2 minute read
L’ACTUALITÉ DU PS À L’HEURE DE SON CONGRÈS
by Le Zadig
Advertisement
« Entre un macronisme de droite et une gauche radicale, beaucoup d’électeurs de gauche se sentent oubliés, minorés ». Ainsi Baptiste Ménard s’adresse à Ismaël El Bot-Cottereau dans son article paru dans Emile, le 23 janvier dernier. Adjoint au maire de Mons-en-Baroeul, Baptiste Ménard s’affiche également comme le supporter de la candidate Hélène Geoffroy au poste de premier secrétaire du Parti Socialiste, dont l’élection a eu lieu tout récemment. En effet, le 80ème congrès du PS s’est tenu du 27 au 29 janvier 2023 à Marseille, l’occasion de revenir sur l’actualité d’une famille politique qui semble tomberendécrépitude.
Lancéen1969 dans la continuité dela Section française del’InternationaleOuvrière,lePSs’inscritdansunetradition de mesures historiques : abolition de la peine de mort le 18 septembre 1981, loi du 17 mai 2013 sur le mariagepourtous…Lepartiàlaroseseretrouvepourtantenpertedevisibilitédepuisplusieursannées–etl’on se souvient du score d’1,7% d’Anne Hidalgo au premier tour de la dernière présidentielle. Ainsi, à cette même élection, se sont 33% des électeurs du PS qui choisissentdevoterpourJean-LucMélenchon,tandisque29% soutiennent désormais Emmanuel Macron. D’où l’enjeu de ce congrès : il s’agit de retrouver, d’une part, la force fédératriceduparti,toutenconvaincantlesélecteursde sa volonté de conquête sociale, telle que défendue par lestroiscandidatsaupostedepremiersecrétairelorsdu débat du 12 janvier sur Franceinfo. L’on a pu, lors de ce débat, observer les divergences d’opinion entre Olivier Faure – premier secrétaire sortant nalement réélu -, HélèneGeoffroy–actuellemairedeVaulx-en-Velin–et Nicolas Mayer-Rossignol – quant à lui maire de Rouen. Divergencesquin’ontfaitqu’obscurcirlacompréhension desadhérentsduprojetportéparlePS,aveccommepremierexemplededésaccord:l’avenirdelaNUPES.
En effet, face à un Olivier Faure pro-NUPES pour qui ellereprésenteun«récitenconstruction»,sedresseune Hélène Geoffroy fermement opposée à l’alliance : selon elle les socialistes ne peuvent s’associer à « la gauche de protestation »pourgouverner.En n,lemairedeRouen tempère quant à lui le propos en argumentant l’idée selon laquelle la NUPES constitue un « cadre solide » à l’Assemblée, bien que non éternel : avant de rassembler la gauche, il faut rassembler les socialistes. Un discours qui s’illustre parfaitement au sein même du débat, lorsquel’onvoitàplusieursrepriseslescandidats,supposés alignés, se crier dessus à coups de « Je ne peux pas te laisser direça».
Toutefois, sur le long terme, aucun des trois n’envisage une liste commune avec LFI pour les européennes, notamment en raison de leur désaccord concernant l’OTAN. En parallèle, les candidats semblent également atteindre un consensus au niveau du projet de loi immigration:tandisqueNicolasMayer-Rossignolpropose unerégularisationdessans-papiersnésenFranceet des travailleurs « qui donnent toute satisfaction » - tout en faisant preuve de pragmatisme « en fonction des situations » -, la maire de Vaulx-en-Velin plaide pour une régularisation des travailleurs « non expulsables ». Néanmoins, ces assentiments ne sont pas le re et global de l’actuel PS : celui-ci peine encore à convaincre, avec pour conséquence majeure la déception d’une partie non-négligeabledesonélectorat.
Uneraisonprépondéranteàcela:laquestiondutravail, qui déçoit de plus en plus les classes moyennes et surtoutpopulaires.Eneffet,làoùladroiteatoujourspensé le travail comme valeur, il revient plus que jamais à la gauche de donner de la valeur au travail : par ce parallélisme, Nicolas Mayer-Rossignol entend notamment l’augmentation du smic, mais rappelle également que la France bat tous les records en matière d’accident du travail, tandis que les inégalités homme-femme sont loin d’être supprimées. Face à ces écueils, il fait en outre mention de l’actuel premierministre espagnol et des diverses mesures adoptées par son gouvernement : TVAà 0%pourlesproduitsdepremièrenécessité,salaireminimum augmenté de 60%, taxation des superpro ts. Des décisions qui, selon lui, doivent être inspirantes. Il rappelle en outre que la conquête sociale promue par le PS n’estpas «une question de rêve» : ici l’on se souvient de Jean Jaurès qui précautionne de « partir du réel » pour aller… « à l’idéal ». Dans le même esprit, Hélène Geoffroy affirme qu’un parti « peut apporter de l’utopie ». A voirsicettedimension idéalistesevoudrasuffisamment efficace en 2027. Pour l’heure, la perspective de l’après Macrondemeurevague.Ils’agirapourlePSdetravailler en profondeur ses propositions ; les dernières en date n’ayant fait que peu de bruit, à l’instar du crime d’écocide,etl’onpeutsonger,encette nd’article,ànotrecher coursdecultureécologique.