OU CINQ ANS

Franck Jeannin prévoit de former à Vierzon 20 à 25 développeurs logiciels par promotion.

P

lus connue pour son histoire industrielle quelque peu douloureuse, Vierzon est-elle en passe de devenir La Mecque régionale des entreprises du numérique ? Après avoir accueilli la société Ledger, l’un des principaux acteurs européens des crypto-monnaies, la collectivité accompagne l’installation d’une école privée de développement informatique dont la première rentrée est prévue pour l’automne 2020. Le projet est porté par Franck Jeannin, un entrepreneur du numérique globetrotter, nourri au lait de la création des jeux vidéo et qui a participé aux premiers pas de Business Object et d’Ubisoft. Depuis son passage, ces deux entreprises sont passées du statut de startups prometteuses à celui de blockbusters confirmés. En 2012, à l’issue d’un come-back sur les terres familiales berrichonnes où il

42 La Lettre Valloire - Septembre 2019

gionales, et les insuffisances criantes dans l’offre de formation ». Selon les plus récentes évaluations, il manquait en Europe près de 500 000 développeurs. Le concept d’Algosup est né de ce constat. « C’est assez simple sur le fond. L’école formera des développeurs logiciels polyvalents et bilingues dans le cadre d’un cursus de trois ou cinq ans, selon que les élèves auront été admis après le bac ou après un bac + 2 », explique Franck Jeannin. Le contenu pédagogique, « qui anticipera les besoins à l’échelle mondiale, sera intégralement dispensé en anglais et s’appuiera sur des projets réalisés à distance. Il faut bien prendre conscience du phénomène. Chaque jour, le site Stack Overflow (stackoverflow.com), qui fait référence, propose près de 200 postes de développeurs à distance. Nos élèves auront la garantie de s’épanouir dans une économie mondialisée». Les fondamentaux, qui seront dispensés par des professionnels, seront « parfaitement ajustés au marché », promet Franck Jeannin. Selon lui, « la

AlgoSup formera donc des développeurs complets, full stack, qui maîtriseront tous les maillons de la chaîne de l’information (serveur et cloud, appli web, appli smartphone) et « qui sauront se mettre à la place du client ». L’une des originalités du projet réside dans les modalités d’admission. Le montant des droits de scolarité, « qui ne seront pas plus élevés que ceux d’une école de commerce moyenne », pourra être réglé par un prêt bancaire « qui sera automatiquement accordé à l’élève dès lors qu’il aura satisfait à nos critères d’admission ». La facette immobilière de cette offre pédagogique semble également définitivement sécurisée. AlgoSup, qui prévoit de former des promotions de 20 à 25 élèves, s’est installée au cœur de l’été dans les locaux (550 m2) laissés vacants par Ledger, le champion de la crypto-monnaie ayant emménagé dans un bâtiment mis à sa disposition par la CdC Vierzon Sologne Berry. Décidément, les charmes troublants de l’économie numérique ne laissent pas insensible la collectivité berrichonne. Jean-Christophe Savattier


L’intelligence artificielle, nouvel ange gardien des entreprises Nextino, filiale du groupe Atempo-Wooxo, leader européen de la sécurité informatique, a ouvert au Lab’O d’Orléans un centre de recherche en intelligence artificielle. Sa mission : stocker et protéger les données numériques des entreprises. Un chantier immense.

A

ttention danger ! La France est-elle en train de perdre sa souveraineté numérique ? «Les entreprises ne sont plus outillées pour se défendre des agressions et chaque année on assiste à un doublement des volumes de données. Sans leur maîtrise, nul ne peut avoir de création de valeur ». Bernard Peultier, directeur général de Nextino, filiale du groupe francilien Atempo-Wooxo, un leader de la sécurité informatique, ne se veut pas alarmiste. Il assure être seulement réaliste : ministères, industries, banques, laboratoires de recherche, groupes pharmaceutiques ou encore médias, les pouvoirs publics comme les industriels francais sont aujourd’hui dépassés par la production annuelle de données et dans l’incapacité de protéger ce trésor qu’ils finissent même par méconnaître. Et c’est précisément pour permettre aux entreprises françaises et européennes de conserver leur souveraineté numérique que Nextino, un centre de recherche en intelligence artificielle, a ouvert ses portes au Lab’O d’Orléans avec pour feuille de route de « capter, protéger et valoriser » les données numériques de plus de 4 000 clients à travers le monde. Vaste chantier... « L’enjeu est de contribuer à préserver la souveraineté européenne dans un secteur qui va produire cinq fois plus d'informations en tout genre d'ici à 2025, a précisé Luc d'Urso, pdg d’Atempo-Wooxo, lors de l’inauguration de Nextino au Lab’O, mi-juillet. C’est le code qui règne en maître et

sans code européen, il n’y aura pas de souveraineté européenne. » Pannes, cyberattaques, catastrophes en tous genres, offensives de concurrents, ou seulement absence d’archivage des données en interne, les

objets connectés. Les individus euxmêmes ne maîtrisent plus les données qu’ils génèrent », commente Bernard Peultier. Face à ce flux incessant, l’équipe installée au Lab’O a également pour

“ C’EST LE CODE QUI RÈGNE EN MAÎTRE ET SANS CODE EUROPÉEN, IL N’Y AURA PAS DE SOUVERAINETÉ EUROPÉENNE

entreprises pêchent par angélisme ou par méconnaissance des menaces qui pèsent. Une équipe de cinq chercheurs, cinq « data scientists », est donc à l’œuvre, en partenariat avec l’université d’Orléans, pour mettre en place des logiciels destinés à simplifier l’exploitation des solutions de sauvegarde et d’archivage des données. Et compte tenu de la demande, l’effectif pourrait être multiplié par trois d’ici à l’an prochain. « Pour réussir, il nous faut franchir une étape, celle de l’intelligence artificielle. Le numérique est une quatrième dimension qui englobe et submerge les autres. L’intelligence artificielle nous donne les moyens de la protéger », lâche Bernard Peultier. Une « quatrième dimension » qui s’autoalimente et commence à échapper à la maîtrise de l’homme. « L’Europe est le deuxième producteur mondial de données après la Chine. Nous sommes assis sur un gisement qui ne fait que grossir. Savez-vous qu’un cinquième des données ne sont pas stockées ? D’ici à 2025, chaque personne aura entre 4 et 6

mission de créer des outils permettant d’anticiper les évolutions de stockage des données, offrant ainsi aux entreprises une visibilité sur les répercussions techniques et les coûts générés. « Classifier et protéger les informations numériques pour pouvoir les valoriser, voila la clé », conclut Bernard Peultier. Anthony Gautier

Avec Nextino, Bernard Peultier (à gauche) et Luc d’Urso (à droite) sécurisent l’informatique des entreprises.

La Lettre Valloire - Septembre 2019 43


Économie

Numérique

La CELC lance le crédit en ligne pour les communes

Afin de répondre aux besoins de financement des communes de moins de 5 000 habitants, la Caisse d’Épargne Loire-Centre propose depuis le mois de juin une solution digitale de crédit. Plusieurs communes ont déjà été séduites.

T

rès engagée dans le financement du secteur public local, la Caisse d’Épargne Loire-Centre (CELC) propose depuis le mois de juin Numairic, une solution digitale de crédit conçue pour répondre aux demandes des communes de moins de 5 000 habitants. Sans équivalent sur le marché, la solution permet aux collectivités d’effectuer en ligne une ou plusieurs demandes de financement, 24 h sur 24 et 7 jours sur 7, en faisant varier les montants – plafonnés à 300 000 € – et les durées du crédit. Un comité na-

44 La Lettre Valloire - Septembre 2019

tional, composé d’élus locaux, a participé à la conception de Numairic qui semble se conformer à leurs souhaits. « L’instruction du dossier est quasi instantanée et en cas d’accord, la proposition de crédit, accompagnée du tableau d’amortissement, est disponible immédiatement. Elle constitue un accord de principe qui peut être présenté au conseil municipal pour accord final. L’élu peut même disposer de plusieurs simulations », nous indique Philippe Dubois-Dauphin, directeur animation commerciale et marketing de la CELC. Cela

profite aussi bien à la banque qui optimise la couverture commerciale du vaste territoire régional « qu’aux petites communes qui ne disposent pas toujours des ressources internes pour instruire ce type de demande ». Philippe Dubois-Dauphin se félicite que la Caisse d’Épargne Loire-Centre ait été retenue pour expérimenter ce nouveau produit : à l’heure où nous écrivons ces lignes, quatre communes (deux dans l’Indre, deux en Indre-etLoire) avaient déjà souscrit des lignes de crédit en utilisant Numairic. JCS


Économie

Chantiers LOIRET

INDRE-ET-LOIRE Le promoteur Patrick Gilles mène deux projets immobiliers dans le Lochois. Le premier concerne l’ex-école Vigny de Loches qui sera reconvertie en appartements (T3) : 12 dans l’école et 12 dans un bâtiment neuf à construire dans son prolongement. Le second est un projet de country-club au château de Verneuil-sur-Indre, pour lequel il compte investir 1,6 M€. Le programme comprend la construction à partir de 2020 de 11 maisons de 84 m² près du château et de 6 appartements (T3) au pied du donjon, la création d’un restaurant de 80 couverts dans le château, d’un centre de bien-être et d’une orangerie pour recevoir des événements.

CHER La restructuration du groupe scolaire Tunnel-Château de Vierzon, qui date des années soixante, débutera cet été avec une première tranche consacrée au désamiantage. La deuxième tranche débutera en 2020 et portera sur le

restaurant scolaire ; enfin, la dernière tranche sera dédiée aux travaux de l’école maternelle entre le printemps et l’été 2020. Le montant total de cette réhabilitation s’élève à 1,7 M€ ; le programme sera financé par la Ville, la Région et l’Agence nationale pour la rénovation urbaine (Anru). L’office public de l’habitat (OPH) du Cher, Val de Berry, va réhabiliter une centaine de pavillons construits dans les années 30 dans le quartier historique de la Genette, à Vierzon. Les travaux seront réalisés en trois tranches : 40 pavillons rues Henri-Sellier, Docteur-Lobligeois et Pierre-Curie en 2019-

Juin 2019 2019 45 La Lettre Valloire - Septembre

2020, 36 logements rues HenriSellier, Docteur-Lobligeois et du Président Wilson, ainsi que 36 maisons rues de la Paix et de l’Armistice en 2020-2021.

EURE-ET-LOIR L’ancien site de la Banque Populaire, vacant depuis 2013 rue Noël-Ballay à Chartres, va être démoli pour être remplacé par deux bâtiments représentant 55 logements au total (T2 au T6). Le rez-dechaussée accueillera cinq espaces commerciaux, des caves et un parking couvert. Le groupe Banque Populaire Val de France assume luimême la promotion de cet ensemble immobilier. Le chantier devrait débuter en octobre prochain pour une livraison prévue fin 2021.

Le projet d’aménagement de l’esplanade de la cathédrale de Chartres vient d’être modifié pour offrir de nouveaux angles de vue de l’édifice religieux. La future esplanade doit accueillir en sous-sol un

centre culturel et touristique qui présentera des expositions permanentes et temporaires. Dans ce nouveau projet, l’entrée s’effectuera par la rue de l’Étroit-Degré où seront supprimés les bâtiments du bureau d’information jeunesse et de la Cosmetic Valley, en partance pour la Maison internationale de la cosmétique, installée dans l’ancien collège Jean-Moulin.

La communauté des communes giennoises a décidé d’étendre son village d’entreprises installé sur le parc d’activités de la Bosserie, à Gien. Elle va lancer prochainement la construction d’une seconde tranche de 1 000 m2 qui s’ajoutera aux 1 000 m2 déjà déployés. Le programme, qui représente un investissement de 900 000 €, devrait être livré au premier trimestre 2020. Idéalement, les modules proposés à des entreprises plutôt industrielles correspondent à une surface d’environ 300 m².

INDRE-ET-LOIRE

INDRE-ET-LOIRE Le maire de Tours Christophe Bouchet a annoncé un important plan destiné aux écoles de la ville ; il s’étalera sur dix ans et représentera un investissement global de 110 M€. Le premier volet concernera 29 établissements scolaires, soit exactement la moitié de ceux dont la municipalité tourangelle a la charge. Au programme figurent des extensions, des reconstructions complètes et des rénovations lourdes, notamment pour améliorer l’efficacité énergétique des bâtiments.

L’université de Tours, dont une partie est située sur le site historique des Tanneurs, au centreville et en bord de Loire, va débuter d’importants travaux sur un site qui abrite notamment la faculté de lettres & langues. Ils porteront sur le parking, les extérieurs (isolation, couvert…) pour un coût de 12 M€ (9 M€ de la Région et 3 M€ de l’État) sur la période 2020-2021. La prochaine phase du programme (18 M€) sera négociée dans le cadre du futur contrat de plan État-Région 2021-2028. Parallèlement, l’école polytechnique universitaire (Polytech), basée aux Deux-Lions, va également être rénovée en 2020 pour 23 M€ (11 M€ de Tours Métropole, 7 M€ de la Région et 6 M€ de l’université).

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Carnet

RÉGION Le conseil des ministres du 17 juillet a nommé Pierre Pouëssel préfet du Loiret et de la région Centre-Val de Loire. Il a pris ses fonctions le 26 août, succédant ainsi à Jean-Marc Falcone, admis à faire valoir ses droits à la retraite après deux ans passés à Orléans. Âgé de 64 ans, énarque de la promotion d’Aguesseau, Pierre Pouëssel, qui était jusqu’à présent préfet de l’Hérault, n’est pas un inconnu dans la région. Il a été, en effet, préfet de Loir-et-Cher de 2004 à 2008. Il a pu y côtoyer Jacqueline Gourault, dont on le dit proche ainsi d’ailleurs que du MoDem. L’ancienne sénatrice du Loir-et-Cher, devenue ministre de la Cohésion des territoires et des Relations avec les Collectivités territoriales, n’est donc certainement pas étrangère à cette nomination dans une région qui lui est chère.

RÉGION Nous avions annoncé dans notre édition magazine de juin dernier le départ du directeur de l’Institut national des sciences appliquées Centre-Val de Loire (Insa CVL) Jean-Marie Castelain. Son successeur est Nicolas Gascoin. Âgé de 38 ans, ce dernier est diplômé de l’École supérieure de l’énergie et des matériaux d’Orléans. Ingénieur de recherche chez MBDA, il a été maître de conférences à l’université d’Orléans avant de créer la startup GV Technologies. Il a été responsable de la filière physique et mécanique de l’Insa CVL avant de prendre le poste de diplomate scientifique à l’ambassade de France en Indonésie.

Par décret du Premier ministre, Harold Huwart -

46 La Lettre Valloire - Septembre 2019

vice-président du conseil régional Centre-Val de Loire en charge du développement économique - a été nommé au conseil d’administration de Bpifrance. Il remplace Hervé Morin en qualité de représentant des Régions. Bpifrance est un organisme public d’investissement aidant les porteurs de projets économiques dans le secteur de l’innovation. Par arrêté du ministre de la Transition écologique et solidaire et de la ministre de la Cohésion des territoires et des Relations avec les Collectivités territoriales, l’ingénieur général des ponts, des eaux et des forêts Christophe Chassande a été renouvelé pour deux ans dans ses fonc-

tions de directeur régional de l’environnement, de l’aménagement et du logement (Dreal) de la région Centre-Val de Loire. INDRE-ET-LOIRE Par décret du président de la République en date du 20 mai 2019, Michel Robquin, conseiller d'administration de l'intérieur et de l'outre-mer détaché en qualité de sous-préfet, sous-préfet de Cosne-Courssur-Loire, est nommé souspréfet de Chinon. LOIR-ET-CHER Nicolas André, jusqu’alors directeur délégué du Cnepe (centre national d’équipement pour la production d’électricité) à Tours, va prendre la direction de la centrale nucléaire de StLaurent-des-Eaux ; il succède à Jean-Claude Cervantès. Diplômé de l’École nationale supérieure des mines de Nancy (ENSMN), Nicolas André est entré chez EDF en 1996, en tant qu’ingénieur au service conduite à la centrale nucléaire de St-Laurent.

LOIRET Énarque âgé de 37 ans, Xavier Marotel prend le poste de directeur de cabinet du préfet du Loiret, Pierre Pouëssel, qui a été récemment nommé. Ancien militaire, Xavier Marotel a été chef d’escadron de gendarmerie mobile à Grenoble et a servi au Kosovo, en Afghanistan et en Guyane avant d’opter pour la préfectorale.

Sylvie Tournois est désormais responsable de l’unité départementale du Loiret de la Direccte Centre-Val de Loire. Elle succède à Pascale Rodrigo qui a été nommée souspréfète de Villefranche-surRouergue (12). Sylvie Tournois a débuté sa carrière en 1995 à la direction départementale du travail, de l’emploi et de la formation professionnelle du Loiret.

LOIRET Romain Dumas a été nommé pdg de Mars Petcare et Food France ainsi que directeur général de Mars Petcare France, dont le siège est à St-Denisde-l’Hôtel ; il succède à Olivier Péchereau qui quitte le groupe Mars. Diplômé de l’École supérieure de commerce de Reims (NEOMA), Romain Dumas a intégré Mars Chocolat France en 2006, où il a occupé le poste de responsable marketing Glaces ; il rejoint Mars Petcare France en 2013 en tant que directeur commercial et revient chez Mars Petcare France après deux années passées au Royaume-Uni, en tant que dg d’une nouvelle division dédiée à l’alimentation naturelle des animaux de compagnie.


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