Mag de septembre 2016

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MAGAZINE N°37 - SEPTEMBRE 2016

Comment attirer les jeunes talents ?

La carte intercommunale dans la dernière ligne droite



Point de vue

Le grand chambardement de 2017 ette rentrée 2016 marque l’entrée d’un interminable cycle de scrutins qui débute dès maintenant avec la campagne de la primaire de la droite et du centre des 20 et 27 novembre et qui s’achèvera le 18 juin 2017 par le second tour des élections législatives. Neuf mois durant lesquels le pays sera suspendu aux résultats des différentes primaires – celle de la gauche se déroulera les 22 et 29 janvier – puis de la mère de toutes les élections, la présidentielle (23 avril et 7 mai), qui précèdera les législatives du mois suivant. Neuf mois où l’attention des Français sera mobilisée par cette longue séquence de la vie démocratique et où l’activité des entreprises, l’emploi et le redressement des comptes publics risquent fort, malheureusement, de passer au second plan. Dans une France durement meurtrie par les attentats de 2015 et 2016, éreintée par une crise économique d’une durée exceptionnelle, déboussolée par une remise en cause de son modèle social et culturel, les scrutins qui s’annoncent promettent un bouleversement radical de la vie publique. Tout d’abord, l’alternative classique entre une proposition de droite et une proposition de gauche, héritée du bipartisme de fait voulu par la constitution de 1958, pourrait céder devant la montée des courants anti-bipolarisation représentés aux extrêmes par le FN et aux franges

C

du centrisme par François Bayrou et Emmanuel Macron, si ces derniers vont jusqu’au bout de leurs intentions. Comme nous le développons aux pages 8 et 9 de ce magazine, le Front national a de fortes chances d’entériner l’avènement d’un tripartisme avec l’arrivée de 40 à 60 députés au PalaisBourbon. Un blocage institutionnel peut découler de l’irruption de cette nouvelle force parlementaire, si aucun des deux grands courants traditionnels n’obtient une majorité absolue de sièges. Pour la première fois sous la Ve République, le président serait un roi nu, sauf à dissoudre l’Assemblée récemment élue, en courant le risque de répéter le même phénomène lors d’un second scrutin. Une France ingouvernable, et donc réduite à l’expédition des affaires courantes, est la principale menace qui pèse sur le résultats des élections du printemps. Cette incertitude institutionnelle va de pair avec l’écart inhabituel des offres politiques en concurrence. Entre le repli sur soi proposé par les partis extrêmes et certains courants de la droite et de la gauche, et le grand tournant libéral promis par quelques-uns des candidats de droite comme du centre-gauche avec l’ancien ministre de l’Économie, les termes de l’alternative n’ont jamais été aussi éloignés. Décidément, 2017 pourrait bien être l’année du grand chambardement.

zon François−Xavier Beu


10-13

www.lettrevalloire.com

Ce magazine est un hors-série de La Lettre Valloire, bimensuel d’information politique et économique en région Centre. Édité par MCM Presse SAS au capital de 160 000 € RCS Tours B 450 613 591 Siège social : 14, boulevard Heurteloup à Tours Adresse postale : BP 92031 37020 Tours Cedex 1 02 47 70 60 00 contact@lettrevalloire.com Rédaction : François-Xavier Beuzon (rédacteur en chef) Jean-Christophe Savattier (rédacteur en chef adjoint) Aurélie Vouteau (édition)

Points Chauds 6-7

En bref L’actualité du trimestre en bref.

8-9

Le FN pourrait gagner 3 des circonscriptions régionales en 2017 Lors des élections législatives de l’an prochain, le Front national pourrait faire une percée importante dans la région Centre-Val de Loire, surtout si le taux de participation lui est favorable.

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À LA UNE Main de fer et gant de velours pour la nouvelle carte intercommunale Au début de l’année prochaine, les nouveaux établissements publics de coopération intercommunale, issus de la réforme de l’organisation territoriale, devront être installés. Le mécanisme d’approbation par les communes ne connaîtra pas de blocages en région Centre-Val de Loire.

Ont participé à ce numéro : Stéphane Messer Émilie Rencien Bruno Villeneuve Maquette : Régis Beaune Publicité : AN Média (Aline Noirot) 07 78 25 26 87 a.noirot@lettrevalloire.com Diffusion : Nadine Gomès Crédits photographiques : DR : 1, 6, 7, 9, 10, 12, 18, 22, 23, 24, 26, 28, 30, 31, 32, 41, 42, 44, 45, 46 Jean Puyo : 21 Cyril Chigot : 4, 20 Jean-Christophe Savattier : 11, 29 Stéphane Messer : 16 Émilie Rencien : 36, 45 Impression : Imprimerie Vincent, Tours (37) Informations légales : Abonnement annuel 2016 (23 numéros + magazines hors-séries) : 370 € Abonnement électronique avec édition bihebdomadaire : 470 € Prix de ce numéro : 5 € CPPAP : 0121 I 85872 ISSN : 1246-4333 Dépôt légal : septembre 2016 Directeur de la publication : François-Xavier Beuzon 14

MCM presse 4 La Lettre Valloire - Septembre 2016

Les irréductibles Gaulois du Nord Loiret Dans le nord du Loiret, trois des six communautés de communes ont voté pour une fusion à six, en opposition au schéma de coopération intercommunal.

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Beauce-la-Romaine = 100 % de satisfaits Les sept communes du nord-est du Loir-et-Cher fusionnées dans la nouvelle, Beauce-la-Romaine, engrangent les bénéfices.

Partie remise pour Châteaudun Châteaudun et ses 13 000 habitants resteront seuls. Ce n’est que partie remise… à 2019.

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Le câble est rompu entre Tourangeaux et Berrichons L’Indre-et-Loire revoit ses alliances au sein de TouraineCher Numérique pour se rapprocher du Loir-et-Cher.

20-21

Que se trame-t-il à Tours et Orléans ? À Tours, les élus ont engagé une réflexion sur la seconde ligne de tramway. À Orléans, l’AgglO prévoit d’installer des télécabines.


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Sommaire

SEPTEMBRE 2016

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La biscuiterie St-Michel a toujours des projets pour Contres Le groupe détenu par la famille Gervoson va développer ses installations du Loir-et-Cher.

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Beauty French Tech, les raisons de l’échec Pas de réseau thématique French Tech pour l’écosystème chartrain de la beauté connectée. Bercy en a décidé autrement.

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Sur le chemin de Fréteval Le Château des Rocheux propose aux petits et aux grands de retrouver le trésor perdu par le roi de France Philippe-Auguste en 1194.

45

Les chantiers Les chantiers régionaux en prévision.

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Le carnet

Économie 22-26

À LA UNE Comment attirer les jeunes talents ? Les entreprises, en particulier les PME-PMI installées en région Centre-Val de Loire, peinent à attirer des jeunes cadres à fort potentiel. Pourtant, les entrepreneurs peuvent convaincre les représentants de la fameuse génération Y de venir gonfler leurs effectifs.

40

Hitachi quitte le Loiret Vingt-cinq ans après son installation à Ardon, au sud d’Orléans, le japonais Hitachi ferme son usine de 170 salariés. La fin d’une époque.

41

Servier mise sur les biotechs à Gidy Le 2e laboratoire pharmaceutique français amorce un virage vers les biotechnologies : Gidy, au nord d’Orléans, en profite.

Nos Infos Services 26

Domitys joue la carte jeune Le groupe Domitys a placé les digital natives au cœur de sa politique de recrutement.

28-31

En Bref L’actualité du trimestre en bref.

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L’impulseur, pour donner un coup de fouet à la Touraine La CCI de Touraine vient de lancer la 2e édition d’un dispositif accompagnant les entrepreneurs dans leurs projets de croissance.

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Orange se connecte aux Deux-Lions Le nouveau centre de relation client de l’opérateur de téléphonie Orange à Tours Deux-Lions a été conçu comme une vitrine digitale.

phere Les chiffres d’Ellis L’énergie, une activité ntreemblématique du Ce tre Val de Loire. Avec no re he isp Ell ire partena Paroles d’experts qualité Comment favoriser la salariés de vie au travail des icap ? en situation de hand Avec notre partenaire Focsie Centre

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Points Chauds

En bref

MOMO LA MENACE

Lorsqu’il menaçait fin juin dans La Nouvelle République, tout centriste qui se risquerait à se présenter l’an prochain sur la 2e circonscription de Loir-et-Cher, Maurice Leroy s’adressait, sans le nommer, à Louis de Redon. Le conseiller municipal et départemental de Romorantin, qui avait réuni 2,35 % des suffrages sous l’étiquette MoDem aux législatives de 2012, courrait le risque, selon Momo, « d’être grillé à vie, au plan local comme au plan national », s’il venait chatouiller en Sologne le candidat des Républicains Guillaume Peltier. « Il n’aurait plus qu’à louer un camion de déménagement et à partir», continue Maurice Leroy qui considère qu’il s’agirait « d’une faute politique majeure », susceptible de faire élire le candidat du Front national. En revanche, sur la 1ère, la circonscription de Blois aujourd’hui tenue par le PS Denys Robiliard, l’investiture accordée par Les Républicains à Catherine Fétilleux ne semble pas autant gravée dans le marbre pour l’UDI. Momo préfère temporiser : « Lorsque le candidat aux primaires sera élu, on entrera sérieusement dans le sujet. »

BONNEAU SUR LES TALONS DE ZALANDO… François Bonneau, le président de l’exécutif régional, vient, suite à la volonté affichée par le site marchand de chaussures et d’articles de textile Zalando de construire une importante plateforme de distribution à proximité de Paris, de proposer à ce dernier une installation sur le territoire régional. Énumérant les indéniables atouts qui ont déjà séduit beaucoup d’opérateurs logistiques, François Bonneau demande à recevoir toutes affaires cessantes, et sans doute sur un grand pied, des émissaires de la société afin de présenter et

discuter de son offre. Aucun doute à ce sujet, le président veut laisser son empreinte dans l’histoire économique de la Région CentreVal de Loire.

… ET GIL AVÉROUS DANS LA ROUE DE TESLA Le maire de Châteauroux et président de Châteauroux Métropole Gil Avérous (LR), a aussi chaussé ses bottes de développeur. Dans une vidéo publiée le 12 août dernier, il a interpellé Elon Musk, le pdg du constructeur de véhicules

électriques Tesla, qui veut créer des usines en Allemagne et en France. L’édile castelroussin lui propose de construire l’une de ses plateformes sur son territoire en invoquant le passé américain de Châteauroux, le jumelage avec Fresno, ville voisine de Palo Alto où se situe le siège de Tesla, et l’installation in situ de six chargeurs Tesla.

TOURS NE LÂCHE PAS L’AFFAIRE Dans une interview accordée à la NRCO, le maire de Tours a eu des mots assez durs pour Orléans qui, dit-il, aura « le titre (de métropole, NDLR) mais pas la qualité. » Entérinant la victoire de la grande rivale régionale dans la course métropolitaine, Serge

Babary ne renonce pas. Il postule même que Tours « saura faire fonctionner une métropole sans le devenir et Orléans le deviendra sans avoir pris les compétences nécessaires. » Propos qui devraient faire réagir les élus orléanais dont le programme de passage en communauté urbaine est prévu – comme Tours – pour le 1er janvier et dont les dernières compétences manquantes seront transférées des communes vers la CU dans les semaines à venir.

L’ARGENT PAR LES FENÊTRES

Florent Montillot (UDI), adjoint à l’éducation à la mairie d’Orléans est agacé par la circulaire ministérielle qui promulgue les règles de sécurité dans les écoles. Il est ainsi exigé de protéger les « fenêtres » exposées des établissements. « À Orléans, toutes les fenêtres sont exposées et il y en a des milliers », s’énerve l’élu qui vient tout juste d’investir 300 000 € dans la rénovation des huisseries scolaires.

De Michel Ricoud, conseiller municipal PCF d’Orléans et inlassable commentateur de l’actualité sociale locale, qui n’admet pas qu’Hitachi puisse licencier 170 salariés « même si cette entreprise prend des précautions de langage quant à l’écoute de son personnel ». Faut-il déduire de cette formule sibylline que le groupe japonais s’écoute parler ? D’Aymar de Germay (DVD), l’ancien président de l’UDI dans le Cher et maire de Marmagne, a twitté à propos de la nomination de Michel Sapin à l’Économie : « Sapin. Nouveau ministre de l’Économie et des Finances.

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TOURS DANS LE VISEUR DE TOURAINE

Marisol Touraine préparerait activement son retour sur la scène tourangelle, croit savoir La Lettre A, lettre confidentielle très au fait des coulisses de la politique vue de Paris. La ministre de la Santé vise prioritairement les municipales de 2020 à Tours et aurait missionné Grégory Guillaume, son chef de cabinet au ministère et ancien collaborateur de Jean Germain à la mairie de Tours, pour préparer son retour. L’ancien président du conseil général Frédéric Thomas, les députés Jean-Patrick Gille et Jean-Marie Beffara, qui n’est autre que l’ancien suppléant de Marisol Touraine sur la 3e circonscription d’Indre-et-Loire, font partie de ses relais. Toujours selon La Lettre A, un dîner aurait été organisé au mois de mai à l’Élysée entre François Hollande et des élus socialistes tourangeaux pour fédérer la future équipe.

LA DÉSUNION APRÈS L’UNION En Indre-et-Loire, l’union des démocrates et indépendants (UDI) abandonne l’union pour l’indépendance de ses sensibilités, voire de ses susceptibilités. Alors que l’ex-députée européenne Sophie Auconie, qui se présentait sans opposant, a été plébiscitée le 29 juin présidente du mouvement par 96 % des votants mais 44 % des inscrits, l’ancien président Christophe Bouchet, qui ne se représentait pas, a créé l’association des élus démocrates d’Indreet-Loire qui, comme son nom l’indique, regroupe 20 membres représentant à peu près tout ce que l’UDI compte d’élus en Touraine, dont le 1er adjoint de la Ville de Tours, le 1er viceprésident du conseil départemental,

CHIFFRE

DU TRIMESTRE

19 C’est le nombre de métropoles que comptera la France dans un an, si le projet de loi relatif au statut de Paris, et tout particulièrement son article 41 modifiant le code général des collectivités locales, est adopté cet automne : Orléans en fera partie, mais pas Tours (voir page précédente).

plusieurs maires, adjoints et conseillers départementaux et régionaux.

LES ACHATS CHINOIS DU BERRY INQUIÈTENT La frénésie d’achats de terres agricoles berrichonnes par des investisseurs chinois (cf. LV n°658) inquiète au plus haut niveau de l’État.

Suite aux informations qui ont été remontées par les services préfectoraux, une mission du ministère de l’Agriculture a été dépêchée dans l’Indre afin d’évaluer l’ampleur et la nature du phénomène. Et surtout élaborer des mesures réglementaires ou législatives permettant d’encadrer plus strictement ces transactions.

GALUT SOUTIENT KERVIEL En inlassable défenseur de la veuve, de l’orphelin et du trader abandonné par les siens, le député socialiste du Cher Yann Galut a apporté cet été son soutien à Jérôme Kerviel, en saluant dans un tweet la décision prud’homale défavorable à la Société générale, son ancien employeur. Y voyant peut-être les débuts d’une nouvelle affaire Dreyfus, l’avocat Galut a même appelé à une révision du procès perdu au pénal par l’ex-trader. Pour la béatification, on devra encore patienter…

BOOGIE-WOOGIE Toujours résolument tournée vers l’avenir, la sénatricemaire communiste de St-Pierre-des-Corps Marie France Beaufils a inauguré le 9 septembre, aux côtés d’Yvon Borri, le directeur régional de SNCF Mobilités Centre-Val de Loire, le chantier de rénovation de la Pacific 231 E 41. On espère autant de soin apporté à la desserte TGV Paris-Tours qui aurait, elle aussi besoin, d’une certaine rénovation.

Il n’a pas changé depuis 1992 ! #RetourVersLeFutur #del’air ! » D’Olivier Carré (LR), député-maire d’Orléans, à propos de la candidature de Nicolas Sarkozy aux primaires de la droite et du centre : « Certes, il y a la présomption d’innocence mais ceci étant, quand il y a des doutes, on s’abstient » D’Alain Dayan, ex-président du syndicat mixte de l’aéroport de Tours et proche de l’ancien maire de Tours Jean Germain (PS), qui juge avec son habituel sens de la mesure « terrifiante, la communication autour de l’aéroport. Le licenciement de la directrice du syndicat mixte explique sans doute l’amateurisme qui préside à ce dossier pourtant structurant pour notre agglomération ».

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Points Chauds

Politique

Le FN pourrait gagner

3 des circonscriptions L’an prochain lors des élections législatives, la région Centre-Val de Loire pourrait contribuer à une grande première sous la Ve République. Le risque que ni la droite, ni la gauche n’obtiennent une majorité absolue à l’Assemblée nationale n’est pas nul, le FN s’attribuant, en hypothèse haute, une soixantaine de sièges de députés, dont trois en région Centre. L’Institut OpinionWay a cartographié au mois de juin cette France bousculée qui s’apprête à enterrer le bipartisme des rédacteurs de la Constitution de 1958.

E

n tablant sur les résultats du premier tour des élections régionales des 6 et 13 décembre 2015, mais avec une participation conforme au scrutin législatif de 2012 (58,7 % pour la France métropolitaine), les législatives de juin 2017 provoqueraient, en région Centre-Val de Loire, 18 triangulaires au second tour entre la droite, la gauche et le FN. Seules 5 circonscriptions échapperaient à ce sort, avec 3 duels entre la droite et le FN sur les 2e et 4e circonscriptions d’Eure-et-Loir, aujourd’hui tenues respectivement par Olivier Marleix (LR) et Philippe Vigier (UDI), et sur

la 2e circonscription du Cher, dont le député en place est le communiste Nicolas Sansu, maire de Vierzon. Rien n’exclut toutefois des issues plus ra-

“ SUR LA BASE DES RÉSULTATS DES RÉGIONALES 2015, MAIS AVEC LA MÊME PARTICIPATION QU’AUX LÉGISLATIVES DE 2012, LE FN L’EMPORTERAIT DANS 3 DES 23 CIRCONSCRIPTIONS RÉGIONALES pides, Philippe Vigier ayant réussi le tour de force, en 2007 comme en 2012, d’être élu dès le premier tour. Enfin, la gauche et le FN s’affronteraient

Participation haute (2012)

Participation basse (2015)

FN / Droite 3

FN / Droite 12

FN / Gauche 1

FN / Gauche 7

Droite / Gauche 1 Gauche / Droite / FN 18

Droite / Gauche 2 Gauche / Droite / FN 2

8 La Lettre Valloire - Septembre 2016

sur la 4e circonscription du Loiret, où le sortant Jean-Pierre Door (LR), 75 ans, a reçu l’investiture de son parti pour briguer un quatrième mandat consé-

cutif. Seule la 1ère circonscription d’Indre-et-Loire (Tours) verrait un duel classique entre la gauche et la droite, à priori entre le sortant PS Jean-Patrick Gille et la nouvelle venue Céline Ballesteros, investie dans le courant du mois de juin par les Républicains. Au final, le FN l’emporterait dans 3 circonscriptions, la gauche en gagnant 12 et la droite seulement 8. C’est ce constat accablant d’une présence du FN au second tour sur toutes les circonscriptions régionales qui a été dressé au mois de juin dernier par l’Institut OpinionWay, auteur un an plus tôt et pour notre compte d’un sondage sur les élections régionales de décembre 2015. L’importance du nombre de triangulaires (78 % des circonscriptions) sur ce territoire à dominante rurale et qui a eu longtemps la réputation d’être modéré, n’a pas échappé aux auteurs de l’étude: la région Centre-Val de


régionales en 2017 Loire, au même titre que le Limousin, est l’une de celles où la tripartition de la vie politique est la plus forte. Avec une participation plus faible, proche de celle des dernières régionales (50,1%, toujours pour la France métropolitaine, l’outremer n’ayant pas été intégrée au périmètre), l’impact du FN serait moindre mais il resterait présent dans 21 des 23 seconds tours de la région, avec toutefois seulement 2 triangulaires (2e de l’Indre et 6e du Loiret), 12 duels droite-FN, 7 duels gauche-FN et 2 duels classiques gauche-droite sur les 1ère circonscriptions d’Indre-et-Loire (Tours) et du Loiret (Orléans-Sud), dont le tenant est le maire d’Orléans Olivier Carré. Ce cas de figure serait beaucoup plus favorable pour la droite avec 13 circonscriptions gagnées, la gauche l’emportant dans 10 et le FN dans aucune. Au plan national, l’Institut OpinionWay envisage le risque d’une majorité relative pour la droite et le centre en hypothèse haute de participation, avec 266 sièges sur les 539 députés métropolitains (les 27 circonscriptions d’outre-mer et les 11 des Français de l’étranger n’ont pas été intégrées à l’étude). La fourchette des sièges qui seraient obtenus par la droite et le centre serait comprise entre 266 et 292, la gauche obtenant 188 à 208 sièges et le FN 58 à 64, sans prendre en compte les probables désistements dus à une stratégie de front républicain. Mais dans le pire des cas pour les institutions – une participation favorisant le FN et une parité de sièges entre gauche et droite sur les circonscriptions hors métropole – aucun des blocs en présence ne pourrait bénéficier d’une majorité absolue de sièges

à l’Assemblée. Une situation qui serait tout à fait inédite sous la Ve République et enterrerait le bipartisme de fait en vigueur depuis 1958. Il s’agit naturellement d’une extrapolation sujette à caution, intégrant des calculs assez complexes, en particulier lorsqu’il s’agit de dupliquer les résultats au second tour d’un scrutin de liste, comme celui des régionales, à un scrutin uninominal, en vigueur aux législatives. Les hypothèses d’OpinionWay tablent aussi sur une union relative à l’intérieur des familles politiques, une multiplicité de candidatures

concurrentes rendant beaucoup plus aléatoire la présence d’un candidat de l’un des deux grands blocs de gauche ou de droite au second tour. Le résultat des élections présidentielles, qui auront lieu cinq semaines avant les législatives, aura naturellement une influence majeure sur le scrutin des 11 et 18 juin 2017. Mais il est plus que probable que cette élection sera très différente de ses devancières et que l’Assemblée nationale ne ressemblera à aucune de celles qui se sont succédé au Palais-Bourbon depuis FXB près de soixante ans.

Les différences entre législatives 2012 et régionales 2015 OpinionWay s’est logiquement fondé, dans son hypothèse dite haute, sur des taux de participation identiques entre deux élections de même nature : les législatives de 2012 et celles de 2017. En revanche, l’institut a tenu compte de l’évolution des rapports entre les forces politiques observée en décembre 2015 lors des dernières régionales. Dans l’hypothèse basse, il s’est fondé sur les résultats et taux de participation des régionales de l’an passé. Il a naturellement tenu également compte des critères de qualification au second tour : 12,5 % des inscrits au second tour des législatives, ce qui élimine des candidats du FN en cas de faible participation, contre 10 % des suffrages exprimés aux régionales, avec fusion possible entre listes ayant obtenu au moins 5 % des suffrages exprimés. En région Centre-Val de Loire, le taux de participation était de 59,2 % au second tour des élections régionales de 2015 et de 49,5 % au premier tour (176 000 votants de plus), chiffres proches de la moyenne nationale (58,4 % et 49,9 %). La mobilisation était inverse aux législatives 2012, avec une participation au premier tour de 59,6 %, supérieure à celle du second (à 57,4 %), et dans les cas un peu au-dessus de la moyenne nationale : 57,2 % au premier tour, en intégrant l’outremer (non retenue par l’étude OpinionWay), et 56,3 % au second.

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Points Chauds

Politique

Main de fer et gant de pour la nouvelle carte Au début de l’année prochaine, les nouveaux EPCI (établissements publics de coopération intercommunale), issus de la réforme de l’organisation territoriale prévue au titre de la loi NOTRe, devront être installés. Le mécanisme d’approbation par les communes, bien huilé et très encadré, ne connaîtra pas de blocages en région Centre-Val de Loire. Il est vrai que les marges de manœuvre laissées aux élus contestataires sont proches de zéro.

L

a grande réforme de l’intercommunalité est en marche et rien ne l’arrêtera. Les élus concernés par la nouvelle carte territoriale, dans l’hypothèse où ils la subiraient davantage qu’ils ne l’approuveraient, vont singulièrement manquer de minutions et de recours pour s’opposer aux fusions et autres rapprochements auxquels ils sont « invités ». Au 1er janvier 2017, les nouvelles intercommunalités (communautés de

communes et communautés d’agglomération), qui ne seront plus que 80 en région Centre-Val de Loire, contre 124 dans le schéma territorial précédent, devront être obligatoirement à pied d’œuvre. « Les localisations des sièges des nouvelles collectivités devront être arrêtées et les exécutifs installés », prévient-t-on à la préfecture du Loiret. 10 La Lettre Valloire - Septembre 2016

D’ici à cette date couperet, quelques étapes importantes restaient à parcourir au début du mois de septembre. Mais sur la ligne d’arrivée, la physionomie du territoire ne devrait manifestement pas beaucoup déroger – voire pas du tout – à la configuration esquissée sur le papier (cf. les cartes jointes). Depuis les arrêtés pris le 31 mars dernier pour définir, département par département, les périmètres de cette nouvelle géographie intercommunale, les élus se sont engagés dans un tunnel de validation assez resserré. Ils avaient 75 jours pour délibérer sur le schéma qui leur était proposé à compter de la notification. « S’ils ne délibérent pas dans ces délais, la modification sera réputée approuvée », affirmet-on à la préfecture de Région où l’on insiste sur les règles de forme qui doivent accompagner ce processus d’approbation. Chaque « mariage » se doit, en effet, de recueillir l’accord de la moitié des conseils municipaux représentant au moins la moitié de la population totale du nouvel EPCI, ainsi que l’accord de la commune la plus peuplée si elle représente un tiers de la population du territoire concerné… ouf ! Que l’on se rassure, il ne s’agit pas de sou-

mettre les élus « à la résolution d’un problème de robinets », selon le bon mot de cet élu tourangeau, mais de s’assurer du caractère pleinement légitime du processus d’approbation. Et si d’aventure, quelques récalcitrants font mine de s’opposer franchement à la fusion, le préfet conserve toute latitude pour imposer la copie des rounds initiaux de concertation. De bonne ou de mauvaise grâce. « Il ne s’agit pas de tordre les bras aux élus qui rechignent à la mise en œuvre du schéma. Nous sommes, bien sûr, dans une vision coopérative. Mais, autant le dire, la marge de dissidence paraît assez étroite », reconnaît-on ainsi dans les rangs préfectoraux. Voire quasiment inexistante ! Le législateur a bien prévu une possibilité de contester le schéma, à condition que la requête soit déposée dans les délais impartis. Dans cette hypothèse, le préfet doit saisir la commission départementale de la coopération intercommunale (CDCI) pour solliciter son arbitrage. Mais, in fine, c’est bien à lui qu’il revient de trancher. Il ne suffit pas d’invoquer le caractère régalien de cette réorganisation territoriale pour justifier de son irréversibilité, estime un collaborateur du préfet du Loiret : « Encore une fois, nous ne sommes pas dans une logique de passage en force. Seulement, il faut bien comprendre qu’il sera


velours intercommunale beaucoup plus difficile de revoir la copie à l’automne. Les approbations des conseils qui se sont succédé ont gelé la carte territoriale. Les hypothétiques modifications qui viendraient impacter les regroupements déjà formés seront techniquement et juridiquement très difficiles à intégrer ». Et pas question de laisser les communes flotter dans un éther territorial en les privant de rattachement à un ensemble intercommunal. « Il n’est pas envisageable de laisser s’installer des territoires retranchés où se réfugieraient les derniers des Mohicans. Ce ne serait tout simplement pas légal, puisque des seuils démographiques ont été fixés, et cela irait à l’encontre de l’esprit de la loi NOTRe qui vise l’élargissement des périmètres intercommunaux », note un membre d’une CDCI. Les dés sont donc jetés et rien ne saurait modifier en profondeur la carte territoriale telle qu’elle a été patiemment échafaudée ces derniers mois. Les collaborateurs des préfets font toutefois observer que les élus auront tout loisir de revenir au droit commun pour modifier après le 1er janvier 2017 les périmètres de leurs intercommunalités. Sans pour autant pouvoir revenir, bien sûr, sur la situation ex ante. « A la fin août, les premières remontées du terrain n’indiquent pas de difficultés majeures. Il y a naturellement des points de friction, mais rien d’indépassable », observe-t-on à la préfecture du Loiret où seules trois communautés de communes du nord Loiret (cf. notre article page 14) se dressaient contre la fusion proposée, lui préférant une fusion plus large à six

communautés de communes englobant trois autres collectivités autour de Pithiviers (Cœur du Pithiverais, BeauceGâtinais et Plateau Beauceron). En Eure-et-Loir, c’est également avec beaucoup de sérénité que les représentants de l’État attendent l’approbation du schéma de coopération, jugé très ambitieux puisqu’il pré-

groupement ainsi que sur le futur projet de territoire. Le processus d’approbation était aussi considéré comme « fluide » dans le Cher où trois regroupements majeurs étaient proposés. Seule la fusion entre les communautés du Cœur de Pays Fort (onze communes autour de Vailly-sur-Sauldre

“ QUERELLE DANS LE NORD-OUEST DE L’INDRE-ET-LOIRE, ENTRE PAYS DE RACAN ET GÂTINE-CHOISILLE.

voit de ramener les communautés de communes et d’agglomération de vingt-et-une à dix. Début septembre, déjà neuf des dix projets avaient été ratifiés par les différents conseils municipaux. Seuls les élus de la Porte du Perche (onze communes du canton de la Loupe, 9 300 habitants) et du Perche Thironnais (dix communes, 4 604 habitants autour de Thiron-Gardais) renâclaient à unir leurs destins. « C’est le modèle typique de deux intercommunalités bien installées qui marchent bien et qui voient dans la fusion plus d’inconvénients immédiats que d’avantages », modère-t-on à la préfecture eurélienne, à Chartres. Seulement, dans leur cas, « il n’y a pas grand chose à négocier, s’empresset-on d’ajouter, puisqu’il s’agit d’une fusion légale dictée par le seuil démographique des EPCI, fixé à 15 000 habitants par la loi NOTRe ». Lucides, les élus concernés, conscients que leur baroud d’honneur était condamné à l’échec, ont commencé à travailler sur les conséquences fiscales et organisationnelles de ce re-

pour 3 630 habitants), du Haut-BerryVal de Loire (huit communes autour de Sury-près-Léré et 5 774 habitants) et du Sancerrois (dix-sept communes autour de Sancerre et 9 056 habitants) n’avait pas recueilli l’accord des conseils concernés aux majorités requises à l’heure dite. « Nous avons, en effet, enregistré une quinzaine de défections, observe-t-on à la préfecture du Cher. Le Sancerrois

Pascal Brindeau, maire de Vendôme : "Nous avons dépassé les quotas requis sur le plan de la population."

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Points Chauds

Pierre Louault, président de Loches Développement, et son fils Vincent, conseiller départemental et maire de Cigogné : "C'est toujours ennuyeux lorsqu'on impose des rapprochements à des élus qui ne sont pas motivés."

Politique

est une collectivité qui n’a que cinq ans d’antériorité. Les élus souhaitaient temporiser avant d’aller de l’avant. Mais il s’agit davantage d’une demande de report, à laquelle d’ailleurs nous ne pourrons pas répondre favorablement, plutôt que d’une opposition de principe ». Des tiraillements sont aussi apparus dans le nord-ouest de l’Indre-et-Loire où l’on propose de marier la communauté du Pays de Racan et celle de Gâtine-Choisille. « Cette union n’est pas évidente, indique un bon connaisseur du microcosme local. Les élus du Pays de Racan, situé aux confins du département, regardent plutôt… vers la Sarthe, tandis que ceux de GâtineChoisille auraient préféré un rattachement à la communauté d’agglomération Tour(s) Plus ». À la fin août, les élus du Pays de Racan continuaient à s’opposer à cette fusion ; pourtant, leur quelque 6 654 concitoyens ne seront pas assez nombreux pour revendiquer l’indépendance. Une réunion devait être organisée en préfecture de Tours afin de trouver une issue à ce blocage. « C’est toujours ennuyeux, lorsqu’on impose des rapprochements à des élus qui ne sont pas motivés », estime Pierre Louault, le président de l’association des maires d’Indre-et-Loire. « Dans le cas de Gâtine-Choisille et du Pays de Racan, où les responsables politiques se sont toujours signalés par leur singularité, la fusion, si elle aboutit, va prendre plusieurs années avant d’être vraiment opérationnelle et efficace », poursuit cet élu, très

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impliqué dans une autre fusion de collectivités tourangelles, celle qui doit regrouper Loches Développement et les trois communautés du Grand Ligueillois, de Montrésor et de la Touraine du Sud. « Ce n’est pas une mince affaire de réunir 68 communes qui représentent 54 000 habitants. Pourtant, il y a dans ce cas précis une véritable cohérence territoriale et une adhésion des élus », analyse Pierre Louault. Il reste que l’harmonisation des fiscalités, des compétences et l’accord sur la gouvernance va probablement requérir de subtils arbitrages. « Pour commencer, il y a quatre présidents,

cependant avoir été un peu « dupé par l’État ». En effet, les élus vendômois qui avaient initialement opté pour la communauté d’agglomération ont dû se rendre à l’évidence ; les modifications intervenues récemment dans les critères d’attribution rendaient ce régime beaucoup intéressant sur le plan des dotations. Selon Yves Le Breton, préfet de Loiret-Cher, « il ne faut pas motiver la constitution de ces nouvelles intercommunalités par de strictes considérations financières. Le problème des dotations, c’est qu’elles fonctionnent sur des enveloppes fermées.

“ LE PROJET D’UNE COMMUNAUTÉ DE GRANDE SOLOGNE A ÉTÉ REPOUSSÉ À L’APRÈS-2017. il n’en restera plus qu’un ! » indique Pierre Louault, lui-même président de Loches Développement. À cet égard, le fauteuil de président de ce futur EPCI dit « du Grand Lochois », qui couvrira le tiers sud-est du département d’Indre-et-Loire, se jouera probablement entre Gérard Hénault, président de la communauté de communes de la Touraine du Sud, et Michel Guignaudeau, le président du Grand Ligueillois, Pierre Louault nous précisant qu’il n’entendait pas participer à la compétition. Dans le Loir-et-Cher, une autre fusion XXL se dessine, celle qui doit regrouper la bagatelle de soixante-six communes au sein du Grand Vendômois, après qu’une première mouture eut envisagé un format à cent cinq communes, sur proposition du préfet. Mais devant les réticences de plusieurs des collectivités concernées, les protagonistes ont sagement révisé à la baisse leurs ambitions. « À la fin août, trente-cinq communes avaient approuvé la fusion à soixante-six », nous indique Pascal Brindeau, le maire de Vendôme. « Ce n’est pas un plébiscite, mais nous avons dépassé les quotas requis sur le plan de la population », se félicitait l’élu qui estimait

Et plus il y a de communautés d’agglomérations, moins il y a de dotations pour chacune ». Pour autant, conscient de ces difficultés, le préfet de Loir-et-Cher avait sollicité les ministères concernés sur ce sujet. Alors, communauté de communes ou communauté d’agglomération ? Les élus du Grand Vendômois avaient prévu de trancher ce point au tout début du mois de septembre. Mais c’est dans le sud-ouest du département que se concentraient les plus importantes difficultés. Les élus de la communauté du Cher à la Loire (huit communes du canton de Montrichard et 13 000 habitants), ainsi que ceux de leur voisine du Val de Cher-Controis (vingt-neuf communes autour de Contres et de St-Aignan-sur-Cher, représentant 35 000 habitants) continuent à s’opposer à la fusion proposée par le préfet. En Val de Cher-Controis, les responsables locaux rassemblés autour de leur président Jean-Luc Brault auraient préféré digérer au préalable la fusion difficilement accouchée fin 2013 entre les anciennes communautés du Val de Cher-St-Aignan et du Controis. « Ils plaident un droit au


repos. Nous comprenons parfaitement l’argument, nous indique le préfet Le Breton. Seulement, il n’y a pas le choix puisqu’il s’agit d’une fusion légale, dictée par les seuils démographiques. Nous allons discuter des modalités et de l’accompagnement nécessaire, mais cette fusion respectera le calendrier qui a été fixé ». La grogne s’est aussi étendue en Sologne. Le socialiste Jeanny Lorgeoux, qui préside la communauté de communes du Romorantinais et du Monestois, aurait souhaité s’allier avec le Val de Cher-Controis. Finalement, le schéma retenu ne changera pas un iota au périmètre de la collectivité qu’il préside (32 000 habitants). « Nous étions partis sur une fusion à deux, puis effectivement à

trois à la demande des trois présidents des collectivités concernés (Val de Cher-Controis, Cher à la Loire, Romorantinais et du Monestois). Mais les discussions finales entre les élus sur les modalités de cette fusion n’ont pas abouti. Nous sommes donc revenus à une fusion à deux », explique Yves Le Breton. « Les communautés limitrophes s’étoffent, tandis que le Romorantinais, lui, fait du surplace. On peut comprendre l’inquiétude des élus », juge un observateur avisé de la scène politique locale. Qui croit savoir que des discussions sont en cours entre le Romorantinais-Monestois et les responsables des deux communautés de la Sologne des Étangs et de la Sologne des Rivières, qui comptent environ 20 000 habitants à elles deux,

pour créer une grande « Sologne forestière et cynégétique ». Mais ce sera après le 1er janvier 2017… Toutes ces escarmouches laissent de marbre les représentants de l’État qui considèrent que le travail de conception du schéma intercommunal a, le plus qu’il était possible, « collé à la réalité des territoires et des bassins de vie ». Il suffit pour s’en convaincre « d’observer le processus mené dans l’Indre, qui va se traduire par seulement deux fusions, celle des communautés d’Argenton-sur-Creuse et d’Éguzon d’une part, et celle de Vatan et de la Champagne berrichonne d’autre part ». Difficile, en effet, de parler de big bang territorial dans le Berry Sud… Jean-Christophe Savattier

ÉRIC CANOBBIO, PROFESSEUR DE GÉOGRAPHIE À PARIS VIII ET ANCIEN ÉLU DE LA DRÔME

« Ces nouveaux territoires ne sont pas des territoires politiques » Selon ce spécialiste de la géopolitique locale, la réforme de l’intercommunalité est dictée par la volonté de créer des territoires opérationnels en décalage avec les réalités politiques. La Lettre Valloire : Considérezvous que la réforme de l’intercommunalité soit une réponse adaptée à une demande politique ? Éric Canobbio : Mais de quelle demande politique parlez-vous ? La réforme issue de la loi NOTRe, comme les autres textes législatifs qui l’ont précédée, n’émane pas des élus. Elle correspond à une très ancienne demande de la Datar, sanctifiée par l’Europe, qui s’inscrit dans une vision idéologique de l’aménagement de l’espace connue sous le nom de polycentrisme maillé. Il s’agit de créer dans la ruralité des territoires opérationnels dirigés par des techniciens qui sont le pendant des grands ensembles urbains et des métropoles. Mais ce ne sont pas des territoires po-

litiques ! On nous présente cette évolution comme naturelle, mais il s’agit d’abord d’une réécriture de l’espace, marquée par une certaine idéologie de l’aménagement. La Lettre Valloire : Considérezvous que la réforme de l’intercommunalité soit une réponse adaptée à une demande politique ? Éric Canobbio : C’est une réforme menée au forceps ! Nous sommes le seul pays au monde où ce sont les Préfets et l’État qui organisent la décentralisation. Plus personne n’y comprend rien, y compris les élus et la population. Par exemple, qui sera responsable de la gestion des risques naturels dans les intercommunalités ? Personne, puisque c’est le maire qui

continuera à être en première ligne sur ces sujets. La commune reste à mes yeux le seul échelon local réellement démocratique. La Lettre Valloire : Comment les élus réagissent-ils à cette nouvelle donne ? Éric Canobbio : Ils n’ont pas d’autre choix que de subir, mais on peut observer un phénomène intéressant. Celui de la constitution des communes nouvelles au sein des intercommunalités. Les maires veulent manifestement faire contrepoids à ces ensembles. On fait de l’intercommunalité… au sein de l’intercommunalité. On aurait pu commencer par ça ! Propos recueillis par Jean-Christophe Savattier

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Points Chauds

Territoires

Les irréductibles Gaulois

du Nord Loiret

Dans le nord du Loiret, trois des six communautés de communes ont voté pour une fusion à six, en opposition au schéma de coopération intercommunal qui préconisait deux regroupements à trois.

À

Les trois “Comcoms” de l’est (à droite) voulaient convoler avec les trois du Centre, autour de Pithiviers, laissant seule celle de la Plaine (à gauche).

l’instar du fameux village gaulois d’Astérix, trois communautés de communes du nord Loiret font de la résistance face au diktat du pouvoir central. Alors que le schéma de coopération intercommunale établi par les services préfectoraux leur préconisait une fusion à trois, elles ont voté pour un regroupement

Pithiviers

étendu à six. Les trois collectivités «rebelles», qui totalisent quelque 26 000 habitants, sont celles situées à l’est de Pithiviers : la commune nouvelle le Malesherbois, celles des Terres Puiseautines et celle du Beaunois. Plutôt que de se borner à ce mariage a minima, elles veulent aussi convoler avec les trois autres communautés de communes encadrant Pithiviers : Cœur du Pithiverais, Beauce-Gâtinais et Plateau Beauceron. Ces entités de l’ouest (29 000 habitants en tout) se sont prononcées en faveur d’un regroupement limité à elles trois. La fusion des six intercommunalités était pourtant la solution défendue 14 La Lettre Valloire - Septembre 2016

par le maire de Pithiviers, Philippe Nolland. Il mettait en avant les avantages financiers d’un tel regroupement et la création d’un territoire plus cohérent. Mais il n’a pas été suivi par les élus de sa propre communauté, Cœur du Pithiverais, présidée par Michel Picard, le maire de Pithiviers-le-Vieil. Les répercussions fiscales d’un regroupement à six ne sont sans doute pas étrangères au choix du bloc occidental. Une étude, commanditée par les trois contestatrices orientales sur la base des comptes administratifs de 2014, démontre que la situation financière s’avère plus saine chez leurs trois voisines et qu’en cas de fusion à six, la fiscalité locale augmenterait à l’ouest et baisserait à l’est... ! L’impact social a pesé aussi dans le choix des partisans du double regroupement tripartite. Les fusions vont nécessairement entraîner des transferts de compétences et des réorganisations dans les services municipaux qui inquiètent les personnels. « Commen-

çons d’abord à trois, on verra ensuite pour aller plus loin si tout se passe bien », avance-t-on prudemment du côté des administrations communautaires. Et maintenant, que va-t-il se passer ? « Les avis défavorables des trois communautés de communes vont être étudiés par la commission départementale en septembre », explique Hervé Jonathan, le secrétaire général de la préfecture du Loiret. Qui rappelle qu’un amendement pour une fusion à six des communautés du nord avait été soumis en mars au vote de cette même commission composé d’élus locaux. Il n’avait pas recueilli la majorité des deux tiers et donc été rejeté. Toujours est-il qu’au 1er janvier 2017 le périmètre des nouveaux EPCI (établissements publics de coopération intercommunale) devra être arrêté et effectif, loi NOTRe oblige. « Rien n’interdit ensuite, ajoute Hervé Jonathan, que les EPCI se concertent et décident de se regrouper dans le cadre d’une procédure de droit commun ». Reste à savoir jusqu’où iront les irréductibles du nord Loiret ? Bruno Villeneuve

Peu de Gaulois dans la plaine du Nord Loiret Grande par la taille mais petite par le nombre d’habitants (6 835), la septième communauté de communes du Nord Loiret, dite de la Plaine, constitue une exception sur la future carte des nouvelles collectivités locales. Bien que se situant largement au dessous du seuil requis de 15 000 habitants pour former un EPCI, elle n’aura pas à fusionner car sa densité est inférieure à 30 habitants au km2. Un cas particulier prévu par la loi NOTRe et qui permettra à la vingtaine de communes disséminées autour de Bazoches-lesGallerandes de rester entre elles.


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Points Chauds

Territoires

Beauce-la-Romaine = 100 % de satisfaits Les sept communes du nord-est du Loir-et-Cher fusionnées dans la nouvelle, Beauce-la-Romaine, engrangent les bénéfices sonnants et trébuchants de leur regroupement.

Bernard Espugna, maire de Beaucela-Romaine

V

oulue par l’ancien maire d’Ouzouer-le-Marché, la naissance le 1er janvier dernier de la nouvelle commune de Beauce-La Romaine s’est faite quasiment sans douleur. « Je n’étais pas maire, juste conseiller municipal d’une des petites communes concernées, explique sans détour Bernard Espugna, le maire de la nouvelle commune. Il n’y avait pas d’enjeux de pouvoir, d’ambition personnelle. J’étais le candidat du consensus ! »

Même sans problème d’ego, il a fallu toutefois donner des gages aux uns et autres pour que tout se passe bien : « Nous avons créé une charte, une sorte d’engagement moral. Et puis, nous nous sommes engagés à maintenir toutes les permanences, à respecter les investissements prévus, à rassurer les élus comme le personnel des communes. » Les premiers pas de cette nouvelle commune de 3 450 habitants issus du regroupement de sept villages ou bourgs, ne se sont pas faits sans quelques ratés : « Certains organismes comme la Caf ou les chambres consulaires n’étaient pas au courant ou pas prêts au changement ». Les administrés ont dû prévenir, de leurs côtés, tous les organismes du changement de nom et de code postal. « On peut dire que nous avons essuyé les

plâtres », se souvient Bernard Espugna. Et aujourd’hui, la nouvelle entité fonctionne avec pas moins de 78 conseillers municipaux ! « D’où la nécessité d’un gros travail en amont avant chaque conseil, explique le nouveau maire. L’organisation des services techniques n’a pas été simple non plus. » Si on met de côté ces petits inconvénients, Bernard Espugna ne voit que des bénéfices à la fusion : « Nous n’avons pas eu de baisse de dotation de l’État. Les administrés ont une offre de services élargie et de nombreux contrats (photocopieurs, assurances, véhicules, gaz, électricité) ont été revus à la baisse grâce aux économies d’échelle. Nous avons aussi fait des gains (150 000 €) sur les travaux de voirie. Ce n’est pas rien ! » Stéphane Messer

Partie remise pour Châteaudun Châteaudun et ses 13 000 habitants resteront seuls. Ce n’est que partie remise… à 2019.

A

u printemps 2016, le projet de fusion entre Châteaudun et cinq autres communes du bassin (Jallans, La Chapelle-du-Noyer, Marboué, Lanneray et St-Denis-les-Ponts) était officiellement gelé. « La nécessaire adhésion de tous au projet, et ceci sans réserve, n’était pas au rendezvous », constate Alain Venot, le maire de Châteaudun, de loin la plus importante des communes concernées par le projet. Selon l’édile, un faisceau de raisons explique cet échec momentané : « Le fait que Châteaudun soit une commune urbaine de taille différente a peut-être

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joué. La crainte d’une domination de la ville sur la campagne n’est pas à exclure. Et puis, dans notre cas, il n’y avait pas d’incitation fiscale, pas de dotation d’amélioration... Bref, pas de ”carotte“ ! » « Mais ce qui a été surtout une source de blocage, analyse Alain Venot, c’est la future composition du conseil municipal. Certains n’étaient pas prêts à se faire hara-kiri. D’autant qu’en 2014, des listes étaient nées dans la douleur. Le facteur humain a son importance dans ce genre de dossier. » Le maire de Châteaudun ne désespère pas pour autant : « Le projet, auquel je

crois, sera relancé en 2019, un an avant les prochaines élections municipales. Les élus arriveront en fin de mandat et ce sera plus facile pour préparer les esprits à ce changement. » Il faudra bien sûr rassurer les petites communes qui craignent toujours une hausse de la fiscalité « qui s’explique par l’apparition de services qu’elles ne proposent pas aujourd’hui ». Et puis « l’environnement aura changé sur le territoire : des communautés de communes auront elles-mêmes fusionné pour ne donner qu’une entité de 40 000 habitants. » SM


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Points Chauds

Territoires

Le câble est rompu entre Tourangeaux et Berrichons L’Indre-et-Loire revoit ses alliances au sein de Touraine-Cher Numérique, un syndicat qui devait implanter le haut débit dans le département, ainsi que dans le Cher. Associés cette fois-ci au Loiret-Cher, les élus tourangeaux vont lancer à l’automne un appel d’offre destiné à retenir un opérateur en délégation de service public. Le Cher et l’Indre feront bande à part.

I

ls ne câbleront plus ensemble ! Le conseil départemental d’Indre-etLoire, qui avait rejoint son homologue du Cher en juin 2014 dans un syndicat mixte baptisé TouraineCher Numérique (TCN) pour déployer le haut-débit sur les deux territoires, claque la porte. Son président Jean-Gérard Paumier (LR) plaidait depuis son accession aux responsabilités pour une profonde ré-

Le conseil départemental d’Indre-et-Loire vient de claquer la porte de l’armoire au nez de son homologue du Cher.

vision de l’alliance. Il désirait notamment un mariage à quatre, incluant l’Indre et le Loir-et-Cher, union qu’il souhaitait placer sous le haut patronage de la Région CentreVal de Loire. Constatant l’impossibilité de parvenir à ses fins, il a opté pour un divorce à l’amiable et choisi

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de se rapprocher du Loir-et-Cher et de son président Maurice Leroy (UDI). Un divorce qui ne s’accompagne pas d’un abandon du domicile conjugal.

Jean-Gérard Paumier reproche également à TCN de favoriser les petits opérateurs au détriment des plus gros… et des plus chevronnés (Orange et SFR). Et lorsqu’on lui

“ L’INDRE-ET-LOIRE A ÉTÉ BIEN MAL SERVIE : 6 000 PRISES FFTH (FIBRE OPTIQUE) ONT ÉTÉ INSTALLÉES DANS LE CHER CONTRE 0 ICI « Nous ne cassons pas la baraque, se défend Jean-Gérard Paumier. Le schéma proposé et adopté par le conseil syndical prévoit que le Cher et l’Indre coopèrent de leur côté, ce qui semble leur convenir. Pour notre part, nous allons œuvrer d’ici à l’automne avec le Loir-et-Cher au lancement d’un appel d’offre visant à retenir en DSP un opérateur spécifique. Que l’on se rassure, nous ne quittons pas le syndicat mixte ». Mais que reprochent donc les élus tourangeaux à cette association lancée à l’époque où les assemblées départementales du Cher et de l’Indreet-Loire étaient dirigées par la gauche ? « Tout d’abord, l’absence de continuité territoriale. C’est une situation qui n’est pas très facile lorsqu’on doit poser des câbles ! », explique l’élu. Les choix technologiques de TCN n’emportent pas non plus l’assentiment : « Le syndicat mixte est parti à fond sur le tout fibre optique et le très haut débit alors que la demande de nos territoires porte plutôt sur la montée en débit du réseau cuivre », soutiennent les Tourangeaux.

oppose que ce lâchage risque de ralentir la numérisation du territoire, Jean-Gérard Paumier s’emporte : « Il suffit de regarder le bilan de TCN pour constater que l’Indre-et-Loire a été bien mal servie : 6 000 prises FFTH (fibre optique) ont été installées dans le Cher contre… 0 ici. Pire, il n’y a eu aucune opération de montée en débit en Touraine, les vingt opérations comptabilisées ayant été réalisées en propre par le conseil départemental. S’il y a du retard, ce n’est pas de notre fait. » Certes, admet-il, ce changement d’alliance va encore faire perdre six mois sur la commercialisation des offres, mais l’opérateur qui sera retenu – et qui, on l’a compris, fera partie des majors – « devrait facilement rattraper le retard ». L’objectif reste de couvrir 75 % de la population en fibre optique d’ici à 2023 avec un potentiel de 85 000 prises sur les deux départements. D’ici à cette échéance, près de 15 M€ seront consacrés avec l’aide de la Région et des partenaires privés à la montée en débit du réseau cuivre. Jean-Christophe Savattier



Points Chauds

Transports urbains

Que se trame-t-il à Tours À Tours, les élus ont engagé une réflexion sur la seconde ligne de tramway dont les travaux pourraient débuter en 2020. À Orléans, on prévoit d’installer des télécabines qui relieront le nouveau quartier Interives à la gare de Fleury-les-Aubrais. Coïncidence, les contrats de délégations de service public, remportés à Tours comme à Orléans par Keolis, expirent à la fin 2018.

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Le tram rue Nationale à Tours.

ivalisant dans une course au statut de métropole, les deux principales agglomérations ligériennes réfléchissent aussi à l’évolution de leurs politiques de mobilité. À Tours, après l’incontestable succès de la première ligne de tramway nordsud– qui a encore dopé en 2015 la fréquentation du réseau avec 1,5 million de voyages supplémentaires (+ 4,5 %) –, les élus ont lancé au mois de février une réflexion sur la construction d’une seconde ligne. Philippe Briand (LR), le président de Tour(s) Plus, et Frédéric Augis (LR), son vice-président en charge des transports, n’en démordent pas : un accord de principe devra être voté par le conseil communautaire d’ici à la fin de l’année. « À la fin septembre, nous disposerons d’une étude sur les flux qui éclairera les choix ultérieurs en matière de tracé », explique Frédéric Au-

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gis. D’ores et déjà, il semble acquis que la seconde ligne desservira les établissements de soin tourangeaux et notamment l’hôpital Trousseau, voire l’hôpital Bretonneau, tous deux oubliés par la première ligne au profit des quartiers sociaux de l’agglomération. Pour les autres composantes du tracé, toutes les options sont sur la table, y compris le nombre de kilomètres qui pourrait varier entre 7… et 13.

la gare de St-Pierre-les-Corps – ardemment souhaitée par Marie-France Beaufils, sa maire communiste – et l’utilisation de l’étoile ferroviaire de l’agglomération via la construction d’une gare au carrefour de Verdun, promettent de faire débat. Ainsi que l’irruption de propositions surprenantes comme celle des écologistes qui veulent un téléphérique entre les gares de Tours et de StPierre-les-Corps.

“ À TOURS, LA QUESTION DU FINANCEMENT DE LA SECONDE LIGNE RESTE PENDANTE Si l’ensemble des élus, toutes sensibilités confondues, saluent une conduite de projet « consensuelle », il faut s’attendre à de solides empoignades à l’heure des choix définitifs. Le passage au travers du parc de Grandmont et de ses universités, l’éventuelle desserte de

Le maire de Tours Serge Babary (LR) annonce d’emblée la couleur : « Je ne vois pas comment les deux plateformes hospitalières au sud (Trousseau) et à l’ouest (Bretonneau), je dis bien les deux, ne seraient pas desservies », estime-t-il. De même, « il ne faudra pas oublier le parc de Grandmont », poursuit le maire de Tours qui estime que certaines de ces dessertes, à défaut de tram, peuvent être assurées le cas échéant par des bus à haute qualité de service. « Dans tous les cas, nous souhaitons desserrer la place Jean Jaurès où transitent aujourd’hui la très grande majorité des bus. Dans cette perspective, je souhaite que soient mises en place deux nouvelles dessertes circulaires par bus au nord et au sud de l’agglomération ». La question du financement de cette seconde ligne, dont le début des travaux n’est pas attendu avant 2020, reste pendante. « À priori, nous devrions être en dessous du coût au kilomètre de la première ligne (25 M€), grévé par les équipements de support et de mainte-


et Orléans ? nance que nous n’aurons plus à financer pour la seconde », estime Frédéric Augis. Si les élus ne pourront augmenter un versement transport déjà à son maximum, ils devraient se donner un peu d’air en renégociant les emprunts de la première ligne, souscrits au taux moyen de 3,80 %. « Nous pouvons gagner rapidement 5 à 6 M€ sur le service de cette dette, calcule Philippe Briand. Avec l’effet de levier, cette seule réduction nous permettrait d’emprunter 100 M€ supplémentaires ». Il reviendra à Christian Gatard, maire socialiste de Chambray-lès-Tours et vice-président en charge des finances de Tour(s)Plus, d’obtenir des banques cette bouffée d’oxygène. À Orléans, le grand projet sera celui de l’installation de télécabines qui permettront de relier en quelques minutes la gare de Fleury-les-Aubrais au futur quartier Interives en passant au dessus des voies. « C’est un projet structurant et innovant pleinement ancré dans le XXIe siècle », explique le président de l’AgglO Charles-Éric Lemaignen (LR) qui indique que l’équipement devrait être opérationnel à la fin de l’année 2018. « Il sera complété par un transport en site propre (TCSP) qui pourrait être initialement un bus à haut niveau de service puis, en fonction de l’augmentation des flux, un nouveau barreau du tramway ; ce TCSP reliera Interives au centre d’Orléans et permettra de rejoindre également l’hôpital ». Des gros travaux de maintenance et de réparation du réseau sont également à l’ordre du jour. « Des scellements de rails ont été mal posés et certains choix techniques de mes prédécesseurs ont conduit à une usure prématurée des plateformes », affirme Charles-Éric Lemaignen. L’AgglO va donc investir 11 M€ dans les réparations les plus urgentes, avant d’engager 1,5 M€ dans un programme pluriannuel de travaux de maintenance.

Parallèlement, les élus vont plancher à Orléans comme à Tours sur le renouvellement de la délégation de service public (DSP) confiée à Keolis qui expire, dans les deux cas, à la fin de l’année 2018. « Globalement, nous sommes assez satisfaits du service rendu même si nous souhaiterions davantage d’imagination », indique Charles-Éric Lemaignen qui souhaite intégrer dans la future DSP la gestion des vélos, ainsi que celle des futures télécabines. « Je vais aussi lancer une réflexion sur les mobilités péri-urbaines qui ne sont pas traitées de manière satisfaisante à ce jour. J’espère que nous pourrons mettre en place des solutions originales qui ne se cantonneront pas au classique transport à la demande ». Dans l’entourage de Charles-Eric Lemaignen, on indique que le covoiturage serait dans les cartons. À Tours, la gestion du réseau par Keolis suscite aussi l’adhésion des élus. Pour autant, des améliorations dans la « gestion du service de location de vélos devront être apportées, à la mesure de l’importance des déplacements observés (près de 40 000 mobilités/jour

sur le territoire du Scot). Je veux également approfondir et développer nos services de transport à la demande aux marges de l’agglomération. Ces services pourraient utilement se substituer à des lignes régulières peu fréquentées. Il faut aussi améliorer la fréquence des bus de rabattement vers le tram », prévient Frédéric Augis. Et pas question de laisser l’actuel délégataire s’installer dans la facilité ! Les élus de l’agglomération tourangelle souhaitent que d’autres opérateurs (Transdev, RATP mais aussi des opérateurs extra-nationaux) participent à cet appel d’offre « parfaitement ouvert », ce qui n’était pas le cas en 2012 où seul Keolis avait concouru. Dans cette attente, la direction tourangelle de Keolis pavoise. Elle fait savoir que les objectifs prévus au titre de l’actuelle DSP ont été dépassés : en 2015, les recettes se sont établies à 20,49 M€ pour un objectif de 19,95 M€. Conformément à la convention en cours, la moitié de l’excédent a été reversée à la collectivité.

Passage du tram rue du Tabour à Orléans.

Jean-Christophe Savattier

La Lettre Valloire - Septembre 2016 21


Économie

Ressources humaines

Comment attirer


les jeunes talents ? Les entreprises, en particulier les PME-PMI installées en région Centre-Val de Loire, peinent à attirer des jeunes cadres à fort potentiel. Pourtant, les entrepreneurs peuvent convaincre les représentants de la fameuse génération Y, en quête de sens et de valeurs culturelles, de venir gonfler leurs effectifs. C’est possible, nous répondent les experts réunis le 16 juin par Pôle Emploi Centre, à la condition toutefois de développer une stratégie de marque employeur appliquée aux ressources humaines ; celle-ci doit emprunter clairement ses méthodes à l’univers du marketing. Désormais, il faut ”vendre“ son entreprise à ses collaborateurs comme on vend ses produits à ses clients.

I

l faut s’en réjouir, la – timide – amélioration de la conjoncture économique relance les créations de postes dans le secteur privé ; elle semble, en retour, raviver les tensions sur certains métiers exposés à la rareté des vocations. Dans ce contexte, les critères classiques d’attractivité, comme la rémunération ou les perspectives d’évolution des carrières, ne sont plus les seuls sujets privilégiés par les candidats, en particulier ceux appartenant à la fameuse génération Y, celle qui regroupe des

quidams – les digital natives nés entre les années 80 et le milieu des années 90. « Ces populations sont avant tout en quête de sens dans leur activité professionnelle », expliquait ainsi à la mi-juin Éline Nicolas, maître de conférences en sciences de gestion à l’université d’Orléans lors d’une réunion organisée par le club RH de Pôle Emploi Centre-Val de Loire : « Ils recherchent, parfois prioritairement, une culture d’entreprise solide, des valeurs en phase avec leur éthique, bref des éléments plutôt immatériels qu’il n’est pas toujours aisé d’objectiver ».

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Économie

Ressources humaines

Conditions de travail, parité, démarche environnementale et RSE, type de management : les candidats décodent tous les signaux faibles émanant des entreprises lorsqu’ils sont approchés par les recruteurs. « Ils sont mieux informés que leurs aînés sur les réalités internes des entreprises. Et n’hésitent pas à poser des questions précises et décomplexées pendant les entretiens », souligne ce responsable des ressources humaines d’une entreprise de services régionale. « L’information circule très vite sur les réseaux sociaux, et sur les campus des écoles et des universités. C’est sur ce terrain là que se joue aussi la réputation des entreprises », poursuit Éline Nicolas qui relève « une très grande maturité des jeunes diplômés. Ils vivent leur orientation professionnelle avec beaucoup de sérieux mais intègrent leurs choix dans un projet de vie global. C’est aux entreprises de se hisser à la hauteur de ces enjeux. Ce qui passe d’ailleurs par un discours de vérité. Inutile de masquer ou d’embellir ce qui se vit en interne. On sera toujours rattrapé par les réseaux sociaux… ». Selon cette spécialiste, qui a sondé la psychologie des générations Y et Z – celle des 15-25 ans dont les plus âgés arrivent sur le marché de l’emploi –, « il ne sert à rien de stigmatiser une prétendue dégradation du rapport des jeunes au travail et

à l’effort. Depuis l’Antiquité, c’est toujours la même histoire ! On caricature des attitudes qui témoignent simplement d’une évolution sociétale. À rebours de certains pré-

“ LES JEUNES DIPLÔMÉS VIVENT LEUR ORIENTATION PROFESSIONNELLE AVEC BEAUCOUP DE SÉRIEUX, MAIS INTÈGRENT LEURS CHOIX DANS UN PROJET DE VIE GLOBAL jugés, les jeunes d’aujourd’hui considèrent que le travail est trop important pour ne pas être très exigeant sur la qualité de leur insertion professionnelle ». La crainte du chômage ne les incite plus à chercher

Recruter en ligne, mode d’emploi Selon une étude réalisée par Lumesse, une société de RH spécialisée dans le e-recrutement et la gestion des talents, il existe des règles simples pour développer une stratégie de marque employeur sur internet. Il est ainsi recommandé de créer une plateforme sur les réseaux qui fournira des témoignages de salariés sur leur métier au quotidien, le must étant de faire témoigner de jeunes recrues. Il sera aussi judicieux de mettre en ligne des vidéos de présentation via You Tube. Il ne faut pas hésiter à inciter également managers et dirigeants de l’entreprise à publier sur Twitter ou d’autres réseaux sociaux afin de rendre compte de la réalité de l’entreprise au quotidien. Surtout, il ne faut pas craindre de créer des groupes de discussion qui permettront aux visiteurs de rentrer facilement en contact avec les salariés pour en savoir plus sur les pratiques managériales.

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des compromis. Ils craignent encore plus l’ennui. Et fuient comme la peste les styles de management autoritaires. Bien sûr, ce nouvel état d’esprit re-

quiert des recruteurs qu’ils ajustent leurs pratiques. « Les entrepreneurs doivent ”vendre“ leurs entreprises et les postes qu’ils proposent », soutient Eline Nicolas qui recommande de « transposer les méthodes du marketing à la sphère des ressources humaines ». « Les jeunes s’intéressent aux valeurs portées par les entreprises, aux success stories, à l’impact bénéfique de l’activité entrepreneuriale sur la société. Ils s’intéressent à leur carrière mais ils veulent, bien souvent, qu’elle s’inscrive dans un récit global et collectif », estimait ce recruteur d’une entreprise industrielle lors du colloque tourangeau. Mais, les PME et les PMI de taille modeste ne peuvent pas toujours produire un story telling à la hauteur de ces attentes. Ne rivalise pas avec Coca-Cola, Ikea ou EDF qui veut !


« C’est une question de moyens, mais aussi de contenu », s’interrogeaient ensemble les membres du Club RH de Pôle Emploi. Les dirigeants des PME et PMI régionales seraient-ils complexés, et peu sûrs d’eux-mêmes lorsqu’il s’agit de vanter leur savoir-faire technologique ou les innovations sociales et managériales qu’ils proposent chaque jour à leurs salariés ? « L’absence de notoriété ou l’appartenance à des métiers ingrats ne constituent pas des obstacles rédhibitoires. La plupart des entreprises ont de belles histoires à raconter et des atouts à faire valoir », estime Éline Nicolas. Simplement, ils doivent être valorisés par « une démarche de marketing relationnel qui passe notamment par une forte implication du chef d’entreprise ou de ses proches collaborateurs ». L’entrepreneur lui-même étant le plus souvent le meilleur ambassadeur de son entreprise, on ne saurait trop recommander, pour avancer un exemple, qu’il participe le plus

régulièrement possible à des forums d’école ou d’université qui sont d’excellents points de contact avec de jeunes talents. Ces derniers apprécient naturellement qu’on vienne leur présenter avec précision le projet spécifique de l’entreprise mais aussi que le dirigeant prenne la parole sur le marché, les métiers et les savoir-faire. « La contextualisation et la mise en perspective sont les clés d’une com-

munication réussie avec les jeunes diplômés, comme d’ailleurs avec leurs aînés plus chevronnés, juge ce chef d’entreprise qui a pris l’habitude de fréquenter les campus régionaux. Et cette communication est encore plus efficace lorsque vous pouvez la légitimer par l’exemple et aussi par la prise de parole d’un jeune que vous avez récemment recruté ». Ce marketing relationnel se décline

Emploi : un tout petit peu mieux au premier semestre L’embellie de l’emploi observée en fin d’année 2015 en région Centre-Val de Loire se poursuit au premier trimestre 2016. Selon l’Insee, l’emploi salarié marchand progresse de 0,2 % sur la période, portant le nombre d’emplois salariés à 562 000. Toutefois, sur un an, l’emploi régional progresse à un rythme moins soutenu qu’au plan national (respectivement 0,6 % et 1 %). C’est principalement le secteur de l’intérim qui constitue le moteur de cette toute relative embellie puisque celui-ci enregistre une progression de 2,2 %, beaucoup plus sensible qu’à l’échelon de la France métropolitaine (0,3 %). Sur un an, l’intérim affiche une progression remarquable de 13,8 % (11 % pour le total France).

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Économie

Ressources humaines

aussi sur le terrain des réseaux sociaux. Les pages facebook, Viadeo ou LinkedIn de l’entreprise ou de l’entrepreneur constituent de bons supports qui doivent toutefois être utilisés avec précaution… et constance. Rien ne produit de plus mauvais effet auprès de ces populations nourries au lait de la culture numérique qu’une page facebook obsolète ou un profil LinkedIn mal renseigné … Dans cette chasse aux jeunes talents, les entreprises régionales, comme les territoires sur lesquels elles sont implantées, ne sont pas dépourvus d’atouts propres. Qu’elles doivent impérativement valoriser dans leurs politiques de recrutement. « La qualité de la vie en province, le prix de l’immobilier, ce sont des arguments qui parlent aux jeunes trentenaires installés en région parisienne nouvellement chargés de famille », indiquait ainsi l’un des responsables de Pôle Emploi présent à cette réunion. Toute une

population de jeunes cadres bien formés et désireux d’emmener leurs familles loin de l’Île-de-France et de son cadre de vie dégradé, tout en restant à portée de TGV du territoire francilien, constitue ainsi une cible de choix. « Mais attention, ils ne viennent pas en province pour

dissemblables d’une génération à l’autre, estime Éline Nicolas. Les 25-35 ans n’hésitent pas à remettre beaucoup de choses en question dans le fonctionnement de l’entreprise. Ils posent des questions, ils font parfois apparaître des dysfonctionnements latents ou enfouis ».

“ LES PAGES FACEBOOK, VIADEO OU LINKEDIN CONSTITUENT DE BONS SUPPORTS QUI DOIVENT ÊTRE UTILISÉS AVEC PRÉCAUTION

s’enliser. La qualité de vie est un argument, mais il ne faut pas qu’elle masque des perspectives de carrière au rabais, sinon gare à l’échec ». Une fois la perle rare dénichée, il convient de l’intégrer dans l’équipe. « Les cultures professionnelles et les attitudes face à la hiérarchie et à la prise de décision sont parfois très

Ces attitudes produisent des effets qui peuvent être bénéfiques mais peuvent aussi se révéler parfaitement déstabilisants. Il convient donc de gérer la cohabitation avec les salariés déjà en place qui voient parfois quelques-unes de leurs certitudes professionnelles ébranlées…. Jean-Christophe Savattier

Domitys joue la carte jeune

Spécialisé dans la construction et l’exploitation de résidences services senior, le groupe Domitys a placé les digital natives au cœur de sa politique de recrutement.

Ô

paradoxe, le groupe Domitys, qui construit et exploite des résidences services senior – une soixantaine exploitée à ce jour, près de deux cents programmées d’ici à 2020–, est plutôt tourné vers les jeunes… lorsqu’il s’agit d’étoffer ses effectifs. « Notre moyenne d’âge est de 32 ans.

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Ainsi, l’âge moyen des collaborateurs affectés à l’accueil de nos résidences est d’une vingtaine d’années », explique Jean-François Favène, directeur des ressources humaines d’un groupe dont le siège support (80 salariés) se trouve à Tours. « C’est évident, cette génération des digital natives place la vie privée et la qualité de vie au travail au premier plan. Bien plus que d’autres tranches d’âge, souligne-t-il. Et c’est à l’entreprise d’aller vers lui. Ce qui exige la mise en œuvre d’une politique de marketing RH très structurée ». Un impératif, qui dans le cas de Domitys, est accentué par les caractéristiques des qualifications requises : « Nos métiers sont neufs, peu connus et ne correspondent pas toujours à ce qui se pratique dans le médico-sanitaire ».

Dans ce contexte, les dirigeants de Domitys ont noué des liens étroits avec certains campus (Escem, Lycée des métiers de l’hôtellerie de Blois, masters médico-sociaux…). « Et puis, nous sommes très actifs sur les réseaux sociaux. C’est aujourd’hui sur ce terrain que la bataille se gagne, compte tenu de l’importance du numérique pour cette génération. Il faut apporter de l’information et déployer sa marque sur ce canal ». Cette démarche s’étend même audelà de la phase de recrutement. « Nous avons développé un parcours d’intégration en une journée très complète qui donne l’occasion à nos nouveaux collaborateurs de questionner directement et de manière très spontanée les dirigeants du groupe ». JCS


4 MÉTIERS POUR ACCOMPAGNER VOS RESSOURCES HUMAINES

ET VOTRE “STRATÉGIE DE RÉSULTAT”

Les acteurs du recrutement ont un nombre impressionnant d’outils à leur disposition… Pourtant, face à près de 5,5 millions de demandeurs d’emploi, les entreprises continuent de rencontrer des difficultés à recruter et pourvoir à leurs besoins en matière de compétences !

5 raisons pour lesquelles l’entreprise doit « oser recruter autrement » … Les mutations que connaissent les entreprises les conduisent à rechercher de nouvelles compétences souvent difficile à détecter. Avec la mondialisation des marchés, l’évolution des organisations et l’accélération des nouvelles technologies, les postes se complexifient et nécessitent de nouvelles aptitudes et savoirêtre : management, gestion du stress, conduite de projets, empathie, flexibilité… Le « savoir-être » prime désormais sur le diplôme et les acquis de l’expérience. Le QE (Quotient Émotionnel) devient un facteur prédictif de succès professionnel plus fort que le QI (Quotient Intellectuel) !

La gestion du temps s’accélère. Avec la digitalisation de tous les pans de l’économie, des relations sociales, du commerce, les candidats sont en quête d’instantanéité et de réactivité dans les process de recrutement ! Passé 48/72 heures, une candidature devient très vite obsolète. Le candidat va au plus offrant mais aussi au plus rapide !

Les attentes et les motivations des candidats évoluent. La société évolue plus vite que le mode de fonctionnement des entreprises. Ainsi, la qualité de vie et l’équilibre vie personnelle/ vie professionnelle conditionnent les choix et ambitions des candidats de manière significative. Ces derniers aspirent à davantage de proximité entre le lieu de travail et le domicile, à une plus grande flexibilité des horaires, à moins de déplacements quand les outils de communication permettent le home office, les téléconférences et autres modes de travail à distance. Terminé le célibat géographique, les déplacements à la semaine.

Les candidats sont mieux préparés et sont en position « d’acheteurs ». Les candidats sont devenus les nouveaux clients de l’entreprise. Finies les pratiques du type « sergent recruteur », le rapport de force s’est équilibré ! Désormais, l’entreprise se doit de porter la même attention aux candidats que celle qu’elle porte habituellement à ses clients. On ne sélectionne plus les candidatures, on se doit désormais d’attirer, de séduire, de cultiver et « viraliser sa marque-employeur ». Internet comme son cortège de « jobboards », cvthèques, forums, blogs et autres réseaux sociaux ont permis aux candidats d’accéder à de nombreuses informations sur les entreprises, les décideurs, les profils des collaborateurs. Les candidats connaissent désormais le profil du recruteur avant même de l’avoir rencontré et savent à qui ils ont à faire !

L’offre d’emploi dans son format actuel est dépassée. Par facilité, les acteurs du recrutement se contentent de transposer l’annonce presse au format internet. Cette transposition d’un standard papier aux nouveaux supports digitaux (tablettes, smartphones, architecture responsive web design) appauvrit l’impact des annonces et en limite l’attractivité… quand il faudrait séduire et attirer ! Dans un contexte ou la chasse aux talents devient complexe, les professionnels du recrutement voient leur rôle prendre de l’importance auprès de décideurs devenus de plus en plus exigeants et pressés. Nos consultants ont ainsi développé de nouvelles méthodes et outils pour satisfaire à ces exigences. Toutefois, ces méthodes et outils n’affranchissent pas l’entreprise de son obligation de s’adapter à ces nouveaux rapports recruteur/recruté et de faire évoluer ses pratiques en conséquence.

Siège Social Bureaux TOURS Bureaux PARIS 15-17 rue Clisson 75013 Paris 01 49 49 42 95 Bureaux POITIERS Arobase 2 avenue du Futuroscope - 86360 Chasseneuil-du-Poitou 05 49 49 42 95

20 avenue Marcel-Dassault Quartier des 2 Lions 37200 Tours info@actiforces.com 02 47 48 04 00

Bureaux ORLÉANS 3-5 boulevard de Verdun 45000 Orléans 02 38 54 10 52

Bureaux BLOIS 5 rue Copernic 41260 La Chaussée St Victor 02 54 58 95 41

Bureaux BOURGES 3 rue de Séraucourt 18000 Bourges 02 48 21 28 25

Bureaux CHÂTEAUROUX 5bis rue Albert 1er - Etage 1 36000 Châteauroux 02 54 61 23 73

Bureaux CHARTRES 5 rue Louis Pasteur 28630 Le Coudray 02 37 35 82 42

Bureaux BORDEAUX 3 rue du Golf - Parc Innolin 33700 Mérignac 05 56 34 74 01

Bureaux NIORT 3 rue Archimède 79000 Niort 05 49 49 42 95


Économie

En bref

AZURMED EN SAUVEUR DE FENWAL À LA CHÂTRE La société Azurmed, qui regroupe trois industriels du dispositif médical, a signé un accord avec Fenwal pour la réindustrialisation de son usine de Lacs, près de La Châtre (36). Selon les termes de cette convention, Azurmed va implanter dès cet automne, mais dans une partie seulement des locaux de Lacs (2 000 m², dont 1 100 m² de salles blanches), une unité de production et de conditionnement de dispositifs médicaux. En parallèle, elle lancera sur le même site la construction d’une usine de 5 000 m² qui devrait être opérationnelle en 2018. Le programme représente un investissement d’une dizaine de millions d’euros qui sera financé à plus de la moitié par les industriels, les collectivités locales et l’État apportant le solde du financement. Cette activité nouvelle devrait créer 150 emplois sur les trois prochaines années. Après avoir mené à bien le plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) annoncé en octobre 2014, qui devrait finalement se concrétiser par la suppression d’environ 240 postes, Fenwal continuera toutefois à produire dans le sud Berry des kits de transfusion pour le compte de l’américain Cerus. À ce jour, 219 personnes travaillent encore sur le site.

TPC RACHÈTE SEFARD ET CRÉE UNE SCOP Installée à St-Jean-deBraye et à Amilly (45), l’entreprise de travail adapté TPC (180 salariés),

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spécialisée dans le conditionnement de cosmétiques, le câblage et la transformation agroalimentaire, a racheté le fabricant de ressorts métalliques Sefard (5 M€ de CA, 50 salariés), de Nogent-le-Rotrou (28).

Cette opération de rachat passera par la transformation de la Sefard en Scop ; TPC, qui possède dans un premier temps 90 % des parts de Sefard, va progressivement se désengager afin que

les salariés de cette dernière détiennent 49 % du capital.

ATELIERS 28 REPRIS À TREMBLAY-LÈSVILLAGES

À Tremblay-lès-Villages (28), le fabricant de tringles à rideaux Ateliers 28 (14 M€ de CA), en redressement judiciaire depuis l’an passé en même temps que son propriétaire Futurol, a été repris par trois investisseurs français. Les nouveaux actionnaires n’ont conservé que 85 des 140 salariés en poste. En parallèle, Ateliers 28 a reçu une aide de Cap Emploi et s’est engagée à recruter 8 à 9 personnes d’ici à mars 2019.


REPRISE DES PORCELAINES DESHOULIÈRES Présidé par Jean-Claude Kergoat, le propriétaire des Émaux de Briare, le groupe Janus Cession K&K a repris à la barre du tribunal de commerce de Poitiers le fabricant de porcelaines Deshoulières-Apilco. Ce dernier exploite trois sites à Chauvigny (86), Dorat (87) et Foëcy, près de Vierzon (18), après la fermeture en 2009 de l’unité des Porcelaines de Sologne à Lamotte-Beuvron (41). Le repreneur s’est engagé à maintenir 123 emplois sur 172, l’activité des trois sites ainsi que la boutique de Limoges.

SMI S’AGRANDIT À ROMORANTIN

La Société de métallerie industrielle (SMI), qui emploie 22 salariés à

Romorantin, a inauguré une extension de 1 160 m², financée par la CdC du Romorantinais et du Monestois et rétrocédée à l’entreprise en locationvente. SMI, qui sera propriétaire des murs dans neuf ans, s’est engagée à créer 6 emplois en trois ans. Le nouveau bâtiment sera dédié à la réalisation d’ouvrages en acier. La société, qui a pour clients de grands groupes comme Bouygues ou Eiffage, travaille à 80 % en région parisienne.

TRANSLOCAUTO RACHÈTE AUGER FRÈRES

Le transporteur Translocauto, de Dreux (28), a racheté à la barre du tribunal de commerce Les Transports Auger Frères (52 salariés), basés à Déville-lès-Rouen (76). Avec cette acquisition,

DEMECO RECONFIGURE SON CAPITAL

Patrick Bornhauser (ci-dessous), le président du groupe loirétain de déménagement Nasse-Demeco, a confié à l’investisseur Siparex le pilotage d’un nouveau tour de table majoritaire. Siparex et ses partenaires financiers (Socadif, Crédit Agricole Régions Investissement et le groupe Crédit Agricole, Unexo, Idinvest Partners et Société Générale Capital Partenaires) apportent un montant global de 30 M€ lors de cette opération qui prévoit la sortie de l’investisseur majoritaire Pragma Capital, ainsi que d’EdRip. Patrick Bornhauser réinvestit dans la nouvelle opération pour maintenir sa position, tandis que l’équipe de cadres dirigeants investira en numéraire pour accéder au capital. Translocauto comptera 238 salariés pour un CA prévisionnel de 22 M€ en 2016. La société drouaise

réalise 80 % de son activité dans le secteur de la messagerie et 20 % dans celui du transport

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Économie

En bref

AXYNTIS REPREND L’USINE 3M DE PITHIVIERS Le groupe de chimie fine Axyntis, qui exploite l’usine Orgapharm de Pithiviers (45), reprend l’unité de fabrication de principes actifs du groupe 3M également installée à Pithiviers, à quelques centaines de mètres du site d’Orgapharm. Le projet, qui a été présenté début juillet aux instances représentatives du personnel de 3M, sera finalisé d’ici à la fin septembre. Les contrats des 60 salariés de la plateforme, ainsi que le portefeuille d’activités, seront transférés à Orgapharm. Axyntis (82,4 M€ de CA en 2016) emploie plus de 420 salariés répartis sur six usines : Orgapharm (96 salariés) à Pithiviers, All’Chem à Montluçon (03), Centipharm à Grasse (06), Steiner à St-Marcel (27) et Synthexim à Calais (62). L’usine 3M, qui a employé jusqu’à 250 salariés, avait stoppé en 2009 la production et l’expédition de médicaments pour se cantonner à la fabrication en sous-traitance d’ingrédients et d’API.

LE LABORATOIRE DE TOURAINE RESTERA DANS LE PUBLIC Le Laboratoire de Touraine est repris par le GIP Inovalys, issu

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du regroupement de l’Institut départemental d’analyse et de conseil de Loire-Atlantique, d’Anjou Laboratoire et du Laboratoire départemental de la Sarthe. Le repreneur

s’est engagé à préserver l’ensemble du personnel titulaire et à réembaucher en différé les contractuels (96 salariés au total). Il entend également préserver en Touraine une très grande part

des activités et des compétences, et d’investir dès 2017 près de 400 000 €.

LA CCI A SIGNÉ LA PROMESSE DE VENTE DE L’HÔTEL DU MARTROI C’est finalement le 23 juin dernier que la CCI du Loiret a signé la vente de l’hôtel particulier de la place du Martroi à la société dirigée par Stéphane Meneghel : celui-ci compte y aménager, après déménagement des services à Citévolia, 1 400 m² de logements, 200 m² de bureaux et quelques surfaces commerciales, le bail du restaurant La Renaissance, situé au Rdc à gauche, devant être prolongé. Livraison en 2020.


CERP OUVRE UNE AGENCE À MONTIERCHAUME

Le répartiteur pharmaceutique Cerp (Coopérative de répartition et d’exploitation pharmaceutique) BretagneAtlantique va ouvrir une douzième agence française, sur la zone de La Malterie à Montierchaume, près de Châteauroux (36). Elle couvrira les départements de l’Indre, du Cher et de l’Allier. Le bâtiment de 2 500 m², qui sera opérationnel en décembre, devrait employer de 15 à 20 collaborateurs pour démarrer ; Cerp entend doubler l’effectif à terme.

BOZKURT DÉMÉNAGE À ROMORANTIN

L’entreprise de maçonnerie et gros œuvre p Bozkurt (35 salariés),

actuellement en location rue des Grandes-Bruyères à Romorantin, fait construire ses propres locaux près du rond-point de la route de Gy, toujours sur la commune. Le nouveau bâtiment, d’une superficie de 840 m², regroupera les bureaux et l’entrepôt ; il sera opérationnel cet automne. L’entreprise envisage d’embaucher 10 à 15 salariés.

LE FIDEC SOUTIENT EQUIP’DESIGN, À ROMORANTIN

Le Fonds d’intervention pour le développement des entreprises en croissance du Loir-et-Cher (Fidec) a consenti un prêt d’honneur de 50 000 € à Equip’ design, une TPE de Romorantin (9 salariés, 730 000 € de CA), qui conçoit et distribue des radiateurs design fabriqués, pour 60 % d’entre eux, en

Qualité de vie au travail

CHOLLET MIGRE DE LOCHES À TAUXIGNY Transfert de quelques kilomètres pour le distributeur d’accessoires et d’équipements automobiles Chollet, qui va quitter Loches pour rejoindre sur le Node Park de Tauxigny deux autres sociétés du groupe DC Expansion de Dominique Cognée : Reals (négoce de pièces détachées de chariots élévateurs) et GS27 (produits d’entretien automobile). Chollet (90 salariés) prendra possession d’un bâtiment à construire de 18 000 m² sur une emprise de 5,5 ha, avec 40 créations d’emplois à la clé. sous-traitance, notamment dans le Loir-et-Cher. Equip’design, qui occupe un bâtiment récent de 1 000 m², souhaite créer son propre outil de

production sur un ancien site Matra : elle compte y employer 7 personnes et adresser aussi des donneurs d’ordre hors de son métier.

Paroles d’experts

COMMENT FAVORISER LA QUALITÉ DE VIE AU TRAVAIL DES SALARIÉS EN SITUATION DE HANDICAP ? Les entreprises doivent faire face à un enjeu majeur : prévenir la désinsertion professionnelle. Cet enjeu concerne en particulier les salariés en situation de handicap, que ce handicap soit effectif au moment de l’embauche ou qu’il survienne au cours de la vie professionnelle. Le maintien dans l’entreprise d’un salarié en situation de handicap relève parfois du parcours du combattant tant la cartographie des acteurs et des dispositifs liés au handicap est complexe. Pourtant, un accompagnement personnalisé de ces salariés favorise la qualité de vie et limite les risques d’absentéisme en agissant en amont sur les freins au déploiement de l’activité professionnelle. Pour un dirigeant d’entreprise, gérer la situation professionnelle d’un collaborateur en situation de handicap peut s’avérer complexe car elle est très intriquée avec le vécu personnel, parfois douloureux de la personne. Or, un dirigeant peut légitimement se montrer réticent à entrer dans la vie privée de ses salariés : où situe-t-il la limite de son rôle ? Pour préserver la bonne distance nécessaire à une prise de décision sereine dans ces situations humaines complexes, il est souvent souhaitable de faire intervenir des experts capables de conseiller l’entreprise et d’accompagner le salarié vers davantage d’autonomie.

Nos équipes disposent d’une connaissance pointue en matière de handicap. Un accompagnement pluridisciplinaire peut ainsi être déployé. L’assistant social du travail aidera le salarié à parer aux difficultés financières et familiales engendrées par le handicap. Il l’assistera dans ses démarches, fera le lien avec les partenaires externes, sera l’interface entre les membres de l’équipe pluridisciplinaire. Le psychologue du travail apportera son soutien au salarié, l’aidera dans l’analyse des besoins particuliers, en proposant un bilan d'évolution professionnelle. Le psychologue pourra également proposer des formations au collectif accueillant un travailleur handicapé. L'infirmier de santé au travail interviendra de concert avec le médecin et l’ergonome dans l’aménagement du poste. Plus largement, ces professionnels de la santé au travail pourront organiser des actions de sensibilisation au handicap pour le personnel de l’entreprise, être force de proposition en matière de politique handicap.

FOCSIE CENTRE TOURS

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6-8, avenue de l’Alouette - 37200 TOURS Tél. : 02 47 41 41 88 Mail : e.devillele@focsie.fr

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La Lettre Valloire - Septembre 2016 31


Économie

Action publique

L’Impulseur, pour donner un coup de fouet à la Touraine La CCI de Touraine vient de lancer la seconde édition d’un dispositif qui accompagne les entrepreneurs dans leurs projets de croissance. Les dirigeants sont séduits par le suivi personnalisé proposé ainsi que par le caractère ultra-opérationnel de la prestation.

L’

Les entreprises tourangelle sélectionnées ont plébiscité le dispositif L'Impulseur de la CCI de Touraine.

Impulseur ! Ce n’est pas le nom d’une machine infernale, mais plutôt celui d’un dispositif d’accélération des projets des PME-PMI lancé en avril 2015 par la CCI de Touraine. « L’idée est simple, explique l’un de ses promoteurs. L’Impulseur propose à des entrepreneurs un parcours intensif de six mois au cours duquel ces derniers vont pouvoir, dans une même séquence, tester un concept, optimiser un modèle économique, définir une stratégie marketing et sécuriser un plan de financement ». Le programme s’adresse exclusivement à des dirigeants porteurs d’un projet de croissance ou d’innovation, pouvant déjà se prévaloir d’un CA significatif. Condition sine qua non, ces patrons doivent « être prêts à lui consacrer du temps et accepter d’être remis en

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question ». Proposant un suivi personnalisé, le parcours est jalonné par des ateliers thématiques qui requièrent un engagement personnel fort de la part du chef d’entreprise. Mais c’est manifestement pour la bonne cause. Pas de bla-bla théorique ou d’exposés généraux, le processus s’inscrit bien dans une lo-

d’endoscopes de nouvelle génération, qui s’est appuyé sur le dispositif pour engager le développement d’un endoscope équin. La société LBM, qui installe et assure la maintenance de systèmes mécanisées et automatisés, a, pour sa part, développé un nouveau service fondé sur l’externalisation des pièces déta-

“ LE TOURANGEAU AXESS VISION TECHNOLOGY S’EST APPUYÉ SUR L’IMPULSEUR POUR ENGAGER LE DÉVELOPPEMENT D’UN ENDOSCOPE ÉQUIN gique opérationnelle. Qui trouve son apogée dans une rencontre parfois décisive avec d’éventuels partenaires. À l’issue de ce semestre studieux, l’entrepreneur aura, en effet, la possibilité de formaliser son projet dans un « atelier pitch », puis de le présenter à un forum d’investisseurs composé d’industriels et de financiers. Le dispositif présente manifestement de nombreux atouts salués par les participants. « La cadence du parcours, son caractère méthodique, le suivi individuel qui s’effectue en toute confidentialité sont très appréciés des dirigeants », affirme-t-on à la CCI où l’on indique aussi que l’Impulseur « s’appuie sur une dynamique collective qui s’enrichit des échanges entre les participants aux ateliers. Er sur une certaine forme d’émulation ». Pour la première saison de l’Impulseur, qui s’est achevée en avril dernier, une première promotion de 11 dirigeants – et d’entreprises – a été retenue. Parmi elles figuraient notamment le tourangeau Axess Vision Technology, concepteur et fabricant

chées à l’attention des entreprises de tri de colis. De son côté, l’intégrateur de solutions électriques et hydrauliques dans l’habitat Equinoxe a pu aborder une nouvelle stratégie de croissance. Après cette première édition, 8 des 11 entreprises inscrites avaient validé la faisabilité de leur projet et s’apprêtaient à le déployer. Par ailleurs, 7 d’entre elles ont participé au Forum investisseurs de fin de parcours, les 4 autres ayant fait le choix de l’autofinancement. « On estime que la CA supplémentaire généré par l’Impulseur devrait s’élever à 4,6 M€ dès 2017, soit une hausse de 27 % par rapport à la facturation antérieure. Une quarantaine d’emplois devraient être créés », se réjouit-on à la CCI. Fort de ce succès initial, la saison II de l’Impulseur vient d’être lancée : les entreprises ont été retenues en juin dernier par un comité d’agrément. Leur parcours d’accélération débutera à l’automne 2016. Jean-Christophe Savattier


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34 La Lettre Valloire - Septembre 2016


La Lettre Valloire - Septembre 2016 35


Économie

Industrie

La biscuiterie St-Michel

a toujours des projets pour Contres La nouvelle est tombée courant juillet : une nouvelle usine des biscuits St-Michel sera construite dans la Meuse. Ce qui n’empêchera pas le groupe détenu par la famille Gervoson de développer ses installations de Contres.

D

été. Le site de production St-Michel, qui s’étend déjà sur une quinzaine d’hectares de la zone industrielle de Contres, aura prochainement un jumeau sur la commune : dix-huit hectares supplémentaires ont été réservés

epuis 2013, Contres est régulièrement citée comme possible lieu d’implantation d’une nouvelle unité de production des biscuits St-Michel. Il y a trois ans, le transfert vers le Loir-et-Cher de la fabrication des fameuses galettes de St-Michel-ChefChef, en Loire-Atlantique, avait été évoqué. Le projet controis avait finalement été abandonné au profit de StPère-en-Retz, à trois kilomètres du site historique michelois, grâce à l’appui des élus des collectivités du Pays de Retz, mobilisés pour conserver les emplois sur leur territoire. L’histoire se répète en 2016 : Contres, en course depuis plusieurs mois, est de nouveau évincé au profit de Commercy, une sous-préfecture de la Meuse qui possède déjà une unité de

sur le futur agroparc de la rue des Entrepreneurs, derrière le pôle agroalimentaire Food Val de Loire. Les premiers coups de pelle devraient être donnés en janvier prochain. Les questions que nous avons posées à la direction sont restées sans réponse : la prochaine unité servira-t-

production de la biscuiterie. Une nouvelle usine regroupera les fabrications existantes et une augmentation de capacité. Pourtant, en dépit de ces choix récents défavorables au Loir-et-Cher, le groupe St-Michel, qui poursuit l’aventure commencée en 1905 par les pâtisseries Morina, confirme son implantation dans le département. Un permis de construire a été déposé et signé cet

elle à développer de nouvelles recettes ? Quel sera le montant de l’investissement ? Combien de postes seront-ils créés par ce nouveau projet, sachant que les biscuits St-Michel, dont on estime le CA – non divulgué – à environ 250 M€, emploient déjà plus de 800 personnes à Contres, soit près de la moitié de son effectif total de 1 700 salariés. De plus, la poule aux œufs d’or St-

36 La Lettre Valloire - Septembre 2016

Michel va pondre, toujours à Contres, un bâtiment de près de 6 000 m², tout près de l’usine existante. Le siège social du groupe, jusqu’ici abrité sous le même toit que l’unité de production, y prendra place. L’architecture

“ LE SITE DE PRODUCTION ST-MICHEL AURA PROCHAINEMENT UN JUMEAU : 18 HA SUPPLÉMENTAIRES ONT ÉTÉ RÉSERVÉS SUR LA COMMUNE DE CONTRES.

sera résolument moderne, avec de grandes façades vitrées conformes à la tendance du moment. Par ailleurs, l’Atelier, l’espace de vente consacré aux biscuits et pâtisseries sucrées St-Michel, va également donner du travail aux entreprises de BTP loiret-chériennes : toujours à Contres, un deuxième local va accueillir une cuisine pédagogique avec l’objectif d’accueillir chaque année un millier de classes, soit quelque 30 000 enfants et adolescents : actuellement, elle en reçoit 4 000. St-Michel possède une dizaine de boutiques de vente directe, principalement en Bretagne (St-Michel-Chef-Chef naturellement, mais aussi Nantes, Vannes, Lorient et Guingamp), autour du Mont-St-Michel (Beauvoir et Ardevon) et près de ses usines de Contres et de Commercy. L’entreprise « citoyenne » qui, depuis 2015, affirme élaborer 100 % de ses biscuits et pâtisseries avec des œufs de poules élevées en plein air, et héberge à Contres des moutons solognots pour entretenir ses espaces verts, n’a donc pas fini de faire parler d’elle… en dépit du mutisme de ses dirigeants. Émilie Rencien



Économie

Industrie

Beauty French Tech

les raisons de l’échec

Pas de réseau thématique French Tech pour l’écosystème chartrain de la beauté connectée. Bercy en a décidé autrement… peut-être pour ne pas tout accorder à la Cosmetic Valley qui devrait, en revanche, figurer parmi les 9 ou 10 pôles de compétitivité d’envergure nationale.

L

a Beauty French Tech, l’écosystème de la beauté connectée, ne figure pas parmi les 9 réseaux thématiques retenus et annoncés le 25 juillet par la Mission French Tech. Une surprise relative, le cluster porté par Chartres Métropole et la Cosmetic Valley ayant perçu, dès l’origine, « une certaine réticence » chez ses interlocuteurs de Bercy. « Notre dossier, qui avait beaucoup d’atouts, n’entrait pas tout à fait dans le cadre, très technocratique, défini par Bercy », explique l’un des promoteurs du réseau qui ajoute qu’il «nous manquait probablement quelques startups pour correspondre aux critères. » Il est vrai aussi que les 9 réseaux retenus associaient tous de nombreux écosystèmes numériques, comprenant pour beaucoup une ou plusieurs des 13 métropoles French Tech. Chartres a, peut-être, payé aussi son relatif isolement. Par ailleurs, la Beauty French Tech a vraisemblablement pâti, par ricochet, de la bataille menée par la Cosmetic Valley pour appartenir à la short list de la petite dizaine de pôles de compé-

38 La Lettre Valloire - Septembre 2016

titivité auquel Bercy veut donner une dimension nationale, les soixante autres devant être laissés à la seule responsabilité – et au financement – des Régions. Si le pôle de compétitivité présidé par Marc-Antoine Jamet, se-

Montpellier, Rennes, Brest, RouenCaen-Le Havre, Nancy-Metz et NiceCannes) et accordé 4 accessits (Strasbourg, Angers, Avignon et St-Étienne), c’est le second revers consécutif subi par la région Centre-Val de Loire, la

“ LA BEAUTY FRENCH TECH COMPTE BIEN REPRÉSENTER UN DOSSIER DEVANT LE JURY, PEUT-ÊTRE EN Y ASSOCIANT ORLÉANS crétaire général de LVMH et maire PS de la commune normande de Val-deReuil (27), semble avoir eu gain de cause auprès de ses interlocuteurs alors qu’il ne figurait pas initialement parmi les 8 gagnants appelés à devenir des « pôles stratégiques » d’envergure internationale, le ministère n’a certainement pas voulu lui offrir un deuxième cadeau en labellisant sa “filiale” Beauty French Tech. Après l’échec, l’an passé, de la candidature de la Loire Tech Valley dans la course à la labellisation French Tech qui a sélectionné 13 métropoles (Aix-Marseille, Lyon, Lille, Bordeaux, Toulouse, Nantes, Grenoble,

seule de France avec la Corse à avoir été ignorée par la Mission French Tech. Mais la Beauty French Tech ne baisse pas les bras. Tout d’abord, le programme annoncé fin mars (création du lieu-totem « La Fabrique de la Beauté 3.0 », de la Maison internationale de la Beauté et d’un incubateur au Coudray) se déroulera sans retard ; ensuite, elle compte bien représenter un dossier devant le jury, peut-être en y associant Orléans, la seule (future) métropole française à figurer dans la zone d’ombre French Tech. François-Xavier Beuzon



Économie

Industrie

Le soleil Hitachi disparaît à l’horizon

La fermeture prochaine de l’usine Hitachi d’Ardon, au sud d’Orléans, tourne la riche page des grandes implantations industrielles du Loiret. Coïncidence : l’agence de développement économique du Loiret (Adel), à l’origine de l’installation en 1992 d’Hitachi – « lever de soleil » en japonais –, disparaîtra aussi de l’horizon fin 2016.

N

ouvel avatar de la désindustrialisation du territoire régional, l’annonce le 30 août par le groupe japonais Hitachi de la fermeture de son unité d’Ardon, au sud d’Orléans, marque aussi la fin d’une époque, celle des années glorieuses où la capitale régionale disputait à Montpellier le titre de ville la plus attractive de France pour les investisseurs étrangers.

40 La Lettre Valloire - Septembre 2016

L’arrivée du géant japonais de l’électronique – dont le nom signifie « lever de soleil », le soleil (« hi » en japonais) étant aussi l’emblème du drapeau nippon – avait été dévoilée le 8 novembre 1990 par Kléber Malécot, alors président du conseil général, après une négociation de plusieurs mois menée par l’Agence de développement économique du Loiret (Adel) dirigée alors par Claude Boucheron. Phénomène étrange, l’annonce du départ d’Hitachi et de ses 169 emplois coïncide avec la disparition annoncée de l’Adel, qui sera probablement dissoute en fin d’année pour laisser place au GIP Loire&Orléans Éco, copiloté par la Région et les collectivités locales, mais sans le Département, définitive-

ment écarté du développement économique par la loi NOTRe. On ne peut se départir d’une pointe de nostalgie après avoir vécu une longue période – du milieu des années quatrevingt à la fin des années quatre vingtdix – ponctuée par des implantations industrielles majeures dans le Loiret, souvent japonaises d’ailleurs : la première fut Honda en 1985, suivie de Mori-Seiki, Komori après le rachat de Chambon, Hitachi bien sûr, mais aussi NGK et Shiseido. Des usines qui ont connu des fortunes diverses – certaines ont même complètement disparu – mais qui témoignaient d’une véritable vocation industrielle. « Mais ça c’était avant », comme dit la publicité d’un FXB grand opticien.


Servier mise sur les biotechs à Gidy

Le 2e laboratoire pharmaceutique français amorce un virage vers les biotechnologies, dont la moitié des nouveaux traitements contre le cancer sont issus. Le site loirétain de Gidy, où 35 M€ vont être investis, sera en charge de produire des lots de recherche et cliniques d’ici à 2020.

L

e groupe Servier a confirmé qu’il allait investir 35 M€ dans des capacités de bioproduction à Gidy, près d’Orléans, où le laboratoire français exploite une importante unité industrielle ainsi qu’une plateforme d’appui clinique qui emploient au total 1 100 collaborateurs. L’accueil de ces nouvelles installations ne va pas nécessiter d’extension immobilière car la récente réorganisation engagée sur le site de Gidy – projet Safran – a permis de libérer les 3 000 m2 requis. Dans l’attente de l’achèvement des travaux de réaménagement, le programme de développement industriel a déjà été engagé en partenariat avec l’université de Dublin et les équipes de R&D de Servier.

La plateforme de bioproduction pourrait être idéalement opérationnelle en 2019 ; à terme, elle devrait employer une trentaine de collaborateurs. Elle commencera par produire des lots de recherche non GMP au premier semestre 2019, puis des lots cliniques un an plus tard. Aujourd’hui, la moitié des nouveaux traitements contre le cancer sont issus des biotechnologies. Après s’être développé grâce aux médicaments issus de la chimie comme le Daflon (cicontre), le 2e laboratoire pharmaceutique français a amorcé un virage ces dernières années en direction des molécules extraites du vivant. De nombreux accords ont été signés avec des laboratoires biopharmaceutiques com-

me Macrogenics, Cellectis, GeNeuro ou le californien Sorrento Therapeutics, avec lequel Servier a conclu un accord de collaboration et de licence exclusive mondiale pour le développement d’un anticorps monoclonal humain antiPD-1 qui pourrait traiter, s’il arrive à franchir les étapes successives d’essais cliniques, plusieurs types d’hémopathies malignes et de tumeurs solides. FXB

La Lettre Valloire - Septembre 2016 41


Économie

Tertiaire

Orange se connecte

aux Deux-Lions

Le nouveau centre de relation client de l’opérateur de téléphonie Orange à Tours Deux-Lions a été conçu comme une vitrine digitale, mais a aussi pris en compte le bien-être des salariés.

D

ébut juillet, l’opérateur de téléphonie Orange a inauguré son nouveau centre du quartier des Deux-Lions, à Tours, un ensemble immobilier de 5 400 m2 sur quatre étages, répartis dans deux bâtiments reliés par un noyau central. Le centre, conçu par le promoteur Sogeprom, rassemble 350 collaborateurs, issus des deux sites tourangeaux du parc de Grandmont et de ToursNord, et abrite trois services de relation client auprès des particuliers, des professionnels et des entre-

prises, ainsi que quelques services support, notamment la délégation régionale Centre-Val de Loire, la direction des ressources humaines et le service de médecine du travail. À terme, les Deux-Lions devraient accueillir une cinquantaine de collaborateurs supplémentaires, 399 postes de travail ayant été aménagés dès la conception des locaux. Lors de l’inauguration, le 6 juillet, Jean-Paul Portron, directeur d’Orange pour la Normandie-Centre, rappelait qu’Orange Tours Deux-Lions répondait « à la stratégie Essentiels 2020 de mettre en place un modèle employeur digital et humain ». Les deux 42 La Lettre Valloire - Septembre 2016

aspects ont, en effet, été privilégiés, tout particulièrement la digitalisation, ce qui peut sembler naturel pour l’une des plus grandes entreprises françaises du numérique. Ainsi, l’accès au bâtiment est rendu possible grâce à la technologie QR Code que le visiteur reçoit de son invitant di-

des collaborateurs, en tenant compte de leurs préférences, exprimées de la conception à la finalisation du projet. Un bouquet de services digitaux, accessibles via PC, tablette ou mobile permet de soigner le confort des environnements de travail et d’optimiser les ressources du site. C’est ainsi que

“ UN BOUQUET DE SERVICES DIGITAUX, ACCESSIBLES VIA PC, TABLETTE OU MOBILE PERMET DE SOIGNER LE CONFORT DES ENVIRONNEMENTS DE TRAVAIL. rectement sur son smartphone ; dans le hall d’entrée, une borne interactive communique au visiteur des informations sur le site et le guide tout au long de son parcours. Au total, dix-sept bornes wifi offrent une couverture complète du bâtiment. Côté social, l’ex-France Télécom veut tourner la page des années noires et des accusations de harcèlement moral. La décoration des espaces et le mobilier ont été pensés pour le bien-être

le service meeting room facilite la gestion des sept salles de réunion, des deux de visioconférence et des bureaux partagés. On n’oublie tout de même pas la productivité et des écrans mesurent en temps réel les performances des conseillers. Plusieurs espaces de convivialité et une terrasse à l’arrière du bâtiment sont destinés à favoriser la détente pendant les pauses et les échanges entre les salariés. Enfin, un restaurant interentreprises a été créé dans un le bâtiment voisin. François-Xavier Beuzon

Orange verdit son image Désireuse d’être exemplaire dans tous les domaines, Orange s’est aussi beaucoup préoccupée de l’empreinte environnementale du site des DeuxLions. La construction des bâtiments est conforme à la réglementation thermique 2012 et a fait l’objet d’une certification HQE. Du côté des déchets, on a proscrit les poubelles individuelles pour privilégier des conteneurs pour chaque zone de travail, l’un pour le papier, l’autre pour les déchets divers. Sur le parking, 20 places sont réservées aux véhicules électriques – deux bornes de recharge sont mises gracieusement à disposition des salariés – et 52 pour les vélos. Orange verse même une participation pour l’achat d’un vélo, traditionnel ou à assistance électrique, d’une trottinette ou d’un gyropode électrique.



Économie

Loisirs

Sur le chemin du trésor

de Fréteval Cela va faire trois saisons que le Château des Rocheux propose aux petits et grands de retrouver un bien précieux caché en son sein. Un concept qui diffère de l’offre touristique déjà existante.

D

ans le Loir-et-Cher, sur la route départementale n°12 à mi-chemin entre Oucques et Lignières, à trente minutes de Blois et près de Vendôme, une ancienne maison seigneuriale du XIIIe siècle dotée de dépendances, façonnée dans la pierre de tuffeau soulignée de briques rouges, apparaît dans le virage, entourée d’un parc de séquoias et de gingko biloba. Une fois devant les grilles en fer forgé, c’est Willy qui vous accueille, accompagné de ses fidèles compagnons d’aventure, le futé Arsène, la charmante comtesse Caroline et l’intrépide chien Dolby… Tous ces personnages ont élu domicile en 2014 à Fréteval, au lieu-dit Rocheux. Laurent Guerre-Genton et son épouse, qui ont acquis ce qui était alors un hôtel-restaurant lors d’une vente aux enchères en 1998, ont adhéré il y a deux ans à une franchise, « le Château des Énigmes ». Ce concept de parc de loisirs d’un genre nouveau a été imaginé par Philippe Lapouyade, un ingénieur qui l’a d’abord expérimenté dans son château de Pons, en Charente-Maritime. C’est à la suite des remarques de ses enfants qui s’ennuyaient lors des visites de monuments historiques que ce Charentais a eu l’idée. Une idée qui a prospéré à tel point que le Château des Énigmes de Pons – dont les trois enfants de Philippe Lapouyade, devenus grands, s’apprêtent à reprendre la gestion – reçoit désormais 50 000 visiteurs

44 La Lettre Valloire - Septembre 2016

chaque année. Le château de Fréteval est le premier à avoir adopté une formule qui a fait ses preuves ; et deux châteaux du Sud-Ouest pourraient rejoindre prochainement ce réseau naissant.

enquêtent à pied, sans écran digital ni objet connecté. « Beaucoup de lieux touristiques ont misé sur le numérique ou la 3D. Nous, nous sommes plutôt à rebrousse-poil, s’amuse Laurent GuerreGenton. Chez nous, c’est papier et

“ UNE IDÉE QUI A PROSPÉRÉ À TEL POINT QUE LE CHÂTEAU DES ÉNIGMES DE PONS REÇOIT DÉSORMAIS 50 000 VISITEURS CHAQUE ANNÉE. Le château des Énigmes Val de Loire est ouvert chaque année de Pâques à la Toussaint. Sur place (*), le parcours de jeu, qui possède trois niveaux de difficulté en fonction de l’âge des joueurs, est jalonné de 21 points d’arrêt avec autant de mystères à résoudre et d’indices à collecter pour trouver la clé du trésor qui, raconte la légende, aurait été caché par le roi Philippe-Auguste en 1194 lors de la fameuse bataille de Fréteval, où le roi de France tomba dans un « embuschement » tendu par Richard Cœur de Lion (à Pons, le jeu de piste s’articule autour du thème des pirates). Les chercheurs du magot dissimulé

crayon ! Et quand une famille pousse les grilles du château, elle s’engage dans une expérience que tous ses membres vont vivre en commun. Un diplôme est d’ailleurs remis aux parents comme aux enfants à la fin du jeu. » Le propriétaire des lieux a pour objectif d’atteindre 20 000 visiteurs cette année. Ce qui serait un bond en avant après deux années 2014 et 2015 en progression (respectivement 15 000 et 16 000 visiteurs). Émilie Rencien (*) Sur le site également, cinq chambres d’hôtes, aires de pique-nique, snack (en été), souvenirs, etc. Informations au 02 54 77 24 84. E-mail : rocheux@chateau-enigmes.com Site : www.chateau-enigmes.com


Chantiers

EURE-ET-LOIR Le maire de Dreux et André Desrosiers, le pdg de la société BDM Réalisations qui a réalisé le parc de loisirs La Cartonnerie à Dammarie-les-Lys (77), ont signé le compromis de vente de l’ex-site Delisle (photo ci-contre). L’aménageur compte transformer les 7 ha en un parc de loisirs géant. Près de 30 000 m² seront construits afin d’abriter un bowling, une piste de karting, des salles de fitness, des restaurants, des hôtels, etc. Le projet, qui pourrait créer plus de 300 emplois, représente un investissement de 25 à 30 M€. Le parc, qui ouvrirait début 2019, pourrait accueillir 2,5 millions de visiteurs par an.

CHER Le promoteur Nexity a lancé un programme immobilier, baptisé La Villa Eugénie, rue Émile-Martin à Bourges. Le projet comprend la construction d’une résidence de 19 appartements allant du T2 au T5 ; la date de livraison n’a pas encore été fixée. Un centre de santé pluridisciplinaire d’environ 350 m² devrait ouvrir fin 2017 sur le site de l’ancien stade PortArthur, à Vierzon. Le projet représente un investissement de 1,4 M€ et près de 0,5 M€ supplémentaires seront nécessaires pour acquérir des équipements. Le promoteur Concept-Ty, originaire de Dinan (22), a déposé une demande de permis de construire pour un programme immobilier tertiaire dans la zone d’activité de Beaulieu, en face du

restaurant McDonald’s de l’aéroport de Bourges. Il envisage de construire un immeuble de bureaux de 1 500 m² et de 3 étages ain-

dun va être lancé. La Région participe au financement du programme à hauteur de 5,5 M€ et le Département investira pour sa part 1,33 M€. L’extension du collège est prévue pour 2018 et celle du lycée pour 2019.

INDRE-ET-LOIRE Val Touraine Habitat va lancer la rénovation de 269 logements sociaux

si que des locaux d’activité sur 900 m². La livraison de ce programme est prévue pour juin 2017.

dans le quartier Malétrenne-Plaisance à Amboise. Ce programme représente un in- vestissement de 8 M€ jusqu’en 2021.

LOIRET Le conseil communautaire de la CdC des Loges a voté la réalisation du projet d’une salle omnisports sur la commune de Fay-aux-Loges, qui sera située en face de Carrefour Contact. Le bâtiment sera doté d’un pré-équipement de basket-ball. Le coût du programme est estimé à 1,87 M€. La municipalité d’Orléans a lancé un projet de maison de santé pluridisciplinaire (MSP) d’environ 700 m² sur la ZAC des Carmes, sur le site de l’ancien hôpital PorteMadeleine. Après le dépôt du dossier, les travaux d’aménagement de la MSP devraient durer un an, pour une ouverture au plus tôt à l’été 2017.

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Économie

La Lettre Valloire - Septembre 2016 45


Carnet

général. En 2015, la BGE Indre a accueilli 996 porteurs de projets et 750 dossiers d’entrepreneurs ont été suivis ou parrainés. Parallèlement, dans le Cher, Philip Christie a été président de la BGE du département.

RÉGION Nommée membre du directoire de la Caisse d’Épargne Loire-Centre depuis le 1er juillet, Élise Paquet prend la responsabilité du pôle Ressources qui regroupe les ressources humaines, l’exploitation et l’assistance bancaires, les achats et les moyens généraux et la communication interne. Elle succède à François de Laportalière, nommé membre du directoire de la Caisse d’Épargne Île-de France au 1er juillet. Élise Paquet occupait depuis 2010 la fonction de directrice des ressources humaines, membre du comité exécutif, à la Caisse d’Épargne Bretagne-Pays de la Loire.

RÉGION Jean-Luc Coopman a pris ses fonctions de directeur régional de la Caisse des Dépôts et Consignations. Il succède à Pascal Hoffmann, en poste à Orléans depuis un peu plus de trois ans, qui devient directeur régional pour les Antilles et la Guyane de la Caisse. Jean-Luc Coopman était précédemment directeur délégué à Châlonsen Champagne (51) au sein

LOIRET

sur l'ensemble des marchés internationaux. Benoît Jullien a été nommé au poste de directeur financier de Thélem Assurances, dont le siège est basé à Chécy ; il succède à Vincent Malandain. Benoît Jullien occupait depuis 2011 la fonction de directeur des investissements et des placements du groupe Maif.

de la direction régionale Grand-Est. CHER François Pouply, directeur général des services de la Ville de Bourges et de la communauté d’agglomération Bourges Plus, quitte son poste. Il prend des fonctions similaires à Valenciennes, une agglomération de près de 200 000 habitants dirigée par l’UDI Laurent Degallaix, également maire de Valenciennes (59). INDRE La BGE de l’Indre, réseau de soutien à la création et la reprise d’entreprises, a élu Jean-Claude Pallu président ; il succède à Jack Bitaud. Éric Massé reste secrétaire

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Francis Lheure, président d’OBM Construction à Ormes, a été élu à la tête de l’Union des entreprises du Loiret (Udel), succédant à Benoît Lonceint qui avait annoncé en mai dernier qu’il ne briguerait pas un nouveau mandat.

LOIRET La directrice communication de Suez Eau, Anne-Christine de Froberville, est devenue directrice commerciale d’Engie Ineo à Orléans. Âgée de 43 ans, elle était rentrée en 2009 au siège régional de la Lyonnaise des Eaux (Suez). Dans ses nouvelles fonctions, Anne-Christine de Froberville aura en charge les réseaux sur les territoires de la région Centre-Val de Loire, de la Vienne, de la Haute-Vienne et de la Creuse.

Bruno Grandjean, président du directoire de Redex à Ferrières-en-Gâtinais, prend pour trois ans la présidence de la fédération des industries mécaniques (FIM) ; il succède à Jérôme Frantz. La FIM assure la défense et la promotion de l'industrie mécanique française sur le territoire ainsi que

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