Nicolas Dieterlé. La poétique du trait (extrait)

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des instruments, des sondes, vers le plus lointain qui est aussi le plus intime. » Disparu en septembre 2000, Nicolas Dieterlé a laissé derrière lui une œuvre  singulière et vibrante. Textes, dessins et peintures sont autant de moyens par lesquels l’artiste a cherché à représenter son imaginaire, largement traversé  par les questions liées à l’enfance, le rêve ou encore la connaissance de soi. Aujourd’hui mis en lumière par les efforts de ses proches, le travail de Nicolas Dieterlé fait coexister l’intime et l’universel. Hommage silencieux à l’artiste et son œuvre, le présent florilège permet une immersion dans un univers sensible, aussi lumineux qu’énigmatique.

www.editions-libel.fr ISBN : 978-2-917659-70-0 Dépôt légal : mars 2018

Prix : 29,00 € TTC

NICOLAS DIETERLÉ, LA POÉTIQUE DU TRAIT

« Voilà comment je vois le dessin et l’écriture : comme



Nicolas Dieterlé est né le 28 août 1963. Son enfance se passe en

Afrique où son père est chirurgien dans un hôpital de brousse d’abord au Ghana, puis au Cameroun. Il y vit dans une grande proximité avec une nature sauvage, dans un paysage de montagnes et de rochers. Il a 10 ans à son retour en France. Après des études en histoire de l’art puis à l’Institut des sciences politiques, il devient journaliste indépendant. Il rédige des articles pour des parutions de divers types (économiques, universitaires, environnementales…). Il trouve cependant le lieu professionnel qui lui convient dans sa collaboration à Témoignage Chrétien puis à la revue Actualité des Religions, où, dans les derniers mois de sa vie, il est chargé des dossiers mensuels « La religion du mois ».

Tout au long de ces années, il renonce volontairement à un emploi à plein temps pour consacrer la moitié de son temps à l’écriture et au dessin. Début 2000, il va vivre à Villars-sur-Var (06). Les années 1995 à 2000 sont les plus fécondes dans ses domaines de prédilection. Nicolas Dieterlé s’est donné la mort le 25 septembre 2000. Il laisse des œuvres picturales en grand nombre ainsi que de nombreux textes majoritairement écrits en prose poétique.

Nicolas Dieterlé was born on the 28th of August, 1963. As a boy, he lived many years in Africa where his father worked as a surgeon in a non-profit bush hospital. There he enjoyed a life close to untouched nature, among the rocks and mountains in the Highlands of Cameroon. He came back to France at the age of 10. He studied Art History and Political Science in Paris. After his studies he became a freelance journalist, contributing articles to newspapers and magazines of various types (economic, research, environmental). Eventually, he found the job best suited for him as he worked with the magazine Témoignage Chrétien, then with the magazine Actualités des Religions, where he was in charge of the monthly issue « la religion du mois ». All these years, he voluntarily relinquished full-time employment in order to devote more time to writing and drawing. At the beginning of the year 2000 he settled in Villars-sur-Var (06). The years from 1995 to 2000 were the most fruitful years regarding his art work. Nicolas Dieterlé took his own life on the 25th of septembre, 2000. He leaves behind a great pictorial work and numerous texts of poetic prose.

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Lóránd Hegyi ancien directeur du musée d’Art moderne de Saint-Étienne (2003-2017). Cet historien d’art a été promoteur d’art contemporain en France, Autriche, Allemagne et Pays-Bas et a été récemment l’organisateur de l’exposition « Intrigantes Incertitudes » au MAM de Saint-Étienne (2016), exposant les œuvres de 30 artistes contemporains, dont Nicolas Dieterlé.

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Mélancolie des incertitudes

N Les dessins, comme les peintures de Nicolas Dieterlé reflètent – ce qui est assez

Lóránd Hegyi

rare de nos jours – une mélancolie profondément touchante, silencieuse et dis-

Traduit de

crète, une intériorité subtile, une fragilité romantique, ainsi qu’une harmonie

l'allemand par

poétique pleine de densité. Elles imprègnent totalement et de manière fonda-

Jean-Daniel

mentale l’ensemble de son monde pictural.  J  Cette atmosphère très intense et

Dieterlé

presque intimiste produit une émotion profonde. Elle suggère que le caractère fondamentalement éphémère et fragile, contradictoire et instable de la vie est l’état permanent et l’aspect de tout ce qui existe, ainsi que de tous les événements imaginables.  U  Cette fragilité à la fois irréversible et immuable est l’état propre des choses : c’est pourquoi les scènes subtiles d’une narration picturale enchantée donnent l’impression de l’éphémère, de l’instabilité et de l’état provisoire de tout ce qui existe. Elles transmettent en quelque sorte une constante tristesse, silencieuse et incurable, comme si tout ce qui apparaît devant nos yeux appartenait d’emblée au passé et n’était qu’un souvenir sorti d’un temps définitivement clos.  e  Nicolas Dieterlé est un grand poète de la nostalgie et des souvenirs, ainsi que des nuances fines et presque imperceptibles dans les variations psychiques de notre intimité profonde, aussi enfouie, protégée et inavouée soit-elle. Des personnages à la fois puissants, dérangeants ou sinistres, des scènes énigmatiques et pittoresques apparaissent parfois à des niveaux profonds et obscurs de notre subconscient – des niveaux qui ne sont jamais complètement éclairés ou contrôlables. Il en va de même dans le domaine de notre imagination et de nos souvenirs. C’est ce qui lie notre appréhension des réalités présentes, dénuée de tout pathos, au royaume archaïque, sombre et hasardeux de l’invraisemblance ; cela est vrai aussi des représentations et métaphores antiques, bien qu’elles nous soient en partie connues.  E  Ici se conjuguent l’élément archaïque des mythes, avec leurs connotations archétypiques et leurs métaphores culturelles, et les représentations issues de l’imagination personnelle, qu’elles soient issues d’associations et d’expériences psychiques ou d’émotions et de souffrances. Elles reflètent en fin de compte le même matériau vivant que les narrations mythologiques.  L  Ainsi Nicolas Dieterlé laisse les éléments de sa propre imagination se modifier au gré des récits collectifs et communautaires des mythes. Il développe même ces derniers, sans leur donner une dimension mythique exagérément dramatique ou universelle, et sans rechercher à rendre archaïques des expériences psychiques personnelles et singulières. Ainsi les puissantes images de récits archétypiques acquièrent-elles un certain degré poétique personnel, à la fois fragile et intime, en relation avec son vécu spécifique. De ce fait, toute la narration picturale est placée dans le domaine d’une singularité et d’un destin attachés à l’histoire privée. Pourtant la relativisation sous-

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N contradiction ne provoque pas de mise en question radicale de la crédibilité de l’image ou du dessin. Le côté fondamentalement mystérieux de la narration picturale reste situé dans le cadre d’une recherche intellectuelle de certaines valeurs et dans celui du savoir-faire pictural.  e  La perte d’un centre de référence individuel et personnel, légitime et univoque comme fonction essentielle de l’œuvre d’art – et fondement de sa légitimité – n’entraîne pas de désorientation totale ou universelle, dans l’angoisse et le chaos. En effet cette perte dramatique de centre reste toujours liée au destin personnel de l’artiste, à la microhistoire particulière et unique du poète. En d’autres termes : il n’est pas revendiqué ici de signification générale, totalisante et universelle de la perte de légitimité. Au contraire, l’ensemble de la narration picturale, complexe et déconcertante, reste situé dans le domaine de la pertinence poétique personnelle et particulière de l’artiste, dans le domaine de son micro-univers singulier. L’irrationalité et le caractère incompréhensible des choses, l’aspect troublant des images, les personnages énigmatiques de ce monde de l’invraisemblance, ne créent pas – malgré l’incertitude et la déstabilisation qu’elles produisent – d’anxiété dramatique ni de bouleversement total. Ils induisent plutôt un doute intellectuel subtil et caché, une désorientation sous-jacente maîtrisée, un abattement fataliste et languide.  p  Toute l’œuvre picturale de Nicolas Dieterlé connaît une mélancolie discrète, une émotivité subtile, une intériorité poétique ; le doute intellectuel quant aux représentations et aux modèles rationnels de notre orientation psychique n’y provoque pas de frustration passionnée ni de trouble dramatique. Elle nous amène plutôt à prendre au sérieux l’incertitude fondamentale causée par les événements de la vie, à réaliser l’aspect inéluctable de l’invraisemblance et la solitude fondamentale liée au destin de l’artiste. Ce message grave nous est transmis sous forme de conte au travers d’une narration poétique féerique et discrète.   w  C’est probablement au travers de cette faculté discrète de fabulation que la représentation imagée de l’irrationnel et de l’invraisemblable gagne en crédibilité poétique ; et c’est le personnage solitaire, isolé et fragile du poète qui en porte l’entière responsabilité esthétique. Le poids de sa solitude radicale et inéluctable donne toute sa légitimité à la narration picturale exprimée en métaphores merveilleuses, intensément émotionnelles, qui, en même temps, provoquent, dérangent et déroutent. Elles manifestent le savoir-faire énigmatique de l’artiste.

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Melancholie der Ungewissheiten ♦ Nicholas Dieterlé’s Zeichnungen und Gemälde verstrahlen eine – in unseren Tagen ziemlich seltene – tiefst berührende, stille, sanfte Melancholie, eine subtile Innerlichkeit, eine romantische Fragilität, eine dichte, poetische Kohärenz, welche seine gesamte Bildwelt vollkommen und grundsätzlich prägen. Diese äusserst intensive, sozusagen intimistische Stimmungswelt schafft eine dichte Emotionalität, welche als ständiger Zustand der Dinge und der Handlungen, als Existenzform aller anwesenden Sachen und aller vorstellbaren Ereignissen, die prinzipielle Vergänglichkeit, Fragilität, Fluidität, Widersprüchlichkeit und Instabilität des Lebens suggeriert. Diese irreversible, unveränderbare, unvermeidbare Fragilität ist der Zustand der Dinge, wobei die subtilen Szenen der verzäuberten Bildnarrative das Gefühl der ständigen Vergänglichkeit, Instabilität, Provisorität, beziehungsweise eine latente, aber ständig anwesende, stille und unheilbare Tristesse vermitteln, als alles, was vor unseren Augen erscheint, wäre schon vom Anfang an Vergangenheit, wäre nur Erinnerung an etwas aus einer Zeit, die nie zurückkehren kann.  ♦  Nicolas Dieterlé ist ein grosser Dichter der Erinnerungen, der Nostalgien, der feinen, fast unmerkbaren Nuancen der seelischen Veränderungen im unseren – manchmal tief verborgenen, versteckten, geschützten und verheimlichten – Inneren. Auf diesen tiefen, obskuren, nie vollkommen entdeckten und enthüllten, nie beleuchteten, nie kontrollierbaren Ebenen unserer Stimmungswelt, im Bereich unserer Imaginationen und Erinnerungen, scheinen einmal mächtige, beunruhigende, düstere Figuren und enigmatische, unerklärbare, picturesque Bildszenen auf, welche unsere pathoslose Gegenwartsrealität mit einem archaischen, dunklen, abenteuerlichen Reich der Unwahrscheinlichkeiten, aber gleichzeitig auch mit den verwirrenden, berührenden, teilweise als bekannt vorkommenden, uralten Bildtopoi und Bildmetaphern verbinden. Hier verschmelzen sich ineinander das archaische Stoff der Mythen – mit ihren archetypischen Konnotationen und kulturellen Metaphern – und die Szenen der persönlichen Imagination, die Assoziationen und psychischen Erfahrungen, Emotionen und Schmerzen, da sie letztendlich das selbe Lebensmaterial reflektieren, wie die mythischen Narrativen.  ♦  Nicolas Dieterlé lässt die Formationen seiner eingenen Imagination durch die Metaphern der kollektiven, gemeinschaftlichen Erzählungen der Mythen umdeuten, beziehungsweise erweitern, ohne irgendeine – pathetische, monumentale, universelle – Mythisierung, ohne eine intentionelle Archaisierung der persönlichen, psychischen, singulären Erfahrungen anzustreben. So werden die mächtigen Bilder archetypischer Narrativen einen gewissen persönlichen, zerbrechlichen, intimen – auf die spezifischen individuellen Erfahrungen bezogenen – poetischen Charakter erhalten, welcher die ganze Bildnarrative im Bereich der Einmaligkeit und Schicksalartigkeit der Privatgeschichte

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Lóránd Hegyi


♦ konfrontiert, obwohl sie paradoxerweise als fast harmonisch, idillisch, verführerisch und familiär aufscheint. Dieser Widerspruch verursacht keine grundsätzliche, radikale Krise der Glaubwürdigkeit des Bildes; die grundsätzliche, allgemeine Rätselhaftigkeit der bildnerischen Erzählungen bleibt in Rahmen einer intellektuellen Untersuchung gewisser Werte und der Bildkompetenz. Der Verlust des persönlichen, individuell legitimierten, eindeutigen, referenziellen Zentrums, als eine grundsätzliche Funktion – und Basis der Legitimation – des Bildes schafft keine totale, beängstigende, chaotische, universelle Desorientierung, da dieser dramatische Verlust des Zentrums immer mit dem persönlichen Schicksal des Künstlers, mit der einmaligen, singulären Mikro-Geschichte des Dichters, verbunden bleibt.  ♦  Mit anderen Worten: Es wird hier keinen Anspruch auf allgemeingültige, universelle, totalisierende Bedeutung dieser Legitimationsverlust beantragt, sondern die gesamte, verwirrende, komplexe Bildnarrative im Bereich der persönlichen, singulären, poetischen Relevanz des individuellen Künstlers, im Bereich des singulären Mikro-Kosmos, bleibt (???). Die Irrationalität und Unerklärbarkeit der Dinge, die picturesquen Verwirrungen, die enigmatischen Figuren der Welt der Unwahrscheinlichkeiten schaffen trotz der Verunsicherung und Destabilisierung keine dramatische, allgemeine Angst, keine totalisierende Krise, eher eine versteckte, feine, intellektuelle Bezweifelung, eine still gehaltene, latente Desorientierung, eine fatalistische, apathische Müde.  ♦  Die gesamte Bildwelt von Nicolas Dieterlé weisst eine sanfte Melancholie, eine subtile Emotionalität, eine poetische Innerlichkeit auf, wobei die intellektuelle Bezweifelung der rationellen Konstellationen und Modellen unserer geistigen Orientierungssystemen keine radikale, leidenschaftliche Enttäuschung, keine dramatische Verwirrung erzeugen, sondern eher zur Wahrnehmung grundsätzlicher Ungewissheiten des Geschehens, zum Verständnis der Unvermeidbarkeit der Unwahrscheinlichkeiten und der unveränderbaren, grundsätzlichen, schicksalhaften Einsamkeit des Künstlers, führen. Diese schwere Botschaft wird durch eine poetische, sanfte, verzäuberte Märchenhaftigkeit vermittelt.  ♦  Vielleicht genau durch diese sanfte Märchenhaftigkeit bekommt die verwirrende Bildnarrative der Irrationalitäten und Unwahrscheinlichkeiten eine poetische Glaubwürdigkeit, wobei immer die einsame, isolierte, fragile Figur des Dichters allein die ästhetische Gesamtverantwortung trägt. Das Gewicht dieser radikalen, unvermeidlichen, schicksalartigen Einsamkeit des Dichters legitimiert die Bildnarrative und deutet sie zum wunderschönen, gleichzeitig provozierenden und berührenden, verwirrenden und beunruhigenden, emotionell äusserst intensiven, tiefen Metaphern der enigmatischen Kompetenz des Künstlers, um.

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A melancholy of uncertainties

✴ Nicholas Dieterlé’s drawings and paintings radiate something rare in our day: a

Lóránd Hegyi

deeply touching, calm, gentle melancholy, a subtle introspection, a romantic

Translated from

fragility, a dense, poetic unity, which refine and profoundly pervade his whole

the French by

pictorial world. This extremely intense, as it were intimist, atmosphere creates a

Mark Harvey

dense emotionality which, as the constant state of objects and actions, as the form of existence of all perceptible things and all imaginable events, suggests the fundamental transience, fragility, fluidity, contradictoriness and instability of life. This irreversible, unchangeable, ineluctable fragility is the way things are, so that the subtle scenes of his enchanted pictorial narrative convey the feeling of perpetual evanescence and instability; indefiniteness; or a latent but ever-present, quietly irremediable sadness, as though everything that comes into our view was already in the past from its very beginning; was only a memory of something from a time that can never return.  ✴  Nicolas Dieterlé is a great poet of memory and nostalgia, of the subtle, almost imperceptible nuances of the spiritual alterations in our inner being, sometimes deeply buried, hidden away, protected and dissimulated. Here and there on these profound, shadowy levels of our emotional world, in the realm of our imagination and memories – levels never fully discovered and revealed, never illumined or controlled – powerful, disquieting, dark figures and enigmatic, inexplicable, vivid scenes appear; they link our pathos-free workaday reality to an archaic, dark, adventurous realm of the improbable, but at the same time also to the bewildering, poignant, age-old domains and metaphors of the pictorial that seem to be in some way familiar. Here, the primitive stuff of myth, with its archetypal connotations and cultural metaphors, fuses with scenes of personal imagination, associations and psychic experiences, emotions and pain, since in the last analysis, they reflect the same life-material as the mythical narratives.  ✴  Nicolas Dieterlé allows the manifestations of his own imagination to reinterpret the metaphors of the collective, communal mythical stories, or even to extend them, without any kind of pathetic, monumental or universal mythologization, without aspiring to any voluntary archaization of these personal, psychic, unique experiences. In this way, the powerful images of archetypal narratives achieve a certain personal, fragile, intimate, poetic character, relating to specific individual experiences, placing the whole pictorial narrative in the sphere of all that is unique and fateful in the private story. This relativization – latent, not at all intentionally subversive, not programmatic – of the potential mythical reserves of significance lends the oeuvre of Nicolas Dieterlé a hidden dramatic dimension which is only given expression indirectly.  ✴  His remarkable picture stories with their imaginary figures in enchanted, picturesque, enigmatic places, with their mysterious actions and adventurous movements and gesticulations, their complex, mani-

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Il faut que la profondeur, accompagnée de ses divines sœurs, la beauté, la joie, la liberté..., se dévoile à la fin. Tel est le but. Pour avancer vers lui, je dispose de ces deux instruments que sont le dessin et l’écriture... Journal 1994

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Peu importe ton talent, mais dessine avec une âme d’enfant. De cette façon le dessin fera du monde une enfance. Journal 1994

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Le Dessin ressemble à l’irisation d’une feuille par le soleil levant, dans sa précision et son tremblement. La Peinture est massivité que rien n’aère, que rien ne fluidifie, vouée à l’obscurité primordiale, antédiluvienne ; nuit qu’aucune lune ne vient diluer. Journal 1999

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Dessinant un visage, je le caresse en mĂŞme temps. Journal 1996

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des instruments, des sondes, vers le plus lointain qui est aussi le plus intime. » Disparu en septembre 2000, Nicolas Dieterlé a laissé derrière lui une œuvre  singulière et vibrante. Textes, dessins et peintures sont autant de moyens par lesquels l’artiste a cherché à représenter son imaginaire, largement traversé  par les questions liées à l’enfance, le rêve ou encore la connaissance de soi. Aujourd’hui mis en lumière par les efforts de ses proches, le travail de Nicolas Dieterlé fait coexister l’intime et l’universel. Hommage silencieux à l’artiste et son œuvre, le présent florilège permet une immersion dans un univers sensible, aussi lumineux qu’énigmatique.

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