Portrait
DéportationetRésistanceded’HistoireducollectionsdesCentreladela
Portrait
DéportationetRésistanceded’HistoireducollectionsdesCentreladela
Cet ouvrage a été publié à l’occasion des trente ans du Centre d’Histoire de la Résistance et de la Déportation, et dans la continuité de l'exposition Visages, portrait des collections du CHRD Du 27 janvier au 13 novembre 2022 Sous la direction d’Isabelle Doré-Rivé, directrice Secrétariat de rédaction : Marion Vivier, pôle ressources et valorisation scientifiques
Sommaire Avant-propos 11 Le dissimulévisage 13 Le visage du quotidien 19 Le visage du pouvoir 33 Le visage de l’absent 45 Le visage de l’attente 63 Le clandestinvisage 71 Le visage de l’icône 83 Le révélévisage 97 Le retrouvévisage 107 Le visage du passé 113 Le visage du témoin 119
Avant- propos
Les musées de la Résistance et de la Déportation partagent une même histoire et une typologie de collections qui masquent leur variété. Les récits entourant les pièces qu’ils abritent, étudient et valorisent signent en effet leur singularité. Dynamisée dans les années 1950 par les travaux du Comité d’histoire de la Deuxième Guerre mondiale, la recherche historique s’est orientée sur l’étude des groupes et personnalités à l’échelle des différentes régions. Les matériaux ainsi accumulés, souvent par des historiens eux-mêmes acteurs des faits, ont permis, en synergie avec les associations d’anciens résistants et déportés, de donner naissance aux tout premiers musées, destinés à perpétuer le souvenir des événements et en faciliter la transmission auprès des plus jeunes. Fortement influencés par l’historiographie de l’époque et par la politique mémorielle de l’État, ces musées présentaient une vision de la guerre centrée sur la figure héroïque du Résistant, affrontée à celle de l’occupant.Ilfautattendre
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les années 1990, voire 2000, pour que les collections s’ouvrent à une approche nouvelle de la période, plus anthropologique et accordant une place centrale à la représentation des victimes, notamment juives. Ainsi, l’histoire des femmes, des prisonniers de guerre, des requis du STO, mais aussi des faits culturels et sociaux, trouve désormais sa place dans nos musées, dont les fonds s’enrichissent quotidiennement de nouvelles acquisitions, souvent confiées par des familles soucieuses de préserver ce patrimoine. La disparition des témoins a également poussé les musées de la Seconde Guerre mondiale à explorer de nouvelles sources, comme la littérature ou la photographie, à s’ouvrir à des démarches artistiques permettant d’accompagner l’émotion du visiteur et perpétuer leur vocation de transmission d’une histoire sensible. À l’occasion de ses trente années d’existence, le Centre d’Histoire de la Résistance et de la Déportation (CHRD) a souhaité se livrer au jeu de l’introspection en proposant un portrait en plusieurs tableaux de ses collections : matérielles comme immatérielles, issues des années de guerre ou contemporaines, évocatrices de la vie quotidienne ou symboles de l’oppression, témoins de la répression et de la Shoah, porteuses de mémoires ou révélatrices d’engagements récents. Pour organiser cette découverte, s’est opéré le glissement du portrait au visage. Ce dernier tisse un lien entre la figure de l’acteur, du témoin, du photographié, du portraituré, du caricaturé et celle du donateur, du collectionneur, du conservateur et in fine du visiteur. Les collections du CHRD sont pleines de ces visages discrets ou incarnés qui imposent l’humanité parfois magnifique, souvent souffrante, joyeuse ou tragique de ceux qu’elles donnent à voir.
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Objets emblématiques des collections des musées de la Seconde Guerre mondiale, ils disent la crainte, qui se révèlera sans objet, d’une attaque chimique massive. Accompagnés des caricatures et documents qui les raillent ou en présentent le fonctionnement, les masques à gaz offrent aussi l’occasion d’un clin d’œil aux mesures sanitaires adoptées durant la période de pandémie de Covid-19. Celle-ci, analysée depuis 2020 à grand renfort d’expressions ou de vocabulaire puisés dans le champ lexical martial, n’est pas sans rapport avec l’envie du musée de révéler les nombreux visages de ses collections.
l’année 1939 est consacrée à la mise en place de dispositifs destinés à protéger les civils. Sous l’égide de l’administration municipale et de la préfecture, des masques à gaz sont distribués à l’ensemble de la population.
1 Défense passive : pendant l’alerte –Enchanté, Mademoiselle, de faire votre connaissance !.. Carte postale, Combier Imprimeur, Mâcon, 1939 ACHAT, 2019. AR. 2077-16 2 Masque à gaz et éléments liés à la Défense passive DON, 2006. AR. 1324-1 DON, 2007. AR. 1351-1
Comme on se retrouve ! Carte postale, éditions d’art Guy, Paris, 1939 ACHAT, 2019. AR. 2077-16
Le traumatisme causé par l’utilisation des gaz durant la Première Guerre mondiale est si profondément ancré, qu’une fois la guerre déclarée, une grande majorité de Français va chercher, parfois avec difficulté, à acquérir les masques recommandés par la Défense passive. Certaines catégories de la population accèdent gratuitement à cette protection, ainsi le personnel de la Direction de l’Hygiène sociale, rue Rockfeller à Lyon. 3 Prisonnier en Allemagne durant la Première Guerre mondiale, l’artiste peintre, décorateur et illustrateur Joseph Hémard met à profit ses quatre années de détention pour croquer les militaires de toutes nationalités qu’il côtoie. Ses notes et dessins constitueront la matière de l’ouvrage Chez les Fritz qui paraît en 1919. Vingt années plus tard, les ressorts comiques du masque à gaz n’échappent pas au dessinateur humoriste, qui signe pour l’éditeur parisien André Leconte une série de cartes postales sur ce thème.
2 Les masques à gaz sont nombreux dans les collections du musée, généralement confiés avec leur étui en tôle lisse ou à stries verticales, accompagnés de leur cartouche filtrante. Ils sont représentatifs des types les plus courants : le TC 38 (pour Type Civil), masque de protection grand public de la Seconde Guerre mondiale, disponible en quatre tailles, mais aussi le C35 en caoutchouc moulé (C comme caoutchouc), le T36 (T comme tissu) et le masque en caoutchouc tchèque FM3, les fabricants français pourtant nombreux ne pouvant satisfaire à l’ensemble des demandes.
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1 Avec cette illustration créée pour l’imprimeur mâconnais Combier, également connu sous la marque CIM, le dessinateur Draim (pseudonyme créé à partir de l’inversion du nom de l’artiste) s’amuse ici avec élégance de l’obligation du port du masque. Isérois formé à l’École nationale des arts décoratifs et des beauxarts, Victor Miard enseigne le dessin sa vie durant et connaît une certaine renommée dans les milieux philatéliques. On lui doit les timbres, non officiels, dits de la libération de La Mure : une tête de mort y supplante le visage de Pétain.
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De 1939 à 1945, la guerre charrie avec elle un bouleversement des conditions de vie qui frappent le domaine privé en raison des contraintes dictées par le vainqueur, rappelle l’historienne Dominique Veillon. Restrictions et pénuries s’imposent à la population française, plus particulièrement aux citadins et aux femmes, obligées de nourrir leur famille avec les moyens du bord. Confrontées à d’incessantes difficultés, ces dernières trouvent parfois un certain réconfort dans la lecture de la presse féminine, quand les chanteurs d’opérette relèguent au second plan, pour un instant, leur quotidien harassant. Une attention portée à la culture matérielle, aux attitudes et aux objets rend ainsi possible le récit d’une vie ordinaire dans un contexte extraordinaire.
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4 René Basset (1919-2021) Croix-roussiens écoutant des nouvelles du front, décembre 1939 Tirage argentique DON, 2020. AR. 2203
5 René Basset (1919-2021) La ration de pois secs Tirage argentique DON, 2020. AR. 2203
6 Match, 6 octobre 1938 DON, 2017. AR. 2201 7 Lisette, n° 18, 30 avril 1939 Hebdomadaire illustré, éditions de Montsouris, Paris DON, 2021. AR. 2239 8 Marie-Claire, n° 202, 7 juin 1941 DON, 2022. AR. 2295
10 Vivement qu’tu r’viennes Partition, Éditions musicales du Petit Duc, Paris ACHAT, 2000. AR. 1220-381 9 Charles Kiffer (1902-1992) André Dassary Affiche, lithographie couleur, Atelier Girbal, Paris ACHAT, 2004. A 407
11 Loin des tiens... mais pour eux, pour la France Affiche, lithographie couleur et similigravure sur papier vélin, 1942 ACHAT, 1994. A 119
12 Aljanvic Pour servir, soyez conductrices de la Croix-Rouge française Affiche, lithographie couleur, 1941 ACHAT, 2018. A 391
13 Femmes françaises ! Ces lignes ont été écrites pour vous. Affiche, lithographie et similigravure sur papier vélin, 1942 DON, 1995. A 193
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5 Les restrictions alimentaires constituent pour la population civile l’élément le plus perceptible des changements provoqués par la guerre. Ville refuge, Lyon voit sa population augmenter dès l’été 1940 et son ravitaillement devient vite problématique. Avec l’instauration de la carte d’alimentation, les denrées de consommation courante sont vendues contre remise de coupons ou de tickets qui définissent la part de chacun. Le jeune photographe René Basset réalise avec cette photographie d’une poignée de pois secs une image quasi abstraite. Son cadrage dit tout de l’attention excessive portée au « sujet » dans un contexte de pénurie alimentaire, et fait de cette photographie le visage du quotidien des années de guerre. La légende appuie la démonstration : « Contre remise du ticket adéquat, nous avons enfin obtenu la ration de pois secs pour le mois… Ça valait bien une photo ! (tirage en 3 exemplaires sur papier de guerre contingenté) »
4 René Basset occupe une place discrète aux côtés des photographes et observateurs de la vie lyonnaise pendant la guerre que sont Charles Bobenrieth (1885-1966), André Gamet (19192017) et Émile Rougé (1900-1973).
Life. Désireux de couvrir par l’image « l’histoire en marche », le magazine met en valeur tout autant les acteurs politiques internationaux que les stars de Hollywood. Photographies inédites, reportages et couvertures marquantes lui valent un succès immédiat. Les tirages passent de 80 000 exemplaires lors du lancement à deux millions au printemps 1940. Le numéro du 6 octobre 1938 est consacré aux accords de Munich. Sur la couverture, qui titre « Septembre 1938, la paix », une jeune fille souriante acclame Édouard Daladier à son retour à l’aéroport du Bourget. Son visage s’impose ici comme le symbole de la génération de celles et ceux pour lesquels le rêve d’une paix perpétuelle avait été caressé au lendemain du premier conflit mondial. 7 Retrouvée dans le grenier de ses grands-parents par la donatrice, une importante collection de Lisette a été remise au musée. Fondé en 1921, Lisette est un périodique
6 Titre emblématique de la presse illustrée de l’hebdomadairel’entre-deux-guerres,Matchnaîtenjuillet1938danslesillagedel’américain
Son départ en Autriche dans le cadre du Service du travail obligatoire, à l’occasion duquel il se lie d’amitié avec le caricaturiste de presse Paul Philibert-Charrin, l’explique sans doute en partie. Initié à la photographie dès 1932 dans le sillage de la famille Demilly, il prend une des photographies les plus attachantes de la drôle de guerre : un couple de Croixroussiens de la rue Audran écoutant les nouvelles du front sur un poste à galène dont ils partagent les écouteurs. L’image raconte le quotidien d’une vie qui continue malgré la menace des combats imminents. Fondateur du mouvement Forme et Lumière en 1949, René Basset est lauréat du prix Niepce en 1958.
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9 La rencontre en 1925 de l’artiste peintre Charles Kiffer avec la gloire de la chanson française, Maurice Chevalier, signe le départ d’une remarquable carrière durant laquelle « Kif » réalise les affiches des plus grands noms du théâtre et du music-hall. Séduits par son trait, nombre d’entre eux le sollicitent pour annoncer leurs spectacles : Charles Trenet, Édith Piaf, Yves Montand, etc. Aujourd’hui moins connu que ces vedettes, le chanteur d’opérette André Dassary (1912-1987) atteint la notoriété sous l’Occupation avec Maréchal, nous voilà !, où son timbre de ténor fait des merveilles. Créée en 1941, la chanson devient vite l’hymne de Vichy. Apprise dans les écoles et les chantiers de la jeunesse, interprétée dans les cérémonies officielles et largement diffusée à la radio, elle impose la présence du Maréchal dans les foyers comme dans l’espace public.
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30 des éditions de Montsouris destiné aux jeunes lectrices de 7 à 15 ans. Parmi l’éventail de titres publiés par ces éditions, figure le célèbre Petit écho de la Mode, grand titre féminin au lectorat populaire. Frappé par les réductions d’attribution de papier, l’hebdomadaire change de format à partir de 1942, date à laquelle Lisette cesse de paraître. Version enfantine de son illustre modèle, Lisette propose des romansfeuilletons, des patrons, des jeux à découper et à plier et, bien sûr, un courrier des lectrices. Dans l’exemplaire du 8 janvier 1939, « Marraine » répond ainsi à une fillette fâchée avec sa fratrie : « Faites lire ou lisez ce journal à votre sœur, puis tâchez de l’intéresser à de jolis ouvrages de broderie ou de tricot. » 8 Bien loin de la légèreté supposée du sujet, la mode et le vêtement représentent un enjeu culturel et économique important pendant la guerre, tout comme la presse illustrée constitue un auxiliaire précieux pour qui veut étudier la culture de guerre. Confrontées aux difficultés croissantes du quotidien, les femmes trouvent un réconfort réel dans la lecture des périodiques qui leur prodiguent de nombreux conseils pratiques et les soutiennent moralement. Lancé en 1937, Marie-Claire se démarque de ses concurrents par son style à l’américaine et rencontre rapidement un vif succès. Replié à Lyon en septembre 1940, le journal s’installe au 65, cours de la Liberté et paraît durant toute la guerre. Aux côtés des rubriques traitant de la mode parisienne, la revue propose des romansfeuilletons, des patrons pour les tricots, un courrier des lectrices et prodigue des conseils de cuisine et d’entretien, fourmillant d’astuces pour faire face aux pénuries de matières premières.
10 La vie culturelle et artistique connaît dans la France occupée une vitalité inattendue. Les music-halls, spectacles de chansonniers, cabarets et cinémas font le plein, quand nombre de pièces de théâtre se jouent à guichet fermé. Le musée conserve un fonds de près de 400 partitions musicales, acquises auprès d’un particulier au début des années 2000, qui rendent compte de l’effervescence de la production musicale au cours
cartelsde cette période. La chanson, en particulier la chanson de variété, accompagne les Français dans leur existence quotidienne. Son répertoire s’adapte aux nouvelles circonstances, exhortant au courage et à la patience ou tournant en dérision la lourdeur des contingences matérielles. Illustrées et accompagnées du portrait du chanteur, parfois en pleine mimique, les partitions donnent le ton : faire oublier la dureté des temps, divertir.
11 Avec les prélèvements financiers, agricoles et industriels, le pillage de la main-d’œuvre est au cœur des tractations entre le Reich et le gouvernement de Vichy. Or les besoins allemands sont intenses, comme l’indiquent les 250 000 hommes réclamés par le Gauleiter Fritz Sauckel à la France en mai 1942. Avec la Relève, Pierre Laval entend satisfaire l’Allemagne tout en négociant le retour des prisonniers de guerre. Pour soutenir cette politique, les services de l’Information mettent en place, à partir de l’été 1942, une série ininterrompue d’affiches, de brochures et de tracts destinés aux deux zones. Avec l’instauration en février 1943 du Service du travail obligatoire, prendront fin les efforts de propagande pour encourager au départ en Allemagne.
12 Saisie derrière son volant, une jeune femme en uniforme
«certaineàlaconductrice-ambulancièrededeCroix-Rougeincarneicitoutlafoisl’engagementetuneformed’indépendance.Pourservir»estl’expressionquisoulignelasilhouettedéterminéedontleregardclairseporte sur un au-delà qu’on devine être sa mission. Le corps des conductrices ambulancières de la Croix-Rouge française apparaît au lendemain de la déclaration de guerre. En 1941, date de cette campagne d’affichage, est créée la direction des conductrices, dont l’une des missions consiste à assurer le recrutement et la formation technique des jeunes bénévoles. Les Sections Automobiles Sanitaires Régionales (SASR) auxquelles elles appartiennent s’organisent en France, comme dans les colonies. On compte 1 200 conductrices en activité pendant la guerre. Nombre d’entre elles seront récompensées pour leurs actions et leur engagement. 13 Publiée en 1942, cette affiche vise à convaincre les femmes du bienfondé de la politique de la Relève, afin qu’elles incitent leurs maris, fils ou fiancés à partir travailler en Allemagne. Objet d’une négociation entre Pierre Laval et l’occupant dans le cadre de la collaboration, la Relève institue le principe d’un prisonnier de guerre libéré en échange de trois ouvriers spécialisés. « D’autres mères, d’autres femmes, d’autres fiancées vous sauront un gré infini de leur avoir rendu leur cher absent », martèle le texte qui entend renvoyer, une fois encore, les femmes à leur « devoir ». Responsables de la vie domestique, chargées de l’entretien et de la bonne marche du foyer, il leur incombe désormais de provoquer le départ de leurs proches, en adoptant l’idée que la collaboration est bénéfique aux Français.
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À l’occasion du 70e anniversaire de l’arrestation de Jean Moulin, le Lyon BD Festival, le Goethe Institut de Lyon et le CHRD invitent l’illustrateur et dessinateur de bandes dessinées Reinhard Kleist à s’emparer de la figure de « l’homme symbole » de la Résistance. L’auteur berlinois livre ici des images très expressives, caractéristiques de son œuvre. Il utilise l’iconographie incontournable de Jean Moulin, reproduisant la photographie à l’écharpe et au chapeau, et souligne le talent de caricaturiste du personnage. À travers ce récit en huit planches, Kleist rend hommage au « pauvre roi supplicié des ombres » célébré par André Malraux en 1964 lors du transfert des cendres de Jean Moulin au Panthéon, événement qui scelle son destin de héros de la Résistance.
L’arrestation de Jean Moulin Encre sur papier, 2013 DON, 2021. INV. 2022.7.1
Édition Libel, Lyon Conception graphique Cecilia Gérard Photogravure Résolution HD, Lyon Impression Balto Dépôtprintlégal : octobre 2022 ISBN : 978-2-491924-22-5 Crédits pages 4-5 © Philippe ©photographiesSomnoletdescollectionsPierreVerrier en JeancouvertureBillon(1913-1995) Matricule 10 132, Île-de-France, infirmier, 1941 Gouache sur papier portant tampon du stalag VIIIC (Sagan, Pologne) DON, 2002. AR. 1196-28 pages 8-9 Reinhard Kleist (né en 1970)
Une Déportationetlad'HistoireduremarquableslesuniqueplongéedanscollectionsCentredeRésistancedela En janvier 2022 ouvrait l’exposition Visages, imaginée pour accompagner la célébration des trente ans du CHRD (Lyon). Pour la première fois, le musée ambitionnait de dévoiler ses « chefs d’œuvre » au fil d’un parcours organisé sur la thématique du visage, comme révélateur des trajectoires individuelles et collectives dont les musées de la Résistance et de la Déportation se font l’écho. L’ouvrage Portrait des collections livre l’album souvenir de cette plongée unique dans les archives remarquables du CHRD. Richement illustré, il rend compte, à travers la variété des pièces qu’il présente, de l’histoire du musée et de ses évolutions. 18 , €00 978-2-491924-22-5ISBN 2022octobre:légalDépôt www.editions-libel.fr