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Olivier Sermeus (Alcomotive) : Structure ‘fleet’ plus cohérente
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Olivier Sermeus - COO Alcomotive "Une évolution autour de 2 axes : la mobilité et la digitalisation"
Pas mal de sujets dans le carnet de notes au moment d’aborder notre interview ‘Teams’ avec Olivier Sermeus, le boss opérationnel d’Alcomotive. Comme à son habitude, c’est sans langue de bois qu’il s’est exprimé sur la nouvelle joint-venture avec Bergé Auto, la structure ‘fleet’ plus cohérente, la transition irréversible du marché vers l’électrification et une absence de ‘Salon’, somme toute, très bien vécue. Ceinture attachée, c’est parti…
par Marc Demoulin » link2fleet : En avril dernier était rendue publique la décision de la famille Moorkens de créer une joint-venture (Alcomotive) avec le distributeur ibérique Bergé Auto. Les Espagnols détiennent aujourd’hui 60 % des parts pour 40 % au holding familial. Vous sentez-vous à l’aise dans cette nouvelle configuration ? Olivier Sermeus : Assurément. Tout d’abord, on a déjà pu remarquer une grande complémentarité entre les deux sociétés. Aucun ‘overlap’ et une manière de fonctionner très similaire. Bergé Auto nous apporte en revanche des systèmes informatiques hyper performants et sophistiqués que nous n’aurions pas été en mesure de développer. Ensemble, nous nous sentons plus forts pour aborder les défis futurs. Notre objectif est de continuer à nous développer sur le plan du nombre de marques distribuées, mais aussi au niveau des marchés couverts. Cette évolution se fera autour de deux axes : la mobilité et la digitalisation.
Une cellule fleet transversale
l2f : Vous avez récemment présenté une nouvelle manière de vous adresser au marché fleet, pouvez-vous nous en dire plus ? O.S. : En créant une structure transversale représentant nos six marques (Hyundai, MG, Suzuki, Isuzu, Maxus et SsangYong), nous proposons désormais aux entreprises, une solution et non plus un produit. Cette approche est de toute évidence plus cohérente pour le client B2B qui dispose aujourd’hui d’un seul interlocuteur pour nos différentes marques. Nous disposons à l’heure actuelle d’une équipe très professionnelle de 9 personnes chapeautée par Kaat Van Severen.
l2f : Dans un contexte économique ultra compliqué où le ‘Salon’, de surcroît, n’a pas pu avoir lieu, comment s’en tirent les marques que vous représentez ? O.S. : Eh bien, on s’en sort plutôt pas mal. Nous avons certes légèrement perdu du terrain sur le plan du volume, mais c’est le cas pour tous les constructeurs avec un marché total autour des -25 % en 2020. Nous avions parfaitement anticipé l’annulation du Salon en préparant une série d’initiatives virtuelles. En ce compris un travail énorme sur la convivialité de nos sites web. Autre point d’importance : notre réseau s’est montré très motivé et très inventif, ce qui a conduit à des chiffres en adéquation avec nos objectifs. J’ajouterais que la sortie - au bon moment - des nouveaux produits comme Hyundai Tucson, MG EHS et Suzuki Swace a également contribué à ces résultats encourageants.
l2f : D’autres conclusions à tirer ? O.S. : Après le premier ‘lockdown’, à l’entrée de l’été, nous avons senti les particuliers en quête de se faire plaisir. “Puisque mes vacances sont supprimées, je me fais plaisir avec une nouvelle voiture”, se sont-ils dit. Nos concessionnaires ont eu du boulot. Du côté des sociétés, c’est par contre toujours l’expectative. Bon nombre d’entreprises postposent les renouvellements. On sent qu’il y a une appréhension pour se lancer. Et ce n’est pas anormal, car, avec cette fiscalité à court terme et sans réelles certitudes, personne ne peut prétendre connaître le bon choix à opérer. Une chose est certaine, se tourner vers des véhicules plus écologiques reste le choix le plus sage.
IONIQ place la barre très haut
l2f : Nous avons pu assister fin février au dévoilement virtuel du nouveau IONIQ 5. Y a-t-il une volonté de scinder les marques comme Volvo et Polestar par exemple ? O.S. : IONIQ reste clairement une sous-marque de Hyundai. Donc aucune volonté de séparer les marques ou d’avoir des équipes ou des showrooms différents. IONIQ sera commercialisé au travers du réseau
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Les trois bons conseils d’Oliver Sermeus aux entreprises
Ayant fait ses armes au sein de sociétés de leasing (LeasePlan et KBC Autolease) avant de connaître une superbe ascension jusqu’à sa fonction actuelle, Olivier Sermeus connaît bien les défis des entreprises en termes de mobilité. Voici trois conseils qu’il a tenu à rappeler. 1. Faites les bons calculs avec les bons outils en fonction des règles actuelles (importance de calculer selon le TCO) 2. L’impact de la déductibilité et de l’ATN sont encore souvent sous-estimés, employeurs comme conducteurs doivent être conscients des implications financières 3. Dirigez-vous dès maintenant vers un véhicule à faibles émissions (full électrique, hybride ou hybride rechargeable)
Hyundai. En créant ce nouveau label, l’intention est plutôt de mettre un focus tout particulier sur le côté ‘state of the art’ de ces nouveaux modèles électriques. Car je peux vous assurer qu’avec cette nouvelle gamme, le constructeur coréen place la barre très haut avec une qualité rarement atteinte. Après le IONIQ 5, ce sont deux nouveaux véhicules électriques qui sont attendus pour 2022 et 2023.
l2f : Peut-on en déduire que Hyundai se dirige également vers une stratégie du ‘tout électrique’ ? O.S. : À l’opposé d’autres marques, nous ne souhaitons pas annoncer une deadline précise pour une gamme qui serait 100 % électrique. Il est toutefois évident que l’électrification est en marche chez tous les constructeurs et que certaines motorisations vont progressivement disparaître. Mais avant cela, il faudra cependant arriver à proposer aux particuliers des véhicules électriques abordables. Et c’est loin d’être le cas! Il faut être fameusement courageux - ou avoir de fortes vertus écologiques - pour se lancer aujourd’hui en tant que particulier dans l’achat d’un EV sans la moindre aide ou le moindre incitant. Il faudra que nos politiques y pensent s’ils souhaitent vraiment impulser le 0 émission pour notre parc automobile. n
1 » Olivier Sermeus : “L’absence de Salon n’a pas été trop préjudiciable dans la mesure où nous étions très bien préparés, de même que notre réseau.”
2 » La IONIQ 5 préfigure le futur électrique de la marque Hyundai.
3 » “Avec IONIQ, les Coréens placent la barre très haut en termes de qualité”, nous confie Olivier Sermeus.
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La ville de Gand dispose d'un atelier très bien équipé et de son propre atelier de carrosserie, avec lequel elle facilite entre autres les services de police. Quatre employés sont certifiés CNG et EV. Tous les véhicules sont achetés (régime fiscal spécifique des autorités municipales) et amortis sur une moyenne de 10 ans pour le transport de passagers et sur une moyenne de 15 ans pour tous les transports de marchandises et les outils.
Testimonial - Ville de Gand “Electrifier tout ce qui est possible”
La ville de Gand se profile au niveau national et même international avec une politique écologique. En 2000 déjà, elle achetait son premier véhicule électrique: un Peugeot Partner, à l'époque encore équipé de batteries au plomb pour le stockage de l'énergie. Il s'agissait essentiellement d'un objet d'étude. La stratégie d'écologisation de la ville oriente également la gestion du parc automobile et, par extension, l'achat de tous les véhicules et équipements motorisés.
par Eduard Codde » Le projet électrique a véritablement débuté en 2021 avec l’acquisition d’un Renault Kangoo. Celui-ci était acheté avec un contrat de maintenance et un droit de retour si la batterie n'offre plus 80 % de sa capacité normale ou au moins 100 km d'autonomie. C’est ce qui est arrivé en 2020. Depuis lors, les voitures électriques de deuxième génération conservent leur capacité minimale de 100 km d'autonomie pendant 8 ans, voire plus, selon les derniers témoignages en date. Thomas De Moerloose, Département des achats et de la logistique - division fleet - Département Facility Management à la Ville de Gand : “Avec plus de 500bâtiments, dont 120 écoles, nos besoins en matière de transport sont très variés. Nous disposons de nos propres internats, de soins aux jeunes et aux personnes âgées, de la gestion des biens publics (espaces verts et routes), etc. La flotte compte
540 véhicules, plus une large gamme d'outils motorisés tels que des tondeuses à gazon, des broyeurs, des mini-pelles et des engins motorisés”. Depuis 2 ans, la flotte a été rendue intelligente grâce au système ITS (Intelligent Transport System), qui nous permet d’avoir à tout moment un aperçu de l’usage qui est fait du véhicule. Le but n’était pas de gérer les trajets mais bien d’optimiser les véhicules (réduction des temps d’arrêt) dans le cadre du plan de transport de la ville de Gand, et à long-terme de pouvoir déterminer précisément quels véhicules étaient vraiment nécessaires. Pour compenser les éventuels manques, il a également été fait usage de la mobilité partagée via, entre autres, Cambio, Battmobiel et Partago.
Analyser l’offre et la demande
Pour le Département des achats et de la logistique - division flotte, c'est une tâche constante que de scruter l'offre du marché et de la comparer aux besoins des nombreux et divers utilisateurs, en se concentrant bien sûr au maximum sur l'électrification, car le diesel est définitivement interdit, sauf si c'est techniquement impossible ! Thomas De Moerloose : "En ce qui concerne le transport de passagers, nous pouvons dire que nous avons réussi. Le parc comprend des VW e-Up !, Renault Zoë, BMW i3, Kia eNiro, Hyundai Kona, Peugeot iOn, Renault Kangoo et 18 Nissan électriques, dont 3 Leaf de la première génération. Récemment, 12 Nissan e-NV200 Evalia ont été commandés, pouvant transporter jusqu'à 7 personnes. Pour les grands fourgons et certainement pour les camions, nous avons encore un défi à relever. Pour notre plus grande satisfaction, notre Service Parcs et Jardins utilise quelques Nissan e-NV200, convertis en pick-up à benne basculante. Ils peuvent transporter 600 à 700 kg de marchandises et cela est généralement suffisant. Leur fonctionnement silencieux est particulièrement apprécié dans les parcs où ils doivent circuler. Seul bémol : leur garde au sol limitée". Le département de Thomas De Moerloose teste constamment de nouveaux véhicules électriques pour vérifier s'ils peuvent être utilisés au quotidien. En ce moment, c'est au tour d'une Mercedes-Benz e-Vito. Thomas De Moerloose : "A pleine charge et avec une température extérieure de seulement 2°C, son autonomie était encore au-delà de 250 km, ce qui nous a agréablement surpris. Une Opel Zafira e-Life électrique et une Peugeot E-expert seront également bientôt mises à l'épreuve. Dans le cas des véhicules de livraison électriques, l'autonomie limitée est généralement un souci mineur. La capacité de charge utile et/ou la possibilité de tracter une remorque ainsi que le prix d'achat sont souvent plus problématiques. C'est pourquoi nous avons également examiné le Maxus, qui vient de Chine et qui combine une charge utile de 900 à 950 kg avec la possibilité de tracter une remorque freinée jusqu'à 1200 kg. Un autre critère qui entre en jeu avec les camionnettes est la hauteur, en rapport avec nos places de parking souterrain.”
Recharger sans soucis
“Toute notre gestion de flotte, quel que soit le type de véhicule, est basée sur une décharge maximale des utilisateurs”, souligne Thomas De Moerloose. “Il n'en va donc pas autrement pour notre flotte électrique.” Au départ, un rapport de 1:1 était utilisé, mais comme les véhicules sont presque toujours actifs dans une zone relativement petite de l'agglomération gantoise et qu'ils ne parcourent en moyenne que 50 km/jour, le rayon d'action n'est plus un souci. Notre objectif est de fournir des chargeurs rapides de 50kW (125A) à des endroits stratégiquement choisis. En outre, il existe quelque 75 stations de recharge (simples ou doubles) d'une capacité de 11kW réparties dans les nombreux bâtiments que la ville de Gand possède et gère. Un système de gestion de l'énergie régule les priorités de l'approvisionnement : d'abord le bâtiment, puis le chargeur rapide et enfin les stations de recharge dans un réseau intelligent, afin d'utiliser de manière optimale toute l'énergie disponible. Chaque véhicule électrique dispose aussi d’office d’un chargeur afin de pouvoir le brancher sur une prise standard 230V et est acquis avec un contrat de maintenance et d’assistance. Dans le pire des cas, on peut faire appel au service de dépannage interne, qui a suivi une formation appropriée pour les véhicules électriques.
Un défi sans fin
D'ici la fin de l'année, la ville de Gand disposera d'une centaine de véhicules électriques. L'électrification se poursuit méticuleusement partout où cela est possible. Il existe déjà une dizaine de véhicules utilitaires électriques, dont trois sont utilisés comme dessableurs pour les pistes cyclables. Un premier camion GNC avec une configuration grue/ conteneur a été équipé d'une grue entièrement électrique en 2017. Pour les engins, le passage à la propulsion électrique est beaucoup plus difficile en fonction de l'autonomie et des possibilités limitées de recharge sur un site. L'étape suivante consistera à connecter la flotte, dans le but de connaître l'autonomie disponible de chaque véhicule et de l'intégrer dans le système de réservation des voitures de pool. "L'utilisation efficace, rentable et écologique de chaque véhicule reste un défi sans fin", conclut Thomas De Moerloose. n
1 » Thomas De Moerloose, Service des achats et de la logistique - Département fleet - Département Facility Management - Ville de Gand
2 » Première pour le pick-up tout électrique Nissan e-NV200 en 2017, avec de gauche à droite Richard Tougeron - Country Director Nissan Belux, Roeland Thomas - Sales Manager BVBA Thomas et Joost Silverentand - Sales Manager VETH Automotive.
3 » Camions Scania P340 (MTM 27 tonnes) au GNC avec grue électrique Hiab ‘Multilift’.