HORS-SÉRIE MARS 2013 - 5 €
Loir-et-Cher 2020 c’est déjà demain L'avis du prospectiviste Michel Godet
“ Le Loir-et-Cher doit profiter du rejet de l'hyper-urbain “
Point de vue
n septembre dernier, une vaste concertation publique a pris son essor dans notre département : Loir&Cher 2020. Durant près d’un an, tous les habitants sont invités à faire part de leur vision du Loir-et-Cher, à partager leurs projets, leurs idées, leurs initiatives et leurs rêves pour le territoire à l’horizon de 2020. Durant cette phase de réflexion et de dialogue, chacun a pu s’approprier la démarche à travers une enquête diffusée dans tout le département, de nombreux événements, conférences, forums, ainsi qu’au travers d’ateliers prospectifs et la création de « Labs », mises en pratique concrètes de projets innovants. Toutes ces rencontres et ces réalisations ont témoigné d’une envie commune d’avenir pour
E
notre territoire, mais au-delà de la réflexion, l’objectif premier de Loir-et-Cher 2020 est de faire émerger un territoire de projets constamment portés vers leur réalisation concrète en matière d’éducation, d’économie, de mobilité, d’aide à l’autonomie, de soutien aux entreprises, à l’agriculture, etc. Vous retrouverez au long de ces pages quelques pistes pour envisager le Loir-et-Cher de demain. Habitants, chefs d’entreprises, décideurs locaux, spécialistes prennent la parole pour donner leur vision du département, faire connaître leurs réalisations et ouvrir la discussion au plus grand nombre. J’ai du Loir-et-Cher la vision d’une terre d’équilibre, entre les terroirs, entre les hommes, entre les secteurs économiques… Cet équilibre n’est possible que si chacun a sa chance de réussir et de prendre part au débat. Bâtir l’avenir est l’affaire de tous.
Maurice Leroy Ancien Ministre Député de Loir-et-Cher Président du Conseil général
4 La Lettre Valloire - Mars 2013
www.lettrevalloire.com Ce magazine est un hors série de La Lettre Valloire, bimensuel d’information politique et économique en région Centre. Edité par MCM Presse SAS au capital de 51 000 € RCS Tours B 341 914 273.
Sommaire LOIR-ET-CHER /MARS 2013
Aménager 6-17
Siège social : 14, boulevard Heurteloup à Tours 7 Adresse postale : BP 92031 37020 Tours Cedex 1 02 47 70 60 00 contact@lettrevalloire.com Rédaction : François-Xavier Beuzon (rédacteur en chef) Jean-Christophe Savattier (rédacteur en chef adjoint) Elise Pierre (rédactrice) Aurélie Vouteau (assistante). Ont participé à ce numéro : Aurélien Charron (photographe) Nicolas Derré (photographe) Jacques Huguenin (rédacteur).
Publicité : Au support Diffusion : Nadine Gomes Crédits photographiques : Photo de Une : injecteur diesel fabriqué par Delphi à Blois (doucment envoyé par l’entreprise). DR : 8, 9, 11, 14, 26, 27, 29, 34, 35, 36, 37, 40, 43 - Aurélien Charron : 6, 15 - Nicolas Derré : 12, 15, 16, 17, 18 - Jean-Christophe Savattier : 7, 19 - Matra : 20, 22 - Max Vauché : 28 - Endola : 31 - Stephane d’Allens : 32 - CDT 41 - Delphi : 42 Thales : 44 - Beauval : 46
Les entreprises mènent la vie de château à l’Ecoparc A Neung-sur-Beuvron, la CdC de la Sologne des Etangs exploite un site qui attire les entrepreneurs.
10-11 Plus de services pour plus d’entreprises La qualité des services offerts par les zones d’activités sera un puissant levier d’attractivité des territoires. 12-13 Yves Scaviner : Orange promet le très haut débit pour 2020 L’ensemble du territoire devrait disposer du très haut débit d’ici à 2020. 14
Maquette : Régis Beaune Révision et correction : Odile Ménard
Des projets qui préparent la prospérité de demain L’avenir du Loir-et-Cher ne s’écrira pas sans ses entreprises. L’enjeu sera de les attirer, puis de les retenir et d’accompagner leur croissance.
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Patrice Martin-Lalande : Le public complètera le privé Les collectivités financeront le très haut débit là où les opérateurs n’interviendront pas. Guillaume Peltier préfère la Sologne Le leader de la Droite forte quitte Tours pour Neung-sur-Beuvron.
28-29 Ces artisans qui préservent la ruralité du déclin Les artisans misent sur les techniques anciennes et la qualité. 30-32 Une offre sur mesure pour les touristes de demain Stes et hébergeurs rivalisent d’imagination pour proposer aux touristes des services innovants.
Former 34-39 Des formations pour un territoire attractif Le Loir-et-Cher accentue ses efforts pour attirer les compétences et faciliter l’insertion professionnelle.
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36-38 Formation, l’avenir est dans les réseaux Pour rester dans la course, les établissements du Loir-et-Cher ont compris que l’union fait la force. 39
16-17 Le chantier ouvert de la desserte autoroutière Les enjeux de la mise à deux fois deux voies de l’axe Vendôme-Blois-A 85.
Développer 18-33 Des richesses cachées qui ne demandent qu’à s’épanouir Fait méconnu : Le Loir-et-Cher est un fleuron de l’industrie.
CPPAP : 0116 I 85872 ISSN : 1246-4333 Dépôt légal : mars 2013 Directeur de la publication : François-Xavier Beuzon
MCM presse
19-20 Yvan Saumet et Jean-Baptiste Anginot (CCI) : « Le potentiel de l’industrie en Loir-et-Cher est intact » 22-24 Le vélo électrique, nouvel espace de Matra Le redémarrage de la marque grâce aux véhicules légers électriques.
Le Loir-et-Cher s’engage pour l’insertion Des élus ont mené une action de retour à l’emploi des bénéficiaires du RSA.
Témoignages 40-41 Michel Godet : « Le Loir-et-Cher doit profiter du rejet de l’hyper-urbain » 42
Xavier Cousin (Delphi) : « Le moteur diesel répond à une logique d’innovation intense »
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Christophe Degruelle (Agglopolys) : « Blois doit conserver son équilibre »
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Norbert Dubost (Thales) : « Notre spécialité industrielle est source de croissance »
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Rodolphe Delord (Beauval) : « Nous sommes devenus une destination à part entière »
Impression : Imprimerie Megatop, Naintré (86) Informations légales : Abonnement annuel 2013 : 360 € Abonnement électronique : 450 € Prix de ce numéro : 5 €
Le Cimi se prépare aux formations de demain A Blois, le Cimi s’adapte aux besoins des entrepreneurs du futur.
26-27 Une agriculture d’avenir, innovante et diversifiée Le Loir-et-Cher rassemble toutes les productions agricoles françaises. La Lettre Valloire - Hors-série Mars 2013 5
Aménager
Zone d’activité de Contres.
Des projets qui préparent la prospérité de demain L’avenir du Loir-et-Cher ne s’écrira pas sans ses entreprises. Pour les attirer, les retenir et accompagner leur développement, ce territoire qui conjugue avec bonheur ruralité et dynamisme industriel ne pourra pas faire l’économie d’une réflexion sur ses capacités d’accueil. Comme nous l’ont confirmé les experts et les praticiens du développement économique interrogés dans cette séquence Aménagement, la qualité et l’exhaustivité des services offerts par les animateurs des zones d’activités du département conditionneront son attractivité. Accès à l’internet à haut débit, services de restauration, mutualisation des commodities (chauffage, offre de transport collectif) : rien ne doit manquer à la palette pour convaincre entrepreneurs, salariés… et clients de venir goûter à la qualité de vie loir-et-chèrienne, qui ne constitue pas le moindre des arguments de ce territoire. Une qualité de vie qui est probablement à l’origine du succès 6 La Lettre Valloire - Hors-série Mars 2013
de l’Ecoparc de Neung-sur-Beuvron ; ce site déployé au cœur de la Sologne collectionne de très prometteuses jeunes pousses... après avoir connu des débuts difficiles. Naturellement, les collectivités sont aux premières loges de ces politiques d’aménagement. En témoigne l’engagement très fort pris par le Conseil général sur le dossier des infrastructures routières, qui va notamment se traduire par la mise à deux fois deux voies de l’axe Vendôme-BloisA 85 ; celui-ci devrait permettre de désenclaver le Vendômois et de mettre Blois au centre d’un carrefour autoroutier, à l’instar de la métropole tourangelle. Enfin, pour jouer dans la cour du village mondial, le Loir-et-Cher n’a pas d’autre choix que de jouer la carte du numérique : le député Patrice Martin-Lalande, spécialiste national de ces questions, fait le point pour la Lettre Valloire sur ces enjeux critiques.
CLAUDE BEAUFILS, VICE-PRÉSIDENT DU CONSEIL GÉNÉRAL
Les entreprises mènent la vie de château à l’Ecoparc À Neung-sur-Beuvron, la CC de la Sologne des Étangs exploite depuis le milieu des années 90 un parc d’activité situé sur un domaine qui appartint à Jean-Bedel Bokassa. Après des débuts difficiles, l’Ecoparc attire les entrepreneurs grâce à un accueil personnalisé.
«N
otre projet a été très décrié. On a dit que nous avions la folie des grandeurs » : Claude Beaufils, le vice-président du Conseil général de Loir-et-Cher, qui fut l’un des élus promoteurs de l’Ecoparc, une zone d’activité d’une cinquantaine d’hectares solognots située aux portes de Neung-sur Beuvron – à une bonne demi-heure de Blois (41) –, se souvient des critiques qui ont marqué ses premiers pas. Il est vrai que les caractéristiques du foncier choisi par ces élus pionniers avaient de quoi surprendre ! C’est sur le domaine d’un château qui appartint à des industriels du parfum, la famille Bourgeois, puis à Jean-Bedel Bokassa, le tyran de la République Centrafricaine, qu’une poignée de maires ruraux regroupés dans un syndicat à vocation unique – matrice de l’actuelle CC de la Sologne des Etangs –, jeta son dévolu au milieu des années 90. A la surprise générale ! « Les débuts furent difficiles » reconnaît Claude Beaufils. Puis le succès est venu… Convaincus par le cadre prestigieux de ce parc d’activité, plus d’une vingtaine d’entreprises – des « jeunes pousses » dans leur écrasante majorité –, employant plus de 180 collaborateurs, ont élu domicile dans cet écrin de verdure. « Nous ouvrons les bras aussi bien à des entreprises traditionnelles qu’à des structures high tech ou liées au développement durable ». Pas question de faire la fine bouche… ni d’oublier que B+Home, une entreprise spécialisée dans les adoucisseurs d’eau, fut accueillie sans enthousiasme démesuré avant de de-
venir l’une des success story de l’Ecoparc. La clef de cette indéniable réussite : probablement « la politique d’accompagnement personnalisé des porteurs de projet qui est en quelque sorte notre marque de fabrique », estime Julien Filippini, chargé de mission aménagement à la CC de la Sologne des Etangs. Cette politique de « nursing » s’exprime notamment par la mise à disposition d’une offre immobilière ultra-flexible fondée sur un complexe d’ateliers-relais accueillant un jeu de chaises musicales permanent. « Les entrepreneurs démarrent dans le château, rejoignent des ateliers-relais puis éventuellement se font construire un bâtiment dans l’enceinte du domaine »… ou au-delà. La Communauté de communes dispose, en effet, un peu à l’écart du domaine et au bord de la route de Neung-sur-Beuvron, d’une emprise qui accueille déjà plusieurs entrepreneurs et leurs projets. Des projets qui se multiplient : le bureau d’études Cedrem, spécialisé dans la mesure des impacts sur blindage (une dizaine d’ingénieurs), envisagerait d’investir dans un nouveau bâtiment à caractère industriel. Imprim’41 devrait également pousser les murs, ainsi que BLMD, un négociant on line de matériels électriques. De son côté, la CC multiplie les initiatives : une chaudière bois alimentant un réseau de chaleur et une plate-forme de stockage viennent d’être inaugurées. « Les entreprises en redemandent », estime Michel Legourd, président de la collectivité qui envisage aussi d’im-
planter sur le site un relais d’assistantes maternelles, puis, peut-être, un restaurant inter-entreprises lorsque la taille critique en nombre de salariésutilisateurs sera atteinte. « La collectivité a acheté le domaine 1,1 million… de francs et engagé environ 1,5 M€ sur l’Ecoparc entre 1995-2007. Croyez-moi, vu la valorisation de l’immobilier solognot, nous avons plutôt réalisé une très bonne affaire » affirme Claude Beaufils. JCS
La Lettre Valloire - Hors-série Mars 2013 7
L’OBO IM COMMENT REDUIRE VOTRE ET VOS DROITS DE Entretien avec Maître Pascal OLIVIER et Monsieur Nicolas DUVIVIER du Cabinet d’Avocats DUVIVIER ET ASSOCIES (Paris, Tours, Blois, Rennes) Nous sommes partis du constat qu’il était nécessaire d’avoir une approche globale d’optimisation de la fiscalité du patrimoine immobilier et d’en assurer la transmission en réduisant les droits de succession. L’idée consiste à mettre en place des outils innovants pour transmettre et réduire la fiscalité foncière et successorale.
Pouvez-vous nous donner des exemples concrets ? Le constat récurrent est le suivant : une fiscalité contrainte liée à l’addition des revenus fonciers et des autres revenus (activité professionnelle, dividendes…) sans compter que très souvent, la fiscalité liée aux revenus fonciers est générée alors même que les loyers perçus sont absorbés pour régler les mensualités de l’emprunt contracté pour l’acquisition du ou des biens. En d’autres termes, pas de revenus mais une imposition sur les revenus fonciers (outre les prélèvements sociaux au taux de 15,5 %) asphyxiante. Quelles solutions proposez-vous ? Il peut être envisagé de déconnecter les revenus fonciers de l’imposition personnelle pour réduire la tranche marginale d’imposition. Concrètement, il s’agit de faire racheter le ou les biens détenu(s) en direct par une structure de type SCI qui optera pour le régime fiscal de l’impôt sur les sociétés. Avantages : la SCI contractera un emprunt pour payer une partie du prix d’acquisition. Pour le surplus, le vendeur personne physique consentira un crédit vendeur à la SCI nouvellement créée. La SCI pourra déduire de son résultat les intérêts d’emprunt remboursés annuellement, les frais d’acquisition et surtout amortir le bien. Ainsi tant que le résultat de la SCI sera déficitaire, aucun impôt ne sera dû
sur les revenus locatifs engrangés par la SCI. Lorsque le résultat de la SCI sera bénéficiaire, les revenus tirés des locations ne seront pas assujettis aux prélèvements sociaux contrairement aux revenus fonciers tirés de biens détenus en direct. Le résultat net de la SCI sera imposé à 33,33 % (15 % dans la limite de 38.120 euros) alors que dans le cadre d’une détention en direct, l’imposition serait de 45% (hypothèse TMI maximum) outre 15,5 % de prélèvements sociaux. La partie du prix payée avec le crédit vendeur constituera un paiement différé du prix et non un revenu imposable, susceptible ainsi de constituer un complément de retraite ou de revenus sans fiscalité. Par ailleurs, à l’issue du remboursement du prêt, la valeur de l’immeuble sera reconstituée. Après acquittement de l’éventuelle plus-value, le paiement du prix via l’emprunt constituera du cash immédiatement disponible qui pourra être utilement placé sans préjudice d’une éventuelle possibilité de distribution de dividendes annuellement après remboursement de l’emprunt contracté par la SCI. Loger son bien dans une SCI soumise à l’IS paraît aujourd’hui une option à reconsidérer avec attention dans la mesure où les plus-values immobilières des particuliers sont aujourd’hui très lourdement taxées (abattement pour durée de détention fixé à 30 ans, surtaxe de 2 à 6%).
Cabinet DUVIVIER & ASSOCIÉS 112 rue de Boisdenier 37000 TOURS Tél. 02 47 05 79 18 E-mail : tours.boisdenier@duvivieretassocies.fr
MOBILIER TRANCHE MARGINALE D’IMPOSITION SUCCESSION ? transversale de la fiscalité (toute source de revenus considérée), sachant que nous retrouvons les mêmes problématiques pour le patrimoine entrepreneurial et qu’il peut être judicieux d’associer une opération d’OBO immobilier à un OBO d’entreprise afin d’obtenir un effet de levier fiscal sur les revenus fonciers et les revenus d’activités. Il n’est pas rare de voir des chefs d’entreprises contraints de se distribuer des dividendes pour régler leurs impôts. La situation devient alors kafkaïenne car ces dividendes génèrent à leur tour de l’impôt l’année suivante sachant que depuis le 1er janvier 2013, il n’y a plus d’option possible pour le prélèvement forfaitaire libératoire et que les dividendes sont maintenant soumis Que conseillez-vous à titre de conclusion à l’impôt sur le revenu, voire, dans certaines hypothèses, à nos lecteurs ? Il paraît aujourd’hui nécessaire d’avoir une approche aux charges TNS !
Comment, après constitution de la SCI, transmettre aux enfants ? La valeur des parts de la SCI dans laquelle auront été intégrés les enfants est calculée en fonction de l’actif net. Si la SCI a contracté un emprunt et un crédit vendeur, la valeur des parts est celle du capital social. Il suffit alors de donner progressivement la nue-propriété des parts de la SCI aux enfants (les parents se réservant l’usufruit et donc les revenus). A leur décès, l’usufruit s’éteint et les enfants deviennent détenteurs des parts en pleine propriété sans payer de droits de succession.
Exemple : Revenus du couple / an retraite M. et Mme …………………………………..………………… …..……………..……..…………………..……..............……………..….. revenus fonciers ………………………………..…………………..…………………..……… …..……………..………....................………..…….. Impôts sur le revenu et prélèvements sociaux / an …………………..…………………..……….............……………………..…… Droits de succession …………………..…………………..…………………..…………………..…………………..…......................................…………… Impôts sur les revenus sur 20 ans …………………..…………………..…………………..……....................................................……………..
AVANT O.B.O. 76 000 € 88 000 € 59 950 € 243 000 € 1 019 000 €
Valorisation bien immobilier …………………..…………………..…………………..…………………..…….……………............…………….. Disponible après remboursement solde emprunt et paiement plus-values Droits de succession aux termes de l’OBO…………………..…………………..………………….…………………..................………… Impôts sur le revenu après OBO / an …………………..…………………..………….…………………...…………………..…..............……..
APRES O.B.O. 670 000 € 300 000 € 43 000 € 8 000 €
Revenus du couple : retraite M. et Mme …………………..…………………..…………………..…………………..……………….……………..................……..….. crédit vendeur / an …………………..…………………..…………………………….…………………...…………………...………......……….. dividendes versés par la SCI devenue propriétaire aux termes de l’OBO ….................................... placement produit de cession avec rachat partiel sur assurance-vie / an …....................................... autres revenus fonciers…..……………..……………..……………..…………….…………………...…………………...................…………
Cabinet DUVIVIER & ASSOCIÉS 7 quai de la Saussaye 41000 BLOIS Tél. 02 54 74 73 61 E-mail : blois@duvivieretassocies.fr
76 000 € 13 500 € 13 400 € 24 000 € 3 500 €
SYNTHESE O.B.O. Economie d’impôts sur 20 ans …..……………..……
961 000 €
Economie de droits de succession …..……………..……
200 000 €
Reconstitution valeur immeuble …..……………..……
670 000 €
Aménager
Plus de services pour plus La qualité des services offerts par leurs zones d’activité sera un puissant levier d’attractivité des territoires urbains et plus encore, ruraux.
Les zones d’activité devront généraliser certains services proposés aux salariés, comme les crèches d’entreprises.
À
quoi ressembleront les zones d’activité de demain ? Connectés à des réseaux de communication à très haut débit, reliés à des moyens de transport réguliers et de qualité, bardés de services mis à disposition des salariés et des entreprises, de la crèche jusqu’à la livraison de courses à domicile en passant par les coachs sportifs pour maintenir en forme cadres et employés, les sites d’accueil devront tendre vers l’excellence. Au risque, à défaut, de compromettre l’attractivité de leur territoire. Et cela n’est pas réservé aux grandes agglomérations. Bien au contraire. La qualité des infrastructures et des prestations en milieu rural déterminera aussi, et sans doute davantage qu’en zone urbaine, la santé économique des bassins d’emploi. Car la concurrence va faire rage ! « Il ne faut pas tout confondre, tempère Jacques Godron, consultant en développement territorial et auteur d’une étude remarquée sur le sujet. La notion de zone d’activité est plurielle et les formats sont très variables. Mais les zones d’activité en milieu rural,
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qu’elles soient à caractère industriel, tertiaire ou commercial, pourront encore moins qu’aujourd’hui faire figure de zones au rabais ! » C’est même tout le contraire. Afin de compenser l’éloignement, l’enclavement, il faudra hausser le niveau… sans sombrer dans un surarmement dispendieux. Et il y a encore loin de la coupe aux lèvres. Dans les territoires à faible densité de population, beaucoup de sites d’accueil d’entreprises « traînent une conception « vintage » et n’ont pas su très bien s’adapter à la demande des entreprises », juge le responsable d’une communauté de communes régionale. D’autres, au contraire, dynamisés par des managers, souvent des élus-entrepreneurs très au fait des enjeux, ont compris qu’il était indispensable de jouer la carte de la qualité. « On peut établir quelques pré-requis qui ne sont pas des demandes exceptionnelles mais ne sont pas toujours aisées à satisfaire », juge Jacques Godron. Tout d’abord, aucune zone d’activité en territoire rural qui se respecte ne pourra plus faire l’économie
du très haut débit ; d’ici à quelques années, comme l’illustre notre sujet consacré aux infrastructures numériques, la palette des technologies disponibles (fibre optique, 4G ou Wimax comme dans certains départements) permettra de répondre à tous les besoins, quel que soit le site d’implantation, même le plus isolé. Aux animateurs de ces zones et aux élus d’exiger ou de négocier avec les opérateurs la mise en œuvre des technologies de communication. Dans les années à venir, les obstacles à la diffusion du très haut débit dans nos campagnes ne seront plus de nature technique. Qu’on se le dise… La seconde exigence est de nature environnementale. « La gestion des déchets, qu’ils soient banaux ou plus complexes, doit être organisée, mutualisée et proposée au meilleur prix aux entreprises dans le respect des obligations légales et des meilleures pratiques », poursuit Jacques Godron. D’autant que certaines PMI – souvent les plus innovantes d’entre elles – sont désormais engagées dans des politiques de labellisation « verte» ou d’éco-certification ; elles sauront
d’entreprises apprécier à leur juste valeur le cadre qui leur sera offert pour appuyer leur démarche. Les caractéristiques énergétiques des bâtiments d’activité doivent évidemment s’inscrire dans cette même logique. L’installation de réseaux de chaleur utilisant des sources énergétiques renouvelables – sur le modèle de ce qui a été déployé par les animateurs de l’Ecoparc de Neung-sur-Beuvron – est un bon exemple de ce qu’il faut proposer aux entreprises de demain. Autre grand facteur d’’attractivité, la qualité et l’étendue de la palette de services proposés. Avec les basiques que sont la présence sur le site ou à proximité d’un bureau de poste, d’une agence bancaire, « voire celle de l’antenne d’un cabinet d’expertcomptable, toujours apprécié par les entrepreneurs », précise Jacques Godron. Mais à ce socle devront s’ajouter des prestations plus pointues qui s’adressent d’ailleurs aussi bien aux chefs d’entreprises qu’aux salariés. Restaurants inter-entreprises, crèches, conciergeries permettant de proposer des services à la personne (appui administratif, garde d’enfants d’urgence, livraison de courses à domicile, entretien de véhicules personnels, réservation de voyages…) : ces services, qui sont encore loin de composer le décor commun des zones d’activité, sont appelés à se développer. « Encore une fois, l’idée, c’est de pouvoir au-
tant que possible disposer des mêmes services qu’en zone urbaine », soutient Jacques Godron. En dépit de l’indéniable amélioration de la qualité de vie que trouve tout un chacun en fuyant la grande ville, le renoncement à un certain statut et aux avantages de l’offre urbaine dans le domaine des loisirs ou de l’éducation doit être compensé. Sinon, l’entrepreneur – et ses salariés – assimileront la vie quotidienne dans une zone d’activité rurale à une forme de… relégation.
mation des zones d’activité devient typiquement une compétence des collectivités locales, en particulier des communautés de communes qui peuvent ainsi actionner un levier puissant d’attractivité », souligne le consultant. Un message reçu cinq sur cinq dans le Loir-et-Cher où nombre de structures intercommunales engagent d’importantes ressources au profit du développement économique ! Pour certains décideurs, la spécialisation des parcs d’activité « lorsqu’elle est légitime et corres-
Naturellement, cette offre de services doit être organisée. « Parfois, l’animation des zones d’activité est prise en charge par des associations d’entrepreneurs présents in situ ou externalisée auprès de prestataires », observe Jacques Godron. Mais, la disponibilité des adhérents et le montant des ressources qu’ils peuvent y affecter sont souvent limités. « L’ani-
pond à des ressources et des savoirfaire reconnus sur les bassins de vie, constitue une stratégie intéressante », estime le président de la CCI Yvan Saumet qui vient d’engager la construction d’un incubateur dédié aux jeunes pousses de l’agroalimentaire sur l’emblématique agroparc de Contres.
Les entreprises peuvent se regrouper pour proposer un service de restauration à leurs employés.
Jean-Christophe Savattier
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Aménager YVES SCAVINER, DÉLÉGUÉ RÉGIONAL D’ORANGE
En 2020, Orange promet le très Avec les investissements en cours dans la fibre optique et la 4G, l’ensemble du territoire devrait disposer du très haut débit d’ici à 2020, précise le délégué régional d’Orange. Dans le Loir-etCher, le chantier de la fibre optique devrait démarrer en 2014 par la ville de Blois. La Lettre Valloire : Peut-on, d’ores et déjà, imaginer le Loir-et-Cher numérique de 2020 ? Yves Scaviner : Il faut savoir d’où l’on vient. Il y a dix ans, l’ADSL n’existait pas. Aujourd’hui, le haut débit est accessible sur près de 99 % du territoire. L’enjeu, désormais, c’est d’apporter le très haut débit, fixe ou mobile, à tous. Dès l’année prochaine, nous commencerons à déployer la fibre optique à Blois. L’année suivante, ce sera au tour des autres communes de l’agglomération blésoise (dans son périmètre du 1er janvier 2011), de Vendôme et de Romorantin : ces chantiers seront terminés en 2020. A cette date, sur les communes d’Agglopolys, Romorantin et Vendôme, la fibre équipera tous les foyers et les entreprises qui en feront la demande. Ces investissements offriront un débit pouvant atteindre 200 Mbps symétrique. Au niveau national, l’objectif est d’équi-
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per 3 600 communes, représentant près de 60 % des foyers français, d’ici à 2020. La Lettre Valloire : Pour les 40 % restants, notamment dans le Loir-et-Cher, que proposez-vous ? Yves Scaviner : Dans les zones où la population est moins dense, le Conseil général intègre le programme des opérateurs dans ses perspectives pour établir le cadre de son schéma d’aménagement numérique du territoire. France Télécom-Orange est prêt à coopérer avec les collectivités locales pour poursuivre cet aménagement haut et très haut débits. Dans le Loir-et-Cher, le Conseil général travaille à la question de la montée en débit pour l’ensemble du département. Parmi les solutions alternatives à la fibre, nous proposons des solutions de montée en débit, et dans un avenir proche le très haut débit mobile – la 4G – qui permet un débit jusqu’à
haut débit général 100 Mbps. Grâce à de nouvelles technologies et si l’Arcep l’autorise, le réseau cuivre pourrait être exploité jusqu’à 40 Mbps dans les meilleures conditions, soit deux fois plus qu’aujourd’hui, selon la distance. Enfin, pour les zones isolées, il existe le satellite, proposant également jusqu’à 20 Mbps. D’ici à 2020, nous aurons donc des solutions très haut débit pour 100 % du territoire.
Non seulement la fibre optique représente un atout énorme en terme de débit, mais elle est, de plus, insensible aux parasites, ce qui, par exemple, supprime les phénomènes d’écho pour la voix sur IP. Propos recueillis par François-Xavier Beuzon
La Lettre Valloire : Mais pourquoi cette course à la technologie ? Yves Scaviner : Nous sommes à un stade où le développement des usages est tout aussi important que celui des réseaux. Le très haut débit rend, par exemple, possible des services de maintien à domicile pour des personnes isolées et fragilisées par l’âge ou la maladie. Avec l’échange de données, les relations entre les citoyens et les administrations gagnent en fluidité et en efficacité et cela ne fait que commencer, avec l’émergence de l’open-data. L’enseignement et la formation pourront se faire à distance et les entreprises multiplieront à l’avenir visioconférences ou travail collaboratif, télétravail, etc.
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Aménager PATRICE MARTIN-LALANDE, DÉPUTÉ ET 1ER VICE-PRÉSIDENT DU CONSEIL GÉNÉRAL DE LOIR-ET-CHER
L’initiative publique complètera les projets privés Le Conseil général pilote le déploiement du très haut débit (THD) dans le Loir-et-Cher. La date de 2022 a été retenue pour l’achèvement du programme. Si la répartition exacte des investissements entre puissance publique et opérateurs privés est encore floue, l’engagement sera tenu : l’intégralité du territoire départemental sera raccordée d’ici à dix ans. La Lettre Valloire : Quel rôle doit jouer le Conseil général dans l’équipement numérique du Loir-et-Cher ? Patrice Martin-Lalande : Dans le domaine des télécommunications, que ce soit en matière de téléphonie mobile ou de haut débit, le Conseil général n’avait aucune compétence au regard de la loi. C’est de notre propre initiative que nous avons investi quelque 3 M€ ces huit dernières années dans le cadre de notre mission globale d’aménagement du territoire : nous avons ainsi participé à la construction de nouveaux émetteurs de téléphonie mobile, ainsi qu’à l’installation de centraux téléphoniques complémentaires et de sous-répartiteurs dans des zones d’ombre (NRA ZO), tout cela afin d’améliorer le débit internet sur l’ensemble du département. Mais l’avenir, c’est le très haut débit et le Conseil général n’en sera pas absent non plus. Cette fois, la loi a prévu que les collectivités territoriales – Départements ou Régions – établissent un Schéma directeur territorial d’aménagement numérique (SDTAN). Ce document, dont nous avons achevé la rédaction l’an passé, fixe un objectif, celui que tout
Patrice Martin-Lalande a inauguré récemment des infrastructures de téléphonie mobile dans la commune rurale de Courmenin, en Sologne.
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le Loir-et-Cher ait accès au très haut débit en 2022 : environ 70 % de la population l’aura par la fibre optique, le solde grâce à des technologies alternatives, que ce soit la 4G, le satellite ou le VDSL2, une technologie qui permet d’obtenir des débits plus élevés sur une paire de câbles de cuivre. La Lettre Valloire : Quelles seront les modalités de ce déploiement ? Patrice Martin-Lalande : Les opérateurs privés se sont engagés à installer la fibre optique sur le territoire d’Agglopolys (dans sa version du 1er janvier 2011, soit 28 communes), ainsi qu’à Vendôme et à Romorantin. Pour le reste, ce sera un mix entre opérateurs et puissance publique. Plusieurs questions restent toutefois posées sur le calendrier des travaux dans les zones de déploiement prioritaires (les zones rurales à faible densité), que les opérateurs se sont engagés à couvrir dans les dix ans à venir. En Loir-et-Cher, cela concerne pas moins de 40 % du territoire. Nous leur avons demandé de fixer un ordre des priorités : j’attends leurs réponses. La Lettre Valloire : Quel est le coût du déploiement du très haut débit dans le Loir-et-Cher et connaît-on la part prise par chaque acteur ? Patrice Martin-Lalande : Selon le chiffrage du SDTAN, le coût global du raccordement de l’ensemble du Loir-et-Cher au très haut débit avoisine les 80 M€. Le quart de cette enveloppe concerne le réseau de collecte – l’équivalent de la route nationale – le solde, les dessertes locales, c’est-à-dire la partie du réseau qui va jusqu’au domicile de l’abonné. Nous attendons des informations sur l’existant de la part de France Télécom : nous devrions savoir à quel prix il faudra compléter l’enveloppe. Mais il y a un principe : l’initiative publique complètera l’investissement privé. Le plus grand nombre possible d’acteurs sera mis à contribution. Cette année, un syndicat mixte sera créé dans ce but : il associera le Département, la Région et les EPCI (établissements publics de coopération intercommunale). Propos recueillis par François-Xavier Beuzon
Guillaume Peltier préfère la Sologne Le leader de la droite forte quitte professionnellement Tours pour la Sologne. Le choix d’un lieu, mais aussi d’un avenir.
C’
est la rencontre avec Claude Beaufils, vice-président du Conseil général de Loir-et-Cher, qui a décidé Guillaume Peltier à installer son entreprise de communication à Neung-sur-Beuvron, au plein cœur du fief de l’ancien patron de Panodia et à deux pas de l’Ecoparc. « Je suis un homme de coup de foudre, explique le jeune (36 ans) leader de la Droite forte, passé en quelques années de l’anonymat à l’une des vice-présidences de l’UMP. Et Claude Beaufils, son discours, son parcours, m’ont séduit. J’ai eu envie de venir développer ma société Com1+ chez lui ». Ses 7 salariés ont tous accepté de quitter leur immeuble cossu de la très tourangelle avenue de Grammont pour le suivre. Dès cet été, ils rejoindront leur nouveau lieu de travail en Sologne. « J’ai un atout. Mes colla-
borateurs ont tous entre 25 et 35 ans. A cet âge, on est mobile ». Pour loger son équipe, qui devrait compter une douzaine de personnes d’ici deux à trois ans, Guillaume Peltier a acheté des locaux dans le bourg de Neungsur-Beuvron. « Je m’endette pour vingt-cinq ans, preuve que je veux rester». Car on lui a souvent reproché son nomadisme. « Faux, répond-il à des détracteurs. Je vis à Tours depuis dix ans et j’ai des attaches tourangelles par mon père, originaire de Tauxigny, aussi bien que solognotes par mes grands-parents maternels. Enfant, je passais toutes mes vacances chez eux, près de Ligny-le-Ribault, où ils résident encore ». Fidèle à lui-même, Guillaume Peltier déborde de projets. Il imagine le futur de sa « Lettre de l’opinion », de ses activités autour de la communication
digitale, de l’e-reputation, des stratégies d’influence, ou encore l’organisation de séminaires d’entreprises… Et pas question d’abandonner la politique, sa passion. « Je viens ici avant tout pour un projet professionnel, mais je conserve mes ambitions ». L’avenir dira où elles s’enracinent. François-Xavier Beuzon
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Aménager
Le chantier ouvert de la Aller aussi facilement du nord au sud que d’est en ouest pour favoriser l’essor économique et l’aménagement du territoire départemental : tel est l’enjeu de la mise à deux fois deux voies de l’axe Vendôme – Blois – A 85.
C’
est le grand projet routier de Maurice Leroy, président du Conseil général, et des élus du Département : assurer au Loir-etCher une desserte rapide vers toute l’Europe, grâce au doublement de l’axe allant de Vendôme vers la vallée du Cher et l’A 85, en complément de l’axe Atlantique–Ile-de-France que constitue l’A10. L’objectif, en désenclavant la Sologne et le Vendômois, est pour l’agglomération blésoise de ne plus être en retard par rapport à Tours et Orléans qui bénéficient depuis longtemps d’une « croix » autoroutière permettant de rallier vite les quatre points cardinaux de l’Hexagone. Il s’agit aussi d’un « fort enjeu de développement économique », insiste Yvan Saumet, président de la CCI. Même s’il faudra patienter jusqu’en 2020, voire 2030, pour emprunter la RD 957 et la RD 956 à 2x2 voies, plusieurs tronçons et contournements ont déjà été réalisés pour fluidifier ou éviter la traversée de communes. C’est le cas de Vendôme. L’essentiel des travaux, destinés à empêcher un millier de poids lourds de transiter chaque jour à travers la ville en les rabattant vers la route du Mans, seront quasiment achevés en 2014 lorsque le troisième tronçon entrera en service, reliant la RD 917 (Vendôme–Montoire) à la RN 10. Plus au sud sont également terminées les déviations de La Chapelle-Vendômoise et de Fossé. Il reste à aménager divers carrefours et surtout le contournement du Breuil. Au sud de l’agglomération blésoise, la déviation de Contres (13 M€) est en service depuis 2012, tout comme le premier tronçon de Cellettes et ses 3,5km. Après quelques péripéties, les acqui-
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sitions foncières sont terminées pour les trois derniers kilomètres du tracé, ce qui a permis d’engager les travaux des ouvrages d’art et des fouilles archéologiques préventives. La mise en service complète devrait être effective à l’horizon 2015 pour un coût total de 22M€. Les études sur la déviation de Chémery ont également débuté. L’enquête publique devrait démarrer en 2014 avec, en ligne de mire, un achèvement d’ici à 2020. Enfin est en projet l’amélioration du giratoire dit de la Patte d’oie (intersection des routes de Mont-près-Chambord, Cellettes et Romorantin), toujours au sud de l’agglomération. «L’ensemble de ces travaux d’aménagement du territoire,
d’importance régionale, seront financés à 100 % par le Conseil général, la Région s’étant désengagée des grands travaux routiers, bien qu’elle soit en charge du Schéma régional des infrastructures », regrette Maurice Leroy. En revanche, c’est à trois que le Département, Agglopolys et la CCI de Loir-et-Cher ont financé l’étude qui a conclu en 2012 à la nécessité d’un deuxième échangeur au nord-ouest de Blois, entre l’usine Poulain et l’hypermarché Cora. « Avec l’agglomération blésoise, le Loir-et-Cher dispose d’un superbe magasin, dont on n’a pas le droit de rater l’entrée », insiste Yvan Saumet. Même s’il y a unanimité
La bataille du rail… à grande vitesse Comment rejoindre rapidement Paris en train à partir de Blois ? Grâce à une desserte efficace jusqu’à la gare d’Orléans-Les Aubrais, répondent de manière consensuelle Agglopolys et la Ville de Blois qui ont lancé la bataille dans ce sens avec le soutien du Département et de la CCI. Pas question d’envisager une autre solution, navette en car ou réactivation d’une ligne ferroviaire entre Blois et la gare TGV de Vendôme. Pour autant, il ne s’agit pas de négliger cet atout : « Il faudra que les trains de la ligne TGV Paris-Bordeaux ne fassent pas que traverser notre région et obtenir au moins un arrêt supplémentaire à Vendôme », plaide Yvan Saumet, président de la CCI et vice-président de la CCIT. Les quatre institutions placent donc en priorité leurs espoirs dans un raccordement à l’hypothétique ligne TGV POCL (Paris-Orléans-ClermontFerrand-Lyon), prévue à l’horizon 2025. Cette ligne est « indispensable », insiste-t-on au Département, car la ligne TGV entre Paris et Lyon est vouée à saturation, le trafic devant bondir de 30 millions de voyageurs en 2012 à 50 millions en 2025. Tout comme l’association d’usagers BloisParis Illico (qui réclame un ou deux trains supplémentaires directs s’arrêtant aux Aubrais, mais sans changement en gare d’Orléans), soutenue par Blois et Agglopolys, les élus pressent donc la SNCF et la Région d’améliorer le cadencement et la vitesse des trains. Mais aussi « la qualité du service », insiste Louis Buteau, vice-président d’Agglopolys.
desserte routière
sur l’intérêt et le lieu du projet, il faudra au moins une dizaine d’années pour qu’aboutissent les négociations avec Cofiroute et l’Etat, peu enclins à financer de tels travaux en période de vaches maigres. « Ce qui importe, c’est que le projet soit inscrit dans la révision des différents PLU des communes de l’agglomération, même si les avis divergent sur le calendrier de réalisation », rappelle le président de la CCI. « On ne peut pas dissocier la question du deuxième échangeur du développement économique de l’agglomération, précise de son côté Stéphane Baudu, vice-président d'Agglopolys en charge de l'aménagement du territoire. La priorité est d’achever les zones d’activité près de l’échangeur actuel et de traiter les différents points noirs pour fluidifier la circulation autour des giratoires à l’est de Blois». Afin de réduire l’encombrement aux heures de pointe du giratoire de Cap Ciné, les collectivités sont d’accord pour alléger le trafic venant du sud de l’agglomération grâce à la construction, sans perturber le trafic actuel, d’un ou-
vrage entre ce giratoire et le pont de la ligne SNCF, qui conduirait les véhicules directement au carrefour Schuman. Cette solution, « provisoire », simplifierait les travaux ultérieurs sur ce giratoire, à moindre coût. Elle pourrait même devenir « définitive » en réglant le problème ou en reportant sa résolution à longue échéance,
estime-t-on au Conseil général. Le coût approximatif de l’opération de 3 à 5 M€, réalisable d’ici à 2015-2020, sera majoritairement financé par le Département, avec la participation d’Agglopolys.
La déviation de Vendôme, un chantier déjà réalisé.
Jacques Huguenin
Le Breuil prend son envol 2013 est une année capitale pour l’aérodrome du Breuil qui verra s’achever la construction d’une nouvelle aérogare permettant d’accueillir des pilotes 24 h/24, d’une tour de contrôle de 12 mètres de haut, d’un bâtiment pompiers de niveau 2 de sécurité dans la lutte contre les incendies d’aéronefs et d’un nouveau restaurant. Ces équipements vont renforcer l’activité loisirs de l’aérodrome (20 000 mouvements par an), accentuer sa vocation à accueillir l’aviation d’affaires et favoriser le développement des entreprises de maintenance présentes sur le site. La ZAC de Blois-Le Breuil, qui héberge déjà 13 entreprises (80 emplois), devrait par ailleurs s’agrandir de 18 ha, destinés en priorité à l’implantation d’entreprises dédiées aux activités aéronautiques ou high tech.
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Développer
Usine Treca à Mer.
Des richesses cachées qui ne demandent qu’à s’épanouir Ce fait n’est pas assez connu : le Loir-et-Cher, qui est le 70 e département français en terme de population, occupe le 22e rang au classement des territoires français les plus industriels. Et comme nous l’ont démontré Yvan Saumet et Jean-Baptiste Anginot, respectivement président et vice-président de la CCI 41, dans l’interview qu’ils nous ont accordée, cette richesse jalousement entretenue par une culture de proximité et de réseaux fait preuve d’une étonnante capacité de résistance à la crise. Ce tissu de PME devrait bénéficier de plusieurs initiatives de soutien public tels que le développement de clusters thématiques ciblés ou l’installation à Contres d’un incubateur dédié à l’agroalimentaire. L’industrie, si prégnante – sait-on que Denis Papin, l’inventeur de la machine à vapeur, est originaire de Chitenay ? – n’est pas l’unique poumon économique du Loir-et-Cher. L’agriculture 18 La Lettre Valloire - Hors-série Mars 2013
– le département est le seul territoire français à rassembler sur un même terroir l’ensemble des productions françaises – mais aussi le tourisme dopé par l’attractivité du patrimoine monumental – les fameux Châteaux de la Loire… – et des réussites fulgurantes récentes et plus exotiques (le zoo de Beauval qui a fêté son millionième visiteur) participent aussi à son essor. Un essor qui permet à cette terre d’équilibre de retenir sa population et ses entreprises. Mais il aurait été injuste de passer sous silence la richesse encore une fois méconnue des artisans et des métiers d’arts qui font le miel de zones rurales délaissées par des entrepreneurs plus « classiques ». Parfois plébiscitées par les donneurs d’ordre du luxe, ces pépites qui héritent de savoir-faire séculaires constituent autant de passerelles entre le passé et la modernité.
YVAN SAUMET, PRÉSIDENT DE LA CCI DE LOIR-ET-CHER ET JEAN-BAPTISTE ANGINOT, VICE-PRÉSIDENT EN CHARGE DE L’INDUSTRIE
« Le potentiel de l’industrie en Loir-et-Cher est intact » Dans une interview croisée, le président et le premier vice-président de la Chambre de commerce et d’industrie dessinent les perspectives d’une activité qui a fait preuve d’une forte capacité de résistance à la crise. La Lettre Valloire : Les perspectives de l’industrie en Loir-et-Cher sont-elles bien orientées ? Yvan Saumet : Tout d’abord, reconnaissons l’importance du secteur industriel de ce territoire qui est parfois sous-estimée. Le Loir-et-Cher est tout de même le 22e département industriel alors qu’en terme de population, il n’occupe que la 70e place ! Si nous n’avons pas été totalement épargnés par la désindustrialisation, nous avons été moins accablés que d’autres territoires, très proches du nôtre. Nous souffrons, c’est évident! Les effectifs employés par ce secteur ont un peu diminué, mais celui-ci est toujours debout et avec de belles perspectives. Les exemples de cette résistance sont nombreux, y compris dans l’automobile. Bien sûr, la fin de Matra Automobile, qui est tout de même un peu derrière nous, a pesé; bien sûr la fermeture de ThyssenKrupp à Vendôme entache le bilan, mais d’autres acteurs tels que Procter, Delphi, Nacam, ainsi que leurs sous-traitants locaux, ont repris le flambeau. Ce territoire fait preuve d’une étonnante capacité de résilience.
côté, le système économique (compétitivité, obsolescence) détruit des capacités industrielles et de l’emploi. Mais au sein même de ce processus de destruction surgissent des opportunités de croissance et de restauration de nouvelles capacités. Il est indispensable de les encourager. Il y a, en Loiret-Cher, des entreprises qui développent des concepts innovants. Ces bonnes idées ne sont pas seulement valables pour le Loir-et-Cher et peuvent très bien s’exprimer à l’international et sur des marchés nouveaux qui ne correspondaient peut-être pas strictement à l’idée initiale. Yvan Saumet : Notre point fort, c’est de ne pas dépendre d’un secteur trop dominant. Nos PMI sont en capacité de transférer leurs compétences et leurs savoir-faire d’un marché à l’autre. J’ai pu le constater encore récemment dans le cadre du réseau d’affaires dédié au dispositif médical, encore assez informel, auquel je participe. Les entrepreneurs dans le Loir-etCher savent jouer la carte du décloisonnement, en s’appuyant
Yvan Saumet
Jean-Baptiste Anginot : Cette richesse s’exprime tant par la diversité des métiers, des secteurs que de la taille des entreprises ainsi que par leur capacité à transférer leur savoir-faire d’une application industrielle à une autre. Je crois d’ailleurs qu’il est sans doute temps de sortir d’une opposition trop figée entre les notions de sous-traitant et donneur d’ordre. On est toujours un peu le sous-traitant de quelqu’un… Les PMI en Loiret-Cher ont très bien compris qu’elles ne pouvaient pas se contenter de reproduire des savoir-faire figés en attendant les commandes fermes de quelques clients historiques. La Lettre Valloire : C’est donc la sérénité qui prédomine... Jean-Baptiste Anginot : Il est difficile d’être serein face à un contexte qui reste difficile. Disons que nous devons affronter une logique économique de destruction créatrice qu’a très bien caractérisée l’économiste Joseph Schumpeter. D’un La Lettre Valloire - Hors-série Mars 2013 19
Développer
sur la qualité des réseaux, des clubs et des clusters qui leur sont proposés et qui sont naturellement liés à la CCI. Les industriels chassent en meute en Loir-et-Cher… La Lettre Valloire : Quelles politiques prioritaires entendez-vous mener au cours des prochaines années ? Yvan Saumet : Nous avons la volonté d’agir dans le domaine de la formation en nous appuyant sur notre puissante tradition historique en la matière. Nous allons ainsi prochainement renforcer les capacités du Cimi. Ce centre de formation continue emploie une quarantaine de collaborateurs et propose des sessions très appréciées par les industriels, notamment en maintenance industrielle. Ces capacités supplémentaires seront dédiées à la robotique. Par ailleurs, nous voulons encore davantage développer notre approche de réseaux d’affaires et de clusters thématiques. Aujourd’hui, nous comptons déjà une quinzaine de clubs dédiés, par exemple au développement durable, à la production. Shop Expert Valley, un cluster qui s’appuie sur de belles entreprises locales spécialisées dans l’aménagement de magasins, constitue un des fleurons de ce dispositif. Le réseau consacré au dispositif médical que j’évoquais tout à l’heure est également prometteur. Jean-Baptiste Anginot
Jean-Baptiste Anginot : Toujours dans le registre des soutiens thématiques, nous misons beaucoup sur la création à Contres d’un incubateur dédié à l’agroalimentaire. Il n’est pas normal que notre territoire soit aussi bien placé en matière de production agricole primaire et aussi mal en matière de transformation. Ce projet, qui sera déployé au cœur d’une commune qui fait figure de haut-lieu de la transformation agroalimentaire en Loir-et-Cher, représente un investissement de 4 M€ dont 1,5 M€ pour la première tranche. Cet incubateur permettra à de jeunes entreprises innovantes de valider leur projet en profitant de l’expertise des entreprises du secteur déjà implantées.
Yvan Saumet : Notre politique de soutien à l’industrie ne sautera pas l’étape indispensable du financement. La CCI va ainsi mettre sur pied un fonds qui sera dirigé par Jean-Baptiste Anginot et sera doté d’environ 1,5 M€ ; il proposera des tickets compris entre 50 000 et 150 000 €. La cible, ce sont des PME/PMI employant entre 10 et 250 salariés en quête de financement d’un projet innovant. Ces prêts d’honneur sans intérêt, dotés d’une franchise de remboursement de deux à trois ans, doivent permettre aux entrepreneurs de bénéficier d’un effet de levier auprès des banques privées pour faire vivre des programmes de développement… qui ne seront d’ailleurs pas tous forcément industriels. Nous ne souhaitons pas passer à côté d’un nouveau ZooParc de Beauval ou d’un nouveau Cap Ciné ! Jean-Baptiste Anginot : Je tiens à souligner que le comité d’engagement de ce fonds sera présidé par une personnalité indépendante et reconnue, en l’occurrence Jean-Pierre Bichon, l’ancien directeur général délégué du CIC Ouest. Nous souhaitons faire preuve d’une grande flexibilité. Pas question de recaler des projets si l’entreprise ne rentre pas tout à fait dans le profil type. La Lettre Valloire : Ne pensez-vous pas qu’il est nécessaire de réhabiliter l’industrie auprès de l’opinion et en particulier auprès des jeunes ? Jean-Baptiste Anginot : C’est exact ! Les industriels n’ont peut-être pas tout fait pour promouvoir leurs métiers, notamment auprès des jeunes. Mais c’est la société française dans son ensemble qui doit s’interroger sur cette mauvaise appréciation. Oui, l’industrie, y compris dans le Loir-et-Cher, propose des carrières passionnantes et correctement rémunérées. Et il n’est pas normal que beaucoup de métiers de ce secteur soient sous tension. Récemment, un job dating organisé à Vendôme et consacré aux métiers industriels n’a réussi à attirer qu’une vingtaine de jeunes… Yvan Saumet : 2013 sera l’année de l’industrie. Nous allons dans cette perspective nous associer à différentes manifestations, notamment à la Nuit de l’Orientation et au tricentenaire de la mort de Denis Papin qui, comme chacun le sait, est né à Chitenay, près de Blois. Par ailleurs, je me demande si le Loir-et-Cher, terre d’industrie, ne serait pas fondé à proposer l’accueil d’une antenne de la Cité des Sciences et de l’Industrie… Propos recueillis par Jean-Christophe Savattier
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Publi-reportage
la communication et l’édition à 360° A Blois, la nouvelle société RCROSSMEDIA propose à ses clients une solution complète pour sa communication, de la gestion de ses événements au web en passant, bien entendu, par l’impression. « Nous sommes un faiseur multi-canal », précise Antoine Rollin, son fondateur.
«T
out est parti de conversations avec mes clients et d’une réflexion sur leurs besoins », explique Antoine Rollin, fondateur de la SAS RCROSSMEDIA et gérant de l’Imprimerie Rollin, qui se partagent 1 600 m2 de locaux rue des Onze Arpents, au nord de Blois. Les mutations du métier d’imprimeur, la dématérialisation des documents autrefois imprimés exclusivement sur papier, notamment au profit de la communication numérique, méritaient bien le positionnement d’une nouvelle offre. RCROSSMEDIA, qui s’appuie sur les compétences d’une équipe de spécialistes, rompus aux dernières techniques de la création numérique, conseille et accompagne ses clients vers des moyens de communication et d’édition complets, à 360° en quelque sorte. « Notre offre se décline en trois mots, des anglicismes qui résument bien notre démarche, décrit Antoine Rollin : Event, Web, Print ».
« La force d’une offre à trois facettes » EVENT pour créer une signalétique ou une PLV, habiller un stand, éditer des documents pour les salons, concevoir un kakémono ou des cadeaux publicitaires. WEB va au-delà de la simple conception d’un site, crée et met en ligne des solutions e-commerce, e-catalogues, e-pub ou des campagnes d’e-mailings avec analyse des retours.
VERT COMME L’ESPOIR Fondée en 1954 à Contres, une commune où sont nées beaucoup d’entreprises du département, installée sur la zone d’activité des OnzeArpents, à Blois, depuis 2001, l’Imprimerie Rollin s’habille de nouvelles couleurs en 2013. Avec un nouveau logo, dont le vert laisse deviner les préoccupations environnementales de l’entreprise, et une mention complémentaire « par nature », qui les précise encore plus. En généralisant l’utilisation de papiers au label PEFC pour « promouvoir la gestion durable de la forêt », l’Imprimerie Rollin regarde vers les générations futures. Le vert, c’est aussi la couleur de l’espoir.
PRINT, c’est le métier depuis plus d’un demi-siècle de l’Imprimerie Rollin, la société sœur, qui dispose d’une riche gamme d’outils de pré-presse et d’impression. Bien entendu, la force de cette offre à trois facettes est de favoriser les synergies entre les medias afin d’optimiser l’impact de la communication des clients. « Nous souhaitons vraiment nous positionner, conclut Antoine Rollin, comme un faiseur multi-canal capable de mettre en œuvre les solutions les plus efficaces et les plus innovantes dans le respect du meilleur rapport qualitéprix. »
RCROSSMEDIA rue des Onze-Arpents, 41000 Blois – 02 54 74 62 10
Développer JACQUES BONNEVILLE, PDG DE LA SOCIÉTÉ MATRA MANUFACTURING & SERVICES
« Le vélo électrique, nouvel espace de Matra » Toujours installé à Romorantin où il emploie aujourd’hui 95 salariés, Matra s’est réorienté vers la construction de véhicules légers électriques, principalement de deux-roues. Son succès, qui repose autant sur la notoriété de la marque que sur la conception de batteries innovantes, offre des perspectives de développement que nous dévoile son pdg Jacques Bonneville. La Lettre Valloire : Quelles sont les perspectives du marché du vélo électrique ? Jacques Bonneville : Notre priorité était de devenir leader du marché français, puis de s’attaquer à l’Europe du Nord, un marché de plus de 2 Md€. En 2013, 400 000 vélos électriques se vendront en Allemagne, 170 000 aux Pays-Bas et à peine 50 000 en France ! Dès la fin de l’année, nous exporterons en Israël, en Afrique du Sud, aux Etats-Unis et au Brésil. Si l’export représente actuellement 10 à 15 % de nos ventes, l’objectif est de passer à 50 % d’ici à trois ans. Aux Etats-Unis, on est passé en cinq ans de 10 000 à 100 000 vélos électriques vendus chaque année, soit deux fois plus qu’en France. Les Américains recherchent des marques leaders en Europe. Grâce à internet, le marché s’est ouvert : nous pouvons nous appuyer sur notre marque et sur les atouts du made in France, car nos gammes sont conçues et assemblées à Romorantin. Notre marque a une très forte notoriété à l’international tout en étant fortement ancrée en Loir-etCher, où travaillent 95 commercial. Après salariés, dont 20 au service avoir développé nos produits en France, nous en-
tamons donc une phase d’internationalisation : c’est une vraie satisfaction d’avoir su tourner la page. La Lettre Valloire : Où en sont les marchés du scooter et du quadricycle ? Jacques Bonneville : Ce sont des marchés matures, c’est pourquoi nous avons recentré nos efforts sur les batteries, à la fois pour les particuliers et les flottes d’entreprise. Le marché du scooter se développe vite grâce aux services de messagerie et de livraison, où les économies réalisées par rapport aux deux-roues thermiques se retrouvent directement dans les bilans. Une flotte de 5 scooters électriques Matra ne coûte que 6 € par jour par scooter, entretien et garantie inclus ! Et comme le principal frein est l’autonomie kilométrique, nous nous avons investi près de 100 M€ depuis 2006 dans les nouvelles technologies afin de développer des batteries Haute Densité sans équivalent sur le marché, intégrant un procédé de refroidissement interne qui évite tout échauffement inhérent à l’utilisation du lithium et autorise des durées de vie deux à trois fois supérieures aux batteries classiques. Nous avons développé des systèmes de fi-
Une marque internationalement connue Née en 1941 pour fabriquer des armements, activité progressivement abandonnée par la fusion avec British Aerospace, puis avec l’Aérospatiale, Matra a conquis ses lettres de noblesse avec l’automobile. Championne du monde de Formule 1 avec Jackie Stewart en 1969, vainqueur des 24 heures du Mans trois années de suite, la marque est surtout connue en Loir-et-Cher pour avoir conçu le premier monospace de l’histoire, l’Espace commercialisé par Renault. Le départ des lignes d’assemblage vers les usines normandes de la régie sonnaient le glas de l’activité automobile romorantinaise en 2003.
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futuristes, nous pourrions stocker l’énergie dans les containers et absorber les pics de tension du réseau.
nancement et d’échanges comme le Bat’lib, des batteries amovibles avec des stations de charge mobile qui sont utilisées sur nos scooters électriques. Un système de badge est également en développement. Ces procédés uniques et sûrs suscitent l’intérêt de constructeurs et d’entreprises pour de multiples applications. La Lettre Valloire : Ces batteries ouvrent-elles des opportunités sur d’autres marchés ? Jacques Bonneville : Via notre partenaire américain AllCell Technologies, nous avons des contacts avec des entreprises du secteur aéronautique. Nous avons également l’exclusivité en Europe, ce qui ouvre des perspectives tant sur le marché des professionnels que celui du grand public. Des applications sont ainsi possibles pour l’entretien d’espaces verts, où les tondeuses autoportées peuvent être alimentées en batteries lithium. Il y a des applications connexes sur les petits marchés, par exemple avec les drones. C’est une course au poids et le lithium est moins lourd. Nous pouvons jouer avec l’effet de volumes : notre système nous permet de stocker une grande quantité d’énergie avec le moins de place possible, de façon sécurisée. Notre objectif est de nous concentrer sur les vélos et scooters, afin de développer des applications sur des produits annexes mais aussi de proposer du stockage et recyclage d’énergie. Nous pourrions constituer des « réservoirs » pour stocker l’énergie de l’éolienne ou du solaire, par exemple, à titre individuel. Cela pourrait permettre de compenser sa propre consommation, à l’instar d’une prise plug-in. C’est une nouvelle relation à l’énergie ! Dans des projets très 24 La Lettre Valloire - Hors-série Mars 2013
La Lettre Valloire : Quelles pistes proposez-vous pour associer Matra au développement du département ? Jacques Bonneville : Le Loir-et-Cher détient un patrimoine touristique unique en France. Nous proposons de développer un système de pistes cyclables entre les différents sites à visiter, avec mise à disposition de vélos électriques. Il faut organiser la mobilité douce dans le cadre du développement du tourisme vert. A long terme, une autre piste est celle de la mobilité urbaine et de l’intermodalité. Il faut proposer des solutions comme la location de scooters, d’engins à trois roues, de trottinettes et vélos pliables que l’on emmène avec soi pour faire les derniers kilomètres. Les besoins évoluent et il faut proposer une mobilité sur de courtes distances. Bien d’autres applications sont envisageables avec les véhicules électriques : livraison dernier kilomètre en ville, service aux personnes isolées, sans oublier de développer des filières de formation associées aux véhicules électriques et au tourisme. Propos recueillis par Elise Pierre
Un virage à 90 ° bien négocié Depuis la cession de son bureau d'études automobile à la Société Pininfarina SPA en 2004, Matra Automobile, devenue Matra Manufacturing & Services, a pris un virage à 90°. En réorientant ses activités vers le transport électrique de proximité, Matra a fait office de précurseur et s’est positionné sur un marché qui représente aujourd’hui 2 Md€ de CA. En France, l’an passé, Matra occupait une place de leader avec 20 % de part de marché du vélo électrique et 25 % du scooter électrique, devant Peugeot et Yamaha. Ces véhicules légers, moins lourds en investissements, pour lesquels l’énergie électrique est parfaitement adaptée dès lors qu’il s’agit de déplacements de proximité, présentent un réel avantage économique.C’est une vraie alternative non polluante à la voiture pour les petits trajets et les liaisons intermodales.
La Lettre Valloire - Hors-sĂŠrie Mars 2013 23
Développer
Une agriculture innovante et Diversité, qualité et technicité sont les maîtres mots de l’agriculture en Loir-et-Cher, l’un des rares départements à rassembler toutes les productions agricoles françaises.
I
l pousse de tout, en quantité et en qualité, en terres de Loir-et-Cher, grâce à la motivation de leurs exploitants. « Les acteurs de l’agriculture départementale ont établi un plan stratégique face aux défis (économiques, climatiques, énergétiques…) qu’elle doit relever », indique Arnaud Bessé, vice-président de la Chambre d’agriculture, en charge du Projet agricole départemental. «Nous sommes engagés dans une démarche visant à répondre aux besoins du terrain et à faire émerger des projets clairs et bien ficelés », rappelle ce céréaliculteur, éleveur de poulets certifiés qui exploite 130 ha à St-Marc-duCor (Perche). Si le Loir-et-Cher est un département à l’agriculture performante et variée, il le doit notamment au sens de l’in-
novation et du travail en groupe dont font preuve la majorité de ses agriculteurs-éleveurs. A Maves, Benoît Lonqueu a ainsi commencé en 1989 à cultiver 95 ha de terres beauceronnes « au potentiel aléatoire ». Il en exploite aujourd’hui 165, dont 40 à 50 consacrés aux semences, « domaine hyper-stratégique, à la base de toute la chaîne alimentaire », à forte valeur ajoutée, mais risqué. Outre des céréales et des asperges vertes, il récolte des semences potagères (carottes et oignons essentiellement) pour le compte de grainetiers réputés (Vilmorin, Clause, Bejo, Nunhems…), à partir d’un cahier des charges précis, et en association avec des apiculteurs locaux (les abeilles étant les artisans de la fécondation des plantes). Aux côtés d’autres agriculteurs, le semencier s’intéresse aussi aux vergers de noyers et a créé un groupement d’employeurs qui gère 13 équivalents temps plein. Innover, c’est aussi ce qui motive Pierre Roger, céréalier installé à Conan depuis 1999, où il pratique « l’agriculture de conservation des sols » sur une grande partie de ses 240 ha. La tech-
nique qu’il utilise pour faire pousser du blé tendre et du colza, à l’instar d’autres céréaliculteurs loir-et-chériens, est celle du « semis direct sous couvert végétal », qui préserve les sols et utilise moins de produits phytosanitaires. L’élevage non plus n’est pas en panne de performances, comme en témoigne l’EARL de Delphine et Alexis Descamps, à Savigny-sur-Braye. Ces deux ingénieurs agricoles ont quitté le Nord pour racheter en 2004 une exploitation de vaches laitières, avec la volonté de concilier vie professionnelle et éducation de leurs trois enfants, grâce à l’appui du Crédit agricole, de la Chambre d’agriculture et du Département qui leur « a ouvert ses bras ». Ils bichonnent 70 vaches qui produisent 600 000 litres de lait de haute qualité par an. Toute la production est destinée aux fromageries Bel de Sablé-sur-Sarthe, fabricant du célèbre Kiri. Les Descamps ont acquis en 2011 un robot qui les libère de l’astreinte biquotidienne de la traite et créé avec d’autres éleveurs une CUMA de désilage qui se charge d’alimenter les bêtes de neuf exploitations. Ils font aussi partie d’un groupe de quinze éleveurs qui étudient un projet de méthanisation collective
d’avenir, diversifiée destiné à transformer les effluents de fumier en énergie verte et à financer un dispositif de retour aux champs des éléments fertilisants nobles et inodores du fumier. « On gagne sa vie dans l’élevage à condition de maîtriser ses coûts, d’innover et d’être bien entourés, insiste Delphine Descamps, car tout seul, on n’est rien». C’est aussi le credo de Cyril Desloges, président du Groupement départemental de développement viticole (GDV) et producteur d’appellation Touraine sur une vingtaine d’hec-
tares, à Monthou-sur-Cher. Les techniciens du GDV apportent leurs conseils et services aux 220 viticulteurs du groupement, qui se préoccupe aussi de favoriser la commercialisation et l’exportation des six AOC du Loir-et-Cher (Cheverny, Cour-Cheverny, Coteaux du Vendômois, Touraine, Touraine-Chenonceaux, Touraine-Oisly). « Nos vins méritent d’être reconnus à leur juste valeur, car leur qualité a beaucoup progressé », plaide Cyril Desloges. A jusJacques Huguenin te titre !
Marionnet, inventeur de fraises C’est la 4e génération de Marionnet aux commandes de l’entreprise de Soingsen-Sologne. Pascal, 42 ans, gère 70 salariés permanents et 500 hectares de plants de fraises, framboises, cassis, groseilles, mûres et asperges vertes ou blanches. Sa PME détient 40 % du marché professionnel et 60 % du marché jardinerie ou vente par correspondance. Elle produit 45 millions de plants par an et en exporte 20 % vers l’Europe et l’Afrique du Nord. « Notre force réside dans la création variétale par hybridation naturelle, explique Pascal Marionnet. Nous avons créé une cinquantaine de variétés, dont la plus connue est la Mara des bois». Toujours en quête de fraises « meilleures en goût, en rusticité, en production, en conservation et en couleur », il vient de lancer la Mariguette et la M, croisements de variétés qui génèrent un fruit à la fois ferme et sucré. En 2005, le pépiniériste a mis sur le marché professionnel un produit « révolutionnaire » : des «tray plants » qui donnent des fruits en deux mois, alors que le producteur devait jusqu’à présent élever pendant six mois à un an des plants racines nues avant d’avoir les fruits. Les ventes explosent.
Présents dans tous les hypermarchés, ce sont les fruits et légumes, issus à 70% de la région, que collectent et conditionnent les 70 salariés de la SEE Janvier à Vernouen-Sologne. Dirigée par les trois frères, Philippe, Alain et Hervé Janvier, l’entreprise vient d’accueillir à son capital deux fonds régionaux qui ont vocation à rester minoritaires : Crédit Agricole Régions Investissement et Sofimac Partners. Ces liquidités devraient leur permettre d’investir dans leur outil de travail, ce qui constitue la clé de leur succès : «Nous avons toujours su investir en machines, en bâtiments et en camions au bon moment ». Bientôt au menu des grands restaurants américains, les sauces au citron safrané de Stéphane Thévenet et Fabrice Bauer ? En 2011, les produits de leur safranière de La ChapelleVicomtesse ont fait mouche auprès de 150 grands chefs et critiques culinaires de l’état de New York. Depuis 2007, le tandem récolte à la main le safran en filament. La production espérée de 3 kg d’or rouge en 2013 serait suffisante pour développer divers produits dérivés: confitures, sauce citron, terrine de cerf ou encore chocolat blond au safran. Fournisseur indirect de l’Elysée, la Fromagerie Moreau, à Pontlevoy, laiterie rachetée en 2012 par l’ingénieur agronome Jean-Luc Bilien, livre en direct 25 crémeries haut de gamme d’Ile-de-France, dont celle qui approvisionne la présidence de la République. Cette SARL est l’unique client de Pascal Huger, éleveur de plus de 400 chèvres dont le lait sert à fabriquer du selles-sur-cher et du sainte-maure-de-touraine. « La Fromagerie doit sa réussite à sa capacité à avoir su vendre à l’extérieur de la région des fromages de qualité irréprochable», estime son gérant. Plus gros expéditeur d’oignons bio en France, la Ferme de la Motte, à Talcy, gérée par cinq associés de la famille Lemaire, regroupe douze cultivateurs de légumes de plein champ (LPC) bio (oignons, échalotes, ail, pommes de terre… ), dont ils conditionnent et commercialisent la production en GMS. Les LPC bio « pèsent» plus de 30% du CA de la Ferme de la Motte.
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Développer
Ces artisans qui la ruralité du En Loir-et-Cher, des artisans implantés en milieu rural parviennent à préserver l’activité économique sur des bassins de vie menacés par le déclin. Ils misent sur l’adaptation de techniques anciennes, une qualité irréprochable et l’attachement au terroir…
L
es artisans en milieu rural sontils les derniers remparts préservant leurs territoires de la relégation ? Souvent dépositaires d’un savoir-faire unique, ces perles enracinent l’activité économique dans des milieux délaissés par les entrepreneurs « classiques ». En Loir-et-Cher, ils sont encore nombreux à participer à la revitalisation de leurs bassins de vie. Fondateur en 1958 à Chissayen-Touraine d’une modeste entreprise, Pierre Chaintron fut l’un d’entre eux. Rachetée en 1997 par son actuel pdg, Alain Gaillard, cette PME, re-
baptisée Maroquinerie CDM, a prospéré. Habilement positionnée sur les marchés du luxe, la société est passée en quelques années de 70 à 300 salariés. Clefs du succès ? La préservation d’un haut standard de qualité et un ancrage sur un terroir qui remplit d’aise les donneurs d’ordre. L’entreprise, qui produit en sous-traitance des portefeuilles, des porte-monnaie, des sacs et des ceintures ; fabrique aussi pour son compte et sous la marque Amboise. « La Maroquinerie CDM vend ses articles à de grands magasins français (Galeries Lafayette, Printemps, Bon Marché) et exporte près de 40 000 ceintures et sacs par an au Japon », se réjouit ainsi Alain Gaillard. Ces petites chapelles du goût et de l’élégance française résistent aux assauts des ateliers du monde standar-
disé. Et ces histoires se répètent… Le cuir de qualité, c’est aussi la passion de Sylvie Buschhoff, la gérante de la Sellerie percheronne, créée à SaintAgil, près de Mondoubleau, en 1985 par son mari, une TPE qu’elle a reprise au décès de celui-ci, en 1995. Sylvie Buschhoff fabrique des selles, harnais et colliers pour chevaux et restaure des capotes et des intérieurs de voitures anciennes. L’entrepreneuse profite à plein du retour du cheval dans nos campagnes et, comme de nombreux artisans en réussite, parvient à marier la tradition avec l’innovation. « Nous avons mis au point deux colliers légers et réglables pour les chevaux de trait qui font leur retour dans les parcs et jardins», indique la gérante de la PME labellisée Entreprise du patrimoine vivant. De plus,
Baural, une pépite en Beauce La principale entreprise de France capable de créer, sur mesure, des matériels de semis et de récolte pour la recherche agronomique, des sociétés de semence, des producteurs ou des coopératives agricoles du monde entier, s’est enracinée à Champigny-en-Beauce. La SAS Baural, crée en 1993 par Alain Baumont et Hervé Gayral, emploie trente salariés pour concevoir et entretenir de véritables « laboratoires roulants destinés à des essais micro parcellaires de semences. Notre secteur ne compte que cinq grands constructeurs dans le monde et Baural commercialise plus de 40 % de sa production dans toute l’Europe, principalement vers les pays de l’Est », expliquent les co-fondateurs de cette PME qui exporte jusqu’en Russie, en Australie et au Chili. La production annuelle se limite à une douzaine de récolteuses, une trentaine de semoirs et quelques autres équipements, mais il s’agit de « prototypes pointus, qui intègrent toutes les technologies mécaniques, hydrauliques, pneumatiques, informatiques, de mesure et d’automatismes dans une seule machine ». Baural se flatte d’avoir la confiance de clients venus de monde entier, informés par le seul bouche-à-oreille flatteur, l’entreprise n’ayant pas de site Internet. Baural étant le dernier constructeur de moissonneuses en France, ses clients parlent d’une Baural pour ses récolteuses, comme on dit un Frigidaire pour un réfrigérateur.
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préservent déclin… la Sellerie percheronne ne limite pas ses productions à sa zone de chalandise. Ces artisans ruraux que l’on disait scotchés à leurs places de village misent résolument sur… le made in Loir-et-Cher. Cette attitude fait depuis 1921, à Chaumont-sur-Tharonne, la renommée de la Menuiserie Guillaume Leteillier, experte en fabrication de tous aménagements en bois, intérieurs et extérieurs, pour l’habitat ancien (portes, fenêtres, meubles, etc.). L’entreprise (une douzaine de personnes) s’est récemment lancée dans un nouveau produit : les Billots de Sologne, des meubles de boucher et de cuisine, « fonctionnels, esthétiques et durables. Nous sommes l’un des derniers fabricants français de ces billots traditionnels, issus du charme, un bois qui n’est plus utilisé en menuiserie traditionnelle », explique Stéphane Gérard. Et ça marche. Ces billots (20 % du chiffre d’affaires) se vendent partout comme des petits pains en France et
A chacun sa niche HAUT DE GAMME… Les Serres et Ferronneries d’Antan, à Savigny-sur-Braye, spécialisées dans la création et la restauration de vérandas et jardins d’hiver, comme la grande verrière de l’Espace Buffon et les serres de deux squares à Paris. Cette PME de 17 salariés, fondée il y a 50 ans et reprise en 2012 par Christophe Bossuat, a devant elle près d’un an de commandes, en France comme à l’étranger.
même en Europe (Suisse, Belgique). Les artisans de bouche relèvent aussi le défi du développement en zone rurale. La chocolaterie Max Vauché (vingt salariés permanents pour 1,5 M€ de chiffre d’affaires) compose l’un des plus beaux exemples de ce parti-pris. Depuis la reprise de l’échoppe d’un confiseur à Blois en 1986, ce chocolatier-créateur s’est implanté à Bracieux dans l’aura du Domaine de Chambord et à Orléans. La base solognote de Max Vauché abrite un laboratoire de transformation des fèves en pâte de cacao, un atelier d’initiation, une boutique, un mini-musée, la reconstitution d’une plantation de cacao et un Choco’ bar extérieur ouvert l’été dernier. En plus d’un accueil soigné, Max Vauché mise sur le strict respect des règles d’hygiène. « Tous nos produits sont emballés, ce qui n’est pas si fréquent dans l’artisanat», rappelle-t-il. Cerise sur le gâteau, la chocolaterie a contribué à redynamiser la commune. « Les familles de salariés et nos 25 000 visiteurs annuels contribuent à faire marcher le commerce et la restauration-hôtellerie de Bracieux ». Ce qui mériterait presque une médaille. En chocolat… Jacques Huguenin
Sylvie Buschoff crée ses propres produits de sellerie à Saint-Agil.
Corinne Gosselin, à Blois, propose des biscuits pour chiens fabriqués main avec des produits 100 % naturels (miel, vanille, cannelle…), commercialisés sur internet ou chez des revendeurs en France et en Belgique, sous la marque Aston's cookies, du nom de la chienne de cette ancienne directrice artistique. « Nous sommes précurseurs sur un marché très urbain, en plein essor », se réjouit-elle. Luxbag MCF conçoit des housses et étuis pour instruments de musique à Monthou-surCher. Cette TPE de trois salariés, dirigée par Daniel Cholet, qui a racheté en 2005 La Gainerie Tourangelle, est labellisée Entreprise du patrimoine vivant et Artisan d’art. Elle vend ses articles pour mélomanes avertis en France et à l’étranger aux facteurs d’instruments, aux écoles et aux magasins de musique. Filière Bois 41, au Poislay, dans le Nord Vendômois, réalise des maisons à ossature bois, aux murs, toits et planchers isolés en paille, avec des performances thermiques supérieures à la réglementation européenne RT 2012. Créée en 2000 par Cyril Natali, un charpentier ancien compagnon du Tour de France, la PME emploie dix salariés. Elle a déjà mené 25 chantiers et espère 3 marchés publics. Maisons bois 2F, à La Chaussée-St-Victor, spécialisée dans la construction de maisons bois basse consommation (BBC) et passives haut de gamme depuis sa collaboration avec l’autrichien Berchtold Holsbau, a été créée par Franck et Fanny Flamermont, frère et sœur aux parcours atypiques. Lui, diplômé d’un BTS tourisme, se passionne en construisant sa propre maison, tandis qu’elle, diplômée d’un Master en psychologie, se réoriente vers un CAP Charpentier et décroche la médaille d’or du meilleur apprenti régional puis le prix d’excellence de la Légion d’honneur. Son compagnon Thibault, diplômé en commerce international, a depuis rejoint la TPE, qui compte 5 salariés, livre 7 à 8 maisons par an et réalise un CA de 670 000 €. MB2F devrait se voir attribuer une aide spécifique du Département en tant qu’entreprise innovante.
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Développer
Une offre sur pour les Le Loir-et-Cher ne s’arrête pas à son patrimoine activité touristique. Conscients de l’évolution de la d’imagination pour proposer des parcours et des
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vec des locomotives comme le ZooParc de Beauval, qui a dépassé l’an passé le million de visiteurs, le Center Parcs de Chaumont-sur-Tharonne et naturellement les prestigieux châteaux de Chambord, Cheverny, Blois ou Chaumont-sur-Loire, l’activité touristique est l’un des moteurs de l’économie du Loir-et-Cher avec près de 3 500 emplois salariés. Et l’attractivité du département a encore été renforcée par l’inscription du Val de Loire au patrimoine mondial de l’Unesco. Mais comment mieux valoriser ces richesses pour s’adapter aux demandes des touristes ? « Il faudra suivre les grandes tendances du marché », suggère Philippe Douin, directeur du Comité départemental du tourisme (CDT). Le travail de réflexion et de stratégie engagé depuis un an par le Conseil général a d’ores et déjà démontré qu’il faudra proposer « des hébergements innovants, des activités adaptées aux familles et des produits sur mesure ». C’est dans cet esprit qu’ont été conçus les pass’ « Les Plus » de l’Office de Tourisme Val de Cher St-Aignan, qui propose gratuitement 23 chèques de réductions ou privilèges à valoir auprès des sites touristiques, activités de loisirs, mais aussi viticulteurs et restaurateurs du territoire. Toujours plus exigeants, les touristes souhaitent aussi bénéficier du meilleur rapport qualité-prix. « Les bonnes affaires sont désormais plus qu’une source d’économie : elles déclenchent chez le consommateur une sorte de frisson », souligne Philippe Douin. Exemple : des opérations comme « 2 fois plus de couette – 2 nuits achetées, la 3e offerte », proposée jusqu’au 25 mars 2013 par l’OTI Blois-Chambord. Pour développer son offre, le Loir-et-Cher peut s’appuyer une offre d’hébergements diversifiée, avec 125 établissements de tourisme classés, 57 établissements de plein air, 406 gîtes ruraux labellisés Gîtes de France, 3 villages de vacances et la résidence de tourisme Center Parcs qui, avec 746 cottages (4 080 lits), représente plus d’un million de nuitées par an. De nombreux établissements rivalisent d’ingéniosité pour proposer une offre toujours plus haut de gamme, à l’instar du domaine des Alicourts, à Pierrefitte-sur-Sauldre, et de la Grande Tortue, un camping du groupe Kawan qui a également obtenu ses 5 étoiles et vient de s’équiper d’un vaste parc aquatique avec toboggans
mesure touristes de demain unique et à ses locomotives du ZooParc de Beauval et de Center Parcs pour conforter son demande et de l’émergence d’un « nouveau touriste », sites et hébergeurs rivalisent services innovants. et jeux d'eau sur plage humide. De plus en plus de lieux d’hébergement cherchent à satisfaire les clients avec des solutions innovantes. « Pour les séminaires comme la clientèle familiale, le spa était devenu indispensable dans notre hôtel », confirme Rodolphe Delord, directeur du ZooParc de Beauval. Boosté par la « Pandamania », l’hôtel « Les Jardins de Beauval » (112 chambres) est « à 98 % de taux de remplissage sur la saison estivale », confirme Rodolphe Delord.
Les travaux pour la construction d’un second hôtel dans le style chinois ont d’ailleurs débuté afin de proposer 128 chambres avec une salle des congrès et une piscine. « Les hébergeurs ont compris que la santé est au cœur des préoccupations de chacun : on est à la recherche de ce qui est bon pour soi », avance Philippe Douin. En témoigne le succès de produits sains, naturels et d’hébergements biocompatibles. Sont apparues ainsi des offres, comme les cham-
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bres d’hôtes de Mesland, qui respectent toutes les règles de basse consommation d’énergie et favorisent le recyclage des matériaux comme de l’eau. Les murs sont entièrement en bois, non-traités et sans colle ; un poêle de masse diffuse la chaleur par rayonnement tandis que la toiture, en partie végétalisée (à base de sedum), assure une isolation optimale. Son fondateur, Fabrice Perret, qui a quitté son salon de coiffure parisien pour s’installer au vert à Chaumontsur-Loire, vient même de lancer un shampoing original, bio, à base de lait de chèvre, sans flacon, sans emballage et sans eau. Une hôtellerie éco-responsable s’est désormais taillée une place de choix en Loir-et-Cher. Pour séduire les familles, sa première clientèle, le CDT a organisé en 2012 une campagne de promotion. S’appuyant sur le guide Les P’tits Curieux, la campagne d’affichage dans le métro a invité les familles de la région parisienne à découvrir une nouvelle « cour de récréation », avec 42 idées de sorties en famille à moins de deux
heures de Paris. Cette opération, menée en partenariat avec Center Parcs, les châteaux de Chambord et Cheverny et le ZooParc de Beauval, a permis au département de montrer la richesse et la diversité d’une offre qui conjugue l’histoire et la culture avec les découvertes ludiques. « Cette démarche collective permet de promouvoir plus que des sites, une véritable destination mettant en valeur la densité de l’offre touristique
ge troglodytique de Trôo propose ainsi des tablettes à ses visiteurs afin qu’ils puissent parcourir le site de façon autonome. Ayant pris l’habitude d’échanger les informations sur les produits via les forums et commentaires en ligne, les touristes de demain seront également de plus en plus impliqués. Avec le développement des systèmes d’échanges de maisons comme du couchsurfing (un réseau social qui
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“ LES URBAINS ET LA FAMILLE, CIBLES PRIORITAIRES DU LOIR-ET-CHER en Loir-et-Cher », commente CharlesAntoine de Vibraye, propriétaire du château de Cheverny. Une opération à renouveler et à relayer par les nouveaux moyens de communication afin de se couler dans la culture de l’écran, via le web, les smartphones et iPad… « La clientèle réserve à 70 % via internet et peut même visiter certains sites virtuellement », confirme Philippe Douin. Précurseur, le villa-
réunit des personnes prêtes à offrir l’hospitalité pour une nuit ou plus, NDLR), les touristes participent à l’évolution de l’offre. C’est dans cet esprit que le Clos Roussely participe, via le site web « mesvignes.com », à une initiative qui permet d’acquérir ses premières vignes et de vivre toutes les étapes de vinification. Elise Pierre
Chambord veut faire place forte Le Domaine de Chambord, qui espère atteindre un million de visiteurs d’ici à 2020, lance d’importants investissements et renouvelle son offre afin, notamment, de séduire la clientèle d’affaires. Une hausse de ses tarifs est prévue pour 2013 (11 € contre 9,50 € en individuel) tandis que le droit d’entrée inclura des promenades en calèche. Pour créer un « beau Chambord » à la hauteur de son rang, le Domaine prévoit aussi la restauration du plan d’eau et la construction d’une maison d’accueil. Dans le prolongement de cette place St-Louis, les allées seront rénovées et un jardin recréé afin « d’appréhender la visite Chambord comme une promenade ». Et pour que les visiteurs s’attardent, le conseil d’administration veut convertir la ferme d’Ormetrou en hôtel de 25 à 40 chambres haut de gamme et l’hôtel StMichel en « auberge de qualité ». L’ancienne maison forestière sera également transformée en gîte. « Nous disposerons ainsi d’une offre de 100 à 150 chambres et deux gammes de restaurants », se réjouit le directeur Jean d’Haussonville.
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Former
Des formations pour un territoire attractif A quoi ressembleront les salles de cours demain? Quelle forme prendront les enseignements ? Apprentissage sur tablette tactile et smartphone, vidéo de tutoriels en e-learning, cours en plusieurs langues ? Afin de rester dans la course nationale et internationale, les établissements du Loir-et-Cher ont d’ores et déjà compris que l’union fera la force. Le département aura son Insa à la rentrée 2013 – le 6e du réseau, fruit de la fusion entre l’ENIVL et l’Ensib – tandis que l’école nationale supérieure de la nature et du paysage (ENSNP) rejoint de son côté le réseau des écoles paysagistes. Le Loir-et-Cher a également pris avec brio le virage des nouvelles technologies, s’appuyant notamment sur les compétences du Cimi à Blois, centre spécialisé dans les domaines de la maintenance, de la production et des techniques industrielles, qui va prochainement s’équiper 34 La Lettre Valloire - Hors-série Mars 2013
d’une plate-forme dédiée à la robotique, un secteur d’avenir. D’autres organismes utilisent déjà largement les outils de formation interactifs pour travailler toujours plus étroitement avec les entreprises où qu’elles soient : simulation vidéo, soutenance de thèse par vidéoconférence… Et avec le développement des réseaux sociaux en ligne, la mutualisation des compétences sera toujours plus aboutie. Le Loir-et-Cher accentue ses efforts pour attirer les compétences sur son territoire et faciliter l’insertion, avec une expérimentation menée avec succès dans le Controis par le biais d’une formation comportementale. Car, si les réseaux doivent offrir une attractivité internationale au département, il lui faudra conserver une longueur d’avance afin de toujours mieux répondre aux besoins économiques des entrepreneurs comme des touristes de demain.
Le Cimi se prépare aux formations de demain A Blois, le centre de conseil et de formation professionnelle spécialisé dans les domaines de la maintenance, de la production et des techniques industrielles accueille des PME-PMI de toute la France et de l’étranger. Labellisé CDT en 2011, le Cimi s’adapte aux besoins économiques des entrepreneurs de demain.
«S
i le Cimi était à l’origine lié à la maintenance, nous avons fait évoluer notre offre car la performance industrielle passe également par le management de la performance globale, aussi bien au niveau des machines, des hommes que des bâtiments », précise son directeur Pierre Larrat, qui souhaite encore moderniser les services et renforcer l’activité de conseil offerte par le centre blésois. Né en 1982 sous l’impulsion de la CCI de Loir-et-Cher, le Cimi s’est développé jusqu’à devenir un centre de conseil et de formation, évoluant au rythme des technologies et des procédures utilisées dans les entreprises industrielles. « Nous avons conçu notre pédagogie au gré des besoins des entreprises, explique Pierre Larrat. Pour toujours compter à l’avenir, il faudra continuer à proposer des actions sur mesure, à mobiliser les nouvelles technologies pour créer des formations courtes, ludiques, car les salariés seront de plus en plus décisionnaires dans leurs choix de formation. » Dans cet univers fortement concurrentiel, le centre blésois se distingue
grâce à son activité de veille de l'évolution des méthodes, des besoins et des normes. En 2012, plus de 220 formations pour les personnels opérationnels de production et de maintenance ont ainsi été créées : responsables, opérateurs, conducteurs de machines, régleurs, techniciens… A ces enseignements se sont ajoutés des formations en maîtrise des énergies & sécurité et en management opérationnel : « Nous travaillons notamment sur le lean management, qui peut être transféré de l’univers industriel vers des industries de services», ajoute-t-il. Formations en e-learning, avec vidéos à l’appui pour se former à la mécanique, et de nouveaux équipements. Le centre respire l’air du temps. « Aujourd’hui, la performance globale de l’entreprise est également impactée par la capacité à appréhender son environnement futur, notamment à travers les éco-énergies ou la robotisation », estime Pierre Larrat, qui souligne combien la France a du retard en matière de robotique. C’est pourquoi le Cimi sera prochainement équipé d’une plate-forme dédiée à ce domai-
Cellule de diffusion technologique auprès des PME/PMI En 2011, le Cimi a été labellisé « Cellule de diffusion technologique » par le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche sur la thématique de la maintenance industrielle. Le Cimi assiste directement les entreprises et plus particulièrement les PME dans la définition de leurs besoins, en participant au développement de leurs activités par le biais de l'innovation et de la technologie et en s'appuyant sur ses réseaux de compétences.
ne. « Nous mettrons à disposition cet outil d’ici à fin 2013 pour permettre aux entreprises de réaliser leurs prototypes, de faire des tests en conditions réelles, avec les robots et le personnel adéquat ». Cet équipement viendra compléter les cinq plateaux techniques du centre (automatismesélectrotechnique, froid-climatisation, mécanique, fluides-oléohydraulique, soudage) qui représentent plus de 1,2M€ de matériels et de logiciels industriels. « Nous devrons nous adapter à la génération des digital native, pour proposer encore de nouveaux outils : simulation sur smartphone, modules interactifs… Les métiers comme les machines et logiciels évoluent si vite que c’est à nous d’avoir toujours un temps d’avance sur les compétences à développer ! », ajoute le directeur qui souhaite à l’avenir mutualiser les ressources de diverses entreprises et organismes, pour proposer des programmes communs. Elise Pierre
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Former
Formation, l’avenir est dans Afin de rester dans la course à l’attractivité, les établissements loir-et-chériens regroupent leurs forces pour offrir des enseignements toujours plus adaptés aux besoins futurs des entreprises. En 2013, le département aura son Insa, fruit de la fusion entre l’ENIVL et l’Ensib, tandis que l’ENSNP rejoint le réseau national des écoles paysagistes. Pôle de recherche et d’enseignement supérieur (Pres) Centre Val de Loire Université et du groupe Insa. « Compte tenu de la taille de nos agglomérations, elles n’auraient pu devenir un Insa à elles seules, estime Romuald Boné, directeur de l’ENIVL de Blois.
neurs. Au sein de l’Insa Centre Val de Loire, quatre départements seront d’abord rassemblés pour la première rentrée : maîtrise des risques industriels (MRI), sécurité et technologie informatique (STI) et énergie, risques et environnement (ERE à Bourges), génie
”
“ LE FUTUR INSA AURA DE FORTES RETOMBÉES ÉCONOMIQUES LOCALES
Romuald Boné, directeur de l’ENIVL de Blois.
R
egroupement, fusion, mariage, alliance… Quel que soit le terme, appartenir à un réseau permet, outre la mutualisation des ressources, de renforcer l’attractivité de l’ensemble des établissements. En témoigne la fusion de l’Ensi de Bourges, de l’ENIVL (École nationale d’ingénieurs du Val de Loire) de Blois et de l’école Hubert-Curien à Bourges, qui ont rejoint le 26 mars 2012 le prestigieux réseau Insa (Institut national des sciences appliquées). Ce futur Insa Centre Val de Loire, dont la création effective est prévue le 1er janvier 2014, le 6e du réseau (voir encadré), associe également l’université d’Orléans (antenne de l’UFR à Bourges) et a reçu le soutien de l’université de Tours, du
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Notre offre de formation manquait de lisibilité : avec plusieurs établissements dotés d’un large panel de compétences, nous pourrons travailler dans une démarche prospective. » Ce futur Insa, qui présente une forte symbiose entre recherche, formation et besoin des entreprises, devrait contribuer de manière significative au développement socio-économique de toute la région. D’autant que la région Centre, la 5e région industrielle française, enregistre un fort déficit du nombre d’ingénieurs formés et que le tissu d’enseignement supérieur du Loir-et-Cher stagne, avec 3 300 étudiants inscrits. Ainsi réunis, les établissements vont pouvoir faire une offre de formation encore plus complète et adaptée aux besoins des entrepre-
des systèmes industriels (GSI) à Blois. D’autres spécialités en génie civil ou développement durable pourront être proposées à l’avenir. « Nous réfléchissons à de nouvelles spécialités, qui nous permettront de nous adapter au marché ». Et le tout, à une heure de la capitale : « Le futur Insa va renforcer notre attractivité, notamment pour la région parisienne, puisque nous devenons en terme de proximité géographique la première école d’ingénieurs du réseau Insa », avance Romuald Boné. Les retombées économiques seront également importantes au niveau local, puisque Blois va notamment changer de physionomie, avec un micro-campus en projet à la sortie de la gare. « Le quartier gare sera tourné vers les
Insa, un réseau d’envergure Les cinq instituts nationaux des sciences appliquées (Lyon, Rennes, Rouen, Strasbourg, Toulouse) ont tissé leur réseau pour devenir le premier groupe français de formation d’ingénieurs. Sous la tutelle du ministère, les Insa sont habilités par la Commission des titres d’ingénieurs (CTI) à délivrer le diplôme. Ils proposent un large choix de compétences avec plus de 40 spécialités, 10 200 élèves ingénieurs et 1 100 doctorants.
les réseaux étudiants avec de nouveaux logements et un gymnase au côté de l’Ecole du paysage, ce qui constituera un pôle de formation et de recherche attractif », détaille le directeur. Près de 300 logements étudiants devraient être livrés en septembre 2014 à Blois et 300 également à Bourges. L’Etat, qui soutient le projet, a apporté une aide de 75000 € et nommé un chef de projet tandis que le Département participe à l’extension des bâtiments (3 000 m² supplémentaires). En accueillant plus d’élèves– 700 à Blois contre 500 précédemment et 900 à Bourges contre 500 – et donc plus de futurs ingénieurs, le futur Insa participera au développement économique local. « Avec ce label Insa et en atteignant une masse critique de 1700 étudiants, il y aura un effet d’entraînement à l’entreprise », déclare Romuald Boné, qui précise qu’un étudiant représente 750 à 800 euros de retombées économiques mensuelles pour le commerce local. Les entrepri-
ses pourront surtout bénéficier des compétences de futurs ingénieurs qui dès leur stage participeront aux efforts en terme de recherche sur leur territoire. « La perception du territoire est modifiée avec la présence de cet Insa qui renforce les possibilités de transfert technologique », ajoute-t-il. Car le futur Insa délivrera le doctorat, co-accréditant les écoles doctorales régionales dans le domaine des sciences. Il exercera la cotutelle de six laboratoires de recherche, avec l’université d’Orléans et l’université de Tours, et habilitera quatre masters recherche avec les deux universités. « Créer ce nouvel Insa nous ouvre de belles perspectives sur le plan de la recherche, des partenariats avec les entreprises en France et à l’international mais aussi en terme de moyens matériels. Les étudiants qui pourront préparer des doctorats seront les grands gagnants tandis que les liens avec les universités de Tours et d’Orléans seront développés. Nous
pourrons relever de beaux défis technologiques », ajoute-t-il. La société spécialisée dans le traitement des maladies veineuses Innothéra vient notamment de rejoindre le club des partenaires de l’école. La création de cet Insa va, en effet, permettre de mutualiser les ressources en R&D pour les PME et TPE implantées sur le territoire. « L’attractivité des industriels s’en trouvera améliorée », se réjouit Romuald Boné, qui espère ainsi attirer plus d’enseignants chercheurs en augmentant de 50% le nombre de places qui leur sont dédiées. Autre projet qui devrait prendre son envol avec le futur Insa, le développement d’une offre de formation continue sur mesure. « C’est un des objectifs du réseau Insa que nous allons suivre : proposer des services de formation à la demande, en relation étroite avec les industriels », détaille Romuald Boné, qui cite à titre d’exemple la journée technique organisée le 21 février sur la thématique du véhicule
2020 : cap sur les langues étrangères et les nouvelles technologies Afin de rester dans la course à l’international, les établissements loir-et-chériens s’appuient déjà sur les nouvelles technologies en proposant à leurs élèves des équipements de pointe (tablettes, portables…) tout en renforçant la part d’enseignement en langue étrangère. L’ENIVL facilite ainsi la mobilité à l’étranger de ses futurs ingénieurs, avec des cours en e-learning par visioconférence durant leurs stages. « De nombreuses soutenances de thèse se déroulent par ce biais », confirme le directeur. Les élèves étant équipés pour la plupart d’ordinateurs portables, les cours prennent une forme de plus en plus interactive, tout comme le suivi des stagiaires et leur formation industrielle. Le Cimi (lire page 35) propose ainsi des simulations sur smartphone et des modules interactifs. « Les métiers comme les machines et logiciels évoluent si vite que c’est à nous d’avoir un temps d’avance sur les compétences à développer ! », appuie son directeur. A l’ENIVL, la direction réfléchit à « la mise en place dans les amphis d’un système de vote en ligne, afin de vérifier que les élèves ont bien compris telle notion, et corriger leurs erreurs en direct ». Si la formation en e-learning devrait encore se développer, à l’avenir l’évolution des métiers et des compétences réclamera toujours plus de technicité. Et alors que le tourisme est un des points forts du Loir-et-Cher, une des pistes à explorer pourrait consister à développer des formations techniques et comportementales, permettant de s’adapter aux besoins de la clientèle internationale. Outre la maîtrise d’une ou plusieurs langues étrangères, une meilleure compréhension des cultures ouvrirait des perspectives pour proposer toujours plus de services sur mesure aux touristes de demain.
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Former électrique, dans le cadre d’un partenariat avec ERDF en Loir-et-Cher. D’autres journées seront organisées à destination des étudiants afin de favoriser les transferts de compétences et l’insertion des futurs ingénieurs. A Blois, la voisine de l’ENIVL, l’Ecole nationale supérieure de la nature et du paysage (ENSNP), n’a jamais caché son intérêt pour ce futur Insa, comme
en témoigne sa directrice Marie Pruvost: « Il est évident qu’à l’avenir aucun établissement ne doit rester seul. Notre idée serait d’intégrer le futur Insa en étant rattaché ou partenaire, mais en conservant une certaine autonomie et notre spécificité». Pour l’heure, l’ENSNP a décidé de son côté de rejoindre le réseau des écoles de paysagistes (Bordeaux, Lille, Ver-
D’autres réseaux à exploiter en Loir-et-Cher Si les atouts d’un réseau ne sont plus à démontrer à l’échelle des établissements qui unissent leurs forces, en interne, les organismes de formation disposent également d’un réseau dont les retombées pour l’insertion sont significatives : « Le réseau des anciens élèves est très important et jouera tout son rôle à travers l’Insa, auprès des entreprises locales », confirme Romuald Boné. Les liens noués entre élèves se prolongent souvent bien après la sortie de l’école, favorisant les passages d’une entreprise à une autre et accélérant certaines évolutions de carrière. De plus, les relations professionnelles ont un prolongement désormais tout naturel sur la toile, sur les réseaux sociaux professionnels Viadeo, Linkedin, Twitter… Pour favoriser l’insertion demain en Loir-et-Cher, il faudra plus que jamais compter sur les réseaux professionnels classiques mais également sur les réseaux en ligne.
sailles et Marseille), dans le cadre d’un projet ministériel qui prévoit un changement de référentiel et de diplôme, entraînant la disparition du titre d’ingénieur, au grand dam des étudiants. « C’est un diplôme d’Etat de paysagistes qui délivre au terme de 5 ans un grade de master, détaille sa directrice. Quitter l’habilitation d’ingénieur va nous permettre d’être plus créatif. Face aux demandes de la Commission des titres d’ingénieur, nous avions des difficultés à conserver l’habilitation à long terme. Avec ce diplôme d’Etat, nous n’aurons pas moins de liberté, nous allons garder notre autonomie, notre spécificité ». Bénéficiant d’un cadre exceptionnel sur le même campus, dans les locaux de l’ancienne chocolaterie Poulain, l’ENSNP forme 150 étudiants. « Nous souhaitons rester sur la même proportion, développer la formation continue et, au travers de ce nouveau diplôme d’Etat, nous repositionner. C’est l’occasion pour nous d’ouvrir notre recrutement en rejoignant un réseau national », conclut Marie Prusvost. Elise Pierre
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Le Loir-et-Cher s’engage pour l’insertion Sous l’égide du Conseil général, les élus du Controis et de la Vallée du Cher ont mené une expérimentation pour le retour à l’emploi des bénéficiaires du RSA. Son succès devrait permettre d’étendre le dispositif au département.
«A
ujourd’hui, sur une centaine de bénéficiaires du RSA, 80 ont répondu favorablement à notre initiative : parmi eux, 30 sont restés en poste et 20 ont retrouvé un emploi en CDD ou en CDI », se réjouit le conseiller général Jean-Luc Brault, qui a piloté le projet aux côtés d’Eric Martellière, chargé de mission en insertion par l’économie au Conseil général. Afin de rapprocher les employeurs du Controis et de la Vallée du Cher en mal de main-d’œuvre des bénéficiaires du RSA (Revenu de solidarité active), le Conseil général, en partenariat avec l’organisme de formation Besife (Berry Sologne Insertion Formation Emploi), a mis en place une expérimentation sur la base du volontariat,
pour un budget de 90 000 €. Sur le territoire visé, on comptait 1 268 foyers bénéficiaires du RSA. Le budget 2012 du Conseil général pour les allocations RSA s’élève à près de 32 M€. « Sur 160 bénéficiaires contactés, 40 volontaires ont participé à une formation du Besife axée sur le savoirêtre, des règles de comportement, afin de les remotiver, les aider à revenir progressivement dans l’entreprise et à retrouver des repères », détaille Eric Martellière. Dans le cadre d’une dizaine de demi-journées de formation, les bénéficiaires se sont préparés à se présenter auprès d’un chef d’entreprise et à intégrer un nouvel univers professionnel. Parmi les entreprises participantes, des sec-
teurs divers, privés comme publics, (St-Michel, Super U, la fromagerie Jacquin…) ont proposé à ces volontaires des postes (manutentionnaire, secrétaire…) pour une durée de six mois. « Chaque bénéficiaire a ensuite été accompagné par le Besife et un tuteur désigné au sein de l’entreprise», ajoute Eric Martellière. Cette expérience, qui s’est révélée très positive, peut désormais être généralisée sur l’ensemble du département. « Beaucoup d’employeurs cherchent en vain des candidats sur nos territoires et doivent recruter hors département. Cette expérience a permis de mettre en adéquation l’offre et la demande », conclut le chargé de mission. Elise Pierre
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Témoignages MICHEL GODET, ÉCONOMISTE ET PROSPECTIVISTE
« Le Loir-et-Cher doit profiter Habitué des plateaux de télévision, Michel Godet est professeur au Conservatoire national des arts et métiers (Cnam), titulaire de la Chaire de Prospective stratégique. Cet impertinent pourfendeur des 35 h – « ce n’est pas en ramant moins qu’on avance plus vite » – a participé à plusieurs missions publiques et fut entre 2004 et 2012 l’un des membres du conseil d’analyse économique (CAE) rattaché au Premier ministre. Vendômois de cœur et d’adoption pendant une quinzaine d’années, l’auteur de La Prospective Stratégique pour les entreprises et les territoires nous livre sa vision du Loir-et-Cher en témoin engagé. dans ce département… et se reproduisent. C’est évidemment un excellent indicateur qu’il faut mettre en rapport avec l’atout numéro un de ce territoire : la qualité de vie. Une qualité de vie qui s’exprime sur le terrain du logement, des transports, des relations sociales et humaines, de l’emploi, bien sûr, qui est tout de même facilité par l’importance d’un tissu industriel d’ailleurs méconnu, ainsi que sur celui du coût de la vie réel et « ressenti ».
La Lettre Valloire : Le Loir-et-Cher est-il engagé dans une dynamique favorable ? Quels sont les atouts principaux de ce territoire ? Michel Godet : Avant tout, ce territoire est une terre d’équilibre et cette caractéristique me semble constituer un élément clef de l’attractivité du Loir-et-Cher. Nous ne sommes pas du tout, comme en pays toulousain par exemple, dans un cas de figure où une grande agglomération dévore l’espace et les ressources alentour. Il y a beaucoup de points communs entre le Loir-et-Cher, d’une part, et la Vendée ou la Mayenne d’autre part, où des pôles urbains de taille humaine coexistent avec une ruralité, confortée par un tissu industriel vivant. Le second point très favorable est l’importance de la fécondité. Les familles s’installent, vivent
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La Lettre Valloire : À quoi correspond cette notion de coût de la vie « ressenti » ? Michel Godet : C’est très simple ! Tout d’abord, un couple dont les revenus sont équivalents à deux Smic aura, en Loiret-Cher, un pouvoir d’achat bien supérieur à un couple aux revenus équivalents et vivant en région parisienne. Dans ce cas, il s’agit bien d’un impact réel sur le pouvoir d’achat, ce qui, au passage, me donne à penser que le concept de Smic territorialisé que j’avais proposé, avec d’autres, de mettre à l’étude, n’est pas aussi absurde que ça ! Secundo, et c’est aussi l’une des caractéristiques liées à la notion d’équilibre que je développais plus haut, l’échelle des revenus des ménages sur ce territoire est plutôt moins inégalitaire qu’ailleurs. En clair, les revenus salariés sont plutôt modestes en Loir-et-Cher mais tout le monde est logé à la même enseigne ! Et ceci aussi participe à la qualité de vie ! Les gens ne sont pas heureux lorsqu’ils sont confrontés à de très fortes inégalités. C’est un fait, le pouvoir d’achat ressenti est plus élevé dans ces conditions d’égalité salariale que sur des bassins d’emplois marqués par une grille salariale plus hétérogène. Ceci est d’autant plus vrai que les solidarités locales, les relations d’entraide entre gens de condition comparable fonctionnent bien, ce qui me semble être le cas en Loir-et-Cher. Encore une fois, la qualité de vie,
du rejet de l'hyper-urbain » qui est liée à une conjugaison de facteurs réels et psychologiques, est sans doute l’un des biens les plus précieux de ce territoire. La Lettre Valloire : L’absence de grande ville sur son territoire le condamne-t-il à la relégation ? Michel Godet : Mais non, pas du tout. Il faut arrêter avec cette affaire. Certes, ce territoire n’accueille pas de mégalopole, mais je vous rappelle qu’à Vendôme, grâce au TGV, nous sommes à moins de 1 heure du centre de Paris qui est une assez grande ville (sic). Les habitants de Mantes-laJolie sont moins bien desservis ! Le problème est, comme je l’ai déjà dit et écrit, que cet atout majeur n’a pas été suffisamment valorisé. Il aurait sans doute fallu davantage travailler sur les capacités d’accueil des entreprises et des entrepreneurs, sur l’offre hôtelière, sur le fait que Vendôme peut être une formidable porte d’entrée sur le patrimoine touristique du Val de Loire ou de la Sologne. Il n’est pas trop tard, bien sûr, mais il ne faut pas rater le prochain train. Les grandes concentrations urbaines ne sont plus attractives. Il y a un mouvement de fuite des salariés et des entreprises vers des territoires plus humains, où le prix du foncier n’est pas rédhibitoire, où les grands maux urbains qui conduisent à toutes les formes de désocialisation n’ont plus cours. Les conditions minimum sont une bonne couverture internet haut débit, une liaison TGV vers une capitale et une desserte aéroportuaire. On peut aujourd’hui, du Loir-et-Cher, atteindre assez facilement chaque point du village planétaire. La Lettre Valloire : Un territoire aussi industriel que le Loir-et-Cher peut-il se passer de… son industrie et miser sur le développement d’autres secteurs ? Michel Godet : J’ai changé d’opinion sur le sujet. Je pense qu’il n’est pas de bonne stratégie pour un pays, pour un territoire, de faire l’impasse sur son tissu industriel. Le problème, d’ailleurs, ce n’est pas la part que représente l’industrie dans l’emploi total, mais c’est celui de sa compétitivité, de sa productivité. L’industrie française souffre d’un grave problème de compétitivité, lié en partie au coût du travail qui s’est aggravé, notamment suite à la mise en place des 35 heures. C’est sur ces aspects qu’il faut travailler, aussi
bien d’ailleurs que sur la montée en gamme de l’offre industrielle. Mais pour améliorer les choses, il va falloir s’attaquer à la réorganisation de la formation, au code du travail, au financement de la protection sociale. Et mettre fin à de véritables scandales comme, par exemple, le maintien des régimes spéciaux. Ce n’est pas évident ! Nos dirigeants, comme je l’ai écrit ailleurs, n’arrivent pas à s’affranchir des visées court-termistes et de la pression d’acteurs dominants du jeu social. Pour autant, l’importance de l’industrie ne doit pas empêcher que l’on se préoccupe d’autres gisements de croissance comme l’agriculture et le tourisme qui, en Loir-et-Cher, doivent être beaucoup mieux valorisés. Ils sont d’ailleurs complémentaires avec les gîtes ruraux et l’accueil à la ferme, sans oublier la valorisation des produits locaux (fromages et vins). Il ne faut pas opposer le tourisme, les activités de divertissement, le patrimoine et les activités industrielles. Pour poursuivre ma comparaison initiale, c’est bien ce qu’a réussi à faire la Vendée… avec en plus une culture entrepreneuriale qui mérite d’être développée en Loir-et-Cher. La Lettre Valloire : Comment les collectivités locales et les élus peuvent-ils soutenir ce développement ? Michel Godet : Je crois tout d’abord qu’il faut laisser tranquilles les entrepreneurs ! Les chefs d’entreprises ont besoin de conseil, d’assistance et d’infrastructures de qualité mais ils ont surtout besoin qu’on ne leur mette pas de bâtons dans les roues. Comme beaucoup d’êtres humains, ils ont aussi besoin qu’on leur témoigne d’un peu de confiance et de considération. Au total, les élus doivent construire un cadre accueillant, business friendly et faire en sorte que les contraintes qui pèsent sur leur développement et leurs projets soient un peu desserrées. En ce qui concerne spécifiquement le Loir-et-Cher, je crois qu’il est temps d’éteindre définitivement toutes les querelles de clocher et faire en sorte que la desserte routière entre Blois et Vendôme soit grandement améliorée. J’ai compté, il y a plus d’une douzaine de ronds-points entre ces deux villes que l’on atteint en plus de 40 minutes. C’est beaucoup trop ! Propos recueillis par Jean-Christophe Savattier
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Témoignages XAVIER COUSIN, DIRECTEUR DU CENTRE TECHNIQUE DE DELPHI À BLOIS
« Le moteur diesel répond à une logique d’innovation intense » Le directeur du centre technique de l’équipementier Delphi à Blois, qui emploie 630 salariés, nous dessine les pistes technologiques d’amélioration du moteur diesel, qui a encore un bel avenir devant lui. La Lettre Valloire : Quelles sont les principales logiques des politiques de R&D dans le domaine du moteur diesel ? Xavier Cousin : Ce que l’on peut dire, c’est que la politique de R&D des équipementiers est sous-tendue par deux objectifs : d’une part, l’optimisation de la performance énergétique et, d’autre part, la réduction des émissions polluantes (CO2, particules…) en conformité avec les réglementations internationales ainsi qu’avec la demande des constructeurs. Il faut bien prendre conscience que le moteur diesel a beaucoup évolué depuis le début des années 2000, qui a été marqué par l’entrée en scène de l’injection common rail. Et qu’il continue à progresser dans une logique d’innovation intense, à laquelle participe dans ses domaines d’excellence, c’est-à-dire le développement et l’industrialisation de nouveaux injecteurs ainsi que le développement de systèmes électroniques associés, le centre technique Delphi de Blois et ses 630 collaborateurs. La Lettre Valloire : Où se situent les leviers d’amélioration les plus spectaculaires ? Xavier Cousin : Ces évolutions sont assez remarquables dans le domaine des pressions qui sont utilisées dans les systèmes d’injection et qui permettent d’optimiser la performance des moteurs. Nous sommes passés en série d’une pression d’injection de 1 400 bar (avec le premier injecteur) à 2 000 bar aujourd’hui, avec un objectif de 2 200 bar en 2014, et de 2 500 bar à plus ou moins long terme. L’augmentation de la pression permet la diminution des trous d’injection, donc une meilleure pulvérisation, une meilleure combustion et en conséquence une réduction de la consommation et donc des émissions polluantes. Un autre levier sur lequel nous travaillons concerne la stratégie dite d’injections multiples. Ces trains d’injections sont
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composés d’une injection principale de carburant, précédée par des mini injections qui préparent la chambre de combustion, et complétée par d’autres mini injections qui parachèvent la combustion. Il s’agit d’aller toujours plus loin dans la gestion des compromis consommation/puissance quels que soient les niveaux de charge et de régime moteur. Aujourd’hui, nous sommes en mesure de gérer 6 à 7 injections par cycle moteur. Nous travaillons aussi sur la réduction du diamètre des trous de l’injecteur (80 microns, soit l’équivalent de celui d'un cheveu). La Lettre Valloire : Le moteur diesel est assez décrié et sa part de marché sur le segment des véhicules particuliers est déjà très importante. Est-il encore une solution d’avenir ? Xavier Cousin : En l’espace d’une vingtaine d’années, les émissions des moteurs diesel ont baissé en moyenne de plus de 95%. Et les réglementations continuent d’être de plus en plus strictes. En matière d’émission de particules, la norme Euro5 en vigueur depuis janvier 2011 ramène le niveau des moteurs diesel à celui des véhicules essence. Les moteurs diesel de génération récente sont équipés de filtres à particules qui permettent d’éliminer 99% des particules. Le problème environnemental qui est soulevé est avant tout celui du parc installé, composé de véhicules anciens. En ce qui concerne la part de marché du diesel, les motorisations diesel représentent 60% du parc en circulation en Europe ; en France, la part de marché est supérieure à 70%. Le moteur diesel joue un rôle important dans la réduction des émissions de CO2. En effet, de par son rendement, il a une empreinte CO2 de l’ordre de 15 à 20% inférieure au moteur essence. Non, le diesel n’est pas mort… Il a encore un bel avenir devant lui. Propos recueillis par Jean-Christophe Savattier
CHRISTOPHE DEGRUELLE, PRÉSIDENT D’AGGLOPOLYS, LA COMMUNAUTÉ D’AGGLOMÉRATION DE BLOIS
« Blois doit conserver son équilibre » Pour le président d’Agglopolys, il faut que l’agglomération blésoise conserve dans les années à venir son principal atout : le juste équilibre entre activités productives, tourisme et vie culturelle. La Lettre Valloire : Quels sont les chantiers à venir pour Blois et son agglomération ? Christophe Degruelle : Blois appartient plutôt à la France de l’Ouest : notre marqueur, c’est l’équilibre. Avec, sur le plan de l’activité économique, une juste répartition de l’emploi entre l’administratif et le tertiaire, l’industrie avec quelques grandes entreprises, un réseau de PME dynamiques et un maintien de l’activité touristique, même en période difficile. Si je me réfère aux travaux de Laurent Davezies, l’économie résidentielle et l’économie productive se complètent bien. Il faut donc que nos choix budgétaires tiennent compte de ces équilibres : le développement du foncier économique sera poursuivi, sachant que beaucoup de travail (réaménagements des friches Satema ou Québecor) a déjà été réalisé ou est en cours. Dans les dix prochaines années, il faudra poursuivre l’aménagement d’espaces pour les entreprises vers La Chaussée-StVictor et St-Denis-sur-Loire et aussi se doter d’un quartier gare. Sur le plan culturel, nous sommes, pour la tranche des collectivités de notre importance (100 000 habitants), en haut de la liste. Dans quelques années, la nouvelle salle de sports, le Jeu de Paume, permettra d’accueillir de grandes manifestations. Il faudrait aussi se doter d’une scène de théâtre. Des discussions sont en cours avec la Comédie française pour implanter à Blois un théâtre éphémère, sur le modèle de celui qui existe au Palais Royal depuis un an.
La Lettre Valloire : Le périmètre d’Agglopolys est-il susceptible d’évoluer d’ici à 2020 ? Christophe Degruelle : Agglopolys est déjà passé de 26 à 48 communes. Mais on s’aperçoit que l’aire urbaine, définie par l’Insee, compte 60 communes. C’est le bon périmètre, qui couvre tout le champ des déplacements domicile-travail. Pour que la communauté d’agglomération de Blois épouse l’aire urbaine, il manque une dizaine de communes, essentiellement à l’est de Blois, autour de Mont-Près-Chambord. Sur le plan du marketing territorial, cela aurait du sens d’associer la démographie de la ville centre avec la notoriété de Chambord dans une même collectivité. On voit bien que chaque collectivité a besoin d’un étendard, d’une marque. Aujourd’hui, quand je me déplace et demande à mes interlocuteurs s’ils connaissent Blois, ils me répondent « Jack Lang ». Dans quelques années, j’aimerais qu’ils disent « c’est à côté de Chambord ». Je crois que si nous n’organisons pas le regroupement d’ici, peut-être pas à dix ans, mais disons à vingt ans, nous commettrons une erreur stratégique. Propos recueillis par François-Xavier Beuzon
La Lettre Valloire : L’avenir de Blois est-il donc tout tracé ? Christophe Degruelle : Il reste un point noir à régler. Celui des liaisons ferroviaires entre Blois et Paris. Les retards sont beaucoup trop fréquents et la SNCF doit nous apporter des solutions pour que les deux villes soient vraiment à 1 h 25 l’une de l’autre. C’est la logique d’une ville comme Blois d’être convenablement reliée à Paris. Les transports en commun sont d’ailleurs au cœur de nos préoccupations. Le 1er septembre, nous mettrons en service notre nouveau réseau de transports urbains. A partir de cette année, nous nous engageons dans un plan d’actions de dix ans (2013-2022) pour organiser une complémentarité entre différents modes de transport. Objectif : réduire la part de l’automobile et favoriser l’usage des transports en commun et des modes dits « doux », comme le vélo ou la marche à pied.
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Témoignages NORBERT DUBOST, DIRECTEUR INDUSTRIEL DE THALES AVIONIQUE, CHEF D’ÉTABLISSEMENT DE L’USINE DE VENDÔME
« Notre spécialité industrielle est source de croissance » Le dirigeant du site Thales de Vendôme, qui emploie plus de 530 salariés, dirige une plate-forme technique et industrielle qui bénéficie de la très bonne orientation des marchés de l’aéronautique. L’usine vendômoise devrait recruter 45 collaborateurs d’ici à la fin 2013. La Lettre Valloire : Quelle est la spécificité de l’usine vendômoise de Thales ? Norbert Dubost : Ce site, qui fabrique des systèmes électroniques pour les avions et les hélicoptères commerciaux à 70 % et pour l’aéronautique militaire à 30 %, est une unité davantage orientée production que les autres implantations françaises des activités avioniques du groupe, situées à Meudon, Toulouse, Valence, au Haillan près de Bordeaux et à Châtellerault. L’usine qui fabrique des calculateurs, des visualisations, des sondes, des panneaux de commande, bref, beaucoup d'équipements principalement visibles dans le cockpit, accueille aussi une cellule de R&D d’environ 90 collaborateurs. Pour autant, cette plate-forme est majoritairement une plate-forme de manufacturing. Cette spécialité dans l’appareil industriel de Thales Avionics l’a amenée à profiter du transfert de capacités en provenance d’autres usines. La Lettre Valloire : Les perspectives de ce site sont-elles favorables ? Norbert Dubost : Tout d’abord, nous bénéficions comme l’ensemble de la filière de la bonne santé des marchés mondiaux de l’aéronautique qui sont en croissance. Et comme la production profite mécani-
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quement de cette croissance, le site est naturellement dans une logique d’expansion. Je rappelle que l’usine de Vendôme comptait 470 salariés en 2010. En 2012, elle employait 534 salariés et devrait en employer 550 à la fin 2013. Si l’on intègre les départs à la retraite, nous allons devoir procéder au recrutement de 45 salariés d’ici à la fin 2013. Certes, un certain nombre de ces recrutements s’opéreront par transfert interne, mais ceux-ci ne permettront pas de satisfaire tous nos besoins ; il y aura bien de nouveaux visages à Vendôme… La Lettre Valloire : Quelles sont les technologies les plus courantes exploitées par vos équipes ? Norbert Dubost : Le panel des technologies exploitées à Vendôme est très vaste. Cela tient essentiellement à la durée de vie des programmes aéronautiques et à celle des aéronefs qui est de 30 ans, 35 ans. Nous faisons coexister à Vendôme des technologies assez anciennes issues… de l’horlogerie et de l’électromécanique. Dans le même temps, nous avons aussi évidemment intégré les technologies les plus contemporaines dans le domaine de l’électronique, des calculateurs ou de la visualisation. La Lettre Valloire : Les difficultés de recrutement sont-elles un obstacle au développement de l’usine ? Norbert Dubost : A ce stade, nous ne pouvons pas dire que nous sommes en butte à des difficultés majeures de recrutement. Sur la seule année 2012, je rappelle que près de 65 nouveaux collaborateurs nous ont rejoints afin d’accompagner notre développement et de pallier le départ d’une petite vingtaine de salariés. Et ce programme a été mené sans que nous rencontrions des problèmes insurmontables. L’apport du TGV constitue naturellement un atout très intéressant ; nous recevons plus facilement nos clients et cette desserte est un élément majeur d’attractivité pour nos collaborateurs. J’en suis moi-même un utilisateur très régulier. Propos recueillis par Jean-Christophe Savattier
Publi-reportage
AXA Entreprises,
un assureur à l’écoute 2013 marque une nouvelle étape dans la vie du tourangeau Frédéric Amiot, assureur à Montrichard depuis dix-huit ans, qui prend franchement le virage de la spécialisation des assurances pour entreprises.
«S
avoir écouter, c’est posséder, outre le sien, le cerveau des autres » : cette devise de Léonard de Vinci pourrait être celle de Frédéric Amiot. Car l’assureur de Montrichard ne conçoit pas la relation avec son client sans un véritable échange : « Il faut un langage direct, celui de l’entreprise, entre responsables, pour faire prendre conscience de la puissance de certains outils en matière d’assurances mais, surtout, écouter son interlocuteur chef d’entreprise ». En 2013, Frédéric Amiot a décidé de relever un nouveau challenge : depuis le début de l’année, il a orienté son cabinet Axa, bien connu à Montrichard et dans tout le Loir-et-Cher, vers les contrats à destination des entreprises ainsi que de leurs dirigeants. Avec environ 600 contrats entreprises, le cabinet de Montrichard, l’un des plus importants de la région Centre, entreprend une mutation « à l’écoute du marché, qu’il faut suivre quotidiennement, car tout évolue très vite, à tous les échelons ». Frédéric Amiot a décidé, notamment, de se spécialiser dans les assurances de flottes automobiles (de 3 à 400 unités), dont celles destinées au monde du transport. A chaque fois en s’appuyant sur son savoir-faire et son expérience pour « conseiller, assurer et rassurer, avec détermination et compétence, tout en n’oubliant pas de se former afin d’être, toujours, au courant de toutes les nouvelles lois et réglementations ».
« Conseiller, assurer et rassurer » Ce n’est pas un hasard si Axa, le n°1 des assurances pour les entreprises en France, a choisi son cabinet pour tester de nouveaux systèmes de propositions en matière de couverture d’assurances et de gestion de sinistres. Le but : toujours plus d’efficacité et de service rendu au client. « Plus que de simples vendeurs d’assurances, nous devons accompagner et conseiller le client pour lui ôter tous les soucis liés à sa couverture. Il nous faut naturellement être présents quand tout va bien mais ne pas oublier d’être au côté de notre client en cas de crise ou de sinistre ». En progression constante de chiffre d’affaires, le cabinet Axa Entreprises de Frédéric Amiot aborde les années à venir avec confiance, même à la veille de mutations sociales et sociétales importantes, en s’adaptant à toutes les situations qui se présenteront : « Notre technique d’actions et notre énergie commerciale, animées par une équipe dynamique et expérimentée, notre parfait ancrage local, mais aussi régional, sans oublier l’appui de notre maison mère, ne peuvent que rassurer notre clientèle et en séduire de nouvelles ». Ancien officier de cavalerie, Frédéric Amiot saura tenir sa monture d’une main ferme pour franchir les obstacles.
CABINET Frédéric AMIOT – AXA ENTREPRISES 88 route de Tours, 41400 Montrichard – 02 54 32 17 85 – agence.amiot@axa.fr
La Lettre Valloire - Mars 2013 13 43
Témoignages RODOLPHE DELORD, DIRECTEUR DU ZOOPARC DE BEAUVAL
« Nous sommes devenus une destination à part entière » Le directeur du ZooParc de Beauval Rodolphe Delord revient sur cette année marquée par l’arrivée des pandas, qui a permis de doubler le nombre de visiteurs. Fort de ce succès, il dévoile ses nouveaux projets pour s’adapter aux attentes des touristes de demain. La Lettre Valloire : Depuis l’arrivée des pandas, le nombre de visiteurs du zoo a augmenté. Quelles sont les retombées en termes d’emplois ? Rodolphe Delord : Après être passés de 300 000 à 600 000 visiteurs en trois ans, nous avons dépassé le million de visiteurs, ce qui place ce site à la première place régionale devant Chambord et Chenonceau… et parmi les 15 premiers visités en France ! Depuis l’arrivée des pandas, nous avons recruté 100 saisonniers et nous avons compté jusqu’à 350 salariés au plus fort de la saison. En moyenne, le parc compte 180 personnes, soit 250 en équivalent temps plein. La Lettre Valloire : Quels sont vos projets pour développer le parc ? Rodolphe Delord : Après avoir ouvert un hôtel de 112 chambres, nous avons doublé l’espace restauration et ajouté 20 chambres et un spa. Le taux de remplissage s’établit à 98 % sur la saison estivale. Nous construisons un second hôtel (128 chambres) qui devrait ouvrir en mars 2014. Nous allons continuer à agrandir le parc sur trois à cinq ans. D’ici à 2016, nous allons investir 20 M€ dont 9 à 10 M€ pour l’hôtel et 2,3 M€ pour construire une usine de méthanisation. Avec des capacités de 350 kw, cette usine pourra fournir 200 foyers. L’exploitation débutera fin 2014. La Lettre Valloire : Comment pensez-vous répondre aux attentes des visiteurs de demain ? Allezvous proposer des activités complémentaires ? Rodolphe Delord : Nous sommes devenus une destination à part entière : les visiteurs viennent passer deux jours pour visiter le zoo et ils cherchent le confort. Pour les séminaires comme la clientèle familiale, le « spa » était devenu indispensable. Notre localisation nous permet d’adresser la population de
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région parisienne. Pour la séduire, nous développons plus de services ; nous commercialisons déjà des offres groupées avec les châteaux de la Loire. La Lettre Valloire : Après les pandas, pensez-vous accueillir d’autres espèces menacées, animaux rares ? Rodolphe Delord : Nous n’allons pas faire de surenchère dans le spectaculaire. Nous allons axer nos efforts pour proposer une présentation originale, de nouveaux aménagements décoratifs et apporter toujours plus de confort à nos animaux. Nous proposerons également des spectacles très éducatifs, comme celui monté avec nos otaries et nos rapaces. Naturellement, nous tenons toujours à faire passer un message sur la protection des espèces menacées. La Lettre Valloire : Quelles sont les principales évolutions et contraintes dans la gestion d’un établissement comme le vôtre ? Rodolphe Delord : Le public est de plus en plus exigeant. Les parcs ont placé la barre très haut. C’est pourquoi nous travaillons ensemble dans ce secteur, avec les dirigeants du Puy du Fou, du Futuroscope… Pour un produit touristique, il faut savoir créer l’offre pour susciter la demande. Ensuite, la desserte en infrastructures doit suivre : le Futuroscope est désormais très bien desservi, le parc Asterix a une gare TGV… La Lettre Valloire : Votre mère, Françoise Delord, dit avoir « pris des risques considérables ». Faut-il poursuivre en ce sens ? Rodolphe Delord : C’est vrai qu’à l’époque, elle avait créé le parc contre l’avis de tous ! Aujourd’hui, nous prenons des risques plus mesurés. Les extensions que nous prévoyons visent à accompagner notre croissance. Je rappelle qu’en 2011, le CA du parc s’est établi à 22 M€, il devrait atteindre les 32 M€ cette année. L’hôtellerie représente plus de 20 % du CA, la restauration 20 % et la boutique souvenirs 10 %. Sans oublier le tourisme d’affaires. L’objectif est de maintenir le million de visiteurs. En partant de 350 000 visiteurs, jamais nous n’aurions pensé atteindre ce nombre, à nous désormais de le stabiliser ! Propos recueillis par Elise Pierre