25,00 € TTC
SOLIDARITÉS, RÉSEAUX, PARCOURS
WWW.EDITIONS-LIBEL.FR ISBN : 978-2-917659-75-5 DÉPÔT LÉGAL : JUIN 2018
RÉSISTANCES JUIVES
Cet ouvrage, où se rencontrent études, témoignages, échanges, est le fruit d’un partenariat entre l’association Moissac, ville de Justes oubliée et Réseau Mémorha.
SOLIDARITÉS, RÉSEAUX, PARCOURS
Dans les trois lieux d’étude retenus (Le Chambon-sur-Lignon, Dieulefit et Moissac), peut-on avancer l’idée que la résistance armée joue un rôle dans le sauvetage ? À partir de situations concrètes et de témoignages précis, comment évaluer la place des personnalités et organisations juives dans le sauvetage des juifs ?
RÉSISTANCES JUIVES
Une jeune fille de 18 ans peut-elle devenir une icône de la résistance ? La question s’est posée lors de la rencontre de Moissac, en mai 2016, dont la présente publication est le prolongement. Les participants ont réfléchi ensemble aux formes de résistance qui, en des lieux emblématiques de la métropole française, ont réussi à soustraire des adultes et enfants juifs à l’anéantissement entre 1940 et 1944.
COORDINATION ÉDITORIALE BERNARD DELPAL PHILIPPE HANUS RÉSEAU MÉMORHA
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Ouvrage édité avec le concours de la Direction des patrimoines, de la mémoire et des archives.
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SOLIDARITÉS, RÉSEAUX, PARCOURS COORDINATION ÉDITORIALE BERNARD DELPAL PHILIPPE HANUS RÉSEAU MÉMORHA
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AVANT-PROPOS BERNARD DELPAL PROFESSEUR, DIRECTEUR DE RECHERCHE HONORAIRE CNRS, CHERCHEUR ASSOCIÉ LARHRA
PHILIPPE HANUS COORDINATEUR SCIENTIFIQUE DU RÉSEAU MÉMORHA ET DE L’ETHNOPÔLE « MIGRATIONS, FRONTIÈRES, MÉMOIRES » (CPA)
OLIVIER VALLADE INGÉNIEUR D’ÉTUDES CNRS REPRÉSENTANT LÉGAL DU RÉSEAU MÉMORHA
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Le présent ouvrage est le fruit d’un travail collaboratif auquel le réseau Mémorha est particulièrement attaché. Cette association fédère, à l’échelle de la région Auvergne-Rhône-Alpes des institutions — musées, centres d’histoire, centres d’archives publiques et privées — des associations, mais aussi des chercheurs de plusieurs disciplines : histoire, ethnologie, sociologie… Ses différents adhérents se sont donné comme objectifs : — « d’apporter une réflexion sur le redéploiement des mémoires de la Seconde Guerre mondiale à l’échelle de la région Rhône-Alpes à travers une approche comparée de leur traitement en France et en Europe. — de faciliter la mise en place de projets culturels et scientifiques entre les partenaires du réseau : séminaires, expositions, journées et voyages d’étude, publications, etc. sur les différents sites et territoires qui le composent et sur ceux avec lesquels des partenariats se sont développés »1. Soutenu par la Région Auvergne Rhône-Alpes et la Direction régionale des affaires culturelles (DRAC), le réseau est également un espace d’échange d’expériences scientifiques et professionnelles, qui associe, dans une démarche comparative, plusieurs structures mémorielles européennes (Allemagne, Catalogne, Italie, Suisse, Belgique). Les quelques lignes qui suivent permettront au lecteur — qui pourrait être légitimement intrigué par cette structure inédite en France — de comprendre ce qu’est le réseau Mémorha au prisme des enjeux qui ont bouleversé la représentation de la Seconde Guerre mondiale, mais plus généralement aussi celle des génocides du XXe siècle dans l’espace public. Il comprendra ainsi pourquoi le réseau a été l’une des chevilles ouvrières de ces rencontres de Moissac de mai 2016 et de cette publication qui les prolonge. C’est au cours des années 1980, sous la présidence de François Mitterrand, que le vocable mémoire remplace progressivement celui de souvenir (hérité de la guerre franco-prussienne de 18702) dans la rhétorique commémorative française. La mémoire de la Seconde Guerre mondiale est alors élevée au rang de patrimoine national : le 8 mai devient jour férié, l’enseignement de l’histoire de la période est valorisé dans les programmes scolaires et un Mémorial pour la paix est inauguré à Caen, le 6 juin 1988, par les plus hautes autorités de l’État3. À l’aube des années 1990, dans la perspective du Cinquantième anniversaire de la Libération, de nouveaux chantiers sont engagés par les pouvoirs publics dans certains « hauts lieux » de la Seconde Guerre mondiale, comme la Maison des enfants d’Izieu (Ain) ou le Site national historique de la Résistance en Vercors4. Le 16 juillet 1995, le président de la République Jacques Chirac reconnaît solennellement la responsabilité de l’État français dans les crimes commis pendant l’Occupation. Prononcé cinquante ans après la fin de la guerre, son discours du Vél’ d’Hiv marque un tournant majeur dans les politiques de mémoire. L’action des services de l’État va désormais se renforcer pour faire reconnaître des aspects jusque-là absents de la mémoire nationale, qu’il s’agisse du rôle du régime de Vichy dans la persécution des Juifs ou des actions de sauvetage des Justes de France. À la même époque, les collectivités locales font également montre d’un certain volontarisme en la matière. On voit ainsi se dessiner, au côté du grand récit national, les contours de mémoires territorialisées à l’échelle d’une ville (Lyon inaugure son Centre d’Histoire de la Résistance et de 1 2 3 4
Extrait de l’article 3 des statuts de l’association. Jean-François Lecaillon, Le souvenir de 1870, histoire d’une mémoire, Paris, Bernard Giovanangeli éditeur, 2011. Serge Barcellini, « Engagement, recherche et politique », Questions de communication [En ligne], 3 | 2003, mis en ligne le 01 juillet 2003, consulté le 05 novembre 2017. URL : http://questionsdecommunication.revues.org André Micoud (dir.), Des hauts lieux : la construction sociale de l’exemplarité, Paris, CNRS, 1991.
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la Déportation en 1992), d’un département (Musée de la Résistance et de la Déportation en Isère) ou encore d’un Parc naturel régional, comme en Vercors. Ces collectivités prennent ainsi parfois le relais de musées associatifs montés dans les années 1960 par des anciens Résistants et Déportés à l’automne de leur vie et soucieux du devenir des collections accumulées. À ce tournant politique s’ajoute donc celui d’une relève de générations des musées et de leurs porteurs. Une première tentative de mise en réseau de ces dispositifs mémoriels est envisagée dès le milieu des années 1990, autour d’une initiative de la Région Rhône-Alpes visant à réaliser un documentaire de témoignages de déportés, qui regroupera neuf structures, mais il faudra attendre le Soixantième anniversaire de la Libération, en 2004, pour que la DRAC et la Région Rhône-Alpes entreprennent d’organiser des rencontres régulières avec les différents organismes publics œuvrant dans ce domaine. En 2007, les membres de ce réseau naissant, rejoints par des chercheurs en sciences sociales, font le constat qu’il existe des questionnements communs aux différents acteurs publics de la mémoire des conflits. En effet, la disparition progressive des témoins5, souvent à l’origine de la création de musées dédiés à la Résistance, contraint les institutions à s’interroger sur leurs pratiques et la transmission de ces récits mémoriels6. En parallèle, la recherche historique s’est ouverte à de nouveaux champs, à la fois géographiques et thématiques. La prise en compte de ces connaissances nouvelles, leur restitution à un public exigeant et en quête de sens, devient alors une préoccupation majeure des membres du réseau qui proposent des comparaisons à l’échelle régionale, mais aussi européenne, des politiques de mémoire. C’est dans cette perspective qu’un premier voyage d’étude est organisé à Berlin et au camp de Ravensbrück (Allemagne)7 ; un second à Turin et en Émilie-Romagne (Italie) et un autre au Mémorial démocratique de la Catalogne à Barcelone suivront. Ces différents voyages exploratoires sur des sites historiques marqués par des événements tragiques (champ de bataille, camp d’internement ou d’extermination) ou connotés de manière plus positive (lieu de vie des maquisards en forêt) ont permis à Mémorha d’appréhender différents types de dispositifs mémoriels. Ce premier travail prospectif centré sur la territorialisation des mémoires a suscité quelques interrogations concernant l’émergence d’« insularités mémorielles », renforcées de nos jours par le marketing territorial. On a pu en effet remarquer que certains sites présentent des visions auto-centrées de la mémoire, en faisant correspondre un ensemble géo-historique aux contours mal définis avec une entité administrative contemporaine (auto)labellisée « territoire de la mémoire » ; ceci pouvant susciter une forme d’hypermnésie du dit territoire dans les représentations — et par voie de conséquence de marginalisation des pays riverains qui peuvent légitimement se sentir dépossédés de leur part du récit mémoriel. De tels processus peuvent enfin générer des formes d’essentialisation de la mémoire, qu’exprime la formule : « Au pays de la Liberté » appliquée au Vercors. Fort de cette expérience fondatrice, Mémorha a souhaité accompagner le glissement d’une « mémoire vitrine » et bloquée à des mémoires croisées, interactives et renouvelées à l’échelle régionale.
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Michel Peroni, Marie-Thérèse Têtu, « La “fin des témoins”, qu’est-ce que c’est ? », in (B. Fleury, J. Walter, dir.), Carrières de témoins de conflits contemporains (2). Les témoins consacrés, les témoins oubliés, Nancy, Questions de communication, Actes, Éditions universitaires de Lorraine, Metz, 2014, p. 317-332. Mémorha a organisé un cycle de rencontres sur la « fin des témoins » et la « fabrique du témoignage oral », en partenariat avec le CMTRA, la DRAC et le Rize : https://www.cmtra.org/Nos_actions/Recherche/1232_La_fabrique_du_temoignage_oral.html Alain Battegay, Geneviève Erramuzpé, Marie-Thérèse Têtu / Mémorha (dir.), Exposer les mémoires et l’histoire – Berlin-Ravensbrück, Carnet de visites et de rencontres, Saint-Étienne, Presses Universitaires de Saint-Étienne, 2010.
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Après plusieurs années de fonctionnement informel, Mémorha se constitue en association en 2011, afin d’approfondir son travail coopératif. Dans cet esprit est organisé un voyage d’étude en Belgique en 2012 et, en 2013, un séminaire transfrontalier dans le bassin Genevois sur la thématique du passage (et du sauvetage) des populations persécutées à travers la frontière franco-suisse durant l’Occupation. Une telle démarche s’est étendue en 2015 — dans une perspective comparatiste — aux différentes strates mémorielles du camp de Rivesaltes (Pyrénées-Orientales) et sites connexes de cette région frontalière avec l’Espagne. La mémoire française de la Seconde Guerre mondiale, soumise à une constante renégociation dans l’espace public, ne cesse de se recomposer8. À partir de l’étude critique des actes commémoratifs de nature diverse (cérémonie, exposition, manifestation culturelle) de 1945 à nos jours, Mémorha apporte une contribution à l’analyse du redéploiement de ses différentes composantes en interrogeant les pratiques sociales concrètes qui font la présence de ce passé dans les sociétés contemporaines. Les cérémonies du centenaire de la « Grande Guerre » et du 70e anniversaire de la Libération, organisées dans toute l’Europe, ont été une occasion privilégiée pour interroger l’évolution des pratiques commémoratives « par en haut » (quelles rhétoriques, quels rites ?), mais aussi pour inventorier les très nombreuses initiatives émanant de la « société civile » en Rhône-Alpes : MJC, centres culturels, bibliothèques et centres d’archives9. Même si leurs angles d’approche peuvent s’éloigner de la mise en récit de la période par les institutions publiques, ces différents acteurs contribuent à l’écriture d’une « histoire à soi » nourrie parfois d’une solide érudition10. Le 11 novembre 2013, la compagnie Vox international théâtre a organisé une reconstitution « à l’identique » du célèbre défilé des forces du maquis au monument aux morts d’Oyonnax le 11 novembre 1943, ainsi qu’une fresque théâtralisée allégorique sur le thème de la Résistance ayant mobilisé plusieurs centaines de figurants lors de la visite de François Hollande, donnant à la cérémonie une dimension quelque peu spectaculaire. De telles festivités extrêmement mobilisatrices (plusieurs milliers de spectateurs d’horizon socio-géographiques variés ayant fait le déplacement à Oyonnax) font toutefois ressortir les clivages entre l’Histoire problématisée des chercheurs et les actions mémorielles d’érudits passionnés ou d’acteurs culturels. De nos jours la période 1939-45 est également source d’inspiration pour de nombreux auteurs de cinéma, de littérature savante ou populaire, de théâtre ou d’artistes plasticiens. Usant d’un registre d’expression différent de celui des chercheurs, ces créations n’en constituent pas moins d’authentiques espaces de réflexion sur la période et ses représentations. En 2016, Mémorha a élargi son champ d’investigation à la nouvelle grande Région Auvergne-Rhône Alpes, en intégrant le Musée-Mémorial de la Résistance du Mont-Mouchet (situé aux confins du Cantal, de la Haute-Loire et de la Lozère) et le lieu de Mémoire du Chambon-sur-Lignon (Haute-Loire) lié à la thématique du sauvetage des Juifs. Afin de mettre en lumière les nombreuses friches mémorielles de ce vaste territoire, Mémorha travaille, au plus près du terrain, avec les structures muséales, les cercles d’érudition et les chercheurs, à la réalisation d’un portail numérique baptisé Mémospace : outil collaboratif de recensement des 8 9 10
Sarah Gensburger, « Les figures du “Juste“ et du résistant et l’évolution de la mémoire historique française de l’occupation », Revue française de sciences politiques, 52, 2002, p. 291-322. Ces différents types d’actes mémoriels ont été inventoriés et analysés lors d’un séminaire à Lyon en 2015, qui va donner lieu à une publication coordonnée par Gilles Vergnon (IEP-Lyon). Alban Bensa « Fièvres d’histoire dans la France contemporaine », in Alban Bensa, Daniel Fabre (dir.), Une histoire à soi, Paris, éd. de la Maison des sciences de l’homme, 2001, p. 1-12.
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sites historiques de la Seconde Guerre mondiale11. À terme celui-ci pourrait devenir un centre de ressource documentaire et pédagogique pour les étudiants, les enseignants, mais aussi pour les opérateurs touristiques, dans la mesure où le visiteur des sites est désormais un être hyperconnecté. À travers ce nouveau chantier s’exprime une des ambitions du réseau visant à mieux comprendre les nouvelles formes de tourisme de mémoire, qui reposent sur le désir de rencontre avec une sorte d’authenticité des lieux et des récits12. Fort de cette nouvelle assise régionale, Mémorha a donc co-organisé en 2016, à Moissac (Tarn-etGaronne) une rencontre centrée sur l’accueil, le sauvetage et la résistance des Juifs (une rencontre précédente, en avril 2013, à Moissac, avait défriché le terrain). Plusieurs structures adhérentes au réseau avaient mené des travaux sur cette thématique durant les deux années précédentes, nourris également des rencontres de Rivesaltes en 2015 et d’Annecy en novembre 201613. Trois lieux emblématiques, Le Chambon-sur-Lignon, Dieulefit et Moissac ont été retenus. Représentatifs de situations qui se rencontrent en grand nombre ailleurs, ils offrent l’opportunité de se risquer dans la micro-histoire : chacun de ces sites offrant une situation à la fois originale et explicable, simultanément, par le recours à des analyses plus générales. Une des réalités communes à ces trois lieux est de compter des « Justes parmi les Nations », selon la terminologie de Yad Vashem (Jérusalem) qui accorde cette distinction. Depuis une vingtaine d’années, les initiatives en faveur des Justes vont se multipliant14. L’intérêt du public et des instances officielles semble en effet s’accroître depuis la loi du 23 mars 2000 (hommage simultané aux victimes de la Shoah et aux Justes) et l’acceptation massive du « devoir de mémoire »15 ; tandis que des travaux de synthèse récents rendent compte (au-delà de la seule figure du Juste) de l’ampleur du sauvetage à l’échelle nationale et de l’impact des politiques mémorielles qui s’y sont attachées16. Dans le présent ouvrage, trois approches du sauvetage sont expérimentées. La première s’efforce de mettre en valeur les solidarités qui, à l’intérieur de la « résistance civile », se sont combinées avec les actions à mettre sur le compte de la résistance armée, la porosité entre les deux formes pouvant fonctionner dans les deux sens. La deuxième approche tend à restituer l’importance des réseaux et des organisations dans le sauvetage, sans que soit minimisé le rôle des personnalités d’exception17. La troisième approche, enfin, souligne la part juive du sauvetage des Juifs et de la Résistance. À cet égard, la réunion, dans un même volume, de trois lieux réputés pour l’entraide et le sauvetage, fait apparaître à la fois des points communs entre eux et l’originalité du « dossier » de Moissac. Dans celui-ci, la cartographie, les notices biographiques, les témoignages et les analyses historiques, l’iconographie se combinent pour mettre en valeur les résistances juives, avec la priorité du sauvetage des enfants. Face à l’anéantissement programmé, c’était, en France comme sur le bateau de l’émigration, un impératif ressenti par les Juifs français et étrangers, à l’opposé de toute « passivité »18. 11 http://www.memospace.fr/fr/ 12 Daniel Fabre, Domestiquer l’histoire. Ethnologie des monuments historiques, Paris, éd. de la MSH, 2000. 13 Ces journées d’étude vont donner lieu à une publication coordonnée par Corinne Bonafoux (Université de Savoie-Mont-Blanc). 14 Pour une vue d’ensemble : Patrick Cabanel, Histoire des Justes en France, Armand Colin, 2012. 15 Sébastien Ledoux, Le Devoir de mémoire. Une formule et son histoire, Paris, Cnrs Éd., 2016. 16 Jacques Semelin, Persécutions et entraides dans la France occupée. Comment 75 % des juifs en France ont échappé à la mort, Seuil-Les Arènes, 2013. Sur les politiques mémorielles : Sarah Gensburger, « Les figures du “Juste” et du résistant et l’évolution de la mémoire historique française de l’occupation », Revue française de sciences politiques, 52, 2002, p. 291-322 et : Sarah Gensburger, Sandrine Lefranc, À quoi servent les politiques de mémoire ?, Paris, Les Presses de Sciences Po, 2017. 17 Sur l’importance des réseaux et des organisations, cf. la démonstration très convaincante de Cindy Biesse-Banse, Les Justes parmi les Nations de la Région Rhône-Alpes : Étude prosopographique, thèse de doctorat, Université Lyon 3, 2015. 18 Lucien Lazare (ancien du maquis juif de Castres), « Résister toujours », Le Monde, 10 juillet 2015.
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Après Prendre le maquis19, premier volume de la collection Mémorha, celui-ci en reprend les dispositifs et la présentation, avec le même souci de relier les études régionales aux travaux de synthèse20 et de favoriser les approches pluridisciplinaires, sans jamais négliger la parole ou l’écrit de témoins qui deviennent de plus en plus rares.
19 Philippe Hanus, Rémi Korman (dir.), Prendre le maquis. Traces, histoires, mémoires, Lyon, Éditions Libel, 2016. 20 Claire Zalc, Tal Bruttmann, Ivan Ermakoff, Nicolas Mariot (dir.), Pour une micro-histoire de la Shoah, Paris, Seuil, 2012.
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CARTE —1— RAYONNEMENT ET INFLUENCE DES ORGANISATIONS JUIVES EN RELATION AVEC MOISSAC Pour rendre compte du rayonnement et de l’influence des organisations juives en relation avec Moissac, deux espaces sont successivement présentés. Le premier correspond, pour l’essentiel, à la zone sud, dite zone « libre » au début de l’Occupation. Plusieurs types de relations sont établis entre Moissac et ce vaste espace, selon les catégories de lieux. On peut distinguer : — des villes et villages où se développent les activités de l’OSE et des EIF, souvent coordonnées (ex. : Lyon, Nice, Grenoble, Périgueux) et dans lesquelles interviennent, soit au grand jour, soit clandestinement des responsables ayant également des liens avec Moissac. La petite cité a pu jouer un rôle direct dans ces localités de taille diverse, par exemple en suscitant la création de troupes EIF (comme à Limoges, Grenoble, Montpellier, Périgueux, Toulouse) ; — des maisons d’enfants, planques, résidences forcées qui peuvent soit recevoir des enfants envoyés par les EIF, soit en envoyer au loin, pour des raisons de sécurité ou d’émigration (ex. le centre de La Grave, au nord des Hautes-Alpes, directement géré par « le Centre » de Moissac) ; — des « lieux-ressources » (noms en rouge), comme Vichy, Saint-Étienne, Marseille, Oloron-Sainte-Marie, où les EIF, l’OSE, le MJS, l’AJ peuvent trouver des passeurs, des municipalités complices, des maires résistants, des familles à qui confier des enfants en toute sécurité, des autorités, civiles ou religieuses, avec lesquelles s’engagent des tractations, comme à Vichy, Annemasse, Genève, Lyon ; — quelques fermes-modèles et chantiers ruraux liés à Moissac, même si certains ont acquis ensuite une réelle autonomie (comme Taluyers dans le sud du Rhône) ; — enfin des camps, en nombre limité à l’intérieur de l’impressionnante nébuleuse concentrationnaire du Midi, ceux avec lesquels des liens directs se sont établis depuis Moissac (par exemple à Rivesaltes, pour exfiltrer des enfants).
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Le second espace, repéré par un rectangle rouge sur la carte à petite échelle, où Moissac occupe une place presque centrale, comporte les mêmes types de lieux que précédemment, en ajoutant les lieux de résistance (juive ou « mixte ») dans lesquels des EIF ont pris une part notoire lors de la fondation ou dans leur développement. Moissac s’impose dans cet espace, au point d’éclipser Montauban, par exemple. Quand des Juifs sont en difficulté à l’intérieur de cette région, ils s’adressent d’abord au « Centre » de Moissac et, ensuite éventuellement, au bureau de l’UGIF de Montauban. Les noms et localités placés sur cette carte — à plus grande échelle que la précédente — proviennent pour l’essentiel des carnets, almanachs et rapports de Roger Fichtenberg. Ils ont été contrôlés par lui. À la lumière de ces documents, il faut ajouter que certains de ces lieux peuvent changer de nature au cours de l’Occupation : tel chantier rural de défrichage ou déboisement peut devenir une pépinière de résistants civils (comme à Viarose) ou de résistants armés (comme à Vabre ou Roucarié). De façon parallèle, un lieu-ressource, repéré par exemple pour faciliter la fabrique de faux-papiers, peut devenir dangereux après une arrestation. On observe que les lieux de résistance armée et organisée, à partir de maquis choisis avec soin, sont situés à l’intérieur de trois zones : celle dite « du Tarn », à partir de Biques, celle de Sidobe-Lautrec, et celle de la Montagne noire. Ces trois ensembles se trouvent dans la partie est de la carte, assez loin des zones riches en maisons d’enfants et lieux-ressources (partie ouest). Cette implantation contraste avec celle que l’on rencontre sur le plateau Vivarais-Lignon ou dans le Pays de Dieulefit. C’est sans doute la volonté de ne faire courir aucun risque aux nombreuses maisons d’enfants, en cas de répression, qui explique cette partition de l’espace. Ce que les carnets et agendas de Roger Fichtenberg nous racontent, c’est l’extraordinaire mobilité de tous ceux qui assument des responsabilités dans ces espaces. Ils ne cessent de sillonner cette France du Midi, parcourent des milliers de kilomètres, en train, en voiture, en autocar, à bicyclette, à pied, vont d’une frontière à l’autre, préparent des convois d’enfants, repèrent les étapes, s’informent sur l’état d’esprit des localités rencontrées, testent les itinéraires de l’émigration. Enfin, il faut avoir présent à l’esprit qu’à ce maillage se superposent d’autres « filets », comme celui de l’OSE ou de l’ORT (certains chantiers ruraux, par exemple, pouvant être gérés à la fois par les EIF et l’ORT), du réseau Garel, de l’Amitié chrétienne et du CAR. L’abbé Glasberg, par exemple, vient plusieurs fois visiter les enfants « planqués » à Cazaubon.
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SOMMAIRE
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AVANT-PROPOS BERNARD DELPAL / PHILIPPE HANUS / OLIVIER VALLADE
10
INTRODUCTION GÉNÉRALE
LAURENT DOUZOU
16
MOT D’ACCUEIL
JEAN-CLAUDE SIMON
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CARTE / RAYONNEMENT ET INFLUENCE DES ORGANISATIONS JUIVES EN RELATION AVEC MOISSAC
28
1
30
CARTE / LE PLATEAU AUTOUR DU CHAMBON-SUR-LIGNON
32
INTRODUCTION
PATRICK CABANEL
36
RÉSISTANCES
GÉRARD BOLLON
46
PATRIMONIALISATION DES LIEUX DE MÉMOIRE
AZIZA GRIL-MARIOTTE
54
TABLE RONDE
SYLVAIN BISSONNIER
61
PORTFOLIO / UN PLATEAU DE REFUGE ET DE RÉSISTANCE
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PROTESTANTISME ET SAUVETAGE AU CHAMBON
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70 2
LE PAYS DE DIEULEFIT, MIROIR DU SAUVETAGE FRANÇAIS
72
CARTE / LA RÉSISTANCE DANS LE PAYS DE DIEULEFIT ET BOURDEAUX
74
INTRODUCTION
JACQUES SEMELIN
78
« À DIEULEFIT, NUL N’EST ÉTRANGER »
BERNARD DELPAL
98
TABLE RONDE
PIERRE-JÉRÔME BISCARAT
105
PORTFOLIO / DIEULEFIT, Où LES RÉFUGIÉS DEVIENNENT DES HABITANTS
114 3
MOISSAC : SOLIDARITÉS ET RÉSISTANCES JUIVES
116
CARTE / LA PRÉSENCE DES JUIFS À MOISSAC
118
INTRODUCTION
TAL BRUTTMANN
122
MOISSAC ET SON ARRIÈRE-PAYS 1940-1944
FRANÇOIS BOULET
130
1939-1945, LA MAISON D’ENFANTS DE MOISSAC OU L’HISTOIRE D’UN SAUVETAGE EXCEPTIONNEL
CATHERINE LEWERTOWSKI
150
MOISSAC ET LES ORGANISATIONS JUIVES DE SAUVETAGE
KATY HAZAN
162
TABLE-RONDE
JEAN-YVES LANEURIE
167
PORTFOLIO / « NOTRE RÉSISTANCE, D’ABORD, C’ÉTAIT DE VIVRE »
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176 4
ACTEURS, TÉMOINS, TÉMOIGNAGES
178
VERS LA SUISSE : ITINÉRAIRES DE SURVIE
RUTH FIVAZ-SILBERMANN
186
« JE TRAHIRAI DEMAIN »
MARIANNE COHN
188
SCOUTISME, SAUVETAGE ET RÉSISTANCE
ROGER FICHTENBERG
202
DIEULEFIT, LE CHAMBON, MOISSAC ET LA MENACE ALLEMANDE
SERGE KLARSFELD
208
LE DOULOUREUX RÉCIT DE L’ENFANCE CACHÉE
BORIS CYRULNIK
216
« LES VIP, C’EST NOUS ! »
PHILIPPE HANUS
222
LE « MOMENT MOISSAC » À TRAVERS VINGT-HUIT BIOGRAPHIES
BERNARD DELPAL
250 5 CONCLUSION
252
CONCLUSION GÉNÉRALE
CINDY BIESSE
260
GLOSSAIRE
266
INDEX DES PERSONNES ET DES LIEUX
276
BIBLIOGRAPHIE ET FILMOGRAPHIE
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UN PLATEAU DE REFUGE ET DE RÉSISTANCE INTERIEUR-RJ-RESO.indd 61
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ORGANISATIONS, PERSONNALITÉS, RÉSEAUX : UNE CONSTELLATION EN TERRE PROTESTANTE La variété des images proposées contribue à mieux saisir l’histoire originale du Chambon. En ce lieu se combinent divers protestantismes, se rencontrent, à l’heure des périls, un grand nombre d’œuvres et mouvements (Cimade, YMCA, EIF, OSE, l’Œuvre des enfants à la Montagne, Croix-Bleue, Secours suisse et même le Conseil œcuménique des Églises). Leur présence explique en grande partie la floraison des maisons d’accueil, comme le Coteau fleuri. L’activité des diverses œuvres de secours et organisations humanitaires développe des relations intenses avec l’extérieur. Saint-Étienne (siège de l’Aide aux mères de Juliette Vidal, auprès de qui est envoyée Eva Fleisher), Lyon (ville de forte activité de l’OSE puis du réseau Garel), Nice, Marseille, Moissac bien sûr (par l’intermédiaire des EIF) sont autant de partenaires remarquables. Enfin, des personnalités d’exception, et pas seulement les pasteurs (Climaud, Le Forestier), ont suscité à la fois de l’entraide et de la résistance, y compris armée.
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ENFANTS JUIFS, ALLEMANDS ET ESPAGNOLS, RECUEILLIS À LA MAISON CIMADE DU COTEAU FLEURI PRÈS DU CHAMBON-SUR-LIGNON (HAUTE-LOIRE). FRANCE, 1939-1945. MÉMORIAL DE LA SHOAH / CIMADE VUE DU CHAMBON-SUR-LIGNON. © PHILIPPE BOUSSEAUD
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ROBERT GAMZON, DIT « CASTOR SOUCIEUX ». MÉMORIAL DE LA SHOAH / COLL. DENISE LEVY
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ROGER LE FORESTIER APRÈS SON ARRIVÉE AU CHAMBON EN 1936. COLL. PRIVÉE
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ROGER CLIMAUD ET RAYMOND WINTER, CAMP DE FLORAC, HIVER 1943 (R. CLIMAUD A ÉTÉ DÉPORTÉ, PUIS RESCAPÉ, R. WINTER A ÉTÉ FUSILLÉ EN JUIN 44 À SAINT-FLOUR). MÉMORIAL DE LA SHOAH / COLL. ROGER CLIMAUD
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« VRAIE-FAUSSE » CARTE D’IDENTITÉ DÉLIVRÉE À EVA FLEISHER EN 1944 DANS LA LOIRE. COLL. PRIVÉE
FAMILLE SIMON À COLLEVILLE (NORMANDIE), 1930. DE DROITE À GAUCHE : LILY SIMON (ÉLISABETH, SŒUR DE BOULI), EDOUARD SIMON (BOULI), SHATTA HIRSCH-SIMON, MOUSSIA (CIGALE), UNE SCOUTE DE TRANSYLVANIE. PHOTO EXTRAITE DE : ALAIN MICHEL, SCOUTS, JUIFS ET FRANÇAIS. L’HISTOIRE DES E.I.F. DE 1923 AUX ANNÉES 1990
TABLE RONDE — INTERVENANTS —
HENRI JOUF JEAN-CLAUDE SIMON — MODÉRATEUR —
JEAN-YVES LANEURIE CHARGÉ DE COURS À L’ÉCOLE DES HAUTES ÉTUDES POLITIQUES, ANCIEN DIRIGEANT DU GROUPE EUROPE 1 COMMUNICATION
MOISSAC : SOLIDARITÉS ET RÉSISTANCES JUIVES
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DIEULEFIT, LE CHAMBON, MOISSAC ET LA MENACE ALLEMANDE SERGE KLARSFELD AVOCAT, HISTORIEN, PRÉSIDENT DES « FILS ET FILLES DES DÉPORTÉS JUIFS DE FRANCE » (FFDJF)
ACTEURS, TÉMOINS, TÉMOIGNAGES
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DEUX GARÇONS INTERNÉS SOUS-ALIMENTÉS AU CAMP DE RIVESALTES (PYRÉNÉES-ORIENTALES). FRANCE,11/1941-11/1942. MÉMORIAL DE LA SHOAH / FONDS CIMADE
LE DOULOUREUX RÉCIT DE L’ENFANCE CACHÉE BORIS CYRULNIK NEURO-PSYCHIATRE, DIRECTEUR D’ENSEIGNEMENT — UNIVERSITÉ DE TOULON
ACTEURS, TÉMOINS, TÉMOIGNAGES
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Remerciements Arom Simha, Aubignat Jérôme, Azoulay Émile, Biscarat PierreJérôme, Bissonnier Sylvain, Bousseaud Philippe, Cyrulnik Boris, Douzou Laurent, Fichtenberg Roger, Fivaz-Silbermann Ruth, Finel Charles, Goldberg Bernard, Grumberg Jean-Claude, Grynspan Odette, Grynspan Samuel, Hazan Katy, Jouf Henri, Klarsfeld Serge, Klein-Lieber Liliane, Korn David, Laneurie Jean-Yves, Lemot Thomas, Lewertowski Catherine, Loinger Georges, Nelson François (et l’association Patrimoine, mémoires et histoire de Dieulefit), Pierre-Kauffmann Claude, Poilvert Jean-Michel (in memoriam), Prasquier Richard, Rajchman Georges, Ruchat Martine, Savoie Patrick (et l’École de Beauvallon), SchübelerJannes Ulla et Richard, Simon Jean-Claude (et l’association Moissac ville de justes oubliée), Simon Denise, SoubeyranFournier Nadine (et l’association des Amis de Beauvallon), Sünez Martine (et l’association Mémoire et Patrimoine Moissagais), Turteltaub Max, Vallade Olivier, Vallat Denise. Marchal Caroline (chargée d’études Tourisme de mémoire, DPMA - Paris), Lalieu-Smadja Lior (Photothèque, Mémorial de la Shoah), Benilouz Sylvie (Mémorial de la Shoah), Charenton Benoît (directeur des Archives départementales de la Drôme), Piaton Laure (directrice du CPA de Valence), Hours Bernard (directeur du LARHRA), Meirieu Philippe (président de l’association Héloise), Hofstetter Rita et les Archives Institut Jean-Jacques Rousseau. Les correctrices et relectrices : Drogue-Chazalet Idelette, Courlet Cervanne, Desnier Marie-Claude, Cassard Isabelle. Les Municipalités du Chambon-sur-Lignon, de Dieulefit et de Moissac.
Édition Libel, Lyon www.editions-libel.fr
Conception graphique Frédéric Mille Cartographie Thomas Lemot Photogravure Résolution HD, Lyon Impression Kopa
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Planquing, planking, planquage On trouve ces trois termes dans les textes des témoins et des historiens. Ils désignent l’action qui consiste, sous l’Occupation, à placer en lieu sûr des adultes et des enfants juifs menacés par la persécution et la déportation.
Juifs ou juifs ? Dans le volume, deux orthographes sont employées pour le substantif « juif ». L’une comporte une minuscule (« un juif »), par souci de ne pas établir de différence avec « un protestant » ou « un catholique ». Mais plusieurs témoins et certains chercheurs emploient aujourd’hui une majuscule. Il a été décidé de respecter les choix orthographiques des contributeurs, en appliquant l’orthographe choisie à la totalité du texte considéré.
Crédits photographiques Voir légendes des images, sauf : — Couverture : photographie d’identité de Marianne Cohn, provenant de son dossier de demande de carte de résidente à la mairie de Moissac, au titre d’étudiante de nationalité allemande (8 février 1940). La jeune fille, alors âgée de 17 ans, est arrivée deux jours plus tôt, le 6 février 1940. — Pages 28-29 : Mézenc © Philippe Bousseaud. — Pages 70-71 : Vue de Dieulefit, années 1950, carte postale. Coll. PMH (association Patrimoine, Mémoire et Histoire du Pays de Dieulefit). — Pages 114-115 : Vue du Tarn et de Moissac années 1930. Coll. Association Mémoire et Patrimoine de Moissac. — Pages 176-177 : Photographie de la classe de Mlle Chavagnac, école communale de Poët-Laval (Drôme), 24 mai 1944. Au centre du 2e rang en partant du haut, Samuel Grynspan. Coll. personnelle Samuel Grynspan.
Avec le soutien de
Dépôt légal : juin 2018 ISBN 978-2-917659-75-5 Tous droits réservés. Aucune partie de ce livre ne peut être reproduite sous quelque forme ou par quelque moyen électronique ou mécanique que ce soit, y compris des systèmes de stockage d’information ou de recherche documentaire, sans l’autorisation écrite de l’éditeur. Première édition © Libel.
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25,00 € TTC
SOLIDARITÉS, RÉSEAUX, PARCOURS
WWW.EDITIONS-LIBEL.FR ISBN : 978-2-917659-75-5 DÉPÔT LÉGAL : JUIN 2018
RÉSISTANCES JUIVES
Cet ouvrage, où se rencontrent études, témoignages, échanges, est le fruit d’un partenariat entre l’association Moissac, ville de Justes oubliée et Réseau Mémorha.
SOLIDARITÉS, RÉSEAUX, PARCOURS
Dans les trois lieux d’étude retenus (Le Chambon-sur-Lignon, Dieulefit et Moissac), peut-on avancer l’idée que la résistance armée joue un rôle dans le sauvetage ? À partir de situations concrètes et de témoignages précis, comment évaluer la place des personnalités et organisations juives dans le sauvetage des juifs ?
RÉSISTANCES JUIVES
Une jeune fille de 18 ans peut-elle devenir une icône de la résistance ? La question s’est posée lors de la rencontre de Moissac, en mai 2016, dont la présente publication est le prolongement. Les participants ont réfléchi ensemble aux formes de résistance qui, en des lieux emblématiques de la métropole française, ont réussi à soustraire des adultes et enfants juifs à l’anéantissement entre 1940 et 1944.
COORDINATION ÉDITORIALE BERNARD DELPAL PHILIPPE HANUS RÉSEAU MÉMORHA
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